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DÉMARCHE GÉNÉRALE DE MAÎTRISE DU RISQUE DANS LES INDUSTRIES DE PROCÉDÉ ______________________________________________________________
1. Éléments de maîtrise
des risques Rassembler les connaissances
Évaluation du risque
1.1 Principes généraux et définitions
Se former un jugement
Pour une société exerçant des activités industrielles, vouloir assu-
rer la maîtrise des risques liés à ses activités signifie, au premier
chef, que les préoccupations correspondantes figurent au nombre
de ses objectifs et sont déclarées comme telles.
De façon générale, cela signifie qu’en premier lieu l’entreprise se
Prendre une décision
dote en la matière :
— d’abord, d’une politique définissant les valeurs et objectifs Gestion du risque
correspondants ;
— ensuite, d’une organisation et de moyens ; Assurer la mise en œuvre
— enfin, d’un ensemble de méthodes et procédures.
Par ailleurs, prétendre avoir la maîtrise d’un système suppose que
l’on dispose des connaissances nécessaires pour en avoir une com-
préhension convenable et que l’on a su définir et mettre en œuvre Figure 1 – Gestion du risque industriel
les dispositions techniques et organisationnelles permettant d’en
contrôler le fonctionnement et de réagir aux événements imprévus.
Ainsi de façon générale, vouloir assurer la maîtrise des risques
liés à un nouveau projet (nouveau produit, nouvelle activité) sup-
pose dans l’ordre que : Dans le présent document nous utiliserons les définitions sui-
— l’on dispose des connaissances nécessaires ; vantes (figure 2) :
— l’on se soit formé un jugement au regard de ces connais- — danger : propriété intrinsèque à une substance, à un sys-
sances, de règles (internes ou externes) établies et d’un système de tème qui peut conduire à un dommage ;
valeurs (internes ou externes) existant ; — situation de danger : situation caractérisée par la coexis-
— l’on adopte en conséquence une décision ; tence, éventuellement temporaire, d’un élément de danger en
— l’on procède ensuite à la mise en œuvre de cette décision, dans interaction potentielle avec un « élément vulnérable » suscep-
le respect des éléments qui y ont conduit. tible de subir des dommages ;
— risque accidentel : il caractérise la survenue du dommage
Les deux premières étapes constituent les éléments de ce que l’on
potentiel lié à une situation de danger. Il est habituellement
appelle l’évaluation du risque ; les deux dernières étapes consti-
défini par deux éléments : la probabilité de survenue du dom-
tuent les éléments de ce que l’on appelle la maîtrise du risque
mage et la gravité des conséquences.
(figure 1).
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Elle s’appuie sur un ensemble de dispositions de type organisa- — nombre élevé de composants et paramètres ;
tionnelles, techniques, procédurales et managériales. L’aspect — interdépendance des éléments constitutifs ;
— degré élevé d'intégration ;
humain et la mise en place de systèmes de management consti-
— situation dynamique.
tuent, également en la matière, des éléments importants.
Les stades conception du produit et conception du procédé revê-
tent cependant une importance particulière, car c’est à ces stades
que se prennent les décisions fondamentales qui constitueront, « Intransparence »
avec les procédures qui y sont associés, le socle technique et procé-
dural sur lequel repose la démarche. Figure 3 – Intransparence des systèmes complexes
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Technique : Technique :
— nombre élevé de composants — nombre élevé de composants
— et de paramètres ; Anticipation : (prévu) — et de paramètres ; Adaptation,
— interdépendance des éléments (prévention - maîtrise) — interdépendance des éléments résilience : (réel)
— constitutifs ; — constitutifs ; (capacité à réagir)
— degré élevé d'interactions ; • Fonctionnement normal — degré élevé d'interactions ;
— situation dynamique. • (consignes). — situation dynamique.
• Gestion des déviations
Organisation : Organisation : • Situation anormale ou
• (consignes de sécurité).
• dégradée.
— gestion des « transversalités » ; • Situations accidentelles — gestion des « transversalités » ; • Situation accidentelle.
— ensemble documentaire. • types (plans d'urgences). — ensemble documentaire.
Aspect humain : Aspect humain :
— aspect individuel ; — aspect individuel ;
— aspect collectif. — aspect collectif.
de décrire, dans les plus intimes détails, tous les états envisageables approche systémique et à la mise en place de systèmes de manage-
d’un système trop complexe (et cette tentative, si elle pouvait abou- ment dans les domaines de l’hygiène, de la sécurité et de la protec-
tir, enlèverait toute vertu applicative aux documents trop nombreux tion de l’environnement. On pourra se reporter à l’article [AG 4 681]
et volumineux), ces consignes et procédures ne peuvent offrir qu’un Système de management de sécurité.
cadre, au demeurant « vrai », mais inéluctablement réducteur et
simplificateur de ce que sera la réalité du fonctionnement.
Face au constat de la complexité des systèmes industriels actuels,
complexité résultant des aspects techniques, organisationnels et 2. Démarche appliquée dans
humain, il revient ainsi à l’exploitant, lors du fonctionnement réel
des installations d’assurer :
les industries de procédé
— la réconciliation entre le réel et le prescrit tout en respectant
les éléments fondamentaux fournis par les concepteurs pour assu-
rer la performance technique et économique, et le fonctionnement 2.1 Spécificités des industries de procédé
sûr des installations (adaptation) ;
— le « recueil et l’interprétation » des « événements » : anomalies,
On appelle en général industries de procédé l’ensemble des
écarts, incidents, accidents…, qui sortent du cadre de fonctionnement
activités industrielles qui mettent en œuvre des équipements,
prévu et organisé des installations (retour d’expérience). On pourra
très diversifiés, pour la réalisation d’opérations chimiques ou
se reporter aux articles [AG 4 610] Retour d’expérience dans les
physiques ayant pour objet la transformation de la matière. Ren-
industries de procédé, [BN 3 845] Transport des matières radioacti-
trent dans cette catégorie, entre autres, des industries comme la
ves. Sûreté et réglementation, [S 8 250] Sûreté de fonctionnement
cimenterie, la papeterie, le raffinage, la pétrochimie, la chimie,
des systèmes industriels complexes et [T 7 700] Gestion de projet.
etc. [3]. Les industries de procédé sont caractérisées par :
Il lui revient également de définir et mettre en œuvre les — l’évolution permanente de leurs produits afin de répondre
éléments : organisation, moyens et procédures pour faire face à des aux nouveaux besoins ;
situations dégradées ou accidentelles inattendues (consignes de — la diversité des techniques, procédés et installations ;
sécurité, plans d’urgence). C’est ce que certains auteurs appellent la — la complexité des procédés mis en œuvre et des installa-
capacité de résilience [2] (figure 5). tions.
■ Ainsi que cela ressort des éléments exposés ci-avant, la démar-
che de maîtrise des risques suppose la mise en place, au sein des Même si elles retirent l’expérience et le savoir de situations du
usines, d’un « socle » technique et procédural basé sur un ensem- passé et d’activités similaires et en regard des innovations introdui-
ble de règles, de méthodologies, de procédures et de contrôles per- tes face à la nouveauté et à la diversité, les industries de procédé
mettant de guider les acteurs dans leurs décisions et dans leurs doivent, à l’occasion de chaque projet, apporter une réponse adap-
actions. Elle ne saurait cependant uniquement reposer sur ces élé- tée en regard des préoccupations non seulement techniques, éco-
ments là. Elle exige également des acteurs formés, respectueux des nomiques et organisationnelles, mais également en regard des
règles et procédures et motivés. préoccupations d’hygiène, de sécurité et de protection de l’environ-
nement.
La démarche de maîtrise des risques requiert donc la mise en
place d’une démarche managériale ayant pour objet d’obtenir
l’adhésion et l’implication de chaque membre du personnel afin 2.2 Risques et inconvénients associés
d’en faire un acteur motivé, impliqué dans le respect des règles aux activités
internes et dans la recherche de l’amélioration des performan-
ces. Les installations exploitées dans les industries de procédé sont
susceptibles de présenter des risques et des inconvénients vis-à-vis
La prise de conscience des interrelations et interactions entre les des différents acteurs et biens de l’entreprise, vis-à-vis des popula-
différents aspects : techniques, économiques, humains, liés à la tions vivant au voisinage des établissements industriels et plus
sécurité, etc., et la recherche de mise en harmonie des démarches généralement des différentes composantes de l’environnement, de
des différents acteurs conduisent désormais les entreprises à une part :
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Au stade du présent exposé retenons, en simplifiant, que les ■ Méthode d’analyse de sécurité par analyse des plans de
méthodes les plus employées se répartissent fondamentalement circulation des fluides (P&I: Piping and Instrumentation Dia-
en deux grandes catégories : grams) ou méthode HAZOP (Hazard and Operability Study)
— celles qui, partant d’un événement redouté, remontent, par un Elle a pour objet :
processus logique et systématique, aux événements précurseurs ; — l’examen systématique des plans de circulation des fluides {P
— celles qui procèdent à un examen systématique des défaillances & I) ;
susceptibles de se produire sur chacun des éléments constitutifs et — la recherche des causes éventuelles de dérives des différents
qui analysent les conséquences sur le système et son environnement. paramètres de fonctionnement ;
— la détermination des conséquences et des risques éventuels
■ Méthode d’analyse par arbre de défaillances pour apporter toute correction ou protection appropriée.
Cette méthode, qui appartient à la première catégorie, consiste à L’analyse de sécurité sur les plans de circulation des fluides est
définir un événement redouté (incendie, explosion, émission acci- basée sur une procédure qui, à partir d’une liste de mots clés,
dentelle d’un produit toxique…) et à rechercher les défaillances des génère des questions. Pour cela, à partir de cette liste de mots clés
éléments constitutifs du système qui peuvent y conduire. Elle pris dans un ordre précis, sont suscitées des réflexions sur les
consiste à rechercher, par une construction graphique, la combinai- conséquences possibles résultant soit de dérives des valeurs des
son des différents événements. Elle conduit à l’élaboration d’un dia- différents paramètres et conditions de fonctionnement retenus dans
gramme logique qui décrit l’enchaînement logique, en parallèle ou les calculs d’un projet (débit, pression, température, concentrations,
en série, d’événements qui conduisent dans le cadre d’un système etc.), soit de défaillances des composantes du système.
donné un événement final indésiré. Cette liste type est systématiquement appliquée, successivement,
à chaque ligne de tuyauterie, à chaque appareil, à chaque capacité.
■ Méthode d’analyse par arbre d’événements La méthode permet donc :
— de générer une dérive (par exemple : pas de débit) ;
Elle appartient, ainsi que les méthodes suivantes, à la deuxième — d’en rechercher les clauses éventuelles (par exemple : robinet
catégorie et consiste en un examen systématique des défaillances fermé, bouchage d’un filtre, etc.) ;
ou pannes éventuelles pouvant survenir sur chacun des éléments — d’en déterminer les conséquences sur l’ensemble de l’unité
constitutifs, et à déterminer comment l’unité examinée répond à la (échauffement d’une pompe, emballement d’une réaction, etc.).
perturbation qui en résulte, compte tenu des éléments de compen-
sation et d’intervention mis en place. ■ Méthode d’analyse « causes – conséquences – compen-
Ainsi à partir de l’hypothèse de la défaillance d’un composant, on sations »
aura à analyser l’évolution du système. On construit donc, par une Elle s’applique à certains domaines industriels, tout particulière-
démarche logique, un arbre d’événements susceptibles de se pro- ment la pétrochimie ou le raffinage, pour lesquels une certaine stan-
duire en aval de l’événement primaire suivant que les dispositifs de dardisation des équipements et des schémas a pu, au fil des temps,
compensation, alarme ou sécurité aient fonctionné ou non. être obtenue.
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Pour de telles installations, et par le partage organisé du retour On est ainsi passé successivement de la préoccupation de la sécu-
d’expérience, on dispose de suffisamment d’éléments pour définir rité au poste de travail à la prévention des risques majeurs tout en
des équipements et schémas types permettant de répondre aux prenant conscience de deux niveaux de complexité déjà évoqués :
objectifs de sécurité, hygiène industrielle, santé au travail et protec- — l’un relatif à la complexité technique des installations avec une
tion de l’environnement. réponse technique et procédurale ;
Pour tout nouveau projet ou pour l’examen critique d’une instal- — l’autre relatif à la complexité organisationnelle avec une
lation existante, il est dès lors possible de procéder à la comparai- réponse managériale tenant compte de la dimension sociale et indi-
son avec le schéma type préalablement établi. viduelle des acteurs de l’entreprise.
La méthode « causes – conséquences – compensations » Dans un premier temps, la taille modeste, la simplicité des instal-
consiste, chaque fois que l’on dispose d’un retour d’expérience suf- lations et le rapport direct de l’opérateur aux équipements ont
fisant : conduit à instaurer un ensemble de règles essentiellement desti-
— à établir un schéma type d’une installation considérée avec les nées, à assurer la protection des individus au travail (consignes et
équipements correspondants, les paramètres et éléments de règles de sécurité au poste de travail). Dans un deuxième temps,
conduite, les paramètres et éléments de sécurité passive et active, l’évolution dans la taille et la complexité des installations a conduit
les éléments de lutte et d’intervention…; à élargir ces préoccupations de sécurité à la prévention des risques
— à définir un tableau de référence qui, pour chaque équipement, majeurs et à rechercher une gestion globale de l’ensemble
détermine les effets et conséquences redoutés, le paramètre con- « sécurité de fonctionnement – sécurité des acteurs ».
cerné et la déviation associée, la cause correspondante, les Les éléments suivants ont été définis et gérés : organisation,
conséquences sur le système, ou à l’extérieur, les mesures préventi- moyens, méthodologie, procédures, contrôles, retour d’expérience.
ves, les mesures correctives, les mesures de lutte et d’intervention ; Cela s’est traduit par la mise en place du « socle » technique et pro-
— à comparer le schéma envisagé avec le schéma de référence cédural évoqué au paragraphe 1.2 et basé sur un ensemble de
afin de s’assurer que l’ensemble des éléments apportés par le retour règles, de méthodologies, de procédures et de contrôles exigeant,
d’expérience ont été pris en considération et ont reçu une réponse en regard, des acteurs formés et disciplinés.
soit identique, soit équivalente au schéma de base.
■ Méthode « analyse des modes de défaillance, de leurs
effets et de leur criticité » (AMDEC) 2.6.2 Approche managériale
Cette méthode a pour vocation d’identifier tous les modes de
défaillance qui sont susceptibles d’avoir un effet sur le système étu- L’approche précédente (§ 2.6.1) qui apporte, à travers la mise en
dié. Son champ d’application déborde du domaine de la sécurité place des éléments de base correspondants, un premier niveau de
pour aborder tout autre domaine comme la « qualité » par exemple. réponse et qui constitue une étape indispensable à une prise en
Elle s’applique surtout à des sous-ensembles identifiés compte tenu compte et à la maîtrise de la sécurité, conduit cependant, en géné-
de leur importance dans le système. La méthode consiste à : ral, à faire porter sur un certain nombre d’acteurs limités, les
— rechercher tous les modes de défaillances possibles de chacun « responsables » ou les « spécialistes », les préoccupations corres-
des composants du sous-ensemble étudié ; pondantes. À s’en tenir à ce stade, la sécurité est susceptible de
— définir un classement ordonné de ces modes de défaillances demeurer une activité spécifique s’exerçant parallèlement à l’acti-
en fonction des risques associés ; vité principale.
— proposer des mesures de réduction des risques en donnant la Ainsi, la première approche uniquement organisationnelle, tech-
priorité sur les modes de défaillance générateurs de risques les plus nique et procédurale, trouve-t-elle assez rapidement ses limites.
importants. Afin de progresser, elle doit se doubler d’une démarche managé-
La méthode conduit à formaliser l’ensemble de la démarche dans riale ayant pour objet de faire de chaque membre du personnel un
une grille à double entrée : « probabilité – criticité » pour les modes acteur motivé, impliqué dans la prise en compte des préoccupations
de défaillance étudiés. de sécurité et dans la recherche de l’amélioration des performances
correspondantes. Cela passe notamment par un processus :
■ Méthode MADS-MOSAR (méthodologie d’analyse de dys-
— d’affichage de valeurs et d’objectifs (définition d’une politique
fonctionnement des systèmes – méthode organisée systémi-
interne) ;
que d’analyse des risques)
— de formation et de recherche de compréhension et
Cette méthode, récemment apparue, propose une approche sys- d’adhésion ;
témique, par l’utilisation d’un modèle qui « modélise le danger et — de participation à l’élaboration de consignes et procédures, à
donc le risque comme un ensemble de processus au sens systémi- l’analyse des anomalies et incidents, à la recherche de progrès ;
que du terme ». Elle prétend accéder à « l’identification a priori des
— d’information sur l’évolution des performances ;
dangers d’un élément d’installation et, par conséquent, aux risques
si l’on connaît les cibles, dans un contexte donné ». Elle a pour objet — de valorisation des performances et réussites ;
de définir dans, le contexte de relations « systèmes source ⇒ — de retour d’expérience à partir de l’analyse des écarts, des inci-
champs de dangers ⇒ système cible », les différentes barrières de dents et des accidents ;
prévention et de protection. Dans le contexte des industries de pro- — de définition de plans d’actions.
cédé, pour lesquelles les éléments de dangers et les sources de ris- Les considérations développées ci-dessus pour la sécurité valent,
ques trouvent leur origine dans l’intimité du procédé, l’identification bien entendu, également pour d’autres thèmes tels que l’hygiène
d’une partie importante des éléments du « système source » ne industrielle, la protection de la santé au poste de travail, la protec-
peut s’effectuer a priori. C’est l’étape préalable de l’analyse prélimi- tion de l’environnement.
naire des risques (ARP) qui en fournit et justifie les éléments.
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— l’évolution dans l’approche des problèmes et dans les — en favorisant les démarches de « terrain » ;
pratiques ; — en s’attachant à consolider et prolonger les « acquis » (bonnes
— l’impulsion donnée par la démarche qualité en matière de pro- pratiques).
duits et prestations ;
— l’apparition de normes dans le domaine des systèmes de
management.
2.6.4 Système « harmonisé »
Pour les activités industrielles dans l’industrie de procédé, cela Une telle démarche a pour objet la recherche continue de l’amé-
concerne : lioration du système lui-même ainsi que celle des performances des
domaines sur lesquels il porte (figure 6). Elle vise à fonder la
— la conception des produits ; confiance des acteurs tant internes qu’externes à l’entreprise :
— la conception des procédés ; clients, riverains, public, associations, médias, actionnaires, milieux
— la conception et la construction des installations ; financiers, assureurs, administrations, élus, personnel…
— l’exploitation des unités ;
— le transport et l’usage des produits. Différentes normes dans les domaines de la qualité et de l’envi-
Cela porte sur l’ensemble des éléments suivants : ronnement, différents référentiels dans le domaine de la sécurité,
sont apparus. Compte tenu de la communauté des principes qui
— la politique de l’entreprise et de chaque établissement ; les sous-tendent, la tentation est grande dans la mise en place de
— les objectifs et cibles ; systèmes de management d’adopter une démarche « intégrée »
— l’organisation et les moyens ; qui aurait pour finalité d’enfermer l’ensemble « qualité, hygiène,
— les acteurs et leur comportement. sécurité, environnement » dans un système unique.
Ainsi, en tout domaine, la mise en place d’un système de mana-
Dans la pratique, une telle démarche a pour effet de diluer dans
gement est sous-tendue par une exigence forte liée aux intentions,
un ensemble de « généralités » d’un niveau conceptuel élevé, les
valeurs et objectifs découlant de la politique définie.
spécificités de chaque domaine, d’affaiblir la rigueur propre à cha-
La réussite dans la mise en place d’un système de management que domaine et de laisser les acteurs chargés de l’application
suppose donc le recours à un système permettant une mise en désemparés par un niveau d’abstraction ou de généralisation trop
cohérence des démarches propres aux différents thèmes HSE en élevé en regard de la réalité.
plus :
En face de cette difficulté, et afin de respecter et maintenir les
— d’une approche technique et procédurale fournissant les
acquis dans les différents domaines HSE et répondre aux besoins
bases pour la prise en compte des aspects hygiène, sécurité et
des acteurs dans leurs fonctions et attributions, il paraît souvent
environnement ;
préférable de définir un système de management de type
— d’une approche managériale favorisant l’action des différents
« harmonisé ». Ce concept s’appuie sur les similitudes des différen-
acteurs pour la recherche permanente de l’amélioration des perfor-
tes normes et, chaque fois que possible et pertinent, sur le système
mances.
documentaire et sur les pratiques résultant de la mise en place de
Une telle approche doit cependant tenir compte des diversités et l’assurance qualité en matière de produits. Dans la pratique, cela
spécificités de chaque thème HSE, ainsi que celles des établisse- conduit à (figure 7) :
ments et activités (métiers, procédés, histoires, cultures), ainsi que
— l’adoption de référentiels spécifiques à chaque domaine
des acquis (méthodologies, procédures, pratiques).
(HSE, …) ;
Seule une approche pragmatique permet de réconcilier l’exi- — la définition au sein de chaque établissement et le regroupe-
gence manifestée par les objectifs et le formalisme attaché aux élé- ment dans le système documentaire de dispositions générales aux-
ments du système avec l’histoire et les pratiques d’une filière quelles se rattachent ensuite les dispositions particulières à chaque
industrielle, d’une société, d’un établissement : domaine (qualité, sécurité, environnement,…). Le système docu-
— en s’appuyant sur les pratiques et l’expérience des différents mentaire : manuels, procédures, etc., est organisé et géré en
établissements ; conséquence ;
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