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d’investissement à capital variable sion et de gestion, sont plus nombreux groupe présenté comme une entité éco-
(SICAV) et les fonds communs de pla- qu’au niveau d’une société classique. En nomique unique (5). Le périmètre de
cement (FCP). La différenciation repose effet, des organes spécifiques à la ges- consolidation englobe toutes les filiales.
sur la nature juridique de l’organisme : tion collective ont été créés pour pré- Une filiale est une entité contrôlée par
la SICAV est une société, alors qu’un FCP server les intérêts des actionnaires des la société- mère et il est précisé que cette
est une copropriété d’instruments finan- SICAV et des porteurs de parts de FCP. entité n’a pas forcément la personnali-
ciers, sans personnalité morale. Le déno- Il s’agit d’une part de la société de ges- té juridique (6). Le contrôle de la société-
minateur commun réside dans l’objet tion et d’autre part du dépositaire. Par mère peut exister dans deux types de
de ces deux formules, à savoir la ges- suite, l’appréciation du contrôle, à par- situations (7) :
tion d’un portefeuille d’instruments tir du critère classique de l’importance • détention directement, ou indirecte-
financiers et de dépôts. Cependant, une de la participation dans le capital, est ment par l’intermédiaire de filiales, de
différence fondamentale apparaît : les plus délicate. plus de 50 % des droits de vote,
actionnaires de SICAV disposent de droits La société de gestion est un prestataire • détention d’un pourcentage des droits
de vote, alors que les détenteurs de parts de services d’investissement, spéciale- de vote inférieur ou égal à 50 %, mais
de FCP en sont dépourvus. ment agréé pour la gestion de porte- disposition par la société-mère de l’un
Pour répondre aux différents besoins des feuille. Le recours à une société de ges- des pouvoirs suivants :
investisseurs, la gamme des OPCVM est très tion est obligatoire pour un FCP, qui n’a - pouvoir sur plus de la moitié des droits
étendue et plusieurs classifications sont pas la personnalité morale. Il est facultatif de vote en vertu d’un accord avec
proposées. En premier lieu, la COB/AMF pour les SICAV, mais nombre d’entre elles d’autres investisseurs,
a établi une classification en fonction de la en sont pourvues. La société de gestion
- pouvoir de diriger les politiques finan-
nature des actifs constituant les placements a pour attribution de gérer le fonds (ou
cières et opérationnelles,
(OPCVM Actions, OPCVM Obligations, la SICAV) “en bon père de famille” et
dans l’intérêt exclusif des porteurs de - pouvoir de nommer ou de révoquer
OPCVM Monétaires…). Elle est particu-
parts (ou actionnaires de la SICAV). la majorité des membres du conseil
lièrement importante dans la mesure où
d’administration ou de l’organe de
la catégorie à laquelle appartient Par ailleurs, tout OPCVM a l’obligation direction équivalent, si le contrôle de
l’OPCVM doit figurer dans la notice d’in- de confier ses fonds à un dépositaire. Sa l’entité est exercé par ce conseil ou cet
formation et dans la demande d’agré- mission est double :
ment.
organe, 29
• d’une part, la conservation des actifs, - pouvoir de réunir la majorité des droits
Cependant, d’autres classifications non c’est-à-dire la garde et l’exécution des de vote dans les réunions du conseil
officielles existent. Leur intérêt est com- actes de gestion afférents aux actifs, d’administration ou de l’organe de
mercial ou pédagogique. Elles reposent • d’autre part, l’exercice d’un contrôle direction équivalent.
par exemple sur la mise en évidence des sur les opérations réalisées par la socié-
finalités (OPCVM à vocation générale L’IAS 27 ne prévoit pas d’exclusion au
té de gestion (ou les dirigeants de la périmètre de consolidation, et préconi-
ou spécifique), des objectifs de gestion SICAV), c’est-à-dire veiller au respect des se la méthode de l’intégration globale.
(OPCVM indiciels, profilés, sectoriels…), règles légales (ratios, nature des place- Par suite, les OPCVM dans lesquels l’in-
des caractéristiques de l’investisseur. ments…), statutaires (convocation des vestisseur détient une participation supé-
Néanmoins, malgré la diversité des pos- assemblées…) et déontologiques (pri- rieure à 50 % (voire inférieure à 50 %,
sibilités, l’objectif habituel de la déten- mauté de l’intérêt des porteurs…). en cas de disposition de l’un des pouvoirs
tion d’OPCVM est le placement financier, ci-dessus) devraient être consolidés
en association avec d’autres investisseurs “ligne par ligne”, c’est-à-dire par repri-
(plus ou moins importants), mais sans 2. Périmètre et méthode se des actifs et des dettes et inscription
contrôle particulier sur leurs avoirs. de consolidation des intérêts minoritaires au bilan conso-
lidé. Cette méthode devrait s’appliquer
B. Fonctionnement notamment aux OPCVM “dédiés” (8) uti-
La norme IAS 27 précise que les états
Les acteurs intervenant au niveau d’un financiers consolidés sont ceux d’un lisés par certaines entreprises industrielles
OPCVM, et détenant un pouvoir de déci- et commerciales.
Par ailleurs, l’IAS 27 est complétée par
deux autres normes, qui constituent des
Abstract exceptions au principe de l’application
5. IASB, IAS 27 § 4. de l’intégration globale :
Within the scope of international accoun-
6. IASB, IAS 27 § 4 dernier alinéa. ting standards (IAS 27) the usual prin- • l’IAS 28 consacrée aux participations
ciples of the definition of the area of dans des entreprises associées, c’est-à-
7. IASB, IAS 27 § 13.
consolidation based on the notion of dire non contrôlées mais sous influence
8. Créés pour répondre à un besoin spéci- control apply to OPCVM. The specifities notable (9), et pour lesquelles la métho-
fique de l’investisseur principal. of these financial instruments, in parti- de à appliquer est la mise en équiva-
9. Pouvoir de participer aux décisions de cular those of FCP, are supposed to be lence,
politique financière et opérationnelle de l’entre- covered by the interpretation (SIC 12) rela-
prise détenue, sans toutefois exercer un contrô- ted to special purposes vehicles. • l’IAS 31 consacrée aux participations
le ou un contrôle conjoint sur ces politiques. dans des coentreprises, c’est-à-dire sous
R.F.C. 396 Février 2007
Réflexion
contrôle conjoint (10), qui vont faire l’ob- nement en “pilotage automatique”.
jet d’une intégration proportionnelle. Ensuite, le Comité d’interprétation donne 4. Réglementation
Ainsi, dans le cas d’une participation une énumération, non limitative, de cir- française
comprise entre 20 % et 50 %, l’OPCVM constances pouvant indiquer une rela-
n’a pas (sauf cas de contrôle) à être tion de contrôle sur l’entité ad hoc (12). Les règles françaises sont, d’un point de
consolidé « ligne par ligne », mais donne Les exemples envisagés se réfèrent vue général, très proches des normes
lieu à une évaluation financière, confor- chaque fois à la réalité économique (“en internationales. Elles imposent la conso-
mément à la méthode de mise en équi- substance”) : lidation par intégration globale d’une
valence. a) conduite des activités de l’entité ad société sous contrôle exclusif, celui-ci
hoc pour le compte de l’entreprise, pouvant prendre plusieurs formes :
La réglementation générale relative selon les besoins opérationnels spé- contrôle majoritaire, contrôle de fait,
aux comptes consolidés ne prévoit pas cifiques de celle-ci, de façon à obte- contrôle contractuel.
d’exception et amène à traiter les par- nir des avantages de l’activité de l’en- Des différences entre les deux référen-
ticipations dans les OPCVM de la tité ad hoc, tiels (national et international) appa-
même manière que les participations b) détention par l’entreprise des pou- raissent par ailleurs en ce qui concerne
dans les autres entreprises. voirs de décision pour obtenir la majo- les entités ad hoc. Alors que l’IASB ne
rité des avantages des activités de donne pas véritablement de définition
l’entité ad hoc, ou délégation des de ces organisations, le Règlement 99-02
pouvoirs de décision par mise en du CRC (§ 10052) s’est attaché à en pré-
3. Cas des entités ad hoc place d’un mécanisme de pilotage ciser les caractéristiques générales (13) :
automatique,
• structure juridique distincte,
L’absence de droits de vote, dans le cas c) droit pour l’entreprise d’obtenir la
• créée spécifiquement pour gérer une
des participations dans les FCP, pourrait majorité des avantages de l’entité ad
opération ou un ensemble d’opérations
remettre en question l’obligation de leur hoc et par conséquent la possibilité
similaires pour le compte d’une entre-
inclusion dans le périmètre de consoli- d’être exposée aux risques liés aux
prise,
dation. Or, les normes générales sont activités de l’entité ad hoc,
• et dont l’activité est structurée ou orga-
complétées par une prise de position du d) conservation par l’entreprise de la
30 Comité d’interprétation de l’IASB (SIC) majorité des risques résiduels ou inhé-
nisée de manière telle que son activité
n’est en fait exercée que pour le comp-
visant des formules organisationnelles rents à la propriété relatifs à l’entité
te de cette entreprise par mise à dispo-
dans lesquelles le contrôle est dissocié de ad hoc ou à ses actifs afin d’obtenir
sition d’actifs ou fourniture de biens, de
la participation dans le capital, et donc des avantages de ses activités.
services ou de capitaux.
des droits de vote. On peut souligner que chacun de ces
D’autre part, pour déterminer l’existen-
Une entité peut être créée pour réaliser cas va correspondre, de façon indivi-
ce d’un contrôle de l’entreprise sur l’en-
un objectif limité et bien défini, et le duelle, à une situation de contrôle et
tité ad hoc, le CRC insiste d’abord sur la
créateur peut avoir un intérêt important constitue une condition suffisante pour
nécessité « d’apprécier l’économie d’en-
dans les activités de cette “entité ad la consolidation.
semble de l’opération à laquelle l’entité
hoc”, alors même qu’il peut ne détenir
ad hoc participe et d’analyser les carac-
qu’une part faible, ou nulle, dans les Selon le référentiel international, cer- téristiques de la relation entre cette dernière
capitaux propres de celle-ci. Souvent, tains OPCVM, tels que les fonds dédiés, et l’entité consolidante » (14). Il précise
des clauses juridiques érigent des limites pourraient présenter les caractéristiques ensuite quels sont les critères à prendre
strictes au pouvoir de décision de l’or- d’une entité ad hoc (conduite des acti- en considération pour reconnaître l’exis-
gane de direction de ces entités. vités pour le compte de l’entreprise), tence d’un contrôle de l’entreprise sur
Certaines clauses peuvent même stipu- et rentrer dans le champ d’application l’entité ad hoc :
ler que la politique de conduite des acti- de l’intégration globale.
vités courantes ne peut pas être modi- • disposition des pouvoirs de décision,
fiée, si ce n’est par le créateur ou assortis ou non des pouvoirs de gestion
l’initiateur de l’entité ad hoc. (capacité de dissoudre l’entité, d’en
changer les statuts ou de s’opposer à
L’interprétation SIC 12 entraîne l’obli-
10. Partage convenu par contrat du contrôle leur modification),
gation de consolider les entités ad hoc, d’une activité économique et n’existant que
lorsque « en substance, la relation entre lorsque les décisions stratégiques financières et
• capacité de bénéficier de la majorité
l’entité ad hoc et l’entreprise indique que opérationnelles correspondant à l’activité des avantages économiques de l’entité,
l’entité ad hoc est contrôlée par l’entre- imposent le consentement unanime des parties • exposition à la majorité des risques
partageant le contrôle (les coentrepreneurs).
prise » (11). Cette disposition se justifie par relatifs à l’entité (en donnant par
le principe de la prééminence de la réa- 11. SIC 12 § 8. exemple une garantie aux investisseurs
lité sur l’apparence (forme juridique). 12. IASB, SIC 12, § 10. extérieurs et aux créanciers).
Le SIC 12 précise tout d’abord que dans 13. Lefebvre F., Comptes consolidés § 2026. Contrairement à la position du SIC 12,
le contexte d’une entité ad hoc le contrô- 14. CNC, Avis 2004-08 du 6 avril 2004 modi-
la satisfaction d’un seul des critères ne suf-
le peut résulter de la prédétermination fiant le Règlement 99-02, Bulletin du CNC fit pas pour reconnaître l’existence d’un
des activités, c’est-à-dire d’un fonction- n° 139, 2e trimestre 2004. contrôle, et l’exigence d’un minimum
de deux critères peut aboutir à une non- sont, a priori, concernés au même titre visant les sociétés ad hoc vont, a priori,
consolidation. Le critère relatif aux pou- que les autres entreprises. dans le sens d’une absence de disposi-
voirs de décision est déterminant, mais tions dérogatoires. Cependant, les spé-
il doit être complété par le second ou le cificités du fonctionnement des OPCVM,
troisième critère. D’autre part, dès lors Conclusion telles que l’existence d’une société de
que les critères relatifs aux avantages et gestion, et l’objectif de la participation,
aux risques sont réunis, l’entité ad hoc est Les OPCVM rentrent, à l’heure actuelle, ne sont pas prises en considération. C’est
également considérée comme contrô- dans le champ d’application des règles pourquoi le CNC propose une solution
lée, et doit être consolidée. différente.
classiques de consolidation. Le caractè-
Par rapport à ces critères, le CRC ne pré- re général des normes internationales
voit pas d’exceptions, et les OPCVM et l’existence d’une réglementation Pierre SCHEVIN
Bibliographie
AFTE, Comment valoriser les OPCVM dédiés en normes IFRS, Lettre du Trésorier n° 211, février 2005.
CNC, Communiqué du 8 février 2005 relatif à des dispositions provisoires applicables à la consolidation des OPCVM contrôlés par des
sociétés commerciales et entreprises publiques au 31 décembre 2004.
CNC, Comité d’Urgence, Avis n° 2005-F du 6 septembre 2005, Publication du rapport d’étape du groupe de travail “Consolidation des
OPCVM” sur la comptabilisation des OPCVM dans les comptes individuels et consolidés de l’investisseur, Bulletin trimestriel n° 144,
3e trimestre 2005.
CRC, Règlement 99-02, relatif aux comptes consolidés.
CRC, Règlement 2004-03, modifiant le règlement 99-02.
IASB, IAS 27, Etats financiers consolidés et individuels.
IASB, SIC 12, Consolidation - Entités ad hoc.
LEFEBVRE F., Consolidation des OPCVM, BCF IFRS, 10-05. 31
LEFEBVRE F., Regroupements d’entreprises 2006.