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Heureux les artisans de paix

’allez pas supposer que Dieu reste sourd à vos prières parce qu’Il ne
répond pas à vos désirs. Si nos désirs nous trompent, sa bonté l’oblige
à y résister, et par ces refus apparents, Il nous épargne bien des peines. Que
demandons-nous la plupart du temps ? Sans réfléchir, nous demandons la
solution facile, le succès, l’éloignement de la souffrance. Et notre Père, qui
sait ce qui nous est le plus utile, au lieu de céder à nos instances inconsi-
dérées, laisse les événements, ces “maîtres de sa main”, suivre leur cours,
parce qu’il en résultera pour nous un plus grand bien. Il nous répond par
le contraire de ce que nous désirions : la difficulté, l’échec, la maladie,
l’épreuve. Ignorants et impulsifs, nous avions demandé une pierre et un
serpent. Sa miséricorde nous donne à la place un pain et un poisson. Car
“Il donne ce qui est bon à ceux qui Le prient”.
Le silence est l’atmosphère de la sainteté. Sans doute le Maître nous a-
t-Il ordonné d’être ses témoins, mais faute de vie intérieure nous ne témoi-
gnerions pas en faveur de l’Evangile. On confond parfois l’apostolat et la
propagande, et sous couvert de confesser sa Foi, on l’engage en d’âpres polé-
miques qui persuadent rarement. On livre aux autres ce qu’on sait ?
L’intention est louable, mais nous avons besoin de silence pour voir la vérité
avant de la communiquer, et la Foi ne nous instruit que dans la méditation et
la prière. L’action efficace consiste à donner aux autres ce qu’on est, ce que la
foi a fait de nous, et parce que l’action nous saisit, nous absorbe et nous dis-
trait, elle risque de dédoubler notre personnalité. Il est nécessaire de nous
reprendre souvent et de nous recueillir habituellement dans le seul à seul
avec Dieu. Afin d’agir extérieurement en catholique, il faut vivre intérieure-
ment en chrétien. La vie chrétienne se développe “dans le secret”, comme
c’est dans le secret de la terre que la plante germe et qu’elle puise ensuite le
coloris de ses fleurs et la saveur de ses fruits.
Jésus ne compte pas sur nos ostentations pour éclairer les autres,
mais sur notre vie intérieure. Notre conduite sera d’autant plus édifiante
qu’elle sera moins apprêtée. Le bien que nous faisons est celui que nous
ignorons, parce que nous n’avons pas pensé à “nous montrer”. L’apostolat
n’est pas une attitude, mais un rayonnement, le rayonnement d’une
flamme intérieure. Au vrai, Dieu seul peut agir sur les âmes de nos frères :
nous ne sommes que ses instruments. Ce n’est pas nous qui agissons sur les
autres, mais Dieu qui agit par nous, par ce qu’Il fait de chacun de nous
dans le secret de notre vie personnelle. Il nous demande d’accomplir tout
simplement notre devoir. Le reste Le concerne.
Si vous leur montrez le bien que vous faites, c’est vous qu’ils verront
et peut-être vous féliciteront-ils. Si au contraire, vous agissez pour Dieu,
sans souci des hommes, les hommes verront Dieu à travers vous.

MONSEIGNEUR CHEVROT
Dans le secret, 1958

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La paix n’est pas plus une fin que la guerre, mais un moyen de servir.
Une noble souffrance vaut mieux qu’un lâche bonheur.

ALBERT BESSIÈRES, S. J.
Sers… !, 1934

Pacifiques, qui ont souffert mille tourments et la mort plutôt que


d’obéir aux injonctions de l’injustice, plutôt que de se laisser troubler par
la fausse paix du monde.

JEAN OUSSET
Pour Qu’il Règne

Bienheureux les Pacifiques, autant dire bienheureux ceux qui


aiment, ceux qui veulent la paix, ceux qui travaillent à l’instaurer. Mais
non cette paix qui est passivité ou capitulation devant le désordre plus ou
moins violent. La paix, nous dit saint Augustin, c’est la tranquillité de
l’ordre. Bienheureux donc ceux qui veulent cette tranquillité-là et qui,
pour l’assurer ne craignent ni les insultes, ni les calomnies ni les persécu-
tions.

JEAN OUSSET
Pour Qu’il Règne

Bienheureux les Pacifiques, qui veulent d’abord et avant tout, cette


tranquillité de l’ordre en eux-mêmes. Vertu de ce « sang froid », comme on
dit, qui permet de rester calme au milieu des mêlées tumultueuses.

JEAN OUSSET
Pour Qu’il Règne

« Il faut, dans note action, imiter les anges qui se livrent tout entiers
avec amour et zèle au salut des hommes, et qui se gardent cependant
inébranlables et impassibles, ne se troublant jamais, quoi qu’il arrive, tou-
jours parfaitement sereins dans la contemplation du Visage du Père
Céleste. »

SAINT IGNACE

Bienheureux donc les Pacifiques. Pacifiques de l’ordre intérieur, que


le monde risque de ne pas voir, mais aussi ces pacifiques qui, maintes fois,
ne peuvent pas ne pas se heurter à lui et qui, par là, ne tardent pas à être
victime de ses insultes, de ses calomnies, de ses persécutions.

JEAN OUSSET
Pour Qu’il Règne

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Votre âme, ah ! quelle richesse d’idéal et de réel !
Si Jésus est le plus beau des enfants des hommes,
C’est que vous fûtes son moule, son miroir et réciproquement.
Une âme comme la vôtre, qui doit porter toutes les merveilles de la grâce, doit être elle-
même la merveille de la nature ?
On y lira un achèvement de perfection dans toutes ses facultés :
Pénétration et sûreté de l’intelligence, force et ténacité de la volonté.
Harmonie incomparable des puissances inférieures.
C’est le royaume de la Paix.

DOM VANDEUR
Je vous salue Marie

Au septième des dons répond la septième des béatitudes. La béatitude attachée au don de
sagesse est celle des pacifiques, Beati pacifici. Immergés dans l’Océan de la paix divine, ils sont au-
dessus des tempêtes. Aucun scandale ne peut plus les troubler. Ils sont magnanimes. Ils décantent
toutes choses. Ils dispensent autour d’eux la paix comme par contagion. Bienheureux les paci-
fiques, car ils seront appelés fils de Dieu, fils par adoption de Celui qui est le Fils unique, et dont saint
Paul écrit qu’il est notre Paix : Ipse est Pax nostra (Ephés. 2, 14).

CARDINAL JOURNET
Entretiens sur le Saint Esprit 1975

Je vous accorde que la soi-disant société chré-


tienne dans laquelle nous vivons n’est pas chrétienne et ne l’a
jamais été. Je comprends l’illusion des contestataires : rejeter
cette société serait trouver le secret de l’amour. Je comprends
cette illusion, mais elle coûtera cher parce que ce n’est pas
vrai. Il faut rejeter cette société parce qu’elle n’est pas chré-
tienne et eux rejettent le christianisme à cause de cette
société.
Il y eut un film qui s’appelait : “Si tous les gars du monde” :
si tous les gars du monde pouvaient s’aimer, s’il n’y avait plus
d’injustice, ni de guerre, etc. C’est très beau, mais ce n’est pas
l’Evangile : Dieu ne serait pas monté sur la Croix pour cela.
Ceux qui le proposent non seulement ne vous donnent pas
l’eau vive, mais ils vous invitent à faire exactement comme les
invités au banquet de la parabole. Ces invités ne faisaient
aucun mal, ils avaient peut-être même un grand souci de jus-
tice et de charité. Vendre ses bœufs, c’est juste, et marier sa
fille c’est de l’amour : que voulez-vous objecter à cela ?
D’ailleurs quand ils reçoivent l’invitation ils ne disent pas
non : ils sont flattés et touchés. Seulement, s’ils ne peuvent
pas venir à la noce ils viendront après, quand ils auront mis
leurs affaires en ordre…

PÈRE MOLINIÉ
“Adoration ou désespoir”, 1980

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