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RÉUSSIR UN

PROJET SYSTÈME
D’INFORMATION
EN PME :
L’ENJEU DES
CONDITIONS
DDE TR
TTRAVAIL
AVVAIL
AI

EDITIONS
réseau
AVANT-PROPOS

Le travail au coeur de la conduite de projet


La question des conditions de travail et de l’investissement a toujours été une
préoccupation forte de l’ANACT, dès sa création en 1973, puis des ARACT, au fur et à
mesure de leur implantation en régions. L’investissement reste un moment clé du
développement d’une entreprise. C’est l’occasion de repenser à la fois l’organisation
du travail, les questions de santé, l’évolution des métiers, la configuration des es-
paces et des équipements. Or, le constat demeure le même : les projets privilégient
les aspects techniques au détriment de l’intégration des dimensions socio-orga-
nisationnelles. Pourtant, tout le monde reconnaît aujourd’hui que les conditions
de succès de l’investissement reposent sur la prise en compte de l’ensemble de
ses dimensions. Pour ce faire, que l’investissement soit industriel, informatique ou
architectural, il est primordial de repartir de l’activité de travail réel pour enrichir, au
fil de l’eau, la conduite du projet.
Partant de son expérience et de celles de ses partenaires chercheurs et consultants,
le réseau ANACT met à disposition des TPE/PME trois guides d’aide à la conduite de
l’investissement :
- Réussir un projet industriel : l’enjeu des conditions de travail
- Réussir un projet système d’information : l’enjeu des conditions de travail
- Réussir un projet architectural : l’enjeu des conditions de travail *

Coordination : Romain Chevallet

Ce guide a été réalisé avec la contribution


de chargés de mission du réseau ANACT :
Jérôme Bertin (ARAVIS), Nicolas Bienvenu (ARACT Centre), Elisabeth
Dewanckel (ARACT Bretagne), Thierry Pradere (ARACT Languedoc
Roussillon), Denis Bérard et Romain Chevallet de l’ANACT.
Un travail de relecture a été apporté par Corinne Guillaume (Cilaos Conseil),
Bernard Jansen (Délégué Régional ARACT Nord Pas-de-Calais), Franck
Olivier (Chargé de Mission TIC, Assemblée des Chambres Françaises de
Commerce et de l’Industrie), Stéphanie Rousset (Déléguée régionale
ARACT Auvergne).
L’appui à l’édition a été assuré par Sylvie Setier et Christian Mahoukou
du Département Information Communication de l’ANACT.
Que tous en soient vivement remerciés.

(*) À paraître en 2008


sommaire
SYSTÈME D’INFORMATION : AUGMENTER LES TAUX DE RÉUSSITE .......... p. 2

1
CONNAÎTRE LES EFFETS POUR MIEUX LES ANTICIPER .................................. p. 4
Anticiper les effets sur l’organisation ........................................................................... p. 5
Anticiper les effets sur l’évolution des métiers et des compétences ........................ p. 6
Anticiper les risques sur la santé des salariés.............................................................. p. 7
Viser l’efficacité économique et sociale ....................................................................... p. 9

2
MAÎTRISER UN PROJET SYSTÈME D’INFORMATION ....................................... p. 11
Réaliser une étude d’opportunité ................................................................................. p. 12
Vérifier la faisabilité du projet ....................................................................................... p. 14
Mettre en place une structure projet participative...................................................... p. 16
Définir les besoins fonctionnels, organisationnels et techniques .............................. p. 18
Utiliser l’analyse des processus ..................................................................................... p. 20
Rédiger le cahier des charges fonctionnel et technique............................................. p. 24
Construire le partenariat prestataire/client ................................................................. p. 26
Paramétrer, recetter et tester le nouveau système .................................................... p. 28
Migrer les données et gérer la bascule ........................................................................ p. 30
Former les utilisateurs .................................................................................................... p. 32

3
AJUSTER L’OUTIL ET L’ORGANISATION APRÈS IMPLANTATION ................. p. 34
Premier bilan de l’investissement ............................................................................... p. 34
Recherche détaillée des problèmes et des causes principales ................................. p. 35
Programme d’ajustement et d’amélioration ............................................................... p. 40

CONCLUSION .................................................................................................................... p. 41

1
SYSTÈME D’INFORMATION :
AUGMENTER LES TAUX DE RÉUSSITE

Faire évoluer son système d’information (SI) est escomptés, on constate pourtant que les choix
un enjeu de taille pour les entreprises. Ces der- de l’investissement et sa conduite sont trop
nières y voient le moyen de gagner la course à souvent dictés par une orientation technique.
la réduction des coûts, de personnaliser l’offre Cela peut s’expliquer, en partie, par les délais
de produits ou de services, d’améliorer la qua- d’implantation courts, par la succession à une
lité, d’accroître la réactivité face aux évolutions cadence rapide de projets dont la planification
rapides de la demande. Le SI peut y contribuer, et la conduite sont complexes.
mais il peut, aussi, modifier profondément le Dans les faits, les cas de succès représentent à
fonctionnement de l’entreprise et son organi- peine le tiers des projets ; les causes d’échec
sation, le contenu du travail et les métiers, agir invoquées lors d’enquêtes renvoient, en ma-
sur les conditions de réalisation du travail… jorité, à un manque de préparation quant à la
autant de changements qui peuvent entamer définition des besoins et à l’accompagnement
le succès de l’opération, s’ils n’ont pas été anti- du changement. D’autres difficultés sont mises
cipés. S’il est désormais reconnu que l’innova- en avant : un cahier des charges imprécis ou
tion technique sans l’innovation organisation- modifié en cours de route (24 %), l’insuffisante
nelle ne permet pas d’atteindre les résultats implication des utilisateurs (13 %), ou encore,

BILAN MITIGÉ DES PROJETS TIC

18%

29%

53%

Réussite Dépassement Echec

2
le manque de soutien de la part du manage- ter les chances de succès des projets SI, aider
ment (8 %)1. les responsables de projet à intégrer dans leur
Pour les PME, comme pour les entreprises de démarche les dimensions organisationnelles
taille plus importante, l’adoption du SI par les et humaines, tels sont donc les objectifs de ce
utilisateurs est le vrai défi à relever. Des condi- guide.
tions favorables à cette appropriation existent : On s’intéressera ici aux applications de type
faire participer les utilisateurs aux différentes workflow2, site web transactionnel3, PGI4... et
étapes du projet, enrichir la conduite du projet moins aux projets TIC qui affectent peu le con-
en y intégrant l’anticipation des conditions de tenu de l’activité de l’utilisateur comme un site
réalisation du travail, ou encore définir les me- web «vitrine».
sures d’accompagnement adaptées à la con-
duite du changement dans l’entreprise.
Donner des points de repères pour augmen-

L E S T R O I S PA R T I E S D U G U I D E

1- C o n n a î t r e p o u r 2- M a î t r i s e r l e
anticiper projet SI

3-Ajuster
o u t i l e t o rg a n i s a t i o n
après implantation

(1) Standish Group, étude 1994 (les chiffres ne sont pas publics pour l’étude de 2004).
(2) Workflow : Gestion informatisée d’un flux de tâches de l’entreprise avec mise en œuvre des
compétences ad-hoc requises au moment précis du déroulement du processus
(3) Site web transactionnel : Site web qui propose des fonctions de commandes et d’achat en
ligne.
(4) Progiciels de Gestion Intégrés (PGI ou ERP – enterprise resource planning, anciennement MRP
II) intégration dans un logiciel unique de multiples logiciels spécialisés sur les principales fonc-
tions de l’entreprise telles que gestion des stocks, production, finances, ventes, comptabilités,
RH, qualité…

SYSTÈME D’INFOR M ATION : AUGMENTER LE S TAUX DE RÉUSSITE 3


1 CONNAÎTRE LES EFFETS
POUR MIEUX LES ANTICIPER

Comment mesurer la performance globale Pour être en mesure d’agir sur la contribution
d’une organisation outillée par un système positive d’un projet SI sur l’organisation du tra-
d’information (SI) ? Au travers des effets atten- vail, les processus de production, l’évolution
dus en matière de productivité, de délais, de des métiers et des compétences, sur les condi-
qualité de service au client, de traçabilité (ef- tions de travail et la santé des salariés, encore
ficacité économique), mais aussi et plus large- faut-il avoir conscience des effets positifs ou
ment, par la contribution du SI à l’amélioration des risques que de tels projets peuvent impli-
des conditions de réalisation du travail et des quer dans l’entreprise.
relations de travail (efficacité sociale).

E F F E T S S U R L A P E R F O R M A N C E G LO B A L E

EFFETS SUR L A
PRODUCTIVITÉ

1. Effets sur
l’organisation, 3. Effets sur les
les processus de conditions de
travail travail, la santé
PROJ E T
SI

EFFETS
SUR LES
EFFETS SUR L A 2. Effets sur les
QUALITÉ DE DÉLAIS
fonctions, les
SERVICE métiers et les
compétences

4
Anticiper les effets sur vent être renforcés grâce au SI (par la trans-
l’organisation parence et l’accès rapide à l’information) ou,
au contraire, déstructurés par la substitution
Les projets SI posent la question de l’évolution de la relation personnelle à un reporting à dis-
de l’organisation du fait d’une remodélisation tance, par la mise en concurrence des salariés
des processus. En effet, une partie des échecs entre eux du fait d’une transparence mal gérée
peut s’expliquer par le décalage brutal et peu des informations... Si l’informatisation permet
anticipé entre l’organisation préexistante et une simplification de certains processus de
celle induite par l’évolution du SI. Les soi-disant travail et le repositionnement des utilisateurs
bonnes pratiques, portées intrinsèquement vers une activité à plus forte valeur ajoutée,
par un logiciel, ne doivent pas occulter celles la modification profonde de certains processus
qui existent déjà, ni faire oublier la nécessité (commerciaux par exemple) peut appauvrir un
d’un ajustement du SI au regard de l’organi- métier, lui retirer ce qui en faisait tout l’intérêt
sation existante. Partir du travail réel existant (le contact client, la gestion globale d’un por-
constitue un atout majeur pour mener à bien tefeuille ou d’un dossier...). Sous-estimer les
son projet. effets sur l’organisation en amont des projets
Lorsque l’on pense à l’usage de la future ap- conduit trop souvent à des résultats mitigés
plication, il est indispensable d’anticiper la malgré une organisation apparemment plus
mobilisation des savoir-faire et le potentiel productive. La «résistance au changement»
d’innovation des salariés afin de ne pas penser est souvent invoquée à tort pour expliquer les
à leur place le contenu détaillé de leur travail, difficultés, alors que c’est probablement plus
ni de réduire leurs marges de manœuvre ou l’absence d’accompagnement du changement
leur autonomie. Des collectifs de travail peu- qui est en cause.

DES OBJECTIFS ATTEINTS, MAIS UN BILAN SOCIAL MITIGÉ

Cette entreprise de transport a réalisé un in- est évoqué. Autres effets de l’investissement
vestissement en informatique embarquée pour sur les déplacements : le chargement du ca-
optimiser les déplacements et économiser du mion «à vide» est optimisé car le chauffeur
carburant. Ces objectifs semblent avoir été at- doit s’arrêter dès la première zone de parking,
teints, mais avec des effets contrastés sur le pour attendre et recevoir un ordre de charge-
plan social. Ainsi, si la réception des ordres de ment au plus près… alors qu’auparavant, les
mission des chauffeurs s’effectue maintenant chauffeurs recherchaient les endroits les plus
dans le camion, si les temps réels de travail conviviaux pour rester en relation avec leurs
sont facilement consultables, notamment les collègues chauffeurs. Cet isolement tend à ac-
temps de conduite et de repos par rapport aux croître un sentiment de démotivation et l’on
temps réglementaires, de nouveaux désagré- constate une augmentation du taux d’absen-
ments apparaissent. Les chauffeurs «longs tra- téisme. Une analyse préalable de l’activité
jets» sont de plus en plus isolés, ils ont peu, de travail aurait probablement permis une
voire n’ont plus, de communications télépho- réflexion sur une organisation intermédiaire,
niques avec les exploitants qui coordonnent le permettant à la fois une optimisation des tra-
fret ou avec les autres chauffeurs ; un senti- jets et une meilleure cohésion sociale.
ment de perte du lien social avec l’entreprise

CONNAÎTRE LE S EFFE TS : POUR MIEUX LE S ANTICIPER 5


Anticiper les effets sur de courriers en lieu et place de coups de télé-
l’évolution des métiers et phone ou de contacts directs...) ; ces transfor-
des compétences mations affectent le contenu des métiers com-
merciaux, des métiers de la relation de service
Les SI ont des effets certains sur l’évolution au sens large.
des métiers et des fonctions : de nouveaux
métiers peuvent apparaître, d’autres se trans- Evolution des compétences
former, voire disparaître. Les rôles de l’enca- La modification du contenu de l’activité et des
drement et les modes de management sont responsabilités a, en corollaire, des effets sur
souvent modifiés par l’évolution du SI : le ma- les besoins de développement des compéten-
nager dispose de nouveaux outils de gestion, ces des utilisateurs. Besoins liés à l’apprentis-
de nouveaux indicateurs sont définis, la hié- sage de l’outil, mais aussi à l’évolution de leur
rarchie intermédiaire peut voir son autonomie activité : compétences en contrôle de gestion
et ses responsabilités affectées. Les relations utiles pour le traitement des données de re-
avec les clients peuvent être modifiées et par porting par le comptable, nouveau besoin de
là même toucher les métiers de la relation de polyvalence facilité par l’accès partagé à l’in-
service : les modalités d’interface changent formation, une gestion de portefeuille-clients
(commande en ligne par web transactionnel, rendue plus complexe par la réalisation de
utilisation de micro portable par les vendeurs nouvelles prestations.
itinérants lors d’une vente, envoi automatique

LES MÉTIERS REPENSÉS PARALLÈLEMENT À L’INFORMATISATION

La mise en place d’un logiciel de gestion des - formation (10 % du temps) : formation
dossiers clients au sein de cette entreprise «sur le tas» à l’utilisation des nouveaux outils,
de négoce va modifier l’activité et le métier aux nouveaux produits, en complément à une
des assistants commerciaux. Il est ainsi prévu formation initiale conséquente (environ
qu’ils passent d’un travail de gestion de dos- 50 jours de formation par agent précédant le
siers papier à des activités en relation directe démarrage) ;
avec les clients. À partir des premières hypo- - diversification (20 % du temps) : actes de
thèses, l’organisation future du travail est re- gestion, appels sortants, etc.
pensée avec l’appui des salariés concernés et Le temps d’étude a été important, des temps
dans le cadre d’une démarche cogérée par la de maturation et d’acculturation ont été indis-
direction et le CHSCT. pensables, l’organisation du travail a été antici-
La journée type est finalement organisée de la pée et réfléchie conjointement aux évolutions
manière suivante : techniques, la formation a été à la hauteur et se
- amplitude horaire : de 8 h à 12 h 30 et de poursuit régulièrement, facilitant ainsi l’appro-
13 h 30 à 17 h ; priation des nouveaux outils de travail. L’évo-
- réponse au téléphone (60 % du temps) : lution du métier a été constatée et fait l’objet
appels entrants, gestion messagerie ; d’une reconnaissance en matière de classifi-
- pause téléphonie (10 % du temps) : pauses cation. De nombreux salariés du «back office»
de 10 minutes 4 fois par jour ; sont aujourd’hui volontaires pour le «front of-
fice» et deviennent chargés de clientèle.

6
Reconnaissance et parcours répondre. Mais il peut venir aussi de la trans-
professionnels formation des modes habituels de traitement
des situations et donc, de la cohérence avec
L’investissement SI présenté comme projet
les pratiques antérieures.
de modernisation aux salariés peut offrir des
D’autres facteurs influent sur le stress comme
perspectives d’évolutions professionnelles.
l’isolement. Par exemple, la convivialité et le
L’investissement personnel pour s’approprier
soutien collectif peuvent diminuer avec la dis-
les nouvelles technologies est souvent impor-
parition progressive de moments d’échanges
tant, faisant naître des attentes en matière de
interindividuels et de régulation en équipe, au
reconnaissance et de perspectives profession-
profit de l’échange électronique et des rela-
nelles.
tions à distance. Enfin, les phases de démar-
Formation, prise en compte des parcours, im-
rage et d’apprentissage peuvent cumuler les
plication des salariés concernés dans la redéfi-
facteurs de stress (modes de travail dégradés,
nition des métiers sont autant d’éléments qui
maîtrise partielle de l’outil...), il est donc im-
contribuent à l’appropriation des nouveaux
portant d’adapter les niveaux de production
outils de travail.
attendus pendant cette période.
Anticiper les risques sur la santé La fatigue visuelle
des salariés
Les symptômes sont la lourdeur des globes
Les outils et logiciels informatiques peuvent oculaires, rougeurs, picotements, éblouis-
constituer une aide à l’activité, au raisonne- sements, maux de tête. Les causes en sont
ment ou à la décision mis en œuvre par les diverses, dont l’ergonomie défaillante du
utilisateurs dans le cadre de l’activité qui leur poste : reflet sur l’écran et défaut d’éclairage,
est demandée. Si l’évolution du SI a pour ob- écran mal positionné (face à une fenêtre), dis-
jectif d’améliorer le confort de travail, d’enri- tance œil-écran trop courte, taille et couleur
chir l’activité et la communication, de partici- des caractères à l’écran inappropriées, écran
per au développement des compétences, elle surchargé d’informations, durée de travail
peut induire parfois des effets non désirés sur excessive sur écran... La variation d’activité
la santé des salariés5. Ces effets sont le plus (travail sur écran alternant avec d’autres ac-
souvent différés dans le temps, d’où l’atten- tivités), des pauses, même courtes mais régu-
tion nécessaire à certains facteurs de risques lières, sont des moyens de prévention recon-
qu’il est possible d’identifier. nus comme efficaces.
Le stress Être vigilant à un certain nombre de paramè-
tres qui touchent aux interfaces entre l’utili-
L’informatisation d’une activité peut conduire sateur et le SI peut réduire ces risques sur la
à augmenter la charge mentale et cognitive de santé : taille des caractères, disposition et den-
l’utilisateur lorsqu’il est soumis à une augmen- sité des informations dans un écran, logique
tation rapide et non maîtrisée de sollicitations de circulation et d’accès aux informations...
visuelles et d’informations à traiter (mails, tâ-
ches par workflow), à une diminution de ses
marges de manœuvre. Le stress peut donc
venir de la quantité d’informations à traiter,
de leur complexité et des délais imposés pour

(5) Pour avoir un contenu plus détaillé sur la prévention des risques liés au travail sur écran :
fiche INRS Le travail sur écran, sur le site www.inrs.fr

CONNAÎTRE LE S EFFE TS : POUR MIEUX LE S ANTICIPER 7


UNE NOUVELLE APPLICATION MENACE LA SANTÉ

Dans cet établissement bancaire, le nouveau tivité. À cela s’ajoute la complexité de certaines
SI impose de passer à une logique de tran- transactions à réaliser en face-à-face avec le
sactions multiples et indépendantes les unes client, provoquant parfois un manque d’assu-
des autres (trouver un code client, accéder à rance chez le conseiller-financier. Enfin, la taille
un barème). Cela génère une augmentation réduite des caractères, la compilation excessive
de la charge mentale, car c’est maintenant sur de données sur une page et le besoin de con-
la mémoire de l’utilisateur que repose la réa- centration nécessaire sur un système qui limite
lisation d’une opération bancaire. En effet, de le droit à l’erreur ont provoqué l’émergence de
multiples codes transactions sont désormais troubles ophtalmiques et de maux de tête chez
nécessaires pour la réalisation d’une seule ac- certains utilisateurs.

LE NIVEAU SONORE ET L’ÉCLAIRAGE : DES RISQUES À SURVEILLER

Sur le plateau des salariés de cette agence de Côté éclairage, de plus en plus d’agents se
voyage, le bruit est estimé gênant. L’intensité plaignent de troubles visuels (picotements,
sonore (environ 30 décibels) occasionne une fatigue visuelle), compte tenu de la forte sol-
gêne pour les communications téléphoniques licitation de la vision liée au travail sur écran.
complexes à forte exigence de concentration. L’éclairage occasionne, sur certains postes, des
Le seuil d’alerte de 85 dB est dépassé lors- reflets et des éblouissements.
que l’intensité du casque est augmentée pour
couvrir le bruit ambiant, le bruit perçu chez le
client, ou lorsque la qualité de la communica-
tion est mauvaise. Tout ceci peut générer des
risques pour l’audition.

8
Le risque TMS Autres effets liés à l’environnement
physique et au poste de travail
Les troubles musculo-squelettiques (TMS, pa-
thologies des articulations et zones associées : Comme pour tout autre activité, l’environne-
mains, poignets, cou, dos…) peuvent apparaî- ment de travail physique affecte positivement
tre avec des causes multifactorielles : gestes ou négativement les conditions de travail sur
répétitifs avec souris et/ou sur clavier, mau- écran. À cet égard, l’éclairage peut gêner la
vaise posture, poste de travail mal adapté, lecture à l’écran. L’environnement sonore et
pression temporelle, monotonie de la tâche, thermique peut nuire à la concentration et
stress, manque de perspectives professionnel- augmenter les facteurs de pénibilité physique
les, démotivation, etc. Pour les prévenir, il est et le stress.
donc nécessaire de s’intéresser à l’ensemble
L’utilisateur peut être amené à rester long-
de ces facteurs de risques lorsqu’ils se cumu-
temps devant son écran, il est donc important
lent.
d’adapter son poste de travail en conséquence,
lui permettre de bouger, de changer de posi-
tion, d’étendre les jambes, d’accéder aisément
à ses documents...

Ligne de vision
de l'usager

90°

hauteur
ajustable
hauteur
ajustable

repose-pieds
(tiré du dossier internet «le travail sur écran» www.inrs.fr)

Viser l’efficacité économique lume de ressources affectées, la qualité de trai-


et sociale tement, les temps de réponse informatique, les
retours clients en lien avec l’opération, etc.
Il est entendu que l’effet attendu d’un projet SI Des objectifs complémentaires, significatifs de
est l’amélioration de la performance de l’entre- l’amélioration des conditions de travail peu-
prise. Les indicateurs utilisés pour mesurer les vent être intégrés pour refléter la performance
évolutions de performance en lien avec l’acti- globale de l’entreprise. On peut ainsi citer des
vité informatisée vont concerner, par exemple, indicateurs qualitatifs en lien avec l’informati-
le délai de réalisation d’une prestation, le vo- sation d’une activité, la facilité ou la difficulté à

CONNAÎTRE LE S EFFE TS : POUR MIEUX LE S ANTICIPER 9


gérer sa charge de travail, l’appauvrissement Une analyse des usages d’un SI, six mois à un
ou l’enrichissement d’une activité, sa répétiti- an après l’installation, peut permettre d’ali-
vité, le niveau de stress ou d’épanouissement menter la réflexion sur l’élaboration d’indica-
au travail. Quand ils sont négatifs, ces indica- teurs de performance pertinents, adaptés à
teurs qualitatifs se répercutent, en partie, sur l’activité réelle des utilisateurs et qui intègrent
des indicateurs quantitatifs tels qu’une dégra- à la fois des données liées à la production, à
dation du turn-over, du taux d’absentéisme, du la qualité de service, aux conditions de travail
nombre d’accidents du travail et de maladies et à la santé.
professionnelles.

À NOUVEL ALÉA, NOUVEL INDICATEUR

Dans cette entreprise de traitement et de ges- encore avec agrafes, qui génèrent un temps
tion comptable, on a informatisé l’activité en supplémentaire sous-estimé dans le calcul des
numérisant en début de processus les docu- objectifs, ainsi qu’une manipulation précise et
ments comptables (page par page, sans plis, répétée de dégrafage, de pliage à réaliser dans
sans agrafes). L’indicateur de productivité uti- un temps contraint (le risque TMS est avéré).
lisé mesurait le nombre de liasses comptables Un nouvel indicateur de suivi a été mis en
traitées par heure de travail effectif. Depuis la place : le nombre de documents avec agrafes
numérisation, les opérateurs en début de pro- et par heure. Cet indicateur a permis d’adapter
cessus se plaignaient de douleurs articulaires les objectifs de production, de mettre en place
et de stress, de son côté l’encadrement cons- une organisation du travail limitant les fac-
tatait un manque de performance au regard teurs de risque pour la santé des opérateurs et
des objectifs théoriques demandés. Mais ces de faire valoir de nouvelles exigences auprès
objectifs ne tenaient pas compte d’un aléa des clients de l’entreprise qui envoient leurs
important dans le processus de numérisation, pièces comptables.
celui du volume de documents qui arrivent

10
2 MAÎTRISER UN PROJET SYSTÈME
D’INFORMATION
Les projets SI ne sont donc pas neutres du point
de vue de l’organisation et des conditions de
transformations à venir, les accompagner, et
développer l’innovation organisationnelle et
réalisation du travail. Ne pas être en mesure sociale ?
de garder la main sur les conséquences des Les dix fiches projet ci-après proposent des re-
transformations, ne pas être en mesure de les pères pratiques et des recommandations favo-
anticiper et de les suivre est un facteur d’échec risant la prise en compte du travail et précisant
important. Or on constate que face à un projet le rôle des acteurs mobilisés. Aux différentes
SI, dont la dimension technique est souvent étapes de maturation du projet, elles souli-
éloignée du cœur de métier de l’entreprise, où gnent certains risques et dysfonctionnements
les ressources informatiques internes sont fai- fréquemment rencontrés par les entreprises ;
bles, les entreprises peuvent avoir tendance à elles proposent des modes d’actions expéri-
déléguer trop fortement leur projet à des pres- mentés en entreprise. Des exemples en PME
tataires techniques externes. L’expression des illustrent le propos.
besoins elle-même est parfois réalisée par une
Ces fiches portent sur les actions suivantes :
SSII, un éditeur. Lorsque les PMI/PME réalisent
1. Réaliser une étude d’opportunité
un cahier des charges TIC , 33 % sont rédigés
2. Vérifier la faisabilité du projet
par le fournisseur seul, on tombe à 10 % pour
3. Mettre en place une structure projet parti
les cahiers des charges liés aux achats d’équi-
cipative
pements industriels.
4. Définir les besoins organisationnels, fonc
Mais l’éventuelle carence de connaissance tionnels et techniques
technique ne doit pas faire oublier que l’entre- 5. Utiliser l’analyse des processus
prise dispose d’atouts majeurs dans la réussite 6. Rédiger le cahier des charges fonctionnel
de son projet : et technique
- la connaissance de son activité de travail, de 7. Construire le partenariat prestataire/client
ses besoins de développement, de ses con- 8. Paramétrer, tester et recetter le nouveau
traintes propres, système
- et surtout de sa capacité d’innovation orga- 9. Migrer les données et gérer la bascule
nisationnelle. 10 Former les utilisateurs
Comment l’entreprise, par la conduite de
son projet, peut-elle garder la maîtrise des

Investissement Investissements TIC


productifs (machines)
% d’investissement ayant donné lieu à un cahier des charges techniques 40 % 83 %
Le cahier des charges a été rédigé par :
- équipe interne seule 63% 47 %
- fournisseur seul 10 % 33 %
- équipe interne avec une aide externe ou avec le fournisseur 27 % 20 %

Source : enquête du CEST-ARACT Picardie, de l’ANACT et du conseil régional de Picardie auprès de 95 PMI/PME, 2005

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 11


RÉALISER UNE ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ
Objectif Quels sont les faits déclencheurs de ce projet,
Fiche projet 1

Cette première étape permet de préciser la les problèmes principaux à traiter ? Comment
pertinence d’un projet d’investissement au sont-ils résolus aujourd’hui, peut-on tenir encore
regard des objectifs de l’entreprise. Le système en mode dégradé ?
d’information peut répondre à plusieurs champs Quelles attentes exprimées par les salariés
d’amélioration : aujourd’hui relativement à leurs conditions de
travail ? En quoi l’évolution du système d’infor-
- marché : nouveaux produits/services, qualité
mation peut y répondre ?
relations clients ou fournisseurs ;
- organisation : fonctionnement et conditions de Les objectifs de l’entreprise vis-à-vis de son
réalisation du travail, management ; compéten- marché ?
ces et métiers ; Les attentes des fournisseurs et clients en ma-
tière de service et d’information ? Qui sont tous
- économique : réduction/optimisation des
les acteurs externes qui pourraient être con-
coûts.
cernés par le projet, en quoi pourraient-ils être
Identifier les objectifs du projet permet, tout
intéressés ?
au long de son déroulement, de prendre des
décisions en phase avec les objectifs détermi- Quels intérêts pour ce projet dans l’entreprise ?
nés puis, a posteriori, de vérifier s’ils ont été Quels processus et quelles fonctions dans l’en-
atteints. treprise sont concernés par le projet ? Quels
acteurs ? Pour quels intérêts et attentes ?
Acteurs impliqués Ces intérêts sont-ils convergents/divergents ?
- La direction de l’entreprise ; Quelle organisation cible ?
- Les représentants des fonctions concernées ; Le projet peut-il contribuer à améliorer l’orga-
- Les clients/fournisseurs principaux si le projet nisation, les processus de travail ? Certaines
intègre des objectifs «marché». activités ou certains métiers vont-ils évoluer ?
Risques Y a-t-il des opportunités d’amélioration des
Une étude d’opportunité réalisée trop rapide- conditions de travail, de revalorisation de con-
ment peut induire : tenu d’activité, de création d’emploi, d’aide au
maintien dans l’emploi de personnes ayant des
- d’investir par imitation de la concurrence, peu
restrictions d’aptitude ?
adaptée à ses propres réalités ;
- de passer à côté d’opportunités de développe- Des expériences connues ?
ment, de réduire la démarche prospective en ne Quelle est l’expérience d’entreprises partenaires
prenant pas en compte la capacité d’évolution ou concurrentes dans l’utilisation de ces outils
du SI au regard de l’évolution possible de l’acti- informatiques ?
vité de l’entreprise ; Quelles fonctionnalités ?
- d’oublier de prendre en compte les opportuni- En fonction des objectifs fixés, quelles sont les
tés liées aux intérêts de certains acteurs : utilisa- principales fonctionnalités recherchées pour ce
teurs indirects, fournisseurs, financeurs... ; nouvel outil ?
- de rechercher une solution technique («un Communiquer à l’issue de cette analyse
outil» pour résoudre un problème), alors que le De fait, si de futurs utilisateurs sont impliqués
projet ou l’action relève de choix organisation- dans cette démarche, cela justifie de leur faire
nels sans réel besoin d’outils supplémentaires. un retour sur les réflexions engagées. On peut
également attendre la fin de l’étape suivante
Nos recommandations` pour communiquer, aux salariés et aux instan-
Se poser les bonnes questions ces, les objectifs et le contenu du projet.
Qu’est-ce qui motive ce besoin de change-
ment ?
12
12
Exemple analyse des besoins, mais vient d’une proposi-
La direction d’une entreprise du BTP de 37 sala- tion d’un ami qui dirige une SSII ;
riés souhaite instaurer une plate-forme de tra- - absence d’information des conducteurs de tra-
vail collaboratif. Elle fixe les objectifs suivants : vaux (fonction clé de l’entreprise et du projet)
- marché : se différencier de la concurrence en sur l’implantation prochaine de filiales et du
offrant plus d’informations et de services aux projet stratégique en cours. D’où l’impossibilité
clients ; en l’état de recueillir leurs attentes, leurs crain-
- organisation du travail : favoriser un meilleur tes et de mobiliser leur expérience et expertise ;
partage de l’information (devis/études/chan- - faible pratique de coopération entre conduc-
tiers), concevoir et tester une organisation du- teurs de travaux, deviseur et bureau d’études ;
plicable dans les filiales à créer ; faible culture et pratique des TIC.
- économique : obtenir des gains de producti- L’analyse d’opportunité du projet a également
vité dans le traitement des affaires. permis de définir des points incontournables
Une étude d’opportunité plus appronfondie de pour la poursuite du projet : la dimension écono-
ce projet d’investissement a permis de relativi- mique du projet est à préciser (attentes clients,
ser ces premiers objectifs : moyens nécessaires à mettre en œuvre, gains
- pas d’attente exprimée par le client principal attendus). Enfin, le besoin d’explication et d’im-
de l’entreprise qui accueille pourtant favorable- plication des salariés sur la stratégie de l’entre-
ment l’offre de service ; prise semble être une condition de base pour
- la réflexion du dirigeant ne se base pas sur une leur appropriation du projet et sa poursuite.

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 13


VÉRIFIER LA FAISABILITÉ DU PROJET
Fiche projet 2
Objectif La faisabilité organisationnelle et sociale
Confronter les objectifs du projet à la réalité En partant de l’activité de travail existante, re-
de l’existant dans l’entreprise, s’assurer que le pérer les grandes transformations et évaluer
projet correspond bien à une évolution envi- les difficultés induites par le projet SI : va-t-on
sageable. passer d’une culture de l’informel à celle de
Il s’agit de vérifier que l’entreprise peut me- la traçabilité, passer du cloisonnement entre
ner ce projet au regard de trois dimensions : services à l’interdépendance, de la rétention
organisationnelle et sociale, technique, écono- d’information à la transparence pour tous, de
mique. l’autonomie à un travail plus encadré, d’un
Cette étape permet aussi d’affiner les ressour- contact direct avec les clients à une relation à
ces humaines et financières à mobiliser. distance par mails... ?
Plusieurs scenarii d’investissement peuvent - Quels sont les usages du système informatique
être alors établis en fonction de l’ampleur des actuel et les stratégies mises en œuvre par les
changements, des difficultés perçues et des salariés pour travailler de manière efficace…
ressources disponibles. stratégies que le nouveau système informati-
Acteurs impliqués que ne doit pas rendre impossibles ?
- Le saut informatique et technologique est-il
- La direction ;
possible du point de vue du développement des
- Les représentants des fonctions concernées ;
compétences dans le délai envisagé ?
- Le responsable informatique lorsque cette
- Quelles sont les attentes, intérêts et craintes
fonction existe ;
des salariés et de l’encadrement vis-à-vis du
- Le comité d’entreprise et le CHSCT, les délé- changement du SI ?
gués du personnel.
La faisabilité technique
Risques
Si l’entreprise ne dispose pas de compétences
Une étude de faisabilité qui ne prendrait pas techniques, cette analyse peut être reportée
en compte tous les enjeux du projet peut jusqu’aux premières rencontres avec des pres-
conduire à : tataires.
- une dégradation des conditions de travail et du - Dans quel état est le parc informatique ? Capa-
climat social en cas de difficultés d’appropriation cités, limites, dysfonctionnements des postes,
de l’outil par les salariés et l’encadrement ; de l’infrastructure et des applications ?
- des dérives de coûts si le périmètre de l’inves- - Quels sont les besoins d’interfaces entre le
tissement a été mal défini ; nouvel applicatif et les applications existantes ?
- des dérives de calendrier si les ressources Est-ce possible ? Les données existantes pour-
internes et externes à mobiliser sont sous-es- ront-elles être migrées ?
timées ; - Quelle durée estimée pour la mise en place du
- un rejet du projet en cas de faible prise en nouveau SI ? Quel type de maintenance techni-
compte des intérêts des parties prenantes. que sera nécessaire, les compétences internes
Nos recommandations suffiront-elles ?
Prendre en compte les trois dimensions La faisabilité économique
d’analyse de la faisabilité du projet - Quelle estimation du coût de cet investisse-
Pour faciliter cette analyse, il est important de ment : matériel et logiciel, infrastructure, pres-
pouvoir rencontrer des entreprises ayant déjà fait tations externes, temps interne avant, pendant
l’expérience d’un projet similaire et de balayer et après l’intégration, formation, coût de fonction-
les différents champs de questionnement.

14
14
nement, de mise à jour et de maintenance ? Exemple
- Quelles ressources internes peuvent être mo- Jusqu’à présent, cette entreprise de travaux pu-
bilisées sur le projet ? blics utilisait une GPAO6 pour gérer ses achats et
Valider le périmètre du projet et l’adapter au ses stocks, pour élaborer des devis en ligne. Elle
regard des possibilités de l’entreprise souhaite aujourd’hui investir dans un nouveau
Au regard des points forts, des risques et con- système lui permettant d’intégrer la gestion
traintes identifiés, la direction pourra valider les des plannings de chantiers et des rapports d’in-
objectifs, le contenu, le calendrier du projet ainsi terventions (problèmes rencontrés, solutions
que les ressources affectées. Différents scenarii mises en œuvre...), jusque-là renseignés ma-
d’investissement peuvent alors être envisagés nuellement par les conducteurs de travaux. En
en modulant ces variables. analysant la faisabilité organisationnelle du pro-
Partager les résultats de l’analyse avec les jet, l’observation des pratiques et des relations
futurs utilisateurs concernés de travail fait apparaître que les salariés ont
Ce point de communication est important afin des échanges d’informations essentiellement
de partager avec les utilisateurs les éléments par oral et peu formalisés. L’écart par rapport à
de faisabilité liés à l’organisation et au travail, l’objectif du projet SI est donc important.
d’échanger sur les changements à venir. Le projet retenu apparaît, à ce titre, peu réa-
Cette analyse permet déjà de définir les besoins liste. Un travail préalable au lancement du projet
d’accompagnement du changement. Elle pose est nécessaire : développement de l’usage des
également les bases de l’analyse des besoins outils informatiques existants, repérage des in-
techniques et fonctionnels utiles à la rédaction térêts et des craintes des salariés, explication sur
du futur cahier des charges. les objectifs du projet, implication des conduc-
teurs de travaux et autres fonctions utilisateurs
du nouveau système dans la définition de ses
fonctionnalités, etc.

(6) GPAO (Gestion de Production Assistée par Ordinateur) : logiciels et démarche permettant un
pilotage stratégique et optimisé d’une chaîne de production.
Elle se décline en différents modules : approvisionnement en pièces, approvisionnement en
matières premières, gestion des stocks, planification selon la tendance des commandes, calcul
des coûts de revient, processus d’assurance qualité.

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 15


METTRE EN PLACE UNE STRUCTURE PROJET PARTICIPATIVE

Objectif bant risque de le rendre peu disponible pour ré-


Fiche projet 3

Les projets SI mobilisent des ressources et des pondre aux sollicitations des acteurs et l’inciter à
compétences dans l’entreprise et chez ses par- trop déléguer aux prestataires externes ;
tenaires. La structuration des équipes impli- - Tenir les représentants du personnel à l’écart
quées dans la conduite du projet doit permettre du projet, ne pas leur donner un niveau d’infor-
d’organiser les coopérations en vue de la prise mation suffisant sur le projet et générer ainsi de
de décision, de la mise en œuvre des actions et la crainte ou de la méfiance ;
de l’information des acteurs concernés (utilisa- - Se concentrer sur les seules dimensions techni-
teurs, instances représentatives du personnel, ques lorsque le pilotage est confié à un informa-
clients...). ticien ou à un prestataire technique externe ;
Quelle que soit la taille de l’entreprise, il est né- - Considérer les groupes de travail utilisateurs,
cessaire de mettre en place une structure projet s’ils existent, comme des lieux de validation et
distinguant : non de construction.
- la maîtrise d’ouvrag e (MOA) qui décide, orien- Nos recommandations
te et coordonne le projet au sein d’un comité
Distinguer les responsabilités et rôles de
de pilotage ;
chacun en précisant différents niveaux
- la maîtrise d’œuvre (MŒ) qui met en œuvre les d’actions
décisions prises, le plus souvent à l’aide d’un ou
Le comité de pilotage décide des orientations,
de plusieurs prestataires extérieurs (éditeurs,
valide les choix structurants en matière d’or-
intégrateurs, SSII…).
ganisation, d’évolution des métiers, de choix
Acteurs impliqués techniques majeurs, d’achats de matériels ou
- La direction générale, le chef d’entreprise ; de prestations de services complémentaires...
- Les représentants des différents métiers et Le chef de projet coordonne les actions aux
fonctions ou les encadrants ; différents niveaux du projet, assure la tenue des
- La RH sera associée pour les questions de objectifs en lien avec la MŒ, veille à l’implica-
formation/mise à niveau des compétences ou tion et à l’information des futurs utilisateurs.
évolutions des métiers ; Le (ou les) groupe(s) de travail représentatifs
- La (ou les) personne(s) en charge de l’infor- des utilisateurs concernés travaille(nt) sur l’ex-
matique ; pression des besoins en lien avec leur situation
- Les utilisateurs, sans oublier l’encadrement de travail. Les utilisateurs de ces groupes testent
intermédiaire ; le système avant déploiement et peuvent as-
- Les représentants du personnel (CE/CHSCT, DP, surer des fonctions de relais et d’appui auprès
DS). de leurs collègues (voir fiche n° 9). La fonction
«d’utilisateurs clés» se construit au sein des
Risques
groupes de travail, le plus en amont possible.
- Construire une structure projet trop complexe
A l’occasion de réunions spécifiques qui réin-
et inopérante, mobilisant trop de monde, trop
terrogent l’emploi et les compétences, la per-
longtemps ;
sonne en charge des ressources humaines doit
- Une structure projet «molle» sans règles clai- être associée. Au sein d’un groupe de travail, la
res de travail entre MOA et MŒ ; présence d’un délégué du personnel (en tant
- Avancer avec une structure projet trop simple que salarié futur utilisateur) parmi les utilisa-
où le chef d’entreprise concentre toutes les res- teurs métiers peut être une opportunité pour
ponsabilités. La charge trop lourde lui incom- favoriser le dialogue social en fluidifiant l’infor-

16
mation entre le projet et les IRP. La répartition Exemple
des rôles au sein de la MŒ et entre MOA et MŒ Pour améliorer la gestion de ses stocks et opti-
est à préciser. Il est important, par exemple, que miser ses achats, cette PME de 60 personnes a
des décisions en matière de règles de gestion, souhaité mettre en place une GPAO.
d’évolution de processus ou d’élaboration de do- Un groupe projet est constitué, composé de la
cuments de travail ne soient pas prises par les direction générale, des responsables de ser-
prestataires techniques seuls. vices, du responsable informatique et de la
Attribuer la ressource temps à la structure comptable. Les fonctions du groupe projet sont
projet floues : à la fois comité de pilotage, groupe de
Au-delà de la question des budgets, se pose celle travail technique, il a posé le dirigeant comme
des temps alloués. La mise en œuvre d’un projet responsable du projet et n’a pas associé d’opéra-
d’évolution ou d’implantation d’un SI demande teurs au sein d’un groupe d’utilisateurs.
de la disponibilité, d’autant plus si l’on décide Un grave imprévu écarte le dirigeant qui est
d’associer des acteurs dans différents groupes. alors remplacé par son directeur commercial.
Il n’est pas rare de voir des projets se dégrader Ce remplacement change la qualité des re-
quant au respect de la qualité et des délais au lations avec le prestataire informatique.
moment des périodes de tests, par exemple, Un désaccord survient sur le contenu des forma-
car le temps nécessaire aux utilisateurs pour tions, jugé trop technique, peu pédagogique,
travailler avec les intégrateurs est insuffisant. éloigné des réalités de travail. La dégradation des
Choix et compétences du chef de projet relations aboutit à la rupture de contrat et à l’ar-
Le responsable de projet ne doit pas être choisi rêt des formations dispensées. La migration des
uniquement au regard de compétences techni- données ayant été réalisée, l’entreprise se trouve
ques, mais aussi et surtout, en fonction de sa liée à un outil dont elle ne maîtrise pas le fonc-
capacité à animer et à conduire un projet, à inté- tionnement. Échaudée par la difficulté à gérer les
grer les attentes opérationnelles (connaissance relations MOA/MŒ, l’entreprise décide d’utiliser
des métiers et des processus de l’entreprise). Ces empiriquement l’outil. Elle organise des échanges
compétences seront utiles pour gérer la relation de pratiques qui tiennent lieu de formation.
MOA/MŒ, coordonner la MŒ, porter et défendre Au final, l’outil GPAO est utilisé par deux services
le point de vue des utilisateurs, animer et gérer sur trois ; un certain nombre de fonctionnalités
les acteurs, communiquer, aider à gérer le chan- sont peu exploitées. L’impact de cette gestion de
gement de façon concertée. projet sur l’ensemble de l’entreprise est grand :
retards de production, pertes de chiffre d’affaires,
Disposer d’une compétence de «traduc-
réticence à la conduite d’autres projets de chan-
teur»
gement.
Au sein du projet, un acteur interne ou externe
(parfois les consultants) peut apporter une aide
précieuse en permettant aux différents acteurs Loi de 1982 : un objectif de mise en débat
de comprendre les points de vue exprimés, qu’ils En 1982, le législateur a institué dans le Code du tra-
soient de nature stratégique, organisationnelle, vail l’obligation pour les employeurs d’«informer et
«RH», purement technique et informatique. de consulter le comité d’entreprise préalablement
Il s’agit, en quelque sorte, d’opérer une refor- à tout projet important de nouvelles technologies,
malisation des propos tenus. Le désaccord entre lorsque celles-ci sont susceptibles d’avoir des con-
MOA et MŒ peut conduire à des échecs pour des séquences sur l’emploi, la qualification, la rémuné-
raisons d’incompréhension sur les attentes et les ration, la formation ou les conditions de travail du
contraintes réciproques. personnel.» (article L 432.2 du Code du travail).

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 17


17
DÉFINIR LES BESOINS FONCTIONNELS,
ORGANISATIONNELS ET TECHNIQUES
Fiche projet 4

Objectif et pratiques liées à l’évolution du SI, sans réfor-


La définition des besoins est une étape majeure mer les anciennes ;
de mobilisation, de concertation et de négocia- - Avoir une vision restreinte et cloisonnée des
tion avec les utilisateurs. Bien conduite, elle fa- besoins autour de quelques processus identi-
vorise l’appropriation des changements, elle fa- fiés, sans prendre en compte les besoins liés
cilite aussi l’appel à la maîtrise d’œuvre interne aux autres applications interfacées et aux uti-
(service informatique) ou externe (éditeurs, SSII, lisateurs indirectement concernés ;
cabinets de conseil intégrateurs...). - Oublier des besoins liés à l’évolutivité du sys-
Se poser la question des besoins techniques im- tème, en lien avec l’évolution de l’activité de
plique également de s’interroger sur les besoins l’entreprise. Risques de saturation et d’obsoles-
fonctionnels, organisationnels et RH : quelles cence rapide du SI, de fonctionnalités figées, de
fonctionnalités nécessaires dans chaque modu- ne pas pouvoir faire communiquer le système
le du système au regard de l’activité de travail implanté avec les applications futures…
actuelle et future ? Quels besoins d’évolution Nos recommandations
de l’organisation et des métiers au regard des
Partir des situations réelles de travail pour
transformations à venir dans l’entreprise et/ou
l’analyse des besoins fonctionnels, en intégrant
dans une partie de ses processus ?
les aléas, les incidents, les cas exceptionnels
Acteurs impliqués et les variations liées à l’activité de l’entre-
- Le chef de projet anime cette étape et fait ap- prise (saisonnalités, nature des documents
pel aux ressources nécessaires. Il est important utilisés...).
que l’entreprise garde la main sur la définition Réaliser des visites, dans des entreprises
des besoins et reste vigilante sur ce point en cas qui ont déjà implanté une application similaire,
d’appui d’un conseil externe ; permet de se projeter plus facilement dans une
- Des utilisateurs participent à l’élaboration des situation «inconnue» et d’affiner ses besoins.
solutions organisationnelles ; Identifier les besoins fonctionnels et organi-
- Des membres de la direction de l’entreprise, sationnels à partir des situations de travail réel-
des responsables métiers , en tant que futurs les :
utilisateurs et décideurs directs sur certains - ne pas limiter l’expression des besoins à l’en-
choix ; cadrement qui décrit souvent ce qui est attendu
- L’entreprise peut faire appel à un intervenant alors que les utilisateurs décrivent plutôt le
externe pour l’aider dans la définition de ses réel,
besoins fonctionnels et techniques, mais aussi - recueillir individuellement auprès d’utilisa-
pour l’accompagner sur les volets organisation- teurs (entretien ou questionnaire) des incidents
nels et RH. critiques rencontrés dans leur activité et les
Risques pondérer par des critères (fréquence, gravité,
- Considérer les volets organisationnels et RH conséquences sur l’activité...),
comme des variables d’ajustements après implan- - observer l’utilisateur en situation de travail, à la
tation… alors même que les marges de manœu- fois son comportement (gestes, déplacements,
vre seront nécessairement plus réduites ! ; postures...), ce qu’il dit lors de l’exécution des
- Ne pas partir des situations de travail réelles tâches, son exploration visuelle (informations
des utilisateurs et avancer dans le projet sur la prélevées, utiles à la décision...),
base de processus «théorique» ; - observer également les documents papier
- Générer, à l’issue du projet, un effet d’empile- utilisés pendant son activité (listing, impression
ment lié à la succession de nouvelles procédures
18
Excel, mémo-pratique), les traces écrites laissées Créer une dynamique participative d’expres-
lors d’une activité et réutilisées ensuite (codes sion et de construction des besoins avec les
articles, prix...), utilisateurs pour travailler les différents volets
- observer et identifier les besoins liés au poste du projet, et décloisonner les points de vue sur
de travail et à son environnement (bruit, cha- le travail. La démarche d’analyse par processus
leur...). peut être utile.

Exemple
Dans cette PME de négoce, l’entreprise a mené, les services ne distinguant plus leur périmètre
en l’espace de quelques années, un vaste projet d’activité, ils se renvoient la responsabilité des
de renouvellement de son SI pour accompagner dysfonctionnements. Les comptables et les ges-
sa croissance, améliorer la gestion du flux de tionnaires, par méfiance vis-à-vis du système
factures et du magasin... et ce, jusqu’à la déci- et de leurs collègues, utilisent parallèlement
sion d’étendre le périmètre d’informatisation de leurs propres outils de reporting, photocopient
façon quasi globale par l’implantation d’un PGI. factures et bons de commande pour en garder
La plupart des projets ont été conduits avec l’aide trace. Cette prise de conscience s’est opérée
d’intégrateurs et d’éditeurs, sous la houlette de lorsque l’un des associés a décelé des erreurs
deux chefs de projets informatiques successifs dans les tableaux de reporting financiers. Avec
dont les objectifs fixés par la direction étaient les changements successifs d’applications, les
essentiellement définis en termes de délais règles de gestion et les pratiques anciennes se
d’implantation (très courts), de respect du bud- sont superposées. Il n’y a pas eu, avec les uti-
get SI, de productivité et de réduction des temps lisateurs, de redéfinition de l’organisation, des
de traitement. Aucun objectif n’avait été défini processus ou des interfaces de travail entre les
pour l’évolution de l’organisation ou des métiers, services. Certains ont été sollicités pour valider
pourtant impactés par ces évolutions. les spécifications détaillées nécessaires au pa-
Après trois années de projets successifs, l’entre- ramétrage de l’outil, d’autres ont participé aux
prise connaît une profonde crise de son organi- recettes. L’ambiance générale dans l’entreprise
sation. On constate un cloisonnement renforcé ; s’est fortement dégradée.

E F F E T D ’E M P I L E M E N T

Mise en place d'un site Mise en place d'un module


web transactionnel d'informatisation de la
(paiement en ligne) chaîne logistique

Implantation d'un
module workflow et
Dématérialistion du
support facture

Intégration du traitement
de la facture sur ERP,
Degré d'informatisation

Par effet
Traitement de la refonte des procédures
d'empilement, flou
facture sur logiciel organisationnel et
Traitement de la comptable version
facture sur logiciel Subsistance de dégradation des
2, évolution des
comptable version procédures pratiques liées à T3, conditions de
1, évolution des T2, T1
procédures réalisation du
Subsistance de travail
pratiques liées à T2, T1
Traitement
Subsistance de
manuel d'une pratiques liées à T1
facture (crayon
et calculatrice...
puis parapheurs

T1 T2 T3 T4 T5
Temps

Accélération des transformations

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 19


19
UTILISER L’ANALYSE DES PROCESSUS
Objectif Nos recommandations
Fiche projet 5

Partant de l’activité de travail réel ; il s’agit de re- Avoir une démarche organisée
pérer simultanément des besoins fonctionnels, - Valider, avec la direction, le périmètre des pro-
organisationnels et RH, de partager un même ré- cessus concernés par le projet informatique ;
férentiel de description de l’activité de travail en- - Puis repérer les acteurs impliqués par proces-
tre utilisateurs, chef de projet et informaticiens. sus et constituer un ou plusieurs groupes de
On pourra ainsi mettre en place une logique travail avec des utilisateurs experts de l’acti-
participative, avec la description du processus vité… qui pourront faire le relais avec les autres
comme support de discussion. Ceci permettant utilisateurs ;
aux uns et aux autres de partager leurs contrain- - Cadrer le processus avec les utilisateurs avant
tes réciproques et de s’accorder sur les options de l’analyser (cf. tableau en exemple) ;
à prendre.
- Décrire le processus actuel, activité par acti-
Acteurs impliqués
vité, en veillant bien à identifier les aléas, les cas
- Le chef de projet qui peut être l’animateur du particuliers. La formalisation par logigramme
groupe de travail ; peut faciliter la discussion ;
- Des utilisateurs ayant une bonne connaissance - Définir, avec les utilisateurs, les besoins géné-
de l’activité de travail concernée par le projet ; rés par la nouvelle application, sans oublier de
- Un représentant du service RH à certaines réu- repérer les besoins en compétences, les nou-
nions, pour questionner l’évolution des compé- veaux savoir-faire qui seront sollicités ;
tences induite par les changements ; - Pour enrichir le contenu de l’analyse, il est re-
- Un consultant externe peut faciliter l’anima- commandé d’effectuer des observations avant
tion, requestionner les pratiques au regard de les réunions, selon les recommandations décri-
son expérience et prendre en charge la forma- tes en fiche 4.
lisation ; Ce que l’on recueille et pour quoi faire :
- La direction pour la validation des choix d’or- - Les données utiles au volet fonctionnel du
ganisation proposés. cahier des charges : les besoins de fonctionna-
Risques lités identifiées pour chaque activité de travail
- Se perdre dans la description, par manque de (lire, saisir, classer, rechercher, transmettre, édi-
méthode ou parce que le périmètre du projet ter...) ;
n’est pas suffisamment clair, est le risque majeur - Les données utiles aux responsables de ser-
dans l’analyse de processus ; vices : les modifications de procédures néces-
- Le manque de formalisation à l’issue des réu- saires, les règles de gestion et d’organisation à
nions peut provoquer une perte d’informations clarifier, la gestion des modes dégradés et des
utiles ; aléas... ;
- L’absence de retour sur les décisions prises joue - Les données utiles à à la personne en charge
sur la démobilisation des acteurs ; des ressources humaines : formations à prévoir,
- Enfin, il arrive qu’un noyau trop restreint d’utili- expertises à renforcer, création de nouveaux
sateurs soit impliqué, avec le risque qu’ils soient métiers ;
progressivement écartés de leur collectif de tra- - Les données utiles au volet technique du ca-
vail, car perçus par leurs collègues comme trop hier des charges : les besoins de communication
liés aux informaticiens. entre des bases de données ou des applications
différentes, une estimation des capacités du ser-
veur au regard de l’activité future...

20
Exemple pui du chef de projet, ont ensuite décrit le
Après avoir validé l’intérêt de dématérialiser processus : la comptabilité décrivait le processus
certains de ses processus (traitement des fac- et les activités de la gestion, la gestion celles de
tures «décaissement», traitement des chèques l’équipe technique... Cette description exhaus-
«encaissement») grâce à un workflow couplé tive et croisée permet également de prendre en
à une GED7 (gestion électronique des docu- compte les aléas et la variabilité de l’activité de
ments), cette société de gestion immobilière a travail dans la conception du projet (voir tableau
constitué un groupe de travail sur chaque pro- ci-après).
cessus. Pour rompre avec le cloisonnement ac- Enfin, l’ensemble des travaux a permis de pro-
tuel entre les services et permettre à chacun duire un cahier des charges précis des attentes
de reconstruire le processus dans une logique de l’entreprise tant sur les volets techniques que
globale, ce groupe était constitué d’utilisateurs fonctionnels. De nombreux aménagements ont
représentant chaque service. Animé par le chef été identifiés dans l’organisation et certains ont
de projet, il avait pour mission d’analyser le pro- été mis en place avant l’arrivée du workflow, car
cessus actuel et d’en discuter le réaménagement facilitant déjà le travail de chacun. Sur le volet
dans la perspective du workflow. RH, les attentes ont révélé le besoin de créer
Pour ce faire, le groupe a cadré chaque processus une fonction chargée de superviser les flux de
à décrire dans un tableau, pour éviter de dériver factures, de faire évoluer la modélisation des
dans l’analyse (voir tableau ci-après). processus numérisés, de mettre à jour les bases
Après cela, les utilisateurs, toujours avec l’ap- de données.

Nom du processus : paiement des fournisseurs

Finalité, fait
Fait générateur Réception de la facture (au
clôturant le Envoi du paiement
initialisant le processus: service courrier)
processus
Cas traités : tous les paiements en gestion immobilière,
Périmètre de Cas non traités : factures liées à des honoraires bureaux d’études, experts…
la description Renvois possibles à d’autres processus ou projets : la gestion des ordres de
services
Acteurs, services impli- Service courrier, comptabilité, trésorerie, équipe techniciens
qués dans le processus + tous les responsables qui signent les documents
Décrire la vie de la facture, activité après activité, en vue de concevoir son
cheminement futur avec le workflow.
Les objectifs de l’analyse Identifier pour chaque activité : les documents associés, les information
utiles et leur disponibilité, les outils utilisés (sur papier ou informatique),
les besoins d’accès à d’autres applications.
Les éléments de
Volume de factures par nature (pour dimensionner les besoins pour la GED)
mesure du processus
Délais (durée de chaque activité)
(unité d’œuvre)

(7) GED ou Geide : Gestion Electronique de Documents


Numérisation et archivage permettant la recherche des données stockées dans l’entreprise.

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 21


21
Deux représentants du service comptable, rapprochement des comptables et des techni-
accompagnés du chef de projet, ont observé ciens. Par ailleurs, en questionnant le directeur
Fiche projet 5

la circulation des factures au sein du service du service technique sur les niveaux et critè-
technique (chargé d’accepter leur paiement). res de délégations de signatures, on a mis à
Munis d’un tableau à remplir, ceux-ci ont suivi jour de fortes incohérences et fait émerger le
pas à pas le traitement de plusieurs factures, besoin de reclarifier l’ensemble des règles. Car
et échangé avec la secrétaire du service tech- celles-ci devront correspondre demain, avec le
nique, des techniciens et leur hiérarchie. Les nouveau SI, à des droits d’accès et des profils
comptables ont alors constaté des problèmes utilisateurs. Enfin, on a mis en évidence une
similaires aux leurs, à savoir l’arrivée au cour- surcharge de travail pour le secrétariat qui pho-
rier de factures incomplètes qui nécessitent tocopie toutes les factures pour prouver leur
des recherches, le tri des factures à chaque enregistrement et traitement en cas de récla-
étape, des appels de fournisseurs qui ques- mation ; cette analyse du processus a révélé
tionnent sur l’état de traitement de leur fac- également que le responsable de service qui
ture et auxquels on ne sait pas répondre. Cette signe toutes les factures y n’apporte pas de
prise de conscience des contraintes réelles réel contrôle après celui effectué par ses col-
du service technique a favorisé par la suite le laborateurs.

E X T R A I T D E TA B L E A U D E D E S C R I P T I O N

Intitulé Volume/ Besoins pour


Description Qui Supports
de l’activité fréquence fonctionnement futur
N° 12 Photocopie Secrétariat Copie papier 200 factures/ Surcharge d’informa-
Photocopie des factures et du service jour tions pour la hiérarchie
des factures remise dans le technique et de travail sans valeur
à envoyer casier du res- ajoutée pour le secré-
ponsable fonc- tariat.
tionnel (pour Envisager un archivage
archivage) direct GED, avec infor-
mations au responsable
sur listing des factures
archivées.

Cas particu- Retrouver l’im- Secrétariat Tableau de 25 % des Intégrer dans le work-
lier /aléa : meuble auquel du service correspon- factures né- flow une possibilité de
Traitement correspond la technique dance entre cessitent une requête pour le secréta-
d’une facture facture à partir immeuble/ recherche riat courrier. Permettre
incomplète de l’adresse adresse et l’accès au tableau de
dans son gestion- correspondance et assu-
libellé naire. rer sa mise à jour.

De leur côté, les techniciens ont analysé le et partant de là de construire plus facilement
traitement des factures au sein des services le processus futur avec le workflow et la GED.
de la comptabilité et du courrier. La descrip- Le logigramme sert de support à la discussion
tion des activités existantes a été également (comme un plan, une maquette) entre utilisa-
représentée sous forme de logigramme afin teurs, chef de projet et prestataires informa-
de partager plus aisément la situation actuelle, tiques.

22
E X T R A I T D U P R O C E S S U S « FAC T U R AT I O N » E X I S TA N T, D É C R I T AV E C L E S U T I L I S AT E U R S :
A R R I V É E D E S FAC T U R E S A U CO U R R I E R E T D I S T R I B U T I O N A U X CO M P TA B L E S

Service courrier Secrétariat comptable responsable du service Comptabilité

1- Ouverture du pli
2- Lecture du destinataire
3- Tri dans les casiers selon
les règles suivantes :
- factures de type A vers
comptable B
- courrier type C vers acteur D
...

Problème d’affection 2- Tri des factures


des factures. par société et par
A fiabiliser avec le comptables Manque de précision du tableau,
worflow. (tableau de corres- à mettre à jour. A intégrer
Demain : forte pondance) demain dans le worflow ?
modification de
l’activité courrier
avec la scanérisa-
tion des factures,
et une éventuelle non
pré-saisie. Société connue,
identifiée ?

oui
20% des factures
posent des problèmes
3- Mise à disposition
d’identification !
des factures classées
par comptable, dans le 4- Les factures sont
casier du responsable récupérées)
de la comptabilité, en
fin d’après-midi

5- Rangement à part Le logiciel


dans le casier du 6- Recherche du N°
propriétaire/immeuble comptable
responsable actuel est peu
comptablilité pour ventilation aux
comptables concernés adapté pour
(avec logiciel comptable) cette recherche

7- Mise en parapheur
de l’ensemble des fac-
tures. Déposés sur le
bureau des comptables Au final, le responsa-
ble comptable passe
plus d’une heure par
jour à trier et recher-
cher des factures.
Besoin d’amélioration
avec workflow

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 23


23
RÉDIGER LE CAHIER DES CHARGES FONCTIONNEL ET TECHNIQUE
Objectif Nos recommandations
Fiche projet 6

Il s’agit de formaliser les besoins techniques et Repérer et rencontrer les éditeurs existants
fonctionnels en vue de faire appel à la maîtrise pour vérifier la faisabilité technique et fonc-
d’œuvre (prestataire interne ou externe) char- tionnelle des premières exigences. Le faire
gée de mettre en place le nouveau SI. avec des utilisateurs, pour les acculturer et les
Acteurs impliqués aider à se projeter dans leurs futures situations
de travail.
- Le chef de projet compile les éléments issus
des analyses précédentes. La partie technique Se poser la question : mon cahier des charges
est rédigée par, ou avec la personne ressource permet-il aux prestataires de faire une estima-
en informatique qui connaît les caractéristiques tion du temps nécessaire, des coûts et notam-
actuelles du parc (quelle que soit sa taille) ; ment de ce qui devra être développé en spécifi-
- L’entreprise peut également faire appel à une que, au regard de l’activité de l’entreprise ?
aide externe de conseil pour la formalisation du Décrire l’entreprise aux prestataires : en
cahier des charges. préambule du cahier des charges, donner des
Risques informations sur le métier de l’entreprise, ses
différentes activités, ses objectifs de développe-
Beaucoup d’entreprises sous-estiment l’impor- ment et la place du projet SI pour y parvenir.
tance de cette formalisation qui préfigure déjà
la qualité et l’équilibre de la relation avec la Repartir des besoins identifiés avec les utilisa-
maîtrise d’œuvre. Les principaux risques sont : teurs pendant l’analyse de processus (fonction-
nalités, bases de données utiles, liens vers les
- d’être insuffisamment précis sur les besoins
autres applications, type de reporting attendu)
fonctionnels qui correspondent à l’activité de
pour formaliser les besoins fonctionnels.
travail de l’entreprise ;
- de déléguer trop cette étape à un intervenant
externe, à une ressource temporaire (stagiaire,
CDD...) sans appropriation par les acteurs qui
vont devoir piloter la mise en œuvre.

24
Exemple de cahiers des charges
fonctionnels et techniques
Cadre général Fonctions attendues de l’outil
Présentation générale de l’entreprise Fonctions techniques et intégration au
- Secteur d’activité, effectif, ses clients… (join- système d’information
dre une plaquette de présentation de l’entre- - Insister sur le fait que l’outil recherché s’intè-
prise). gre dans une organisation informatique exis-
Champ d’application tante, ayant ses spécificités.
Périmètre d’action de la solution technique Liste des fonctions
recherchée. - Détailler fonction après fonction ce qui est
Objectifs attendu, afin que le prestataire puisse répon-
dre point par point sur ce que sa solution peut
Expliquer notamment ce que l’utilisation de
permettre (cf. tableau ci-après).
l’outil devra apporter au fonctionnement de
l’activité.
EXEMPLE :

Critère de choix (interface utilisateur ) Réponse et commentaire


du soumissionnaire
L’interface utilisateur proposée est simple et conviviale avec : Joindre des copies d’écrans
- aide en ligne ?
- documentation en ligne ?
- messages en français ?

L’utilisateur peut-il visualiser par une seule manipulation ses tâches en


attente et en cours de traitement ?

Spécifications techniques de l’outil Nombre de dossiers traités, nombre d’activités


Décrire ici de façon détaillée le parc technique informatiques par dossier, nombre de saisies,
existant et les évolutions futures attendues, nombre de postes de travail concernés…
afin que le prestataire apporte une réponse Évolution des outils
adaptée au contexte technologique : Faire part des exigences en matière de com-
- architecture applicative et contraintes techni- munication des outils : si l’une des applications
ques : principes généraux, existantes (en interface avec le nouvel outil)
- contraintes techniques, change, la communication entre applications
- les orientations technologiques. pourra-t-elle tout de même être assurée ?
Services attendus de la part du pres-
Les éléments de volumétrie
tataire
Donner au prestataire une idée des flux de tra-
Demander au prestataire d’expliquer sa démar-
vail actuels et futurs générés par les processus
che d’accompagnement (logique projet, appro-
concernés (choisir des unités d’œuvre pertinen-
che participative...).
tes, qui permettent de bien dimensionner appli-
cations et matériels : serveurs…).

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 25


CONSTRUIRE LE PARTENARIAT PRESTATAIRE/CLIENT
Objectif - reprise des données existantes : alternatives,
Fiche projet 7

Formaliser le cahier des charges est une chose, risques, etc. ;


choisir un prestataire et instaurer une relation - organisation proposée : démarche et modali-
de confiance en est une autre. Or, c’est un point tés d’implication des utilisateurs, charge, plan-
essentiel dans la réussite du projet. ning, plan qualité, etc. ;
Le partenariat et la contractualisation doivent - budget : décomposition des prix, détail des
se construire sur des exigences réciproques, parties forfaitaires et sur mesure, coût main-
côté prestataire mais également côté client. tenance, etc. ;
Acteurs impliqués - expérience de l’équipe d’intervenant.
- Le chef de projet et le groupe-projet sont Présélectionner une «short list» et rencon-
concernés en premier ; trer les prestataires
- Les représentants des «clients» de la future - une fois la première liste établie, il est indis-
application peuvent être sollicités afin d’affi- pensable de réduire le nombre de prestatai-
ner l’explicitation de leurs besoins auprès des res, de manière à pouvoir les évaluer sérieuse-
prestataires potentiels. ment. Les candidats de cette «short list» seront
Risques évalués en vue du choix final, lors d’entretiens
en face-à-face qui leur permettront de présen-
- S’engager avec un prestataire qui n’aura pas
ter leur projet de façon plus détaillée grâce aux
les moyens de répondre réellement à la de-
échanges ;
mande (exigence client trop forte, prestataire
- la présence de futurs utilisateurs lors des pré-
sous-dimensionné, manque d’expertise sur
sentations est une véritable opportunité pour
l’objet du fait d’intervenants juniors...) ;
le projet. Leurs questions sont très concrètes
- Mal engagé, mal suivi, le risque de conflit est
sur les volets fonctionnels, cette présentation
important dans les projets SI, entre client et
leur permet de se projeter plus facilement dans
prestataire : manque de réactivité du presta-
le futur et de faire la connaissance des presta-
taire ou manque de définition précise des be-
taires avec lesquels ils seront en contact ;
soins ou d’arbitrage chez le client...
- pour éviter les malentendus, il est important
Nos recommandations de faire repréciser si l’équipe qui présente le
Établir une grille de critères de choix : projet est celle qui interviendra dans l’entrepri-
Pour qu’elle soit efficace, une grille doit repo- se (l’intervenant senior vend la prestation et
ser sur une notation objective, précise et sta- un junior la réalise seul et sans aide). On peut
ble quel que soit le candidat. Chaque dimen- d’ailleurs exiger que l’avant-vente soit réalisée
sion des réponses est étudiée et notée, par par les principaux membres de la future équi-
exemple : pe (chef de projet, consultant, analyste, etc.) ;
- compréhension de la problématique : con- - pour des projets de grande ampleur, il est
naissance du métier, compréhension des objec- possible de demander la réalisation d’un pro-
tifs, prise en compte de la concurrence, etc. ; totype pour départager deux solutions. Cela
- références de projets similaires ; peut représenter un coût financier et un temps
de préparation important si l’on doit pren-
- solution fonctionnelle : couverture, ouver-
dre en compte des besoins spécifiques. C’est
ture, etc. ;
également une opportunité d’impliquer les
- solution technique : ouverture, pérennité, in- utilisateurs dans la préparation et le test du
tégration au SI, permettant à l’entreprise d’as- prototype. Le temps gagné sur la suite du pro-
surer seule les développements futurs, etc. ; jet est conséquent, car de nombreux besoins
- formation : adaptée à l’activité de travail de émergent à l’occasion de la simulation, mais
l’entreprise, manuel rédigé en français, hot suffisamment tôt pour être pris en compte.
line... ;
26
Le prototype peut également être demandé en et claire pour arbitrer les choix nécessaires à
cours de projet pour valider des besoins spé- l’avancement du projet (éviter de faire arbitrer
cifiques. par le prestataire des choix concernant l’acti-
Ne pas oublier les engagements du client vité ou l’organisation) ;
dans le partenariat - s’engager à formaliser des besoins précis ;
Une fois le choix effectué, instaurer une rela- - transmettre les données nécessaires dans
tion équilibrée et de confiance entre client et des délais cohérents avec le planning du pres-
prestataire implique de formaliser également tataire...
les exigences de fonctionnement côté client,
par exemple :
- mettre en place une ligne de décision rapide

Exemple
Toujours dans le cadre de son projet de dématérialisation de ces processus facturation et
encaissement des chèques, l’entreprise a effectué une short list de cinq prestataires (re-
groupant éditeurs et intégrateurs) pour des solutions de GED et de workflow. Six futurs
utilisateurs issus des différents services concernés ont participé aux présentations, munis
de leur grille de notation. La précision de leur question sur des fonctionnalités offertes ou
non par une solution ont parfois davantage «déstabilisé» les prestataires que des questions
purement techniques relatives aux compatibilités ou aux capacités des systèmes. Leur no-
tation a été prise en compte pour le choix des deux derniers prestataires auxquels a été
demandé un prototype. Celui-ci a été développé sur la base de l’un des processus, décrit
et analysé par les utilisateurs. Le travail était déjà prêt. La simulation a permis de choisir la
solution la plus souple, permettant à l’entreprise de faire évoluer le plus facilement possible
les circuits de workflow. En testant le prototype, les utilisateurs ont pu réaliser concrètement
toutes les opportunités apportées par la solution technique, mais aussi ses contraintes, ce
qui a conduit à identifier d’autres aménagements nécessaires dans la future organisation.

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 27


27
PARAMÉTRER, RECETTER ET TESTER LE NOUVEAU SYSTÈME
Objectif aux besoins du paramétrage ou pour effectuer
les recettes, ils ne sont pas suffisamment for-
Fiche projet 8

Le paramétrage consiste en une adaptation


de l’applicatif aux spécificités de l’entreprise. més pour bien tester... ;
C’est à ce stade que le prestataire technique - Sur le fond, la qualité de la recette est sou-
configure l’application selon les besoins expri- vent négligée dans les projets (on installe et
més dans les étapes précédentes. Il s’établit on outille au plus vite pour ajuster ensuite), ce
sur la base de spécifications détaillées, issues qui a pour effet de masquer les insuffisances
en partie des besoins exprimés par les utili- des outils jusqu’à ce que les utilisateurs les
sateurs. découvrent «par hasard». Il est alors générale-
La recette est l’ensemble des opérations de ment trop tard pour agir.
contrôle permettant au maître d’ouvrage de Nos recommandations
vérifier que les engagements du maître d’œu- Pour le paramétrage, il est important de pré-
vre sont respectés (conformité aux spécifica- voir :
tions). En pratique, il s’agit d’installer l’appli- - des utilisateurs représentatifs des différentes
cation sur quelques postes «test», de s’assurer fonctions concernées, qui pourront être sollici-
qu’elle réponde correctement au cahier des tés également pour les recettes ;
charges et, le cas échéant, de reparamétrer en
- un temps d’explication de cette étape aux
conséquence. La recette définitive constitue le
utilisateurs, de ses conséquences et de sa pla-
point de départ de la garantie contractuelle.
ce dans l’ingénierie du projet ;
Les phases de paramétrage et de recettes se
- la disponibilité des utilisateurs pour répondre
traduisent par d’intenses itérations entre tech-
aux questions des prestataires. Les utilisateurs
niciens et utilisateurs, souvent dans un laps
doivent connaître cette disponibilité et pouvoir
de temps contraint. Aussi, la mobilisation des
l’ajuster au regard de la charge de travail réelle
utilisateurs doit-elle se faire dans de bonnes
demandée ;
conditions (temps et formation) et permettre
- des moments de retour vers les utilisateurs
également à l’occasion des recettes de pouvoir
pour leur expliquer ce qui a été décidé. Éviter
identifier d’autres aménagements fonction-
qu’ils ne découvrent le résultat une fois que
nels ou organisationnels.
tout est irréversible.
Acteurs impliqués
Pour les applications qui s’appuient sur un
- LՎquipe de la MΠ(interne ou externe), mais annuaire des profils utilisateurs (type LDAP).
aussi le groupe projet MOA pour l’évaluation Cela nécessite de remettre à plat l’organisation
de la phase de test ; du travail, l’organigramme des responsabilités
- Un ou plusieurs utilisateurs participeront à et accès de chacun. Un travail préparatoire doit
l’identification et à la validation des spécifica- se faire, en concertation avec les utilisateurs et
tions détaillées nécessaires au paramétrage, sur la base des analyses de l’activité.
aux tests et recettes.
Pour le recettage, rédiger un cahier des char-
Risques ges. Ce dernier consigne toutes les manipula-
- Un manque de préparation sur la forme con- tions, opérations, cas pratiques à tester par les
duit à réaliser l’ensemble dans de mauvaises utilisateurs. Ce cahier de recettes (ou «proto-
conditions : le prestataire ne dispose pas de cole» de recettes) doit aussi préciser :
toutes les données pour paramétrer alors que - le planning général des réceptions,
le client met la pression sur les délais ; les - les modalités de réception pour chaque com-
grilles de tests sont mal préparées, les utili- posant logiciel,
sateurs ne sont pas disponibles pour répondre

28
- la documentation utile à l’équipe projet in- L’organisation du projet doit prévoir :
terne, aux utilisateurs, - une compétence de «traducteur» dans ces
- la définition des remontées d’informations étapes entre les experts informatiques et les
attendues du test, futurs utilisateurs. Cette personne peut être un
- la formation des testeurs, consultant, le responsable du projet, ou bien
Les tests finaux sont regroupés dans cette pha- encore un utilisateur «avancé» qui sera au pre-
se de recette qu’il importe de bien préparer. Le mier plan lors de la recette ;
rôle des utilisateurs est important. - la mobilisation d’un noyau dur d’utilisateurs-
- ... testeurs, représentant les futurs utilisateurs ca-
ractéristiques d’un métier, d’un service… ;
Réussir la phase du test impose quelques
- une disponibilité suffisante et négociée des
précautions :
utilisateurs, comme pour le paramétrage ;
- en premier, bien choisir le lieu (service, ate-
lier...) du test : il faut que l’application soit tes- - des moments de retour vers les utilisateurs
tée si possible par des «utilisateurs avertis» qui pour partager le bilan de la recette et les choix
sauront faire remonter les difficultés rencon- éventuels.
trées vers l’équipe projet ;
- le périmètre ne doit pas être trop important :
mieux vaut tester en profondeur sur un péri-
mètre restreint que d’étendre trop largement
le nombre d’utilisateurs-testeurs ou de fonc-
tionnalités testées.

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 29


29
MIGRER LES DONNÉES ET GÉRER LA BASCULE
Objectif - perte de certaines informations, ce qui peut
Fiche projet 9

Il s’agit de la phase de déploiement du nou- provoquer à la fois blocage de l’activité et rejet


veau système, une fois les solutions validées, plus ou moins momentané du système par les
paramétrées et testées. salariés (y compris l’encadrement) ;
Au cœur de cette phase, la migration des don- - focalisation de l’analyse des problèmes sur
nées, c’est-à-dire, l’intégration de l’ensemble les aspects techniques, alors que les dysfonc-
des données de l’ancien au nouveau système tionnements peuvent être d’ordre organisa-
informatique. tionnel (mauvaise codification ou carence
Cette étape est caractéristique de projets SI qui dans l’anticipation des règles de gestion, par
impliquent des transferts de données. Les pro- exemple) ;
jets tels que l’implantation des sites web sont - manque d’information ou de préparation des
moins concernés. utilisateurs pendant la phase de transition qui
Le projet SI ne s’arrête pas pour autant à l’issue peut être longue avec un risque de dégrada-
de la bascule. Une autre étape commence alors tion rapide des conditions de travail.
avec un fort enjeu d’appropriation de l’outil et Nos recommandations
de développement des usages (voir partie 3).
- Organiser la migration en fonction du scéna-
Acteurs impliqués rio choisi (big-bang ou progressif) ; prévoir les
- Le ou les prestataires informatiques (éditeurs temps de migration et de bascule pour limiter
et/ou intégrateurs, SSII…) ; les perturbations de l’activité de travail. Com-
- Le responsable projet ; muniquer la date de migration suffisamment
- Le responsable SI (s’il existe) ; tôt pour que les salariés puissent à la fois orga-
niser leur travail et se préparer à l’arrivé d’une
- Certains membres du groupe projet (groupes
nouvelle façon de travailler ;
utilisateurs, groupes métiers maîtrisant certai-
nes données) pour le nettoyage et la mise en - Limiter en conséquence les objectifs de pro-
conformité des données ; duction pendant la phase de transition qui gé-
nère toujours un mode d’exploitation dégradé
- L’encadrement intermédiaire qui recueille les
pour les utilisateurs.
dysfonctionnements, à l’interface du groupe
projet et des utilisateurs. - Communiquer sur les dysfonctionnements
ou les difficultés éventuelles et les moyens d’y
Risques
remédier ;
Selon les scenarii de bascule – big-bang ou
- Bien gérer la relation avec le prestataire in-
changement progressif –, on peut identifier
formatique pour rester maître de la qualité
différents risques :
de migration des données. Dans la mesure du
- si l’on choisit le big-bang, c’est-à-dire bascule possible, c’est lui qui doit s’adapter technique-
du nouveau système en une fois, le risque, en ment aux données (format, volume...) de l’en-
cas d’échec, est de paralyser toute l’entreprise ; treprise, pas l’inverse ;
- le changement progressif, module après - Ne pas dissoudre totalement la structure pro-
module ou processus par processus, est un jet : maintenir une équipe chargée de repérer
scénario a priori plus sûr. Cependant, il laisse et de gérer les ajustements nécessaires dans la
cohabiter deux systèmes en parallèle. Cette durée. Six mois après, une analyse des usages
cohabitation peut freiner l’appropriation du peut être organisée pour améliorer le SI exis-
nouveau système et laisser se développer des tant (voir partie 3).
usages non voulus et parfois contre-produc-
tifs.
D’une façon générale, on peut rencontrer les
risques suivants :
30
30
Exemple
Afin d’offrir un meilleur service à ses clients La relation avec le prestataire informatique est
(accroître la traçabilité des services rendus), centrée sur les aspects techniques de l’outil.
cette entreprise de négoce décide de re- La bascule a été réalisée durant un week-end.
fondre son système informatique et de re- L’information des salariés a été faite au dernier
grouper ses diverses applications métiers moment. Ce n’est qu’à partir de la bascule que
au sein d’un même outil informatique. Non les salariés ont été mis à contribution, du fait
demandeurs d’un nouveau système, les sa- des importants dysfonctionnements qui ont
lariés ne sont pas associés en amont (dans bloqué l’activité de l’entreprise (doublon, per-
les phases d’analyse des besoins, choix des tes d’informations, etc.).
outils, test, adaptation, paramétrage, etc.). Au final, le travail de migration a dû être réor-
La raison en est simple : la direction souhaite ganisé. La remobilisation des salariés a été
harmoniser les pratiques dans un contexte où coûteuse en temps, passant par une phase de
chaque salarié utilise ses propres outils cons- reconstruction de la confiance avec le mana-
truits personnellement. Elle pense anticiper gement.
ainsi de fortes résistances. C’est pourquoi elle
choisit un scénario de type big-bang.

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 31


FORMER LES UTILISATEURS
Fiche projet 10

Objectif - un manuel utilisateurs peu adapté, en


La formation vise plusieurs objectifs : anglais ;
- développer la maîtrise technique de l’outil ; - un apprentissage trop fortement délégué à
un didacticiel en ligne (parfois rédigé en an-
- favoriser son appropriation par des mises en
glais)... ;
situation ;
Les conséquences sont tout autant importan-
- après le déploiement, au regard de l’usage,
tes :
apporter des formations complémentaires in-
tégrant la résolution de difficultés non prévues - moindre maîtrise de l’outil, baisse de produc-
au départ. tivité et inconfort pour l’utilisateur qui ne peut
atteindre ses objectifs ;
Les actions d’implication et d’information
préalables à la formation contribuent à amélio- - le manque de maîtrise informatique peut
rer l’efficacité de celle-ci : notamment par leur être «tabou», ce qui augmente le stress de
participation aux présentations des solutions l’utilisateur en cas d’échec ;
en phase de choix, à l’expression des besoins, - rejet de l’outil, considéré comme inadapté ;
au paramétrage, aux recettes et tests, et grâce - ambiance de travail tendue (stress, sentiment
à l’information donnée tout au long du projet. de dévalorisation ou d’échec, démotivation,
Acteurs impliqués apparition de tensions ou de conflits, etc.).
- Le service RH, en amont pour l’intégration Nos recommandations
du volet formation dans le projet, en aval pour Identifier les besoins de formation tout au
s’assurer du suivi et de l’évaluation ; long du projet ;
- Les formateurs externes, proches de l’éditeur Identifier les types de personnes ayant a
du logiciel ; priori besoin d’un soutien spécifique : en fonc-
- Les formateurs internes : membres de l’équi- tion des métiers, des activités, du niveau de
pe projet ou utilisateurs d’une première phase qualification, de l’ancienneté, en tenant comp-
de test sur un service pilote. Il est important de te des précédents changements, etc.
les former aussi à la pédagogie et à l’accom- Démystifier très tôt l’échec possible de l’ap-
pagnement. Ils pourront former ensuite leurs prentissage, les problèmes liés au manque de
collègues ou être en appui dans les services ; maîtrise informatique, pour permettre aux uti-
- Les futurs utilisateurs du nouvel outil : il est lisateurs en difficulté de s’exprimer ;
important de constituer des groupes homogè- Penser à intégrer un volet formation dans
nes en croisant plusieurs critères, par exemple : le cahier des charges avec les prestataires
métiers, niveaux de connaissance, etc. techniques. Adapter avec les formateurs, les
Risques contenus, les modalités et les fréquences de
Risques fréquemment observés : formation aux besoins des utilisateurs. Il est
- un manque de définition des besoins de for- recommandé d’aborder le point de la forma-
mation lors de la contractualisation avec le tion lors des visites de référence dans une en-
prestataire technique en charge de dispenser treprise ayant mené le même projet ;
la formation ; Diversifier les modalités d’apprentissage et
- une formation passe-partout, peu de mise en d’appropriation en articulant si besoin :
situation sur cas réels ; - formation en groupe intégrant des mises en
- un formateur très technique et peu pédago- situation à partir de «cas type»,
gue ;

32
32
- formation au poste de travail pendant une les autres utilisateurs. Les premiers devenant
période donnée d’appropriation, des relais auprès de leurs collègues en situa-
- mise à disposition d’un appui constant de tion de travail. Attention, néanmoins, à ne pas
type «hot line», intranet, guides utilisateur (en créer une distinction trop forte entre les «sa-
ligne ou pas), équipe de soutien (premiers uti- chants» et les autres, notamment au regard de
lisateurs de la phase de test), etc. l’encadrement intermédiaire qui peut craindre
On utilise parfois une formation en deux une perte de sa légitimité.
temps, d’abord avec les utilisateurs clés impli-
qués préalablement dans le projet, puis avec

Exemple - mise à disposition d’une assistance en ligne


Le changement du système d’information de pendant 6 mois, et d’un didacticiel e-learning .
cet établissement financier régional provoque Après un an d’utilisation, une analyse des usa-
un bouleversement des pratiques de travail. ges a été conduite par des intervenants exter-
Pour faire face à ces évolutions, l’entreprise nes, révélant à la fois de nouveaux besoins de
organise un soutien aux équipes articulant dif- formation sur des fonctionnalités spécifiques,
férentes modalités : mais également une remise à niveau générale
- formations sur une «base de données école» pour certains salariés. L’analyse a mis en lu-
avant la bascule ; mière des situations réelles de salariés en diffi-
culté, notamment parmi l’encadrement. Le ta-
- accompagnement des utilisateurs pendant 3
bou lié aux difficultés de maîtrise informatique
jours au sein des services, sur postes de travail,
est important, car c’est un critère d’évaluation
par des formateurs (eux-mêmes utilisateurs pi-
annuelle et d’avancement.
lotes venant d’autres services) ;

M AÎTRISER UN PROJE T SYSTÈME D’INFOR M ATION 33


3 AJUSTER L’OUTIL ET L’ORGANISATION
APRÈS IMPLANTATION

Une fois le système implanté, des difficultés ap- Cette démarche de diagnostic et d’ajustement
paraissent dans l’usage du nouveau système, peut être réalisée par l’entreprise, quelques
les conditions de travail peuvent se dégrader : mois après l’implantation des nouveaux outils,
des «bugs» techniques, des fonctionnalités non en impliquant l’encadrement et les équipes de
utilisées, des applicatifs anciens qui continuent salariés utilisateurs du système. Un regard ex-
à être utilisés, une appropriation limitée de térieur pourra être utile pour animer les échan-
l’outil par certains salariés, alors que d’autres ges entre salariés ainsi que pour l’observation
en feront un usage innovant... En effet, tout des conditions d’utilisation du système en si-
n’est pas prévisible : des difficultés ou des tuation de travail.
succès se révèlent à l’usage, des améliorations Riche d’enseignements pour l’organisation,
sont souvent réalisées après implantation des notamment en vue de préparer les investisse-
premiers modules, puis dans les premiers mois ments suivants, cette analyse doit associer les
d’utilisation du nouveau système… Bien sou- différentes fonctions concernées par l’usage du
vent, l’équipe projet se dissout après la bascule, système d’information.
alors que tout commence avec le développe-
ment des usages ! Premier bilan de l’investissement
La troisième partie de ce guide propose une L’objectif est d’identifier les principaux points
démarche d’analyse des usages d’un outil infor- forts et points faibles du système, en vue de
matique après implantation, en trois étapes : traiter, dans une seconde étape, les difficultés
- un bilan rapide des résultats de l’implanta- éventuellement survenues et de généraliser ce
tion d’une application et des usages qui en sont qui marche bien.
faits ; Trois dimensions sont étudiées : utilité et per-
- une identification des difficultés éventuelles formance (atteinte des objectifs de l’investisse-
et de leurs causes ; ment), utilisation et appropriation et effets sur
- un repérage et une mise en œuvre des ajus- les conditions de réalisation du travail
tements, qu’ils soient liés à l’outil, à l’orga-
nisation, aux compétences ou à la conduite
de projet.

Qu’est-ce Qu’est-ce
Des questions à se poser, des observations à faire qui s’est qui pose
amélioré ? problème ?
1. Utilité et performance
Au regard de vos objectifs initiaux, quels impacts constatez-vous sur la
productivité, la qualité, le service client ou autres critères adaptés à
votre projet ?
Des objectifs non prévus ont-ils été atteints, avec quels résultats ?
Qu’en déduisez-vous ?

34
2. Utilisation et appropriation
Les utilisateurs sont-ils satisfaits du système ?
Diriez-vous que l’appropriation de l’outil est effective ?
Toutes les fonctionnalités attendues de l’outil sont-elles utilisées?
Les salariés continuent-ils à utiliser des outils de l’ancien système
d’information ?
Rencontrent-ils des difficultés avec certaines fonctionnalités ?
Des utilisations non prévues existent-elles, lesquelles ?
L’apprentissage a-t-il été suffisant ?
3. Effets sur les conditions de réalisation du travail
L’évolution du SI impacte-t-elle l’intérêt des utilisateurs dans leurs
activités professionnelles (selon métiers) ?
Pensez-vous que le SI a conduit à une évolution des métiers et des
compétences ?
L’utilisation du système donne-t-il lieu à une reconnaissance (en interne
et/ou par les partenaires externes) ou à un mode de management dif-
férent ?
En lien avec l’évolution du système d’information (SI), quels effets cons-
tatez-vous, notamment sur :
- la circulation ou le partage de l’information ;
- la charge de travail ;
- le stress ressenti ;
- la santé physique (troubles ophtalmiques, troubles musculo-
squelettiques...) ;
- les relations de travail, la coopération entre fonctions ou collègues ;
- le climat social ;
- l’absentéisme, le turn-over ;
Le SI donne-t-il lieu à des contrôles jugés abusifs par les salariés ?

Recherche détaillée des problèmes


et des causes principales
Il s’agit, dans cette seconde étape, d’identifier Plusieurs critères de pondération peuvent être
plus précisément les difficultés rencontrées et utilisés, par exemple :
surtout leurs causes. - gravité des problèmes identifiés : coût, dégra-
On peut regrouper cette analyse de l’usage dation des conditions de travail, conséquences
d’un système informatique autours de cinq des dysfonctionnements et erreurs ;
grandes catégories de questions : - fréquence de telle ou telle cause dans les pro-
- les caractéristiques techniques et fonction- blèmes relevés ;
nelles des matériels et logiciels ; - nombre d’utilisateurs concernés.
- l’organisation du travail et les modes de ma- Cette appréciation permet de donner la priorité
nagement ; aux actions à réaliser sur les points saillants.
- les compétences mises en œuvre ; Ce travail d’analyse s’appuie essentiellement
- le poste et l’environnement de travail ; sur la prise en compte de l’expérience des uti-
- les modalités de conduite du projet d’inves- lisateurs et sur l’analyse, en situation de tra-
tissement. vail, des conditions d’utilisation du SI. Il peut
Pour chacune des questions posées, les répon- être réalisé dans le cadre de groupes de travail
ses peuvent être pondérées selon l’importance réunissant des utilisateurs concernés par les
des problèmes et des causes identifiées (1 : problèmes rencontrés. Les points de vue de
peu important , 2 : important, 3 : très impor- l’encadrement et du service informatique sont
tant). aussi pris en compte.

AJUSTER L’INVE STISSEMENT APRÈ S IMPL ANTATION 35


Les caractéristiques techniques
et fonctionnelles des matériels et
logiciels

L’une des difficultés est-elle liée à l’outil/la à aborder avec utilisateurs et personnes en
technologie/aux matériels et logiciels ? (Points charge de l’informatique).

Des questions à se poser, des observations à Réponses argumentées, illustrées par des situa-
faire tions réelles de travail. Ajout éventuel d’un signe
de pondération selon importance
1. Constatez-vous un mauvais fonctionnement de
l’outil : pannes, lenteur, sécurisation des données,
etc. ?
2. Certaines fonctionnalités ou paramétrages de
l’outil vous semblent-ils peu ou pas adaptés à
vos besoins (règles de gestion incohérentes, pro-
blèmes de droit d’accès...) ?
3. Trouvez-vous que l’outil est complexe à utiliser,
ou réclame une technicité trop élevée pour vous ?
4. L’application vous paraît-elle parfois trop con-
traignante, fermée (pas de retour en arrière en cas
d’erreur, non prise en compte de certains aléas...)?
5. Vous arrive-t-il parfois de devoir ressaisir une
information, de devoir travailler sur plusieurs appli-
cations pour réaliser une activité ?
6. L’appui aux utilisateurs et à l’évolution du SI (ser-
vice interne ou prestataire externe) vous semble-
t-il suffisant ?
7. Les coûts de fonctionnement (maintenance, ver-
sioning...) des nouveaux outils vous semblent-ils
trop élevés?
8. Usages innovants : certaines fonctionnalités vous
permettent-elles de développer des activités plus
utiles ou efficaces que celles initialement prévues
Synthèse des réponses et arguments importants
(selon pondération)

36
L’organisation du travail et les modes
de management
Il est important que cette analyse soit menée si certaines difficultés sont liées à l’organisa-
avec les utilisateurs directs. Il s’agit de repérer tion du travail et aux modes de management.

Des questions à se poser, des observations à Réponses argumentées, illustrées par des situa-
faire tions réelles de travail. Ajout éventuel d’un signe
de pondération selon importance
1. Pensez-vous qu’il y ait une défaillance, un man-
que de définition des nouveaux processus liés à
l’introduction du nouvel outil ?
2. L’introduction de l’outil a-t-elle généré un sur-
croît d’activité que l’organisation actuelle du tra-
vail ne vous permet pas d’assurer dans de bonnes
conditions ?
3. Disposez-vous des marges de manœuvre néces-
saires à votre activité dans votre travail pour gérer
les aléas, difficultés ou situations non prévues dans
le système d’information ?
4. Le changement de votre activité (en lien avec le
SI) a-t-il un effet positif ou négatif sur votre charge
de travail (gain de temps, stress, charge physique
et mentale, etc.) ?
5. Les frontières entre votre vie professionnelle et
votre vie personnelle ont-elles été modifiées ?
6. Les rapports au travail, la coopération entre col-
lègues, la circulation de l’information utile sont-ils
rendus plus faciles ou plus difficiles depuis que le
nouvel outil a été introduit ou la nouvelle organisa-
tion mise en place ?
7. Le SI a-t-il induit des évolutions dans le travail de
l’encadrement (ex : informations en direct, repor-
ting automatisé…) ? En quoi cela vous semble-t-il
positif ou sources de difficultés ?
8. L’encadrement peut-il apporter un appui à l’utili-
sation du nouvel outil ?
9. Le mode de management a-t-il changé
(pilotage de l’activité et des équipes facilité,
accroissement de la pression ou du contrôle, mana-
gement éloigné, management court-circuité par un
accès général à l’information, etc.) ?
10. Usages innovants : y a-t-il des effets positifs du
SI et de la nouvelle organisation, non prévus , celle
de votre équipe et la coopération avec les autres
services ?
Synthèse des réponses et arguments importants
(selon pondération)

AJUSTER L’INVE STISSEMENT APRÈ S IMPL ANTATION 37


Les compétences mises en œuvre
Est-ce que certaines difficultés sont liées aux avec un panel d’utilisateurs représentatif des
compétences des utilisateurs ? A compléter différents métiers concernés.

Des questions à se poser, des observations à Réponses argumentées, illustrées par des situa-
faire tions réelles de travail. Ajout éventuel d’un signe
de pondération selon importance
1. Estimez-vous que les formations, l’expérience
que vous avez acquise vous permettent d’utiliser
l’outil de façon adaptée à votre activité ?
Y a-t-il des fonctionnalités de l’outil pour lesquelles
vous auriez besoin d’un soutien (formation, assis-
tance technique…) ?
2. L’introduction de l’outil vous a-t-elle obligé à as-
surer de nouvelles tâches (prévues ou non) pour
lesquelles il vous manque de l’expérience ? Auriez-
vous besoin d’un soutien formation, assistance
technique, etc.) pour ces activités ?
3. La répartition des responsabilités et des tâches
est-elle claire ?
5. Votre activité s’est-elle plutôt enrichie ? La repré-
sentation que vous avez de votre métier est-elle
cohérente avec l’utilisation de ces nouveaux outils
ou avec l’organisation du travail mise en place ?
6. Pensez-vous que les évolutions de votre métier
ont été assez prises en compte ? Si non, précisez
lesquelles.
7. Y a-t-il des signes de reconnaissance (en interne
ou par les clients ou fournisseurs) des nouvelles ac-
tivités et compétences mises en œuvre ? Une évo-
lution des référentiels métiers, des qualifications et
classifications a-t-elle été envisagée ?
Synthèse des réponses et arguments importants
(selon pondération)

Le poste et l’environnement
de travail
On se questionne ici sur l’environnement phy- lisateurs représentatif des différents métiers
sique du travail : le poste et son environne- concernés.
ment direct. A compléter avec un panel d’uti-
Réponses argumentées, illustrées par des situa-
tions réelles de travail. Ajout éventuel d’un signe
de pondération selon importance
1. Disposez-vous de suffisamment de place pour
travailler (espace pour disposer des outils de travail
et documents nécessaires) ?
2. L’ambiance sonore est-elle satisfaisante, êtes-
vous souvent gêné pour vous concentrer sur votre
activité ?

38
3. Etes-vous gêné(e) par des sollicitations nom-
breuses et intempestives pendant votre activité :
(mail, téléphone, collègues...) auxquelles vous de-
vez répondre en temps réel ?
4. Etes-vous gêné(e) par l’éclairage, avez-vous des
problèmes de visibilité de l’écran ?
5. La taille des caractères à l’écran est-elle suffi-
sante, avez-vous parfois besoin de vous rapprocher
ou d’imprimer pour lire une information ? Le con-
tenu des pages-écran est-il trop dense, l’essentiel
de l’information est-il utile ? Ressentez-vous par-
fois des signes de fatigue ophtalmique, des maux
de tête après une durée de travail prolongée sur
écran ?
Synthèse des réponses et arguments importants
(selon pondération)

La conduite du projet
d’investissement
Les difficultés repérées sont-elles liées à la A compléter par la maîtrise d’ouvrage et des
conduite du projet ? utilisateurs.

Des questions à se poser, des observations à Réponses argumentées, illustrées par des situa-
faire tions réelles de travail. Ajout éventuel d’un signe
de pondération selon importance
1. L’information pendant la conduite du projet
(objectif et contenu du projet, étapes, responsa-
ble, comité de pilotage, etc.) vous a-t-elle paru
suffisante ?
2. La réalité du travail et les besoins de certains uti-
lisateurs (internes / externes) ont-ils été oubliés ?
3. Estimez-vous que certaines étapes de la conduite
du projet ont été oubliées ou non traitées ? Si oui,
lesquelles ?
4. L’expérience des salariés et leur utilisation des
outils informatiques existants a-t-elle été suffisam-
ment prise en compte ?
5. Pensez-vous que le planning de conduite du
projet a été trop court ou trop long au regard des
étapes nécessaires ?
6. Le partenariat avec les prestataires a-t-il bien
fonctionné ?
7. Certains risques ou opportunités liés au change-
ment de système et d’organisation ont-ils été suffi-
samment pris en compte ?
Synthèse des réponses et arguments importants
(selon pondération)

AJUSTER L’INVE STISSEMENT APRÈ S IMPL ANTATION 39


Programme d’ajustement Avec qui (en interne ou à l’externe) la réali-
et d’amélioration ser ? Avec quels moyens la mettre en œuvre
(temps, matériel, budget) ? Dans quels délais,
L’étape 3 de la démarche vise à prioriser, puis selon quel phasage ?
à réaliser les actions d’ajustement nécessaires
4 ) Lancer le plan d’action et s’assurer de sa
pour améliorer les conditions de réalisation de
mise en œuvre : faire valider le plan d’action
l’activité et l’efficacité du système.
par la direction :
1) Identifier les actions d’amélioration à met- - informer l’encadrement et les équipes de tra-
tre en œuvre pour chacune des causes repé- vail des modifications à venir ;
rées en étape 2. Pour cela, on s’appuiera sur
- réaliser les actions, par exemple : actions
un groupe de travail permettant de prendre en
techniques sur le système et l’ergonomie de
compte l’expérience des utilisateurs, de l’enca-
certaines interfaces, actions de formation et
drement et des services techniques.
de partage de pratiques, modification de pro-
2) Donner la priorité aux actions d’améliora- cédures, ajustement de droits d’accès utilisa-
tion proposées en utilisant plusieurs critères, teurs, reconnaître de nouvelles compétences
par exemple : facilité et rapidité de mise en mises en œuvre…
œuvre des actions d’amélioration identifiées, - s’assurer de leurs résultats ;
coût de mise en œuvre, articulation avec des
Prendre en compte les difficultés rencontrées
projets en cours dans l’entreprise...
et les actions d’amélioration réalisées dans la
3) Préciser les modalités de mise en œuvre des conception des futurs projets.
actions : qui est responsable de cette action ?


EFFICACITÉ ET USAGES :
LA PREUVE PAR L’ANALYSE
Ce groupement d’employeurs dans le sec- d’activité sont-elles facilitées ?
teur agricole compte 166 salariés dont une - l’appropriation de l’outil : par exemple, existe-
équipe administrative de 10 personnes. Il a t-il un système papier parallèle pour les comp-
acquis un progiciel de gestion intégré pour tes-rendus des commerciaux sur leurs visites pros-
gérer ses « commandes » (l’appel télépho- pects ? pour quelles raisons ?
nique d’un agriculteur adhérent pour « réserver » L’analyse met en évidence l’efficacité mais aussi
un salarié), la comptabilité (facturation et suivi) les limites de l’outil : difficultés techniques (dou-
Cas

et les ressources humaines. bles saisies, sécurisation des données, requêtage,


La direction souhaite évaluer, deux ans près …), carence de l’organisation (rôle peu actif des
l’implantation du PGI, l’efficacité du système et animateurs commerciaux dans le système d’in-
son adéquation aux besoins de l’entreprise. Le formation,…). Des pistes d’amélioration sont
diagnostic analyse les processus de travail et de identifiées : elles sont techniques (évolution du
traitement de l’information. La démarche privilé- langage de requête), organisationnelles (modifi-
gie la prise en compte des situations réelles de cation du processus de travail pour la facturation,
travail, elle associe les utilisateurs. Les éléments délégation donnée aux animateurs commerciaux
susceptibles d’évolution sont pointés. pour la maîtrise de l’information sur les pros-
La performance du système est analysée selon pects) ou, enfin, concernent un apport de forma-
trois critères : tion complémentaire.
- son utilité dans le travail quotidien : l’objectif Tout en confirmant la pertinence de l’investis-
de saisie unique est-il atteint ? les gains de pro- sement informatique, cette analyse a valorisé
ductivité escomptés sur le temps de saisie sont-ils l’expérience des salariés utilisateurs, et a permis
réalisés ? d’identifier les ajustements nécessaires pour ren-
- sa facilité d’utilisation et ses fonctionnalités… dre le travail plus efficace et améliorer les condi-
par exemple, les requêtes sur le prévisionnel tions de sa réalisation
40
CONCLUSION

Connaissance du métier, de l’activité de travail besoins, d’arbitrer sur l’évolution de ses règles
et des besoins associés à ceux-ci... les TPE/PME de gestion, qui ne sait pas mobiliser ses utili-
disposent bien des atouts nécessaire à la réus- sateurs...
site de leur investissement système d’informa- Il est également important que la PME veille
tion. En effet, si les prestataires apportent des tout au long du projet à identifier les conditions
réponses techniques, ces dernières ne donne- nécessaires à l’appropriation des compétences
ront leur plein rendement qu’en intégrant une dont elle aura nécessairement besoin pour
innovation organisationnelle et sociale. Il faut faire évoluer une application. La dépendance
relativiser l’utopie ambiante portée par le phé- vis à vis des prestataires externes a un coût et
nomène «NTIC» et de la «e-transformation», et celui-ci peut limiter les aménagements fonc-
relayée par certains éditeurs, qui pourrait faire tionnels et techniques attendus.
croire que l’implantation d’une application, en Enfin, bien que le projet SI se termine rapi-
tant que tel, résout des problèmes d’organi- dement après son implantation, l’analyse
sation. La logique de l’outil «presse bouton», des usages du SI demeure une étape né-
comme le CRM8 qui «améliore votre efficacité cessaire du projet afin de ne pas laisser se
commerciale et fidélise vos clients», ne dis- développer une logique d’usage contraire à
pense pas l’entreprise de repenser sa stratégie l’amélioration des conditions de travail et à
commerciale, de repenser l’organisation du la performance de l’organisation. De nom-
travail de ses commerciaux, d’envisager des breux dysfonctionnements se révèlent dans
opportunités de développement professionnel l’usage, plusieurs mois après l’implantation.
des assistantes... Un accompagnement ponctuel externe est sou-
En partant de leur activité réelle de travail, en vent intéressant pour identifier l’ensemble des
définissant avec les utilisateurs l’activité future, ajustements nécessaires qui n’ont pu être pris
les entreprises peuvent construire une relation en compte pendant la durée du projet ou qui se
plus saine avec des prestataires techniques révèlent nécessaires à l’issue d’autres change-
tout en assurant l’amélioration des conditions ments dans l’entreprise. Un changement d’or-
de réalisation du travail de demain. Les presta- ganisation, de management peut conduire à
taires techniques, SSII, sauront apprécier une modifier l’usage d’un SI. Cette action de veille
entreprise qui sait ce qu’elle veut au regard de est importante, car le SI n’est pas neutre sur le
son développement, de l’analyse de ses prati- travail. Rappelons que déjà en 1998, pour 63%
ques de travail. des personnes interrogées, le stress apparaît
Du point de vue de la MOE informatique il est largement alimenté par l’émergence des nou-
en effet difficile de travailler avec une MOA qui velles tyechnologies qui incitent au « toujours
n’est pas en mesure de définir précisément ses plus vite ».

(8) Gestion Relation Clients (GRC ou CRM). Couplage informatique et téléphonique pour
gérer en temps réel le contact-client. Il est relié au reste du système d’information de
l’entreprise, et le plus souvent à un ERP.

CONCLUSION 41
NOTES

42
43
LE RÉSEAU ANACT
ANACT CENTRE LANGUEDOC-ROUSSILLON PICARDIE
4, quai des Etroits ARACT Centre ARACT Languedoc-Roussillon CESTP-ARACT Picardie
69321 Lyon Cedex 05 Le Masséna 1350, avenue A. Einstein 19, rue Victor Hugo
Tél. : 04 72 56 13 13 122 bis, Fbg St-Jean Le Phénix Bâtiment 9 BP 924
Fax : 04 78 37 96 90 45000 Orléans 34000 Montpellier 80009 Amiens Cedex 1
www.anact.fr Tél. : 02 38 42 20 60 Tél. : 04 99 52 61 40 Tél. : 03 22 91 45 10
Fax : 02 38 42 20 69 Fax : 04 67 22 57 16 Fax : 03 22 97 95 97
ALSACE
ACTAL CHAMPAGNE-ARDENNE LIMOUSIN POITOU-CHARENTES
68, av. de la République ARACT Champagne-Ardenne ARACT Limousin ARACT Poitou-Charentes
68000 Colmar Rue Charles Marie Ravel 46, avenue des Bénédictins 15 ter, rue Victor Grignard
Tél. : 03 89 29 29 50 51520 Saint-Martin- Immeuble le Capitole ZI de la République II
Fax : 03 89 29 29 59 sur-le-Pré 87000 Limoges 86000 Poitiers
Tél. : 03 26 26 26 26 Tél. : 05 55 11 05 60 Tél. : 05 49 52 25 78
AQUITAINE Fax : 03 26 26 94 74 Fax : 05 55 11 05 61 Fax : 05 49 52 26 83
ARACT Aquitaine
67, rue Chevalier CORSE LORRAINE PROVENCE-ALPES-
33000 Bordeaux ARACT Corse ARACT Lorraine CÔTE D’AZUR
Tél. : 05 56 79 63 30 Résidence Castelvecchio 24, rue du Palais ACT Méditerranée
Fax : 05 56 81 16 50 Immeuble Les Lauriers 57000 Metz Europarc de Pichaury
Rue du 1er bataillon de choc Tél. : 03 87 75 18 57 1330, rue G. de la Lauzière
AUVERGNE 20090 Ajaccio Fax : 03 87 75 18 84 Bât. C1
ARACT Auvergne Tél. : 04 95 10 94 20 13856 Aix-en-Provence Cedex 03
2, avenue Léonard de Vinci Fax : 04 95 25 46 06 MARTINIQUE Tél. : 04 42 90 30 20
Parc technologique ARACT Martinique Fax : 04 42 90 30 21
de la Pardieu FRANCHE-COMTÉ Immeuble La Verrière
63000 Clermont-Ferrand FACT 20, avenue des Arawaks RÉUNION
Tél. : 04 73 44 35 35 8, rue Alfred de Vigny 97200 Fort-de-France ARVISE
Fax : 04 73 44 35 39 Espace Lafayette Tél. : 05 96 66 67 60 61, rue des vavangues
25000 Besançon Fax : 05 96 66 67 61 ZAC Finette
BASSE-NORMANDIE Tél. : 03 81 25 52 80 97490 St-Clotilde
Antenne ANACT Fax : 03 81 25 52 81 MIDI-PYRÉNÉES Tél. : 02 62 41 52 32
Basse-Normandie MIDACT Fax : 02 62 41 90 42
Unicité - 4, rue Alfred Kastler GUYANE 25, rue Roquelaine
14000 Caen ARACT Guyane 31000 Toulouse RHÔNE-ALPES
Tél. : 02 31 46 13 90 6, rue du Capitaine Bernard Tél. : 05 62 73 74 10 ARAVIS
Fax : 02 31 46 13 91 97300 Cayenne Fax : 05 62 73 74 19 14, rue Passet
Tél. : 05 94 25 23 63 69007 Lyon
BOURGOGNE Fax : 05 94 25 23 73 NORD-PAS-DE-CALAIS Tél. : 04 37 65 49 70
Antenne ANACT Bourgogne ARACT Nord-Pas-de-Calais Fax : 04 37 65 49 75
Immeuble Grama HAUTE-NORMANDIE 197, rue Nationale
11, rue Mably 21000 Dijon ARACT Haute-Normandie 59000 Lille
Tél. : 03 80 50 99 86 Immeuble Le Rollon Tél. : 03 28 38 03 50
Fax : 03 80 50 99 85 108, avenue de Bretagne Fax : 03 28 38 03 51
76100 Rouen
BRETAGNE Tél. : 02 32 81 56 40 PAYS DE LA LOIRE
Antenne ANACT Bretagne Fax : 02 32 81 56 41 ARACT Pays de la Loire
10, rue Nantaise 10, rue de la Treillerie
35000 Rennes ILE-DE-FRANCE BP 23
Tél. : 02 23 44 01 44 ARACT Ile-de-France 49071 Beaucouzé Cedex
Fax : 02 23 44 01 45 35, rue de Rome Tél. : 02 41 73 00 22
75008 Paris Fax : 02 41 73 03 44
Tél. : 01 53 40 90 40
Fax : 01 53 40 90 59
Les projets d’implantation de système d’information re-
présentent des investissements importants pour les PME.
Leurs échecs, et ils sont nombreux, peuvent être lourds de
conséquences. Or, beaucoup de projets connaissent des diffi-
cultés parce qu’ils se concentrent sur les aspects techniques,
délaissant les dimensions organisationnelles et sociales.
Amélioration des conditions de travail, développement des
compétences et dialogue social sont pourtant des facteurs
clés de la réussite.
Illustré de cas concrets, ce guide propose des outils et des
repères pour permettre d’intégrer le facteur humain lors de
l’implantation d’un système d’information. Il entend ainsi
répondre à trois questions essentielles :
- Comment anticiper et gérer l’impact de ces projets sur
l’organisation du travail, les métiers, les compétences et les
conditions de travail ?
- Comment conduire un projet pour choisir, adapter et gé-
néraliser un système d’information adapté aux besoins de
l’entreprise et des utilisateurs ?
- Comment analyser et améliorer l’usage du système d’infor-
mation après son implantation ?
Pour la réalisation de ce guide, les rédacteurs du Réseau
ANACT se sont appuyés sur :
- leurs expériences d’intervention en entreprises, en particu-
lier en PME/PMI, à l’occasion de projets d’investissement ;
- leur travail d’analyse et d’évaluation de démarches de
conduite de projet.
Ce guide s’adresse plus particulièrement aux acteurs de PME :
dirigeants, chargés de projets, responsables systèmes d’in-
formation, responsables de ressources humaines. Il peut être
utile aux représentants du personnel amenés à se prononcer
sur des projets. Enfin, il intéressera les partenaires de PME :
consultants, institutionnels, SSII et éditeurs.
www.anact.fr ISBN : 978-2-913488-46-5

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