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les marques sur les réseaux sociaux ? P.22 Français, avec près de 30 millions d’abonnés. Des clients qui reçoivent
déjà des SMS les incitant à tester sa banque…
DATA. Le graal du ticket de caisse P.24
GILLES WYBO, rédacteur en chef @GillesWybo
DOSSIER
AFRIQUE P.27
INSPIRATIONS
« OK GOOGLE,
LE VOCAL, ÇA CHANGE QUOI ? » P.42
CRÉATIONS. « Reflections »
prend une nouvelle dimension P.44
TALENT À SUIVRE. Ingrid Zerbib, vis ma vanne P.46
INTERNATIONAL. Qui veut la peau du McNugget ? P.47
MANAGEMENT
LA FRANCOPHONIE
6
POUR DOPER SES AFFAIRES P.48
MOUVEMENTS. Nominations et promotions P.49
PORTRAIT
SÉBASTIEN CAUET. Animateur d’idées P.51 18
OPINIONS
COMMUNICATION Le corporate n’est plus
42
le sujet, par David Leclabart P.52
STORYTELLING. Les nouveaux dieux du stade,
par Denis Gancel P.53
44
LE BILLET DE... Amaury de Rochegonde P.54 © COUVERTURE : THOMAS GOGNY POUR STRATÉGIES
« LA PARIS GAMES
WEEK EST DEVENUE
UN ÉVÉNEMENT
FAMILIAL »
REPLAY
© Sell 2017
La Paris Games Week se tiendra du 1er au 5 Amazon veut déposer les colis directement
novembre. au domicile de ses clients.
Depuis sa première édition il y a C’est plutôt culotté de la part d’Amazon.
sept ans, la Paris Games Week est pas- Naturellement, ça représente une intru-
sée de 50 000 à 300 000 personnes en sion dans la vie privée des consomma-
2016. Le profil des visiteurs a évolué : de teurs et pose des questions éthiques.
hardcore gamers à l’origine, à un pu- Peut-être est-ce notre mentalité fran-
DR
blic plus familial aujourd’hui. Le salon çaise qui nous empêche de voir une op-
devient de plus en plus mainstream, or- portunité dans cette initiative ? Après
ganisant même une Paris Games Week tout, Amazon a toujours été un acteur
junior. L’industrie du jeu vidéo a bien qui secoue le marché notamment dans
compris qu’il fallait toucher à la fois les l’industrie du livre, du retail… J’attends
parents, les adolescents et les enfants. Il de voir les premiers tests.
a pris une place importante dans la vie
des Français, comme le jeu qui devance Facebook exclut les pages des marques du fil
aujourd’hui l’industrie du cinéma. d’actualité.
Même si c’est un test, ce n’est pas sur-
Le boom de l’e-sport. prenant venant de Facebook qui a au-
Issue de la culture underground, jourd’hui un niveau de croissance
la pratique de l’e-sport devient une stable contrairement à ses concurrents
mode et se transforme en une véri- qui restent très dynamiques. En écar-
table industrie. Pour donner un ordre tant les marques pour les mettre dans le
d’idées, le jeu numéro 1 mondial, c’est fil Explorer, les dirigeants de Facebook
League of Legends avec 100 millions souhaitent se recentrer sur leur produit
de joueurs par mois. 65 % des gamers de base : un réseau social. Dans la li-
ont entre 18 et 34 ans. Ces passionnés gnée de Snapchat, Facebook souhaite
dépensent beaucoup d’argent dans les une binarisation des réseaux avec une
boutiques et sur les plateformes digi- partie pour les amis et une partie pour
tales, mais sont en même temps très les marques. Leur attention se porte dé-
réfractaires à la publicité et aux mé- sormais sur la monétisation des 2 mil-
dias traditionnels. Xavier Niel et le liards d’utilisateurs dont ils disposent.
groupe AB viennent de racheter les
droits européens de l’e-sport pour la Canal+ réduit de 18 % ses investissements
télévision auprès d’Activision Blizzard. dans le cinéma.
En discussion également, l’intégration L’objectif de la chaîne était de doubler
d’une épreuve d’e-sport aux Jeux olym- le nombre d’abonnés en un an, ce qui
piques de 2024. Il y a une réelle volon- est très ambitieux vu la chute de son
té de rendre cette pratique populaire chiffre d’affaires. L’identité de Canal+
et visible. aujourd’hui, c’est le sport et la création
© McDonald’s
de collaboration avec OMD.
McDonald’s, qui n’a pas lancé
d’appel d’offres média depuis
quatorze ans, dépense 2 milliards de dollars dans l’achat média
chaque année dans le monde.
Content
50 % de la croissance totale. Un des (groupe
exemples les plus frappants est la mai- TBWA France), à l’issue d’une compétition (dont Jean-Paul Lubot,
son Gucci : elle a réalisé 20 % de ventes les protagonistes restent confidentiels), pour ex-DG du Groupe Marie Claire, devient
en ligne en 2016 contre 8 % pour le reste créer avec les équipes CMI [consumer & market senior advisor de l’agence d’influence
du secteur. Autre transformation, Guc- insight] Western Europe un programme de Creative Content. Il demeure partner
ci s’est positionnée sur les millennials, social intelligence visant à suivre en temps réel et advisory board member de la
une cible peu prisée des acteurs du luxe les insights consommateurs et à anticiper les société de fusion-acquisition
et pourtant un vrai relais de croissance. tendances cosmétiques à travers l’écoute des Transactions & Cie et dirigeant
Propos recueillis par MARIE-CAROLINE ROYET conversations sur les médias sociaux. de sa propre société JPLM Invest.
Comment avez-vous eu l’idée de créer Orange Bank ? naire (avec 35 % du capital) et distribuera
STÉPHANE RICHARD. L’origine de notre démarche c’est Orange Bank d’ici la fin d’année dans les
l’Afrique, où nous avons créé un nouvel usage en 2008 avec 3 700 points de vente du réseau Groupama.
Orange Money, le mobile banking. Cette technologie, assez
basique, qui permet de réaliser des transferts à partir de Qu’est-ce qui peut être amélioré dans le service
SMS, a rencontré un succès phénoménal avec 34 millions bancaire aujourd’hui ?
d’inscrits dont 11 millions de clients actifs. Le volume de Notre conviction est que le paiement se di-
transactions total est supérieur à ce que la Banque postale rige vers le dématérialisé où le smartphone
ou la Société générale font en France. Et puis, nous avons va se substituer à la carte de crédit et aux
lancé il y a deux ans en Pologne Orange Finanse, avec la espèces pour la vie courante. On assiste
filiale locale de la Commerzbank. Le service ressemble da- au décollage depuis un an des paiements
vantage à une banque car il donne accès à des crédits et sans contact, y compris à partir du télé-
des produits d’épargne. Ce test a été concluant car nous phone. Orange veut être l’un des acteurs
comptons 500 000 clients. Il y a un peu moins de deux ans, de ces économies « cashless ». Avec 21 mil-
nous avons estimé que c’était le bon moment pour lancer lions de clients dans le mobile en France et
notre banque en France. Le projet est plus ambitieux car un réseau de 700 boutiques, nous pouvons
nous proposons une vraie banque en ligne. Nous avons nous lancer avec un modèle sécurisant et
racheté Groupama Banque (à 65 %), qui reste notre parte- innovant. Nous voulons proposer aux Fran-
çais un service agréable, simple, qui per-
met d’avoir sa banque dans sa poche de fa-
Le changement, c’est « maintenant » çon intégrée. Nous avons essayé de prendre
Orchestré par Havas Paris, le dispositif autour du lancement d’Orange Bank est piloté le meilleur de la banque digitale (gratuité,
par une équipe resserrée autour de Valérie Planchez, vice-présidente de l’agence, absence de frais de tenue de compte, carte
Christophe Coffre, président directeur de la création et Antoine L’Huillier, chargé de gratuite, etc.), et fait la synthèse de tous les
la coordination du compte Orange. Le lancement a été réalisé avec l’appui du village usages expliquant son succès. Nous y avons
Havas (Havas Events, Fullsix, Digital Factory) et soutenu par un dispositif média signé apporté en plus un modèle mixte, digital et
Blue 449 (Publicis). Tout commence le 20 avril avec la présentation du service par physique, avec 140 boutiques et 900 per-
le PDG Stéphane Richard lors du Show Hello, grand-messe annuelle d’Orange. Acte sonnes formées et agréées. Nous sommes
deux, la campagne sociale sur Twitter et LinkedIn pour engager la conversation. Et les seuls à le faire car les banques en ligne,
le 2 novembre, le coup d’envoi du grand plan média. « Comme il s’agit d’une nouvelle elles, sont totalement en ligne.
marque, nous avions besoin de la TV pour avoir de l’impact », souligne Elisabeth
Sabbah, directrice marketing, communication et relation client d’Orange. Tourné Par quels moyens comptez-vous convertir vos
façon Mommy de Xavier Dolan, le film est vertical – smartphone oblige –, histoire clients actuels ?
d’affirmer en TV le positionnement mobile de la banque. « Nous avons voulu gommer D’abord, le service et la carte sont gratuits.
les différences entre le produit et sa communication », commente Valérie Planchez. Il n’y a pas de frais de tenue de compte,
La signature d’Orange Bank ? « La banque maintenant », révèle « à la fois son côté mais une facturation si les utilisateurs réa-
actuel et l’instantanéité des opérations dans l’application », explique Elisabeth lisent moins de trois opérations par mois.
Sabbah. Le budget média, poursuit-elle, « n’est pas élevé pour Orange, ni pour une Bien entendu, nous allons nous adresser
autre banque, car nous avons bénéficié d’un relais naturel en RP dû à notre notoriété. » de façon privilégiée à nos clients Orange
avec des campagnes de marketing et des d’optimiser la dépense publicitaire, via la publicité adres- STÉPHANE RICHARD : « Notre
offres spécifiques. À terme, nous allons sée. Cela reste marginal. En revanche, il y a des choses in- conviction est que l’intelligence
créer de la fidélisation croisée. Si vous êtes téressantes à envisager dans le big data interne, dans la artificielle ne va pas apporter
client chez Orange, vous aurez certains façon dont nous croisons les données entre les usages ban- la réponse à tout et supplanter
avantages dans la banque, et inversement, caire et telco. Nous pourrions proposer des services addi- complètement l’homme, mais elle
va changer pas mal de choses
on vous proposera de façon privilégiée les tionnels ou mieux, suivre les difficultés pour y répondre, et
dans la relation client. »
services télécoms. C’est un des intérêts de améliorer le niveau de satisfaction client. C’est plutôt ça qui
ce projet. Nous avons plusieurs idées, par nous guide que le fait de faire de l’argent sur des données.
exemple sur le financement du terminal.
Nous pourrons aussi nous inspirer des Fin- Peut-on imaginer du ciblage commercial selon les dépenses au
Tech. Notre industrie s’est banalisée car la sein de l’environnement Orange ?
connectivité est devenue le besoin de base. On peut tout à fait imaginer ça.
Si nous voulons échapper à la guerre des
prix qui fait rage, la clé est de se différen- En confiant une part de la relation client à Watson d’IBM, anticipez-
cier. Par la qualité du réseau, et les conte- vous une mutation des métiers de la banque vers l’intelligence artifi-
nus. Nous souhaitons proposer à terme du cielle ? N’y-a-t-il pas un risque d’incompréhension chez vos clients ?
crédit immobilier. Mais la première brique Notre conviction est que l’IA ne va pas apporter la réponse
que nous rajouterons sera le crédit à la à tout et supplanter complètement l’homme, mais elle va
consommation. changer pas mal de choses dans la relation client. Il faut
se demander ce qu’attendent les gens. D’abord, un service
Après la connectivité et les contenus, vous tou- 24/7 et 365 jours par an. Quand vous avez besoin d’aller
chez cette fois au portefeuille. Un graal ? dans une agence mais qu’elle est fermée le dimanche et le
Il y a la data, et disons, la connaissance des lundi, ou que vous faites une opération le samedi et qu’il
finances. De par notre métier de telco, nous faut attendre le mardi pour avoir une trace… tout cela est
sommes ceux qui avons le plus de données, dépassé. Cela insupporte les gens. Sans parler des dates de
bien plus que Google ou Facebook, car tout valeur, etc. La disponibilité du service client est quelque
passe par le téléphone. Mais nous garantis- chose de majeur. La seule façon d’assurer cette disponi-
sons à tout moment la maîtrise des données bilité, c’est l’IA. Un robot ne dort jamais ! Après, les gens
personnelles. Notre modèle économique veulent savoir qu’ils peuvent être traités par des personnes.
n’est pas basé sur la valorisation des don- Pour cela, nous avons prévu deux types de supports gérés
nées et nous ne vendons pas de data pour par des humains : téléphonique avec deux centres d’appel
faire de la pub. Cela ne nous empêchera pas
AFRICASCOPE 2017 (sept 2016 – juin 2017), GLOBAL 8 PAYS // * KISCOPE 2017 KANTAR-TNS - Création : keepmoving.fr
www.canalplusadvertising.com
BUSINESS
Entretien
« LA DISTRIBUTION
A CHANGÉ DE MONDE »
COMMERCE Suite à la divulgation de son dernier rapport RSE sur la distribution, Stratégies a rencontré
Jacques Creyssel, le président de la Fédération du commerce et de la distribution, pour un entretien
sur l’image du commerce, la concurrence internationale et les conditions de travail...
PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL GAVARD @ManuGavard
Le monde de la distribution est réguliè- L’émission est injuste et a ampli- des marques préférées des Fran-
rement attaqué dans les médias. En pa- fié un exemple stigmatisant. En çais. Nous avons un contact quoti-
rallèle, vous venez de sortir la 3e édition réalité, la distribution est plutôt dien avec 10 millions de clients…
de votre « Observatoire de la distribution en avance sur certains critères
responsable », avec pour la première fois, sociaux : le salaire moyen est de Avec les conditions de travail se pose
un volet social. Quel bilan en tirez-vous ? 1,14 smic sur 13 mois ; le temps aussi la question de la robotisation, qui
JACQUES CREYSSEL. Ce rappor t partiel ne concerne que 28 % de sa- met en péril ces emplois logistiques…
montre tout d’abord que le com- lariés dont 82 % sont satisfaits de Oui... Une robotisation que nos
merce est un secteur d’innova- leur contrat. Sur l’emploi des per- concurrents américains ou chinois
tion, engagé dans la responsa- sonnes handicapées, nous avons n’hésitent pas à mettre en place.
bilité sociétale. La distribution un taux de 7 %, soit deux fois plus Nous sommes à un moment de
emploie 3,5 millions de personnes que le taux national. transformation majeure. La dis-
en France, dont 1,8 million rien que tribution a changé de monde. Le
dans le commerce de détail. C’est Oui, mais quid des conditions de travail, secteur a prospéré grâce à une
plus que l’industrie ! Le secteur re- dont parlait le reportage ? croissance forte, des coûts fonciers
crute des jeunes, souvent peu quali- Il parlait d’abord des métiers lo- bas et une trésorerie abondante
fiés. Nos emplois sont à 92 % en CDI. gistiques, qui, nous en sommes [des délais de paiement avanta-
Et l’effort de formation est majeur conscients, sont des métiers dif- geux]. Mais ce temps-là est révolu.
avec, par exemple, 4 000 certificats ficiles. Mais les chiffres stigmati- Le secteur fait face à une nouvelle
de qualification professionnelle par « L’émission sés [des poids de charges à porter] concurrence, ouverte en continu,
an. La distribution est aussi syno- Cash n’avaient rien d’anormal par rap- et soumise à aucune règle. Nous
nyme d’ascenseur social. Avec, par Investigation port aux seuils adoptés en matière devons négocier le virage de la ré-
exemple, 60 % des directeurs de su- a amplifié de pénibilité du travail. Notre sec- volution digitale, avec la numé-
permarchés issus de la base, dont un exemple teur est l’un de ceux qui signent risation – la data, un nouveau sé-
la moitié étaient employés. stigmatisant : le plus d’accords sociaux à ce su- quençage de la chaîne de valeur,
Mais au-delà, encore, le sec- la distribution jet ! Nous avons d’ailleurs lancé il l’ubérisation – et les autres défis
teur joue un rôle territorial. Nous y a un an le cercle paritaire des techniques comme la livraison, les
sommes présents partout, y com-
est plutôt pratiques sociales, qui regroupe véhicules autonomes, l’IA, etc. Tout
pris dans des zones géographiques
en avance quatre organisations syndicales cela change la donne. Ces trois ré-
en déclin d’activités. Aujourd’hui, sur certains et la FCD. C’est un lieu d’échange volutions conduisent à développer
2 200 magasins font office de bu- critères pour approfondir la politique so- de nouveaux services, réinventer le
reau de poste en France. Autre sociaux. » ciale et les bonnes pratiques d’en- magasin...
illustration de notre rôle, 35 % treprise.
des dons alimentaires français Nous travaillons en permanence Les États généraux de l’alimentation
viennent de la distribution... avec les syndicats. C’est pourquoi viennent de se terminer. Qu’en avez-
il est triste de voir ce genre d’at- vous pensé ?
Le dernier Cash Investigation a mis en taque, qui généralisent à partir Pour la première fois dans l’his-
cause une enseigne et posé une question d’un cas individuel. Mais vous sa- toire, les industriels, les agricul-
plus large sur les conditions de travail... vez, il ne faut pas oublier que les teurs et les distributeurs ont parlé
C’est u n repor tage à charge. enseignes figurent toujours en tête d’une seule voix avec un diagnos-
tic et des propositions communes ! À propos de cette concurrence qui n’a Service. Tout comme le chinois JACQUES CREYSSEL :
Sur le seuil de revente à perte, pas les mêmes règles, que pensez-vous Alibaba, d’ailleurs. Leur seul ob- « Plus vous compliquez
notamment. Vous savez, nous du projet de fiscalisation des Gafa ? jectif est de gagner des parts de la vie du commerce
sommes le débouché des deux tiers Je me réjouis que la France porte marché, et de valoriser cela grâce physique, plus vous
de la production agricole. Le com- ce sujet au niveau européen. Cela à leur data ou leurs services digi- donnez de pouvoir aux
acteurs mondiaux
merce n’a pas intérêt à appauvrir montre qu’il est pris à bras-le- taux. Mais dans quelques années,
du e-commerce. »
l’agriculture, ni les PME. En 2016, corps par nos politiques. Le sujet Alibaba pèsera 1 000 milliards de
80 % de la croissance du commerce du commerce numérique, d’ail- dollars de volume d’affaires, plus
était tirée par les PME, et même leurs, fait partie des sujets à venir de dix fois la plupart des grands
90 % depuis début 2017. du gouvernement. De notre côté, distributeurs ! Pendant ce temps,
Si un tiers des Français font en- nous dénonçons les pure players, on légifère pour imposer aux ma-
core leurs courses à un euro près, très concurrentiels, qui ne sont pas gasins de réduire la taille de leur
les consommateurs veulent des soumis aux mêmes règles, notam- parking… Plus vous compliquez
produits de qualité, et sont près à ment en termes de fiscalité. la vie du commerce physique, plus
payer plus. Or, l’agriculture fran- Mais quand Amazon baisse bru- vous donnez de pouvoir aux ac-
çaise produit de la qualité. Les talement les prix de Whole Foods teurs mondiaux du e-commerce !
commerçants le savent. N’ou- après son rachat, il est dans une La FCD appelle à une politique
blions pas qu’en face, la distribu- logique de prédateur. Il perd de mondiale du commerce, avec des
tion a divisé ses marges par deux l’argent sur le retail, mais en gagne lois internationales. Et je suis sûr
en dix ans ! sur le cloud, avec Amazon Web que nous allons y parvenir. ◊
L
e marché du bio n’en finit
plus de séduire les Français
et d’investir les rayons. En
2016, la valeur des achats
de produits estampillés d’un label
vert a été estimée à plus de 7 mil-
liards d’euros par l’Agence fran-
çaise pour le développement et la
promotion de l’agriculture biolo-
gique, soit plus d’1 milliard sup-
plémentaire par rapport à 2015.
Au total, depuis 2010, le chiffre a
plus que doublé. Dans ce contexte
concurrentiel, Alter Eco a lan-
cé une compétition au printemps
pour redéfinir sa plateforme de
marque. Face à l’agence Ici barbès,
l’agence Mouton Noir a été retenue
courant juillet. Alter Eco franchit un cap en 2002. sur le phénomène. « Cette tendance
« Le projet porte sur la redéfinition La marque est en effet la première globale mène à un brouillage des
et le déploiement de cette nouvelle de son secteur à faire le choix de la codes et des genres pour le consom-
identité, qui servira de socle à l’en- grande distribution pour commer- mateur », estime Guillaume Rieth,
semble des prises de parole », résu- cialiser sa gamme transversale de qui y voit l’opportunité de « revenir
ment d’une même voix Guillaume produits (cafés, chocolats, riz, jus à l’ADN de la marque ». « Dans un
Rieth et Julien Tardy, respective- de fruits). En 2013, Alter Eco in- contexte où le consommateur est à
ment directeur des stratégies asso-
cié et directeur de création associé
de l’agence lyonnaise née en 2015.
tègre l’entreprise Bjorg, Bonne-
terre et Compagnie (groupe Wessa-
nen) et son portefeuille de marques
27
MILLIONS
la recherche de sens, il s’agit de dé-
poussiérer le concept de commerce
équitable et le remettre sur le de-
À la clé, une « nouvelle signature » bio. Un choix qui lui permet de se D’EUROS vant de la scène. On veut en faire
et un « fil rouge qui sera activé sur développer et de voir ses produits Chiffres d’affaires un élément de différenciation par
l’ensemble des canaux », afin d’« en- – plus d’une soixantaine désor- d’Alter Eco en 2016. rapport aux autres marques bio »,
capsuler les promesses bio et équi- mais – distribués dans 19 pays. complète Julien Tardy.
table dans un projet commun ». La nouvelle plateforme de marque,
Cette nouvelle identité, qui fait
suite au lifting de la charte gra-
phique opéré en amont avec Team
QUÊTE DE SENS. Avec un chiffre d’af-
faires de près de 27 millions d’eu-
ros en 2016, la marque doit toute-
19
Nombre de pays
qui sera déployée au cours du pre-
mier trimestre 2018, revêt une im-
portance particulière puisque la
Créatif, vise aussi à « donner une fois composer avec un marché en où sont distribués dernière prise de parole d’Alter
image plus dynamique d’Alter plein essor qui attise les convoi- les produits Eco, en télé avec l’agence Elvis, re-
Eco », ajoute Caroline Crépé, res- tises. Outre des concurrents directs de la marque. monte à 2013. Une importance à
ponsable marketing de la marque. comme Ethiquable ou Max Have- relativiser selon Caroline Crépé,
Créée en 1998 par Tristan Le- laar, des marques « industrielles » rappelant que « la diversification
comte, sous la forme d’une bou- empiètent de plus en plus sur ce sec- des gammes de produits entamée
tique spécialisée dans la vente de teur, sans oublier les poids lourds il y a deux ans constitue un autre
produits de commerce équitable, (Auchan, Carrefour…) qui misent axe de développement ». ◊
LES CONSULTATIONS
ANNONCEUR MISSION AGENCES CONSULTÉES AGENCES SORTANTES
ALTER ECO (BJORG, BONNETERRE Plateforme de marque Mouton Noir –
ET COMPAGNIE)
Arte Relations presse dans le jeu vidéo Appel d’offres en cours –
Atol Publicité Altmann+Pacreau, Buy BBDO, Romance, Résonnances
St John’s (Pitchville)
Banque publique d’investissement Publicité, communication corporate, marketing et 24 agences consultées Agence 79, Equancy, Havas Paris
achat média digital et Play App
Bureau interprofessionnel des vins Promotion aux États-Unis Appel d’offres en cours –
de Bourgogne
Caisse interprofessionnelle de prévoyance Relations presse, communication digitale, contenus Appel d’offres en cours –
et d’assurance vieillesse des professions et PLV
libérales (Cipav)
Cap digital Organisation de Futur en Seine 2018 Appel d’offres en cours –
Chambre de métiers et de l’artisanat Stratégie de communication Appel d’offres en cours –
de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Conseil départemental de Haute-Garonne Communication des chantiers Appel d’offres en cours –
Conseil régional de Normandie Oorganisation du forum mondial pour la paix en 2018 Appel d’offres en cours –
Danone France Communication corporate Elan Edelman, Havas Paris et Protéines Elan Edelman et Protéines
(VT Scan)
Easyjet Publicité et réseaux sociaux Buzzman, Grenade & Sparks et La Chose Grenade & Sparks
EDF Publicité Appel d’offres en cours Havas Paris
Établissement public Paris-Saclay Événementiel Appel d’offres en cours –
Institut supérieur de l’aéronautique Relations presse Appel d’offres en cours –
et de l’espace (Isae-Supaero)
L’Agence nationale de la recherche Site internet Appel d’offres en cours –
LCL Publicité Change, CLM BBDO, DDB et TBWA Aubert Storch Associés Partenaires
L’Oréal Conseil médias et achat d’espace Dentsu Aegis Network et Publicis Media Starcom/Publicis Media
Ministère de la Culture Organisation, communication et relations presse de Appel d’offres en cours –
la Nuit de la lecture 2018
Ministère de l’Éducation nationale Conseil stratégique et opérationnel, relations publics Appel d’offres en cours –
et marketing direct
Montpellier Méditerranée Métropole Relations presse de l’exposition Picasso - Donner à voir Appel d’offres en cours –
Syndicat interdépartemental pour Conseil médias et achat d’espace Appel d’offres en cours –
l’assainissement de l’agglomération
parisienne
Tourisme Montréal Relation presse la destination Montréal en France Appel d’offres en cours –
Ville de Strasbourg Communication du Shadok Appel d’offres en cours –
En italique = Nouveaux budgets en consultation.
LES TRANSFERTS
ANNONCEUR MISSION NOUVELLE AGENCE ANCIENNE AGENCE
Austrade Vietnam Promotion des oranges australiennes au Vietnam Sopexa –
Bang et Olufsen Gestion des réseaux sociaux C’est Comme une Agence –
Beaux-Arts Magazine Nouvelle formule et site web Fred & Farid –
Business France Supports de communication Hopscotch –
Carcept Prev Campagnes de sensibilisation Passage Piéton –
CIC Banque Privée Site web Keley on Mars –
CNP Assurances Site web Dagobert (VT Scan) –
Dim Campagne de marque Publicis 133 –
Les Dissonances Identité visuelle Zakka –
L’Oréal Social listening Ici Barbès –
Maxiburo Stratégie de marque Carré Noir –
Mitsubishi Motors Stratégie de marque Amsterdam Worldwide –
PMU Application de pari en ligne Hipigo Dragon Rouge –
Tefal (Seb) Stratégie de marque de la gamme High Speed Blenders Bronson Bronson
Ville de Nice Conseil médias et achat d’espace Repeat Groupe –
RETROUVEZ TOUTES LES COMPÉTITIONS ET TOUS LES TRANSFERTS ACTUALISÉS AU JOUR LE JOUR SUR STRATEGIES.FR/COMPETITIONS-TRANSFERTS
L
’orage est passé. Il est L’ÉMISSION
temps de sortir de chez a battu
soi pour estimer les dé- son record
gâts. Mise en cause pour d’audience
un management rude, et suspecté avec son
reportage
de « harcèlement » – fichier audio
sur Lidl.
à l’appui –, l’enseigne Lidl a été
sévèrement attaquée par l’émis-
sion Cash Investigation, et natu-
rellement, par les internautes.
Les images du porte-parole no-
tamment, hésitant et patinant
après le montage d’Élise Lucet,
ont fait le tour de la toile. Désas-
treux, alors que l’émission avait
enregistré un record d’audience :
3,8 millions de téléspectateurs,
selon Médiamétrie.
Si l’enseigne a mis presque deux
jours à répondre via un commu-
niqué de presse diffusé sur inter-
net, et maintenant que le temps de
la com de crise est passé, que faire
sur le long terme ? Ces épisodes
laissent toujours des traces, que RECO N° 1 « Jouer vraiment la transparence »
ce soit en interne, auprès des em- ARNAUD POTTIER-ROSSI directeur général de l’agence Kalaapa
ployés, ou auprès des consomma- « En déposant sion a eu un effet grossissant, tions de travail et déterminer de
teurs. Lidl doit-elle craindre d’être plainte, Lidl accélère la défiance elle doit admettre – il y a eu nouvelles manières de travailler
à la peine pour attirer de nouveaux vis-à-vis de la marque. Et c’est des preuves – qu’il y a eu un ainsi que leur périmètre. Enfin,
employés ? Doit-elle regagner la vraiment mauvais signe. Pour problème. Ensuite, je propose- il s’agirait de mettre en place
confiance des consommateurs ? ma part, je recommanderais rais de réunir toutes les parties ces solutions et de communi-
un plan en trois temps. D’abord, prenantes, et pas seulement le quer dessus concrètement. En
PLAINTE CONTRE X. Malgré la crise, reconnaître qu’elle a eu un board. Donc inviter des clients, invitant des journalistes, des
Lidl ne semble pas avoir pris de souci. Même si elle pense que des syndicats, des employés, clients… tenter de jouer vraiment
bonnes résolutions. Premier im- la réalité est autre et que l’émis- pour questionner les condi- la carte de la transparence. »
pair, l’enseigne a annoncé envi-
sager de porter plainte contre
X, pour « transmission de docu-
ments confidentiels » à France 2.
« C’est faire peu de cas des lan- RECO N° 2 « Jauger la perception du public »
ceurs d’alerte, pourtant plutôt NICOLAS CASTEX directeur général Apco Worldwide
défendus sur la place publique », « L a p l u p a r t et le public continue de faire blier qu’ils ne sont qu’une partie
estime Arnaud Pottier-Rossi, di- du temps, un reportage d’Elise ses courses une semaine plus de l’opinion publique, dans un
recteur de Kalaapa. Se retourner Lucet, toute talentueuse qu’elle tard, sans y penser. Les réseaux contexte précis… Avant de tom-
contre l’émetteur du message, plu- soit, provoque un pic émo- sociaux ne sont pas suffisants ber dans la surinquiétude quant
tôt que de se remettre en cause soi- tionnel, très limité, mais sans pour mesurer son image. Même à son image, je proposerais à Lidl
même… Courant ! Après toutes ces toucher un problème sociétal si les médias sont influencés par de faire un bilan approfondi de
erreurs, est-il encore possible de profond. La grande distribution ces retombées et font caisse de sa perception auprès du grand
redresser la barre ? ◊ est attaquée, régulièrement, résonance. Il ne faut jamais ou- public. »
L
a fusion a été un prétexte
à la t ransfor mat ion. »
C’est Marion Darrieutort
qui le dit. La présidente
de l’agence Elan Edelman, leader
mondial du marché des RP, fonda-
trice d’Elan ayant rejoint l’aven-
ture après la fusion du français et
de l’américain Edelman il y a trois
ans, cherche à « accélérer la crois-
sance des revenus du groupe avec
un objectif fixé à 5 % d’augmenta-
tion ». Pour cela, la stratégie est
claire : « Nous avons décidé, il y a
deux ans, de passer du modèle de
RP au modèle d’agence de commu-
nication globale. »
© Studio Ledroit-Perrin
août, Elan Edelman annonçait
le recrutement de quatre direc-
trices, avec pour but de renforcer
ses expertises de conseil straté-
gique et de communication inter- MARION DARRIEUTORT : profils digitaux. Car la guerre fait fectue donc une mutation qui lui
nationale. De plus, l’idée était de « Les agences de pub, rage. « Le marché subit un big bang permettra d’élargir son spectre
« senioriser l’offre ». C’est pour- un peu moribondes, avec Accenture ou encore Deloitte, d’activité, avec le marketing et
quoi, début septembre, Thomas doivent se réinventer qui rachètent des agences créa- le consulting, mais également de
Mondo (Darkplanneur sur Twit- pour survivre. » tives. Certains analystes anti- mettre le cap sur la profitabilité.
ter) a été recruté en tant que luxu- cipent même des regroupements « Notre croissance a été assez
ry senior advisor. Cet ancien de entre différents acteurs de la com faible dans la mesure où lorsque
Publicis fait partie intégrante du pour être plus forts ensemble. » l’on transforme, on est bien loin
plan de transformation : « Nous de ces problématiques. Mais avec
œuvrons au décloisonnement AMPLIFIER LE MODÈLE. Pour s’in- ce repositionnement, nous cher-
de l’offre vers les autres métiers clure dans ce nouveau paysage, le chons à amplifier notre modèle
comme ceux du marketing mais métier doit se défaire des a prio- et à en tirer des bénéfices écono-
aussi du conseil », déclare Marion ri. « Nous, les communicants, ai- miques », explique Marion Dar-
Darrieutort, qui juge les agences mons être assimilables à un seul rieutort, qui entend ainsi per-
de pub « un peu moribondes », domaine, mais les clients n’en ont mettre à l’agence de recruter des
celles-ci devant « se réinventer plus rien à faire, ils sont à la re- nouveaux clients, à l’instar de
pour survivre ». cherche d’une idée et d’une bonne Nissan, mais aussi de rassurer
Par ailleurs, dans les secteurs stratégie », reconnaît la dirigeante les historiques comme Club Med,
marque et marketing, le franco- qui avoue ne pas souhaiter « mou- Moët Hennessy ou Danone, qui
américain a engagé quinze per- rir dans sa case ». vient d’annoncer son partenariat
sonnes ces quatre derniers mois Précédemment axé sur le mar- avec Elan Edelman pour sa com-
parmi des créatifs, planneurs et ché de l’influence, le groupe ef- munication globale. ◊
D
u 4 au 13 novem bre,
25 jeunes originaires
de neuf pays du monde
arabe seront à Paris pour
une semaine intensive de forma-
tion. Au programme : développe-
ment de compétences (business
plan, pitch devant des financiers,
communication sur les réseaux so-
ciaux...), diagnostics personnalisés
et rencontres avec Edwy Plenel ou
Jean-Marc Borello, présidents de
Mediapart et du groupe SOS.
Parmi les projets sélectionnés,
MDLT, une plateforme algérienne
d’éducation aux technologies nu-
mériques, Cairo 360, un guide
touristique et événementiel pour
promouvoir Le Caire, Marssoul,
un média électronique marocain
© Vinciane Verguethen
créé pour établir un lien entre ci-
toyens et responsables politiques,
ou She Can, un dispositif en ligne
de lanceurs d’alerte pour dénoncer
les violences faites aux femmes en Parmi eux, Abdourahman Hussein tives financières varient suivant les SAFIRLAB soutient
Tunisie. Un Jordanien de 22 ans, AlSoufi, auteur d’un documentaire pays. Autant la Tunisie et le Liban à hauteur de 250 000 euros
Moath, lance aussi « Fatabaya- sur la condition des femmes au Yé- offrent des financements publics ou par an des projets
nou », un blog qui signifie « allez men qui a été sélectionné aux Os- privés, autant l’Algérie est réputée d’innovation sociale
vérifier » pour lutter contre les fake cars. Il travaille aujourd’hui pour difficile. et s’adresse aux individus
de 15 à 29 ans des pays
news véhiculées dans le monde Reuters, la BBC et Al Jazeera. Pour
du monde arabe.
arabe. Il s’est déjà assuré la colla- s’assurer de la pérennité des pro- « FABRIQUE DOCUMENTAIRE ». Le mo-
boration de 32 jeunes de différents jets, Safirlab repose sur une pé- dèle économique est donc souvent
pays et enregistre 25 millions de riode d’incubation de neuf mois clé. La libanaise Clara, 24 ans, s’at-
vues et 1 million d’utilisateurs par dans les pays concernés. « Ce n’est telle ainsi à créer une « fabrique do-
semaine. pas une incubation hors sol, sou- cumentaire» en même temps qu’un
ligne Jean-Emmanuel Casalta, PDG documentaire Changemakers in the
NEUF MOIS. La formation est assurée de CFI, les projets poussent sur le Arab world. Mais si tous les projets
sur fonds publics par Safirlab, un terrain, avec des points d’étape respectent les lois et règlements en
incubateur développé par l’agence précis. ». Les appels à candida- vigueur dans leur pays, cela ne si-
de coopération médias CFI et l’Ins- tures sont relayés par les réseaux gnifie-t-il pas qu’il ne peut y avoir in-
titut français. Ce « laboratoire d’anciens, le réseau culturel fran- cubation de médias contestataires
du changement », qui soutient à çais à l’étranger et des partenaires face à des régimes autoritaires ? « Il
hauteur de 250 000 euros par an (Bond’innov, Makesense, Media- ne peut en être autrement, rétorque
des projets d’innovation sociale, part, Netscouade, Ouishare, SOS). Jean-Emmanuel Casalta, mais il y
s’adresse en priorité aux 105 mil- La sélection s’opère « sur le double a mille manières de parler de sujets
lions d’individus de 15 à 29 ans des critère de la qualité du projet et de compliqués. L’éducation et la san-
pays du monde arabe, sur 305 mil- la personnalité du candidat », ex- té ne sont-elles pas essentielles ?
lions d’habitants. Depuis cinq ans, plique Pierre Buhler, président de Toutes nos actions sont sous-ten-
162 jeunes ont été ainsi soutenus. l’Institut français. Les perspec- dues par des valeurs fortes. » ◊
MARQUES : COMMENT DURER. P.18 – MÉDIAS : CANAL + RÉINVENTE LE CHEVAL DE TROIE. P.28 – DOSSIER ET GRAND PRIX
2017
BRAND CONTENT. P.34 – INSPIRATIONS : HERGÉ, OBJECTIF PUB. P.48 – DIGITAL MANAGER : ERIK-MARIE BION (AOL FRANCE). P.58
Digital
ISSN 0180-6424
3’:HIKQNC=XUZ]U^:?b@s@h@g@q";
16 NOVEMBRE RADIO
Parution : 16 novembre – Bouclage : 03 novembre SURDIFFUSION :
STRATÉGIES PROGRAMMATIC DAY
+ SUPPLÉMENT VIDÉO
Bouclage : 13 octobre
SURDIFFUSIONS : STRATÉGIES PROGRAMMATIC DAY
COLLOQUE IAB - MARKETING FACTORY - MMA FORUM
30 NOVEMBRE MOBILE
Parution : 30 novembre – Bouclage : 17 novembre
SURDIFFUSION : MMA FORUM
A
ltice [SFR], q u i a ac-
quis les droits de la Pre-
mier League, de l’UEFA
Champions League et de
la Ligue Europa, fonde une bonne
part de son modèle sur l’exemple
de l’opérateur BT, ex-British Tele-
com. En achetant une partie des
droits de la Premier League, puis
ceux des championnats allemand,
italien, français, portugais, améri-
cain ou brésilien, et enfin l’intégra-
lité de la Champions League et de
l’Europa League, le britannique a
été une source d’inspiration pour
tous les groupes de télécoms ou de
médias en quête de convergence.
Le modèle BT Sport, qui fait bou-
ger les lignes outre-Manche, est-il
© Premier League
pour autant soutenable sur le long
terme ? La question se pose de-
puis que le groupe a remporté en
mars, pour la deuxième fois d’af-
filée et pour trois saisons supplé- 400 et 500 millions de livres ster- LES PERTES IMPUTABLES a connu des difficultés ces der-
mentaires (de 2018-2019 à 2020- ling (460 à 575 millions d’euros) aux activités TV – ici, nières années, mais celles-ci sont
2021), les droits la prestigieuse chaque année, c’est-à-dire un peu la retransmission plus liées à l’évolution des modes
Ligue des champions. moins que la somme globale dé- de la Premier League – de consommation de films et de sé-
pensée pour l’ensemble des droits sont de 400 à 500 millions ries qu’à la perte d’une partie des
de livres sterling par an.
FLAMBÉE DES PRIX . Diffuseur ex- sportifs (autour de 650 à 700 mil- droits du football.
clusif de cette compétition de- lions de livres par an). Toutefois, Pour BT comme pour Sky, le pro-
puis 2015-2016, pour un prix de les investissements sont compen- chain péril pourrait venir de Fa-
394 millions de livres sterling par sés par le gain d’abonnés aux ser- cebook et Amazon, qui étudient
an, BT a fait un bond de 32 % par vices couplés internet-télévision- sérieusement la possibilité d’ache-
rapport au prix payé lors du pré- mobile. Au final, chaque année, ter des droits du football anglais.
cédent accord avec l’UEFA. En six l’ensemble de ces activités a déga- L’un et l’autre diffusent depuis
ans, les prix des droits de cette gé au moins 800 millions de livres quelques mois des compétitions
Ligue des champions auraient tri- de bénéfices. La logique est donc sportives majeures aux États-Unis
plé au Royaume-Uni. beaucoup plus rationnelle que (NFL sur Amazon, Major League
« Pour le moment, BT est claire- celle d’un pure player comme Bein Soccer sur Facebook). Amazon
ment déficitaire, estime Julian Sports, qui investit à perte dans vient de remporter les droits ex-
Aquilina, d’Enders Analysis. Et les droits du football. clusifs de l’ATP world tour au
il est difficile de voir comment il Effet collatéral, BT Sport a quasi- Royaume-Uni au détriment de Sky,
pourrait devenir rentable sur la ment privé le groupe ITV de bal- et Facebook n’a pas hésité à propo-
durée. La fourniture d’accès à la lon rond et a ébranlé Sky, bien que ser (en vain) 610 millions de dol-
téléphonie et à internet est en- leur équilibre financier et leur lars sur le cricket indien. L’irrup-
core le cœur de métier de BT. » Les survie ne semblent pas remis en tion des géants de la Silicon Valley
pertes imputables aux activités question. Sky, qui présente un dans le football pourrait bien avoir
purement TV se situeraient entre profil similaire à celui de Canal+, les effets d’une lame de fond. ◊
Quels messages,
quelle temporalité,
quels formats
pour quels réseaux ? LE 7 NOV.
POSEZ VOS QUESTIONS
À NOS EXPERTS !
DE 11 H À 12H
Ce que la mesure
4 écrans va changer
AUDIENCE Médiamétrie communiquera bientôt non plus sur l’audience des programmes sur
le seul poste télé mais sur les quatre écrans. De quoi changer la donne pour tout le marché.
CAROLINE BONACOSSA @CBonacossa
D
epuis 1989, les fameux
chiffres d’audience don-
nés à 9h01 du mat i n
par Médiamétrie font
trembler patrons de chaînes,
producteurs et animateurs télé.
Ils prennent en compte les pro-
grammes consommés la veille sur
le poste de télé, ce qui inclut le re-
play et le visionnage en différé
(pause ou enregistrement sur votre
box). À J+7, on dispose aussi de l’au-
dience dite consolidée, qui compta-
bilise les visionnages en replay.
Sauf que l’audience 2.0 se fait de
plus en plus sur les trois autres
écrans : smartphones, ordinateurs
© Getty Images
et tablettes. Une mesure que Mé-
diamétrie propose aux chaînes qui
ont souhaité s’y abonner : 17 ac-
tuellement sur les 25 gratuites classique ». Car les études ac- LES JEUNES URBAINS CSP+ Marseillais South America dif-
disponibles sur la TNT. Dès 2018, tuelles tendent à montrer que les consomment davantage fusés sur W9 entre février et mai
toutes les chaînes souscriptrices early adopters, qui consomment les programmes sur les 2017 ont rassemblé en moyenne
bénéficieront du partage de ces davantage les programmes sur les trois autres écrans. en direct 785 000 personnes et
données. Ainsi, l’équipe de Quoti- trois autres écrans, sont les jeunes 1,4 million sur 4 écrans (+ 79 %).
dien sur TMC pourra savoir si son urbains CSP+. Une population Quant à L’île de la Tentation diffu-
public sur 4 écrans est plus nom- peut être sous-représentée dans sée sur RTL5 en Hollande, elle af-
breux que celui de Touche pas à sa consommation réelle. fiche +106 % (329 000 en direct et
mon poste sur C8. 678 000 en 4 écrans).
Car l’audience 4 écrans changera SURCONSOMMATION DE FEUILLE- Enfin, les séries internationales
à la fois le périmètre et l’idée que TONS. Lors du Mipcom, le 16 oc- cartonnent sur le multiplateforme.
l’on se fait de la puissance des pro- tobre, Frédéric Vaulpré, vice-pré- Homeland a augmenté de + 95 %
grammes. Philippe Bailly, direc- sident d’Eurodata TV Worldwide son audience (164 000 en live et
teur général de NPA Conseil, ne (Médiamétrie), a souligné que 321 000 en 4 écrans) lors de sa dif-
minimise pas cette nouvelle don- les trois genres surconsommés fusion sur NPO, la chaine publique
née. « Cela apportera une vision en 4 écrans, dans le monde, sont généraliste en Hollande. En effet,
complète de l’audience d’un pro- les feuilletons quotidiens natio- les Pays-Bas, leaders en matière de
gramme télé et consacrera la mu- naux, comme Demain vous appar- formats, sont aussi le seul pays où
tation symbolique de la télé vers tient qui a rassemblé en moyenne cette mesure sur quatre écrans est
tous les écrans. Forcément, cela 2,47 millions de téléspectateurs publique, même si elle existe dans
permettra de mieux approcher les en live sur TF1 contre 3,35 sur quatorze autres États. De quoi ins-
usages sur les écrans complémen- 4 écrans (incluant le live) soit pirer le Comité Audimétrie pour
taires, et de voir si la consomma- + 36 %. Les programmes de télé- que la mesure de cette audience
tion sur ces trois autres écrans est réalité sont aussi surconsommés pertinente soit effective avant l’ho-
homogène par rapport à l’écran en 4 écrans. Les 59 épisodes des rizon 2020. ◊
L
e projet de chaîne commune TF1 parie sur une émission nus, avec pour objectif de renforcer moment-là. Mais nous touchons
à TF1 et M6 autour du télé- plus rythmée et un nouvel la convivialité et la proximité avec toutes les cibles sur les réseaux so-
achat a été remisé dans un habillage, quand M6 mise le téléspectateur. « Le téléachat se ciaux », renchérit Agnès Rosoor.
carton, faute d’opportunité sur le responsive design doit d’accompagner les évolutions Outre TF1 et M6, TMC et NT1
sur la TNT, mais les deux chaînes pour séduire de nouvelles de sa cible. Aujourd’hui, nous par- (groupe TF1), mais aussi NRJ12
cibles.
continuent d’y croire. « La France lons à une population qui a l’ha- et l’Équipe diffusent quotidienne-
est le seul pays en Europe à ne pas bitude de passer du temps sur in- ment une émission de téléshopping
avoir une chaîne nationale de té- ternet, notamment sur son mobile, en début de matinée. « Pour les
léachat », regrette Isabelle Four- d’où une capacité à appréhen- chaînes, c’est une façon de diver-
nier, directrice générale de Home der un produit beaucoup plus vite sifier leurs revenus en valorisant
Shopping Service, filiale du groupe qu’avant par l’image », souligne une tranche matinale durant la-
M6 qui opère l’émission M6 Bou- Agnès Rosoor. quelle les revenus publicitaires sont
tique. « La TNT représente le prin- faibles », pointe Isabelle Fournier.
cipal axe de développement du NOUVEAU SITE. Même probléma- Pour ces émissions, l’enjeu n’est
chiffre d’affaires de cette activité tique du côté de M6, qui réalise pas l’audience : TF1 rassemble
en France. Sans cela, nous reste- déjà 60 % de son chiffre d’affaires entre 80 000 et 100 000 téléspec-
rons dans les enveloppes que nous de vente à distance sur le digi- tateurs en semaine, 150 000 le sa-
connaissons actuellement », ajoute tal (contre 50 % pour le Téléshop- medi, quand M6 revendique une
Agnès Rosoor, directrice générale ping de TF1). Dans cette logique, la audience comprise entre 50 000 et
de Téléshopping. chaîne vient d’inaugurer un nou- 80 000 téléspectateurs.
veau site M6 Boutique, conçu en En termes de chiffre d’affaires, les
NOUVEL HABILLAGE. Pour l’heure, responsive design pour séduire montants s’envolent avec plusieurs
les deux chaînes se concentrent une cible plus mobile. « Grâce au dizaines de millions d’euros par an
sur leurs actifs avec pour priori- digital, nous sommes en train de pour TF1. Au sein de l’entreprise
té de développer leur chiffre d’af- rajeunir notre cible », estime Isa- présidée par Nicolas de Tavernost,
faires, notamment sur le digital. belle Fournier. Sur mobile, l’âge M6 Boutique prend place dans la
C’est dans cette idée que TF1 vient moyen des clients de M6 Boutique filiale du groupe, Ventadis, qui to-
de faire évoluer la formule de son est de 40 ans, dix de moins que la talise 165 millions d’euros en 2016
Téléshopping. Au programme, un moyenne tous canaux confondus. en incluant les activités retail de
nouvel habillage, une émission « En TV, du fait de l’horaire de dif- Best of TV. Des sommes qui pour-
plus rythmée, des séquences tour- fusion, la cible est restreinte aux raient être décuplées par le lance-
nées en extérieur et des vidéos bo- personnes qui sont chez elles à ce ment d’une chaîne TNT... ◊
L
e sujet n’est plus de savoir
si l’utilisation des réseaux
sociaux représente une
option ou un incontour-
nable. « Aller sur ces plateformes
constitue une obligation. Croire le
contraire, c’est prendre le risque de
disparaître », a expliqué Cyril At-
tias, président de l’Agencedesme-
diasociaux.com, en préliminaire
du petit-déjeuner-débat que Stra-
tégies a organisé le 11 octobre, en
partenariat avec l’Institut natio-
nal de l’audiovisuel (INA), sur le
thème « Réseaux sociaux : nou-
veaux vecteurs du storytelling des
marques ». Encore faut-il faire des
© Mélanie Robin
choix, entre Facebook plébiscité
pour sa puissance, Instagram ap-
précié pour son esthétique, Snap-
chat ciblé pour sa population mil- nouvelles écritures pour ses clients, vivre leur marque, voire encou- DES INCONTOURNABLES
lennials ou Twitter, prisé pour ses comme les cinemagraphs, gifs par- rager leur appropriation par des ont été rappelés au cours
communautés professionnelles. « tiellement animés, qui ont nourri tiers, salariés, consommateurs ou du débat, comme
Une marque ne va pas sur une pla- le compte Instagram du tournoi de influenceurs. l’importance
teforme sans bonne idée ni straté- tennis de Roland Garros, ou le live, Reste à déterminer sur quels cri- de l’engagement.
gie » a rappelé Christopher Nar- utilisé pour valoriser le dernier lan- tères ces actions sont mesurées.
cisse, chef de produit partenariats cement de la voiture Mini. Si la chasse aux fans a longtemps
et réseaux sociaux à l’INA . Quid Directeur de la communication été le sésame, l’engagement (les ré-
des incontournables qui devraient digitale et data d’Orange France, actions suscitées par une publica-
composer cette stratégie ? Bruce Hoang a estimé quant à lui tion), est désormais le critère le plus
qu’il fallat décorréler ces stratégies observé, notamment parce qu’il est
CINEMAGRAPHS. Pour Christopher des savoir-faire publicitaires tradi- encouragé par les algorithmes des
Narcisse, pas de présence intelli- tionnels. « Nous avons réinitialisé plateformes. Pour Bruce Hoang, le
gente sans éditorialisation. « Nos notre mode de pensée ; le digital rapport entre le « paid social » et
séquences d’archives engagent, est maintenant réfléchi native- le nombre de vues organiques gé-
car elles ne sont pas diffusées de ment pour chaque nouveau besoin nérées sans achat média est éga-
manière éparse mais en rebond de de communication », a-t-il raconté. lement important. Selon Christo-
l’actualité », a-t-il souligné. Pour Un effort qui a permis à Orange de pher Narcisse, ce nombre de vues
Cyril Attias, « l’internaute scrolle multiplier par deux le taux d’en- doit être couplé à un autre indice,
à l’infini, s’arrêtant parfois sur un gagement sur les dernières cam- « le taux de complétion, c’est-à-dire
contenu pour y consacrer trois se- pagnes. Ces environnements ré- la durée de visionnage, qui reste
condes. Sans effet de surprise, dif- clamant plus de spontanéité, les un critère important à l’heure où
ficile d’émerger ». Un leitmotiv qui annonceurs doivent, pour réussir, l’auto-play interroge sur la valeur
conduit son agence à rechercher de accepter de lâcher prise, laisser d’une vue ». ◊
NOUVELLE
RUBRIQUE
Conseils en stratégie
de marques
L
a donnée, on n’en a jamais
assez ! En tout cas, le plus
souvent, il en manque une.
Et celle qui manque géné-
ralement, c’est la donnée de tran-
saction. Savoir où les consomma-
teurs sont situés, leur âge et s’ils
aiment le fromage peut être fort
bénéfique, mais le graal des data
lake, c’est de savoir s’ils en ont
réellement acheté. Hélas, le ticket
de caisse est depuis longtemps la
chasse gardée des distributeurs.
Leur lingot d’or. Une donnée que
les chaînes physiques vont jusqu’à
marchander lors des négociations
annuelles avec les marques, prêtes
©
Source : KANTAR TNS Africascope 2017 (septembre 2016-juin 2017) – 8 pays d’Afrique francophone : Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, RDC, Gabon, Mali, Burkina Faso, Congo Brazzaville.
Audience digitale : base internautes. Population urbaine 15+, audience hebdomadaire. Extrapolation réalisée à partir des études Kantar TNS Africascope 2016 (janvier-décembre 2016)
et d’études ad hoc récentes.
DOSSIER
AFRIQUE
Nouvelle donne
publicitaire
Une nouvelle génération d’agences vient challenger l’hégémonie
des réseaux internationaux sur le continent. La fin d’une chasse gardée.
VINCENT-XAVIER MORVAN @Strategies
C
asablanca en 2014, trois mois après avoir inauguré leurs bureaux
parisiens, la Côte d’Ivoire l’année suivante, Johannesburg en 2016,
le Ghana il y a deux mois, et maintenant le Kenya, avec en ligne de
mire le Rwanda, l’Éthiopie et Madagascar : en l’espace de quatre
ans, Adrien Cusinberche et Guillaume Aoust, les fondateurs de
l’agence Blue Lions, ont multiplié les ouvertures sur le continent
africain. Ils ont même installé l’an dernier une succursale à Dubaï
pour leurs clients Bic, Essilor et Airbus qui gèrent l’Afrique depuis le Golfe. Avec
50 salariés et 3 millions d’euros de marge brute, voilà un acteur qui menace l’hégé-
monie des géants mondiaux, à commencer par les français Havas et Publicis.
Le modèle d’implantation choisi par Blue Lions
diffère des pratiques courantes. Longtemps les portance prise par le digital a fait le reste. Blue
réseaux publicitaires ont procédé par affiliation Lions a ainsi déployé Maybelline en Afrique occi-
en s’associant à des partenaires locaux sans dentale et centrale uniquement online, une pre-
prise de participation. L’objectif était d’afficher mière pour un lancement chez L’Oréal.
un maximum d’implantations. « Nous, on reste
propriétaires de nos bureaux, on les finance, on Le prisme du digital
recrute et on les développe », explique Adrien C’est aussi par le prisme du digital qu’une autre
Cusinberche, qui précise qu’à Abidjan, « Blue agence parisienne, Small is bigger, sans faire le
Lions est passé en trois ans de 2 à 18 salariés ». choix d’ouvrir des bureaux locaux, a mis le pied
Pour cet ancien de Publicis, qui gérait le budget sur le continent. « Nous sommes rentrés par la
digital de Renault et Orange à l’international, petite porte en intervenant sur le site internet de
le choix de l’Afrique est venu simplement : « Je la présidence du Sénégal, raconte Nicolas Czor-
me suis rendu compte assez vite que les clients ny, un ancien de Kassius associé aujourd’hui à
étaient un peu abandonnés et qu’il n’y avait pas Brian Tenoudji dans cette agence basée à Paris.
grand monde pour les accompagner, notamment Cela fait maintenant trois ans qu’on travaille
sur le digital. Les agences locales, qui se sont avec eux et l’éventail des projets s’ouvre. » Ils ont
améliorées depuis, n’apportaient pas les bonnes désormais la mission d’orchestrer la campagne
réponses, et pour les grandes agences, l’Afrique digitale d’un candidat à une élection nationale
était un peu la dixième roue du carrosse… » L’im-
Afro-inconditionnel
Des enseignes indépendantes comme Caractère
au Sénégal, Voodoo, Sixième Sens ou People
Input à Abidjan sont aussi des « clients » sérieux
HAVAS AFRICA, développé par pour les réseaux internationaux. Benoît Pelle-
En face, les réseaux internationaux ont senti la son CEO Jorge Irizar Alonso, voizin, qui dirige la stratégie de l’agence Sid
menace et commencé à se réorganiser. Chez Ha- totalise 350 salariés. Lee, a retiré une leçon de son expérience afri-
vas, le CEO d’Havas Africa, l’Espagnol Jorge Iri- L’AFRICAN CRISTAL FESTIVAL, caine avec son employeur précédent, Fred & Fa-
zar Alonso a été chargé il y a sept ans d’inves- créé par Christian Cappe, réunit rid : « Pour réussir en Afrique, il faut y aller sans
tir l’Afrique subsaharienne. « Avant, on avait chaque année à Marrakech conditions. Il ne faut être ni afro-pessimiste ni
comme les autres, deux ou trois affiliations à 400 festivaliers accrédités. afro-optimiste, mais afro-inconditionnel, il n’y a
droite et à gauche, raconte-t-il. Aujourd’hui, pas d’autres solutions. Si l’on joue le jeu à fond,
nous sommes installés dans plus de 20 pays. ça peut marcher. » Preuve que les chausse-
Nous avons procédé avec un parti-pris fort : trapes restent nombreuses, Fred & Farid, qui
pas d’acquisition, uniquement de la croissance avait tenté de s’implanter à Abidjan avec le bud-
organique en nous appuyant, pour le back-of- get Orange pour une partie de la région, s’y est
fice, sur le groupe Bolloré déjà bien implanté. » cassé les dents. D’autres ne regrettent pas leur
Ce réseau 100 % Havas continue de grandir au expérience africaine, à l’image de Christian
rythme de « trois à six agences par an, avec la Cappe, le fondateur de l’African Cristal Festival,
volonté d’être partout », indique l’Espagnol basé une manifestation créée en 2013 qui rassemble
à Barcelone qui manage une équipe de quinze chaque année à Marrakech 400 festivaliers ac-
personnes, à Puteaux, consacrée au continent crédités. « Il y a une telle volonté d’avancer et
africain. Au total, Havas Africa compte 350 sa- d’apprendre qu’on se sent forcément poussés »,
lariés et travaille pour Airtel, Emirates, Canal+, résume-t-il, enthousiaste. n
DR
A
frique ambiguë où les marques relations avec l’Afrique : « Pour la plupart des
brillent... par leur relative discré- marques, l’Afrique n’était pas un sujet “consom-
tion. « En France, en moyenne, une mation”. Le changement a commencé à partir de
personne entre en contact chaque 2010. La démographie a joué. De nombreux ac-
jour avec 1000 marques, que ce teurs ont vu l’intérêt d’un continent comptant au-
soit à travers la publicité proprement dite ou en jourd’hui 1 milliard d’habitants et avec un pays,
contact direct. En Afrique, c’est dix fois moins ! », le Nigeria, qui a toutes les chances de devenir
explique Jean-Michel Huet, associé de Bearing- dès 2050 le troisième marché du monde derrière
Point chargé de l’équipe Afrique. D’où un mar- l’Inde et la Chine. »
ché publicitaire aux proportions encore mo-
destes. Le Sénégal ne pèse ainsi que 100 millions Une diversité de secteurs
d’euros, soit 1 % du marché français qui atteint Une évolution qui n’échappe pas aux marques
10 milliards d’euros pour quatre fois plus d’habi- françaises. Nombre d’entre elles font désor-
tants. Une situation logique au vu de l’historique, mais partie du paysage des consommateurs
estime Romain Grandjean, président de l’agence africains. Parmi les plus connues figurent Total,
de communication 35°Nord, spécialisée dans les présent dans 50 pays, Orange, dans une ving-
taine, L’Oréal, les fleurons de l’industrie automo-
bile hexagonale Renault et Peugeot, les banques
comme Société générale ou BNP Paribas, les
La Société générale mise sur l’appli YUP médias Canal+ ou JC Decaux, le groupe Bolloré
lancement en août d’une application : dans les infrastructures et le secteur agricole,
YUP. « C’est une marque à l’échelle les labos (Sanofi) ou encore, dans le domaine
panafricaine qui va se déployer dans agro-alimentaire, Maggi, le cube de bouillon
le domaine du mobile banking, lequel que l’on rencontre couramment dans la cuisine
est en croissance constante, explique africaine, sans oublier La vache qui rit (Groupe
Elie Rebeiz, directeur commercial Bel), un produit bien adapté aux contraintes cli-
de l’agence franco-sénégalaise Les matiques du continent, ou Listel (Castel).
Barbus, chargée de concevoir la cam- Orange fait figure d’exemple. Utilisé par 10 %
pagne publicitaire de lancement. des Africains d’après l’opérateur, un faisceau de
Nous avons décidé de dépasser la facteurs explique sa situation, comme l’affirme
relation marchande qui aurait pré- Bruno Mettling, directeur général adjoint zone
Quatre milliards d’investissements senté YUP comme un catalogue de ser- Afrique et Moyen-Orient : « Le succès tient à trois
et l’ouverture de 50 à 70 agences par vices pour insister sur les perspectives facteurs : la place que le mobile a pris dans la vie
an. C’était en avril 2015, la Société de développement personnel qu’elle quotidienne en Afrique, la gamme étendue de ser-
générale dévoilait alors son ambition offre. » Confiante, la Société générale vices offerts par Orange et ses partenaires mais
pour l’Afrique. Deux ans plus tard, une prévoit d’étendre la gamme de services aussi la puissance et la modernité de la marque
nouvelle dimension s’ouvre avec le dès 2018.
4h43 3h13
2h42 2h49
Cameroun Sénégal*
3h33 5h19
3h27 3h18
Côte d’Ivoire Madagascar
w w w. m e d i a m e t r i e . f r
© Orange
didats aiment la marque, les perspectives pro-
fessionnelles et la capacité d’apprendre que
nous offrons. »
Si beaucoup de marques doivent leur succès à
une présence de longue date, maintenue contre
© Canal +
Enracinement déterminant
CANAL+, CARREFOUR ou ORANGE L’enracinement joue un rôle clef dans le succès,
sont quelques unes des nombreuses Orange, d’autant plus forte que nous avons ache- rappelle Romain Grandjean, de 35°Nord : « Au-
marques françaises qui font partie vé l’opération de rebranding qui rassemble désor- jourd’hui, il faut s’installer réellement, se déployer
du paysage des consommateurs mais sous une marque unique notre présence. » pour avoir une empreinte, comme c’est le cas de
africains. [lire l’interview de Stéphane Richard p.6] Carrefour dans la distribution et les filières agri-
Avec un taux de notoriété spontanée de 90 % coles, de Heineken dans l’industrie ou d’Orange
et un taux de satisfaction très élevé dans les dans la filière technologique. Le choix de l’em-
pays francophones, Canal+ international fait preinte doit être ancré autour d’un écosystème de
aussi figure de bon élève. Un aboutissement valeurs qui dépend de l’identité et de l’histoire de
qui tient à une présence continue depuis vingt l’entreprise. » Une préconisation à suivre de toute
ans et une implantation forte avec des effec- urgence pour inverser une tendance globale fâ-
tifs de 1 300 personnes, un réseau important cheuse. Entre 2000 et 2010, la part de marché des
comprenant 102 boutiques propres ainsi que entreprises françaises en Afrique subsaharienne
10 000 points de réabonnement et boutiques est passée de 16 % à moins de 10 % pendant que
tierces. « La qualité du management et les pers- celle de la Chine passait de 4 % à 12 %, selon un
pectives sont aussi un élément déterminant pour rapport du Sénat. En 2015, le seuil des 5 % aurait
attirer les meilleurs talents, précise Jacques Du même déjà été franchi. Un retour gagnant est plus
Puy, président de Canal+ international. Les can- que nécessaire. n
Afrimalin
LA PLATEFORME E-COMMERCE
Depuis un peu plus d’un an, Afrimalin a su s’imposer comme la princi-
pale plateforme e-commerce de l’Afrique francophone subsaharienne.
L’entreprise met en relation des acheteurs et des vendeurs qu’ils soient
particuliers ou professionnels. L’équipe de direction est 100 % africaine
et composée de talents de la scène numérique du continent. Les fonda-
teurs ont voulu répondre au taux de pénétration de la téléphonie mobile
qui est passé de 15 millions en 2000 à 850 millions aujourd’hui. « Nous
voulons qu’Afrimalin soit agile et capable de s’adapter aux mutations
rapides et continues des marchés africains » souligne Mamadou Diane,
cofondateur de l’entreprise. Pour le moment, la recette fonctionne bien.
« Nous sommes sur le bouclage d’une seconde levée de fonds de 2 mil-
lions d’euros pour soutenir notre développement et étendre notre pré-
sence dans d’autres pays, notre ambition étant de couvrir les 21 pays
de l’espace francophone africain. »
Cheetah Car
LE BLABLACAR ALGÉRIEN
Fondé en 2016 par Saidani Khier, Cheetah Car est un site de co-
voiturage qui permet aux utilisateurs d’entrer en contact afin de
voyager à travers le Maghreb. La start-up veut devenir l’équiva-
lent de Blablacar et son fondateur ne doute pas que le marché
est porteur : « Je suis convaincu que ce moyen de transport, pour
ne pas dire cette philosophie collaborative, va séduire de nom-
breux Algériens, sans parler des bienfaits du covoiturage sur
l’environnement et de la réduction des bouchons. » L’entreprise
mise sur un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars dans trois
ans et recherche actuellement 300 000 euros. L’application se
concentre sur un besoin réel du secteur des transports qui est
en friche, avec très peu de concurrence. Cheetah Car est acces-
sible en anglais, en français, mais aussi en arabe pour toucher
la clientèle la plus large possible.
2017
Quelles sont les parts d’audience de chaque station de radio et chaîne de télévision ?
Quelle place occupe la sphère digitale dans la consommation médias ?
Où se connecte-t-on à Internet ? Quelles recherches y sont faites ?
Africascope est l’étude* de référence menée par Kantar TNS pour connaître le paysage médiatique
de l’Afrique (au niveau local, national et régional) et comprendre la consommation et les comportements
adoptés, au global et par média.
Découvrez les résultats d’Africascope 2017 qui couvre dorénavant un périmètre de 8 pays d’Afrique
Sub-saharienne : Burkina Faso, Cameroun, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, République
Démocratique du Congo, Sénégal... l’ensemble représentant 18,3 millions d’individus âgés de 15 ans et plus.
a Souscrivez dès maintenant à l’édition 2018.
* Interviews réalisées en face à face sur tablette auprès d’un échantillon global de près de 17 000 personnes, représentatif de la population de la zone d’enquête.
ARED Okhi
DES CHARGEURS MOBILES POUR MOBILES FOURNISSEUR D’ADRESSES PHYSIQUES
Fondée au Kenya en 2014, Okhi propose un système d’adresse
physique qui permet aux habitants des pays émergents d’être
connectés au reste du monde. La société fournit des adresses de
nouvelle génération faites pour autoriser à ces habitants l’accès
à des services de base. Beaucoup ne bénéficient pas d’adresse
physique, ce qui est très handicapant pour appeler une ambu-
lance, la police, prouver son identité ou encore pour trouver un
emploi. Okhi a donc développé son système d’adresse qui re-
pose sur la géolocalisation ainsi que sur une photo de la porte
d’entrée ou du portail de la maison où la personne habite. C’est
ainsi qu’elle sera répertoriée dans son système d’adresse. Pour
le fondateur Timbo Drayson il est « indispensable de disposer
d’une adresse géolocalisée mais aussi d’une photo afin de se
repérer dans la réalité ». 750 000 dollars de financements ont
Créé en 2012 au Rwanda, ARED (African Renewable Energy été levés fin 2015 avec l’ambition de connecter la plupart des
Distributor) propose un réseau de kiosques mobiles franchi- zones rurales du Kenya mais aussi d’étendre le procédé à tout
sés à partir desquels il est possible de recharger un appareil le continent.
électronique, grâce à une alimentation fonctionnant à l’énergie
solaire. Lorsque le fondateur, Henri Nyakarundi, retourne au
pays après avoir effectué ses études aux États-Unis, il décide de
créer une start-up capable de répondre à un enjeu fort : l’accès à
l’électricité. Au Rwanda, seulement 18 % des habitants ont accès
au courant alors que plus de 70 % de la population est équipée
d’un téléphone. « Nous avons développé un business écorespon-
sable afin d’amener des services digitaux aux gens situés en ru-
ralité ou dans des environnements semi urbains », déclare Henri
Nyakarundi, qui ne compte pas s’arrêter là. « L’idée est de se dé-
velopper dans les autres pays. Nous nous sommes implantés en
mai dernier en Ouganda mais espérons atteindre le Nigéria, le
Kenya ou encore l’Afrique du Sud afin d’ouvrir 100 000 kiosques
solaires dans ces zones. »
38 22
Source : ACPM Septembre 2017 vs Septembre 2016
vs septembre vs septembre
2016 2016
STRATEGIES.FR
LE SITE INFO, INSPIRATION, BUSINESS
CONTACT COMMERCIAL : 01 78 16 31 21
DOSSIER
AFRIQUE
Ces chaînes
qui gagnent les esprits
MÉDIAS
Le paysage audiovisuel panafricain est dominé en zone francophone par
de grandes chaînes d’information et de divertissement.
Une mesure d’audience quotidienne se fait encore attendre.
AMAURY DE ROCHEGONDE @derochegonde
N
ovelas TV. C’est, sur huit pays fran-
cophones, la chaîne panafricaine
la plus regardée en 2016-2017, se-
lon l’étude Africascope de Kantar
TNS. Opérée par Canal+, la chaîne
de feuilletons latino-américains s’adjuge ainsi
11,4 % de part d’audience contre 8 % un an plus
tôt. « Dans un marché très éclaté, c’est notable,
observe Stanislas Seveno, directeur du départe-
ment Médias de l’institut. Pays par pays, les lea-
ders sont presque tous des chaînes locales comme
RTI en Côte d’Ivoire mais sur la zone francophone,
les premières chaînes sont celles qui ont la capa-
cité de se diffuser sur plusieurs pays ». Deuxième
© TV5 Monde
L’oeuf et la poule
La pub ? Pour Laurent Vaneson, de France TV
© France 24
« OK GOOGLE, LE VOCAL,
ÇA CHANGE QUOI ? »
OBJETS CONNECTÉS Le boom annoncé des enceintes à commande vocale, Google Home et Amazon Echo en tête, promet
de faire entrer les interactions dans une nouvelle ère. Pour émerger, marques et médias devront trouver leur voix.
DELPHINE SOULAS-GESSON @DelphineSoulas
© Google
rivées cette année sur le marché,
restent encore très loin de l’assis-
tant virtuel incarné par l’actrice GOOGLE a travaillé se rapproche d’une interaction qui Snapchat », estime Julien Féré, di-
américaine, les progrès en ma- avec des dialoguistes n’est plus différente de celle qu’on recteur des stratégies de KR Me-
tière de machine learning et d’in- de Pixar pour donner a avec les autres êtres humains », dia. L’arrivée sur le marché d’une
telligence artificielle promettent de de la personnalité ajoute Sébastien Genty, directeur multitude d’enceintes à commande
s’en approcher dans les années qui à son assistant vocal. général et directeur du planning vocale à des prix abordables (59
viennent. stratégique chez DDB. euros pour le Google Home Mini
« La voix est une interface qui va par exemple) pourrait accélérer cet
prendre une place prépondérante IMAGINATION. Déjà, 20 % des re- usage et même le massifier auprès
ces prochaines années. Les ob- cherches sur Google aux États- d’une cible bien plus large.
jets connectés deviennent de plus Unis passent par la voix, pour Face à l’appétence croissante des
en plus petits, ce qui nécessite de l’essentiel depuis l’assistant vo- Occidentaux pour le format au-
passer par la voix et non plus par cal proposé sur smartphone, que dio – comme en témoigne le suc-
un écran ou un clavier pour inte- l’utilisateur sollicite en commen- cès des podcasts et des livres au-
ragir avec », explique François Lo- çant sa requête par « OK Google ». dio –, les médias entendent bien
viton, directeur retail et e-com- « Aujourd’hui, ce ne sont pas tant profiter de ces nouveaux supports
merce chez Google France. « Les les acteurs du search qui tirent la pour diffuser plus largement leurs
enceintes à commande vocale vont croissance du vocal que l’usage contenus. Dans cette logique, aux
un cran plus loin dans l’interaction des 15-25 ans sur les messageries côtés des acteurs historiques de la
entre l’homme et la machine : on instantanées, comme Whatsapp et radio, les pure players de l’audio
– Binge Audio, Nouvelles écoutes à l’autre », insiste Joël Ronez, co- cette logique que Google a travail-
ou BoxSons en France – se mul- fondateur de Binge Audio. Pour les lé avec des dialoguistes du studio
tiplient et voient dans Google marques, le boom annoncé du vo- Pixar. Objectif : donner à son as-
Home et consorts l’opportunité de cal promet aussi des changements sistant vocal une voix et une per-
prendre de l’avance sur les médias de taille. « Parmi les premières sonnalité assez fortes pour que les
traditionnels. questions qui vont se poser : celle utilisateurs créent un lien affectif
de la prononciation des marques. avec lui. En jeu, le pouvoir de
INCARNATION. Les titres de presse Souvent, l’usage des consomma- recommandation de ces assistants
écrite également sont nombreux à teurs et la façon dont les marques personnels, dont les réponses se
se lancer dans la bataille de l’au- parlent diffèrent, d’où un travail à limiteront à quelques-unes – loin
dio, à l’image du groupe Prisma faire sur l’éducation du consom- de la vingtaine de pages de résul-
Media, ou à l’étranger du New York mateur ou sur les concessions à tats sur Google. « La voix réduit le
Times ou du Financial Times, qui faire côté marque pour accepter choix », insiste Eric Scherer, di-
propose désormais ses articles en de ne pas être bien prononcé », recteur de la prospective à France
version audio. « De plus en plus de avance Julien Féré. Télévisions.
personnes souhaitent se détacher Autre enjeu, la nécessité pour les Quid de l’impact de ces nouveaux
des écrans et faire travailler leur marques de se créer, plus qu’une compagnons sur nos autres rela-
imagination à travers l’audio. Or- identité sonore, une personnali- tions ? « Nous risquons d’attendre
son Welles ne disait-il pas qu’“à la té. « Quand l’utilisateur parle à un de notre relation aux autres cette
radio, l’écran est plus grand qu’au objet, il projette l’image d’un être même précision, concision et rapi-
cinéma” ? », rappelle Sébastien humain. La marque devra donc dité. Face à la relation fluide et dé-
Genty. « Le vocal implique une nou- réfléchir à son incarnation, aux sirable qu’on aura avec notre as-
velle façon d’enchaîner les conte- attributs qu’elle souhaite porter, sistant personnel, il n’est pas sûr
nus, ce qui nous impose de travail- que ce soit à travers son timbre de que nous supportions encore une
ler la sémantique et les mots-clés voix, le ton avec lequel elle parle, contradiction, une attente ou une
différemment pour que les gens son style de réponse… », ana- relation irascible », prévient Sé-
puissent passer d’un programme lyse François Loviton. C’est dans bastien Genty. OK Google ? ◊
« Reflections » prend
une nouvelle dimension
ART Dans le cadre de la Fiac, Reflections Redux, exposition inédite de Benjamin Millepied et Barbara Kruger,
s’installe au Studio des Acacias. Une opération à la croisée des chemins entre art, technologie et événementiel.
SORLIN CHANEL @sorlinho
A
u sol et sur les murs, des slo-
gans XXL rédigés en blanc
sur fond rouge. Ils ont fait
la renommée de Barbara Kruger,
artiste conceptuelle américaine
internationalement reconnue.
« Think of me thinking of you »,
« Stay » ou encore « Go » tapissent
la pièce en lettres majuscules de
plusieurs mètres. Soudain, des
danseurs font irruption sur scène,
à portée de main du public. Ces
danseurs, ce sont ceux de la LA
Dance Project, une troupe fondée
par Benjamin Millepied, ancien
directeur de la danse à l’Opéra de
Paris, mais aussi danseur et choré-
© Photo Laurent Philippe
L
undi 16 octobre. Alors que sistante de production. S’ensuit un
le hashtag #Balancetonporc parcours varié (assistante de deux
secoue la twittosphère et écrivains, entre autres) qui la mène
l’actualité, un tweet fait à rejoindre le bureau parisien de
rapidement le buzz, relayé plus Fred & Farid, après deux rendez-
d’un millier de fois en quelques vous manqués en 2012 et 2014.
heures : « Balance ton porc, c’est « Je m’inspire beaucoup du quo-
lutter contre l’homme Herta ». tidien », reconnaît celle qui, à
Ingrid Zerbib vient à nouveau de 39 ans, met actuellement son ex-
frapper. Social media copywriter pertise au service des comptes de
chez Fred & Farid Paris depuis Carambar et Cœur de Lion, après
2015, après notamment un pas- et Mérimée », rembobine celle qui SUR TWITTER, des débuts sur La Redoute et Spon-
sage de sept ans chez Stratégies confie aussi avoir été biberonnée Ingrid Zerbib s’inspire tex. « Je prends également soin de
en qualité d’éditrice images et aux « sketches de Laurent Ruquier du quotidien, notamment laisser le champ libre à l’interpré-
vidéo, elle a fait des jeux de mots sur Europe 1 » ou aux albums de la pour le compte tation personnelle. Et la décision
et autres calembours sa spécialité. série « Le Prince de Motordu ». De de Carambar. finale revient toujours au client
Une griffe tant personnelle que quoi alimenter une imagination même si, avec la confiance de ce
professionnelle. féconde. Des exemples ? « Ce n’est dernier, on arrive à travailler sans
pas une blague à nous » [sur Twit- filet », explique la native du Val-
TERREAU FERTILE. Cette fascination ter, pour Carambar], posté le ma- d’Oise, qui poste également sur
pour les mots remonte loin. « Je tin de l’élection de Donald Trump Instagram et écrit pour la revue
me souviens avoir été marquée et retweeté plus de 18 000 fois. Ernest. « Cela devient une forme de
par Alphonse Allais et le “Ci-gît Mais aussi « Y’a que chez Flunch, mécanisme », finit-elle par avouer.
Allais - sans retour” inscrit sur sa qu’on peut fluncher. Je vous laisse, Probablement ce qu’on appelle la
tombe. Mais aussi Devos, Rimbaud je vais chez Nike » ou encore « Quel farce de l’habitude. ◊
SINGAPOUR
SUISSE Transports Télécoms
TPG, C’EST GONFLÉ. Pour SINGTEL JUST CALLED TO SAY
ses 40 ans, la société des I LOVE YOU. Qui n’a jamais vécu cette
Transports publics de Genève voulait situation ? « Toi, raccroche ! », « Non,
remercier les employés de l’entreprise toi d’abord ! » L’agence BBH Singapour s’en
en les célébrant. Pour ce faire, elle sert pour montrer la puissance du réseau
a réalisé les portraits de sept d’entre 4G de Singtel, à travers une histoire
eux sous une forme inédite. Avec l’aide CHINE Alimentation humoristique mettant en scène un couple
de l’agence Cavalcade, elle a reproduit
certains de ses salariés en ballons
QUI VEUT LA PEAU de célébrités : Shane Pow et Kimberly
Wang. Ces deux personnages passent
de baudruche. Lunettes, piercings, DU MCNUGGET ? leur temps à se téléphoner et ne veulent
perruques, barbes ou grains de beauté, jamais raccrocher. Que ce soit dans les
A
Aziza, Fernando ou encore Sofia seront fin de stimuler la vente de ses beignets de poulet, McDonald’s tunnels, les ascenseurs, dans des endroits
placardés sur tous les véhicules a reçu l’aide de DDB Hong Kong dans le lancement d’une très fréquentés ou éloignés, ils tiennent
de la compagnie. campagne sous forme d’un film d’animation. On y découvre toute la planète en haleine afin de savoir
Jack the Dipper, voleur de sauce, et son équipe : Max le pilote, Ray le si un des deux craquera. Ah, l’amour...
filou et Mel la cambrioleuse. Leur but est de dérober les McNuggets
dorés. Pour les récupérer, les clients devront jouer à quatre jeux
en ligne qu’ils peuvent débloquer après avoir acheté une boîte de
beignets. Ils pourront, après avoir réussi tous les niveaux, accéder au
prix d’or… ou gagner 365 jours de poulet gratuit.
ROYAUME-UNI
Jouets
SNOT, HÉROS MALGRÉ LUI.
À l’approche de Noël, les magasins AUSTRALIE Énergie
de jouets redoublent d’inventivité afin WESTERN POWER EXPOSE
d’attirer parents et enfants. L’enseigne EN VOLT. Avec l’agence 303
Smyths Toys Superstores, avec McCann MullenLowe, la marque Western Power
Manchester, propose l’histoire de Snot, PAYS-BAS Boissons propose une série de vidéos atypiques.
le jouet verdâtre dont personne ne veut.
Jeté à la poubelle comme un vulgaire
NEKO JUSU MET MINOU Filmées d’un drone, elles permettent
de découvrir les histoires se cachant
chewing-gum, il erre dans la rue jusqu’à AUX MANETTES derrière le réseau électrique australien.
ce qu’il tombe sur un magasin. Sous les La campagne donne vie aux moyens avec
L
yeux des autres jouets, il combat ’agence KRFL Amsterdam a collaboré avec la marque lesquels la marque alimente une partie
un dinosaure géant qui les menaçait néerlandaise de boisson Neko Jusu pour un court-métrage du pays. À la manière d’un jeu vidéo,
et devient ainsi le héros de toute la d’inspiration japonaise. Afin de faire connaître les différentes on y découvre le quotidien des salariés
vitrine. À noter que les bénéfices tirés saveurs du produit, il met en scène un monde dirigé par des chats. Ces de l’entreprise, mais aussi celui des
du jouet en peluche seront directement derniers se servent de leurs vidéos les plus mignonnes afin d’amadouer clients. Brillant !
reversés à des organismes caritatifs. les êtres humains et ainsi réussir à les contrôler. Une campagne assez
Joyeux Noël ! décalée qui plaira aux amateurs de mangas et de culture nipponne. PAGE RÉALISÉE PAR ALEXIS LE MEUR
LA FRANCOPHONIE
POUR DOPER SES AFFAIRES
RÉSEAUX La francophonie ne se limite plus aux échanges culturels. En témoigne l’essor de réseaux
qui rapprochent les entrepreneurs et investisseurs travaillant dans cette langue.
FRÉDÉRIC BRILLET @Fred75015
AUDIO NETWORK.
Anthony Lamond
devient directeur général
France de la société
de production spécialisée
dans la musique pour
le cinéma, la TV et les
© Jacob Khrist-Hanslucas
avis de consultation
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ANIMATEUR D’IDÉES
AUDIOVISUEL À 45 ans, Sébastien Cauet court davantage après le temps qu’après la célébrité. Depuis septembre,
c’est sur Virgin Radio qu’il mêle habilement radio et digital, seule planche de salut à ses yeux pour les médias.
DELPHINE SOULAS-GESSON @DelphineSoulas
F
COMMUNICATION Pour être performante, la communication doit être
au cœur de l’entreprise et ne pas se limiter au moment de la mise sur
le marché. Les dirigeants doivent affirmer leurs singularités.
DAVID LECLABART @directeur général de l’agence Australie
STORYTELLING
N
ombre de futurologues avaient prédit Les réjouissances, car la marque doit être por-
que la société du xxie siècle serait do- teuse de bonnes nouvelles, d’émotions et de
minée par deux types d’entreprises : plaisir. « Une salle de spectacle, plus qu’un
les compagnies d’assurances, avec stade », a proclamé Jacky Lorenzetti lors de
l’accroissement des risques, et les majors de l’en- l’inauguration de la U Arena de Christian de
tertainment, avec la globalisation des jeux, des Portzamparc. La marque, qui mettra son nom
images et de la musique. sur ce nouveau lieu, vibrera donc avec les spec-
Eh bien voilà. Nous y sommes ! tateurs et sera partie prenante des spectacles
Ces deux secteurs se retrouvent au pinacle du proposés.
sport et du spectacle dans des Arena flambant
neuves, nouveaux totems des cités : MMArena, AU-DELÀ DU SPONSORING. C’est la totale réussite
Allianz Riviera, Groupama Stadium, Matmut de l’AccorHotels Arena. Que n’a-t-on entendu
Atlantique… alors ? Que « Bercy » ou « le POPB » ne laisse-
Le « naming », contrairement à une idée répan- raient jamais la place… Pari audacieux, pari
due, n’est pas une invention américaine. Il suffit réussi !
de se promener dans Paris et dans les capitales Un an après, AccorHotels Arena reçoit le monde
régionales françaises pour trouver gravés dans entier : les clients, les membres du club Acco-
la pierre des logotypes du Crédit Lyonnais, de la rHotels qui sont plus de 24 millions, mais aussi
Banque de France, des PTT, du Bon Marché ou les collaborateurs du groupe de par le monde.
autres Nouvelles Galeries… Les Arena sont en effet de puissants leviers de
À l’heure où les hypermarchés cherchent à se DENIS GANCEL fierté interne au moment où les marques re-
redéfinir, les Arena se sont appropriées l’équa- président fondateur cherchent de nouvelles stratégies de conquêtes
tion prix-espace dans un « Tous sous le même de l’agence W, enseignant et de fidélisation de leurs équipes. Même s’il faut
toit de stade mais, pour cher ! » (prix des places à Sciences Po Paris garder en tête les risques de dérives de la socié-
et des consommations) té festive chère à Philippe Muray (1), société qui
nous fait courir le risque de « l’indifférenciation
RENCONTRE, RÉEL, RÉJOUISSANCES. Quel est donc le générale qui touche tous les domaines de la vie,
sens des inscriptions, gravées dans le marbre le langage, la ville, la famille, etc. La ville devient
d’hier, ou des enseignes scintillantes au fronton espace de jeu, l’enfant et l’adulte se confondent,
des Arena d’aujourd’hui ? patinant côte à côte », mettre son nom au som-
La réponse tient en trois mots : Rencontre, Réel, met d’un stade, surtout s’il est beau, comme la
Réjouissances. U Arena, est une grande et belle décision. Elle
La rencontre, c’est le défi principal de toute dépasse par son engagement, sa durée et son
marque. Il ne s’agit plus pour elle de viser des ampleur toutes stratégies de sponsoring clas-
cibles et d’attirer des clients, mais de sortir siques.
et d’aller à la rencontre de son public, là où il Dans la perspective des Jeux olympiques 2024
se trouve, en tentant de se placer à ses côtés. (la U Arena accueillera les épreuves de gym-
L’Arena est le lieu idéal de la présence de la nastique), c’est un atout majeur pour Paris que
marque « côte à côte » avec son public. Sans de disposer de tels lieux. En s’y associant, les
des e-Arena, hyperconnectées, permettant à marques renouent avec la grande tradition des
chacun de devenir acteur et media d’une expé- marques aménageurs du territoire.
rience unique. À l’heure où « Le Louvre » ouvre ses portes à
Le réel, parce que la marque est en constante Abou Dabi pour célébrer les apollons d’hier
recherche de sens. Il n’y a jamais eu autant de avec quelques centaines de millions d’euros à la
réflexions sur le « Why » dans les plateformes clé, il faut encourager les entreprises françaises
de marques… à marquer de leur empreinte des lieux de vie
Inscrire sa marque au sommet d’une Arena pour qui honorent les dieux du stade d’aujourd’hui
une durée de dix ans, c’est l’inscrire dans le et de demain. ◊
temps long, c’est l’ancrer dans un lieu et un terri- (1) L’empire du bien, Philippe Muray, éd. Les Belles Lettres.
toire. Dans un monde globalisé où il faut habiter
quelque part pour être partout chez soi, l’Arena
procure à la marque l’ancrage à forte résonance RETROUVEZ NOS CHRONIQUEURS
dont elle a besoin. SUR STRATÉGIES. FR
...souri en
découvrant que l’agence
LE BILLET DE...
AMAURY DE ROCHEGONDE @derochegonde
© Getty Images
OPINIONS
23 bis, rue Barthélemy Mourain. Maquettiste : Emmanuelle Blondel. Responsable de marketing régie : Jordan Dufour. ADMINISTRATION DES 0,007 kg/t. RESSOURCES HUMAINES. Responsable : Camille
Danjou – CS 40116 – iconographe : Laurent Rutigliano. DIFFUSION. Chef de pro- VENTES, TRAFFIC. Responsable : Laure Mery. Coordination Plainfossé. DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER : Julien
92517 Boulogne-Bil- duits : Lamine Larfaoui. ABONNEMENTS. France métropoli- des ventes : Carine Guez. Assistante administration des Robert-Mercier. DÉPÔT LÉGAL : avril 2017. ISSN 0180-6424.
lancourt Cedex. ÉDITRICE : Sandrine Matichard. RÉDACTION. taine : Formule intégrale 1 an : le magazine version papier ventes : Marianne Motta.Traffic manager : Laurent Zaplana. N° de commission paritaire : 0321 T 79914.
Rédacteur en chef : Gilles Wybo (01.75.60.40.77). Rédac- et numérique + Stratégies News + le site en illimité + l’appli RÉGIE COMMERCIALE ANNONCES CLASSÉES EMPLOI : PROFIL,
teurs en chef adjoints : Delphine Le Goff (01.75.60.40.76) et = 249 €. Formule 100 % Digitale 1 an : le magazine version 134 bis, rue du Point du jour, 92100 Boulogne-Billancourt
STRATÉGIES est édité par la société S2C, SASU au capital de
Amaury de Rochegonde (01.75.60.40.79). Chef de rubrique : numérique + Stratégies News + le site en illimité + l’appli – Directeur commercial : Thierry Rémond (tremond@ 10 000 e. Directeur de la publication : Marc Laufer. RC Nanterre
Emmanuel Gavard (01.75.60.40.71). Chef de rubrique édi- = 210 €. Outre-mer/Étranger : nous consulter. Tél. : +33. profil-1830.com ou tél. : 01.46.94.84.24). PROMOTION, PARTE- 813649571. Directeur général : Pierre Sacksteder.
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