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(DIHYBRIDISME)
Lorsqu'on étudie la transmission de deux couples d'allèles, la répartition statistique des phénotypes qui seront
obtenus va dépendre des locus occupés par les gènes sur les chromosomes. En effet, deux cas sont possibles :
les locus occupés par les deux couples d'allèles peuvent être situés chacun sur un chromosome différent de
1er cas
l'autre, on dira dans ce cas que les deux couples d'allèles sont indépendants.
les locus occupés par les deux couples d'allèles peuvent être situés sur le même chromosome, on dira dans
2ème cas
ce cas que les deux couples d'allèles sont liés et on parlera de linkage.
La détermination de la situation des locus occupés par les gènes sur les chromosomes se fera donc
d'après les proportions des phénotypes observés dans la descendance.
cas de 2 couples avec dominance absolue pour les deux couples d'allèles :
on obtient quatre phénotypes en 16ème
(3/4 , 1/4) x (3/4 , 1/4)
dans les proportions 9/16 , 3/16 , 3/16 , 1/16
cas de 2 couples : 1 avec dominance d'un allèle sur l'autre et 1 avec codominance entre les deux allèles :
on obtient 6 phénotypes en 16ème
(3/4 , 1/4) x (1/4 , 1/4 , 1/2)
dans les proportions : 6, 3, 3, 2, 1, 1
cas de 2 couples avec codominance entre les allèles pour chaque couple :
on obtient 9 phénotypes en 16ème
(1/4 , 1/4 , 1/2) x (1/4 , 1/4 , 1/2)
dans les proportions : 4, 2, 2, 2, 2, 1, 1, 1, 1
Les résultats d'un test-cross sont :
(1/2 , 1/2) x (1/2 , 1/2) on obtient quatre phénotypes équiprobables.
lorsqu'il s'agit d'un test-cross sur un seul des deux couples d'allèles :
on obtient quatre phénotypes en 16ème
(3/4, 1/4) x (1/2 , 1/2)
dans les proportions : 3, 3, 1, 1. (= 6, 6, 2, 2)
Lorsqu'il s'agit d'une F2 = ♂F1 x ♀F1 ou lorsqu'il s'agit d'un test cross sur l'un des deux couples
conclusion d'allèles, les phénotypes obtenus sont en 16ème.
lorsqu'il s'agit d'un test cross sur les deux couples d'allèles, on obtient quatre phénotypes
équiprobables.
dans le cas de 2 couples dont l'un est lié au sexe l'autre autosomal : les résultats obtenus correspondent aux
proportions phénotypiques du couple lié au sexe combinées indépendamment aux proportions phénotypiques du 2 e
couple autosomal.
Cas1 : deux couples d'allèles avec dominance absolue
On croise deux plants de Pois : l'un issu d'un grain jaune et lisse et l'autre issu d'un grain vert et ridé. Les gousses
obtenues ne comportent que des grains jaunes et lisses (génération F 1). Ces grains semés, donnent des plantes à fleur.
On laisse alors la nature agir pour permettre l'autofécondation. Le contenu de gousses obtenues composant la génération
F2 est étudié ; on dénombre :
4 075 grains jaune et lisses ;
1 368 grains verts et lisses ;
1 345 grains jaunes et ridés
453 grains verts et ridés.
1. Préciser les couples d'allèles et dire de quel type d'hybridisme il s'agit ;
2. Expliquer les résultats obtenus en 1ère génération F 1 ;
3. Accorder alors un symbole à chacun des allèles ;
4. Calculer les pourcentages relatifs des individus de la F 2 ;
5. Emettre une hypothèse pour expliquer cette répartition statistique ;
6. Ecrire le phénotype et le génotype de chacun des deux parents ;
7. Ecrire leurs gamètes respectifs ;
8. Retrouver le génotype et le phénotype des individus F 1 et justifier le qualificatif hybride qui les désigne ;
9. Ecrire les gamètes des individus F 1 ;
10. Indiquer la probabilité de formation de chacun des types de gamètes produits ;
11. Représenter par un échiquier de croisement (de recombinaison ) la probabilité de rencontre des gamètes et
écrire les génotypes des individus F 2 ;
12. De cet échiquier préciser les phénotypes des individus F 2 et leurs proportions respectives ;
13. Comparer ces résultats théoriques aux résultats pratiques ;
14. Conclure sur l'hypothèse émise en ( 5 ) ;
15. On croise une plante issue d'un grain jaune et lisse de la 1 ère génération F 1 avec une plante issue d'un grain vert
et ridé. Les gousses obtenues sont ouvert et compte les graines ; on retrouve les quatre phénotypes en
proportions égales.
► Qu'appelle-t-on ce croisement ?
► Expliquer les résultats obtenus.
Cas2 : un couple d'allèles indépendants
(1 avec dominance, 1 avec codominance)
On croise deux variétés de Mufliers de races pures :
une variété A : la corolle de la fleur est typique de couleur rouge
une variété B : la corolle de la fleur est régulière de couleur blanche.
On sème les graines issues de ce croisement. Toutes les plantes obtenues ( génération F 1) ont des fleurs à corolle
typique de couleur rose. La germination des graines des plantes de la F 1 a donné une 2 ème génération F2 composée de
o 370 plantes à corolle typique rose.
o 189 plantes à corolle typique rouge.
o 187 plantes à corolle typique blanche.
o 126 plantes à corolle régulière rose.
o 63 plantes à corolle régulière blanche.
o 62 plantes à corolle régulière rouge.
Questions :
1. Expliquer les résultats de la F1.
2. Convertir les résultats de la F2 en proportions.
3. Proposer une hypothèse pour expliquer cette répartition statistique.
4. Retrouver les génotypes des parents, ceux des individus de F 1 et ceux des individus de F 2.
Cas 3 : deux couples dont l'un est lié au sexe
Interpréter les résultats des deux croisements suivants réalisés entre Coqs et Poules
Premiers croisements Deuxièmes croisements
Coqs à pattes emplumées et à plumage rayé Coqs à pattes emplumées et à plumage rayé
X Poules à pattes sans plumes X Poules à pattes emplumées
et à plumage uni (noir) et à plumage rayé
↓ ↓
F1 : Coqs et Poules à pattes emplumées F'1 : 43 individus à pattes emplumées
et à plumage rayé. et 16 individus à pattes sans plumes ;
Dans cette génération F'1
Remarques : on remarque aussi que :
On rappelle que chez les oiseaux le mâle tous les coqs sont à plumage rayé ;
est XX et la femelle est XY. les poules sont : moitié à plumage rayé
Adopter les symboles : E , e , R , r selon le cas et moitié à plumage uni.
Par le calcul des distances génétiques, on établit la carte factorielle (= carte génétique) qui indique, l'emplacement des
locus des gènes les uns par rapport aux autres sur le même chromosome.
Cas 1 : Linkage partiel
On croise deux Drosophiles, une femelle de phénotype sauvage ( corps gris et ailes longues ) et un mâle mutant à corps
noir ( black ) et à ailes atrophiées ( vestigiales ). Les individus F1 ont le phénotype sauvage.
Le croisement d'un mâle de la F1 avec une femelle à corps noir et à ailes vestigiales donne 523 Drosophiles de phénotype
sauvage et 517 Drosophiles à corps noir et ailes vestigiales.
Le croisement d'une femelle F 1 avec un mâle à corps noir et à ailes vestigiales fournit une génération composée
de :
354 Drosophiles à corps noir et à ailes
359 Drosophiles de phénotype sauvage
vestigiales
75 Drosophiles à corps gris et à ailes 71 Drosophiles à corps noir et à ailes
vestigiales longues
6°) On aura alors l'interprétation 9°+10°) Gamètes des 11°) ♀F1 x ♂F1 → F2 : échiquier de croisement :
suivante : individus de F1 : 4
types dans
9°) gamètes des sujets
F1 : 4 types dans les
mêmes proportions
¼ pour chacun :
10°) ¼ J L ; ¼ v r ;
¼ J r ; ¼ v L.
2°) Le tableau ci-dessous montre la répartition 3°) Ces proportions phénotypiques en seizième ne peuvent
statistique des individus de la deuxième s'expliquer que si l'on suppose que les deux couples d'allèles
génération obtenue par autofécondation entre les sont indépendants. On aura alors :
plantes de F1:
nombre type %
370 plantes à corolle typique rose. 6/16
189 plantes à corolle typique rouge. 3/16
187 plantes à corolle typique blanche 3/16
126 plantes à corolle régulière rose. 2/16
63 plantes à corolle régulière blanche. 1/16
62 plantes à corolle régulière rouge. 1/16
Gamètes de F1 : 4 types ; dans les mêmes
proportions ¼ pour chacun :
¼ T ¼ T ¼ t ¼ t
R B R B
échiquier de croisement : tableau ci-dessous
6/16 3/16 3/16 2/16 1/16 1/16
typique typique typique régulière régulière régulière
rose rouge blanche rose blanche rouge
12° + 13° )
14°) Les résultats théoriques obtenus confirment l'hypothèse précédemment émise : les deux couples d'allèles sont liés (
phénomène de linkage ).
15°) On peut ainsi établir la carte factorielle : d ( b - vg ) = 8, 73 % + 8, 27 % = 17,00 %
Cas 2: Linkage absolu
1°) Dans cet exercice il y a mise en jeu de deux couples d'allèles chez le maïs : un couple d'allèles qui gouverne la forme
des grains ( pleins ou déprimés ) et un couple d'allèles qui gouverne la couleur des grains ( noirs ou clairs )
→ c'est un cas de di-hybridisme.
2°) Les parents étant de races pures, le 1er croisement donne une récolte homogène composée de grains pleins et noirs ;
On peut déduire que l'allèle plein domine l'allèle déprimé et l'allèle noir domine l'allèle clair
→ les symboles seront alors :
P : pour plein , d : pour déprimé, N : pour noir , c : pour clair.
3°) La 2ème génération obtenue par autofécondation des individus F1 est composée de trois phénotypes au lieu de
quatre attendu en seizièmes, donc il n'y a pas eu de disjonction des allèles lors de la formation des gamètes des
individus F1.
Le tableau ci-dessous donne les proportions
phénotypiques. On remarque ainsi qu'ils Gamète de F1 : ½ P c et ½ d N :
Les deux loci occupés par les gènes
correspondent au cas d'un seul couple
étant situés très prés l'un de l'autre, pas
d'allèles. de gamètes recombinés par absence de
Phénotypes de la crossing-over.
effectifs %
2ème génération ♀ F1 x ♂ F1 : → F2 : échiquier de
Grains [ N, P ] 317 ½ croisement :
Grains [ N, d ] 160 ¼
Grains [ c, P ] 150 ¼
Ces constatations nous amènent aux
déductions suivantes :
les deux couples d'allèles sont liés ;
les loci occupés par les gènes sont
tellement proche sur le chromosome que
la probabilité d'avoir un crossing-over Cet échiquier de croisement donne les proportions phénotypiques :
entre eux est nulle. On est dans un cas ¼ [P,c] ; ¼[d,N] ; ½[P,N]
de linkage absolu. Ces proportions vont de paire avec les résultats pratiques.
► Ainsi chaque individu F1 ne produit que
deux types de gamètes en proportions
égales
Après l’analyse et les déductions, il faut toujours expliquer les résultats obtenus en appliquant toutes les conclusions précédentes.
Partez des parents, mettez phénotypes, génotypes et gamètes avec leurs probabilités respectives, faites l’échiquier de croisement (= tableau de
rencontre des gamètes), déduisez la descendance théorique, comparez-la à la descendance pratique et concluez sur la validité des hypothèses émises.
Rq: Au début de la réponse, faites attention à l’espèce étudiée ;
- S’il s’agit de végétaux, tous les gènes sont autosomaux ;
- S’il s’agit d’oiseaux ou de papillons le mâle est homogamétique (XX), la femelle est hétérogamétique (XY) ;
- Expliquez les abréviations à utiliser juste après avoir déterminé le type de dominance.
- S’il s’agit de Drosophiles, chez le mâle il n’y a jamais de crossing-over.
- Si les deux gènes sont autosomaux et indépendants, l’individu double hétérozygote donne par méiose quatre types de gamètes : deux parentaux et
deux recombinés. Les 4 types se forment de la même manière, par brassage inter chromosomique, c’est pourquoi ils sont équiprobables (1/4 pour
chaque type).
- Si les deux gènes sont autosomaux et liés, sans possibilité de crossing-over (linkage absolu), l’individu double hétérozygote (Aa, Bb) donne
uniquement deux types de gamètes qui sont parentaux et équiprobables (1/2 pour chaque type).
Si les deux gènes sont autosomaux et liés avec possibilité de crossing-over (linkage relatif ou partiel), le double hétérozygote (Aa, Bb) donne quatre
types de gamète: deux types parentaux et deux types recombinés. Les types recombinés se forment dans ce cas, par crossing-over (brassage intra
chromosomique), c’est pourquoi ils sont défavorisés par rapport aux types parentaux. La probabilité des gamètes recombinés est celle du crossing-over
(p). La probabilité des gamètes parentaux est (1-p).
- 1ère loi de Mendel: (Uniformité ou homogénéité de F1): Deux parents différents et de lignées pures donnent une descendance F1 homogène. Cette loi
est toujours vérifiée par un gène autosomal mais peut ne pas être vérifiée par un gène lié au sexe,
- 2ème loi de Mendel:( Disjonction des allèles du gène ou pureté des gamètes): Il y a séparation obligatoire des allèles du gène au moment de la
formation des gamètes. Cette loi n’est pas vérifiée en cas d’anomalies de méiose.
- 3ème loi de Mendel: Ségrégation indépendante des gènes. Cette loi n’est pas vérifiée par les gènes liés. Attention: Avant de dire qu’une loi est ou non
vérifiée, il faut s’assurer que ses conditions sont bien remplies: exemple: avant de dire que la 1ère loi est ou non vérifiée, il faut s’assurer que les deux
parents sont différents et de lignées pures.
- Les termes homogène et hétérogène se disent d’une population et non d’un individu. Une population est homogène si elle est formée d’individus tous
semblables entre eux.
- Les termes homozygote et hétérozygote se disent d’un individu et non d’une population. Un individu est homozygote (= de lignée pure) s’il a deux
allèles identiques pour le ou les gènes en question; il est hétérozygote si les deux allèles du gène sont différents.
- Sur les deux entrées de l’échiquier (tableau de rencontre des gamètes), ne mettre que les types différents de gamètes donnés par les parents. - - Mettre
la probabilité des gamètes sur l’échiquier. La probabilité d’un descendant est le produit des probabilités des gamètes qui le constituent.
- Dans le cas de deux gènes liés avec possibilité de crossing-over, le génotype de l’individu double hétérozygote peut s’écrire de deux manières :
(AB/ab) ou (Ab/aB) → position cis ou trans pour les deux allèles dominants. Ces deux individus différents n’ont pas reçu les
mêmes informations de leurs parents : (AB) et (ab) pour l’un, (Ab) et (aB) pour l’autre. Ils peuvent donner les mêmes types de gamètes et par suite les
mêmes types de descendants mais avec des fréquences différentes : Les phénotypes majoritaires obtenus pour le premier génotype deviennent
minoritaires pour le 2ème génotype