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ques, il faut, en toute rigueur, avoir la connaissance Il sera possible de déterminer a posteriori le degré
des paramètres précédents pour toute une gamme de validité de cette première hypothèse. Il n'en est
de fréquences, multiples de la fréquence fondamen- pas de même pour la seconde, dans laquelle nous
tale. supposons que le mouvement du fluide dépend d'un
Si le phénomène étudié est un phénomène transi- potentiel des vitesses.
toire entre deux états permanents, c'est pratique- Avec cette hypothèse, on devra prendre quelques
ment pour toutes les fréquences du spectre qu'il précautions: il faudra s'assurer que la description
faudra connaître les coeffIcients précités. dc la carène ne donne pas lieu à des décollements
Deux voies ont permis actuellement d'acquérir trop importants. En toute rigueur, cela sera inévi-
une connaissance partielle de ces problèmes: table pour certains mouvements ou pour certaines
formes. On pourra prévoir une telle éventualité en
- la voie du calcul, analytique ou numérique;
calculant les vitesses sur la carène, mais il sera difli-
- la voie des études expérimentales. cile sinon impossible de chifTrer l'erreur commise
Aucune de ces deux méthodes ne semble pouvoir par l'approximation potentielle.
actuellement résoudre complètement le problème. Nous allons voir cependant qu'avec ce petit nom-
Les études expérimentales sont plus longues de bre d'hypothèses, le problème reste encore assez
mise en œuvre et plus délicates. Elles présentent lourd.
l'avantage de tous les modèles physiques: les phé-
Le navire étant en translation nulle, on le soumet
nomènes liés aux écoulements locaux et à la turbu-
à l'action d'une houle cylindrique d'orientation quel-
lence sont correctement représentés.
Les études théoriques bénéficient actuellement de conque. On peut supposer qu'il est libre ou amarré
à une structure p",rméable (c'est-à-dire ne défor-
moyens incomparables à ceux d'il y a quelques
mant pas la houle) ou enfin amarré sur corps morts.
dizaines d'années, grâce aux puissants ordinateurs
de recherche. L'approximation de la coque mince Nous devons faire tout de suite une remarque.
qui constituait la base des calculs de carène ne per- Nos hypothèses de linéarisation ne concernent jus-
mettait que de calculer les paramètres liés aux mou- qu'à présent que les interactions fluide-flotteur.
vements longitudinaux du navire. Nous supposons que ces dernières resteront tou-
Le calcul des paramètres d'inertie pour les six jours linéaires. Par contre, il n'y a aucune raison de
degrés de liberté du flotteur a été effectué récem- supposer les liaisons d'amarrage linéaires. Les dia-
ment sur IBM pour des corps de formes simples: grammes efTorts-déplacements des amarres usuelles
ellipsoïdes ou sphères (référence n° 16), et pour des ou des ducs d'albe ne sont pas linéaires.
profondeurs très grandes du fluide. Le problème global ne sera donc pas linéaire par
La présente note expose les possibilités des pro- suite des équations dynamiques du navire. Nous ne
grammes généraux mis au point au Département chercherons pas il résoudre cette difficulté supplé-
Laboratoire National d'Hydraulique pour le calcul mentaire qui peut être éliminée au moyen d'une
des réponses des grands navires et des pla tes-formes intégration numérique. Cependant, pour mener jus-
au mouillage. qu'au bout la résolution à la plume du prOblème,
nous supposerons ici que les amarres sont parfai-
tement élastiques.
La houle sera supposée cylindrique et de période
T. Son potentiel <P 00 se décompose, par l'analyse de
MI. - Expressions analytiques Fourier, en une somme de potentiels harmonique
des réponses et des coefficients <Poo" caractérisés par le vecteur nombre d'onde K"
de masse induite d'un flotteur perpendiculaire aux erêtes et d'in tensité 27t/1v,.. Iv n
soumis à la houle est la longueur d'onde pour la période T".
Nous chercherons donc à résoudre le problème
harmonique plus simple que le problème général.
La théorie du flotteur fait appel à la mécanique Le programme de calcul devra ensuite être appli-
rationnelle et à la mécanique des fluides. Elle est quée à toutes les fréquences multiples de la fré-
fort complexe, puisqu'elle rassemble les difficultés quenee fondamentale pour fournir les réponses du
des surfaces libres et des couches limites et il ne navire aux différents modes. La superposition de
serait pas possible d'en venir à bout sans faire quel- ces réponses donnera la réponse à la houle com-
ques hypothèses sur la nature des éeoulements et plexe.
sur les ordres de grandeur des actions en pré- Notons que la linéarité des équations permet de
sence. superposer des ondes de houle d'orientation diffé-
Rappelons brièvement de quoi il s'agit: rentes (fig. ci-dessous).
Le flotteur est supposé ef1'eetuer des oscillations
périodiques sous l'action excitatriee de la houle. La
force hydrodynamique (résultante des pressions sur
la carène) comporte un terme d'inertie qui est en
.~ èi\~
général prépondérant, car il est proportionnel à une
masse (masse du flotteur et d'une partie de l'eau
qui l'entoure), et un terme quadratique de traînée
proportionnel à une surface. Nous supposerons que
les vitesses et les déplacements restent globalement :. ... 8,<:::_.-.-.__._-_~_)
de faible valeur, de sorte que nous négligerons les
termes quadratiques dans les actions du fluide.
380
LA HOUILLE BLANCHE/N° 5-1968
Rappel sur la rèsoiution du problème linéaire par la Mathématiquement, cette eondition se traduit par
méthode de l'équation intégrale. une condition de radiation du type Sommerfeld.
Le problème mathématique posé par 1 est clas-
Il s'agit du classique problème d'un oscillateur
sique. Les conditions d'existence et d'unicité de la
!,("ügissant sur l'excitation (ici la houle).
solution restent cependant assez obscure. F. John
Nous ne ferons que rappeler les équations [2] a montré qu'elles étaient satisfaites si la carène
l.inéarisées du problème. Soit u la pulsation. Nous recoupe orthogonalement la surface libre au repos.
poserons : Avec cette hypothèse, nous avons recherché la
solution en répartissant sur la carène un feuillet de
sources-puits de densité inconnue. Une équation
<Il est le potentiel du fluide. intégrale permet le calcul de cette densité.
Toute la méthode repose sur la connaissance de
la fonction de Green du problème. On appelle fonc-
tion de Green G le potentiel d'une source placée
dans le fluide et le débit égal à 4 n cos ut.
Le système des équations du fluide parfait com- L'établissement de G n'a pas sa place ici.
porte sept inconnues: le potentiel du fluide ct les La forme de G dépend d'ailleurs des conditions
Rix paramètres du mouvement du centre de gravité aux limites. Si la profondeur peut être considérée
(~ du flotteur. Ce système s'écrit: connue infiniment grande, nous devons utiliser la
fonction:
Ll<p = 0
A
Ii"-r, I yy
A
: sont les moments d'inertie d'ordre 2 de A;
R* = [(xl-a)2 + (X2- b)2 + (2 d + + X:J C)2]1/2
-O'-<P .) + g -o<p- Il
= ()
oXs ''',,=0
d<p 1 -0 La solution ne peut s'obtenir qu'avec au mini-
dn fond-
mum trois composantes: <Poo, <Pd' <Pl!; <Pa étant choisi
condition à l'infini. de façon que:
Nous devons donc uniquement chercher à satis-
faire à la condition d'imperméabilité de la coque.
Cherchons tout d'abord la forme à donner à
<p". <Pl! est l'onde due aux mouvements de la coque.
Soit <Pl le potentiel lorsque le navire est animé de En résumé, il apparaît nécessaire de chercher sept
..... --> --> fonctions scalaires, <Pl' <P2' <Ps, <P'!> <P5' <PH' et <Pa pour
la vitesse i, <P2 pour j, <Ps pour K, <P'I pour la rotation obtenir le potentiel <p. Il est fondamental de consta-
--> --> -->
ter que ces sept fonctions seront calculées suivant le
W = i, <P5 pour w = j et <Po pour W = K.
On vérifie que : même processus, puisque toutes sont définies par le
fait que leur dérivée normale sur la carène est égale
<P'l' = (<Pl' <P2' <Pa) à une fonction connue.
<Pu: = (<P4' <P5' <PH) Chacune de ces fonctions sera recherchée sous la
forme:
satisfait à la condition:
d<p"
- - 1 . '(X
=-10 . G0 W/\ X) .n o
ano ISo la condition :
Introduisons les difIérentes composantes de cp : Ils comprennent en particulier les forces et cou-
ples de rappel hydrostatiques. Nous les mettrons
o
cp = cp", + CPd - iO' (XG CPT +w. cp",) sous la forme :
ffi st = a,X G + b.w
On peut écrire:
- - ):) 0 ~O
ffi m est la force due au mouvement du navire. - 0'2 (\ mi + ~ + i .~. . X G + aX G -
'--
f-
--t-- ,-,
i 1
illllTnJ
iLi iTflTj)7
17
I-I,. = .lm (- 1-
V
i So
tj)1 Il,,dS )
les plus gros ordinateurs. Compte tenu des hypothè-
ses fondamentales qu'impose le calcul et de la pré-
cision avec laquelle on désire évaluer certains para-
mètres, il y a lieu de se poser les questions suivan-
Cz = (il
- ~ 5ko tj)aIlz dS tes:
les hypothèses de départ restent-elles valables
H o = Jm (_1-
\
i
V. s.
tj)aIlo dS \
/
1
pour les formes complexes: treillis, éléments
plans ... ;
ces hypothèses étant valables, peut-on utiliser la
Le Cx passe par un maximum pour (2 LIÀ-) = 0,35. méthode des facettes dans tous les cas de for-
Par contre, le maximum de Cz est dans la zone des mes et pour toutes les périodes de houles;
très grandes longueurs d'onde. si d'autres méthodes sont également utilisables,
On retiendra que pour les valeurs de 2 L/À- à partir de quand doit-on les employer?
considérées, Ca: et Cz peuvent varier de 1 à 4. Rappelons tout d'abord les hypothèses de base.
Les maximums de Ca: et de Cz ont été tracés en La mise en équations que nous avons exposée ici
fonction du rapport b/L. Ce sont les figures 9 et 10. ne concerne que les petits mouvements d'un ou de
plusieurs flotteurs. La houle est limitée à son ap-
2. Influence du tirant d'eau. proximation dite du 1er ordre. Elle est donc poten-
tielle. La méthode de calcul proposée suppose que
Les figures 5, 6, 7 et 8 donnent l'influence de Ca:, l'obstacle déforme la houle incidente ou émet des
Cz, Ha:, Hz avec À/L. On remarquera que Ca: et C~ ondes de surface potentielles.
varient en sens contraire. Le coefficient Cz croît très Il est évident que ces hypothèses peuvent être
vite lorsque le tirant d'eau diminue. Ceci s'explique infirmées par l'expérience. Elles sont cependant
intuitivement puisque, la surface du fond restant la approximativement valables tant que la longueur
même, le volume total de la carène tend vers zéro. des ondes émises ou incidentes reste de l'ordre de
A la limite on obtient le Cz d'une plaque mince la plus grande longueur du flotteur (dans le plan
posée sur la surface (en fait, c'est le produit MC z de la houle ou du mouvement) et que la période du
qui donnerait une limite finie). Ces résultats appa- mouvement n'est pas trop voisine d'une des pério-
raissent clairement sur les figures 11 et 12. des propres du flotteur. Si la longueur d'onde deve-
nait très grande vis-à-vis de l'obstacle, le potentiel
3. Calcul complet. de déformation serait négligeable et le mouvement
du fluide s'apparenterait à celui d'un courant. Dans
Les figures 13, 14 et 15 représentent l'ensemble ce cas, à côté de la force d'inertie pure, une force
des résultats fournis par le programme de calcul. de traînée devra être introduite. Les coefficients de
Le cas traité est simple puisque nous n'avons traînée et d'inertie CD et CM peuvent alors être obte-
pas mis d'amarre. Le houle attaque le navire obli- nus, sans prise en compte de la surface libre, par
quement (45°). voie expérimentale (en soufflerie par exemple).
385
J.-C. LEBRETON et Mlle A. MARGNAC
Id
c ,
1
0,2 !----+_--i-_+_+----+
]~f d'
Cx 4 Hx
0,'
4
°
JI 2L1À
1,25
21 ° 0,25 0,50
2 L/À
0,75 1,25
Coupe-section d dl
1. b/L = 1/32
2'b/L= 1/16
3.b/L=1/8
l, 2, 3, 4/
4.b/L=1/4 Variation des coeflicients d'inertie
avec Jc rapport 2 Ln.
(.:l/L = =
114, ciL 1/2).
Variation of inertia
coefficients with 2 LI),.
(ML = =
11!f, cIL 112).
Si nous considérons maintenant les éléments de En général, cela ne sera pas le cas et il y aura
dimensions plus importantes: ceux qui sont par interférence entre les divers éléments. Des recher-
exemple compris entre le 1/5 et une ou plusieurs
0
ches sont en cours actuellement pour définir les
fois la longueur de la houle, il ne sera plus possi- limites à partir desquelles les interférences entre
ble de négliger l'effet de surface libre même si ces éléments imposent de calculer le potentiel de la
éléments sont légèrement immergés. houle par la méthode des facettes.
Il sera nécessaire alors de recouvrir à la méthode
des facettes. La discrétisation des éléments de Calculs des e{l'orts appliqués aux structures.
carène sera réalisable sans précautions spéciales.
On pourrait, pour des éléments de géométrie sim- La recherche des réponses ou des masses indui-
pIe: cylindre, sphère, ellipsoïde, procéder à une tes conduit à calculer la force hydrodynamique §in
addition des masses induites de chaque élément comme l'intégrale des pressions sur la carène. Il
supposé seul. Il conviendrait de s'assurer, avant de n'est donc pas inutile de préciser que la méthode
le faire, que la distance entre éléments est supé- des facettes permet de calculer les valeurs de la
rieure ou égale à la longueur des ondes de surface. pression appliquée au centre géométrique de chaque
!--+-----t--' I--i
6 ; i Cx Hx i ,
i 4 1
d' 0,' 0,1 :-
Vue de coté ~ S/de view
_'_b_,
l _____
• 6/L= 1/4
• 6/L= 1/2
• 6/L= 3/4
S, 6, 7, 8/ • 6/L = 1
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LA HOUILLE BLANCHE/N° 5-1968
0.2 f- - - - - - . - ,- ~- ----j
Il est donc très facile ensuite de faire « sortir »
C, Cz
du calcul les efforts sur des éléments ou des parties
de la structure. Il existe, d'ailleurs, des program-
0,1
mes dérivés du programme général pour le calcul
des efforts sur des piles verticales fixes (références
17 et 18). Dans ces programmes, la pression est la
résultante des actions exercées par la houle inci-
dente et par la houle diffractée: °
91 b/L
P= - p
êJep
----st = - P
(êJepoo
al
+ -al)
êJepa\
Lb ~0.25, T2L
VI. - Introduction
de liaisons non linéaires dans
le programme de calcul
o 0,25 0,50 0,75 1,25 0 0,25 0,50 0,75 1,25
III ML 121 ML
Nous nous sommes limités jusqu'ici aux cas, peu
fréquents en nature, où le navire était soumis à des 9, 10, 11, 12/
liaisons purement linéaires avec les structures de Variation des coefficients d'inertie avec les rappol'ts blL et
mouillage ou d'amarrage. 6/L.
Il serait peu intéressant de ne pouvoir utiliser les YariatÎon of inertÎa coefficients with bl Land 61 L.
résultats précédents que dans ces circonstances.
Le caractère non linéaire de la plupart des liai-
sons entre le navire et les structures fixes n'échappe
à personne. De nombreuses études seront vraisem- 3
1 -Cx
blablement encore nécessaires pour décrire avec 2-
\
!
dre que de x. C'est le cas le plus fréquent pour les 13, 14, 15/
très gros navires ten us par des amarres non immer-
gées. Si l'amarre est immergée ou liée à llll flotteur Variations des eoeflicients d'inertie et des réponses d'un
bateau non amarré en fonction de 2 Lit, pOUl' une houle
intermédiaire, il n'en sera plus de même; la fonction d'incidence oblique (cas: blL = 114, l'IL = 112, 6/L = 1I4J.
t dépendra de X, X et X. L'amarre aura une « mé-· YariatÎon of inertia coefTlcients and response of an Iln11l00recf
moire» du mouvement du navire. Ce cas est beau- ship with 2 LI)" for obliqzze wrllJe incidence (h/L 114-, =
coup plus complexe. Il ne peut être traité que par ciL =
112, ML 1I4-J, .
voie numérique pure. Nous le laisserons de côté.
3'87
J.-C. LEBRETON et Mlle A. MARGNAC
x ~
l 0
K (t -- ll) X (ll) dll +- f (X) = Ae- iIJt
avee :
+00
K (t) 2: (ciO" +-
= -00 iHiO") e- iat
IXol IXol
ll
Réponse d'un système Réponse '8ure Réponse d'un système souple
avec Umoutl "Hard" response Flexible system response
"Slack system response
U
a88
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Gravure extraite d e A rc h'Itectura curiosa nova par G A BOe
Nuremberg (1664) .. KLERN
390