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Mécanique rationnelle I
Edition 2009-2010
AVANT-PROPOS
Calcul vectoriel
Objectifs de ce chapitre
• Définir les notions de scalaire et de vecteur
• Décrire les principales opérations réalisées sur les vecteurs : addition, multiplication
par un réel
• Définir les opérations entre vecteurs : produit scalaire et produit vectoriel
• Définir les régles de calcul dans les bases cartésiennes
• Appliquer les opérateurs vectoriels sur quelques opérations géométriques
élémentaires
Ce n’est évidemment pas par hasard que la plupart des ouvrages de mécanique com-
mencent par un chapitre sur le calcul vectoriel. Les vitesses, accélérations, forces, gran-
deurs usuelles de la mécanique correspondent en effet à des vecteurs et il est utile de
pouvoir les manipuler à bon escient.
Mais là n’est pas le seul intérêt. Le fait d’écrire des lois physiques sous forme vectorielle
~ = m~a) leur confère les avantages suivants
(F
• les lois peuvent se formuler de façon beaucoup plus compacte ;
• elles sont automatiquement invariantes, c’est-à-dire indépendantes du système de
projection utilisé pour faire les calculs.
Cette dernière propriété est particulièrement importante car une loi physique se doit
d’être invariante. Ce sera automatiquement le cas si elle est exprimée sous forme vecto-
2
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 3
rielle.
1.2 Scalaires
1.3 Vecteurs
1.3.1 Définition
Les vecteurs sont généralement introduits dans l’enseignement secondaire par l’in-
termédiaire des vecteurs géométriques. Un tel vecteur correspond à un segment orienté
−→
défini entre deux points de l’espace. Par exemple, le vecteur OA correspond au segment
OA orienté de O vers A.
C
A
CD
BA
OA
D
B
O OB
Fig. 1.1 – Vecteur géométrique
La notion de vecteur est pourtant beaucoup plus générale : un vecteur est un être
physique caractérisé par une direction, un sens, et une grandeur (norme, intensité
ou module), définis comme suit
• la direction est la droite qui porte le vecteur (ou est parallèle au vecteur) ;
• le sens représente l’orientation du vecteur ;
• la grandeur est un nombre positif, représentatif de l’amplitude du vecteur ; elle
est exprimée avec une unité correspondant à la dimension de la grandeur physique
associée au vecteur (m/s pour une vitesse, N pour une force, . . . ).
Le concept de vecteur a été introduit en physique parce que certains phénomènes
physiques se caractérisent par les trois éléments de définition du vecteur. Ainsi, les vitesses,
forces ou accélérations, grandeurs naturelles de la Mécanique rationnelle sont toutes des
vecteurs mais on en rencontre aussi dans diverses disciplines de la Physique : champ
magnétique ou champ électrique en Electricité, gradient de concentration en Chimie, . . .
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 4
deur
gran extrémité
a sens
upport)
t e − s origine (ou point d’application)
(droi
direction
Classiquement, un vecteur est noté ~a, sa grandeur étant notée a, |~a| ou k~ak. Il est le
plus souvent représenté par une flèche, allant de l’origine du vecteur vers son extrémité,
dont la longueur est proportionnelle à la grandeur du vecteur (à une certaine échelle). Une
telle fléche possède en effet les trois caractéristiques d’un vecteur. Deux vecteurs égaux
auront même flèche, quelle que soit leur localisation dans l’espace.
Vue en perspective Vue en plan
c
(entrant)
b b
c
(sortant)
c
a a
De façon générale, les vecteurs que l’on considérera sont spatiaux. Pour représenter le
problème, on fait alors un dessin en perspective comme indiqué à la figure 1.3. Pour avoir
une représentation plus précise, on s’intéressera parfois à un plan particulier. Les vecteurs
perpendiculaires au plan pourront alors être représentés par les symbôles de la figure 1.3
selon qu’ils sont entrants ou sortants. Pour rappel, la croix représente l’empennage, soit
la flèche vue de l’arrière, tandis que l’autre symbole représente la pointe de la flèche (vue
de l’avant).
Le vecteur est défini sans faire appel à un système de coordonnées. Le vecteur est un
concept physique invariant relativement aux systèmes de coordonnées (ou bases). Seules
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 5
les composantes du vecteur dépendent de la base choisie, selon des lois qui seront étudiées
dans ce chapitre.
Vecteur libre
F F
F
Fig. 1.4 – Les différents types de vecteurs
Le vecteur nul
Le vecteur nul est le vecteur dont la grandeur est nulle ; sa flèche représentative a une
longueur nulle. Sa direction et son sens sont indéterminés.
Pour cette raison, on le représente plus simplement par 0 (au lieu de ~0).
Vecteur unitaire
Deux vecteurs sont égaux (équipollents) s’ils ont les mêmes éléments ca-
ractéristiques : direction, sens et grandeur (les mesures étant prises avec la même unité).
L’égalité vectorielle n’est possible qu’entre vecteurs de même nature physique, ayant
même dimension. Elle est indépendante de la localisation des vecteurs.
L’égalité vectorielle vérifie les trois propriétés classiques :
1. symétrie : si ~a = ~b, ~b = ~a ;
2. réflexivité : ~a = ~a ;
3. transitivité : si ~a = ~b et ~b = ~c, alors ~a = ~c
Deux vecteurs qui ont seulement même direction sont dits parallèles.
Dans l’ensemble des vecteurs, deux lois de composition peuvent être introduites :
l’addition vectorielle qui est une loi interne, et la multiplication d’un vecteur par un réel
(ou scalaire), qui est une loi externe.
Définition
de ~a, la somme des deux étant le vecteur allant de l’origine de ~a à l’extrémité de ~b. On
met ainsi en oeuvre la construction (ou loi) dite du triangle. On définit aussi l’addi-
tion de deux vecteurs comme la diagonale d’un parallélogramme dont les deux vecteurs
constituent des côtés adjacents. On met ainsi en oeuvre la construction (ou loi) dite du
parallélogramme. Les deux constructions sont illustrées à la figure 1.5.
parallélogramme triangle
a+b a+b
b b
a a
Fig. 1.5 – Addition de vecteurs
L’addition entre vecteurs n’a de sens qu’entre des vecteurs de même nature physique
(deux vecteurs force, deux vecteurs vitesse, . . . ). Par ailleurs, l’addition vectorielle possède
un sens physique. En effet, il est fréquent en Physique que des phénomènes représentables
par des vecteurs s’additionnent vectoriellement, c’est-à-dire qu’ils ont même effet cu-
mulé que le phénomène représenté par la somme des deux vecteurs (exemples : champs
magnétiques, forces, . . .).
D’autre part, tous les phénomènes que l’on peut caractériser par une direction, un sens
et une grandeur, ne sont pas des grandeurs vectorielles. Par exemple, une rotation autour
d’un axe est définie par une direction (axe de rotation), un sens (sens de la rotation)
et une grandeur (amplitude de la rotation). Mais la somme de deux rotations (rotations
effectuées successivement) n’est pas une rotation en général. Si les rotations sont d’axes
sécants, leur somme est une rotation, mais cette somme ne vérifie pas les propriétés de
l’addition vectorielle. Une rotation n’est donc pas représentable par un vecteur.
Propriétés
b
c
a c a+b b+c
= = a
Opération inverse
Quels que soient ~a et ~b, l’équation ~a + ~x = ~b admet toujours une solution ~x. En
effet, le vecteur qui va de l’extrémité de ~a vers celle de ~b représente la seule solution de
l’équation.
a+x=b x=b−a
−a
x
b x b
a
Fig. 1.7 – Soustraction vectorielle
~x = ~b − ~a = ~b + (−~a) (1.2)
L’addition vectorielle se fait naturellement avec les vecteurs géométriques (figure 1.1)
−→ −→ −→
OA + AB = OB (1.3)
OA AB
B
O BO
Fig. 1.8 – Loi de Chasles
Définition
Le produit du vecteur ~a par le réel k est un vecteur k~a, dont les trois éléments ca-
ractéristiques sont définis comme suit
2a
a 0.5 a −a
Propriétés
On peut également dégager quelques corollaires qui seront utiles dans la suite
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 10
Opération inverse
~a = ± k~ak ~u (1.6)
~a = au ~u (1.7)
Les propriétés des deux lois de composition rappelées dans le tableau 1.1 confèrent à
l’ensemble des vecteurs une structure d’espace vectoriel bâti sur l’ensemble des réels.
De façon plus pragmatique, il s’ensuit que toutes les règles de calcul usuelles (signe
+ et -, parenthèses, crochets, accolades, . . .) sont applicables à des expressions contenant
des vecteurs et des nombres en facteur. Ainsi, l’expression suivante ne se différencie d’une
expression algébrique classique que parce que les variables sont affublées d’une flèche :
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 11
3(~a + 2(~b − ~c)) − 5~a = 3(~a + 2~b − 2~c) − 5~a = −2~a + 6~b − 6~c (1.8)
1.6.1 Définition
~ 1, T
On appelle base tout triplet de vecteurs T ~ 2, T
~ 3 tel que tout vecteur ~a puisse s’écrire
de façon unique
~ 1 + a2 T
~a = a1 T ~ 2 + a3 T
~3 (1.9)
~ 1, T
Les scalaires a1 , a2 et a3 sont les composantes du vecteur ~a dans la base (T ~ 2,
~ 3 ).
T
Pour que la décomposition soit unique, les vecteurs de la base doivent être
linéairement indépendants. Pratiquement, il suffit qu’ils ne soient pas coplanaires.
Sous cette condition, à un vecteur ~a correspond un seul triplet de composantes (a1 , a2 ,
a3 ) et vice-versa.
La décomposition selon une base donnée étant unique, deux vecteurs égaux auront les
mêmes composantes dans une base donnée.
a1 = b1
~a = ~b ↔ a2 = b2
a3 = b3
Une égalité vectorielle est donc équivalente à trois égalités scalaires, qui en sont les com-
posantes dans la base utilisée.
La figure 1.10 illustre comment on peut décomposer un vecteur ~a selon les directions
1, 2 et 3. Supposons que l’origine soit en O et l’extrémité en A. On trace par l’extrémité
~ 1 ,T
de ~a une droite parallèle à la direction 3. Celle-ci coupe le plan (O,T ~ 2 ) en A′ . Si on
trace par A′ une droite parallèle à la direction 2, elle coupera l’axe (O,T ~ 1 ) en A′′ . Les
−−→′′ −−′′−→′ −−→
vecteurs OA , A A et A′ A sont respectivement parallèles aux directions 1, 2 et 3 et on a
−−→′′ −−−→ −−→
OA = a1 T ~3
~ 2 A′ A = a3 T
~ 1 A′′ A′ = a2 T (1.10)
L’ordre des axes peut évidemment être inversé. De façon générale, les composantes peuvent
aussi être vues comme les cotés d’un parallélépipède dont le vecteur ~a est la diagonale, et
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 12
3 3
a a A
T3 T3
a 3T3 a 3T3
O O
a 1T1 a 1T1
T1 T2 T1 T2
A" A"
1 2
1 2
a 2T2 a 2T2
A’ A’
Fig. 1.10 – Décomposition d’un vecteur selon une base
dont les côtés sont parallèles aux vecteurs de la base. Une telle décomposition selon trois
directions est aussi appelée projection parallèle.
a1
a2
a
O a2
a1
1
Fig. 1.11 – Décomposition d’un vecteur plan selon deux directions
Il nous arrivera souvent lors des exercices (et plus particulièrement lors de l’application
du théorème de composition des vitesses) de décomposer un vecteur selon deux directions.
Cela n’est évidemment possible que si les vecteurs et les deux directions sont dans un même
plan. Dans ce cas, comme l’illustre la figure 1.11, il suffit de faire passer par l’origine une
droite parallèle à l’une des directions et par l’extrémité une droite parallèle à l’autre
direction. Elles se croisent en un point qui matérialise les deux composantes souhaitées.
De nouveau, l’ordre dans lequel on choisit les directions n’a aucune importance.
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 13
z
ax
ay
uz a
ux az
uy
x y
Comme le montre la figure 1.12, les composantes correspondent cette fois aux côtés
d’un parallélépipède rectangle, dont le vecteur ~a est une diagonale. Géométriquement, les
composantes sont les projections orthogonales du vecteur sur les axes x, y, et z. On parle
de projection orthogonale algébrique car la valeur peut être positive ou négative
selon le sens de la projection du vecteur par rapport au sens du vecteur de base.
On utilise les bases orthogonales parce que
• chaque composante ai prend une signification claire, à savoir la projection algébrique
orthogonale du vecteur ~a sur l’axe i ;
• les formules permettant de calculer le résultat d’opérations sur des vecteurs à partir
des leurs composantes prennent une forme bien plus compacte.
Sans autre spécification, les bases considérées dans cet ouvrage sont toujours ortho-
normées.
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 14
Soient deux vecteurs ~a et ~b, et leurs composantes (ax , ay , az ) et (bx , by , bz ) dans une
base (~ux , ~uy , ~uz )
~a = ax ~ux + ay ~uy + az ~uz (1.12)
~b = bx ~ux + by ~uy + bz ~uz (1.13)
On peut rassembler les composantes d’un vecteur ~a dans une base au moyen d’une
matrice colonne qui sera notée {~a}
ax
{~a} = ay (1.18)
az
Eventuellement, plusieurs bases seront utilisées en même temps, par exemple une base
(~ux1 , ~uy1 , ~uz1 ) et une base (~ux2 , ~uy2 , ~uz2 ). Les matrices de coordonnnées du vecteur ~a dans
chacune des bases seront alors notées {~a}1 et {~a}2 et ne sont normalement pas identiques.
ax1 ax2
{~a}1 = ay1 {~a}2 = ay2 (1.19)
az1 az2
Souvent, au lieu de mettre des numéros, on parle de bases xyz et XY Z, les composantes
étant alors notées simplement
ax aX
{~a}xyz = ay {~a}XY Z = aY (1.20)
az aZ
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 15
Tant que les coordonnées restent exprimées dans une même base, les propriétés du
calcul matriciel sont applicables
n o n o
~a + ~b = {~a} + ~b {k~a} = k {~a} (1.21)
Normalement, les composantes d’un vecteur n’ont de sens que si la base a été précisée
clairement. Sans autre spécification, on suppose que les composantes sont exprimées par
défaut dans une même base cartésienne de référence.
1.7.1 Définition
Le produit scalaire permet de définir une métrique dans l’ensemble des vecteurs V (V
devient un espace vectoriel métrique).
Le produit scalaire est une fonction numérique définie dans V × V qui, à tout couple
(~a, ~b) de vecteurs, associe un réel noté ~a · ~b (lire : ~a ”fois” ~b), égal à ab cos θ, θ étant
l’angle des deux axes orientés suivant les deux vecteurs :
~a · b = k~ak
~b
cos θ
~
1.7.2 Caractéristiques
Comme le montre la figure 1.13, le produit scalaire est positif ou négatif selon que
l’angle θ est aigu ou obtus. Il est nul si l’un des vecteurs l’est, ou s’ils sont orthogonaux.
La dimension correspond à celle du produit des facteurs.
La définition du produit scalaire peut également être réorganisée comme suit
~a · ~b = k~ak
~b
cos θ =
~b
(k~ak cos θ) (1.22)
où ~a′ est la projection vectorielle orthogonale de ~a sur la direction de ~b, et ~b′ la projection
vectorielle orthogonale de ~b sur la direction de ~a. Le produit scalaire est donc un outil
fort utile pour réaliser des projections orthogonales.
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 16
a b <0
θ θ
a a
b
α a
θ
u
d
bt at
Si ~u′ et ~u′′ sont deux vecteurs unitaires, cos(~udu′′ ) = ~u′ · ~u′′ . On peut ainsi déterminer
′~
1.7.3 Propriétés
On peut calculer avec le signe ”·” de la multiplication scalaire, comme avec le signe
”·” de la multiplication entre réels.
Exemple
2
~
~a + b = ~a2 + 2~a · ~b + ~b2 ;
~a + ~b · ~a − ~b = ~a2 − ~b2 .
~a ~b · ~c ~c
5 + 2 ~a · ~d ~b − 3 2 .
~a · ~d ~c
La multiplication scalaire ne peut être itérée : ~a · ~b ·~c n’a aucun sens ; ~a · ~b ~c
~
est différent de ~a b · ~c . Les parenthèses ne peuvent donc être supprimées arbitrairement
comme en calcul entre réels.
~a · ~x = b (1.27)
Il apparaı̂t assez rapidement que cette équation admet une infinité de solutions : il
suffit en effet que la projection algébrique de ~x sur l’axe orienté par ~a vaille en grandeur
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 18
a x=b
b>0 b<0
x
x
x0 a x0 a
|b|/||a|| |b|/||a||
Fig. 1.15 – Opération inverse du produit scalaire
et en signe b/ k~ak. Comme le montre la figure 1.15, l’extrémité des vecteurs solutions
décrit une droite perpendiculaire au vecteur ~a. Si on raisonne dans l’espace, l’extrémité
des vecteurs solutions décrit un plan perpendiculaire à ~a (obtenu par rotation de la droite
initiale autour de ~a).
De l’égalité ~a · ~b = ~a · ~c, on ~
déduire que b = ~c, même si ~a 6= 0. En effet, cette
ne peut
égalité est équivalente à : ~a · ~b − ~c = 0, qui exprime que ~b − ~c est orthogonal à ~a, sans
être nécessairement nul.
Il existe une solution particulière ~x0 , parallèle au vecteur ~a, et donc de la forme k~a.
Ce vecteur doit vérifier
(k~a) · ~a = k~a2 = b (1.28)
b
soit k = ~a2 ce qui donne
b
~x0 = ~a (1.29)
~a2
Si (ax , ay , az ) sont les composantes d’un vecteur ~a dans la base cartésienne (~ux , ~uy , ~uz ),
et (bx , by , bz ) celles d’un vecteur ~b, le produit scalaire ~a · ~b peut être développé comme
suit :
~a · ~b = (ax ~ux + ay ~uy + az ~uz ) · (bx ~ux + by ~uy + bz ~uz )
Les vecteurs de la base étant unitaires et orthogonaux deux à deux, on peut écrire
~u2x = ~u2y = ~u2z = 1 (1.30)
~ux · ~uy = ~ux · ~uz = ~uy · ~uz = 0. (1.31)
Il vient ainsi
~a · ~b = ax bx + ay by + az bz (1.32)
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 19
En notation matricielle, le produit scalaire peut également êre développé comme suit
bx n o
~
~a · b = ax bx + ay by + az bz = ax ay az · by = {~a}T · ~b
bz
ax n oT
= bx by bz · ay = ~b · {~a} (1.33)
az
Corollaires
Corollaire 1. Dans une base cartésienne, on peut obtenir la composante d’un vecteur en
le multipliant scalairement par le vecteur de la base correspondant. On a en effet
~a · ~ux = ax · 1 + ay · 0 + az · 0 = ax (1.34)
cos θ =
=p p =q rn o n o (1.37)
a2x + a2y + a2z b2x + b2y + b2z
k~ak
~b
T
{~a} · {~a}
T
~b · ~b
1.8.1 Définition
Considérons un vecteur ~a, dont les composantes sont (ax , ay , az ) et (aX , aY , aZ ) par
rapport aux bases cartésiennes (~ux , ~uy , ~uz ) et (~uX , ~uY , ~uZ ) respectivement.
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 20
Z z
a
uz
uZ
uY Y
ux
uy
x uX y
1.8.2 Formulation
Comme nous l’avons déjà remarqué plus tôt, dans une base cartésienne, la composante
d’un vecteur s’obtient en le multipliant scalairement par le vecteur de la base correspon-
dant. En appliquant cette formule à la composante aX recherchée, on obtient
aX = ~a · ~uX = (ax ~ux + ay ~uy + az ~uz ) · ~uX
= ax (~ux · ~uX ) + ay (~uy · ~uX ) + az (~uz · ~uX )
= ax cos(~u\ uX ) + ay cos(~u\
x, ~ uX ) + az cos(~u\
y, ~ z, ~
uX )
= ax cos(d c + az cos(zX)
xX) + ay cos(yX) c (1.40)
relation dans laquelle, par exemple, d
xX représente l’angle entre les axes x et X.
En faisant l’analogie pour les composantes aY et aZ , on obtient les formules suivantes
dites de variance vectorielle :
aX = ax cos (Xx) + ay cos (Xy) + az cos (Xz) ,
aY = ax cos (Y x) + ay cos (Y y) + az cos (Y z) ,
aZ = ax cos (Zx) + ay cos (Zy) + az cos (Zz) .
relation qui ne fait intervenir que l’orientation relative des 2 bases.
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 21
Les deux matrices [Rxyz,XY Z ] et [RXY Z,xyz ] réalisant des opérations inverses sont
évidemment inverses l’une de l’autre. On peut donc écrire
propriété bien connue des matrices orthogonales. Les matrices de passage [Ri,j ] d’une base
cartésienne j vers une base cartésienne i sont donc orthogonales.
1.8.4 Exemples
Soit une base xyz et une base XY Z obtenue par rotation de la base xyz d’un angle
θ autour de z. Les cosinus directeurs de la base xyz par rapport à la base XY Z sont
facilement identifiés
cos θ sin θ 0
{~ux }XY Z = − sin θ {~uy }XY Z = cos θ {~uz }XY Z = 0 (1.46)
0 0 1
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 22
z=Z
a
uZ=u z
uY Y
ux
uy θ
x θ uX y
et on en déduit
cos θ − sin θ 0
[Rxyz,XY Z ] = sin θ cos θ 0 (1.49)
0 0 1
On vérifie que
Les composantes d’un vecteur varient avec la base choisie, et en général, il en est de
même d’une fonction de ces composantes : f (ax , ay , az ) 6= f (aX , aY , aZ ). Mais il existe
des fonctions de ces composantes, leurs invariants, qui sont indépendantes du système de
référence, c’est-à-dire qui gardent la même valeur numérique quand on change de système
de référence.
Par exemple, les invariants que l’on peut former en fonction des composantes de deux
vecteurs ~a et ~b sont
La grandeur d’un vecteur et le produit scalaire de deux vecteurs sont en effet définis
indépendamment du système de référence. I1 , I2 et I3 sont les invariants fondamentaux
relatifs aux vecteurs ~a et ~b : tout autre invariant I sera de la forme f (I1 , I2 , I3 ).
De façon générale, une matrice de passage [Ri,j ] exprime le passage d’une base j vers
une base i
Les matrices de passage ont l’avantage de pouvoir être multipliées en cascade. On peut
en effet développer l’expression comme suit
on obtient
Par exemple, on peut exprimer l’orientation relative de deux bases xyz et XY Z par les
angles d’Euler. On passe de la base xyz vers la base XY Z par trois rotations successives
1. une rotation du triplet xyz autour de l’axe z d’un angle ψ, appelé la précession, qui
nous donne un nouveau triplet x′ y ′z ′ , avec z=z ′ ;
2. une rotation du triplet x′ y ′ z ′ autour de x′ d’un angle θ appelé la nutation, qui donne
un nouveau triplet x′′ y ′′ z ′′ avec x′′ = x′ ;
3. enfin une rotation du triplet x′′ y ′′ z ′′ autour de z ′′ d’un angle φ appelé la rotation
propre, qui donne le triplet final XY Z avec x′′ = X.
La matrice de passage de XY Z vers x′ y ′z ′ peut ainsi être facilement obtenue en la
décomposant en chacune des rotations
Comme on peut le deviner, l’utilisation des angles d’Euler (ou des formes semblables
comme les angles de Bryant) est fastidieuse. Il est beaucoup plus commode d’utiliser les
matrices de passage qui renferment également toute l’information concernant l’orientation
relative de deux bases cartésiennes. Leur construction est en effet plus intuitive et on peut
les construire par décomposition en rotations successives.
1.9.1 Définition
a Λb
b
a
a Λb
θ b
a
S=||a Λb||
a Λb
1.9.2 Caractéristiques
Le produit vectoriel ~a ∧ ~b est nul si un des facteurs est nul, ou si ~a et ~b sont parallèles.
La dimension du produit vectoriel est le produit des dimensions des facteurs.
Ces propriétés permettent d’étendre les règles de calcul usuelles du signe de multipli-
cation entre nombres réels au signe ∧ de multiplication vectorielle, à condition de ne
pas intervertir l’ordre des facteurs.
Exemple :
~a + ~b ∧ ~a − ~b = ~a ∧ ~a + ~b ∧ ~a − ~a ∧ ~b − ~b ∧ ~b
= ~b ∧ ~a + ~b ∧ ~a = 2~b ∧ ~a.
Remarquons d’emblée que, par définition du produit vectoriel, le vecteur ~b est per-
pendiculaire à la fois à ~a et à ~x, si bien que l’équation n’a de sens que si ~a et ~b sont
perpendiculaires.
De même, le vecteur ~x ne peut se trouver que dans le plan perpendiculaire à ~b.
Raisonnons dans ce plan, en supposant que le vecteur ~a est horizontal et que le vecteur ~b
est rentrant (figure 1.20). Tant que ~x est dans ce plan, ~x ∧ ~a sera perpendiculaire au plan
et aura donc la bonne direction.
Pour que ~x ∧~a ait le bon sens (rentrant), il faut que ~x soit dirigé vers le haut. Il faut en
effet tourner dans le sens horlogique en allant de ~x vers ~a pour que leur produit vectoriel
soit rentrant (comme ~b).
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 27
ce qui conduit à
~
b
k~xk · sin θ = = cste (1.64)
k~ak
x0
||b||/||a|| x
θ b
a
On constate qu’il existe une solution particulière ~x0 , perpendiculaire à ~a. Comme cette
solution est aussi perpendiculaire à ~b par définition, elle est de la forme :
et, comme ~a et ~b sont perpendiculaires, leut produit scalaire est nul, ce qui donne
soit
1 ~a ∧ ~b
(k~a2 ) = 1 → k= → ~x0 = (1.71)
~a2 ~a2
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 28
L’ensemble des solutions ~x, dont l’extrémité décrit une droite parallèle à ~a peut aussi
s’écrire sous forme paramétrique
~a ∧ ~b
~x = ~x0 + λ~a = + λ~a (1.72)
~a2
Une base cartésienne telle que définie précédemment, c’est-à-dire composée de vecteurs
unitaires et orthogonaux deux à deux, laisse encore un degré de liberté. On peut en effet
remplacer chacun des vecteurs de la base par son opposé. Inverser un des vecteurs de la
base n’a pas de conséquence sur les calculs vus précédemment (addition, multiplication
par un scalaire, produit scalaire) mais bien sur les relations du produit vectoriel. Pour
fixer le problème, on définit la notion d’orientation d’une base.
Remarquons d’abord que le produit vectoriel de deux vecteurs d’une base cartésienne
est égal au troisième vecteur ou à son opposé. Par exemple
• ~ux ∧ ~uy étant perpendiculaire à ~ux et à ~uy ne peut qu’être parallèle à ~uz ;
• la norme de ~ux ∧ ~uy est donnée par
k~ux ∧ ~uy k = k~ux k · k~uy k · sin(90o) = 1 · 1 · 1 = 1 (1.73)
et donc dans toute base cartésienne
~ux ∧ ~uy = ±~uz (1.74)
Sans autre spécification, les bases que nous considérons sont cartésiennes et posi-
tivement orientées.
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 29
Si (ax , ay ,az ) et (bx , by ,bz ) sont les composantes des vecteurs ~a et ~b dans une base
cartésienne positivement orientée, on peut développer leur produit vectoriel comme suit
Cette expression peut s’écrire sous la forme, plus commode à retenir, d’un
déterminant :
~ux ~uy ~uz
~a ∧ ~b = ax ay az (1.76)
bx by bz
qu’il est utile de développer par rapport à la première ligne, selon la règle des sous
déterminants (attention au changement de signe pour ~uy , venant du fait que la somme
des indices de la ligne et de la colonne est impair : 1+2=3)
ay az ax az ax ay
~a ∧ ~b = u~x − u~y
bx bz + u~z bx by (1.77)
by bz
où la matice [ã] est appelée la matrice anti-symétrique associée au vecteur ~a.
1.10.1 Définition
Le produit mixte ~a · (~b ∧ ~c) est, comme la notation l’indique, le produit scalaire du
vecteur ~a et du vecteur ~b ∧ ~c.
Le produit mixte est nul si ~a est perpendiculaire à ~b∧~c, c’est-à-dire si les trois vecteurs
~a, ~b et ~c sont parallèles à un même plan.
Sa dimension est le produit des dimensions des trois vecteurs.
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 30
1.10.2 Interprétation
Le produit mixte ~a · (~b ∧~c) est la mesure (au signe près) du volume du parallélipipède
construit sur les trois vecteurs ~a, ~b et ~c.
bΛ c
a
h θ
c
S=||b Λc||
b
θ étant l’angle formé par les vecteurs ~a et ~b ∧ ~c, et S étant l’aire du parallélogramme
construit sur les vecteurs ~b et ~c.
Or, k~ak cos θ = h, projection de ~a sur la perpendiculaire au plan (~b,~c), correspond
(au
signe près) à la hauteur h du parallélipipède construit sur ~a, ~b et ~c. Donc, ~a· ~b ∧ ~c = S·h
est (au signe près) le volume de ce parallélipipède.
Le produit mixte sera positif si |θ| < π2 . On dit dans ce cas que le trièdre ~a, ~b,~c (pris
dans cet ordre) est positivement orienté. Il est négativement orienté dans le cas contraire.
Le produit mixte est aussi appelé volume algébrique compte tenu du fait qu’il peut
prendre des valeurs positives ou négatives.
C’est évidemment de cette notion que vient la définition de base cartésienne positive-
ment orientée : le volume algébrique ~ux · (~uy ∧ ~uz ) est alors positif.
1.10.3 Corollaire
En effet, le parallélipipède bâti sur les trois vecteurs ne change pas ; seule son orientation
peut changer.
Expression analytique
1.11 Applications
Définition
e’Μ =O’M
eΜ =OM
O’
O OO’
Fig. 1.22 – Coordonnée vectorielle d’un point par rapport à un pôle
quel que soit le pôle O : un vecteur géométrique est égal à la coordonnée vectorielle de
son extrémité, moins celle de son origine.
Si M est le milieu de AB,
~eA + ~eB
~eM =
2
Repère - coordonnées
−−→
Les composantes (xM , yM , zM ) de ~eM = OM par rapport à la base xyz, sont les
coordonnées de M par rapport au repère Oxyz et ont la dimension d’une longueur.
On parle aussi de repère de l’espace affine qui est donc défini d’une part par le pôle
O et d’autre part par la base utilisée pour exprimer les composantes de la coordonnée
vectorielle :
xM n−−→o
yM = OM = {~eM }xyz (1.84)
xyz
zM
M (xΜ ,yΜ ,z Μ)
eΜ
uz
ux uy
Ο
x y
Soit un vecteur ~a et un axe orienté caractérisé par un vecteur unitaire ~u porté par une
droite d. Le but de l’opération est de décomposer le vecteur ~a en deux composantes ~at
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 33
bn b
α a an
θ
u
d
bt at
Le vecteur ~at est aussi appelé projection vectorielle de ~a sur l’axe, at étant sa
projection algébrique. Celle-ci est positive si la projection vectorielle est du même sens
que l’axe, négative dans le cas contraire.
Si θ est l’angle entre ~a et ~u, on aurait aussi pu trouver par un raisonnement géométrique
at = k~ak cos θ (1.89)
ce qui correspond bien au produit scalaire trouvé précédemment puisque
at = ~a · ~u = k~ak k~uk cos θ = k~ak 1 cos θ = k~ak cos θ (1.90)
Cette relation conserve le bon signe, que θ soit aigu ou obtus.
La composante ~an est obtenue simplement par
~an = ~a − ~at = ~a − (~a · ~u) · ~u (1.91)
que l’on peut réécrire
~an = (~u · ~u) · ~a − (~a · ~u) · ~u (1.92)
ce qui donne, par identification avec la formule d’expulsion
~an = ~u ∧ (~a ∧ ~u) (1.93)
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 34
Rotation d’un vecteur autour d’un axe qui lui est perpendiculaire
Soit un point m, situé dans le plan xy, de coordonnée vectorielle ~e. Faisons tourner
ce vecteur d’un angle θ dans le sens positif autour de l’axe z et appelons E ~ le nouveau
~ désignera la coordonnée vectorielle du point M, image
vecteur ainsi obtenu. Le vecteur E
de m par la rotation.
Nous allons rechercher comment exprimer la coordonnée vectorielle E ~ (après la rota-
tion) à partir de la coordonnée vectorielle ~e (avant la rotation), de l’angle θ et du vecteur
unitaire ~uz matérialisant l’axe de rotation.
E
u’=uz^ u M’ m
θ
e
z O u
Fig. 1.25 – Rotation d’un vecteur autour d’un axe qui lui est perpendiculaire
Si ~u est un vecteur unitaire dans la direction de ~e, on obtient par un simple raisonne-
ment géométrique
−−→′
~
OM =
E
cos θ~u = k~ek cos θ~u (1.95)
~
puisque
E
=k~ek, la rotation conservant les longueurs.
On obtient ainsi
~ = k~ek cos θ~u + k~ek sin θ (~uz ∧ ~u)
E
~e ~e
= k~ek cos θ + k~ek sin θ ~uz ∧
k~ek k~ek
= ~e cos θ + (~uz ∧ ~e) sin θ (1.98)
La relation obtenue est générale et reste valable que θ soit aigu ou obtus. La seule
condition est que l’angle θ corresponde à une rotation positive autour de l’axe défini par
~uz selon la règle du tire-bouchon.
−−→ −−→
Une autre interprétation est de considérer que OM′ et M′ M correspondent respective-
ment aux composantes tangentielle et normale du vecteur E ~ par rapport à la direction de
~e. On obtient ainsi de la même façon
−−→′
OM = (E ~ · ~u) · ~u = (
E~
k~uk cos θ)~u = k~ek cos θ~u (1.99)
−−′→
M M = ~u ∧ (E ~ ∧ ~u) = ~u ∧ (−
E~
sin θ~uz ) = k~ek sin θ(~uz ∧ ~u) (1.100)
Comme c’est clairement le cas ici, l’image d’un vecteur par une application tensorielle ne
lui est pas nécessairement parallèle.
Dans un système de projection xyz, un tenseur se caractérise par une matrice 3x3.
Soit un point m de coordonnée vectorielle ~e. Faisons tourner ce vecteur d’un angle
θ dans le sens positif autour de l’axe d, passant par le pôle O et orienté par le vecteur
~ Ce dernier désignera ainsi la coordonnée
unitaire ~n, et appelons ce nouveau vecteur E.
vectorielle du point M, image de m par la rotation.
Nous allons rechercher une expression de la coordonnée vectorielle E ~ (après la rotation)
à partir de la coordonnée vectorielle ~e (avant la rotation), de l’angle θ et du vecteur unitaire
~n définissant l’axe de rotation.
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 36
θ
e θ d
M’
n M
n
O E
−−→ −−→
Comme OM′ et M′ m représentent les composantes tangentielle et normale de ~e par
rapport à l’axe de rotation, on peut les déterminer par
−−→′ −−′→
OM = (~e · ~n) · ~n M m = ~n ∧ (~e ∧ ~n) (1.106)
~
et ainsi en tirer l’expression de E
~ = (~e · ~n) · ~n + ~n ∧ (~e ∧ ~n) cos θ + ~n ∧ (~n ∧ (~e ∧ ~n)) sin θ
E (1.107)
~n ∧ (~n ∧ (~e ∧ ~n)) = (~n · (~e ∧ ~n)) · ~n − (~n · ~n) · (~e ∧ ~n)
= 0 · ~n − (1) · (~e ∧ ~n) = ~n ∧ ~e (1.108)
~
On trouve alors une expression simplifiée du vecteur E
~ = (~e · ~n) · ~n + ~n ∧ (~e ∧ ~n) cos θ + (~n ∧ ~e) sin θ
E (1.109)
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 37
EXERCICES
Exercice 1.1
Résolution
2
~a ∧ ~b = ~a ∧ ~b · ~a ∧ ~b
= ~a · ~b ∧ ~a ∧ ~b car produit mixte cyclique
expulsion
= ~a · ~b · ~b ~a − ~b · ~a ~b
2~ 2 ~ ~
= ~a b − ~a · b ~a · b
2 2
2
~
~
= k~ak
b
− ~a · b
Exercice 1.2
Exercice 1.3
Exercice 1.4
Résolution
h i
~a ∧ ~b · ~b ∧ ~c ∧ (~c ∧ ~a)
h i h i
expulsion
= ~a ∧ ~b · ~b ∧ ~c · ~a .~c − ~b ∧ ~c · ~c .~a
| {z }
=0
h i
= ~ ~
~a ∧ b · b ∧ ~c · ~a .~c
h i h i
= ~a ∧ ~b · ~c . ~a · ~b ∧ ~c
h i h i
= ~a · ~b ∧ ~c . ~a · ~b ∧ ~c cqfd
Exercice 1.5
Simplifier
h i
~a + ~b · ~b + ~c ∧ (~c + ~a)
h i
~ ~
~a − b · b − ~c ∧ (~c − ~a)
Réponse
h i
~a + ~b · ~b + ~c ∧ (~c + ~a) = 2~a · ~b ∧ ~c
h i
~ ~
~a − b · b − ~c ∧ (~c − ~a) = 0
Exercice 1.6
Soit 3 vecteurs ~a, ~b et ~c ayant les composantes suivantes dans une base orthonormée
xyz
n o
{~a} = (1; −2; −3) ~b = (2; 1; −1) {~c} = (1; 3; −2)
3. ~a · (~b ∧ ~c)
4. (~a ∧ ~b) · ~c
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 40
Exercice 1.7
Réponse
1.
√
3
√
3
0.5
√ 2
0 0.5
√
− 2
0
[RXY Z,xyz ] = − 3 0.5 0 [Rxyz,XY Z ] = 3 0.5 0
2 2
0 0 1 0 0 1
2.
√
0.5
√
− 3
{~a}xyz = 3
+1
2
1
Exercice 1.8
Réponse
√
3
√3
0.5 0
2 2
0 −0.5
√
[RXY Z,xyz ] = 0 √
0 −1 [Rxyz,XY Z ] = 0.5 0 3
2
−0.5 23 0 0 −1 0
Exercice 1.9
Exercice 1.10
−2 1
1. {~u} = ( √ ; 0; √ )
5 5
−6
2. √
5
−→\ −→
3. (AB, AC) = 2, 137 rad
Exercice 1.11
Soit un point A dont la coordonnée vectorielle par rapport au pôle O a pour com-
~ de
posantes (2 ;1 ;2). Déterminer la composante algébrique tangentielle Ht du vecteur H,
composantes (1 ;2 ;0), par rapport à l’axe orienté selon OA, ainsi que ses composantes
vectorielles normale et tangentielle
Réponse
4 n o n o
Ht = ~ t = (8; 4; 8)
H ~ n = ( 1 ; 14 ; −8 )
H
3 9 9 9 9 9 9
Exercice 1.12
Exercice 1.13
~ ~a, ~b et ~c ont les composantes suivantes dans une base cartésienne
Les vecteurs H,
n o n o
H = (1; 2; 3) {~a} = (1; 1; 0) ~b = (0; 1; 1) {~c} = (1; 1; 1)
~
Réponse
1. Leur produit mixte étant différent de zéro, ils ne sont pas coplanaires et peuvent
donc former une base.n o
~ = −~a + ~b + 2~c ou H
2. H ~ =(-1 ;1 ;2).
~a~
b~c
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 43
Exercice 1.14
~ sachant que
On demande d’identifier les composantes (Hx , Hy , Hz ) du vecteur H,
~ · ~a = 1 avec {~a} = (0 ;1 ;-1)
1. H
n o
~ · ~b = 1 avec ~b = (-1 ;1 ;0)
2. H
~ · ~c = 0 avec {~c} = (1 ;-1 ;1)
3. H
Résolution.
~ · ~a = Hy − Hz = 1
1. H
~ · ~b = −Hx + Hy = 1
2. H
3. ~ · ~c = Hx − Hy + Hz = 0
H
1.+ 3. Hx = 1
2. Hy = 1 + Hx = 2
1. Hz = Hy − 1 = 2 − 1 = 1
n o
→ ~ = (1; 2; 1)
H
Exercice 1.15
Soient 4 points ABCD situés dans le plan Oxy d’un repère cartésien Oxyz. La position
de ces points est définie par les éléments suivants :
\ −→ \ −→ \ −→
AB=3 cm ; BC=4 cm ; CD=2 cm ; (~ux , AB) = 60o ; (~ux , BC) = −30o ; (~ux , CD) = −135o
n−→o √ √ √ √
AD = (1.5 + 2 3 − 2; 1.5 3 − 2 − 2; 0)
−→
q √ √ √ √
AD
= (1.5 + 2 3 − 2)2 + (1.5 3 − 2 − 2; 0)2
Exercice 1.16
~
n ~coorthogonaux aux vecteurs ~a et b dont
Déterminer l’expression générale des vecteurs
les composantes valent : {~a} = (1; −2; 3) et ~b = (1; 1; −2). Parmi ces vecteurs ~c,
déterminer les vecteurs unitaires.
Réponse
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 44
Exercice 1.17
~ sachant que
On demande d’identifier les composantes (Hx , Hy , Hz ) du vecteur H,
Réponse
Physiquement H ~ se trouve sur l’intersection de deux cônes, un d’axe ~a et d’angle
d’ouverture 30 , l’autre d’axe ~b et d’angle d’ouverture 60◦ . Selon les cas, il peut donc y
◦
avoir deux solutions, une solution (cônes tangents) ou aucune solution. En l’occurrence,
il y a deux solutions possibles
• première solution : Hx = 1,717, Hy = 0,732, Hz = -0,717
• deuxième solution : Hx = 0,732, Hy = 1,717, Hz = -0,717
Exercice 1.18
Exercice 1.19
Soit deux points A et B de coordonnées vectorielles ~eA et ~eB par rapport au pôle O,
respectivement de composantes (5 ;0 ;0) et (0 ;0 ;1). Par une rotation d’un angle θ autour
d’un axe orienté par un vecteur ~n passant par O, les points A et B viennent se placer en
A′ et B′ dont les coordonnées vectorielles par rapport à O ont les composantes suivantes
9 12 4 3
{~eA′ } = ( ; ; −4) {~eB′ } = ( ; − ; 0)
5 5 5 5
CHAPITRE 1. CALCUL VECTORIEL 45
Un joint de Cardan se compose de deux arbres munis chacun d’une fourche. Les
deux fourches sont reliées entre elles grâce à un croisillon. Le joint de Cardan permet
de transmettre un mouvement de rotation entre deux axes qui ne sont pas parallèles et
dont l’angle relatif peut évoluer au cours du temps. Les joints de Cardan sont utilisés par
exemple pour la transmission de la puissance de traction des véhicules automobiles, entre
d’une part le bloc moteur et d’autre part la roue, les deux étant en mouvement relatif à
cause de la suspension. L’angle maximal de renvoi est, en pratique, de 25o pour un joint
de Cardan simple et de 45o pour un joint homocinétique.
e2
xxxxx
xxxxx n1 O
xxxxx
xxxxx
α1 θ
xxxxx
xxxxx
n2 xxxxx
xxxxx
xxxxx
α2
xxxxx
e1 xxxxx
xxxxx
Réponse
tan α1
tan α2 =
cos θ
Chapitre 2
Objectifs de ce chapitre
• Définir la notion de fonction vectorielle
• Introduire les principales règles de calcul de l’analyse vectorielle
• Etudier les propriétés géométriques d’une courbe décrite sous forme d’une fonction
vectorielle : trièdre de Frénet, rayon de courbure, cercle osculateur
• Introduire la cinématique du point : trajectoire, vitesse et accélération d’un mobile
dont le mouvement est défini en fonction du temps
• Etablir le lien entre les grandeurs cinématiques (position, vitesse et accélération) et
les propriétés géométriques de la trajectoire
• Appliquer les notions sur les exemples fondamentaux pour la cinématique du solide :
mouvement rectiligne, mouvement circulaire et mouvement hélicoı̈dal
Considérons une variable réelle u sur un intervalle [a, b]. Si à chaque valeur de u, nous
faisons correspondre un vecteur ~f (u), nous définissons une fonction vectorielle ~f (u) de
la variable réelle u. Si fx (u), fy (u) et fz (u) sont les composantes de ~f(u) par rapport à
47
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 48
2.1.2 Continuité
La fonction vectorielle ~f(u) est continue en u0 si, ∀ǫ, ∃η tel que
∆~f
< ǫ dès que
|∆u| < η. Dans ce cas, on peut écrire :
Si les trois fonctions fx (u), fy (u) et fz (u) sont continues en u0 , ~f(u) est continue en
u0 , et réciproquement.
2.1.3 Dérivées
~ ~ ~
~f ′ (u) = df = lim f(u + ∆u) − f (u) (2.4)
du ∆u→0 ∆u
Si la base s(Oxyz) est fixe (c’est-à-dire si les vecteurs de base ~ux , ~uy et ~uz ne dépendent
pas du paramètre u), alors
~
~f ′ (u) = df = f ′ (u)~ux + f ′ (u)~uy + f ′ (u)~uz (2.5)
x y z
du
Si les trois fonctions fx (u), fy (u) et fz (u) sont dérivables, alors ~f (u) est dérivable, et
réciproquement.
dn~f ~ (n)
On définit de même les dérivées successives = f (u) et,
dun
2.1.4 Intégrales
Considérons l’intervalle [u′ , u′′] ⊂ [a, b], ainsi qu’un partage P (u1 , · · · , un+1) de cet
intervalle, avec u1 = u′ et un+1 = u′′ . Si ∆ui = ui+1 − ui et si vi est un point arbitraire
de [ui , ui+1 ], on désigne par intégrale vectorielle de ~f (u) de u′ à u′′ , la limite de la somme
suivante, si elle existe, lorsque la norme du partage tend vers zéro :
Z u′′ X
~f(u)du = lim ~f(vi )∆ui (2.8)
u′ ∆ui →0
R ~
~
La primitive F(u) = ~f(u)du est telle que dF(u) = ~f (u) ; elle est de la forme :
du
Z u
~
F(u) = ~f(u)du + C
~ (2.10)
u0
~ un vecteur constant.
où u0 est un point de [a, b] et C
Remarque importante : comme on l’étudiera en Cinématique, les concepts de fonc-
tions vectorielles, de dérivées vectorielles et d’intégrales vectorielles sont relatifs à un
système de référence bien déterminé. Si S(OXY Z) est une base mobile (variant avec la
variable u), la dérivée [~f ′ (u)]S de ~f (u) par rapport à la base S sera en général différente
de la dérivée [~f ′ (u)]s de la fonction ~f (u) par rapport à la base fixe s. Dans la suite de ce
chapitre, on se dispensera d’écrire l’indice s, étant donné qu’il n’y aura pas de confusion
possible.
γ u"
M (u) b
u"
a
e=f(u)
O
Fig. 2.1 – Indicatrice d’une fonction vectorielle
Soient ~f1 et ~f2 des fonctions vectorielles de u, φ une fonction réelle de u et λ1 et λ2 des
constantes réelles, on peut démontrer, par des procédés analogues à ceux utilisés pour les
fonctions réelles, les formules suivantes :
(λ1~f1 + λ2~f2 )′ = λ1~f1′ + λ2~f2′ (2.11)
(~f1 · ~f2 )′ = ~f1′ · ~f2 + ~f1 · ~f2′ (2.12)
(~f1 ∧ ~f2 )′ = ~f ′ ∧ ~f2 + ~f1 ∧ ~f ′
1 2 (2.13)
(φ~f)′ = φ f + φ~f ′
′~
(2.14)
~ et D
De même, si λ est une constante réelle et C ~ des vecteurs constants, on a :
~f ′ = λ~f ′ ↔ ~f1 = λ~f2 + C~ (2.15)
1 2
~f ′ = Cφ
~ ′ ↔ ~f = Cφ ~ +D ~ (2.16)
~ · ~f ′ = φ′ ↔ C
C ~ · ~f = φ + λ (2.17)
~ ∧ ~f ′ = ~f ′ ↔ C
C ~ ∧ ~f1 = ~f2 + D~ (2.18)
1 2
Toutes ces formules sont faciles à retenir puisque tout-à-fait analogues à celles ren-
contrées en analyse si on admet que le produit scalaire et le produit vectoriel s’apparentent
à la multiplication.
2.2.1 Définition
Il est toujours possible d’associer à tout point M d’une courbe γ de l’espace la valeur
u d’un paramètre en rapport avec la position du point, soit la distance parcourue par
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 51
~e = ~f(u) (2.19)
ou x = fx (u), y = fy (u), z = fz (u) (2.20)
par projection sur une base Oxyz. u est appelé coordonnée curviligne de M sur γ.
~
Si l’on fait le changement de variable u = φ(w), les nouvelles fonctions ~e = F(w) =
~f(φ(w)), soit x = Fx (w), y = Fy (w), z = Fz (w) représentent la même courbe.
M(u) M’(u+du)
P
γ ∆e s
e e+ ∆e
O
Fig. 2.2 – Abscisse curviligne d’une courbe
⌢
Entre M et M′ , la variation ∆s d’abscisse curviligne correspond à l’arc MM′ , c’est-à-
dire la distance parcourue entre M et M′
⌢
∆s = MM′ (2.22)
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 52
⌢
−−→
Or, lorsque M′ tend vers M, la longueur de l’arc MM′ tend vers celle de la corde
MM′
et on a
⌢
−−→
′
lim MM = lim
MM′
→ lim |∆s| = lim k∆~ek → |ds| = kd~ek (2.23)
M →M
′ M →M
′ M →M
′ M →M
′
ce qui nous permet d’établir le lien entre s et la coordonnée vectorielle ~e décrite par la
fonction vectorielle ~f .
En développant par rapport aux composantes de la fonction vectorielle ~f, on obtient
l’élément d’arc ds sous la forme
p
ds = ± kd~ek = ± dx2 + dy 2 + dz 2
d~f
q
= ±
du = ± fx′ 2 + fy′ 2 + fz′ 2 du (2.24)
du
le signe dépendant du sens de déplacement du mobile par rapport au sens de parcours de
l’abscisse curviligne.
En retenant par souci de concision le signe positif dans la dernière expression (u et
s font progresser M dans le même sens), on peut retrouver l’abscisse curviligne s par
intégration à partir du point P de référence
Z Z uq
s = ds = fx′ 2 + fy′ 2 + fz′ 2 du = s(u) (2.25)
PM u0
d~e
Le vecteur est sans dimension et caractérisé par une direction, un sens et une
ds
grandeur, que l’on peut déterminer comme suit
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 53
ut
P M(s) M’(s+∆ s)
γ ∆e
s
e(s)
e(s+ ∆ s)
O
Fig. 2.3 – Vecteur tangent
• la direction sera la direction limite de la corde MM′ lorsque M′ tend vers M, donc
celle de la tangente à γ en M ;
−−→
• le sens sera celui de γ : si ∆s > 0, MM′ est orienté dans le même sens que γ ; si
−−→′
−−→′ MM
∆s < 0, MM est orienté en sens contraire à γ ; et dans les 2 cas, a le sens de
∆s
γ;
~ ′
MM
• la grandeur sera égale à 1 puisque lim = 1.
M′ →M |∆s|
On écrit ainsi
d~e
= ~ut (2.29)
ds
où ~ut est le vecteur unitaire tangent à la courbe d’équation paramétrique normale
~e = ~e(s), et il est orienté comme elle dans le sens des arcs croissants.
Si ~e = ~f (u) est l’équation de γ en fonction du paramètre u, il vient
d~f d~f
d~e du
~ut = = =
du
(2.30)
ds ds
d~f
du ±
du
~u2t = 1 (2.31)
d 2 d~ut d1
(~ut ) = 2~ut · = =0 (2.32)
ds ds ds
d2~e d~ut
de sorte que 2
= est un vecteur perpendiculaire à ~ut en M, donc situé dans le
ds ds
plan normal πn à γ en M. On appelle normale principale la normale à γ en M, qui a la
d2~e
direction de 2 . On oriente cette normale principale par le vecteur unitaire normal
ds
(principal) ~un , défini comme suit :
d2~e
2
~un =
dds2~e
(2.33)
2
ds
γ
P M(s)
un ut
ub M’(s+∆ s)
πn
α
ut (s+∆ s)
s
Fig. 2.4 – Vecteur normal principal
d2~e d~ut
Intéressons-nous maintenant à la grandeur de 2 = , que l’on peut réécrire
ds ds
d2~e d ~ut (M′ ) − ~ut (M)
= (~
u t ) = lim . (2.34)
ds2 ds M′ →M ∆s
Le vecteur ~ut peut lui-même être considéré comme une fonction vectorielle de s :
~ut (s). Construisons l’indicatrice γ ′ de ~ut à partir d’un pôle auxiliaire O′ en portant, à une
−−→
certaine échelle, O′ m = ~ut (s) (figure 2.5). L’indicatrice γ ′ sera sur la sphère de centre O′
et de rayon unitaire. On a donc :
−− → −−→
d2~e O′ m′ − O′ m
= lim (2.35)
ds2 M′ →M ∆s
−−→′
mm
= lim ; (2.36)
M →M ∆s
′
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 55
d2~e
2
est un vecteur tangent à γ ′ en m et sa grandeur vaut :
ds
−−→
2
d ~e
mm′
ds2
= Mlim
′ →M ∆s
. (2.37)
γ’
O’ ut(s)
∆α m(s)
ut(s+∆ s) ∆ ut
dut
m’(s+∆ s) ds
\
Soit ∆α l’angle mO ′ ′
m , c’est-à-dire l’angle des tangentes en M′ et M. Puisque m et
m′ sont situés ′ ′
−−→
sur une sphère de rayon unitaire, le triangle O mm est isocèle, et on peut
calculer
mm′
par
−−→
|∆α|
mm′
= 2 · 1 · sin (2.38)
2
ce qui conduit à
2
d ~e
sin ∆α dα
2
ds2
= lim 2 = (2.39)
M′ →M ∆s ds
dα
où dα est l’élément d’angle dont tourne la tangente à γ. La fonction a pour dimension
ds
l’inverse d’une longueur.
On définit la courbure de γ en M par la grandeur
2
1 dα
d ~e
= =
ds2
(2.40)
ρ ds
dans laquelle ρ est un nombre positif, et dont la dimension est celle d’une longueur. On
l’appelle le rayon de courbure de γ en M. Physiquement, ρ1 est la ”vitesse” avec laquelle
tourne la tangente lorsqu’on se déplace sur la courbe.
Finalement, on obtient :
d2~e
2 d~ut
~un =
dds2~e
=ρ (2.41)
2
ds
ds
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 56
que l’on peut remanier pour obtenir ce qu’on appelle la première formule de Frenet
d~ut ~un
= (2.42)
ds ρ
Cercle osculateur
~un ∆s2
∆~e = ~ut ∆s + + O(3) (2.45)
ρ 2
M ut
M" M’
un
∆α
ρ
C
Fig. 2.6 – Trajectoire sur le cercle osculateur
~un est défini radialement et dirigé vers le centre du cercle (figure 2.6). Si on développe la
variation de position, on obtient
−−→ −−→ −−→ −−−→
∆~e = MM′ = MC + CM′′ + M′′ M′
= ρ~un − ρ~un cos(∆α) + ρ~ut sin(∆α) = ρ~un (1 − cos(∆α)) + ρ~ut sin(∆α)(2.46)
∆α2
cos ∆α = 1 − + O(4) sin ∆α = ∆α + O(3) (2.47)
2
on aboutit à l’expression
∆α2
∆~e = ρ~un + ρ~ut ∆α + O(3) (2.48)
2
Or, sur le cercle, on a évidemment ∆s=ρ∆α et on peut donc réécrire la relation précédente
comme suit
∆s2
∆~e = ~un + ~ut ∆s + O(3) (2.49)
2ρ
soit une forme parfaitement équivalente à celle obtenue par le développement de Taylor
de la fonction vectorielle.
γ
M(s)
un ut
C
ρ
Cercle osculateur
Autour d’un point M donné, la courbe suit donc le cercle osculteur et ce, jusqu’à
l’ordre 2. Dit autrement, dans un voisinage de M, le cercle osculateur se confond avec la
courbe γ. Ceci montre que le centre de courbure est toujours situé du côté de la
concavité de la courbe. Il faut toutefois bien garder en tête que cette propriété n’est
valable qu’autour d’un point donné et qu’à chaque point est associé un cercle osculateur
différent.
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 58
Trièdre de Frenet
La Cinématique est l’étude des mouvements sans se préoccuper des causes qui les ont
produits. Le temps t devient le paramètre naturel à partir duquel le mouvement va être
décrit. Ainsi, nous allons étudier le mouvement d’un mobile M par rapport à un repère
Oxyz par l’intermédiaire de la fonction vectorielle ~f qui en décrit la coordonnée vectorielle
par rapport au pôle O
−−→
~e = OM = ~f (t) (2.51)
La fonction ~f a pour composantes les fonctions fx (t), fy (t) et fz (t) dans le repère Oxyz
choisi
x fx (t)
{~e} = y = fy (t) (2.52)
z fz (t)
dfy dfz
vy = ,vz =
dt dt
dfx
dt
vx
d~e d~f dfy
~v = = {~v} = vy = (2.53)
dt dt dt
vz
df
z
dt
en adoptant le signe positif si le mouvement est produit dans le sens positif choisi sur la
trajectoire, et le signe négatif dans le cas contraire.
Une fois le vecteur ~ut déterminé, on peut déduire facilement la vitesse algébrique en
multipliant scalairement la vitesse par le vecteur unitaire tangentiel
vt = ~v · ~ut (2.56)
L’arc parcouru est égal à l’intégrale de la vitesse algébrique vt par rapport au temps :
Z t
s − s0 = vt (t)dt, si s(t0 ) = s0 (2.57)
t0
Si la loi ~v(t) de la vitesse est connue, ainsi que la position initiale, on peut en déduire
la loi du mouvement :
Z t
~e = ~e0 + ~v(t)dt (2.59)
t0
~e0 = ~e(t0 ) étant la position initiale du point (position en t0 choisi comme instant initial).
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 60
d~v d2~f
~a = = 2 (2.60)
dt dt
d2 fx d2 fy d2 fz
de composantes ax = , ay = et az =
dt2 dt2 dt2
2
d fx
2
dt
x 2
a
d fy
{~a} = ay = (2.61)
dt2
az
2
d fz
dt 2
D’autre part,
d~v d dvt d~ut
~a = = (vt ~ut ) = ~ut + vt (2.62)
dt dt dt dt
dvt d~ut ds
= ~ut + vt (2.63)
dt ds dt
2
2
dvt vt d2 s ds ~un
soit ~a = ~ut + ~un = 2 ~ut + (2.64)
dt ρ dt dt ρ
C’est la formule de Huygens.
On en déduit que l’accélération est toujours située dans le plan osculateur au point
considéré. Elle ne possède pas de composante suivant la binormale.
En projetant sur le trièdre de Frenet, on obtient :
avec
d2 s
• at = 2 l’accélération algébrique tangentielle ; elle ne dépend pas de la forme
dt
de la courbe autour du point, mais uniquement de la loi des arcs parcourus sur cette
courbe ; 2
vt2 1 ds
• an = = l’accélération algébrique normale ; elle dépend de la vitesse
ρ ρ dt
et de la courbure ; elle est toujours positive.
On peut aussi écrire la relation
γ
M
un
ut at
an
a
C
si vt0 = vt (t0 ) est la vitesse initiale, et ensuite la loi des espaces parcourus :
Z t Z t
s(t) = s0 + vt0 (t − t0 ) + at dt dt (2.71)
t0 t0
Si la loi ~a(t) de l’accélération est connue, ainsi que la vitesse initiale ~v0 = ~v(t0 ) et
la position initiale ~e0 = ~e(t0 ), on peut calculer la loi de la vitesse et ensuite celle du
mouvement :
Z t
~v(t) = ~v0 + ~a dt (2.72)
t0
Z t Z t
~e(t) = ~e0 + ~v0 (t − t0 ) + ~a dt dt (2.73)
t0 t0
d~e d~v
~v = ~a = (2.74)
dt dt
~an ~v2
~un = ρ= (2.78)
k~an k k~an k
vt = ~v · ~ut (2.80)
Définition
Un mouvement est dit rectiligne si, à tout instant, le mobile M considéré se trouve sur
une même droite d. Soit P un point de la droite et C ~ un vecteur constant parallèle à la
droite, la loi du mouvement pourra s’écrire sous la forme générale
~ (t)
~e(t) = ~eP + Cf (2.81)
où ~eP est la coordonnée vectorielle du point P et f (t) une fonction du temps, sans dimen-
sion.
d
M
s ut
C
P
e
eP
O
Fig. 2.9 – Mouvement rectiligne
Analyse intuitive
Analyse vectorielle
~v f ′C ~ ~
C
~ut = =
= ±
(2.83)
k~vk
~
~
|f ′ |
C
C
Si on prend le point P pour origine des abscisses curvilignes, on peut calculer l’abscisse
curviligne comme suit
Z t Z t
~
′
~
~
s= vt dt =
C
f (t)dt =
C
(f (t) − f (t0 )) =
C
f (t) (2.88)
t0 t0
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 65
Cas particuliers
Le mouvement sera uniforme si f (t) est une fonction linéaire du temps : f (t) =
λ(t − t0 ). Dans ce cas, ~v(t) = Cλ ~ et ~a(t) = 0 : la vitesse est un vecteur constant et
l’accélération est nulle à tout instant.
Réciproquement, un mouvement à accélération nulle ne peut être qu’un mouvement
−−→
rectiligne et uniforme. En effet, si ~a = 0, ~v = ~v0 = cste et ~e = ~e0 + ~v0 (t − t0 ), ce qui
prouve que le mouvement est bien rectiligne et uniforme.
Le mouvement est uniformément accéléré si at = cste ; dans ce cas, vt = at (t −
t0 ) + vt0 et s = vt0 (t − t0 ) + 12 at (t − t0 )2 .
Définition
Etude analytique
A titre d’illustration pour les exercices en fin de chapitre, nous allons étudier le mouve-
ment circulaire à partir des composantes du point M. Supposons pour cela que le cercle se
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 66
ut
M
un
s
OM=e
R
α axe de
P
O référence
situe dans le plan Oxy et que l’axe x soit l’axe de référence (figure 2.11). Les coordonnées
x, y et z du point M valent tout naturellement
x R cos α
{~e} = y = R sin α (2.92)
z 0
y
ut
M
un
s
OM=e
z α P
x
O
−R sin α dα −R sin α ω
d~e dt
{~v} = = R cos α dα
dt
= R cos α ω (2.93)
dt
0 0
−R sin α dω − R cos α dα
ω −R sin α dω
− R cos α ω 2
d~v dt dt dt
{~a} = = R cos α dω
dt
− R sin α dα
dt
ω = R cos α dω
dt
− R sin α ω 2
(2.94)
dt
0 0
Le signe de ~ut est choisi arbitrairement. Pour qu’il corresponde au sens des α croissants,
on retiendra le signe positif, soit
− sin α
{~ut } = cos α (2.96)
0
On vérifie que le vecteur ~ut est tangent au cercle, puisque perpendiculaire à ~e (~e ·~ut =0).
Pour trouver ~un , il faut décomposer l’accélération en ses composantes tangentielle et
normale. L’accélération algébrique tangentielle at est donnée par
at = ~a · ~ut = {~a}T · {~ut }
− sin α
= −R sin α dω dt
− R cos α ω 2
R cos α dω
dt
− R sin α ω 2
0 · cos α
0
dω dω dω
= R sin2 α + R cos α sin α ω 2 + R cos2 α − R sin α cos α ω 2 = R (2.97)
dt dt dt
de laquelle on déduit l’accélération vectorielle tangentielle ~at
~at = at ~ut
− sin α −R sin α dω
dt
dω
{~at } = at {~ut } = R· cos α = +R cos α dω
dt
(2.98)
dt
0 0
et finalement l’accélération vectorielle normale ~an
~an = ~a − ~at
−R cos α ω 2
{~an } = −R sin α ω 2 (2.99)
0
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 68
On constate que le vecteur ~un est radial et opposé à ~e. Il pointe bien vers le centre du
cercle.
⌢
Pour calculer l’abscisse curviligne s, soit l’arc PM mesuré à partir de α = 0,
déterminons la vitesse algébrique tangentielle vt
−sinα
vt = ~v · ~ut = {~v}T · {~ut } = −ωR sin α ωR cos α 0 · cos α
0
= ωR sin2 α + ωR cos2 α = ωR (2.101)
Etude générale
Il est possible d’aborder le problème de façon beaucoup plus concise en exploitant les
notions vues précédemment et les possibilités du calcul vectoriel.
Supposons que le mouvement se passe dans un plan de référence quelconque, perpen-
diculaire à un vecteur unitaire ~n. La coordonnée vectorielle ~e du mobile M tourne dans
un plan perpendiculaire à ~n, d’un angle α, mesuré à partir d’un vecteur de référence ~e0 ,
correspondant à la coordonnée vectorielle du mobile quand α = 0 (figure 2.12).
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 69
ut
M
OM=e
un
s
O α
n e0
Il est clair que l’abscisse curviligne s, si elle est comptée à partir du point où α=0, et
sa dérivée par rapport au temps vt sont données par
ds dα
s = Rα vt = =R = Rω (2.105)
dt dt
On vérifie par exemple que le centre du cercle osculateur est bien le centre O du cercle
du mouvement
−~e
~eC = ~e + ρ~un = ~e + R =0 (2.110)
R
En utilisant l’expression du vecteur ~ut , la vitesse peut être remise sous une autre forme
vectorielle qui nous sera utile dans la suite
~e
~v = ωR ~n ∧ = ω~n ∧ ~e = ~ω ∧ ~e (2.111)
R
Dans cette dernière relation, on a défini le vecteur ~ω , appelé vecteur vitesse angulaire
ou vecteur rotation ~ω . Ce vecteur a les caractéristiques suivantes :
• sa direction est perpendiculaire au plan du mouvement ; elle correspond en quelque
sorte à l’axe autour duquel tourne le mobile ;
• son sens est celui qui est positivement associé au sens du mouvement de M dans le
plan (règle du tire-bouchon)
;
dα
• sa grandeur vaut |ω| = .
dt
Dans l’étude de la cinématique des solides, on retrouvera naturellement un tel vecteur
qui sera associé à la rotation du solide.
Par dérivation de la vitesse, on obtient la forme vectorielle de l’accélération ~a
d~v d~ω d~ω
~a = = ∧ ~e + ~ω ∧ ~v = ∧ ~e + ~ω ∧ (~ω ∧ ~e) (2.112)
dt dt dt
d~ω dω
où = ~n est le le vecteur accélération angulaire.
dt dt
Si on applique la formule d’expulsion sur le dernier membre, on obtient la formule
équivalente
d~ω
~a = ∧ ~e − ω 2~e (2.113)
dt
Les formules sous forme vectorielle sont bien plus générales que celles obtenues
précédemment. Elles sont en effet applicables
• quel que soit ~e, c’est-à-dire quel que soient le rayon et l’angle α ;
• quel que soit le plan envisagé.
Par exemple, la formule est applicable à tout point d’un disque tournant d’un angle
α autour d’un axe qui lui est perpendiculaire. Pour deux points A et B de ce disque, on
pourra toujours écrire
~vA = ~ω ∧ ~eA ~vB = ~ω ∧ ~eB (2.114)
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 71
vA
A
ω
eA
β
β vB
n O
eB
B
le vecteur ~ω étant commun puisque tous les points du disque tournent à la même vitesse
angulaire. Comme la grandeur de la vitesse est aussi proportionnelle à celle de ~e, les
triangles rectangles bâtis sur la coordonnée vectorielle ~e et la vitesse ~v de différents points
du disque sont tous homologues proportionnels (semblables).
Remarque
L’expression donnant la vitesse peut être obtenue par un autre raisonnement. La coor-
donnée vectorielle ~e est en fait le résultat de la rotation du vecteur ~e0 autour de l’axe défini
par ~n. Comme ~n est perpendiculaire au plan, on peut utiliser la relation vue au chapitre
précédent, relative à la rotation d’un vecteur autour d’un axe qui lui est perpendiculaire
~v = −~n ∧ (~e0 ∧ ~n) sin α ω + (~n ∧ ~e0 ) cos α ω = ω~n ∧ (−~e0 ∧ ~n sin α + ~e0 cos α)
= ω~n ∧ (~e0 cos α + ~n ∧ ~e0 sin α) = ω~n ∧ ~e = ω
~ ∧ ~e (2.117)
Définition
hélice
axe
p
M
R OM=e
O
e0 α
P
M’
plan de base
Etude intuitive
point M a une abscisse correspondant à l’arc parcouru par M′ le long du cercle, soit Rα,
p
et une ordonnée égale à α. La trajectoire fait avec l’horizontale un angle β déterminé
2π
par
p
β = arctan (2.120)
2πR
ut
s M p
α
β 2π
P M’
Rα
2 πR
Sur la surface déroulée, le vecteur tangentiel ~ut ne peut que faire le même angle β avec
l’horizontale. Dans le cylindre réel, cet angle correspond à l’inclinaison du vecteur ~ut par
rapport au plan de base.
La détermination intuitive de u~n et ρ est plus délicate. On se doute que ~un doit être
dirigé vers l’axe du cylindre. De même, sans pouvoir donner une interprétation exacte, on
imagine que le rayon de courbure tend vers R si p tend vers 0 (la trajectoire se rapproche
d’un cercle) et vers l’infini si R tend vers 0 (la trajectoire devient une droite).
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 74
Etude analytique
En prenant l’axe z comme axe du cylindre, le plan Oxy comme plan de base et l’axe
x comme référence pour l’angle α (figure 2.18), les équations de la trajectoire de M sont
x = R cos α, (2.122)
y = R sin α, (2.123)
p
z = α, (2.124)
2π
α étant fonction du temps : α = α(t).
p
M
OM=e
O
α
P
x M’
y
Fig. 2.16 – Etude analytique d’une hélice d’axe Z
Etude vectorielle
Prenons le cas général d’une hélice dont l’axe passe par O et est parallèle à un vecteur
unitaire ~n. Quand α = 0, M se trouve en P, de coordonnée vectorielle ~e0 , ce dernier étant
perpendiculaire à ~n.
La coordonnée vectorielle de M résulte de l’addition de 2 composantes
−−→ −−→ −−→
~e = OM = OM′ + M′ M (2.125)
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 75
n
v p
ω
2π
M" β
ωΛ e
OM=e M
O
e0 α s
P M’
que l’on peut choisir arbitrairement avec le signe positif pour correspondre avec le sens
de α, soit
p
~v ~n ∧ ~e + 2π ~n
~ut = = q (2.138)
k~vk R2 + 4πp2
2
et la rayon de courbure ρ
2 p2 2
v2 ω 4π 2
+R p2
+ R2
4π 2
ρ= t = = (2.144)
k~an k ω2R R
Comme pressenti intuitivement, le vecteur ~un est bien dirigé vers l’axe mais a en plus
la propriété d’être parallèle au plan de base. Quant au rayon de courbure ρ, on s’aperçoit
qu’il est plus grand que R. Le centre de courbure C ne se trouve donc pas sur l’axe mais
de l’autre côté de l’axe par rapport à M. On vérifie aussi que le rayon de courbure vaut
R si p = 0 et qu’il est infini si p est infini ou si R = 0.
C M" ut
un
M
OM=e
e0 O α s
P
M’
La loi du mouvement montre que la trajectoire sera située dans le plan passant par
~e0 , et parallèle à ~v0 et à ~a. La trajectoire sera une parabole (parabole de tir).
Par rapport à des axes 0xy, tels que ~e0 = 0 et ax = 0, on obtient les équations du
mouvement sous la forme :
x = v0x (t − t0 ), (2.147)
1
y = v0y (t − t0 ) + ay (t − t0 )2 . (2.148)
2
Le long de Ox, la projection du mobile possède un mouvement uniforme, tandis que le
long de Oy,la projection du mobile possède un mouvement uniformément accéléré.
Par rapport à ces axes, la parabole a pour équation :
2
v0y 1 x
y = x + ay . (2.149)
v0x 2 v0x
C’est le cas par exemple de la trajectoire d’un obus de canon, qui est lancé à une
vitesse initiale ~v0 parallèle à l’axe du canon, et subissant une accélération constante égale
à l’accélération de la pesanteur ~g. Ceci n’est évidemment valable que si on néglige l’effet
du freinage de l’air.
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 79
EXERCICES
Exercice 2.1
1.
~f · ~g = 2t3 − 3t2 − t − 2t2 − t
~f · ~g = 2t3 − 5t2 − 2t
d ~
f · ~g = 6t2 − 10t − 2
dt
t=1
= 6 − 10 − 2 = −6
2.
~ux ~uy ~uz
2
~f ∧ ~g = t −t 2t + 1
2t − 3 1 −t
n o t2 − 2t − 1
~f ∧ ~g = 4t2 − 6t + 2t − 3 + t3
t2+ 2t2 − 3t
t2 − 2t − 1
= t3 + 4t2 − 4t − 3
3t2 + −3t
2t − 2
d ~ 3t2 + 8t − 4
f ∧ ~g =
dt
6t + −3
2−2 0
d ~ t=1
3 + 8 − 4 = 7
f ∧ ~g =
dt
6 + −3 3
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 80
3.
n o t2 + 2t − 3
~f + ~g = 1−t
t+1
q
~
f + ~g
= (t2 + 2t + 3)2 + (1 − t)2 + (t + 1)2
√
= t4 + 4t3 − 12t + 11
d
~
1 (4t3 + 12t2 − 12)
f + ~
g
= √
dt 2 t4 + 4t3 − 12t + 11
t=1 4
= √ =1
2 1 + 4 − 12 + 11
4.
d~g
= (2; 0; −1)
dt
~ux ~uy ~
u
d~g 2 z
~f ∧ = t −t 2t + 1
dt 2 0 −1
t
~f ∧ d~g = 2 + 4t + t2
dt
2t
1 1
d ~ d~g t=1
f∧ = 4 + 2t = 6
dt dt
2 2
Exercice 2.2
d~ub ~un
Montrer que = (seconde formule de Frenet). τ est appelé le rayon de torsion
ds τ
de la courbe au point s.
d~ub d~ub
1. ~u2b = 1 → 2~ub · =0→ ⊥~ub
ds ds
2. ~ub = ~ut ∧ ~un .
d~ub d~ut d~un
= ∧ ~un + ~ut ∧
ds ds ds
d~ub ~un d~un
= ∧ ~un + ~ut ∧
ds ρ ds
d~ub d~un d~ub
= 0 + ~ut ∧ → ⊥~ut
ds ds ds
3.
d~ub 1 ~un
→ = (~ub ∧ ~ut ) =
ds τ τ
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 81
Exercice 2.3
d~un ~ut ~ub
Montrer que =− − (troisième formule de Frenet).
ds ρ τ
Exercice 2.4
Avec le mètre et la seconde comme unités, et par rapport à la base Oxyz, le mouvement
du point M est donné par la loi :
−2π sin πt + π cos πt
d~e
= −π sin πt + 2π cos πt m/s
dt
0
2 −2π 2 cos πt − π 2 sin πt
d ~e
= −π 2 cos πt − 2π 2 sin πt m/s2
dt2
0
1.
d~e
{~v} = = (−π; −2π; 0) m/s
dt
{~v} (−π; −2π; 0) 1 2
{~ut } = = √ = −√ ; −√ ; 0
k~vk π 5 5 5
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 82
2.
d2~e
{~a} = = 2π 2 ; π 2 ; 0 m/s2
dt2
3.
4.
{~an } 2; −1; 0
{~un } = = √ ⊥~ut
k~an k 5
5.
vt2 25
ρ = = √ m
an 3 5
6.
7.
Exercice 2.5
En t = 2s, le mobile est en M (200; 400; 40) (en m), sa vitesse est égale à (100; 200; 10)
en (m/s) et son accélération vaut (0; 0; −10) (en m/s2 ).
1. En t = 2s :
2.
{~v} 100; 200; 10 (10; 20; 1)
{~ut } = = √ = √
k~vk 10 100 + 400 + 1 501
~ux ~uy ~uz
1
{~a ∧ ~ut } = 0 0 −10 = √ (200; −100; 0)
√10 √20 √1 501
501 501 501
U~x U ~y U ~ z
1
~an = ~ut ∧ (~a ∧ ~ut ) = 10 20 1
501
200 −100 0
100 200 5000
{~an } = ; ;− (m/s2 )
501 501 501
{~an } (1; 2; −50) (1; 2; −50)
{~un } = =√ = √ √
k~an k 1 + 4 + 2500 5 501
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 84
Exercice 2.6
t = 3s
(9m;4m;0m)
t =0s
(0m,0m,0m) x
Réponse
CHAPITRE 2. ANALYSE VECTORIELLE - CINÉMATIQUE DU POINT 85
1.
d~e 8t 8t2
~v = = 3; − ; 0 m/s
dt 3 9
d~v 8 16t
~a = = 0; − ; 0 m/s2
dt 3 9
2. En t= 43 s :
9 5
{~e} = ; ;0 m
4 8
3
{~v} = 3; ; 0 m/s
2
4
{~a} = 0; ; 0 m/s2
3
3.
2 1
{~ut } = √ ; √ ;0
5 5
1 2
{~un } = −√ ; √ ; 0
5 5
√
135 5
ρ = m
32
63 290
{~eC } = − ; ;0 m
32 32
4. La norme de l’accélération est minimale en t = 23 s où elle est nulle. Elle est maximale
en t = 0s et en t = 3s où elle vaut 83 m/s2
Exercice 2.7
2. Pour l’instant t=1,5s, calculer ~ut , ~un , le rayon de courbure ρ et la position ~eC du
centre du cercle osculateur.
Réponse
1.
√ √
R= 2 V =π 2 r=1
2.
1 1 1
{~ut } = √ ; √ ; −√
3 3 3
1 1 2
{~un } = −√ ; −√ ; −√
6 6 6
9
ρ = √ m
6
3π 1 3π 1 √
{~eC } = − ; − ; 2−3 m
2 2 2 2
Exercice 2.8
Un canon, incliné d’un angle de 30o par rapport à l’horizontale, envoie un obus à la
vitesse de 300 m/s. On demande de calculer le rayon de courbure de la trajectoire de
l’obus, à la sortie du canon. On négligera les effets de freinage de l’air.
Réponse
La seule accélération est celle de la pesanteur. On trouve un rayon de courbure égal à
10593.6 m.
Chapitre 3
Objectifs de ce chapitre
• Définir la notion de solide indéformable
• Etendre la définition de la vitesse en mettant en évidence la relativité du mouvement
• Etablir la formule du champ de vitesses d’un solide
• Etudier l’allure du champ de vitesses d’un solide et voir comment on peut ca-
ractériser son mouvement instantané
• Introduire la cinématique plane et la notion de centre instantané de rotation
• Définir la notion d’accélération et établir la formule du champ d’accélérations
87
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 88
(figure 3.1), pour autant que les points A, B et C ne soient pas sur une même droite.
Solide indéformable
P
B
S M
Z
Y
A
S M
Z*
Y
Z A
Y*
X* X
z
s
O y
x
Fig. 3.3 – Position relative de deux solides
−→
Il suffit pour cela de connaı̂tre le vecteur OA et l’orientation de la base XY Z par rap-
port à xyz (ou si on veut l’orientation du repère AXY Z par rapport au repère AX ∗ Y ∗ Z ∗
parallèle à Oxyz mais situé en A). Le moyen le plus direct pour spécifier l’orientation
relative est de considérer la matrice de passage [Rxyz,XY Z ]. On peut alors déterminer les
coordonnées de n’importe quel point M de S par rapport au repère Oxyz à partir de ses
coordonnées dans AXY Z
−−→ −→ −−→
OM
n−−→o = OA
n−→+oAM n−−→o
OM = OA + AM
xyz xyz xyz
n−→o n−−→o
= OA + [Rxyz,XY Z ] AM (3.2)
xyz XY Z
Comme déjà évoqué, les coordonnées de M par rapport au repère AXY Z sont
constantes et l’évolution des coordonnées de M par rapport à Oxyz ne dépend que du
−→
mouvement du solide, exprimé par le vecteur OA et la matrice de rotation [Rxyz,XY Z ].
On en déduit que le mouvement complet d’un solide peut être défini par seulement
6 paramètres : 3 paramètres correspondant aux coordonnées du point A et 3 paramètres
pour exprimer la rotation (par exemple 3 angles d’Euler). La matrice de rotation, bien
que constituée de 9 termes est en effet soumise à 6 contraintes puisque bâtie à partir
des composantes de 3 vecteurs unitaires (3 contraintes) et perpendiculaires entre eux (3
contraintes). Il ne reste donc que 3 paramètres libres.
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 90
Lors du chapitre sur la cinématique du point, nous avons défini la vitesse comme la
dérivée du vecteur position par rapport au temps. Cette définition est pourtant incomplète
car le mouvement d’un point dépend aussi du propre mouvement de l’observateur.
Z S Y
A
X P
y
O s
z x
Considérons la figure 3.4, mettant en présence deux repères s (ou Oxyz) et S (ou
AXY Z) en mouvement l’un par rapport à l’autre. Il est clair que le mouvement d’un
point P de l’espace apparaı̂tra différemment selon qu’il est observé de s ou de S. La
vitesse d’un point n’a donc de sens que si on précise aussi l’observateur. Les vitesses de
P, observées de S ou s seront ainsi notées ~vP/s et ~vP/S . Elles sont définies comme suit
−→ −→
dOP dAP
~vP/s = avec O ∈ s ~vP/S = avec A ∈ S (3.3)
dt dt
s S
où l’indice associé à la dérivation signifie que la variation du vecteur est observée de s ou
de S.
L’astronomie reste un bel exemple de la relativité du mouvement. De la Terre, le soleil
semble tourner autour de nous une fois par jour. Nous savons aujourd’hui que c’est la
rotation de la Terre sur son axe qui donne cette impression.
Le fait de spécifier le repère par rapport auquel on effectue la dérivation n’a de sens que
pour les grandeurs vectorielles. Comme on le verra, l’effet de l’observateur sur la dérivée
vient de sa rotation éventuelle. Une rotation de l’observateur lui donne l’impression que
le vecteur tourne dans l’autre sens, ce qui induit une variation de direction. Il est donc
inutile de spécifier le repère de dérivation pour les fonctions scalaires puisqu’une rotation
n’en change pas la valeur.
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 91
3.4.1 Définition
vM /s
S
S
y
O s
z x
en imaginant que tout point P de l’espace puisse être rattaché au solide par un trépied
rigide. Par rapport à un repère s, il aurait dans de telles conditions une vitesse que l’on
notera ~vPS /s . Le champ de vitesses de S par rapport à s peut donc être considéré comme
étendu à tout l’espace, et même à l’intérieur d’autres solides matériels.
V
PS/s
P
C
S
B
s
A
VP /s P VP /s
S1 S2
S2
S1
Comme on l’a vu, on détermine la vitesse d’un point par rapport à un repère, qui consti-
tue en fait le repère auquel est attaché l’observateur. La vitesse en question détermine
un vecteur, que l’on peut lui-même projeter dans une base quelconque. Ainsi, comme le
montre la figure 3.8, la vitesse du point P peut être considérée par rapport au repère s,
comme appartenant à S1 ou S2 , le vecteur obtenu pouvant être projeté dans une base
XY Z elle-même en mouvement par rapport à s.
3.5 Exemples
La figure 3.9 illustre bien la relativité du mouvement : une moto dépasse un cycliste
en plein effort dans une côte. On présente les vitesses de la moto et du vélo par rapport au
sol s, ainsi que la vitesse de la moto, vue du cycliste. Cette dernière montre que le cycliste
voit s’éloigner allègrement la moto. On ne précise pas le point auquel on s’intéresse parce
que la vitesse est la même pour tous les points du vélo ou de la moto (en excluant bien
sûr les roues, et les jambes du cycliste). Toutes les vitesses sont parallèles au sol.
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 94
Z base
Y VP /s P VP /s
S1 S2
X
S2
S1
observateur
Fig. 3.8 – Différence entre repère et base
Vmoto/vélo
Vmoto/s
Vvélo/s
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
s
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111111111111111111111111111111
Fig. 3.9 – Vitesses - Vélo et moto
évidemment dirigée vers le haut. La vitesse du personnage par rapport à l’ascenseur est
clairement vers la gauche. Ce serait la vitesse qui serait observée par une autre personne
immobile dans l’ascenseur. Pour un observateur situé au sol, le mouvement du personnage
apparaı̂t comme une combinaison des deux mouvements : le personnage monte et se
déplace en même temps vers la gauche. On démontrera plus tard par le théorème de
composition des vitesses que la vitesse absolue du personnage (par rapport au bâti) est
la somme vectorielle de la vitesse d’entraı̂nement (la vitesse de l’ascenseur par rapport au
sol) et de la vitesse relative (la vitesse du personnage par rapport à l’ascenseur) :
~ homme/s = V
V ~ homme/ascenseur + V
~ ascenseur/s
Vascenseur/s
V
homme/s
s
1111
0000
Vhomme/ascenseur
0000
1111
0000
1111
0000
1111
3.5.3 Chariot
La figure 3.11 illustre le cas d’un chariot circulant sur un sol horizontal, vers la droite.
On s’intéresse en particulier au point P, situé sur la périphérie de la roue avant, à l’hori-
zontale du centre de la roue.
La vitesse ~vProue /chariot est la vitesse qu’a le point P, observée du chariot. Or, pour un
observateur situé sur le chariot, la roue décrit un mouvement circulaire autour du centre
fixe de la roue. La vitesse est donc tangentielle et, puisque la roue tourne dans le sens des
aiguilles d’une montre, est dirigée vers le bas.
La vitesse ~vPchariot /s est la vitesse qu’aurait le point P si on l’attachait par la pensée au
chariot, observée du sol s. Or, tous les points du chariot se déplacent à une même vitesse
horizontale. La vitesse ~vPchariot /s est donc horizontale.
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 96
La vitesse ~vProue /s est la vitesse du point P, observée du sol. Comme pour l’ascenseur,
elle correspond à la somme vectorielle des deux autres et on verra plus tard qu’elle est
inclinée à 45o par rapport à l’horizontale. Nous verrons que, à l’instant considéré, la roue
tourne autour du point de contact entre la roue et le sol.
y
X
Y
chariot
x
VPchariot /s
P
roue VProue /chariot
11111111111111111111111111111
00000000000000000000000000000
VProue /s
00000000000000000000000000000
11111111111111111111111111111
00000000000000000000000000000
11111111111111111111111111111
00000000000000000000000000000
11111111111111111111111111111
s
Cet exemple permet aussi d’illustrer la notion de base. On remarque en effet sur la
figure deux bases xyz et XY Z, inclinées de 45 o l’une par rapport à l’autre. Si V est la
grandeur de la vitesse d’avance du chariot, on aura par exemple
√ √
~vProue /chariot xyz = (0; −V ; 0) ~vProue /chariot XY Z = (−V / 2; −V / 2; 0)
√ √
~vPchariot /s xyz = (V ; 0; 0) ~vPchariot /s XY Z = (V / 2; −V / 2; 0)
√
~vProue /s xyz = (V ; −V ; 0) ~vProue /s XY Z = (0; −V 2; 0)
Dans le chapitre précédent, nous avons vu comment déterminer la dérivée d’une fonc-
tion vectorielle par rapport à un repère, à partir de ses composantes dans le même repère.
Le problème ici est de déterminer la dérivée d’une fonction vectorielle par rapport par
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 97
1111
0000
0000
1111
S
0000
1111
0000
1111
f(t)
0000
1111
0000
1111
0000
1111
Z A
Y
0000
1111
0000
1111
z X
s
O y
x
Fig. 3.12 – Composition des dérivées
La dérivée de la fonction ~f par rapport à xyz est donc égale à la somme de la dérivée de
la même fonction vue de XY Z, et d’autres termes où intervient la variation des vecteurs
de la base XY Z par rapport à xyz. Les deux bases pouvant tourner l’une par rapport à
l’autre, cette variation n’est en général pas nulle.
Les dérivées des vecteurs unitaires sont toutefois soumises à un certain nombre
de contraintes, dues à la nature cartésienne de la base. D’abord, chaque vecteur doit
évidemment rester unitaire, ce que l’on peut exprimer par
d~uY
On en déduit par exemple que la composante selon X de est l’opposé de la
dt
d~uX
composante selon Y de .
dt
Toutes les conditions sont vérifiées si on calcule les dérivées des vecteurs unitaires en
les multipliant vectoriellement par un même vecteur ~ω
En effet, le produit scalaire d’un des vecteurs unitaires par sa dérivée est bien nul
d~uI
~uI · = ~uI · (~ω ∧ ~uI ) = ~ω · (~uI ∧ ~uI ) = 0 I = X, Y, Z (3.13)
dt
De même, on retrouve
d~uJ d~uI
~uI · = ~uI · (~ω ∧ ~uJ ) = −~uJ · (~ω ∧ ~uI ) = −~uJ · I, J = X, Y, Z (3.14)
dt dt
En toute logique, les 9 composantes des dérivées des vecteurs unitaires étant soumises
à 6 contraintes, il ne reste que 3 paramètres libres, correspondant aux 3 composantes du
vecteur ω~.
Si on reprend le développement initial de la dérivée de la fonction vectorielle ~f (cf.
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 99
3.6), on obtient
df
~ df
~ d~uX d~uY
d~uZ
= + fX + fY + fZ
dt dt dt xyz dt xyz dt xyz
xyz
XY Z
d~f
= + fX (~ω ∧ ~uX ) + fY (~ω ∧ ~uY ) + fZ (~ω ∧ ~uZ )
dt
XY Z
df
~
= + ~ω ∧ (fX ~uX + fY ~uY + fZ ~uZ )
dt
XY Z
df
~
= + ~ω ∧ ~f (3.15)
dt
XY Z
Considérons la situation illustrée à la figure 3.13, où le repère OXY Z est obtenu par
rotation du repère Oxyz, d’un angle θ autour d’un axe fixe spécifié par le vecteur unitaire
~n. Le sens positif de θ est choisi conformément au vecteur ~n par la règle du tire-bouchon.
En appliquant les formules vues au chapitre sur le calcul vectoriel, on détermine les
vecteurs ~uX , ~uY et ~uZ , comme les vecteurs ~ux , ~uy et ~uz tournés d’un angle θ autour de
l’axe déterminé par le vecteur unitaire ~n
~uX = (~ux · ~n) · ~n + ~n ∧ (~ux ∧ ~n) cos θ + (~n ∧ ~ux ) sin θ
~uY = (~uy · ~n) · ~n + ~n ∧ (~uy ∧ ~n) cos θ + (~n ∧ ~uy ) sin θ
~uZ = (~uz · ~n) · ~n + ~n ∧ (~uz ∧ ~n) cos θ + (~n ∧ ~uz ) sin θ (3.18)
ou encore
~uX = ~ux cos θ + (~ux · ~n) · ~n(1 − cos θ) + (~n ∧ ~ux ) sin θ
~uY = ~uy cos θ + (~uy · ~n) · ~n(1 − cos θ) + (~n ∧ ~uy ) sin θ
~uZ = ~uz cos θ + (~uz · ~n) · ~n(1 − cos θ) + (~n ∧ ~uz ) sin θ (3.19)
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 100
z
Z
n
uZ uz θ
uY
Y
ux
uy
y
uX
x X
Si on imagine que θ suit une certaine évolution dans le temps, la dérivée par exemple
de ~uX par rapport à xyz vaut, en partant de la première forme
d~uX dθ dθ
= −~n ∧ (~ux ∧ ~n) sin θ + (~n ∧ ~ux ) cos θ
dt xyz dt dt
dθ
= ( ~n) ∧ [(~n ∧ ~ux ) sin θ + ~ux cos θ] (3.20)
dt
Soit deux points A et B d’un solide S, dont on observe le mouvement par rapport à
un observateur s. On peut évidemment écrire la relation géométrique suivante
−→ −→ −→
OB = OA + AB (3.25)
B
A
s
O y
x
Fig. 3.14 – Formule du champ de vitesses d’un solide
−→
Comme le vecteur AB est constant sur S, on obtient la formule du champ de vitesses
du solide
−→
~vBS /s = ~vAS /s + ~ωS/s ∧ AB (3.28)
qui exprime le lien entre les vitesses de deux points d’un même solide.
On constate qu’on peut exprimer la vitesse de tous les points du solide à partir seule-
ment de 6 paramètres : les 3 composantes de la vitesse d’un point quelconque du solide
et celles du vecteur vitesse de rotation. Cette remarque est évidemment cohérente avec
l’analyse géométrique qui avait montré que la situation spatiale d’un solide peut être
décrite à partir seulement de 6 paramètres indépendants.
−→
puisque le vecteur AB a des composantes constantes dans XY Z.
On reconnaı̂t entre les accolades la définition de la vitesse, soit
d [Rxyz,XY Z ] n−→o
~vBS /s xyz = ~vAS /s xyz + AB (3.31)
dt XY Z
−→
En exprimant la variance vectorielle sur les composantes du vecteur AB et en se
souvenant que la matrice de passage est orthogonale (son inverse est égale à sa transposée),
la relation devient
d [Rxyz,XY Z ] n−→o
~vBS /s xyz = ~vAS /s xyz + [RXY Z,xyz ] AB
dt xyz
d [Rxyz,XY Z ] n−→ o
= ~vAS /s xyz + [Rxyz,XY Z ]T AB (3.32)
dt xyz
Par ailleurs, puisque toute matrice de passage [R] est orthogonale, on peut écrire
d [R]
Si [R] est une matrice orthogonale, la matrice · [R]T est donc antisymétrique et
dt
ne peut être que de la forme
0 −a b
d [R]
· [R]T = a 0 −c (3.36)
dt
−b c 0
Ce résultat conforte bien évidemment l’interprétation du vecteur ~ωS/s faite plus tôt.
La matrice R précisant une orientation, sa variation est inévitablement liée à la vitesse
de rotation.
Le champ de vitesses instantané d’un solide est complètement déterminé par la vitesse
d’un quelconque de ses points et la vitesse de rotation du solide.
Un tel champ vectoriel constitue en fait un torseur. Par définition, un torseur est
caractérisé par le fait que la valeur du champ M~ A en un point A et la valeur du champ
~
MB en un point B, sont liés par la formule dite du changement de pôle
M~B=M ~ A+R~ ∧− →
AB (3.40)
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 104
ωS/s
S ω Λ AB
S/s
ωS/s
B
B’
s
A
−−→
puisque par construction AB′ est parallèle à ω
~ S/s .
−−→
Or, comme on l’a vu en cinématique du point, le terme ~ωS/s ∧ B′ B correspond à la
vitesse du point B en mouvement circulaire de centre B′ dans un plan perpendiculaire au
−−→ −−→
vecteur ~ωS/s . Le vecteur ~ωS/s ∧ B′ B est en effet perpendiculaire à ω
~ S/s et à B′ B, soit dans
−−→
un plan perpendiculaire à l’axe, passant par B et B′ . La grandeur de ~ωS/s ∧ B′ B est donnée
par
−−→
′
−−→
′
o
−−→′
~ωS/s ∧ B B
= ~ωS/s
B B
sin 90 = ~ωS/s
B B
(3.42)
−−→
′
et est donc bien proportionnelle à la vitesse de rotation
ω~ S/s
et au rayon
B B
qui
correspond à la distance par rapport à l’axe.
En résumé, la vitesse ~vBS /s du point B de S est égale à la vitesse du point ~vAS /s du
point
A de
S à laquelle on ajoute la vitesse qu’aurait B si S tournait à vitesse angulaire
dα
dt
=
~ωS/s
autour d’un axe passant par A et parallèle au vecteur ~ωS/s . Le sens de rotation
est donné par la règle du tire-bouchon appliquée au vecteur ω ~ S/s .
3.9.1 Equiprojectivité
S
VB /s
S
V
AS/s s
A
−→ −→
puisque ~ωS/s ∧ AB est perpendiculaire à AB.
Cette propriété est une conséquence de l’indéformabilité des solides. En effet, on sait
−→
que la norme du vecteur AB est constante si le solide est indéformable. Il en est donc de
même pour son carré, égal au carré du vecteur lui-même
−→
2 −→
AB
= AB2 = cste (3.45)
3.9.2 Invariant
L’axe central d’un torseur est le lieu des points où la valeur du champ est
parallèle à la résultante. L’axe central du torseur cinématique est donc le lieu des
points où la vitesse est parallèle au vecteur vitesse de rotation. Les points C recherchés
doivent donc vérifier
2 ~vCS /s · ~ωS/s I
~vCS /s · ~ωS/s = k~ωS/s →k= 2
= 2 (3.50)
~ωS/s ~ωS/s
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 107
I
Le lieu des points C devient donc le lieu des points où la vitesse est égale à 2
~ωS/s ,
~ωS/s
ce qui peut s’écrire, si on suppose que l’on connaı̂t la vitesse d’un point A quelconque
−→ I
~vAS /s + ~ωS/s ∧ AC = 2 ~ωS/s (3.51)
~ωS/s
ou encore
−→ I
~ωS/s ∧ AC = 2 ~ωS/s − ~vAS /s (3.52)
~ωS/s
soit
−→ I
AC ∧ ~ωS/s = ~vAS /s − 2 ~ωS/s (3.53)
~ωS/s
−→
Le vecteur AC est déterminé par l’opération inverse du produit vectoriel, soit selon la
formule vue au chapitre sur le calcul vectoriel
I
~ωS/s ∧ ~vAS /s − ω~ 2 ~ωS/s
−→ S/s ~ωS/s ∧ ~vAS /s
AC = 2
+ λ~ωS/s = 2
+ λ~ωS/s (3.54)
~ωS/s ~ωS/s
L’axe central est donc une droite, parallèle au vecteur ~ωS/s . Cette droite passe par un
point particulier P, donné par
−→ ~ωS/s ∧ ~vAS /s
AP = 2
(3.55)
ω
~ S/s
L’axe central est aussi le lieu des points où la vitesse est minimale. Si on écrit la
formule du champ de vitesses par rapport à un point C de l’axe central, on obtient
−−→ I −−→
~vMS /s = ~vCS /s + ~ωS/s ∧ CM = 2 ~ωS/s + ~ωS/s ∧ CM (3.57)
~ωS/s
Or, d’après la définition du produit vectoriel, les deux termes sont perpendiculaires
entre eux (figure 3.17), on peut donc écrire
2
2
I
−−→
2
~vM /s
=
~
ω S/s
+
~
ω S/s ∧ CM
(3.58)
S 2
~ωS/s
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 108
ω S/s
ω
V I
M’ MS/s ω
ω2 S/s
ω Λ M’M
M S/s
C
VC /s = I ω s
S ω2 S/s
−−→
puisque CM′ est parallèle à l’axe central et donc à ~ωS/s .
On obtient ainsi
2
2
I
−−′→
2 I2
2
−−′→
2
~vM /s
=
~
ω
2 S/s
+
~
ω
S/s ∧ M M
=
+
~
ω S/s
M M
(3.60)
S
~ωS/s
~ωS/s
2
−−→
Le vecteur ~ωS/s étant imposé, la norme de la vitesse augmente avec la distance
M′ M
par rapport à l’axe central et est donc minimale quand M est sur l’axe central. Aucun
point n’a une vitesse nulle, à moins que l’invariant I ou le vecteur vitesse de rotation ~ωS/s
ne soient nuls.
S
ω S/s
ω
VM’ /s VM" /s
V p S
S M’ MS/s ω p I
2π S/s ω S/s= 2 ω S/s
2π ω
ω Λ M’M
S/s
M
ωS/s Λ M’M"
p M"
VC /s= ω
C S 2π S/s s
Le mouvement hélicoı̈dal instantané d’un solide peut présenter deux cas particuliers,
correspondant à chaque fois à un invariant nul.
~ S/s · ~vMS /s est nul aussi,
• Si le vecteur vitesse de rotation ~ωS/s est nul, l’invariant I = ω
et on dit que l’on a affaire à un mouvement de translation instantanée. La
formule du champ de vitesses nous donne
−→
~vBS /s = ~vAS /s + ~ωS/s ∧ AB = ~vAS /s (3.63)
ce qui signifie que tous les points du solide ont la même vitesse. Le pas p et l’axe
central sont indéterminés.
ω2
p~
• Si le pas du mouvement hélicoı̈dal est nul, l’invariant I = 2πS/s est nul aussi, et
on dit que l’on a affaire à un mouvement de rotation instantanée. Dans ce
cas, la vitesse des points sur l’axe central est nulle et chaque point du solide est en
mouvement circulaire autour de sa projection sur l’axe central. Si C est un point de
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 110
VA /s
A S
VC /s B VB /s
S S
C
s
ω S/s
ω
V = ω Λ M’M
M’ MS/s S/s
M V = ω Λ M’M"
M"S/s S/s
C
M"
s
2πI
tané de pas p = 2
autour de l’axe central.
~ωS/s
• Si ~ωS/s est différent de zéro et que I = ~ωS/s ·~vAS /s est nul, le solide est en mouvement
de rotation instantanée autour de l’axe central (mouvement hélicoı̈dal de pas nul).
• Si ~ωS/s est nul et que ~vAS /s est différent de zéro, le solide est en mouvement de
translation instantanée.
• Si ~ωS/s et ~vAS /s sont nuls, le solide est en repos instantané et la vitesse de tous
les points du solide est nulle.
Si le champ de vitesses d’un solide conserve à tout instant même axe central et même
pas p, on parle de mouvement hélicoı̈dal permanent. Dans ces conditions, chaque
point du solide reste toujours sur une même hélice.
Si à tout instant le vecteur vitesse de rotation ~ωS/s est nul, on dit que le solide est en
mouvement de translation permanente. En translation permanente, tous les points
du solide ont même vitesse à tout instant.
Si le champ de vitesses d’un solide conserve à tout instant même axe central et que
le pas p reste nul, le solide est en mouvement de rotation permanente. Sur l’axe
central, la vitesse est nulle à tout instant. Physiquement le solide tourne toujours autour
d’un même axe, l’axe de rotation étant l’axe central. Chaque point du solide décrit un
même cercle dont le centre est situé sur l’axe de rotation.
3.11 Exemples
3.11.1 Principe
Des considérations qui précèdent, on déduit que le champ de vitesses d’un solide
indéformable peut être déterminé si on connaı̂t
• la vitesse d’un de ses points et le vecteur vitesse de rotation (conformément aux
développements réalisés pour l’expression de la situation spatiale d’un solide) ;
• la vitesse de 3 points non colinéaires : on recherche la vitesse de rotation qui vérifie
la formule du champ de vitesses ; les vitesses données doivent évidemment vérifier
l’équiprojectivité ;
• la vitesse d’un point et la direction de la vitesse de deux autres points, pour autant
qu’ils ne soient pas colinéaires ; la grandeur des vitesses inconnues peut en effet être
facilement déduite de l’équiprojectivité et on retombe alors sur le cas précédent.
Il est parfois possible, notamment dans le cas de points dont la vitesse est nulle,
d’identifier l’axe central. On connaı̂t alors la direction du vecteur vitesse de rotation.
C’est ce que nous allons appliquer dans les exemples qui suivent.
de tourner autour de l’axe Oy tout en supportant une charge axiale. La charge est reprise
par des billes qui tournent dans une cuvette circulaire fixe s. L’arbre S1 est en contact
avec la bille en P. Au droit du point P, la surface du solide S1 décrit un cône dont l’angle
d’ouverture vaut 45o . La bille est en contact avec la cuvette circulaire en M et en N.
Même sous forte charge, la rotation de l’arbre s’opère presque sans résistance car les
surfaces ne font que rouler les unes sur les autres.
R 2R
11111111111111
00000000000000
00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111
ω S1
00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111 45o
S2 00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
000000000
111111111P 00000000
11111111
00000000000000
11111111111111
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
000000000
111111111 00000000
11111111
00000000000000
11111111111111
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
000000000
111111111 00000000
11111111
00000000000000
11111111111111
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
000000000
111111111 00000000
11111111
00000000000000
11111111111111
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
M000000000
111111111
C 00000000
11111111
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
000000000
111111111 y
00000000
11111111
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
000000000
111111111 x 11111111
00000000
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
000000000
111111111 O 00000000
11111111
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
N
000000000000000000000000000
111111111111111111111111111
s 11111111111111111111
00000000000000000000
ω
11111111111111
00000000000000
00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111
S1
00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111
S2 00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111
00000000
1111111100000000000000
11111111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
P’ 111111111
000000000
00000000
1111111100000000000000
11111111111111
P
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111
00000000000000
11111111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
00000000
11111111 000000000
111111111
00000000000000
11111111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
00000000
11111111 000000000
111111111
00000000000000
11111111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
M 00000000
11111111
P" C
y 111111111
000000000
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
00000000
11111111 000000000
111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
00000000
11111111 O 000000000
111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
00000000
11111111 000000000
111111111
x
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
N
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
s 111111111111111111
000000000000000000
000000000000000000
111111111111111111
ω2
Revenons au solide S2 . On a vu que les points M et N ont une vitesse nulle. Il s’ensuit
que l’invariant est nul et qu’on a affaire à une rotation instantanée ou à une translation
instantanée. Comme P et M ont des vitesses différentes, il s’agit d’une rotation instan-
tanée. L’axe de rotation ne peut être que l’axe MN puisque les vitesses des deux points
considérés sont nulles. De plus, on sait que le vecteur vitesse de rotation doit être parallèle
à l’axe de rotation, et on peut donc écrire
ω2
~ωS2 /s = ω2~uMN = √ (~ux − ~uy ) (3.68)
2
ω2 étant la vitesse angulaire, que l’on déterminera en repassant par P
~vPS1 /s = ~vPS2 /s
1 −−→
ωR(2 − √ )~uz = ~vMS2 /s + ~ωS2 /s ∧ MP
2
~ux ~uy ~uz
1 ω2 ω2
ωR(2 − √ )~uz = 0 + √
2
−√ 2
0
2 R(1 + √1 ) √R 0
2 2
1 ω2 2 1
ωR(2 − √ )~uz = √ R(1 + √ )~uz = ω2 R( √ + 1)~uz
2 2 2 2
d’où on déduit
√1
√
2− 2 2 2−1
ω2 = ω= √ ω (3.69)
√1 +1 1+ 2
2
Il est possible d’aller plus vite. On sait en effet que dans un mouvement de rotation,
la grandeur de la vitesse est égale au produit de la vitesse angulaire par le rayon. On
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 114
et donc
−−→
′
√
P P
R(2 − √12 ) 2 2−1
|ω2| = |ω|
√
−−′′→
= |ω| R( √1 + 1) = |ω| 1 + 2 (3.70)
P P
2
1111111111111111111111
0000000000000000000000
ω∗
0000000000000000000000
1111111111111111111111
S3
0000000000000000000000
1111111111111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
45o
0000000000000000000000
1111111111111111111111
000000000000
111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
000000000000
111111111111
0000000000000
1111111111111
00000000
11111111 000000000000
111111111111
000000000
111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
Q 000000000000
111111111111
P
0000000000000
1111111111111
00000000
11111111 000000000000
111111111111
000000000
111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
000000000000
111111111111
0000000000000
1111111111111
00000000
11111111 45o
000000000000
111111111111
000000000
111111111
000000000000
111111111111
0000000000000
1111111111111
M 11111111
00000000
1111111111111
00000000
11111111
000000000000
111111111111
000000000
111111111
C 111111111111
000000000000
0000000000000 000000000000
111111111111
000000000
111111111
000000000000
111111111111
0000000000000
1111111111111
00000000
11111111 000000000000
111111111111
000000000
111111111
000000000000
111111111111
0000000000000
1111111111111
00000000
11111111 000000000000
111111111111
000000000
111111111
000000000000
111111111111
0000000000000
1111111111111
00000000
11111111
1111111111111 000000000000
111111111111
000000000
111111111
000000000000
111111111111
0000000000000 000000000000
111111111111
N 111111111111
000000000000
0000000
1111111
0000000000000
1111111111111 0000000
1111111
000000000000
111111111111
000000000000
111111111111
0000000
1111111 0000000
1111111
000000000000
111111111111
0000000
1111111
s
0000000
1111111
S2 000000000000
111111111111
R 000000000000
111111111111
ω
2R
S1
11111111111111111111111
00000000000000000000000
00000000000000000000000
11111111111111111111111
ω∗ S3
00000000000000000000000
11111111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
0000000000000
1111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
0000000000000
1111111111111
000000000000
111111111111
000000000
111111111 000000000000
111111111111
00000000
11111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
Q 0000000000000
1111111111111
P
000000000000
111111111111
000000000
111111111
P’=Q’
000000000000
111111111111
00000000
11111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
0000000000000
1111111111111
Q"
000000000000
111111111111
000000000
111111111 000000000000
111111111111
00000000
11111111
0000000000000
1111111111111
000000000000
111111111111
000000000
111111111 000000000000
111111111111
00000000
11111111
0000000000000
1111111111111
000000000000
111111111111
000000000
111111111 y 111111111111
000000000000
P" 1111111111111
C 00000000
11111111
0000000000000
000000000000
111111111111
M
000000000
111111111 000000000000
111111111111
00000000
11111111
0000000000000
1111111111111
000000000000
111111111111
000000000
111111111 000000000000
111111111111
x 11111111
00000000
0000000000000
1111111111111
000000000000
111111111111
000000000
111111111 000000000000
111111111111
00000000
11111111
0000000000000
1111111111111
000000000000
111111111111
O
000000000000
111111111111
0000000000000
1111111111111
0000000
1111111
N
000000000000
111111111111 000000
111111
000000000000
111111111111
0000000000000
1111111111111 s
0000000
1111111
0000000000000
1111111111111000000
111111
S2
0000000
1111111 ω 111111
0000000000000
1111111111111000000
0000000000000
1111111111111
ω2 S1
On voit que, pour la géométrie considérée, ce système simple divise environ par 5 la vitesse
de rotation.
En ce qui concerne le signe de la rotation, il est clair que l’arbre de sortie S3 va tourner
dans le même sens que l’arbre d’entrée S1 . On aura ainsi
√
(2 2 − 1)
~ωS3 /s = ω √ √ ~uy (3.73)
(1 + 2)(2 2 + 1)
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 116
3.12.1 Définition
+
y
z
d
y
xx B' σ
xx B xx S
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx A
xx
θ x'
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx
xx
xxxxxxxxxxxxxx
s
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx xxA'
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx xx A
O πxxxxxxxxxxxxxx
O π x
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
C'
xx x xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
C
xx xx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
s
S
z
s y
y
x O
y
M (x,y,0)
ω S/s
e
VOS/s
O
s x
Fig. 3.27 – Champ de vitesses en mouvement plan
la condition s’écrit
Pour que la relation soit vérifiée quelles que soient les valeurs de x et y, il faut vOz = 0
et ωx = ωy = 0. Les coordonnées du torseur cinématique prennent donc la forme suivante
vOx 0
~vOS /s = vOy ~ωS/s = 0
0 ωz
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 118
La vitesse au pôle, comme en n’importe quel point, est donc parallèle à π et le vecteur
vitesse de rotation ~ωS/s est perpendiculaire à π. Ce résultat est physiquement logique :
toute rotation autour d’un axe non perpendiculaire au plan fera inévitablement sortir la
figure du plan. Conformément à l’analyse en position, le champ de vitesses est caractérisé
par trois paramètres : par exemple vOx , vOy et ωz (deux vitesses de translation et une de
rotation). Les composantes du champ de vitesses s’écrivent ainsi :
vx = vOx − ωz y (3.76)
vy = vOy + ωz x (3.77)
vz = 0 (3.78)
En cas plan, l’invariant du champ de vitesses (I = ~vOS /s · ~ωS/s ) est toujours nul puisque
la vitesse de tout point et le vecteur vitesse de rotation sont toujours perpendiculaires. Le
mouvement se ramène donc toujours soit à une rotation instantanée, soit à une translation
instantanée.
Si ~ωS/s est nul, le solide est en translation instantanée et la vitesse de tous les points
est identique (figure 3.29)
~vMS /s = ~vAS /s = ~vBS /s = ~vOS /s (3.79)
Si ~ωS/s est différent de zéro, le solide est en rotation instantanée. L’axe instantané de
rotation correspond à l’axe central qui est parallèle à ω ~ S/s et donc perpendiculaire au plan
Oxy. Le point de percée de l’axe instantané de rotation dans le plan Oxy, est le centre
instantané de rotation (ou C.I.R.), noté I ou IS/s pour préciser qu’on s’intéresse au
mouvement de S/s. Le point de S qui se trouve en I à l’instant considéré est le seul point
du plan dont la vitesse par rapport à s est nulle
~vIS /s = 0 (3.80)
Le C.I.R IS/s est au repos instantané par rapport à s.
Autrement dit, IS/s est le seul point du plan qui, supposé lié à S ou à s, a la même
vitesse par rapport à un repère quelconque sO : ~v(IS/s )S /sO = ~v(IS/s )s /sO .
Les coordonnées du C.I.R. sont
vOy vOx
xI = − yI = .
ωz ωz
A l’instant considéré, le champ de vitesses est le même que si S tournait dans le plan
autour du point fixe I, à la vitesse angulaire ωz . Si l’on choisit le C.I.R. pour pôle
−→ −→
~vMS /s = ~vIS /s + ωz ~uz ∧ IM = ωz ~uz ∧ IM (3.81)
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 119
S
V E
AS /s
VE /s
V S
A BS/s D
V VD /s
VO B CS/s
S
C
ω y
Ι
O s x
F
CIR
VC /s
VA /s C S
A S
B y
VB /s
S s x
VO /s
O S
CIR
Selon le théorème de Kennedy, les trois C.I.R. respectifs de trois solides en mou-
vement plan sont alignés.
Pour le démontrer, considérons trois solides S1 , S2 et S3 et leurs trois C.I.R. respectifs,
à savoir IS1 /S2 , IS1 /S3 et IS2 /S3 que nous noterons plus simplement I12 , I13 et I23 . La scène
est illustrée à la figure 3.30.
S2
y
s x
S1 S3
Ι12 Ι23
Ι13
Considérons le C.I.R. I13 . Par définition, il a la même vitesse, qu’on l’attache au solide
S1 ou au solide S3 et ce, quel que soit l’observateur. Si nous prenons comme observateur
S2 , il vient
~v(I13 )S /S2 = ~v(I13 )S /S2 (3.82)
1 3
Or, le vecteur ~uz n’est pas nul et le deuxième terme du produit vectoriel lui est
perpendiculaire puisque les vecteurs géométriques sont dans le plan Oxy. Pour que le
produit vectoriel soit nul, le deuxième terme doit forcément être nul, soit
−−−→ −−−→
ωS1 /S2 I12 I13 − ωS3 /S2 I23 I13 = 0 (3.85)
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 121
Quelles que soient les grandeurs de ωS1 /S2 et de ωS3 /S2 , les deux vecteurs de l’expression
−−−→ −−−→
sont opposés et donc parallèles. Ceci n’est possible que si les vecteurs I12 I13 et I23 I13 sont
parallèles. Les points I12 , I13 et I23 sont donc sur une même ligne droite.
Pour l’application du théorème de Kennedy, il faut sélectionner des groupes de trois
solides, dont on connaı̂t deux C.I.R. respectifs. La droite qui passe par ces deux C.I.R
constitue un lieu du troisième C.I.R.. De façon générale, le C.I.R. sera obtenu par inter-
section de deux droites, obtenues soit par application du théorème de Kennedy, soit à
partir d’une perpendiculaire à une vitesse de direction connue.
S
VA /s
S
B
V
A BS/s
y
ω
s x
Ι
S
V
AS/s
V y
A BS/s
s x
B
ω
Ι
3.12.6 Exemples
Système à 4 barres
A
ω ω∗
O C
11s
00 11s
00
Fig. 3.33 – Système à 4 barres
−→
La vitesse en question est perpendiculaire à OA et peut être dessinée avec une certaine
échelle comme indiqué à la figure 3.34. Sa grandeur est donnée par
−→
~vA /s
= |ω|
OA
(3.88)
OA
I
ω’ (<0)
VA B
VB
A
ω ω∗
O C
11
00
00s
11 111
000
000s
111
Fig. 3.34 – Système à 4 barres (2)
Le vecteur ~vBBC /s est ainsi complètement déterminé : on sait qu’il est perpendiculaire
−→ −→
à BC et que sa projection algébrique sur AB doit être la même que celle de ~vAOA /s (cf.
figure 3.34). On pourra ensuite déduire la valeur de ω ∗ par
~vB /s
∗
|ω | =
BC
−→
(3.93)
BC
Le signe de ω ∗ sera déterminé par le sens physique. En l’occurrence, dans la situation de
la figure 3.33, le signe de ω ∗ ne peut être le même que celui de ω.
On peut aussi utiliser avantageusement les C.I.R. Compte tenu de la direction des
vitesses ~vAAB /s et ~vBAB /s , le C.I.R. IAB/s ne peut se trouver qu’au point I, l’intersection
des prolongements de OA et BC. Ces deux segments sont en effet les perpendiculaires aux
vitesses respectives en A et B. A titre d’exercice, vérifiez qu’on obtient le même résultat
par le théorème de Kennedy en l’appliquant aux groupes (s, OA,AB) et (s, BC,AB).
Appellons ω ′ la vitesse de rotation de AB (~ωAB/s = ω ′~uz ). On peut la déterminer en
passant par A
~vA /s
=
~vA /s
−→
OA
→
AB
′
−
|ω|
OA
= |ω |
IA
−→
OA
→ |ω ′| = |ω|
→
−
IA
Dans ce cas de figure, il faudrait choisir pour ω ′ un signe opposé à celui de ω, puisque les
solides OA et AB tournent visiblement dans des sens différents.
En appliquant le même raisonnement en B, on obtient
~vB /s
=
~vB /s
BC→
AB
→
∗
−
′
−
|ω |
CB
= |ω |
IB
−
→
IB
→ |ω ∗ | = |ω ′|
−→
CB
ce qui donne la vitesse de rotation ω ∗
−→
−
→
OA
IB
|ω ∗| = |ω|
−→
−→
(3.94)
IA
CB
Le mécanisme illustré à la figure 3.35 est composé d’un coulisseau S1 , d’une roulette S
de centre C et d’une barre AB. Le coulisseau est astreint à se mouvoir verticalement. La
roulette tourne autour de son centre C attaché au coulisseau. La barre AB tourne autour
du point fixe A. La roulette S est en contact avec la barre AB en M où on suppose qu’il
n’y a pas de glissement. Dans la configuration considérée, la barre AB fait un angle α
avec l’horizontale. On se propose de déterminer la vitesse de rotation ω de la barre AB
pour une vitesse de montée V du coulisseau.
B
M
ω S (R)
C
y
A α
x
111
000 11
00 11
00
000s
111 00
11
s
00
11
11 coulisseau
00
V
Fig. 3.35 – Mécanisme à barre et roulette
Il est clair que le coulisseau est en translation et que tous les points de ce solide ont
une vitesse vers le haut de grandeur V . La vitesse de C est aussi la même qu’il soit attaché
au coulisseau ou à la roulette. On a ainsi
Par ailleurs, en passant par le solide AB, on obtient une deuxième expression de la
vitesse de M
−−→ −−→
~vMAB /s = ~vAAB /s + ~ωAB/s ∧ AM = ω~uz ∧ AM (3.97)
Comme il n’y a pas glissement en M, les deux expressions de sa vitesse doivent être
égales, ce qui donne la relation
−−→ −−→
V ~uy + ~ωS/s ∧ CM = ω~uz ∧ AM (3.98)
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 126
ωΛ CM
α VCS/s B
VMAB/s
ω M S (R)
C
A α J lieu 2
11s
00 s1
0
00
11 0
1 111
000
000
111 lieu 1
V
Fig. 3.36 – Mécanisme à barre et roulette (2)
Dans cette expression, on connaı̂t le premier terme et on connaı̂t la direction des deux
−−→ −−→ −−→
autres. En effet le terme ~ωS/s ∧ CM est perpendiculaire à CM alors que le terme ω~uz ∧ AM
−−→ −−→ −−→
est perpendiculaire à AM. Comme AM et CM sont perpendiculaires entre eux (tangente
et rayon), on peut décomposer la vitesse verticale en deux composantes, l’une parallèle et
−→
l’autre perpendiculaire à la barre AB
−−→ −−→
V ~uy = −~ωS/s ∧ CM + ω~uz ∧ AM (3.99)
| {z } | {z }
−→ −→
//AB ⊥ AB
et finalement
V cos α
ω=
−−→
(3.101)
AM
le signe positif ayant été choisi par analyse physique du système : pour une vitesse V
positive (vers le haut) la barre AB ne peut tourner que dans le sens trigonométrique.
On peut aussi résoudre le problème par l’intermédiaire des C.I.R. Pour cela, nous
allons utiliser le théorème de Kennedy.
Prenons la barre AB, la roulette S et le coulisseau. Le C.I.R. de AB par rapport à S
est le point M. Le C.I.R. de S par rapport au coulisseau est le point C. Le C.I.R. de AB
par rapport au coulisseau est donc sur CM (lieu 1).
Prenons le bâti s, la barre AB et le coulisseau. Le C.I.R. de AB par rapport à s est le
point A. Le C.I.R. du coulisseau par rapport à s se trouve à l’infini sur une horizontale.
Le C.I.R. de AB par rapport au coulisseau est donc sur une horizontale passant par A
(lieu 2).
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 127
Le C.I.R. de la barre AB par rapport au coulisseau est ainsi le point J (figure 3.36),
à l’intersection des lieux 1 et 2. Or, par définition, le point J a même vitesse, qu’il soit
attaché à AB, ou au coulisseau
~vJcoul. /s = ~vJAB /s
−
→
−
→
V ~uy = ω~uz ∧ AJ = ω~uz ∧ (
AJ
~ux )
−−→
−
→
AM
V ~uy = ω
AJ
~uy = ω ~uy
cos α
3.13.1 Définition
Soit un point P en mouvement par rapport à deux repères s et S. Son accélération est
définie par
d~vP/s d~vP/S
~aP/s = ~aP/S = (3.102)
dt s dt S
Comme pour la vitesse, le repère de dérivation doit être le même que celui utilisé pour
observer le mouvement.
Le champ d’accélérations d’un solide S par rappport au repère s est le champ qui, à
un instant t, associe à tout point M du solide, son accélération observée du repère s, notée
~aMS /s . On a ainsi
d~vMS /s
~aMS /s = (3.103)
dt s
Il faut toutefois prendre garde car cette définition ne se suffit pas à elle-même. En
effet, la définition du champ de vitesses d’un solide nous a montré qu’on pouvait, à un
instant donné, attacher par la pensée tout point M de l’espace au solide S et observer
la vitesse qu’il aurait par rapport à s, soit ~vMS /s . Cela induit que la variation de ~vMS /s
dépend non seulement du mouvement de S mais aussi de celui de M. C’est pourquoi la
définition du champ d’accélérations suppose que la variation de la vitesse est considérée
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 128
Z S Y
A
X P
y
O s
z x
en supposant que le point suit S dans son mouvement. La définition complète est
ainsi
d~vMS /s
~aMS /s = avec M ∈ S (3.104)
dt s
−→
et comme le segment AB est lié au solide S, on obtient la formule dite du champ
d’accélérations des solides
d~ωS/s −→ −→
~aBS /s = ~aAS /s + ∧ AB + ω
~ S/s ∧ (~ωS/s ∧ AB) (3.106)
dt s
Comme pour les vitesses, on préfère parfois repasser par le pôle O lié à s pour exprimer
le champ d’accélérations
d~ωS/s −−→ −−→
~aMS /s = ~aOS /s + ∧ OM + ~ωS/s ∧ (~ωS/s ∧ OM) (3.107)
dt s
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 129
Néanmoins, le champ des accélérations d’un solide n’est pas un torseur car il n’est pas
équiprojectif. En effet,
−→ −→ d~ωS/s −→ −→
AB · ~aBS /s − ~aAS /s = AB · ∧ AB + ~ωS/s ∧ (~ωS/s ∧ AB)
dt s
−→ −→
= AB · ~ωS/s ∧ (~ωS/s ∧ AB)
−→ −→ −→
= (~ωS/s ∧ AB) · (AB ∧ ω ~ S/s ) = −(~ωS/s ∧ AB)2 (3.108)
Si l’on égale les composantes de ~aMS /s à zéro, on obtient 3 équations linéaires, non
homogènes, en x, y et z, qui admettront en général une et une seule solution : il existe,
en général, un et un seul point dont l’accélération est nulle. Ce point est le centre des
accélérations H.
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 130
EXERCICES
Exercice 3.1
Les trois points A (1m; 0; 0), B (0; 1m; 0) et C (0; 0; 1m) d’un même solide S ont respec-
tivement pour vitesses, par rapport à l’observateur s, les vecteurs (−3m/s; 2m/s; 2m/s),
(−5m/s; 0; 5m/s) et (−2m/s; −2m/s; vz ).
1. déterminez vz ;
2. calculer les coordonnées du champ de vitesses du solide en O et déterminer la nature
du mouvement instantané ;
3. construire l’axe instantané du mouvement, en donnant les coordonnées de ses points
de percée dans les plans Oxy, Oyz et Ozx ;
4. déterminer la vitesse de glissement du solide le long de cet axe, et sa vitesse de
rotation autour du même axe.
Réponses
1. vz = 3m/s ;
2. ~ωS/s = (2rad/s; 1rad/s; 2rad/s) ; ~vOS /s = (−3m/s; 0; 3m/s) ; le solide est en
rotation instantanée ;
3. intersection avec Oxy et Oyz : (0; −1, 5m; 0) ; intersection avec Oxz : (3m; 0; 3m) ;
4. ~vCS /s = 0 ; ω = 3 rad/s.
Solution
1. Méthode : équiprojectivité.
−→ −→
~vCS /s · AC = ~vAS /s · AC
(−2; −2; vz ) · (−1; 0; 1) = (−3; 2; 2) · (−1; 0; 1)
2 + vz = 3+2
vz = 3
ou
−→ −→
~vCS /s · BC = ~vBS /s · BC
(−2; −2; vz ) · (0; −1; 1) = (−5; 0; 5) · (0; −1; 1)
2 + vz = 5
vz = 3
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 131
Pour que les données soient cohérentes, on doit aussi respecter l’équiprojectivité
entre A et B :
−→ −→
~vAS /s · AB = ~vBS /s · AB
(−3; 2; 2) · (−1; 1; 0) = (−5; 0; 5) · (−1; 1; 0)
3+2+0 = 5 OK !
−→
~vCS /s = ~vBS /s + ~ωS/s ∧ BC
~ux ~uy ~uz
(−2; −2; 3) = (−5; 0; 5) + ωx ωy 2
0 −1 1
= (−5 + ωy + 2; −ωx ; 5 − ωx )
→ /x − 2 = −3 + ωy → ωy = 1
→ /y − 2 = −ωx → ωx = 2
→ /z 3 = 5 − ωx → ω − x = 2
→ω ~ S/s = (2; 1; 2) rad/s
√
→
ωS/s
= ω = 4 + 1 + 4 = 3rad/s
−→
~vOS /s = ~vAS /s + ~ωS/s ∧ AO
~ux ~uy ~uz
= (−3; 2; 2) + 2 1 2
−1 0 0
= (−3; 2 − 2; 2 + 1)
= (−3; 0; 3)
Calculons l’invariant I :
I = (−3; 0; 3) · (2; 1; 2) = −6 + 0 + 6 = 0
Exercice 3.2
Les points A (0; 1; 0) et B (0; 0; 3) d’un solide S sont astreints à glisser dans le plan
Oyz, tandis que le point C (2; 0; 0) du même solide est astreint à glisser sur Ox. Les axes
sont supposés liés au bâti s par rapport auquel on exprime les vitesses.
Réponses
Un solide S peut tourner et glisser autour de l’axe Oz. Le point A (0; 1; 1) de S est lié
par une barre inextensible au point fixe B (3; 0; 0) (la barre AB est articulée en A et en B).
Rechercher les coordonnées du champ de vitesses instantanées en fonction de paramètres
arbitraires. Calculer la vitesse instantanée du point G (1; 1; 2) de S en fonction de ces
paramètres.
z
O A(0;1;1)
B(3;0;0)
s
x
y
Solution
Le solide tourne et glisse autour de Oz → les coordonnées du champ de vitesses
sont forcément de la forme : ~vOS /s = (0; 0; vOz ) et ~ωS/s = (0; 0; ωz ). La barre AB est
inextensible :
−→
→
AB
= cste
−→
2 −→
→
AB
= cste = AB2
d −→2 −→ d −→
→ AB = 2AB AB = 0
dt dt
−→
→ AB · (~vB − ~vA ) = 0
−→
→ AB · ~vB/s − ~vAS /s = 0
Comme B est fixe,
−→
AB · ~vAS /s = 0
~ux ~uy ~uz
~vAS /s = (0; 0; vOz ) + 0 0 ωz
0 1 1
= (−ωz ; 0; vOz )
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 134
−→
AB = ~eB − ~eA = (3; 0; 0) − (0; 1; 1) = (3; −1; −1)
−→
~vAS /s · AB = (−ωz ; 0; vOz ) · (3; −1; −1) = −3ωz − vOz = 0
→ vOz = −3ωz
Exercice 3.4
1. Le point B (0; 0; h) de S est astreint à glisser sur Oz, tandis que le point A (a; b; 0)
de S est astreint à glisser sur le plan xOy. Rechercher les coordonnées des champs de
vitesses licites (champ de vitesses que l’on peut imposer à S, à partir de sa position
actuelle, et en respectant les contraintes, fonctions d’un ou plusieurs paramètres).
2. Même question, mais S ne glisse plus en A (la vitesse de ce point est nulle). S est-il
en rotation instantanée ? Si oui, autour de quel axe ?
Réponses
1. ~vOS /s = (−hωy ; hωx ; aωy − bωx ) et ~ωS/s = (ωx ; ωy ; ωz ) en fonction des trois
paramètres ωx , ωy et ωz .
2. ~vOS /s = (bωz ; aωz ; 0) et ~ωS/s = (− ha ωz ; − hb ωz ; ωz ) en fonction du seul paramètre
ωz .
Puisque ~vAS /s = ~vBS /s = 0, S est en rotation instantanée autour de AB. Les seuls
mouvements instantanés qu’il est possible de donner à S en respectant les liaisons
sont donc des mouvements de rotation autour de AB.
Le point A glisse sur Ox, et, à l’instant considéré, a pour coordonnées (1; 0; 0) ; le point
B (0; 1; 0) glisse sur Oy, et le point C (0; 0; 1) glisse sur Oz. Les points A et B sont reliés
par une tige inextensible AB, B et C par une autre tige inextensible
BC, ces deux tiges
étant articulées en B. Le point A est animé d’une vitesse ~vA/s = (−1; 0; 0).
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 135
z
C(0;0;1)
α
O
s B(0;1;0)
y
x A(1;0;0)
1. Déterminer ~vC/s .
[ des deux tiges AB et
2. Calculer la dérivée par rapport au temps de l’angle α = ABC
BC.
Solution
On peut exprimer les vitesses de chaque point comme suit
La barre BC aussi :
−→
→ BC · ~vC/s − ~vB/s = 0
(0; −1; 1) · (0; −1; vC ) = 0
1 + vC = 0 → vC = −1m/s.
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 136
Pour l’angle α
−→ −→ −→ −→ −→ −→
BA.BC BA.BC BA.BC
cos α = −→ −→ = √ √ =
kBAk.kBCk 2 2 2
(1; −1; 0) · (0; −1; 1) 1
= =
2 2
→ α = 60 deg
−→
−→
En dérivant par rapport au temps (remarquer que
AB
et
AB
sont constantes) :
−→ −→ !
dα 1 dBA −→ −→ dBC
− sin α = · BC + BA ·
dt 2 dt dt
1h −→ −→ i
= ~vA/s − ~vB/s · BC + BA · ~vC/s − ~vB/s
2
1
= [(−1; −1; 0) · (0; −1; 1) + (1; −1; 0) · (0; −1; 1)]
2
1
= .2 = 1
2
dα 1 −2
→ = − = √ rad/s
dt sin α 3
A
ω
111111111
000000000
000000000
111111111
y β s
α
xO B S
1111s
0000 111111111
000000000s
Fig. 3.40 – Système bielle-manivelle
Réponse
−→
sin(α + β)
~vBS /s = −ω
OA
~ux
cos β
tan β
~ωAB/s = −ω ~uz
tan α
Le système représenté à la figure 3.41 est composé d’une roue fixe s de centre O et
de rayon R, d’une roue S de centre C et de rayon r et d’un bras S∗ . La roue S est en
contact avec la roue fixe s en M. Le bras S∗ tourne autour du point fixe O. La roue S
tourne autour de son centre C attaché à S∗ . On suppose qu’il n’y a aucun glissement en M
entre S et s. On retrouve un tel système dans certaines transmissions (cf. train planétaire
plus loin). En pratique, les roues S et s sont des roues dentées qui engrènent en M ce qui
explique l’hypothèse de non-glissement.
S
r C P
M
ωS*/s
y
s fixe
O S* x
R
R+r
~ωS∗ /s = ω ~uz
r
~vPS /s = ω(R + r)(−~ux + ~uy )
CHAPITRE 3. CINÉMATIQUE DU SOLIDE INDÉFORMABLE 138
Les boı̂tes de vitesses automatiques sont le plus souvent basées sur la succession de
plusieurs trains planétaires tels qu’illustrés aux figures 3.42 et 3.43. Le système est com-
posé de 4 solides : le planétaire P (rayon r), le porte-satellites PS, le satellite S (rayon
R − r) et la couronne C (rayon intérieur R).
Satellite Satellite
S S
N
Porte-satellites N
C PS C
M
M Porte-satellites
ωPS/s s
PS
xxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
O
O r ωP/s
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
s xxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx Planétaire
ωC/s s P
R
Planétaire
P
Couronne Couronne
C C
On demande d’établir la relation linéaire qui existe entre les vitesses de rotation du
planétaire (ωP/s ), du porte-satellites (ωPS/s ) et de la couronne (ωC/s ).
Méthode : exprimer le non glissement en M et en N et éliminer ωS/s .
Réponse
Objectifs de ce chapitre
• Définir ce qu’on entend par système mécanique, mécanisme ou système multicorps.
• Définir les liaisons cinématiques couramment rencontrées en pratique et les condi-
tions qu’elles imposent sur le champ de vitesses relatif des deux solides qu’elles
relient, en cas spatial et en cas plan.
• Introduire la notion de structure cinématique d’un système mécanique.
• Démontrer le théorème de composition des vitesses et des rotations.
• Démontrer le théorème de composition des accélérations et des accélérations angu-
laires.
• Définir la notion de degré de liberté, de paramètre de configuration et établir les
régles du calcul du nombre de degrés de liberté d’un système mécanique.
• Etablir la démarche générale d’analyse cinématique des mécanismes.
4.1 Introduction
140
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 141
rapport à une autre autour d’un axe ou d’un point clairement identifiés. C’est ce qu’on
appelle une liaison cinématique.
Un mécanisme est construit dans le but de réaliser une fonction déterminée. Par
exemple, la suspension illustrée à la figure 4.1 permet à la roue de se dépacer par rap-
port à la caisse du véhicule en limitant la transmission des irrégularités de la route vers
les passagers. Le mécanisme de suspension assure non seulement le mouvement vertical
de la roue mais lui donne aussi une certaine orientation, qui peut contribuer à la stabi-
lité et à la maniabilité du véhicule. Sur la même figure, on trouve un indexeur. L’arbre
d’entrée (horizontal) étant entraı̂né à vitesse constante, l’arbre de sortie tourne par pa-
liers, en maintenant une position fixe (position d’indexage) pendant un certain temps.
Un tel système est utilisé le plus souvent dans des chaı̂nes industrielles, par exemple de
l’embouteillage (la bouteille est capsulée pendant le temps de repos). Le mécanisme est
basé sur une transmission particulière entre les deux arbres : les galets reliés à l’arbre de
sortie s’insèrent dans les rainures d’une came globique (3D) reliée à l’arbre d’entrée. Sur
une certaine portion de tour, la rainure est telle que le galet reste immobile pour tenir la
position d’indexage.
A la figure 4.2, on retrouve le système bielle-manivelle étudié au chapitre précédent, au
sein d’un moteur thermique. Le mécanisme exploite la pression agissant sur le piston pour
faire tourner, par l’intermédiaire de la bielle, le vilebrequin du moteur. Le vilebrequin par
un système de roues dentées entraı̂ne à son tour l’arbre à cames qui commande l’ouverture
et la fermeture des soupapes au moyen du contact entre la came et le poussoir. L’arbre
moteur pourra lui-même entraı̂ner les roues d’un véhicule en passant par d’autres systèmes
mécaniques comme la boı̂te de vitesses, le différentiel et des joints de Cardan (cf. exercices).
L’être humain lui-même constitue un beau système mécanique. Les articulations cor-
respondent à des liaisons bien précises : les mouvements au sein de l’épaule sont ainsi
différents de ceux du coude ou du genou. Le corps humain est étudié sous l’angle de ses
caractéristiques mécaniques en biomécanique.
On trouve à la figure 4.3 un robot industriel et un compresseur à piston. Les robots
industriels ont pour tâche de positionner un outil (pince à souder, pistolet de peinture)
ou une pièce (composant électronique) dans une position et une orientation précises.
Le compresseur à piston est basé sur le même système bielle-manivelle que le moteur
à combustion interne. La manivelle étant entraı̂née par un moteur, le gaz entre dans la
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 142
chambre quand elle est à son volume maximum et est comprimé lorsque le piston remonte,
pour ensuite être évacué dans la conduite à haute pression.
Le monde industriel n’a pas l’apanage des systèmes mécaniques. La vie de tous les
jours en est constellée : les véhicules bien sûr mais on en trouve dans tous les domaines :
lecteur de disquettes, taille-haie, scie sauteuse, photocopieuse.
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 143
4.2.1 Définition
Les liaisons ont pour effet de restreindre le mouvement relatif de deux solides. Dans le
langage de la mécanique rationnelle, une liaison restreint le champ de vitesses relatif des
deux solides qu’elle relie.
Les liaisons les plus recontrées en pratique sont les suivantes
• la liaison rotoı̈de (ou pivot) ;
• la liaison prismatique (ou glissière) ;
• la liaison cylindrique (ou pivot glissant) ;
• la liaison sphérique (ou rotule) ;
• la liaison universelle ou de cardan (ou rotule à doigt) ;
• la liaison hélicoı̈dale (ou vis-écrou) ;
• la liaison de contact, avec ou sans glissement.
Comme on le verra, chaque liaison autorise certains mouvements élémentaires
(déplacement, rotation) tout en en bloquant d’autres. Ainsi, chaque liaison introduit n
degrés de liberté, correspondant au nombre de mouvements élémentaires indépendants
qu’elle autorise. La situation relative des 2 solides en liaison pourra ainsi être exprimée
à partir de n paramètres indépendants, appelés paramètres de configuration. En même
temps, une liaison impose l contraintes sur le mouvement relatif, correspondant aux
déplacements qui sont empêchés. De façon générale, la somme du nombre de degrés de
liberté et du nombre de contraintes associés à une liaison est égal à 6 (l + n=6).
Deux solides reliés par une liaison rotoı̈de ne peuvent que tourner l’un par rapport à
l’autre autour de l’axe de la liaison. Tout déplacement relatif le long de l’axe est impossible.
La liaison est définie si on connaı̂t un point de l’axe et sa direction. A titre d’exemple, la
figure 4.4 illustre deux solides reliés par une liaison rotoı̈de d’axe Oz. Le mouvement relatif
des deux solides reliés par une liaison rotoı̈de correspond à une rotation permanente
(l’axe instantané de rotation est fixe par rapport aux solides).
Pour une liaison rotoı̈de d’axe Oz, les coordonnées du champ de vitesses de S par
rapport à s prendront la forme suivante :
~vOS /s = 0 ~ωS/s = θ̇~uz (4.1)
La situation relative des deux repères est complètement définie par l’angle θ entre les
deux solides autour de l’axe de la liaison. L’angle θ est le paramètre de configuration
naturel d’une liaison rotoı̈de qui possède donc un degré de liberté.
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 144
O
s
S
θ
θ
z z
O O
Deux solides reliés par une liaison prismatique peuvent seulement se déplacer l’un
par rapport à l’autre, sans tourner, le long de l’axe de la liaison. La liaison est définie
complètement si on connaı̂t la direction de l’axe. A titre d’exemple, la figure 4.5 illustre
deux solides reliés par une liaison prismatique d’axe Ox. Le mouvement relatif des deux
solides reliés par une liaison prismatique correspond à une translation permanente (la
direction de la translation instantanée est fixe par rapport aux solides).
Si Ox est l’axe de la liaison, les coordonnées du champ de vitesses de S par rapport à
s prendront la forme suivante :
˙ux
~vOS /s = d~ ~ωS/s = 0 (4.4)
x s
S
Deux solides reliés par une liaison cylindrique peuvent tourner l’un par rapport à
l’autre autour de l’axe de la liaison et se dépacer l’un par rapport à l’autre le long de cet
axe. La liaison cylindrique permet en même temps les déplacements d’une liaison rotoı̈de
et d’une liaison prismatique. La liaison est définie si on connaı̂t un point de l’axe et sa
direction. La figure 4.6 illustre deux solides reliés par une liaison prismatique d’axe Oz.
Pour une liaison cylindrique d’axe Oz, les coordonnées du champ de vitesses de S par
rapport à s prendront la forme suivante :
˙uz
~vOS /s = d~ ~ωS/s = θ̇~uz (4.7)
La situation relative des deux repères est complètement définie par l’angle relatif θ
entre les deux solides et la distance d qui les sépare, mesurée le long de l’axe de la liaison.
La liaison cylindrique possède deux degrés de liberté, θ et d étant habituellement
choisis comme paramètres de configuration.
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 146
z
O
d
s
θ θ
z z
O O
d d
Deux solides reliés par une liaison sphérique gardent en fait un point en repos relatif,
correspondant au centre de la liaison. Dit autrement, les deux solides en présence gardent
aussi en commmun une surface sphérique dont le centre est le point en repos relatif. La
liaison est définie si on connaı̂t la position de son centre. La figure 4.7 illustre deux solides
reliés par une liaison sphérique.
Les coordonnées du champ de vitesses de S par rapport à s prendront la forme suivante :
Il n’y a aucune contrainte sur le vecteur vitesse de rotation puisque les deux solides
peuvent tourner librement l’un par rapport à l’autre dans n’importe quelle direction.
La situation relative des deux repères est complètement définie par trois angles α, β, γ
correspondant à des rotations successives autour d’axes choisis conventionnellement. Les
angles d’Euler correspondant à des rotations successives autour d’axes OZ, OY ′ et OZ ′′
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 147
α
γ
S
β
α
γ
β β
peuvent ainsi être utilisés comme paramètres de configuration. D’autres variantes, comme
les angles nautiques (de Bryant), peuvent convenir. La liaison sphérique met clairement
en oeuvre trois degrés de liberté.
Deux solides reliés par une liaison plane ont en fait une surface plane commune. Les
solides peuvent se déplacer l’un par rapport à l’autre parallèlement au plan de la liaison
et tourner l’un par rapport à l’autre autour d’un axe perpendiculaire au plan de la liaison.
La liaison est définie si on connaı̂t l’orientation du plan ou la direction de sa normale.
La figure 4.8 illustre deux solides reliés par une liaison plane parallèle au plan xy. Tous
les solides en mouvement plan sont implicitement reliés par une liaison plane au plan du
mouvement.
Dans le cas de la figure 4.8, les coordonnées du champ de vitesses de S par rapport à
s prendront la forme suivante :
dy
z
θ dy
θ S dx
dx
z z
dy
dx
La liaison hélicoı̈dale, ou vis-écrou, est la liaison qui existe entre une vis et un écrou.
L’écrou peut tourner autour de l’axe de la vis mais en même temps se déplace d’une
distance proportionnelle à l’angle. La liaison est définie par l’axe (un point et direction)
et le pas p, correspondant à la distance parcourue par l’écrou le long de l’axe à chaque
tour. La figure 4.9 illustre deux solides reliés par une liaison hélicoı̈dale d’axe Oz. Le
mouvement relatif de deux solides reliés par une liaison hélicoı̈dale est un mouvement
hélicoı̈dal permanent (l’axe est fixe par rapport aux solides et le pas est constant).
Si Oz est l’axe de la liaison et p le pas, les coordonnées du champ de vitesses de S par
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 149
z
O
S
θ
θ
s
d
z z
O O
d p
d
La situation relative des deux repères est complètement définie par l’angle relatif θ
entre les deux solides ou par le déplacement relatif axial d, les deux étant liés par le pas p.
La liaison hélicoı̈dale possède un degré de liberté, θ ou d pouvant être retenus comme
paramètre de configuration.
Le joint de Cardan a été introduit sous forme d’exercice dans le chapitre sur le calcul
vectoriel. Deux solides reliés par une liaison universelle ou de Cardan gardent un point
commun (ou en repos relatif) et portent chacun un axe, les deux axes devant rester
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 150
perpendiculaires entre eux. En pratique, la liaison est matérialisée par un croisillon dont
le centre est le point commun et dont les bras correspondent aux droites perpendiculaires
entre elles. On peut aussi considérer que le croisillon est en liaison rotoı̈de avec chacun
des solides. La liaison est définie par le point central et la situation de chaque axe par
rapport au solide auquel il est attaché. La figure 4.10 illustre deux solides reliés par une
liaison universelle de centre O. L’axe Oz est lié à s (solide gris), l’axe Oy au solide S
(solide bleuté). Le mouvement de S par rapport à s est obtenu par une rotation α autour
de l’axe Oz, suivie par une rotation β autour de l’axe Oy.
α z
S
β
s
y
α
x
x O y
z z
y x
Deux solides sont reliés par une liaison de contact lorsque deux surfaces attachées
respectivement à chaque solide restent en contact à tout instant. A titre d’exemple, on
trouvera à la figure 4.11 une bille sphérique S en contact avec la surface plane d’un autre
solide s. Une liaison de contact est définie par la géométrie des 2 surfaces de contact. En
un instant donné, la liaison est définie par le point de contact M et le vecteur unitaire ~n,
perpendiculaire au plan tangent aux surfaces en M.
n
S
s
M
n n
M M
~vMS /s · ~n = 0 (4.22)
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 152
Γ(MS )
n
M
s
γ (Ms )
Un solide en roulement sans glissement par rapport à un autre possède clairement trois
degrés de liberté (la rotation est libre).
Remarque : il est par contre difficile de trouver 3 paramètres de configuration qui
expriment de façon univoque la situation relative des solides parce que la condition de
non glissement ne peut s’exprimer en fonction des positions (liaison non holonome).
Une liaison de contact de type roulement avec glissement impose une seule
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 153
~vMS /s · ~n = 0 (4.25)
Un solide en roulement avec glissement par rapport à un autre possède cinq degrés de
liberté. Le choix des 5 paramètres de configuration reste délicat.
Le contact que nous avons envisagé précédemment est appelé contact ponctuel car
le contact entre les deux solides se limite à un seul point. Eventuellement, les deux solides
peuvent être en contact le long d’une droite. On parle alors de contact linéaire, ou de
roulement linéaire. Par exemple, un cône ou un cylindre roulant sur un plan constituent
un contact linéaire. Dans le cadre de ce cours, nous nous limiterons aux contacts ponctuels.
Remarque : rappelons que la cinématique décrit les mouvements sans s’occuper des
causes qui les ont produits. Lors de l’étude cinématique du contact entre solides, on
supposera a priori qu’il y a roulement avec ou sans glissement. Il en est de même de
la nature bilatérale du contact. L’étude des causes qui occasionnent le décollement, le
glissement ou le non-glissement (forces et frottement) sera du ressort de la statique ou de
la dynamique.
4.2.10 Résumé
Pour représenter les systèmes mécaniques de façon schématique, il est préférable d’uti-
liser la représentation normalisée des liaisons.
Les tableaux 4.1 à 4.8 reprennent les liaisons, leur représentation normalisée, plane ou
spatiale, leur nombre de degrés de liberté et les contraintes qu’elles imposent sur le champ
de vitesses relatif des deux solides reliés par la liaison.
(si axe=Oz)
Tab. 4.1 – Liaison rotoı̈de
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 154
(si axe=Ox)
Tab. 4.2 – Liaison prismatique
Liaison Symbôle 2D Symbôle 3D n Contraintes
l=4
Cylindrique
z
O ~vOS /s · ~ux =0
~vOS /s · ~uy =0
S
2
s
d ~ωS/s · ~ux =0
θ
~ωS/s · ~uy =0
(si axe=Oz)
Tab. 4.3 – Liaison cylindrique
Liaison Symbôle 2D Symbôle 3D n Contraintes
Sphérique l=3
s
~vOS /s · ~ux = 0
S
γ 3 ~vOS /s · ~uy = 0
β
α ~vOS /s · ~uz = 0
(si O=centre)
Tab. 4.4 – Liaison sphérique
Liaison Symbôle 2D Symbôle 3D n Contraintes
Plane l=3
z
θ dy ~vOS /s · ~uz = 0
S dx 3 ~ωS/s · ~ux = 0
~ωS/s · ~uy = 0
s
(si plan=xy)
Tab. 4.5 – Liaison plane
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 155
(si axe=Oz)
Tab. 4.6 – Liaison hélicoı̈dale
Liaison Symbôle 2D Symbôle 3D n Contraintes
l=4
Universelle
z
S
~vOS /s · ~ux =0
β ~vOS /s · ~uy =0
s
2 ~vOS /s · ~uz =0
α
~ωS/s · ~ux =0
x
O y
(si O=centre et
axes=Oy et Oz)
Tab. 4.7 – Liaison universelle
Liaison de contact Symbôle 2D Symbôle 3D n Contraintes
l = 3 si RSG
Liaison de contact
n
3 ~vMS /s · ~ux = 0
S (RSG) ~vMS /s · ~uy = 0
11
00
00
11
s M
00
11
00
11 ~vMS /s · ~uz = 0
5
(RAG)
l = 1 si RAG
~vMS /s · ~n = 0
Tab. 4.8 – Liaison de contact
4.3.1 Introduction
Pour rappel, le cas plan de la cinématique ramène le mouvement des solides à celui
de figures planes dans le plan considéré. De façon générale, le plan du mouvement est le
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 156
le champ de vitesses étant décrit à partir des trois paramètres non nuls, c’est-à-dire VOx ,
VOy et ωz .
Pour faire le parallèle avec la section précédente, tout se passe comme si chaque solide
était en liaison plane avec le bâti. Dit autrement, tout solide en mouvement plan est
soumis implicitement à toutes les contraintes d’une liaison plane.
Certaines liaisons, de par leur nature, sont inapplicables au mouvement plan : la liaison
cylindrique, la liaison sphérique, la liaison universelle et la liaison hélicoı̈dale. Seules sont
envisageables la liaison rotoı̈de, la liaison prismatique et la liaison de contact avec ou sans
glissement.
En cas spatial, la somme du nombre de degrés de liberté et du nombre de contraintes
associés à une liaison, était toujours égale à six. En cas plan, cette somme sera égale à
trois, correspondant évidemment au nombre de paramètres indépendants permettant de
décrire le mouvement d’un solide en cas plan (au lieu de six en cas spatial).
En cas plan, la liaison rotoı̈de n’a de sens que si l’axe de rotation est perpendiculaire
au plan du mouvement, c’est-à-dire parallèle à l’axe Oz. Elle est donc définie par un point,
intersection de l’axe de rotation et du plan Oxy. On parlera par exemple d’une liaison
rotoı̈de en A entre S et s. Le point A sera évidemment le C.I.R. du mouvement relatif de
S par rapport à s.
A
y 111
000
000
111s
x 000
111
Fig. 4.13 – Liaison rotoı̈de en mouvement plan
Une liaison rotoı̈de en cas plan, localisée en un point A, impose 2 contraintes au torseur
cinématique
Le nombre de degrés de liberté reste égal à un, l’angle relatif entre les deux solides
restant le paramètre de configuration naturel.
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 157
En cas plan, la liaison prismatique n’a de sens que si l’axe de translation est dans le
plan du mouvement. Elle est donc définie par une direction dans le plan. On parlera, par
exemple, d’une liaison prismatique d’axe parallèle à ~u entre S et s. Le C.I.R. du mouvement
relatif de S par rapport à s se trouve alors à l’infini dans une direction perpendiculaire
à ~u.
111
000
000
111 S u
y 111
000
000
111 s
x 000
111
Fig. 4.14 – Liaison prismatique en mouvement plan
Une liaison prismatique en cas plan, d’axe parallèle à ~u impose 2 contraintes au torseur
cinématique
En cas plan, la liaison de contact se ramène au contact entre deux courbes attachées à
chacun des solides. Elle est donc définie par les deux courbes en question. En un instant
donné, elle est définie par le point de contact et la normale ~n à la tangente commune au
point de contact.
Dans le cas d’un roulement sans glissement, en un point de contact M, entre deux
solides S et s, la liaison impose 2 conditions
qui expriment que la vitesse relative au point de contact est nulle. Le point de contact
correspond dans ce cas au C.I.R. du mouvement relatif de S par rapport à s. En cas plan,
le roulement sans glissement met donc en oeuvre un seul degré de liberté.
Il faut remarquer que, en mouvement plan, les conditions imposées au point de contact
par un roulement sans glissement sont identiques à celles imposées par une liaison rotoı̈de
en son axe. Le cas reste toutefois fondamentalement différent : le point de contact d’un
roulement sans glissement n’est pas fixe par rapport aux solides, puisqu’il circule sur les
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 158
n S
y 1111
0000
M
0000
1111
x1111
0000s
Fig. 4.15 – Roulement sans glissement en mouvement plan
n S
y M
0000
1111
x1111
0000s
Fig. 4.16 – Roulement avec glissement en mouvement plan
surfaces de contact. Par contre, l’axe d’une liaison rotoı̈de reste fixe par rapport aux
solides qu’elle relie.
Dans le cas d’un roulement avec glissement, en un point de contact M, entre deux
solides S et s, la liaison impose 1 seule condition
~vMS /s · ~n = 0 (4.29)
où ~n représente la normale au contact. La vitesse relative au contact (la vitesse de glis-
sement) étant tangentielle, le C.I.R. se trouve obligatoirement sur la normale au contact
mais sa position dépend du mouvement général du solide. En cas plan, le roulement avec
glissement met donc en oeuvre deux degrés de liberté.
4.3.5 Résumé
Comme pour le cas spatial, les tableaux suivants reprennent les caractéristiques des
liaisons en cas plan.
n S ~vMS /s · ~ux = 0
1
y ~vMS /s · ~uy = 0
M
1111
0000
x1111
0000s (si contact en M)
Tab. 4.11 – Roulement sans glissement en cas plan
~vMS /s · ~n = 0
n S 2
y M0000
1111
0000
1111
Si contact en M (si
x1111
0000s contact en M)
Physiquement, un point matériel n’existe pas : les solides occupent toujours une cer-
taine portion de l’espace, aussi petite soit-elle. Toutefois, quand les dimensions d’un so-
lide sont très faibles vis-à-vis des longueurs considérées, on pourra l’assimiler à un point
matériel. Un exemple classique est celui des planètes dont les dimensions sont faibles vis-
à-vis des distances qui les séparent. L’étude de leur mouvement peut alors se faire en les
considérant comme des masses ponctuelles (lois de Kepler). C’est aussi éventuellement le
cas de petites pièces intervenant dans des systèmes mécaniques.
Quand un solide est suffisamment petit que pour pouvoir l’assimiler à un point
matériel, sa rotation n’est plus perceptible et on s’intéresse uniquement au déplacement
du point. La notion de champ de vitesses n’est pas applicable. La situation d’un point
matériel sera ainsi complètement déterminée par sa position par rapport à un repère
quelconque. Cette position peut être décrite par trois paramètres par exemple les trois
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 160
z
S
O y
S x
O y M
x VM/S
VM/S
M
On recontre aussi fréquemment le cas d’un point matériel M astreint à suivre un plan,
par exemple Oxy, attaché à S (figure 4.17). La vitesse est de la forme ~vM/S = Vx~ux + Vy ~uy
(2 degrés de liberté) et est soumise à une contrainte
~vM/S · ~uz = 0 (4.31)
Un point matériel en cas plan est astreint à se déplacer dans le plan du mouvement,
soit le plus souvent le plan Oxy. La vitesse prend la forme
Vx
~vM/s = Vy (4.32)
0
et n’introduit donc plus que deux paramètres libres (deux degrés de liberté).
La seule liaison possible consiste à astreindre le point à suivre une courbe, obligatoi-
rement localisée dans le plan du mouvement.
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 161
Pour faciliter l’étude des mécanismes, il est courant d’en établir la structure
cinématique. Le principe en est simple : chaque solide est représenté par une “patate”,
les liaisons étant représentées par un trait. Le bâti fixe est classiquement affublé d’une
“brosse” indiquant que son mouvement est bloqué. Pour chaque liaison, on indique son
type et les caractéristiques la définissant (axe, direction, point particulier, . . . ). Ainsi, la
figure 4.18 illustre un double pendule et la structure cinématique correspondante.
s
O s
Rot. (O)
S1
S1
A
S2 Rot.(A)
S2
Les figures 4.19 à 4.21 illustrent quant à elles les structures cinématiques de certains
exemples du chapitre précédent. On remarquera que les liaisons de contact ont été in-
diquées comme des roulements sans glissement, maintenant clairement définis. Comme on
peut le voir sur l’exemple de la butée à billes, plusieurs liaisons peuvent éventuellement
exister entre deux solides.
B
s
Rot. (O) Rot.(C)
A
ω ω∗ OA BC
O C Rot.(A) Rot.(B)
AB
00s
11 000s
111
Fig. 4.19 – Le mécanisme à 4 barres et sa structure cinématique
Nous nous servirons de la structure cinématique plus loin pour calculer le nombre de
degrés de liberté d’un mécanisme. Elle peut aussi être utilisée pour mettre en évidence
certaines redondances de liaisons et ainsi déduire une structure simplifiée équivalente.
Cela sort du cadre de ce cours.
La structure cinématique permet de visualiser clairement les chaı̂nes cinématiques.
Comme l’illustre la figure 4.22, une chaı̂ne cinématique est une succession de corps et
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 162
B s
M Rot. (A) Prism (y)
ω S (R)
C
y AB Co
A α
x
s1
0 1
0
00s
11 10 01 1 0 RSG (M) Rot.(C)
S
10 coulisseau
V
R 2R
11111111111111
00000000000000
00000000000000
11111111111111
ω S1 s
00000000000000
11111111111111 RSG (N)
S2 00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111
45o
Rot. (Oy)
00000000000000
11111111111111
00000000000000
11111111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111 P 000000000
111111111
00000000000000
11111111111111
RSG (M)
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111 000000000
111111111
00000000000000
11111111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111 000000000
111111111
00000000000000
11111111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111 000000000
111111111
C11111111111111
00000000000000
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111
S1 S2
y 111111111
000000000
M
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111 000000000
111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111
RSG (P)
x111111111
000000000
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
000000000
111111111 O 000000000
111111111
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
N
0000000000000000000000000000
1111111111111111111111111111
s 00000000000000000000
11111111111111111111
s s s
fermée
structure complexe
ouverte
Fig. 4.22 – Chaı̂nes cinématiques
de liaisons, qui peut être ouverte ou fermée. Les chaı̂nes cinématiques fermées sont aussi
appelées boucles cinématiques. Le double pendule ne comporte pas de boucle cinématique,
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 163
4.6.1 Introduction
Nous avons vu que les liaisons définissaient clairement le mouvement relatif des deux
solides qu’elles relient. En présence d’une chaı̂ne cinématique partant du bâti, on peut
imaginer que l’on peut calculer successivement le mouvement de chaque solide à partir
de celui du solide précédent et du mouvement relatif qu’il a par rapport à celui-ci, défini
par les paramètres de configuration de la liaison. On dit qu’il y a composition des
mouvements.
VP/S
VP/s
VPS/s
P
AP
Z Y
A
X
OA
O
s
S
Fig. 4.23 – Composition des vitesses
Un des repères, par exemple s est qualifié de repère absolu, l’autre de repère in-
termédiaire. Le mouvement de P par rapport à s est appelé le mouvement absolu
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 164
VPS*/s
VPS*/S
VPS/s
P
S*
Z
Y
A
X
O S
s
Les deux relations devant être égales quel que soit ~f , il vient
Si, comme au point précédent, on définit la vitesse de rotation absolue ~ωa = ~ωS∗ /s , la
vitesse de rotation d’entraı̂nement ~ωe = ~ωS/s et la vitesse de rotation relative ~ωr = ~ωS∗ /S
Dérivons cette relation par rapport au temps et par rapport à l’observateur lié à s
−→
d~vP/s d~vP/S d~vAS /s d~ωS/s −→ dAP
= + + ∧ AP + ~ωS/s ∧ (4.46)
dt s dt s dt s dt s dt
s
VP/S
VP/s
VPS/s
P
AP
Z Y
A
X
OA
O
s
S
Fig. 4.25 – Composition des vitesses
Conformément au calcul dans le domaine des vitesses, le terme ~aP/s est appelé
accélération absolue et noté ~aa , le terme ~aP/S accélération relative (~ar ) et le
terme ~aAS /s accélération d’entraı̂nement (~ae ). On voit apparaı̂tre un nouveau terme
2~ωS/s ∧ ~vP/S =2~ωe ∧ ~vr que l’on appelle l’accélération complémentaire ou de Coriolis (~ac ),
du nom de l’ingénieur et mathématicien qui l’a mis en évidence en étudiant les effets dus
à la rotation de la terre.
Le théorème de composition des accélérations s’écrit finalement
~aa = ~ar + ~ae + ~ac (4.49)
s, le vecteur vitesse de rotation ~ωS/s est nul et par conséquent l’accélération de Coriolis
l’est aussi. Si en plus la translation est uniforme, la vitesse d’entraı̂nement est constante
et l’accélération d’entraı̂nement est nulle. On a alors ~aa =~ar . Un point a donc même
accélération par rapport à tous les repères qui sont en translation rectiligne
et uniforme les uns par rapport aux autres.
Soient les trois solides s, S et S∗ . On peut définir comme suit l’accélération angulaire
absolue α
~ a , l’accélération angulaire d’entraı̂nement α ~ e et l’accélération angulaire relative
α
~r
d~ωS∗ /s d~ωS/s d~ωS∗ /S
α
~a = α ~ S∗ /s = α
~e = α~ S/s = α
~r = α ~ S∗ /S = (4.52)
dt s dt s dt S
on obtient
d~ωS∗ /s d~ωS∗ /S d~ωS/s
= +
dt s dt s dt s
d~ωS∗ /S d~ωS/s
= + ~ωS/s ∧ ~ωS∗ /S +
dt S dt s
α
~ S∗ /s = = α
~ S∗ /S + ~ωS/s ∧ ~ωS∗ /S + α
~ S/s (4.54)
que l’on peut réécrire sous une forme analogue au théorème de composition des
accélérations
α
~a = α
~e + α
~ r + ~ωe ∧ ~ωr = α
~e + α
~r + α
~c (4.55)
4.6.7 Exemple
s
O
S1
θ1
A
S2
θ2
B
Fig. 4.26 – Double pendule
Au final, on obtient
−→ −→
~vBAB /s = θ̇1 ~uz ∧ OB + θ̇2 ~uz ∧ AB (4.61)
Il s’agit de l’écriture rigoureuse d’une relation que l’on avait appliquée intuitivement lors
du chapitre précédent en se rendant compte que, compte tenu de la liaison, la vitesse du
point A est la même, qu’on l’attache à OA ou AB.
On passe alors à la vitesse de B en réappliquant la formule du champ de vitesses sur
AB
−→
~vBAB /s = ~vAAB /s + ~ωAB/s ∧ AB
−→ −→
= θ̇1 ~uz ∧ OA + ~ωAB/s ∧ AB (4.64)
Pour exprimer ~ωAB/s , on doit passer par le théorème de composition des rotations
Et on a finalement
−→ −→
~vBAB /s = θ̇1 ~uz ∧ OA + (θ̇1 + θ̇2 )~uz ∧ AB
−→ −→ −→
= θ̇1 ~uz ∧ (OA + AB) + θ̇2 ~uz ∧ AB
−→ −→
= θ̇1 ~uz ∧ OB + θ̇2 ~uz ∧ AB (4.66)
Il est rassurant de voir que les deux expressions obtenues sont identiques.
4.7.1 Définition
Appliquons cette dernière formule à quelques exemples plans vus précédemment. Pour
le système à 4 barres, comportant 3 solides (le bâti est immobile) et 4 liaisons rotoı̈des,
on obtient
n= 3∗3−4∗2 =1 (4.69)
ce qui correspond bien à l’évaluation intuitive puisque l’angle de rotation d’une seule des
barres fixe complètement la configuration du système.
Le système bielle-manivelle comporte aussi manifestement un seul degré de liberté. Il
comporte 3 solides, 3 liaisons rotoı̈des et 1 liaison prismatique et on trouve logiquement
n = 3∗3−3∗2−2 =1 (4.70)
Pour le système à barre et roulette, comportant 3 solides, deux liaisons rotoı̈des, une
liaison prismatique et un roulement sans glissement, il vient
n=3∗3−2∗2−2−2= 1 (4.71)
Dans le cas du double pendule, avec deux solides et 2 liaisons rotoı̈des, la formule
donne
n= 2∗3−2∗2 =2 (4.72)
résultat conforme à l’intuition.
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 172
La formule simplifiée doit être prise avec beaucoup de prudence. Considérons les
exemples plans vus précédemment, en utilisant la formule du cas spatial (utilisable
également puisque le cas plan n’est qu’un cas particulier du cas spatial)
• mécanisme à 4 barres
n = 3 ∗ 6 − 4 ∗ 5 = −2 (4.73)
• bielle-manivelle
n = 3 ∗ 6 − 3 ∗ 5 − 5 = −2 (4.74)
• barre et roulette
n= 3∗6−2∗5−5−3 =0 (4.75)
ou encore l’exemple du réducteur à billes, avec 2 solides, 1 liaison rotoı̈de et trois roule-
ments sans glissement
n = 2 ∗ 6 − 5 − 3 ∗ 3 = −2 (4.76)
Il est clair que les résultats obtenus ne sont pas conformes à la réalité. Ceci est dû à des
redondances dans les contraintes imposées par les liaisons ou, dit autrement, au fait que
certaines contraintes sont automatiquement vérifiées si c’est le cas pour une partie des
autres contraintes. Dans le langage de l’algèbre, certaines contraintes sont des combinai-
sons linéaires d’une partie des autres contraintes.
Avant de continuer, il est important de remarquer que les contraintes sont effectivement
des fonctions linéaires des coordonnées des champs de vitesses. Supposons par exemple
qu’il y ait une liaison sphérique en P entre S1 et S2 , les contraintes s’expriment
soit, en utilisant le théorème de composition des vitesses et, ensuite, la formule du champ
de vitesses
Si on projette cette relation sur les axes, à partir des composantes suivantes
VOx1 VOx2 ωx1 ωx2 −→ xP
~vOS1 /s = VOy1 ~vOS2 /s = VOy2 ~ωS1 /s = ωy1 ~ωS2 /s = ωy2 OP = yP
VOz1 VOz2 ωz1 ωz2 zP
on obtient
VOx2 + ωy2 zP − ωz2 yP − VOx1 − ωy1 zP + ωz1 yP
VOy2 + ωz2 xP − ωx2 zP − VOy1 − ωz1 xP + ωx1 zP = 0 (4.80)
VOz2 + ωx2 yP − ωy2 xP − VOz1 − ωx1 yP + ωy1 xP
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 173
Il est facile d’imaginer que toutes les contraintes pourront être mises sous cette forme.
En effet, toute liaison entre Si et Sj introduira des contraintes qui s’expriment en fonction
du champ de vitesses relatif, soit
Au final, pour un système comportant s solides, l’ensemble des contraintes pourra être
regroupé sous la forme linéaire suivante
n o
~
v
O S1 /s
n ~
ω S 1 /s o
~vO /s
S2
[J] · =0 (4.84)
~ωS2 /s
:
~
v
O S s
/s
~ωSs /s
n= 6∗s+3∗p−r (4.85)
Pour illustrer ce calcul, reprenons le mécanisme à roues dentées, décrit dans les exer-
cices du chapitre précédent. Il est illustré à la figure 4.27. Le système comporte deux
solides et met en oeuvre 2 liaisons rotoı̈des et un roulement sans glissement. La formule
de base donne
n = 2∗3−2∗2−2 =0 (4.88)
alors qu’il est clair que le système possède un degré de liberté.
S
r C P
M
ωS*/s
y
s fixe
O S* x
R
La liaison rotoı̈de en C impose ~vCS /S∗ = 0, soit ~vCS /s − ~vCS∗ /s = 0 qui, une fois projeté,
donne
∗
VOx − ω(R + r) − VOx + ω ∗ (R + r) = 0 (4.91)
∗
VOy − VOy = 0 (4.92)
Il apparaı̂t clairement que, une fois les équations 4.90 et 4.92 vérifiées, la condition 4.94
l’est aussi. Ces trois équations n’en valent donc que deux, le rang est de 5 et le nombre
de degrés de liberté vaut
n=2∗3−5=1 (4.95)
Puisque n vaut 1, en imposant un paramètre cinématique, tous les autres s’en déduisent
à partir des contraintes. En l’occurrence, on imposait ω et, après résolution, on a
∗ (R + r)R ∗ R+r
VOx = 0 VOy = 0 VOx =ω VOy = 0 ωz = ω (4.96)
r r
4.9 Exemple
O
S3
s
Rot(O)
Rot(A)
S1 S3
Y h
ω S1 e
A B
a b
La suspension de type Mac Pherson est constituée de trois solides : le bras inférieur
S1 , le support de roue S2 et la jambe de force S3 . Le bras inférieur S1 est en liaison rotoı̈de
en A avec le bâti s et en B avec le support de roue S2 . La jambe de force S3 est en liaison
rotoı̈de avec le bâti en O. Il existe par ailleurs une liaison prismatique d’axe OB entre la
jambe de force S3 et le support de roue S2 . La structure cinématique correspondante est
également représentée à la figure 4.28.
Dans la configuration étudiée, le segment AB est horizontal et le segment OB fait un
angle α par rapport à la verticale. Les autres caractéristiques géométriques (a, b, e, h)
sont illustrées sur la figure 4.28.
On demande, pour cette configuration, de déterminer la vitesse ~vCS2 /s du point C de
S2 , si la vitesse de rotation de S1 est égale à ω (soit ~ωS1 /s = ω~uz ).
Le système mécanique considéré comporte 3 solides et est manifestement plan. On aura
donc à la base 9 inconnues, définissant les torseurs cinématiques de chacun des solides
(pour chaque solide, les composantes selon x et y de la vitesse d’un point et la vitesse de
rotation ωz ).
Intuitivement, le nombre de degrés de liberté est de un (par exemple, l’angle de S1
fixe la situation des autres solides). Cela est confirmé par la formule simplifiée (3 corps, 3
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 177
n = 3∗3−3∗2−2 =1 (4.97)
Le problème est donc bien posé puisqu’on nous donne un paramètre, soit ω, la vitesse
de rotation de S1 . Les 8 contraintes des liaisons nous permettront de déterminer les pa-
ramètres manquants.
Le torseur cinématique de S1 est facilement déterminé. La liaison rotoı̈de en A entre
S1 et s et la définition de ω conduisent à
~vAS1 /s = 0 ω
~ S1 /s = ω~uz (4.98)
~vOS3 /s = 0 (4.99)
mais il nous manque encore la vitesse de rotation ~ωS3 /s , que nous écrirons sous la forme
~ωS3 /s = ω3~uz .
De même, la liaison en B, qui impose que ~vBS2 /S1 = 0 nous permet de déterminer la
vitesse ~vBS2 /s du point B de S2
Pour S2 , il ne nous manque donc plus que la vitesse de rotation ~ωS2 /s . Ecrivons-la sous la
forme ~ωS2 /s = ω2~uz .
Après avoir exploité les 3 liaisons rotoı̈des, deux inconnues subsistent : ω2 et ω3 . Pour
les trouver, il faut écrire les contraintes de la liaison prismatique entre S2 et S3 , soit
Par ailleurs, on a
~uz ∧ ~u = ~uz ∧ (sin α~ux − cos α~uy ) = cos α~ux + sin α~uy (4.104)
de laquelle on déduit
a sin α ωa sin α cos α
ω3 = ω = = ω2 (4.106)
h cos α + tan α sin α h
Les torseurs cinématiques de chacun des solides sont ainsi déterminés, puisqu’on
connaı̂t toujours la vitesse d’un point et la vitesse de rotation.
La détermination de la vitesse ~vCS2 /s du point C de S2 se fait par simple application
de la formule du champ de vitesses
−→
~vCS2 /s = ~vBS2 /s + ~ωS2 /s ∧ BC
ωa sin α cos α
= ωa~uy + ~uz ∧ (b~ux + e~uy )
h
ωae sin α cos α ωab sin α cos α
= − ~ux + ( + ωa)~uy (4.107)
h h
Une variante peut être utilisée pour déterminer le champ de vitesses de S2 . On peut
en effet écrire
Or, compte tenu de la liaison prismatique entre S2 et S3 , la vitesse ~vOS2 /S3 ne peut
être que de la forme
VO = ωa cos α (4.111)
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 179
et finalement ~vOS2 /s
~vOS2 /s = VO ~uBO = ωa cos α(− sin α~ux + cos α~uy ) (4.112)
Toute liaison ajoutée à ce système initialement libre va imposer des contraintes sur
les paramètres ui. Ces contraintes peuvent être de différentes formes et sont classées selon
deux critères :
• holonomes ou non holonomes
Une contrainte est holonome si elle peut s’écrire en fonction des seuls paramètres
ui , sans faire intervenir leurs dérivées u̇i .
• scléronomes ou rhéonome
Une contrainte est scléronome si elle ne fait pas apparaı̂tre explicitement le temps.
Elle est rhéonome dans le cas contraire.
Les quatre combinaisons possibles sont les suivantes
• contrainte holonome et scléronome, de la forme
L(u1 , u2 , ..., um ) = 0 (4.114)
• contrainte holonome et rhéronome, de la forme
L(u1 , u2, ..., um , t) = 0 (4.115)
• contrainte non holonome et scléronome, de la forme
L(u1 , u2 , ..., um, u̇1 , u̇2 , ...u̇m ) = 0 (4.116)
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 180
Rappel
Si notre système de s solides et p points matériels, dont le mouvement libre est décrit
par m = 6s + 3p paramètres, est soumis à lh contraintes holonomes (scléronomes ou
rhéonomes) de la forme
Li (u1 , u2, ..., um , t) = 0 i = 1, ..., lh (4.118)
on pourra en général réduire les paramètres u1 , u2 ,...,um à un nombre n = m − lh de
paramètres de configuration q1 , q2 , ..., qn , pouvant décrire la cinématique du système
compte tenu des liaisons. Par exemple, on peut choisir q1 = u1 , q2 = u2 , ..., qn = un
et déduire les lh = m − n paramètres restants par résolution des lh contraintes holo-
nomes. La solution sera unique si les contraintes sont indépendantes et compatibles. Nous
supposerons ici que tel est le cas.
On appelle donc paramètres de configuration les n paramètres qi pouvant décrire la
cinématique d’un système mécanique, compte tenu des contraintes (liaisons) ho-
lonomes. Ces paramètres peuvent varier de façon arbitraire, tout en respectant les
contraintes (liaisons) holonomes.
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 181
Dans ce cas, la position de tout point M peut être décrite à partir des paramètres de
configuration et éventuellement du temps
les paramètres de configuration qi variant eux-mêmes au cours du temps selon une loi qui
peut être déduite par application des lois de la Mécanique.
Le déplacement élémentaire et la vitesse de M s’écrivent
n
X n
∂~fM ∂~fM d~eM X ∂~fM ∂~fM
d~eM = dqi + dt ~vM = = q̇i + (4.120)
i=1
∂qi ∂t dt i=1
∂qi ∂t
∂~fM
Si le système est scléronome, le terme disparaı̂t et on a plus simplement
∂t
n
X n
X
∂~fM ∂~fM
d~eM = dqi ~vM = q̇i (4.121)
i=1
∂qi i=1
∂qi
Les dérivées des paramètres de configuration q̇i sont les vitesses généralisées du
système.
Lnh
k (u1 , u2 , ..., um , u̇1 , u̇2 , ..., u̇m , t) = 0 k = 1, ..., lnh (4.123)
Lnh
k (q1 , q2 , ..., qm , q̇1 , q̇2 , ..., q̇m , t) = 0 k = 1, ..., u (4.124)
exemple que les valeurs initiales des paramètres de configuration peuvent être choisies
arbitrairement, au contraire de leurs dérivées initiales qui sont liées par les contraintes
non holonomes (cf. exemple de la roue plus loin).
Dans la grande majorité des cas, les liaisons non holonomes sont linéaires en les vitesses
généralisées, soit de la forme
n
X
Lnh
k = Aki (q1 , q2 , ..., qn , t)q̇i + Ak0 (q1 , q2 , ..., qn , t) = 0 k = 1, ..., lnh (4.125)
i=1
s
O
S1
q1
A
S2
q2
B
surface S
u
M
eM
O
M
n
eM
A
eA
O
Fig. 4.31 – Point sur un plan
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 184
Si le plan est fixe, les vecteurs ~eA et ~n sont indépendants du temps. La contrainte
ne fait donc pas apparaı̂tre explicitement le temps et est bien scléronome.
2. Imaginons ensuite que S soit mobile par rapport à s et ait pour équation pa-
ramétrique ~e = ~e(u, v, t). Le mouvement de S est supposé connu a priori en fonc-
tion de t, quel que soit le mouvement de M sur S et quelles que soient les forces
qui s’exercent sur M. Le mouvement de S est imposé extérieurement par un ser-
vomécanisme.
Le système mécanique étudié est le point M. Soient q1 = u(t) et q2 = v(t), les
paramètres de configuration de M sur S. Le mouvement de M est décrit par la
relation ~eM = ~f (q1 (t), q2 (t), t), où t apparaı̂t explicitement. La liaison est rhéonome.
Si on reprend le cas d’une surface correspondant à un plan passant par A et de
normale ~n, la coordonnée vectorielle ~eA et la normale ~n dépendent maintenant du
temps. La contrainte sur ~eM s’écrit alors
Le point matériel M, soumis l’action de forces, est astreint à glisser sur la droite d du
plan xOy.
y
d
ur
r M
θ
O x
~eM (t) = r(t) cos θ(t)~ux + r(t) sin θ(t)~uy = ~f (r(t), θ(t)) (4.131)
Le temps t n’y apparaı̂t pas comme variable explicite. Le système est décrit par
deux paramètres de configuration. Les deux liaisons sont scléronomes.
Exemple d’un point astreint à rester à une distance L d’un point fixe
1. Le point matériel M (système étudié) est relié au point fixe O par un fil inextensible,
de longueur L. Soient xM , yM , zM les coordonnées de M. La liaison impose la relation
L2 − x2M − yM
2
− zM2
= 0.
z
M(xM,yM,zM)
O y
x
Fig. 4.33 – Point à distance L du pôle
2. La longueur du fil OM varie selon une loi L(t) imposée a priori, indépendante du
mouvement de M ou des forces qui s’y exercent (un moteur régulé dévide en O une
longueur de fil). La liaison s’exprime par la relation L2 (t) − x2M − yM
2 2
− zM = 0 où le
temps t intervient explicitement. On peut choisir pour paramètres de configuration
q1 = x et q2 = y. La loi de mouvement de M sera
q
~eM (t) = q1 ~ux + q2 ~uy ± L2 (t) − q12 − q22 ~uz (4.133)
Le solide S est astreint à rouler sans glisser sur le plan rigide Oxy. Soit M le point de
contact. Si S était libre, son mouvement serait décrit par les 6 paramètres de configuration
q1 , q2 , ..., q6 (par exemple la position d’un point et 3 angles d’Euler).
Soit alors ~eM = ~fM (q1 , ..., q6 ) la loi du mouvement du point M de S (MS ). La vitesse
est donnée par
6
X ∂~fM
~vMS /s = q̇i (4.134)
i=1
∂qi
Or, la liaison de contact sans glissement impose que ~vMS /s = 0, soit par projection sur
les axes Ox et Ox du plan de contact
6
X 6
X
∂fM x
∂fMy
q̇i = 0 q̇i = 0 (4.135)
i=1
∂qi i=1
∂qi
qui constituent deux relations non holonomes. Elles expriment le fait que la vitesse de
glissement doit être nulle.
On peut montrer que la troisième relation
6
X ∂fM z
q̇i = 0 (4.136)
i=1
∂qi
est intégrable et est équivalente à zMS = 0 qui est holonome. Elle exprime que le solide
ne peut pas pénétrer dans le plan Oxy.
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 187
d~fM
~vM = ~vM/s =
dt
δ~fM
~vvM =
δτ
Puisque les fonctions ~fM tiennent compte implicitement des liaisons, les déplacements
virtuels de la forme
n
X ∂~fM
δ~eM = δqi (4.137)
i=1
∂qi
sont automatiquement licites, quels que soient les δqi . On peut donc donner au système
mécanique une infinité n-uple de dépacements virtuels licites. On dit qu’un système ho-
lonome à n paramètres de configuration possède n degrés de liberté.
Remarquons que cette expression est valable tant pour les systèmes scléronomes que
rhéonomes. En effet, pendant un mouvement virtuel le temps réel est bloqué et dt est nul
(cf. équation 4.120) !
Les vitesses virtuelles licites que l’on peut imposer à M sont de la forme
n
X ∂~fM
~vvM = q̇vi (4.138)
i=1
∂qi
δqi
les vitesses virtuelles généralisées q̇vi = étant arbitraires.
δτ
Ces champs de vitesses virtuelles licites respectent les liaisons telles qu’elles existent
à l’instant considéré. Il sera souvent plus simple de rechercher les champs de vitesses
virtuelles licites que des déplacements virtuels licites. En particulier, le champ de vitesses
virtuelles licites d’un solide doit être de la forme
−−→
~vvMS /s = ~vvOS /s + ~ωvS/s ∧ OM (4.139)
la vitesse virtuelle de tout point M de S étant exprimée à partir de celle d’un point O
choisi arbitrairement et de la vitesse de rotation virtuelle du solide ~ωvS/s .
L’expression des déplacements virtuels licites se fait toujours à partir des paramètres
de configuration (obtenus en ne tenant compte que des liaisons holonomes)
n
X ∂~fM
δ~eM = δqi (4.140)
i=1
∂qi
mais les δqi ne sont plus arbitraires puisqu’ils doivent respecter les lnh contraintes non
holonomes qui, en mouvement virtuel, puisque le temps réel est stoppé (dt = 0), s’écrivent
n
X
Aki (q1 , q2 , ..., qn , t)δqi = 0 k = 1, ..., lnh (4.141)
i=1
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 189
Si ces lnh équations linéaires en les δqi sont compatibles et indépendantes, on pourra
déduire lnh accroissements virtuels δqi par exemple les lnh derniers, en fonction des r =
n − lnh autres, soit par exemple les r premiers δq1 , ... δqr . A partir d’une configuration
donnée, l’ensemble des dépacements virtuels élémentaires licites constitue une multiplicité
r-uple, r = m − lh − lnh correspondant au nombre m de paramètres du système mécanique
libre (m = 6 ∗ s + 3 ∗ p) diminué du nombre total de contraintes (lh holonomes et lnh non
holonomes).
Le système considéré est non holonome, à n paramètres de configuration et r degrés
de liberté.
1. Si d est fixe, l’ensemble des déplacements virtuels licites que l’on peut donner à M,
à partir de la position r = r(t) qu’il occupe à l’instant considéré, est δ~eM = δr~ur ,
δr étant arbitraire. Le système possède un degré de liberté.
Les vitesses virtuelles licites sont
δr
~vvM = ~ur = vv ~ur (4.142)
δτ
vv étant arbitraire.
2. Si d tourne autour de O à la vitesse angulaire ω maintenue constante, les
déplacements virtuels licites de M s’obtiendront en bloquant d dans la position oc-
cupée à l’instant considéré (liaison rhéonome bloquée). Ils seront de la même forme
que ceux obtenus en pour la droite fixe
δr étant arbitraire.
De même, la vitesse virtuelle s’écrit ~vvM = vv ~ur , vv étant arbitraire. Le système
possède un degré de liberté.
Remarquons que le déplacement réel d~eM durant l’intervalle de temps élémentaire
réel dt est tangent à la trajectoire γ de M. Le déplacement élémentaire d~eM n’ap-
partient donc pas à l’ensemble des déplacements virtuels licites δ~eM .
La vitesse réelle ~vM = ωr~uθ ṙ~ur n’appartient pas à l’ensemble des vitesses virtuelles
licites ~vvM .
3. Si le système est constitué de la tige d et du point matériel M, l’ensemble des
déplacements virtuels licites sera obtenu en imposant des variations arbitraires δθ
et δr aux paramètres de configuration.
Pour le point M, on aura :
1. Si OM est une barre inextensible, les δ~eM sont dans le plan πM perpendiculaire en
M à OM. Ils dépendent de deux paramètres arbitraires (deux degrés de liberté).
2. Si la longueur L = OM varie dans le temps t selon une loi imposée a priori, les δ~eM
licites seront également dans le plan πM , et dépendront de deux arbitraires comme
en (a) (liaison rhéonome bloquée dans sa configuration à l’instant t) (deux degrés
de liberté).
Remarquons que, dans ce cas, le déplacement élémentaire réel d~eM n’est pas en
général perpendiculaire à OM, puisque L(t) varie au cours du mouvement ; d~eM ne
fait pas partie de l’ensemble des δ~eM .
3. Si OM est un ressort, qui n’impose aucune liaison cinématique à M, l’ensemble des
déplacements δ~eM sera obtenu en faisant varier arbitrairement des paramètres de
configuration à partir de leur valeur actuelle :
La roue S(C, R) est astreinte à rester en contact avec le plan π, le plan π ′ de la roue
restant perpendiculaire à π (par exemple la roue d’un essieu). Au point de contact M, il
y a roulement sans glissement.
Le système est décrit par quatre paramètres de configuration : xC = xM , yC = yM ,
ψ = angle du plan π et du plan Oxz et l’angle φ entre le plan Oxy et un segment de
référence CA de la roue (ψ est la précession et φ est la rotation propre des angles d’Euler ;
~ui est la direction de la ligne des noeuds). A un ensemble quelconque de valeurs de ces
quatre paramètres correspond une et une seule position de la roue, et réciproquement. On
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 191
π’
S
O y
π A
C φ
M
x
ψ uk ui
remarque que les valeurs initiales de ces paramètres peuvent effectivement être choisies
arbitrairement.
La relation zC = R exprimant que la roue, perpendiculaire à π, ne peut pénétrer dans
ce plan, est holonome (zC n’est plus à considérer comme paramètre de configuration).
Exprimons la condition de roulement sans glissement au point de contact de M
−−→
~vMS /s = ~vCS /s + ~ωS/s ∧ CM = 0
avec
et
~ωS/s = ~ωS/π′ + ω
~ π′ /S = φ̇~uk + ψ̇~uz
On obtient
On obtient deux relations entre les dérivées des paramètres de configuration, non
intégrables (c’est-à-dire que l’on ne peut ramener à des relation du type f (xC , yC , ψ, θ) =
0, qui constituent les deux relations de non-holonomie du système. Il est clair que les
vitesses initiales doivent respecter ces deux conditions, ce qui montre que les vitesses
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 192
(Il n’y a pas de différence de formulation entre déplacements réels et déplacements virtuels
licites puisque le système est scléronome).
Les variations δxC , δyC et δφ sont liées par deux relations. Le système mécanique est
décrit par quatre paramètres de configuration, mais il ne possède que 4 - 2 = 2 degrés de
liberté.
Si l’on impose δφ et δψ à partir d’une configuration (xC , yC , ψ, φ) donnée, δxC et δyC
en découlent selon
EXERCICES
Dans une rivière de largeur b, un bac automoteur, capable de la vitesse V , doit traverser
perpendiculairement la rivière (figure 4.35). L’eau coule avec une vitesse v, supposée
uniforme sur toute la largeur de la rivière. Quelle sera la durée de la traversée ?
1111111111111111111
0000000000000000000
0000000000000000000
1111111111111111111
1111111111111111111
0000000000000000000
Va Vr
b M
Ve
0000000000000000000
1111111111111111111
0000000000000000000
1111111111111111111
0000000000000000000
1111111111111111111
Fig. 4.35 – Bac traversant une rivière
Solution
Soit s la terre (repère absolu), S l’eau supposée se déplacer d’un bloc (repère in-
termédiaire) et M le bac (assimilé à un point matériel). Le gouvernail étant calé en po-
sition médiane, le bac se déplace par rapport à l’eau suivant son axe longitudinal, à la
vitesse V , par rapport à la rivière. V est la vitesse relative. La vitesse de l’eau est la
vitesse d’entraı̂nement, de grandeur v. La vitesse absolue doit être perpendiculaire aux
bords de la rivière. Le triangle des vitesses, exprimant√la relation ~va = ~ve +~vr , se construit
aisément (cf. figure 4.35). On en déduit que k~va k= V 2 − v 2 . La durée d’une traversée
vaut donc T = √V 2b−v2 .
1. L’angle de visée α, exprimé par rapport à l’axe de l’avion, est donné par
p
Vb2 − Va2
α = π − arctan
Va
q
2. La balle frappera l’avion qui l’a lancée si Vb = Va π42 + 1
Un avion possède une vitesse propre de 200 km/h, et met 1 h et 10 min pour aller de A
à B, distants de 180 km, dans la direction S-N. Il souffle un vent régulier dans la direction
NE-SO. Déterminer la vitesse du vent et le temps que mettra l’avion pour effectuer le
trajet inverse B-A.
Méthode : procéder comme pour le bac sur la rivière (triangle des vitesses).
Réponse : 58.5 km/h et 46 min (environ).
1111
0000
0000
1111 111
000
000
111
s
0000
1111 000
111
0000
1111
0000
1111 000
111
000
111
S2
C
α
β M S1
O
1111111111111
0000000000000
0000000000000
1111111111111
0000000000000
1111111111111s
0000000000000
1111111111111
Fig. 4.36 – Le mécanisme de la came
bielle BD
11111111111111111
00000000000000000
00000000000000000
11111111111111111
D
0000000000000000
1111111111111111
0000000000000000
1111111111111111 B
0000000000000000
1111111111111111
piston P
VAOA/s
manivelle A
OA
coulisse
(CO)
O
111111
000000
000000
111111
CB
11111111
00000000
00000000
11111111
Fig. 4.37 – Mécanisme à retour rapide
Y
Roue1 Roue2
O1 A1 A2 O2
0
1
0
1
Caisse
Z1
0
1
0
1
Roue
0000
1111
1
0
1
Y
0000
1111
1
Roue4
0
1
O1111
0000
R
0
1
0000
1111
11
00
0
1
1
0
1
Roue3
α3 A4 O4
0
1
A3
α3
000000000000
111111111111
11111111111
00000000000
0
1
11
00
M
sol 111111111111
000000000000
Essieu3 1
Essieu4
000000000000
111111111111
O3 X 1
Réponse
2. Le C.I.R. de la caisse par rapport au sol se trouve en I, à l’intersection des axes des
roues, et donc sur la ligne O1 O2 . Les angles α3 et α4 doivent donc être tels que les
axes O3 Y3 et O4 Y4 se croisent en ce point I.
3. Il est évident que, comme ~ωcaisse/s = ωcaisse/s~uz , on a de façon générale
−→
~vOirouei /s = ~vOicaisse /s = ωcaisse/s
IOi
~uXi
Le différentiel (cf. figure 4.39) est un système mécanique utilisé dans la transmission de
tous les véhicules sur roues. Ce dispositif permet d’appliquer un couple sur les deux roues
(gauche et droite) du train moteur alors que celles-ci tournent à des vitesses différentes
lorsque le véhicule est en virage (cf. exercice précédent).
Le différentiel est accouplé à l’extérieur par trois arbres
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 198
Moteur
1111111111
0000000000
0000000000
1111111111
Pignon
0000000
1111111
d’attaque
0000000000
1111111111
0000000
1111111
0000000000
1111111111 ω
0000000
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0000000000
1111111111
S/PS
00000
11111 C 111111
000000
Porte−satellite
00000
11111 0000000
1111111
0000000000
1111111111
0000000
1111111 000000
111111
ou boitier
0000000000
1111111111
A B PS
R11111
000000000000000
1111111111 000000
111111
Satellite S
00000
11111 O 111111
000000
z
00000
111110000000000
1111111111
A’
000000
111111
ω P2/s
00000
11111 000000
111111
Planétaire 1 ω P1/s B’ Planétaire 2 x
00000
11111
P1
00000r 111111
11111 000000
111111
000000
P2
Le système de la meule est utilisé depuis lontemps par l’homme pour moudre le grain
(figure 4.41). Son principe est simple : un arbre moteur tourne autour d’un axe vertical. Cet
arbre moteur porte un axe horizontal autour duquel peut tourner une meule, appelée meule
roulante, tout en roulant en même temps sur une meule fixe, appelée meule dormante. La
meule roulante, en roulant sur les grains placés sur la meule dormante, les broie pour en
faire de la farine.
Pour en faire l’étude, le dispositif est schématisé comme indiqué à la figure 4.42. On
distingue la meule elle-même (la roulante), représentée par le disque S de centre C et
de rayon R, et l’arbre moteur S∗ . Les solides S et S∗ sont en liaison rotoı̈de d’axe PC
parallèle à l’axe y. La meule S roule sans glisser en M sur le bâti s (meule dormante).
L’arbre moteur S∗ est en liaison rotoı̈de d’axe Oz avec le bâti s.
Comme indiqué sur la figure 4.42, les distances OP etPC ont aussi une longueur égale
au rayon R de la meule.
En supposant connue la vitesse de rotation ωS∗ /s de l’arbre moteur, on demande de
déterminer le vitesse ~vBS /s , le point B se trouvant sur la meule, à l’horizontale du centre
C de la meule.
Réponse :
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 200
s S
ω S*/s
z S* C y
O
x
z z
S* S*
S
S
R
B C P C
y R
111111111111
000000000000 111111111111111
000000000000000
x M
x M y
s 111111111111
000000000000 000000000000000
111111111111111
O
000000000000
111111111111 000000000000000
111111111111111
s
Objectifs de ce chapitre
• Définir la notion de force et de moment d’une force.
• Définir la notion de torseur de forces.
• Etablir les conditions d’équilibre des points matériels, des solides indéformables et
des systèmes mécaniques.
• Introduire les lois de Coulomb décrivant les forces au contact entre deux solides.
• Bien maı̂triser le nombre et la nature des inconnues de liaison relatives à chaque
liaison usuelle quand elle est supposée sans perte.
• Etablir le théorème fondamental de la statique et en déduire la démarche d’analyse
des systèmes mécaniques.
5.1 Introduction
202
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 203
θ
A F
Les problèmes de statique peuvent être abordés par deux grands types de méthodes
• la méthode d’équilibre des forces ;
• les méthodes énergétiques : théorème et principe des travaux (puissances) vir-
tuel(le)s et principe du minimum d’énergie potentielle.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 204
5.2 Forces
5.2.1 Définition
Une force est une action mécanique qui tend à modifier l’état de repos ou de mouve-
ment d’un corps. En faisant le lien avec la loi de Newton (F ~ = m~a), une force modifie
la vitesse d’un corps, en grandeur ou en direction, le repos correspondant à une vitesse
nulle.
Une force a clairement une direction, une grandeur et un sens et se représente donc
naturellement par un vecteur.
Une force s’exerce toujours sur de la matière.
L’unité S.I. de la force est le Newton (N), correspondant à la grandeur de la force
nécessaire pour insuffler une accélération de 1 m/s2 à une masse de 1 kg.
L’effet d’une force dépend clairement de son point d’application. Considérons l’exemple
d’un disque articulé en son centre O (figure 5.3). Une même force F ~ n’aura pas le même
effet selon qu’elle est appliquée en A, B ou C. Ainsi, la force appliquée en A aura tendance
à faire tourner le disque dans le sens trigonométrique. La même force appliquée en B aura
tendance à faire tourner le disque dans le sens horlogique et la force appliquée en C n’aura
aucun effet sur la rotation du disque.
F A
O O F C O
F B
On en déduit que d’une part, une force doit être représentée par un vecteur localisé
(on notera F~ /A une force F
~ localisée en A) et que d’autre part, il faut pouvoir caractériser
son “effet en rotation” par rapport à un point (le centre du disque pour l’exemple). Ce
dernier se définit par le moment d’une force par rapport à un point. Le moment
d’une force F~ /A par rapport à un point O est noté MO F ~ /A et est défini comme suit
−→
~
MO F/A = OA ∧ F ~ (5.1)
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 205
~ et le vecteur −
θ étant l’angle entre la force F
→
OA ; expression que l’on peut remettre sous
la forme
−→
~
~
~
M
O F
= F (
OA sin θ) =
F
h (5.3)
où h est ce qu’on appelle communément le bras de levier de la force F ~ par rapport au
~ Cette ligne
pôle O, correspondant à la distance entre le pôle et la ligne d’action de F.
~
d’action correspond à la droite passant par A et parallèle à F.
MO(F/A)=OAΛ F
ligne
d’action
O
A
F/A h
θ
La notion de ligne d’action est fondamentale. On peut en effet déplacer une force sur
sa ligne d’action sans changer son moment. Prenons le cas illustré sur la figure 5.5, où une
même force F~ est localisée en deux points A et B de la ligne d’action. Il vient aisément
MO F ~ /B = − → ~
OB ∧ F
−→ −→
= (OA + AB) ∧ F ~ =− → ~ −→ ~
OA ∧ F + AB ∧ F
−→ ~
= OA ∧ F + 0 = MO F ~ /A (5.4)
De façon plus directe, il est clair que déplacer la force sur la ligne d’action ne change
ni la direction du moment (le pôle et la force restent dans le même plan) ni sa grandeur
puisque le bras de levier, lié à la seule ligne d’action est le même.
Dans l’exemple du disque, on obtiendra respectivement un vecteur sortant, un vecteur
rentrant et un vecteur nul. Le vecteur sortant (rentrant) est à apparenter à un vecteur de
rotation relatif à une rotation autour d’un axe perpendiculaire au plan du disque, dans le
sens triginométrique (horlogique).
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 206
OA ΛF
ligne OB ΛF=OA ΛF
d’action
O
A
F
B F
F A uz
h
O O F C O
h=0
h
F B
OA ΛFA OB ΛF B OC ΛF C =0
=hFu z =−hFuz
Les forces ne naissent que par paires de forces opposées. En vertu du principe de
l’action et de la réaction, si un point matériel A exerce une action sur un point matériel
B, le point matériel B exerce en retour un effet égal et opposé sur le point matériel A.
Ainsi, une action mécanique ne peut s’exercer que sur de la matière et doit pour cela
prendre appui aussi sur de la matière.
Les forces peuvent être classées selon trois critères principaux
• forces à distance ou de contact ;
• forces appliquées ou de liaison ;
• forces intérieures ou extérieures (par rapport à un système mécanique choisi).
Une force donnée est classée indépendamment selon les trois critères : toute combi-
naison est a priori possible. Par contre, dans un même critère les cas sont exclusifs : une
force est soit à distance, soit de contact.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 207
Forces à distance
Les forces à distance s’échangent entre des points matériels sans qu’il y ait contact
entre eux. C’est le cas par exemple des forces de gravité ou
−→électrostatiques.
Considérons
~ A/B la force
deux points matériels A et B situés à une distance r =
AB
. Si on note F
exercée par A sur B et F~ B/A la force exercée par B sur A, on pourra généralement écrire
~ A/B = FAB ~uAB = −F
F ~ B/A (5.5)
où ~uAB est un vecteur unitaire dirigé de A vers B.
FB/A A u AB B FA/B
r=||AB||
k,L0
FB/A FA/B
A B
k(r−L0 ) k(r−L0 )
A B
Fig. 5.8 – Ressort rectiligne linéaire idéal
FC/B
FC/A
FB/A A u AB B FA/B
FA/C
FB/C
Forces de contact
S1
FB/A A FA/B
B
S2
Forces appliquées
Les forces directement appliquées ou forces données sont celles dont la loi est
connue a priori, c’est-à-dire celles qui sont calculables sans faire appel aux lois de la
Statique (ou de la Dynamique). En Statique, ces forces ne seront fonctions que de la
position des éléments du système. En dynamique, ces forces pourront en outre dépendre
des vitesses des éléments du système et du temps. Citons à titre d’exemple
• forces de pression d’un gaz ou d’un fluide ;
• forces de pesanteur ; forces électrostatiques ;
• forces exercées par un ressort (k,L0 ), calculables dès que la position des extrémités
est connue ;
• force connue exercée en un point précis.
Forces de liaison
Les liaisons, qui limitent les mouvements possibles d’un corps, développent sur ce corps
des forces ou réactions de liaison. Les forces de liaison peuvent être des forces de contact
entre solides rigides, ou des forces transmises par des éléments (barres rigides par exemple)
reliant les points du système. Les forces de liaison sont inconnues a priori, tout au moins
en partie. Elles ne sont pas calculables uniquement en fonction de la position des éléments
du système. Elles constituent les inconnues des problèmes statiques (ou dynamiques), et
seront déterminées à partir des lois de la Statique (ou de la Dynamique).
Toutes les forces agissant sur un système (ensemble de solides et de points matériels)
appartiennent à des paires de forces opposées. Si les deux forces de la paire agissent sur
le système, ces forces sont dites intérieures. Si au contraire, l’autre force de la paire
prend appui sur un élément de matière qui ne fait pas partie du système, alors la force
est extérieure.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 210
frontière
du système
e
i
i e
i
i
i
i
e
5.4.1 Définition
d1
A1 F2
F1
A2
d2
Ai
Fn
Fi
di An
dn
Un torseur représente par exemple l’ensemble des forces agissant sur un solide, ou un
système mécanique.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 211
Connaissant les coordonnées du torseur en un pôle donné (par exemple O), on peut
facilement déduire le moment résultant du torseur par rapport à n’importe quel autre
point. En effet, on a
n
X n
X n
X n
X
~P = −
−→ ~ −→ −−→ ~ −→ ~ −−→ ~
M PAi ∧ Fi = ( PO + OAi ) ∧ F i = ( PO ∧ Fi ) + (OAi ∧ Fi)
i=1 i=1 i=1 i=1
n
X
−→ ~O=−
~ i) + M → ~ ~ O=M ~ ∧−
~ O+R →
= PO ∧ ( F PO ∧ R +M OP (5.11)
i=1
Il s’agit de la formule dite du changement de pôle, que l’on peut écrire entre deux
points quelconques A et B :
~B=M
M ~ ∧−
~ A+R →
AB (5.12)
On constate une analogie complète entre les deux relations, la vitesse correspondant
au moment et la vitesse de rotation à la résultante. On avait en effet parlé de torseur
cinématique.
Il s’ensuit que le champ de moments associé à un torseur de forces a toutes les pro-
priétés du champ de vitesses :
• L’invariant I est défini par le produit de la résultante et du moment résultant en
un point quelconque
~ ·M
I =R ~ O=R
~ ·M
~ A=R
~ ·M
~B (5.14)
~ A·−
M
→ ~ B·−
AB = M
→
AB ∀ A, B (5.15)
• Le champ de moments possède un axe central où le moment résultant est parallèle
à la résultante et où la grandeur du moment est minimale. Le lieu des points C
~ et passant par un point
de l’axe central est une droite parallèle à la résultante R
particulier P ~ donné par
−→ R ~ ∧M~O
OP = (5.16)
~2
R
~ C est constant et vaut
Le long de l’axe central, le moment résultant M
~C= I R
M ~ (5.17)
~2
R
Deux torseurs sont équivalents (symbole d’équivalence : ⊼) s’ils ont mêmes coor-
données (même résultante et même moment résultant) en tout pôle. En pratique, il suffit
que la condition soit vérifiée en un point :
′
~ =R
R ~′
Σ ⊼ Σ si ~P=M~′ (5.18)
∃P : M P
~ et R
En effet, soient deux torseurs Σ et Σ′ de résultantes respectives R ~ ′ et de moments
~ O et M
résultants respectifs M ~ ′ par rapport au pôle O. Si R
~ =R ~ ′ et M
~ O =M~ ′ , les deux
O O
torseurs auront automatiquement même moment résultant en tout autre pôle P
~ P=M
M ~ ∧−
~ O+R → ~′∧−
~ ′ +R
OP = M
→ ~′
OP = M (5.19)
O P
Un torseur sera équivalent à zéro si ses coordonnées (sa résultante et son moment
résultant) sont nulles par rapport à n’importe quel pôle. Il suffit à nouveau que la condition
soit vérifiée en un pôle.
~ =0
R
Σ ⊼ 0 si ~ P=0 (5.21)
∃P : M
~ et M
En effet, si R ~ O sont nuls, le moment résultant sera nul en tout autre point P
~P=M
M ~ ∧−
~ O+R → −→
OP = 0 + 0 ∧ OP = 0 (5.22)
Exemples
• Un torseur composé de la paire de forces à distance ou de contact relative à l’action
mutuelle de deux points matériels est équivalent à zéro. En effet, leur résultante est
nulle et, comme les deux forces ont même ligne d’action, le moment de chacune des
forces par rapport à un point de cette ligne d’action est nul.
R
P
F2 F3
d3
F1
d2
d1
d’
θ
d’’ F’ A’
π
A’’ h
F’’
Le moment d’un couple est perpendiculaire au plan π contenant les deux vecteurs
glissants
;
sa grandeur
est égale au produit de la grandeur commune F des deux vecteurs
~ ′
~ ′′
(F =
F
=
F
) par la distance h de leurs droites-supports
−−−→
′′ ′ ~ ′
~ ′
−−′′−→′
A A ∧ F
=
F
A A
sin θ = F · h (5.25)
Le sens du moment est positivement orienté par rapport au sens de rotation suggéré dans
le plan π par les flèches représentant les deux vecteurs.
~
Le problème inverse trouve une solution simple : étant donné un champ uniforme M,
on peut trouver un couple de vecteurs glissants qui l’admet comme champ de moments.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 215
F1
π1
h1
−F1
F1 h1=F2 h2
M
−F2
π2
F2
h2
Deux couples de vecteurs ayant même moment forment évidemment deux torseurs
équivalents puisqu’ils auront une même résultante nulle et le même moment résultant en
tout point.
En pratique, un couple de vecteurs n’intervient que par son moment M. ~ C’est pourquoi
~
dans la suite on parlera d’un couple (ou moment) M sans spécifier les deux vecteurs
d’origine. En technique, on parlera souvent d’un moment M ~ qui sera considéré comme un
élément de torseur au même titre qu’une force. On dit que la force et le couple (moment)
constituent des éléments simples de torseurs.
~ i,d et m couples
Ainsi de façon générale, un torseur sera défini par n forces glissantes F i
~ ~ ~
Mj , dont la résultante R et le moment résultant MO par rapport au pôle O seront calculés
comme suit
n
X n
X m
X
~ = ~i ~O= −−→ ~ ~j
R F M OAi ∧ Fi + M (5.26)
i=1 i=1 j=1
~ localisée en
Un torseur peut toujours se réduire à deux éléments simples : la résultante R
un point P arbitrairement choisi et un couple de moment égal au moment résultant M ~P
en ce point.
~P=M
M ~ ∧−
~ O+R → ~O
OP = M ∀P
Ce sont des torseurs dont toutes les forces sont situées dans un même plan π et dont
tous les couples sont perpendiculaires à π.
~ et le moment
En pratique, on travaillera par rapport au plan Oxy. La résultante R
résultant seront de la forme
~ = Rx ~ux + Ry ~uy
R ~ O = MOz ~uz
M
Trois composantes des coordonnées étant a priori nulles, l’équivalence de deux torseurs
plans Σ′ et Σ′′ se ramène à 3 conditions numériques :
y
− +
P B
F/A dBA
+
A −
dOA d
O x
de la rotation suggérée par la force autour du pôle. Le sens positif de rotation dans le
plan Oxy est celui qui est associé à l’axe Oz, c’est-à-dire qui amène Ox sur Oy (sens
trigonométrique).
Soit à calculer la composante selon z de MB F ~ /A (figure 5.16). Si dBA est la distance
~ ~
du pôle B à la droite-support de F/A , alors MB F/A = −FA dBA ~uz , le signe négatif étant
retenu parce que F ~ /A donne l’image, autour de A, d’une rotation dans le sens horlogique.
Si on voulait calculer le moment par rapport au pôle O, on aurait MO F ~ /A = FA dOA ~uz
puisque la force a tendance à tourner dans le sens trigonométrique autour de O.
Par définition, le centre de masse (de gravité, d’inertie) d’un système de n points
matériels (~
ei , mi ) est le point G dont la coordonnée vectorielle par rapport à un pôle O
vaut :
Xn
mi~ei
i=1
~eG = n (5.28)
X
mi
i=1
Propriété fondamentale
Si le champ de vecteurs massiques ~f est uniforme, alors le torseur des forces F ~ i = mi~f,
localisées aux points Ai d’un système de points matériels, peut se réduire à la résultante
~ = M~f localisée au centre de masse G, M étant la masse totale du système.
R
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 219
M~ ′ =− →
GG ∧ M~f = 0 (5.34)
G
Notons que nous sommes dans le cas d’application de la réduction fondamentale.
L’invariant I = R~ ·M ~ = M~f portée par
~ G est nul et le torseur se réduit à sa résultante R
l’axe central. Ce dernier est la droite passant par G (M ~ G = 0), parallèlement à R.
~
Pour chaque valeur particulière ~f ′ , ~f ′′ , . . . de ~f, les torseurs mi~f ′ , mi~f ′′ , . . . peuvent
chaque fois se réduire à la résultante M~f ′ , M~f ′′ , . . . localisée respectivement sur des
droites d′ , d′′ , . . . passant par le même point G.
Exemple de la pesanteur : ~f = ~g. Quelle que soit la position du solide S par rapport à
la terre (donc par rapport à ~g), la résultante M~g des forces de pesanteur agissant sur S
passe par G.
soit
M ′~eG′ + M ′′~eG′′
~eG = (5.38)
M ′ + M ′′
Propriétés de symétrie
Exemple
y
xC
C
r yC
O
b x
G
On constate que le centre de gravité se trouve sur la droite OC, à l’opposé du point C par
rapport à O.
5.5.1 Introduction
5.6 Equilibre
Un point matériel est en équilibre par rapport à un repère si la loi de son mouvement
~e(t) se réduit à une constante ~e0 : ~e(t) = ~e0 ∀t.
Or, nous avons vu en cinématique du point que l’évolution de la position et de la
vitesse pouvaient être obtenues obtenues par intégration respectivement de la vitesse et
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 223
de l’accélération
Z t
~e(t) = ~e(t0 ) + ~v(t)dt (5.42)
t
Z 0t
~v(t) = ~v(t0 ) + ~a(t)dt (5.43)
t0
Pour que ~e(t) reste égal à ~e0 = ~e(t0 ), il faut donc que ~v(t0 ) soit nul et ~a(t) soit nul à
tout instant. Il est donc nécessaire que la résultante R ~ agissant sur le point matériel soit
nulle.
La condition nécessaire et suffisante d’équilibre d’un point matériel est que
la résultante R~ des forces qui s’y exercent soit nulle et que sa vitesse initiale
~v(t0 ) soit nulle.
Cela se traduit par trois conditions numériques, obtenues par projection de la relation
vectorielle dans une base xyz choisie arbitrairement
n o Rx 0
~
R = Ry = 0
xyz
Rz 0
En cas plan, c’est-à-dire si toutes les forces sont dans le plan Oxy, seules deux relations
subsistent
Rx = 0 Ry = 0 (5.44)
Un système mécanique est en équilibre si tous ses éléments le sont : il restera immobile
si on l’abandonne à lui-même sans vitesses initiales.
La condition nécessaire et suffisante d’équilibre d’un système abandonné à lui-même
sans vitesses initiales est donc que la résultante de toutes les forces agissant sur chacun
de ses éléments matériels soit nulle.
Considérons un élément matériel Mα de coordonnée vectorielle ~eα par rapport à un pôle
O donné (α = 1, . . . , N). Décomposons les forces qui agissent sur Mα en forces intérieures
~ i,α et en forces extérieures R
R ~ e,α . A l’équilibre, on a :
~ i,α + R
R ~ e,α = 0 ∀α (5.45)
En sommant les relations précédentes sur tous les éléments du système, on obtient res-
pectivement pour la résultante
N
X
~ i,α + R
(R ~ e,α) = 0
α=1
N
X N
X
~ i,α +
R ~ e,α = 0
R (5.47)
α=1 α=1
Or, les forces intérieures apparaissent par paires de forces opposées qui forment chacune
un torseur équivalent à zéro. Le torseur résultant des forces intérieures est donc nul. On
en déduit que le premier terme des relations 5.47 et 5.48 est nul et on obtient finalement
N
X N
X
~ e,α = R
R ~e=0 ~ e,α = M
~eα ∧ R ~ eO = 0 (5.49)
α=1 α=1
Σe ⊼ 0 ↔ ~ e = 0 et M
R ~ eO = 0 ∀ O
Un solide rigide étant par définition un ensemble rigidifié de points matériels (la dis-
tance entre deux points quelconques est invariable), on en déduit la condition d’équilibre
d’un solide rigide.
La condition nécessaire et suffisante d’équilibre d’un solide rigide est que le
torseur des forces extérieures soit équivalent à zéro (le solide étant abandonné
à lui-même sans vitesses initiales)
~ e = 0 et M
R ~ eO = 0 ∀ O
Cela se traduit par six conditions numériques, obtenues par projection des deux rela-
tions vectorielles dans une base xyz quelconque
n o Rex 0 n o MeOx 0
~e
R = Rey = 0 et ~ eO
M = MeOy = 0
xyz xyz
Rez 0 MeOz 0
En cas plan, c’est-à-dire si toutes les forces sont dans le plan Oxy et que tous les
moments sont selon Oz, seules trois relations subsistent
5.6.3 Remarques
S
F1 A F1 B C F2
Soit un système comportant s solides et p points matériels. Chacun des éléments pris
indépendamment doit être en équilibre, ce qui nous conduira à un ensemble m de relations
donné par
m = 6s + 3p (5.51)
ou, si on est en cas plan
m = 3s + 2p (5.52)
Σ1/2
Σ2/1
Σe/1
Σe/2
S1 S2
On pourrait par ailleurs considérer l’ensemble des solides S1 et S2 . Comme seules les
forces extérieures doivent être prises en compte, les forces échangées entre les deux solides
disparaissent et l’équilibre de l’ensemble s’écrira
En fait, les 6 relations ainsi obtenues n’apportent rien au système initial : si on somme
les deux relations 5.53 et 5.54, on obtient
Or, les torseurs Σ2/1 et Σ1/2 étant opposés par le principe de l’action et de la réaction, on
obtient
On déduit que la relation 5.55 est automatiquement vérifiée si les relations 5.53 et 5.54 le
sont puisqu’elle n’en est que la somme.
Un système comportant s solides et p points matériels engendre au maximum m = 6s + 3p
(3s + 2p en cas plan) conditions d’équilibre indépendantes.
Le solide S est en contact avec un plan horizontal s (figure 5.20). La seule force directe-
ment appliquée est le poids m~g en G. Le contact des deux surfaces est sec, sans lubrifiant
interposé.
Supposons que le plan de la figure 5.20 soit un plan de symétrie de S et que l’on
~ dont la ligne d’action passe par G, pour simplifier le
exerce sur S une force horizontale F
raisonnement.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 228
Fl = −Ra
Fln
S
G A
F
Flt
11111111111111111
00000000000000000
s
00000000000000000
11111111111111111
x
mg Ra
~a =
Le torseur des forces directement appliquées à s est équivalent à la résultante R
~
F + m~g, passant par G.
Si S reste en équilibre, c’est que les forces de contact que s exerce sur S peuvent se
~ l = −R
réduire à la résultante F ~ a passant par G. La composante tangentielle F
~ lt de F
~l
~ ~ ~
vaut −F, tandis que sa composante normale Fln vaut −m~g. Fln est la réaction normale
de s sur S, tandis que F ~ lt est la réaction tangentielle, ou force de résistance au
glissement.
~ A partir d’une certaine grandeur de F,
Faisons croı̂tre l’amplitude de F. ~ S commencera
à glisser dans la direction de F~ ; son équilibre sera rompu.
Physiquement, à l’échelle moléculaire, les deux surfaces en contact ne sont pas parfai-
tement lisses, et des aspérités de l’une peuvent s’accrocher à des aspérités de l’autre. Des
forces de cohésion moléculaire peuvent aussi agir entre les deux surfaces. Ces phénomènes
complexes, faisant l’objet d’une science multidisciplinaire appelée tribologie, expliquent la
naissance d’une force de liaison tangentielle s’opposant au glissement des deux surfaces.
La force de liaison normale est créée quant à elle par les forces de répulsion moléculaires,
s’opposant à la pénétration d’un corps par l’autre.
On imagine aisément que la grandeur de F ~ lt ait une limite, pour laquelle les aspérités
s’arrachent et les forces de cohésion sont vaincues.
Nous adopterons la loi du frottement sec de Coulomb :
• s’il y a équilibre entre les corps en contact,
~
~
Flt
< f
F ln
(5.58)
Remarques
1. La loi du frottement de Coulomb n’est vérifiée en pratique qu’avec une certaine
approximation. Le coefficient de frottement f peut varier avec la pression de contact
et avec la vitesse de glissement. Sa valeur est fortement influencée par des traces
d’huile ou d’humidité.
f
fs
loi schématique
fc
loi réelle
|vg|
Dans la plupart des cas, f diminue sensiblement dès qu’il y a glissement, si faible
soit la vitesse de glissement. Pour traduire ce fait expérimental, on adopte parfois
la loi suivante :
f = fs si Vg = 0, (5.61)
f = fc si Vg 6= 0 (5.62)
Frottement onctueux : il est réalisé quand le film est d’une épaisseur insuffi-
sante pour que les lois de l’hydrodynamique soient applicables (par exemple
< 10 µm). Les phénomènes moléculaires et l’état des surfaces jouent un rôle
important. Dans ce cas et sous certaines conditions, on peut admettre que f
est constant, comme pour le frottement sec.
Pour rester dans le cadre de la Mécanique rationnelle, il faut admettre que les solides
sont rigides et que le contact entre solides est ponctuel.
Puisque l’on a admis que F ~ lt était indépendant de la pression de contact, les
considérations précédentes restent valables pour ce cas limite, la réaction de liaison
~l = F
F ~ lt + F
~ ln étant alors localisée au point de contact M.
^ de frottement
Cone
P
Fl = −Ra
S Fln
φ
Flt
M
s
Ra
−−→ ~
Portons à partir de M le vecteur MP = F l que le contact peut développer. Le lieu de P
sera l’intérieur et la surface d’un cône, ouvert vers S (pour qu’il n’y ait pas décollement)
et dont le demi-angle au sommet avec la normale M~n est φ = arctan f , appelé angle de
frottement. S’il y a glissement, le point P est sur la surface du cône.
Analytiquement
Soit Mz, la normale dirigée de s vers S, et Mxy le plan tangent commun à S et s (figure
~ l peut prendre des composantes
5.23). La force de contact F
avec Flz ≥ 0 (a) (sinon il y a décollement), et θx2 + θy2 < 1 (b) (< 1 à l’équilibre et = 1 s’il
y a glissement).
z
Fln
M Fl
y
x
Flt
Les relations (a) et (b) constituent des relations (inégalités) de compatibilité. Lors
de l’étude de l’équilibre ou du mouvement de S, on ne pourra obtenir des valeurs de Flz ,
θx et θy qui ne vérifient pas les relations (a) et (b).
Lorsque le contact n’est pas ponctuel (quand on tient compte de la déformabilité des
corps), on divise l’aire de contact σ en éléments ∆σ auxquels on peut appliquer les lois
du contact ponctuel :
~ ~vg
~
∆Flt = −f
∆Fln
s’il y a glissement. (5.68)
k~vg k
En réalité, la matière est déformable ; les contacts ne sont pas ponctuels ou linéaires,
mais s’effectuent sur des plages de contact, ce qui occasionne des résistances au roulement
et au pivotement.
Résistance au roulement
Considérons un cylindre pesant posé sur un plan horizontal. Pour le faire rouler, il
faut en pratique lui appliquer un couple d’axe z, de manière à vaincre le couple de liaison
Mr exercé par le sol sur le cylindre, au contact. Ce couple est créé par la déformation
du cylindre et du plan. Les propriétés du couple Mr de résistance au roulement sont
complexes.
Pour un cylindre, on obtient la loi expérimentale suivante :
• si le cylindre ne roule pas : Mr < hFln ;
• si le cylindre roule : Mr = hFln .
y
Flt
Fl Fln
ωr
z O
R
x
1111111111111111111
0000000000000000000
0000000000000000000
1111111111111111111
M M’
Résistance au pivotement
Pour faire pivoter autour d’un axe vertical une sphère posée sur un sol horizontal, il faut
lui appliquer un couple d’axe vertical, de manière à vaincre le couple Mp de résistance
au pivotement opposé à la rotation de pivotement ωp , créé par la déformation des deux
surfaces en contact qui doivent glisser l’une sur l’autre lors du pivotement. Sa valeur est
donc liée à celle du coefficient de frottement de glissement.
En général, Mp ≤ αf Fln , le coefficient α, homogène à une longueur, étant fonction
de la nature et de la forme des corps en contact, ainsi que de Fln . S’il y a pivotement,
Mp = αf Fln ; s’il y a équilibre, Mp < αf Fln .
Remarque
Dans un grand nombre de mécanismes, on astreint des solides à rouler sans glisser les
uns sur les autres. Ces roulements sans glissement pourront être produits si les coefficients
de frottement et les forces normales de contact sont suffisamment grands pour s’opposer
au glissement. Pour étudier ces questions, on résout le problème en supposant a priori
qu’aucun glissement ne se produit aux contacts considérés. On vérifie ensuite si l’hypothèse
est bien fondée, c’est-à-dire si les forces de liaison calculées ne produisent effectivement
aucun glissement.
5.8.1 Principe
Mécaniquement, une liaison cinématique classique entre deux solides S et s peut être
réalisée par glissement d’une surface mâle liée à un des solides sur sur une surface femelle
liée à l’autre solide. Par exemple, une boule sphérique dans une cavité sphérique pour une
liaison sphérique.
Intuitivement, la liaison sera idéale si le glissement peut se faire sans frottement. Or,
si le coefficicient de frottement est nul, chaque force ∆F ~ l exercée par s sur S au travers de
chaque petit élément de surface ∆σ est normale à la surface. Compte tenu de la surface
à mettre en oeuvre pour réaliser la liaison, nous allons voir que certaines composantes du
torseur des forces de contact sont nulles.
Dans la suite, nous avons considéré arbitrairement le torseur des forces exercées par
s sur S. La réaction, c’est-à-dire le torseur des forces exercées par S sur s en est bien
évidemment l’opposé.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 235
Une liaison sphérique entre deux solides S et s peut être réalisée par le contact d’une
sphère pleine liée à S glissant dans une sphère creuse aménagée sur s (figure 5.25). Sans
frottement, chaque force ∆F ~ l exercée par s sur S au travers du petit élément de surface
∆σ est normale à la surface. Sa ligne d’action passe donc par le centre O de la sphère et
on peut écrire
MO ∆F ~l = 0 (5.69)
1111111
0000000
0000000
1111111
0000000
1111111
0000000
1111111
0000000
1111111
0000000
1111111
S
0000000
1111111
0000000
1111111
0000000
1111111
0000000000
1111111111
0000000
1111111
0000000000
1111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
0000000
1111111
0000000000
1111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
∆Fl
0000000000
1111111111
∆σ
00000000000000000000
11111111111111111111
0000000000
1111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
s
0000000000
1111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
O
0000000000
1111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
0000000000
1111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
0000000000
1111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
0000000000
1111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
00000000000000000000
11111111111111111111
Fig. 5.25 – Forces de liaison dans une liaison sphérique
~ l et le moment résultant M
La résultante R ~ lO du torseur des forces de liaison exercées
par s sur S sont donnés par
X X
~l=
R ∆F~l ~ lO =
M MO ∆F ~l = 0 (5.70)
Si la résultante est a priori quelconque, on constate que le moment résultant des forces
de liaison par rapport au centre de la sphère est nul. Le torseur des forces de liaison est
ainsi complètement déterminé par les trois composantes de R ~ l soit Rlx , Rly et Rlz . On dit
que la liaison sphérique introduit trois inconnues de liaison.
Considérons une barre AB rigide, sans masse (ou de masse négligeable de façon à
pouvoir négliger son poids par rapport aux autres forces en jeu dans le système) et par-
faitement articulée à ses extrémités en A et B aux deux solides S1 et S2 .
~ lA , la force que transmet S1 à la barre AB et F
Soit F ~ lB la force que lui transmet S2 . S’il
n’y a pas de forces appliquées sur la barre (en négligeant son poids notamment), ce
solide est soumis aux deux seules forces F ~ lA et F
~ lB . La barre AB sera en équilibre ssi F ~ lA
~ lB sont opposés et ont la même ligne d’action, qui ne peut être que la droite passant
et F
par A et B. Les forces de liaison F ~ lA et F~ lB ne peuvent donc être que de la forme
~ lA = T ~uBA
F ~ lB = T ~uAB
F (5.71)
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 236
S2
B
FlB
S1
FlA A
Une liaison prismatique entre deux solides S et s peut être réalisée par le contact d’un
prisme droit plein (par exemple un parallélépipède) lié à S glissant dans le prisme femelle
correspondant, aménagé sur s (figure 5.27). Sans frottement, chaque force ∆F ~ l exercée
par s sur S au travers du petit élément de surface ∆σ sera perpendiculaire à la direction
de la translation. Si par exemple, la direction de déplacement correspond à l’axe X, on
aura
~ l · ~ux = 0
∆F (5.72)
Vue en coupe
111111111111111111
000000000000000000
000000000000000000
111111111111111111 s
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111 s
∆σ
000000000000000000
111111111111111111
00000000000
11111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000
11111111111
000000000000000000
111111111111111111
∆Fl
00000000000
11111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000
11111111111
000000000000000000
111111111111111111
x
00000000000
11111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000
11111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000
11111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000
11111111111
S S
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
x O
Une liaison rotoı̈de entre deux solides S et s peut être réalisée par le contact d’une
surface de révolution pleine liée à S, glissant à l’intérieur de la cavité correspondante,
aménagée sur s (figure 5.28). La surface doit évidemment être telle qu’elle empêche le
déplacement axial (une surface cylindrique ne convient pas !). Sans frottement, chaque
force ∆F ~ l exercée par s sur S au travers du petit élément de surface ∆σ verra sa ligne
d’action passer par l’axe de symétrie. Supposons que Oz soit l’axe de symétrie. Appelons
M le point d’application de ∆F ~ l , et M′ le point de percée de sa ligne d’action sur l’axe de
révolution, il vient
−−→ −−→ −−→ −−→
~
MO ∆Fl = OM ∧ ∆F ~ l = OM′ ∧ ∆F ~ l + M′ M ∧ ∆F~ l = OM′ ∧ ∆F ~l (5.74)
−−→
puisque la ligne d’action passe par M′ . Comme OM′ est toujours parallèle à l’axe Oz, le
moment ne peut qu’être perpendiculaire à Oz, par définition du produit vectoriel :
MO ∆F ~ l · ~uz = 0 (5.75)
~ lO .
et il en sera de même pour le moment résultant M
S 111111111111111111
000000000000000000 s
11111111111111111111111
00000000000000000000000 111111111111
000000000000
000000000000000000
111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111 000000000000
111111111111
s
000000000000
111111111111
000000000000000000
111111111111111111
∆σ M
00000000000000000000000
11111111111111111111111 000000000
111111111
∆σ
000000000000
111111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111 000000000
111111111
000000000000
111111111111
z
000000000000000000
111111111111111111
∆Fl
00000000000000000000000
11111111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
∆Fl 000000000
111111111
000000000000
111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111 000000000
111111111
000000000000
111111111111
∆Fl O
O
00000000000000000000000
11111111111111111111111
M’
000000000000000000
111111111111111111
z
000000000
111111111
000000000000
111111111111
000000000
111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111 000000000000
111111111111
000000000
111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111 000000000000
111111111111
000000000
111111111
000000000000
111111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111 000000000
111111111
000000000000
111111111111
000000000000000000
111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111 000000000000
111111111111
S
00000000000000000000000
11111111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111 000000000000
111111111111
000000000000000000
111111111111111111 000000000000
111111111111
000000000000
111111111111
000000000000000000
111111111111111111
Fig. 5.28 – Forces de liaison dans une liaison rotoı̈de
Une liaison cylindrique sera évidemment réalisée par glissement entre deux surfaces
correspondant à un cylindre circulaire droit. Il est aisé de deviner que l’élément de force
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 238
Vue en coupe
111111111111111111
000000000000000000 s
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111 s
000000000000000000
111111111111111111
∆σ
000000000
111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000
111111111
000000000000000000
111111111111111111
∆Fl
000000000
111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000
111111111
000000000000000000
111111111111111111
O z
z 000000000
111111111
000000000000000000
111111111111111111
O
000000000S
111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000
111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000
111111111
000000000000000000
111111111111111111
S
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
000000000000000000
111111111111111111
réunira, vis-à-vis de l’axe, les propriétés rencontrées pour la liaison rotoı̈de et la liaison
prismatique.
On en conclut que la liaison cylindrique d’axe Oz introduira 4 inconnues de liaison..
Dans le cas d’une liaison cylindrique d’axe Oz, elles correspondront à Rlx , Rly , MlOx , et
MlOy .
5.8.6 Généralisation
Il est intéressant à ce stade de faire le parallèle, pour chacune des liaisons que nous ve-
nons de voir, entre le torseur des forces de liaison et le torseur cinématique du mouvement
relatif
• Liaison sphérique de centre O
n o Rlx 0 n o 0 ωx
~ l = Rly
R ~vOS /s = 0 ~ lO
M = 0 ~ωS/s = ωy
Rlz 0 0 ωz
• Liaison prismatique d’axe parallèle à Ox
n o 0 VOx n o MlOx 0
~ l = Rly
R ~vOS /s = 0 ~ lO = MlOy
M ~ωS/s = 0
Rlz 0 MlOz 0
• Liaison rotoı̈de d’axe Oz
n o Rlx 0 n o MlOx 0
~ l = Rly
R ~vOS /s = 0 M~ lO = MlOy ~ωS/s = 0
Rlz 0 0 ωz
• Liaison cylindrique d’axe Oz
n o Rlx 0 n o MlOx 0
~
Rl = R ly ~
vOS /s = 0 ~ lO
M = MlOy ~ωS/s = 0
0 VOz 0 ωz
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 239
On constate que
• la somme du nombre de paramètres libres dans le champ de vitesses et du nombre
d’inconnues de liaison est systématiquement égal à 6 ;
• quand une composante de R ~ l est nulle, la composante correspondante de ~vO /s ne
S
l’est pas et vice-versa ;
• quand une composante de M ~ lO est nulle, la composante correspondante de ~ωS/s ne
l’est pas et vice-versa.
Physiquement, on se rend bien compte que, pour bloquer un mouvement dans une
direction, il faut un effort dans la même direction. Ainsi, pour bloquer une translation
dans une direction, il faudra une force dans la même direction (si vx =0, Flx 6= 0). Pour
bloquer une rotation autour d’un axe, il faut un couple autour du même axe (si ωz =0,
Mlz 6= 0). Il est donc logique que le nombre de contraintes cinématiques soit égal au
nombre d’inconnues de liaison.
En même temps, pour une liaison idéale (sans frottement ou sans perte), il ne doit pas
y avoir de force qui s’oppose aux mouvements permis par la liaison (si vx 6= 0, Flx = 0, si
ωz 6= 0, Mlz = 0).
On verra plus tard que les liaisons idéales vérifient en fait la relation générale suivante
~ l · ~vO /s + M
R ~ lO · ~ωS/s = 0 ∀~vO /s , ~ωS/s licites (5.76)
S S
dans laquelle licite indique que le champ de vitesses relatif est conforme au mouvement re-
latif imposé par la liaison. Cette dernière relation indique simplement qu’aucune puissance
ne doit être dissipée par une liaison idéale.
En cas plan, toutes les forces sont dans le plan Oxy et les moments sont tous parallèles
à l’axe z. Le torseur des forces de liaison prend la forme suivante
n o Rlx n o 0
~l
R = Rly ~ lO
M = 0
xyz xyz
0 MlOz
et ne comporte au maximum que trois coordonnées non nulles, c’est-à-dire Rlx , Rly et
MlOz .
Comme en cinématique, seules 4 liaisons restent d’application : la liaison rotoı̈de, la
liaison prismatique et la liaison de contact avec ou sans glissement.
En cas plan, la somme du nombre de degrés de liberté et du nombre d’inconnues de
liaison est toujours égale à trois.
On reprend, dans les tableaux 5.10 à 5.13, la forme en cas plan du torseur cinématique
et du torseur des inconnues de liaison pour chacune des liaisons classiques.
Dans le même esprit que pour les liaisons précédentes, une liaison idéale n’engendre
aucune force qui contrarierait le mouvement permis par la liaison. De façon générale, la
force de liaison sera donc perpendiculaire à la vitesse relative.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 245
Ainsi, si un point matériel est astreint à suivre une courbe, la composante tangentielle à
la courbe (parallèle à la vitesse) doit être nulle. Cela engendrera deux inconnues de liaison
en cas spatial, (deux composantes selon deux directions dans le plan perpendiculaire à la
courbe au point considéré) et une seule en cas plan (composante selon la perpendiculaire
à la courbe dans le plan du mouvement). Si on prend l’exemple d’un point matériel M
astreint à suivre une droite Oy (figure 5.30), la force de liaison sera de la forme F ~l =
Flx ~ux + Flz ~uz (Flx~ux en cas plan).
z
z
S
O y
S x
O y
Fl M Fl
x
VM/S VM/S
M
Si le point matériel est astreint à suivre une surface, la force de liaison devra être
perpendiculaire à la surface au point considéré, engendrant ainsi une seule inconnue de
liaison. Si le point matériel M est astreint à suivre le plan Oxy attaché au bâti, la force
~ l = Flz ~uz .
de liaison exercée par le bâti sera de la forme F
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 246
L’effet d’une force sur l’équilibre ou le mouvement ne dépend pas du procédé qui l’a
produite. On peut donc, sans rien changer à l’équilibre ou au mouvement du système
étudié, remplacer une liaison par les forces que cette liaison développe à chaque instant.
Dans ce cas, on dit que l’on coupe la liaison et que l’on extériorise les forces de
liaison.
De même, les fils, barres, ressorts, ..., peuvent être remplacés par les forces (données ou
de liaison) que ces objets exercent sur les éléments du système. Le schéma d’un corps où
toutes les forces apparaissent exercées directement s’appelle le schéma du corps rendu
libre (toutes les liaisons étant coupées, le corps considéré apparaı̂t libre).
z
FlB
F F
B(f) D B(f) D
G z G
C P C P
E k,L0 T E
O F O Fr
x y
x FlA
y
A(f=0) A(f=0)
Fig. 5.31 – Corps soumis à différentes forces et son schéma rendu libre
Prenons l’exemple du solide S illustré à la figure 5.31. Le corps S est en contact avec les
plans matériels Oxy et Oyz, en A et B respectivement. En B le coefficient de frottement
vaut f . En A le coefficient de frottement est nul. La barre OC, parfaitement articulée à
ses extrémités, relie le point C de S au point fixe O.
Les forces directement appliquées ~
−→
sont les suivantes : F exercée par un fil en D, le
~ E =k(
poids m~g en G et la force F
EF
− L0 )~uEF exercée par le ressort en E.
et les conditions de non glissement, exprimant que la force de liaison doit rester à l’intérieur
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 247
Le schéma du corps rendu libre est représenté sur la droite de la figure 5.31. Toutes les
forces y apparaissent comme directement exercées sur S. Le solide sera en équilibre dans
la position indiquée si le torseur de toutes les forces est équivalent à zéro, et si les forces
de liaison sont physiquement acceptables (vérifient les conditions de compatibilité).
5.10.1 Introduction
Soit un système mécanique comportant s solides et p points matériels, reliés entre eux
par nl liaisons.
Le problème fondamental de la statique est mis en oeuvre en 6 étapes
1. La recherche du nombre n de degrés de liberté
Pour rappel, ce nombre peut être évalué par la relation
nl
X
n=6∗s+3∗p− li (3D)
i=1
nl
X
n=3∗s+2∗p− li (2D)
i=1
n=6∗s+3∗p−r (3D)
n=3∗s+2∗p−r (2D)
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 248
où r est le nombre de contraintes indépendantes (ou le rang du système linéaire des
contraintes).
2. La caractérisation des forces de liaison
Il s’agit de caractériser les inconnues de liaison introduites par les nl liaisons inter-
venant dans le système. On notera l le nombre total de ces inconnues de liaison. On
exprimera aussi les coordonnées des forces de liaison dans le système d’axes choisi
à partir des inconnues de liaison retenues.
3. La description des forces appliquées
Chaque force appliquée sera décrite clairement en grandeur, direction et sens. En
pratique, cela conduira à l’expression des coordonnées des forces appliquées dans un
système d’axes de référence choisi.
4. L’écriture des équations d’équilibre
On sait que l’on pourra écrire un nombre total de m = 6 ∗ s + 3 ∗ p (ou 3 ∗ s + 2 ∗ p en
cas plan) équations d’équilibre indépendantes, correspondant aux projections, dans
le système d’axes choisi, des conditions d’équilibre de chaque corps et de chaque
point matériel, qui de façon générale, correspondent à
où Σe représente le torseur des forces extérieures, somme du torseur Σl,e des forces
extérieures de liaison et du torseur Σa,e des forces extérieures appliquées. Les in-
connues de liaison y apparaissent toujours linéairement, si bien que l’on se
trouve devant un système linéaire de la forme
A m×l · Fl l×1 = b(Fa ) m×1 (5.80)
x + 2y = a (1)
x−y = b (2)
2x + y = c (3)
A gauche on constate que la dernière ligne est la somme des deux autres (1)+(2)=(3). Pour que le système
soit compatible, il faut qu’on ait la même combinaison linéaire à droite, soit une condition de compatibilité
qui s’écrit a + b = c.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 249
La barre entre O et C impose que la distance entre les deux soit constante, que l’on
peut formuler
−→2
OC = cste (5.83)
ou encore
FlB
δ
F
B(f) D
z γ
G
C P
T E Fr ε
O
x y
FlA
A(f=0)
avec P = mg.
4. Ecriture des équations d’équilibre
L’équilibre de translation du solide S peut s’écrire sous forme vectorielle
~ lA + F
F ~ lB + T
~ +F
~ +F
~r +P
~ =0 (5.93)
Les projections sur les axes donnent les trois premières équations d’équilibre
FlBx − T γx = −F δx − Fr ǫx (5.95)
FlBy − T γy = −F δy − Fr ǫy (5.96)
FlA + FlBz − T γz = −F δz − Fr ǫz + P (5.97)
L’équilibre de moment peut être écrit par rapport à n’importe quel pôle. Toutefois,
pour simplifier la résolution, il est toujours préférable de choisir un pôle qui fera
apparaı̂tre le moins possible d’inconnues de liaison. Le choix du pôle B s’impose
donc, l’équilibre en rotation s’écrivant sous forme vectorielle
−→ ~ −→ ~ −→ ~ −→ ~ −→ ~
BA ∧ FlA + BC ∧ T + BD ∧ F + BE ∧ Fr + BG ∧ P =0 (5.98)
ou
−→ ~ −→ ~ −→ ~ −→ ~ −→ ~
BA ∧ FlA + BC ∧ T = −BD ∧ F − BE ∧ Fr − BG ∧ P (5.99)
~ est parallèle à −
Comme T
→ ~ sera développé comme suit
OC, le moment de la force T
n−→ o n −→ −→ o n → o
BC ∧ T~ = (BO + OC) ∧ T ~ = − BO ∧ T~ +0
~ux ~
u ~
u −z T γ
y z B y
= −xB 0 −zB = zB T γx − xB T γz
−T γx −T γy −T γz xB T γy
n−→ o ~ux ~uy ~uz yD F δz − (zD − zB )F δy
~ = xD − xB yD zD − zB = (zD − zB )F δx − (xD − xB )F δz
BD ∧ F
F δx F δy F δz (xD − xB )F δy − yD F δx
n−→ o ~ux ~uy ~uz yE Fr ǫz − (zE − zB )Fr ǫy
~
BE ∧ Fr = xE − xB yE zE − zB = (zE − zB )Fr ǫx − (xE − xB )Fr ǫz
Fr ǫx
Fr ǫy Fr ǫz (xE − xB )Fr ǫy − yE Fr ǫx
n−→o ~ux ~uy ~uz −yG P
~ = xG − xB yG zG − zB = (xG − xB )P
BG ∧ P
0 0 −P 0
Les projections sur les axes de l’équilibre de moment autour du pôle B donnent les
3 dernières équations d’équilbre
yA FlA − zB γy T = (zD − zB )F δy − yD F δz
+(zE − zB )Fr ǫy − yE Fr ǫz + yG P (5.100)
−(xA − xB )FlA + (−xB γz + zB γx )T = (xD − xB )F δz − (zD − zB )F δx
+(xE − xB )Fr ǫz − (zE − zB )Fr ǫx
−(xG − xB )P (5.101)
xB γy T = yD F δx − (xD − xB )F δy
+yE Fr ǫx − (xE − xB )Fr ǫy (5.102)
En imaginant par ailleurs que la barre OC soit remplacée par un fil, il faudrait
vérifier que T est positif, un fil ne pouvant transmettre d’effort de compression.
Si la compatibilité des forces de liaison n’est pas vérifiée, le système n’est
pas en équilibre. L’effort demandé aux liaisons est en effet impossible physique-
ment et il y aura rupture d’équilibre par décollement ou glissement. Il faut retenir
qu’une telle vérification ne peut se faire qu’a posteriori puisque les efforts de liaison
ne peuvent être déterminés que par résolution des équations de la statique.
Considérons le cas du pendule simple illustré à la figure 5.33, déjà évoqué en début
de chapitre. Il s’agit bien sûr d’un cas plan et on ne considérera que les forces dans le
plan Oxy. Le système comporte un seul solide, le pendule, considéré comme une barre
homogène de longueur L et de masse m. Outre son poids le pendule est soumis à une
force horizontale vers la droite de grandeur F en son extrémité A. Le pendule est relié au
bâti par une liaison rotoı̈de en O. Dans la configuration considérée, il fait un angle θ avec
la verticale.
FlOy
FlOx
O O
G
θ
mg
θ
y A F F
A
x
Fig. 5.33 – Pendule soumis à une force horizontale
Les projections sur les axes conduisant aux deux relations suivantes
FlOx = −F (5.103)
FlOy = mg (5.104)
Pour l’équilibre de moment, le pôle O s’impose pour éliminer toute apparition des
inconnues de liaison. L’équilibre de moment sous forme vectorielle s’écrit
−→ ~ −→ −→ ~ −→ −→ ~
OO ∧ FlO + OG ∧ (−m~g) + OA ∧ F = 0 + OG ∧ (−m~g) + OA ∧ F =0
0 2
−mg 0
n−→o ~ux ~
u ~
u
y z
~ = L sin θ −L cos θ 0 = L cos θF ~uz
OA ∧ (F)
F 0 0
Ce qui nous conduit à la dernière équation d’équilibre
L
− sin θmg + L cos θF = 0 (5.105)
2
5. Résolution des équations d’équilibre
On s’aperçoit que les inconnues de liaison sont déduites directement des équations
5.103 et 5.104. L’équation 5.105 ne fait pas apparaı̂tre d’inconnue de liaison. C’est
donc une condition d’équilibre. On peut réécrire cette dernière sous la forme
2F
tan θ = (5.106)
mg
5.11 Exemples
5.11.1 Rocking-chair
sol horizontal, par contact des supports de forme circulaire, dont le centre est en C. Quelle
est la configuration d’équilibre du dispositif et quelle est alors la force de contact au sol ?
Le système est plan et donnera donc lieu à trois conditions d’équilibre (m = 3). Si
on suppose fort logiquement qu’il n’y a pas glissement au point de contact, on aura deux
inconnues de liaison (l = 2). On en déduit qu’il y aura une condition d’équilibre.
C C
G
G
mg mg
FlM FlM
=−mg M’ =−mg
1111111111111111111111
0000000000000000000000
0000000000000000000000
1111111111111111111111 1111111111111111111111
0000000000000000000000
0000000000000000000000
1111111111111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
M
0000000000000000000000
1111111111111111111111 0000000000000000000000
1111111111111111111111
M=M’
0000000000000000000000
1111111111111111111111
Fig. 5.34 – Rocking-chair sur un sol horizontal
La résolution de ce problème de statique est très rapide. En effet, le rocking-chair n’est
soumis qu’à deux forces, son poids m~g, et la force de liaison F ~ lM au point de contact avec
le sol. L’équilibre de translation
~ lM = 0
m~g + F
~ lM =−m~g.
nous apprend que la force de liaison vaut F
Pour qu’il y ait équilibre de moment, il faudra que ces deux forces, toutes deux verti-
cales, aient même ligne d’action. Cela ne sera possible que si le point de contact est à la
verticale du point G. Dans le cas du dessin, le point de contact à l’équilibre sera le point
M′ , situé sur la droite CG. C’est la condition d’équilibre. Dans un cas plus général
(ligne de contact non circulaire), le point de contact est tel que la perpendiculaire à la
tangente à la ligne de contact passe par G.
A l’équilibre, il est clair qu’on aura FlM n = mg et FlM t = 0 et que les conditions de
compatibilité sont vérifiées.
Si maintenant, on considère le cas d’un sol légèrement incliné d’un angle α par rapport
à l’horizontale (figure 5.35), l’équilibre sera atteint quand le point de contact sera à la
verticale du centre de gravité. Dans ce cas, on aura FlM n = mg cos α et FlM t = mg sin α
et il y aura une condition de compatibilité qui s’écrira
FlM t
= tan α < f
FlM n
si f est le coefficient de frottement.
Soit un rotor S en liaison rotoı̈de sans perte avec le bâti autour de l’axe Oz. Si R ~ l et
~
MlO sont les coordonnées au pôle O du torseur des forces de liaison induites par la liaison
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 257
G
mg
FlM
0000000000000000000000
1111111111111111111111
=−mg
1111111111111111111111
0000000000000000000000
α 0000000000000000000000
1111111111111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
M
0000000000000000000000
1111111111111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111
Fig. 5.35 – Rocking-chair sur un sol incliné
rotoı̈de, on sait que seule la composante selon z du moment est nulle : MlOz = 0.
palier (O)
rotor
palier (A)
FlO
O
1
0
0
1
FlA
y
11
00
x z 00
11
A 11
00
Fig. 5.37 – Forces de liaison sur le rotor
et font apparaı̂tre 6 inconnues de liaison : FlOx , FlOy , FlOz , FlAx , FlAy et FlAz .
L’équilibre de translation du rotor donne 3 premières relations
MaOx MaOy
FlAy = FlAx = −
h h
et, en réinjectant ces valeurs dans les relations 5.108 et 5.109, on trouve FlOx et FlOy
MaOy MaOx
FlOx = −Rax + FlOy = −Ray −
h h
Par contre, l’équation 5.110 admet une simple infinité de solutions pour les inconnues
de liaison FlOz et FlAz : les liaisons sont surabondantes et le système est hyperstatique.
Pour lever l’hyperstaticité, il faudrait considérer la déformabilité du système (cf. cours
de Résistance des matériaux). Elle serait aussi levée si le point A n’était plus fixe, mais
seulement astreint à glisser sans perte le long de Oz (palier-guide). Dans ce cas, on aurait
FlAz = 0 et FlOz = −Raz .
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 259
5.12.1 Introduction
Le système mécanique illustré à la figure 5.38 est situé dans un plan vertical et est
constitué par :
• un carré S1 , de côté a, de poids négligeable, pouvant glisser sans perte par rapport
au bâti s le long d’une glissière Ox (liaison prismatique), inclinée d’un angle θ par
rapport à l’horizontale ;
• un disque S2 de rayon R (2R < a), de masse M, s’appuyant au point A sur le carré
S1 , et au point B sur la droite Ox de s.
Les coefficients de frottement en A et B valent f .
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx y
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx S2
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
z
xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
s
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
S1 A C
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx R
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx x
xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
F xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
θ
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx B
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
s
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
O xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
On cherche la force F , parallèle à Ox, à appliquer sur le solide S2 pour faire glisser
l’ensemble vers la droite. Clairement, deux cas de figure sont possibles
• soit il y a glissement en A entre S1 et S2 , le disque S2 continuant à rouler sans glisser
sur le bâti en B ;
• soit il y a glissement en B entre S2 et le bâti, le disque S2 restant “soudé” en A avec
S1 .
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 260
A moins que l’angle θ ne dépasse 90o , on voit mal comment on pourrait avoir décollement
en A ou en B.
Le système est plan et comporte 2 solides, soit un total de 6 conditions d’équilibre
indépendantes. La liaison prismatique introduit deux inconnues de liaison, relatifs à la
force F~ lp = Flp ~uy perpendiculaire à l’axe de la glissière et au moment de liaison M
~ lp =
Mlp ~uz appliqués par le bâti sur S1 . Les liaisons en A et B introduisent chacune deux
inconnues de liaison (une composante tangentielle et une composante normale). On a
donc un total de 6 inconnues de liaison et le système est isostatique. Le plus simple
est donc de déterminer l’expression des forces de liaison en fonction de F et d’exprimer
ensuite les conditions de rupture d’équilibre. Les forces de liaison relatives à la liaison
prismatique ne nous intéressent pas et nous allons donc essayer de les éviter.
Prenons d’abord comme système le disque S2 . Son équilibre de translation s’écrit sous
forme vectorielle
~ lB + F
M~g + F ~ lA = 0
F − FlAn = 0 → FlAn = F
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 261
FlBt = −f FlBn
Mg sin θ − F = −f (Mg cos θ − Mg sin θ + F )
ce qui conduit à
Mg sin θ (1 − f ) + f Mg cos θ f cos θ
FglB = = Mg sin θ +
1−f 1−f
Pour avoir rupture d’équilibre par glissement en A (vers la droite) il faut |FlAt | =
f |FlAn |. Comme précédemment, FlAn est positif. Quand le disque roule sans glisser en B
en allant vers la droite, la vitesse de glissement de S2 /S1 ne peut être que vers le haut. La
force de liaison tangentielle doit donc être vers le bas et FlBt est aussi négatif. Finalement,
on a
FlAt = −f FlAn
Mg sin θ − F = −f F
ce qui conduit à
Mg sin θ
FglA =
1−f
C’est le scénario qui conduit à la valeur la plus faible qui se produira en réalité.
Pour fixer les idées, prenons deux ensembles différents de valeurs numériques
1. M=1kg, R=0,4m, θ = 30o , f =0.4 → FGlB = 10,56 N, FGlA = 8,18 N
2. M=1kg, R=0,4m, θ = 60o , f =0.4 → FGlB = 11,77 N, FGlA = 14,15 N
On voit que, dans le premier cas, il y aura rupture d’équilibre par glissement en A (dès
que F =8,18 N) et, dans le deuxième cas, rupture d’équilibre par glissement en B (dès que
F =11,77 N).
On remarque aussi qu’il y aura coincement si f > 1, c’est-à-dire qu’il est impossible
d’amener la rupture d’équilibre par glissement vers la droite, par la force F appliquée sur
S1 , si f > 1. On voit en effet que FGlA devient négative dans ce cas, ce qui n’a pas de sens.
Une autre façon de s’en rendre compte est de constater que tant FGlA que FGlB tendent
vers l’infini quand f tend vers 1.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 262
5.12.3 Tracteur
Les roues arrière et avant ont des rayons respectifs égaux à r1 et r2 . Les caractéristiques
géométriques (a,L,e,d,h) sont illustrées sur la figure 5.39.
caisse (M)
G
Fh E C
Fv C1
d h
C2
Flm1n FlM2 n
FlM1tFlM t
y 111111111111111111111111111111
000000000000000000000000000000
000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111
2
x 000000000000000000000000000000
111111111111111111111111111111
M1 M2
a
e L
Physiquement, on imagine sans peine qu’une rupture d’équilibre peut se produire soit
par perte d’adhérence sur la roue arrière (glissement), soit par décollement de la roue
avant. En fonction de l’effort à l’attelage et de l’adhérence au sol, l’un ou l’autre scénario
se réalisera.
Le problème est plan et comporte trois solides et 4 liaisons. Le nombre d’équations
indépendantes sera donc égal à 9. Les liaisons rotoı̈des et les roulements sans glissement
imposent chacun deux inconnues de liaison, soit un total de 8. Il y aura donc une condition
d’équilibre (un degré de liberté). Pour résoudre le problème de la rupture d’équilibre, les
forces de liaison en C1 et C2 ne nous intéressent pas. Nous allons donc essayer d’écrire des
équilibres qui ne font intervenir que les forces de liaison en M1 et M2 .
Le choix de l’ensemble (caisse et les deux trains de roues) permet d’éviter les forces
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 263
L’équilibre de moment sera effectué autour du point M1 pour éliminer les forces de liaison
correspondantes :
−−→ ~h +F~ v) + −−−→ ~ −−−→ ~ −−−→
M1 E ∧ (F M1 M1 ∧ F lM1 + M1 M2 ∧ FlM2 + M1 C1 ∧ m1~ g
−−−→ −−→
+M1 C2 ∧ m2~g + M1 G ∧ M~g = 0
~ n’intervient pas puisqu’il est exercé par la caisse sur la roue et
dans laquelle le couple C
est donc interne.
La projection sur z de l’équilibre de moment nous donne, en appliquant la règle des
bras de levier vue pour les torseurs plans
Fh d + Fv e + 0 + FlM2 n L + 0 − Mga − m2 gL = 0
En utilisant cette expression de FlM2 n dans l’équilibre vertical, on obtient celle de FlM1 n
On constate que la force normale en M1 est toujours positive et n’est donc sujette
à aucun décollement. Par contre, on aura pour le contact en M2 une condition de non-
décollement (FlM2 n > 0) qui s’écrit
Fh d + Fv e < Mga + m2 gL
expression dans laquelle on voit que les deux composantes de la force à l’attelage contri-
buent au décollement de la roue avant.
Pour déterminer les composantes tangentielles des forces de contact au sol, nous allons
écrire l’équilibre de rotation des trains de roues autour de leur centre, qui éliminent aussi
les forces de liaison en C1 et C2 .
L’équilibre de rotation du train de roues arrière autour de C1 nous donne
−−−→ ~ −−−→ ~ −−−→ ~ =0
C1 M1 ∧ FlM1 + C1 C1 ∧ F lC1 + C1 C1 ∧ m~ g+C
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 264
La force Fh qui conduit à la rupture d’équilibre par glissement est donnée par FlM1 t =
f FlM1 n , soit
e d a
Fh = f Fv (1 + ) + Fh + Mg(1 − ) + m1 g
L L L
d e a
Fh (1 − f ) = f Fv (1 + ) + Mg(1 − ) + m1 g
L L L
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 265
et finalement
f Fv (1 + Le ) + Mg(1 − La ) + m1 g
Fh =
(1 − f Ld )
Pour des valeurs numériques données, la rupture d’équilibre aura lieu selon le scénario
conduisant à la plus petite valeur de Fh .
Cette petite étude montre que, pour éviter le décollement, on a tout intérêt à aug-
menter a, c’est-à-dire à reporter le centre de gravité vers l’avant, d’où les contrepoids sur
l’avant des tracteurs. Par contre, augmenter a diminue la valeur de la force limite condui-
sant au glissement de la roue motrice. Heureusement, cet effet est moins critique parce
que les forces à l’attelage augmentent toutes deux la force normale sur la roue arrière.
bati s
A (rot)
barre AM (AM=L, m=0)
Y 30
E C g
X k,L/8
S (M)
M (f)
h h/2
G h/2 F
P
prism.
a
bati s b
Pour qu’il y ait coincement, il faut que la composante tangentielle soit toujours dans
le cône de frottement, soit
kFlM t k < f kFlM n k
√ !
3L √
F < f k +F 3
16
√
3L √
F < fk + fF 3
16
Ce sera toujours le cas (∀F ) si f > √1 (condition de coincement).
3
Si f est suffisamment petit que pour éviter le coincement, la force F qui conduira à
la rupture d’équilibre sera telle que
kFlM t k = f kFlM n k
√
3L √
F = fk + fF 3
16
soit
√
3L
fk 16
F = √
1−f 3
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 267
reste toujours positive et qu’il n’y a donc pas de risque de rupture d’équilibre par
décollement.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 268
EXERCICES
~ O = MO F
M ~ 1/A + MO F ~ 2/A + MO F ~ 3/A + C~
1 2 3
U~x U
~y U ~ z
−−→ ~
MO F~ 1/A
1 = OA1 ∧ F
1 = 1 1 1 = (1; −2; 1)
1 2 3
U~x U
~y U ~ z
−−→ ~
MO F~ 2/A = OA2 ∧ F
2 = −1 1 1 = (1; 2; −1)
2
0 1 2
U~x U
~y U ~ z
−−→ ~
MO F~ 3/A
3 = OA3 ∧ F
3 = −1 −1 1 = (−1; −3; −4)
−1 3 −2
~ O = (1; −2; 1) + (1; 2; −1) + (−1; −3; −4) + (3; 2; 5)
→M
= (4; −1; 1) (en Nm)
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 269
comme I est non nul, le torseur Σ n’est pas réductible à un élément simple.
3. En B, le torseur Σ se réduit à la résultante et au moment résultant M ~ B , que l’on
calcule par la formule du changement de pôle
U~x U
~y U ~ z
~B=M
M ~ O+R ~ ∧−→
OB = (4; −1; 1) + 0 6 3 = (4; 5; −11) (en Nm)
2 0 0
1. Rechercher F~ B et C,
~ sachant que la résultante R
~ du torseur vaut (0 ; 2 ; 0) (en N),
et que le moment résultant du torseur M~ A en A vaut (2 ; 4 ; 1) (en Nm).
~ O en O.
2. Calculer le moment résultant M
3. Réduire le torseur Σ au point A.
4. On forme un nouveau torseur Σ′ en ajoutant à Σ un couple C ~ ′ . Rechercher une
~ telle que le torseur Σ se réduise à un vecteur glissant.
valeur de C ′ ′
Réponse
n o n o
~ ~ =(0 ; 1 ; -1)
1. FB =(-1 ; 0 ; 1) et C
n o
2. M~ A =(0 ; 4 ; 7)
~ et M
3. En A, le torseur Σ se réduit à R ~ A donnés dans l’énoncé.
n o
4. C~ ′ =(λ ; -4 ; µ), λ et µ étant des réels quelconques.
n o
5. F~ C =(0 ; -2 ; 0), ~eC étant quelconque.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 270
Suite à une crevaison, un conducteur malchanceux doit démonter sa roue pour pouvoir
la remplacer par la roue de rechange. Pour ce faire, il dispose d’une clé hexagonale.
L’écrou à dévisser est orienté de telle manière qu’une de ses diagonales fait un angle α
avec l’horizontale. On suppose que le conducteur, pour dévisser l’écrou, va appliquer son
poids (force verticale vers le bas) sur le bout de la clé et que la distance entre le point
d’application de la force et le centre de l’écrou est de 30 cm.
11111111111111111111111111111111111111
00000000000000000000000000000000000000
00000000000000000000000000000000000000
11111111111111111111111111111111111111
00000000000000000000000000000000000000
11111111111111111111111111111111111111
1. Quel est est l’angle α le moins favorable, c’est-à-dire celui pour lequel le couple de
déserrage applicable au centre de l’écrou sera le plus faible ?
2. Quel est est l’angle α le plus favorable, c’est-à-dire celui pour lequel le couple de
déserrage applicable au centre de l’écrou sera le plus important ?
3. Si un couple de 200 Nm est nécessaire pour déserrer l’écrou, quel est la masse
minimale du conducteur pour pouvoir démonter la roue en toutes circonstances ?
Que pourrait faire le chauffeur n’ayant pas un poids suffisant ?
Réponse
1. 30 degrés (couple maximum applicable égal à 0.3mg cos 30o ) ;
2. 0 degré (couple maximum applicable égal à 0.3mg) ;
3. 78.47 kg ; le moyen le plus efficace est d’augmenter la longueur de la clé (donc du
bras de levier), par exemple en enfilant le manche dans un tube.
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 271
Soit une masse ponctuelle m localisée en P , placée sur un plan incliné d’un angle α
par rapport à l’horizontale. Le coefficient de frottement entre la masse et le plan incliné
vaut f , l’angle de frottement étant φ (f = tan φ).
y
z
x
uv P
m
F
α mg uh
O x
B (mB) g
45°
01
α
10 )
10
L 0
(k,
11
00
00
11
00
11
A (mA)
L
Fig. 5.43 – Deux points matériels circulant sur des tiges rectilignes
Soit un chariot composé d’une caisse S de masse M et de deux roues, circulant sur
un plan incliné d’un angle α par rapport à l’horizontale. La roue 1, de masse M ′ et de
rayon r, est en liaison rotoı̈de avec la caisse S en C1 et roule sans glisser sur le bâti s en
O1 . La roue 2, de masse M ′ et de rayon r, est en liaison rotoı̈de avec la caisse S en C2 et
roule sans glisser sur le bâti s en O2 . Sur cette roue 2 est accroché en B un balourd dont
la masse vaut m.
Toutes les liaisons sont sans perte. On vient appliquer en A, situé à l’horizontale du
~ = F ~ux .
centre de gravité G de la caisse, une force F
Les autres caractéristiques géométriques (a, L, e, h) sont illustrées sur la figure 5.44.
~ qu’il faut appliquer en A pour maintenir le
On demande de déterminer la force F
système en équilibre.
Réponse
F
A
h
G
roue 2(M’)
Caisse S(M)
C2 m
r B
C1 O2
roue 1(M’) e
y r
O1 a
L
z
x α
1. F = f p2πRH
CHAPITRE 5. STATIQUE DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 274
Bouchon
Bouteille
2. C = f p2πR2 H
3.
v
F = f p2πRH √
v 2 + ω 2 R2
ωR
C = f p2πR2 H √
v 2 + ω 2 R2
Soit une échelle AB, de masse M et de longueur L posée contre un mur. Dans la confi-
guration étudiée, l’échelle fait un angle α avec l’horizontale. L’échelle étant symétrique,
on peut considérer que son centre de gravité G se trouve au milieu du segment AB. On
applique également au centre de gravité G une force F ~ = F ~ux horizontale.
10
1010
10111111111
+
1111
0000
000000000
A (f=0)
10111111111
FlA
000000000
x
000000000
111111111 10
10111111111
000000000
10111111111
000000000
10111111111 11111
1000000
1010
G F
000000000 0
1
000000000
111111111
10111111111
FlB
10 11
0
1
00
000000000
y
10111111111
z
Mg α
000000000 0
1
00
11
1000000000000000000
0000000000000000
1111111111111111
11111111111111111
11
00
O
000000000
111111111 0
1FlB
101111111111111111
0000000000000000
B x x
10
f=0
Méthode
Le système étant isostatique, rechercher l’expression des forces de liaison en fonction
de F . En écrivant ensuite les conditions de rupture d’équilibre, on obtient une expression
de F .
Réponse
1. FDEC = Mg cot α
2. FGlB = Mg cot α (2f tan α − 1)
Pour une configuration donnée, la rupture aura lieu dès que la force aura atteint FDEC
ou FGlB . Le mécanisme de rupture d’équilibre est donc celui qui conduit à la force la plus
faible. On aura ainsi rupture d’équilibre par décollement tant que
Objectifs de ce chapitre
• Définir les notions de puissance, de travail et d’énergie potentielle.
• Définir la notion d’énergie potentielle et de force conservative.
• Etablir le théorème général et le principe des travaux virtuels.
• Préciser la notion de liaison sans perte.
• Mettre en oeuvre la méthode du minimum d’énergie potentielle pour les systèmes
conservatifs.
6.1 Puissance
6.1.1 Définition
~ agissant sur un point matériel M animé de
La puissance développée par une force F
la vitesse ~vM est le scalaire
P =F ~ · ~vM (6.1)
Si la puissance P est positive, la force F ~ fournit de la puissance au système auquel M
~ reçoit de la puissance de ce système.
appartient ; si la puissance P est négative, la force F
La puissance P a la dimension d’une force par une vitesse, soit une force multipliée
par une longueur et divisée par un temps. L’unité SI est le Watt (W), correspondant à 1
Nm/s.
La vitesse ~vM dépend du repère de mouvement choisi : la puissance n’est donc pas un
276
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 277
invariant. Avec un repère centré en M par exemple, la vitesse ~vM serait toujours nulle,
ainsi que la puissance P .
FB/A A u AB B FA/B
1
le facteur 2
étant ajouté du fait que chaque paire de forces est comptabilisée deux fois (ij
et ji).
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 278
~ l S /S · ~vM /S = F
= F ~ l S /S · ~vgS /S (6.10)
1 2 S2 1 1 2 2 1
S1
M
FlS2/S1 FlS1/S2 S2
et la puissance devient
~
Pc = −f
Fln
k~
vg k ≤ 0. (6.13)
Le contact ne peut que dissiper de l’énergie. Pc est la puissance absorbée par le frottement
au contact des deux corps. Physiquement cette puissance est transformée en chaleur.
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 279
Les forces intérieures d’un système se groupent par paires de forces opposées, à distance
ou de contact. La puissance développée par ces forces intérieures est donc invariante.
On en déduit en corollaire que la puissance des forces intérieures d’un système
indéformable S (solide rigide) est nulle. En effet, si l’on choisit S pour repère, la
puissance développée par les forces intérieures est évidemment nulle. Or, cette puissance
est invariante, et reste donc nulle par rapport à tout autre repère.
La formule reste donc bonne tant que les deux torseurs sont réduits par rapport au même
point.
Par contre, le résultat n’est pas invariant par rapport au repère s utilisé comme
référence du mouvement.
~ s’exerçant sur un
En particulier, la puissance d’un couple de forces de moment M
~
solide S vaut ~ωS/s · M.
Corollaire : si le torseur des forces est équivalent à zéro, la puissance est nulle. En
particulier, on vérifie que la puissance d’un torseur de forces intérieures d’un solide
indéformable est nulle.
6.2 Travail
6.2.1 Définition
~
Si la force F(t) développe la puissance P (t), le travail W qu’elle fournit pendant
l’intervalle de temps (t′ , t′′ ) est, par définition :
Z t′′ Z t′′
Wt′ t′′ = P (t)dt = ~ · ~vdt.
F (6.21)
t′ t′
Le travail W a la dimension d’une force multipliée par une longueur, ou d’une puissance
multipliée par un temps. L’unité S.I. est le Joule (J) correspondant au travail effectué par
une force de 1N effectuant un trajet de 1 m parallèlement à la force. Le Joule correspond
aussi au travail effectué par une force délivrant une puissance de 1 W sur un temps d’une
seconde.
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 281
Z t
Réciproquement, si W (t) = ~ de t0 à t, alors P (t) =
P (t)dt est le travail fourni par F
t0
dW/dt.
Comme la puissance, le travail n’est pas un invariant. Le travail des forces intérieures
d’un système est invariant. En particulier, le travail des forces intérieures d’un solide rigide
est toujours nul.
F
γ
M(t)
M’(t’)
Supposons que la roue roule et glisse sur le sol, la vitesse de glissement étant ~vg =
~vMS /s .
~ l vaut
La puissance développée par F
~ lt |
P = −|~vg ||F (6.23)
mais F~ l ne s’exerce pas toujours sur le même point matériel de la roue. Le travail Wt′ t′′
~ l durant l’intervalle de temps (t′ , t′′ ) vaut
effectué par F
Z t′′
Wt′ t′′ = ~ lt |dt
−|~vg ||F (6.24)
t′
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 282
Fl
Fln
O e M Flt
En effet, la vitesse ~vMS /s du point matériel MS où F~ l s’exerce n’est pas égale à d~e ,
dt
puisque d~e est le déplacement élémentaire du point géométrique de contact M et non celui
du point matériel MS qui suit S dans son mouvement. En particulier, si la roue roule sans
glisser sur le sol, ~vg = 0, P = 0 et W = 0.
~ = −−
F
−→ −
→
grad V = − ∇ V (6.26)
La dimension de l’énergie potentielle V est celle d’un travail (force fois longueur).
Il est utile de rappeler que, conformément aux propriétés de l’opérateur gradient, la
force F~ est
• perpendiculaire à la surface équipotentielle, regroupant les points où le potentiel
à la même valeur qu’au point M considéré : V (x, y, z) = V (xM , yM , zM ) ;
• dirigée vers les potentiels décroissants ;
• de grandeur égale à la pente maximale de V en M.
~ = −rot(−
rotF
−→
grad V ) = 0 (6.28)
dW = Fx dx + Fy dy + Fz dz = −dV (6.29)
~
définissent le même champ de forces F(x, y, z)
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 284
~ de la masse m est P
Si Oz est vertical et dirigé vers le haut, le poids P ~ = −mg~uz . Le
travail élémentaire effectué par la force de pesanteur vaut
dW = P ~ · d~e = −mgdz = −dV (6.36)
si bien que le potentiel est donné par
Z z
V = mgdz + C (6.37)
0
C étant une constante quelconque.
On prendra le plus souvent V = mgz = mg × altitude (V étant choisi nul à l’altitude
zéro).
Les surfaces équipotentielles correspondent à des plans horizontaux (z = cste), pa-
rallèles au plan Oxy.
Le ressort (k, L0 ), attaché au point fixe O, exerce sur le point matériel M(x, y, z) la
force
~ = −k(r − L0 )~ur ,
F (6.38)
−−→
p −−→
2 2 2
OM
avec r =
OM
= x + y + z la longueur du ressort et ~ur = un vecteur unitaire
r
parallèle au ressort.
Puisqu’il existe une symétrie sphérique, choisissons le rayon OM pour chemin
d’intégration :
Z r Z r
V (x, y, z) = V (r) = − ~
F · d~e = − Fr dr (6.39)
0 0
Z r
1
= +k (r − L0 )dr = k(r − L0 )2 + C (6.40)
0 2
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 285
z
M (x,y,z)
ur
O k,L0
x y
WAB = V (A) − V (B) est le travail fourni au système auquel appartient le point M sur
~ = −−
lequel s’applique la force F
−→
grad V , lorsque ce point d’application passe de A à B, le
long d’un chemin quelconque.
Si le point d’application retourne de B en A, F~ fournit au système le travail WBA =
−WAB = V (B) − V (A). On se trouve en présence d’échanges d’énergie entre le dispositif
~ (par exemple un ressort) et le reste du système mécanique.
qui produit la force F
Supposons par exemple que l’on ait affaire à un ressort OM, O étant fixe, et qu’en B ce
ressort soit plus déformé qu’en A, de sorte que WBA = V (B)−V (A) soit un nombre positif
W . Quand M passe de A à B, le travail fourni par la force F~ au reste du système est WAB =
−W < 0 : la force prend l’énergie W au reste du système (W y était accumulée sous forme
d’énergie cinétique ou potentielle par exemple) et cette énergie W est accumulée dans le
ressort. Quand M revient de B en A, la force F ~ fournit le travail W au reste du système
(l’énergie W y est alors accumulée sous forme potentielle ou cinétique, ou y est dissipée
par frottement par exemple) ; le ressort perd l’énergie W qu’il avait accumulée durant la
première phase.
De manière générale, on peut interpréter le potentiel V comme une réserve d’énergie
contenue dans le dispositif qui produit la force F ~ = −− −→
gradV et dont peut disposer le
système mécanique auquel appartient le point M.
~ ∗ = −F
Considérons ensuite la force F ~ opposée à tout instant à la force F
~ : W∗ =
AB
−WAB = V (B)−V (A). Fixons le niveau du potentiel V de sorte qu’au point O, V (O) = 0.
On a donc : V (M) − V (O) = V (M) = WOM : le potentiel V (M) en un point M peut être
interprété comme le travail qu’il faut fournir pour amener le point considéré du point
O, où le potentiel est nul, au point M, en s’opposant à chaque instant à la force F~ du
champ.
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 286
~ i = −−
F
−→
gradi V = −
∂V
~ux −
∂V
~uy −
∂V
~uz . (6.41)
∂xi ∂yi ∂zi
L’idée du potentiel généralisé est de pouvoir déduire, à partir d’une unique fonc-
tion potentiel, des forces agissant sur plusieurs points et dérivant de potentiels a priori
différents (gravité, ressorts, . . . ).
Les propriétés précédentes restent valables :
dV
dWtot = −dV Wtot AB = V (A) − V (B) Ptot = − (6.42)
dt
et, sur un trajet fermé
Wtot = 0 (6.43)
Chacun des poids mi~g dérive de l’énergie potentielle Vi = mi gzi (cas avec plusieurs
points matériels et plusieurs potentiels). L’énergie potentielle totale est la somme des
énergies potentielles :
X X
V = mi gzi = g mi zi = MgzG , (6.44)
i i
où M est la masse totale. L’énergie potentielle totale est la même que si toute la masse
était concentrée au centre de masse G.
P = −k(r − L0 )dr/dt
dW = P dt = −k(r − L0 )dr
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 287
A2(x2,y2,z2)
A1(x1,y1,z1) k,L0
m
X
~ i dérivent de m potentiels Vj , la somme V =
Il est évident que si les forces F Vj est
j=1
un potentiel généralisé. Si, par exemple, le système ne comprend que des points pesants
réunis par des ressorts (kj , L0j ), on aura :
X1
V = MgzG + kj (rj − L0j )2 , (6.46)
j
2
expression dans laquelle il suffit d’exprimer zG et les rj en fonction des coordonnées des
points du système.
V = V (q1 , . . . , qn ). (6.47)
~ α est
quels que soient les déplacements virtuels élémentaires δ~eα , puisque chaque terme R
nul.
Or, la somme ainsi obtenue correspond au travail virtuel δWtot , effectué par l’ensemble
des forces agissant sur le système lors des déplacements virtuels élémentaires δ~eα et il vient
N
X
~ α · δ~eα = δWtot = δWα + δWl = δWe + δWi = 0
R (6.53)
α=1
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 289
Le théorème des travaux virtuels ne contient rien de plus que le principe fondamental
de la mécanique dont il est directement issu. Mais, il permet d’obtenir des relations variées
entre les forces agissant sur le système étudié, puisque le choix des déplacements virtuels
est totalement arbitraire. Il est vrai pour tout système mécanique, aussi bien continu
(corps déformables) que discret.
Exemple
S
y FlM
α FlN
G
S1
M S2
N
mg
soit
FM y + FN y + mg cos α = 0 (6.57)
qui est une des conditions d’équilibre de S, à savoir la projection sur y de l’équilibre des
forces.
Remarquons que le déplacement virtuel δy imaginé ne respecte pas les liaisons en M
et N.
Si les déplacements virtuels δ~eα d’un système mécanique discret sont li-
cites, le théorème direct s’applique évidemment à ce cas particulier : si le système est en
équilibre, alors δWtot = 0 ∀δ~eα licites. Nous nous proposons d’établir la réciproque : si le
travail virtuel δWtot = 0, ∀~eα licites, alors le système mécanique discret est en équilibre.
Raisonnons par l’absurde. Supposons que δWtot = 0 ∀δ~eα licites et qu’il n’y ait
pas équilibre. Le système, supposé abandonné sans vitesses initiales, se met alors en
mouvement, chacun de ses points Mα se déplaçant dans la direction de la résultante des
~ α agissant sur lui, selon la loi
forces R
~ α (∆t)2
R
∆~eα = + O (∆t)3 (6.58)
mα 2
Ces déplacements ∆~eα que l’on suppose s’être réellement produits sont évidemment
licites. Imaginons alors des déplacements virtuels de la forme
~α
R
δ~eα = k δτ (6.59)
mα
où k est une constante positive et δτ un accroissement positif de temps virtuel ; ces δ~eα ,
proportionnels aux ∆~eα , sont licites. Le travail virtuel total correspondant vaut :
N
X XN
~ α · δ~eα = R2
δWt = R k α δτ > 0 (6.60)
α=1 α=1
mα
et est strictement positif, ce qui est contraire à l’hypothèse. On ne peut donc supposer
que le mouvement se produit, ce qui prouve que le système est en équilibre.
On obtient ainsi le principe des travaux virtuels :
La C.N. et S. d’équilibre d’un système mécanique discret est que la somme des travaux
virtuels de toutes les forces en action sur le système soit nulle, pour tout déplacement
virtuel licite imaginé à partir de la configuration d’équilibre.
Ce principe peut s’énoncer mutatis mutandis pour les puissances virtuelles (”tout
déplacement . . .” devenant ”tout champ de vitesses . . .”).
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 291
Le principe des travaux virtuels est l’un des plus féconds de la Mécanique. Il est à la
base des méthodes de la Mécanique Analytique. On l’appelle généralement principe parce
qu’on peut le choisir pour principe fondamental de la Mécanique (au lieu de R ~ = m~a).
~ e, M
Soient (R ~ eO ) les coordonnées en O du torseur des forces extérieures s’exerçant sur
le solide S libre (ou rendu libre en coupant les liaisons et en extériorisant les forces de
liaison).
Les vitesses virtuelles licites sont :
et doit être nulle quelles que soient les vitesses virtuelles licites, c’est-à-dire quels que
soient ~vvO et ~ωv
~ e · ~vvO + ~ωv · M
Pvt = Pvi + Pve = Pve = R ~ eO = 0 ∀~vvO et ∀~ωv (6.63)
~ e = 0 et M
ce qui implique R ~ eO = O. On retrouve les équations d’équilibre du solide.
Dans le chapitre précédent, nous avons introduit la notion de liaison sans perte (ou
idéale) en matérialisant la liaison par le glissement de deux surfaces appropriées, et en
considérant que le glissement se faisait sans frottement. Nous en avons déduit que certaines
composantes du torseur des forces de liaison étaient nulles.
Nous pouvons maintenant aborder le problème sous l’angle énergétique : physique-
ment, on considère qu’un mécanisme fonctionne sans perte mécanique si, quelle que soit
la façon dont on le fait fonctionner, aucune énergie mécanique ne se transforme en chaleur.
Cette conception physique se traduit mathématiquement par la définition suivante :
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 292
Une liaison est dite sans perte si, pour tout déplacement virtuel licite (pour tout champ
de vitesses virtuelles licites), le travail virtuel δWl (la puissance virtuelle Pvl ) des forces
de liaison est nul(le).
Cette définition est valable aussi bien pour les liaisons à contact direct (point fixe
imposé par une rotule sphérique par exemple) que pour les liaisons à contact indirect
(point fixe imposé par une suspension à la Cardan par exemple - aucun élément de S n’est
en contact direct avec s : la liaison est réalisée à l’aide de solides intermédiaires). Elle se
maintient pour les systèmes rhéonomes, quand les liaisons peuvent dépendre du temps
(cf. aussi cours de Dynamique).
Cette définition suppose que les liaisons sont bilatérales. En effet, si la liaison est
unilatérale et si le déplacement virtuel licite écarte les deux corps en contact, le travail
virtuel se réduit au produit de la réaction normale Fln par le déplacement relatif δrn
suivant cette normale, déplacement qui a même sens que la réaction ; le travail virtuel
est donc positif. Dans le cas de liaisons sans perte unilatérales, la définition doit être
modifiée : δWl ≥ 0 pour tout déplacement virtuel licite. Sauf spécification contraire, nous
supposerons toujours que les liaisons sont bilatérales dans la suite.
L’expression rigoureuse de la puissance développée par une liaison doit tenir compte
du fait qu’il y a action et réaction. Soient une liaison entre deux solides S1 et S2 et
~ lS /S , M
(R ~ lOS /S ) les coordonnées au pôle O, choisi arbitrairement, du torseur des forces
1 2 1 2
développées par S1 sur le solide S2 , au travers de la liaison. Le torseur opposé s’applique
bien évidemment sur le solide S1 . Par rapport à un observateur s, la puissance virtuelle
totale Pvl s’exprime
~ lS /S · ~vvO /s + ~ωvS /s · M
Pvl = R ~ lOS /S − R~ lS /S · ~vvO /s − ~ωvS /s · M
~ lOS /S
1 2 S2 2 1 2 1 2 S1 1 1 2
~ lS /S · ~vvO /S + ~ωvS /S · M
= R ~ lOS /S (6.64)
1 2 S2 1 2 1 1 2
et est donc un invariant par rapport à s. La puissance développée par les forces de liaison
ne dépend donc que de la vitesse relative !
Si la liaison est sans perte, on a :
~ lS /S · ~vvO /S + ~ωvS /S · M
Pvl = R ~ lOS /S = 0 (6.65)
1 2 S2 1 2 1 1 2
Il faudra être très attentif au fait que la puissance virtuelle d’une liaison sans perte
dans un mouvement licite n’est nulle que si on tient compte en même temps de l’action
et de la réaction. C’est donc la somme des puissances développées par l’action
et la réaction qui est nulle. Si un seul des solides est dans le système choisi, seule
l’action (ou la réaction) intervient sur le système et la puissance qu’elle développe n’est
pas nécessairement nulle.
6.5.2 Exemples
Liaison de contact
~ lM est appliquée
Soit une liaison de contact en M entre S et s. Une force de contact F
par s sur S. La liaison sera sans perte si la puissance virtuelle des forces de liaison est
nulle pour tout champ de vitesses virtuelles licite, soit
~ lM · ~vvM /s = F
Pvl = F ~ lM t · ~vvM /s = 0 ∀~vvM /s licite (6.66)
S S S
Une barre rigide et sans masse est reliée au solide S1 en A et au solide S2 en B par
des liaisons sphériques sans perte (figure 5.26). La barre et les deux liaisons sphériques
définissent ensemble une nouvelle liaison, correspondant à imposer une distance constante
entre deux points de solides différents (barre bi-rotulée).
Cette liaison induit le torseur des forces de liaison appliquées par S1 sur S2 , qu’on peut
ramener à sa résultante R~ lS /S et à son moment résultant en B M ~ lBS /S . La puissance
1 2 1 2
virtuelle développée par ces forces de liaison s’écrit
~ lS /S · ~vvB /S + ω
Pvl = R ~ lBS /S
~ vS2 /S1 · M (6.67)
1 2 S2 1 1 2
−→
Vu de S1 , le point B ne peut que tourner autour de A, en gardant la distance
AB
constante, si bien que sa vitesse virtuelle licite est de la forme
−→
~vvBS2 /S1 = ~ωv ∧ AB ∀~ωv (6.68)
qui, si on veut que la liaison soit sans perte, doit être nulle pour tout mouvement virtuel
licite, c’est-à-dire ∀~ωvS2 /S1 et ∀~ωv .
On en déduit les deux conditions suivantes sur le torseur des forces de liaison
−→ ~ ~ lBS /S = 0
AB ∧ RlS1 /S2 = 0 et M 1 2 (6.70)
~ lS /S , localisée en B (puisque
Les forces de liaison se réduisent donc à la résultante R 1 2
~ −→ ~
MlBS1 /S2 = 0) et parallèle à AB, soit de la forme RlS1 /S2 = −T ~uAB , T devenant la seule
inconnue de liaison. Le signe négatif est choisi par convention, la barre est en traction si
T est positif et en compression dans le cas contraire.
Notons que la résultante R ~ lS /S correspond à la force de liaison F
~ lB exercée par la
1 2
barre, en B, sur S2 , par l’intermédiaire de la liaison sphérique. Comme vu au chapitre
−→
précédent, elle doit être parallèle à AB.
~ lA =R
Il est clair par ailleurs que F ~ lS /S =−R
~ lS /S = −F
~ lB
2 1 1 2
Liaisons classiques
= Rlx VvOx + Rly VvOy + Rlz VvOz + ωvx MlOx + ωvy MlOy + ωvz MlOz (6.71)
La liaison sera sans perte si cette puissance virtuelle est nulle pour tout champ de
vitesses virtuelles licites. En appliquant ce principe pour quelques liaisons classiques, on
retrouve des résultats conformes à ceux du chapitre précédent
• Liaison sphérique en O (n=3)
Le champ de vitesses virtuelles licites s’écrit
~vvOS /s = 0 ~ωvS/s = ωvx ~ux + ωvy ~uy + ωvz ~uz ∀ωvx , ωvy , ωvz (6.72)
Pour que la liaison soit sans perte, il faut
Pvl = = ωvx MlOx + ωvy MlOy + ωvz MlOz = 0 ∀ωvx , ωvy , ωvz (6.73)
~ lO = 0 (MlOx =MlOy =MlOz =0).
ce qui entraı̂ne que M
• Liaison rotoı̈de d’axe Oz (n=1)
Le champ de vitesses virtuelles licites s’écrit
~vvOS /s = 0 ~ωvS/s = ωv ~uz ∀ωv (6.74)
Pour que la liaison soit sans perte, il faut
Pvl = = ωv MlOz = 0 ∀ωv (6.75)
ce qui entraı̂ne que MlOz =0.
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 295
6.6.1 Définition
Puisque le travail virtuel (la puissance virtuelle) des forces de liaison est nul(le), le
principe des travaux (puissances) virtuel(le)s s’énonce dans ce cas :
La C.N. et S. d’équilibre d’un système mécanique à liaisons sans perte est que la somme
des travaux (puissances) virtuel(le)s des forces directement appliquées soit nulle, pour
tout déplacement virtuel licite (tout champ de vitesses virtuelles licites) imaginé à partir
de la configuration d’équilibre soit δWa = 0 ∀δ~eα licites,
ou Pva = 0 ∀~vvα licites.
Note : δWa ≤ 0 si les liaisons sont unilatérales, puisque dans ce cas δWl ≥ 0.
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 296
Les forces de liaison n’interviennent plus. Ce principe permet donc d’obtenir directe-
ment les conditions d’équilibre du système.
Si l’on désire calculer une force de liaison, il suffit d’effectuer une coupe relative à cette
force de liaison de manière à l’extérioriser.
Attention ! Pour un système donné, la puissance développée par une liaison sans perte
n’est nulle que si les deux composantes des forces de liaison (action et réaction)
sont présentes dans le système. Ce sera toujours le cas si la liaison est intérieure.
Toujours pour un système donné, la puissance développée par une liaison sans perte sera
aussi nulle s’il s’agit d’une liaison avec le bâti s. En effet, dans ce cas, la formule générale
de la puissance donne (on considère les efforts agissant sur S)
~ l · ~vvO /s + ~ωvS/s · M
Pvl = R ~ lO (6.82)
S
Considérons un système vis-écrou, de pas p, la vis étant fixe. Oz est l’axe de l’ensemble.
La liaison entre la vis et l’écrou est sans perte. (R~ a, M~ aO ) sont les coordonnées en 0 du
torseur des forces directement appliquées à l’écrou.
Les champs de vitesses virtuelles licites de l’écrou sont de la forme
p
~vvOS /s = ωv ~uz ~ωvS/s = ωv ~uz ∀ωv (6.83)
2π
La puissance virtuelle développée par le torseur des forces appliquées vaut
p
~ ~ ~
Pva = Ra · vvOS /s + ~ωvS/s · MaO = Raz vv + ωv MaOz = ωv MaOz + Raz (6.84)
2π
et doit être nulle pour tout déplacement virtuel licite, c’est-à-dire ∀ωv , ce qui conduit à
p
MaOz + Raz = 0 (6.85)
2π
qui est la condition à réaliser entre les forces appliquées pour que l’écrou reste en équilibre
sur la vis.
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 297
Le solide S est astreint à tourner sans perte autour de l’axe Oz. Le point A (0 ; a ;
0) de S est relié au point fixe B (b ; a ; 0) par une barre rigide, de poids négligeable,
~ a, M
parfaitement articulée à ses extrémités. (R ~ aO ) sont les coordonnées en O du torseur
des forces directement appliquées à S.
M (x,y,z)
O
A
O
x y
B
Le solide S est rigidement lié au bâti s. On ne peut lui imposer aucun mouvement
virtuel licite. Il n’y a pas de condition d’équilibre à respecter (S est toujours en équilibre
∀R~ a et M
~ aO ).
et on en déduit la valeur de T
MaOz
T = (6.88)
a
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 298
Le torseur des forces directement appliquées F ~ aα agit sur les N éléments matériels Mα
du système mécanique considéré. Le travail virtuel effectué par ce torseur vaut :
N N n
!
X X X ∂ ~fα
δWa = ~ aα · δ~eα =
F ~ aα ·
F δqi , (6.89)
α=1 α=1 i=1
∂qi
~eα = ~fα (q1 , . . . , qn ) étant la fonction qui détermine la position de Mα en fonction des n
paramètres de configuration q1 , . . . , qn du système,
n N
!
X X ∂~fα
δWa = ~ aα ·
F δqi . (6.90)
i=1 α=1
∂q i
N
X ~
On définit Qai = ~ aα · ∂ fα les composantes généralisées du torseur des
F
α=1
∂qi
forces appliquées. On a ainsi
n
X
δWa = Qai δqi (6.91)
i=1
Or, le système étant supposé holonome, tous les δ~eα licites seront obtenus en faisant
varier arbitrairement les qi à partir de leurs valeurs actuelles. On doit donc avoir
Considérons un système à liaisons sans perte dont toutes les forces directement ap-
pliquées dérivent d’une énergie potentielle V . Un tel système est dit conservatif (en
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 299
Dynamique, il faudra préciser que les liaisons sont scléronomes et que l’énergie potentielle
V ne dépend pas explicitement du temps).
D’après le principe des travaux virtuels, si le système est en équilibre dans une confi-
guration, alors δWa = −δV = 0 pour tout déplacement virtuel licite : la fonction V ,
calculée pour toutes les configurations licites du système, est stationnaire pour
la configuration d’équilibre.
En fait, les configurations d’équilibre stable d’un système conservatif sont
celles pour lesquelles l’énergie potentielle est minimum. Ce principe est démontré
dans le cadre de la Dynamique (théorème de Dirichelet).
V = V (q1 , . . . , qn ) (6.94)
Si le système est holonome, des δqi arbitraires conduiront toujours à des mouvements
virtuels licites (les paramètres de configuration respectent implictement les liaisons). Le
système est alors en équilibre si δV = 0 pour tout déplacement virtuel licite, c’est-à-dire
∀δqi , soit si
∂V
= 0 (i = 1, . . . , n), (6.96)
∂qi
relations qui constituent les n conditions d’équilibre d’un système conservatif ho-
lonome.
Le point pesant M peut glisser sans frottement sur la courbe γ d’équation z = z(x),
située dans le plan vertical Oxz. Le potentiel et sa variation s’écrivent en fonction de x
dz
V (x) = mgz(x) δV = mgδz = mg δx (6.97)
dx
Il y aura équilibre aux points où la tangente à γ est horizontale (points A, B, C et D).
Intuitivement, on se rend compte immédiatement que l’équilibre sera stable aux points
A et C où z est minimum, tandis qu’il sera instable en B, ainsi qu’au point D où V est
stationnaire sans présenter un extremum caractérisé.
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 300
z
B
D
M
A C
mg
x
Fig. 6.9 – Point pesant sur une courbe
6.8.1 Rocking-chair
C C
G
G
mg mg
FlM FlM
=−mg M’ =−mg
1111111111111111111111
0000000000000000000000 1111111111111111111111
0000000000000000000000
0000000000000000000000
1111111111111111111111
M
0000000000000000000000
1111111111111111111111 0000000000000000000000
1111111111111111111111
M=M’
0000000000000000000000
1111111111111111111111
Fig. 6.10 – Problème du rocking-chair
La seule force appliquée est le poids m~g appliqué au centre de gravité. Le système est
soumis à une seule liaison : le roulement sans glissement en M qui est clairement sans
perte et avec le bâti. La puissance virtuelle des forces appliquées s’écrit
Le seul mouvement virtuel licite est une rotation à vitesse virtuelle ωv quelconque autour
du point de contact. L’expression du principe des puissances virtuelles conduit à
−−→ −−→
Pv = m~g · (ωv ~uz ∧ MG) = ωv ~uz · (MG ∧ m~g) = 0 ∀ωv
−−→
Les vecteurs MG et ~g étant tous deux perpendiculaires à ~uz , il faut qu’ils soient
parallèles pour que le système soit à l’équilibre. A l’équilibre, le point G est à la verticale
du point de contact M.
Le problème peut aussi être résolu par le minimum d’énergie
potentielle,
puisque le
−−→
système est conservatif. Appelons R le rayon des supports (R =
CM
) et a la distance
−→
CG
. L’altitude hG du centre de gravité par rapport au sol vaut
hG = R − a cos θ
−→
si θ est l’angle du segment CG par rapport à la verticale.
L’équilibre correspond à la position pour laquelle l’énergie potentielle V =
mghG =mg(R − a cos θ) est minimale soit θ = 0.
On peut aussi considérer que θ est le paramètre de configuration du système, l’équilibre
étant caractérisé par
∂V
= mga sin θ = 0
∂θ
soit θ=0.
Remarquons que si G était au-dessus de C, l’altitude hG s’écrirait
hG = R + a cos θ
En θ = 0, le potentiel est extremum mais est cette fois maximum ! L’équilibre est
instable. On en conclut que le centre de gravité d’un rocking-chair (personne comprise)
doit être en-dessous du centre de courbure des supports pour que l’équilibre soit stable.
6.8.2 Différentiel
C
ω
ω1 C1 −C1 −C2 C2 ω2
ω1 ω2
Si les deux arbres de sortie d’un différentiel peuvent tourner à des vitesses différentes,
ils reçoivent par contre strictement le même couple, pour autant que les pertes soient
effectivement négligeables. On remarque aussi que pour un rapport de transmission r plus
grand que 1, ce qui est classiquement le cas (l’arbre moteur tourne plus vite que les roues),
le couple moteur est augmenté. C’est une règle générale des systèmes mécaniques : si dans
une transmission, la vitesse de rotation diminue, le couple augmente (conservation de la
puissance Cω).
Le fait d’avoir le même couple n’est pas nécessairement un avantage : dès qu’une roue
patine, le couple correspondant est faible et l’autre roue voit aussi son couple diminuer !
Pour y pallier, on peut bloquer manuellement ou automatiquement un des satellites du
différentiel, les deux arbres de sortie tournant alors à la même vitesse.
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 303
6.8.3 Suspension
O
S3
k,L0
l
h
Y F
X S2
C
ω S1 e
A B
a b
Prenons en compte cette fois le fait qu’il y a entre le support de roue S2 et la jambe
de force S3 un ressort de raideur k et de longueur naturelle L0 , et qu’une force verticale F ~
est appliquée en C sur le support de roue S2 . Cette force matérialise la réaction du sol sur
~
la roue. On demande la relation, à l’équilibre, entre la longueur l du ressort et la force F.
Toutes les liaisons du système sont sans perte, et sont soit intérieures soit avec le bâti.
Il suffit donc d’exprimer que la puissance virtuelle des forces appliquées est nul pour tout
~ et les forces
champ de vitesses virtuelles licites. Les seules forces appliquées sont la force F
du ressort. Le ressort exerce des efforts égaux et opposés sur S2 et S3 . La ligne d’action de
ces forces est clairement le segment OB et on peut considérer que les forces exercées sur
S2 et S3 s’appliquent respectivement en B et en O. L’expression de la puissance virtuelle
devient ainsi
~ · ~vvC /s + k(l − L0 )~uOB · ~vvO /s − k(l − L0 )~uOB · ~vvB /s
Pva = F S2 S3 S2
CHAPITRE 6. STATIQUE - MÉTHODES ÉNERGÉTIQUES 304
Le système étant à un seul degré de liberté, on peut exprimer toutes les vitesses en
fonction de la vitesse virtuelle de rotation ωv du bras inférieur S1 (~ωvS1 /s = ωv ~uz ). Compte
tenu des développements faits précédemment, on a
~vvOS3 /s = 0
~vvBS2 /s = ωv a~uy
ωv ae sin α cos α ωv ab sin α cos α
~vvCS2 /s = − ~ux + ( + ωv a)~uy
h h
Puisque cette puissance virtuelle doit être nulle pour tout champ de vitesses virtuelles
licites, c’est-à-dire quel que soit ωv , la condition d’équilibre s’écrit
b sin α cos α
F( + 1) + k(l − L0 ) cos α = 0
h
Y
g
O B poulie
X
AB (m,L)
α
fil
A
L
masse M
k,2L
EXERCICES
Recherchez par la méthode des puissances virtuelles les conditions d’équilibre pour
• les exemples suivants du chapitre précédent : le pendule, le solide en rotation autour
d’un axe et le tracteur
• les exercices suivants du chapitre précédent : les 2 masses ponctuelles (soluble aussi
par le minimum d’énergie potentielle) et le chariot en pente.
1
0
0
1
y
0110000000 111111
111
000
111111
000000
00
11 0
1
0
1
0
1
1111
0000
z
101011 00 0
1 0
1
A x
00
11 1010
101011 00
11
00 0
1φ
1
0
101011 00 0
1
Tige de masse M et de longueur L
00
11 1010 0
1
l G
101011 00
11
00 0
1
101011
00
00
11 0
1
0
1
Ressort (k, l)
0000000
1111111
1111111
0000000 00
11
111
000
00
11 1010 0000000
1111111
0
1 00
11 0
1 H
E
00
11
C
0000000
1111111
1010 00 1
11 0
D
B
00
11 0
1 0
1
100000000000
0
1
Tige de masse m et de longueur l
00
11 0
1 1111111111
10 0
1
00
11 1010
l
00
11 10 0
1
00
11
00
11 0
1
0
1
0010
11
Fig. 6.14 –
Chapitre 7
Statique appliquée
Objectifs de ce chapitre
• Illustrer l’application des lois de la statique par une introduction aux structures
simples que constituent les treillis et les systèmes de poutres.
• Introduire la notion d’efforts intérieurs et les conventions utilisées pour les
représenter.
• Initier le lecteur au tracé des diagrammes de moment de flexion, d’effort tranchant
et d’effort normal dans les poutres.
7.1 Introduction
308
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 309
RlA
y y
S
A
A S
x x
000000000
0000000
1111111
111111111 s 111111
000000
11111111
00000000
0000000
1111111
s 000000
111111
Fig. 7.1 – L’appui rotule et sa représentation symbolique
~ lA , de composantes
Les forces de liaison que s exerce sur S se réduisent à la résultante R
RlAx et RlAy , localisée en A. Le moment résultant des forces de liaison en A est nul.
La rotule permet un seul mouvement : une rotation mesurée par exemple par un
angle θ, et n’introduit que deux inconnues de liaison : RlAx et RlAy .
Le solide S en appui rouleau d’axe horizontal (parallèle à Ox) avec le bâti s peut
glisser le long de l’axe Ox et tourner autour de A. La liaison est supposée être bilatérale
a priori. Cela s’apparente au glissement sans frottement, en A, d’une surface horizontale
de S sur une aspérité de s, ou de l’appui obtenu en insérant un rouleau entre des faces
planes horizontales de S et du bâti (cf. figure 7.2). La figure 7.3 indique les symbôles
classiquement utilisés pour représenter l’appui rouleau.
~ lA = RlAn ~uy
Les forces de liaison qu’exerce s sur S se réduisent à la résultante R
perpendiculaire au chemin de roulement ou de glissement et localisée au point de contact
A. Le moment résultant des forces de liaison en A est nul.
L’appui rouleau permet deux mouvements : un déplacement parallèle à l’axe de l’appui
et une rotation. Il n’introduit qu’une inconnue de liaison : RlAn perpendiculaire au chemin
de glissement.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 310
y RlA y RlA
S S
A A
f=0
x x
000000000
0000000
1111111
111111111 s 00000000
000000
111111
11111111
0000000
1111111
s 000000
111111
Fig. 7.2 – L’appui rouleau
y y
A S A S
x x
000000000
0000000
1111111
111111111 s 00000000
000000
111111
11111111
0000000
s1111111 000000
111111
Fig. 7.3 – Représentation symbolique de l’appui rouleau
7.2.3 Encastrement
y y
R
111
000 lA
S 111
000
000
111
000
111 000
111
000
111 1111x
0000 000
111
000
111
S
111x
000
000
111 A
000 MlAz
111 000
111A
000
111 000
111
s
s
Quel que soit le point de réduction utilisé, aucune composante du torseur des forces de
liaison exercées par s sur S n’est nulle a priori. L’encastrement introduit donc 3 inconnues
de liaison : RlAx , RlAy et MlAz .
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 311
Un treillis ou système articulé est un ensemble de barres rigides articulées entre elles
en des points appelés les noeuds du système. Les treillis sont des structures légères cou-
ramment utilisées par exemple pour les fermes de toiture. La tour Eiffel, les poteaux
à haute tension ou les grandes grues de chantier en sont des exemples bien connus.
On les trouve largement aussi dans le domaine spatial où leur légèreté est un avantage
prépondérant, en plus de la possibilité de construire des structures déployables.
• le poids propre des barres est supposé négligeable par rapport aux autres
forces appliquées.
Compte tenu de ces hypothèses, les barres ne peuvent être le siège que de forces axiales,
appelées conventionnellement efforts normaux. L’effort normal dans une barre i est noté
conventionnellement Ni . Il s’agit d’une grandeur algébrique qui est positive quand la barre
est en traction, négative quand la barre est en compression.
Le problème à résoudre est le suivant : déterminer les efforts dans les barres et les
réactions d’appui sur le bâti du système articulé considéré, soumis à l’action de diverses
forces appliquées.
Le système articulé est indéformable. Il peut être considéré comme un solide rigidement
fixé à un bâti par des appuis. L’équilibre de ce solide se traduisant par trois équations (on se
limite au cas plan), le système sera isostatique quant à ses appuis (ou extérieurement
isostatique) si les réactions d’appui introduisent trois inconnues seulement (par exemple
un système supporté par un appui à rotule et un appui à rouleau). Si les réactions d’appui
introduisent plus de trois inconnues, le système est hyperstatique quant à ses appuis :
la détermination des réactions d’appui ne peut être faite par les seules lois de la statique
et nécessite la prise en compte des déformations. Si les réactions d’appui introduisaient
moins de trois inconnues, le système serait hypostatique : il ne serait pas fixé à son bâti
et pourrait donc prendre un mouvement.
On peut considérer que le système se compose de n points matériels, les noeuds, soumis
à l’action de forces appliquées, des réactions d’appui et des forces axiales exercées par les
barres. Chaque barre introduit une inconnue et l’équilibre de chaque noeud se traduit par
deux équations (cas plan).
Si le système est isostatique quant à ses appuis et que le système comprend b barres,
le nombre total d’inconnues est de b + 3, soit l’effort axial dans chacune des b barres et les
3 réactions d’appui. Or, le nombre total d’équations d’équilibre est 2n. Le système sera
isostatique quant à sa structure (ou intérieurement isostatique) si 2n = b + 3.
Si 2n < b + 3, la statique ne permet pas de calculer tous les efforts dans les barres :
le système est hyperstatique quant à sa structure. Si 2n > b + 3, le système articulé
serait déformable et serait dit hypostatique quant à sa structure.
7.3.3 Exemple
Description du problème
A titre d’exemple, nous nous proposons de calculer, par différentes méthodes, les efforts
dans les barres 1, 2 et 3 de la structure en treillis représentée à la figure 7.7. La structure
est reliée au bâti en A par un appui rotule et en B par un appui-rouleau. La structure
est soumise en C à une charge verticale vers le bas de grandeur P . Géométriquement, le
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 313
P=−PuY
A 6 C 4 D E B
11
00 111
000
5 3 000
111 l
Y 7 2
F
X 1 G H
l
L’appui simple en A introduit 2 inconnues de liaison, RlAx et RlAy , tandis que l’appui
rouleau en B n’en introduit qu’une seule, RlBy .
Les équilibres de translation de l’ensemble selon x et y et l’équilibre de rotation autour
de A donnent
RlAx = 0
RlAy + RlBy − P = 0
−P l + RlBy (4l) = 0
3P P
ce qui donne RlAx =0, RlAy = 4
et RlBy = 4
RlAy
P=−PuY
RlAx N C N4 N4 D E B
A 6
N6
11N
00 N5 N3 111
000
7
N2 000
111
Y N2 N3
N5
N7
X F N1 N1 G H
Pour rappel, nous recherchions les efforts normaux dans les barres 1, 2 et 3 qui valent
√
3P 2P
N1 = N2 = − N3 = 0
4 4
La détermination par équilibre des noeuds peut être mise en oeuvre graphiquement
selon la méthode dite de Crémona.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 315
P=−PuY coupe
RlAy
RlAx C N4 N4 D E B
A
11
00 N2 111
000
Y N2
X F N1 N1 G H
Dans notre exemple, effectuons une coupe verticale au travers de la deuxième cellule
du treillis, telle qu’illustrée à la figure 7.9, de façon à extérioriser N1 , N2 et N4 .
Intéressons-nous au tronçon de gauche. La sous-structure ACF constitue l’équivalent
d’un solide rigide dont on peut faire l’équilibre. Comme on ne recherche pas N4 ,
considérons d’abord l’équilibre vertical
N2 3P N2
RlAy − P − √ = −P − √ =0
2 4 2
√
2P
dont on retire directement N2 = − .
4
On peut alors obtenir directement N1 par l’équilibre de rotation autour de C qui ne
fait apparaı̂tre ni N2 , ni N4
3P
−RlAy l + N1 l = − l + N1 l = 0
4
3P
ce qui donne N1 =
4
Pour déterminer N3 , il faut faire une coupe passant au travers de la barre 3. En
l’occurence, le plus simple reste de toute façon de faire l’équilibre du noeud D dont la
composante verticale donnera directement N3 = 0.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 316
A titre d’exercice, vous pouvez rechercher N3 en effectuant une coupe passant par les
barres 1, 2, 3 et DE.
Remarquons au passage que l’équilibre vertical du tronçon de droite
N2 P N2
RlBy + √ = + √ = 0
2 4 2
conduit fort heureusement à la même valeur de N2 .
Le principe des puissances virtuelles permet de déterminer l’effort dans une barre choi-
sie arbitrairement, sans même nécessiter le calcul des réactions d’appui. Il suffit de couper
par la pensée la barre en question, d’en extérioriser les efforts axiaux et d’appliquer le
principe des puissances virtuelles pour les mouvements rendus possibles par la suppression
de la barre.
P=−PuY coupe
ω2v
ωv
A C B Vv
11
00 11
00
00
11
Y S1
S2
X F N1 N1 G
Nous allons appliquer la méthode pour la barre 1. Le système obtenu après suppression
de cette barre est illustré à la figure 7.10. On distingue un ensemble rigide à gauche que
nous appellerons S1 et un autre ensemble rigide à droite que nous appellerons S2 , reliés
par une liaison rotoı̈de en C. Le champ de vitesses virtuelles de S1 sera exprimé à partir
de la vitesse de rotation virtuelle ωv autour du point fixe A
−−→ −−→
~vvMS1 /s = ~ωvS1 /s ∧ AM = ωv ~uz ∧ AM ∀M
qui impose
4
−P + N1 = 0
3
3P
soit N1 = .
4
Il est intéressant, à titre d’exercice, de refaire le raisonnement pour d’autres barres
dont l’effort normal a été déterminé précédemment.
Remarques
Le système étudié est linéaire. On peut donc additionner les effets des forces s’exerçant
sur la structure.
Pour le calcul des réactions d’appui, on peut supposer que la charge P ~ agit en un point
quelconque de sa droite-support, par exemple en F au lieu de C. On ne s’intéresse en effet
qu’à l’étude de l’équilibre de l’ensemble du système, apparenté à un solide rigide, et seul
le torseur résultant importe. Il est évident qu’il n’en est pas de même pour le calcul des
efforts dans les barres : la charge P ~ agissant en F donnerait des efforts différents de ceux
obtenus pour la charge agissant en C.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 318
Une poutre est un solide généré par le déplacement d’une aire plane σ le long d’une
génératrice ou fibre moyenne γ (figure 7.11). En tout point, la surface σ est perpendiculaire
à la génératrice.
La fibre moyenne d’une poutre est donc le lieu des centres de gravité (ou centres de
surface ou barycentres) des sections droites σ successives.
σ : section droite
poutre
G
γ : fibre moyenne
Une poutre droite est une poutre dont la fibre moyenne est une droite.
IPN IPE
UPN UAP
7.4.2 Hypothèses
G x
ligne moyenne
Définition
Si on coupe par la pensée une poutre, on fait apparaı̂tre une section de coupe située en
réalité à l’intérieur de la matière. La figure 7.14 illustre le cas où on a isolé le tronçon situé
à gauche de cette coupe. On peut imaginer que chaque petit élément ∆Si de la surface de
coupe, subit de la part du tronçon de droite, un élément de force ∆F ~ li,d/g , qui constitue
un élément de force intérieure. De la même façon, en vertu du principe de l’action et
de la réaction, chaque élément de surface ∆Si du tronçon de droite sera soumis à l’action
d’un élément de force intérieure ∆F ~ li,g/d = −∆F~ li,d/g
Section de coupe
G
Ai
∆ Fli,d/g
∆ Si
Gauche Droite
Le moyen le plus efficace est de considérer les efforts intérieurs par l’intermédiaire de
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 320
où Σd/g (Σg/d ) désigne le torseur des forces intérieures appliquées par le tronçon de droite
(gauche) sur le tronçon de gauche (droite). Par la suite, par souci de simplicité, nous
noterons la résultante T ~ et le moment résultant au centre de gravité M ~
~ d/g = R
T ~ d/g ~ d/g = M
M ~ G,d/g ~ g/d = R
T ~ g/d ~ g/d = M
M ~ G,g/d (7.2)
Tt σ
T
n n Mn
Tn
Mt
M
σ
En cas plan, seules trois coordonnées du torseur des forces intérieures sont non nulles
(figure 7.16)
• l’effort normal, que l’on notera N
• la composante dans le plan de l’effort tranchant, que l’on notera T
• la composante perpendiculaire au plan du moment de flexion, que l’on désignera par
M
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 321
Mz = M
Ty = T
x
z Tx = N
Fig. 7.16 – Efforts MNT au sein d’une poutre droite en cas plan
~ n est nul.
Par raison de symétrie, le moment de torsion M
Si x est l’axe de la poutre, l’effort normal T ~ n est parallèle à l’axe x (T~n = ±N~ux ),
l’effort tranchant T~ t est parallèle à l’axe y (T
~ t = ±T ~uy ), et le moment M ~ t est parallèle
~ t = ±M~uz ).
1111111111111
01000000000000 0
à z (M
1010 0
1
11111
00000 1010 0
1
1111
0000
0
1
1010 0
1
N
0
1
1111111111111
0000000000000
1010 0
1
0
1
x
1010 0
1
0
1
1010 0
1
T
1111111111111
0000000000000
101010 0
1
0
1
x
101010 0
1
M
0
1
100000000000000
0
1
1111111111111
101010
x
1010 0
1
0
1
Fig. 7.17 – Diagrammes M, N, T
Pour pouvoir tracer de façon univoque les diagrammes des efforts intérieurs, il faut se
choisir une convention de signe pour M, N et T , cohérente que l’on considère les efforts
appliqués par la gauche sur la droite ou vice-versa. La convention classiquement utilisée
1111
0000
en Résistance des Matériaux (RdM) est illustrée à la figure 7.18
0001
1110
000
1110
1
y
00
11
000
111
00
11
z
000
111
00
11
000
111
x
M
1010111 00
11
000
000
111
0
1
M
N
T
00
11
000
111
0
1
00
11 N
1010111
000
0
1
00
11
000
111
0
1
00
11 T
Une autre convention de signe est couramment utilisée en Mécanique rationnelle. Elle
est illustrée à la figure 7.19. Nous ne l’utiliserons pas ici.
/x RlAx = 0
/y RlAy − P = 0 → RlAy = P
MlAz − P L = 0 → MlAz = P L
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 323
1111
0000
0001
1110
000
1110
1
y
00
11
000
111 z
00
11
000
111
00
11
000
111
x
0
1
M
00
11
000
111
000
111
0
1
M
11111
00000
N
1011100
11
11111
00000
000
0
1
00
11
T
N
10111
000
0
1
00
11
10111
000
0
1
00
11 T
11
00 P
00
11
00
11 coupe
00
11
00
11 A
B
00
11
00
11
00
11 x L−x
00
11
gauche droite
P
P
M M
A N N
PL B
x L−x
T T
Fig. 7.21 – Schémas rendus libres des tronçons de gauche et de droite après coupe
libres des tronçons à gauche et à droite de la coupe sont illustrés à la figure 7.21.
Les équilibres horizontal, vertical et de moment autour du point de coupe du tronçon
de gauche donnent
N(x) = 0
P − T (x) = 0 → T (x) = P
P L − P x + M(x) = 0 → M(x) = −P (L − x)
−N(x) = 0
T (x) − P = 0 → T (x) = P
−M(x) − P (L − x) = 0 → M(x) = −P (L − x)
P
111
000
000
111
000
111
000
111
000
111
A
B
000
111
000
111 L
000
111
N
0
T
P
−PL
Σe/g Σe/d
Σd/g Σg/d
La partie gauche quant à elle est aussi à l’équilibre, sous l’action des forces extérieures
qui s’exercent sur elle et des forces intérieures appliquées par la partie droite, soit
Intuitivement, on comprend que l’ensemble des efforts extérieurs appliqués sur la partie
gauche (droite) est transmis à la partie droite (gauche) par l’intermédiaire des efforts
intérieurs.
111
000 P
000
111
000
111 coupe
000
111
000
111
000
111
A
B
000
111
000
111 x L−x
000
111
gauche droite
Identification Identification
P
P
M M
A N N
PL B
x T T L−x
Si on travaille sur la partie gauche, les seuls efforts qui entrent en jeu sont les réactions
aux appuis. On voit de suite que N est nul et que T s’identifie à P . Quant au moment
M, il est la somme de deux contributions :
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 327
A la différence des treillis, les charges appliquées sur les structures de poutres ne sont
pas toujours ponctuelles : elles peuvent être réparties sur un tronçon avec une certaine
densité. Le poids, de la poutre elle-même mais surtout des éléments qu’elle supporte,
constitue un exemple de charge répartie.
10000
111 0
1 0
1 0
1 00
0
1
11
0
10
10
1
1010101010101010 0
1
0
10
10
1
p(x) + vers le bas p(x) + vers le haut
000
111 0
1
0
10
1
00
110
1
10111
101010
000 0
1
01
101
00
110
000
111
000
111 00
11
00
11
000
111
RdM
00
11
Mecara
Une charge répartie est définie comme une fonction p(x) de la position et a la dimension
d’une force par unité de longueur. Ici encore, deux conventions se rencontrent (figure 7.25),
selon que l’on est en RdM ou en Mécanique rationnelle. C’est la convention de la RdM
que nous retiendrons ici, une charge p positive correspondant à une action vers le bas.
Une charge répartie définie entre xmin et xmax (figure 7.26) sera considérée par son
torseur résultant caractérisé par
~ = −P ~uy , perpendiculaire à la poutre, où la charge totale P est
• sa résultante R
obtenue par intégration
X Z xmax
P = p(xα )∆xα = p(x) dx (7.11)
α xmin
∆xα
y
p(xα)
x
O xmin xmax
xα
pL
p
L L/2
pL/2
p
L L/3
Soit un élément de poutre de longueur ∆x, soumis aux efforts intérieurs N(x), T (x)
et M(x) à gauche et aux efforts intérieurs N(x + ∆x), T (x + ∆x) et M(x + ∆x) à
droite. L’élément de poutre est également soumis à la charge répartie p(x). L’équilibre de
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 329
dont on déduit
T (x + ∆x) − T (x)
= −p(x) (7.13)
∆x
En passant à la limite, on obtient
T (x + ∆x) − T (x) dT
lim = = −p(x) (7.14)
∆x→0 ∆x dx
p(x)
M(x) M(x+∆ x)
N(x) N(x+∆x)
T(x) T(x+∆x)
∆x
Fig. 7.29 – Equilibre d’un élément de poutre
∆x
−M(x) + p(x)∆x − T (x)∆x + M(x + ∆x) = 0 (7.15)
2
dont on déduit
M(x + ∆x) − M(x) ∆x
= T (x) − p(x) (7.16)
∆x 2
En passant à la limite, on obtient
La dérivée du diagramme de moment de flexion est donc égale à la loi suivie par l’effort
tranchant.
Il est fort utile de garder en tête ces théorèmes, soit pour vérifier les diagrammes
obtenus, soit pour les calculer. Ainsi, le diagramme de moment peut être obtenu par
simple intégration de l’effort tranchant, en partant d’un point connu. Par exemple, dans
le cas de la poutre encastrée-libre, on sait que le moment est nul sur l’extrémité libre, et
que la pente est égale à T qui vaut P : on en déduit facilement le diagramme complet.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 330
La poutre AC représentée à la figure 7.30 est attachée au bâti par un appui rotule en
A et par un appui rouleau en B. Les tronçons AB et BC ont des longueurs respectives de
2 m et 1 m.
20 kN/m
A B C
11
00
00
11 111
000
000
111
2m 1m
Le système est bien isostatique puisqu’on dénombre trois inconnues de liaison : deux
en A (RlAx et RlAy ) et une seule en B (RlBy ). On va les déterminer en écrivant l’équilibre
global de la poutre. Pour cela, l’ensemble de la charge répartie peut être remplacé par la
charge totale (3x20=60 kN) placée au milieu, soit à 1,5 m du point A. Les équilibres de
translation donnent
RlAx = 0
RlAy − 60 + RlBy = 0
dont on déduit RlBy =45 N et, en remettant cette valeur dans l’équilibre vertical
RlAy =15 N.
15 kN
20 kN/m M
T
A
Q N
x
ne considérer la charge répartie qu’à gauche de la coupe, qui se réduit alors à une charge
20x, localisée au milieu du segment AQ (en x2 ). On en déduit facilement
N =0
T = 15 − 20x
x x2
M = 15x − (20x) = 15x − 20
2 2
M 20 kN/m
A N
C
H
T
x 3−x
N =0
T = 20(3 − x)
3−x
M = −(20(3 − x))
2
Les diagrammes complets sont indiqués à la figure 7.33. On remarque bien évidemment
que les diagrammes vérifient les propriétés vues précédemment, à savoir que la dérivée
du moment donne l’effort tranchant, dont la dérivée est elle-même l’opposé de la charge
répartie. En particulier, on vérifie que le moment passe par son maximum quand l’effort
tranchant passe par zéro (en x=0,75 m).
d2 y 1
M = E.I. 2
= E.I. (7.18)
dx ρ
avec
• M le moment fléchissant ;
• E le module d’Young du matériau, représentatif de sa rigidité (E = 21.1010 N/m2
pour l’acier) ;
• I le moment d’inertie géométrique de la section, notion explicitée plus loin ;
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 332
20 kN/m
A B C
11
00 111
000
00
11 000
111
0
T (KN)
20
15
20 kN/m
0 2 3
−25
M(kNm)
−5.625
−10
M M
où r désigne la distance de l’élément de surface à l’axe de flexion, c’est-à-dire l’axe passant
par le centre de gravité G de la section et parallèle au moment (soit l’axe Gz en cas plan).
On constate que la dimension du moment d’inertie géométrique est une longueur à la
puissance 4.
∆r α 11111111
00000000
00000000
11111111
rα
H
z G
x
S xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
G
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
z
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xx
xx
xx
d(Oz, Gz) xx
xx
xxx
xx O z
A titre d’exemple, considérons le profilé HEA-200 représenté à la figure 7.36, dont les
caractéristiques dimensionnelles sont
semelle
ame
a h
semelle e
b
IGzz = 2.661 106 + 2 × 16.217 106 = 35.095 106 mm4 = 3509.5 cm4
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 336
EXERCICES
1
0
0
1
6
A 1 B
0
1
P=(−100 N) uY
l 2
Y 3
11
00
X 00
11 C
l
Réponse
• Réactions aux appuis : RlAx =-100 N, RlAy =100 N et RlCx =100
√ N
• Efforts dans les barres : N1 =100 N, N2 =100 N et N3 =-100 2 N
Suggestion : A titre d’entraı̂nement, essayez de déterminer indépendamment l’effort nor-
mal dans chacune des barres à l’aide du théorème des puissances virtuelles.
Construit : 1980
Matériaux : tablier en béton précontraint
Dimensions & Quantités : longueur totale 616 m
longueur du pont principal 411.70 m portée principale 85 m longueurs des
travées 5 x 25.5 m - 40.4 m - 69.2 m - 85 m - 65.7 m - 49.4 m - 61.6 m - 40.4
m - 3 x 25.5 m
largeur de la poutre 11 m
épaisseur du tablier 3.50 m - 5.50 m
longueur des voussoirs préfabriqués 2.20 m
30 kN
10 kN 20 kN.m
111111111111111111111111
000000000000000000000000
A E B C D
0000
1111 0000
1111 00000
11111 5 kN
0000
1111 0000
1111 00000
11111
3m 3m 2m 4m
Solution
Commençons par déterminer les réactions aux appuis.
• Appui simple : R ~ A = (RAx , RAy )
• Appui de type rouleau : R ~ B = (0, RBy )
• Appui de type rouleau : R ~ D = (0, RDy )
• ~ lC = (RlCx , RlCy )
Liaison rotoı̈de : R
Nous avons deux solides donc le nombre maximal d’équations linéairement indépendantes
(m) est égal à 6. Nous avons 6 inconnues de liaison (RAx , RAy , RBy , RDy , RlCx , RlCy ).
Comme m = l, le système est isostatique.
Inconnue Système Equilibre Projection
RAx Ensemble ~ = 0 /x
R RAx − 5 = 0 ⇒ RAx = 5kN
RDy CD ~ C = 0 /z
M 4RDy + 20 = 0 ⇒ RDy = −5kN
RBy Ensemble ~ A = 0 /z
M 20 − 12.5 − 8.10 + 6RBy − 3.30 = 0 ⇒ RBy = 35kN
RAy Ensemble ~ = 0 /y
R RAy − 30 + 35 − 10 − 5 = 0 ⇒ RAy = 10kN
Les diagrammes MNT sont représentés à la figure 7.44.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 340
30 kN 35 kN
20 kN.m
10 kN 10 kN
111111111111111111111111
000000000000000000000000
5 kN A E B 5 kN C 5 kN D
3m 3m 2m 4m
0 kN x
−5 kN
15 kN
T
10 kN
5 kN
−20 kN
M
30 kN.m
20 kN.m
x
0 kN.m
−30 kN.m
Fig. 7.44 – Diagrammes MNT d’une poutre cantilever soumise à des charges ponctuelles
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 341
On demande de rechercher les réactions aux appuis et les diagrammes MNT pour le
système de poutre représenté à la figure 7.45 schématisant un pont à structure cantilever.
10 kN 20 kN.m
5 kN/m
000000000000000000000000
111111111111111111111111
A B C D
0000
1111 0000
1111 00000
11111 5 kN
0000
1111 0000
1111 00000
11111
6m 2m 4m
Réponse
• RAx = 5 kN
• RAy = 10 kN
• RBy = 35 kN
• RDy = - 5 kN
Les diagrammes MNT sont représentés à la figure 7.46.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 342
35 kN
20 kN.m
10 kN 5 kN/m 10 kN
11111111111111111111111
00000000000000000000000
5 kN B 5 kN C 5 kN D
A 2m 4m
6m
N
0 kN
x
−5 kN
15 kN
T
10 kN
5 kN
10 − 5.x
x
−20 kN
20 kN.m
10 kN.m
x
0 kN.m
10 x −2,5 x2
10 x − 30 (x − 3) + 35 (x − 6)
−30 kN.m
On demande de rechercher les réactions aux appuis et les diagrammes MNT pour le
1
0
portique représenté à la figure 7.47.
0
1
0
1
2 kN
5 kN.m(CB sur ADC)
0
1
D
5m
0
1
E
5m C
6m
8m
8 kN.m
B
10 kN.m
A
1111
0000
0000
1111
0000
1111
Fig. 7.47 – Structure de type portique
Réponse
Réactions aux appuis
• RAx = 0,5 kN
• RAy = 0,9 kN
• RBx = -0,5 kN
• RBy = 1,1 kN
Les diagrammes MNT sont représentés à la figure 7.48.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 344
A D E C 0 kN B x
−0,5 kN
−0,9 kN
−1,1 kN
T
0,9 kN
0,5 kN
−0,5 kN
−1,1 kN
M
10 − 0,5.8 + 0,9x’
10 kN.m 10,5 kN.m
10 − 0,5x 8 − 0,5x" 8 kN.m
6 kN.m
5 kN.m
x
10 − 0,5.8 + 0,9x’ − 2(x’−5)
x = 0 en A
x’ = 0 en D
x" = 0 en B
On demande de rechercher les réactions aux appuis et les diagrammes MNT pour la
poutre oblique représentée à la figure 7.49.
11111
00000
Appui simple
4m 2m
Réponse
Réactions aux appuis (avec l’axe x parallèle la poutre)
• RAx = 18 kN
• RAy = 8kN
• RBy = 16 kN
Les diagrammes MNT sont représentés à la figure 7.50.
CHAPITRE 7. STATIQUE APPLIQUÉE 346
kN
24 kN 16 kN
30
8 kN
18 kN
A C 18 kN B
0 kN x
−18 kN
Section comprimée
T
8 kN
−16 kN
40 kN.m
M
8.x 8.x − 24.(x−5)
7,4 mm
O
z
5 mm
160 mm
G z
z
O’
82 mm
Réponse
IGzz =834 cm4
Chapitre 8
Objectifs de ce chapitre
• Définir la notion de tenseur du second ordre, en l’illustrant plus particulièrement
par le tenseur d’inertie d’un solide, incontournable en Dynamique.
• Introduire les opérations courantes sur les tenseurs : addition, produit, réciproque,
transposé.
• Définir quelques tenseurs particuliers : symétrique, antisymétrique, orthogonal.
• Etablir les règles de calcul dans une base orthonormée et notamment la matrice
représentative d’un tenseur et la variance tensorielle.
• Introduire la notion d’invariant et définir les principaux invariants d’un tenseur du
second ordre.
• Présenter les décompositions classiques d’un tenseur : cartésienne, polaire,
décomposition en tenseur isotrope et tenseur déviateur.
• Donner l’interprétation géométrique d’un tenseur : affinité, quadrique associée à un
tenseur, ellipsoı̈de.
8.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous nous limiterons à l’étude des tenseurs du second ordre, définis
dans un espace euclidien à trois dimensions, dans lequel le système de référence est or-
thonormé, ce qui est suffisant pour l’usage courant des ingénieurs.
En Mécanique, le calcul tensoriel intervient surtout en mécanique des milieux continus,
où l’on étudie les relations entre tenseurs des tensions (d’où provient le mot ”tenseur”) et
348
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 349
8.2.1 Définition
Un tenseur du second ordre est une application linéaire (ou opérateur) T : V → V qui
~ = T~e ∈ V (T~e se lit : T appliqué à
fait correspondre à tout vecteur ~e ∈ V un vecteur E
~e), de sorte que :
T(~e1 + ~e2 ) = T~e1 + T~e2 (8.1)
T(α~e) = αT~e, ∀α réel (8.2)
Relations tensorielles ?
dépendent de la direction (les cristaux par exemple), on a D ~ = ǫE, ~ où ǫ est le tenseur des
~ ne sera pas parallèle à celle de E.
permittivités. En général, la direction de D ~
Considérons un bloc de matière sur lequel s’exercent des forces en équilibre. De proche
en proche, la matière transmet les forces qu’on lui applique, de même qu’une barre peut
transmettre un effort de traction ou de compression. Soit dS un élément de surface orienté
par le vecteur unitaire normal ~n. On démontre que la force dF ~ que transmet dS est de
la forme : dF~ = dSσ~n, où σ est un tenseur appelé tenseur des tensions. La force dF ~
~ ne sera pas parallèle à ~n.
transmise dépend de la direction de dS ; en général dF
~ est obtenu par rotation d’un vecteur ~e d’un angle θ autour d’un axe
Si le vecteur E
~ et ~e (cf. chapitre 1) est tensorielle
défini par un vecteur unitaire ~n, la relation entre E
~ = (~e · ~n) · ~n + ~n ∧ (~e ∧ ~n) cos θ + (~n ∧ ~e) sin θ
E
vα
ω
α (mα)
O eα
cette formule n’étant vraie que si ~vOS /s = 0 (hypothèse de départ), ou si O est le centre
de gravité du solide (cf. cours de Dynamique).
Physiquement, le tenseur d’inertie caractérise la façon dont se répartit la masse du
solide S autour de O.
On peut aussi calculer l’énergie cinétique T du solide
X1 1X 1X
T = mα~vα2 S /s = mα (~ωS/s ∧ ~eα ) · (~ωS/s ∧ ~eα ) = mα ~ωS/s · ~eα ∧ (~ωS/s ∧ ~eα )
α
2 2 α 2 α
où la dernière transformation est obtenue par permutation circulaire des termes du produit
mixte.
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 352
On voit que l’énergie cinétique aussi s’exprime facilement à partir du tenseur d’inertie
du solide et de son vecteur vitesse de rotation.
On démontre aisément que l’ensemble des tenseurs du second ordre, muni de ces deux
lois de composition, constitue un espace vectoriel L. On peut vérifier que la dimension de
L est 32 = 9.
~ 1 = T1~e, E
Soient T1 et T2 deux tenseurs. Si E ~ = T2 E
~ 1 = T2 (T1~e) défnit un nouveau
tenseur que l’on peut noter T = T2 T1 : E ~ = T~e = T2 (T1~e). T = T2 T1 est appelé
le produit de T1 et de T2 (dans l’ordre). Le produit n’est pas commutatif, en général :
T1 T2 6= T2 T1 .
Le tenseur identique I est défini par la relation : I~e = ~e, ∀~e, et l’on a :
IT = TI = T, ∀T (8.10)
L’ensemble L∗ des tenseurs réguliers forme un corps non commutatif. Les règles
d’algèbre étudiées pour le calcul entre nombres réels sont donc applicables pour le calcul
tensoriel, à condition de ne pas permuter les facteurs.
En effet, si E ~ = (T1 T2 )~e = T1 (T2~e), alors, puisque T1 est régulier, T2~e = T−1 E
~ ; T2
1
−1 ~ ~ −1 −1 ~
étant régulier, ~e = T−1
2 (T1 E) = (T2 T1 )E.
Les trois opérations précédentes sur les tenseurs ne font pas appel à la métrique.
L’opération de transposition d’un tenseur est définie à l’aide du produit scalaire.
Le tenseur TT est le transposé (ou l’adjoint) du tenseur T, si ∀~e1 et ~e2 ,
~e1 · T~e2 = ~e2 · TT ~e1 (8.11)
Exemple : On vérifie facilement que le tenseur T défini par la relation E~ = T~e = ~a(~b·~e)
~ = T T ~e = ~b(~a · ~e).
admet pour transposé le tenseur TT défini par la relation E
Propriétés
1. (T1 T2 )T = TT2 T1T
En effet,
~e1 · (T1 T2 )~e2 = ~e1 · T1 (T2~e2 ) (8.12)
= T2~e2 · TT1 ~e1 (8.13)
= TT1 ~e1 · T2~e2 (8.14)
= ~e2 · TT2 (TT1 ~e1 ) (8.15)
= ~e2 · (TT2 TT1 )~e1 (8.16)
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 354
Application est prise ici dans le sens général d’application V → V , qui fait correspondre
à tout vecteur ~e ∈ V un vecteur ~f (~e) ∈ V .
soit
X X
~a · (~f ′ ( λi~ei ) − λi~f ′ (~ei )) = 0 ∀~a (8.24)
et finalement
X X
~f ′ ( λi~ei ) = λi~f ′ (~ei ) (8.25)
ce qui montre que ~f ′ (~e) est une application linéaire, c’est-à-dire un tenseur T : ~f ′ (~e) = T~e.
On démontrerait de même que ~f ′′ (~e) est un tenseur qui, d’après (8.20), est le transposé
de T : ~f ′′ (~e) = TT ~e.
Tenseurs symétriques S
Un tenseur est symétrique si S = ST , donc si ~e1 · S~e2 = ~e2 · S~e1 , ∀ ~e1 et ~e2 .
Tenseurs antisymétriques A
Un tenseur A est antisymétrique si AT = −A, donc si ~e1 · A~e2 = −~e2 · A~e1 , ∀ ~e1 et
~e2 . En particulier, ~e · A~e = 0, ∀ ~e.
~e1 · A~e2 = 0,
Propriété : R applique aux vecteurs ~e une rotation d’un bloc, avec inversion éventuelle.
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 356
Jusqu’à présent, nous avons défini et utilisé les tenseurs comme opérateurs, sans se
référer à un système de coordonnées particulier. Les tenseurs, comme les vecteurs, sont des
êtres invariants, c’est-à-dire qu’ils ne dépendent pas du choix d’une base. Cette invariance
explique la puissance du calcul vectoriel ou du calcul tensoriel lors de démonstrations ou
de raisonnements. Mais en pratique, il importe d’obtenir des résultats numériques, qui ne
peuvent être obtenus qu’en faisant appel à une base.
Posons : Tij = ~ui ·T~uj : Tij est la projection sur ~ui du vecteur T~uj obtenu en appliquant
T à ~uj . Les Tij sont les neuf composantes du tenseur T par rapport à la base orthonormée
(~u1 , ~u2 , ~u3 ).
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 357
c’est-à-dire, si on développe
E1 = T11 e1 + T12 e2 + T13 e3
E2 = T21 e1 + T22 e2 + T23 e3
E3 = T31 e1 + T32 e2 + T33 e3
Par rapport à n’importe quelle base, une application tensorielle E~ = T~e se traduit donc
~
par une expression algébrique lineaire des composantes de E en fonction des composantes
de ~e. Le tenseur T est entièrement caractérisé, par rapport par la matrice des composantes
à la base utilisée, par la matrice des composantes :
T11 T12 T13
[Tij ] = T21 T22 T23 (8.30)
T31 T32 T33
et on peut écrire, en notation matricielle,
n o
~ = [T] {~e}
E (8.31)
De façon générale, le moment d’inertie du solide autour d’un axe Od sera noté IOdd et
est déterminé à partir du tenseur d’inertie par
X
IOdd = ~ud · ΦO ~ud = mα dist2 (Od, α)
α
Produits d’inertie
La grandeur IOxy est appelée produit d’inertie du solide S par rapport aux axes Ox
et Oy. On a de la même manière
X X
ΦOxz = −IOxz = − mα xα zα ΦOyz = −IOyz = − mα yα zα
α α
Dans un système d’axes xyz, le tenseur d’inertie se caractérise par une matrice qui
prend la forme suivante
IOxx −IOxy −IOxz
[ΦO ]xyz = −IOxy IOyy −IOyz (8.36)
−IOxz −IOyz IOzz
O O r dr
R x
R
Le rayon de giration correspondant iOzz vaut ainsi √
2
, soit environ 70% du rayon
extérieur.
Puisque l’épaisseur selon z est négligeable, on a aussi
X X X X
IOxx = mα yα2 + zα2 = mα yα2 IOyy = mα x2α + zα2 = mα x2α
α α α α
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 360
1X 1 MR2
IOxx = IOyy = mα x2α + yα2 = IOzz =
2 α 2 4
R
ce qui conduit à des rayons de giration iOxx et iOyy qui valent 2
Enfin, on peut facilement vérifier que, par symétrie, tous les produits d’inertie sont
nuls.
La matrice représentant le tenseur d’inertie du disque mince dans le système d’axes
Oxy de la figure 8.2 vaut finalement
M R2
4
0 0
[ΦO ]xyz = 0 M R2
4
0 (8.37)
M R2
0 0 2
Les calculs entre composantes des tenseurs peuvent s’effectuer comme en calcul ma-
triciel :
1. Si T = T′ + T′′ , Tij = Tij′ + Tij′′
ou [T] = [T′ ] + [T′′ ] (évident).
2. Si T = kT′ , Tij = kTij′
ou [T] = k[T′ ] (évident).
3
X
3. Si T = T′ T′′ , Tij = Tik′ Tkj
′′
k=1
ou [T] = [T′ ][T′′ ].
En effet,
et donc A = BT .
Le fait que la matrice d’un tenseur soit transposée de la matrice d’un autre tenseur
est donc indépendant de la base. La propriété est invariante.
det |Tij | est donc égal au volume des vecteurs transformés T~ui par le volume des
vecteurs de base ~ui .
Cette propriété est indépendante de la base choisie, même non orthonormée. Pour le
démontrer, considérons trois vecteurs quelconques ~a, ~b et ~c non coplanaires, et vérifions
que :
En effet,
3 X
X 3 X
3
T~a · (T~b ∧ T~c) = ai bj ck T~ui · (T~uj ∧ T~uk ).
i=1 j=1 k=1
Or, T~ui · (T~uj ∧ T~uk ) est nul si deux des indices sont égaux ; les seuls produits mixtes
non nuls seront ceux où les trois indices sont différents, c’est-à-dire sont 123, 231, 312 ou
213, 321, 132. Des propriétés du produit mixte, il vient alors :
Si S = ST , alors Sij = ~ui · S~uj = ~uj · S~ui = Sji rapport à toute base.
Réciproque : si Tij = Tji par rapport à une base déterminée, alors T est un
tenseur symétrique. La symétrie de la matrice d’un tenseur est donc une propriété
invariante.
En effet, si Tij = Tji , alors T = TT comme démontré plus haut. Donc T est
symétrique.
2. Tenseur antisymétrique A.
Si A = −AT , alors Aij = ~ui · A~uj = −~uj · A~ui = −Aji , avec pour corollaire Aii = 0.
Réciproque : si Tij = −Tji par rapport à une base déterminée, alors T est un
tenseur antisymétrique. La propriété d’antisymétrie est invariante.
En effet, si Tij = −Tji = (−T )ji , alors T = (−T)T = −TT , et T est antisymétrique.
E1 = −ω3 e2 + ω2 e3 ,
E2 = ω3 e1 − ω1 e3 ,
E3 = −ω2 e1 + ω1 e2 ,
~
soit E ~ ∧ ~e.
= ω
~ e) · ~e et M(
et, si on y remplace M(~ ~ e~′ ) · ~e′ par M
~ O · ~e et M
~ O · ~e′ on obtient
~ O · ~e − M(~
M ~ e) · ~e′ = M(~
~ e′ ) · ~e − M
~ O · ~e′
ou encore
~ e) − M
~e′ · (M(~ ~ O ) = −~e · (M(~
~ e′ ) − M
~ O)
~ ∗ (~e) = M(~
En définissant le champ M ~ e) − M
~ 0 , on obtient
~ ∗ (~e) = −~e · M
~e′ · M ~ ∗ (~e′ ) = ~e · (−M
~ ∗ (~e′ ))
qui implique que la matrice [R] est orthogonale (colonnes ou lignes unitaires et
orthogonales entre elles).
Il est clair qu’un tenseur orthogonal conserve les volumes au signe près, si bien que
det R = ±1. Si det R = +1, R est une rotation pure ; si det R = −1, R est une
rotation avec inversion.
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 364
~ I · TU
Donc, par définition de TIJ = U ~ J , on obtient
3 X
X 3
TIJ = ~ I · ~ui )(U
(U ~ J · ~uj )~ui · T~uj ,
i=1 j=1
3 X
X 3
soit, TIJ = ~ I · ~ui )(U
(U ~ J · ~uj )Tij
i=1 j=1
3 X
X 3
= cos(Ii) cos(Jj)Tij ,
i=1 j=1
~ I et ~ui .
(Ii) étant l’angle des vecteurs U
Ces relations constituent les formules de variance tensorielle. Sous forme matricielle,
elles peuvent s’écrire :
[T]XY Z = [RXY Z,xyz ][T]xyz [Rxyz,XY Z ] = [RXY Z,xyz ][T]xyz [RXY Z,xyz ]T
On appelle invariant d’un tenseur T toute fonction scalaire f (Tij ) des composantes de
T, qui garde la même valeur lors d’un changement de base : f (Tij ) = f (TIJ ).
3
X
La trace (ou contraction) du tenseur T est le scalaire trT = Tii . Démontrons que
i=1
3
X 3
X
trT est un invariant, c’est-à-dire Tii = TII , Tij et TJI étant les composantes de T
i=1 I=1
par rapport aux deux bases arbitraires ~ui et ~uI . En effet,
3
X 3 X
X 3 X
3
TII = Tij cos(Ii) cos(Ij)
I=1 I=1 i=1 j=1
3 X
X 3 3
X
= Tij cos(Ii) cos(Ij)
i=1 j=1 I=1
Or cos(Ii) et cos(Ij) sont les composantes selon I des vecteurs ~ui et ~uj . La somme des
produits terme à terme des composantes s’apparente donc à un produit scalaire. On a
ainsi
3
X 3 X
X 3
TII = Tij ~ui · ~uj
I=1 i=1 j=1
3 X
X 3
= Tij δij
i=1 j=1
et comme la base est orthonormée, le produit scalaire ne sera non nul que quand i = j,
soit
3
X 3
X
TII = Tii
I=1 i=1
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 366
Un vecteur ~e est dit vecteur propre de T et sa direction est dite propre ou double, si
son transformé T~e lui est parallèle.
Si ~e est vecteur propre de T, on doit donc avoir :
~ = T~e = s~e
E (8.39)
Pour que ce système d’équations linéaires et homogènes (8.40) admette une solution (e1 ,
e2 , e3 ) non triviale, il faut que :
facteur près) par les équations (8.40). L’équation f (s) = 0 étant du 3ème degré et à
coefficients réels, on est assuré de l’existence d’au moins une valeur propre réelle.
Les valeurs propres si sont des invariants de T. De l’égalité des coefficients des termes
en s2 , des termes en s et des termes indépendants de
on en déduit que
I1 = s1 + s2 + s3 = trT = I 1 (8.42)
1 1 2
I2 = s1 s2 + s2 s3 + s3 s1 = (tr 2 T − trT2 ) = (I 1 − I 2 )
2 2
I3 = s1 s2 s3 = det T.
f (T ) = −T3 + I1 T2 − I2 T + I3 I = 0 (8.44)
dont on déduit
T3 = I1 T2 − I2 T + I3 I (8.45)
puisque ~e · ~ei = 0.
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 368
Les vecteurs propres associés à des valeurs propres distinctes sont orthogonaux.
En effet, de S~e1 = s1~e1 et S~e2 = s2~e2 , on déduit que ~e2 · S~e1 = s1~e1 · ~e2 et
~e1 · S~e2 = s2~e1 · ~e2 ; donc, par différence, on obtient : (s1 − s2 )~e1 · ~e2 = 0, et si
s1 6= s2 , ~e1 · ~e2 = 0.
On peut distinguer les cas suivants :
(a) s1 , s2 et s3 sont différents ; s1 6= s2 6= s3 .
D’après le point précédent, les vecteurs propres ~ei associés aux valeurs propres
si distinctes sont orthogonaux.
Si l’on choisit pour base (~ui ) les vecteurs propres normés, les composantes de
S sont :
Si ~e3 est un vecteur propre associé à s3 = +1, alors R~e3 = ~e3 : l’axe O3 est un
axe de rotation. On verifie ainsi que toute rotation d’un solide S autour d’un
point fixe O peut se ramener à la rotation de ce solide autour d’un axe passant
par O (théorème d’Euler).
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 369
Choisissons une base (~u1 , ~u2 , ~u3 ) telle que ~u3 soit un vecteur propre unitaire.
A partir de la définition Rij = ~ui · R~uj , on peut déterminer la matrice des
composantes
cos θ − sin θ 0
[R] = sin θ cos θ 0 ,
0 0 1
θ étant l’angle de la rotation autour de l’axe O3.
On peut verifier que les valeurs propres calculées à partir de cette matrice R
valent bien cos θ ± i sin θ et 1. On constate que trR = 1 + 2 cos θ, relation
permettant d’obtenir |θ| dès que trR = R11 + R22 + R33 est connu.
(b) Cas où det R = −1 : rotation et inversion.
Une des racines, soit s3 , doit valoir - 1. Soit ~e3 un vecteur propre associé à s3 :
R~e3 = −~e3 . La transformation est une rotation d’angle θ autour de 03, suivie
d’une symétrie par rapport au plan (O1 , O2 ).
Si l’on choisit une base (~u1 , ~u2 , ~u3 ) telle que ~u3 soit vecteur propre, la matrice
des composantes de R sera
cos θ − sin θ 0
[R] = − sin θ cos θ 0 .
0 0 −1
Le tenseur d’inertie étant symétrique, ses directions propres sont orthogonales entre
elles et sont appelées axes principaux d’inertie. Les valeurs propres associées sont les
moments d’inertie principaux. Si on raisonne par rapport au centre de gravité, on
parle d’axes principaux centraux d’inertie et de moments d’inertie principaux
centraux. Ces axes se situent toujours dans les plans de symétrie du solide s’ils existent.
On peut donc facilement les identifier pour des corps de forme simple.
Cette notion est fort importante en Dynamique puisque les réactions d’inertie d’un
solide tournant à vitesse constante autour d’un axe ne sont nulles que si cet axe est un
axe principal central. Le principe de l’équilibrage des machines tournantes est d’ajouter
ou de retirer des masses au rotor pour ramener l’axe principal sur l’axe de rotation et
éviter ainsi la génération de vibrations.
~ constitue un axe principal
Dans le cas du disque mince évoqué plus tôt, l’axe Oz
central (O est clairement le centre de gravité du disque). Le moment d’inertie associé
2
vaut M2R . On est dans le cas où 2 valeurs propres sont égales : toute direction du plan
2
Oxy est propre, avec un moment d’inertie principal qui vaut M4R . Comme les axes Ox,
Oy et Oz sont directions principales, la matrice représentative du tenseur d’inertie dans
ces axes est diagonale
M R2
4
0 0
[ΦO ]xyz = 0 M R2
4
0
M R2
0 0 2
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 370
Il est fort intéressant en pratique de ramener l’étude d’un tenseur quelconque T à celle
de tenseurs particuliers, plus faciles à traiter.
Tout tenseur T peut être décomposé comme somme d’un tenseur symétrique S et d’un
tenseur antisymétrique A : T = S + A.
Il suffit de poser
T + TT T − TT
S= et A=
2 2
on vérifie que ST = S et AT = −A.
La décomposition est unique. En effet, soit T = S1 + A1 et T = A2 deux
décompositions possibles. Par différence, on obtient S1 − S2 = A2 − A1 = T∗ . Or, T∗ =
S1 − S2 est symétrique, et T∗ = A2 − A1 est antisymétrique. Donc, T∗ = T∗T = −T∗T ,
soit 2T∗T = 0 ou T∗ = 0, ce qui montre que S1 = S2 et A1 = A2 .
Un tenseur symétrique S est dit défini positif (négatif) si ~e · S~e > 0 (< 0), ∀~e 6= 0. Il
est semi-défini positif (négatif) si ~e · S~e ≥ 0 (≤ 0), ∀~e 6= 0.
Théorème. Tout tenseur régulier T peut se mettre d’une manière unique sous la forme :
T = RS = S∗ R
Les si sont > 0 ; en effet, pour que ~e · P~e = s1 e21 + s2 e22 + s3 e23 soit > 0, ∀~e 6= 0, il faut
et il suffit que les si soient > 0.
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 371
Le tenseur symétrique S défini positif, tel que S2 = P, aura les mêmes directions
√
propres que P et ses valeurs propres seront si . Par rapport à la base (~u1 , ~u2 , ~u3 ), le
tenseur S ainsi défini aura pour matrice :
√
s1 √0 0
0 s2 √0 . (8.46)
0 0 s3
(TS−1 )T = S−1 TT ;
donc , (TS−1 )(TS−1 )T = TS−1 S−1 TT = TP−1 TT
= T(TT T)−1 TT
= TT−1 (TT )−1 TT = I,
ce qui prouve que R = TS−1 est un tenseur orthogonal. Puisque S est défini > 0, det S >
0, de sorte que det R = +1 si det T > 0 et que det R = −1 si det T < 0.
Or, le seul tenseur S défini positif dont le carré vaut P est celui dont la matrice est
(8.46) par rapport à une base de vecteurs propres de P. On doit donc avoir S1 = S2 = S.
Il vient ensuite : R1 = R2 = TS−1 .
La décomposition T = S∗ R se démontre de la même manière, en partant du tenseur
P∗ = TT T ; S∗2 = P∗ et R = S∗−1 T.
Le tenseur αI, α étant un réel, est appelé tenseur isotrope parce que ses composantes
restent inchangées lors d’un changement de base : elles valent, par rapport à toute base,
αδij .
On appelle tenseur déviateur D un tenseur dont la trace est nulle : trD = 0.
Théorème. Tout tenseur T peut se décomposer, d’une seule manière, sous la forme :
trT
T= I+D
3
c’est-à-dire comme somme d’un tenseur isotrope et d’un tenseur déviateur.
CHAPITRE 8. TENSEURS DU SECOND ORDRE 372
trT
Le tenseur D = T − I est bien un tenseur deviateur puisque
3
trT trT
trD = trT − I = trT − 3 = 0. L’unicité se démontre comme précédemment.
3 3
Il est commode de représenter tous les vecteurs avec le pôle O pour origine commune :
−−→ ~ =− −→ ~ = T~e s’interprète alors comme une transformation
~e = Om et E OM. L’application E
ponctuelle de l’espace, qui à tout point m fait correspondre un point M.
8.6.1 Affinité
~ = T~e :
Lors de la transformation E
~ =−
En effet, si m décrit la droite ~e = ~ea + s~u, E
−→
OM = T(~ea + s~u) = T~ea + sT~u. M
décrit une droite D parallèle à T~u passant par le point A de coordonnée T~ea . M a
la même coordonnée s sur D, comptée à partir de A, dans le sens de T~u, avec |T~u|
pour unité de longueur, que m sur d, comptée à partir de a dans le sens de ~u, avec
|~u| pour unité de longueur.
2. Les rapports de section et les rapports anharmoniques sont conservés.
En effet, si a, b et c sont trois points sur d et A, B et C leurs transformés sur D, on
a:
ac s(c) − s(a) s(C) − s(A) AC
= = =
cb s(b) − s(c) s(B) − s(C) CB
3. Une surface représentée par une équation de degré n se transforme en une surface
dont l’équation a le même degré.
En effet, les formules de transformation tensorielles sont linéaires.
En particulier, un plan se transforme en plan et une quadrique en une quadrique.
4. Le parallélisme est conservé.
−
→ −
→ −→ −→ −→
Si les segments ab et cd sont égaux et parallèles, ab = cd, et AB = OB − OA =
−→ −
→ −
→ −
→ −→
T(Ob) − T(Oa) = T(ab) = T(cd) = . . . = CD.
Des droites parallèles se transforment en droites parallèles, des plans parallèles en
plans parallèles, un parallélépipède en un parallélépipède.
On reconnaı̂t que la transformation ponctuelle E ~ = T~e que subit l’espace est une
affinité.
3 X
X 3
ou Sij ei ej = 1 par rapport à une base.
i=1 j=1
−−→ −−→
C’est donc le lieu des points m tels que Om · OM = 1. C’est une quadrique à centre,
donc un hyperboloı̈de ou un ellipsoı̈de.
Si si et ~ui sont respectivement les valeurs propres et les vecteurs propres normés de
S, l’équation ~e · S~e = 1 s’écrit, par rapport à la base ~ui ,
s1 e21 + s2 e22 + s3 e23 = 1,
qui est l’équation réduite de la quadrique. Les directions principales de la quadrique sont
donc les vecteurs propres de S.
Si s1 , s2 et s3 sont > 0(donc si S est défini positif), la quadrique est un ellipsoı̈de.
Si une des valeurs propres est < 0, et les deux autres > 0, la quadrique est un hyper-
boloı̈de à une nappe.
Si une des valeurs propres est > 0, et les deux autres sont < 0, la quadrique est un
hyperboloı̈de à deux nappes.
Si s1 , s2 et s3 sont < 0, la quadrique est imaginaire.
Le vecteur S~e∗ est normal à la quadrique ~e · S~e = 1 au point ~e∗ . Le plan tangent π à
la quadrique au point ~e∗ a pour équation : ~e · S~e∗ = Cte ; or ~e∗ ∈ π et à la quadrique ;
donc,~e · S~e∗ = 1 est l’équation de π, ce qui montre que S~e∗ est dirigé de O vers π. Si P
1
est le pied de la perpendiculaire abaissée de O sur π, OP = .
|Se∗ |
si ~e∗ = S~e.
L’application ~e∗ = S~e déforme la sphère de rayon 1 en un ellipsoı̈de dont les directions
principales ~u1 , ~u2 , ~u3 sont les directions propres de S.
L’application E ~ = R~e∗ fait subir à l’ellipsoı̈de précédent une rotation sans déformation
autour d’un axe passant par O. Les ~ui se transforment en U ~ i = R~ui . (U
~ 1, U
~ 2, U
~ 3 ) forment
un trièdre trirectangle. Tout trièdre trirectangle tel que (~u1 , ~u2 , ~u3 ) qui le reste après
transformation par le tenseur T est appelé trièdre principal de T. Les directions des U ~i
sont des directions principales.
Recherche des directions principales de T : les directions principales de T sont les
directions propres de S, donc celles du tenseur symétrique défini positif P = S2 = TT T.
Les valeurs propres de S sont les racines carrées des valeurs propres de P.
Bien que le système international d’unités (SI) fasse normalement partout office de
référence, on rencontre encore couramment d’autres unités et notamment les unités anglo-
saxonnes. On trouvera ci-dessous un tableau de conversion pour passer de diverses unités
au système international, pour les grandeurs mécaniques les plus courantes.
Accélération
pieds par seconde2 (f t/s2 ) mètre par seconde2 (m/s2 ) 3, 048 000 E−01
pesanteur terrestre (gn ) mètre par seconde2 (m/s2 ) 9, 806 650
pouce par seconde2 (in/s2 ) mètre par seconde2 (m/s2 ) 2, 540 000 E−02
Angle
radian (rad) degré (o ) 57, 295 780
degré (o ) radian (rad) 1, 745 329
Aire
pieds2 (f t2 ) mètre2 (m2 ) 9, 290 304 E−02
pouce2 (in2 ) mètre2 (m2 ) 6, 451 600 E−04
Energie [1J = 1N · m]
pied · livre-force (f t · lbf ) joule (J) 1, 355 818
kilowatt - heure (kW · h) joule (J) 3, 600 000 E+06
watt - heure (W · h) joule (J) 3 600
watt - seconde (W · s) joule (J) 1
375
ANNEXE A. CONVERSION DES UNITÉS MÉCANIQUES 376
Longueur
pied (f t) mètre (m) 3, 048 000 E−01
pouce (in) mètre (m) 2, 540 000 E−02
micropouce mètre (m) 2, 540 000 E−08
micron (µ) mètre (m) 1, 000 000 E−06
mil (0, 0001 in) mètre (m) 2, 540 000 E−05
mile nautique mètre (m) 1 852
mile international (mi) mètre (m) 1 609, 344
Masse
grain (gr) kilogramme (kg) 6, 479 891 E−05
gramme (g) kilogramme (kg) 1, 000 000 E−03
kilogramme-force seconde2 par kilogramme (kg) 9, 806 650
mètre (kgf · s2 /m)
livre-force seconde2 par pouce kilogramme (kg) 175, 126 8
(lbf · s2 /in)
ounce (oz) kilogramme (kg) 2, 834 952 E−02
livre (lb) kilogramme (kg) 4, 535 924 E−01
slug (slug) kilogramme (kg) 14, 593 390
tonne métrique (t) kilogramme (kg) 1 000
tonne (short 2000lb) kilogramme (kg) 907, 184 7
tonne (long 2240lb) kilogramme (kg) 1 016, 047
Moment d’inertie
slug-pied carré (slug · f t2 ) kilogramme mètre carré (kg · m2 ) 1, 355 818
livre-force seconde2 pouce (lbf ·s2 · kilogramme mètre carré (kg · m2 ) 1, 129 848 E−01
in)
livre par pied cube (lb/f t3 ) kilogramme par mètre cube 16, 018 46
(kg/m3 )
libre par pouce cube (lb/in3 ) kilogramme par mètre cube 2, 767 990 E+04
(kg/m3 )
Temps
jour (solaire) (j) seconde (s) 8, 640 000 E+04
heure (h) seconde (s) 36 00
année (365 jours) seconde (s) 3, 153 600 E+07
année sidérale seconde (s) 3, 155 815 E+07
Moment de force
dyne-centimètre (dyne · cm) newton-mètre (N · m) 1, 000 000 E−07
ANNEXE A. CONVERSION DES UNITÉS MÉCANIQUES 378