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DISSERTATIONS ME la LÉES
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OU
DISSE RTATIONS MÊLÉES
r o 7,
REMPLIES DE DÉCOUVERTES INTÉRESSANTES;
~ec Une CARTE ~J~c~ <S' un Mo~vt/M~jvr ~f/n~
PAR COURT DE GEBELIN,
M.
jpz nr~JLSjE~ ~c~D~jtff~ CjE~A jRor~j~.
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f~jK 7 i
L'Auteur, rue Poup6e, Maifon de M. Boucher, Secrétaire du Roi:
Chez VALLEYRE l'amé,Impnmeur-l.ibr.ure, rue de la vieille Bouderie,
( SoMN, Libraire,
rue Saint Jacques.
DCC. LXXXI.
~FJEC APPROBATION ET PRI~LJSe~ ~U RO'~
'~s=p:
DI~COï7H~
PRÉ
Xf LIMINAIRE.
L
IL% E1 MIN 1 IR E. A
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huitième Printems qui fuccede aux premiers Efïais du Mon-
de Primitif, nous trouve à la fin du huitième Volume. Nous ofons
nous flatter que le Public n'aura pas à fe plaindre de notre dili-
gence, fur-tout pour des Ouvrages auui pénibles, dont les maté-
riaux épars dans l'Univers, n'offrent à ceux qui les connoiffent
le mieux nuls rapports, nulle énergie nulle liaifon avec le grand
Tout; où il faut non-feulement, en quelque façon, tout créer
mais le faire d'une maniere qui entraîne, qui convainque donner
a tous, en un mot, les mêmes yeux.
Jufques à préfenc~ nous nous fommes occupés de grandes baf~s,
de principes généraux, de Di~Ionnaires: laiffant pour un moment
ces grands objets de côté, nous commençons de mettre fous les
yeux de nos Lecteurs une fuite de Dinercations ou d'Effais variés
fur diverfes Queftions Mythologiques, Allégoriques, HtAoriques~
Chronologiques,Critiques, &c. Etroitement liées à nos Recher-
ches & à nos Principes leurs développemens deviendront autant
de bafes pour les objets qui nous reftent à traiter; fur-tout, ils
dégageront l'Hifloire Primitive d'une multitude de quêtions qui
en romproient continuellement le fil, quiendiminueroient par-là
même l'intérêt & la force.
Ce Volume contient donc nombre de Diflertations détachées
.c.~7.r.
remplies de Recherches Hi~oriqu-~s, Géographiques, Blafoni-
ques, Numifmatiques, de Langues &c. curieufes par leur en-
femble ôc par leur variété, riches en détails, piquantes par leur
utilité~ encore plus que par leur nouveauté & par les peripe~ivcs
inattendues & agréables qu'elles ne ce.ïent d'offrir.
En les parcourant, on s'affurera des lumières qui réfultent de
nos grands Principes fur une foule prodigieufe d'objets qui fem-
bloiert ne tenir à rien, être l'effet du caprice ou du hazard, n'étre
d'aucune conséquence pour le Moade Primitif: on verra que rien
n'eft échanger à nos Recherches & que nos Principes font un
flambeau qui répand le plus grand jour fur les objets qu'on croyoit
les plus obfcurs les moins explicables.
Tout n'eA pas de nous dans ce Volume nous avons été aiïez
heureux pour recevoir de mains étrangeres & amies,- quelques
Morceaux intérenans & très-bien faits que nous avons pu inférer
jci nous y avons joint des A.ttaques & des Répliques, enfin l'A-
nalyfe d'un Ouvrage imprimé en ïulie & qui rentre abfolument
dans une artie de nos Principes.
{
diftribué par grandes Familles car il n'en: aucun mot Primitif qui
ne pût préienter les mêmes réfultats 6e le même intérêt.
On y voir au~i la preuve de ce grand principe', que chaque mot
radical prend toutes les voyelles fucceffivemenc pour diverfifier
fes dérivés 6c nommément les voyelles nafales principe qu'on
méconnoît trop:, &. queues Gens'de Lettres ne devroient jamais
contefter pour leur propre gloire. Ne fait-on pas qu'en tout genre,i-
il eft des obje~ions Ce des queftions. qu'il n'eft pas honorable de
faire, lorfqu'on eft parvenu a un point ou l'on eft ccnfé ne devoir
~xtr.
pas ignorer ces choies t w
:X
La Di~ertation qui fuit cette Famille n'eA pas de nous c'eA une
Lettre que nous reçûmes lorfque notre premier Volume eut paru
elle étoicrela~ve à un très-grand Ouvrage que l'Auteur de ce
Mémoire préparpic, depuis long-cemsfurl'Hi~Qtre phy~que de la
.Terre étonné des rapports qu'il apperccvoic. entre les réfulca~s de
nos Recherches. fur les Allégories & ceux ou il étoit parvenu d'à?
près la connoiuance phyfique du Globe & de fes révolutions,
il nous exhorte à continuer courageufement nos Recherches
&c diriger de ce côté nos Etymologies Géographiques & notre
à
Explication des Fables a reunir celles de tous les Peuples en un
Dictionnaire raifbnné, fans omettre aucun Dieu, aucun Héros
aucun Roi, aucune Nymphe, &c; à accélérer le Di~ionnaire de
la Langue Primitive, &c. Ce Savant comprenoit parfaitement
que fans la connoiflance des mots, on ne peut avancer dans celle
des chofes.
Ce Morceau ne peut donc qu'inrérener ceux qui ont adopté nos
Principes~ ~6c ceux qui s'appliquent à l'Hiftoire phyfique du Mon-
de, & dont le nombre eft déjà très-grand: il entre d'ailleurs dans
notre Plan, puifque les Origines & les Développemens du Monde
Primitif ne peuvent être complets fans renfermer les grandes dé-
couvertes relatives à cet objet, comme on l'a déjà vu dans nos
ProfpeQ:us.
XIII.
Un Enai fur les Rapports de la Langue SUÉDOISE avec toutes
les autres, paroît enfuite. Nous le compofâmes, il y a quelques
années~ pour faire fentir à MM. les Savans du Nord, la beauté
la ftinpiicité, la fécondité des Principes du Monde Primitif, ôc
combien ils rëpandoient de jour fur leur propre Langue, enforte
,qu'il falloit qu'ils renoncafTent à tous leurs principes ou qu'ils
adoptaiïent les nôtres. Les réfultats en font en même tems de na-
ture à être bien reçus de nos Lecteurs.
C'en: ainfi que nous ferions à même de faire paroîcre des mor-
ceaux pareils fur la Langue Angloife, fur l'A.lemande.iur celle
des Troubadours, fur les E(clavonnes~ fur diverfes Langues d'A-
fie, &c. quiexiftenc déjà dans nos imme~s matériaux. Celui
fur la, Langue Angloife en par.ticuli.er fut fait également pour
montrer aux Savans{de cette Nation, la beauté des Principes Ety-
mologiques du Monde Primitif &c pour leur ôter tout fujet
d'objection, en prenant nos exemples dans leur propre Langue y
fur laquelle il n'étoit pas pouible de leur faire illufion.
XT V.
Paffant les Mers nous transportant dans le Nouveau Monde
nous donnons ici l'Analyfe des grandes Langues qu'on y parle d'un
Pôle à l'autre. Les Eskimaux, les Illinois les Chipévays les
NaUdevbuies.lesAbenaquis.lesVirginiens, les Caraïbes, les
Galibis~les Mexicains, les Péruviens, ceux du Chili &: de la Cali<
-fornie,tous les habitans des Ifles éparfes dans la vafte Mer du Sud, fe
présentent fuccefnvement ànous tous nous offrent dans leur Syn-
taxe & dans leurs mots,des rapports immenfes avec toutes les Lan-
gues connues de l'Ancien Monde toutes viennent le réunir à la
Langue du Monde Primitif, avec une Hmplicité, une énergie~ une
abondance prodigieufe. Les trois Mondes concourent aind pour
atteler la vénrë de nos principes & pour l'attefter d'une ma-
niere étonnante. On ne pourra affez admirer les rapports de mots
&: d'idées qu'offrent toutes ces Langues d'Amérique avec les
idées & les mots de nos Langues. C'étoit un fpedacle à préfen~
ter à nos LeReurs, d"autant plus beau qu'on n'en avoitaucune idée.
Le premier Enai que nous fîmes dans ce genre, il y a quelques
années, fut à la réquintion d'un Savant Evêque, M. de N. de L.
Nous retendîmes enfuite pour plaire à un de nos Amis. C~eû de-
là que nous le reprenons, & que le quadruplant, nous en parlons
pour la premiere fois dans le Monde Primitif
Quelque étendus que foient ces rapports nous aurions pu en
ajouter un plus grand nombre; mais nous nous fommes laués de
copier &: ce n'eA pas un volume' que nous voulions faire.
On y verra combien nous ont été utiles les dernières décou-
vertes faites dans cette Partie dû Monde on diroit que leurs illu~
tres Auteurs ont été dans ces Contrées lointaines pour concou-
rir à la rb'rmation de notre grand Ouvrage, qui a befoin de tout ce
qai exi~c afin de s'arrondir, & que fes diverfes parties puiffent
fe développer de la maniere la plus fatisfaifante.
Ce Tableau devient une des plus grandes preuves de l'exceL.
lence de nos Principes qu'aucune Langue ne peut s'y réfuter
& qu'il faut, ou adopter ces principes~ou fe difpen~er d'en parler,
non plus qu'un aveugle des couleurs.
On verra fur-tout dans cet Euai que FAmé~que s'eA peuplée
par divers end:roits la feptentrionale par la Tanarie la méfidto-
nale par le midi de l'Afie & de l'Afrique les IHes du Golfe du
Méxique, peut-être par le couchant de l'Europe.
On verra, non ~ans furprife que les mêmes noms de chines
en ufage dans prefque tout l'Ancien Monde le font également
dans toutes les Mes au midi' des deux Hémifpheres du Globe, dans
ces Mes qui font au midi de FAHe de l'Afrique & de l'Amérique':
& diverses preuves que les Phéniciens ont navigué dans ces mers~
On y admirera fur-tout une foule de noms relatifs aux Arts
dans ces Ifles dans le Pérou~ôcc. qui font abfolumentOrientaux~
ruelle qu'en foit la caufe.
x V.
A la fuite de cet Effai eft FExplication d''un Monument uni-
que qu'on a découvert fur un rocher de l'Amérique feptentrio-
nale au bord d'un beau Heuve~. & qui nous a éce fort heureutç'
xnent envoyé d'Amérique par de Savans. Correfpqndans depuis
le commencement de l'impreflion de ce Volume il femble arri-
ver du Nouveau Monde tout exprès pour confirmer nos vues fur
l'ancienne communication de FAncien & du Nouveau Monde~
NousFavons fait graver avec la plus grande exa~icude~On y verra
de la maniere la-plus vrai~mblable~nous dirions preiqu'évidente~J
que c'eAun Monument Phénicien~ & fans doute CaTthaginojS).
diviïe en trois Scènes~ une panee~ uncpréïente, une future.
Lapréfënte.tfur le devant du Tableau défigne une alliance
entre les Peuples Américains & la Nation Etrangere. La Scène
paffée, repréfënce ces Etrangers comme venant d'un pays riche &:
induftrieux, ôc comme ayant été amenés avec le plus grand fuc-
cès par un vent de Nord.
Les Symboles & les Caractères alphabétiques de ce Monument
fe réuniffent pour prouver que ce font des Carthaginois &c puis
en réHéchiiïanc un peu on n'eft pas plus étonné de voir ce Peuple
dans ces Contrées que d'y trouver des Mandois & des Gallois
aux X=. &. XIc. iiècles & Colomb au XVe.
XVI.
Nous terminons ce Volume par l'Analyfe d'un Ouvrage impri-
mé depuis peu à Milan fur les Devoirs de l'homme envers lui-mê-
me ôc envers la Société comme Citoyen, comme Propriétaire~
comme Notable, comme Souverain, &c. Cet Ouvrage que nous
n'avons connu qu'après avoir composé les Vues Générales fur le
Monde Primitif qui font à la tête de ce Volume, rentre ri parfai-
tement dans les prnicipes politiques Se moraux du Monde Primitif,
que nous nous fommes fait un plaiur de l'analyfer comme Un
Supplément à ce que nous avons dit fur ces objets dans ce pre-
mier morceau, d'autant plus heureux, qu'il venoit d'une main
étrangère. Il offre en même tems une idée de la nature & de l'u-
tilité dont pourroit être la Bibliothéque Etymologique 6c raifon-
née que nous annonçâmes dans notre Profpe~us comme un Com-
plément de nos Recherches.
Des Etymologies contenues dans ce /~?~/K~.
La Science Etymologique fans laquelle nous croyons qu'au-
cune connoiffance réelle ne peut exifter complettement, nous ac-
compagne par-tout dans ce Volume pour mettre le fceau aux vé-
rités que nous y proposons, pour en achever la démonstration,
pour faire voir comment les Noms même furent faits pour les
chofes ) oc que ces deux objets marchent toujours d'accord &: d'un
pas égal ce qui eft inconteftablement le complément de toute
fcience.
Les Etymologies font dans ce Volume auui variées que les
fujets qui y font traités fans parler de celles qu'offrent les Dif-
fertations fur les Langues, les autres en contiennent un grand
nombre que perfonne n'avoit jamais penfé à analyfer. On trou-
vera donc ici la fignification d'une multitude de Noms de Lieux,
Fleuves Montagnes &c. de l'Afie l'Etymologie du Nom du
.BAï/o/x, celles de fes coM/~7~ tellesque~<z<y/ &c. fur
lefquelles on n'avoit fait que baibutier celles de nombre de mots
relatifs aux Monnoies, aux noms des~cy~ celles des Pr~oM~
Romains dont perfonne ne s'étoit avl(e de chercher l'origine; juf-
ques aux noms des Rois de Tro~ le Nom primitif ôc Oriental
de r~M inconnu même à tous les Savans jusqu'aujour-
d'hui d'autres Etymologies rëfultances de celles-là celle de La.
c//z~~ furnom donné à Junon de Crotone celui de Lapithef en-
nemis des Centaures même des Noms Américains tels que
Ca:M ~p~c~~ J~M.f, T<zt~ &c. Ce font de vraies con-
quêtes faites fur l'ignorance ôc fur la barbarie.
OBJETSS DJ~ER~.
Accoutumés à rendre compte au Public des divers événemens
relatifs à.nos recherches, & qui arrivent dans l'intervalle d'un vo-
lume à l'autre, nous ne faurions nous difpenfer d'entrer aujour-
d'hui dans un détail auHI intéreHant pour nous & auquel le
Public daigne applaudir.
L'AcAQJ~E FRANÇOISE nous a décerné une feconde fois le
Legs annuel de feu M. le Comte de Le, compte qui en
a été rendu dans le Mercure, nous exempte d'entrer ici dans d'au-
tres détails mais non de témoigner publiquement notre recon-
noiuance à M. GARAT qui par des motifs des plusnacteurspour
-nous, s'efi dén~é de ce que l'AcADEMiE venoit de lui décerner.
M. le GARDE des Sceaux, &c M. de NEviLLt, Maître des Requê-
tes 6~ Directeur général de la Librairie, nous ont honoré, de leur
propre mouvement du titre de CENSEUR RoYAL. Nous ravons
regardé comme une approbation flatteufe queic Chef de la Ma-
giftrature donnoit à nos travaux. Ils nous ont fait en même tems
mettre au nombre de ceux qui travaillent à un Di~ionnaire des
Sciences & Arts, distribué par matieres. Celles qu'on nous a afii-
gnées fe rapportent à la nature de nos recherches; ce font les
Antiquités j la Chronologie, les Médailles les Infcriptions, la
Divination ôc fes diverfes branches; l'Explication des Fables ou
de la Mythologie, l'Etymologie relative à ces Objets. La plu-
part de ces matieres ont Jufques-ici prefque toujours manqué aux
ouvrages de cette nature elles méritent cependant d'autant plus
-l'attention des Gens de Lettres que ces objets forment une des
grandes bafcs de foute connoiffance nous tâcherons de nous
en acquitter d'une manière qui réponde à ce qu'on veut bien atten?
dre de nous à cet égard.
Une Société nombreufe de Sciences Lettres &: Arts, nous a
honoré pour l'année de la qualité de fon Direaeur. La Correl-
pondance vafte & bien choifie qu'elle commence d'établir dans
tous les Pays où Fon a quelque goût pour les Lettres ne peut
qu'étendre le nombre de nos propres Correfpondans:8cleylumic-
res qui en résulteront devenant les nôtres, la maSe de nos maté-
riaux en fera plus confidérable &c nos Ouvrages plus utiles.
C'eft au zèle de nos Correfpondans d'Amérique que le Public
doit .le Monument Phénicien que nous publions dans ce Volume.
D'autres nous ont envoyé divers Vrocabulaires, en particulier
le R.,P. :GAjLGNARD de l'Oratoire M. MURET Doyen des Paf-
tcurs àVévay en Suifïe M. FAbbé CLEMENT, Curé dans le'Valais.
M. BiGNON nous a communiqué la Grammaire de la Langue
du BENGALE, que les Anglois ont fait imprimer dans cette con-
trée des Indes: Ouvrage précieux dont nous rendrons compte
quelque jour.
M. le Comte de SARSFIELD tout ce que fa Bibliothèque con-
tient de livres rares fur les Langues &: fur l'Hiftoire du Nord.
M. Le Marquis de SAINT-SIMON nous a fait divers envois très-
précieux en livres rares fur les Langues ôc les Antiquités.
AinM s'augmente fans ceffe la maffe de nos livres &c de nos ma-
jnufcrics nécefïaires pour aggrandir nos recherches 6c accélérer
nos travaux~
JP~o~ des Racines Latines in-8*.
Depuis notre dernier Volume, nous avons publié le Di6Hon-
naire Etymologique des RACINES Latines z/ï-8°. Ouvrage qui
manquoit aux Lettres, ôc fur-tout aux Jeunes Gens.
Le Public, à la vérité, étoitdéjà en poUenton de divers Ou-
vrages fur les Racines Latines tels ceux de M. FouRMONT de
M. DANET, &c en dernier lieu d'un R. P. de l'Oratoire.
On avôit donc vivement fenti la néceffité de ramener les mots
Latins à un certain nombre de mots fimples oc primitifs qui de-
viennent la clef de tous les autres. Cette Méthode eft en effet la
feule à fuivre pour faifir Fenfemble des mots d'une Langue mais
outre que la plupart de ces Recueils font en vers, ils ne font
point Etymologiques, ce qui eft un défaut t parce que par-!a
on eft forcé de multiplier beaucoup trop le nombre des radicaux,
en forte qu'on manque fon but du moins en grande partie: 2".
parce qu'on n'y voit point l'origine de ces mots radicaux, ni leur
rapport avec la Nature & avec les autres Langues~ ce qui les rend
moins utiles & moins fatisfaifans.
Notre Didionnairc des -Racines Latines réunit au contraire
.D~. jM. T. c
cous ces avantages. D'un coté, le nombre des radicaux y eft ré-
duit au moindre nombre poffible de ceux-ci on en voit dériver
d'autres qui deviennent à leur tour l'origine de tous les Dérivés
Latins. D'un autre côté on y apperçoit l'origine de chaque mot
radical, ce qui eft un grand avantage & on y trouve les rapports
de ces mot; avec les autres Langues, ce qui eft audi d'une très-
grande utilité.
A la tête, nous avons mis un Difcours Préliminaire fur la for-
mation des mots fur les Initiales de Ja Langue Lacine & fur fes
Terminaisons. Nous difhibuons celles-ci fous un certain nom-
bre de claïïesqui fe rapportent à autant de mots primitifs~ dont
elles empruntent toute leur force. Ce Difcours renferme des dé-
tails qui ne font pas dans notre grand Ouvrage.
Il n'y a donc point de doute que ce Dictionnaire des Racines
ne fcitinfenublement reçu comme Clafïtque. Déjà l'UNivERSiTÉ
de Paris, bon Juge fur ces matières a bien voulu en recomman-
der l'ufage à MM. les Profëueurs de fon Corps un fuffrage
aufii glorieux ne peut que nous concilier tous ceux de la Nation.
(~Z//Z//M/W <&~ /3/C~O/Z/M/J Grecs à pu6lier.
Encouragés par ces fuccès, nous nous propofons de donner
un Dictionnaire femblable iiz- 80. pour les Racines de la Langue
Grecque il paroitra en même tems que le Dictionnaire Etymo-
logique de cette Langue que nous avons déjà annoncé par Souf-
cription.
Ces Ouvrages feront précédés cependant des Grammaires Fran-
çoife Latine & Grecque, auxquelles nou? allons mettre la der-
niere main. Nous ne négligerons rien pour qu'elles fbient vérita-
blement utiles à la JeuneHe Ôc qu'en réduisant les ,régles de ces
Langues au plus petit nombre pofRble on en connoiHe beaucoup
mieux le génie, & on en fente mieux la beauté nous n'épargne-
ronsni fbins;ni peiner ni avances pour répondre à ce qu'on attend
de nous, & pour remplir tout ce qu'exige la carrière à laquelle la
Providence femble nous avoir conduits elle-même.
De quelques Ouvrages r<?~~ aux /ï<~<'y.
Tel eft le Titre heureux de notre Ouvrage, tels font les fuc-
cès de fes diverfes parties que des Hommes de Lettres emprun-
tent notre titre, que d'autres imitent nos vues au point de fe faire
confondre avec nous il eft donc june que nous donnions ici les
eclairciïïemens néceiïaires j afin que chacun jouiffe du fruit de
fon travail.
t.
Des Papiers publics nous ont attribué d'être au nombre des Gens
de Lettres qui font l'Hiftoire des Hommes, & qui l'ont commen-
cée par celle du Monde Primitif: on nous a même écrit de
divers pays à ce fujet, afin de favoir à quoi s'en tenir. Les uns 6r
les autres nous ont fait trop d'honneur: nous ne fommes pour rien
dans cet Ouvrage notre plan nous occupe affez fans embralfer
des objets étrangers il eft vrai que nous avons annoncé une Hif-
toire du Monde Primitif comme faifant une partie effentielle de
nos Recherches, mais fur-tout comme devant terminer ces tra-
vaux, ceux-ci feuls en peuvent être la bafe fans cela elle fe-
roit prématurée elle ne pourroit offrir que des objets ifblés le
vuide des défères au~I celle-ci ne nous empêchera point,
malgré le mérite qu'elle peut avoir, de publier la nôtre quand il
en fera tems.
L'Hiftoire ne doit être en effet que le réfultat des docuinens, des
connoinances des travaux des hommes fans cela elle n'offre
qu'un Roman, ou que des Fragmens incohérens comment donc
j-éufnr dans FHi~oire primitive, fi on ne s'eA pas donné le tem~ de
raffembler auparavant toutes les connoiffanées nécefïaires pour la
connoître ôc pour la développer fans avoir réuni tous les faits
c
toutes les traditions tous les monumens fans s'être mis en état
de les entendre de les comparer de les éclaircir fans avoir dé-
mêlé le vrai du faux, IcHguré du propre, l'allégorique de l'hiflo-
rique fans s~étre armé de toutes les reffources d'une Critique fage
& modérée qui d'un coup-d'œil fait diflinguer le vrai du faux,
& ne fe faire que des principes lumineux qui ne puiffent jamais
tromper, fur-tout qui puinent concilier toutes les vérités ? JuC-
ques alors, on n'aura rien de complet rien qui réponde à la gran-
deur de'AiMome.
ar.
Ï~
v
j~e~t! les refondre. x
.~yM~/e des Yolumes qui ont déjà XXV!;
De ce qui rejle à publier fur les Langues, 1.
-Sur /MyMt~ ~<jor~K~. nv
-Sur /yM/~ Z~o~~K~. Lvj
Heureux effets de fO~fC. Ï.XV~
Des ~~<!mc~ IXJt
ESSAI1 D'HISTOIRE ORIENTALE
FoUtL m VIIe ïTVie Si~cLES AVANT y. (L
ART!CI.f.I.McAo~O/0/cr/A07!r/<
11. D<cr~f/07ï de
7/
OeM</<M/~ t
JEM~ <ïc?Ke/ de ces Contrées. t~
III. Princes Contemporains. 3o
V. Sa co~M~e /e.
IV. Regne de Nabuchodonofor. j
~w
.–Co/M<f~07nj/
Nom ancien
Vl.~oy~MP~ntc/Mj.
ce Pays.
~6 4. t
foir;
~'t/j ont connu la ~CM~O/~
/n<fr/ <
fy
Leur
JLM<r cr~<t
originc, 57
At<.T, VlI..Ft/ï~A~M<OMf{/0/ <?tt
~'MM</?M~<~y~~Z?~. 6f
VIII. Des Scythes, CA~otj 6'c. à cette époque. 70
IX. Regne d'Evilmerodac. 7)
X. & XI. De deux 7 4.
XII. Nitocris 6* A~~oM< 7~
Bataille de r~y/t:f. 79
XIII. ZMo~ 6' ~?0~~0/e, CO/tCt/rCM derniers
Rois de Babylone. 8
XIV. Des Prophetes de cette ~c~Nc. 9~.
XV. jE.M~O/ï des noms de Lieux, F/<HV<~ Montagnes, 6't. com-
/?C
Du Royaume de
2?.'J Menins.
/<
pris dans la Carte de Occidentale.
en addit.
108
1 i G
Ïi
Conquête de la Médie par Cyrus, ï
DES SYMBOLES, DES ARMOIRIES
ET DU BLASON DES ANCIENS.
/~r/:o~~crjoj~. 11~
PART. I. DES SYMBOLES~AjMOR/jr, du Droit de Bouclier. tl~
ART j CLE I. Monumens antérieurs au .X~~c/c, 3
II. Origine du Droit ~r~o~e~. ï 3
Du mot Gens, 6' Priviléges.
Du Droit d'In~gnia les Romains &' anciens Peuples.
II.f
ART. I. De la Monnoie en général.
la Monnoie.
jPM~y//ew~e/<ycj~cey}~.
229
Ht
l~iI
ib.
1
III. Nature des ~y/n~o/c.f/~c~.f dès l'origine fur les Monnoies, 1~.7
Medaille fous le nom de Plzidon.
~<
0
De Léocedes, fils de P~<~H, 6* ~M Tournois de C7</?~M~. i5
Tournois quand établis ~n
ART.
A~<~A~re~<r<r/<ïKc~n7!e. t~
IV ~~f/'Mc~ des ~y/M~o/<'j/<!Ct:jyMr/~ Monnoies des /!o/j6' ~r
celles de divers Peuples.
furnom de Lacinia.
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Du 1~0
motifs qui purent déterminer les Empereurs à /<ï~r les
/~r~ à !égard de leur f~
Caufes du fcrupult de ces ~t//f~.
1~12.
16 3
Premiere Monnoie d'argent ~<c le nom <f«/: Co7ï/a/. <~
V.JMo/ïo~Or~ x6y
.c/M/!e~gy~, découvertes. i<!8
Des Animaux qui lui fervoient de Symboles, l~~
Symboles des Peuples modernes coinparis à ceux de 17~
DES NOMS DE FAMILLES.
~~j~~yM'ony<orMO~<tC<rJ, 17~
A~T. I. ToM~ Famille eut un Nom. 8 3)
Des Prénoms Romains, 6'c. 6'c. tpo
II. Noms de jR</j yM<-c~M/<ï ceux <~ Familles. )oo
Noms du moyen âge. }o~.
~0/nj~nftfj~<!nc~M<'Z,<ïagMe~O/M~«. 3e7
III. JVo/ fignificatifs en Fr<!nfc~. 310
Et ailleurs. )}e
DrFO~C~2~A2?'~C~M. ~9
Du 7 E U DES T A R. 0 T S.
C'<~ un Livre Egyptien. f
/ïecA<rcA~y& ~< Jeu 6*~ divin.ationparfes Cartes, par
/< C. Af. 9y
A RT. I. On y voit les ~c~~c/~ <fûr, dargent, de fer. 9
~rp~p/?/
VII. C'~o~ Mn< /wM/ï /<ïy<t~<~< ancienne.
VIII. Cartes <ta~K<M ~j ~o~<fM~~ attachent des
DES SEPT /!of~ ~/n!Kt/?r~<yr~.
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LETTRE du F. P~!y~ .7H~. <t 7
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O~KAr~TIO.~ fur l'interprétation des Fables
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~M~~4MjMc/<Pn/!a</<<~ M. de Ge~/</ï,~<tr~.
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~y~y«/' ~~ycy~ la Langue ~M~o~/< ~~e &< autres /.<tn~
gues 6' fur-tout avec la Fr~Mye, <~r~<~ ~f. le C. de ~A.
en Suède. ~y!
~S~f~Hf f/er~ des mots </ï<re Z<M~M<~ du Nouveau
Monde 6' celles de l'Ancien. <
tOBMAF'~T'/O~Sfur un Monument Américain. < 6 t
~~y~ <f~ Ouvrage fur les Z?~o~. <p
VUE
VUE GË~R~LE
DU MONDE PRIMITIF, 1
~(/
y\T* 1.~f
T~ a
A~c~fc de refondre ces Z'j'
Parvenus à l'âge où l'on prend un état & où nos Camarade!
d'érude écoient déjà avantageufement placés nous ne crûmes
pas devoir les imiter & fuivre à cet égard les confeils Sages OC
prudens d'une fortune au-deHbus du médiocre nous renonçâ-
mes courageufement à toute vue d'ctabliiïement ordinaire, pour
revenir fur nos études afin de les perfectionner d'après nous-
mêmes & de parvenir s'il fe pouvoit à la folution d'une foule de
difficultés dont nous avions cherché en vain l'explication dans
tout ce qui exi~oic perfuadés que ii nous y parvenions nous
trouverions dans la chofe même notre récompenfe & l'établiflé-
ment le plus conforme à une perfonne dévouée aux~ Lettres &c
ta vérité,
En effet, nous ne pouvions nous diflimuler qu'ayant ex~
n~iné ou appris tout ce qu'on avoit dit & écrit fur ces objets
Un'enréfultoit que longueur obscurité Se ignorance nous
avions vu qu'on ne favoit rien de poncif fur l'origine des Peu-~
pies &c fur celles des Sociétés qu'on fbutenoit a cet égard avec
'la même vraifemblance le pour & le contre qu'on ne favoit pas
un mot de l'origine des Langues qu'on déraifbnnoïc fur l'Ety-
mologie qu'on avoit perdu toute idée du rapport intime des Lan"
gues d'Occident avec celles d'Orient; qu'on avoit perdu jufques
a la vraie maniere de lire celles-ci que toutes les Grammaires
n'étoient quimperie&ion qu'on ne fe doutoit pas même dp l'ori-
gine de la Parole encore moins de celle de l'Ecriture qu'on
ignoroit absolument la vraie manicre d'étudier les Langues les
Méthodes qu'on employoit pour cela, étant en général longues~
faflidieufes, livrées à une routine qui ne connoiffoit guères
quo
~H~e;, ~e avec le fecours de laquelle on ne ponypit appren~rq
~u'un très-petit nombre de Langues fans être en état d'en ex-
pliquer les procédés & de s'élever au-deiïus de leurs régies.
Que la plupart des anciens monumens étoient muets parce
qu'on ne favoit ni les interroger ni s'élever au-deuus d'une let-
tre morte &c fans vie qu'on les expliquoit de même que les
Langues plutôt par routine que par une vraie oc folide connoif-
ïance enforte qu'on ne voyoit dans l'Antiquité que ruine ôc que
~décombres là ou on auroit du voir fcience iageue Se ordre
tnerveilleux.
Qu'on ne fe doutoit pas des vraies limites de la Fable &: de
l'Hiftoire: qu'on en faifoit le plus malheureux mélange,changeant
l'HiAoire en Fable &c la Fable en Histoire que c'étoit fur-tout à
Fégard de la Mythologie qu'on s'étoit égaré les explication3
qu'on en donnoit écant incapables de fatisfaire un homme raifbn~
nable parce qu'elles écoient prefque toujours contraires au fens
commun, & qu'elles n'offroient qu'un cahos qui donnoit lieu à
toutes fortes de difficultés qu'on s'attachoic à des traditions qui
n'amenoient à rien tandis qu'on ne faifoit nulle attention à des
faits ou à des procédés importans, au point qu'il falloit fouvent
faire le plus grand cas de tel monument qu'on rejettoit comme m-
'digne d'attention &c négliger tel autre qu'on croyoit merveilleux.
Que fi quelques vérhés avoient eu affez de force pour percer à
travers tant d'erreurs tant d'inconféquence &c un fi grand def~
ordre elles reftoient fans énergie & fans fuccès. On peut même
dire que nous n'offrons peut-êrre aucune vérité qui n'ait été fen-
ttie ou apperçue dans un tems ou dans un autre & qui ne foit
entrée dans quelque fyftême vrai ou faux telle eït en e~ët la ve~
rité, qu'elle ne peut fe laiffer fans témoignage, &c qu'elle pères
nécenairement à travers le broulilard le plus épais; mais les hom-
pies offufquéspar les préjugés méconnoifïbienc celles-ci ôc cllc~
B ij
leûoient confondues avec une foule d'erreurs & d'illunons ) en~
tre lefqueDes il étoit impoffible de la démêler fans des principes
antérieurs ôe certains.
~q~M par lefquels on ~/?~ cette r~/o/zM <~ ~co/<
~M en ont c/c la y~<?.
Il ne fuffifoit pas de connoître le mal fon étendue, il étoit
ôc
fur-tout queflion des moyens d'y remédier, & premierement de
la podtbilité ds faire mieux car fi cette multitude d'erreurs 6c
de préjugés fur l'antiquité & fur l'origine de tout, provenoient
du manque de monumens, de leur perte irréparable, ce qui
n'eût pas été étonnant, puifque iesdéfanres à cet égard ont été aufR
grands que multipliés, il falloit fe réfoudre à vivre dans une
ignorance qu'il n'étoit plus poffible de diutper; mais fi au con-
traire il reuoit affez de monumens relatifs aux grands intérêts des
hommes; H, en les rapprochant, ils formoient une mafle immenfo
& complette dans leur genre; fi, en les comparant & en les
tnterrogeant, ils s'expliquoient mutuellement,& s'il en réfultoit;
une vive lumiere fi c'étoient les hommes qui euffent manque
aux monumens, & non les monumens aux hofnmes~ on avoit
tout à elpcrer avec de l'adreffe, de la confiance & du courage..
Nous avions d'autant plus lieu de le penfer, que nous avions
tes plus fortes raifons de croire que ceux qui s'étoienc exercés
jufqu'ici fur ces oljecs, avoient toujours pofé de faunes limites
des principes erronés qu'ils ne s'écoient égarés que parce qu'ils
Broient mis des entraves qui leur faifoient manquer la vé'ité~
& les réduifoiënt à la néceuité de lui tourner exactement le
dos.
Nous fûmes dès-lors affurés qu'en les laiffant, eux & leurs
cnncipe~~ & qu'en prenant le chemin oppo~ en Jfbutenant (Q~
jours la contradidoire des propofitions qu'ils avoient pt!fes roue
bafe de leurs recherches, nous découvririons tiécefÏaire-nent de
très-grandes chofes, précisément tout ce qu'ils avoient efp:ré
<de découvrir & dont ils avoient été forcés d'abandonner la
recherche.
Ce chemin croît d'autant plus fur, que nous avions rafTemb)e
une plus grande maffe de connoifTances, que nous embraffions
un champ infiniment plus vafte, un beaucoup plus grand nombre
de Langues, beaucoup plus de vues, une critique plus févere~
J
enforte que nos conséquences devoient être plus lumineufes
plus fermes & que non contens de les examiner en fimples
érudits, comme on avoic toujours fait, nous étions en état, au
moyen d'une bonne Philofophîe analytique, de les foumettre
au creufet de la raifon & du bon fens, & d'établir dans le
~o/M~ Pr/z~y<s' 8C comparé <zMc J~Q/ moderne, une
fuite importante de belles vérités.
Que rien n'a été l'efrft du hafard que tout a fa caufe & fa
raison ;&c que rien ne te fait de rien. Que l'homme n'a jamais
été créateur en aucun genre; mais qu'il eft toujours pardd'élé-
mens exiftans pour faire quelque chofe, oc que ce qu'il a fait a
toujours été afforti à ces élémens, qui exiftans fans ceffe dans la
Nature, antérieurs à l'homme, indépendans de lui, donnent ia
raifon de tout, en les combinant avec la nacure de l'homme ôc
avec Tes befoins.
Que la Parole eft néce(ïaire qu'elle naquit avec l'homme;
.qu'elle n'a jamais été la produdion de fes foins, qu'il n'a pu que
les modifier qu'elle eft une fuite indifpenfable de la raifon':
qu'elle fe confond avec elle, enforte qu'il n'eft point étonnant que
le même mot ait défigné la parole & la raifon éternetle qu'elle
~'eA que la peinture des aidées données par la Nature immuable
& éternelle qui fe peint dans J'efprit, comme elle fe peint M
phyfique dans le miroir des eaux.
Qu'ainfi il n'exifte qu'une Langue une Langue éternelle ôc
immuable puifée dans îaNaturc raifonnable, ôc dont les hommes
n'ont jamais pu fe détourner que par conféquent toutes les
Langues exiflantes ne font que des modifications de cette Langue
univerfelle, à laquelle il eft aifé de les ramener, en les comparanc
~entr'eiles &: avec elle..
Qu'il exifle par conféquent une fcience étymologique, cer-'
taine, utile, néceuairej confolante, puifqu'elle donne la raifort,
claire & intereuante de chaque mot, &c qu'elle répand fur lui.
par ce moyen une vie nouvelle fort au-deuus de ce qu'il étoit~
lorsqu'on ne voyoit en lui que l'effet du hafard, fans aucun~rappoï~
avec l'idée qu'il étoit deAiné à peindre~
Qu'il exifloit par conféquent des Principes nécetïaires du lan~
gage, une Grammaire fondamentale ce naturelle, qui préudôic
à toutes les Langues, & dont toutes les Grammaires particulieres
.n'étoient que des modifications; ôc qu'on écoit d'autant plus aHurd
.de trouver cette Grammaire, qu'elle étoit nécenairement la iuice~
jdu rapport de la parole avec les idées ôc avec la Nature.
Que l'Ecriture ôc que notre Alphabet étant la peinture de cet
mêmes idées & de cette même Grammaire, pour les yeux, comme
la parole l'eH pour les oreilles., l'Ecriture en:au(ït néceuaire que
la parole qu'elle eft une comme elle & qu'elle eft auujettie
,aux mêmes loix.
Qu'il exifte par conféquent une méthode vraie, fimple ôc rapide
;pour étudier les Langues, autant au-den'us de la plupart des pra-
tiques ordinaires, que la raifon eft au deffus de la routine ÔC
~qui embrafle l'univerfalité des Langues avec plus de certitude
&: de précifion que les autres Méthodes n'en. avoient pou~
t'expiication d'une feule.
Que la nature physique ôc univerfelle n'étant que le lieu &
l'emblème de la nature intelligente ôc raifonnable, le langage
qui peignoit celle-là peint également celle-ci, par le feul aûe de
prendre chaque mot dans un fens figuré.
Que de-là réfukoic une nouvelle Langue ûiblime Se fburoe
d'une infinité de beautés ôc de richeffes, le langage figuré ÔC
allégorique dont les loix n'étoient pas moins nécedaires ôc im<
muables que celles du langage phyfique oc calquées exactement
fur les mêmes principes.
Que ce langage allégorique devient une clef effentielle de
l'Antiquité; qu'il préiïdaà fes Symboles, à fes Fétes,à fes Fables
à fa Mythologie entiere qui parole le comble de l'extravagance
quand elle eft féparée de l'intelligence qui l'anime, ce qui prend
une vie abfolument nouvelle ioriqu'on leve le voile qui l'enve~.
loppe; qui fe trouve ainfi un enfemble d'énigmes charmantes.
{dépôt facré de l'esprit oc de la fageffe des premiers hommes.
Que ces Principes fur les Langues n'étoient pas moins effentiels
pour la Langue Hébraïque, elle-même Langue defcendue de la
Primitive, oc qui doit fe lire de la même maniere que les Langues
d'Occident ce qu'on avoit totalement perdu de vue; d'ou étoit
réfulté un mur infurmontable de féparation entre les Langues.
d'Orient oc d'Occident, qui en faifoit une vraie tour de Babel.
Que ceux même qui ramenoienc toutes les Langues à la Langue
Hébraïque, ne tenoient rien lorfqu'ils ne s'élevoient pas Jusqu'à
l'origine même de cette Langue ~k qu'ils neconnoiubienc pas la
caufe de fes mots & leurs rapports aveola Nature elle-même.
Que du redreffement de toutes ces chofes, il dévoie réfultet
une connoiffance infiniment plus parfaite de l'Antiquité, oc la
.folution d'une multitude de diQicultés qu'il étoit impoffible de
yéibudre auparavant.
Qu'il en ré~ultoit fur-tout que l'état des Nations Sauvages ?
ignorantes, n'eu: pas l'état naturel de l'homme mais un état
défbrdonné, effet des déprédations~ des invafions, de l'abandon
de l'ordre, de la fuite de toute fbciété, un état de brigands
ou de frelons ennemis de tout travail.
Que les hommes forcis véritablement hommes des mains d~
Créateur, commencèrent par vivre en familles & en fbciécés~
d'en fc formerent avec le temps des Etats agricoles fburce de la
fplendeur des anciens Empires, de leurs connoifïances, de ces
traditions qui fuhMent encore parmi les Nations éclairées oC
.dont on ne pouvoit découvrir la caufe..
Que les Arrs les Loix la Navigation le Commerce na<
quirent néceffairement par & pour l'Agriculture q'ie tous ces
objets furent également reNec immédiat de l'Ordre, & non celui
du hafard ou d'un long & pénible tâtonnement :quc tout a eu fa
caufe néceuaire, même la Poëlle nos chiffres les danfes
icrées.
Que l'HI~oire ancienne & l'état primitif des hommes en
toient infiniment mieux connus, ett montrant l'accord abfblu~
ment nouveau de leurs traditions &c de leurs connotlïanees prinn-!
tives, en dégageant enfin rHiu:oire des Fables allégo-riques con~
fondues fans cefCe avec elle & en s'élevant jufques à ces pria*
cipes qui font la bafe des Empires & au moyen defquels ont
juge l'Hiftoire elle-même, qui n'eA plus que le réfuliac de ta
manieie dont les hommes ont obfervé ces principes éternels ÔC
immuables; car fi l'Hi~oife eft le Han.beau des Nations, ce n'e~
pas feulement en montrant que tels & tels Peuples ont été heu-
.reux ou malheureux ont eu ':e l'ée)ac ou n'en ont point eu mats
en~ comparant ces faits à une régte éternelle & invariable, en
montrant que les Empires n~ontReuri qu'autant qu'ils jfc font conr
jForm.é~
'termes à cette règle immuable & qu'ils n'ont été effacés de def-
fus la terre que peur avoir foulé aux pieds ces principes cet
ordre éternel ôc néceuaire fans lequel il ne peut exiger de bien.
Qu'autrement l'Hiftoire eft fans nul effet, tout n'étant plus
donné qu'au hafard tout ne dépendant plus que de mille petites
paffions dont on ne peut calculer que ruine & que folie.
Mais qu'avec ce principe, on voit diïparoître ce préjugé, trif-
te confolation des malheureux, qu'il eft impoffible que les Em-
,pires ïubH~ent à jamais qu'ils ont leurs périodes d'accroiue-
ment oc de ruine, de prospérité & de décadence, comme toutes
les chofes humaines maxime d'aveugles qui concluent, par ce
qui eH, de ce qui doit être, tandis que rien ici-bas n'eû fournis
auhafard~ ôc que comme le foleil luit de tout tems en obdinant:
toujours à la même loi~ainft les Empires fubnâeroient à jamais,
en ne s'écartant jamais de cet ordre érernel &c immuable qui feul
peut les maintenir, oc fur qui feul ils doivent fe régler.
Ayant aimi montré dans le Monde Primitif que les Sociétés en-
tieres, tous les Empires, font dirigés par un feul ordre poikique,
par une feule Langue par une feule écriture par une feule Gram-
maire au phyfique ôc au moral, on s'eft engagé à faire voir de la
même maniere que l'homme n'a pas été non plus livré au hafard
relativement aux grandes vérités de la Religion &. du Culte qui
.en eft la fuite.
Que l'homme.tenant tout à la fois, à la Terre par le phyfique;
au Ciel par la reconnoiuance par fes défirs, par fa vie intel<
Jeetuelle & s'y trouvant fans ceffe ramené par l'espérance & par
la crainte les deux grands mobiles naturels ce inféparables de
.toute adion raifonnée les droits du Ciel fur lui, & fes devoirs
.envers le Ciel, ne font ni moins forts ni moins immuables que les
droits de la Terre fur lui & que fes devoirs envers elle.
J~<vA Ib/~7. c
Qu'à cet égard il exifte une Religion éternelle & immua'"
ble qui fait la perfection de l'homfre qui accorde le Ciel & Ia~
Terre, qui eft une, que tous les hommes ont connu qu'aucun
n'a pu méconnoître fans rompre cette admirable harmonie, fans
manquer à fa dignité fans defcendre au-deffous de lui-même, <
fans fe regarder comme un vil infère qui n'en' deviné qu'à brou"
ter la terre, qu'à fervir de pâture aux animaux, de la même ma-
niere que ceux-ci lui en fervente fans qu'il ait fur eux de fupé-
jiorice abfbtue.
Que les grands principes de cette Religion ont été enseignes
dès l'origine des tems qu'ils ont toujours écé la régie de tous
les hommes & de touces les Sociétés ~ans qu'il foit poffible de les
détruire; qu'ils ne peuvènt être abandonnés qu'en renverfant l'har-
monie endere fur laquelle l'Univers eft fondée ôc en arrachant à
l'homme la gloire de fon exigence.
Que la révélation a heureusement ramené le? hommes à ces
premiers principes oubliés & négligés: & que les vérités qu'elle
a ajoutées à celles qui avoient été connues dès les premiers tems~
étoient plutôt devinées à accomplir d'anciennes vérités d'an cien-
nes promenés, à leur donner une nouvelle Sanction, à les retirer
de deffous ce monceau de ruines qui couvroient FUnivers qu'~
propofer aux hommes de nouvelles obligations~ des devoirs qui
ne fufient pas relatifs aux premiers à les ramener en un mot à
l'Ordre ancien & éternel, plutôt qu'à leur en offrir un nouveau.
Enfin que la Société ne pouvant profpérer que par tes indivi-
dus, chaque homme eft également foumis à un Ordre éternel ôc
immuable, au phyfique & au moral, tel qu'en s'y fbumettant,
il eA véritablemenc heureux fur cette terre par le contentement
d'esprit &c par l'utilité donc if eA à lui-même & auxautres en force
qu'il fe manque à lui-même ce aux autres non-Ieulement loriquit
'viole cet Ordre, mais même lorfqu'il ne le remplit qu'en partie; &
'que négligeant,par exemple, fon exiftence intellectuellc.il fe borne
aux devoirs phyfiques, à la vie des ÂLCïNE & des CiRCj~ qui chan-
gent les hommes en animaux, & qu'il ne tient nul compte des
devoirs moraux dont ceux-là font le Support~ & dont ceux-ci
:~bnc le couronnement & la gloire.
Qu'en un mot, il exi&e un ORDRE éternel & immuable, qui
.unit le Ciel 6c la Terre le corps & l'ame la vie physique
la vie morale, les hommes, les Sociétés, les Empires, les
Générations qui paffent, celles qui exigent, celles qui arrivent,
qui fe fair connoîrre par une feule parole, par un feul langage
par une feule efpéce de Gouvernement par une feule Reli-
gion, parunieul Culte, par une feule conduite, hors de la-
quelle, de droite & de gauche, n'eft que détordre confunon 1
-anarchie & cahos, fans laquelle rien ne s'explique, & avec la-
quelle tous les tems, tous les langages, toutes les altégories,y
tous les faits fe développent, fe cafent, s'expliquent avec une cer-
.titude & une évidence irréMibles dignes de la lumiere écerneile
fans laquelle il n'y a point de vérité, & qui eft elle'mê~e la vé-
fité faite pour tous les hommes, & fans laquelle point de ialuc~
II.
.D~ Plan général <K' r<?~/o/z/zc.
initiales..
deux, trois à Mois, ou en les-modinantpar des Prépoutions!
&[f~.leuMjBappoits' .) .j ~f;
langue; des idécs~i touttjep q.Ut eA relatif aux qjua~tés~des objets
"r:
altérations que la diversité des Peuples occafionne dans une: même
Langue .en uh même'cipacc de tems.
1 >
~a<ï~~
~rlnalyjè ,i
des Langues:
Z<ï/ï~Mj.
DHbns un mot de la manière dont nous fommes parvenus
analyser cette multitude ~le Langues dont nous parlons dans le
Monde Primitif, qui ne nous étoient pas toutes connues lorfqme
nous commentâmes d'y travailler~ & qui nous ont été d'une
grande utilité pour parvenir à la démon~ration de nos principes
& à la découverte du Monde Primitif
Nous n'eûmes pas de peine a fencir que les Langues que nou$
bavions, ~c auxquelles on borne le nom de favantes, le Latin
le Grec oc l'Hébreu ne funtfbient pas pour nous dévoiler rori"
gine des Langues & celle des Nations qu'il falloit pou~r nos
recherches plus loin, ann de pouvoir consulter un plus grand
nombre de monumens, & d'avoir ie plus grand nombre potRble
d'objets jde comparaifon. Nous commençâmes donc à étudier
l'Arabe, d'après la méthode que nous avions conçue~ & en mettant
a part les mots .que nous connoiffions pour les avoir vua
dans les Langues que nous favions déjà c'étoit autant de gagnée
ôc nn grand encouragement pour notre travail nous vîmes
J
par ce moyen, que nous favions déjà beaucoup d'Arabe (aas
l'avoir étudié. Nous pafsâmcs à d'autres Langues., oc nous f~mes
la même épreuve avec le même fuccès; ce fuccès fut tout autre
lorfque d'après les rapports qui nous frappoient nous nous fumes
fait une clef comparative des changemens que chaque lettre
éprouvoit dans chaque Langue; car dès lors les rapports furent
infiniment plus nombreux & plus intéreffans. Nous n'avions qu'à
prendre un Primitif quelconque, ouvrir tous nos Dictionnaires
d'après cette clef, & en peu de tems nous raffemBlions une Famitle
nombreufe, composée de mots de toutes les Langues, formés
de ce primitif, & présentant les mêmes idées.
De-là notre Alphabet primitif, notre Langue primitive, 1*0-
rigine du Langage ôc de l'Ecriture la Grammaire Univerfclle
tout l'enfemble de nos Diûionnaires. Voyant dès-lors qu'aucune
Langue ne pouvoit nous réMer nous jugeâmes que c'étoit le
moment de nous livrer à d'autres Recherches, en y procédant d'a-
près les mêmes principes, &: en profitant de l'avance prodigieufe
que nous donnoit la clef des Langues fur tout, la connoifiance du
Langage figuré que nous trouvâmes toujours fondé fur la Nature
Ce fur la valeur physique des mots ce qui devint encore pour nous
une feconde clef d'une reffource infinie pour le développement
Ce l'intelligence des énigmes mythologiques &c pour redreuer
celle d'une multitude de monumens anciens qu'on avoit affreu-
<?/7Z/7M~ t/<
fement défigurés par la privation de ces deux admirables clefs:
Co/T~p~r~
Les mots font les Élémens de la Parole comme les cou-
leurs font les Ëlémens de la Peinture mais afin que ces mots
puiffent te réunir en Tableaux &: peindre les idées il faut
les anbrtir entr'eux de manière qu'ils correfpondent aux diver-
fes parties de l'idée & les unir de façon qu'ils ne forment qu'un
to.ut comme elle. De-la réfulte la Qrammaire ou l'Art de pein-
dre les idées elle nous apprend quelles efpéce: de mots répon?
D~ lo/Ke.
dent à chaque partie d'une idée, oc les formes qu'il faut donner
à chacun de ces mots, afin qu'ils fe lient entr'eux & qu'ils ne pré-
fentent qu'un tout auffi net, auffi fenfible, au~I brillant que l'idée
qu'on vouloit peindre. Cet Art de peindre par la parole, eft ap-
pelle 67~7M//M~? elle doit fon nom à un mot Grec qui embraffe
ces diverfes idées.
A cet égard, nous avons beaucoup ajouté à ce qu'on en avoit
dit avant nous dans diverfes Grammaires plus ou moins approfon-
dies, plus ou moins parfaites. Et cela n'eft pas étonnant dès que
nous avions établi que la parole étoit néceuaire &: qu'elle étoic
la peinture des Idées, il en eft réfulté que tout ce qui conftitue
la Grammaire a été également néceuaire que rien n'y a dépendu,
de la convention humaine, & que pour la connoître on n'avoit
qu'a analyfer l'idée, en connoître les diverfes parties & les
rapports de chacune de ces parties.
Par ce moyen, nous avons répandu fur la Grammaire une firn-
plicité & une certitude dont on la croyoit fufceptible, qu'on
cherchoit & qu'on n'avoiè pu trouver, faute de bafe. Nous avons
établi chaque partie du Difcours fur des cara~ëres absolument
diAinds les uns des autres nous avons fait voir que les diverfes
formes qu'on leur donne & qui conftituent la déclina! fbn, ou les
Cas & les Verbes, ou les Tems, font toutes données par la Na-
ture, & qu'elles fe trouvent dans toutes les Langues, ou expri-
mées par un feul mot, ou développées par plufieurs & que le
génie de toutes les Langues à cet égard eft le même que le Fran-
<
.çois, le Latin, le Grec, le Chinois, Langues qui femblent fi
J
disparates repofent cependant fur les mêmes principes, ont les
mêmes règles, la même Grammaire &c qu'elles ne différent que
par des modifications particulieres qui ne contredifent aucun des
principes fondamentaux & néccnaires du Langage; qui les con-~
arment au contraiie.
t
Nous avons fait voir en particulier que les Cas étoient donnés
par la Nature elle-même qu'ils fe trouvoient dans la Langue
Françoife comme dans la Latine & la Grecque que celles-ci
navoient d'autre avantage fur celle-là que d'avoir anigné pour les
noms une terminaifon particuliere à chaque Cas, comme le Fran-
çois en a pour les Pronoms que de~là réfuica l'avantage unique
pour ces Langues de pouvoir changer à volonté la place des
mots dans les Tableaux de la Parole, fource pour ces Langues
d'une richeue & d'une variété de Tableaux à laquelle ne peut at-
teindre la Langue Françoise & par ce moyen a été réfolue
d'une maniere très-fimple la grande queftion de n/z~?o/z, fur la-
quelle on fbutenoit avec la même habileté le pour & le contre
& qui par-la même fembloit interminable; car on dcmandoit quel
étoit le plus naturel des deux arrangemens des mots du François
ou du Latin & on écoic porté à donner la préférence au François;
d'oùréfultoic que l'arrangement Latin étoit contre nature, ou
moins naturel ce qui ne pouvoit que répugner.
Mais ils font auffi naturels l'un que l'autre pourvu que nos
idées fe peignent d'une manière exacte & intelligible le vœu de
la Nature eu: rempli peu lui importe qu'un mot marche devant
ou après un autre, dès que l'effet en le même.
Au contraire, la Nature riche & féconde, ne le plut jamais à fui-
vre triftement une feule & même route fans ceue, elle varie fes
formes, toujours nous la trouvons différente d'elle-même lors
même qu'elle eft le plus femblable à elle-même.
Ne faifons pas, dimes-nous~ l'affront à ces Génies créateurs &
~enubles, qui appercurent le chemin agréable que leur traçoit la
Nature, en leur présentant la variété des cas, & qui, pliant leur
Langue à ces vues, la rendirent capable d'imiter la Nature de la
panière la plus parfaite ne leur faifons pas l'affront de les iC';
F~
T*~
xllv VUE GÉNÉRALE
garder co~me des perfonnes qui manquerent cette route, qu'
t'éloignerent de la Nature.
N'en concluons rien également contre ceux qui préMerent a
la formation de notre Langue. Livrés dans leurs forêts à une vie
plus dure, voyant une Nature moins agréable un Ciel moins
beau, connoiffant moins les charmes d'une Société perfe6Uonnée
par les beaux Arts, effet des -plus heureux climats, il leur falloit
une Langue moins variée, plus févere~plus grave qui fe rappro-
chât plus de la Nature qu'ils avoient fous les yeux. Notre Lan-
gue fut donc aufli naturelle que les autres & fi elle renferma
moins de contrafles elle n'en eut pas moins tes agrémens~ ayant
fu par les avantages qu'on admire en elle, compenfer ceux dont
elle écoit privée.
Et c'eft parce que les Langues Latine & Grecque font aufH
conformes à la Nature que la nôtre, que leur étude nous de-
vient.fi précieufe tandis qu'elle nous feroit néceuairement fu-
nefte fi elle étoit contraire en quoi que ce foit à la Nature on
n'appercoit entr'elles d'autre difrérence que celle qu'on trouve
entre deux Rivaux, qui difputent à qui peindra le mieux la Na-
ture, qui la rendra avec plus de force & de grâces: nous exer-
çant nous-mêmes dans l'un ôc l'autre genre, nous en deviendrons
infiniment plus forts dans celui qui nous eft propre c'eft-là un
avantage de l'étude de ces Langues, qu'on fentoit, quoiqu'on ne
put s'en rendre compte & c'eû-la une des grandes clefs Gramma-
ticales qu'on cherchoit & dont la découverte eft due au Monde
PrimidF à l'attention de n'avoir pris pour~ guide que la Nature
relativement à toutes les connoifïances humaines.
Faifant voir ainfi que Fenfembledes règles, en toute Langue,
.ïe borne aux fondions des Cas, nous réduifons prefqu'à rien cette
~mmenfe quantité de règles dont font compofées toutes les Gi.un~
piaires.
Et nous faifons difparoître toutes celles dont on ne favoit que
faire, & qu'on réunifloit fous le nom aborde d'Exceptions) en
faifant voir qu'elles font l'effet nécenaire & admirable de l'Ellipfe,
qui conMe à fupprimer dans une phrafe tous les mots dont re-
nonciation n'eft pas néceffaire pour la clarté de la phrafe, quoi-
qu'ils s'y trouvent en quelque fbrre en efprit ou mentalement,
parce que les mots confervés s'accordent avec eux, de la même
manière que s'ils étoient énonces.
Nous avons auni montré que l'Ellipse eft d'un ufage fi agréable
& fi intéreuant qu'on a formé en toute Langue des mots ellip*
tiques qui renferment en eux la valeur de plufieurs parties
différentes du difcours.
Il eu d'ailleurs peu de Parties du Difcours5 fur lefquelle~
nous n'ayons répandu quelque jour par des vues nouvelles fur
l'Article, en faifant voir fes différences d'avec le Nom furie
Pronom, en le définiffant d'une maniere neuve, & en démon-
trant qu'il a des cas néceuairement même en François dans
toute la rigueur du mot: fur les Participes, en faifant voir en quoi
ils different du Verbe &c combien ils lui font antérieurs fur le
.P~T~. 7 r:
D~/M~'o/z~T- divers o~< &' co/T~o/z~ ce ~77~
~b/H//Z~.
Le Volume que nous publions aujourd'hui eft dans un genre
abfolument différent de tout ce que nous avons fait paroître juf-
,qu'à préfent il ne fera pas moins propre cependant à prouver
l'excellence des Principes du .Monde Primitif, ~c le jour qui en
téfulte fur prefque toutes les connoiffances, de quelque nature
qu'elles foient on peut le confidérer comme un premier Recueil
de Di~Iertacions fur divers objets il roule fur ceux-ci
Un Edai d'HIAoire Orientale pour le VIJc fiècle avant Jefus-
Chrift un autre fur l'Origine du Blafon., de fes Symboles, de la
Monnoie l'Explication du célèbre Bouclier d'Achille celle du
Jeu des Tarots l'origine des Chiffres Arabes celle des Chiffres
Romains des rapprochemens fur les VIl Rois de plufieurs Peu-
ples.
Tous ces objets font traités d'une manière neuve ils con-
tiennent diverfes chofes qu'on n'avoit pas même fbupconnéesjuf-~
ques a préfent oc ils ne paroîtront fans doute pas indignes d'at-
tention.
Dans la première Differtatioti,. par exemple nous fuivons I&
fameux NABUCHODONOSOR. dans fes conquêtes nous l'accompa-
gnons jufques en Efpagne ôc nous montrons les caufes de cette
expédition, dont on n'avoit pas même l'idée nous faifons voir
quel de fes Succeueurs fut le Beltfafar de Daniel nous démon-
trons les voyages des Phéniciens autour de l'Afrique & aux
Indes: quels furent les lieux où voyagea Ménélas, félon Homère~
après la guerre de Troie les bévues de STRABON fur la Géogra-
phie d'Homore 6c fur les voyages d'Eudoxe; & à quel point les
connoiuances Géographiques étoient déjà détériorées de fba.
tems.
Nous prouvons enfuite que le BLASON fut pris dans la Na-
ture cité-même; qu'il nous vient des anciens Peuples de l'Orienta
& que n les Modernes ont cru qu'il n'avoit été inventé qu'au tems
des Croifades e'eft qu'ils ont confondu fon établiuement en Eu-
rope~ avec fon origine antique, erreur trop commune.
Un des'morceaux les plus brillans de l'Iliade eft la defcrip-
tion du Bouclier d'Achille exécuté par Vulcain ôe divifé en
XII'Tableaux, très-intéreuanschacMn en particulier; mais dont
~ufques à préfent on n'avoit pu appercevoir l'enfemble ni le but:
nous faifons voir que c'e~ un vrai Calendrier & que fes XII
Tableaux corréfpondetit parfaitement à l'écat de l'année Grecque
&:àfesXIImois:ohyvcrramémecesAnembIées du Printem~
de tous les anciens Peuples, que nos Ancêtres appelloient Champs
de Mars MaiÏs ou Parlemens.
Lé jeu des Tarots, jeu de Cartes fort connu en Italie à Avi-
gnon'~ en Suiffe, en Allemagne.très-nngulier, compofé de 6-
gurës bicarrés, & dont le bût ourob/et étoitaufH inconnu que
celut du BoàcUërid~chille~ fe préfente ici, comirte un jeu venu
lui-même des anciens Egyptiens, calqué fur leurs connoiiïancë~
politiques &: Mythologiques;&: comme ayant ~ervi de'modèle
aux Cartes Efpagnolcs~ qui ont donné lieu~ a leur tour aux C~art'es'
Francoiies.
L'origine des Chiffres Romains ~c ceux ides Arabes devenus
ceux'de toute rEurope~ n'en eft pas mieux connue, ils parurent'-
toujours l'effet du hazard mais dans, nos Principes ou tout eft
pris dans la Nature j.ils dévoient avoir une origine certaine ~6c
n~nt.i~
cette origine devoit être très-Hmple ce très-naturelle rfous faL
Ibnsdonc~voir;iûf que leurs tigures font, une peinture réelle, tre<
iimple. trè&- légeremMt! 'altérée des 'nombres qu'ils expr~
G ij
Atdtt le Monde Primitif s'élevant aux caufes de tout ce qui
exiûè ) rend toujours plus IntéreHans les objets de l'ufage le plus
commun qu'on croît connoîtrc le mieux, & prouve de plus en
plus que la Nature a tout fait, qu'elle a fourni aux hommes les
ëlémens de tout, qu'ils n'ont eu qu'à fe les rendre propres Se a
tes combiner en toutes manière~ fans pouvoir ni les altérer~ ni
les multiplier.
Quant à ia maniere dont nous avons rempli ces diverses Par-
ties ,ilparoîc par les approbations: ôc par les ençouragemens in-
finiment Hatteurs qu'on daigne: RQus donner de toutes parts que
nous l'avons fait à la~atisfa~ion du PubH€~& qu'on trouve que
nous ne'fbmmes pas reHés au-dcfïous de notre Plan*
Cet avantage inehimable, peut-erre unique & .très- glo<-
rieux pour nous nous affermit de plus en plus dans nos yues~
& eu un pûinant motif pour que ~ôu~ nous occupions fans relâ-
che de ces grands objets, &e que nous fatlions fuivre les autres par-
ties Je notre Plan avec la même célérité oc avec le même inté-.
;r€t pour l'Europe. Savante~ <k le même. fruic.pour lies ~ed~adon~
namantes. ;<
1
Appelles en quelque f~rte parJa Providence à~ ce travail inff-
truSif) nous no:us croirions coupables enyors elle, <envers no:
femblables envers le grand Ordre fi nous regardions cet ou-
vrage comme n'étant pas de devoir pomr n~as & ft noM n'ous
xelâchions un inûantdansrexpoHtioBdc ces grandes ydrit~s.)
jj.j~
DF~yM/ïOH~r6/?~<y~Z,c/7~'M~
Les Objets qui nous reftent a traiter pdurren~plm'1'étot~e
de notre Plan font encore très-nombieux mais d'a)pr~les~d;~ers~ 1
principes que nous avons déjà établis~ ôc d'après tout ce que nou~
avons mis fous les yeux du Public y on fent combien ce tra-
vail fera aifé, fûr & utile & nous avons tout lieu d'efpér~ qu'à
mesure que nous avancerons dans cette carriere elle paroîtra
encore plus incéreiïante.
Nous avons actuellement fous preiïe le Dictionnaire Etymo-
logique de la Langue Grecque, ouvrage unique en notre Lan-
gue pour laquelle la Soufcription en: déjà ouverte~ qui rajeu-
nira Ungulieren~ent cette belle Langue & ou l'on trouvera les
Racines mêmes des Mots Grecs qu'on regardoit comme radicaux~
& leurs rapports avec les autres Langues.
Nous nous propofons de publier enfuite le Diû:ionnaire Ety-
mologique de ces Langues Orientales qu'on avoit toujours re<
gardées fi mal-à propos comme la Langue Primitive.
Le Dictionnaire de la Langue Primitive, réfultat de tous ceux
P~
qui auront précède & dont l'exiflence Re la certitude feront dé-
montrées par cette multitude de bafes fur lefquelles il fera ap-
2.
0~ qui nous r~/?~ ~M~~r~r les Cn o s z t
/B~M~~ Allégorique.
On ne fera pas furpris fi nous difons que les objets qui nous
jre~eat à traiter fur les Chofes, ne font ni moins nombreux, ni
moins importans la maffe des Vérités céderoic-elle en quelque
.chofe à celle des Mots ? ôc fi ceux-ci, malgré leur fécherefïe
offrent des détails fi curieux fi étendus fi piquans quels ne
doivent pas être ceux qui conftituént l'enfemble de l'Antiquité
~Allégorique & de l'Antiquité Hifiorique, qui comprennent l'ef-
pace de tant de fiécles y &c qui embraffent la fagefïc & les avions
de l'Antiquité entiere, de cette Antiquité dont la longueur des
tems n'a pu effacer entierement l'éclat ) ~c qu'inuttrerent ~es Gé-
p!es Créateurs dignes d'une mémoire éternelle ? Nous nous efH-
merons heureux, fi, animés de leur feu de leur fageue nous
jpouvons en expota~t le fruit de leurs veilles jie leurs travaux j
~a~
cider auxquels convient l'épithctede Syftêmatiques, ou plutôt dè
auel côté il y a plus d'avantages.
E 1
D'HISTOIRE ORIENTALE,
POUR LES ~J~ET~' SIECLES AVANT 7.C.
ARTICLE PREMIER.
NABUCHODONOSOR Mo~r~ SUR LE T~to~~ DE ~~JBr~o~
JL.*EMPtRE
Anyrien qui avoit dominé fi long-tems en Af!e & dont lé
joug avoit pefé fur tous les peuples, n'étoit plus. Sa Capitale, la fuperbe
Ninive avoit été détruite par Je fer & par le feu les Médes & les Babylo-
Diens venoient de fë partager fes dépouilles ces derniers alloient (uccédec
à !a gloire dont avoit joui la Puinance qu'ils avoient contribué à anéantir.
Un jeune Héros que fa naiuance avoit mis à leur tête Ce préparoi à s'en
montrer digne par fa valeur, par (on génie, parles exploits. Déjà il ~s'é-'
branloit avec toutes ~es forces & avec une partie de 'celles des Médes pour
la conquête du Midi, autrefois partage de l'Anyr}en.
Ainfi, t alloit s'élever un nouvel Empire dont l'étendue ) la puinance &
les viciSitudes méritent d'autant plus notre attention que fes intérêts furent
fans ceue n~lés avec ceux des Peuples, qui ont à cette époque les plus
grands droits fur nous, par leurs vafles influences fur le Commerce fur les
Arts & les Sciences fur la Religion même influences dont les e~cts proton"
dément enracinés s'étendent jufqu'à nous & dont il eH: très-important par-'
la même, de démêler les causes & les motifs.
Mais afin de (uivre avec plus de fucccs dans fes expéditions lointaines
NABUCHODONOSOR ainfi s'appelloit le Héros Babylonien jettons les yeux
fur les Etats qu'il avoit hérités de fes Peres, & Cur ceux qui devinrent le
théâtre de (es exploits. La connoiuance des Peuples qui les habitaient, des
Princes qui les gouvernoient, des forces qui les con~ituoient jettera, nécc~
Virement, le plus grand jour fur les objets que nous avons à dtfcuter.
/?<~<rAroM. 7. A
DESCRIPTION r~
ARTICLE
L'AssYRiE étoit renfermée entre le mont Zagrus & le Tigre, ayant la Mc-
die à l'Orient, l'Arménie au Nord, la Mésopotamie à l'Occident, la Baby.
toaie au Midi. Nous avons déja vu que Ces habitans s'appellent aujourd'hui
Curdes, peuple agréée comme les montagnes qu'it habite, qui a confervé la
Religion du ïeu ou des anciensSabeens,&: qui fait encore fe rendre redoutable
à tes voinns.
Ce Pays étoit abondant en bled, en vin, en oliviers, en miel, ain6 qu'on
!e voit par le difcours des Généraux de Sennacherib à Ezéchias ( II. Rois
XVIII )i) il ttoit arrofé par de grands neuves, le Tigre, les deux Zab~
l'un plus grand l'autre moins considérable, le Gorgus, &c. Il n'eu: donc pas
Surprenant qu'il ait été peuplé de très-bonne-heure & qu'à caufe de fes
grandes reuources il foit devenu un Empire renommé.
II renfermoir un grand nombre de Villes noriuantes, que les Grecs div!"
ferëni en ~ept ou huit diftrids dengncs prefque tous par des noms de villes
très-anciennes.
Un de ces dtCtricts arroge par les deux Zab, qu'on prononçoit également
Z?d~&: D/< en prit le nom d'AB!ABENE.C'e(t.làqu'etoitNinive~ Arbete~
Gaugamete, &c.
NINIVE, fur le Tigre, etoit plus grande que ne l'ait jamais été Babytone r
on peur donc admettre le calcul des Hébreux qui fait monter fes habitans
au double de ceux que renferme Paris. Le compte en eft fort aifé JoNAs dit
qu'on y voyoit cent vingt mille en~ns qui ne Tavoient pas difUnguer leur
gauche de leur droite ce nombre renferme tous les encans depuis un jour
jufqu'à trois ans. C'efl donc quarante mille enfans qui y naiffoient par an
tandis qu'à Paris, la moitié moins peup!ée, it en naît au moins vingt mille par
an. Ajoutez à cela que depuis plufieurs fiècles Ninive etoit la capitale d'un grand
Empire que (es Rois y avoient transporte des Colonies de. toutes parts, &
qu'elle étoit dans une n heureuse ntuation que fon territoire n'a jamais cen&
d'être habité. C'e~ fur une partie de ~on ancien terrain qu'on voit aujour-
d'hui la vi)!edeMosouL.
CALACH près des fources du Zab & capitale de la Cahcene.
SITTACE, Capitale detaSittacene~ & queXENorHoN repréfcnte comme
une Ville très-florffante très grande, très-peuplée avec un grand pont fur te
Tigre de rrente-fepr bateaux.
~opor~
CHALA~ Capitale de la Chalonitide ,province la plus méridionale.
Sur le 7~
SINGARA, au pied des montagnes qui portent le même nom.
BETus, ou BETufa, nom formé de Beit, Bet maifon habitation.
VIRTa~ ou BIRTa place tres-rbrte & très.ancienne.
y R 1 E.
La SYRIE éfoit bornée à l'Orient par l'Euphrare & ta Mésopotamie ad
Nord, pat le Mont Taurus au Midi, par le Liban qui la Céparoitde la Phé..
nicie, du pays de Canaan de l'Arabie. Elle étoit divifée par les montagnes
en trois grandes parties, la Syrie Septentrionale, la: Syrie Maritime, & la
CceIe-Syrie ou Syrie creufe celle-ci étoit une réunion de pluneurs values
très-belles tres-remles, tfcs-peuplées, & qui forment aujourd'hui l'habita-
tion des DpustS.
Deux vaHées de Syrie prodùifent une grande abondance de (el l'une
quatre lieues d'Alep l'autre près de Palmyre. Quelques Savans ont cru que
c'étoit dans cette derniere que David tailla en pièces dix-huit mi)Ie hommes
en revenant de la conquête de Syrie mais ils ont attribué mal-à-propos a ce
lieu un événement qui regarde l'Idumce.
Cette Contrée qui a plus de cent vingt lieues de long, (ur une centaine
dans fa plus grande largeur eft au(K agréable que ternie elle tburninoit aux
Phéniciens grand nombre d'objets de commerce. Ses habitans en faifoient eux-
mêmes un trcs-connderable fur l'Euphrate &: par caravanes avec les Babylo-
niens, les Adyriens, les Pertes, les Indes. Des Marchands Syriens venoienc
même jusqu'à Paris fous la première Race de nos Rois ils etoienc attirés fur-
tout par le grand commerce de Marseille avec le Levant.
GRÉGOIRE deTouB-s ( Liv.X.) rapporte qu'à la mort de Ragnemond, Evêque
de Paris, un Marchand Syrien nommé Eu(ebe,parvint, à force de pré~ens,à (e
faire nommer Eveque de cette Ville, & qu'il remplit fa maison & fbn Ecole
d'Adminidrateurs Syriens. Il dit au~ït ( Liv. VIII ) que lorfque le Roi Gon-
tran nr Con entrée à Orléans tout le peuple vint au-devant de lui en chan--
tant Ces louanges, chacun dans fa langue & il nomme enir'autres les Sy-
riens.
Ainfl non-(eulemenr, ils venoient dans le Royaume, mais ils s'y étab!!i~
foient ils y étoient en grand nombre ils &i(bient alors ce que nous faifons'
aujourd'hui à notre tourpour les Echelles du Levant. C'eft qu'ils étoienr en-
core des hommes :c'e~ qu'ils n~avoientpas'encore été écrases parunePui~
&nce oppreSIve. Ils apportoient en France deyétotïes de foie, du lin du paL-
pier d'Egypce, des vins grecs, du vin de Gaza qui y doit eûimc, des racines
d'Egypte, des hui!es, des pierreries, &c.
ï. Cs~jE-~y~jrjE.
Dans la Ccete-Syrie, on comptoit avant l'époque dont nous parlons di-
vers Royaumes ceux de Damas, Hamath, Genur, Zoba, &c.
DAMAS, qui fubnfte encore, fut toujours tres-conndcrab!e par l'abon-
dance de fes tuniaincs & de fes fources qui forment divers ruideaux réunis
ensuite fous le nom de C~ry/or-ro~ ou rivière d'or, parce qu'elle en entraîne
fans doute dans fon cours. Le terriroire de cette Ville eft d'ailleurs très-fertile.
HAMATH, ville très-ancienne fur l'Oronte & au Nord de Damas; elle fut
appellée Epiphanie par les Grecs & n'eft pas Emefe comme on l'a cru cette
derniere étant plus bas & l'ancienne ABULPEDA, Auteur d'une Defcrip-
tion très intcreffance de la Syrie, ctoit Prince d'Hamath.
Le furnom de ou de Grande fous lequel elle eft dengnee a mis
en défaut tous les Critiques & même les Auteurs de t'Hi~oire Univerfelle
itsenconc'uoienc qu'il devoir exiger une autre Hamath qu'onnefavoifou
prendre ils ne raifoieni pas attention que cette épithète dcngna con(-
tamt~ent une Capitale c'eft aind qu'on eft teujours trompé p~r les mots.
lorsqu'on ne~aicrasies ramener à teurju~e valeur.
GESSUR ou GESHUR ville au Midi de Damas & à t'Ofient des fources du
yourdain on en ~it trcs'peu de chofe. L'Hiftoire Sainte nous apprend qu'Ii-
bo(eth, fils de Saül, régna fur cette viDe, & que dans ce même tems David
epoufa Mahaca, fille d'Ammiud, que les Auteurs de l'Histoire Univerfe!)e re-
gardent comme Roi de Geuur du moins fon fils To/o/ir~t, frere de Mahaca
en étoit Roi lorfque ~on neveu Ab~aiom (e réfugia chez lui. Nous aurions donc
ici les noms de trois Rois de Geshur /~o/< fils de Sai.it ~w~/H~, beau-
pcre de David To/c/Mt, Ion fils. Il eft afiez étonnant que le premier ait
échappé aux Auteurs de !'H~uoire Univerfelle.
ZOBA :eHe ctoit Capitaie de la Syrie Orientale furies bords de i'Euphrate:
auffi lorfque David en eut fait la conquête fur Adad-Efar qui en étoit Roi,
~bn Royaume s'étendit jufques fur l'Euphrate & même au-delà du moins fi
la ville de Zoba dont la utuaiion en: inconnue à tous nos Géographes, e~
la même que Ninbe de Mcfopotamie. Le Savant MjcHAEi-is n'en doute
pas il a publié à ce fujec une Dtnertation trcs-intereuante, où il veut prou-
ver que cette ville s'eA appellce fuccefllvemetu SoBA, SuBo, SjtpA, cnùn
Nt-StBE: il s'appuie fur-tout de quelques Vernons Orientales trcs-e~imees,
qui rendent conflamment le nom de ZoBA par celui de NtStBB.
Outre ces anciennes Capitales, on voyoit dans la Ccete-Syrie nombre de
villes remarquables.
APHACA, avec un Temple, un bocage &: un lac confacrcs Vénus. On
contoit de ce lac que toutes les onrandes qu'on y jettoit & qui étoient agréa-
bles à la Deene, defcendoient au fond du lac, quelle que fut leur légèreté
& que celles qui lui étoient de(agrcables(urnageoient,quelteque fût leur pefan-
teur mais SEMEQUE(QM</?.~<!<. 777. tj.) explique ceMydcre en difanc
que tout y furnagcoit, par un effèt de la pcfantcurde ces eaux. Nous voyons
du moins ici deux ufages communs aux Celtes & dont nous avons parlé
celui d'honorer les lacs & les fontaines c<: celui d'y jetter des ofirandes.
AD!LA, Capitale d'un petit Etat appelle l'Abilene.
PAR.ADISUS, fur une des fources de l'Oronte. Ce nom alteré de l'Oriental
Fer-dous qui fignifie un Verger délicieux donne l'idée la plus avantageuse
du Cite & de la beauté de ce lieu..
HELIO'POLIS ou ville du Soleil nom Grec d'une ville appellée en Orien"
tal BAL-BEc nom qu'elle conserve de nos jours & qui fignifie également ha-
~<!f<c/ï <~ ~o/~7 c'etoit une ville ~perhe les ruines dont elle e(t remplie
(ont de la t'tus grande magnificence de Savans Anglois en ont donne
une Description auïn curieufë qu'étendue.
PALMIRE, en Oriental TADMOR, ou ville de! Palmes fut célèbre dans
l'Antiquité par fes richenes, & par les exploits de Zcnobie comme elle l'eft
aujourd'hui par la grande beauté de fesruines. Elle eft fituée dans le defert qui
eft fur la rive occidentale de l'Euphrate Salomon en fut le fondateur du
moins il l'aggrandit &: la fortifia pour afrurér ~es nouvelles conquêtes ou cel'es
de ton pere & pour faire prbfperer le Commerce. Sa Utuanon favorifoit par-
j~irement ces vues. De trois côtes, elle eft renfermée par des montagnes eP<
carpces mais du côte du Midi, la vue fe perd dans une va~e plainé, dont la
portion la plus voifine de Palmyre ctoif abondante eH palmiers, en oliviers
en fruits j en froment, en Cet en Sources; elle dut donc être habitée de bonne-
heure &: Ces habhans furent toujours riches parce que leur ville fervoit d'en-
trepôt pour le Commerce de l'Orient avec la Syrie & la Phénicie. Ses ruines
font une preuve de leur puiflance & de !iur opulence on y voit des infcrip-
tions en caraûcres Hébreux très-élégans nous en avons rapporté quelques-
uns dans rOrigirre du Langage & de l'Ecriture.
THAPSAQUE, mot.à mot, lepanage. Cette Ville eftàl'Ot'ient de Palmyre;
fur l'Euphrate. C'étoit la grande route de Syrie dans l'Orient, de .-là ~on
cadon.
fon nom ici Tn efl l'article, &: PSAQ même mot que PASQ, le nom même.
On l'appelé aujourd'hui EL-Dca., Porte, nom qui onre la même ftgnifl-
3. ~rRfE M~Rjrrjjm.
Sur les Cotes de !a Méditerranée, en descendant du Nord au Midi, on
fencontroit nombre de lieux remarquables nous nous bornerons à ceux-ci.
RHOSUS (ur un promontoire, & les Monts RHcsiE~.
DAPHNE lieu délicieux par fes romaines, par fes bocages, par fa ch~r-
tnanie fituation (ur l'Oronte. On y adoroitdes l'origine la Dceue des eaux~
ou Diane ufage Celtique aum. Antiochus-Epiphane Prince ~aper~irieu~
i'cxccs & qui rendit par-làfes grandes qualités in~cites oufunedes à Ces Sujet?,
e!eva dans ce beau lieu un Temple à Apo)!on en forte qu'en peu de [errs
il devint le fauxbourg de cetre ville u célèbre fous le nom d'ÂNTiocHB qui
s'e!eva de l'autre côte de t'Oronie. Le nom de Z~~ fignifie un laurier
comme il eft féminin en Grec, & qae tes' lauriers (ont h rccornpenfe ch~ne
des Mafes & d'Apollon leur Chef, Daphné fut préfenice très ingcoieufe-
ment comme l'Amante chérie d'Apoiiont au{n tandis qu'existera le bon goûc
& te génie, Apollon & Daphné feront inféparables.
p y D E c ~v.
Le P~ys de Canaan avoit été dans l'origine le partage des XI Tribut
ou Nations itiues de ce célcbre pctif-n)s de Noé; mais à l'époque dont
nous parlons, presque toutes ces Nations ctoicni anéanties, à l'exception des
~radiens oj des Sidonicns, qui s'étoient. maintenus dans la Phcnicie~.&: des
licbreux ('UX
Les Ifélireux qui
~morr!tcens établis au-dela du Jourdain..
eux mcmcs,
111
qui s'étoiciit ev csfur leursrumeSt
s'étoient <Hevcsmr leurs rumes., n'etoient
n ttolent
plus cette nombreuse Nation,.n<~re de. fes XII Tribus, & qui étoir parvenue
à un fi !)aut point de gloire fous les Kgnes de David & de Saiomon il ne
rcuoit mcme plus qu'un feul des deux Royaumes dans lefquels. ce Peupla
s'étoit divifé ïons )')mbccii!e6)s de Salomon. Celui d'I&act avcit déjà ét~
anéanti & les habitans emmenés. en captivité. Celui de Juda n'avoit p!us~
qu'une exi(tcnc& précaire~ &~es Prophètes ne ceuoient-de lui annoncer fa
ruine prochaine.
A juger de cette Contrée par ton état actuel, tout ce qu'on dit des Nations:
opulentes qui l'habitèrent, paro~roit autant de vinons :.on n'y voit prefque
par-tour que ruines &que dckrts. desrochers nuds & arides, des t~rreins
fecs & pictr&ux~.fraj-pcs d'une ucdtifé cicmette, des pcup!a<tes cparfcs fans
force &: fans vigueur ce n'cfl poit.t là un Pays découlant de lait & de miel
&ns friches, fans landes, couvert d'une ~oputation immenle & de riches
rccohes; mais qu'on n'cn conclue rien contre leur état primitif Ne fait-on
pas que )cs terres r.e rapportent qu'autant qu'elles font cultivées par des mainSi
fortes & Isbcric.ufes ? qu'autant que leurs ponencufs font cncouragcf par !&
hbertjc & par un gouvernement profpcre! qu'autant qu'elles ont tout à gagnée
par le travail., & qu'on n'a pas à craindre de voir le rreton récolter la eu il
D'à point fcmc~ Alors pas un pouce de. terre qui ne foit mis en rapport oa
creufe le j'oc même, ou y apporte de la terre & on y, plante un arbre on
foutient par des murs les terres des coteaux les plus escarpes, & on en raie
~es vignobles étonnans, qui femblem fe perdre dans, les nues. Les champs.
~ont tournés & retournes de toutes les façons, pour les forcer à donner des
tDoinon:) plus abondantes les eaux (ont recueillies avec foin dans les vattons~
& Us (e couvrent d'une herbe longue & touque, qui (ère de nourriture à des
cro~pe~ux immoles.
Ajoutez à cela l'excellence de ce climat eu rcuflincnt les pa!mifrs< les
grenadiers !cs oliviers, les figuiers, !~s fruits de toute efpece, eu l'air eu:
parfumé de l'odeur du baume & du miel tel étoit autrefois cet heureux
pays. Aujourd'hui il n'offre que l'image de ta mort, de !'an~ant!nement d'un
dccourapement totale fruir rccenaire de tout gouvernement cpj-r~~)f, & de
t'ignorance barbare, qui ne faic ni. tirer parti de la terre, ni permettre que
des mains actives la n'.ettenr en rapport. Etmatheureufcmentcccin'dtque
trop applicable aux Contrées dont nous venons de parier ~&r à celles que
cous avons- à j.oindfe à ce~es-d.
Af 0 R A
j<f M o r ~B
)
Les ÂMMomTts placés à t'Orienc de Jourdain entre le Jaboc & J'Arnon',
s'etendoient dans les déferrs de l'Arabie leur Contrée éfoit trcs- fertile
en bled.
Leur Capitale s'appelloit ~A la grande, & /!<ï~<!A-n/ncn, !A'
Grande-Ammon, ~pf-<c!0~~ la Capitate d'~mmon. Oh ta furndnnnoic
la Ville dts Eaux, à caufe defes fontaines abondantes, qui en faiMent un
~jour deticieux. AuHt cette charmante ntuafion n'échappa pas au célèbre
Ptolomée PhUadetphe;.it prit ptaiur à ia rebâtit d'une manière digne de ïeSt
nch<:uesc< de~a magnificence, & il luidonna le beau nom de PHiLADEt.pHfE,
renouvelle en Amérique d'une manière bien plus confb!anre pour l'humante.
Sous ce nouveau nom elle devint la Capitale de toute la portion de t'Arabie
qui apparicnoit à ce Prince, de l'Arabie Philadelphique, & dont le Pays de
MoabJit égalemcnt partie.
On voyoit chez les Ammonires ptuneurs autres Villes, tellcs que MiNNiTH;
& ÂBELA (urnommée des ~yne~ à caufe de Ces beaux vignobles.
Ce Peuple avoit enlevé cette Contrée aux ZM/n-ZM/nMj~ reprcfentés
comme une Nation de Géans, trais qui venoient d'être arfoibtis par l'expédition
du Roi d'Etam & de tes Alliés. Le nom de Zum-Zummins leur convenoit
trcs-bien étant formé du primitif Som qui dengna toujours la grandeur,
l'élévation, & qui exiue dans nos motsyo/MM<,ybmM~, 6'c.
Les Ammonites cfoient fi puions au rems de David, que leur Roi Hannon
fut en ctat de fournir mille ralens d'argent pour lever chez les Rois de Mcfo-
potamie, de Syrie, de Tfoba, une armée de trente-trois à trente-quatre
mille. hommes, qu'il joignit à fes propres troupes, pour combattre le Roi
des Hébreux. Cette fbmme, en fuppofanc qu'un talent d'argent valoit quatre
cent louis, monroit à près de dix millions de livres, & raifoit par tête un objet
d'environ douze louis ou cent écus.
Cette guerre dura cinq années entières, & finit par la prite de la Capitale
des Ammonites, & par la mort de leur Roi, qui fut tué dans !'a(!auc.
Sa Couronne pefoit un tâ!ent d'or elle étoit ornée de pierres précicufes,
Surmontées d'une Sidoine de grand prix.
Long-terhs après, 7otham, un des fucceueurs de David leur impofa, a.
i'occa~on d'une révolre, un tribut de cent ta!ens d'argenr, de mille mefures
de bled & d'autant d'orge, qu'ils payerent pendant trois ans, au bout defqueis
ils fecouetent le joug des Hébreux.
Ils éfoient encote connus fous le nom d'Ammonites dans le fecond uécte t.
ils fe perdirent enfuite fous le nom général d'Arabes,
~o~B~r~
Le Pays des Moabites étoit borné à l'Occident par les Montagnes qui jfonf
à t'Onent de la Mer Morte & du Jourdain; au Nord, t'Arnon étoit entr'eux
& les Ammonites; au Midi, le Zared, qui fe jette dans la Mer Morte,
jks feparoit des M.tdiMite&& desidumécn~; à i'Oncnt lem Pays fe conrondoic
avec les Défens de l'Arabie où ils alloient faire paUre leurs nombreux
troupeaux.
Leur Conrrce avoit environ quinze lieues du Nord au Midi, fur une
longueur beaucoup plus~conddérabie elle étoit coupée par diverses Montagnes
enrre ie~ueDes Ics Monts Abarim, qui tbrmoicnc de btl'es vallées, couvertes
de verdure, & où painoieni d'immen~s beftiaux.
On y voyoit un riche Canton appelle Campagnes de Moab ou S~TiM ~ne~-
<-Mor, lieux en champs.
Les Moabites avoient enlève aux EMiMs la Contrée qu'ils habitaient
c'efoit un Peuple repréfenté également comme une race de Géans, remptis <{e
force & de puinance, & descendus audi de Cham; mais qu'avoienr fans doute
auffi extrêmement afloiblis l'expédirion du Roi d'Cbm, contemporain
d'Abrah~m. Le nom Emim, fynonime de celui de Zum Zummin, convenoit
aufR très-bien à une Nation pareille, étant formé du primitif EM~ ÏM,
x
~'and, vafle.
Au tems de Moyfe, les Amorrhéens, commandés par Sihon, avoient
enlevé aux Moabites la portion de leur territoire qui étoit au Nord de l'Arnon;
mais ils n'en jouirent pas long-tems, en ayant bientôt été dépoffédés par les
IfrseiiKs, qui l'occuperent jutques vers le déclin du Royaume d'Ifracl. Alors
les Moabites s'emparerent des Contrées qui appanenoient aux Tribus de
Ruben &: de Gad; ils e<Tuyer<:nt enfuite de très-grands revers de la part de
Salmana~ar, Roi d'Anyrie, & depuis ce moment ils furent toujours en ~ueKe
avec ce Royaume jusqu'au tems de Nabuchodonolor.
Ils formoicnt encore un Nation nombreuse lorsque, plufieurs fiécles après,
ils furent Subjugues
par Alexandre, Roi des Juifs.
AR, Ville confidérable fur l'Arnon, ctoit leur Capitale. Elle dut fon nom
à (a ucuation fur une hauteur au bord du fleuve on la furnommoit égale-
trtent~ la Grande; ~d~A-A/ca~, la Capitale de Moab. Les Grecs
ajoutèrent à (oB nom d'An. celui de Polis, Ville, d'où Areopolis.
Cette- Ville ~ubMa long-tems avec éclat, lors mcmeque les Moabites ne
tbrmcrenr plus d'Etat particulier, & qu'ils furent confondus avec les Arabes,
ce qui n'arriva que vers le tems de Mahomet. Ce qui n'e~ point étonnant,
vu la lituation avantageuse de cette Place iur une rivière & dans des valleea
auCI agréables que fertiles. On peut comparer cette ntuation à celle des Villes
d'Arau & d'Ar-bourg, en Suine, qui portent le men~e nom, qui font fur
une riviere appellee également Are, & qui dominent fur de riches vallées.
On y voyoit diverses ~UtMS Villes.
LA'SHA ou CaHi ihoc, près ce 'a Mer Morte, cétcbre par (cs eaux chaudes.
Mixpah Luhith Horonaïm, Kir-Hara-Seth.
Quelques unes de leurs Villes dévoient leur nom aux Divinités qu'on
y adoroic.
BETH-BAL-MEON& BAL-PHEGOR celle-ci fur une Montagne cc!!e-~i
confacrée à la Lune, (on nom ngninanc la ~<? la ~M<Z.«/
J3<or, t: Dieu des Montagnes élevées; de PAe, pointe, & ~CA ou
Co/t, Montagne.
Ce Peuple ecoif ainudu nombre ds ces Nations Sabéennes, qui rem-
plulcienc toutes ces Contrées,
Z?B~7~~3f~
Les Idumcens ou les Roux defccndus d'E<au, furnommc .F~! ou le
Roux habitoient ce que nous arpellons aujourd'hui Arabie Pétrée ou
Montagneufe & les Cores Onenta!ts de la Mer Idumcenne ou Mer Rouget
ce dernier nom n'étant que la tradueUon du premier dans notre Langue~J
de mcme que les Grecs le rendoienc par celui d'Erythréenne.
Ce notn de Mer Rouge a occanonnc diverfes méprises long-tems on a cru
qu'et!e devoit ton ncm à la routeur de fes collines, de fon fable ou de Ces
eaux .ou qu'elle ~e ,tiroit de ta Mer des Indes, qu'on appelloit auffi Mer
Rouge. Mais ici on prenoit t'eSer pour la caufe. Le nom de Rouge ou Idu-
méenne fut d'abord donne à ce que nous appdions Mer Rouge mais à
<ne(ure que les Iduméens, fartant de cette Mer, entrèrent dans celle des Indes,
9
ils lui continuerent le même nom. Un Homme de Lettres, iHunre p~r <es
païens, par fou e(prtr, par la variété de (es Ouvrages, mais qui (e pi~ua d'éru-
.difion un peu tard cticiqua.avc~ tout l'avantage d'un bel efprif, un Ancien
,qui place fur ta Mer Rouge une Ville qui eft fur les Cûtes de taPerfe ce
bel elprit ne favoit pas que toutes ces Mers porcoienc le Hom de Mer Rouge.
Oh connc~t peuridumee qui étoit le long des Côtes de la Mer Rouge.
La Septentrionale Ce divifoit en deux perdons la GABALmE ou Gobo-
titide, ~e le Pays d'AMALEC.
On a formé nombre de conjectures (ur l'erymologie du premier de ces
noms; aucune n'eA june, pas même celle des favans Aureurs de t'HiHoifc
~Universelle. Aucun n'a vu que ce nom ctoic le même que celui des GABAH
da.ns les Gaules, ou G~<t~ devenu G~f~ & qui lignifie Pays de
~fo/<t~cj. La Gabalene renfermoit pa eHec les Monts Horcens & les Monis
de Séir, toutes ces Montagnes qui comporent l'Arabie Pérrée. On ed toujours
étonné lorfqu'on vo~c de beaux génies être fi maladroits dans la comparaifba
des mots ce talent e(t-i! donc fi dimcile f
Ce Pays, aujourd'hui défert, fi peu cultivé, fi Acrile, fut dans l'origine
une excellente Contrée, remplie de ~buices~abondante en bled,en vin.en dattes,
qui prodmfoit tout ce qui e& néceuaire à la vie. Aufu eft-il dit qu'Elu qui
fit la conqu&ie d'une partie de ce Pays, &: qui hérita de l'autre, habitoit
la graine de la terre.
C'ett que les Iduméens étoient un Peuple industrieux, & qui, Semblable ett
cela aux Suiffes & aux Hollandois, ravoir (e mettre au def!us des inconvé-
niens & du peu d'étendue de Ton territoire, 6c qui en tiroic le plus grand
parti, par une agriculture foutenue ce intelligente, en même tems qu'il fup-'
p!coic à ce qui manquoit à (a nombreuse population, par une grande économie
& par le plus grand commerce.
Ils avoient établi fur la Mer Rouge deux Ports de Mer fameux dans t'Anti-~
quité ta plus reculée, ceux d'Et<nh & d'Enongueber; dé-là leurs notfes ~e
-répandoient fur les Cures d'Afrique & fur celles des Indes elles en revenoient
avec ces mêmes richenes que nos flottes modernes vont chercher dans ces
oputen:es Contrées de l'or fin de l'or d'Ophir, des topafes d'Ethiopie du
corail, des perles, de t'ébene, des toiles, &:c.
Nous verrons plus bas, à l'article du commerce & des navigations des
Phéniciens, s'il exida dans l'origine quelque rapport entre ces deux Peuples,
& s'ils ne furent pas confondus fous une même dénomination.
On voit par la GENESE xxxvi &: par le 1. Liv. des Chron. I. que les
Iduméens avoient d'abord eu huit Rois électifs choins'entre les Seigneurs
les plus distingués du Pays, & dont le quatrieme & le huitieme porterenc
!e nom d'Adad; & qu'ils eurent enfuite onze Chefs fuccemts; de même
qu'à Athènes on créa des Archontes, lorsqu'on <e tut !a(Ïe de la Royauté. Il eft
apparent qu'eniuite quelque Famille plus puilfante que les autres s'empara
de l'autorité, puifque ce Peuple étoit gouverné de nouveau par des Rois
au tems de David.
C'e<t fur un de ces Rois que David conquit l'Idumée, après avoir taillé en
pièces dix-huit mille Iduméens, dans la vallée des Salines; & comme il
ïentoir toute l'importance de fa nouvelle conquête, il y établit de fortes
garnirons, pour qu'elle ne pût lui échapper. Alors la plus grande partie de
cette Nation fe difperfa de tous côtés.
Leur Roi Adad, encore mineur, fe réfugia, avec une fuite nombreuse,
s
P~: Tom. f. D
dans le pays de radian; d'où it pana en Egypte, où il fut accueitti avec ta p!ut
GMnde diftincHon il y cpoufa Il In:ur de la Reine TapheneS)&: il en eut un fils
appcite 6'~«/'<?~. D'autres pattcreni chez les Philif1:in's, & fortifièrent la Ville
d'Azof-h; il y en eut qui s'embarquèrent iurta Mer Rouge, & qui s'établirent
fur les Côtes de la Perle d'autres attcrent (ans doute fe joindre aux Phéniciens
de Tyr & de Sidon ? & les mirent en état de former ces comptoirs dont ils
couvrirent les Cotes de la Méditerranée & qui devinrent désoles fi
Rorinanies.
Par la conquête de l'Idumée, tout le commerce de l'Orient tomba entre les
mains de David,doni t'Empires'ctenditainH de )aMer Rouge jufqu'ài'Euphfate,
& rentermoit, ce qui eft plus confidérable encore, tout le commerce de
l'Orient & du Midi, par la Navigation de l'Euphrate & par celle du Midi
au(H rien n'égala dès-lors la gloire & les richeCes de David & de Salomon.
Sous le regne de ce dernier Prince Adad ennuyé de mener une vie oin-
ve dans t'Egypte chercha à remonter (ur le trône de fes Pères il parent qu'il
fui alors artiré en Syrie par Rczon ou Reinn qui s'étoit emparé de Damas
auprès la dc~aiie d'Adad-ECar, Roi de Zoba par David, & qui étoit ennemi de
Sa!o:non. Et à la mort de Retfin Adad dut lui iucceder & il doit avoir
fojn.c cette Maifon Royale de Princes appellés ~<&ï-<fqui furent
M jt B x r
Les Ama!ek!ces faifoient portion de l'Idumce feton tes Arabes ce font
eux qui, fous le nom de Rois Payeurs, régnèrent quelque tems en Egypte.
Ils avoient des Rois dont le titre étoir fans doute celui d'Ae-Ae le ~j-
Grand, du moins c'eft ain(t que font defignés le premier & le dernier de leurs
Rois. Ce titre convenoit très-bien à une Nation qui parole avoir été tres-nere~J
trcs-infolente. Le célèbre ~/n~~ de~cendoic de la race de tes Rois.
;.JCB/)~E~
Les Kedareniens étoient de rase d'ICnaet ils etoient riches en trou-'
la
peaux & tr~s-habites à tirer de l'arc. Ils habiroienc fous des tentes aufïl en:-
il parle dans l'Ecriture des tentes de Kedar. Leur nom ngnine les Noin.s
ï
feroit-ce à caufe de leur teint, ou de la couleur de leurs centes PubfB &ic
mention de ces Peuples leur vie errante & nomade les avolt mis à couvert
des matheurs qui eu avoient anéanti itmi d'autres.
D ij
JP~y~ jo~~ P~f~fsriy~ou P~f2!JrjJVi~
Les PhiMins Soient une Colonie venue d'Egypte qui s'étabHt au Nord
'de cette Contrée fur lés Côtes de la Méditerranée, dans un terrain qu'Us en-
levèrent à quelqu'une des Tribus Cananéennes. Ce difthct qui avoit environ
une quinzaine de lieues de long fur très-peu de largeur, étoit borné à l'O-
tient par des Collines quirburnifïoient des points de vue admirables, & d'oA
defcendoient nombre de petits ruiueaux qui fertilifoient la plaine & la renf
doient d'un très-grand rapport.
Les Grecs changeant Ph en P, prononcerent !e nom de ce Pays PALES-
TtNB o~ ils 1'erendirent peu à peu à tout le pays de Canaan de même qu'ils
étendirent le nom de Syrie à tout le pays d'Aram.
On y voyoit cinq Villes principales qui formoient autant de Républiques
ou de petits Etats réunis en une même Confédération gouverne quelque-
fois chacune par un Roi différent, & quelquefois par un feul Prince.
HAZA ou GAZA mot-à-mot, la FoKe, une de leurs principales villes & îa
plus méridionale, n'eft plus qu'un monceau de ruines mais elles font un té-.
tnoin encore exiftantde fon ancienne fplendeur on y vok)entr'autres, nom-
bre de colonnes du beau marbre de Paros.
ASCALON,. ville non moins flonuaute, &L qui étoit fituée dans une vaftc
plaine très-bien cultivée t'eft de-là qu'eâ venu l'Echalotte, en Grec ~a-
lonia, & qui portoit à Paris il y a quelques ftéeles le nom d'jE/cA<o~<
Chacune de ces deux villes avoit un port, qu'on appelloit MAi-U~A, om
,~UIe des eaux.
AZOTH, ou AsDOD vilïe extrêmement forte & fituée dans. des Campa-
gnes fertiles en bled.
GATH~dan& l'origine Ville Royale, & dans un pays de vignobles. Elle étoic
fur un coteau & ton nom fignifie Pr~e/r.
ACCARON, on EKRON, la plus fepientrionale de toutes.
Ces villes furent également célèbres par leur commerce & Far leur !nduftrîe,
fur-tout lorfqu'au tems de David elles eurent admis dans leur fein nombre
<d'Iduméen& fugttifs qui s'appliquèrent principalement à fbttiner Azotb.
Quelque fâcheux que foient en eux-mêmes ces événemens qui bouîe*
~crfent les Nations qui les forcent à abandonner leurs foyers ils
deviennent très-avantageux pour l'humanité entiere lorfque ces Nations
difperfees font avives tindnfttieufes, riches en connoiuance:. Ceux qui écha~;
cent a ta ruine de leur Patrie, répandent par-tout où ils Ce réfugient, l'induf-
trie, les arts, les fciences des cendres d'une Nation éclairée & puiuanie, il
en renaît une foule de femblables. C'eft ainH que l'Europe & les Lettres re-
cueillirent les plus grands avantages de la difpernon tdes Savans de Con~anti-
nopIe,lorfquelesTttrcs fe furent emparés de- cette Ville ce qu'ils en eurent
fait fuir les Sciences c'ett ainn que l'Europe profita également de la difper-
fion des Pr6re(tans François, & que la Suiue, l'Allemagne, la PruOe, la
Hollande, l'Angleterre qui les reçurent à bras ouverts, s'enrichirent des dé-
bris de la France, perfectionnèrent leurs Arts & leur Agriculture, partici-
pereiit à une induftrie & à un commerce qui faifoient de la France une Pui(-
fance unique.
Les Philiflins furent prefque toujours en guerre avec les Itraëlites, Sur-
tout au tems de David. Du vivant de ce Prince, ils avoient encore au milieu
d'eux quelques familles de Gcans telle que celle de Goliath, de ton frere
& de fes trois fils, dont l'un avoit douze doigts & douze orteils.
Ils furent enfuite fucceuivement (bumis a Sennachcrib l'A~yrien~ à Pïam-
métique Roi d'Egypte, à Nabuchodonoror puis aux Pertes ;,enfuite, rantôtaux
Séleucides, tantôt aux Pto!omées,ju(qu'à ce que les Romains les eurent tous
fubjugués.
Aujourd'hui ces belles Contrées ne fervent plus d'habitation qu'à quelques
peuplades fans puilfance & fans gloire, qui vivent très-pauvrement fur un.
terrain dégradé qu'elles ne peuvent plus.mettre en valeur,
les Ces Contrées noriuantes ne font prévue plus que des monceaux de rui-
ronces, les épines ce les déferts ont pris la place des campagnes les
plus riches, des vignobles les plus agréables, des récoltes les plus abondantes,
de ces yergers qui en faifoient autant de fejours délicieux. L'ignorance yaine;J
grotHere deStrueUve a fuccédé aux plus belles connoiuances l'humanité s'y
trame miScrablemenc dans la fange & dans ta (blitude fans énergie, fans vi-
gueur & fans force. Une cupide indolence a remplacé les plus beaux ra!ens'~
cette ardeur inquiete avec laquelle ils fe propagent & fe développent un Des-
pore tyrannique mené avec un fcepire de fer les defcendans de ces peuples
nais & libres qui étoient hotrunes non enclaves élèves & non rampans,
éclairés & non abrutis.
Les Ans, le Génie, les Connoinances, les Talens ont fui ces rerres mau-
dites comment. auroient-ils pu s'y maintenir ï ils n'aiment qu'une liberté
honnête & décente. Ils ~e font transportes'dans des climats moins heureux
plus fauvages mais où ils ont été accueillis avec ardeur, où ils ont poude
des rameaux vigoureux où leurs bornes ont été innniment reculées, où
Us (e font établi un Empire tres-tuperieur à tout ce que vanta jamais l'Anti-
quité.
Mais ils fuiront également ces terres dont ils font la félicité s'ils y font
egatement traverfës par les guerres, par les fureurs intentées, par les haines
désordonnées des Nations par la tyrannie & le deîpotifme des Chefs par.
les ravages des Traitans, par des impôts fans proportion avec les revenus,
destructifs de !'induHfie & des générations.
Ces Rois actue!!ement u grands par la mutfitude de leurs Sujets par le
génie, par l'indu~rie, par 1e commerce par les lumières que déploient leurs
peuples, ne regneroient plus, ainn que les Potentats de l'Ane, que (ur de
'vaftes & mi~rabtes déferts, ou fur des peuplades foibles & <ans indu~rie
pourquoi feroient-ils plus privilégies que ces anciens Monarques qui com-
mandoient à de plus riantes &: de plus fertiles Contrées ?1
La gloire d'une Nation s'anéantir par les vexations par l'ignorance 5c
l'inertie qu'elles trament à leur fuice la prospérité, les lumières, l'induf-
trie fuyent tout ce qui e(t contre l'ordre elles s'~toignent à grands pas fur;
les aîles de la liberté & vont enrichir la main qui les accueille.
ART 1 CL Ë 1 II.
F~jvc~ Co~r~Mpo~ rEA~c~oDoy~ojt..
Les Princes contemporains du Roide Chatdee, croient en général peu,
lignes d'cntfer en comparaifon avec ce jeune~H~ros la plupart, (en~bloienc
N'avoir été élevés fur le Kone, que pour Ce livrer à leurs paŒQM folies & dc~
placées pour (uivre leurs caprices, pour fouler aux pieds leurs (ujers, comme!
fi ceux-ci n'étoient faits que pour eux ils les accabloient d'impôts absurdes
ils fe livroient à des guerres ambitieuses, qui lors même qu'elles étoienicou-~
ronnées de quelque fucccs, ne les dédommageoient ni de leurs pertes ni de!
leurs dépendes, &: ne pouvoient compenCer l'avernon qu'its infpiroieni pour
eux à leurs voiuns effrayés de leurs inju~ices, de leur ambition inquietie de
leur perfidie dans les alliances qu'ils rempotent avec la même témérité qu'ils
les fbrmoient, de leur politique étroite & fans grandes vues, toujours dirigée
par la cupidité du moment. La plupart d'enir'cux ccoient d'aittcurs fans éduca-
tion ou n'en avoient eu qu'une mauvaise ils étoieni fans connoitïances, fans
énergie, fans élévation. Un Prince eft-il fait pour favoir!n'e(t-ce pas fes-
Minières à gouverner pour lai, & à lui à jouir de la vie Ces maximes ingén-
iées de l'orgueil, de lapareue, de l'amour du ptai~fans danger com!ne
fans gloire dans le cours ordinaire des chofcs, dévoient eniramer ncceiUire-
ment la ruine de ces Rois peu dignes de leur place dès qu'il s'ctcv~roit un
Prince magnanime qui ne s'endormiroic point fur ton trône, qui fe croi
roitau-deflus de la vie voluptueufe & défbrdonnée des Princes, qui ne s'cfti-
meroit digne de la Royauté qu'autant qu'elle lui (erviroit pour ne p~ vivre
dans la mo)lefle, pour être toujours à la tête de tes confeils ou de fes armées,
pour profiter de tous fes avantages pour entrainer l'admiration des mortels
par fon. activité, par fa tempérance par tes connoiflances, par Ces talens en.
tout genre pour veager dans le fang des Rois fes voinns leurs injustices, leur
ht~ne, leurs cabales, leurs ligues tardives ou intentées.
C y R jf.
Entre ces Princes étoic CvAxAR.<, troifieme Roi de Médie il étoit vc-
ritablement grand, parce qu'il avoit <té long-tems éprouvé par l'adver~ré. Les
hommes, les Rois, fur-tout, s'imaginent n'être au monde que pour le bonheur :<
c'eA la plus fune~e illufion qu'ils puiuent fe faire tout homme en: expole à
des revers, les Princes encore plus que les autres malheur à cenx dont l'âme
n'a fu s'y préparer, & qui livrée à la molletfe ou aMmée par. fes befouM~
trouve fans reflort au jour du malheur & ne peut y réMer
Cyaxare :'étoit vu dépouiller de fes Etats du vivant même de fon Pere1
par le Roi d'Aifyrie fon Pere avoit été fait prifonnier & mis à mort par le
vainqueur fa Capitale avoir été prife d'affaut & raiee jusqu'aux fondemens.
~on grand cecu~ s'étoic jtrtité il n'ayoit respiré que vengeance & ayant éta-
bli dans tes troupes une discipline inconnue jufques à lui, & les ayant <Mrï-
buées par corps plus ai(Xs à conduire qu'une foule fans ordre. il avoir recon~
quis ïe< Etats l'epee à la main il avoit même déjà formé Je fiége de Ninivey
lorsqu'une invanon effroyable de Scythes ou de Tartares qui nrenc gémir l'AHe
entiere pendant vingt-huit ans, le rappeUerent chez lui. A force d'adrene, de
patience, de courage, il étoit venu à bouc de ~e débarraffer de ces terribles
hôtes & il avoit repris fon premier projet contre Ninive. Afin d'y parvenir
plus (urement, il avoit fait alliance avec le Roi de Babylone & pour la ci-
menrer, il avoit donné fa Fille en mariage au jeune Nabuchodono&r, fils de ce
Roi. Ils venoient de détruire cet Empire redoutable lorsque ce jeune Prince
monta fur !é Trône de Babylone. Etroitement unis, ils jurent tous les deux de
s'aider mutuellement à vaincre leurs ennemis, & de fe prêter la main pour
conquérir l'Ane, l'un au Midi l'autre au Nord rien ne pourra triompher
de leur union & de leur valeur.
r o B << t.
ÎTtfoBALlI. tcgnoictur la Ville de Tyr, & fur ton Territoire (Ez.
<xvt & xxvm).C'etoit un Prince fier det'ectac&des richedesde fes Su-
jets.Il s'égalait aux Monarques les plus puinans, & croyoit qu'aucun n'etoic en
état de l'attaquer avec fucc~s il écoit Roi de la Mer, & il favoit que fa Nation,
avec douze vaideaux feulement, avoit détruit depuis peu*hne flotte du Grand
Sa!mana(ar compofce de (oixante Vaineaux, fur laquelle même ils avoient
fait nombre de prifonniers. Cet exploit l'avoit rendu au(E fier & auul in(o!enc
que fes Citadins il s'imaginait n'ignorer tien, être audt fage que Danie!,
mériter d'être un Dieu plutôt qu'un homme c'e~ à lui qu'Ez~chie! adreue
ce difcours
« Parce que ton coeur s'e~ élevé, comme s'il étoit celui d'un Dieu, )e vais
M &ire venir contre toi des Étrangers ( des ~SK< ) ). ils te feront def-
» cendre en la tbue, & tu périras de la mort de ceux qui .font tués au milieu
» de la Mer M, de cette Mer en laquelle il avpic mis toute & confiance cC
~vec laquelle il ~e croyoit invincible.
.B << f
BAAus éroit Roi des Ammonites. Outre que ce Prince regnoit fur un Ter.
tKoire borné, il ctoit foible, & méchant comme ceux qui veulent fuppléer par
la
~noirceur de leur ame, à ce qui leur manque de vertus: cependant il tomba
dans féspropres filets, s'étant attiré mal-adroitement la haine de Nabuchodo-
no~or, & en ayant été la victime avec fes propres Etats.
I! en fut de même du Roi des Moabites fon voifin qui eut {'imprudence
d'entrer dans une ligue contre le Roi de Babylone & qui en fut également
ecrafé.(Jer, XXV. XXVII).
J~~OJ~X~M.
jEHOtAKtM, fils atné de louas, régnoic alors à yéfu~atem il avoic été é!evc
~r le Trône par Necbao, Roi d'Egypte, qui avoit déâir jfbn Pere, détrôné un
de (es Freres, & qui lui avoir impofé un tribut annuel de cent talens d'argent
& d'un talent d'or. C'étoit un Prince féroce & tyrannique il fuppofbif des cri-
mes à ceux qui avoient le. malheur d'être riches, & le: raifbit mettre à mort
pour s'emparer de leurs biens rien ne pouvoit ~umre à fes roltes dépendes
d'ailleurs Ces revenus éroient prodigieufement diminués, parl'aHoiblidemcnc
de fes Etats, qui n'étoient plus qu'une ombre de l'ancien Empire de David
Ce de Salomon & par -le tribut conndérable qu'il étoit obligé de payer à t'E"
gypte. Il s'irritoit contre ceux qui vouloient le ~aire rentrer en lui-mcme
fur-tout contre Jérémie qui lui dénoncoic la ruine entiere de fon Etat, s'il
ne fe corrigeoir; & ïur-rout s'il comptoit fur la protec~on de l'Egypte. En
effet il étoit impouible qu'un Prince auffi incapable du Trône pût (e fbute-
tenirlong-tems au milieu des prétentions réciproques,de deux Monarques
~ulïi puiuans que ceux de l'Egypte & de Babylone.
c o.
NtcHAo régnoh en Egypte il étoit fils du célèbre Pfammétique, qui le
premier ouvrit ce Royaume aux Etrangers, fur- tout aux Grecs. Ce Prince
avoir de grandes vues il avoit enayé de joindre le Nil à la Mer-Rouge, par
un Canal; mais il fut obligé de renoncer à cette enireprife aprcx y avoir per-
du, dit-on, cent vingt mille hommes. Il entreprit de créer une Marine,'pour
enlever le Commerce aux Phéniciens 6e pour devenir puiffant par Terre &:
par Mer: dans cette vue il couvrit de Galères la Mer Méditerranée &
Mer-Rouge il fit faire par des Phéniciens le tour de l'AMqae, voyage oH ils
employèrent trois ans. Il eût été véritablement grand, s'il n'avoir pas eu un.
concurrent pius heureux à cet égard, il fit une faute irréparable, & qui en~
.D~ Tom. 7. E
traina les malheurs de l'Egypte. Au lieu de foutenir le Roi d'Anyrie contre Ie<
Medes & les Babyloniens, il le taiua détruire, & Ce contenta d'avoir part à fa
dépouille, en pouvant Ces conquêtes jurques fur l'Euphrate, ou il (e rendit
ma~re de Carkemis, après avoir défait en bataille rangée, Jonas Roi dejuda~
qui mourut peu de tems après des fuites d'une bleffure.
La puluance réunie des Medes & des Babyloniens n'étant plus contre-
balancée par aucune autre, l'Egypte dénuée de tout Allié, fut hors d'état de
render à ce torrent impétueux elle étoit d'aitleurs de plus en plus a~fuiblie par
tes querelles, avec l'Ethiopie avec qui elle ne favoit pas vivre en paix, &
qu'e)!e étoit cependant hors d'état de conquérir. AinH s'avançoit à grands pas~
& par une témérité fans égale, ruine de l'ancienne, de t'étonnante, de t~
Sort(!ante Egypte.
ARTICLE VI. ,j
Acc~jE r~ JV~B~c~o~oyoto~
ï °. Epoque <~ /i'<2'n<.
Eyptiens..
jSuLE, peut-être même àOsims, le Seigneur de toutes chofes chez les
«
Ces mots font combinés avec d'autres par exemple, avec celui de
Poi., Put, PHUL PHAL qui deugne le Soleil & qui fë retrouve dans le
Poi-i-a~ & le PuL-cher.des Latins.
On peut donc rendre ces noms à-peu-près de cette manière
~t~-cAo~n-o/or, le Seigneur du Ciel, trùs-grand & trcs-bon:ou fi
on veut l'expliquer de la gauche à la droite, le très-haut~ très-bon &
très-grand Seigneur.
Nabo-pol-dfar, Je Soleil, Roi des Cieux, ou le Roi fublime & radieux,
~~o/ï-~df, le fublime Seigneur.
~)'r-<o/ le Seigneur très-grand.
Bel;-afar, le Seigneur rayonnant, plein de gloire.
T'/f/Ad/-<t/<!r, le Seigneur radieux & rapide comme /<ï~cAf.
Ces noms paroînent ridicules & oppofés à nos ufages une fuite necenaire
du Me excenIF des Princes de l'Orient, qui, dans leur orgueil indolent, s'ap-
pelloieht les Frères du Soleil & de la Lune, les Fils du Ciel, les Rois des Rois;
mais pour les confidérer fous leur véritable point de vue, il faut (e transporter
Aux tems anciens, & contulter le génie des Nations fur qui régnoient ces Princes,
E ij
ESSAI1 D'HISTOIRE ORIENTALE.
Ces Nations fe formoient toujours la plus haute idée de leurs Monarques
elles les regardoient comme établis par ta Divinité même, comme l'emblème
du Ciel, du Soleil, de la Lune, de tout ce qu'il y avoit de plus lumineux.
D'ailleurs, dans leur Langue primordiale, elles furent obligées de prendre des
objets phynques pour exprimer des idées méraphynques; & quels mots pou-
voit-on mieux choinr pour peindre les idées de royauté, de domination
que ceux qui déngnoient déjà le Ciel le Sote:t, là Lune~i Lumière~ tes
Flambeaux Conducteurs ? En6n, ces titres devenoient pour les Princes autant
de leçons qui leur faifoient fentir combien ils feroient indignes de leur rang.,
leurs actions ne répondoient pas à leurs turest
On fait dire à Danie! que ces événemens arriverent !a premiere année du Roi
Cyrus, & tout de fuite cependant il parle de la feconde année de Nabucho-
donofbr.C'eftuneerreurmanire~e~on a cherche à la corriger; mais par d'autress
mutes le @.Qpi(te qui a tf<m(ctk le beau manuscrit Hébreu, no. 1 t.in-f~io
de la Bibiio.theque~du Roi, ne Sachant comment les corriger,. a ftipprimé en-
ticrement k ver(et c'en. couper le ncEud gordien, S~ non l'expliquer. D'autres
font dire à Daniel qu'il vécue' jusqu'à la premiere année de Cyrus d'autres,
qu'il demeura à Babylone )ufqu'à. cette premiere année: ce n'e~ rien de tout
cela. Otez le nom de Cyrus, qui a été inféré mat-à-propos dans le texte &
tout Va de niiie. C'e~ ta premiere année de Nabuchodouofor que Daniel fut
orantporte à Babylone, & dès la fuivance il eut la vinon du Chap. II.
SECONDE EXPEDITION.
Son fiis ~échonias lui fucceda il n'avoir que dix-huit ans, &: ctoit depouïva
des qualités nécenaifes pour fe foutenir dans un rems audi ctifique on- en
fait d'ailleurs un portrait aun~ odieux que de fon pece. Il n'eut pas le tems de
jouir de (on élévation dé)à te Roi' de Babylone étoit en route pouf fe
'venger du Midi: Jéchonias, (a Mere, toute fa Cour allerenr. au-devanc.de
Uti pqpr le néch~r; mais, comme te leur avoit prédit Jérémie, ils le trouverent
inexorable. Il les. fit tous pariiE pour Babylone, pilla la Ville,.te Temple, t~
Palais, emmena dix mille hommes d'élite, & mille des meilleurs ouvriers en
or & en argent. Entre ces Captifs furent Mardochée &: EzéchieL
Nabuchodonofor établit à la tête de ceux qu'il laiua en Vudée Scdecias
onc!e de Jechonias c'étoit un jeune Prince âge de n ans, & qui ne ~uc
point pronter de l'exemple de tes prédéceneurs.
AuCi impatient de fupporter le joug que mal-habité Me fecouer~ il prêta.
!'orci!fe à tous les Princes du voinnage qui lui envoyèrent des Ambauadeurs
plutôt pour le faire entrer dans une ligue commune contreles Chaldéensque
pour le féliciter d'un avenetnént au Trône qui étoit arrivé fous de fi funeftes
aufpices. C'étoient les Rois des Ammonites, des Moabites, des Idumeens,
de 1 yr de Sidon celui de !'Egypre même entra quelques années après dans
<etM Confédération. Nechao ne regnoit plus (ur cette derniere Contrée it
avoir peu furvécu à (a défaite fon fils Pfammuthis avoir auni ditparudede~-
(us!a terre, au bout d*un regne de nx ans, Apriès ou Pharadh~Hophra ve-
noit de njccéder à ce<< Princes. Les Princes Confédérés ~e promettoient d'att"
~anr plus de fuccès que leur ennemi commu~toit fort occupé atHeurs.
< T~AOj~~E~jcj'~Drrjro~f.
Babylone étoit en effet occupée alors à,une guerre très-vive contre fc
Royaume d'Elam qui renfermoit tûut ce qui étoit entre la Médie & la mer
de Perte là éroient FElymaide, la Sunane, les Couéens & une partie des
Etats qui compoifent la Perte tout ces Pays tombèrent: fous la main vigpureufc
du Héros pabytoniet~
7't/~rAf~jtfj?jE~p~rjro~
*<
Au retour de ces Provinces Orientales, ie Roi de Babylone ne refpiranc
que vengeance, marche audi-tôt contre tes~Rois du Midi. Arrivé à l'endroir
oa le chemin te paicageoic eh deux l'un pour aller chez les Peuples qui
denieuroient à l'Orient du Jourdain, t'autre chez ceux qui font à l'Occident
de ce neuve il tira au fort avec des flèches le pays contre lequel il marche-
roit le premier. C'e~ de cet ufage que nous avons eu occanon de parler dans
nos Origines François, & dont nous avons fait voif~qu'eu: venu notre
mot A~r~.
Le fort s'étant déclaré contre Juda l'Armée Babylonienne pri~tte c~e-
tnin de ce Royaume elle le ravagea entie~ment & forma ensuite le nége dç
Jerufalem.Nabuchodonotbrs'avanca~enmême tems avec une partie de fon A~
t~ée contre le Roi d'Egypte qui avoit e~y6 de venir au fecours des AQ!e-
ces mais qui fe retira fans ofer t'attendre tout le poids de la guerre tomba
donc fur le malheureux Sédécias. Sa capitate fut prife d'aftaut âpres un an.
de f!éce ce Roi tâcha de fe fauver avec fa famille malgré les contées de
Jcrémie mais il fut arrêté en chemin & conduit au Vainqueur qui étoit à
Ribla eh Syrie ce Prince le traita bien plus cruellement que (on neveu il
fit mettre à mort fes enfans & Ces amis il lui Et crever tes yeux à lui-même
& !e fit transférer à Babylone chargé de chames.
Il ordonna enfuite au* Capitaine de fes Gardes de rater les murs de Jé-
ru(a!em de brûler le Temple, le Palais & les autres édinces de cette vi!!e ,cc
d'en transporter les habitans en Chaldée. H fit en même tems décapiter le
premier & le fecond des Sacrificateurs le Général, le Secrétaire & les Con-
feillers de Sedécias &c. parce qu'ils avoient é[6 du parti des revottés
mais it nt un accueil difUngu~ à Jéfcmie parce qu'il avoit toujours annoncé
les funeftes effets de cette inconduite; & lui donna la liberté de refter dans
fa Patrie, ou de le fuivre à Babylone. Il paroît même que c'e(t à fa recom-
mandatiQn qu'il établit pour Gouvernear de la Judée, Guedolia, personnage
difUngue par ton rang, parfanailfance, parla protection qu'il avoit toujours
accordée à Jerémie, & par.le crédit avee lequel il lui avoir fauve la vie dan~
plufieurs occaflons.
Nabuchodonofer attaque enfuice !a vitle de Tyr:it fut obligé de l'atHeger:
tes habitans pleins de courage ~ë défendirent avec un grand fucçes
pendant t'efpace de treize ans; mais enfuite las de lutter, & craignant enfin
d'être pris d'auaut ils s'embarquerent fur leurs vaineaux & abandonnerent
dans la nuit leurs maifons & leur patrie. Ainfi leur ennemi fui frullré de ton
attente, n'ayant en fa pouefHon que des maifons vuides d'habitans & de
tichefÏes.
Pendant !ef!ege de cette belle ville, le Royaume des Ammonites fur en~
tierement détruit. Leur Roi Baalis avoit donné a(y!e aux Juifs qui vinrent fe
réfugier chez lui après la ruine de lerufalem il engagea enfuire l'un deux
nommé Ifmael & de la FamiMe Royate,à anafEner Guedolia: le Roi de Baby-
lone envoya alors contre les Ammonites, cinq ans après la deftruttion des
Juïfs ,~<r-<n. Capitaine de fes Gardes: celui-ci mit ce pays à fea
&afang en détruint la capitale & emmena en captivité Baalis'avec les
Principaux de la Nation, & les grands Se!gneurs du Pays il en fut de même
des Moab!res.
Nabuchodonofor,pourfe confoler de révanon des Tyoens, entreprit la confs
qoete de Egypte, dont le Roi après être entré dans la Confédération géné~
raie contre lui avoit lâchement abandonné Sédédas aufH Ezéchiel annon-
ça aux Egyptiens qu'ils feroient humiliés pendant quarante ans, & qu'en-
fuite ils n'auroiem plus de Rois de leur Nation. L'Egypte affoiblie de tous
côtés'& déchirée par les horreurs ~'une guerre civile ? rut hors d'état de ren~
tef ton ennemi la ravagea le butin immenfe qu'il y fit le dédommagea des
&Mgues & des dépendes qu'avoit occafionné cette guerre.
Ce Prince pafïa de-là dans la Lybie, & reduini fous fa domination tou-
tes les Côtes Septentrionales de t'AMque s'embarquant entufte avec fon ar-
<nce fur les vaiueaax qu'il trouva dans les ports de <:e[fe Contrée i) poutfui-
vk lés Phenidens)ufqu'en Espagne :H c~vagea !es ponefTIons qu'ns y avoient,
& y etabitt une partie de ceux qu'il avait amenés avec'lui fur-tout des Juifs.
Comme ce point d'Hiftoire n'a jamais été éclairci, & qui! e~propre à ré-
pandre un grand jour fur les navigations des Phéniciens, nous allons entret
dans quelque détail fur cet objet intérenanr.
A R T 1 C L E V.
<~<r~ L'jB~r~cy~ AïBRjc ï oy~M pjx ~B.ycN ODcyo~o~.
3.
WARB, ou GARB, GARV'
~c~ Co~c~~J~r.
En Oriental' le mot 3iy qui s'eft prononcé Mvantles B!âle<3:ës, HAM;
WARB GARB, GARV, EpB, EREB, EuRop, ~gniHe con~amment h nuit, te
<o!r, !e Couchant, le pays du Couchant, de l'Occident. Nous avons eu occa-
~ton de le voirdans les AUegories Orientales &: aiHeurs.
Ce nom fut par conséquent donné &~x extrémités occidentales de chaque
Continent. Avant que les Orientaux voyageaient fur la Méditerranée & qu'ils
eudem découvert fes CoNtrées les plus occidentales ils donnerent le nom
d'Arabie ou de WARB à la portion de l'Ane qui pocte encore aujourd'hui ce v
uom & qui en étoif le pays le plus occidental.
Mais lorfque leurs connoiuances géographiques ~e furent perfecHonnées<
l'Occident de.l'A&ique & de l'Eur~p& devinrent néceuairemonc autant de
y«/
AuHI voyons-nous l'Efpagne s'appeltér autrefois chez les Européens eax-
tnêmes HEsi-ERiE, mot-à-mot le Couchant & le Promontoire le plus oc-
cidental de l'Me de Satdaigne,s'appeHerERBB-anfiu<n.
Ce nom d'Hetpérie fut également celui de HA&ique occidentale puis-
qu'on y plaçoit les ~<tr~<~M~<n~M. AuHi MAX!MB de Tyr parle des~
HKrERtENs deLybie dansfbnxxxvine. Dilcour~
~1n'ett donc pas étonnant que les pays qui étoiem au Nord &au Midi d~
]D~tfoic de Gibraltar, ayent été appels tes WARB,oa ~oM/< ~<AC.
4'
:Ces /ï<M~ de ~<M o' tout 1e ~~RB
ment aux ~e«~
~t encore aujourd'hui r<M~
du Détroit de C~r~ar.
1.
Espagne & ces Juifs auroient été en enet tous de la Tribu ou du Royaume
de Yuda, les dix Tribus d'Israël ayant été tranfpiantéc: en Ane tong-tema'
auparavant.
Je n'ignore pas que fes tradMons des Juifs font en gén~raf mfpëAcs mais
dans un fems où on avoh totalement oublié que ce Prince~ avbït conquis
fEfpagne, comment auroient-i!s~ pu imagihef une parei!!e anecdo:ë) u elle
n'avôitpaseneneteu!ieu!
On peur même dire que ces îuifs turent ceux quî, ma!gr<Hes ëxhortatiom
de Jeremîe~ s'etoienr réfugies en Egypte, & que ce Prince y trouva i! ne
pouvoit mieux t'es punir qu'en les transportant a~ec tuiau-detà des Mers loin
de ceux qu'it avait tranfptantes en GhaMee.
'ObJe~erbir-onta grandeur des di~ancesrEne~F, nous n'avons'hu!fc
idée d'un jConquétant qui des rives de t'Euphrafe fait la Conquête de tout ce
qui ë(t entre ce neuve & !à Méditerranée (ub~ugue FEgypte & !'Ethiopie,
S'étend comme un torfent jufqu'à~ ~extrémité'occidentale de t'A&ique/ tra-
ve~fe'ta Méditerranée
Efpaghé',
danstePonr~
& force les habiratts de ces
`
Contrées
·
à
w w
en!eve apx Phéniciens lësphueCEons qu'i!s avoient en
te fuivre dans !athrace &:
~.y~J~P
<de le dire,
eu
:Matelots les terres pu ils veulent aborder.Il eC: vrai que le nom de ce Pays
,parq~t dans Homère Tous Je dialecte Grec: on tait jBc nous occaup~
que le mot Oriental 31~61 chez ce Peuple !emotEM.pB, noa~
~eJa~uK, dn;couchant:i!s~e ~tvitent dppc du.mememotpqut deûgnjerj~
Peuples Occidentaux, les Peuples He(périen< mais ils na<àlecent, félon leur
coutume, la fyllabe du milieu de-là les ERtMBEs.
t
Homère en padeà l*oeca(ion des Voyages de Ménélas f );~Tétémaqûe~~
«' dit-il, venoit d'arriver chez !e Roi de Sparte il e(t étonné de la magni-
ficence qui échue dans le Palais de ce Prince, & qui eft inconnue dans
toutes les autres Cours de la Grèce des richrenes immenses y font étalées,
« en or, en argent, en airain, en métaux les plus rares, en yvoire, en
M meubles, eu tapiueries, &c. Dans <a furpri<e, il s'écrie Tel eft fans
doute le Palais du Dieu qui lance le tonnerre quelles ncbefïes infinies! elles
« abfbrbent toute idée
Le Fils d'Atrée ayant joui de retonne:ment du Ftls d'Ù!y(!e, lui die Ces' v
richenesfoM le rruit destravaux immenfes que j'ai foutenus des longues
M
courfes auxquelles j'ai été expofc~ je chargeai enfui te tous ces biens fur mes
M vai(Ïeaux, &: je revins chez moi'; c'ctoit la huitième année après mon de-
part de Troie. J'avois ctepoité en Chypre; dans la Phénicie ,~n Egypte
je paHai de'là chez les Ethiopiens, les Sidoniens, les ERBMB~Es je parcourus
fia Lybie. Pendant que les vents me~aitoient errer dans toutes ces régions
éloignées & que mettant à pront ces courtes involontaires j'amafÏois de
grands biens; un traire aCa(Rne mon Frère, &c. w
Voilà donc Ménelas porte de lieux en lieux, pendant l'efpace dé ~epc ans:
qui defcend du Nord au Midi de Troie en Chypre, puis dans la Phénicie,
de-là en Egypte & en Ethiopie, &c. qui re-vientpar laLybie, en panant
chez les Erembea. v
Mais quels (ont donc ces Erembes! ou jfbnt-ils places} comment Menela:
a-t'il pafle chez eux quel eft le circuit qu'ont embràfÏe fes voyages C'eft ce
.que per&nne n'a vu, ou tous fes Commentateurs ie &nt égares, &' dont i!
faut rétablir rharmonio.
~TRABON, BocHART, Madame DACiERont toù~trcs-biehappcrcule rap-
port duonom des~r</n~M avec celui de l'Arabie; mais ne connoi&nc qu'une
Arabie, ils en ont conclu que Ménélas err (ortant de l'Ethiopie, étoit- entté~
dans l'Arabie A~atique, & que là il avôif terminé fes~vôyaiges. Mais avec
iceHe &une explication, ils ont totalement dénguré-l'Antiquité & Homère,
.ils ont méconnu les célèbres Voyages des Phéniciens'auteur del'Atfique';ib
'oft bouleverfé la Géographie ancienne, ils n'ont pr6!ivé que leur ignorance;
Strabon fur-tour, qui ayant-fait
un Livre exprès fur la Géographie d'Homère,
<.
Le Warb ou l'Arabie d'A&ique, a été également connu de Pime du moins
de nom puisqu'on parlant (i) de la célèbre Navigation d'Hannon avec une
Flotte Carthaginoife, il dit qu'étant parti de Cadix, il vint jusqu'à t'extrémiré
de l'Arabie. Or on fait que Hannon n'alla pas plus loin, que le Cap des Trois-
Pointes, 11 ne vit donc que l'Arabie Occidentale, le Pays des Biembes, le
Warb cette Arabie que personne h*a connue.
ARTICLE VI.
~y<<CE~ DES P~r~jvfcft~
j*
Un premier trait de lumière, eft un flambeau qui conduit à de vafies con-
féquences, qui fait tomber un voile épais, qui préfente d'immenses & belles
per~pe~ives.
Dès qu'on e~ anuré que les Phéniciens ont fait le tour de l'Afrique ce
Peuple en devient plus grand, plus habile, il marche de pair avec les Moder-
nes la Géographie ancienneté développe, une foule de préjugés contre les
Navigations des Anciens ïë diffipent le rapport ancien des quatre parties du
Monde n'e& plus un Problême infoluble.
L'Antiquité a connu les Voyages autour de I'An'ique:Néchaoen a fait exé-
cuter un nous l'avons vu par des Phéniciens ceux ci ne furent ni les
premiers ni les derniers. Ce Prince vouloic avoir .part au Commerce
des Phéniciens: il vouloit, comme eux dominer fur les Mers, enfacer cette
dépendance abfolue dans laquelle les Egyptiens avoient été jufques alors à l'é-
(T~HmoueNMureHeUv.tt.Ch.LXVn.
Cap ~!<~M/M au-deuus de Mélinde, & à vingt-fept journées, dit-il, du Cap
des .c/7M~, le Cap P/'<n, aujourd'hui le Cap du Chat ou Del Gado,
ajoure qu'entre ces deux derniers, demeuroient des Peuples Sauvages, qui
fe rerufbient à tout commerce qu'au de. là la côte toumoit à i'Oueft que
l'Océan enveloppoit le Midi de l'Afrique, & qu'i! ne tbrmoic qu'une même
Mer avec celle qui va jusqu'au Détroit de Cadix rien n'eft mieux mais le fi-
lence de PTOLOMEB que les Grecs & les Arabes prirent pour guide, joinr aux
préjugés de Strabon, l'emporta fur ces ju~es notions; c'eft ainn que l'igno-
rance ou la faune (cience lutte (ans cette avec la vraie, & cherche à t'ccr~er,
fans fë mettre en peine ni de la vérité, ni des avantages qu'en retireroient les
hommes.
Ajoûtons que ces mots ~pA<a & Pf~/M font Phéniciens, avec une
terminaifon Grecque qu'its ngninent; celui là, uni, étendu; celui-ci <<M~J;
& c'eft ians doute, par la même raifon, qu'on I*appe)le aujourd'hui le Cap du
Chat, animal grimpant, tel qu'il faut être pour efcalader des lieux escarpés.
i.
~~po~~B~ cyB~<2~JE~ DfFfrc~~r~
Une des plus fortes objections qu'on ait faites au (ujet de ces Voyages,
eft tirée de la prétendue impofnbilite de faire fur Mer des voyages de long
cours fans Bouuole.
On a également oppofé les terribles difficultés qu'eurent à vaincre les Por"
tugais pour faire le même tour & les affieufes tourmentes du Cap de Bonne"
Efperancc.
Mais des objections quelque fpécieufes qu'elles (o!ent, ne peuvent aller
contre des faits & ceDes-ci font mêmes très-ai(ees à détruire.
Le chemin que les Portugais furent obligés de prendre pour faire le tour
de l'Afrique e~ précifémént l'oppose de celui que prenoient les Phéniciens
peut-être la Navigation étoit-elle plus auëe dans le premier cas, que dans le
fecond on double le Cap plus tacitement, & enfuite poufÏe en pleine Mer
par les vents, on trouve la C6re Occidentale avec moins de peine qu'il
n'en faut pour Ce rendre du Cap-Verd, au Cap de Bonne-Efpérance. La Côte
Orientale d'An-ique eft d'ailleurs moint longue,, plus égale moins coupée de
courans que la Côte Occidentale.
Il eft même trct-apparent que dans l'espace de deux mille ans & plus,
écoulés depuis les premiercs navigations des Phéniciens, le Cap de Bonne-
Efpérance eft devenu beaucoup plus difficile à doubler, plus efcarpé, ptus
coupé de bancs, que dans l'origine il e0: très-vraitembtabte que le banc des
Aiguilles qui embarrane fi fort cette Navigation, s'en: formé par le débris.des
terres que la Mer a rongées de ce côte par la. violence de fer vagues, & qu'an-
ciennement la pointe de l'Atrique formoit une Côte circulaire, unie & fur
laquelle les flots venoient mourir, au lieu de Ce brifer contre, avec cette imr.
péruonté qui rend ces Côtes fi orageufes~
Les Phéniciens d'ailleurs avoienc des entrepôts très-conndérables fur cette-
route à t'Orient, les Mes Comores & nne de Madagascar; à t'Occidenc, le
Royaume de Juida en Guinée.
DE L'Jf~ r~ ~~D~G<<~C~A.
flue de Madagascar, très-grande, très-bette, ~e prefenroit neceuairement
aux Phéniciens qui defcendoient de la Mer-Rouge au. Midi pour leur Cum-
tnerce & qui côroyoient l'Atrique ils durent donc y former des Comptoirs
de très-bonne-heure, & y établir des Colonies, avant. même qu'ils en euuenc
à Cadix. Et ces Comptoirs faifant le Commerce avec les Côtes voiunet du-
rent de très-bonne-heure, découvrir le Cap de Bonne.Efpérance, & chercher
tes moyens d'unir le Commerce du Midi à celui de Cadix..
Ces précomptions font fbrtinéet par les ruines qu'on trouve encore de nos
jours dans les Mes de Comore, & qui démontrent qu'elles ont été habitées par
un Peuple plus ind~Meux, plus éclairé que les Nègres.
Elles le font également par le rapport étroit des tangues- de t'Me de MadagaC.
car avec la Phénicienne. On ne fauroit jetter les yeux fur les Dictionnaires de
ces Langues, l'un publié dans le nècte dernier par ELAcouRT qui y avoit étér
Gouverneur pour les François, l'autre imprimé depuis peu dans l'Me Bour-
bon, fans yreconno!tre une prodigieufe quantité de mots Phéniciens, même
dans Ies,noms de lieux, ce en particulier dans ceux des chiHres..
4.
~tr ~:oy.~j)f~ DE ./r7.D~
Mais ceci eA <ur-touc vrai du. Royaume de Juida en Guinée. Il eO: étabH
dans le plus beau local de cette va(te Contrée ,.(ur de belles rivières, dans de
van:es plaines extrêmement rerules, & qui s'élèvent en amphithéâtres qui do-
minent maj~ueufement fur la mer fon nomjappelte celui des Juirs, de même
que !es noms de fes riviercs, Jaqu:n & Phrac, rappellent des noms Onen-
taux très-connus.
Un Savant Académicien de Bertin a cherché <t prouver que les Habitans
du Pays de Juida defcendoient d'une Colonie Orientale établie par Satomon
pour tavorifer !e Commerce avec l'A&ique il a rademble à ce fujet une mul-
titude de rapports dont plufieurs font trct.remarquabtes (.ï)..
?"
On pofe comme un fait mconteftaMe que les Phéniciens n'ont ~m~s connu
ïa bouffole, & qu'elle n'a été inventée qu'après l'an i)oo,auXIVe. fiècle de
notre Ere & par l'effet du hasard.
Mais de ce que nous autres Européens n'aurions connu 1a boutrole qu'ait
XIVe. nécle, on n'en fauroit rien conclure contre ton exigence antérieure
c'eA faire trop d'honneur au XI Ve. nccte, fiècle de fer, s'il en rut jamais, que
de lui attribuer une auŒ belle invention auffi exiftoit-eite avant cette époque.
M~ DE FoNcEMAGNB en a trouvé des traces quarante ans auparavart dans
l'ouvrage d'un Savant Italien nommé Bn.uNET, & qui le compofa a Paris
en 1160, fous le titre de Tréfor ( i )
e~i ïic~.
Et nous-mêmes, nous avons déjà eu occafion de citer le pauage d'un de nos
anciens Poëtes (i), qui en fait mention cinquante-ux ans ptutôc que le Savane
Italien, dans l'ouvrage appellé de fon nom /<t ~c-C«M~, & qui parut
7<
Les Phéniciens qui voy<tge<nenc~vec rant de gloire & avec tant de hardieGe
autour de l'ancien monde, eurent-ils quelque connoiffance de l'Amérique, Ce
~ingecent-tk de ce côte-la que!qae<-unM de leurs navigations! Quelques
Savans font &utena comme uue vérité inconte~abte, tels HyD: HouMus
qui afait un ouvrage cxpre: fur cette matière quelques aurres mais on
n'a ajouté aucune foi àieuM obfervations, parce qu'en dïet !eur opinion n'eroic
pa< etayee de preuves afÏez deduves: ainfi, jutqu'jt prêtent, on ne s'ett décida
ïa-deûuy pour ou contre, que d'après de amples motifs de convenance,
in~Sfant pour faire autorité.
Nous ne craignons donc pas de remettre cette queftion Cur te rapis, parce
<[ue nous nous croyons en état de la-pretenter fous wne face pre~qu'enrieremenc
nouvelle.
Des qu'il eO: démontré que les Phéniciens ont fait le tour de t'Afrique, ~c
qu'ils ont été aux Indes, Us ont pa faire ie tour de la Mer d~ Sud en allant
d'Me en Me, Bc cuivre les Cotes de l'Amtfique OfMnta!e & OcddeMate ced
/?~r.7. H
eft d'autant plus poulble, que les Chinois eux-mêmes, navigateurs bien inre~
rieurs aux Phéniciens, yoyageoient dès le 1V~. nccle de notre Ere fur les
Mers de rAtncrique,at!oient)u(qu'auPerçue parcouroient toutes ces Ifles qui
font au Midi de t'Ade & qui s'étendent dans ta Mer du Sud voyages très.
curieux,&: dont on doit à M. de GuiGN:s un détail fort intereuant (!
Comme la plupart de ces Mes, telles que la Terre de feu, les Mes de fa
Sonde, t'Me de Bourbon, qui en eft criblée, &c. renferment des volcans qui
occa~onnent encore de nos jours de terrib)es ravages, & que les autres porrenc
les marques les plus (enftbtas d'avoir iubi autrefois le< mêmes défaire:, on ne
fauroit dourer qu'ettes ne fbient les celles d'un ancien Continent bouteverfe par
les eaux & par les volcans; &n on (uppofe que ce bouteverfemeni eftpo~crieur
aux navigations des anciens Phéniciens, à ces navigations antérieures à nous
de plus de trois mille ans, il en reMreroit une plus grande facilité pour les
voyages de ce Peuple dans la Mer du Sud.
Mais quoi qu"il en: foit de cette conjure & de celle qui attribueroit aux
Phéniciens ces monumens en pierre qu'on trouve dans les Me: Malouines
& dans quelques Ifles de la Mer du Sud, & que leurs habitans aguets font
incapables d'avoir exécutes, on peut donner en preuve du féjour que les Phé-
niciens ont fait dans ces Contrée!, t°. la conformité des noms de nombre
qu'on obferve danst'Mc de Madagascar ;& dans toutes ces Mes, avec ceux des
anciens Phéniciens.
t°. Le rapport prodigieux des langues qu'on parle dans toutes ces Mes, avec
la langue Malaye & le Phénicien.
3°. Des rapports auffi nombreux entre la langue Orientale & celle des
Caraïbes, & des habitans de ta Virginie & de la Pennivanie rapports qui
embraflent même les pronoms & la maniere de tes Reravec les noms, & donct
nous avons dé}à mis un grand nombre <ous les yeux du Public, dans une
Diderfation qui eA a la ~uire de l'ouvrage de M. ScHERER, ~ur l'Amérique &~r
la manière dont elle s*en: peuplée Recherches qae nous joindrons que!que
~our au Monde Primitif, avec des augmentations cbnuderabîes.
<). Nous croyons pouvoir donner auffi comme un genre de preuve très.
neuf, un monument que M. StWAi.i., ProfeÏÏeur en Langues Orientales dan~
l'Univerftté de CambrMge,en Amérique, vient de nous envoyer, & dontnoas
nous empreuons d'enrichtr le Public. (t~ C'ed une Jnfcription qu'on a decou-
(!)M<m.dc~lB(cr.&B.L.T.XXVnL <i)V~FhI.a<t.
ve<te,!ly a près d'un demi-necle, à Dighton, fur un rocher de la rive
orientale du Fleuve laun~on, à la diftance de quarante à cinquante milles au.
Sud de BoSton. L'envoi de ce monument eft accompagné de ces remarques
"Le ï~ Septembre 17~8, MM. Etienne Sewati & Thomas Danfbnh,
antres de MM. Williams Baylies, Seth Williams &: David Cobb, copièrent
cette InScription fur un rocher de Dighton, à une diStance de quarante à
cinquante mi!!es au Sud de Boûon. Ce rocher e~ ntué fur la r~ve orientale
du Fleuve laun~on les grandes eaux le cachent en partie il a onze 'pieds
pi de long & quatre
d'élévation au'denusd~ niveau de i'eau; mais le terrein
M
femble s'être élevé & en avoir couvert une portion confidérable il eft d'une
M
couleur rouge fa face plane, fur laquelle efti'infcription, incline un peu furie
rivage. Cette Inscription attire les curieux depuis un demi.uecte. La commo-
dire de la rade & la facilité qu'on a de naviger Cur la riviere jufqu'ici, ~ic
t<
croire que c'eft un ouvrage de Phéniciens, qui furent pouffés ici de deflus les
M
Côtes de l'Europe: d'autres jugent que c'e(t une Inscription plutôt hierocly-
H
phiquequ'en caractères alphabétiques, & qu'ainn elle peut être l'ouvrage de
Nav~gateuf< Chinois ouyaponois".Dans le corps de la lettre mon Savant
Correfpondant ajoute que la plus grande partie de cette Inscription eft effà.
cée au point de n'y pouvoir dtfUnguer aucun caractère.
Si on compare ce Monument fingulier avec les Inscriptions du Mont Horeb
& du Mont Sinaï, les unes rapportées par KiRCHER, les autres par le célèbre
Voyageur PococK~&avectea Alphabets Phéniciens découverts en ces derniers
tems, on fera étonné du rapport frappant,qu'ils onrent; enforte qu'en joignant
cette conformité avec les diverfes autres preuves que nous avons que les
Peuples de< environs de Bofton fur-tout font de race Orientale, nous ne pou-
vons regarder ce Monument que comme un ouvrage Phénicien. Nous réfervons
pour là fin de ce Volume quelque détail fur les caractères & fur les diverfes
Agures qu'offre ce Monument.
8.
Nous venons de voir des Navigations fur la Mer-R.ouge, & de-!x dans des
tners éloignées & d'autres fur la Méditerranée & qu'elles patène toutes
fous le nom des Phéniciens; mais les Phéniciens etoienc écabUs fur les côtes
de la Méditerranée jamais on n'a dit qu'ils eufÏent ibrmé des comptôirs fur
Hij
iaMer-Rougc encore moins qu'ils en pofÏcdaSent des ports. Comment pou"
voient-ils donc naviguer fur ce: deux mers.à.la tbis! e'edce dont on ne s'ef~
guères mis en peine mais ce qui a fort embarra~e-, c'e~ l'origine des Phé-
niciens ou Navigateurs de Sidon & de Tyr. ïn génétal, on les regarde com-
me des Cananéens, parce qu'en eSet Sidon tut le partage d'an fils de Ca-
raan; mais pourquoi ce nom diOinctif de Phéniciens dînèrent de celui dés:
Cananéens, s'ils ne forment: qu'un même Peuple Par~ quel hafard ce mot.:
de Phéniciens, traduit en Grec par celui d'Erythréens qui ugnineAc/n~M~oM-~
gM, e~-il 1~ même nom que celui d'Idumeens qui ala~mémeitgnincation oc:
à qui appartenoient; les ports de 1~ Mer-Rouge < Qùepentec encore dej'af-
~ërrionqueles Phéniciens étoient venus. delà Mer-Rouget
PuNE l'auure (i) il dit que l'Me d'Erythfa, voifine de celle de Càdix. de-
voit Con nom aux Tyriens qui paftbicnt pour être oristnaires dès-bords de la;
Mer Erythrecnneou Mer-Rouge.
HERODOTE dit fur le témoignage des Savans de Per~e (i), que les Pheni-
ciens étoient venus des bords de la Mer Erythreenne fur la côte de la Medi<
terrance; qu'ils difoient eux-mêmes (ravoir habité autrefois les bords de:
!a M~r Erythreenne, d'où ils étoientvenus fur la Mer de Syrie.
On voit dans JusiiM (~) que les Phéniciens après un grand tremble-
ment de terre.s'etoieni transplantés d'abord fut. un lac Syrien t. oc d<-la ~urr
les bords dé.la Méditerranée.
STRABON rapporte (~) qu'on aMuroit.que les Phéniciens etoienc une Co-"
ionie des Phéniciens de l'Océan, & qu'on les appelloit ainu à caufe de la Mer-*
Rouge ou Erythréenne lui-même il appelle les compagnons deGadma:
tantôt Arabes (~), tantôt Phéniciens (7).
DEMYs .PM~< (<), afture que les Phénicien: de Syrie, defcendoient de:'
Erythréens.
PuN: quenous avons dé~ cité, attribue au Roi Jf~r~ (9), au Ro~
Rouge ou Edom l'invention des Efquih p..our,. naviguer. dans les I~es de la
Mer-Rouge..
lirefulte de-ta une tradition contante cotres-remarquable que le nom det.
Phéniciens étoit le même que celui des~rythrécns ou.Rouges qu'ils rurenc.
appellés ainfi parce qu'ils étoient originaires des bords .de la Mer-Rouge, o~
~ue de-là ils vinrent demeurer à Sidon &; Tyr.
(i)
Hia.~àt.~iv. tv. ch.xxit. (t) Liv.
(~ LtT. x. (7) tav. T~ t.
Ven ~o~. (?)LiY. vu. ch. t,
(;) L:v. vit. (4) Ltv. XVIH. (~ Uv. T..
Cette Tradition s'accorde parfaitement avec les &its- ?' avec ces di~rens
peuplét de Navigateurs de la Mer-Rouge & de la Méditerranée, appellés l'un
Phéniciens ou Erythréens, l'autre Iduméens,.rous deux Rouges, ce dernier
ayant constamment habite fur la MerRouge, l'autre en étant originaire; & ce-
pendanr confondus fous le nom généra! de Phéniciens; car on ne connoif
qu'eux de Navigateurs dans l'Antiquité.
AutH quelques SavansModernes ont été perfuadésquclesPhcniciensétoienr
originaires des bords de la Mer-Rouge,telsVossius(t),NtWTOM (i),&c. & M.
de la NAuzE (~). M. l'Abbé MtGNOT,de la même Académie acherché àleré-
&ter par une Diftenation inférée à la fuite de celle de ton Cbn&ere:Ià s'ap-
puyant de BocHART,il ne voit qué des Cananéens à Tyc ce à Sidon d'au-
tant p!ut que les LXXfe fervent indifHn&ement des noms de Cananéen &
de Phénicien, &qu's rendent prefque toujours le premier par le fécond touc
te qu'il accorde à la tradition, c'e& que. ces Cananéens établis.d* abord vers le
Midi, fe porterent enfuite au Nord mais cela n'explique point leur rapport
avec les Iduméens M pourquoi ils furent appellés Phéniciens ou Rouges, n~
quels étoient les navigateurs qui partoient d'Elath & d'Etiongueber.
Difons hardiment que ces inôts J~/n~n Phénicien Z'~ArM~t défl-
gnencrous la même diofe, un peuple, dcfcendud'Edom~ qui donna fonnem~
à la Mer.Rouge, qui invcnM la navigation,qui ïe rendi~cé!éb~e par des voya-~
~es de long cours:donntne partie ayant reconnu la~bonté & Futilité des
ports (te Sidon & de Tyr,.y vinc établir de~Go!ômes qui ~rent avec le plus
grand fueces le Commerce de la Méditerranée &: des côtes de l'Océan qui
effacèrent le nom de Cananéens par celui de Phéniciens tandis que ceux quiv
ttoient reftés dans leurs anciennes demeure: continuèrent le commerce fur la
Mer-rougeoe dans la mer des Indes, toussé nom également d'Hommes rou-
ges, ce qui les fit confondre fans ceue avec le: Phéniciens de la Méditerranée.
Ce ne fur point à ceux-ci que David &: que Sàlomon enlevèrent les fa-
Mieux ports d'Elath & d'Eftongueber, & le Commerce d'Ophir & de Tarfis
ce fut aux Iduméens aux hommes rouges-de l'Arabie auNI continucrent-th;
d'être amis dés Tyriens,les hommes rouges de Syrie qut n'étoient plus liés avec'
ceux de rArabie. Ce font ces Iduméens 'qui~ fous le nom de Phéniciens, rem-
plireM de leurs Colonies la côte de l'A&ique orientale tandis que les autres
(~ Tnut6 de rHot. (t) Chronol. (3) AKm. deJL'Acad: det In&r. &B. L. T. MttVï
étoient (unuamment occupés à couvrir de leurs nombreux Comptoirs les côtes
de la Méditerranée.
Si les Efpagnots & les Portugais s'épuisèrent en quelque <acoB par la de<
couverte du Nouveau monde comment Tyr & Sidon feules auroient- elles
pu fournir à une auuï prodigieufe quantité de Colonies C'eu: même avec le
fecours des Idùmcens que les Phéniciens de Tyr durent en état de fonder Car..
thage & les autres Colonies de l'Afrique Septentrionale car ce fut peu de
tems après !a difpernon des Iduméens par David que furent fondées la fu-
perbe Carthage, Utique Se d'autres villes.
Ajoutons qu'il n'eft pas étonnant que les Phéniciens, quoiqu'Etrangers aux
Cananéens,ayent été appellés du même nom puifqu'ils étoienc venus s'éta-
blir av ec eux ne donne-t-on pas aux Anglais le nom de Bretons, quoiqu'ils
ne le Soient pas d'origine & ne confond.t'onpas fans ceffe le nom des Gau-
lois avec celui des François; & celui d'Allemans avec celui de Germains, Quei~
qu'Us défignent tous des Peuples trcs-dinerens 3
ARTICLE VII.
d:AJVf~E; ~JV.K~S DE A~B!7CNOpOWO~OR:
M
Nabuchodonofor Roi, à tous les Peuples, Nations & Langues qui font
)' fur la 'terre (aluc abondant. Le Dieu Très-haut a opéré des prodiges & des
M
merveilles que j'ai réitolu de publier, des prodiges étonnans, des merveilles
» Surprenantes Après ce début imposant, ce Prince entre en matière il
rapporte un fbnge eHrayani .qu'il eut au milieu de ~a gloire, & que Daniel
feul put lui expliquer: l'objet de ce fonge étoit de lui apprendre qu'en puni-
tion de <on orgueil il (e verroit c.hade de la compagaie des hommes qu'il
habiteroit aYc.c les apimaux,& l.esbetes Sauvages pendant un efpace de fept
ans(~o~MMou~~n~), au bout desquels il recounoKïoit la ~buveraîne
Pui~nce du Très-Haut. Qu'âpres l'efpace de douze Lunes tandis qu'il ~e
comp)aifoit dans la magnificence de Babylone une voix céle~e fe nt enten-
dre pour lui annoncer que cette terrible menace alloit s'exécuter qu'elle
t'exécuta en e~et que le tems de cecre expiation s'étant écoulé, il étoit re-
venu dans (on boa fens & dans fon ancienne Splendeur, & qu'il venoit de
reprendre les rênes de fon Empire, en reconnoinant la gloire & la miferi-
co~deduTout-Puinant.
~Rien, en <:(tet,n'étoitp!us à propos qu'une pareille Lettre, afin que ce
Prince fût reconnu de nouveau par tous fes Sujets: elle e~ d'ailleurs d'un ftyle
Cmple'~ noble, digne d'un !~oi pénétré de ce qu'il va dire. Elle eA eh même
tems'tout-'aL-&it-dan! ~e Génie des Onehtaux, qui ajoutoient beaucoup de foi
&ux ~bnget.
Quant au nombre de fept ans d'expiation il eA par~itement harmoni-
que avec leten~ts de la Nature & avec le ~yMme de la Création &: de notre
~yjMme )fb!aire, fondé entièrement fur les rapports de (ept/ba~e de toute har-
monie. Au ~/)y/ïyM<, lés fept jours de la femaine les fept jours des phafes
de la Lone, tes (ept Pianettet, les fept Etoiles de chacune des Ourfes, tes~ept
couleurs de l'Arc-en-del des rayons iMaires, &c.
Au/y~reg~~Mc ou~w~o/~Nc, toujours appoyén!t la Nature, les fepc
années d'abondance & les fept années de famine d'Egypte, les fept dixaines
d'année! de la captivité, les (ept dixaines de femaincs d'années julqu'à la
naiffance de Jefus-ChriA, ces fept années de la punition de Nabuchodôno-
for &c. 1
(t) Ce Roi, après ~e~ prem!ere< viûouet, &vo!t~lev~ dans les plaines de Dura une
colonne trc<-haute, turment~e d'une Statue a la uelle il obligea tous les G~and! de
iren:r rendre hommage. Il en e~ parlé dans Daniel, Chap. tu, 4~6 que d<~ ~tite~ ~w't~
~et ordre pour celm-ci Ct pouriM MUt.
fois que nous
avons a parler d'an Conquérant c'e~ celui dont t'éelarpanager
ébloui tous les autres ~& jusqu'ici l'Ht~oire,
au lieu de pondre .cet esprit de
conquêtes & de guerres fous ics vraies couleurs, s'eu: prefque toujours tbile-
ment exiadée des ïons-vains, &~bour(buAés d'une fauCfe & malheureuse
renommée.
Mais telle ne doit pas être l'Hi~oire. En transmettant aux hommes le
touvenir de ce qu'ont rait les générations pauces, elle ne doit jamais perdre
de vue la félicite des .générations pré~ente~s~ futures :)elle doit par cont~quenc
pefer à une ju~e ba!ance toutes !es actions pannes porter au, bien par la conn-
dérauon des heureux ertets ;produ)t~ par tes .avions .vertue~fes &~on~)cmes à
rordre; détourner de toutce qui e~,contre cet.ordre.,par ta conjftdcra~on des mat-
heureux en~ts que produijtent nccenairement les acHons qui tui font contraires.
Toute autre Hi~oire e& un attentat contre t'humanitc~e&t odieux de t'igno-
rance du bien,ou d'une: Satterie criminette.
Que): fervices n*eunent pas rendu a~Hecos B~byJonien., a.'Ie~c.Nation
rUmvers~ntier.tes.Mages detia Cha)dce,)savoient ectai~~c jeune Héros,
s'iis lui avouent montra en quoi connue la vraie pro(perite d'un E)pt, s'ils lui
avo.ient appris que le premier devoir d'un Prince e(Ua ju0:ice envers tous, qu'il
eft/tait pour régner fur des hommes & non fur des déferts qu'il ne doit pas
avoir plus de Pays qu'il p'en. peut geuyerner~pu, qu} ne lui (eienr acquis
~u0:ement,,par amou~ &,par ar!cdion ~plutp~que~&r force: que des Conquêtes
acquises, aux .dépens ~e fes Sujets, au document de (es propres Etats, élevée:
~urje.ursruin.es~ tont,un. véritable néau, te plus. grand mal qu'un Prince puine
fe ~aire ::qu'ilne.Iaine à tes enfans qu'ennemis au dehors~ &: que ruine & foi-
bleue en dedans que la gloire des Conquêtes excelle d'un bngand, tandis
que !avr;tj€.gtoire,d'un:Prince~ celle d'Mre ain)é~.re<pcc):e.au:;d(.hors:j 6c
~M~ r
<S' Depuis t'Émpereu!' Chinois qui repo~ les Taftares, j..
jufqu~
q')i yivoit lorgne Babylone fut prife par les Perfes, la Chine fut
gouvernée par fept Empereurs, celui-ci compris, dont t'Hiftoife n'om'iroit rien
de remarquable, fans deux illufires Philofophes qui parurent dans ce tems-ta:
Environ l'an 60~, au moment on Nabuchodonofor venoic de monter fur le
Trône.naquit a!aChine,dans!a Province deHou-Quang~LAo-Kiu~.Fondaieur
d'une Secte célcbre dans cet Empire;~ doctrine étoit (emblable à celle d'gp'icurej
& it reconnoino't un Dieu Cuprême, Créateur de l'Univers, tmpautbie, premier
Ce Prince avoit déjà donné du vivant de fon Pere, des preuves de Son
<aractere impudent, ner, préfomptueux & crueL Dans le tems que celui.- ci
Tom. 7. K
étoit. prive de (a raison, Evit-Merodach qui étoit fur le point d'époufer la cé-
lèbre Nitocris, eut envie de faire une partie de chaffe vers les frontieres de
la Médie, dont les montagnes abondoient en gibier, à caufe de la paix qui ré-
gnoit depuis long-tems entre les Mcdes & les Chaldéens. It ~e mie en marche
avec un Corps de Troupes anëz conndérabte en Cavalerie & en Infanterie r
car c'cft ainn que les Princes d'Ane font la chadë encore de nos jours, avec
de nombreuses Troupes qui invefHuent des montagnes & des foréts entières,
latent en paix les tranquiltes Campagnes. Arrivé fur les frontieres, il rencon-
tra d'autres Truupes, qui venoient relever les Garnirons du voinnage. I! &
mer aufn.[6t en tête d'attaquer avec tous ces Corps les Mèdes, dans ridée d'ac-
quérir bien plus d'honneur en autant la guerre à des hommes, qu'à de~
animaux mais dans le tems qu'il ravage la Médite & qu'i! la, livre au pillage
il ett attaqué tui-même & repoude par le Roi des Medes, jtccompagaé de:
ton Fils & du jeune Cyrus.
La feule action louable qu'on lui attribue !br~qu*i! fut fur le Trône, e(t
d'avoir mis en liberté Jehojakim, ce Roi de Juda, avec qui il s'étoit trouvé
dans la même piifon & de l'avoir Maire avec tous les égards dûs à fon.
-rang.
Cependant, il (e rendit fi in(upportab)e à Ces Sujets, qu'it fut tué par Néri<
g!i(~arou N<n-o/<tr, Prince Mede, qui avoir époufe fa Soeur: cet
anamnat fut commis au milieu d'un Min, qu'il donnoit aux Seigneurs de &
'Cour, dans la troifieme année de fon Règne.
A R T 1 C L E X.
REGNE DE ~lU-~D-~or-Oy.~MfCJC.JM~.
Nerigliuar s'étant ainfi emparé d'un Trône qui ne lui appartenoit pa~, tut
obligé de Coutenir une vive guerre contre les Pertes & les Medes, foit qu'il
crut qu'il ne pouvoit (e maintenir fur un Trône ufurpé fans occuper fe<
Sujets à une guerre étrangère & qu'il voulût s'attacher ces anciens Guer-
riers qu'une trop longue paix ennuyoic toit que les Mèdes & les Perfes lui
~uuent déclaré la guerre pour venger la mort d'un Allie, &: pour ne pa< don"
ner à un Prince, qui fembloit auCE entreprenant le tems de s'aggrandir.
"A cette époque le tableau de FAne avoit unguliérement changeil- n'y
avoit plus de Rois en Syrie, en~udée, en Pâleftine tous ces Etats apparte-
Noieutimx ChaMéens. Apriés, ce Roi d'Egypte qui atvoit va ~on Empire r~
v~gé par Nabuchodoiiofor, & qui avoic eu de longues guerres à Coutenir
contre le rébetie Amans, n'étoit plus il avoit été fait pn~bnnicrpar ~on en-
nemi, & étranglé par ceux qui blâmoient Amans de fa démence envers lui.
Ce nouveau Roi ne négligcoit rien pour rétablir dans leur premier lu~re les
affaires délabrées de l'Egypte pour la remettre des longues & terribles con-
vulnons qu'elle venoit d'éprouver~ pour y ramener l'ordre civil & politique,
J
& fur-tout pour entretenir une étroite correspondance avec les Grecs, qui de-
puis la ruine du commerce de Tyr, commencoient à fe rendre conMcrables.
Les relations des Princes Chaldéens s'étoient étendues dans des Contrées
fort éloignées. Les Indiens, lesPhrygiens, les Lydiens, les Cappadociens fe
trouvoientdeurs plus proches voifins, & leurs intérêts étoient devenus com-
C(~~t
muns. ces Nations & à leurs Rois que !e nouveau Prince Chaldéen
s'adreffa pour obtenir des fecours contre les Medes & tes Perfes.
C R E s u s. Roi d<* Lydie, vinc avec plus de cinquante mille hommes de
Troupes, dont dix mille de Cavalerie. ÂRTAMAs, Roi de la grande Phrygie,
amena quarante mille FantafHns, & huit mille Cavaliers; Atu~us, Roi de
Cappadoce conduifoit Gx mille hommes de Cavalerie, & trente mille d'In-
fanterie, prefque tous Archers & MARAGDAS, Prince Arabe, dix mille Cava-
liers, deux cens Chariots & un grand nombre de Frondeurs. La Cavalerie
faifoit donc alors un cinquieme des Armées & )e Roi de Babylone, qui joi-
gnit ces Troupes vingt mille hommes de Cavalerie, deux cent Chariots
J
& de rin&nttrie proportion dut avoir au moins quatre-vingt mille
hommes de pied enforte que fes Troupes ne Soient gucres que le tiers de
t'Armée Confédérée.
Les Medes & les PerCes n'eurent de leur coté que Tygrancs, Roi d'Ar-
ménie, qui leur amena un renfort conndcrabie mais quoiqu'inférieurs en
nombre ils eurent toujours !a fupériorité dans les combats.
Les tndiens [e conduifirent dans ce connit d'une manière digne de leur
&ge(!e ils envoyerent des Ambanadeurs pour s'informer des causes de ces
armemens prodigieux & pour offrir leur médiation avec ordre de déclarer
qu'en cas de refus, ils prendoient le parti de celui qui auroic la )un:ce de (on
coté. Cette Ambaffade ne fut cependant fuivie d'aucun effet foit que les
deux partis leur cuuent paru auMi déraifonnabtes l'un que l'autre foit qu'il
leur fur furvenu à eux-mêmes dans fintervalle, des adirés, qui les occupe"
rent a(fez pour les empêcher de ~e mêler d'une guerre étrangère ce qui eft
le plus apparent.
Des le commencement de !a guerre, les Chaldéens des Montagnes, c'à-
K ij
dire, les Habirans de la haute Anyrie, ceux qu'on appelle aujourd'hui Cur-
des, firent une invafion dans l'Arménie. Xenophon vante leur valeur leur
intrépidité, quoiqu'ils tunent armés très-légèrement, n'ayant qu'un bouclier
d'ofier & quelques javelots; mais Cyrus marcha conrr'eux, les battit, & les
obligea de faire la paix avec les Arméniens.
Enfin, les Armées en vinrent aux mains, dans la quatrième année dtt
regne de Nerignnar: tes propres Troupes (e battirent fort mat, & lâchèrent
pied, tandis que les Princes alliés qui avoient le de(tus, obligeoient Cyrus à
abandonner le champ de bataille mais ayant appris que le Roi NerigtMac
avoit ère tué dans le combat, ces Princes prirent le parti de fe retirer chacun
chez Coi fans doute après avoir ménagé quelque trêve avec leurs~nnemis..
ARTICLE XL
~E€ PASSAGER DE f~BO ROSO ~R C~TO~;
i
Ï.abo-ro(b-ar-chod (uccéda Con Père Nérig!i(~ar il débuta u mal, i! ma-
M!te~ des inclinations fi féroces qu'il utiéna tous les efptits il n'en falloir pas
tant pour occafionner une révolution il n'avoit pas te génie de fon Pere &
il exi~oit encore un jeune Prince de la Maison de Nabuchodonofor, & Fils de
la (ameute Nitocris ceUe-ci étoit trop habile pour ne pas profiter de la pre-
<niere occafion qui pourroit faire rentrer rEmpire dans fes mains. Ainfi le Fils
de t'ufurpateur fut a0aû!né après un règne fi court, que Ptolomée n'a pu le
faire entrer dans fon Canon Cbronoiogique le tems de (on regne (e conton-
dant avec la premiere année de (on SucceCfeur. Son véritable nom < d'aiHeurt,
~tek A~o ro/e -«r chod puifque le mot de A~o entre fans ceffe dans îe
nom de ces Princes, & que la lettre L (e (ubAitue fouvent à la lettre N
<omme nous en allons voir un autre exemple.
ARTICLE XIL
~jrrocAn ET ~~Bo~
ï.
NABON-Apius étoit îiIsd'Evil-Merodach,quf avoir époufe NtT-ocMs..
Ce Prince devoit être fort jeune, & hors d'érar de (butenir le poids des a~-
faires dans la Ctaation critique où fe trouvoit rEmpire, aujUi toute la pui~'
fance étoit en quelque &con dans les mains de fa Mère.
Le nom de cène illu~re Reine e(t compofé de deux mots primitifs tres-
connus :NEtT ou NIT Prineene;OcH!< grand. Celui de jfott Fils eA <om-
pofé du nom de ~~o, Nabo, fi commun chez ces Princes; & d'ÂD, l'unique
le feu!. Les Grecs altérerent fbn nom en celui de Z.t<, Z< f«~-
7!MMj, par le même changement de N en L, dont nous venons de parler.
C'e~ fous ce dernier nom qu'Hérodote en parle comme Roi de Babylone
& Empereur d~Adyrie, ajoutant que fon nom étoit dérivé de celui de tbtt
Pere, ce qui eit vHi, puisque ce nom de Nabo, était commun cette fa-
mille.
F~r~ri. DE T'~y~fB~
Cette bataille eK un des événemens les ptas conudérab!es de l'antiquité
puifqu'etie décida de l'Empire de t'Ane Occidentale entre les Baby)oniens
les Perles. XEKOPHON i'a décrite dans un grand détail dans la Gyropédie il
avoit pane fur le lieu du combat & y avoit campé avec l'Armée du jeune
€yrus, t~o ans après la victoire remportée par tes Perfes qui la regardoient
encore au tems de cet Historien comme le chef-d'oeuvre du plus grand Gé-
Kéra! de la Nation c'éfoit même le fondement de leur Tactique & les di(-
pofitions auxquelles Cyrus dut fon fuccès, ont été imitées dans la fuite par
les plus grands Capitaines, par Céfar à la Bataille de Pharfate, par le Duc de
Parme dans les plaines de Picardie, o~c. Sa description eft d'autant plus pré-
deute, qu'elle e(Ha premiere Bataille rangée dont le détail foit connu avec
quelque exactitude.
On y voit ce que peut le génie contre la force. Cyrus devoit fur tout
empêcher les Confédérés de l'inve~ir, comme ils devoient le denrer, &
comme ce fut en effet leur plan pour y parvenir, il fit derriere fon Armée'
une ligne mobile de tous ces chariots de bagage qui ta fuivoient & qui
<e replioit fur (es flancs qu'elle détendoic également, & il y plaça des Trou--
pes que l'ennemi n'appercevoit pas, & qui devoient lui faire face auffi toc
qu'il ~e eroiroit prêt d'arriver fur les derrieres de l'Armée ces Troupes étoieM
en.mcme fems accompagnées de Chameaux dont les Chevaux de l'Afie
Mineure ne pouvoient'fbuienir l'odeur, n'y étant point accowtumes. Quant
à fes Tours & à fes Chariots armés en guerre, ils étoient à la première ligne.
Jamais la Cavalerie Lydienne ne put parvenir à enfoncer ces Chariots ce
la furprife que lui caufa la vive rcii~ance qu'elle éprouva lorfqu'ette Ce croyoit
au moment de prendre les Perfes en flanc, jetta parmi eux une confufion
& un dc&rdre G grand & fi univerfel qu'ils prirent tous !a fuite, toujours
fuivis par ta Cavalerie Perfane, qui ne leurdonnoit pas le tems de (e rallier.
Celle-ci prenant enfuite en flanc eUe-même le re0.e de la Cavalerie Ly.
dienne, la força de fuir & d'abandonner rin&nietie qu'elte foutenoit. Tandis
que ceci ïe paubit t la gauche des Conrcdérés, les Chevaux de leur a~te droite
furent fi rrappés de l'odeur des Chameaux que & cabrant (<f renversant les
uns fur les autres, ils emporterent leurs Cavaliers, malgré tous leurs efforts
loin du-combat.
L'Incanterie abandonnée de toutes parts par la Cavalerie, ne penfa plus
qu'à fuir elle-même pour n'être pas écrafée par ~ennemi.
Les Egyptiens qui étoient au centre, furent les feuls qui firent de la reuf-
tance; ils a'~voieMpu être rompus par le choc des Chariots; Abradate, Roi de
la SuMBM, qui les commandoit, avoit été tué avec t'eute de fes gens. Cyrus
lui-même, après la défaite des altes ennemies, ayant voulu prendre ces excet-
rentes Troupes en queae, ne put les rompre, quoiqu'il eût enfoncé les pre-
miers rangs Con chevid fut bleffé lui même renverfé par cet animât, que
Ja douleur rcndoit furieux fes Soldats, pour le dégagerfe, précipitent au mi-
lieu de cette forêt de piques. Remonté à cheval, il s*appercoit que Ces Troupes
.ont enveloppé les Egyptiens de tous cotés & que ceux-ci fe ferrant en rond,
~e couvrant de leur< grands boucliers, & présentant de toutes parts leurs
longues piques, fe préparoient à vendre cherement leur vie il ordonna donc
.t fes Troupes de les fatiguer feulement par des décharges continuelles de
pierres & de javelots. Appercevant enfuite du haut d'une de fes Tours, qu'itt
étoient les feuls de t'Armée de Créfus qui tinffent bon, il réfolut de tout ten-
ter pour &uver d'au(B braves gens & leur fit propofer de quitter te parti
de ceux qui les avoient fi lâchement abandonnés 6e d'entrer à fon fervice
tisycontendrent, a condition qu'ils ne porteroientpasiet armes contre Cré-
fus. Cyrus leur donna de beaux etabtiC<mens entr'autres les Villes de
Lari~e <k de Cylene, près de Cumes, fur le bord de la Mer, qu'on nommoit
encore du rems de Xenophon les Villes Egyptiennes.
~n~ fur di~pec cette ligue, de laquelle dépendoit le fort de J'A fie ainfï
!C6
les certes eurent le champ libre pour la conquête de toutes ces riches &
vafles Comrées. Dans le XV< tiède, une Armée de cent cinquante mille A!te.
mands dont la mpidé étoit de Cavalerie fut également diflipée par une
poignée de Payfans Bohémiens mais qui ctoient tous ou montés fur dei
Chafiors/ ou défendu! par les files qu'ils rbrmoienr~
4.
~TjTr~jRoy~~M~r~Zrrf~; w
Au~-tôt que cette formidable Armée Ce fut évanouie, Cyrus prit le che~
min de Sardes, Capitale du Royaume de Lydie. Créfus efïaya inu[i!ement de
l'aricter; il fut battu de nouveau, & il ne vit d'autre renource que de fe Mn-
fermer dans fa Capitale il fut ainfi la vicHme de cette funeKe Htunon qui
pcrfuade que les murs font la véritable défenfe du Héros, les plus forts bou-
levards d'un Etat.
A peine Cyrus eut-il inveili cette ville, qu'un E(c!ave Perfan qui avoit été
au fervice du Gouverneur de la Citadelle lui fournit les moyens de s'en ren-
dre maître ~udt-tjôt de-!à i! entra <ans peine dans !.t ville qu'il garantit du
pillage,.& eu il fit prifonnier Créfus, fa famille, toute fa Cour & tous fes
trésors. Par une politique plus humaine, mieux entendue, il ne fit pas mourir
~ce Prince mais il le traita toujours
avec beaucoup de considération & à
mort il le recommanda à fon fils.
On raconte de ce Roi Ahatique un traitqui peintbien ces enfans gâtés de la
Fortune ayant reçu la vinie de Solon illufire Phitofbphe Athénien it lui
vantoit fon bonheur le Philosophe le regardoit au contraire avec une corn"
paulon attendrinante: l'amour propre du Prince, fon cupide aveuglement
.en fut choqué il ne put s'empêcher de témoigner à quel point il trouvoit
ridicule cette façon de pen&r mais t'Athénien fans s'émouvoir lui répon-
dit d'un grand fens & d'une manière malheureusement trop prophétique
qu'on ne devoit point appeUer heureufe une perfonne encore vivante
fon bonheur prêtent pouvant di(paro!rre par une longue fuite d'infortunes.
Créfus privé de tes richeues, de fes Etats, condamné, dit-on, à périr au milieu
des n&mes,(entit trop tard cette. vérité; mais (erappeHant fur le bûcher cette
énergique converfation~I s'écria Solonjj! Selon Exchmation,qui,ajoute-t-on,
lui value la vie de ~part de Cyrus étonné.
P~ Tom. f. t:
FIN DU 7!oy~~ME r~~BrLOJv~.
(t) Cette Fête etoit la même quceeUe des Saturnales. On rappeUoIt la Fête de<
Saceet, & on la célébrolt à l'honneur du Dieu S~c ou SfSAC. Elle commen~oit le 16 du
~not! de Loy ou Lous, & duronc!nq {ours. Les Maîtres étoient alors,
nous dit ;ATHEt)<<
'd'après Bérofe aux ordres de leurs Domestiques l'un d'eux revêtu d'un
manteau royal
etoit comme le Chef de la Maifon, & portoit le titre de ZocANt Ca' Ch~dcen îJC
SU~~ntËe yice-Roi Gouverneur.
toire des SuccefÏeurs de Nabuchodonofor avec ce qu'en rapportent les Livres
des Hébreux & en particulier avec les Prophéties de Daniel.
ARTICLE XIII.
~'c~e~M~ J< /~</?o/r< Sacrée 6' de /t/?e~ Profane ~M~~ des
Rois de jS<o/
t.
C~o/ï a~rM~M ~r<~< <c/&
On diroit que le fort des Hi~onens eu: de marcher (ans cène au mu!e~
des ténèbres & des précipices à peine font-ils arrivés à une époque lumi-
neufe, qu'ils retombent au(Ii-tôt dans les plus grands embarras par la pro-
fonde nuit dont cette époque eft (uiyie alors s'ils ne redoublent d'efforts
pour fainr le vrai fil qui feul peut les retirer de cette route ténébreufe la
vérité leur échappe, & ils s'imaginent enfuite qu'il eft impofrible de parvenir
jufqu'à elle. C'eft ce que tous les Hi~oriens & tous les Chronologiftes ont
éprouvé !oi(qu'its ont voulu concilier l'Hiftoire Sacrée & l'Hiftoire Profane
au fujet des derniers Roi de Babylone, fucceneurs de Nabuchodono~br.
Depuis l'Ere de Nabon-AfIar nous l'avuns vu l'Hi~oire des A(tyriens &
des~Babyloniens étoit devenue aufli fure auul !um~neu(e, qu'ella ctoif au-
paravant enveloppée de ténèbres le règne long & glorieux de Nabu chodon-
p(or fembloit en particulier avoir mis pour toujours la certitude de l'His-
toire de Babylone hors de toute atteinte, en fixant les yeux de tous les Peu-
ples fur cette Monarchie & en taifanc de Babylone le centre des Arts
& des Sciences cependant lorfqu'il a été que~ion de comparer ce que les
Hi~oriens Sacrés & les Profanes nous apprennent relativement aux Succ<C'
~cuis deNàbuchodonofbr, les Savans les plus ditlingués n'ont vu que dinï-
cultés plus grandes les unes que les autres; & la(Ics de'luttercontr'elles, ils ont
fenoncé à la folution de cette que(Hon comme étant impodtbie à trouver.
On peut donc dire qu'elle formoit un des problêmes les plus épineux de
la Chronologie & de l'Hiftoire ancienne.
Qn nous (aura donc quelque gré d'éclatrcir cette grande que~ton on.
verra que ce n'étoit ni le défaut de monumens,ni leur obscurité, ni leur oppo-
~[ion qui rendoit ce point d'Hi(toire fi difficile à expliquer: qu'il rentroic
ainfi dans l'enfemble 4c nos recherches, qui n'oHroicnt jufques ici tant de
Li~
dirncuttés qu'à caufe des faux principes qu'on pofoit &: parce qu'on &
ïainoit plutôt conduire par des idées ~yHematiques que par l'ensemble des
~airs.
Ain~ tombera une des grandes ditncultés de la Chronologie Sacrée ce!!e-
ci devoit parolire d'autant plus Surprenante, que les Ecrivains Hébreux qui
ont parlé de ces événemens vivoient dans l'époque même dont nous par-
tons étoient contemporains de ces Princes qu'un d'eux, DANIEL a même
vécu à leur Cour~ qu'il en éroir un des principaux Seigneurs que ces Con-
trées retennn~nt encore de la gloire de fon nom & qu'on y montre encore
aujourd'hui ton tombeau. Il leur étoit donc auffi impoffible de re tromper a cet
cgard qu'àBm.oM&àABYDEMt, HiAoriensPro&ne! de ces Contrées où
ils étoient nés.
t.
Chronologie Profane des J~c~M~ A~acAc~o/zo/or,
BEROSE, Prêtre Chaldéen qui avoit écrit l'Histoire de fon Pays, s'ae~
corde parfaitement avec ce Canon; à cela près) qu'il y'ajoute Laborofbar-~
chod, fils de Nerig)i0ar, mais auquel il ne donne qu'un règne de neuf mois,
durée qui n'a pu entrer en ligne de compte dans le Canon qui ne renferme
que des années pleines, & qui s'e& confondue avec la quatrième année coma
mencée de Nerigliuar,
).
Po~j <& /?o~~ Sacrée raldtifs < cette ~o~Bf;
~y~r~.MM imaginés pour ~~r quels font les ~nn<'<j dont parle Daniel.
Le nombre des ty~êmes qu'on a imagines pour trouver quel entre les
quatre Rois nemmespar Berofe, eitce!uiqueDaniet a défigné par le nom
de Belfafar, e(t auffi varié qu'il fe puine car dans ces Systèmes il fe trouve
~uccedivement être tous ces Princes & à force d'être rout~ il n'eft rien.
Selon le Savant UssERius & (on imitateur PMDEAux, il c~ le dernier
Roi de Babylone, par confequeni Nabonid: pouvoit-il ne pas t'être! il eft tué
dans un Feftin, au moment où Daniel vient de lui dire que fon Royaume
feroit partage entre les Mèdes & les Perfet c'eft donc~conctuoit-on.te der-
nier Roi, celui fous qui Babylone tut prife & fon Empire détruit.
Selon SC.AI.IGEP,, c'e~ïon predeceneurLaborofoarchod.
Selon DEsv!Gt.oi.Es, qui a rendu de fi grands &rvices a la Chronologie
Sacrée, c'eR Nerigliffar.
Selon CONRINGIUS, MAMHAM, le Préndent BouHiER, FRERET, c'eft Evil-
merodach.
Nous citerions auffi les ~avans Auteurs de rHi~oireUniTerfeMe, s'ils avoient
une opinion à eux fi après avoir embraffé dans t'Hi~oire des Babyloniens le
dernier de ces fy~cmes, iisn'étoient revenus dans celle des Medes à celui
d'UfTerius qui en e<t précifcment l'Antipode.
Ajoutons que le ~ydeme de Scaliger a été adopté par le Savant & judi-
cieux Auteur d'un manuscrit fur les Rois d'Auyrie qui a bien voulu nous
communiquer depuis peu fon Ouvrage & à cet égard nous ne pouvons trop
regretter que l'autorité de Scaliger d'un coté, mais fur-tout l'idée que Na-
bonadius n'étoit pas petit-fils de Nabuchodonotor, lui ayent fait voir Belfafar
dans Laboroibarchod. Plus nous avons l'avantage de nous rencontrer fur divers
points avec ce Savant rcfpcctabie, & plus nous aurions eu de plainr de pou-
voir Suivre également fur ce point la même route que lui.
A cène première que~ion s'en joignoit une autre puisqu'il ralloit déter-
miner non-feulement qui étoit Belfafar mais encore qui étoit Darius le
Mède.
Dans le (y (terne d'Unerius, Darius le Mède étoit Cyaxare Roi de Medie J
oncle & ami de Cyrus dans le ~ytlême de Marsham, ce Prince étoit un des
derniers Rois de Babylone ennemis de Cyrus.
On voit que ces fy~êmes ne pouvoient être plus oppof~s un d'eux cepen*
dant devoit être vrai mais tous tbnt appuyés ujr de fi foibles preuves que
la vérité même refioit noyée fous un amas d'obscurités & de difficultés qu'on.
ne pouvoit difuper.
C'eft que les Savans Auteurs de ces fyu:êmes ne procédoient pas dans cette
recherche avec l'exactitude qu'e)te*exigeoit ils n'ont point rapproché les traits
cpars! de ces tableaux ils lie les ont point comparé dans leur enfemble ils
ont laiffé de côté les preuves les plus convaincantes. Ainfi il en arrive à qu~
conque prend un parti avant un examen funuant, troid & tranquitte.
()j!JET~ ~~MONT~ER.
Quant a nous, nous allons démontrer
j °. Que le Belfafar de Daniel eft l'Evilmerodac du Canon Aflronomi.;
que.
a. Que Darius le Mede eft Nerigtinar.
~°. Que Nabonid étoir petit-fils de Nabuchodonofor.
Trois points qui étabtiueHt la plus parfaite harmonie à cet égard entïO!
l'Histoire Sacrée & l'Hiftoire Profane,
PREMIERACCORD,
~~f~j<A </?~ ~~M~o~ono/or 6' le ~e/n~ ~M'o~cA,
EVIL-MERODACH, nous dit Bero(e, fut nts~ mcccueur de Nabucho~
donofbr. C'étoit un Prince indigne de fon rang it (e conduifoit ( <:no7n<~ ~<
~/<)~tyo~ y!</< auû'i e0:-itfurnommé~f<7, ou l'Infenfé. S'étant ain~
jcendu infupportable à fes Sujets il fut tué dans un refUa par Con Beau-fterç
~er!gtifïar, après deux ans de regnec'e(t à dire dans fa troineme année
commençante & fon Beau Frère lui fuccéda. Voilà donc autant de caractères
qu'il faut retrouver dans Belfafar.
De plus les Juifs de Babylone écrivant à ceux de Jérusalem, cinq ans après
!a prife de cette Ville &: leur envoyant de l'argent pour o6rir des ~acrinces en
leur nom, leur dirent ( < )
» Priez pour la vie de NABucHocoNosoRRoi de Baby!one & pour la vie
M
de BELSASAR fon FtLS, afin que leurs jours fur la Terre foient comme
les jours du Ciel que le Seigneur nous donne la force &: qu'il éclaire nos
M yeux pour
vivre fous l'ombre de Nabuchodonofor Roi de Babylone, &
Il fous celle de BELSAsAR ton F!i.s que nous les fervions long-tems & que
*< nous trouvions grace devant eux".
t°. BEi-SAS~n étoit un Prince indigne du haut rang auquel l'avoient appelle
fa naiHance & les vercus de fes Ancêtres. Daniel nous l'apprend dans ce Chap.
,V. où il explique les caractères traces fur la muraille par la main Prophé-
tique.
Voici la maniere dont Daniel raconte cet événement mémorable & fi
conforme à ce que l'Hi~oire profane nous dit de ce Prince.
BEis-AsAtL donnant un grand îeMn aux plus grands Seigneurs de la Cour,
& étant déjà pris de vin, 6t apporter les va(es d'or & d'argent que ~bn Pert
ï~abuchodono(or avoit emportés du Temple de Jérufalem il s'en Servit pour
y boire, lui, fes femmes Se toure fa Cour, en inlultant au Dieu des Hé-
M été trouvé léger à la balance & votre Royaume a été divifé entre les Mèdes
& les Peines Beif- Afar eut a(Iez de confiance dans les lumières de Daniel
pour tenir ~a parole, quelque foudroyante que fût pour lui une dénonciation
pareille cependant la même nuit il fut tué; & Darius le Mède lui (uccéda
l'âge de ~oixanie~-deux ans. Celui-ci touché. du (avoir de Daniel, connrma la
promené de Belf-Afar, & ayant établi fur fes Etats cent-vingt Satrapes
qui relèvement de ticis grands Seigneurs, ou Minières, Daniel fut le premiet
de ces trois.
On a beaucoup difcuté fur la maniere dont ces mots étoient écrits & en
quels caractères, puifqu'aucun Sage n'avoir pu les expliquer mais il faut les
conudérer comme une fentence énigmatique, qu'il eft impombfe de com~
prendre ler(qu'on n'en a pas la c!ef: il falloit même qu'oA pue les lire afin
que Belfafar pût comparer l'explication avec l'objet à expliquer fans quoi, on
auroit pu accuferDaniel de faire le Texte & le Commentaire.Quant aux mots
en eux-mêmes, ils font vraiment orientaux primitifs & communs à tous!e:
Peuples: mna ugninant compter, ed égatement Grec, Latin, &c.r~ 9
compofé de léger, vite, appartient également aux mêmes Langues :~A«/'j',
divifion prononcé appartient aux Langues Occidentales, & il exifte
egatement en Perfan avec fa prononciation en F.
Mais que vouloir dire la main Prophétique par ces mots Symboliques
!iés à t'euenct des choses puifque tout eA fait avec nombre, poids & <nc-
fure & que rien ne peut fubn~er ~ans~ la réunion de ces trois? On fent fort
bien que c'étoit une dedru~tpn, puisqu'on ne voyait ici que nombre &
poids; & que </n~n avoit pris la place de mefure mais quelle étoit cette
déduction, quels en étoient l'objet & le genre ç'eO. ce que la main feule
pouvon
pouvoit expliquer avec une <ageue Semblable à celle qui arrange tout avec
ncm~< poids & mefure. Cependant je ne Cache perfonne du moins entre
tous nos Commentateurs qui ait fait attention à la Nature de cette énigme
~mbolique & fublime.
SECOND ACCORD.
Darius le Mède 6* .A~n~r font /< mime Perfonnage.
TROISIEME ACCORD.
A J~y/cne
Le dernier Roi de ~on< /'<~ A~~NcAo~cno/er,
ni ailleurs.
t/ tué ni
f
Il eft donc prouvé que Belfafar! eft le propre fils. de Nâbuchodonofor le
'O.
même qu'Evitmerodac, & qu'il fut tué, non au flége de Babylone, mais pa~
fon beau-frère.
-'4. '#/
1
toient aucun intervalle entre ces deux Princes: que 6c-on on alla chercher
dans la Cyropédie, un Héros de Roman, un Cyaxare, fils d'ARyages grand-
père de Cyrus & Roi des Mëdes:& de cet onc!e de Cyrus, on en fit un
Roi à qui Cyrus céda !e Royaume de Babylone & qui pm le nom de~Da-
pus le Mède. Rien ne quadroit'mieux mais ce n'e<t qu'un Héros de théâ-
tre, un intrus qui ne t'accorde avec aucune Histoire, & qui tombe dès que
la vérité ~e manifeste.
x~. Cyrus n'çtoit pas de caractère à céder un Etat comme celui de Baby<
!one loin d'être ucomptaitâht avec la Famitte Royale des Mèdes, il paroît
qu'i! h dépouilla au contraire d? tes propres Etais & qu*.Afiyage& mourut
dans une espèce d*cxit. Du moins Xenophon dans la retraite des Dix mille (i)
parlant des ViHes de Lanu~ & de Me(pita (uf la rive orientale du Tigre ou.
it j~ana avec !es Gre<N, die que les Mèdes avoient habite autrefois Larina t
que le Roi de Perte l'avoit prife fur eux dans le tems que ~/n~~< leur
~)Uv.Uj,
M~ par les Perfans il dit de même en parant de Mefpila que cène
/<.
Ville avoir été autrefois habitée par les Medes & qu'ils la perdirent <!f«'
Il ajoute que c'cA dans .cène derniere Ville que s'étoit réfugiée la
Reine de Médie, & qu'elle y foutint un long uége contre les Perfes.
Enlever aux Mèdes leurs Etats, améger leur Reine exiler leur Roi, ce
~ont des acHons bien opposées à la généronré de céder à un oncle un Em-
pire entier.
3
D'ailleursXenophonne dit point que Cyaxare II. ait regné à Babylo-
ne, pas même qu'il s'y foit jamais rendu Cyrus, &!on lui, alloit fbuvenc
vifiter Cyaxare à Ecbatane mais Cyaxare lie vient jamais à Pabylone.
Ajoutons que le favanc FRERET a fort bien prouvé (i) que la Chronologie de
la Cyropédie eA remplie d'anachronifmesqui démontrent queXenophon n'a-
voit en vue qu'un Roman philofophique, & non une Hilloire exacte aind
H avance de vitagt.ux ans la prife de Babylone par Cyrus, & de vingt-huit
Ïa défaite de Créius ce qui, de la part d'un homme tel que Xeaophon, prouve
qu'i! ~e propofoit moins de composer une Hi(toire qu'uti Roman ce n'e(t
que dans ceux-ci, de même que dans Jes Poèmes épiques, qu'il eH permis
d'arranger les événemens à fa &ntaiue quelque l'on y joigne beaucoup de
chofes très-vraies & trcs-curieu~es.
Enfin Daniel lui-même place Cyrus fur le Trône de Babylone immédia-
tement après la guerre de vingt, un ans, preuve à laquelle on n'a jamais &ic
aucune attention.
L'Ange de Babylone, après avoir dit que le Prince du Royaume des
Pertes lui avoir réufté yingt-un ans, ajoure Enfuite j'ai demeuré là près
M
du Roi de Per~e, de Cyrus. Ce Mède qu'on place entre la fin de la
guerre & Cyrus, eft donc un vain fantôme, par le Texte même de Danie!.
t.a guerre commencée à l'occafion de Darius le Mède dure vingt-un ans. Elie
<6nit, & Cyrus eft Roi de Babylone.
Et que ce (oit Cyrus dont il foit ici quellion c'ef!: ce qu! résulte égale-
ment de la fuite du discours de l'Ange II y aura ajoute-t-il encore trois
» Rois en Perfe le quatriéme fbulcvera tous les Peuples contre les Grecs.
Ces trois Rois font Cambyfe, Smerdjs, & Danus le quatrième ett Xer-
xes, qui amena contre les Grecs tous les Peuples connus de l'Ane & de l'A-
&ique.
(~Uv.X.Cb.XlI.
byriathe~ «/r-<M/t, le Palais du Soleil & il exifte encore de nos jours ave<
la même fignification dans le Pérou.
La même année, ( Chap. V.) il explique à Belfafar les caractcres
oracés par la main prophétique.
Cette même année ( Chap. 1 X ) la premiere de Darius le Mède il a la
viGon des LXX femaines d'années. Le récit eft précédé de la belle priere qu'il
adreffa à Dieu pour lui demander la fin de la captivité dh Peuple Juif & au
~ieu de cela, il apprend ce!!e d'une durée de LXX Semaines d'années qui de-
voit Succéder à ces LXX ans de la captivité, & dont les ~vénemens font la
bafe du ChriOianiune.
n<. La troinéme année de Cyrus, il a la célébre vinon ( Chap. X XI, XII )
relative aux Empires qui s'éteveroie'tt après celui des Pgftes. C'ett au Chap.
X, ï qu'il nous apprend d'un (tyle Symbolique que depuis Darius le. Mède,
jusqu'à Cyrus, il y avoif eu entre les Babyloniens & les Perfes une guerre
de vingt un ans, qui avoit fini par la ruine des premiers.
Et que ces vingt-un ans doivent commencer à D~ius le Mcde, de l'aveu
même de Daniel, c'eft ce dont on peut d'autant moins douter que le. fujec
qui en amené le récit eft relatif à la priere de Daniel faite la première année
du règne de Dàrius le Mède intervalle donné, auquel il eft bien étonnant
qu'on n'ait pas fait attention; on n'auroit pas bouleverse, comme on a fait la
Chronologie de ces cems-
Z? ~.j
Tel e~ l'ordre chronologique qu'o8rent les Prophéties de Dan!e!, & qu'on.
avoit cependant totalement perdu de vue qui avoit échappé non-feulement
a ceux qui n'y croyoient pas mais fur-tout à ceux même qui y croyent cet
ordre, ces époques, ces prophéties, le rang illu~re de celui fous le nom de
qui elles paroinent, tout doit iméreucr l'attention du Philosophe, de l'Ob~ër-t
valeur exact il a rarement d'auffi grands ipectacles fous les yeux & l'Hifioire
d'un grand Homme, fut-il un impo~euf, doit tenir nécenairement une
grande place dans les faftes de refpht humain & de tes révolutions. Nous ne
faurions donc omettre ici quelques détails furunperfennage tel que Daniel,
qui a joué un auffi grand rôle pendant la durée entiere de l'époque qui fait
l'objet de cet Enai d'Hi&oire Orientale de ces détails même dépend ndée
c[ue nous devons nous former de ces tems ce de ces Prophéties.j
L'Once
L'Orient d'ailleurs ed retnpti de la gloire de fon nom, & d'admiration pour
~i: les révolutions épouvantables qui ont ravagé tant de fois ces Contrées,
-qui ont erfacé tant de monumens qui ont fait difparo~tre les'noms de tant
de Monarques, n'ont rien pu contre ce personnage illu~re & de même que
les Orientaux montrent chez eux te tombeau de Job, celui de l'immortel
JLocman, ils montrent dans la Suuane celui de Daniel ils le font voir en-
core de nos jours, avec emprefïement, aux Voyageurs modernes, comme ce
qu'ils ont de plus précieux & ce tombeau e!t digne d'un Prince. Ils ne fe con-
tentent pas de ces redes froids & inanimés ils repréfentenr Daniel comme un
des plus grands Satrapes de la Babylonie & de la Perfe comme le Vice-Roi
deIaSunanefbusCyrus.Son avancement e~tbndé,fe!on eux, ~ur~(agefle;&:
cette Cagetfe brilloit fur tout dans (on habileté à expliquer les (bnges.
Expliquer les longes, nous paro~t à nous Occidentaux de grandes reve-*
ties pour les Anciens, c'étoit une grande ïcience louer quelqu'un à cet égard,
c'étoit le noa-«j.H/~ de i'étoge c'étoit élever une peribnne au faite de la
g!oire:tet étoicie goût orientât: il Ce plaît dans les préfages, dans les Congés,
dans les vidons, ain6 que dans la Science A(b'o!ogique qui les H)re6ce en-
core, de même que l'Europe en a été inMée jufqties dans ces derniers Cié-
des. D'ailleurs l'explication des (onges~ tenoit aux connoiftances les plus par-
~tites de ce tems-là, aux conhoinances Civiles, Phyfiques & Hyérogiyphique!.
Telle fut donc l'habileté de Daniel dans l'explication des fonges, qu'elle
releva du rang le plus fâcheux aux places les plus éminenies qu'elle lui valut
la confiance 'des Rois les plus itiudres.
Il étoit, il e~ vrai, de la Race Royale des Hébreux mais qu'étoit cette
Famille quand ce'Royaume rut éteint Dans un âge peu avancé il fut enve-
loppé dans les malheurs de cette Famille & de Ca Nation & avec nombre d'au-
tres emmené jen captivité par Nabuchodonofor, la premiere année du regne
~e ce Prince. Ce qui devoir être la Source de Con malheur, fut celle de (a haute
élévation: un fonge qu'avoit eu Nabuchodonûtor& qu'il lui expliqua, lui at<
tira la confiance de ce Prince elle dut monter à ron comble, lorsqu'il rur re-
venu en Con bon fens. ~'explication des caractères tracés par la main fblitaire
lui valut l'efUme la confiance de Darius le Mcde. II en,fit un des trois prin-
cipaux Satrapes de ton Royaume ce haut rang & la manière dont il avoit
annoncé le réraMinement des Juifs par Cyrus lui .mérita également la faveur
de ce nouveau Roi, &.la continuation de la Vice-Royauté de la Sufiane au(M,
<;omm.e nous l'avons vû, une de Ces Prophéties eft datée du Palais m2me qu'il
~voit dans cette belle Province. C'eft la feconde fois que la Prophétie & le
/?~. Tom. 7. N
Gouvernement d'un grand Peuple, étoient hors de la Judée réunis fur une
memetëre.
Ce Vice-Roi avoit cependant près d'un necte, tors même qu'on ne lui fuppo-
feroitqu'une quinzaine d'années quandiirut emmené en captivité,puitque l'an-
née fuivante il fut en état d'expliquer le fonge de Nabuchodonofor: ce n'eR pas
un enfant qui peut avoir cette fagefle. Depuis ce tems'Ia jufques à ta derniere
Prophétie, la troifienie année de Cyrus, il s'écoula (bixante-dix ans. A cet âge
il devoit être un grand phénomène, par fon rang, par fa <agene, par (es liai-
sons nngulieres avec cette Famille Royale de Babylone qui n'éroit plus, & à
Jtaquelle il n'avoit cène de prédire les malheurs non vraisemblables qui fon-
dirent fur elle.
Il ne falloit pas moins que ton profond favoir pour rélever du rang le
plus infortuné, aux premières places de l'Empire chez des Peuples ennemis,
dont la Religion n'étoit pas la fienne, dont les Prêtres couroieni la même lice
que lui, & auxquels il n'annonça jamais que des malheurs. C'eft plus qu'il n'en
faudroit de nos jours pour faire enrenner quelqu'un aux Petites Maisons.
Quelles étoient donc ces grandes Cours de l'Orient ou quel prodigieux
afcendant n'avoit pas pris Daniel !ur tous les esprits ? quel génie ne falloit-il
pas pour foutenir & conferver cet afcendant pendant un fiècle prefqu'entier?
S'il rut un perfonnage extraordinaire à tous ces égards, il ne le fut pas
moins à beaucoup d'autres, fur-tout en le comparant aux autres Prophètes
Hébreux à cet égard, il oSre une foule de caractères auxquels on n'a pas fait
auez d'attention. Tout le di~Ungue d'eux longueur du tems pendant lequel i!
prophétisa grandeur des événemens qu'il annonça clarté de (es prophéties
Supérieures dans ce genre à toutes les autres, parce que les événemens s'appro-
choient & tel eH. le caractère de l'ensemble des Prophéties Hébraïques, qu'à
mefure que le tems de faccompliuement approche, leur annonce fe développe
& devient plus précise plus détaillée, plus claire.
Ajoutons à ces traits, la parfaire harmonieqn*om'ent fes nombres prophé-
tiques, avec ce que la Nature Agronomique a de plus exact harmonie qui
auroit été inconnue, fi un Savant de nos jours, l'un des plus grands Agro-
nomes de notre neci: n'avoit rapproché la révélation de la Nature étude
qu'on dédaigne, & qu'on devroit faire cependant, lors même qu'on ne
verroit que l'homme dans la révélation puifque ce feroit l'enbrt le plus pro-
digieux de l'eïprit humain, l'effort de l'homme !e plus profond dans la con-
noinance de la Nature l'enon d'un homme divin dont jamais aucun morce!
approcha en force que fe vouer à l'ignorance de ces choses, c'e~ fe priver
de très-belles connoinances.
La découverte de ces Cycles parfaits dont nous parlons ici, eft confignée
dans les Remarques Zft/ïer~Ke~, Chronologiques & ~f/ïronomt~Hej fur quel-
~MM endroits du ~r< de D~JV~ qui (ont à la tête des Mémoires Posthumes
de M. de Chenaux, imprimés à Laufanne en 17~. Cet Auteur plein de
génie & d~ favoir, démontre que les nombres Prophétiques de Daniel i oo
& ti~o, ainfi que leur dincrcnce 10~.0, étoieni autant de CYCLES PAR-
?AiTS, Cycles, qui font harmoniser tout-à-la fois l'année Notaire, le mois lu-
naire & le jour qui jufques ici avoient été cherchés en vain, & qu'on avoic
fini enfin par regarder comme chimériques ou impoffibles de la même nature
en un mot, que la pierre philofophale & le mouvement perpétue! il ajoute
que ce font les deux feuls nombres ronds qui fuuent Cycliques, & qui le
funent de manière que leur diS~rence tut eUe-mcme un Cycle parfait oc
l'unique. Il obferve en particulier fur le Cycle de i o4o, qu'il e~t le plus exact
qu'on connoiffe oc même qu'on puiffe trouver, à moins que d'aller au delà
d'un espace de tems trois ou quatre fois plus long, que celui qui s'eft écoulé
depuis les plus anciennes obfervations jusqu'à nous il ajoute qu'il eff d'autant
plus étonnant que personne ne s'en foit apperçu, qu'il fumfbit pour cela de
comparer le Livre de la Nature avec celui de la révélation.
Ajoutons que M. de CASSINI & M. de MAm.AM, à qui l'Auteur avoit con~
muniqué ton manufcrit & <es découverres, ne purent disconvenir de leur vé-
rité, «quoiqu'ils ne punent comprendre, dit le dernier avec une ingénuité
< admirable comment ôe pourquoi elles étoient auui tccl!ement renfer-
mées dans l'Ecriture Sainte.
Comme ces Cycles concourent également avec nombre d'autres circonf-
'rances très-remarquables, cet Auteur termine ainfi fes remarques
Pourroit-on, à tant de traits réunis, méconno~tre dans l'Auteur de ces
anciens & refpectables Livres le Créateur du ciel & des chofes qui y font,
M de la
terre & de ce qu'elle renrerme, de la mer de ce qu'elle contient
Enfin, Daniel eft le dernier des Prophetes de l'Economie Judaïque, il en
d fait la clôture c'étoit un flambeau qui alloit s'éclipfer & qui jettoif pour la
derniere fois la plus vive lumiere; mais en fermant cette Economie Prophé-
tique, détermine le tems ou la Prophétie recommenceroit fous l'Economie
Chrétienne, fous cette Economie qui verroitéclore l'accompliflement des
Prophéties les plus consolâmes pour l'humamte encore &ixant€-dix fernaines
Prophétiques, dit-il, & le Chri~parohra,& le ~luttera annoncé à tous les
N ij
Peuples & le Peuple Juif ne fera plus Ceul le dépofitaice de la Prophétie i
ainfi nul vuide, nulle inrerruption entre les tems Prophétiques les deux rêve-
lations, celle des Hébreux & la Chrétienne, fe tiennent par la main elles,
font foeurs clles ne (ont que la continuation d'un feul & même objet, d'une
feule di<pen(auon (ubdivifee en annonce & en accomp~uement.
N'omettons pas que fes Prophéties font écrites moins en Hébreu qu'en
ancien Chaldéen, dans cette langue qui cara~erifbit la Nation au milieu
de laquelle il vivoit, la Cour qui !*àvoit éteve, îes Sages de Babylone lan-
gue qu'il dût favoir comme ta tienne propre & qui dès le moment que
fEmpire eût paffé dans des mains étrangères, ne devint plus que le jargon
de quelques Provinciaux mépri(ab!es, dans lequel il' ne fut rtus permis d'é-
crire. Quet de nos beaux Ecrits s'aviferoit d'écrire en bas Breton ou en Pi-
card, pour exciter l'admiration de la VUle & de la Cour Nous avons même
bien de la peine à foutenir le ilyle des Provinces où on parle là Langue ré<
enante.
Pc O~r~~
Daniel a donc exMe, il a exi~é dans l'Orient, à la Cour des derniers Mo-
narques de Babylone; quoiqu'étranger, ils l'eleverent aux premieres dignités'
de l'Etat~ mais fi on ne peut former aucun doute fur. fa perfonne, quel juge-
ment doit-on porter de fes Ouvrages ? (ont Us authentiques ou tuppo~esr~c.
s'ils ne te font pas quel cas doit on faire de tous ces caractères dinincU~
dont nous venons de parler & que doit-on penfer de ce qu'on y appelle Pro-
phéties Un coup-d'oeii fur ces objets ne fera pas déplace, non en Th~o-
gien ce n*e(t ni le tems, ni le lieu mais en Critique raisonnable qui fou"-
met au creufet du bon fens, les phénomènes que lui offre l'Univers.
Si les Livres de Daniel étoient fuppofes, iisraucoient été dans des tems
tris-recules, dans des tems qui fe confbnden: avec ceux où il vécut. Ils étoient
connus du tems des CELSE oc des PoMHYRE, ces Savans ennemis de la Reli-
gion Chrétienne, qui ne pouvant nierîe lumineux de (es Prophéties, preten-~
dirent qu'elles avoient été faites après coup.
Ils étoient connus du tems de JosEPHE, qui dans tes Antiquités (,t ) en
parle comme d'un Livre ancien & reconnu inc<nte~ab!ement pour être de lui;.
<i) Ez.XXIX.t7.
d'Excel!, puisqu'il en annonce le nége & la ruine prochaine & C!i. XXIX.
17. qu'elle avo:t été prife dans la vingt-nxieme année car aum-tôt le premier
jour du premier mois de la vingt-septième année, il promet à ce Roi les dé-
pouilles de l'Egypte pour le dédommager de ce qu'il n'avoic pris à Tyr que
tes murs, fes Habitans s'étant tous fauves avec leurs richeCes.
Af
Tandis que Daniel prophétifoit à la Cour des Rois & Ezéchieï dans
la Méfopotamie fur le Chobar, Jcrémie fairoit la même chofe à Jérufalem
auprès des derniers Rois de Juda. Ce Prophète étoit également d'une race
Sacerdotale établie dans la Tribu de Benjamin il commença à prophétiser la
treizic.me année du règne de Jonas dans un tems où il (emb!o'.t que les
Hébreux n'avoient rien à redouter de l'Egypte & de la Chaldée. Il fe repré~
(ente comme peu avance en âge, lorsqu'il fut chargé d'annoncer que Dieu
alloit arracher .& détruire, perdre & diŒpef, édifier & planter. On peut
donc fuppofer qu'il avoit trente ai)s l'âge o~ on devenoit Prêtre & où on
acqueroit le droit d'enfeigner.
Ses premières prédicHons fdfent contre fa propre Nation dont il dépeint
les vices & J'impieiç avec une énergie fans égale.: aucun Prédicateur n'a tonné
avec cette ibrce.
Les douze premiers Chapitres paroiffent Ce rapporter aux dix-neuFdernieret
années de Jofias. Les huit fuivans, aux trois premieres de Joakim. Dans le der.
pier de ceux-ci, on voit qu'un des Chefs du Temple le fit mettre en prifon à
caufe de la nature de tes Prophéties; & que dans ja crainre du Peuple il le
mit en liberté le lendemain. Jérémie s'étoit déjà plaint ( Cap XL 11.) de ce
que les Habitans de fa propre ville, d'~NATpoT, ~voient cherché à lui arracher
la vie, par le même moti~
Au vingt-cinquieme, il annonce que la nation Juive fera afiujettie aux Baby-
loniens pendant foixante-dix ans,& qu'alors ceux-ci feront eux-mêmes anéantis;
& dans l'intervalle, un grand nombre de Peuples, de Rois & de Villes, dont il
fair l'énumératipn~
Au yingt-feptieme, il annonce que les Babyloniens ne feront gouvernée
que par le 6k & par le perit-nis de Nabuchodonofbr.
Le vingt-huitieme contient fa difpute avec un nommé Ananias~ qui
n'anuoncoit que des chofes agréables au Peuple.
Le Chapitre XXI. contient fa réponfe au Roi Sédécias, qui étant attaqué
par tes Babyloniens la dixieme année de Ion règne lui demande quel fera le
fuccès de la guerre mais ce Roi irrité contre le Prophète à caufe des mal-
heurs qu'il lui dénonce, le fair mettre en prifon dans fon propre Palais,
comme on le voit au Chap. XXXII.
Il y a donc ici une tranfpondon) le Chap. XXI. devant être le XXXI. ca~
tous les autres fuivent fait bien il eft fâcheux qu'on ne rétabliue pas ce dé-
rangement, qui coupe absolument le fil des faits & des prophéties.
Les horreurs de la prifon ne font point changer de langage au Prophète
rien de plus précis, de plus claif, de plus fort que les décadrés dont il menace
de ce lieu la Nation entiere & fon Roi.
On le jette donc ( Chap. XXXVIII') dans un cul-de-baue-fbne au fond de
la prison royale ou on l'avoit enfermé mais l'Ethiopien Abdemelech, un des
Ofnciers du Roi touche de ce traitement odieux, obtient du Roi la permif-
f)on de l'en retirer ce qu'il ne peut faire qu'en lui jetrant des cordes. C'eft
alors que Jérémie dit au Roi en reconnoifànce que s'il fc rendoit aux Chal-
déens, il feroit à l'abri de tout événement fâcheux qu'autrement, il fera
fait prifonnier & la Ville bru!ce.
Ce n'étoit pas le moyen de fe faire mettre en liberté au(n fur-il détenu
jusqu'à la prife de Jérufalem ou il rut délivré par le Général Afiyrien qui
lui fournit des vivres &: le combla de prefens.
Après l'auaHinat de Godolias les Juifs, maigre les exhortations les plus
prenantes de Jcremie, abandonnent le Pays, & fe réfugient en Egypte,
emmenant même par force ce Prophète avec eux.
Il ne fe rebute point, & dans cette Contrée il annonce de nouveaux
malheurs & aux Juifs &r aux Egyptiens. ( Chap. XLIII &: XLIV ). Les pre-
miers s'étoient plongés en Egypte dans l'idolâtrie ils onroient à lus à la
Reine des Cieux-, des (acrinees,'disant à Jércmie que leurs malheurs étoient
venus de ce qu'ils avoient ceffé de l'honorer.
Les Chapitres fuivans contiennent diverses prophéties contre les Phili~ins,
contre les Moabites, contre les Ammonites, contre les Iduméens, contre les
Babyloniens dont on annonce-la déduction par les Mèdes & les Pertes cette
derniere prophétie e~t datée de la quatrième année de Sédécias elle fut remise
à Saraïas que ce Roi envoyoit à Babylone.
? La plupart de ces dernieres prophéties font de vraies Elégies,. qui ne
cèdent en rien à celles d'Exéchiel.
.D~Tcm. 0
Jérémie avoic l'âme douce & compâtinanre ces prophéties menaçantes-
devoient couter beaucoup à fon coeur tout le Monde connp!t fa belle Elégie
ou fes Lamentations fur la ruine de Jérusalem qui commencent ainft
Comment eft devenue déserte cette Ville qui étoitu peuplée? Commenta
M
Reine des Nations e~-cDe tombée dans le veuvage', & celle quicommandoit
au loin eft-elle devenue tributaire Elle pleure dans cette profonde nuit, fes
joues font baignées de !armes elle re~e fans consolateurs fes amis même la
mcpr){et!i ils font devenus tes ennemis les plus acharnés. Quel deuil couvre
~es rues de Sion on n'accourt plus a tes Fêtes folemnelles fes portes font dé-
truices, tes Sacrificateurs gem!neHt:fes Vierges inconfolables ne connoinent
plus la parure; Sion eft accablée de la douleur la plus amere.
N'omettons pas que dans la lettre de Jérémie au Peuple captif a Babyïone
( ) & dans le Chap. X. de Daniel, on voit des aUunons à ridée que les Na-
tions étoienrfbus la garde d'un Angetatétaire: idée quiparcontequent n'eO:
point due au (ejour des Hébreux dans la. Cha!dée puifque ycrémie qui n'y
avoit jamais été, en parle comme d'une chofe connue. On voit dans ces paf-
<ages, l'Ange du peuple Juif ou S. Miche!, m. à M. grand comme Dieu l'Ange
de Babylone qui recule fa ruine l'Ange des Permet p'-otégé par une Puiffance
~upcrfeure à laquelle celui de Babylone eft obligé de céder.
Cette doctrine découloit auez narurellementdes idées Orientales fur t'exit-
tence & la Hiérarchie des Anges: elle renoit encore à nombre d'autres idées
Orientales que nous ne pouvons diicmer ici, & que nous aurons pem-êtce
occauon de développer ailleurs..
7.
27< /M~<~ de /<M/OMyf~M.
Jerom!e, Ezechie!, Daniel tiennent donc tous le même Engage leur
Hifloire eft étroitement !iéeavccce!!ede leur tems elle en eft in¶bie:
ils vivent cependant dans des Contrées diScren[es:i!s ne fe font point copiés
la nature de leurs prophéties & de leurs fymboles, diffèrent infiniment à divers
égards comment des fau(!aires auroient ils pu prendre des formes u dine-
rentes., fi originales & cependant d conformes à l'Hiftoire fur-tout dans !e<'
tems mcme des événemens où tout pouvoit les démentir D'ailleurs com-
ment le Peuple JuitHreveche, fi opiniâtre fe feroit-il prêteà adopter, à coa.-
ainfi qu'en
Cuo-BAR
Europe.
Ce mot prononcé BAR~ VAR~.eA devenu le nom de plufieurs fleuves;
i
Nahar'da,vute(urt'Euphrare..
ASC,AX, eau, ce mot ed'entre dans le nom dfs'Ar-axM.
DAm-Asc, nom de Damas, m. à M. habiration des eaux dam, habitation,;
<t,eau.
AV,AB, eau, comme en l'
Occident. ,l,
AB~Op-As, prononcé auui Chab-oray, Aeuve deMetopotâmië tes trois
fyllabes (ont autant de noms d'eaux.
Koïh-AB,!a bonne eau, neuve d'Anyne.
Ce nom modifié en Gav, Gau, Go, dengna en Oriental & en Celte une
Contée ucuee~e'tong des eaux..
Ap-GoB ou Ap-Gov, Contrée du Pays de Ba(an, qui étoit en p!a!ne,
~ur le Jourdain & au pied des montagnes, de même que t'Argov en Suine~
Ce nom eH: oppofé à l'autre portion de B~fan qui étoit montagneufe.
Dé-là encore la terminaUbn GA donnée à des rivières.
NARRA-GA canal de B~y!ome.
NAharda-GA, Contrée htuee!ebng de l'Euphrate & qal rbrmoic le tern"
toire de Naharda.
Ce même nom modiné en SAv, SAo, Sov, Sorjt, produit ces nom?.
Sou riviere, en Turc.
SAO-ZA, ville de Medie fur des eaux.
Sorn, ZorH ou SopHE~E, Contrée de la haute M~opoMmie abondante
en eaux & en Neuves.
Sorhah, SArhon ville (ur le Jourdain.
1 I.
<.
AMAthunte,vit)c de Syrie.
AMAtha, ville de Syrie avec des eaux thermales.
Le nom de celle-ci pourroit venir de HAM, chaud.
KAR vitte, habitation, enceinte, en Oriental comme en Cehe.
KARtoth KARiathaïm villes de Moab.
KHER-KEsium, ville de Méfopotamie.
KAR-CAThio CERTa ,'grande ville d'Aflyne, aujourd'hui Diarbeldt.
KtRTa, en Auyrien & Arménien nom des villes Royales
KAiL-MENda, grande vide de Méfopotamie.-
NAB, élevé.
Ht-ao montagne de l'Arabie.
NipHAres, montagnes d'Armenh*
SEILa, r.tvicred'Affyfie, nom très-commun en Europe. Il tient a cetu~
d'AIL eau, étang, marais, d'où:
AirA, ELath, Eiana, ville fur là Mer-Rouge.
SIN riviere.
An-SE~, riviere d'Arménie.
SiN CAS rivière de la Mefoporamfe~
ZE~DEH-RuH, anciennement Cyndes, fleuve de la Su~anc.
TAL, TEL, nom~ qui dengne les lieux deves, comme nous avons eu Sou-
vent occafion de le voir, tels que l'Italie l'Atlas, &c. Dé-là
TELA, fur une montagne en Méfopotamie.
TuiLutha, place très-forte fur une Ifle de l'Euphrace très-élevée.
TELLa-Apar, (ur une montagne à l'Occident de Ninive.
TELa dans une ifle élevée du lac d'0rm!a en Médie.
TBi.. al Q)aïr la colline des biens lieu fur une montagne de Mefopot~
mie.
U X, UCH des Celtes, élevé.
Uxiens, Habitans des montagnes de la Suf!ane.
1 V.
~~<J ~Omj. par Ordre ~~<yKC.
ABELa, nom commun à ptuneurs villes de t'Orient, & qui fignifie en
Phénicien une momagne élevée comme nous l'apprend AvjErous d'ailleurs
ce mot tient à la Famille BAL, BEL, FAL, qui a toujours dcngnc l'élévation:
dé-là
ÂBELâ des vigres, chez les Ammonites.
AaiLa Capitale de l'Abitene en Syrie.
ABBL-Sictim, ou des' F~<rj, chez les Moabites.: auCï ces deux premiè-
res villes fureM.appeHecs~paE les Grecs. Ze~~e ou. roche- blanche.: nom
qu'ils donnoient aux villes utuees de Itmeme-maniece.
Il y avoit dans la PaIetUne d'autres.villesappeliees.AMB parla ~m~meiai~bn.
ABIDaLtjen.Syria'~da&b~ dancoBc~
A-DIABene, Province d'AnyTie;de'DiAB'ou.ZAB.ojnd€sneuves en"
tre lesquels elle étoit ntmie.
AcHaia CHAta, fur l'Euphrate c~ dans un terrain trcs-efcarpe.; de.
port, & ~A fatiguanr.
AS-CALON en Païenne ;d'fbrty&z, porc.
f A6iomGcEBE!8,Ac fa Mcc:Rouge~ à'1'Orient de celui d'Ailath.
Asion,Qriental, & <?~<r, grand let-crand~pori. Oriental.~
AiRo-PATEm, nom de la pornon SeprentripHale de la Medie d'~<y ou
~ro feu, & de P~~ même que BAT, BiD, demeure, habitation: degener~~
en .<~r~'<~<M.
BAAL-MEON, le grand flambeau -ville.de~ MoataMs.
BATN.e, ville de Mésopotamie.
BATtNt
BAtïNa, ville au Midi de la Mer Carpienne de 2~<M, nom des fruits
tonds, comme les noifettes, les amandes.
BAZRa, BosoR, BASSAR, en Idumée ~e~o~, ville des vignes on
des côteaux.
.A, Ha, & Cna, fe font iouvenc mis l'un pour l'autre.
Aboras, & Chaboras; Hus & Chus; Aza & Gaza Sippara & Hippara, &c:
KORNA dans une encoignure au confluent de deux Fleuves.
LEM-LuM en Chaldce, canton où les Mahométans & les PerCes adora-
teurs du feu, fe livrerent un combat très-meurtrier, & célébre encore chez
M: Peuples ce nom vient de /.B.M, combat.
T. A f
~tESO-POTAMiE, nom Grec, qui fignifie au milieu de~ Fleuves:
MENN-ITh, ville des Ammonites; mot-à-mot le flambeau des tems,
la Lune.
MAM-BYCE ~o~<7!o~, habitation de la Lune les Grecs l'appellerenc
Hicrapolis, ta Ville facreq ony adoroit cette. grande Dcefle. de Syrie.
Capitale.
ROHa, RnoA, nom Oriental d'Edene; ~~jc-coK~ De-la fbn nom
Grec, Ca/~r~c~, les belles eaux. ÔnenntOs-RoENE,Mbmdunaysddnt
,elle rut la
RHOSSus, en Syrie fur un.cap de.R~,Cap*, <
J. It.
Y A U M E DE J
J UID A.
Pour ~<Mr <f<!<Mt'~M fe qui en </? dit page i.
E
Royaume décida e<t Ci internant, ïîefKl digne d'avoir été établi pac
des peuples auÛi fages que les Egyptiens, les Phéniciens, !es anciens Hébreux,
& il eft en même tems fi peu connu, que nous ne pouvons nous recoudre à[
omettre un léger tableau de cette contrée & des mcEurs de fes habitans, tel
qu'itétoit avapt t7;o,ou il tomba fous lapui~ance du Dahomay., de ce
Prince qui avoit conquis une grande partie de l'Afrique nous ne ferons en
quelque forte qu'abréger ce que M. FAbbe R. a ranemMc avec tant de (aga-
cité à ce ïujet dans fon Hiltoire de l'Afte, An-ique & Amérique.
Ce pays qui a environ quinze lieues d'étendue le long de ta-mer, o!:nx
à fept de profondeur dans les terres, s'élève en amphithéâtre par de hautes
monragnes qui le mettent à t'àbri des vents du Nord il eft chargé de grands
arbres parés d'une éternelle verdure couvert de moi(!ons fans cette renaitÏan-
tes, entrecoupé de rui(!eaux garni de villages agrcaHes it préfente là plus
teite pectpeûive du monde 8t forme une des plus délicieuies contrées de l'U"
nivers.
On n'y voit point de Vitîes proprement dues. SAM ,~a €ap!tate, n'e~
qu'un gros village, dont le nom, ce qui eft très-remarquable eft le même
que celui de Saba ou 6~e, donné à /étu(atem dans Daniel. On t'appette
aum SAV!-ER mot-à-moc, pille </e Sabi. Il eft vrai que plufieurs de ces vit-
lages contiennent autant de monde que que!ques Etats voinns & qu'Us ne
font gucres divans les uns des autres que d'une portée de fufil en forte qu'à
!'in(ta!!auon du Roi, les cris de joie de la Capitale font entendus des villages
vo~ns, & que de l'un à l'autre la nouvelle s'en répand à i'in~ant dans tout
lepayst
H ne forme aihn qu'une be!fë& riche campagne couverte de ~amiHes agrico-
les & d'habhattpns rurales. On trouve dans leurs marches toutes fortes de den-
ïees;des Epiceries, des Indiennes, des Porcelaines, des toiles d'Europe,des mé-
taux oeuvres Ou bru.ts,de roretrangcraupaytt~ un mot,tOMettbnes de.
BMfchandife: des quatre Parties du Monde, avec lesquelles leur agricubure.
& leur population les met en relation. On y voit accourir toutes les Nations
commerçantes de l'Europe, tous les Peuples voinns, ceux qui (ont établit
dans l'intérieur de l'Afrique même des M<days qui y viennent de la. Mer-
Rouge, ainu que les anciens Phéniciens.
Ce peuple, d'ailleurs, fabrique lui-même de belles étoffes au métier, &:
met en oeuvre les métaux beaucoup mieux que les autres Nègres. Labourer
& calculer c*e(t la principale fcience de ces peuples. Ces Nègres, les fem-
mes même, calculent de tête les plus grodes iommes,. auffi v~e que nos
plus habiles Arithméticiens avec la plume.
Les Mercredis & les Samedis, le marché qui s'ouvre à un mille de Sabi,
fous des arbres tou~us renemble à une grande foire tous les Marchands
font également accueillis favorites protégés, libres d'acheter ou-de vendra
d'importer ou d'exporter fans avoir aucune gène à fubir. Les Portugais les
François~ les Anglois, les Hollandois ont des. comptoirs autour de la grande
place de Sabi..
Tous les ~oyageurss'accordentà raconter fûr la population immente de
ce pays unique,. des choses qui patoitlent incroyables mais fur le(quell<s on
ne peut rejetrer les détails dans lesquels ils entrent, & qui font <tne preuve
encore vivante de ce que peuvent avoir été les anciennes contrées de l'Orient
dont nous avons parlé & dont les Anciens.vantoient la population. On voit ici
des armées de cent mille hommes, des familles de cent quarante enfans,
des peres qui p!aignent leur tott quand ils n'en ont que cinquante à foi-
xante des villages entiers habités par une feule Famille une traite d'enclaves
qui monte toutes les années à douze mille, fans que le pays en fourbe.
Ceux qui le dite~t (ont en grand nombre & de toute nation d'Europe il
en, e(t de François, comme le Chevalier DES MARCHAIS de Hollandois
comme BosMAM d'Anglois comme PHILLIPS & SNELGRAVB. Des Vice-Rois
fans aurre recours que leurs fils & petits-nis au nombre de deux mille~ïuivis de
leurs Enclaves ont repounc des ennemis puiHans.
Hommes, femmes, enfans, ils ont tous la t~ie rafce & nue dans cec erat~
ils vont à la pluie, au venr, au (oleil, fans en être incommodés ufage qui
leur e(t commun avec les anciens Egyptiens.
Le travail efl leur élément. Un porteur avec un poids de cent livres fur la
tête,
1%
court une journée.entiére.
1
Croira-t-on que les Palais du Roi & des Grands y font meublés avec la!
même magnificence que les Palais d'Europe que leurs tables font fervics avec
ptoMetc que l'uiage des vins de Madère des Canariae d'Erpagtie de
France, y eft trcs'commun qu'on y fait ufage de [hc 5 de-cafïé de choco-
lat, de conjures qu'on y a de fort beau linge de rab!e, des porcelaines
précieuses de la vaiflet!e d'argent: & cela au milieu de tous ces barbares
noirs qui font répandus dans les va~es contrées de l'Afrique
Quel étonnant phénomène & comment dans un espace aufli étroit, une
Nation a-t-e)!e pu devenir fi nombreufc, fi riche, fi policée ?
Ce qu'elle e~, elle le doit à fa riche Agricu!cure &: à fon Commerce que
rien ne gêne. A peine ont-ils récolte, qu'ils labourent & fement le riz,
les pois, le millet, le bled de Turquie, les patates, les ignames font les ob-
jets de leur culture leurs niions font profonds & fur les ados de ces f)l!ons
ils cultivent des melons & dei Icgumes. Pas un pouce de terre inculte à peine
exi~e-t-il des fentiers entre les champs.
Ils (e dehncni de leurs travaux par des concerts, des danfes des exercices,
des)eux d'adreffe. Quelquefois ils travailtent au (on des indrumens & même
en cadence la Munque (emb!e les rendre infatigables & teurs travaux ont
l'air d'une Fête. Nous paroinons, nous, au contraire dit fort bien l'Abbé R.
ignorer que !'i(o!emenr, Ja langueur & l'ennui font les plus cruelles des fa-
tigues, & que le piainr foulage anime & fortifie.
Nous avons cependant en France même des exemples pareils d'une culture
profpere foutenue par les mêmes moyens à deux lieues de cette Capitale fonc
des villages où on ne voir pas un pouce de terrein inculre: le bled le rainn,
les légumes y croinent en abondance les uns à côté des autres les moinons &
les vendanges y font des jours de Fêtes & tous les Dimanches la JeuneMe de
ce Canton acquiert de nouvelles forces par des danfes honnêtes faites fous les
yeux de leurs Parëns, & contre !efquc!s les Chefs ne murmurent point les
mccurs y font telles que tout le territoire eft fous la foi publique fans palinades,
fans mur, fans dcfenfe quelconque.
Un bon Gouvernement agricole, conclut notre Auteur, multiplie les ri.;
cheuesa l'innni, car il tient le tréfor de la Nature toujours ouvert; & plus on
fouille dans ce trésor, plus on y recueille.
Les Pays de la Côte d'or ont divers autres ufages qui décélent des rapports
avec d'anciens Navigateurs tels que les Phéniciens. Par exemple, une tête de
bccuffufpendue dans l'intérieur de la cabane parole être la marque difUn~Ive
3e !a Nobleue; ainfi qu'AsTARTE, Déeue des Phéniciens, avoit une tête de
boeuf pour fymbole de ta dignité; &: lorfqu'un Particulier y e(t annobli on y
voit une forte de garde Semblable à la veille des armes de l'ancienne Cheva-
lerie.
M. l'Abbé R. a découvert chez ces Peuples des traces des anciennes Ini-
tiations Egyptiennes & Phéniciennes; ripons très-utiles à ob{erver quelle
qu'en foie la caufe. Il commence par expofer ce qu'ont appercules Voyageurs,
fans avoir pu remonter à l'explication de ce qu'ils voyoienr.
Les Rois de ces Contrées, dit-il, favent que l'inUruction eft un devoir auffi
indifpenfable de la Souveraineté que la protecHon mais ils Semblent être dans
la raune & cruelle opinion qu'elle (utHf à la partie de la Nation qui gouverne
(t on s'en tient au récit des Voyageurs, on croira même que dans le Collège
établi pour les jeunes Citoyens devines remplir les différentes charges de
l'Etat, ils n'apprennent qu'à combattre, danger, pêcher, châtiera chanter
Je ~</ûKg ou les louanges </<' Belli tandis que les leçons de fidélité, d'ui-
<Iu~r!e, de. frugalité d'économie dome~ique de refpec): pour le bien d'au-
trui., commencent en quelque forte à leur nainance, puifqu'à i'impontion des
noms la principale cérémonie connue dans des harangues, qui, par des voeux
en faveur de ces enfans nouveaux nés, rappellent aux afMans ce qu'ils doivenr
leur enfeigner, & ce qu'ils doivent pratiquer eux-mêmes ufages qui ne fbnc
peint l'effet de Peuples barbares. Ces Voyageurs ajoutent qu'âpres cette édu-
cation, un Nègre parfaitement fortné aux exercices de la danfe, de !a chaHe &c.
eft, avec le titre d'AiTbcié de Belli habile à polféder tous les Emplois civils
& EcdcuafUques au lieu que les Quolges ou Idiots qui ont été exclus de cette
Confrérie comme incapables de danfer chanter, &c. ne (auroient être pro-
Mus à aucune charge. Ce feroit donc pour en former des danseurs des
chanteurs, &c. qu'on tiendroit pendant quatre ou cinq ans les jeunes gens
rc~&rmes dans l'enceinte d'un bois fans aucune communication même ave~
leur&parëns &: qu'on leur imprimeroit des ugnes le long du cou pour les
distinguer de ceux qui auront beaucoup mieux appris qu'eux & la pêche & la-
cha(Ïe en les exerçant.
On ne connoît pas mieux les Nations, obferve fort bien notre Auteur, par
les récits des Voyageurs, qu'on connoitroit un édifice par la defcription de
quelques matériaux bruis: danslamaue informe défaits qu'ils ont recueillis,
il faut découvrir ce qu'ils n'ont pas vu, ce qu'ils n'ont pas fu ce qu'ils n'ont
pas même ioupconne par la lettre imparfaite & infidelle il faut découvrir
~efpnt.
L'Ecole de Belli eA manireKement une initiation aux My~cres de la Ret!"«-
gton &de la Politique, femblable à celles dont l'ancien PaganKme nous onre
.des exemples. Lorfqu'aprcs leurs épreuves, les Initiés conduits dans la place
publique exécutent la danie & chantent l'hymne de Belli, de manière quelque-
fois à s'attirer les railleries du Peuples, & (ur-iout des femme: qui crient qu'ils
ont pane leur tems manger du riz, ils n'en fonr pas moins anodes à l'Ordre
religieux ils n'en confervent pas moins le nouveau nem qu'ils ont reçu
leur admidion dans l'Ecole: le Gouvernement ne les juge pas moins propres à
remplir les offices de l'administration. L'oEit du Peuple ne voit que les exer-
cices du corps, & c'ell à ces apparences que le Gouvernement fe propolé de
borner fes vues. Mais<e Peuple ed conduit par Ja jfuperRition le BeUi, pâte
de la compofition du Be!!imo Grand-Prêtre les captive dans la fouminion
rc!igieufe la plus aveugle & la plus profonde & néanmoins le Grand-Prêtre
ne fauroit exercer fon pouvoir fans le confëniement du Rot.
JLes Nègres acculés de vol ou de meurtre &ns qu'it y air de preuves con-
vaincantes du crime, font condamnés à tenir dans !a main le Belli qui s'ils ·
~bnt coupables, y imprime des marques de. feu; ou à avaler une liqueur pré-
parce par le Bettimo, que les innocens rejettent au~B-tôc, tandis que tes cou-
pabtcs ne vomi(ïent que de t'~cume. Une remme &ccufee d'adultère, eft ded.tr
rée innocence fur le ferment qu'elle fait par jB<P~<tro.
L'inuitudon du Belli eil donc le report partequet tes Rois, de concert avec
tes Minières de cette Se~te, gouvernent, les Peuples. Ces MyAeres fe main-
tiennent, non-feulement par les précautions qu'il eft facile de deviner, mais
.encore par l'opinion & l'horreur répandue contre les Sorciers & Magiciens
Suceurs de fang ,innruits par Sora ou le Démon, dans l'art. infernal des en-
chaniemens les Enchanteurs appellés ~7/<, ont le pouvoir de gouverner te
tems & de faire périr tes récoltes & coût homme qui & livre à la mélancolie
qui fuit le commerce du monde,qui ne paro!t pas vivre & penser comme les au~
.nés, court ruque depauer pour BiDi & ceux qu'on accufe de t'être, font im<
pitoyablementmis mort ainu la mort (croit la peine inévitable de l'indip-
~cretion & de tout acte contraire à la domination de Belli & à la perpétuité de
cène inûitution.
ït exifie auHï pour les nUes 6: les femmes un ordre & un noviciat Sem-
blables à ceux de l'autre fexe.
On ne peut donc meconnoïtre ici une defcendance des anciennes initia-
~ions & de l'éducation orientale toujours fondée fur la mutique & fur la danfe.
jLe nom de Betli d'ailleurs a le plus grand rapport avec celui du Soleit enL
Langue
langue Orientale, & la liqueur prépara <? par le Bdtimo rappelle les eaux de
ja!ouue des anciens Hébreux.
Ce qui feroit étonnant, c'eft que rAMque ayant été h.ibuc.- ion~-tenu
par les Sages de l'Egypte & de la Phénicie, elle n'eût con~t-c nul!e part des
tfaces de Tes anciennes infUtutions, & fur-tout dans ces Conrrccs o't t" Phé-
niciens eurent neceflairement des Comptoir:, ou i!sdurempo~c''icufsu.jgcs.
Ajoutons que ces Peuples obfervent les fêtes de la nouvette Lune~ ou des
Neomenies ce jour-là ils He (bur&ent parmi eux aucun Etranger, & ils in.
terrompent leurs travaux. Si on leur en demande la raison,Us diseur que ce
jour e~ un jour de ïang~ & que leur maïs deviendroitrouge s'ils le cutdvoienc.
DES MENINS.
Puisque nous traitons ici de divers rapports des rems modernes avec ceux
de l'Antiquité,&: que nous avons eu occafion de parler de l'éducation des Rois,
dirons un mot de 1'ufage établi, de notre tems de donner des Menins aux B~in-
ces héritiers de la Couronne, de fon origine & de l'utilité dont il pouvoitêire.
Le rapport que ce mot à par hafard avec celui de mener fait regarder les
Menins comme une espèce de conducteurs ou de compagnons, qui ne font
devines qu'a amufer les jeunes Princes & dcs-lors ils deviennent trcs-indiSc-
rens aux Nations. Mais telle ne fut pas l'origine de cet établiuement Me-
nin eA un mot Espagnol qui fignifie enfant les Menins furent dans L'origine
des encans du même âge que les fils de Rois ou de Princes, deflinés non
te< amufer, mais à partager
avec eux leur educadon entière, à an~er aux
mêmes leçons, aux mêmes exercices, aux mêmes amufemehs de-ta, tes plus
grands avantages. Une vive émulation nainoit entre ces jeunes rivaux; elle
étoit fuivie des plus heureux er!eis :un jeune Prince qui,livré à lui-même feferok
peu foucié de s'appliquer & (croit reflé fans talens, devenoit, par ce moyen,
wn grand perfonnage: toujours en prefence il ne lui ctoit plus poutb!e de
perdre (on rems de t'employer mal, ou de contracter de maL'vaines habitu-
des d'ailleurs accoutumé par-là à Ce voir confondu avec nombre d autres ~eune:
gens, il Ce garantiuoit de ce foi orgueil qui fait tant dedeshonncur aux Prin-
ces enfin, les Princes qui naturellement n'ont point d'amis, devenoienr par-
là ~enubies à l'amitié, & ils s'acqueroient autant d'amis pour le reRe de leurs
jours qu'ils avoient eu de Menins or rien de plus fort que ces amttiés con-
tractées d'enfance.
Les Princes obligétaind de vïvrecntbcicté & d'en observer lesLolx,et
~r~. Q
apprenoient à conno!tre les vertus fociales & à les observer d'ailleurs, !n~
truc~on indirecte qu'ils recevoient par celle de leurs Compagnot-s d'étude,de-
vencient pour eux des tenons innnimem plus utiles que celles qu'on leur au-
foit adreuces directement.
H en revenoit également les plus grands avantages pour leurs Compa-
gnons de travaux puisqu'ils en recevoient une éducation vraiment royale,
qu'ils n'auroient pas eue fans cela qu'ils en contractoient des amitiés à de-
meure infiniment confolantes & utiles & qu'ils avoiem fans cène fous les
yeux les meilleurs exemples.
Un érablinement auût raisonnable autH beau, au<ïl utile n'avoir pas
échappé aux anciens Egyptiens pour qui l'éducation étoit tout. Nous en avons
un exemple à jamais mémorable dans'ce qu'ils nous apprennent du Pere du
fameux SefbRris. Ce Roi, à la naiffance de fon fils, ranembta tous les enfans
mates nés le même jour, & les fit tous élever avec le jeune Prince.; accoum-
tnés à fe voir à s'aimer, à ne fe quitter jamais ils devinrent les appuis in6-
bra~abies de la gloire du jeune Prince, & ils le mirent à même d'exécuter ces
grandes actions qui ont rendu fon nom immortel.
Cette éducation eft la feule qui convienne aux Princes, & fur-tout à ceux
qui font faits pour hériter de grands Etats ils doivent avoir de grandes venus,
de grandes connoinances; & comment peuvent-ils les acquérir dans une édu-
cation folitaire & renfermée, où rien n'excite en eux t'émuJarion & ne leur
&it fentir la nécenité de s'innruire & de devenir de grands hommes, & où
de vils flatteurs au contraire ont Je plus grand intérêt de leur faire ïentir que
rien ne leur manque, & qu'en vain ils voudroients'in~ruire ou devenir
tnei!leurs.
Ce que ~e dis ici pour les héritiers des Couronnes n'eft pas moins vrai
pour les entans des Grands, & pour les fils de tout homme en état d'imiter
cet exemple du plus au moins. D'oû vient qu'en générai les fils des hommes
plus opulens font le moins d'honneur à leur nom ou à leur ~tune: P de ce
que leur éducation a été nulle, par cela même qu'eue mt toujours MtaiM ott
privée, & que rien ne leur a fait fentir !a néceu'ité d'être bien élevés.
Nous ne faurions donc trop exhorter ceux qui font en état de faite don~
ner une bonne éducation à leurs enfans de leur auocier toujouys quelques
Camarades en état de fuivre les mêmes tecons ils regagneront au ceotup!e
par les fuccès de leurs- enfans ce qu'il pouroit leur en coûter par cette eAé~
d'adoption.
ADDITION
Sur la ~o~M~ de la par pour la page ei,
Depuis !'impre(non de ce que nous venons de dire (ur les voyages des
Phéniciens autour de l'Afrique nous avons trouvé dans l'Hi~ùire de l'Aca-
démie Royale des Inscriptions & Belles -Lettres pour le Tome VIII, une
Diucrtation de M. l'Abbé PARU fur ces voyages. II cite entre les Modernes
MAR.MOL & DAn'ER même HuET, comme é~nt les premiers qui ont établi
que les Anciens avoient connu &e double ta Çap de Bonnc-Efpérance & fait
le four de l'Afrique.
Il cite ce que rapporte Hérodote du voyage ordonné par Néchao, & dont
nous avons palé.
Il ne laine aucun doure fur ce qui regarde l'expédition d'Eudoxe car nous
n'avions ofé affurer que celui-ci eût fait complettement le tour de l'Afrique
cet Académicien cite donc un Pauage de PoMpomus MELA qui le dit expref-;
fément d'après CoRNEuus NEpos. Un certain Eudoxe, dit Mêla, fuyant, du
M tems de nos Pères,
le Roi d'Egypte Ptolomée Lathyre descendit le Golfe
Arabique & aborda Cadix fuivant le témoignage de Cornélius Nepo~
J
9~
PosiDomus, ami de Pompée, racontoit, fur l'autorité d'Heraclide de P onf,
au'un Mage avoit auure a Ge!on qu'il avoit fait le tebr de l'A&ique.
Cet Académicien eft fort étonné de ce que Pline dit que Hannon avoie
navigué jufques aux extrémités det'Arabie: & it ajoute que PHnë hafarde
z volontiers, & qu'il ne faut pas toujours compter fur lui «: mais il ignoroic
te que nous avons obfervé qu'il s'agit ici d'une Arabie occidentale ain~I
'e'e& l'Académicien qui fe trompe, fans qu'il pût faire autrement.
Il eA persuade que les Phéniciens connurent l'lue de Madagascar, & qu'itt
fappeUerent M~K~ L'Auteur du Périple de la Mer-Rougo dit. qu'ëllc eft
couverte de bois, pleine de fontaines, de rivières, de crocodiles, d'oi~eau<,
de pêcheurs & ces pêcheurs fe fervent encore, comme dans le tems ou l'on
~compofa le Périple, de canots d'une feule piece appellés en grec par cette.
raifon M07!o-.yy~.
11 croit enfin que !e char des Dieux cette haute montagne qui etoit toute
~en feu pendant la nuit & toute couverte de nuages pendant le jour, & à la"
quelle Hannon borna ton expédition depuis Carthage, n'e(t point teCap-verd~.
<nais la montagne d< Sierra liona ( montagne des lions ) qui eft beaucoup~
plus au fud, qui pr~~ente le même phénomène, qu'on appercoit de fort lo<n~
<c <ù commence à peu piet la cute occidentale de Guinée.
B E S S Y M B 0 L E S.
JDf~ ARMOIRIES ET DU BLASON DES ~~C~
1 N TR OD U CT 10 N~
JLt'~MTtQUtTB
nous o~re fans ceffe des Symboles finguliers fùr~esmon-
noies & fur Ces médailles elle nous parle auut de Symboles qu'on placoit fur
tes Boucliers d'Enfeignes ou de marques nationales & de Familles, de
Généalogies, de Hérauts, de devises. On s*e(t très-peu ou point du roat
arrêté fur ces objets perfonne n'a cherche ce qu'ils ngninoienr, dans quelles
vues ils avoient été inventés, le rapport qu'ils pouvoient avoir avec tous ceux
que nous désignons par les mêmes mots. Cependant comment fe flatter de
connoître l'Antiquité, lorsqu'on néglige des détails auHt étendus & qui tien-
nent néceuairement à fan génie fymbolique & allégorique, à ce génie dont
on ne te doutoit presque pas & dont nous femmes peut-être les premiers qui
ayons démontré l'exigence! t~
Cherchons donc quels turent les motifs qui nrent inventer aux Anciens ces
~gures diverfes & qui font fur leurs monnoies & leurs médaiDes difons
'avec quelle fageffe elles ntrentchoiucs; montrons leurs rapports avec d'autres
objets de l'Antiquité & les conséquence: qui en résultent: prouvons qu'i!:
eurent de: fymboles peur chaque Famille, pour chaque Ville, pour chaque
ration qu'ils placoient ces Symboles fur leurs Boucliers, fur leur: Enfeignes~
fur les objers qui leur appartenoient qu'ils les accompagnoieni de devi~es~
qu'ils les diftinguoient par des couleurs; que ces fymboles étoient héréditaires,
que les Hérauts en connoiuoient qu'en un mot notre Blafon moderne ne
renferme rien qui n'ait été connu des Anciens, & que fon nom & ceux de fe:
couleurs nous font tous étrangers, tous venus de l'Orient.
AinH ~e développera de plus en plus le vrai (y~cme de l'Antiquité il bri!-
tera de toute la <agede moderne & fon génie allégorique Ce dégageant de
plus en plus des nuages qui l'onufquotent, il augmentera d'autant nos Itt~
'nt<res fur l'origine de tour.
Nous n'ignorons pas que dans ce moment, nous avons l'air d'être feuls de
notre Sentiment, de Coutenir des vivons dénuées de tout fondement que
rien ne renemb'e plus à des chimeres que de parler d'un Blafon ancien tanc
on eft convaincu que cet Art e(t moderne, qu'il n'a été connu qu'au tems des
Croifades, par la nécefïlté où étoient chaque Guerrier, chaque Chef, chaque
Nation de fe reconno!tre entr'eux & parce que c'e(t alors que les grandes di-
gnités devinrent, de même que les noms, héréditaires dans les Familles; &:
que fans cette hérédité, point de Blafon. Ces idées Cont même te!!ement en-
radnées, & on e(t n fort convaincu de leur vérité, que le ~eut Soupçon dit
contraire ed regardé comme une imagination n abfurde que perfonne n'a
même o~é tenter l'examen de cette queftion.
Les ArmoriaMesont <té les feuls qui ayent e(Ïayé de faire remonter l'ori-
gine du Bla(on à la plus haute antiquité mais on a regardé leurs tentatives
comme un enet de leur prévention ridicule pour leur Art d'ailleurs, ils l'ap-'
puyoient de rai~onnemens ou de prétendue! preuves fi foibles, qu'ils ne pou-
voient faire aucune tentation.
Un Académicien moderne a fait a la vérité un pas en arrière il a fait la
crace au Blafon d'en reculer l'origine de quelques années parce qu'il a trouvé
un monument incontellable de Blafon antérieur au tems qu'on amgne à tbti
invention des-Iors~ le Blafon eft antérieur au!' Croisades dès-lors, il lui a
(a)Iu afrigner une autre caufe. Ce Savant a cru la trouver dans les Tournois;
mais fi dans les Tournois du XIe fiècle on fe (ervoit du B!a(bn, pourquoi ne
s'en feroit-on pas fervi dans les Tournois en ufage avant ce Xi.° fiècle Ce
qui obligea de l'inventer pour ceux ''de ce tems là, ne devoiç il pas
obliger d'en faire ufage pour les antérieurs & d'ailleurs comment & d'a-
près quelles vues les Tournons feuls auroient ils fait inventçr te Blason
toutes tes parties} Quel rapport fi étroit régnoit entre ces objets j; pour que
l'exigence des Tournois conduint à un art donc jufques àce moment il n*Mt(-
toit aucune trace II eit étonnant que des opinions hypothétiques germent <!
r~citement dans les têtes, & qu'on ~e re~u~e à d'autres d'une toute autre force;
nous femmes des êtres bien bicarrés, avec notre prétendue fagefÏe, notre ttn<-
pofanre judiciaire
L'origine du Blafon eft une que~ion de ~it tes faics feuls doivent !a déct"
der, & non des raifonnemens vagues, ou de convenance, qu)ne;d.piyenc
jamais entrer en ligne de compte quand il s'agit de faits.
D'ailleurs, la vérité ne dur jamais dépendre de ce qu'on a dit p~urq~
contre elle prétérit fans ceue contre la rbibleu~ de tes <<W< cpnoj
tre l'ignorance ou la prévention de ceux qui l'attaquent on eft toujours. en«
droit de relever fa caufe lorfqu'on croit avoir de meilleures armes pour &
défenfe.
Ajoutons que l'objet dont nous allons nous occuper, n'eft ni de nmpte
curiofité, ni relatif aux idées plus ou moins favorables que les Modernes fe
forment du Blafon & de la dignir~ des Armoines nous ne cherchons que le?
Aits, des faits vrais, propres à éclaircir la marche de l'esprit humain dans fes
opérations à donner des idées nettes & prccifet de l'Antiquité, à montrer
fes rapports avec les tems Modernes & nous (ommes en état d'offrir à nos
Lecteurs un grand nombre de faits relatifs à ces vues, malgré la perte de tant
de monumens ils conteront, que le B!afon n'eft rentt ni du hazard ni
des tems modernes, maisla fuite naturelle & necenaife du Génie AH~gorique
des Anciens, & des motifs qui les conduifireiit à ce ge~re qu'it nous eft venu
de rOrient avec fes noms qn'H faifoit portion de la fcience des Hérauts que
~cs couleurs font absolument Orientales qu'il fervoit comme de nos jours à
diMnguer les Empires les Villes les Fami!tes,. les Guerriers qu'aine notre
Blafon moderne n'eft que l'ancien perfectionne plus étendu ou dcngn~ par
d'autres dénominations.
Noas espérons même qae !or~;u'on aura parcouru ce que noas avons
dire on fera étonné de la !egeretc avec laquelle on (e permettoit de prononcer
ïa-deuus, & comment il a pu arriver qwe jufques ici perfonne n'eut fauemb~
tout ce qui s'eïï: transis de l'Antiquité jufques à nous fur la dinincHon des
Familles furie droit de Bouclier, fur celui des Images & des couleurs, fur
les Hérauts d'Armes, fur les Monumens Blafoniques fëmblablesaux nôtres~
fur l'impofitbilite que dans un fiècle de fer ~e de barbarie, tel que le XIe. on
eût invente un art quelconque, bien moins celui du Blafon & que M dans ce
tems-là on le vit paro!tre avec une nouvelle force, ce ne fut que par une
application particulière d'un art déjà exiftant que cette application particu-
liere ne créa point, & que ce ne fut qu'une Cïtennon qu'on a grand tort de
confondre avec ton invention,
PLAN G É N É R A L.
A t iN de mettre quelqu'ordre dans tout ce que nous avons à exposer fut
ccne matiere abondante, nous !e diviferons en trois Parties rotatives aux
trois objets principaux fur lesquels on plaçoit ces (ymboles, & aux trois fortes
de droits qui ,en réfultoient droit de Bouclier, droit d'Enseigne, droit de
Monnoie.
Dans la premiere Partie nous traiterons des Symboles Armoriaux en gê-
nera!, de leur origine, de leur droit, & en particulier du droit de Bouclier,
du rapport de ces Symboles avec leur objet, &c.
Dans la deuxième, des couleurs de ces Symboles du droit d'Enfeignes
(ur lesquelles elles fe plaçoient, des noms & de l'origine de ces couleurs, de
lems rapports avec leurs objets, fur-tour des Hérauts qui en connoifloient.
Dans la croineme des Symboles relativement aux Monnoies & en par.
~iculier du droit des Monnoies, de la nature des objets repréfentés fur !e<
Monnoies antérieures aux Rois Grecs & aux Empereurs Romains quand 6c
comment on changea ces objets & de quelques Monnoies dont jufques ici
on n'avoit pu par cette raifon découvrir e Pays ou le Peuple auquel cUcs ap~
pMtMoienh
PARTIE 1.
P A R T îE I.
Des Symboles Armoriaux en général, du droit de Bouclier 6' rapport des
Symboles «yfe leur objet.
ARTICLE I.
JMb~yjtf~ ~o~r~~ ~~r~~fjE~A~ ~r jri* ~f~cfjf.
'Y* ~ORSQUZ M. de FoNCBMAGNE voulut
prouver que te Blafon étoit anté-
rieur aux Croifades (i) & qu'il remontoit au tems des Tournois, il s'ap-
puya d'un monument b!a(bnne antérieur de vingt-trois ans à la première
Croifade. C'eR un fceau de Robert I. Comte de Ftandres, attaché à une char-
tre de l'an 1071. & rapporte par le P. MABH.LOM dans fa Diplomatique.
Robert y eft représente à cheval, tenant d'une main une épée & de l'autre
un écu fur lequel eA un lion.
Or il eft digne de remarque que le lion compofe encore aujourd'hui les
armes de ces Provinces & nous verrons dans la fuite que ce Roi des ani-
maux fut le fymbole des Celtes, fur-tout des Celtes-Belgiques.
Mais certainement ce ne fut pas Robert qui fut l'inventeur de cet u(age:
il eA donc plus ancien que le XIe ncc!e.
Et comme au tems des Tournois il n'y eut que ceux qui avoient !c droit
d'armet, en qui on tes regardât comme héréditaires, il y avoir donc anié-
rieurement des Armoiries parfaitement Semblables à ceUes de notre tems, <!
n'en: qu'elles n'a~roient pas été rferéditaires, ce qui eft
ce encore une erreur;
L'effentiel en; donc de remonter du XIe fiècle aux précédens par la même
Marche.
i.CïAccoNius, PANviMtus, &c. rapportent diverses Armoiries de Papes
antérieures aux Croifades: le P. MzNETRnR les rejette comme taunes, parce,
dit-H que les Armoiries ne font en u(agc que depuis l'an ï ico. C'eA ainfi
qu'on déraifbnne, lerfqu'on s'e~ forgé un ïyftême qui tombe en ruines de
toutes parts, <c qu'on ne vcur cependant pas abandonner.
). Après la bataille de Saucour, au IX~ fiècle, gagnée par Louis III fur les
Normands, ce Prince a!!a vinier, dit-on, WifFRBY le Velu, Comte de
quatre traits en ~brme de pals fur !'Eeu du Comte, qui étoir d'or, & lui dit
Co/K~,<'<?~ro7!~ ~'c~J/or/M~ vos <ïr/ncj de-là, cellcs des Comtes de Barce-
lonne, &: ensuite des Rois d'Arragon qui font d'or à ~a<«r< ~< de gueules.
C'e(t à ce Wir!rey que commence la Généalogie héréditaire des Comtes de
Barcelonne, & que remontent ainfi les Armoiries de cette Province.
M. Du Crûs, ( Mem. de l'Acad. des Infcr. & B. L. T. XIX ) a~ure qae
les Druides portoient pour Armoiries dans leurs enseignes,
<f
D'azur à la couchée du ferpent d'argent, Surmontée d'un Gui de chêne
garni de Ces gtands de nnopte." Symbole digne de remarque &: par Ces cou-
leurs & par (es caractères, relatifs aux Druides, vrai monument BlaConique.
Ce même Académicien ajoute, qge les habitaus d'Autun qui fe prétendent
defcendus des Druides, portent dans leurs Armes; "de gueule à trois Cerpens
ennetacés d'argent, qui (e mordent la queue, au chef d'azur, chargé do
deux tcres de lion arrachées. M la
()) Recueil d'Antiquités, T. IV. PI. ci n°. (s) Planche nxx n°. 4.
R ij
M deuxhommes, un de chaque côté: la plupart armés d'ut~e lance, ou pfutoc
M d'un bâton
comme celui d'Ofiris. Les cinq autres avoieni (urement des Cup-
ports, car leur place correfpondante s'y trouve i vuide; ou l'ouvrage n'a
M pas
été achevé, ou ces fupports ont été enaces avec le rems ,etanc en re-
» lief, à la différence du milieu ou du fond, qui étant en creux n'a pu s'a!"
tcrcr.M
Ce Monument triangulaire & compofé fur chaque face de douze compaf-
timens, en tout ) avec des Ofiris, fe rapporte, peut être, à l'année Egyp-
tienne, compofce de trois faifons, formant douze mois, & chaque mois divi~
en trois dixaines de jours,ce qui donne trenic-ux dtvifionspourt'annee entière~
fur lefquelles prendoient autant de Divinités Pairones ou de Decans, Génies
protecteurs dont on trouve fouvent les noms fur les Abraxas.
On auroit donc ici tes Symboles de ces Génies ces compardmens renferment
en ef!tt des figures femblables à celles du Blafon des bâtons dentelés ou ef-
pèces de fcies des cols d'oifeaux, des chevrons allongés des Cerpens déties,.
des fruits ronds un oi(eau dans chaque compartiment d~nste XI" un oi-
seau votant tous caractères armoriaux, ainfi que tes fupports.
Observons en même tems. qu'il n'eft aucune de ces figures qui ne fé re~
trouve fur les autres monumens Egyptiens., même fur les Obctitques.
10. A ces divers Exemples nous pouvons ajouter l'aveu d'un (avanc
Evêque, Philippe à TuRM, qui dans. fes. Monumens de l'ancien Larium~
x
(p. 19-31 ) après avoir nié Je rapport de notre Blafon moderne avec l'Anti-
quité, eft cependant obligé de faire une exception en faveur des Armes par-
~/M, dont il avoit appercudes traits chez les anciens Romains n frappans,
qu'il étoit très-étonné qu'ils eunent pu échapper au P.. Ménétrier & à tous
ceux qui ont traité de ces objet! or, ces Armes parlantes étoient femblables.
aux modernes, & elles étoient héréditaires. Voilà. donc dans l'Antiquité, des
.Armoiries héréditaires de l'aveu d'un Savant distingue qui avoit cependant
embraue le fyMme que nous combattons mais il ignoroit que les Armes
furent prefque toujours parlantes & que l'Antiquité enriere eu eH remplie
comme nous le ferons voir dans un grand défait.
Mais puifque l'Antiquité eut des Symboles, ou Armoiries qui diftiiiguoient7
les Villes, les Etats, les Familles, qui étoientcara<3:cfuees par des couleurs & par
des devifes, qui fepta~oient fur les boucliers ou fur les ecus& fur les Bannières,
qui étoient héréditaires, qui, en un mot, étoient conformes à ce qui s'ob-
ferve de notre tems à cet égard, la connoinance de ces objets ne peut que
j~pandre plus de lumière fur les tems anciens ~c en même tem! fut tou~ nos.
~ges correfpondans à ceux-là en
montrant leurs rapports entr'eux & avec
la Nature. ~Ainn, !e détail dans lequel
nous allons entrer fur ces Symboles on
fur le Blafon fera une nouvelle confirmation du grand Principe du Monde
Primitif, que tout fut puifé dans ia Nature & dicte par le befoin.
A R T 1 C L E II.
O~fe~y~ Droit d'Armoiries des ~-M~o/fj~j; ce ~'<~
<f//o~ Ty~/c~Vf~ CM~n/<~nM.
EN GREC
GEM<:<<,
race. GoNe, la famille.
GtN</er, pere. GN~oj, légitime.
GE!NO/ produire. Eu"GEN~,nobieiTc.
GoNuj, fécond. GEM<;<t-LoGt'< Erat qui contre !t
GuNe, remme, mère de r;tmi!!e. famiile la nat~aoce, le droit a
la ferre,
EN LATIN:
GEHM) race, ~mi!te, efpcce. iN.GEN/Kw, l'habileté !e génie avec
GENM/, j'ai produit. lequel on &icvaloit: terre.
GEH~or,pe)'e. «. In-GE~M-t, l'homme libre, l'home
GE~ mère. me qui nenràGENs,
GE~~KJ produir. lN-GENH~< qualirc d'un !iom*
GEN/Rj,q[utp)'cnde aux pro- me libre membre d'une GENS.
du6:ions; IN-GENS, va~p étendu çonnder~
Le Génie qui tes invente. ble,
Le Génie qui les conferve.
1°.
P/'W/JjM ceux qu'on appelloit G E
Chaque GENS avoir donc fa terre (a propriété ton monde on (on peu-
ple il eut donc en même rems fon Dieu turélaire, tes Aucek, fes Enseignes,
le droic de vie &r de more fur tout ce qui lui a.ppartenoic, par cela même qu'il
étoit indépendant. En un mot, c'en. le même personnage que l'Hi~oire Orien-
tale nous peine fous le titre de Patriarche. Tel étoit Abraham qui dans une
occanon importante arma trois cent perfonnes de là maison. Ils ccoient ainG
Princes, Pontifes & Juges fur leur terrain.
Chaque Maifon ou Famille pareille avoit fes Dieux, appellés PENATES
d<nst'0ccident, TnE~ApmM dans l'Orient: on les tranrportoit avec foi, oC
on têt. regardoit comme l'appui inébranlable de la Famille, comme ion P~"
ladium.
Devant ces Dieux,étoit t'Autet fut lequel on entretenoit perpétuellement !e
feu (acre on ne pouvoit (e pader d'un pareil feu dans l'Antiquité: le jour il
fervoit à tous les betoms dome~iques, la nuit à diffiper l'horreur des ténèbre!.
Emblême de la Divinité, c'ecoit en fa prefence qu'on s'acquhroic du Culte re-
ligieux là conservation anuroit la perpétuité de ce Culte & i'efperance que
la Divinité cominueroit à répandre Ces bienfaits fur de pareils adorateurs. Il
éroit placé à t'enircedela maifbn, qui en porta le nom de ~?~K/c, on
PLACE DU Feu sAcRE, afin que chacun pût en prontec même ceux qui reP
toient dans les cours.
Enfin ces Maîtres de ta terre avoient le droit de vie & de mort, puifque
ce droit découloit de leur puiflance &: que maires abfblus, ils ne voyoient
perfonne au-def!us d'eux.
3'.
~oy! ou Confédération de ~&~M/ GENIES ou Familles Propriétaires.
Lorfqu'avec le tems diverses Familles-Propriétaires fe trouvèrent voinnes
les unes des autres, leur intérêt commun les obligea de fe réunir: :a!or!e!tes
formèrent une Confédération un Erar qui avoir fon Chef, fon Auret, Ces
Symboles, fon Chef- lieu ou l'on délibéroit de rintcrec de tous.
Le CHiF n'cro:t qu'un P~ir entre fes Egaux ces 'Egaux étoient les Chefs
des FcuniHes-Proprtcraires ce)ies-d confervoienr tous leurs anciens droits.
Cnacpie Chef-tien étoit en mëtné tems un tieu~ï~pouir t'avantage de tous
avec un droit d'acte:ainn tl (e peuptoit en peu de tems d'une multitude de
perfonnes fans terfes qui venoient chercher quetqu'occupanon, quelque
t~oyen d'échanger leur indu~rie contre les denr6és necenaires à leur inbut-
tonr~
L'Erar croit donc compof de quarre <ones de Perfbnnes. y
ï o; Le Chef de l'Etat appellé Roi Prcreur Connut, ~c.
i". Les FamUte&-Propncra!res qu'on appella Nob!es,ou Pamc!enne?..
Les Domeniques,SefvttCt!rs, gens à cages de ces Familles.
Le Peuple qui \ivoic dans le Chef lieu fous la protection duMagi~rat
des Loix, & qm ~tbd~oit par les Arts ou travaux mechaniques.
Ces Etats s'appelloient RspUBuquES c'en-à-dire, Républiques à !â Poto-
coife où l'autorité ett entre les mains des Grands Propriétaires, & o~ tout !c
fefie e(t Serf (ans aucune part à l'Adminifiration fauf quelques villes libres.
En effet, toute l'Autorité civile & religieufe éroit entre les mains des Fa-
milles Patriciennes; elles avoient rouf, le Peuple n'avoir ni Ve~ibute ni Pé-
nases, ni Enseigne: ni Sacerdoce, ni droit de vie & de mort: qu'en eût'ii
fait 2
1 I.
FamiUe..
rent ainfi !esSymbotes,iesJn~aM, les EnfeignesauxqueHes on reconnoi~-
~it confiamment cette
H en fut de même pour chaque Etat, chaque Ville, chaque peup!e ils eu-
rent également leurs marques caractéristiques, leurs Symboles fimples, conftans,
& auxquels on reconnoitloit fans peine ce qui venoit de leur part ce à quoi
ils avoient mis leur fanctioR.
Ce font ces marques, ces Symboles qu'on appella iN-StGNiA < chofes
mifes en f!gne pour fervir de ~)gne.
I! y eutiNsicNi A C< les Symbotes de la Maifon, de !aFami!!e & iNStcuiA
C<M~, les Symboles des Familles reunies, de la Nation. Ce mot Ce forma
du primitif SEM ou SEGN, marque, (ymbole, d'où le ~tin SiçNU~, ~Ene
Yaldois un~~ marque ftu* le vi(age, tache,
.P~<M~ ~cgMr&f.
ï.
Ces d!(Hnctiont de rangs, ces droits.de grands Propriétaires, cette gradat!oa'
en ufage che~ tes Romains, ecani atnn dl'3:ée par !a Nature même, ne peut être
bornée à ce Peuple elle dur fe trouver, & elle Ce trouva en effet chez tous les
Peuples del'Antiqmtc; it ne fera pas difficile de s'en affurer dès qu'on partira.
des principes que nous venons d'établir.
Nous voyons dans les Armées les plus anciennes chez les Cananéens
deux mi!!e ans avant notre Ere, chez !cs Anytiens les Babyloniens, les Pecfes.~
les Lydiens, les Egyptiens chez les Grecs & les Troyens, dansées Poëmes
d'Homère, trois fortes de Combattant.
Ceux qui étoienc montes fur des chars ceux qui fe battoient à cheval; ceux
qui fervoient à pied.
Ceci fuppo~e trois fortes de rangs dans tous ces Etats, rangs tous donnés par
la Nature & non par le caprice ou la rantaine d'un Léginaieur ,d'un Defpote,
d'un Monarque.
Ceux qui avoient droit de char, étoient les Grands Propriétaires les Hé-
ros, les Princes du pays ils avoient ce droit de par la Nature, qui leur ren-
doit les chars néceflaires & qui leur donnoit les moyens de les entretenir.
Ceux qui alloient à cheval, étoient des Propriétaires moins riches ou plus
jeunes ils étoient auezopulens pour avoir un cheval; ils ne l'étoienc pas afie~
pour avoir tout l'attirail qu'cntramoit à fa fuite le droit de char.
Le peuple qui ne pouvoit entretenir ni chars, ni chevaux, alloit à pied.
La même divifion que nous trouvons à Rome, étoit donc établie égale-
ment chez tous les Peuples Agricoles il étoic même impoOlbte qu'elle ne le
f&t pas ~& lorfque toute trace directe nous en e& dérobée par le tems, l'état!
contant de leurs armées en eft une preuve authentique.
Nous y retrouvons les P«/r~<M~ de Rome ceux qui avoient le droit de
chars ou de chaife curule; les Chevaliers ou l'Ordrt-Equettrej qui avoient le
4roit de cheval; & les f«~M, ou les FamaiEns, les Piétons.
<-<
DrM~ e~~ les /HM~MM G'r<e~MM.
tes Républiques Grecques nous ottrent les mêmes divinons ce qui n'e~
~)as étonnant ,puHqu'iI étoit impodible qu'elles n'cxutafÏent pas dans ces Ré--
publiques.
éroient appellés Eu-P~TRiDEs
dignité.
Ceux que Rome appelloit P~nc/MJ
Athènes on trouve ce nom dans une Loi de cette Ville rapportée par PoT-
TER (i). C'e(t le même nom me<-<ï-wct, les excellens Peres mais nom
expreSIf, de quelque manière qu'on l'envisage, relativement à la. naif&nce,
au bien, à la
Ces grands Propriétaires étoient Patriciens Peres. nourriciers de la Rét
De /'0n<?/on,
Le droit de Sacnnce ou le Sacerdoce, fut donc dans toute !'Ant}qu!té, ïo~
(fparab!e du droit de commander, puifque l'un & l'autre réfultoient de la qua-
lité de Propriéraire, du droit de Famitte.
En Egypte, dès la plus haute Antiquité, l'Ordre des Prctret & celui des
B-ois & des grands Seigneurs, n'en fornioient qu'un fous le nom de ~<H oo
~0~5~, le même que le & le Can des peuples du Nord, nés du pd-~
tn!tif~M, qui dengna toujours la puiCfance & qui exiHe encore en Anglois
& dans d'autres Langues qui tient au mot Canne appui, &c. AuCi to~c
Roi d'Egypte élu dans l'Ordre des Soldats, étoit oblige de Ce faire recevoir dans
l'Ordre des Ken; fans cela il n'eût pu commander aux Nobles,il n'auroit eu
ni droit d'Augure ni droit de Sacerdoce; & comme cette inauguration fe
faifoit au moyen de l'Onction, de-là le droic d'Onction, & le nom d'<?<
donnés aux Rois.
Ces ufages fe font tranfmisjufques à nous. Les Empereurs d'Allemagne
font revêtus )e jour de leur couronnement d'une fouiane d'une aube blan-
che & d'un manteau qui renembte à la chape des Chantres. Leur couronne
eft une efpcce de mitre femblable au bonnet du Grand-Prêtre des Hébreux.
Les Rois de France, le jour de leur Sacre font entrer dans leur habille-
ment presque toutes les picces qui composent celui d'un* Prêtre le Manteau
Royal dans fon ancienne forme, étoit une véritable chafuble & ils reçoivent
l'Onction..
Les Rois de Pologne font vêtus ~acerdotalement le jour qu'on les couroiine,
& c'eft dans cet habit qu'ils fontenfevetis..
Il en étoit de même en Ethiopie, chez les Pertes, chez les Druides; par-
tout le Sacerdoce étoit réuni a la Magi~rature.
Les Princes d'0/~<t en Cilicie étoient Rois &: Souverains Pontifes. Les
premiers Rois de Rome rcunidbient les mêmes prérogatives auSi le Chef
du Sacerdoce étôir. appelle. Roi ~«er~M..
ngninoit également Prince & Prê-
En Egypte & chez les Hébreux,
tre. Le titre de A~ d'on où de !aVi!!e du Sofeit, (e rend ainfi, tantôt
par le nom de Prince d'On, tantôt par celui de Prêtre d'On.
Le nom de -Kf~ eft donné à trois fils de David, qu'on a rendu tidicu-
lement par c'eiui de Prêtres.
'4°.-
Droits y«~ les
r
Les Peuples Celtes étoient divifes de la même manière. NITHARD dit que
&c..
<hez les Saxons on voyoit divcrtes c!anes d'habitans.
Les ~t~j, ou Nobles; du mot JE~ Nobte, Grand.
Les Fr~M~j, les Libres, les Francs ce que nous appelions Bourgeois;
jtuTier~Etat,
~M J~~ on ~jSrandus.
Ce qui ïuppo~e les serfs, espèce d'hommes formant le bien des Nobles;
~eur patrimoine, & qui ne raifbient point partie de la Nation.
a
Un panage d'ÂTHENM, ( Liv. IV, chap. t < ) relatif aux Feflins des G~u.
't<a6, nous apprend qu'i! y avoit parmi eux divers rangs nous avons déjà vu
'~que les Druides étoient les MagMrats, les Juges & !es Prêtres de cette Na~.
tion ils avaient au"de(Ïous d'eux la daf!e des Militaires ceux-d avoient
le droit de boudier. Les Convives, dit donc Athénée ont derrière eu~
j,
K des fervans d'armes qui tiennent leurs
bouctiers.
Ceci nous fait remonter aux tems tes plus anden! car dans ces tems les
<ncEurs ne changeoient pas.
Chez let J.OMBARDS, les Serfs n'avoient pas le droit de bouclier, ils ne
louvoient aUer à la guerre, elle leur ctoit dejfendue c'efi ce que nous voyons
<tans PAUt. DtACRE, Liv. L ch. IX. C'étoieM donc les Propriétaires, ceux
qui avoient droit de boucHer, qui feuls avoient !e droit d'Armes: on retrouve
en eux tous les caractères de la Nobiefte Françoife.
Le droit de guerre ~roit ceUement ôté aux Serfs dès les tems héroïques,
que tout prifonnier le perdoif c'ctoit ce qu'il y avoit de plus terrible pjo~r
<iù){ dans leur captivité & par ta mcme raifbn, armer un E&tave c'étoijc t$
«Lectare~ a~rranchi, lui donner le rang de Citoyen.
A R T 1 C LE III.
i,
I~~O/T DE ~O~CZ7~~
r" Ce Droit ~~M~e <&<A~e< ~o~/f.
<
Ï.es Propriétaires, les Citoyens avèrent donc le droit d'armes, & ils favoieM
a l'e~duuon de tout autre eux (eu!s etoient intcrefÏcs à la détente de leur
territoire, de la chofe pabtique: eux feuls avoient le droit de bouclier, de
!'Ecu. Ainft cette arme detenttve devint le Symbole par excellence des Ci-
toyens, desProptieMires, des Mitres de là. terre. Etre No~te, ou porter !ô
bouclier furent des mon (ynonymes.
Aunt troif-ce un déshonneur, un anronc <an~!anc que rien ne pouvait hvef,
de revenir de t'Armée faas boudier. On connoîr le mot d'une Lacedcmonienne
qui dit à fon nts, en t'armant de ~on bouclier pour le combat avec ceci ou
fur ceci. Celui qui revenoit i~ns bouclier (arn res armes éroit auui desho~
nore qu'un Régiment qui revient Cuis ~e! drapeaux: L'un Se l'autre étant regardé
«mune des marques ditUncHves, on étoit en quelque &c<m dégrada par la
négligence avec laquelle onavoit cornbatfupourlesfauver. îl en etoitde même
che%tous les Celtes chez ces Peuples guerrier3 revenir fans armes, ou être
deshonoré étoit une feule &Lmeme chofe. C«:i ésoit fon,dc en tailbn c.u?
y. ¡;.41.
c'étoit avoir préfère <on falut à la défende commune, au bien de la Patrie: fa
guerre. fe citant alors pour le bien pubiic~ & non pour une fb!de que!conque,
on ne connoiuoit que de généreux guerriers des Défenfeurs de la chofe
publique, & non des Soldats qui ne peuvent avoir ies mêmes motifs de bien
6ure,
Fc&c//<'r~ry<M~ Palladium.
N'omettons pas un ufage remarquable des boucliers dont on n't point vu
la caufe, ôc qu'on a attribué à une fupern:ition ridicule.
Le bouclier étant une arme défenfive, on le regarda comme le ~ymbote
de la longue durée d'un Efat~ comme un gage de fon bonheur, comme un
Palladium à l'abri duquel on pouvoit dormir fans crainte. D'ailleurs, c'etoit la
place du fymbole ou des Armes de l'Etat on le fufpendoit par conséquent dans
les Temples, au haut des tours, fur les murs des Villes & des Edinces publier
Et ces boucliers étoient facrés, puifqu'ils éroient relatifs à la chofe publique.
C'eft par cette raison que Rome étoit fous la protection de XII boucliers
consacres par ~a/n~ & dont celui qui avoit fervi de modele aux autres étoit
descendu du Ciel, c'eA-à-dire, avoit été formé à l'imitation du Difque du Soleil.
Les Romains ne firent en cela qu'imiter des Ufages Orientaux. Roboam,
61s de Salomon, avoir long-tems auparavant fufpendu XII boucliers d'or puç
dans le Temple de Jérusalem boucliers qui furent enlevés par Sc~ac, Roi d'JE"
gypte, dans fon expédition cuntre les Rois de l'Orient.
Ces boucliers facrés étoient defcendus & portes en cérémonie lorsqu'on
devoit déclarer la guerre. C'ed ce qu'on appelloit Moyer< arma, mouvoir te~
armes: expreŒon peu connue, & dont on n'a pas tiré les conféquences qui en
réfulcent. Il arrivoit même dans ces occanons qu'au lieu de ~e fervir du mot
générique armes, on employoit le nom du figne particulier qui les compo&it:
ïi ces Armoiries étoient composes, par exemple, du foleil, du croiuanc, d'un
tys,&c. on difoit qu'on avoir mû ou ébranlé le croiuant, le Soleil, les lys. S'en
rendre maître, c'étoit les arrêter car on ne les portoit plus à la tête des Ac-
mées on ne pouvoir ,plus les mouvoir.
Le Bouclier étoit regardé également comme le fymbole de la prote~on
DtcTYs de Crète dit que les Troupes de Memnon qui vinrent au recours
des Troyens, (e diflinguoient par leurs iNStG~iÀ leurs livrées & que tous
les environs de Troie Ctoieni refptendiuans de t'ectac de tous ces fymboles.
STRABON tes appeIte~pf-~JM~, Symboles, Armoiries (du mot fem, ligne)
~o~e/, Hgnes mis fur les armes il ajoute que les Cariens en avoient appris
furage aux Grecs (t). HERODOTE avoit déja dit la même cho(e (t.).
Ce fait eft remarquable' il connrme l'origine que nous avons arguée
aux Armoiries. Ces Cariens ne font point le Peaple particulier de la Carie,
peuple groffier & barbare mais une ctane d'hommes par lesquels nous avons
de~à prouve ailleurs qu*on entendoit les Laboureurs ou !es'Proprieraires;te mot
CAR~ CAR«, dengnant primitivement le labourage, d'ou/C~A, .~c~x,
"~e~EA~ un champ, & J-C~e, un Laboureur. Tels font les Cariens inventeurs
des Armoiries & Maires des Grecs en ce genre.
VnGH.E fait dire à Corebe ( Eneid. Liv. II. ) » changeons de boucliers avec
<*
les Grecs (tués) & approprions-nous leurs Symbole:.
Mutemus clypeos Danaumque iNSieNiA nobis,
s
Aptemus.
ït eA vrai qu'on peut entendre ceci des Symboles nationaux, & non d'At-
p!oirMs de Familles voici donc d'autres détails.
t.
Jn/~M ~AJtf~, ~C7!yWM.
Il n'efi pas di~cife de faire voir que les mots Infignia & ~m«, Arme:
forte que cette phratc e(t relative à celte de <n<w<y<'j «nn~ <y~<~rycnycMc,
fes Armoiries. Voici le paOage entier:
fufpendit nam /'o/? <~f?<t/n /n//<-
« 7n Templis, arma Infigne armorum
fM/n Mor</yH< mt/t~a* mos fuit fufpendere arma. Ideo arma fixit TireM,
Troia fuit inter «f~n«~J<~?~<<. ~rmo/'tt~ ïa/<,</Zyi<jM.
Mllfoipendit, dit-il., dans les Temples les armes & le. fymbole des AcJ
» mes cat~eî~~ue la guerre Ctoit terminée, l'ufage étoit d'yrenfermer les ar<
mes ainfi il fufpendit (t)tes armes
Troyennes Troie fut donc entre les ar-
mes placées dans les Temple:: l'Armorial de Ces armes étpit un cochon une
truie M. Pauage que nous aurons occanon de rappeUer plus bas.
(t) JMot-a-mM, U arrêta, il &cha. (t) J~ot-mot, par les deux Dieux.
Tij
.r
Le D~AGon étoit un Symbole trés-commun dans fAntiquité c*eS celui
des Chinois à Rome, c'ttoit celui de: Cohortes La perfonne qui tua. Lyfan-
dr~porcoit un Dragon fur fon bouclier ;c'e(t par cette raifon que FOracle lui
avoit dit, à ce qu'on anure, de Ce garantir d'un Dragen. Le même Symbole
compotoit les Armoiries d'Epaminondas & celles de Cadjmus; aMÏE avoit-on
peint cet animal fur leur tombe.
Mais entre les padagcs les plus célèbre! de l'Antiquité (ur cette matière r
on doit mettre ce que nous apprennent EseHYLB & EuMpiDB à l'égard des
Symboles & des Devifes que les fept Héros Grecs qui marcacBent au Siége-
d&ThcbeStpprtojient(uf!eursboucuers.
Lprsïnemeque ce<aprceau d'Hi~qire feroit. fabuleux il demontreroit.
que !ong-tems avant ces Poëtes les boucliers étoient décorés de Symboles <&
de Devifes.
y
Boucliers. des. Sept <~<M/ It~Mt
'ËscHYl.B e~ îë premier qui nous ait transmis les figures (ymbo!!ques & !et
devifes que ces tept Princes portoient fur leurs boucliers.
.TYBH avoit fur fon bouclier limage de la nuit le fond étoit noir,. ~eme
d'Cteiles d'or au milieu pareiuoit la Lune.
CApA~EB un Promethée la torche à la main, avec ces mocs, r~~r~
/«M/<o'j.
ETEoci-t, un foldat qui monte à raifaut, & pour devife, ~«rj~<Ma<
M'~r~tfo~ y<
~pï'pJctEfCM~Typhee vomiCaat des-nammes; le re&e du bouclier rempit.
de-ieipen:.
r
P~RTHENorM ~.Ïe Sphinx qui ecra~ un Thebain fous les pieds.
ÂMPHiARAus, n'a ni Symbole ni devise rmais fon fils ~/cn~o~ a; un Dfa"
gon fur fbn bouclier dans la Ville. Ode des Pythiques de Piiidart. Si.ce Prince
porte un bouclier tout uni, c'e~ qu'il fe contentoic, dit Efchyl~ lui-même~
d'être jfagë&~aillànt, fans chercher à le paroltre.
M II ne cherche pas à paroitre le meilleur, mais à l'être
Qualité auffi rare qu'eaimable, & qui donne une grande idée de ce Punce~
mais par queimalnem: étoit-il fi mal aubcie~
t
Pbï.YMcE avoit pour Symbole la Dcefle de la ?uRi<e qui îe mené par !a.
main chargé de tes armes & pré: à combattre, avec ces mots, /< r~MM~M.
C'e& en Fa faveur que fe &i<ok ce Scge pour le rétablir fur le Trône de Thc-
bes contre ton frere Efeoc!e.
EuRiMM, loin de critiquer (on rivât fur ces Symboles Ce ces devises comme'
contraires au coftume da tenas, marche fur tes mêmes traces; mais au lieu de
cet Symboles & de ces devifes qui fe rapportoient à l'expédition contre Thè-
bes, il leur donne du moins pour quelques-uns, tes fymboles qu~ils portotenc
Mn~amment, comme !'avoit déja vuM. l'Abbé FKAOuiBR. (ï).
TycEE avoit fur fon Ecu la dépouille d'un Lion~
CAPANBB, un Géant qui porte la terre fur fes épaules, & qui fa fecoue~
AcRASTE, bcau'-pere de Po!ynicc,fubAitue ici à Eteoc!e,une Hydre dont
tes (erpens enlèvent du haut des murs les en&ns des Thcbains,
HtproM~Don,Argu&avec tous fes yeux.
PAN.TKBNopzE, Aratante & mère qui tue'à coups de Heches le Sanglier
4'Etotie.
PotYNicH les Cavafes qui déchirèrent Glaucus.
Et ce qui eft très-remarquabte eeftqu'Euripide observe également de tte
peine attribuer de fymbole à Amphiarau: preuve qu'en~ tout ceci, lui & E~'
chyle ntivoîenc exad'ement la vericc,
Efchyte nous offre un quinzième bouclier dans celui d*Hyperbiut qu'Eteo-
<!e frere de Polynice, oppofe à Hippomedon & qui avoit pour fymbole lu-
piter armé de ~budce~
Les fymboles qu'Etchyîe attribue à Jes Hero:, font tous menacans contre
Thèbes: (ur-tout celui deTydée lx nuit étant dansFAntiquite l'Emblème du
mauvais Génie de la de(trud:ion, de la mort meme~
On retrouve la peau dw lion, fymbole de ce Roi dans utt0rac!e rapporté
par EusTATHE(t); & qui ordonna àAdraO.e de marier (es deux filles, !'une
~un /!o<t, l'autre-à un /~n~<ry EutTATHE dit qu'en conféquence ce Prince
tes donna à Tydée & à Polynice.
n
BRocARD, en Bourgogne, d'azur à trois brocards d'or, etpcce de cerr.
BEVERFONDE, enWe~phalic,?
en
BiBRA, en Franco~e,
d
j
or au cattor rampant de
<L
j fable.
rt<
GRETER von BtBtRACH en Souabe, de gueules à la bande d'argent char-
gée d'un caftor couronne.
Bever & F/~c~ ugninenr un ca~or.
BERBisY, la plus ancienne Maifon de Dijon, d'azur à une brebis d'argent.
7<7Mn<, une fyrene échevelée; dans une de Ces mains un peigne, de l'autre un
miroir lequel tenant fervoit d'Armoiries à la Maifon de Poidonnier tondue
dans celle-ci par remme.
BEARM d'or à deux vaches de gueules accornées, accollees & clarinces
d'azur. On croit qu'elles font relatives à la fertilité des terres mais plutôt à
caufë des Armes de PAU, Capitale du Béarn, qui a une vache pour Armo!.
ries parlantes..
BtsciA, en Italie, un Serpent.
Le B<EUF, en Bretagne, de gueules au boeafpauanc d'or la queue paC~
entre les jambes & relevée fur le dos.
CASTEi-u, en ha!ie,
CASTti.i.B en Efpagne f
?
un
C.
chateax.
CHASTEAU-PERs, un château d'azur.
CHAT dit Pteûts, en Bretagne,~
La CHETARMZ, un
chu.
CHAï'FARDOK, J
CATZEM ou Katzen, dans le Duché de la Marck, d'azar au jchat e~aroach~
d'argent, tenant jentre Ces dents une Souris de fable.
LaCHEVALtMEauMaine, de gueules au cheval e~aye d'argent.
CHEVAUER, d'azura trois Cheva~ers d'argent, efpece d'oifeaux.
DuC-HESNE, d'azur au dicntengtaatc d'or au chef d'argent, charge de
<fois étoiles de gueute.
CHABOT, d'or à trois chabots <tegueu!e<
CABRZ Rot~BMAYRB, d'azur~Ia chèvre faillante d'argent.
CANin-Ac, d'Auv.ergtae., d'argent au lévrier rampant de (able accoMe
~'or.
CRtQU!) d'or au créquier de gueu!cs, jk parfois écartelé de France à la
tour d'argent. Le créquier en Picard fignifie un prunier fauvage & fan &uu:
iS'appette croque.
CouRT, de Bourgogne un cheval paCant.
CHAUVBUN, d'argent au chou de nnopie, !a tige entortilice d'un ~erpeM
<d'or de ,MM, chou, & wZMû, venin.
~CmMi.ïT, un ïerpcnt mordant fa queue.
CnwiM, d'où le Pape Marcel II. d'azur au CERr d'argent couché fur une
~erraCe de unop!e appuyé à quatre épis de bled d'or.
CoGUONE ancienne & noble Maison de Bergame d'argent coupé de
cueutes à trois paire de te~icules de l'un en l'autre.
~HissER~T ancienne Maison de Dijon, d'azur à trois pois chiches co<R<
~'<M'~ ~<rM partis d'argent~ à .troM jtctes de Nègres couronnée~
~CARDONM~
F
CARDONNE, en Efpagne trois chardons.
CAsTANEA en Italie, dont Urbain Vil. une châtaigne.
Coi.oNNE, une colonne.
D.
DAupHiKS un dauphin.
DELpHiMi, à Venift, d'azur à trois dauphins d'or mis en fa(ce.
DEI.PHIN!, à Florence, d'argent parti d'azur, à trois dauphins de t'Uti
en l'autre mis en &~ce.
DRAc, d'or, au dragon de finople couronne de gueules.
D'EspEtGNE de VeneveHes, parti au premier d'azur au peigne d'argent mit
en &(cc au deuxième, (es aUiances.
De EccLESiA, une E~tife.
· F.
G.
GALICE, un calice.
GRENADE (Royaume de), d'argent a la grenade de gueules feuillée de
~inopte.
GENAS, en Dauphiné, d'or au geneft de nHop!e.
La GouriLiERs, d'argent à trois renards d'azur; ~o~/ugninant autrerb~
renard.
GIGLIO, a Rome deux loirs de CJM~ loir.
H.
Des HAYES, au Maine d'azur à trois haies mortes d'or.
HERSY, d'azur à troisherfes d'or.
HASEM (de) en Silène, d'atur à un lièvre ccurant, en bande.
t
HASEUER, en Franconie, d'azur au lièvre courant, eu barde d'argent.
HASENBURG, en Allemagne, d'azur en lièvre courant, en bande d'or
To/M. I. v
écartelé d'or à une hure de fanglier de fable. F~/M ri,,nifiaiit en Allemand
fen lignifiant Alleman&.
lièvre.
L.
Lvo~ (du) La Cave, d'or au lion de gueules.
LoUBENS.
JLoUVET.
LoUVIERS.
ou VIERS.
i
LAuziEMs de Themineï, d'argent à un ozier de nnop!e.
Le Loup.
t) t Un
~ï t
toup dans !eurs
t
dans Armotnes,
LunAD MoncaSIn.
CHANIE-LoU.
GRATE-Lour, de gueules au loup rampant d'or, au bras & main d'argeM
en batre~ qui lui gratte le dos.
LEON en Espagne un lion.
LuNA, en Espagne, un croinant efchiquece.
M.
Mo~TpESAT, de guêpes à la balance d'or.
MAILLY, d'or à trois maillets de finopie dans la branche amee & à l'Ecu:
<n coeur.
Dans la deuxiéme branche, tes trois maillets font de gueule.
Dans la troiueme d'azur.
Dans la quatr~me de fable.
MARTEi., Comte de Fontaines, de gueules a.trois marteaux d'argent;
MASSE, en Dauphiné, d'or à trois mafÏes de fable.
MuTEi., de gueules à trois bekites d'or; de MM/?</«, belette.
MùRAHD, d'azur à trois cormorans d'or.
MAupEou d'azur au porc-épic d'or.
N.
NoGARET, d'argent à un noyer de unople, !e noyer & !e gueret font de<
fignes par le champ de l'écu &: par fou arbre.
No.41LLES,. d'or fem~ de noy~x de cerifes, avec la queue de gueules, an.
loup raviflani de même.
0.
OURciERM., un ours,.
p.
PALMIER, Seigneur de la BafUe, d'azur à trois pa!mes d'or.
PONT-BRIANT d'azur au ponc à trois arches.
PONTHEAU-DE-MER, un pont.
PINARD, trois pommes de pin.
PALUMBARA, en Italie, un colombier.
PADELLA, en Erpagne, trois poëles à frire.
PELLEVB, en Normandie, de gueules à une tcte humaine d'argent, le
poil levé d'or.
PEN-MARK ancien en Bretagne, d'azur à une tête & col de chevat d'or,
animée & bradée de fable.
PERRtER (du) en Dauphine, d'or au poirier de nnop!e !e fruit d'or.
PHENIS, (de) en Limouzin, d'azur au phénix, fur un bûcher allumé d'or,
Surmonte d'un (oteit de même.
Poi-iER., un coq, de Pau, en Valdois & Auvergnac, un Coy.
PoNTEVEs, en Provence, de gueules au Pont de deux arches d'or, ma-
çonné de fable.
P O R C.
PoRC (le) d'or, au fanglier de fable.
PORCELET, en Provence, d'or au porc de fable.
PoR.cELos, en Efpagne, d'or à une porque de fable fur une terrau~ mo~
irante de la pointe de nnop!e.
POISSON.
Maifon fondue dans celle de Berbify Syrcne eche'
POISSONNIER une
vctce d'une main un peigne de l'autre un miroir.
D'autres familles ont les mêmes Armoiries.
L'EsTANG (de)
LE PoissoN, le premier deux poiuons les deux autres, trois.
LE MEUSNIER
R.
RENARDIERE (!a),
un renard, de même que pour MoNT'REGNARDj;
& pour FuscHEN en Franconie, nom Allemand du renard.
RoQUEi.AupE, d'azur à trois rocs d'Echiquier d'argent.
RocHETTEs
en Vetay d'azur à trois rocs d'Echiquier d'or.
RoquETAiLLE, rocher coupé en deux.
VIJ
RouvERE, d'o~ le Pape 5ixie IV, d'azur au chêne d'or.
RoupE (du) en Languedoc, d'azur au chêne de quatre branches pafïeet
en fautoir englanté d'or.
Du vieux mot Roure & /!oM~c, une chêne.
S.
SANGLIER, d'or au fangtier de fable.
LE VER (d~-P<r, & BER t~ngiier ), rro!s (angtiers.
SALM de gueules à deux Saumons adofles d'or.
SApiN, d'azur au <apin d'or.
SARDiGN!, d'azur à trois fardines d'argent, t t en pa!.
LA SAùLSA~t, d'argent à trois faules de finople.
SicEN-HEiM, en Bohême, de gueules à trois cigognes d'argent, accolées
d'une couronne"d'argent.
Sons, en Efpagnc un foleil.
..SoMNËN-BtRG, en Allemagnc, un ~b!eitnaiuant d'une montagne.
SPIEGEL, en Allemagne, un miroir; du Latin j~e~/Mw.
T.
TABOUREAu un Tambour.
TANGUES, d'or à la tanche de gueules mife en pal ï., t.
TAsis, en Efpagne un tenon.
TRistoi., en Bretagne, d'azur à trois fbteits d'or: ce nom ugninantMM
/0/<~J.
'LA TouR de TURENNE, & tous les LATouR, une tour.
,TEUFEL en Allemagne, un diable.
V.
UM Canton Suine d'or au rencontre de bune de fable accorne & bou-
7'M< Suine, t'epee & le poignard côte, tonnant un
cle de gueules
corde chane; d'<
Dauphiné
un
un bune.
de fable à une vache d'or.
au
VACHON en
La VACHE de SAUMEY, une vache panant de gueules.
VERNE (ta), à Dijon d'argent à un aulne de unopte; du nom Valdoi.
des Aulnes.
WESTPHAUE, degueules, à un cheval enraye gai & contourné d'argent.
VtGNoLEs (de), de fable au (ep de vigne d'argent, Soutenu d'un cchatM de
pieme.
VtTEi.i.tscH!, en Italie deux veaux.
UtLStNs, (!es) un ours de fable en champ d'ar.
Z.
M pourquoi voudrons. nous aujourd'hui dénier l'cHime qui eft due à leurs fi
t*
(âges inventionsi
Le P.MEt~sTRiER e(t allé plus loin dansfon Origine*des Armoiries, it fbu-
tient que les Armes parlantes font les Btafbns les plus anciens & les plus no-
bles ceux qui les portoient ayant cru que leurs noms étoient auez it!u(tres
pour (c faire connoKre par des Signes qui les reprcfentoient, (ans qu'il fallût
aRtder de prendre d'autres devifes ptusconnoiuabtes. Ainfi il place les Armes
<t: NAvARKE au nombre des parlantes; le mot una ~r/~ ugninanr en Bafque
une cloifon de fer, ou des chaînes, forme qu'on~ent vinbtement les Sceaux
des Rois de Navarre de la Maifon de Champagne & de celle de Philippe-le-
B'.]. v
I) yavoit donc des Armoiries~ des Btafbns avant tes X &XI~. ncctes, & ces
Armoiries étoient parlantes c'ed qu'elles etoient prifes dans la Nature & vrai-
ment originales. S'il n'en fût pas de même dans Ics uecles auxquels on at-
tribue ordinairement l'origine du Blafon c'eft qu'il y en eut alors une mul-
titude de pure imitation; les Vanaux ~etauant un honneur ou un devoir de
prendre les Armes de leur Seigneur Suzerain,en tout ou en partie de-ta
cette prodigieufe quantité de lions, de léopards d'ares, de têtes, de coquil-
les, &c. & d'autres Armes de cette nature qui Cemblent de pur caprice, &
lui ~rpanenr de beaucoup le nombre de ces Armes parlantes antérieures à
celles- là ce que des Fjmittes dimnguees eurent le bon efprit de conferver
mais Armoiries dont le nombre s'augmentera à mefure qu'on connottra mieux
~cs tems & tes Langues du moyen âge.
~f jt Af r~At~jvr~~
Et 1
III.
C~~ les
DES
~0/n<
~jvc/r~:
t
( )PBLI.ER!M
(;)Pi..cvtn'.No.7.
PL. CVIH. No. 3. (t ~?EHHM I. Supl. Pt. I.N". y.
ÂMTIOCHt~
i.
ANTiocHB, fur l'JV~M ou fur le Cheval, nom d'une riviere de Cocle-~y-
tle~ a pour Symbole une femme tourrelée debout à côté d'un cheval dont
elle tient la bride.
BovïAMUM, ville des Samnites, un bceut.
CAR.DÏA, ville de Thrace ce nom fignifie <'acHf & pour Armoiries elle
< an coeur (i).
CHYPRE, a pour Symbole Vénus, parce qu'en Grec elle s'appelloit Cupris
ou Cypris, du même nom que cette Me.
CYci.ADEs(les ) dont le nom en: compote de clef, avoientpour Ar-
mes une clef
C~EipEs, ( les ) Mes de la Grèce, avoient également une clefpour Armoi-.
ries, & pour type un oifeau volant; il a la clef des champs.
EuBEE, nom formé de celui du boeuf, en avoit la tête pour fymbole on
de~gnoit auOE par ce fymbole la fertilité de cette Me. On voit également fur
fes médailles., & par la même raifon, la tête de Céres.
LA: en Laconie, ctoit ntu~ entre trois montagnes fon nom même figni-
fie P/frr< aud! fes Armoiries porcent trois Montagnes. ( i )
LIMYRA, ville à vingt flades de l'embouchure du Limyrus en Lycie, a
pour fymbole un Dieu de fleuve ()).
MALEE, ville de la Grèce dont le nom ~gnine/'e/ne avoir une pomme
pour Armes.
MEi.os, Me de la Grèce, a pour fymbole des melons, fon nom ugninanc
pomme & melon.
(EniAs, vi))e del'Acarnanie & dont le nom ugnine~My~ /o/!f<t/n<, a pour
~ymbote un perfonnage barbu & cornu, emblêm.e de l'Achetons fur les bords
duquel elle étoit nruee.
PALLENE en Achaïe pour fymbole PAï.ï.A! armée de toutes pièces.
Auprès de cette Ville étoit un Temple de cette Dceue avec fa Statue d'or &
d'yvoire, ouvrage, ditbic.on, de PmDtAs (~.).
PHARiA Me fur la cote de Da!made & colonie de Paros, offre pour
fymboles un cygne, la lune & une étoile, armes parlantes le mot PHAR
d'o~ vient/'A<ïr<, déngne tout ce qui eft brillant.
PHiALA en Ar.cadie~ une figure aui(e fur un rocher d'une main un ra-
meau de l'autre, un pot pu phiole panchée.
·
(ï)PEH.. T.Pt.N'9. (t)PHLL.T. Mt.CXXV.tO.tz.
( } ) Pti.L. T. m. Pag. m. V!g"ettc. ( 4 ) P~tL, T. Mï. Pt.. CMv. N". i~.
D~ ro~. 7. x
RHODES t avoitpour fymbole des rofes qui dédgnoieoc Con nom y & U!T
Dauphin relatif à fon commerce maritime.
SiDE Métropole d'une partie de laPamphylie, avo!t pour Divione & pom
Symbole Minerve avec une grenade, ~bnnom St~J dénghanicetrutt.Nous
allons voir. d'autres lieux dcngncs par le même fymbole &.par la même rai-
fon ( ).
THURiuM, vi!!e d'fta!ie, a pour. fymbole un Mïtreau, emblème de fon.
nom, & un poifron relatif à fa ntuatton fur les bords de la Mer.
IV.
~/M~o~ relatifs au Soleil, Pere ~n<'&&!<r<.
Un fymbole plus difficile à découvrir~ mais très-remarquable par lui-même
& par le rôle qu'il joue~dans la Mythologie, eA celui qui peint le Soleil & tes
Villes agricoles~ fous l'emblème d'un loup ou d'une louve & qui étoit
commun à un grand nombre de Villes & de Peuples.
~~60~.
ÂRGos, cette Ville célèbre du Péloponefe, avoit également un loup pour
Symbole. Celui-ci eft remarquable par la maniere donr les Argiens en exptc-
quoient l'origine, & par fes rapports avecrHi~oire mémorable de Danaus,
d'Egyptus & des cinquante Danaïdes.
Tandis que Danaüs, difbient les Argiens, di~putoicà Gétanor le Royaume
d'Argos en préïence de tout le Peuple, on vit un préfage auuré de fa victoire;
car un loup dévora un taureau qui paiffoir dans la prairie. Ce qui donnoit dti
tel à cette Fable, c'eft que Gélanor avoit pour fymbole le taureau ou plutôt la
,vache Io, & Danaüs un loup.
Tous ces Symboles ~toient parlans. Argos ngnine la blanche ou la lune:
mais la lune e~ la même quTHéra ou Junon, la Déene de l'air dont le (ym~
TxotE, nous l'avons vu plus haut, avoit pour fymbole une truie. C'étoic
des Armes parlantes Troie en Celte & en Phrygien lignifiant une truie, mot
également François, Valdois, &c.
Le même mot fignifie /«~o«r<r ~on/!<r la terre, parce que le cochon
Pilonne la terre de fon groin.
C'eA par cette raifon qu'Anienor ayoK une truie fur Ces étendards, & qu'o~
-prédit à Enée qu'il bâtiroit une Vill: là o~ il rencjncreroic une truic qui auront
,mis bas trente petits. En e~ct c'cfl s'-rrecer ta o~ un animal s'arrête que d'y
planter Con fymbole & de s'établir dans le lieu ou on a plante ce fymbole.
~n'eA pas étonnant que Troie, m~t'eile d'un grand territoire, ires-fertile~
bien cultivé & par-là même riche & peuple eût pris pour fymbole & pour
nom une truie, animal qui déngnoit nccdfa'rement une terre fertile.
L'Hi~oire de la fondation de cette Vfl)e eft entièrement altégorique ce
.qu'on n'a point appercu & cette allégorie porte en plein fur les idées que
nous venons de présenter ce qu'on a encore moins (oupconne.
lLUs,n)s de Tros, &: petit-fils de Dardanu!, raconte-t-on ( ï ) arrive en
Phrygie: il remporte le prix dans les jeux etabtis par !e Roi du Pays celui~
lui donne en con~quenee cinquante jeunes garçons & autant de jeunes 6t!es<,
Par les ordres de l'Oracte, le Roi y ajoute le préfent d'une VACHE de di<R-
Mntes couleurs; & il lui confeille de b&tir une Ville dans le lieu où cet animal
s'arrêtera.
Cette vache conduit Ilus au lieu appellé le Tombeau <~r~ la PAry~Mn~.
C'cMa qu'il bâtit en conséquence une Ville qu'il appella InuM. Enfuite il
conjure loc de lui envoyer quelque figne & fe levant le lendemain de trcs-
bonne-heure, il trouve devant fa renre !e Palladium, Statue de Minerve def-
cendue du Ciel. Cette Statue avoic trois coudées de haut, & elle femb!dit
tnarchef d'une main elle tenon une lance & de l'autre une quenouille & ua
Alfeau.
Ce Fanage auquel on n'a fait aucune attention, parce qu'on ne favoit quel
ufage en faire eH: relatif à une infinité de traits précieux femés ça & là dans
)'Antiqutté, & très-conformes à la Doctrine même de Sanchoniaton.
Le Fondateur d'Ilium s'appelle Ilus, mais c'cQ: le nom de Saturne, du La-
~ouretu' dans tout l'Orient; & ce nom.fignifie le Fort, le P~ tels font
~es Propriétaires, ils font les Grands de la terre au~H fqn Pays s'appelle -M~/n,
Ilus avoic gagné le prix le labourage cft toujours représentés comme une
vi~oire, u,n triomphe: c'eft la défaite du lion; c'eA cette vi~ire dcat la Fête
termina con~amment l'année.
A R T 1 C E V.
r~< aux Pro~KoftOM,6' <i/<ï~HWï<Mt.!
Symboles
Les Royaumes tes Peuples, tes Villes de t'Àntiquite tirerent très couvent'
leurs fymboles des objets de leurs productions ainfi on peut connoïtre par
leurs Armoiries li ces Pays étoient agricoles oumaritimes; s'ils étoient des
Pays de bled ou de vignoble, ou s'ils excelloient en quelque genre particulier
de productions nous allons donner dirers exemples retan6 à ces di~ren~
cbjets..
Ï.
~y/B~o~j relatifs a /rMaZfM~.
0 t T r jr JE
't. AfHZKt! avoit pour fymbo!e Minerve, Déçue de l'olivier & la
chouette fymbole de Minerve comme la Reine de la nuit ce que fignifie
fon nom, comme nous t'avons prouvé ailleurs. Le nom d'Athenê ou Athenaïs,J
lignifie lui-même Souveraine, comme nous l'apprend PLUTARqut dans fon
Traité d'Ius & Ofiris c'eO: ain6 !e féminin d'ea, ~e/ Seigneur où
nous voyons o changé en e pour le féminin, comme d'~oinM< on 6tYa!/n<~M.
Ainulenom d'Athènes, celui de la DéelÏe Minerve, ou ~A~e & ~en
fymbole !a cAoM<~< fe rapporroienr tous au même objet.
TEATE eut par cette raifon les mêmes Symboles.
CRBTB tt en fut de même de cette Me tertite.
f jv f jr. ·
t.AMBAou Aimphats; CASTULO &URSON, Villes de la Betiquc, &
Cmo, Mo de la Grèce, eurent pour Cymboles le Sphinx ailé ou le lion à
tête de femme comme en Egypte, mais avec des ailes fans aites, il défignoit
ja celfation des travaux agricoles pendant rinondation du Nil, & les douceurs
dont étoient Suivis ces travaux.
Avec des a~tes, it devenoit !'cmb!ême de la navigation & des avantages
qu'elle procuroit aux Pepples Agricoles.
JM/~oy~~A~.
}. Le MmoTAURE ou Taureau à tctc d'homme éroit la fymbole de
rAgriculture pour un grand nombre de ViHss dont le territoire éroit riche
en bled. Ce fymbote ne pouvait être ni mieux choifi ni plus contrafiant avec
le préçédent qui defignott la ceuatiou des travaux indiqués par celui-ci la
femme devenue le chef du lion de~gnant!e repos de ta terre Bd'homme chef
du taureau d~gnam au contraire le travail de cette même terre voici
quelques-unes des Villes qui prirent ce dernier jtymbole pour leurs Armoiries.
~CstRuiA, Colonie de Naples, le Minotaure avec la Victoire.
CALENo, Colonie Aufonienne, le Minoraure feul.
Ge).A en Sicile, le train de devant du Minotaure.
,Ci<oss~, le Minotaure } au revers, le labyrinthe.
jHYR!N Ït
H?MNi f!es), dans l'Apotutie ,7
<,
MEGARB, j Sicile,
de c- '< f) 'ce Minotaure.
motaure.
NApLEs, le Minotaure & la Vitloire.
Not.A, Colonie des Chalcidiens de même.
ÏEHNONTE, en Sicile le Minotaure.
BzGBB., PEn-EMN &c.Mpportenc ces diverses MedaUtes.
L f o
CN!M, RHEGtUM,
CYziQUB) SALAMINE, avoient pour fymbole un em-
LBONTtUM, SARDES~ blême desdë&ichemcns, de la terfo
MILET SMTRNJ!, vaincue par l'Agriculture.
MycENES,
2!<zr.F.
~Poi-Y-RpHENTUM, Ville de Crcce & qui dut ton nom à Ces gras pâturages,
eut pour (ymbo!e une tête de bœuf~
OBULCo, ViUe d'Espagne, avoit pour fymbole le boeuf & le croidanc
d'Io pour Divinité tutelaire Isis, dont les cheveux en (ittons font garnis
de pertes cmbtêtnc de fa riche agriculture elle eut auffi plus (buvem pour
Symbole une charrue & un épi.
TRAH.ZS & P~RGAME en Ane-Mineure, un bœuC
C É A E T P R 0 J' Z R p f N J!.
Jtupiter.
tj
AcMONiE de
j.Phrys'e,<TT
c
Fêtes de ce Dieu & cette fontaine s'appetloit JP<cj Théodofia préfent de
(}J Vcl:H~ue!~Pl.,VÏII.*ÏH~
~our fymbote un grand prenoir avec le mot de Z~o~/oi/'M, nom des jeux de
Bacchus appeité Dufarès en Arabe. ( i )
CYDON en Crète~
srappe de
& r~ raiCn..
derainn.
MARONEE fituée fur un côteau, dut fon nom a (on beau vignoble aun!
difoit-on qu'etle avoit cte fondée par Maron, Cocher de Bacchus. EHe avoit
pour fymboles la tÈte de ce Dieu & une grappe de raiun avec ces mots JDto-.
M~/ÏNJ Sauveur.
MvcoNZ Me de la Grèce abondante en vin fon fymbole Bacchus.
NAxos, Ifie très riche en vin, & appellée Dionynade IHe.~ ~<-c~
eut pour fymboles Bacchus une grappe de rainn & le thyrie.
PEpARETHE, ( t'Me de) eut pour fymboles Bacchus & Minerve, !L caufe de
Ces vins & de fes oliviers.
TENEDOS (Me de), riche en excellons vins, eut entre fes fymboles une
grappe de raifin.
JLAERTBdeCi!icie, eurent
{ ~~<~ Bacchus pour D~m,~&
Divinité
ScErsis de Troade, P°" & poui
pom
iymbote, à caufe de leurs beaux vignobles.
TiEio s10
III.
~M~b~E~ j~rj<r~ <A/~ ~rz~ ~~xfTjrjMM.
Neptune, les Diofcures & un navire, furent les fymboles des Villes ncuees
fur le bord des eaux & qui fë livroienc a la navigation de celles-ci cmr'autres~
~Mr<, Neptune, 6'c.
ATTAm nommée aujourd'hui Sata!ie Ville de Pamphylie fur le bord
de la Mer, avoit pour Symbole la tête de Neptune &: fon tridenr.
BEMit, Ville maritime de Phénicie, avoit au~ revers dé fes MédaiUes Utt
bonnet des Didfcùres un pavillon de vaifreau.
TïNos (Me de), pour fymbole Neptune.
TRipoLi de Phénicie avoic entre'(et fymboles les Diofcures.
ARADUS,
A<cAi.oM,
DORA
TYR9
b
eurent
p~ ~y~ un 'è'
~anttoucesViUesmMmmes.
AMtHËDON JIDÔN, &C. J
(i ) Peli. T. ni. Vignette P. t~.
Yij
C'e~ par la même raifon que RoM< & PARts htuees fur des FIeuve<~ eurent
!e même Symbole. H en e~ de même de t
GAZARA ou GADARA, Ville maritime prws d'Axot dans la Paterne. Elle
pour revers un vaiueau à neuf rames fur une Médaille de l'Fmpereuc
a
Antonin, avec l'in(criptioft A~yM«, naumachie, ou jeux fur l'eau. ( t )
C jE.
CARTHAGB, nom qui fignifie Ville (C«r~A) des eaux ( ag) eut pour
Symbole unchevat on a dit qu'it étoit relatif à une tête de cheval qu'on
Trouva en creusant les fondemens de cette Ville c~toit un conte !e cheval
étoit t'embteme de la Navigation & de Neptune c'e~ un cheval que Neptune
avoit fait fortir, difbit-on, de la terre pour marquer fa puinance.
CoRtNTHt eut par la même raifon le cheval pour Symbole; mais il étoit
ailé afin d'indiquer mieux la vicefïe de la Navigation ai!ée ou à voiles c'eft
ce cheval qu'on appeUa PMASE que les Grecs (ub~ituerent au Sphinx
ailé des Phéniciens &: qui fut adopté par d'autres Peuples maritimes.
LAMPSAQUE & ScEMts, un cheval marin.
ALEXANDRIE de TROADE, uncheval paill'ant.
1 V.
SYMBOLES ~~z~rjfF~ r/A~ Ojïj~T~
L c j y.
Les Pays ou l'on voyoit des volcans & les lieux où l'on avoit établi des
FoRGts, prenoient pour Symboles rulcain, Dieu du feu & des forges, fon
marteau ou ~es tenailles.
Ainfi fine de LEMnos avoit pour Symbole ~/c<K?! comme Dieu. du rea j!
Minerve comme Deeue des Arts.
HEpHESTiA, mot-à-mot'Viite de Vulcain dans !a même Iue,avo!t auût
le même Symbole vraies Armes parlantes. Ses Médailles offrent au revers un
flambeau aHumé avec les deux bonnets & les deux étoiles des Cabires.
Ce Dieu, fon marteau à la main & fous fon nom de CABiRE, tris-grand,
~e voit fur les Médailles de THEssAna. (i)
.L Il 11
LaJuDEE eut pour Symbole le palmier: elle e~: représentée dans tes Me-
dailles de Vefpanen fous la figure d'une femme trifle & ptainrive attachée à
unpaimier.
Ce Symbole Surprend 1< Savant SnAw, Voyageur pxa<~ qui afîure qu'il
y a peu de palmiers en Phenicie ignoroit donc les anreux ravages que
caufent le tems, tesinvauonS) la barbarie., &c. & à quel point toutes ces
chofes changent la face de la terre. L'itle de Madere n'ccoir qu'une forêt
!or(qu*on la découvrit à prêtent il .n'y a pas un arbre, & l'on cher-
cheroit en vain aujourd'hui ces belles vaitées de Saules qui environ-
noient Babylone. La Judée écoit riche en palmiers PnnE nous l'apprend &
c'eO: un Témoin qui en vaut bien un autre. ( i ) "Les Palmiers de Judée,
jt dit-il, fur-tout ceux de Jéricho, l'emportent fur ceux de tout autre Pays,
M par
leur MuLTnuDE, leur fertilité & leur réputation. Ceux d'Archeiaïs,
» de Phafelis &: de Livias dans la même contrée, font autH fort eOimes.
H ïatloit qu'ils y fuuent bien communs puifqu'on.en tiroit des objets de
comparaifon c'eft ainfi qu'EsAiE ( i ) compare la profpérité des Hébreux à
celle' des Palmiers ce qui prouve à quel point la culture de cet arbre réuf-
unoir en Judée, quoiqu'aujourd'hui il n'y en ait que dans les Vallées où ils
exigent bien moins de foins que fur les hauteurs.
Ce Symbole fut égatement celui de la Phenicie & de la plupart de fes Viites.
On le voit fur lés Médailles de T R t p o 1.1, d'~ R. A p u s, de N A p L o us ~de
SEPHOMS.
Les Médailles de TyR & de SiDON ot&ent par la même raifen des pal.
mes pour Symboles.
Qn ~cnt que le Palmier <e~trouvo!t,fur les Medaittes~ de jcette contrée,
moins comme production nationale que rcomme étant retatifau:no<nmcme
~e PhéMicie mais c'eA une erreur nous avons vu que le nom de Phéniciens,
po J
(<) Uv. MH. Cjh. ïT. ( t ) Chap. x<Yïi.
ïemcme que celui deP<tNi porté par les Carthaginois, &d'ou vinrent ks
mots ~K/ï<ya<, & /'wMc<~ ou yon~<M<, d~ftgaa conllamment la couleur
rouge.
Ajuoutons que fouvent on n'a pas entendu le mot de 0~3 .B<H~ donné
au Palmier dans les Livres des Hébreux: on l'a couvent rendu, très-mal à propos,
par celui de Racines. Porphyre, qui étoit Phénicien, appelle le Palmier Baïs,
Saint Yean ( t ) appelle les Palmes J?<«'<t ~A<MÂro/
A c.
To~ry~.
Le PEi-opoNïSB a pour i[ymbo!e une ToRTUE aux pattes étendues comme
.pour marcher, parce que fon corps & tes pieds ~dUant peignent auez bien le
~€h)peBe& & fes grandes avances dans la Mer.
T o y.
~j ETapg.C~p..XII.
e~Kre le <ymbo!e de cette Dcedc, e!le &von auni celui d'un homme qui pèche
à la ligne, emblème de ~Htuation, très.bien défignée d'aitleurs, par fou.
Dom, compote de CA~T, Ville, & d'ElA, eau.
AsopE de Laconie, Fi.AVto-Poi.ïs de CiMcie, ont
toutes pour fym-
B<KA de Lacon!e, LAODicEE bote une Femme tear-
CANATE deCoetefyne, NïSA ou Scythopotis \*fe!ee avec divers attri"
CHAicis de Syrie, TvANEdeCappadoce, Jbuts, entr'autresdes-
DAMAS, épis.
~icrojr AjE..
Nows avons vtt que ta plupart de~Vittes qui avoient le Minoraure pour
fymbolc. l'accompagnoient delaVictoire. Ce fymbole étoit relatif à leur
Agriculture, comme nous l'avons prouvé dans nos Volumes précédons, re!ati-
vement à la Deeue de la VtcToiRE, dont la Fête terminoit l'année agricole..
Quelques Villes agricoles &t(oieBc plus eHes prenoientle nom même de VtCTo~
~EusEs: telles
OscA Ville d'Espagne, qui prend le titre de VicTRix &
OBUt-co, Ville du même Pays, qui prend celui de ~x~r<<, chez toutes
deux ~f?ort<M/<(i).
ARTICLE V.
~aTerre.
En enct, Hercule & ApoMon ne font. qu'un feul & même perfbnnage,
peignant le Soleil; auffi étoit-il appelle à Tyr Af</c-<!r~c ou ~r/<Roi de
AsiARTà,
AsTARTEouReineduCiet~ Eu~ofE ou l'Occidentale, .FuNoMou!aReine
du Ciel, DtANE au Croinani (beur d'Apo!!on, ne font également qu'une feule
&même Divinité, la lune.
La même Divinité étoit adorée à Babylone fous le nom de SEMi.pAM-ts,
la Reine du Ciel, & fous le fymbole de la Colombe, oifeau de Vénus.
Nous avons donc ici les trois grandes Divinités de Saturne ou du Labou-
reur, dont nous parle Sanchoniacon, &: toutes trois prifes dans la Nature,
J~w ou le Dieu Suprême, le' Soleil & la Lune, Roi & Reine du Monde
Physique.
Il n'ed donc point étonnant que ces trois Divinités ayent été prife<; par
un grand nombre de Peuples pour leurs Symboles il en devoit être ain~ dans
l'Orient fur-tout, dont la Religion étoit la Sabéenne & chez !e<que!s on
retrouve en enet !e Soleil & !a Lune fous les noms d'Hercule & d'Aftarie ou
Europe: tandis que dans ~'Occident, ils font Apo!ten,~& Diane comme ~oeuc
d'Apollon la même qu'Europe ou l'Occidentale, Junon, Souveraine des
Dieux, &: ~/<c Reine des Aftres.
H paro~ même que les Peuples livrés aux travaux pénibles tels que !'Agri-
culture & la Navigation & qui fuppofoient une grande force, choiMbienc
Hercule ou le Soleil pour leur Divinité tandis que les Peuples qui n'avoienc
point ou peu d'agriculture, & qui (ub~oient fur-tout de leurs fruits ou du
produit de leurs arbres, ce qui n'exige point de force, ou qui fe livroient aux
Arts (edentaires choindbient Minerve ou la Lune pour leur Divinité ain(t
Athènes qui devoir tout a fes oliviers, avoit choifi cette Deene pour fa Pa-
trone les uns étoient <<ï/!j du Soleil les autres, ceux de la Lune. AufH
HERCULE ctoit tt adoré & avoit-il des autels comme nous t'apprend Dénys
d'Haticarnane (t), daas prefque toute l'Italie, Pays rempli de Villes agricoles.
D i A M E.
La Lune qu'on adoroit dans fa Pliétiicie fous le nom d'A~a~e. t'ctoit chez
d'autres Peuples fous celui de Diane on )a reprefentoi: armée d'un arc Ce
flèches, d'un carquois & couronnée d'un croiuanr.
Telle on t'honoroit aPERGE de Pamphylie.
A ErnESE à CoTiEE de Phrygie &c. on l'adoroit fous des fymboles rela-
tifs à la Nature univerfelle, la mère de tous les êtres, avec un~mutdrude
y U NON.
Dans ptuneuis Villes on adoroit JuNoN comme mère des Peupfes, on
comme protectrice des mariages, fous le nom de Pronuba telles
Hyp~rA de Lydie SAMOs, TRALLES, SEBASTo-Pons en Eotie~ &rc.
L u N u s.
Le Dieu LuNUs étoit ador~ chezpluneurs Peuples de l'Orient; c'eO: la Lun&
fous un nom mafcu!in tandis que le Soleil étoit du genre féminin, comme
il l'eO: encore chez les Germains.
Ce Dieu LuNUS ecôit le Dieu tutélaire de CARRHBS.
CtBYRE le reprécentoit fur fes Médailles, avec un croinanfdcrtiere les
épaules.
JULIA GoRDUS )
SARDES de Lydie.
StLANDUS J
de Phénicie.
GABE
NYSA près de Traites en Carie.
SEBASTE de Phrygie.
TAB~e de Carie.
TRArME du Pont, &c.
avoient toutes le Dieu LuMus pour ~ymocte~
ARTICLE VIL
.Syjf.Boj:~ DBJ Co~o~ri~
<
t.
COLONIBS F~yfCTE~
n'e~pas étonnant que nous trouvions un grand rapport entre les ~ym-
H
boles de l'Efpagne & ceux de la Phénicie qu'on y retrouve l'alphabet Orien-
tal les mêmes Divinités, Hercule, lus, Europe Vulcain les mêmes<
fymboles des taureaux des chevaux ailés des fphinx, des pampres, des
~pis des Cavaliers la lance en main qu'un même efprir ait anime ces Peu-
ples l'Espagne Maritime ne fut peuplée que par des Colonies Orientales
par des Phéniciens, des Syriens des Cananéens, par des habitans des 'Hes
de Crcie & de Sicile trop renerres dans leur enceinte. Aintt tour y doit
rappeller l'Onent, & préfenter les mêmes phénomènes qu'on obfervoit chez
les Navigateurs de l'Ane.
CADix en: l'altération de l'Orienta! gadir une enceinte utr fes Médailles
~bnt ces mots, Z~ ~Be/'C~r, le Seigneur deGadir on y voit le Dieu Bel
des Orientaux ou le Soleil défigné par le nom de Souverain.
Ce même nom de BEL Boi.~ But fe retrouve dans 0 'i.-coM & dans
CAn.-Bui.A, autres Villes d'Espagne. H e(t joint, dans le premier au mot
Ct~, habitation & dans le fécond, à celui de C~A, Ville.
Les COLONIES confervoient en enet la langue de leur Mere-Patrie elles
cominuoient d'avoir tes mêmes Dieun les mêmes T~tes les mêmes <acri-
fices, les mêmes Symboles ou Biafbn leur Mere-Patrie nommoir aum leurs
premiers Magistrats & leur donnoit leurs Loix & leurs Coutumes il étoit
même d'ufagc que les Colonies lui envoyanenc toutes les années des pré-
mices de leurs récoltes) & qu'eUes volauent à Con fecours dans le befoin.
i.
CotO~fBS GxJEC~Ft~.
C'ett ainfi que SvRAcusc conferva les fymboles de Corinthe dont elle
croit une colonie fur- tout le cheval Pegafe & que t'Me de SmipHE eut pour
fymbole la Chirnere, étant Colonie de la même Ville.
Comme l'ine de SipHNE, près de l'ine de Crète, avoic précisément: le même
fymbole que celle de SERtpHE il y a apparence que fes ~abkans avoienc la
même origine que ces derniers.
EMPoRtUM en Espagne Colonie d'~mporium de Sicile, en avoit conserve
les fymboles Minerve & Pegafe fautanr.
Les Colonies Athéniennes avoient la chouette pour Armes, en particuuet
ÂMisus, Ville du Pont, & pendant un tems capirale de ce Royaume.
C'e~ainn que Rome tint d<* Troie la truie & fes petits, qu'on voit fur les
Medaittes de Vefpauen & de Tite, & qu'Adrien iit mettre fur les portes de
~ru&ktn.
Z
?'
7/!ccw~«)M qui r~/M/~y!< ~< cette Communauté Je Symboles.
Cet ufage trcs-intcrenant d'ailleurs pour les Peuples qui l'ob(ervoient, a été
l'une des principales caufes qui ont fait perdre de vue les motifs par lesquels (e
dirigèrent les anciens dans le choix de leurs fymboles car le même devenant
ainn commun à pluneurs par des motifs fort dirRrens de fa premiere infticution,
il n'ecoit presque plus podtbie de les démêler, encore moins de fuppofer que
Je choix de ces fymboles avoir roujours été déterminé par une raifon fage &:
relative à ceux qui faifoient ce choix.
Ii)Planche~urta pag.8~.
( i ) Je fais grand cas de ces Traditions Fabuleufc! 8e Mythologiques, parce qu'elles'
inoas conduitcnt presque toujours à la découverte du vrai. Nous voyons dans cclle-<:ï
Sue cette V~Ic eut deux noms, d'abord B~e/?e. puis <~e/?e, & que ceux qui 1m don-
T~MMEJ\rfrM avoi: pour fymbote «n /~rMM. C'etoic une attuuon
fon nom qui peignoit fa utuation lignifiant habitation fur une mc/i~~i'.On
fait que tor en Oriental ngnine montagne, d'où !e 3fon~-7'M~jenAne, &
!e Mont-Taurus fur lequel étoit cette Vitte & fi elle prit un taureau pour (on
fymbole, c'ed parle principe dont nous venons de par!er c'eft qu'il n'y a
nulle différence entre les noms primitifs de montagne & de taureau.
SEL~o-vrE fur t'Hypfas, dont les bords étoient couverts de pern!, prit
fon nom & (en fymbole de cette- plante.
C~M~AJTJVE étoit fituée dans des marais. C'e~ ce que 6gn)ne fon nom en
Onenta!?'y-1on(M~<!r-<tM) ea'.)x noires, ou marécageufes, même nom
que"ce!ut'desP< C/M<rM~.Ii n'en: donc pas étonnant qu'e!te eut pour
fymbole un cygne & des poifloos.
~C~fG~Jvr~ ou ~e~j, ngninoit terre haute. Elle eft en ecfet fur une
montagne au Nord de la Mer. Ses fymboles font une ~rev~' de Mer &: un
<j/e qui tient un !icvre dans Ces (?rres. Cette Ville éroit dans une Contrée
de chaire &.de pèche.
A~T/. ? Je joins ces deux Villes, parce qu'elles ont le même fym<
fEO~rr~M. ) bole.
Toutes les deux un lion c~ C~j pour Patrone.
Ce font précisément les deux caractères dont la réunion tbrmoit le Sphinx
c'e~-a-diretesdeux Cignes fous leïque!s!amoinon(e fait dans la plupart des
Contrées de !'Europe.
~E~TJ a beaucoup de rapport au nom de Neith, que Saïs donnoit à
Minerve &: qui ~gni~e une personne du Sexe. Cette Ville auroit donc pris
ion nom du figne de la moi~)nneufe ou de la Vierge, tout comme Leontiuiii
prit le fien du figne du lion.
nerent ce dernier, Sreht allufion à fa fituation & au rapport de ce nom avec celui des
Chaffeurs en langue Orientale nous pouvons donc avancer que fon premier nom arolt
une toute autre caufe, & qu'il défignoit ia lituation de cette Ville fur le confluent de deux
nvieres qu'on appclla le Xanthus oc le Scamandre, à l'imitation des rivières de Troyc.
En effet E~-e~-fe, fignifie mot-à-mot en langue primitive d'Europe, qui eu: fur deux
aigues ou eaux. De-1) le npm de Se~e~: donne à pluHeurs autres lieux Htuës de la même
~HMc,
maniere. Ceci donne lieu a une obfcrvation efrentielle c'cft qu'il faut diflinguer avec
ibi~ la fignification premïerc d'un nom, oc les allumons dont il s'e~ chargé dans la
FJW~. Omettrions-nous cette'Ville célèbre par !'en!évemenc de Profer-
ptne oc digne de terminer cette petite Me des Villes de Sicile ? Elle avoit
pour Patrone Cérès dont le fymbo!e étoit un char ou une charrue à deux dra-
gons ailes, avec Hercule au revers emblêmes relatifs à l'agriculture, qui
étoic tres-noridante à Enna audt étoit-ce le lieu où l'on célebroit avec le plus
de pompe les Fêtes de Gères. Le nom de cette Ville vient du primitif Cette,
Hébreu, &c. En 7?<a, 0~, qu~~gnine yo~rc~. H y en avoit de très-
1,
belles à Enna & elles lui procuroient des prairies très renommées ces
prairies où l'on dit que Proferpine cueilloit des fleurs lorfqu'eUe fut enlevée
par le Dieu des Enfers.
ARTICLE IX.
~r~BOZB~ DES ~f~zE~~JEcyprjr.
Panons premierement en Egypte. Là, nous verrons toutes les Villes porter
des noms fignificatifs & chacune nous dit-on, adorer des Dieux étrangers,
a caufe defquels elles (e faifoient, ajoute-t'on, des guerres à toute outrance,
chacune pour faire triompher (on Dieu de tous les autres & ce culte de
figures étranges, être établi, en mémoire de ce que les Dieux, dans la
guerre des Géans, s'étoient cachés -fous ces figures de chat, de chien de
!oupt &c.
C'étoit répondre a une allégorie obscure, par une autre plus difficile à con-
cevoir. Mais les anciens Egyptiens favoient bien à quoi s'en tenir fur routes
ces chofes ils étoient bien sûrs qu'il ne falloit pas les prendre au pied de la
lettre eux qui, à TA~j, adoroient un feul Dieu Créateur, & qui dans
leurs My~cres enfeignoient & ce Dogme, & celui d'une vie à venir. Mais
développons ces obfcurités énigmatiques.
Les Villes d'Egypte utuées, prefque toutes de la même manière fur des
chauuees le long du Nil, ne pouvoient fe diftiuguer par des noms tirés de
leur ntuation on fut donc obligé de recourir à quelqu'autre moyen.
La plupart prirent les noms des Pianettes ou des ngnes d'autres des noms
d'animaux, ou des produ6tions les plus remarquables de leurs Contrées. Ain~
elles s'appetlerenc Soleil, Lune M<rear<, M/<er, /<on chat c/'oeo~ cA~-
fr< ou capricorne, &c. Telles furent
La Ville <f0/ï, e'e~-a-dire Ville du Soi.tti., en Grec ZMo-~o/
La Ville de ~nMO/ï, mot-à-mot, !a Vtn.B du BELIER, mais en Grec
.Dw-PoA-touViHe d'Iou, de Jupiter: nous verrons bientôt pourquoi.,
.p~. r<MB. At
La Ville de ~M~<, c'e~-i-dire du CnAT, ou de Diane.
& Aft~ routes deux Villes du capricorne, ou du bouc.
Ils avoient encore les Villes du /~r~, des croc~/cf, du loup, &c.
Tandis que celles qui purent prendre leur nom de leur fituation ,ne négli-
gèrent point cet avantage telles TTf~j, ~An' &c.
TnHBBS fituée dans les montagnes choini un nom relatif fa HtMation
on dohnoit cciui-ci dans l'Orient à des Villes hautes à des Cirées ce mot
~g)iinoit proprement une r~r<yMr< contre les MMA- aufH <ur-i! donné aux
arches ou vaiueaux & aux'ViMcs hautes des Pays expo~s aux eaux.
5tN, la Pe!u(e des Grecs, ngninoit & en Egyptien & en Grec ~7/~
des marais elle éroit fituée, en effet, dans des marécages.
AïH R.ip, ngnine ca'Hf ~c ~<'tr< c'efi qu'eHe étoit dans ie ca:ur ou le centre
du Delta que les Egypnens appeUp!ent Ria, ( c'eft-à-dire Poire), parce qu'il
<n a la figure.
Mais chaque Ville Ce mettoit, elle & fon nom (bus !a protection d'une
Divinité Tutélaire & elle (e choinnoit, toujpurs dans cette vue, une Divinité-
qui eut quelque rapport à leur nom.
Le Soleil fur la Divinité Turélaire d'Héliopolis.
La~neouDiane,deBub~c.
jM/rrut adoré dans !aViHedubetier, premier des Cgnes, & qui
étoit fous la protection de cette Divinité, ou du Soleil au Prinrcms.
Pan ou la Nature fécondante fut la Divinité des Villes du bouc.
dont elles portoient le nom, ou ceux qui étoient consacres à ces Dieux.
même
lendrier..
fous le nom de C~a/M, comme nous l'avons prouvé da~s l'Hiftoire du Ca-
L'~Hégorie étoic donc ingénieufe! elle ne devmt abfufde que toriqu'on ~e'.
toonut plus évente qu'eue reutermott.
Les Symboles des Egyptiens étoient donc des ARMES rARï-ANTBS qu'en
conclura-t'on Qu'eues n'étoientpas de vraies Armes Mais dans la premiere'
origine de toutes chofes, pouvoic-il y en avoir d'autres Celles-ci n'auroient-
elles pas été ab&rdes&vuide: de fons!t
t.
Enfin toutes ces Villes eurent des<M~M<c/ & ces animaux étoienc
nourris aux dépens du Public & conndercs comme autant de Palladium ou
de gages auurés de la profpérité & de la durée des Etats dont ils étoient les
Symboles vivans. Les Mener ou les tuer, étoit regarde comme un attentat
contre la MajeRé de l'Etat & comme un présage funefte qu'il falloit détourne r
par tous les moyens pofnbles.
Tout ceci étoit dans l'ordre naturel des choses & ne renferme rien qui ne
Me pratique, du plus au moins, par nombre de Villes modernes qui entre-
tiennent encore des animaux comme leurs Symboles vivans.
Mais avec le tems il s'y joignit, du moins des Etrangers le crurent. des
idées (uperfûtieutes & folles comme fi les Egyptiens euucnt fait réellement
leurs Divinités de tous ces animaux.
L'Egypte, elle-même, eut Ces ~mbo!es, tes emblèmes, & comme Etat
Politique, & comme Efac Religieux,
Comme Etat Politique, on la peignoit fous la figure d'un crocodile un
crocodile encha!ne reprefente fur les Médailles d'Augufte l'Egypte captive &:
aux fers fymbole que nous retrouvons fur les Médailles de la Ville de NiMES,
Colonie Romaine compofée précisément de ces Lcgionnaijres ~vec lesquels
Augure avoit fait la Conquête de l'Egypte. On feroit même prefque tenté de
croire que le nom de Nimes, porté par cette Colonie &i(oit allufion à l'ini-
mitié de l'ichneumon contre le crocodile car le nom Oriental du premier
de ces animaux eft NiMs ou plutôt, que le nom de cette Ville entra pour
beaucoup dans le choix qu'on en fit pour y établir une pareille Colonie.
Nous voyons aufit dans PAui. LucAs, que dans une Me du Nil on avoit
gravé la figure du crocodile, pour fervir, fuivant la Tradition du Pays, de
tatifman ou de fauvegarde.
Comme Etat Religieux l'Egypte étoit peinte fous la figure d'une vache
parce qu'elle étoit consacrée à Isis & c'étoit ce que les Grecs appelloient la
~cA<Jc; mot primitif, & un des noms que les Egyptiens donnèrent à la
Lune od à Ins car Isis, comme DeeCe des eaux, étoit Parrone de l'Egypte;
de cette contrée qui ne fubndoit que par les eaux du Nil, & qui d'ailfeucs,
conformément à la Do&rine de la Génèfe, regardoit l'eau comme le principe
phynque des Ettes & cette Ins ou lo, <e peignoit fymboliquement fous la
figure d'une vache à caufe des grandes utilités de cet animal & mythoto-
giquement, parce qu'une tête de vache fervoit de couronne à lus, c'ett-a*
dire, parce qu'InseM la Lune, dont le tymbote eft le <:ro~<
A R TIC L E X.
.SyMjso~sDE~~mi~s~cA~
totiqae pluneurs Villes étoient réunies en Corps de Notions, ou par quel*
que confédération étroite, ou, fur-tout, à caufe d'une origine commune it
y en avoit une qui devenoit le centre de la Nation alors on entrerenoit dans.
célle-ci le feu facré Symbole de la durée & de I'a<~ivi[e de cette confede"
ration. On y depofbit tout ce qui avoit rapport aux Dieux Tutélaires du Corps
entier ces Villes devenoient &A.CREK, la guerre en devoit être fans cefre.
éloignée & ce lieu étoit appelle la Capitale la Métropole, la Mere de la.
Contrée; en Oriental, ÂM Mere ( t~.
OLAf~NT~
Les Villes de l'Orient etolent trcs-Ialoufes dé ce beau droit & et!es s'en glo*
tinoient dans tous leurs. Monumens publics.
TvR & StDeH s'appellent fur.'leuis monnoies ~f/'M des P~yZ:
yeru(alem, c'e(t-a-dire, SALZM i-A.SÀiMTE écoit une de ces Villes Che&
de Confédération car les Hébreux Suivirent Couvent les ufages politiques de
toutes les Nations, lors même quils s'en eloignoient pour les ~entimens reli.
gfeux. C'en: à cau(e de cela que leur Capitale s'appelloit S~/n la Paix ;.cac
une paix éternelle devoit y régner aufli jamais ne fut-eUe attaquée par les
Il eft même digne de remarque que les noms décès trois Vi!!eséro!enp
analogues les uns aux autres, & qu'ils nous pr~emenc entr'eux les crois pria.
dpaux objets du Calendrier.
Car ~/n/~j, en Arabe Manouph ou 2M<<yA, vient certainement da-
mot AfM<~ oM Af~ao la Lune.
û/ï, ou Heliopolis (Ignine, comme chacun le. (ait, Ville du Soleil.
~nan~j~ vient ennn de ~f<r/~ Mercure ou l'Interprète & (ans'
doute de 0/ï,Soletl.
Aind les noms de ces trois Villes nous prérentelit
Le 'Sotei)~ Chefs des mouvemens cc'c~es, & fur !e~que!s le La'
La Lune boureur regle tes ~cns:
L'Interprète des mouven.e'~s ce!~es, ou le Conftrucceur du Calen-
drier, qui en tenant compte de ces mouvemens apprend au Laboureur le
.tems de fes opérations.
~inu rout étoit Symbolique en Egypte tout étoit fait pour l'intrusion
publique jurques aux noms des VHtes, dont la réunion formoit une fuite de
TaMeaux correfpondan'
Et ces trois Villes avoient un ~d'& pour fymbole parce que c'étoit le
fymbole de la Nation entiere; & qu'ainn, lors même que le Peuple (e reuniCbic
en trois Villes dinferentes, il n'y avoit cependant point'd'oppoution ni de
féhifme, puisqu'ils confervoient les mêmes ~ymboies.
Lorfque Jéroboam fe fut (cparé avec X. Tribus de celles de Juda & de Ben"
jamin, ce qu'il eut fait cuivre le Schifme civil du Schifme religieux, il imira
les Egyptiens }u<ques dans cette divifion du Pays en trois Villes ocrées, ou en
trois Confédérations particulieres: car dcs-!ors il y eut Samarie, Capitale de la
Nation, P<M & ~e~</ avec leurs boeufs facrés, qui furent autant de points
de réunion il n'e& nullement probable, en effet, que ceux de Samarie n*eu~-
&nt pas chez eux des fymboles publics de la Nation, gage: aSures de la durée
de l'Etat, emblèmes de la Divinité Tutélaire.
GRE C E.
Lorsque TA~, qui changea!a face de PAttique réunit en un feul point,
pour leur donner plus de confiftance, les douze Cercles ou Tribus de cette
Contrée, dont chacane avoit fon feu & fes AfÏembtées, ATHENES devint une
Ville facrée, une Mere du Peuple; elle eut chez elle !e feu ~cré de la Nation
en elle furent concentrés les droits de Magifirature de Sacerdpce, & les
Symboles Pactes de la Nation.
Il en fut de même des Grecs DEMms etoit la Ville facrée de la Nation
la Ville où s'eniretenoit le feu facré, la Ville de paix, 6c qui ne devoit jamais
ctre ravagée lors même que la Grèce éfoit en feu de toutes paris la ViUe
du Sacerdoce, de i~ Magi~rature & des Augures de toute la Confédération.
lt ~a~<
Ne foyons donc pas étonnés que là fut le Confeil des Amphy~ion: que là fur
d'Apollon; que là fut Oraç/e de la Grèce entiere. Toutes
ces choses conâituoient le droit des Villes (acfées ainu ce ne fat point par
bafard que l'Oracle d'Apollon à Delphes, devint le plus célèbre qu'en lui
fur concentrée la gloire des Oracles de la Grèce c'ctoit une fuite nécenaire
de la Confédération Grecque, aint! que de toute Confédération, de Famille à
Famille, de Ville à Ville, de Nation à Nation.
Ces chofes font dans la Nature: elles doivent donc (e trouver en tous !ieu~
& en tout tems & c'eA par elles que rfMoire des Nations doit s'éclaircir
~e développer.
Ce ne fut pas même par ha(ard que DELPHE: fut choifie pour la Ville iacree,.
&: ce ne fut point par une folle imagination qu'elle fut nommée aind c'e~-à-'
dire nombril, centre, milieu.
Au cennc de tous les Etats confédérés elle (e trouvoit à la portée de tous
on n'en pouvoit donc point choifir de plus avantageufe une fois choine on
l'appella le centre, le nombril de la terre, parce qu'elle en étoit réellement le
centre celui de la terre confédérée, & non de l'Univers, comme l'ont
cru les Mythologues &: les Interprètes mal-adroits qui fe font fi fbuvene
trompés dans les applications des mots généraux de ferM, de ~<t/~Ke, de
F«~Ze, ô~c.
1 r 7. f
RoME, elle-même, fur, dès fa fondation une Ville Sainre ;car tes Chefs
des grandes Familles-Propriétaires qui s'y réunirent dans l'e(pecattce de trouver
en cela leur avantage, y ouvrirent un <t~< lacré & ittviolable. Or teute Ville
avec droit d'afyle, étoit une Ville lainie car elle renfermoic let Symboles <a-
crcs de l'Etat & c'étocuit ces fymboles même dont l'influence s'étendant tout.
autour rendoit inviolables ces alentours, & en faifoit un a~ylefacre; une
retraite fure, un abri à. toute épreuve.
Cette observation fournit même un moyen poar concilier les diverses Opi*'
nions (ur la fondation de Rome il faut aum di~inguer aécenairemenc eHcre
Rome déjà: exilante, & Rome choifie pour le centre de toutes les Familles Pa-
triciennes car dès-lors ce fut une nouvelle Ville; elle eut une exigence H fu-
perieure à tout ce quelle avoit été auparavant, qu'on ne comptoit~a fondation:
que dès ce momenr.
Icicomtnencoir "ce~irement une Ere nouvelle: quelques Annaliâes parent
conter ver te ~.u'.cmr d'un village, d'un bourg plus ancien umpic'habitation
de quelques Pécheurs mais le nouvel Etat ne put dater fes délibérations, fes
Loix, Ces Magiftratures que du moment de (a réunion du moment ou pour
Ja premiere fois on planta fbtemneHement )e c/oH~tc~.
On ne s'égara que lorsqu'on ne fut plus dt~inguer deux époques aum di<ïe-
rentes, &: qu'on t'imagina que ce clou facré étoit le feul moyen par lequel on
(ut compter les années & en tenir regillre. Dès lors ~e répandit fur l'Histoire
objets.
de Rome un brouillard qui n'ecoit réellement que dans les yeux de ceux quï
confondirent ces divers
Les EïRUMMs, Peuple célèbre long-terns avant les Romains, formoient
tuui une Confédération divine en XII Cercles ou Cantons, avec une Ville
commune nommée .Bo~M, de Bol ou ~o/, Con/«/, Z?~r<<~o/ & S~t
Vieillard. Ils font ainti du nombre des Peuples qui étoient divifés en XII.
Cantons, tels que l'ancienne Egypte Fancienne Atdque, i'Ionie ou les Villes
Grecques d'Aue les Hébreux.
rAi
Les ~YRtBMs eurent tuCI deux Villes facrées: HiBuApoi.is, /M. /M. la Ville
&ctee là étoit le feu facré de la Nation, fes Dieux Tutélaires, fes AuemHees:
nous aurons Peuvent occanon d'en parler c'eA la même que l'on appeuoic
MAM-B~cB ou Ville de la Lune.
La féconde Ville facrée de ce Pays étoit Hznol'ons ou BAI.BBC Ville du
Soleil. On peut vo!r ce que nous en avons dit plus haut. ( i )
La Ville d Oi.BA Capitale d'un terHtoire divifé en trois Cantons dans !a
Ciuçie ctoic aum Mne Ville ûcr~e, Con Prince étoit ou Co~/ï
dans toute rétendue du mot, car il étoit Prince Souyerain & Grand-Pretrc,
~t~3f~C~
Les Celtes avoient aum leurs Villes cactées, leurs Meres ou Am, Dépo-;
fitaires du feu facré & des Symboles de la Nation.
Tels ~etoient tes Habitans des Contrées que l'on appelle aujourd'hui Duchés
de Brème de Ferden, du Holdein & de Siefwick, & tout ce qui eA entre
Hambourg ce Lubeck. Ils formoient au commencement de l'Ere Chrétienne
~:pt Peuples nommés dans Tacite (t ) ~<c~n«ytf, ~yMm ~f~/M, ~«r~j,
~«~p/M &<<ïr~pnj ~MMAonj ou plutôt G~~Aonj.
(i) ci-defi'ufpag. if & ii.
(1)cI-dejfÏMt
pag. ï~ & !<.
~7,patE~fBR.
(i) TACtT. de Mor, Germ. C. XL. Dulettatton dans les Mém. de BerUtt pour l'année
Leut
Leur C:i~)c étoit t'Me d'HEtHG-ï.AND, nx milles de l'Elbe & de
Stefwick.
ou du
(
~o/r.
e r/nr croit paifaitement bien choin, ~gninant )j terre du~/K~
r.a cr.~it ic Temple du Feu Sacré ou de Vefh fbit .Fo/?~,
comme le nomrt? encore la rr~d~ion du Pays là ecoient les 5ymbo)es de
ces Peuples &: la Fot'c" iacj~, C'MMj,
hure. Cette Dcenes'ap~e!!ux:ou ~d. le char de leur De:!fe Tuté-
c'e~ dire ~Terre-Mère;
de même qu'on donno~ Rhca le lurnom d'r!<ï ( i ), expre~ion par !a"
~ue!!e on reconnoU~oit ''ccfe Divinité pour la Mère & la Souveraine de l.t
Terre entierc en gcncr.d &: des Pcuptes confcdcrcs, en particulier.
Une preuve (ennbte que ceci ct.-it rcl.tcifà l'Agriculrure c'eft que le char
de cette Decde étoit tiré par deux geniites, ainn que le fut l'Arche des Hé-
breux, torfque !esPhiti~ins la tenvoycfent de chez eux.
Ce fut donc par le plus pui~nt des motifs que les BŒUps formerent l'at-
telage di~inctif des Dieux & même des Chefs de confédérations chez plu-
sieurs Peuples, dans les tems des Fêtes publiques c'ed par une fuite de ces
principes que les anciens Rois des Francs fe montroient en public fur des
chars tirés par des boeufs ainu que les chars des Dieux ufage qui parut
~ecenairemenc ridicule !or(qu'o't en eût perdu les motifs de vue.
C'étoit encore par des boeufs qu'éroit tiré le char de la Prêrreue de Junon
a Argos, Ville dont elle étoir comme la Souveraine puifqu'on y comptoic
les années par celles de ton miniftere.
X I.
SYMBOLES ~r~~Tfrty~~ ~~jc ~o3f~.
Comme les Symboles ne varioient jamais, & qu'i!s eroieni bien connus
il devenoit indifférent d'employer ces Symboles ou les noms de cetix auxquels
Us éroient propres. C'ed ainli que nous difons le CROISSANT pour l'Empire
Turc les Lys pour la France le LEOPARD pour l'Angleterre, les CLEFS pour
le Pape. Il en étoit de même dans l'Antiquité.
Ainft nous avons vu qu'un Oracle dit à Adrafte de donner tes deux filles
en mariage à un Lion & à un Sanglier pour défigner deux Princes qui por-
tqient ces Symbotes.
C'étoit rufage contrant dans les énigmes, les Oracles les Hiéroglyphe!
en un mot dans tout ce qui étoit du renort de l'AHegor.e, de fubilituer au nom
(t) HÈ<YCHIUS.
~r.7. Bb
des personnages, des Empires, des Villes, celui des Symboles qui les c<tMC-
terifoicnt: & c'étoit là une des connoiuances eflentielles aux Sages & & ceux
qui vouloient déchiffrer ces.chofes enigmatiques.
JhREMtE ( t ) donne le nom de Coi-OMBE au Royaume d'A~rie, parce que
cet oifeau étoit l'emblème de la grande Dcefle de l'Orient, de cette Deefle
dont le char chez les Grecs croît attelé de colombes, les colombes de Vendus:
auffi laDeeuedeSyrie doit repréfentée à Hicrapulis avec une colombe fur la
tête: ce qui a fait croire que les Auyriens adoroient cet oifeau domeftique~
tour comme on a cru que les Egypriens adoroient leurs chats leurs chiens,
leurs oignons nous aurons occasion de revenir à cette Colombe dans l'HH-
toire de li~SEMiRAMts Mythologique, fille deSimma, femme de Menon, puis
de Ninus élevée par des colombes, à laquelle ces oiteaux étoient confacrés;
& qui difparut elle-même fous la forme d'une colombe. Quant au Symbole
Adyrien, quelques-uns prétendent qu'on le repre~entoit t~e/M< fes ailes en
M champ ~'or.
L'Égypte en: quelquefois dc~gnee i) par le nom de THANIM, qui n-
gnine, non le crocodile comme on l'a cru mais un~r~o~, fymbole de
l'Egypte agricole.
DANIEL déugne par leurs Symboles, les quatre Empires qui devaient fe
Succéder fur la Terre.
L'Anyrie par un AIGLE c'ecoit (on cnfeigne nationale.
Babylone par un LION aufli y voyoit on la fuue aux Lions.
La Per~e par un BEHER allufion peut-êrre à fon nom d'Etam de même fans
doute que-les rameuses factions du mouton blanc& du moutoanoir, qui onc
déchiré autrefois ce Royaume.
La Grèce ou Alexandre Roi des Grecs par un B o u c fi l~ArmoriaMe
PELioT a raifon de dire que le bouc étoit le Symbole de la Grèce.
Il eft certain qu'on voit des chèvres fur les premieres Medaitl.'s frappées en
différentes Villes Grecques, nommément à Athènes ). Ce Symbole con-
venoit parfaitement à des Pays montagneux tels que l'Attique la Macé-
doine~ la Laconie &c.LaMer de la Grèce s'appelloit auffi ~e. ou Mer des
Chèvres.
BiANCHiNi dans fon Hiftoire Univerfelle ( i ) fuppofe, d'après ce principe,
(ï)UY.U.
Bbi)
ïE
j9j~ 6b~rE~R~ en
P
elles
/o~
A R T
~o~ €yc.
~jLPR~s avoir traité dans une premiere Partie de l'origine des Symbo!es on
Armoiries, du droit de Bouclier qui leur fie donner le nom d'Armes, &r desr
disertes efpcces de ces Symboles, en un mot de tout ce qui les concerne con-
lidérés en eux mêmes, nous allons traiter dans cette.ci des couleurs de ces
Symboles nous dirons quelle en fut l'origine l'Antiquité & la valeur de
leurs noms, lenr rapport avec les objets des Symboles nous parlerons ea
même tems du droit d'EnCeignes fur te~que!!es brilloient fur-tout ces couleurs
des HERAUTS qui connoiuoient de ces diScren: objets & de leurs réfultats occ.
A R T 1 C L E L
~?jE~ COt~Jt~
t.
Rien n'e~ plus agréable dans ta Nature que tes codeurs dont elle (e pare, &r
dont elle releve la variété de fes Ouvrages tout y brille de leur éclat divers
de leur- vif émail, de leur conira~e délicieux, toujours auorti avec iagene à la
Nature des objets qu'elles nuancent. Le Ciel, fource de la lumière, eft éetatant
d'un bleu clair & lumineux les montagnes lointaines & opaques brillent d'un
bleu obfcur & épais les eaux mobiles & d'o~ renechinent admirablement
tous les objets, ont un bleu mitoyen qui (ans avoir la vivacité du bleu ce-
lefte, n'a point non plus le fombre du bleu des montagnes. Le Soleil étin.
celle d'or ce des couleurs les plus vives la Lune pâle, compagne du repos oc
de la douce mélancholie, ne répand qu'une lunniere douce & blanchâtre au le"
ver de l'aurore, au coucher du Soleil, la Nature offre par-tout aux yeux
ctonnés l'éclat ravl&nt de toutes les couleurs réncchi~out-a-la-fois par le~
Oues~ par les eaux & par tes coteaux lointains: tandis que la terre que nous
habitons & qui eft fans ceCe préfente à nos yeux nous cnre une couleur cui
lui eft propre, o~ qui feule peut être toujours prefente & jamais à charge
toujours agréable & jamais fatiguanre, ce verd humble & modèle, anodes
yeux conservateur de ta vue, dont l'arrivée au doux printerns nous trans-
porte de joie & dont la difparition à l'approche du redoutable hyver nous
laine dans la rn~cne.
Le~ hommes, ïennbtes à cette belle variété en devinrent les admira-
teurs & de même que la Nature avoit divernne Ces ouvrages par les cou-
leurs, ils diverunerent par des couleurs les Symboles qui les caraûeri~oieni,
1
& ils adoptèrent chacun celle qui nattoit le plus agréablement leur goût,
ou
celle des Symboles dont ils avoient fait choix re! aime la couleur dorée tel
autre, leverd:le rouge convient mieux à unceu vif, le bleu à un œi! tendre
dans la jeuneffe ou fon voit tout couleur de rofe, les couleurs edarantes nous
plaifent plus elles s'aubrtiuent mieux à un teinr de lys & de rofes les couleurs
douces oc modèles conviennent à Fage mur elles contrailent moms avec u~
vifage qui fe décolore & fur lequel commencent à paroKre les couleurs pâles
de l'automne. Un Amant chént les couleurs de fa Bergère & le Guerrier,
celles de Mars ou du Héros fur les traces duquel il s'élance. Touc dans le
monde a fa cquteur~
Les Symboles desFami!!es, des Ueros,desVmes, des Empires, rurenC
donc necenàirement diûh)gucs par des coù!eurs des les tems les plus reçûtes
<< à cet égard notre B!aion n'a nul avantage fur celui des tems les plus an-~
tiens.
Il n'en a m~me ni à l'égard du choix des coureurs, ni à regard de !euf
nombre, ni quant à leur application, pas même touchant leur nom toute
cette ~agene e~ celle des tems primitifs, ou l'homme puifa roue dans la Na-
ture, dans cette fource immenfe & intatiuable de connoinances de toute e~
pèce. Il e~ vrai que la di(ene où nous (ommes de Monumens anciens~ cti peu.
favorable pour acquérir fur cet objet toutes les lumières donc il feroit fufcep-
nb!e il ne rcfte que des M<dai!)es, des Monnoies~ des Inscriptions ce ne'
font pas ces Monumens qu'on di~inguoic par les couleurs c'éroient les En-
ceignes, !es Etendards, les .habits, les Boucliers or rien dctouc ce!a n'ëxide'
aujourd'hui nous hommes donc réduits à ranembter quelques faits ~pars
cà & là dans les écrits des Anciens mais réunis à notre grand ensemble, ils,
deviendronc affez lumineux pour nots conduire au vrai.
1.
J~ noms des couleurs <&<cn celui Blafon /K~M, <for~< Orientale;
F Z 0 2V.
E.
3.
~0/< des Couleurs, 6* leur ~a<?/Û/t en ~/n«M.)f M ~M&JC g* que ces
c~j~bn~ <~j /'(3~M~ 6' <tyon Génie ~o/H~.
Plus nous. avançons dans le détail des objets relatifs au Btafon, & p!us noM:
(bmmes obtiges de convenir qu'il dut Con origine à FOrient, & qu'il fut
ctroitement lié avec fon Génie Allégorique.
i.es couleurs du Blafon font au nombre de fept; or argent, les quatre do~c
nous venons de donner l'étymologie, gueule, azur, fable, unople & le pourpre.
Eft il neccuaire d'obferver que nous retrouvons donc ici la rameute
Formule de rept qui fervoit aux Egyptiens à combiner toutes leurs connoip
6mces toutes leurs fciences; & que e'e~ une nouvelle preuve que ces chofes
ont été inventées dans l'Orient f
Ce n'efi pas tout: ces couleurs font diviirces en deux claues absolument
relatives aux Opinions Orientales l'or & l'argent prennent le nom d'n<MMf,
&:Ies cinq autres couleurs celui de Métaux; oc outre cela, il ed de règle
que l'or & l'argent ne (oient pas employés enfemble dans un même champ.
Mais ceci nous conduit à la célèbre divifion des fcpt Planettes, dans laquelle
le Soleil & la Lune font le Roi & la Reine de l'Univers, tandis que les trois
autres, innniment plus petites à l'oeil, ne font que leurs Gardes ou Satellites.
On di~ingua donc neceflairemenc leurs couleurs en deux claues les cou-
lçurs du Roi & de la Reine furent appellces Emaux celles de leurs Gardes ou
Satellites, Moraux~
Les Emaux furent ~cce~iremenc l'or, couleur du Soleil, d'Apollon &:
l'argent, couleur de la Lune ou de, Diane.
Et comme le Soleil regne fur le jour, & la Lune fur la nuit, en forte qu'ils
ne paroinent jamais ensemble fur l'hori&n fur' les champs des C<n~j, des
Familles à Armoiries, ce tut une règle .néceflaire:qu'ils ne minent jamais en*
femble les Emaux fur un même Blafon, ou fur le même champ.
Chacune des couleurs eut donc un rapport étroit avec une des &pt Pla"
nettes,
4"
De la Couleur /!e~.
Entre toutes tes couleurs, la plus etHmee chez prévue tous les Peuples
<<t le rouge. Les Celtes le pre~etoieni à
toutes les couleurs & chez les
Tartares, t'Emir le moins riche a toujours une robe rouge pour les jours ou il
<A obligé de paf~tre en Public.
Cette couleur étoit chez les Romams celte des Généraux, de !a Nob1e(~e,
des Patriciens: ette devint par contcqueni c~He des Empereurs. Ceux de ConC-
taminopteetoiententieremcnrhjbiHesde rouge: tl'< croient vêtus, chauC-
Ks, meubtés de rouge audi le dernier de ces Princes ay~ni été Cfourtc dans
foule en combattant vaillamment Turcs <~M prenaient Caph
contre
talc, !1 fut reconnu à bottines rouges, au milieu d'un monceau de morts.
fes
Leurs Edits, leur ngnature, leurs Sceaux étoient en encre & en cire
rouge. C'etoit porter de gueule fur fes Armes.
Auut dans les commencemens y eut-il des Loix qui dcfendoient de porter
de gueules dans fes Armes, à moins que d'erré Prince. Ce n'Ctoit pas un droit
que le Blafon leur donnoit il ne faifoit qu'en empêcher t'extennon à ceux qui
n'etoient ni Rois ni Princes.
Le Ci.Avus,ornement qui di~inguoit !es Patriciens à Rome,& qui,fuivant
~bn plus ou moins de largeur, formoit le lati-clave & l'<ï/K-<<tfe, étoit une
bande de pourpre femblable à une bordure à têtes de cloux ces c!oux facre:
qui atÏuroient la durée de la République & qu'on plantoit chaque année.
Le rouge des Empereurs doit lui-même tout pourpre à caufe de t'ectat de
cette couleur de fa cherté exce~Hve, étant ires-rare, pui(qu'on la dévoie i
une <eu)e efpcce de petits coquillages qu'on trouvoit fur les côtes peu étendue!:
de la Phénicie.
Les Lacedcmoniens étoient habillés de rouge pour !e jcombac c'eroic au
dire des froids Commentateurs afin qu'ils ne trinonnauent pas en voyant le
fang ruineter fur leurs habits imagination digne d'un Commentateur.
Le rouge étoit également regardé comme la couleur favorite des Dieux
<um dans les jours de Fête les Statue: des Dieux ctoient paifées en rouge, &
on mettoit du minion â leurs joues, comme nos Divinités rerreRres Ce bar-
bouillent de rouge chaque matin, & fe montrent en public cetplendiuanrM
comme dçs Furies.
Couleurs mi-parties.
Iî exi~e actue!îement des Etats dont la Hvrce porte des habits mi-patM,
d'une couleur d'un côte, d'une autre couleur de l'autre.
Tel étoit i'ufage de divers Peuples anciens on voit dans E~her qu'Anuc-
rus ni revêrir Mardochée d'un ~~anMau Royal pourpre & blanc.
L'habit des Sénateurs Romains étoit également mi-parti, puisqu'il étoit
blanc & que la bordure en doit pourpre.
H B Il o D o T E dit ( t ) que lorfque les Ethiopiens fe préparoient pour
la guerre, ils fe peignoient le corps mi-parti, blanc d'un côte, rouge de t'aa-
C'e(t fur-tout fur les Boucliers qu'on faifoit briller les couleurs qu'on avoic
adoptées on y mettoit les couleurs les plus éclatantes.
Les Boucliers des Corinthiens étoient rouges il en doit de même de
ceux des Mcdes & des Perfes fur tout lorfqu'ils renversèrent l'Empire de
Kinive. NAHUM les représente couverts de rouge.
Ceux des Germains, dit TAcrr: rc(ptendinbient des couleurs les plus
vives. JcM~~ ~7~MM.f fo/or~Mj ~M~MMn~. « Leurs Boucliers fe diMnguenc
par des couleurs choines M. Chacun mettoit donc la Henné fur (on Bouctiet
M
nouvelle preuve relative au droit de Bouclier ou au droit d'Armes.
?.
Dro~ de Colorer le Co~~
L'ufage de colorer (on Bouclier n*avo!t pas été le premier en date. ~vanc
<!c colorer cette arme,
on coloroit fon corps. De même que nous voyons tes
Sauvages de l'Amérique fe couvrir le corps de rouge ou de rocou, ainft les.
Celtes, ces anciens Peuples de l'Europe, fe coloroient tout le corps & cette
couleur étoit le rottge.
Ces hommes dénués d'ans vivant dans des Pays de bois & de marais,
t
avoient été forces de s'oindre le corps entier de drogues ondueufes & amères
pour fe préferver de la piquure de ces armées innombrables d'infeAes qui
remplinent les Pays marécageux, & pour rendre moins fenfibles les iniempc-
ties de l'air.
Pour joindre l'agréable à l'utHe, ils coloroient ces drogues de rouge fur-
tout & peut-être cette couleur étoit-elle plus funefleauxmatheureux enne-
mis de l'homme.
A la longue. les Européens perdirent cet ufage, à mefure qu'ils cult.iverent
les Arts, & qu'ils defleeherent leurs marais pour les changer en abondantes
moiubns en forte que nous ignorerions entièrement cet ufage de nos vieux
Peres, fi lorfque les Romains firent la conquête des Gaules, ils ne t'avoienc
trouve encore pratiqué par des Peuples qu'ils en appelleront F<(7<j & Bretons,
mot à mot, les hommes peints.
Mais déjà dans ce tems-là exilloit la dinerence 'des Symboles tous n'a-
voient pas le droit de fe peindre de la même manière chacun doit oblige de
fuivre à cer égard Ton rang, fa dignité, fa tribu ou fa maifon & nous voyons
les mêmes différences avoir lieu dans les Nations Américaines.
M. P)Ei.i.ounER, dans fon Hi~oire des Celtes (t), s'exprime ainn fur~et
afage des anciens Celtes.
« H eft certain que la plupart des Peuples Celtes, les Efpagnols les Ha-
bitans de la Grande-Bretagne, les Thraces, les Illyriens, les Daces & plu-
fleurs autres.avoient la coutume de tracer fur leurs corps des figures de toutes
fortes d'animaux. On deûmoit la figure par une infinité de petits points qu'on
gravoit dans la chair avec une aiguille ou un fer rres-pointu. On n-ottoit en-
fuite cette efpece de gravure d'une couleur bleue, qui s'imbiboit tellement
dans les chairs, qu'aucun tems ne pouvoir renacer N.
Jules Ce~r parle de cette couleur b!eue, & il croyoir que les Bretons ~o
peignoient ainu pour paro~tre plus terribles à leurs ennemis. Cet ufage (ubHf-
toit encore dans quelques Provinces d'Angleterre au Ville fiècle de notre Ere.
Le Concile de Calcut en Northumbre tenu en 787, le condamna tres-'
~verement comme une impiété Payenne &: vraiment diabolique.
Notre Auteur ajoute "Les hommes & les femmes ornoient également leur
corps de ces 6gures.EHc9)!crvoient à distinguer les conditions & les familles.
On n'en voyoit aucune fur le corps des Efclaves. C'étoit un embeHifÏemenc
a~e~ aux ptrfbnnes libres. Celles qui doit de moindre condition les portoient
petites, éloignées les unes des autres. On reconnoiuoit la Noblefte à de gran-
des ngures, qui non-feulement couvroient le vifage & les mains, mais encore
les bras, les cuifïes, le dos & la poitrine ».
HERODiEN (i) qui dit que les Bretons de fon tems gravoient fur leur
corps des figures de toutes fortes d'animaux,croit qu'ils ne portoient point d'ha-
L'Or fut toujours une couleur trcs-difUnguée c'étoit celle des D!eux ?
<des Rois elle étoit trcs-précieufe chez les Perfes. XtNopHON ( i ) dit qu'un
aigle d'or élevé fur une pique étoit chez eux l'Etendard Royal cet aigle d'or
qui pana aux Romains de-!à aux Empereurs.
Chez les Athéniens, le noir étoit, comme chez nous, la couleur de Famic~
tion le ~/«/!< ou argent, celle de l'innocence, de la pureté, de la joie. Auffi
leur Vaineau d'expiation qu'ils cnvoyoient toutes les années d'abord eo
Crète, puis à Delos, avoit des voiles noires- au départ, & des blanches au
retour Symboles vinbles de la noirceur & de la blancheur intet!e~tue!!es, de
la douleur & de la joie qui en devoient être la fuite. On fait que parce que
Thetëe négligea à un pareil retour d'arborer le Pavillon blanc, ton pere Enée
fe précipita de dé(e(poir dans la mer. Evenement qu'il ne faut pas entendre
précisément ainn, mais qui con~ate l'ufage dont nous parlons.
Ce(t fur-tout (ur les Enseignes, Bannières, Drapeaux ou Etendards que les
Peuples placerent leurs Armes ou Symboles caractérifHques c'ctoit en effet te
feul moyen par lequel ils punent rallier leurs gens dans l'occanon & fe diftin-
guer des autres Corps.
Celui ci étoit d'autant plus nécenaire,que dans l'origine chaque Chef de
Contrée avoir feu! droit de mener fes gens au combat u(age qui exifte en-
core en divers Pays, & qui n'a été aboli en Europe que par l'établiuement des
Troupes à folde.
A Rome, les Légions, les Cohortes, les Compagnies même de Soldats
avoient chacune leur Enfèigne particuliere.
Les Corps particuliers tels que tes Colléges ou Compagnies de Prêtres, les
Con&éries, les Communautés Corps de Métier!, eurent aufH leurs Enfeï-
ou
gnes mais c'étotenc des Enfeignes pacifiques, qui avoient pour Symbole la
figure ou l'embtcme de leur Divinité Patrone.
Entre les grandes Bannieres facrée! des Egyptiens (e diflinguoient celles
qu'ils faitbient marcher à la tête de la grande pompe <f~, & qu'on appeltoit
le voile de la DéeHe il en étoit de même du boeuf Apis, Symbole de
l'Egypte.
Nous retrouvons ces deux derniers'chez d'autres Peuples. Il n'y avoir rien
de plus célèbre dans la grande ProceCion des Panathenées à Athènes, que le
voile de Minerve ou d'Ins.
Lorsque tes Israélites dans le Déferr crurent avoir perdu Moyfe, ils'imagi-
nèrent de le remplacer par un Veau d'or, (embfable au bofufApis, en di&nt:
f<<Mu-aeMj ~e~ Ot<M~ qui Mar~Mt ~«nf noMj c'e~'t-dire, des Enfeignes
Sacrées que nous puitHons fuivre.
Moyfe au contraire leur donna (t) pour cri de guerre TfOM n~~ Jehovah
eft mon enfeignc & l'Arche portée à ta tête du Camp étoit comme l'Etendard
National.
Nos Contrées devenues Chrétiennes, continuerent à fe fervir d'Enseigne?
& de Bannieres & au Heu des noms & des ngures des Dieux du Paganiûne,
(.)Ex<)d.XVII.
on y fub~rua des Symboles Chrétiens à Paris Ste CM<f~< remplace ~fj,
& fa fête fut célébrée également !e ) Janvier. A Rome S. Pierre & fes clefs
ouvrant le monde cele~e, remplacèrent Janus, qui avec fcs clefs marquoit
l'ouverture de l'année phyfique. L'Annonciation de J. C. de la nouvelle ta.
plus importante pour la vie celeAe, remplaça celle des moiuons la plus im-
portante peur la vie d'ici-bas.
Ces Divinités Patrones étoient toujours choifies par leur analogie avec les
occupations ou avec la nature des Sociétés ou des Corps qui les adoptoient.
Les Marchands pat exemplc,avoienc choiu Mercure pour leur Patron. Ce choix
aroujoursctonnéles Critiques:c'en: qu'ils ne faifoient pas attention aux attri-
buts de cette Divinité, toujours représentée avec un Caducée, une bourfe &
un coq. Mais nous avons vu dans les Allégories Orientale! que Mercure étoit
J'ernblcme de l'invention du Calendrier pour les Agriculteurs de-là tous fes
Symboles le Caducée, Symbole du chemin du Soleil & de la Lune, faifoit
.jtentir la~eceCitc de fe rendre attentif à cette route, & de diriger par elle leurs
travaux. La bourfc appfenoit que l'Agriculture e~ la bafe des richeues oc de
l'opulence le Coq, de quelle vigilance avoient befoin les Laboureurs pour
profiter du tems mais la Bourfe étant ainu le Symbole des riche(fes Mer<'
~uteà~ la Bourfe devint naturellement celui des Marchands, & du Commerce
~udrousies Marchands, Négocions & Banquiers, )[e reuniu~nt par-rout
~enteigne de la BouME, nom encore aujourd'hui de leurs lieux d'auemblees.
Ce langage Symbolique e~ tellement dans la Nature oc dans la raifon
qu'il s'eAtranunisjufques à. notre tems que Saint Crépin €0: le Saint des
Cordonniers Saint Clair celui des yeux fbibles le premier de ces noms
indiquant les yoM/wj, & le fecond la clarté. Ne &ut-il pas en effet que
tout nom foit relatif à. l'~bjM auquel on,rapplique:Auul pourroit-on donner
u~e&ule de pareils exemples en tout genre, qui prouveroient avec quelle
~ageCMes noms Symboliques furent choins dans tous les tems, ce l'influence
prodigieufë qu'ils ont eu fur les idées & fur les usages..
t.
.A~m.tZ.<M/7M<f&î/<M.f.
Leur pêne étoit donc regardée comme un vrai matheuc pour l'Etat, &
comme une infamie pour ceux qui n'avoient pas Cu les garantir aufH le Corps
ou la Cohorte qui s'eroic laine enlever la fienne, etoi~ bannie; du Camp, &:
obligée à ne vivre que d'orge, jusqu'à ce qu'elle e~répare J~ honte par, des
prodiges de valeur & jamais les Romains ne nrent de Traités de pa~qu'en fe.
faifant reftituer les Enfeignes que la guerre leur avoit~ait perdre..
La plupart de ces ufages ~ubMenc encore de nos jours. On conracre lew
Drapeaux neufs ou on les bénit, on les falue à leur panage, on punie de mort
ceux qui ne leur font pas fidèles on iulpend dans les Eglifc$ ceux qu'oit a
enlevés aux Ennemis. .f
j?~ Te/a, D<r
4.
D U D R A G 0 N
~Wj~y~M~<&~<MjC<~MP~~
Les Dragons ont fervi d'Enseigne à la plupart des Peuples dè l'Antiquité.
tes Aériens & les Daces, Peuples Agricoles, en portoient.
La Cavalerie Indienne avoir un Dragon pour Enseigne de mille Cavaliers.
Sa tête étoit d'argenCydit SuinAs, & le rette du cocp& d'HL" tiuu de (oie de
diverfes couleurs. Ce Dragon avoit la gueule béante, afin que l'air s'inunuanc
~M cette ouverture cnS~c le nNo-~fe toM qui ~moK le corps de FanmMt, &:
lui f~ imirer en quelque tocte le 6nement<c.Iea. replia toctueux d'un véritable
Dragon.
Heroiren u~e chez tes Rtotnatos. AMNfitN MÀRcBt.ï.iM (t) décrie une
de ces Enseignes, à peu-près de la même maniere que Suidas c'ccoit un Dra-
gon artincietfu(pehdu à. une ptque dorée :it eMit couleur de pourpre &: orné
de pierreries il imitoit te uâementdu Serpent, toc~que ~c
Perdes.
entroic d<uM
fa. gueule.
Voptscus, dans la vie d'Auretien, parle de& Dragons cotnmeeMnttet~
Etendards des
Le Symbole des CMnoi? e(!: un Dragon d'bf ~ut Utt fond- Mage &.verd.
Les EmperëMS de Con~annnople avoient leurs habas~chant~r~ de Dra-
gons. S. yBAN-CHRYsosToME parle de teur&Mbcsdénoté ~MiefqueUes~toien:~
repréfentés ces Animaux.
Les Dieux Indiens ont <otM un Serpent poMcc!ntate<-
ViTtKiNc' rapporte (i) ~u~ les Saxonnvoteae un Dtagon pouf Eh<e}gn&
Les Troupes de Cavalerie que, nous appelions D&AGONS, (ont un refte da,
ces ancieM Corps qui devoient leur nom à là nature de leur Enseigne.
Ce n'eft pas là lé (eu! u(age dt ce Symbole il n~etoit pa~ nMitMiMu(tre:dan~
~Mythologie o~ l'Hi~oire des Dieux.
Le Char de Ceresetoit tiré par des Dragons.
Eretychto~- (en~leve, ettpeiht avec des pieds de Serpent.
Dans lés Myftères de lamemeDcene, on jettoit des Secpens d'or d~tns 1e-
~<i:<J"~r<!ff
(. o~~ <ï ~o<r~
Les Boucliers, les Enfeignes & les Médailles ou Monnoies n'ctoient pas
tes feuts objets Mirteiquets on pta~oit fes marques Symboiiques. On tes mettoic
~gateOMnt olvet~ autres tels que les bagues, tes Sceaux, le~t~M:
D dij
w
gniie..
précieux ou volables, tels que t'argentenc & les troupeaux, les habits de di-
A R T 1 C LE 1 1 I.
JtfoT~ ~~J~o~jr ~3fpzpy; r~t~~jv~
tes Livres Hébreux contiennent des morceaux de la plus belle Poëue,
qui font peu connus en François, parce que ces Ouvrages ont été pref-
que toujours traduits par des personnes.ptusja!pufëa de conserver la pureté &:
fexcellence des dogmes & de tout ce qui e& relatif a !a foi que de rendre
j
(t) LiT. ïu. vert ï~. (t) In ~ea! Tabulât HefM~«ue< NeapoU
y
!7~. jm-M~
avec élégance &. avec exa~ttude des portions de ces Livres qui (ont plus liées
avec les Arrs, l'Hiftoire & l'éloquence nous aurons donc occa~on de don-
ner de tems en rems quelques morceaux de ce dernier genre traduits d'une
manière plus littérale, & par-là même plus claire & plus noble.
Nos Lecteurs ont vu ce que nous avons déjà dit dans notre premier Vo-
lume au (ujet de la vernon des LXX, & ce que nous avons dit dans celui-ci
fur l'exprefHon ~o~ /e ~r~ emp!oyée par Ezechiel, & donc perConne n'avoic
compris le ~ens.
Nous allons mettre également ici fous leurs yeux la Traduction d'un
verfet de Nahuni, qu'aucun Interprète à ma connoiuance n'a rendu littérale-
ment, & qui étant très-clair dans l'Original, eft devenu inintelligible fous
leur plume parce qu'ils ont ignore la valeur de quelques mots, qu'ils en
ont pris d'autres au (ens phynque, tandis qu'ils y font fous leur fens figuré
ce paflage d'ailleurs, a le rapport le plus étroit avec l'objet dont nous nous
occupons: ce que perfonne n'avoittoupconné.
C'e(Ue troineme verfet du. Chapitre II. des Prophéties deN~H~M contre
Ninive & où il annonce comment elle feroit pri(e &, deituite.,
Dans ce veriet, il décrit l'état lefie & brillant de t'Armée qui viendrolt
attaquer cette Ville Superbe.
En voici le Texte avec la maniere de le lire
~n-~M CT~a in~l~ PO M«GeMGM!(ïIHO«M'AnAM;ANSHn-
HEtL
Min m'73 ~M Q~na M'T~M!.AoEiM;K'AsA PA<tLDOTA H~-
N.<K<B,
.'r?!nn O~~S.'T) ~r3r< 0')~ B'ioM~H~iNou: OuHEB~usHiM H~-
Rt~JLOU.
Cequi~gnine mot-à-mot: i
~gM le Bouclier ,G~orM-AoN de ~cs Guerriefs, J~~M comme du
~ang. ~fy!jA<M/ fes hommes d'élire, A~a~ûM/n comme des rubis.
A'<tjA comme du feu Phaldoth leurs cottes d'armes, A~oc
leurs
chars, B'iom aujour,~A</ï-o« de la préparation: OM-ojA~ & leurs
tances, ~'rAc~H (erontreÏplenditïantes.
< Comment il a ~J traduit par divers.
Rien de plus barbare que la Vcrnon des LXX..
o~« <fb)~«~ «~TM~ tt~p<~M)f,
y
Les armes de la puiuance de !eut~
fM~et: ~tt'MU< tjHW'M~e~T<t{ t Mwupt t(<
hommes, leurs hommes puions teints
i!)t<<U «pjMftTM) tt(<T&)); au feu. Les brides de leurs chars an
tV O~ttpct tTe</<M-
TN~
~<f ft</Tet/, «u et t~Me (/<uc)
jour de leur préparation & leurs che-
Cc~f~ttSxj~TfM. naux feront troubles.
On voit qu'ils ont manqué le fens des mots ~'<!M~, M'thulhoeim, Phal-
~A OM-~rojA~~ & He-rholou & qu'ils ont cherché à deviner mais 6
mat qu'on ne voit dans leur traduction ni foM ni liaifon qu'efi-ce que des
hommes teints au teu ï oc des brides qui feront troublées Peut-être efi-ce la
iaute des Copiftes qui n'auront pas ~u lire d'anciens manuscrits.
Le CENE elt plus exact pour te commencement, mais la fin e& abfurde.
Le bouclier de tes Héros eft rouge les ~ens de Guerre font vêtus de pour-
pre les chariors feront garnis de flambeaux aUumés lorsqu'il marchera en
bataille & que les fapins trembleront.
j&om eALMET, quoique plus fidèle n'a cependant pas été plus heureux
M Le
boudier de fes braves )ette des flammes de feu tes gens d'Armes
~.&M v~H9 de pourpre &s chariots étincellent lorfqu'ils marchent au com"
bat ceux jquHes conduisent ~t
comme des gens yvres.
PoMf~ct ils ~on~ mal traduit.
Peut-on rendre d'une manière plus différente ces derniers mots, <?H-~M-'
~t<H-A<-rAc/oMï quelle choifir de ces trois ugnincations, des ~y~~r~~t
des.j~ ~n~, des Mn~&tarj qui (bm comme des. gens y~<j; ? S!
des Traducteurs habiles & inte)Hgens tâtonnent à ce point, que devroit-on
p.{M~r du.Te?;tej qu'ils ont fous tes yeux î qu'il e& absurde, ou qu'on y voit
tout ce qu'on veut cependant il eS trçs-beau, très-clair, trcs-clevé.
Majtt. ces, T~adu~9ur& ont, perdu de vue l'ensemble de ce verfet & de- ceux
qui l'accompagnent ils n'om passif affez d'attention à fes divers membres
ils ne ~e font point douté de quelques iens ngurés.qoi en rendent le ~yle:tres-
vi~ trcs-énergiQue il< n'ont point. foupcpnn,c qu~il yavoit des moiSt techni-
ques relam~ a la Science Héraldique.
Ici, ï~ahum décrit l'armée qui doit détruMe Ninive il. en dépeint pour
~tnudire.l'uniformç.
Ditns tes deux fuivans, l'Armée en:, en miarche:;d<ms.~<tu,Mt~ém€jelle <&
prrivée le nége eft forme, il e~ ternble.
Ennn la ville en prife & (accagée.
Cette de~iiption en noble'& rapide il n'y faut pas joindre des idée<
~ncohérentet;q~~ dép~M & qui en &M d~o~r~rbMmontc.
Ce qui a tout gâté, c'c~ qu'on n'a
Af~~
~<~
pas
ce
·
compris qu'il s'agiuoit ici de là bett<'
ordonnance de l'Armée, du brillant de (on uniforme, de l'éclat de fes cou-
leurs & de ~es armes c'cA qu'on a été induit en erreur pat des mots donc on
ne connoi(toit patte (ens, ou dont on n'avoit pas auex pe(X ta valeur. Onn'ao--
ra pas de peine à s'en convaincre non veut nous fuivre dans rexplKaMoa'
critique des mots qui composent c< beau morceau.
~Mt/~ ~<
C~er~, ne fbunrent aucane dimcuîtë ih ngnï*-
~ent le bouclier des Vaillans des Guerriers.
ne ugni<!C point ici ~o/n~e comme t'ont cru tous tes ConMMn"
tateurs qui n'ont pas vu qu'il terminoit un fens complet, une portion d6'
phrafe ce mot ~<&~ ugnme auul Ac~gx la qualité d'être rouge, !à cou-
leur de c~hair,. toujours rouge, idée que préfente également le mot C'<tr, d'o~
caro chair ,&: toute cette Famille dont nous avons donné le développe-
ment dans nos Origines Latines,
Ansheï-heil M ~AM/o«/H forme une autre phrase complètre qu'on a fres~
mal-à-propos partagée entre la précédente & la fuivante. Dans cette
que nous venons d'expliquer, il s'agit des boucliers portés par les Guerriers,.
par le Corps de la NobtefÏe, & qui étoient de couleur rouge, comme nous'1
AR T1 C LE IV.
C ~T~A~y~r~ c'r~t.
<
1.
Les Nations liées par leurs befoins mutuels, eurent fans ceue le plus grand
intérêt à avoir un Corps de personnes éclairées qui connuuent leurs avantages
respectifs qui funenr au fait de leurs alliances communes, de ce qu'elles
exigeoient, de leur obfervation de leur violation, qui fuuent en état de
porter la parole aux Nations, de leur déclarer la guerre fi elles avoient fait des
infrasons aux Traités fans vouloir y remédier,ou de dreuer des Traités de Paix
après les avoir ramenées par leur éloquence à des vues pacifiques & de bien-
veillance réciproque il falloir qu'elles tunent en auez grand nombre pour
pouvoir porter par-tout les ordres de leur Nation & d'un rang auez diftingué
pour être refpec~ées à l'égal de leur Nation; que leur personne d'ailleurs Ulc
facrée pour tous, afin qu'ils pudent aller par-tout fans crainte. Ces personne:
durent même former un Corps conndérable toujours exilant & divi(c en deux
Clalles; l'une, de personnes dé)àin(truites, l'autre de jeunes gens élevé! pour
remplacer un jour leurs Madras en un mot un vrai Corps Diplomatique, ou
des ~~<M Etrangeres relatives à la paix ou à la guerre.
AutR tous les Peuples policés de l'Antiquité eurent des établiuemens pa-
reils ceux qui les compofoient furent appellés,fuivant les lieux,
t
FECtAUx chez les Romains; &: chez les Ecrufques.
KERYCES chez les Grecs.
KERETtEMs chez les Hébreux.
HEB.Ai.Dt ou HeMuds, chez les Peuples du Nord.
Nous dirons moins en quoi connectent chacun de ces Colléges, que nous
ne chercherons à faire voir leur rapport étroit enir'eux,& qu'ils ne présentent
qu'un feul & même objet; &: connnent H e~ arrive que nos Hérauts d'Ar-
mes actuels ont des fondions beaucoup plus feuerfces.
D~M. Tom. 7. Ee
t.
r
~s cjr U jr.
Les FECiAuK étoient au nombre de vingt tous Nobles ou choius dans
les meilleures Familles: ils formoient un Collége fort considérable leur charge
qu'on appe!!oit un Sacerdoce, ncnnifÏoic qu'àvec la vie leur perfonne croie
mcrée leurs fondions connftoient à écouter les plaintes des Peuples qui fbu-
tenoient avoir reçu quelqu'injure dey Romains, à faifir les coupables, à les-
Jivreràceuxqmavoientété létes. Ambaffadeurs eux-mêmes, ils connoiC-
foient du droit des Ambauadeurs & des Envoyés adrenes à la République ils
dreuoient des Traités de paix & d'aHiance ils veillaient à leur observation &
tout ce qui regardoitles Symboles, les Sceaux & les titres, étoit par conte-
quent de leur reuoct.
Perfonne n'ignore que lorsque le Peuple Romain croyoit avoir à fé plain-
dre d'une Nation, unFecia!fetran(portoit(ur les frontières de ce Peuple,
armé d'une javeune terrée. Là, il ceclamoic à hauce voix l'objet que Rome
pretendoit qu'on avoit ufurpe fur elle ou bien il' expofoii d'autres grië6, o~
!a fatis&cHon que Rome en dëmandoit.H'en prenoic Jupiter à témoin avec
cette imprécation contre lui « Crands Dieux (T c'efi contre Fequit~ & lai
ju~iceque.jeviensiciau nom du Peuple Romain demander (atisfactidh,.
3t ne foulez point que je revoye ma Patrie tl répétoit les mêmes chofes à'
l'entrée de la Capitale & dans la Place publique.
Lorsqu'au bout de 3~ jours Rome i/àvoiTpày reçu îa (atis6Mon deman-
dée, le Fecial alloit une féconde fois vers le même Peuple & prononcoit pu-
bliquemtnt ces paroles « Ecoutez Jupiter &.vous lunon écoutez Quirinus,.
écoutez Dièux du Ciel, de la Terre & des Enfers jè vous prends a témoins'
» qu'un ul Peuple reRue à torr de nous rendre juflice nous délibérerons
à Rome dans le Sénat fur les moyens de l'obtenir
De retour à Rome, il prenoit..avec lui tes Collegues-, & à là t~te de <bn
Corps, il alloit &iM fon rapport au Sénat. Alors on mettoit là chofe en dé-
Hbération- & le plus grand nombre des funrages étoic pour décidrer !.t
guerre le Fecial recournoit une troineme fois fur les frontières du même
Pays, ayant la tête couverte d'un voile de lin, avec une couronne de verveine
par-denus là, en préfence dè trois témoins, il prononcoit cette déclaration de
guerre Ecoutez Jupiter & vous Junon écoutez Quirinus, écoutez Dieux
M 3u Ciel, delà Terre & des Enfers comme ce Peuple outragé le Peuple
a
Romain, le Peuple Romain & moi, du confentement du Sénat, lui déc!a-
rons la guerre- «. Après ces mots, il jettoir fur les terres de l'ennemi un
javelot ensanglante &: brûle par le bout, qui marquoit que la guerre érgit
déclarée.
'3.
C E j: y C B S.
Les CERvcBs étoient les Hérauts d'Armes chez les Grecs ce nom leur
venoit, difbient ceux-ci, de Ceryx, fils de Mercure & de Pandrofe.
Mais Ceryx ugnine un Proclamaieur c'ett te nom même des Hérauts
<'éioit le titre de Mercure lui-même comme Ambadadcur des Dieux; & fi
Pandrofe éronleormere, c'ett que ce mot ngnine celui yH~~or~ rapide-
ment par-tout.
Ces Ceryces ou Hérauts avoient deux fonctions tres-di~inc~es. t L'une
de porter la parole des Rois ou de la Nation, & de déclarer de leur part !<t
guerre ou la paix..Ceux-ci étoient appellés Confervaieurs de la paix. Comme
à Rome, Us étoient Sacrés c'éroit un crime de Leze-Ma)e(te de les infulter
ou de les troubler dans leur miniflère. L'en!évemenr du Héraut de Philippe, fut
une des raifons qu'il allégua pour~rompre !a paix qu'il avoic jurée. Homere
parle Couvent de cette forte de Ceryces & de leurs fonctions. Achille bouillant,
emporté, tratte,ma!gré (a fureur,avec refpect,tes Héfauts quel'in]ufte Agamem-*
non lui avoir envoyés il les rauure même contre leur frayeur.
i L'autre toncHon des Hérauts étoit relative aux jeux pub!!cs ils en pro-
damoienttesttatuts, & le nom desCombattans, qu'ils déugnoient par leurs
boucliers, & par leurs autres Symboles ils annoncoient autH le nom des
Vainqueurs, & ils porteieht les ordres de ceux qui préridoient aux jeux. Ils
&i(oienr fouvent leurs proclamations en vers. Leur voix les rendott recom-
mandabies. Homere a rendu célèbre à jamais Stentor~ dont la voix plus
cdatante que !'airain, pouvoit fervir de trompette.
Ces Hérauts dont nous venons de voir l'exigence chez tes Grecs &chez les
Romains qui les tinrent eux-mêmes des Etrusques, dont les monumens
nous oifrent des Perfonnages avec le titre de Fecial, ou de ~teur étoient
communs avec les Orientaux. Il eit vrai que )u(ques ici l'Histoire Orientale
ne nous en om-e aucune trace; mais nous allons nous anurer que c'éroit la
&me de ceux qui fe font occupés de cet objet. Les Livres Hébreux nous
Eeij
ocrent ces Hérauts avec leur nom primitif, & divins également en deux
claues.
(t) Deut,xx. tw.ti. (t) C.tp. vm. 18. xv. t8. xx.
~M~tatre alliance, négocier. Ce Corps de Troupes u di&ingue etoir donc
compote des Hérauts d'Armes, Corps &crc, Troupe de coince & qui
chez cous les anciens Peuples étoient chargés des ordres les plus imponans
On fait encore que les Hérauts marchoient à la tête des Armées, & il eft
dit expreflement que ceux-ci marchoient devant David lorsqu'il abandonna.
Jerufalem au tems de la révolte d'Abfalon & c'ed par cela même que l'Hit1o-
rien Sacré n'omet pas cène circonftance remarquable.
Si on a cru qu'ils etoient étrangers, c'eft que le texte nomme immédiatement
après les Gethéens, Troupe de Volontaires Etrangers qui étoient accourus au
recours de David mais on ajoute que ce Roi fit tour fon poffible pour enga-
ger ceux-ci à Ce retirer, par cela même qu'ils étoient étrangers ce qui n'eH:
point dit des autres.
Ces Hérauts d'Armes tenaient d'ailleurs un rang trop distingué pour ctM
omis dans l'état de la magnifique mat(on de David & de Salomon,
D</ C~.ot/
Telles étoient tes demi-conno)(Ïances fur l'Antiquité, qu'on n'avo!( ja-
mais ~u ni ce que repréfentoit le Caducée ni par quelle raifon il étoic
devenu le Symbole de Mercure & un emblême de paix, <<: ensuite celui des
Hérauts~
Dans nos Allégories Orientales nous avons démontre que le Caducée
étoit l'emblême parlant de Mercure, comme Inventeur de t'A~ronomie
du Ca!endrier, l'une des Sciences les plus prenantes pour l'Agriculture. Comme
Mercure étoit en même tems le Mefïager des Dieux les Ambanadeurs des
Rois & des Peuples ne purent prendre un fymboie plus noble que celui-là,
& dès-lors ils turent tous armés du Caducée & chez les Grecs, un même
nom dcugna le Caducée & les Hérauts.
Les Hérauts s'appelloieint ~erM~j on Ceryces.
Le Caducée, Aef~<M OM Kêrykaion, en Athénien; & J~<!r«~Mn dans le
.dialecte Eolien.
Les Latins ayant changé ici R en D, comme cela arrive tres-ïbuvcnt, ils
en firent CADUCÉE mot altéré qui fembloit ne tenir plus a rien.
Tout Ce tient dans l'Univers les Grecs durent toutes leurs connoinances
MX Orientaux c'e(t donc de l'Orient qu'ils tinrent le droit noble & confiant
.des Hérauts, droit qu'on conno~t mat, parce qu'on n'a jamais approfb~tH
.m les caufes qui tes avoient fait établir, ni celtes qui !es avoient rendus preC-
qu'inutMes & nir lefquettes nous tâcherons de répandre quelque lumiere.
Le nom de Carux vint tut-même de l'Orient: Q~A, ~<!fA y ngnine
~o<7!f/ annoncer ~a~cr:ce nom fut donc parfàirement relatif à Con
.objet, & dès-lors on en a dc)à une idée étendue.
En vain on veut regarder comme nulle la Science étymologique, fe refufer
i n~ceûlté, à fa beauté, à ~on évidence; il &ut toujours revenir à elle
comme à )a bafe de toute connpiftance folide. Mais tout e(t rempli d'étymo-
logies de mauvais aloi Rejette- t'pn la monnoie parce qu'il y en a de faune 2
& à quoi fert la rai(on Qu'on prenne 1e bon qu'on rejette ie mauvais.
Confondre l'un avec l'autre ou ne rien admettre de peur d'ctre trompe c'eA
porter beaucoup trop loin l'amour de la vérité.
Dans les rems anciens comme dans lés modernes, !es boucliers ou Te:
Armoiries étbient fouveht accompagnées du cri de guerre adopté par ceux qui
avoient droit de bannière. Ce cri étoit comme le mot'd~i guet, au moyen
duquel chacun pouvoit reconno~tre ~a bannière dans les ténèbres les plus
épaines, ou au milieu de-la mêlée la plus terrible.
Ces cris étoient de pluneurs efpeces. Le plus ordinaire étoit le nom
propre ain~ Gédéon donne pour cri à fa petite Troupe contre les Madianices J
au ~tg/!<t<r o' à Ce~cn.
D'autres avoient le cri d'invocation tel le cri des Montmorencis Z~~a
«t<~ <M< premier Chrétien.
D'autres, de ralliement, Montjoie Saint D~ c'e~-à-dire, r~foM
fous la ~<n«r< Saint .D</ÏM.
Tom. 7. Ff
On trouve le fécond de ces cri! fur les Médailles de la Maison Thoria
C'eft Junon Co~rv~c.
Je ue doute pas qu'on n'en trouvée un très-grand nombre des uns & des
autres, en examinant arec foin les. devifes & les inscriptions qui font fur les,
Médailles anciennes..
<? R P r << r
A mefùre que nous avançons dans la eonnoiuance de l'Antiquité, nouz
recouvrons que des étaMinemens qu'on regarde comme des ihventions très-
tnodernes, n'ont été faits qu'en imitation de ce qui fe pratiquoit dans la p!u&
haute Antiquité. Têts Ïont!es Ordres de.Chevalerie.
Actuettemcnt, U n'exige en Europe qud des Ordres trcs-modernes. On ne
eonnoit'nëh de.ptus ancien en ce genre que cëtu! de la Tditon d'Or, rondes
par les derniers Ducs de Bourgogne :&: celui de l'Etoile en France. Et les;
Rois feuls en ont.
Mais dans l'Antiquit.e, it'exifiott également des Ordres de Chevalerie, &
tout Prince. Souverain chez lui, quoique relevant d'un autre, avoit ledtoic
d'Ordre..
C'eft ain~que ~M Ducs d'Orléans de Bbargogneavoientun Ordre à eux,.
'déjà avant l'etabliuement de la Toifon d'Oe dans la Maifon de Bourgogne Se
du Porc-épi dans celle d'Orléans. L'Hi~bire nous apprend que peu de ~ours
avant que le Duc de Bourgogne fit anaTHner le Duc d'Orléans, ils avoient.
pris & porté l'Ordre & !e Collier l'un de l'autre,. en preuve d~aHiance & de
bonne amitié* Cependant on ne trouve rien, dans l'Htdotre fur ces Ordres~
C'eu: qu'on a toujours pris rénovation ou perree~ion& extenfion pour création:
ce qui a fans cène égare.
Les Rois de Perfe donnoient à leurs Grands-Seigneurs des Colliers d'pt
& à Confiantinople, du tems des Empereurs Romains, les Grands Seigneurs
portoient des ÉcuAMEs d'or c'ctoient les marques d'honneur les plus dis-
tinguées.
IIferoitbien uhgulief que le? Ordres de Chevalerie n'euuent été imagina
que dans un tems ou l'etprit de Chevalerie n'exittoit plus, ou qu'il s'eteignoi~
de toutes parts, & où l'on eteit bien-aifë qu'il s'éteignit.
C'eA qu'on nes'eA avife qu'alors d'en tenir note,.
~es Peuples Celtes~ dit M. P<oM~<r(t),portoient autour du cou des
chames ou des Colliers d'or maCit. Ils avoient auffi autour du bras oc autour
du poignet des bracelets du même métal, appellé Yiria par les E<pagno!s,
& ~'fto&e par les Gaulois. Autant qu'il e~ poŒble d'en juger cet ornement
fervoit à.d.iftinguer les Nobles, e~ particulièrement ceux qui avoient quelque
Commandement dans tes Troupes. PoLYBE représentant (i) une armée
de Gaulois rangée en bataille, dit que le premier rang étoit compofé de gens
ornés de Colliers & de Bracelets, c'eâ-jL-dire de gens de qualité qui fe bat-
toient toujours à la tête des Armées.
Le Collier & les Bracetets,ob(ervc-t.itaum,ctoientchez les Perfes un ornement
afîeAe aux Grands-Seigneurs. Hérodote partant de Mardonius que Xerxès laifra
en Grèce pour y continuer la guerre, nous apprend qu'i! choiuc dans l'armée
des Perfës tout ce qu'il y avoit de gens à Colliers & à Bracelets; c'eft-à-dire J
l'élite de la Noblene.
AulH TiTt-LtVE ~pecine ordiDairement le nombre des Colliers & des Bra-
celets gagnés fur les Gaulois, afin qu'on pur juger du nombre des Officiers &
des personnes de didincUon qu'ils avoient perdus dans la bataille. Les Guer<
tiers qui avoient coutume de fortir des rangs & de Ce présenter entre les deux
Armées pour déner les plus braves des ennemis étoient presque toujours de
ces gens à Colliers, qui ypuloieni Ggnalcr leur Nobleuë & fe faire un grand
nom par des aûions d'éclat.
Alors comme aujourd'hui les gros Colliers déngnoient tes perfonnes de la
plus haute difHnction.
Les Hau<le-cols des Officiers font un re(tc de cet ancien u<age qui fut ad-
onis jde bonue-heure par les Romains.
D t~ y R
t) PH<~iD,.Cb,~yH<
P A R T 1 E 111-
D v 2?~ o r r des Ato~o~j des Symboles dont on les accompagnoit.
ARTICLE I.
DE 1 MO~~OIE C~JVJ6J:<<
Ï.
A~~J J «/ï moyen propre à faciliter les échanges des denrées 6* de /?~?/
~~Es que la Terre rue cultivée, dès que pludeurs grands Propricraires
eurent établi divers Etats, & eurent donné lieu à une grande indufirie &:
à un grand Commerce, it fallut néceffaitement inventer un moyen propre a
faciliter les échanges y non-feulement de proche en proche, mais jufques dans
!es Régions les plus éloignées. Il arïivoit ~M ~eue, par exempk, que ceux
qui avoiènt des échanges à taire, ne pouvoient pas~ fe procurer rédproque-;
ment ce dont ils avoient befoin. Celui qui avoir du bled de trop, auroit vou)tf
le donner à celui qui avoir plus de troupeaux ou de telle autre denrée qu'il
ne lui en ratloit pour fon ufage mais il ne tfouvoit que des gens qui avoient
befbin de b!ed & qui n'avoient point de troupeaux ou des denrées qui !u?
convinnenc dès-tors, comment faire des échanges Comment fe rendre
Utiles les uns aux autres.i
Celui qui avoit des v!ns, des fégumes~ des troupeaux où t<e aatrQ
denrée, ne trouvant autour de lui que des Propriétaires riches en mêmes den-
rées, ou des personnes riches en industrie & qui ne pouvoient lui donner en
~chtnge le bled ou les autres objets dontil avoit be(q!n,re&oit avecïbn vins
tes troupeaux, fes denrées, ou étoit obligé d'aller chercher dans le lointain
des perfonnes avec qui il pût faire queîquéchange.
De'Ia~ des entraves continuelles dans le Commerce, ~uc-toat relativement
aux objets d'indunrie.
Ces entraves augmentoieut bieo plus, torfqu'it ~a!!oit échanger de tres-~
petits objets avec quelle portion d'induKtie.par exemple, pouvoit-on fe pro<
turer la portion de bled, de vin, de fruit, &c. dont on avoit befoin pour ia~
tournée, ou.pour un feul repas Comment donner en échange une légee~
portion ~anïmait o~ d'habj~
Le besoin eA induftrieux, &: notre grand principe eA que tout naquit. dw
tbefoin on fentit donc auHl-tôt que comme deux chofes égales à une troi-
~eme font égales entr'ellcs, il pouvoit exiger un objet de Commerce qui,
<ans être bled, vin, denrée, rien de tout ce dont l'homme a 'befoin pour
fe nourrir, ou pour s'habiller, &c. pûc être donné en échange de tous ces
objets indifUndemenr qui,~ans être la chofe même qu'on dcuroitpar (bu
échange, t~t capable de la &ire trouver ailleurs, ainn qu'on donne un man-
dat, une délégation fur une perfonne qui doit & qui ~uc fu(ceptib!e d'ette
.réduit en aum petites portions qu'on v.oudcoit, afin de pouvoir fe prctM à
jtoures les ctrcon&ances po~libUes.
t.
ACc/MCt&
Jtfe~M~fy<M~
Ce~oyen~t fourni par tes métaux, parle cuivre~ l'or ou l'argent, &: dans
routes les gradations potïibles. Ces objets inegatementprécieux devinrent repré-
sentatifs de la diver(e valeur des denrées~Un monceau de cuivre du poids d'une
livre fut repréfentatif d'une certaine quantité de denrées, ou d'objets d'in-
~tu~rie. Un morceau d'argent du même poids put être représentatif de vingt
~ois autant en denrées une livre d'or pun valoir douze fois plus qu'une livre
.d'argent, deux <ent quarante fois plus qu'une livre de cuivre ain~i tel animal,
telle quantité de denréepouvoient etterepréfenté! par une livre de cuivre telle
autre par une livre d'argent, &: telle autre infiniment plus grande par une
livre d'or, bien plus ai~e à transporter que deux<:ent quarantelivMt (te cuivre.
~'e~ .ce qu'pn jappella MoNNoi~.
<-
Ea monnoie ne fut donc qu'un ngne représentatif des denrées, & un moye~
de faciliter les échanges. Ce qui le prouve inconteftablement c'eu que l'on ne:
donne jamais fa denrée contre ces métaux, lorsqu'on e~ fur qu'ils feront infum-
&ns pouc te procurer ce dont on befoin alors celui qui pouede ces métaux
meurt de faim au milieu du plus grand amas en ce genre tandis que le vrai'
riche dans ce moment eft celui qui a des. denrées; car il viL& rien ne ItM'
manque.
0 3f jy R J6 j< Af C JV y 0r
Of~n~A
Au(u tous les, noms dé !à monnoie, font !e ngne représentatif dés den~
i~es~, des vraies richenes.
Les Orientaux l'appellerent DRAcn-MOK,< pour' /<~ rp~M, /'OMr /<
Co/nm<r«,mo~ dégénère, en celui de .Df<e~cc, qui n'a. plus de rapport avec;
fon origine..
a.~ Cr<<.
jM~rt/~ jRc/B<!</H «~
i.
¡.
Origine de notre mo< jMo~~of~.
E& neceuaire d'aveitif que ce mot n'e~ point l'erfet du ha&rd, quoiqu'il
ne nous offre rien de fignificatif qu'H n'eO: qoe l'aération du mot même
MoN-ErA 9 prononcé en Languedocien moMn~e, & en vieux François mon-
7! par cet u~ge contant qu'a notre Langue de fupprimer les T du milieu
desmots!
.A R T ICL E II;
r y {~ r o o
1.
Caufcs da e<M< ~y<f/?~.
Il femble que fur des chofes de fait, il ne devroit point y avoir de contes-
tations mais il faudroit pour cela que les faits. fu(fent toujours exprimés d'une
manière bien. claire & qu'ils n'euflenc jamais varié & c'eft précifément le
contraire fur cette queftion.
Les prcmieres monnoies furent déugnées par les noms des objets dont elles
Soient les fignes repré~ntatirs les moindres qui repréfenroient !a valeur desr
agneaux, furent appelées dgneaux; celles qui reprefentoient la valeur des boeufs
en furent appellées .B<M</<. Dès-lors grand embarras pour (avoir n les mots
d'agneaux & de bceu~s dengnenc réellement dans les anciens des agneaux 6e
des bceufs vivans ou des monnoies.
Secondement, il eA certain qu'on pe(bit dès !'origine l'or & l'argent, &
des-lors on ntppbfe qu'il n'y avoit aucune marque fur les métaux pour en fixer
la valeur qu'il n'exi~oif donc point d'argent monnoye.
Tioi(iemement,l'Hi~oire nous apprend le tems ou dans certaines contrées
l'or & l'argent devinrent des objets monnoye; &: celui o~ furent frappées les
plus anciennes médailles connues & on en conclut que l'or & l'argent n'ont
fervi de monnoie nulle part avant ce tems-là.
Mais u en bonne Logique, aucun de cesraifbnnemens n'eft concluant, s'ils
ne portent que fur de raunes~uppoutions, s'ils donnent à certains mots, a
certains ufages un fens infiniment tropreftreinc, s'ils (uppoïenide l'ôpponrion
entre des objets qui ne font point contradictoires que faudra t'il penser de
ces aneftions: Qu'elles font au moins prématurées, qu'on ne s'eft point en-
tendu, ou qu'en n'a jamais faifi ces objets fous leur véritable point de vue
qu'il n'e& donc pas étonnant que les volumes te multiplient fans que la vérité
en foit mieux connue; ;&.les. ténèbres, difEpées.
A~n d'éclaircir ces objets, nous devons donc avant tout pe(er la force' de
ces dimcultés; nous allons pac confequenr en faire autant de quêtions parti.
cutieres.
D~. ToM. 7. Cg
PREMIER E Q UE S T ION. 1
Les premiers achats dont FHiftoire nous parie à remonter au tems d'Ai-
ZR.AHAM pour ks ~pays Orientaux, à ceux de THMEE pour la Grèce & de
S~RVius pour Rome, tout reprefentés comme ayant éce ~dts avec des brebis,
des agneaux, des bceuts.
Ceux qui ne fe font point fait de principes à cet égard prétendent que
par ces mots il faut entendre de vrais animaux,~ non des pièces d'argent qui
portoient l'empremte de ces~nimaux. La raison qu'i!s en donnent, c'eAque dan:
ce tems-ta il-n'y avoir- point d'argent monnoyé mais c'eft une pétition de
principe tesexpreuions acheter & ~«cc ~r~ dont on fe (ert dans ces oe-
cauont, ne peuvent être relatives à des échanges d'objets commer~ables; on
n'acheté qu'avec des métaux. G'ed bouleverfer les termes, c'eft les dénatu-
rer que de leur donner un fens différent du feul dont ils Soient fufceptiblcs..
1.
.M<~MM~~<<~ Brebis <aCMM~
S'il e~ dit dans !a GtN~SE (i) que Jacob achète une pornôn de champ pour
cent agneaux, ces Savans veulent qu'it ait donné cent agneaux en nature; tan-
dis qu'il eft dit dans les Ac.TEs (i) que ce marché avoit été &n à prix d'ar'
genf.
?.
j~on/tOM appellée Bccuf à ~A~e~.
Loffqu'HoMEM & HESioDE def!gnent par tant de boeufs, tant de mouton:,
9
la valeur de divers objets, on ne manque pas de dire que la monnoie n'c-
Mit certainement pas connue ators; que ces noms d'animaux deugnent mani'
~eOement des animaux non des piéces d'argent,
Ces mêmes Hiûoriens nous apprennent que l'an 300 de Rome, les Con-
MsSp. T~RpElus & An. TBRMiNiHS.donnercnt la liberté aux Magiftfats d'im-
pofer des peines pécuniaires, en prefcrivant cependant qu'elles n'iroi~t pas
au-delà de deux bceufs & de trente brebis.
Par-tout le même langage donc par-tout les mêmes idées & les mêmes
ufages.
II exi~e encore de ces anciennes monnoies de cuivre marquées d'un bceur.
Le P. de MoNTFAucoN en a rait graver deux dans Son Antiquité Expliquée
J
dont l'une e(t confervée dans le Cabinet de Sainte Geneviéve. Elles pefent
chacune quatre livres, & valoient quatre asy ou quatre fous.
Ggij
Ce Savant dit (ujet que le nom d*~ venoit d'<M, cuivre c'CM!t une
à ce
erreur étymologique. As lignifie un, & eft un mot pnmiMf, comme nous
rayons prouvé dans nos Origines. Latines.
Du mot P~f~
C'eH: parce que la monnoie Romane portait l'empreinte des animaux tes
plus précieux pour l'homme- de ceux qu'on appelloit Pccus, troupeaux
I»
be~iaux, que la monnoie ou l'argent monnoye fut appette en gênera! PEcu-
NiA, comme fi on eût dit.richene en troupeaux & la maue des biens, ?Ec~-
iiuM,d'o~ PEcuLAT, crime de ceux qui s'enrichiffoient par des extorfions
& d'autres voies criminelles. Cependant feroit-on en droit de reftraindre ces
tnots à la ~eu!e poCe~on de troupeaux
Cependant, on avoir des preuves propres à faire voir que l'argent même
:pefe avoit des marques, &: qu'il éroit dtvifë en pièces égales & d'une même
'valeur, indépendamment de ce que nous avons dit fur la premiere que~ion.
MoYSE dit, par exemple, qu'Abimelech Roi de Guerar, donna à Abraham
mille pièces d'argent que ce Patriarche achetant une caverne pour fervir de
tombe ou de fépulture à fa famille il en donna quatre cents Mes d'argent
de monnoie publique qui avoif cours chez les Marchands. Et que Joïeph
tpt vendu par fes frères vingt piéces d'argenr.
On voit donc ici l'argent divine en piéces reçues dans le public, & qui ont
tn cpurs ,nxe chez les Marchands. Il falloir donc nccenairement que ces
pièces euuent une marque au moyen de laquelle on fût anure qu'elles étoienc
toutes femblables, qu'eties avoient une valeur égale, & à laquelle on ne pou-
voit fe méprendre.
En voici cependant <!e différente efpéce: des efpéces d'argent, des uc!es,
des agneaux il exiftoit donc néceffairement entre toutes ces pièces d'argent
J
une proportion quelconque~ connue, invariable, à laquelle on ne pouvoit fe
méprendre.
Sans cela quel commerce eût pu ntbnttCf au milieu de tant de chofes in-
connues & fi longues à vérifier & cependant fi néceuaires
Mais c'cd qu'elles étoient monnoyces, & cette monnoie portoir toujours le
Hp~ de ~on empreinte. Ainu AGtStLAS, ce Héros Lacédémonien, obligé d'a-
bandonner l'Ane, théâtre de fes exploits, pour venir au fecours-de fa Patrie,
contre laquelle trente mille pièces d'or marquées d'an Archer, avoient foule-
vé la Grèce, il dit plaifamment que trente mille Archers l'avoient chaue de
Me.
~P ~P« M<~<
P'ai!!eurs qui pourra fe perfuader qu'au tems d'Abraham oA t'Egypce,;-e-
t'Ipdp la Chaldée la Pateftipe, &c. exifioiem avec cette fageffe qui leut a ac-
quis-un fi grand renom & pu il &~on un n grand commerce, on. n'eue
pas adezd'efprit pour fentir la nécefUcé de mettre une marque quetcoi-
que fur le cuivre, l'or,.l'argent dont on fe fervoir pour faciliter le commerce
& fur-tout relativement à ces petits payemens qui reviennent à chaque in~
tant & pour tefque!s il eût été trop long & trop pénible de pefec l'argent cha-
que fois & qu'ayant fenti l'utilité d'un pareil expédient ils n'ayent ni
t'imaginer, ni voulu cil faire ufage ?f
Pour relever l'habileté de quelques hommes, faut-il frapper de ftuoidit~
des Générations entières, fur-tout quand on n'eâ pas affuré d'avoir raifbn,
& que les faits ne font pas éclaircis t
Tout dcvoit faire penfer qu'on n'avoit pas pu refier un f! grand nom-
bre de fiècles dans l'ignorance fur des objets auu! Cimples & aufit necenaires
que l'intcrê:& la néceffité furent toujours de grands Maires &: qu'on peut
s'en rapporter au génie & à l'activité des Négocians fur tout ce qui peut fa-
ciliter leurs opérations,
4!"
JL'O/~M~ dut. <~ avoir ~MMCO~ y/N~r y~M yM< J!o/~< O* que. /cj!~
fO~MA.
Du tems d'Abraham, deux mille ans avant notre Ere H exiftbit déjà un
très-grand commerce dans l'Orient: déjà alors de très-grandes Caravanes par-
couroient tes vafles Etats de l'Ane pour prbnrer desrichenes de tous en !euc
portant tout ce qui pouvoit tenter !e!ùxe de tous ou fatisraire leurs befoins.
Ces Négocians commercoient necenairement avec des métaux & il falloit bien
que cet or eût une valeur reconnue, nxe & contante & cette valéur ne poa-
voit exiger fans une marque quelconque., bien connue <& fur laquelle il ne
pût s'élever le moindre doute.
Comment- e&-ce que tes Peuplades de l'Europe Athènes, Servius nfs
d'un Efclave, d!t-on~& tel autre petit Canton privés de ce grandcommerce,
auroient fenti dans leur pauvretc le befoin d'or & d'argent monnoyé, dons.
ne Ce feroient pas douté pendant tant de fiècles les grands Etais de l'Ane,
!cs Egyptiens, les Chaldéens, les Phéniciens dans le tems de leur plus grande
pra~'crir< & au milieu du Commerce le- plus étendu, le plus acHf, le. plus
riche ces Phéniciens en particulier qui perfectionnèrent tout en faveur de
leur Commerce, écriture, calculs, Navigation, Afu'onomie:&:quictoienc
riches en or & en argent ·
Nous verrons d'aUleurs qu'au tems ou Serves inventa, nous dit-on
brebis & ~es boeufs, la monnoie d'or & d'argent exiftoit déjà qu'ainh on a
tort de regarder les Romains comme inventeurs en ce genre. Les Romains
n'ayant point chez eux de mine d'or & d'argent, & n'ayant point de com-
merce, n'étoient pas en état de frapper de parères monnoies; ils (e fervoient
de celles de leurs voinns, fur-tout de celles des Etrusques & des Grecs mais
pour leur commerce intérieur, pour les befoins journatiers des Citoyens, il
falloir une petite monnoie courante; telle qu'il y en avoit dans les Etats voi-
ent & c'eft celle-là que fixa Servius.
Il exifie encore aujourd'hui des Etats en Europe ou l'on ne frappe que de
la petite monnoie,courante & où l'on admet pour les gros achats les mon-
noies d'or & d'argent en ufage dans les Etats voifins avec ieiquels on eft aitie.
7.
'On donne trop ~ON à des paffages /M<Ï/<fM~.
Ce qui a tout brouillé c'e~ qu'on a donne trop de force à quelques paf-
itages mal entendus leur explication achèvera de mettre ces objecs dans tout
leur jour mais pour cet enet anatyfons en deux mots le (y~êmé de ceux
qui font la monnoie trop moderne. Ce qui nous conduit à notre troiueme
QuetUon.
1 1 I<. Q U E S T 1 0 N.
H eft certain par l'Histoire, que la monnoie efi afïez récente chez quelques
Peuples mais eA-on en droit d'en conclure qu'elle étoit auparavant inconnue
car-tout ou qu'elle R'avoit aucune marque, parce qu'on indique le tems où
ces Peuples eurent des métaux monnoies ou marques C'ett ce qu'il s'agit
d'examiner afin qu'on puine mieux nous ïuivre, mettons fous les yeux de nos
Lecteurs le précis des ïy~emes fur cet objet.
~/?<~ <~ ~T~c~r~ A.
Le Savant WACHTtR, fi connu par fon Gtouaire Germanique &: par (on
Ouvrage fur l'Origine des Lettres, publia en 17~0 un Traité ln-<).°. fur l'Ori-
gine de la Monnoic, qui devoit être fuivi de plufieurs autres.
Dans celui-ci divifé en X Chapitres, ils'attachoit(ur-toui àfairevoir que la
monnoie éroir une invention trcs-moderne. Voici comment il s'y prend pour
démontrer fon alfertion.
*< t L'argent monnoye n'a pas toujours été en utage on n'a ïma~iné cette
voie de faciliter le Commerce que depuis t'etabUnement des Empires, &
tout te faifoit
p~r échange dans les premiers tems. En parcourant Homere
on n'y trouve pas un mot de pièces d'or ou d'argent, de ~o!de payée aux
H
So'JatS M.
Mais qui parle de folde (ùr cette que~ion ? Qui nie que dans l'origine on
ait tout fait par échange Et puifque
ce Savant convient que la monnoie
fut établie depuis Pctabfiuemeni des Empires,
comment n'auroit-e!!e pas été
établie au tems d'Homere où il
y avoit des Empires fondés depuis tant de
"cctes Qu'attend donc
cet Auteur pour faire commencer la monnoie après
l'établiffement des Empires On
ne conçoit pas que t'efprit de (yMme puinc
~aire raisonner auni mal.
D'ailleurs quand Homere n'en auroit point parte, feroit-on en droit d'en
conclure qu'il n'exiAoit alors nulle part aucune monnoie ? Ce ~eroit accorder
au Citence d'Homère une énergie &r une exienuon bien nngutiere. Parce que
ce Poc'te a par!ë d'une muttitude de chofes, il doit avoir parlé de tout fon
ouvrage doit être une Encyclopédie parfaite, & tout ce dont il n'a point parlé
nexutoit point. C'eft fe former de bien faunes idées d'Homère e'eft vouloir
que ton Ouvrage eut écc un mctange croyable de tour. Cependant on n'a-
dopte que trop cette manière de raisonner &: dans d'autres Ouvrages tres-
précieux, on a nié l'exiflence au tems de ce Poece de toutes les modes ou
ufages relatifs aux diverses parties de l'habillement, dont il n'a point parlé.
C'eft comme fi on exigeoit qu'un grand Pocte parlai fbuliers, boucles, j~artc-
ticres, ou n~ouchoirs.
r. 7. H h
l~ Rome fans ~0/C«.
i?. Rome a pu (ubSAer pluneur? necles & fourenir tous les frais civils &:
militaires fans argent monnoye le foldat faifoit la guerre à Ces frais
Et qu~hd celaaurbit été, qu'en conclure contre les anciens Empires Orien-
taux ? de ce qui ïe pane dans de très-petites Républiques la conféquence ex-
elle jufle fur ce qui doit fo paffer dans de vades & puiffans Etais Toujours
Rome, toujours les Grecs jamais la Nature, jamais la Vérité Et qui a dit
Même que Rome*dès t'brigine n'eût pas de l'argent monnoye, quoiqu'e!te ne
payât point de fôlde &: qu'a de commun la folde avec la monnoie, pour que
l'exigence de l'une dépende necellaiiement de t'exiftence de FauMe ?
Ce Savant cite Fâchât d'un champ par Jacob pour cent agneaux ou brcb!s,,
comme une preuve qu'alors il n'y avoit point d'argent monnoye, & il ou-
blie que S. Etienne dans les Actes dit qu'il fut acheté à prix d'argent.
Il affirme qu'il n'y avoit point de monnoie du- tems d'Homère, & que
tout ce qui eApaye en ~M~f, (e payoit réellement en bceu~s vivans.
Cependant, parlant d'~M/y~/M, nourrice d'Ulyde & (uivanie de Pénélope,
que Laërte avoir achetée vingt boeufs (environ mille écus,) il convient que ce-
pauage ne dcngne pas des bocu~ en nature, mais leur valeur payée et~
d'autres denrées mais pourquoi pas en argent ? D'ailleurs, comment feroit-
il arrivé qu'on eût regarde les bœufs & les brebis comme la valeur compa-
rative de tout ce qu'on avoit à vendre & à acheter, de tous les échanges.
podibles, tandis que cette valeur varioit fans cefle? pourquoi recourir à un~
fens rempli de dimcultes lorsqu'il s'eiY pre~MM un très-beau Mes-fimple,
trcs-Mi(bnnab!e & conforme au fait ?.
'<
Mais on la pefoit or !e poids & l'empreinte ne fauroient (ubn~er enfem-
blé dans
un Eiar car celle-ci eftune efpcce de caution publique qui detivre
de l'attention qu'exige la premieie".
Mais aujourd'hui même, on ne cène de pefer l'argent & l'or les mieux
monnoyés donc le poids & l'empreinte peuvent ~bufter enfemble dans les
Erats les mieux ordonnes.
~°. ~A)j<' la Afo/Mo~.
» me mortes en denrées, au lieu qu'en métal elles ont une vie & une acû-
vite perpétuelle
Qui ne croiroit qu'après un éloge aud pompeux &: une aufn grande neceC.
~te de la monnoie pour le Commerce, nerre Auteur ne finifre par conclure
pour fa haute antiquité < Point du tout, cet éloge aboutit à foutenir que mal-
gré cette necenité inditpen~ble de monnoie pour le Commerce les Peuples
les plus commerçans n'ont jamais eu l'esprit d'imaginer la monnoie pendant
deux mille ans, & qu'ils ont éré obligés de venir à i'ccole des Grecs & des
Romains, les moins Commercans des hommes & n fort potlérieurs à ces
Nations civilifées qui ctendoieni leur Commerce dans tout l'Univers.
Ce font cependant nos Maires qui raisonnent, qui écrivent, qui d~cidene
ainfi eft-il étonnant que l'Antiquité qu'ils veulent eclaircir~ fbit u obicuret
1 I.
~y~r~~B ~p~A~f~c:
Ces mauvais raifonnemens de Wachter lui font communs avec tous cettx
.~ui ont traité de l'origine de la jmoncoie.
H h ij
Hh~
SptRUNG, Savant du Nord, qui écrivit au commencement de ce uecte
fur les monnoies, porta en ï 7 o~ te pyrrhonifme dans (on Traité fur les Mon.
noies non frappées ni marquées, au point de nier même que les Princes Ma-
chabées fe foient jamais fervi de la permimon que leur avoicnt donné les
Rois de Syrie de battre monnoie & il avance que les médailles qui paroif-
~ent fous leur nom font toutes Mufles.
Quand on en eft là, & qu'on a pris ~bn parti décidément malgré tous les
faits & tous les raifonnemens, il faut renoncer à toute vérité.
Les Princes Afmonéens ou Machabées ont fait frapper des monnoies en or
& en argent avec des inscriptions en caractères Hébreux, qui dans ce tems-tà
approchoient extrêmement des Samaritains il exitte encore aujourd'hui beau-
coup de ces monnoies, qu'on peut voir dans diQcrens recueils, & qui ont éc~
.expliquées par divers Savans. Nous en avons fait mention dans nos Origines
du Langage & de l'Ecriture & on peut confulter !à-denus t'intéreflante Dif-
iertation de M. l'Abbé BARTHELEM: fur les Médailles Samaritaines d'Anu-
gone & de Jonathan ( t ).
Leur grand cheval de bataille à tous, le point d'où ils partent & auquel ils
ramènent tout, eft de dire que Phidon,Roi d'Argos, e(He premier qui ait taie
t
&apper des monnoies en Grèce & i!s~ ont tous adopté ce fait comme vrai:
nous verrons dans la fuite qu'il! ont tout a.-Hit mal (aiu ce point d'Hidoire, &
qu'Us t'ont entièrement dénaturé tandis qu'il leur eO: contraire & qu'il eft
de la plus grande utilité pour le feul fy~ême qui ~bit vrai & que la raifort
puilïe avouer.
ni.
I I Î.
~rsr~jtfB <~ C~JffZ~r.
CHiFFUT cependant leur avoit tracé la vraie route dans fon Traité fur Fan-
tienne monnoie, imprimé pour la feconde fois à Anvers en 16~.
Il foutient dans le Chap. II. que la monnoie en: beaucoup plus ancienne
qu*on ne croit, puisqu'on la connoiftoit déjà au tems d'Abraham.
Il eft vrai qu'on pouvoit lui accorder qu'il y en avoit alors, mais fans au-
cune marque quelconque, & que c'eit démette dernière qu'il s'agit.
Mais il fait bien voir au Chapitre VIM. quec'eft de cette derniere en eSec
qu'il entend parler, puifqu'ici il foutient qu'à Rome on eut de la monnoie
y!
r
Les fymboles qu'on plaça dès l'origine fur les Médailles ne furent pas pre-
cifcment les mêmes, à tous égards, que ceux qui y paroiffent aujourd'hui
& cette dincrence n'a pas peu contribué.à la contunon qu'onre cette matière
& à toutes les erreurs dans lesquelles font tombes, à cet égard, ceux qui &
~ont occupés jufques ici des Monnoies & des Médailles.
1.
~M yHo~ J/~r~n~ les <e~/2~ Symboles 6' /e~
1
mo~ yf/<<~f~nM~ ~y
Monnoies.
La monno!e de notre tems & les Médailles modernes Ce reconne~Genc.
~ur-tout aux Têtes des Princes & de: Rois qui y font empreintes.Et comme cet
ufage nous efi venu des Empereurs Romains & des Rois Macédoniens, on en
a coactu que c'étoit une condition néceuaire de toute monnoie frappée dans
les Royaumes au point que MM. les Antiquaires ne favent que ;raire des
pièces fans noms de Villes, ou fans Têtes de Rois qu'ils ne connoinenc ni.les
contrées, ni les nèc!es auxquels ils doivent les rapporter.
Il n'en croit pas ainu dans l'origine: jamais aucun Peuple, aucune Nation
ne mit dans les premiers fiècles l'effigie de fes Rois fur fes monnoies. Alors les
Nations étoient tout; l'Etat doit dans elles, tout fe rapportoit à elles; leurs
Rois n'eroienr que leurs Reprctentans ainn le droit de monnoie de même
que tous les autres droits, apparrenoient aux Nations, toujours flables tou-
jours intercnees au plus grand bien, tandis que les Rois ne Rudoient que pauer,
& que fe ~.tcccdant les uns aux autres, leur bonheur etoit inséparable de celui
de la Nation, toujours permanente.
Ces Hâtions dcdaigDoient donc de mettre fur leurs monnoies les fymboles
panagers de leurs Chefs (uccefnfs, mais elles y placoient leurs propres Sym-
boles, ceu~ qui les caraderifoient & qui ctoient rehtirs, comme nous Favons
vu,~ leur nom,:à leur loca! ,.a leurs produ~ious, ou à tel autre caractère
national.
Elles y ~oucoient (ur-tout la figure ou les attributs de la Divinité Pairone~
fous la protc<fHon de laquelle elles s'etoient mifes.
Ainfi la Divinité mêmc.etoit appellee comme garante de la bonne-foi
qui devoit régner dans tous les Contrats, & dont la monnoie croit le ngne.
C'ctoir une idée fublime, digne des Venus fondatrices des Etais, & qui
feules peuvent les (omenir & les éternifer. AuHt tout éroit ramené.aux Dieux
& à leur Providence; & avec ces principes, la Terre fe couvroit d'une popu-
~tion immense qui Reuriuoit à l'ornbce de la )uftice c< des Vertus fbciales.
}.
~~Hrj Innovations à cet égard.
Cerufage a'oir toujours été respecte &: obtervc religieufement, !orfque
de fimpies tuorcets ne craignant pas d'uturpec une place confacr~e jufques
alors à la Divinité, firent frapper de.la monnoic cn!eurnom~ avec leur
empreinte.
Leprcm!er tucruiboM, Tyran d'Argos,dahs !eIXe n~c!e avant 7c!us-
Chnf~ li o~a fub~ituer à l'empreinte de la Divinité d'Argos, fon nom peur-
~[re fgure fur des monnoies d'or & d'argenc ~'ii ne frapper.
0 JL
Une
Une nouveauté au~I! révoltante fit grand bruit & encore aujourd'hui on
(ait que ce Prince innova en fait de monnoie mais comme on ignoroic
qu'avant lui aucun Prince n'avoit ofé mettre fon effigie & même fon-nom fur
les médailles & les monnoies on a cru que la nouveauté qu'il avoir introduite
conMoic dans la fabrication de monnoie d'or & d'argent, comme li on n'en
avoit point eu jufques à lui ce qui n'eit qu'une erreur de plus.
Audi ce Prince nous ed représenté par HBRODOTE comme ï.E pi.us i~so*
i.ENT DES MoRTEi.s (t); tant on fut n-appé de (on audace.
En e~ec, chez des Peuples au (II religieux que les Grecs, & auiït zélés pour
leur liberté, une pareille aûion dut être regardée comme le comble de l'in-
dolence de la tyrannie & de l'impiété. C'étoit Ce faire égal aux Dieax; plutôt
croire qu'ils n'étoient rien & qu'un Roi étoit tout.
AuHt n'eut-i! point d'imitateur dans la Grèce pendant pluneur: ncctes il
Mat pour cela que les Grecs euuent perdu toute idée de liberté qu'ils fuuenc
afiervis à des tyrans dont ils devinrent les lâches flatteurs.
Ajoutons une autre preuve de l'indolence de ce Prince il ne craignit pas
de cha(!er tous les Prcndens des Jeux & de (e mettre en leur lieu & place
c'étoit attenrer tout-à-ta-rbis à la dignité des Jeux & à la liberté de la Grèce
ce Prince fouloit donc aux pieds toute Loi divine & humaine.
Les fameux marbres de Paros rapportent à !'an 8py avant J. C. l'époque
où ce Prince nf battre de !a monnoie d'argent pour la première fois dans
rMe d'Egine. Ils ajourent qu'il ctoic le onzième descendant d'Hercule, inc!u-
fivement.
Il en defcendoit par Temenus, & il éroit frere de Caranus qui fonda le
Royaume de Macédoine. Ni l'un ni l'autre n'étoient nés fur le Trône leurs
Ancêtres avoient perdu leurs Etats, ou peut-être n'en avoient jamais eu ils
avoient vécu comme de fimples particuliers à Corinthe, & avoient (ans
doute acquis de grandes richettes au moyen du Commerce & de l'Agricul-
ture c'eMà que furent élevés les deux rreres, & c.eft -de-là qu'ils partirent
pour acquérir on ne nous dit pas, comment, l'un le Royaume d'Argos,
& la plus grande partie du Péloponèfc l'autre, le Royaume de Macédoine.
Ce dernier lai(la fes Etats à fa po~crice qui en jouit jufqu'a Alexandre le
Grand, le dernier Prince de cecre race. Il n'en fur pas de même de Phidon
les Grecs Soient trop éclairés & trop amoureux de leur liberrc pour ~e fou-
(')L:v.VH.Chtp.!i7.
r.j. Iti
tnettre long-tems à un Prince au(H dangereux il fur obligé d'abandonncf
~rcos on ne fait ce que devint cet homme Superbe nous aurons cependant
occafion de parler tout-a-l'heure d'un de tes defcendans.
Les habitans de i'ine d'Egine, ou Phidon fit frapper cerce monnoie
étoient déjà célèbres à cette époque par leurs beaux Ouvrages en tout genre.
PAusANiAs les compare à cet égard aux Egyptiens ( i ) & pour faire con-
nohre le mérite d'une datue de Diane encbene, il dit qu'elle eft pareHIe
aux Ouvrages connus des Grecs fous.le nom d'n«cj ( i ).
Pour terminer cet article il nous refle à parler d'une mcdaitte attribuée x
Phidon, & d'une fcte célèbre dans le goût de nos anciens tournois, où fi-
gura Leocedes qu'Hérodote appelle fon fils.
4.
~~H//C ~MJ le nom dé Phidon.
BEGE~ a publie dans (on Tréfor de Brandebourg une médaille d'argent <m!
appartenoit au Roi de Prune & qui porte le nom de Phidon.
Elle e~ ires cpaine, comme toute ancienne medaill' Elle a d'tin c6tc!e mot
<'l Phido féparé en deux par un vafe nirmonre d'une grappe de rainn~
De l'autre côté eft un bouclier Ancile, Symbole de Junon So~ita~ grande
Dée(fe d~rgos~ & ~aPatrone qualité dengnee euentie)!ement par ce bou-
clier.
On auure que l'argent en efi fi pur, qu'il eO: difficile d'en trouver de
pareilles.
Cette medaiHe a occanonne diverfes difcufiions (ur Con authenticité,
que M.ScHOTT chercha à démontret dans le premier Volume des Mélanges,
de Berlin.
Dans le Volume Suivant, le Savant CUPER. fit paro~tre diverres objec-
tions contre ce Sentiment & fon Auteur ne négligea rien, pour le faire triom-
pher dans ce même Volume.
Nous n'entrerons point dans cette difcumon, qui nous éloigneroit trop d&
notre but nous nous bornerons à demander comment un faudaire fe feroit.
contenté d'y mettre le nom de ce Prince, fans l'accompagner d'une emgie~
Mais puifque nous en fommes fur les plus anciennes monnoies de Mace-
doine, difons un mot des confequences auxquelles elles donnentlieu; fur-touc
en faveur de ceUe de Phidon.
Les plusanciennes,celles d'Alexandre I & d'Archelaus, n'ont point d'effigie
de Prince elles o(ïrent pour type un Cheval, feul dans celle d'Archelaus,
accompagné d'un Cavalier armé d'une lance dans celles d'Alexandre. On nere-
<onno~t donc les Princes qui les ont fait frapper, qu'à leur nom ce qui ccam
le co~ume du tems, deviendroit une preuve en faveur de celle de Phidon.
Les Savans en Médailles conviennent en même tems qu'il exi~e des Mé-
dailles de Peuples, plus anciennes que celles-ci. Elles ïe rapprochent donc
du tcms de Phidon & puifqu'il en cxiRe de pareilles, pourquoi ne s'en fe-
roit-il pas échappé quelqu'une de celles de Phidon n remarquables à tant d'é-
gards l
Obfervons encore que fur une de ces Médaille: d'Alexandre on voir une
chèvre ainu que fur les plus anciennes Médailles de la Grèce ce qui con-
nrmeroit les remarques que nous avons déja faites (') fur la manière dont
Alexandre le Grand eft peint hiéroglyphiquemenr dans les Prophéties Hé*.
braïques.
Du C~~PB~t~ yM'on voit fur ces Médailles, of/~M~f des Rois Alacédoniens.
7.
HérodoM parle de Phidon (t) à i'occanon d'un Prince Grec appe!!é Leo-
cedes qu'i! dit être fils de Phidon & qui adida à des Tournois donnés par Clir.
thenes qu'on peut regarder comme un modèle parfait de tout ce que notre
ancienne Chevalerie a eu de plus galant en ce genre.
CLISTHENES, Tyran deSicyone eft couronné aux. Jeux Olympiques. Plein
de joie d'un triomphe auOi glorieux, il fait publier dans t'indant par un Hérault
au milieu de toute la Grèce afiëmblée, que dans foixante jours tout Prince ou
tout homme illuflre par fa naif!ancc, nous dirions, tout Chevalier, qui (e croira
digne de (a fille AGARISTE ou d'être le Gendre de CMhenes n'a qu'à fe
rendre à Sicyone pour les Noces de fa fille qu'i! accordera à celui qui (e fe-
ra le plus difUngucdans les Jeux ou Tournois qui s~ouvriroMatoK, qui
dureront une année entiere dans un lieu préparé exprès.
La Jeunelfe Grecque la plus illuftre par fes Ancêtres & par !'éc!at de &Pafr!c,
accourut de toutes parts. Là vinrent, Smyndirides de Sybaris, qui (urpafÏbic
tous fes Concitoyens en luxe & en magnificence & Damas le Sirites, tiis de
Samyris qu'on appelloit le Sage tous deux de la grande Grèce.
Amphimnede, d'Epidamne en Ionie Males d'Eoiie~ crerc de Titorme,!ep!u!
fort de tous les Grecs, & qui s'étoit réfugié dans l'extrémité de l'Eolie pour
fuir la compagnie des vivans.
Leocedes, fils du Tyran Phidon l'Arcadien Amiante, fils de Lycurgue de
Trapezonte.
Laphancs,nlsde l'Arcadien Euphorion, qu'on di(bit avoir reçu chez lui Caf-
(!)Tomen. (t)Lur.Vt.
tpr & Pottux: & qui par cette raifon avoic droit d'itofpitatité chez tous. Ono-
man:es d'E)ée tous du Pétoponcfe.
D'Athènes, Megacles, fils d'Atmeon qui avoit été chez Créfus. Un
autre Hippoclides, fils de Tifandre ( t ), le plus riche & le mieux fait des
Athéniens.
Lyfanias, d'Eretrie, ville d'Eubée, alors tres-noridante.
Cranonius, de Thedatie; & Alcon du pays des Motones.
A l'arrivée de tous ces Prctendans,Ct)nhenes vérine leur patrie rieurs fa-
milles il tes blafonne pourroif-on dire, comme on {ai~oirdans tous les Tour-
nois il les éprouva enfuite une année enricre, pendant laquelle il les traita
fplendidement, d'une mankre digne de leur natHance & de (on rang. Il eut
ainfi le rems d'étudier leur courage, leurs moeurs, leur caractère, leur génie,
i'étendue de leurs connoiflances, & de les connoure, foit pendant !es repas,
foir pendant la durée des Jeux, des combats & des exercices gymnadiques, o'I
il les accompagnoit fans cène. Les Athéniens lui piaifoieni le plus Hippocli-
des fur-tout qui defcendoit des Cypfeles, autrefois M~ucres de Corinthe.
L'année étant expirée & le jour du choix de t'Epoux arrivé, le Prince fait
cgorgcr cent boeufs & donne un grand feflin aux Prétendans & à tous les Si-
cyoniens. Vers la fin du repas, Hippoctides demande aux Munciens un air de
danfes baladines & après en avoir exécuté quelques-unes it fe met à danier
fur la teie comme fur les pieds Cti~henes indigné, lui dit ~/yo<<'j, vous
/p<
<
~y~ï/t: votre mariage celui-ci répondit c'eflle
ce qui paifa en Proverbe.
~<~ ye~c~ d'Hyp-
(<) Les Copifles ont donc omis le premier de ces Hippoclides & peut-être le nom
d'autres Pf~endan!,
<
~~M <~<
et 'TcMMO~.
(r)Heret!.L~ IILï!~
quer fon antipathie il éleva un Maufolée à l'honneur de Menalippe de
Thebes, du parti oppofé à ces Princes, & qui avoit tué le fils & le gendre de
cet AdraRe dont il venoit de détruire le monument
?'
Rapport de cette f~< avec nos anciens Tournoif.
Le rapport de cette Fête ne peuc être plus grand avec nos anciens Tour*
nois c'eft de part & d'autre le même efprit de gatanierie, les mêmes jeux
ks mêmes perfonnages, la même annonce folemnelle & faite long-tems à
l'avance les mêmes précautions pour n'être pas trompé fur la Noblede des
Combattans. La Grèce d'ailleurs étoit bien faite pour donner un pareil modèle
à la Noblefîe Européenne, & fur-tout aux Chevaliers François, chez qui les
Savans ont fait tout ce qu'ils ont pu pour trouver l'origine des anciens
Tournois.
On croit que le premier qui les inventa en France, fut Geonroy, Seigneur
de Preuilly en Anjou, qui fut tué en to6~. Ils ne remonteroient ainfi qu'au
XI" fiècle. Mais on ne penfe donc pas que les Fêres les plus galanres étoient
établies depuis long-tems dans les Provinces Méridionales, fur-tout en Pro-
vence, & que les Grecs y avoient porté depuis nombre de Siècles, i'efprit, la
vivacité & l'enjouement de leur Nation
On oublie également que les deux frères Louis-Ie-Germanique&: Charles-
le-Chauve avoient donné de fuperbes Tournois à tous leurs Seigneurs Saxons,
Gaicons, Au~rauens, Bretons, &c..dcs l'an 84.1, après qu'ils eurent fait
cette célèbre alliance qui forme le ~ujet de notre Vignette dans les Origines
Françoifes & certainement ce ne fut pas une nouveauté.
Io.
(c/MMT! nos principes par /<J conditions ~Mt <!«o~~n~M< f~<<-
~/<~<B!M~ des Tournois en ~<<Ï~.
t Henri J. les Tournois «~c preuve de ~o~/<
Dans ce moment nous rencontrons un pat~ge tiré d'un Ouvrage fur la
Noblede par LA ROQUE, Ch. cmn. qui nous auroit évité bien de !a peine fi
nous l'avions connu plutôt. On y a(Ïure que lorCque HENRI t'Otfeteur, Empe-
reur d'Allemagne, inftitua tes Tournois dans cette vade contrée en il
ordonna que pour y être admis, il raudroit faire preuve de douze quartiers
.O~M. Tom. K k
<A~ héréditaire antérieure aux Fiefs ~<C/<j.
Ainfi lorfque les Francs firent la conquête des Gaules ils étoienr
Nobles indépendamment de tout Fief & d'une Nobiefle héréditaire,
que trcs-mal à propos on a confondu avec la NobtefÏe des Fiefs héréditaires
tant étoient nombreufes les taupes idées dans lesquelles on étoit à cet égard.
AufII en Italie a-t-on confervé conflamment cette Noblefle perfonneUe
des Familles, indépendante de tout fief, de toute poflefiïon ainfi elle e& une
preuve vivante de la certitude de nos Principes.
ï.
Les Rois, ~/n~<r<a~ mettent leurs effigies fur les Monnoies.
Lorfqu'une fois un Prince eût commencé de mettre fon nom & en(u!te
ton effigie fur Ces médailles ou fur fes monnoies, tous les autres Rois en firent
de même, fur-tout les Succeneurs d'Ateundre.
Les Empereurs Romains s'arrogèrent à leur tour le même droit, non en
qua!ité de Rois, on ne t'eût pas fouffert ou du moins ils auroieni eu peur de
foulever les Romains mais en verru de leur autorité pontificale en qualité
de Personnages (acres, divins, de Lieutenans de la Divinité.
A cet égard, on ne peut trop admirer la bi(arfetie des jugemens humains.
On ne ceue de s'élever contre l'ApothéoCe des Empereurs, tandis qu'on ne
dit rien de l'usage qu'ils s'etoient attribué de faire frapper la monnoie à
leur coin c'eO: qu'on eH: accoutumé à ce dernier u(agC) & qu'on ne voit pas
qu'itétoictab<uedet'Apotheofe,& que celle-ci n'en étoit qu'une confé-
~uence naturelle. H n'eA pas étonnant qu'on regardât comme admis après leur
mort au rang des Dieux, ceux qui de leur vivant en avoient tenu la place &:
en avoient eu tous les droits. Ceux-ci étoient réels t'Apotheofe n'etoit qu'une
cérémonie qu'ils amenoient à leur fuite.
t.
rilles r<< ce droit.
Nous l'avons vu, les Villes libres ne mettoient jamais fur leurs monnoies
l'cmgie & les noms d'aucun mortel mais lorfqu'elle furent ioumifes aux Em-
pereurs, il fallut qu'elles fe (oumiMent à l'ufage nouveau, & qu'elles n'appanënf
monnoie au coin des Empereurs.
Quelques-unes cependant eurent a(tez de noblefte & de grandeur d'ame
pour s'y réfuter. Telles furent ATHENES & Con/ronE.
Les Antiquaires conviennent que ces deux Viltes ne irapperent jamus
K k ij
de médailles à l'honneur des Empereurs Romains ils observent encore
qu'elles n'en frapperent même aucune pour conserver le Souvenir de leur
Gouvernement, de leurs Mag~rais~ de lears Alliances, de leurs Jeux, de
leurs Victoires.
Sy/n~o/e <<A~<
On ne voit fur les Médailles d'Agnes, comme nous l'avons vu plus haut;
que Minerve (a Patrone, <on Olivier, fa Chouette.
~y/K~/< Cortone.
Celles de Cortone ne nous présentent également que les t~ces des deux
grandes Divinités Sabéennes Junon LACINIA ou la Lune, & Apollon ou
Hercule représentant le Soleit, avec le Trépied d'Apo!ton, fymbole de l'année
aux trois Saifons, primitives, & emblème du Soleil.
Comme la caufe de ce furnom de LAcwA eSt inconnue &: que les
Grecs ne l'expliquoient que par un conte fabuleux à leur manière que d'ail-
leurs il confirme ce que nous avons déjà dit pour faire voir que Junon e&
une des Divinités Symboliques de la Lune entrons dans quelque détail à ce
&jet~
égard.
Comment des Princes aufH jaloux de leurs droits que les Empereurs Ro-
mains purent-ijs confennr à ce que des villes entieres <e refufafrent condam-
ment à frapper leurs monnoies à leur coin & même des médailles en leur
faveur; tandis que l'Univers prefqu'enner & Rome elle-même s'emprefÏbienc
a leur donner à cet égard les marques de la flatterie la plus rampante ?
Ils ne fuivirent cependant fur cet objet aucun plan fixe tandis que te!te
ville mettoit fur tes monnoies leur effigie, telle autre n'en faifoit nen. & des
iroifiémes y anocioient leurs Symboles à ceux du Prince.
C'e~ ce qu'a fort bien vu M. l'Abbé BARTHELEMi.
M e~ certain dit-il dans fon Enai de Paléographie Numifmatique(i)
M .'que tes fucceffeurs d'Alexandre & enfuite les Romains, voulurent que cer-
M taines villes ne minent fur leurs monnoies que le nom du Prince qui les
<!
gouvernoit qu'ils permirent à d'autres de n'en faire aucune mention &
qu'its confentirent bien fouvenr qu'on y anociat le nom de la ville & celui
« du Prince de-là trois dtfïcrenres fortes de Médailles Grecques celles des
Rois, les Impériales Grecques & celles des Villes Grecques ou Auto-nomes
Cette condefcendance de Princes auul jaloux de leurs droits n'e(t point
naturelle il faut qu'eUe ait eu un motifpui(e dans leur profonde politique. Ils
iavoicnttrop bien que leur droit d'effigie n'étoit qu'une usurpation fur les droits
divins, pour l'exiger forcement ils comprirent qu'en taiffant les villes parfai-
tement libres à cet égard on s'accoutumeroit in(enub!?ment à regarder ce
droit comme purement civil comme de fimple adminiHration & d'une faine
politique & que le petit nombre de celles qui ne s'y cônrbrmeroient pas, ne
pourroit être nullement contagieux. C'eA avec cette adrede que fe font cta~-
blis une foule d'ufages & de coutumes qùi auroient fans cela occa~onné de
terribles révolutions.
Aufn lorfque les Officiers de la Monnoie fous Augure voulurent forcer les
Athéniens à changer leur ufage & à~fubftituer la tête d'Augufte à celle de Mi-
;ieL've, ceux-ci s'adrefferenr directement à l'Empereur t
& lui dirent avec.
8.
Les anciennes Monnoies /!o//M/j «/?~«</H<< confacrées << J9/f~
Les Romains ne mirent également fur leurs monnoies que des Symbole:
de Divinités )ufques vers les derniers tems de la République.
Sur leurs monnoies d'airain ou de cuivre, on voit les trois grandes Divi-
nités du Ca~ndrier..
J ANUS aux deux races, fous le règne de qui~difoit-on, fut invenrée l'Agri-
culture & qui écoit par conféquent contemporain de Saturne.
MERCURE qui inventa le Calendrier pour les befbins de cette Agriculture.
HERCULE,
HtRcuM, dont la marche dirigeoit tous les travaux de cet Art.
Ce choix de Divinités dont on n'a jamais cherché la caufe parce qu'on n'a
jamais foupconne qu'il pût avoir un motif détermine eH d'autant plus re-
marquable, qu'il s'accorde parfaitement avec ce quenousavons dit dans l'ex-
plication des trois grandes Allégories Orientales relatives à Saturne à Mer-
cure & à Hercule; & qui prouve avec quelle (agene tes Anciens choiunoienc
leurs fymboles & dirigeoient toutes leurs in(trucHons, abftradion faite fans
contredit, des faulfes idées qu'ils paroitroient avoir de la Divinité. Ces mon-
noies Romaines deviennent par conséquent une confirmation de nos grands
Principes fur cet objet, &: une preuve de leur accord avec la Nature 6t avec
l'Antiquité entiere.
Le choix que les Romains nrent pour leurs monnoies décès trois Etres Cym-
botiques, fait voir en même tems avec quelle <agene les Anciens dirigeoient
toutes leurs inftructions, & démontre que de tout tems on a cherché à ~e
conduire fur tous les objets relatifs au Publie de la manière la plus réfléchie
& la plus propre à produire les effets qu'on vouloic opérer.
Au revers, ces monnoies avoient la figure d'un NAVIRE de ce Navire
avec lequel, difoir-on, Saturne avoir abordé en Itatie, & qu'ailleurson appel-
loit le Navire d'Ius, mais qui repréfentott fi natureitemenr des villes utuees
fur les eaux.
La monnoie d'argent des Romains préfente d'un côté Rome fous la figure
de MtNERVE & prefque toujours avec une croix en (autoir; au revers, le char
de la VICTOIRE attelé tantôt de deux chevaux, tantôt de quatre.
Ce dernier fymbo!eétoit très-bien choifi. Lorsque pour la premiere iois
cette ville Cuperbe nt battre de la monnoie d'argent l'an 16~ avant ~.C. Rome
étoit viAorieufe & triomphante Pyrrhus avoit été vaincu, les Tarentins fub.
jugues, les Samnites détruits après cent ans de combats plus cruels les uns
que les autres, l'Italie étoit aux fers la Sicile menacée Carthage la tiere
Carthage n'émifïoit de douleur à la vue de ces fuccès éclatans & fourenus. Les
Rois de l'Orient eux-mêmes, malgré leur orgueil & leur pui(Ïance, comfnen-
coieni à rechercher l'amitié d'une Republique par laquelle leurs Etats de-
voient êrre dans peu anéantis & leurs defcendans mauacrés ou réduits aux f-M
comme de vils enclaves.
D~.7~.7. L! 1
Il exi~e encore aujourd'hui de ces Médailles d'argent &appees pour la pre-
miere fois à Rome la cinquième année avant ta premiere guerre Punique
on en voit une dans le Recueil des Médailles des Familles Romaines par ?A-
TiN fous la
Famille FA~iA. Rome y eft représentée fous le fymbole de Cy-
bèle couronnée de fes Tours avec cette Infcripdon E x A p v Ex Auro Pu-
~co, de l'argent public.
Au revers, on voit un Char à deux chevaux conduits par la Victoire, avec
ces mots dans l'exergue, C. FABi. C. F. Caius .F<~Mj Fils de C<t/Mj. Ce Fa-
bius étoit l'un des Confuls de l'année, & le fecond de ceux qui furent fur-
Dommcs PicTOK le Peintre.
to.
Rome co/n/n<<'< ainfi i j'</o~n<r de /'0r~.
Nous voyons donc ici le moment où Rome enorgueillie de Ces exploits;
commence à s'éloigner de fa (Implicite primitive & à méconno~tre la pui(-
fance des Dieux elle n'ofe pas, il e(t vrai, bannir de (es monnoies leur em-
gie, un refte de pudeur la retient encoreà cet égard mais du moins elle t'ac-
compagne du nom de fes Con(uls triomphans ainn elle s'eHaye à mettre fes
Héros fur la même ligne que les Dieux bientôt elle en fera des Dieux mê-
fera forcée de proMtuer ce nom en le donnant
mes & pretqu'auditôt elle
à des montres plus dignes des Petites Maisons que de l'Enapirce. C'e~ ainfi
que dès qu'on commence de s'écarter de l'Ordre, qu'on fe refbut à lui porrer
quelqu'atteinte on devient la proie du désordre il nous inveftit de toutes.
parts & nous conduisant
d'illunons en illufions il nous entraîne dans les
précipices les plus profonds.
D'ailleurs, celui qui fit faire ce premier pas à la République reunifloit tou*-
les qualités requîtes pour cette innovation c'éto:t un Fabius, c'cft tout
tes
dire la Famille F~BiA, illu~rc dans tous les tems étoit alors peut être la plus
puilfante des maifons de Rome la fplendeur de (on extraction, la multitude
de (es branches, (es richedes, la grandeur de fes exploits, la fierté & l'orgueil
attaché couramment à cette famille tout contribuoif à tavori(ër la vanité de
fes Membres.. Ils (e croyoient au-denus des Rois ceux-ci frappoient de la
monnoie à leur coin un Fabius pouvoit-il n'y pas mettre du moins fbn
aom~:
'ï.
Z*~o~o/<' Empereurs <M
fut la fuite naturelle.
Rome ne vit donc jamais l'empreinte d'un mortel fur (es monnotes tan-
dis qu'e!!e fut libre elle fut alors comme tout autre peuple (ous la protec-
tion immédiate de la Divinité, ~eu!e garante de la bonne-foi des Traités.
Ce ne fut que tordue Ces vices la forcèrent de ployer la tête fous !e )oug
qu'un mortel ofa (e placer fur (es monnoies à la place de la Divinité qu'il
ofa en usurper les titres, ~e faire élever des Autels & fe faire appeller divin
comme ayant fuccédé à tous les droits des Dieux Protecteurs du Peuple Ro-
main & par cette fubftitution audacieufe les Romains n'ettrent plus qu'au
pas à faire pour déïfier leurs Tyrans.
A R T I C L E V.
Jtifojf~o/r~O~T~yr.
1.
Monnoie ~~r~
Ce que Rome avoit fait,ce qu'Athènes continua de faire malgré l'exem-
pt contagieux de Rome c'eR ce qu'avoient également pratiqué ~cruputeufe-
ment les anciens peuples de l'Orient. Aucun d'eux n'avoir ofé mettre fur fes
monnoies i'emgic de fes Princes tous y plaçoienr les fymboles de leur Em-
pire & de la Divinité, tant étoit grande l'idée qu'ils avoient de leur augure
origine & de la dignité de l'homme.
Jamais fur les monnoies des Hébreux, on ne vit des rdes de Princes; pas
même lorfque les Rois de Syrie leur eurent donné permifiton de battre mon-
naie. Jamais on n'en voit fur celles des Mahométans descendus des anciens
Peuples Orientaux & qui ont confervé conn-amment une ~bute d'ufages de la
haute Antiquité. Jamais on n'en vit fur celles de l'Egypte libre &: non nib-
)uguce mais comme c'eft un point absolument neuf nous en allons faire
un Article répare.
L 1 ij
II.
jMcTMM <MM</M< 2~v~«<M<~ ~M'<<~<~My<f/!û~<ïr~~r<yr<jfMjf.
t.
On n< <WM'M~O~ <Ma< nous aucune
~C7!n0~ <~ tancienne
Aucun Antiquaire, aucun de ces hommes riches & infatigables qui avec
un foin extrême ont rauembté de toutes parts des amas prodigieux de Mé-
dailles, n'ont jamais pu parvenir à <e procurer une feule Médaille connue des
anciens Rois Egyptiens, de ces Princes qui régnoicnt fur cette Nation quand
elle ~e gouvernoit par elle.même & avant qu'elle eût été Subjuguée par les
Perfes & par les Grecs.
On en a conclu, ce qui (e préfentoit naturellement à t'e~pric, ou que ja-
mais les anciens Egyptiens n'avoient eu de monnoie à empreinte, qu'on n'en
jugeoit qu'au poids, ce qui fembloit confirmer merveilleufement l'opinion
que la monnoie à empreinte étoit peu ancienne à l'époque de notre Ere;
ou que les monnoies Egyptiennes s'étoient entierement perdues.
On ne pouvoit rien imaginer de mieux, dès qu'on n'avoit pas rencontré le
vrai; quoiqu'il fût bien difficile de penser que les Egyptiens qui éroient C ha-
Mcs dans les Arts en tout genre, en eurent négligé un qui était auSI avan-
tageux pour le Commerce, tandis fur-tout que leurs voifins avoient été auez
~nduMeux pour avoir de tres-beiles monnoies en or & en argent.
Et s'ils en ont eu, comment leur monnoie fe feroit-elle absolument anéan-
t!e dans une contrée où tout brave les injures du tems & des fiècles émanés 1
où les couleurs les plus tendres conservent depuis trois on quatre miUe ans
toute leur &a!cheur i
Il M < cependant.
Difons mieux ce Peuple fage eut des monnoies des monnoies à ngu-
res, & il en exi~e encore de nos jours on en voit même dans les cabinets tes
mieux compofés; mais inconnues, dégradées comme le Peuple qui les fit
happer. Il y en a en bronze, en or en argent là, elles font rangées parmi
tes MédaUles inunles~ dont on ne fait que faire qu'on met au rebut, parca
qu'elles n'offrent aucune tête de Prince, aucune Infcription aucun de ces
caractères qui font colinoître avec tant d'intérêt la date & le pays d'une mon-
noie ou d'une médaille.
Les Egyptiens, ou dedaigno!ent ces détails, ou ne les connoinoient pas r
d'ai!)eurs, chez eux la Nation étoit tout, le particulier rien ils n'ont pas mc-
me confervé le nom des Con~ruûeurs des étonnantes Pyramides parce que
ces Pyramides ne furent jamais consacrées qu'à futilité nationale, & n'eurent
jamais pour but de flatter l'orgueil d'un Prince ou d'élever un monument à fa
gloire c'eût été an genre de gloire bien bifarre.
Jr
Les ~M~ rapportoient tout aux jP~Mje 6' «M P~M'f.
Ce Peuple fage vouloit qu'on ne reconnût fes travaux qu'a leur utilité par
ce moyen, it evitoit les inconvéniens des ouvrages qui ne portent pas fur
cette utilité, & qui font plus propres à détériorer tes Nations, à tes éloigner
de leur vraie route qu'à tes entretenir dans ce qui conuitue leurs vrais inte-
rêts. H fe peur que par ce moyen, ils ~e perre<~ionna(Ient peu du moins, ils ie
maintenoient tels qu'ils étoient, & c'etoit dc)à beaucoup.
C*eA par la même raifon que tous leurs livres paroitToient fous !e nom de
THOT ou Mercure; tous fous le titre de r/n/?~~<«r du 6'~nrf-~Km~T! titre
admirable & bien choiu auquel it feroit à fouhaiter que la plupart des Rytes
tu(Ïcni dirigés.
Il n'eA donc pas étonnant que chez un pareil Peuple tes monnoies ne
portaient d'autres fymboles que ceux qui appartenoient à chacune des Villes
qui tes faifoit frapper it étoit impofHbte qu'elles en eudeni d'autres; a moim
que tes Egyptiens n'euutnr renonce à tous leurs prindpes.
C'eft donc ignorer t'ctat primitif des monnoies ou de la Numismatique~
que de chercher fous d'autres marques la monnoie de ce ancien Peuple
c'eft regarder la détérioration de cet art, comme fon état primitif.
4'
Monnoies Egyptiennes contenues dans les Médailles de M. F~ff~jujt~
(i) Mem. des Infcr. & R. L. T. xxv:n. (i) Mém. de l'Acad. des Infor. & B. L. T. T,-
Hift. p. i~. (;) Ib. T. xxvm. (4) Vienne en Autriche, M-8". t7~, N", XVI,
Chaque ~7/e Egyptienne avoit un ~t/n~CMr~M~o/
On fait d'ailleurs que chacune de leurs villes avoit un Symbole particulier,
& qu'il confiftoit prévue toujours en un animal qui varioic pour chaque ville,
& qui croit regardé, difoit-on, comme la Divinité de la ville.
Le Boeuf Apis éroic adoré à Memphis.
Le Boeuf Mnevis, /ao~no~ MoN, le So!ei!,& Ev, Père, à Hetiopotis~ f<< du
~7.
Une Génine, à Momemphis.
Le Crocodile à Arfinoé.
L'Ichneumon à Heraclee.
Le Chat, à Bubale.
Le Chien, à Cyno-polis ville des C~~a~.
Le Poifibn Latus, à Laco-po!!s ville de Z.<<M/
Le Loup à Lyco-polis, ville des Loups.
La Brebis, à Saïs & à Thèbes.
Le Cebe e(pcce de Singe, à Babylone près Memphis.
L'Aigle, à Thèbes.
Le Lion, à Lconto-polis, ville des Z/e~
Le Bouc, aMendes.
L'Epervier, à Phile.
7.
Faufes t~~ qu'on je formoit de ces ~ï/n<«if~.
Les Grecs & les Romains raconcenc des chofes étranges au ~ujec de ces
animaux racrés de l'Egypte ils ont tous été persuades que les Egyptiens leur
rendoient un culte religieux mais lorsqu'ils en ontvoutu indiquer la raifon, ils
n'ont plus été d'accord.
CICERON dit (t) que les Egyptiens n'adoroienc que les animaux qui leur
etoient utiles, & que c'étoit par un principe de reconnoinance.
D'autres racontent que dans la guerre des Géans ou des Tirans contre les
Dieux, ceux-ci furent obligés de fe cacher fous la 6gure de ces animaux afin
~r.7. Mm
<.
C<!K/f.! ~< ce cAo~ cette << Culte rendu aux Animaux:
i~
Chaque ville ~O/O~ le nom ~'KO de ces <</n<!«~.
Dirons mieux, les villes de l'Egypte, ainf! que la plupart des anciens
Peuples, prenoient pour leur nom des noms d'animaux y & ces animaux de-
vinrent leurs Symboles & la bafe de leurs Armoiries.
Rien n'eO plus dans le co~ume des Egyptiens que les médaitle! d'Athcne:
arec leur Olivier, leur Chouetce, leur têce de BoEufs & un Vafe qui a fore
embMtafÏe ceux qui ont voulu en découvrir l'objet. Us ont cru qu'il faitbic
Mm ij
altuuon à la fabrique des va(es de terre établie à Athènes, & dont ils s*attr!-
buoient l'invention mais ce peuple avcit inventé tant d'autres chofes dont il
ne tint jamais compte fur Ces Médailles & nous avons vu d'ailleurs qu'il n'y
avoit rien de profane (ur fes monnoies.
Tous ces fymboles étoient allégoriques. Minerve déugnoit la fagene mais
elle étoit la même qu'Ius or celle-ci avoit pour Symbole !e Canope vafe
facré, & la ~~qui lui fervoit de Diadême. La chouette faifoit égale-
Tnemt partie des Symboles Egyptiens. Quant au Canope, il étoit confacré à
Ihs, comme Deue de l'Eau que les Egyptiens regardoient comme le princi-:
pe de tout.
to.
.y~/K~o/M des Peuples Modernes co/r~ <!f<c <tM~ l'ancienne Egypte.
Les monnoies Européennes nous offrent aujourd'hui des exemples des di-
verses espèces de monnoies dont nous venons de nous occuper, & par-là mê-
une elles font très-propres à répandre un plus grand jour fur les principes que
nous venons de pofer.
JMo~~ofE~ DES ROIS.
Les Princes des Nations barbares qui renversèrent tTmpire des Romainy~
firent tous frapper la monnoie à leur empreinte, ainn qu'i!s le voyoient pra-
tiquer parles Empereurs ils regardèrent cet ufage comme un fimple ufage
civil; ils n'y ifoupconnerent rien de relatif à laReligion: & leurs de&endans les
ont imiK en ceta ainfi que nous l'avons expliqué ci-devant.
~f~~yoU!~ DES ~y~ZF~C~JF~.
Les Républiques qui n'ont point de ChefpartMu!ier ou contant, onc
<ontinué 1'ufage des anciens peuples, de ne placer fur leurs monnoie! que
leurs Symboles armoriaux, & presque toujours Armes parlantes.
Le Canton de BjsR.Nz met fur fes monnoies la figure d'un Oms, vraies Ar"
moiries parlantes.
Le Canton d'URi met fur les uennes la tête ou mauacre de ces anciens
bceurs appelle URï, & qui étoient G
communs autrefois dans les montagnes
& tes forêts de la Suiue.
CtNBVE met fur les nennes l'Ai<n.B &: laCm cette derniere comme <yn~
bole de fa ~tumion. i
~K/MMC nourris aux J~<n~ diverfes Républiques Afo~< ainfi
~H*<!<w</ft.f <M Fgy~~<.
C.Fabius..
ÏII~. en z 6 9. Monnoie d'argent frappée à Rome avec le nôm du Consul
Afin de répandre quelque jour fur ces objets peu connus, nous ferons voir;
i.Que toure Famille qui poffédoit une Terre & des Armes, eut necefïai*
rement un Nom de Généalogie ou de Famille commun à tous ceux qui la
compofoient qu'on peut le prouver par tes Grecs, par les Romains les
Orientaux ~et Goths, les Francpi~ même.
a. Que torique les fiefs devinrenr héréditaires, on ne fit que fubûttaer un
N<m de cef'a celui de Généalogie tandis que ceux qui n'avoienr point de
fief continuèrent à s'appeller du Nom de leur Famille ce qui peut s'établir
par la multitude des Noms Francs, Goths, Wi6gots, RomaitM, Celtes.
même qui fubMent encore aujourd'hui, &f qu'on n'auroit Srement pas penfé
de faire revivre aux onzième & douzième ttccles, s'its avoient ceHc d'être en
ufage..
). Que tout Nom fut ngnincatif, en quelque Langue que ce ~oit parce
que personne n'a jamais voulu ni pu Ce donner un Nom qui ne lignifiât rien
ou qui ne fût relatif à quelqu'objet..
Qu'ainfi une multitude de Noms François (bnr achieHement ~gnincati~s
dans notre propre Langue & que ceux qui ne !e font plus i'etoient dans
des Langues plus anciennes ou étrangères dont ils font venus, & dont nïteap
eriginaires les Chefs des Fanuues qui tes portent actueUementt
A R T ICL E I.
7'Ot~TB F~Mft~JE Bt~T UN A~OM.
Rien dans l'Univers qui n'aie un Nom c'eft le privilège de l'intelligence
de donner des Noms à tout ce qui cxin:e afin de pouvoir (e repréfënier par
ce moyen tout ce qui exiite lors même qu'on ne l'a plus fous les yeux 6c
telle eft la gloire du Nom, qu'il fait innniment mieux conno~re une per-
fonne que fa vue même c'eA fanfe des efptits, c'eA celle de l'immortalité.
A qui n'ed-tl pas arrivé de fe rencontrer avec des perfonnes dont on igno-
roit le Nom & qui paroiubienr très- ordinaires, tandis qu'on étoitemhou-
()a(me de leur Nom combien d'autres renfermés dans une petite enceinte
dont le Nom vole dans l'Univers ? combien qui ne font plus corporellement
qui vivent dans leur Nom, & s'attirent les hommages de tous les fiècles La
renommée cette idole des grandes ames n'eO: donc point une chimère
et!e tient à notre propre exigence elle en: la fuite necefÏaire de l'intelligence
& de fa (uperiorité infinie (ur la matiere.
~c<' <fM ~om ~M/?~.
Qu'un Nom e~ beau lorsqu'il eft atraché à de grandes pouejSons qu'on a
formées foi-même, fur lesquelles on a &tt vivre une muititude de personnes
qui fans cela eunent été malheureufes où l'on a d.ép)oyé de grands talens
une grande indullrie, une fageffe exquise une bonté, une bien~ifancc fans
égales qu'on s'eS: aiafi rapproché de la Divinité lori~u'elle tira l'Umvers
du cahos qu'on a cherché à fe montrer digne d'avoir été fait à Con image
& n'en-ce pas là le vrai bonheur, les vraies jouinances
Qu'un nom e& beau lorfqu'il e0: attaché à de grandes & (ujblimes inAruc-
tions qui infpirenc aux hommes l'amour de la ~agetïe de la vertu qui les
remplinen): de refp.eck pour la vérité ou l'on ne le permit jamais d'o~cnfer
cette fublime fource de lumière & de connoinances où rien d'empojfonné
ne les détourna ja~nais du devoir où roui élevé l'âme vers ce qu'il y a ds
plus grand de plus parfait où to.ut donne un nouvel efÏor aux racu!tés de.
l'homme: où rien ne les amollit, ne les énerve, ne leur fait perdre de vue leur
vraie domination où tout les éleve fans cène au-.de(Ius d'eux-mêmes.
le vou~ fatue, Noms illuRres, Hoaat~esïefpectables, qui Mies en tous lieu;
par vos actions, par votre exemple par v.o~ .écrits, les bienfaiteur! du Genre
humain la gloire de votre necle vous qui préparâtes la place des Etats, des
Empires, des Villes nont!antcs vous qui d'une Terre couverte d'eaux & de
N a ij
forêts en f!res des campagnes riantes, où des fociérés heureuses & profp~rcs
ont pris la place des infères & des reptiles qui feuls y repréfentoient la Nature
animée vous dont les Ouvrages immortels tranfmis- de ficelé en fiècle nous
confolent & nous inftruifent en nous amusant!
Qui ne fe réjouiroit à la vue de vos lumières & de leurs heureux effets f
Qui ne feroit échauffe, ranime par le foyer de tant de vertus brûlantes pour
le bien Qui ne feroit rranfporté d'une fainte ardeur de vous imiterr
Tandis qu'on fera fenfible a votre exemple, tandis qu'on fera touché de
vos vertus, pénétré de vos leçons, le génie s'élancera fur vos traces & par la
plus généreufe émulation luttant avec vous il nous fera cueillir de Ces tra-
vaux les fruiM les plus agréables & les plus. utiles~
Leur M~jpoer les Etats.
Malheureufes les contrées qui ne peuvent citer de pareils Noms î Tout y
végète, tout y languit: rien de grand n'y récrée les humains la Nature elle-.
même y travaille en vain en vain elle s'efforce d'y fournir au génie tout y
<? frappe d'une Aerilite éternelle c'eA un hyver fans nn.
C'eft dans leurs Noms illuttret que connifte la gloire du Nom Romain,
celle de la Grèce, de ces anciens Empires qui ont fait l'ornement de l'Ane
c'cft dans leurs Noms que conMe l'éclat du fiècle d'Augure & celui des regnes
de nos derniers Monarques. Ce n'eft ni par l'étendue de fes Terres ni par l'é-
clat de fes conquêtes) qu'un Prince eft grand c'eA par l'excellence des Noms.
qui ont diftingué Con règne, que fon Gouvernement a. fait naître ou qu'il a
favorifés pour qui il eft comme un g~nd arbre à l'ombre duquel viennent
refpirer tous les Etres combien font coupables & peu dignes de leurs titresces
Chefs des Peuples fous la Loi de qui ne s'illu~rerent nulles Familles, ou fous
!e règne desquels le luxe, la mollefÏe, les patHons viles ce désordonnées anéan-
tirent ces anciennes Familles qui dévoient être jamais le gage & le Palladium
te plus afiuré de la durée de leur Empire Combien ne font pas coupables
ceux qwi nétriuenc un beau Nom qui s'en montrent indignes en laiuant tes
lauriers fe faner entre leurs mains qui laiflent perdre tout ce que leur avoic
acquis de gloire & d'i!lu(b-atien une longue fuite de générations difttnguées
Du moins, ils fe rendent juûice en montrant par leurs avions combien peu ils
dtoient dignes d'une fi grande gloire, en abandonnant ce facré dépôt à des
Baains plus capables de l'entretenir.
'De quel avantage cependant n'eft pas un grand Nom PonefHons, amis
ittchencs, honneurs~ crédita tout eft e.n fa diipoutien il n'a qu'à vouloir,. de&
milliers de mains vont être à fon fecours tous les relforts pofHbles vonc
s'ouvrir tout va fe prêter a fes vues exécutez donc ces grandes chofes ou
vorre Nom fera Hétri it di(paro!tra devant des Noms inconnus auparavant,
& qui avec de très-petits moyens, avec les renources les plus bornées, auront
exécuté des chofes merveilleufes fe feront acquis un grand renom.
Les Noms ~<Hr<~ /!< peuvent <~er ~M< C~<~ les Nations Agricoles.
Ces Noms, it ne faut pas les chercher chez. ces Hordes vagabondes qut
n'ont ni feu ni lieu qui errent à l'aventure vivant de la chafre de la.
pêche ) des fruits qu'elles rencontrent en leur chemin elles n'ont presque
rien au-deflus des animaux qui (e nourriuent comme elles des producHons
Spontanées de la Terre. Que feroient les Familles qui les compofent d'un Nom.
héréditaire Que leur repréfënteroit-U
Les Noms de Famille ne peuvent convenir qu'aux Notions Agrico!es
elles feules font la fource de tout bien phynque fans lequel nul bien morat
ne peut exifter elles feules poffedenc des propriétés, des biens dont elles one
le droit de difpofer chez elles feules peuvent fe trouver des perfonnes pour
qui le Nom fbit un droit de fuccédec à ces- biéns pour qui le Nom foie un
bien réel fans. cela leurs pofÏefïtons leurs rtchefïes auroient été comme'
au premier occupant.
Ces biens durent donc pafïer néceftairement aux enfans ou aux parens de
ceux qui les avoient tirés du néant, qui les avoient défrichés, mis en valeur;.
enfans, parens qui eux-mêmes pouvoient avoir contribué à leur. bonincatiott
par leurs travaux. On fait qu'aux campagnes les enrans font les premiers dey
Serviteurs ou des Agens qu'ils contribuent au plus grand bien del'enfembic.
Mais plus les biens de chaque Famille étoient conftdérables & fufceptibles
d'envie plus il importoit que les droits qu'on pouvoit avoir fur eux tufïenc
conftatés or quels meilleurs titres pouvoit-on produire que la naiflance &
ta pouefBon t du même Nom prononcé, & i~. du même fymbole c'eft*
à-dire du même Nom dé~gné par le même caractère écrit ou tracé t-
Origine des Noms de
Ce Noms de Famille furent dérivés ordinairement du Nom du premier
qui Ce forma une propriété il fë tranfmit avec cette propriété à tous les def-
cendans de cejChec.
Ce Nom primitif fut toujours fignificatif fe rapportant à quelqu'bbjer
qu'on aimoit de préférence, ou qui pouvoit donner du relief'à celui qui
portoir. Aucun qui ait été donné au hafard ou qui n'eue pas un fens parfai.
tement connu du Peuple parmi lequel OH vivoic, &: donc on fai~bit partie. II
n'en ed point dont on n'appercoive en effet le (ens audi tôt qu'ont rapproche
desE!emens de la Langue dont il rut formé, chez quelque Peuple que ce toit.
Personne n'ignore que chez les anciens Hébreux tous les Noms furent
ngnin~atirs il exifle des Di<3:ionnaires oil on les explique mais cet ufage
des Hébreux ne leur étoit pas particulier il leur étoit commun avec tout:s
les Nations de ces rems-là & nous verrons rour-à-rheure qu'i) en fut de
même dans t'Orient.
ERATosTH~Nt avoit explique fort heureusement la plupart des Noms des
Rois Egyptiens de !aThebaïde.
Dans t'ufage ordinaire chacun n'étoit déngné que par fon Nom propre
on ne fai(bit mention de celui de Famille que lorfqu'it étoit que(Hon de la faire
tonnoJUre les p~uves en jfont abondantes, malgré la diïette des Monumens.
6'c~.
I.
Les Goths donnoient également des Noms à leurs Familles, fur-tout aux
grandes Maifons. C'eA ainfi qu'il y eut chez eux filluftré Maifon des ÂMAi-zs
;qui devinrent Rois d'Italie.
Leur Nobleffe d'ailleurs avoit le droit diAincMfde porter tes cheveux longs:
les Goths étoient u flattés du Nom de CHEvni.us qu'ils le cdebroient dans
leurs Vers & dans leurs Chanfons guerrieres du tems même de yoRNANDBS
qui nous a tranfmi! ce fait.
F~of~:
En France même la premiere & féconde Race de nos Rois ont tbrme
deux Familles connues par un Nom commun à tous les Princes de chacune
~e ces Race:. Les premiers furent appellés MtRoyiNGMNs ou Maison de Me-
MUtC:
rouée &: !es feconds, CAM-oviNciEN: ou defcendans de Charles, Maifon de
Charles.
La feule différence entre cet ufage & l'a~uel c'en: qu'aujourd'hui on re-
père toujours à la ~uire du Nom propre ou de Baptême celui de Il Famille
dont on eft membre & qu'alors on nelereperoit pas ordinairement.
Mais ces Noms de Famille n'en exiftoiem pas moins Ma descendance
n'en éfoir pas moins prouvée.
V I.
R O M A 1 N S.
Les Romains nous onrent à cet égard les preuves les plus évidentes & les
plus nombreufes des vérités que nous cherchons à établir.
Chez ce Peuple illuflre chaque individa avoit jutqu'à. trois & même ju(qu'à
quatre noms.
t". Le nom propre qu'on appe!!oitP/'cno~, parce qu'il marchoit le pre-
mier ainn que le nom de Baptême chez nous.
t°. Le nom de Famille, qu'on appelloic proprement A~/n <S: qui étoit
placé le (econd.
3 Le nom de la branche qui étoit placé le tfoineme.
Un furnom ou jfbbriquet.
Les FABtEKs, par exemple une des plus illuflres familles de Rome étoient
divifés et~quatre branches principales di~inguces par les nomsde ViBULAnus
AMBUSTUs, MAxiMUs & PicTOR- ainh on di(bif
CAtUS FABIUS PiCTOR.
QutNTUS FABIUS VtBULANUS.
La Famille CORNELIA étoit partagée en ptuneurs branches, telles que les
Scu'toMS,LEMTUi.us~DoLABft.i.A,SYH.A,C!r<NA,ainuilyeut:
PUILIUS CoRNELius Scino, Surnomme NAsicA.
Lucius CoR.NEi.ius SYLLA, furnommé FELIX.
La Famille CALPURNIA eloir partagée de même en pluneurs branches. Les
PtSoMs, riches en pois les BESTIA riches en troupeaux; IesFRUGt,nches€n
fruits, ou Economes les BiBULUS riches en boitions.
Pluneurs Noms de Familles Romaines furent tirés des ob)€ts de cul~
ture.
Tom. 7. 0 o
Les Fabiens, de féve. Les Cxpio, des oignons.
Les Pifbns, des pois. Bubulcus, ngninoit bouvier.
Les Cicéron$,despois-chiches. Viculus, veau.
Les Lentutus, des lentilles. Tubero, truffe.
Les Porcius,dës cochons.
Le nom des CoRN-Euens, dut ngniner ceux qui élèvent des cormes ou la
corne élevée.
Les CALp-URniens portoient un nom Grec formé de or~, écrit urn qui
lignifie pouner en avant, & ~~e.cheva!.
PRENOMS.
H eA digne de remarque que les Romains ne connoifroient que trente Pré-
à
noms, ce qu'affure Varron c'eft-à-dire autant qu'ils avoient de Curies
primitives.
Il e~ très-apparent que ce nombre a été formé fur celui des jours du mois.
D'ailleurs, il n'en eft aucun qui n'ait une valeur fignificative plus ou moins fa-
cile à trouver, & prefque toujours relative aux travaux de la campagne.
CAjM~ forme de CA~ la terre, itgnine le Ma!tre~ !e Propriétaire.
C~so de Cas~, abattre, te défricheur, l'abatteur des forêts des buiuens.
HuMER~j de No, fruir, & MAR, riche, le riche en fruits, en productions.
C~ciKM~, de Ghe terre,& C~f, ilMre, habile à cultiver la terre.
Auï.Mj, d'<, 0~, tente~IeconOmctcur de tentes,t'habitant des tentes.-
DEc~j, de Z?<e doigt, l'induRneux le riche en induMe.
PuBuus de Pou, Bot, prairie & BEL, étevé, qui domine furdes prairies.
SruB. du Grec Spora, femailles l'habile (emeur~
TiBER~ de Ti, illufire, fublime, honorable, & Bar, ~rtriviere~ eau
habile à conduire les eaux.
luuM de /oZ, roue, révolution, habile à tracer les niions, les révolu"
tions de !a charrue.
Lucius de Lux, lumiere qui a éclairci le milieu d'une foret pour en for-
mer un champ qu'on peut comparer dès-lors à un oeit, à un lucus.
MApcus, de Cu, Qu, puinance, & M~A, élevé i vignoble peut n'
gniner grand en vignobles.
HosTH<j, de O~Ttre frapper mot ciré par NoMus, & dont font formés
HosTiA v~ime, & HosTts, ennemi: HosTius ngnine donc, qui frappe fort.
MAMERcM~ de Ma, grand, & ~«r~ la guerre. Guerrier redoutable.
StRVMj, de Servus e(c!ave plutôt de SER-~r<, conferver, lubUe con-
ferver.
PosTHUMi~, de/~o/?, après, & AM/B~terre;i"pu!ture, venu au monde
après la nMrc de fon pere.
On pourroit dire auul né apr~s les femalUes, après que le grain a été en-
feveli dans la terre.
Ti-Tus de Tr, honneur, îubitmit~ qui répeté deux fois Ti-Ti, fignifiera
le très-honorable.
LART~j, même que LAR~ noble, chez les Etrufques.
On trouve auffi comme Prénoms AspirrA PoTtTM, PRocui.
Quelques autres étoient numériques.
QUINTUS, le cinquième. OcT~y&j, le huitiénie.
SEXTUS, le ~xiéme. DEciM~, le dixiéme.
Noms relatifs ou à l'ordre de la natuance ou à l'heure & au jour dans le-
quel on éto!t né.
Les mêmes Prénoms fervoient pour les femmes avec une terminaifon
féminine CAIA, C~cii-iA, JULIA, MARCIA, &c. QuiN-M ou QUINTilla,
&c.
Au rems d'Augure, les Cornelius Leniulus prennent pour Prénom le
motCossM:!esFabMsce!uldePAUi.«j.
Dans les IVe. & Ve. fiècles, on ne voit que des FiLAvius, nom devenu com-
me un titre depuis la famille de Ve~panen & fur-tout depuis celle de Conf,
tance Chlore, dont tous les individus furent des Flavius.
Ces Prénoms étoient de beaucoup antérieurs aux Roma!ns nous les re-
trouverons chez les Sabins & chez les Etrufques; c'eft-à-dire chez les plus an-
ciens Peuples de l'Italie dont il nous refte des monumens. Un ufage pareil
commun à tant de Peuples fut donc fondé fur des motifs bien raisonnables
bien puiuans pour avoir eu force de Loi pendant un fi grand nombre de fiècles.
Ajoutons qu'on écrivoit rarement ces Prénoms en entier qu'on fe con-
tentoit pour le plus grand nombre d'écrire la premiere lettre pour quelques
autres les deux ou trois premières & pour un très-petit nombre le nom
en entier, ainft:
A, ngniHe Aulus. C, Caius. M, Marcus. T, Titus. Cn Cneius. A P, Ap-
Ooij
CULUS~&C,
V
S ABlNS~
I..
pius. MAM Mamercus. Et on écrivoit en entier HotTius, AcRirpA
II.
Les SABiNS, Peuple antérieur aux Romains, &: qui contribuèrent beau-
PRo-
(t) Joh. BaptKtz PAMBR.I, PifaurenHs Nob. Eugubini in Thomz Dempileri Libros de,
Ecruria regali Paralipomena &c.(i)
.EtrunaregaUParalipomcna, &e, (s) DansleRarc~M~'O/w/co~ $nenf!~c!e~o~<d
Dans le Rcccolra d'Opufcoli Scient~ci e ftlologici
~ont. n. imprima i Venifc t7~.o. M-u.. ()) ter. Liv.des EHaqucs~ ch. xi~
URiMATi:d'oro.f~ Montagne.
CAiMUNts fur p!uneurs InCcriprions.
Fum!A fur une Infcription Eirufque, & FOLNIA fur cetre même Intcnp~
tion répetée en Latin parce que les Etrufques ccrivoient U pour 0 de mc-
me que les premiers Romains.
Noms de Femmes.
Leurs noms des femmes de condition étoient précèdes du mot T~ANA
qui lignifie Dame, & qui tient à l'Orienta AïHENAis Souveraine titre
qu'on donnoit à Minerve.
Les Latins le rendoient avec raifon par le raot Hep A Dame, nom qu'on
donnoit également à Junon en Grec: de-iàTANAQUii., compofc de TANA &
de QuiL rendu en Latin par CAI-CILIA ou Cxcitia. Les TANA HEUM P~-
TRUNi, LATtNi, LtJviAt, ou les Dames Elia, Petronia, Latinia, Livia.
Z~~ï, 9 titre <fAo/!nc«r.
Les noms des hommesdiltingués par leur nainance & parleur rang étoient
précédés du mot LAB. ou LARTH mais que ugninoit-it}
Ici, nous nous éloignerons fort du Savant PASSERi. Il a cru que ce mot
relatif à celui des Dieux Lares, repondoit à celui des Mânes, & qu'i! dcugnoic
les morts pea-prcs comme notre mot F~u dont nous faifons quelquefois
précéder dans la converfation les noms des morts; mais il feroit donné à tous
les morts fur ces Infcriptions funéraires ce qui n'eSt point d'ailleurs, il étoic
~orte par des perfonne~ vivantes, ce quia échappé à la fagacité de cet i!!u~re
Critique Eirufque.
A Rome, par exemple, nous trouvons un itiu~re Tofcan qui y fut Coti~
ful en avant J. C. sppeHé LARS HERMinus, & qui ctoit de cette FamiUe
d~ngnee Cur les Vafes Toscans par le mot ARMNI.
VtRGti.E a immorta!i(ë ce nom en t'introduisant dans Son Poème de t'Ene!-
de il y représente Herminius comme un Héros d'une grande taiUe~d'un grand
courage, blond comme les Peuples du Nord, demi-nud comme tes barbares,
& que les plaies les plus rerribles ne faifoient pas friffonner mais qui fut tué:
par. Catillus d'Arcadie Fondateur de Tibur.
Catillus Mam,
Ingentcmque animis ingentem corpore & armiy,
Dejicit Hï&M!N!UM nudo cui vertice fulva
Gaffàries, nudique humeri née vulnera terrent,
Tantusinarmapatet, E/X7, ~o~y~
LAR,ou LARTH, formé du radier Ap, élevé, ngnine SIEUR, SucNEUR., mot
dont la voyelle le changeas en 0, uibufte encore de nos jours dans le LoRo
des Anglois.
V E S I A i.
Cet ufage Etrufque de prononcer V pour F joint a ce qu'on ignoroc que
toutes les Nations anciennes cuuenc des Heraurs d'Armes, a empêché le Sa-
vanr PASSERI d'appercevoir qu'il y eût des Féciaux chez les Errufques &
d'expliquer par-là même comme il faut le titre d'une Inscription Etrufque qui
lè :rouve au bas de la Robe d'une flatue conservée dans la Gallerie du Grand-
Duc (t).
Cette ftatue repréfente un perfbnnage debout en robe la tête rate, avec
des brodequins aux pieds fa main e0 élevée il e0: dans l'attitude d'un hom-
me qui prend les Dieux à témoin de ce qu'il dit avec feu.
L'Infcription eft de droite à gauche, & commence par ces mots
(t) On peut la voir dans le P. MoNTfAucon, Tom. 111. Part. I. PI. xxxix.
on
~n ne pouvoir mieux repréfenter un homme de cet ordre, par fan attitude &
par fes brodequins.
Outre ce rapport de Lanh & de Lord, & celui de Born & de Brun, Fon-
taine, dont nous avons parlé dans nos Origines Latines pag. ci-xxxtx, nous
voyons ici celui d'ARMNI ou d'Ha~M~ius avec l'ARMiM~ des anciens Peu-
.ples Germaniques. Et celui de CLAN qui ugnine en Irlandois Tribu, la Tri-
bu dont on ett natif, 6c en Etrufque la Famitte djnt on eft ifÏu, l'origine. Ce
mot fe trouve avec cette fignification dans l'Infcription Suivante
ANAMiMB Ci.AM, ion CAto eft Anemia, il ed de la famille Anemia.
J!<cr~ <~K/«~e.
Un autre rapport remarquable entre les Etrusques & les Allemands des en-
virons du Pays des Grifons c'cu que les femmes Etrufques ont de même
que les Allemandes d'aujourd'hui, les cheveux treucs à longues trèfles, flot-
tanres du relevées à volonté. ~es faits ne (ont point à dédaigner l'Ht~oire
des Peuples & leur origine, ne peut être éclaircie ainfi que l'Hittoire Natu-
telle, que par une multitude défaits & d'observations minucieo&s, qu'on né-
glige trop.
~!<f~cr~ ~< Noms <!V<e Orientaux.
On reconnoît divers noms Orientaux dans le petit nombre de noms Etru~
qucs parvenus jusqu'à nous.
ÂNAM!, le même que celui d'~M/wn donc à un des fils de Metraïm.
Ei.cHtNEs,quiatant de rapport à celui d'Elchana.
CAiMEtNuEtMi, noms d'une Thana ou Dame Etrufque~& qui ont un ri
grand rapport à celui de C<ïtn & à celui de A~emt.
Ajoutons celui de CAi, dont CA!us & CA!A, Romain & Etru<que, qu'on
retrouve chez les Perfans à la tête du nom de plufieurs de leurs Rois tels que
CAt-CHostLAU, oa C<t eAo/~aM: & qui a fait certainement le CY-AxAM des
Grecs, CAi-AssARus, l'Affucrus des Hébreux.
P R. B
0 M 1. M
MBTRONYMÏQUtS~
PASSEM croit avoir remarqué que les Etrufques ajoufoienc Couvent à leur
nom celui de leur mere, & qu'ils le rerminoient par la <y)!abe AL ou ALU 9
qui dengne comme en Latin Je ~ens adjectif. Il rend en conféquence ces for-
mules,
LARTm EtLEt VESENiAt.r A l'honneur du Lar Elius fils de VeCenia.
LA SENTiNATE ATUNI AL,au Lar Sentinate,nts d'Antonia.
On voit fur les Monumens Etrufques quelques autres ~e/Mf< fils de
Varenia, de Lan'funia, d'Ateua, de Larda.
Un Aulus NARSES, fils de Frumnia.
Cet ufage s'arrange fort bien en e~<tt avec les Noms de famille car on a
dès-lors le nom du pere ôe celui de la mere au(H l'Auteur les appelle A~
c/!y/n/y«<j noms formés fur celui de fa mere.
IX."
NOMS S MY5TEB.tEUX,
Un ufage digne de remarque à t'cgard des Noms, c'eti celui qu'avoient
les Anciens de ne pas ptononcer le nom des objets (acres, de crainte qu'a-
vec ce nom augure on ne produite que!qu'eSet funefte.
Les Juifs ne prononcoient pas le nom de /~oy~,quoiqu*ecrit dans les Li-
bres Nacres ds y fubfUtuoient celui d'Elohim ou d'Adonai.
Comme ce nom étoit appellé par les Pythagoriciens le mot de quatre let-
~~j il eft apparent qu'ils ne le prononçoient pas non plus & qu'il raifoic
partie de leur Doctrine fecrette ainfi, cet ufage des Noms cachés remonte-
roit )u(qu'aux Egyptieas.
Les Romains avoient également donné à leur ville un Nom fecret qui en
étoit, difoit-on le vrai nom & qu'on ne (e permettoit jamais de pronon-
cer, de peur que les ennemis n'en prontauent pour invoquer les Dieux de la
ville & leur faire abandonner la défenfe de Rome. Ce nom étoit VAi-EM-
P p ij
T!A qui en Latin & en Celte fignifie la même chofe que ~!e~ en Grec
qui n'en étoit que la traduction, la ville EnvM,
Les StAMO!: ont confervé le même ufage relativement à leur Roi. La p!u.
part d'entr'eux ignorent absolument fon nom les Mandarins du premier or.
dre ont (euls le droit de prononcer ce Nom facré & mystérieux. On. crain-
droit, s'il étoit connu qu'on ne s'en Servît, pour exercer des.fortifcges contre
la Perfonne du Roi.
C'eft donc une (upertUtion très-ancienne & très-étendue avec quelqn'at-
tention, on en trouveroit (ans doute des traces chez beaucoup d'autres Na-
tions. Plus on raftemblera tes ufages modernes les plus nnguliers~ & mieux on
conno~ra.l'Antiquite.
A R T 1 C L E 1 I.
Noms J< rt'e/MM~n~ « ceux de r<t<nt/f~
(t)VM<!e!Peret,eh.VI.
au commencement du VII~. uecle, étoit d'une illunre famille par <on pere
C~or~, & (ur-tout par (a mere Leocarde, qui étoit, dit-il de la Famille de
VENTtus ErAGATEs, la plus iUuO:te des Gaules.
Il dit qu'ARMtNTAMA~&mme de S. Grégoire, étoit d'une Famille de
Sénateurs.
EbtNODius etoit également d'une Famille de Sénateurs.
Ces Familles Sénatoriales ou Patriciennes étoient la plupart d'anciennes
Familles Gauloises ou Romaines. Gauloises qui avoient fourni des Sénateurs
foit à Rome, foit aux Sénats de ces Empereurs qui avoient fait leur féjour dans
les Gaules, & peut-être à ceux des grandes Métropoles des Gaules.
L'Hiftoire EccleuatUque des cinq ou Gx premiers fièdes, parle au~H de di-
certes perfonnes des Gaules, dont l'origine remontoit à des Familles de Drui-
deSy la vraie Nobleue des Gaules & à d'anciennes Familles Romaines.
~OJtf~ Familles en ufage dans le ~t~.
H eft certain que dès le commencement du XIe Cède on trouve les noms
de Famille en ufage toit qu'on les dut aux Fiefs qu'on pofïedoir, foit qu'on
les dût au droit de nai(!ance. Ainfi entre les Comtes de Lyon on compte
En 1010, Durand de Roannois.
En t o 71, Ifmion dé Ssulenage~
En ï 0~ <, Guillaume de Banic,
En ï 106 Foulques de Piney (t).
Des Bulles du Pape Calixte de l'an teio également, prouvent la même
chofe. Elles (ont en faveur de Guillaume & de Geoffroi de Porcelet par
une, il eft porté que Geoffroi conjointement avec le Comte de Provence ce
l'Archevêque d'Arles prendroit les armes contre le Comte Altbme pour la
dcrenfe de -l'Abbé de Saint Gilles (i )..
Eh to8i. Opius de Fontanea & Egidius de Ronunô en Italie (3): &
comme ils font accompagnés d'un Marnie de Vico Avigini apparemment
pour indiquer le lieu d'où il étoit, les autres défignoient donc des noms de
Fief.
En too~. Heveus Cauavaca & RigaIdusButilIier (~).
En toi7.HugolindeHenbont,Vita!isdeMinihi, David de P!oihinoc.
En ïoi~. Alain Cainart, de là Maifon de Dinan & Gaufrid de Fou (~).
(t) Recueils tmpMmct du Marq. d'Aubais, !(~) J~. (3) Muratori Antiq. Ital..T.
M..p. ~o. (~ Hia. de Bret. Pièce; JuQiSt. p. teo. [~) j~.p. tôt & :«.
A~ 0 Af S da Familles en ~~<* ~~c/e.
<ïM J~
Mais puisqu'on trouve des ~cmsparcits dès le commencement du XIc ~c-
cle en Italie, à Lyon, en Bretagne, on doit en trouver à la fin du X~, &
peut-être dans les VIII & IXe. Il faudroit pour cet etiët avoir tous les yeux
un grand nombre de Chartes de divers Pays & relatives à ces ftccies
malheureusement elles font rares & ircs-difperïces cependant voici du
moins des appro~mations, fi ce ne font pas des rreuves démontrantes.
En p7) au plus tard, nous trouvons dans l'Hifloire de Bretagne Hn.YAs
deLyniaco(l).
En p p 8. Léon Benton, Juge de l'Empereur Othon 111, nommé comme
témoin dans un Acte d'OdeIric, Evêque de Crémone (t).
Cet exemple eft d'autant plus heureux, que ces deux noms n'étant pas
répares par le mot de, on ne peut pas faire l'objection que par ce mot de on
défignoit non le nom, mais le lieu dont on étoit originaire.
En 91~. on trouve un Fi.A!pERT, Echevin, nls d'un FLAirERT, Clerc.
Manife~us ium ego Flaiperro, Scabino ntio bone memorie Fi-aipem
MCIcrici(~.
En 9~7 dans un Acte ou la Comte(Ie Franche fait diverfes donations a
une Egliie du Territoire d'Adria (~), on voit divers noms pareils.
Martin de Sarzano, Badoro de Rhodigio, Vi~o de Vitale Rudo, tous
habitans de Ca~ro-Rhodigii de même que Enncus, Surnomme Guaxalino de
Bugolfo, & Gauelin Vano.
En ~< Bernardus Alamannus (~).
7~. A~.
Sous l'an 8 t ou
Sous l'an
i.
Rothecarii de Cedraria Digiverti de Buciningo(~).
). Garipert de Aucis Audoald de Vereniano Rodemas de
Dungueno'
~7~.
En 77 6. Maurus fils de Bene-nati de Panicale; Carofus de Podumiano (7)
C'étoit au tems des Rois Lombards & de Charlemagne c'étoit donc
!ong-tems avant que les grands fiefs rudent devenus héréditaires & bien des
~tccles avant les Croisades.
De même en Bretagne vers la nndu Xe. fiècle on trouve un Herve us de
Lohuiac (8).
(!).f&.p. (i.)Murat.T.H.p.i9. (ï)~(~)p.l!0.(t)p.t8~ (6)p.
(7) P. too. (<) Hia. de Bret. p. y8.
Hn'y aurait qu'une réponfe à faire c'e~ que ces noms précèdes par de,
dc~gnent la patrie & non le nom. Mais fur quoi feroit-elle fondée, d'au-
tant plus que lorsqu'on veut indiquer le lieu on ajoute de /cco & qu'il n'y
a nulle différence entre le nom, par exemple, de ce JV<rv<aj <<< Lohuiac &
ceux des Comtes de Lyon que nous avons cites, Durand de Roannois, IC.
mion deSanenage, &c. Pourquoi voudrait-on qu'étant à peu de diflance,
fe fuivant de fiècle en fiècle la même formule eût des valeurs a dintrentcs i
Ne ~eroit-ce pas une pétition de principe ¡
Ajoutons que le Savant MURATORI n'a pu s'empêcher d'ob~rver que !ct
furnoms éicient en ufage dès le IX<. fiècle: que fous l'an 8~, un Lonp avoic
été furnomme Suplainpunio ce qu'il croit ngniner Soppia in cM?nc caché
au poing.
.En 9 tS Lamperc fils de Léonard, Curnommé CAVtNSAcco tcie dans
un fac.
En 9~ 1 un Clerc nomm~ Jean eft ~imomme R.AM1A, la rage.
En !07~, un autre eft nommé ToccA-CosciA, touche-cuiue & un
Pierre CAvAzocH!, extirpe-Souches (t)..
Nous trouvons également en Bretagne vers la fin du Xc. nccle, Gau~rid
n!s de Conanus Curvus, Conan !c Courbe (i).
Et en !e61, au XIe. fiècle, Rainaud, furnommé Manzellus (}).
L'Hi~oire du Languedoc par Dom Vaiuette, &c. nous o~re dès le com-
mencement du IX<. fiècle nombre de noms qui (ubMent encore de nos jours
comme noms de Familles tels
Wafin, prononcé Varin Guarin, Guerin &c.
Miron Milon Gaucelin Ademar Etienne.
le
Chatdain ou Caftettan Pafcalis.
Afinarius, Afnier. ou La~ier.
Roncariolus., ou Roncairo!.
Fulcherier, ou Foucher De~!dcriu!,ou Didier.
Au~ernus, ou Oberne; Cuba ou Olive, nom très-commun dans ce IXe.
nccle en Languedoc, comme celui d'Olivier en Bretagne.
Une preuve qui me paro~t dccidve peur établir que les Noms de Fam!ffes
font beaucoup ptns anciens que les XI & XIIc. fiècles, e(t tirée de cetre mu<-
titude de Noms de Famille .qui exigent aujourd'hui, & qui (ont manifette-*
ment empruntés des Langues de ces Peuples qui fondirent fur l'Empire Re-
main. On connoît par't'Hïftoire une multitule de Noms u~tes chez ces Na-
tions, & puifqu'il s'en eft confervé }a(ques à aujourd'hui un tfcs-gr.tnd nombre
comme Noms de 'FamiMe, n faut necedairement qu'ils ayent déjà ccé Noms
de Famille chez ces Peuples fans cela par quelle raifbn teroit on allé cher-
cher des Noms chez des Nations anéanties C'eûr été le comb!c de la déraifon
<
& une cho<e fans exemple, lors même qu'été eût été poffible.
Sans (ortir de la France, nous y trouvons par tout une foule de Noms de~
cendus des anciens Got.hs, & des autres Peuples du Nord qui tondirent fur les
Gaules.
P E !L T,
BERt ,eA un mot Theutonique commun aux Celtes & même aux Orien-
taux, mais fans T, Bher, & qui ngnine, cl<tif, limpide i". iUuOre, cé-
icbre.
Il étoit fort commun fous !cs deux premieres Races de nos Roi:. Elles
font remplies de noms en
CHILDEBERT. CAMBM.T.
DAGOBERT. StGEBERT.
BAI-B~ GOD;
Hardi, audacieux~ Dieu 10. bon.
BALD!. GODC-FROY.
BAUDB Boi-PB. GOD-ART.
Guene-~aud. Min-gof.
GoiUe-baud, 6- WiHe-ba!~ Min-gaud.
JSaud-ouin. THUR-coT preno!erEvêque
iBARU, des Suédois.
Homme, Gaemer. TUR'GOT.
1.0 D,
BERM-ARD.
BEKN-tERES. LUD,L.AUT,
BARN-OU IN. célèbre.
CARL~ LoTH-AtRB.
Va!l!aor. LoD-OViC.
CARn, Maifon d'Itatie. LuD-ovic,d'oùLouts.
MTo/n.f Q<i
CLOD-TUS. Edouard.
LUT-ON. HER-WART.
LUT-01.. MARC-WART.
MUND, VA RM,
Pforcdeur. Aulne Sapin..
Au-MONT. WAR~f 1ER.
ED-MONT. WERN-ERI..
Os-MOND. GARN-IER.
Ricn-Mo~D. VERGNE.
R.A.MON, La vergne.
WALD, HART, ART.
WAUD, GAUD, Vïf, véhément, exuemement..
forer. BoNN-ARD.
WAUTIER.. Bri-ard.
GAUTIER. Briz-ard.
GuA~TERI. Co~-ard~
W AR D. 6oth-ard.
Gardien. Leon-ard..
BURC-WART~ Nith-ard..
~D-WART~. Rich-ard.
D u R,
Eau i~d~t
DuRANt DURANT~, nom auez étendu en France, ett un nom egale-
ment Theuton, formé de DuR, eau i*. acier & de HAND, main, po(Ïeuton,
Mche en eaux ou en acier. De cette derniere acception s'eft formé le nom
de la fameufe épée de Ro!and, cette terrible Du~ANTAn qui brifoit le ctd*
vre même formé de << tailler, mettre en pièces &
de Durcn acier.
H N,.
~ycM~.
Le Languedoc, dont. pluneurs vittes ont eu des Noms~ Grecs parce qu'elles
~toient des Colonies Grecques, doit offrir également des Noms. venus de la
Grèce. Ainf) au commencement de ce necte, exiAoientàUsez deux Famil-
les dont îe: Noms étoient vraiment Athéniens celle de LïCQN & celle de
BOUZYGE.
ARTICLE ÏII.
Noms ~%n~~t/]r en F/'<ï~oM.
La France eft remplie de Noms de Familles qui (ont f!gnincati& dans no-
tre Langue en voici un certain nombre que nousavons dt~hbué en grandes
Ctanes, fuivant que ces Noms font relatifs à des Noms d'animaux, d'arbres,
de plantes, de proreŒons de dignités, de couleurs, de qualités de parties
du corps, de l'habillement, &c. ou à des Noms d'objets retanrs à la Mus-
qué at'Année, aux Champs ~auxVUles, aux Maifons à la Guerre,aux Ins-
trument &c.
Ces Tableaux les rendront plus piquans on (ers étonné de leur rendue,
d'autant plus qu'il n'y aura perfonne qui ne foit dans le cas d'y en ajouter un
grand nombre..
Il
en eA de fi nngu!iers, qu'on fera peut-être rente de croire que nous les
avons inventés & p)aint nous femmes cependant en état deJesjuftinercous
&: fi nous n'avions craint d'abufer de la patience de nos Ledenrs, nous aurions
accompagné chacun de ces Noms de quelque détail qui auroit rait conno~tre
ceux qui tes'porrentac):ue!!ementouceùxqui!es ont portés autrefois, ainn
que le tems &: le lieu où ils vivent ou dans lequel ils demeurerent de leur vi-
vant. On y auroit vu des Perfonnages HIu~res par leurs vertus par leur rang.,
par leurs Ouvrages, & un grand nombre chers à notre cceur.
Nous ne prétendons pas d'aineurs ne nous être point trompés dans la ma-
niere dons nous avons di~ribuc ces Noms il (e peut que p!uueurs dans leur
origine ayent eu un rapport Kes-dincrenc de celui que nous y avons apperçu
il fuSfoir pour notre but qu'ils puffent figurer dans une claffe quelconque on
verra même qu'il en eft que nous avons rapporté à deux ou trois c!anes dine-
reniesàcaufë des divers rapports fous lefquels on pcuvoictes envifager.
Nous ne (aurions trop le répéter nous ne prétendons nuUemenc a. ne ja-
mais nous tromper dans les détai!s nous les abandonnons tous fans peine à
nos Lecteurs; nous ne femmes ja!oux que des grandes mânes, des grands
principes t'édince que nous avons à élever eft n va~e & n intéreuant qu'on au-
roit regret fans doute iu tems que nous perdrions à en finir les plus pe-
tits objets; peut-être même entreprendrionsnous en cela une chote impoilible,,
iur-tout-avant que tout i'enfembte foit parvenu à fa fin.
I.
NOMS DES ANIMAUX.
pt~rt~ Goupil:
Lievre.
Chameau.
Cochon.
Lion. Le Lièvre. Porce!er.
Lcopard< Cer&
Bacon.
Loup. Le Cerf..
Bceuf.
Le Loup.. Chevreuil..
Louvel. Chèvre. DuBosuf.
Pas-de-Loup. Chevreau. Sauve-Bocu~
Pince-Loup. Cabri. Chafïe-D(Eu~
Sanglier. Cheval. Le Bœuf.
Renard. Poupin. Des Bccu~.
Bellier. Bruant.
Mouton. Oi~c~jr. Bréan.
Gigot. O'SBAU. Bifet.
Le Mouton. Loyfeau. HirondeUe,
Lagneau. LoifeL j Héron.
Dagneau,. Volée. Coflietï.
Robin. €oq. Faucon.
Veau. Chapom. Fa!c~ ·
Vedel. Poule. CfifÏon.
Bede~. Pou!!e~ Milan.
Bouc. Pou!ec. Duc.
Le BoM<, Paon. Corbeau:
Caflor. jFai&n. Corneille:
Bievrc. Pigeon. .L'Autour.
Lane. Cotombe~ L'Etpervier.
La Lane. Perdrix. Grue.
Bauder. Perdriau<. Mouette.
Beaudec. .Ca;t!e.
Alouette.
Baudeau. La Caille.
Otirttn. CaiUeceau. CigogM,
Chat. .lard. ~e.
Duchat. Le Jars. La Pie.
Loir. Loifon. Pic.
Chien. Merle. Piverd.
Des Cinens. Medet. Vaneau.
Limier. Geai. 'Vanier.
MaRin. .Grive. VanicKS~
Roguin, La Grive:
Brac. Pinfon. Por~~oy~
Baf!er. Linof. POISSON.
Rat. Linotte. Dauphin.
LeRar. Tarin. Barbot.
Rat Gras. Serin. Brocher.
Lefcureul. RofHgno!. Turbor.
HehiTbn. Verdier. Lotte.
D'Herinon. Moineau. Goujon.
Dragon. L'Ecourne-au. .Chabot.
La Perche;
La Perche. Blond. Longuec.
Têtard.. Le Blond. Courr.
Blondeau. Le Court.
f~jscrzy. Blonde. Large.
PAPtï.I.ON. Blondin. Le Large.
Mouche. BlondeL Carre.
Amiel. Brun. JRond.
Abeille. Bruner. Rondeau.
Grillon. Bruno. Rondel.
Gri!!cc. Bruneteau, Le Rond.
Là Mouche. BruneiL ~Gta.s.
Hanneton, VioHer. Le Gras.
Cygate. yAtr. Graffct.
II.Duvair. Maigre.
Veron. Le Maigre.
NOMS Ponceau. Maigret.
DES COULEURS ET DES Ponce!et. Maigrin.
FORMES. Maure. Menu.
Moreau. Beau.
10. COULEURS, Moricaud. Le Beau.
DECoULtUR. Blanc. Bel.
Rouge. LeB!anc: LeBe!.
Rougeau. Blancher. Betie.
Roux. Blanchon. Joli.
Le Roux.
Roudeau.
De RouSet.
LaSate..
La Grife.
.Mignon.
Poli.
'Mignard.
a.c.Fo~M~s cr ~TERr~.p.
Ro~r.
Rouffel. GRos..
LeGros..Gend!.
VjUain.
Rouflelot.
Vert.
Le Verr.
Grand..
Le Grand..
Le Gentt!.
Vermeil.
DeVerd. Le Nain. Pefanc.
Noir. Pétic. Léger.
Negre. 'LePetit. Sage.Digne:
Negrec. Long. Le
Le N oir. Le Long. Pui~nc.
JP~rc~.7. 1
Cours. Piètre. Notté.
Confiant. L'Egaré .R.ecoquiHe.
Courant. Macère. Deftte.
Comptant. Hardi. Couronné.
CaufÏant. Gai. Marmottanr.
Sauvage. Ïoyeux. Conftderand.
FietS. Bad!n. Rouginanf.
Getez. Bourru. Refplandy.
Grimaud. ;Boue. Parfait.
Chenu. Bofïu, Courtois.
L
Ctcment. Boiteux, Le Franc..
Doucet. Avcugte. Certain.
Le Doux; Bouchard. Geftes.
Bon. Ctmus. Confeil.
LeBon.. Le Camus. Mordante
Mauvais. Br~e. €a!and.
Mollet. €ai!iard, =
ReboMK.
Durer. .Vamanc. I.Hi!ard.
Benoitt. Le Vai!!antt. Lavenant.
Luxe. Peureux. Mont-Fiquet*
L'Heureux. Ardanr. Hërinant.
Vigoureux. Noble. Creuzé.
Le Sourd.. Le Noble. Tapi.
Le Tort. Mondain.
Le Begue. Btandrin. ~b3f~ DR Ct~t.
Le Net. Mbaud. BiNCE-MAULB.
L'Enrumé. Serre~ Mouchard.
L'Ecorché. Ba<!re; Jambe-de-Fer.
Le Pelé.. Trouva Bta-; de-Fer.
Pelé. Forme. Taille-Fer.
Pet-Levé. Fou!e. Bcfche-Fer.
Le Fort. Levé. L'Efperance..
La Force. AUonge. .Cbmy!aifance.. v
BERGER
7 ·
L'AVOCAT. Mari.
CHEVRIER.
L'HuitHer. Parenr.
Porcher.
Le Clerc. Compère.
Vacher.
Le Gendre.
Notaire. Le Vacher.
Beau-Gendre.
L'Heriner. Bouvier.
DE-DIEU. Chamer.
DIEU-DONNE, .VoyjHn.
Fodoyeuï.
Chan-Dieu. Du VoyGn.
Gerbier.
Efperan-Dieu; Pere-Fixe.
Courtier.
Donna-Dieu. Fils.
Mont-Dieu. Fille. ~.BoureM.
.Grâce de Dieu. La Fille. V.
Ange. Beau-fils.
L'Ange. Bon Fils. NOMS
'Archange. Frere. DE PROFESSIONS,
Saint-Ange. Des Frères.
MBTIEH.S~ &C.
Chérubin, BonFrere.
L'Enfanc. ArbaleMer.
EIpric.
BonEn&nt. L'Archer.
Soi.EH..
Couun. Argentier;
BBAU-Soi-EIt.
Beau-Cou~~ Bailler.
L'E(toi!e. Neveu. BaiMMof.
Niepce. Barbier.
Paradis.
Chrétien.
FiHeut. Bordier.
BeHs-Mere. Boucher.
Huguenot.
Bonne Mère. Bouianger.
Payen.
Sarraun. Compagnon. Bourlier.
Pâte-Nôtre; Cars. Braconiet.
Touuainr. Gardon. Bralfeur.
De Saint. Bon-Gars. Brodeur.
Bon-Gardon, Batelier.
Sauveur.
Des ïnnpccns. Âmj~ ÇaHier~
Carder. Pannetier. Tefie.
Chapelier; Pelletier. Tettu.
Charron. Le Pe!tet:er: BeUe-Te~e:
Charpentier. PlaCtict. Groffe-Tcae~
Charbonnier.. Potier. Hure.
Le Coigneux. Le Pileur. Hurel..
Coutelier. Saunier. Hureau.
Couturier. Serrurier.. Main.
Cordier. Sellier. BeUe-Main;
Le Conteur.. Sommellier.. Bianche-Main~
Drapier. Taillandier. Pied.
L'Epicier.. Teinturier. Pied-Forr.
Fabre. Texier. Petit- Pied.
Fabri. Teifner. Beau-Pied.
Faber. Thuillier. De Pied.
Fevre. Tourneur. Pied-bot..
Le Fevre.- Le Tourneur,. Bras d'or.
Faure. Tonnelier. FroBt.
Faucheur. Tripier. Bouche.
Le Faucheur;. V&nier. Toupet.
Foreftier.. .Vigneron, Caboche.
Foulon. I..e Membre.
Ferrand.
yi. Cerveau.
Fournier~ NOMS
Oreille.
Fripier.. TJA~~ J~r CO~F~. L'OreiHe.
Fondeur Mourre.
Jardinier.. PERSONKB. Patte.
Laboureur. l'Homme. Na~bn.
Le Laboureur.. Bon-Homme. €or;u.
Ma(ton. Mai-Homme. Bec.
Mercier. Bel-Homme. Du Bec.
Métayer. Malle. Bec-de-Liévre.
Meunier. Le MaHe. Babine.
MuMer; Pucelle. Babinof.
Moulinier. Corps. C&te.
Marécha!. Du Corpf. La Côte.
Marchanda Beau-Corps. Côte-b!ancHe;.
Des Yeux. Babouin. Berceau.
De la Joue. Des Peignes.
VIL
Du Doigt. Des Chaux.
Long-(EiL ~fNjr~L~3f~t.
Talon. -ErojFf~r.
~ROBBE.
Boyau. Le Ve~u. COTTON.
Rate. .Chapeau. Bajftn.
Barbe.
Blanche-Barbe.
Chapeau rouge. VIII.
Barbut.
Chaperon.
,Bonner.
J~y~jT~Ë ET 2?~
Courte-Barbe. Corner. CHANTRE.
La Barbe. Cornette. Le Chantre.
Cceur. Du Rocher. Le Chanteur.
Cceurec. Soulier. Chante-Cler.
Le Cosur. Du Soulier. Chante-Merle.
Cœur-de-Roi. Semelle. Chante-Pie.
Francoeur. flancher. Ménétrier.
yoli-CcEur. Cotre. 'Baller.
Tourne-Mine. Gamache. Siffler..
De la Corne. Bourlet. Danfe.
Cornu. Pompon. Bourrée,
Cornwau. Bouton. Bouree.
Le Cornu. Collier. Rigaudon,
i. "Béguin. Clairon.
IBUNE. Patin. Cor.
Le ~euHe. Gillet. Du Cor.
Jeune-Homme. Mantel. -Violon.
Juventin. Manchon. 'Viole.
Jouvency. Le Bas. Chalumeau.
Vieux. Foureau. La Harpe.
Le Vieil. Çhappe. L'Organise.
Vie!. Aube. I X.
Vieillard. Coller.
~N~JEE
Aifhe. Sarot.
L'Ai(ne. Serpeaud. BONNE- AMNBB
Cadet. CuifÏard. Janvier.
Sr. Janyief
S. Janvier. Beau Harnois. BON.
Février. Beaux-Hottes. Bon.
Mars. BeauJoieux. De Bont,
Avrit. BeauJon. Bonneau.
Mai. Beau- Lieu. Bon-Lieu.
Du Mai. Beau-Lac. Bon-Tem?.
Le Mai. Beau-Manoir. Bonne-Aventure.
Juin. Beau-MefhiL Bonne-Heure.
JuiHet. Beau-Mont. Bon* Ami.
D'Août. Beau Poil. Bon-HomnM.
Saifoo. Beau-Port. Bon-Ard~
Moi~on. Beau-Puits. Bon-Fils
Hiver. Beau-Regard. Bon-Repo~
Noël. Beau-RecueiL Bonne-Foi.
Dimanche. Beau-Séjour. 'Bonne-Ville.
Des Jours. Beau-Semblant. Bonne Gui(e.
La Fin. Beau-Sire. Boni-Face.
Du Tems. Sire-Beau. Bon-Vouloir.
Don-Jour. Beau-Sot. Bon-VaLec.
Beau-Sotei!.
X.
Beau-Son.
Ff~ï~
jBE~y. BlEN-AlME.
Beau-Teint.
BEAU. Bcau-Va!. ~ien-Ants.
Le Beau. Beau-Vartec. Bien-Noum.
De!. Beau-Verger. ~cnc.
LeBeL Beau-Voir. Bene-Ficc.
Beaux-Amis. Mir-a-Beau. .Chef de-Bien..
Beau-Bois. Bet-BocuE Af~
Beau-Breuil.
Bst-Cros. MAL-AsStS.
Beau-Champ.
BeOe-ForetL Mal-Nourri.
Beau-Coufin.
Belle-Garde. Mat-à-Faic.
Beau-Corps.
Belle-Combe. Matafpine.
Beau-Chefhe.
Belle-Foy. Mat-Homme.
Beau-Fort.
Bette.Mère. Mai Herbe.
Beau-Fils.
Belle-Perche. Males-Herbes.
Beau-Gendre,
Belle-Roche. 'La Mât-Maison.
Beau-Gué.
Sf
Tc~.
Mat'me-Dy.. Pain. Boi.t'Eau.
Mal-Vieux. Pain-Blanc. Chaudiere.
Mau-Clerc. Pain d'Avoine. Chaudron.
Mau-Pananr. ~Poude-Pain. Coureau.
Mau-Petit. .Mie. Charnage.
Mau-Perchc. Coupé. Carnava!er.'
Mau-Vciïtn.. ;Poivre. Fricau!r.
Mau-Pcou.. Le-Poivre. Boucherie,
Mau-Vin. L'Huilier. Bouitton.
Mau-Poh)~ DeSei. ~Bceuf:
Mau-Pas.' Sallé. ~touroH..
Maa-RegaccL Doux. Gigor.
XI. Douceur. Oie.
-Le Sur. Chapon.
jRBF~~ Chaife. Coq.
Table-Mite.. La Chaifet. Lièvre.
L'Hôte. Neuf-Chaife. t.apin.
Excellent. labourer. Roueife.
L'Entretien; Le Hauc. Du Veau..
Bon. Le Bas. Rognon.
Dîne-Matin. Bien-An! Du LarJ.
Dine-Mid! Ma!-An:s. Le Gras.
Buffer. Bien-Anife. Sardine.
Boiffon. Ma!-Aïnfe. Poidon.
Vin. Le Nourri. PaRé.
De Vin. Mal-Nourri LaPa~e.
Vinet. Belle-Dent. Du P!anch<r.
Pot. Goulu. Courte-Cuiue..
Pot de Vin. -Depenfe. Pomme.
Pifte-Vin. Cher-d'HôteL fromage.
Cara~ L'Ecuyer. Fromageau.
Flacon. Tranchant.. Fromager.
Bouteille. Tartier. Croquer.
Gobelet. Bouielier. '.Ma(caron.
<Sob!ec. -Suc. De la Noix.
Panier Goûr. ..Reftes.
Du VivK. Boi-Vin. Fourni.
Rendu. Caza-Major XIV.
Du Congé Caza-Noya.
Revoir. Caza-Bonne.
CAMPAGNE.
Torchon. La Loge. t°. Mo ~r t.
Ner. Bien-Autfe. ROCHE.
Renvoi. ~ïal-Adife. Rocher.
Carmentran. Chambre. Des Roches.
Cellier. Du Rocher.
XII. Grenier. La Roche.
JVOMJ9'A~~ La Cave. Roche-AymoH.
PREMIER. Grille. Roche-Baron.
Prem!er-Fai& Colonne. Roche-Brune.
Second. Latte. Roche-Chouacc.
Tiers. Chevron. Roche-Foucaud.-
Le Quatre. Hautoy. Roque.
Mille. Ancelle. La Roque.
Vincent. Trumeao. Montagne.
Quatre-B<c.u6. Perroo. Monra~ny.
Pignon. Mont Rond.
XIII. Chapelle. Du-MoM.
J.~ M~K. Cabane. Outre-Mont.
BELLE.
Cabanis. Tertre.
Demeure. Serre. Du Taure.
D'Hôtel. La. Serre. La Motte.
Cagniard.
Grand-Ma<(on.
Maifbn-Celte.
Sale.
La Sale.
Ma(ure.
.)
Font. ).
i°.JE~~jr*
La-Fonc.
Maiibn-Fleut. Des Mafures.
Mat-Maison. Fontaine.
Planche. Sept-Font~ine.
Des-Maifons. Planchon. Foni-Frolde.
VieM-MaitoM
La Planche* Fons-BonnCt
Maifon-Neuve.
Bas-Mai&n. 't < Ais. Font-Brune.
L'Hôpital. Font-Couvecte.
'-Gaze.
Mur. Sept-Fond.
La Caze.
Ca(ati..
Caza-Mea.
Du Mur.
Du Pan. S(i)
Fontane.
Fontaaes,
Fontanier. Buiffon. Ctaufure.
Aiguë. Du Butuon. Cukure.
Rivière. Breuil.. Cheneviere.
La -Rtviere. Du Breuil.. Verger.
Ruiucau. Bûche. Duvergier.
Du Rnitîe<uï. Forent. yardin.
Lac. Fore~ier. Desjardtns..
Du Lac. r La Foreft. Du-Jardin.
Rive. Du Taillis. t:fïars.
LaR~ La Peloufe. DesHfÏars..
De la Rive. Parc. De L'Etre.
Hame-RlYC. Du Parc. Haye.
1/EMng. LeP~n~. La Haye.
Viv!~ Du Pte~s~ Des Hayes.
Du'Vivier. Du Pleix. Haye-Neuve:-
L'EcluC:. Bruyere. FoUe.
Pui. La Bruycre. Fo(!e.
Dupuh CN~ABO~. DesFo~s.
Marais. LaFofÏe.
CHARBON.
Des Marais. y
~LL~Jt.
Carbonnel.
La Mare.
Charbonncan.
Du Port. VAH.EE.
Charbonnier.
Pons. VaL
Pont. ~°.C~~3TF~ Duval.
Du Pont. LaVaL
CHÀMPEAU.
Vieux Pont. Grand-Va!.
Dès-Champs.
Pont~CaHe. Petit.Vat.
Champ-Pofeau.
L'Arche.
Grand-Champ.
Ctati.V~
~o. JSO~ Champ-Mes! Combe.
Dupre. La Combe.
Du Bois. Des Combes.
DuBo~. Detpres.
Bois-Neuf.: Grand.Pre; ~U&O~D~
Gros-Bois.
)
Dupréau. C~MPS.
Defprcaux.
Bocage.
Pre-Font.dne. MAS.
Bocager.
Clos. Duma~
Du Bosquet,. Mattot.
Duclos.
Bocage.
Bou~uet<. L'Endos.. Du Meûu!~ j
Blanc-MefhiL Bourg. XV.
Grand-Mefnil, Du Bourg. !< /JEÏ/JC.
La Ba(Hde. Le Bourg.
Granges. Gf<md Bourg, Boui.z.
La Grange. Bourgeois. Bauche.
La Grangene~ (Jhâreau. Billard.
Granger. Chafteau~ Piquée.
Borde. Châcei. Cappor;
La Borde. Château-vreux. Doubler.
Des Bordes VieuC-Chare!. Sonnet.
Colombier. Neuf-Châreau. i". ~~rc~r/ov.
Colombeau.. La Tour. MAMN.
Ménage. Flotte.
Manager. p o A r La Galere.
Moutin. PORTZ. Bachot.
Dumoulin. Rame.
La Porre.
Des MoutinSf Des-Porces. Lac.
Mo!in. Baffe. Porte. Du Lac.
Moulinet. Portal. Mole.
Moitnes. Mo!é.
Portier.
MotyneuXt Du Mo!ard.
Four. < ~3f.r~~ La Rade.
Dufour. CHEMIN. La Pêche..
Fourneau.
Dû-Chemin. )°~~r~jr.
PreHoir.
Sable. DE L'E T A 1 N.
Du Prefloir. Sablon. Fer.
Chantier.
La Rue. De Fer.
Bergerie. Pavée. Defferre.
Des Bergeries; L'E~rade. Doré.
La Butte.
La Chauffée.. Dacier.
7". 6'~t~~M Ruelle. Dargent.
.N~~y~TJo~. La Roue. De l'argent,.
Le Chariot~ Liartt.
.VlI.I.E. La Borne. Liarder.
LaVille.. La Paufe. Quatre fous.
Bourgade. Le Voyer- La Monnoic~
~P~c~. Court-épée. 'Bourdon.
Brèche. .Bénitier.
Pl.AcB. Fumée. BJajtbn.
Des Places. Fumeron. Coquille:
La Place. Fufee. Carteron.
La Placette, Tournois. ~Chefheau.
Plan. Brette. ChefheL
Des Plans. Balifie. Chcfner.
Du Plan. Arc. ChauSe-ptcd.
Du Planil. D'Arc. Croue.
Gravier. La Flèche: Couronne.
La Grave. De la Flèche. Cerceau.
Graviere. Lcpee. Cabeftan.
Sablon. La Lance. Chevalet.
:Gater. Porte-Lance. Coquille.
XVI. Baifë-Lance. Corbin.
C R A Bouler. Cordon.
.GUERRE. Canon. Couture.
Guerrier. Bombarde. Grapin.
La Guerre. Picoler. Des Forges.
Barai!!e. Coureau. Gand.
Combat. Goyt. GadoH.
Lefcombats. Le Glaive. Lyege.
.Champion. La Marche. Landier.
Le Preux. Héraud. Hachette.
Cavalier. LaC.haf!e. Maille.
Pillard. Cha(Ie-!oup. Maillet.
Braconier. Chatïe-por. °
Pince-maille.
La Mort. xv il.
XVII. Marteau.
Taille-fer. JysrRyM~&c. MarteL
Tai!te-pied. BoiSSBAW. Martinet.
Bris-acier. BouSatou. La Marqo.e.
Tranche-Montagne. Briquer. Marre.
Tourmente. Bizeau. Miroir.
Tricot. B:on. Mortier.
~eche-cpee. Broche. Ma due.
~aquc~cpce. Boiûe. Pitoo.
)~'
FaraM. La Blancherie.
La Ponerie. BADAUD.
Riche.
La Cloche. Poireau. Le Riche.
La Bro(~e. Barreau. Richard.̀
LaSetle. De: Bureaux. Ris.
La Chaire. Germain.
Barre.
Le Chandelier. Barré. Saugrain.
Plume. Barriere. Saillant.
Plumette. La Barre. Tron-Jo!y.
Pinceau. Des Barres. Poirée.
Rabaud.. Bairafort. Porte-Bife.
Retz. Babitle. Chevittard.
Robiner. "Befbgne. A!gre-Feui!!e.
Robineau. Bottée. Bord.
Rubis. Bourbier. Travers.
Y voire. Bourde! Prud'homme.
Serran. Bourgevin. XIX.
TerrafÏon.
De Vin.
Pailtauon. Lef<<'chevin.
~fz-P~y~.
Pile. Atlemand.
Claret.
Des.Pi!es. D'Allemagne.
Erremens.
Paquet. L*Angtoi:.
Haut-Pas.
Balor. D'Anjou.
Faix.
XV 111. Gaucher, D'ArMis:
Gaigne. D'Arras.
~r~GB. Garre. D'Avignon.
De Goutte. D'Auvergne.
MiDT.
De la Goutte, Bayeux.
Mal-Midi.
La Garde. Berne.
Orient. La Commune. Berry.
La Barriere. Bohême.
La Croix. Boulogne.
yENtE: La Datte. Bou!!eno!s.
Des. Ventes. Le Grain. De Bourges.
Marchand. Le Gain. Bourgogne.
Le Queux. BourgutgnonJ
Merc&tor. ·
Bre~c. S. Romain. Jean.
Breton. ,Rouen. Jacob.
Bretagne. Savoie. .Luc.
Champagne~ Spire. Du Lac;
Cologne. Thurin. Levi.
Corbeil. Touloufe. Louis.
Cornouaille. Touraine. Lazare.
Dorar. Tournon. Manuet.
D'Espagne. Vienne. Martin.
De Flandres, Villeneuve. Mathieu.
France. P'U~z. Marc.
Florentin. Miche!.
XX.
Ga))e!. Moyfe.
Galice. ,Noms de F~<~ Mariane~
Genevois.
Grenade.
~KJ Noms ,Nicole.
DEMAISONj. ,Noe.
Guerer. Pau).
Jourdain. ABBAHAM.
Philippe.'
Jourdan. ~.dam. Richard.
Limouun~ Agar. Simon.
Lombard. Alexandre.
.5a!omoa.
A ndré.
Lorrain. Samfon. °
Madrit. Antoine.
Thomas.
Mezieres, Bactheiemy~
S. Etienne.
Milanois. BanHe.
Ba![ha(ar. 6. Jean.
Du Maine.
Cazimir. S. Germain,
Marfeille.
Charles. $. Florent.
De Meaux.
David. S. Luc.
Normand.
Danie!. S. Maurice.
De Normandie~
-Etie. 6~. Marche.
Nyon.
EHenne. S. Paul.
Paris.
François. 6. Vincent.
Poitevin,
Grégoire. Se.Beuve.
Picard.
GuiHaume. Cotas.
Rome. Colin.
Romaine Henri.
<~o.!e[te<
Colette. Doubl-Et. Sylva.
Guillot. Sonn-Et. Sylvius.
XXI. XXIÎ. Marius.
Darius.
DIMINUTIF! NOMS. RufHn.
ou ~!oM~ry~. Jubar.
NoM!EM LENTULUS. Sutor.
RANCON-ET. Marcel. Textor,
Tacon-Er. Con0:antin. Virgile.
Trubl-Er. Curtius. ~ure!e.
RoufIcl-Ec. Fdix. Mathon,&c.
I! n'eft pas douteux que fi nous rainons les mêmes recherches chez les au-
tres Nations Européennes, nous ne retrouvaHions les mêmes u(ages, & nous
ne puCtons former de leurs Noms des Tableaux pareils que nous n'y trou-
vanions également des preuves de l'antiquité de ces noms, & qu'ils furent
presque toujours (!gnincati~s.
~inf! les Nations Germaniques font remplies de noms ngnincan~.
Wolf, Loup.
Schwartz, 'Noir.
Schmidt, Maréchal.
Schnider, Cordonnier.
L~Itatie onre une multitude de pareils Nom:.
Borzacchih!, e<pcce de bottine.
Bafilloti, Barillot eipcce de pétitle.
Zanchi, e~pcce de pique.
Rocchetto un rocher.
Benenati, bien-né.
CAVINSACO, tête dans un fac~
Cava-Zochi, extirpe-fbuchet.
Rufus le Roux.
Rabbia la rage.
Dt~ ro/M. J. T c
La petite Bretagne nous onre une ïnuinmd~ de Noms Ggnificatifs dès le
Xe. f!cc!e.
Bonus GaH)<, bon ~dec.
0
Acha~an.t acherc-âne.
Bornus, le borgne.
Bledic, le loup de !oup~
Bra.n, corbeau.
Canhiarc, belliqueux..
Caphinus, châuflon.
Dfiken, be~u-miroir~
Imp~jorardu!~ l'Empiré.
Tofardus tondu.
Curvus le courbe.
Les Auteurs de !'Hi~o!re de Bretagne conviennent eux-mcmes qu'il exi(te
dan~ cetre Province nombre de Noms de Pamittes nobtes, qui dans leur cri*
gine femb!enr n'avoir ère que des fbbriquets têts ~nt eesNionM, dirent-ils ( t)..
Tourne-borde. Trop-à-de-ncs..
Le Char. le Diable..
Bon-gars. le Large..
Boivin. Efcarcetie.
Trouffe-l'âne.. Te[e-verte.L
Chauffe-bouc. Lafchepied.
Pince- guerre. Brencur.
Travers. Mâle-terre.
Pitte-voinn. Pille-vilain..
Cornu. Ata;(ë.
Pitte-gaceau. Dure-deilt.9 &c*.
Champion.
Dans !c IXe. ncde la term!na!<on os ctokconfacr~e en ~Bretagne pour les
Noms de la NobleOe. Nommoe, Eritpo~ Riskipo~, &c.
Le Languedoc o<Ke audi divers noms Mgntnca[i6ou~obfiqueM. Des!e
IXc.fiecie on y voit des per~oonages. appelas
( jmi. _tj
i ) Mém. pour fervir de preuves à rHtHotrc de
17'tt. Tome I.
h
-n~i. ~L-im
A<n jay I< Comte Berna J, te Comte HeTMrd eft ici coucha
9.*
(t)PageSf.
DC/BOUCLIER
D~A C HI L L E
c~r~ PAR jy <9 M
11" 'w
Jj~oMERB, toujours admire,
d -1 toujours critique, (e
1".
trouvera ~ans
1". Jr.
cène
<uf nos pas dans nos Recherches fur le Monde Primitif plus prcs du berceau
du genre humain, févère observateur du cofiume & des utages, nous de-
vons trouver dans fes Pocnes immortelles des preuves abondantes de nos
découvertes fur l'Antiquité. Déjà nous avons eu orca~on de le citer quel-
quefois, même dans ce Volume, au fujet des voyages des Phéniciens autour
de l'Afrique. Nous attachant actuetkment à un morceau plus connderable,
nous allons expliquer l'objet du Bouclier d'Achille dout cet iHunre Barde a
peint les divers Tabtcaux qu'u fuppofa que le Dieu des Forges Vui.cA)M
<poux de la GRACE par e~ettence y avoit tracés de fa propre main.
C'eA par ce but cependant qu'il tient à nos Recherches; & ce n'eft que
fous ce point de vue qu'il peut nous incerener. Peu imporreroit fans cela cet
épifode du Pcëre Grec, & la manière dont d'aurres l'om imité. Nos Prin-
cipes & nos Recherches précédentes nous ont fait trouver le lien commun
des Tableaux variés dont Homère tbrma ion Boucher: aucun d'eux n'eu:
Vvij
arbitraire, ils font tous donnât par la Nature l'habileté du Poëte ef): d'avo!f
thoid un fujet &uCi riche que fimple qui lui fournit par tui-mcme les ima.
ges les plus agréables, les plus riantes, les plus nombreuies, les plus diver~Ecc:r
on pourtoic dire Le Tableau entier de la Société civile.
DivisiON.
Nous donnerons d'aoord Pexpontion du Bouclier.
Nous l'accompagnerons d'une explication à notre manière..
Nous rapporterons ce qu'on en a dit.
Nous parlerons des Boucliers d'Héfiode & de Virgile.
Nous \ertons~eb rapports tegnent entt'eux.
ARTICLE
7'j~rf~ jDBM~~r~ ~j;c~
I. t~ jBo~c~rjm po~A
c tr
Achille venoit de perdre ton cher Patrocle il veut venger fa mort
mais il n'a point d'Armes il avoit donné les fiennes à Ton ami afm qu'il pût
repouÛertes Troyens & ceux-ci s'en font emparés après la mort de Patrocle.
Theus la mfre d'Ach)t!e, penctrée de fa douleur, vole au Palais de Vulcain
pour lui demander une armure à toute épreuve en faveur de ton fils.
Ce Dieu des Forgerons lui en promet une qui remplira d'admiration ttW
ceux qui la verront.
B 0 U C L IE PL D'A CH IL L E.
~rj~TJ!
Ey ?a~~ tT<u~ tY
<Mp«yey, ty J't 3-tt~~<~
Ht~oy TctKft~ctyTiit, e'tAoy))y Tt ~.))-9'i<My*
Je Têt T'Kp~'o: es'~c<y&)Ta<
1 0.
E)~ Tc<
T6<pt~ ~rayr~
n~oi'«~ ~Ttïtf~f
ApK~y
ït
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C,ém(£eev
< Te Te .~{yof ~p<&)yey
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xar e~rrr.T~y r.artucry
t7ro:~t)j<v KctAn«f<y
Ii T eH,TM ?ptp<Tttj xm T'np«.)~ ~KtU!<.
0<a <~«~M~f9po: t5'< AceïpMy ~Xtetyc~e.
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Ey << <fb'M
cc~yt 's'c?~«{ /n'pe~My ctyO'pH~-Mt
KttÂtty
BOUCLIER D" AC H 1 L L E.
S E S ~r~jR~T~y~.
Vulcain entre dans Ca forge il en difpofe les fbun!ets
il leur ordonne d'allumer le feu
vingt fourneaux font embrâfesa à la fois par leur fouffle doc!!e,
toujours a(!orti à Ces denr: & à la nature de fcs travaux,
tour-a-tour rranquiite & doux, impétueux & terrible.
Vulcain jette enfuire au milieu des flammes ardentes
des barres entières d'airain d'argent d'or précieux
il prépare une énorme enclume,
il fe. faifit de fortes tenailles & du pefant marteau/
FORMEE D U BOUCLUR.
Ce divin Artifte commence pac un Bouclier vafte & fo!ide
il y déploye tout ton Génie
trois cercles d'un or éclatant en composent le contour
une cour: oie d'argent y eft attachée..
Cinq plaques pofées l'une fur l'autre forment l'épaiueu!: de ce Bouclier
il en diverfifie les Tableaux avec un Art étonnant.
.111~ T A B L E A U.
S B N A T.
T)es T~eraurs s'avancent, ils font rangerle Peuple,:
de vénérables vieillards viennent à leur fuite, (e pfacef
-fur des pierres polies qui forment un cerctëbrtHxht~
chacun d'eux reçoit un tceptrc de c<~ Hérauts
ils fe lèvent chacun à teur tour, & donnenc!eor Svts':
milieu d'eux font deux ta!ens~ d'u~ pouï ceisi qui ~ura le: tmeux ~age,
au
IV. T A & JL E A U.
V I.t'B As~TtB'GBB. i..
Deux Armées refptendinantes parrectatdeîeurs armes,a~cgent (.autre Ville.
jDejà divifées entr'ettes, rune veut qu'elle foit mife au pillage:
.i'aurre, qu'on tafte un partage ~ga! de~graadc&ftche~es.
~Cependant les Antcgesfeprepatent à. une embuscade
leurs epuufës chéries, leurs jeunes-gens accauren~ fur les temparts
.syveU!ent~avec!esvieit!ards~akSretc~uM!que~
.tandis que leucs Guerricts &rceut oouc leur expédition.
Xx
0~ J~«y o~t <<'p~ e~y Apof na~~<tf A~~x s
A~t~ ~p</fMMt XfMM«t <)t Ï<~MT<t ~f&))y
Xtt~M ){~ ~M~t~N ~hy T<U~<M)) ~f T< ~tM ~<~
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A~ÂcV ~NeV <X~~ YtHTetTeV~ et~~et etHTtT.
A~~ev Tt~)U«.n'<t <MtTc< ~to~V tX)t< ~~«îy
t/~Mt J'<«jM~'M~t6<M Jtt~<y<<y <t!~c<T< ~MTtt~
~~t~y ~M?* ~Mf< ~p&TMt ))J''t~Mt~)'T<t~
Ht!<fHC.T'ttÂ~)tAtt)f XCtTftT<~t<NT«C.
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tupt/~t "rp~e~eT, 'cc~M ~«poïtptt orctM-o~r
Z<fy« A~eyref tX«?~te)f <~« <~
Ct tTrcTt yp~t~Ttf !te«tT6 ~(tf ~K~<X<<6{ «t<
')'
Mars & Minerve marchent à leur tête
on les voit peints en or, l'or brille tuf leurs habits
leur beauté mate, leur taille avaniapcufe leur armure éclatante,
les font difUnguer [ans peine entre tous ceux qu'ils animent.
Vec T A B L E A U.
EMBVSCAD:.
Arrivés aux bords d'un Fleuve où les troupeaux viennent s'abreuver
chaque jour ils fe cachent fur fou ri vage deux des leurs
ptaecs fur une éminence guettent l'approche de ces nombreufes bande:
on tes voit paroître efcorcées de deux Bergers,
qui fans défiance fe réjouiffent au (on de leurs pipeaux.
Vie TABLEAU.
C 0 M B A T.
On fond fur eux, on enleve leurs bo:u(s & leurs brebis ils peri(Ïent.
D~t cris aSeux parviennent jusqu'aux Affiégeans.: ils accourent,
leurs chevaux s'avancent d'une courte rapide déjà t'ennemi e& atteint.
Les bords du Fleuve deviennent le théâtre du combat le plus (anglant
de tous côtés volenr les piques d'airaih !a discorde te tumutte
Ja Parque cruette exercent leurs ravages dans tous les rangs
fa robe de celle-ci ruffelle de fang
elle tra!ne par les pieds un homme déjà mort;
elle en faifit deux autres l'un eft btefic,
an trait fatal eA déjà dans l'air prêt à fondre fur l'autre.
Ce Tableau eft vivant, tout y eft animé
Gn en voit les divers personnages fe douter les morts avec acharnement.
Vile T A B L E A U.
LABOUB.AGB.
Plus loin eft une va(te campagne, la Terre en ett graffe & meubte.
Pour la trotf!eme fois de nombreux Laboureurs y font pauer leurs charrues.
Revenus au bout du fillon on leur préfente une coupe d'un vin exquis
ils recommencent leur travail avec une nouvelle ardeur,
X x ij
AeM~ t~~y TorT6<d'a <~
ct~ttpEmfAJY
~OITJ!t' aY»p
çp~~·xa~xoY ctf'c~n«
ypt-M'xcv av' oy~t.eu t.
'It.Mt)f6< ~MO/O j6c<&t<))t-Tt~9'CÏ <tt~C(~.
H Jt ~M~ïtT' a~<&~y ft~pc/~ttH Ji) <NKu
t~j~)!
Xle TABLEAU.
TH.OVPBAU DE BRUIS.
On apperçoit enfuite une vaHce charmante
eUe eft couverte de brebis blanches comme la neige
de bergeries, de parcs, de cabanes aux toits ombrageant
X 1 le TABLEAU.
DAN S B !t
L'Arti~e incomparable trace enfuite une Dante ronde
elle eft femblable à celle qu'inventa autrefois Dédale
dàns les murs de Gnone en faveur d'Ariadne aux blonds cheveux.
Une brillante jeunene ~rme des danies variées ent fë tenant par la mant:
les jeunes ntîes fbnt vêtues d'un lin de!ie
un tiuu plus ~brc pane à une huite qui en augmente l'ccîac,
fert d'habit aux jeunes hommes.
Des couronnes brillent fur la tête de leurs compagnes
eux-mêmes ont a leur cote des épées d'or (u~pendues a des baudriers d'argent.
Tantôt d'un pied agile ils tournent en rond
p
ainn que cerre roue rapide que le Potier enaïe r
tantôt ils s'enrre!acenr en labyrinthes compliqués.
Une troupe nombreufe de Spectateurs ne cène d'àpptaudtf~
Deux Sauteurs fouples & habiles entonnent le chanti
de teurf corps ils font !a roue.
CERCLEE ExfBR-ÏEUBL.
Enfin, Vulcain trace le cours impétueux du vafte Océan;
il fait. rouler fes flots autour de ce Bouclier étonnant.
A R T 1 II.
C L E
Gamétics..
que chez ce dernier Peuple, des te premier jour de envier, on célébroit les
Chez ces -Peuples qui ne ccmnoiuoleM point tes Troupes rcgtees mais oà
.chaque Citoyen clott Caipitaine ou Sotdat, U ~at!oit conciher H guerre.a.vec
!es ~efbins de l'Agricokute auCt chaque guerre ne durp~ qu'u.nje campagne:
c'etuient des expéditions, &: non des entrept~s <QUtenocs(ans interruption.
-Audi n'entroir-on en campagne qu'en Av:tt, aprçs q~e~es femaMLes étoienc
abiotument nnies.AuHi ce n'eft qu'au quatrième TsMq.mque'cqtmMnceMles
aventures guerrieres. Mais avant q~c de commencer ces. expéditions, on déli-
b~en 6.tr ta paix ~r ta;guen;e,t fur !e tïeo où t'en poneroK fes Armes Gïr tes
Généraux qui commanderoient, fur te nombre des Troupes qu'on rerok mar-
cher. Le Peuplecommencoità detibérer;;te Senac approuvoit: on voit donc ici
les Auemblees du Peuple & du .Sénat pendant les mois de Février &: de Mar&,
<L'ed ainu que nos ~qis des deux premietes Races adembtoienc leurs J~Arons
avant que d'entrer en campagne ils tenoienc leurs ~tats pour décider de la
campagne entière ce font ces AÛembtées fi célèbres, fous le nom de MAILS,
dont noire ancienne Hi~oire eft remplie & qui dounerent enfuite lieu aux
Eràts-GéncMux.
t. Les
t.
Les campagnes ne duroient dans ce tems-la que trois mois car il taUoic
que chacun revint pour faire Ces moiCbns & fes vendanges. C'eft ainfi que
t'Hi~oire des premiers fiècles de Rome e& remplie d'expéditions militaires
interrompues par la n~ceïïtce de venir vaquer aux travaux champêtres
au~Ii ne trouve-t-on dans ce Bouclier que Mois Tableaux consacres aux
avions guerrieres.
Ils font tous les trois très-agréables & i!s peignent parfaitement la petite
guerre, !a guerre de ~urpnfc celle que fe font encore de nos jours les
Sauvages du Canada.
C'eH: un nége une embufcade un pillage un combat. Ils renferment
deux idées tr~s'poctiques celle de ces deux Armées qui (e difputent tes
richefÏes d'une Ville qu'ettes n'ont pas encore prifes, & qui & voient enlever
leurs propres troupeaux: celle de ces trois hommes qu'enleve la Parque,
l'un mort, l'autre Meue, le troifieme qui va t'être par un trait qui fe balance
déjà dans les airs.
Ces expéditions guerrières (ont fuivies des travaux Agricoles qui ont lieu
dans les mois de Juillet, d'Août & de Septembre; & qui correfpondent
au combat d'Hercule contre le lion, à la deHrudion des têtes de l'hydre, oc
à la guerre des Centaures & des Lapithes.
D'abord Vulcain repréfenie le labourage ce labourage du mois de
yui!!e<, qui précède immédiatement la moi(Ïon, &: qu'on repréfenroit par
!a dépouille du lion.
.Enfuite une moi0on qui correspond aux têtes dorées de l'hydre qu'Hercule
abat..
H finit par une vendange qui correspond au combat des Centaures &: des
Utp'ihes.
Je fuppofe qu'on ed au &!t de la maniere dont nous avons explique dans
notre premier Volume les douze travaux d'Hercule on voir par là que
FAntiqutte eft toujouis&mblabte àel!e-même, & que lorsqu'on tient un de'
fes fils., tous tes autres fe, développent fans peine.
Le combat des Centaures &: des Lapithes tombant fur le mo!s de Septembre,
eft plus relatif aux vendanges qu'iau labourage. C'eft au mois de Septembre
.P~. Tom. 7. Yy
qu'on~vcndangeoit, dans ces Contrées méridionales sufH, dans lè Caiendricj:
Romain, les Dyoniues ou Fêtes des vendanges font indiquées au troineme
Septembre.
Nous pfoavâmes M t~et des douze travaux, lue les Centaures Soient
le Symbole atHégottqoe des Làbo~rem-s, & que ce mot. ~gnine ~tyM-<~f<r<!K.
Les LApnHK ~ont manite~ement le Symbole a~egorique des Vignerons
eu Vendanccurs ieu? nom ugnine celui j'~r~K~ <on</<Mf au
~MnMN.II eu: formé de LAr, s'abreuver, boite abondaimnent, & de PiTHos,
tonneau.
D'aiHeurs ) ces deux Etats font toujours rcpnefeM~s dans i'Antiquite comme
ennemis déclarés, parce que les feps & les épis ne )oM pas faits naturelle-
mem pour Ce tEouver 'en(emble les uns troif~ni <w les coteaux, c~ les
cpis ne peuvent naître & cewx ci ~UM les va!!ees ou dans les campagnes
onverres, o~ ron TM~'avi~ ~ucrcs de ptanter des~noMes~
TheSe,quip!<ntedes vjgnesa NaMs~KXti'cpr~e~te en guerre
A'ufS
~nvcrfeavecteM'mdtaure~fymbo~des champs :an<E~esBte~~x desTnonta-
gnes &tes Dieux despiaMes paubien: pour étre oppofés les uns aux au-
tres.
Nous avons. éré~attus dans les plaines, nous ne !e ferons pas dans les monta-
gnes, difoit poétiquement un Peuple ancien fi. les Dieux des plaines ont ct&
eontce nous, ceux desr.montagnes feront certainement pour nous.
ARTICLE III.
PûUM McJbKf /~M/ <M! /*«y~ ~~Mre /«/~MJ à
dit..
t.
Cet rapports cependant s'eMient re~e< ~afqoes ici aux recherct'e! de cous
ceux qui s'ctoient occupés de'ce Bouclier. Le Traducteur le plus récent d'Ho-
mère, M. BtTAUBt, qui, après l'avoir rMt paffer dans notre Langue en Rhé-
ieur~ a pris !agenereufe réfolution de te traduire de houvea'i en homme &-
vant & plein de go~, eA peut être celui qui a le plus approché du but, qui a
!e mieux (ain les grandes vues du Poète nous ne faurions nous réfuter à tranf-
.crire ce qu'i! en
Quelques Critiques, affure~t-n, trouvent peu de convenance dans le choix
<*
des~Ujëts, parce qu'ils n'y voient pas un rapport direct au Héros. ~e ne dirai
« pas que la Mer qui peut repcefentec'Thcds, ce que les combats qui rem-
piinent plufieurs compartimens dévoient intereuer Achitte mais t'en(em-
« ble de ces tableaux o<!re, en raccourci, l'image de la Société civile, im.ige
M bien intereflaïne dans
ce Scc!e~ptusv~i~n des tems o& !es hommes virent
M naître le labourage, les
arts & les loix qui dévoient en être les fondemens.
« Leur admiranon rut te!)e à la nauïancf de ces acts, qu'eMe endamma kuc
<" tmagination & leur fit enfanter un grand nombre de fables qui en font
des
emblèmes. Sous ce point de vue, dont on ne peut conférer !a vérité le
<'
Boucher d'Achitteeft un monument bien précieux, poifqu'it nous représente
àia fois les tiens de !a civihfatioo & les tfanïports de joie que cauta cette
M
c~pcce~de féconde crcation< Gmira-~t-on que ces images fufîent fans intérêt
M pour un
Héros, dans ce fiècle ou tes Fondateurs de la Sociéte civile & !e<
M
Inventeurs des Arcs qui la foutiannent avaient cie mis aucang des Dieux,
Qu'jes Héros fe pMpoibienc l'exemple d'Hercule & de The<ee, qui s'éroienc
"tiionnxsLegislM~ms oc Gardiens des Lo4ix~ &:<}m avoientpurg6 la ccffe d~
Yyij
brigands, ann qu'elle pût être painblemcnt cultivée & payer l'homme de fe<
u
M travaux? Si ces
objets ont aujourd'hui perdu pour nous de leur intérêt, c'eA
une marque turc de la dépravation opérée par le luxe. Quelle leçon plus im-
portante un Dieu peut-il donner à uiï Héros & à tous les Guerriers, qu'en
M leur rainant
comme lire (ur ce Bouclier, que la valeur doit être consacrée
» non at~ perte, mais au mainden du bonheur des hommes
x.
ATHENes (i) parle de cette Chanson il dit qu'on l'appcttoit auH! ~<o~
&que, félon EuR~riDE~elle fervoit également dans des occauons de joie
comme dans ta iri~eue.
Il ne feroit donc point étonnant qu'Homère qui parle un infant après des
Danses de Crète & de Dédale eût fait altunon ici à cette rameute Chanfon
de Linus fi connue de fon tems dans toutes les Contrées où il voyagea i!ne
faut pas avoir les yeux d'un Commentateur pour le fbupcpnner i! eft vrai
que fi on n'eA pas au fait de ce qui regarde cet ufage cette explication peut
parohre moins Baturetle t tau(p de l'autre fens du mot .Uno/
Nous avions déjà jfoupconné dans FHi~oire du Calendrier que (~)!aChan(on
du Linos croit relative à l'Agriculture nous la trouverions ici en ufage dans
les Vendanges ce qui connrmeroit nos vues. Quant à la mort prématurée de
ce prétendu Prince, ce feroit une attu~on à îa récolte du bled & des grap-
pes,qu'on fait long-tems avant que ces productions puffent fe détacher d'eHes-
mêmes des tiges auxquelles elles tiennent cette récolte n'eft-elle pas com-
me une mort prématurée ? audt a-r-c)fe toujours été représentée comme une
mort; c'cft Saturne qui en un tems de famine coupe d'une faulx la tête à Con
fils unique, & s'en nourrit.
La Dante que décrit Homere dans le XIIe. Tableau, eft: la Dan<e Grecque
par excellence, danfe absolument allégorique & qui fubufte encore de nos
jours avec éclat chez ce Peuple enjoué, plein de graces. M. Guvs la décrit
fort au long dans Ces charmantes Lettres fur la Grèce ainfi que Madame
ÇHEKtER femme d'un Consul de France dans une Lettre que M. Guys a
jointe aux fiennes nous allons donner un précis de ce qu'ils en dirent l'un
Vautre ce détail fera voir<que puitqu'Homere a décrit la danfe la plus connue
de (on tems, il peut très-bien avo!r &it chanter à (es Vendangeurs la chanfba
qui leur Ctoit confacree.
M. Guys après avoir trantcric le XIIC. Tableau du Bouclier d'AcMHe dit
tetle e(t à peu-près la CANDtOTE, qu'on danfe aujourd'hui (t). L'air en e<t
't tendre& débute lentement; enfuite, U devient plus vif & plus animé. Cel1ë
M qui mené
la danfe deOtne quantité de ~gures & de contours (i), dont la va-
ricie forme un ~pe~acte au(n agréable qu'intereuant.
De la Candiote ett~enue la Dan~e Grecque que les Insulaires ont conter~
M
vee. Pour vériner !a comparaifon,i! refte à voir comment cette Danfe de Dé.
M date
en a produit anciennement un.e autre qui n'etoljt qu'une imifanon plus
M
compose du même deinn.
» Dans la Danfe ~Grecque, !os n!!es & les garçons ~i<antJes<mëmes pas &
M
les mêmes ngures, dansent Séparément, & enfuite les deux Troupes fe reu'
niuent & Ce mê!ent pour rbfmer un branle genpral. C/en: alors une fille
? qui mené !a danfe en tenant un homme par la main elle prend ensuite un
u mouchoir ou un ruban dont its tiennent chacun un bout les autres & la'
file ordinairement cft longue, pauent & repafrent l'un après l'aucre & corn!-
me en fuyant tous ce ruban. On va d'abord lentement, & en rond puis
» la conductrice après avoir faicpluneurs tours & détours, roule le cercle au-
M tour
d'elle. L'art de la dan(eu(e conMe à fe démêler de la nie & à réparer
tre tout'à-coup à la tête du branle, montrant à lajnain d'un air triomphant
f &n ruban de foie comme quand etie a commencé.
Telle eu: la danfe que dan(a Thctee après avoir deUvre les A.théniens dit
» alors !a,Candiote fe danfe fans rien tenir à !a main, parce qu'U ne s'agit que
M de dcngner les dctour: du Labyrint!)p.
M
Si t'oa da-nfeph! couvent encore Candiote avec un mouchoir i !:t
$ main, & alors elle exige plus de vivacité ,H eA vfai~emb!ab~ q.ue c'eA pour
rappeUer & peindre la douleur d~Ari&dne quAnd elle 6~ abandonnée par
Théfée dans t'Me de Naxos on croit voir cette Princeffe défolée, eniou-
»
rée de fes femmes les cheveux épars, ~a robe négligemment traînante
M
M
fcn voile déchiré dont e~e tient u)te partie dans fa main, tantôt pour ef.
(uy.er &s larmes tantôt pour faire un fignat à Théfée qui eft emporté par
M ~bn vaineau. Agitée entre !& crainte~ t'e~crance & t'amour et!e aime trop
o Thétee pour vouloir faccufec elle s'en prend aax Etémens. S'adref-
M <anr
au vaineau même dans le cours de la danfe elle s'écrie en ehantantr
M Navire qui êtes parti & qui m'enlevez mon bien-aimé la lumiere de
mes yeux~ revenez pour me le rendre ou pour m'emmener auC~
Le Chceur répond fur le même air
Maure du Navire, mon Seigneur & vous nocher, mon anM, que fe-
M rai-je de
ma vie Revenez pour me le rendre ou pour m'emmener auul.
Telle eft la Danfe célébrée par Homère oc à laquelle nous reviendrons dans
notre Euai (ur les Danfes anciennes nous y développerons l'objet primitif &
réel de cette Dan(e:pourquoieUe fut appellée la Danfe de Thésée & d'Ariadne,
& quel eQ: le Labyrinthe réel & naturel dont elle imitoit les détours.
ARTICLE V.
t.
Ce Bouclier attaqué comme ~û~/< dans ~OTÏ exécution.
Les beaux Efprits du commencement de ce necle attaquèrent Homère
avec une vivacité fans égaie: le célèbre LA MoTHB, le Coryphée de ces tems-
là, leurfervoit de point de réunion fans entendre le Grec, il jugea Homère
d'après la Traduction froide, lâche prefqu'infipide de Madame DAciER.: &
d'après cette Tradu~ion, il ni bien plus il ofa mettre Homère en vers
c'était Homère travetti Madame Dacier en ).ena tes hauts cris cette Dame
devenant bavante avoir abjuré les graces de fon texe, elle avoit avaté
en
longs traits toute la pefanteur de l'érudition toute la pédanterie de ceux
qu'elle avoiF pris pour modèle. M. de la Mothe t'attaquoif au coptraire avec
tous les charmes de !'e(prit toute la po!itene de (on uccte. Le combat étoic
par trop inéga! la gloire d'Homère en fbuSrit prodigieufement elle en rue
cctiptée pour un tems le Bouclier d'Acheté fur -tour n'échappa pas aux (ar*-
cafmes de cette nouvelle ligue contre Ilium l'Abbé TERRAssoM en particu-
lier infulta vivement à cet égard au génie d'Homère il foutint que pour re-
présenter tout ce que cet illudre Barde place fur ce Bouclier il raudroit une
étendue auûE grande que !a Ptace Royale.
l~
CeZ<vr<7!<
te Sir'e~ cependant très-vrai::.ce Livre Egypcie~<eu! f6~edë !cu:s~petbes
BMioth~ques~Mme de nos jours il eA même fi
commun~qu~ucun Savant n'a
d~gnc s'en occuper ;perfoM& avant nous n'ayant.jama<s (bup~onnc fon illus-
tre ortginc. Ce Livre e~compo(e-de LXXVII feui~cts on tableaux, mcme d6
!:XXVII1~ divifcs.enVcIades, quion~ent-chacune des objets oud Y~rics qu'a-
tnu~ns.&infh'u.Atfs :.ceLtvreen:en un-mo~ieJEudesTARoTs, jeu inconnu,
~LeK vrai, à Paris, mais trjes-connu en Ita!ieen AUemagne, même en Pro-
vence, & auCL bi&rre-pac.les.ngmes qu'are.cl~cune-de Ces cartes; que pat
leur.m~tnude~
Quelqu'étendues que foient les Contrées ou il eft en ufage, on n'en étoit
pas plus avance Ïurla valeur des figures bicarrés qu'il paroît o<ïfir & telle eft ~on
antique origine qu'elle fe perdoit dans. l'obfcurité des tems, qu'on ne (avoit ni
ou ni quand il avoit été inventée ni le monfqui y a~oit rauemblé tant de
figures extraordinaires, fi peu faites ce femble pour marcher de pair, telles
qu'il n'onre dans tour Con ensemble qu'une énigme que pèrfonne n'avoit ja-
mais chercha à rcioudre.
Ce leu a même paru fi peu digne d'attention, qu'il n'e~ Jamais enttéen
ligne de compte dans les vues de ceux de nos Savans qui fe font occupés de
!'ôrigin6 des Cartes ils n'ont jamais parlé que des Cartes Francoifes, ou en
ufage à Paris, dont l'origine eft peu ancienne; & après en avoir prouvé l'in-
vention moderne, ils ont cru avoir épuifé la matiere. C'ett qu'en erfec on
confond fans ccue i'etablincment d'une connoiffance quelconque dans un
Pays avec fon invention primitive c'eft c6 que nous avons déjà fait voir à
l'égard de la boudole lesdecs & les Romains eux-mêmes n'ont que trop con"
jfondu ces objets, ce qui nous a privé d'u~e multitude d'or'gines intcrenantes.
Mais la forme, la diipontion, l'arrangement de ce Jeu & les figures qu'il
onTeiontdmanircflemcntaliégonquK, &: ces allégories Ibncncon~rmesa
la doctrine civile philosophique & religieuse des anciens Egyptiens, qu'on ne
peut s'empêcher de le reconnoitre pout l'ouvrage de ce Peuple dé Sages qu'eux
&ùls purent en être les Inventeurs, dvAux à cet égard des Indiens qui in-
~entoieht le Ie~ des Echecs.
D ivï s o N,
~ous ferons voir les allégories qu'onrent les diverses Carres de ce yeM.
Les formules numériques d'après lesquelles )I acte compote.
Comment il s'e&tranfmisjufques à
~es rapports avec un Monument Chinois.
nous.
Comment en naquirent les Certes Espagnoles.
Et les rapports de ces dernières avec les Caries François,
Cet Enai fera <uiyt d'une Di(lertation où l'pn établit comment ce Jeu étoit
appliqué à l'art de la Divination c'e~ l'ouvrage d'un 0&ci<:r Général, Gou"
vcrne&r de Province ) q~i honore de <a bienvei'iance, & qui a retrouvé
nous
dans ce Jeu avec une (agacité tres-ingéhieute les principes Egyptiens fur l'art
de deviner par les Cartes principes qui diniogucient les premieres Bandes des
Egyptiens mal nommés Bohémiens qui Ce répandirent dans l'Europe, & dont
il iubnRe encore quelques veniges dans nos Jeux de Cartes, mais qui y prêtent
in~nimeM moins par leur monotonie par ~e petit nombre de leurs figures.
Le Jeu Egyptien, au contraire, éto!t admirable pour ccteSet, rentermanc
en quelque façon l'Univers entier, & les Etais divers dont ta vie de t'Homme
cO Susceptible. Têt étoit ce Peuple unique & profond, qu'il imprimoit au moin-
dre de fes ouvrages le ~ccau de l'immortalité, & que les autres Semblent ed
quelque fone ~e tramer à peine fur fcs traces.
ARTICLE!.
.~r~co~jr~ ~a'c~<~ lu C~~j 7~ 7*~ o r s.
Si ce Jeu qui a toujours été muet pour tous ceux qui le connoinent, s'eft
développé à nos yeux, ce n'a point été l'effet de quelques profondes médita-
tions ni de i'envie de débrouiller fon cahos nous n'y penfions pas iinftanc
avant. Invité il y a quelques années à aller voir une Dame de nos Amies,
Madame la C. d'H. qui arrivoit d'Allemagne ou de Suif!e, nous la trouvâmes
occupée à jouer à ce Jeu avec quelques autres Perfonnes.Nous jouons à un Jeu
que vous ne connoinez furement pas. Cela te peut; quel en:-U < Le Jeu des
Tarots.J'ai eu occauon de le voir étant fort jeune,mais je n'en ai aucune idée.
C'ett une rapfodie des figures les plus bifarres, les plus extravagantes en voi-
là une, par exempte; on eut foin de choiur ia plus chargée de ngures,& n'ayant
aucun rapport à fon nom, c'ett le Monde j'y jette les yeux, & auffi-rôt j'en'
reconnois l'Allégorie: chacun de quitter fbn Jeu & de venir voir cette Carre
mervei!!eu~e o~ j'appercevois ce qu'i!s n'avoient jamais vu chacun de m'en;
montrer une autre en an quart-d'heure le Jeu fut parcouru, expliqué, déclara
Egyptien & comme ce n'étoir poinr le jeu de notre imagination mais FeSec
des rapports. choifis & fenfibles de ce jeu avec tout ce qu'on connoit d'idées
Egyptiennes, nous nous protmmcsbien d'en faire part quelque jour au Pu-
blic perfuadcs qu'il auroit pour agréable une découverte & un présent de cette
Mmre, un Livre Egyptien échappé à la barbarie, aux ravage: du Tems, aux
incendies accidentelles & aux volontaires, à l'ignorance plus dcMrcufe encore.
JE~ct ncceffaife de la forme frivole & légere de ce Livre, qui !*a mis à.
même de triompher de tous les âges & de pauec jufques à nous avec une
fidélité rsre l'ignorance même dans laquelle on a été jufques ici de ce qu'iÏ
rcpré~entoit, a été un heureux iauf-condoit qui lui a !aiue traverfer tranquitte-
ment tous les Siècles (ans qu'on ait peufé à le faire di(paro~tre.
Il éroit 'rems de retrouver tes Allégories qu'il étoit deviné à co~fcrver, &~
de faire voir que chez le Peuple le plustage, tout jusqu'aux Jeux, étoie fondé
fur l'Attégcrie, & que ces Sapes (avoient changer en amusement les connoi~
&nces ~s plus utiles & n'en faire qu'un Jeu.
.Np~s. l'avons dir~ lejeu~des Tarots dt compote de LtXXVII Cartes ) m~me
~'un.&LXXVm~, di.vMces en Atous & en IV conteurs. Afin que nos Leck&u<s
jjuiMent npus fuivre, nous avons fait graver les Arous; & l'As de chaque cou-
leur, ce que nous appeUons avjec les ~fpagnols~ Spadille., Ba(te, & Ponte.
r o .y.
Les Aïous au nombre de XXII repréfenient en général les Chefs tem<
porels&~<ptf'tue)sde)aSoCtCtéy)es Chefs Phy~ques de !'Agticukure, les
yercus Card<na)es, le Mariage, la Mor[.&: la teïurreeHon ou la création'; tes
divers jeux de la fortune te Sage jSc.Ie Fati !e Tems qui contumetout, &c.
On comprend ainfi d'avauce que toutes ces Cartes font autaor de Tableaux
a)!egprique~ retarifs à t'en(embte de la vie.,&fufcepriblcs d'une innniré de
combinaisons. Nous allons les examiner un à un & tâcher de dechu~KJ: t'&l~
le~one ou l'énigme particuiiere que chacun d'eux .renferme.
~,0~ Z~
~p ~P.~ .~r.
N°.U,m,IV,V.
C~JE~~s CB9 JOC~~T~,à.
~e$ Numéros II & III repr~entent deux femmes les Numéro! IV ~c
V, leuts maris; ce font les Chefs temporels & fpirituels de la Sodetc.
jRo~<6' A~f~E.
Le N*. Rot, & le IIJ. la Rn~. Ils ont tous les deux pour
IV. repréfente le
attributs l'Aigle dans un EcutÏou & le fceptre furmonre d'un globe thanti~e
ou courpnpe d'une croix, appellée TnAU le Hgne par excellence.
Le Roi e& vu de pront, la Reine de face ib (ont tous les deux ajtEs fur un
~y.j. Att
Trône. La Reine en: en robe traînante, le domer de Con Trône eft c!evé le
Roi eO: comme dans une gondole ou ehai!e en coquille, les jambes croises.
Sa Couronne c& en demi-cercle turwontée d'tme perte là croix. Celle de 1~
Reine fe termine en pointe. Le Roi porte un Ordre de Chevalerie.
CjR~jv.p-.P.Rjtr.R~C'y.D~P.R~rA~
Le ?. V. représente le CnE? des Hiérophantes ou le GR.AND-PR.tTRB !e
N".11. la GRAnDB-PtLETB.EssE ou fa femme on Sait que chez les Egyptiens,
les Chefs du Sacerdoce étoieni mariés. Si ces Cartes croient de l'invention
des Modernes, on n'y veiroit point de Grande-Pretreue, bien moins encore
fous le nom de PApKsz, comme les Cartiers Allemands ont nommé celte-ci
hdiculement.
La Grande-Pretrene eft affife dans un fauteuil eHe eR en habit long avec
une espèce de voile derriere la tête qui vient croiser fur t'c~omae elle a une
double couronne avec deux cornes comme eh avoit Ms elle rient un Livre
ouvert fur fes genoux deux echarpes garnies de croix ie croifem fur fa poi-
trine &: y forment un X.
Le Grand-Prêtre eft en habit long avec un grand manteau qui tient à une
agrane il porte la triple Thiare d'une main il s'appuie fur un Sceptre à tri-
ple croix & de l'autre, il donne de deux doigts étendus la bénédiction
deux perfbnnages qu'on voit à fes genoux.
Les Carriers Italiens ou Allemands qui ont ramené ce jeu à leurs connoi~
fances ont fait de ces deux perfonnages auxquels les Anciens donnoient !e
nom de PERE & de MERE, comme on diroit ABnÉ & ÂBBEssE, morsOrien-*
taux fignifianr la même chofe, ils en ont fait dis-je, un Pape ce une Papef~e.
Quant au Sceptre à triple croix, c'eft: un monument absolument Egyp-
tien on le voit fur la Table d'Ins fous la Lettre T T Monument précieux
que nous avons déjà .rair graver dans toute fon étendue pour le donner quel-
que jour au Public. Elle a rapport au triple Phallus qu'on promenoit dans la
&meufe Fête des Pamyhes où l'on fe réjouinbit d'avoir retrouvé Ofiris, & où
il ctoit le Symbole de la régénération des Plantes & de ta Nature entière.
N!! VII.I.
0~/jtjr~ T'Arojtfp~~jvr.
Osms.s'avance enfuite;il paro~t fous la forme d'un Roi triomphact, te
Sceptre en main la Couronne fur la tête il eH dans fon char de. Guerrier~ 1
tiré par deux chevaux blàncs. Personne n'ignore qu'Ohris étoit la grande Di*
vinin: des Egyptiens la même que celle de tous les Peuples Sabcens ou 1-:
Soleil Cymbole phyfique de la Divinité (uprême inviuble, mais qui Cc manitefte
dans ce chef-d'oeuvre de la Nature. l! avoit été perdu pendant l'hyver il repa-
rott au Pfinrems avec un nouvel éclat, ayant triomphé de tout ce qui itU
faifoit la guerre.
?. VI.
L s J~~Rf~CB.
Un jeune homme & une jeune femme fe donnent leur foi mutuelle UH
Prêtre les bénir, l'Amour les perce de fes traits. Les Cartiers appellent ce Ta-
bleau, l'ÂMOuR-Eux. Ils ont bien l'air d'avoir ajouté eux-mêmes cet Amour
avec fon arc fes flèches, pour rendre ce Tableau plus parlant à leurs yeux.
On voit dans les Antiquités de BOISSARD ( t), un Monument de la même
Mture, pour peindre l'union conjugale mais il n'e~ compote que de trois fi-
gures.
L'Amant & l'Amante qui donnent leur foi 18 Amour entre deux fert de
Témoin & de Prêcre.
Ce Tableau e~t intitule FiDBt StMULAcRUM, Tableau de la Foi conjugale
Jes peftbnnages en (ontdengnes par ces beaux noms, VÉRITÉ, HONNEUR &
~AMOUR. II eft inutile de dire que la vérité défigne ici la femme plutôt que
l'homme, non-feulement parce que ce mot eft du genre reminin, mats parce
que la F~A~ co/~?<ï/ eft plus euennelle dans la femme. Ce Monument
précieux fut élevé par un nommé T. FuNDANius EpoMENus ou l'<n< àfa
très-chère Epoufe P<w«~/n<& a leur fille chérie ~<7«<~o/n<
PLANCHE V.
Les Figures que nous avons réunies dans cette Planche font relatives
aux quatre Vertus Cardinales.
N". XI. Celle-ci représente la FORCE. C'en: une femme qui s'efc rendue
PLANCHE VI.
?. VI III. ou IX.
Le ~c~ ou le CX~r <~ la ~n~ <' <& /<
Le N~. IX. représente un Phi!ofophe vénérable en manteau long, an ca-
puchon fur les épaules il marche couibé fur fon bâton & tenant une lan-
terne de la main gauche. C'eft le Sage qui cherche la Ju~iee & la Vertu.
On a donc imaginé d'après cette peinture Egyptienne i*HMoire de Dia-
gene qui ia lanterne en main cherche un homme en plein' midi. Les bon*
mots .fur-tout, les Epigrammatiques (ont de tout if!ede & Diogène éte!t
homme à mettre ce tableau en a~ioo.
Les Cacttefs ont (ait de ce Sage un Hermite. C'ett aerez bien vu tes Phi-
iotophes vivent volontiers en retraice ou ne font guères propres à la frivo-
lité du fiècte. Heraclide pâ(Ioit pour fou aux yeux de fes chers Conctroyens
~f~M~
dans l'Orient d'ailleurs, <e livrer aux Sciences J[pécu!adves ou et
presque une <eute & même chofe. Les Hermires Egyptiens n'eurent rien à
reprocher à cet égard à ceux des Indes, & aux Ta!apoins de Siam ils etotenjc
wu (ont tous autant de Druides.
N". XIX.
L E ~O~JEJ t.
Nous avons réuni tous cette planche tous les tableaux relatifs à la tumiere
ainfi après la lanterne fourde de t'Hermite, nous allons paner en revue le So-
leil la Lune & le brillant Sirius ou la Canicule étincelante tous figurans
dans ce jeu avec divers emblèmes.
Le Soniï. c(t repréfenté ici comme le Pere phy~que des Humains & de
la Nature enriere il éclaire les hommes en Société, il prende à leurs Villes
de (M rayons diM!ent des larmes d'or & de perles ainS on dengnoit les
heureufes influences de cet aftrc.
Ce Jeu des Tarots ell ici parfaitement conforme à !a<toAr!ne de* Egyp-~
tiens, comme nous l'aUons voir plus en délai! à l'article fuivant.
N". XVII I.
1~ Z~jv~.
A!n<ï !a LvM~ ~u! marche à la (uite du Soleil e~ au(E accompagnée de
larmes d'or & de perles, pour marquer également qu'clle contribue pour'
part aux avantages de Ja terre.
PAusANiA: nous apprend dans la Description de la Phocide, que, <eton !es
Egyptiens,c'etoient les LA~MMd'Isis qui enfloient chaque année les eaux du
Nil & qui rendoient ainfi fertiles les campagnes d'Egypte. Les relations de ce
Pays parlent auu! d'une GouTTE ou larme, qui tombe de la Lune au moment
où les eaux du Nil doivent grouir.
Au bas de ce tableau, on voit une Eereviue ou Cancer ~oit pour mar-
quçr la marche rétrograde de la Lune (bit pour indiquer que c'e~ au mo-
ment oa le Soleil & la Lune fottent'du Hgne de Cancer qu'arrive i'inond.
bteaufui'am.
tion cauice par leurs larmes au lever de la Canicule qu'on voit dansée ta-
Ceur.
dont coulent deux Fleuves. A côté de cette femme e~ .un papitton fur une
(!)OuStromatM,nv.V.
infant le commencement de l'année elles femblenc venir recevoir Ces ordres
pour régler leur cours fur eHe.
La Dame qui ett au-denous~ & fort. attentive dans ce moment à répandre
l'eau de (es vafes, e& la Souveraine des deux ISIS à la bienfaifance de la-
quelle on att~buoit les inondations du Ni!, qui commencent ao !evcf de !a
Canicule; ainfi ce lever éroit t'annonce de l'inondation. G'e~: pour cette rai-
fort que la Canicule étoit confacrée à lus, qu'eue'eroit fon Symbole par ex-
cellence.
Et comme l'année s'ouvrok également par le lever de cet AÛre, on )'ap-
pelloit ~or~-M ouverture de cannée &; c'eft fous ce nom q'u'i! eroic con-
~creàMs. ,i
Ennn la Fleuri !e PArM-to~ qu'eue 6!pparte, étoient I'emb!eme de la.
régénération & de la résurrection i)s indiquoient en même tems qu'à la
faveur des bienfaits d'Ins ,au lever de la Canicule, les Campagnes de l'Egypte,
qui étoient abjfblumeiit nues~convriroient de nouyeUes-mouIons.
P L A N C HE yiJ~
N~. XIII.
Z. o A r.
Le n<X!II. représente ta. Mort elle fauche les Humains, les Rois & les,
Reines., les Grands & les Petits; rien ne rcu(te à& tau!x meurcrierc~
Il n'ëA pas étonnant :qu'elle ~oit placée fous ce numéro.; le nombre tre!ze
fut toujours regarde comme matheureux. It faut que, très-anciennement il
~bitarrite quelque grand malheur dans un pareH)onr,.& que te ibuvcnic
en ait mSuc~ur toutes !esancicnnes!N~tions. ~croit-ce par une ~uitcdece
douze (.
~ouvemrque lM treize Tdbus~des Hébreux n'ont jamais ~jeomp!ees.quc pour
t ;t
Ajoutons qu'il n'ed pas étonnant non plus que les Egyptiens ayent in<crc
la Mort dans un )eu qui ne devroit réveiller que des idées agrcab!cs ce Jeui
~[oif un jeu de guerre !a Mort devoit donc y entrer c'e~ ainn'quo le jeu
dc&cct)ecs nnit par échec mat, pom:TE!eux, dire rar.Sha !amort du Roi.
D'<ui!turs, noiis avons~ fu ocea~cn.'de rappeDer dans le Calu'dncr, c;ue dans
les féflins, ce Peuple (âge &: r~6echi taifcit parcu.rc MO ~ucicuc fbu:e nom
de A~Mrc~, fans doute afin d'engager les ccnvi~cs à ne ras ~c tccr par ccur-
mandife. Chacun a fa maniere de voir, & il ne ~ut ~md! di~'utcr dc&goûts.
N~ XV.
r y p tr o j~.
Le n". XV, représente un célèbre perfbnnage Egyptien TifTHOM frère
Démon d'EnMr il
<l'0nris & d'tus, le mauvais Principe le grand a des
ailes de chauve-fburis, des pieds & des mains d'harpie à la tête, de vi-
laines cornes dé cerf on t'a fait aum laid auOi diable qu'on a pu. A fes
pieds font deux petits Diablotins à'longues oreilles à grande queue, le<
n~ins liées derriere le dos ils ~bat eux-mêmes attachés par une corde qui
leur pane au cou, & qui e(t arrêtée au piédestal de Typhon c'e& qu'il ne
lâche pas ceux qui (ont à lui il aime bien ceux qui font ~ens.
N". X V I,
Maifon-Dieu ou CA«~MM f/a~M.
Pour le coùp nous avons ici une leçon contre l'avarice. Ce tableau re-
préfente une Tour, qu'on appelle MAisoN-DiEU, c'eft-à-dire, la Maifon par
excellence c'eA une Tour remplie d'or c'eft le Château de Plutus il tombe
en ruines, & (es Adorateurs tombent écrases fops fes débris,
A cet enfemble, peut-on méconnoitre l'Hi~oire de ce Prince Egyptien
dont parle HERopoTE, & qu'il appelle jR~~Mp~~fr, qui ayant &!tcohf-
truire une grande Tour de pierre pour renfermer fes trefbfs & dont lui feul
avoit la clef, s'appercevoit cependant qu'ils diminuoienc à vue d'oal, (ans
qu'on passât en aucune manière par la feule porte qui exiMt a cet édince,
Pour découvrir des voleurs auui adroits, ce Prince s'av~a de tendre des piéges
autour des vaC~q~i contenoient ~esrichenes. Les voleurs etoientle~ deux
fils de l'Architeû&dont s'etoit fervi Rhampunit il avoit ménagé une pierre
de telle manière qu'elle pouvoit s'ôter & fe remettre à volonté (ans qu'on
s'en apperçût. Il enfeigna Con fecret à fes enj&ns qui s'en fervirë nt merveil!eu-
~ement comme on voit. Ils voloient le Prince & puis ils fe jertoient de ta
Tour en bas c'en: ainH qu'ils font repréfentés ici. C'eA à la vérité le plus
beau de l'Hilioire; on trouvera dans Hérodote le rede de ce conte ingénieux
comment un des deux frères fut pris dana les filets comment il engagea fon
irere à lui couper la tête comment leur mère voulut ab&lument que celui-
ci rapportât le corps de fon frère comment ilalla avec des outres chargés
fur un âne pour enivrer les Gardes du cadavce & du Palais comment, apr«
qu'ils
qu'ils eurent vu!dé tes outres malgré (es larmes
artincieutes, & qu'Us (e furent
endormis, il leur coupa & tous la barbe du côté droit, & leur enleva le corps
de fon frere comment le Roi fort étonna, engagea fa fille à fe taire ra-
conter par chacun de Ces amans le plus joli tour qu'ils euffenc fait comment
ce jeune éveillé alla auprès de la belle lui raconta tout ce qu'il avott fait
comment la bette ayant voulu t'arrêter, elle ne (e trouva avoir (aifi qu'un bras
potiche comment pour achever cette grande aventure & la mener à
une heureufe fin ce Roi promit cette même fienne fille au jeune homme
Ïng~nieux qui l'avoir fi bien joue comme à la perfonne la plus digne d'eue
ce qui s'exécuta à la grande (atisiadion de tous.
Je ne fais fi Hérodote prit ce conte pour une hiftoire réelle mais un
Peuple capable d'inventer de pareilles Romances ou Fables Miléfiennes,
pouvoit fort bien inventer un jeu quelconque.
Cet Ecri vain rapporte un autre fait qui prouve ce que nous avons dit dans t'HiC.
toire du Calendrier que les Aaiues des Géans qu'on promene dans diverfM
Fêtes, dengnercnt presque toujours les faifons. H dit que Rhamp(!nit, le même
Prince dont nous venons de parler, fic élever au Nord & au Midi du Temple
de Vulcain deux ftarues de vingt cinq coudées de haut, qu'on appelloit
l'Eté & l'Hiver on adorait, ajoute.t-il cette-la, & on tacrinoit, au conf
traire à cette-ci c'eA donc comme les Sauvages qui reconnoiucnt le boa
Principe & l'aiment, mais qui ne facrifient qu'au mauvais.
N*.
o X.
La J!oM Fortune.
Le decnier numéro de cette Planche e~ ta Roue de Fortune. Ici des Per-
sonnages humains, fous la forme de Singes, de Chiens de Lapins, &c.
s'élevent tour-a-tour fur cette roue à laquelle ils <bnt attachés on diroit que
c'eft une fatyre contre la fortune & contre ceux qu'elle éleve rapidement
qu'ette iaine retomber avec la même rapidité.
PL A N C H E VIII.
N°.XX.
T«~M mal aM~ le ~e~r c~M.
Ce Tableau repréfente un Ange tonnant de l.t trompette on voit auûS<
tôt co aime fortir de terre un vtett~rd ) une femme, un enfant nuds.
jP~.T'CM.A B b b
Les Cartiersqui avoient perdu la valeur de ces Tableaux, & plus encore
leur enfemble ont vu ici le Jugement dernier & pour le rendre plus fen-
fibte, ils y ont mis comme des efpèces de tombeaux. Otez ces tombeaux., ça
Tableau (en: également à défigner la CREATION~ amveed.uisleTems,&tt
commencement du Tems qu'indique le n°. XXI..
?. X X I:
Le T~3f~, mal. nommE le ~fo~~B,
Ce Tableau que les Cartiers- ont appelé le Monde, parce qu'tts Font
confidéré comme l'origine de tout, représente le TEMS. On ne peut le oe-
conno~tre à ~on enfemble..
Dans le centre e~ la Deede du Tems avec (on voile qui voltige, & qui
hn'fert de ceinture ou de Peplum comme t'appe!Ioieni les Anciens. Elle e(t
dans l'attitude de courir comme le Tems, & dans un cercle qui repréfente les
révolutions du Tems, ainn que l'ccuf d'où tout eRfbrti dans le Temps.
Aux quatre coins du Tableau font les emb)êmes des quatre.Sa.ifoiis qu)
forment les révolutions de l'année, les mêmes qui compofblent. les quatre
têtes des Chérubins. Ces emblêmes (ont,.
L'Aigle, le Lion le Bœuf, & le Jeune-Homme.
L'Aigle représente le Printems, ou rcparoiuent tes o.i(eaux..
Le Lion l'Eté ou les ardeurs du Soleil.
Le Bceufj, l'Automne ou on laboure & ou on feme..
I<e Jeune-Homme ,rHiver où l'on le réunit en fbciete..
ARTICLEE IL
f.~ Cou~y~
1
Outre !es AtoM, ce 7eu eA compofé de quatre Couleurs 'diMnguees pat~
kurs emblèmes on les appelle ÉpEE CoupE, BÂTON & DtNtEtL.
On peut voir les As,de.ces quatre couleurs dans, la Planche VIII.
A repréfente l'As d'Epee, furmonte d'une couronne qu'entourent de~'
palmes.
C l'As de Coupe il.a a t'au: d'un Château ce'ainG qu'on faifoit autre'
ibis les grandes tanes d'argent.
D t'As de Bâtot* c'e(t une vrai mauue.
B,At de Denier, e!tvironn~deguir!andes~
-Chacune de ces couleurs e~ compose de quatorze Canes, c'ett-à-f'ir? de
dix Cartes numérotées depuis 1 )Utqu'a X, &: de quatre Cartes ng ree~
qu'on appelle le Roi la Reine, te Chevalier ou Cavalier, & fon Ecu) er ou
Valet.
Ce! quatre Couleurs (ont:relatives aux quatre Et jts~nire lefquels étoient
divins les Egyptiens.
L'Épee deugnoit le Souverain & la Noble(Ie toute Militaire.
La Coupe te Cierge ou le Sacerdoce.
Le BAT.OM, ou Matlue d'Hercule, l'Agncu'turc.
Le Denier, le Commerce dont l'argent eic !e ligne.
t. T A R 0 T
Le Mat, nom vulgau.'e' du Fou, & qui (ubMe en ItaHen vienr de l'Orienta!
~M, afiomme~ meurtri, fêle. Les Foux ont toujours été représentes comme
ayant le cerveau fcle,
P A G A P. y
ARTICLE 11 r.
J~f~j~f~jt~ ~o~r c~ ycr~ ~~jc 7'~jtor~
t*. Maniere ds ~0/ /M C<t~<~
Un de nos Amis, M. L'A. R. bien voulu nous expliquer la maniere dont
a
Jn Le Pagad ou Atout r.
les quatre Rois.
Si on a deux de cejs A-tous-Tarots on demande a. l'autre, y~< n< /*« ?
-celut-ci~e peut répondre en montrant le troineme, celui qui a fait la queftion
tnarque .points it en marque ï s'it les a~qus troM.Les fcquenccs o.ulies
~gurcs de it mcmp conteur -valent ~.points.
~cay..
routeur également.
loue't-on un'Roi, n'a-t-on pas ~a Dame on met le Fou
Ï
Pour compter lés points qu'on a dans ~es mains, cnacune des fept Carte<
appellées TaTocs avec une Cane de couleur, vaut j. points.
La Dame avec une Carte,
Le' Cavalier avec une Garre
Le Valet avec une Carte, i.-
)'
i. Cartes nmptes ensemble, ï.-
a
On compte l'excédent des points qu'un'de: ad~erfaires (ut raQtre.oc
Ules marque.: on continue de jouer )u(qu'a ce qu'on foit parvenu à eenc,
.`, A R T 1 CLE LV.
t/ des 7*~ 0 T J
J JC C07! <WMmc ~/ï ~H de Géographie Pû/
On nous a rait-voir (pr unCata!ogue de Livres ItaHens~ ie titre d'un
Ouvrage où la Géographie 0~ entrelacée avec le. Jeu des Tarots: & nous
n'avons pu a~:r ce Livre. Gontieni-it. des tecons de Géographie à graver (uE
chaque Carie de ce Jeu! E(~ce une.application de ce Jeu à la Géographie!
Lech~mp.de conjec~tires eft fans nn, & p'eut-être qu'àtbrce de multiplier
l~s combinaisons, nous nous éloignerions plus des vues de cet Ouvrage. Sans
tMWembacra~ec de ce. qu'il t pu. dite, voyons nous-mcme conuneat les
Egyptiens auroienr pu appliquer ce Jeu a la Géographie Politique, telle qu'elle
étoit connue de leur tems, il y a à peu-prcs rrois mille ans.
Le Tems ou le MONDF, repréfoucroit le Globe de la Terre & Ces révolutions.
La CRÉATION le moment ou la Terre forcit du cahos où elle prit une
forme, fe divifant en Terres en mers, & ou l'homme fut créé pour devenir
le Maître, le Roi de cette belle propriété.
Les QUATRE VERTUS Cardinales, correspondent aux IV. côtés du Monde
Orient, Occident, Nord & Midi ces quatre points reiarirs àFhomme, par te~.
quels il eft au centre de tout qu'on peut appeller ~a droite,~ gauche, fà face
& fon dos, & d'oùies connoit~nces s'étendent en rayons jusqu'à t'extrémite
de tout, fuivant fétendue de ~es yeux phyfiques premièrement, & puis
de Ces yeux inteHectuets bien autrement percans.
LES Qu~ttRE Coui-EUM feront les IV. Régions ou parties du Monde cor-
respondantes aux quatre points cardinaux, l'Ane, t'An'ique l'Europe & la
Celto-Scythie ou les Pays glacés du Nord divinon qui s'e(t augmentée de
i'Amérique depuis fa découverte, & où pour ne rien perdre de l'ancienne on
a mb~itué à la Ceko-Scythie les Terres polaires du Nord & du Midi.
L'~PEE rcpréfente l'AsiE, Pays des grandes Monarchies des grandes Con-
quêtes des grandes Révolutions.
BATON t'EGYPTB nourriciefe des Peuptes, Jfymbo!e du Midi, des Peu-
ples noirs.
CoupE, te Nopp d'oA descendirent les Peuples, ce d'où vint l'In~
trucHon &: !a Science.
DtmER, t'EuRorE out'Oceident, fiche en mines d'or dans cet com-
tnencemens du mo,nde, que Jfl m~t ,a propos no~s appellons le vieux-tems
les tems antiques.
Chacune des X. Cartes numérotées de ces ïV. foreurs, fcfa une des grahdct
Contrées de ces IV. Régions du Monde,
Les X. Cartes d'EpM auront représenté, l'Arabie; l'Idum~e, qui régaoic
~ur les Mers du Midi la Pateline peuplée d'Egyptiens la Phénicie, Ma~
irene de la Mer Méditerranée la Syrie ou Aramée, !a Mésopotamie oit
Chatdee, la Médie, la Sunane, la Per(e & les Indes.
Les X. Canes de BATop auront représenté les trois grandes diviuons de
l'Egypte, Thébaïde ou Egypte Cupérieure, Delta ou baue Egypte Hepta-
nome ou Egypte du milieu divifée en fcpt Gouvernemens. Enfuite l'Ethio-
pie, la Cyrénatque, ou à fa place les terres de Jupiter Ammon, la Lybie
ouCarthage, les Pacifiques Atlantes, les Numides yagabons les Maures
appuyés
.ttppttyés fur l'Océan Atlantique; les Gaules, qui placés au Midi de !'Ar!as, Ce
répandoient dans ces va~es Contrées que nous appellons aujourd'hui Nigritie
Guinée.
Les X. Cartes de DïME~ auront repréfenté l'Me de Crète, Royaume de
i'i!!u~re Minos, la Grèce & Ces Ifles l'Italie !a Sicile & fes volcans Jes Ba-
léares céiebres par t habitetede leurs troupes de trait, la Bétique riche en tro
peaux la Cetcibérie abondante en mines d'or Gadix ou Cadir, l'jHe d'Her-
cule par excellence, ia plus commerçante de t'Univers la Lufitanie & les
JHes Fortunées, ou Canaries.
Les X. Cartes de Cours, l'Arménie & fbn mont Ararat, ribeftp, les ~cy-
tnes de rimaus, les Scythes du CaucaCe les Cimmcriens des Pa~us'A~eo"
tides, les Geies ou Goths, les Daces, les Hyperboréens fi célèbres dans cette
haute Antiquité~ les Cekes errants dans leurs forêts glacées l'JHe de Thu!e
aux extrémités du Monde.
Les quatre Carres figurées de chaque couleur auront contenu des détaik
géographiques relatifs à chaque Région.
LesRois, t'éfatdesGouvernemens de chacune, tes forces des Empires
qui les compofoient, & comment elles étoient plus ou moins confidérables
fuivant que l'Agriculture y étoit en ufage & en honneur; cette fource intarii~fa-
Me de richeffes toujours renaiuantes.
Les REINES, le développement de leurs Religions de leurs Moeurs, de
leurs U~ges, mr.rouc de ieufs Opinions, ~'Opinion ayant toujours été regar-
dée commet Reine du monde. Heureux celui qui iaura la diriger; il fera tou-
jours Roi de l'Univers, maître de ~cs femblables c'eft Hercule t'eioquenc qui
tnene les hommes avec des freins d'or.
Les CAV ALIERS, les exploits des Peuples, l'Hi(1oire de leurs Héros ou Che<
valiers cette de leurs Tournois, de leurs Jeux, de leurs batailles.
Les VALETS, FHi~oire des Arts, ~eur origine, leur narure; coût ce qui re.
garde la portion indufirieufe de chaque Nation, celle qui fe livre aux objets
méchaniques aux Matiu&ctures, au Commerce qui varie de cent manières
la forme des hchefÏes fans rien ajouter au fond, qui fait circuler dans t'Utu-
vers ces ncbt~s & les objets de FinduMe qui met même les Agrwoles de
à
faire rena~re les richenes en leur rburnidanc les défjouches les plus prompts
de celles qu'ils onc dcjà fait na!tre, & comment tout eft étrange dès que
cette circulation ne joue pas avec ttbertc.pu~que les Commerçons s font moins
occupés,& ceux qui teurïburninent décourage!.
L'cnfembte des XXI ou XXII Atous les XXII Lettres de l'Alphabet
F~. Tf/K. 7. Ccc
Egyptien commun aux Hébreux & aux Orienraux & qui fervant de chiSres
font nécetlaires pour tenir compte de l'enfemble de tant de contrées.
Chacun de ces Atous aura eu en même tems un ufage particulier. Plu-
ueurs auront été relatifs aux principaux objets de la Géographie Céte~e, fi on
peut fe fervir de cette expreffion. Tels
Le Soteit, la Lune le Cancer, les Colonnes d'Hercule, les Tropiques ou
leurs Chiens.
La Canicute. cette belle & brillante Portière des Cieux.
L'Ourfë céleRe fur laquelle s'appuient tous les A (très en exécutant leurs
révolutions autour d'e)!e, Conflellation admirable repréfentéepartesfeptïa-
ros, & qui femble publier en caractères de feu imprimés fur nos têtes & dans
le Firmament, que notre Syftême folaire fut fondé comme les Sciences fur la
Formule de fëpt, & peut- être même la ma(îe entière de l'Univers.
Tous les autres peuvent être conhderés relativement à la Géographie poli-
tique & morale au vrai Gouvernement des Etats & même au gouverne-
ment de chaque homme en particulier.
Les quatre Arous relatifs à l'autorité civile & religieufe, font conno!tre l'im-
portance pour un Etat de l'unité de Gouvernement, & de refpecc pour les
Anciens.
Les quatre Vertus Cardinales montrent que les Etats ne peuvent fe route-
nir que par la bonté du Gouvernement, par l'excellence de l'instruction par
la pratique des vertus dans ceux qui gouvernent & qui font gouvernés Pru-
dence à corriger les abus, Force pour maintenir la paix & l'union Tempé-
rance dans les moyens; Judice envers tous. Comment l'ignorance la hau-
teur, l'avarice la iottiîe dans les uns engendrent dans les autres un mépris
tune&e d'où réfuttent les défor.dres qui ébranlent jufques dans leurs fonde-
mens les Empires où on viole la JufUce où on force tous les moyens, où
l'on abufe de ~a force & où on vit fans prévoyance. Défbrdre~ qui ont dé-
truit tant de Familles dont le nom avoit rctenti fi long-tems par toute la
Terre, & qui avoient régné avec tant de gloire fur les Nations étonnées.
Ces vertus ne font pas moins nécenaires à chaqueIndividu. La Tempérance
régte fes devoirs envers fbi.même, fur-tout envers fon propre corps qu'il ne
traite trop fouventque comme un malheureux efctave martyr de fes affections
defbrdonnée*.
La Ju~ice qui règle tes devoirs envers fon prochain & envers la Divinité
elle-même à qui il doit tout.
La Force avec laquelle il fë foutient au milieu des ruines de l'Univers, il
~c rit des efforts vains & in~en(és des pa(Hon! qui t'adiégent fans celfe de leurs
tlots impétueux.
Ennn la Prudence avec laquelle il attend patiemment le fucccs de fes
<oins, prêt à tout événement & femblable à un fin joueur qui ne rifque jamais
fon jeu & fait tirer parti de tout.
Le Roi triomphant devient alors l*emb!ême de celui qui au moyen de cac
vertus a étéfage envers tui-mê'ne juRe envers autrui, fort contre les paulons
prévoyant à s'amaner des reuources contre les tems d'advernté.
Le Tems qui ufe tout avec une rapidité inconcevable la Fortune qui fe
joue de tout le Bateleur qui efcamore tout, la Folie qui eft de tout, l'Ava-
rice qui perd tout; le Diable qui fe fourre par-tout r~ Mort qui engloutit
tout, nombre feptenaire fingulier qui eft de tout pays, peut donner lieu à des
observations non moins importantes & non moins variées.
Ennn, celui qui a tout à gagner & rien à perdre le Roi véritablement
triomphant, c'en. te vrai Sage qui la lanterne en main eft fans ceue arientiFà
tes démarches, ne fait aucune école, connoit tout ce qui eft bien pour en jouir,
& apperçoit tout ce qui e~ mal pour t'éviter.
Telle (eroit ou à peu près l'explication géographico-po!itiqoe-nr)ora!ede
cet antique Jeu & celle doit être la fin de tous. Humanité, que vous feriez
heuccufe <t tous les jeux Ce terminoient ainfi t
A R T ICL E V.
J!<ypo~~ Jeu avec un Monument CA<'no<
A R T 1 C L E V I.
Rapport </e ce 7<a «v« Quadrilles ou Tournois.
ARTICLE VIII.
Jeux de Cartes Efpagnols.
Lorsqu'on examine les ~eux de Cartes en ufage chez les E~pagnoîs, on ne
peut s~empecher de reconnoitre qu'ns font un diminutif des Tarots.
Leurs Jeux les plus di~ingués font celui de t'Hombre qui Ce joue à trois ~e
le Quadrille qui fe joue à quatre & qui n'eA qu'une modification do Jeu de
l'Hombre.
Celui-ci n~gnine le 7~ /o/n//M ou de la vie humaine~ il a donc un
MOM qui correspond par&iMment à celui du Tarot.
Il eft divifé en quatre couleurs qui portent les mêmes noms que dans les
Tarots, tels que SpADinE ou épée, BASTE ou bâton, qui font les deux cou-
leurs nôtres CorA ou Coupe, & DiN~Ro ou Denier qui font les deux cou-
leurs rouges.
Plusieurs de ces noms & font transmis en France avec ce leu ainfi l'as de
pique eR appellé SpADii.ï.B ou épée l'as de trene, BASTB, c'e~-à-dire, bâton,.
L'as de cœur eft appellé PoNTB, de t'Efpagno! FenM, as, ou un poinc.
CesAtous, qui font les plus forts, s'appellent MAïADOR-s ou les Aubm-~
meurs tes Triomphans qui ont détruit leurs ennemis,
Ce Jeu e~t entierement forme fur les Tournois; lapreuve en eft rrappante~
puisque les couleurs en ~ontappeuées f 4/0~ ou pieux les lances, les piaae~
des Chevaliers..
Les Cartes elles-mêmes (ont appelées NAYPtS, du mot Orienta! NAt, qui
fignifie prendre tenir mot-à-mot, les TENANS.
Ce ~bni donc quatre ou cinq Quadrilles de Chevaliers qui fe battent en
Tournois.
Ils font quarante, appellés NAypEs ouTenans.
Quatre couleurs appettees Palus ou rangs de piques.
Les Vainqueurs font appellés ~<<orj ou Anonameurs, ceux qui font
venus à bout de défaire leurs ennemis.
Enfin les noms des quatre couleurs celui même du Jeu, démontrent qu'il
a été formé en entier fur le Jeu des Tarots; que les Cartes Efpagnoles ne font
qu'une imitation CH petit du Jeu Egyptien.
A R T I C L E VIII.
C~Ay~ f/t~jvpof~~y.
D'après ces données, il n'eft perfonne qui ne s'apperçoive fans peine que
les Cartes Françoifes ne font elles-mêmes qu'une imitation des Cartes Efpa-
gnotes, & qu'elles font ainfi l'imitation d'une imitation, parconfcquent une
inltitution bien dégénérée, loin d'être une invention originale & première,
comme font cru mal à propos nos Savans qui n'avoient en cela aucun poine
de cpmparaiton feul moyen de découvrir les causes & les rapports de tout.
On luppofe ordinairement que les Canes Françoifes furent inventées fous le
Regne de Charles VJ, & pour amuser ce Prince rbible & infirme; mais ce que
nous nous croyons en droit d'affirmer, e'eA qu'elles ne lurent qu'une imitation
des Jeux méridionaux.
Peut-être même ferions-nous en droit de (uppofec que tes Cartes Françoifes
font plus anciennes que Charles VI puifqu'on attribue dans DucAMGE (t)
S. BERNARD de Sienne, contemporain de Charles V, d'avoir condamné au
feu non-feulement les manques & les dez à jouer, mais même les C~M
Triomphales, ou du Jeu appellé la Triomphe.
On trouve dans le même Ducange les Statuts Criminels d'une ViHe appel.
tce SAOMA, qui défend également les Jeux de Carres.
I! faut que ces Statuts foient très-anciens~ puifque dans cet Ouvrage on
n'a pu en indiquer le tems cette Ville doit être celle de SAvoNE.
parM.t*AbbeRiVE,&c. à Paris, 77 9,
de M. le Duc de i-AVALUERE, dont l'un apour titre le Roman d'Artus,
Comte de Bretaigne; & l'autre le Romant de Pertenay ou de Lufignen
6 pages.
A la page 7 l'Auteur commence à discuter ce qui regarde l'origine des
Cartes Francoi~cs nous avons vu avec ptai~r qu'il Coutient °. que ces Cartes
~bnt plus anciennes que Charles VI i". qu'elles font une imitation des CM-
tes Efpagnoles nous allons donner un Précis ~iccin~ de fes preuves.
Les Carres, dit-il font au moins de l'an t o & ce n'eft ni en France
M
hi en Italie, ni en Allemagne qu'elles paroifîent pour la premiere fois. On les
M
voir en Efpagne vers cette année, & bien long-tems avant qu'on en trouve
» la moindre trace dans aucune autre Nation.
Elles y ont été inventées, félonie Dictionnaire Cadillan de 17)~, par
un nommé Nicolao Pepin.
Ou les trouve en Italie vers la fin de ce même Siècle, fous le nom de
M
Naibi dans la Chronique de Giovan Morelli qui e~ de l'an i }~
Ce favant Abbé nous apprend en même tems que la première piece Et"
pagnole qui en attelé l'exigence, eu: d'environ l'an t i. M Ce font les Sta-
M tuts d'un Ordre de Chevalerie établi vers ce tems-là en Efpagne &: ou les
t! Caries font prohibées cet Ordre s'appelloit l'Orne de la ~d it avoic
<' ctc établi par Alphonfe XI, Roi de Ca~itte. Ceux qu'on y admettoit rai"
foient ferment de ne pas jouer aux Cartes,
M
On les voit enfuite en France fous le Regne de Charles V. Le Petit Jean
M de Sainrré ne fut honoré des faveurs de Charles V
que parce qu'il ne )ouoip
ni aux dez ni aux Carres, & ce Roi les proscrivit ainfi que plufieurs autres
M Jeux, par fon Editde i;6~. On les décria dans diverses Provinces de la
M on
imagina en conféquence un prétexte ce fut celui de calmer la mélan-
<-
colie de Charles VI. On inventa fous Charles VII le Jeu de Piquet. Ce
Jeu fut caufe que les Cartes fe répondirent, de ta France, dans pludeurs au'
« très parties de l'Europe.
Ces détails font tres-intéref~ns leurs con(cquenccs le font encore ptus. Ces
Carres contre lefq.uell,es on fulminoit dans le XIVe Siècle, & qui rendoient
indigne des Ordres de Chevalerie, étoient néceuairemenc ires-anciennes elles
ne pouvoteni être regardées que comme des reftes d'un honteux Paganif-
me c'croient donc les Canes des Tarots; leur figure bifarre, leurs noms fin-
gutiers, tels que la Maifon-Dieu, le Diable, la Pape(Ie,&c. leur haute Anti-
quité qui fe perd dans la nuiF des tems, tes fpris qu'on en tirpit &:c. tout
dcvp~
<
<levo!t!es&ire regarder comme un amufement diabolique, comme une
ceuvre de la plus noire magie, d'une forcellerie condamnable.
Cependant le moyen de ne pas jouer on inventa donc des Jeux plus ha-
<nains, plus épures, dégagés de 6gures qui n'étoieni bonnes qu'à enrayer
de-!à les Carres Espagnoles & les Cartes François qui ne furenr jamais
vouées à l'interdit comme ces Cartes maudites venues de l'Egypte,mais qui
cependant ~e tramoient de loin fur ce Jeu ingénieux.
De-là fur-tout le Jeu de Piquet, qui eit une imitation fenGble & incontef-
table des Tarots, vrai Piquet, puifqu'on y Joue à deux, qu'on y écane, qu'on
y a des Séquences, qu'on y va en cent qu'on y compte le Jeu qu'on a en
main, &. les levées, & qu'on y trouve nombre d'autres rapports auffi frap-
pan<.
Co~c~r~fojv.
Nous ofons donc nous flatter que nos Lecteurs recevront avec ptaiuc ces
divertes vues fur des objets au(R communs que tes Cartes & qu'ils trouveront
.du'elles rectinent par~airement les idées vagues oc mal combinées qu'on avoic
eues jufques à présent (ur cet objet.
Qu'on n'avancera plus comme démontrées ces propoutions.
Que tes Canes n'exigent que depuis Chartes VI.
Que les Italiens (ont le dernier Peuple qui les ait adoptées.
Que le! figures du Jeu des Tarots font extravagantes.
.Qu'il e~ ridicule de chercher l'origine des Cartes dans les divers états de la
vie civile.
Que ce~Ieux font l'image de i!a vie painble~ tandis que celui des Echecs
-eft l'image de la guerre.
Que le Jeu des Echecs en: p!us ancien que celui des Cartes.
C'e& ainG que l'absence de la vérité, en quelque genre qu: ce foit, engen-
dre une foule d'erreurs de toute espèce, qui deviennent plus ou moins défa-4
~antageu(es, (uivanc qu'elles fe lient avec d'autres vérités qu'elles contraient
avec elles ou qu'elles les repounent.
dpplication dc ee ~K <t A< Divination.
Pour terminer ces recherches & ces développemens fur le Jeu Egyptien,
nous allons meure fous les yeux du PubHc la Dinerration que nous avons an-
~oncce & od l'on prouve comment les Egyptiens appliquoieni ce Jeu à l'art de
~:7'.A Ddd
deviner, & de quelle maniere ce même point de vue s'eSt tranfmis )u(<pe? Jan$
nos Cartes à jouer faites à l'imitation de celles-là.
On y verra en particulier ce que nous avons déjà dit dans ce Volume, que'
l'explication des Songes tenoit dans l'Antiquité à la Science Hiéroglyphique 6f
Philofophique des Sages, ceux-ci ayant cherché à réduire en fcience le réfulrat
de leurs combinaifons turtes Songes dont la Divinité permettoit i'aceomp!i(!e-
ment &: que toute cette fcience s'évanouit dans la (uite des tems, & fut fa-
gement dépendue parce qu'eue fe rédurnt à de vaines & futiles obferva-
tions, qui dans des Siècles peu edaires auroient pu être contraires aux intércts
Jes plus enenneîs des foibles & des Superstitieux.
Cet Obtervateur judicieux nous fournit de nouvelles preuves-que le, Cartes
Efpagnoles font une imitation de l'Egypte, puiSqu'i! nous apprend que ce H*eSt
qu'avec un Jeu de Piquée qu'on conSuJtc les Sorts, ~c que pluneurs noms de
ces Cartes (ont abfolument relatifs à des idées Egyptiennes.
Le Trois de denier e(t appellé le Seigneur, on <?/&~
Le Tro)& de coupe la Souveraine ou J~
Le Deux de coupe, la ~cA<~ ou
Le Neuf de dénier ~<rMr<.
L'As de baron, !e Serpent, (ymbote de !'Agncu!cure chez les Egyptien!
L'As de denier, le 2?org/ï~ ou~po//o/
Ce nom de BORGNE, donné a Apollon ou au Soleil comme n'ayant qu'un
cil, ett une épithète pri& dans la Nature & qui nous rburnicar une preuve à
ajouter à plufieurs autres, que le fameux perfonnage de l'Edda qui a perdu unr
de fes yeux à une célèbre fontaine allégorique, n'e(t autre que t< So!eit, le Bor-
gne ou t'(Kit unique par excellence.
Cette Dinertatibn eft d'ailleurs fi remplie de chofes & n propre à- donner. de
raines idées fur lâ maniere. dont les Sages d'Egypte confutroient le Livre du
DeMn, que nous ne doutons pas qu'elle ne foit bien accueillie du PubHc, priv~:
<TaH)eurs jusqu'à pre&nt de recherches pareilles, parce que jufques à prefenc
perfonne n'avoit eu le courage de s'occuper d'objet~ qutpaMttIbieut~perdut àt
jamais dans la profonde nuit des tems.
R E C H E R C H JE
S U R L F. S T A R 0 T S. J
j~<(')
6'<
,~aur de
Les Dieux dans l'Ecriture & dans l'expreutoa Hiéroglyphique, font l'Eternel ?
le? Vertus rcprefc~és x~cc un corps.
(i) Rosh en le nom EgypMcn de Merctu-e & de ~Fête qui te c&lébrolt le premier
ro
i'iT1_t~ii
J
1
Ddd l'
Cette antique Colmogonie ce Livre des Ta-Rosh à quelques légères
altérations près, parent être parvenu jusqu'à nous dans les Carres qui portent
encore ce nom (t) toit que la cupidité les ait confervées pour filourer le dé-
soeuvrement ou que la (uperfUtion ait préservé des injures du tons des
fymboles myftcrieux qui lui fervoient, comme jadis aux Mages, à tromper
la crédulité.
Les Arabes communiquerent ce Livre fi) ou Jeu aux Espagnols, & les
Soldats de Charlequint le porterent en Allemagne. Il eft compote de trois
Séries Supérieures., représentant les trois premiers fiècles d'Or, d'Argent &.
d'Airain chaque Série eft forrnée de Sept Canes(~).
Mais comme l'Ecriture Egyptienne fe lifoit de gauche à droite, la vingt-
unième Carte qui n'a été numérotée qu'avec deschif&es modernes, n'en e(t
pas moins la premiere & doit être lue de mems pour l'intelligence de l'Hif-
toire; comme elle eft la premiere au Jeu de Tarots, &: dans l'efpece de:
Divination qu'on opéroit avec ces Lnages.
Enfin, il y a une vingt-deuxieme Carte (ans numéro comme (ans puiuance~
Jo
mais qui augmente la valeur de celle qui la précède c'eft le zéro des calcul
tnagtques on l'appelle la Foi.
P R E M I E R E SÉRIE.
Jmc JE D' O.R.
(;) Trois fois 7 nombre myOique fameux chez let CtbaliSes~ les Pythagoti"
tien;, oec~
Peintre peu vcr~é dans la Mythologie, à ne voir dans ce tableau que l'image
de la Ré(urrecHon;ma!s les Anciens regardoient les hommes comme enfans,
de la Terre ~); & Thot voulut exprimer la Cp~ATtoN de l'HoMME par la
peinture d'Onns, ou le Dieu générateur, du pone-voix ou. VERBE qui com-
mande à la matiere, & par des LANGUES de FEU qui s'échappent de la nuée
l'Ecrit (i) de Dieu ranimant cette même matière enfin par des hommes
Portant de la terre pour adorer & admirer la Toute puiSîance l'attitude
de ces hommes n'annonce point des coupables ~ui vont pMo~tre devant
leur Juge.
Dix-neuvieme, ta CREATïon du SoLEii. qui éctaire t~union de l'homme &~
de la femme exprimée par un homme &: une femme qui te donnent la
main :cengne eft devenu depuis celui des Gémeaux~ del'Androgyne Duo in
Mf/ie una.
Dix-huitième, la CRRA~orrde LuN: & des Animaux terreftres,exprimes
par un Loup & un Chien pour fignifier les Animaux domeHiques & fau-
vages cer emMcme cft d'autant mieux choi~, que le Chien & le Loup font
les feuls qui hurlent à l'aspect de cet a~re comme regrettant la perte du
jour. Ce caractère me feroit croire que ce Tableau auroit annoncé de très-
grands malheurs à ceux qui venoient confier les Sort: fi l'on n'y avoic
peint !a~!)gne.du TROMQ.UE, c'eft-a-dire du départ & du retour du So!ei!,
qui laiffoit i'e~perance consolante d'un beau jour & d'une meilleure turtune.
Cependant deux FORTERESSES qui défendent un chemin trace de fang & un
marais qui termine le Tableau, présentent toujours des dirEcultcs Sans no<n-
bre a furmomer pour détruire un préSage auSn Smi~re.
Dix-Septième la CREATton des Éloii-K & des PoiSlons ) représentéespac
des Etoiles & le VerSeau.
Seiziemela MAisoN de DtEU renverSee, ou le Paradis terrestre dont
l'homme &: la femme Sont précipités par la queue d~une Comète ou l'ËPM
FLAMBOYANTE jointe à la chute de la grêle.
Quinzieme, le DiATn.B ou TYPHON, derniere Carte de ta premiere Série,
vient troubler l'innocence de l'homme & terminer rage d'or. Sa queue Ces
cornes & fes longues oreilles l'annoncent comme un ctre dégc~dé fon bras
gauche levé, le coude plié, formant une N, Symbole des êcres produits nou~
(i) Lana~ance de Bacchus & de Minerve font le Tableau Mythologique des d<u~
g~érimont.
~) Fcuc-etrc fou attitude t-t-eUe t~t &h eulMre de lay~ae,i
vertu qui donna tes 'dignités le Lapin qui monte & l'homme qui e& préci-
pita expriment les in~nices de t'inconftante DeeCe cette roue en meme-
tems eft t'emUeme de la roue de Pythagore de la façon de tirer les fbru
par les nombres cette Divination eft appetlée AptTHMOMAnciE.
Neuvieme i'HtRMtTB ou LE SAGE, la lanterne à la main, cherchant la
Mi ce <ur la Terre.
Huitième, la JusTïcc~
TROISIEME SÉRIE.
~J~C~jE DE .F.E.R.
(t) La concupiïcencCt
(t) OMs c& Couvent rcpféÏentëun~bMt a!tmMn,avcc un g!cke & un T: tour
cela réuni, peut avoir produit dans la tête d'un Cartier Allemand une Boule Impériale
(~ Qu & vengeance C c'ëA O~tls irritée
I! eA (urvi d'une carte unique représentant LA FOLIE qui porte ~bn fac ou
fes depuis par derriere tandis qu'un tigre ou les remords lui dévorant les
brreM retarde fa marche vers le crime ( i ).
Ces vinct-deux premieres Cartes font non-feulement autant d'hiérogly-
phes, qui placés dans leur ordre naturel retracent !'Hi<toire des premiers
tems mais elles font encore autant de
lettres (i) qui dif~remment combi-
nées, peuvent former autant de phrafes autH leur nom ( A-tout) n'eO que la
traduction titteraje de leur emp!oi propriété gén.cra!e.
11.
Jeu <t~/<yM~ < la Z?<yM.t~M.
Lorsque les Egyptiens eurent oublié là premiere interprétation de ces Ta-
bleaux & qu'ils s'en furent fervis~comme de umptes lettres pour leur Ecriture
facrée, il croit nature! qu'un peuple audi fuper(ti[ieux attachât une' venu
occulte (;) à des ca~ac~cf€s refpectabtes par leur antiquité, & que les Prêtres,
qui feuls en avoient ,inte!!igence, n'emptoyoient que pour les chofes reli-
gieufes.
On inventa même de nouveaux caractères, & nous voyons dans t'Ecri-
ture-Sainte que les Mages ainfi que ceux qui ctoieni tnitips dans leurs .fe-
crets, avoient une divination par la coupe (~.).
Qu'ils opcroient des merveilles avec leur BÂTON (~).
Qu'ils confultoient les TAnsMANTS (6) ou des piefres gravées.
Qu'ils devinoient!escho(esfutures par des EpBEs(7), des Fi.xcHES, desHA-
CHEs, enfin par les armes en
généra!. Ces quatre Signes mrent-introduits parmi
(t) Cette Carte n'a point de rang elle complette l'Alphabet tacrc, &repond au Tau
qui veut dire complément, perfection peut-être a~t-on y~ulu repretentef dans fou
fens !e plus natwel le refultat des adion: des hommes.
(t) L'Alphabet Hébreu cS compofé den Lettres.
(;) Aufl! la fcience des Nombres & la valeur des Lettres a-t~eHe etë fort célébre au-
trefois.
(4) La Coupe de Jofeph.
(;) La Verge de Moyfe & Mages de Pharaon.
{<!) Les.Dieux de Laban & les Théraphim, rUr!m & le Thummim.
(~) Ils faifount plus Ils fixoient le fort des combatt & fi le Roi Joas avoit frappé la
terre fcpt fois, au lieu de trois, il auroit détruit la Syrie 7/. Aoif, X~f/, t~.
les
les Tableaux religieux auut-tôt que l'etabliffemenc des Rois eut amené la
différence des étais dans la Société.
L'EpM marqua la Royauté & tes Puions de la Terre.
Les Prêtres taifoient ùfage de Canopes pout les Sacrifices & la Court
désigna le Sacerdoce.
La MoNNoiE le Commerce.
Le BÂTON ta Houlette, l'Aiguillon reprcfenierent Mgricutturp.
Ces quatre Caractères déjà mystérieux, une fois réunis aux Tableaux Sa-
cres durent faire efpérer les plus grat)des lumières, & la combinaifon for-
tuite qu'on obfenoic en mêlant ces Tahteaux, ~brmoit des phrases que les Ma-
ges titbient pu interpretoienc comme des Arrêts du DeRin ce qui leur étoi*t
d'autan~ plus tacite qu'une conduction due au hafard devoit produire natu-
rellement une obscurité confacrée au ~yte des Oracles.
Chaque Etat eut donc ton Cymbole qui le cMa&érifa & parmt les difS<-
rens Tableaux qui porterent cette image, il y en eut d'heureux & de malheu-
reux, fuivant que la pofitiôn, le nombre des fymboles & leurs ornemens, les
rendirent propres à annoncée le bonheur ou l'infortune,
IIL
Noms de <&'f<~ C<<mr~ <w:/<yy~ ~r /M J~~o/f.
Les noms de plufieurs de ces Tableaux confervés par les Efpagnok, nous CM
font connoitre la propriété. Ces noms font au nombre de fept.
Le trois de denier, nombre my~éneux, appellé le SEiGNtUR, le Ma~re,
confacré au Dieu fupfeme, au Grand lou.
Le trois de coupe, appellé la DAME, contacré à !a Reine des Cieux.
Le PonGN!! ou t'As de denier, P~~c~ /«~<ï~ <n/?<!r., confacré à Apot-
!on,
La VACHE ou les deux coupes, confacrée à Apis' ou lus.
.Le grand Ncuf,!cs neuf coupes; consacre au DetUn.
Le petit Neuf de denier, confacré à Mercure.
Le SERpEMT ou t'As de bâton ( Ophion ) Symbole fameux & ïacre chefa
les Egyptiens.
P~. rc~. Eeee
IV.
~TTAfB~T~ ~Ao/O~M~M~ <
Ptuueurs autres Tableaux font accompagnés d'attributs Mythologiques qm
paroiflent devinés à leur imprimer une vertu particulière & fecrene.
Tels que les deux deniers entourés de la Ceinture mystique d'Ms.
Le quatre de denier, consacre à ta bonne Fortune, peinte au milieu du Ta<
bteau, le pied fut fa boule & le voile d~ptoyé.
La Dame de bâton consacrée à Céres tette Dame eft couronnée d'épis,
porre ta péau du tipn, de m~me qu'Hercule le cultivateur par excellence.
Le V~Iet de coupe ayant te bonnet à la main, & portant refpectueufe-
ment anc coupe my~ér!eu(e, couverte d'un voite H fembte en allongeant lé
bras, éloigner de lui c'ette coupe, pour Hoirs apptendre qu'on ne doit ap-
procher des chofe~ facrées qu'Avec crainte & H< chercher à ~onno~tre celles
c~i ~bnt cachées qu'avec dHcr~tMn.
L'As d'Epée consacré à Mars. L'Epee e(t ornée d'une couronne, d'anC
palme & d'une branche d'olivier avec fes bayes, pour ngniner la Victoire &
fes fruirs il ne paroît y avoir aucune Carre heureufe dans cette couleur que
celle-ci. Elle eft unique, parce qu'il n'y a qu'une tacon de bien faire la guerre;
celle de vaincre pour avoir la paix. Cène épée eu foutenue par un bras gau-
che Portant d'un nuage.
Le Tableau du bâton du Serpent dont nous avons parlé plus haut, e(t
orné de fleurs & de fruits de même que celui de t'Epée vi&orieu& ce bâtoti
my~éfieux e(t foutenu par un bras droit Portant audi d'une nuée, mais écla-
tanre de rayons. Ces deux cara<ftcr6s ~mbfent dire que l'Agriculture &
ITpée font les deux bras de l'Empire &: le foutien de la Société.
Les Coupes en générât annoncoient le bonheur & les deniers la richenet
Les Bâtons daines à l'Agriculrure en prô~o(Hq~oien!f les récottes plus oti
moins abondantes, les chofes qui dévoient arriver à la campagne ou qui ta re-
gardoient.
Ils paroifTent mélangés de bien & de mal: les quatre Usures ont le bâton
verd,fen)btabte en cela au bâton tbrruné; mais les autres Cartes paroi~ent, par
dssornemens quife compenfent, indiquer l'ind)(îorence: le deux feul, dont
les bâtons (ont couleur de fang', ~embte confacré à la mauvaise tbrtune.
Toutes tes JEpées ne préfagent que des malheurs, ~ur-iout celles qui nMf-
qutea d'un nombre impair, portent encore une epec <angtante. Le ~eut ngne
de ta vi~oire, l'épée couronnée, eft dans cette couleur te figne d'un heureux
événement.
V.
CP-MP~~MO~ <& ces Attributs avec les valeurs y~'o~ <g'~f aux Cartes
modernes pour la Divination.
(t) M e<t à renMrquef que dans FEcr~Me QmtboU~e Itt EgypticM tta<}oMM des Mt~
reaux pour exprimée la campagne.
Eeet;
dame de carreau indique une femme qui vit à la campagne, ou comme à la
campagne & dans quels lieux peut-on espérer plus de vérité, d'innocence,
qu'au village2
Le neuf de trefle & la dame de co:ur marquent I~~toune. Quoique le
neuf de denier foit une carre fonunce cependanc une grande pa(Bon mê-
me heureufe, pour ut\e Dame vivant dans le grand monde, ne taine pas tou-
jours (on amant ~ans inquiétude ~c. &c. On trouveroit encore une infinité
de fimilitudes qu'il eft inutile de chercher, n'en voilà déjà que trop.
V I.
Af~ y r B .R E </o/7~ on .t'w~r~M'~Mr <'on/ ~or~f,
Suppofbns actueltement que deux hommes qui veulent consulter les Sorts,
ont, l'un !es vingt-deux lettres, l'autre tes-quatre couleurs, & qu'après avoir
chacun metc les ciraAcreSy& s'être donné réciproquement à couper, il's
commencent à compter enfemble jusqu'au nombre quatorze tenant
les tableaux & les cartes à l'envers pour n'en appercevoir que le dos alors
s'il arrive une carte à ton rang naturel, c'eft-à-dtre, qui porte le numéro
appela elle doit être mife à part avec le nombre de la lettre (ortie en même
tems, qui fera placé au-de(Ïus celui qui tiendra les tableaux y remettra cette
tmême lettre, pour que le livre du DefHn foit toujours en fon entier, & qu'il
ne puiue y avoir, dans aucun cas, des phrafes mcompîettes puis i! remê!er.t
& redonnera à. couper. Enfin on coulera trois fois les cartes àt~bnd avec les
tnêmes attentions & lorfque cette opération fera"achcvee it ne s'agira plus
que de lire les numéros qui exptiment les lettres (orties. Le bonheur ou le
malheur que présage chacuned'e!!es, doit être combine avec celui qu'annonce
!a carte qui leur correspond, de même que leur puinance en plus ou en moins.
eH: déterminée par le nombre de cène même carte multiplie par celui qut
carac~erife la lettre. Et voilà pourquoi la Folie qui ne produit rien, eft (ant
numéro c'eO~ comme nous l'avons dit, le zéro de ce catcut.
VII.
C'~o~ une glr<M< portion la <MC/Mn~
Mais fi les Sages de l'Egypte <e fervoient de tableaux facrés pour prédire !'a-
TCnir lors même qu'ils n~avoient aucune ïadicafion qui pût teur faire pré-
fumer les événemens futurs, avec que!tes efpérances ne devoient-ils pas fe
Hatter de les connoltre lorfque leurs recherches ~toient précédées pM des ton.-
ges qui pouvoient aider à développer la phrate produite par les tableaux des
forts1.
Les Prêtres chez cet ancien Peuple formerent de bonne-heure une Société
(avante chargée de conferver & d'étendre les connoiHances humaines. Le
Sacerdoce avoit fes Cher! & les noms de JANNES & MAMBRES que Saint
PAUL nous a contervcs dans (a Seconde Epître à Timothee font des titres qui
c~raccerifent les fonctions augures des Pontifes. JANNBt (t) ~gnine
celui qui fait desprodiges.
/<ï-
~t:&~ & MAMBREs le Permutateur
Le Jannès & le Mambrès ccrivoient leurs intërprerarions, leurs decouvec-
.tes, leurs miracles. La Cuite non-interrompue de ces Mémoires (t) rbrmoic
un corps de Science & de Doctrine, où les Prêtres puifoienc leurs conoit-
~ances phynques & morales: ils obfervoienr fous t'infpecUonde leurs Che~s,
.le cours des Adres, les inondations du Nit,tes Phénomènes, &c.Les Rois
les afrenibloient quelquefois pour s'aider de leurs confits. Nous voyons que
du tems du Patriarche Jofcph ils furent appellés par Pharaon pour interpré-
ter uo fonge & n Joseph feul eut la gloire d'en découvrir le luis ,it n'en refte
pas moins prouvé qu'une des rbnctions des Mages éroit d'exptiquer les (onges.
Les Egyptiens (;) n'avoient point encore donne dans les erreurs de l'i-
do!âtr!e; mais Dieu dans ces tems reculés manifc~ant Couvent aux hommes
fa volonté, fi quelqu'un avoit pu regarder comme téméraire de l'interroger fur
tes décrets éternets, il auroir au moins dû paro!rre pardonnab)e de chercher
à les pénétrer lorfque la Divinité fembtoir,non-fëu!e<nentapprouver, mais
mcme provoquer, par d.:sfbnges, cette curionre aufit leur interprétation
fut-elle un Art fublimc une fcience <acrée dont on raHoic une étude parti-
culiere, réfervée aux Minifires des Autels & lorfque les OlEciec: de Pha-
raon, prisonniers avec )o(eph s'<Mi~cctenr de n'avoir personne pour expli-
quer !eurs fbngcS) ce n'eft pas qu'ils n'euflent des compagnons de leur infor-
tune mais c'eA qu'enfermes dans la priion du Chef de la Milice, il n'y avait
perfonne parmi les foldats qui put faire les cérémonies religieuses, qui eût
les tableaux facrcs, bien loin d~en avoir rinreHigence. La réponse même du
~(t) De même que Pharaon lignifie le Souverain fans être le nom 'pMttCMHer d'aucun
PMtM:equ!a!t gouverne l'Egypte.
(i) Le Pape GtLA$E I. mit en ~t quelques Livres de Jannès & Mambrès au nombre
des apocryphes.
(~) Long-tems encore après cette époque les Mages reconnurentle doigt de Dieu dans
les Miracles de Moyfe,
Patriarche parole expliquer leur penf~e eQ-ce que finterprétation leur d!t-i~
ne dépend pas du Seigneur ï racome~-moi ce que vous avez vu.
Mais pour revenir aux rongions des Prêtres ils commencoienc par écrire
en lettres vulgaires le (bnge dont il s'agifTbit, comme dans toute divination oA
il y avoit une demande pontive dont il raltoit chercher la réponse dans le Li.
vre des Sorts, & après avoir më!é les lettres ocrées on en tiroit les tableaux,J
avec l'attention de les placer (crupuleufement fous les mots dont on cherchoit
~'explication & la phrafe ibnnee par ces tableaux, etoit déchiffrée par le
Jannès.
Supporons, par exemple qu'un Mage eûtvoutu interpréter le (onge de
Pharaon dont nous parlions tout-à-t'heure ainfi qu'ils avoient enay~ d'imiter
les miracles de Moyfe, & qu'i! eût amené le bâton fortuné, fymbole par ex-
cellence de l'agriculture, fuivi du Cavalier & du Roi (i); qu'il <orrïten même
tems du Livre du Defiin la Carte du Soleil !a Fortune & le Fol, on aura le
premier membre de la phrafe qu'on cherche. S'il fort enfuite le deux & le cinq
de bâton dont le fymbole eft marqué de fang & que des tableaux facrés oa
tire un Typhon & la Mort, il auroit obtenu une cfpece d'interprétation du
Conge du Roi qui pourroit avoir été écrit ainfi en lettres ordinaires
Sept vaches granes & fept maigres qui tes dévorenr.
ï
Le
Bâton. Le Roi. de de
Cavalier.
i B~- ton. Ba- ton.
a
La
La Le Fol. Typhon. Mort.
Soleil. Fortune.
1 8 ~8
Le
Le
I~M.
Le Bâton
Tota!
vaut.i.
Cavalier.1.
Le Soleil annonce le bonheur.
La Fotrune (!) de même.
Le Fol ou zéro met leSoteit aux cen-
taines.
On fe fert d'un Jeu de Piquet qu'on mêle on fait couper par la per-
ronne intcrence.
On tire une Carte qu'on nomme As, ta (eçonde Sept, & a~nn en remon.
tant )u(qu'au Roi on met a part toutes les Cartes qui arrivent dans l'ordre:
du calcul qu'on vient d'établir c'ett-à-dire que (t en nommant As Sept,
ou tel autre il arrive un As, un Sept, ou celle qui a été nommée c'eft
celle qu'il faut mettre à parr. On recommence toujours jufqu'à ce qu'on ait
cpuiie le Jeu & fi fur la fin il ne refle pas anez de Cartes pour aller jufqu'a~
Roi inclunvement, on reprend des Carres, fans les m~ter ni couper, poufr
achever le calcul Jusqu'au Roi.
Cette opération du Jeu entier fe fait trois fois de la même manière. Il faut
avoir le plus grand foin d'arranger les Cartes qui fortent du Jeu dans l'ordre
qu'elles arrivent, & fur td même ligne, ce qui produit une phrafe hiérogly-
phique & voici le moyen de la lire.
Toutes les peintures représentent les Personnages dont il peut être quenion
la première qui arrive eft toujours celle dont il s'agit.
Les Rois font l'image des Souverains, des Parens., des Généraux, des
Maginrats des 'Vieillards,
Les Dames ont les mêmes caructcres dans leur genre réinventent aux
drcon~ances, foit dans l'Ordre pot'iiquc, grave ou joyeux tantôt elles font
puidantes, adroites Jintriguanres fidelles ou légcres, padionnees ou indicé-
rentes, quelquefois rivales, comphi&nres, confidentes, perfides &:c.S'J
arrive deux Carres du même genre, ce fo:~t les fécondes qui jouent les fé-
conds rôles.
Les Valets font des jeunes Gens des Guerriers, des Amoureux des Pe-
tits-Ma~res, des Riv~nx &c.
Les Sept & les Huit font des DemoiCelles de tous les genres. Le Neuf dé
coeur fe nomme par excellence, la Carte du Soleil, parce qu'il annonce
toujours des,chofes brillantes, agréables des fuccès fur-tout s'il efi: réuni
avec le Neuf de trefle, qui eR aunt une Carte de merveilleux augure. Lo
Neuf de carreau dcngne le retard en bien ou en mal.
Le Neuf de pique e<t la plus mauvaife Carte il ne préfage que des rut"
nés, des maladies la mort.
Le Dix de cceur de(!gne la Ville celui de carreau, la campagne !e Dix de
trefle fortune argent celui de pique des peines & des chagrins.
Les As annoncent des !enres, des nouvelles.
Si les quatre Dames arrivent enfembte, cela fignifie babil querelles.
Pluneurs Valets ensemble annoncent rivalité députe & combats.
Les trefles en général, fur-tout s'ils fbrtentenfembte, annoncent ~cces,
avantage fortune, argent.
Les carreaux, !a campagne indifférence.
Les cceurs, contentement, bonheur.
Les piques, pénurie, foucis chagrins, la mort.
Il faut avoir foin d'arranger les Cartes dans le même ordre qu*e!!es tor-!
tent & fur la même tigne pour ne pas déranger ha phrafe & la lire plus
facilement.
Les événemens prédits, en bien ou en mat, peuvent erre plus ou moins
avantageux ou malheureux fuivanc que la Carte principale qui les annonce
en: accompagnée les piques, par exemple accompagnés de trenes, fur-
tout s'ils arrivent entre deux trefles (ont moins dangereux; comme le trefle
entre deux piques ou accote d'un pique, eft moins fbnune.
Quelquefois le commencement annonce des accidens fune~es mais la
6n des Cartes ed tavorabte, s'il y a beaucoup de irenes; on les regarde comme
amoindris, plus ou moins, fuivant la quantité: s'ils font fuivis du Neuf,
2?~. Tom. 7. F ff
de l'As oa du D!x, cela prouve qu'on a couru de grands dangers, mais qu'ik
font pafÏes, & que la Fortune change de face.
Les As )
i de
de carreau, 8 de coeur,
Dame de pique,
bonne Nouvelle.
Vifite de femme.
coeur
J de cœur, Vatetdecceur, ViAoire.
&Va!etdecceur, l'Amant heureux.
Yo & 8 de p;que/ Malheur
< de pique <de cceur, Vidoire.
ï de treHe, Valet de pique Amitié.
7 Ce 10 de cceur, Amitié de Demoi~eile.
Les 7
7 de coeur. Dame de careau Amitié de femme.
1
7 de carreau, Roi de coeur, Retard.
Les, Trois Neufs ou trois Dix, RcafEte.
ft o de treHe, Roi de pique, Prêtent.
Les 10
ï o de trefle & Valet de trefle un Amoureux.
ï o de pique, Valet de careau t quelqu'un d'inquiet.
te de cccur, Roi de tre8e, Amitié fincère.
DES SEPT ROÏS
~DAf/jV/~r~~rE~
EMPIRE8 DESS MODES.
Jï- ouï
eft foum!s à la domination impérieuse des Modes elles Subjuguent
l'Homme depuis fa naiuance jufques à fa mort. Ce n'en: pas (eulement dans ta.
maniere de ~e mettre, qu'il éprouve ces changemens,changemens tels,
qu'une perfonne qui hier nousparoinbit grande, a perdu aujourd'hui jusqu'à
deux pieds de fa taille: que telle autre qui entrant dans une voiture pouvoir
y avoir la tête droite, e~ forcée de la pencher jufques fur Ces genoux, & telles
autres métamorphoses merveilleuses dignes d'un Ovide moderne mais cet
Empire s'eft étendu jufques fur tes Sciences, fur ces Sciences qui devroienc
être inébranlables u elles étolent fondées fur la Nature toujours vraie, tou-
jours la mëtne. Le Savant e~ alternativement fectaieur de Platon d'Ariftote,
de Départes de Newton. Hier tout Paris s'occupoit d'une Science, elle
étoit mcrveiHeufe aujourd'hui elle eft dans l'oubli le plus complet une
autre a pris fa place. Ed-ii donc étonnant que ce qui fait !'ob)et de nos recher-
ches, foit hors de mode, qu'il paroine (urprenant, extraordinaire, venu de
t'autre Monde Certainement le Monde ancien & le Monde actuel font bien
dinerens, quoique nous ne ceflions d'en montrer les rapports.
A la tête de ces objets, qui ont tout-à fait pane de mode que l'Antiquité
exattoit & dont nous ne faifbns nul cas nous pouvons placer hardiment la
Formule du nombre SEfT, cette Formule dont nous avons déjà eu tant de
fois occafion de parler, fur laquelle fur fondée le jeu des Tarots dont nous
venons de nous occuper, & qui revient fans cène dès qu'on parle antiquité
Il eM vrai que nos Savans modernes t'ont abjurée parce qu'ils ont cru d'a-
bord que les Anciens ne t'avoient admife que dans des idées fuperfUneufes
s
ce qui n'ed pas, du moins dans fon origine & enfuire, parce qu'ils ont Tant
doute trouvé des formules plus vraies.
Cependant, celle-là nous anujettit encore aujourd'hui dans les Cept Pla-
nettes, les Cept jours de la (emaine les fept métaux les fept couleurs, les
feptante Interprètes les (epr, 6~c. &c. Nous avons beau vouloir être à la
nouvelle mode, le Vulgaire s'ob~ne à conterver l'ancienne.
On fait d'ailleurs que les Egyptiens mmenoienc à cette formule les elc-
Fff ij
mens de toutes les Sciences qu'ils l'appliquoiencà la Grammaire, à caufe de<
fept écrits ou voyelles à la Mufique à caufe des Cept tons; à l'Agronomie,
à caufe des fept Planettes, &c. à la Chymie, à caufe des fept métaux au
Calendrier, àcaute des fept jours aux Cartes même, comme nous venons de
le voir afin que tout ramenât à l'unité, vraie harmonie de l'Univers.
.F<w~ de Sept appliquée à la Z~</7<a.
C'eh par la même raifbn que ces Anciens eurent les fept Merveilles du
Monde, les fept embouchures du Nil, les fept Sages, les fept Poètes~ &c. &c.
Mais ce qu'on n'a pas vu, c'eft que cette Formule fut également appliquée
à la politique, à l'art de gouverner: c'eft que les Anciens repréfenierent
toutes les parles de l'administration fous unefuite de fept Rois, dont chacun
avoit règle une portion parriculiere du Gouvernement, en forte qu'il n'avoit
~té complet & parfait que lorfque le feptieme Roi avoit paru & qu'ayant
terminé la tâche totale, la Royauté avoit été fuprimée.
Rien n'étoit plus ingénieux d'un côte, la fcience de la legiflation s'avan-
çoit de front avec toutes les autres d'un autre coté, fept Perfonnages repré-
tentes avec des attributs divers, relatifs à une légiflation completie, fup-
pléoient merveilleufement à l'art d'écrire Ci difncile dans les anciens tems.
Ces galeries de tableaux parloient bien plus à l'imagination, que nos froids
Ouvrages Elémentaires. Un Commençant avoit bien plus d'idées dans l'efprit,
après avoir vu la galerie des XII grands Dieux, celle des XII Travaux d'Her-
cule ou de l'Année, celle des XII Rois, ou telle autre, qu'il n'en a après avoir
lu fes fripes & abftraits Elémens qui n': difent rien à fon imagination.
Cependant ou trouverons-nous ces fept Rois inconnus jufques ici Sera-ce
dans les Ouvrages primitifs des Anciens! mais ils ne cotnpofbien-: que des
tableaux. Sera-ce dans ces tableaux mais ils n'exigent plus, à moins qu'ils ne
Soient fur quelques-uns des anciens murs des Temples de l'Egypte de ces
Temples donc toutes les peintures étaient autant de leçons intereffantes.
Nous ne pouvons les trouver qu'à la tête de l'Hiftoire de chaque Nation
les Nations primitives avoienr repréfeote l'admini~ration ennere comme
une fuite de fept Princes distingués chacun par des attributs & par des ac-
tions dinrrentes. Les Hifloriens qui ne vinrent que long-tems après que l'efprit
de toutes ces chofes fe fut perdu, & qui recueillirent les traditions primitives
avec d'autant plus de foin qu'ils n'y comprenoient rien, ces Hiftoriens, dis-je,
prirent nécemiremenr ces fept Perfonnages pour autant de Rois qui avaient
tenu avec éclat les rênes des Empires jufqu'à ce que le feptieme & dernier
fe fûe fait châtier par fa mauvaife conduite, ou eût été privé de fes Etats par
une guerre malheureufe qui détruisit le Royaume.
C eft ainn que l'Agriculteur ou Hercule repréfenté avec fes XII Travaux
fut regardé comme
t
un perfonnage réet & que les XII mois de l'année repré-
fentés fous l'emblême de XII Perfonnages devinrent
autant d'êtres réels.
Ici, je vois t'écrit du Ledeur nous devancer de vitefle être faiu de
frayeur pour les VII Rois de Rome, & fe foulever contre
nous, comme fi
nous nous binons un jeu de détrôner les anciens Rois a!n(t qu'un Docteur
célèbre étoit accufé de dénicher les Saints mais qu'on fe raffure; les Rois de
Rome font appuyés fur des Monumens trop inébranlables fans doute, pour
que nous ne voyions en eux que des personnages attégoriques. Nos vue: ne
furent jamais d'ébranler la Foi Hiftorique elles tendenc toutes au contraire
à raffermir en l'épurant, en la debarrauantde
cette multitude d'allégories oa
d'embtcmes que des Ecrivains mal-adroits confondirent avec les .traditions
hiftoriques. Cçs objets ne (ë contredifani plus, ou n'étant plus confondus l'un
avec l'autre, !a tumiere & la vérité y auront tout à gagner la (ageSe des
Anciens fera infiniment mieux connue & elle en deviendra plus agréable &:
les taits antiques feront débarrades d'une multitude d'objets hétérogènes, qui
en a~otbtiuoienc nécedairement la créance.
D'ailleurs fi nous nous [rompons, on nous redreera, & ce fera un gain
mani&Ce pour tout le monde.
Variétés ~&roKv~ cette Peinture.
Avant que nous monrrions ces fept Rois chez divers Peu~es de l'Antiquité,
nous devons obfecver lue plus les Ecrivains d'une Nation auront été habiles,
nombreux & bavards, ou loquaces, Rhéteurs pour mieux dire & p!us l'His-
toire de ces fept Personnages aura été chargée de faits, fera devenue votumi-
neufe, aura prefqu'atteint la certitude de la Foi Hi~orique tandis que chez
d'autres Peuples qui n'auront pas eu les mêmes avantages, ces fept Rois fe-
ront re~és un fimple rab)eau, qu'on n'aura confervé que par refpect pour fa
yéru~é, fans favoir d'ailleurs qu'en faire. Telle .une petotie de neige qui
tombe du haut des A!pes devient une maue énorme qui fous le nom d ava-
!anche nnir par couvrir une vafte étendue de terrain avec tous (es habitans
teUe une rivière groSie de cent autres, parvient à FOcéAn avec une maue
d'eaux qui en fait reculer les ondes.
Ces fcpt Rois Allégoriques, ces (ept Efprics Admini~rateur' nous les
avons déjà trouvés fans nous donner beaucoup de peine chez quatre Nations
très-connues avec des recherches p!us fuivies, tes rrouverions-nou$ peut-être
ailleurs niais elles u'ajouteroient rien à la force des contcquënces qui réful-
tept de cet accord, d'autant ptusfen~bte qn'it cqndtie n~n-~utement dans le
même. nombre de perfonnages, mais ïur-toutdans leurs noms dans leurs
attributs, dans l'ordre contant qu'Us obfervent entr'eu~ & jufques dans la
defhudion qui fuit le feptteme.
I.
Les SBPT ~RoT~ ~M~r~~rf J~roy. `
Ces <ep: Rois, nous commençons à les trouver au Japon chez ces înfu-
laires fitués aux extrémités Orientales de l'ancien Monde, qui n'eurent jamais
rien de commun avec les Egyptiens avec les Grecs avec les Romains qui
par conséquent n'eurent aucun motif de renchérir à cet égard fur leurs voiuns
tels t'Antiquité leur a donné ces fept Rois, tels ils nous les ont transmis (ans
en oter, fans y ajouter avec une bonne foi digne de ces tems primitic!
Les Japonois placent donc à la tête de leur Hiftoire fept Efprits Adtninit-
trateurs, Cept Perfonnages Djvins, par letduels its prétendent avoir été gou-
vernes avant tour. Ces Perfonnages font déngnés par Fépithete commune de
No MtK-OYTO. Le cétcbre Voyageur KEMPFER dit que ce nom ed retadfà
la iciicité de ces premiers Monarques t'étymotogie de ces deux mots primitif
répond a(ïez à cène idée. No ngnine E~rit, Inte~igence; MtK, grand; OïT,
ngne. I;I ugnineroit donc fignes des grandes Intelligences, portrait des grands
~~M~/?r<<<rj or ces .Administrateurs étoi~nt !'en(embte des objets néces-
faires pour la feticité des Peuples.
Faut-it ajouter que No, M)K, Or, font des mots primitif exprimant les
cernes idées que nous leur a{Ï!gnons ici, ? dont nous avons eu occafion
d'in(érer les familles dans nos Origines Francoifes & dans nos Origines La-
tines<
Otttre ces noms communs à tous les Cept les trois premiers en ont un
a~tre en commua, celui de KuN nom encore primitif qui ngnine Prince
Souverain & qui exifie dans le KiNg des Angtois, dans le KoEN~ des Alle-
mands, dans le Co-BN des Orientaux chez tous, Prince Souverain.
KEMPftR à qui feul nous devons ces lumières Japonnoi~es, convient que
les noms de ces fept Dieux-Souverains font purement métaphoriques, ce
qu'on ne trouve autre chofe que ces noms dans leurs Livres Historiques qu'ils
!?'y joignent aucune particularité relative à leur vie, à leurs acHons, à leur
Gouvernement qu'ils croyent religieusement que ces Etres fpirituels ont
réeUement regné au Japon pendant un tems mais qu'il ne leur eft pas poSIbte
ni de concevoir comment cela a pu arriver~ ni de déterminer combien lei)r
Gouvernement a duré ( ).i
On voit donc ici un tableau allégorique antérieur aux Japonois qu'ils
ont reçu de leurs Ancêtres, & auquel ils ne connoiffent plus rien; mais qu'ils
ont la bonne foi;de donner pour ce qu'il eft, & de laiffer tel qu'il eft.
Les Anatiques, les Grecs fur-tout n'ont pas éré n flegmatiques ils
avoient également ce tableau allégorique; ils voulurent le chanter, l'embellir
de toute leur imagination ils en firent des Rois tuccenirs ils leur affigne-
rent un Empire; ils attribuèrent à chacun des fondions particuiieres fur-tout
ils brillerent dans les événemens dont ils chargèrent la de~ruction de leur
Empire ce- fut pour leur génie allégorique & romanesque une fource féconde
de tableaux dans tous les genres.
Aind, ce que tes Japonois ne conçoivent pas quoiqu'ils l'admettent
deviendra très lumineux par les principes que nous avons déjà pofés & par la
comparaison que nous attons faire de leurs fept Rois avec ceux de quelques autres
Nations en forte qu'il rencra démontré que t'enfembte de ces (cpt Princes
donnés du Ciel, & qui n'occupent aucun tems eft le Tableau des fept Por-
tions qui composent un Gouvernement bien con~itue & harmonique.
Je ne doute pas qu'avec un Dictionnaire Japonois, ou mcme avec un peu
d'application nous ne pufHons établir les mêmes vérités par le nom parti-
culier donne à chacun de ces Esprits AdmininrMeurs. Par exemple le cin-
quteme a le titre particulier de Tsi celefte ou divin par excellence.
ToNo Tsi le Grand Dieu.
Le quatrième e(t appelle) à ta vérité, Ou-TsiN, te ce!e~e, mais (ans l'addi-
tion de ToN~ grand très-grand.
Cette remarque eft enentielle !e cinquieme ayant toujours été difUngue
des autres d'une manière trcs-pMticuiiére, &: toujours relative aux mêmes
objets.
II.
Z.M ~t p y 2!o~ ~/s<<ï~t<r~ <~ /*J? c r p r jE.
rieurement indiquées par Osmis & par Isis, repréfentés fans cene~omme les
Bienfaiteurs du Genre Humain,à caute des Arts qu'ils inventerent <?~~pour
les Arts laborieux des hommes Ifis, pour les Arts indufirieux & ai~es exécutés
par les femmes & par la maniere dont ils diMbuerent en diverfes Cia(ïes
tous les Habitans de l'Egypte.
Ennn TypHon, ou le mauvais Principe, ferme la marche. On vouiolt en-
feigner par-là aux Humains que la Superbe, ou l'Orgueil, marche toujours
avant t'ecrafement; & que fi on ne maintient ces fages etabuuemens, !e mal
furvient comme un torrent qui entraîne tout.
i~fr~or~~7'Aof&.
Les Orientaux A!iegori(tes ne négligèrent pas une autH belle fource de Ré-
dits hM~oriques en apparence. Ils tranfporterent donc à TuoiB Capitale de la
Phrygie le Siège des fept Rois, & la fcène de leurs faits mémorables. Les
Grecs, à la vérité, nous ont confervé ces Récits mais ils n'en furent pas les
inventeurs, puifque les noms de ces Rois Troyens font Orientaux, & choins
de la maniere ta mieux anonie leurs fonaions, comme nous l'allons
voir.
Le nom même de'la Ville de Troie prctoit parfaitement à l'attufton, pu!(-
qu'il 6: confondoit dans l'Orient avec le mot T-Roi-E la Royauté l'Em-
pire, i'Aminittration. En parlant du Tabtea~de la Royauté, de t'Adminittra-
no!tre.
ti~n en générât, on avoic l'air de ne parler que de la Ville de Troie & telle
étoit la marche contante de t'AUégone de paro~tM parler de toute autre
A
chofe que ce donc il s'aginoit, & qu'on avoic le plus d'envie de faire con-
~~<'t/j Af~jtrfy~.
A~cus MARTiut nous eA fepréfenté comme l'Inventeur de !a Police, &:
comme le Conducteur des Prifons publiques, nécedaires pour renfermer'
ceuxqui violent tes ré~!es dt !a Ppliçe, & qui manquent à ce qu'exige
(uretépubtique,
C'e(t Tite-Live qui nous l'apprend! J~M~ M<:r</nM/o r~M ~~j, ~WM~
in Mn~ M4~M<&~ Ao~nM~ ~</<r<MM< ~f?~ <M ~<r~<r«M /~& <w/M/c,
~Mor« t/<t/M<t C<r <~ terrorem M~<e< <tM~«<f, ~«~
~/n<a~yM foro <e~MW, ? La Viue & le Peuple s'étant extrêmement
accrus,
accrus, il en réfultoit une fi grande coniuuon, qu'on n'ctoit plus en cureté
M contre
les crimes qui ~e commettoient dans le plus grand fecret ce qui
» engagea ce Prince à faire cpnftruire dans te centre de la Ville, & pour ef-
frayer l'audace toujours croisante, une Prifon qui dominoit fur la place
M
publique N'c0:-it pas remarquable que jufques-là il n'y ait point eu de
Prifon à Rome ï il s'étoit. écoulé cependant plus d'un fiècle depuis fa fondation.
Une chofe non moins remarquable c'eA que Denys d'Halyc:arna(fe ait omis
un fait au~t important. H n'aura pu concevoir qu'it pût être vrai, & il n'aura
pu & reCoudre à le rapporter c'eA ainfi qu'op gàce tout, lorfqu'on veut rap-
porter tout à fa maniere de voir.
Cette Fortereffe qui domine la place de Rome ne ngure-t-et!e pas d'ailleurs
tr~-bien avec la Forrerene bâtie à Troie par (on IV Roi, ainfi que Mat-
tius ett le IVe Roi de Rome t
Les noms de ce Prince peuvent dcugner les mcmes idées puisque le
premier peut venir ~'<ny<r<, pretÏer renerrer & que le fecond peut ngni-
fier le redoutable, le fevere, le )a(Hcier. DBMYS d'Ha!ycarna(!e dit lui-même
qu'il (aifoit bonne juâice de ceux qui negtigeoient leurs Terres & qui fa
conduifoieni mal.
~o. T~JtC~f~ /MM.
Ce cinquieme Roi .nt condruire le Cirque il inRitua les grands Yeux,
~es Jeux publics il e(t peint également, avec un Aig!e, qui lui pretagea, dit-
on, (a grandeur rature. On l'a donc mis en comparaifon fous ces divers poinn
de vue avec le cinquieme de ces (ept Rois allégoriques défignés également par
un Aigle, par le Cirque & par les Jeux publics.
Sa Généalogie & Ces noms paroiflent fondés aufit fur les mêmes rapports
il e~ Etrutque de Tarquinie il te nomme Lucius Tarquin; il e(t ~urnom<ne
t'Ancieh; Tanaquil eft fa remme & la quenouitte de cette-ci cft déposée dans
le Temple d'Hercule tous &itStres-interefIaMS.
` TAR-QuiNn eA la Ville de TAR-QuiN mais QuEn ngni6e en Etrusque
Roi; c'e~ le Kingdes Angtois, d'où QuEM Reine ÏAR même que Ton,
~gniSe la lumiere, le jour, Jupiter T'N~ eA donc, mot-à-mot, le Roii
-du'jour D<M-P~ te feul auquel i'Aigte (bit confacre..
I! eA aum nommé Lucius mais ce mot tient également à Lux, D/c,
tumiere
auparavant il s'appettoit f.MCH-'Afo~ mais A~W ngnine nambeau
~not-a-mot, le flambeau tumincu~ & rayonnant.
2~7~.7. Hh~
Il e(t appeHe l'Ancien, t'ancien des jours, puKqu'it n'y a rien d'antérieur
~laDivJnice~upf&me~Petedcncms&des~our!,
Sa femme ne~pouvoit~tre-m~pux ho~mee~On tait que TAT<A en Etrusque
6gni6e'Bame~ Souverame nctus~ avons déjà ea~occanoh de te voir couvent
dans ce Vo!ume. Quti. e~-)e mot Latin' GaM., QujEi-, le 'Ciel C~'< !a
Cé)e~e & quelle autre e~ fEpoufe de T<!r-~M~ du Roi des Cieux t
Sa quenouille dépotée dans teTempte d'Hercule ouduSo!ei! nous ra-
mené egaicmenc :à!a quenounte de luNOKAr~enne~ ou Reine du Cie)~
peinte avec.l:L'queiiouiHe eUe nous pamene à ceitc d'0mph.tte i~ a Hercute
qui Moir à la place de cerre Reine pour lui ptaire attegories fublimes
donc le déve!oppemenr nous tnenetoit trop loin.
Ennn, quel autre Prince que !eRo! du Ciel fonda le Cirque ce!ene &
ces grands Jeux qu'on imita A Tyr, dans la Grcce, à Rome même & dont
~on- àttribuoic cgafem'enfrinniMtion à Hercule putfqu'i~ ~coit !e 5e!eil', te
'Roi du Monde. Ce Ci~ue rep.rc~h[o!cnt d,i!!e,urs les tems &
ces Jeux
TharmoniequiTeg!em:'toures~chofe:
6°. ~jC7ïr~t~~ 7'r~~fy~.
A mefure que nous avançons, les rapports augmentent &: deviennent
p!us lumineux. Le nxieme de ces Pnnces ne pouvoit~avoir nn nom plus con-
~b!am: il ~gn~c..cg~ement/<<!j/<'yt!, ou c~< ~«t J/~e/c/~y<j;:
,-fon ~iâotre s'accorde avec ces ~ieu%ngnincattonStHctôitn6, difbit-on,
dans l'eictavage des prodiges annoncèrent fa gloire future il fut eteve dans
le P~ais du Roi & de la Reine, qui te prirent en amitié., lui nrent cpoufec
Jeur nHe)TA'<U!E~~ le devinèrent aâtre'ieufSucceneuf.
DcS'qu'H fut Ro! (e (bu~enant de fbn'etat 'priminf, il ne neigea rien
~oàra~ucir te~~ort-des Efc~avës~ auxquels )ufqu~a!ofs, d.itent les Hinoriens
on n'a voit fait aucune atrennoh. Ôntomprehqit donc parraitcmcnt que dans
un Gouvtfhement bien r~glc; it faitbir des Lpix relatives aux Epaves: &: on les
atiribaa!au'6x~ëme Roi a ce!ui qui'cprrefpondoit au nxieme Roi de Troie,
'&us te.fegne.ë '~m Apo!!on' !ui.. m6me s'etclt ~tt 'i'E~c!âve d'Adméie,' &:
gardoit <es Troupeaux. I~,
Se?:v?u's' ëc en~tHeme~ems~cbnUtUfre des ChapëHes en'l'honneur des Dieux
des Carrefours <~ i! ordonna que les Enclaves eH feroient les teuts Prêtres
il fit plus, itincolporâ le prenTicr,'d!&-6n'ië! Affranchis dans les Tribus
des Citoyens.
Il nous eft d'ailleurs rcprefcnié comme ayant réglé les diverse! Ctafics des
Citoyens.
Enfin comme O~ris, le ux~cme de la Série Egypnen'ne, il eft mis à
motc pardon- Succttlsut.~& comme Z.<to-Afe~n, le (même de la Série
Trpyenne il perd la vie a l'occafton de,fa propre fille. TuLLia,) qui fait
p~ficr fa voiture fur ie propre corps de (on Pere trait odieux d'une tccne
d'horreur qui ne me parole vraie que dans le fens allégorique. Comment une
fille, une Princeu<auroir-e)te jamais pu Ce rendre coupable d'une aûion
tufHdetc~.tbIe! Cotnment les Romains eunent-ils-pu obéir à uneSouver&in~
&u~t inrame,aunitccteratef .)'
(
y*. T 7! Q y J le Superbe.
L'accord entre toutes ces fUttës de fept Rois ne peut donc être .plus fen~I-
ble&~pluscontplec:~
l' m
.1~.
~pr J!of~ ~<f~.
ROMZ. EGYPTE. T~OIt.
RoM~/M~, Vulcain,
Fondateur. DARDANuy, Fondateurs.
Numa,t.ég!nateur. Apollon, Enchton, Leginateurs.
HoRiHtis, Guerrier. La bonne Fortune, Tros, Guerriers.
Mamu~~a Police, Fone- Serapis, It~~ JufUders &:
re(Ïe. ForiereMe!.
Tarquin,t'A!gte, les jeux. PAtf~ Ganymede, rég!entlesjeux~
Servius S: Tu!ue, rangs Ofiris & Iris Laomcdon &.} jles Arts.
des Citoyens. Hcuone,
,Tarquin le Superbe, perd Typhon le Superbe, Priam perd le Royaume
le Royaume pour te rapt foudroyé par les pour le rapt de PÂRi~
de StxT<~ Dieux.
Le rapport c~ d'autant plus grand qu'i! n'eh aucun des Noms des Rois de
Ronne qui ne foit parfaitement auorti au rang qu'il occupe dans cette Sé-
rie, au point que lors même que nous n'aurions eu aucun deiai! fur leur admi-
MiOratton & iur leurs règnes, nous aurions pu dire par !a feu!etbrcede
leurs noms & fans être taxé de nous abandonner à des etymotogies arbitrai-
res, bbfcure~, forcées, où l'on voie tout ce qu'on veut, que A~~M Pe~<<
/<M étoit un Lcginateur T'K~NJ Zf~A~j un Gucriier ~<M A~r~M un~
Con(truAeuj: de tortereues, mn Juge ïcvere, 7~f~t un fondateur de jeux
&c. prccifement de la même manière que les noms des tept Rois d'Egypte
& ceux des fept Rois de Troie font amortis à ces mêmes idées ;,mcme avec
plus de facilite & d'évidence, au moyen ce qui n'e(t pas moint étonnant, de
leur double nom toujours afÏbrtis aux .mêmes combinaitons~ ce qui ne peut
avoir été i'eHet du hafard.; mais celui d'une réBexion profonde.
jP~r~~Mj~oty.
Ce ne font pas tes <eu!t objets de rcncxion qu'onre~ cet enfemb!e de ~epB
Rois i! en ett de même de ta durée qu'on leur aC!gne à Rome on fait qu'et-
le eft de 'i~~ ans, durée monKrueu& double de, ce qu'eue devroit être &:
contre laquelle f<: font élevés tous les Chronoiogittes rai~bnMbtes.
Mais ils n'ont pas vu qu'elle avoit été calculée d'après coup,par des nombres
allégoriques qui donnent exactement cette fuite d'années ni plus ni moins,
fans qu'on en doive ôter~a plus petite portion poffible.
Pour cet eiÏcr, il faut Ce rappellcr que les Romains compcoient les années
par !u~e<, & que ceux-ci étoicnt un efpace de cinq ans.
Or, fi on multiplie le nombre de fept, facré chez toutes les Nations, & qui
forme la Série des Rois, par cinq, nombre ~acré des Romains, on aura an<
pour la durée de chaque règne; ce qui multiplié par fept, donne exacremenc
a~~ ans pour ta durée des fept Rois. ~7==;~x7~:i~
C'eft de la plus grande exactitude, comme on voir, rien n'y manque &
ceux qui ont élevé des contestations fur ces calculs, n'y eniendoienr rien du
tout rien. Les Hitloriens Romains avoient très-certainement raifon c'eft
t~~ ans.
~«r<M~a<~ MM~~J <y~ focp.
Une autre remarque qui n'eA point de nous feuls, mais que de Savant
hommes ont caite avant nous, c'e~ l'ttonnemenr où l'on eft en comparant
cène Hi~oire telle qu'elle eft dans Denys d'Hatycarnaue, avec le peu que
nous en dit Tite-Live. Ce premier, bavard comme les Grecs, entre dans des
défaits inconnus jufques à lui fur-tout grand auteur de Harangues, H n'en
épargne aucune c'c& la quinteuence de toute la Rhétorique Grecque rranC.
portée chez les iauvages & ~rouches habirans du Latium toute l'élégance
& l'urbanité des Peuples amollis de la Grèce attribuée à des hommes de
fer. E~t-ce là ce qu'on doit appeller écrire l'HKtoirc/ N'cd-eepas plutorvott-
loir faire de l'efprit a quelque prix que ce toit ;&, comme un Traducteur de Dé.
mo~hène, vouloir que fes Héros ayent absolument de l'efprit ( t )~i
Ce qui résulte de racheux d'une pareille méthode, c'e(t qu'en voyant ma.
nireRement que ces prétendues harangues <ont fàites pour les faits hi~oriquet
qu'on rapporte, on efl fort tenté d'avoir peur que les taits historiques n'ayent
été amenés là pour faire briller MeHIeurs les Harangueurs que ceux-là
n'ayenr été un beau champ inventé tour exprès a6n qu'on admirât nmag!-
nation de ceux-ci à nulle autre femblable.
~OJt.t/T/0~
Rauurons cependant nos Leffeurs ils craignent peur-~rre que nous ne îeur
ôtions d'an coup de nier tous ces Rois de Rome ainfi que nous avons cher-
ché à prouver que Romulus éroit un Roi allégorique. Mais nous ne tommes
(ï) Chacun connoit ce bon mot de RAciNB au (u)<t <!e ia Tradualon de DemoChene
par TouMït Le t.
bourreau il fera tant qu'il (îcanera de reprit a Derb~nheac
ras à ce peine ennemis de l'Hifloire. Voici donc ce que nous croyons qui eft
arrivé.
Il aura exiué en erret nx Rois à Rome à commencer par Numa: :!e~ Hi(-
toricns en auront fait un feptiéme en prenant Romulus pour un Roi hiftorique.
Ce Romulus d'ailleurs fe trouvoit dans les Livres Liturgiques composes
pour Finftruciion du Peuple; i! s'y trouvoit à !a tête d'une Série de fept Rois
retaufs à une bonne adminiÛration communs à toute Nation civilifée &
quiie terminoirpar le (cpricme,.puifqu'a!ors tout éroir accompli & à cette
Série, on avoit joint comme chez tous les Peuples i'Hitcoire du renouvelle-
mcnt de l'année fous i'emb!:me du fils du dernier Roi ravineur d'une belle
~cmme.
Dans la tuite des tems, les Hifroriens qui avoient perdu de vue tout ce
qui avoit rapport aux Allégories crurent faire: merveille en confondant les
fept Rois allégoriques avec les nx Rois hiRodques devenus fept parl'addinon de
Romutus des deux Séries ils n'en Drent qu'une dc's-lors cette Hitroire rue
un mêtan~e de vérités & d'allégories qui a toujours rait de la peine aux meit-
knfs écrits, (ans qu'on pût en trouvet la raifbn.
Par notre méthode, tous ces embarras difparoinenf en ôtanr de !'HiHoire
des Rois de Rome ce qui n'eft pas hitiocique ce qui eft relatif au tableau des
fept, Rois allégoriques & à ieufsrbneUons, de même que cette durée da
i~y ans qui n'ef!: qu'une formule, une combinaison de deux nombres faeKs,
cmq & fept, ce qui refera fera t'Hi~oire réelle des fix Rois de Rome non
compris Romutu~;de Romutustui-même fi on veut, oun on lui rrouve quel-
que caractère, hiflorique cependant il vaûdroit mieux qu'on nous l'abandbn-
nâc entierement car ce rapport de fept des deux côtés, deviendroir rurieu(e-
ment (ufpeA: il rendroit bien difficile tout accommodement, joint au rapport
CEonuant des noms.
Quant à nous, nous n'avons nu! intérêt à ta chofe qu'it'yaif eu ~Rome
des Rois ou qu'il n'y en ait point eu qu~i!s ayent,été ati nombre de ux ou de
~ept, cela nous eft en foi-même rrès-indiflèrent & nous avons anez de bril-
).
lances allégories à expliquer fans en faire na~re de "forcées, qui loin de fervir
a nos ~yuç.s, g~teroient tout. Ce que nous en avons fait, ett la fuite de notre
re(pe<fc nicmepour t~Hifroire & pour ceux qui n'y cherchent que ta verhc.
Nous n'avons pu qu'ecre frappés du rapport étonnant qu'orrroit celle des fept,
Rois de Rome avec ceux de tant d'autres Nations notre amour powr la vé-.
rité donc du nous portera chercher ju~ques à quel point s'etenddieht CM
j
rapports &: quç!!e en avoit pu être la caufe nous avons démontre les uns,
aurant que des chofes de cette nature peuvent l'être nous en avons indiqué
les caufes nous en avons même donné une tolution qu'on n'aitendoitcertat-
ncment pas de nous &: qui concilie tout noire tâche eft donc remplie ce tcra
au Public à décider de la manière dont nous l'avons fait mais quelle que Coit
fit dccinon nous le prions d'être bien pcrfuade, que ce n'efi point l'amour du
paradoxe ni du merveilleux qui nous a )eR~ dans cette diïcumon que nous
avons même été tenté de la Supprimer, quoique nous l'euuions annoncée~e
pour ne pas encourir ce reproche & que ce qui nous a détermine enfin à
donner cours à ces rapprochemens, ce font les avantages qui en réfultent
pour la vraie connoiuance de l'Antiquité. On y voit jufques à quel point l'al-
tcg.orie étendit fes influences, comment on la confondit avec l'Hiftoire
avec quelle nmpticite on peut rétablir l'état primitir des chofes & feparer au
ptont de la vérité, des objets qui (embloient inséparables & dont Fanion
mon~rueufe l'orrufquoit ctrangemenr.
que ~c.oude, quelqu'alicraition au moyen de laquelle les deux faites n'en au-
ront forme qu'une feule ceci eft d'autant plus vraisemblable~ que nous en
trouvons des traces maniMes dans cette Hi~oire même. On nous dit par
exemple que Tarquin l'Ancien s'app:Moit auparavant Lucumon & que
Servius Tullius n'eut ce premier nom qu'à eaufe qu'il étoit né dans Felclavage
voilà donc des noms pris ou donnes par allunpn.
Une autre ob(erva.:ion importante c'e~que, felon QviDE, (Fa~v.VI.)
S:rvius étoit !e feptieme Roi de Rome; on comptoit donc TATius avant
Numa. Mais celui-ci fut facriné au nombre fept.
Il ne feroit donc pas étonnant qu'on eût (acnue également quelques noms:
ceci étoit bien autrement aifé. Nous poumons indiquer d'autres Mes ou en
faveur de ce même nombre fcpt on a &criné & noms & personnages, quel
qu'en ait pû être le motif.
L'enentiel pour nous, en que les (ept noms confervés peignent <ans enort
ce à quoi ils furent devines & c'eA tout ce qu'on peut nous demander.
Il & pourroit même qu'on eût donné un double nom aux Rois de Rome,
relativement à la double lifte dont nous parlons.
~JBpy ~O~~BTJLJ~jS~t.
Les Anciens étoient tellement persuades que toute admini~radon devoit
procéder par fept, qu'ils avoient établi fept places de Confeillers pour chaque
Roi, & ils les appelloient leurs Amis, leurs Fidellcs.
Cet ufage étoit en vigueur à !a Cour des Rois de Perfe. Ce font ces jtept
Confeillers qui màfracrerent le faux Smerdys, usurpateur de la Perfe, & dont
l'un eut ce Royaume en partage, le célèbre Darius fils d'Hyftafpe.
C'eft par le même efprit que t'JEtecHon des Empereurs d'Allemagne fur
remife à fept Seigneurs, aux fept Ele~eurs choies entre les Princes les plus
puions de l'Allemagne.
C'eR là de(!us qu'a été arrangé le vieux Roman des fept Sages de Rome,
dont on a donné une notice dans la premicre année de la Bibliothèque d'es
romans,
/:o~ .p~t ~~pr ~~CN~
Ce nombre feptqu! avoir fourni un jeu aux Egyptiens, une galerie de Rois
aM anciens Peuples une formule générale pour les Sciences ne parut pas
moins propre en effet pour un Roman ;.& ce'Roman fut très-ancien imaginé,
dit-on, aux Indes par SA~DA~m., il pat~a chex les Latins ~bus!e nom de Do/e-
y~oj il fut traduit en vieux François par HEBERT fous le regne de Louis
VIIL Les Italiens en ont f~c ~r~ ou tes fcpt Sages de Rome. Ce fut une
fource inépui<abte de contes adaprés aux mcEurs & aux ufages de chaque Na-
tion ou même au génie de chaque Conteur.
On fuppofe un jeune Prince qui eA conné aux (oins de ~ept Philosophes il
n'e~ ~ue~ion que de fa beauté, de (on génie, de ie< connoifÏances. Sa bette-
mère en eft enivrée elle lui fait des avances mal reçues elle irrite donc
contre lui l'Empereur fon Pere cependant le jeune Prince a lu dans les
A~rcs qu'il devoit être fept jours (ans parler pour éviter les plus grands mai-
heurs. Ce Prince fi éloquent e~ donc un muet ftuptde c'eti un nouveau
crime pour lequel on l'enferme dans une noire pri&n & pendant ce tems-
la l'Impératrice & chacun des (ept Philosophes font tour à tour à t'Em.
pereur des récits de toute efpcce l'une pour le porter à <e venger les autres,
pour l'engager à fu~pendre la punition de fon fils enfin les fept jours de n-
!ence s'étant écoutes ie prétendu coupable fe fait entendre, le crime de la
marâtre cil reconnu, & tout rentre dans l'ordre. Dans ce Roman, on fuppofe
auut que le Confiftoire de Rome ou Sénat Romain au quatrieme fiècle étoit
compofé de fept Sages, qui rai~bient battre de verges dans la Ville quiconque
avoit de arrêté dans les rues après qu'on avoit fbnnc la retraite ou le couvre-~
feu.
~NPT dans ~C~f~jE Primitive.
C'eA dans !emcme efprit également, que l'Eglire Primitive nouso<ïre fe
nombre de SEPT dans les fept Anciens ou Diacres établis par les Apôtres 0*
& dans les fept Eglifes auxquelles écrivit S. Jean. Ce nombre fept domine
également dans l'Apocalypfe.
L'Eglise l'a confervé dans les VII Sacremens, les VII Psaumes Péntteti-
tiaux, les VII Venus, les VII Péchés mortels, &:c.
Les Chronologi~es eux-mcmes n'ont-ils pas divifé le Monde en VII Ages ?t
Les Prêtres Albigeois, entr'autres cérémonies, récifoient SEPT P~<r fur un
mouraet avec le commencement de l'Evangile félon S. Jean.
Cette J~jt~jE vMM~Tc~PAfMfr~F~.
imiter.
Uh retpcct auui étendu une formule auSt univerfellementreçue prit fa
nàtuance dans le Monde Primitif, dans celui dont nous retracerons l'His-
toire, oc qui précéda tous les Peuples connus. Ce furent Ces Légiuateurs qui
ouvrirent cette carriere à tous les autres ceux-ci n'eurent qu'à conferver &
a
Ces Légîuateurs eux-mêmes, où avoienc ils puKeces belles & intére(ïantes
!dées: certainement dans tout ce qu'ils voyoient dans la contemplation de
l'Univers, appuyée de l'harmonie de ce nombre nmple, mais divinble en tièr-
ces, quartes quintes fources de toute harmonie. Peut:efre, dans des
connoi(ïances plus profondes fur la nature des nombres qui ont chacun leur
di~ri~ réparé. Peut-être dans un Tradition (ubiime, qui avoit tracé un ac-
cord merveilleux entre le Monde Phyuque & le Monde InteHeAuel (ur-
tout dans les (ept Dieux ou Efprits Modérareurs de l'Univers qui, ~bus la pro-
teetion du Dieu Suprême, dirigeoient les (eptPIanettes.
T. L m i
J~ fept Z~ Pfe~~Mf~o~ ~~?r~ dans le tnême or~r<.
~Uorappocr bten. di~ne,d.'atteation, & qMi achevé ;de démontrer avec
q')!ehafmon<e les-Andea: procédaient dans toutes foftes.de choie!, c'e(t
que les jours de laL Semaine ~ont arrailgés de manière que te'!M! Divinités Pa-
troncs forment exa&emenc b nicme férie des fcpt Efptits Adminithateurs
&: pcécKemenc dans le même ordre.
-:Les deux gîatides Finettes o-ayrent la marche !e Soleil la Lune enfutte.
-r'I.cSoiet), premier joar~ en: mc~~moc, :QutR.-Iw~, ~e.R.oi.dtt Cirque,
J'o:i! de la Vitie~ ou ~o~7ZMj le Prince de h lumière élevée c'etUe
Fotidaceurde l'Empire; car fans Solei! que JeviendMi[ le Monde phy-
«que!
l'a Lune, fécond joaf, la même qn'Ius, ou Ccrcs, Lc~t~trices. Ettcs
r6pondenc pâr&MCment à cette Nymp!e EcERiE qui enicign.t à Numa
'fom ce qu'it déçoit faire pour CMb!h'unc~geLeg!n&non.
Mdrs s'avance à leur fuire il peint donc cerce Milice redouMb!e qui &ic
w la filreté de l'Empire peut-il mieux répondre à Tut)us-HofU)ius
MmcuRE préfide au quatrième jour c'eA le Dieu de l'éloquence c'eft
` -lui qui par fon arr enchanteur termine les dinennons, &: qui, le caducée
en main, ccabht une bonne Police, maintient la paix.
Au cinquième jour, e(t Jupiter avec ion Aigte ici l'accord ne peut eire
plustra~pan~: on diroir que chaque Peuple a eu peur de s'en trop
écarter chez les Japonois c'eft To/!o-7~, le Puinant des Dieux le A~-
~/M~~ t'0~7!~o~Mjr de tous chez les Egyptiens le ~uire de la Na-
ture université chez les Troyens, Gany-Méde avec ton Atg!e chez
les Romains Tac-Quin ou le Roi du jour avec un Aigte qui lui
annontefa~grandeurfutme.
Au uxieme-jour, une Femme comme en Egypte, comme à Troie
comme a Rome Vénus Symbole de la tcconditc des Citoyens donc ta
n.tiu~nee rcgte tes Rangs.
Au feptieme, SATURNE, qui, ainfi que Typhon, que Priam, que Tarquin,1
s'éleve ~ur tee jr~ines de ~on Predcceueur qui audt coupable qu'eux
puifque Typhon avoit ~ait périr fon Fcere!, Tarquin fou Beau-Père,
fnu~e'tut-m~me le Ciel ton augure Pere & qui tcmbtabtc à eux,
perd cgatemenc (on Empire.
Ainf) tandis que tes Anciens ditpo~oient les jours fur les Ptanertes arrangées
de quatre en quatre, leurs Divinités Patronet fe trouvoient également di~
potées fut le modctc des fept parties conttirutives de tout Gouvernement: Us.
c~ïf~i€Megâ~cment~eTa~eandesïepIE.~j'TïtsAdm!n?rateu~s.
Cette .~nc /e/e<' ~Mf les ~77, ~f'~ Chefs des CXosH~ C~</?~.
Ceux qui épient persuades que le Monde phyuque n'e~oit qu'une attpgori~,
qu'un embtctne ~u Mondt ihteHe6~uc!, donnoicnc de leur côte à ~ne de:
fept Rois Adminintaceurs, t'orig'ne la plus augufle, une origine route Divtn~
La Di~n![~ qai a imprime paf-ccut t'hafmoniefepcenaife, voyoic dc)Â autour
de fbn Thfône les ~cpc Ecrits C~e&M tes (epr Archanges qui pre~denr <ou$
elle à roufs les nbtnbreufcs bandes des Inre!!igences Angéliques te! ifur,
~ton eux, le type harmonieux diaprés lequel fur difpoic tour ce qui eft marc~
riel reHe~ar la Source des'ccu!eurs adnurabtes qui tbnc!a gloire de la Nature.,
de ces globes qui voknt fur nos cêces, de cette marche nngutiere de la Lune
qui trace en cara~cres de feu les jours tes femaines & les mois fur la
veuM Cficfte de cette 'harmonie qui regte tout avec une nmpticire & une
fecondtce ctonnantes tel le Créateur peignit à nos yeux econnes t'harmonle
Divines tel ~ut le tde~co~ à travers lequel ces Sages apper~urenc les rapport
~connans & t'ori~tM neceflaire de'tous ces objets mervettlëux.
une extrOnirc oppofee, & ont trop néglige J'u&ge qu'en uc FAnuquite~
tes avantages que nous pourrions en retirer. Peut-être ces objets ~e rérabh-
ront-ils dans teuc état pfitUtdfaLvec un plus grand (ucccs, à mefure que nous
nous rapprociteron: nous-mêmes des tems primitirs, & de leur belle &: noble
ûmpucue.
Ittt)
A V E R T 1 S S E M E N T
MoN SIEUR,,
R E P O N S E 1
\P. Queîqu'hcareufe que à vos yeux l'idée qat vous a mis la plume
Coit
h main, je crois, Monneur, devoir vous prévenir qu'elfe n'a pas le mérite de
la nouveauté, & que M. de Gébelin a eu occanon d'y répondre (h~.
Monde Primitif. ( Par ~M.</< la D. tirée du Mercure ~< France, i.~ ~yr«~
t7&o.)}
FRERE PAUL,
Je n'aime pas trop les malices, mais j'approuve fa gaïte. On peut être tout
la fois Censeur .HermttC & jovial. Je fuis Hermite comme un autre, & je (ait
me dérider à propos. Il n'en ell pas ainft de ces hommes tri~ement labo-
rieux, qui ofcnt tbuiHer fa mine de nos connoi~ances y remonter jusqu'à leur
Source debfaïer les ruHtes de l'Antiquité, interroger det monumens prefque
toujours muets, exprimer leur vrai langage, interpréter jufqu'a leur ntence
juger de ce qui n'eïï: plus parce qui ed, en un mot contraindre en quelque ~orte~
fa main du Tems de rétablir ce qu'eUe avoic pris foin d'er&cer; ces gens-là,
dis-je, ne font pas plus enclins à rire que le Sigifmond de la Vie e(t un Songe,
Hé bien direz-vous, rions pour eux & même à leurs dépens foit. Diogene
s'amufoit à rouler Con tonneau, tandis que d'autres Citoyens pouCtoient péni-
blement la brouette pour relever les murs d'Athènes~
Mais, à travers tant de gatte~ je cherche aufli quelque tueur de raifbn. It
ne ~inn pas de tronder un Livre uniquement parce qu'il eft du format M-
ou même in folio, it faut encore démontrer qu'il n'e(t pas utite; & s'il a reuCSy
(comme le Monde Primitif par exempte) malgré t'ccendaequ~t a dej~, o~
celle qu'it promet d'avoir encore, c'e(t une preuve nouvelle de ce qu'i! vauty
t'eton une épreuve de plus à fubir un ob~acle de plus à furmonter. Croyez
vous. Frere Paul, qu'une Diatribe de douze pages puiffe cranter ce va~e
Edifice Libraire Scroit-il bien vrai que vousprétér:ifHcz)a lettre à t'écrit de la
Fab)e< Croyez-vous que Saturne ait mange tes Ecrans ) & que la bonne Rhéa
<oit parvenue à lui faire croire que des pierres bien ou mal a~Iaifbnnées,
étoient encore un mets de la même espèce: Crovcz-vous que Jupiter ~e ~bir
fait Taureau pour enlever Europe, Cygne pour tromper Léda Monnoie pour
déduire Danaé! Croyez-vous que pour repeupler le Monde, Deucalion & Pyr-
rha n'euuenrpu imaginer d'autres moyens que de jetter des cailloux par-def-
fus leurs cpau!es? Croyez-vous que PerCée ait emprunté les talonieres de
Mercure pour délivrer Andromède? queBettérophon ait ufé du même expé-
dienr, ou d'un autre d'égale force, pour combattre la Chimère C.royez-vou<
à la Chimère Croyez-vous qu'Hercule fe fait montré Ii obeidant envers Eu-
ri~hce, qu'il pouvoit traiter comme Cacus? Croyez-vous qu'il ait nétoyé les
ctabtes d'-Augias, réuni l'Océan à la Méditerranée attaqué une Nation en-~
tiere pour conquérir une ceinture Et les cinquante Filles de Theftius ren-
dues meres en une même nuit Ah Frere Paul Frère Paui croiriez-
vous donc a ces prodiges-!a Ce n'eft pas tout voyez de combien d'hor-
reurs, auSI incroyables que dégoûtantes, l'Ouvrage de M. Court de Gébelitt
débsrrauerHtftoire Primitive! Voyez difparo~re !a ridicule & monstrueuse
aventure de Pa~phaé~ le hideux Minotaure; le tribur fcandaleux que Mino:
<xigcoir en ~veur de ce montre. Ne Coyez plus étonné fi l'on vous parle d'un
Cécrops à deux têtes, d'un Cerbere à tr,ois, d'un Janus à deux races, d'un Ro.
muius fils de Mars,a!!ané par une louve, & qui tue (on frere pour une plaisan-
terie d'Ecolier, après quoi rien ne lui manque pour devenir un Dieu, &c, &c.
Le mot eft placé au bout de l'Enigme, & M. Court de Gébelin en: t'Œdipe qui
a trouvé ce mot. Tout s'éc~ircir, tout (e ump!ine par fa méthode eue ramene
tout àt'ordre nature!; & il y auroit, fans doute, un peu d'humeur à trouver
mauvais qu'on nou! y ramenât. Après fout.je vois d'où vient votre erreur: =
J'avouerai pourtant que j'aime votre Parodie; elle eft plaidante; mais ce
n'eR pas la premiere fois qu'on a parodié plaisamment un bon Ouvrage. On
ne révoquera jamais en doute l'exigence de la Maifon de Bourbon fes Fa~es-
n'offrent rien qui pa(Ie les limites de toute vraifemblance. On y verroit plus
d'un Héros de cette Race illustre commander à la Victoire un autre obligé de
conquérir Con Royaume pardonner à tous ceux qu'il a fournis un Louis XIV
(aitani prendre à la Nation qu'il gouverne un effor envie, admiré de toutes les
autres, fans pouvoir être imité par aucune; enfin Louis XVI, à peine dans
fon cinquieme luftre, réparant les fautes, les malheurs, les abus de deux
longs Regnes, & préparant avec autant de fermeté que de fageffe la gloire &
le bonheur du ncn. Tout cela eft grand, tout cela eft (ubiime, je l'avoue; mais
aucun de ces fairs ne fort de la clafïe des pombiliies. Si au contraire, on auri-
buoit au Connétable de Bourbon qui eut l'âme & le génie de Ccfar, ou au
grand Conde, qui eut l'audace & l'impetuonte d'Alexandre, les impraticables
travaux dont la Fable gratifie Hercule; fi l'on ajoutoit qu'Henri IV, à l'exen~
pie de Thefee defcendir aux Enfers pour en arracher Sully & caréner Profer-
pine fi l'on difoit enrin que Louis XIV, nouveau Lycaon dcvoroit ceux à
qui il donnoit l'hofpitalite, & payoit mal Apollon & Neptune qui travail-
Ibiencaux murs de fon Parc pour gagner de quoi vivre; avouez-le, Frere Paul,
il faudroit chercher un autre fens à ce técit, ou rifquer en l'adoptant de n'avoir
pas foi-même le fens commun..
MONSIEUR,
WAn-M,riv.dePctogne.
VER
VER<riv.de Bulgarie.
riv. de Calabre.
&donct'autre très-inconnu, Z.
Vous voyez qu'tLeA compose de deux mots~doni fun très-connu', BocRG,
quingn:ne~oH<Z:
dam !a ctane de ceux dont s'occupe le Monde Primitif: mais il e(t lui même
rentre
De-)a,/ï,
tu!emenr, parce qu'on ignoroit lavraie valeur de ce mot Celte.
hauteurs conuderabtes.
village du Languedoc, & I~CM~ en Suine~ perchés fur des
On trouve encore d'autres noms qui (e reuembîent dans ces deux extre-
jDitCs des va~es Pays qu'arrofe le Danube.
Près des fbùrces du Rhône eft le lac Leman m. à. m. ~r<!7!~ eau & fur
les bords de la Mer-Noire aux bouehcs duDneftr, ou voit un golfe, efpece
~dehcappeUé Ovidi Liman, !e~c d'Ovide de cePocteaimab!e qu'Augure
rclégua dans les defcrts de !a Sarmane.
Près de là, un autre lac appeUe ~r~a Z~?: & p)us au Midi, pas loin
de Con(tantinop!e, un grand golfe appeUé Zt'M<!7zt-Fo~oj.
Tour ceci prouve que dans l'origine depuis FHelvede ou le Nord de
la Mer Adriatique jufques à la Mer-Noir~) & depuis la Sarmarie jufques à
!a Grèce, on ne parla qu'une feule même langue, Dialecte Celtique,
fort approchante de la Phrygienne, & confervee en grande partie dans les
Langues E(c!avonne & Hongroife pariées aujourd'hui dans ces mêmes con-
trées qu'on appella autrefois Pannonie, Thrace & I!!yrie. Il eft vrai que
dans le coeur de cette vafte région cette Langue s'eft confondue avec ceUes
des Peuples qui en deponcdcrent tes anciens Hibitans mais les noms fem-
blables conserves aux deux extrémités, atteftent hautement, comme nous ve-
nons de le dire, que là, on parla dans t'origine une langue unique.
Qua~~ a ta Ville deTc/MM-~r, fi peu éloignée des lieux habités par
Ovide, je ne doute pas que ce 'ne foit i~Vitte même de 7*o<m~, dans la-
quelle ce Poece fut re)cgué, & qu'i! dit. avoir éce bâtie pat les Grecs il en.
<xitte encore des Médailles intercu&ntes~
III.
~A, MH,yoMrc<~MMC~~R, y<fn~.
Nous venons de voir comment du motVAn. naquit le motVAR, Vitfe;
fera-t-il plus difficile de faire voir qu'on en forma le mot VAR, venté
Dans tous les tems on n'a pas eu des miroirs artificiels pour fe regarder:
mais dans tous tes tems on s'eA miré dans les eaux elles étoient donc un
miroir donné aux hommes par la Nature C'eft ce .miroir toujours vrai, ja-
mais menteur qui donna Heu à la Fable du vieux Nérée qui ne mentit
jamais qui dit toujours vrai, chantée autrefois par Heftode, & qui avoit
intrigué tous les Interprètes, tous les Critiques, jufqu'-à ce que le Monde
Primitif fit voir que c'étoh une allufion au miroir naturel que tburninent les
eaux, & que Phédre lui-même appelta~ca~t /y/7!«n<M.
Ainfi dans tous tes tems les idées d'eaux, de miroir & de vérité furent
t
incorporées en&mble & conduiurent de l'une l'autre: il fur donc ttcs-naïu-
tel que le nom de l'une devmc le nom des autres.
De VAR eau, on fit donc en Celre-Theuton WA~ vrai, vérité tec
Latins l'adoucirent en VERMj, vrai; VER/Mt, vericc.
Les Latins pour peindre la troineme idée a(Ïociee. à celles-là changsrent
encore V en M, d'ouMEm., MtR., voir, regarder, d'où nos mots MiRer,
MiRo<r; tandis que les Theutons, les Hongrois, &c. contervant la racino- pri-
tninve,ennrencwARM,vo~.
WART, guérite, lieu d'observation ~M.ïburce immense de dérives.
Tandis que,
BAR, BE<L, ngninoiten Hébreu clair, manite~e, certain.
BAR en Theuton, clair, certain inconre~ble.
BARM.maniMer, mettre au-jour.
BAipA chez les Goths clair, brillant, m&nire~e.
AufH peignit-on fans ceffe la ~ER~ comme un miroir qui peint les choses
telles qu'elles îont, qui les repréfente au naturel rres ndeltement auni e&-
elle fans cène armée d'un miroir.
Tout (e rcunic donc pour démontrer que ceux qui adigncrent te mot
VER à la peinture exacte &r fidelle des idées, n'en pouvoient choilir un plus
animé .plus ~ennbte, plus pittoresque plus phitotophique., en mcme [erns
qu'étroitcment lié au phyfique & à la langue primitive parlée dans le tems
où on en fit une auHI brili~nte application.
Mmmi}
Ainfi, Mr. ne vous en prenez pas à moi <! les idées de VBR< de miroir
& d'eau ont été étroitement liées entr'ettes & déngnées par le même mot
je ne fais qu'être t'interprète de la Nature & des Langue?:ta tâche eft belle
mitant que longue & difficile mais avec de la conflance de quoi ne vient-
on pas à bout < & quoique j'aye encore à la vérité bien du chemin à parcourir
)'é(pere que dans le centre ou je fuis placé & d'où j'appercois une fi grande
maue de vérités utiles & intéreuantes, je ne pourrai jamais m'égarer ~endbie-
them, je ne rencontrera jamais de dimcultes qui m'obligent à m'arrêter eti
chemin.
Vous-même M' je v~tts invite à examiner de près ces grandes vérités à
conudérer les avantages ine~imables qui en peuvent réfutter &: à inviter
les hommes à tes adopter non comme l'ouvrage d'une belle & ingénieuse
<mag)nation, mais comme le miroir ndele & vrai des opérations de la Nature
du génie des humains.
P 0 T.
Famille primitive ~~n~~B~, FyfM~vr.
Nous avons Couvent eu occaf!on de parler de cette Famille; mais toujours
par parcelles: nous croyons donc faire plaifir à nos Lecteurs en rauemb!ant ici
ces membres ditper~s: par leur réunion ils en acquerront une toute autre
force on en aura une idée beaucoup plus avantageuse. On fera étonné de
la fécondité de cette Famille; on admirera qu'elle ait pu fournir tant de mots
à tant de Peuples éclairés & favans qu'elle ait formé tant de noms de lieux y
qu'elle ait figuré dans tant de noms a!légoriques & de même que !esLangues ne
font cultivées qu'à proportion des lumieres qu'on peut y puifer, cette famille
de mots deviendra recommandable entre toutes par fes influences & par les
Iumieres qui en réMteroni fur nombre d'objets intérenans,
Mais afin qu'on puiue nous fuivre fans peine dans le labyrinthe de Ces mots y
on doit obferver qu'afin de pouvoir l'appliquer à un plus grand nombre d'ob~
jets on lui a rait (ubir tes diverfes modifications qu'éprouve en pareil cas
toute racine primitive.
t~. On en a varié fans cène fa voyette, en le prononçant PAT, PtT, PiT r
PoT, Pur, fuivant t~e~igence du cas.
t°. On a changé fa confonne T en D, S, SS, Tch~
~°. On fa fait précéder de la nnante, SpAT, SpES, Sptst.
~.°. On !'a na(a!ée en PoNT ainfl que cela arrive à tous les mots tadi~-
caux. Par exemple,
Had, main, devient Hand, ) ~u~~j.
Lac jf~, Land, )S
Tag, /oM<r,
~~Y
Pag, a~'cr.ir,.
Tango, t en
Pango s,{
Pango L'
Z~, prendre,l' Lambano,
en Grec:
Af~A,enfe!gner, Manrhano, j
En François même nous difons mefurc, & incom.menïurab!e,
Rompre & Rupture Trape & Tromper.
Principes que nous avons developpés dans un très-grand détail dans nos
Origines du Langage & de l'Ecriture, & tans~ letquets it e~ impoUtbIe de
.répandre quelque lumiere fur les rapports des mots ces principes faifant une
partie fondamentale des élément du langage & de l'étude des Langues.
L
y<33f~ jt~O~f~trjE~.
Si quelqu'objet fut digne d'être appellé d'un nom tbrm~ de 1a racine donr
nous nous occupons ici, c'en: cerramement la made immenfe dés eaux. Auul
Les Grecs ne s'oublièrent pas à cet égard; & afin de rendre ce mot plus fo-
nore~ p'us rapproche du mugifÏement des .eaux qu'Us vouloient nommer, ils
le nattèrent de là
ï. Pon-r-os la Mer, iesgrofÏes eaux, les eaux bruyantes.
i. Dans leur Ry!e allégorique, ils en nrent Po~i~, le Dieu de la Mer
ils le firent ~Is de Nérée ou des Eaux & père de Pofeidon ou Neptune. C'eO.
ce que nous avons vu dans nos Atiégones Orientales.
). Pos~iDON nom de Neptune, e~tlui-m~me formé de la même racine
PoT. Ce mot doit s'écrire POT-SEIDON. Ce dernier mot ngnine Pêcherie le
premier, ~n~ c'eft donc ie Dieu des grandes eaux poiubnneutes, le Dieu
des .grands ppiubns.
NERtE, Poh'Tus & PosttDON ou N~pTUME, ces trois Dieux Marins de
Sanchoniaton, ajoutent donc tous quelque chofe à l'idée des eaux. Nérée
t
peitu l'eau mobile. ~07?~ l'eau mugit~nte. fo/<~s, i'eau demeure des
énormes baleines & autres montres marins.
Ce mot changeant o en c, entca dans le nom de jA-fET ou Japhet, un
des VI fils d'Uranus & de Ghe il le déugnoit comme un grand Proprié-
taire, comme ayant une grande étendue de domination, idée confiante
qu'offre le nom de Japet.
Cet Uranus fa femme Ghe, eurent donc VI nts & VI nHes. M.~s l'un eft
le Ciel, l'autre la Terre ils repréfentent donc le Monde avec fes révolutions,
<:ompofecs de XII Mois, ou de VI Soleils & de VI Lunes, gouvernés par nx
Grands-Dieux & par fix Grandes-DcefÏes, ces XII Grands-Dieux des Ro-
mains dont l'origine intrigua toujours .u fort les hommes.
II.
.Voj~ S~c~
Cette Fam!t!e dut fournir des noms à la Religion ou em culte public; de-là
le mot Grec:
PoT~j, vendable, pour foT-toj, celui qui e(t élevé en ma)e~é, en
~blimite.
Ce mot en fe nafatanr, forma également
PoNTt-fEx, Pontife, celui qui dirige les chofes facrces, les chofes dignes
de la plus grande vénération. Autï! fut-il bien nomme de Fex qui (ait, &
PoT ou PONT chofes élevées. On voit par. là combien étoit ridicule l'étymo-
logie qui en faifoit desCon~ru&eursde ponts, parce, difoit-on qu'Us ~oicM
obligés d'entretenir à Rome le Pont-Subticius,
1 II.
~fOM~t~
I".
PoT, anocie en Grec au mot ÂM, eau, forma le mor
PoT-ÂMo~~ riviere, fleuve d'oùMEso-PoiAMiE~au miueadcseaux~
PONTUS, fleuve de Macédoine~
PoTM~ uvicre d'Ita!ie.
Prononcé Bou en Celte, i! ~brma,
BoD~cM~, le Pô le plus grand fleuve de l'Ica!
BoDincus JLAct~, le lac de Confiance en Suifle~
Ce nom dev!nc enduire celui des Villes ucuees fur des neuves
PoT~ Ville d'Italie fur la. riviere du même nom.
PAY-Avu~H, P&doue, mot-a-mot, VtHe fur une grande eau.
f~MfZ/ CRBCq!t.
S PHONDRM fort,
roide véhément.
S-PHONDy/oj & S-PoNnylos épine du dos.
XV.
r F~Mjr~ z~ i~rjrj~
PtDMW, houlette t". échalas; du même F~r, plante
PEDO echatafTer.
Pui.-PiTM<n, -) pupitre, M.-<-M. élevé fur un pied.
PuT<tr<, approfondir, creufer caver un objet, un fujet d'oUy
Di~PuT~r, Im-PuTer Re.PuT<r, &c.
PuT<< élaguer, tailler, rogner, ôter le fuperCu:
XVI.
Ennn à ces Familles nombreu&s tient cette de
.PoDoj,enGrec, tes pieds; en Latin, PED~; en François, PiEDS; en
Anglois FOUT &c, &c.
Ils font la bafe étendue, large fur laquelle s'élève le corps entier,
JP~TK, en François eft une branche du même mot.
XVII.
\y~M~ c~cA-~r~ 1l~
Ce mot s*e~ également pris dans un fens moral, pour dengner une femme
infatiable dans fes déurs égrènes il exifie en Italien, dans le vieux Fran-
cois, &rc mais cette famille s'eft tellement dégradée qu'on s'aboient mcme
de la prononcer en aucune maniere.
xv.in,
MOTS ~JM~RIC~
Ce mot traversant les Mers fë retrouve dans diverfes Langues d'Amérique,
avec les idées de grandeur, contenance élévation; même avec celle de
pensée ou de profondeur dans t'eSprit.
t PouT<<o/n<, en Algonquin, faire chaudiere.
BuT~t, dans le Chily grand.
PuTz, en Mexicain o~re îa même idée avec la terminaison méxicaine
/<; & joint au primitif Hin~Wii~ !etems il eft devenu le mot
WiTz/t-PuT~ nom de !a Divinité Suprême ~<t- le Seigneur
des tems.
AroTo en Caraïbe, grand, gcos enflé,
A-Bou-PouTca, pied.
a.o. pouTo en Taïtien, b!ener, couper ErouTo, b!e(!ure, coupura.
N~-PuiT<!g'on<,'inci~on, PuiT<!COM<ï-~nn~, fais-moi une incidon,
Toutes ces idées fe trouvent dans ces mots Péruviens,
t. PATa banc de pierre PAT<t-PAT<t, efca!ier.
PAT-PA, groffe plunot, atte le F~Mf{des. Allemands,
PAj~Mpt doubler uo6 cho~e PAT"<'nt coupée en deux.
PAT~<M, ehofe doublée PAT~~<t, cho,(e. coupée en deux.
PuT<,co~e;c'eC:uo: grand eooten~M.
i. PuT~coc, homme qui penfë,. qui approfondit, qui ~onde.
PuTt'cont, être pennf, être eh(eve~ profondément dans Ces penses.
Ou retrouve donc ici le PTJT<<r< dé? Latins' qnmgh!ne''cgafemenc couper
& ~en~er, o'.!âptofohdeùr'dëi'eÏpnr:aih(ite~ deux-h~miipheres
replet dans
réunifient aux mêmes fb~ Ic~. mêmes tdées~ &t~n~Ï~ts mantercs de les
modiEtr~
~T?=a" 1
0 BSE RVA TÏO NS
51/ R ~'TTZferpre~zfMM jF~~c~ ~4~or~MM de ~~fï~ïf~
relativement au ~foNDE-P~JMjnr de J~. DE
GÉBELJ~. Par M. B*
E S Obfervarions que
nous avons faites fur !a di<pounon & fur îa nature
des couches de la terre, nous ont fait voir de la manière la plus évidente &:
la plus (cnnb!e les preuves des terribles & nombreufes révolutions qu'a enuyé~
ia niallieureufe Planette que nous. habitons. Si les Hi~oriens de l'Antiquité
paroiffent avoir gardé le filence fur ces anciennes cata~rophes nous ne de-
vons pas en être furpris. Les hommes qui ont échappé à tant d'horribles
déMres, ont dû être bien plus occupés pendant les premiers Ciècles qui les
ont (uivis & chercher une (ubMance dure &r laborieufe & à pourvoir à leur
extrême mifere, qu'à tenir des journaux de ces frittes années, pour en faire
paner les dates &: les défaits à leur pof!.cri[é. Joignons à ces motifs la négli-
gence des anciens monumens & l'oubli où l'on étoit tombe fur les C.~rac-
tères & fur l'Ecriture ïymbotique des premieres générations du monde réparé;
telles font les raifons du utence des Hifloriens fur ces actes tes plus intérenans
de i'Hi~oire ancienne de la Nature.
Le fouvenir de ces malheurs n'a pu cependant s'et~acertonfement de la mé-
moire des hommes ces événemens ont été trop univerfels & trop terribles,
pour n'avoir pas 'aSecté le Genre-humain d'une maniere ungutiere & pro-
fonde. En etfet, lorfque les Nations ont commencé à refpirer & à. fe recon-
no~tre fur la terre & lorfque la Nature a cène de les effrayer & de les persé-
cuter, elles ont dreué des monumens établi des ufages perpétué des tradi-
tions, confervé des fables & des fymboles infUtué des cérémonies retigieu-
fes & commémoratives qui en auroient dû entretenir perpétuellement les
hommes, fi elles ne s'étoient pas corrompues ou avérées par la (uccemon
des tems, & par les révolutions auxquelles les inftitutions humaines fontauuï
fujettes que celles de la Nature. En examinant avec une attention fuivie
l'enchamement, l'accord & les rapports de tous ces monumens phy~ques &
mor&ux~ on ne peut voir fans étonnement & fans admiration que les lumie-;
res qui en réfulrent conduisent au plus vafte champ de connoinance qui fe
foit encore présenté à l'efprit humain. Le bavant Auteur du Monde-Primitif
vient d'entrer avec le plus grand fuccès dans cette immenfe carriere. Il feroit
à déurer que dans le cours de cet admirable Ouvrage il voulût
joindre aux preuves que lui a fourni l'Etymologie des mots, celles que lui
~burniroient encore les traditions & ufages des Peuples, & les révolutions phy..
6qucs du Globe tcrreHre. Il femble qu'it donneroit par-là une nouvelle tbrce
à la vente des explications déjà fi lumineufes qu'il donne des Symboles des
Allégories des Hiéroglyphes & des Fables de l'Antiquité.
Quelques exemples pourront faire reconno!tre aifement les rapports trap-
pans qui ~ë trouvent entre les Etymologies des mots employés dans tous ces
Symboles, non -(eulement avec l'invention & les opérations de l'Agriculture
de l'Agronomie comme l'a fi bien démontré notre Auteur mais encore
avec les révolutions arireu~es & diverses qu'a euuyé notre Globe & dont le
fouvenir s'ed perdu dans l'éloignemenc des necles mais dont les preuves les
plus évidentes font & feront pour jamais conservées dans la ~ru~ure même
de la terre. Perfonne ne peut mieux que cet efHmabIe Auteur réunir tous ces
rapports les présenter dans tout leur jour, & leur donner la même force &
la même darté qui régne dans le premier Volume de fbn excellent Ouvrage
qui en fait attendre la fuite avec le pfus grand emprefïement.
L'exil du premier homme de la Genefe hors d'un lieu de délices, &: le
Chérubin armé d'une épée de feu. qui lui en défendit l'entrée a été regar-
dé par plufieurs Interprètes comme l'emblème & le Symbole d'un embrâfe-
meni opéré par l'ordre de la Divinisé, & qui contraignit l'homme de (ortir
de fon (éjour pour aller vivre dans une terre maudite, d'une façon pénible &
laborieufe. On voit par-là un rapport évident entre les traditions intéreuanies
augures des Hébreux oc les monumens de la Nature.
On ne peut méconnohre dans la Création turbulente de Sanchoniaton
l'analogie avec ces mêmes monumens il en eft de même de cette autre tra-
dition du même Auteur que les Enfans de Protogonus brutes dans la Phé-
nicie par les ardeurs du Soleil, leverent les mains. vers le Ciel pour en être
délivrés. Anecdote qui (e concilie avec la tradition de l'Hi~orien Io(ephe qui
rapporte que les Enfans de Seth ayant prévu que le monde périroit par l'eau
& par le feu, éfigcreni des colonnes pour en in~ruire les races futures, &
leur faire paner les obfervations agronomiques qu'ils avoient faites.
La correfpondance de ces traditions fur les événemens des premiers ~ges
connus du Monde, ne "peut avoir d'autre fource que les maux réels de la
Nature, dont l'ordre & le genre de tant de monumens nous inurui~ant.
Il paro~t que c'en: du renentiment obfcur & confus qui eu: re~é des mal.
heurs du Monde, qu'ed fortie cette attente universelle de tous les Peuples
que le Monde finiroit par le feu; dogme confacré par toutes les Religions.
Ajoutons à ces traditions ce que les Annales Egyptiennes nous di(ent de
ces longs régnes de Vulcain & de Vefla avant Mènes leur premier Roi, ce
qui ne peut fignifier que le régne du feu dont ces deux faunes Divinités n'e-
toienc originairement que les Cymboles, & l'embrâfement du Monde après ie-
quel les hommes commencerent à fe réunir & à former des Sociétés tranquil-
les & réglées le régne de Menès ne ngninant en effet que le régne des ré-
glemens & de la police. ( ~cy~ Menés dans les Allégories Orientales, pag.
t~; & t~.)
C'étoit vraitembtabtement pour ta même raifon commémorative que le
Temple de Vulcain en Egypte étoit le plus ancien de tous les Temples des
autres Dieux.
Vers les premiers tems connus de l'Hifloire de la Chine (bus le régne
d'Yao qui, felon les Hi~oriens de cène Contrée, régnoit vers l'an i y,
avant t'Ere vulgaire, ce qui ed à peu près l'époque du déluge de Moyfe Celon
le Texte Hébreu les Chinois placent une anecdote qui a encore un rap-
port vifible aux anciennes révolutions causes par le feu. Le Soleil y fut, dit-
on, dix jours (ans fe coucher, d'où résulta une fi prodigieuse chaleur que ton-
tes les Nations appréhendèrent t'embrâ(emenr du monde.
Les Péruviens qui avoient aucz bien confervé quelques défaits du déluge,
parlent encore d'une révolution toute contraire & d'une autre nature, arrivée
long-tems avant le régne de leur Dieu P~eA~M/H~e. C/to«/t qui conduisit
t'Univers avant lui, s'étant un jour mis en colère, convertit toute la Contrée
du Pérou, qui étoit alors tres-renite, en un fable aride. Il arrêta les pluies, &
ferma les fources & les fontaines, (ufpendic le cours des rivieres & dene"
cha les plantes; ce qui rendit les Péruviens miférabtes. Ce Dieu Choun, difenc-
ils étoit un homme extraordinaire fans os &: fans mufctes, qui abainbit les
montagnes combloit les vallées, & fe faifoit des chemins par des lieux inac-
ccdtbte!. Par ou il eu: aifé de conjecturer que ce prétendu Dieu n'a été que
le vent, la tempête & l'orage perfonifiés en Amérique, comme M. Ptuche
&: M. Court de Gébetin ont démontré que tous les anciens Symboles ont été
perfbninés en Ane.
Les Pyrénées n'ont reçu leur nom que pour conferver à la po~érité le fou-
~cnir du feu dont elles furent embrasées. C'en: fans doute d'après quel-
rom. 7. 0oo
~ues événemens femb!ab!es, qu'a été formée la fable des Mutes qUt de-
mandèrent des ailes à Jupiter pour te fauver de chez le Tyran Pyr~-
nie qui les perfccutoit, quoiqu'elles ne Ce fufÏeni retirées chez lui que peut y
trouver un afyle. En faifant attention que le mot ~M/e ugniney~uf< ~<'j«:M.)c,
( Hid du Cie),Tom.I.p. 181) on verra que cette Hifioire allégorique ne peur
lignifier autre chofe que les habirans de la terre échappés aux inondations en fe
iauvant fur les monragnes, & qui enfuite furent obligés d'y implorer le fe-
cours du Cie!, parce que ces montagnes les persécutèrent à leur tour par les
-votc.im qui s'y ouvrirent, Mes feux dont elles furent embrâfees.Teiie étoit
fans doute )a malheureufc denin~e des hommes dans ces uec!es de défola-
tion, d'être pourfuivis par le feu dans les lieux élevés, & d'être chaffés des
lieux bas par les inondations.
Le Phyficien attentif trouvera dans tous les lieux de la terre des preuves in-
contenaU~s de ces différentes révolutions.
Si les neufMuIc!, reprcfentees par neuf Ins chez les Egyptiens~ étoient
chez ct peupie tes iymbo!es des neuFmois pendant !efque!s l'Egypte etoit dc-'
livrée des inondations du Nil, iuivanc M. Pluche ou que, fuivant M. Court
de Gcbctin, elles rufÏent les fymboles des neuf mois pendant lecquels on peut
travailler à la terre, comme les trois Grâces repre~entoient les trois mois de
repos & de divertinement du laboureur; leur Hiftoire allégorique n'en ter~
pas moins relative à ces grandes révolutions phynques de la terre, pendant
!e(que)tes les travaux de la campagne étoient ncceuaircmenc & alternative-
tnent abandonnés tantet dans les pays de montagnes par tes embr'àfeniens,
tantôt dans les plaines par les inondations.
Piuneufs Contrées de la terre ne tiennent leurs noms que des ancien!
événemens de la Nature ainfi la Géographie phyfique ne doit point négliger
d'approfondir les étymologies & les racines des dénominations des anciennes
Régions &: des anciennes Vi!!es; M. de Gébelin en prouve bien les avantages.
Privé des connoif!ances nécefraires fur les anciennes Langues, je rappor-
terai d'âpres de bons Auteurs les Etymologies des noms de quelques Cou-
trées, par te(que!!es nous verrons les rapports de ces noms avec les cvcno-
mens qui y ont donné lieu & la nature du fol de ces Confiées.
L'Angleterre, fuivant le Dictionnaire de la Langue Bretonne, a été autre-
fois appellée 7'<ty?~ par fes habitans, nom qui dans l'ancienne Langue de ces
~nfujaires & dans la Langue a<~ue!!e de la Bretagne, ~gnine encore feu non
qui a dû autrefois convenir parfaitement à cette lue u remplie de ve~iges du
feu, comme le prouvent fes abonJ-nte: &: noiubreufcs mine! de Charbon.
Le Mont Ararat fur lequel les traditions portent que les hommes Ce fau-
verent hors du Déiuge ngnine /n<<f?<o/ï du tremblement, ou terre maudite
du tremblement. Cette anreufe montagne eft encore par res débris un des
grands monumens naturels des déMres de l'Arménie.
C'e(t fur-tout dans la Phénicie que l'on trouve de ces noms commémora-
tes. P/t<7~?«, & plus rudement P<ï/</?M«, lignifie <;o/?~<r/~ c~r< Contrée
couverte de cendres. Damas, en Hébreu Damefec,~7!/A~o incendii, l'image
de l'incendie. Gomorrhe, de Gomar, confumer, & de Grimera, charbon nom
bien analogue à la confUtUtion de cett: R.égien & à la pofition de cette an-
cienne Ville.
On pourroit peut-être penfer à t'cgard de cette ville qu'elle ne tire ce
nom commémoratif que de t'embrâ(ement qu'eue a {buf~rt du tems d'A-
braham mais on doit remarquer que cette ville en: connue ~oas ce nom
dans t'Ecriture avant qu'U fait quetlion de (a de~fu&ion, & qu'il y eft même
dit avant qu'elle arrivât, que cette ville & fes environs avoient dans leur voi-
finage un grand nombre de puits de bitume or, ces bitumes étoient dès-tors
les monumens des anciens incendies & ils conftatent qu'elle mcrireroit le
nom de ~t//< de charbon avant Abraham, & que lors de fa de~rucHon fi-
na!e, les infirumens de fon Cupplice étoienc depuis tong-tems Cous fes pieds,
où ils avoient été dépofés par les anciennes cataftrophes de ces contrées.
Je ne m'étendrai pas davantage fur ces objets qui pourroient faire la ma-
tiere d'un trcs-grand ouvrage; c'efi une carriere que notre favani Auteur du
Monde Primitif peut feul parcourir avec fuccès. Ce qu'it nous a dunné con-
mcnce à diffiper les Nombres nuages répandus fur l'Hinoire ancienne du Genre-
Humain, & nous fait efpcrer de pouvoir parvenir à la connoiffance de toutes
les Enigmes de l'Antiquité.
Le Dictionnaire de la Langue Pnmttive que nous attendons avec impa-
tience ne manquera pas de nous donner de grandes lumieres pour fintflli-
cence de l'Hiftoire de l'Homme & ceUe de la Nature qui étant fi écroite-
ment liées doivent être inféparables. Il en. fort à (ouhaiter qu'à la fuite de ce
précieux ouvrage il nous donne, fuivant (es principes, un Dictionnaire rai-
sonné de routes les Fables des Peuples connus de ta terre. II femble que dans
un tel Ouvrage il ne raudroir point s'embarraner d'y
fuivre l'Hi~oire des Hé.
ros nlivani des Généatogies &: des Chronologies qui ne font que de l'inven-
tion des Poëtes; mais s'en tenir fimptenient à l'ordre alphabétique. It faudroic
n'omettre aucune Divinité aucun Héros, aucun Roi, aucune Nymphe, au-
Ooo ij
cun des Etres tant animés qu'inanimés & aucune des chofes foit phynqaet,
foit morales, foit religieuses, fur te(que!tes tes Fables Ce font exercées.
On y expliqueroit à chaque article la ngnincation de tous les noms & de
tous les mors en Langue Grecque & en Langues Orientales; & lorsqu'on au-
roit comparé tous ces personnages fabuleux & leurs exploits les uns avec te<
autres, & qu'on auroit rapproché les Fables d'une Nation de celles des au-
tres, on découvriroit enfin que cette multitude d'anecdotes tabuteufes, &
même que beaucoup d'HiO:oires quipa(Ïent pour contantes, peuvent (e réunir
à un petit nombre de faits naturels; que les premieres Fables ont cie la fource
de toutes les autres que parmi les vérités qu'ettes renferment, il y a des
erreurs entées fur d'autres erreurs & diversement circon~anciees Cuivant le genre
des événemens naturels arrivés en chaque Contrée, fuivant le génie des Peu-
pies, fuivant la dinerence des Langues & le goût des fiècles où elles ont été
produites. Enfin il en rc(u!teroit cette connoilfance fondamentale que tou-
tes les erreurs de t'Annquité n'ont pas eu d'autre origine que l'abus & lou-
bli des mémoriaux du pafîë il en rétulteroit une. multitude d'autres connoiP
fances & d'autres vérités que nous avons ignorées jusqu'à préfent, & que le
premier volume du Monde-Primitif commence à nous dévoiler.
jR r jE jM T.
]~. IHRE, Savant ditlingué de Suède connu par divers Ouvrages très-pré-
cieux (ur les Langues &: fur la Littérature du Nord, de même que par fon
GIouaire Etymologique des Langues Sveo-Goihiques, craignoit que nos Re-
cherches Etymologiques ne tu(!ent audi faunes & autH erronées que celles de
tant d'autres, ~ur-tout que nous ne tuions trop tranchans fur le rapport des
Langues & fur les caufes de ces rapports. Renvoyer ce Savant à nos déve-
loppemens, éroit une route trop longue nous en primes une qui nous parut
plus 6mp!e plus deciftve, & qui aevoit cire beaucoup plus agréable à ce
célèbre Auteur. Ce fut de réunir fous un feul point de vue nombre d'obfer-
vations étymologiques fur les Langues dont i! s'ecoit occupé avec tant de
Hicccs. de montrer que fon propre GtofEurc fourninoit une multitude de
preuves démonstratives en faveur de notre Méthode & que cette Méthode
donnoir en même tems une Solution auffi claire que nmpte de diverfes dim-
eu!tés étymotogi~ues qu'il avoit fort bien fenti & qui étoient fans réponse par
toute autre méthode. Cet enai produifit la Differtation que nous mettons ici
fous les yeux du Public & que nous eûmes, l'honneur d'adre(Ïer dans le rems
avec nos hommages à un SeigMur Suédois ~itëngue par fon rang, par fes
vertus, par fes rares connoi~ances, par la bienveillance dont il nous ho-
nore &: bien propre à nous concilier M. I~RB.
Nous nous fommes décidés d'autant plus volontiers à rendre ces remarque:
publiques qu'on y verra que la Langue Suédoise (e concilie de la façon la plus
fatisfaifante avec notre méthode, même dans les objets qui paroifibient aux
,Savans de cette Nation les plus impoUtbIes à réfoudre.
Si le Public agréoit cette maniere de traiter les Langues, nous pourrions
lui présenter fucceffivement divers Eilais de la même nature fur nombre de
Langues plus ou moins connues.
1.
T?M C/<~t!r< <~ M. ItfRE, de fes <r~e~ fur les <r/'<Kr~ où /*c?ï
OB~JtA~~TfOJV.
Observons avant tout j qu'i! ne faut pas regarder la Langue Hébraïque,
telle quelle eft dans les Livres Hébreux comme la Langue Primitive mais
feulement comme une des tes filles: qu'elle n'ed donc pas la mere des Langues
d'Europe & d'Ane, mais feulement une de teurs~eurs, leur ~œur ~nec fi l'on
veut. Cette observation anéantit au moins la moitié des prétendues origines
A.
données par ces Etymologues que notre Savant Auteur peint trop bien, mal-
heureufement pour eux & ce principe feul doit déjà nous concilier la bien<
yeihnce de M. IRHE; mais entrons dans quelque détail.
/jtf~ P~-RT/cr~F~. 1 I.
Nous avons dit dans notre Plan Général & Raifbnné, que A étoic un mot
primitif qui déugne propriété~ poueuton: qu'envuagc comme Verbe, il fi-
gninett. A comme Article~ UM comme Préponiion in(eparablc à la tête
d'un mot, c'e~ ta négation, ou NOM, en ce qu'il deugnoit par cette place la pro-
priété comme ctanc derriere l'objet dont on parle, c'e~-a-dire, comme étant
nulle pour cet objet.
Avec quelle (atistadUon n'avons-nous donc pas vu que tout ce que ce Sa-
vant a dit fur cet lettre A confirme en plein nos obfervations.
M. IHRE nous apprend donc, qu'A eft une particule inféparable qui em-
porte privation
Que dans pluueurs diurich de la Sucde, dans la Dalécarlie, dans leGoth-
land, &c. il ngnine UN, comme en Anglois.
Qu'A en: la premiere & la troineme perfonne du verbe AcA, ugninant
<tfo<o~e~<y',<ïfo/r~t~.
Nous voyons donc ici de très-beaux rapports de la Langue Suédoise avec
ja Primitive.
A, ugnine sua., ajoute ce Savant: ceci s'accorde parfaitement aufu avec
nos Principes Grammaticaux car /'o~e~<r) <nwr~rc~rt~c emportent l'idée
de dominer, d'ëire~f.
Quant au mot A qui Ggnifie eau, c'eft une altération du mot au ou eau
auul ~a vraie orthographe en Suédois eu: un « (urmonréd'un o, c'eA-à-dire, le
fon au.
M. IHRE & moi, nous nous accordons ainfi parfaitement fur un article qui
ferubloit être de la difcuulon la plus pénible par notre méthode les diverfes n-
gnifications de ce mot font en même tems née: & ramenées à une feule ce
qui~
<p1, en fait de Langues eft d'un avantage effentiel, onpourroirdire inappré-
ciabte.
En voyant les étymologies qu'il rapporte dans ce même Article, du mot
AMAZONES &: ies comparant avec celles que nous en avons donnéesdans
nos
Allégories Orientales, ons'afÏure de la 1 umiere qui réfulte pour les étymolo-
gies anciennes, lorsqu'on confidere les mots dans leur ensemble & non fé-
parés.
AuHt, fans !a comparaifon ou fans le rapprochement des Langues, il eft
telle étymologie qu'on n'oferoit donner, & qui acquiert la plus grande évi-
dence par cette harmonie & (ans harmonie, que peut-on expliquer e
C'eA encore par la comparaifon des Langues qu'on voit les dérivés de ce
même mot A, prendre des formes auxquelles il femble qu'on ne fe feroit ja-
mais attendu. D'A Ce formerenr HAp, HAB, ou HAv avoir, & AcA qui u-
guina la même chofe chez les anciens Peuples du Nord.
AGA forma chez les Anglo-Saxons l'infinitif AG -an &<:et infinitif devint
AiG«~ chez ~es Moc(o-Cothiques mais d'ici vint,
~GA des Suédois qui(!gnine~o~~r, & dans lequel on ne peut mécon-
no!{re le Grec
EXfl, ~~A< polder, mot qui n'a plus de rapport à A~o & à avoir mais
qui en vient cependant manifestement au moyea de tous ces intermédiaires,
J
q~ii prouvent ce que nous avons déjà tanr de fois avancé, que le Grec Ekhd,
avoir defcendoitduvobeA.
Ajoutons, que dans notre rroiliéme Volume, nous avons consacre une
dixaine de pages ( pag. 190 6'y~/v. ) aux devetoppemens de cette impor-
tante Famille, qui jufques à nous avoir été cependant, comme tant d'autres,
entièrement inconnue.
~K~M ~fo~ M A.
A-Dei., Nobleue AoBi., !e plus grand, &Ç. Ce font des mots communs a
toutes les Langues du Nord. M. IHRI! a ranemble une foule d'étymologies
de ce mot dont aucune n'eO: en effet fatis&ifante. Son origine eft cepen-
dant tres-umpte très-facile à con~ater. Ce mot s'e~ chargé de l'initiale A,
comme tant d'autres en toute Langue fa vraie racine e(t DAi-, élevé, haut1.
grand racine commune à une foule de Langues.
En Anglois, TALL, grand.
En Hébreu, ,1~1 ~e, elev€f<
r~. ppp
En Grec, THAn. germer, neurir.AN-Ti.~ ,pu!(er.
En Valdois, DA!LB un pin; c'eft le Suédois TAU les pins & tes
Capins (ont en effet tres-etevés.
De même, les Nobles, AcEi., ~bnt les Grands d'une Nation.
~E.
B.
BAR ) nud: t". clair, évident BARA, ittu~rer, éclaircir c'eft de l'Hébreu
tout pur '~3 ~r clair 10. éclaircir.
BARBAR M. IHRE a très-bien vu que ce mot avoit éré invente pour den-
gner un langage inconnu plutôt que des moeurs étrangères & féroces t'éty-
mologie de ce mot le démontre. C'eA ta répétition du primitif BAR qui
fignifie parole, & donc nous avons inféré la Famille dans notre 111~. Vofume
elle eft des plus intéreflantes elle a produit
L'ancien Suédois VARA parler, dont M. IHRE a fait mention dans l'ar-'
t!cle ~«'<!r<ï de-là font venus encore
L'Anglo-Saxon AMD-VAR-< répondre! moi-a-mot, parler à fon tour
parler à l'encontre: l'ancien AnD-WAR~ téponfe.
Pppij
Le Suédois ~-W~r~ répondre .~Mr, réponfe. De-!a encore,
yoRD en Theuton~o/<, qui a produit le Suédois On.D, qui fignifie éga-
rement parole.
VAR lignifie auffi lèvre en luandois. On fait que lèvre & langue ont toth-
jours été deux mots fy.nonymes..
ï~.
FEM cmq. M ÎHRE convient dans fa Préface page III. que ce mot vient
de la même fource que le Grec pente que le Latin quinque, que i'Hc-
breu S~sn A<!M~ qui tous ~gnincnc cinq. ') Mais ce (eroir, ajoute-t-il.,
M
perdre fon tems, o/w<ï/n /&~<'fe, que de chercher comment ces mots ~bnc
venus d'une même origine, & cette origine même a éré inconnue jusqu'ici".
M
Cependanr quclhe certitude étymologique & quelle fatisraction peuvent
donne: les étymo!ogies, n l'on n'a aucun moyen de (uivre tes mors à travers
toutes leurs altcrarions ? fi l'on ne peut tenir compte de routes cesatceration!,
n Fon ne peut même les deviner} Euayons donc de fuivre le fil de celles-ci
relativemenr au mot F<'<n.
H exi~e une racine inconnue ~(qu'ici, qu! eft cependant la Source d'une.
multitude de dérives en toures Langues: c'eft HAM HEM, qui ngnine/~t/bn,
union; de-là l'Ethiopien ~P', ~/nM qui lignifie /~r unir le Grec ÂMA
x
en(emb)e te François amas, &c. Maisc'eft de là que vient le primitif HEM
pour dire cinq dcngnant ainfi les cinq doigts qui ne font qu'un tout, &
que l'on prie rous ensemble pour dengner cinq. Ce mot ~<n cinq devint
en Hébreu en Syriaque en Arabe, en Ethiopien, &c. le mot B~Dn
F</njA ou .K<'wjA, A~/n~A &c. cinq..
En Suédois, Fem ra~piration fe changeant fans ceue en F.
En Grec, P<M, Pemp, P<~<, P~n~.
De PM! tes Latins changeant P en Q, àleur maniere,.nrent
dont nous avons fait. ciNq~
~<
H..
K.
Kui.L cnrans nés d'un même père & d'une même mère. M. ÎHRE a ircs-
Lien vu que ce mot ed de la même Famille que t'Hebreu T)~ ~M/, ~7 en<
&nter: en Mandais KYLLa, meure au Monde: d'où i'Angtois CmLD l'Efpa-
gno! CutftA, le. Suédois KULLT, qut tous ugninent enians; & le Suédois.
Kui.i.A jeune FilleVierge.
KAn., froid, gelé K<M.<, g~cc Kvia troid; Kunn glacial.
Ces mots appartenant à la mcme Famille, & tous difUngucs par la voye!!eyr
prouvenc NOTRE grand PRrNcips que chez un même Peuple le même mot
prend ~ucceflivementtoutes les voyelles pour formec des dérivés ainfi qu'il les.
prend toutes par altération chez divers Peuples. AuSi l'Anglois dit CoLly,
~Altema~d KA!.T & le Flamand COUD, pour KAi-L, troid.
Tous ces mots rentrent dans la célèbre Famille KA LD froid dont nous
avons dérive autretbis le nom de CEt.T~,('P!an général &.rai(b~ne).
D'un autre côté, KoL lignifie feu KYL!.<ï, chez les Weftrogoths, aitumer le
feu. KALMJ, en Grée, chaud; en Latin CAt.or, CALco &rc. En Hébreu t1~?p
torrifier; C~ Gal, charbon allumé.
Cette même Famille tournidanc ainfi des mots pour dcugner tes idée? op"
perces, confirme en plein NOTRE grand PMNcu'E, que les Extrêmes furent
exprimes par le plus léger changement fait à un même mot. Ce (ont d'ailleurs
dts exemples à ajouter à ce que nous avons dit de la Famille KAL dans notre
Plan général & raisonne.
KERpwHy Gerbe; en Allemand CAp.w~; en Flamand GARw~ en François
€ERBB.
M. InRE ~rejette avec raison toutes les étymologies qu'on-adonnées de ce
nom & il voit fort bien que ce mot tient au Latin A-CERv~j.
Mais quand il regarde Acervus comme la racine de ces mots C'<ïr~<
~er~, &c. i! ne le fait certainement que faute de mieux. Il verra donc fans
doute avec ptainr qu'~en~ n'eR lui-même~~ ainu que tous ces mots, qu'un
dérive de GAR G:R, Gup, qui fignifie amas., a(temb!age i".
raffembler..
En Hébreu m GuR,recueHtir, raflembler, mettre en gerbe.
t
~1H Cc~~y, grenier. HK, ~-6'< récolter, ranemb!er.
En Gr. A-GHBiR~~rafIembicr~amafIcr.A&OR~, Marehe,AfS:mblce,p!ac$.
oiLt'on~ réunit,,&c.
En Lat. AcGm, digue, amas. Ac-GEM, ra(îemb!er, entafïef.A-CERVM,
monceau.
L.
LAND Pays. Ce mot commun à toutes les Langues du Nord, & qui a pro-
duit notre mot François LANDES a été la croix de tous les Etymologues.
M. IHRE a rejette avec raison toutes leurs frivoles conjectures il ïe ~eroit ou-
vert lui-même une belle per(pecHve, s'il avoic appliqué ici fon principe des
voyelles nafalees qu'il a n bien développé au mot ~CNDA. ~~Jeft dans le mê-
me cas, ainn que Aaa~. En dénazalant le premier, on a LAT qui fignifie
Pays, Contrée, non-feulement dans l'Orient, mais auGi en vieux Allemand 0,
comme on voit dans WACHTER. de-là, le nom fi célèbre du LAT<H/n, la Con-
trée par excellence, ( oc comme nous avons déjà dit dans ce VHP Volume, ~:e-
lui de LAT-CiNtA, Darne du Pays, donné à Junon ).
P.
RAF~ corbeau
Saxon.
R.
autrefois Ramn. Il s'eA écrit 7! r<<Ma, en Angto<
Coyc~fo~.
En voilà fans doute plus qu'il nc faut pour établir les rapports ctroits de la
Langue Suédoife avec la Grecque, l'Hébraïque, & les autres Langues Orien-
tales, pour démontrer que ces rapports ne font point l'e~t du hazard, encore
moins un nmp!e jeu étymologique: que la Langue Svéo-Gothique rentre
ain~ avec ~es nombreux Diaiectcs dans la clafÏe de toutes les autres qui ~bnt
anatyfces dans le Monde Primitif, & ramenées à des principes communs que
ces principes Satisfont à tous les phénomènes~ & qu'eux ïeuJs peuvent y fatis-
faire.
Ces rapports de la Langue Suédoise tiennent en même tems à d'autres non
moins va~es & non moins intérefïans de la Langue de !'Edda avec celles de
l'Orient de la Mythobgie qui y eft contenue avec celle des autres Peuples;
d'une multitude de noms tels que ceux de la Semaine avec les idées Otien-
tales.
Ces divers objets, nous nous proposons de les développer quelque jour;
i!s doivent intere(ïereuentie!!ement MM. les SA v'ANS du Nord: nous avons
donc, nous o(ons le dire, quelque droit à leur bienveillance à cet égard, ce
c'c~ pour mériter leur confiance que nous hommes entres dans ces détails fur
leur Langue. Ils trouveront fans doute qu'une Personne qui en conno~t fi bien
les origines, ne doit pas leur être étrangère nous ferons très-nattes fi en confé-
quence ils veulent bien prendre plus d'intérêt encore à notre Ouvrage, oc
nous mettre à même par leurs propres lumières de le perfectionner de plus en
plus, fur-tout fur les ongines du Nord,relan'vement auxquelles ils onc une
~nu!titude de fecours inconnus dans les Pays plus Méridionaux te Public, qui
feroit in~ruit des obligations que nous leur aurions à cet égard, feroit de moi-
tié ,d.tnsnoa:ereconnoiuance.
ESSAI
ESSAI
SUR LES RAPPORTS DES MOTS,
RENTRE LES LANGUES DU NOUVEAU MONDE,
ET cxt~i~D~ L'~jvcfB~.
1 N T R 0 D U C T t 0 N.
~c~~M <H~M& ~M<t lieu /< découverte de /r~M<.
L A Découverte de l'Amérique, d'un Monde entier dont on n'avoir point
d'idée, fut fans doute un des plus beaux Spectacles qu'on pûc of&ir & la curio-
Cte humaine; Spectacle bien plus touchant s'il ne s'etoit change presque par~
~out en une aMreuCe Tragédie~ où toutes !os paûtons humaines Ce dévelop-
pant avec une explo(!on qui ne coHnoinbit ni bornes ni pudeur, devinrenc
les vengercdes de !a violation de toutes les vertus par l'extermination de ceux
même qui les avoient h odieufement routées aux pieds.
Cette augmentation pour l'Européen d'un fi va~e Domaine dut donn:c
lieu i toutes fortes de problêmes; d'oH venoient tes nombreux Habitans de ces
va~es Contrées! quels étoient leurs Arts leur Religion, leurs Coutumes!l-
jamais ils avoient eu quelque commerce avec l'ancien Monde fi c'étoit
des races d'hommes absolument dierentes de toutes celles qui croient ré-
pandues fur cet Ancien Monde fur-tout quelles étoient- leurs Langues f
turques à ces derniers rems on n'a rien dit de iatistaifanc fur tous ces
objets; en a affirmé, on a nié, presque toujours (ur parole on appercevoic
quelque Nombre lueur, mais elle n'etoir pas a(Ïez forte pour faire distinguer les
objets. Ceux même qui croyoient que les Américains étoient venus de l'An-
cien Monde manquoient des moyens necedaires pour expliquer la route
qu'ils avoient tenue. Ils difoient fort bien comment ceux de l'Amérique Sep-
tentrionale avoient pu venir des va~es Contrées de la Tartane mais ils étoient
&ns réponfe pour expliquer l'origine des Américains Méridionaux, & de ceux
z~r.7. (~
qui font répandus dans les Mes à des di&ances énormes du Continent Améri-
caht.
Lors même qu'ils auroient pu retrouver ces diverfes routes, comment au-
toient-ils fatisfait à la grande queMon de l'origine de leurs Langues? C'étoit
!ci'la grande.pierre de. touche de ces.(yMmcs;c'ctoit le. nceud Gordien qui
fembloit infbtuble. Si les Langues de cette vaRe Contrée n'ont aucun rapport
aux Langues de l'Ancien Monde, comment prétendre que ces Nations avaient
la mcme origine ou comment une Langue commune aura-t elle pu Ce chan-
ger en Langues-Ci. prodigieufemeni différentes qu'elles ne I~inent ioupconnec
aucune communicanon en aucun tems >.
.<
que pouvoit ~burt~r leur exr.men: nous nous empreflons de les mettre fous
les yeux du Public nous o<ons nous flatter. que cetE~i en (era favora-
btemenc reçu un Tableau de ces Langues, n étrangères en apparence à noire
Monde ne pourra que lui être agréable on fera frappé des nombreux rap-
ports qui régnent entr'ct!es.~usn'appé encore des mânes de mots que
ces Peuples ont~ eri comnhtm~avec ceux -de notre hcfnifphcce ~ur- tout
'Qq-q~j <
avec les, Langues Orientales rapports non-feulement de mots, mab même
)u<ques dans les pronoms, juïques dans des fignes Grammaticaux fujets à
l'arbitraire, & par tefquels ces Langues fe rapprochent plus des Orientales
que nos Langues même d'Europe. Phénomène bien étoenant, & qui atte&e
hautement une origine commune; d'autant plus que ce Phénomène ett de la
plus grande (acilité à vériner que i'Arc trompeur de l'Etymotogue n'y entre
pour rien que ce n'eft pas nous qui montrons ce rapport; qu'il fe démontre
de lui-même.
uniques que nous ayons <M <! cet ~«r~
Nous avons eu même à cet égard des avantages uniques. Nous devons,
travailler fur les Langues de l'Univers & voilà que des Héros Marins
te portent avec des travaux admirables jutques aux extrémités de la Terre,
& ih nous en rapportent des Vocabulaires de Langues par'ees~ dans des
,Terres inconnues jufques alors <c ces Vocabulaires font remplis d'une
tmmennte de mots communs à toutes on diroit que c'e~ pour nous que
ces Grands Hommes ont voyagé Us étoient bien fûrs que leur travail De~
&reit pas inutile que leurs~ diamans ne tarderoicnt pas a être enchâucs.
La Langue Virginienne avoit été négligée par tes Léxicographes.LeSecrétaire
<Tune République iHuftre nous envoye une Bible entière dans cette Langue, te
<e nous met à même d'en développer le génie & d'en reconnoitré les mots
pr!miti&.
Les Savans de t'Amenque Ang!oi<e nous honorent en même rems de lear
cotrefpondance ils nous envoycnt des Mots, des Grammaires, un Monument
unique.
En même tems on ait des Découvertes aux extrémités des deux Mondes
y
qui conAatcnt la manière dont ils ont été unis dont on a pu paner de l'un
à l'autre: a!n6 les re~ukats géographiques viennent confirmer les grands re~
fultats donRés par l'Analyse des Langues ainfi tout s~accorde, Mue Ce con-
<itte & de tous les points de t'Univers, tes preuves les plus intérenanres, tes
plus inattendues, viennent s'unir à notre travaille rendre plus frappant, plus
<omp!e<, plus inOrucHf.
On Sentira Je plus en plus ta beauté de ce pnncipe que TooT e~ UM dtn~
Ï'UMvers;gMade & fublime v~tit~; 6 con~btan~e pour les hommes, dont
tien n'a pu au~andr tes traces ou nous arracher les preuves ni la va~<
étendue des Mers, ni t'enfument des nec!es ni la différence de) mœurs,
des ufages, des couleurs; ni les variétés apparentes des Langues divernnées
J'infini, & qui <emb!oient ~e reruter à toute Anaiyfe. Ainfi, la Nature & !ai(-
fant en quelque façon dérober fon (ecret, en brillera d'un tout autre éclat, en
acquerra une toute autre énergie.
C'ett ce beau Tableau que nous exposons id aux yeux de nos Lecteurs
ils feront étonnés de la multitude des grands rapports qui le composent les
Voyageurs & les Savans en feront plus emprefîes à ranembter les mots de ces
Langues trop peu connues & les grands objets dont on s'occupoit dans le
Monde Primitif, en deviendront plus termes & plus interenan!, étant appuyés
fur les trois Mondes, l'ancien, radud & le nouveau: ce fera le &ifceau que
rien ne peut rompre.
Ï.
Z~cc~ r~~ f~~fM~t~~ ET DES ~A<)B~z~jvro/
La LANGUE desE~Q~tMAux, Peuple le plus Septentrional de l'Amérique
eïtexa<~ement iameme que cette des GROtNi.ANDOts, Peuple le plus Septen-
trional de l'Europe. C'ed une vérité 6 reconnue, que l'Auteur des Recher-
ches Phitefbphiques fur t'Amcrique n'a point fuit de difficulté d'en convenir.
» Les Efquimaux, dir-it ( Torf!. I. i ) ne différent en rien des Groen<
landois. Ils conâituent un même Peupte une même race d'Hommes dont
1'foioME, les meeurs, t'intHnet & la figure font par&itement fëmb!ab!es
Les Esquimaux ïë donnent comme les Groenlandois les noms d'jNN~!T &
de KARAUT le premier de ces mots fignifie Homme,
La Langue Groenlandoife ne commence aucun mot par tes lettres B, C, D~
F, G, L, R & Z, de la plupart dc~uenes même elle eH privée. Ainn, elle a
fait difpatoître ces lettres des mots à la têre desquels elles fe trouvoient, ou
elle les a changées en d'autres. C~ett une observation indt~fpenfable fans la-
quelle on ne fauroit parvenir à trouver les rapports du Groen!andois avec !M
autres Langues.
En voici quelques-uns qui paro~ront fans doute dignes de quelqu'atten-
tien. Les mois qui en font la bafe font tirés, à l'exception du feul que nous
citons fous la lettre R, du Dictionnaire Groenlandois, D<mois-L.tth), de PAVL
EciOB ) imprimé à Coppenhague en 17~0.
A.
P.
PANN<~ fille. Oriental, ~<n~
PAUM~, le plus haut BAM PzN, en Celte, ~leve,
PEK-J~o~ courbé. Nord, Bog arc.
PENM-M~A, lame d'epee, pointe primitif, P~a, po!nte & ~~t
Mie, grand.
PiG- veille Pig-.drpok il veille primitif~, veiller.
Pn~, tà-deflus; P~M~<ï, (ur primitif, P~ pointe, commet,
PM
PEc~ pointe, (ommct;P~j<t, quie~fur;P~<ï/«~, trois le nom-
bre ~uperieur~ pluriel.
P!NNER/o~,beau;P<K<rMM, i!p!aît;P//M!<r/<M<f, ornement: primitif
y<n beau.
P!Li.<!M, petite rautx; P/<
<cie: primitif Fal, faulx, a~ion de couper.
Pissw, agilité; Pifukpok il va. Aigonquin Pitchi-Bac courir.
Piss.A~, ancien, pour ~K< Latin, ~Kj, ancien, formé du primitif
OcD, tems.
Puti.i.oA, fontaine. Anglois, ~<
puits.
PuriK lèpre. Hébreu, ~ey.
PooK, fac, poche c'eA le même mot Poox-SAc, un fac.
Q.
T.
TAR!< ombres, ténèbres; Tarfoak, grandes tcncbrcs.Angtois, Z?<ïrA<
J~.
13~ Tom. 7. R rr
ToKo, mort. Dan. Z~<y mourir.
Le R Danois fe change ici en K, ce qui cA commun en 6M<n!ando!<.
U.
UGB ) Semaine. Anglais y~c~
Uiro~ il leve les yeux. Primitif~?) élévation, ~ur..
UN-NuK (oir, peut-être de la même famille que Nox., nuir.
UpER~~ priniems de la même famille que ~r des Latins, pnntem~.
Une, flots de la Mer. François Houle.
UHf~, jour, année; C~/ef- eroUe. Ces mots paroiftent tenir à l'O-~
lienrat lumiere, ~tendeur.
Un.so~ cu!t,.d'où C~/û-Po~, brûler. Orienta! feu. Latin ~Tro,.
C~M~.
La Langue Groënlandoife d'aiHeurs&icu~aged'AF.HxES, à ta ïnanieredes
Langues Orientales, Hongroife & Américaines-Septenirionaies mais elle
les place, à la manière des Orientales à la fin des mots. Ainfi on dit Nana-
Ga, ma terre Nunet la terre A~~<ï, ~a terre (de lui pour qui on agit ) j-
.MfM<M~ fa terre ( de lui qui agit) .MM<M~o~, une petite terre ~<M<<r-
~oaA, une grande terre..
Les VERBES fe dcngncnt, comme dans les Langues Q~ienta~es, par !a.
iroineme Perfonne du Prêtent qui eft en même temsun Prétérit & elle.
marche, par conséquent, la premiere de même que dans ces Langues
.Er/n~P(~, il ~e lave; .Ef/n~-Poy~, tu te laves; Ermik-Pongd., je me lave..
Ajoutons, que les rapports que nous avons cités ici de la Langue Groën-
landoife avec la Hongroité, font d'autant plus remarquables ) que cette der-
niere Langue eft ta même que celle des Vogules habitans de la Tartarie,
comme M' ScHtRtR t'a fait voir dans fon Ouvrage fur la Population de
rAmcrique, A: la même que celle des Lapons, tes plus près voinns des
Groënlandois, comme t'a reconnu le P. HEiL dans fbn Voyage en Laponie..
IL
LA N GUES DU CANADA.
Defeendent ~< /C/<t7!.
Les Nations Sauvages du CANADA, parlent diverses Langues qui paro!
fent cire des dia)ecies de celle des Ai.GONQUiNS.Void les principales, fe)on le
P. f~MM.
La Langue des HURONS, qu'on peint nob!e & majefiueufe, mais d'un$
prononciation rude & gutturale.
Cette des Ac~tES. EUe e(t plus douce & moins gutturale.
Celle des ONONTAsuEs. Elle approche le plus de celle des Hurons.
Celle desONNoioUT!.E!)e parole s'être formée de l'Agnies. Ce Peuple
~tnecte de ta deticateue dans fa prononciation. Il change R en L, comme les
Chinois, la Langue Zend, &c. & il ne fait pas fentir les finales.
Celle des TsoNMONTOUANS. Ette eO: très -rude les Iroquois s'en moquent
cependant, félon te P~ CARjiEiL elle e~ la .plus énergique & la plus abon.
dante.
Ce!!e. des ÎRoQUois, moins regunere qae ce!)e des Hurons.. v
Voi!à donc nx DicHonnaires qu'il faudroit avoir pour analyser ces Langues,
arriver à une ~ource commune qui pût nous conduire à des objets de com-
paraison affres entre ces Langues & les nôtres. Or, je ne connois à cet égard,
en fait de Livres imprimes~ que le ~<<H'r< la Langue Huronne du P.
~r~ ÏHEODAT imprimé à Paris en 16; & celui de la Langue ~o/ï-
~.M/ne duiBaronde LAHoNTAN, qu'il accompagne de quelques mots
Hurons.
<~e dernier Voyageur dit que toutes les Langues du Canada ne ditRrenc
M pas canr de
l'Atgonquine, que l'Italien de t'Efpagno!, ce qui fait que tous les
«Guerriers & les Anciens de tant de Peuples di~erens, (e piquent de la par-
« !er avec toute forte de delicatene. Elle eft tellement necenaire pour voyager
M en ce
pays-là, qu'en quelque lieu où l'on puiflè aller, on ett afïure de &
faire encendre à toutes fortes de Sauvages, foit à l'Acadie à la Baie d'Hud-
ton dans les Lacs, & même chez les Iroquois M.
LA HoKTAN auure que les Hurons & même les Iroquois n'ont point de
lettres labiales, c'eft-à.dite point de B, F, M, P
que pour prononcer
R rij
ils difent e«M n~ pour fils: Co<t/~<ar pour Monfieur & qu'aucune Nadoa
du Canada en-deçà du MiOldtpi n'a la lettre F.
Le P. Lafiteau voulant donner quelque idée de ces Langues Cana-
diennes, aduroit (M~Mr~M~/MMJ~Tom.IV. ï~)« qu'elles n'ont
M proprement que des Verbes que tout fe conjugue & que rien ne Ce dé-
» cline que chez ces Peuples tout e(t Verbe qu'il n'y a point de Sub~an-
Il tif, d'Adjedif & d'Article Le P. Lafiteau croyoit dire quelque chofe j,
& il ne peignoit qu'une chimere.
Si les Onnoiouts changent R en L, les Iroquois au contraire changent L
en R, & P & F en K. Ils difent rM< au lieu de lux Ro~~M~r au tieH. de
Lucifer.
Ils prononcent OM au lieu de B & de M.
Comme les Cettes il font précéder R de C ou de G, & tandis que les
Hurons dirent ~r<j~cM ( Dieu~ ~°.Soteit ), les Iroquois difent ~~r~eM<<.
O~rM~oa~ Grammaticales.
T e(t pour eux une efpece d'Arricle
comme dans la plupart de nos an-
ciennes Langues. Ainh 7'-<ïfy-~<! ngni~e </y a là uneforêt.
Leurs VERBES ~e terminent à l'Infinitif en IN, EiN, rerminaifon commune
aux Verbes Grec&, Theutons~, Celtes, &:c. ce q~ute~ déjà un rapport ungur-
lier.
Leurs ~~<
En voici un a~:re auul frappant. N e(t le Pronom de la première Per*
fonne K celui de la Seconde, Ou celui de la troifieme.
Nt-&ï~<<, j'aime.
Ki-Sahia, tu aimes.
Ou-~<<t, il aime.
Or, dans les Langues Orientales JV dëngne fa premiere Redonne~ K ta
Seconde Hou la troineme.
MiN eA ici, comme en Grec ~a, la marque nnate de la premiere Perfonne
du pluriel. Nifakia-Min,. nous aimons~
Ils ont, comme tes Péruviens, deux premieres Personnes plurielles, celle
que nous venons de voir, & une autre formée de celte là & de la terminaison.
de la Seconde Perfonne plurielle.
j~t/Mï~CM, nous & vous~ aimons.
Les Langues Latine & Grecque emploient également N pour dengner la
premiere Personne, du moins au pluriel & ou Ao« pour la troiueme.
Entrant dans le défait de leurs mots, ptuueurs paroincni avoir un grand.
rapport avec nos anciennes Langues.
Tï~PjPC'jRr~ DE M 0 T
t Tirés du ~f?~7!C~r< <~<P.THEOBAT.
t
HAR WAR GAR eR un mot primitif qui fignifie fur, au-dedus, & qui
deHgnet'ctcvafion nous avons eu ~ans cène occafion de le voir;.il <e prononce
également Hop, WOR, GoR. Ces Peuplcs en ont fait
GAR.AKMM & lKAR<, te So~eiL
Le comparatif Ap, plus, comme en Latin OR.
Hou-EN âgé; Ap-OuANME, plus âgé. Ce HEM âge, eft un mot Ce!~
dont les Latins nrentSEbx~, vieux; SENI-OR, plus âgé.
HARR&GAR, uneForci; en Hébreu 1~) 1-HoR, hcAR: de-tà!emot
7'.«rr-A<! que nous avons cité d y a un. infant.
AouEM eau E-Auov, je nage, je vais à l'eau. C'eft le ptiminf Au, Av,
Aau EAU en toutes Langues.
AIHTAA, ÂYSTAN pere, c'eft t'A~TA, père, d'un grand nombre de Lan-
gues t'A-TTA d'Homère, du Groenland, des Sabins. Voyez ce que nou~ avons
dn dans ce Volume fur Arpius.
AcH~, En&ns:pnmitif~e' Triba, Famille.
AtN voir YE-EiN, & EG<t YïiM, je vois. Peur-on mecenne!tre ici le pri-
mitif <E~, Ain oci! i So!ei! ?
CARH~<t, ViUage: en Prim. X~R, X< K.irth, Vitte: il tient aGm,
CAR, enceinre.
ScpN, TscoM, cabane: mais c*e<t un mot Oriental puf, d'où le Grec SMMt,
tente cabane, qui a rbrme notre mot ScEME.
OuRHM~<ï, jour. En Oriental OR OuR, jour, lumière, Soleil teu
Famille immenfe en toute Langue.
TANon~, donne. Dans nos anciennes Langues~ D~ TA, DoNN~.
GACN~MCM chien. C'ett une Ono<natopee tes Latins en ncent CAM~, chien,
prononciation que nous avons confervee dans faim CAK< la CAN<fM/<,&c.
HOUOYSE aimer, a beaucoup de rapport avec le primitif ~oec, chérir
d'où le Latin Avec.
YouRY il eft cuit; du primitif OR, O~R d'où le Latin URo brûler
chauffer. Nous venons de le voit également chez !es Groenlandois.
a", r~~ < ~OM~M/<!(~ ,m<!pM~f~.
1 1 I.
On peut donc rapporter les mots de ces Peuples à quatre Cla(fes différen-
tes t~.mots communs aux Caraïbes~ aux Galibis; 1°. mots particuliers à
chacun 3 mots qu'ils peuvent avoir pris des autres Nations Américaines
mots qu'ils ont empruntée des Européens. La maniere dont ils ont alté-
ré ces derniers, & les diflérences qu'on remarque entre les mots qui leur
font communs, donnent une idée de leur prononciation ainu que des change*;
mens qu'ils peuvent avoir faits à leurs mors primitifs.
J~. Tcw. 7.
f~ GAL!BI.
Mots communs aux
CARAÏBE.
C~fIBI~ ««?
FRAN~OïS.
C~A~f~Bt.
Ini-CALeteli, parler.
Chi-CALeteba-Lone parle-lui.
Ï/:<.CAL<~CM, Livre qui parle d'ou l'on tire fes paro!e~
Famille C A M.
lieu une autre Famille en KnAR, très-connue, qui fignifie faire une incinon,
labourer, tracer des ntions des caractères elle (e trouve chez les Carabe:
avec cette dernière ngnincation.
CHAR.o~<oM<t,u eft gravé.
7~CHAROM~y Graveur.
T'CHERtt-AcM~~ dtvinon, feparat)pn.
~-CHAR<<;77: ,.je ptante je poime.
~<7/e CAP.
C~r,rëte, (ur, &c. vinfeat
De la famille prhmfive
A-CABt~ iourdt.CABO, VtCHX.
c.
CAN~M, grand vaineau c'eA le pnmtufCAM, qui dc~gne la contenance;
Couu</<t, canot; du primitif CA L, Cou., tfeux de-là encore ces denve$
c'/f«/
KAi.-o~ en Galibi, canot.
CHAn'Me
creufer.
creufcr CHAt.c~7~t~o ~rcM, je l'ai creute: en Or. 'n
Coci, aller vïre CocH!, v!re, promptement. Or. t~in c'Aa~ e'~ courir,
Ce hârer, marcher nuit & jour. En Abenaq. KisoMj, le Soleil.
CmR~n~ t rond. ) CmR<<<-NoMM~, la Lune cA
CHiR!~c~/«, faire virer tourner. { ronde, pour dire pleine.
CHIRIC l'année c'ett un cercle i". la Poulinière cette con~eHation
eft ranernblce en rond.
Tous ces mors tiennent au primitif GvR cercle, dont nous avons rafïcm-
blé une toute de mots en toute Langue dans notre Grammaire univerfelle &
comparative, en particulier.
CHiMMt, CHiQH<f<, couper du prim. Cmc, morceau, dont nous avons
fait CHtQKff~ & DE-CHtC'«~~r.
CnEu brûier L~-CHcu ~~y~-jK~ le Soleil brûle en Grec
brû)er.
E.
~.r~
~coro~o, Acolopo, ~o~o Co/o~, pour demain.
T t
1:
~oy~, Co~Mfo, hier.
~<<- Nonna, Nouna, Lune & rerre.
CA~, oM<~t, oM<!ry, fille, femme.
F~M~ ~M, oule-mary, bois qui feK à écrire, &c.
1 V.
Z~jvcy~ jo~y~~c~~c~
Les Abenaquis anciennement Canibas, font une Nation du Canada unie
Souriquois Micmas habitans de l'Acadie, & aux Etechemens leurs
aux ou
VoiGns. Ces trois Nations parlent à peu près la même Langue, & on Fap-
pelle Langue Abenaquife. Je ne connois aucun Ouvrage aucun Vocabulaire
imprimé fur cette Langue; mais quelques mots que j'en polféde font voir
qu'elle a un très-grand rapport avec la Langue des Sauvages de la Virginie &
avec nos anciennes Langues. On anure d'ailleurs qu'elle n'eH: qu'un dialecte
de la Langue Algonquine& de l'Outaouaife & qu'ell'e e~ riche & énergique.
~< marque ta premiere personne Ka la Seconde Ou la troifieme de
même que chez les Algonquins & ceux de Virginie :A~-o~, nous ÀNMïNt~.
nous en rerminaifon verbale.
Jvj:j nguine deux de même qu'en Virginien oc en Thibctan~
w
y<;oM, quatre & en Virg. n'o~
A~e vingt en Virg. Aï//HA~,
Nanninfke cinquante en Virg..A~/M/M~A-t~c~.
R.AOUE, ~r<oM<j<ï~, cceur: c'ett l'Or. Af~, ~Ao< aHedion de coeur,
amitié, co:ur.
On voit Mt la terminaifon C<ïa commune à. ces divers Peuples du Nord
de l'Amérique.
2~, dans les compotes, A-OtfASOM,bois à bru!:r;c'eftl'0r. YTZ, ~f~
~< bois; & le Caraïbe Ou-ET<, nom du bois de BrcM il e(t rouge.
De, comme l'Hébreu mi min.
TEB<!t, mefurer ;<n~n TEVE en Hépr. mefurer, borner, limiter.
KizcMj, Soleil~ tems: en Hébr. ~yin <'X~, ~yj, courir, te haier..
ABAN~</nM<<, pain Orient. < aban, nruit, nourriture.
Obfervons que les Aben-aquis font les mêmes Peuples que les Anglois ap-
pellent OwENAGMy~tt: c'eO le même mot exactement avec une pronon-
ciation & une terminaifon dinrrentes.
Les Algonquins portent egalemenc un ncm. diffèrent che~ Icf Angtois i!<
les appellent ÂDJRONDAK:.
Demandera-t-on enfuire pourquoi on a tant de peine à reconno~re chez
les Anciens les mêmes Peuples, tes mêmes perfonnages à travers les
nom?
dMercns que chaque Hi~orien leur donne
V.
JL~JVC~ ~<~c/yr~
Cette Langue eft à peu-près inconnue il n'en exifte qu'une Grammaire
imprimée à Londres en 1666,u rare que je n'ai encore pu la découvrir nulle.
part on n'a pu me la procurer ni à Patis, ni à Londres, ni en Amérique
on m'a écrit du nouveau Monde qu'il en exiftoit un ou deux exemplaires dans
une Me; qu'on y avoir écrit pour m'en procurer un & que les malheurs de
la guerre avoient empêché tout~ réponfe. Qu'e~-ce donc que cette guerre qui
m'empêche d'avoir un Semblable Livre Que font donc mes Recherches
qui exigent des correfpondances dans tout l'Univers, qui me rendent tout
néeeuaire à moi qui n'ai pas même deux pouces de terrein qui ai été
obligé de lutter contre tous les obftactcs pour m'enfoncer dans ces Recher-
ches qui efpérois que la gloire, t'amour de la lumiere, le zèle pour les Scien-
ces engageroient les Puiuans de la terre à venir au fecours d'une personne quii
en arrangeant les matériaux desOrigines du Monde, en facilitoit fi prodigieufe-
ment la connoi(!ance~
Heureufement-une perfonne dont le nom feul e~ un étoge, M. ISELIN Se.
crétaire de la République de BAn eut la généronré de fe défaire en notre
faveur d'une Bible en Langue Virginienne, traduire de t'Angtois au necie
dernier ce prêtent ne pouvoit être plus précieux il nous a valu ces Diction-
naires, ces Grammaires que nous n'avions pu nous procurer malgré nos foins.
D'après cette Bible, nous n'avons pas eu de peine à ébaucher une Gram-
maire de eerte Langue, un Tableau de Ces terminaisons & de fes initiales un
commencement de Dictionnaire.
Nous y avons reconnu nombre de grandes Familles communes aux habitans
dej'ancien & du nouveau Monde: des mots communs aux Peuples du Canada,
qui prouvent qu'une feule Langue fut pattée dans tout le Nord de t'Amé-
tique.
Ici, comme chez les autres Peuples de l'Amérique donc nous avons déjà
parlé, & comme dans l'Orient, les prénxes ou les pronom: qu'on met à la
tête des mots font les mêmes.
NE marque la premieM personne, How la troi~eme,
KE la fccpndc, How«/ qui.
Tu;;
On trouve chez eux ega!cment les terminairons Orientales des
nom,
Pluriets; IM pour les noms matculins: QiA pour les noms féminins.
Ils ont une autre terminaifon plurielle très-remarquable, celle de oH~a~jA,
& ouongash elle répond àl~~j, al'o/j des participes pluriels Latins &:
Grecs, prononcés anghes, jMj~.
Ils ont la terminaifbn Grecque KONT pour marquer la multitude mais
dans les dixaines, ils ne la nafaicnt pas; c'efi le primitif pur KAT, Kur, multi-
tude, dont les Latins firent CAT-~M, troupe armée.
.R~ppo~T~ ~or~.
Les Rapports des mots entre cette Langue les autres, font très-remarquk
blés.
G~ ou GHB,!a Terre.
On ~airque la Terré s'àppe!!oir CAe en Grec & que ce Peupfe !ngen!eux
en fitla Fille célébre d'Elion, la Femme d'Uranus ou du Ciel, & la Mere non
~cius célébre de Saturne ou de Cronus. Ce mot exifte chez les Peuples du
Canada, .unn que chez les anciens Perfes mais ici précédé de l'article 0,
ou A.
En Atgonquin AAKB, en Virginien O~K<; en ancien Perfan ou Pelh~iAK~
chez tous, la Terre le Monde. Ils en ont dérivé OAK«~ Terre Pays
OAK<-Acy: des champs; 7~-OAKft-eo~<M~A, Jardin~OAfM-~on~,du pays~
de loin MuM-CAx~, le Monde.
On a déjà du remarquer dans cette Dinertation divers autres rapports des
Langues du Canada avec celles de la. Per~ Ces Rapports particuliers (ont très-
frappans ils mériteroient d'être iuivis avec foin non qn'H en faille conclure
que les Canadiens font Perfans; ce feroit le caue-cou ordinaire des Etymo-
logucs mais ils fuppoferoient un foyer commun à rechercher & à approfondir~
A T Ta Père.
Nous avons déjà eu occanon de voir que chez tous les anciens Peuples
'ATTa Cignifioit Père dans ce Volume acquêt nous t'avons trouve chez les
Sabins nous venons de le voir chez les Peuples du Canada; il elt également
chez les Virginiens mais adouci..
Les Peuples du Tangut le prononcent AïsA~.
Les Czeremiues,vrais Tartares, Arsa.
Les Enclavons, OTSE.
Chez tous, le T changé en unante 7<A. Les Virginiens ont fuiyi ce Dialecce~
'de mcme que les Atgonquins.
OusA, chez ces deux Peuples, lignifie Pere.
K'OusA, mon Père. K*ousA, ton Pere. H-ousA, ~on Père.
VON,BON,BUN,J~ÏM.
Du Primitir'BtTN ,Von intelligence prudence, fagene, les Virginiens ont
fait WANi<!M, fage WANT<!M~o/ (ageue.
V E N~beau.
KE ?y Ni r. Eau.
N E p notre hemifphere lignifie étendue d*eatt; de-!à notre expreC-
dan~s
non, une belle NAppc d'eau. Les Grecs ne négligèrent pas cette Famille ils
en firent Nir~ y ]e laverai Nir~ & Ntno, je lave Nip~M, neige. De-là
les Monts NirA<j les Monts blancs ou neigeux; le NApA~, bitume liqut-
de ~Ep-TUNE ou la grande Eau, &c. &c.
En Virginien, NiPp<-KoNTW eau ici KoNT~repond au KoMT« des Grecs
pour marquer multitude.
Dans le Dialecte de Noridgeva!k,Tribu Indienne qui habite les bords de
la Rivière de Kennebec ce mot fe prononce nmplëmenc Nippy.
N A M, prendre..
~c.
pote, ou du mot Anglois Coat,habit de Mngtois ~o~~ épingle, &: du mot,
Européen,~g~.
Il trouve d'ailleurs des rapports tîcs-(cnnb!es entre ces Langues & celle
que nous appelions GALUQUE; parlée dans FEcoue, dans les Ifles ORCADES,
& Dialecte des Langues Erfe & Bas-Breton,
I,lN,ÏNMis exiH.e dans les Dialet1:es Ga!!iques,Erfes~ Armorique!bit(eu!~
M'Miss- Prefqu'IHe..
~bit encompoution. pour ngniner une Me, ou les objets relatifs à l'eau. Les
Chipeways l'ont ~ait précéder umplement de la lettre M; MiNM<j, Ide:
Tvm, 7. V vv
MïN~w~ boire Kitchi.gaw-MiMK, grande eau !ac; & chez les Na«-
~owefues MEN~A, eau.
Tv, maifbn dans tous les Diateetes Celtes les Naudow apppellent une
maison Tt-Bt. Or Ky, font pouf eux des terminaifons favorites.
TAD dans ces Diatectes fignifie pere nombre de Peuples en ont fait
.A-rT~ &r ies Naudow difent OïA~ dans ce même fens.
Bou,ngni6epetit)eune les Bas-Bretons enontfaits.B~-6~ enfant mâle,
ou Ghel ngnine gardon chez les Chtpéways Bo-BEtosh-in enfant <nâ!e.
Ici tN c~ une term!natfbn diminunve comme dans Af~~<
MAHON, MAT~cn en Gallique un Ours; en ChipcwaysMAKon&MAK~~A.
~R, homme en Gallique; chez les Chip. Imne, Nauon.
Ci lo, NioN ,Moi, font autant de radicaux Ceices relatifs aux idées de
femme~t/
femme, ni)e~ vierge. De-là en Chip. JeA~, & en Naudow Winna-Kejah,
y<c~<
épouser.
jeune fille. Mais on peut reconnoitre dans ces mots 7-
7-K, le primirif Gu, Gun,femme, egatenaent Celtique.
S~<
O'-SHF~n, en Gallique vieux. Chez les Chipeways
taux..
M. de !a CONDAMINE, dans (on Mémoire fur tes anciens Monumens da
(
Pérou au tems des Incas Mém de Berl. t7~.<? ), rapporte ces fix mots Pé-
ruviens, dans lesquels nous n'avons pu meconno~tre autant de mots Ouen-
ÏNC~, fils du Soleil fN-Ti, Soleil: e'eA J'Orîenta! ÏN, Soîei!, & Tt, élevé.
lNC<ï-PiNM, Palais des Incas et~ Oriental F~A, Palais d'b~ Z<ï-j9~-lNT,
t.
ïePatais du Soleil ou le Labyrinthe.
IcHO, jonc délié, donc les Péruviens, font la brique entapétfinancavec
de la terre grafÏe. En Oriental inb(, jonc.
TicA ,~b~ue faite avec !bu. peinr,broyer.
.TicA Marâtre lubrique.
Boco, une niche i". une tenêtre PrimîtifOG cei!, ouverture.
C'eR une choj~e digne de remarque, que ce Savant Académicien n'ayant
cité que ~x motsPcruvkns, ils ontenf tous des rapports aufÏi n-appan!. En
voici quelques autres non moins fennbtes, & plus nombreux qu'on ne pour*
roi): croire, relativement à une Langue auffi peu connue & dont les Vocabu-
laires font n informes.
A.
A, exclamation.
Ac~ty exctamacion de celui qui Ce brute.
A-CAR.<MM, membrane qui enveloppe les Tiuere!;du primitifCAR cercle.
A-CHU~<t, morceau de chair.
A-CHURaeM/!t, couper un morceau de chair [ Du prinmifQAR. couper,
diftribuer des morceaux de viande~ de CAR, cna~
ou
découper. )
AcHCA en quantité, beaucoup, extrêmement: du primitif,
Ax, Ox, OcHS, grand, nombreux il s'ef): aufït prononcé & écrit
ANCHA, d'ou un grand nombre de dérivés.
ANCHA-7ï, chofe très-bonne.
A~CHÀ-C~MPC, d'un grand prix.
A~cHA-Coc, libéral.
AncHA.J~/Mjg~, exagérer, fe gloriner, (e vanter.
A Cun. manger des herbes, brouter primitif CAL, AcAL, nua-
8~
AL<ï, ma!heu.reux:c'eft l'exd.tmanqn hélas
~/< &C..
en Pemvten ~«~,
An.~ chofe bonne AniMy, pro6c.
Ai.i.Me~H, donner la (ante, guérir, fauver.
Am~KM, recouvrer la (ante guérir.
On ne peut mcconnoltre dans ces~ tnot! te pnmïtifHAi., <a!uC, &nte
bonheur~ qui fait SAL~, FEt.«' ~c. On peut.yotr cette immenfe,F&-
a
mille dans nos Origines Latines.
A-MAR~c, méchant, mauvais,amer: qui vaut: peu: c'eft le primitif
MAi<enLa[inA-MAR~~amer.
A- MACH~c Protecteur c'e~ te priminf.MAG, grand; Famille immenfe
qu'on peur voir (tevetoppee dans nos Origines Francoifes & Latine!.
A-nu, muet. AMuy~, devenir muet:c'eft le primitif Mu ) muet,u-'
!ence:fburcedenosmotSM«~~ /7zy/?<r<,c~c.
LaFamii!e ANC, ferre, crochu, angoiue, o~c. leur a fourni nombre d<
mot!.
~ncÀ, aigle ou l'oifeau au bec crochu.
ÂNCH! être dans l'angoiffe, gémir, fbupirer.
AMCHUYf~, fe faire en dedans, dans l'intérieur.
ANCHNr~, etrefcparé.
AsTi, les Andes, hautes montagnes du Chili; du primitif A~D, c!eve.
Ce nom eft devenu celui d'une des IV parties de l'Empire des Incas
ÂNT~-SUYU.
A-PAcHiT<ï, colline, montagne de pierre de PAC, Pic montagne pic.
A-PACHt/nM/z~, faire apporter.
A-PACH~«/zt,envoyer.
A-PAYcn<!<M,
envoyer, tr~~n~~
~.De~M, porter
por ;ierv)r.
lerV)r. r
apprêter.
A-PAC, celui qui conduit.
An bifcuit; AM/ ~aire du bifcuit du primitif ApH, Op, cuire.
Du primirif AB, pere, élevé, excellent, vinrent,
Aru, Atpo, Aproedc, Chef, Maure, Seigneur. En BreGtien~Aro; en
Galibi, Youpo-Po.
ApPo-Suyoch~, Capitaine mot-a-mot, le Seigneur, Chef d'une Di-
virion.
AppoTHCN/!t-g&<, devenir riche grand Seigneur.
Apposquine, ayeui, bifayeul, preci(ement les Avt des Latins, abiaf,
Avo.
Appo/<:<!cA«e, présomptueux :ApPo/f~ présomption.
Apu-Rucu, grands chiens.
AYCAn<t, balance; AveAN~ pefer avec une balance AYc<~ cho(e
bien pefée. Cette Famille relative aux Arts eft très-remarquable. Elle tient à
une Famille Orientale très-fortement caractérifee AzEN, à la Manorethique
AuzEN, lignifie en Arabe, poids: en Hébreu, ba!ances & oreille. Nous
avons vu dans nos Origines que notre mot ANSE vient de la même racine.
Voi!à donc des rapports d'Arts bien contâtes, enrre le Pérou & l'Orient.
A-TuN, grand, ehofe très-grande :.c'e0: donc le primitif DuN, TuN~
élevé.
ATUt~TM- devenir grand.
Auc<ïnt, combattre en bataille. Aucac, combattant, ennem!:Avc<t-
Co/ cris descombattans. Auc~~c, Tyran: AucÂc, Corsaire, Sotdar, &c.
Du primitif & Hébreu n~)~ t poiote :d'une <pee 1°. combat
tuerie, carnage.
Ajoutons que !e nom de leur dernier Roi, te trop célèbre AiAPAi.iBA, que
fes vainqueurs firent mourir avec une férocité qui a peu .d'exemple a\on un
Hom ~gni~canfen Péruvien dans mes Vocabulaires ce mot lignine Poule.
C.
JCARK excès,
excede de beaucoup.
ÇAR~M,
qui
~CARM, dédaigneux.
CARM-~M/!«, homme qui vient de loin, étranger.
.CAPA, main étendue CAp~e, palme, empan c'eti l'Oriental CArA, main,
d'o~ le LapR CAP)er<, prendre, dont la famille e~ immenfe.
ÇHAi.1. patUedumaïs tient au primitif CAi-, tuyau, d'où le Latin
CAt<!WH~.
CHtM, froid. CmR~<tnt, avoir froid, ~e re&oidir,
C~lT~,
CHiR~-Iïd, hiver Chiringa PAc.tieuà rafraichir les liqueurs: ce mot
tient au primitif Kar, Keir, froid.
CHouN, Condudeur de l'Univers chez les Péruviens; il abainbit les monta-
gnes, comb)oit les vallées, &c. C'eft le CHOM des Egyptiens, !'Hercu!e Céle~e.
CiRM, veine CiRcafca, faigner Cmpc~ lancette ces mots tiennent
au primitifKer rouge, ~ang.
Coi-Loc, homme qui perfectionne, qui achevé la descendance; en Oriental
COLL achever, nnir, parfiiire.
CuMM & CoMo, courbe, tortu, bonu.
CoMf~<, Comoni-gui, fe courber, baiuer la tête.
CoMoy<MÂt'nt, courber quelque chofe. Ces mois tiennent au primitif CAM~
courbe, dont on peut voir les dérivés dans nos Orig. Lat. & Franc.
CoM~, Con(ei!ter. CoM«n<, conteiuer, avertir: du primitif Co~~ KEM,
Chef, Ma~re, Seigneur.
CoNgouy, les genoux Grec GoNM, Latin, GEMM; François, GENOM~
Cu~AN à cette heure; CoN<M-~MAï, cette année CoNM/M lïA, cette
fois; de l'Orientât GoN révolution, d'ou les Agonales.
CoM, balayeure tient au primitif quia formé le Latin Scop<B, en Langue-
docien E~coube balay ba!ayeures.
CoB.t,or,avec nombre de dérivés. H s'eH: donc formé de t'Orienta!
Hou.) or. Ici l'aspiration s'eft changée en C ,comme cela eft arrivé (am cee en
Orient & dans toute l'Europe nos Origines en fourmillent d'exemples. Nous
en trouverons d'autres en Péruvien même.
CoTo'CoTco, CoTo/ï, à tas, par monceaux. C'eH donc !e primitif Cor,
<mas, que nous avons déjacitc dans l'article des Virginiens &c.
CozN<rumee;Coz~Mnt) fumer. CozKi-P~~nd, tuyau de cheminée;
c'eft l'Orienta! pur ~y, Go~ c~cjA/z, fumer raire de la fumée.
Co~~ recueUtir; CoRt/M~ chofe ra(Iembtée c'e(t le primitif CoR, CAR.
$uemb!er~ mot Hébreu Grec, &:c.
CoR~M~c~oifeau de proie, qui tournoie.
CeR/n< rouler CoR/M/Mc~, aller en routant.
CuRK~ pe!oton;CuRM/ faire un peloton: du primitif GYR~GpR~
rouler cercle.
CoYn. briHant, étince!!ant:CoYHMr & CUYLLor, étoile. Ces mots
tiennent à Cun.i.<t Lune que nous verrons tout-à-1 heure.
CucMa~ rôtir à ]a braife Cu~<~ rôt! c'elt le primitif Coo~ HoMQ i
cuire, tôtir.
~ro~.7, Xxx
CucHt~ cochon font les mêmes mots.
ce
CucH~-VtT~, Sain-doux.
CucH~HdMn, grogner.
CucH<, diligent, empreffé, adi~ CucHtcM~t être diligent. Nous avons
vu p. i au mot Kizo«~ la famille à taqueite ces mois répondent.
CuLi.~ tronc c'e(t le primitif CoL, tige, que nous avons cite il y a ua
moment.
CuMM, Seigneur, amé de t'Orienta! J~A«r, Prince.
CHin.e~<t, danfer avec des bonnettes, du pruttit.Q~ti., SQUtH., bonnette.
CHUR~ ) former Mfe.
CHUR<!<, Dieu le Conducteur de l'Univers: ces mots viennent du pri-
mitif Km faire on peut le voir dans nos Origines Latines & Fran coites.
CHUR~nts; CHURt.C~aeMntj adopter un fils en Grec KoRcj,nis: mot
Orientât auHi. Il tient certainement à la famille précédente.
GuAYNA & HuAYN~~ jeune c'eQ: le Cette YuEN d'ou le Lann JuvE~
GuAYU.< air ici le G ajoûté comme dans Huayna: c'e~ donc le primitif
HAiR AtR~ l'air: ce mot eft ainft employé fur tout le Globe.
Gv AYR.ont, jouer au jeu de la Fortune ce mot a bien l'air d'être une altéra"
non du nom des Taro.
GuARA~ cutone c'eA donc un dérivé du primitif iy Cor, C~Mr nudité.
H.
Nous avons déjà vu que H (e change en G &: en C chez les Péruviens~
ainft que chez tous les Peuples du Monde.
Ac~ HAc, pointu, eft un primitif qui (e retrouve chez ce Peuple.
HACHMM ) croc crochet, hameçon.
Acu<t~ acide d*ouAftï/na-Acu<t) vinaigre; mot-a-mot, mère-acide.
HAr<7!<, taiGr, empoigner. HAp~/c~, ce qu'on a cueilli; HAr~N/ faifir
HATT~jy, poignée, &c. C'eft le primitif HA p<r.
HAN~n Supérieur du primuifAN, 0~, élevé.
HA~<!7ï-PACH<t~ le Ciel mot à-mot, le Monde fupcrieur.
HARtWM, rctir; tient au primitif ÂR chatcur rorir.
HA un te même qu'A-Tu~ grand famille e!t conndcraMe.
HA-T"N~<M< cro!fre.
HATuN Poc~~le mois de Février :c'etoit le dernier de l'année ;e!!e
&vo't fait fon cru, & c'éfoif te mois des Ancêtres.
H.~Li.MH~chanter, chanter victoire il. triompher; c'e~ l'Orienta! b~n
chanter danfer, jouer de la nùte:HAy//</M-M/M~ captif, pnondcr de
guerre /7!o~-<! /o~,homme acquis par la victoire.hotnme dont on ainj'nphé,
HoM~~ tête 1°. Commet de montagne.
HuA-HuA fils ce mot rient au Grec Uios, nts~ & au primitif Hou VoA.
fruit.
Cetre famille eft très-étendue en Péruvien.
Hua-Hua CoTO~ femme féconde, ou revient le primitif Cor.
HuAcA<ï/!<, accoucher, mettre au monde 1°. produire.
HuAcAdc~< Sage-Femme.
H'jAcAay, accouchement.
HuA-CAoc~ adultere, avec une grande famille.'
HuAchi, neche~ tavetot, zagaie: i°.j'ayon du Soleil.
HuAcAt/c~ archer, tireur d'arc.
HuAcA< C~~&M, tirer des ncche~.
Ces mois tiennent à la famille Ac pointe dard.
HuAcf, maison; fa famille eft très-nombreuCe en Péruvien: c'eu: un mot
primitif: d'ou le Grec OtKoj, maifbn d'oil le Vtc&j des L3[ins.
Mais on Ce !afÏe pcut-ecre de tant de rapporcs,comme je me bde moi-même
de les tranicrire.
Cependant en voici encore quelques-uns, & je nnis cet Article.
I, L, M, &c.
Yscay, deux, nous rappelle le N-Is des Peuples de l'Amérique Septen-
trionale & du Thibet pour douze ils ont ajoûce Pachac qui ttgnine grandes
quantité, la dixain? Yxc~-P~cAac douze.
Yt7R<t, blanc, ou IouR<ï;c'e(t !e primitif lin, HuR., blanc.
LuQHtM, déchirer, lacérer c'ed un dérive de la même famille que ce der-
nier.
Li.ocLKïy, déluge ce mot tient au Celte Loc, eau, qu'on peut voir dans
le Difcours Préliminaire de nos Origines Latines, en Irl. Loue.
MAcA., grand,vieux, âge. s pn~;fMAG,grand.
MAc-MA, grande une. )
JMAYo, neuve primitif MA!, Mt, eaux.
MA-MA,Mere: 1°. Be!te-Mere: )°. Tante. Peut-on meconnol:re ici le
primitifcommun à tous tes Peuples
MtCMy, manger, dmer c'eA du primitif MAC mâcher. On trouve ce
mot anocic avec le primitif M AN M, ou MAYA, morr.
Xxx ij
Mic<M-MMM, mourir de faim: à moins qu'on ne dérive ce .~M/« du
négatif Man non qui n'a rien à manger.
Mti-LM, toifbn, laine. C'eH un primitif, d'ou le GrecitIti.oN, & leLatin
VEH~,toifon, laine.
Oyani, entendre, écouter.
Oyac, Auditeur, qui entend. G'ed !e primitif Ou, oreille, Ou<r, enten-
dre. ·
P,Q,T.
PAcAm tamatinée, le matin c'e&!e mot Oriental 133 2~X<~R, le matin.
PA ccha, tbntaine~ Source i". conduite d'eaux. C'eH: le primitif ,1~3
~<, couler le Grec Pagâ, & puis Pêghê, fontaine fbnrce mot qui entre
dans celui d'Arco-Page.
Les Péruviens dirent auOi Pucyo, fontaine.
Pucyu, citerne.
Pu cyo Puc~M, lieu rempli de fources, de fontaines.
PAv eft un Article Péruvien mais il eit cga!ement Oriental, & fur-tout
Egyptien.
Quii.i.<ï, lune i". mois ) ° argent.
Qun.i.<ï-Par<ï, pleine lune Q~t~n~n, à chaque mois.
A-qu!M.< plat d'argent.
Ces mots tiennent aux précédens CoYLM, blanc, & viennent tous du
pnmitifHEi.~ On., (plendeur.
QuiLL~c<ï, charbon, ett l'Oriental 'H Goel, charbon.
De Ti, primit. maifon, font venus,
TY<:n<ï. demeure ~~aHiette: ;nege, chaife.
Ti<!e, habitante TY<ï-Poeoe étranger.
Ti~ demeure. TM-Pfn~coc, nouvelle Manëe.
TicNo, borne, Mmire du primitif TAB“ *!Mr) ? ~g"e, borne !imite d'otl
fOccidentat TAG.
ToME, couteau, ravoir, tient àta~amiHe A-TeME~ToMH, EN'r<Mne~~&c.
U.
UiCH<ïy, e(ca!ader: monter fur une montagne c'ett le primitifUcH, ~'c~.
VtCQUE, pleurs VicQM<y<!M verfer des larmes.
VicQP!, gomme, elle di~iHc des arbres. C'ett l'Oriental n~~ ~K~~ ?
p!eurer.
VicRO, manchot, ettropié c'eft l'Orientât ~p3 ~~o, enropier, b!eC-
(er,déchirer.
Vm< graifïe; ViRofy~t, engraifÏer ViRpacapa, qui a de groues lcvres
c'en: l'Orienta! n3 Biria, gras, graiffe.
UpMfz~ boire; Upt<ïc-C<t/7<t, buveur &: toute fa famille; c'eft le primitif
Pi, boire, en Grec Pino, en Latin Bi.Bi, j'ai bu.
UpM/M, travailler UR~c travailleur.
URo-P~cc~<ï araignée, mot-à'mot, grande travai!!eu(e.
C'eft donc un dérivé du primitif OR, WoR travail, d'o~ notre mot
FoRGE & toute (a Famille qu'on peut voir dans nos Origines Fran~oifes. ~<t-~
72~<ï, araignée, en Oriental ~.RC<M, tieHt à la même Famille, d'où le Grec
f7:Co/~ ouvrage.
En voilà plus qui ne faut pour montrer les rapports nombreux & fenfibles
qui regnent entre le Péruvien ou la Langue générale du Pérou appe)!ee
QUICHUA, & toutes celles de l'ancien Monde en particulier avec'l'Hébreu
& par confëquent avec Langue des Phéniciens qui ét&it la même.
Ces réfu)rats mettront les ~avans beaucoup mieux en état de juger de !a
Langue Péruvienne en eite-même &: de l'origine de ce Peuple, & fur-tout
d'où put venir ce Légiuateur habile qui fonda fur de très belles connoiitancM
le vaite Empire du Pérou..
'T~AMJ~~f~OJV~ P~A~jf~
On voit en particulier par !es exemples que nous avons rapportes, que ce
Peuple employoit un certain nombre de terminaifons entre lefquelles on en
reconno!t une qui leur eft commune avec la plupart, des Langues d'Europe:
c'eft celle d'ÂN pour deftgner t'InnnitiE Ce rapport eft très-remarquable.
Si M. GoDtN qui a demeuré un u grand nombre d'années dans le Pérou,
& qui en fait tt bien !a langue, ainn que fon époufe, connue fur-tout par fon
Voyage in&rtuné & attendrinanc à travers toute l'Amérique Méridionate,
u M. Godin, dis-je, avoit exécuté ~on projet de donner un Dictionnaire com-
p)ei & raifbnné de cette Langue, nous aurions été en état de raffembler des
rapports plus nombreux.
11 faut efpérer qu'il viendra un tems où l'on fera plus heureux & où les Sa-
vans de toutes les Nations fentant vivement l'utilité d'un pareil travail, s'em-
pre!leront à publier des Vocabulaires bien faits de toutes les Langues qui eo
&nc privées..
23 B Q y f p o s.
Les Outres, ce mot fi célèbre & par lequel les Péruviens dcngnent !e<
noeuds qui femblables aux grains des, chapelets, leur Cervoienr d'écrirure, e~
un de ces mots que nous n'ofons analyfer par le défaut d'élémens. H eu: cer-
tainement compose de Qui & de Pos mais que lignifient ces deux mors fé-
parcs ?
I! e~trcs-remarquable qu'une parei!!e écriture s'appelle dans la Chine CouE:
Mais ce mot ngnine en Oriental ~Zt/n~nf.
Po en Oriental ngnine la bouche, & par-là même 1°. la parole.
Qui-Pos devroit donc figni6er élémens du discours, caraderes qui pet-
gnent la parole niais nous n'osons affirmer.
Don ~/MPM< C~~o~yHr la Langue ~M P~0)y.
Le Savant DoNÂ~TOtuE DEULi-oA fit imprimer à Madrid en t77; un
Ouvrage aun! interenant que rare puisqu'il n'en exitte, à ce qu'on dit, que
quelques exemplaires en Europe, où il expose avec une grands fagac'té i'Hit-
toire Naturelle de rAmérique Méridionale, ainu que les mceurs & tes anti-
quirés du Pérou, de même que fes rénexions fur l'origine des Péruviens & fur
cd!e de leur'Langue.
D'après les grands rapports qu'on trouve félon lui, entre le Péruvien &:
l'Hébreu, & d'âpres quelques rapports de mœurs, il ne doute pas que le Pé-
rou n'ait eu pour Ces premiers Habitans quelque peuplade Orientale voinne des
ÏIcbreux il avoir fans doute en vue les Phéniciens mais il n'aura ofé franchir
le mot.
L'espace immenfe qui eft entre les Canaries & l'Amérique Orientale oa
tntre l'Ane & l'Amérique Occidentale, ne l'étonné point les Péruviens na-
gent comme des poiuons.En t7}S ou en 17~9, quelques Indiens qu'oM
occopoit à la pêche aux Ifles de luan Ferna.ndez, ennuyés de ce genre de vie,
abandonnèrent ces Mes furtivement, & avec un nmple canot, fans provi-
fions & fans agrcts, ils s'en ntrenc à travers une vafte étendue de Mer à Valpa-
raifb, ouliiFlotillequilescroyoitenfevelisdansIcsnois, fut fort (urprife de
les retrouver. Ce voyage, Celon Don Ut-LoA, eft plus donnant que celui des
Canaries aux Ifles Américaines.
.Les hardis Navigateurs qui vinrent dans le Pérou n'eurent befbin ni de
ni de bounole les & tes fufnfbient pouf les faire avan-
cartes vents courants
cer & cependant DoN d'Ui.i.oA ef~ un bon Juge en ces matières il a fait Ces
preuves en fait de navigation & il a long-tems habité le Pérou. Nous devons
la connoi~nce de cet Ouvrage qui niériteroit d'être traduit en notre Langue,
a M. Le FEYRBdeViLLEBRUME, connu lui-mêm: avantageusement dans la
République des Lettres.
N'omettons pas, d'après les remarques du Savant Erpagnol, que la Langue
QuicHUA (e parle dans toute l'étendue du Pérou; mais que dans le haut Pé-
rou, la prononciation diffère de celle du bas & qu'elle y eft plus gutturale.
Cette observation s'accorde parfaitement avec les Principes du Monde Primi-
tif, & démontre que les gofiers Américains fubident les mêmes loix que ceux
de l'ancien Monde.
Ce Savant ajoute que cette Langue eft conçue & agréable.
I. X
f~~Ct~ ~r C~ff~f.
Nous n'avons du Cmu, Pays plus enrbncé dans tes terres, que quelques
mots recueillis par REiA~o dans (a Difîertation fur les Langues de l'Amé-
rique. Cependant nous en avons trouvé un grand nombre de communs aux
fi
autres Langues ce oui nous perfuade que nous avions eu un Vocabu-
laire complet, nous aurions pu beaucoup mieux prononcer fur l'origine de
cette Langue & du Peuple qui la parle.
B!D<ï, palais de la bouche en Oriental F~A, palais
BuT~, grand n'eft-ce pas le Bor, POT de tous les Peuples ï
BsMGf;< bâtir en primitif & Oriental BEN ici, il fe mouille en
CHAR~/At, calecoM. Co mot très-remarquable tient au Perfan.
Cu~<!M, Seigneur eft le mot Péruvien.
CuRa/n, œuf, tient au primitif *nn< Cur, blanc.
CuRi ortie, tient au primitif HuR cuire, brûleE.
Cuc~, cochon, eft primitif ot Américain.
Z~~c.Cuc~t, Canglier.
GuET~ feu tient au primitif El, W~o fen.
ItN, manger, eft le primitif nafalé E, lE, manger.
L.
LAME, Phocas, même Famille que LAM~M~ vient de l'Américain LEM
LAM main, formé du primitif ÂM réunion.
JLEvo fleuve tient à Ev eau.
L!Q«<ec lumiere c'ett un dérive de Z~ ~~jc.
LvE bhmc tient au même mot Lux.
LY-CuM/n, blanc de !'ceuf, eA donc un compote Chilien de <«/'<<<n, oeuf,
& de fy, lumière~ blancheur.
M ~'ya~
MAc<M<, manue ferrée du primitif MAC anbmmer, meurtrier.
MA-MA~ mere; mot de toute langue.
MApr~ terrain (oh n'e~-ce pas notre mot Mt/y~ étendue~ champ ?
MEDM, bouillie l'Onental M<~ manger formé de El.
PicH~ petit, molprimitiC
De la racine primitive TAL, élevé, ils ont fait,
Toi., front la portion la plus élevée de l'homme.
UïAL~M, élever, drefler, relever,
UM~H/M j dormir: en Ta'tien EMC~.
WEDDo nombril en Tauien, Pno.
Wn~cetui-ci; c'etHe primitif ~oM,~o~-c.
ZEvo <ein en Javan, Sou-Sou en Taitien, Eou &c. c'e& le Zn SHE
J
primitif, en Orienta!/c/
XII.
LANGUES SUDÉÈNNES ou des 7ME~ r~<M<~M.t dans la ~ME~ SUD.
Jufques dans ces derniers tems, les Mes de la vafte Mer du Sud étoient
inconnues à l'Europe. En vain avoient-elles été découvertes il y a environ
deux fiècles par le cé!ebre Le MAIRE après qu'il eût trouvé le padage du Sud
de l'Amérique qui porte ~bn nom: en vain avoic-i! [racé la route de fon
voyage & donné des noms à ces .Ifles; pardonne depuis lui n'avoir eteauez
heureux pour les retrouver il fembloir qu'elles euOent difparu du milieu des
Mers. Leur découverte étoit donc re~ee (ans.utilité: on ne pouvoir même
tirer aucun parti pour les Langues, de quelques mots que ce cékbre Naviga-
teur avoit rapportés de ce' voyage.
Mais
Mais depuis que nous nous fommes livrés aux recherches immentes du
Monde Primitif, la découverte de ces Ifles a été faite de nouveau, à trois mois
de dtfhmce, pard'iitunres Navigateurs de deux Nations rivales: MM. BANxs,
SoLANDER.&: Capitaine CooK pour les Anglois M. de BouGAiNvu.i.B pour
la France. Les uns & les autres, enir'autres richefles, en ont rapporté de nom-
breux Vocabulaires plus précieux pour nous que l'or, &qui viennent arrondir
& perfectionner nos recherches fur le rapport des Langues confirmer fur-
tout nos grands Principes que tout en: un.
M. BAMKs nous mit lui-même à cet égard a une épreuve unique jufques
alors, & qui a fait trop de bruit pour que nous n'en fafnons pas mention ici
d'autant p!m: que la renommée qui l'a répandue en divers lieux, l'a fbuvent dén*
gurée comme c'eft l'ordinaire en pareil cas.
A peine cet illuflre Anglois étoit-il de retour à Londres avec les richefÏes
nombreufes & variées qu'il avoit apportées de ces Mes, qu'i! entendit parler
de nos recherches fur les Langues la renommée menfongere y avoit ajouré un
tel merveilleux, que ne pouvant y croire il fe décida à nous envoyer une
Soixantaine de mots Tairiens, numérotés & fans explication afin que nous en
devinaflions la valeur fi nous pouvions notre excellent ami M. HuiTON dont
il fe fervit pour nous les faire parvenir nous dit que ft nous pouvions les
dcchinrer, nous ferions pour lui Magnus ~o//o, le devin par excellence.
En témoignant aux célèbres Auteurs de ce déf] notre vive reconnoiflance
de leur attention, nous répondîmes que nous ne nous étions jamais donnés
pour devineurs de Langues mais pour une pecfonne qui fe conrentoit de les
rapprocher: que dans leurcomparaifon, nous étions toujours dirigés par deux
principes, par le ton du mot & par fa valeur qu'ici nous n'avions qu'un de
ces deux objets à comparer & ou'ainft le défi ne nous regardoic point que ce-
pendant pour ne pas laitier fans réponfe l'efpece d'énigme qu'ils nous propo-
foient & pour-leur donner une idée de notre manière d'opérer & de ton utitité,
nous avions eflayé de comparer tels & tels de ces mots inconnus avec 'tels ou
tels mots Orientaux & primitifs entre lefquels nous appercevions de très-
grands rapports enforte que ft ces mots inconnus que nous citions, avoient un
rapport eftccUf de fens avec les mots que nous leur affimilions ils devoienc
offrir en Taïtien telles & telles idées générales fans que néanmoins nous
pufiïons déterminer leur objet particulier: & pour faire mieux faiur cCKe idée,
nous ajoutions, qu'une perfbnhe, par exemple, qui ne (auroit pas l'Anglois &
qui voudroit l'analy(et d'après nos Principes, pourroit fans fe tromper rap-
~~f. ro/?!. I. Y y y
porrcr à une n~me FamiHe & à t'idce gcncr~e de /'o/ de~< une
trentaine de mots Angtois que nous citions en /?t'~ fpeck, &c. quoiqu'elle ne
put déterminer la valeur propre de chacun. Cet c(Ïai parut plaire, & on nous
écrivit que nous avions paffé ce qu'on attendoit de nous.
L'analyse des Langues parlées dans les Mers du Sud & dont M' de Bou-
g~inviUe M~ Banks, So!ander, Cook &: le Maire ont publié divers Voca-
~jtaires, cette analyse, dis-je, prouve que ces Langues tiennent ctroitement à
la Langue Malaye, la plus méridionale de t'AGe & parlée dans les Ifles du Midi
de t'Ane & de l'Afrique ou dans toure la Mer des Indes cntorre que le Midi
entier de notre globe paroît uni par une Langue commune aux peuplades
qu'on y a rencontrées.
Mais comme la Langue Malaye ette-memea a les plus grands rapports avec
les autres Langues de l'AGe fur-tout avec la Langue Arabe qui en a elle-
inême de très grands avec la Celtique, on ne tera pas étonne de voir que les
Langues de la Mer du Sud ouSudcennes,. ont de fi grands rapports avec
toutes nos anciennes Langues.
I.
J~j~ .D'Or~~fr~B ou de T~tTT.
Les Habitans des Mes de Tg:iri en Angtois Otahitée qu'on prononce
Orattt, font riches en voyelles & en diphtongues ils le font moins en con-
sonnes. Leurs voyelles font A, E long, E bref, 1, 0 long, 0 bref, U prononcé
Ou ce qui donne fept voyelles.
Ils ont pour diphtongues At, aou ei & eou.
Leurs consonnes font L,M,N,P,R,T,V,au nombre de Cept aunt, ou
deux linguales, L, R: deux labiales, M P même V une na(a!e N & une
dentale T. Ils font donc ufage de quatre touches de i'in~rument vocal &
même de ces quatre ils n'en tirent en quelque façon que l'intonation forte.
On voit par-là que leur Langue n'.e~ pas anez riche pour qu'ils ayent eu
befoin de faire ufage d'un plus grand nombre d'intonations naturelles. Auui,
lorfqu'ils ont eu occafion de prononcer eux-mêmes des mots Européens com-
pofés d'intonations nouvelles pour eux, ils ont été obligés d'y (ubRituer
des intonations analogues ainn ils changent B en P G C<: C en T à la Pi-
carde à la Grecque, &c. & deux L en R. Il n'cft donc pas étonnant que le
Taitien AToi'Rou celui que M. de Bougainville avoit amené à Paris chan-
geât le nom de ce Capitaine de Vaiueau en celui de Poui~ on y recoo~
no~t toutes les intonations correspondantes afforties à un inurument moins
étendu moins parfait & d'une maniere cxaaement conforme aux loix
générales pofées dans le Monde Primitif
Nous croyons même pouvoir auurer d'âpres la comparaifon des Vocabu-
laires modernes avec celui de Le MAiRF, que les Ifles de Tant font lesmeme:
que celles que ce Voyageur dengna fous lé nom d'Iues de SALOMoM elles font
~buste< mêmes Méridiens, & la Langue eft la même; mais celles de Salomon
étoient marquées trop au Nord. Il ne feroit pas étonnant qu'il (e fût gline
une erreur relativement à leur latitude dans rim~retlion du Journal de Le
Maire. Sinon il faut (uppofer qu'au Nord des Ifles de Tanictoienc alors d'au-
tres Ifles où on partoit la même Langue, & que d'affreux trembtemens de
terre ont anc.tnries. Une erreur de chifFre eu: bien plus aifce à admettre qu'une
caia(tfophe auffi terrible.
On peur donc dire que l'Archipel des mes de Taït! e(t *à
au centre, d'une
chame ou d'un cercle qui (e conrbndant avec le Tropique méridional em*
braffe toutes les Ifles de 1 Ancien & du Nouveau Monde placées fous ce parat-
!c!e qui renferme d'un côre les lues Motucques, celles de.la Sonde & s'é-
tend )u(qu'à l'Ine même de Madagafcar & qui de l'autre cote embrane la
nouvette Zctande, puisque le Taïtien ToBiA s'y fai(oit fort bien entendre, la
nouvelle Guinée t'iHe des Princes, !'Me Am~erdani &c. & celles que le
Maire appelloit lues de Cocos, de Moyfe & de Moo.
Afin qu'on en foir mieux anure, nous allons entrer dans quelque derai! fur
les Rapports des Langues qu'on parle dans ces diverfes l(les~& en particulier fur
la conformité de leurs Noms de NoMan~s.
NoM~
li*
Yyy ij
NOMS 2?~ CINQ
EN XIV LANGUES
f~7~ 7/0 Af~
LA MtR DU SUD,
DB
!7y. J~jr. T~o~~ QUATRE. C/jv~
Ta'menFran~. Ara't. Aroua. Acorou. Aheha. Erima.
Taïtien Ang!. Atahay. Eroua. Torou. Ahaa. Erima.
Le Maire, Taki. Loua. Totou. Fa. Lima.
Me de Pâques, Kattahaï. Roua. Torou. Haa, Faa. Rima.
.desMarqutfcStAttahaï. Aoua. Atorou. Afaa. Aïma.
.d'Am~erdam, Taha' Eoua. Torou. A-&a. Nima.
.du Prince, ~< Dua. Tollu. 0-par. Limah.
Nouv. Guinée~ Tika. Roa. To!a. Farta. Lima.
Javan, Lo-Rou. TuHu. Pappar. Limo.
Malais, S-atou. Dua. Tiga. Ampar. Lima.
MedeMadaga~ Rua. Tet!ou. Ertats. Limi.
.deMa!ico!o, Tfikaï.
.~de Tanna,
t
Ridi.
Nouv. Calcdo. ~g«ïMj.
E-Ry.
Ka-Rou.
Wa-Rou.
A<
Erei..
Watin.
Ebats. Erim.
Kai-phar. Kri-rum.
Wam-baïk. Wan-nim.
Nouv. Zélande, Tahaï. Rua. Torou. Ha. Rama.
tous les Peuples la même racine primitive H~,réunion a produit le. nombre
cinq HEMs en Oriental, P-EM dans l'Occident, L-E\f au Midi.
Nous inu~ons fur cet Objet, parce que ce rapport foutenu & contant ne
peut être que l'effet d'un accord muvetfet & non celui du HaCu'd ou de l'arbi-
traire.
N'omettons pas qu'à l'Me de Tana, on a fait précéder /!«? & rous les au-
tres nombres, de la (yttabe Kri, & dans la nouvelle Calédonie de la (yttabe Way
~~ï, &c. Sans cette ob&cvation on feroit tenté de croire q,ue ces deux
Mes font bande à party
Du nombre Trois.
Ce nombre ett exprimé par un mot compote de !a Dentale T Suivie de la
Linguale R chez ceux qui prononcent fortement, & L chez ceux qui pro-
noncent légèrement.
Six prononcent ToRoM ou ~oroM ce font les mêmes qui dirent RIM.
Cinq difent ToKW, TouM &c. ce font ceux qui difent LIM. La nouvelle
Calédonie qui aime les fbns fourds, & qui a fait /!<w de lim, obferve ici la
même chofe & dit ~ï-n pour ~7. Le Malais en a fait 7~g'a, non moins
fourd deux ont (upprimé T Malicolo qui dit Erci & Tanna qui dit Ka-
har.
On ne peut mcconno~rre dans ce mot le primitif TAi.~ trois devenu T~/M
en Chatdéen, Shels en Hébreu par le changement G commun de T en S & Z:
& qui changeant L en R, comme dans !'i(!e de Taiti~ eft devenu TEnenGrec,J
en Latin en François &c.
Ainfi 7'ro~ eft exprimé par les mêmes etémens depuis le Nord jusqu'au
Midi, dans roure i'crenduedt! Globe.
Quant à l'Origine de ce nom elle eO: due à la valeur de la dentale T, qui
marque la (uperiorité le Peuple primitif qui vit que t'harmonie n'étoit com-
plette qu'à la tierce qu'une Famille n'éroit complette qu'à trois, &c. ex-
prima ce nombre par le fon T, qui dengne !'exce!)cnce la perfe~ion i! !e
fit Suivre de la )ingua!e al qui matque toujours i'eJevation & qui étoit par
confcquent très-propre à figurer à côte du fon T.
Ces idées ne (ont point bifàrres elles ne font point arbitraires elles font
une fuite néceHaire des Principes du Monde Primitif: elles n'en font qu'un
développement elles prouvent qu'avec eux, on n'e(t étranger nulle part; qu'a-
vec eux, on voit la Nature donner une feule Langue aux hommes, ainn
qu'eite leur a donné le même goder la même ngure les mêmes Loix.
Malheur à celui qui, plein de (ois & vains préjuges aime mieux en être
la victime & te~er dans les ténèbres que de fe pénétrer de principes lumineux
DM Nombre Deux.
Mt, moi.
Mo~<ï, eau profonde ce mot tient à ~o/t, fan, fon, eau, fource.
MouÀ, MAou, montagne: mot formé du prim. MA, grand.
MoR<o~, calme; mot Orient. Il tient au Latin .Mo~, retard; d'où notre
n.ot Remore.
0.
Ou-MAR«, puiftanc, fort: c'eftie prim. MAP grand, fort; un des dé-
Tivcs de MA grand.
OuAN<!o, accoucher. Ou, ou u, eft ici le même que B ce mot tient au
Javanois Biang, Sage-Femme & à i'Or. Ban Ben, enfant.
OuENeo, qui ne fent pas bon Onomatopée, comme nos mots VEN<
yEN<cn.
Ou-PAN!, fenêtre: Tou-PAMM, ouvrir la fenêtre, !a porte, &c.
PA-PANI, non-ottvtir, fermer, boucher. Du prim. PAN, qui a fait !e
Malayen PENT, porte.
OupM, epameur du prim. o~, épais, gros.
OUTI bic~ïure de t'Or. Or: en Gr. OuT<M bieuer; qui en Ce naû-
hnt a fait le Theur. ~/ï~, Wound, Menure, plaie.
OuR~, piece d'éto~ dont on s'enveloppe. C'e~ le prim. Hou&, en Héb.
liy Hur, habit de peau i*. toute efpéce d'habitlement.
P.
XIII.
JvoMy~ Z~Z~D~.
La nouvelle Zélande placée entre les deux hémisphères, & comparée réelle-
tnent de deux Ifles, l'une au Nord, l'autre au Midi, réparées par un Détroit
peu large, & qui font à ~oo lieues des Ifles de Taïti, offre la même Langue
que celle de ces Mes, C'ea ce dont conviennent tous les Voyageurs voici
quelques-uns des mots comparés par le Cap. Coox.
~T'<H'/<. Nouvelle Z~A<7!<
Homme, Taata. Taara.
Femme, Whahine. Whâhine<
La tête, Eupo. Eupo.
L'oreille Terrea~ Terringa,
Le &onc, Erai. Ecat.
Les yeux Mata, Mata.
Les joues Paparea. Paparinga.
La bouche~ Outou. Hang-Outou.
Venez ici, Harromait Haromai.
Poiuon,2, Eyc~ Heica~
7~ ~av</Z! Z~n~f.
Oiseau*, Mannu. Mannu.
Denc, Nihio. Hen Nihew.
Non, Oure. K-Aoura.
Mauvais, JEno. KEno.
Arbres, Eraou. Eratou.
Grxnd-Pere, Toubouna. Toubouna.
Comment appellez-
Owyterra. Owyterra.
vous ceci, cela <
Le & le K ajoutés dans ces derniers mots Zélandois, font des articles, de
l'aveu du Capitaine CooK.
Ils ont encore apperçu ces rapports entre !'ine du Prince, le Malais & Java.
i'.
Les Voyageurs Anglois ont cgatement apperçu divers rapport: entre les
Ifles de Taïti & cettes de Pâques, des Marquises, d'Am~erdam, de la nouvelle
Zélande de Malicolo de Tanna & de la nouvelle Calédonie & ils en ont
fait un rapprochement dans le deuxieme Voyage du Capitaine Coox.
Ainu ~<OK fignifie un oiseau à Taïti, Pâques, Amtterdana, Tanna,
& nouvelle Calédonie.
DE LA Z~~vGt~ DE .M~.D~G~C~Jt,
L'lUede Madagascar e~ remplie de mots Phénicien!; nous pourrions en
rapporter une longue nomenclature contentons.nousde quelques-uns d'au-
tant plus mtéreuans qu'on fes retrouve dans les Langues Theutonnes ou Gec-
.ïnaniques.ce qui eA très-remarquable.
Ainn, ils ont la Famille TAN, pays.
TANE, terre, pays: TAm-Ti pays haut, montagne.
On-TAGNB la Nacion qui occupe le pays, la Ca~e.
TANOM, tenir, occuper, poneder.
Ils ont le mot WAz<M, blanc; c'en: le TheutonWftss, blanc; l'Oriental
)13 ~By~, blanc, d'ou ~~«~, coton & Bazin &c.
RA, fang; de R couler en y ajoutant l'article D, le Malais en a fair
D«-R« 6ng, & le Theuton A-Dcp.
Soi.pA, Renard; c'eA l'Oriental ~'7~ Hoi~A, que le Latin adoucir. en
yoLMj, & le vieux François en Goor~.
VouA, fruit; le HuA du Pérou; le Po~ des Grecs: le Te-BouA oa T<-
YouA fruit en Hébreu.
HouRoM, brûlé; de OuR, Oriental, feu.
0- MALLe, hier; en Hébreu T~-Moui-, hier de devant, &c, &c.
Mais puisque cette Langue eft remplie de morsPheHiciens, qu'ette en a
fur-tout tes noms de nombre, nul doute q~'ette ne foit l'e8et des Voyagas
Phéniciens fur les Coies de l'Afrique nul doute qu'ils n'eurent des Comptoirs
tics-conuderables dans cette Me, & de tics-grands Entrepôts pour leur com-
merce dans toute la Mer des Indes, & dans les deux Continens des Naviga-
teurs aum diuingues audi entendus, auul favans, au(H habiles n'auroient-
ils pas fait ce qu'ont exécuté ces Peuplades Méridionales ce que les Indiens
exécutaient avant que les Européens eurent été dans tous ces parages Tout
ceci n'ajoûte-t-il pas infiniment de force à ce que nous avons déjà dit fur les
Voyages des Phéniciens, non-seulement autour de l'A&ique, mais auul dans
Je Continent de l'Amérique J
Rien n'ctoit plus anc pour eux que de fe tranfporter à Madagafcar; d'aller
de-là aux Indes Orientales: mais d'ici on eft allé dans toutes les Mes de la Mer
du Sud pourquoi donc n'en auroient -ils pas fait autant i
Des Géographes modernes ont cru qu'ils n'avoient navigué que le long
des Côtes Orientales de l'Afrique ils placent Ophir à Sophala, fur cette Côte,
au Nord même de Madagafcar en vérité, c'eft (e moquer de fes Le&eurs
c'eft abufer de leur crédulité ou vouloir (e tromper cruellement foi-même.
JDes Marins qui franchiuoient la Méditerranée entière, qui avoient des eta-
budemcns à Cadix à l'entrée de l'Océan ) auroient-ils mis trois ans à aller à
mi-chemin de la Mer Rouge à Madagascar, & à revenir fur leurs pas Ces
Yoyageurs
Voyageurs hardis on les n'avenir en enfans qui favent à peine marcher. Non
9
<:e n'cft point là oà e~ Ophir ou ce n'e& point là où on le place, que (e ternu-
Koir ce tong voyage.
Quoi qu'il en (oit, tout dépote la communication !a plus étroite entre toutes
les IHes du Midi de notre Globe dansles deux Hémisphères, & tout nous ra-
<nene à cet égard aux Phénicien!.
X 1 V.
LANGUE J?t C~t~FOA~f~.
Pour achever le tour de t'Aménque, n'omettons pas la Langue des CAti-
ton.NiEMs, ce Peuple qui eu à l'extrémité Occidentale de t'Amérique & dont
on n'a prefque aucune !dée.
Ce que nous en (avons nous le devons fur-tout à M. le Baron de CouM*
BACH qui nous envoya dans le tems, entr'aufres Notices, t'Extrait d'un Ou-
vrage Allemand intitulé Ilelation de la Pr~M'y/7< ~<c<!<7:< de ~'<t/e/'n<c
publiée'à Manheim en t ?7t.
L'Auteur de cette Relation, après avoir dit qu'on parle dans cette Contrée
~x Langues diHercnies, entre daus divers défaits fur la Langue WAÏcufMENNB,
la feule qu'il ait apprife: il en dit tout le mai pofitbte fe)on lui elle eH: fauvage
& barbare au (uprcme degré ).e!te eft a'bfb)mnem phynque, & bornée aux
Cens tes plus grofiters les plus imparfaits, n'ayanfpas même tes mots de vie,
Mort, ~roid chaleur, monde, pluie étant à ptus force raifon privée de ceux
d'intelligence, mémoire, volonté amour haine, beauté, ngure, jeune,
vieux, vite, rond, profonrl1 .&c. &c. &c. car it en cite une légende. De mots
métaphoriques, it en taut bien moins encore chercher chez eux la moindre
trace quant aux couleursils n'ont que quatre mots pour les dcngner toutes.
Voità donc un Peuple bien grofner, bien inférieur à tous fcs Sauvages Jes
plus fiupides de ce va~e continent Voità. Non vous vous tromperiez en
tirant cette confcquence elle eft tout au moins prématuré:; car on trouve
enfuire dans cet Ecrivain qu'ils (avent fort bien dire, il eft chaud, il pleut, il
eR vivant, &c. qu'ils faventimpofer pour nom à chaque objet une éphhere
qui ta peint par~itemeut par métaphore: qu'ils appellem une porte, bouche: le
fer ~</<te vin, eau we~<!n«: un Supérieur~ Por~e-~on: l'Espagnol, le
~!rcaeA<, le Cruel.
Que coneture de là que fAuteur de cette Relation s'eA trompé du tout au
Z~. T~ A A
tout dans les !decs qu'it s'eQ. formées de cette Langue parce qu'il ne 1~ pat
trouvée fcmb!ab!e a celles d'Europe, il n'a pu fe reconno~re & la Langwe
Waïcurienne en a été la victime.
Nos Principes deviendront fans doute un moyen propre à ana)y<er les.
Langues avec plus de vérité & de ju~efle & celles-ci deviendront ainG à leur
tour une confirmation pleine & entière de nos Principes.
Dans cette Langue, ainti que dans toutes celles de l'AmériqueSeptentrionale,
les Pronoms fe confondent dans les noms & les précédent. La labiale ME &
quelquefois BE qui la remrlace, marque la premiere Personne au Ciiigulier
M-~rA mon ~ront; jET-< ton front; T-<<ï, fon front: ici T eft l'Ac-*
ticle commun à tant de Langues Orientales & Occidentales.
~ebainer.
K, N, P.
K~RiTsA~, defcendu;i! paroit tenir à
Ku!T!c~<r~ pardonner
1
1
!0rienta!cip, ~<ï~jr,s'inc!iner~
A~ij
OBSERVATIONS GÉNÉRALES
Sur la Population ~f /n~M< Septentrionale.
( t ) Nbuv. Di~ceuv. dés RuHes entre l'A~e & l'Amérique, Paris M- t~8t. p. t0~.
(~Alem. des tnfcrip!. T. xxvu~p. ï~o~
conduit vers les Cotes de la Californie, j'ai conclu de -ta qu'ils avoient
t*'connu l'Amérique l'an de J. C. Dans les Contrées voHines Je l'endroic
M où ils abordoient, on trouve les Nations les plus policées de l'Amérique
'OBSERVATIONS
0 J8SERVATÏONS
SUR LE MONUMENT AMÉRICAIN
De la Planche J. P~~ ~8
Ces lettres font tracées avec plus de goût & de dextérité que les agures
perfonnages, qui font d'une forme gronLcre & cela eft dans l'ordre. L'Ecri-
vain du vaitfeau devoit être plus habile que leur Peintre chez un Peuple tel
que les Phéniciens & les Carthaginois nos vaiueaux François ~croient fréquem-
ment aum mal habjttes en pareil cas ils ont des Ecrivains que feroient-ils
d'un Peintre ï
Cependantla di~ribunon du Tableau ett faite avec beaucoup d'intelligence;
elle o~e un hiftorique parfaitement lié dans routes Ces parties rcfultantes
chacune en particulier des traits qu'elles onrent & tellement déterminée:
qu'on ne fauroit fe tromper à leur en&mblc.
Et o'eO-ce pas fur cet Art qu'eft fondée la Peinture n'eft-elle pas un récitat
& ne faut-il pas que chacune de fes parties réponde parfaitement à fon objet,
& que l'ensemble foit tel qu'on ne puiue ~e méprendre dans l'application
qu'on en doit faire à l'objet Kprefenté & que cette peinture doit faire con-
no~tre t
Notre explication eft donc au(u honorable pour l'Attire qui dirigea ce Mo-
nument, que le Monument lui-même c~ intérenanc dans ton objet, rare
dans (on cfpèce, & propre à confirmer ce que nous avons déjà écrit fur la
connoifïance de l'Amérique trcs-antérieure à nos découvertes modernes.
Il eft heureux pour nous que ce Monument unique nous ait été envoyé à
point nommé par des Savans diftingués, dans le rems que l'enfemble de no-
tre Ouvrage nous obligeoif de développer nos idées à ce (ujet Ii nous avons
bien vu, le fait vient confirmer ainn de la manière la plus agrcabte tout ce
~e la vérité nous ~ifbit dire à cet égard.
CO~C~t/~fO~
Le bon ufage que nous tachons de faire de tout ce qu'on a la complaisan-
ce de nous communiquer, la vive lumiere qui réfu!ie de la comparaifbn & de
la réunion de tous les Monumens, les grands avantages qu'on en retire pour
les Sciences & pour la déciGon finale de tout ce qui a rapport aux grandes
origines de l'Univers, deviendront fans doute auranr de puiuans motifs pour
tous les Savans & pour les Voyageurs à ralfembler avec foin tous les
monumens de quelqu'e~péce que ce foit qui leur tomberont fous la main
iors même qu'ils ne leur onriroient en apparence rien d'edentiel. Que peu-
vent dire en e~ret des Monumens ifblés & dont on n'appercoir pas le rapport ?l,
en les ranemblant, en les méfiant en regard, il s'expliquent d'eux-mêmes
ce qui étoif mort & fans énergie, fe ranime il devient une fource abon-
dante de vérités (ublimes ou de démonRrations merveilleuses.
Nous avons tout à efpérer déformais à l'égard de Monumens pareils qui
exifteroient encore aujourd'hui en Amérique. Des Savans célebres viennent
de former dans les Colonies AngloiCes une Société des Sciences & des Arcs y
dont un des objets ed de rauembler tout ce qui a quelque rapport à l'origine
& aux antiquités de ce vafle continent que ne doit- on pas attendre d'un Corps
aum nombreux & au~H bien compote Nous ferons ircs-nattés s'ils goûtenc
l'explication du Monument dont nous leur fbmmes redevables; fi elle nous
en mérite d'autres de leur part; & fi nos Principes & nos Etiais dans ce genre
peuvent être de que)qu'ut)!ité pour réveiller l'attention fur ces objets intc-
teuans.
N'omettons pas d'obferver que les bords de ta riviere du laun~on (e font
déjà élevés au point que ce Monument eft couvert dans les grandes eaux en-
forte que u on n'y remédie, il fera ou rongé ou enfeveli par ces eaux mêmes i
il feroit donc digne de cette Société qu'elle pr!t les mefures les plus propres
pour la conservation d'une Antiquité auHi i!!u~re.
Peut-être pourront ils aufu découvrir quelle fur cette Nation qui avoit
pour tymbo!e le Caftor & qui reçut avec tant de cordialité fur ce beau neu-
tre ceux qui en confcrYerent le Souvenir par ce précieux Tableau.
ANALYSE
ANALYSE
j?'y jv <? y~ 7: c B 7~ r r </ z
LES DEVOIRS.
.d M~AM, «M ~Mo7!~<r< Impdrial <&: & ~ro~, in S~. 17~0. pp.
UN de nos Amis, frappé de ce que nous difons des Droits & des Devoirs de
PHomme, dans le compte que nous venons de rendre du Monde Primitif, &
de leur rapport avec l'objet d'un Ouvrage qui paroinoit dans le moment, in-
titutc les DEvoiRS, nous prêta cet Ouvrage devine à développer l'ordre Cim-
pte, éternet& immuable au moyen duquel fe formerent les Sociétés, les Em-
pires &. par tequet feul ils peuvent profpérer cet ordre nmpte, qu'ont tou-
jours fuppofé les anciens Légiuateurs, de même qu'ils ont toujours fuppofe
l'amour de foi-même, & fur lequel ils :ont fans cène fondé leurs Loix & leur
morale. Mais, ordre qu'il faut rappeller aujourd'hui, d'un côte, afin de pou-
voir juger par quels moyens les .hommes s'élevèrent à ce haut dégré de gloire
& de profpérité d'un autre afin de pouvoir Les y ramener relativement aux
objets fur !e(que)s ils s'en feroient écartés. Une anatyfe de cet Ouvrage h con-
forme d'ailleurs à tous les principes & -à la ba(e même fur tefqucHes e~ eieve
le nôtre nous a donc paru convenable dans te Monde Primitif, en mon-
trant les beaux développemens du principe fur tcque! il eft établi, que dès les
premiers momens, les hommes firent tour ce qu'i!s durent raire pour Curvenir
à leurs besoins & en exposant en même tems les vraies refÏources qu'ont les
Etats pour fe perfectionner & pour fe maintenir. Il rentre ainf! dans les vues
du Monde Primitif, deviné, moins à montrer ce qui s'eft fair, qu'à faciliter ce
qu'on doit faire par la connoinance de ce qui s'e(t fait, par cette des motifs
qui le dirigèrent & par celle des moyens qui en faciMtercnt t'.xecutijn.
Dans un tems où on cherche à détruire tous les lieus de la Société, à per-
fuader que les Enfans ne doivent rien à leurs Parens, comme b'its n'avoient été
dirigés que par un vil inftinct; les Sujets, nen aux Souverains comme n.!a
force feule tes avoit établis lt s hommes rien à la Religion comme H ette
n'était que l'effet de la terreur, de la fbibtefte, de la (uperfHtion dans ce rems
p~.r. c
l'Auteur entreprend de faire voir qu'il exiue un ordre donné par la Nature,
fondé (ur la terre ou fur la culture, qui regle les droits & les devoirs de
l'homme comme homme, comme membre d'une Société, comme dépen-
dant de Dieu: qui les règle invariablement de la maniere la plus calculable,
la plus falutaire po'jr le bonheur de tous, pour !'aflermiflement de la Société,t
pour ton avantage p!)yuque & moral, & qui devient la regle de toute mo-
ra!e, de toute Religion, de tout Culte. Aintt s'explique la grande promené du
bonheur, & de la longue vie promife-aux hommes s'ils refpec~nt leurs devoirs
A)i<tux & ce grand devoir de l'homme, analyse de toute la Religion, d'aimer
f~n prcct'ain comme (oi-mcme & Dieu de tout (on coeur.
La déduction des objets que l'Auteur veut établir, nous aparurigoureufe~
ferrée, ramenée fans ceMe aux principes qu'il a pofcs; les con~qu~nccsen (ont
claies, nombreufes, iniéref[antes:& par-tout ~'IN~T~ucT~ON y eft présentée
tcmme te (eut moyen d'amener les Sociétés à l'état parfait auquel elles font
aypetiées par l'Ordre. On peut dire de cet Ouvrage qu'il donne beaucoup à
penser, que la marche cn eft rapide, (ure~ tumineufe fur les quemons les plus
délicates.
11 eft pïécédé d'un Difcours Ptéliminaire qui fait
un Septième du tout & qui
amené très-bien l'Ouvrage entier.
L'Auteur commence par établir une de ces ventés dont on fera quelque
jour très-furpris qu'il ait fallu démontrer l'exigence ) que les Rois & leurs Mi-
nières ne peuvent être éclaires qu'autant que les Nations elles-mêmes feront
éclairées & innruires:& que celtes-ci ne peuvent t'être fi quelqu'un ne <e
tonfacre aux vrais objets de leur indruc~ion & ne s'occupe des moyens de
ftndre cette infiruction fennble dans (es preuves, Turedans.famarch" im-
tnuaUe dans fes effets & d'élever fur fa vraie bafe cette induction capitale &
primitive.
Cette bafe c~ la Nature toute Politique, toure Morale doivent être anor-
tiesà à fes plans à fes tccons:ainn de la Nature, bien ou mal obfervée, rétut-
tent nécenairemeni le bien & le mal phyfique iburce & principes du bien &
du mal moral.
En enet, nos devoirs (ont relatifs à nos droits; & nos droits partent tous
d'un point phynque, nos BESOINS. Notre premier droit en de les ~nsfaire; no.
tre premier devoir en )eTRAVA!i. qu'exige la Satisfaction de nos beroins.
Te! c~ en nous te principe de t'AcuoN, animate d'abord, fociale aufli- i6r
car la création phyfique & les reubrts devant être le moyen de la perfectibitité
de l'homme, Dieu voulut que l'in~inci: primitif dont fut douée cette créature
privilégiée étant mis en oeuvre par tesnécefHtés phynques, devint ind'tftrie
d'abord; que par les rapports indifpenfables avec fes pareils, il parvint à l'in-
teltigence & par le bien-être, à la fpiritualiré. L'Homme ifolé, dépourvu de
coût, en proie à Ces besoins, ne pouvoit être que brute craintive & farouche:
l'homme focial par ton intact préfent & journalier, devient le compagnon
& l'ami de tes (cmbtables & par obéifïance, amour & réugnation i'ami de
Dieu.
Nos droits fe trouvent ainn dans la Société, tous nos devoirs ~e rapportent
w elle. C'ed dans la manière d'y rechercher nos droits & d'y accomplir nos
devoirs, que conufte le bien ou le mal moral puisque tout le bien & )e mal
phyfique en résulte. Cette grande regle embrafïe tous les individus, grands
& petits, la généralité entière. Le bien de l'un eft le bien de rous le mal
de l'un eft, le mat de tous telle eft la loi de Société qui tient à la Nature
humaine.
);L'intelligence de ces principes eft !a véritable introduction aux penfées qui
nous initient à la vraie MAGNANIMITE ainn que l'habitude des ca'cuts qui
afiurent ces mêmes principes, e~ l'initiation aux moeurs qui en (aciiicent tes
effets puisque la magnanimité n'eft que le dégagement des petits intcrcts
pour ~'attacher à de plus grands & de plus euenuets or, plus on aura de !u-
<nieres, plus on aura le choix~à cet égard.
Ici, tespadtons ne font que ce qu'on les fait être l'amour, par exempte~
t'amour eu: pur, arden' paûtonné, tournant en e~ime & en amitié dans les
Sociétés umpte!:ittut noble, élevé, romanesque & brillant d<mstc3 fociétés
jactancieufet: il cft corruption, débauche, crapule dans les iociccés oinves&:
dépravées.
Tout dépend de t'ExEMPLE, véritabte agent de l'éducation & l'exempte a
la fin dépendra de t'in~ruction. Il n'en: point d'homme, en e~t, qui ne puifre
aifemeni être in~ruir de (on origine, de fa deflination de fa fin il n'en e(t
point que cette innrucHon, qui fe proportionne aifcment à tous les organes, à
tous les genres delprit & d'emploi, aidée par t'imputuon que lui donneronr
les moeurs publiques réfuttames d'une in~rucHon pareitte, ne puiffe préferver
de tout vice d'ignorance de toute erreur du déraur d'entendement. Re~fec
cette in~rucHon à t'homme, eft un crime la lui accorder, eft l'unique moyen
de le rendre inftruc~eur lui même par l'exemple, ~uie manière de le gouverner.
L'ignorance a amené la brutalité & la faufre Science a réduit t'oppremon en
fyUcme tous ont abandonné la Nature re~le infaillible & néceflaire des de*
voirs. Des-lors, la loi, l'cnfeignement n'ont auRoncé que les réuttiats l'igoo-
C~ i)
rance a jetté le voile le plus épais fur les principes liés à notre intérêt vinbte
& patpabte & fur les conséquences qui font dépendre notre honheur de t'ac-
quit de nos devoirs c< de l'exactitude de nos travaux dès-lors, l'homme n'a
plus vu de vrai intérêt à être équitable & bon les notions du juRe & de t'in-
juite n'ont plus été qu'arbitraires & variables.
L'objet de taSciENCE légiflative & politique en: donc d'éclairer tes hommes
fur la nature de leur inférer, fur les principes qui t'éfabtiuent, fur les con(é-
quences qui lient l'intérêt particulier aux divers intérêts qui t'environnent & qui
le croisent en apparence, & tous enfenole à t'intérêt commun:~ les réuit-
tats ennn qui aèrent & perpétuent ce grand & unique intérêt, en vertu de la
Toute-Puinance Divine, qui feule fait les fraix de cet ordre bienfaifant & ad-
tnirabte.
La démon~rarion en appartient à la SCIENCE ÉCONOMIQUE :)ufqu'à ette,
î'in~ruction religicufe avoir civilifé les Peuples, banni les vices brutaux, rbnd6
les hautes espérances l'in~rucHon <:<M/c- avoK accoutumé les hommes au
frein des Loix t'jnftrucHon ~oc/<ïA' avoit domicihe les Citoyens, établi des
annales excité l'émulation l'intrusion ~/n<M< avoi: perrecbionné les
Arts guidé l'imitation dirigé l'induOrie mais ces objets étoient demeurés
fujets aux variations aux abus & livroient tôt ou tard les Sociétés à des cal.
taRrophes déplorables, & fouvent à l'abfolue destruction. La raifon en c(t que
t'hommecharnetou phoque ne fut jamais dans ces in~ructions vraiment a~
~bcié à l'homme morat le perfectionnement à cet égard eft le point ou {e réu-
nineni toutes les inftructions pofïibtes c'eft-à-dife, la connoiflance de notre
'véritabte intérêt phynque perpétuel c<: momentané; celle des liens qui unifient
cet intérêt à celui d'autrui l'intérêt commun à t'inrérêt générât: la connoip*
~ance en un mot du point de réunion auquel aboucinent tous les intérêts.
La connoinance de cette grande UniTE ne peut être que le ffuit d'une
étude umpte, mais régulière, qui prend t'homme à fon aurore &: le voit naitte
avec le be~in de vivre & par conséquent de dcpenfer qui prend les dépendes à
leur fource, reconnoit leurs avances, voit marcher leur dt~ribStion remar-
que leurs effets & trouve enfin leur rcproduc~on mefurée.
C'eft pour préparer ces heureux eHcts, que notre Auteur entreprend d'em-
brauer & de déduire la maffe entière des devoirs de rhomme une c'rcon~.
tance particuliere en amena te commencement des chagrins & des malheurs
en firent achever t'exécution il en: beau il eft confbtant de favoir faire de
pareilles dtvcruons de s'acquitter fi bien de ce qu'on doit a la Société.
J!?<fptrj /owm<.
Les droits de l'homme font de jouir de fes organes ou de Ces attributs cof-
parels & de Ces ~CM/~ej ou attributs inte!)eAue!s.
Ceux. !a{ fervent à fa confervation, ceux-ci a ton bonheur.
Les devoirs de t'homme font donc de maintenir fa vie & d'être heureux,
i.
Devoirs du Citoyen ou de /*J?0/H~ en ~0~~
Mais t'homme (eut, ne fauroit vivre & être heureux, parce que feu! H ne
pourroit pourvoir à fa mbft~ance & à fa conservation dès-lors rcfulte !a tbctété
fondée fur des droits & fur des devoirs.
De même que les droits de l'homme font de fe conferver & de rendre à fba
bonheur; ainn ceux de la fociété font de fë conferver & de tendre à ton bon-
heur.
Le premier de fes devoirs efi donc de travailler à fa confervanon à fa fub-
f~~ance, à fa vie effets qu'opere l'AGRicuLTURE. Le fécond, de rendre cette
Agriculture aufnprofpere qu'il toit poffible: ce qui exige des ~<M<'<t annuelles
ptimitives & foncieres au moyen defqueUes on'fe procure un~~o</a~n~~
fource unique de la profperite des Sociétés: & qui fuppofeni pour le Cultiva-
teur une propriété perfonnelle, mobiliake & fonciere car s'il n'en: pas libre
Devoirs du fF/'c~n~
C'eft fur-tout des devoirs des Propriétaires que refu!te la bonne conilitution
& ta durée des Société!. Ces devoirs font fondes fur le principe que, qui plus
-1
reçut, p!us doit rendre que qui plus entreprend, doif une mife d'autant plus
·
forte d'activité & de travail.
Le devoir de cette Ctaue.eft de faire valoir fa propriété c'eft-à-dire d'en
tirer le plus de produit-net pofiïbte ce qui s'opère en economitant le plus
qui! ed pofHMe &r les fraix, à production cgate..
Par ce moyen, le Propriétaire a du <~on< objet dont la mefure eft
celle de la vraie Société, & dont la contante égalité eft le ïeul garant de la
/?< fociale.
De-tà, te revenu confiant, fruit de la meilleure culture, garant premier oc
principal de l'ordre & de la durée des Empires, par la richcde des Entrepre-
neurs de cuttur& qui répondenc àt'Ëtat d'un revenu fixe & toujours égal
matsrc tes cas majeurs & fortuits qui attaquent la <ubu~ance dans fa.racine.
Ces cas majeurs ~bnt dans la Nature & dans tes vues de fon <age Aureur,
qui ordonnent le travail, & permettent les épreuves & les contradictions pour
redoubler ce travail mais l'ordre lui donne les moyens de rcn~ance & le
rend capable de prodiges en ce genre: l'humanité combinée a des forces
p~efque divines, tandis que l'homme feut ne peut rien.
Il faut de plus que le Propriétaire (ache faire la part de tous: celle des Cul.
tivateurs & Journaliers qu'il employe la nenne; & celle du Souverain qui,
à raison de fes devoirs envers le Propriétaire, a des droits fur (a propriété.
Ii faut encore qu'i! aime fa terre eh un moi, fon devoir eft d'accroître ~ans
Ceue les avances foncieres, & de le &ire d'une manière raisonnable & utile.
i~, In(trueHon générale & perpétuette. i~. Paix & protection au-dedans
& au dehors. )". Travaux publics relatifs au maintien général du teMirotre &
à la facilité des débouchés.
Dans cette heureufe conflitution d'un Etar agricole, les Propriéraires nota-
bles font les vrais Confultans & Coadjudans de la Souveraineté ils aident
t'autorne (ans jamais la partager.
Aind, leurs devoirs font de fervir la Société, de t'induire", de la protéger à
de la gratiner de l'édifier & de lui rendre ce qu'ils en ont reçu.
y.
D<vo~ du Prince dans la ~oe/
Sans Société, point de Souverain: le Prince eft donc dans la Société, &
comme fon Chef: de-là réfultent tes devoirs puifqu'it n'y a point de droits
~ans devoirs: ain~, il e~t oblige de travailler, comme couc autre, à fon
avan-
tage perfonnel c'eâ-a-d)re, de connoître d'étendre & de maintenir fes
droits, qui ne peuvent fubfifter & fe développer que par le fucces, l'ordre, le
perfectionnement humain & par lui, t'extenuoM des propriétés publiques
& privées.
D'ailleurs, un Souverain n'a à GouvfRNER que & Cour, /es Confeiis, fes
Préposes tout le re~e va de foi -même il doit à fes Prepo~s, de la vigilance
fes Conseils, de l'équité à fa Cour, de bons exemples.
Son devoir e(t, ï °. de fervir le Public, en empêchant tout ce qui troubteroic
te devoir de chacun.
t". D'iH~ruire fon Peuple avec <oin, peWonneHemenf, c'e~-à-dire, de i'tn~
tfuire de la vcrire, s'il ne veut que t'etfeur toujours divergeme ne l'enrrame
& fi aujourd'hui on fc di~penfe des formalités dans les guerres, c'eft qu'on
fe bat avec de t'argent, &'qu'on compte plus !à-denus que fur les hommes.
Ici, le droit d'écrire en toute matiere refntte du droit de parler c'eft une
propriété acquife par les avances du tems & du traçai! pour apprendre à ccrire
l'oppofition à ce droit eft un délit; le bien de la Société peut feul le modifier.
Un troineme devoir du Prince, e~ de protéger ce qui embralfe Ju~ice,
Police Finance, Détente & Politique extérieure.
A tous ces égards fart de gouverner ne conMe pas à ordonner, pujfque
tous les droits, tous les devoirs, tous les intérêts font donnés & prefcrits
par la Nature mais it confifie à veiller à ce que l'ordre ancien fbit maintena
& (ub~~e perpétuité; car en cette perpétuité connAe la Loi de l'ordre, le
vo!:u de Nature, le vrai objet de la Société. Aux yeux du Sage, & dans le
(ait, les changemens les évenemens frappans, font la critique de t'admini~.
tfation plutôt que fon éloge attendu qu'il n'y a que !a maladie qui aveni~e
& non la fanté. D'auteurs, ~ur les changemens eOewiets la voie d'io~ru~ioa
e~ ouverte au Prince envers fes Sujets.
.ee,
Le Prince eft abfbtu dans fa pourvu qu'u Ce conforme à la Loi de
i'ordce, dans laquelle feule elle exifte.
La Fo/<e< eft l'exécution fommaire des ordres relatifs à la protecHon & à
!'acçctcration eUe a pour objet fur-tout les villes, les rendez-vous d'une popu.
lation
~adonentauee. Elle (croit despotique ,6 elle doit arbitraire mais il faut qu'elle
toit éclairée; car /'<MMor~ doit être abfolue: ce qui n'eft pas de~poti~ne, tou-
jours arbitraire. Quant aux campagnes la paix publique & le bonheur y
maintiendront l'ordre, y feront elles. mêmes la police la plus vigilante, la plus
ïure.
La Finance e<t le revenu de la propriété du Prince c'ed par les Propriéraires
feulement qu'il en peut faire la récolte & quant à la dépende c'eft l'objet
<~ue l'ordre facilitera le plus elle e~ ainf! un objet <f<t~M/M/P/-<M & non
de gouvernement, car c'eft le bien propre du Souverain.
Relativement ata <<n/<, le Prince c(t Chef de la Milice, hommes d'élite,
toujours disponibles prêts à <e porter au premier ordre par-tour o~ la
défenfe l'exigera d'ailleurs, équité & ~<'j concorde font les vrais Ptenipo.
tendaires d'un bon Prince.
Ënnn le Prince doit édifier la Société par Ces moeurs & par fa R.:tig<on,
feule manière dont il doive la gratifier.
La dennition des m««/'s ne fera plus vague torfque t'in~ru~ion aura ap-
pris à difcerner le bien & le mal phynque, bafe du bien & du mal morat
par-là s'établira cetre grande vérité bafe de toute bonne conduire que la
vraie liberté ne Ce trouve que dans l'acquit des devoirs; vérité qui tient à une
Quant aux ~a'yact~j, elles (ont relatives a toute faction fuciate qui
confiée dans tes rapports mutuels des hommes enrr'eux. Le rapprochement eft
!«~r<yo<'M/< par exccttence. Les bonnes moeurs tout donc ccttes du rappro-
chemenr.
La Religion de ton côte, n'e!t pas (bumife a~ Politique h vertrabfe
épreuve de la Politique, au contraire, cft Con accord avec la Religion la nôrre
ne nous ordonne pas de réprouver notre frere elle nous défend au con-
traire, de le condamner & toute excommunication religieufe ne s'étend pas
au-delà de t'exctuuon de ta communauté des prieres, des Sacrifices, des grâ-
ces <urnaturettes,
D'ailleurs, tout eft pour nous, à nos pieds, fur nos t~res, un enfembte de
My~crcs aunt inconcevables que l'Incarnation, t'Eudun!tie la Trinité; /?/
~n~, <o& M~Mn~ feparees & réunies pour créer fauvcr cclairer
les hommes pour les ramener à jamais dam le (ein de l'éternelle Puittance~
tmour & intelligence.
ré/M. A D
On voit enduite que !a Religion eft t'étendafd nécetïaire de terne réunion
~dale que le Prince ne doit vouloir que ce qa'it peut & comme il le
~a recette du )o~e milieu eft la feule Tegte de fa conduite &: le feul
bkut; que
tnoyen par lequel il ~tï& K~dre a Sod~te <:€ qu'il en a reçu qa'en uh
iruot (oa devoir, dans
la Société, eft celui du Pere dans la FanuHe.
JP<yo/<~MMMW~yM:<r.
L'homme doit tout à Dieu, la vie, d'abord, puis tout ce qui !a compofe
la perpétue. Ce font autant d'avances faites
& qui par là Nature avances que
Dieu veut que nous faffions valoir bien loin de les enfouir que nous les
hnion: iervir à notre profit bien entendu tel qu'on vient de le développer.
En effet, t'homme eft né pour ta Société; elle ne connue qu'en rapports z
ces rapporte font des échanges; & ces 'échanges ne (auroient être que des
produits de ton travail il a acquis te tangage re~u par l'exempte quelque
teinture de moeurs, conçu quelqu'cbauche d'opinions admîtes par l'éton-
.nemem & par la crédulité il a reuenti quelques (entimens attifes par la
Nature il a tout cela & ce n'e~ rien encore fi la Société ne l'éclairé il
fera toujours très éloigné de toute idée fixe de la Religion raisonnable &:
fenfible.
A cet égard, l'intrusion eft encore le chemin qui conduit à la piété vé-
ritable, picie des nmples qui ont reçu le germe de la véritable induction,
C~condée par une ame douce & (âge & qui (ont eux-mêmes bornés à l'acquitJ
de leurs devoirs à l'exactitude de leur travail dans le fuccès duquel ils con-
centrent leurs intérêts & à l'attention de ne pas létcr ceux des autres.
La Religion d'ailleurs ett dans le ccEur, non dans la tête mais pour ra-
mener celle-ci au cœur, il faut ncccfÏairement l'indruction.
Cette induction doit être générale & renfermer en même tems les droits
de chaque Clafle d'une Société agricole complene, compotce de Prophétaircs,
de Cultivateurs ou Productifs, & de Salariés.
Ceux de la Claf!e productive, fur-touc, qui onr de gro* fonds fur la Terre
& fous le-Ciel, fans ceue flouant entre la crainte & l'etpérance,
ont abfb!u-
ment besoin d'un Parron d'une croyance qut leur ocrent un appui iuperieur.
Si on leur ôte leur Religion épurée, cette Religion qui rend modèle dans
les ~cect & qui confbie dans les revers, ils ramèneront bientôt celle du bon
& du mauvais principe les oififs fe ferolent celle de leurs paûlons les Ph~-
io&phet, celle de leur Mctaphynque.
Heureufemenr, le Créateur veut l'cxtcn~on de nos reuons moraux, comme
il veuc la progremon de nos tichenes phynques: )1 veut qu'on éclaire l'homme,
que le tems nous apprenne à vivre que le vivre nous apprenne à vieillir;
vieillir à mourir; & mourir, à revivre dans le fein de norrc Puiflant Bienfaiteur:
il veut que nous tenions à h vie comme à un préfent du Ciel; que nous fa"
chions comment il cp faut ufer pour nous rendre le Ciel favorable & que
nous le cachions non'&utemcht dans le langage qui interroge la Foi, qui ré-
veille, étend & éleve nos efpérances; mais en même tems dans t'idiôme
qu'entendent les organes de notre cupidité, dans la Langue du calcul qui
anure chacun de nos pas, fixe chacune de nos idées & nous montre claire-
mcnt que l'obciuance à 1~ voix du Ciel cft la voie aMurcc de nos fucces fur la
Terre.
La Religion e(t un avantage réel pour la Société en ce qu'elle n'ed autre
<ho& que l'aveu, la connoifÏance, le fentiment d'une autorité Suprême du
Code d~ (es Loix de ta Sanction qui en af~tre l'exécution.
Toujours fainre dans fon principe c'eft la barbarie l'ignorance, te vice
!a rbibtetÏe qui en défigurent les ornemens extérieurs. La Religion préfence
toujours un Père bienfaifant, Protecteur, Rémunérateur, qui montre une
multitude d'és liés par le voeu de la fraternité qui n'exige de nous que
te travail pour nous tes procurer la
Ja recherche de nps propres avantages
~pnne-~bi pour nops tes aOujrer la ~butmnton à t'ordce propice, la reconHoi~-
(ançe envers fon Auteur, la KUgnafipn à (a vo~ontjé tpujoufs la plus &ge,
qui pour récompenfe promet une npuvette vie ~ns~n) car ce qu'on voit,
a(!ure de l'immense de ce qu'on ne ,voit pas.
Cette Religion qui n'e&poiot4~M, mais ~ndée (ur la fraternité,
<pnMe t*. à d~inguer te jdrqtt du prochain, du 6ep aie chérir com-
me inséparable du noire d'où réfutte t'e~ Elle doi~ donc ecre enseignée
prëchée (entie respectée & jamais livrée à la difpute euentiettement irreti-
gieufe.
Etablie fur l'Ordre elle e(t la régie des devoirs Sociaux de tous les gen-
res, enforte que l'homme jufle ou qui déure de t'être n'a plus d'offrande à
l'Ordre.
faire à Dieu que celle de fbn coeur, qui n'eu: autre chofe que la foumifEon à
7.
Te!!e eft !a; fcience du bonheur de l'homme con(!dere comme un !ndîvid~
idedine à faire corps avec (es (emblables pendant le cours de ce qu'on appe!k
Ïa f~, carriere d'épreuve d'obeinance&rde travail toujours recompente par
fes fruits pat~ge pour arriver à la vit univerfelle & à la réintégration dans te
iein du grand Auteur (ource de tour ordre ce de toute rémunération telle en:
la fcience du bonheur de PHumanitc conddcré en ma~e comme douée ex.
clufivement d'intelligence & d'amour entre les OEuvres du Créateur.
Tous les travaux phynques & moraux des hommes doivent (e rapporter à.
Pobjet de parvenir à cette voie unique du bonheur, de s'y maintenu & de
concourir con~amment au bien public, général & particulier chacun doit
être affuré de travailler en cela à ~bn propre avantage. Là tout amour-propre
qui n'e(t pas fou & patHonné trouvera fa place marquée o< des fuccès a~rés
Funiverfatité de !'in(trudion contre-batanceMtesetfeiscontagieux du'délire oc
donnera une direction rage c'eft-a-otre utite, aux effbrta de tout amour-pro-
pre contant & à tous les talens diverfementrépartis par la Nature qui ne donne
rien en vain;t'</?//M< en montrera la yoie~ en applanira le tcajec~.e~
tccompenfefa tes eSort~.
SUR LES DEVOIRS. ·.
A.
A V"es fur ce Monument, f6t
fes Cgnincation! en Suédois, 460 AMi des hommes, <x
A, Aw, eau, to<, 480 AM MONITFS. Defcription de leur Pays, tf
r
Ac~AHAM, connut la monno!e, t;~
4
ADAM, ce que HgniSoit ce mot en BlaCon, Leur ruine, )~
t'~ AMORRHEEM, Description de leur Pays
AtMCAtN< Orientaux, leur habileté da«s n
ANGES. ve(Hge des Anges Tutélaires dans
ia Navtgatton
AFRIQUE, f Voyages autour de F) les Prophètes, to6
Noms de (es Caps Orientaux, ;o De Perfe & de Babylone 89
AcÉtHAS, bon motde ce Prince, t n< ANIMAUX d'Egypte, &uCe< idées qu'on
AGNEAU, Monnoie du tems de Jacob, i~t s'en fbrmoit tyz
Monnoie de France ~< Caufes de leur prétendu Culte 174
Ao&tcULTORB,fource du Blafon; fon Sym- Entretenus dans les Republiques mo-
bole, ~7? dernes, 177
Symboles qui furent relatifs 6< AMTMOR. fauve-garde que les Grecs m!-
Source des Nom: & Prénoms Ro- rent à itDorte, n8
maint,t iyo ÂNTitATtR deThc~!alMuque;Epigra!nme
Du Royaume de Juida, t~ de <afa;on, i~ts
AiMAM fon nom chez les Anciens, t ANT!QO!ï< nëce&e de connoître Ces
Amunut, nom d'un Druide, & ce qu'il Symboles, nyf
ngnine, t9tIf Apon-ct), pourquoi Mond, tôt
ALCMÈONtDE~, Nom de Famille, oc ce AroTH~os* des Empereurs, Con ongint,
qu'il lignine, i8<6 t!9, tty
Anx~ D~z t. Ces Symboles, i~ t valeur de ce nom,
Apptus
AmusCttt'Dics; origine &Hh!oired<:
Ai-CA~v~s, ancienne étendue de ce nom,
,19; t9'
43 cette Famille, iy<
An~GOMEsOrientales analyses AtL, eau, en Oriental mots qui en (ont vt-
xxvuj · nus, iof<
Anciennes de leur interprétation An, Oa, montagne noms Orientaux
qui en (ont venus tto
AMtI.Ft'TM, t7 ARABtS, en Méfopotamie & tret-tacien-
<
En Angleterre,
t;i<i!7 B. ( Mr. ) Obfervations fur les F.)ble!
Relatives au Soleil,
!~&MO!MEs leur origine
ï~y ~yf
ï;9
Allégoriques,
pAAnt, Roi des Ammonites; Con ppr-
~ytc
Héréditaires, trait, j~s
fon HiOoIre conciliée avec la
Imprimées avec un fer chaud,
Placées devant les maifons
m
tt.
BABYt-OKE
Sacrée,9 !t~
Re)attves.a l'Agriculture, i-'indetonEmp!re, 8t
1~7
Et~fesUivinitet~ tptf Son dernier Roi n'a pat été tué dans
Aux Vignobles, 170
la prife de cette Ville, $o
A la Mer, !~ï BjtBYtONtt, décrite y
Des Druides, l;o PACCHtS, pourquoi peint jeune cegrM,
Des Villes de Sicile,i ttt En Armoiries,
101
Des ViHt'& d'Egypte, i Sy t~o
Des Villes Sacrées, '88 B* nom Oriental du palmier,
HA~D,fa~nintation,
ty~
Des Colonies, t/S BAMK!EREStacrep!,
~o~
Communes $
diverfes Familles, & 107
pourquoi, <So BARBARiz,fesfuneBesenfet!, 4tH c
ARMORiAUSTES, n'ont jamais pu prouver BATON, ce qu'il peignoit, ;7?
rantiquitédu Blafon ny BEpER, publie une Médaille de Phidpn
A~rHAXAD Chef des Philofophes ChaL- 0
1~0
décns, < BzHA!An., Roi de Babylone; quel il c<t
E& le Caïnan d'après le Déluge, o dans Ptolomée, 8~
ARNAUD, fens de ce nom. Explication de fa viHpn,
to/ BtRNARU, Duc de Septimanie; fbn Hif-
«<<
P~c~Ni~,<onor!g!ne,
4;7
PROSE&FiNE,enArmo!ries,
~n8
t6p
t}<
PË!.oPONÈ!Bt~on Symbole, ~74 PROTïtTAtts François leur exil utile à
P.<RECR!NU~bn-vrai(ens,
Peuple,
ï;; l'Europe, ~.9
Po~nc, vrai Juge du Monde Primitif,
PEB.uviEM mots de ce ~70
Leur Dieu Choun 47; LXXM
Pn~i-ÉTHNs, Hérauts d'Aimes chez les Q
Hébreux, 110
Origine de ce Noms tH QoBNOun.ï.B de Minerve, t <y
PH~MictE, décrite, 17
PaENtcuNS, leur origine,t ~9
Leurs Voyages 49 R
S'ils ont connu la Bouunle J'4
S'ils ont été en Amérifjue, f7 RtBBAH, Villes de ce nom, i ï~
Di~ettation de l'Abbé Paris à leur (u- RAONtMOnD, Syrien, Evêque de Paris
jct, ti;
Armoines de leursColonies,
>
178 RAHAB, Sauve-Garde mife à fa porte,
FHIDO' innove dans les Monnoies, ~8 ti8
Portrait de ce Prince, :49
Frere de Caranus premier Roi de RAiMOMD de Touloufe, tes Armoiries an-
Macédoine, !&.
térieures aux Croi.adc!, J
Médaille qui porte fon nom, RAïsms, en Armoiries, 170
xyo
Son .turhenn ité tft1
RELIGION unique dansl'Orient,
1
Pere oe Léoccdes, ~y; Une & néceUaire, xm
PHtUFriQUEs, Monnoie, 147 RBNA&D en Armoities, ce qu'il peignoit,
PHILISTINS, leur Pays décrit, t8 '7~
FmLf.soPHEsChaldéens, 7 R~ruzUQUfS d'Europe, nuvent fur leurt
Étnient Sabéens, 8 monnaies l'exemple d'Athènes &
Leurs Chefs, d'Egypte,
RtVE(M.i'Abbe)c!té,
i~
PHnosuptUB analytique, Ces avantages,
vuj
~t
RoBB~T Comte de Flandres Ces Ar.
(Genre de) qui a été uti'e aux re- moiries antérieutes aux Croifades,
cherches du Monde Primiuf,
PICTES, origine de ce nom
n ti?
PttRRB (Saint) remplace Janus, 10~
tOjf Rois, leur vraie éducation,
Enfans gâtés de la fortune,
tu
St
P i s en, ( Lucius Horace lui adrefiï: (on Doivent être e<.lairés 31t
An Poëtique, i~t Ne font grands que par leurs Sujets i
Il paone la Macédoine,
Epigr~mme à fa louange, ~o
Pi. a connu l'Arabie d'Occident, ~9
Coupables lorsqu'ils la!(Tent (e nétrt!:
les Familles des plus iUu~res de
l'affage remarquable fur les Alonnoics leurs Ftats, 18~
des Romains, De Babylone, leurs noms expliques,
PoiDs des Monnoies, n'cft pas incompa-
tible avec leur marque, 3 f.
1~77 Contemporains de Nabuchodcnofbr,
PoncEAC, origine de te mot ï~ combien foibics 30
D'Europe, fuivent fur leurs monnoies Suivant Eunptac @
149
L'exemple des Empereurs Romaine Bafe du Jeu des Tarots; ~7~
J
t7<! Utage de ce nombre dans les Monar-
De Rome, leur Chronologie allégo-
rique, ~8
chies,
DanslEglife, ~t
RoK ce que déugnoit cet habillement, Joas devoit frapper fept M:, 400
Sa. ~rmule appliquée a la LégiHation,t
ROMAN Egyptien, 370: ~!t
Des fept Sages, s Ror$ au Japon, &c. ~iy
RoMAim.avoientpludeursnoms, 289 Dans la Semaine ~j~
Combien ignorans fur leurs premicres Au Ciel,
monnoies,
RoMt, fon ancienne monnoie,i
14~ SEPTANTE, relevé!, t!;J
pourquoi Symbole de la Terre,
ny SERPENT
Ville facrée, 191 ZtlI
Son vrai nom Mystérieux & pour- -D'or, dans les M)~~& pourquoi,9
quoi, 199
Ses fuccès <juand elle prit la Vic-
1,
StWAn., ( M. ) Profeireur en Amérique
toire pour Symbole, t6~ cite,J ~8
Met fur ~e$ monnoies le nom de fes SiAMoïs, nom de leurs Rois un My~ère
Confuls, 1~6 & pourquo!, joo
S'éloigne ainn de l'ordre !&. StetLE Armoiries de tes v!lle<, !8i.
Rosts ( Chapeau de ) pour les nouvelles <S'JCN~, origine de ce mot 10~
mariées, 2. 2f. Smopn, ton étymologie, 1~9
RouoE pourquoi peint les combats, toi SOLOE desTroupes Ammonites, ttt
E~imé chez tous les Peuples, toi SoLEïL, Symbole de pluSeurs villes
S. '6~. 16~
AppclléLycien, & pourquoi, 16}
SABjÊBXs, leurs trois grandes Pivinnes, ~77 Ses Symboles en Egypte, i8d!
Adorées en Égypte, 186 Grande Divinité Sabéenne< '?< 177
~AB~tSME, en Orient S ONCES; leur explication exigeoit une
Son Culte, 7 grande fcience ~7
SABi, Capitale de Juida fon étymologie, Portion de la fagefle ancienne ~oy
u~ Y
De Pharaon comment auroit peut-
SABtHS, ont des prénoms, t~ être été expliqué par les cartes 406
SABLE, enbJafbn, fon étymologie, ï~
8tL
SONNETTES aux robes
fon opinion fur les
l~
Armes
SAciES, Fête de Babylone SpELMAN
SAGES de l'Égypte traces de leurs Inti- parlantes, ~Sg
tutions en Afrique SpERLiMG (on Sy&eme fur l'origine de
SATtONS leurs Symboles, 378 la monnoic. i~;
SAPi", nom figuré des lances,
n<
"o
6 SPHINX en Armoiries,
SroRius, ce que ~gniSe ce nom, t?o
«
SACVB-GARDB!, teurenfeigne,i
ScHOTT ton Sy~eme fur la médaille de STRABOH Géographe à fydëmc ~t
Phidon *!°o Attaque mal à propos Eudoxe So
SctENCBS, n'aiment que liberté ;o SuisSE& Egypte, divers rapports en-
ScYTHES qui anujettirent l'Atie, d'où ils tr'elles, i7<Ï, 177
venoient,il 70 So~DOtS rapports de cette Langue, ~78
S~GESTE ;fes Armoiries, ï8i SuRfOMsEtrufques, ip~
Son étymologie9 ï8; En utàge au !Xe. <!ec!c en Italie }o;.
StMAift, ce mot dans Daniel, < En Bretagne au Xe. ib.
SttT, ( nombre ) au phyuque <J SYMBOLF relatif à la triple encnce des
Au hiéroglyphique, ib. choses;, Ï:
Au civil, SYMBOLES, ~< ARMES & ÂRMOiRtES.
Couleurs dans le. Blafon, ï~p Jmprimés fer chaud,
avec un
Subiftitues aux Noms
i 2.
Devant Thèbes Boucliers de ces rp~
Princes Suivant Efehylc,p t~8 –.Egypnensteonferves dans les carf'
F~j
a louer,1 ;94 voyagea, td
SiTRït écrite !0. TY«.,<esrevolut!oM, ty
Ses Marchands venoient jusqu'à Paris, Son ï!ége,
!&. Vraie époque de ~a pn~e par les B<-
SYSr~MBt ( dM ), by Ioniens, K~
T. u.
T~L, TEL élevé; noms OneNMuxquï UM Armoiries,
Ces *?<
en mnt venus, ï'~s V.
TAHA; ce qu'il /?gni6e, t9t V~CHB de dinereates couleurs ce qu'elle
TAROTS, Jeu Egyptien, ~f reprefcnte, t6y
Ses Allégories, 3<y
Ses Atouts 3<S –Symbote d'Egypte, 187
t
VE~u d'or des juifs, fervoit de bannière )
Commments'en'conferTe, j8t
Fonde fur ïe nombre fept, ~7~ toy
Comment on lejoue, ~tt VB&D, pourquoi Symbole de l'Efpérance,
Conïldere comme un0 jeM de Géo- 107
graphie, J84 V~R'TÉ tourec de (on nom ~60
-Son rapport avec un Monument Chi- V~siAt ou Héraut d'Armes chex les Etruf-
ne!! 337 quet, 117. t!p
Avec nos Cartes, 38~ Statue à l'honneur d'un FécIalEtrufquc,
Sert à la Divination 39f 106
t
TARTA&LS, aiment la couleur rouge, tôt ~:xftt~t0r!glnedecen!0t, 208
T~AtPt.zs Sabe~ns, 7
Ce qu'il dé~gnoit, t0~
En Mésopotamie,
De Vénus
t
t
i<
f VïCTOïRE en Armoiries
gnoic,Il
ce qu'elle pei-
t7<
A HeJtopctts, Sur les monnoies de Rome t0~
A Hiérapolis, t6 Vi6MOBLf$, leurs Symboles, tyo
A Daphne, VILLES Ocrées, leurs Symboles, !9<
t7 Royaumes qui eurent des Armes par-
A Tyr ib.
T~RRAssot ( Abbé) attaque le Bouclier lantes, <oy
jttjMomere
<t ;ob Vi&oït.F chante le Bouclier d'Enée, )<
TETf: des Princes quand ont commencé fnférieur en cela Homère, ~o~
d'étre fur tes moneoies, t~9 VutCAtt), pourquoi enfumé t0t
TnÉs~E, écablit une monnoic 14~ En Armoiries, ce qu'il peignoit, ty~
Oublie de changer de pavillon yo~
THYMBKÉE ( bataille de ) w.
,on y décide par
les armes du Cort de l'Aue 7~ WACHTrR,(on SyRémefurlamonno!e, t~ï r'
To~TUt en Armoiries, 17~ WAR., lettre fur ce mot 449
TounMois, célèbre a Sicyone, ~3 W~&B, qu~l étoit ce Pays inconnu avant
Non inventes en France, ~;o~
Célébrés fous Louis le Germanique nous, <ti.
Homère le connoifroit, ~g
& Charles-le-Chauve i~.
Etablis en Allemagne au Xe. Hecle, De même que Pline & Hannon, 49
t WARD ce que lignifie ce nom, joo~
!A.
Origine des Cartes à jouer, ~M WARb ce que fignine ce nom, ;e6
Touas en Armoiries; leur Hgnincatioh Z.
'74
r~~t~Lt ce que peint cette expre~EoR Z~CRuf, ~brmé du même mot que Dagh;
:'6 ~'?ç
TRïm efïence deschofe:, <8 Ztz, fur tes Médailles de SégeQe ce
TfkOtE, (on Symbole, ï~y qu'il ~gniSe, t8;
Laufe de ce Symbole, ï6; ZoBA.eANUt~e, t~
T&omM ) ~c: mét~morphofet dans (es Zo&OASTKt!, J
y~
Fin <~ la T<ï~ Af<«r«.
S UPPL Ë MENT A LA LIST E
D MM. LES J0~7~C~7~T~J.
DE Puis AvRii. 1780.
A.
1
M. l'Abbé PARENT Docteur de Sorbonnes Vicaire-Général d'Orléans.
M. de la PpEvALAYE Secrétaire de l'Académie de Marine à Breft.
R.0'
~J~J~G~C~z 1.
jpc/- /{oj.
vJLt 0 U1
par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre A nos âmes
S
& féaux Confettters les Gens tenans nos Cours de Parlement Maîtres des Re-
quêtes ordinaires de notre Hôtei, Grand-Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs,
Sénéchaux leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufliciers qu'il appartiendra:p
SALUT. Notre amé le ueur Cou&T DE G E B E ï. ï N nous a fait expofer
qu'il defiferoif faire imprimer & donner au Public un Ouvrage de fa compofition
imiruté Monde Primitif an~<* d* <:o/K/!<ïre avec le ~on</e Moderne s'il
nous ptaitoit lui accorder nos Lettres de Privilége à ce nécenaires. A CES CAU-
SEs voulant favorablement traiter !'Expo{ant Nous lui avons permis & per-
mettons par ces Préfentes de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que
bon !uiiemb!era, & de le vendre ruire vendre & débiter par-tout notre Royau-
me Voulons qu'il jouiHe de l'effet du préfent Privilège pour lui & (es hoirs
perpétuité, pourvu qu'il ne le rétrocède à perfonne & fi cependant jugcoit à il
propos d'en faire une ceMion !'A&e qui la contiendra fera enregifrré en la Cham-
brè Syndicale de Paris à peine de nullité tant du Privilége que de laCéfUon
& alors, par le fait feul de la Centon enregi~rée la durée du prêtent Privilége
fera réduite à celle de la vie de l'Expofant ou & c&e de dix années à compter
de ce jour, fi l'Expofant décede avant l'expiration défaites dix années. Le tout
conformément aux Articles IV & V de l'Arrèt du Confeil du ~oAoût ~777,
portant Règlement fur la durée des Privilèges en Librairie. Faifons défenfes à
tous Imprimeurs Libraires & autres personnes, de quelque qualité & condition
qu'e))es&)ient d'en introduire d'impren!or étrangetedans aucun lieu de notre
obéinance. Comme auut d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, dé-
biter ni contrefaire lefdits Ou vrages,fhus quelque prétexte que cepuineetre~ns
!a permi~on exprene & par écrit dudit Exprfanr,ou de celui qui le représenterai
peine de faiHe <!c de cônfifcation des Exemplaires contrefais, de fix mi!!e livres
~'ame~de rqu~e~oacra~ é~'e modérée pour !a premiM-e fois, de pareH!& amende&
de déchéance d'état en pas de récidive,& de tous dépens, dommages & intérêts,
conformément a l'Arrêt du Confeil du )< Août ~777 concernant les contre-
façons. A la charge que ces Préfentes feront enregiûrées tout au long fur le Re-
gi~re de ta Communauté des Imprime HM & Libraires de Paris, dans trois' mofa
de la date d'icelles, quel'imprenton dudit Ouvrage fera&ite dans notre Royau-
me, Se non ailleurs, en beau papier & beaux cara&ères, conformément aux Ré-
gtemens de la Librarie-, a peine de déchéance du prélent Privilége qu'avant de
l'expoier en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'imprenion dudit Ou-
vrage, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée,es mains
de notre très-cher Se féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Heur HuE DB
MmoMBSNtL; qu'il en fera enfuite remis deux Exemplairesdansnotre Bibliothè-
que publique un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de
notre très-cher 8c féa! Chevalier Chancelier de France, le neur DE MAUPBOU
& un dans celle dudit Heur Hus DE MnKiMBSNil.. Le tout à peine de nuitite
des Ptéfentes du contenu desquelles vous mandons 8c enjoignons de fairç jouir
ledit Exposant Se tes hoirs, pleinement 8c paiublement, &ns ïbuffrir qu'il leur
ibit fait aucun trouble ou empêchement. Voûtons que la copie des Préfente<
qui fera imprimée tout au long, au commencement ou à la fin dudit Ouvrage
foit tenue pour duement ugniËée &: qu'aux copies cottationnées par l'un de nos
atnés 8c Féaux Conteitters- Secrétaires, foi foit ajoutée comme à l'original. Com-
mandons au premier notre HaifSer ou Sergent fur ce requis~ de faire pour l'exé-
cution d'icetles, cous a&es requis Se nécenaires, fans demander autre perminion,
& nonob~ant clameur de Haro Charte Normande & Lettres à ce contraires
CAR têt eft notre ptainr. DoN NE' à Paris, te premier jour de Juillet, l'an de
grâce mil fept cent (bixante-~ix-huit, S~de notre Régne le cinquième. Par le
Roi en fbn Confei!.
LE BEGUE.
~w~ A<~MjMr<fe~M~
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e~onc~~ dans le ~r~<n~
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.Z/~nM<Mrf ~e P<ïr~
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con/or/ng'/n<n~ ~H~'
d' < cA<tf~<! d~ re~<M~ <ï /M
~Xa/n~re
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A~/ e~eM/)/~7'M~/K!/c/'tM~Ar~eïoS du ~!<MMf~ ïy~).
« ~1778.
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1 7 A.M.LOTTIN,l'a!nè/Syndic.
1
Syn'dic.'
L. ~L1,`
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