Constructions métalliques

Halls en rez-de-chaussée
par Louis FRUITET
Ingénieur de l’École Centrale de Paris
Ingénieur-Conseil en Construction Métallique
Conseil à l’Office Technique pour l’Utilisation de l’Acier (OTUA)

1. Conditions d’établissement d’un projet ............................................ C 2 635 - 2

1.1 Conditions liées à l’environnement du bâtiment...................................... — 2
1.2 Conditions liées à l’utilisation intérieure du bâtiment.............................. — 3
1.3 Entretien. Maintenance. Évolutivité ........................................................... — 4
2. Composants............................................................................................... — 4
2.1 Composants de toiture................................................................................ — 4
2.2 Porteurs et contreventements verticaux.................................................... — 6
2.3 Éléments de contreventement horizontal.................................................. — 8
2.4 Ossatures secondaires ................................................................................ — 8
2.5 Remarque ..................................................................................................... — 9
3. Faibles portées dans les deux directions du plan........................... — 9
3.1 Simples parapluies ...................................................................................... — 9
3.2 Structures supports d’équipements lourds............................................... — 10
3.3 Systèmes d’ossatures par éléments industrialisés................................... — 10
4. Grandes portées dans une direction du plan ................................... — 11
4.1 Simples parapluies ...................................................................................... — 11
4.2 Structures supports d’équipements lourds. Banalisation........................ — 12
5. Grandes portées dans les deux directions du plan ........................ — 12
5.1 Simples parapluies ...................................................................................... — 12
5.2 Structures supports d’équipements........................................................... — 14
5.3 Structures industrialisées ........................................................................... — 14
Références bibliographiques ......................................................................... — 14

ous examinons ici les différentes conditions d’établissement d’un projet,

N non dans sa généralité, mais eu égard à l’incidence de chacune dans le
choix d’une ossature métallique, d’abord, puis des types de solutions parmi
toutes celles, très nombreuses, qui utilisent l’acier.
8 - 1991
C 2 635

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1. Conditions d’établissement
d’un projet
1.1 Conditions liées à l’environnement
du bâtiment
1.1.1 Accès extérieurs
Les accès qui imposent de grandes ouvertures, permanentes ou
occasionnelles, sont en principe favorables à la solution métallique,
dans la mesure où elles nécessitent de grandes portées, des parties
démontables... Un exemple caractéristique est celui des hangars
d’avions.
En dehors des accès normaux d’exploitation, il peut être inté-
ressant de prévoir en façades des facilités d’accès exceptionnels, par
des panneaux légers démontables par exemple, soit pour l’introduc-
tion ou le départ de matériel de grandes dimensions que l’on évitera
ainsi de démonter, soit pour l’accès des secours en cas de sinistre.
Les structures et équipements légers se prêtent bien à de telles
solutions.
Les éléments de structure principale situés au voisinage des
entrées d’engins ne doivent pas être vulnérables à des chocs acciden-
tels, ou doivent être protégés (ce qui peut conduire à un agrandis-
sement des dimensions de l’ouverture). Une solution favorable
consiste à disposer ces ouvertures à une distance raisonnable des
éléments principaux qui participent à la stabilité générale.
1.1.2 Sol : nature et relief
Les mauvais sols (en gros, ceux qui n’autorisent qu’une pression
admissible inférieure à 3 bar) ne sont pas favorables aux solutions
nécessitant des « encastrements » en pieds de poteaux dans les
fondations, sauf naturellement si la structure métallique est fondée
sur une infrastructure continue en béton armé qui répartit facilement
les efforts d’encastrement. On adopte alors des pieds de poteaux
articulés (article Composants d’ossatures. Composants tendus et
comprimés [C 2 550] dans cette rubrique) :
— articulations vraies pour les poteaux fortement chargés (axes,
grains en acier, plaques d’élastomères...) ;
— fausses-articulations pour les autres (platines minces).
Remarque : il convient de prendre garde, dans les appels
d’offres aux entreprises des corps d’état différents (charpente et
génie civil), de bien préciser les mêmes conditions de liaisons ;
la solution encastrements en pieds sera généralement moins
onéreuse pour le lot charpente métallique, mais toujours plus
coûteuse pour le lot génie civil ; un bilan global est nécessaire
dans les cas limites.
Les constructions métalliques s’adaptent bien à des reliefs diffi-
ciles, par exemple en montagne, même quand le projet ne prévoit
pas de niveler le sol sur l’emprise du bâtiment. Elles rendent aussi
moins difficiles les conditions de travail et d’accessibilité sur le
chantier. Il faudra cependant toujours prendre en compte ces condi-
tions particulières dans la conception, en se rappelant que les
charpentes sont toujours préfabriquées.
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1.1.3 Charges climatiques. Évacuation des eaux
pluviales. Température extérieure
Dans les cas où les charges de neige et vent sont seules à solliciter
la structure de toiture (bâtiments « parapluies »), la charpente métal-
lique est favorable par sa légèreté propre, à condition de
l’accompagner d’éléments eux aussi légers, en couvertures,
plafonds, etc., sous peine de perdre cet avantage. De grandes portées
s’avèrent alors peu onéreuses, jusqu’à devenir économiques si le
sol est mauvais, en évitant ou réduisant les fondations profondes.
Les calculs appliquant à la lettre les normes et règlements français
ne tiennent pas compte de l’orientation par rapport aux vents
dominants ; cependant, il peut être intéressant d’en tenir compte si
l’on craint des déformations importantes dans certaines directions
plutôt que dans d’autres (par exemple pour des bâtiments à
portiques transversaux, de grande hauteur, etc.).
Les accumulations de neige peuvent conduire à des précautions
spéciales. Par exemple, on choisira une solution dans laquelle les
bas de pentes se trouvent au droit de poutres de grande hauteur,
donc plus rigides (dans les sheds, par exemple).
Les faibles pentes, souvent exigées par l’économie de hauteur
(dont dépendent les coûts des façades, des isolations, du chauf-
fage...) et l’architecture, conduisent toutefois à des précautions
spéciales, surtout dans le cas de grandes portées. L’accumulation
d’eaux pluviales peut entraîner l’effondrement « explosif » des struc-
tures très flexibles ; on doit prendre en compte, dans les calculs, le
poids du supplément de charge dû à cette accumulation, en relation
avec les « trop-pleins » ménagés dans les acrotères.
Les pentes peuvent être obtenues par le tracé des ossatures
porteuses elles-mêmes, plutôt que par des calages compliqués des
couvertures, surtout avec des poutres à treillis.
Les couvertures sont en général plus économiques avec des
pentes accentuées (plus de 10 % si possible) ; se reporter à la norme
NF P 30-201, aux DTU 40 et aux Avis techniques.
Les commentaires des Règles de calcul CM 66 indiquent que les
dilatations n’interviennent pas pour les « constructions courantes »
jusqu’à des longueurs de 50 m environ. Il convient cependant de
n’appliquer cette tolérance qu’avec précautions pour des
constructions modernes (assemblages soudés, boulons HR, etc.)
pour lesquelles aucune liberté de jeu n’est laissée aux assemblages
successifs, surtout dans le cas de structures extérieures, qui peuvent
se trouver soumises à de fortes variations de température (± 27 oC
en France métropolitaine). Pour les structures intérieures, il appar-
tient au maître d’ouvrage de préciser quelles peuvent être les varia-
tions, normales et exceptionnelles, de la température ambiante, et
dans quelle mesure elles peuvent être concomitantes avec d’autres
hypothèses de charges. Par ailleurs, il est intéressant de réduire le
nombre de joints de dilatation, en tenant compte de l’effet des dilata-
tions dans les calculs, suivant les Règles. Les déformations qui en
résultent doivent être tolérées par les autres parties de la
construction. En construction métallique, on obtient facilement les
joints de dilatation sans dédoublement des poteaux et des poutres,
ce qui évite les fausses trames, à l’aide d’attaches adaptées utilisant
par exemple les trous oblongs. Il faut prendre garde de ne pas oublier
l’existence de ces joints dans l’installation des autres parties
d’ouvrage.
En ce qui concerne les conditions de travail sur le chantier, les
entreprises de construction métallique souffrent moins que d’autres
de conditions climatiques défavorables (pluie, basses
températures) ; les arrêts pour intempéries sont rares pour elles.
Toutefois, des précautions spéciales sont à prendre pour les
soudages à basse température (dès 0 oC) : les soudages sur le site
devraient d’ailleurs être exceptionnels.
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1.1.4 Éclairements et vues
L’ossature métallique présente, en général, des encombrements
faibles qui facilitent l’introduction de la lumière naturelle et les vues
sur l’extérieur. Ainsi, des poutres à treillis placées derrière des parois
vitrées de sheds, par exemple, ne réduisent pratiquement pas
l’éclairement tant que les épaisseurs des barres restent faibles, ce
qui ne sera pas le cas des poutres de faible hauteur très chargées,
particulièrement en profils creux minces, ou d’attaches par grands
goussets. À l’inverse, il n’est pas utile d’imposer des largeurs de
barres très réduites lorsqu’elles doivent, en fin de compte, être
placées derrière des menuiseries plus épaisses.
1.1.5 Architecture extérieure
Le parti architectural qui consiste à sortir les ossatures à l’extérieur
du bâtiment permet de dégager les volumes internes de l’encombre-
ment de ces ossatures, qui se trouvent, de plus, moins exposées aux
atteintes d’un éventuel incendie, plus accessibles aux interventions
des pompiers.
Elles nécessitent toutefois des précautions spéciales aux
traversées d’étanchéités et d’isolations thermiques, dont les détails
doivent être très soigneusement étudiés.
1.2 Conditions liées à l’utilisation
intérieure du bâtiment
1.2.1 Charges d’exploitation
Les ossatures métalliques sont le plus souvent étroitement
adaptées aux conditions d’utilisation fixées par le programme, qu’il
n’est pas rare de voir lui-même évoluer au cours des études de la
construction et aussi dans toute l’existence du bâtiment. Le métal
se prête à des transformations, renforcements, par des soudures,
perçages, adjonctions diverses, etc., largement mis à profit dans les
bâtiments industriels. Cependant, ces interventions en cours
d’exploitation sont coûteuses et gênantes pour l’exploitant, plus
encore que les extensions extérieures. Une évolutivité interne peut
être préparée dès la construction sans nécessiter des investisse-
ments considérables ; une certaine « banalisation » d’éléments est
souvent utile.
De plus, les programmes spécifient souvent les conditions de
charges des toitures ou des planchers sous forme de charges forfai-
taires uniformément réparties, qui ne correspondent pas en général
aux conditions précises d’utilisation. Par exemple, appliquer la
même charge par mètre carré à de grandes surfaces et à de petites
n’est pas correct (la norme NF P 06-001 donne des indications
raisonnables pour certains types de bâtiments, avec des formules
de charges dégressives ou progressives, dont il conviendrait de
s’inspirer). Il faut aussi indiquer des cas de charges isolées, de posi-
tions fixes ou variables, avec un jeu clair pour le concepteur et le
calculateur ; par exemple, une charge isolée pouvant solliciter en un
point quelconque une maille de plancher ou de toiture. On est alors
amené à constater que des systèmes jugés habituellement coûteux
seraient souvent plus économiques dans des conditions de
programme réalistes (voir des exemples dans les paragraphes
suivants).
1.2.2 Circulations intérieures
Les circulations horizontales et verticales des personnes et des
équipements (gaines, canalisations, engins de manutention)
obligent à tenir compte des épaisseurs des constructions. Les
poteaux en acier peuvent présenter des encombrements faibles qui
permettent de réduire les dimensions des trames entre axes. Les
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CONSTRUCTIONS MÉTALLIQUES
profilés (poutrelles normalisées, profils creux, profils reconstitués
soudés) peuvent avoir des sections résistantes très variables pour
des encombrements voisins, par augmentation des épaisseurs ;
celles des profils creux du commerce augmentent progressivement
vers l’intérieur, les diamètres et dimensions extérieurs restant les
mêmes. On peut aussi renforcer des profils creux ou des caissons
par remplissage de béton, armé ou non.
Des gaines et canalisations peuvent traverser les poutres de
planchers ou de toitures, soit à des positions fixées par le programme
(ouvertures dans les âmes des poutres), soit par des ouvertures
banalisées (poutrelles ajourées, poutres à treillis, poutres échelles
ou Vierendeel) (article Composants d’ossatures. Composants fléchis
[C 2 555] dans cette rubrique). Les ouvertures importantes dans les
poutres nécessitent parfois des renforcements (bordures soudées ou
renforts d’âmes) ; elles seront placées de préférence vers le milieu
des portées, dans les zones d’efforts tranchants les plus faibles.
1.2.3 Coordination avec les autres parties
d’ouvrage
Dès sa conception, une ossature métallique doit tenir compte des
ouvrages qu’elle devra supporter ou simplement côtoyer. Par
exemple, les portées admissibles pour la couverture déterminent les
écartements de pannes, qui à leur tout conditionnent le panneautage
des fermes et des poutres principales, puis dans une certaine mesure
les positions des poteaux. La structure métallique étant assez rigou-
reuse, une modulation systématique par trames et sous-trames
régulières facilite toujours ce travail, qui bien entendu ne peut se
faire sur un seul élément de second œuvre, mais doit concilier toutes
les exigences. La systématique n’est pas indispensable (la charpente
« sur mesure » est traditionnelle), mais elle est toujours utile et
économique, même si la malheureuse habitude de calculer les prix
au kilogramme d’acier n’en tient pas compte.
Il faut tenir compte des déformations des structures dues aux
charges variables et aux dilatations prévisibles, qui pourraient
entraîner des désordres dans des ouvrages de second œuvre et
d’équipement. Les limites indiquées par les règlements ne
dispensent pas de prendre garde aux liaisons de ces différents
éléments ; inversement, elles peuvent être transgressées sans
inconvénient si les précautions nécessaires sont prises. La solution
sera moins souvent de renforcer les structures que d’autoriser ces
déformations par des dispositifs de joints appropriés. Par exemple,
les flèches des poutres ne devront pas conduire à la mise en charge
de cloisons, tout en permettant le maintien latéral de ces cloisons.
De même, les déplacements horizontaux des portiques d’ossature
devront être tolérés par les panneaux de remplissage des façades
(on accepte dans les bâtiments à simple rez-de-chaussée des
déplacements horizontaux égaux au 1/200 de la hauteur, et même
quelquefois au 1/150, sous réserve de précautions nécessaires). Le
plus souvent, c’est la variation du déplacement qui est à craindre,
et surtout la différence des déplacements d’éléments voisins, par
exemple, celui de la travée d’extrémité de l’ossature et du pignon
voisin s’il est très rigide. Ici encore, la bonne solution pourra être,
non de renforcer le portique, mais d’installer un contreventement
horizontal de grande rigidité (soit par des croix de Saint-André sous
rampant, soit en utilisant la raideur de la paroi d’une couverture en
bacs d’acier, technique aujourd’hui parfaitement maîtrisée [6].
Le coût d’une construction doit se juger sur l’ensemble des
ouvrages qui la composent et non séparément sur le prix de chacun
des lots, une économie sur l’un d’eux risquant d’entraîner des sur-
coûts plus important sur d’autres. Par exemple, une ossature métal-
lique sera presque toujours moins coûteuse lorsque les pieds de
poteaux sont « encastrés » dans les fondations, mais les efforts ainsi
introduits dans celles-ci peuvent les renchérir de manière excessive
si le sol est médiocre ; la position de ces encastrements dans le bâti-
ment n’est pas non plus indifférente pour chacun des corps d’état
(§ 2.2.1 et article Composants d’ossatures. Composants fléchis
[C 2 555] dans cette rubrique).
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CONSTRUCTIONS MÉTALLIQUES __________________________________________________________________________________________________________
1.2.4 Sécurité incendie. Séismes
La sécurité contre l’incendie fait l’objet d’une réglementation
spéciale [4] pour les établissements recevant du public et pour les
habitations. Les bâtiments industriels et privés ne sont pas soumis
à cette réglementation, mais les concepteurs s’en inspirent souvent.
Les primes d’assurances peuvent, dans certains cas, dépendre des
conditions d’exploitation et de protection. Dans tous les cas, les
bâtiments à simple rez-de-chaussée ne nécessitent pas de protection
spéciale des ossatures métalliques, dans la mesure où l’évacuation
peut être assurée très rapidement ainsi que l’intervention des
secours et des moyens de lutte contre le feu, ce qui s’obtient toujours
par des dispositions correctes du plan et des installations (évitant
en premier lieu l’« effet de piège » : impossibilité d’évacuation). Pour
ce qui concerne spécialement la structure, il faut :
— éviter qu’un feu localisé puisse entraîner l’effondrement « en
chaîne » de toute la structure ; par exemple, les contreventements
isolés ne devraient pas être placés dans des locaux à haut risque
(contenant un fort potentiel calorifique) ou bien être fortement
isolés ; mieux, des systèmes de structures autostables, ou de stabi-
lités indépendantes par petites zones, seront encore préférables ;
— ménager les possibilités de dilatation des éléments métalliques
à leur liaison avec des constructions en autres matériaux plus rigides
et relativement « fragiles » (murs porteurs en maçonnerie ou en
béton, par exemple).
La résistance aux séismes est en principe plus facilement et plus
économiquement assurée par une ossature métallique, ce qui ne
signifie pas qu’il soit possible de s’en désintéresser dans le projet
et dans les calculs [3].
1.3 Entretien. Maintenance. Évolutivité
Le « coût dans le temps » ne s’arrête pas au coût de construction,
mais prend en compte les frais d’entretien et de maintenance, ainsi
que ceux des transformations éventuelles. Les ossatures métalliques
doivent généralement recevoir un entretien périodique, pour la
propreté et l’aspect, sinon pour éviter la corrosion qui ne présente
par elle-même guère de risques pour les épaisseurs moyennes (en
intérieur : 3 mm au moins, 2 mm pour les profils creux fermés ; à
l’extérieur 6 mm, 3 mm pour les profils creux fermés), sous réserve
d’éviter les rétentions d’eau aux assemblages exposés. Un exemple
classique est celui de poteaux dont la base est noyée dans le sol
ou le massif en béton ; des rétentions d’eau au niveau de l’intro-
duction attaquent rapidement le fût du poteau, ce qui doit être évité
(§ 2.2.1 et figure 8, point A).
Les possibilités de transformations au cours de la vie du bâtiment
sont très grandes en construction métallique (c’est sans doute l’une
des raisons de son succès auprès des industriels). Elles peuvent
encore être facilitées par des aménagements de faible coût des
dispositions initiales, par exemple des attaches préparées pour des
extensions futures (des perçages supplémentaires coûtent peu au
moment de la fabrication en usine, beaucoup s’ils doivent être réa-
lisés sur le site). Des surdimensionnements raisonnables peuvent
aussi être consentis au moment de la construction, surtout si cela
permet en outre d’augmenter les séries de pièces identiques (par
exemple, un portique d’extrémité identique aux portiques courants
permettra de prolonger le bâtiment sans renforcements). Certains
types constructifs peuvent alors s’avérer particulièrement inté-
ressants, comme les nappes tridimensionnelles, qui permettront de
modifier la répartition des charges d’utilisation (monorails, poutres
roulantes suspendues, grils d’équipement, etc.) sans renforcements
autres que des chevêtres amovibles reportant les charges aux nœuds
de structure. Les ossatures apparentes permettent des transforma-
tions et des renforcements assez peu onéreux, ne nécessitant pas
d’intervenir sur des éléments d’habillage ou de décoration toujours
coûteux ; l’absence de protections dures de surfaces favorise aussi
ces possibilités.
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Les partis constructifs (systèmes de stabilité générale) peuvent
également en dépendre ; par exemple, des palées de stabilité facile-
ment démontables seront aisément déplacées d’une travée dans une
autre, avec les précautions nécessaires et en général une reprise des
calculs de résistance. De même, des systèmes autostables offriront
les mêmes avantages.
Les structures métalliques peuvent souvent être mises à profit
pour servir de supports aux interventions de nettoyage des parois
vitrées et des façades (à l’intérieur et à l’extérieur) et à l’entretien
des constructions elles-mêmes.
2. Composants
2.1 Composants de toiture
Nota : on se reportera à l’article Composants d’ossatures. Composants fléchis [C 2 555]
de la présente rubrique.
2.1.1 Pannes
Les pannes sont les éléments secondaires recevant directement
la couverture. Leur espacement (et en conséquence le panneautage
des fermes à treillis, dans une conception de bonne coordination)
dépend du système de couverture ; il peut atteindre 4 ou même 5 m
avec des bacs en acier. C’est par le choix d’un système de couverture
et de bardage, ou de panneaux de façades, que commence le
tramage en plan d’un bâtiment.
2.1.1.1 Profilés laminés à chaud
Ce sont des IPN, des IPE, exceptionnellement des profilés U ou H
(article Produits sidérurgiques de première transformation [C 2 510]
dans cette rubrique), ou des profils creux carrés ou rectangulaires.
La figure 1a est valables pour des portées de 4 à 6 m environ, la
fixation se fait par échantignoles en cornières ou plats pliés. Des
liernes ou liens de pannes peuvent être nécessaires pour des pentes
importantes et suivant la rigidité transversale du profil choisi. On
économise du poids d’acier en assurant la continuité des pannes par
des « éclisses » (figure 1b ) ou en décalant les joints, disposition en
Cantilever (figure 1c ) ; les attaches sont plus simples, mais moins
accessibles aux monteurs.
2.1.1.2 Profils pliés
En Z (figure 2a ), en C (figure 2b ), pour portées L = 6 à 12 m
environ, produits industriellement par des fabricants spécialisés
dans le pliage en continu : épaisseurs courantes 1 à 2,5 mm, en acier
galvanisé. Conditions impératives de fixation et entretoisement [5]
et notices des fabricants.
2.1.1.3 Poutrelles ajourées
D’une esthétique appréciée, elles ne sont guère économiques que
pour des portées importantes (plus de 8 m environ) et des charges
importantes. Les ouvertures facilitent le passage de petites gaines
et canalisations.
2.1.1.4 Pannes à treillis
Pour des portées supérieures à 8 m environ. Le plan moyen des
treillis est toujours en position verticale, contrairement aux pannes
des paragraphes 2.1.1.1 et 2.1.1.2.
Il existe différentes sections de membrures de pannes à treillis
(figure 3) :
— à simples cornières (pour faibles charges) ;
— à doubles cornières ;
— à demi-profilés I ou H ;
— en profils creux carrés ;
— en profils creux ronds.
_________________________________________________________________________________________________________ CONSTRUCTIONS MÉTALLIQUES

Dans les solutions classiques (figures 3a, b et c ) les treillis sont
en cornières assemblées avec goussets (figures 3a et b ) ou directe-
ment sur les âmes des membrures (figure 3c ) ; dans les solutions
tubulaires (figures 3d et e ), les treillis sont en profils creux carrés
ou ronds.
Le dessin des triangulations peut être (figure 4) :
— en N, solution ancienne, peu intéressante lorsqu’il y a risque
de soulèvement sous l’effet du vent ;
— en X, solution ancienne ;
— en V, solution moderne, surtout pour les profils creux.
Ce dessin de treillis dépend des dimensions des passages
souhaités (gaines, tuyauteries) dans la hauteur des pannes.

2.1.2 Fermes à treillis

Les fermes supportent les pannes.
Les fermes à treillis simples ne participent pas à la stabilité trans-
versale de la structure. Le modèle classique à 2 pentes symétriques
est la ferme Polonceau (figure 5a ) qui tend à laisser place aux
dessins à plus larges mailles (figures 5b et c ), surtout dans les solu-
tions tubulaires. Les variantes (figures 5a’, b’ et c’) à « retombées »
sur appuis permettent un effet d’« encastrement » (liaisons rigides)
sur les poteaux et de participer ainsi au contreventement (§ 2.2.3).
L’entrait des fermes à treillis est souvent « retroussé » (figures 5a’
et b’) pour mieux dégager le gabarit sous fermes et pour des raisons
esthétiques.

Figure 1 – Pannes courantes

Figure 4 – Triangulations

Figure 2 – Pannes en tôles pliées

Figure 3 – Sections de membrures de pannes à treillis

Figure 5 – Fermes

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Lorsque les fermes sont de grande portée (15 m et plus) et les
pannes de faible portée (§ 2.1.1), il est souvent avantageux de
disposer une ferme intermédiaire prenant appuis sur des pannes
sablières (figure 6a ), ou des demi-fermes prenant de plus appuis
sur une panne faîtière (figure 6b ) ou encore des profilés appelés
« empanons » (figure 6c ).
Dans les toitures sheds, les fermes sont dissymétriques
(figure 7a ). Dans le cas de toitures-terrasses, les fermes sont à
membrures parallèles (figure 7b ).
Nota : les barres figurées en pointillé produisent l’encastrement sur poteaux (§ 2.2.3).
Figure 6 – Ferme intermédiaire, demi-ferme, empanon
Figure 7 – Fermes de sheds et de toitures-terrasses
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2.2 Porteurs et contreventements verticaux
2.2.1 Poteaux
Les éléments de toiture reportent au sol les charges verticales
(charges climatiques sur la toiture, équipements suspendus...) par
l’intermédiaire de poteaux, sollicités principalement en compression
simple, mais éventuellement en flexion composée sous l’effet de
charges horizontales (vent, engins mobiles...). Ces poteaux doivent,
dans tous les cas, présenter une raideur transversale procurant la
résistance au flambement (article Composants d’ossatures.
Composants tendus et comprimés [C 2 550] dans cette rubrique), à
moins d’être maintenus par des entretoisements horizontaux, par
exemple en façades. Ces conditions expliquent le choix usuel de sec-
tions ayant un rayon de giration important suivant chacune des direc-
tions principales d’inertie : profilés H, profils creux, profils
reconstitués soudés en croix ou en caisson.
Les bases de poteaux ou de montants de portiques sont fixées
sur leurs fondations de deux manières :
■ à encastrement (figure 8) :
— par platines épaisses (figure 8a ) ;
— à goussets (figure 8b ) ;
— à sommier (figure 8c ).
Remarque : lorsque le fût du poteau est noyé dans le sol ou le
massif en béton (comme sur la figure 8c ), la corrosion risque
d’attaquer la section la plus sollicitée du poteau, ce qui va néces-
siter des précautions spéciales, par exemple : peinture
bitumineuse (inesthétique et d’entretien difficile) ou « fausse-
platine » soudée à ce niveau, de sorte que ce soit cette platine que
la corrosion attaque et non le fût du poteau.
■ à articulation (figure 9) :
— à platine mince, pour des poteaux faiblement chargés ; dans
cette solution les boulons de scellement sont placés dans l’axe du
poteau ;
— à « grain » en acier mi-dur ;
— à plaques d’élastomère.
Nota : dans le cas des figures 9b et c, des précautions spéciales sont à prendre s’il y a
risque de soulèvement : par exemple, des crapauds qui s’opposeront au soulèvement sans
empêcher la rotation d’appui, ou des boulons de scellement placés dans l’axe du poteau.
La transmission d’efforts horizontaux importants peut nécessiter d’autres précautions
particulières : bêches soudées sous la platine, par exemple.
Figure 8 – Bases de poteaux à encastrement
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2.2.2 Contreventements verticaux
La stabilité transversale et longitudinale de la structure du bâti-
ment (et de chaque corps de bâtiment limité par des joints de dilata-
tion) doit être assurée par des éléments rigides situés dans des plans
verticaux, au nombre minimal de trois (tous trois non parallèles, ni
concourants). Ces plans verticaux de contreventement peuvent être
réalisés :
— par des triangulations (croix de Saint-André ou autres)
(figure 10a ) ; on considère généralement que chaque diagonale
d’une croix de Saint-André travaille seule en traction simple pour
chacune des directions de la sollicitation horizontale ;
— par des contrefiches (figure 10b ) susceptibles de travailler en
compression, ou en traction seulement si elles sont associées à
d’autres de sens inverse dans la même file de poteaux (figure 10c ) ;
— par des remplissages rigides (voiles en béton, maçonneries,
bardages en acier...) qui doivent être calculés pour résister aux efforts
appliqués, y compris leurs liaisons à l’ossature ;
— par des portiques transversaux ou longitudinaux (§ 2.2.3) ;
— par simple encastrement au sol des poteaux (ou de certains
d’entre eux) : cette solution est exceptionnelle en construction
métallique.
On notera qu’un seul panneau de contreventement suffit à rigidi-
fier toute une file de poteaux réunis par des éléments les reliant
horizontalement en tête. Cependant, le renforcement homogène de
toute la file peut être une solution économique, bien que multi-
pliant le nombre d’assemblages souvent complexes.
Figure 9 – Bases de poteaux à articulation
Figure 10 – Contreventements verticaux triangulés
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2.2.3 Portiques
Des portiques remplaçant les fermes entre poteaux assurent, outre
le support des pannes, le contreventement vertical dans leur plan.
Ils peuvent être constitués par les fermes elles-mêmes encastrées
en tête des poteaux (§ 2.1.2), ou par l’assemblage de traverses sur
ces poteaux :
— figure 11a, la rigidité de l’ensemble ferme + poteau est
obtenue par la continuité des poteaux aux assemblages sur la ferme
et éventuellement par « encastrement » sur les fondations (articles
Composants d’ossatures. Composants tendus et comprimés
[C 2 550], Composants fléchis [C 2 555] et Composants de
contreventement [C 2 565]) ;
— figure 11b, le portique est en profilé I ou H (pour les assem-
blages rigides, se reporter à l’article Composants de
contreventement [C 2 565]) ;
— figure 11c, le portique est à traverse en treillis ;
— figure 11d, le portique est à 3 articulations, en éléments
reconstitués soudés à âmes pleines ;
— figure 11e, le portique est à encastrement sur fondations, à
treillis ;
— figure 11f, le portique est à 3 articulations, à treillis.
Les portiques longitudinaux (dans le plan des longs pans ou des
files intérieures de poteaux qui leur sont parallèles) sont obtenus
en renforçant ces poteaux suivant ce plan et en associant des
sablières renforcées par assemblages rigides sur les poteaux
(figure 12). Cela peut être obtenu par adjonction de barres
complémentaires, constituant des portiques semi-triangulés :
— figure 13a, c’est la continuité de la traverse qui assure la
rigidité ;
— figure 13b, c’est la continuité des poteaux qui assure la
rigidité ;
— figure 13c, les continuités des poteaux et de la traverse sont
toutes deux utilisées ;
— figure 13d, cas des semi-portiques, la contrefiche (barre
diagonale) doit résister au flambement.
Figure 11 – Portiques
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Figure 12 – Portiques longitudinaux

Cet éventail très large de solutions (nous n’avons donné que des
exemples types) permet d’adapter l’ossature projetée aux conditions
particulières de fonctionnement (passages...), d’esthétique, etc., du
bâtiment. Il offre aussi des possibilités de transformations lorsque
ces conditions doivent changer ; c’est l’avantage essentiel des
Figure 13 – Portiques semi-triangulés
constructions métalliques.

Remarque : la combinaison, dans un même bâtiment, de

différents modes de contreventement peut être intéressante,
mais impose de veiller aux déformations relatives et aux consé-
quences prévisibles sur leurs rôles respectifs, ainsi que sur les
conditions de dilatation imposées aux autres parties d’ouvrage.

2.3 Éléments de contreventement horizontal

Les différentes charges horizontales (vent sur façades, sollicita-

tions dues à des engins d’équipement comme les ponts roulants,
etc.) doivent être reportées horizontalement au droit des contre-
ventements verticaux. Ce report est effectué par des éléments de
divers types :
— contreventements horizontaux en croix de Saint-André dans les
plans des versants de toitures ; ces barres de grande longueur ne
peuvent, en général, travailler qu’en traction ; elles sont maintenues
au passage des pannes pour éviter leur fléchissement vertical sous
leur poids propre ;
— plaques de couverture en acier galvanisé, qui peuvent
remplacer les croix de Saint-André ci-dessus, en respectant les condi-
tions de calcul et les dispositions constructives suivant [6] (épais-
seurs de tôles et fixations sur les ossatures) ;
— poutre au vent, généralement à treillis, capable de reporter les
charges du vent au droit des portiques transversaux ou des files de Figure 14 – Pans de fer
poteaux contreventées verticalement ; des poutres horizontales
analogues sont nécessaires pour transmettre les charges horizon-
tales d’engins mobiles, au niveau des chemins de roulement. Les lisses sont placées en général à l’extérieur des montants, ce
qui permet de tenir compte de leur continuité (figures 14a et b ), mais
peuvent aussi être placées à l’intérieur (figure 14c ), ce qui procure
2.4 Ossatures secondaires un gain de place.
Les montants de grande portée (verticale) sont de préférence en
2.4.1 Pans de fer de façades et cloisons treillis (figure 14b ), en cornières classiques ou profils creux.
Ils peuvent aussi être réalisés en poutres armées, les câbles ou
Ces éléments reportent sur les éléments d’ossature principale les ronds pleins formant tirants placés vers l’intérieur (figure 15a ) pour
charges horizontales dues au vent sur façades ou aux pressions inté- se trouver tendus sous l’effet maximal du vent frappant la façade ;
rieures des locaux (figure 14) : cependant, ils sont sollicités en compression par l’effet de succion
— lisses horizontales en profilés I ou U (l’âme placée horizontale- du vent, ce qui conduit à les réaliser en profils creux (figure 15b ),
ment), éventuellement soutenues par des suspentes qui s’opposent ou à tenir compte de prétensions, ou encore à les doubler par des
à leur flexion verticale sous le poids propre ; tirants extérieurs (figure 15c ).
— montants (ou raidisseurs verticaux) qui ne supportent pas en
général de charges verticales mais travaillent en flexion recevant les
réactions des lisses ; ces montants peuvent éventuellement être sus-
pendus à l’ossature des combles, ce qui permet de les affiner.

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Figure 15 – Montants en poutres armées

2.4.2 Supports d’appareils ou d’équipements

Ce sont, par exemple :

— des chevêtres en toiture pour supporter des ouvertures
d’éclairement zénithal ou d’évacuation de fumées ;
— des ossatures de vitrages, en versants de toiture ou en façade ;
— des précadres et dormants de fenêtres et portes.

Remarque : lorsque ces ossatures secondaires sont en alliages

légers, il convient de les isoler de l’acier aux faces en contact,
pour éviter les couples électrolytiques.
Figure 16 – Chemins de roulement

2.4.3 Poutres et chemins de roulement. Monorails

On peut généralement considérer l’ossature d’un bâtiment comme

une « structure outil », lorsqu’elle est métallique ; elle permet de
recevoir des équipements divers, comme des grils de salles de spec-
tacles, des machines ou mobiliers accrochés ou suspendus, etc. Les
bâtiments industriels sont particulièrement intéressés par ces
possibilités d’adaptation, tant au moment de la construction qu’en
cours d’exploitation. La figure 16 donne des exemples de chemins
de roulement de ponts roulants.
Les poutres de ces chemins de roulement sont le plus souvent à
âmes pleines. Dans le cas de poutres reconstituées soudées (PRS),
des précautions spéciales doivent être prises pour les soudures des
semelles supérieures sur les âmes, afin d’éviter des fissurations sous
le passage répété des galets fortement chargés.
Dans le cas de la figure 16d, poutres roulantes ou monorails, le
chemin de roulement est suspendu aux fermes.
3. Faibles portées
dans les deux directions
du plan
3.1 Simples parapluies
Les seules sollicitations de la structure sont climatiques.
Avec ces faibles portées, les composants à treillis n’offrent plus
aujourd’hui d’intérêt, en général, au moins du point de vue écono-
mique. L’emploi de profilés poutrelles, associés éventuellement à
des profils creux simples pour les éléments comprimés et à des
tirants en plats ou ronds pleins pour les éléments toujours tendus,
est le plus indiqué. Les avantages de mise en œuvre (assemblages
simples) et d’autostabilité conduisent souvent à des solutions
« semi-triangulées », évitant les nœuds rigides.

2.5 Remarque 3.1.1 Autostables dans une direction

Concernant l’ensemble du paragraphe 2, la coordination de ces
éléments et de l’ossature principale est d’une grande importance
économique et esthétique. Elle sera facilitée par l’adoption d’un
quadrillage de trames et sous-trames, dans le plan horizontal et
chacun des plans verticaux. Il est également utile d’étudier dans le
détail les liaisons, ainsi que celles des autres parties d’ouvrages
(couvertures, panneaux de façades, équipements...), que des sec-
tions appropriées des structures peuvent rendre plus faciles à
réaliser, plus sûres et d’entretien plus aisé.
La figure 17 représente schématiquement des exemples types ;
pour les détails, se reporter au paragraphe 2 (composants).
La stabilité transversale est assurée dans chaque travée par des
portiques simples ou multiples, la stabilité longitudinale par des
palées isolées (les figures 17a et b sont valables pour toutes les
solutions c à g ) :
— figure 17a : dans les travées extrêmes du bâtiment ou du
tronçon compris entre deux joints de dilatation, ce qui assure le
contreventement dès le début du montage, mais peut conduire à des
efforts importants dus aux dilatations entre les deux palées rigides ;

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— figure 17b : dans une travée centrale, ce qui permet des dilata-
tions libres de part et d’autre de la palée, mais il faut alors maintenir
l’ossature au début du montage par un haubanage ou des
contreventements provisoires ;
— figure 17c : portiques articulés en pieds ; les fondations ne
subissent pas de moments d’encastrement, mais les poteaux sont
plus sollicités (favorable en mauvais sol) ;
— figure 17d : portiques « encastrés » en pieds ; les poteaux
subissent des efforts de flexion moindres, mais les fondations sont
plus coûteuses (favorable en cas de bon sol) ;
— figure 17e : la stabilité transversale est assurée dans une seule
travée (l’indépendance des stabilités subsiste d’une travée à l’autre) ;
l’avantage est de concentrer les difficultés d’encastrement sur fonda-
tions aux points d’appui les plus chargés, mais les fermes latérales
ne bénéficient pas des continuités sous charges verticales ;
— figure 17f : dispositif analogue au précédent où l’encastrement
des fermes latérales sur le portique central les soulage en flexion
sous charges verticales et diminue les charges sur les poteaux exté-
rieurs, ce qui permet de les affiner en façades et de simplifier leurs
fondations ;
— figure 17g : disposition analogue à la précédente, avec palée
centrale triangulée, ce qui simplifie les assemblages (ici tous
articulés), mais il est intéressant d’assurer la continuité des fermes
sur l’appui central, comme précédemment.
La « banalisation » de la structure (disposition systématique
permettant l’installation libre en tout point de charges importantes)
n’est guère indiquée dans ce cas de faibles portées, pour lesquelles
des renforcements locaux à la demande sont faciles en construction
métallique, surtout si l’on sait aménager leur éventualité à la
construction : par exemple, des perçages en attente coûtent peu dans
l’usine de préfabrication et pourront être utilisés plus tard avec
économie.
3.3 Systèmes d’ossatures
par éléments industrialisés
On a pu imaginer un grand nombre de systèmes structuraux
permettant les fabrications en (petites) séries d’éléments identiques,
combinables de multiples façons, plutôt que par ensembles types
standards. On se reportera aux exemples donnés dans l’article
Constructions industrialisées [C 2 595] de la présente rubrique, à des
publications d’architecture et également à l’exemple de la figure 18.

Remarque : on peut imaginer beaucoup d’autres dispositions

qui dépendront des considérations évoquées ci-avant et
naturellement des conditions d’exploitation, du programme et de
l’architecture en général.

3.1.2 Autostables dans les deux directions

Dans le cas de faibles portées dans les deux directions du plan,
on trouve un grand nombre de solutions offrant l’indépendance des
stabilités de chaque maille, par exemple pour de grandes surfaces
commerciales, des ateliers traitant des pièces de petites dimensions,
des groupes scolaires, etc. Les éléments de contreventement sont
alors du type « portiques » ou semi-triangulés, de manière à laisser
libres les circulations dans toutes les directions. Les petites portées
rendent alors particulièrement économiques des solutions semi-
triangulées telles que celle de la figure 18, par exemple. On en
trouvera de nombreux exemples dans les revues techniques et
d’architecture.

3.2 Structures supports d’équipements

lourds Figure 17 – Stabilité longitudinale par palées isolées

Il s’agit ici d’appareils de manutention, d’appareils de chauffage,

etc.

Figure 18 – Solution semi-triangulée

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4. Grandes portées Figure 20b, ce sont des portiques (nœuds rigides), avec poutres
treillis et vitrage dans le plan incliné du petit versant. Cette solution
dans une direction du plan n’est économique que pour de très faibles portées  .

On cherchera, dans ce cas, à franchir la grande portée par des
éléments de grande hauteur (par économie et pour réduire les
déformations), le plus facilement à treillis. Les poutres reconstituées
soudées à âme pleine, rendues aujourd’hui moins coûteuses par
l’utilisation de machines à souder automatiques, sont surtout
intéressantes dans les cas de fortes charges.
Une solution classique est celle des sheds (§ 4.1.1) où la hauteur
disponible en haut de pente est utilisée parfaitement pour ce
franchissement, tout en permettant des éclairements zénithaux
orientés.
4.1 Simples parapluies
4.1.2 Autres dispositions triangulées
On peut imaginer d’autres dispositions analogues aux sheds, avec
pentes symétriques, par exemple la structure parapluie (figure 21),
mais qui ne procure pas l’avantage d’éclairement du shed et pose
des problèmes particuliers pour l’évacuation des eaux pluviales.
4.1.3 Systèmes semi-triangulés
Le franchissement de la grande portée peut être facilité par
l’emploi de haubans extérieurs, par exemple :
— hauban d’extrémité ancré dans un massif isolé (figure 22a ) ;
— hauban ancré en pied de poteau (figure 22b ).

4.1.1 Sheds
Le contreventement vertical dans la direction des grandes portées
est facilement obtenu par la continuité des poteaux dans la hauteur
des poutres à treillis, par simple fixation des membrures haute et
basse. Dans l’autre direction, on peut aussi réaliser l’encastrement
systématique des fermettes sur les mêmes poteaux, plus facilement
lorsqu’elles sont en treillis, ou à l’aide de bracons dans le cas de
profilés.
On peut être tenté d’adopter des poutres Vierendeel (sans
diagonales) derrière le vitrage ; le gain d’éclairement est souvent illu-
soire, cette solution conduisant à renforcer les membrures et les
montants.
■ Fermettes à treillis
Le dessin du treillis est adapté à l’espacement des pannes (§ 2.1.1)
et aux conditions de passage dans la hauteur des fermes. Dans la
solution a1 (figure 19), ce n’est vrai que si la membrure inférieure
est attachée (barre figurée en pointillé dans la travée a 2).
■ Fermettes en profilés
Il existe plusieurs solutions :
— figure 19b1 : solution portique (ou semi-portique) par
encastrement fermette/poteau en A et B (ou seulement en A) ;
— figure 19b 2 : solution semi-triangulée, avec bracon assurant
la rigidité de l’assemblage fermette/poteau, tous deux continus ;
tous les assemblages sont alors de type articulé ;
— figure 19c : la coupe dans le plan des poutres à treillis (de
grande portée) est applicable aux diverses solutions a et b. Le dessin
du treillis est adaptable aux conditions de passage (canalisations...)
et d’éclairement. Le treillis en N permet d’affiner les diagonales, qui
sont tendues ou peu comprimées. Dans le cas de treillis en profils
creux, le dessin en V est plus indiqué.
■ Sheds à vitrage incliné
Figure 20a, la disposition est analogue à l’une des précédentes
(figure 19), mais avec ossature secondaire de vitrage inclinée ; les Figure 19 – Sheds
poutres principales restent dans le plan vertical.

Figure 20 – Sheds à vitrage incliné

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Figure 21 – Structure « parapluie »
Figure 22 – Systèmes semi-triangulés à haubans
Le franchissement de la petite portée peut être obtenu par l’une
des solutions précédentes. Les haubans sont en câbles ou plus
économiquement en ronds pleins, d’ailleurs moins déformables.
4.2 Structures supports d’équipements
lourds. Banalisation
Toutes les solutions données au paragraphe 4.1 restent valables
pour supporter des équipements lourds et des charges roulantes sus-
pendues, surtout celles qui franchissent la grande portée à l’aide de
poutres treillis de grande hauteur.
On évitera les flexions locales en plaçant rigoureusement les
charges isolées au droit des nœuds de treillis, ou en reportant ces
charges à des nœuds voisins par des chevêtres adaptés à la
demande.
Dans le cas (fréquent en bâtiment industriel) où les charges
d’exploitation et surtout leurs positions sont mal connues au
moment de la conception ou sont susceptibles de modifications en
cours d’exploitation, il est courant de les remplacer dans le
programme initial par des charges forfaitaires uniformément
réparties, mais les ossatures ainsi réalisées peuvent s’avérer locale-
ment insuffisantes pour les charges isolées réelles. Il est préférable
de prendre la peine d’envisager plusieurs systèmes alternatifs de
charges, par exemple :
— soit une charge ponctuelle de x tonnes en un point quelconque
d’une maille L ×  précisée ;
— soit une charge uniformément répartie de y tonnes sur une
surface A (m2) ;
— soit une charge générale uniformément répartie z (daN/m2), le
dimensionnement de chaque élément ou assemblage étant effectué
pour le cas le plus défavorable.
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5. Grandes portées
dans les deux directions
du plan
Les grandes portées se situent à partir de 20 × 20 m environ.
5.1 Simples parapluies
On trouvera des solutions analogues aux précédentes (§ 4.1) avec
quelques modifications, ou des solutions originales.
5.1.1 Sheds autoportants
L’addition de barres horizontales, dites barres de compression
(figures 19 et 20) permet de supprimer des poteaux intermédiaires
en constituant ainsi une poutre treillis de grande hauteur dans le
plan des sheds (figure 23). Dans la solution donnée figure 23b, il
faut de plus ajouter une barre horizontale inférieure pour parfaire
la triangulation des poutres transversales. Dans la solution de la
figure 23a, cette barre existe déjà, mais doit être renforcée pour
résister à des efforts de compression dans la zone voisine des
poteaux.
On remarquera que la barre de compression est extérieure à la
toiture, les précautions d’étanchéité aux traversées de couverture
étant cependant facilitées parce que se plaçant en point haut de
pente.
Comme dans les exemples du paragraphe 3 et de la figure 20, le
vitrage peut être placé en position verticale ou inclinée.
Les barres de compression (figure 23c ) peuvent encore être
utilisées dans la solution parapluie de la figure 21.
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5.1.2 Systèmes haubanés 5.1.3 Nappes tridimensionnelles

Comme dans le paragraphe 4.1.3 et la figure 22, des haubans exté-
rieurs soulagent efficacement les poutres de grande portée, y
compris celles qui se trouvent à l’intérieur de la maille de grande
surface sans point d’appui intérieur (figure 24).
Ce dispositif peut être appliqué à des nappes tridimensionnelles
ou de poutres croisées (§ 5.1.4). On peut alors franchir de très
grandes portées (plus de 50 m) dans les deux directions.
Nota : on se reportera à l’article Structures réticulées spatiales [C 2 575] de la présente
rubrique pour les structures spatiales à 2 nappes.
Ces systèmes sont particulièrement indiqués lorsque trois condi-
tions de programme sont réunies :
— grandes portées dans les deux directions du plan ;
— charges isolées placées en un point quelconque de la maille
horizontale limitée par les files de poteaux (voir les observations
sur ce sujet dans le paragraphe 4.2) ;
— utilisation de l’espace intérieur à la structure, par exemple pour
des réseaux de gaines, tuyauteries, appareils d’équipements, etc.

Figure 23 – Sheds autoportants

Figure 24 – Système haubané spatial

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5.1.4 Poutres triangulaires 5.2 Structures supports d’équipements

Nota : on se reportera à l’article Structures réticulées spatiales [C 2 575] de la présente
rubrique.
Lorsque les portées des deux directions du plan sont très
différentes, il peut être intéressant d’utiliser pour franchir la grande
portée (35 m et plus) des poutres triangulaires, constituées par trois
membrures parallèles horizontales ou légèrement cintrées reliées
par des treillis sur les trois faces (la face horizontale, quand elle est
faiblement sollicitée, peut être traitée en poutre Vierendeel, sans
diagonales).
La poutraison de l’autre direction est en poutres planes à treillis
ou en fermes à deux pentes, ou en arcs dont les poussées peuvent
être reprises par les poutres triangulaires très rigides latéralement
et en torsion.
Pour être économiques, les poutres triangulaires doivent être
largement espacées (au moins 12 m) ; elles sont souvent utilisées
comme supports de lanterneaux vitrés (éventuellement orientés
comme dans les sheds), ce qui peut justifier des espacements plus
réduits.
Comme pour les structures traitées au paragraphe 3, les solutions
à treillis de grande hauteur (au moins le dixième de la portée en
appuis simples, le vingtième en continu) supportent bien des condi-
tions de charges d’exploitation importantes, ce qui rend plus favo-
rables les structures spatiales (§ 5.1.3), surtout lorsqu’il s’agit de
charges ponctuelles dont la position n’est pas définie à l’avance, ou
est susceptible de varier (charges isolées, suspendues, mobiles, par
exemple). Comme il a été dit au paragraphe 4.2, l’emploi de
chevêtres reportant les charges aux nœuds de treillis évite les
flexions locales.
5.3 Structures industrialisées
Les séries de fabrication sont de moindre incidence sur les grandes
ossatures (de grandes portées précisément). Elles restent néanmoins
avantageuses pour toutes les ossatures secondaires qui les
accompagnent (et les composants de second œuvre), ce qui conduira
de préférence à organiser un maillage tramé des ossatures princi-
pales pour une construction donnée, allant même jusqu’à la modula-
tion de l’industrialisation ouverte, qui doit faciliter l’emploi
d’éléments standardisés pour les composants de second œuvre
(façades, cloisonnements, etc.).

Références bibliographiques

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Recommandations européennes. Revue
Construction métallique du CTICM.
[2] Règles NV 65 (DTU P 02-002) et mises à jour.
Règles N 84 (DTU P 06-006).
[3] Règles parasismiques PS 69 (DTU P 06-003).
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officiel. Notice 1477, janv. 1982.
[5] SOKOL (L.). – Calcul des pannes en section Z.
CTICM. Revue Construction métallique no 1
(1979).
[6] Calcul des structures compte tenu de la colla-
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tion métallique no 3 (1977).
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Aide-mémoire, Dunod (1970).
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lique. (Bibliographie p. 353), Dunod (1983).
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Chambre suisse de construction métallique,
Monographies de bâtiments industriels
indiquant les poids.
[10] NF P 30-201. Code des conditions minimales
d’exécution des travaux de couverture des
bâtiments et édifices, janv. 1948.
[11] NF P 06-001. Bases de calcul des constructions.
Charges d’exploitation des bâtiments,
juin 1986.
[12] DTU 40.11 à 40.45. Couvertures.

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