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souvent à Allâh
Le cheikh Nasir Al Fahd a écrit en décembre 2012, depuis sa prison
séoudienne, un texte sur les raisons qui justifient que le serviteur doive
demander pardon en permanence et en quantité.
L'istighfâr est, grâce à Allah, l'un des plus puissants remèdes contre les
affections du cœur et les maladies qui découlent des chubuhâte (des
ambiguités, des raisonnements trompeurs qui créent le doute et
l'égarement) et des chahawâte (les pulsions de l'homme, le
fonctionnement de son âme, qui le poussent à désobéir). On doit le
pratiquer chaque jour, et autant que possible. Beaucoup de gens, et
beaucoup de gens de bien, réservent l'istighfâr pour certains péchés
seulement, pas parce qu'ils négligent les autres, ou qu'ils s'en moquent,
mais parce qu'ils ne les voient pas, les oublient, ne s'en rendent pas
compte ou les ignorent. Or il est nécessaire de connaitre la maladie pour
que le remède soit efficace. Si on ne connait pas le mal parfaitement, on
n'arrivera pas à utiliser le remède à bon escient.
1 - La prise en compte des hadiths qui parlent du fait qu'on n'entre pas au
Paradis par ses propres actions mais uniquement comme une générosité
de la part d'Allah doit nous pousser à rechercher la générosité d'Allâh par
la demande de pardon. Car ces hadith mettent l'accent à la fois sur la
générosité incommensurable d'Allâh et sur les imperfections de l'homme.
Ce qui doit pousser l'homme à chercher la générosité d'Allah en se
rabaissant devant Lui, en L'implorant, et en reconnaissant ses fautes.
2 - Les actes d'adoration - au sens large - des humains sont diminués et
souillés de plusieurs manières : l'ignorance, le manque de capacité, la
négligence, l'ostentation et l'autosatisfaction. Et cela en diminue la
récompense. C'est pour cela qu'Allâh a légiféré la demande de pardon
après les actes d'adoration. Comme c'est le cas de la prière et même le
pèlerinage, ou encore les prières de la nuit. Pour nous, cela nous permet
de voir les actes d'adoration comme évidemment diminué, ce qui permet,
outre de demander sincèrement le pardon d'Allah, de toujours rechercher
l'amélioration de son adoration.
b - comprendre que s'il y a des grands péchés visibles et connus c'est qu'il
existe des petits péchés et des péchés moins visibles et dont on parle
moins. Et du coup demander pardon pour ces péchés est extrêmement
important justement parce qu'ils peuvent passer inaperçus et, comme on
le verra, car certains d'entre eux sont plus graves.
5 - Il existe des péchés par les actes, soit que l'on fait quelque chose soit
que l'on ne fait pas quelque chose. Il existe aussi des péchés intérieurs, qui
touchent le cœur. Ils ne sont pas directement visibles. Ce sont les maladies
du cœur comme l'orgueil, l'autosatisfaction, la jalousie... Ces maladies ne
souillent pas le cœur de la même manière. Certaines sont mortelles à très
faible dose, d'autres à haute dose.
b - tant qu'Allâh ne nous a pas aidés à les éliminer, ces maladies sont
actives en permanence, et sont influentes en permanence, contrairement
aux péchés visibles qui n'existent que lorsqu'on les commet.
d - pour certaines de ces maladies, l'effet sur les actes et sur la souillure du
cœur existent même quand la maladie est très peu importante. Comme
l'orgueil, pour lequel il suffit, disent les hadith authentiques, d'un atome
dans le cœur pour mériter l'enfer éternel. La moindre quantité d'orgueil
est un grand péché.
e - le plus grave, c'est justement que ces maladies, surtout quand elles ont
une influence même à très faible dose, on ne les remarque pas. Elles
passent inaperçues et sont souvent confondues avec autre chose. Qu'Allâh
nous préserve de l'orgueil, qui nous fait renoncer à la vérité pour notre
propre passion.
6 - Parmi les raisons qui doivent pousser le serviteur d'Allâh à Lui
demander pardon beaucoup, il y a l'existence des péchés cachés (khafiyy).
Ce sont les péchés que le serviteur commet mais qui lui sont cachés. Il ne
sait pas qu'il commet quelque chose de grave et il ne se rend pas compte
de la réelle nature du péché. Ces péchés peuvent être internes, dans le
cœur, et peuvent être commis par la langue et le corps :
7 - Le cheikh Nasir al Fahd finit son propos avec la dernière raison qui
doit nous pousser à rechercher le pardon d’Allâh. C’est l’existence de
péchés ignorés. On parle de péchés que la religion a déterminés comme "
ignorables " et dont l’ignorance est excusable et ne fait pas plonger dans le
chirk et le kufr. Ce sont les péchés que l’auteur ignore être des péchés. Ces
péchés peuvent être par une action effectuée (commettre une action
interdite) ou par l’absence d’action (ne pas faire quelque chose de
recommandé). Cette ignorance peut avoir deux statut :
Aussi dans les deux cas, le besoin de demander pardon est impérieux, le
premier pour son péché, le second pour son imperfection coupable.
Se faire pardonner ses péchés est, et doit être, une des principales activités
du croyant. Une activité qui a des répercussions dans l'Au-delà mais aussi
et d'abord sur Terre. Nos prédécesseurs en effet cherchaient à se faire
pardonner pour entrer au Paradis, mais également pour des questions de
bienfaits d'Allâh, de rizq et de barakah sur Terre. La conception qu'il y a
derrière c'est que le bonheur, que ce soit ici ou dans l'Au-delà, ne peut
exister si nos relations avec notre Créateur sont entachées. Celui qui est
agréé et pardonné par Allâh est heureux.
Voici donc une synthèse augmentée que nous écrivons à partir du fascicule
: 35 Sababan li Maghfirati-dh-Dhunûb fî Dhaw-i-l-Kitâbi was-Sunnah (35
Causes de pardon des péchés, à la lumière du livre d'Allâh et de la sunnah
du Prophète, 'alayhi salâm), écrit par Fâtin bint 'Abdil 'Azîz.
La taqwâ est l'un des moyens les plus puissants pour que nos péchés soient
pardonnés par Allâh, pour obtenir une grande récompense et entrer au
Paradis.
Les savants spécialisés dans l'interprétation des versets du Coran disent ici
que celui qui a de la taqwâ vis-à-vis d'Allâh en faisant ce qu'Il a ordonné
et en s'écartant de ce qu'Il a interdit, Allâh l'aidera à repérer la vérité et le
faux. C'est une qualité indispensable sur Terre, surtout à une époque où
tout le monde parle de tout et chacun appelle à sa voie, sans scrupules.
Dans cette cacophonie, il faut un outil sans faille : la clairvoyance. Et c'est
ce qu'Allâh offre à celui qui a de la taqwâ. Et les savants spécialisés
ajoutent que cette capacité à distinguer le vrai et le faux est générale et est
cause de réussite dans cette vie-là et de bonheur au jour du Jugement.
Allâh dit aussi dans la sourate La Famille de 'Imrâne, 3, aux versets 133 et
134 : Courez vers le pardon de vôtre Seigneur et vers un Paradis aussi
large que les cieux et la Terre, un Paradis préparé pour ceux qui ont la
taqwâ. Ceux qui dépensent de leur argent dans la facilité comme dans la
difficulté, qui dominent leur colère et sont indulgents avec les hommes. Et
Allâh aime ceux qui pratiquent le bien.
Allâh dit enfin dans la sourate Les Groupes coalisés, 33, aux versets 70 et
71 : Ô ceux qui croient ! Ayez de la taqwâ vis-à-vis d'Allâh et ne dites que
des paroles de vérité et sincères. Il rendra vos actes parfaits et pardonnera
vos péchés. Et celui qui obéit à Allâh et à Son messager auront bel et bien
grandement réussi.
Je m'explique. " Prophète " est un service social au même titre que
médecin, boulanger, enseignant... C'est le service le plus crucial, mais
comme les autres services, il est nécessaire que celui qui est choisi par Allâh
ait des qualités particulières pour être efficace. Et c'est là où les choses sont
miraculeuses : le prophète est efficace dans sa mission du début à la fin. Il
n'y a pas de ratés, de balbutiement. Il est au point dès le début. Il n'y a
pas chez le Prophète, 'alayhi salâm, d'état imparfait transitoire ou de
progression et d'amélioration dans le temps, comme chez le médecin et le
boulanger, le gouverneur et l'artisan, le savant et l'étudiant. Tous ceux là
mettent des années à être au point. On préfère se faire opérer par un
chirurgien expérimenté plutôt que par un tout nouveau chirurgien et on
sait que le nouveau chirurgien va et doit encore s'améliorer dans le temps.
Le pain de tel boulanger s'est amélioré avec le temps, les écrits de ce
savant correspondent de plus en plus à nos besoins... Chaque fonction
nécessite du temps pour être maîtrisée et optimale. Sauf la noble fonction
de prophète. Le prophète est au point dès le début. Ses paroles comme ses
actes sont adaptés et optimaux dès le début de la mission. On peut se fier
à ce qu'il a fait au début de sa mission exactement de la même manière
qu'on se fie à se qu'il a fait à la fin. Il est unique à ce niveau. Pour tous les
autres hommes, on sait qu'ils vont évoluer et s'améliorer, changer avec le
temps ce qui rend moins forte leur fiabilité, et parfois leur crédibilité, à
l'instant t. Pour le prophète la fiabilité est maximale dès le début et c'est
un don unique.
Cela explique pourquoi il est le seul modèle possible pour les gens à qui il
a été envoyé par Allâh. Quand on parle de Mohammad, 'alayhi salam,
c'est l'humanité qui n'a d'autre choix que de le prendre pour modèle vu
qu'il ne se trompe jamais, du début à la fin, qu'il est expert de son
domaine dès le commencement. N'importe quel autre personne qu'on
prendrait pour modèle serait moins fiable que lui.
C'est avec cela en tête qu'il faut étudier les versets d'Allâh qui nous
ordonnent de suivre Muhammad, 'alayhi salam. Comme le verset 31 de la
sourate 3, La Famille de 'Imrâne : Dis-leur, ô Muhammad, si vous aimez
Allâh, suivez-moi, Allâh vous aimera et pardonnera vos péchés.
Aimer Allâh, le Créateur est une prétention d'une bonne partie des
habitants de la Terre aujourd'hui et sans doute de l'extrême majorité de
l'humanité à travers les siècles. Et Allâh nous apprend ici que la seule
manière de mettre en pratique cette prétention, si on est sincères, c'est de
suivre le prophète, 'alayhi salam. C'est-à-dire en obéissant à ses ordres et
en s'éloignant de ce qu'il a interdit. Et celui qui fait cela, sachant que tout
ce qu'a amené le Prophète, 'alayhi salam, vient d'Allâh et de personne
d'autre que Lui, se verra pardonner tous ses péchés.
Dans ce verset, bien sûr, " celui-là qui vous appelle à Allâh " est le
prophète Muhammad, 'alayhi salam. Donc suivre le prophète, 'alayhi
salam, parce qu'on croit en lui, est un des moyens d'être pardonner pour
ses péchés, grâce à Allâh*.
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* " Certains de vos péchés " : les savants expliquent que ne seraient pas
pris en compte là les péchés qui touchent les droits des autres. Pour être
pardonné d'un vol commis contre une personne, il faut lui rendre ce
qu'on a volé. Remarque, rendre ce qu'on a volé pour espérer le pardon
d'Allâh est la voie du prophète 'alayhi salam. Ce qui fait que suivre la voie
du Prophète, 'alayhi salam, a bien pour conséquence le pardon de tous les
péchés, par la grâce d'Allâh sur nous.
[35 moyens pour se faire pardonner] 4e
moyen : avoir peur d'Allâh
C'est la peur d'Allâh, al-khawf.
Ce hadith est une preuve très claire que la peur est une des causes du
pardon d'Allâh. Et ce hadith a été classé par Al-Bukhâriyy dans le chapitre
" Au sujet de la peur d'Allâh ". Ce hadith est là pour nous apprendre la
valeur de la peur d'Allâh pour obtenir le pardon d'Allâh, pas pour
légitimer certaines conceptions blasphématoires au sujet d'Allâh, ni
légaliser l'incinération, qui était peut-être permise à cette époque pour ce
peuple.
Quant aux conceptions erronées, l'homme dont il est question ici doute
de la toute-capacité d'Allâh (qudrah) à le ressusciter s'il était ainsi éparpillé.
Cette croyance est du kufr à l'unanimité des musulmans. Et celui qui pense
cela n'est pas musulman et mérite le châtiment d'Allâh. Cet homme-là a
pris un risque énorme ! Mais c'était un ignorant qui ignorait réellement
l'étendue de la puissance d'Allâh. Il ne niait pas la résurrection, mais, naïf
et ignorant, pas clairvoyant, il a pu penser qu'avec ce genre de méthode il
pouvait passer outre. Donc il ne niait pas la résurrection, juste ignorant de
ses caractéristiques. D'ailleurs, son coeur n'était pas mort, étant donné qu'il
avait conscience que ses actes étaient mauvais. Dans certaines versions du
hadith, il reconnaît mériter le châtiment d'Allâh étant donné qu'il était
conscient de " n'avoir rien fait pour Allâh ". C'est pourquoi Ibn
Taymiyyah, rahimahullâh, dit à propos de ce hadith que cet homme qui
doutait de la qudrah d'Allâh était ignorant mais en même temps croyant
(mu-min) car il avait peur qu'Allâh le punisse pour ce qu'il avait fait et
dont il reconnaissait la gravité. Et c'est pour cela qu'Allâh l'a pardonné.
Pour finir, ce que le Prophète, 'alayhi salam, nous apprend là a, selon les
savants, pu déjà se produire ou pas encore.
Les grands péchés, ont défini les musulmans depuis les compagnons
même, les grands péchés sont ceux qui sont assortis, par la Révélation,
d'une peine comme le feu, la colère d'Allâh, Sa malédiction, ou le
châtiment.
Allâh nous a promis le pardon si on évite les grands péchés. Ainsi sont
effacés les petits péchés. Quant aux grands péchés, y compris le fait
d'associer une créature à Allâh, on peut les faire effacer, par la grâce
d'Allâh, mais cela passe par le repentir, la demande de pardon, par le
retour à Allâh, l'îmâne et les bonnes actions.
Une remarque importante. Les grands péchés sont de deux types : ceux
qui ne sont pas pardonnés par Allâh s'il n'y a pas eu de repentir. L'auteur
de ces péchés va en enfer. Il s'agit du fait d'associer à Allâh, quelle que soit
la forme que cela prend, de l'abandon de la prière pour de nombreux
savants, et de l'abandon de la zakat pour certains d'entre eux.
Pour certains savants, quand Allâh dit qu'Il les récompensera pour tout le
bien qu'ils auront fait, cela signifie que même les bonnes actions faites
dans la mécréance seront récompensées si la personne croit ensuite.
Cette générosité et cette bonté a une cause : pratiquer les bonnes actions
après avoir cru.
Quand on dit " croire " c'est reconnaitre d'une part que l'islam est la vérité,
d'autre part que c'est la seule vérité. Quand on parle de " bonnes actions "
on parle d'actions que le Prophète, 'alayhi salâm, nous a apprises comme
étant bonnes.
Il faut voir ces actions comme les seules qui peuvent nous rapprocher
d'Allâh, c'est d'ailleurs pour cela qu'elles ont été instituées. Ce qu'on doit
comprendre alors c'est que comme ces actions sont les seules qui peuvent
nous rapprocher d'Allâh, c'est qu'on ne peut pas décider de nous-mêmes
qu'un acte est une bonne action ou pas. On doit se référer à une
Révélation, c'est-à-dire à ce que nous a appris le Prophète, 'alayhi salâm.
Et voir ce qu'il a fait, quand il l'a fait, comment il l'a fait pour se
rapprocher d'Allâh, et comment ses compagnons l'ont compris et imité.
Car il est le seul lien entre nous et Allâh. Aussi, on croit que lui seul nous a
appris comment nous rapprocher d'Allâh, quelles actions Allâh
considèrent comme bonnes et qu'une action qu'il ne nous a pas enseignée
ne peut devenir une bonne action juste. Il nous a en effet tout enseigné et
on n'a besoin de personne d'autre que lui dans ce domaine.
Donc Allâh dit dans les versets 10 à 12 de la sourate 61, Le Rang : Ô ceux
qui ont cru ! Voulez-vous que je vous montre un commerce qui vous
sauvera d'un châtiment de douleur ? Vous croyez en Allâh et dans Son
prophète et vous combattez dans la voie d'Allâh avec vos biens et par
vous-mêmes, cela est un bien pour vous, si vous saviez. Alors Allâh
pardonnera vos péchés et vous fera entrer dans des jardins en dessous
desquels des cours d'eau coulent, et dans des demeures magnifiques dans
le Paradis 'Adn. C'est cela la grande victoire.
Allâh nous dit dans le verset 271 de la sourate 2, La Vache : Si vous faites
des aumônes à la vue des gens, c'est déjà une bonne chose. Et si vous les
faites en secret et les donnez aux pauvres, cela est encore mieux pour
vous. Et Allâh effacera vos mauvaises actions, et Allâh est parfaitement
informé de ce que vous faites.
Tous les actes de générosité, faits pour Allâh uniquement, sont acceptés.
Qu'ils soient faits en public ou en privé. Mais les actes faits en privés sont
plus vertueux.
Pour insister sur cette idée, on peut faire appel à certaines variantes de
lecture de ce verset qui montre que c'est la nature même des actes de
générosité d'expier les mauvaises actions. Dans une variante en effet on
peut lire : et vos sadaqâtes (aumônes) vont effacer vos péchés.
Allâh dit aussi dans la sourate La Famille de 'Imrâne, 3, aux versets 133 et
134 : Courez vers le pardon de votre Seigneur et vers un Paradis aussi
large que les cieux et la Terre, un Paradis préparé pour ceux qui ont la
taqwâ. Ceux qui dépensent de leur argent dans la facilité comme dans la
difficulté, qui dominent leur colère et sont indulgents avec les hommes. Et
Allâh aime ceux qui pratiquent le bien.
Courons donc tous ensemble vers les actes qui sont les causes du pardon
d'Allâh, car rendre des comptes pour ses péchés est une chose très dure,
affligeante, à ne pas prendre à la légère. S'imaginer devant Allâh pour
rendre des comptes pour un péché dont on était conscient et qu'on aurait
effacer avec quelques euros, c'est dramatique. Si on croit vraiment, au
fond de soi, que la générosité est une cause de pardon alors être généreux
sera facile, surtout quand on a les moyens.
Mais le verset précise aussi que la difficulté financière n'est pas une raison
pour ne pas être généreux. Car donner pour Allâh n'appauvrit pas, cela
enrichit. Et c'est Celui qui donne qui le dit. Cherchez des témoignages
autour de vous pour être assurés que la générosité (et le repentir en
général) amène le rizq. Nos prédécesseurs avaient bien compris cela, eux
qui se repentaient à Allâh lorsque la subsistance tardait à venir. De même
les savants relatent le cas de ce savant des temps anciens qui disait que
quand il avait besoin d'argent, il donnait en aumône ce qu'il possédait. Et
que dire d'Abû Bakr, 'Umar et 'Uthmâne, qu'Allâh les agrée et les satisfait,
qui ont donné tout ou partie de leur biens pour équiper l'armée
musulmane. Et que dire du Prophète 'alayhi salam qui donnait tout ce qui
passait entre ses mains pour les pauvres. Même si leur vie fut jalonnée
d'épreuves, ce qui ressort de leur biographie à tous ceux-là, ce n'est pas le
manque, la pauvreté, la difficulté. C'est au contraire la facilité, la
satisfaction, le bonheur. Car c'est Allâh qui rend heureux, pas les biens
matériels. Il faut juste se faire un peu violence pour donner au début et
Allâh nous aide à Le servir. Une fois qu'on a compris la valeur de
l'aumône, la gravité des péchés, le fait que celui qui donne et reprend c'est
Allâh, la main sera plus légère quand elle se dirigera vers la poche.
Et dans le verset 134 cité au-dessus, quand Allâh donne les qualités de
ceux qui bénéficient de Son pardon et de Sa récompense, Il commence
bien par ceux qui sont généreux, dans la facilité comme dans la difficulté.
Courir vers le pardon et le paradis, c'est courir vers la générosité.
C'est le pardon et l'indulgence (le 'afw et le safh) envers les gens qui nous
ont fait du tort alors qu'on serait en mesure de les sanctionner.
Allâh dit dans la sourate La Famille de 'Imrâne, 3, aux versets 133 et 134
: Courez vers le pardon de votre Seigneur et vers un Paradis aussi large
que les cieux et la Terre, un Paradis préparé pour ceux qui ont la taqwâ.
Ceux qui dépensent de leur argent dans la facilité comme dans la
difficulté, qui dominent leur colère et sont indulgents avec les autres. Et
Allâh aime ceux qui pratiquent le bien.
Comme on l'a déjà dit, dans ce verset, Allâh décrit les muttaqûn (ceux qui
ont la taqwâ - voir le 2e moyen), et qui méritent d'être pardonnés. Et
parmi leurs qualités, il y a le fait d'être indulgents et pardonneurs avec les
gens qui ont été mauvais avec eux malgré le fait qu'ils ont les moyens de
les sanctionner et de se venger. La vengeance serait légitime, la sanction
aussi, mais ils font preuve de bonté pour Allâh et, tout en contrôlant la
situation, pardonnent et refusent d'aller plus loin. Ils sont magnanimes.
Ce sont donc des gens qui mettent une bonne ambiance dans la société,
car ils permettent aux autres de faire des erreurs et des fautes, ils leur
laissent le temps de se corriger. Avec à ce genre de personnes, on est
serein, on ne craint pas de se faire jeter ou pire à la moindre erreur. Ce
sont de bons compagnons et leur indulgence n'est en aucun cas assimilable
à de la peur ou de la faiblesse. Ils sont respectés, et par parce qu'on les
craint.
Allâh avait pardonné à son cousin, car il s'était repenti, et a montré à Abû
Bakr que cet homme méritait aussi son pardon à lui. Ceci montre que le
repentir des gens qui nous ont fait du tort doit nous pousser à l'indulgence
et au pardon total, et leurs excuses doivent être acceptées. Cela crée une
société où les différends secondaires, ceux où nous sommes les seuls
victimes, ne persistent jamais, ni la rancune, ni le désir de vengeance. Pour
nous aider à atteindre ce niveau, à oublier les torts passés et à préserver
les gens et la société, Allâh nous promet de nous pardonner si on
pardonne, d'être indulgent avec nous si on est indulgents avec les autres.
Ce verset nous met en garde contre ce que nos proches pourraient faire
qui nous pousserait à désobéir à Allâh. Il faut être vigilants. Ce verset a été
révélé au sujet de personnes qui voulaient rentrer dans l'islam et émigrer
avec le Prophète, 'alayhi salam, à Médine mais qui en ont été empêchés
par leur famille. Mais le verset dit aussi qu'il faut pardonner les erreurs
passées, même si ces erreurs étaient d'empêcher d'obéir à Allâh, qu'il ne
faut pas les sanctionner, et ne pas être rancunier. Alors, comme ils ont
pardonné, Allâh les pardonnera.
Les savants disent que ce verset, certes très spécifique, s'applique quand
même de manière générale à tout péché fait à cause des siens. Il faut s'en
repentir mais ne pas sanctionner et c'est l'assurance d'être pardonné, car
Allâh est bon avec l'être humain. Ainsi, la cellule familiale est préservée
même dans un cas d'une extrême gravité, lorsque les uns profitent des
sentiments ou de l'autorité pour écarter les autres du droit chemin. Si la
structure familiale est préservée par l'islam dans un cas si dramatique, on
imagine aisément combien elle est préservée pour tous les autres griefs
qu'on peut avoir contre les siens, forcément moins graves. Et quand la
structure familiale est préservée, c'est toute la société qui en bénéficie.
Ainsi les savants généralisent sur la base de ce hadith pour nous apprendre
que celui qui souhaite la bonté d'Allâh, Sa rahmah, qu'il soit bon avec les
créatures, toutes les créatures, ses frères et ses soeurs en particulier.
Pour bien comprendre cela, il faut garder en tête que cet acte pieux
d'écarter ce qui gêne les gens sur la route est aussi, comme nous l'apprend
le célèbre hadith authentique, une composante de l'îmâne. Et comme
l'îmâne est ce qui traduit la force de notre relation avec Allâh et ce qui
nous fait entrer au Paradis, on comprend d'office qu'on tient là quelque
chose de très important. Comment en serait-il autrement alors que parmi
de nombreux actes qui pourraient paraître moins insignifiants, notre
Prophète, 'alayhi salam, a choisi de mentionner celui-là ? Cela doit avoir
deux conséquences en nous : d'abord, cela nous pousse à considérer cet
acte comme extrêmement important et à être vigilant dans la rue ; ensuite
à ne négliger aucun acte fait pour Allâh et qui a été recommandé par le
Prophète, 'alayhi salâm.
Tout est important, le siwak, la barbe, se couper les ongles... même si cela
nous semble dérisoire. Tout a un intérêt justement parce que c'est
recommandé par le prophète d'Allâh, 'alayhi salâm. Et l'intérêt n'est pas
seulement pour l'Au-delà, car l'obéissance à Allâh génère du bien-être et la
réussite déjà sur Terre. Et souvent bien au-delà de ce qu'on imagine au
premier abord. Aussi, par exemple, avoir dans le coeur le souci de
protéger les gens quand ils sont sur les routes, ça pousse à vouloir les
protéger à tout moment, à ne pas les embêter ni être une menace pour
eux, à propager l'amour, la bonté et la confiance dans la société. Car si on
comprend qu'Allâh aime le simple fait d'ôter les obstacles pour faciliter la
vie aux gens, comment ne pas comprendre qu'Allâh aime aussi tout ce
qu'on va faire, de licite, pour faciliter la vie aux gens ? Cela rejoint ce
hadith, authentique par certaines voies et bon par d'autres, que les
hommes les plus aimés par Allâh sont ceux qui sont le plus utiles aux
autres.
Et d'un hadith simple sur le fait de dégager les routes, on obtient une
hadith qui décrit un modèle de société basé sur l'entraide et qui interdit
l'individualisme. Dans une société où dégager la route pour les autres est
une valeur, pourrait-il être possible d'affamer les autres, de les apauvrir,
de les surendetter, de les tuer..?
On voit comme la moindre parole d'Allâh et de Son prophète, 'alayhi
salam, a des répercussions gigantesques pour la bonne marche des
individus et des sociétés. Wal hamdulillâh.
Ce hadith est édifiant et émouvant. Il n'y a pas de petits actes lorsqu'on est
bon, empatique et désintéressé. Ce point rejoint le point précédent qui
évoquait les relations entre les gens dans une société. Ce hadith également
met en évidence l'importance pour obtenir le pardon d'être bon d'une
manière générale. Il faut comprendre que si aujourd'hui, depuis assez peu
de temps, on exagère l'importance des animaux et de leurs droits, à
l'époque prophétique les animaux étaient insignifiants exceptés le cheval
et le chameau. Ce hadith n'est pas un hadith sur les droits des animaux
mais sur l'aspect global des recommandations à être bon et désintéressé
pour Allâh.
Celui qui fait la tawbah a fait deux choses principales : il a renoncé à son
péché et a corrigé son comportement et ses croyances. Il est revenu vers
Allâh et vers ce que veut Allâh. Il a reconnu qu'il s'était mal comporté et
que le bon comportement est uniquement celui défini par Allâh et Son
prophète, 'alayhi salâm. Et Allâh est indulgent et accepte le retour de celui
qui revient à Lui et qui a délaissé la désobéissance pour s'adonner à
l'obéissance. Allâh cachera ses défauts et ses fautes et le pardonnera.
Ce verset, c'est vrai, a été révélé dans le cadre d'un péché particulier, le
vol. Mais les savants, unanimes, disent que si la cause de la révélation est
spécifique, les mots sont généraux et englobent tous les péchés.
" Ceux qui reviennent à Lui ", c'est comme cela que je traduis le mot
" awwâbîn ".
" Awwâb ", c'est le serviteur qui revient à Allâh à chaque fois qu'il commet
une faute. Il ne reste pas longtemps dans la faute. Il commet un péché, il
se repent, il commet un péché, il se repent... C'est aussi le serviteur qui
demande pardon à Allâh et revient à Lui dès qu'il pense à ses fautes. Et
Allâh pardonne sans exception ceux qui se comportent comme cela.
C'est donc très facile d'être pardonné. C'est comme cela qu'on peut
comprendre pourquoi Allâh dit de Lui-même qu'Il est le Grand
Pardonneur, le Seul Vrai Pardonneur. Revenir à Allâh, être awwâb est très
simple.
Une autre version, de chez Muslim, très proche, plus précise, selon Ibn
'Abbas, qu'Allâh l'agrée, explique qu'un groupe d'idôlatres pratiquait le
meurtre et l'adultère à outrance. Ils sont allés voir le Prophète, 'alayhi
salâm, et lui ont dit : Ce que tu dis et ce vers quoi tu appelles est bon. Ah,
si tu pouvais nous apprendre qu'il y a un pardon possible pour ce que
nous avons fait ! Et Allâh a révélé ces versets magnifiques.
Allâh dit enfin dans le verset 8 de la sourate L'Interdiction : Ô ceux qui
ont l'îmâne ! Revenez à Allâh et à l'obéissance sans retour vers la
désobéissance. Certainement votre Seigneur vous pardonnera pour vos
péchés et vous fera entrer dans des jardins en bas desquels coulent des
cours d'eau. Ce sera le jour où Allâh n'humiliera ni Son Prophète ni ceux
qui ont cru avec lui. Leur lumière filera devant eux et à leur droite et ils
s'écrieront : Ô notre Maître ! Laisse notre lumière vive et pardonne-nous.
Toi seul est capable de faire toute chose !
Voilà comment Allâh, 'Azza wa Jall, nous encourage à revenir sans cesse à
Lui, dans le coeur, par la langue et par les actes. Revenir à l'obéissance,
cesser la désobéissance. Changer son état d'esprit pour courir vers Allâh, se
réfugier chez Lui contre Sa colère et profiter de Son pardon. Le repentir
est une cause de pardon très puissante. Quand on a demandé à 'Umar,
qu'Allâh l'agrée, la signification de tawbah nasûh évoqué dans le verset ci-
dessus, il a répondu : c'est de revenir à Allâh en arrêtant son péché et ne
plus y replonger.
Les prophètes sont venus aussi pour purifier la société de tout cela
pourtant. Alors pour se purifier à nouveau, il faut revenir à Allâh, avec
la tawbah (voir 12e moyen), l'istighfâr, et également ne pas cesser
d'appeler au bien (ma'rûf) et de rejeter le mal (munkar), sans laisser
n'importe qui s'occuper de cela. On doit craindre la colère d'Allâh si le mal
se répand d'une manière officielle, assumée, manifeste, sans qu'on dise
quoi que ce soit, car il se peut qu'Allâh engloble tout le monde dans le
châtiment pour des péchés, y compris ceux qui ne commettent pas ces
péchés.
Ainsi, chaque membre de la communauté doit, une fois qu'il connait
le ma'rûf et le munkar, conseiller les autres d'arrêter les péchés et les
conduire au bien de la manière la plus rentable au moment où il le fait. Il
doit également accepter le conseil, les critiques et les corrections des
autres. En ayant en tête que commettre des péchés, surtout de manière
officielle et assumée, ou laisser faire les péchés, c'est mettre en danger la
communauté, soi-même, son conjoint, ses enfants, sa famille, les gens
qu'on aime. C'est provoquer la colère d'Allâh.
Allâh dit dans la sourate Âlu 'Imrâne au verset 135 : Et les croyants sont
ceux qui, quand ils ont fait de mauvaises choses ou ont été injustes envers
eux-mêmes, pensent à Allâh, se Le rappellent et implorent tout de suite
Son pardon pour leurs péchés - car qui donc peut pardonner les péchés
sinon Allâh -, et ne persistent pas dans leurs péchés alors qu'ils sont au
courant que ce sont des péchés.
Voilà comment sont les croyants et à quoi nous aimerions tous ressembler.
La qualité des croyants n'est pas de ne commettre aucun péché, bien sûr.
Les péchés font partie de la nature humaine. La qualité des croyants c'est
de revenir à Allâh quand ils ont commis un péché et de ne plus y revenir.
Le croyant est en permanence avec Allah et il pense à Lui très souvent.
Aussi dès qu'il pense à Lui il pense à sa relation avec Lui, comment elle a
été entachée par les péchés. Il a honte d'avoir désobéi à Celui qu'il aime, Il
craint Sa colère, il est déçu de lui-même. Alors naturellement il revient à
Allâh, pour regagner Son amour, échapper à Sa colère et aussi parce qu'il
ne se sent bien que quand il obéit à Allâh. Sinon, il se sent une mauvaise
personne.Et il sait que s'il fait cela Allâh le pardonnera et le fera entrer
dans Son paradis.
Regardons comment Allâh décrit les croyants : ce sont des gens qui
peuvent être trompés par leur âmes (nafs) et par les chayatin, c'est vrai,
mais aucune tromperie ne saurait résister au pardon d'Allâh qui est acquis
tant que les croyants le Lui demandent (istighfâr). C'est pour cela, comme
le rapporte Ibn Kathîr dans son explication de ce verset, que le
compagnon Anas, qu'Allâh soit satisfait de lui, a dit : J'ai appris que Iblis a
pleuré quand ce verset est descendu.
- Ce que signifie le fait que la rahmah (la bonté envers les créatures) est un
attribut d'Allâh. Il n'existe pas de situation où elle est inutile, qu'Allâh nous
préserve de le penser. Allâh est bon avec Sa créature et Sa créature a
toujours besoin de Sa bonté. Il n'existe aucune créature qui n'a pas besoin
de Sa bonté et de Son pardon tant Allâh est au-dessus de Sa créature et
tant il est impossible pour une créature de rendre à Allâh un culte parfait,
comme Il le mérite. C'est pour cela que le Prophète, 'alayhi salâm, comme
le rappelle un hadith authentique implorait le pardon d'Allâh pour lui plus
d'une centaine de fois par jour. Alors que tous ses péchés avaient déjà été
pardonnés.
Ce sont les hudûd, les sanctions pénales définies dans la charî'ah pour
certains péchés. Ces sanctions que certains ont qualifié de " monstrueuses "
et pour l'arrêt desquels on a demandé un moratoire le temps de je ne sais
quoi (moratoire durant lequel l'application des lois non islamiques devient
obligatoire finalement et considérées plus justes) servent, outre à réguler
la paix civile, à effacer les péchés des croyants qui les subissent.
C'est ce hadith qui nous a appris que les peines prévues par la charî'ah
bénie sont des moyens de pardonner celui qui les subit. Que se passe-t-il
dans le cas où la charî'ah n'est pas appliquée comme c'est le cas dans la
majeure partie des pays ?
Donc ce sont des péchés extrêmement graves qui touchent notre relation
avec Allâh et qui touchent nos rapports avec les autres et les sociétés. Tout
cela doit nous mettre en garde pour éviter ces péchés. Car les commettre
c'est casser la relation qu'on a construit avec Allâh. On touche à ce qu'on a
de plus sacré !
Quant au pardon pour ces péchés, il peut être obtenu même sans
l'application des peines, notamment quand elles ne sont pas appliquées au
niveau de l'état. Bien sûr ne pas les appliquer est un péché grave qui peut
aller jusqu'à l'apostasie. Mais au niveau individuel, les savants disent que le
repentir, la tawbah permet d'effacer ces péchés, même s'il n'y a pas de
sanction pénale. Cela permet de ne pas désespérer pour celui qui a
commis l'un de ces péchés. Il doit arrêter, demander pardon et revenir à
Allâh, et espérer.
Quant à celui qui verra dans ces règles une possibilité de ruser et de
pécher sans danger, alors son problème est plus important que le simple
fait de commettre un grave péché. Le problème ici c'est une ignorance de
qui est Allâh, et c'est bien plus grave. On ne joue pas avec Allâh, 'Azza wa
Jall. Et qui est tenté de le faire si ce n'est celui qui ne connaît pas Allâh ?
Enfin, quand il s'agit des grands péchés, ceux qui ne font pas sortir de
l'islam, comme l'adultère ou le vol (à condition de les considérer comme
des péchés), la règle est celle-ci dans le détail
Mais qui risquerait l'enfer, même une seconde, pour les charmes de
quelqu'un, ou pour un bien volé ?