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Bulletin de l'Association de

géographes français

Méthodologies de délimitation des zones humides : de l'image


satellitale à l'analyse terrain (Methodology of wetlands delimitation :
from sensed data to field works)
Delphine Gramond, M. Benoît Savy, Matthieu Graffouillère, Pascal Bartout

Résumé
Délimiter des zones humides (marécages, étangs,...) dans un but de recensement et/ou de suivi pose la question des méthodes
et des outils les mieux adaptés pour une échelle d'observation donnée. Cet article montre qu'il est nécessaire, dans le cadre
d'une démarche emboîtée, de combiner images satellitales, photographies aériennes et analyse de terrain pour appréhender
ces milieux de l'échelle régionale à l'échelle parcellaire.

Abstract
Delineate wetlands (marshes, ponds,...) with an aim of census and/or of follow-up induce the question of the methods and the
tools the best adapted for a given observation scale. This article shows that it is necessary, within the framework of an encased
step, to combine remotely sensed data, aerial photographs and ground data acquisition to apprehend these systems from a
regional to a compartmental scale.

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Gramond Delphine, Savy Benoît, Graffouillère Matthieu, Bartout Pascal. Méthodologies de délimitation des zones humides : de
l'image satellitale à l'analyse terrain (Methodology of wetlands delimitation : from sensed data to field works). In: Bulletin de
l'Association de géographes français, 82e année, 2005-2 ( juin). Territoires ruraux centre-européens / Lacs, étangs et zones
humides. pp. 246-255;

doi : https://doi.org/10.3406/bagf.2005.2459

https://www.persee.fr/doc/bagf_0004-5322_2005_num_82_2_2459

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Méthodologies de délimitation

des zones humides :

de l'image satellitale à Vanalyse

terrain.

FROM
(METHODOLOGY
SENSED DATA
OF WETLANDS
TO FIELD WORKS)
DELIMITATION :

Delphine GRAMOND, Benoît savy ,


Matthieu Graffouillere**,
Pascal bartout**

RÉSUMÉ- Délimiter des zones humides (marécages, étangs,...) dans un but de


recensement et/ou de suivi pose la question des méthodes et des outils les mieux
adaptés pour une échelle d'observation donnée. Cet article montre qu'il est
nécessaire, dans le cadre d'une démarche emboîtée, de combiner images
satellitales, photographies aériennes et analyse de terrain pour appréhender ces
milieux de l'échelle régionale à l'échelle parcellaire.

Mots-clés : Zone humide, étang, télédétection, photo-interprétation, travail de


terrain.

Abstract - Delineate wetlands (marshes, ponds,...) with an aim of census and/or of


follow-up induce the question of the methods and the tools the best adapted for a
given observation scale. This article shows that it is necessary, within the
framework of an encased step, to combine remotely sensed data, aerial
photographs and ground data acquisition to apprehend these systems from a
regional to a compartmental scale.

fre 2545 cnrs/biogeo et ea 2549 depam, Université Paris IV-Sorbonne.


umr 6042 cnrs /geolab, Université de Limoges.

BAGF - GÉOGRAPHIES - 2005-2


DÉLIMITATION DES ZONES HUMIDES 247

Key-Words: Wetland, pond, remote sensing, photointerpretation, field works

Les zones humides sont caractérisées par la présence continue ou temporaire,


en surface ou à très faible profondeur, d'eau douce à salée, par la
prédominance d'une phytocénose hydrophile et/ou hygrophile et par la
permanence d'un substrat hydromorphe. Marquées par des changements
progressifs de leur structure et leur composition en fonction d'un facteur
hygrométrique, les zones humides présentent une grande diversité mésologique
comprenant des systèmes lagunaires (marais maritimes, etc.), fluviaux
(ripisylves, etc.) palustres (roselières, mares, etc.) et stagnustres (étangs).
Repérer les limites et cartographier ces écosystèmes complexes et polymorphes
représente aujourd'hui un enjeu majeur pour leur inventaire mais aussi leur
suivi. Des synthèses bibliographiques récentes sur l'approche spatiale des
zones humides ont montré l'intérêt des approches multi-capteurs, multi-
échelles et multi-temporelles (Ozesmi & Bauer, 2002 ; Hubert-Moy, 2004).
Cet article propose d'aborder les questions de délimitation des zones humides
sous l'angle de réflexions méthodologiques fondées sur l'utilisation combinée
de données multisources et multiéchelles (images satellitales, photographies
aériennes, analyse de terrain). La chaîne méthodologique développée a été
appliquée à des zones humides continentales, commandées par des processus
stagnustres, au travers des exemples d'un marais en Anatolie centrale
(Turquie) et d'étangs en Limousin (France). Le but de cet article n'est pas de
répondre exhaustivement à tous les problèmes posés par les méthodes
d'identification des zones humides ; il s'agit plutôt de montrer la
complémentarité des niveaux de perception spatiale pour les questions de
délimitation des zones humides, dont les enjeux actuels concernent à la fois les
inventaires et le suivi de milieux dynamiques et fragiles tant d'un point de vue
hydrologique que floristique ou faunistique, à l'échelle nationale comme
internationale.

1 .- Apports de l'imagerie satellitale pour l'identification et la


délimitation des zones humides spécifiques : exemple d'un
marais d'Anatolie Centrale

Etape décisionnelle du choix de la résolution « optimale »


L'application présentée concerne l'identification et la délimitation
« spectrale » d'un marais intérieur d'Anatolie Centrale (marais d'Akgôl) à
partir d'une scène SPOT xi. La procédure est basée sur l'étude du
comportement spectral d'indicateurs spécifiques : la présence d'eau libre, la

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248 D. GRAMOND et alii

teneur en eau de la végétation et l'hydromorphie des sols. Le choix d'une scène


SPOT multispectrale xi répond à un compromis entre une résolution spatiale
relativement fine (20 m) permettant une cartographie au 1 : 50.000 et une
résolution spectrale appropriée à la discrimination des indicateurs choisis. En
effet, si les canaux visibles renseignent sur l'activité chlorophyllienne des
couverts végétaux, les canaux proche et moyen infrarouge sont sensibles à
l'état hydrique de la végétation et des sols. Outre les raisons pragmatiques dues
à la disponibilité et la qualité des données d'archives, la sélection d'une scène
enregistrée mi-juillet 2000, c'est-à-dire en période de déficit hydrique d'après
le bilan hydrologique estimé entre 1949 et 2000 (Gramond, 2002), permet de
mieux discerner la végétation active (chlorophyllienne) de la végétation
flétrissante (non chlorophyllienne) ainsi que les sols gorgés d'eau des sols
asséchés. L 'hydrodynamisme des zones humides imposant des caractéristiques
particulières à la végétation et aux sols selon les variations tant saisonnières
qu'interannuelles, le résultat de la délimitation devra tenir compte des
variabilités spatio-temporelles propres à ces milieux (Mulamoottil et al., 1996).
Autrement dit, face à la difficulté d'identifier des limites franches, il s'agit
plutôt de définir des enveloppes de référence de zones humides, à partir de
critères spectraux caractéristiques.

Identification et délimitation de zones humides « spectrales »


L'intérêt de la méthode choisie est d'être une procédure simple, rapide et
reproductible à toute image multispectrale SPOT ou LANDSAT. Son déroulement
pour l'exemple des marais d'Akgôl est présenté schématiquement dans la
figure 1 . Le principe repose sur une connaissance préalable du comportement
spectral de l'eau libre (Fig. I.b), de la végétation marécageuse (hydrophiles et
hygrophiles) {Fig. L.c) et des sols saturés en eau (Fig. I.d) dans les domaines
visible et infrarouge du rayonnement électromagnétique. L'extraction
thématique est ensuite réalisée par seuillage des valeurs de luminances soit sur
des canaux bruts (masque « sols hydromorphes ») soit sur des néo-canaux
(masques « eau libre » et « végétation marécageuse »). La signature spectrale
de l'eau se caractérise par une réflexion moyenne des longueurs d'ondes
visibles (notamment en XSl) et une absorption importante dans le moyen
infrarouge (XS4) (Fig. I.b). La combinaison arithmétique (XSl- XS4)/(XSl+XS4)
permet d'obtenir un néo-canal pour lequel les fortes valeurs de luminance
correspondent aux pixels « eau libre » (Fig. Le). Un simple seuillage
radiométrique permet ensuite d'isoler le masque thématique « eau libre » (Fig.
I.h). Concernant la discrimination de la végétation inféodée aux zones
humides, il s'agit d'utiliser le décalage entre le cycle végétatif des
phytocénoses marécageuses actives et celui des phytocénoses sénescentes ou
asséchées au moment de la prise de vue (été). La teneur en eau de la végétation
peut être évaluée en combinant les canaux proche infrarouge (XS3) et moyen

BAGF - GEOGRAPHIES - 2005-2


DÉLIMITATION DES ZONES HUMIDES 249

Application de la chaîne méthodologique sur le marais d'Akgoi (Anatolie Centrale)


Scène SPOTXi du 13 juillet 2000 Signature» spectrales de zones d'égale apparence (Z.E.A)
(37>43N,33°4TE)
a) Canal XS4 *> e) #

Extradons thématiques utilisant des fonctions mono- on multi-spectrales


THHMH "VBQETAnON HYDRO et HYGKO PIIYTB"
(XS1-XS4)
(XS1+XS4)

Légende:
Identification
et délimitation lllllljj ViséMonliydioctliygraphyte
thématique
de zones humides SolhydromoiplK
"spectrales" ■$ iMaap» "non mae humide"
I

NI

Nécessité d'utiliser d'autres sources pour identifier les zones humides "effectives"
Fig. 1 : Chaîne méthodologique permettant l'extraction thématique de zones
humides "spectrales" à partir du seuillage combiné de canaux et néo-canaux
d'une scène SPOT Xi. Exemple du marais d'Akgôl (Anatolie Centrale,
Turquie).

BAGF - GÉOGRAPHIES - 2005-2


250 D. GRAMOND et alii

infrarouge (xs4) car les valeurs de luminance en XS3 dépendent de la structure


parenchymateuse des feuilles (de fortes valeurs indiquent un état actif de la
surface foliaire) et sont indépendantes du statut hydrique des feuilles tandis que
les valeurs de luminance en XS4 sont étroitement corrélées à la densité et à la
teneur en eau de la végétation (Gao, 1996). L'indice NDWI ou Normalized
Difference Water Index dont la formule est (XS3- XS4)/(XS3+XS4) est donc
utilisé pour créer un second néo-canal sur lequel les fortes valeurs de
luminance indiquent les pixels « végétation marécageuse » (Fig. I.f). Le
seuillage radiométrique de ce néo-canal permet d'extraire le masque
thématique correspondant aux phytocénoses hydrophiles et hygrophiles (Fig.
Li). Enfin, pour les sols hydromorphes, un seuillage radiométrique est réalisé
directement sur le canal brut XS2 car dans ces longueurs d'ondes, l'eau absorbe
la quasi-totalité du rayonnement électromagnétique, la végétation active
également (pics d'absorption de la chlorophylle en XS2) tandis que les sols nus
reflètent en grande partie le rayonnement visible, selon leur propriétés
physicochimiques et leur teneur en eau. La discrimination entre les sols en déficit
hydrique et sols gorgés d'eau se fait par seuillage radiométrique sur le canal
XS2 où les fortes valeurs de luminance (190-250) correspondent aux sols
asséchés et les valeurs de luminance moyennes (80-120) aux sols humides (la
teneur en eau d'un sol abaissant les valeurs de luminance). Ainsi, le masque
« sols hydromorphes » est créé directement par seuillage thématique du canal
visible XS2 (Fig. I.j). A l'issue de ces trois étapes, la combinaison des trois
masques permet d'obtenir une extraction des zones humides « spectrales »
(Fig. I.k).

Efficacité de la méthode et nécessité d'un couplage multi échelle


Les traitements d'images satellitales ne pouvant décorréler toutes les
informations nécessaires à la définition d'une typologie précise des zones
humides, la procédure présentée sert de phase de reconnaissance de zones
humides à une échelle régionale et ne peut être qu'un préalable à une
méthodologie d'inventaire. La télédétection permet de cartographier de grandes
superficies avec des coûts de traitements modérés. La validation et la
reproductibilité de la procédure sont techniquement simples mais cette
méthodologie n'offre qu'une typologie simplifiée des zones humides puisque
basée sur des critères d'identification peu précis (Gramond et al, 2004). En
effet, l'image satellitale permet d'obtenir des informations sur des états de
surface uniquement, ce qui peut être suffisant pour les critères « eau » et
« végétation » mais qui peut s'avérer très restrictif pour l'extraction précise des
sols hydromorphes dans le cas où la nappe n'est pas suffisamment affleurante
(> 30 cm) (Ozesmi & Bauer, 2002). La pertinence des résultats dépend
étroitement des données et de la chaîne méthodologique choisies mais il reste
impossible d'évaluer a priori leur taux d'erreur sans associer à cette procédure

BAGF - GEOGRAPHIES - 2005-2


DÉLIMITATION DES ZONES HUMIDES 251

une phase de vérification des correspondances entre « vérité-terrain » et


« donnée-image » de même qu'une analyse des contextes hydrologique et
climatique lors de l'enregistrement de la donnée satellitale. Il s'agit en effet de
contrôler sur le terrain si les zones humides « spectrales » identifiées sur
images numériques sont effectivement des zones humides ou si, au contraire,
des zones humides n'ont pas été repérées sur la donnée image, ce qui permet à
terme de vérifier la pertinence des limites attribuées a priori. Enfin, même si
les satellites enregistrent des images avec une résolution spatiale et spectrale de
plus en plus fine, leur coût reste élevé et il apparaît nécessaire de combiner
d'autres sources, donc d'autres échelles d'analyses, afin de répondre aux
besoins d'une identification et d'une délimitation précise de différents types de
zones humides. La photographie aérienne peut être un support intéressant à
utiliser de manière complémentaire à l'image satellitale (vision du dessus) et
préalablement au terrain (vision du dedans) pour recenser des zones humides
en affinant les critères de délimitation.

2. Apports du traitement automatique des photographies


aériennes infrarouge au dénombrement de zones humides
particulières : les plans d'eau.

Adéquation entre l'échelle d'analyse et l'objet recherché.


L'étang est une zone humide particulière dont les dimensions et les usages
(vidange, assec, etc..) ne permettent pas d'établir la zonation (répartition
spatiale horizontale) ni l'étagement (répartition spatiale verticale) des
différents processus stagnustres de façon durable.
Les superficies de ces zones humides remarquables sont généralement
comprises entre plusieurs ares et quelques dizaines d'hectares ; elles peuvent
être appréhendées à l'échelle d'une région telle que le Limousin. Sur un tel
espace, le dénombrement de ces objets géographiques ne peut être réalisé
rapidement qu'à l'aide d'un support aéroporté. Cependant, l'imagerie
satellitale haute résolution propose généralement des résolutions spatiales
difficilement compatibles avec l'identification systématique des étangs,
notamment ceux de moins de 0,5 ha. Les photographies aériennes utilisées
dans notre développement sont de type infrarouge noir et blanc. Nous avons
choisi de travailler avec une résolution spatiale de 2,5 m par pixel adaptée à la
détection et la cartographie des étangs limousins. La variabilité
spatiotemporelle de ces objets étant relativement réduite comparée à d'autres zones
humides, la saison de la prise de vue n'a qu'une importance secondaire dans la
méthode proposée. En effet, les périodes pendant lesquelles la cuvette
stagnustre est vide en Limousin sont très réduites car elles sont exclusivement

BAGF - GÉOGRAPHIES - 2005-2


252 D. GRAMOND ef alii

liées à la vidange du plan d'eau et non à des pratiques particulières à d'autres


régions d'étangs. La fréquence de ces assecs est alors inter-annuelle.

Méthodologie de dénombrement et de caractérisation des plans d'eau.


Ce chaînon méthodologique, comme celui de l'imagerie satellitale exposé ci-
dessus, autorise l'automatisation du traitement de la couverture photographique
de toute une région (Fig. 2). Ce travail nécessite la transformation des supports
photographiques en une ortho-image géoréférencée permettant une mesure
fidèle des distances et des surfaces. On applique alors une classification
supervisée s 'appuyant sur la détermination de polygones d'apprentissage fixant
la signature spectrale des objets géographiques recherchés. Parmi les différents
modes de classification, l'hyperboite s'est avérée la mieux adaptée pour
détecter les plans d'eau. Néanmoins, la réponse spectrale de l'eau trouve un
écho dans certaines ombres, particulièrement celles de la végétation arborée.
Le recours à un premier filtrage arithmétique (Fig. 2) offre une généralisation
spatiale éliminant les objets n'ayant pas d'homogénéité morphologique
caractéristique des étangs recherchés. Les objets restants sont alors vectorises
automatiquement et importés dans un S.I.G. Enfin, une seconde filtration, à
caractère morphométrique cette fois, élimine les derniers artefacts.

Efficacité et limites de la méthode.


Le contour des étangs est alors obtenu à une échelle d'analyse permettant de connaître la
quasi-totalité des objets. En effet, nos secteurs tests validant la détection automatique n'ont
révélé aucun plan d'eau oublié au-delà de 5 ares ni de plan d'eau rajouté par la méthode de
détection. Les artefacts ont tous été convenablement éliminés par les deux filtrages.
Cependant, la proximité d'un couvert forestier dense peut nuire à une estimation précise de
la surface des petits plans d'eau. Ceux-ci voient leur superficie estimée a minima.
Néanmoins, nous avons effectué une validation des composantes horizontales des plans
d'eau par une comparaison avec leur contour relevé au G.P.S. sur nos secteurs tests. Nous
avons pu établir un coefficient de validité des surfaces compris entre 0,85 et 0,99 pour des
étangs de 5 ares à 30 hectares.
La télédétection par photographie aérienne infrarouge offre la possibilité d'un
recensement exhaustif des plans d'eau dont la superficie est supérieure à 5 ares à la
résolution choisie. En outre, le fort coefficient de validité des surfaces mesurées offre la
possibilité d'une cartographie précise des objets à grande échelle. Néanmoins, dans le cadre
d'une étude à l'échelle d'un seul étang, la précision des mesures recherchées dans
l'appréhension de la régionalisation de phénomène ou de processus nécessiterait des relevés
terrain complémentaires à plus grande échelle à l'aide du G.P.S.

3. Apports d'une méthodologie de terrain à l'inventaire de plans


d'eau.

Le terrain, quel intérêt ?


L'inventaire sur le terrain est un outil méthodologique permettant de se confronter à la
réalité matérielle de la zone humide et en cela d'aller plus loin que le simple décompte grâce

BAGF - GEOGRAPHIES - 2005-2


DÉLIMITATION DES ZONES HUMIDES 253

Saisie de polygones d'apprentissage


après amélioration de l'image

Résultat de la classification
supervisée

Filtrage des
principaux
artefacts

Importation SIG ei
élimination ./
morphométrique des •-■'•....,..
derniers artefacts-

Validation par comparaison


des superficies avec une
saisie GPS
La télédétection sur support photographique IR permet un dénombrement exhaustif des zones
humides particulières que sont les étangs. La méthode est éprouvée dès 0,05 hectare et permet
une quantification de la superficie avec un indice de validité compris entre 0,85 et 0,99.
Fig. 2. Dénombrement d'étangs et caractérisation
de leur morphologie plane par télédétection sur photographie aérienne infrarouge

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254 D. GRAMOND et alii

aux renseignements multiples qu'il s'avère possible de dégager ( vocation, situation...). Il


offre aussi la possibilité de vérifier la véracité des observations préalables en nombre, mais
surtout de la forme des zones humides observées. Les contours peuvent être cartographies
aisément à l'aide d'un G.P.S lorsqu'un doute subsiste sur les dimensions d'un plan d'eau
détecté.

Une analyse, deux finalités.


Deux possibilités existent dans la manière d'appréhender le travail de
terrain : soit il ne s'agit que d'une simple verification de ce qui a été observé
par photo-interprétation (sachant que celle-ci offre une précision fine avec très
peu de plans d'eau oubliés au-delà de 5 ares), soit, et c'est en cela que le
travail de terrain apporte un intérêt véritable, il va au-delà du simple inventaire
et permet un renseignement complet de chaque plan d'eau débouchant sur une
base de données utile pour la gestion du patrimoine faunistique, floristique ou
architectural, ouvrant la voie vers des typologies multiples en fonction des
critères avancés comme le type de système de vidange ou les activités
associées.

Une succession d'écueils à éviter.


Entre la théorie et la réalité, les obstacles sont nombreux. Ainsi, trois
problèmes apparaissent très nettement :
- Le décalage temporel entre le jour de la prise de vue aérienne et les relevés sur le terrain
constitue un obstacle certain. Il crée des difficultés lors du travail d'observation sur le terrain
(plus la zone d'étude est vaste, plus le temps nécessaire à la parcourir sera long et plus le
risque de destruction ou de création d'ouvrages entre-temps sera important). Le choix de ces
zones témoins devra privilégier les secteurs où la photo-interprétation est sujette à quelques
doutes et tenir compte des caractéristiques physiques (relief, encaissement, paysage ouvert
ou fermé) et humaines (intégration au milieu urbain, au paysage forestier, zone de forte ou
de faible densité de plans d'eau) de l'environnement immédiat de l'étang .
- Si la détection d'un plan d'eau n'est nullement entravée par des limites de propriétés,
son accès sur le terrain peut en dépendre. Avec le couvert végétal, la propriété privée est
l'un des paramètres qui entrave l'accessibilité et la visibilité de la zone humide et par la
même n'offre qu'une analyse partielle. En effet, sur une zone témoin de 9 communes
limousines (Berneuil, Breuilaufa, Chamboret, Folles, Fromental, Nieul, Saint-Gence et
Vaulry en Haute- Vienne et Saint-Pierre-de-Fursac en Creuse), seuls 79% des plans d'eau ont
pu être observés sur le terrain.
- La petitesse de certains objets géographiques conduit à s'interroger sur la pertinence de
poursuivre ou non la recherche et de les intégrer à l'inventaire. Si les plans d'eau de
moins de 5 ha sont pris en compte, il reste à les appréhender différemment, que se soit par
une résolution plus fine du support photographique ou par une véritable recherche sur le
terrain dans des zones préférentielles. Ce repérage des petites zones humides dépend en
grande partie des caractéristiques du milieu dans lequel elles s'inscrivent. Par exemple, la
localisation est beaucoup plus aisée en paysage d'openfield qu'en bocage où les petites mares
peuvent se glisser sous le couvert végétal (Bernard, 1999).

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DÉLIMITATION DES ZONES HUMIDES 255

Conclusion
Les zones humides sont des milieux dynamiques qui peuvent être délimités
et cartographies selon des seuils de précision étroitement dépendants de leur
nature (roselières, étangs, etc.), de leur taille et de leur localisation au sein du
bassin d'alimentation (dépressions topographiques, annexes fluviales, etc.).
Ainsi, pour réaliser un inventaire des zones humides à une échelle régionale, il
est nécessaire de mettre en œuvre une approche hybride combinant une analyse
« du dessus » à l'échelle d'un bassin hydrographique (images satellites et
photographies aériennes) et une analyse « du dedans » à l'échelle d'un bassin
d'alimentation (enquêtes terrain). Chaque niveau apporte un degré de précision
complémentaire à l'identification des interfaces zones humides/zones non
humides et permet, à partir d'une base de sondage appropriée, de tester une
méthodologie reproductible basée sur une étude descendante (de l'image
satellitale au terrain) complétée par une analyse ascendante (du terrain à
l'image satellitale) pour les phases de validation. L'enjeu d'une telle
méthodologie est la réalisation de base de données spatialisées sur les zones
humides (atlas, etc.), outils de planification et d'évaluation utiles dans le cadre
des politiques actuelles de valorisation de ces écotones importants d'un point
du vue hydrologique, floristique ainsi que faunistique.

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

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