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5es Rencontres Géosynthétiques Francophones 2003 / 2004

Rétention et colmatage des géotextiles

Y.-H. Faure - Lirigm, Université Joseph Fourier - Grenoble - France


J.-J. Fry - EDF, Centre d’Ingénierie Hydraulique – Chambéry – France

Résumé

La rétention du sol par des géotextiles et le risque de colmatage induit sont analysés au travers des
récents travaux présentés au Congrès de Nice (Septembre 2002). Les principaux résultats publiés
sont resitués par rapport aux connaissances acquises auparavant dans les domaines liés aux
mécanismes de filtration et qui intègrent à la fois les notions de porométrie, de perméabilité et
l’interaction sol –géotextile sous sollicitations hydrauliques.

Mots clés : porométrie, perméabilité, filtration, rétention, colmatage, géotextile.

Abstract (Retention and clogging of geotextiles)

The soil retention by geotextiles and the induced risk of clogging are analysed through the recent
work presented at the Geosynthetics Conference in Nice (September 2002). The main results are
compared to the background knowledge in the fields concerning the mechanisms of filtration and
which integrate at the same time the concepts of porometry, of permeability and the soil geotextile
interaction under hydraulic actions.
Key-Words : porometry, permeability, filtration, retention, clogging, geotextile.

1. Généralités
La problématique “ Rétention et Colmatage des Géotextiles ” abordée concerne :
- les applications en tranchées drainantes, protection de berge, tapis drainant, enrobage de drains,
etc... où la fonction “ Filtration ” est impliquée, et
- les applications dans les structures d’assises ferroviaires, les pistes, les routes et aérodromes où
c’est la fonction “ Séparation ” qui est concernée:
Filtration : maintien du sol (ou d’autres particules) soumis à des forces hydrodynamiques tout en
assurant l’écoulement du fluide [ISO 10318, 1990].
Séparation : action d’empêcher le mélange de deux sols adjacents de nature différente [ISO 10318,
1990].
La capacité de rétention du géotextile sera donc son aptitude à assurer le maintien du sol en place
(adjacent) malgré les sollicitations extérieures (hydrauliques, mécaniques). En cas de non-rétention,
une érosion interne, plus ou moins intense se produira pouvant entraîner :
- des effondrements dans le massif de sol,
- le colmatage du dispositif de collecte des eaux à l’aval du filtre,
- la pollution d’un matériau grenu par des fines qui réduisent les performance mécaniques du sol
grossier (fonction séparation).
Le colmatage du géotextile se traduit par une augmentation excessive de la pression interstitielle à
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l’amont du filtre. Celle-ci peut provoquer des instabilités par réduction de la résistance au
cisaillement du sol (pente, berges, remblai, chaussée, etc.)
1.1. Mécanismes de rétention et de colmatage
Différents mécanisme de filtration son susceptibles de se produire en fonction du sol
(granulométrie, consistance, ..), du géotextile (porométrie, perméabilité, ...) et des conditions de
filtration (gradient, compression, ...). Le mécanisme de rétention idéalement reconnu consiste à
retenir les éléments du sol les plus grossiers ou représentatif du squelette granulaire [Giroud, 1996]
soit par blocage géométrique entres les fibres, soit par effet voûte (pontage ou “ bridging ”). Ces
éléments vont pouvoir retenir des particules plus petites, qui à leur tour retiendront des éléments
plus fins, etc.... La structure ainsi formée au voisinage du géotextile aura une granulométrie de
transition, stable et plus perméable que le sol de base.
Pendant la période initiale de filtration, les fines de la zone filtrante seront entraînées par
l’écoulement, il est donc normal d’avoir une apparition de fines après mise en place.
Dysfonctionnement du filtre :
La rétention des éléments fins du sol mis en mouvement par l’écoulement peut se produire à
l’amont ou à l’intérieur du géotextile (figure 1) :
- si les fines sont retenues à l’amont, il y formation d’une couche qui peut être très peu perméable :
il y a colmatage de surface (“ blinding ”) ;
- si elles sont retenues en trop grande quantité dans le filtre, il y a risque de colmatage interne
(“ clogging ”) ;
- si le passage de particule perdure, on parlera d’érosion interne par suffusion (lessivage du sol,
“ suffosion ” en anglais) et dans les cas extrêmes de renard (“ piping ”).
couche de sol à
faible perméabilité

géotextile non tissé

Figure 1 : colmatage de surface (“ blinding ”) et colmatage interne (“ clogging ”)

1.2. Caractéristiques régissant l’interaction sol - géotextile


1.2.1 Le sol
Les caractéristiques “ basiques ” (essentielles) à considérer sont la granulométrie (et ses variations)
et la perméabilité. Ont aussi un rôle très important la cohésion et la dispersivité de la fraction fine.
Il est actuellement reconnu que le comportement du sol sous circulation d’eau, à savoir sa stabilité
interne ou non, doit être analysé. Les critères d’évaluation reconnus sont principalement le critère
de Kenney et Law, [Kenney et Law, 1985] et le critère de concavité de la courbe granulométrique
“ concave vers le haut ” [Lafleur et al., 1993], ou de coefficient de courbure >7 [Bathia, 1995].
1.2.2 Le géotextile
Pour les géotextiles, les caractéristiques de base traditionnellement considérées et mesurées par des
essais standards sont :
- l’ouverture caractéristique (ou ouverture de filtration Of) : elle correspond à la taille des plus
grosses particules de sol susceptibles de traverser le géotextile ; Of est déterminé par un essai de
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tamisage [NF EN ISO 12956, 1999] ;


- la perméabilité, identifiée par VH50 : vitesse de l’écoulement au travers du géotextile pour une
différence de charge de 50 mm [NF EN ISO 11058, 1999].
Ces caractéristiques ne sont que des valeurs “ index ”, utilisées pour l’application des critères de
filtre. Si elles sont suffisantes pour dimensionner des filtres dans des applications “ routinières ”
[Palmeira et Fannin, 2002], elles sont insuffisantes pour décrire la complexité des phénomènes qui
interviennent dans le processus de filtration / séparation. Une meilleure compréhension (prévision)
de l’interaction sol – géotextile et de son évolution nécessite :
- une détermination plus fine de la porométrie, d’un point de vue théorique et expérimental,
- des essais de comportement fiables pour reproduire des conditions de filtration similaires à celles
rencontrées sur site,
- la prise en compte de phénomènes physico-chimiques.

2. Porométrie et Ouverture de filtration


2.1. Distribution des pores
La porométrie est la mesure de la dimension et de la répartition des vides qui existent entre les
parties solides d’un matériau. Dan le cas des milieux fibreux, les vides forment un ensemble à trois
dimensions dans lequel il est difficile d’identifier individuellement les pores. Pour les applications
en filtration, les “ pores ” seront caractérisés par les cheminements possibles d’une particule,
assimilés à une sphère (en 3D) ou un disque en (2D). La notion de “ constriction ” est utilisée pour
caractériser un rétrécissement, délimité par les fibres, qui empêche le transit d’une particule, de
diamètre donné, d’une cavité porale où elle circule librement à une autre.
2.1.1 Approche théorique
Des modèles de porométrie transversale, observée sur coupe perpendiculaire au plan du géotextile,
ou longitudinales, coupe dans le plan du géotextile, ont été développés par le passé par Masounave
et al. (1980), Gourc (1982) et Faure et al. (1990) pour les non tissés. Ces modèles donnent des
courbes de distribution des pores des non tissés (figure 2 : cercle inscrit entre les fibres et figure 3 :
distance entre fibres).
2.1.2 Mesure de la distribution des pores par analyse d’image
Le développement des systèmes d’analyse d’images a rendu aisées les mesures de distances entre
fibres (porométrie transversale, [Masounave, et al., 1980]) ou de cercles inscrits entre les fibres
(porométrie longitudinale [Lombard, 1985], [Millot, 1986], [Gendrin, 1991]). Des mesures récentes
[Urashima et al., 2002], [Palmeira, 2002], [Dembicki, 2002], [Wang, 2002] confirment la validité
de ces méthodes théoriques (figures 2, 3 et 4).L’inconvénient des méthodes par analyse d’image sur
coupe de géotextile est de ne pas intégrer la troisième dimension et d’être influencées par
l’épaisseur de la lame mince surtout en porométrie longitudinale.

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% constrictions < d
100
90
80
70
60 modèle théorique
50
40
30
mesures sur lames
20
minces
10
0
10 100 1000
d (microns)

Figure 2 : Modèle des polyèdres poissonniens [Faure, Gourc, Gendrin, 1990]

Figure 3 : Modèle de porométrie transversale de Gourc (1982) validé par Urashima et al. (2002)

Dimensions
mesurées du pore
moyen (mm)

Diamètre théorique du pore moyen (mm)

Figure 4 : Modèle théorique de Masounave (1980) : estimation de la distance moyenne entre fibres
(porométrie transversale) validée par mesure sur coupe de non tissés [Palmeira, 2002]

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2.1.3 Mesure de la porométrie par “ écoulement capillaire ” (“ Bubble Point method ”)


Principe de la méthode : on réalise une différence de pression d’air de part et d’autre d’un
échantillon de géotextile initialement saturé par un fluide mouillant. En augmentant la différence de
pression, des pores de plus en plus petits sont vidés et traversés par l’écoulement d’air.
Pour une différence de pression donnée “ P ”, le fluide mouillant est maintenu à l’intérieur des pores
de diamètre inférieurs à “ d ” tel que :
πd 2
P = πd τ cos θ (1)
4
τ = tension superficielle du liquide mouillant,
θ = angle de contact entre le liquide et le matériau poreux,
p = différence pression appliquée,
d = diamètre du pore, assimilé à un cylindre de longueur égale à l’épaisseur du géotextile, pour
lequel il y a équilibre entre la résultante des pressions exercées sur la surface et la résultante des
tensions superficielles mobilisées à la périphérie.
Le flux d’air, mesuré pour une pression “ P ”, est comparé au flux traversant l’échantillon sec avec
la même différence de pression “ P ”. On en déduit le pourcentage de pores de diamètre inférieur à
“ d ” calculé avec la relation (1). La totalité de courbe porométrique peut ainsi être obtenue. Cette
méthode, normalisée aux Etats-Unis (ASTM F-316-03) est aussi largement utilisée au Brésil
[Palmeira, 2002] et au Canada [Tu et al., 2002]. L’équipement utilisé est un appareillage de
laboratoire distribué dans le commerce, peu encombrant (0,85 m de haut, 0,53 m de large et 0,46 m
de profondeur).
Tu et al. (2002) présentent une validation de la méthode de mesure à partir d’un échantillon témoin :
il s’agit d’une plaque métallique perforée dont les trous cylindriques ont été mesurés au microscope
(figure 5). Différents fluides de saturation ont été testés ainsi que plusieurs types de géotextiles,
tissés, non tissés de nature différente (figure 6a) et deux laboratoires avec des appareillages de
marque différente et taille d’échantillon différente ont participé aux essais (figure 6b).
Tu et al. (2002) considèrent que la méthode donne des mesures fiables pour des ouvertures dans la
gamme 50 à 250 microns. La méthode est séduisante pour déterminer la taille des plus grandes
ouvertures du géotextile car il reste des différences non négligeables pour les ouvertures inférieures
50 microns. De même, d’un appareillage à l’autre seul les tailles des plus grandes ouvertures sont
du même ordre de grandeur. A l’heure actuelle, cette méthode est surtout utilisée pour mesurer
l’ouverture maximale, apparition de la première bulle d’air (Bubble Point) qui traverse le filtre et
qui sera comparée par la suite à l’ouverture de filtration du géotextile.

Figure 5 : Validation de la méthode “ Bubble point ” au moyen d’une plaque perforée [Tu et al., 2002]

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a :Influence du type du fluide utilisé b :Comparaison entre deux appareillages


Figure 6 : Reproductibilité du test “ Bubble Point ” [Tu et al., 2002]

2.2. Ouverture de filtration


L’ouverture de filtration notée Of est assimilée à la dimension de la plus grande particule
susceptible de traverser le filtre. Elle est peut être évaluée soit par une approche théorique soit par
une détermination expérimentale.
2.2.1 Approche théorique
A partir des courbes théoriques de porométrie, l’ouverture de filtration peut être estimée par le O90
ou O95 (diamètre des pores pour lequel 90% ou 95% des pores sont inférieurs au O90 ou O95
repectivement) .
Une première approche de Fayoux –Evon [Fayoux, 1982] a permis dès 1982 de déterminer une
ouverture de filtration moyenne avec l’hypothèse d’une distribution périodique des fibres (figure 7).
Un ordre de grandeur moyen est donné par la relation :
Oo 1
= −1
df 1− n
avec :
Oo : ouverture de filtration moyenne estimée par le modèle de Fayoux-Evon
n : porosité du géotextile
df : diamètre des fibres.
Giroud (1996) se sert de ce modèle pour proposer une relation de la forme :
Of Oo n df 1 n df
= +ξ = −1 + ξ avec ξ = 10 (2)
df df 1 − n TG 1− n 1 − n TG
ξ est une constante déterminée de manière empirique à partir des résultats expérimentaux.
Palmeira (2002) compare cette expression de Giroud (1996) avec les valeurs obtenues par la
méthode du “ Bubble Point ”. Une bonne corrélation est obtenue en utilisant ξ = 15 (figure 8).

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0.89 1.25
O 0 = df ( − 1) O 0 = df ( − 1)
1− n 1− n

1.08 0.77
O 0 = df −1 O 0 = df −1
1− n 1− n

Figure 7: Modèle périodique utilisé par Fayoux et Evon (1982).

Figure 8 : Valeurs de l’ouverture de filtration de géotextiles comprimés (notée ici O98, df : diamètre des fibres)
d’après le modèle Giroud avec ξ = 15 comparées aux mesures à l’essai “ Bubble Point ” [Palmeira, 2002].

2.2.2 Influence de l’épaisseur (à porosité constante) sur l’ouverture de filtration


Le modèle Fayoux –Evon ne tient pas compte de l’épaisseur des géotextiles. La distance moyenne
entre fibres est la même, à porosité et diamètre de fibre donnés, quelle que soit l’épaisseur du
géotextile. Les modèles probabilistes de Faure (1989) et de Giroud (1996) considèrent que
l’ouverture de filtration est le résultat d’une succession confrontations de la particule avec les
constrictions (section de passage d’un pore à un autre) au travers du filtre. Cette succession de
confrontations se traduit par une diminution de la probabilité de passage d’une particule de diamètre
donné quand le nombre de constrictions rencontrées augmente, c’est à dire l’épaisseur du filtre.
L’ouverture de filtration décroît (figure 9) quand l’épaisseur du géotextile augmente, toutes choses
égales par ailleurs (porosité et diamètre des fibres).

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Of/df 8

6
Faure 1988
5 Giroud 1996

4
n
3
0,90
2 0,85
0,80
1 0,70

0
0 50 100 150 200
Tg/df

Figure 9 : Diminution de l’ouverture de filtration Of en fonction de l’épaisseur du géotextile Tg à porosité n


constante (df : diamètre des fibres) d’après Faure et al. (1990) et Giroud (1996)

Cette notion de nombre de confrontations, ou constrictions, déjà à l’origine de la théorie de Silveira


(1982) et Witman (1982), est aussi présente dans les modèles proposés par Gourc (1982). Giroud
(1996) propose de déterminer le nombre de confrontations par le rapport :
Tg Tg
m= = 1− n (3)
Oo + d f d f
avec Oo : ouverture de filtration moyenne d’après le modèle de Fayoux – Evon,
Tg : épaisseur du géotextile,
df : diamètre des fibres,
n : porosité du géotextile.
D’après certains auteurs, cf. § 4.1.4, le comportement filtrant des géotextiles non-tissés dépend
fortement du nombre de constrictions.
Les mesure réalisées par Bouthot et al. (2002) avec l’écoulement capillaire confirment les
hypothèses de bases de la théorie de Giroud (1996) concernant l’influence de m sur la variabilité de
l’ouverture de filtration : un faible nombre de constrictions favorise la variabilité de l’ouverture de
filtration. Les auteurs vérifient cette propriété en comparant un non-tissé thermolié avec m=7 et un
aiguilleté avec m=32.
Cette plus grande variabilité explique [Bouthot et al., 2002] les valeurs de Of obtenues par tamisage
hydrodynamique [NF G 38-017, 1983] plus grandes que par la méthode du Bubbe Point. Ceci reste
à confirmer avec d’autres géotextiles.
2.3. Influence de la compression sur la porométrie et l’ouverture de filtration
La compression réduit les dimensions des pores observés par analyse d’image, figure 10 [Tu et al.,
2002], [Palmeira, 2002], [Dembicki et al., 2002]. Mais l’influence de la compression sur les non-
tissés aiguilletés est surtout sensible aux faibles niveaux de contrainte, jusqu’à 50 kPa. Au-delà,
comme le montrent les résultats de mesure au “ Bubble Point ”, les distributions de pores varient
peu (figure 11). Ceci confirme les résultats expérimentaux obtenus par De Wit en 1985 sur
l’ouverture de filtration (figure 12).

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Figure 10 : Effet de la compression sur les distances entre fibres


Observations sur coupe transversale [Palmeira, 2002]

Figure 11 : Variation de la distribution porométrique mesurée au “ Bubble Point ” en fonction de la


compression [Palmeira, 2002]

180

160
175 g/m²
Ouverture de Filtration (microns)

140
210 g/m²
120 300 g/m²

100

80

60

40

20

0
0 50 100 150 200
Compression (kPa)

Figure 12 : Variation de l’ouverture de filtration en fonction de la contrainte [De Wit, 1985]

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Of
(mm)

Déformation (%)

Figure 13 : Modification de l’ouverture de filtration en fonction de la déformation monoaxiale


[Moo-Young et al., 1999]

2.4. Influence de la traction sur l’ouverture de filtration


Plusieurs auteurs cités par Cazzuffi et al. (2002), [Fourie et al., 1996, Moo-Young et al., 1999] ont
abordé le problème de l’ouverture de filtration de géotextiles sous tension. Moo-Young, (figure 13)
constate que l’ouverture de filtration des tissés est plus sensible à la déformation monoaxiale que les
non-tissés. Tandis que Fourie note une réduction de l’ouverture de filtration pour un tissé de
bandelettes sous traction biaxiale.

3. Perméabilité
Des essais de perméabilité ont été normalisés. Malheureusement aucune corrélation n’a été établie à
ce jour entre la permittivité mesurée suivant la norme NF G 38-016 (1983) et la nouvelle norme
européenne NF EN ISO 11058 pour appliquer correctement les critères de filtre actuels [NF G 38-
061, 1993]. Des études doivent être menées pour valider des critères de filtration basés sur la valeur
index de la vitesse d’écoulement VH50 mesurée avec une différence de charge de 50 mm.
3.1. Réflexions théoriques
Des modèles théoriques de perméabilité existent depuis plusieurs années [Gourc et al., 1982],
[Lombard et Rollin, 1986]. Une étude intéressante est proposée par Giroud et al. (2002) pour
comparer les propriétés hydrauliques, perméabilité et ouverture de filtration, des filtres granulaires
et des filtres géotextiles.
Dans un premier temps la perméabilité du milieu granulaire et des géotextiles non tissés est estimée
à partir de la formulation de Kozeny –Carman : la perméabilité dépend du diamètre des fibres et de
la porosité du géotextile. Pour les filtres granulaires elle est exprimée en fonction de la porosité du
sol, de son coefficient d’uniformité et de son D15. Ensuite est calculée l’ouverture de filtration des
filtres granulaires et des non tissé suivant le modèle proposé par Giroud (1996).
L’application des critères de filtre de Giroud (1996) aussi bien aux géotextiles qu’aux filtres
granulaires permet aux auteurs de conclure :
- Les filtres, dont l’ouverture de filtration est voisine de la valeur maximale autorisée par les critères
de filtre, ont une perméabilité bien plus grande que celle du sol à filtrer : 100 à 1000 fois plus pour
les filtres granulaires et 1000 à 10000 fois plus pour les filtres géotextiles. Par conséquent les
critères de perméabilité, qui imposent un ratio de 10 voir 100 entre les perméabilités, sont vérifiés
implicitement par le critère de rétention si l’ouverture est proche de la valeur maximale autorisée.
- Il est préférable de sélectionner un filtre dont l’ouverture est proche du maximum autorisé par le
critère de rétention. Une réduction d’un facteur 3 de l’ouverture peut conduire à une réduction d’un

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facteur 10 de la perméabilité du filtre.


- Vis à vis du critère de perméabilité, et indépendamment du risque de colmatage, un géotextile non
tissé classique est préférable à un filtre granulaire de même ouverture de filtration dans les
applications où la perméabilité du filtre joue un rôle primordial puisqu’il sera environ 10 fois plus
perméable que le filtre granulaire.
3.2. Influence de la compression et du colmatage
Si la compression réduit la taille des pores et l’épaisseur des géotextiles, il est évident que cela
entraîne aussi une réduction de sa perméabilité. La présence de particules de sol à l’intérieur du
filtre réduit aussi sa perméabilité.
Des mesures de perméabilité, sous différentes contraintes de compression [Palmeira, 2002], ont été
réalisées sur des échantillons imprégnés de particules de sol. Le niveau d’imprégnation est
caractérisé par le coefficient λ :
masse de particules
λ= (4)
masse de fibres
A titre indicatif, la valeur de 10 correspond à la valeur maximale observées sur des échantillons de
sol prélevés sur le barrage de Vacros [Faure et al., 1999]. Malgré le niveau d’imprégnation de 10,4,
la perméabilité (figure 14) n’est que très peu réduite : coefficient de réduction inférieur à 5 sous
compression.

Figure 14 : Réduction de la perméabilité en fonction de la compression sur géotextiles imprégnés de


particules. nef : porosité effective initiale avant compression [Palmeira, 2002]

4. Interaction sol géotextile en filtration


De nombreux critères de filtration pour géotextiles ont été proposés par différents auteurs. Palmeira
et Fannin (2002) en dressent une liste exhaustive (près d’une trentaine !). Tous les critères sont
basés sur la valeur du rapport de rétention RR :
O
RR = f
DI
avec :
Of : ouverture de filtration du géotextile,
DI : diamètre représentatif de la granulométrie du sol.
Les critères diffèrent suivant les auteurs et les conditions de filtration, sur le choix de :

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- Of ou noté O95 ou FOS ou AOS, parfois O50, déterminé soit par tamisage (hydrodynamique, avec
vibrations à sec ou humide), soit par écoulement capillaire (“ bubble point ”),
- DI, généralement D85 ou éventuellement D50 ou D30 ou D15,
- RR variable entre 0,5 et 10 suivant les auteurs.
Dans la norme NF G 38061 (1993), la valeur de référence RR=1 est pondérée en fonction des
conditions de filtration : coefficient d’uniformité du sol, compacité du sol, et intensité du gradient
de l’écoulement.
Nous ne ferons pas une analyse comparative de tous ces critères étant donnée la grande diversité de
sols, de structures textiles et de conditions de filtrations considérées. Mêmes si certains critères
paraissent contradictoires, ils ont été établis à partir d’études de comportement sur site et d’essais de
laboratoire. Dans le cas des ouvrages courants (ouvrage sans risque, sol stable, sollicitations
hydrauliques peu sévères) l’application des critères standards suffit pour avoir un comportement
satisfaisant du système de filtration [Palmeira &Fannin, 2002]. Par contre une étude approfondie
s’impose pour les ouvrages à risque et des conditions de filtration critiques : barrage, digues,
stabilisation de pentes par drainage, sols instables, sols peu confinés, gradients élevés,... En
particulier il est recommandé de réaliser des essais de compatibilité de type “ Rapport de
Gradients ” (§4.1), en reproduisant autant que possible au laboratoire les conditions de filtration.
4.1. Essai de comportement en filtration à charge constante (en régime quasi permanent)
Aucun essai n’est normalisé en France pour étudier l’adéquation d’un géotextile pour la filtration
d’un sol donné. Dans la littérature les essais cités en référence sont réalisés en respectant ou en
s’inspirant de la norme américaine ASTM D5101-90 (1995) qui décrit le test du Rapport de
Gradient “ Gradient Ratio Test ”.

Figure 15 : Schéma de principe de l’essai de Rapport des Gradients (Gradient ratio)

Le principe de l’essai est de faire circuler de l’eau au travers d’un échantillon de sol au contact d’un
filtre géotextile avec un gradient global constant (entre les points 1 et 4, figure 15) appliqué par
paliers de 1, 2,5, 5, 7,5 et 10 pendant 24h. La charge hydraulique est mesurée aux points 2 et 3. Le
point 3 est situé à 25 mm du géotextile et le point 2 à 75 mm.
On calcule le Rapport des Gradients (“ Gradient Ratio ”), GR défini par l’ASTM :
i k
GR ASTM = 34 = 23 (5)
i 23 k 34
avec :
i34, k34 : gradient hydraulique et perméabilité moyenne entre les points 3 et 4

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i23, k23 : gradient hydraulique et perméabilité moyenne entre les points 2 et 3.

La valeur du GR est indicative du comportement du système :


GR < 1 : la zone filtrante (géotextile + épaisseur L de sol) est plus perméable que le sol,
GR > 1 : la zone filtrante est moins perméable que le sol.
Pour accepter un géotextile, Haliburton (1982) recommande une valeur inférieure à 3.
Les récentes publications portent sur :
- la pertinence de la mesure au point 3 à 25 mm du géotextile [Palmeira & Fannin, 2002],
- la valeur limite de 3 pour accepter un géotextile [Lafleur et al., 2002],
- l’influence du nombre de constrictions (géotextile non-tissé) sur la valeur de GR [Bouthot et al.,
2002].
4.1.1 Pertinence de la mesure au point 3 à 25 mm du géotextile
Palmeira et Fannin (2002) présentent une discussion et des résultats d’essais montrant l’intérêt de
mesurer la charge hydraulique non au point 3, situé à 25 mm, mais à une distance L inférieure
(figure 15) : Fannin (1994) a réalisé des essais avec L = 8 mm tandis que Palmeira (2000) a utilisé
4 mm. Il semble que ces derniers dispositifs aient permis de mettre en évidence des conditions de
colmatage non décelées par l’essai standard.
4.1.2 Valeur limite du GR pour accepter un géotextile
Lafleur et al. (2002) ont utilisé le test du Rapport des Gradients pour étudier le comportement de
système sol géotextile en présence d’un sol mal gradué à granulométrie discontinue (sol D) ou d’un
sol fin non plastique à courbe granulométrique “ concave vers le haut ” (sol F). Pour calculer le
“ Rapport de Rétention ” noté RR, les auteurs proposent d’utiliser un diamètre DI [Lafleur, 1999],
pour caractériser le sol :
DI = 160 microns, diamètre maximum de la fraction inférieure à la discontinuité (sol D, figure 16),
DI = D30 = 14 microns, (sol F, figure 16).

Huit géotextiles ont été testés. Le comportement du système est analysé à partir
- du profil de charge hydraulique dans le sol,
- de la perméabilité globale de l’échantillon,
- de la masse de passant collectée,
- et du GR (Rapport des Gradients).

100
90
Pourcent passing (%)

80
70
60 DI
50
DI
40
30 D
20
10 F
0
0.001 0.01 0.1 1 10 100

Particules size (mm)

Figure 16 : Granulométrie des sols testés par [Lafleur et al.,2002]

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Figure 17a : Exemple de “ colmatage ”: Sol discontinu D et un géotextile non tissé aiguilleté
(Of = 106 microns, RR = 0.66)

Figure 17b : Exemple de “ lessivage ”: Sol discontinu D et un géotextile tissé


(Of = 649 microns, RR =4)

Figure 17c : Exemple de comportement hydraulique acceptable


(Sol fin F et géotextile non-tissé thermolié, RR < 3)

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5es Rencontres Géosynthétiques Francophones 2003 / 2004

D’après les auteurs, le coefficient RR est essentiel pour évaluer la capacité d’un filtre à retenir un
sol.
Pour le sol mal gradué (discontinu, Sol D) la masse de sol érodé est supérieure au critère de 2500
g/m2 pour RR > 4.
Tandis que pour le sol fin (Sol F), la masse de sol érodée augmente graduellement et reste inférieure
à 300 g/m2 avec RR = 8. Le lessivage complet est obtenu pour RR = 14.

Figure 18 : Masse de sol érodé Mp par unité de surface en fonction du rapport de rétention RR
(Sol F : sol discontinu, Sol D : sol fin non plastique)

Dans le cas du sol fin, Sol F, figure 17c, à faible gradient on peut observer un léger colmatage qui
se transforme en “ pontage ” lorsque le gradient augmente du fait de l’augmentation de la vitesse et
du lessivage de fines particules. De même une combinaison stable peut devenir instable lorsqu’on
atteint des gradients élevés. Par ailleurs, l’effet d’un écoulement ascendant ou descendant n’est pas
significatif sur le résultat de l’essai.
Lafleur et al. (2002) proposent les valeurs limites suivantes pour le Rapport des Gradients :
- Colmatage si GR > 2,
- “ Pontage ” si 0,5 < GR < 2,
- Lessivage du sol si GR < 0,5.
Les auteurs recommandent ce test pour étudier le comportement et les conditions d’équilibre du
système sol – géotextile.
4.1.3 Influence de la compression sur la masse de sol érodé
La compression appliquée sur le système sol géotextile favorise la rétention du sol, d’une part à
cause d’une réduction de l’ouverture de filtration du géotextile (figure 12) mais aussi à cause d’un
meilleur confinement des particules de sol à l’amont [Palmeira & Fannin, 2002]. La figure 19
montre une réduction du D95 du passant d’un facteur 1.9 à 4.4 par rapport au D95 (égal à Of) du
passant à la suite d’un tamisage hydrodynamique, alors que la réduction de Of sous compression est
au plus égale à 2 [De Wit, 1985].
Cette amélioration de la stabilité du sol par compression est confirmée par Tian et al. (2002) avec
des géotextiles endommagés. Une découpe en forme de “ L ” est exécutée dans l’échantillon de
géotextile. Des essais de type Rapport des Gradients, avec des sollicitations hydrauliques alternées,
sont réalisés pour déterminer la taille de la coupure correspondant à la limite de stabilité du sol. La
taille critique de la coupure augmente fortement, d’un facteur 1,5 à 2, de 0 à 25 kPa. Au-delà il n’y
a pas d’amélioration sensible pour la gamme de gradients appliqués.

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Figure 19 : D95 des particules érodées en fonction de la compression


(non tissé aiguilleté de 160 à 600 g/m2 avec une ouverture de filtration, notée FOS, entre 60 et 140 microns).

4.1.4 Influence du nombre de constrictions (géotextile non-tissé) sur la valeur de GR


Des essais de Rapport des Gradients ont été réalisés par Bouthot et al. (2002) pour tenter de vérifier
la théorie de Giroud (1996) concernant le rôle du nombre de constrictions “m” sur le comportement
filtrant des géotextiles :
- si “m” est grand, les constrictions sont plus grandes à même Of , il y a plus de sol érodé : les
auteurs complètent leurs résultats avec ceux déjà publiés et montrent qu’au-delà de m = 45, (figure
20), il y a risque d’érosion interne avec une valeur de passant supérieure à 2,5 kg/m2. Ils proposent
de limiter m à 45. Les auteurs signalent toutefois que les ouvertures de filtration des géotextiles sont
légèrement plus grandes (20 microns en moyenne) que celles requises par la plupart des critères de
filtre. Un résultat similaire a été obtenu par Faure et al. (2002) par des essais en canal à houle.
- si “m” est petit, les constrictions sont plus petites (toujours à même Of), il y a risque de colmatage
de surface (blinding) : les essais ne montrent pas particulièrement de colmatage, au plus GR = 1,8
alors que suivant les critères d’évaluation de Lafleur (2002) la limite est GR < 2. Les auteurs
signalent néanmoins que les géotextiles sélectionnés ont une ouverture de filtration proche de
l’ouverture de filtration maximale requise par le critère de filtre. Il n’en serait sans doute pas de
même pour des géotextiles dont l’ouverture de filtration serait beaucoup plus petite. Cela rejoint la
recommandation de Giroud (2002) qui préconise, pour disposer d’un géotextile plus perméable, de
sélectionner un géotextile dont l’ouverture est proche de l’ouverture maximale admissible par le
critère de rétention utilisé.
Une conclusion similaire est formulée par Ding et al. (2002) à la suite de tests de Rapport des
Gradients avec :
- des limons argileux (20% < 2 microns) dont le d85 est de l’ordre de 40 à 50 microns et la
perméabilité de 7×10-7 et 10-7 m/s ;
- des géotextiles ayant une ouverture de filtration plus grande : de 120 à 470 microns.
En effet, à ouverture de filtration identique, les constrictions dans le non-tissé sont plus larges si le
géotextile est épais. Ceci favorise la mise en mouvement des particules du sol (érosion interne) et la
pénétration du sol à l’intérieur. Ceci peut entraîner une réduction sensible de la perméabilité du
filtre si les particules sont retenues dans le filtre : risque de colmatage.

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Figure 20 : Influence du nombre de constrictions, à ouverture de filtration constante,


sur la masse de sol érodée.

4.1.5 Influence de la surface de contact des particules à l’aval du filtre

Figure 21 : Augmentation du “ Rapport des Gradients ” GR quand la porosité de contact diminue.

Wu et al. (2002) présentent une étude originale montrant l’influence de la surface de contact des
matériaux drainants à l’aval du filtre sur le comportement hydraulique du système. Des essais de
filtration de type Rapport des Gradients sont réalisés avec un sable fin (D50 = 0,50 mm et D15 = 90
microns, et 13% < 74 microns) et deux géotextiles non tissés aiguilletés de 250 et 450 g/m2. Pour
simuler le matériau de drainage, des billes d’acier de différentes tailles de 7 à 31,8 mm sont
utilisées. Les billes sont liées entre elles et fixées sur un anneau circulaire. La porosité de la surface
de contact entre les billes et le géotextile varie de 30 à 68%. Des essais avec 100% de porosité de
contact ont aussi été réalisés avec une bague creuse sans billes.

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Les essais de filtration à charge constante montrent effectivement une diminution du débit avec la
réduction de la surface de contact, mais aussi une variation du GR (Rapport des Gradients). Le GR
augmente quand la porosité de contact diminue (figure 21), cette augmentation pouvant être de 20 à
40% en fonction du gradient appliqué.
4.2. Essai de comportement en cuve (2D)
Des essais de comportement en 2D ou 3D sont souhaitables pour valider la sélection des géotextiles
effectuée soit à partir des critères soit à partir des essais de type GR. Ils sont plus lourds à mettre en
œuvre et ne peuvent pas être appliqués de manière systématique. C’est la démarche réalisée par
Ding et al. (2002) pour vérifier le choix de géotextiles de filtration en enrobage de drain agricole.
Les essais à une dimension (1D) les avaient conduit à sélectionner deux géotextiles non tissés
relativement ouverts (320 et 230 microns) et peu épais (0,24 et 0,35 mm). Les essais en cuves de
drainage ont validé leur choix en montrant une bonne stabilité du système avec ces géotextiles
(figure 22). Des essais sur site l’ont confirmé malgré les difficultés expérimentales.
Remarque : Ding et al. (2002) constatent de plus qu’une mise en place avec des conditions trop
humides affectent la perméabilité du filtre ce qui n’est pas compensé par un bon matériau filtrant !

Figure 22 : Validation, par des essais en cuve, du choix des géotextiles A et B comme filtre d’enrobage de
drain agricole.

4.3. Essai de comportement en régime non permanent


Les essais de filtration en régime non permanent ont pour objectif de considérer les sollicitations
dynamiques alternées rencontrées in situ. Le diagramme de la figure 23, proposé par Cazzuffi et al.
(2002) synthétise les ordres de grandeur de gradient maximum “ icyclic ” et de contrainte effective
“ σ’ ”rencontrés pour diverses situations. De nombreux auteurs ont adapté le dispositif du test du
Rapport des Gradients pour provoquer un écoulement cyclique [Tian et al., 2002, Francoeur, 2001,
Fannin, 1999].
Les essais ont été réalisés avec sable fin (D85 = 200 µm). Un géotextile non tissé aiguilleté de 300
g/m2 (ouverture de filtration de Of de 160 µm) et un tissé de bandelettes de 250 g/m2 (Of = 440 µm)
ont été soumis à 1500 cycles d’écoulement sous différents niveaux de contrainte et de gradient
[Cazzuffi et al., 1999]. Il apparaît clairement (figure 24) un effet stabilisateur de la contrainte
effective et un effet défavorable de l’intensité du gradient.
Ces essais permettent aux auteurs de définir des zones de stabilité et d’instabilité dans le plan
contrainte – gradient en fonction de la masse de sol érodé (figure 24). A partir d’une situation
stable, une modification des conditions hydraulique ou mécanique peut entraîner une évolution vers
une situation instable comme le montre la figure 25.

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5es Rencontres Géosynthétiques Francophones 2003 / 2004

Figure 23 : Gradient hydraulique cyclique et contrainte effective en fonction des ouvrages considérés
[Cazzuffi, 2002]

a : Géotextile tissé (Of = 440 µm) b : Géotextile non tissé (Of de 160 µm)
Figure 24 : Masse de sol érodé au cours des essai cyclique [Cazzuffi et al., 2002]

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Figure 25 : Rôle pertinent du gradient et de la contrainte effective sur la stabilité


d’un système sol – géotextile en filtration [Cazzuffi et al., 2002]

5. Risque de colmatage
Le colmatage est un risque qui a toujours préoccupé le concepteur. Heureusement, l’expérience a
montré que ce risque est rare et ne concerne pas le cas courant, illustré par le retour d’expérience du
barrage de Valcros, doyen des ouvrages avec géotextile (1970). Non seulement aucun colmatage
n’a été observé sur le barrage [Faure et al., 1999], mais au contraire, la formation naturelle d’un
filtre granulaire à l’amont du géosynthétique a été mise en évidence. Les essais sur le géotextile
entourant le drain aval ont montré que :
· le taux de pollution est resté faible (poids de sol dans le géotextile inférieur à 4,5 % du poids de
l'échantillon) ;
· les débits mesurés en 1992 à l'aval du drain sont analogues à ceux de 1976,
· l’absence de fines dans l'eau percolée est notée.
L'observation au microscope d'échantillons prélevés sous le riprap du même barrage montre que :
· une petite épaisseur de sol à l'interface avec le géotextile contient moins de fines que le sol dans
la masse du remblai ;
· les particules du squelette sont arrêtées par la première couche de filaments (moins d'un
millimètre d'épaisseur) du géotextile non-tissé ;
· on n'observe pas de fines particules de sol dans le géotextile [Delmas et al., 1992].

Cependant, il existe trois types de situations qui montrent la présence de colmatage :


· l’arrivée de boue ou de suspension concentrée de particules,
· l’oxydation ferrique,
· l’activité microbienne.
Parmi ces situations, certaines peuvent avoir une dérive pathologique. Quelques exemples ont été
donnés en France et à l’étranger.

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5es Rencontres Géosynthétiques Francophones 2003 / 2004

5.1. L’arrivée de boue ou de suspension concentrée de particules


Le colmatage créé par l’arrivée d’eaux chargées en particules est illustré par le barrage de Petit-Saut
en Guyane. Les fuites d’une des digues du barrage sont collectées dans une bretelle drainante,
recouverte par une butée stabilisatrice. La bretelle drainante est constituée d’un drain granulaire
5/50 autour duquel un non tissé de 340 g/m² assure le rôle de filtre. La piézométrie dans cette zone
augmentait au fil du temps et rendait douteuse l’efficacité du drainage. La tranchée drainante fut
ouverte pour vérifier son bon fonctionnement. L’excavation mit en évidence que la face aval du
géotextile était tapissée de particules argileuses rougeâtres humides. D’autre part le tuyau crépiné
avec filtre en géosynthétique à l’extrémité amont de la bretelle était lui aussi colmaté. Les fines
proviennent des fuites et du ruissellement qui les arrachent aux argiles d’altération et les
transportent jusqu’au géotextile, à travers des enrochements de protection et du matériau drainant en
5/50 mm. Après enlèvement des deux géotextiles, la bretelle a été agrandie, son débit est passé de
20 l/mn à 220 l/mn, mais la piézométrie n’a baissé que de moins d’un mètre.
Une situation problématique peut se produire en présence de sols résiduels lorsque les éléments les
plus gros sont en fait des agrégats de particules fines. L’utilisation d’un dispersant est alors
nécessaire pour connaître la granulométrie réelle du sol et en tenir compte pour le dimensionnement
du filtre.
5.2. ·L’oxydation ferrique
5.2.1 Généralités
La formation d’oxydes et hydroxides de fer, résultant de l’activité de microorganismes et de la
précipitation du fer a été plusieurs fois citées. La réaction chimique [Mendonca et Ehrlich, 2002]
nécessite d’une part de l’énergie et du carbone. L’énergie est fournie par certaines bactéries qui
catalysent la réaction :
-
2Fe+2 + 3H20 => Fe2O3 + 6H+ + 2e (6)
Le carbone des complexes métalliques est assimilé par d’autres bactéries qui laissent ainsi les
composés ferriques réagir et précipiter. La réaction est fortement activée au front de la zone aérée
(figure 26).

Figure 26 : Schéma de la dynamique géochimique de la formation d’oxydes de fer


[Mendonca et Ehrlich, 2002].

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5es Rencontres Géosynthétiques Francophones 2003 / 2004

5.2.2 Exemples cités dans la littérature


Infanti et Kanji (1974), Ferreira (1978) et Lindquist et Bonsegno (1981) reportent de pareils cas et
d’éventuels colmatages de filtres granulaires dans des barrages au Brésil. Ford (1982),
Scheurenberg (1982), Van Zanten et Thabet (1982) et Puig et al. (1986) reportent des influences
diverses sur la formation des hydroxides ferriques. Au Brésil [Palmeira et Fannin, 2002], une
section de canal protégée par des gabions posés sur un géotextile a été détruite après colmatage
ferrique du géotextile. Dans ce cas, le manque de filtre sur les bords du canal a aussi provoqué
l’entraînement de particules vers le filtre géotextile à la base.
Mendonca et Ehrlich (2002) comparent la performance de filtres géotextiles et granulaire : deux
tissés et un non tissé (220g/m2) d’ouverture de filtration comprise entre 0,13 et 0,8 mm et un sable
de D10=0,31 mm, D85=1,58 mm. Après 1600h, bien que la perméabilité des géotextiles ait été
divisée par 2,4 à 45, le fonctionnement est peu affecté.
Abromeit (2002) reporte des désordres dans un revêtement de berges occasionné par la présence
d’une nappe aquifère riche en éléments ferriques. Les mesures sur échantillons prélevés montrent
une réduction d’un facteur 50 de la perméabilité du géotextile par rapport à la perméabilité initiale
du filtre. Pour éviter les désordres, l’auteur préconise d’utiliser un filtre avec des ouvertures
suffisamment grandes pour laisser passer les floculats ferriques. Neuf ans après la mise en place
d’un filtre granulaire à larges pores, le système semble fonctionner correctement.
5.2.3 Exemple du Barrage de Torcy-Vieux
Le barrage de Torcy-Vieux (H=12,7 m), après déboisage du parement aval, a été conforté en 1988
par une recharge stabilisatrice de 4 m de hauteur posée sur un drain en gravier entouré sur ses deux
faces par un non tissé de 550g/m2 et de 50 microns d’ouverture de filtration (figure 27). La
piézométrie élevée et constante dans le remblai incite à découvrir le géotextile posé 10 ans
auparavant. Le géotextile ne semble pas colmaté, mais la face du barrage à l’amont du géotextile est
lisse et brillante. On observe une stratification parallèle à la pente, avec une couche d’épaisseur
uniforme de quelques millimètres, de granulométrie apparemment plus fine que celle des couches
amont. La granulométrie de cette pellicule n’est pas foncièrement différente du matériau constitutif
du barrage. La mesure de perméabilité du géotextile avec cette pellicule sous 70 kPa a abouti à
3×10-6 m/s. La permittivité de ce complexe a chuté à 10% de la valeur nominale du géotextile et à
5% sous 70 kPa. La teneur en matières organiques est 2,2% au lieu de 1,2% et le seul essai
d’érosion interne réalisé montre que l’argile peut être considérée comme dispersive. L’observation
au microscope électronique à balayage montre un remplissage de la porosité du tiers amont de
l’épaisseur du géotextile par des amas de matières minérales à composition argileuse et enrichie en
fer (oxy-hydroxydes de fer). La pellicule a été certainement formée à partir d’une érosion interne
qui s’est plus particulièrement développée au passage des trous laissés par l’enlèvement ou le
pourrissement des racines après dessouchage. La pellicule n’est pas considérée comme un « cake »,
mais plutôt comme un « auto-filtre granulaire stable », dont les petites voûtes sont en limon, les
particules d’argile auraient aisément traversé le géotextile jusqu’au moment où les dépôts de gels
ferrugineux se sont formés sur les fibres du géotextile (la présence de ces gels ferrugineux est sans
doute liée à la nature de la recharge aval constituée de mâchefers de traitement des minerais de fer
de la région…). Malgré cette conjonction d'éléments défavorables, le géotextile a malgré tout bien
joué son rôle car sa perméabilité est encore supérieure à celle du remblai à drainer et le drain
granulaire est resté propre. [Testemale et al., 1999].

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5es Rencontres Géosynthétiques Francophones 2003 / 2004

Figure 27 : Confortement du barrage de Torcy-Vieux 1987-1988

5.3. L’activité microbienne


Colmanetti et Palmeira (2002) comparent en laboratoire le colmatage par des lixiviats de filtres
sableux et de filtres en géotextiles non tissés, GA (600g/m2 et Of <0,11 mm) et GB (300g/m2 et
Of=0,12 à 0,17 mm) dans de grandes cellules qui contiennent des déchets. La rétention est
maximale pour le filtre granulaire et minimale pour le géosynthétique le plus léger. Le nombre de
colonies de microorganismes est aussi plus important pour le matériau granulaire. La réduction de
perméabilité des deux géotextiles est de l’ordre de 80%. Cependant malgré cette réduction, les
filtres testés ont donné satisfaction pendant la durée des essais.

6. Conclusion
On dispose d’essais standards pour caractériser les propriétés hydrauliques des filtres géotextiles :
mesure de l’ouverture de filtration et mesure de la perméabilité. Mais les mécanismes de rétention
et de colmatage font intervenir la porométrie des filtres dans les conditions d’application
différentes : compression, allongement, poinçonnement, etc... Le développement de techniques
d’analyse d’image ou d’écoulement capillaire “bubble point ” permet d’appréhender la distribution
porométrique des géotextiles et de valider les modèles. Si la modélisation de l’interaction entre le
sol et le géotextile en est encore à ses balbutiements (complexité à cause de la modélisation du
comportement du sol sous ces sollicitations), des essais de comportement de type “ rapport des
gradients ” existent et montrent tout leur intérêt. Ils sont à développer et à mettre en œuvre,
particulièrement pour les ouvrages sensibles (barrage ou autres) où la conséquence d’un
dysfonctionnement du dispositif de filtration peut avoir des conséquences dramatiques. Les critères
de filtre actuels normalisés en France [NF G 38-061, 1993] doivent être adaptés aux nouvelles
normes d’essais en vigueur maintenant en Europe. C’est une réflexion en cours, menée par un
groupe de travail qui doit proposer prochainement un document pour les ouvrages courants.
Le colmatage chimique et bactériologique est un champs vierge, ouvert à la recherche. Les
situations qui aboutissent à un risque de colmatage méritent d’être mieux précisées et prises en
compte. Dès à présent les situations d’écoulement de boue, de développement de bactéries ou de
gels, de présence d’argile dispersive ou de contact avec un matériau micacé, de sols à instabilité

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5es Rencontres Géosynthétiques Francophones 2003 / 2004

interne (granulométrie discontinue ou granulométrie très étalée) sont à considérer lors de la


conception comme propices au colmatage.

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