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Chapitre IV
Capteurs industriels types
Capteurs de force
Chapitre IV : Capteurs industriels types Capteurs de force
1 Introduction 3
2 Jauges de contraintes 4
2.1 Description caractéristiques 4
2.2 Conditionneur : pont de Wheatstone 5
2.3 Influence de la température 7
3 Capteurs piézoélectriques 8
3.1 Effet piézoélectrique 8
3.2 Principe d’un capteur piézoélectrique 9
3.3 Association de lames piézoélectriques 10
3.4 Caractéristiques métrologiques 10
3.5 Montages de mesure 10
3.5.1 Schéma équivalent d’un capteur piézoélectrique 10
3.5.2 Montage à amplificateur de tension 11
3.5.3 Montage à convertisseur charges-tension 11
Chapitre IV : Capteurs industriels types Capteurs de force
Capteurs de force
1 Introduction
La mesure d’une force ou d’une charge est requise
dans divers applications mécaniques et en génie
civile. Son principe de base est de réaliser un
équilibre entre la force inconnue (à mesurer) et une
force opposée connue (schéma ci-contre) en sorte
que leur résultante et leur moment résultant soient
nuls ; le dispositif de mesure (dynamomètre) qui en
résulte demeure ainsi au repos. À l’équilibre, nous
pouvons écrire
b b
Fm F Mg (4.1)
a a
Où g est l’accélération de la pesanteur.
Dans la plupart des capteurs, la force opposée précédente est le résultat de la déformation d’un corps
d’épreuve sous l’effet de la force à mesurer. Cette déformation peut être mesurée de plusieurs manières.
Soit directement à l’aide de capteurs de déplacement (chap. 3) ou de jauges de contraintes (point 2. du
présent chap.), soit indirectement à l’aide de la sensibilité des propriétés électriques ou magnétiques du
corps d’épreuve aux déformations (ex. piézoélectricité).
La figure 1 montre l’exemple d’utilisation d’un corps d’épreuve hydraulique :
La figure 2 montre l’exemple d’une combinaison d’un ressort comme (corps d’épreuve, x = kF) et d’un
transformateur différentiel (chap. 3).
Le corps d’épreuve est l’élément fondamental dans un capteur de force puisque c’est lui qui est soumis aux
formations. La tendance naturelle consiste à choisir des matériaux se prêtant à des déformations
importantes, afin d’obtenir des signaux de grande amplitude. Il faut alors éviter d’aller aux limites
d’élasticité des matériaux afin de s’affranchir des risques de déformations permanentes voire de ruptures.
Les corps d’épreuve les plus utilisés (travaillant en flexion) sont :
Chapitre IV : Capteurs industriels types Capteurs de force
- Les étriers
2 Jauges de contraintes
2.1 Description caractéristiques
Le mot contrainte est utilisé pour décrire une pression ou une déformation mécanique que subit un corps
solide. Son unité est identique à celle d’une pression (N/m²). Une jauge de contraintes est un matériau
élastique dont la résistance varie en fonction de la déformation mécanique qui lui est appliquée. C’est ce
qu’on appelle l’effet piézorésistif.
Chapitre IV : Capteurs industriels types Capteurs de force
Le tableau suivant donne des valeurs du facteur de jauge pour certains alliages.
R4 R3
vm E (4.9)
R1 R4 R2 R3 R1 R2
En
vm
R2 V
RJ
vm V R4 R3
R4 R3
pratique, une ou plusieurs des résistances du pont
sont des jauges, les autres étant des résistances
pures.
Le pont étant équilibré quand Figure 14 : Pont de Wheatstone les jauges sont au repos (résistances
nominales), la moindre contrainte entrainera une variation de la
résistance des jauges et par conséquent le déséquilibre du pont. La déformation est mesurée à partir de la
variation des résistances des jauges.
Figure 15 : Pont de mesure avec une jauge
R2 Dans l’exemple suivant, deux jauges J1 et J2 sont
placées sur une poutre en flexion et connectée
RJ2 au pont comme le montre la figure suivante :
vm V
R3 force
J2
RJ1
J1
RJ 2 R3
La tension vm devient vm V (4.10)
R J1 R J 2 R2 R3
Sous l’effet de la force appliquée au corps d’épreuve, J2 est en extension et J1 est en compression. Leurs
résistances évoluent dans les sens opposés, c'est-à-dire que RJ1 R0 R et RJ 2 R 0 R , où R0
représente la valeur de RJ1 et RJ2 au repos (pas de contrainte) et R leur variation en présence de la
RJ 2
contrainte. La variation de la tension vm est alors liée à celle du terme .
R J1 R J 2
Si nous considérons une seule jauge active, RJ2 par exemple,
RJ 2 R0 R R0 R
(4.11)
R J1 R J 2 R0 R0 R 2R 0 R
Si les deux jauges sont actives,
RJ 2 R0 R R0 R R0 R
(4.12)
R J1 R J 2 R0 R R0 R 2R 0 2R 0 R
On en déduit que la sensibilité de vm(t) à la contrainte est plus grande avec deux jauges actives qu’avec une
seule.
Chapitre IV : Capteurs industriels types Capteurs de force
Dérive thermique du zéro : Tous les métaux constituant les jauges ont une dérive d’autant plus importante
que la température est élevée. Ces dérives sont presque toujours positives (elles se traduisent par une
augmentation de la résistance en fonction du temps). La plus
importante est celle du zéro : en l’absence de charge appliquée, le
signal est proche de zéro mais il n’est jamais tout à fait nul. Ce
déséquilibre initial peut être compensé à l’intérieur du pont dans
lequel sont montées les jauges: il faut, par exemple, installer une
courte longueur de fil sensible à la température dans la bonne
branche du pont (en série avec la jauge).
Encore faut-il tester auparavant chaque capteur car cette dérive est
imprévisible.
Effet thermique sur la sensibilité : Le module d’élasticité du corps d’épreuve et le facteur de jauge dépendent
de la température, ce qui entraîne une légère variation de la sensibilité.
On sait d’après la loi de Mathiessen, qu’une résistance peut être sensible à la température suivant la formule
R (T ) R 0[1 (T T0)] (4.13)
Cette formule montre que le facteur de jauge, qui représente en quelque sorte la sensibilité du capteur,
dépend de la température selon la formule
kT
( ) k0[1 (T T0) (4.16)
Chapitre IV : Capteurs industriels types Capteurs de force
3 Capteurs piézoélectriques
3.1 Effet piézoélectrique
Le phénomène de piézoélectricité consiste en
l’apparition d’une polarisation électrique, ou variation
d’une polarisation existante dans certains diélectriques +++++++++++
anisotropes1 naturels (ex. quartz (SiO2), tourmaline, ..). force lame piézoélect rique force
ou artificiels (quartz de synthèse, sulfate de lithium, - - - - - - - - - - -
céramique traitée, . .) lorsqu’ils sont déformés sous une
force de direction convenable.
Figure 17 : Lame piézoélectrique
Si on dépose une paire d’armatures sur les faces
opposées d’une lame piézoélectrique soumise à une force, des charges de signe opposé apparaissent sur les
armatures donnant naissance à une d.d.p proportionnelle à la force appliquée.
L’effet piézoélectrique est un phénomène physique réversible : soumis à un champ électrique de direction
convenable, un matériau piézoélectrique se déforme. La figure suivante illustre le cas du cristal de quartz.
On définit trois ensembles d’axes : l’axe optique z qui relie les points extrêmes du cristal, et dans tout plan
perpendiculaire à l’axe z, trois axes dits électriques x1, x2 et x3 qui relient, chacun, deux sommets opposés
d’une section droite hexagonale, trois axes dits mécaniques y1, y2 et y3 qui sont, chacun, perpendiculaire aux
côtés opposés d’une section droite.
z
L’effet piézoélectrique est décrit par les densités q de charges
libres apparaissant sur les faces du matériau piézoélectrique. τ xy
σz
Si nous considérons un matériau piézoélectrique en forme
cubique, les densités de charges sont liées aux différentes qz
contraintes axiales ( x, y et z ) et de cisaillement (
qx
σy
yz, xz et xy ), par les relations suivantes
qy y
σx
τ yz τ xz
x
Figure 19 : Matériau piézoélectrique en forme cubique
qx d1( x y) d2 yz
(4.18)
qy d2( xz 2 xy )
12 1 12 1
avec d1 2,3.10 CN et d2 0,7.10 CN .
On en déduit qu’aucune polarisation ne peut exister dans la direction de l’axe optique, qu’une polarisation
suivant l’axe mécanique peut apparaître lors d’un effort de cisaillement et qu’il n’y a pas de sensibilité aux
contraintes appliquées suivant l’axe optique.
contacts
L
e
y : axe mécanique
Fx
Si on applique une force axiale Fx suivant Ox (contrainte x ), il apparaît sur les armatures une
Ll
densité superficielle de charge :
Fx
qx d1 x d1 (4.19)
Ll
La charge totale Qx est proportionnelle à la force
pressante :
Fy
Si on applique une force transversale Fy suivant Oy (contrainte y ), la densité superficielle de
el
Fy
charge est qx d1 y d1 (4.21)
el
L
et la charge totale est Qx Llqx d1 Fy (4.22)
e
Dans ce cas, le rapport entre charge et force appliquée est proportionnelle à L/e. Un capteur de force
utilisant l’effet transversal du quartz peut donc être très sensible.
+
+
+
+
+ +
+
+
+
+
Il est possible de disposer des anneaux de quartz piézoélectriques de manière à pouvoir mesurer une ou
plusieurs composantes de force. Le principe consiste à placer une paire d’anneaux de quartz coupés de
manière à obtenir un effet longitudinal mesurant la composante normale
Fz et deux autres paires coupées pour obtenir un effet de cisaillement
mesurant les deux composantes de cisaillement Fx et Fy, figure ci-contre.
Sous l’effet d’une force F, l’élément piézoélectrique polarisé (fournit une charge électrique Q = KF) peut
dQ
être assimilé, dans la bande passante utile, à un générateur de courant d’intensité i en parallèle avec
dt
une résistance interne Rp et une capacité interne Cp comme le montre la figure 23. Si le capteur est lié à une
ligne, un schéma de même nature sera obtenu avec une résistance équivalente Re et une capacité
équivalente Ce, figure 24.
dQ Rp Cp dQ Re Ce
dt dt
dQ Re Ce vm Ra Ca dQ R eq C eq vm
dt dt
En représentation fréquentielle (Laplace), la tension de mesure vm et la charge Q sont liées par une fonction
de transfert de type filtre passe haut de premier ordre de constante de temps R eqC eq et de fréquence
1
de coupure fc :
2 R eqC eq
R eqs
V m (s) Q (s) (4.23)
1 R eqC eqs
C
Q Q
vc
-
dQ Rp Cp v
+ vm
dt
Capteur+câble Convertisseur
Nous avons
vm vc v (4.24)
En supposant que l’amplificateur a un gain infini, sa tension d’entrée tendra vers zéro. D’où
vm vc (4.25)
Q
Soit vm (4.26)
C
Utilisation en basses fréquences :
En pratique, un condensateur n’est pas parfait. Il présente une R
résistance d’isolement R non infinie à travers laquelle passe un
courant de fuite quand le condensateur est utilisé en très basses C
fréquences. Ce type de condensateur est souvent modélisé par un -
condensateur parfait de capacité C en parallèle avec une résistance v
d’isolement R. Dans ces conditions, la formule (4.26) s’écrit + vm
sR
V m (s) Q (s)
1 sR C
(4.27)
Une expression similaire à celle du conditionneur précédent, sauf que C et R sont dans ce cas indépendants
de la source.
Utilisation en hautes fréquences :
La principale limitation de ce conditionneur en hautes fréquence est due à la chute du gain de l’amplificateur
avec l’augmentation de la fréquence. Il en résulte des erreurs de mesure importantes.