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SECOURISTE-
AMBULANCIER
Manuel pour le
SECOURISTE-AMBULANCIER
ISBN 90-802914-2-0
Aucune partie de cette édition ne peut être reproduite par des moyens
électroniques ou autres, y compris les systèmes informatiques, sans auto-
risation écrite préalable de l’éditeur.
Colophon de la première mise à jour
ISBN 90-802914-2-0
Aucune partie de cette édition ne peut être reproduite par des moyens
électroniques ou autres, y compris les systèmes informatiques, sans auto-
risation écrite préalable de l’éditeur.
Colophon de la deuxième mise à jour
ISBN 90-802914-2-0
Aucune partie de cette édition ne peut être reproduite par des moyens
électroniques ou autres, y compris les systèmes informatiques, sans auto-
risation écrite préalable de l’éditeur.
Préface
Ces différents volumes, richement illustrés, vous seront sans aucun dou-
te utiles dans votre formation de base, certes, mais également en perspec-
tive des cours de formation continue que vous suivrez de toute évidence.
MARCEL COLLA
Ministre de la Santé Publique et des Pensions
Préface de la première mise à jour
Nous osons espérer que cette première actualisation sera accueillie avec
la même sympathie que l’ouvrage. Les remarques et suggestions pour
d’autres mises à jour sont les bienvenues.
Ce manuel est le fruit d’échanges multiples qui ont dépassé les clivages
linguistiques et philosophiques. Un large échange scientifique a été orga-
nisé. Un consensus a été recherché et nous voulons remercier tous ceux
qui ont collaboré à la réalisation de ce consensus final.
Nos remerciements vont aussi à l’équipe qui a vérifié les concordances
linguistiques et la forme des textes: Pierre Bruggeman, Geerdt Magiels,
Agnes Peeters, Michel Terwagne, Jean-Jacques van Lochem, et Eric
Van Den Heuvel.
Nous tenons aussi à remercier ceux qui ont été les initiateurs de ce pro-
jet: plus particulièrement Monsieur le Directeur Général C. Decoster,
Madame le Docteur B. Toussaint, le Docteur A. Verhoeven et le Docteur
B. Winnen. Un mot de remerciement sincère s’adresse au Docteur
L. Blondeel, qui a initié ce projet et n’a cessé de l’appuyer.
Le Comité de Rédaction
Collaborateurs
Contenu
INTRODUCTION
7.1 Introduction
7.2 Les premières minutes chez l’enfant en détresse
7.3 Cas particuliers
8.1 Brûlures
8.2 Noyade
8.3 Froid et chaleur
8.4 Irradiations
10.1 Techniques
10.2 Les minerves
10.3 Le casque
10.4 Le transport en ambulance
Contenu
12.1 Législation
12.2 Le centre 100
12.3 Le transport vers l’hôpital
12.4 Les relations secouriste-ambulancier et SMUR
12.5 Le secouriste-ambulancier et le médecin généraliste
12.6 Déontologie - secret professionel
12.7 Le Fonds d’Aide Médicale Urgente
12.8 La formation du secouriste-ambulancier
Chapitre 13 TECHNIQUES
Chapitre 14 SUPPLÉMENTS
Chapitre 15 VOCABULAIRE
15.1 Vocabulaire
15.2 Traduction comparée des termes usuels
octobre 1999
Errata
Page 1.20 A la ligne 21; lire “moelle osseuse” et non “moelle épinière.”
Page 3.20 A la ligne 21; lire “La compression abdominale chez un adulte.” et non
“La compression thoracique chez un adulte.”
Page 3.23 et 3.33 Les figures 3.15 et 3.18 (4) présentent une position erronée de la main
pour réaliser les cinq tapes légères dans le dos. Ces tapes se donnent entre
les omoplates de l’enfant.
Page 3.31 Le diagramme 3.5 est imprécis. Les premières cinq tapes dans le dos
(sixième rectangle blanc) doivent bien évidemment être réalisées si vous
constatez l’impossibilité de ventiler l’enfant et pas d’emblée comme
indiqué dans le diagramme.
Page 3.37 A la ligne 22; “Ch” signifie “Charrière” et représente le diamètre externe
de certaines sondes à usage médical (aspiration, gastrique, intubation, ...).
Page 3.45 En bas de page; lire “L’oxygène médical est signalé par les lettres “M” et
“O2” en rouge.
Page 3.52 A la ligne 34; lire “le débit doit parfois être augmenté au maximum pour
conserver le réservoir gonflé.”
Page 3.53 La légende de la deuxième photo de la figure 3.39 doit être lue comme
suit: “Ouvrez la bonbonne et contrôlez la pression sur le manomètre du
détendeur.”
Page 3.54 A la ligne 3; lire “Laissez échapper l’oxygène restant dans le détendeur en
ouvrant le débitmètre à fond.”
Page 3.89 La légende de la figure 3.63 doit être lue comme suit :
2. Tubulures et robinet à trois voies stériles.
3. Compresse stérile imbibée d’antiseptique alcoolique.
5. Sparadrap.
Page 3.85 La figure 3.61 indique une position de garrot incorrecte. Si un garrot est
nécessaire, il sera placé sur un os long et unique; bras ou cuisse.
Page 4.20 Vous pouvez appeler également le SMUR pour les problèmes d’expecto-
ration de sang et de congestion des vaisseaux du cou.
Page 4.46 L’objet n° 5 de la figure 4.29 qui représente une couverture de survie doit
être remplacé sur la photo par un flacon d’antiseptique.
Page 4.56 A la ligne 22; lire “De plus, cette attelle fonctionne comme un pansement
compressif dans le cas de plaies à caractère hémorragique.
La légende de la photo n°3 de la figure 4.36 doit être lue comme suit :
“Contrôlez le pouls après l’installation d’une attelle gonflable qui n’est pas
une attelle à dépression.”
Page 4.60 La légende de la deuxième photo de la figure 4.38 doit être lue comme
suit : “Exercez le maintien longitudinal de la hanche luxée puis immo-
bilisez à l'aide du matelas à dépression.”
Page 5.21 A la ligne 3; lire “Les serpents venimeux provoquent des empoisonne-
ments par morsure.”
Page 6.4 En bas de la page; remplacer “les contractures” par “les contractions”.
Page 7.5 A la ligne 6; lire “La tête est, par rapport au reste du corps, relativement
plus volumineuse et plus lourde chez l’enfant que chez l’adulte.”
Le système de feuilles libres Ce manuel est composé d’un système de feuilles libres. Il y a plusieurs
raisons à cela. Tout d’abord, la médecine est une science en pleine évo-
lution. Les techniques médicales s’adaptent continuellement aux der-
niers développements de la science médicale. Nous savons déjà que les
méthodes que nous vous enseignons ne resteront pas éternellement
immuables. Des améliorations de ces techniques seront proposées con-
tinuellement et vous devrez vous adapter à ces changements. Dans un
classeur comme celui-ci, les feuilles peuvent facilement être remplacées
ou ajoutées. En outre, il vous est possible d’y ajouter vos propres notes.
Les termes médicaux La médecine utilise un vocabulaire et une terminologie propres. Elle uti-
lise des termes venant du latin et du grec. Cette terminologie précise per-
met aux médecins et aux intervenants de l’Aide Médicale urgente de se
comprendre en toutes circonstances.
Certains de ces termes sont passés dans le langage courant : “appendicite
“qui veut dire inflammation de l’appendice, “sinusite” qui veut dire une
inflammation des sinus; les sinus sont des cavités de la face.
Dans la mesure du possible, nous utiliserons des termes courants de la
langue française. La première fois qu’un terme médical sera utilisé dans
le texte, il sera mentionné entre guillemets. Vous constaterez que vous
allez acquérir progressivement ce vocabulaire médical et que vous com-
mencerez à l’utiliser spontanément.
Guide d’emploi Au début de chaque chapitre se trouve une table de matière succincte, à
la fin du chapitre vous trouverez un résumé des choses très importantes
à retenir : ce que vous devez connaître et apprendre à réaliser.
En marge du texte, vous rencontrerez des symboles. Ils sont au nombre
de cinq. Ils sont là comme des signaux routiers pour vous permettre de
retrouver plus facilement votre chemin dans ce manuel.
Guide d’emploi de ce manuel 2
renvoie à une autre page, plus loin dans le texte; cette page apportera une
x.x
information complémentaire sur le sujet.
renvoie à une autre page, déjà rencontrée dans le texte; cette page rap-
x.x
pellera une information complémentaire sur le sujet.
ABC indique que le texte décrit une situation dans laquelle la procédure
de prise en charge des fonctions vitales ABC doit être suivie.
RCP indique que le texte décrit une situation dans laquelle la réanimation
cardio-pulmonaire doit être réalisée.
Introduction
Les personnes qui signalent cette détresse sont les “premiers témoins”.
Celles-ci appellent à l’aide, inquiètes pour la santé d’un être humain.
Leur analyse peut vous apparaître exagérée dans l’optique d’un ambu-
lancier; néanmoins elle mérite toujours votre respect.
En Belgique, l’appel de détresse se fait par un numéro de téléphone uni-
que: le N° “100”. Il s’agit du “système d’appel unifié 100”.
2. Lorsqu’on fait appel au ‘100’ En Belgique, lorsqu’un patient ou le témoin d’une situation de détresse
... le préposé compose le numéro de téléphone ‘100’, on parle d’un appel de détresse
au centre du secours 100 le plus proche. Il est toujours reçu par une per-
sonne, qui est officiellement désignée comme “le préposé du système
d’appel unifié”. Chaque appel sera immédiatement pris en charge par le
préposé. Si nécessaire, il détachera une équipe d’ambulanciers, pré-
viendra l’hôpital, les sapeurs-pompiers ou les forces de l’ordre.
Le préposé doit poser quelques questions afin d’organiser l’aide médica-
le urgente. Trois de ces questions sont d’une importance capitale:
3. Les ambulanciers Le préposé fera toujours appel à une équipe de deux ambulanciers capa-
bles de dispenser une aide adéquate sur place et de transporter le patient
vers l’hôpital. Un ambulancier est entraîné à aider d’autres personnes.
Il doit être entraîné à se trouver confronté à des situations très diverses.
Il peut s’agir de maladies commes des difficultés respiratoires ou une per-
te de conscience. Parfois il doit porter secours à une victime d’un acci-
dent routier. L’ambulancier est souvent confronté à la panique de la vic-
time ou des témoins mais aussi à ses propres sentiments.
Introduction 5
4. Le Service Mobile d’Urgence Dans certaines circonstances, vous ne serez pas en mesure de résoudre
le problème par vous-même. Dans ce cas, vous devrez en avertir le cent-
re de secours 100. Le préposé fera appel à un Service Mobile d’Urgence
(SMUR). Cette équipe est détachée d’un service des urgences d’un hôpi-
tal ‘100’. Un SMUR est constitué d’au moins un médecin et un infirmier,
tous deux spécialisés dans l’aide médicale d’urgence. En collaboration
avec les ambulanciers, ils seront responsables du patient, aussi bien sur
place que pendant le transport.
5. Le service des urgences Le point final de la chaîne de l’aide médicale urgente est le service des
urgences d’un hôpital. Finalement, le patient pourra être examiné et
traité par les médecins et infirmiers d’un hôpital ‘100’.
LA C H A ÎN E D E L ’ A I D E
MÉDICALE URGENTE
100
CENTRE DE SECOURS
préposé
nt
me
ne
☎
on
vir
en
appel de détresse
té m oin s
PATIENT AMBULANCE
2 ambulanciers
100
HOPITAL 100
1 LE CORPS HUMAIN
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
1 LE CORPS HUMAIN
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
1
LE
CORPS
HUMAIN
CONTENU
FIG. 1.1
tête
LA POSITION ANATOMIQUE postérieur
droit gauche
médial
latéral
antérieur
proximal
distal
Les régions du corps On fera la distinction entre certaines régions extérieures du corps.
Les membres supérieurs: les épaules, les bras, les coudes, les avant-
bras, les poignets, les mains, la paume de la main, le dos de la main.
Les membres inférieurs: les hanches, les cuisses, les mollets, les
genoux, les chevilles, les pieds, la plante du pied, le dos du pied.
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.5
FIG. 1.2a
l’aine
région génitale
membre inférieur
(hanche, cuisse, genou, jambe,
cheville, dos du pied)
FIG. 1.2b
omoplate
colonne vertébrale
sacrum
coccyx
dos de la main
membre inférieur
mollet
cheville
talon
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.6
Les cavités du corps et A partir de repères extérieurs et de lignes imaginaires, vous devez être
la localisation des organes capable d’indiquer les cavités du corps les plus importantes, ainsi que les
organes qu’elles contiennent.
FIG. 1.3
vue antérieure vue latérale
LES CAVITÉS
DU CORPS HUMAIN la cavité cérébrale
• •
• • la cavité
médullaire
• • la cavité
thoracique
• • le diaphragme
• • la cavité
abdominale
La cavité thoracique (le thorax) est protégée par la cage thoracique (les
côtes) et contient les poumons, le cœur, l’œsophage et la trachée. La
cavité thoracique est séparée de l’abdomen par un muscle très puissant,
le diaphragme.
FIG. 1.4
LES QUADRANTS
DE LA CAVITÉ ABDOMINALE
1 4
3
2
supérieur 5 supérieur
droit gauche
inférieur 6 inférieur
droit 9 gauche
8
7
Légende: 3 estomac
1 foie ▼ 4 rate
2 vésicule biliaire 1
▼ 2 5 gros intestin
8 appendice 4 3▼ 6 intestin grêle
▼
9 intestin grêle
7 vessie
FIG. 1.5
cervicale
LES SEGMENTS
DE LA COLONNE VERTÉBRALE
dorsale
lombaire
sacrum
coccyx
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.8
Le système nerveux Le système nerveux se compose des nerfs et du cerveau. Les nerfs for-
ment un réseau qui relie différentes parties du corps à “l’ordinateur cen-
tral” (le cerveau). Toutes les informations des sens, tous les ordres du cer-
veau destinés aux muscles, mais aussi tous les messages de douleur ou de
plaisir, toutes nos pensées et sensations sont traduits en messages par le
système nerveux, stockés (mémorisés) ou transformés.
Le système circulatoire On peut considérer le cœur comme une pompe qui pulse le sang dans un
réseau très ramifié de vaisseaux sanguins. L’oxygène, les aliments et
l’énergie sont de cette façon distribués dans tout le corps; les déchets sont
évacués simultanément de la même façon.
Le système locomoteur Nous sommes capables de nous tenir debout et de nous déplacer grâce
au squelette, aux articulations et aux muscles. Ces trois composants
interactifs constituent le système locomoteur.
Le système digestif La fonction du système digestif est double: l’énergie est extraite des ali-
ments et les déchets non assimilés doivent être éliminés. Ce système
s’étend de la bouche jusqu’à la terminaison du gros intestin. Il est con-
stitué d’un canal en communication avec le foie et les glandes digestives.
Le système uro-génital Les reins, les uretères et la vessie forment le système urinaire. Ce système
fonctionne comme une station d’épuration du sang dont il extrait les
déchets afin de les éliminer. Il est donc responsable de l’équilibre du
milieu intérieur, de la régulation de l’eau et des solutions du corps.
Le système génital est responsable de la reproduction. On le décrit en
même temps que le système urinaire parce que les organes et les struc-
tures des deux systèmes sont voisins dans le bas-ventre. Ceci explique
l’utilisation du terme “système uro-génital” ou “génito-urinaire”.
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.9
Les glandes endocrines Les glandes endocrines (“les glandes”) secrètent des produits que l’on
appelle hormones. Celles-ci règlent un ensemble de fonctions dans l’orga-
nisme, comme la croissance, la reproduction, la teneur en sucre dans le
sang.
Le système immunitaire Le corps possède un système de défense perfectionné, qui nous protège
contre les intrus présents dans le monde extérieur, comme les virus, les
bactéries et les champignons. Ce système nous protège donc contre cer-
taines maladies; il nous rend immun contre certaines maladies. C’est
pour cette raison que ce système s’appelle le “système immunitaire”.
Les organes des sens Les organes des sens nous permettent de percevoir les stimuli et les
signaux de notre environnement.
Comment est constitué Le système nerveux comprend le système nerveux central et le système
le système nerveux? nerveux périphérique.
Comment fonctionne Le cerveau est “l’ordinateur central” qui contrôle les fonctions physiques
le système nerveux? et psychiques de l’homme: l’interprétation des sensations, la mémoire, la
pensée, l’expression, la locomotion. Ces activités sont surtout localisées
dans le cerveau. Il est plus développé chez l’être humain que chez les
espèces animales. Il est intéressant de savoir que le côté gauche du
corps humain est commandé par le côté droit du cerveau et vice versa.
C’est la raison pour laquelle certaines maladies de la moitié gauche du
cerveau se traduisent par des signes extérieurs (p.e. paralysie) de la moi-
tié contro-latérale du corps humain.
Le cervelet est le siège de la coordination de nos mouvements, de notre
équilibre et de certains réflexes.
FIG. 1.6
LE SYSTÈME NERVEUX
cerveau
CENTRAL ET PÉRIPHÉRIQUE
bulbe rachidien
moelle épinière
nerf périphérique
de la main
nerf périphérique
du pied
Aspects du système nerveux La connaissance du système nerveux est très importante pour l’ambu-
importants pour l’ambulancier lancier. Illustrons cela par quelques exemples.
FIG. 1.7
On ne peut vivre sans l’oxygène de l’air ambiant. Presque tous les orga-
nes, tissus et cellules de notre corps ont besoin d’oxygène afin de pouvoir
“travailler”. Cet oxygène sert à la combustion des substances nutritives
libérant l’énergie nécessaire pour assurer différentes tâches. Cette com-
bustion produit du gaz carbonique qui doit être éliminé. Nous captons
l’oxygène de l’air ambiant: il en contient 21%. Pour que l’air ambiant et
donc l’oxygène, parvienne à notre corps, et pour que le gaz carbonique
en soit éliminé, nous disposons du système respiratoire. Il s’agit d’un
système vital dont la connaissance de l’anatomie et de la physiologie est
très importante.
De quoi est constitué L’air est aspiré par le nez ou la bouche. A l’arrière du pharynx, près du
le système respiratoire? larynx, se trouve une bifurcation qui sépare l’air et les aliments. L’air suit
la voie de la trachée, alors que les aliments suivent la voie de l’œso-
phage. Afin que les aliments ne traversent pas la trachée, l’épiglotte se
ferme lorsque nous avalons. Le repère externe de l’épiglotte est la
Pomme d’Adam. Le larynx contient aussi les cordes vocales.
FIG. 1.8
LE SYSTÈME RESPIRATOIRE
1. voie respiratoire
+ poumons
cavité nasale
cavité orale
pharynx
épiglotte larynx
œsophage
trachée,
bronche
alvéole
plèvre
agrandissement
2. alvéole
bronche terminale
paroi d’une alvéole
O2
capillaire pulmonaire
CO2
absorption
de l’oxygène
élimination du gaz
carbonique
Comment fonctionne La cage thoracique fonctionne comme un soufflet. Quand les muscles
le système respiratoire? thoraciques et le diaphragme se relâchent, le volume de la cavité pul-
monaire diminue et par conséquent le volume des poumons aussi. Ceci
entraîne une augmentation de la pression pulmonaire. De ce fait, cette
pression pulmonaire dépasse la pression atmosphérique, ce qui permet
l’expiration de l’air des poumons. Lors de l’inspiration, on assiste au
processus inverse. Les muscles thoraciques et le diaphragme se con-
tractent et augmentent le volume de la cage thoracique. De ce fait le
volume des poumons augmente et fait tomber la pression pulmonaire.
Ceci entraîne un courant d’air vers les poumons. La différence entre la
pression pulmonaire et atmosphérique reste toujours très mince. Cepen-
dant, cette différence suffit largement pour que l’air transite d’une pres-
sion supérieure à une pression inférieure. Si cet équilibre délicat est per-
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.15
FIG. 1.9
Inspiration Expiration
LES MOUVEMENTS
RESPIRATOIRES DES POUMONS
Points importants que Considérons de nouveau quelques exemples qui démontrent l’impor-
l’ambulancier doit retenir tance du système respiratoire du point de vue pratique de l’ambulancier.
• Souvent les voies respiratoires sont obstruées par la langue, par des ali-
ments, par des vomissements. Cette situation se produit fréquemment
chez le patient inconscient. L’ambulancier devra apprendre comment
libérer les voies respiratoires.
FIG. 1.10a
LE SYSTÈME CIRCULATOIRE
veine
cœur
veine cave
aorte
artère
capillaires
légende ■ veine
■ artère
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.18
De quoi est composé Le système circulatoire se compose d’une pompe (le cœur) qui véhicule
le système circulatoire? un liquide (le sang) à travers un vaste réseau ramifié de tuyaux et de tubes
plus fins (les vaisseaux sanguins et les capillaires).
Le cœur est un muscle creux (fig. 1.10b). La cavité du cœur est divisée
en quatre compartiments: les oreillettes gauche et droite et les ventricu-
les gauche et droit.
FIG. 1.10b
LE CŒUR aorte
veine cave
artère pulmonaire
oreillette droite
oreillette gauche
• • artère coronaire
ventricule droit
ventricule gauche
Le sang est propulsé par le cœur dans les vaisseaux sanguins (fig.
1.10a). Il y a trois sortes de vaisseaux sanguins. Les artères transportent
le sang du cœur vers les autres parties du corps. Elles ont un diamètre
important et sont très élastiques, parce qu’elles reçoivent du sang sous
pression (pression artérielle); cela est dû aux contractions cardiaques. Les
artères doivent donc être capables de résister à une pression élevée.
Cette pression, qui se traduit par le pouls, est le battement du sang que
l’on palpe au niveau des artères. Finalement les artères se ramifient dans
les capillaires (fig. 1.11). Ce sont des vaisseaux sanguins très fins qui
parcourent le tissu du corps comme un réseau “en dentelle”. Leur paroi
très mince permet l’échange avec les cellules qu’elles irriguent. Les élé-
ments véhiculés par le sang, comme l’oxygène, sont échangés au niveau
des pores de la paroi des capillaires.
Le sang retourne par les veines vers le cœur. La paroi des veines est plus
fragile que celle des artères.
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.19
FIG. 1.11
cerveau
LA GRANDE ET capillaires
LA PETITE CIRCULATION
grande circulation
poumon
veine pulmonaire
artère pulmonaire
oreillette droite
oreillette gauche
ventricule droit
ventricule gauche
veine cave
foie
intestin
rein
muscles et peau
capillaires
Comment fonctionne Les contractions du muscle cardiaque propulsent le sang. Ces contrac-
le système circulatoire? tions sont commandées par des impulsions électriques internes. Ce
centre électrique peut se comparer à une pile qui fournit des décharges à
intervalles réguliers. Le muscle cardiaque est équipé de son propre
“système de câblage”, qui transmet le courant vers les différentes zones
du cœur.
La fréquence des battements du cœur détermine le rythme cardiaque (et
par conséquent le rythme des pulsations). C’est cette fréquence qui est
mesurée lorsqu’on palpe le “pouls”.
La puissance de la contraction du cœur et la dilatation des vaisseaux san-
guins déterminent la tension artérielle.
La circulation est “forcée” dans un sens déterminé par le jeu des valves
cardiaques et par l’action d’autres valves situées dans les veines.
Pourquoi le système circulatoire • Quand la circulation sanguine s’arrête, le transport d’oxygène est inter-
est-il important pour rompu et les cellules des différents tissus, dont le cerveau, meurent.
l’ambulancier? L’ambulancier doit être capable de contrôler la présence d’une circula-
tion. Voilà pourquoi vous devez savoir où se trouvent les vaisseaux san-
guins les plus importants pour prendre le pouls (carotide et artère du
poignet).
Constitution et fonctionnement Le squelette est l’armature de notre corps. Les os du squelette sont liés
par les articulations. Pour la plupart des mouvements, les muscles sont
nécessaires.
Les articulations sont des “charnières” qui nous permettent des mou-
vements. Ce sont des surfaces de contact qui naturellement sont suscep-
tibles d’usure par friction entre les parties en mouvement. Les articula-
tions sont aussi susceptibles d’être blessées en cas d’accident. Des
ligaments consolident les différentes parties d’une articulation.
FIG. 1.12
crâne
LE SQUELETTE
mandibule
clavicule
ÉPAULE
sternum
côte
xyphoïde
COUDE
humérus
colonne vertébrale
cubitus
radius
bassin
sacrum
HANCHE
main
POIGNET
fémur
GENOU
rotule
tibia
péroné
CHEVILLE
pied
FIG. 1.13
os
UNE ARTICULATION
cartilage
• liquide synovial
capsule articulaire
ligament
FIG. 1.14
muscle cervical
muscle pectoral
muscle brachial
muscle abdominal
aponévrose
abdominale
muscle de la main
muscle de la cuisse
tendon rotulien
muscle jambier
muscle du pied
Légende: ■ muscles ■ os
■ tendons aponévroses ■ ligaments
Importance du système Souvent des os sont fracturés, des articulations endommagées, des mus-
locomoteur pour l’ambulancier cles sont contusionnés. Il est donc important que l’ambulancier puisse
reconnaître les différentes parties du système locomoteur.
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.24
Le système digestif digère les éléments nutritifs des aliments. Ces élé-
ments sont employés comme source d’énergie ou comme matériaux de
construction pour les cellules de notre corps.
De quoi est constitué La structure de base du système digestif est un long tube creux. Il com-
le système digestif? mence dans la cavité orale, se prolonge par l’œsophage, l’estomac, les
intestins, pour aboutir à l’anus. La digestion se réalise dans ce canal
digestif, grâce à des substances digestives sécrétées par des organes
comme le foie ou le pancréas.
Les organes de la cavité abdominale qui constituent le système digestif
sont enveloppés du péritoine.
FIG. 1.15
œsophage
LE SYSTÈME DIGESTIF
rate
estomac
foie pancréas
vésicule biliaire
duodénum
gros intestin
intestin grêle
appendice
anus
Comment fonctionne Dans la cavité buccale, les aliments sont broyés et mélangés à la salive.
le système digestif? La salive contient de nombreuses substances qui entament la digestion
des aliments. La digestion débute donc dans la bouche. L’œsophage
conduit les aliments mâchés de la bouche à l’estomac. L’estomac con-
tinue à broyer les aliments, ceci est facilité par sa forme en sac et son
tonus musculaire. Au niveau de l’estomac, les aliments sont mélangés
avec l’acide gastrique et d’autres substances digestives. Les aliments
passent ensuite au niveau du duodénum qui est le début de l’intestin
grêle. C’est à ce niveau que tous les éléments nutritifs sont extraits vers
le sang. Les déchets sont propulsés dans le gros intestin (côlon). Ce seg-
ment sert surtout à récupérer des liquides. Le corps garde ainsi son eau
et les déchets sont aussi concentrés que possible dans les selles.
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.25
Pourquoi le système digestif • Au niveau de la gorge, les voies respiratoires et le tube digestif s’entre-
est-il important croisent. Lors de la déglutition, des aliments peuvent suivre une fausse
pour l’ambulancier? route et causer une obstruction partielle ou totale des voies respiratoi-
res. Dans ce manuel, vous apprendrez à reconnaître cette situation et le
traitement correspondant.
Configuration et fonction La purification du sang est assurée par les reins. On peut les considérer
du système uro-génital comme une station d’épuration du corps. Simultanément, les reins règlent
l’acidité et l’hydratation du sang, ainsi que la concentration d’autres
substances chimiques importantes. Les reins sont situés du côté dorsal de
la cavité abdominale, à côté de la colonne vertébrale.
Au niveau des reins, le liquide qui a été filtré du sang (= la production
d’urine ou diurèse) est excrété par les uretères vers la vessie. L’urine est
expulsée de ce réservoir par l’urètre. La partie distale du système urinaire
est très proche du système génital: chez l’homme le système urinaire ter-
minal traverse le pénis; chez la femme le système urinaire aboutit entre
les lèvres de la vulve.
FIG. 1.16
sang purifié
L’APPAREIL URINAIRE sang à purifier
rein
uretère
vessie
urètre
Légende: Les artères rénales évacuent les déchets vers les reins.
Là, les déchets sont excrétés vers la vessie. Le sang purifié recircule
par les veines rénales vers le corps.
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.27
FIG. 1.17
LE SYSTÈME
GÉNITAL MASCULIN
uretère
vessie
prostate
cordon spermatique
pénis
testicule
scrotum
FIG. 1.18
LE SYSTÈME
GÉNITAL FÉMININ
ovaire
oviducte
utérus
vagin
Une des glandes endocrines la plus importante est le pancréas. Non seu-
lement le pancréas est responsable de la sécrétion d’enzymes digestifs
mais il produit aussi l’insuline. L’insuline est indispensable pour contrô-
ler le taux de sucre sanguin et cellulaire. Des cellules sans insuline sont
privées d’énergie. Il existe des personnes dont le pancréas ne sécrète pas
ou insuffisamment d’insuline (les diabétiques) et qui nécessiteront des
injections régulières d’insuline.
Aspect important des glandes Des patients diabétiques qui se sont injectés une quantité d’insuline trop
endocrines pour l’ambulancier élevée présenteront une symptomatologie de manque de sucre. Il est
important que l’ambulancier puisse relever ces symptômes.
L’Œil
Aspects importants Normalement, les deux pupilles présentent un diamètre identique. Cer-
pour l’ambulancier taines lésions du cerveau peuvent entraîner des diamètres pupillaires
différents. L’ambulancier doit remarquer cela et savoir que ce signe cor-
respond à une souffrance cérébrale.
FIG. 1.19
L’ŒIL
sourcil
paupière
iris
pupille
conjonctive
L’Oreille
FIG. 1.20
pavillon
L’OREILLE
organe de l’équilibre
conduit auditif interne
osselets
tympan
conduit auditif externe
trompe d’Eustache
1.2.10 LA PEAU
Anatomie et fonction de la peau La peau est constituée de l’épiderme, du derme et du tissu sous-cutané.
Dans la peau sont logés les extrémités de nerfs du toucher et de la dou-
leur, des vaisseaux sanguins, des glandes sudoripares, des glandes
sébacées et les bulbes pileux (racines des poils).
• La peau protège contre les infections, la perte d’eau, les rayons solaires
et les substances chimiques.
• La peau est perméable. Nombre de médicaments (mais aussi de sub-
stances toxiques) peuvent pénétrer par la peau.
• La peau assure un contrôle important dans la régulation de la tempé-
rature du corps. Par grande chaleur, la peau sécrète une solution liquide
(la transpiration). L’ évaporation de cette transpiration se traduit par un
abaissement de la température interne de l’organisme. La peau est
donc importante dans le processus de la régulation de la température.
FIG. 1.21
LA PEAU
poil
EPIDERME
DERME
gl. sudoripare
gl. sébacée
graisse HYPODERME
terminaison nerveuse
racine d’un poil
vaisseau capillaire
Importance de la peau La peau est très sensible aux agressions extérieures comme par exemple
pour l’ambulancier une température trop élevée ou des substances chimiques caustiques. En
tant qu’ambulancier, vous rencontrerez des brûlures dont il faudra estimer
la gravité et organiser le début de la thérapeutique.
Chapitre 1 L e c o r p s h u m a i n 1.32
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 1
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
LES
2
PREMIERES
MINUTES
CONTENU
Dès que vous arrivez sur place, vous êtes responsable du patient. Votre
premier et unique but est de le secourir de manière rapide et adéquate.
Ceci ne sera possible que si vous suivez une procédure bien définie.
Cette procédure consiste en une évaluation systématique de la situation
du patient suivie des mesures qui s’imposent. Ce chapitre décrit ces
procédures à l’aide d’un diagramme qui sera le fil conducteur de tout le
syllabus.
L’ordre des questions ne s’improvise pas. Les questions les plus impor-
tantes sont posées en premier lieu.
Chapitre 2 L e s p r e m i è r e s m i n u t e s 2.4
À L’ARRIVÉE ...
Dès que vous arrivez sur place, il vous faudra d’abord avoir une vue
globale de la situation. Une observation précise peut vous apprendre
beaucoup à propos des circonstances. Parfois une appréciation rapide est
suffisante, souvent il faudra rechercher activement des facteurs de
menace. Il vous faudra examiner immédiatement les environs, pour deux
raisons:
ARRIVEE
aide technique
EVALUATION DE CENTRE
LA SITUATION SUR DANGER
PLACE A L’ARRIVEE 100
SECURITE SMUR
La première question que vous vous posez dans ces circonstances est:
vous trouvez-vous dans une situation à risque spécifique? Existe-t-il un
risque pour votre propre sécurité ou pour celle de la victime? Une aide
supplémentaire (spécialisée) s’impose-t-elle? Cette aide peut être tech-
nique ou médicale (flèche verte sur le diagramme).
Pour l’aide technique vous pouvez faire appel aux pompiers. Par exem-
ple, ceux-ci disposent du matériel adapté pour libérer des victimes
coincées. Souvent vous aurez besoin de l’intervention de la police ou de
la gendarmerie pour contrôler la circulation. N’oubliez pas que vous
n’êtes pas qualifié pour régler celle-ci.
DIAGRAMME 2.2
DANGER
SECURITE
EVALUATION PRIMAIRE
DU PATIENT
évaluation primaire rapide
Réanimation
conscience Cardio
voies respiratoires PATIENT
respiration CRITIQUE Pulmonaire
circulation
+ oxygène
(hémostase)
(collier cervical)
SMUR
NON CRITIQUE
La procédure ABC est systématique, ce qui veut dire que vous ne pour-
rez entamer l’étape suivante que si la précédente a été couronnée de
succès. C’est une procédure où vous devrez traiter le patient tout en
l’examinant. Ceci implique que vous n’observerez la respiration qu’après
avoir dégagé les voies respiratoires. Peu importe le point C, tant que le
point A n’a pas été contrôlé et traité.
Conscience? Il faut toujours d’abord vérifier si le patient est conscient. Pour vous en
Le patient réagit-il? assurer, adressez-lui la parole. Présentez-vous “Je suis l’ambulancier X et
nous venons vous aider” et demandez ce qui s’est passé. Si le patient
vous répond, vous savez qu’il est conscient, respire et qu’il a un pouls.
Si le patient ne réagit pas à vos questions, tapez-lui sur l’épaule et adres-
!
sez-lui de nouveau la parole. Si le patient ne réagit pas à vos questions,
vous avez constaté que l’état de conscience du patient est diminué ou
que celui-ci est inconscient.
Une victime inconsciente doit toujours être positionnée sur le dos. Cette
procédure est nécessaire parce qu’il est très difficile de contrôler les
voies respiratoires ou la respiration du patient lorsqu’il est couché sur le
ventre. Attention: un patient inconscient peut avoir subi une lésion de la
nuque.
Chapitre 2 L e s p r e m i è r e s m i n u t e s 2.9
A: Les voies respiratoires La respiration est une fonction vitale de la victime. Elle n’est possible que
sont-elles dégagées? si les voies respiratoires sont dégagées. Les techniques pour désobstruer
les voies respiratoires sont détaillées dans le chapitre 3. Retenez déjà
qu’en présence d’un patient inconscient avec suspicion de lésions cervi-
cales, il faut toujours employer la technique de la protrusion de la
mâchoire pour dégager les voies respiratoires.
Lorsque le patient ne présente pas de douleur cervicale et ne présente
3.1
aucun signe d’une lésion cervicale, vous employez la technique de bas-
cule de la tête de la victime en hyperextension pendant que le menton est
tiré en avant. Les deux techniques sont complétées par une désobstruc-
tion de la bouche avec les doigts.
ficile. Vous pouvez aussi sentir avec la joue s’il y a un flux d’air.
Si le patient ne respire pas ou très peu, commencez immédiatement la
3.1
respiration artificielle. Parfois vous devrez administrer de l’oxygène.
Ceci suppose des techniques spécifiques que nous décrirons dans le
chapitre 3.
Recherche de la respiration:
• voir
• entendre
• sentir
C: La circulation sanguine Après la recherche de la respiration (et après dégagement des voies
est-elle correcte? respiratoires si nécessaire), vous contrôlez la fonction vitale qu’est la
circulation sanguine. En palpant le pouls vous aurez une première idée de
la situation de la fonction cardiaque et circulatoire.
Vous contrôlez le pouls au niveau de l’artère carotide. Pour cela vous
employez l’index et le médius. (N’employez pas le pouce car vous pouvez
confondre le pouls du patient avec le vôtre.)
En vous agenouillant près de la tête du patient, vous pouvez procéder à
toutes les techniques ABC sans qu’il soit nécessaire de changer de posi-
tion.
Lorsque le pouls n’est pas palpable, il faut commencer immédiatement la
3.2
réanimation et demander le SMUR. Les techniques de réanimation avec
ou sans matériel, et avec ou sans aide d’un assistant, seront détaillées
dans le chapitre 3.
Chapitre 2 L e s p r e m i è r e s m i n u t e s 2.11
Le patient est-il Chaque patient dont la conscience est diminuée, les voies respiratoires
dans un état critique? obstruées, la respiration perturbée, la circulation insuffisante, est en dan-
ger de mort! Cela est un état critique.
La possibilité de pouvoir aider ces victimes par vos propres moyens
peut être faible. En cas de doute, il ne faut pas gaspiller de temps: il faut
demander au centre 100 une assistance médicale urgente: le SMUR.
DIAGRAMME 2.3
SECURITE
EVALUATION PRIMAIRE
DU PATIENT
évaluation primaire rapide
Réanimation
conscience Cardio
voies respiratoires PATIENT
respiration CRITIQUE Pulmonaire
circulation
+ oxygène
(hémostase)
(collier cervical)
NON CRITIQUE
QUAND MEME
CRITIQUE
SMUR
Dans cet exemple, il est clair pour tout le monde qu’il s’agit d’un patient
en état critique. Parfois les signes d’un état critique seront plus subtils ou
moins prononcés. Il vous faudra apprendre dans ce manuel et par votre
pratique comment différencier les situations critiques de celles qui ne le
sont pas.
Chapitre 2 L e s p r e m i è r e s m i n u t e s 2.12
DIAGRAMME 2.4
SECURITE
EVALUATION PRIMAIRE
DU PATIENT
évaluation primaire rapide
Réanimation
PATIENT Cardio
CRITIQUE Pulmonaire
+ oxygène
(hémostase)
(collier cervical)
NON CRITIQUE
récapitulation détaillée
de la première évaluation
EPADONO et GCS
voies respiratoires + oxygène QUAND MEME
respiration (hémostase) CRITIQUE
circulation (collier cervical)
SMUR
Conscience et Pour évaluer l’état de conscience d’une manière plus détaillée, on doit
système nerveux réaliser des stimulations bien définies. Pour cela on emploie la procédu-
re EPADONO, ce qui veut dire: Eveil, PArole, DOuleur, NOn réactif.
Quand le patient connaît son nom, sait ce qui se passe, connaît le jour de
la semaine et où il se trouve, vous le considérez “en éveil”. Si la victime
semble inconsciente mais réagit cependant quand on lui adresse la paro-
le, vous jugez que le patient réagit à la parole. Si ce n’est pas le cas, il se
peut que la victime réagisse à des stimuli douloureux (p.e. en comprimant
l’ongle de l’index). Dans ce cas on considère la victime sensible à la
douleur. Si la victime ne réagit même pas à cette stimulation douloureu-
se, on la considère comme non réactive.
En cas d’accident, vous complétez le “score de Glasgow” qui sera détail-
4.5
lé au chapitre 4.
Par cette évaluation plus détaillée, vous reconnaissez quatre niveaux de
conscience dont seulement l’état “éveillé” peut être considéré comme
normal et non-critique. Si la victime ne réagit qu’à la parole, la douleur ou
Chapitre 2 L e s p r e m i è r e s m i n u t e s 2.13
Les voies respiratoires Quand on évalue la liberté des voies respiratoires, il faut en premier lieu
et la respiration (A-B) écouter les sons qui sortent du nez et de la bouche du patient. Normale-
ment, la respiration est un processus rythmique plutôt silencieux (voir
ultérieurement). Si les voies respiratoires sont obstruées, vous entendrez
un bruit de sifflement, de gargarisme ou de ronflement. Ceci indique un
risque vital pour le patient.
En cas d’obstruction complète des voies respiratoires, vous n’entendrez
3.1
rien. Ceci est une situation critique qui ne vous permet pas de continuer
une récapitulation détaillée de l’évaluation primaire. Vous entamerez
immédiatement la réanimation avec les mesures qui s’imposent pour
dégager les voies respiratoires. Vous demandez immédiatement une
intervention du SMUR au centre 100.
TABLEAU 2.1
COMMENT LE PATIENT L’ÉTAT DU EXEMPLE
RESPIRE-T-IL? PATIENT EST
La circulation (C) Si, à ce stade, la récapitulation plus détaillée de l’évaluation primaire n’a
pas montré une situation critique de la conscience, des voies respiratoi-
res ou de la respiration, vous pouvez contrôler d’une manière plus fine la
circulation sanguine (C). S’il s’agit d’une victime critique, vous palpez
d’abord l’artère carotide. Si la victime n’est pas dans un état critique, vous
pouvez contrôler le pouls au niveau du poignet. A cet effet, vous
employez l’index et le médius.
TABLEAU 2.2
Le centre 100 vous envoie vers quelqu’un qui est enseveli sous un toit
effondré sur un chantier. Pendant le trajet, vous prenez des précautions
pour votre propre sécurité (casque). Vous arrivez sur le chantier et annon-
cez au centre 100 que vous êtes sur place. Les travailleurs vous assurent
que le chantier est sûr et vous déclarent que la poutre effondrée a touché
un de leurs collègues. Vous arrivez près du blessé et dites: “Je suis
l’ambulancier X et je viens vous aider. Que s’est-il passé?” La victime
répond: “Une poutre m’est tombée sur la jambe, je crois que ma jambe
est cassée.” Votre première évaluation vous permet de constater que
la victime est consciente, présente des voies respiratoires libres, respire
et présente une circulation. A première vue, le patient ne se trouve pas en
situation critique.
Par conséquent, vous avez le temps d’exécuter une récapitulation
détaillée de la première évaluation. Il connaît son nom, sait quelle
heure il est et où il se trouve. Il est “éveillé”. Il n’a pas perdu connais-
sance. Il dit qu’il ne souffre pas de la nuque et qu’il n’a pas de paresthé-
sies dans les doigts ou les orteils. Il parle normalement et donc les voies
respiratoires sont libres. Vous contrôlez la respiration et constatez que la
fréquence est élevée: 20 fois par minute avec un rythme régulier. Son
pouls, mesuré à la hauteur du poignet, est vigoureux avec un rythme de
80 par minute.
Cette récapitulation détaillée de la première évaluation vous a permis de
conclure que la situation n’est pas critique.
Maintenant vous avez le temps d’exécuter une évaluation secondaire.
Vous demandez au patient où se situe la douleur. Le patient répond que
c’est surtout à la jambe. Vous remarquez qu’en effet, elle a un aspect
anormal. Vous demandez s’il ressent d’autres douleurs à d’autres places.
Si, par exemple, il se plaignait aussi de douleur au ventre, ceci pourrait
indiquer qu’il souffre d’une hémorragie interne suite à l’impact de la
poutre effondrée. Cela peut aussi, par exemple, indiquer une lésion de la
rate et cette situation peut se détériorer très vite pendant le transport vers
l’hôpital.
EVALUATION PRIMAIRE
DU PATIENT
Réanimation
PATIENT
PATIENT
CRITIQUE
CRITIQUE ☎ Cardio
Cardio+ oxigène
Réanimation
± hémostase
Pulmonaire
Pulmonaire ± collier
+ oxygène
(hémostase)
(collier cervical)
NON CRITIQUE
EVALUATION SECONDAIRE
DU PATIENT
examen selon les plaintes QUAND MEME
lésions occultes
soins d’autres lésions CRITIQUE
NON CRITIQUE
SMUR
DIAGRAMME 2.5
1. Etat général
2. Interrogation du patient
Remarque préliminaire: Vous ne pouvez commencer l’interrogation qu’après avoir terminé com-
plètement la première évaluation.
Il est évident que parfois le patient ne peut pas répondre à vos questions.
Ceci dépend surtout de l’état de conscience. Si le patient ne peut pas
répondre à vos questions lui-même, vous consulterez les membres de la
famille ou les témoins. En tout cas, quelqu’un de l’équipe des intervenants
doit toujours rester près du patient et l’observer. De préférence, vous
interrogez le patient vous-même. Le contact avec un ambulancier calme
souvent le patient.
Comment procéder? Commencez toujours par vous présenter vous-même (Bonjour, mon-
sieur/madame, je suis l’ambulancier X. Que s’est-il passé?).
Demandez quelle est la plainte principale. C’est le problème qui a
motivé le patient ou les premiers témoins à demander de l’aide. Dans la
plupart des cas il sera clair, mais il est conseillé de déterminer la plainte
principale en demandant au patient de quoi il se plaint le plus.
En cas d’accident, une plaie à la tête peut être impressionnante, mais
cependant il est plus important de savoir que le patient se plaint d’une
douleur de la nuque, ce qui indique la possibilité d’une lésion cervicale.
Une interrogation approfondie peut vous donner des informations addi-
tionnelles. Par exemple, quand il s’agit d’une douleur thoracique:
• la localisation de la douleur (derrière le sternum),
• la nature de la douleur (des crampes, des picotements, une oppres-
sion),
• l’évolution (quand la douleur a-t-elle commencé?),
• comment et dans quelles circonstances la plainte principale est-elle
apparue? (une douleur thoracique après un repas consistant ou après un
accident indique des problèmes différents).
Chapitre 2 L e s p r e m i è r e s m i n u t e s 2.20
3. Examen du patient
Les signes sont les éléments que vous pouvez voir, entendre, sentir.
Les symptômes sont composés de plaintes du patient. Vous avez ras-
semblé la majorité de cette information pendant l’interview.
Les épaules, les bras et mains Y a-t-il des signes de fracture de la clavicule, du bras ou de l’avant-bras?
Les mouvements des mains et des doigts sont-ils possibles?
Les jambes, les genoux, Voyez-vous des signes de fractures, luxations ou blessures?
les chevilles et les pieds
Après avoir prodigué les premiers soins qui sont détaillés dans le chapitre
4, vous transférez le patient dans l’ambulance avec les précautions qui
s’imposent (voir chap. 10). N’oubliez pas la prudence que nécessite le
transport d’un patient souffrant d’une lésion des vertèbres cervicales ou
dorsales (voir chap. 4).
Avertissez le centre 100 que vous partez avec le patient, en mentionnant
votre destination. Lorsque vous partez avec l’ambulance vers l’hôpital,
cela veut dire que vous n’avez pas appelé le SMUR et que le patient ne
court pas un risque vital. Le transport sûr et calme vers l’hôpital est plus
important qu’un gain de temps de quelques minutes par une course
effrénée. Le transport doit se faire en toute sécurité et ne peut pas aggra-
ver la situation.
Le convoyeur doit rester près du patient.
DIAGRAMME 2.6
NON CRITIQUE
EVALUATION SECONDAIRE
DU PATIENT
QUAND MEME
CRITIQUE
NON CRITIQUE
SERVICE DES
TRANSPORT
URGENCES 100
1 LE CORPS HUMAIN
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
3
LES
AFFECTIONS
À RISQUE VITAL
CONTENU
3.3 Le choc
1 QUAND LA RESPIRATION
EST DÉFICIENTE
3 LE CHOC
4 LES HÉMORRAGIES
IMPORTANCE DE LA RESPIRATION
TABLEAU 3.1
• Manque d’oxygène
• Gaz toxiques dans l’air ambiant
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.6
Sentez: Vous ne sentez aucun flux d’air ou une diminution du flux sortant de la
bouche ou du nez.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.7
1. P OSITION DU PATIENT
Dans tous les cas où le patient est inconscient ou obnubilé, il faut placer
une minerve (collier cervical). Celle-ci doit être placée en employant
une technique correcte pour éviter d’aggraver les lésions déjà présentes.
Si vous êtes le seul ambulancier sur place, une technique spéciale est
nécessaire et sera appliquée avec une prudence extrême. Ceci sera
détaillé par la suite.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.9
FIG 3.1.
Les voies respiratoires doivent être dégagées chez tous les patients
inconscients ou en arrêt respiratoire. L’arrêt respiratoire est souvent,
simplement, la conséquence de la position de la langue. En effet, chez
l’inconscient qui a perdu ses réflexes, la langue tombe en arrière dans le
pharynx sous l’effet de la gravité. La masse du pharynx et le poids de la
langue suffisent à bloquer les voies respiratoires (cfr. fig. 3.2).
Le dégagement rapide des voies respiratoires peut suffire à corriger
l’arrêt respiratoire. Si la libération des voies respiratoires est retardée, la
respiration ne pourra plus se rétablir spontanément. De toute façon, la
perméabilité des voies respiratoires est de la plus grande importance pour
assurer une respiration artificielle efficace.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.10
FIG. 3.2.
Le poids de la langue, de la
mâchoire et des muscles du plancher
de la bouche obstrue les voies
respiratoires chez le patient
inconscient.
Trois techniques simples peuvent être utilisées pour libérer les voies
respiratoires: la bascule de la tête vers l’arrière, la bascule de la tête
avec la traction sur le menton et la propulsion (protrusion) de la mâchoire
inférieure.
FIG. 3.3.
BASCULE DE LA TÊTE
(HEAD-TILT)
FIG 3.4
Bascule de la tête en arrière C’est la meilleure technique de libération des voies respiratoires. Chez un
avec poussée sur le menton adulte, mettez la tête dans l’axe du corps. Agenouillez-vous à côté du
patient et posez une main sur le front du patient. Basculez la tête légère-
ment en arrière par une légère poussée sur le front. Prenez le menton du
patient entre le pouce et l’index de l’autre main puis poussez la mâchoire
inférieure du patient vers le haut et amenez les dents inférieures en avant
des dents supérieures. Exercez la pression uniquement sur la mâchoire
inférieure, sans appuyer sur la peau ou les parties molles pour ne pas
obstruer les voies respiratoires.
Veillez à ne pas fermer la bouche en réalisant cette poussée vers le haut.
Si nécessaire abaissez la lèvre inférieure avec votre pouce.
Cette technique n’est indiquée que chez l’adulte. En anglais, cette tech-
nique est appelée “head-tilt, chin-lift”. Chez l’enfant, une technique spé-
cifique doit être utilisée (cfr. infra).
Poussée du maxillaire Cette technique est la seule utilisable pour dégager les voies respiratoires
inférieur vers l’avant en présence d’une suspicion de lésion du crâne, du cou ou de la nuque.
Le but de cette technique est la libération des voies respiratoires en pro-
pulsant seulement le maxillaire inférieur (la langue y est fixée) vers l’avant
sans mobiliser la tête ou la nuque. (Il est impératif, alors, de placer une
minerve.)
Le traitement de patients avec des lésions de la nuque est exposé au cha-
4.5
pitre 4.
La technique de la poussée du maxillaire inférieur est réalisée comme suit
(cfr. fig. 3.5)
Positionnez avec précaution le patient en décubitus dorsal, en alignant la
tête, le cou et le tronc. Agenouillez-vous à la tête du patient et appuyez
vos coudes sur le plan sur lequel repose la tête du patient. Placez vos
mains de chaque côté de la tête du patient. Stabilisez la tête entre vos
bras. Veillez à ce qu’elle ne tourne ni ne bascule pas.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.12
FIG 3.5.
LA TECHNIQUE DE LA POUSSÉE
DU MAXILLAIRE INFÉRIEUR
(“JAW-THRUST”)
Placez vos index sur les bords du maxillaire inférieur et poussez le maxil-
laire inférieur vers l’avant (prothrusion).
Il est parfois nécessaire de placer les pouces sur la lèvre inférieure pour
garder la bouche ouverte.
En anglais, cette technique est appelée “jaw-thrust”.
3. L A VENTILATION
FIG. 3.6
BOUCHE-À-BOUCHE
CHEZ L’ADULTE
• Dès que vous voyez la cage thoracique se soulever, arrêtez votre insuf-
flation (ceci correspond à un volume de 0,8 à 1,2 l d’air)
Insufflez lentement. Chaque insufflation doit durer 1,5 à 2 secondes. Si
vous insufflez plus rapidement, vous courez le risque d’insuffler l’esto-
mac au lieu des poumons.
Quelques problèmes fréquents Le problème le plus fréquent est l’impossibilité de ventiler à cause du
lors de la ventilation dégagement insuffisant des voies respiratoires; la tête n’est pas suffi-
bouche-à-bouche samment basculée et la traction sur le menton est insuffisante (cfr. supra).
D’autres problèmes fréquents sont:
• une fuite d’air lorsque votre bouche ne s’adapte pas hermétiquement à
la bouche du patient.
• l’oubli de pincer le nez, qui permet à l’air de s’échapper.
Ventilation bouche-à-stomie Dans certains cas exceptionnels, vous rencontrerez des patients qui ont
chez l’adulte subi une laryngectomie, c’est-à-dire chez qui le larynx a été enlevé. Ces
patients ne respirent pas par la bouche ou le nez, mais par une ouverture
dans le cou en relation directe avec la trachée. Cette ouverture est
appelée “stomie”.
FIG.3.7.
VENTILATION BOUCHE-À-NEZ
CHEZ L’ADULTE
La ventilation bouche-à-bouche Les nourrissons et les enfants peuvent également présenter des défail-
chez les nourrissons lances respiratoires. La cause en est habituellement une obstruction des
et les enfants voies respiratoires. Le chapitre 7 qui traite des urgences pédiatriques
vous donnera des détails complémentaires.
Les techniques de ventilation doivent être adaptées selon qu’elles sont uti-
lisées chez des nourrissons (0 à 1 an) ou chez des enfants (1 à 8 ans). Chez
les enfants de plus de 8 ans, les techniques pour adultes peuvent être uti-
lisées.
• L’état de conscience est contrôlé d’une légère tape sur l’épaule chez
les enfants et d’une légère tape sur la plante de pieds chez les nourris-
sons. Il est aussi possible de parler à l’enfant. Un enfant qui n’est pas
inconscient réagira en parlant, en bougeant ou en pleurant.
• Posez l’enfant ou le nourrisson sur un plan dur. Un petit enfant peut être
tenu sur les bras.
• Dégagez les voies respiratoires et observez pendant 3 à 5 secondes
s’il existe ou non une respiration. Chez les enfants, on dégage les voies
respiratoires en réclinant prudemment la tête. Si vous exagérez l’exten-
sion de la nuque, les voies respiratoires qui sont constituées de cartilage
mou, seront comprimées. Si vous êtes trop prudent, l’extension sera
insuffisante et les voies respiratoires ne seront pas suffisamment dégagées.
• Inspirez et posez votre bouche sur la bouche et le nez de l’enfant. Chez
les grands enfants, la ventilation bouche-à-bouche peut être employée.
• Ventilez 2 fois lentement et prudemment. Une ventilation doit
durer 1 à 1,5 seconde. Intercalez une courte pause entre les deux ven-
tilations, et écartez votre bouche de celle de l’enfant.
La quantité d’air insufflée est fonction de la taille de l’enfant. Insufflez
suffisamment d’air pour voir la cage thoracique se soulever, mais arrê-
tez l’insufflation dès que vous observez ce mouvement.
La force de l’insufflation ne doit pas être trop grande, pour ne pas insuf-
fler d’air dans l’estomac. Si vous percevez une résistance trop grande,
pensez d’abord à un dégagement insuffisant des voies respiratoires.
Répétez les manœuvres qui viennent d’être décrites pour dégager les
voies respiratoires. Si elles restent sans effet, vérifiez si un corps étran-
ger n’obstrue pas les voies respiratoires.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.16
FIG.3.8.
VENTILATION BOUCHE-À-BOUCHE
CHEZ UN NOURRISSON.
D’une main vous soutenez le menton Le nourrisson peut être appuyé sur
du nourrisson votre avant-bras.
Le problème de l’air insufflé Si vous insufflez de l’air dans l’estomac, celui-ci va se gonfler. Il va exer-
dans l’estomac cer une pression sur le diaphragme et sur les poumons et rendra ainsi la
chez l’adulte et l’enfant ventilation plus difficile. Le contenu gastrique (acide et aliments) peut
remonter et inonder la gorge, les vomissements peuvent entrer dans les
voies respiratoires. Les restes alimentaires peuvent bloquer les voies
respiratoires et l’acide gastrique peut attaquer les tissus pulmonaires,
cela peut entraîner une pneumonie sévère.
Souvent, une extension insuffisante de la tête est la cause principale: les
voies respiratoires ne sont pas dégagées et l’air s’introduit dans l’œso-
phage et l’estomac. Si les voies respiratoires sont obstruées, l’air cher-
chera un chemin vers l’œsophage. De même, lorsque les insufflations sont
trop vigoureuses, de l’air sera insufflé dans l’œsophage et parviendra ainsi
à l’estomac.
Dès que l’on aperçoit un gonflement de la région de l’estomac, on repo-
sitionne la tête du patient en extension. Veillez à ne pas insuffler trop fort,
à laisser un temps suffisant entre deux insufflations et n’insufflez pas plus
d’air que nécessaire aux mouvements du thorax. Si vous voyez apparaître
des vomissures dans la bouche, vous devez les éliminer aussi vite que
possible. Idéalement cela se fait avec un aspirateur (cfr. infra). Vous tour-
nez le patient en bloc sur le côté, en étant très prudent avec la nuque et
la tête, surtout s’il existe une possibilité de lésion de la nuque. Tourner
uniquement la tête est insuffisant et dangereux pour la colonne cervicale.
Ventilez après avoir remis le patient en position.
N’appuyez par sur l’estomac pour essayer d’évacuer l’air qui y est accu-
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.17
La position latérale de sécurité Un patient qui respire suffisamment et dont le pouls est présent, doit être
placé en position latérale de sécurité. Cette position offre l’avantage de
drainer les vomissements et la salive de la bouche vers l’extérieur, et évite
ainsi l’inondation des poumons. La langue ne peut pas retomber en
l’arrière et bloquer les voies respiratoires.
FIG.3.9
LA POSITION LATÉRALE
DE SÉCURITÉ
^
C OMMENT RECONNAI TRE UNE OBSTRUCTION PARTIELLE ?
FIG.3.10
Le signe universel
de la suffocation.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.19
Prenez votre poing dans l’autre main et tirez vigoureusement vers vous
et vers le haut (en direction du diaphragme du patient) en un mouvement
rapide et continu. Vous tirez donc votre poing “dans” le ventre du patient.
FIG. 3.11
LA COMPRESSION ABDOMINALE
(MANŒUVRE DE HEIMLICH)
CHEZ LE PATIENT DEBOUT
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.21
vous assurer que vous êtes placé au-dessus de la ligne médiane de l’abdo-
men; il ne faut pas effectuer une compression abdominale déviée vers la
gauche ou vers la droite.
Comprimez brusquement en poussant les mains vers l’intérieur du ventre
du patient et vers le haut (en direction du diaphragme). Répétez ce geste
cinq fois rapidement.
FIG.3.12
LA COMPRESSION ABDOMINALE
(MANŒUVRE DE HEIMLICH)
CHEZ UN PATIENT COUCHÉ
La compression thoracique
• La compression thoracique
chez un adulte conscient.
Chez le nourrisson on alterne les tapes légères dans le dos et les com-
pressions thoraciques.
Posez le nourrisson le visage vers le bas sur votre avant-bras, la tête en
contrebas par rapport au tronc. Soutenez la tête en tenant la mâchoire
d’ une main. Vous pouvez vous stabiliser en vous asseyant et en appuy-
ant votre avant-bras sur votre cuisse.
Donnez 5 tapes légères dans le dos (en 3 à 5 secondes) avec le talon de
votre main. Appliquez ces tapes entre les omoplates.
Faites suivre par les compressions thoraciques; placez votre bras libre
sous le dos du nourrisson. Soutenez ensuite la tête avec votre main et
maintenez le nourrisson entre votre deux bras. Retournez l’enfant pour
qu’il repose le dos sur votre avant-bras. Appuyez votre avant-bras contre
votre cuisse. La tête doit être placée plus bas que le tronc.
Donnez rapidement 5 compressions thoraciques en utilisant les pointes
de 2 à 3 doigts. Appuyez sur le milieu du sternum. Les doigts doivent se
trouver sur une ligne imaginaire 1 cm en dessous de la ligne intermamil-
laire.
Si les voies respiratoires restent encombrées, continuez en alternant les
tapes dans le dos et les compressions thoraciques légères.
Attention:
!
Cette technique peut être dangereuse et ne peut être effectuée
que si l’enfant est effectivement en danger de mort. Tant que
l’enfant continue de respirer après l’inhalation d’un corps étranger, l’appli-
cation de cette technique ne peut qu’aggraver la situation.
S’il n’existe qu’une obstruction partielle des voies respiratoires et que
l’enfant peut respirer efficacement en position droite, ne mettez jamais
ce nourrisson ou ce petit enfant la tête plus bas que le tronc.
Retenez qu’une toux énergique peut avoir un effet bénéfique sur une
obstruction des voies respiratoires.
FIG 3.15
Le nettoyage au doigt Le nettoyage au doigt est une technique qui tente d’évacuer un corps
étranger de la bouche du patient lorsqu’il a été entièrement ou partielle-
ment éjecté des voies respiratoires. Le nettoyage au doigt doit être réa-
lisé correctement sous peine de refouler à nouveau le corps étranger dans
les voies respiratoires.
FIG 3.16
LE NETTOYAGE AU DOIGT
DIAGRAMME 3.1
NON
• Donnez de l’oxygène
Les voies respiratoires sont-elles dégagées? OUI • Transportez le patient et observez
NON
Si le pouls disparaît:
commencez également un massage cardiaque
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.27
FIG. 3.17
OBSTRUCTION RESPIRATOIRE
PAR UN CORPS ÉTRANGER
CHEZ UN ADULTE CONSCIENT
DIAGRAMME 3.2
NON
NON
Compression abdominale (5 x)
Ventilez jusqu’à l’arrivée du SMUR
Ouvrez la bouche et nettoyez au doigt
ou jusqu’à reprise d’une
Avez-vous enlevé le corps étranger? OUI respiration spontanée
NON
NON
Répétez le cycle.
Si le pouls disparaît:
commencez également un massage cardiaque
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.29
DIAGRAMME 3.3
Patient inconscient
Appel du SMUR (par le 100)
Indications claires données par l’entourage orientant diagramme 3.2
vers une obstruction des voies respiratoires OUI
NON
NON
NON
NON
NON
NON
Reprenez le cycle
Si le pouls disparaît:
commencez également un massage cardiaque
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.30
DIAGRAMME 3.4
Retournez le nourrisson
NON
Si le pouls disparaît:
commencez également un massage cardiaque
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.31
DIAGRAMME 3.5
Retournez le nourrisson
NON
Si le pouls disparaît:
commencez également un massage cardiaque
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.32
DIAGRAMME 3.6
NON
NON
NON
Répétez le cycle
Si le pouls disparaît:
commencez également un massage cardiaque
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.33
FIG. 3.18
Il existe cependant une aide technique qui permet d’écarter la langue des
voies respiratoires: la canule pharyngée. Dans certains cas, on utilise
en outre un appareil d’aspiration pour dégager les voies respiratoires.
La canule pharyngée
Qu’est-ce qu’une canule pharyngée?
Une canule pharyngée est, en fait, un appareil creux (une “canule”) qui
maintient la perméabilité des voies respiratoires au niveau de la bouche
(oro) et du pharynx. Les canules sont appelées oropharyngées, canule de
Mayo ou de Guedel.
Ces canules sont constituées d’un tuyau courbe en matière synthétique
que l’on introduit dans la bouche du patient. D’un côté nous trouvons une
FIG. 3.19
LES CANULES
OROPHARYNGÉES
collerette qui repose sur les lèvres du patient, tandis que la partie
recourbée s’appuie sur la langue du patient et l’éloigne de la paroi posté-
rieure du pharynx. Ces canules existent en plusieurs tailles, en fonction de
la grandeur de la bouche du patient; elles sont numérotées de 1 (petit)
à 4 (grand). Chaque ambulance doit être équipée des différentes tailles.
Pour être efficace, la canule doit être de taille adéquate. Pour choisir la
taille, tenez la canule contre la joue du patient, la courbure vers le haut:
la collerette est positionnée au niveau de la commissure des lèvres, tan-
dis que l’autre extrémité est placée au niveau du tragus de l’oreille.
FIG. 3.20
CHOIX DE LA TAILLE
CORRECTE DE CANULE
FIG. 3.21
PLACEMENT
DE LA CANULE
Après usage, les canules doivent être nettoyées à l’aide d’un détergent
désinfectant. Dès que la canule est nettoyée, elle est mise dans un sachet
de protection. Avant d’utiliser une canule, il faut toujours vérifier si elle est
propre et perméable.
Les appareils d’aspiration Parfois des vomissures, du sang ou du mucus se trouvent dans la cavité
buccale ou dans le pharynx. Il est évident que cela peut obstruer les voies
respiratoires ou pénétrer dans les poumons (et y provoquer une pneu-
monie). Ces matières doivent donc être évacuées. Cela est réalisé à l’aide
d’un appareil d’aspiration.
Chaque appareil d’aspiration est composé d’une pompe qui génère une
pression négative, d’une connexion à un bocal récepteur qui reçoit le
matériel aspiré, d’une canule ou d’une sonde d’aspiration et d’un réservoir
d’eau stérile.
Le matériel d’aspiration portable produit une dépression à l’aide d’un
moteur électrique (branché sur batterie ou sur secteur) ou à l’aide d’une
pompe manuelle. Ces appareils doivent être capables de créer le vide
dans un espace fermé.
Les conduits doivent être suffisamment épais pour ne pas se collaber. Le
réservoir doit être incassable et facile à nettoyer (ou disposable).
FIG. 3.22
1
2
5
3
FIG. 3.23
SONDES D’ASPIRATION
FIG. 3.24
UTILISATION DE
L’APPAREIL D’ASPIRATION
b. Le matériel de ventilation.
Le masque facial Ce masque est constitué d’une fine membrane translucide que l’on pose
sur la figure du patient pour diminuer le contact avec sa bouche pendant
la réanimation par le bouche-à-bouche. Ce masque devrait se trouver
dans les coffres de premiers soins (atelier, voiture).
Le masque de poche Le masque de poche est pliant et peut être facilement rangé et transporté.
Il est possible de l’avoir toujours sur soi, non seulement dans l’ambulance
mais également dans son véhicule personnel.
Le masque est en plastique transparent souple. Les meilleurs modèles
sont transparents afin de pouvoir remarquer immédiatement la présence
de vomissures ou de mucus dans le masque. Le masque de poche a la
forme d’une pyramide à base triangulaire. Une valve unidirectionnelle
empêche l’air exhalé par le patient de revenir dans la figure du sauveteur.
FIG. 3.25
MASQUES DE POCHE
TRANSPARENTS
3
À VALVE UNIDIRECTIONNELLE
2
3
FIG.3.26
MASQUES DE POCHE
FIG. 3.27
LE DISPOSITIF MASQUE-
VALVE-BALLON
2
5 1 3
Le dispositif Ce dispositif est constitué d’un masque, d’une valve pour l’arrivée et la
masque-valve-ballon sortie de l’air, d’un ballon autostatique d’un volume minimum de 800 ml,
d’une admission d’air, d’une admission d’oxygène et d’un réservoir d’oxy-
gène qui est adapté au ballon.
Vous devez savoir comment démonter cet appareil, le nettoyer et le
remonter facilement.
C’est la raison pour laquelle tous les ambulanciers ne sont pas formés à
l’utilisation du ballon. Suivez donc les indications données pendant votre
formation: 1. soit l’utilisation d’un masque de poche avec oxygène, 2. soit
l’utilisation d’un masque-valve-ballon lorsque vous êtes à deux et qu’une
personne comprime le ballon, tandis que l’autre maintient le masque
sur la face en dégageant les voies respiratoires ou soit, 3. l’utilisation du
masque-valve-ballon et passez au masque de poche avec oxygène au
moindre doute d’efficacité.
FIG. 3.28
DISPOSITIFS
MASQUE-VALVE-BALLON
FIG. 3.29
DISPOSITIFS
MASQUE-VALVE-BALLON POUR
ADULTES ET POUR ENFANTS
FIG. 3.30
FIG. 3.31
BONBONNES D’OXYGÈNE
FIG. 3.32
DÉTENDEUR ET DÉBITMÈTRE
3
1
FIG. 3.33
DÉBITMÈTRES
Un troisième type de débitmètre est étalonné sur des débits fixes pré-
établis. L’ambulancier peut chosir le débit à administrer (p.ex. 2, 4, 6, 8,
10 ou 12 l/min). Ce système est particulièrement robuste et efficace.
Un quatrième type donne un débit fixe. Ce système ne peut qu’être
ouvert ou fermé. Il n’est pas adapté à l’aide médicale urgente. Il n’est pas
possible d’adapter le débit aux besoins du patient. Pour une personne
atteinte d’une affection pulmonaire chronique, un débit de 10 l/min peut
être trop élevé. Ce type de débitmètre fixe est surtout utilisé dans des en-
treprises lors de la prise en charge d’accidents de travail.
Par exemple. Une bonbonne de 6 litres présentant une pression de 100 bars
fournira à pression atmosphérique 600 l d’oxygène. Il est dès lors facile de cal-
culer rapidement l’autonomie en fonction d’un débit déterminé.
Avec 600 l d’oxygène, un débit de 10 l/min pourra être administré pendant
60 minutes avant de vider la bouteille.
En altitude ou pendant un transport aérien, la pression atmosphérique peut être
plus basse.
L’humidificateur Il existe des systèmes dans lesquels l’oxygène passe à travers un réservoir
d’eau avant d’être respiré. Cela est surtout utile lors de l’administration
prolongée d’oxygène à l’hôpital. Dans le cadre de l’Aide Médicale Urgente
ceci n’est utile que pour de longs trajets en ambulance. Ces réservoirs
d’eau sont des foyers de contamination bactérienne. C’est la raison pour
laquelle il vaut mieux les éviter dans le cadre de l’aide Médicale Urgente.
Pour les transports de longue durée, il faut utiliser un système stérile
d’humidification de l’oxygène.
Sondes et masques pour Plusieurs systèmes d’apport d’oxygène existent. Certains conviennent
l’administration d’oxygène pour des patients capables de respirer spontanément, tandis que d’autres
sont conçus pour des patients qui respirent faiblement, de manière insuf-
fisante ou ne respirent plus.
FIG. 3.34
SONDES POUR
L’ADMINISTRATION D’OXYGÈNE
FIG. 3.35
MISE EN PLACE
D’UNE SONDE NASALE
FIG. 3.36
MISE EN PLACE
D’UNE LUNETTE À OXYGÈNE
Le débit d’une sonde nasale ou d’une lunette à oxygène peut être réglé
entre 1 et 6 l/min. Ceci correspond respectivement à environ 24% et 44%
d’oxygène dans l’air inspiré. Il n’est pas indiqué d’administrer un débit
plus élevé, car cela dessèche les muqueuses nasales. En fait, il n’est pas
indiqué d’administrer plus de 3 l/min par ces systèmes, si l’oxygénation
dure plus de 10 minutes.
FIG. 3.37
MASQUES POUR
L’ADMINISTRATION D’OXYGÈNE
Les masques
Les ambulanciers utilisent normalement des masques à réservoir. Pour
être complet, nous décrirons également le masque ordinaire; vous devez
en connaître les avantages et les inconvénients.
FIG. 3.38
1 3
MASQUE AVEC RÉSERVOIR
1.sac réservoir
2. ouvertures unidirectionnelles
(rondelles en caoutchouc)
3. apport d’oxygène
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.52
FIG. 3.39
ADMINISTRATION DE L’OXYGÈNE
FIG. 3.40
3
6
L’INTUBATION ENDOTRACHÉALE
7
1 3
4
5
2
1 2
FIG. 3.41
TROUBLES DU FONCTIONNEMENT
ÉLECTRIQUE DU CŒUR
FIG. 3.42
2. Réanimation cardio-pulmonaire
immédiate
3. Défibrillation précoce
FIG. 3.43
5. En l’absence de respiration,
ventilez 2 fois.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.60
Basculez la tête vers l’arrière et tirez le menton vers l’avant pour dégager
2.2
les voies respiratoires. Si un corps étranger bloque manifestement les
voies respiratoires (dentier, vomissures ...), enlevez-le.
Si une lésion de la nuque est probable, utilisez la technique de la sub-
luxation de la mâchoire inférieure.
FAUT- IL VENTILER ?
FIG. 3.44
HYPEREXTENSION DE LA TÊTE
AVEC “CHIN-LIFT”
FIG. 3.45
Cette artère (la carotide) est choisie de préférence pour contrôler la cir-
culation car le pouls y est encore perceptible lorsque la pression artérielle
est basse. En effet, ce vaisseau est large et proche du cœur. En outre, cette
artère est aisément accessible.
Palpez pendant 5 à 10 secondes, car dans certaines affections cardiaques
sans arrêt cardiaque, le pouls peut être très lent. Il faut toujours éviter de
commencer un massage cardiaque si cela n’est pas indispensable. Si
vous sentez un pouls, aussi lent soit-il, il sera seulement nécessaire de
ventiler.
M AINTENEZ LA CIRCULATION
Couchez le patient allongé sur le dos sur un plan dur. La meilleure solu-
tion consiste souvent à le coucher simplement sur le sol. On conseille de
surélever légèrement les pieds du patient, ce qui favorise le retour du sang
en provenance des jambes vers le cerveau et le cœur.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.62
FIG. 3.46
DETERMINEZ LE POINT
DE COMPRESSION POUR
LE MASSAGE CARDIAQUE
FIG. 3.47
FIG. 3.48
FIG. 3.49
DIRECTION DE LA
COMPRESSION THORACIQUE
FIG. 3.50
RÉANIMATION CARDIO-
PULMONAIRE PAR UN SAUVETEUR.
15 compressions 2 insufflations
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.65
FIG. 3.51
RÉANIMATION CARDIO-
PULMONAIRE À DEUX
SAUVETEURS
Alerte du SMUR Si on se trouve seul sur le lieu d’un sinistre (sans témoins), on ventilera les
enfants d’abord pendant une minute, et on réalisera des compressions
thoraciques avant de prévenir le SMUR. En effet, tandis que chez les adul-
tes, l’arrêt cardiaque est généralement dû à un problème cardiaque, chez
les enfants, il est généralement la conséquence d’un manque d’oxygène.
C’est la raison pour laquelle l’ABC a seul une chance raisonnable de
sauver l’enfant. Lorsqu’on se trouve à deux sauveteurs, il est évident
qu’un sauveteur appelle immédiatement le SMUR, tandis que l’autre
commence la réanimation.
Voies respiratoires Si on est le seul sauveteur sur les lieux, on maintiendra continuellement
une main sur le front pour maintenir la tête réclinée et dégager ainsi les
voies respiratoires; l’autre main effectuera les compressions thoraciques
sur le sternum. Cette manière de procéder permet de perdre un minimum
de temps pour alterner la ventilation et le massage cardiaque. Si cela n’est
pas efficace pour assurer une bonne ventilation du petit patient, il faut uti-
liser la main du massage cardiaque pour basculer le menton et dégager
les voies respiratoires. Il ne faut pas exagérer la bascule de la tête en
arrière, car les cartilages de la trachée et du larynx sont mous et peuvent
s’aplatir et obstruer ainsi les voies respiratoires.
Ventilation Il faut tenir compte du fait que les poumons de l’enfant sont plus petits
que ceux d’un adulte. Le volume est différent selon les âges. Arrêtez
d’insuffler dès que vous voyez la cage thoracique se soulever. L’insuf-
flation est plus brève que chez l’adulte, (1 à 1,5 seconde au lieu de
1,5 à 2 secondes).
Rappelez-vous que la fréquence de ventilation est plus élevée chez
l’enfant que chez les adultes (20/minute).
Veillez à ne pas insuffler de l’air dans l’estomac.
Massage cardiaque Le massage cardiaque chez l’enfant se réalise à une seule main. La cage
thoracique est enfoncée de seulement 2,5 cm à 4 cm. Le point de com-
pression, c’est-à-dire l’endroit où le talon de la main est placé, est le
même que chez l’adulte.
La fréquence du massage est légèrement supérieure à celle
employée chez l’adulte (100 par minute). Le rapport ventilation/com-
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.67
FIG. 3.52
MASSAGE CARDIAQUE
CHEZ L’ENFANT (1 À 8 ANS)
pression est – après les deux insufflations initiales – le même, que l’on soit
seul ou à deux sauveteurs.
Suivez ici également les règles générales de l’ABC. Comme pour les
enfants, si l’on est le seul sauveteur, on commence par réanimer pendant
une minute avant d’appeler le SMUR.
Voies respiratoires Si vous êtes seul, vous maintenez en permanence une main sur le front
pour dégager les voies respiratoires en basculant la tête vers l’arrière et
vous placez les doigts de l’autre main sur le sternum pour effectuer les
compressions thoraciques. Ceci permet une perte de temps minimum lors
du passage des compressions aux insufflations.
Cependant, s’il n’est pas possible de ventiler correctement le petit patient
de cette manière, vous serez obligé d’utiliser la main du massage cardia-
que pour dégager les voies respiratoires en tirant le menton vers l’avant.
Il ne faut pas exagérer la bascule de la tête vers l’arrière, car les
voies respiratoires du nourrisson sont constituées de cartilages mous
qui peuvent s’écraser et s’obstruer.
Une autre technique consiste à placer une main sous les épaules de
l’enfant, ce qui bascule automatiquement la tête en arrière.
Contrôle du pouls La carotide est souvent difficilement accessible chez le nourrisson. C’est
la raison pour laquelle on utilise généralement l’artère brachiale que
l’on trouve à la face interne du bras, derrière le biceps.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.68
M ASSAGE CARDIAQUE
FIG. 3.53
RÉANIMATION
CARDIOPULMONAIRE
CHEZ LE NOURRISSON
La RCP est une méthode imparfaite pour suppléer les fonctions circula-
toire et respiratoire normales. Limitez par conséquent les interruptions au
strict minimum.
Placez correctement vos mains pour réaliser les compressions. Placées
trop haut, elles peuvent entraîner des fractures de sternum et de côtes.
Placées trop bas, cela peut entraîner une fracture de l’apophyse xiphoïde
et des lésions internes notamment du foie. Si les mains ne sont pas
placées au milieu, la pression asymétrique peut entraîner des fractures de
côtes.
Même si les mains sont placées correctement, le cartilage des côtes peut
se rompre et des côtes peuvent se briser. Cela peut arriver surtout chez des
personnes âgées aux os fragiles. Continuez néanmoins votre RCP après
avoir contrôlé la position de vos mains. Un patient qui survit avec des
côtes cassées est préféré à un patient décédé avec des côtes intactes.
Ne jamais commencer un massage cardiaque quand le pouls est présent.
TABLEAU 3.3.
L’ambulancier doit toujours entamer une RCP, devant une absence de
COMPARAISON DE LA
pouls. Dans un certain nombre de cas limités, définis par la loi, vous n’êtes
REANIMATION CARDIOPULMO- pas tenu de commencer une réanimation: c’est le cas des victimes qui
NAIRE CHEZ L’ADULTE, L’ENFANT présentent des signes évidents de mort (décapitation, raideur cadavérique
ET LE NOURRISSON ou début de putréfaction du cadavre).
Ventilation
Durée de l’insufflation 1 à 1,5 sec 1 à 1,5 sec 1,5 à 2 sec
Nombre
initial 2x 2x 2x
Ensuite 20 x/min 20 x/min 10 à 12 x/min
Circulation
Contrôle du pouls bras cou cou
Endroit de compression 1 travers de doigt 1 travers de doigt 2 doigts au-dessus de
en dessous de la ligne au-dessus de la jonction l’appendice xiphoïde
intermamelonnaire (= tiers des côtes (tiers au-dessus de la jonction
inférieur du sternum) inférieur du sternum) des côtes (tiers
inférieur du sternum)
Type de compression 2 doigts talon d’une main talon des deux mains
entrecroisées
Le cœur
Le sang pauvre en
oxygène qui revient
des organes vers la
cavité thoracique est
pompé par le cœur
droit et envoyé vers les
poumons. Le sang alors
enrichi en oxygène par
__________________________ ______________________________________
Chapitre 3 Les affections à risque vital 3. 71
Le nœud sinusal :
Un groupe de cellules, constituant une sorte de batterie,
se trouve dans la paroi de l'oreillette droite, à proximité
de la jonction avec l'orifice de la veine cave. Ce nœud
stimulateur dirige, par des fibres conductrices, un courant
électrique vers chaque cellule des oreillettes où s'effectue
leur contraction symétrique.
La conduction auriculo-ventriculaire :
La stimulation émanant du nœud sinusal atteint ensuite la
jonction entre les oreillettes et les ventricules. A la sortie
de cette jonction, la stimulation électrique arrive avec un
peu de retard aux cellules des ventricules par le faisceau
de His et les fibres de Purkinje. Dès lors, les muscles des
ventricules se contractent d'une manière coordonnée.
Après un court instant, les cellules musculaires du
myocarde se remettent au repos.
Le rythme cardiaque
La défibrilation
La défibrillation
Accessoires et maintenance
Batteries
Electrodes
Câble
Ecran
Boutons
Mémorisation
Préparation du patient
Après l'intervention
FIG. 3.65
LA DÉFIBRILLATION
ELECTRIQUE
tact, les électrodes sont appliquées sur une pâte de conduction ou des
compresses de contact spéciales.
Il ne faut jamais toucher le patient pendant le choc (interruption brève de
la ventilation et du massage) car le risque d’électrocution est réel. Il est
parfois nécessaire de répéter la défibrillation électrique à plusieurs repri-
ses. Cette défibrillation peut suffire dans certains cas.
Dans certaines régions, les ambulanciers apprennent à utiliser, dans
l’attente du SMUR, des défibrillateurs semi-automatiques. Ce sont des
appareils qui évaluent le rythme cardiaque à la demande de l’ambulancier.
Lorsqu’un choc est indiqué, l’appareil le signale à l’ambulancier. L’emploi
de ces appareils nécessite une formation complémentaire et ne sera
donc pas décrit dans ce manuel.
Dans les cas d’asystolie et de dissociation électromécanique, la défibril-
lation n’a pas de sens.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.82
Voie veineuse L’équipe du SMUR installe une voie veineuse qui permet l’administration
de médicaments dans la circulation; ces médicaments ont une action sur
le cœur et les vaisseaux. Les médicaments qui sont employés par le
SMUR sont, notamment, l’adrénaline (pour soutenir la circulation), l’atro-
pine et la lidocaïne (pour contrôler le rythme cardiaque), et le bicarbonate
de soude (pour combattre l’acidification du sang).
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.83
3.3 Le choc
Le choc est un risque mortel. Une cause fréquente de choc est la perte
importante de sang, mais cela n’est certainement pas la seule cause de
choc.
l’on observe une chute de tension artérielle. Cela veut dire qu’ils sem-
bleront “bien” très tard après le début du choc, alors que celui-ci est
quand même présent.
Un choc évolue dans le temps. Vous devrez donc reconnaître aussi bien
un patient qui court le risque d’entrer en état de choc, qu’un patient qui
se trouve déjà en état de choc. Vous arriverez souvent sur les lieux
d’intervention au moment où le choc s’est déjà installé. Vérifiez dans
l’ordre: la conscience, l’aspect de la peau et des doigts, la respiration et le
pouls.
La conscience d’un patient peut être fortement altérée lors de l’état de
choc. Un patient qui n’est pas inconscient est souvent confus, désorienté
(ne sait plus où il est, l’heure, l’endroit...), très anxieux et tendu. La peau
est froide, moite, le patient transpire. La peau a parfois l’air “marbrée”. La
peau peut également se colorer de manière bleuâtre (surtout au niveau
des lèvres et du nez). Les mains, et surtout les doigts, sont pâles et
parfois bleuâtres.
La respiration est toujours accélérée, parfois superficielle et bruyante.
Le pouls du patient en état de choc est généralement accéléré et faible.
Parfois il est à peine perceptible au niveau du pouls radial et il devra être
palpé au niveau de la carotide ou de l’aine. Le médecin ou l’infirmier du
SMUR mesureront au tensiomètre une pression artérielle basse.
FIG. 3.54
SIGNES DE CHOC
Appelez le SMUR dès que vous constatez un état de choc ou une menace
de choc. N’attendez pas qu’il soit trop tard.
Commencez à poser les questions précédentes pendant que vous agissez.
Parlez au patient et continuez toujours à lui parler. Agissez calmement et
de manière mesurée. Expliquez toujours ce que vous faites. L’agitation, la
tension et les mouvements brusques peuvent aggraver l’état de choc.
Administrez de l’oxygène. Chaque patient en état de choc doit recevoir
une quantité maximale d’oxygène. Utilisez un masque avec réservoir et
un débit de 10 à 15 l/min.
Placez le patient (sur place et pendant le transport) en position couchée.
Cela permet à la circulation de mieux perfuser tout l’organisme. Elevez
celles-ci modérément, par exemple en posant une couverture roulée
sous les jambes. De cette façon le sang reviendra plus aisément vers le
cœur.
Exception: si le patient présente des difficultés respiratoires sérieuses, lais-
sez-lui la possibilité de prendre la position qu’il trouve la plus confortable.
Ce sera, généralement, la position assise ou semi-assise.
Traitez si possible la cause. Il s’agit souvent d’hémorragies (internes ou
externes). La suite du chapitre abordera ce problème de manière plus
étendue.
Evitez le refroidissement en couvrant le patient d’une couverture isolante.
Ne donnez jamais à boire au patient, même s’il se plaint de gorge sèche
ou de soif. Boire peut entraîner des vomissements qui représentent ainsi
un danger vital, surtout chez un patient inconscient. De plus, un estomac
vide représente un facteur de sécurité si le patient doit être opéré dans les
suites immédiates de l’accident.
Surveillez continuellement l’état du patient: contrôlez régulièrement le
pouls et la respiration.
Le pantalon antichoc
Dans certains pays les patients atteints de choc sont traités par un
pantalon antichoc. Cependant le traitement par pantalon anti-
choc nécessite une formation spéciale. On l’utilise peu dans notre
pays. Vous devez simplement connaître l’existence de cette tech-
nique.
Le pantalon antichoc est un vêtement de soutien en forme de pan-
talon. Il peut être adapté aisément autour des jambes et de la
région du bassin. Le pantalon est gonflable à une pression qui
peut atteindre 120 mm Hg. Par cette pression 1 à 2 l de sang seront
refoulés vers le cœur. Le pantalon antichoc peut rendre des ser vi-
ces durant le transport d’un patient en état de choc sur de grandes
distances.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.87
FIG. 3.56
PANTALON ANTICHOC
Un choc anaphylactique est une réaction qui peut sur venir lors
d’un contact avec:
• des piqûres d’insecte (généralement des guêpes ou des abeilles).
• des produits ou des aliments et des boissons (le poisson et les
crustacés, des épices, des noix, des colorants).
• des médicaments.
FIG.3.55
1 4
CHOC ANAPHYLACTIQUE
3
6
Dans le chapitre 2, il vous a été enseigné que lors des hémorragies gra-
ves vous deviez contrôler la circulation sanguine (le C de l’ABC). Les
hémorragies sévères, internes comme externes, sont des menaces vita-
les. Une des missions parmi les plus importantes de l’ambulancier
est de contrôler, dans la mesure du possible, les hémorragies.
Une perte de sang diminue la circulation, et par conséquent l’approvi-
sionnement en oxygène. Si une hémorragie n’est pas arrêtée, le choc est
inévitable. Les hémorragies externes importantes doivent être traitées
immédiatement sur place, et ce traitement doit continuer pendant le
transport. Il est impossible d’attendre jusqu’à l’arrivée à l’hôpital. Nous
envisageons dans ce chapitre le traitement de la perte de sang.
Pour comprendre ce chapitre, il est conseillé de relire la partie qui con-
1.2
cerne la circulation dans le chapitre 1.
A. HÉMORRAGIE EXTERNE
Les hémorragies externes sont les hémorragies où le sang est visible sur
la peau ou sur les muqueuses. Ces hémorragies proviennent des artères,
des veines ou des capillaires.
Une artère est un vaisseau sanguin dans lequel règne une forte pression.
Lors d’un saignement artériel, une grande quantité de sang est rapide-
ment perdue. Le sang gicle hors de la plaie, au rythme des battements
cardiaques. le sang artériel est riche en oxygène et a, par conséquent, une
coloration rouge vif.
FIG. 3.57
SORTES DE SAIGNEMENTS
EXTERNES
1
1. saignement artériel
2. saignement veineux
3. saignement capillaire
Il faut toujours être attentif aux plaies qui s’accompagnent d’une perte de
sang. Des plaies qui saignent de manière importante peuvent être mas-
quées par les cheveux et par les vêtements.
Déduisez de la couleur du sang et de la force du saignement si le sang
provient d’une artère, d’une veine ou d’un capillaire mais ne perdez pas
trop de temps à cette recherche.
Essayez de juger quelle est l’importance de la perte de sang. Cela n’est
pas facile. Estimez la quantité de sang perdu à la taille des flaques de sang
sur le sol ou à l’imprégnation des vêtements.
FIG. 3.58
P RESSION DIRECTE
Le pansement compressif Vous pouvez remplacer la main qui appuie sur la plaie par un pansement
qui comprime la plaie, on parle de pansement compressif.
Cela peut être réalisé au moyen d’une bande qui appuie sur la com-
presse. Un rouleau de pansement placé sur la compresse forme un paquet
assez rigide autour duquel on place une bande élastique. On exerce ainsi
une pression sur l’endroit qui saigne et une pression moindre sur l’autre
face du membre.
Contrôlez toujours si le pansement compressif ne serre pas trop fort, car
cela peut mettre en danger la circulation dans tout le membre. Surveillez
toujours le pouls et la couleur du membre atteint.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.94
FIG. 3.59
LE PANSEMENT COMPRESSIF
LA COMPRESSION INDIRECTE
PRESSION INDIRECTE
Le garrot ou “tourniquet” Le garrot comprime tous les vaisseaux qui irriguent un membre. Cela
représente un traitement extrême qui ne peut être utilisé que dans des cir-
constances exceptionnelles. En supprimant tout l’apport de sang d’un
membre, bras ou jambe, celui-ci peut se nécroser par manque prolongé
d’oxygène.
La pose d’un garrot n’est justifiée que pour des saignements gra-
ves qui ne peuvent être arrêtés par l’utilisation simultanée d’une
compression directe et d’une compression indirecte.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.95
Les “astuces” du garrot • Utilisez toujours une bande large (minimum 5 à 7 cm). N’utilisez pas une
ficelle ou un ruban fin, qui couperaient la peau. N’utilisez pas une bande
trop élastique, elle n’exercera pas suffisamment de pression.
• Recherchez un endroit adéquat pour placer le garrot: entre la plaie et le
cœur, aussi près que possible (5 cm) de la plaie, jamais sur une articu-
lation (genou ou coude) mais immédiatement au-dessus.
• Posez un coussin (rouleau de pansement) sur l’emplacement du gros
vaisseau. Nouez le garrot au-dessus de ce coussin et utilisez un objet
long comme levier pour serrer le garrot en tournant.
• Exercez suffisamment de pression pour arrêter le saignement et fixez
ensuite le levier. Le garrot ne pourra plus être relâché avant
l’arrivée à l’hôpital.
• Notez soigneusement l’heure de la pose du garrot, non seulement dans
le rapport d’intervention mais également de manière visible sur la peau
du patient (p.ex. sur le front). Par exemple T = 16.10 (garrot posé à
quatre heures dix de l’après-midi). Ne couvrez pas le membre garrotté,
afin que l’équipe médicale n’oublie pas le garrot. Mentionnez toujours
la présence d’un garrot lors de votre arrivée à l’hôpital.
FIG. 3.61
LE GARROT OU “TOURNIQUET”
Le garrot ne sera utilisé que pour des saignements impossibles à arrêter par
compression directe et indirecte. Notez toujours l’heure de la mise en place
(p.ex. sur le front du patient).
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.96
Certaines plaies sont provoquées par des corps étrangers comme des
couteaux ou des pièces de carrosserie. Il arrive que ces objets soient tou-
jours fichés dans la plaie. La règle générale est de laisser l’objet dans la
plaie, car il aide à arrêter le saignement. Mettez des compresses autour
de l’objet et évitez de le bouger. Pendant le trajet, on tentera d’arrêter le
saignement par une pression sur les compresses, mais sans réaliser de
compression sur l’objet, et en évitant tout mouvement.
B. HÉMORRAGIE INTERNE
Les vaisseaux sanguins des tissus et des organes peuvent être blessés et
le sang peut s’accumuler dans les cavités du corps. Cela n’est pas direc-
tement visible de l’extérieur. Une hémorragie interne peut être très grave
et entraîner la mort en quelques minutes.
Un coup, lors d’un accident ou lors d’un contact avec un objet conton-
dant, peut entraîner, sans lésions externes, des ruptures de vaisseaux dans
l’abdomen ou dans le thorax et léser des organes comme le foie ou la rate.
Une hémorragie interne peut se produire autour d’un foyer de fracture.
Lors d’une fracture de la cuisse, le patient peut perdre facilement un
litre de sang, alors que l’on observe seulement de l’extérieur un gonfle-
ment de la jambe. Le patient présentera rapidement des signes de choc.
Une hémorragie interne peut survenir à l’occasion d’une maladie. Un
ulcère d’estomac peut saigner. Dans un premier temps, le sang va s’accu-
muler dans l’estomac puis sera éventuellement vomi par la suite (cfr.
“Saignement par la bouche”).
FIG. 3.62
HÉMORRAGIE INTERNE
Dès que vous observez des signes de choc, alertez le SMUR via le
service 100.
Couchez le patient, les jambes légèrement surélevées. Si le patient est
inconscient, placez-le en position latérale de sécurité. Dans les cas de
blessures du thorax avec hémorragie interne, le patient présente des dif-
ficultés respiratoires. Choisissez une position assise ou semi-assise pour
le transport.
Lors d’une perte de sang sévère, le SMUR peut perfuser des subs-
tances de remplacement du sang. Ce sont des solutions de com-
positions diverses qui sont administrées par une voie veineuse et
une perfusion intraveineuse. Le liquide physiologique (solution de
sel), la solution de Hartmann (également une solution saline) en
sont des exemples. On gonfle d’abord une veine avec un garrot, on
désinfecte la peau et on place un cathéter dans cette veine, le plus
souvent au niveau du pli du coude. Une poche de liquide est con-
nectée à ce cathéter. Le tuyau est muni d’un robinet qui permet de
régler le débit. Le tout est fixé à la peau avec un adhésif.
L’installation d’une perfusion doit se faire rapidement. Parfois
plusieurs abords veineux seront nécessaires via de gros cathéters,
et les perfusions seront mises sous pression.
Chapitre 3 L e s a f f e c t i o n s à r i s q u e v i t a l 3.99
FIG. 3.63
7
ASSISTANCE AU SMUR. MATÉRIEL
2
NÉCESSAIRE POUR LA PERFUSION
INTRAVEINEUSE
2 3
1 6 4
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 3
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
4
LE PATIENT
TRAUMATISÉ
CONTENU
que s’il tombait d’une hauteur de 50 mètres. Plus le véhicule va vite, plus
le choc est violent et plus grande est la quantité d’énergie transformée en
lésions corporelles. Lorsque deux véhicules entrent en collision frontale
à une vitesse de 60 km/heure, les vitesses s’additionnent et le choc cor-
respond à une vitesse de 120 km/heure.
Le corps est décéléré brutalement, et les organes continuent à se déplacer
sur leur trajectoire. Nous obtenons ainsi des lésions de décélération.
L’aorte est blessée et la rate peut se déchirer. Lors d’un choc violent, des
lésions internes très graves peuvent se produire; ces lésions qui ne se
voient pas de l’extérieur, constituent tout de même une menace vitale.
Des fractures graves peuvent également être invisibles: une fracture du
bassin, une fracture des vertèbres du cou ou du dos. Lors des accidents
pour lesquels on suspecte un choc violent, il faut être attentif à la possi-
bilité de telles lésions.
Lors d’une collision latérale, les occupants sont soumis à une force laté-
rale. Les blessures sont provoquées par la pénétration de pièces de car-
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.6
FIG. 4.1
Légende:
1. La voiture heurte un obstacle.
2. L’occupant heurte des parties du
véhicule.
3. Les organes de la victime s’écra-
sent contre les parois du corps.
Les enfants tombent souvent sur la tête, et ceci entraîne généralement des
lésions cérébrales. Lorsqu’ils se reçoivent sur les mains, cela provoque des
fractures des poignets ou des bras. Les adultes essaient surtout de retom-
ber sur les deux pieds. Le choc se transmet alors dans l’axe longitudinal
du corps. Les blessures sont alors étagées des talons aux jambes, au
bassin et à la colonne vertébrale.
Les blessures par balle et par coup de couteau sont des exemples de
blessures “externes” ou “ouvertes”. Les chances de survie sont plus
grandes dans ce cas que dans les cas de blessures “internes” ou
“fermées”. Le temps est important; “l’intervalle médical libre”, c’est-à-dire.
le temps qui s’écoule entre le moment de l’accident et l’intervention
médicale, est alors capital.
Les plaies par balle sont provoquées par l’énergie et la forme du projec-
tile. Tous les tissus et les organes situés sur la trajectoire du projectile se-
ront endommagés. Dans le cas des projectiles à grande vitesse une onde
de choc est créée dans l’organisme (arme militaire); celle-ci va atteindre
des organes et des tissus distants de la trajectoire du projectile.
FIG. 4.2
SCÉNARIO DES
BLESSURES DU PIÉTON.
2
3
1
1
2
FIG. 4.3
CHUTE DE L’ADULTE
Légende:
La force est orientée dans la direc-
tion de la flèche rouge et agit du
talon vers le bassin et la colonne
vertébrale.
Lors de l’arrivée sur les lieux de l’accident, vous devez déterminer immé-
diatement quel est l’endroit le plus sûr pour garer l’ambulance. Dans le
cas d’un accident de roulage, il vous est recommandé de vous placer en-
tre la circulation et l’accident.
EVALUATION DE CENTRE
À L’ARRIVÉE SUR LES LIEUX LA SITUATION SUR DANGER
PLACE A L’ARRIVEE 100
SECURITE SMUR
Evaluation primaire
SECURITE
FIG. 4.5
EVALUATION PRIMAIRE
DU PATIENT
ÉVALUATION PRIMAIRE
évaluation primaire rapide
LORS D’UN ACCIDENT Réanimation
conscience Cardio
voies respiratoires PATIENT
respiration CRITIQUE Pulmonaire
circulation
+ oxygène
(hémostase)
(collier cervical)
NON CRITIQUE
récapitulation détaillée
de la première évaluation
EPADONO et GCS
voies respiratoires + oxygène QUAND MEME
respiration (hémostase)
circulation (collier cervical) CRITIQUE
SMUR
L’évaluation secondaire
SECURE
FIG. 4.6
EVALUATION PRIMAIRE
DU PATIENT
ÉVALUATION SECONDAIRE
DU PATIENT ACCIDENTÉ Réanimation
PATIENT
PATIENT
CRITIQUE
CRITIQUE ☎ Cardio
Cardio+ oxigène
Réanimation
± hémostase
Pulmonaire
Pulmonaire ± collier
+ oxygène
(hémostase)
(collier cervical)
NON CRITIQUE
EVALUATION SECONDAIRE
DU PATIENT
examen selon les plaintes QUAND MEME
lésions occultes
soins d’autres lésions CRITIQUE
NON CRITIQUE
SMUR
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.11
Y a-t-il des douleurs dans le dos, des paresthésies (perte légère de sensi-
bilité), des picotements dans les membres, des paralysies, le patient est-
il couché dans une attitude anormale?
Observez la localisation des douleurs, des contusions, des plaies, des
fractures ouvertes ou fermées au niveau des membres.
Recherchez les antécédents médicaux importants: maladies graves (du
cœur ou du poumon, diabète), prise de médicaments particuliers.
TRANSPORT
NON CRITIQUE
FIG. 4.7
EVALUATION SECONDAIRE
DU PATIENT
QUAND MEME
TRANSPORT VERS L’HÔPITAL CRITIQUE
NON CRITIQUE
SERVICE DES
TRANSPORT
URGENCES 100
(système de rendez-vous)
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.12
L’HEURE EN OR
Une prise en charge adéquate par l’ambulancier peut réduire les consé-
quences dramatiques des blessures, augmenter les chances de survie,
raccourcir le séjour à hôpital et diminuer les risques d’invalidité perma-
nente. En reprenant le fil des événements qui se déroulent durant la pre-
mière heure après l’accident, vous comprendrez rapidement pourquoi.
Certains patients décèdent endéans les quelques secondes ou minutes
après l’accident. Dans ces cas, il s’agit souvent de lésions cérébrales
irréversibles ou d’hémorragies massives qui entraînent un arrêt cardiaque.
Dans ces cas, même l’intervention la plus compétente ne peut être cou-
ronnée de succès.
FIG. 4.8
nombre des
L’HEURE EN OR
décès
A B C
accident temps
1. F RACTURE DU STERNUM
Une fracture du sternum est généralement provoquée par une force qui
agit perpendiculairement au sternum. Ceci se voit fréquemment chez les
personnes âgées lors d’une collision frontale. La fracture n’est pas visible,
le patient se plaint de douleurs au milieu de la cage thoracique et se plaint
d’une difficulté respiratoire.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.15
FIG. 4.9
FRACTURES DE CÔTES
1 2 3
2. F RACTURE DE C Ô TES
3. VOLET THORACIQUE
FIG. 4.10
4. C ONTUSION PULMONAIRE
5. P NEUMOTHORAX
FIG. 4.11
PNEUMOTHORAX
6. H ÉMOTHORAX
7. C ONTUSION CARDIAQUE
FIG. 4.12
HÉMOTHORAX
8. TAMPONNADE CARDIAQUE
9. D ÉCHIRURE DE L’ AORTE
Les objets qui perforent la paroi thoracique peuvent léser la plèvre, les
poumons, les vaisseaux, le cœur et le diaphragme. Les lésions qui en
résultent sont identiques à celles décrites pour les blessures thoraciques
fermées: pneumothorax, hémothorax, plaie pulmonaire, tamponnade
cardiaque, lésions du cœur et des vaisseaux.
Lorsqu’un corps étranger est resté fiché dans le thorax, par exemple un
couteau, le diagnostic ne pose aucun problème. Le patient se plaint de
douleurs, est court d’haleine, montre des signes de dyspnée et de choc.
Dans le cas d’une “plaie soufflante”, de l’air est aspiré à l’inspiration
entre la paroi thoracique et le poumon. Vous pouvez entendre entrer et
sortir l’air de la cavité thoracique. Il existe alors un pneumothorax qui
peut évoluer vers le pneumothorax suffocant.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.19
FIG. 4.13
“PLAIE SOUFFLANTE”
“Plaie soufflante”:
de l’air est aspiré et expulsé à
chaque mouvement respiratoire.
Volet thoracique A côté des signes de fracture de côtes vous observez un mouvement
paradoxal de la cage thoracique: vers l’intérieur à l’inspiration, vers
l’extérieur lors de l’expiration. Il existe souvent simultanément des signes
de choc. Il s’agit toujours d’une urgence majeure: faites appel au SMUR.
Expectoration de sang L’expectoration de sang (cracher du sang) signe une contusion pulmo-
naire et par conséquent une lésion importante.
Emphysème sous-cutané La peau du cou, et parfois de la tête, est gonflée (comme chez Bibendum)
par de l’air qui s’est échappé de la cage thoracique sous la peau. A cer-
tains endroits on sent l’air sous les doigts comme de la neige qui craque
(crépitation neigeuse). Vous avez alors la certitude que le patient souffre
d’un pneumothorax. Cela est une urgence majeure: faites appel au SMUR.
Choc Les plaies de la cage thoracique provoquent souvent des difficultés respi-
ratoires et/ou une perte de sang. Cela entraîne tôt ou tard un état de
choc. Le patient est pâle, la peau devient bleue et grise, le patient présente
de la transpiration et est anxieux. Prenez le pouls, car l’évolution de sa
force et de sa fréquence sont des indicateurs dans le choc. Il s’agit d’une
urgence médicale majeure: faites appel au SMUR.
Congestion des Chez certains patients en état de choc, le sang retourne difficilement au
vaisseaux du cou cœur (c’est le cas en présence d’un pneumothorax suffocant). Le sang
s’accumule alors dans les vaisseaux du cou, qui se distendent.
Position anormale Lorsqu’un poumon ne fonctionne plus correctement (par exemple en cas
de la pomme d’Adam de pneumothorax), la pomme d’Adam se déplace du côté du poumon
sain. Cela indique de sérieux problèmes de respiration et de circulation.
Il s’agit d’une urgence médicale majeure: faites appel au SMUR.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.21
Plaies par arme blanche Les plaies par arme blanche ou par balle sont faciles à reconnaître lors-
ou par balle que le corps étranger est encore dans la plaie. Lorsque l’objet a été
enlevé ou en l’absence d’information, vous constatez une plaie ouverte.
Celle-ci peut aspirer de l’air à l’inspiration.
Le pansement doit être d’au moins 5 cm plus grand que la plaie. En pré-
sence de plusieurs plaies ouvertes (entrée et sortie d’un projectile), tou-
tes les ouvertures doivent être protégées. Veillez à ne pas coller un coin
du pansement qui pourra alors fonctionner comme une soupape unidi-
rectionnelle: la plaie est occluse lorsque le patient inspire, et l’air pourra
s’échapper de la cage thoracique lors de l’expiration. Cette méthode
prévient la formation d’un pneumothorax suffocant. Vous utiliserez de
préférence un set de pansement qui est destiné spécialement à cela et que
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.22
FIG. 4.14
Dans le cas des plaies perforantes avec corps étranger présent dans
la plaie, vous ne devrez jamais enlever l’objet. Ne tirez donc jamais un
couteau d’une plaie. Stabilisez l’objet aussi bien que possible avec des
pansements épais et des bandes adhésives et transportez le patient en
administrant de l’oxygène et en surveillant les fonctions vitales. Faites
appel au SMUR.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.23
FIG. 4.15
OBJET PERFORANT
DANS LA CAGE THORACIQUE
Pour les plaies par arme blanche, la vitesse de prise en charge est vitale.
Le patient doit être transporté aussi rapidement et aussi précaution-
neusement que possible à l’hôpital. Veillez à ce que l’objet ne bouge pas
et ne touche rien pendant le transport. Si l’objet est trop long pour être
transporté, sectionnez-le.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.24
On distingue, ici aussi, des lésions internes et des plaies ouvertes. Les
lésions internes sont la conséquence d’un accident de la circulation (coup
contre le volant d’une voiture) ou d’une chute (avec une décélération bru-
tale au moment de la réception). N’oubliez jamais que les blessures de la
partie inférieure de la cage thoracique peuvent avoir des répercussions
dans la cavité abdominale.
Il peut exister des contusions simples du foie et de la rate. Les saigne-
ments de la rate, du foie et des vaisseaux sanguins qui alimentent l’esto-
mac sont plus graves.
Certains organes peuvent être entièrement ou partiellement détruits.
Les plaies ouvertes abdominales sont généralement provoquées par des
objets perforants. Ces plaies sont spectaculaires, mais sont moins dan-
gereuses sur le plan vital que les plaies perforantes thoraciques. Une
anse intestinale perforée met moins vite la vie en danger qu’un cœur per-
foré. Néanmoins les hémorragies internes abdominales restent très
sérieuses et dangereuses.
FIG. 4.16
PLAIE ABDOMINALE
OUVERTE AVEC DES INTESTINS
HORS DE L’ABDOMEN
Dans le cas des fractures du crâne fermées, rien n’est visible de l’exté-
rieur. La violence du coup (le mécanisme de l’accident) et les autres
lésions visibles (comme un hématome ou des lésions cutanées) peuvent
faire suspecter la présence d’une fracture du crâne. Les fractures du
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.28
FIG. 4.17
mation est capitale pour le médecin. Vous êtes le seul à pouvoir collecter
cette information.
Les lésions cérébrales isolées ne sont pratiquement jamais la cause d’un
état de choc. Un choc peut apparaître lorsque d’autres blessures existent
en plus des lésions crâniennes ou cérébrales. La diminution de l’état de
conscience est le symptôme le plus important lors de lésions crâniennes
et cérébrales.
Les signes de lésions des vertèbres cervicales ou dorsales sont les
suivants: une douleur dans la nuque ou dans le dos, des paralysies des
membres, des paresthésies ou des dysesthésies (des picotements et des
endormissements) dans les doigts ou les orteils. Lorsque de telles plain-
tes sont présentes, il est très probable que des nerfs sont affectés suite à
une lésion de la moelle épinière.
L’examen des pupilles: les pupilles peuvent être rétrécies ou dilatées
symétriquement dans les deux yeux, ou présenter une dimension diffé-
rente à chaque œil. Ce signe est un signal d’alarme. Il peut indiquer une
hémorragie située entre le cerveau et la boîte crânienne, hémorragie qui
doit être soignée chirurgicalement, aussi rapidement que possible.
Le patient conscient, ou qui reprend conscience, peut se plaindre de
maux de tête violents. Cela signe un traumatisme grave.
Le patient peut – même en état de coma – se mettre à vomir. C’est une
complication grave. Gardez les voies respiratoires libres. Utilisez la tech-
nique de la subluxation de la mandibule. Soyez prudent lors de la mise en
place d’une canule oropharyngée. Celle-ci peut entraîner un réflexe de
vomissement brutal.
Observez attentivement les plaies de la tête: coupures, bosses, défor-
mations du crâne, hématome en lunettes autour des yeux, saignements
par le nez ou les oreilles, écoulement de liquide céphalo-rachidien par le
nez ou les oreilles.
Certains signes de traumatisme crânien évoquent une intoxication par
l’alcool ou des drogues. Ne présumez jamais que la drogue ou l’alcool soit
la seule cause de ce que vous observez. Pensez au traumatisme crânien
grave et agissez en conséquence.
Un patient qui, lors d’un accident, perd connaissance puis reprend cons-
cience et perd ensuite à nouveau connaissance, est une urgence majeure.
FIG. 4.18
Il peut s’agir d’une hémorragie qui doit être opérée rapidement. Il est
d’une importance capitale d’obtenir des renseignements concernant
l’évolution de l’état de conscience, y compris par les témoins, pour la
période qui précède votre arrivée sur les lieux.
• spontanée 4
• à la demande 3
• provoquée par un stimulus douloureux 2
• jamais 1
RÉPONSE VERBALE
• correcte et adaptée 5
• confuse, erreur de réponse, désorientée 4
• conversation impossible, mots seuls 3
• mots incompréhensibles, sons 2
• aucune 1
RÉPONSE MOTRICE
LA PAROLE
• Une conversation correcte signifie que le patient est capable de dire qui
il est, où il se trouve, quel est le jour de la semaine, le mois de l’année.
• La conversation est confuse quand le patient est désorienté. Le patient
est encore capable de former des phrases mais est incapable de répon-
dre aux questions précédentes.
• A un stade plus avancé, la conversation est impossible. Le patient pro-
nonce ou crie des paroles incohérentes. Parfois la parole est seulement
provoquée par les stimuli douloureux (parfois le patient ne prononce que
des termes violents).
• Le patient est incompréhensible et on ne perçoit que des marmonne-
ments et des gémissements.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.33
REPONSE MOTRICE
• Le patient qui peut effectuer ce qu’on lui demande (par exemple éten-
dre le bras ou plier le coude) obtient le score le plus élevé. Il est évident
qu’une fracture ou une paralysie du bras ne doit pas influencer l’évalu-
ation de l’état de conscience.
• Si le patient ne réagit pas aux ordres, on utilisera un stimulus doulou-
reux. Appuyez fortement sur l’ongle d’un doigt. Si le patient essaie
d’écarter la main qui provoque la pression, cela signifie que le patient est
capable de localiser l’endroit de la douleur. Ne stimulez jamais de maniè-
re douloureuse un organe blessé.
• Au retrait du bras, observez si le patient plie le coude et retire la main
et l’avant-bras le long du corps.
• Après un stimulus douloureux, les bras et les jambes se tendent, dans
une attitude de marionnette en bois. Les épaules et les bras peuvent être
en rotation vers l’extérieur.
Un choc sur la face (contre le pare-brise d’une voiture, suite à un coup par
un objet contondant) peut fracturer les os de la face. La peau, les yeux, le
nez et les oreilles peuvent être blessés. Ces différentes lésions ne consti-
tuent pas une menace vitale immédiate. Cependant, les voies respiratoi-
res peuvent parfois s’encombrer et les pertes de sang peuvent être impor-
tantes. Pensez toujours à la possibilité d’une lésion de la nuque. Relisez le
1.2
chapitre sur l’anatomie des yeux et des oreilles.
FIG. 4.19
le, le maintien manuel d’une pression permanente est la seule mesure effi-
cace. En présence d’un saignement important, même veineux, vous
devez poser un pansement compressif. Placez un grand pansement pour
maintenir la compresse en place. Continuez à appuyer ou placez le pan-
sement comme cela vous est démontré dans la figure 4.19.
Laissez le patient en position couchée, afin que les veines n’aspirent pas
l’air.
Les lésions de la colonne vertébrale sont très graves. Ce ne sont pas tel-
lement les luxations ou les fractures des vertèbres qui sont graves, mais
surtout les lésions de la moelle épinière qui court dans le canal rachi-
dien. Celle-ci peut être endommagée par ces fractures et ces luxations de
vertèbres. Cela provoque fréquemment des paralysies permanentes.
Quelles sont les causes de lésion vertébrale?
Tout traumatisme important peut endommager la colonne vertébrale: une
plaie par balle au cou ou au tronc, une lésion de décélération lors d’un
accident de roulage. Les vertèbres cervicales et lombaires sont particu-
lièrement vulnérables car elles ne sont pas soutenues par d’autres struc-
tures comme c’est le cas pour la cage thoracique ou le bassin. De plus, ces
vertèbres sont très mobiles.
Un traumatisme de la colonne cervicale ou dorsale peut survenir dans des
circonstances très différentes. Un ambulancier doit y penser dans toutes
les circonstances.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.37
• chute (surtout sur le siège) qui peut entraîner une fracture par écrasement
(par exemple lors d’un saut par la fenêtre).
• coup par objet contondant, au-dessus des clavicules. Observez les plaies
évocatrices du cou, de la face ou du crâne.
• accident lors d’un plongeon en eau peu profonde. Pensez toujours à cette
possibilité chez un noyé.
FIG. 4.20
MINERVES
FIG. 4.21
ENLÈVEMENT DU CASQUE
LES CONTUSIONS
FIG. 4.23
CONTUSION
Ce n’est qu’après avoir évalué les fonctions vitales, qu’il vous est permis
de traiter les contusions, au cours de l’évaluation secondaire.
Vous pouvez poser un pansement compressif, immobiliser les mem-
bres douloureux au mouvement, surélever les membres blessés et même
les refroidir si cela est réalisable.
Surélever veut dire: placer la main plus haut que le coude, le pied plus
haut que le genou, le coude plus haut que l’épaule et le genou plus élevé
que la hanche.
Si l’on dispose de glace emballée dans un plastique, on peut la disposer
sur le pansement de la contusion. Enveloppez éventuellement la glace
dans un essuie ou un gant de toilette. Il ne faut jamais appliquer la glace
directement sur la peau, car cela pourrait entraîner des gelures.
Informez le médecin qui prend en charge le patient de la présence de
contusions qui ont été cachées par un pansement.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.42
LES PLAIES
Une plaie ouverte est provoquée par l’action d’un objet tranchant ou
par un mécanisme accidentel de perforation. La connaissance du méca-
nisme lésionnel aide à évaluer la gravité d’une plaie. Les mécanismes
lésionnels perforants typiques sont les suivants: marche ou chute sur un
objet, projection à travers le pare-brise ou contre la carrosserie, accidents
de travail provoqués par des machines coupantes, lésions par armes à feu,
armes blanches...
Trois facteurs de gravité sont à prendre en considération:
(1) la perte de sang par le saignement externe
(2) la lésion interne d’un organe qui s’accompagne parfois de perte de
sang interne
(3) l’infection par souillure de la plaie.
Les éraflures Les éraflures ou excoriations ( plaies par abrasion), sont très souvent for-
tement souillées.
Les plaies par coupure. Une plaie par coupure résulte de l’action d’un objet coupant comme un
couteau, un éclat de verre ou un rebord métallique. Les lèvres de la
FIG. 4.24
FIG. 4.25
FIG. 4.26
LACÉRATION
Lacérations Une lacération survient lorsque la peau éclate sous l’effet d’un écrase-
ment ou de l’impact d’un objet anguleux non coupant. Une lacération a
souvent un aspect irrégulier. Des lésions profondes peuvent exister et il
est fréquent que la plaie soit fortement souillée en profondeur.
Plaie par perforation (piqûre) Des objets longs pointus ou coupants (comme des barres métalliques, des
clous ou des couteaux) provoquent généralement des plaies avec un ori-
fice relativement réduit par rapport à leur profondeur. Il peut arriver que
tout le corps soit traversé. Des lésions profondes, souillées en profondeur
sont très fréquentes. Parfois l’objet reste planté dans la plaie.
Plaie par balle Les plaies par balle ressemblent à des plaies par perforation. La plaie est
généralement plus profonde. L’énergie de la force d’impact est habituel-
lement plus importante que pour les plaies par perforation. Le projectile
parcourt un itinéraire parfois long à travers le corps et peut toucher de
nombreux organes. Les plaies par balle sont toujours souillées. L’idée que
la chaleur de la balle désinfecte la plaie est erronée.
FIG. 4.26
FIG. 4.27
AMPUTATION
Les arrachements Une partie de la peau, et éventuellement des muscles, sont arrachés du
corps. On observe cela lors de morsures de chien ou d’autres animaux,
lorsqu’une machine agrippe les cheveux et arrache une partie de la peau
du crâne. Ce sont des blessures graves.
Les amputations Lors d’une amputation, une partie du corps est complètement séparée de
celui-ci. Il s’agit généralement d’une partie de membre comme les doigts
ou les orteils. L’amputation peut être provoquée par l’action d’un objet
coupant (effet de guillotine) ou d’un objet contondant (écrasement ou
arrachement). Plus l’objet est mou, plus grand sera l’effet d’écrasement
ou de déchirure. Le moignon saignera par conséquent moins dans ces
cas.
Les plaies par injection Accidentellement de l’huile, de la peinture ou un autre liquide peut être
injecté à l’aide d’un pistolet à haute pression. L’orifice d’entrée est habi-
tuellement à peine visible. Il est parfois tellement petit qu’il ne saigne pas.
La lésion ne ressemble donc pas à une plaie ouverte mais cela en est
néanmoins une. Cela explique pourquoi la victime, les témoins ou les
sauveteurs n’accordent parfois pas suffisamment d’attention à ces lésions.
FIG. 4.28
TRAUMATISME
PAR INJECTION
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.45
Lorsque vous traitez des plaies, les règles générales suivantes sont d’appli-
cation:
Utilisez toujours des gants: non seulement pour des raisons d’hygiè-
ne, pour ne pas souiller la plaie du patient, mais également pour vous
protéger personnellement de toute contamination.
Ne nettoyez pas en profondeur: n’enlevez que de petits cailloux ou des
débris végétaux situés superficiellement sur la plaie.
FIG. 4.29
2
1
COMPRESSES ET PANSEMENTS
5
3
Comment poser Utilisez un pansement compressif lorsqu’il est possible de le poser sur une
un pansement compressif ? partie dure du corps (crâne ou membre) ou lorsqu’il est possible de le
mettre sous tension (autour d’un membre). Un pansement compressif sert
à arrêter le saignement des plaies et des contusions. Les fractures ouver-
tes posent un problème, car il est difficile de mettre alors le pansement
sous tension. Dans ces cas, une attelle gonflable peut constituer une
solution.
On réalise un pansement compressif en posant un rouleau de panse-
ment ou un paquet de compresses supplémentaires au-dessus de l’end-
roit sur lequel on veut exercer une compression.
Prenez ensuite une ou plusieurs bandes larges et placez-les en réalisant
plusieurs tours sur le rouleau de pansement ou le paquet de compresses.
Plus la bande est large, plus elle permet de répartir la pression. Serrez le
pansement solidement et de manière continue. Evitez de faire des plis et
évitez de réaliser un garrot autour du membre.
Veillez à ne pas emprisonner la peau.
Après la pose du pansement compressif, surélevez le membre.
Dans le cas d’une plaie de la tête, asseyez le patient tête en arrière. Cette
méthode ne peut être utilisée dans les situations de choc, en présence de
lésions des hanches, des épaules ou en présence de signes de lésions de
la nuque ou du dos.
Si le sang transperce le pansement, placez une bande plus large au-des-
sus. Couvrez complètement le pansement précédent. Ne détachez jamais
le premier pansement, car cela ne peut qu’aggraver l’hémorragie.
Pour terminer, contrôlez la circulation du membre. Si le sang ne passe pas
bien mais que l’hémorragie est grave, laissez le pansement en place et
transmettez ces informations à l’infirmier ou au médecin.
Deux cas particuliers Si un corps étranger est toujours planté dans la plaie, vous devez
toujours le laisser en place. L’enlever pourrait provoquer une grave
hémorragie et des dommages supplémentaires aux tissus et aux organes
lésés. Si l’objet perforant est un accessoire d’une machine (échafaudage,
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.48
FIG. 4.30
TRANSPORT D’UN
MEMBRE AMPUTE
Les fractures, les luxations et les entorses sont fréquentes lors des chutes
ou des accidents de roulage. Lors des accidents de roulage, les muscles,
les articulations et le squelette sont soumis à des forces considérables.
Il est important de connaître les lésions qui en résultent. Relisez le cha-
1.2
pitre sur l’appareil locomoteur.
Les bras et les jambes fracturés impressionnent; ils peuvent provoquer
des douleurs importantes et de l’angoisse. Cependant, les fractures ne
sont généralement pas, en soi, une menace vitale. Elles indiquent toujours
que le patient a été soumis à des forces importantes.
Des lésions internes dangereuses peuvent exister. Vous devez donc tou-
2.2
jours contrôler d’abord les fonctions vitales.
Toute force externe violente qui agit sur le corps peut provoquer des frac-
tures ou des luxations. Il s’agit habituellement de chocs contondants.
Cependant, un projectile ou un objet perforant peut également entraîner
une fracture au niveau d’un membre.
Si l’os est affaibli, une force peu importante est parfois suffisante pour
provoquer une fracture. Chez les personnes âgées qui souffrent d’ostéo-
porose, les fractures arriveront plus facilement. Chez les personnes qui
pratiquent intensivement un sport, des fractures d’effort ou de stress
peuvent survenir (les coureurs de marathon par exemple). L’os peut
souffrir alors d’un affaiblissement qui ressemble à la situation rencontrée
lors des fractures de fatigue des métaux.
FIG. 4.31
FRACTURES FERMÉES
FRACTURES
FIG. 4.32
FRACTURES OUVERTES
FIG. 4.32
LUXATIONS
LÉSIONS ARTICULAIRES
VAISSEAUX SANGUINS
FIG. 4.33
VAISSEAUX ET NERFS
DANS UNE FRACTURE
Fractures La victime ou les témoins vous diront souvent qu’ils ont entendu le cra-
quement de l’os pendant l’accident. Immédiatement, la victime a été
incapable de bouger ou d’utiliser le membre atteint, surtout en raison de
la douleur.
Le saignement est apparent dans le cas des fractures ouvertes et parfois
une extrémité d’os est visible. Dans les fractures fermées avec déplace-
ment, on remarque surtout la position anormale du membre. Il est fré-
quent de voir poindre l’os sous la peau. Les fractures fermées peu dé-
placées ne sont pas très apparentes. Dans ces cas, vous devez surtout
rechercher les signes de contusion, d’abrasions superficielles ou de gon-
flements. Dans certains cas, le patient est encore capable de bouger
légèrement la jambe ou le bras.
Luxation Une luxation est moins évidente qu’une fracture déplacée. A première
vue, le membre ne paraît pas très atteint. Le blocage de l’articulation dans
une position donnée caractérise la luxation. On parle de position forcée.
Parfois l’articulation est fortement déformée. Le patient conscient se
plaindra d’une douleur importante et ne tolérera pas le moindre mouve-
ment de l’articulation. Si l’état de conscience est altéré, le patient sera soit
agité, soit aréactif. Il ne restera plus que la “position forcée” comme
signe de luxation. Il est souvent alors impossible de faire la différence en-
tre une luxation et une fracture à proximité immédiate de l’articulation.
Entorse Lors d’une entorse le patient se plaint de douleurs. Vous verrez habi-
tuellement un gonflement de l’articulation.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.53
Lésion d’un vaisseau sanguin Le saignement peut être apparent, un gonflement apparaît si le saigne-
ment est interne. Si le saignement est important, on peut observer des
signes de choc.
Si la circulation est arrêtée au niveau artériel, on pourra observer la
pâleur du membre, des veines sous-cutanées aplaties, une peau froide et
une absence de pouls.
Appuyez sur la face inférieure des orteils ou du talon pour vérifier si
votre empreinte reste blanche ou déprimée. Dans ces cas, le pouls capil-
laire est arrêté.
Si la circulation veineuse est arrêtée, les mains et les pieds deviendront
plutôt bleu-rouge tandis que les veines sous-cutanées seront distendues.
Le pouls reste perceptible.
Dans ces deux cas, l’ambulancier pourra observer des troubles de la
sensibilité, des picotements, une sensation d’endormissement, de la dou-
leur ou une perte de force. Ces signes sont provoqués par le manque
d’oxygène au niveau des nerfs.
TECHNIQUES À CONNAÎTRE
POUR LES LÉSIONS DU SQUELETTE
Aligner et immobiliser
Aligner signifie que l’on ramène le membre fortement dévié dans une
position normale. On aligne une fracture pour diminuer la pression sur les
tissus mous (par exemple lorsqu’une extrémité de l’os fracturé menace de
perforer la peau), pour améliorer la circulation (en diminuant la pression
sur les vaisseaux), pour permettre le transport du patient et pour
soulager la douleur. Il faut bien préparer la manœuvre. Vous devez pré-
parer tout le matériel de pansement et les attelles. Décidez, avant de com-
mencer, lequel des sauveteurs aligne et stabilise et lequel réalise le pan-
sement et pose l’attelle.
Saisissez le segment de membre déplacé de manière à ce que vous puis-
siez le tenir pendant tout le temps nécessaire sans devoir le lâcher. Le
patient ne doit pas souffrir à l’endroit où vous l’empoignez. Corrigez
lentement la position anormale. Parlez continuellement au patient.
Demandez-lui de prévenir immédiatement s’il souffre. Cela est nécessai-
re au dépistage d’une éventuelle luxation ajoutée.
Exercez une traction douce dans le sens de la longueur, augmentez la
traction au fur et à mesure que vous vous rapprochez de la position nor-
male et de la possibilité de réaliser cette traction dans l’axe du membre.
Lorsque vous avez rétabli la position du membre, maintenez la fracture
stabilisée jusqu’au moment où l’attelle est placée. Maintenez donc la
traction en permanence.
FIG. 4.34
ALIGNER
FIG. 4.35
ATTELLES
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.56
Parmi les attelles souples, il existe des attelles en aluminium, des attel-
les gonflables et des attelles à dépression.
Les attelles en aluminium sont recouvertes de mousse. Elles peuvent être
pliées pour les adapter à la forme du corps. Ces attelles existent en dif-
férentes grandeurs qui permettent de les utiliser pour diverses parties du
corps (doigt, jambe, main, ...)
Les attelles gonflables ont des formes adaptées soit aux bras soit aux jam-
bes. Placez l’attelle non gonflée autour du membre. Gonflez-la ensuite suf-
fisamment pour qu’elle soutienne le membre et soit confortable pour le
patient. Ne gonflez pas trop fort l’attelle pour ne pas empêcher la circu-
lation sanguine. Ce type d’attelle présente l’avantage de répartir la pres-
sion de manière égale sur tout le membre. De plus, cette attelle fonctionne
comme un pansement compressif dans le cas des fractures ouvertes.
Les attelles à dépression et le matelas à dépression sont aussi des
systèmes souples que l’on rigidifie. Ces attelles existent à la dimension des
membres et le matelas à dépression peut être considéré comme une
attelle pour tout le corps. Ces attelles peuvent être adaptées à chaque for-
me et à chaque position.
FIG. 4.36
FIG. 4.37
IMMOBILISATION DE L’ÉPAULE:
BRAS EN ÉCHARPE
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.58
Fracture de l’humérus
Les lésions des os des jambes sont plus dangereuses que celles des bras.
La perte de sang interne ou externe est plus importante. Il existe égale-
ment des problèmes circulatoires qui peuvent entraîner, à terme, une
amputation. Ce n’est qu’en cas de perte de sang importante d’une plaie
du bras qu’il vous faut inverser les priorités de traitement.
Toutes les lésions osseuses des jambes peuvent être immobilisées de
manière parfaite grâce à un matelas à dépression. En présence de frac-
tures multiples, cette technique est toujours le maître choix.
La fracture du bassin est très particulière. Chez une personne âgée qui
vient de faire une chute, le problème sera essentiellement celui du trans-
port. Chez un individu jeune, victime d’une fracture de bassin ou d’une
luxation de la hanche dans un accident de la circulation, le risque de choc
sera à l’avant-plan.
Si la tête du fémur est déplacée, vous observez un raccourcissement et
une rotation de la jambe vers l’extérieur. Cela se voit surtout chez les
personnes âgées.
Vérifiez toujours – et demandez éventuellement aux témoins – si une syn-
cope n’a pas précédé la chute. Les médicaments habituels du patient peu-
vent donner une information.
Une fracture du bassin avec déplacement est redoutable du fait de l’énor-
me perte de sang qu’elle peut entraîner. Extérieurement, vous ne verrez
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.60
FIG. 4.38
LUXATION DE LA HANCHE
pas grand-chose et cela est très trompeur, surtout chez des patients
inconscients, incapables de signaler la localisation d’une douleur.
Il faut savoir reconnaître les signes d’une luxation de la hanche: si la
tête du fémur est sortie de la cavité cotyloïde vers l’arrière (comme lors
d’un choc contre le tableau de bord) la jambe sera tournée vers l’intérieur,
avec le genou plié. Si la tête est sortie de la cupule avec une rotation vers
l’avant (comme dans un traumatisme en hyperextension), la jambe sera
tournée vers l’extérieur, avec le genou plié.
Fracture du fémur
Lésions du genou
FIG. 4.39
IMMOBILISATION
D’UNE FRACTURE DE LA JAMBE
L’immobilisation doit
comprendre la cuisse.
Chapitre 4 L e p a t i e n t t r a u m a t i s é 4.62
Fracture de la jambe
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 4
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
5
MALADIES ET
INTOXICATIONS
CONTENU
Vous intervenez souvent pour une affection qui est apparue brutale-
ment. Il n’est pas toujours d’emblée évident qu’il s’agit d’une maladie. Les
apparences peuvent être celles d’un accident, alors qu’en réalité le patient
est atteint d’une maladie. Une personne inconsciente couchée sur la
route, à côté d’un véhicule, peut avoir été victime d’un accident avec un
traumatisme crânien et perte de conscience. Par contre, il peut s’agir d’un
diabétique qui a perdu connaissance à la suite d’une hypoglycémie. Il n’est
pas exclu qu’une personne impliquée dans un accident se mette à souffrir
subitement d’une maladie. Il est fréquent qu’une personne âgée sorte
indemne de sa voiture après un léger accident de roulage, et soit victime
de problèmes cardiaques à la suite des émotions qu’elle vient de vivre.
Les causes de maladie sont extrêmement diverses: affections congénita-
les, dégénérescence (p. ex. d’articulations ou de vaisseaux sanguins),
cancer, infection par des virus ou des bactéries, exposition à des sub-
stances toxiques, ...
Chez une personne apparemment en bonne santé, une maladie peut se
manifester brutalement (problème cardiaque p. ex.). Mais chez un malade
de longue date, une crise aiguë peut survenir (p. ex. une bronchite chro-
nique), “accident” dans le contexte d’une maladie de longue évolution.
Le nombre de maladies qui peuvent donner lieu à un appel urgent est
extrêmement grand. Il n’appartient pas aux ambulanciers de poser un dia-
gnostic ou de déterminer la nature exacte d’une maladie. Vous devez
cependant être capable d’évaluer la gravité de la situation et de prendre
les mesures appropriées qui peuvent parfois sauver une vie.
Ici aussi, les règles universelles des premiers soins, qui ont été décrites au
2
chapitre 2, restent d’application.
Lors de la première évaluation, suivez les procédures ABC, évaluez les
fonctions vitales, observez les difficultés respiratoires et prenez les me-
sures nécessaires en cas de choc ou de coma.
Au moment de l’évaluation secondaire, vous appréciez la condition génér-
ale du patient. Sur la base de l’information ainsi récoltée, vous devez être
capable de prendre les mesures adéquates pour préparer le patient au
transport.
Les actes que l’ambulancier pose sont en principe toujours les mêmes,
qu’il s’agisse d’un blessé ou d’un malade. Dans ce chapitre, vous décou-
vrirez cependant plus spécifiquement les différents tableaux de maladie,
cela pour vous permettre de reconnaître certaines situations dangereuses
et de les gérer.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.3
1. SENSATION DE PESANTEUR OU
DE DOULEUR DANS LA POITRINE
Une sensation douloureuse dans la poitrine peut avoir des causes diver-
ses. Cependant, en tant qu’ambulancier, vous n’êtes pas obligé de poser
un diagnostic. Vous devez seulement savoir qu’une sensation de cons-
triction douloureuse localisée à la poitrine est très souvent le signe qu’il
se passe quelque chose de grave. Ce signe doit donc toujours être con-
sidéré comme un signal d’alarme.
• angine de poitrine
• caillot qui bouche une artère pulmonaire (embolie pulmonaire)
• rupture d’un gros vaisseau sanguin
• inflammation du péricarde
• inflammation de la plèvre
• pneumothorax.
Le cœur et les poumons (et donc les fonctions vitales) sont probablement
touchés, peuvent être en danger et un risque vital immédiat peut exister.
Nous envisagerons ici les deux affections les plus fréquentes qui peuvent
entraîner ces plaintes: l’angine de poitrine et l’infarctus.
FIG. 5.1.
Cœur aux coronaires normales. Cœur avec coronaire rétrécie et Obstruction complète d’une
zone avec apport de sang réduit: coronaire avec zone infarcie:
angine de poitrine. infarctus du myocarde.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.4
Comment évaluer la gravité Ces complications sont à l’origine du décès de 40 à 50 % des personnes
d’une douleur thoracique ? qui souffrent d’une crise cardiaque. La majorité des décès surviennent
avant l’arrivée dans un hôpital. C’est pour cette raison que l’ambulancier
doit demander l’intervention du SMUR lors de toute suspicion d’infarctus
du myocarde. La “bonne mine” d’un patient qui se plaint de douleurs dans
la poitrine ne supprime en rien la nécessité de demander l’intervention du
SMUR. Une fibrillation ventriculaire peut apparaître inopinément, un
œdème aigu du poumon peut apparaître et avoir des conséquences cata-
strophiques endéans les 5 minutes.
Comme nous l’avons signalé plus haut, un grand nombre d’affections peu-
vent provoquer une sensation d’oppression ou de douleur dans la poitri-
ne. L’ambulancier n’a pas pour mission de trouver la cause de ces dou-
leurs thoraciques et il doit surtout penser à l’infarctus, compte tenu du ris-
que important de complications graves dans ce cas. Le texte qui suit doit
vous servir uniquement à reconnaître les patients cardiaques avec des
douleurs thoraciques.
Cette description ne vous apportera aucune certitude d’infarctus du myo-
carde. La règle est que tout patient qui présente des douleurs thoraciques
est suspect d’être atteint d’un infarctus du myocarde, jusqu’à la preuve du
contraire. En d’autres mots, en cas de doute, il faut demander l’interven-
tion du SMUR, comme si le patient était victime d’un infarctus.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.5
Que faire devant Prenez toute douleur ou sensation de compression dans la poitrine au
une douleur dans la poitrine? sérieux. Si le patient est conscient, parlez-lui, cela le calmera. Par un com-
portement agité, vous augmenterez le stress, ce qui aura un effet néfaste
sur le cœur. Ne permettez plus aucun effort au patient. Ne lui permettez
donc pas de marcher jusqu’au brancard.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.6
2. UNE “ATTAQUE” OU
CONGESTION CÉRÉBRALE
Qu’est-ce qu’une “attaque”? Une attaque survient à la suite d’une affection des vaisseaux sanguins qui
alimentent le cerveau en sang et en oxygène. Dans le vocabulaire médi-
cal, on parle d’AVC, “Accident Vasculaire Cérébral”, autrement dit,
une situation urgente dans le domaine de la vascularisation cérébrale.
Comment évaluez-vous Les plaintes du patient et les signes d’un AVC peuvent être très diversi-
un AVC? fiés, ils dépendent de la localisation et de l’importance de l’AVC. Un
patient conscient se plaindra surtout de violents maux de tête. Il peut être
confus. D’autres fois, l’état de conscience est altéré. Evaluez le niveau de
conscience par la méthode EPADONO (cfr ch. 2).
Que faire devant un AVC? Si le patient est conscient, tentez de le calmer. A la suite des troubles de
la parole et des phénomènes de paralysie, ces patients sont généralement
très anxieux.
Administrez de l’oxygène au masque à réservoir (10-15 l/min.). Trans-
portez le patient en position semi-assise.
Demandez l’intervention du SMUR si l’état de conscience du patient est
altéré. Veillez à la perméabilité des voies respiratoires. Contrôlez la respi-
3.1
ration. Administrez de l’oxygène au masque réservoir (10-15 l/min.), et
assistez, si nécessaire, la circulation.
Préparez le bassin réniforme et l’aspirateur au cas où le patient devrait
vomir.
Couchez le patient en position latérale de sécurité et transportez-le dans
cette position.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.8
3. DIFFICULTÉS RESPIRATOIRES
Que faire devant Renseignez-vous auprès du patient ou de son entourage sur les causes
des difficultés respiratoires? possibles de ces difficultés:
• le patient souffre de dyspnée pour la première fois, ou bien cela est-il fré-
quent?
• avez-vous trouvé le patient près d’un incendie, ce qui peut vous faire sus-
pecter une intoxication oxycarbonée (CO)?
• le patient est-il atteint de bronchite chronique (BPCO, cfr infra)?
• quels sont les médicaments utilisés par le patient? Emportez ces médi-
caments à l’hôpital.
FIG. 5.2
• coloration bleuâtre de la peau
LES SIGNES DE • muscles du cou et du visage tendus
• sensation douloureuse, pesante,
PROBLÈMES RESPIRATOIRES
située dans le thorax
• contraction des muscles
abdominaux
• patient incapable de prononcer
des phrases complètes
• narines battantes (signes de
problèmes respiratoires sérieux)
• lèvres serrées lors de l’expiration
• toux et bruits “aboyants”
• sifflements
• altération de l’état de conscience.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.9
Les patients atteints d’asthme souffrent de dyspnée parce que les mus-
cles des petites bronches se contractent, et qu’ainsi les voies respiratoi-
res sont rétrécies. L’air ne pénètre plus que difficilement dans les alvéo-
les pulmonaires et en est expulsé plus difficilement encore.
Il s’agit souvent de jeunes patients qui, en règle générale, ne souffrent pas
en permanence de dyspnée, mais qui présentent de temps en temps des
“crises d’asthme”. Ces patients savent souvent s’ils sont allergiques, par
exemple aux animaux ou à des plantes, et qu’une crise peut être provo-
quée par l’exposition à ces substances. La respiration est souvent sifflante,
et ces patients présentent des signes de dyspnée identiques à ceux décrits
précédemment. Ces patients veulent rester assis et s’appuient sur leurs
deux bras. Parfois, l’expiration se fait au travers des lèvres serrées.
En présence d’une crise grave, demandez le SMUR.
Administrez de l’oxygène au masque à réservoir (10-15 l/min.). Si vous
êtes dans l’incertitude (s’agit-il d’un patient souffrant de BPCO ou
d’asthme?), vous traiterez le sujet de plus de 50 ans, et (ancien) fumeur,
par administration d’oxygène à bas débit au moyen de lunettes à oxygène
(1,5 l/min.).
4. LE DIABÈTE
Que faire en cas Demandez toujours si le patient n’est pas atteint de diabète. Si oui,
d’hypoglycémie? demandez si le patient est traité par comprimés ou par injections.
Devant un patient qui présente une altération ou une perte de la cons-
cience, vous devez demander le SMUR. Celui-ci administrera une solution
de sucre par voie veineuse.
Vérifiez – comme pour tout patient inconscient – que les voies respira-
toires sont dégagées. Contrôlez la respiration. Si le patient vomit, utilisez
l’aspirateur.
Les patients diabétiques qui n’ont pas perdu connaissance reconnaissent
habituellement les symptômes d’une hypoglycémie et mangent un mor-
ceau de sucre, prennent une boisson sucrée, ...
Ne donnez jamais rien à boire à un patient dont l’état de conscience est
altéré. Le liquide peut pénétrer dans les poumons et y provoquer une
broncho-pneumonie.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.13
Que faire lors Si la conscience du patient est altérée, appelez le SMUR, vérifiez la
d’une hyperglycémie? liberté des voies respiratoires et administrez de l’oxygène.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.14
5. LES CONVULSIONS
Comment évaluer la gravité Il est important d’observer attentivement les convulsions. Par la suite, le
d’une crise convulsive? médecin pourra tirer, au départ de vos observations, des conclusions sur
la nature de ces convulsions. Transmettez donc vos observations de
manière précise au médecin.
La forme la plus connue de convulsions est celle d’une crise généralisée
d’épilepsie. Ces crises sont subites. (1) Le patient perd brutalement con-
naissance et tombe. Il pousse parfois un cri. (2) Les muscles se contrac-
tent. Lors de cette phase, le patient peut se mordre la langue ou perdre les
urines. La crise dure habituellement 30 secondes. (3) Ensuite, des mou-
vements très saccadés et non contrôlés se produisent. Cela dure environ
2 à 3 minutes, avec apparition de mousse (parfois sanglante) sur les
lèvres et une coloration bleuâtre de la face (cyanose). (4) Finalement, le
patient se détend et reste inconscient pendant une demi-heure ou plus.
Lors de vos interventions, vous trouverez généralement le patient épi-
leptique dans cette dernière phase, celle de la conscience altérée. Le
récit des témoins et des signes comme une langue qui saigne ou une per-
te d’urines vous feront penser à une crise d’épilepsie.
Une crise convulsive peut n’atteindre qu’une partie du corps (le bras, la
jambe ou la figure). Dans ces cas, il n’y a pas de perte de connaissance.
Cependant, la crise peut s’étendre progressivement à tout le corps.
Une crise d’épilepsie dure seulement quelques minutes. Si cette crise dure
exceptionnellement plus longtemps ou si plusieurs crises se suivent très
rapidement, on parlera de “mal épileptique” (ou “status epilepticus”).
C’est une situation de menace vitale, car la respiration du patient est ent-
ravée par des contractures musculaires continues.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.15
Que faire lors Couchez le patient au sol, si possible en position latérale de sécurité.
d’une crise convulsive? Eloignez du patient tous les objets qui pourraient le blesser.
N’essayez jamais de maintenir les bras et les jambes du patient ou
d’empêcher les mouvements convulsifs. Cela pourrait provoquer des
fractures osseuses et des lésions musculaires.
N’essayez jamais d’introduire quelque chose dans la bouche du patient
pour empêcher la morsure de la langue. Cela ne peut qu’entraîner des bris
de dents et des blessures de la langue.
Dès que la crise est passée, couchez le patient en position latérale de
sécurité pour éviter un encombrement pulmonaire par la salive. Aspirez
si nécessaire.
Contrôlez la respiration et le pouls.
Administrez de l’oxygène au masque à réservoir (10-15 l/min.).
Demandez à l’entourage si l’épilepsie de la victime est connue.
Interrogez l’entourage et recherchez des indices soit d’intoxication par le
CO, soit d’hypoglycémie, soit d’histoire de lésion cérébrale, ... Dans ces
cas, faites toujours appel au SMUR.
Si la crise est toujours continue à votre arrivée, si celle-ci dure plusieurs
minutes, ou lors de la survenue de nouvelles crises, appelez immédiate-
ment le SMUR.
Transportez toujours ces patients à l’hôpital pour examen complémen-
taire.
Soyez attentif aux plaies et lésions provoquées par la crise (ex. des plaies
du cuir chevelu, une luxation de l’épaule, ...).
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.16
Une douleur abdominale aiguë peut avoir de nombreuses causes: des pier-
res aux reins, une appendicite, une crise vésiculaire, une pancréatite, ... En
tant qu’ambulancier vous ne devrez pas chercher à poser le diagnostic.
Vous devez, cependant, vous préparer à l’apparition d’un choc à l’occa-
sion des douleurs abdominales aiguës suivantes:
• une aorte abdominale qui se déchire;
• une grossesse extra-utérine;
• un traumatisme abdominal ancien avec contusion de la rate qui com-
mence à saigner dans un deuxième temps;
• un ulcère de l’estomac qui se perfore, accompagné de douleurs impor-
tantes.
Que faire devant des douleurs Surveillez l’apparition d’éventuels signes de choc.
abdominales aiguës? S’il survient, traitez-le et prévenez le SMUR.
Prévoyez les vomissements. Lorsque le patient vomit, il faut aspirer les
vomissures. En cas d’altération de l’état de conscience, placez la victime
en position latérale de sécurité.
Ne tentez pas de poser un diagnostic.
Ne donnez rien à manger ou à boire.
Si le patient est conscient, laissez-lui adopter la position qu’il considère
comme la plus confortable. Certains patients diminueront leur douleur en
prenant une position repliée.
7. L’INCONSCIENCE
Que faire devant Veillez d’abord à votre propre sécurité: ouvrez les portes et les fenêtres si
un état d’inconscience? vous suspectez le CO.
S’il existe une suspicion d’intoxication oxycarbonée, il est primordial
d’évacuer immédiatement le patient hors de l’espace vicié.
En cas d’inconscience, il faut toujours faire appel immédiatement au
SMUR.
Lors d’une perte de conscience, les fonctions vitales sont en péril. Par
conséquent, la première tâche de l’ambulancier sera la mise en œuvre de
la procédure ABC.
Vous devez toujours dégager les voies respiratoires d’une personne
inconsciente.
Basculez la tête vers l’arrière et relevez le menton.
Si nécessaire, ventilez à l’oxygène au ballon avec réservoir (10-15 l/min.).
Ceci est capital lors d’une intoxication par le CO.
Si le patient respire et que le pouls est présent, le transport s’effectuera
idéalement en position latérale de sécurité et sous oxygène. Si les cir-
constances de l’accident suggèrent une lésion de la colonne cervicale ou
de la boîte crânienne, il vous faudra placer une minerve.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.18
8. LA SYNCOPE
Qu’est-ce qu’une syncope et Une syncope est un malaise au cours duquel le patient s’évanouit et
comment évaluer la situation? perd connaissance pendant un bref moment. C’est une forme légère de
coma qui cède spontanément. Il s’agit d’une des causes les plus
fréquentes d’appel d’une ambulance. Ces évanouissements surviennent
cependant dans des circonstances très diverses telles que:
• un apport insuffisant de sang vers le cerveau: à la suite d’un bref fonc-
tionnement inadéquat du cœur, d’un rythme cardiaque irrégulier, lors-
que le patient se lève brusquement, à la suite d’un effort musculaire
important, suite au stress (ou la vue du sang, p. ex.), cela peut ralentir le
cœur et dilater les vaisseaux et donc faire chuter brutalement la tension
artérielle;
• des intoxications, comme l’intoxication oxycarbonée (poêles ou chauffe-
5.2
eau mal réglés;
• à la suite d’un problème psychique, certains patients peuvent s’évanouir.
• suite à la prise d’un médicament: par exemple lors de la prise, en posi-
tion debout, d’un comprimé pour le traitement de l’angine de poitrine;
• un trouble du rythme cardiaque;
• des troubles transitoires de la perfusion cérébrale.
Que faire lors d’une syncope? Contrôlez les fonctions vitales du patient. Vous devez observer si le
patient reprend spontanément connaissance (il s’agit d’une “syncope”),
ou s’il reste inconscient (il s’agit d’un “coma”). Si le patient est en coma,
prenez-le en charge comme précisé plus haut.
Il arrive que les blessures survenues au cours de la chute soient plus gra-
ves que la syncope elle-même. Une chute peut provoquer des lésions de
la nuque ou du crâne. Interrogez le patient sur la présence de douleurs de
la nuque ou crâniennes et placez si nécessaire une minerve.
Tout patient qui a fait une syncope doit être examiné par un médecin.
Emmenez le patient à l’hôpital si aucun médecin n’est sur place.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.20
INTRODUCTION
Parmi les patients admis dans les services d’urgence, 5 à 7% des cas sont
des intoxications. Une intoxication est la conséquence de l’action nuisi-
ble d’une substance sur l’organisme. Certaines substances sont dange-
reuses, même en très petite quantité. Le nombre de substances qui peu-
vent être toxiques est extrêmement grand. Il n’est pas nécessaire de les
connaître toutes. Cependant, il faut savoir reconnaître les signes d’un
empoisonnement, et il faut connaître la manière de prendre en charge ces
patients.
Une substance toxique peut se présenter tant sous forme liquide, que soli-
de ou gazeuse. Certains champignons sont particulièrement vénéneux.
Les serpents venimeux provoquent des intoxications par morsure. De la
nourriture contaminée peut provoquer des intoxications par ingestion.
Des gaz tels que le CO sont toxiques par inhalation.
Le toxique peut pénétrer dans l’organisme par quatre voies: par la bou-
che, par les poumons, par la peau et par injection. Le traitement que vous
allez débuter sera fonction de la voie de pénétration du toxique.
La voie orale
Comment évaluer la situation Rassemblez les emballages de médicaments, les bouteilles et les bidons
lors d’une intoxication qui peuvent avoir contenu des substances. Quels sont les indices sur les
par voie orale? lieux qui évoquent une intoxication (le patient était-il en train de vapori-
ser une substance chimique?, le patient a-t-il vomi?...)?
Que faire devant une En présence d’une inconscience, d’une détresse vitale ou d’un état de
intoxication par voie orale? choc, demandez immédiatement le SMUR. Dégagez les voies respiratoires.
Ne ventilez jamais, dans ces cas, par la méthode du bouche-à-bouche,
vous pourriez vous intoxiquer. Administrez de l’oxygène au moyen d’un
masque de protection avec valve ou d’un ballon avec masque.
Commencez la RCP si un arrêt cardiaque survient. Traitez le choc.
Si le patient est inconscient et respire correctement, placez-le en position
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.22
L’intoxication par inhalation est provoquée par des gaz, des vapeurs ou la
vaporisation de substances utilisées dans le ménage ou dans l’industrie.
L’intoxication par gaz la plus fréquente est l’intoxication par monoxyde de
carbone (CO). Les autres toxiques fréquents sont l’ammoniaque (dans les
systèmes réfrigérants), le chlore (dans les piscines et l’industrie), l’hydro-
gène sulfuré (dans les fosses à purin et l’industrie), le dioxyde de carbo-
ne (CO2, dans l’industrie), les insecticides (par vaporisation), et les sol-
vants volatils.
Les gaz qui ont intoxiqué la victime peuvent intoxiquer également l’ambu-
lancier. Il sera donc parfois nécessaire de faire évacuer le patient hors de
la zone de danger par un sauveteur équipé d’un masque à gaz ou d’un
appareil respiratoire isolant.
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz extrêmement toxique. De
plus, il est très dangereux parce qu’il est inodore et incolore. Il est plus
léger que l’air.
Le CO se forme au cours d’une combustion incomplète, en d’autres termes,
il se forme dans une flamme alimentée par trop peu d’oxygène. Les sour-
ces de CO sont les poêles à charbon et à gaz, les boilers, les incendies, les
fours à coke, et l’échappement des moteurs à combustion.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.23
Le CO est toxique parce qu’il empêche les globules rouges de fixer l’oxy-
gène. De cette façon, la quantité d’oxygène transportée à travers l’orga-
nisme devient insuffisante. Le CO provoque de cette manière, indirecte-
ment, un manque d’oxygène.
Comment rechercher Recherchez les sources de CO: un moteur qui tourne dans un garage
une intoxication par le CO? fermé ou un chauffe-eau au gaz dans une salle de bains.
Recherchez les plaintes et les signes d’une intoxication par le CO: vomis-
sements, céphalées, vertiges, troubles de la respiration (respiration rapi-
de), palpitations (pouls rapide), altération de l’état de conscience ou per-
te de connaissance, teint gris. La couleur rouge cerise parfois décrite
dans les manuels est rare et est un signe très tardif de l’intoxication par
le CO; cette couleur apparaît fréquemment lorsque le patient est déjà
décédé.
Comment reconnaître une On peut remarquer facilement la présence de certains gaz. Le chlore en-
intoxication par des gaz? traîne des picotements caractéristiques des voies respiratoires, des yeux ...,
l’hydrogène sulfuré a une odeur d’œuf pourri, l’ammoniac a une forte
odeur caractéristique. Recherchez les symptômes suivants: dyspnée, par-
fois arrêt respiratoire, toux (parfois crachats avec du sang et une grande
quantité de sécrétions), vertiges, altération de l’état de la conscience
voire perte de connaissance, pouls ralenti ou accéléré, irritation des yeux
(sensation de sable dans les yeux), sensation de brûlure dans la bouche,
le nez et la poitrine, brûlure ou chatouillement au niveau de la peau,
céphalées et vomissements, couleur grise de la peau.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.24
Que faire lors d’une Dans de nombreux cas, un pompier avec vêtements de protection et un
intoxication par des gaz? appareillage spécial évacuera le patient de la zone de danger. Portez
également, si cela est possible, des vêtements de protection. N’essayez
jamais de dégager vous-même des victimes, si vous n’avez pas suivi une
formation spéciale à cet effet.
Prévenez le SMUR si des patients sont inconscients ou atteints de diffi-
cultés respiratoires.
Dégagez les voies respiratoires, contrôlez et soutenez si nécessaire la
respiration et la circulation.
La voie cutanée
Dans certains cas, la peau est lésée par des acides ou des bases fortes car
leur action caustique détruit la peau. Certaines substances toxiques peu-
vent pénétrer dans l’organisme au travers d’une peau saine, sans bles-
sures. Certains insecticides (parathion ou E 605) peuvent être absorbés à
travers la peau et provoquer des signes généraux d’intoxication. Dans de
rares cas, ces intoxications peuvent survenir sans lésions cutanées appa-
rentes. Le traitement des lésions cutanées par produits chimiques sera
8
traité dans le chapitre sur les brûlures.
Les injections
ALCOOL
Comment évaluer La première question, et la plus importante, est toujours: l’intoxication par
l’intoxication alcoolique? l’alcool est-elle le seul problème? Ne vous laissez pas obnubiler par l’idée
que toutes les plaintes et tous les symptômes proviennent de la boisson.
Regardez bien autour de vous et interrogez les témoins. D’autres affec-
tions ont parfois l’aspect d’intoxications alcooliques:
• Le patient est-il diabétique? Une hypoglycémie peut donner un tableau
5.1
de patient ivre.
• Des signes de traumatisme crânien sont-ils présents? Une hémorragie
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.26
Comment reconnaître une L’haleine du patient présente une odeur d’alcool. En soi, ce signe n’est pas
intoxication alcoolique aiguë? suffisant. Après un seul verre, l’haleine d’une personne peut sentir l’alcool.
Par contre, certaines boissons fortes ne donnent pas une haleine forte-
ment alcoolisée.
LES DROGUES
Quels sont les différents Les stimulants excitent et stimulent le système nerveux. On les utilise
types de drogues? pour se sentir “bien” ou pour lutter contre la fatigue. Les amphétamines
en sont un exemple (pep-pills et produits assimilés, porteurs de noms
communs “ecstasy” ou “speed”); la cocaïne (“crack” ou “snow”) en est un
autre exemple. Ces substances s’avalent généralement sous forme de
comprimés. La cocaïne est souvent prisée par le nez, parfois fumée ou
injectée.
Comment évaluer la situation Il est toujours très difficile de savoir quelle substance a été utilisée. Cha-
devant une intoxication que utilisateur réagit de manière différente à une drogue et, souvent,
par drogue? plusieurs substances ont été prises simultanément. Cependant, un certain
nombre de signes donnent des informations précieuses:
• Après usage de stimulants, le patient est excité, le pouls est rapide, les
pupilles sont dilatées et le patient transpire. Parfois, il n’a plus dormi
depuis longtemps.
• L’usage de calmants rend le patient lent, sans énergie et somnolent. Il
parle de manière peu compréhensible et son élocution est difficile. La
respiration peut être faible, lente (mesurez la fréquence). Les fonctions
vitales peuvent être en danger.
• Lors de l’usage de stupéfiants, la respiration est lente et superficielle.
Le pouls est lent et filant. La somnolence peut évoluer vers l’incons-
cience, qui peut s’aggraver au point de ne plus permettre de réactions
aux stimuli douloureux. Les pupilles sont rétrécies ou même en “tête
d’épingle”. Dans les cas graves, la respiration peut même s’arrêter.
Vous pouvez remarquer des sites d’injection (p. ex. aux plis du coude).
• L’utilisation d’hallucinogènes rend le patient agité, et le contact est ren-
du difficile. Vous l’entendez vous décrire des choses imaginaires. Le
patient est anxieux et “déconne”. Il est parfois agressif; en fait, il délire.
Après la prise de solvants volatils, le patient a le “regard vague” et don-
ne une impression d’absence. Il perd parfois connaissance. Au cours de
l’inhalation du produit enfermé dans un sac en plastique, une suffocation
peut survenir si le patient chute, la face enfermée dans le sac de plasti-
que. L’utilisation de solvants peut provoquer une fibrillation ventriculaire
suivie d’un arrêt cardiaque.
Que faire en présence La prise en charge n’est pas fondamentalement différente de celle d’une
d’une intoxication par drogue ? autre urgence. Contrôlez les fonctions vitales et traitez si nécessaire.
Administrez de l’oxygène lors des difficultés respiratoires (masque avec
réservoir).
Essayez de maintenir le contact avec le patient en lui parlant calme-
ment. Essayez de gagner sa confiance.
Regardez attentivement autour de vous et interrogez l’entourage. Recher-
chez des emballages, des traces d’injection.
Vérifiez la présence de plaies et de blessures à la tête ou ailleurs. Posez si
nécessaire une minerve ou un pansement.
Chapitre 5 M a l a d i e s e t i n t o x i c a t i o n s 5.29
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 5
• Etat de conscience?
• Etat respiratoire?
• Etat circulatoire?
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
6
GROSSESSE ET
ACCOUCHEMENT
INOPINE
CONTENU
FIG. 6.1
intestin
ovaire
LE SYSTEME GÉNITAL utérus
FÉMININ
col de l’utérus
vessie
vagin
bassin
anus
grandes lèvres
pli fessier
LE CYCLE
Au cours de la période de son existence durant laquelle elle peut avoir des
enfants, la femme parcourt des cycles naturels d’une durée de 28 jours.
Durant la première partie du cycle (durée 14 jours), la muqueuse intra-
utérine s’épaissit. A la fin de cette période, l’ovaire libère un ovule et celui-
ci transite par les trompes. Au cours de ce trajet, l’ovule peut être fécondé.
Pendant la deuxième partie du cycle, la muqueuse épaissie se prépare à
la nidation de l’ovule fécondé; cette nidation constitue le début de la gros-
sesse. En fin de cycle, le saignement menstruel (menstruation) est le
résultat de l’élimination de la muqueuse utérine qui n’a pas reçu d’ovule
fécondé.
Chapitre 6 G r o s s e s s e e t a c c o u c h e m e n t i n o p i n é 6.3
Le cycle est réglé par les hormones féminines. Ces hormones sont très
importantes pour le cycle menstruel.
Ces hormones sexuelles entraînent également des transformations pro-
fondes de l’organisme au moment où un ovule est fécondé.
LA GROSSESSE
FIG. 6.2
LES 3 TRIMESTRES
DE LA GROSSESSE
L’ACCOUCHEMENT
FIG. 6.3
Légende: l’échange d’oxygène et
de nutriments dans un sens, de gaz
LE PLACENTA carbonique et des déchets dans
l’autre, se réalise entre la mère et le
fœtus à travers le cordon ombilical
et le placenta.
fœtus
liquide amniotique
cordon ombilical
placenta
membranes
Chapitre 6 G r o s s e s s e e t a c c o u c h e m e n t i n o p i n é 6.5
PROBLÈMES AU COURS DU
PREMIER TRIMESTRE
Comment faire face aux Restez calme, ce qui calmera la patiente et l’entourage.
problèmes du premier trimestre? Prenez immédiatement les mesures appropriées en cas de choc.
Après chaque accident, aussi banal soit-il, essayez de convaincre ces
patientes de se laisser examiner au service des urgences.
Administrez de l’oxygène pendant le trajet vers l’hôpital (10-15 l/min.). Si
vous suspectez des lésions de la colonne cervicale ou du dos, immobili-
sez le cou à l’aide d’une minerve et transférez la patiente sur le matelas
à dépression en la manipulant avec précaution. Tentez de positionner la
patiente, dans la mesure du possible, en position latérale de sécurité
gauche.
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 6
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
7
L’ENFANT
EN DETRESSE
CONTENU
7.1 Introduction
7.1 Introduction
• Dites clairement que vous venez pour l’aider, que votre intervention n’a
rien d’une “punition”.
• Respectez l’enfant: posez vos questions d’abord à l’enfant, et ensuite aux
parents. Restez honnête avec l’enfant: dites-lui toujours ce que vous allez
faire et prévenez-le si ces gestes risquent de provoquer une douleur. Lors
de la pose d’une attelle, par exemple, prévenez l’enfant. Donnez des
réponses simples et compréhensibles aux questions que la petite victi-
me pose.
• Laissez l’enfant, dans la mesure du possible, en présence d’une personne
en qui il a confiance. Ce rôle est tenu de préférence par les parents, mais
seulement dans le cas où ces derniers ne sont pas eux-mêmes trop
déstabilisés par l’accident.
Les parents ou les personnes qui ont la charge des enfants sont généra-
lement très inquiets lorsque quelque chose survient. Ces conséquences
d’un accident ne sont pas toujours prévisibles. Ces personnes peuvent
réagir de manière excessive ou développer une réelle panique. L’entou-
rage peut avoir tendance à surévaluer la gravité de la situation, et peut
décrire celle-ci exagérément, pour accélérer l’intervention des secours. Il
arrive aussi que des sentiments de culpabilité jouent un rôle: “Si j’avais été
plus attentif, cela ne serait pas arrivé.”
• Restez calme et patient.
• Ne réagissez pas à des reproches ou à des agressions.
• N’exprimez pas de reproches (“Pourquoi avez-vous attendu aussi long-
temps pour?...”)
Chapitre 7 L ’ e n f a n t e n d é t r e s s e 7.4
Sachez d’abord que chez les enfants, on distingue trois groupes d’âge:
• les bébés et les nourrissons: ils ont moins de 12 mois;
• les jeunes enfants: ils ont entre 1 et 8 ans;
• les adolescents ou jeunes adultes: ils sont âgés de plus de 8 ans et de
moins de 14 ans.
FIG. 7.1.
175cm
DIFFÉRENCES ANATOMIQUES
ENTRE L’ENFANT ET L’ADULTE
Légende: Proportionnellement au
reste du corps, la tête d’un enfant
0cm est plus grande que celle d’un
adulte.
Chapitre 7 L ’ e n f a n t e n d é t r e s s e 7.5
L’ÉVALUATION PRIMAIRE
Chez l’enfant, vous réalisez aussi une évaluation primaire: vous contrôlez
les fonctions vitales selon la procédure ABC.
SECURITE
FIG. 7.2
EVALUATION PRIMAIRE
DU PATIENT
EXAMEN PRIMAIRE DE L’ENFANT
évaluation primaire rapide
Réanimation
conscience Cardio
voies respiratoires PATIENT
respiration CRITIQUE Pulmonaire
circulation
+ oxygène
(hémostase)
(collier cervical)
NON CRITIQUE
récapitulation détaillée
de la première évaluation
EPADONO et GCS
voies respiratoires + oxygène QUAND MEME
respiration (hémostase)
circulation (collier cervical) CRITIQUE
SMUR
Chapitre 7 L ’ e n f a n t e n d é t r e s s e 7.7
2. LES V O I E S R E S P I R AT O I R E S S O N T- E L L E S D É G A G É E S ?
^
3. U NE VENTILATION DOIT- ELLE ETRE RÉALISÉE ?
FIG. 7.3
L’obstruction Des bonbons, des billes ou des yeux d’animaux en peluche sont parfois
par un corps étranger. pris et sucés en bouche; ils constituent un réel danger d’obstruction des
voies respiratoires. Dans ces circonstances, un enfant en bonne santé qui
était en train de jouer peut présenter, brutalement, une détresse respira-
toire.
Si vous constatez une obstruction des voies respiratoires, agissez comme
3.1
décrit dans le chapitre 3. Si, en présence d’une dyspnée, vous ne cons-
tatez pas d’obstruction évidente des voies respiratoires, n’en effectuez pas
les manœuvres de dégagement, car celles-ci peuvent être dangereuses
pour l’enfant.
Inflammation des voies Le croup (diphtérie) est une maladie provoquée par une bactérie. Le
respiratoires supérieures. croup est dangereux car, dans cette maladie, il se forme des membranes
dans la gorge. Celles-ci obstruent les voies respiratoires, ce qui peut en-
traîner, finalement, une asphyxie. Suite à la vaccination de tous les
enfants, la diphtérie est devenue rare dans notre pays. Cependant, cette
maladie peut encore se rencontrer chez des immigrants en provenance de
pays où l’obligation de vaccination est inexistante ou peu appliquée.
Il existe également un “faux croup”. Ceci est une inflammation moins
dangereuse des voies respiratoires. On l’appelle également “laryngite
striduleuse”, car cette inflammation provoque un rétrécissement du
larynx. Pendant la journée, le pseudo-croup ne donne que peu de pro-
blèmes, mais pendant le sommeil les signes de détresse s’aggravent et les
voies respiratoires peuvent s’obstruer. On entend alors un bruit caracté-
Chapitre 7 L ’ e n f a n t e n d é t r e s s e 7.9
FIG. 7.4.
Laryngite: Epiglottite:
inflammation au niveau du larynx. inflammation au niveau
de l’épiglotte.
Epiglottite Cette maladie apparaît suite à une infection par une bactérie. Celle-ci en-
traîne une inflammation de l’épiglotte et la fait gonfler, ce qui provoque
une obstruction des voies respiratoires. L’enfant est très malade et respire
difficilement. On entend dans ce cas également le bruit typique du
“stridor inspiratoire”. L’enfant présente de la douleur à la dégluti-
tion, ainsi qu’une fièvre élevée. Parfois l’enfant présente de telles diffi-
cultés à avaler qu’il laisse de la salive s’écouler de la bouche.
Asthme L’asthme est très fréquent chez l’enfant et le jeune adulte, surtout dans
un contexte allergique (poussière de maison, pollen, graminées, alimen-
tation...)
La peur et les émotions favorisent les crises d’asthme. Le contact avec
une substance à laquelle l’enfant est allergique (l’allergène) engendre un
rétrécissement des petites bronches et ceci entraîne une difficulté expi-
ratoire. L’expiration est prolongée au-delà de la normale et s’accompagne
de bruits piaulants. Si la crise d’asthme est sévère et persiste (état
asthmatique), une détresse respiratoire dangereuse s’installe.
Apprenez à faire la différence: les problèmes sont nettement expiratoires
dans le cas de l’asthme, alors que dans les cas de laryngite et d’épiglot-
tite, c’est l’inspiration qui est difficile.
Chapitre 7 L ’ e n f a n t e n d é t r e s s e 7.10
L’ALTÉRATION DE LA CONSCIENCE
CHEZ L’ENFANT
Les convulsions peuvent avoir des causes diverses. L’enfant peut, comme
un adulte, être atteint d’épilepsie. Chez les enfants, les convulsions liées
à la fièvre sont très fréquentes. Un enfant diabétique en hypoglycémie
peut présenter des convulsions.
L’épilepsie. Les enfants peuvent, comme les adultes, souffrir de diverses formes
d’épilepsie. Seule la forme généralisée de l’épilepsie (la crise “grand
mal”) est importante dans la pratique de l’ambulancier. En effet, cette for-
me de crise peut être une menace vitale sérieuse, ou du moins, laisser des
séquelles permanentes importantes.
Les convulsions causées Chez les enfants de moins de 5 ans, les convulsions liées à la fièvre sont
par la fièvre. fréquentes. Environ 4 à 6% des enfants présentent une crise de convul-
sions au cours de leurs premières années. Quarante pour-cent de ces con-
vulsions sont des convulsions d’hyperthermie. Ces crises sont plus fré-
quentes dans certaines familles où elles peuvent atteindre un tiers des
enfants.
La cause en est souvent une infection accompagnée de poussées brus-
ques de température. Les convulsions durent rarement plus de 15 minu-
tes. Ces crises de convulsions disparaissent avec l’âge.
Convulsions hypoglycémiques. Cette forme de crise convulsive peut aussi être provoquée par une hypo-
glycémie chez l’enfant diabétique.
Chapitre 7 L ’ e n f a n t e n d é t r e s s e 7.12
Comme chez les adultes, la noyade provoque chez les enfants un manque
d’oxygène aigu, dû à l’invasion d’eau dans les poumons (“noyade hum-
ide”) ou à des spasmes du larynx (“noyade sèche”).
On parle de “presque noyade” lorsque le patient survit dans les pre-
miers moments à la noyade. Cependant, des complications tardives peu-
vent survenir à cause de lésions pulmonaires nerveuses anoxiques.
L’ENFANT TRAUMATISÉ
Quelles précautions particulières Les techniques utilisées pour le dégagement des voies respiratoires doi-
la prise en charge d’un traumatis- vent être choisies en craignant particulièrement d’éventuelles lésions de
me chez l’enfant demande-t-elle? la colonne cervicale. Utilisez, par exemple, la surélévation du menton,
adaptée à l’enfant (chapitre 3).
Le volume sanguin total de l’enfant est plus petit que celui de l’adulte. Une
perte de sang importante (visible ou interne, et par conséquent invisible)
causera plus rapidement un état de choc. Par rapport aux adultes, les
enfants ont une tête proportionnellement plus grande et des muscles du
cou proportionnellement moins développés. Toute lésion de la tête devra
donc faire craindre une lésion de la colonne cervicale.
FIG. 7.5
IMMOBILISATION DE LA COLONNE
CERVICALE DANS UN SIEGE
D’AUTO POUR BÉBÉ.
Placez une minerve chez tous les enfants qui présentent une plaie au
niveau de la tête ou de la nuque, accompagnée d’une altération de l’état
de conscience. Si l’enfant se plaint de douleurs dans la nuque, de picote-
ments dans les membres ou d’un déficit de mouvements, placez une
minerve. Choisissez une minerve de taille correcte. Il est possible d’immo-
biliser la nuque en asseyant l’enfant dans un siège d’auto pour bébé.
Stabilisez la tête de part et d’autre à l’aide de draps roulés. Si cela est
nécessaire, un des sauveteurs peut soutenir la tête manuellement.
On enlève un casque de moto d’enfant en employant la même technique
10.3
que pour l’adulte (cfr chapitre 10).
L’ENFANT MALTRAITÉ
LES INTOXICATIONS
Le traitement est similaire, dans ses grandes lignes, à celui décrit pour
5.2
l’adulte au chapitre 5.
N’oubliez pas cependant que la même quantité de produit peut avoir des
conséquences beaucoup plus graves chez l’enfant que chez l’adulte.
Dans le cas de l’ingestion par la bouche, les mêmes conseils que chez
l’adulte (chapitre 5) sont d’application. Veillez à ce que l’enfant ne vomis-
se pas après la prise de substances corrosives.
Le traitement de l’intoxication oxycarbonée chez l’enfant est identique à
celui de l’adulte.
Chapitre 7 L ’ e n f a n t e n d é t r e s s e 7.17
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 7
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
1 LE CORPS HUMAIN
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
8
URGENCES
PROVOQUEES
PAR AGENTS
PHYSIQUES
CONTENU
8.1 Brûlures
8.2 Noyade
8.4 Irradiations
Chapitre 8 U r g e n c e s p r o v o q u é e s p a r a g e n t s p h y s i q u e s 8.2
8.1 Brûlures
GÉNÉRALITÉS
FIG. 8.1 Dans notre pays, trois mille personnes sont hospitalisées chaque année
pour des brûlures. Les liquides chauds sont à l’origine de ces brûlures
dans la grande majorité des cas. Ceci est particulièrement fréquent chez
les enfants (fig. 8.1).
Un ambulancier doit être capable d’évaluer le degré de gravité des brû-
lures et administrer les premiers soins.
Après son admission dans le service des urgences de l’hôpital le plus pro-
che, on décidera parfois de transférer le brûlé vers un des six centres pour
brûlés de notre pays (C.H.U. Liège, U.Z. Leuven, IMTR Loverval, Hôpital
Militaire Neder-Over-Heembeek, A.Z. Stuivenberg Antwerpen, U.Z. Gent).
FIG. 8.2.
FIG. 8.3
RÈGLE DES 9 9
dos: 18%
dos: 18%
18
18%
9 9
18%
1 9 9
18 18 1
13,5 13,5
Adulte. Enfant.
Evaluation de la situation Veillez en premier lieu à votre propre sécurité. Soyez attentif aux risques
sur les lieux. d’éboulement et d’intoxication par des gaz ou des vapeurs toxiques. Eva-
cuez le patient de la zone de risque. Laissez agir les pompiers qui sont
entraînés à ces techniques.
Chapitre 8 U r g e n c e s p r o v o q u é e s p a r a g e n t s p h y s i q u e s 8.5
FIG. 8.4
USAGE DE LA COUVERTURE
Premières mesures. Chez un brûlé, on réalise d’abord une évaluation primaire. Soutenez
si nécessaire les fonctions vitales.
Si l’état de conscience est altéré, administrez de l’oxygène au masque
avec réservoir (10-15 l/min.). Dans la majorité des cas, il s’agit d’une
intoxication par le CO, le CN ou d’une lésion cérébrale. Il est toujours uti-
le d’oxygéner un brûlé.
Traitez les problèmes respiratoires et le choc. Les brûlures s’accompagnent
d’une grande perte de liquides; celle-ci peut entraîner un état de choc.
Vérifiez s’il n’y a pas de problèmes supplémentaires. Existe-t-il des signes
de traumatisme? Soyez attentif aux lésions de la colonne cervicale et dor-
sale. Dans ces cas, placez une minerve.
En présence de multiples victimes, faites appel à plusieurs ambulances et
demandez de déclencher le plan catastrophe.
Si des patients se trouvent dans un état critique, faites intervenir le
SMUR.
Limitez la brûlure: refroidissez pendant 15 minutes sous l’eau froide
courante. Utilisez des compresses stériles humides pour couvrir les brû-
lures de la face et assurer le transport. N’utilisez pas de glace ou d’eau
glacée. N’immergez jamais les membres brûlés pendant plus de 10 minu-
tes, pour éviter une hypothermie. Dans chaque ambulance doit se trou-
ver de l’eau propre.
CAS PARTICULIERS
Brûlures chimiques
Les acides forts et les bases fortes brûlent la peau. Des bases comme
l’hydroxyde de soude (soude caustique) brûlent plus profondément que
les acides. L’inhalation des vapeurs de ces substances peut provoquer
des lésions des bronches et des poumons. On constate une dyspnée, de
la toux ou une respiration rapide. Parfois la dyspnée n’apparaît qu’après
un certain délai. Les yeux sont particulièrement vulnérables.
Que faire lors La conduite générale est la même que pour les autres brûlures.
de brûlures chimiques? Protégez-vous avec des gants.
En présence d’une dyspnée, laissez le patient en position assise, ou
couchez-le en position semi-assise. Si un choc apparaît, couchez le patient
avec les jambes surélevées. Administrez de l’oxygène au masque avec
réservoir (10-15 l/min.). Faites appel au SMUR en présence de problèmes
respiratoires graves.
Epoussetez les matières solides (comme de la poudre) et rincez ensuite
soigneusement. Une matière sèche que l’on mouille va réagir de maniè-
re encore plus intense et s’incruster. Ne rincez pas avec de l’eau sous
pression (comme une lance d’arrosage avec embout), car la pression
Chapitre 8 U r g e n c e s p r o v o q u é e s p a r a g e n t s p h y s i q u e s 8.7
FIG. 8.5
RINÇAGE DE L’ŒIL
FIG. 8.6
PRISE DE COURANT
Chapitre 8 U r g e n c e s p r o v o q u é e s p a r a g e n t s p h y s i q u e s 8.8
sez couler un fin filet d’eau dans l’œil. Couvrez les deux yeux, après
rinçage, avec des compresses oculaires stériles souples. Ne rincez jamais
avec autre chose que de l’eau.
Brûlures électriques
Les brûlures peuvent être provoquées par le courant tant continu qu’alter-
natif. Ceci peut arriver avec du courant à basse tension (comme dans les
appareils ménagers) ou avec du courant à haute tension (comme dans
l’industrie).
Les brûlures électriques entraînent des lésions étendues des tissus pro-
fonds, alors qu’en surface, on ne constate que de petites lésions externes.
En outre, l’effet général du courant sur l’organisme peut être très sérieux.
Le courant peut perturber la conduction électrique du cœur et pro-
voquer des troubles du rythme, voire même un arrêt cardiaque. Le cou-
rant peut provoquer de fortes contractures musculaires qui entraînent
des fractures osseuses. Un patient qui perd connaissance sous l’effet du
choc électrique peut se blesser lors de sa chute.
Que faire lors de Pensez d’abord à votre propre sécurité. Ne vous approchez de la victi-
brûlures électriques? me que si cela peut se faire sans risque pour vous-même. Considérez tout
fil qui pend ou qui se trouve sur le sol comme dangereux. Ne touchez
aucun fil, tant que le courant n’a pas été coupé. N’essayez pas d’écarter
des fils, même avec un bâton de bois. Ne touchez personne qui est enco-
re en contact avec un fil. Le danger est encore plus grand si la victime se
trouve dans ou près de l’eau.
Même des fils téléphoniques à bas voltage peuvent être dangereux. Vous
devez délimiter une zone de sécurité suffisamment grande.
Si les victimes se trouvent dans un véhicule en contact avec des câbles
électriques, elles y seront en sécurité grâce à l’isolation fournie par les
pneus en caoutchouc. Laissez les victimes en place jusqu’au moment où
le courant est coupé.
Une seule exception: en cas d’incendie, vous devez conseiller aux victi-
mes de sauter hors du véhicule, sans qu’elles touchent simultanément le
sol et le véhicule. On conseille de faire jeter les enfants en bas âge par un
passager adulte vers l’ambulancier qui se trouve en dehors de la zone de
danger.
Que faire chez une victime La foudre provoque une brûlure superficielle caractéristique de la peau.
de la foudre? Cette brûlure a un aspect de “feuille de fougère”. Les problèmes les plus
importants sont liés à l’effet d’un courant électrique puissant sur la fonc-
tion cardiaque et le système nerveux. Habituellement, les victimes
auront perdu connaissance pendant un court moment. Elles sont brûlées
et présentent des difficultés de parole. Parfois elles sont totalement inca-
pables de parler. Ces plaintes sont cependant passagères. Les plus grands
dangers sont les troubles du rythme ou l’arrêt cardiaque.
Il n’est pas dangereux de toucher une personne qui a été atteinte par la
foudre. Le courant électrique a disparu depuis longtemps. Interrogez la
victime et les témoins sur le déroulement de l’accident.
Que faire lors de brûlures Les conditions atmosphériques de grand froid feront penser à des gelu-
par le froid? res.
Effectuez l’évaluation primaire, en accordant une grande attention à
l’état de conscience: celui-ci peut avoir été altéré par l’hypothermie.
Au cours de l’évaluation secondaire, prêtez attention à la décoloration de
la peau qui est devenue blanchâtre ou blanc-gris au niveau des parties
exposées. Couvrez avec des draps stériles les parties atteintes et trans-
portez la victime vers l’hôpital.
Ne tentez pas de réchauffer le membre gelé. Un dégel rapide peut
augmenter les lésions. Le réchauffement doit se faire à l’hôpital. Ne frot-
tez pas les membres gelés. Il est contre-indiqué de frictionner avec de la
neige.
Chapitre 8 U r g e n c e s p r o v o q u é e s p a r a g e n t s p h y s i q u e s 8.10
8.2 La noyade
C’est la raison pour laquelle un noyé devra être transféré vers l’hôpital
pour rechercher une éventuelle broncho-pneumonie et pour la soigner.
Même si le patient se sent bien, une “presque noyade” doit également
être prise au sérieux.
Si le noyé n’a pas encore été sorti de l’eau, la première règle du secou-
risme est également d’application: veillez d’abord à votre propre sécurité.
Utilisez du matériel comme une bouée de sauvetage (fig. 8.8), une corde
ou une perche pour ramener le noyé à terre. Jetez un objet flottant en
direction du noyé encore conscient (une roue de secours de voiture p. ex.),
et cherchez un moyen pour ramener le noyé vers vous.
Ne plongez vers un noyé que si vous êtes vous-même un bon nageur. Uti-
lisez autant que possible un bateau, un gilet de sauvetage ou un radeau.
Intervenez immédiatement seulement si le patient est inconscient ou
sur le point de le devenir.
Sortez un noyé de l’eau en position horizontale. Ne tirez jamais un noyé
hors de l’eau en attachant une corde autour de sa cage thoracique. Les
modifications de position brutales qui suppriment la pression de l’eau sur
les vaisseaux sanguins des jambes et du tronc peuvent entraîner des
réactions cardiaques et vasculaires importantes. Ces manœuvres bruta-
les peuvent être à l’origine d’un choc et d’un arrêt cardiaque.
Il est évident que lors d’une noyade dans un puits ou dans de l’eau à cou-
rant rapide, du matériel et des mesures de sécurité particulières seront
indispensables.
Attitude générale
Le noyé inconscient
Appelez le SMUR.
Dégagez les voies respiratoires. Enlevez des voies respiratoires les corps
étrangers.
Attention: lors d’un accident en eau peu profonde, quelqu’un
peut avoir heurté le fond en plongeant et avoir subi une lésion de
la colonne cervicale. Dans ce cas, une minerve est indiquée.
Employez toujours la technique de la subluxation de la mâchoire. La
bascule de la tête vers l’arrière est absolument contre-indiquée. Tirez le
menton et le maxillaire vers le haut. Devant une suspicion de lésion de
colonne (chez un noyé qui ne bouge plus les bras ou les jambes ou qui est
inconscient), laissez flotter le noyé, la face vers le haut, en soutenant la
tête et la nuque en position neutre. Chargez le patient sur une surface
dure (planche à voile, planche, brancard à palettes) et posez une miner-
ve pour sortir le patient de l’eau.
Chapitre 8 U r g e n c e s p r o v o q u é e s p a r a g e n t s p h y s i q u e s 8.12
Un noyé conscient
HYPOTHERMIE
Comment évaluer la situation Les plaintes et les signes sont fonction des circonstances de l’hypother-
d’un patient en hypothermie? mie. Le tableau 8.1. nous donne un aperçu schématique. Quoi qu’il en
soit, les symptômes différeront d’un individu à l’autre, et seront déter-
minés par la vitesse de refroidissement.
TABLEAU 8.1.
TEMPÉRATURE SYMPTÔMES
RISQUES EN FONCTION DE LA sécurité 37-36° C frissons
TEMPÉRATURE CORPORELLE
sensation de froid
confusion
Que faire lors Deux principes cardinaux doivent être respectés: évitez le refroidisse-
d’une hypothermie? ment, et déplacez le patient avec précaution, sans chocs (ceux-ci peu-
vent entraîner des troubles du rythme cardiaque et un arrêt cardiaque)
Cependant, comme toujours, vous commencerez par la procédure ABC.
Si le patient est conscient, enlevez les vêtements humides et enveloppez
le patient dans des couvertures. Chauffez l’ambulance. Transportez le
patient avec précaution vers l’hôpital.
Si le patient est inconscient, faites appel au SMUR. Contrôlez le pouls
pendant une durée suffisante. Le cœur est très lent durant l’hypothermie.
En cas d’arrêt cardiaque, commencez une réanimation. Si le moindre ris-
que de fracture cervicale est présent, placez une minerve.
Chapitre 8 U r g e n c e s p r o v o q u é e s p a r a g e n t s p h y s i q u e s 8.15
HYPERTHERMIE
Coup de soleil
Epuisement dû à la chaleur
Coup de chaleur
8.4 Irradiations
Vous devez bien connaître ce qui doit être fait ou non lors d’un accident
d’irradiation, dans l’attente de l’aide spécialisée. Il s’agit d’une situa-
tion dangereuse qui est heureusement très rare. Par leur rareté, les acci-
dents impliquant la radioactivité et des radiations provoquent du stress et
même de la panique.
FIG. 8.9
RAYONS
Gamma
Beta
Alfa
Pour la suite des soins, ne travaillez que dans une zone sûre. Ne reportez
pas l’aide vitale (ABC) pour des raisons de contamination. Le traitement
des plaies qui accompagnent l’irradiation est le même que celui de plai-
es ordinaires. Commencez seulement les soins locaux après la déconta-
mination.
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 8
^
B R ULURES
N OYADE
I RRADIATION
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
9
LES URGENCES
PSYCHIATRIQUES
CONTENU
Une personne ne vit pas seule. Dans chaque groupe où nous vivons et tra-
vaillons, des règles écrites et non écrites, des devoirs, des droits et des
coutumes sont d’application. Tout cela règle notre société. Il existe éga-
lement des contraintes contre lesquelles certains individus entrent en
conflit. Cela arrive dans des moments où ces personnes vivent des diffi-
cultés avec eux-mêmes ou avec leur entourage.
Divers événements peuvent influencer ou modifier de manière impor-
tante un couple, une famille, le milieu de travail, l’école ou une commu-
nauté. Une naissance, une maladie, un décès, un mariage, un divorce, le
passage à la vie adulte, la puberté, un déménagement, un licenciement,
le chômage, changent les relations entre les personnes ou entraînent
des problèmes professionnels.
Ces événements peuvent être tellement perturbants qu’ils peuvent pro-
voquer une crise. Ces crises sont généralement douloureuses, mais elles
ne sont pas nécessairement négatives. Les moments de crise, en effet,
sont également des moments qui permettent des changements positifs.
Une personne peut réagir à une crise en transgressant les règles établies.
Cela peut s’exprimer par des idées de suicide, des accès de panique ou
Chapitre 9 L e s u r g e n c e s p s y c h i a t r i q u e s 9.3
QUE FAIRE?
Présentez vous: “Je suis ambulancier, mon nom est X et je viens vous
aider ...”
Restez calme et essayez de calmer le patient. Vous êtes un sauveteur et
non un juge.
Ecoutez d’abord l’histoire du patient, et ensuite l’entourage s’il veut vous
parler.
Essayez de comprendre comment le problème a débuté, qui ou quelles
circonstances ont provoqué la crise. Qui a appelé le “100” ou la police?
Evaluez le degré d’agitation, l’agressivité et la violence du patient.
Jugez rapidement de la nécessité d’appeler le SMUR si les fonctions
vitales sont atteintes. Voyez également s’il est nécessaire d’appeler la poli-
ce pour assurer votre propre sécurité et celle de l’entourage (en cas de
comportement violent ou d’utilisation d’armes).
Restez toujours neutre, ne prenez pas position. Restez bienveillant et
courtois. Ne répondez jamais à des attaques personnelles. Ne réagissez
pas à des provocations. Pensez que le patient est un malade et a besoin
de votre aide.
COMMENT COMMUNIQUER
AVEC LE PATIENT?
1. Agitation incompréhensible
Que faire en face d’une Vérifiez s’il existe des signes de blessures ou de maladies pouvant expli-
agitation incompréhensible? quer la confusion Devant des plaies crâniennes, le diabète ou d’autres
pathologies, agissez comme vous l’avez appris dans les divers chapitres
correspondants.
Ne banalisez jamais la situation d’un patient en crise d’agitation
incompréhensible; ne vous moquez jamais du patient. Prenez tout ce qu’il
raconte très au sérieux. Certains patients peuvent devenir agressifs de
manière imprévisible parce qu’ils interprètent mal une expression du
visage, un sourire ou un geste d’un témoin ou d’un intervenant.
Commencez à dialoguer avec le patient. Essayez de convaincre le patient
qu’une visite à l’hôpital est nécessaire. Dites-lui qu’il ne lui sera fait aucun
mal.
Si le dialogue s’avère totalement impossible, comme c’est le cas dans des
délires ou des confusions graves, il ne reste malheureusement pas d’au-
tre solution que d’appeler du renfort. Collaborez avec le médecin qui a été
appelé. Parfois les ambulanciers et le SMUR doivent faire appel à la poli-
ce pour pouvoir charger le patient dans l’ambulance.
Chapitre 9 L e s u r g e n c e s p s y c h i a t r i q u e s 9.9
2. L’agitation compréhensible
Que faire dans les cas Dans ces cas d’agitations compréhensibles, il ne s’agit pas de maladies
d’agitations compréhensibles? psychiatriques. La tâche la plus importante de l’ambulancier sera de
séparer les antagonistes sans prendre parti dans le conflit. (Nota bene: les
intéressés souhaitent que les ambulanciers ou l’équipe médicale prennent
parti. Cela est à éviter à tout prix).
En écoutant de manière bienveillante, neutre et calme, vous obtiendrez
souvent plus de résultats qu’en administrant des calmants.
L’appel à un médecin peut parfois être nécessaire pour résoudre la crise.
Parfois, il est nécessaire d’emmener une des parties à l’hôpital pour clore
le débat. La collaboration d’un médecin est indispensable à ce moment.
Chapitre 9 L e s u r g e n c e s p s y c h i a t r i q u e s 9.10
L’AGITATION ETHYLIQUE:
LA CRISE DE BOISSON
AGITATION HYSTERIQUE
LE PSYCHOPATHE VIOLENT
FIG. 9.1
MAÎTRISER
UN PATIENT VIOLENT
3. Chaque intervenant saisit alors 4. Tenez le patient plaqué au sol. 5. Immobilisez les membres en vous
un membre tandis que la personne méfiant des morsures et des coups
qui dirige l’équipe protège la tête du de tête.
patient.
Chapitre 9 L e s u r g e n c e s p s y c h i a t r i q u e s 9.12
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 9
Bilan primaire
• évaluation de la conscience
• évaluation respiratoire
• évaluation cardiocirculatoire
1. Agitations incompréhensibles
Le patient seul apparaît agité; son entourage apparaît non con-
cerné par le problème bien que paniqué!
L’impression générale est l’incohérence, la rupture avec le nor-
mal (état confusionnel, délire).
2. Agitations compréhensibles
L’agitation généralisée du patient et celle de son entourage est
alimentée par une source conflictuelle claire ou par une cause
bien localisable.
Il s’agit d’une situation de crise compatible avec un état normal,
mais les réactions sont exagérées.
• bilan primaire
• comprendre ce qui a déclenché le problème
• violence possible?
• appel du SMUR? de la police? en renfort
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
10
LE TRANSPORT
DU PATIENT
CONTENU
10.1 Techniques
10.3 Le casque
10.1 Techniques
FIG. 10.1.
PATIENT CAPABLE
DE SE DÉPLACER.
Soutenez le patient
et suivez son rythme.
Placez un bras sous le dos, l’autre sous les jambes du patient. Si le patient
est conscient, vous pouvez lui demander de se tenir avec ses bras à vo-
tre épaule ou votre cou. Cette technique n’est utilisable que chez des
enfants et des personnes de faible poids.
Chapitre 10 L e t r a n s p o r t d u p a t i e n t 10.4
FIG. 10.2
La “prise du pompier”
Placez vos pieds contre ceux du patient (les genoux du patient sont
fléchis) et tirez le patient vers vous par les bras. Penchez-vous au moment
où le patient se redresse, pliez les genoux, et tirez celui-ci vers vos épau-
les. Terminez en bloquant les jambes du patient avec votre bras.
FIG. 10.3
LE “POMPIER”.
Placez vos pieds contre ceux Tirez le patient par les bras
du patient. vers vous.
La traction.
FIG. 10.4
TECHNIQUES DE TRACTION.
3c. Saisissez le patient sous les 3d. Faites attention aux obstacles
aisselles. derrière vous.
Chapitre 10 L e t r a n s p o r t d u p a t i e n t 10.6
Les deux ambulanciers posent les bras du patient sur leurs épaules. Cha-
que ambulancier tient une main du patient et place son bras libre sur la
taille du patient.
FIG. 10.5
PATIENT CAPABLE DE SE
DÉPLACER SOUTENU PAR
DEUX SAUVETEURS.
Le “pompier”
FIG. 10.6.
LE “POMPIER”.
Portage à deux
Un ambulancier glisse ses bras sous les aisselles du patient et croise les
mains sur le thorax du patient. L’autre se place devant et saisit le patient
sous les genoux.
Si vous portez un patient à deux sauveteurs, parlez-vous continuelle-
ment (puisque vous ne pouvez pas vous voir), et synchronisez vos mou-
vements. Si le patient est conscient, parlez-lui: cela le tranquillisera.
FIG. 10.7.
PORTAGE À DEUX
Dans le cas d’un patient incons- Pour un patient conscient, vous pouvez former une “chaise”.
cient, le sauveteur qui porte les jam-
bes détermine le sens du déplace-
ment.
FIG. 10.8
BRANCARD À ROUES.
FIG. 10.9
CIVIÈRE À PALETTES.
Chapitre 10 L e t r a n s p o r t d u p a t i e n t 10.9
FIG. 10.10
UTILISATION DE
LA CIVIÈRE À PALETTES.
FIG. 10.11
Le matelas à dépression
FIG. 10.12
LE MATELAS À DÉPRESSION.
FIG. 10.13
FIXATION DU PATIENT
SUR LE MATELAS À DÉPRESSION.
La chaise d’ambulance
La chaise d’ambulance est un système pliable qui est muni de roues aux
pieds arrière et qui est équipé d’une série de poignées. Ces systèmes sont
fabriqués en matériau léger (aluminium), ou en matières synthétiques
lavables.
FIG. 10.14
CHAISE D’AMBULANCE.
Chapitre 10 L e t r a n s p o r t d u p a t i e n t 10.12
On n’insistera jamais assez sur le fait qu’il faut placer une minerve à
tout patient chez qui l’on n’a pas exclu une lésion de la colonne cervica-
le. L’analyse du mécanisme de l’accident et l’évaluation de l’état de cons-
cience de la victime sont très importantes dans ces circonstances.
FIG. 10.15
FIG. 10.16
FIG. 10.17
MISE EN PLACE
D’UNE MINERVE RIGIDE.
10.3 Le casque
Parlez-vous continuellement pour que chacun sache jouer son rôle en par-
faite synchronisation. Parlez également avec le patient s’il est conscient.
Après avoir enlevé le casque, immobilisez la nuque du patient et placez
une minerve.
Chapitre 10 L e t r a n s p o r t d u p a t i e n t 10.16
FIG. 10.18
ENLÈVEMENT D’UN
CASQUE DE PROTECTION.
FIG. 10.19
TRANSPORT EN
DÉCUBITUS DORSAL.
FIG. 10.20
PLACEMENT DU PATIENT EN
POSITION LATÉRALE DE
SÉCURITE (PLS) GAUCHE.
3. Saisissez le bras droit. 4. Faites pivoter le tronc en tirant 5. Dégagez le bras gauche et
sur le bras droit. éloignez-le du corps.
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 10
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
11 LES
CATASTROPHES
CONTENU
LEGISLATION
La loi du 21 janvier 1987 traite des sinistres majeurs qui peuvent être pro-
voqués par certaines activités industrielles, en application de la Directive
européenne “SEVESO”.
Après une longue concertation avec tous les partenaires concernés, tant
du secteur public que du secteur privé, la philosophie belge en cette
matière est résumée dans la circulaire ministérielle du 11 juillet 1990
(Moniteur Belge du 5 septembre 1990). Même si cette circulaire se limite
encore jusqu’à ce jour à la seule application des plans “SEVESO”, on
considère celle-ci comme la base de tout plan d’urgence et d’intervention
mis en place en Belgique en cas de catastrophe.
a) Les secouristes-ambulanciers
Les services d’ambulance qui sont attachés au centre de secours 100 sont
mis en action sous la responsabilité d’un de ces centres (le nombre
d’ambulances mises en oeuvre est fonction du nombre de victimes). Si
cela est nécessaire, le centre de secours 100 peut faire appel à des ambu-
lances qui ne font pas partie du système, notamment les ambulances de
la Croix-Rouge de Belgique.
Dans les régions frontalières, des accords bilatéraux ont été conclus.
Ceux-ci permettent, dans une certaine mesure, l’intervention des ambu-
lances des pays voisins.
c) Les hôpitaux
La répartition des victimes vers les hôpitaux voisins de la catastrophe est
“régulée” vers ceux qui disposent de services d’urgence. Cependant, les
autres hôpitaux peuvent être requis en fonction des besoins en lits ou de
leurs possibilités techniques particulières (caissons hyperbares et centres
de brûlés par exemple).
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.4
LA STRUCTURE HIÉRARCHIQUE
DE LA DISCIPLINE 2
FIG. 11.1
LA DOTATION PROVINCIALE
STANDARD
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.6
Chaque province belge est également dotée d’un véhicule avec remorque
qui peut amener sur place des moyens spécifiques et juxtaposables entre
eux:
• une tente gonflable de 12m x 5m (avec éclairage et chauffage) qui sert
de PMA,
• du matériel d’oxygénation et de ventilation,
• du matériel de relevage, de transport, de contention et d’isolation,
• du matériel de télécommunication,
• un stock de traitements de ± 100 victimes constitué de coffres médicaux
et de kits “soignant” individuels.
LE PLAN “BABI”
Les hôpitaux ont l’obligation de prévoir un plan “MASH” pour les événe-
ments internes et externes à eux-mêmes; les hôpitaux dans lesquels on
traite principalement des patients chroniques n’ont que l’obligation de
prévoir un plan interne.
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.7
PRINCIPES DE BASE
La gestion de la catastrophe L’importance de la demande de secours ne peut pas être satisfaite par les
moyens de réponse normaux et les techniques utilisées habituellement.
Pendant un certain laps de temps, on ne sait pas par où commencer et il
peut exister un certain chaos. La seule possibilité d’adapter la réponse se
trouve dans l’organisation.
Chaque groupe d’intervenants devra s’organiser de manière à augmenter
son rendement; ce n’est possible qu’en se concentrant sur les dangers
immédiats et en distinguant l’essentiel de l’accessoire. En ce qui concer-
ne l’aide médicale, cela signifie qu’il faut privilégier un maximum de vic-
times qui sont en danger de mort par rapport aux blessés légers. Cela
demande un degré élevé de collaboration de tous: tout le monde doit tirer
à la même corde et dans le même sens.
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.9
La médecine de catastrophe La règle à appliquer dans ces situations est: “Les meilleurs soins pos-
sibles pour un maximum de victimes”. Ne perdez donc pas votre
temps; la vie de certaines victimes en dépend. Consacrez-vous à l’essentiel.
Vous concentrer sur la réanimation acharnée d’un seul blessé grave peut
conduire à la perte d’autres victimes souffrant d’hémorragie ou de choc
et qui auraient pu être sauvées par quelques gestes efficaces et rapides.
Ne réalisez que ce qui doit être accompli immédiatement.
Agissez rapidement, avec compétence, et employez les techniques sûres
et reconnues qui permettent d’éviter que certains gestes ne doivent être
recommencés. Une catastrophe ne justifie pas l’exercice illégal de la pra-
tique médicale.
Economisez votre matériel, car le réapprovisionnement peut se faire
attendre.
Si vous demandez l’aide de témoins valides, donnez-leur des indications
claires et précises.
Chaque discipline dispose d’un responsable sur le terrain (un autre res-
ponsable est présent dans la cellule de crise qui est réunie autour de
l’autorité).
• discipline 1: un officier du corps de pompiers appelé Directeur des
Opérations de Secours (DS).
• discipline 2: le médecin responsable sur place est le DSM.
• discipline 3: le policier le plus élevé en grade.
• discipline 4: un officier de la Protection Civile.
• discipline 5: un spécialiste du staff de l’autorité coordinatrice qui assu-
re l’information de la population.
L’événement:
• La localisation exacte de l’accident (points de référence, voies d’accès).
• La situation sur place (camion-citerne, autobus, incendie, présence de
produits dangereux (ADR), effondrement d’immeuble, ...).
• Le nombre de véhicules impliqués et leur situation (équilibre instable,
véhicules renversés).
• Les voies d’accès.
L’environnement:
• La nature du terrain (sur la route, dans un fossé, sur une pente, sur un
pont).
• La nature des bâtiments (hauteur de l’immeuble, risque d’effondre-
ment).
• Faites par radio une proposition de lieu de rendez-vous pour les ambu-
lances (dans le voisinage immédiat, sans bloquer la voie d’accès).
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.11
Les victimes:
• Une estimation du nombre des victimes.
• Une estimation de la nature des lésions dominantes (brûlures, trauma-
tismes, asphyxie, ... ).
• La situation des victimes (incarcérées, ensevelies, ...).
Risque évolutif:
• Existe-t-il un dégagement de gaz, de vapeur?
• Des lignes à haute tension sont-elles présentes?
• Existe-t-il un risque d’effondrement ou d’incendie de bâtiments?
b) La zone à risque
La zone à risque est une zone dans laquelle il existe un certain danger
pour la santé – ou la vie – des gens qui s’y trouvent et des intervenants.
L’étendue de cette zone est fonction de la nature de l’événement mais
aussi d’autres facteurs de l’environnement comme le vent, la températu-
re, l’implantation des habitations.
Lorsque vous arrivez les premiers sur les lieux d’un sinistre, vous devez
vérifier vous-même s’il existe un danger pour les intervenants:
• si un camion-citerne présente une fuite: regardez le code ADR ou les
autres signes de définition du chargement évoquant un danger.
• si des fumées ou des vapeurs sortent d’un bâtiment ou d’un charge-
ment: existe-t-il des risques d’explosion?
• si vous constatez une odeur irritante: méfiez-vous mais le fait qu’un pro-
duit n’ait pas d’odeur ne garantit pas son innocuité. Pensez aux autres:
prévenez aussi rapidement que possible le centre de secours 100 d’un
danger potentiel.
c) A votre arrivée
Dès l’approche du sinistre, vous devez être attentif et prudent. Le début
de la réussite consiste à bien placer votre ambulance:
• Ne bloquez pas la voie d’arrivée des renforts.
• Restez à distance des dangers potentiels.
• Respectez les instructions du centre de secours 100.
• Restez hors de portée de fils électriques qui peuvent tomber.
13.4
• Les véhicules en feu ne peuvent pas être approchés au delà d’une
distance de sécurité.
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.12
d) Organisation
L’évacuation des victimes ne peut pas débuter tant que vous êtes seuls sur
les lieux de l’accident. Pendant que vous portez assistance aux victimes
qui en ont un besoin immédiat, vous devez préparer l’arrivée des renforts:
• Un des deux membres de l’équipe se charge de l’aspect organisationnel
de l’intervention, tandis que l’autre prend en charge les victimes gra-
vement atteintes.
• Veillez à ce que personne ne quitte les lieux de la catastrophe sans que
vous ne le sachiez (liste).
• Rassemblez les victimes à un endroit sûr, protégé, d’accès facile (cet
endroit deviendra ensuite le PMA dont on parlera plus tard).
• Veillez à ce que les victimes qui ne peuvent pas être déplacées soient faci-
lement repérables; confiez, si cela est possible, leur surveillance à une per-
sonne valide ou signalez l’emplacement (à l’aide d’un fanion, par exemple).
• Mémorisez les informations essentielles (ou mieux: prenez-en note) afin
de pouvoir, dès leur arrivée, renseigner rapidement et efficacement les
responsables (notamment le Commandant des Pompiers et le médecin
du premier SMUR qui sera le DSM dans l’attente des renforts).
• Veillez à garder les voies d’accès dégagées ou confiez cette tâche à
d’autres personnes qui ne savent pas aider les victimes.
• Contactez régulièrement le centre de secours 100 par radio. Donnez des
informations et suivez ses instructions.
Le centre de secours 100 est votre lien avec le monde extérieur. Veillez
à lui fournir des informations précises et utiles. Il avertira de manière
automatique et en fonction du plan provincial d’intervention:
• les pompiers et la police
• les responsables du plan catastrophe
• pour le volet médical:
- trois équipes médicales (SMUR) les plus proches,
- cinq ambulances d’emblée,
- le DSM de garde,
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.13
FIG. 11.2
Alerte et pré-alerte Le centre de secours 100 possède une liste des services à alerter (SMUR
et ambulances) en fonction du nombre de victimes. Certains sont mis en
alerte et doivent se rendre sur place. Les autres services sont mis en pré-
alerte: on les prévient que l’on pourrait faire appel à eux et on leur
demande de se préparer à une intervention rapide si nécessaire, que ce
soit en renfort vers le lieu de la catastrophe ou en réponse à d’autres
urgences. Ces derniers services ne sont donc pas envoyés sur
place systématiquement!
RENFORTS
PRÉPARATION
Lorsque le nombre de victimes est tellement élevé qu’il ne permet plus une
gestion individuelle pour chaque patient, comme dans le cas de l’aide
médicale urgente au quotidien, nous devons nous organiser et assumer
une prise en charge “collective”. Cette dernière a deux objectifs:
• en déplaçant les patients vers les équipes médicales, l’efficacité de
celles-ci peut être augmentée en planifiant les soins aux patients,
• dans un système qui comporte plusieurs étapes successives, nous éta-
lons la charge de travail dans le temps (d’abord les blessés graves) et
dans l’espace (dans plusieurs hôpitaux et centres d’accueil).
Nous améliorons ainsi, finalement, les soins médicaux à la totalité des
patients.
Dès qu’un médecin est disponible pour cette mission, il assure le tri au
relevage.
Ce premier tri est réalisé à l’aide des macarons rouges et jaunes qui
équipent les ambulances et les dotations provinciales. Les macarons
noirs ne peuvent être utilisés que par un médecin car ils ont une valeur de
certificat de décès. En plaçant les victimes couchées et “triées” en posi-
tion latérale de sécurité, vous désignez de loin, pour les autres inter-
venants, les personnes qui ont été examinées une première fois.
Toute victime capable de se déplacer par ses propres moyens vers le
PMA recevra un disque jaune, témoin d’un tri et d’une reconnaissance de
son statut de victime. Cela évite à la victime d’être “triée” plusieurs fois
ou pas triée du tout. N’employez pas inutilement les brancards (pour
une fracture de poignet par exemple).
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.16
DIAGRAMME 11.1
LE START-SYSTEM
NON
NOIR
Respiration? NON
OUI
MOINS
OUI
L’évacuation vers le PMA Il s’agit d’une évacuation sur une distance relativement courte, vers le
(petite noria) PMA.
Cette évacuation se fait généralement à pied et en brancardant les
patients incapables de se déplacer par leurs propres moyens.
L’évacuation est précédée d’un conditionnement sommaire (hémostase
des saignements évidents, attelle pour une fracture ... ).
Il arrive que le “chantier” soit inaccessible pour les intervenants médicaux
(suite à la présence de gaz toxiques par exemple). Les pompiers, munis
d’un équipement particulier (appareil respiratoire isolant, échelles, cor-
dages, ...) assureront l’évacuation des blessés jusqu’à la limite de la zone
accessible ou à risque. A cet endroit seront décontaminées les personnes
victimes d’un accident nucléaire ou chimique.
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.17
Enregistrement des identités Il est capital pour les victimes, les familles et les autorités de noter soi-
gneusement qui a été impliqué dans l’accident ainsi que l’endroit vers
lequel il a été évacué:
• Les enfants séparés de leurs parents pourront être réunis à leurs familles.
• Cela pourra nous aider s’il reste des victimes ensevelies sous des
décombres quand on connaîtra les identités et les destinations des
autres personnes.
• Lors de l’introduction des dossiers de dédommagement, la victime
pourra, au moyen des listes constituées, démontrer qu’elle a été impli-
quée dans l’accident.
• Cela permet de suivre la trace de chaque victime dans la chaîne des
secours.
Le Triage au PMA Son but est d’utiliser tous les moyens disponibles avec une efficience
maximale, en évaluant la situation de chaque victime (risque vital, risque
de perte fonctionnelle), en tenant compte de tous les facteurs environ-
nementaux (météo, possibilités d’évacuation) et en tenant compte de
l’évolution probable de la situation.
FIG. 11.3
E N E N
I M I M
E C E C
SP SP
Stabilisation - conditionnement Avant que le patient ne quitte le PMA, il faut s’assurer qu’il va supporter
le transport et que son état ne s’aggravera pas. Vous pouvez aider à
conditionner le patient avant le transport: pose d’attelles, pansements sur
les plaies et protection contre le refroidissement. On peut vous demander
de surveiller une victime.
Régulation A l’aide d’un tableau préparé à l’avance à cet usage par les services de
secours, le médecin ou l’infirmier régulateur répartira les victimes dans
les différents hôpitaux. Il tiendra compte de l’état du patient, de ses
lésions et des possibilités techniques de l’hôpital choisi:
Patient:
• Le type de patient (enfant, adulte, femme enceinte)
• La nature des lésions (brûlure, intoxication, lésion cérébrale, polytrau-
matisme)
• La catégorie de triage: U1 à U3 suivant l’état de la victime
Hôpital:
• le nombre de victimes de chaque catégorie que l’hôpital a déclaré pou-
voir admettre;
• les services spécifiques disponibles (par exemple centre de brûlés, neu-
rochirurgie, caisson hyperbare, pédiatrie, ... );
• les victimes adressées précédemment à cet hôpital (par exemple, il faut
éviter d’envoyer deux fractures de la face immédiatement l’une après
l’autre dans le même hôpital s’il ne dispose que d’une seule équipe de
chirurgie maxillo-faciale).
Cette répartition est une mission difficile et dans le cas de blessés graves,
un contact préalable avec l’hôpital concerné peut être utile pour vérifier
que le patient peut être effectivement admis. Ne perturbez donc pas
cette organisation en transportant le patient ailleurs! Vous pouvez
parfaitement transformer, ainsi, la régulation médicale en un chaos inex-
tricable et cela pourrait vous être gravement reproché tant par vos col-
lègues que par les assurances ou par les tribunaux.
HOPITAUX
Les victimes qui nécessitent des examens techniques devront être trans-
portées vers un hôpital. Il est possible que certaines victimes puissent
quitter rapidement l’hôpital, par exemple parce qu’une radiographie a per-
mis de constater l’absence de fracture.
Les personnes qui ne sont pas blessées, les “impliqués”, sont rassemblées
dans des centres d’accueil. Cela est une des missions du Service d’Inter-
vention Sociale Urgente (SISU) de la Croix-Rouge, de la Protection civile et
Chapitre 11 M.À.J. - 2002 L e s c a t a s t r o p h e s 11.21
MORGUE
Par la suite, ces corps seront transportés vers une morgue centrale. C’est
à cet endroit que s’effectuera l’identification proprement dite, la recon-
naissance par la famille et la mise en bière. Ces missions sont le plus sou-
vent confiées, en collaboration avec l’autorité judiciaire, au DVI Team de
la police fédérale (Disaster Victims Identification Team) et au SISU de la
Croix-Rouge de Belgique.
LA FIN DE L’INTERVENTION
La fin de votre intervention vous sera annoncée par radio ou vous sera
signalée par le responsable du parc d’ambulances ou encore par le centre
de secours 100. Il vous sera éventuellement demandé de communiquer
certaines informations avant de quitter “le chantier”, comme par exemple,
la liste des évacuations effectuées, le matériel utilisé ou manquant.
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 11
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
12
ORGANISATION
DE L’AIDE
MÉDICALE
URGENTE
CONTENU
12.1 Législation
12.5 L’ambulancier et
le médecin généraliste
12.1 Législation
__________________________
2. Le contexte historique
- les secours,
- le transport
- et l’accueil dans un service hospitalier adéquat.
3.2.2. Réglementation
1
A.R. 10 avril 1995 rendant certaines dispositions de la loi sur les hôpitaux, coordonnée le 7 août 1987, applicable à la fonction «service mobile d’urgence», M.B., 10.05.1995.
2
A.R. du 10 août 1998 fixant les normes auxquelles doit répondre une fonction «service mobile d’urgence» (SMUR) pour être agréée, M.B. 02.09.1998.
__________________________ ______________________________________
Chapitre 12 Organisation 12.6
3
Arrêté ministériel du 19 janvier 2000 intégrant des fonctions «soins urgents spécialisés» agréées dans le fonctionnement de l’aide médicale urgente,
M.B., 28.01.2000, p.2925.
__________________________ ______________________________________
Chapitre 12 Organisation 12.7
4
Arrêté royal du 10 août 1998 instituant les Commissions d’aide médicale urgente, M.B., 02.09.1998, p. 28325.
__________________________ ______________________________________
Chapitre 12 Organisation 12.8
2. La négligence ou l’imprudence
Exemples :
1. La communication du groupe sanguin
d’une personne présente un caractère
peu confidentiel sauf si l’on se trouve
dans le cas d’une recherche en
paternité.
a. Le témoignage en justice
b. La déclaration de délit
4. La responsabilité civile
En guise de conclusion : l'aide médicale urgente et les paradoxes de son cadre légal
(Footnotes)
1
A.R. 10 avril 1995 rendant certaines dispositions de la loi sur les hôpitaux,
coordonnée le 7 août 1987, applicable à la fonction “service mobile
d’urgence”, M.B., 10.05.1995.
2
A.R. du 10 août 1998 fixant les normes auxquelles doit répondre une
fonction "service mobile d'urgence" (SMUR) pour être agréée, M.B.
02.09.1998.
3
Arrêté ministériel du 19 janvier 2000 intégrant des fonctions "soins
urgents spécialisés" agréées dans le fonctionnement de l'aide médicale
urgente, M.B., 28.01.2000, p.2925.
4
Arrêté royal du 10 août 1998 instituant les Commissions d'aide médicale
urgente, M.B., 02.09.1998, p. 28325.
Chapitre 12 O r g a n i s a t i o n 12.15
Le système Rinsis-Natinul
Ambulance 100 Il s’agit du véhicule dans lequel vous vous déplacerez dans la grande
majorité des cas. Ce véhicule correspond à des prescriptions précises et
son équipement doit correspondre à ces normes; il est conduit par une
équipe composée réglementairement d’un chauffeur et d’un convoyeur,
cela selon des dispositions légales précises.
On appelle ces véhicules “100” car ils font l’objet d’une convention ou
d’une concession conclue avec le Ministère de la Santé Publique et de
l’environnement. Le préposé 100 doit faire appel à l’ambulance 100 la
plus proche du lieu de l’accident.
Le SMUR Un SMUR (Service Mobile d’Urgence) est constitué d’une équipe médi-
cale mobile qui se déplace dans un véhicule équipé de matériel de réani-
mation.
Un SMUR ne transporte jamais le patient, mais amène sur place une équi-
pe médicale et du matériel de réanimation.
Une équipe médicale de SMUR est toujours attachée à un hôpital 100.
Qu’est-ce qu’une En Belgique, nous n’avons pas de définition légale d’une ambulance de
ambulance de réanimation? réanimation. Cela peut entraîner certaines confusions. On considère
qu’une ambulance de réanimation est un véhicule suffisamment vaste
pour transporter: le patient, un médecin, un infirmier, un ambulancier. En
outre, ce véhicule doit être équipé du matériel classique de réanimation
(monitoring, respirateur, défibrillateur, pompe de perfusion, ...). En réalité,
une ambulance de réanimation est une unité de réanimation qui peut se
déplacer le long des routes.
Que signifie le terme Le transport est dit “médicalisé”, lorsqu’un médecin accompagne le
“transport médicalisé”? patient transporté dans l’ambulance.
Réquisition d’un médecin - Le préposé 100 peut faire appel à un médecin et le requérir. Ce médecin
médecin de garde est obligé, sauf en cas de force majeure, de se rendre sur place. Il doit
communiquer téléphoniquement les raisons de son indisponibilité au
préposé du service 100.
Cependant, cette possibilité de réquisition n’est utilisée qu’exception-
nellement. Habituellement, le centre 100 collabore avec les services de
garde locaux et les SMUR des hôpitaux.
Chapitre 12 O r g a n i s a t i o n 12.17
Dans le cadre de la loi sur l’aide médicale urgente, le patient doit être
transporté vers l’hôpital 100 le plus proche. Pour qu’un hôpital soit recon-
nu “100”, il doit correspondre à des normes fixées par le Ministère de la
Santé Publique et de l’Environnement. Vous êtes donc obligé de trans-
porter le patient vers l’hôpital qui correspond à ces normes et qui vous est
indiqué par le préposé du centre 100.
Si un médecin sur place vous demande de transporter le patient vers une
autre destination que celle qui vous a été communiquée, il doit accom-
pagner le patient dans l’ambulance et vous devez prévenir le centre 100
de votre nouvelle destination.
Chapitre 12 O r g a n i s a t i o n 12.18
Comme déjà mentionné ci-dessus, l’équipage d’un SMUR est une équipe
médicale (médecin, infirmier et chauffeur) capable d’intervenir grâce à un
véhicule équipé de matériel de réanimation. Répétons que le véhicule du
SMUR ne transporte jamais un patient ou la famille d’un patient.
Un SMUR n’intervient que sur demande du centre 100. Un SMUR inter-
vient en appui des services d’ambulances réguliers et va donc réduire
“l’intervalle médical libre”. “L’intervalle médical libre” est l’intervalle qui
sépare le moment de l’accident de celui de la prise en charge du patient
par une équipe médicale spécialisée.
Le médecin Ce médecin doit avoir acquis une compétence particulière selon les dis-
positions définies par le Ministère de la Santé Publique et de l’Environ-
nement. Il est le responsable médical de l’équipe.
L’infirmier Cet infirmier fait partie du personnel d’un service d’urgence ou d’un ser-
vice de soins intensifs. Cet infirmier doit posséder une compétence par-
ticulière en aide médicale urgente.
Matériel médical
Sur appel du centre 100, le SMUR doit quitter l’hôpital endéans les deux
minutes. Le centre 100 donne les indications utiles pour bien localiser et
trouver l’endroit de l’intervention. Parfois le SMUR est dirigé par radio
vers le lieu de l’intervention, car les territoires d’intervention peuvent être
très étendus et les équipages ne sont pas toujours autant familiarisés avec
la topographie que les services d’ambulance locaux. Le SMUR se rend
vers un lieu de rendez-vous.
Idéalement, il s’agit du lieu de l’accident. Dans les endroits où de grandes
distances doivent être parcourues, le SMUR sera parfois convoyé et
guidé par les forces de l’ordre ou les pompiers.
Quel est l’état du patient? L’évaluation primaire de l’état du patient est d’une importance capitale.
Quel est l’état de la conscience, de la respiration, de la circulation. Ces
données ont été discutées en détail au chapitre 2.
Chaque fois qu’il existe un risque vital ou que le risque évolutif peut
devenir vital, il est justifié de tenter de réduire l’intervalle médical libre;
la demande de l’intervention du SMUR auprès du centre 100 est alors jus-
tifiée. Par exemple:
• altération de l’état de conscience;
• suffocation, noyade, pendaison, choc;
• traumatisme crânien;
• intoxication (médicaments, CO...);
• décompensation cardiaque;
• polytraumatisme;
• accouchement;
• chute d’une grande hauteur;
• etc.
Quelle est l’ampleur En présence de nombreux blessés, le renfort du SMUR doit être demandé.
de l’événement? Dès qu’il est nécessaire d’effectuer un triage, la présence du médecin du
SMUR sera nécessaire. Dans certains cas, le plan catastrophe prévoira
l’intervention de plusieurs SMUR.
En fonction des circonstances, Certains accidents dramatiques qui ont entraîné un ou plusieurs décès
la présence d’un médecin peuvent nécessiter l’intervention du SMUR pour porter assistance aux
est-elle nécessaire? survivants ou aux témoins confrontés à l’accident. Un incendie important
peut nécessiter la présence préventive du SMUR en vue d’une interven-
tion éventuelle auprès des intervenants.
Comment va s’effectuer Les difficultés du trajet vers l’hôpital, les conditions météorologiques
le transport vers l’hôpital? peuvent conditionner la réponse à cette question. Il est nécessaire de
prendre une décision de prudence.
La distance entre le lieu d’intervention et l’hôpital est un facteur impor-
tant. Une réduction de l’intervalle médical libre peut être indiquée.
Les difficultés de circulation peuvent allonger le temps de transfert vers
hôpital.
En conclusion: Il vaut mieux appeler le SMUR trop tôt que trop tard.
Chapitre 12 O r g a n i s a t i o n 12.21
Votre demande par radio doit être très simple. Après avoir évalué les don-
nées du problème, vous demandez clairement par radio l’intervention du
SMUR et vous donnez les raisons de votre demande. Essayez d’indiquer
aussi précisément que possible le lieu d’intervention.
12.5 L’ambulancier
et le médecin généraliste
Quel que soit votre métier de base (pompier ou personnel d’une entre-
prise privée) vous avez le droit et l’obligation de ne rien divulguer qui
pourrait nuire aux personnes ou à leur entourage. La loi prévoit cela
explicitement dans l’art. 458 du Code pénal: “les médecins, chirurgiens,
officiers de santé, pharmaciens, sages-femmes, et toutes autres person-
nes dépositaires par leur état ou par profession, des secrets qu’on leur
confie, qui, hors le cas où ils sont appelés à rendre témoignage en justi-
ce et celui où la Loi les oblige à faire connaître ces secrets, les auront
révélés, seront punis ...”
La jurisprudence belge est explicite en cette matière. Vous êtes con-
sidéré comme un intervenant d’un service sanitaire et tenu au secret pro-
fessionnel. Néanmoins vous pouvez être cité en tant que témoin en
matière de:
• Accident sur la voie publique.
• Appel par erreur du numéro 100.
• Les cas de flagrant délit (p. ex. vous êtes témoin de coups et blessures).
Il est devenu clair, dans la pratique journalière et dans la jurisprudence
belge, que le préposé 100 et les ambulanciers sont liés par le secret pro-
fessionnel et ne peuvent donner aucune information aux médias. Ils
ne peuvent donc donner des renseignements que lorsqu’ils sont appelés
à témoigner en justice et doivent en aviser leur supérieur. Rappelons
que le secret professionnel protège le patient et non l’intervenant médi-
cal.
Vous devez savoir qu’un mineur d’âge a droit à votre protection s’il est
7
menacé. Si vous rencontrez un cas de maltraitance ou de négligence vis-
à-vis d’un mineur, vous devez en prévenir discrètement le centre 100 et
tenter d’agir. Dans ce cas, vous ne pouvez pas respecter le secret pro-
fessionnel. Si un intervenant ne réagissait pas de cette manière, il tom-
berait sous le coup de la non-assistance à personne en danger.
12.8 La formation du
secouriste-ambulancier
Comme vous l’avez appris dans le chapitre 12, l’activité des secouristes-
12
ambulanciers dans le cadre de l’Aide Médicale Urgente est déterminée
par deux lois:
• Les articles 422bis et 422ter du code pénal qui obligent chaque citoyen
à porter secours à une personne en danger.
• La loi du 8 juillet 1964 sur l’Aide Médicale Urgente telle que modifiée,
qui décrit le cadre dans lequel s’insère le secouriste-ambulancier.
La formation et le perfectionnement du secouriste-ambulancier sont
réglementés par les arrêtés royaux des 13 février et 19 mars 1998 tels que
modifiés.
LA FORMATION DE BASE
Qui est candidat La candidature à une formation de secouriste-ambulancier doit être intro-
secouriste-ambulancier? duite:
• soit par un service d’ambulance qui collabore dans le cadre de l’AMU,
en accord avec le médecin Inspecteur d’Hygiène de la province,
• soit directement par le médecin Inspecteur d’Hygiène de la province.
Qui assure la formation? Dans chaque province, la formation du secouriste-ambulancier est assurée
par un centre de formation et de perfectionnement reconnu par le Minis-
tère des Affaires sociales, de la Santé publique et de l’Environnement.
Pour qu’un centre de formation et de perfectionnement soit reconnu, il doit
satisfaire aux conditions qui sont résumées dans le tableau 12.1.
L’autorité administrative détermine les règles de gestion et de fonction-
nement du centre. En outre, il est prévu une représentation des secouristes-
ambulanciers au sein du centre.
Les caractéristiques d’une Les conditions principales pour la reconnaissance d’une formation sont
formation de base rassemblées dans le tableau suivant.
•Le candidat est admis aux examens moyennant un taux de présence supérieur à 80 %.
•Le brevet
- est délivré au candidat qui a satisfait aux épreuves et qui bénéficie d’un avis
de stage favorable,
- est valide pour une période de 5 ans.
•Des dispenses sont possibles selon les modalités prescrites par la loi.
le but de la formation de base La formation de base a pour but d’acquérir les connaissances et les aptitudes
nécessaires au secouriste-ambulancier:
• Les premiers secours au patient dans le cadre de l’Aide Médicale Urgente.
14.1
• L’entretien du matériel.
• L’exécution des tâches administratives.
FIG. 12.1
LE CONTENU DE LA
FORMATION DE BASE: 40 heures 40 heures
80 HEURES DE THÉORIE de pratique de stage
40 HEURES DE PRATIQUE
40 HEURES DE STAGE
80 heures de théorie
Chapitre 12 M.À.J. - 2002 F o r m a t i o n 12.28
TABLEAU 12.3
PROGRAMME DE LA FORMATION DE BASE: LA THÉORIE
La législation 2 12, 14
Le corps humain 10 1
Le patient malade 20 5, 9
Les urgences psychiatriques
La femme enceinte et le
risque d’accouchement inopiné 2 6
L’enfant en détresse 2 7
Les urgences causées par
L’environnement 6 8
Les situations de catastrophe 2 11
TOTAL 80
TABLEAU 12.4
PROGRAMME DE LA FORMATION DE BASE: LA PRATIQUE
Le bilan secondaire 16 2, 3
L’arrêt des hémorragies 4, 10, 14
L’aide au médecin et au SMUR
La protection des plaies et les pansements
Les techniques de désincarcération
La mise en condition, le relevage et le transport du patient
La connaissance et l’entretien du matériel
TOTAL 40
Chapitre 12 M.À.J. - 2002 F o r m a t i o n 12.30
LA FORMATION PERMANENTE
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 12
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
13TECHNIQUES
CONTENU
INTRODUCTION
RAPPEL TECHNIQUE
FIG. 13.1
amplitude
LES ONDES RADIO
ET LES FRÉQUENCES
0 temps
longueur d’onde
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.3
LE MICROPHONE
LE HAUT- PARLEUR
FIG. 13.2
APPAREIL DE RADIO
1
2
L’ ANTENNE
FIG. 13.3
UN RÉSEAU RADIO
centre 100
poste
secondaire
mobile poste directeur
poste poste
secondaire secondaire
portable fixe H
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.5
FIG. 13.4
5
POSTE DE RADIO PORTABLE
1 23
6 4
Légende: 1. interrupteur et réglage
du volume; 2. sélecteur; 3. squelch;
4. micro et haut-parleur; 5. antenne;
6. bouton réception-émission
L’indicatif
La procédure radio
L’appel Le début d’une liaison radio est toujours constitué de l’appel d’un des
intervenants. Vous devez toujours énoncer l’indicatif du poste que vous
appelez puis le faire suivre de “ici... (votre indicatif)”.
L’accusé de réception Le poste qui a été appelé énonce l’indicatif de celui qui appelle, donne son
indicatif et annonce qu’il écoute.
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.7
La fin d’une conversation radio Toutes les conversations doivent en principe être clôturées par le poste
directeur du réseau par l’expression conventionnelle “out” qui signifie que
chacun repasse en écoute.
Une conversation qui était établie entre deux postes secondaires est en
principe terminée par le poste émetteur-récepteur qui avait pris l’initiative
de la conversation..
Accusé de bonne réception Lorsque l’on veut faire comprendre qu’on a bien compris le message, la
et compréhension du message procédure radio prévoit le terme “roger”.
Si la conversation est terminée, la clôture peut être “roger out”.
Le procédure radio doit être suivie par tous les ambulanciers. Bien enten-
du, vous pouvez employer les phrases qui vous paraissent les plus simples
et les plus explicatives de la situation. Vous ne devez cependant jamais
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.8
L’alphabet international Il est parfois difficile de comprendre certains mots compliqués. Il vous est
toujours possible d’épeler ces mots. Lorsque vous voulez transmettre en
épelant, vous utilisez un terme de la procédure radio qui est “j’épelle”.
Par convention internationale, un alphabet phonétique est employé lors
des communications radio.
Cet alphabet est facile à retenir et tous les ambulanciers doivent le con-
naître.
A = Alpha N = November
B = Bravo O = Oscar
C = Charlie P = Papa
D = Delta Q = Quebec
E = Echo R = Romeo
F = Foxtrot S = Sierra
G = Golf T = Tango
H = Hotel U = Uniform
I = India V = Victor
J = Juliette W = Whisky
K = Kilo X = X-ray
L = Lima Y = Yankee
M = Mike Z = Zoulou
En ce qui concerne les chiffres, il est possible de les définir par une
procédure “j’épelle”.
Les nombres sont transmis chiffre par chiffre après l’énoncé du nombre
suivi de “j’épelle”. On procède de la manière suivante:
Si les liaisons radio sont très difficiles et que vous devez transmettre, par
exemple, “56, rue du Village”; la procédure va vous permettre de dire:
“5, j’épelle, 3 et 2; 6, j’épelle, 2 X 3; du Village, j’épelle, Victor, India,
Lima 2 X, Alpha, Golf, Echo, over”
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.9
Répétition d’un message Si les liaisons sont très mauvaises, il peut vous arriver de répéter plusieurs
fois un message. Pour prévenir l’autre poste, vous prévenez en disant:
“je répète”.
L’arrivée sur les lieux Centre 100, ici l’ambulance A2, sur place, rue du Village,
100
de l’intervention over
Le départ vers l’hôpital Centre 100, ici ambulance A2, départ vers l’hôpital
100
général, over
L’arrivée à l’hôpital 100 Centre 100, ici ambulance A2, à l’hôpital général, over
Demande d’un SMUR Vous pourriez devoir demander l’aide d’un SMUR.
EN CONCLUSION
Les règles d’or, lorsque vous intervenez dans un réseau radio, doivent tou-
jours être:
• Bien préciser l’indicatif de celui que vous appelez
• Vous présenter par votre indicatif
• Parler en phrases sobres, les plus courtes possibles
• Bien penser que de multiples personnes écoutent ce que vous dites.
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.10
INTRODUCTION
LES CARTES
FIG. 13.5
Nord
LES POINTS CARDINAUX
Ouest Est
Sud
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.11
T A B L E A U 1 3 . 2 L E S ÉC H E L L E S
Carte nationale
Cartes provinciales
Vous devez posséder dans votre ambulance les cartes des provinces où
vous intervenez habituellement.
Ces cartes, d’échelle plus petite que la carte nationale, sont d’une très
grande utilité pour vos interventions de longue distance.
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.12
Cartes d’agglomération
Les atlas à petite échelle Il existe actuellement de nombreux atlas très bien réalisés et qui décrivent
tout le territoire belge.
Chaque volume décrit quelques communes. L’échelle de ces atlas est par-
ticulièrement adaptée à la circulation de véhicules et donc à l’intervention
d’une ambulance.
Quelques fascicules de ce type d’atlas peuvent suffire à couvrir totalement
les différents secteurs d’intervention de votre ambulance.
FIG. 13.6
UN ATLAS
À TRÈS PETITE ÉCHELLE
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.13
Quadrillage du secteur
Vous devez posséder une carte reprenant tout votre secteur d’interven-
tion en le subdivisant au moyen d’un quadrillage très clair. Cette carte
générale vous permet de définir les grands itinéraires d’accès.
Un classement simple, rappelé sur votre carte générale, doit vous per-
mettre de retrouver les cartes de détails ou les atlas qui sont dans votre
véhicule.
Lecture de la carte
FIG. 13.7
PLACEMENT
DE L’AMBULANCE
EN AMONT
50 m
ambulance
accident
^
1. VOUS ETES LE PREMIER SUR PLACE .
Pour rappel:
“En amont” signifie avant l’accident par rapport au sens général de la
circulation.
“En aval” signifie après l’accident par rapport au sens général de la
circulation.
FIG. 13.8
PLACEMENT
DE L’AMBULANCE
EN AVAL 50 m
pompiers ou
forces de l’ordre
accident
ambulance
Votre rôle n’est pas de devenir des spécialistes dans ce domaine, mais
vous devez connaître les bases de cette signalisation.
Dès que vous rencontrez un ou plusieurs de ces panneaux sur un véhicule
accidenté, prévenez le centre 100 par radio, transmettez-lui toutes les
indications et inscriptions que vous pouvez observer sur ces véhicules.
FIG. 13.9
PANNEAU ORANGE
33 numéro de code
du danger
FIG. 13.10
IDENTIFICATION DE LA MATIÈRE
TRANSPORTÉE ET DES DANGERS
33
1203
Chapitre 13 T e c h n i q u e s 13.18
FIG. 13.11
ÉTIQUETTES DE DANGER
RÉSUMÉ DU CHAPITRE 13
L ES LIAISONS RADIO
L ECTURE DE LA CARTE
L ES PRODUITS DANGEREUX
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
14
SUPPLÉMENTS
CONTENU
14.1 Le formulaire
d’enregistrement
du transport ambulancier
INTRODUCTION
P R É S E N TAT I O N D U D O C U M E N T
PA R A G R A P H E PA R PA R A G R A P H E
Identité du patient La première partie concerne l’identité du patient. Le nom est écrit de
préférence en lettres capitales, ensuite vous pouvez mentionner l’adres-
se, la date de naissance et le sexe du patient. Il est indispensable de réa-
liser un document par patient. En découpant la partie supérieure du for-
mulaire (le long de la ligne qui est indiquée par les ciseaux), l’identité du
patient reste anonyme pour l’administration. Ceci permet de respecter le
12.6
secret professionnel.
Identité des ambulanciers Dans cette partie nous réunissons les données suivantes: le numéro du
rapport, le numéro officiel du véhicule utilisé, la date de l’intervention,
l’appartenance à un service d’ambulance, l’identité des deux ambulan-
ciers et leur numéro officiel. Les numéros mentionnés doivent corres-
pondre au numéro d’identification qui a été attribué par le Ministère
des Affaires Sociales, de la Santé Publique et de l’Environnement. Les
données qui seront mentionnées dans cette partie du rapport ne seront
pas utilisées pour l’évaluation individuelle de l’activité des ambulan-
ciers. Ces données vont seulement être utilisées pour une évaluation glo-
bale des services.
DONNEES AMBULANCIERS
N° rapport: .................................................. N° 100 : ........................................ Date: ......./......./...........
Service: ....................................................... N°: ............ N° Ambulance: ........................................
Ambulancier 1: ............................................ N°: ............ Ambulancier 2: ........................................ N°: ...........
Chapitre 14 S u p p l é m e n t s 14.4
Description de l’appel Sous cette rubrique, les données suivantes sont analysées:
• Qui a demandé l’intervention?
• Pour quelles raisons l’intervention est-elle indispensable?
• S’agit-il d’une intervention urgente?
DONNEES AMBULANCIERS
N° rapport: .................................................. N° 100 : ........................................ Date: ......./......./...........
Service: ....................................................... N°: ............ N° Ambulance: ........................................
Ambulancier 1: ............................................ N°: ............ Ambulancier 2: ........................................ N°: ...........
DESCRIPTION DE L’APPEL
Personne appelante: □(1)Patient □(2)Médecin □(3)Famille □(4)Hôpital □(5)Home □(6)Ambulance
□(7)SMUR □(8)Pol/Gend. □(9)Autre Témoin : " (1)Direct "(0)Indirect
Motif : □(1)Accident □(2)Maladie □(3)Intoxication □(4)Obstétrique □(5)Prévention □(6)Transfert
Degré d’urgence: " (1)Vital " (2)Urgent " (3)Pas urgent Transmis par le centre 100 : "(1)Oui "(0)Non
HEURES KM
Appel: !.....!.....!.....!.....! Départ: !.....!.....!.....!.....! Index retour: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
Arrivée sur place: !.....!.....!.....!.....! Départ du lieu: !.....!.....!.....!.....! Index départ: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
Arrivée à destination : !.....!.....!.....!.....! Retour à la base: !.....!.....!.....!.....! Différence: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
DESCRIPTION DE L’APPEL
Personne appelante: □(1)Patient □(2)Médecin □(3)Famille □(4)Hôpital □(5)Home □(6)Ambulance
□(7)SMUR □(8)Pol/Gend. □(9)Autre Témoin : " (1)Direct "(0)Indirect
Motif : □(1)Accident □(2)Maladie □(3)Intoxication □(4)Obstétrique □(5)Prévention □(6)Transfert
Degré d’urgence: "(1)Vital "(2)Urgent "(3)Pas urgent Transmis par le centre 100 : "(1)Oui "(0)Non
HEURES KM
Appel: !.....!.....!.....!.....! Départ: !.....!.....!.....!.....! Index retour: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
Arrivée sur place: !.....!.....!.....!.....! Départ du lieu: !.....!.....!.....!.....! Index départ: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
Arrivée à destination : !.....!.....!.....!.....! Retour à la base: !.....!.....!.....!.....! Différence: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
Chapitre 14 S u p p l é m e n t s 14.5
Bilan sur place Cette rubrique rassemble les données que vous observez vous-même sur
place.
Notez toujours vos premières constatations. L’évolution de ces données
pourra être signalée à la partie inférieure du formulaire.
Vous avez étudié la majorité de ces données dans le chapitre 2 “Les pre-
mières minutes”.
Les exceptions sont :
• la mesure de la tension artérielle
• la saturation en oxygène
Lieu d’intervention
Le lieu d’intervention décrit le type d’endroit où est réalisée l’intervention.
En cochant plusieurs cases, il vous est possible de décrire, de manières
plus précise, ce lieu d’intervention.
Par exemple: un accident sportif lors d’une activité scolaire; vous cochez
les deux cases “école” et “sport”.
Motifs constatés
Toutes les possibilités reprises ici peuvent être combinées. Vous cochez
autant de cases que nécessaire pour décrire le motif d’appel de manière
aussi précise que possible.
Par exemple: un accident de roulage avec victime ivre, pourra être indi-
qué comme suit:
“Accident” “Circulation” “Intoxication alcool”.
Respiration
Les données seront observées au cours de l’évaluation primaire du
patient.
La respiration est normale ou non en fonction du tableau 2.1. du manuel
2.2
En ce qui concerne la fréquence, on considère qu’une respiration infé-
rieure à 10 respirations/min. est lente. Une fréquence respiratoire de 10
à 24 est normale, une fréquence respiratoire supérieure à 24/min. est
considérée comme rapide.
Chapitre 14 S u p p l é m e n t s 14.6
Circulation
Pour évaluer la fonction cardiocirculatoire, vous devez employer les tech-
niques décrites au chapitre 2: “Les premières minutes”.
2.2
Le tableau 2.2. est un résumé qui définit la normalité du pouls.
Conscience
Au cours de la première évaluation rapide, vous évaluez si la conscience
2.2
est normale.
Vous utilisez la méthode EPADONO.
Une méthode plus précise a été décrite au chapitre 4.5. Il s’agit du Glas-
4.5
gow Coma Scale.
Vous donnez une valeur pour les rubriques:
• ouverture des yeux
• réponse verbale
• réponse motrice
puis, vous additionnez ces valeurs et vous obtenez le Glasgow Coma Scale.
Lésions traumatiques
Vous recherchez ces lésions lors de l’évaluation secondaire. Elles sont
subdivisées en fracture, contusion, plaie et brûlure.
Les abréviations suivantes ont été utilisées dans les documents:
MSD: Membre supérieur droit
MSG: Membre supérieur gauche
MID: Membre inférieur droit
MIG: Membre inférieur gauche
Remarques
Ce document permet l’annotation d’une première observation de la
respiration, de la circulation et de la conscience. Une évolution de ces
paramètres doit être signalée sous la rubrique “Remarques” en bas du
document.
Chapitre 14 S u p p l é m e n t s 14.7
Degré d’urgence
L’évaluation du motif d’appel, de la qualité de la respiration, de la circu-
lation, de l’état de conscience et la description des lésions vous permet-
tent de conclure s’il y a un risque vital.
Le risque vital correspond à une situation critique qui met la vie en danger.
Le terme “urgent” correspond à une évolution possible vers une situation
critique.
“Non urgent” correspond à une situation non critique du patient.
BILAN SUR PLACE Personne déjà présente: "(1)OUI □(1)Particulier □(2)Autre ambulancier □(3)Médecin □(4)SMUR "(0)NON
Lieu d’intervention: □(1)Voie Publ. □(2)Lieu Publ. □(3)Travail □(4)Ecole □(5)Sport □(6)Cab.Méd.
□(7)Privé □(8)Hôpital □(9)Home □(A)Autre
Nom du lieu : ................................................................... Rue: ........................................................................... N°: ............... Bte: ................
Code Postal: !.....!.....!.....!.....! Localité: .............................................................................................................................
Motif constaté: Conscience: "(N)Normale
□(1)Accident □(1)Roulage □(2)Chute □(3)Incendie □(4)Explosion □(5)Electrocution "(A)Anormale
□(6)Noyade □(7)Arme □(8)Bagarre □(9)Pendaison □(A)Autre Ouverture des yeux:
□(2)Maladie □(1)Respir. □(2)Coeur □(3)Psy □(4)Digestif □(5)Métabolique " Spontanée (4)
" A la voix (3)
□(3)Intoxication □(1)Alcool □(2)Drogue □(3)Médicament □(4)CO □(5)Chimique " A la douleur (2)
□(4)Obstétrique □(1)Douleur □(2)Hémorragie □(3)Accouchement □(4)Accouchement prématuré
" Aucune (1)
Réponse verbale:
Respiration: "(N)Normale Circulation: "(N)Normale "(A)Anormale " Orientée (5)
"(A)Anormale Pouls: !.....!.....!.....! (/min) Hémorragie: "(1)Oui "(0)Non " Confuse (4)
Fréquence respiratoire " Inappropriée (3)
"(0)Absente " (0) Absent " (1) Régulier "(2) Irrégulier " Incompréhensible (2)
"(1)Lente "(2)Normale "(3)Rapide " Nulle (1)
(<10) (10-24) (>24) T.A.: / !.....!.....!.....! (mmHg)
!.....!.....!.....! SatO2: !.....!.....! (%)
Réponse motrice:
Lésions traumatiques: "(1)OUI "(0)NON " Obéit (6)
Tête Col.Cerv. Colonne MSD MSG Thorax Abdomen Bassin MID MIG " Orientée (5)
Fracture □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ " Evitement (4)
□ □ □ □ □ □ □ □ □ □
" Flexion (3)
Contusion
" Extension (2)
Plaie □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ " Nulle (1)
Brûlure □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ Glasgow score !.....!.....!
Degré d’urgence: "(1)Vital "(2)Urgent "(3)Pas urgent
Gestes posés
Cette rubrique permet de mentionner tous les gestes que vous avez posés.
La rubrique “position” indique un traitement (une position qui sert de trai-
tement) et n’a pas la même signification que le mot “position” dans la
3.1
rubrique “transport”.
La rubrique “GUEDEL” correspond aussi bien à une canule de MAYO
qu’à une canule de GUEDEL ou toute autre canule oro-pharyngée.
Transport
Vous devez indiquer la position dans laquelle vous transportez le patient
et la destination choisie.
Il est possible de signaler une évolution de la situation du patient pendant
le transport.
Le document est clôturé par 9 causes possibles de “non-transport”.
Perfusion: " (1)Oui "(0)Non □(6)02 □(1)Mort sur place après RCP □(5)Chargé par un autre
Monitoring Défibrillation RCP □(2)Mort sur place sans RCP □(6)Refus de transport
"(1)<3L □(3)Traité sur place □(7)Course annulée
"(1)Oui "(1)Oui (Nombre: .............) "(1)OUI (Durée: .........................(min)) "(2)5-10L
"(0)Non "(0)Non (Résultat: " (1)+ " (2)-) "(3)>10L □(4)Appel malveillant □(8)Pas de patient
"(2)Pas disponible "(2)Pas disponible "(0)NON □(9)Prévention
Remarques : ..............................................................................................................................................................................................................................................
Min. Santé Publique AFAD1.0
Chapitre 14 S u p p l é m e n t s 14.9
EXEMPLES
Exemple 1
Le centre 100 vous appelle et vous annonce un “noyé amené
inconscient sur la berge”.
Le centre a été appelé par un témoin, l’heure d’appel est 14 h 02,
vous êtes sur place à 14 h 07.
Au départ, l’index kilométrique était de 20.512 km. Vous trouvez le
noyé entouré de nombreux spectateurs, sur la plage, au niveau
d’un kiosque. Aucune RCP n’est commencée.
La première évaluation montre un patient inconscient avec arrêt
respiratoire et circulatoire.
Le SMUR est appelé par l’ambulancier 1 à 14 h 08, l’ambulancier 2
commence une RCP immédiatement. Le SMUR vient de l’hôpital Y.
A 14 h 11, aucune amélioration de la situation n’a été constatée. Le
noyé est intubé par le médecin du SMUR, aspiré et reçoit de
l’oxygène (100%). L’“Advanced Life Support” a débuté en 5 minu-
tes et un pouls très faible est mesuré. Vous aidez le médecin du
SMUR à poser une miner ve. La saturation d’oxygène est de 75%,
le monitoring montre un r ythme très lent, la réanimation continue
pendant le transport vers l’hôpital Y. Départ vers l’hôpital à
14 h 45, arrivée à 14 h 55. A l’arrivée, la pression est de 5, le pouls
est de 40 et la saturation d’oxygène est de 80%. L’index kilométri-
que de votre véhicule au retour est de 20.520 km. Votre intervention
se termine à 15 h.
Chapitre 14 S u p p l é m e n t s 14.10
FIG. 14.1
FORMULAIRE
DE L’EXEMPLE 1
DESCRIPTION DE L’APPEL
Personne appelante: □(1)Patient □(2)Médecin □(3)Famille □(4)Hôpital □(5)Home □(6)Ambulance
□(7)SMUR □(8)Pol/Gend. '(9)Autre
□ Témoin : '
" (1)Direct "(0)Indirect
Motif : □(1)Accident □(2)Maladie □(3)Intoxication □(4)Obstétrique □(5)Prévention □(6)Transfert
Degré d’urgence: '
" (1)Vital "(2)Urgent "(3)Pas urgent Transmis par le centre 100 : " (1)Oui "(0)Non
'
HEURES KM
Appel: 1 4 0 2!
!. .!. .!. .!. Départ: 1 4 0 3!
!. .!. .!. .!. Index retour: !.....!.2.!.0.!.5.!.2.!.0.! (km)
Arrivée sur place: 1 4 0 7 !!
!. .!. .!. .!. Départ du lieu: 1 4 4 5!
!. .!. .!. .!. Index départ: !.....!.2.!.0.!.5.!.1.!.2.! (km)
Arrivée à destination : 1 4 5 5!
!. .!. .!. .!. Retour à la base: 1 5 0 0!
!. .!. .!. .!. Différence: !.....!.....!.....!.....!.....!.8.! (km)
Exemple 2
Le préposé du centre 100 vous envoie chez un patient avec les ren-
seignements suivants:
• intoxication par une grande quantité de somnifères, appel par
la famille
• il s’agit d’un appel urgent.
• adresse: Rue du Moulin, N° 6, Commune de G.
• heure de l’appel: 08h17
• index kilométrique au départ: 14.221 km
• arrivée sur place: 08h26
La famille du patient est sur place, vous montre un emballage vide
d’un somnifère X. Le patient présente une réponse verbale et est
bien orienté. Par précaution, vous réussissez à le convaincre à
venir à l’hôpital. Il marque son accord après insistance de la famil-
le. Vous apprenez de la famille qu’il souffre également d’épilepsie.
Sa respiration est 14 respirations/min., normale. Il présente un
pouls régulier à 70/min; la saturation d’oxygène est de 95%, la
conscience est normale et vous mesurez un Glasgow de 15.
Vous évaluez que la situation du patient n’est pas urgente, vous le
transportez en position semi-assise avec 2 litres d’oxygène par
sonde nasale. Vous partez pour l’hôpital Y à 08 h 35. La situation
du patient reste stable pendant le transport. Arrivée à l’hôpital Y
à 08 h 45. Index kilométrique au retour vers le lieu de stationne-
ment: 14.228 km. L’inter vention est terminée à 08 h 55.
Chapitre 14 S u p p l é m e n t s 14.12
FIG. 14.2
FORMULAIRE
DE L’EXEMPLE 2
DESCRIPTION DE L’APPEL
Personne appelante: □(1)Patient □(2)Médecin '(3)Famille
□ □(4)Hôpital □(5)Home □(6)Ambulance
□(7)SMUR □(8)Pol/Gend. □(9)Autre Témoin : '
" (1)Direct "(0)Indirect
Motif : □(1)Accident □(2)Maladie □(3)Intoxication □(4)Obstétrique □(5)Prévention □(6)Transfert
Degré d’urgence: "(1)Vital '
" (2)Urgent "(3)Pas urgent Transmis par le centre 100 : " (1)Oui "(0)Non
'
HEURES KM
Appel: 0 8 1 7!
!. .!. .!. .!. Départ: 0 8 1 8!
!. .!. .!. .!. Index retour: !.....!.1.!.4.!.2.!.2.!.8.! (km)
Arrivée sur place: 0 8 2 6!
!. .!. .!. .!. Départ du lieu: 0 8 3 5!
!. .!. .!. .!. Index départ: !.....!.1.!.4.!.2.!.2.!.1.! (km)
Arrivée à destination : 0 8 4 5!
!. .!. .!. .!. Retour à la base: 0 8 5 5!
!. .!. .!. .!. Différence: !.....!.....!.....!.....!.....!.7.! (km)
Exemple 3
Appel par le préposé du centre 100 à 15h20 avec la notion d’“inter-
vention urgente pour accident de roulage sur la route nationale 22,
au car refour avec l’Avenue du Commerce, sur le ter ritoire de
Wemmelghem”.
Appel par un témoin sur place. Index kilométrique au départ:
8.262 km. Arrivée sur place 15 h 40. Vous trouvez une victime qui
a été sortie du véhicule en feu par des spectateurs. La victime res-
pire difficilement avec une fréquence de 18/min. Son pouls est
faible à 85/min; la P.A. est de 90 à 60 mmHg. La saturation
d’oxygène est de 99%. Le patient est obnubilé par les émanations
de fumée mais répond. Il semble confus et montre, lors de petits
mouvements de la jambe droite, une réaction de douleur très nette.
L’évaluation secondaire fait suspecter une fracture de la jambe
droite. L’obser vation plus attentive, montre que la jambe est
gonflée. Il présente des brûlures de la face et de la tête et des jam-
bes. Vous jugez que la situation est “urgente” et vous demandez au
centre 100 une aide médicale et les pompiers à 15 h 42. Le SMUR
n’est pas disponible. On pose une miner ve. Le patient reçoit 15 li-
tres d’oxygène/min., par masque à réservoir; il est mis en position
de Trendelenburg, les brûlures sont couvertes de manière stérile.
Après placement d’une attelle à la jambe droite, la victime est
transportée par brancard à palettes. Départ à 16 h 20 vers l’hôpi-
tal Z. Pendant le transport, le patient est mis en position de
Trendelenburg, la situation reste stable pendant le transport,
arrivée à l’hôpital Z à 16 h 20. Retour sur le lieu de stationnement
à 16 h 30 et fin de l’inter vention avec un kilométrage au compteur
de 8.672 km.
Chapitre 14 S u p p l é m e n t s 14.14
FIG. 14.3
FORMULAIRE
DE L’EXEMPLE 3
DESCRIPTION DE L’APPEL
Personne appelante: □(1)Patient □(2)Médecin □(3)Famille □(4)Hôpital □(5)Home □(6)Ambulance
□(7)SMUR □(8)Pol/Gend. '(9)Autre
□ Témoin : '
" (1)Direct "(0)Indirect
Motif : '(1)Accident □(2)Maladie
□ □(3)Intoxication □(4)Obstétrique □(5)Prévention □(6)Transfert
Degré d’urgence: " (1)Vital '
" (2)Urgent " (3)Pas urgent Transmis par le centre 100 : " (1)Oui "(0)Non
'
HEURES KM
Appel: 1 5 2 0!
!. .!. .!. .!. Départ: 1 5 2 3!
!. .!. .!. .!. Index retour: !.....!.....!.8.!.6.!.7.!.2.! (km)
Arrivée sur place: 1 5 4 0!
!. .!. .!. .!. Départ du lieu: 1 6 0 0!
!. .!. .!. .!. Index départ: !.....!.....!.8.!.6.!.6.!.2.! (km)
Arrivée à destination : 1 6 2 0!
!. .!. .!. .!. Retour à la base: 1 6 3 0!
!. .!. .!. .!. Différence: !.....!.....!.....!.....!.1.!.0.! (km)
'(1)Accident
□ □
'(1)Roulage □(2)Chute □
'(3)Incendie □(4)Explosion □(5)Electrocution " (A)Anormale
Fréquence respiratoire
'
" (A)Anormale 85
Pouls: !.....!. .!. .! (/min) Hémorragie: "(1)Oui '
" (0)Non
" Confuse
'
" Inappropriée
(4)
(3)
"(0)Absente "(0)Absent ' " (1)Régulier "(2)Irrégulier " Incompréhensible (2)
" Nulle
"(1)Lente '
(<10) 9 0
" (2)Normale "(3)Rapide T.A.: !.....!. ..!. .! / !.....!. .!. .! (mmHg)
(10-24) (>24) 60 99
SatO2: !. .!. .! (%)
(1)
Réponse motrice:
Lésions traumatiques: "(1)OUI "(0)NON " Obéit (6)
Tête Col.Cerv. Colonne MSD MSG Thorax Abdomen Bassin MID MIG " Orientée (5)
'
" Evitement (4)
Fracture □ □ □ □ □ □ □ □ '
□ □
" Flexion (3)
Contusion □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ " Extension (2)
Plaie □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ " Nulle (1)
Brûlure '
□ □ □ □ □ □ □ □ '
□ '
□ Glasgow score !.0.!.9.!
Degré d’urgence: "(1)Vital '
" (2)Urgent "(3)Pas urgent
DECISION Appel OUI NON Heures: Appel Arrivée
SMUR: '
" (1) "(0) Nom: pos disponible ............................ !.....!.....!.....!.....! !.....!.....!.....!.....!
MG: "(1) "(0) Nom: ............................................................ !.....!.....!.....!.....! !.....!.....!.....!.....!
Autre ambul.: "(1) "(0) Nom: ............................................................ !.....!.....!.....!.....! !.....!.....!.....!.....!
SRI: '
" (1) "(0) Nom: B. ..................................................... !.....!.....!.....!.....! !.....!.....!.....!.....!
Gestes posés : '
" (1)OUI "(0)NON Transport: '
" (1)OUI Position: " " '
"
Position Immobilisation Pansements Drain/Aspiration Voies aériennes Destination: '
" (1)Hôpital "(2)Home "(3)Domicile
'
" (1)OUI "(0)NON '
" (1)OUI "(0)NON '
" (1)OUI "(0)NON "(1)OUI '
" (0)NON '
" (1)OUI "(0)NON Nom: Z.......................................................................
□(1)Assise '(1)Minerve
□ □(1)Compressif □(1)Oro-Phar. □(1)Nasale Rue: ............................................................................
□(2)Semi-assise '
□(2)Attelle □(2)Occlusif □(2)Gastrique □(2)Guedel Localité: ......................................................................
□(3)Couchée '(3)Scoop
□ □(3)Autre '(3)Masque
□ Evolution durant le transport: "$ '
"% "&
'(4)Trendelenburg
□ □(4)Coquille .................................... □(4)Tube Endo-trach.
□(5)PLS □(5)Ballon "(0)Non
Perfusion: " (1)Oui ' " (0)Non □(6)02 □(1)Mort sur place après RCP □(5)Chargé par un autre
Monitoring Défibrillation RCP □(2)Mort sur place sans RCP □(6)Refus de transport
"(1)<3L
"(1)Oui "(1)Oui (Nombre: .............) "(1)OUI (Durée: ..................(min)) "(2)5-10L □(3)Traité sur place □(7)Course annulée
'
" (0)Non '
" (0)Non (Résultat: " (1)+ " (2)-) '
" (3)>10L □(4)Appel malveillant □(8)Pas de patient
"(2)Pas disponible "(2)Pas disponible " (0)NON □(9)Prévention
Degré d’urgence: "(1)Vital "(2)Urgent "(3)Pas urgent Transmis par le centre 100 : "(1)Oui "(0)Non
HEURES KM
Appel: !.....!.....!.....!.....! Départ: !.....!.....!.....!.....! Index retour: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
Arrivée sur place: !.....!.....!.....!.....! Départ du lieu: !.....!.....!.....!.....! Index départ: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
Arrivée à destination : !.....!.....!.....!.....! Retour à la base: !.....!.....!.....!.....! Différence: !.....!.....!.....!.....!.....!.....! (km)
BILAN SUR PLACE Personne déjà présente: "(1)OUI □(1)Particulier □(2)Autre ambulancier □(3)Médecin □(4)SMUR "(0)NON
Lieu d’intervention: □(1)Voie Publ. □(2)Lieu Publ. □(3)Travail □(4)Ecole □(5)Sport □(6)Cab.Méd.
□(7)Privé □(8)Hôpital □(9)Home □(A)Autre
Nom du lieu : ................................................................... Rue: ........................................................................... N°: ............... Bte: ................
Code Postal: !.....!.....!.....!.....! Localité: .............................................................................................................................
Motif constaté: Conscience: "(N)Normale
□(1)Accident □(1)Roulage □(2)Chute □(3)Incendie □(4)Explosion □(5)Electrocution "(A)Anormale
□(6)Noyade □(7)Arme □(8)Bagarre □(9)Pendaison □(A)Autre Ouverture des yeux:
□(2)Maladie □(1)Respir. □(2)Coeur □(3)Psy □(4)Digestif □(5)Métabolique " Spontanée (4)
" A la voix (3)
□(3)Intoxication □(1)Alcool □(2)Drogue □(3)Médicament □(4)CO □(5)Chimique " A la douleur (2)
□(4)Obstétrique □(1)Douleur □(2)Hémorragie □(3)Accouchement □(4)Accouchement prématuré
" Aucune (1)
Réponse verbale:
Respiration: "(N)Normale Circulation: "(N)Normale "(A)Anormale " Orientée (5)
"(A)Anormale Pouls: !.....!.....!.....! (/min) Hémorragie: "(1)Oui "(0)Non " Confuse (4)
Fréquence respiratoire " Inappropriée (3)
"(0)Absente "(0)Absent "(1)Régulier "(2)Irrégulier " Incompréhensible (2)
"(1)Lente "(2)Normale "(3)Rapide " Nulle (1)
(<10) (10-24) (>24) T.A.: !.....!.....!.....! / !.....!.....!.....! (mmHg) SatO2: !.....!.....! (%)
Réponse motrice:
Lésions traumatiques: "(1)OUI "(0)NON " Obéit (6)
Tête Col.Cerv. Colonne MSD MSG Thorax Abdomen Bassin MID MIG " Orientée (5)
Fracture □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ " Evitement (4)
□ □ □ □ □ □ □ □ □ □
" Flexion (3)
Contusion
" Extension (2)
Plaie □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ " Nulle (1)
Brûlure □ □ □ □ □ □ □ □ □ □ Glasgow score !.....!.....!
Degré d’urgence: "(1)Vital "(2)Urgent "(3)Pas urgent
DECISION Appel OUI NON Heures: Appel Arrivée
SMUR: "(1) "(0) Nom: ............................................................ !.....!.....!.....!.....! !.....!.....!.....!.....!
MG: "(1) "(0) Nom: ............................................................ !.....!.....!.....!.....! !.....!.....!.....!.....!
Autre ambul.: "(1) "(0) Nom: ............................................................ !.....!.....!.....!.....! !.....!.....!.....!.....!
SRI: "(1) "(0) Nom: ............................................................ !.....!.....!.....!.....! !.....!.....!.....!.....!
Gestes posés : "(1)OUI "(0)NON Transport: " (1)OUI Position: " " "
Position Immobilisation Pansements Drain/Aspiration Voies aériennes Destination: "(1)Hôpital "(2)Home "(3)Domicile
"(1)OUI "(0)NON "(1)OUI "(0)NON "(1)OUI "(0)NON "(1)OUI "(0)NON "(1)OUI "(0)NON Nom: ...........................................................................
□(1)Assise □(1)Minerve □(1)Compressif □(1)Oro-Phar. □(1)Nasale Rue: ............................................................................
□(2)Semi-assise □(2)Attelle □(2)Occlusif □(2)Gastrique □(2)Guedel Localité: ......................................................................
□(3)Couchée □(3)Scoop □(3)Autre □(3)Masque Evolution durant le transport: "$ "% "&
□(4)Trendelenburg □(4)Coquille .................................... □(4)Tube Endo-trach.
□(5)PLS □(5)Ballon "(0)Non
Perfusion: " (1)Oui "(0)Non □(6)02 □(1)Mort sur place après RCP □(5)Chargé par un autre
Monitoring Défibrillation RCP □(2)Mort sur place sans RCP □(6)Refus de transport
"(1)<3L □(3)Traité sur place □(7)Course annulée
"(1)Oui "(1)Oui (Nombre: .............) "(1)OUI (Durée: .........................(min)) "(2)5-10L
"(0)Non "(0)Non (Résultat: " (1)+ " (2)-) "(3)>10L □(4)Appel malveillant □(8)Pas de patient
"(2)Pas disponible "(2)Pas disponible "(0)NON □(9)Prévention
Remarques : ..............................................................................................................................................................................................................................................
Min. Santé Publique AFAD1.0
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 C o d e d e l a r o u t e 14.16
INTRODUCTION
É Q U I P E M E N T D ’ U N V É H I C U L E P R I O R I TA I R E
A.R. 01.12.75 Art. 37.1: Un véhicule prioritaire est équipé d’un ou de plu-
sieurs feux bleus clignotants et d’un avertisseur sonore spécial, con-
formément aux dispositions des “règlements techniques des véhicules
automobiles ou des cyclomoteurs et motocyclettes”.
Feux bleus clignotants Les feux bleus clignotants se trouvent à l’avant ou sur le toit du véhi-
cule. Le tableau 14.1 reprend une liste des véhicules qui peuvent faire usa-
ge de feux bleus clignotants (A.R. 15.03.68 Art. 28§2.c.4).
TA B L E A U 1 4 . 1 V É H I C U L E S P O U V A N T Ê T R E M U N I S D E F E U X
B L E U S C L I G N O TA N T S
Les feux bleus clignotants doivent être allumés lorsque le véhicule accom-
plit une mission urgente. Ils peuvent être utilisés pour l’exécution de
“toute autre mission” (A.R. 01.12.75 Art.37.2). “Toute autre mission”
sous-entend une mission dans l’exercice de la fonction de véhicule prio-
ritaire. Les feux bleus clignotants peuvent être utilisés pendant une mis-
sion de secours dans un lieu public ou si le véhicule prioritaire gêne la cir-
culation.
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 C o d e d e l a r o u t e 14.18
Avertisseur sonore spécial Les véhicules prioritaires doivent être munis d’un avertisseur sonore
spécial. Le tableau 14.1 présente une liste des véhicules qui sont pris en
considération (A.R. 15.03.68 Art. 43§2.3).
L’avertisseur sonore spécial ne peut être utilisé que quand le véhicule
prioritaire effectue “une mission urgente” (A.R. 01.12.75 Art.37.3).
“Une mission urgente” sous-entend qu’un retard serait préjudiciable à la
santé d’une personne en détresse.
FA C I L I T É S A C C O R D É E S A U C O N D U C T E U R
D ’ U N V É H I C U L E P R I O R I TA I R E
A.R. 01.12.75 Art.37.4: Lorsque le trafic est réglé par des signaux lumi-
neux de circulation, le véhicule prioritaire peut franchir le feu rouge
après avoir marqué l’arrêt et à condition qu’il n’en résulte pas de danger
pour les autres usagers.
Cet article s’applique aux feux tricolores de circulation, décrits par l’arti-
cle 61 du code de la route (A.R. 01.12.75). Cet article est également
d’application pour les feux tricolores de circulation qui marquent un pas-
sage pour piétons ou un rétrécissement de la chaussée. Cette disposition
ne s’applique pas aux feux de circulation clignotants protégeant un pas-
sage à niveau ni aux feux de circulation bicolores spécifiques aux bandes
de circulation d’une route. L’article ne s’applique pas au feu rouge qui sur-
plombe une bande de circulation.
Dès lors, le conducteur d’un véhicule prioritaire qui franchit un feu rou-
ge sans respecter ces exigences et qui occasionne un accident, sera tenu
pour responsable.
FIG. 14.4
A.R. 01.12.75 Art.72.5: Sur une chaussée pourvue du signal F17, la ban-
de de circulation délimitée par de larges traits discontinus et dans laquel-
le le mot ‘BUS’ est inscrit, est réservée aux véhicules des services régu-
liers de transport en commun et aux véhicules affectés au ramassage sco-
laire. Les véhicules prioritaires peuvent circuler dans cette bande de
circulation lorsque l’urgence de leur mission le justifie. Les autres véhi-
cules ne peuvent employer cette bande de circulation que pour changer
de direction.
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 C o d e d e l a r o u t e 14.20
FIG. 14.5
PANNEAUX DE SIGNALISATION
F17 ET F18
L E S O B L I G AT I O N S D ’ U N V É H I C U L E
P R I O R I TA I R E
TA B L E A U 1 4 . 2 A G E N T S Q U A L I F I É S
( A . R . 0 1 . 1 2 . 7 5 A R T. 3 , 4 0 E T 4 1 )
• gendarmerie
• police communale et rurale, y compris les agents auxiliaires
• agents de l’Administration des Transpor ts
• agents de la Régie des Voies aériennes
• agents des Ponts et Chaussées
• agents des ser vices voyers provinciaux
• agents préposés à la sur veillance des ponts
• agents des douanes
• agents de la police des chemins de fer
• agents du Ser vice général des Constructions militaires
• agents de l’administration des Eaux et Forêts
• police militaire
• agents des sociétés de transpor t en commun
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 C o d e d e l a r o u t e 14.21
FIG. 14.6
PANNEAU DE SIGNALISATION
B5 STOP
A.R. 01.12.75 Art.38: Dès que l’approche d’un véhicule prioritaire est
signalée par l’avertisseur sonore spécial, tout usager doit immédiate-
ment dégager la route et céder le passage. Au besoin, il doit s’arrêter.
CONCLUSION
P O U RQ U O I U N E OX Y M É T R I E D E P O U L S ?
FIG. 14.7
du cœur
ÉCHANGE D’OXYGÈNE
=O
2
globule
Alvéole pulmonaire rouge
capillaire
cellule
La quantité d’oxygène qui sera présentée aux cellules (comme par exem-
ple les cellules cérébrales, les cellules du cœur, …) dépendra donc:
• de la quantité d’oxygène fixée sur les globules rouges, que l’on appelle
également la saturation en oxygène des globules rouges,
• de la quantité de globules rouges présente dans les capillaires,
• du débit circulatoire dans les capillaires,
• de la capacité de la cellule à absorber l’oxygène.
Qu’est-ce qui peut provoquer Un patient peut être en manque d’oxygène pour plusieurs raisons:
un manque d’oxygène chez le • manque d’oxygène dans l’air inspiré,
patient? • respiration insuffisante (par exemple: obstruction des voies respiratoires,
intoxication à l’héroïne, traumatisme cérébral, …),
• diminution de l’échange gazeux au niveau de la paroi des alvéoles pul-
monaires (pathologies respiratoires chroniques ou aiguës, œdème des
muqueuses par l’action de gaz irritants, …),
• pénurie de globules rouges (perte importante de sang, …),
• diminution de la circulation sanguine (décompensation cardiaque, choc, …),
• impossibilité de fixation de l’oxygène par l’hémoglobine des globules
rouges (intoxication par le CO, …),
• augmentation de la consommation d’oxygène (fièvre, traumatisme,
stress, ...).
Le malade ou le blessé doit recevoir suffisamment d’oxygène; sinon vous
devez prendre les mesures nécessaires.
Comment reconnaître un Plusieurs raisons peuvent justifier un manque d’oxygène sans qu’il soit
patient en manque d’oxygène ? évident de le reconnaître à l’aspect du patient. Il est par conséquent
important pour la médecine d’urgence de disposer d’un moyen pour
mesurer la saturation en oxygène des globules rouges (de 0 à 100 %)
et, simultanément, la force du pouls au niveau des capillaires. Cette
méthode doit en outre être non-invasive, ce qui veut dire sans devoir
traverser la peau par une ponction. En outre, pour la médecine d’urgen-
ce, ce matériel doit être pratique. Cette mesure se fait au moyen d’un
appareil portable: l’oxymètre de pouls.
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 L ’ o x y m é t r i e d e p o u l s 14.24
Q U E L E S T L E P R I N C I P E D E L’ OX Y M É T R I E
DE POULS ?
On place un senseur appelé capteur sur une partie de la peau qui permet
de “voir” une zone des capillaires du patient. On choisit généralement
l’extrémité d’un doigt (fig. 14.8).
FIG. 14.8
Une partie du capteur émet un signal lumineux. Cet émetteur est une
source lumineuse avec deux longueurs d’onde de couleur déterminée, qui
ont été fixées avec précision et de manière permanente pour chaque
appareil.
FIG. 14.9
capillaire
PRINCIPE DU CAPTEUR
source
de lumière
détecteur
de lumière
=O
2
l'hémoglobine saturée absorbe la lumière rouge
l'hémoglobine insaturée absorbe la lumière infrarouge
A chaque contraction cardiaque qui envoie une onde de pression dans les
FIG. 14.10
artères, cette onde de pression sera mesurée lorsqu’elle est transmise dans
REPRÉSENTATIONS DE LA les vaisseaux qui sont surveillés par le capteur.
PULSATION SUR UN MONITEUR
SPÉCIALISÉ ET UNE Le capteur a donc une double mission: mesurer la saturation en oxygène
ÉCHELLE “LED” de l’hémoglobine et la force de l’onde de pouls au niveau des capillaires.
© photo: Didier Stuckens
L E C A L C U L D E L A S AT U R AT I O N E N
OX YG È N E
Les valeurs normales mesurées chez une personne en bonne santé qui
respire de l’air avec une teneur normale en oxygène (21%) se situent entre
96 % et 100 %. Si le patient souffre d’un apport déficient d’oxygène vers
les cellules, ces valeurs seront plus basses: 90 %, 85 %, ...
Lors de l’amélioration de l’apport d’oxygène vers les cellules, la valeur
mesurée du pourcentage de la saturation d’oxygène s’améliore égale-
ment. L’évolution est plus importante qu’une donnée chiffrée unique.
E N P R AT I Q U E . . .
CONCLUSION
L’oxymétrie de pouls est une technique qui vous permet, en tant que
secouriste-ambulancier, de surveiller la saturation en oxygène des
tissus du patient.
Cette technique mesure la fréquence cardiaque, la force du pouls
et la saturation en oxygène des globules rouges dans les capillaires.
Cet appareil vous permet d’évaluer l’évolution de la situation.
L’amélioration d’un apport d’oxygène insuffisant est signe d’une aide
efficace au patient (par exemple: administration d’oxygène au mas-
que, …).
En tant que secouriste-ambulancier, vous devez connaître les limites
et les pièges de la technique.
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 D é s i n c a r c é r a t i o n 14.28
14.4 La désincarcération
d’une victime
INTRODUCTION
Comme cela a été exposé dans les chapitres 2 et 4, vous êtes responsa-
2 4
bles d’une ou de plusieurs victimes dès votre arrivée sur les lieux d’un
accident. La gravité de l’accident peut être très variable. Il est donc
essentiel pour un secouriste-ambulancier d’évaluer correctement la gravité
d’un accident. Le diagramme des premières minutes vous a appris la prise
en charge correcte du patient (diagramme 2.7). Votre expérience de
l’aide médicale urgente vous a fait prendre conscience, que pour être
efficace, les intervenants et les divers services doivent collaborer.
La nécessité de cette collaboration est évidente lors de la désincarcéra-
tion d’une victime d’accident. Le but de cette désincarcération est la
libération et l’extraction de la victime sans aggravation des lésions. La
vitesse de l’intervention n’est pas en soi l’élément le plus important. Une
bonne collaboration avec les services médicaux, de pompiers et de poli-
ce a un effet favorable sur l’évolution du patient. Cette dernière n’est pas
seulement déterminée par des facteurs physiques mais également par des
facteurs psychologiques.
Une aide efficace pendant “the first golden hour (la première heure
4.2
après l’accident)” influencera de manière positive la survie et réduira les
séquelles à long terme de la victime. L’organisation de la prise en charge
des victimes des accidents de roulage qui entraînent une incarcération res-
11 semble beaucoup à celle de la riposte face à une catastrophe et à sa dés-
organisation. Non seulement le résultat mais également la manière dont
s’est réalisée la désincarcération de la victime sont importants. Des
recherches ont démontré qu’un accident grave peut avoir des répercus-
sions prolongées sur le plan psychique tant pour la victime que pour son
entourage.
Sur base de l’expérience des corps de secours, de nouvelles stratégies ont
été imaginées et testées pour libérer les victimes incarcérées. Contraire-
ment aux idées reçues, ces nouvelles méthodes ne nécessitent pas plus de
temps. Cependant, l’application d’une méthode standardisée améliore
la qualité du dégagement de la victime.
Généralement, vous aurez affaire à des victimes coincées à l’intérieur d’un
véhicule. La libération et l’extraction de ce type de victime est discutée en
détail dans ce texte. Vous pouvez rencontrer d’autres circonstances où il
est nécessaire de dégager une victime; l’accident avec des machines,
l’accident de train, les accidents avec des véhicules, l’effondrement d’une
habitation et les catastrophes diverses. La libération d’une victime pris-
onnière d’un véhicule est prise, ici, comme exemple pour d’autres cir-
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 D é s i n c a r c é r a t i o n 14.29
Que faire à l’arrivée ? A l’arrivée sur les lieux d’un accident, choisissez un endroit sûr pour
placer votre véhicule de secours. Si vous arrivez les premiers sur les
lieux d’intervention, interposez votre véhicule en “bouclier” entre la cir-
13.3 13.4 culation et l’accident. Tenez toujours compte de la possibilité de la pré-
sence de produits dangereux, du risque d’explosion et de la direction du
vent.
TA B L E A U 1 4 . 3 I N D I C E S D E G R AV I T E D ’ U N A C C I D E N T AV E C U N E
VICTIME INCARCEREE
L’évaluation primaire Ce n’est que lorsque la sécurité a été assurée que vous pouvez procéder
d’une victime à l’évaluation primaire du patient. Observez l’état de conscience et l’ABC.
ABC
Si une victime est incarcérée, il faut toujours demander au préposé le ren-
fort technique des pompiers et le renfort médical du SMUR.
L’évaluation secondaire Dès que cela sera possible, vous pouvez effectuer une évaluation secon-
de la victime daire après l’évaluation primaire plus approfondie. Le contrôle de l’état de
conscience et de l’ABC, ainsi que la prise en charge des fonctions vitales,
restent le plus important. Ceci nécessite votre présence constante près de
2.3
la victime, pour autant que votre propre sécurité reste assurée.
L A T E C H N I Q U E D E D É S I N C A R C É R AT I O N
TA B L E A U 1 4 . 4 P R I N C I P E S D E L A D E S I N C A R C E R AT I O N
Concertation entre l’équipe La concertation entre les différents services impliqués est très impor-
technique et l’équipe médicale tante. Chaque renseignement obtenu peut être utile pour les deux services.
L’utilité des périmètres d’action Un accident doit être comparé à un espace de travail qui doit être sûr
et ordonné. Il est fait usage de deux cercles de travail imaginaires autour
FIG. 14.11 du véhicule accidenté. Ces cercles ont pour but d’assurer la sécurité et
l’efficacité du travail.
L’UTILITÉ DES PÉRIMÈTRES
D’ACTION Le centre du cercle est constitué par l’épave.
Le premier cercle de travail a un rayon de 5 m à partir de l’épave. Dans
10 m ce rayon ne se trouvent que les intervenants qui participent directement
à la désincarcération. Les autres intervenants se tiennent en dehors de la
zone des 5 mètres, prêts à aider si cela est nécessaire et après avoir
5m
obtenu la permission du pompier responsable de l’intervention. Dans ce
premier cercle ne se trouvent que les outils nécessaires à l’action en
cours. Dès qu’un outillage n’est plus utilisé, il doit être enlevé de la zone
des 5 mètres.
La répartition des tâches lors Pendant ce type d’intervention, il est nécessaire d’utiliser une méthode de
d’une désincarcération travail qui place un nombre minimum d’intervenants à proximité immé-
diate de l’épave. Une distribution stricte des tâches est donc indispensa-
ble. Chacun doit savoir ce que l’on attend de lui. Le pompier responsable
de l’intervention dirige toute cette opération.
La stabilisation du véhicule La stabilisation de l’épave est importante tant pour les intervenants que
pour la victime. Un véhicule instable constitue un danger pour les
intervenants. En outre, tout mouvement du véhicule peut provoquer des
douleurs chez la victime et augmenter le risque de lésions supplémen-
taires. La stabilisation du véhicule prend peu de temps. Si elle est réalisée
avec compétence, tous en seront bénéficiaires, la victime comme les
sauveteurs.
FIG. 14.12
La gestion du verre La gestion du verre est la dénomination globale pour qualifier toutes les
mesures qui limitent les dégâts provoqués par le verre.
Au début de la désincarcération, il est indiqué de commencer par l’enlè-
vement de tout le verre présent. Les éclats de verre seront également
enlevés dans un cercle réduit autour de l’épave. Ceci crée ainsi une assise
sûre pour le matériel de stabilisation. En plus, les risques de chute, de glis-
sade et de blessures des intervenants sont diminués. Tant les vitres intac-
tes que les vitres brisées doivent être enlevées. En effet, pendant les
manœuvres de désincarcération, elles peuvent à tout moment voler en
éclats. Il existe plusieurs méthodes pour enlever les vitres: elles dépendent
entre autres de l’état de la vitre, du type de verre et du matériel disponible.
FIG. 14.13
LA GESTION DU VERRE
La protection de la victime et Les corps de pompiers possèdent des moyens techniques simples qui
des intervenants pendant la protègent la victime et les intervenants pendant les manœuvres de désin-
désincarcération carcération.
FIG. 14.14
MOYENS DE PROTECTION
Housses de protection.
L’accès à la victime La manière dont la victime sera finalement libérée sera déterminée par le
pompier responsable de l’intervention en concertation avec l’équipe
médicale. Cela nécessite, si la sécurité le permet, une évaluation primai-
re de l’état de la victime. On pose toujours une minerve. Les mesures de
prise en charge des fonctions vitales sont réalisées dès que les dangers
sont éliminés.
L’accès et la libération de la victime dépendent de son état général, de
ses blessures, de l’état de l’épave et des possibilités techniques des équi-
pes d’intervention. Pour prévenir les complications, il faut éviter tout
déplacement de la victime.
FIG. 14.15
TA B L E A U 1 4 . 5 T E C H N I Q U E S P O U R C R E E R D E L’ E S PA C E
FIG. 14.16 Ce sont des exemples pour des voitures de tourisme. Il est évident que de
nombreuses techniques sont utilisables pour libérer des victimes
TECHNIQUES POUR CRÉER DE incarcérées dans d’autres types de véhicules.
L’ESPACE
Séparation des portes. Enlèvement du montant central. Mise en place des mousses de
protection.
La stabilisation de la Les chapitres 2 et 4 vous ont appris, à l’aide d’un diagramme, ce qu’il faut
victime faire pour aider un blessé. La même technique est certainement d’appli-
cation pour une victime coincée.
FIG. 14.17
MOYENS DE STABILISATION DE LA
COLONNE VERTÉBRALE
tenir la nuque avec les deux mains de manière continue. Pour la colonne
10.1
dorsale, la colonne lombaire et le bassin, l’utilisation simultanée d’un cor-
set d’immobilisation de colonne, d’une planche de relevage ou d’une civière
à palettes est utile.
L I B É R AT I O N D ’ U N E V I C T I M E
PA R L’ E N L È V E M E N T TOTA L
D U TO I T
L’ I N F L U E N C E D E L A S É C U R I T É PA S S I V E
S U R L A L I B É R AT I O N D ’ U N E V I C T I M E
INCARCÉRÉE
Les zones de déformation Les zones de déformation sont les parties d’une voiture qui absorbent de
l’énergie en se déformant sous l’influence de la force de collision. Ces
4.1 zones de déformation peuvent absorber une grande partie, mais pas la
totalité de l’énergie cinétique d’un accident.
FIG. 14.19
© photo: Volvo
La cellule de sécurité La cellule de sécurité qui inclut l’habitacle est conçue pour empêcher au
maximum sa déformation lors d’une collision. Cependant, si les forces de
collision sont importantes, elle se déformera quand même. Il sera difficile
d’ouvrir les portes qui seront coincées lors de la déformation de cette cel-
lule de sécurité.
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 D é s i n c a r c é r a t i o n 14.41
FIG. 14.20
LA CELLULE DE SÉCURITÉ
© photo: Volvo
Une cellule de sécurité empêche la
déformation de l’habitacle.
Une cellule de sécurité Les poutrelles (barres) de renforcement des portes dépendent de
empêche la déformation • la forme (profil rond, profil rectangulaire, plein ou creux),
de l’habitacle • l’emplacement (transverse, droites ou croisées),
• l’action (coulissantes ou non).
Les poutrelles de renforcement peuvent ralentir de manière importante
la désincarcération de l’épave.
FIG. 14.21
FIG. 14.22
UN SYSTÈME ANTI-AIRBAG
PERMETTANT DE CONTENIR UNE
EXPLOSION TARDIVE
Les tendeurs de ceinture Cette protection passive empêche le mouvement vers l’avant des passa-
gers lors d’une collision frontale en tendant les ceintures de sécurité. Les
collisions latérales, arrières ou les tonneaux ne mettent pas en action les
tendeurs de ceinture.
FIG. 14.23
LE TENDEUR ET LE COUTEAU
DE CEINTURE
Chapitre 14 M.À.J. - 1999 D é s i n c a r c é r a t i o n 14.44
CONCLUSION
Lorsque vous soignez une plaie, pensez d’abord à votre propre sécurité
!
en portant toujours des gants!
La durée des soins aux plaies ne doit pas porter préjudice au patient et ne
4.1
doit avoir comme objectif que d’éviter l’aggravation des lésions en attendant
des soins définitifs.
Dès la prise en charge du patient, soyez surtout attentif, d’une part aux
3.4
saignements, et d’autre part à l’installation des signes de l’état de choc.
Pour tout saignement, la prévention et/ou le traitement d’un état de
choc sont l’arrêt des saignements, l’administration d’oxygène et une
position adaptée, suivant la localisation de la plaie et l’état du patient. Si
nécessaire, prévenez le SMUR.
Il ne faut jamais retirer les corps étrangers pénétrants d’une plaie. Les
retirer pourrait aggraver les saignements ou la lésion. Une plaie souillée
peut bénéficier d’un rinçage abondant à l’aide de liquide physiologique.
FIG. 14.24
PA N S E M E N T S P R O V I S O I R E S
Pansements provisoires La prise en charge d’une plaie à l’aide de pansements provisoires est
reprise dans le tableau suivant.
TA B L E A U 1 4 . 6 P R I S E E N C H A R G E D ’ U N E P L A I E
SÉQUENCE OBJECTIFS
Des gestes rapides permettent de limiter les pertes de temps sur les
lieux de l’accident.
Types de pansements Quelques types de pansements provisoires sont repris dans le tableau ci-
dessous.
TA B L E A U 1 4 . 7 T Y P E S D E PA N S E M E N T S P R O V I S O I R E S
TYPE I N D I C AT I O N REMARQUE
FIG. 14.25
IMMOBILISATION DU COU ET
PANSEMENT D’UNE PLAIE DU FRONT
Préalablement aux soins de plaies, On commence par panser la plaie Les emballages sous le menton
il faut stabiliser la tête en position du front. permettent d’éviter un glissement
neutre et placer un collier cervical. du bandage.
Il est important de visualiser la Dans ce cas, on commence par des Pour éviter le glissement, on termine
plaie du cuir chevelu. bandages circulaires pour mainte- par quelques circulaires sous le
nir la compresse. menton.
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 P l a i e s e t p a n s e m e n t s 14.49
FIG. 14.27
En cas de blessures au visage, il est possible de choisir entre plusieurs types
PANSEMENT D’UNE PLAIE de pansements couvrants. Le choix dépendra notamment de la localisation
DU VISAGE et des caractéristiques de la plaie, ainsi que du matériel à disposition.
Si la plaie saigne peu, il suffit de Commencez par quelques circulaires au Une autre possibilité: placer un
fixer une compresse à l’aide d’un niveau du front et maintenir ensuite la bandage comme pour un pansement
sparadrap. compresse, en passant sous le menton et de l’œil.
en évitant de couvrir les yeux.
FIG. 14.28
Si une blessure au cou saigne superficiellement, on peut obtenir une
PANSEMENT compression suffisante en faisant passer le bandage sous l’aisselle située
D’UNE PLAIE DU COU du côté indemne.
Une blessure avec saignement Il faut couvrir la plaie avec une Avec un autre secouriste-ambulancier,
superficiel au niveau du côté droit compresse suffisamment grande. fixer un bandage partant du côté droit
du cou. du cou vers l’aisselle gauche.
On passe de l’aisselle droite, sur la Le bandage terminé vu de droite. Pansement d’une plaie du côté
compresse, vers l’aisselle gauche. droit du cou vu de dos.
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 P l a i e s e t p a n s e m e n t s 14.50
L’épaule Les compresses placées sur des plaies au niveau de l’épaule ou de l’aisselle
seront mieux maintenues si le bandage passe sous l’autre aisselle.
FIG. 14.29
Bandage sur une plaie à l’aisselle Bandage sur une plaie à l’aisselle Il est conseillé de soutenir le bras à
droite vu de face. droite vu de dos. l’aide d’un bandage triangulaire.
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 P l a i e s e t p a n s e m e n t s 14.51
Les coudes Pour les blessures au niveau du coude, on fixera la compresse à l’aide d’un
bandage en éventail en-dessous, puis au-dessus, de l’articulation. Une
écharpe soutiendra le membre blessé.
FIG. 14.31
Vue d’ensemble d’une plaie au Appliquez le bandage en partant du Le résultat final est un bandage
coude droit. coude. Le bras de la victime est plié. croisé ou spiralé.
Pour réaliser correctement le Vous pourrez nouer les deux chefs, Terminez le bandage en repliant le
bandage triangulaire, orienter le uniquement si l’avant-bras est sommet et en le fixant à l’aide de
sommet du bandage vers le membre légèrement relevé. sparadrap ou d’une épingle à
blessé. nourrice.
Couvrez les plaies sur le dos de la Les compresses sont maintenues Le bandage est achevé par un tour
main à l’aide de compresses stéri- par un bandage croisé. de poignet. Le pouce et les doigts
les. restent libres.
Les plaies aux doigts et dans la Placez la bande Velpeau dans la On commence toujours un bandage
paume de la main seront recouvertes paume de la main et fermez vous- en moufle par quelques va-et-vient de
de compresses stériles. même les doigts de la victime. la bande dans le sens de la longueur
du membre.
Réalisez un bandage croisé. Si le Terminez le bandage par un tour de Résultat final d’un bandage
pouce est indemne, laissez-le libre. poignet. fonctionnel de la main gauche et
bandage croisé de la main droite.
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 P l a i e s e t p a n s e m e n t s 14.54
FIG. 14.33
Au chapitre 4, nous avons déjà traité des plaies particulières telles que les
4.3 4.4
plaies thoraciques avec lésions pulmonaires, le corps étranger dans le tho-
rax ou dans l’abdomen et les plaies avec lésions aux organes abdominaux.
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 P l a i e s e t p a n s e m e n t s 14.55
Le membre inférieur Pour les plaies des membres inférieurs, on agit comme pour les plaies aux
membres supérieurs.
FIG. 14.34
Un pantalon déchiré et ensanglanté Avec une paire de ciseaux, Dégagez largement pour visuali-
peut cacher une plaie de la jambe. découpez la jambe du pantalon ser la plaie et son environnement.
pour visualiser la plaie.
TA B L E A U 1 4 . 8
TYPE I N D I C AT I O N
Le corps étranger pénétrant Il existe une technique de protection et de couverture pour les corps
dans l’œil étrangers pénétrant dans l’œil. Couvrez la lésion par des compresses
stériles, puis immobilisez l’objet à l’aide de bandes roulées, fixées de
part et d’autre, si possible sur deux niveaux perpendiculaires l’un à l’autre.
4.5
C’est une technique d’exception.
FIG. 14.35
BANDAGE DU
CORPS ETRANGER
DANS L’ŒIL
Amputation d’un membre Dans le chapitre 4.6, on a déjà expliqué la façon d’agir face à une victime
amputée d’un membre. On a également expliqué en détail les soins au
membre amputé ou arraché.
4.6
FIG. 14.36
PANSEMENT DU MEMBRE
AMPUTE
Dans le chapitre 8.1, il est décrit la prise en charge des brûlures. Dans le
8.1
diagramme des premières minutes, il est nécessaire de penser à refroidir
les brûlures après les règles de sécurité et la prise en charge vitale.
Pour le transport des victimes présentant des brûlures, il faut faire usage
de pansements stériles humides ou de pansements de type hydrogel.
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 L e s t r e s s p s y c h o l o g i q u e 14.58
INTRODUCTION
QUELQUES DÉFINITIONS
Le stress Le stress naît d’une situation dans laquelle l’équilibre des fonctions
physiologiques de l’organisme est modifié à la suite d’une grande tension
physique ou mentale. C’est un ensemble de réactions utiles, qui libère de
l’énergie, met en route des mécanismes de défense et incite à l’action.
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 L e s t r e s s p s y c h o l o g i q u e 14.59
L’évènement potentiellement Un évènement choquant est défini comme un incident sérieux et imprévu
traumatique qui implique un risque de vie et de mort. Si cet évènement choquant a des
conséquences nuisibles pour l’individu, on parle d’un événement trau-
matisant.
Certains auteurs ont établi des listes d’évènements traumatisants selon le
degré d’importance ou de gravité. Mais ces réactions de stress peuvent
être la conséquence d’évènements qui appartiennent à la vie de tous les
jours et qui ne sont pas gênants pour la majorité de la population.
En outre, il apparaît que l’évènement le plus exceptionnel ne doit pas
entraîner nécessairement des problèmes de stress.
Il est très difficile de classer les évènements et les expériences traumati-
santes en fonction du risque de développer des conséquences nuisibles.
Il est important de retenir qu’un même évènement peut entraîner des
conséquences préjudiciables chez un impliqué déterminé, mais pas néces-
sairement chez un autre.
TA B L E A U 1 4 . 9 L E S C A R A C T E R I S T I Q U E S D ’ U N I N C I D E N T C R I T I Q U E
Types de réactions de stress Comme cela a été dit plus haut, le stress est un élément positif qui libère
des moyens d’action, mais le stress peut également avoir des influences
négatives.
On peut subdiviser les réactions de stress qui peuvent survenir en deux
temps:
• d’une part, en réactions de stress à court terme ou réactions de stress
aiguës,
• d’autre part, en réactions de stress à long terme. Le stress post-trau-
matique (PTSD = Post Traumatic Stress Disorder) et le ‘burn-out’ appar-
tiennent à ce dernier groupe.
Les réactions aiguës de stress apparaissent en même temps ou peu de
temps après l’évènement perturbant. Le PTSD apparaît également à la
suite d’un incident particulier, mais les symptômes ne se manifestent
seulement qu’après des jours, des mois et parfois des années.
Contrairement à la réaction de stress aiguë et de stress post-traumatique,
le “burn-out” n’est pas provoqué par un seul évènement, mais est la
conséquence d’une exposition prolongée à de petits faits stressants et se
développe sur plusieurs années.
Des exemples d’incidents potentiellement traumatisant vous sont pré-
sentés dans le tableau 14.10 suivant:
TA B L E A U 1 4 . 1 0
QUELQUES EXEMPLES D’INCIDENTS CRITIQUES
L’effet du stress au long cours peut être subdivisé dans les classes sui-
vantes:
• les signes physiques,
• les signes psychiques avec des perturbations du comportement,
• les modifications des comportements habituels de vie.
Contrairement aux réactions aiguës de stress, les réactions de stress à
long terme (tableau 14.11) sont nuisibles et nécessitent par conséquent
une aide professionnelle.
TA B L E A U 1 4 . 1 1 R E A C T I O N S D E S T R E S S A L O N G T E R M E
Les besoins des victimes Dans une situation de stress, les besoins des victimes peuvent être classés
par ordre d’importance. Le tableau 14.12 énumère ces besoins et la
manière de les aborder.
TA B L E A U 1 4 . 1 2 B E S O I N S D E S V I C T I M E S
• sécurité physique
• sauvetage et soins médicaux
• aide matérielle ou confor t sous la forme de chaleur, repos et nourriture
• information exacte, si possible complète et compréhensible pour éviter
l’incompréhension, les malentendus et les rumeurs
• soutien familial et social pour pallier le sentiment de solitude
• empathie de l’inter venant avec la victime
• rendre la confiance et la capacité d’agir pour aller contre le sentiment
d’impuissance
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 L e s t r e s s p s y c h o l o g i q u e 14.62
Le rôle du secouriste- Quelques conseils devraient vous permettre d’assurer une première prise
ambulancier en charge de la victime pendant le sauvetage (tableau 14.13) et après le
sauvetage (tableau 14.14).
TA B L E A U 1 4 . 1 3
AT T I T U D E S A AV O I R FA C E A U X V I C T I M E S P E N D A N T L E S A U V E TA G E
TA B L E A U 1 4 . 1 4 AT T I T U D E S A AV O I R E N V E R S L E S V I C T I M E S E T
L E U R E N T O U R A G E A P R E S L E S A U V E TA G E
Le tableau 14.15 vous présente ce qu’il faut éviter absolument dans les
contacts avec les victimes, les familles, l’entourage et les proches:
TA B L E AU 1 4 . 1 5 C E Q U ’ I L FAU T E V I T E R D A N S L’ A B O R D D E S V I C T I M E S
• Tenir des sermons moralisateurs, secouer les personnes en leur disant: “j’ai déjà connu
cela”.
• Leur dire que leur première réaction est anormale.
• Donner l’ordre à une personne “de se réveiller”: lui dire qu’il est “en ordre de marche”.
• Rassurer par des propos mensongers ou minimiser l’évènement traumatisant: “Tout va
bien, ne vous tracassez pas, le temps guérit les plaies, ce n’est pas grave…”.
• Donner des médicaments ou de l’alcool afin de refouler les sentiments gênants.
• Prendre des décisions d’une manière isolée.
L’ I M P L I C AT I O N D E S I N T E R V E N A N T S :
LEUR STRESS PROPRE
Les réactions des secouristes- Comme il a été déjà indiqué antérieurement, il est important d’insister sur
ambulanciers au stress le fait que les réactions des personnes qui sont exposées à une situation
choquante sont des réactions normales si on tient compte de l’anorma-
lité de la situation à laquelle ils sont confrontés. Ceci n’est pas seulement
le cas pour les victimes et leurs proches mais également pour les inter-
venants dont les secouristes-ambulanciers.
TA B L E A U 1 4 . 1 6 R E A C T I O N S N O R M A L E S P O U V A N T P E R S I S T E R
PENDANT QUELQUES SEMAINES APRES UN INCIDENT CRITIQUE
Si ces problèmes persistent pendant une durée trop longue, il est utile
d’en parler avec des collègues qui ont connu le même incident ou avec le
médecin du travail. Il est parfois nécessaire de consulter un spécialiste qui
connaît le milieu des services de secours.
Mesures de prévention Nous distinguons des mesures de prévention primaire et secondaire. Les
mesures de prévention primaire sont prises avant l’intervention, tandis
que les mesures de prévention secondaire sont appliquées pendant et
après l’intervention.
TA B L E AU 1 4 . 1 7 C O N S E I L S P O U R U N E B O N N E P R E PA R AT I O N AU S T R E S S
TA B L E A U 1 4 . 1 8 M E S U R E S D E P R E V E N T I O N D E S C O N S E Q U E N C E S D U
S T R E S S A U N I V E A U D E L’ E Q U I P E
• Des missions simples et claires dans l’organisation sur le terrain sont les
meilleurs moyens pour maîtriser le stress normal de l’inter vention.
• Il faut relever le personnel régulièrement et limiter les missions stressantes à
un maximum de deux heures si c’est possible.
• Des pauses de repos et des interruptions d’un quar t d’heure doivent être
prévues toutes les deux heures.
• Le soutien émotionnel est impor tant. On peut mettre les structures suivantes
à la disposition des inter venants dans la mesure du possible et en fonction de
la gravité de l’inter vention:
- une place assise, protégée des intempéries et hors de la vue des medias et
des victimes,
- un lieu de parole avec les collègues ou les personnes qui ont vécu une
chose analogue,
- des personnes de confiance avec une formation psychologique.
• Une période de transition lors du retour vers la normale est impor tante pour
établir un premier bilan de l’inter vention. Ce bilan peut être technique et/ou
plus dirigé vers le vécu (émotionnel) pendant l’inter vention. Il est parfois
indispensable de prévoir un “debriefing émotionnel” immédiatement après ou
pendant une catastrophe. Ceci doit se faire idéalement en présence d’une
personne compétente.
Chapitre 14 M.À.J. - 2002 L e s t r e s s p s y c h o l o g i q u e 14.66
CONCLUSION
Des attitudes qu’il faut éviter à tout prix et des conseils pour vous-même
sont présentés dans le tableau 14.19 suivant:
TA B L E A U 1 4 . 1 9
CONSEILS POUR VOUS-MEME APRES UN INCIDENT CRITIQUE
• Ne vous repliez pas sur vous-même, acceptez les tensions et les émotions.
• Parlez de l’incident aussi longtemps que nécessaire et laissez libre cours à vos
émotions.
• N’espérez pas que les souvenirs disparaissent rapidement. Donnez-vous le temps de
digérer ce que vous avez vécu.
• Souvenez-vous que les signes de stress sont normaux après un incident traumatisant.
• Essayez de reprendre un rythme de vie normal.
• Passez autant de temps que possible avec votre famille, et expliquez leur ce que vous
avez vécu.
• Méfiez-vous d’un usage exagéré de café, de tabac, d’alcool ou de l’automédication
(cela peut diminuer les symptômes, mais ne remédie pas à la cause).
• Pratiquez du sport autant que possible, mangez de manière variée et équilibrée.
• Informez-vous sur l’incident et ses conséquences.
• Prenez part aux discussions après l’incident (debriefing).
• Reprenez aussi rapidement que possible vos activités professionnelles.
• Prenez part aux initiatives collectives comme des commémorations ou aux funérailles
d’un collègue décédé en intervention.
• Si vous vous sentez impuissant, recherchez de l’aide et parlez-en. Le temps n’efface
pas toujours les souvenirs traumatisants si vous les refoulez ou si vous les niez.
TA B L E A U 1 4 . 2 0 C O N S E I L S P O U R S O U T E N I R V O S C O L L E G U E S
TA B L E A U 1 4 . 2 1 AT T I T U D E S A E V I T E R
CONCLUSION
3 LES A F F E C T I O N S À R I S Q U E V I TA L
4 LE PAT I E N T T R A U M AT I S É
5 MALADIES E T I N T O X I C AT I O N S
7 L’ E N FA N T EN DÉTRESSE
8 URGENCES P R O V O Q U É E S PA R AG E N T S P H Y S I Q U E S
9 URGENCES P S YC H I AT R I Q U E S
10 LE T R A N S P O R T D U PAT I E N T
11 LES C ATA S T R O P H E S
12 O R G A N I S AT I O N D E L’ A I D E M É D I C A L E U R G E N T E
13 TECHNIQUES
14 SUPPLÉMENTS
15 VOCABULAIRE
15
GLOSSAIRE DU
MANUEL POUR
SECOURISTES-
AMBULANCIERS
CONTENU
Angine de poitrine Douleur située dans les épaules ou le thorax causée par le manque d’oxy-
gène du muscle cardiaque
Aorte La plus grosse des artères du corps humain qui conduit le sang du ven-
tricule gauche vers tout le réseau artériel
Aspiration (appareil d’aspiration) Système permettant d’aspirer de la salive, du sang, des vomissements
dans le but de dégager les voies respiratoires
Blast Terme anglais définissant les lésions provoquées par l’effet de souffle et
l’onde de choc d’une explosion
Canule oropharyngée Appareil servant à maintenir la bouche ouverte tout en soutenant la langue
Capillaire Fin comme un cheveu, petit vaisseau sanguin au contact des cellules
Cérébro-spinal Qui est situé dans le cerveau et dans la moelle épinière (ex.: le liquide
cérébro-spinal)
Choc Etat pathologique durant lequel les cellules du patient sont mal irriguées
et manquent d’oxygène. Dans le langage courant, le mot “choc” est sou-
vent employé comme “choc émotionnel”. En médecine, le choc n’est pas
cette situation émotionnelle mais cette détresse circulatoire
Choc anaphylactique Etat de choc provoqué par une réaction allergique massive
Cyanose Couleur bleuâtre et grisâtre, surtout visible au niveau des lèvres, des
oreilles, des ailes du nez, du bout des doigts et signant un manque d’oxy-
gène chez le patient.
Défibrillation Technique utilisée par une équipe médicale pour traiter la fibrillation du
cœur: la technique consiste à envoyer un choc électrique puissant, de
caractéristique bien définie, à travers le thorax du patient
Détendeur Système ramenant un gaz d’une pression élevée vers une pression plus
basse, proche de la pression atmosphérique
Diaphragme Grand muscle dont la fonction principale est la respiration, situé entre le
thorax et l’abdomen
Distal Qui est situé loin du point de référence (pour le corps humain, le point de
référence est en général le tronc)
Faciès Le visage
Glasgow Coma Scale (GCS) Echelle internationale permettant de définir l’état neurologique du patient
Heimlich (manœuvre de) Technique de compression réalisant une toux artificielle et permettant de
libérer les voies respiratoires du patient
Chapitre 15 G l o s s a i r e 15.5
Infarctus du myocarde Lésion du muscle cardiaque causée par le manque d’oxygène et le man-
que de circulation. Les artères qui provoquent cette insuffisance circula-
toire sont les artères coronaires
Lunette à oxygène Système souple destiné à délivrer de l’oxygène au patient, maintenu sur
le visage du patient par une armature semblable à des branches de lunettes
Masque facial Appareil que l’on pose sur la figure du patient pour réaliser une ventila-
tion artificielle
Masque simple (O2) Masque permettant de délivrer de l’oxygène à un patient qui respire
spontanément
Massage cardiaque externe Compression rythmique du thorax permettant de réaliser une circulation
artificielle
Méningite Atteinte par une infection ou une inflammation des enveloppes qui entou-
rent le cerveau
Mouvement paradoxal Se dit des mouvements anormaux d’un volet thoracique. Ces mouve-
ments sont dits paradoxaux parce qu’à l’endroit du volet thoracique, la
paroi “rentre” vers l’intérieur du thorax à l’inspiration et “sort” vers
l’extérieur du thorax à l’expiration
Pansement compressif Pansement réalisant une compression destinée à arrêter une hémorragie
sans la pose d’un garrot
Pelvienne Située dans la région du pelvis: le bas du ventre et les organes situés dans
le bassin
Périphérique Le système nerveux périphérique est constitué des nerfs situés en dehors
de la moelle épinière et du cerveau
Proximal Qui est situé près du point de référence (pour le corps humain, le point de
référence est en général le tronc)
Pupille Dans l’œil, l’anneau central (vide) situé au centre de l’iris; les pupilles
apparaissent noires
Sac réservoir (O2) Sac en plastique souple servant de réserve à un masque à oxygène
Sonde nasale Petit tuyau en plastique permettant de délivrer un débit d’oxygène faible
Tamponnade cardiaque Présence de sang à l’intérieur du péricarde, qui est un sac qui entoure le
cœur. A ce moment, le cœur ne peut plus fonctionner normalement car
il est “comprimé” par ce sang présent dans ce sac qui l’entoure complè-
tement
Temporal Situé dans la région des tempes (côté de la tête en avant des oreilles et en
arrière des yeux)
Thrombose Coagulation qui se réalise à l’intérieur d’un vaisseau sanguin et qui le bou-
che. Le caillot s’appelle un thrombus
Traumatologie Branche de la médecine qui s’occupe des lésions provoquées par des
accidents
Trendelenburg (position de) Position dans laquelle les jambes du patient sont surélevées.
Chapitre 15 G l o s s a i r e 15.8
Tube endotrachéal Tube particulier en plastique souple et transparent destiné à être posi-
tionné dans le larynx (et donc la trachée) d’un patient
Utérus Matrice
Volet thoracique Multiples fractures de côtes ayant pour conséquence des mouvements
tout à fait anormaux de la paroi thoracique. Le volet thoracique entraîne
une insuffisance respiratoire très importante
Chapitre 15 M.À.J. - 1999 T r a d u c t i o n c o m p a r é e 15.9
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