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1 Introduction et terminologie
Soit une variable u (l’inconnue) dépendant de m variables indépendantes x1 , x2 , . . . , xm .
(Par exemple, pour l’espace physique qui nous entoure, les variables indépendantes sont
typiquement les trois coordonnées de l’espace, x, y, z, ainsi que le temps t.)
Toute relation entre u, xj (j = 1, . . . , m) et des dérivées partielles de u par rapport
aux xj ,
∂2u ∂2u ∂nu
à !
∂u
F u, x1 , . . . , ,..., 2, ,..., n,... = 0 , (1)
∂x1 ∂x1 ∂x1 ∂x2 ∂x1
constitue une équation aux dérivées partielles (en abrégé: une EDP).
Une EDP est dite d’ordre n quand la dérivée partielle d’ordre le plus élevé qu’elle
contient est d’ordre n.
Une EDP est dite linéaire quand elle l’est par rapport à u et à toutes ses dérivées
partielles. Par exemple, l’EDP linéaire du 2ème ordre et à deux variables indépendantes
x et y a la forme générale
∂2u ∂2u ∂2u ∂u ∂u
A + B + C + P + Q + Gu = F . (2)
∂x2 ∂x∂y ∂y 2 ∂x ∂y
où A, B, C, P , Q, G et F sont, au plus, fonctions de x et y.
Une EDP est dite quasi-linéaire quand elle l’est par rapport aux dérivées partielles
d’ordre le plus élevé en chacune des variables.
Une EDP est dite homogène quand elle ne contient que des termes faisant intervenir u
et ses dérivées partielles. Par exemple, dans le cas linéaire, L’EDP est homogène lorsque
F = 0.
La solution générale d’une EDP linéaire et non homogène (F 6= 0) est la somme
d’une solution particulière de l’EDP non homogène et de la solution générale de l’EDP
homogène.
∗
Aussi basé, en partie, sur les notes du cours Introduction à la Physique Mathématique, par L. Bolle
et A. Laloux. Simulations numériques et figures associées réalisées par F. Thirifay. Figures schématiques
réalisées par G. Daeninck
1
Classification des EDP 2
Les EDP quasi-linéaires sont courantes en physique, et donc importantes. Elles sont,
en fait, fort proches des EDP linéaires. En particulier:
• Le concept de stabilité pour les schémas numériques peut encore être défini et utilisé.
En effet, la stabilité des schémas est dominée par les dérivées de plus haut ordre.
• Pour les EDP hyperboliques (voir plus loin), le concept de caractéristiques peut
encore être défini et utilisé.
Parfois, les EDP quasi-linéaires peuvent aussi être écrites sous forme conservative.
La solution d’une EDP, u = f (x1 , . . . , xm ), s’appelle aussi une intégrale ou encore une
surface intégrale de l’EDP.
1.1 Exemples
∂2u ∂2u
+ =0 (3)
∂x2 ∂y 2
est une EDP d’ordre 2, linéaire (même plus: à coefficients constants) et homogène.
∂u ∂u
x +y + xy u = 2 (4)
∂x ∂y
est une EDP d’ordre 1, linéaire et non homogène.
∂u ∂u
x +y + u2 = 2 (5)
∂x ∂y
est une EDP d’ordre 1, non linéaire (mais quasi-linéaire) et non homogène.
∂u ∂ 2 u ∂u ∂ 2 u
+ =0 (6)
∂y ∂x2 ∂x ∂y 2
est une EDP d’ordre 2, quasi-linéaire et homogène.
!2
∂u ∂ 2 u ∂u ∂ 2 u
Ã
∂u
2
+ + =0 (7)
∂y ∂x ∂x ∂x ∂y 2
est aussi une EDP d’ordre 2, quasi-linéaire et homogène.
!2
∂u ∂ 2 u
Ã
∂u
+ =0 (8)
∂x ∂x ∂y 2
n’est pas quasi-linéaire. En effet, elle est linéaire par rapport à sa dérivée partielle de
plus haut ordre en y, mais elle n’est pas linéaire par rapport à sa dérivée partielle de plus
haut ordre en x.
∂u ∂u
c
+ =0 (9)
∂x ∂t
avec c constant est une EDP d’ordre 1, linéaire (à coefficient constant) et homogène.
Classification des EDP 3
∂u ∂u
u + =0 (10)
∂x ∂t
est une EDP d’ordre 1, quasi-linéaire et homogène. C’est l’équation de Burgers (voir plus
loin). Elle peut aussi s’écrire sous la forme conservative:
u2
à !
∂ ∂u
+ =0. (11)
∂x 2 ∂t
Enfin, Ã !
∂ ∂u ∂u
α − =0 (12)
∂x ∂x ∂t
avec α = α(u) > 0 est une EDP d’ordre 2, quasi-linéaire et hompgène. C’est l’équation
de diffusion (voir plus loin) avec α le coefficient de diffusivité qui, ici, dépend de la valeur
locale de u. Sa forme développée est obtenue comme:
!2
∂ 2 u dα
Ã
∂u ∂u
α 2+ − =0, (13)
∂x du ∂x ∂t
∂u dx ∂u dy du
+ = . (16)
∂x ds ∂y ds ds
Il en résulte qu’on peut former, avec l’EDP elle-même, le système suivant:
∂u
à !à ! à !
P Q ∂x R
dx dy ∂u = du . (17)
ds ds ∂y ds
Tant que le déterminant ne s’annule pas, on peut résoudre ce système et donc obtenir,
le long de Γ, ∂u
∂x
et ∂u
∂y
. Cela permet alors de construire la solution u dans le voisinage
de la courbe Γ. En effet, pour toute direction locale (dx, dy) hors de la courbe et au
voisinage d’un point (x(s), y(s)) de la courbe, on a que
∂u ∂u
u(x + dx, y + dy) = u(x, y) + dx (x, y) + dy (x, y) . (18)
∂x ∂y
A noter que cette relation est exacte puisque dx et dy sont petits. On a donc obtenu u
hors de la courbe Γ et dans son voisinage immédiat. En répétant la procédure, on peut
Classification des EDP 5
Γ ≡ (x(s), y(s))
s
frag replacements
u(s)
caractéristique
0 x
donc (du moins en principe) se propager petit pas par petit pas et obtenir la solution de
l’EDP de plus en plus loin de la courbe Γ.
Ceci, bien sûr, n’est pas très pratique. Et ceci ne fonctionne que si le déterminant ne
s’annule pas. Le problème de Cauchy est donc bien posé si la courbe Γ est telle que le
déterminant ne s’annule en aucun de ses points.
Pour la suite, on considère donc un problème bien posé. Considérons cette fois les
directions (dx, dy) non parallèles à Γ; la variation du qui y correspond est liée à dx et dy
par
∂u ∂u
dx + dy = du . (19)
∂x ∂y
Il en résulte qu’on peut former, avec l’EDP elle-même, le système:
∂u
à !à ! à !
P Q ∂x R
∂u = . (20)
dx dy ∂y du
Puisque que le problème est bien posé, il y a, en tout point de Γ, une direction locale
particulière (dx, dy) telle que le déterminant
¯ ¯
¯ P Q ¯
¯
¯ dx
¯
(21)
dy
¯ ¯
¯
s’annule. Cette direction est donc telle que dx et dy sont liés par la relation
P dy = Q dx . (22)
Cette direction est très importante car, on va le voir, très pratique; on l’appelle la direction
dy
caractéristique. La pente locale de la caractéristique est donc dx =Q P
ou dx
dy
=Q P
(choisir
l’un ou l’autre selon que P ou Q pourrait être nul localement, avec la condition que
Classification des EDP 6
et donc
P du = R dx . (24)
Cette relation de compatibilité constitue, en fait, la relation différentielle qui détermine
la variation du de la solution pour une variation dx le long de la caractéristique. Il
s’agit d’une équation différentielle ordinaire (EDO) du premier ordre: L’EDP de départ
est donc devenue une EDO le long de la courbe caractéristique! Ce qui constitue un
problème beaucoup plus simple! Ceci forme la base de la méthode des caractéristiques:
construire la solution en dehors de Γ en intégrant la relation caractéristique: l’EDO
valable le long de la caractéristique.
A noter que le cas R = 0 est particulier: cela donne du = 0 le long de la caractéristique;
la fonction u est donc conservée le long de la caractéristique (on appelle cela un invariant
de Riemann).
De manière équivalente, on aurait pu remplacer la première colonne; ce qui donne:
¯ ¯
¯ R Q ¯
¯=0 (25)
¯ ¯
¯ du dy
¯
¯
et donc
Q du = R dy , (26)
la relation différentielle qui détermine la variation du de la solution pour une variation dy
le long de la caractéristique. Attention, ceci n’est pas une autre EDO! En effet, puisque
Q dx = P dy, cette EDO est équivalente à la précédante, P du = R dx. On utilisera l’une
EDO ou l’autre selon ce qui est la plus simple à intégrer.
Comme moyen simple de retenir les relations ci-dessus, on écrit
dx dy du
= = , (27)
P Q R
ce qui correspond bien à deux relations et non trois. Attention, ceci n’est que pour
mémorisation! En effet, pour les calculs, il faut vraiment utiliser les relations de base,
et qui n’ont aucun problème lorsque P ou Q est nul: d’abord intégrer P dy = Q dx pour
déterminer les caractéristiques; ensuite intégrer P du = R dx ou bien Q du = R dy pour
déterminer la variation de u le long de chaque caractéristique.
Classification des EDP 7
Clairement, les EDP du 1er ordre sont toutes telles que les caractéristiques existent
(on ne considère ici que les EDP avec P et Q réel; on ne considère donc pas les EDP
avec P ou Q complexe). Elles sont donc toute telles qu’on peut utiliser la méthode des
caractéristiques pour les résoudre. Comme on va le voir, la méthode des caractéristique
constitue d’ailleurs un outil puissant pour les résoudre.
En conséquence, toutes les EDP du 1er ordre sont dites à caractère hyperbolique. Nous
verrons plus loin, pour les EDP du 2ème ordre, que ce n’est pas le cas: celles-ci seront, soit
à caractère hyperbolique, soit à caractère parabolique, soit à caractère elliptique; certaines
auront même plusieurs caractères (e.g., EDP hyperbolique et parabolique).
Il est important d’insister sur le fait que les données u du problème de Cauchy ne
peuvent pas être fournies le long d’une caractéristique: la variation de u le long de
la caractéristique est déterminée par la relation caractéristique; on ne peut donc pas
l’imposer. Clairement, pour que le problème soit bien posé, direction caractéristique
et courbe Γ doivent, en tout point, être non-parallèles. Il est clair aussi que chaque
caractéristique ne peut intersecter la courbe Γ qu’une seule fois: en effet, on ne peut
imposer u en deux points reliés par une même caractéristique puisque c’est la relation
caractéristique qui détermine la relation entre ces deux points.
2.2 Exemples
2.2.1 EDP homogène et non-homogène
On considère d’abord une EDP pour un problème dans le plan (x, y). Soit l’EDP
∂u ∂u
y −x =R. (29)
∂x ∂y
On a donc P = y et Q = −x: les caractéristiques seront donc obtenues en intégrant
y dy = −x dx.
On considère, par exemple, un problème de Cauchy avec la courbe Γ définie par
x(s) = s (avec s > 0) et y(s) = 0. On y spécifie la fonction:
y2 x2 s 2
à !
Z y Z x
0 0 0 0
y dy = − x dx ⇒ =− − (31)
0 s 2 2 2
et donc, finalement,
x2 + y 2 = s 2 . (32)
Classification des EDP 8
Les caractéristiques sont donc des cercles de rayon s. On vérifie que Γ est bien admissible:
elle est non-parallèle, en chacun de ses points, à la direction caractéristique locale et elle
ne coupe chaque caractéristique qu’une seule fois.
Considérons d’abord le cas homogène: R = 0. Comme du = 0 le long de chaque car-
actéristique, la function u est conservée le long de chaque caractéristique. L’intégration
donne effectivement que
Z u(x,y)
du0 = 0 ⇒ u(x, y) − u(s, 0) = 0 . (33)
u(s,0)
En particulier, on obtient que u(−x, 0) = u(x, 0). On vérifie bien qu’on ne peut pas
ici spécifier u(s, 0) pour les s négatifs: la courbe Γ croiserait alors deux fois la même
caractéristique, ce qui n’est pas autorisé.
Considérons ensuite un cas non-homogène: par exemple R = u0 xy/l2 (avec u0 con-
stant et de mêmes dimensions que u et l une constante de longueur). La relation car-
actéristique est alors (l’une ou l’autre équation pouvant être utilisée):
u0 u0
y du = xy dx ou − x du = xy dy (35)
l2 l2
c.-à-d.
u0 u0
du = x dx ou du = − y dy , (36)
l2 l2
et son intégration donne:
u0 Z x 0 0 u0 x 2 s 2 u0 y 2
" #
u(x, y) − u(s, 0) = 2 x dx = 2 − =− , (37)
l s l 2 2 2 l2
ou bien
u0 Z y 0 0 u0 y 2
u(x, y) − u(s, 0) = − 2 y dy = − (38)
l 0 2 l2
ce qui est bien la même chose. On a donc, finalement:
u0 y 2
µq ¶
u(x, y) = f x2 + y2 − (39)
2 l2
Considérons un autre cas non-homogène: R = u0 . La relation caractéristique est alors
(l’une ou l’autre équation pouvant être utilisée):
y du = u0 dx ou − x du = u0 dy . (40)
Intégrons en utilisant la première. Pour ce faire, il faut d’abord exprimer y en fonction
de x: √ils sont, en effet, liés puisqu’on est le long d’une caractéristique! Cela donne
y = ± s2 − x2 . Pour le cas y > 0, on prend le signe positif. La relation caractéristique
devient alors:
dx
du = u0 √ 2 . (41)
s − x2
Classification des EDP 9
donné.
On considère d’abord le cas c constant: il correspond à l’équation de convection
à vitesse constante. Dans ce cas, toutes les courbes caractéristiques sont des droites
parallèles, voir Fig. 2. En effet, l’intégration donne
Z x Z t
0
dx = c dt0 ⇒ x − s = ct , (48)
s 0
ce qui est bien un réseau de droites. La solution de l’EDP est obtenue comme
1
u 0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 5
0.2 4
t
0.1 3
2
0
−5 1
0
5 0
10
x
2 /b2
Figure 2: Cas avec c = c0 (ici: c0 = 1). La condition initiale est u(s, 0) = u0 e−s (ici:
u0 = 1 et b = 1).
A noter aussi que, plutôt que de considérer, comme ci-dessus, un problème de Cauchy
défini en condition initiale, (x(s) = s, t(s) = 0 et u(s, 0) = f (s) donné), on peut tout aussi
bien considérer un problème de Cauchy défini en condition limite: x(s) = 0, t(s) = s
et u(0, s) = h(s) donné. Effectivement, ce problème est également bien posé puisque
l’axe du temps n’est pas confondu avec la direction des caractéristiques. L’équation des
caractéristiques est obtenue par intégration:
Z x Z t
dx0 = c dt0 ⇒ x = c(t − s) (51)
0 s
Ici aussi, la solution est aussi obtenue pour des x négatifs: u(x, t) est ici obtenu pour
tous les x et pour tous les temps t.
Pour le cas c > 0, on peut aussi considérer un problème de Cauchy avec condition
initiale et sur un domaine borné à gauche. Il faut alors fournir la condition initiale pour
tous les points du domaine (u(s, 0) = f (s) donné pour s > 0) ainsi que la condition à
la limite, sur le bord du domaine pour tous les temps futurs (u(0, s) = h(s) donné pour
s > 0. La solution est alors aussi obtenue en utilisant le diagramme (x, t) et la méthode
des caractéristiques (exercice).
Et que se passse-t-il si on considère la frontière x = L? l’information sort simplement
du domaine sur cette frontière; on ne peut imposer aucune condition sur cette frontière:
u(L, t) est complètement déterminé par ce qui vient de la gauche!
Les cas c = c(x, t) sont aussi intéressants et facilement intégrables. Considérons
d’abord le cas c = c(x): du transport dans un milieu non-homogène. Les courbes car-
actéristiques sont alors obtenues par intégration de dx = c(x) dt. On considère, de
nouveau, un problème de Cauchy défini en condition initiale (x(s) = s, t(s) = 0 et
u(s, 0) = f (s) donné). Définissant la primitive
Z x dx0
I(x) = , (53)
c(x0 )
l’équation des caractéristiques est alors obtenue sous la forme:
ce qui constitue une relation implicite qui définit le réseau des caractéristiques.
A titre d’exemple, considérons le cas c(x) = x/τ , avec τ une constante de temps. Les
caractéristiques sont alors obtenues par intégration de
Z x dx0 Z t dt0
= , (55)
s x0 0 τ
ce qui donne
x t
µ ¶
= .
log (56)
s τ
Ce résultat est aussi facilement inversible. On obtient
x = s et/τ . (57)
Classification des EDP 12
1
u 0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 5
0.2 4
t
0.1 3
2
0
−20 −15 1
−10 −5 0 5 10 15 0
20
x
2 /b2
Figure 3: Cas avec c = x/τ (ici: τ = 4). La condition initiale est u(s, 0) = u 0 e−s (ici:
u0 = 1 et b = 1).
s = x e−t/τ . (58)
Les caractéristiques sont donc des courbes exponentielles, voir Fig. 3. La solution de
l’EDP homogène (R = 0) pour le problème défini en condition initiale est donc:
³ ´
u(x, t) = f (s) = f x e−t/τ , (59)
On constate aussi que la fonction se déforme: son intégrale n’est pas conservée!
Considérons ensuite le cas c = c(t). Les courbes caractéristiques sont alors obtenues
par intégration de dx = c(t) dt. Ce sont des courbes parallèles. En effet, définissant la
primitive Z t
H(t) = c(t0 ) dt0 , (60)
l’équation des caractéristiques est obtenue sous la forme:
A titre d’exemple, considérons le cas c(t) = l/(t + τ ). Les caractéristiques sont obtenues
par intégration de
Z x
dx Z t dt0
= , (62)
s l 0 t0 + τ
ce qui donne
(x − s) t+τ
µ ¶
= log , (63)
l τ
Classification des EDP 13
1
u 0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 5
0.2 4
t
0.1 3
2
0
−5 −4 1
−3 −2 −1 0 1 2 3 4 5 0
6 7
x
et donc
s = x − l log(1 + t/τ ) . (64)
La solution de l’EDP homogène pour le problème défini en condition initiale est obtenue
comme
u(x, t) = f (s) = f (x − l log(1 + t/τ )) , (65)
voir Fig. 4. On voit que la fonction ne se déforme pas, mais qu’elle se déplace à vitesse
non constante.
L’équation sous forme conservative est telle que l’intégrale de u est conservée. En
effet, en intégrant l’EDP et en supposant que la fonction u(x, t) demeure continue (on
verra plus tard ce qu’il en est pour le cas avec discontinuité), on obtient que
à !
d Zb Z b
∂u Z b
∂
u dx = dx = − (c u) dx = − [c u]ba = 0 (68)
dt a a ∂t a ∂x
d Z b u2 dc u2
à ! Z b
dx = − dx . (75)
dt a 2 a dx 2
Classification des EDP 15
1
u 0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 5
0.2 4
t
0.1 3
2
0
−20 −15 1
−10 −5 0 5 10 15 0
20
x
Figure 5: Cas conservatif avec c = x/τ (ici: τ = 4). La condition initiale est u(s, 0) =
2 2
u0 e−s /b (ici: u0 = 1 et b = 1)
A titre d’exemple, considérons de nouveau le cas avec c(x) = x/τ . L’équation des
caractéristiques a déjà été obtenue: s = x e−t/τ . On obtient donc
s x e−t/τ ³ −t/τ ´
v(x, t) = f (s) = f xe (76)
τ τ
et, finalement,
v(x, t) ³ ´
u(x, t) = = e−t/τ f x e−t/τ . (77)
c(x)
On vérifie aisément que la solution conserve effectivement l’intégrale de u:
Z ∞ Z ∞ ³ ´ Z ∞
−t/τ −t/τ
u dx = f xe e dx = f (s) ds . (78)
−∞ −∞ −∞
Un autre exemple correspond au cas d’un milieu non-homogène avec un puit de vitesse:
120
t
100
80
60
40
20
0
−80 −60 −40 −20 0 20 40 60
x
Figure 6: Cas conservatif avec puit de vitesse. Réseau des caractéristiques (ici c min = 1/4,
cmax = 1 et a = 10).
4
u 3.5
2.5
1.5
0.5
100
t
0 50
−60 −40 −20 0 20 40 0
60
x
Figure 7: Cas conservatif avec puit de vitesse. La condition initiale est u(s, 0) =
2 2
u0 e−(s−sc ) /b (ici u0 = 1, sc = −40 et b = 5).
Classification des EDP 17
∂u ∂u
c(u) + =0. (80)
∂x ∂t
Considérons, de nouveau, un problème de Cauchy défini en condition initiale (x(s) = s,
t(s) = 0, u(s, 0) = f (s) donné). Les caractéristiques sont donc obtenues par intégration
de
dx = c(u(x, t)) dt (81)
Cela paraı̂t compliqué... Mais ça ne l’est pas. En effet, puisque u est conservé le long de
chaque caractéristique (car l’EDP est homogène), il résulte que c = c(u) est aussi conservé
le long de chaque caractéristique. Il en ressort que les caractéristiques sont des droites!
Ce sont simplement des droites dont la pente dépend de la valeur de u(s, 0) = f (s) donné
initialement.
Une différence notoire avec le cas des l’EDP linéaires est que le réseau des car-
actéristiques dépend ici de la condition initiale du problème: à chaque u(s, 0) = f (s)
donné correspondra un réseau particulier de caractéristiques.
A noter que la forme
Ru
conservative de l’EDP est aussi facilement obtenue. Définissant
la primitive g(u) = c(u0 ) du0 , on obtient
∂ ∂u
(g(u)) + =0. (82)
∂x ∂t
Il y a, en fait, deux types de zone: 1) Les zones dites d’expansion: ce sont les zones
avec c fonction croissante de x; elles sont donc telles que la pente de la caractéristique en
x + dx est plus grande que celle en x: les caractéristiques ne se croisent pas et la solution
est régulière: la fonction subit une expansion. 2) Les zones dites de compression: ce
sont les zones avec c fonction décroissante de x; elles sont donc telles que la pente de la
caractéristique en x + dx est plus petite que celle en x: les caractéristiques se croisent.
La fonction subit une compression. Après un certain temps fini, la solution deviendra
discontinue: l’onde de compression est alors appelée onde de discontinuité (ou onde de
choc). On consultera aussi utilement, pour de plus amples informations, le livre de R.
Haberman, Elementary Applied Partiel Differential Equations, aux pages 546 à 562.
Pour la suite, on considère le cas le plus “classique” de ce type d’équation: l’équation
de Burgers. Elle correspond à c(u) = u (la fonction u a donc ici aussi les dimensions
d’une vitesse!):
∂u ∂u
u + =0, (83)
∂x ∂t
ou, de façon équivalente,
∂ u2
à !
∂u
+ =0. (84)
∂x 2 ∂t
On considère soit un domaine non borné (a = −∞ et b = ∞), soit un domaine périodique
(a = 0, b = L). On considère aussi un problème de Cauchy défini en condition initiale:
u(s, 0) = f (s) donné.
Classification des EDP 18
Qu’en est-il lorsque la fonction devient discontinue? On examinera cela plus loin.
Les caractéristiques de l’équation de Burgers sont obtenues à partir de dx = u(x, t) dt.
De plus, on a que u est conservé le long de chaque caractérique: u(x, t) = u(s, 0) = f (s).
Il résulte donc que dx = f (s) dt. L’intégration donne alors le réseau des caractéristiques:
Z x Z t
0
dx = f (s) dt0 ⇒ x − s = f (s) t . (89)
s 0
x = s + f (s) t . (90)
10
t 9
0
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
1
u 0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 10
0.2 8
t
0.1 6
4
0
−5 −4 2
−3 −2 −1 0 1 2 0
3 4 5
x
1.8
1.6
1.4
1.2
0.8
0.6
0.4
0.2
0 1.1658 2 4 6 8 10
t
et donc à !
df
0 = ds 1 + (s) t . (93)
ds
Le temps de croisement de deux caractéristiques voisines est donc fini! Il correspond à
df
t = −1/ ds . Le temps critique pour l’apparition de la discontinuité correspond simplement
df
au plus petit des temps de croisement possible, donc au minimum de −1/ ds . Cette
2
d f
fonction est minimum lorsque ds2 s’annule. En effet,
1 d2 f
à !
d 1
− df = ³ ´2 2 . (94)
ds ds
df ds
ds
locale. Si la caractéristique est sortante (i.e., que dx/dt < 0), l’information vient de la
droite: la fonction u se déplace de la droite vers la gauche; on ne peut donc pas l’imposer:
sa valeur est déterminée par l’intérieur du domaine. Si la caractéristique est entrante (i.e.,
que dx/dt > 0), l’information vient de la gauche: la fonction u se déplace de la gauche
vers la droite; on doit donc l’imposer: sa valeur est déterminée par l’extérieur du domaine,
donc par la condition que u(0, t) = h(t) donné pour t > 0. C’est effectivement ce qu’on
a déjà fait précédemment.
Tous les autres cas sont similaires: il suffit d’examiner la direction relative de la
caractéristique locale par rapport à une frontière pour savoir si on ne peut pas ou bien
si on doit imposer la fonction u en ce point de la frontière.
Classification des EDP 23
y
Γ ≡ (x(s), y(s))
2
frag replacements 1
s
∂φ
φ(s), ∂n (s)
caractéristiques
0 x
Tant que le déterminant ne s’annule pas, on peut résoudre ce système et donc obtenir,
2 ∂2φ 2
le long de Γ, ∂∂xφ2 , ∂x∂y et ∂∂yφ2 . Cela permet d’obtenir φ, ∂φ
∂x
et ∂φ
∂y
dans le voisinage de la
courbe Γ. On utilise, pour ce faire, les relations différentielles:
∂φ ∂φ
φ(x + dx, y + dy) = φ(x, y) + dx (x, y) + dy (x, y) , (102)
∂x ∂y
à ! à !
∂φ ∂φ ∂ ∂φ ∂ ∂φ
(x + dx, y + dy) = (x, y) + dx (x, y) + dy (x, y) , (103)
∂x ∂x ∂x ∂x ∂y ∂x
et
à ! à !
∂φ ∂φ ∂ ∂φ ∂ ∂φ
(x + dx, y + dy) = (x, y) + dx (x, y) + dy (x, y) . (104)
∂y ∂y ∂x ∂y ∂y ∂y
on obtient le système
∂2φ
R ´
A B C ∂x2 ³
∂2φ = d ∂φ .
dx dy 0 (107)
∂x∂y ³ ∂x ´
0 dx dy ∂2φ ∂φ
∂y 2
d ∂y
Classification des EDP 25
On trouve alors, en tout point de Γ, deux directions particulières (dx, dy) telles que le
déterminant ¯ ¯
¯ A B C ¯
¯ ¯
¯ dx dy 0 ¯ (108)
¯ ¯
¯ 0 dx dy ¯
¯ ¯
s’annule. Ces directions caractéristiques sont donc obtenues comme les racines de
A dy 2 − B dy dx + C dx2 = 0 , (109)
L’EDP est dite hyperbolique lorsque cette quadratique a effectivement deux racines réelles
distinctes: on a donc deux directions caractéristiques distinctes. La condition d’hyperbolicité
est donc que B 2 − 4A C > 0. L’EDP est dite parabolique lorsqu’il y a une seule racine:
cas où B 2 − 4A C = 0. Finalement, L’EDP est dite elliptique lorsqu’il n’y a pas de racine
rélle (les racines sont complexes): cas où B 2 − 4A C < 0.
On considère ici, pour la suite, le cas d’une EDP hyperbolique. On peut alors réduire
l’EDP à deux EDO (une EDO le long de chaque caractéristique) et donc utiliser une
méthode des caractéristiques. En effet, bien que le déterminant du systéme s’annule le
long des caractéristiques, le système est encore “soluble” le long de ces caractéristiques
à condition que le déterminant formé en remplacant une des colonnes de la matrice
par le membre de droite s’annule également (cfr. résultats des cours d’algèbre linéaire).
Choisissons de remplacer la colonne du milieu; cela donne:
¯ ¯
¯ A
³R ´ C ¯¯
¯
¯
¯ dx ∂φ
d ∂x 0 ¯¯ = 0 .
¯
¯ ³ ´ (112)
¯ 0 ∂φ
d dy ¯
¯ ¯
∂y
Cela donne à ! à !
∂φ ∂φ
Ad dy + C d dx = R dy dx . (113)
∂x ∂y
Ces relations différentielles (il y en a une pour chaque caractéristique!) constituent les
EDO qui déterminent les variations de ∂φ ∂x
et de ∂φ
∂y
le long des caractéristiques. On peut
donc développer une méthode des caractéristiques pour construire la solution en dehors
de la courbe Γ. Le long de la caractéristique (dx1 , dy1 ), la relation de compatibilité est
à ! à !
∂φ ∂φ
Ad dy1 + C d dx1 = R dy1 dx1 . (114)
∂x ∂y
Classification des EDP 26
y
p3
frag replacements Γ ≡ (x(s), y(s))
p1 p2
s
1
2
0 x
Figure 12: Méthode des caractéristiques pour EDP hyperbolique du 2ème ordre.
Partant de deux points distincts p1 et p2 (voir Fig. 12), on peut intégrer ces relations
et obtenir ∂φ
∂x
et ∂φ
∂y
en p3 . La valeur de φ en p3 est alors obtenue à partir de la relation
∂φ ∂φ
dφ = ∂x dx + ∂y dy.
∂2φ ∂2φ
c2 − 2 =0 (116)
∂x2 ∂t
avec c constant (qui a les dimensions d’une vitesse). C’est donc un problème unidimen-
sionel et qui dépend du temps: un problème (x, t).
On a donc A = c2 , B = 0 et C = −1, ce qui donne B 2 − 4A C = 4c2 > 0. Les
directions caractéristiques (dx, dt) sont les solutions de dx2 = c2 dt2 . Les racines sont
effectivement réelles et distinctes: dx
dt
= c et dx
dt
= −c. L’EDP est bien hyperbolique. De
plus, comme c est ici constant, les caractéristiques forment un réseau régulier de droites
, voir Fig. 13.
On considère d’abord le problème aux conditions initiales et en domaine non borné
ou périodique. Les caractéristiques émanant d’un point s de Γ ont comme équation
x − ct = s et x + ct = s. Le problème est bien posé puisque Γ est non parallèle au réseau
des caractéristiques. On doit y spécifier φ(s, 0) = f (s) et ∂φ
∂t
(s, 0) = g(s).
Classification des EDP 27
frag replacements
φ(0, t) = h(t)
ou
∂φ
∂x (0, t) = h(t)
p3
0 p1 p2 x
∂φ
φ(s, 0) = f (s) et ∂t (s, 0) = g(s)
Figure 13: Equation d’onde et méthode des caractéristiques.
soit à ! à !
2 ∂φ ∂φ
c d dt − d dx = 0; . (118)
∂x ∂t
³ ´ ³ ´
∂φ
On a donc, le long de la caractéristique dx
dt
= c, que c d ∂x ´
− d ∂φ
∂t
= 0. Ceci peut
³
∂φ ∂φ
s’écrire sous la forme d’une différentielle exacte: d c Il en résulte que
∂x
− ∂t
= 0.
c ∂φ
∂x
− ∂φ
∂t
est conservé le long de cette caractéristique. De la même manière, on obtient
que c ∂x + ∂φ
∂φ
∂t
est conservé le long de la caractéristique dx
dt
= −c. Ce sont les invariants
de Riemann.
Comme illustration de la méthode des caractéristiques, considérons la détermination
de la solution au point p3 , voir Fig. 13. On a que
à ! à !
∂φ ∂φ ∂φ ∂φ
c − = c − , (119)
∂x ∂t p3
∂x ∂t p1
à ! à !
∂φ ∂φ ∂φ ∂φ
c + = c + . (120)
∂x ∂t p3
∂x ∂t p2
Il en résulte que
à ! à ! à ! à ! à !
∂φ 1 ∂φ ∂φ ∂φ ∂φ
c = c + + − , (121)
∂x p3
2 ∂x p2
∂x p1
∂t p2
∂t p1
Classification des EDP 28
à ! à ! à ! à ! à !
∂φ 1 ∂φ ∂φ ∂φ ∂φ
= c − + + . (122)
∂t p3
2 ∂x p2
∂x p1
∂t p2
∂t p1
Qu’en est-il des conditions frontières si le domaine est borné? Considérons, par ex-
emple, le cas d’un domaine borné à gauche: 0 ≤ s, voir Fig. 13. La caractéristique
dx
dt
= −c transmet de l’information de l’intérieur du domaine vers la frontière. L’autre
caractéristique dx
dt
= c transmet de l’information de la frontière vers le domaine. On
doit donc fournir une et une seule condition limite sur la frontière: soit on spécifie
φ(0, t) = h(t) pour t ≥ 0 (condition de Dirichlet), soit on spécifie ∂φ
∂x
(0, t) = h(t) (condi-
tion de Neumann).
³ A noter´ qu’on peut aussi spécifier une condition mixte: une relation
∂φ
du type H φ(0, t), ∂x (0, t) = 0.
On constate aussi que l’équation d’onde se factorise sous la forme
à !à !
∂ ∂ ∂ ∂
c − c + φ=0. (123)
∂x ∂t ∂x ∂t
∂ ∂ ∂2φ
φ= =0. (125)
∂ξ ∂η ∂ξ∂η
La solution générale est, pour un domaine non borné ou périodique:
On a donc aussi:
∂φ
= −c f10 (x − ct) + c f20 (x + ct) = −c f10 (ξ) + c f20 (η) , (127)
∂t
avec la notation f10 (ξ) = dfdξ1 , etc.
Par exemple, considérons le problème non borné de conditions initiales φ(s, 0) = f (s)
∂φ
et ∂t (s, 0) = 0. Cela donne
0.9
φ
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
5
0.1
4
t
0
3
−10
−5 2
0 1
5
0
x 10
2 /b2
Figure 14: Equation d’onde (ici: c = 1). La condition initiale est φ(s, 0) = φ 0 e−s et
∂φ
∂t
(s, 0) = 0. (ici: φ0 = 1 et b = 1).
Un exemple est donné à la Fig. 13: la moitié de la fonction se déplace vers la droite à
vitesse c et l’autre moitié se déplace vers la gauche à vitesse −c.
Considérons ensuite le problème périodique de conditions initiales φ(s, 0) = φ 0 sin(πs/L)
(fonction périodique de période 2L) et ∂φ ∂t
(s, 0) = 0. Ici aussi, la solution est telle que la
moitié de la fonction se déplace vers la droite à vitesse c et que l’autre moitié se déplace
vers la gauche à vitesse −c:
φ0
φ(x, t) = (sin(π(x − ct)/L) + sin(π(x + ct)/L)) . (130)
2
En utilisant la relation trigonométrique, sin a + sin b = 2 cos((a − b)/2) sin((a + b)/2), on
réécrit la solution sous la forme
Le résultat net est donc aussi que la fonction sin(πx/L) ne se déplace pas et que son
amplitude fluctue selon cos(ωt), à pulsation ω = πc/L: c’est ce qu’on appelle une onde
stationnaire. Les “noeuds” de l’onde sont en x = nL: ce sont les points qui restent
stationnaires (φ(nL, t) = 0).
Comme les noeuds ne bougent pas, on note que la solution obtenue ci-dessus est aussi
la solution pour le problème borné sur le domaine [0, L] et avec, comme conditions aux
limites: φ(0, s) = φ(L, s) = 0 (penser, par exemple, à une corde de guitare attachée aux
deux bouts et qui vibre).
Classification des EDP 30
φ(0, t) = h(t)
ou
frag replacements
∂φ
∂x (0, t) = h(t)
0 φ(s, 0) = f (s) x
Figure 15: Equation de diffusion. A noter que les caractéristiques sont dégénérées car
horizontales.
De nouveau, on note que c’est aussi la solution pour le problème borné, sur le domaine
[0, L], et avec les conditions aux limites: φ(0, s) = φ(L, s) = 0. A noter aussi qu’en
Classification des EDP 32
1
φ 0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3 5
0.2 4
t
0.1 3
2
0
−10 −8 1
−6 −4 −2 0 2 4 0
6 8 10
x
2 /b2
Figure 16: Equation de diffusion (ici: α = 1). La condition initiale est φ(s, 0) = φ 0 e−s
(ici: φ0 = 1 et b = 1).
donc une fonction représentée par une série de modes. Comme l’EDP est à coefficients
constants, la solution est obtenue comme la somme des solutions pour chacun des modes:
M
2
ak e−α (kπ/L) t
X
φ(x, t) = φ0 sin(kπx/L) . (142)
k=1
On constate que les modes de grand nombre d’onde (k grand, c-à-d longueur d’onde
λ = 2π/k petite) décroissent beaucoup plus rapidement que les modes de petit nombre
d’onde: le taux de décroissance est proportionel à k 2 , et ce dans un facteur exponentiel!
La solution perd donc très rapidement la mémoire des détails de sa condition initiale:
elle diffuse.
En particulier, un phénomène de diffusion n’est pas réversible: il n’est pas possible
de “remonter le temps”, c-à-d de reconstruire la solution initiale, dans tous ses détails,
à partir de la solution en un temps ultérieur. A noter aussi que remplacer t par −t dans
l’équation de diffusion revient à résoudre un problème de diffusion avec un coefficient de
diffusion négatif: ce processus est instable et est voué à l’échec.
Tel n’est pas le cas pour l’équation d’onde vue ci-avant: il est possible de “remonter
le temps” et d’obtenir la solution initiale à partir d’une solution ultérieure: elle est
réversible.
Finalement, il convient de mentioner que l’équation de diffusion peut aussi avoir un
terme source: Ã !
∂ ∂φ ∂φ
α − =R. (143)
∂x ∂x ∂t
Classification des EDP 33
∂2φ ∂2φ
+ =0. (144)
∂x2 ∂y 2
Le cas avec terme source s’appelle l’équation de Poisson:
∂2φ ∂2φ
+ =R. (145)
∂x2 ∂y 2
En toute généralité, l’EDP elliptique s’écrit:
à ! à !
∂ ∂φ ∂ ∂φ
A + C =R (146)
∂x ∂x ∂y ∂y
x2 + y 2
à !
Q r Q dφ Q
µ ¶
φ= log = log , = (148)
2π L 4π L2 dr 2π r
avec L une référence de longueur arbitraire (le champ n’étant défini qu’à une constante
près). On vérifie que ce champ satisfait effectivement l’équation
H ∂φ
de Laplace en tout
point autre que l’origine. On vérifie aussi que l’intégrale ∂n (s) dl(s) sur tout domaine
englobant la singularité donne effectivement Q (e.g., considérer le cas particulier d’un
domaine circulaire).
On peut aussi consirérer le cas d’une charge répartie, et d’intégrale Q. Par exemple,
le champ
r2 + σ 2 r2
à !
Q dφ Q
φ= log , = (149)
4π σ2 dr 2π r (r2 + σ 2 )
Classification des EDP 34
∂φ
∂n (s) = h(s)
y
frag replacements
s
∂Ω
φ(s) = f (s)
0 x
0.4
0.3
φ
0.2
0.1
−0.1
−0.2
−0.3
−0.4
−0.5
5
4
3 5
2 4
1 3
0 2
1
−1
−2 −1
0 x
y −3
−4 −3
−2
−4
−5 −5
Figure 18: Equation de Poisson. Solution pour une charge unitaire ponctuelle en milieu
infini.
Classification des EDP 35
∂2φ ∂2φ σ2
à !
1 d dφ Q
R= + = r = , (150)
∂x2 ∂y 2 r dr dr π (r2 + σ 2 )2
(x − x0 )2 + y 2 ) (x + x0 )2 + y 2 ) (x − x0 )2 + y 2
à ! à ! à !
Q Q Q
φ(x, y) = log − log = log .
4π L2 4π L2 4π (x + x0 )2 + y 2
(153)
Le graphe est donné à la Fig. 19. Le graphe des iso-contours de φ est également fourni.
Classification des EDP 36
0.6
0.4
φ
0.2
−0.2
−0.4
−0.6
−0.8
5
4
3
2
1
0 4 5
−1 2 3
−2 1
y −3
−4 −3 −2 −1 0
x
−5 −5 −4
y 4
−1
−2
−3
−4
−5
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
x
Figure 19: Equation de Poisson. Solution pour un dipôle formé de deux charges unitaires
ponctuelles de signes opposés et en domaine infini.
Classification des EDP 37
y
Γ ≡ (x(s), y(s))
2
1
frag replacements
s
u(s), v(s)
caractéristiques
0 x
Figure 20: Problème de Cauchy pour système de deux EDP du 1er ordre.
Tant que le déterminant ne s’annule pas, on peut résoudre le système pour obtenir ∂u
∂x
,
∂u ∂v ∂v
, ,
∂y ∂x ∂y
le long de Γ, et donc construire la solution en dehors de Γ. En tout point de
Γ, il existe aussi deux directions particulières (dx, dy) telles que le déterminant
¯ M1 N1 P1 Q1 ¯¯
¯ ¯
¯
¯ M N2 P2 Q2 ¯¯
2
¯
¯ dx
(157)
dy 0 0 ¯¯
¯ ¯
¯
¯ 0 0 dx dy ¯
s’annule. Ces directions sont alors obtenues comme les racines de
A dy 2 − B dy dx + C dx2 = 0 , (158)
avec
A = M 1 P2 − M2 P1 ,
B = (P2 N1 − P1 N2 ) + (Q2 M1 − Q1 M2 ) ,
C = N 1 Q2 − N 2 Q1 . (159)
Les valeurs propres de cette matrice (obtenues par annulation du déterminant de A−λ I)
sont, en fait, les directions caractéristiques. Effectivement, on obtient λ 2 − c2 = 0 et donc
λ1 = c et λ2 = −c, qui sont bien les deux directions caractéristiques.
Pour l’équation de Laplace, on obtient, avec u = ∂φ ∂x
et v = ∂φ
∂y
, le système équivalent:
∂u ∂v
+ = 0,
∂x ∂y
∂v ∂u
− = 0. (170)
∂x ∂y
On obtient donc, pour la matrice A,
à !
0 1
A= , (171)
−1 0
∂u ∂u ∂2u
c + =α 2 , (172)
∂x ∂t ∂x
est de type hyperbolique/parabolique: sa composante de transport lui confère un car-
actère hyperbolique tandis que sa composante de diffusion lui confère un caractère parabolique.
Ce problème est toujours posé en condition initiale: u(s, 0) = f (s) donné. Il ne peut pas
être résolu par la méthode des caractéristiques, puisqu’il a aussi un caractère parabolique.
Il en est de même pour l’équation de Burgers avec diffusion:
∂u ∂u ∂2u
u + =α 2 . (173)
∂x ∂t ∂x
Il convient de noter que la diffusivité, α 6= 0, guarantit la continuité de la fonction u:
aussi faible soit-il, mais non-nul, il n’y a pas de possibilité de développer une discontinuité
dans la solution. Il y a, par contre, développement de zone(s) de compression avec des
gradients importants (et d’autant plus importants que α est petit).
En domaine non borné ou périodique, ces deux EDP conservent l’intégrale de u.
Quant à l’énergie, elle diminue:
!2
d Z b u2
à ! Z bÃ
∂u
dx = −α dx < 0 . (174)
dt a 2 a ∂x
Comme autre exemple d’EDP de type mixte, citons l’équation des télégraphistes.
C’est l’EDP qui régit la chute de potentiel, v(x, t), pour la transmission de signaux
électriques sur un long câble:
∂2v ∂2v ∂v
2
− L C 2
= (R C + L G) + RGv (175)
∂x ∂t ∂t
avec R la résistance série par unité de longueur, L l’inductance par unité de longueur,
G la conductance parallèle par unité de longueur et C la capacité par unité de longueur.
Cette EDP est de type hyperbolique/parabolique.