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La glycémie postprandiale
Un paramètre à prendre en compte (aussi)
dans le diabète de type 2
n Si la prise en compte de l’hyperglycémie postprandiale (HPP) est admise de longue date dans le
diabète de type 1, son diagnostic et sa prise en compte sont plus récents dans le diabète de type 2
(DT2). Mieux diagnostiquée, elle est mieux ciblée par les molécules récentes car elle est probable-
ment directement impliquée dans les complications macrovasculaires. Pr Bogdan Catargi*
HbA1c : ■ < 6,5 % (n = 30) ■ 6,5 % à 7 % (n = 17) ■ 7 % à < 8 % (n = 32) ■ 8 % à 9 % (n = 24) ■ 9 % (n = 26)
Petit-déjeuner
15
A jeun Postprandial
quelles valeurs 14 (période nocturne) (période journée)
cibles ?
aussi la glycémie postcharge. 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 1 100 1 200 1 300 1 400
Days After Rondomization
No. at Risk
Placebo 686 675 667 658 643 638 633 627 615 611 604 519 424 332 232
Acarbose 682 659 635 622 608 601 596 590 577 567 558 473 376 286 203
Les études
d’intervention
Figure 2 - Effet d’un traitement par acarbose sur les risques cardiovasculaires chez des
sujets intolérants au glucose (7).
L’étude STOP-NIDD
Il y a très peu d’études d’interven-
tion, et encore moins qui soient Les études sur versus le glyburide. La glinide s’est
concluantes car le risque vasculaire l’athérosclérose avérée plus efficace sur la glycé-
est plurifactoriel. La plus ancienne Plus nombreuses sont les études mie postprandiale, la GPP, (- 0,7
est l’étude STOP-NIDD qui a suivi 1 qui se sont intéressées aux critères g/l vs - 0,5 g/l) et a permis une ré-
429 patients intolérants au glucose indirects de l’athérosclérose, et en duction plus importante de l’EIM
pendant au moins 3 ans, traités par particulier l’épaisseur intima/media (Fig. 3) (8).
acarbose et qui a montré une ré- (EIM). K. Esposito a étudié l’impact
duction significative du risque spécifique sur la GPP de 175 patients L’étude NAVIGATOR
cardiovasculaire (Fig. 2) (7). diabétiques de type 2 du repaglinide On attendait beaucoup de l’étude
Repaglinide Glyburide
Pic postprandial Pic postprandial
NAVIGATOR (Nateglinide and
Valsartan in Impaired Glucose To- 260
P < 0,001 P < 0,01
lerance Outcomes Research) ini-
220
tiée dans les années 2000. Cette
étude prospective multicentrique, 180
randomisée avait pour objec-
tif de déterminer si le risque de 140
Glucose (mg/dl)
diabète et d’événements cardio-
vasculaires peut être diminué. 100
Avant Après Avant Après
9 306 sujets intolérants au glucose
260
(HbA1c = 5,8 %, GAJ = 6,1 mmol/l,
GPP = 9,2 mmol/l) et ayant des an- 220
técédents cardiovasculaires ou à
haut risque cardiovasculaire ont 180
été inclus et traités, soit par pla-
cebo versus nateglinide (60 mg x 140
3/j), soit par valsartan versus pla- P < 0,001 P < 0,01
cebo (plan factoriel 2 x 2). Le suivi 100
0 60 120 0 60 120
a duré 3,3 ans. Il n’a pas été ob-
servé de baisse de l’incidence Minutes Minutes
du diabète (critère principal),
Figure 3 - Effets de la réduction de l’hyperglycémie postprandiale sur l’athérosclérose
ni du critère composite éten-
dans le diabète de type 2 (8).
du (décès cardiovasculaire,
infarctus non fatal, AVC non 20
fatal, hospitalisation pour in- Hazard ratio, 0,94 (95 % CI, 0,82-1,09)
cardio-vasculaires (%)
0,9
diabétiques de type 2, après un in-
farctus du myocarde. Cette étude 0,8
Le groupe PRANDIAL (n = 557) a 0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600 jours
été traité par un analogue rapide Prandial n = 557 n = 453 n = 420 n = 407 n = 393 n = 392 n = 388 n = 384
Basal n = 558 n = 464 n = 430 n = 410 n = 399 n = 386 n = 382 n = 377
de l’insuline lispro avant chaque
repas, avec un objectif glycémique Figure 5 - Effet du contrôle de la glycémie prandiale versus à jeun sur les événements
< 7,5 mmol/l à 2 heures. Le groupe cardiovasculaires chez des sujets DT2 après un infarctus du myocarde (10).
Contrôle Saxagliptine
5
sation coronaire, hospitalisation Contrôle 1 251 935 860 774 545 288 144 123 102 57
Saxagliptine 3 356 2 615 2 419 2 209 1 638 994 498 436 373 197
pour un syndrome coronarien aigu.
Cette étude a été négative, Figure 6 - Délai d’apparition du premier événement cardiovasculaire indésirable
puisque le nombre de patients majeur (MACE) (12).
ayant eu un événement n’était
pas différent dans les deux groupes
(PRANDIAL n = 174 (31,2 %) versus
BASAL n = 181 (32,4 %)) (Fig. 5) (10).
GLP-1 plasmatique postprandial
repas (pM)
le nouveau
traitement de la GPP
Il s’agit de la classe des incrétines
(inhibiteurs de la DPP-4 et analo-
gues du GLP-1). Ces molécules étant
récentes, les études d’intervention
sur la GPP et le risque cardiovascu-
laire sont encore en cours.
Glycémie (mmol/L)
** p = 0,0005 semaine 26
12
effet plus marqué sur la GPP 11
* p < 0,0001
Comment expliquer Figure 8 - Différence sur le profil glycémique entre les 2 analogues du GLP-1 (14).
le hiatus entre
l’épidémiologie et
l’intervention ? de risque cardiovasculaire et il tage coronarien).
Plusieurs explications peuvent y a donc nécessité d’une prise C’est la raison pour laquelle le
être apportées : en charge globale et précoce de Groupe Coronaire et Diabète, dans
• durée insuffisante des études tous les paramètres métabo- ses nouvelles recommandations
d’intervention ; liques associés à l’hyperglycé- à paraître, suggère la sollicitation
• amélioration de la prise en mie postprandiale. d’un diabétologue par l’équipe de
charge des autres facteurs de cardiologie dans les jours qui sui-
risque cardiovasculaire ; vent un événement cardiovascu-
• dilution de l’effet potentiel d’une Conclusion laire aigu. n
intervention sur la GPP ; Les objectifs à atteindre avec l’en-
• contrôle de la GPP insuffisant semble de ces molécules est pos-
dans les études d’intervention ; sible, mais il faut tenir compte du
• intervention glycémique trop rôle probablement favorisant des
tardive/risque cardiovasculaire et hypoglycémies sur le risque car-
maladie cardiovasculaire. diovasculaire et des effets secon-
daires de ces molécules à manier
Le plus probable étant que la parfois avec précaution après un
Mots clés : Diabète de type 2,
GPP n’est pas seulement un fac- événement cardiovasculaire aigu
Glycémie postprandiale
teur mais aussi un marqueur (syndrome coronarien aigu, pon-
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