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Annales de pathologie (2012) 32, 234—236

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

CAS POUR DIAGNOSTIC

Une tumeur sous-cutanée rare


A rare subcutaneous tumor

Marie Denis a,∗, Stéphanie Dimet a, Antoine Tesson b,


Anne Moreau c

a
Service d’anatomopathologie, centre hospitalier départemental, Les Oudairies, 85925 La
Roche-sur-Yon, France
b
Service d’orthopédie, centre hospitalier départemental, Les Oudairies, 85925 La
Roche-sur-Yon, France
c
Service d’anatomie pathologique, CHU Hôtel-Dieu, 30, boulevard Jean-Monnet, 44000
Nantes, France

Accepté pour publication le 6 décembre 2011


Disponible sur Internet le 18 mai 2012

Un patient de 41 ans, sans antécédent notable, consultait pour une lésion polyploïde de la
face interne du genou droit, connue depuis l’âge de 20 ans, dont la taille avait considéra-
blement augmentée depuis six mois, atteignant 10 cm de diamètre (Fig. 1). À la palpation,
la masse était indurée et pédiculée, avec un pôle interne bien perçu. À l’échographie,
elle se révélait calcifiée et faiblement vascularisée. Une exérèse chirurgicale large a été
décidée.
Cette exérèse polypoïde, recouverte d’un lambeau cutané, mesurait 9,5 cm de grand
axe avec une base d’implantation de 5,5 × 4 cm. À la coupe, elle était entièrement occu-
pée par une lésion tumorale bien limitée, blanchâtre, en partie ossifiée, de 7,5 × 6,5 cm,
restant à distance de la limite d’exérèse.
L’examen microscopique montrait un processus tumoral d’architecture lobulée, carac-
térisé par une substance de fond fibromyxoïde abondante, sur laquelle se détachait un
nombre très modéré de cellules tumorales épithélioïdes ou fusiformes courtes, aux noyaux
réguliers dépourvus d’atypie et de mitose (Fig. 2). La densité cellulaire était variable, foca-
lement plus marquée. Quelques plages présentaient des remaniements micro-kystiques.
En périphérie, cette tumeur était bien limitée par une capsule fibreuse épaisse doublée
de lamelles osseuses métaplasiques (Fig. 3). Elle atteignait la partie profonde du derme.
En immuno-histochimie, la plupart des cellules tumorales étaient PS100 positives
(Fig. 4). Elles étaient négatives avec l’actine muscle lisse, la desmine, le CD34, l’EMA
et le KL1.

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : marie denis@yahoo.fr (M. Denis).

0242-6498/$ — see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.annpat.2011.12.001
Une tumeur sous-cutanée rare 235

Figure 3. Lésion partiellement bordée par des lamelles d’os


métaplasique (HES × 2,5).
The lesion is circumscribed with an incomplete peripheral rim of
metaplastic bone (HES × 2.5).

Figure 1. Masse pédiculée de la face interne du genou droit.


Pedunculated mass of the internal face of the right knee.

Figure 4. Immunomarquage des cellules avec la protéine S100


(HES × 20).
Immunostaining of the cells with protein S100 (HES × 20).

Figure 2. Cellules épithélioïdes ou fusiformes courtes dispersées


sur un fond fibromyxoïde (HES × 20).
Epithelioid or short spindle cells within a fibromyxoid background
(HES × 20). Quel est votre diagnostic ?
236 M. Denis et al.

Diagnostic : tumeur fibromyxoïde Le pronostic de ces tumeurs est débattu. Les premières
séries publiées montrent un risque de récidive locale et rap-
ossifiante
portent plusieurs cas de métastases [1—3]. Folpe et al. et
La tumeur fibromyxoïde ossifiante (TFMO) est une tumeur Graham et al. proposent de classer ces tumeurs en formes
très rare des tissus mous, d’histogenèse inconnue, surve- typiques, atypiques et malignes. Ces dernières, à potentiel
nant majoritairement chez les adultes. Initialement décrite métastatique, seraient caractérisées par une hypercellula-
par Enzinger en 1989 [1] comme une tumeur sous-cutanée rité ou des atypies nucléaires de haut grade et plus de
des membres, elle a depuis été rapportée au niveau du deux mitoses pour 50 champs au grossissement 400 [3,5].
tronc, de la région tête et cou mais également dans le Miettinen et al. en 2008 remettent en cause le potentiel
médiastin et le rétropéritoine. Cliniquement, il s’agit d’une métastatique de cette tumeur, expliquant qu’un certain
masse de croissance lente, parfois douloureuse, bien cir- nombre de cas métastatiques rapportés sont des tumeurs
conscrite, avec une taille moyenne de 4 cm. Elle se présente dont le diagnostic initial était erroné [4]. Dans une série
macroscopiquement sous forme d’un nodule ferme, blan- récente de 46 cas, Graham et al. ont cependant montré que
châtre, limité en périphérie par une pseudocapsule souvent les formes typiques et malignes possédaient le même pro-
calcifiée ou ossifiée. Cette tumeur est caractérisée sur le fil d’expression génique et correspondaient donc à la même
plan histologique par une architecture lobulée, des cel- entité [5]. Devant ce pronostic encore incertain, les auteurs
lules tumorales de petite taille, monomorphes, ovoïdes ou recommandent une exérèse en marges saines et un suivi
épithélioïdes, organisées en nids ou cordons, au sein d’un postchirurgical prolongé [4].
stroma myxoïde ou plus collagénéisé. Leurs noyaux sont
ronds ou ovalaires, vésiculeux, parfois finement nucléolés.
Leur cytoplasme est clair ou éosinophile. L’index mitotique Déclaration d’intérêts
est inférieur à deux mitoses pour 50 champs à fort grossis-
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
sement. Les plages de nécrose sont rares. Dans 80 % des
relation avec cet article.
cas, la lésion est partiellement cernée par des lamelles
d’os métaplasique. Des calcifications et des nodules de
cartilage métaplasique peuvent être observés. En immuno-
histochimie, les TFMO expriment la PS100 (70—90 % des cas)
Références
et la desmine (50—70 % des cas), plus rarement la GFAP et
[1] Enzinger FM, Weiss SW, Liang CY. Ossifying fibromyxoid tumor of
des pan-kératines [1—5]. soft parts. A clinicopathological analysis of 59 cases. Am J Surg
Le diagnostic différentiel peut se poser avec les tumeurs Pathol 1989;10:817—27.
PS100+ (myoépithéliome/tumeur mixte, schwannome, neu- [2] Kilpatrick SE, Ward WG, Mozes M. Atypical and malignant
rofibrome), les tumeurs ostéoformatrices (ostéosarcome variants of ossifying fibromyxoid tumor: clinicopathologic ana-
extrasquelettique) et les tumeurs à stroma fibromyxoïde lysis of six cases. Am J Surg Pathol 1995;19:1039—46.
abondant (sarcome fibromyxoïde de bas grade, chon- [3] Folpe A, Weiss S. Ossifying fibromyxoid tumor of soft parts.
drosarcome myxoïde extrasquelettique). Aucune anomalie A clinicopathologic study of 70 cases with emphasis on aty-
génétique n’est encore actuellement connue dans les TFMO. pical and malignant variants. Am J Surg Pathol 2003;4:
Cependant, la recherche de réarrangement de gène par 421—31.
[4] Miettinen M, Finnel V, Fetsch JF. Ossifying fibromyxoid tumor of
technique FISH et/ou du transcrit de fusion spécifique par
soft parts: a clinicopathologic and immunohistochemical study
RT-PCR permet d’éliminer certains de ces diagnostics dif- of 104 cases with long-term follow-up and a critical review of
férentiels. Ainsi, le sarcome fibromyxoïde de bas grade se literature. Am J Surg Pathol 2008;7:996—1005.
caractérise par un réarrangement du gène FUS et le chondro- [5] Graham R, Dry S, Li X, Binder S, Bahrami A, Raimondi S,
sarcome myxoïde extrasquelettique par un réarrangement et al. Ossifying fibromyxoid tumor of soft parts: a clinico-
du gène EWSR1, réarrangement que l’on peut également pathologic, proteomic, and genomic study. Am J Surg Pathol
avoir dans certaines tumeurs myoépithéliales. 2011;35:1615—25.

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