Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
Année 2004
THESE
Par
BEAUGRAND-COUTIÈRE Anne
____________
___________
JURY
1/98
SECTION PROFESSEURS des PROFESSEURS 1 ER
MAITRES DE
SOUS-SECTION UNIVERSITES GRADE CONFERENCES
56.01
M.ALDIN Mme
DEVELOPPEMENT PEDODONTIE Mme WOLIKOW GOUVERNAIRE Mle
LANDRU Mme
VILLETTE
57.01 M. BIGOT
SCIENCES Mle BRION Mme COLOMBIER
BIOLOGIQUES PARODONTOLOGIE M.SAFFAR M.DANAN
M.DETIENVILLE
M. GUEZ
57.02 M.HADIDA
CHIRURGIE BUCCALE M.LESCLOUS
CHIRURGIE PATHOLOGIE &THERAPEUTIQUE Mme POIDATZ M.THIBAULT M.MAMAN
ANESTHESIOLOGIE & REANIMATION M.WIERZBA
M. NGUYEN
57.03
SCIENCES BIOLOGIQUES (BIOCHIMIE, M.ARRETO
IMMUNOLOGIE HISTOLOGIE, M.GOLDBERG Mme CHARDIN
EMBRYOLOGIE ANATOMIE M.PELLAT M. GOGLY
PATHOLOGIQUE, GENETIQUE, M. GODEAU M. LE MAY
BACTERIOLOGIE, PHARMACOLOGIE)
M.BONTE
M. BOUTER
SCIENCES 58.01 M.LASFARGUES M. CAMUS
PHYSIQUES ET ODONTOLOGIE CONSERVATRICE M. LEVY M. DECUP
ENDODONTIE M. LUSARDI
Mme MILLER
M.NEBOT
Mme TOUMELIN
M.BEGIN
M.DOT
M.EID
PHYSIOLOGIQUES 58.02 M.CHOURAQUI M.GIROT
ENDODONTIQUES Mme BUCH M. J.M RIGNON-BRET M.PIERRISNARD
PROTHETIQUES PROTHESES M.POSTAIRE
M.RENAULT
M.TRAMBA
M. TIRLET
M. RIGNON-BRET Ch.
58.03 M. ATTAL
SCIENCES ANATOMIQUES M.CHARRIER
PHYSIOLOGIQUES M. DEGRANGE M.KNELLESEN M. CHERRUAU
OCCLUSODONTIQUES M. GAUDY M.FLEITER
BIOMATERIAUX BIOPHYSIQUE, M.PELLERIN
RADIOLOGIE M.SADOUN
2/98
A Monsieur Alain LAUTROU
Qui m'a fait l'honneur et le plaisir d'accepter la présidence du jury de cette thèse,
Pour ses compétences professionnelles, ses qualités humaines, et pour son enseignement.
Mais comment ne pas le remercier également pour son bon sens quotidien, son sens de la
exceptionnelles entre les genoux de « Bonnes Soeurs » et les pinces à couper les
ligatures. Et surtout pour cette phrase, qui restera légendaire « le coup de pied aux
3/98
Madame Maryse WOLIKOW
Pour m'avoir accueillie chaleureusement dans son service depuis novembre 2001.
4/98
Madame Elisabeth DHUMEAUX-BOEDELS,
5/98
Monsieur le Docteur Jean-Pierre ATTAL,
6/98
A mon mari, Matthieu, pour son aide inestimable.
A mes beaux-parents.
7/98
CLASSES II ET CROISSANCE :
V Synthèse et conclusion.............................................................................................................86
VI Bibliographie.......................................................................................................................... 87
8/98
I Introduction
Les malocclusions de classe II représentent l'anomalie dento-squelettique la plus fréquemment
rencontrée dans les consultations d'orthopédie-dento-faciale. La prévalence de la classe II dans la
population européenne représente 30% à 40% (Kelly et Mc Lain que cite Mac Namara1).
La réalité de la classe II recouvre une grande complexité architecturale, avec une multiplicité de
formes cliniques, et surtout avec un équilibre fonctionnel et musculaire toujours perturbé.
➢ Les caractéristiques et les multiples facettes des dysmorphoses de classe II serons détaillées
dans la première partie.
➢ Dans une seconde partie, des rappels de croissance cranio-faciale et l'analyse des différents
facteurs étiopathogéniques des dysmorphoses de classe II, permettront une compréhension plus
aisée des thérapeutiques précoces entreprises chez l'enfant.
➢ Dans une troisième partie, plus clinique, nous verrons les thérapeutiques préventives et
interceptives.
1 MAC NAMARA J.A., Jr. - Components of Class II malocclusion in children 8-10 years of age. 1981.
9/98
II Caractéristiques des classes II
II.A Définitions
Le terme de classe II désigne une dysmorphie de la dimension sagittale, très fréquente dans la
population orthodontique.
Figures 1, 2 et 3
Cas présentant une classe II, division 1, avec un surplomb évalué à 11 mm au centre, en occlusion latérale
droite (à gauche) et gauche (à droite).
Figures 4 et 5
Cas présentant une classe II division 2, en occlusion à gauche, vue occlusale maxillaire à droite.
2 ANGLE E.H. - Treatment of Malocclusion of the Teeth and Fracture of maxillar. 1900.
10/98
➢ Un décalage squelettique est fréquemment associé, et peut être dû à plusieurs facteurs : rétro-
mandibulie, promaxillie, ou l'association des deux (classification de Ballard).
Les formes cliniques des classes II squelettiques sont variées. Cependant, une constante apparaît
dans la plupart des cas : une insuffisance de développement sagittal de la mandibule
(Lautrou, Savadori, 20003).
II.B.1 Étiologies
Selon les études, les conclusions diffèrent et les classes II pourraient être associées à une
augmentation de la longueur de la base du crâne, une protrusion maxillaire, une rétrusion
mandibulaire d'origine squelettique ou alvéolaire. Pour Mac Namara, cité par Pelosse et Raberin,
en 20014, la majorité des études retient la notion rétrognathie mandibulaire.
Il faut ajouter l'intervention du génome sur l'expression phénotypique du schéma facial et les
causes congénitales souvent responsables des malformations de l'ATM.
La multiplicité des formes de classes II et l'importance du type de croissance faciale sont deux
éléments essentiels dans l'établissement de la dysmorphie.
Au niveau clinique, le profil convexe et le menton fuyant, une lèvre inférieure en retrait, une
inocclusion labiale fréquente avec interposition de la lèvre inférieure sous les incisives
supérieures accentuant leur vestibuloversion, le sillon labio-mentonnier marqué sont
caractéristiques.
3 LAUTROU A., SALVADORI A - Growth and choices in orthopedic or orthodontic therapy. 2000.
4 PELOSSE J.J., RABERIN M. - Pathologies et thérapeutiques de la dimension sagittale en denture mixte. Incidences sur l'équilibre
musculaire. 2001.
11/98
Au niveau dentaire, un surplomb incisif augmenté, une distocclusion canine et molaire, avec
fréquemment une supraclusion, associée à un typologie plutôt hyperdivergente (Hodge et al.,
19985) sont des éléments caractéristiques également.
II.C.1 Étiologies
D'après Darqué11, cité par Cannoni et Salvadori, en 199912, il faut distinguer :
5 HODGE J.J., NANDA R.S., GHOSH J., SMITH D. - Forces produced by lip bumper on mandibular molars. 1998.
6 BOILEAU M.J. - Caractéristiques neuro-musculaires des différentes dysmorphoses. 1992.
7 RABERIN M. - Incidences cliniques des postures de la zone oro-labiale. 1997.
8 KOLF J. - La dysfonction labio-linguale ou : du bon usage de la bielle de Martine-Tavernier. 1991.
9 TOSELLO D.O., VITTI M., BERZIN F. - EMG activity of the orbicularis and mentalis in children with malocclusion, incompetent lips
and typical swallowing - Part 1. 1998.
10 PARIELLE B. - Sémiologie des classes II, division 2. 1999.
11 DARQUÉ J. - La classe II, division 2. 1974
12 CANNONI P., SALVADORI A. - Traitement précoce des classes II, division 2. 1999.
12/98
➢ la classe II, division 2, secondaire, fonctionnelle, acquise, pour laquelle les facteurs acquis
jouent un rôle sur le déséquilibre du comportement musculaire et sur les troubles fonctionnels.
Au niveau dentaire, le surplomb incisif normal ou diminué, une supraclusion, les incisives
supérieures linguoversées et une distocclusion de l'arcade mandibulaire représentent les éléments
caractéristiques de la classe II, division 2.
Au niveau articulaire
La croissance condylienne forte et orientée en haut et en avant, vient affronter un environnement
fonctionnel particulier du point de vue anatomo-physiologique (Dunglas et Lautrou 15), ce qui
conduit l'angle mandibulaire à descendre verticalement en butant sur une enveloppe fonctionnelle
qui ne grandit pas au même rythme que le squelette et réagit en provoquant une réaction périostée
de résorption angulaire. Ceci peut expliquer la rotation squelettique antérieure importante
observée dans les cas de classe II division 2. Cette rotation participe à l'aggravation de la
supraclusion incisive, ce qui conforte le verrouillage antérieur : la malocclusion se nourrit d'elle-
même (Dunglas et Lautrou16).
II.D Conclusion
Même si la plupart des patients ont le sentiment d'avoir les dents « du haut » en avant, la
réalité des classes II recouvre une large diversité architecturale. L'analyse du visage permet
déjà de discerner les équilibres ou déséquilibres relatifs du maxillaire et de la mandibule.
Cette première impression est complétée par la céphalométrie. Les facteurs étiologiques
fonctionnels et musculaires sont nombreux, et essentiels à considérer dans la thérapeutique
orthodontique.
1) Théorie d'Enlow
Pour Enlow26 cité par Lautrou27, la croissance faciale est un processus différentiel de maturation
progressive dans lequel les quantités, vitesses, durées et directions de croissance varient d'une
région à l'autre. Par conséquent, des changements constants de taille et de forme des composants
régionaux de la face et des ajustages entre les différentes parties anatomiques en résultent.
Cet auteur insiste sur les phénomènes de remodelage osseux (phénomènes d'apposition et
résorption) à l'origine de la transformation active des pièces osseuses.
Le remodelage d'une pièce osseuse permet :
✗ Une transformation morphologique de cette même pièce.
✗ Un déplacement de la pièce osseuse considérée, déplacement physique dû à la croissance des
tissus faciaux (déplacement primaire).
✗ Un déplacement d'un os dû à l'augmentation des os voisins ou à distance (déplacement
secondaire).
20 BRODIE A.G. - On the growth of the jaws and the eruption of teeth. 1942.
21 BRODIE A.G. - Facial patterns : A theme on variation. 1946.
22 SCOTT J.H. - Dentofacial development and growth. Pergamon series on dentistry N°6. 1967.
23 WASHBURNE S.L. - The effect of the temporal muscle on the form of the mandible. 1947.
24 MOORE W.J. - Masticatory function and skull growth. 1965.
25 MOORE W.J. - Muscular function and skull growth in the laboratory rat (Rattus norvegiens). 1967.
26 ENLOW D.H. - Facial growth. 1990.
27 LAUTROU A. - Effets directionnels d'une force extra-orale appliquée sur un activateur en hyperpropulsion. 1993.
16/98
2) Théorie de Moss (1954-1962)
Inspirée des travaux de Van der Klaauw28 et aujourd'hui connue sous le nom de « théorie des
matrices fonctionnelles », la théorie de Moss place l'environnement non squelettique comme
facteur responsable de la croissance, contrairement aux deux théories précédentes.
Moss29 pense que chaque fonction est liée à une composante crânienne fonctionnelle qu'il
subdivise en "unité squelettique" et "matrice fonctionnelle".
• La matrice fonctionnelle est constituée de tous les tissus, organes, cellules non squelettiques et
espaces fonctionnels nécessaires pour accomplir une fonction donnée (Moss30).
• L'unité squelettique ne correspond pas à la description des os de l'Anatomie classique (la
mandibule est formée par la juxtaposition d' unités angulaire, coronoïdienne, condylienne,
l'orbite est une unité composite, car plusieurs os y participent (Moss,1971 a31-b32, cité par
Lautrou33.)
Le postulat de base de la « théorie des matrices fonctionnelles » est que la taille, la forme, la
position et la permanence de chaque unité squelettique est une réponse à la demande de
protection et/ou de soutien mécanique de sa matrice fonctionnelle spécifique."La matrice grandit
et le squelette répond".
Pour Pétrovic et Stutzmann34, plus qu'une véritable « théorie scientifique », c'est un énoncé de
principes permettant de débloquer une situation figée. En effet, jusqu'à présent, fondamentalistes
et cliniciens accordaient une place prépondérante à la conception génétique dans la croissance de
la face.
28 KLAAUW (VAN DER) C.J. - Size and position of the functional components of the skull. A contribution to the knowledge of the
architecture of the skull based on data in the literature. 1948.
29 MOSS M.L. - The primacy of functional matrices in orofacial growth. 1968.
30 MOSS M.L. - Nouvelles conceptions analytiques de la croissance cranio-faciale. 1986.
31 MOSS M.L. - The differential roles of periosteal and capsular functional matrices in orofacial growth. 1971a.
32 MOSS M.L - Functional cranial analysis and the functional matrix. 1971b.
33 LAUTROU A. - Croissance faciale : théories explicatives et clinique orthodontique. 1994.
34 PÉTROVIC A., STUTZMANN, J. - News ways in orthodontie diagnosis and decision-making : Physiologie basis. 1992.
35 LIMBORGH (VAN) J. - A new view on the control of morphogenesis of the skull. 1970.
36 LIMBORGH (VAN) J. - Morphogenic control of craniofacial growth. 1983.
17/98
L'auteur à travers sa théorie, qualifiée de "théorie de consensus" ou synthétique (figure 6),
classifie de façon claire et pédagogique les facteurs responsables de la croissance cranio-faciale
en trois familles et cinq groupes.
✗ Les facteurs génétiques intrinsèques, inhérents aux tissus. Ils exercent leurs influences à
l'intérieur des cellules, leur conférant ainsi leurs potentialités et leur spécificité.
✗ Les facteurs épigénétiques, génétiquement déterminés, ils trouvent leur expression hors des
cellules dans lesquelles ils sont produits. Ils sont classés en deux familles :
• facteurs épigénétiques locaux (action locale)
• facteurs épigénétiques généraux (action à distance)
✗ Les facteurs environnementaux, provenant de l'environnement externe et ayant des
influences locales (tendons, muscles, tissus mous) ou générales (innervation, oxygénation).
Figure 6
Schématisation des effets des différents facteurs responsables de la croissance cranio-faciale selon Van Limborgh
(d'après Van Limborgh, 197037, 198338 et Dullemeijer39, cités par Lautrou, 199440)
2) Théorie de Pétrovic
Les idées de Pétrovic sur la croissance sont proches de celles défendues par Van Limborgh.
Pour lui, les gènes, interactions et rétroactions physiologiques sont organisés cybernétiquement :
un rôle déterminant est accordé aux facteurs génétiques sur les cartilages primaires, un rôle
37 LIMBORGH (VAN) J. - A new view on the control of morphogenesis of the skull. 1970.
38 LIMBORGH (VAN) J. - Morphogenic control of craniofacial growth. 1983.
39 DULLEMEIJER P. - The significance of Van limborgh's approach to craniofacial biology. 1985.
40 LAUTROU A. - Croissance faciale : théories explicatives et clinique orthodontique. 1994.
18/98
plus faible aux cartilages secondaires et notamment au cartilage condylien.
Ce dernier étant sensible aux facteurs environnementaux. Les particularités tissulaires, cellulaires
et moléculaires du cartilage condylien rendent compte de sa modulabilité biomécanique,
physiologique et thérapeutique (Charlier et al.41, Pétrovic et Stutzmann42). En effet, à l'opposé de
la presque totalité des cartilages de croissance du squelette, le cartilage condylien comprend un
compartiment de croissance formé de squelettoblastes et de préchondroblastes, mais qui ne sont
pas à l'abri des influences biomécaniques locales (Château et al.43).
➢ Il développe la notion de loi de hauteur minimale :"la dimension verticale minimale". Selon
lui l'occlusion fonctionnelle correspond obligatoirement à la dimension verticale minimale : si
le patient a le choix entre plusieurs positions d'occlusion, il choisira toujours celle qui lui
permet la moindre hauteur de l'étage inférieur facial.
➢ D'après Planas, les rétrognathies mandibulaires sont les principales étiologies des classes II.
Planas introduit également la notion de verrous occlusaux limitant la croissance antéro-
postérieure de la mandibule. Pour permettre à cette dernière de s'exprimer pleinement, il faut
lever ces verrous (meulages sélectifs, plaques à pistes) en éliminant toutes interférences et
prématurités.
41 CHARLIER J.P., PÉTROVIC A., HERMANN-STUTZMANN J. - Effects of mandibular hyperpropulsion on the prechondroblastic zone
of young rat condyle. 1969.
42 PÉTROVIC A., STUTZMANN J. - News ways in orthodontie diagnosis and decision-making : Physiologie basis. 1992.
43 CHÂTEAU M., CHARRON C., COULY G. - Orthopédie dento-faciale. 1993.
44 PLANAS P. La réhabilitation neuro-occlusale. 1992.
19/98
III.A.2 Croissance de la base du crâne
Pour Delaire, « la base du crâne est le terrain à bâtir de la face ».
La majorité de la croissance postnatale du crâne a lieu pendant les trois premières années.
A la naissance, le crâne a effectué plus de 60% de son développement. La face, en revanche, n'a
effectué que 40% de son développement, représentant alors seulement 1/8 du volume crânien,
pour la moitié à l'âge adulte (Ranly, 200045, figure 7).
Figure 7
Représentation schématique de la croissance du crâne et de la face, de la naissance à l'âge adulte.
➢ Dans le sens vertical, la croissance du septum nasal assure la descente du maxillaire, par un
phénomène d'apposition/résorption. Pour Limme46, le cartilage du septum nasal est considéré
comme "un moteur de croissance antérieure et verticale du tiers moyen de la face". Les
phénomènes de dentition, les pressions occlusales, et les muscles masticateurs sont autant
d'éléments qui participent au développement vertical du maxillaire.
➢ Björk et Skieller47 montrent qu'il faut attendre la fin de la croissance pour que la suture médio-
palatine ne se ferme, phénomène important pour un développement transversal physiologique
de l'arcade maxillaire. Delaire (2002)48 confirme l'importance de ce phénomène ainsi que le
rôle essentiel des pressions linguales et occlusales dans ce développement.
Pour certains auteurs comme Enlow, les phénomènes de remodelage par apposition-résorption
sont prépondérants (figure 8).
Figure 8
Phénomènes de remodelage au maxillaire, d'après Enlow (199049)
1) Sens antéro-postérieur
La croissance mandibulaire s'achève en moyenne 2 ans après la fin de la croissance maxillaire.
Les rapports squelettiques de classe II vont ainsi s'améliorer, et la convexité faciale diminuer.
L'accroissement en longueur résulte de la croissance condylienne et des phénomènes de
remodelage importants (figure 9) intéressant la branche montante mandibulaire (résorption du
bord antérieur et apposition au niveau du bord postérieur).
Figure 9
Phénomènes de remodelage et croissance condylienne. D'après Enlow (199050).
2) Sens transversal
La croissance transversale mandibulaire résulte des phénomènes de remodelage. C'est
l'accroissement en longueur des deux hémi-mandibules divergentes vers l'arrière qui augmente
progressivement le diamètre transversal (Principe du V d'Enlow, figures 10 et 11). Les
phénomènes de résorption sur les faces internes, et d'apposition sur les faces externes, assurent la
conservation de la forme générale de la mandibule.
50 ENLOW D.H. -Facial growth. 1990.
22/98
Figures 10 et 11
Principe du V de Enlow (199051)
Figure 12
Tableau comparatif entre les cartilages primaires et secondaire, (inspiré de Pétrovic et Stutzmann56)
Figure 13
Évolution du collier péricondylien d'ossification endochondrale
(KANTOMAA et HALL, 198860) cités par Lautrou, 199461
-A : Dans des conditions normales, les petites cellules du périchondre augmentent de taille, se différencient en
chondroblastes, puis s'hypertrophient et deviennent des chondrocytes. Le condyle grandit en haut et en arrière
et, à la périphérie du col du condyle, les cellules se différencient en ostéoblastes qui produisent un collier
osseux.
-B : En l'absence d'une fonction articulaire, la maturation cartilagineuse progresse rapidement et l'ossification
envahit l'ensemble du condyle qui ne grandit plus.
-C: Si la mandibule est abaissée, par exemple dans la respiration buccale, la zone fonctionnelle d'articulation
est plus postérieure et transfère la production cartilagineuse dans une région plus en arrière du condyle que révèle
le changement d'inclinaison du collier d'ossification.
57 KANTOMAA T., HALL. B.K. - Mechanism of adaptation in the mandibular condyle of the mouse. 1988.
58 KANTOMAA T., HALL. B.K. - On the importance of CAMP and Ca++ in mandibular condylar growth and adaptation.1991.
59 LAUTROU A. - Croissance faciale : théories explicatives et clinique orthodontique. 1994
60 KANTOMAA T., HALL. B.K. - Mechanism of adaptation in the mandibular condyle of the mouse. 1988.
61 LAUTROU A. - Croissance faciale : théories explicatives et clinique orthodontique. 1994
24/98
III.A.4.2. Croissance comparative des patients en classe II /
classe I
Lande62, Solow63, Mac Namara64, et Johnston65 ne trouvent aucune différence significative entre
la croissance des patients en classe I et ceux en classe II.
Cependant, d'autres auteurs défendent l'idée que la responsabilité mandibulaire est fréquente
dans l'étiologie des classes II.
➢ En effet, Varrela en 199866 utilise les données longitudinales de ses études antérieures et
observe des signes précoces du développement des classes II, en accord avec les travaux de
McNamara67, de Bishara et al. (199768). Les résultats de son étude mettent en évidence une
mandibule plus postérieure dans les cas de classe II.
➢ Bacceti et al., en 199769, à partir d'une étude longitudinale comparant 25 sujets présentant une
classe II à 22 sujets présentant une classe I, ils observent une longueur plus courte et une
position plus en arrière de la mandibule évoquant une responsabilité mandibulaire.
➢ Ngan et al. en 199770, comparent 20 sujets présentant une classe II 1, à 20 sujets présentant une
classe I, il en résulte des longueurs mandibulaires (Ar-Gn et Go-Gn) plus courtes, et un rapport
de hauteur faciale postérieure sur hauteur faciale antérieure plus faible, dans les cas de classe II
division 1.
➢ Récemment, Lautrou et Salvadori (200071) concluent que la plupart des classes II squelettiques
présentent une insuffisance de développement sagittal de la mandibule.
Responsabilité maxillaire
L'étude de Delaire (Le Guedard-Girault et al. 200072) conclut à une promaxillie dans 50% des cas
de classe II, considérée comme seule responsable de la malocclusion dans 64% de ces cas.
62 LANDE M.J. - Growth behavior of the human bony facial profile as revealed by serial cephalometric roentgenology. 1952.
63 SOLOW B. - The dentoalveolar compensatory mechanism : Background and clinical implications.1980.
64 MAC NAMARA JA Jr., BOOKSTEIN F.L., SHAUGNESSY T.O. - Skeletal and dental changes following functional regulator therapy
on Class II patients. 1985.
65 JOHNSTON L.E., Jr. - A comparative analysis of Class II treatments. 1986.
66 VARRELA J. - Early developmental traits in class II malocclusion. 1998.
67 MAC NAMARA J.A., Jr. - Components of Class II malocclusion in children 8-10 years of age. 1981.
68 BISHARA S.E., JAKOBSEN J.R., VORHIES B., BAYATI P. - Changes in dentofacial structures in untreated Class II division 1 and
normal subjects : A longitudinal study. 1997.
69 BACCETTI T., FRANCHI L., MCNAMARA J.A. Jr, TOLLARO I. - Early dentofacial features of Class II malocclusion: a longitudinal
study from the deciduous through the mixed dentition. 1997.
70 NGAN P.W., BYCZEK E., SCHEICK J. - Longitudinal evaluation of growth changes in Class II division 1 subjects. 1997.
71 LAUTROU A., SALVADORI A. - Growth and choices in orthopedic or orthodontie therapy. 2000.
72 LE GUEDARD-GIRAULT I., BEDHET N., MANIERE-EZVAN A., DELAIRE J. - Proposal for a classification of Class II division 1:
contribution of Delaire's analysis. 2000.
25/98
III.A.5 Types faciaux
Le type constitutionnel, morphologique et musculaire est propre à chaque individu.
➢ Type morphologique correspondant au deep bite (Sassouni), type «Masseterkauem»
(Schwarz73), l'hypodivergent de Schudy74, caractérisé par :
• Faces larges, courtes avec étage inférieur diminué verticalement, profil sous-nasal concave.
• Mandibule carrée, puissante, bord inférieur très horizontal, peu divergente, l'angle goniaque
rejeté en arrière, le ramus est droit et positionné postérieurement.
• Musculature fortement développée, très puissante (fibres de type II, rapides, fatigables,
actions musculaires intenses et de courte durée, retrouvées dans les muscles blancs) avec
prédominance d'activité des muscles massétérins. Masséter, ptérygoïdien interne et
temporal pratiquement verticaux, attachés très en avant sur la mandibule, impriment des
forces importantes au système dentaire et limitant leur égression, assurant un contrôle de la
dimension verticale alvéolaire.
76 BARDINET E., BAZERT C., BOILEAU M.J., CARAT T., DARQUÉ F., de BRONDEAU F., DORIGNAC D., DUHART A.M., EL
AMRANI DARQUÉ K., PUJOL A., RZADKIEWICZ A., SAMPEUR M. - Contrôle vertical et thérapeutique orthopédique. 2003.
77 GRECO P.M., VANARSDALL R.L., LEVRINI M., READ R. - An evaluation of anterior temporal and masseter muscle activity in
appliance therapy. 1999.
78 NAKAMURA T., INOUE T., ISHIGAKI S., MARUYAMA T. - The effetct of vertical dimension change on mandibular movements and
muscle activity. 1988.
79 BRODIE A.G. - Facial patterns : A theme on variation.1946.
80 BJ0RK A. - Facial growth in man, studied with the aid of metallic implants. 1955.
81 BJ0RK A., SKIELLER V. - Facial development and tooth eruption. An implant study at the age of puberty. 1972.
82 BJ0RK A., SKIELLER V. - Normal and abnormal growth of the mandible : a synthesis of longitudinal cephalometrie implant studies over
a period of 25 years. 1983.
83 LAVERGNE J., GASSON N. - Operational definitions of mandibular morphogenetic and positional rotations. 1977a. - Direction and
intensity of mandibular rotation in the sagittal adjustment during growth of the jaws.1977b.
84 DIBBETS J.M.H., DE BRUIN R., WEELE (VAN DER) L.T. - Shape change in the mandible during adolescence. 1986.
27/98
C'est donc à Björk85que l'on doit la terminologie "rotation" qui correspondait à des directions de
croissance nettement marquées observées sur 5 cas de son étude.
Il a l'idée de mettre en évidence la dynamique du squelette mandibulaire, grâce à ses implants
mandibulaires, et il conclut que :
➢ Les implants représentent des indicateurs stables de position dans l'os, permettant d'objectiver
les déplacements de croissance du squelette.
➢ Le déplacement du squelette est masqué par les remodelages du contour mandibulaire : les
implants sont alors des points de repères permettant de visualiser les sites et les quantités de
croissance, mais aussi les zones du modelage osseux.
La rotation antérieure, plus fréquente, est une modalité normale de la croissance faciale, on
observe alors une réduction progressive de la convexité faciale, et une augmentation du
prognathisme mandibulaire chez le patient, en l'absence de traitement, favorable aux classes II.
• La "rotation totale " mesurée par le changement d'inclinaison de la ligne implantaire (du
corps mandibulaire) par rapport à la base du crâne (figure 14), c'est cette rotation totale que
Björk89 et Björk et Skieller90, qualifiaient de rotation mandibulaire antérieure ou
postérieure.
89 BJ0RK A. - Facial growth in man, studied with the aid of metallic implants. 1955.
90 BJ0RK A., SKIELLER V. - Facial development and tooth eruption. An implant study at the age of puberty. 1972.
91 BJ0RK A., SKIELLER V. - Normal and abnormal growth of the mandible : a synthesis of longitudinal cephalometrie implant studies over
a period of 25 years. 1983.
92 BJ0RK A., SKIELLER V. - Croissance mandibulaire normale et pathologique. Synthèse d'études céphalométriques longitudinales à l'aide
d'implants, sur une période de 25 ans. 1984.
29/98
(Björk et Skieller 198493)
• La "rotation intramatricielle"
En 1977, Lavergne et Gasson introduisent la notion de rotation morphogénétique (appelée
plus tard rotation intramatricielle par Björk et Skieller 94). Ils l'évaluent comme la différence
entre la rotation implantaire et la rotation matricielle. C'est le changement d'inclinaison du bord
mandibulaire par rapport à la ligne des implants ; elle correspond au modelage périoste du
bord inférieur du corps mandibulaire (figures 17, 18). En fait, la mandibule fait une rotation, la
matrice des tissus mous en fait une autre, indépendante : la rotation intra-matricielle naît de la
différence entre ces deux rotations. La mandibule est alors comparée à elle-même, et non plus
à la base du crâne.
➢ D'un point de vue clinique, la compréhension de ces différentes composantes des rotations de
93 BJ0RK A., SKIELLER V. - Croissance mandibulaire normale et pathologique. Synthèse d'études céphalométriques longitudinales à l'aide
d'implants, sur une période de 25 ans. 1984.
94 BJ0RK A., SKIELLER V. - Normal and abnormal growth of the mandible : a synthesis of longitudinal cephalometrie implant studies over
a period of 25 years. 1983.
95 BJ0RK A., SKIELLER V. - Normal and abnormal growth of the mandible : a synthesis of longitudinal cephalometrie implant studies over
a period of 25 years. 1983.
96 BJ0RK A., SKIELLER V. - Normal and abnormal growth of the mandible : a synthesis of longitudinal cephalometrie implant studies over
a period of 25 years. 1983.
30/98
croissance est un outil précieux, en effet, la thérapeutique orthodontique ou orthopédique
peut influencer la rotation totale, donc la rotation intramatricielle.
Ces zones stables pourront être utilisées en clinique comme repères des superpositions
structurales. Avec l'analyse des caractères anatomiques structuraux mandibulaires spécifiques de
chaque type de rotation, Björk99 définit des signes morphologiques prédictifs du sens de la
rotation et intégrables dans une prévision de croissance structurale (inclinaison du col
condylien, morphologie du bord inférieur de la mandibule, coudure du canal mandibulaire...).
En 1984100 Skieller et al., rassemblent les éléments les plus significatifs permettant de prédire
le sens et l'intensité de la rotation de croissance mandibulaire dans 86% des cas avec succès
(figures 19, 20) :
101 SKIELLER V., BJ0RK A., LINDE-HANSON T. - Prediction of mandibular growth rotation evaluated from a longitudinal implant
sample. 1984.
102 LAUTROU A. - Effets directionnels d'une force extra-orale appliquée sur un activateur en hyperpropulsion. 1993.
103 LAUTROU A. - Les rotations de croissance. 1994.
32/98
III.B Étiopathogénie et développement
des fonctions
La connaissance des mécanismes physiologiques et pathologiques des comportements permet de
mieux comprendre et mieux traiter les dysmorphoses.
A la naissance, le nouveau-né présente une dysharmonie cranio-faciale : le crâne est volumineux
et la face réduite, notamment dans le sens vertical. Les mâchoires ont des rapports de classe II -
c'est la rétrognathie du nouveau-né -, conférant au profil une certaine convexité, lui ayant
permis de franchir l'isthme lors de l'accouchement. Cette disproportion est physiologique, et les
premières années de croissance de l'individu sont consacrées à ce rattrapage cranio-facial sagittal.
C'est au cours de fonctions de nutrition, c'est à dire lors de la ventilation nasale et des fonctions
alimentaires principalement, que des stimulations de croissance vont permettre ce phénomène de
rattrapage mais également un développement facial harmonieux.
104 HARVOLD E.P., TOMERB.S., CHIERICIG. - Primate experiments on oral respiration. 1981.
105 SCARANO E., OTTAVIANI F., GIRALAMO S., GALLI S., DELI R, PALUDETTI G. - Relationship between chronic nasal
obstruction and craniofacial growth : an experimental model. 1998.
106 SOULET A. - Rôle de la langue au cours des fonctions oro-faciales. 1989.
33/98
rapidement. Elle est de ce fait très sensible à la moindre gêne ventilatoire nasale (Planas107).
III.B.1.2. Définition
Il faut savoir que la "ventilation optimale " est exclusivement nasale, y compris la nuit au cours
du sommeil et au repos (Talmant et Deniaud, 2000108). Cette ventilation nasale assure chez
l'enfant, en l'absence de dysfonctions, l'installation de postures correctes. Elles seront un guide
favorable à la croissance et au développement de l'enfant.
a)Posture mandibulaire
b)Posture céphalique/rachidienne
➢ Pour Linder-Aronson, dans les cas d'insuffisance ventilatoire, la posture céphalique est un peu
plus en extension que chez les sujets témoins (Limme112). Cette extension a des conséquences
sur la posture linguale et sur la position de l'os hyoïde.
➢ Une compensation naturelle s'effectue au niveau des courbures du cou et du tronc pour
maintenir en permanence l'équilibre. Par compensation de la lordose lombaire, la cyphose
110 DEFFEZ J.P., FELLUS P., GERARD C. - Rééducation de la déglutition salivaire. 1995.
111 BRULIN-SAUVAGE F. - Insuffisance respiratoire nasale : répercussions sur les structures maxillo-faciales. 1981.
112 LIMME M. - Physiologie de la croissance cranio-faciale. 1993.
35/98
dorsale et la lordose cervicale s'aggravent (Gudin et Godard113).
c)Posture vélaire/linguale
➢ Normalement situé sur la base de la langue, en cas de ventilation orale, il se retrouve alors à
distance. Toute modification de sa posture aura des répercussions sur la morphogénèse
transversale.
➢ La langue adapte individuellement et inconsciemment sa posture aux conditions, en obéissant à
une loi de survie de l'organisme : dégager les voies aériennes. Dans le cas de ventilation orale,
elle se retrouve basse et propulsive, en rétroposition.
1) Causes dysmorphiques
➢ Les sténoses narinaires acquises, dues à des traumatismes, des affections dermatologiques,
des brûlures, des séquelles de fentes alvéolo-labio-palatines (Gola, 2000115).
➢ Le collapsus narinaire : les principales causes sont des orifices narinaires génétiquement
étroits, et une hypofonction (perte de contraction des muscles dilatateurs des narines lors de
l'inspiration.)
➢ Le collapsus valvaire
Une simple anomalie peut entraîner une augmentation majeure de la résistance nasale.
➢ Les déviations, luxations septales
Consécutives à un traumatisme sur l'auvent nasal généralement, dans la période périnatale, ou
pendant l'enfance. Gola souligne qu'en pratique obstétricale, "le nez n'est pas pris en compte. Il
113 GUDIN R.G., GODARD B. - Les troubles dyspnéiques des sphères oro-faciales et pharyngées. Leur influence sur la morphogénèse cranio-
faciale et leur rapport avec la posture mandibulaire en période de croissance. 1989.
114 GOLA R. - Etiopathogénie de l'obstruction nasale chez l'enfant. 2000.
115 GOLA R. - Etiopathogénie de l'obstruction nasale chez l'enfant. 2000.
36/98
est considéré comme une partie molle élastique". La période des premiers pas est un âge
particulièrement à risque pour les traumatismes nasaux. Ces traumatismes surviennent sur un nez
dont les os sont petits et dont la majeure partie du squelette est cartilagineuse.
a)Rhinites et rhinopathies
Rare chez l'enfant, la polypose naso-sinusienne est une dégénérescence œdémateuse bénigne de
la muqueuse naso-sinusienne, consécutive à une inflammation chronique.
L'étude menée en 2003117 par Deniaud et al., est réalisée sur 4 ans, et concerne 875 patients.
L'objectif est la mise en évidence d'une relation de cause à effet entre les troubles de la
ventilation nasale et les variations des hauteurs faciales grâce à une étude clinique et
fonctionnelle. Les critères de l'ANAES sont validés : l'étude est comparative, les populations
prises en compte sont bien définies, les groupes ont été effectués de façon homogène. Les sujets
dolichofaciaux et les brachyfaciaux sont traités distinctement. Les critères d'inclusion sont
précisés. Les tests statistiques sont décrits, la force de l'association est testée. De nombreux biais
sont décrits et pris en compte.
Il en résulte que la typologie faciale pourrait bien être la traduction morphologique des
modalités variables d'adaptations posturales aux troubles de la ventilation nasale.
117 DENIAUD J., TALMANT J., NIVET M.H. - Ventilation nasale et dimension verticale : étude clinique et fonctionnelle. 2003
38/98
III.B.2 Fonction de nutrition : de l'allaitement à la
mastication
Ensuite, la partie antérieure de la langue comprime le tétin contre le palais du nouveau-né, naît
ainsi un mouvement postéro-antérieur et ondulant (Smith et al.122), synchrone d'une propulsion
itérative de la mandibule. La partie linguale postérieure dans sa zone centrale devient concave ce
qui conduit le lait vers le pharynx, en évitant tout fausse route. Pour cela, la coordination des
mouvements est vitale. C'est ainsi que le nouveau-né adopte une déglutition adaptée à ce type de
tétée : il déglutit avec la langue et la mandibule en propulsion (Weber et al.123 ; Bu'lock et al.124).
118 RAYMOND J.L. - Approche fonctionnelle de l'allaitement et malocclusions. 2000.
119 NOVAK A., SMITH W.L., EREMBERG A. - Imaging evaluation of breast-feeding and bottle-feeding Systems. 1995.
120 PHILIPPE J. - Plans de traitement en orthopédie-dento-faciale. 1979.
121 SMITH W.L, EREMBERG A., NOVAK A. - Imaging evaluation of the human nipple during breast-feeding.1988.
122 SMITH W.L., EREMBERG A., NOVAK A., FRANKEN E.A. - Physiology of sucking in the normal term infant using real-time. 1985.
123 WEBER F., WOOLRIDGE M.W., BAUM J.D. - An ultrasonographic study of the organisation of sucking and swallowing by newborn
infants.1986.
124 BU'LOCK F., WOOLRIDGE N.W., BAUM J.D. - Development of co-ordination of sucking, swallowing and breathing : ultrasound
stud.y of term and preterm infants. 1990.
39/98
Une tétée correcte, par sa durée et le travail musculaire qu'elle demande, assouvit le besoin
physiologique de succion du nouveau-né, prévenant en partie la succion des doigts ou de sucette
(40 % des enfants allaités au sein ne sucent ni doigt, ni sucette contre 18% chez les enfants
nourris au biberon (Legovic et Ostric125)).
b)Rôle morphogénétique
➢ Pour demeurer physiologique, la mastication doit être "unilatérale alternée". Chez les sujets
équilibrés, les cycles masticateurs sont symétriques en amplitude, en forme et en énergie
dépensée.
Les travaux de Peyron et Woda, en 2001136mettent en évidence que les paramètres caractérisant
les cycles masticateurs sont dépendant des caractéristiques rhéologiques, de la dureté et de la
texture des aliments.
136 PEYRON M.A., WODA A. - Adaptation de la mastication aux propriétés mécaniques des aliments. 2001.
137 SALVADOR (DE), PLANAS C. - Sémiologie de la mastication. 2001.
42/98
Figure 22
Développement d'une occlusion attritionnelle en denture temporaire avec stimulation des processus de croissance
transversale (D'après Limme, 2002138)
Cas d'un enfant développant des cycles masticateurs de faible amplitude, plus attiré par une
alimentation molle. L'énergie de friction sera plus faible et ne provoquera aucune usure de la
denture temporaire, les mouvements de latéralité nécessiteront un important désengrènement
vertical. Les angles fonctionnels de mastication présentent une obliquité rendant les
déplacements de la mandibule plus difficiles.
Figure 23
(D'après Limme, 2002)
Développement d'une occlusion non attritionnelle avec peu de stimulation des processus de croissance transversale
Déductions cliniques
L'apparition progressive en denture temporaire d'une occlusion attritionnelle peut être un signe de
mastication efficace, puissante, génératrice de stimulations de croissance (Limme, 2002139).
III.C Conclusion
Les théories explicatives, les mécanismes de la croissance, notamment les aspects biologiques
de la croissance mandibulaire, et les travaux sur les rotations de croissance permettent de
mieux comprendre la dynamique de croissance. L'influence des fonctions sur l'étiologie des
anomalies dento-maxillaires n'est plus à démontrer, et le rôle des fonctions sur la
morphogénèse dento-squelettique est unanimement reconnu. Ainsi, la connaissance des
phénomènes étiopathogéniques est indispensable pour s'orienter vers un équilibre
fonctionnel, facteur de croissance harmonieuse. La fonction linguale sera observée avec
attention pour assurer la stabilité des résultats obtenus.
45/98
IV Attitude Thérapeutique
Aujourd'hui, l'âge moyen de la première consultation chez un orthodontiste se situe entre 9 et 10
ans (Soulet, 1996141), et certains auteurs mettent en évidence une prise en charge parfois plus
tardive, vers 12 ans. Les connaissances actuelles sur les mécanismes de croissance devraient nous
permettre de nous intéresser aux dépistages précoces. Leur but étant de prévenir l'apparition des
troubles de croissance et d'en empêcher l'aggravation.
De la prophylaxie à l'action directe sur les dysmorphoses déjà installées, le champ d'action est
vaste, nous distinguerons les interventions préventives et interceptives.
IV.A Définitions
IV.A.1 Prévention
Elle a pour but d'empêcher l'apparition d'une dysmorphose et/ou d'une anomalie. D’après
Château et al.142: « c’est l’ensemble des mesures prises pour empêcher ce que l’on peut prévoir ».
Selon Soulet143, la mise en place dès la naissance de circuits nerveux assurant un fonctionnement
musculaire correct est essentielle.
IV.A.2 Interception
L'interception des malocclusions est un sujet qui préoccupe depuis de nombreuses années les
orthodontistes (Planas144; Ackerman et Proffit145; Salvadori146). C'est étymologiquement "arrêter
au passage" (Viazis147). Le terme d'« interception » s'utilise parfois dans le sens de thérapeutique
précoce mais aussi, trop largement d'orthodontie préventive. Même si pour Pelosse et Raberin en
2001148, cette intervention présente des caractéristiques de prévention et de thérapeutique.
Tollaro et Baccetti en 1996149, nous font remarquer que si l'on prend le dictionnaire de français,
"intercepter" signifie "empêcher quelqu'un ou quelque chose d'arriver à destination".
Pour ces auteurs, on peut définir l'interception comme le traitement de la malocclusion initiale
Avant tout, il faut prendre en considération la dynamique pathologique des malocclusions (figure
24), dans laquelle Tollaro et Baccetti, en 1996152, distinguent deux phases :
➢ La première phase pathogénique : phase d'interaction entre l'agent étiologique et l'individu,
jusqu'à l'apparition de la malocclusion initiale.
➢ La seconde phase pathogénique : phase de passage de la malocclusion initiale à la
malocclusion stabilisée.
Figure 24
L'interception en tant que prévention. (D'après Tollaro et Baccetti,1996153).
NB : Les facteurs d'aggravation de la malocclusion initiale sont les anomalies de l'occlusion, tant
antérieure que sagittale ou transversale.
D'après Bacceti et Tollaro154, le concept de l'interception réside dans la capacité d'adaptation des
éléments constituant le système stomatognathique aux modifications induites précocement sur la
malocclusion initiale. Cette interception suppose :
✗ la connaissance des facteurs et des mécanismes d'aggravation de la malocclusion initiale
✗ la connaissance des capacités d'adaptation des éléments du système stomatognathique, aux
modifications induites par le traitement.
➢ Pour Lautrou et Salvadori, en 2000155, l'objectif d'une correction esthétique et fonctionnelle des
classes II squelettiques ne peut être atteint qu'en tenant compte de quatre règles essentielles :
garantir le meilleur choix thérapeutique
choix du moment opportun pour débuter le traitement
procéder à un déverrouillage efficace
assurer un contrôle thérapeutique
154 TOLLARO I., BACCETTI T. - Propos sur les possibilités d'interception des malocclusions. 1996.
155 LAUTROU A., SALVADORI A. - Growth and choices in orthopedic or orthodontic therapy. 2000.
48/98
IV.C Attitude préventive, prophylactique
Jeune enfant
Dès l'âge préscolaire, il est nécessaire d'effectuer un examen des rapports squelettiques et
dentaires dans les trois plans de l'espace. Même s' il arrive que l'orthodontiste soit consulté
précocement, il demeure que la place occupée par l'odontologie pédiatrique est primordiale dans
le dépistage précoce des pathologies occlusales et dans l'induction de la normalité.
L'omnipraticien peut également déceler les problèmes précocement.
Un examen de prévention aura pour objectif le dépistage de pathologies qui pourront ensuite être
prises en collaboration entre : le pédodontiste, l'omnipraticien, l'orthodontiste, l'Oto-Rhino-
Laryngologiste (ORL), l'allergologue, l'orthophoniste, le kinésithérapeute, le prothésiste
dentaire et même parfois le psychologue en fonction du problème diagnostiqué.
De nombreux auteurs comme Planas ou Limme préconisent de voir les enfants dès l'âge de trois
ans. La première visite chez le pédodontiste pourrait même en fait se situer à l'âge de un an. En
effet, différentes études épidémiologiques ont montré que, à l'âge de 3 ans, un tiers des enfants
présentent une atteinte carieuse. De plus, les habitudes alimentaires nocives sont déjà bien
établies à cet âge. Une première consultation précoce permet, non seulement, d'effectuer un
examen clinique et une évaluation du risque carieux, mais également d'établir pour les parents un
programme de prévention adapté.
1) Nouveau-né
➢ Surveillance active du maintien de la ventilation nasale : hygiène rigoureuse des voies
respiratoires hautes.
➢ Coucher les nourrissons sur le côté, et non en position ventrale, favorisant la respiration
buccale et la persistance de la rétrognathie mandibulaire néo-natale. Cette position diminue
également le risque de mort subite du nourrisson.
➢ Comportements alimentaires : allaitement au sein maternel prolongé, lorsque c'est possible.
➢ Comportements alimentaires
L'examen de la denture au moment de l'éruption des incisives permanentes peut être très
156 PLOYET J.L., BREMOND M., PAPOIN J. - La consultation pédiatrique. Du premier mois à l'entrée au collège. 2001.
50/98
prédictif concernant les risques d'apparition d'encombrement antérieur et de dysharmonie
transversale. L'expansion transversale des arcades permise par les stimulations de croissance
permet un processus d'élargissement des arcades indispensable à la mise en place correcte des
incisives définitives. Les petits diastèmes appelés "espaces de Bogue" sont le témoin de cette
expansion transversale et leur absence peut déjà faire suspecter une hypofonction masticatrice.
Quelques conseils peuvent être prodigués au patient et à ses parents pour prévenir de nombreuses
dysmorphoses :
• Fonction préhension/morsure encouragée
• Choix judicieux quant à la texture et la dureté des aliments
• L'engrènement des dents temporaires et leur usure
• Les habitudes alimentaires et le type de cycles masticateurs suspecté
Chez les enfants présentant une d'occlusion attritionnelle, selon Limme157, il est fréquent
d'observer des rapports de type "marche mésiale"(figure 39). Lors de l'éruption des molaires
permanentes la dérive mésiale a lieu et des rapports de type classe I d'Angle s'établissent
spontanément. Dans le cas contraire, dans le secteur postérieur, des rapports de type "marche
distale"seront observés, ainsi qu'une relation de "bout à bout" tendant vers la classe II d'Angle.
IV.D.1.1. Diagnostic
Il est primordial de réaliser une analyse des facteurs de sélection dès que se présente l'occasion de
pratiquer un traitement interceptif, pour ne pas dépasser les limites du traitement précoce ou
interceptif. Il faut avant tout reconnaître, par un diagnostic différentiel, la pathologie qui doit être
traitée tôt mais ponctuellement de celle qui doit être analysée et traitée vers 12 ans dans sa
globalité. Une intervention trop précoce peut allonger la durée globale du traitement, entamant
158 HANS M.G., PRACHARKTAN N., NELSON S. - Le rôle de l'orthophoniste dans l'apnée obstructive du sommeil. 1994.
159 ZAVRAS A.I., AL-BULTAN T., JACKSON A., WHITE G. - Exposure to passive smoking and other predictors of reduced nasal volume
in children 7 to 12 years old. 1997.
160 DUDLEY J., SATEIA J., WEST R.P. - Nocturnal enuresis in children with upper airway obstruction. 1991.
52/98
ainsi la coopération du jeune patient.
L'étude systématique de quatre facteurs (étiologie, direction de croissance, position de l'incisive
mandibulaire, dysharmonie dento-maxillaire) est nécessaire (Salvadori, 1987161).
1) Importance de l'étiologie
Comme la plupart des dysmorphoses squelettiques, on distingue des facteurs génétique ou
primaire, et des facteurs secondaires. Si un excès de croissance maxillaire ou un défaut de
croissance mandibulaire sont génétiquement programmés, la "rétrognathie mandibulaire du
nouveau-né" ne sera pas compensée, et la classe II persistera. En effet, si dans les cas d'étiologie
secondaire, un traitement interceptif peut être indiqué , il est en revanche contre-indiqué de
tenter une interception dans un cas de classe II génétique vraie. Il est préférable dans ces cas
d'envisager un traitement plus tardif avec des extractions, voire un traitement chirurgical, pour
avoir des chances de succès.
Les cas de classe II associée à une hyperdivergence squelettique vraie ne doivent jamais faire
l'objet d'un traitement interceptif : il s'agit d'une contre-indication majeure (figure 25).
Figure 27
Cas de classe II associée à une pseudo-hyperdivergence (Salvadori, 1987165)
L'étiologie évoquée est la succion du pouce. Elle affecte la croissance verticale du maxillaire et
provoque une bascule en arrière et en bas du plan palatin, entraînant ensuite la mandibule.
Ce sont des cas très favorables à l'interception dans la mesure où elle est capable de modifier
l'orientation du plan palatin.
En effet, la coaptation des arcades est rendue difficile en présence d'une dysharmonie-dento-
maxillaire importante.
Si l'intérêt d'un traitement précoce est de contribuer à l'élimination partielle ou totale d'une
anomalie transversale, sagittale ou verticale, les possibilités thérapeutiques restent limitées face à
un encombrement dentaire important.
La période de fin de denture mixte semble être la plus favorable pour envisager un traitement
fonctionnel. Une conjonction de phénomènes squelettiques, dentaires, fonctionnels et
psychologiques potentialisent les effets et la pérennité de ces traitements (Pelosse et Raberin,
2001170).
168 BASS N.M. - Dento-facial orthopaedics in the correction of the class II malocclusion. 1982.
169 PFEIFFER J.P., GROBETY D. - A philosophy of combined orthopedic-orthodontic treatment. 1982.
170 PELOSSE J.J., RABERIN M. - Pathologies et thérapeutiques de la dimension sagittale en denture mixte. Incidences sur l'équilibre
musculaire. 2001.
171 CANNONI P., SALVADORI A. - Traitement précoce des classes II, division 2. 1999.
172 CHOUKROUN M.G. - Les échecs relationnels en orthodontie. 2000.
56/98
données doivent être adaptées à son âge et à son niveau de développement, afin qu'il puisse
connaître l'utilité et la finalité de son traitement. Le patient doit comprendre pour pouvoir
coopérer, il aura un rôle actif à jouer en intégrant l'objectif du traitement (White, 1998173).
L'évaluation de la maturité psychologique est primordiale.
Conclusion
Cette notion d'information est essentielle. Un patient correctement informé sur les inconvénients
de son traitement en acceptera davantage les contraintes. L'information permet une meilleure
coopération.
173 WHITE L. - Early orthodontic intervention. 1998.
57/98
IV.D.1.5. Coopération
Certaines dysmorphoses préjudiciables sur le plan esthétique complexent beaucoup l'enfant, et le
rendent très désireux de bénéficier d'un traitement orthodontique. Dans ce cas, la motivation et la
coopération sont maximum. Mais il arrive que certains patients ne soient pas investis par manque
d'intérêt, dans ce cas, bien souvent, la motivation est limitée et la coopération est nulle. Il faut
savoir ne pas commencer ou interrompre le traitement.
➢ La coopération diminue avec la durée du traitement (au delà de deux ans) et en fonction de
l'âge en cours de traitement (Pelosse et Raberin, 2001174).
Sergl et al., ont mené en 1994175 une étude sur 148 patients en cours de traitement fonctionnel, il
en résulte que les patients âgés de moins de 13 ans et ceux âgés de plus de 17 ans, présentent une
coopération plus importante par rapport au groupe intermédiaire qui se trouve dans l'étape de la
puberté. Ce phénomène pourrait être expliqué par le fait que les jeunes patients ont une
conscience assez développée de leur image corporelle et de leur identité psychique, alors que
l'adolescent est caractérisé par une démarche plus confuse de la recherche d'identité.
Pour comprendre l'absence de motivation et de coopération, l'aspect conscient et inconscient
doivent être observés.
174 PELOSSE J.J., RABERIN M. - Pathologies et thérapeutiques de la dimension sagittale en denture mixte. Incidences sur l'équilibre
musculaire. 2001.
175 SERGL H.G., KLAGES U., ZENTNER A., STALTER M. - An investigation of the influence of the duration of treatment and patient's
age on cooperation of orthodontic patients. 1994.
58/98
Souvent le patient subit le traitement de façon passive. Il faut qu'il soit impliqué
pour prendre une place favorable et mieux assumer les difficultés rencontrées.
• Dans le transfert positif, le patient est en relation avec un praticien qu'il considère comme
un parent protecteur (Choukroun, 2000176). Sa présence le rassure et lui permet de s'engager
au-delà de ses peurs. Il apprécie le praticien et désire lui faire plaisir : la coopération est très
bonne.
• Dans le transfert négatif, le patient projette ses peurs et rend le praticien responsable de ses
difficultés. Le patient se méfie et s'oppose aux conseils. Il est revendicateur, provocateur
pour engendrer une réaction agressive du praticien.
179 BACCETTI T., FRANCHI L., MCNAMARA J.A. Jr, TOLLARO I. - Early dentofacial features of Class II malocclusion: a longitudinal
study from the deciduous through the mixed dentition. 1997.
180 PELOSSE J.J., RABERIN M. - Pathologies et thérapeutiques de la dimension sagittale en denture mixte. Incidences sur l'équilibre
musculaire. 2001.
181 NGAN P.W., BYCZEK E., SCHEICK J. - Longitudinal evaluation of growth changes in Class II division 1 subjects. 1997.
182 BACCETTI T., FRANCHI L., MCNAMARA J.A. Jr, TOLLARO I. - Early dentofacial features of Class II malocclusion: a longitudinal
study from the deciduous through the mixed dentition. 1997.
183 LAUTROU A., SALVADORI A. - Growth and choices in orthopedic or orthodontic therapy. 2000.
60/98
IV.D.2.1. Sens transversal
184 TOLLARO I., BACCETTI T. - Propos sur les possibilités d'interception des malocclusions. 1996.
185 ERDINC A.E., UGUR T., ERCHAY E.A. - Comparaison of different treatment techniques for posterior crossbite in the mixted dentition.
1999.
61/98
Figures 31 et 32
Cas présentant une endoalvéolie maxillaire unilatérale droite (à gauche).
Cas présentant une endognathie maxillaire (à droite)
Figures 33 et 34
Vue en occlusion d'un cas présentant une endoalvéolie unilatérale avec occlusion droite inversée, vue latérale
droite
➢ Méthode de Planas186
Des meulages occlusaux, côté "sain" peuvent se révéler utiles dès l'âge de 3 ou 4 ans. L'objectif
est de pallier le manque d'usure physiologique des dents temporaires, pour aboutir à une
occlusion fonctionnelle, en respectant la loi de hauteur minimale. On assiste à un recentrage des
rapports maxillo-mandibulaires et l'occlusion coïncide alors avec une relation centrée des
condyles. Lorsque le meulage sélectif est trop important, il faut avoir recours aux pistes directes.
Figures 35 et 36
Vue maxillaire de début de traitement d'un cas présentant une endoalvéolie unilatérale avec occlusion droite
inversée, quad'hélix soudé à droite.
Figures 37 et 38
Vues latérales droites en occlusion, Vues en occlusion à droite, début de traitement (haut), fin de traitement (bas)
Durée du traitement est de 6 mois, après meulages sélectifs et utilisation d'un quad'hélix.
Face à une dysmorphie transversale plus sévère en fin de denture mixte, les moyens
thérapeutiques s'orientent vers une expansion obtenue par des forces plus importantes (action
orthopédique).
63/98
Endognathies
Les plaques amovibles de Hawley avec vérin médian ou asymétrique peuvent représenter un
moyen ayant une action orthopédique. Le quad'hélix peut être indiqué dans les mêmes situations
que le disjoncteur en période de denture mixte. Il met en jeu des forces plus légères, les études
menées par Bell188, Franck et Engel189 et Mac Namara190 mettent en évidence que les réponses
squelettiques d'expansion maxillaires avec le quad'hélix lors de traitement en denture temporaire
ou mixte, sont comparables à ceux obtenus par l'expansion rapide avec un disjoncteur. Dans les
cas plus sévères et à un âge plus avancé, le disjoncteur est indiqué (figure 39). Melsen et al.191
montrent que l'action des forces orthopédiques sur la suture médio-palatine peut être effective
jusqu'à 16 ans chez les filles, et 18 ans chez les garçons.
Figure 39 : Vue occlusale maxillaire d'une endognathie maxillaire, traitée au moyen d'un disjoncteur.
Mode d'action
Effets obtenus
a)Infraclusions antérieures
➢ L'infraclusie d'origine squelettique est caractérisée par une augmentation de l'étage inférieur
de la face, inocclusion labiale, infraclusion dentaire s'étendant jusqu'aux molaires (figures 40,
41), angle mandibulaire très ouvert. Pour cette dysmorphose, l'interception n'est d'aucune
aide puisque l'origine de cette malocclusion résulte d'une typologie faciale spécifique. Elle sera
résolue par un protocole chirurgico-orthodontique.
Figures 40 et 41
Vues latérale et en occlusion d'un cas présentant une infraclusion d'origine squelettique,
l' inocclusion est antérieure et latérale.
➢ Pour la béance d'origine fonctionnelle (figures 42,43), plusieurs étiologies sont évoquées : la
succion du pouce, les dysfonctions orofaciales. La rééducation fonctionnelle et l'enveloppe
linguale nocturne représentent les principales thérapeutiques.
192 RABERIN M. - Pathologies et thérapeutiques de la dimension transversale en denture mixte. Conséquences sur l'équilibre musculaire.
2001.
193 TALMANT J., DENIAUD J. - Ventilation nasale et récidive. 2000.
65/98
Figures 42 et 43 : Cas présentant une infraclusion antérieure (succion active du pouce),
puis une vue en occlusion 3 mois après arrêt complet de la succion.
b)Supraclusion
Elle concerne les patients dont le recouvrement excède 3 mm, peut être diagnostiquée tôt, en
phase de denture temporaire. Lors de l'établissement de la denture mixte, la plaque de Hawley
associée à un plan rétro-incisif est une solution thérapeutique efficace. En libérant l'occlusion, la
croissance mandibulaire se trouve elle aussi libérée.
(La supraclusion dans les cas de classes II division 2 est traitée dans le chapitre suivant).
a)Egression
Généralement localisée, elle est fréquemment en rapport avec une perte prématurée de substance
coronaire ou ankylose d'une dent antagoniste. Si elle est dépistée tôt, de nombreux procédés
-coiffe pédodontique, mainteneur d'espace, fil collé- peuvent maintenir verticalement la dent.
b)Infraclusie latérale
L'origine est soit une dysfonction labiale (la lèvre s'insinuant latéralement entre les arcades), soit
une ankylose ou une ré-inclusion.
Figure 44
Proalvéolie importante constituant une situation dite « à risque » de traumatisme
figure 45
196 CANNONI P., SALVADORI A. - Traitement précoce des classes II, division 2. 1999.
68/98
Le déverrouillage ainsi réalisé permet à la croissance
mandibulaire de s'exprimer favorablement (figure
50).L'utilisation d'une FEO permet le freinage de la
croissance maxillaire en améliorant le décalage sagittal.
(Cannoni et Salvadori, en 1999197).
Figure 50
Le contrôle du plan d'occlusion se fera à grâce à une FEO à action antérieure ingressive pour le
contrôle de la bascule horaire ; des meulages de la résine en contact avec les faces triturantes des
molaires inférieures auront lieu.
Figure 52
197 CANNONI P., SALVADORI A. - Traitement précoce des classes II, division 2. 1999.
69/98
IV.D.3.2. Thérapeutiques fonctionnelles
La rééducation est l'ensemble des moyens mis en oeuvre tendant à rétablir une fonction
perturbée. Toutes les fonctions oro-faciales sont susceptibles d'être rééduquées (Fournier et al. 198 ;
Deffez et al.199) notamment lorsque les circuits nerveux physiologiques n'ont pu se mettre en
place spontanément. L'éducation des fonctions chez l'enfant peut avoir lieu très tôt.
Buts
Réalisée par des kinésithérapeutes ou des orthophonistes, elle a pour but de rééduquer la
musculature oro-faciale et non pas comme c'est souvent le cas, uniquement la déglutition et la
phonation.
La rééducation consiste à faire prendre conscience à l'enfant des postures et praxies incorrectes,
et à lui donner les moyens de les corriger durablement (Fournier200). L'éducation fonctionnelle est
active : après une prise de conscience du schéma corporel, et l'acquisition des mouvements
physiologiques répétés, l'enfant enregistre le fonctionnement correct inconsciemment.
b)Rôle de la myothérapie
C'est une éducation fonctionnelle décrite par Gugino et Dus, en 2000202, elle cherche à gagner la
coopération de son patient en lui faisant prendre conscience de ses troubles fonctionnels.
L'objectif étant d'obtenir une ventilation nasale optimale.
Effectuée par et chez l'orthodontiste, elle consiste à faire prendre conscience à l'enfant de sa
respiration, pour l'auteur "la myothérapie est une gymnastique musculaire qui, par augmentation
prolongée de l'effort, a pour effet d'accroître la force de certains muscles et de leurs antagonistes."
Différents types d'exercices peuvent être effectués : myothérapie linguale, labiale, masticatoire.
202 GUGINO C.F., DUS I. - Les concepts de déverrouillage : l'interaction entre forme et fonction. 2000.
203 MARGAILLAN-FIAMMENGO L. - La rééducation fonctionnelle en ODF. Méthode de traitement et traitement. 1986.
71/98
c)Auxiliaires de rééducation fonctionnelle
De nombreux appareils peuvent agir sur la croissance par réhabilitation précoce des
fonctions. Ils constituent ainsi des agents passifs d'une éducation fonctionnelle. C'est
souvent l'équilibre linguo-labio-jugaux qui est modifié, permettant ainsi le retour à des
postures physiologiques.
• L'appareil de Macary (Chateau, 1993204) indiqué chez l'insuffisant respiratoire, allie effets
orthopédiques à une gymnastique respiratoire.
• Les plaques à perles possèdent un élément rétro incisif pour permettre à l'enfant
d'automatiser la posture de repos (exemple : Perles de Tucat).
Figure 53
Schémas et photographie en vue occlusale, représentant la cavité buccale avec l'ELN en place
L'objectif au départ était une éducation de la déglutition. Elle permet, lors de son insertion, une
précorrection de l'espace de fonctionnement lingual (figure 53).
L'évolution sensori-motrice suscitée par sa présence est à l'origine d'une modification de la
posture linguale, et finalement de son volume. La normalisation morphogénétique des structures
se produit secondairement et spontanément. Son port, principalement nocturne, induit une
reposturation linguale haute active. Lors de son absence, en période diurne, il sera à l'origine
d'une expansion transversale maxillaire. Son efficacité est maximale lorsqu'il n'est pas porté !
Son indication thérapeutique concerne essentiellement les pré-adolescents (entre 9 et 12 ans), au
moment de l'apparition des canines, dans des thérapeutiques interceptives, en orthopédie pré-
orthodontique ou en association avec un traitement multiattache.
➢Écrans buccaux
➢Gouttières élastomériques
➢Gouttières en caoutchouc
Les activateurs de Soulet-Besombes sont des appareils, parmi lesquels l'activateur conformateur
et l'activateur "rétromorphose" sont susceptibles d'être indiqués pour des anomalies de classe II.
Le premier a une action sélective sur les proalvéolies supérieures sans rétromandibulie, et le
second sur les dysmorphies de classe II en proglissant l'arcade mandibulaire jusqu'au bout à bout
incisif (Pelosse et Raberin206). Ce système fonctionnel fait appel aux muscles élévateurs, en
même temps qu'il tend à rétablir l'équilibre neuro-musculaire.
➢ Septoplastie
Pratiquées chez l'enfant, elles sont sans conséquence sur la croissance nasale à condition de ne
pas mutiler le cartilage septal. La chirurgie fonctionnelle nasale correctrice, peut prévenir ou
diminuer les altérations de croissance faciale, consécutives à une respiration buccale, d'après
Gola, en 2000209. Les indications principales :
• Respiration buccale permanente obligée.
• Prévention des déformations faciales.
• Fracture du septum avec abcès ou hématome.
La collaboration allergologues et ORL/orthodontistes est indispensable (Deniaud, 2000210).
2) Chirurgie linguale
➢ La freinectomie linguale
Si le frein est trop court (figure 54), la mobilité de la langue est entravée, la modification de sa
posture avec une altération de son rôle morphogénétique (Dahan, 1992211) en sont les
conséquences.
Depuis quelques années, on observe une sensible augmentation de freins linguaux courts.
Soulet212explique cette évolution par l'absence de recherche systématique à la naissance de
l'anomalie linguale dans les maternités.
• Dans le cas d'un frein un peu court, on peut réaliser une myothérapie en étirant le frein pendant
3 à 6 semaines par des exercices adaptés.
• S'il est vraiment très court, une chirurgie par plastie en Z est nécessaire, une myothérapie
ultérieure est de toutes façons préférable, pour étirer la région sublinguale et empêcher une
rétraction ou une bride cicatricielle a posteriori (Smatt, 1997213).
2) Les activateurs
Indiqués pour des traitements interceptifs des dysmorphoses de classe II dont l'origine se situe à
la mandibule (ou une origine mandibulaire et maxillaire). Les résultats de certaines
expérimentations (Pétrovic et al.218; Mac Namara219), ont permis démontré l'efficacité de ces
appareils, le mode d'action et le succès clinique ont été mis en évidence grâce aux travaux de
Fränkel220, Planas221.
Dans les cas de classe II par rétrognathie mandibulaire, l'objectif principal du clinicien est
d'obtenir la meilleure réponse mandibulaire, c'est à dire avancée significative du menton dans la
face, en gérant au mieux la direction et /ou la quantité de croissance de la mandibule, quand le
potentiel est présent chez l'enfant. L'efficacité de la thérapeutique fonctionnelle dépend de la
réponse du cartilage condylien.
b)Mode d'action
Parmi les appareils fonctionnels, l'activateur se distingue par le fait qu'il induit une position de
morsure différente de celles qui sont habituellement pratiquées par l'appareil masticateur, que ce
soit la position de repos mandibulaire ou la position d'intercuspidation maximale (Lautrou222).
C'est d'ailleurs cette position de morsure qui est responsable des réactions obtenues en réponse.
L'analyse des déterminants du mode d'action des activateurs permet de mieux comprendre leur
action thérapeutique, et d'affiner les critères de sélection des patients susceptibles de répondre
favorablement à cette thérapeutique fonctionnelle.
Les déterminants sont divisés en trois groupes :
Ils sont capables de s'introduire dans la dynamique des rotations de croissance chez l'enfant, et
de dévier leur direction, ils peuvent agir sur :
222 LAUTROU A. - Le mode d'action des activateurs dans le traitement des malocclusions de Classe II proposition d'une classification des
activateurs. 1994.
76/98
morsure induite expérimentalement chez l'animal (Pétrovic et al.223 ; Kantomaa et Hall224 ;
Rowe et Carlson225) ou chez l'homme (Salvadori226 ; Jacobson et Paulin227 ; Lautrou228).
Les travaux réalisés sur la dynamique de croissance par Lavergne et Gasson permettent de mettre
en évidence la liaison entre la biologie de multiplication cellulaire (correspond cliniquement à la
capacité du patient à répondre aux sollicitations d'un appareil fonctionnel) et le type
morphologique du patient.
Ainsi d'après les travaux de Pétrovic et al.229 (figure 55), un tableau des catégories auxologiques
(figure 56) est établi, à partir duquel schématiquement, si on est capable de dire qu'un patient
appartient à un groupe rotationnel, on peut dire qu'il aura une vitesse de multiplication forte ou
faible, donc une réponse favorable ou non à une thérapeutique fonctionnelle.
Figure 55
Tableau récapitulatif des différents types morphologiques. (Pétrovic230 , cité par Moro et al., 2000231).
223 PETROVIC A.G., STUTZMANN J.J., GASSON N. - The final length of the mandible: Is it genetically determined? 1981.
224 KANTOMAA T., HALL. B.K. - Mechanism of adaptation in the mandibular condyle of the mouse. 1988.
225 ROWE T.K., CARLSON D.S. - The effect of bite opening appliances on mandibular rotational growth and remodeling in the rhesus
monkey (Macaca mulatta ). 1990.
226 SALVADORI A. - Contribution à l'étude des activateurs dans les cas de classe II squelettiques. 1977.
227 JAKOBSSON SO., PAULIN G. - The influence of activator treatment on skeletal growth in Angle Class II : 1 cases. A
roentgenocephalometric study. 1990.
228 LAUTROU A. - Effets directionnels d'une force extra-orale appliquée sur un activateur en hyperpropulsion. 1993.
229 PÉTROVIC A., LAVERGNE J., STUTZMANN J. - Tissue-level growth ans responsiveness potential, growth rotation and treatment
decision. 1986.
230 PÉTROVIC A., LAVERGNE J., STUTZMANN J. - Tissue-level growth ans responsiveness potential, growth rotation and treatment
decision. 1986.
77/98
Légende du tableau
1er étage
• Type 1 : type A de Tweed (mandibule et maxillaire grandissent au même rythme)
• Type 2 : type B de Tweed (mandibule grandit moins vite que le maxillaire, une classe II
s’aggrave)
• Type 3 : type C de Tweed (mandibule grandit plus vite que le maxillaire, une classe II
s’améliore)
2ème étage
Subdivision du premier étage, 3 possibilités : Rotation antérieure (A), neutre (R), postérieure (P)
3ème étage
Étage héréditaire, le schéma facial peut être : Open bite (OB), Normal bite (NB), Deep bite (DB).
Relation distale (D) mésiale (M), neutre (N) de la mandibule.
231 MORO A., SCANAVINI M.A.,VIGORITO W. - Johnston analysis evaluation of classe II correction in patients belonging to Petrovic
growth categories 3 and 5. 2000.
232 LAUTROU A. - Les activateurs. 2002.
78/98
• Les déterminants musculaires
Immédiates
➢ Position de morsure reste en deçà de la position de repos mandibulaire (< 3mm verticalement)
➢ Position de morsure est au delà de la position de repos mandibulaire. Dans ce cas, les faisceaux
musculaires vont être étirés et activés et délivrent des forces transmises à l'appareil.
Ahlgren et Bendeus233définissent une position de morsure, constatant qu'il ne faut ni trop
abaisser, ni trop avancer la mandibule lors de l'enregistrement de la position de morsure
thérapeutique si on veut bénéficier au maximum de la contraction musculaire.
“Une position de morsure, abaissée de 3 mm et avancée de 5 mm par rapport à la position de
repos, maintient les coefficients d’allongement et de raccourcissement des muscles dans les
limites optimales de 20% autour de la longueur initiale. »
D'un point de vue physiologique, lorsqu’on est à l’intérieur de cette limite de 20%, le muscle
développe une force fonctionnelle (réponse réflexe), au-delà, le muscle n’est plus capable de se
contracter et de répondre à des sollicitations.
Retardées
Elles se développent quelques jours/semaines après la pose de l'activateur, c'est l'adaptation
structurale microscopique et macroscopique des muscles. Le type facial intervient dans ce type de
réponse.
Il est possible de classer également les déterminants muqueux dans les déterminants du mode
d'action, ils correspondent à l'utilisation de la proprioception.
233 AHLGREN J., BENDEUS M. - Changes in length and torque of the masticatory muscles produced by the activations appliances. A
cephalometric study.1985.
79/98
3) Classification en 3 grandes familles234
Dérivés de ceux de Robin et Andreasen, ils possèdent une interposition de résine constituant une
position de morsure isométrique de référence. «Les dents s'articulent en position d'occlusion
d'intercuspidation maximale dans la résine, les muscles masticateurs n'ont d'autre possibilité
dans cette position que d'exercer une contraction isométrique» (Lautrou235).
Différents modèles existent : indépendants du système dentaire (loose fitting appliances), ou
solidaires de l'arcade maxillaire (« splint appliances »)
Dérivés du Gebisformer de Bimler, ils autorisent des mouvements mandibulaires dans toutes
les directions du fait de leur élasticité, de leur flexibilité ou de la conception de leur dispositif de
propulsion. Ils peuvent être associés à des auxiliaires sous la forme d'une FEO et de pelotes et
écrans vestibulaires.
« Ce sont des dispositifs qui propulsent la mandibule par un guidage mécanique d'éléments
maxillaire et mandibulaire en la contraignant à avancer lors du mouvement de fermeture. Il n'y
a pas de position de référence dentaire dans la résine, ni de réflexe d'évitement qui conduise la
mandibule. Seul un guidage mécanique assure la propulsion » (Lautrou 1993236).
a)Effets biologiques
La synthèse de ces études (Salvadori et Martin-Lacombes, 1983, cités par Salvadori, 1987 237)
permet de mettre en évidence leurs principaux effets biologiques :
234 LAUTROU A. - Le mode d'action des activateurs dans le traitement des malocclusions de Classe II proposition d'une classification des
activateurs. 1994.
235 LAUTROU A. - Le mode d'action des activateurs dans le traitement des malocclusions de Classe II proposition d'une classification des
activateurs. 1994.
236 LAUTROU A. - Effets directionnels d'une force extra-orale appliquée sur un activateur en hyperpropulsion. 1993.
237 SALVADORI A. - Interception des malocclusions de Classe II d'Angle. 1987.
80/98
dents.
Hasund, en 1969 (suivi par Pfeiffer et Grobety238239) décrit le premier l'utilisation simultanée de
l'activateur et de la FEO. Leur objectif est de potentialiser la réduction du décalage antéro-
postérieur en freinant la croissance du maxillaire, de diminuer la croissance alvéolaire de la zone
postérieure maxillaire et d'éviter la postéro-rotation mandibulaire qui accompagne souvent
l'action d'un activateur.
Teuscher analyse les conditions biomécaniques au niveau du massif facial de la force résultant de
l'effet activateur et de la FEO. Il conclut que l'on peut atténuer les effets parasites dus à
l'activateur en orientant la ligne d'action de la FEO et ainsi de faire varier la position de la
résultant des forces par rapport aux centres de résistance (figure 57) du maxillaire et de sa
denture.
Le freinage de la croissance sagittale du maxillaire est assuré par l'effet orthopédique de la FEO,
les muscles rétropulseurs seront donc moins sollicités. On peut diminuer la quantité de
propulsion mandibulaire, évitant la vestibuloversion des incisives mandibulaires.
Figure 57
Centres de résistance du maxillaire (CR2) et de la denture (CR1).
D'après Chabre, 1992240
➢ L'intérêt majeur réside dans les possibilités de contrôle de l'orientation du plan palatin. La
bascule en bas et en avant pourra être évitée.
238 PFEIFFER J.P., GROBETY D. - The class II malocclusion : differential diagnosis and clinical application of activators, extra-oral
traction, and fixed appliances. 1975.
239 PFEIFFER J.P., GROBETY D. - A philosophy of combined orthopedic-orthodontic treatment. 1982.
240 CHABRE C. - De l'association force extra-orale et activateur dans le traitement des Classes II.1992.
81/98
Réglage des branches externes
Figure 58.
D'après Chabre241
Une bascule des plans palatins et occlusal dans le sens horaire sera observée, ce qui se traduit par
une augmentation du recouvrement incisif et une diminution de la hauteur faciale postérieure.
• Contre-indication : sujets hypodivergents présentant une supraclusion incisive.
• Indication : sujets normo ou hyperdivergents présentant une béance incisive.
Figure 59
D'après Chabre242
Une bascule du plan palatin dans le sens horaire, et une bascule anti-horaire du plan d'occlusion
seront observées. Dans les cas où la classe II est associée à une béance incisive, la longueur et
l'orientation des branches externes devront au contraire provoquer une bascule inverse du plan
241 CHABRE C. - De l'association force extra-orale et activateur dans le traitement des Classes II.1992
242 CHABRE C. - De l'association force extra-orale et activateur dans le traitement des Classes II.1992.
82/98
palatin. ce qui se traduit par une augmentation du recouvrement incisif et une faible
augmentation de la hauteur faciale postérieure. On observera un maintien de la direction générale
de croissance.
• Indication : sujets présentant une typologie normo ou faiblement hypodivergente avec une
supraclusion modérée.
Figure 60
D'après Chabre243
Une bascule des plans palatin et occlusal dans le sens anti-horaire sera observée, ce qui se traduit
par une correction importante du recouvrement incisif et une augmentation de la hauteur faciale
postérieure.
• Indication : sujets hypodivergents présentant une forte supraclusion incisive.
Cette première phase orthopédique privilégie la correction du décalage des arcades. Elle est
suivie d'une phase orthodontique dont le but sera l'alignement dentaire et une intercuspidation
optimale dans un cadre squelettique et esthétique harmonieux.
Le contrôle thérapeutique
➢ Sens vertical
Le contrôle du développement vertical de la face est un élément du succès des thérapeutiques
orthopédiques, tant par ses effets sur la dimension verticale antérieure que par son influence sur
la correction du décalage sagittal. Pour Vaden et al.246, ce terme recouvre le système de forces qui
permet à l'orthodontiste de contrôler les plans horizontaux : plan mandibulaire, plan palatin, plan
d'occlusion.
➢ Sens transversal : la correspondance transversale des arcades doit être contrôlée au cours du
traitement.
IV.E Conclusion
Les premiers traitements précoces sont représentés par des interventions préventives et
prophylactiques dès le plus jeune âge.
L'étude analytique des facteurs permet de sélectionner rigoureusement les cas à traiter en
thérapeutique interceptive.
Les thérapeutiques orthopédiques, fonctionnelles, et chirurgicales sont complémentaires et
indispensables dans la prise en charge globale des dysmorphies de classes II.
248 LAUTROU A. - Effets de version des incisives dans le traitement de la classe II, division 1, par activateur monobloc rigide associé à une
force extra-orale : possibilités de contrôle. 2003.
85/98
V Synthèse et conclusion
La connaissance des mécanismes de la croissance cranio-faciale et les théories explicatives ainsi
que les travaux sur les rotations de croissance ont permis de mieux comprendre la dynamique de
croissance qui conduit à un type facial et donc d'orienter un choix thérapeutique.
Il faut rester vigilant, les traitements précoces ont obtenu un large succès dans les années 70,
mais au regard de résultats parfois instables et de la nécessité de reprise du traitement en denture
adolescente, allongeant la durée globale du traitement, il est primordial de bien poser l'indication.
Le traitement des pathologies de la dimension transversale paraît une priorité, car il favorise
l'amélioration spontanée des fonctions ventilatoires et linguales. La prévention des risques de
traumatismes représente également un objectif des thérapeutiques précoces.
Les traitements orthopédiques ont pour but des changements de forme (squelettique) et des
fonctions. Le rétablissement d'une ventilation nasale, la propulsion mandibulaire, l'application
des force extra-orales de recul maxillaire peuvent induire ces changements.
86/98
VI Bibliographie
ACKERMAN J.L., PROFFIT W.R.
Preventive and interceptive orthodontics : a strong theory proves weak in practice.
Angle Orthod. 1980 ; 50 : 75-87.
ADAMIAK E.
Occlusion anomalies in preschool children in rural areas in relation to certain individual features.
Czasopisma Stomatologiczne. 1981 ; 34 : 551-5.
ANDREASEN J.O.
Essentials of traumatic injuries to the teeth.
Munksgaard, Copenhagen, 1990.
ANGLE E.H.
Treatment of Malocclusion of the Teeth and Fracture of maxillar.
SS White Dent. Manufac. Co ed. 37-44, 1900.
ARVYSTAS M.G.
Arguments en faveur du traitement orthodontique précoce.
Am. J. Orthod. Dent. Orthop. 1998 ; 4 : 74-74.
AVERY J.K.
Oral development and histology.
Baltimore : Williams and Wilkins, 1987.
BARDINET E., BAZERT C., BOILEAU M.J., CARAT T., DARQUÉ F., de BRONDEAU F., DORIGNAC D., DUHART
A.M., EL AMRANI DARQUÉ K., PUJOL A., RZADKIEWICZ A., SAMPEUR M.
Contrôle vertical et thérapeutique orthopédique.
Orthod. Franc. 2003 ; 74 : 377-409.
BASS N.M.
Dento-facial orthopaedics in the correction of the class II malocclusion.
Br.j. Orthod. 1982 ; 9 : 3-31.
BELL R. A.
A review of maxillary expansion in relation to rate of expansion and patient's age.
Am. J. Orthod. Dentofac. Orthop. 1982 ; 81 : 32-37.
BJ0RK A.
Facial growth in man, studied with the aid of metallic implants.
Acta Odontol. Scand. 1955 ; 13 : 9-34.
BJ0RK A.
Prediction of mandibular growth rotation.
Amer. J. Orthod. 1969 ; 55 :585-599.
87/98
BJ0RK A., SKIELLER V.
Facial development and tooth eruption. An implant study at the age of puberty.
Am J Orthod. 1972 ; 62 : 339-383.
BOILEAU M.J.
Caractéristiques neuro-musculaires des différentes dysmorphoses.
In : Interaction entre musculature et thérapeutique.
Orthod. Fr. 1992 ; 63 : 119-157.
BONNET B.
Un appareil de reposturation : Enveloppe Linguale Nocturne.
Rev. Ortho. Dento-Faciale 1992 ; 26 (3) : 329-347.
BRODIE A.G.
On the growth of the jaws and the eruption of teeth.
Angle Orthod. 1942 ; 12 : 109-123.
BRODIE A.G.
Facial patterns : A theme on variation.
Angle Orthod. 1946 ; 16 : 75-87.
BRULIN-SAUVAGE F.
Insuffisance respiratoire nasale : répercussions sur les structures maxillo-faciales.
Encycl. Méd. Chir. (Paris), Stomatologie, 23475C10, 1981, 5.
CHABRE C.
Analyse des modifications provoquées par un appareil orthopédique associant activateur et force extra-buccale.
Thèse Doct. Sci. Odontol. Univ. PARIS VII. 1987.
CHABRE C.
De l'association force extra-orale et activateur dans le traitement des Classes II
Rev. Ortho. Dento Faciale 1992 ; 26 : 165-186.
88/98
Orthopédie dento-faciale.
Bases scientifiques, 1993.Paris: CDP, vol. 1, 347 p.
CHOUKROUN M.G.
Les échecs relationnels en orthodontie.
Rev.Orthop.Dento Faciale 2000 ; 34 : 313-323.
DAHAN J.
La croissance périmétrique du maxillaire.
Rev.Orthop.Dento Faciale 1992 ; 26 : 27-38.
DARQUÉ J.
La classe II, division 2.
Rev.Orthop.Dento Faciale 1974 ; 8 : 5-55.
DELAIRE J.
Le rôle du condyle dans la croissance de la mâchoire inférieure et dans l'équilibre de la face.
Rev. Stomatol. Chir. Maxillofac. 1990 ; 91 : 179-192.
DENIAUD J.
Intérêt de la collaboration orhtodontistes allergologues dans le traitement des allergies respiratoires.
Mémoire de CECSMO, Nantes, 2000.
DULLEMEIJER P.
The significance of Van Limborgh's approach to craniofacial biology.
Acta. Morph. Neerl. Scand. 1985 ; 23 : 317-324.
ENLOW D.H.
Facial growth.
3rd éd. 562 p. W.B. Saunders C. Philadelphia. 1990.
FOURNIER M.
La rééducation fonctionnelle chez l'enfant et son contrôle par l'orthodontiste.
Rev.Orthop.Dento Faciale 1994 ; 28 : 473-485.
89/98
FOURNIER M., CHAUVOIS A., GIRARDIN F.
Rééducation des fonctions dans la thérapeutique orthodontique.
Vanves : S.I.D., 1991.
FRÄNKEL R.
The treatment of the class II division 1 malocclusion with functional correctors.
Am. J. Orthod. . 1969 ; 55 : 265-275.
GOLA R.
Etiopathogénie de l'obstruction nasale chez l'enfant.
Orthod Fr. 2000 ; 71 : 143-152.
KLOEHN S.J.
Evaluation of cervical force in treatment.
Angle Orthod. 1961 ; 31 : 91-104.
LANDE M.J.
Growth behavior of the human bony facial profile as revealed by serial cephalometric roentgenology.
Angle Orthod 1952 ; 22 : 78-90.
LAUTROU A.
Effets directionnels d'une force extra-orale appliquée sur un activateur en hyperpropulsion.
Thèse pour le Doctorat d'Etat en Odontologie. Univ. PARIS V. 1993.
LAUTROU A.
Le mode d'action des activateurs dans le traitement des malocclusions de Classe II proposition d'une classification des
activateurs.
Rev.Orthop.Dento Faciale 1994 ; 28:85-113.
LAUTROU A.
Les rotations de croissance.
J. Edge. 1994 ; 30 : 7-33.
LAUTROU A.
Croissance faciale : théories explicatives et clinique orthodontique.
Rev. Orthop. Dento Faciale 1994 ; 28:433-453.
LAUTROU A.
An illustrated plan of bone displacements during growth.
Orthod Fr. 1997 ; 68 : 15-9.
LAUTROU A.
Growth and morphogenesis of the craniofacial bones. Applications in orthodontics. The concepts of J. Delaire
Orthod Fr. 2002 ; 73, 5-18.
LAUTROU A.
Les activateurs.
Cours de CECSMO 2ème année, 2002. Paris V.
LAUTROU A.
Effets de version des incisives dans le traitement de la classe II, division 1, par activateur monobloc rigide associé à une
force extra-orale : possibilités de contrôle.
Rev. Orthop. Dento Faciale. 2003 ; 37 : 377-393.
LEFEBVRE F.
L'allaitement du nouveau-né de petit poids de naissance.
J. Pédiatr. 1991 ; 46 : 405-410.
91/98
LEGOVIC M., OSTRIC I.
The effect of feeding methods on the growth of the jaws in infants.
J. Dent. Child. 1991 ; 58 : 253-5.
LIMBORGH (VAN) J.
A new view on the control of morphogenesis of the skull.
Acta. Morphol. Neerl. Scand. 1970 ; 8 : 143-160.
LIMBORGH (VAN) J.
Morphogenic control of craniofacial growth.
In : J.A. MAC NAMARA ; K.A. RIBBENS ; R.P. HOWE Eds. Clinical alteration of the growing face.
Monograph 14, pp 1-14. Craniofacial growth series.
Center for human growth and development. University of Michigan. Ann Arbor, 1983.
LIMME M.
Physiologie de la croissance cranio-faciale.
Acta. Oto-rhino-laryngol. Belg. 1993b ; 47 : 93-101.
LIMME M.
Conduites alimentaires et croissance des arcades dentaires.
Rev Orthop Dento Faciale. 2002 ; 36 : 289-309.
MARGAILLAN-FIAMMENGO L.
La rééducation fonctionnelle en ODF. Méthode de traitement et traitement.
Encycl. Méd. Chir. (Paris), Stomatologie 2, 23495A10, 1986, 7.
MATHEW OP.
Science of bottle feeding.
J. Pediatr. 1991 ; 119 : 511-9.
MOORE W.J.
Masticatory function and skull growth.
J. Zool. 1965 ; 146 : 123-131.
MOORE W.J.
Muscular function and skull growth in the laboratory rat (Rattus intervenor's).
J. Zool. Lond. 1967 ; 152 :287-296.
MOORREES C.F.
Thoughts on the early treatment of class II malocclusion.
Clin. Orthop. Res. 1998 ; 1 : 97-101.
92/98
Am. J. Orthod. 2000 ; 117 : 86-97.
MOSS M.L.
The primacy of functional matrices in orofacial growth.
Dent. Pract. 1968 ; 19 : 65-73.
MOSS M.L.
The differential roles of periosteal and capsular functional matrices in orofacial growth.
Trans. Europ. Orthod. Soc. 1971.a. 1-14.
MOSS M.L.
Functional cranial analysis and the functional matrix.
A.S.H.A. Reports 6; 1971.b. : 5-18.
MOSS M.L.
Nouvelles conceptions analytiques de la croissance cranio-faciale.
CEO. Novembre 1985. Inf. Dent. 1986 ; 4 : 193-200.
NAULIN-IFI C.
Traumatismes dentaires du diagnostic au traitement.
Ed CdP, Paris, 1994.
PARIELLE B.
Sémiologie des classes II, division 2.
Rev. Orthop. Dentofac. 1999 ; 33 : 517-532.
PETIT H.P.
Normalisation morphogénétique. Apport de l'orthopédie.
Orthod. Fr. 1991 ; 62 : 549-557.
93/98
The final length of the mandible: Is it genetically determined?
In : CARLSON D.S., éd. Craniofacial Biology Monograph lO.Craniofacial Growth Series.
Ann Arbor : Center for Human Growth and Development, The University of Michigan, 1981.
PHILIPPE J.
Plans de traitement en orthopédie-dento-faciale.
Paris : J. Prélat, 1979.
PLANAS P.
Age et instruments vraiment précoces en orthopédie dynamique et fonctionnelle.
Orthod. Franc. 1962 ; 33 : 279-285.
PLANAS P.
Réhabilitation neuro-occlusale.
Orthod. Franc. 1971 ; 42 : 333-347.
PLANAS P.
La réhabilitation neuro-occlusale.
Paris, 1992. Edition Masson.
POULTON D.R.
The influence of extraoral traction.
Am. J. Orthod. . 1967 ; 53 : 8-18.
RABERIN M.
Incidences cliniques des postures de la zone oro-labiale.
E.M.C Odontologie, Stomatologie. Paris : Elsevier ed, 1997 : 23-474-b-10, 14p.
RABERIN M.
Pathologies et thérapeutiques de la dimension transversale en denture mixte. Conséquences sur l'équilibre musculaire.
Orthod. Franc. 2001 ; 72 : 131-142.
RANLY D.M.
Craniofacial growth.
Dent Clin North Am. 2000 ; 44, 457-70.
RAYMOND J.L.
Approche fonctionnelle de l'allaitement et malocclusions.
Rev Orthop DentoFac. 2000 ; 34 : 379-402.
SABEK M.
Les responsabilités du chirurgien-dentiste.
Les études hospitalières. Edition 2003.
SALVADORI A.
Interception des malocclusions de Classe II d'Angle.
Rev. Orthop. Dentofac. 1987 ; 21 : 217-233.
SCARANO E., OTTAVIANI F., GIRALAMO S., GALLI S., DELI R, PALUDETTI G.
Relationship between chronic nasal obstruction and craniofacial growth : an experimental model.
Int. J. Ped. Oto. 1998 ; 45 : 125-131.
SCHUDY F.F.
Cant of the occlusal plane and axial inclinations of teeth.
Angle Orthod. 1963 ; 33 : 69-82.
SCHWARZ A.M.
Lehrgang der Gebissregelung (Band 1).
Verlag Urban uAd Schwarzenberg, 1961.
SCOTT J.H.
Dentofacial development and growth. Pergamon series on dentistry N°6.
Pergamon Press Ltd. 205 p. Oxford, 1967.
SICHER H.
Oral anatomy.
St Louis : CV Mosby Co., 1980
SIMOES W.A.
Orthopedia Functional de los Maxilares.
Isaro, 1989.
SIMON Y.
Est-il possible de stimuler la croissance mandibulaire?
Thèse de second cycle en Odontologie. Univ. PARIS V. 1993.
SMATT V.
Early functional surgery as a component of interceptive treatment of developing dysmorphosis in adolescents.
Rev. Stomatol. Chir. Maxillofac. 1997 ; 98 (2) : 84-90.
SOLOW B.
The dentoalveolar compensatory mechanism : Background and clinical implications.
Brit J.Orthod. 1980 ; 7 : 145-161.
SOULET A.
Rôle de la langue au cours des fonctions oro-faciales.
Rev. Orthop. Dentofac. 1989 ; 23 : 31-52.
95/98
SOULET A.
Suppression des causes de déviation de la croissance.
Rev. Orthop. Dentofac. 1996 ; 30 : 445-459.
TALMANT J.
Du rôle des fosses nasales dans la thermorégulation cérabrale – Déductions thérapeutiques.
Rev. Orthop. Dentofac. 1992 ; 26 : 51-59.
VARRELA J.
Early developmental traits in class II malocclusion.
Acta Odontol Scand. 1998 ; 56 : 375-377.
VERTHIER M.
Omnipratique et interception des malocclusions.
Mémoire de synthèse clinique d'AEA, Paris V, 2002.
VIAZIS A.D.
Efficient orthodontic treatment timing.
Amer. J. Orthod. Dentofac. Orthop. 1995 ; 108 (5) : 560-561.
VIENNE G.
Est-il possible de distaler les molaires avec des plaques amovibles ?
Rev. Orthop. Dentofac. 1975 ; 9 : 146-156.
WASHBURNE S.L.
The effect of the temporal muscle on the form of the mandible.
J. Dent. Res. 26 (Abstr.) : 174. 1947.
WHITE L.
Early orthodontic intervention.
Amer. J. Orthod. Dentofac. Orthop. 1998 ; 113 (1) : 24-28.
96/98
Vu, le Président du jury Vu, le Doyen de la Faculté de Chirurgie Dentaire
de Paris V.
97/98
BEAUGRAND-COUTIÈRE (Anne).- Classes II et croissance :
Attitudes préventive et interceptive / par Anne BEAUGRAND-
COUTIÈRE, ...- [S.I] : [s.n], 2004. - 98f. : ill; 30 cm.-
(Thèse : Chir. Dent. Paris V : 2004)
N°425504
Adresse de l'auteur :
A. BEAUGRAND-COUTIERE, 59 rue de l'Abbé Groult, 75015 Paris
www.beaugrand.fr/these/
98/98