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Guide technique
décembre 2002
LCPQ
LiInTi,- • F^nlir^ • Fraternité
fa
techniques
des routes
et autoroutes
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Protection des bétons
par application de produits
à la surface du parement
Guide technique
décembre 2002
S'appjyant sur les résultats des travaux de recherche menés au sein du réseau des Laboratoires
des Ponts et Chaussées, avec l'appui du Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques
et la participation du Service d'Études Techniques des Routes et Autoroutes, ce guide a été rédigé
en concertation avec la Profession.
4 - Démarche à suivre 31
4.1 Démarche à suivre 33
4.1.1 Généralités 33
4.1.2 Le diagnostic 34
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
7 - Durabilité - Garanties 69
7.1 Durabilité 71
7.2 Garanties 71
7.2.1 Cas des lasures, peintures et revêtements 72
7 2.2 Cas des imprégnations 75
7.2.3 Cas des inhibiteurs de corrosion 75
Conclusions 77
Annexes 79
1. Classes de qualification — niveaux de performance 79
2. Fiches synthétiques des essais utilisables en contrôle de chantier 83
3. Références normatives et modes opératoires 91
Bibliographie 99
Présentation
Le guide LCPC/SETRA « Choix et application des produits de réparation et de protection des
ouvrages en béton » publié en août 1996 constitue un document de référence, reconnu dans le
domaine de la réparation des bétons. La protection, comme l'indique son intitulé, est également
visée par ce guide. Elle y est cependant traitée de manière relativement succincte, aussi a-t-il été
jugé nécessaire de produire un guide spécifique en vue d'aider notamment les maîtres d'ouvrage
et les maîtres d'oeuvre confrontés à des problèmes de protection des bétons. Il peut s'agir d'ou-
vrages en béton armé, non armé ou précontraint mais en excluant dans ce dernier cas la protec-
tion des câbles de post-tension qui doit faire l'objet de dispositions particulières.
La publication de ce nouveau guide est apparue comme d'autant plus nécessaire qu'il n'existait à
ce jour aucun rèférentiel technique permettant d'orienter le choix d'un produit de protection en
fonction du problème à résoudre, sur la base de ses performances au regard de divers essais de
caractérisation. Un tel rèférentiel, indispensable, existe pour les produits de réparation. Une pro-
cédure de qualification existe aussi, il est vrai, pour les systèmes de peinture pour béton de génie
civil. Cependant cette procédure porte davantage sur des critères d'adhérence, d'aspect et plus
généralement des considérations d'ordre esthétique que sur des critères visant à apprécier la
capacité effective des systèmes testés à remplir une fonction de protection. L'ensemble de cette
procédure est décrit dans le guide LCPC « Mise en peinture des bétons de génie civil » publié en
juin 1999 — guide qui apporte, en outre, toutes les informations utiles sur la mise en œuvre des
systèmes de peinture, le contrôle de la qualité de leur application ainsi que sur les garanties
contractuelles que le maître d'ouvrage pourra exiger dans son marché de mise en peinture, y com-
pris pour la tenue de la couleur de la couche de finition.
Le présent document est destiné à apporter, en priorité, une aide aux gestionnaires, maîtres d'œu-
vre et maîtres d'ouvrage confrontés à des problèmes de durabilité des bétons armés affectant par
nature la destination de l'ouvrage, et susceptibles d'être traités par application de produits de pro-
tection en surface du parement de béton. Plus généralement il s'adresse aussi à tous les autres
intervenants concernés par la mise en œuvre des produits de protection : bureaux d'étude, labo-
ratoires de contrôle, entreprises applicatrices et fournisseurs de produits.
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Chapitre I
Introduction
^"v
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I
l n certain nombre de facteurs contribuent au vieillissement naturel et à la dégradation des
' bétons armés. Pour prolonger la durée de vie des ouvrages anciens, ou protéger de
manière préventive certaines parties d'ouvrages neufs, il peut être envisagé d'appliquer
un produit de protection à la surface du béton qui permettrait de ralentir ce vieillissement et
d'arrêter l'évolution de la dégradation.
Mais se pose alors la question du choix du mode de protection le plus adapté, car il existe actuel-
lement une grande variété de produits susceptibles d'être proposés comme moyens de protec-
tion. Il est précisé que le terme protection, employé de manière extensive dans la suite de cet
ouvrage, inclut à la fois les notions de protection et de traitement. Le problème est en fait de choisir
celui qui répondra le mieux et de la manière la plus durable aux objectifs visés.
Toutefois, ce guide ne saurait se limiter strictement au domaine des ouvrages anciens. Il peut aussi
apporter une aide précieuse pour le choix de traitements préventifs de certaines parties
d'ouvrages neufs particulièrement exposées (exemple : corniches, bases de piles, etc.) où l'on sou-
haiterait, en plus de l'effet protecteur normalement attendu d'un béton de bonne qualité vis-à-vis des
armatures, mettre en place, en complément, un système de protection améliorant leur durabilité.
Il devrait également aider à résoudre un certain nombre de problèmes qui peuvent se poser pour
des ouvrages neufs qui, lors de leur construction, présentent des défauts accidentels d'exé-
cution (insuffisance d'enrobage, béton de porosité excessive, etc.). Il est clair cependant qu'une
protection n'a pas vocation à réparer des malfaçons et, que dans ce cas, elle doit être considérée
comme un palliatif. On ne saurait trop insister sur le fait que la meilleure façon d'assurer une
bonne durabilité des bétons armés passe en effet d'abord par une formulation des bétons adap-
tée à l'agressivité de leur milieu environnant, une bonne compacité des bétons et des enrobages
suffisants.
9
Guide Technique • PriDtection des bétons par application de produits à la surface du parement
C'est aussi pour cette raison que la mise en place dès l'origine, et de manière systématique, d'une
protection sur les ouvrages en béton, autre que la chape d'étanchéité qui naturellement s'impose
sur les éléments importants d'allure horizontale (chapes sur les tabliers de ponts, par exemple),
n'apparaît pas dans les cas courants, sauf parties très exposées, comme justifiée dès lors que les
règles de l'art en matière de durabilité se trouvent respectées à la construction. Elle apparaît
comme d'autant moins souhaitable initialement qu'une protection, quelle que soit sa nature, pré-
sente une durée de vie limitée par rapport à celle de l'ouvrage et nécessite un entretien régulier.
Le problème est de savoir alors déterminer le meilleur moment pour intervenir.
Sur le plan économique, il paraît donc vivement souhaitable d'évoluer vers une démarche pré-
ventive s'appuyant sur un suivi régulier des ouvrages qui permettrait de déterminer le meilleur
moment pour intervenir (ne pas attendre par exemple que la corrosion des armatures soit déjà
amorcée). Pour cela, il conviendrait pour les ouvrages neufs :
de définir dès le projet des critères de durabilité fonction de l'agressivité de l'environnement,
en vue d'obtenir un béton adapté et de qualité, et de contrôler ces critères à la réception (enro-
bage, perméabilité, porosité, etc.). Cette étape permettrait de vérifier dès l'origine que les critères
fixés sont bien atteints ou à défaut de prendre les dispositions correctives pour les ouvrages qui
apparaîtraient comme susceptibles de présenter une plus grande sensibilité à la pénétration des
agents agressifs ;
d'effectuer dans le temps un suivi de l'évolution des indicateurs de vieillissement, à la faveur
du programme d'inspections de l'ouvrage, (exemple ; profondeur de carbonatation, pénétration
des chlorures) pour préconiser au bon moment et à temps la mise en œuvre d'un traitement de
protection.
10
•9mmÊm^m^!S9sfsmm^^KMÊi0i^^^^^^- ' Introduction
préalable qui doit permettre d'identifier la pathologie rencontrée, d'en estimer l'étendue et d'en
analyser les causes. Elle doit ainsi :
en premier lieu, permettre de définir si la structure considérée relève d'un traitement par protec-
tion et/ou si elle nécessite une réparation ;
• en second lieu, dans l'hypothèse où un traitement par protection apparaît suffisant, permettre
de préciser quelles sont les fonctions attendues de la protection (exemple : limitation de la péné-
tration des gaz, de l'eau, des chlorures, etc.). La définition de ces fonctions, complétée par la
connaissance des caractéristiques du béton armé à traiter et des contraintes à prendre en
compte pour la mise en œuvre, permettra d'aboutir au choix de solutions adaptées.
11
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surtace du parement
les performances et la durabilité du traitement. Ce chapitre propose, selon les familles de produits,
différentes méthodes permettant de vérifier que les travaux ont été correctement effectués,
le chapitre 7 est plus spécifiquement consacré aux problèmes de durabilité et de garanties,
la conclusion, souligne qu'en tout état de cause, le choix d'une protection appropriée pour un
béton est un problème complexe, et ceci d'autant plus qu'une protection n'étant pas éternelle,
le problème de son entretien, de sa rénovation et de la compatibilité avec des traitements
successifs doit aussi être pris en compte dans ce choix,
enfin, sont décrits :
- en annexe 1 : le principe du référentiel de qualification des produits et systèmes pour les diffé-
rentes fonctions visées, ainsi que la définition des seuils de performance pour les différents
essais.
- en annexe 2 : des fiches synthétiques de présentation d'essais utilisables sur chantier pour la
caractéhsation du support et le contrôle de la mise en œuvre des produits.
- en annexe 3 : les textes visés par le guide.
- la bioliographie regroupe des documents jugés particulièrement utiles pour le maître d'œuvre.
12
Domaine d'application
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2.1 Ouvrages concernés
Les ouvrages de génie civil en béton armé ou non, susceptibles de recevoir une protection, visés
par le présent document sont notamment :
- les ponts, viaducs et passerelles,
- les tunnels,
- les trémies et tranchées couvertes,
- les murs de soutènement,
- les phares,
- les châteaux d'eau à l'exclusion des cuvelages,
- les ouvrages maritimes et fluviaux (parties émergées et zones de marnage uniquement).
Il peut s'agir :
• d'ouvrages anciens
- dans lesquels la corrosion n'est pas encore amorcée et pour lesquels la protection aura un carac-
tère préventif ;
- dans lesquels les désordres par corrosion sont déjà apparents, mais qui ne présentent pas de
dégradation structurelle. Ces ouvrages relèvent d'une réparation préalable, conforme aux pres-
criptions du guide technique « Choix et application des produits de réparation et de protection
des ouvrages en béton » ;
• d'ouvrages neufs pour lesquels on recherche une protection préventive de certaines parties
d'ouvrage particulièrement exposées aux agents agressifs ou aux intempéries ou encore de zones
ayant souffert de défauts accidentels d'exécution comme des défauts d'enrobage des armatures
ou des zones constituées de bétons de porosité excessive. Cette protection ne doit pas avoir pour
objet de réduire les enrobages prescrits par les textes en vigueur
Les ouvrages en béton précontraint, notamment ceux à fils adhérents s'inscrivent également dans
le domaine d'application de ce document.
Sont exclus, en revanche, du champ de ce document :
les bâtiments,
- les barrages,
- les ouvrages ou parties d'ouvrage en immersion permanente,
- les sols industriels ou circules faisant appel à des produits non glissants et résistant à l'usure,
- les ouvrages soumis à l'abrasion, à l'érosion ou aux chocs,
- les ouvrages déjà protégés par des revêtements à liants organiques ou mixtes dont on prévoi-
rait la rénovation sans élimination totale des produits en place.
Nota : L'élimination complète d'un revêtement existant de ce type ne peut être évitée qu 'après une étude préalable favorable prenant en
compte notamment l'adhérence du système en place et la perméabilité à la vapeur d'eau de l'ensemble après rénovation. Cette étude doit
être réalisée par des experts compétents dans le domaine.
15
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surtace du parement
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16
Domaine d'application
La protection ne peut agir valablement que sur les parties accessibles des ouvrages ce qui peut
nécessiter, pour les parties en contact avec les sols agressifs, un décaissement préalable pour la
mettre en oeuvre.
12 Protections concernées
Les produits visés par le présent document sont exclusivement des produits destinés à être appli-
qués sur béton durci pour constituer un revêtement dont l'épaisseur sèche reste inférieure à 3 mm
(valeur limite considérée par le présent guide, en signalant que le Pr EN 1504-2 vise les revête-
ments allant jusqu'à 5 mm d'épaisseur).
Les produits concernés sont de nature organique, minérale, mixte à base de ciment et de résine
organique.
Ils peuvent être appliqués en une ou plusieurs couches, sans solvant, avec solvant organique ou
encore en phase aqueuse.
Les produits appliqués peuvent être filmogènes ou encore pénétrer dans le support sans que la
moindre trace de produit ne reste visible en surface. Certains produits peuvent, en revanche,
conduire à une modification complète de l'aspect de surface, dans la mesure où l'épaisseur du
revêtement correspondant est importante.
Sont ainsi exclus du champ d'application couvert par ce guide :
les produits directement ajoutés dans le béton frais lors de sa fabrication ou de son coulage,
- les produits de passivation des armatures appliqués avant ragréage,
- les chapes d'étanchéité qui relèvent d'une autre réglementation et d'autres problématiques,
- la protection cathodique et de façon plus générale les protections de type électrochimique,
- le béton projeté et les enduits hydrauliques,
- les membranes, carrelages, bardages et habillages préfabriqués,
- les produits destinés à la protection contre l'abrasion, l'érosion ou les chocs,
les produits à vocation spécifique anti-graffiti, sachant que cette fonction n'est pas analysée ici.
Parmi les produits disponibles, les familles suivantes, définies par ordre d'épaisseur croissante,
sont donc prises en compte dans le présent document :
les inhibiteurs de corrosion,
- les produits d'imprégnation,
- les lasures,
- les peintures,
- les produits et systèmes de revêtement.
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Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
X Produits d'imprégnation
Entrent dans cette catégorie des produits hydrofuges ou minéralisateurs, à base de silicates, de
siloxanes ou de résines acryliques, soit en phase solvant, soit en phase aqueuse. Ces produits
imprègnent le support et peuvent parfois former un film de très faible épaisseur permettant à l'eau
de glisser sur le support.
Leur épaisseur n'est pas mesurable, alors que leur pénétration à l'intérieur du béton atteint au
moins cinq millimètres {cf. Pr EN 1504-2).
X Lasures
Le terme « lasure » a été emprunté au domaine de la protection des bois. Les lasures conduisent
à des revêtements transparents, éventuellement colorés, qui laissent apparaître la texture super-
ficielle du parement de béton. Les lasures ne sont pas opacifiantes, et sont relativement fluides
pour bien imprégner le support. Les résines qui constituent le liant sont le plus souvent de nature
acrylique ou polyuréthane.
Leur épaisseur à la surface du béton est de l'ordre de 50 |jm.
Peintures
Une peinture est composée d'un liant, de matières pulvérulentes (pigments, charges), d'additifs et
d'un véhicule (solvant, eau, ou pas de solvant du tout).
Les peintures permettent de réaliser des revêtements sous forme de « systèmes de peinture », car
il s'agit dans le cas général d'un ensemble de trois couches dans lequel chaque couche a sa
fonction propre : impression, intermédiaire et finition. La couche d'impression permet au système
de peinture de bien accrocher au support. À l'exception de l'impression qui parfois peut être non
pigmentée, les peintures sont opaques et filmogènes.
La norme NF T 36-005 définit une classification des peintures suivant la nature chimique du liant,
qui sert généralement à les distinguer Celles-ci sont ainsi qualifiées d'acryliques, de
polyuréthanes, d'époxydes, de Pliolites®, etc.
Les épaisseurs sèches totales des systèmes de peinture visés ici peuvent varier de 50 à 300 |jm.
Peuvent entrer dans cette catégorie des peintures s'inscrivant dans la famille des liants hydrau-
liques modifiés (LHM).
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Domaine d'application
X Revêtements
Sont concernés dans ce document :
des revêtements semi-épais décrits dans la norme XP T 34-720,
~ des revêtements plastiques épais (RPE) décrits dans les normes NF T 30-700 à 707, contenant
des charges grossières et généralement à base de liant acrylique ou polyuréthane,
- des revêtements d'imperméabilité, souvent à base de résines acryliques, définis dans les normes
NF P 84-401 et XP P 84-402 et 403, et surtout utilisés dans le domaine du bâtiment, conformé-
ment aux normes NF P 84-404 1 à 3 complétées par le fascicule FD P 84-405,
- des revêtements divers à base de résines polyuréthane, métacrylique, ou encore de liant hydrau-
lique modifié (LHM).
Ces revêtements masquent le plus souvent complètement le support béton. Ils peuvent pour
certains s'appliquer avec des spatules ou des machines de projection spéciales. Ils nécessitent
généralement une couche d'impression très fine pour bien accrocher au support (il s'agit toujours
de « systèmes »).
Les épaisseurs déposées varient de plus de 300 pm à 3 mm (valeur limite considérée dans le
présent document).
Ces deux normes feront référence à des normes d'essais des systèmes, en préparation ou déjà
parues, notamment :
- Pr EN 1062-6 Perméabilité au COj
- NF EN ISO 7783-2 Perméabilité à la vapeur d'eau
- NF EN 1062-3 Perméabilité à l'eau liquide
- Pr EN 1062-7 Résistance à la fissuration
- Pr EN 1062-4 Méthodes de conditionnement avant essais
- NF EN 1542 Résistance à l'arrachement par traction.
Dans l'attente de la parution de l'ensemble des textes normatifs au niveau européen, le présent
guide prend en compte, dans la mesure du possible, ces documents de façon à ce que les pro-
duits et systèmes justifiant de leur conformité à ces normes puissent satisfaire au référentiel de
qualification, après les compléments d'essais exigibles pour les fonctions spécifiques prévues.
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Chapitre "^
Le béton qui est conforme aux exigences de durabilité et aux règles de l'art, est durable, c'est-à-
dire qu'il remplit ses fonctions pendant toute la durée de service prévue. Mais il peut se dégrader
prématurément lorsque ces règles n'ont pas été respectées. En particulier, les conditions clima-
tiques et les caractéristiques chimiques du béton ou du milieu environnant ont été parfois mal
prises en compte au niveau du projet, ce qui entraîne des dégradations en service.
Pour décrire ces dégradations du béton qui enrobe ou non des aciers, il convient de rappeler la
constitution de ce matériau. Un béton durci est constitué de granulats enrobés d'une pâte de
ciment. Celle-ci comporte des vides dont la taille varie de plusieurs ordres de grandeur, allant de
10"^ m (pores capillaires) à 10"^ m (bulles). Ces vides, en particulier les pores, contiennent une
solution aqueuse qui est en équilibre chimique avec les constituants solides du ciment.
Parfois, ces constituants du ciment continuent de réagir avec l'eau interstitielle, même après plu-
sieurs mois. Ces réactions peuvent améliorer les caractéristiques du béton (cas des réactions
pouzzolaniques), mais elles peuvent dégrader ce matériau. C'est le cas des sulfates des ciments
ou de certains couples granulats-ciments.
La température influe sur les caractéristiques de la solution interstitielle. Ainsi, par exemple à haute
température, l'eau s'évapore à travers les pores. Si l'élévation de température est trop rapide pour
permettre une évacuation rapide de la vapeur, la pression induite peut faire éclater le béton. Autre
exemple, aux basses températures, la glace formée par le gel interne du béton peut provoquer des
éclatements, car son volume est supérieur à celui de la solution liquide.
Par ailleurs, les composés présents dans le milieu environnant, tel que le dioxyde de carbone (CO2)
dans l'atmosphère, les sulfates ou les chlorures dans les eaux, peuvent pénétrer progressivement
dans le béton. La pénétration de ces agents agressifs venant du milieu environnant dépend géné-
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Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
ralement des caractéristiques du béton (perméabilité qui correspond à une pénétration sous pres-
sion, diffusivité qui correspond à une pénétration sous gradient de concentration).
Enfin, dans la partie du béton qui se trouve près du parement (« peau »), la solution interstitielle
peut s'évaporer, si l'atmosphère environnante est plutôt sèche. Ce sont les pores les plus gros qui
se dessèchent les premiers. Cette dessiccation facilite la pénétration des corps gazeux contenus
dans l'atmosphère (COj, etc.), d'autant que le retrait qui est ainsi engendré, favorise la fissuration
de la peau du béton.
Ces caractéristiques du béton expliquent pourquoi les phénomènes de dégradation de ce maté-
riau comportent très généralement deux phases :
une phase d'incubation ou de latence (dite parfois d'amorçage) qui correspond à une altération
lente du béton, sans qu'il ne se produise encore des effets visibles,
une phase de développement (dite parfois de croissance) des dégradations du matériau.
fissure
béton sain béton altéré rouille
24
Les principaux processus de dégradation du béton armé
Cristal de glace
et solution
Cristal de glace
saline
et solution saline
Cristal de glace
/let solution saline
Vide d'air Mouvement
d'eau
Fragment de pâte de ciment contenant un capillaire et deux bulles d'air. Des cristaux de giace
se sont formés dans le capillaire et les bulles, au contact de leur paroi. L'eau afflue vers ces cristaux
(Université Laval).
L'introduction d'un adjuvant entraîneur d'air dans le béton frais est un moyen efficace pour assurer
une bonne résistance au gel interne des bétons classiques, si les granulats ne sont pas gélifs. Pour
les autres types de béton, il convient de tester leur résistance au gel.
Par ailleurs, l'action combinée des cycles de gel-dégel et des sels de déverglaçage conduit à des
désordres affectant la surface des bétons exposés. Ce phénomène complexe provoqué par des
causes physique et chimique simultanées est appelé écaillage et se traduit par des éclatements
superficiels du béton sous forme d'écaillés dont les dimensions varient suivant les caractéristiques
du béton. L'existence d'un réseau de bulles d'air optimal obtenu par introduction d'un adjuvant
entraîneur d'air n'est pas suffisant pour garantir la résistance du béton vis-à-vis du phénomène
d'écaillage.
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Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Les phénomènes de gel interne et d'écaillage par cycles gel-dégel en présence de sels de déver-
glaçage sont indépendants mais peuvent se produire simultanément.
Des produits de protection peuvent améliorer la tenue à l'écaillage d'un béton mais en aucun cas
sa résistance au gel interne.
26
Les principaux processus de dégradation du béton armé
Les sulfates contenus dans les bétons durcis peuvent provoquer, à terme, leur gonflement si la
température a été trop élevée pendant la prise (à titre indicatif 60 °C en l'absence d'études spéci-
fiques).
Les sulfates dissous dans des eaux ou les sols peuvent pénétrer dans les bétons et les dégrader,
par formation d'une ettringite, mal cristallisée et expansive.
Pour les réactions sulfatiques d'origine interne, les symptômes visibles sont similaires à ceux de
l'alcali-réaction. Il s'agit d'un gonflement qui affecte l'ensemble de la pièce et engendre une fissu-
ration de la surface du béton, selon un maillage.
L'attaque du béton par des sulfates d'origine externe provoque une dégradation progressive du
béton de la surface vers le cœur de la pièce. Elle aboutit généralement à une désagrégation du
matériau.
Les produits de protection peuvent être efficaces dans le cas des dégradations sulfatiques d'ori-
gine externe.
1-j !
19 -•
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Zîl
Exemple d'armatures apparentes corrodées
27
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Il est à noter que la carbonatation ne se produit pas dans un béton totalement sec et qu'elle
s'arrête à un niveau où le béton est constamment saturé d'eau (solution interstitielle).
En toute rigueur, la pénétration des chlorures dépend des cycles « humidification par une solution
saline — séchage » et de leurs caractéristiques (durée, conditions climatiques). Dans ce cas, la
perméabilité du béton influe sur la pénétration des chlorures. Mais, en général, il est admis que
cette pénétration est une simple diffusion due à un gradient de concentration (en chlorures) entre
la surface polluée en chlorures et le cœur du béton qui n'est pas pollué.
28
--:-*-*• Les principaux processus de dégradation du béton armé
29
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
3.6 La fissuration
La fissuration des ouvrages, qu'elle présente ou non un caractère pathologique sur le plan
structurel, peut entraîner une diminution de la durabilité des ouvrages dès lors que les fissures sont
suffisamment ouvertes et profondes pour permettre une pénétration des agents agressifs
jusqu'aux armatures.
Indépendamment des phénomènes précédemment évoqués, elle peut résulter de retraits du béton
d'origine thermique ou hydrique, et/ou de mouvements de l'ouvrage d'origine mécanique ou
thermique. La fissuration peut aussi entraîner ou accentuer les différents types de dégradations
examinés ci-avant. On peut y pallier en mettant en œuvre par exemple des revêtements souples
s'accommodant des variations d'ouverture des fissures tout en répondant aux autres critères de
protection nécessaires.
30
Chapitre^i^
Démarche à suivre
A
Page laissée blanche intentionnellement
4.1 Démarche à suivre
4.1.1 Généralités
Les désordres visibles sur un ouvrage apparaissent dès la phase de construction ou durant sa vie.
Ces désordres relèvent généralement d'une protection, lorsque les pathologies observées en sont
à un stade de développement peu avancé ou lorsque les défauts, dans le cas d'un ouvrage neuf,
n'impliquent pas une thérapie plus lourde. Une démarche méthodologique est alors nécessaire
pour obtenir de bons résultats. Il n'est pas rare de constater que faute de l'application de cette
démarche rigoureuse, un certain nombre de protections n'ont pas tenu dans le temps, pire, qu'elles
ont contribué à aggraver les désordres.
Si le diagnostic de départ fait défaut ou est incomplet, le choix du produit de protection risque bien
alors d'être établi suivant des critères subjectifs et de ne pas correspondre à un maintien à niveau
de l'état de service de l'ouvrage, efficace et durable.
Cette démarche aborde différents aspects, qui sont repris dans le logigramme suivant :
Définition
des fonctions Caractérisation Recensement
Diagnostic
de protection du support des contraintes
Mise en œuvre/
Choix Préparation contrôle / réception w
r Suivi
des produits du Marché des travaux
33
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
4.1.2 Le diagnostic
L'inspection des ouvrages a pour but de déceler les désordres sur les structures. L'observation
visuelle des dégradations, complétée par une analyse de leurs causes potentielles permet d'établir
un pré-diagnostic et de définir les suites à donner à l'inspection. L'essentiel est de distinguer s'il
s'agit d'un problème de matériau ou de structure.
Dans la mesure où les désordres sont uniquement liés à une dégradation des matériaux, et
n'impliquent pas un problème structurel (il est bien évident que les dégradations des matériaux à
terme débouchent sur une insuffisance structurelle), la méthodologie d'expertise mise en œuvre
doit pouvoir répondre aux trois questions suivantes :
1 Quel est l'état de dégradation des matériaux constitutifs de l'ouvrage ?
2 Cet état est-il évolutif ou non, et à quelle vitesse ?
3 Quelle stratégie adopter pour optimiser le coût de maintenance de l'ouvrage ?
1 L'état de dégradation des matériaux d'un ouvrage se définit à partir de l'inspection visuelle pour
les désordres apparents et d'investigations complémentaires qui précisent de manière
quantitative l'étendue des désordres non encore visibles et en donnent les causes.
2 La deuxième étape consiste à savoir si les désordres constatés évoluent et à quelle vitesse ?
En l'absence d'un diagnostic antérieur, il sera difficile de préciser la vitesse d'évolution des
phénomènes. On se basera alors sur des modèles prédictifs. Dans le cas contraire, il sera plus
aisé de quantifier l'évolution par rapport à l'état précédent et d'en tirer des enseignements plus
précis quant au devenir de l'ouvrage.
3 Au vu de ces enseignements, une stratégie sera à définir par le gestionnaire. Ce pourra être :
- l'attente, c'est-à-dire le suivi de l'évolution des dégradations et, en fonction de cette évolu-
tion, le choix de la période de réfection ;
- l'action, c'est-à-dire la protection rapide de l'ouvrage pour éviter l'évolution des dégradations
avec, si nécessaire, sa réparation préalable en supprimant les causes des dégradations ;
avec, dans tous les cas, le souci de la pérennité de la réfection, pour éviter au maximum les
interventions de maintenance ultérieures.
Dans ces choix, outre les éléments techniques qui doivent être obligatoirement définis par des
spécialistes compétents dans le domaine des ouvrages d'art, interviennent également des
critères économiques tels que le coût de la réfection, les mesures d'exploitation sous chantier
ainsi que l'impact de la gêne pour l'usager. Il y a lieu de rappeler que si on laisse passer la phase
où seule une protection s'avère nécessaire, et que l'on entre dans la situation où des répara-
tions lourdes sont indispensables, le coût de la réfection et la gêne à l'usager seront encore plus
importants.
34
Démarche à suivre
35
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
L'entrepreneur doit prendre en compte toutes les spécificités du produit indiquées par le
fournisseur. Pour certains produits ou systèmes, l'agrément de l'entrepreneur par le fournisseur
est nécessaire.
Contrôle
Les contrôles portent sur :
la conformité des produits ;
les épreuves de convenance qui doivent être réalisées avant le début de l'opération de protec-
tion et constituent alors une garantie de succès : il s'agit de s'assurer, en vraie grandeur, dans
les conditions réelles du chantier, que ce que l'on a prévu dans l'étude est réalisable avec les
matériels et le savoir-faire de l'entreprise. Ce peut être l'occasion de mises au point pratiques et
de qualifier le personnel ;
les contrôles de réception des produits sur chantier ;
les contrôles de mise en œuvre (contrôles de types extérieurs et intérieurs).
36
iiiiii^igiiwiiiiiw^ Démarche à suivre
4.1.9 Suivi
Une visite ou inspection détaillée après travaux doit être programmée. Elle sert à définir un nouvel
état de référence de l'ouvrage.
Enfin, après protection, un ouvrage doit être suivi et surveillé plus spécialement les premières
années après traitement, pendant la durée de la garantie.
• Lorsque les causes probables sont établies, les confirmer par des investigations complémen-
taires qui aideront à l'établissement du projet de protection.
• Dans tous les cas, s'efforcer d'éliminer la cause des dégradations, avant la mise en place d'une
protection.
• Hiérarchiser les contraintes : tous les objectifs ne peuvent pas toujours être atteints en même
temps parce que des contraintes extérieures viennent compliquer le jeu : contraintes d'exploi-
tation, économiques, d'environnement, etc. Il s'agit de les hiérarchiser, la solution adoptée est
alors un compromis ne pouvant satisfaire à toutes les exigences.
• Lorsque le choix d'une protection est envisagé, vérifier la faisabilité de la solution en terme :
- d'exploitation,
- d'adaptation de la technique au chantier,
- d'accès, en tenant compte de l'aspect « sécurité ».
• S'il y a un projet de réparation préalable, vérifier la compatibilité de la protection avec les pro-
cédés de réparation utilisés.
37
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
• Bien préciser dans le DCE les résultats d'investigations et d'études qui sont contractuels et ceux
qui sont informatifs. Indiquer si l'entrepreneur doit compléter les résultats d'investigations.
• Bien libeller les exigences de garanties contractuelles (conditions de mise en œuvre et délais).
• Ne pas « bâcler » les épreuves de convenance qui sont une étape essentielle dans la réussite de
l'opération.
• Ne pas autoriser le démarrage du chantier sans avoir les procédures d'exécution détaillées de
l'opération et les avoir vérifiées au titre du contrôle extérieur.
• Le système de protection ne doit pas être appliqué sur une surface, sans avoir au préalable véri-
fié que les agents agressifs et leur vecteur ne puissent plus pénétrer :
exemple : protection d'un hourdis en sous-face, sans réfection d'une étanchéité
défectueuse en face supérieure.
• Le système de protection ne doit pas être appliqué sans respecter les consignes précisées dans
la fiche technique :
exemple : produit appliqué dans un environnement incompatible (température — taux
d'hygrométrie) avec la durabilité du système.
• Le système de protection ne doit pas être appliqué sans une préparation correcte du support
(mauvaise adhérence ; mauvaise pénétration).
38
Chapitre Z
Critères de choix
de la protection
Page laissée blanche intentionnellement
I ne faut pas préjuger du comportement d'un système particulier uniquement du fait de son
appartenance à telle ou telle famille ou des types de liants entrant dans sa composition.
Beaucoup d'autres paramètres entrent en ligne de compte.
Les revêtements, le plus souvent à base d'époxydes, de polyuréthanes ou d'acryliques, résistent
généralement bien tant à des cycles thermiques qu'à des cycles d'immersion/séchage ou à des
effets de lessivage (pluies battantes) et procurent de surcroît une imperméabilité permettant de
ralentir, voire même stopper les entrées de chlorures ou autres agents chimiques agresseurs
contenus dans l'air ou dans l'eau.
Certaines peintures, ou encore certains systèmes à base de liant hydraulique modifié, peuvent par-
fois apporter des résultats comparables.
Il n'est pas possible d'espérer les mêmes performances de la part de lasures ou d'imprégnations.
Ces types de systèmes peuvent être parfois suffisants quand on ne recherche qu'un effet filmo-
géne ou/et hydrofuge permettant à l'eau de glisser sur une surface verticale sans avoir le temps
de migrer dans le béton.
Ainsi les caractéristiques à exiger sont très dépendantes de l'objectif à atteindre, cet objectif pou-
vant être très diffèrent d'un cas à l'autre.
Bien que secondaire, la fonction esthétique peut de plus entraîner le maître d'œuvre à exiger des
caractéristiques de couleur, de brillance, ainsi que la tenue dans le temps des caractéristiques
initiales.
En tout état de cause, la tenue d'une protection dépendra, en dehors de caractéristiques intrin-
sèques du système,
de l'état du support béton avant application du système;
des contraintes à la mise en œuvre et en service ultérieur, qu'elles soient climatiques ou encore
d'usage (agressions mécaniques et chimiques) ;
du soin apporté à l'exécution des travaux.
41
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Même quand le support semble sain, certaines de ses caractéristiques, pouvant avoir des consé-
quences directes sur l'efficacité et la pérennité de la protection, doivent être vérifiées, tout parti-
culièrement:
• ses caractéristiques mécaniques: absence de parties de béton non adhérentes ou écaillées;
• ses caractéristiques physiques: perméabilité, porosité, fissuration, venues d'eau;
• ses caractéristiques chimiques : présence de chlorures, profondeur de carbonatation ;
ses caractéristiques de propreté (souillures diverses), absence de poussières, d'huiles, d'efflo-
rescences;
ses caractéristiques géométriques et sa texture superficielle: défauts de planéité, présence de
balèvres, arêtes;
l'état de corrosion des armatures apparentes ou non ;
l'existence ou non de gonflements et fissures par suite de réactions de gonflement interne:
alcali-réaction; réaction sulfatique; gel interne.
Le paragraphe 5.1.1 « Influence du support » entre dans le détail des caractéristiques du béton
support, et des armatures, à vérifier avant de choisir un système de protection adéquat. Ces fac-
teurs influent en effet directement sur la tenue à terme des systèmes mis en œuvre.
Le paragraphe 5.1.2 << Méthodes de caractérisation du support suivant les agresseurs rencontrés »
précise sous forme synthétique la liste des caractéristiques du support à évaluer en fonction des
agents agresseurs ou des mécanismes de dégradation présumés.
X Caractéristiques physiques
Le taux d'humidité de la surface d'application a un effet sur l'adhésivité du produit ainsi que sur
sa tenue ultérieure à la chaleur et au froid (décollements, cloquages, gel).
42
Critères de choix de la protection
X Alcalinité du support
Un béton jeune présente en surface et dans sa masse une forte basicité (pH de l'ordre de 13).
Celle-ci s'atténue dans le temps du fait de la carbonatation pour atteindre généralement un pH en
surface de l'ordre de 9.
Dans le temps la pénétration vers l'intérieur de ce front à pH 9 est une conséquence de la carbo-
natation, laquelle devient dangereuse quand elle atteint les aciers, alors susceptibles de se
corroder. Cette valeur est cependant souhaitable en surface pour la bonne tenue des systèmes,
tout particulièrement les peintures.
C'est la raison pour laquelle, pour les ouvrages neufs, les spécifications du CCTG (additif au
fascicule 65A chapitre 9) interdisent la mise en peinture avant deux mois d'âge du béton. Il est
vivement recommandé de respecter ce délai.
Notn : quand on réalise un décapage mécanique d'un béton pas assez vieux pour que le pH soit descendu à 9 au niveau de la profon-
deur de décapage, il faudrait, en toute logique, prévoir un temps d'attente de deux mois avant d'appliquer le système de protection.
(cf. Guide technique pour le « Choix et application des systèmes de réparation et de protection des ouvrages en béton »,
LCPC/SETRA, 1996).
43
Guide Teclinique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Le tableau suivant donne pour chaque défaut rencontré, les familles de systèmes utilisables.
Défauts
Variations de teintes X X
Tâcties noires X X
Pommelages X X
Traces de rouille X X
Ressuage X X
Bullage X
Fissures X souples
1 ^ -x^Jymi
X Etat de la corrosion
Le tableau suivant indique ce que l'on peut faire en fonction des taux de carbonatation et de chlorures.
44
Critères de choix de la protection
45
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Pour plus d'information sur la gestion de ces ouvrages, on se référera au guide « Aide à la gestion des
ouvrages atteints de Réactions de Gonflement Interne >> (Guide Technique LCPC/SETRA à paraître).
Si aucun système de protection n'est en mesure de stopper complètement les réactions de gon-
flement interne, il ne faut pas en conclure que toute protection est inutile. En diminuant le gradient
hydrique entre le cœur et la peau du béton, la protection fait que les fissures sont moins ouvertes
et mieux réparties. Elle empêche en outre la pénétration d'agents agressifs (sulfates, chlorures,
etc.). Elle peut aussi prolonger la durabilité de l'ouvrage.
Alcali-reaction
Pour ce qui concerne l'alcali-réaction, il est possible que la caractérisation du support ait eu lieu
lors du diagnostic (voir chapitre 4).
Si ce n'est pas le cas, il convient de déterminer l'importance de la fissuration ainsi que son évolu-
tion probable.
Si par ailleurs le pré-diagnostic à l'acétate d'uranyl (méthode d'essai LPC n°36), confirmé au
Microscope Électronique à Balayage fait apparaître la présence de gel, il sera réalisé une analyse
minéralogique complète et on essaiera d'estimer le potentiel d'évolution ultérieure par le biais de
l'essai d'expansion résiduelle sur béton durci (méthode d'essai LPC n° 44).
Compte tenu des fissures qu'engendre l'alcali-réaction, on choisira un système étanche, extensi-
ble, c'est-à-dire admettant des allongements sans fissuration ni perte d'adhérence, et qualifié à
l'essai de gonflement résiduel, c'est-à-dire ayant démontré qu'il réduit et ralentit sensiblement
l'évolution des gonflements sur des éprouvettes de béton réactif soumises aux conditions d'hu-
midité et de température de l'essai.
Réaction sulfatique
interne
Les symptômes visuels couramment observés sur les ouvrages touchés par une réaction sulfa-
tique interne sont souvent proches de ceux constatés sous l'effet de l'alcali-réaction. Il s'agit d'une
fissuration multidirectionnelle à maille relativement large.
Dans l'état actuel des connaissances, il n'existe pas d'essai accéléré permettant de prévoir l'évo-
lution d'un béton atteint d'une réaction interne de gonflement sulfatique.
Il n'existe pas de méthodes de traitement des ouvrages malades car tous les ingrédients de la réac-
tion se trouvent déjà dans les constituants mêmes du béton. Le seul moyen d'action consiste alors
à limiter au maximum les apports d'eau extérieurs. Dans ces conditions, l'application de systèmes
de protection à la surface du béton pourra être envisagée pour diminuer, voire arrêter, les apports
d'eau. La problématique étant la même que pour l'alcali-réaction, on choisira alors les mêmes sys-
tèmes ayant de très bonnes propriétés d'étanchéité et de souplesse. Ces systèmes pourront être
qualifiés par l'essai de gonflement résiduel dans l'attente d'un essai spécifique à la réaction sulfa-
tique qui est en cours de développement au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées.
Pour plus de renseignements sur cette problématique on se référera utilement au Manuel LCPC
« Manuel d'identification de réactions de dégradation interne du béton dans les ouvrages d'art».
externe
La réaction sulfatique externe commence par une dégradation de surface qui se poursuit de plus
en plus vers le cœur de l'élément au fur et à mesure que les sulfates pénètrent vers l'intérieur de
la structure. Ces sulfates peuvent provenir d'eaux séléniteuses, de sols ou de remblais contenant
des sulfates, ou encore de l'eau de mer. Ils réagissent avec les aluminates contenus dans le ciment
pour former de l'ettringite, la formation de ce minéral s'accompagnant d'un gonflement du maté-
46
Critères de choix de la protection
riau. La dégradation du béton par les sulfates d'origine externe se traduit généralement par un
écaillage du béton ; mais lorsque la réaction se produit dans un milieu localement acide, il se pro-
duit en plus un «pourrissement» du béton.
Il est donc indispensable de purger les zones dégradées jusqu'au béton sain, en enlevant les
écailles de béton et éventuellement les zones de béton sans cohésion avant toute application de
produit. Un ragréage sera souvent nécessaire avant l'application du système de protection.
Si les paragraphes précédents détaillent l'influence de l'état du support en fonction de ses carac-
téristiques, le présent paragraphe permet pour sa part de déterminer, pour un chantier donné, les
agents agresseurs et les mécanismes de dégradation en cause.
Pour ce faire, en plus des observations visuelles, il faudra procéder à des mesures non destructi-
ves et à des prélèvements pour analyses, conformément au tableau qui suit.
Essais utilisables pour caractériser un support suivant les agents agresseurs rencontrés
« . . Alcali- „ ,, . Eau de
Agresseurs Gel + sel Sulfate , . COo CI'
réaction pluie ^
Mesures non destructives
porosité ouverte X X X
fissuration X X X
carbonatation X
taux de bulles X
caractéristiques mécaniques X X X
(compression - traction)
ou essai in situ pour évaluer la cotiésion du support
masse volumique-porosité X X X X X
analyse pétrograptiique X X X X
potentialité de gonflement X X
analyse ctiimique X X
47
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Note : attention à ne pas confondre les essais dont il est question, qui font partie de la pan-
oplie des essais classiques disponibles pour la caractérisation des supports aidant traite-
ment, avec les essais de qualification des si/stcmcs de protection, objets du présent guide.
48
Critères de choix de la protection
Enrobage des armatures Procédure Qualité RLPC EDOA.2.1 •• Évaluation en place de l'état du béton armé ou non.. + Norme
BS 1881.1204
Enrouillement des armatures PO LRPC EDOA.2.1 + fictie EDOA 2.1.6 + Norme ASTM CB76-91 « Half-cell potential of uncoated
reinforcing steel in concrète » ou RILEtVI TC154 <• Electroctiemical Techniques for measuring corro-
sion of steel in concrète: fourth draft recommendations for half-cell potential measurements »
Résistivité - vitesse de corrosion Méthode d'essai LPC n° 47 « Détermination de l'indice de fissuration d'un parement de béton »
Fissuration RILEtVI TC 154 Techniques électrochimiques pour mesurer la corrosion dans le béton. Méthodes
d'essai pour la mesure sur site de la vitesse de corrosion des armatures du béton, au moyen de la
méthode de la résistance de polarisation
Carbonatation Procédure Qualité RLPC EDOA.2.1 « Évaluation en place de l'état du béton armé ou non >> + fiche EDOA
2.1.a " prélèvement d'écfiantillons par carottage » + Projet de Méthode d'essai LCPC n° 17
ouPrEN1504
Teneur en CI' Procédure Qualité RLPC EDOA.2.1 « Évaluation en place de l'état du béton armé ou non >> + fiche EDOA
2.1.b « prélèvements de poudres béton » + Mode opératoire LCPC « Méthode de prélèvement d'é-
chantillons (poudres) pour la mesure de teneur en chlorures du béton »
+ «détermination des profils de concentration en chlorures » (page 58 des Méthodes d'essai LCPC
n° 58 « Caractéristiques microstructurales et propriétés relatives à la durabilité des bétons: métho-
des de mesure et d'essai de laboratoire »
+ AFPC-AFREM « Extraction et dosage des chlorures libres (extraits à l'eau) et totaux dans le béton »
Taux de bulles Norme ASTM C457 (méthode standard de détermination au microscope de la teneur en pores et des
paramètres du système de pores dans le béton durci dite « mesure du facteur d'espacement »).
Caractéristique mécanique - compression NF PI 8-406 ou autre, sachant que celle-ci s'applique à des cylindres normalisés, mais on peut avoir
des prélèvements carottés (avec utilisation d'une formule de correction) ou cubiques sciés dans le pré-
lèvement (possibilité d'utiliser la norme pour mortier).
Masse volumique et porosité AFPC-AFREM « Détermination de la masse volumique apparente et de la porosité accessible à l'eau »
Analyse pétrographique ASTM C856-95 « Standard practice for pétrographie examinafion of hardened concrète »
Potentialité de gonflement Projet de Méthode d'essai LPC n° 44 « Alcali-Réaction du béton: essai d'expansion résiduelle du
béton durci »
Analyse chimique Procédure Qualité RLPC EDOA.2.3 « Évaluation des caractéristiques physico-chimiques du béton sur
prélèvement » + Recueil LCPC 1996 des modes opératoires pour l'analyse des ciments, bétons, sols
et roches.
49
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Pour les lasures, les imprégnations, les peintures, les revêtements à base de résines, une surface
sèche et une hygrométrie faible sont généralement souhaitables. Au contraire, pour les revête-
ments à base de liant hydraulique modifié, une surface humide et une hygrométrie relative supé-
rieure à 60, voire 70 %, sont préférables. Dans tous les cas, et plus particulièrement pour les
inhibiteurs, il conviendra de respecter la procédure du fournisseur.
Le présent guide ne prend pas en compte les résistances aux fumées et aux produits chimiques
d'origine industrielle qui devront au besoin faire l'objet d'études particulières.
À l'inverse, les résistances aux pluies, au gaz carbonique, aux chlorures, sont des caractéristiques
qu'il est indispensable de prendre en compte pour la pérennité des ouvrages vis-à-vis de la cor-
rosion, notamment en milieu marin ou encore pour les parties d'ouvrages sur routes traitées aux
sels de déverglaçage.
Le tableau suivant indique par 0 à XXX l'aptitude d'une famille de systèmes à remplir a priori une
fonction d'après ses caractéristiques (XXX pour la plus adaptée).
Néanmoins, compte tenu de la très grande variété des systèmes et des compositions chimiques
et minéralogiques, on peut trouver dans chaque famille l'exception, favorable ou défavorable,
d'où l'intérêt d'un système de qualification et la nécessité de s'y référer pour le choix d'un sys-
tème.
Les inhibiteurs, qui ne peuvent être qualifiés dans l'état actuel des connaissances et avec les
essais disponibles, n'apparaissent pas dans ce tableau. À noter qu'ils sont en nombre limité et de
natures très différentes, rendant impossible un jugement global de « famille ».
50
Critères de choix de la protection
FONCTIONS RECHERCHÉES
Protection contre
Protection contre les entrées les réactions Protection contre Aptitude
de gonflement interne
00 Imprégnations Oà X OàX 0 à X
O 03
5. E Lasures OàX OàX X
<u --S
-a ei
g? ^ Peintures Oà X OàXX XàXX X à XX
ë °
Revêtements 0 à XXX XX à XXX XàXXX OàX 0 à X X à XXX X à XXX 0 à XXX
Un référentiel de qualification des systèmes a été établi. Son phncipe est de qualifier les systèmes
par rapport à des fonctions, à partir d'une combinaison de niveaux de performance à des essais
élémentaires.
Pour être qualifié pour une fonction donnée, le système doit satisfaire différents essais permettant
de vérifier son aptitude à remplir ladite fonction. La série d'essais à laquelle il peut être soumis est
donc a priori différente d'une fonction à l'autre.
Pour une fonction donnée, la série d'essais à réaliser peut également être légèrement différente
d'une famille de systèmes à l'autre : on ne testera pas, par exemple, l'adhérence d'un produit d'im-
prégnation, alors que pour un revêtement la vérification de sa bonne adhérence pour bien remplir
sa fonction de protection sera indispensable.
Un système qualifié pour une fonction donnée, peut être qualifié en classe 2 ou 1 selon son degré
d'efficacité.
Classe 2 : système très efficace pour remplir ladite fonction de protection
Classe 1 : système efficace
La classe de qualification d'un système pour une fonction, classe 2 ou classe 1, dépend du niveau
de performance du système à chacun des essais qu'il doit subir pour être qualifié vis-à-vis de ladite
fonction.
Pour chaque essai individuellement, les résultats sont jugés par rapport à 3 niveaux de perfor-
mance
Niveau 2 : le plus élevé
Niveau 1 : intermédiaire
Niveau 0: correspondant à un système qui n'a pas satisfait l'essai.
51
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
La qualification en classe 2 d'un système pour une fonction donnée ne signifie pas nécessaire-
ment que ce système a obtenu le niveau de performance 2 à chacun des essais correspondant à
ladite fonction.
Le tableau de l'annexe 1 précise quels sont les niveaux de performance requis à chaque essai pour
qu'un produit puisse être qualifié en classe 2 ou en classe 1.
Dans ce tableau, pour chaque fonction, la colonne est subdivisée en deux sous colonnes: classe
1 et classe 2. Dans chacune de ces colonnes, les indications 1 ou 2 portées sur les lignes de
chacun des essais précisent le niveau de performance requis pour que le système puisse préten-
dre à une qualification en classe 2 ou en classe 1.
Ce tableau précise également quels sont pour chaque fonction, les essais obligatoires et ceux qui
présentent un caractère optionnel et qui pourront donc être réalisés en complément à la demande
du fournisseur (ces essais optionnels sont repérés par un o dans le tableau)
Certains essais doivent être conduits non seulement sur système neuf mais aussi sur système vieilli
(après un vieillissement QUV de 500 h). Ces essais sont repérés dans le tableau par dans le cas
des essais obligatoires et par • dans le cas des essais optionnels.
Le second tableau de l'annexe 1 donne pour chaque essai les valeurs seuils définissant les trois
niveaux de performance ci-dessus définis.
Sur la base du référentiel et des résultats des essais de qualification, il convient de n'utiliser que
des systèmes qualifiés, et de donner la préférence à ceux qualifiés en classe 2 pour la ou les fonc-
tions attendues, sauf si une caractéristique optionnelle pertinente pour la protection n'est obtenue
qu'avec un système de classe 1.
Tout produit qualifié fait l'objet d'une fiche d'identification qui peut servir de base aux contrôles
ultérieurs.
52
.Chapitre §\
Application
Mise en œuvre
Suivi
Contrôle
Page laissée blanche intentionnellement
6.1 Préparation des supports
La préparation du support béton destiné à recevoir une protection revêt une importance primor-
diale. Beaucoup de déboires (non-obtention de la fonction attendue) viennent, en fait, d'une pré-
paration inadaptée du support avant application de la protection.
Si, par exemple, il faut protéger une surface présentant des défauts centimétriques tels que balevres
et nids de cailloux par un système de peinture ou par un revêtement mince (moins de 3 mm), il sera
préalablement nécessaire d'éliminer soigneusement ces balevres (ponçage, etc.) et de traiter les nids
de cailloux (rebouchage, ragréage, etc.).
/
À l'opposé, un traitement « cosmétique » visant à faire « ressortir » l'aspect initial du béton par
application d'une lasure, fera également ressortir des préparations préalables telles que ponçage
ou ragréage... et aboutira à un résultat contraire à celui recherché.
Ces deux exemples montrent bien que le choix de la méthode de préparation du support béton
passe impérativement par :
- une caractérisation précise de l'état et des défauts de sa surface (voir chapitre 5),
- une définition claire de la fonction recherchée et donc du type envisagé de protection.
Évidemment, la ou les méthodes de préparation du support doivent aussi respecter les recom-
mandations des documents techniques des fabricants et les contraintes habituelles des chantiers
(accès aux surfaces des hommes et du matériel ; possibilités d'alimentation et d'évacuation en
eau, en abrasif, etc. ; bruit, poussières, etc.)
55
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Il n'est pas question ici d'être exhaustif et de développer les différents défauts et désordres des
ouvrages en béton pouvant se présenter ainsi que les méthodes de réparation correspondantes.
Il faut se reporter, à cet effet, au guide « Choix et application des Produits de réparation et de pro-
tection des ouvrages en béton » d'août 1996.
Il s'agit, par contre, de rappeler que des réparations peuvent être nécessaires avant l'application
d'une protection de surface et d'insister sur le fait que ces éventuelles réparations peuvent avoir
une incidence importante sur le choix (il faut s'assurer de la compatibilité entre le ou les produits
de réparation et ceux de protection) et l'application d'une protection.
Sous réserve d'une confirmation du fournisseur, l'utilisation d'un inhibiteur qualifié peut éventuel-
lement éviter ou limiter les opérations de purge.
L'objectif de la préparation de surface est de la rendre apte à recevoir une protection :
* restitution d'une planéité par élimination de défauts géométriques de type balévre, arêtes non
rectilignes, élimination localisée de plaques de laitance, défaut d'alignement des coffrages, etc.
56
Application, mise en œuvre, suivi, contrôle
* Une projection d'abrasif, à sec ou humide, permet une bonne élimination de la laitance pulvérulente ou adhérente.
57
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Il faut porter une attention toute particulière à l'étiquetage qui doit permettre une identification cer-
taine des produits vis-à-vis de ceux choisis pour la protection. Cet étiquetage doit comporter les
indications suivantes :
société productrice et usine de fabrication,
nom commercial du produit (qui doit être strictement identique à celui choisi).
date de fabrication et de limite de validité,
numéro de lot,
poids et/ou volume net,
nature du composant dans le cas des produits à plusieurs composants,
toutes les indications réglementaires de sécurité.
La réception des produits est aussi l'occasion de vérifier que les ficlies de sécurité et les fiches
techniques du fabricant sont présentes sur le chantier et accessibles aux opérateurs. Ces fiches
doivent donner, de façon non ambiguë, toutes les indications utiles pour l'identification, le
stockage, la préparation et l'application des produits.
Les conditions de stocioge des produits sont souvent à l'image de la qualité donnée aux condi-
tions d'application... Même pour un « petit chantier », les conditions de stockage doivent respec-
ter celles requises par le fabricant (bonne conservation des produits, respect des consignes de
sécurité).
Un abri (local, << cabane de chantier », etc.) est nécessaire pour mettre les produits hors intempé-
ries. Si nécessaire, il doit également les mettre hors gel ou les protéger de températures excessi-
ves. Il doit enfin être suffisamment spacieux pour pouvoir ranger les produits par nature.
Les modalités de préparation des produits diffèrent selon la nature chimique et la présentation de
ces produits :
produit organique (à base de résine synthétique), minéral, à base de liant hydraulique modifié
(LHM...) ou mixte,
produit en phase solvant, phase aqueuse ou sans solvant,
produit monocomposant, bicomposant... voire tricomposant.
58
Application, mise en œuvre, suivi, contrôle
En raison des nombreuses possibilités, il serait fastidieux d'entrer, ici, dans le détail des modalités
de préparation des produits. Il y a lieu de rappeler quelques précautions de base (pour les principales
familles utilisées) et d'insister sur le fait qu'il est essentiel de disposer de fiches précises détaillant
ces modalités et les précautions à prendre notamment au point de vue hygiène et sécurité.
Par rapport aux indications de la fiche technique, il faut veiller particulièrement aux points suivants :
Cas des produits à base de liant hydraulique modifiés (LHM...) ou mixtes (avec résine réactive)
Ces produits se présentent...
- en 2 composants (cas général : liquide + poudre) dans le cas des LHM,
- en 3 composants dans le cas des produits mixtes avec résine synthétique réactive (résine
époxyde bi-composant + poudre).
Pour ces produits, livrés en conditionnements prédosés, il est impératif de ne pas fractionner ces
conditionnements.
59
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Si une application sur surface sèche est requise, il faut s'assurer visuellement qu'il n'y a pas
d'humidité en surface.
Si une application sur surface humide est possible et/ou préconisée, il faut s'assurer que la surface
n'est pas ruisselante. Tout cela suppose, bien évidemment, que les venues d'eau extérieures et/ou
sous pression auront été préalablement traitées.
Les conditions climatiques à prendre en considération sont la température et l'hygrométrie de
l'air ambiant et, éventuellement la température du support pour s'assurer que celui-ci reste bien
au-dessus du point de rosée (cas des produits ne tolérant pas une humidité de surface).
La fiche technique doit préciser les températures minimale et maximale à respecter pendant
l'application et, le cas échéant, la formation du film. Il est ainsi reconnu, par exemple, que les pein-
tures ou revêtements à deux composants de type époxyde ou polyurethane, tolèrent difficilement
des températures inférieures à 5 °C (en dessous, la réticulation s'arrête et ne redémarre pas) et
supérieures à 40 °C (évolution de la viscosité modifiant les données d'application, formation d'un
film de surface bloquant l'évaporation des solvants etc.).
Les principaux avantages et inconvénients des grandes familles de matériel sont rassemblés dans
le tableau ci-dessous :
Avantages Inconvénients
brosse • bonne maîtrise des épaisseurs • rendements faibles donc coût élevé
• pas de perte ni de projection • obtention de faibles épaisseurs
• bonne « mouillabilité » de la surtace
60
Application, mise en œuvre, suivi, contrôle
Application à la spatule
Pour ce qui concerne plus particulièrement les produits organiques, les fiches techniques associent
à un mode d'application des taux minimum et maximum de dilution et précisent, pour les applications
par pistolet, les diamètres de buses et les pressions.
Toutes ces données sont évidemment à respecter.
61
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
62
Application, mise en œuvre, suivi, contrôle
le t a b l e a u c i - a p r è s p r o p o s e d e s é l é m e n t s à inclure au C C T R
1 Dans l'état actuel des connaissances, il n'existe pas de méthode non destructive permettant de contrôler la profondeur de pénétration de ces produits.
Le PAQ de l'entreprise pourra préciser l'intensité des contrôles et la méttiode de vérification.
63
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
- d'aborder les points forts ou délicats devant faire l'objet d'une attention particulière,
- de juger de la compatibilité des procédures et moyens prévus et du planning affiché avec les
fiches techniques des produits,
- d'examiner le Plan de prévention de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) et le Plan de
protection de l'environnement quand cela est pertinent (milieu clos, zone sensible, etc.)
- d'organiser l'épreuve de convenance.
Il est nécessaire que les intervenants suivants participent à cette réunion : maître d'œuvre, respon-
sable du chantier, responsables des contrôles intérieur et extérieur, le coordonnateur de sécurité.
Le cas échéant, il peut être également nécessaire d'y inviter le fournisseur du ou des produits de
protection.
L'épreuve de convenance
Autre « point d'arrêt » devant donc être considéré
comme important : l'épreuve de convenance. Son
objectif est de s'assurer que le résultat spécifié peut
être obtenu dans les conditions et avec les moyens
réels du chantier.
Ce peut être le cas, par exemple, pour une préparation du support par projection d'abrasif sec
ou humide ou par projection d'eau sous pression. L'efficacité d'une telle opération dépend des
caractéristiques du matériel (pression, granulométrie de l'abrasif, etc.) mais aussi de la distance
à la surface, de la vitesse d'avancement... bref du « savoir faire » de l'opérateur. Par ailleurs, le
résultat à obtenir relève souvent d'un compromis entre une préparation insuffisante (nettoyage
insuffisant, rugosité trop faible...) et une préparation trop sévère provoquant une dégradation du
béton de surface. Outre l'agrément de l'opérateur, il sera alors très utile de conserver la surface
de convenance pendant la durée du chantier et/ou de réaliser des clichés photographiques des
deux états de surface extrêmes « encadrant » celui à obtenir. Ils (la surface conservée et/ou les
clichés photographiques) serviront ultérieurement comme référence(s) pour le suivi du chantier.
Il est important que l'épreuve de convenance fasse l'objet d'un compte rendu détaillé auquel on
se référera pour le suivi ultérieur du chantier.
64
Application, mise en œuvre, suivi, contrôle
65
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
- pour avoir un résultat représentatif, il est nécessaire de multiplier le nombre de zones d'essai (le
nombre d'essais par zone étant fixé dans la norme NF P18-852),
- utiliser des plots d'arrachement de 5 cm de diamètre, de préférence à ceux de 2 cm trop petits
compte tenu de la dimension des granulats du béton,
- attendre au moins 2 semaines après l'application de la protection pour réaliser l'essai.
Des précautions sont également à prendre pour l'interprétation des résultats, la qualification de la
nature de la rupture (dans le béton, à l'interface béton/revêtement, au sein du revêtement, etc.)
peut être aussi importante que la simple valeur de rupture.
Au cas où une valeur minimale serait incorporée au marché, il ne faudrait pas descendre en des-
sous de 1 MPa. Mais il convient, toutefois, de rester prudent et réaliste car une spécification sur
l'adhérence d'un revêtement n'a de signification que dans la mesure où la résistance propre du
béton subjectile est supérieure à cette spécification... ce qui suppose qu'elle soit connue en la
mesurant, par exemple, lors du diagnostic.
BT-CRIS
Cet essai permet de vérifier que le produit appliqué réduit la perméabilité à l'air de la surface du pare-
ment. Il consiste à créer une dépression à l'intérieur d'une cloche étanche appliquée à la surface du
parement et à mesurer le délai nécessaire (temps
caractéristique) pour le rétablissement de la
pression atmosphérique à l'intérieur de la
cloche.
Les spécifications minimales qu'il est recom-
mandé d'inscrire au marché pour l'utilisation de
cet essai en contrôle de chantier peuvent
reprendre les valeurs définies pour la qualifica-
tion des produits à l'essai BT-Cris sur éprou-
vette de référence, à savoir :
Te > 5000s pour un produit de classe 2,
Te > 200s pour un produit de classe 1. Appareillage BT-CRIS
66
Application, mise en œuvre, suivi, contrôle
X Couleur (stabilité)
Si une stabilité de la couleur de finition est spécifiée, la mesure de la couleur est réalisée en fin de
chantier en tant que « point zéro » pour le suivi ultérieur de cette stabilité (détermination des carac-
téristiques colorimétriques initiales).
Cette mesure est réalisée selon la norme NF T 34-554 qui comporte deux parties :
-partie 1 : « Critères de performance » détaillant les conditions géométriques de la mesure par
colorimètre ou spectrocolorimètre et donnant, pour 23 couleurs RAL, les écarts colorimétriques
AEg^ maximaux admissibles pour qu'une couleur puisse être considérée comme stable (pour les
autres couleurs, il convient de définir un AE^,^ réaliste en s'aidant des conseils d'un spécialiste),
- partie 2 : « Détermination sur ouvrage en service » donnant le mode opératoire pour mesurer
des écarts colorimétriques (AE^^) sur ouvrage et déterminer la stabilité (constance ou uniformité)
d'une couleur de finition après un temps « t » de service.
67
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
68
Chapitre y
I I I ^
Durdbilîté — Garanties
Page laissée blanche intentionnellement
7.1 Durabilite
La durabilite d'un revêtement convenablement choisi et exécuté sur un support sain, dépend de
son exposition, des conditions d'environnement auxquelles il est soumis, mais aussi de ses condi-
tions d'entretien [cf. Pr EN 1062 et NF P 84 404-1).
La durabilite maximale d'un revêtement ne peut être atteinte qu'avec des interventions préventives
d'entretien périodiques. Ces interventions comprennent normalement :
le nettoyage périodique des moisissures, mousses et autres corps étrangers,
t la maintenance des ouvrages contribuant à la protection des parois revêtues contre l'eau,
notamment au droit des points singuliers qui délimitent le revêtement,
• la réparation des parties de revêtement détériorées par un usage anormal (chocs d'origine méca-
nique ou thermique, frottements d'objets contondants, projections de produits chimiques sous
forme liquide ou de vapeur, etc.).
7.2 Garanties
La durabilite ne constitue pas une « durée de garantie », c'est une notion technique qui peut aider
le maître d'ouvrage à établir un programme d'entretien.
La durée de garantie est une notion juridique qui fait l'objet de dispositions précises dans la partie
administrative d'un contrat. La durée de garantie est généralement plus courte que la durabilite. Il
n'existe aucune règle corrélant ces deux durées.
• Premier type
Dans le cas des imprégnations, lasures, peintures jusqu'à 300 |jm d'épaisseur sèche, les caracté-
ristiques du système rapporté (on désigne ainsi un système dissociable de son support par déca-
page), dont la durabilite envisageable est de l'ordre de 5 à 8 ans, il sera demandé une garantie
contractuelle de bon fonctionnement de 2 ans, comme cela se pratique — obligatoirement — pour
les ouvrages de bâtiment.
71
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Dans le cas de revêtements d'épaisseur sèche supérieure ou égale à 300 \im, dont les caractéris-
tiques permettent de protéger durablement des éléments constitutifs en béton contre les agres-
sions de l'environnement (protection contre les entrées d'eau, protection contre la carbonatation,
le gel, etc.) pour éviter la dégradation de l'ouvrage, le bon fonctionnement du système rapporté
engage la responsabilité décennale des constructeurs.
Pour des raisons similaires, mais avec un traitement apporté indissociable du béton à protéger, les
systèmes inhibiteurs de corrosion engagent également la responsabilité décennale des construc-
teurs.
Les durées de garantie qu'il est conseillé d'indiquer dans les marchés sont données dans les
tableaux qui suivent.
complétée par
• celle relative à la fissuration, si cette caractéristique est spécifiée.
Concernant la fissuration, il est précisé que le processus de qualification des produits intègre une
exigence minimale de résistance à la fissuration. Toutefois dans le cas d'un ouvrage pouvant pré-
senter une fissuration importante (voir plus loin paragraphe « Critère d'appréciation de la garantie
vis-à-vis de la fissuration »), il convient dans le marché de prévoir une exigence complémentaire
de résistance à la fissuration, avec des critères de garantie tels que définis dans ledit paragraphe.
L'attention est par ailleurs attirée sur le fait que, dans la pratique, cette exigence complémentaire
ne peut généralement être satisfaite que par des systèmes d'épaisseur supérieure à 600
Le tableau ci-dessous précise les durées de garantie contractuelles qu'il est conseillé de m e n -
tionner dans le marché pour les différents types de fonction visés, selon la g a m m e d'épaisseur
sèche d u revêtement :
Décollement, Uniformité
Épaisseur sèche Fonction(s)
Fissuration et constance
du revêtement principale(s) cloquage de la couleur
(*) Dans le cas des systèmes de protection par peinture, cette valeur de 2 ans, réduite par rapport aux valeurs qui figurent dans l'additif au fascicule 65A du CCTG
d'août 2000 (respectivement 4 ans pour les peintures monocomposants et 5 ans pour les peintures bicomposants) est significative d'une bonne tenue du système,
sans décollement, ni cloquage — condition essentielle pour que la fonction principale de protection visée puisse être assurée en plus de l'aspect esthétique.
( " ) La garantie de 10 ans pour la fonction principale de protection implique une bonne tenue du système, sans décollement ni cloquage pendant une durée de 10 ans,
supérieure aux 6 ans minimum prévus par l'additif au fascicule 65A du CCTG — août 2000 pour les systèmes de protection à base de peinture monocomposant, et
aux 8 ans minimum s'ils sont à base de peinture bicomposant
72
Durabilité —Garanties
Nota ;
• les épaisseurs sèches visées dans le tableau doivent avoir été précisées dans le marché.
• les composantes relatives à la tenue du revêtement et de sa couleur sont caractéristiques de son efficacité. Autrement dit, toute
défaillance vis-à-vis de l'un des critères à satisfaire est considérée comme sif;nificatiî'e d'un mauvais fonctionnement du système rap-
porté.
• les critères de garantie exposés sont ceux de la « bonne tenue » du revêtement telle que définie dans la norme NF T 36 001 —
Dictionnaire technique des peintures et des travaux d'application et qui est pour la protection visée indispensable à son bon fonc-
tionnement. Concernant l'exigence complémentaire de stabilité de sa couleur dans les limites fixées (cf. article. 7.1.4), au-delà de sa
seule variation uiiiforaie, elle est i}u1i>pen>able pour préjuger favorablement à 2 ans du bon co}}iportenient ultérieur des systèmes
visés.
• // est rappelé que les couleurs choisies, en raison des chocs thermiques consécutifs à l'absorption de ré)U'rgie luiuiueusc qui sollici-
teraient autant le revêtement que le support, ne doivent pas correspondre à des teintes foncées quand il s'agit d'ouvrages exposés.
Selon la norme NF P 74 201-1, les couleurs à retenir sont telles que :
- leur coefficient d'absorption du rai/onnenient solaire est < 0,7,
- ce qui équivaut sensiblement à un indice de liimi)iance lumineuse Y > 35 %.
Si des garanties contractuelles sont à définir, le CCAP de l'ouvrage devra prévoir des clauses par-
ticulières d'application non prévues dans ce guide.
73
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
74
DurabilJté —Garanties
Pour certains usages (par e x e m p l e protection contre l'écaillage d û au gel-dégel) des garanties plus
longues peuvent être envisagées, sur justifications d u soumissionnaire.
• Les critères d'appréciation d e la garantie sont ceux décrits plus loin a u paragraphe « Critères
d'appréciation de la garantie pour différents types de fonctions principales ».
75
Page laissée blanche intentionnellement
Conclusion
our conclure, il faut rappeler quelques principes fondamentaux dans la conduite d'une étude
de protection d'un ouvrage :
• le choix d'une technique et d'un système de protection ne peut intervenir qu'après un diagnos-
tic de la maladie affectant l'ouvrage et une détermination précise des causes et de l'étendue des
désordres ;
• le choix du système, et donc des produits doit répondre à des objectifs définis à l'avance ;
« tous les objectifs ne peuvent pas toujours être atteints simultanément parce que des contrain-
tes extérieures viennent compliquer le jeu : contraintes d'exploitation, économiques, d'environ-
nement, etc. Il s'agit alors de les hiérarchiser ; la solution adoptée est le plus souvent un
compromis qui ne peut satisfaire pleinement toutes les exigences ;
une étude de protection doit être concrétisée par des pièces écrites dans lesquelles sont défi-
nies les solutions de protection adoptées et les spécifications des produits à utiliser
Il faut également souligner le fait que la protection d'un ouvrage a toujours une durée de vie limi-
tée, plus courte que celle de l'ouvrage. Il convient donc, lors de l'étude d'une protection, de se
poser la question de son renouvellement ultérieur, certaines techniques pouvant limiter la gamme
des solutions possibles lors d'une deuxième intervention.
On ne saurait trop insister enfin sur l'intérêt de ne pas attendre que les dégradations d'un ouvrage
soient très avancées pour se préoccuper d'augmenter sa durabilitè par une protection, car il est
alors en général trop tard, et c'est une véritable réparation qui s'impose.
77
Page laissée blanche intentionnellement
Annexe
Classes de qualification
Niveaux de performance
Page laissée blanche intentionnellement
CLASSES DE QUALIFICATION SUIVANT COMBINAISONS DE NIVEAUX DE PERFORMANCE
ESSAIS OBLIGATOIRES ET ESSAIS OPTIONNELS
FONCTIONS QUALIFIABLES
Protection contre les réactions
Protection contre les entrées Protection contre Aptitude
de gonflement interne
les
Réaction l'écaillage
d'eau de chlorures de gaz carbonique Alcali-Réaction pressions au nettoyage
Sultatique dû au gel
d'eau
CLASSES
classe 1 classe 2 classe 1 classe 2 classe 1 classe 2 classe 1 classe 2 classe 1 classe 2 classe 1 classe 2 classe 2 classe 1 classe 2
DE QUALIFICATION
ESSAIS
Perméabilité à l'air _ _ _ X1 X2 _ _ _ _ _ _ !: 1 _ _
Perméabilité à l'eau sous pression - - - - - - - - - - - - n 2 - -
Essai à la cloche 1 2 1 . 2 - - i:: 1 ni ni ni ni m -
Perméance 0 0 0 0 X1 X2 X1 XI XI XI 0 0 - - -
Perméabilité à l'air en place :BT CRIS 1 2 1 n r:i 2 ni D2 ni n2 - - L 2 - -
Adhérence (*) 1 1 1 1 L: 1 1 :: 1 c:i ni ni [;; 1 m :; 1 - -
Immersion/Séchage à l'eau douce XI X2 XI X2 - - XI XI X1 XI XI XI 0 - -
Brouillard salin - - XI X2 - - - - XI XI - - -
Essai de carbonatation 2
Fissuration (*) • • • • • • 1 I..:2 1 2 1 • - -
Lessivage 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 XI X2
Gonflement résiduel - - - - - - X1 X2 XI X2 - - - - -
Ecaillagedûaugel - - - - - - - - - - XI X2 - - -
Tenue à l'eau XI XI X1 XI - - - - - - - - XI - -
Note : si les cycles QUV entraînent des défauts rédhibitoires (tels que décrits dans la norme ISO 4628), les essais sont arrêtés,
(**) pour tous les produits d'épaisseur supérieure ou égale à 300 nm, le processus de qualification intègre cependant une exigence minimale de résistance à la fissuration
a
o-
mode opératoire CSTB n < *i ^^ CD-
FN isn 77fi'^ ? Perméance à la vapeur d eau P<300 I Q - ^ g . m ' ^ h ^ ' . P a - ' ' 300< P < 500 l O ^ ' ^ g . m - ^ h - ^ P a ' ^ P&350 1 0 " ^ g . m - 2 . h ~ ' ' .Pa"''
o"
mode opératoire CSTB Absorption capillaire A < 0,002 g . h" 1 0,002< A < 0,005g.h"^ A s 0,006 g . h"^ -a
MO provisoire LPC (EDOA 2.1 Fe 2.1.4) BT-CRIS - Temps T > 5000 secondes 200 < T < 5000 secondes T=s 100 secondes eu
OJ
Rt > 1,5 MPa quel que soit le mode de
Rt > 1,5 MPa mais rupture adhésive sur
00 NFP18-852 modifiée Adhérence rupture, sauf s'il s'agit d'une rupture Rt > 2 MPa eu
lO plus de 50% de la surface
adhésive sur plus de 50% de la surface o'
,,n • inr- Immersion/séchaoe dans l'eau doucB-
MO provisoire LPC . , ,,. L, .• ^. q<15%o 15%o =s q « 25 %o q > 35 %o CD
prise de masse relative par absorption d eau "C3
O
ACDP/ACDcr^ Brouillard salin- < 0,01 % avant essai
AFPC/AFREM , , ,, o r < 0,01 % 0,01 % s Cr « 0 , 1 0 %
pourcentage de chlorures > 0,1% après essai
en
0 mm avant essai
AFPC/AFREM Carbonatation - profondeur profondeur < 2 mm
> 20 mm après essai
C/5
cr
NF P 98-284-1 modifiée ^^''''^'"'' ^j' ' ' ^ ^ ' ^ f " ^ " ^°° ^ '**> e > 2500 |im 2500 |im ;a e s= 700 ^im -
- ouverture du support CI
CD
Mode opératoire décrit dans « Systèmes
changement entre 1 heure
de peinture pour bétons de Génie Civil », Lessivage - aspect aucun changement à 9 heures -
et 9 heures eu
partiel,édition LCPC mars 1999
NF P18-587 modifiée Gonflement résiduel =s à 90% de celui du témoin -
vnnioAon A-f Gel écaillage-masse relative écaillée au
XPP18 420 modifiée i, . ^ ce i écaillage nul au bout de 56 cycles 3= 600 g . m'^ à 56 cycles
bout de 56 cycles
XPP 84 371 Tenue à l'eau absence de cloquage à échéance d'une semaine -
(cloquage dans l'eau à 38°C)
(*) possibilité d'utiliser ultérieurement la norme européenne de diffusion du CO2, pour laquelle en ne dispose encore ni de résultats, ni de seuils, ni de corrélation avec la méttiode française proposée.
(**) pour tous les produits d'épaisseur supérieure ou égale à 300 nm, le processus de qualification intègre une exigence minimale de résistance à la fissuration pour une ouverture e = 100 jim {l'essai étant réalisé à 20 °C et non pas à-10 °C)
Annexe
Fiches synthétiques
des essais utilisables
en contrôle de chantier
Essai BT-CRIS
Essai d'adhérence par traction
Mesure de l'épaisseur sèche d'un feuil de peinture
sur support béton
Page laissée blanche intentionnellement
Essai BTCRIS
Principe de l'essai
Cet essai permet de vérifier que le produit appliqué réduit la perméabilité à l'air de la surface du
parement. Il consiste à créer une dépression à l'intérieur d'une cloche étanche appliquée à la sur-
face du parement et à mesurer le délai nécessaire (temps caractéristique) pour le rétablissement
de la pression atmosphérique à l'intérieur de la cloche.
Texte de référence
MAQ « Études et Expertises » O.A. —
Fiche d'exécution
Réf : EDOA 2.1 Fe 2.1.4 - Avril 2000
Matériel nécessaire
Chaîne de mesure BT CRIS comprenant :
• une cloche à vide (cellule)
• ordinateur
• pompe à vide
• pompe à eau
• générateur Appareillage « BT CRIS
85
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
NF P18-852 Avril 1993 Produits spéciaux destinés aux constructions en béton hydrau-
lique — Produits ou systèmes de produits à base de résines syn-
thétiques ou de liants hydrauliques destinés aux réparations de
surface du béton durci — Essai d'adhérence par traction sur dalle
support à surface sciée
NF EN 24624 Novembre 1992 Peintures et vernis — Essai de traction
Adaptations
Le mode opératoire décrit par P 18-852
s'applique avec les précisions données ci-
dessous.
Comme le feuil ou le revêtement de
protection comporte, le plus souvent,
plusieurs couches d'un même produit ou
de produits différents, on utilise pour la
description du type ou de la nature de la
rupture NF EN 24624 paragraphe 9.2 de
préférence à P 18-852 paragraphe 8.1.
Cette dernière norme ne prend en effet en
compte que le cas d'un feuil ou d'un
revêtement constitué d'une seule couche. ppareillage avec pastille et rotule
Annnmillaae
L'appareillage tel que représenté à la figure 2 de P 18-852 (photo ci-dessus) doit être muni d'un
certificat d'étalonnage valide.
Il est impératif que l'effort de traction perpendiculaire au subjectile soit effectué via une rotule ou
une vis à tête sphérique (voir figure n° 2 de P 18-852 ou figure n° 2 de NF EN 24624).
Les pastilles ou plots d'essai ont un diamètre de 5 cm.
Exécution de l'essai
Par rapport au paragraphe 6.3 de P 18-852, les précisions suivantes sont données.
a) Nombre d'essai et expression des résultats
Les dispositions de P 18-852 sont à respecter si possible (résultat = moyenne de 5 essais après
élimination des valeurs s'écartant de ± 20 % de la moyenne).
Si, toutefois, il n'est pas possible de respecter ces dispositions, on ne descendra pas en dessous
de 3 essais, avec expression de la moyenne qu'au cas où les essais individuels respecteraient la
86
Annexe 2
répartition de ± 20 % donnée ci-contre. Dans le cas inverse, seules les valeurs des essais indivi-
duels sont données.
b) Collage des pastilles ou plots d'essai
Un exemple de dispositif visant à éviter que la colle ne vienne reboucher la fente circulaire due au
carottage préalable est montré sur la photo ci-dessous.
Si la surface du feuil ou du revêtement de protection est bien plane, lisse et non poreuse, il peut
être également possible (sauf incompatibilité) d'utiliser une colle cyanoacrylate (mono composant)
qui présente l'avantage d'être réticulée 2 heures environ après son application et donc de pouvoir
réaliser l'essai complet en une journée (appréciable sur site).
Préalablement au collage des pastilles, on procède à :
- un « cassage » éventuel du brillant du feuil ou du revêtement au moyen d'un léger ponçage au
papier abrasif fin afin d'éviter des ruptures d'adhérence entre la pastille et le revêtement (néces-
saire surtout pour les produits organiques très durs et réticulés) ;
- un nettoyage et dégraissage du feuil ou du revêtement ainsi que des pastilles ou plots d'essai.
Prendre toute précaution pour que les pastilles ou plots d'essai soient collés parallèlement à la sur-
face afin que la force de traction s'exerce bien perpendiculairement à celle-ci. Si besoin, utiliser un
niveau.
Les températures d'essai indiquées dans P 18-852 sont à respecter. Au cas où cela ne serait pas
possible (essai sur site), une plage de + 10 °C à + 30 °C est à respecter. Il convient alors :
- d'en tenir compte pour le temps nécessaire à la réticulation de la colle (consulter la fiche tech-
nique de cette colle).
- de consigner la température environnante au moment de l'essai de traction.
c) Traction
L'augmentation de l'effort de traction doit se faire le plus progressivement possible (sans à-coup)
et avec une vitesse de 1,65 mm/min (± 10 %).
txpression aes resuiiais
Résistance à la rupture
La résistance à la rupture est exprimée en mégapascals (MPa) en respectant, pour le nombre
d'essais, les dispositions du paragraphe 7 de la NF P 18-852 et du paragraphe a) ci-contre.
NB : avec des pastilles de 0 5 cm, IMPa correspond à une
force de 1960 N.
87
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
1"^^ méthode
placer l'objectif de l'elcometer sur l'incision de la marque du feutre et l'incision, allumer le micro-
scope ;
effectuer la mise au point du microscope de façon à obtenir une image nette de la découpe, uti-
liser si besoin la clé allen ;
placer l'échelle de mesure au-dessus de la découpe et faire correspondre les graduations avec
l'incision. Une graduation correspond à 20 pm avec l'outil de découpe utilisé ;
procéder à des mesurages en cinq points le long de l'incision et calculer l'épaisseur moyenne en
micromètres ;
répéter trois fois cette opération.
88
""-'^^^mmum iHWIBWK. Annexe 2
Piles
Interrupteur
commandant
l'ampoule
Microscope
Vis permettant
de sortir et de
rentrer la lame
Lame
Vis de réglage
(clef allen)
Pieds
Ampoule
Pied
X 2^ méthode
Des carottes de diamètre 30 mm sont prélevées, puis sciées dans le sens de la longueur, les mesu-
res d'épaisseurs peuvent être faites par comparaison avec une échelle millimétrique ou une loupe
micrométrique et en regard de l'image obtenue de la coupe. Cette méthode suppose un carot-
tage : c'est donc une méthode destructive, (voir fig. 3)
Incision
h + Marquage
89
Page laissée blanche intentionnellement
Annexe
Références normatives
et modes opératoires
Page laissée blanche intentionnellement
Normes françaises et européennes
93
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Normes européf
94
Annexe 3
95
Guide Technique • Protection des bétons par application de produits à la surface du parement
Modes opératoires
ACD/^/ACDCh/l
rQTn
IVIode opératoire Ctiapitres du guide
Absorption capillaire Annexe 1
Perméabilité à la vapeur d'eau Annexe 1
Rfl FM
Mode opératoire Cliapitres du guide
Projet TC154 : Electrochemical techniques for measuring corrosion of steel in concrète : fourth 5.1.2
draft recommendations for hait cell potential measurements.
Projet TC154 : Techniques électrochimiques pour mesurer la corrosion dans le béton. Méthodes 5.1.1 - § état de la corrosion
d'essai pour la mesure sur site de la vitesse de corrosion des armatures du béton, au moyen de la
méthode de la résistance de polarisation..
Recommandations CPC-18 : Measurement of hardened concrète carbonatation depth. 5.1.2
96
Annexe 3
-.-.oo ACTM af ne
IVIode opératoire Libellé Chapitres du guide
ASTM C876-91 Hait cell potenlial of coated reintorcing steel in concrète. 5.1.2
BS 1881-1204 État d'enrouillement des armatures de béton armé 5.1.2
ASTM C457 Méthode standard de détermination au microscope de la teneur en pores et des parame- 5.1.2
ters du système de pores dans le béton durci, dite « mesure du facteur d'espacement »
ASTM C856-95 Standard practice for pétrographie examination of hardened concrète. 5.1.2
ASTM C876-91 Hait cell potential of coated reinforcing steel in concrète. 5.1.2
BS 1881-1204 État d'enrouillement des armatures de béton armé 5.1.2
Autres documents
• DTU Règles FA de septembre 1982 pour les problèmes d'incendie
97
Page laissée blanche intentionnellement
.Bibliographie.
Choix et application des produits de réparation et de protection des ouvrages en béton — Guide
technique, SETRA- LCPC, 1996.
Liste des fabrications admises à la marque NF — Produits spéciaux destinés aux constructions en
béton hydraulique, AFNOR, Liste régulièrement mise à jour.
Mise en peinture des bétons de génie civil — Guide technique, LCPC, 1999.
Les systèmes de peinture pour les bétons de génie civil — partie 1 Qualification et partie 2 — Liste
des systèmes de peinture qualifiés pour les bétons de génie civil, LCPC, Liste régulièrement mise
à jour.
Défauts apparents des parements en béton — Guide technique, LCPC, 1975.
Les altérations visibles du béton — Définition et aide au diagnostic, Cercle des partenaires du
patrimoine, 1996.
Manuel d'identification des réactions de dégradation interne du béton dans les ouvrages d'art,
LCPC, 1999.
Aide à la gestion des ouvrages atteints de réaction de Gonflement Interne, LCPC-SETRA, (à
paraître).
Maintenance et réparation des ponts. Presses ENPC, 1997.
Guide pour une démarche d'Assurance Qualité — Études de conception et d'exécution d'ouvra-
ges de génie civil, SETRA - SNCF - FNTP - MFQ, 1997.
Fascicule 65 A additif du CCTG, Journaux Officiels, 2000.
99
Crédits photographiques
SETRA : page 13
Réseau LPC
CERI-SERP : couverture, pages 53, 57 et 61
fS
58, boulevard Lefebvre
43 avenue
75732 Paris Cedex 15
Aristide Briand
France
BPlOO
téléphone:
92225 Bagneux Cedex
33(0)140 4350 00
télécopie: France
téléphone:
33(0)140 43 54 98
internet: www.lcpc.fr
33(0)146113131
télécopie:
33(0)146113169
internet : www.setra.
equipement.gouv.fr
Ce guide est essentiellement destiné à apporter une aide aux gestionnaires, maîtres d'oeuvre et maîtres
d'ouvrages confrontés à des problèmes de durabilite des bétons d' ouvrages existants, ou souhaitant traiter
préventivement des parties d'ouvrages neufs très exposées aux agents agressifs. Réseau
Scientifique
Il concerne la protection par application de produits à la surface du béton.
et Technique
Après une présentation des principales familles de produits visés et un rappel des principaux processus de
de l'Equipement
dégradation des bétons armés et de leurs manifestations, assorti d'indications sur les améliorations pouvant
être attendues d'une protection dans chacun des cas, ce guide expose une méthodologie complète et décrit
la démarche à suivre depuis le constat des dégradations sur un ouvrage, en passant par le choix d'une
solution de protection, jusqu'au contrôle de sa mise en oeuvre et le suivi de son efficacité à long terme.
A partir du diagnostic du support (béton et armatures) qui permet de définir les causes et l'état
d'avancement des dégradations, il précise les critères à prendre en compte pour effectuer le choix d'une
solution adaptée.
En fonction des objectifs de protection visés (par exemple protection contre les entrées d'eau, protection
contre la pénétration des chlorures), il définit la nature des essais et les spécifications permettant de vérifier
l'aptitude des systèmes de protection à remplir durablement ladite fonction.
Ce guide propose également différentes méthodes permettant de contrôler sur site la mise en oeuvre du
système de protection.
The aim of the présent technical guide is to provide recommendations to managers, owners and
engineering consultants for both the protection of existing concrète structures affected by durability
problems and the préventive protection of new structural éléments highiy exposed to the pénétration of
aggressive agents.
This guide introduces protection by means of products applied onto the surface of the concrète.
It begins with a présentation of the main familles of products or Systems concerned and recalls the primary
damage mechanisms of reinforced concrète and their visible symptoms; in each case, information is
provided on the improvements expected from protection. The guide continues with a methodology that
encompasses defect détection on a structure, choice of solution, control of the product or System
application, and monitoring of long-term efficiency.
From a diagnosis of the support (concrète and reinforcement), which allows determining the causes and
degree of damage progress, the criteria to be incorporated in choosing an approphate protective solution
are then defined.
Depending on the exact function expected from the protection (e.g. protection against water pénétration,
protection against chloride pénétration), this guide outlines the necessary tests and spécifications in order
to check a protective system's capability of fulfilling its function over the long run.
This guide aiso proposes methods for controlling application of the protective system on-site.