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INTRODUCTION
Face aux enjeux de la mondialisation marqués par la rareté des ressources, avec
l'apparition de multiples formes de mobilisation de l'épargne, les structures d'assurance sont
contraintes d'adopter de nouvelles stratégies qui sécurisent non seulement les assurés mais
aussi la présentation de leur activité. Dans cette optique, des reformes entreprises vont
aboutir à la réorganisation de l'environnement institutionnel et juridique de l'activité
d'assurance à travers l'adoption du Traité auquel est annexé le Code de la Conférence
Interafricaine des Marchés d'Assurances (Code CIMA). L'une des dispositions les plus
contraignantes dudit code reste la séparation de l'activité d'assurance vie de l'activité
d'assurance incendie, accident, responsabilité dommage et transport (IARDT). L'application
d'une telle disposition au sein de l'Union des Assurances du Togo(UAT) s'est traduit par la
création de la société UAT-VIE dont la raison d'être reste la proposition et la vente des
produits d'assurance vie à la clientèle.
Face à l'effet de la concurrence des autres sociétés d'assurance, la société UAT-VIE, pour
être plus proche de sa clientèle, a inséré dans ses polices d'assurances vie des clauses
permettant aux assurés qui ont payé plus de deux années de primes ou 15% de l'ensemble
des primes prévus dans le contrat de pouvoir demander et obtenir des avances sur leurs
polices sous forme de prêt. Il s'agit d'une manière plus simple du mécanisme de rachat
partiel sous forme de prêt.
L'appréciation d'un tel mécanisme, si elle a des avantages, présente certes des risques
multiformes (risque de rupture de contrat d'assurance, risque de diminution de ressources,
risque de taux, etc.) pour l'UAT- VIE.
Il convient de nous interroger sur l'efficacité des stratégies mises en oeuvre au sein de ladite
structure pour contenir ces risques. L'enjeu est de comprendre les impacts éventuels d'une
telle pratique sur la trésorerie de la société et d'explorer les pistes de solutions pour y faire
face.
Le chapitre premier situe le cadre du stage et aborde les notions des risques financiers en
matière d'assurance. Le chapitre deux traite de la stratégie de gestion des risques financiers
liés à l'appréciation des techniques de rachat des polices d'assurances à l'UAT-VIE. Enfin
au troisième chapitre, dans une logique d'analyse critique, les forces et les faiblesses de la
stratégie actuelles seront mises en exergue afin d'apporter des pistes de solutions.
CHAPITRE I
1 - HISTORIQUE DE L'UAT-VIE
Union des Assurances du Togo (UAT) est une compagnie d'assurance implantée au Togo
depuis 1958 sous la raison social de l'Union des Assurances de Paris. Ce n'est qu'en 1998
que Union des Assurances de Paris (UAP) est devenue Union des Assurances du Togo.
Selon les exigences du code CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance), il
nous faut distinguer aujourd'hui UAT-VIE de UAT- IARDT (Incendie, Accident,
Responsabilité Dommage et Transport). M. Kodjo LOCOH, au paravent Directeur adjoint,
est devenu Directeur Général de UAT-VIE celle qui fait l'objet de notre étude.
UAT - VIE est une compagnie d'assurance - vie située au 7ème étage de l'immeuble BTCI sur
le Boulevard du 13 Janvier.
C'est une Société Anonyme (S.A.) au capital social de 500.000.000 F CFA entièrement
libéré. Elle emploie onze agents de qualités requises et plus de soixante-dix (70) agents
commerciaux. La société reste donc spécialisée dans la vente des produits d'assurance
relatifs à la protection de la vie humaine. Pour atteindre sa mission une structure
organisationnelle très souple est mise en place.
3 - STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
-Direction Générale ;
-Secrétariat ;
-Service Informatique ;
-service Marketing ;
-Service Production PIER (Plan Individuel Epargne Retraite) ;
L'activité d'assurance était méconnue par le grand public, il convient, pour nous situer sur
les éléments clés du champ d'action de l'activité avant d'aborder les caractéristiques du
produit d'assurance vie.
Les banques sont les plus connues comme les intermédiaires financiers c'est-à-dire qu'elles
collectent les fonds disponibles chez les agents à excès de financement pour les donner
aux agents à besoin de financement. Ainsi, elles maintiennent le taux de crédit qu'elles
reçoivent supérieur aux coûts des ressources collectées en fin de dégager une marge
suffisante pour couvrir les risques liés à cette transformation.
Pour les compagnies d'assurance plus précisément l'Union des Assurances du Togo vie
(UAT-VIE), à la différence des banques, leur intermédiation financier est moins immédiate et
de plus n'est pas leur but principal mais le moyen pour pouvoir exercer leur activité première
c'est-à-dire se couvrir contre les risques. Toutefois, le secteur d'assurance prend le risque
en accumulant une masse importante des fonds et les utilisent pour les placements
financiers.
La différence entre les deux secteurs (assurance et banque) reste le temps et le coût des
services qu'elles accordent.
Au fait, si le banquier craint le non remboursement du capital prêté aux clients, l'assureur
redoute au prime abord le taux de chute, le non renouvellement des contrats et le
remboursement anticipé des capitaux. Ce qui montre qu'il n'y a pas une grande différence
entre la banque et l'assurance. Par ailleurs les banques vendent par leurs guichets des
produits financiers des assurances. C'est le cas du « compte parrainé de l'ECOBANK », un
produit d'assurance initiée par l'UAT - VIE et l'ECOBANK.
En fait l'autorité de l'Etat s'exerce dans trois domaines à savoir l'autorisation d'entreprendre,
le maintien d'une marge de solvabilité à tout moment et la réglementation des placements.
La politique des placements est aussi affectée par des contraintes législatives. Ces
considérations montrent que les conditions de création et de fonctionnement des
compagnies d'assurance vie sont beaucoup plus strictes, ce qui est sans doute justifié
compte tenu des risques courus par des assureurs.
Pour collecter l'épargne à travers la vente des produits d'assurance, UAT-VIE est contrainte
de concevoir par son service marketing toute une gamme de produits adaptés à son
environnement et aux exigences des clients
La société dispose d'une gamme de produit (20 produits au total) très varié parmi laquelle
on peut citer Plan individuel épargne retraite (PIER) , Rente éducation plus, indemnités
funérailles, Protection sociale entreprise, indemnités de fin de carrière (IFC), Assurances
prêts bancaires, VISA, Temporaire décès, Contrat Mixte, Avenir Enfant, Plan Protection , etc.
Pour l'exercice 2006, la société a innové avec l'introduction de nouveaux produits à
l'exemple du SUPER CAPI, compte parrainé Ecobank avec un atout. Pour nous situer sur
les spécificités des produits, nous nous proposons d'évoquer dans les lignes à venir les cinq
premiers types de produit ou contrat d'assurance de l'UAT-VIE .
Avoir plus d'argent au moment de la retraite, ce n'est jamais négligeable. Ce contrat garantit,
en cette période si difficile, une retraite complémentaire à la fin d'une vie active.
2- INDEMNITES FUNERAILLES
Etre enterré dans la dignité, c'est la dernière volonté d'un être humain. Ce type de contrat
est intéressant. Il garantit le versement d'une indemnité forfaitaire afin d'assister la famille
pour les obsèques. Ce type de produit a été spécialement adapté au réalité africaine.
Ce produit est destiné aux directeurs généraux de sociétés et aux chefs d'entreprise. Ce
contrat tient compte des besoins en matière de protection sociale de tous les employés, et
enlève le souci des tracasseries financières en cas de décès prématuré des employés des
entreprises.
Ce type de contrat est lié au respect des engagements vis à vis de la Convention Collective
du travail et avec les exigences d'une bonne gestion. C'est une nécessité des temps
modernes que de garantir par le contrat « IFC » la gestion des indemnités de départ à la
retraite du personnel. En plus, les cotisations que les sociétés versent sont des charges
déductibles du BIC.
Ce type de contrat est tel qu'en cas de décès de la personne assurée pendant la durée du
crédit bancaire, ce contrat met les héritiers à l'abri de tout contentieux avec la banque c'est
à dire que l'assurance prend en charge le crédit.
ASSURANCE-VIE
1- CONTRATS D'ASSURANCE-VIE
Un contrat d'assurance -vie est un contrat à prime périodique ou à prime unique régie par le
code des assurances et soumis au régime fiscal de l'assurance-vie. Il a pour objet la
constitution d'un capital par le versement libre ou régulier.
On distingue donc deux grandes branches de l'assurance vie ; l'assurance en cas de vie et
l'assurance en cas de décès. Pour les contrats en cas de vie, la prestation est due si
l'assuré est vivant à la date de l'échéance du contrat. La prestation de l'assureur peut se
faire en une seule fois ou en plusieurs fois (versement d'un capital différé en fin de période
et jusqu'à la mort de l'assuré (rente viagère). Les fonds collectés sont placés dans les
Institutions financières pour qu'elles génèrent des revenus que la compagnie d'assurance
est obligée de reverser à concurrence de 85% minimum aux assurés.
Ainsi, notons que la loi (art. 86 du code CIMA) à déterminé les principes de calcul du
montant minimal global de la participation bénéficiaire et la manière dont ce bénéfice doit
être réparti entre les assurés. Mais quelle est la technique financière de détermination de la
participation aux bénéfices (PB) ?
ACTIF PASSIF
Placement Fonds propres
On exclut de ce calcul les contrats collectifs et en cas de décès, car l'assuré n'a aucun droit
sur les provisions constitués. Ainsi supposons que les provisions mathématiques qui
donnent droit à la participation aux bénéfice sont égales à 70% des actifs non cantonnés
(=0.7) et que la société dégage 100 Frs des revenus financières. Elle doit distribuer soit :
100*0.7*085=59.5 frs.
Pour calculer les pertes ou les gains techniques, on considère le compte d'exploitation des
opérations donnant droit à la PB.
Charges Produits
Dotation aux PM Primes
Intérêt crédité aux PM constitués, Produits financiers plafonnés au taux
minimum garanti
au taux minimum garanti et selon la table de
mortalité prévue
Frais de gestion Chargement sur les primes
Solde Produit financier : excédant par
rapport
Si on exclut de ce compte l'excédent des produits financiers par rapport au taux minimum,
on obtient le résultat technique de la société. 90% de ce solde technique est attribué aux
assurés s'il est positif.
La participation aux bénéfices minimum totale distribuée aux assurés se compose donc de
deux parties : 85% des bénéfices financiers plus 90% des bénéfices techniques.
Cette clause d'affectation aux provisions permet d'estomper les gains ou les pertes
exceptionnels et de lisser dans le temps les résultats distribués aux assurés. La liberté
d'affecter la totalité ou une partie seulement de la PB permet de créer aussi une sorte de
garantie de fidélité en différant selon l'ancienneté du contrat la partie de la participation
affectée, racheter son contrat ou obtenir des avantages selon que le client a besoin
momentanément de liquidités.
En cas de rachat, l'assureur peut prélever une indemnité qui limitée par la loi à 5% de la
provision mathématiques pendant les dix premières années et doit être nulle au-delà. Dans
les cas, l'assureur obtient une valeur de rachat très proche de la PM de son contrat.
Le fait que l'assureur doit disposer à tout moment d'un actif qui garantisse la valeur de
rachat des contrats très proche à la PM de ceux-ci, l'incite à investir dans les placements
offrant la sécurité, la rentabilité et la liquidité (par exemple les obligations qui garantissent
un revenu régulier). Nous allons, pour continuer, analyser brièvement la tarification des
contrats avant de présenter la particularité des contrats d'assurances vie.
La notion de risque en finance est très proche de celle d'incertitude. Le risque d'un titre
financier peut avoir plusieurs origines. On distingue notamment des risques économiques
(politiques, naturels, d'inflation...) qui menacent les flux liés aux produits (les titres) de la
trésorerie et relèvent du monde économique, et des risques financiers (liquidité, change,
taux...) qui ne portent pas directement sur ces flux et sont propres à la sphère financière.
Quelque soit sa nature, tout risque se traduit par une fluctuation de la valeur du titres
financiers. C'est d'ailleurs ce qui distingue la comptabilité pure, qui ne se préoccupe que de
taux de rentabilité, et la finance, qui intègre la notion de risque pour déterminer la valeur.
Ainsi le risque financier en matière d'assurance se mesure à la volatilité de la valeur des
contrats et de ses placements financiers (de son taux de rentabilité) : plus la volatilité est
élevée, plus le risque est fort et inversement.
Comme illustration considérons un contrat d'assurance vie à capital différé à prime unique
avec les caractéristiques suivantes :
Durée = 8 ans
Pour le calcul des primes en assurance on retient la table de mortalité TV 88-90 (annexe 2)
L'engagement pour l'assureur consiste à payer dans 8 ans si l'assuré est en vie, le capital
C8 = 100 000 Fcfa ce qui est équivalent au paiement d'un montant (C) :
P= C / (1 + tg)n
P= 75941.15
En appliquant le principe d'équité, on déduit que l'assuré doit payer la prime de 75 941.15
FCFA pour avoir dans 8 ans s'il est en vie 1.000.000 FCFA.
La prime que nous venons de calculer est une prime pure qui ne tient compte que des
engagements de l'assureur. Une fois ces engagements remplis, la société doit faire face à
des coûts de fonctionnement administratif et commercial. C'est pourquoi on majore les
primes d'un certain pourcentage pour arriver à la prime commerciale.
Il n'y a pas de règlement spécial concernant les charges, puisque selon le législateur, les
tarifs applicables pour les entreprises d'assurances vie doivent comporter des chargements
permettant la récupération par les entreprises d'un montant de frais justifiable et raisonnable.
(3% /an)
Les charges représentent normalement un pourcentage fixe des primes versées par les
assurés, mais peuvent également être prélevés sur les résultats financiers des placements
ou sur les provisions mathématiques :
Soit P le taux de rendement obtenu sur le placement de 1 fr. au bout d'un an.
L'assureur réalise une perte et doit prélever une partie du complément versé à l'assuré soit
sur ses fonds propres, soit sur d'autres bénéfices qui reviennent normalement au fonds
propres.
En effet les bénéfices de l'assureur sont limités et les pertes qu'il peut subir en cas de
baisse de rendement sont non limitées. Les assurés, par contre, ont des revenus stables qui
sont constants quelque soit l'évolution des placements. En réalité, comme nous le verrons
dans le chapitre suivant, l'assureur transmet ce risque à l'assuré et les pertes liées à la
faillite à la société reposent finalement sur les assurés.
Nous allons utiliser ce schéma comme base pour le développement de la section suivante
en y ajoutant pas à pas les clauses contractuelles telles que : la participation aux bénéfices
(PB) et le droit de rachat anticipée.
La gestion de ces rachats et des calculs des provisions mathématiques qui en découlent,
indique le plus souvent des risques financiers qu'il convient de gérer à travers des stratégies
financières.
CHAPITRE II :
MECANISME DE GESTION DES RISQUES FINANCIERS A L'UAT-VIE
L'UAT-VIE
En générale l'autorité publique, pour protéger l'épargne des assurés, réglemente l'activité
des compagnies d'assurance.
En matière de solvabilité, la loi impose aux compagnies d'assurances vie à toute époque,
d'être en mesure d'inscrire au passif et de représenter à l'actif du bilan les provisions
mathématiques suffisantes pour le règlement intégral de leurs engagements vis-à-vis des
assurés ou des bénéficiaires de contrat (Art 335-1 du code CIMA).
La politique des placements est aussi affectée par certaines contraintes. Ceci constitue
l'essentiel des risques financiers pour l'UAT-VIE. A quels durée et taux faut-il faire des
placements pour répondre aux besoins de rachat du client ou honorer à terme son
engagement vis-à-vis de l'assuré sans causer des risques de trésorerie pour la société ?
En matière d'assurance vie les risques financiers sont multiples et de différentes natures.
Les plus en vu prennent la forme de risque de taux d'intérêt, le risque de temps, risque de
solvabilité et le risque de rachat des contrats.
Considérons qu'en janvier 2006, UAT-VIE vend 45 contrats d'assurance vie. Chacun des
contrats souscrits présente les caractéristiques suivantes :
- les contrats sont sans aléa viager : ce sont des bons de capitalisation
- les placements de l'assureur se font en obligations zéro coupon qui est un type d'obligation
qui ne paie pas de coupon période par période mais libère tout (capital + coupon) à
l'échéance : paiement des intérêts et amortissement du capital à terme de l'obligation.
A la date t = 2006, l'assureur peut placer à taux d'intérêt de 8%, mais choisit prudemment
de garantir tg = 6%.
Chacun des 45 contrats auxquels il souscrit garantit une prime
p = 650.000frs, et un capital C calculé comme suit pour une période de placement de 8 ans
(2006 - 2014) :
C = P (1+tg)n
C = 650.000(1+0.06)8
C = 1.036.000 F CFA
A la date t = 2014
Si à la date t = 2006, l'assureur place : 650 000 x 45 = 29.250.000frs (NP) pour 4 ans : il
disposera donc en t' = 2010 de 29.250.000 F CFA (1+0.08)4 = 39.794.302frs.
Le taux de risque étant fluctuant sur le marché, il est probable que si on ne garantie pas un
taux de rémunération, on peut subir une baisse de taux d'intérêt sur le marché
Hypothèse 1 : Entre les dates t= 2006 et t = 2010, le taux de rendement des placements
que réalise l'assureur est passé de 2% à 1% soit une baisse de 1% soit tr = 8% - 6% ----> tr
= 2%. Mais si le taux passe de 8% à 7% d'où tr devient 7% - 6% => tr = 1% ce qui équivaut
qu'à la date
NC = 1.036.000*45 = 46.620.000
Il réalise donc une perte égale à 5.209.890 frs CFA proportionnelle au nombre de contrats.
Si à la date t = 2006, l'assuré avait placé NP pour 8 ans à j0, à t = 2014 il disposerait de
NP (1+0.08)
Nous avons dit que chacun des 45 contrats garantissait un capital de 1.036.000frs à la date
2014.
Précisons que, de plus, chacun de ces contrats garantit une valeur de rachat :
L'assureur a, certes, des actifs dont la valeur de remboursement à la date t = 2010 est :
Mais à la date t = 2005 le marché évalue ces actifs à leur valeur actualisée au taux j1 = 12%.
Année Obl.1 Obl. 2 Int. Int. Flux net Passif Flux net
6 40.950 254.475
7 40.950 40.950
8 40.950 -540.050
Il ressort de ce calcul que la société est globalement exposée à la baisse de taux qui doit
avoir un impact négatif sur les résultats financiers.
En effet, à la première année, la société dégage des bénéfices (les coupons des obligations
plus le remboursement du principal de 195.000frs au cours de la 6ème année) dont le
renouvellement est entièrement dépendant du ou des taux en vigueur à la date de
réinvestissement comme indiqué dans le tableau ci-après, dans l'hypothèse de
réinvestissement des flux de trésorerie au taux de 4,6%.
Flux net (FN) Flux cumulé (FC Intérêts réinvestis (IR) Somme flux nets
0 59.475 2.740 121.690
40.950
-540.050
Sur la base des flux de résultats obtenus, la Valeur Actuelle Nette (V.A.N.) au taux de 4.6%
se calcule comme suit :
Calculons maintenant la sensibilité du bilan à une variation de taux centrée dons l'amplitude
est 1% soit 0,5% de part et d'autre de taux moyen (4,6%)
La sensibilité du bilan est égal à 111.910 - 103.672 = 8238. Il en résulte donc que si le taux
baisse de 1% et se maintient à ce niveau jusqu'à l'échéance du contrat (8ans), la V.A.N. du
bilan perd en sa valeur environ 3.3%.
Considérons maintenant le bilan comme nous l'avons présenté dans la section précédente
et retenons un taux moyen de base de 4,6%. Dans ce contexte, la structure du bilan
précédent reste :
ACTIF PASSIF
Obligation pour 455.000, de 8 ans, à 9% 650.000 (obligation)
à l'exemple précédent
mathématiques)
On voit que le montant des provisions que la société doit constituer est supérieur aux
primes reçues des assurés : la société est obligée donc de puiser dans ses fonds propres
pour couvrir les risques financiers dont elle devrait faire face.
L'existence des risques financiers liés à la volatilité des taux, diminue la valeur nette du
bilan. Cependant l'option la plus dangereuse dans ce cas d'espèce est sans doutes l'option
de rachat, car elle présente le double risque pour l'assureur. D'une part, il est obligé de
vendre ses actifs avant terme à prix du marché qui pourrait être défavorable au moment du
rachat. D'autre part, en cas de hausse de taux, une certaine dégradation du rendement des
actifs va aggraver les écarts avec le taux de marché et déclencher une vague de rachats.
De façon générale, les sociétés d'assurances sont donc exposées aux risques
systématiques en cas de montée des taux et l'adoption des stratégies de rachat
systématique par les clients.
Nous retenons, pour l'essentiel, que la stratégie de rachat systématique des contrats
d'assurance par les clients expose l'UAT-VIE à des risques financiers, notamment la
dégradation du rendement des actifs. Quelles sont les attitudes adoptées pour y faire face ?
Dans la section précédente, nous avons démontré que les clauses contractuelles et la
volatilité des taux présentent un risque très sérieux pour l'assureur. Nous avons aussi
démontré l'impact de ces risques financiers sur le bilan de la société et nous avons trouvé
qu'ils font augmenter très significativement la sensibilité du bilan.
Dans cette section nous tenterons de répondre à la question : comment l'assureur peut-il se
protéger contre ces risques ?
En effet pour faire face aux différents aléas et dépréciation des actifs, la législation
conformément au code CIMA, prévoit d'une marge de solvabilité. Ils sont destinés à
diminuer l'impact de plus ou de moins values des placements à revenus fixes. En effet, en
cas de hausse de taux, la réserve permet de céder les titres en moins value et se
repositionner sur les titres avec le rendement le plus élevé. En cas de baisse de taux,
l'assureur court le risque de réévaluation des titres. Les titres émis antérieurement se
trouvent en plus value, il y a un risque de réinvestissement du coupon qui peut, au terme,
ne pas permettre d'obtenir le rendement prévu. Pour éviter ces risques, l'assureur doit donc
imputer les bénéfices liés aux plus values et alimenter les réserves. On voit donc que la
réserve de capitalisation, en neutralisant les plus ou moins values réalisées sur les
placements, permet d'adapter les taux de rendement du portefeuille au taux du marché.
Toutefois, la réserve de capitalisation n'est pas destinée à faire face aux rachats massifs
des contrats en cas de hausse des taux. Si les assurés rachètent leurs contrats, l'assureur
pense à changer le profil du passif du bilan pour décourager les assurés de rompre avec
leurs contrats. Ainsi nous allons consacrer la première partie de cette section aux stratégies
(astuces) contractuelles qui permettent de déformer la fonction d'utilité des assurés en les
incitant de garder leurs contrats jusqu'à l'échéance.
La deuxième voie de protection contre le risque de taux consiste à agir sur les éléments de
l'actif du bilan en recherchant sur le marché les instruments financiers efficaces pour couvrir
le risque lié aux clauses contractuelles.
Ils visent à déformer la courbe de fonction d'utilité des assurés afin de les décourager de
racheter leurs contrats et diminuer donc l'impact négatif sur la sensibilité du bilan. Ils
incluent les mesures imposées par la loi telles que la fiscalité des produits d'assurances vie
ou la constitution de réserves de capitalisation et les moyens contractuels tels que les
garanties de fidélité et pénalité de sortie.
A partir de cet alinéa, on peut déjà faire des remarques : la garantie de fidélité est définie en
terme de garantie, ainsi, une fois introduite dans le contrat, elle doit être provisionnée soit
par un prélèvement sur les versements, soit par la participation aux bénéfices. La garantie
de fidélité se présente donc comme une pénalité en cas de rachat. A la différence des
sanctions fiscales en cas de rachat avant huit ans, cette pénalité n'a pas de limites dans la
durée et fonctionne pendant toute la durée du contrat jusqu'à son échéance.
En effet, si le taux de marché monte et une partie des assurés rachète leurs contrats, elle se
trouve priver des avantages de la garantie de fidélité. Cette garantie étant provisionnée, les
assurés restants voient leur rémunération au profit des clients fidèles est significative. Les
assurés restant voient donc leur montant s'accroître et sont de moins en moins incité de
racheter leurs contrats.
La provision aux excédents permet donc le lissage des résultats en mutualisant les huit
années de placement, ce qui rend possible d'une part la destination des revenus plus
réguliers et adaptés aux taux de marché, et d'autre part, l'introduction d'un mécanisme de
fidélisation en distribuant le montant de participation au terme et en faisant les différences
entre les générations de contrats.
1-4- Pénalité de sortie
L'assureur peut prévoir dans le contrat une pénalité en cas de rachat de contrat. Elle ne
peut cependant excéder 5% de la provision mathématique du contrat pendant les 10
premières années et doit être nulle au-delà.
Les choix des sociétés d'assurance vie sont largement déterminés par des règles
prudentielles imposées par le législateur. Pour éviter le risque de défaillance, la
réglementation oriente les placements vers les actifs sûrs et diversifiés.
Pour gérer la rentabilité des actifs, la loi a prévu la constitution des réserves de
capitalisation : comme les placements des sociétés d'assurance vie se composent
essentiellement d'obligation, elles courent le risque de rendement à long terme. Le
mécanisme de la réserve impose la récupération des plus-values dans la réserve de
capitalisation (pour ne pas distribuer immédiatement les plus values et éviter ainsi le risque
de réinvestissement en cas de baisse de taux) et à l'inverse, le prélèvement sur la réserve
de capitalisation en cas de réalisation en moins values. La réserve de capitalisation permet
donc le maintient de rendement de plus ou moins values de l'actif tout au long de la vie du
contrat.
En définitive, il ressort qu'à UAT-VIE, des panoplies de stratégies existent et sont mises en
oeuvre pour contenir les risques financiers liés aux rachats des contrats d'assurances. Il
importe de jeter un regard critique sur l'existant afin de proposer des actions de
redynamisation de la pratique.
CHAPITRE III
La gestion des contrats d'assurance vie dans un environnement concurrentiel exige non
seulement la maîtrise du circuit de vente des contrats mais aussi la nécessité d'asseoir une
stratégie rigoureuse de gestion des risques financiers qu'induit le placement des flux de
trésorerie. Certes, UAT-VIE a su, avec le temps, asseoir une réelle politique en la matière.
Mais, il en conviendrait, de passer en revu le système mis en place afin de mettre en
exergue les forces et les faiblesses majeures pour suggérer des approches de solutions.
Le système de la gestion des risques à l'UAT-VIE à savoir les achats des titres financiers,
les placements et la gestion des taux financiers, permet d'anticiper les éventuels sinistres
tels que les rachats anticipés et les décès. Ainsi, pour mettre à bien ce système, la
compagnie a mis sur pied un logiciel SUNULIFE V1 qui permet de gérer les états des
polices d'assurances (les provisions mathématiques, la valeur des rachats, les primes à
payer, etc.). Ce système permet de gérer les sinistres et permet de dégager une légère
marge qui facilite à son tour de couvrir d'autres charges de gestion. Mais que se passerait-il
si sur le marché, s'il arrive une large flambée du taux des produits financiers et des
placements ?
C'est pourquoi malgré les multiples atouts du système de gestion des épargnes mis en
place, certains problèmes sont identifiés lors des travaux qui nous étaient confiés.
Comme nous l'avons déjà remarqué, la réserve de capitalisation n'est pas une bonne
protection contre le risque de rachat, car d'une part, elle est vite épuisée suite à une
demande très accrue de rachat et d'autre part son utilisation est limitée par le taux garanti
qui empêche l'adaptation au taux de marché en cas de baisse. La provision pour les aléas
brutaux de rendement et l'absence de politique de lissage symétrique en cas de hausse de
taux d'intérêt en sont aussi des faiblesses du système. Ainsi ce système de gestion
présente des anomalies tels que :
- Le logiciel utilisé, SUNULIFE qui n'arrive pas à bien gérer les polices. Cela est dû à une
défaillance dans son écriture. C'est pourquoi, sur certaines polices, les valeurs de rachats et
la provision mathématique, sans aucune opération, varient du jour au lendemain. En cas de
constat, il faudra appeler le gestionnaire informaticien qui a écrit le logiciel depuis Sénégal
pour qu'il puisse régulariser le compte du client. Ce qui rend difficile la gestion du système :
- le système mis en place pour la gestion des rachats est très fragile de telle sorte que on
n'arrive pas à réduire les rachats et à maîtriser les taux de rendements. Notons qu'au cours
de notre stage, nous avons assisté à une pléthore de demande de rachats d'une valeur
globale de dix millions de francs CFA ce qui a joué sur la trésorerie de la société.
- le système mis en place n'a pas aussi prévu une gestion efficace des taux de rendement
ainsi que le taux de financement des titres et des placements de fonds ce qui rend très
difficile une bonne gestion financière.
Au vu de tout ceci, l'assureur doit donc penser à d'autres moyens de protection contre ces
risques de rachats et de taux qu'il court. Les marchés des obligations et des actions avec
les différentes options présentent des possibilités immenses.
Nous venons d'identifier les risques financiers auxquels nous allons essayer d'apporter
quelques solutions.
Un outil de gestion étant un élément très indispensable dans la vie d'une entreprise, il
faudrait qu'il soit efficace pour pourvoir au besoin de la bonne gestion financière de la
compagnie. Pour arriver au bout de ce problème, nous proposons la mise en application du
logiciel SAARI Nouvelle Version, un outil, que nous jugeons efficace et qui est de nos jours
utilisé pour des gestions de taille. Son application à UAT-VIE serait une des meilleures
solutions aux diverses difficultés.
Pour diminuer l'augmentation des demandes de rachat, ce qui a une influence sur la
situation financière de la compagnie, nous proposons :
- une prolongation de la durée d'exécution de la demande à deux (2) mois au lieu d'un (1)
mois que pratique la société de la date d'introduction de la demande à la date de l'accord
final,
- une transformation des demandes de rachats en une demande d'avance de fonds sous
forme de prêt comme cela se fait à la banque et la différence ne serait qu'au niveau de la
durée. Cela permettrait aux clients qui sentent le besoin, au lieu d'aller faire des prêts en
banque avec taux très élevé, de demander une avance à l'assureur qui la lui accorde avec
le payement d'un taux un peu plus élevé que celui des rachats qui est 5% et le client est
tenu de rembourser. Cela permettrait une baisse des demandes de rachat et renforcerait la
trésorerie de la société.
Enfin, en ce qui concerne la gestion des taux de rendement des placements, il faut que la
société adopte des nouvelles stratégies pour y arriver puisqu'elle est tenue de payer des
intérêts sur les dépôts des clients. Nos propositions à ces risques de taux tournent autour
de :
C'est un instrument qui permet de fixer le taux d'intérêt d'un placement quelque soit
l'évolution des taux. En vendant le contrat de F.R.A, l'assureur fixe le taux de son futur prêt
et se couvre contre le risque de réinvestissement. Le différentiel de taux s'apprécie par
rapport à un taux de référence, généralement PIB OR. A la différence, l'assureur reçoit (ou
paie) une différence entre les intérêts calculés au taux de F.R.A et les intérêts qu'il percevra
réellement ;
Une obligation à taux variable est un titre de dette dont l'échéancier de flux n'est pas
parfaitement connu à l'émission. Le coupon d'une obligation à taux variable n'est pas fixe,
mais indexé sur un taux observable (généralement un taux court terme, l'Euribor 6 mois par
exemple). A chaque échéance du coupon, la valeur de celui-ci sera calculée en fonction de
ce taux de marché. Ceci permet d'annuler le risque de taux car l'émetteur de ce titre est sûr
qu'à tout instant, il est endetté au taux du marché, ni plus, ni moins.
Ces nouveaux instruments permettront à l'UAT-VIE de ne pas s'inquiéter face à une hausse
brutale des taux de placements c'est-à-dire la différence entre le taux de rendement des
actifs et le taux de marché se trouve diminué ; ainsi la compagnie pourra éviter le risque le
plus dangereux des rachats massifs.
CONCLUSION
Les recherches sur une société donnée contribuent à l'amélioration de ses activités pour
son développement économique. C'est dans ce cadre qu'à la fin de nos recherches au sein
de la Compagnie d'Assurance du Togo (UAT-VIE) sur la gestion des risques financiers liés
aux contrats d'assurance vie dans son service gestion, nous avons pu rencontrer quelques
insuffisances sur le système mis en place pour gérer ces risques financiers à savoir les
placements et l'acquisition des produits financiers. Ce système de contrôle reste, pour
l'heure, l'unique moyen quant à la préservation de la santé du système financier utilisé
généralement par les compagnies d'assurances. Il reste un impératif sur lequel il convient
de veiller en permanence. Ainsi, les exigences des autorités du marché des assurances à
travers le mécanisme du contrôle qualitatif de ce marché et des risques financiers doivent
canaliser les actions de toutes les compagnies d'assurance vers une adaptation des
changements qui s'opèrent.
Pour cela nous avons tenté d'apporter quelques approches de solutions pour renforcer
l'amélioration du système de gestion des risques de taux et celui lié aux rachats des
contrats d'assurance. La prise en compte de nos apports à ce système, fruit de nos
recherches, mettra en valeur notre travail, bien que ceci n'est qu'une oeuvre débutante.
BIBLIOGRAPHIE
- Cours du marché financier, 1ere et 2ème année, BTS option Finances -Banque par M. Jean
DJOSSOU
- Dossier Mémoire : « Le Règlement des sinistres en Assurance prêt bancaire » rédigé par
Mlle LAWSON Kokovi Délali pour l'obtention du BTS, Année : 2003 - 2004