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TRENTE ANS DE LUTTES NATIONALES “EMPUISSANCE et la paralysie du gouvernement en place, une crise économique catastrophique, le terrorisme de droite et les assauts de la guérilla ont finalement amené les mili- taires argentins 4 suspendre le processus d’ « institutionnalisa- tion » du pays et a confisquer, presque sans lutte, le pouvoir @ Isabel Péron. C’est 14 sans aucun doute une défaite du mouve- de la majorité du ment qui, depuis 1945, portait les aspirations peuple argentin le Péronisme. Le coup d’Etat ne Pélimine pas ; il le rejette dans Yopposition, et en partie dans Ja clan- La « logique » de cette situation et des éléments qui la composent est difficile & dégager, tant pour les Argentins eux- mémes que pour les Européens. La prise du pouvoir par la Z 2 . P :, Junte a été saluée par une partie de Ia presse francaise avec une espéce de soulagement, voire de satisfaction : fini le chaos péro- niste, le régne d’Isabelita! (un diminutif plutét tendre en espa- gnol, mais franchement péjoratif dans les colonnes du Monde). « L’ordre régne a Buenos-Aires. » Un ordre militaire. Et avec si peu de morts! Cette vision de notre presse refléte 4 la fois — encore qu’inconsciemment — celle des classes dominantes d’Argentine et celle des cadres frangais qui sont installés 1a-bas. Or, la nouvelle situation est régressive ; aprés des années de lutte, Je peuple argentin avait réussi & arracher aux militaires Ve institutionnalisation > et a Porter les Péronistes au pouvoir. De ce point de vue, le coup d’Etat du général Videla est l’ultime offensive contre Ie dernier « bastion 1é . e » Jégal du mouvement populaire. Certes, ce bastion était chancelant, chaotique, parfois corrompu. Mais il constituait l'un des moments de c 2: 1 Argentins appellent leur proceso (processus). ee alia Le proceso, depuis trente ans, c’est Ia | ee ae . a lutte di la construction d'une Argentine libre et souveraine, Peuple Pour la justice sociale. Le proceso est un « proces: » marquée par La « décade péroni Z sus de libération ». a « déc péroniste », les années de lutte cont; i militaire, fe retour de Péron en 1973 sont an de esate historiques de ce processus, mi ant d’étapes iq Pi sus, mis en branle par le Péronisme ne cHRONIQUES 1241 1945. voila 1a seconde fois que la droite et les militaires tentent not seulement de lenrayer, mais de Veffacer, d’en faire une éalité dérisoire, disqualifiée, inconsistante, Aussi bien, la Junte actuelle proctde-t-elle au démantélement méthodique des conquétes sociales ct économiques du Péronisme, que Véquipe d’Isabel, malgré ses tendances réactionnaires, n’avait quand méme pas mises en cause. . | Toutefois, bien des signes indiquent que 1976 n'est pas 1955. L’ampleur de la répression actuelle ne peut faire oublier que rArgentine a échappé pour Vinstant 4 un pinochetazo, un « coup a la Pinochet ». Si cela ne s'est pas produit, ne l’attribuons pas a une quelccnque modération des militaires : cela est di au degré avancé de cohésion et d’organisation des forces populaires. Or, cette politisation, cette organisation sont l’ceuvre indiscutable du Péronisme. Comme !’a souligné justement Jean-Pierre Clerc dans un article récent du Monde, les militaires sont contraints de composer avec le puissant appareil syndical argentin, la CGT. Celle-ci, méme si elle pactise dans une certaine mesure avec la Junte, ne saurait abandonner sa filiation péroniste sans se voir coupée des masses. Les Montcneros, dont l’assise populaire est grande, viennent de se dissocier de action purement guerriére de IERP (Armée révolutionnaire du peuple) en affirmant vouloir poursuivre une lutte avant tout politique. Il est probable que cette lutte, menée dans les bases, aura pour but de regrouper les forces actuellement dispersées du Péronisme, en les radicalisant et en leur donnant une nouvelle configuration +. . . On peut donc affirmer que le but conjoint de l'ERP et des forces réactionnaires (la polarisation totale) n’est pas atteint. Le coup @Etat n’a pas mené au ¢ grand SE ee i ee par Jes extrémismes. La lutte va continuer, sotis ¢ au rs * cue, Péron, évoquant le destin des régimes Pomidnes, ore Cea ‘sson, ils commencent 4 pourrir par la téte. C'est comme le polsson, arrivé, aprés sa mort, 2 son propre mouve- un peu ce qui ote cé dans Yopposition, il appartient au Péro- ment, Désorma's © ae comme force historique ct populaire, et nisme de sé se fois sans son leader — le pourrissement de préparer travail déja réalisé avec succés entre 1955 ilitaires, des for ri Montonet9s et d’autres groupements comme le et 1973. i he » os sont connus comme étant des « péronistes de gauche | 7 on ae juste que si l’on donne autant dimportance au premier a Ss ven qual second, 12 2 CHRONIQy PB, le « Péronisme authentique >, le « Commando tea gique », semblent avoir bien compris, : La situation présente est Taboutissement d'un Processus & commencé il y a trente ans. Pour bien le saisir, xe on savoir, méme sommairement, ce qu’a 66, ce qu'a signi tes Atgentins Je. Péronisme. Divisé, frappé, humilié.. ey ment reste Je plus puissant qu’ait connu non seulement Ln ng: intis encore l'Amérique latine tout entére. I! parat ine fable qu'il subisse te sort des « populistes » brésiliens +l yey le temps de former tout un peuple, dont il est en retour Tames originale et inalignable. C'est cette formation, cette créatne Mutuelles d'un peuple et de son mouvement que nous voudeen essayer de montrer. * Dés 1945, le Péronisme s‘affirmait comme un mouvement pop laire qui, per son ampleur méme, scindait en deux camps la société argentine : les Péronistes et les Anti-Péronistes. Pourtant, Ia base numérique du gouvernement de Péron n’était pas si Grande : les masses ouvriéres 'appuyaient sans réserves, mais il avait contre Iui Voligarchie terrienne, une bonne partic dela bourgeoisie, les partis traditionnels — y compris, et surtout, Ia Gauche — et toute Iiintelligentsia! Quant a T'Armée, foyer Gorigine du Péronisme et de sa politique sociale, elle soutenait Je nouveaur gouvernement, sans quion puisse parler d'une adhé- sion véritable * Tel quel, le Péronisme se présentait comme rémergence des couches les plus opprimées et les plus défavorisées du pays, descamidos (sans-chemises), comme les appelait Eva Péron. Ces masses étaient attachées par un lien ardent et « conducteur >; mais cet attachement était loin d puisque Péron, dés avant sa premiére présidence, avait été T'artisan une active politique sociale. Crest parce qu'il permettait Virruprion des masses populaires 39 Uo arse tin — te Pl — pd gh prowamme Snc e cherche méme @'eonatane Gl. bled a8-del ala ing Sh at eae nl Pak are aaa! ieee

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