Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
Fatima ABKHAR
Université Chouaïb Doukkali, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Département de géographie,
route ben Maâchou, BP 27-42000. ELJadida, Maroc. fatimaabkhar@yahoo.fr
Résumé
Abstract
The site of Oulidia is located at about 72 km away from the city of El Jadida and 62 km from
the city of Safi on the coastal road (PR 301) relating El Jadida and Essaouira. All along this
coastal area, there is a varied configuration as well as important natural resources. The lagoon
of Oualidia has a lengthened form and is extending from the north-east to the south-west
parallel to the shoreline. This form was imposed by the morphology of a depression located
between dunes and situated below the medium level of low tide (-2 m). The lagoon is located
in a furrow between dunes. From the coastal side, it is boarded by a grisifié dune and from the
side of the continent by a set of consolidated dunes. It has a surface area of about 3 km 2 with a
1
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
length of 7 km and a width of .4 km. The site belongs to a semi-arid climatic heritage, a fact
which allowed the production of salt.
However, this littoral has weaknesses since it suffers from various forms of degradation
caused by urban development and socio-economic activities. In this area the main activity of
the inhabitants is essentially based on agriculture, breeding and the exploitation of salt. At the
present and at the national level, Oualidia represents an important site for oyster-farming and
“mytiliculture” and also a bathing area that is getting busier.
In order to better understand the real impacts of the morphodynamics and the socioecominc
development on the littoral and the lagoon of Oualidia, we opted for the digital and analogical
air photographs to trace back the morphological evolution of this site. This case of diachronic
analysis increases the importance of this product as a tool which enables us to manage the
territory.
INTRODUCTION
1. Le cadre physique
La lagune de l’Oualidia est située entre El Jadida et Safi. Elle appartient à la grande
unité structurale nommée Meseta marocaine occidentale dont on peut distinguer :
2
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
Fig.1. Vue aérienne du Nord du Maroc (Google Earth) ; 2 : photo aérienne de l’Oualidia
(1981 ;1/30000) ; 3 : Carte géologique de la Meseta et situation géographique de l’Oualidia
(1/500000) ; 4 : Vue aérienne de l’Oualidia
1.2. Le Sahel
Le Sahel constitue un domaine de structure très régulière (=structure) et bien
individualisée. Il est formé de cordons dunaires plioquatenaires consolidés et constitués
principalement de calcaire détritique jaune. Ce dernier est formé de débris coquilliers et de
sable. Les cordons sont orientés parallèlement à la côte (SW-NE) et séparés par des
dépressions interdunaires. L’ensemble est caractérisé par un sol pauvre, un calcaire
squelettique sur les versants et les crêtes dunaires. Le Rmel, sol à texture sableuse, léger et
facile à cultiver et le Tirs, sol noir profond, riche en humus et compacts et les sols
hydromophes salés, à texture argileuse, se trouvent dans les merjas et les lagunes.
3
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
a)- L’Oulja
Elle constitue une frange côtière ; elle correspond à la plateforme d’abrasion de la mer
ouljienne (de 120 000 ans à 75 000 ans B.P), qui correspond à l’interglaciaire européen Riss
Würm (Gigout, 1951). L’Oulja de l’Oualidia est de type côte basse ; elle est définie par un
profil en gouttière inclinée vers la mer, bordée côté continent par une falaise morte et de côté
océan par une dune grésifiée, cette dernière est fragmentée en îlots alignés le long du littoral,
elle est attaquée par la mer Quatre unités morphologiques sont distinguées dans la lagune de
l’Oualidia :
4
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
d)- La côte
Il existe deux côtes, au nord-est des passes, s’étend une côte rocheuse sur 10 km. Au
sud-ouest des passes, il y a une alternance d’une côte sableuse avec des systèmes dunaires
occupés par une végétation et des petits lambeaux des côtes rocheuses.
5
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
2. Climat et Hydrologie
Le climat qui règne dans la région étudiée est de type méditerranéen sous influence
océanique. Un climat pluvieux et froid en période humide et chaud à sec en période sèche.
C’est une zone à pluviométrie faible : la moyenne annuelle est de 317mm, les extrêmes
enregistrés sont de l’ordre de 135mm et 619mm. Le nombre moyen de jours pluvieux est de
60 jours, répartis sur la période octobre-mai, avec un maximum en décembre-janvier.
La température moyenne annuelle est de 18°C ; les températures les plus froides ont
lieu pendant les moi de décembre et janvier avec un extrême de 4°C. Le mois de juillet et août
enregistrent les températures les plus élevées avec 40°C comme extrême observé dans la
région. Selon l’étage bioclimatique, l’Oualdia est classée en zone semi-aride. Les vents sont
liés à la position de l’anticyclone des Açores qui engendre des alizés de direction NNE à NE
en période sèche. En période humide, le changement de la latitude de l’anticyclone des Açores
laisse se développer des vents WSW et NW.
2. La végétation
Dans les lagunes, la végétation est peu variée. Elle est constituée par des espèces halo-
hygrophiles, dominées essentiellement par les salicornes. Le groupement le plus dominant est
formé par Sarcocornia perennis et Atriplex portulacoides ; le bord des chenaux montre
quelques tâches de Spartina maritima, alors que les niveaux supérieurs comportent un
groupement à Suaeda fruticosa à laquelle sont associées Limonium ferulaceum, Sarcocornia
perennis, Spergularia salina, Atriplex portulacoides et plus rarement Juncus acutus (El
Madani, 1995).
II. METHODE
L’approche s’appuie sur l’analyse diachronique des photos aériennes de 1989, 1996 et
2000. Ces documents sont traitées et corrigées au laboratoire de cartographie à l’Institut
Nationale de Recherche Halieutique « l’INRH » à l’aide du logiciel MapInfo de Système
d’Information Géographique (SIG), puis ils sont comparés et analysés de manière à obtenir
des cartes de l’évolution des unités morphologiques du littoral et de la lagune.
6
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
La marge d’erreur maximale d’une étude diachronique est fonction de cinq paramètres : la
précision du document de référence, la précision du repérage des amers sur les photographies,
l’erreur liée aux modèles polynomiaux utilisées par le logiciel, l’erreur sur la position exacte
du trait de côte et l’erreur liée aux fluctuations saisonnières de trait de côte. Dans ce travail
l’erreur résiduelle calculée par le logiciel pour l’ensemble des amers (< ± 1,5 m).
7
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
III. RESULTATS
L’analyse diachronique de clichés aériens verticaux de 1989 à 2000 montre une grande
mobilité de toutes les unités morphologiques de la lagune à savoir la flèche, le delta interne de
marée, la dune bordière et le chenal (Fig.3), qui sont traités ci-dessous.
3. La dune bordière consolidée : est l’unité la plus exposée à la dégradation par les agents
naturels et anthropiques. Le taux moyen de recul sur les 19 ans d’observation est de 1,6m
contre 0,9m pour la dune de la passe.
4. Le Chenal : l’alimentation du chenal peut être par des matériaux d’origine marine ou
continentale. Cette double alimentation s’explique par la communication directe de l’océan
avec la lagune et par la disposition morphologique de l’arrière-pays. Cette dernière est
constituée d’une falaise morte taillée dans le grès dunaire lapiazé et ravinée par endroit. Ceci
favorise le transport de matériaux vers le chenal. Ainsi dans le chenal nous avons
individualisé deux secteurs à savoir :
-le secteur sableux avec un taux moyen de recul de 1,9 m par an.
-le secteur rocheux avec un taux moyen de recul de 0,8 m par an.
Le transport sédimentaire résultant de direction amont-aval, pourrait être responsable de
changement continuel du tracé du chenal principal. Il peut être aussi en relation avec
l’aménagement de l’aval de la lagune (digue, parcs ostréicoles, marais salants).
La lagune de l’Oualidia est caractérisée par une grande variabilité des phénomènes qui
conditionnent son évolution. C’est un environnement dont l’équilibre dépend à la fois de la
formation géologique et des facteurs dynamiques et des différentes formes d’actions
anthropiques.
8
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
La lagune a attiré très tôt les hommes par ses multiples richesses et ses conditions
climatiques favorable à l’installation. L’aspect de l’occupation humaine autour de l’Holocène
se manifeste par la présence du Kjökkenmödding du cordon dunaire sur la façade marine
(Weisrock, 1987). Le kjökkenmödding est constitué d’amas de moules et de patelles
calcinées. C’est El Oualid, le dernier Sultan de la dynastie saâdienne, qui a édifié la Kasbah
de l’Oualidia en 1634 et qui a donné son nom à cette station balnéaire.
La zone de l’Oualidia dont la superficie est d’environs 119km² est d’une population
estimée selon le dernier recensement (2004) à 13 076 habitants, offre des richesses naturelles
abondantes et variées. Compte tenu de cette richesse, l’Oualidia est sujette à une action
anthropique très intense. Elle reçoit en été un peu plus de 30 000 visiteurs par an, elle
constitue le siège d’activités multiples et variées.
1. L’agriculture et le pastoralisme
2. L’Aquaculture
L’installation des parcs ostréicoles depuis 1956 a permis à la lagune de devenir une
zone économique importante au niveau national. La superficie de la lagune est estimée à 405
hectares dont le 1/6 est exploité par 5 parcs ostréicoles. Les autres activités exercées dans la
lagune sont le ramassage de la palourde qui constitue une activité non négligeable, (elle
9
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
3. Le Tourisme
Conclusion
La lagune de l’Oualidia est dominée par deux flancs dont les sources des matériaux
sont différentes, et chacun réagit aux agents de l’érosion à sa manière :
-Le premier fait partie de la dune bordière dont le versant est taillée dans du sable meuble,
qui supporte un sol brut ; à côté de cette tendance à la mobilité des matériaux, les pratiques
irrationnelles des agriculteurs augmentent l’instabilité des sols : le défrichement du peu de
couvert végétal, le travail de la terre dans le sens des pentes, l’abandon des terres fragiles en
friche, le prélèvement de la fraction supérieure de la dune... Ces pratiques fragilisent la dune
bordière vis-à-vis des agents de dégradation. Par exemple, le vent transporte, pendant la
saison sèche, les grains adaptés à sa compétence et les accumule au cœur de la lagune. Cette
dégradation est accentuée par les autres types d’agression (remblais, pollution, urbanisation,
etc.).
-Le second constitue le piedmont de la falaise morte ; l’hétérogénéité des matériaux et la
présence de la croûte calcaire font que ce versant est plus stable que le premier. L’infertilité
de ce terrain pousse les agriculteurs à étaler du sable sur la surface caillouteuse pour avoir un
rendement, quoique maigre, plus avantageux. Sans oublier la présence de plusieurs carrières
d’extraction de sable sur le bord de la zone humide. Leurs effets contribuent, dans une large
mesure, à l'accroissement du phénomène de l'érosion.
Bibliographie
10
F.ABKHAR, Actes du Colloque « Des littoraux et des hommes », Oujda, 2006
11