Plan de protection des réseaux

de distribution publique à moyenne

tension
Principes
par Michel ODDI
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
Ingénieur senior à EDF Recherche et développement

1. Rappels sur les réseaux MT de distribution publique .................... D 4 811 - 3

1.1 Préambule..................................................................................................... — 3
1.2 Postes ((T)HT/HT .......................................................................................... — 3
1.3 Structure des postes (T)/HT/MT .................................................................. — 3
1.4 Départs souterrains, aériens, mixtes, radiaux bouclables et bouclés ..... — 3
1.5 Réseaux amont et aval ................................................................................ — 4
1.6 Importance du régime de neutre ................................................................ — 4
1.7 Protections .................................................................................................... — 5
1.8 Localisation des protections ....................................................................... — 5
1.9 Plan de protection ........................................................................................ — 5
1.10 Contrôle-commande .................................................................................... — 5
2. Généralités sur les plans de protection ............................................. — 5
2.1 Qualité........................................................................................................... — 5
2.2 Organisation et principes ............................................................................ — 6
2.3 Niveaux de protections................................................................................ — 6
3. Éléments de base du plan de protection ........................................... — 6
3.1 Méthodes de détection des défauts ........................................................... — 6
3.2 Différents types de protections ................................................................... — 7
3.3 Automatismes .............................................................................................. — 9
3.4 Travaux sous tension................................................................................... — 11
3.5 Détection des courants de défaut ............................................................... — 11
3.6 Mesure des tensions .................................................................................... — 12
4. Importance du régime de neutre ......................................................... — 13
4.1 Généralités.................................................................................................... — 13
4.2 Risques liés aux montées en potentiel de la terre .................................... — 13
4.3 Différents types de régime de neutre ......................................................... — 14
4.4 Évolution en défaut double ......................................................................... — 16
5. Protection par fusibles ........................................................................... — 17
5.1 Domaine d’utilisation................................................................................... — 17
5.2 Technologie et mécanisme de la coupure par un fusible limiteur .......... — 17
5.3 Protection des postes MT/BT par fusible ................................................... — 18
5.4 Quelques compléments sur les fusibles MT.............................................. — 20
6. Construction d’un plan de protection ................................................ — 20
6.1 Principes de sélectivité entre protections .................................................. — 20
6.2 Coordination des seuils de réglages .......................................................... — 22
6.3 Construction du plan de protection ............................................................ — 23
6.4 Exemple concret........................................................................................... — 25
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 4 811

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est strictement interdite. – © Editions T.I. D 4 811 – 1
PLAN DE PROTECTION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION PUBLIQUE À MOYENNE TENSION ________________________________________________________

histoire et le contexte local (en particulier la densité de charge et le niveau

L de tension) ont modelé les réseaux de distribution publique, notamment
pour la mode de mise à la terre de leur neutre moyenne tension. L’Amérique
du Nord a choisi de le relier directement à la terre, il est fréquemment isolé en
Asie et l’on peut trouver en Europe des neutres isolés, des neutres reliés direc-
tement à la terre, des neutres mis à la terre par l’intermédiaire d’une résistance
fixe ou d’une bobine de compensation ajustable (ou bobine de Petersen).
Ces réseaux sont susceptibles d’être affectés de défauts polyphasés et de
défauts monophasés, c’est-à-dire de défauts à la terre. Le plan de protection,
qui met en œuvre simultanément des protections et des automatismes, a pour
objet de détecter ces défauts et de les éliminer en étant, à la fois, fiable, rapide
pour limiter leurs conséquences, sélectif pour limiter autant que faire se peut le
nombre d’utilisateurs coupés et simple ; autant de critères qui peuvent être
contradictoires : un plan de protection réussi est l’expression du bon
compromis entre ces différentes exigences.
Si les défauts polyphasés se traduisent toujours par des courants de défauts
élevés facilement traités à l’aide soit de fusibles, soit de protections ampère-
métriques à maximum d’intensité, il n’en est pas de même pour les défauts
monophasés. Les défauts à la terre qui représentent environ 80 % du nombre
total de défauts ont des caractéristiques différentes selon le régime de neutre
et conduisent à adopter des principes de détection très différents.
Même si chaque distributeur a ses propres règles de construction de ses
plans de protection, il n’en reste pas moins possible de proposer, pour chaque
cas de figure, des principes généraux.
La mise en œuvre de ces protections est abordée dans le dossier
suivant [D 4 812]. Un troisième dossier [D 4 813] permet l’étude de complé-
ments et de développements des matériels existants pour améliorer la qualité
de fourniture et s’adapter aux évolutions actuelles des réseaux.

Principaux sigles et notations Principaux sigles et notations (suite)

BT terme simplificateur désignant la tension
alternative efficace comprise entre 50 V et 500 V
Ci capacité présentée par un élément de réseau i
EPATR ensemble de protection ampèremétrique
de terre résistante (protection utilisée
par le palier technique 1986 pour les postes
primaires de distribution en France)
(T)HT/MT
HT haute tension, terme simplificateur désignant
une tension alternative efficace comprise
entre 50 et 100 kV
Ii notation désignant l’intensité alternative efficace
parcourant un élément de réseau i (phase, neutre,
etc.). Elle s’exprime en ampère (A)
ou en kiloampère (kA) pour les réseaux
de distribution
MT moyenne tension, terme simplificateur désignant
une tension alternative efficace comprise
entre 1 et 50 kV
MT/BT transformation d’une tension moyenne tension
en basse tension
PWH2 protection wattmétrique homopolaire version 2
utilisée en France pour les réseaux à neutre
compensé (à déclenchement sur seuil
de puissance résiduelle)
Ri résistance présentée par un élément de réseau i.
Elle s’exprime en ohm (Ω) pour les réseaux
de distribution
RSE régimes spéciaux d’exploitation. Terme réservé
en France aux travaux sous tension
THT très haute tension, terme simplificateur désignant
une tension alternative efficace supérieure
ou égale à 100 kV
transformation d’une tension très haute ou haute
tension en moyenne tension
Uij notation désignant la tension alternative efficace
composée à laquelle sont soumis deux éléments
de réseau i et j (phases, etc.). Elle s’exprime
en volt (V) ou en kilovolt (kV) pour les réseaux
de distribution
Vi notation désignant la tension alternative efficace
à laquelle est soumis un élément de réseau i
(phase, neutre, etc.). Elle s’exprime en volt (V)
ou en kilovolt (kV) pour les réseaux de distribution
Xi réactance (inductive ou capacitive) présentée
par un élément de réseau i. Elle s’exprime
en ohm (Ω) pour les réseaux de distribution
Zi impédance complexe d’un élément de réseau i
(combinaison de R, X, Cω). Elle s’exprime
en ohm (Ω) pour les réseaux de distribution
ω pulsation du réseau. Elle vaut 2π fois la fréquence
(f). Elle s’exprime en radian par seconde

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1. Rappels sur les réseaux MT

de distribution publique
1.1 Préambule

On rappelle que les postes primaires sont les postes très

haute ou haute tension/moyenne tension (T)HT/MT, appelés
aussi postes sources en France et les postes secondaires sont
les postes moyenne tension/basse tension MT/BT.

Dans ce texte, le « réseau à moyenne tension de distribution

publique » comprend, du point de vue du plan de protection MT :
– les transformateurs (T)HT/MT et les équipements MT des transformateur (T)HT/MT
postes primaires ;
– les câbles et lignes MT ; disjoncteur
– les postes secondaires destinés à alimenter des industriels ou condensateur
des particuliers.
Figure 1 – Exemple d’un poste nord-américain à six transformateurs

1.2 Postes (T)HT/HT points frontières

La frontière entre réseaux de transport et de distribution Transformateur Transformateur Transformateur
publique dépend des législations nationales, mais les postes simple attache double attache simple attache
(T)HT/MT sont toujours directement impliqués en tant que points
frontières. Les trois principales variantes sont : Arrivées (T)HT
– poste (T)HT/MT appartenant au réseau de distribution ;
– frontière située juste en amont des transformateurs (T)HT/MT :
les jeux de barres (T)HT appartiennent alors au réseau de
transport ;
– frontière située sur les têtes de câbles des départs MT du
poste.
Arrivées MT
Couplage MT
Toutefois, lorsque l’on s’attache au fonctionnement des
réseaux, la frontière naturelle entre réseaux de transport et de Départs MT
distribution se situe juste en amont des transformateurs
(T)HT/MT : c’est cette limite, qui correspond aussi à la fron-
tière légale française entre réseaux de transport et de distri- Figure 2 – Exemple d’un poste européen classique
bution, qui est prise en compte dans la suite du texte. à trois transformateurs

Le principal avantage de ce schéma est que la perte d’un ou

Les réseaux de distribution possèdent, outre les transformateurs
(T)HT/MT, deux autres composantes principales, les ouvrages MT
et les ouvrages BT que l’on appelle par la suite réseau BT.
Les ouvrages MT peuvent comporter un seul niveau de tension,
très souvent 20 kV, comme en France, ou deux niveaux, avec une
transformation intermédiaire MT/MT, par exemple, transformation
33/6 kV à Osaka et 27/4 kV à New York.
Les postes MT/BT sont le point frontière entre réseaux MT et BT
de distribution publique.
Les postes utilisateurs MT sont la frontière entre réseaux MT de
distribution publique et les réseaux internes d’opérateurs privés.
Généralement, le neutre du réseau MT ou BT est mis à la terre,
respectivement au niveau des transformateurs (T)HT/MT et MT/BT.
deux transformateurs ne perturbe pas la distribution d’énergie,
mais il entraîne d’autres inconvénients : en particulier, les transfor-
mateurs doivent être identiques pour éviter la circulation de cou-
rant entre eux et la puissance de court-circuit MT est très élevée.
En Europe, le schéma de poste primaire, de loin, le plus fréquent
est celui de postes à deux ou trois transformateurs (T)HT/MT,
comme représenté sur la figure 2.
On appelle transformateur simple attache, un transformateur
auquel est rattaché un seul disjoncteur d’arrivée MT, et trans-
formateur double attache, un transformateur auquel sont ratta-
chés deux disjoncteurs d’arrivée MT et ainsi de suite.

1.3 Structure des postes (T)HT/MT
Les postes primaires ont des structures très différentes selon les
pays considérés. On trouve, par exemple, fréquemment dans les
grandes métropoles d’Amérique du Nord des postes à plusieurs
transformateurs débitant en parallèle sur un jeu de barres MT
fermé (figure 1).
1.4 Départs souterrains, aériens, mixtes,
radiaux bouclables et bouclés
Les réseaux MT sont presque toujours radiaux et bouclables,
conformément au schéma simplifié de la figure 3. Cela signifie que
les départs MT (MV Feeders) sont alimentés en régime normal par

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Poste primaire 1
Poste A
Figure 3 – Réseau radial et points d’ouverture
Fermés en exploitation normale
Figure 4 – Départs bouclés
un seul poste primaire et qu’ils possèdent plusieurs antennes (ou
dérivations) qui irriguent le territoire qu’ils alimentent.
Ils possèdent un ou plusieurs points d’ouverture à leurs
extrémités : il s’agit d’interrupteurs télécommandés ou manuels,
normalement ouverts (le terme usuel anglais est NOP pour Normal
Open Point ) et qui sont provisoirement fermés pour changer le
schéma d’alimentation des départs en cas de situation dégradée
(section défectueuse du départ ou en travaux).
Les départs MT sont souterrains (câbles entièrement enterrés),
aériens (lignes entièrement sur poteaux) ou mixtes (mélangeant
portions souterraines et aériennes). Les départs mixtes se déve-
loppent très rapidement au détriment des départs aériens car les
réseaux souterrains sont discrets, c’est-à-dire invisibles, et moins
sensibles aux intempéries, vent, givre et neige. En France, il n’y a
pratiquement plus de départs véritablement aériens : la proportion
globale actuelle des longueurs est approximativement d’un peu
plus d’un tiers de câbles souterrains pour un peu moins de deux
tiers de lignes aériennes.
On trouve rarement des réseaux bouclés, c’est-à-dire que deux
départs, au moins, issus du même jeu de barres MT sont
connectés entre eux en exploitation normale : en effet, la pro-
tection des réseaux est alors complexe et exige des dispositifs
réservés habituellement aux réseaux de transport, les protections
de distance (cf. § 3.2.9). La figure 4 décrit un de ces cas de figure
simple, tels que l’on pourrait le trouver en Allemagne.
1.5 Réseaux amont et aval
L’amont et l’aval d’un point du réseau se définissent, à l’instar
de l’écoulement d’un fleuve, en référence au transit de puissance
du réseau (T)HT vers son utilisation : l’amont est la partie du
réseau situé côté réseau de transport, l’aval vers le réseau BT.
Cette notion ne pose généralement pas de difficulté de
compréhension, à partir du moment où l’on définit l’aval en pre-
mier et que l’on définit ensuite l’amont qui est constitué par ce qui
reste ; il faut noter qu’amont et aval varient en fonction du point
d’observation. Cette distinction amont-aval est particulièrement
importante lorsque l’on doit considérer les contributions capaci-
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Points d'ouverture
Poste primaire 2
Poste B
Réseau aval
Réseau amont
Point d'observation
Figure 5 – Réseaux amont et aval
tives en cas de défaut à la terre (cf. [D 4 812], § 3.1). La figure 5
définit des réseaux amont et aval. Il faut noter que la présence
d’éventuelles productions décentralisées ne modifie pas cette défi-
nition conventionnelle de l’amont et de l’aval.
1.6 Importance du régime de neutre
Le point neutre des réseaux peut être relié à la terre ou non.
Lorsqu’il est relié à la terre, il peut l’être directement ou par l’inter-
médiaire d’une impédance, en un point unique ou tout le long du
réseau.
Le mode de mise à la terre du neutre ou régime de neutre est un
élément très important car c’est lui qui détermine les principales
caractéristiques des défauts à la terre. Or, ces défauts représentent
une part très importante de l’ensemble des défauts affectant un
réseau, de l’ordre de 80 % du nombre total des défauts, et ils sont
à l’origine de montées locales du potentiel du sol lorsqu’ils se pro-
duisent. Le régime de neutre a un impact direct sur les disposi-
tions constructives des réseaux, afin d’assurer la sécurité des
personnes et des biens, et sur la qualité de l’électricité fournie. La
tenue diélectrique de l’ensemble des réseaux et de leurs
composants est notamment déterminée en fonction des montées
en potentiel du sol en cas d’un défaut, qu’il ait lieu sur le réseau
(T)HT, MT ou BT : on utilise le terme de coordination des isolants
pour caractériser la prise en compte de ces différentes montées en
potentiel dont celles dues aux défauts à la terre dans la détermi-
nation des différentes tenues diélectriques des différents ouvrages.
Les régimes de neutre des réseaux (T)HT, MT et BT sont généra-
lement différents les uns des autres :
– souvent, le neutre THT et HT est mis à la terre par des impé-
dances de très faible valeur en plusieurs points ;
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– le neutre MT est isolé, mis à la terre par une impédance de
faible valeur fixe ou variable (bobine de Petersen : cf. § 4.3.3) en un
seul point dans le poste (T)HT/MT ou, encore, directement mis à la
terre en un ou plusieurs points ;
– le neutre BT est presque toujours directement mis à la terre en
plusieurs points y compris dans les postes MT/BT (cf. [D 4 815]).
Le choix du régime de neutre d’un réseau MT est largement
fonction de ses caractéristiques, principalement, son niveau
de tension, la longueur de ses départs et la connexion des
charges, ce qui explique les différents types de mise à la terre
du neutre que l’on peut trouver dans les différents pays (cf.
§ 4.3).
1.7 Protections
Les protections sont des équipements qui ont une double
mission :
– détecter la présence des défauts ;
– élaborer les ordres de déclenchement des organes de coupure
associés.
Des capteurs mesurent en permanence des grandeurs caracté-
ristiques, le plus souvent courants et tensions, qui alimentent la
protection : la protection analyse ces mesures et, lorsque les
critères de détection d’un défaut sont remplis, ordonne l’ouverture
de l’appareillage associé.
On note que c’est abusivement que l’on nomme
« protection » les ensembles construits autour de micropro-
cesseurs proposés aujourd’hui par les différents
constructeurs. En effet, outre leur capacité à assurer des
fonctions de protections, ils sont capables de réaliser des
fonctions d’automatismes, ainsi que le pilotage et la sur-
veillance des équipements associés en plus de l’ouverture
soi-même.
Les fusibles, qui sont aussi des protections d’un type particulier,
assurent simultanément ces trois fonctions, mesure, analyse et
ordre d’ouverture.
1.8 Localisation des protections
Le plan de protection d’un réseau MT va s’appuyer sur des pro-
tections principalement placées dans le poste (T)HT/MT mais aussi
installés sur le réseau, ainsi que sur des fusibles, par exemple :
– protections d’installations utilisateurs ;
– protections d’antennes des départs du poste (T)HT/MT ;
– fusibles des postes MT/BT.
Les installations des utilisateurs peuvent être consommatrices
ou, de plus en plus souvent, productrices avec le développement
des énergies renouvelables, voire les deux selon les moments.
Les protections d’antenne et les protections des utilisateurs
consommateurs fonctionnent sur les mêmes principes que les pro-
tections situées dans les postes primaires, mais elles doivent
toutes être coordonnées pour fonctionner à bon escient.
Nota : on pourra se reporter aux dossiers [D 4 240] et [D 4 242] pour plus d’informa-
tions sur les protections des installations de production.
1.9 Plan de protection
Le plan de protection s’appuie, à la fois :
– sur des concepts (en particulier, principes de fonctionnement
des protections et automatismes de reprise de service) ;
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– sur une architecture (type et localisation des protections et des
automatismes) ;
– enfin, sur des réglages qui assurent la coordination du fonc-
tionnement des différents éléments du plan (protections et auto-
matismes).
1.10 Contrôle-commande
Pour fonctionner, le plan de protection fait appel à :
– des équipements à basse tension (capteurs de mesures, pro-
tections et automates de reprise de service en particulier) ;
– des équipements à moyenne, haute ou très haute tension,
essentiellement des disjoncteurs.
Le contrôle-commande est la réunion des équipements à
basse tension nécessaires au fonctionnement du plan de pro-
tection et de l’appareillage associé (disjoncteurs, interrup-
teurs...), ainsi qu’à la surveillance et à la conduite locale ou à
distance du poste primaire.
On trouve, dans un poste primaire, outre les capteurs, pro-
tections et automates déjà cités :
– les interfaces de conduite et de maintenance (télécommande,
synoptique, consignation d’états, oscillo-perturbographie) ;
– divers automates tels que la régulation de tension des transfor-
mateurs (T)HT/MT ou la mise en et hors service automatique des
condensateurs.
Le synoptique offre une représentation schématique du poste et
de ses organes manœuvrables : il permet de passer des ordres
locaux de commande de ces derniers. La consignation d’états
enregistre et date les événements du poste. L’oscillo-perturbogra-
phie est l’enregistrement des signaux électriques, courants et ten-
sions au moment d’un défaut en réseau.
Dans la suite du texte, on ne s’intéresse qu’au plan de pro-
tection et aux équipements associés.
2. Généralités sur les plans
de protection
2.1 Qualité
Le plan de protection d’un réseau électrique est l’ensemble
des dispositions théoriques mises en œuvre pour détecter et
éliminer les défauts susceptibles d’affecter ce réseau, en met-
tant hors tension la portion de réseau défectueuse.
Il doit remplir trois missions essentielles :
– assurer la sécurité des personnes. Il s’agit d’éviter ou de
limiter, autant faire que se peuvent, pour les tiers et les interve-
nants, les risques électriques consécutifs à des défauts intervenant
sur le réseau. Il est très important de noter que le plan de pro-
tection n’est pas le seul élément destiné à assurer la sécurité des
personnes. Il en existe bien d’autres, notamment le respect de la
réglementation en vigueur, les dispositions constructives et le res-
pect des règles d’utilisation ;
– assurer la pérennité des matériels. Il s’agit, d’une part, de pré-
server les équipements raccordés au réseau des conséquences
thermiques et électrodynamiques d’un défaut affectant ce réseau,
d’autre part, d’en limiter les conséquences sur le matériel siège du
défaut ;
D 4 811 – 5
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– assurer la continuité de fourniture. Il s’agit de limiter, le plus
possible, le nombre d’utilisateurs coupés à la suite d’un défaut sur-
venu sur le réseau, ainsi que de réduire au maximum la durée de
cette coupure.
Pour remplir ces trois missions, le plan de protection doit établir
le meilleur compromis entre différentes qualités, parfois
contradictoires. Il doit être :
– sensible, c’est-à-dire, être capable de détecter le plus grand
nombre possible de types de défauts (concrètement, la sensibilité
d’un plan de protection se résume essentiellement à sa capacité de
détecter les défauts monophasés résistants) ;
– sélectif, c’est-à-dire, éliminer la partie de réseau en défaut la
plus petite possible ;
– rapide, pour que les défauts soient éliminés le plus vite
possible afin d’en limiter les conséquences ;
– fiable, c’est-à-dire, non seulement détecter à coup sûr les
défauts présents, mais aussi ne pas fonctionner intempestivement ;
– simple.
On s’aperçoit que, par exemple, sensibilité et simplicité sont des
notions opposées, de même que rapidité et sélectivité. Le meilleur
compromis qui doit être recherché doit aussi tenir compte de
l’aspect économique, en prenant en compte le coût des ouvrages à
protéger, l’impact sur la qualité de fourniture et le coût du plan de
protection lui-même.
2.2 Organisation et principes
Le plan de protection doit être conçu pour répondre à deux
fortes exigences :
– garantir un fonctionnement même partiellement dégradé en
cas de défaillance d’une protection ou d’un organe de coupure :
dans la pratique, c’est la protection et l’organe de coupure amont
qui assurent ce secours ;
– prendre en compte les modifications temporaires de réseau : il
s’agit de prévoir le plan de protection pour tenir compte, à la fois,
des schémas normaux d’exploitation et des schémas de secours.
Sur ce dernier point, il faut noter que la prise en compte des
schémas de secours est pénalisante en termes de sensibilité et de
sélectivité. Le ou les schémas de secours à retenir sont donc des
schémas susceptibles d’être réalisés relativement souvent et relati-
vement peu pénalisants en termes de qualité du plan de protection
(on note que l’on retrouve ainsi la nécessité signalée plus haut
d’établir le meilleur compromis possible). Il faut noter que l’appa-
rition des matériels numériques qui autorisent des modifications
de réglages à distance, voire automatiques sur changement de
topologie du réseau, marque un progrès très net par rapport aux
matériels des générations précédentes. En effet, les réglages
répondant aux schémas de secours peuvent n’être appliqués que
lorsqu’ils sont effectivement nécessaires, c’est-à-dire lorsque l’on
exploite effectivement le réseau en schéma de secours.
Autres exigences, prendre en compte les situations temporaires
particulières, comme, par exemple, lorsque l’on accède aux
ouvrages. En France, on cite le cas des travaux sous-tension qui
conduisent à ce que l’on appelle les régimes spéciaux d’exploi-
tation RSE (cf. § 3.4).
Le plan de protection se décompose en deux volets qui peuvent
être totalement indépendants :
– la détection et l’élimination des défauts monophasés (défauts
à la terre) ;
– la détection et l’élimination des défauts polyphasés
(courts-circuits).
La pratique généralisée pour les réseaux à moyenne tension est
de ne pas faire assurer de protections contre les surcharges par le
plan de protection, à l’inverse du cas des réseaux de transport. En
effet, les conducteurs d’une ligne de transport s’allongent
lorsqu’ils s’échauffent et la distance au sol peut se réduire
dangereusement : les protections de surcharge, notamment, per-
mettent d’éviter ce type de risque, en déclenchant la ligne si son
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transit est trop élevé. Les protections déclenchent l’ouvrage en sur-
charge au bout d’un temps variable, jusqu’à plusieurs minutes,
selon le niveau de la surcharge : dans la pratique, on cherche à
prévenir l’opérateur le plus tôt possible pour lui laisser un délai
jugé suffisant pour réaménager le réseau, en vue de supprimer la
surcharge. Les règles de conception et d’exploitation des réseaux
de distribution sont différentes et font que ce genre de risque n’a
pas à être pris en compte.
2.3 Niveaux de protections
Les niveaux de protections correspondent aux différents niveaux
d’organes de coupure pilotés par le plan de protection ; ils sont
placés les uns derrière les autres et numérotés de l’amont vers
l’aval. En général, on trouve trois niveaux de protection dans les
postes primaires :
– arrivées (T)HT des transformateurs (T)HT/MT ;
– arrivées MT sur les jeux de barres MT ;
– départs MT ;
et un, voire deux niveaux, sur le réseau lui-même :
• disjoncteur réenclencheur (reclosers) éventuel niveau inter-
médiaire entre poste primaire et poste utilisateur,
• installations utilisateurs.
Il existe quelques cas de figure dans de grands postes primaires,
généralement urbains, où l’on trouve deux jeux de barres MT suc-
cessifs, ce qui porte à quatre le nombre de niveaux de protection
dans ces postes.
En France, on désigne historiquement ces deux jeux de barres
par les niveaux 750 MVA et 12,5 kA, en référence à la puissance ou
à l’intensité de court-circuit qu’ils sont capables de supporter briè-
vement. Une réactance de limitation du courant de court-circuit est
généralement intercalée entre les deux niveaux. En effet, les maté-
riels sont dimensionnés pour supporter les efforts électrodynami-
ques dus à un bref courant de court-circuit donné : les normes
internationales parlent de courant admissible de courte durée. Le
niveau 750 MVA correspond à la puissance de court-circuit
d’anciens transformateurs 100 MVA (courant de court-circuit
18,7 kA en 20 kV), tandis que le niveau 12,5 kA correspond à la
tenue actuelle standardisée en France des ouvrages MT (12,5 kA
pendant 1 s). La notion de puissance de court-circuit est désormais
abandonnée car trop imprécise : en effet, la valeur du courant de
court-circuit dépend de celle de la tension.
La sélectivité consiste à ne faire ouvrir que le bon organe de
coupure, du bon niveau, ce qui veut dire, entre autres, qu’un
défaut amont ne doit pas entraîner le fonctionnement de la pro-
tection aval.
3. Éléments de base
du plan de protection
3.1 Méthodes de détection des défauts
L’apparition d’un défaut sur un réseau va engendrer la variation
de ses grandeurs électriques caractéristiques, voire de certaines
autres grandeurs physiques associées. C’est en surveillant et en
analysant ces grandeurs que les protections vont être en mesure
de détecter la présence d’un éventuel défaut et d’agir.
Les défauts polyphasés vont engendrer une augmentation très
importante des courants de phase, ce qui va permettre une
détection assez aisée. Les défauts à la terre sont caractérisés par
une « fuite » de courant qui peut être détectée par l’une des trois
méthodes suivantes :
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– surveillance du courant résiduel (c’est-à-dire de la somme des
trois courants de phase), bien adaptée aux systèmes assez étendus
comme un départ MT ;
– détection directe d’un courant circulant entre un système isolé
et la terre, bien adapté aux équipements de taille réduite (pro-
tection de masse, cf. § 3.2.7) ;
– détection d’une différence entre les courants entrants et sor-
tants d’un système fermé (protection différentielle, cf. § 3.2.6).
On choisit l’un ou l’autre de ces principes en fonction du sys-
tème surveillé et aussi des pratiques locales (par exemple, la pro-
tection de masse n’est utilisée pratiquement qu’en France).
Les protections peuvent être à temps constant (elles réagissent
au bout d’un temps paramétré indépendant des grandeurs sur-
veillées) ou à temps dépendant (le plus souvent à temps inverse,
c’est-à-dire réagissant d’autant plus vite que la grandeur surveillée
est élevée).
3.2 Différents types de protections
3.2.1 Fusibles (fuses)
Il s’agit de la plus ancienne et la plus simple des protections (cf.
§ 5). Lorsque le courant augmente, il provoque l’échauffement et la
fusion d’un conducteur fusible, ce qui interrompt le circuit. Un
fusible est caractérisé par sa tension d’utilisation et sa courbe de
fusion : le temps de fusion est d’autant plus rapide que le courant
est élevé (il s’agit d’une protection à temps inverse). La technolo-
gie des fusibles limite leur domaine d’utilisation à la moyenne et à
la basse tension. Sauf à être équipé d’un témoin de fusion rac-
cordé à un système communiquant, le fusible ne fournit aucune
indication : il ne signale pas sa fusion ni la coupure des utilisateurs
situés en aval et il n’est pas susceptible d’être commandé à dis-
tance. Il nécessite une intervention manuelle.
On peut noter une technologie particulière de fusible qui permet
la mise en service d’un circuit. Par exemple, la mise sous tension
permanente de réactances de court-circuit présente plusieurs
inconvénients :
– chute de tension en ligne ;
– échauffement ;
– bruit ;
– champ magnétique rayonné.
Dans ces conditions, la réactance est court-circuitée en régime
normal par le fusible. Lorsque le courant croît, il déclenche au
cours des premières millisecondes de sa croissance, une explosion
de faible puissance, mais suffisante pour interrompre le circuit : le
courant est dévié dans la réactance.
3.2.2 Protections ampèremétriques
(overcurrent protections )
Ces protections sont sensibles au module de l’intensité du cou-
rant mesuré. Ce sont des protections très largement répandues car
elles sont très simples à réaliser et à mettre en œuvre.
L’apparition d’un court-circuit sur un réseau va obligatoirement
provoquer la circulation d’une surintensité qu’il suffit de détecter.
3.2.3 Protections voltmétriques
(over/under voltage protections )
Ces protections sont sensibles au module de la tension. Elles
sont simples à fabriquer et faciles à utiliser, mais leur usage est
limité, car elles ne sont pas sélectives.
En effet, la présence d’un court-circuit va provoquer une
variation de tension phase-terre, phase-phase... facilement détec-
table, mais uniforme sur l’ensemble du réseau. Ce type de pro-
tection est, pour cette raison, fréquemment utilisée pour
sélectionner la ou les phases en défaut (principe de la balance volt-
métrique).
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est strictement interdite. – © Editions T.I.
3.2.4 Protections directionnelles
(directionnal protections )
Ces protections sont capables de positionner les défauts qu’elles
détectent par rapport au point de mesure (amont ou aval).
Le plus souvent, le principe de localisation est basé sur la
mesure du déphasage courant-tension, grandeur caractéristique
du sens de circulation de l’énergie.
On trouvera une explication détaillée du fonctionnement de
ces protections en [D 4 812] et [D 4 813].
3.2.5 Protections wattmétriques
(wattmetric protections )
Ces protections mesurent le plus souvent la puissance rési-
duelle. En effet, l’apparition d’une telle puissance permet de détec-
ter la présence d’un défaut monophasé situé en aval du point de
mesure.
Le principe et la conception de ces protections sont plus
compliqués que pour une simple protection ampèremétrique ou
voltmétrique, mais elles permettent d’améliorer notablement la
sensibilité du plan de protection. Les protections wattmétriques
entrent dans la catégorie plus vaste des protections direction-
nelles.
3.2.6 Protections différentielles
(differential protections )
Lorsque la somme des courants sortants d’une installation pas-
sive est inférieure à la somme des courants entrants, cela signifie
qu’elle est le siège d’un défaut. Les protections différentielles
utilisent cette propriété.
Elles sont très répandues sur les réseaux de transport,
notamment pour protéger les jeux de barres, mais elles sont très
exigeantes en termes de précision de mesure. En effet, si la
précision des mesures n’est pas homogène au niveau des diffé-
rents capteurs (qu’il s’agisse de régimes établis ou de régimes
transitoires), le risque de mauvaise interprétation d’un déséqui-
libre entrées/sorties est grand. Il faut aussi tenir compte du courant
capacitif de la section surveillée. Autre inconvénient, la multipli-
cation des capteurs de mesure, puisqu’il faut équiper l’amont et
l’aval de l’équipement protégé. Ces protections sont aussi très uti-
lisées à l’étranger pour protéger les transformateurs (T)HT/MT : en
France, on leur préfère les protections de masse, plus simples à
réaliser et à mettre en œuvre (cf. § 3.2.7).
3.2.7 Protections de masse
Il s’agit d’une variante de protection ampèremétrique et de pro-
tection différentielle. En effet, ces protections mesurent le courant
qui circule dans la connexion de mise à la terre de la masse d’une
installation. Le passage d’un courant signifie qu’un amorçage avec
la masse de l’installation s’est produit. Il s’agit généralement d’un
défaut à la terre (monophasé), mais il peut aussi s’agir d’un défaut
biphasé à la terre.
Si le principe est simple, la mise en œuvre peut être délicate, car
elle impose que la masse du système surveillé soit isolée de la
terre (sauf bien évidemment, au point de connexion). C’est, par
contre, une alternative simple et peu coûteuse à la protection diffé-
rentielle pour un système limité en étendue (transformateur de
puissance, transformateur auxiliaire, résistance ou bobine de
neutre...).
D 4 811 – 7
PLAN DE PROTECTION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION PUBLIQUE À MOYENNE TENSION ________________________________________________________

3.2.8 Relais wischer (wischer relays )

A B
Il existe des défauts monophasés de type réamorçants,
c’est-à-dire qu’ils s’allument et s’éteignent périodiquement,
notamment lorsqu’il s’agit de réseaux à neutre MT compensé.
a b
Les relais de type wischer sont sensibles aux régimes transi-
toires correspondants ; ils détectent les transitoires de courant
résiduel, les comparent à la tension résiduelle et les
comptabilisent, ce qui permet de traiter les défauts auto-extinc-
teurs (cf. [D 4 813]). P

3.2.9 Protections de distance

(distance protections )
Ces protections sont conçues pour les réseaux bouclés, donc
essentiellement pour les réseaux de transport. Elles ne sont prati-
quement pas utilisées dans les réseaux de distribution. Leur fonc-
tionnement est assez complexe mais on peut le résumer de façon
succincte par la figure 6 où A, B, C et D sont des postes. Chaque
protection située en a, c1, c2, d1, d2 et b surveille un tronçon de la
boucle AB. En cas de défaut en P, le système est tel que les dis-
joncteurs commandés par les protections c2 et d1 s’ouvrent.
Pour y parvenir, chaque protection détecte les défauts survenant
sur la boucle AB. Chaque protection vérifie alors si le défaut est
situé du côté de la boucle qu’elle est chargée de surveiller et, si
c’est le cas, elle évalue la distance qui la sépare du lieu du défaut.
Si le défaut est situé sur le tronçon que la protection est chargée
de surveiller, alors elle déclenche le disjoncteur associé.
Une protection de distance associe des :
– relais à minimum d’impédance de phase et relais ampèremé-
trique résiduel qui permettent la détection des défauts ;
– relais directionnels qui permettent de situer le défaut en amont
ou aval de la protection ;
– relais de réactance de phase qui permettent de localiser le
défaut en mesurant la valeur de la réactance de la ligne entre la
source et le lieu du défaut.
Les déclenchements sont temporisés avec plusieurs stades,
fonction de la distance d entre la protection et du lieu du défaut
comme illustré par le schéma de la figure 7 avec la boucle AB :
– premier stade. Le défaut est situé avec certitude sur le tronçon
contrôlé par la protection ; le déclenchement est presque instan-
tané (t0) ;
– deuxième stade. Il existe une incertitude sur la localisation du
défaut, en bout du tronçon à surveiller ou bien au début du tron-
çon suivant ; le déclenchement est temporisé à t1 supérieur à t0 ;
– troisième stade. Le défaut est situé sur le côté à surveiller,
mais après le tronçon que la protection est chargée de surveiller ;
le déclenchement est temporisé à t2 supérieur à t1.
Ce fonctionnement à plusieurs stades permet de s’affranchir des
incertitudes de localisation et d’assurer un secours mutuel des pro-
tections entre elles.
3.2.10 Relais à variation d’impédance
(défauts résistants à la terre )
Ces relais fonctionnent de manière centralisée. De création très
récente, ils détectent les défauts à la terre résistants et très résis-
tants en analysant les variations d’impédance homopolaires du
réseau surveillé, voire la phase du courant résiduel des départs
surveillés.
La principale innovation porte sur leur capacité à faire la dis-
tinction entre déséquilibre naturel (asymétrie du réseau) et désé-
quilibre engendré par un défaut d’isolement. Pour cela, ils peuvent
utiliser, par exemple, le principe de l’injection qui leur permet de
déterminer les caractéristiques électriques du réseau, en particulier
l’asymétrie naturelle de chacun des départs surveillés
(cf. [D 4 812]).
c1 c2 d1 d2
C D
Figure 6 – Découpage d’une boucle en zones surveillées
par des protections de distance
t
3e stade t2
2e stade t1
1er stade t0
C D B d
Figure 7 – Stades d’une protection de distance
3.2.11 Relais Buchholz (Buchholz relays )
Cette protection protège les appareils à isolement dans l’huile,
transformateurs et parfois bobines de point de neutre en particu-
lier. Elle est placée en partie supérieure de l’appareil, par exemple,
sur la conduite entre la cuve et le conservateur de l’appareil sur-
veillé. Le fonctionnement est le suivant :
– l’accumulation progressive de gaz dissous en partie supérieure
du relais y provoque une baisse du niveau d’huile détectée par un
flotteur qui génère une alarme ; cette signalisation est caracté-
ristique de la lente dégradation des isolants (huile ou papier iso-
lant des enroulements du transformateur ou de la bobine) mais
elle peut aussi indiquer une fuite d’huile ;
– la création d’un arc dans l’appareil surveillé provoque une
décomposition de l’huile au lieu du défaut et le passage rapide
d’une part des gaz produits dans la partie supérieure du relais, en
provoquant un mouvement brutal d’huile : ce mouvement est
détecté par une palette et commande l’ouverture immédiate du
disjoncteur de protection de l’appareil surveillé.
Une vanne permet de récupérer les gaz accumulés dans la partie
supérieure du relais : leur analyse permet de porter un diagnostic
sur la défaillance du transformateur ou de la bobine (à noter que le
prélèvement et l’analyse doivent intervenir rapidement après fonc-
tionnement du relais).
3.2.12 Sélectivité logique ou accélération
de protection
Un des principes de base d’un plan de protection est la sélecti-
vité chronométrique, c’est-à-dire qu’une protection doit réagir plus
lentement que les protections situées en son aval (cf. § 6.1.1). Dans

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D 4 811 – 8 est strictement interdite. – © Editions T.I.
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Protection aval 1
Protection amont
Protection aval 2
Figure 8 – Accélération de protection ou sélectivité logique
ces conditions, un défaut situé tout juste en aval de cette pro-
tection est alors maintenu et ses conséquences sont d’autant plus
importantes qu’il est proche de la source.
La sélectivité logique ou accélération de protection permet d’évi-
ter cet écueil : si une protection détecte un défaut et si aucune des
protections situées en aval n’en détecte, cela signifie que le défaut
est entre la protection et les protections aval, comme indiqué par
la figure 8. La protection ordonne alors l’ouverture de son disjonc-
teur, sans attendre l’écoulement normal de sa temporisation.
Ce mode de fonctionnement implique donc un dialogue entre
protections et quelques précautions (cf. § 6.1.2).
3.2.13 Technologie et mise en œuvre
des protections
Jusqu’à la fin des années 1960, les protections étaient principa-
lement électromécaniques : leurs principales caractéristiques
étaient leur robustesse, mais aussi leurs imprécisions relatives. De
plus, les algorithmes de fonctionnement devaient être assez
simples pour pouvoir être réalisés par de simples composants
électromécaniques.
Les premières protections électroniques sont apparues à la fin
des années 1960 avec quelques difficultés initiales de mise au
point, essentiellement dues à la prise en compte des perturbations
électromagnétiques et une fiabilité moindre, au fur et à mesure
que le nombre de composants s’est accru. En contrepartie, les pos-
sibilités d’algorithmes de fonctionnement se sont accrues, ce qui a
ouvert la porte à de nouvelles techniques de détection des défauts.
Des protections électroniques particulières fabriquées en France,
à partir de 1985, méritent d’être signalées : il s’agit des protections
sans alimentation auxiliaire qui, comme leur nom l’indique
peuvent fonctionner en l’absence d’alimentation auxiliaire. En
situation normale, leur fonctionnement est tout-à-fait comparable
à celui de protections traditionnelles, mais lorsqu’une panne de
source auxiliaire survient, elles peuvent fonctionner en s’alimen-
tant grâce au courant de défaut. Les automatismes comme les
réenclencheurs, par exemple, ne sont plus opérationnels, mais le
déclenchement des disjoncteurs reste possible. Comme l’énergie
disponible est faible, la bobine des disjoncteurs a dû être rempla-
cée par un déclencheur à réserve d’énergie électromagnétique
appelé percuteur.
Les technologies numériques s’imposent désormais, depuis le
début des années 2000, avec pour principales améliorations :
– des algorithmes de fonctionnement de plus en plus perfor-
mants ;
– des autotests rendant les matériels beaucoup plus disponibles ;
– des communications par réseau local qui simplifient la filerie
du poste.
Les protections numériques sont plutôt moins fiables que les
protections électroniques, ce qui s’explique par la fragilité et la
multitude de composants auxquels elles font appel, mais elles sont
plus disponibles car, grâce aux autotests, elles signalent préventi-
vement leurs défaillances. À l’opposé, les protections des géné-
rations précédentes étaient dites dormantes, c’est-à-dire que l’on
ne détectait généralement leurs pannes qu’à la suite d’un
non-fonctionnement.
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est strictement interdite. – © Editions T.I.
De plus, la même base matérielle peut assurer des fonctions
différentes par simple configuration : par exemple, sur un
changement de topologie du poste, une protection est capable de
s’adapter automatiquement au nouveau schéma (changement de
types de protection et/ou de réglages). Les gammes de matériels
et les équipements de maintenance sont simplifiés.
3.3 Automatismes
3.3.1 Généralités
Les protections détectent les défauts et agissent en conséquence
soit en provoquant le déclenchement direct d’un départ ou d’une
antenne si elles sont situées en réseau, soit en provoquant la mise
en route d’automatismes capables d’éliminer le défaut en limitant
autant faire que se peuvent les coupures d’utilisateurs.
3.3.2 Réenclencheurs (reclosers )
3.3.2.1 Principes de fonctionnement
L’automatisme réenclencheur est sûrement l’automatisme de
protection des réseaux électriques le plus ancien. Il referme un
départ ou une antenne ouvert suite à l’apparition d’un défaut,
après un temps plus ou moins long, en espérant que le défaut se
soit éliminé de lui-même pendant cette coupure : il s’agit d’un
automatisme de reprise de service. Il a été imaginé pour éliminer
des défauts donnant lieu à un arc dans l’air : pour comprendre le
mécanisme des cycles successifs d’ouvertures/fermetures
commandés par cet automatisme, il est nécessaire d’analyser, au
préalable, le mécanisme d’apparition/disparition des défauts.
3.3.2.2 Typologies des défauts
Le maintien d’un arc dans l’air nécessite qu’un minimum de cou-
rant y circule pour ioniser le milieu. Il s’éteint si le courant devient
suffisamment faible, par exemple, sous l’effet de l’allongement de
l’arc.
■ Défauts auto-extincteurs
Il s’agit de défauts qui s’éteignent naturellement et très rapi-
dement, en moins de 60 ms environ.
On a souvent l’habitude de citer comme exemple, celui de brin-
dilles de paille qui volent au moment des moissons et qui touchent
brièvement les conducteurs d’une ligne aérienne : les défauts qu’elles
engendrent disparaissent d’eux-mêmes.
■ Défauts semi-permanents
Il s’agit de défauts qui ne s’éteignent pas naturellement, parce
que le courant d’arc est élevé, mais dont la cause disparaît toute
seule : elle disparaît soit très rapidement en quelques dizaines de
millisecondes, soit au bout de quelques secondes ou plus.
Par exemple, deux conducteurs d’une ligne aérienne peuvent se
rapprocher sous l’effet du vent jusqu’à amorcer un arc entre eux ou
bien, une branche d’arbre peut venir toucher un conducteur. Dans les
deux cas, la mise hors tension de la ligne va éteindre l’arc :
– dans le premier cas, dès que l’air est désionisé autour du siége
du défaut, la situation redevient normale ; il suffit de quelques
centaines de millisecondes ;
– dans le second cas, l’extrémité de la branche peut se consumer
en quelques secondes et il n’y a plus de contact accidentel de la
branche avec le conducteur.
■ Défauts permanents
La cause de ces défauts ne peut pas disparaître toute seule.
Il s’agit, par exemple, du claquage d’un isolateur ou de la chute
d’un conducteur.
D 4 811 – 9
PLAN DE PROTECTION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION PUBLIQUE À MOYENNE TENSION ________________________________________________________
Cycle rapide
80 ms 300 ms 500 ms
Apparition du défaut
Figure 9 – Cycles de réenclenchement
3.3.2.3 Cycles de réenclenchement
Compte tenu de l’analyse des défauts qui peuvent affecter un
réseau aérien ou mixte, le réenclencheur assure les cycles automa-
tiques de la figure 9.
■ Inhibition
La protection qui met en route l’automate de réenclenchement
ne réagit pas immédiatement, lorsqu’elle détecte un défaut. En
effet, elle laisse le temps à un éventuel défaut auto-extincteur de
s’éliminer tout seul. La temporisation correspondante est désignée
par le terme de temporisation d’inhibition, fixée en France à 80 ms,
valeur retenue dans la figure 9. En fait, il est exigé que tout défaut
de durée inférieure à 60 ms ne soit pas pris en compte et que tout
défaut de durée supérieure à 100 ms le soit.
■ Cycle rapide
Si la durée du défaut dépasse la temporisation d’inhibition,
l’automate met hors tension le départ pendant un temps très bref,
souvent proche de 300 ms, valeur retenue pour la figure 9. Cette
coupure permet d’éliminer les défauts semi-permanents les moins
contraignants. La séquence correspondante s’appelle cycle rapide.
■ Cycle lent
Au retour de la tension, si le défaut est toujours présent, l’auto-
mate réouvre le départ. Ce nouveau déclenchement est temporisé,
ce qui permet de laisser passer les courants de magnétisation des
transformateurs MT/BT et le courant d’appel d’éventuelles charges
(moteurs, par exemple). La valeur de temporisation retenue pour
la figure 9 est 500 ms. La mise hors tension dure de 10 à 20 s.
Cette séquence est appelée cycle lent.
■ Déclenchement définitif
Au retour de la tension, si le défaut n’a pas disparu, l’automate
provoque le déclenchement définitif du départ.
3.3.2.4 Localisation
Les réenclencheurs sont placés sur les départs aériens ou
mixtes. En effet, les défauts qui affectent les câbles ou leurs acces-
soires (jonctions, dérivations) sont des défauts de type
permanents : ils ne sont pas susceptibles de disparaître naturel-
lement. On ne trouve généralement pas de réenclencheurs en tête
de départs souterrains.
Dans certains pays, dont la France, on procède à un deuxième
cycle lent qui permet le fonctionnement de certains automates
décentralisés en réseau. Ces automates, anciens, détectaient pen-
dant le premier cycle lent la présence d’un défaut aval et profi-
taient de l’absence de tension durant le deuxième cycle lent pour
ouvrir un interrupteur associé, appareil incapable de couper un
courant de défaut élevé. En France, le dispositif était appelé inter-
rupteur aérien à creux de tension (IACT).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
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Cycle lent
10 à 20 s 500 ms
On note que les réenclencheurs sont aussi utilisés sur les
réseaux de transport mais suivant des principes de fonction-
nement différents. En effet, ils s’appliquent à des réseaux bou-
clés dont le comportement est bien différent de celui des
réseaux habituels de distribution : les cycles peuvent être
monophasés ou triphasés. Un cycle monophasé n’est pas per-
ceptible en basse tension grâce aux couplages des transfor-
mateurs (T)HT successifs.
3.3.3 Disjoncteurs shunt
Les réenclencheurs sont très efficaces puisque les statistiques
indiquent qu’environ 80 % des défauts sont éliminés par un cycle
rapide, mais ils présentent toutefois l’inconvénient d’engendrer
des creux de tension plus ou moins longs qui sont de plus en plus
difficilement acceptables par les utilisateurs (on parle souvent de
microcoupures à l’occasion des cycles rapides).
Or, on peut aussi éteindre un arc en le court-circuitant : le cou-
rant d’arc devient nul et l’arc s’éteint naturellement. La France a
développé à la fin des années 1960, la technique du disjoncteur
shunt qui utilise ce principe et qui permet d’éviter la majorité des
coupures occasionnées par les cycles rapides.
Le disjoncteur shunt est un disjoncteur à pôles séparés qui
met, dans le poste primaire, au niveau du tableau MT concerné
par le défaut, la phase en défaut à la terre : dans ces conditions,
la tension aux bornes du défaut est nulle, ce qui provoque son
extinction.
Le disjoncteur shunt permet ainsi d’éviter la plupart des cycles
rapides sur défaut monophasé : le taux de réussite est d’environ
80 %. En cas d’échec, on procède alors aux cycles classiques de
réenclenchement.
Le principe de l’automatisme qui pilote le disjoncteur shunt est
le suivant :
– une protection ampèremétrique placée dans la connexion de
mise à la terre du neutre détecte la présence de défauts, monopha-
sés ou biphasés terre sur le réseau ;
– une balance voltmétrique discrimine les défauts monophasés
des défauts biphasés et triphasés et identifie la phase en défaut (la
balance compare en permanence chaque tension simple à la
tension composée opposée en mesurant le rapport entre les deux
modules de tensions) ;
– lorsque la présence d’un défaut monophasé est confirmée et
que la phase défectueuse est identifiée, le pôle correspondant du
disjoncteur shunt est brièvement fermé (le temps de fermeture
typique est de 250 ms, durée suffisante pour que l’air autour de
l’arc se désionise après extinction de l’arc).
Pour éviter le fonctionnement simultané du disjoncteur shunt et
des réenclencheurs, ces derniers sont inhibés en permanence :
l’automatisme qui pilote le disjoncteur shunt les désinhibe dès
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Départ 1
Départ 2
Départ 3
Protection
Départ 4
de terre
résistante
Figure 10 – Principe d’une recherche de terre
qu’il détecte un défaut polyphasé, en détectant la diminution de la
tension d’au moins deux phases.
Le disjoncteur shunt est utilisé en France sur les réseaux mixtes
à neutre MT mis à la terre par une impédance de faible valeur,
mais il peut aussi fonctionner sur les réseaux à neutre isolé,
comme en Italie.
Lorsque le disjoncteur shunt fonctionne, les deux phases saines
sont portées à la tension composée du réseau, ce qui peut provo-
quer un deuxième défaut à la terre (défaut double) si le réseau
n’est pas en bon état.
3.3.4 Détecteur de « terre résistante »
Lorsque les protections des départs contre les défauts monopha-
sés sont incapables de détecter un défaut survenant sur le réseau,
faute de sensibilité suffisante, on fait appel à une protection cen-
tralisée dite de « terre résistante ». Cette protection est placée au
niveau de la mise à la terre du neutre. Il s’agit d’une simple pro-
tection ampèremétrique ou d’une simple protection voltmétrique,
selon le type de mise à la terre du neutre (cf. § 4.3), par impédance
de limitation ou impédance de compensation, réglée à un seuil
très bas. Si le neutre est isolé, on mesure la tension résiduelle en
sommant les trois phases terre (cf. § 3.6), s’il est direct à la terre,
on mesure aussi le courant résiduel. Cette protection détecte la
présence des défauts monophasés (figure 10).
Lorsqu’un défaut à la terre apparaît, la protection de terre résis-
tante est sollicitée : à partir de ce moment, on ouvre, automati-
quement ou manuellement et successivement les disjoncteurs des
départs alimentés par le transformateur concerné. La protection de
neutre retrouve son état normal de veille lorsque le disjoncteur du
départ en défaut est ouvert, dans le cas de la figure 10, lorsque le
départ 4 est ouvert.
Cette méthode permet de détecter les défauts très résistants,
mais présente l’inconvénient majeur d’avoir à couper plusieurs
départs sains avant d’identifier celui en défaut : elle n’est pas
sélective, c’est pourquoi, l’exploitant choisit l’ordre d’ouverture
des départs en plaçant en premiers ceux connus pour leur manque
de fiabilité.
Si le départ défectueux n’est pas identifié parce que, par
exemple, il y a deux défauts résistants simultanés, il faut ouvrir
l’ensemble des départs et les refermer les uns après les autres ;
tous ceux qui provoquent le fonctionnement de protection de terre
résistante sont défectueux.
3.4 Travaux sous tension
Développée à une époque où les coupures d’alimentation pour
travaux avaient été jugées comme trop importante, cette
technique, dans laquelle la France a joué un rôle majeur, permet
de les éviter lors de travaux programmés car elle autorise l’exé-
cution de travaux sur des réseaux restés sous tension. Elle est
généralisée en France, en moyenne tension, mais assez peu répan-
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
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due hors de France car les sociétés de distribution préfèrent recou-
rir à des coupures ou à des solutions qu’elles jugent globalement
plus économiques comme la mise en place de groupes électro-
gènes provisoires.
La sécurité des travailleurs sous tension est garantie par des
règles strictes d’exécution et par un outillage approprié, mais des
défauts ne sont pas impossibles. C’est pourquoi, pendant toute la
durée des travaux, le plan de protection est modifié : l’objectif est
de limiter, pour les intervenants, les conséquences d’un éventuel
défaut qu’il se produise sur le lieu des travaux ou ailleurs sur le
réseau. Par exemple, lorsqu’un défaut se produit en aval du chan-
tier, les conducteurs sont soumis à des forces électrodynamiques
et subissent un « coup de fouet » : l’opérateur de travaux sous
tension y est soumis aussi : c’est une des raisons pour lesquelles
on évite tout cycle de réenclenchement pendant des travaux sous
tension. La pratique française distingue deux types de travaux
sous tension en moyenne tension.
■ Travaux sur un départ radial (régime spécial d’exploitation A)
Dans cette situation :
– le déclenchement du départ est instantané ;
– le réenclencheur du départ est inhibé ;
– la détection centralisée des défauts résistants et très résistants
provoque le déclenchement du départ en un temps très court
(1,5 s).
Cette dernière disposition permet de réduire le temps d’un
défaut résistant (non vu par la protection du départ) sans attendre
le fonctionnement d’une recherche de terre ou la déclinaison d’une
courbe à temps inverse.
■ Travaux sur deux départs bouclés (régime spécial d’exploitation
B)
Au cours des travaux, on est amené à fermer ou ouvrir la boucle
par la pose ou la dépose de ponts monophasés. À chaque pose ou
dépose d’un de ces ponts, un courant de déséquilibre apparaît
dans chacun des deux départs, d’où les modifications suivantes du
plan de protection :
– les déclenchements des deux départs concernés sont
instantanés ;
– les réenclencheurs des deux départs concernés sont inhibés ;
– les protections contre les défauts monophasés des deux
départs sont inhibées pour éviter leur fonctionnement intempestif
lors de la pose ou de la dépose d’un pont ;
– la détection centralisée des défauts résistants et très résistants
provoque le déclenchement instantané des deux départs : en effet,
c’est la seule protection capable de détecter la présence d’un éven-
tuel défaut monophasé sur ces départs, puisque les protections
des départs en travaux contre les défauts à la terre sont inhibées.
Aujourd’hui, on fait moins appel aux travaux imposant le régime
B, car ils fragilisent le réseau (tout défaut monophasé, y compris
sur les autres départs, provoque le déclenchement des deux
départs en régime spécial d’exploitation). À la place, on privilégie
d’autres solutions comme l’utilisation d’interrupteurs mobiles
tripolaires, de groupes électrogènes...
3.5 Détection des courants de défaut
3.5.1 Montage à trois transformateurs de phase
Ce montage dit de Homegreen est illustré par la figure 11.
Les relais R1 et R2 sont parcourus respectivement par l’image
des courants de phases 1 et 2. Le relais R0 est parcouru par
l’image de la somme de courant de phase 1, 2 et 3, c’est-à-dire par
l’image du courant résiduel.
Les relais R1 et R2 sont donc capables de détecter la totalité des
défauts polyphasés en mesurant la valeur de deux courants de
phases 1 et 2. En effet, au moins un de ces deux courants voit son
D 4 811 – 11
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1 2 3 1 2 3

R1 Relais phase 1
R1 Relais phase 1

R2 Relais phase 2
R2 Relais phase 2

R0 Relais homopolaire
R0 Relais homopolaire

Figure 11 – Montage de Homegreen à trois transformateurs

de phase Figure 12 – Montage à deux transformateurs de phase et un tore

intensité nettement augmenter en cas de défaut biphasé et les

deux en cas de défaut triphasé.
Le relais R0 détecte l’intégralité des défauts monophasés en
mesurant la valeur du courant résiduel. En effet, en cas de défaut
monophasé, la somme des trois courants de phase n’est plus
nulle. On verra par la suite les limites de cette détection qui sont
fonction du type de régime du neutre MT et de la nature des
réseaux.
Ce montage est très usité lorsque la mesure du courant résiduel
n’exige pas de précision très élevée : en effet, il présente
l’inconvénient de cumuler les erreurs de mesure des trois Tresse de mise
capteurs. Comme on le verra dans les paragraphes suivants, on à la terre de l'écran
l’utilise fréquemment lorsque le courant de défaut monophasé est
relativement élevé. Collecteur d'écrans

3.5.2 Montage à deux transformateurs
de phase et à un tore résiduel
Le montage est le suivant (figure 12).
La principale différence par rapport au montage précédent
réside dans la mesure du courant résiduel qui est directe grâce au
tore qui prend en compte les trois phases.
Cette méthode de mesure présente l’avantage d’être beaucoup
plus précise que la précédente. Elle atteint toutefois ses limites
lorsque le courant résiduel est très faible face aux courants de
phase, sauf à utiliser des matériaux magnétiques très performants.
Elle est utilisée dès lors que les protections nécessitent un certain
niveau de précision ; c’est, par exemple, le cas des protections
contre les défauts monophasés des réseaux à neutre MT
compensé où les intensités des courants de défauts sont faibles et
où les erreurs angulaires doivent rester faibles. À noter que l’on
voit apparaître actuellement des protections numériques capables
de compenser l’erreur angulaire du tore.
3.5.3 Raccordement des écrans de câble
Il y a lieu de prendre des précautions lorsqu’un tore est monté
autour d’un ou plusieurs câbles. En effet, les écrans voient circuler
en permanence des courants « parasites » et pendant un défaut, ils
véhiculent des courants consécutifs à ce défaut (courants de retour
et courants induits). Pour mesurer la somme des courants circulant
effectivement dans les âmes des câbles, il faut neutraliser les
courants d’écran. La méthode utilisée consiste à faire passer dans
le tore les mises à la terre des écrans selon le schéma de la
figure 13.
Les courants d’écrans traversent le tore une fois dans un sens et
une fois dans l’autre ; ils s’annulent.
Figure 13 – Raccordement des écrans en présence d’un tore
3.5.4 Capteurs non conventionnels
La technologie de capteurs de courant la plus répandue à l’heure
actuelle sur les réseaux MT est celle traditionnelle des transforma-
teurs de courant bobinés à circuit magnétique : isolation MT ou
BT, tore ouvrant ou fermé.
La nouvelle technologie de capteurs à fibre optique utilisant
l’effet Faraday (déviation de la polarisation de la lumière sous
l’effet d’un champ magnétique) est largement déjà présente sur les
réseaux de transport : les capteurs optiques ont, par exemple, tota-
lement remplacé les capteurs bobinés à circuit magnétique sur les
réseaux THT et HT japonais. Elle commence à apparaître sur les
réseaux MT. Ils présentent l’avantage d’une mise en œuvre simpli-
fiée car la mesure se fait via une simple fibre optique, mais, d’une
part, leur coût est encore supérieur à celui des transformateurs
traditionnels bobinés, d’autre part, ils demandent quelques
précautions d’utilisation car la mesure est sensible à la tempé-
rature et aux vibrations : l’électronique associée (conversion
optique/électrique) doit être prévue en conséquence.
3.6 Mesure des tensions
Les tensions des trois phases sont mesurées par rapport à la
terre. Pour mesurer la tension résiduelle, il suffit de mettre en série
les trois tensions images des tensions de phase. En général, on
utilise un générateur de tension homopolaire raccordé selon le
schéma de la figure 14.

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 4.2 Risques liés aux montées

V1 V2 V3
en potentiel de la terre

4.2.1 Risques pour les biens et les personnes

Un niveau de surtension élevée au lieu du défaut peut être dan-
gereux pour les êtres vivants. Le risque de danger existe aussi
pour les matériels, comme les deux exemples qui suivent le




V 1 +V 2 +V 3 montrent.

4.2.2 Couplage des terres

Figure 14 – Mesure d’une tension résiduelle
Soit le réseau schématisé par la figure 15 affecté d’un défaut sur
la moyenne tension.
On s’aperçoit qu’entre le neutre BT et la masse des installations
électriques de la maison, il apparaît une tension U qui peut, sous
certaines conditions, atteindre des valeurs très élevées et
provoquer des amorçages phase/masse à l’intérieur des instal-
lations et des équipements électriques.

4. Importance du régime
4.2.3 Franchissement de la basse tension
de neutre par la moyenne tension

En reprenant le même exemple de réseau et le même défaut,

4.1 Généralités
Les défauts à la terre sont à l’origine de :
– montées en potentiel de la terre au lieu du défaut (cf. § 4.2) ;
– coupures des utilisateurs au moment de leur élimination.
Dans le premier cas, les risques sont relatifs à la protection des
biens et des personnes, dans le second, on touche à la qualité de
fourniture.
Lorsque l’on sait que 80 %, environ, du nombre total de
défauts survenant sur les réseaux MT sont des défauts à la
terre et que leur typologie dépend en grande partie du mode
de mise à la terre du neutre du réseau, on comprend l’impor-
tance du choix du régime de neutre.
mais, cette fois-ci, en observant la figure 16.
La coordination des isolements impose une tenue diélectrique
minimale entre neutre basse tension et masse du transformateur
MT/BT. Toutefois, si la surtension au lieu du défaut est trop élevée,
il y a rupture diélectrique et amorçage masse/neutre BT : en effet,
le potentiel de la masse du transformateur s’élève par rapport à la
terre lointaine qui est le potentiel de référence du neutre BT. On
établit, alors, un court-circuit entre la phase MT en défaut et le
neutre BT. La surtension du réseau moyenne tension se propage
sur le réseau basse tension avec les mêmes conséquences que
dans le cas précédent, c’est-à-dire une montée en potentiel du
réseau BT par rapport à la terre des masses de la maison. Une ten-
sion U apparaît entre le neutre BT et les masses des appareils élec-
triques dans l’habitation ; si elle est trop élevée, elle peut conduire
à des amorçages phase/masse.

Ligne MT

Réseau BT

Transformateur MT/BT

Mise à la terre Lave linge

du neutre BT

Mise à la terre
des masses métalliques

Figure 15 – Phénomène de couplage des terres

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Ligne MT

Réseau BT

Amorçage éclateur
masse/neutre BT
Transformateur MT/BT

Mise à la terre
du neutre BT Lave linge

Mise à la terre
des masses métalliques

Figure 16 – Phénomène de franchissement de la BT par la MT

4.2.4 Critères à respecter

■ Protection des êtres vivants
Les normes CEI 60479-1 et 60479-5 donnent respectivement la
valeur et la durée des courants et tensions dangereux à 50 et 60 Hz
pour les hommes et animaux. Des réglementations locales
Vn
peuvent s’y ajouter. Une tension durable de toucher de 50 V n’est
pas considérée comme dangereuse.

La tension de toucher se définit comme la tension entre des Zn Id

conducteurs touchés simultanément par une personne ou un Rd
animal et la tension de pas comme la tension entre deux points
de la surface de la terre distants de 1 m (distance considérée
comme la longueur de l’enjambée d’une personne) : ces défi-
nitions sont extraites de la norme CEI 60 050-195-05. Figure 17 – Limitation du courant de défaut monophasé
sur un réseau aérien

■ Coordination des isolants

Il s’agit principalement de coordonner l’isolation des réseaux MT
avec les réseaux BT et les réseaux de télécommunication, selon
des réglementations locales.
En France, les deux textes réglementaires à respecter sont :
– réseaux BT : norme UTE C11-101 et arrêté technique (norme
UTE C11-001) ;
– réseaux de télécommunications : arrêté technique (norme
UTE C11-001).
Ces textes conduisent aux deux contraintes suivantes, en cas de
défaut MT à la terre :
– montée en potentiel des réseaux BT inférieure à 1 500 V ;
– montée en potentiel des réseaux de télécommunications infé-
rieure ou égale à 430 V.
4.3 Différents types de régime de neutre
Dans ces conditions, on peut négliger les courants capacitifs du
réseau et le courant de défaut est alors uniquement limité par
l’impédance de mise à la terre du neutre. Les transformateurs
MT/BT sont à primaire triangle ou zigzag, ce qui veut dire que,
hors défaut, le courant résiduel d’un départ est nul. En fait, il est
nul aux courants de fuite et au déséquilibre capacitif des phases
près : il est très faible, de l’ordre de l’ampère pour un réseau 20 kV.
La valeur maximale du courant de défaut est imposée par la
valeur de l’impédance du neutre : elle peut varier de 150 à plus de
2 000 A selon les pays. Dès lors que l’on connaît la plage des
valeurs de prises de terre en réseau, on peut calculer la plage de
valeurs du courant de défaut et des montées en potentiel au lieu
du défaut :






Id = Vn /(Z n + Rd)






Vd = Rd Vn / (Z n + Rd)

4.3.1 Neutre faiblement impédant avec Id courant de défaut,

Ce type de régime de neutre (figure 17) est particulièrement Vn tension simple du réseau,
adapté aux réseaux peu capacitifs : tous les conducteurs d’un
Z n impédance de neutre (valeur complexe),
réseau présentent une capacité par rapport à la terre ; on dit qu’un
réseau est faiblement capacitif lorsque ces capacités sont faibles. Rd valeur de la prise de terre.

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Ce type de régime de neutre présente l’avantage d’être extrê-

mement simple. De plus, les courants de défaut monophasé ont
une valeur assez élevée, ce qui permet de les détecter facilement
grâce à de simples protections ampèremétriques. C’est pour ces
raisons que la France a retenu ce mode de mise à la terre dans les
années 1970 avec une limitation du courant de défaut à 300 A
(résistance de mise à la terre de 40 Ω).
Cependant, le développement des réseaux souterrains avec son
corollaire, l’accroissement des intensités de courants capacitifs,
peut réduire l’efficacité des protections, comme c’est le cas, non
seulement en France, mais dans la plupart des pays européens.
L’alternative est alors le « neutre compensé » (cf. § 4.3.3).
Figure 18 – Circulation des courants de défaut monophasé
sur un réseau mixte à neutre isolé
4.3.2 Neutre isolé
Ce type de réseau est bien adapté aux réseaux courts de type
plutôt aérien, lorsque les prises de terre sont de qualité médiocre.
Les transformateurs MT/BT sont à primaire triangle ou zigzag : on
peut aussi trouver des cas de transformateurs monophasés raccor-
dés entre phases. Hors défaut, le courant résiduel d’un départ peut
être considéré comme nul.
Dans le schéma de la figure 18, on a représenté les courants
capacitifs qui accompagnent le défaut.
En cas de défaut à la terre, il ne circule qu’un faible courant dans
le défaut ; il n’y a donc qu’une faible surtension sur le lieu de défaut.
Le réseau peut donc continuer à être exploité, aux conditions de
tension de pas et de toucher et de coordination des isolements
près, même en présence de défaut, mais son isolement doit être Figure 19 – Circulation des courants de défaut monophasé
sur un réseau mixte à neutre à la terre
maintenu à un excellent niveau car durant toute la durée de la
recherche et de l’élimination du défaut, les phases saines sont por-
tées systématiquement à la tension composée. Si l’intensité du courant selfique due à l’impédance de neutre et
celle du courant capacitif du réseau ont exactement la même valeur
Lorsque la part souterraine représente une part importante du
(on dit alors que le réseau est accordé), le courant de défaut se
réseau, le courant capacitif correspondant circule dans le défaut et
réduit à la seule composante active de courant générée par l’impé-
provoque des surtensions d’autant plus élevées que la qualité des
dance de neutre. Avec une résistance d’impédance de neutre de
prises de terre est médiocre. Comme dans le cas des réseaux à
forte valeur, le courant de défaut a bien évidemment une valeur très
neutre faiblement impédant, le recours à un régime de neutre de
faible. Ce régime de neutre présente toutefois deux inconvénients :
type compensé permet de résoudre ces difficultés. C’est la solution
adoptée par l’Italie qui possédait de nombreux réseaux de ce type. – la partie selfique de l’impédance de neutre doit être ajustée en
permanence pour compenser exactement le courant capacitif du
On trouve ce type de régime de neutre, par exemple, en Grande réseau qui varie en fonction du schéma d’exploitation et on doit
Bretagne, en Espagne, en Scandinavie, au Japon et en Chine. alors faire appel à des bobines variables connues sous le nom de
« bobine de Petersen » ; pendant longtemps, le réglage de ces
4.3.3 Neutre compensé bobines est resté manuel avant que n’apparaissent les premiers
systèmes automatiques de pilotage des bobines (cet inconvénient
Les transformateurs MT/BT sont à primaire triangle ou zigzag était alors acceptable car les changements de schémas d’exploita-
(ou monophasés raccordés entre phases) pour que le courant rési- tion des réseaux étaient relativement rares) ; les paragraphes 4.4.1
duel hors défaut soit nul (ou plus exactement réduit aux déséqui- et 4.4.2 de [D 4 812] décrivent les méthodes de réglages ;
libres naturels près). – les défauts monophasés sont difficiles à détecter et à localiser
Les premiers réseaux MT à neutre compensé, réalisés comme on le verra dans la suite du texte.
conformément aux dispositions décrites dans la thèse de Walde- Les premiers exploitants de réseaux à neutre compensé,
mar Petersen publiée en 1917, sont apparus au début du siècle en confrontés à cette difficulté de détection et localisation de défaut,
Europe de l’Est. L’ambition était alors de proposer une excellente l’ont contourné en décidant d’exploiter le réseau à défaut maintenu.
qualité de service grâce à l’effet d’auto extinction des arcs mono- Le corollaire de ce type d’exploitation a été la nécessité de réaliser
phasés. D’ailleurs, un synonyme de bobine de Petersen (nom de la des prises de terre en réseau de très bonne qualité afin de limiter
bobine de mise à la terre du neutre) est, en anglais, arc suppres- les montées en potentiel à des niveaux acceptables. Même si les
sion coil (littéralement, bobine d’extinction des arcs). choses ont été favorisées par des sols présentant fréquemment une
bonne résistivité électrique, cela a imposé de confectionner des
Dans ce type de mise à la terre du neutre, l’impédance de neutre ouvrages de qualité (boucles équipotentielles en particulier).
permet, en effet, de compenser le courant capacitif dans le défaut
et de réduire le courant de défaut à une valeur pratiquement nulle : Il n’est toutefois pas pensable d’exploiter un réseau avec un
dans ces conditions, un arc dans l’air ne se maintient pas et le défaut permanent et la méthode la plus fréquemment utilisée par
défaut s’éteint de lui-même : il est d’usage de considérer qu’un ces exploitants pour localiser le départ en défaut consiste à
courant d’arc inférieur à 40 A ne permet pas son maintien sur un connecter brièvement une résistance de faible valeur aux bornes de
réseau 20 kV. l’impédance de neutre, ce qui ramène, temporairement, au cas de
réseau à neutre faiblement impédant ; le courant de défaut prend
Le schéma de la figure 19 permet de comprendre le principe de alors une valeur beaucoup plus élevée. Une autre solution, utilisée
la compensation. beaucoup plus rarement car plus lourde, mais plus sûre car elle
Le courant dans le défaut est la somme vectorielle du courant évite toute augmentation du courant de défaut, est le recours à un
circulant dans l’impédance de neutre et de l’intégralité du courant transformateur de transfert ; les départs sont successivement
capacitif du réseau. connectés à ce transformateur pour les tester individuellement.

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Le réseau étant durablement exploité en présence d’un défaut,
outre de très bonnes prises de terre, l’isolement du réseau doit
être correct (les phases saines sont maintenues à des niveaux de
tension élevée, très proches de la tension composée, durant toute
la durée du défaut) et la tenue thermique de l’appareillage, essen-
tiellement l’impédance de compensation, doit être dimensionnée
en conséquence. On n’oubliera pas non plus, la terre des écrans
des câbles si le réseau comporte des portions souterraines.
Si l’origine du neutre compensé est la recherche de la qualité de
fourniture, la nécessité de la maîtrise des surtensions n’en a été
qu’une conséquence. À l’opposé, si aujourd’hui plusieurs distribu-
teurs, comme en France, en Italie ou en Scandinavie, optent désor-
mais pour le neutre compensé, c’est en premier lieu pour maîtriser
les surtensions.
En effet, si le régime de neutre de type faiblement impédant ou
de neutre isolé qu’ils avaient respectivement adopté était initia-
lement bien adapté à leurs réseaux essentiellement aériens, ce
n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, dans le cas d’un réseau
aérien et d’un neutre faiblement impédant, le courant de défaut
monophasé est directement égal au courant circulant dans le
neutre. Il est donc facile de le maîtriser et ainsi de maîtriser les
niveaux de surtension en cas de défaut monophasé. Dans le cas de
réseaux aériens à neutre isolé, le courant de défaut est prati-
quement nul car les courants capacitifs sont négligeables.
Aujourd’hui, le développement croissant des réseaux souterrains
entraîne de fortes augmentations des courants capacitifs, donc des
courants de défaut à la terre nettement plus élevés : 1,5 km de
câble apporte 2,5 à 4 A de courant capacitif selon sa section et sa
technologie. En comparaison, 1 km de ligne aérienne n’apporte, en
moyenne, que 0,05 A de courant capacitif, c’est pourquoi on
néglige généralement cet apport.
Dans les pays qui viennent d’adopter le neutre compensé, les
prises de terre en réseau ont été réalisées dans le cadre d’une
exploitation où un défaut est éliminé dès qu’il est détecté. Leur
valeur n’est généralement pas compatible avec une exploitation à
défaut maintenu, même avec un courant de défaut de faible valeur
(pour mémoire, la normalisation internationale impose que la
montée en potentiel au lieu du défaut reste inférieure en perma-
nence à 50 V pour une exploitation à défaut maintenu).
Il est donc nécessaire de faire appel à des protections assez
sophistiquées qui analysent les phénomènes transitoires pour
détecter et éliminer très vite les défauts monophasés.
Alors que pour les pionniers du neutre compensé, l’amélioration
de la qualité de fourniture était la motivation première, pour les
nouveaux convertis c’est la maîtrise des surtensions qui en est le
moteur. Pour eux l’amélioration de la fourniture n’est qu’une
heureuse conséquence de ce changement de politique de neutre
MT, amélioration toutefois limitée par la non-exploitation à défaut
maintenu.
4.3.4 Neutre direct à la terre
Ce type de régime de neutre présente deux variantes avec ou
sans neutre distribué.
4.3.4.1 Neutre distribué
La technique du neutre direct à la terre et distribué est très
répandue en Amérique du Nord (USA et Canada). À l’origine, se
trouve le choix d’une distribution MT monophasée, c’est-à-dire
que les transformateurs MT/BT sont le plus souvent de type mono-
phasé, raccordé entre phase et neutre (il existe aussi quelques
transformateurs triphasés, mais ils sont rares). Dans ces
conditions, il existe en permanence, un courant de déséquilibre
non négligeable dans le neutre ; on admet qu’il peut couramment
atteindre 40 % du courant assigné du départ. Il est donc nécessaire
pour détecter les défauts monophasés que le courant de défaut
correspondant soit suffisamment élevé afin de ne pas être masqué
par le courant de déséquilibre naturel.
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La solution la plus simple et la plus économique est de relier
directement le neutre à la terre : les tensions des phases saines ne
changent pratiquement pas en cas de défaut à la terre, ce qui évite
de prévoir un isolement dimensionné pour les tensions compo-
sées. Les réseaux à neutre direct et distribué sont économiques.
Compte tenu de la valeur des courants de défaut monophasés
en jeu, pour limiter les surtensions locales, le neutre est mis à la
terre chaque 200 m environ, ce qui permet de réduire la valeur des
prises de terre.
La valeur du courant de défaut est limitée par l’impédance du
tronçon en court-circuit et diminue avec l’éloignement du poste
primaire, mais reste cependant élevée, ce qui favorise le recours à
la protection par fusibles.
Le plan de protection est assez complexe car il faut coordonner
les fusibles par niveaux en tenant compte, à la fois, de la distance
par rapport à la source et des schémas de reprise.
4.3.4.2 Neutre non distribué
Ce type de réseau peut être considéré comme un cas particulier
de réseau à neutre faiblement impédant. Il nécessite que la valeur
des prises de terre soit extrêmement faible pour que les niveaux
de surtensions restent dans des limites acceptables, mais il pré-
sente l’avantage d’engendrer des intensités de courant de défaut
élevées, faciles à détecter.
Cette technique a cours, dans quelques régions de Grande
Bretagne et d’Espagne.
4.3.5 Cas particulier des réseaux souterrains
Lorsque les réseaux sont entièrement souterrains, le problème
des montées en potentiel en cas de défaut à la terre se pose diffé-
remment. Les écrans des câbles sont connectés à la terre, a
minima, à leurs deux extrémités. Lorsqu’un défaut à la terre se
produit, le courant de défaut va s’écouler à travers le réseau de
terre constitué par le maillage de ces écrans. L’impédance de ce
réseau maillé est faible, le plus souvent, inférieure à 2 Ω.
Dans ces conditions, même si la valeur des courants capacitifs
est forte, la montée en potentiel au lieu du défaut est limitée. C’est
pourquoi, la mise à la terre du neutre peut être réalisée à l’aide
d’une résistance de faible valeur qui facilite la détection et la loca-
lisation des défauts. En France, en 20 kV, le courant de neutre est
limité à 1 000 A par une résistance de 12 Ω.
Le passage progressif de réseaux mixtes en réseaux entièrement
souterrains peut donc conduire à remplacer un régime de neutre
compensé par une mise à la terre par résistance : il existe de tels
cas en Allemagne, même si au Danemark on peut rencontrer des
réseaux entièrement souterrains qui ont conservé leur neutre
compensé.
4.4 Évolution en défaut double
Les défauts monophasés peuvent évoluer, si le niveau
d’isolement du réseau n’est pas satisfaisant, en défauts doubles
qui sont les défauts les plus contraignants rencontrés sur les
réseaux.
En effet, lorsqu’un défaut monophasé apparaît en un point du
réseau, la tension des deux phases saines augmente (jusqu’à la
tension composée en cas de défaut franc) ; si une faiblesse existe
en un autre point du réseau sur ces phases, un deuxième défaut à
la terre apparaît.
La tension composée est appliquée entre les deux défauts, aux
chutes de tension dans les lignes près (figure 20).
Les courants de défaut sont élevés de même que les montées de
potentiel au lieu des défauts. À l’inverse des surtensions engen-
drées par les défauts monophasés que l'on peut maîtriser grâce au
mode de raccordement du neutre à la terre, celles engendrées par
les défauts doubles sont inéluctables.
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Figure 20 – Circulation des courants de défaut double
C’est pourquoi les défauts doubles font de plus en plus, l’objet
de traitements particuliers (déclenchements instantanés et/ou inhi-
bition des cycles de réenclenchement par exemple). D’ailleurs, cer-
taines autorités de régulation européennes commencent à fixer
des règles à leurs sujets (nombre et pourcentage de défauts
doubles annuels autorisés, par exemple). Pour les éviter, la seule
parade est le maintien d’un bon niveau d’isolement du réseau.
5. Protection par fusibles
5.1 Domaine d’utilisation
La technologie des fusibles est relativement simple mais leur
mise en œuvre présente plusieurs inconvénients, sur lesquels on
reviendra plus loin :
– un domaine de tension limité (MT et BT) ;
– une fragilité intrinsèque et des dispositifs supports parfois
complexes ;
– des coordinations parfois délicates entre niveaux de
protection ;
– la nécessité de remplacement après fonctionnement ;
– des risques de surtension par effet LdI/dt avec L l’inductance
du circuit source.
Il n’en reste pas moins que leur simplicité et leur rapidité sont
des avantages incontournables. Par exemple, ils sont très bien
adaptés à la protection des transformateurs MT/BT scellés. En
effet, un amorçage dans l’huile du transformateur va provoquer la
formation de gaz et de forts échauffements : la pression à
l’intérieur de la cuve du transformateur va augmenter très rapi-
dement. Il est important de réagir très vite pour éviter tout risque
d’éclatement de cette cuve. La rapidité de fusion des fusibles est
appréciable.
Autre exemple, celui des réseaux nord-américains à moyenne
tension qui sont généralement à neutre direct à la terre distribué,
Fil d’argent cranté
Noyau
Enveloppe
Figure 22 – Constitution d’un fusible MT
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Dérivation
souterraine Fusible
Départ aérien
Fusible
Dérivation
souterraine
Figure 21 – Protection de dérivations par fusible en Amérique
du Nord
ce qui conduit à des courants de défauts à la terre et de défauts
polyphasés du même ordre de grandeur (cf. § 4.3.4). Souvent, les
dérivations sont protégées par de simples fusibles conformément
à la figure 21.
5.2 Technologie et mécanisme
de la coupure par un fusible limiteur
5.2.1 Description
Un fusible MT est constitué d’un noyau en céramique sur lequel
sont enroulés des fils d’argent et placé dans une enveloppe her-
métique remplie de sable. Des rétrécissements de section sont pla-
cés à intervalles réguliers sur les fils d’argent (figure 22).
La conception des fusibles avec leur fils d’argent crantés
explique leur relative fragilité, et, cela d’autant plus que le courant
assigné est faible (le fil est alors de plus en plus fin). Elle conduit
aussi à des dimensions relativement importantes puisqu’une fois
le fusible fondu, la tenue diélectrique entre entrée et sortie du
fusible doit répondre aux exigences de séparation des deux
circuits, celui alimentant et celui séparé. De plus, le support du
fusible doit posséder des caractéristiques électriques identiques.
C’est une des raisons, avec la difficulté de la coupure, notamment,
pour lesquelles la technique des fusibles est limitée aux réseaux
MT et BT.
Le principe des fusibles BT est identique mais les contraintes de
tenue diélectrique sont moindres, ce qui permet la conception de
matériels aux dimensions réduites par rapport à la MT.
5.2.2 Mécanisme de la coupure
La coupure et la limitation du courant sur défaut mettent en
œuvre trois phénomènes.
■ Pré-arc
Sous l’effet du passage du courant de défaut, les filaments
d’argent s’échauffent et fondent au niveau des rétrécissements de
Sable
D 4 811 – 17
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section. Le temps de pré-arc est le délai qui s’écoule entre le début
du passage de courant et la première fusion de filament. C’est une
caractéristique temps-courant décroissante.
■ Fusion et coupure
En fondant, les fils dégagent des vapeurs métalliques par les-
quelles le courant à couper transite (sous la forme d’arcs métal-
liques). Le sable du fusible refroidit ces arcs dont la tension s’élève
progressivement. Lorsque le cumul des tensions d’arcs atteint la
tension du réseau, les arcs s’éteignent et le courant est coupé.
■ Limitation du courant
L’accroissement des tensions d’arc provoque l’augmentation de
la résistance apparente du fusible, ce qui permet de limiter l’inten-
sité du courant de défaut.
Dans ces conditions, la coupure d’un courant de défaut par un
fusible est très rapide (quelques millisecondes lorsque le courant
de court-circuit est élevé) et le courant n’atteint pas sa valeur maxi-
male (ou valeur présumée). En contrepartie, la coupure extrê-
mement rapide du courant peut générer, par effet inductif, des
surtensions très élevées sur le réseau (V = LdI/dt).
5.2.3 Zones de fonctionnement d’un fusible
On distingue trois zones de fonctionnement.
■ Courants normaux
Ce sont des courants inférieurs ou égaux au courant assigné. Le
fusible les transite sans aucune manifestation intérieure ou exté-
rieure.
■ Courants de défauts
Ce sont des courants de valeur supérieure à environ cinq fois le
courant assigné. Dans cette zone, le fusible fond, limite le courant
et assure la séparation du circuit en défaut.
■ Zone de non-coupure
La valeur du courant se situe entre le courant assigné et environ
cinq fois le courant assigné. Le fusible fond mais le courant n’est
pas coupé. Si l’intensité du courant de défaut est faible, l’accrois-
sement du nombre de points de fusion aux rétrécissements de
section des fils d’argent est lent. La résistance d’arc due à chaque
nouvelle fusion est compensée par la diminution, sous l’effet de
l’échauffement, de la résistance d’arc des points de fusion déjà
existants. La tension d’arc globale du fusible reste trop longtemps
inférieure à la tension du réseau ; le fusible est détruit
consécutivement à son échauffement intense (les explosions sont
fréquentes).
5.2.4 Calibrage d’un fusible
Les zones de fonctionnement d’un fusible sont référencées par
rapport au courant assigné. Cela veut dire qu’un fusible est adapté
au matériel qu’il doit protéger et notamment à la charge qu’il
représente. Il doit laisser passer les surintensités occasionnelles,
par exemple, les surcharges temporaires dues au courant d’appel
à la mise sous tension de l’installation (courant magnétisant d’un
transformateur, courant de démarrage d’un moteur). Le courant de
charge normale doit être situé au-dessous de la zone de non-cou-
pure du fusible et les courants de défauts, quel que soit l’endroit
où le défaut est situé, doivent se situer dans la zone de coupure du
fusible.
C’est pourquoi, les fusibles sont différents selon l’installation
qu’ils doivent protéger (transformateur, moteur...) ; leur calibre
exprimé en ampère correspond à la puissance assignée de l’appa-
reil à protéger.
■ Surcalibrage
Il peut conduire à des non-coupures dans le cas de courants de
défauts de faible intensité. Le surcalibrage peut toutefois être
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accepté si l’installation fonctionne dans un milieu à la température
particulièrement élevée.
■ Sous-calibrage
Les courants de surcharge occasionnelle peuvent entraîner la
fusion du fusible dans la zone de non-coupure. Aucun sous-cali-
brage ne peut être accepté.
5.3 Protection des postes MT/BT
par fusible
5.3.1 Principes
Pour éviter la coupure complète d’un départ au niveau du poste
primaire, on protège les transformateurs des postes MT/BT afin de
les déconnecter du réseau lorsqu’un défaut intervient dans l’un
d’eux (à l’exception des transformateurs sur poteaux qui ne
possèdent pas toujours de protection).
La solution que l’on rencontre le plus fréquemment est celle de
la protection par fusible qui présente l’avantage de limiter la valeur
du courant de défaut, d’être extrêmement rapide, comme on l’a vu
précédemment et d’être relativement peu coûteuse.
5.3.2 Protection des postes MT/BT
La structure universellement admise pour un poste MT/BT au sol
comprend d’amont en aval :
– un tableau MT (arrivées et départs du poste MT/BT) protégé
par le disjoncteur de départ du poste primaire ;
– une liaison MT en câbles protégée par un fusible placé en tête
du départ du tableau MT, reliant le tableau MT du poste MT/BT au
transformateur MT/BT ;
– un transformateur MT/BT ;
– une ou plusieurs liaisons BT par câbles entre le transformateur
MT/BT et le tableau BT ;
– le tableau BT des départs réseau BT.
Le fusible MT placé en tête de la liaison MT issue du tableau MT
du poste assure la protection, successivement de la liaison MT, du
transformateur MT/BT, de la liaison BT et du tableau BT. En
France, il existe désormais des transformateurs qui intègrent une
protection puissance ; ils sont appelés transformateurs à protec-
tion coupure (par fusibles notamment mais pas exclusivement).
Les départs réseau BT possèdent leurs propres fusibles de protec-
tion placés sur le tableau BT. Il faut toutefois noter que l’on ren-
contre, désormais de plus en plus souvent, des protections par
disjoncteurs qui présentent l’avantage d’une coupure triphasée.
L’examen du schéma de la figure 23 montre que :
– en cas de défaut situé en zone (4), le fusible BT du départ
concerné doit fondre mais le fusible MT du tableau MT, ne doit ni
fondre, ni être dégradé par le passage du courant de défaut ;
– en cas de défaut situé en zone (1), (2) ou (3), le fusible du
tableau MT doit fondre dans des temps compatibles avec la sécu-
rité des biens et des personnes ;
– en particulier, le transformateur MT/BT ne doit ni exploser ni
être abîmé lorsqu’il voit circuler un courant de défaut dû à un
court-circuit situé en aval sur la basse tension.
5.3.3 Calibres des fusibles
Par le jeu de grandeurs de valeurs normalisées, il est possible de
caractériser une installation MT raccordée à un réseau de distri-
bution grâce aux valeurs suivantes :
– tensions assignées MT ;
– courant admissible permanent (puissance assignée) et courant
admissible de courte durée (courant et durée du courant de
court-circuit admissible).
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Arrivée et départs MT Transformateur MT/BT Tableau BT

Fusibles BT

Fusible MT

1
4

Figure 23 – Défauts dans un poste MT/BT

Tableau 1 – Correspondance entre transformateurs MT/BT et calibre des fusibles de protection

Puissance assignée du transformateur
Tension assignée
(kVA)
du réseau
(kV)
50 100 160 250 400 630 1 000

10 6,3 A 16 A 32 A 32 A 63 A 63 A

15 6,3 A 16 A 16 A 16 A 43 A 43 A 63 A

20 6,3 A 16 A 16 A 16 A 43 A 43 A 63 A/43 A

C’est en partant de ces caractéristiques, ainsi que de la nature de

l’installation à protéger, en l’occurrence, dans le cas présent, un Zone Zone
poste MT/BT, qu’un industriel est en mesure de concevoir un t de défauts MT ou BT de défauts MT
fusible, capable de protéger l’installation désignée. Il respecte
notamment des caractéristiques imposées par les normes de
temps de fusion en fonction de l’intensité présumée à couper.
À une tension MT et à une puissance apparente données de
transformateur MT/BT, on associe un calibre de fusible MT adapté.
En France, la correspondance transformateur/calibre est donnée Fusible MT
par le tableau 1.
Ainsi, en se référant aux zones définies précédemment, le
comportement du fusible, en fonction du siège du défaut, est le
suivant :
– défaut polyphasé zone (1) : le courant de défaut atteint plu-
sieurs milliers d’ampères. Le fusible fond en quelques Fusible
millisecondes ; BT
– défaut polyphasé zone (2) (transformateur MT/BT) : le courant
de défaut passe rapidement de quelques dizaines à quelques mil- Disjoncteur BT
liers d’ampères. Le fusible ne met que quelques centièmes de In I
secondes à fondre ;
– défaut polyphasé zone (3) (court-circuit BT) : le courant de Figure 24 – Courbes de sélectivité entre fusibles (et disjoncteur)
défaut est limité par l’impédance de court-circuit du transforma-
teur MT/BT. Il atteint quelques dizaines de fois le courant assigné
du transformateur. Le fusible fond en quelques dixièmes de disjoncteur BT (cas de la protection des départs BT par disjoncteur
secondes (moins de cinq) ; magnétothermique).
– défaut polyphasé zone (4) (réseau BT) : le courant de défaut est
limité, d’une part, par l’impédance de court-circuit du transforma-
teur, d’autre part, par l’impédance du réseau BT jusqu’au lieu du 5.3.4 Qu’en est-il de la protection
court-circuit. Le fusible BT doit fondre plus rapidement que le contre les défauts monophasés ?
fusible MT. C’est l’un des critères retenus pour la coordination des
On s’aperçoit que les défauts monophasés MT des postes MT/BT
caractéristiques temps de fusion/intensité des fusibles MT et BT.
ne sont pas pris en compte. En effet, la valeur des courants de
La figure 24 montre comment les courbes de fusion des fusibles défauts à la terre dépend du mode de mise à la terre du neutre (cf.
doivent être positionnées. On y a ajouté la courbe d’un éventuel § 4.3). À l’exception du cas d’une mise à la terre directe, le courant

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de défaut est trop faible pour solliciter les fusibles. Deux cas de
figure sont alors à considérer :
– le défaut reste monophasé et il est éliminé par les protections
du poste primaire ; l’intensité du courant de défaut est suf-
fisamment faible et de durée suffisamment courte pour ne pas être
dangereuse ;
– le défaut évolue rapidement en défaut polyphasé et il est nor-
malement éliminé par les fusibles MT.
Le nombre de cas de défaut monophasé stable dans les postes
MT/BT est suffisamment faible pour que la qualité globale de la
fourniture ne soit pas sensiblement affectée.
5.4 Quelques compléments
sur les fusibles MT
5.4.1 Types de fusibles
■ Puits fusibles
En général, les fusibles MT des postes MT/BT au sol sont placés
dans des compartiments isolés, fermés et incorporés à la cellule
départ concernée du tableau MT du poste. L’usage est de désigner
ces compartiments par le terme de « puits ».
■ Ponts fusibles
Ils sont utilisés sur les réseaux aériens et sont placés à l’air libre.
Ils sont incorporés aux ponts de raccordement des transforma-
teurs « hauts de poteaux » à la ligne MT. Ce sont des matériels
protégés contre le rayonnement solaire, car la température
ambiante du fusible est un paramètre essentiel de son
comportement, et qui doivent résister à des contraintes mécani-
ques fortes.
Leur calibrage est prévu pour protéger les personnes et l’envi-
ronnement (il faut éviter les explosions de transformateurs) et il ne
protège pas forcément le transformateur. En effet, la réunion des
deux critères peut conduire à une impossibilité de conception.
On trouve souvent dans les pays étrangers des fusibles placés
dans des portes fusibles fixés sur l’armement du poteau support
du transformateur.
■ Fusibles à expulsion
Ces fusibles sont construits autour d’un fil fusible tendu au sein
d’une ampoule de gaz. Au moment de passage du courant et de la
fusion du fil, le gaz monte en pression et s’échappe par une sou-
pape. En s’échappant, il souffle l’arc qui s’est établi après la fusion
du fil. Ce type de fusible présente deux inconvénients : l’expulsion
de gaz chauds et la non-limitation du courant de défaut.
■ Fusibles à percuteur
La fusion du fusible libère un percuteur qui va agir sur un dispo-
sitif à réserve d’énergie, en général un interrupteur qui s’ouvre
donc après la fusion du fusible. L’ensemble, appelé fréquemment
fusibles combinés, présente l’avantage d’une déconnexion tripo-
laire, mais est plus coûteux que de simples fusibles.
■ Transformateur à protection coupure
Ces transformateurs ont vu le jour en France. Ils possèdent un
système de protection interne qui assure leur déconnexion du
réseau. Basées sur des dispositifs à fusibles, certaines réalisations
sont capables de se déconnecter sur les trois phases, y compris en
cas de défaut monophasé, grâce à la mesure du courant résiduel
qui agit sur un dispositif mécanique de coupure. D’autres disposi-
tifs internes, pression, gaz… peuvent aussi intervenir. Le transfor-
mateur doit être remis en état en usine en cas de fonctionnement
du dispositif de déconnexion.
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5.4.2 Précautions d’emploi
On a déjà vu que l’utilisation d’un fusible de nature et de calibre
adaptés est un impératif. Ne pas respecter cette exigence, c’est
s’exposer à des non-coupures c’est-à-dire à des explosions de
fusibles.
Par ailleurs, un fusible est un élément fragile, d’autant plus que
son calibre est faible. En effet, dans ce cas, le courant d’appel des
transformateurs MT/BT est proportionnellement plus élevé et la
petite section des fils d’argent les fragilise sur le plan mécanique.
C’est pourquoi, un fusible doit être manipulé avec soin. Si l’on met
sous tension un fusible coupé ou abîmé, le courant va transiter au
sein du fusible, dès le départ ou au bout de quelque temps, sous
forme d’arcs métalliques.
À terme, en général quelques heures, le fusible va être détruit
par l’échauffement avec un risque non négligeable d’explosion.
6. Construction d’un plan
de protection
Ce paragraphe ne s’applique qu’aux réseaux de type radial.
6.1 Principes de sélectivité
entre protections
6.1.1 Sélectivité chronométrique
Le principe est extrêmement simple, seul le disjoncteur placé
immédiatement en amont d’un éventuel défaut doit être le premier
à s’ouvrir. Pour y parvenir, il est nécessaire de respecter certaines
règles.
6.1.1.1 Protections à temps constant (sélectivité
longitudinale)
Soit le schéma de la figure 25 où un défaut apparaît en aval du
disjoncteur A : il doit s’ouvrir sans que le disjoncteur B ne s’ouvre.
Les deux disjoncteurs sont respectivement temporisés aux
valeurs tA et tB , c’est-à-dire qu’ils s’ouvrent au bout des temps tA
et tB. Ces deux valeurs doivent être coordonnées pour éviter qu’un
défaut situé en aval du point A ne fasse ouvrir en premier le dis-
joncteur placé en B.
On suppose que les deux protections en A et B ont les mêmes
caractéristiques constructives : à l’apparition du défaut, les deux
protections vont réagir de la même manière et à partir de cet ins-
tant, les deux temporisations tA et tB vont courir.
Si ∆tA est l’imprécision sur tA , le disjoncteur A va s’ouvrir entre
tA – ∆tA et tA + ∆tA . Dans le cas le plus défavorable, ce sera au bout
de tA + ∆tA. À cet instant, l’ordre est donné au disjoncteur A de
s’ouvrir : le courant de défaut disparaît au bout de tc (temps
d’ouverture du disjoncteur et d’extinction du courant).
Dès lors, le défaut est effectivement éliminé et les deux protec-
tions, A et B, vont revenir en position de veille au bout de tr (temps
de retombée des protections supposée identique pour les deux
protections).
B A
Figure 25 – Sélectivité longitudinale
________________________________________________________ PLAN DE PROTECTION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION PUBLIQUE À MOYENNE TENSION
Apparition du défaut
Temps
de montée ∆tA
tA
Figure 26 – Intervalle de sélectivité entre une protection amont et une protection aval
Il ne faut donc pas donner d’ordre de déclenchement au disjonc-
teur B, c’est-à-dire dans le cas le plus défavorable au bout de
tB – ∆tB , ∆tB étant l’imprécision sur la temporisation tB , avant
l’échéance tr.
L’ensemble de la séquence illustrée par le diagramme de la
figure 26.
Ainsi, l’intervalle minimum S entre tA et tB est égal à
∆tA + tc + tr + ∆tB .
Les valeurs usuelles à retenir sont les suivantes :
– ∆tA et ∆tB sont égaux à 25 ms en cas de protections électro-
niques (quelques millisecondes si elles sont numériques) ;
– tc est égal à 100 ms ;
– tr est égal à 50 ms.
Par mesure de sécurité, on prend donc S = 300 ms lorsque les
protections sont électroniques et S = 250 ms si elles sont
numériques.
Intervalle de sélectivité = 250 ms (protections numériques) ou
300 ms (protections électroniques).
6.1.1.2 Protections à temps dépendant
Soit le schéma de la figure 27 avec des disjoncteurs placés en
parallèle (le raisonnement serait identique pour deux disjoncteurs
en série parcourus par le même courant mais avec deux courbes à
temps dépendants différentes, la courbe de la protection aval
devant être plus rapide).
Le principe de fonctionnement est basé sur le fait que le courant
dans le départ en défaut est celui dont l’intensité est la plus
élevée ; on note que ce n’est cependant pas toujours le cas
comme, par exemple, lorsqu’il s’agit de défauts monophasés inter-
venant sur un réseau à neutre MT compensé ainsi qu’on le verra
plus loin.
Les protections sont dites à temps dépendant, c’est-à-dire que le
fonctionnement est fonction de la valeur du courant mesuré. Dans
la pratique, plus le courant est élevé, plus le fonctionnement est
rapide. On distingue dans les normes internationales (CEI) et amé-
ricaines (ANSI, IEEE) des courbes à temps :
– inverse ;
– moyennement inverse ;
– très inverse.
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Disparition du défaut
∆tA tc élimination
du défaut
tr retour
du relais ∆tB ∆tB
tB
Intervalle minimal
D
C
B
A
Figure 27 – Sélectivité transversale
Le temps de déclenchement est fonction du rapport I/In où In est
réglable, ce qui permet de définir la plage de fonctionnement : la
dynamique recommandée est de 20, c’est-à-dire que la courbe
couvre les valeurs de In à 20 In .
En France, on connaît plus particulièrement la courbe dite
« courbe EPATR » (ensemble de protection ampèremétrique de
terre résistante), pour la détection et l’élimination sélective des
défauts monophasés des réseaux à neutre MT faiblement impé-
dant. Elle est beaucoup plus « lente » (de 0,8 s à 150 s pour un cou-
rant variant de 50 à 0,7 A).
Pour qu’il y ait sélectivité, un intervalle minimal de temps entre
ordres de déclenchement des disjoncteurs est nécessaire.
En effet, pour que le fonctionnement soit correct, en reprenant le
raisonnement et les dénominations du paragraphe précédent, il
faut, par exemple, pour les deux protections A et B, que
(tB – ∆tB) – (tA + ∆tA) soit supérieur à (tc + tr), comme illustré sur le
schéma de la figure 28.
Les courbes les plus rapides et les plus lentes doivent tenir
compte de l'imprécision de la mesure du courant ainsi que celle
des courbes elles-mêmes.
Pour poursuivre le calcul, il est nécessaire de connaître préci-
sément les courbes du temps dépendant et de vérifier que, dans
tous les cas, l’écart entre IA et IB, IA et IC ,….. est suffisant pour que
l’écart de temporisation tA – tB, tA – tC ,…. soit supérieur à
∆tA + ∆tB + tc + tr soit approximativement 150 ms, augmenté de
l’écart entre les deux courbes enveloppes, celle la plus rapide et
celle la plus lente.
D 4 811 – 21
PLAN DE PROTECTION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION PUBLIQUE À MOYENNE TENSION ________________________________________________________
t
Courbe enveloppe la plus lente
Courbe théorique
Courbe enveloppe la plus rapide
tB – ∆tB
Intervalle supérieur
à tc + tr
tA + ∆tA
IB IA I
Figure 28 – Intervalle de sélectivité entre deux protections à temps
dépendant
B elle est jugée sans grand intérêt, surtout aujourd’hui où les pro-
C
A
D
E
Figure 29 – Accélération de protection (sélectivité logique)
Intervalle de sélectivité = 200 ms + écart entre la courbe la
plus rapide et la courbe la plus lente
6.1.2 Sélectivité logique
Ce type de sélectivité s’appuie sur un raisonnement logique.
Ci-après, deux exemples.
6.1.2.1 Accélération de protection
Lorsqu’un défaut apparaît (figure 29) entre le disjoncteur A et
les disjoncteurs B, C, D, E, il est détecté par la protection A et il ne
l’est pas par les protections B, C, D et E. Dans ces conditions, il
n’est pas nécessaire d’attendre l’échéance de la temporisation de
la protection A pour ordonner l’ouverture du disjoncteur A. Toute-
fois, pour appliquer ce principe logique, il est nécessaire que la
protection A soit informée du comportement des protections B, C,
D et E, ce qui implique une communication entre protections.
Ce type de logique est fréquemment utilisé pour protéger les
jeux de barres MT, mais il est nécessaire d’observer certaines
règles :
– les communications entre protections doivent être rapides et
fiables, c’est pourquoi, les liaisons fils à fils sont souvent privilé-
giées par rapport à des communications par bus de terrains (toute-
fois, cette disposition a tendance à disparaître avec l’apparition de
nouvelles normes de communication, notamment la norme
CEI 61 850 et ses informations prioritaires GOOSE) ;
– les protections doivent avoir les mêmes caractéristiques de
détection des défauts ainsi que des réglages coordonnés (par
exemple, il ne faut pas que la protection A détecte plus de défauts
que les protections B, C, D et E, ou ne les détecte plus rapidement).
La topologie des installations doit être soigneusement prise en
compte (en particulier, les schémas de secours).
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B
C
A
D
E
Figure 30 – Secours d’une protection
6.1.2.2 Secours d’une protection
La protection B (figure 30) détecte normalement un défaut, mais
l’ordre d’ouverture du disjoncteur B n’est pas exécuté. La pro-
tection B va alors provoquer l’ouverture du disjoncteur A, avant
l’échéance de la temporisation normale A. Ce type de logique est
cité à titre d’exemple, car elle est faiblement répandue : en effet,
tections de type numérique atteignent des niveaux de disponibilité
élevés.
6.2 Coordination des seuils de réglages
6.2.1 Niveaux de seuils
Les réglages d’une protection doivent répondre à deux
impératifs :
– être les plus bas possibles pour détecter le plus grand nombre
de défauts possibles ;
– être assez élevés pour éviter les fonctionnements intempestifs.
De ce fait, on risque de se heurter à des difficultés dans les deux
cas suivants.
■ Défauts polyphasés
Le courant de défaut en extrémité de réseau peut être plus faible
que le courant assigné du départ ; il y a lieu de faire le meilleur
compromis possible entre, modification du schéma d’exploitation,
restructuration du réseau... Le plus souvent, ce cas de figure cor-
respond à un schéma de dépannage.
Dans les réseaux nord-américains, on utilise des protections
décentralisées en réseau qui ont des seuils de réglages décrois-
sants au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la source ; toutefois,
cette technique pose problème en cas de reprise de réseau
consécutivement à un défaut, par exemple, avec changement du
flux d’énergie.
■ Défauts monophasés
Le réglage doit être supérieur au courant capacitif. Ce point est
largement développé dans [D 4 812] car la sensibilité du plan de
protection peut être très fortement réduite, voire nulle lorsque le
courant capacitif croît.
6.2.2 Coefficients de sécurité
Pour que deux protections placées l’une derrière l’autre fonc-
tionnent correctement, il est nécessaire que la protection amont
soit moins sensible que l’aval. C’est pourquoi, on affecte le réglage
de la protection amont d’un coefficient de sécurité d’au moins 1,2
en terme de sensibilité, par rapport à la protection aval.
Ce coefficient s’applique directement sur les réglages voltmé-
triques ou les réglages wattmétriques, mais ce n’est pas direc-
tement possible pour les réglages ampèremétriques. En effet, si on
peut le faire pour les seuils ampèremétriques de détection des
défauts polyphasés, ce serait une erreur dans le cas de la détection
des défauts monophasés. En effet, d’autres coefficients intervien-
________________________________________________________ PLAN DE PROTECTION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION PUBLIQUE À MOYENNE TENSION
nent : ce point fait l’objet d’un développement complet dans le
§ 3.1.2 de [D 4 812].
Sensibilité amont
1,2 Sensibilité aval
6.3 Construction du plan de protection
6.3.1 Objectifs et compromis
Comme on l’a déjà signalé à plusieurs reprises, il n’existe pas,
dans l’absolu, de plan de protection mais une grande palette de
solutions possibles offrant des performances différentes. Réussir
un plan de protection, c’est réussir à établir le meilleur compromis
possible entre des objectifs souvent contradictoires. Pour des
raisons évidentes de rationalisation, les choix fondamentaux en
matière de politiques et de techniques sont faits au niveau du dis-
tributeur et le poids de l’histoire n’est pas négligeable dans les
orientations retenues.
Par contre, la déclinaison (paramétrage) en est faite au niveau
local par l’exploitant et tout son art consiste à dégager d’un ensem-
ble de besoins et d’exigences souvent opposées, des choix satisfai-
sants. Ces choix ne portent pas uniquement sur les réglages ; ils
concernent aussi les schémas d’exploitation et les schémas de
dépannage qui doivent conduire au meilleur compromis.
On trouvera quelques exemples de plan de protection dans les
paragraphes suivants. Il s’agit de plans de protection adaptés à
des réseaux passifs, c’est-à-dire sur lesquels il n’y a pas de produc-
tion décentralisée raccordée, ou tout au moins de faible puissance,
sans influence sur les défauts.
On trouvera des informations complémentaires détaillées
dans [D 4 241] et [D 4 242] en cas de raccordement de produc-
tion décentralisée.
6.3.2 Traitement séparé des défauts polyphasés
et monophasés
Le plan de protection d’un réseau doit faire face, d’une part, aux
défauts polyphasés, d’autre part, aux défauts à la terre.
Les caractéristiques des défauts polyphasés sont totalement
indépendantes du régime de neutre, mais ce n’est pas du tout le
cas pour les défauts à la terre. C’est pourquoi, il faudrait, théori-
quement parler de deux plans de protections distincts, l’un contre
les défauts polyphasés, l’autre contre les défauts monophasés.
En fait, historiquement, les mêmes protections, originellement
électromécaniques, traitaient à la fois les défauts polyphasés et les
défauts monophasés, d’où le terme générique de plan de pro-
tection. Toutefois, on est amené à séparer les deux volets, défauts
polyphasés et défauts monophasés.
6.3.3 Plan de protection contre les défauts
polyphasés
Ce plan de protection s’appuie toujours sur des principes et des
protections très simples. Par exemple, pour un poste classique à
trois niveaux de protection, l’architecture pourrait être la suivante.
6.3.3.1 Départs MT
■ Protection ampèremétrique
Elle peut être à un seuil, deux seuils ou à temps dépendant.
L’intérêt d’utiliser plusieurs seuils ou du temps dépendant est de
pouvoir réduire la durée des défauts de fortes intensités.
■ Protection contre les défauts doubles
Cette protection basée le plus souvent sur la mesure du courant
résiduel est encore assez peu développée, mais elle se généralise
avec les techniques numériques.
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■ Réenclenchements automatiques
Le rôle principal de l’automatisme réenclencheur est d’éliminer
les défauts semi-permanents. À noter qu’un réenclenchement
rapide peut aussi provoquer l’élimination d’éventuelles pro-
ductions décentralisées lorsqu’apparaît un défaut sur le départ.
6.3.3.2 Arrivées MT
■ Protection ampèremétrique
Elle peut être à un ou deux seuils ou à temps dépendant. Si la
protection est à un seul seuil, très souvent, il existe une accéléra-
tion de protection entre arrivées et départs MT comme définie au
§ 6.1.2.
6.3.3.3 Transformateurs (T)HT/MT
Toutes les protections citées dans ce paragraphe agissent sur le
disjoncteur (T)HT du transformateur.
■ Relais Buchholz
Son rôle est de protéger le transformateur.
■ Protection différentielle
Cette protection est efficace contre les défauts monophasés et
polyphasés affectant le transformateur (les capteurs de courant
sont placés directement sur les traversées amont et aval du trans-
formateur).
À noter la pratique française qui consiste à utiliser, à la place, une
protection de masse, dite protection de masse cuve : elle ne couvre
toutefois que les défauts monophasés et biphasés à la masse.
■ Protection ampèremétrique
Placée au niveau des bornes secondaires du transformateur, elle
protège la liaison entre le transformateur et la ou les arrivées MT.
6.3.4 Typologie de défauts à la terre
La forme générale des défauts à la terre dépend, d’une part, de
la nature physique du défaut, d’autre part, des caractéristiques du
réseau et, plus particulièrement de son régime de neutre. Comme
les protections doivent être adaptées à la typologie des défauts
qu’elles doivent détecter et éliminer, il est nécessaire de donner
quelques indications sur les différents types de défaut que l’on
peut rencontrer en distinguant les réseaux à neutre compensé des
autres réseaux. On trouve dans [D 4 812], § 4.1 et 4.2, des indi-
cations sur les mécanismes de formation de ces défauts et sur
leurs caractéristiques détaillées.
6.3.4.1 Réseaux à neutre non compensé
Les défauts à la terre sont stables à 50 Hz et on peut les classer
de la manière suivante en fonction, soit de leur durée, soit de leur
résistance.
■ Défauts auto-extincteurs
Leur durée est inférieure à 60 ms et ils ne doivent pas provoquer
de fonctionnement de protections.
■ Défauts dits francs
Ce sont des défauts dont la résistance est faible avec, le plus
généralement, formation d’un arc. Le courant de défaut est
conventionnellement supérieur à une soixantaine d’ampères pour
un réseau alimenté sous 20 kV.
■ Défauts résistants et très résistants
Ces défauts ne donnent pas lieu à la génération d’arcs. Ils se tra-
duisent par des courants de faible intensité : ce sont, par exemple,
des courants de surface le long d’un isolateur ou des courants de
fuite de conducteurs à terre. Ce sont des défauts très difficiles à
détecter en raison de la faible intensité des courants de défaut. La
répartition des défauts en fonction de leur résistance est variable en
fonction de l’environnement. Les dernières estimations font état en
D 4 811 – 23
PLAN DE PROTECTION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION PUBLIQUE À MOYENNE TENSION ________________________________________________________
France de 15 % de défauts de résistance supérieure à 7 kΩ. Ces
valeurs sont corroborées, par ailleurs, par des campagnes de mesure
menées récemment dans d’autres pays, notamment en Italie.
Dans certaines configurations très particulières liées, d’une part,
aux caractéristiques du réseau, d’autre part, à la nature et au lieu
du défaut, il peut exister des défauts de type réamorçant,
c’est-à-dire, s’allumant et s’éteignant périodiquement (cf. § 6.3.4.2).
Il s’agit le plus souvent de défauts d’accessoires de câbles où le
passage du courant de défaut « cicatrise » provisoirement l’isolant
défectueux.
6.3.4.2 Réseaux à neutre compensé
On ne peut pas adopter, comme dans les cas précédents, un
classement basé alors principalement sur la résistance du défaut :
on se réfère au caractère stable ou non des défauts.
■ Défauts auto-extincteurs
Les statistiques les plus citées indiquent qu’environ 80 % des
défauts monophasés affectant les réseaux à neutre compensé sont
de type auto-extincteur (cf. § 4.3.3). Le défaut d’isolement corres-
pondant se produit presque toujours dans l’air avec formation ini-
tiale d’un arc : une fois la cause du défaut naturellement disparue
(balancement d’un conducteur, contact accidentel d’un fil avec
l’extrémité d'une branche...), le défaut s’éteint et ne se rallume
pas. La résistance du défaut est plutôt faible.
■ Défauts réamorçants
À l’origine, il y a formation d’un arc qui, comme dans le cas des
défauts auto-extincteurs, s’éteint de lui-même. Cependant, comme
la cause du défaut (par exemple, un défaut de traversée ou un
défaut d’accessoire de câble souterrain) ne disparaît pas, le défaut
réapparaît aussitôt.
Le défaut se présente sous la forme d’une suite de « phénomènes
transitoires » séparés de centaines de millisecondes. Comme dans
le cas des défauts auto-extincteurs, leur résistance est assez faible.
■ Défauts stables
Il s’agit de défauts stables à 50 Hz sans formation d’arc (sinon ils
seraient soit de type auto-extincteur, soit de type réamorçant). Le
courant de défaut emprunte un chemin établi et stable (présence
d’un contact solide entre phase et terre ou cheminement le long
d’un isolant).
Il s’agit généralement de défauts résistants même s’il peut excep-
tionnellement exister des défauts stables de faible résistance.
6.3.5 Plan de protection contre les défauts
monophasés d’un réseau à neutre
faiblement impédant
Le plan de protection qui suit est un plan simplifié donné à titre
d’exemple. Il s’appuie sur les protections les plus couramment
utilisées et il concerne un poste traditionnel à trois niveaux de
protection.
6.3.5.1 Départs MT
■ Protection ampèremétrique homopolaire
À temps constant, elle détecte et élimine les défauts francs et
faiblement résistants. En France, on utilise des protections EPATR
(cf. § 6.1.1) lorsque le départ protégé est aérien ou mixte ; en effet,
on ne rencontre pratiquement jamais de défaut résistant sur les
réseaux entièrement souterrains. Tous les départs doivent alors
être équipés de ces protections ; en effet, si le défaut intervenait
sur un départ non équipé, tous les autres départs équipés s’ouvri-
raient sans que le défaut soit éliminé.
■ Protection directionnelle homopolaire
Cette protection est optionnelle et généralement elle se substi-
tue à la fois à la protection ampèremétrique à temps constant et à
la protection à temps dépendant (cf. [D 4 812]).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
D 4 811 – 24 est strictement interdite. – © Editions T.I.
■ Réenclenchements automatiques
Le rôle principal de l’automatisme réenclencheur est d’éliminer
les défauts semi-permanents. Un réenclenchement rapide peut
aussi provoquer l’élimination d’éventuelles productions décentrali-
sées lorsqu’apparaît un défaut sur le départ.
■ Option pour les défauts réamorçants
Pour éliminer d’éventuels défauts réamorçants, il faut recourir à
des protections particulières telles que celles utilisées pour les
réseaux à neutre compensé : des adaptations peuvent cependant
être nécessaires, pour tenir compte des différences de
comportement des deux types de réseaux.
6.3.5.2 Arrivées MT
■ Protection ampèremétrique à temps constant
Elle est essentiellement prévue pour secourir les protections des
départs. En effet, les défauts monophasés stables sur les jeux de
barres sont extrêmement improbables sur les matériels isolés
dans l’air, ce qui est généralement le cas pour les tableaux MT de
postes primaires.
6.3.5.3 Transformateurs (T)HT/MT
■ Relais Buccholz
Il est cité, pour mémoire, car fonctionnant sur des grandeurs
non électriques ; il ne fait pas la distinction entre défauts mono-
phasés et polyphasés.
■ Protection différentielle
Elle est citée, pour mémoire, car elle est efficace à la fois contre
les défauts monophasés et ceux polyphasés.
■ Protections de masse
Elles peuvent être multiples pour protéger, d’une part, le trans-
formateur lui-même, d’autre part, ses équipements annexes (mise
à la terre du neutre, MT, services auxiliaires...). Elles ne sont pré-
sentes que si le transformateur n’est pas équipé d’une protection
différentielle. Comme déjà indiqué, elles sont peu répandues hors
de France, la solution différentielle étant souvent préférée.
■ Protections ampèremétriques
Elles sont au nombre de deux. Placée dans la connexion de mise
à la terre du neutre MT, l’une d’elle protège la liaison entre le
transformateur et le ou les disjoncteurs d’arrivée MT contre les
défauts monophasés.
Placée aussi dans la connexion de mise à la terre du neutre MT,
une seconde protection détecte de manière centralisée la présence
de défauts résistants et très résistants survenant sur le réseau MT ;
cette détection, dite de terre résistante et qui n’est pas sélective, a
été présentée au § 3.3.4.
6.3.6 Plan de protection contre les défauts
monophasés d’un réseau à neutre compensé
Les protections ampèremétriques sont inadaptées pour ce type
de mise à la terre du neutre (cf. [D 4 812], § 3.4.1) : il est impératif
de faire appel à d’autres types de protections. Par ailleurs, on doit
noter que selon le mode d’exploitation, on déclenche un départ
défectueux ou pas (cas de l’exploitation à défaut maintenu).
Le plan de protection suivant, simplifié, pourrait s’appliquer à un
poste à trois niveaux de protection. Il fait appel aux solutions les
plus couramment utilisées aujourd’hui.
6.3.6.1 Départs MT
■ Relais wischer
Son principe de fonctionnement est détaillé en [D 4 813]. Il est
couramment utilisé dans le cas des réseaux exploités à défaut
________________________________________________________ PLAN DE PROTECTION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION PUBLIQUE À MOYENNE TENSION
maintenu et son rôle se limite alors à signaler quel est le départ
défectueux.
■ Protection directionnelle homopolaire
Cette protection est utilisée dans le cas des réseaux avec déclen-
chement sur défaut ; elle est conçue pour détecter et éliminer des
défauts stables à 50 Hz avec une très bonne sensibilité (la limite de
sensibilité est liée au courant de déséquilibre naturel du départ) :
le courant de défaut doit être suffisamment élevé pour que le cou-
rant de déséquilibre naturel soit négligeable devant lui.
■ Détection des défauts réamorçants
Ces défauts n’ont, pendant longtemps, pas été traités, car ils
étaient rares sur les réseaux aériens. Par ailleurs, ils sont sans
conséquences particulières sur les réseaux à défaut maintenu et
dans le cas des réseaux avec déclenchement sur défaut, la ten-
dance est de les éliminer par des protections directionnelles 50 Hz :
en effet, elles sont assez souvent capables de les détecter, sinon le
défaut évolue en défaut stable 50 Hz.
Il existe désormais des protections dérivées des relais wischer
(détection et comptage des réamorçages dans une fenêtre de
temps donnée) qui sont associées à des protections directionnelles
50 Hz. II existe aussi des protections appelées PWH2, développées
en France, et qui analysent le sens du transit de l’énergie active
résiduelle ; elles sont sensibles, à la fois, aux défauts réamorçants
et aux défauts stables à 50 Hz.
■ Réenclenchements automatiques
Il n’y en a généralement pas car son efficacité est très limitée,
compte tenu du caractère naturellement auto-extincteur des
défauts.
6.3.6.2 Arrivées MT
■ Protection voltmétrique
Elle permet d’assurer le secours des protections de départs et la
protection du jeu de barres MT. Elles ne sont pas utilisées systé-
matiquement car on peut préférer d’autres solutions (par exemple,
protection voltmétrique située au niveau du transformateur ou
arrivée traitée comme un départ si l’impédance de neutre est
située sur le jeu de barres MT).
6.3.6.3 Transformateurs (T)HT/MT
■ Relais Buccholz
Il est cité, pour mémoire, car fonctionnant sur des grandeurs
non électriques ; il ne fait pas la distinction entre défauts mono-
phasés et polyphasés.
■ Protection différentielle
Elle est citée, pour mémoire, car elle est efficace à la fois contre
certains défauts monophasés (lorsqu’ils sont situés du côté pri-
maire, les défauts côté secondaire ne donnant souvent pas lieu à
la circulation de courants de défaut mesurables, à ce niveau) et
ceux polyphasés.
■ Protections de masse
Elles peuvent être multiples pour protéger, d’une part, le trans-
formateur lui-même, d’autre part, ses équipements annexes (mise
à la terre du neutre, MT, services auxiliaires...). Elles sont peu fré-
quentes, la plupart des distributeurs préférant installer des pro-
tections différentielles. En France, les protections de masse
associent des protections ampèremétriques et des protections
wattmétriques insensibles au sens de circulation de l’énergie.
■ Protection voltmétrique
Placée dans la connexion de mise à la terre du neutre MT et pos-
sédant plusieurs seuils, elle protège, à l’aide d’un premier seuil, la
liaison entre le transformateur et le ou les disjoncteurs d’arrivée
MT et secourt les protections de départs contre les défauts mono-
phasés.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. – © Editions T.I.
Elle détecte, grâce à un deuxième seuil, également de manière
centralisée, la présence de défauts résistants et très résistants sur-
venant sur le réseau MT ; cette détection, dite de terre résistante et
qui n’est pas sélective a été présentée au § 3.3.4.
■ Protection contre les défauts résistants et très résistants
Depuis peu, on voit apparaître des protections centralisées
capables de détecter les défauts résistants et très résistants selon
le principe de la variation d’impédance homopolaire exposé au
§ 3.2.10.
6.3.7 Contrôles avant mise en œuvre
Il y a lieu de vérifier lors de l’élaboration du plan de protection et
du calcul des réglages que les contraintes suivantes sont bien
respectées :
– la sensibilité du plan de protection est satisfaisante ;
– la sensibilité décroît de l’aval vers l’amont avec, entre deux
niveaux de protections consécutifs, un coefficient de sécurité d’au
moins 1,2 ;
– un intervalle de temps minimal existe entre deux niveaux de
protections consécutifs (0,25 ou 0,3 s selon la technologie des pro-
tections pour des protections à temps constant).
6.4 Exemple concret
Le schéma de la figure 31 illustre le plan de protection des
réseaux français lorsqu’ils sont à neutre faiblement impédant. La
technologie retenue pour cet exemple est celle dite du « palier
classique » français. Il existe, en France, deux autres plans de pro-
tections, plus complexes et liées à des technologies de protection
différentes, celui relatif au palier 86 faisant appel à des protections
sans alimentation auxiliaire (PSAA) et celui lié aux protections
numériques du palier de contrôle-commande numérique (PCCN).
En plus des indications données précédemment, il est néces-
saire de fournir quelques compléments pour comprendre ce
schéma :
– la signification des symboles RPh, RH et T est successivement
relais ampèremétrique à maximum d’intensité de phase, relais
ampèremétrique homopolaire à maximum d’intensité et
temporisation ;
– la résistance de mise à la terre du neutre bénéficie de deux
protections :
• d’une part, une protection thermique, appelée thermique
neutre dans le schéma, réalisée grâce à une courbe à temps
inverse image de l’échauffement admissible de l’équipement
et qui provoque le déclenchement du transformateur,
• d’autre part, une détection de rupture de neutre par absence
de courant permanent (le déséquilibre naturel du réseau pro-
voque la circulation d’un très faible courant dans la mise à la
terre du neutre), qui n’engendre qu’une alarme ;
– le relais pression gaz température du transformateur des
services auxiliaires détecte les défauts survenant dans cet appareil
(apparition d’une surpression dans la cuve, d’un dégagement de
gaz ou d’une augmentation de la température d’huile) ;
– deux accélérations de protection distinctes, notées sélectivité
logique (Sél. logique) dans le schéma, protègent, d’une part, le jeu
de barres MT (entre arrivée et départs MT), d’autre part, la liaison
MT (entre bornes MT du transformateur HT/MT et arrivée MT) ;
– deux protections de masse distinctes protègent, d’un côté, le
transformateur HT/MT, de l’autre, le transformateur des services
auxiliaires et les câbles de la liaison contre les défauts monopha-
sés et biphasés à la terre ;
– la protection de terre résistante sollicite un dispositif automa-
tique de recherche qui ouvre successivement les départs ;
– une protection wattmétrique PWH figure en option sur les
départs pour améliorer la sensibilité des protections de départ.
D 4 811 – 25
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Transformateur Liaison : 2RPh, 1RH, T Arrivée : 2RPh, 1RH, T Départ : 2RPh, 1RH, T PWH

Sél. logique Réenclencheur

Sél. logique

Relais Buccholz

Déshinibinition
Thermique
neutre

Masse cuve

Automatisme shunt

Masse grille

Détecteur et recherche de terre résistante

Relais Pression Gaz Température Alarme coupure de neutre

PWH protection wattmétrique homopolaire

Figure 31 – Exemple d’un plan de protection

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D 4 811 – 26 est strictement interdite. – © Editions T.I.