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38-A-30

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 38-A-30

Alternatives au traitement
hormonal substitutif
O Graesslin
C Martin-Morille
JP Bory
C Quereux

Résumé. – Le traitement hormonal substitutif reste le traitement de référence de la carence œstrogénique


postménopausique. Néanmoins, il est souhaitable, en raison de possibles réticences, contre-indications ou
effets secondaires de ce type de traitement, de pouvoir disposer d’alternatives thérapeutiques. Les différentes
classes de produits disponibles sont passées en revue et leurs effets discutés. Même si les effets de certaines de
ces molécules sont inconstants sur les signes climatériques, elles dégagent pour certaines d’entre elles de
nouvelles perspectives de prise en charge de la ménopause du fait d’actions sélectives sur certains organes, le
tissu mammaire en particulier.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : ménopause, SERM, raloxifène, tibolone, phyto-œstrogènes, THS.

Introduction « Selective estrogen receptor


modulator »
La ménopause s’accompagne d’une symptomatologie qui peut être
corrigée par l’administration d’un traitement hormonal substitutif
INTRODUCTION
(THS) ayant des objectifs tant thérapeutiques que préventifs, en
particulier sur le plan osseux et cardiovasculaire, ce dernier aspect Les SERM, modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes
étant fondamental puisque le risque coronarien est la principale (RE), sont des molécules de synthèse ayant des effets œstrogéniques
variables selon le tissu cible.
cause de mortalité de la femme après 65 ans.
Les œstrogènes interviennent dans le développement et la régulation
Les risques et bénéfices à long terme du THS de la ménopause sont de tissus gynécologiques mais aussi d’autres tissus avec une action
l’objet, depuis quelques années, d’une controverse tant pour l’os, biologique au niveau des cellules cibles qui est en rapport avec leur
puisque les fractures du col du fémur n’apparaissent souvent que liaison à des protéines nucléaires réceptrices, les RE. Ces récepteurs
plusieurs années après l’arrêt du traitement, que pour le cœur car sont des régulateurs transcriptionnels qui peuvent moduler la
un certain nombre d’études ont mis en évidence l’absence d’efficacité production de facteurs intervenant dans la prolifération et la
en prévention secondaire dans la maladie coronarienne de ce même différenciation cellulaire et leur participation dans la cancérogenèse
traitement. Enfin, le risque relatif de cancer du sein sous traitement (en particulier pour certains tissus cibles comme le sein et l’utérus)
semble augmenter et est fonction de la durée de celui-ci. est bien démontrée [25]. Les premières molécules antiœstrogéniques
Le traitement doit être apprécié au niveau individuel en faisant ont vu le jour après la découverte du premier RE, RE a (1973). Le
tamoxifène, SERM de première génération, est devenu le traitement
intervenir les facteurs de risque personnels, avec la possibilité de
antihormonal de référence pour les traitements adjuvants des
s’orienter aujourd’hui vers des alternatives au THS classique que
cancers du sein, mais la mise en évidence d’effets agonistes
sont les selective estrogen receptor modulators (SERM), les stéroïdes
délétères, au niveau de l’utérus en particulier, a incité à rechercher
d’action sélective (SAS) et, à un moindre degré, les phyto- des molécules possédant les avantages du tamoxifène sans ses
œstrogènes. On peut espérer de ces traitements une meilleure inconvénients. Le SERM idéal [45] devrait donc avoir une activité
sélectivité d’action sur les tissus cibles avec une moindre fréquence œstrogénique pure sur les tissus cibles que sont l’os, le cœur et le
des effets secondaires, en particulier utérin et mammaire, trop cerveau, tout en étant fortement antagoniste sur le sein et
souvent responsables d’un arrêt prématuré du traitement classique l’endomètre.
alors qu’un traitement prolongé est cependant nécessaire pour
escompter un effet préventif sur le plan des accidents
cardiovasculaires et des fractures ostéoporotiques. RÉCEPTEURS AUX ŒSTROGÈNES
Depuis 1996, on connaît un deuxième RE appelé RE b. Les gènes
des RE sont situés sur deux chromosomes différents : le chromosome
Olivier Graesslin : Praticien hospitalier.
6 pour RE a et le chromosome 14 pour RE b [13, 37]. Ces récepteurs
Caroline Martin-Morille : Interne des Hôpitaux. ont une répartition non uniforme dans les différents tissus cibles
Jean-Paul Bory : Praticien hospitalier. (tableau I) et ont une affinité variable pour les ligands permettant
Christian Quereux : Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service.
Service de gynécologie-obstétrique, centre hospitalier régional universitaire, hôpital Maison Blanche, 45, rue d’expliquer l’action différentielle des SERM sur les tissus cibles aux
Cognacq-Jay, 51092 Reims cedex, France. œstrogènes. L’activité de ces récepteurs peut être modulée par de

Toute référence à cet article doit porter la mention : Graesslin O, Martin-Morille C, Bory JP et Quereux C. Alternatives au traitement hormonal substitutif. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous
droits réservés), Gynécologie, 38-A-30, 2002, 8 p.
38-A-30 Alternatives au traitement hormonal substitutif Gynécologie

Tableau I. – Répartition des récepteurs aux œstrogènes alpha et bêta O


N N
dans l’organisme. O

a b O
Système nerveux central Oui Oui

Os Oui Oui
HO
Vaisseaux Non Oui
*
A HO S *
B
Poumons Non Oui

Sein Oui Non


1 Structure biochimique du tamoxifène (A) et du raloxifène (B).

Foie Oui Non L’effet osseux du raloxifène, principal SERM de 2e génération, a été
Utérus Oui Non étudié par Delmas [12] dans une étude prospective contrôlée
randomisée contre placebo incluant 601 femmes ménopausées.
nombreux intervenants. L’action induite peut être œstrogénique L’augmentation de la DMO a été significative au niveau des
(agoniste), antiœstrogénique (antagoniste), agoniste partielle ou différents sites (rachidien : + 2,4 %, fémoral : + 2,4 % et corps entier :
spécifique [25, 37]. + 2 %) alors qu’elle a diminué dans le groupe placebo malgré
l’adjonction de calcium (500 mg/j dans les deux groupes). Cet effet
est lié à la réduction du remodelage osseux avec un taux de
CLASSIFICATION DES SERM marqueurs de la résorption et de la formation rejoignant les valeurs
Ce groupe est constitué par des molécules stéroïdiennes et d’autres des femmes non ménopausées (diminution de l’ostéocalcine de 35 %
non stéroïdiennes. Les SERM dont il est question ici font partie des en moyenne, du C-télopeptide, du collagène de type I et des
molécules non stéroïdiennes qui sont dérivées, soit du phosphatases alcalines osseuses).
triphényléthylène, soit des benzothiophènes (tableau II) [9, 37]. L’efficacité du raloxifène pour réduire les fractures ostéoporotiques
Les SERM de première génération sont des triphényléthylènes, a été mesurée dans l’étude Multiple Outcome of Raloxifene
dérivés du diéthylstilbestrol (DES) et développés à l’origine pour (MORE) [ 1 7 ] conduite sur une durée de 3 ans, randomisée,
leur activité contraceptive. Le tamoxifène est le premier représentant multicentrique, menée en double aveugle ; 7 705 femmes d’âge
de ce groupe. Les SERM de deuxième génération sont nés par moyen de 67 ans et répondant aux critères de l’Organisation
modification de la structure du tamoxifène (fig 1), leur chef de file mondiale de la santé (OMS) de l’ostéoporose ont été incluses. Elles
est le raloxifène. ont reçu pour 2 572 d’entre elles 120 mg de raloxifène, 60 mg de
raloxifène pour 2 557 d’entre elles et 2 576 ont reçu du placebo ;
500 mg de calcium et 400 unités de vitamine D étaient
EFFETS DES SERM SUR LES TISSUS CIBLES
systématiquement associés chaque jour. Ces patientes ménopausées
¶ Effets osseux avec une ostéoporose définie par un T score inférieur à -2,5
déviations standards (DS) ont vu l’incidence des nouvelles fractures
L’ostéoporose est une affection généralisée du squelette dont vertébrales, définies par morphométrie, diminuer de moitié dans le
l’expression clinique (la fracture) survient à un âge avancé, ce qui a groupe traité par raloxifène par rapport au groupe placebo qu’elles
pour corollaire la nécessité qu’un traitement préventif soit aient eu ou non des fractures vertébrales préalables (diminution de
suffisamment prolongé pour être réellement efficace [47]. La mesure 50 % du risque de première fracture et de 30 % du risque de
de la densitométrie osseuse (DMO) à la ménopause permettrait nouvelle fracture). Pour les groupes de raloxifène toutes doses
d’identifier les femmes les plus à risques de développer des fractures confondues, le risque relatif est de 0,4 (IC à 95 % : 0,3 à 0,7).
plus tard et la démonstration d’une relation épidémiologique entre L’augmentation de la DMO à 36 mois était augmentée de 2,1 % au
DMO élevée et cancer du sein d’une part et DMO basse et risque de niveau du col fémoral, de 2,6 % au niveau du rachis lombaire pour
pathologie cardiovasculaire d’autre part fait de cet examen un outil le groupe raloxifène 60 mg et de 2,4 % au niveau fémoral et 2,7 % au
précieux dans la discussion d’un THS prolongé après la ménopause. niveau du rachis lombaire dans le groupe raloxifène 120 mg par
On sait depuis longtemps que le tamoxifène a un effet agoniste sur comparaison au groupe placebo. La diminution des fractures
l’os, comme l’ont montré des études histomorphométriques [9], avec vertébrales ne s’est pas accompagnée d’une différence
diminution du remodelage osseux. Ces données sont corroborées statistiquement significative au niveau des fractures non vertébrales,
par l’analyse de l’évolution des marqueurs biochimiques. col du fémur en particulier, avec un risque relatif de 0,9 (intervalle
Cependant, pour les études cliniques ayant porté sur le tamoxifène, de confiance [IC] à 95 % : 0,8 à 1,1). Parmi les 12 catégories de
l’augmentation de la DMO ne s’accompagne pas, chez les femmes fractures non vertébrales, seule la réduction du risque de fracture
ménopausées, d’une réduction significative du nombre de fractures de la cheville a été statistiquement significative. Les marqueurs de
mais les études manquent de puissance statistique. La fréquence des la résorption osseuse ont diminué de façon significative dans les
effets secondaires avec 50 % de bouffées de chaleur, les risques groupes raloxifène 60 et 120 mg par rapport au placebo. L’étude se
majorés d’accident thromboembolique et de cancer de l’endomètre poursuit sur une quatrième année afin d’évaluer les effets d’un
ne permettent pas de l’envisager en traitement préventif de traitement par raloxifène sur les fractures non vertébrales, les
l’ostéoporose. courbes d’incidence cumulée des fractures non vertébrales

Tableau II. – Classification des « Selective Estrogen Receptor Modulator » (SERM).

SERM 1 (1re génération) Triphényléthylènes clomifène Clomidt, Pergotimet


tamoxifène Tamofènet, Nolvadext

SERM 2 (2e génération) Triphényléthylènes droloxifène


idoxifène
torémifène Farestont
Benzopyranes EM 800
ormeloxifène
Benzothiophènes raloxifène Evistat
Naphtalènes nafoxidène
trioxifène

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Gynécologie Alternatives au traitement hormonal substitutif 38-A-30

commençant à diverger après environ 2 ans sans atteindre le seuil sein. Est-elle identique ou différente de celle du tamoxifène ? L’étude
de la significativité. Il existe une discordance entre l’ampleur de Study Tamoxifene and Raloxifene (STAR) (in [42]) doit analyser chez
l’effet densitométrique et celle de l’effet antifracturaire qui s’explique les femmes à risque important de cancer du sein l’effet préventif de
probablement par la réduction du remodelage diminuant les risques doses de 20 mg de tamoxifène versus 60 mg de raloxifène, et portera
d’amincissement et de rupture de travées osseux [5]. sur 22 000 patientes américaines et canadiennes. Elle a démarré en
Le raloxifène, en termes d’effets sur la DMO, paraît néanmoins août 1999.
moins efficace sur tout type d’os que les biphosphonates de 3e
génération (alendronate, résidronate…) mais permet cependant ¶ Effets métaboliques et cardiovasculaires
d’obtenir une réduction des fractures vertébrales d’ampleur
Le raloxifène, dans les études MORE [17, 49] et selon Delmas [12], a
sensiblement identique sans avoir d’action préventive bien
montré une réduction de 6 % en moyenne du cholestérol total et de
démontrée sur les fractures non vertébrales. L’effet osseux des autres
10 % en moyenne du low density lipoprotein (LDL) cholestérol. Il n’y
SERM dérivés du tamoxifène est moins bien évalué mais est
a pas d’augmentation significative du high density lipoprotein (HDL)
similaire ou inférieur à celui du tamoxifène [6].
cholestérol alors que celui-ci est augmenté de près de 10 % dans les
¶ Effets sur le sein THS classiques (ce qui explique en partie l’effet cardioprotecteur
bénéfique des œstrogènes) [9].
Le problème de l’augmentation du risque relatif du cancer du sein L’étude RUTH (in [42]) qui est une étude prospective randomisée,
au cours du THS œstroprogestatif de la ménopause est contrôlée, internationale, ayant pour objectif la prévention primaire
incomplètement résolu mais un certain nombre d’études tendent à et secondaire des maladies cardiovasculaires chez les femmes
montrer une augmentation d’environ 30 % de ces risques relatifs (RR ménopausées à risque, est en cours, et portera sur une population
= 1,3), essentiellement après plus de 10 ans d’utilisation de 10 000 femmes ménopausées prenant un traitement par raloxifène
(Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer) [8]. 60 mg ou un traitement par placebo. Les résultats de cette étude
L’intérêt du tamoxifène n’est plus à démontrer dans le traitement devraient apporter de précieux renseignements sur les bénéfices
adjuvant des cancers du sein de femmes ménopausées avec RE cardiovasculaires de ce SERM.
positifs.
Il est utilisé aussi par certains pour le traitement préventif des ¶ Risque thromboembolique
cancers du sein chez les femmes à haut risque (approuvé par la Food
and Drug Administration aux États-Unis dans cette indication) [21]. Les risques de thrombophlébite veineuse profonde et embolie
pulmonaire sont majorés par le traitement par raloxifène (RR = 3,1 ;
La recherche de molécules à fort potentiel antiœstrogénique ayant
IC à 95 % = 1,5 à 6,2), risque équivalent à celui du THS [9, 10, 17].
un meilleur index thérapeutique que le tamoxifène et sans ses
principaux effets secondaires s’oriente dans trois directions :
¶ Effets sur le système nerveux central
– les analogues du tamoxifène n’ont pas de réels avantages :
droloxifène, idoxifène et torémifène ont une efficacité mammaire La cartographie cérébrale des RE a et b a été établie. Le cerveau
sensiblement équivalente à celle du tamoxifène mais semblent en semble particulièrement riche en récepteurs b et le raloxifène, qui
revanche ne pas avoir d’effet génotoxique [13] ; passe la barrière hématoméningée, est un agoniste b dominant. Les
effets du raloxifène sur le système nerveux central ne sont pas
– le raloxifène, qui a une affinité pour les RE identique à celle de univoques mais les premiers résultats de l’étude MORE ne sont pas
l’œstradiol, inhibe in vitro le développement de la cancérogenèse en faveur d’une amélioration significative des scores cognitifs après
mammaire induite par la nitrosométhylurée (NMU) chez la rate [49]. 3 ans de traitement [39]. Il faut néanmoins attendre le résultat d’autres
L’effet principal des antiœstrogènes sur le tissu mammaire normal études pour permettre de savoir si les SERM peuvent prévenir,
et cancéreux est de s’opposer à la croissance des lignées cellulaires, comme semblent l’effectuer les œstrogènes, le risque d’apparition
par un effet d’antagonisme à l’action de l’œstradiol [22] ; d’une maladie d’Alzheimer [18, 49].
– l’ICI 182790 (Faslodex t ) (in [13] ), commercialisé en Europe,
considéré comme un antiœstrogène, est dépourvu d’effets agonistes ¶ Autres effets et tolérance des SERM
et semble permettre d’obtenir de bonnes réponses thérapeutiques
Le raloxifène ne stimule pas la muqueuse utérine, ce qui est
dans les formes de cancer du sein résistantes au tamoxifène [13, 22].
objectivé aussi bien par la rareté des métrorragies que par l’analyse
Le raloxifène est le mieux étudié de tous ces produits. Il est bien échographique endovaginale de l’épaisseur de l’endomètre ou par
toléré sur le plan mammaire (absence de mastodynie) [10, 49] et l’étude hystéroscopie ou biopsie de l’endomètre. On note la présence de
des densités mammographiques a montré que la densité mammaire liquide endométrial chez 6 à 12 % des femmes ménopausées mais
était plus élevée après 2 ans de traitement chez les femmes sous ceci ne semble pas avoir de relation avec le développement d’une
œstrogénothérapie que chez celles sous raloxifène ou sous placebo pathologie particulière. Les études comparatives [9, 10, 12] montrent
(in [23]). L’étude MORE [10] rapporte une diminution de 76 % du l’absence d’action délétère au niveau endométrial.
risque de cancer du sein (RR = 0,24 ; IC à 95 % : 0,13 à 0,44) pour le
groupe raloxifène contre le groupe placebo. Lorsqu’il s’agit des Bouffées de chaleur : dans les études randomisées, le raloxifène
tumeurs mammaires avec des récepteurs positifs aux œstrogènes, le augmente légèrement l’incidence des bouffées vasomotrices avec
risque relatif est de 0,1 (IC à 0,95 % = 0,04 à 0,24). Le risque relatif une incidence de plus de 9 % mais les bouffées vasomotrices sont la
pour les cancers du sein avec des récepteurs négatifs aux œstrogènes plupart du temps peu sévères [10, 12].
n’est pas diminué (RR = 0,88 ; IC à 95 % : 0,26 à 3). Il existe Il n’y a pas d’effet secondaire démontré sur l’appareil génito-
cependant une controverse quant à l’explication de ces résultats. Un urinaire [9] et il n’y a pas d’effet adverse sur la peau.
certain nombre de questions se pose : l’effet est-il seulement On note une augmentation de l’incidence des crampes des membres
suspensif ? Y-a-t-il seulement un effet sur les tumeurs inférieurs, de l’ordre de 5 %, dont l’origine reste inexpliquée [12].
hormonodépendantes qui sont de meilleur pronostic ? Les
transformations génotypiques de tumeur récepteur positive en
tumeur récepteur négative sont-elles possibles avec un traitement EN PRATIQUE
prolongé par antiœstrogènes (en prenant l’exemple des résistances Le raloxifène (Evistat, 1 comprimé à 60 mg/j) est donc un produit
décrites au tamoxifène dans les tumeurs du sein) ? Il faut, en tout bien toléré permettant ainsi une bonne observance. Sa cible
cas, prouver l’action bénéfique de ce traitement sur la réduction de principale est osseuse. Il n’a cependant aucune action sur les signes
la mortalité par cancer du sein [21, 22]. climatériques et sur les bouffées de chaleur en particulier. Il est
Toutefois, le succès à ce jour du raloxifène aux États-Unis vient contre-indiqué (mentions légales) en cas d’épisode actuel ou
autant de son action sur l’os que de son action préventive sur le d’antécédents thromboemboliques, d’insuffisance hépatique, de

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38-A-30 Alternatives au traitement hormonal substitutif Gynécologie

cholestase ou d’insuffisance rénale sévère, de saignement génital L’étude des marqueurs du remodelage osseux témoigne d’un
inexpliqué, et ne doit pas être utilisé chez une patiente ayant des ralentissement de la résorption mesuré par les cross-laps et par des
signes ou symptômes de cancer du sein ou de l’endomètre. mesures biopsiques et biochimiques. Cette action de la tibolone sur
Néanmoins, les potentialités de cette molécule, importantes sur le l’os est principalement liée à ses métabolites œstrogéniques [38]. Le
plan mammaire, laissent entrevoir un intérêt particulier de ce remodelage osseux diminue de 50 % environ avec un effet
traitement chez les femmes ménopausées atteintes d’une néoplasie prolongé [15]. Il n’existe cependant pas de données disponibles sur le
mammaire [39]. risque fracturaire expliquant l’absence d’autorisation de mise sur le
Une 3e génération de SERM est en cours de développement. L’EM marché (AMM) de cette molécule en France dans l’indication de
652 et sa prodrogue, l’EM 800 [35], sont les antiœstrogènes les plus prévention et de traitement de l’ostéoporose des femmes en
puissants connus à l’heure actuelle [13]. Ils inhibent puissamment postménopause.
l’activité sur les RE a et b, inhibent les fonctions AF1 et AF2 des
récepteurs. Les essais précliniques tendent à montrer qu’il s’agit ¶ Actions sur le tissu mammaire
d’un produit actif oralement, antiœstrogène au niveau de la glande
Le traitement par la tibolone ne s’accompagne ni de mastodynies, ni
mammaire et de l’endomètre alors qu’il prévient la perte osseuse et
d’augmentation de la densité mammographique [52] . Dans les
diminue le taux de cholestérol et triglycérides.
modèles de carcinogenèse animale, il a été montré [ 3 1 ] que
Ces nouveaux SERM ouvrent la voie d’une médecine l’administration à titre thérapeutique de la tibolone est aussi efficace
multifonctionnelle. que le tamoxifène dans la diminution de la taille des tumeurs. On
observe également une augmentation de l’apoptose et surtout une
activité antisulfatase inhibant la conversion d’estrone sulfate en
Tibolone (ou stéroïde d’action œstradiol, transformation fondamentale dans le processus hormonal
sélective) de cancérogenèse mammaire [22]. On manque cependant de recul sur
l’utilisation clinique de la tibolone et de son impact sur le plan
mammaire même si l’étude de Tzingounis (in [ 2 3 ] ), étude
INTRODUCTION rétrospective cas-témoin, montre l’absence de cancer du sein décelé
La tibolone est l’unique représentant d’un concept nouveau : les chez les sujets sous tibolone comparé au groupe témoin. Les
SAS. Analogue synthétique des stéroïdes utilisé dans le traitement données pharmacologiques expérimentales de ce produit permettent
de la ménopause, cette molécule est originale car elle interagit, tant a priori d’entrevoir un potentiel anticarcinogène sur le sein.
avec les RE qu’avec ceux à la progestérone et aux androgènes. Son
action est sélective sur les tissus cibles et selon l’équipement ¶ Effets cardiovasculaires
enzymatique de ces tissus cibles, la substance mère va se métaboliser
en composés qui auront des actions différentes dans ces mêmes Au niveau circulant, l’effet de la tibolone est celui d’un androgène
tissus. faible.
Sur le plan lipidique, la tibolone semble abaisser la cholestérolémie
totale et le LDL cholestérol et entraîne une baisse des triglycérides,
PHARMACOLOGIE
de la lipoprotéine A mais également du taux d’HDL circulant, ce qui
La tibolone est un stéroïde de la famille des dérivés 19 pourrait être considéré comme défavorable. Il a cependant été
nortestostérone ayant une similitude avec la noréthistérone et le démontré que le turnover des HDL impliquant l’hépatique lipase est
noréthinodrel. Administrée par voie orale, elle est rapidement et important et il semblerait que l’efflux cellulaire de cholestérol soit
presque totalement absorbée et circule sous forme liée maintenu malgré la baisse du HDL cholestérol [30].
essentiellement à l’albumine [30]. La tension artérielle n’est pas modifiée et le travail cardiaque semble
Son métabolisme est principalement hépatique avec une excrétion amélioré de façon significative par rapport au THS classique ce qui
majoritaire dans les fecès. Elle est métabolisée en trois substances, est peut-être lié à l’effet androgénique de la tibolone [30]. Chez les
les dérivés 3a et 3b hydroxytibolone qui circulent sous forme patientes coronariennes, la tibolone améliore l’épreuve d’effort tout
sulfatée inactive et l’isomère D4 tibolone. La tibolone lie faiblement comme l’œstrogénothérapie [ 3 6 ] . Enfin, sur le plan de la
les RE et les récepteurs aux androgènes. Le D4 isomère lie de façon vasomotricité, il semblerait qu’il y ait une augmentation du flux
importante le récepteur de la progestérone et celui des androgènes capillaire de 20 à 30 %.
et les dérivés 3a et 3b hydroxytibolone ont une certaine affinité pour
les RE [38]. La tibolone, précurseur hormonal, a, par ses différents ¶ Tibolone et thrombose veineuse
métabolites (issus de la modulation enzymatique sélective au niveau
tissulaire), un effet global de type œstrogénique dans un grand On observe un petit effet procoagulant, une baisse du fibrinogène et
nombre de tissus cibles sauf au niveau du sein et de l’endomètre où du facteur VII. Les taux de plasminogène et d’antithrombine
l’effet progestatif du D4 isomère prédomine. Son mécanisme d’action augmentent et l’activité fibrinolytique est elle aussi légèrement
correspond partiellement à celui des SERM et pour une autre partie augmentée. Le tissue plasminogen activator (t-PA) et le plasminogen
à des effets agonistes pour plusieurs récepteurs stéroïdiens. La activator inhibitor 1 (PAI 1) chutent de près de 30 %. Ce profil est
tibolone exerce un effet androgénique faible au niveau hépatique et plutôt bénéfique sur le plan de la fibrinolyse sans effet majeur sur la
œstrogénique sur la majorité des tissus œstrogénosensibles à coagulation [56].
l’exception de ceux équipés en enzymes produisant le D4 isomère Aucune augmentation du risque thromboembolique veineux ni des
comme l’endomètre et probablement le sein. Les faibles taux de risques de thrombose artérielle n’a été publiée sous tibolone et il est
tibolone et de D4 isomère circulants exercent un effet androgénique probable que cela soit en rapport avec l’augmentation de l’activité
faible au niveau cérébral et musculaire [30, 38]. fibrinolytique sans modification de la coagulation de ce produit
[30, 53]
.
EFFETS CLINIQUES
¶ Effets sur les signes climatériques
¶ Effets osseux
À l’inverse des SERM, la tibolone est efficace sur les bouffées de
L’efficacité de la tibolone dans la prévention de la perte osseuse a chaleur, efficacité validée sur des essais randomisés en comparaison
été démontrée [ 5 0 ] . Le niveau de gain osseux mesuré par à des traitements par placebo, ou des THS classiques [15]. La tibolone
absorptiométrie biphotonique est comparable à celui observé sous agit également de façon favorable sur d’autres symptômes tels les
œstroprogestatifs et l’effet est observé aussi bien au niveau vertébral sueurs, les vertiges, les palpitations, les céphalées, les troubles de la
qu’au niveau du col fémoral. concentration.

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Gynécologie Alternatives au traitement hormonal substitutif 38-A-30

Les troubles de l’humeur sont également améliorés [20]. Sur le plan Phyto-œstrogènes
sexuel, alors que l’on connaît l’impact modeste du THS sur la libido
et la sexualité, la tibolone par son effet androgénique exerce une
action favorable en augmentant ou en améliorant la libido en INTRODUCTION
comparaison avec les traitements par placebo ou par Les phyto-œstrogènes dérivés de nutriments d’origine végétale sont
œstrogènes/œstroprogestatifs. La sécheresse vaginale, la doués d’activité agoniste ou antagoniste des œstrogènes. L’attention
dyspareunie se sont améliorées de façon significative et la cytologie s’est focalisée sur ces substances depuis quelques années, leur
vaginale montre une maturation de l’épithélium vaginal [41]. présence à un taux significatif étant observée dans l’alimentation de
population en particulier asiatique où le soja est un composé
¶ Autres effets
essentiel de l’alimentation et où il y a une incidence plus faible de
Endomètre cancer du sein et de la prostate ou des maladies cardiovasculaires.
De nombreuses publications tentent de préciser la place de ces
Au niveau endométrial, la tibolone et ses métabolites n’exercent pas molécules en alternative au THS classique mais aussi en prévention
d’effet œstrogénique comme le confirme l’adjonction d’un de certains cancers. Toutefois, si de nombreuses données sont
progestatif lors d’un traitement par la tibolone qui n’entraîne pas disponibles pour les études in vitro, il y a aujourd’hui beaucoup
d’hémorragie de privation [41]. moins de données sur le plan de la validité clinique de ces
Toutefois, la fréquence des spottings et des saignements est d’environ molécules.
12 %, cette fréquence étant d’environ le double de celle des
témoins [26] . Ces saignements, dont la pathogénie reste mal
expliquée, sont moins fréquents que ceux observés lors de ORIGINE ALIMENTAIRE
traitements œstroprogestatifs combinés continus. Si le traitement par On distingue, au sein des ces phyto-œstrogènes, les isoflavones, les
tibolone est initié une fois la ménopause confirmée (1 an après les lignanes, et les coumestanes (tableau III) [14, 32, 43].
derniers saignements spontanés), l’incidence des saignements est Les isoflavones sont présentes dans les légumineuses : graines de
faible et ceux-ci surviennent essentiellement lors des 6 premiers mois soja, lentilles et pois. Ce sont les graines de soja qui sont les plus
de traitement. L’échographie et les biopsies d’endomètre montrent riches en isoflavones. Les trois isoflavones principales sont la
un endomètre atrophique sans prolifération ni transformation génistéine, la daidzéine et la glycitérine.
sécrétoire [30].
Les lignanes proviennent principalement des graines de lin, du son
Tibolone et fibromes et du seigle.
Le coumestrol se trouve dans les luzernes, les pousses de soja et
Lorsqu’il existe des myomes, il n’y a pas de modification du volume pourrait être produit par le soja mal stocké.
des fibromes et il existe moins d’épisodes de saignements dans le
groupe traité par tibolone que chez les patientes traitées par THS
[11, 24]
. MÉTABOLISME ET MÉCANISMES D’ACTION
Les isoflavones glycosylées sont inactives mais l’hydrolyse par la
TOLÉRANCE GÉNÉRALE DE LA TIBOLONE flore intestinale va les transformer en produits actifs, génistéine et
Egarter [15] étudiant la tolérance de cette molécule ne rapporte que daidzéine. Cette dernière est métabolisée principalement en
des effets à type de jambes lourdes pouvant être attribués à equol [14]. Pour les lignanes, l’activation est obtenue aussi après
l’hypersensibilité individuelle de certaines patientes à l’effet hydrolyse et donne des composés actifs, l’entérodiol et
progestatif de la tibolone, et note l’existence d’acné ou de perte de l’entérolactone. Tous les métabolites actifs franchissent la barrière
cheveux chez les patientes particulièrement sensibles à l’effet intestinale et passent dans la circulation sanguine. Ils sont ensuite
androgénique de cette molécule. Les effets digestifs sont peu excrétés essentiellement dans les urines. L’absorption des
fréquents. Le métabolisme glucidique n’est pas altéré par la tibolone isoflavones est cependant variable au niveau intestinal. La
chez les femmes non diabétiques. Il n’y a pas de variation très transformation dépend de l’équipement enzymatique des bactéries
significative du poids sous traitement [15, 30]. intestinales dépendant lui-même de la présence éventuelle
d’antibiotiques ou d’affections du tube digestif.
Les isoflavones avec leur structure diphénolique présentent des
EN PRATIQUE similitudes structurales avec le 17b-œstradiol, le tamoxifène et même
Ce produit, commercialisé sous le nom de Livialt, est utilisé à la le raloxifène. Néanmoins, l’activité œstrogénique des isoflavones est
dose de 1 comprimé à 2,5 mg/j. Son indication principale est la prise faible, 100 à 1 000 fois inférieure à celle de l’œstradiol environ (in [23]).
en charge des troubles du climatère. Les contre-indications de ce Ces composés auraient une affinité spécifique pour le récepteur b,
produit (mentions légales) concernent en particulier les thromboses variable selon les produits [33]. Les isoflavones inhibent l’aromatase,
veineuses ou artérielles, les cardiopathies emboligènes, les la 5a-réductase et la 17-hydroxydéshydrogénase, diminuant de ce
hémorragies génitales non diagnostiquées, les troubles hépatiques fait la synthèse des œstrogènes et des androgènes et cela est une
sévères, et les tumeurs malignes hormonodépendantes (sein et hypothèse soulevée pour expliquer la diminution des cancers
endomètre) connues ou suspectées. Cependant, les données actuelles hormonodépendants des populations asiatiques. Les travaux menés
(fondamentales, cliniques ou radiologiques) laissent entrevoir in vitro sur les mécanismes oncoprotecteurs des phyto-œstrogènes
d’intéressantes perspectives chez les patientes ménopausées ayant montrent que cela passe par un effet antitumoral d’inhibition de la
présenté un cancer du sein [48]. phosphorylation de la tyrosine, par l’inhibition de l’angiogenèse, par

Tableau III. – Phyto-œstrogènes.

Composés majeurs Sources principales


Isoflavones Génistéine Soja, lentilles, pois chiches, thé, trèfle...
Daidzéine
Equol

Lignanes Entérodiol Graines de lin, céréales, fruits et légumes


Entérolactone

Coumestanes Coumestrol Pousses de soja

5
38-A-30 Alternatives au traitement hormonal substitutif Gynécologie

la provocation des phénomènes d’apoptose [14]. Mais ces effets ne avec la même dose d’isoflavone une augmentation de la protéine
sont peut-être obtenus que pour des doses ou des concentrations p52, œstrogénodépendante, au niveau du liquide mamelonnaire
nettement supérieures à ce que l’on peut mettre en évidence dans le obtenu par aspiration. Il existe donc d’importantes contradictions
sérum de sujet asiatique absorbant beaucoup de soja. entre l’expérimentation animale et les constatations faites dans
L’affinité de la génistéine et de la daidzéine pour les RE est 20 à 100 l’espèce humaine.
fois plus faible que celle de l’œstradiol selon les systèmes étudiés. Les études épidémiologiques, quant à elles, montrent que l’excrétion
urinaire d’isoflavones ou de lignanes est corrélée à l’incidence du
cancer du sein. Pour Ingram [29], les résultats sont très significatifs
EFFETS CLINIQUES quel que soit le statut ménopausique des patientes. Pour le quartile
le plus haut, l’equol diminue le risque de cancer du sein de 80 %
¶ Effets osseux des phyto-œstrogènes
(odds-ratio [OR] = 0,2 ; IC à 95 % = 0,10 - 0,69), et la daidzéine de
En Asie, l’incidence des fractures ostéoporotiques est basse. 65 % (OR = 0,36 ; IC à 95 % = 0,15 - 0,86). Pour Zheng [57], la
Chez la rate ovariectomisée, la farine de soja préviendrait diminution du risque est de 85 % pour les femmes dont l’excrétion
significativement la perte osseuse [4]. urinaire d’isoflavones totales se trouve dans le tertile le plus haut.
Murkies [43] retrouve des résultats similaires avec excrétion basse de
Une étude randomisée comparant au terme de 2 ans l’ipriflavone,
génistéine chez les femmes présentant un cancer du sein.
dérivé synthétique de l’isoflavone, à une dose réduite d’œstrogènes
conjugués équins sur une série de 80 femmes ménopausées conclut Il faut toutefois se garder d’un enthousiasme excessif, car des biais
à la prévention de la perte de la densité osseuse de l’ipriflavone par sont possibles et ces résultats sont d’interprétation délicate tant il
freinage de la résorption [19]. est difficile de se faire une opinion exacte sur le régime suivi et les
quantités de phyto-œstrogènes absorbées. Par ailleurs, les
Dans une étude randomisée portant sur le contenu minéral osseux,
concentrations inhibitrices de génistéine sont bien supérieures aux
un effet bénéfique des protéines de soja versus caséine chez les
concentrations plasmatiques apportées par une consommation
femmes ménopausées est rapporté [16] alors qu’une autre étude
modérée de soja, et la concentration de la génistéine au niveau des
randomisée portant sur 66 femmes avec des régimes variables en
tissus cibles est probablement réduite par les protéines porteuses.
protéine de soja ayant des contenus différents en isoflavones montre
Enfin, la grande variabilité individuelle du métabolisme du phyto-
que seul le groupe avec dose élevée d’isoflavone (90 mg) augmente
œstrogène rend ces études d’interprétation encore plus complexe et
de manière significative sa densité osseuse lombaire [46].
il est difficile de prédire quel peut être l’effet in vivo des
Si ces dérivés stabilisent le plus souvent la perte osseuse et freinent phyto-œstrogènes.
les marqueurs de la résorption, le résultat reste souvent modéré et
inférieur à ceux obtenus par les œstrogènes. Une étude Les phyto-œstrogènes doivent donc être considérés comme
multicentrique européenne est en cours et devrait permettre de d’authentiques œstrogènes faibles et non pas comme des
déterminer si l’ipriflavone peut diminuer l’incidence des fractures modulateurs sélectifs du récepteur des œstrogènes qui se fixent sur
vertébrales. les RE et exercent des effets agonistes ou antagonistes selon le tissu
considéré. Les patientes traitées par tamoxifène en traitement
¶ Phyto-œstrogènes et sein adjuvant d’un cancer du sein utilisant des phyto-œstrogènes doivent
être informées des bénéfices et des inconnues de cette association
Les études épidémiologiques et les essais cliniques ont tendance à du fait des authentiques effets œstrogéniques faibles des
montrer que l’alimentation riche en soja et donc en phyto- phyto-œstrogènes [51].
œstrogènes protège du cancer du sein. Les populations asiatiques
transplantées en Occident voient la fréquence du cancer du sein ¶ Phyto-œstrogènes et troubles climatériques
augmenter avec une occidentalisation de l’alimentation.
Les patientes asiatiques présentent moins de bouffées de chaleur lors
D’autres facteurs peuvent cependant interférer avec l’augmentation
de l’installation de la ménopause. Même s’il existe de multiples
de ce taux et la confusion des facteurs rend délicate l’interprétation
facteurs qui interviennent, le rôle bénéfique des phyto-œstrogènes a
uniciste des différentes études réalisées.
pu être mis en évidence par l’étude d’Albertazzi [1] qui a montré sur
Les études in vitro menées sur les cellules MCF7 avec la génistéine une étude randomisée portant sur 104 femmes prenant
montrent qu’à doses pharmacologiques, elle inhibe la prolifération quotidiennement 76 mg d’isoflavone que ces phyto-œstrogènes
cellulaire par inhibition de la tyrosine kinase et de l’acide permettaient la réduction des bouffées de chaleur modérées ou
désoxyribonucléique (ADN) topo-isomérase, alors qu’à sévères de 45 %. Cette étude confirme celle de Wilcox [55]. Au niveau
concentrations plus basses, elle stimule la croissance cellulaire et son des autres troubles du climatère, on ne note cependant pas d’effet
effet est inhibé par le tamoxifène [23, 34]. Ces travaux sont corroborés significatif sur l’insomnie, les sécheresses vaginales (pas d’effet
par ceux de Wang [54], travaillant sur les mêmes lignées cellulaires favorable sur la cytologie vaginale) [55].
MCF7 possédant des RE.
Il semblerait par ailleurs que les autres flavonoïdes exercent des ¶ Effets métaboliques et cardiovasculaires
effets agonistes et antagonistes variables et qu’il est, dans ces
conditions, difficile d’extrapoler l’action in vitro des différents phyto- Il a également été noté sur le plan épidémiologique une incidence
œstrogènes. La génistéine ralentirait la croissance tumorale et plus faible de maladies cardiovasculaires en Asie et les phyto-
l’angiogenèse et provoquerait l’apoptose [ 1 4 ] , corrélée par œstrogènes pourraient jouer un rôle à ce niveau bien que
l’augmentation de l’activité p53. On ignore cependant les réelles l’alimentation orientale soit également moins riche, en acides gras
concentrations de phyto-œstrogènes existant dans l’espèce humaine, insaturés par exemple.
en particulier au niveau des tissus cibles. Chez l’animal soumis à un régime avec protéines de soja riches ou
Les études in vivo chez l’animal montrent une augmentation du non en isoflavone [3, 28], il existe dans le groupe avec isoflavone une
temps de latence et une diminution de l’incidence du nombre de baisse significative de 30 à 40 % des LDL et very low density
cancer par l’administration de génistéine avant induction d’un lipoprotein (VLDL) cholestérol ainsi qu’une augmentation de 50 %
carcinome de la mamelle par le DMBA (diméthylbenzanthracène) chez des HDL cholestérol, phénomène également constaté sur les rates
les rates nouveau-nées ou prépubertaires [14]. On diminue par ovariectomisées.
ailleurs le potentiel tumorigène des cellules MCF7 par de fortes Chez l’homme, les essais cliniques menés par Carroll [7] montrent
concentrations de génistéine avant implantation de ces cellules à des l’effet hypocholestérolémiant du soja et la méta-analyse
souris nude. Chez la femme, McMichael-Philips (in [23]) montre d’Anderson [2] qui regroupe 38 études contrôlées montre une
qu’une supplémentation par 45 mg d’isoflavone pendant 15 jours réduction de 9,3 % du cholestérol total, de 12,9 % des LDL
augmente le taux de prolifération cellulaire et Hargreaves [27] observe cholestérol et de 10,5 % des triglycérides. L’augmentation du HDL

6
Gynécologie Alternatives au traitement hormonal substitutif 38-A-30

cholestérol n’est cependant pas significative. À ces effets bénéfiques L’essor ou le développement des SERM, SAS et à un moindre degré
sur les lipidogrammes, s’ajoutent des actions directes sur les pour les phyto-œstrogènes est lié en partie à l’impact mammaire
vaisseaux du fait d’une diminution de l’oxydation du LDL favorable de ces produits qui dégagent une perspective passionnante
cholestérol, par diminution ou inhibition de l’angiogenèse, que n’a pas le THS dans la réduction et la prévention du cancer
l’inhibition de l’agrégation plaquettaire et l’inhibition de la mammaire.
prolifération des cellules endothéliales. Les isoflavones freinent le Sur le plan cardiovasculaire, les œstrogènes semblent avoir un impact
développement de l’athérosclérose du singe soumis à un régime favorable en prévention primaire mais les résultats en prévention
athérogène et chez la femme, Nestel [44] montre par échographie une secondaire sont controversés. Les données parcellaires concernant les
augmentation significative de l’élasticité artérielle chez les patientes SERM, les phyto-œstrogènes et la tibolone ne permettent pas d’établir
soumises à un régime riche en isoflavone. encore des conclusions définitives.
Le risque de thrombose veineuse est bien documenté et partagé par le
EN PRATIQUE THS et les SERM à un niveau équivalent.
Il convient donc de s’orienter vers un traitement sur mesure de la
De très nombreuses spécialités, classées dans la famille des ménopause en adaptant la prescription aux facteurs de risques
alicaments, sont présentes sur le marché, à différents dosages et non personnels des patientes. Plusieurs stratégies sont envisageables.
remboursés. Leur indication principale est le traitement des seules Chez les patientes qui n’ont pas de contre-indication au THS, son
bouffées de chaleur. La difficulté dans leur utilisation est la mauvaise
administration pendant les premières années de la ménopause permet
connaissance de la dose à utiliser et l’absence de travaux de fond.
de corriger de façon significative les troubles du climatère et d’apporter
un bénéfice sur le plan osseux et cardiovasculaire. Dans ce même
créneau, la tibolone, à condition de ne pas commencer le traitement trop
Conclusion tôt (du fait des métrorragies), est une excellente alternative, en
particulier pour les patientes se plaignant de mastodynies ou ayant un
Le conseil à donner aux femmes en matière de THS de la ménopause est
problème mammaire familial et chez les patientes ne souhaitant plus de
en pleine évolution. Le THS classique n’est pas « mort » car il est le
règles. Si la femme, après information sur les risques des traitements
seul à avoir une action sur l’ensemble des signes climatériques et aucun
autre produit ne cumule ces effets bénéfiques en annulant tous les prolongés souhaite l’arrêt du THS, le relais peut être envisagé après 8 à
risques ou problèmes liés au THS. 10 ans par les SERM ou les SAS, en particulier s’il existe un risque
Les signes climatériques sont bien corrigés par le THS et la tibolone osseux démontré par ostéodensitométrie.
alors que les phyto-œstrogènes n’améliorent qu’une fois sur deux les S’il existe d’emblée une réticence ou une contre-indication au THS
bouffées de chaleur, et les SERM n’ont aucun effet bénéfique sur ces classique, ces produits peuvent être administrés (en respectant
symptômes. également leurs contre-indications) après un délai de 1 à 2 ans de
Le problème de l’ostéoporose et de la prévention des fractures semble ménopause avérée.
pouvoir être résolu par les œstrogènes, le raloxifène et la tibolone. D’autres stratégies pourront être envisagées lorsque les études en cours
Cependant, les études portant sur les risques fracturaires ne sont auront démontré, en particulier pour les SERM, un effet préventif sur
disponibles que pour les œstrogènes et les SERM, alors qu’elles sont le cancer du sein pour l’ensemble des patientes ménopausées. Il est en
indisponibles pour la tibolone. L’efficacité des phyto-œstrogènes dans ce tout cas nécessaire de disposer d’un traitement bien toléré (ce qui est le
domaine est moindre. Le traitement doit cependant être poursuivi cas de ces alternatives au THS) et de le prendre le plus longtemps
suffisamment longtemps pour éviter ou prévenir la fracture du col du possible. Ces produits ne sont pas opposés mais leur séquence
fémur dont le risque se situe à des âges de plus de 75 ans. d’utilisation et leurs indications respectives doivent encore être affinées.

Références ➤

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38-A-30 Alternatives au traitement hormonal substitutif Gynécologie

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