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LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 20, FÉVRIER-MARS 1959, 360

RAPPORT SUR QUELQUES RECHERCHES DANS LE DOMAINE


DU MAGNÉTISME AUX LABORATOIRES PHILIPS

par H. B. G. CASIMIR, J. SMIT, U. ENZ, J. F. FAST, H. P. J. WIJN, E. W. GORTER,


A. J. W. DUYVESTEYN, J. D. FAST et J. J. de JONG.
Laboratoires de Recherches Philips, N. V. Philips’ Gloeilampenfabrieken, Eindhoven, Pays-Bas.

Résumé. 2014 Dans la première partie de l’article, on discute de l’anisotropie cristalline d’un
certain nombre de composés d’oxydes hexagonaux contenant du baryum. En l’absence d’un champ
magnétique extérieur, le vecteur d’aimantation peut être orienté dans une direction arbitraire par
rapport à l’axe c. Ce comportement peut déjà être décrit par deux constantes d’anisotropie. On
donne des exemples de matériaux présentant, pour le vecteur d’aimantation, une direction privi-
légiée (le long de l’axe c), un plan privilégié (plan de base) ou un cône privilégié. Ce dernier cas
se produit à des températures relativement basses dans des cristaux contenant du cobalt. Il
existe aussi des matériaux dans lesquels, à différentes températures, se produisent les trois types
d’anisotropie. Des mesures ont porté sur l’anisotropie relativement faible existant dans le plan de
base, qui présente une symétrie hexagonale. Dans les cristaux n’ayant que des ions métalliques
trivalents, deux de ces ions peuvent être remplacés par un ion divalent et un ion quadrivalent.
Il apparaît que la substitution du cobalt favorise alors également l’apparition d’un plan privilégié
d’aimantation, comme dans les oxydes qui contiennent des ions métalliques divalents. L’énergie
classique dipôle-dipôle a été calculée et il a été démontré qu’elle peut expliquer l’anisotropie observée
dans la structure contenant deux couches successives de baryum, qui montrent même en l’absence
de cobalt un plan privilégié pour le vecteur aimantation. L’anisotropie dans la structure contenant
des couches simples de baryum, qui ont une direction privilégiée du vecteur aimantation, n’est pas
expliquée par ce mécanisme et provient probablement de l’interaction spin-orbite. Dans la der-
nière section, on discute de l’influence de la précipitation contrôlée sur les propriétés magnétiques
des alliages. On montre à l’aide d’un microscope électronique que le précipité produit sous champ
magnétique provoquant la valeur élevée (BH)max (jusqu’à 12 x 106 gauss-oersteds) du mono-
cristal « ticonal (« alnico ») contenant 34 % de cobalt comporte, dans la condition optimum, de
longues aiguilles parallèles (fig. 7.1 et 7.2). On montre de plus, qu’une texture (110) [001]ne peut
être obtenue dans du fer à 3 % de silicium que si le métal contient un précipité de composition
favorable (par exemple Si3N4 ou MnS) et de division favorable (fig 7.4).
Abstract.2014
In the first part of the paper the crystalline anisotropy of a number of hexagonal
oxidic compounds containing barium is discussed. In the absence of an external magnetic field
the magnetization vector can point in an arbitrary direction with respect to the c-axis. This
behaviour can already be described with two anisotropy constants. Examples are given of
materials with a preferential direction (along the c-axis), with a preferential plane (basal plane) as
well as with a preferential cone for the magnetization vector. The latter case occurs at relatively
low temperatures in crystals containing cobalt. There are also materials in which, at different
temperatures, all three types of anisotropy occur. The relatively weak anisotropy in the basal
plane, which has six-fold symmetry, has been measured. In crystals having only trivalent metal
ions, two such ions can be replaced by one divalent and one quadrivalent ion. It appears that
substitution of cobalt again promotes the occurrence of a preferential plane of the magnetization,
as in the oxides which contain divalent metal ions. The classical dipole-dipole energy has been
computed and it is shown that it can account for the observed anisotropy in the structure contain-
ing two successive barium layers, which, although not containing cobalt, shows a preferred
plane for the magnetization vector. The anisotropy in the structure containing single barium
layers, which has a preferred direction of the magnetization vector, is not explained by this mecha-
nism, and presumably originates from spin-orbit interaction. The influence of controlled preci-
pitation on the magnetic properties of alloys is discussed in the last section. With the aid of an
electron microscope it is shown that a precipitate, consisting of long parallel needles in the optimal"
case, causes the high (BH)max value (up to 12 106 gauss-oersteds) of single crystal " ticonal
(" alnico ") containing 34 % cobalt, that has undergone a special heat treatment in a magnetic
field (Fig. 7.1 and 7.2). It is further shown that a (110) [001] texture can be obtained in 3 %-
silicon iron only if the metal contains a precipitate of favourable composition (e.g. Si3N4 or MnS)
and division (Fig. 7.4).

1. Introduction, par H. B. G. CASIMIR. - Bien gauss. 0153rsteds [1], nos chercheurs se sont surtout
qu’on poursuivi l’étude des métaux ferro-
ait consacrés à l’étude des matériaux ferromagnétiques
magnétiques, étude approfondie des caractéris- non métalliques, dont on ne connaissait prati-

tiques du « Ticonal » et réalisation à l’échelle de quement jusqu’en 1950 que les ferrites, oxydes à
laboratoire d’un matériau dont (BH)max = 12 X 101, structure spinelle cubique. La valeur de l’aiman-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01959002002-3036000


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tation à saturation de ces ferrites et l’allure de la nouveau groupe de combinaisons contenant de


courbe 1/X T au-dessus du point de Curie ont
-
l’oxydé de fer [10], dont la structure cristalline est
pu être expliquées par Néel [2] par l’hypothèse de étroitement liée à la structure spinelle. Dans l’empi-
l’antiferromagnétisme non compensé, dit ferri- lement le plus compact des ions oxygène, une petite
magnétisme. L’étude par la diffraction des neu- partie des ions oxygène est remplacée par un
trons [3] ainsi que l’inversion de l’aimantation ion Ba ; en même témps le nombre d’ions magné-
rémanente en fonction de là température [4] dans tiques diminue de 2 à 3 unités par ion Ba introduit
certaines combinaisons ont confirmé cette hypo- dans le réseau. Cette substitution rend la symétrie
thèse. Par suite de la présence d’anions, l’inter- crystalline hexagonale. On peut considérer la struc-
action d’échange entre les moments magnétiques turé comme étant constituée par des couches de
des cations est du type indirect et est appelée super- spinale qui alternent avec des couches hexagonales
échange. Cette interaction est presque toujours contenant les ions Ba. Il y à des structures pour
négative, c’est,-à-dire tend vers une orientation lesquelles dans la maille élémentaire les ions Ba
antiparallèle des moments da spin des ions métal. sont concentrés dans des couches singulières ; la
liques voisins. Il existe toutefois des exemples structure magnétoplumbite dite M en est le proto-
d’interaction positive dans les oxydes [5]. Le méca- type. Il y a d’autre part des structures dans les-
nisme du super-échange a été expliqué par Ander- quelles on trouve des ions Ba dans deux couches
son [6], qui a donné une extension détaillée de la adjacentes. La structure la plus simple de ce genre
théorie proposée par Kramers [7]. Cette théorie notait pas connue auparavant et fut appelée struc-
donne le résultat généralement valable, que l’inter- ture Y [11]. Toutes les structures [11] sont des
action de super-échange est maximum lorsque les empilements de couches singulières et doubler
deux ions métalliques. et l’anion intermédiaire sont contenant l’ion Ba, et de couches multiples à stuc-
colinéaires ; elle est beaucoup plus faible lorsque ture spinelle.
l’angle formé par Ces ions est un angle droit. Cette Toutes ces combinaisons sont ferrimagnétiques :
conclusion est extrêmement importante pour l’ex- les courbes 1/x -
T présentent l’allure exigée
plication de l’aimantation spontanée dans le réseau par la théorie de NéeL Aussi pour ces combinaisons,
spinelle, et a également été confirmée par l’étude qui contiennent de nouveaux types de configu-
de l’aimantation à saturation d’autres substances à ration ionique, on a pu déterminer là configuration
structures diverses. des spins au moyen des critères d’Anderson. Ainsi,
L’importance industrielle des ferroxcubes, fer- on obtient un test critique de ces critères d’Ander-
rites à structure spinelle, est principalement due à son sur la grandeur de l’interaction de super-
leur faible conductivité électrique, qui permet en échange en fonction de la configuration ionique [12]
principe de les utiliser aux fréquences élevées. Le L’intérêt industriel de ces combinaisons réside
rrinéral bien connu à structure spinelle, la magné- dans la grandeur et le sens de l’anisotropier magnéto-
tite, ne possède pas cependant cette propriété cristalline en général assez grande par suite de la
(p 10-2 Q cm). Il en résulte que même des
=
faible symétrie [11].
traces de Fe30. dans d’autres ferrites augmentent Pour les structures contenant des couches singu-
déjà considérablement leur conductivité, ce qui lières de barium l’anisotropie est en général posi-
cause, en plus des pertes par courants de Foucault, tive, ce qui signifie que l’on rencontre une direction
des pertes magnétiques relativement grandes du préférentielle parallèle à l’axe c pour l’aimantation
type relaxation [8], probablement dues au cou- spontanée. Le matériau à structure M est l’ingré-
plage du moment de spin de l’électron avec le dient, de base pour les aimants permanents : le
. réseau pendant son mouvement. Les pertes aux ferroxdure [13]. Si les cristallites de ce matériau
fréquences plus élevées, qui commencent vers 5 à. sont orientées dans un champ magnétique on peut
200 Me/s, sont causées par des phénomènes de réso- obtenir un produit (BH)max ==3.5 X 106 gauss.
nancé identifiés par Snoek [9] comme étant la pré- oersted. Si l’on veut utiliser la force d’attraction
cession des vecteurs magnétiques des différents d’un aimant, le produit .Br Hc est plus important
domaines de Weiss dans le ûhâmp d’anisotropie HA, et, dans ce cas, le ferroxdure est équivalent au
« Ticonal ».
qui est proportionnel à la rigidité avec laquelle le
vecteur aimantation est lié à la direction de facile Pour les combinaisons à structure Y avec deux
aimantation. Il en résulte théoriquement que la couches de Ba adjacentes l’anisotropie magnéto-
fréquence pour laquelle ce phénomène se produit cristalline est négative, ce qui signifie que le plan de
est inversement proportionnelle à la perméabilité base est le plan préférentiel pour l’aimantation
aux basses fréquences résultant d’un processus de spontanée. Comme la rotation de l’aimantation
rotation. La plupart des ferrites à compositions dans le plan de base se fait très fadilement, ces
chimiques et à structures céramiques diverses matériaux présentent des propriétés magnétiques
tépondent à cette relation dite de:Snoek avec un douces. La différence avec le fèrroxèubë réside dans
écart inférieur à un facteur 2. ce que la fréquence de résonance est relativement
Au cours des dernières années on a trouvé un plus élevée [10]; Ceci résulte du fait que la préces-
362

sion est en principe un mouvement du vecteur tisant interne important qui conduit à une per-
aimantation dans l’espace tel qu’il apparaît pen- méabilité relativement faible. Il est donc très utile
dant cette précession, elliptique dans le cas présent, ici d’orienter les cristallites. Dans le cas présent,
des écarts hors du plan préférentiel. La rigidité qui il faut effectuer cette orientation à l’aide d’un
détermine cet écart est considérable, de sorte que champ tournant pour obtenir on résultat favo-
la fréquence de cette résonance ferromagnétique rable [14].
naturelle, qui est proportionnelle à la moyenne Dans les paragraphes suivants, on traitera
géométrique des rigidités le long des axes de quelques aspects de l’anisotropie magnéto-cris-
l’ellipse, est très élevée. La perméabilité aux fré- talline de ces combinaisons hexagonales.
quences basses, pour lesquelles le mouvement n’a
pratiquement lieu que dans le plan préférentiel, au 2. Description phénoménologique de l’aniso-
contraire, est déterminée par la rigidité la plus tropie magnéto-cristalline hexagonale, par J. SMIT.
faible. La gamme de fréquence déterminée par la -

L’énergie d’anisotropie magnéto-cristalline d’un


relation de Snoek est alors étendue à des fréquences cristal hexagonal peut être représentée par la for-
plus élevées. Cependant la perméabilité n’est pas mule
très grande (10-50).
Pour éviter des tensions mécaniques clnes au
rétrécissement anisotrope qui par l’effet de la
magnétostriction, peuvent exercer une influence Le dernier terme donne l’anisotropie dans le plan
négative sur la perméabilité, on jugeait auparavant de base. L’angle cp est mesuré par rapport à une
nécessaire d’utiliser des matériaux à structure direction d’énergie extrême dans ce plan.
cubique. Pour les matériaux hexagonaux à per- Si nous nous limitons aux deux premiers termes
méabilité relativement faible, ce n’est proba- de (2.1), c’est-à-dire aux termes avec K1 et .K2,
blement pas là le facteur de limitation. Il importe on constate qu’il est déjà possible de décrire
davantage que la perméabilité d’un cristal soit quelques positions d’équilibre caractéristiques du
égale à l’unité dans une des directions principales. vecteur aimantation dont quelques-unes n’ont pas
C’est pourquoi dans un échantillon composé de été traitées jusqu’à présent dans la littérature.
cristaux non orientés, il y a un champ démagné- Selon le rapport entre Kt et K2 on obtient les

TABLEAU 2.1
CONFIGURATION STABI,E ET CHAMP D’ANISOTROPIE EN FONCTION DE K1 ET K2

directions préférentielles et les champs d’aniso-.


tropie indiqués dans le tableau 2.1 et la figure 2.1.
Le champ d’anisotropie pour des mouvements du
vecteur aimantation pour lesquels l’angle reste
constant est défini par :

dans la position d’équilibre, donnée par l’angle 00,


dans laquelle on a
1 T.1

Dans cette approximation on peut décrire non


seulement la présence d’un axe préférentiel (axe c)
et d’un plan préférentiel (plan de base) mais aussi
d’un cône préférentiel avec un angle d’ouverture
de 260. Il n’est pas nécessaire que des génératrices
soient parallèles à des directions cristallographiques
FIG. 2.1. -

Diagramme des constantes de l’anisotropie


magnétocristalline K1 et K2 avec les trois types d’aniso- simples. Pour K1 > 0 et K, - 2K2 il existe un
tropie : direction préférentielle (00 0), plan préfé-
=
domaine où l’on peut rencontrer deux positions
rentiel (60 =
90°) et cône préférentiel dont une métastable. On voit que dans le domaine
du cône préférentiel la rigidité augmente d’un
363

facteur 2comparé aux deux autres domaines. Le La position d’équilibre du cristal est telle que les
champ d’anisotropie équivalent pour des mouve- directions de Ht et JI coïncident. Pour de petits
ments sur l’enveloppe du cône est donné par la écarts oc avec cette orientation d’équilibre l’aiman -
rotation suivante : t,ation s’orientera de telle sorte que :

Il diminue donc au fur et à rnesure que 0 diminue. Le moment de rappel par cm3 de matériau est
On peut déduire des mesures de Sucksmith [15] donne par la formule .

que pour le cobalt il existe une cône préférentiel


dans l’intervallt- de température compris entre 200°
et 300 oc. Ces deux équations permettent de trouver la
rigidité dans le champ magnétique H :
3. Résultats expérimentaux sur l’anisotropie
magnéto-cristalline pour les oxydes hexagonaux,
par U. ENZ, J. F. FAST et H. P. J. WIJN.
MÉTHODES DE MESURE. Dans ce qui suit nous
-

décrirons des mesures d’anisotropie sur des oxydes Il est pratique oe représenter Ja rigidité en
fonction de l’inverse du champ :
ferrimagnétiques hexagonaux. Toutes les mesures
ont été faites sur des monocristaux des diverses
composés [16]. Pour déterminer les constantes
d’anisotropie magnéto-cristalline on fait appel dans
ce qui suit à deux méthodes : ce qui permet de trouver Ht par extrapolation
a) Mesure de la rigidité c, avec laquelle l’axe linéaire pour un champ H - 00. C’est là que réside
magnétique préférentiel d’un cm3 du cristal est l’avantage de cette méthode car il est très difficile
lié à la direction d’un champ magnétique élevé. de produire des champs ayant l’intensité des
On soumet le cristal à une oscillation harmonique de champs d’anisotropies (par exemple 105 Oe). Il est
faible amplitude et on calcule la valeur de c d’après vrai qu’on n’obtient pas K1 et .K2 séparément, mais
la période d’oscillation mesurée. Le principe de la seulement une certaine combinaison de K1 et K2
mesure de la rigidité est représenté sur la figure 3.1. pour chacun des trois cas de direction préférentielle,
de plan préférentiel et de cône préférentiel.
Dans le cas du cône préférentiel on peut déter-
miner séparément, suivant le tableau 2.1, les cons-
tantes d’anisotropie en mesurant aussi l’angle 60 :

b) La deuxième méthode permettant de déter-


miner l’anisotropie magnéto-cristalline est basée
sur la mesure des courbes d’aimantation pour
différentes directions cristallographiques. Nous
nous limiterons à l’exemple du plan préférentiel
pour K, C 0. En appliquant un champ dans la
direction de l’axe c on peut admettre que le pro-
cessus d’aimantation se fait seulement par une
rotation uniforme de l’aimantation. Dans ce cas,
d’après la condition zF Jz0 0 avec =

et

FIG. 3.1. -

Principe de la mesure de la rigidité c.


on trouve entre l’aimantation M dans la direction c
et le champ appliqué H, la relation suivante :
Le disque du cristal C est suspendu par le point 0
à un fil de torsion orienté perpendiculairement au
plan du dessin. La direction préférentielle pour On
l’aimantation est P, l’anisotropie est représentée se sert pour simplifier de deux autres champs
d’anisotropie, définis par :
par le champ Hé (voir tableau 2.1) qui par défi-
nition prend toujours la direction P.
364

La relation (3.3) est indiquée sur la figure 3.2


pour quelques valeurs spéciales du rapport K1/K2.
Dans tous les cas le matériau est à l’état de satu-
ration pour le champ H = Htl. La tangente au
point zéro est donnée par le champ H(À), le même
champ qui résulte de la mesure de c. Si K2 = 0,
la courbe d’aimantation est une droite.
Une fois de plus on portera pour des raisons
expérimentales M2 en fonction de HlM, ceci pour
faciliter l’extrapolation au moyen des droites
obtenues de cette manière [15].
RÉSULTATS DE MESURE. - Du groupe étendu des
oxydes hexagonaux [10] on n’a examiné ici:que les
ferrites BaFe12019, Ba2Co2Fel2O22 et Ba3C02
Fe2404b pour-lesquelles on a choisi’respectivement Fie. 3.2. Courbes d’aimantation d’un cristal avec plan
-

les abréviations de M, Co,2Y et Co 2Z. Sur la figure 3.3 différents rapports K1IK" en
préférentiel, calculées pour
on a porté l’aimantation M en fonction du champ admettant une rotation uniforme de l’aimantation [H 11 c].

Fic. 3.3. -

Courbes d’aimantation d’un cristal de BaFe,,O,, (J1j. c) (M. P. Jongenburger).

magnétique appliqué parallèlement au plan de


base (0 90ô) pour la combinaison BaFe12O19,
=

d’après les mesures de M. P. Jongenburgér dans


nos laboratoires. On constate que K2 0 car la
=

relation entre H et M est linéaire jusqu’à la satu-


ration. Ceci est valable pour toutes les températures
mesurées. Sur la figure 3.4 on a porté en outre
l’aimantation à saturation par gramme, le champ
d’anisotropie IIOÀ et l’anisotropie magnéto-çris-
talline K1 en fonction de la température.
Sur la figure 3.5 l’aimantation à saturation et le
champ d’anisotropie Hé trouvé par les mesures
de rigidité sont représentés pour la combi-
naison Co2Y. Pour cette dernière, on remarque
surtout la chute rapide dans une zone autour
de 215 ° K. Le champ d’anisotropie y devient prati-
quement nul. Le résidu est probablement causé
par quelques défauts d’homogénéité de l’échan-
tillon. La caractéristique de K1 + 2K2 est con-
tinue avec un passage à zéro pour 215 OK. Pour des
températures inférieures à 215 nK on a pour C02Y Fie. 3.4. -

Aimantation à saturation par gramme (1,


un cône préférentiel dont l’angle d’ouverture 00 est
champ d’anisotropie Hf et anisotropie magnéto-cristal-
représenté sur la figure 3.6. Pour des températures line Kl de la combinaison Bafeioi.
365

inférieures à 215 °K la valeur de l’angle 9o décroît d’anisotropie que la mesure de la rigidité. A 215 °K
rapidement et atteint pour la température de Ja courbe M(H) présente la courbure convexe
l’azote liquide la valeur 0. 6810, Pour des valeurs
-r-
prévue ( fcg, 3.7). A 77 OK on constate le compor-

FIG. 3.7. Courbes d’aimantation de Co2Y,


-

mesurées à différentes températures.

tement caractéristique d’un cône’préférentiel, déjà


pour le champ H 0 on trouve une aimantation
=

danse la direction ç. On a trouvé le point dessiné


pour H 0 en utilisant la mesure de l’angle 60
=

d’après M M, cos Oo. En extrapolant les trois


=

courbes d’après le processus déjà mentionné nous


avons déterminé K, et Ka pour les trois tempé-
FIG. 3.5. - Aimantation à saturation par gramme a, ratures mentionnées. Le résultat a été représenté
champ d’anisotropie Ht, résultant de la mesure de la sur la figure 3.8 par une courbe dans le dia-
rigidité, et K1 + 2K2, déduit de H é et de l’angle 00,
pour la combinaison Co2Y.

supérieures à 215 OK Co2Y possède un plan préfé-


rentiel jusqu’au point de urie.
Pour la tempé-
rature ambiante normale le champ d’anisotropie a
une valeur maximum de Ilt = 28 000 gauss,

FIG. 3.8. Diagramme des constantes Ki et K2 de Co2Y.


-

L’anisotropie magnéto- cristalline est indiquée à l’aide


d’une courbe, dont la température absolue est le para-
mètre.

gramme K1(KvJ avec la température absolue


Fie. 3.6. -

Angle d’ouverture 60 du cône préférentiel comme paramètre. Cette courbe a un point d’inter-
en fonotion de la température pour Co2Y. section à F =
c’K avec
215 K, + 2KZ = 0 ;
la droite
elle passe donc pour des températures plus basses
Les courbes d"aimantation ont été mesurées pour dans la zone avec cône préférentiel. La précision du
diverses températures (fig. 3.7) avec le champ résultat n’est pas très grande (env. 10 %) du fait
magnétique parallèle à l’axe c. A la température qu’il est nécessaire d’extrapoler relativement loin
ambiante la relation M- H est presque linéaire. pour obtenir KI (HAO :;--- 10e gauss pour 77 °K).
La tangente à l’oPigine donne le même champ Toutefois les trois mesures indépendantes de Ht,
366

60 et M(H) montrent pour toute la gamme de le point de passage à la direction préférentielle


températures une coïncidence satisfaisante. (480 °K). Ceci contrairement à la plupart des maté-
Comme le montre la figure 3.9, on rencontre riaux ferromagnétiques qui présentent un maxi-
mum aux environs du point de Curie. Par cette
mesure de u, la rotation libre de l’aimantation dans
le plan préférentiel est particulièrement bien
démontrée.
On peut faire varier la température de transition
du plan préférentiel à la direction préférentielle
pour le Co2Z en ajoutant en solution solide du Zn2Z
qui possède une direction préférentielle. Pour
COQ..5Znl..5Z le point de transition se situe à la tem-
pérature ambiante. La figure 3.10 montre les aniso-
tropies que l’on peut obtenir à la température am-
biante par la variation du rapport Co-Zn. Dans la
zone 0 0 0,5 il existe une direction préfé-
rentielle, dans la zone 0,5 8 2,0 un plan pré-
férentiel. Cette possibilité de diriger l’anisotropie
permet plusieurs applications, par exemple pour
des résonateurs ferromagnétiques à des fréquences
choisies au préalable.
Finalement, nous avons mesuré pour la combi-
naison Co1,92Feô $Z à la température ambiante
FIG. 3.9. -
Aimantation à saturation par gramme (1, l’anisotropie dans le plan de base en mesurant la
champ d’anisotropie H ô et perméabilité initiale [J.i pour rigidité Coo = H: . Ma sin 6cp en fonction de
la combinaison Co2Z. l’angle p. Pour cette rnesure on suppose H Hj.
Le résultat a été représenté sur la figure 3.11. On
pour la combinaison C02Z le cas remarquable des
trois types d’anisotropie. Au-dessus de 480 °K cette
substance possède une direction d’aimantation pré-
férentielle (l’axe c), entre 220 OK et 480 oR un plan
préférentiel (plan de base) et en dessous de 220 OK
un cône préférentiel Le comportement de la per-
méabilité initiale de Co2Z mesurée sur un petit tore

FIG. 1.11. Anisotropie dans le plan préférentiel de Coi,92


-

Feo.o3 n
mesuré comme rigidité c en fonction de l’an- 1 e y
dans le plan de base. La position p = 0 est choisie
arbitrairement.

reconnaît, superposées à la symétrie d’ordre 6 il


laquelle il faut s’attendre, égalerneut des compo-
santes d’ordre 2 et 4. Ceci se comprend facilement
quand on admet une légère erreur dans l’orien-
FIG. 3.10. Anisotropie magnéto-cristalline de la combi-
--

tation du cristal telle que le champ magnétique


naison C08Zn2-3Z ,en fonction de 8. Direction préféren- fasse un petit angle e avec le plan de base. On
tielle pour 0 8 0,5. Plan préférentiel pour
0,5 8 2,0. obtient ainsi la contribution lIt sjn e à l’aniso-
tropie dans le plan de base. Sur-la figure 3.12 on a
inonocristallin est particulièrement caractéristique. représenté la résultat de l’analyse de Fourier de la
Cette perméabilité présente une valeur élevée dans courbe de la figure 3.11. Comme résultat on trouve
la zone du plan préférentiel avec un maximum pour K3 122 erg cm-3. Pour la combinaison Co2Y on
.-
367

obtient par des mesures analogues K3 *800ergem-,3 brusque. La formation de LaCoFe110x9 en partant
à la température ambiante. d’un mélange de La2(CO3)3, CoC03 et a-Fe 203 com-
En résumé on peut dire qu’il est possible de primé et chauffé à des températures comprises
entre 1200° et 1 500 °C dans l’air et refroidi lente-
ment ou trempé n’est pas complète : un certain pour-
centage de la phase à structure magnétoplombite
est formée, qui est maximum quand la température
de chauffage est d’environ 1 300°C; mais on
trouve en tous cas dans les diagrammes de spectro-
métrie à rayons X des réflexions fortes attribuables
aux phases pérovskite, La(Fe, Co )03-8, et spinelle
(Co, Fe)Fe204, et des traces de oc-Fe203.
En ôutre, cette méthode d’introduction des
ions Co2+ est limitée à un atome de Co par groupe
BaFe12019. On a pu préparer une série de solutions
solides entre BaFe12019 et BaCoGTi6Ol9, c’est-à-
dire selon la formule BaCoaTiaFel2-2aOl9, en chauf-
fant un mélange comprimé de BaCO3, CoC03, TiO2
(anatase) et «-Fe203 à une température de 1l320 °C,
avec plusieurs valeurs de a entre a 0 et a =1.9,
=

et avec a = 6.
Dans tous les cas on trouve les réflexions carac-
téristiques de la phase magnétoplumbite. Une ligne
faible à l’angle 0 =42°, qui peut être attribuée àla
réflexion 108, peut aussi provenir de la réflexion la
plus forte de la phase spinelle, 311. Dans un cas,
pour a =1,1, la présence d’une phase ferroma-
gnétique avec point de Curie de, 520 °C a été
FIG. 3.12. ’- llrnalyse de Fourier de la courbe figure 3.11. vérifiée par la mesure de l’aimantation à satu-
La composante avec symétrie hexagonale est prédo- ration dans un champ de 27 000 0153rsteds au-dessus
minante. du point de Curie de la phase magnétoplombite. En
décrire les propriétés anisotropes de Co zY et Co2Z supposant que cette phase soit constituée
avec les trois constantes KI, K2, K3*
de CoFè204, il y en aurait environ 2 1/2 % en
poids. Pour cette raison on s’est contenté de faire
4. La varia1ion de des mesures préliminaires sur tous les échantillons,
l’énergie magnéto-cristalline c’està-à-dire des mesures de l’aimantation à satu-
de BaFe12O19 produite par la substitution de ration dans des champs jusqu’à 6 600 oersteds et
Co2++Ti4+ à2Fea+, par E. BiV. GOHTEH. Les oxydts de la perméabilité initiale à 30 kc/sec. Les résultats
ferrimagnétiques ÉaMeIFC16027 2 et Ba 3 M(llFc 2 24041 sont donnés sur la figure 4.1.
ont une direction préférentielle d’aimantation
quand l’ion bivalent Me" est FeII, Nizi, Zn", MgII,
mais un plan préférentiel d’aimantation pour une
substitution, au moins partielle, par des ions Col’.
Il nous apparut intéressant de rechercher s’il est
possible d’introduire des ions Col’ dans le
BaFeOia à structure magnétoplombite, et dans
ce" cas, si l’introduction progressive des ions CoII
diminue l’énergie magnétocristal ine (K1 = 3,3.166
crgs/cin3 pour BaFe,20,.,) et, finalement, produii,
un plan préférentiel d’aimantation. Pour introduire
des ions divalents 1BfeII dans le BaFel2ol9, on pcu t
choisir entre : 1) le remplacement simultané ces
ions Ba2+ par La3+ et des ions Fe3+ par Mc2+, ,
FIG. 4.1. -

Moments à saturation en uB des matériaux


représenté par la formule BJL,,,LaullIcl’Fe 111 aOI91 BaCoaTiaFe12-2aÜ19: (1) calculés pour le remplacement
et 2) le remplacement des ions Fe3+ par Ues ions par les ions Co2+ et’ri4+ des ions Fe3+ ayant les moments
divalents et tétravalents, selon la formule magnétiques dans la même direction que le moment
résultant ; (2) calculés pour l’occupation suivant une
répartition statistique des sites octaédriques par les
ions Co2+ et Ti4+ ; (3) calculés pour l’occupation de
par exemple BaIIGâI râvFl 1 2a19. Bertaut [17] a tous les sites métalliques par les ions Co2+ et Ti4+ SUi_
réussi à préparer La li ezIrc iIl9 par une trempe vant une répartition statistique.
368

Tandis que pour a = 1.0 à aucune température c’est bien en effet le ces, dans la région au-dessous
on n’a une perméabilité uo > 4, on voit que pour de la descente subite de ui on trouve un plan préfé-
a == 1,27 1,4 et 1,6 on trouve des perméabilités éle-
rentiel, et au-dessus une direction préférentielle
véès dans une région étroite de température ce qui d’aimantation. L’échantillon a = 1,0 a une direc-
signifie qu’on a alors un plan préférentiel d’aiman- tion préférentielle à toutes températures. Le résul-
tation. Des mesures préliminaires faites sur des tat des mesures de l’aimantation à saturation
échantillons à cristallites orientés montrent que (fig. 4.2) montre qu’il y a une concordance satis-

FiG. 4.2. -

Aimantation à saturation (H == 6 600 Oe), en gauss cn2 g-1 et perméabilité initiale ui


(f =
16 000 c/s) en fonction de la température pour les matériaux BaCoaTiaFe12-2a019°

faisante avec les valeurs minima calculées pour le la magnétoplombite (M) et pour la combinaison
remplacement par les ions Co2+ et Ti4+ des Ba2Me2Fel2()22, ayant une structure cristalline
ions Fe3+ ayant des moments magnétiques dans les hexagonale dite Y, on a calculé l’énergie dipolaire.
mêmes directions que le moment résultant. On
trouve que pour des substitutions Ni + Ti, Zn + Ti
Mg + Ti, Co + Ge, Ni + Ge, Zn + Ge, Co + Sn,
Co + Zr il y a aussi une grande diminution de
l’énergie magnétocristalline, mais on n’obtient pas
dans ce cas des matériaux à plan préférentiel
d’aimantation.

5. Interaction dipolaire magnétique comme


cause de l’énergie magnétocristalline, par J. SMIT
et A. J. W. DUYVESTEYN.

En principe il est possible que l’énergie magné-


lique dipole-dipole classique contribue à l’énergie
magnéto-cristalline dans les cristaux hexagonaux.
Ceci contribue à K, exclusivement, car les expres-
sions pour l’énergie de dipoles respectivement
parallèles et antiparallèles

sont quadratiques par rapport au cosinus de l’angle


0 entre la direction du spin et la ligne droite liant
les dipoles. FIG. 5.1a.-
Demi-maille élémentaire de la structure M.
Pour l’oxyde BaFe12019 ayant la structure de b) Tiers de la rnaille élémentaire de la structure Y.
369

Les structures sont données aux figures 5. la et sont reproduits au tableau II. Le nombre de magné-
5 .1 b. Les calculs ont été effectués à l’aide d’une tons de Bohr de l’ion au point i du réseau est repré-
calculatrice 704 du laboratoire 1. B. M" à Pough- senté par n2. La structure M contient cinq sortes
keepsie (U. S. A.) (’). Bien qu’il existe des méthodes de sites différents pour les ions métalliques tandis
de calcul convergeant rapidement, en utilisant la que la structure Y en a six. Les signes de tous les
calculatrice, il était plus facile de calculer à partir ni sont positifs pour les configurations de spin des-
de 5.1. Pour le calcul on a tenu compte de tous les sinées. Les configurations des spins sont déduites
ions voisins ’dans un rayon inférieur à 20 a. par Gorter [12].
Les paramètres de r’éseau sont empruntés à La valeur de K1 calculée pour BaFe12O19
Brann [11]. Les résultats, exprimés dans les coeffi- (nui = 5) est - 1,5.106 erg/cm3, correspondant à
cients kij. de la série une valeur de k de -

61,7 du tableau II. Cette


Valeur négative est due principalement à l’inter-
action dipolaire importante entre les ions 3 qui

TABLEAU II

VALEURS CALCULÉES kij DE L’EXPRESSION DE L’ÉNERGIE DIPOLAIRE (5.2)


POUR LA STRUCTURE M ET LA STRUCTURE Y

sont situés dans le même plan de base. La structure ions et de leur répartition sur les sites de réseau
M peut être considérée comme un empilement de disponibles. Pour Mn 22+Y l’énergie dipolaire est
couches de spinelle qui comprennent les ions 1, 2 indépendante de la répartition et l’on trouve
et 3 et de couches contenant du Ba avec un empi- K1 = - 6.8 X 106 erg/cm3, ce qui correspond à
lement hexagonal d’oxygène et qui renferment les une valeur de k du tableau II de 272.4. Dans le
-

ions métalliques 4 et 5. Dans un réseau de spinelle cas extrême où des ions bivalents non magnétiques

pur l’énergie dipolaire négative entre les ions est occupent les sites 3, ce qui diminue la contribution
annulée par les couches de spinelle adjacentes. négative, il reste K, == - 4. 0 X 106 erg/cm3.
Dans la couche contenant du Ba il y a encore une Bien que l’on n’ait pas encore effectué beaucoup
interaction dipolaire positive entre les ions 4-5 et de mesures précises d’anisotropie cristalline sur des
5-5, mais celle-ci n’est pas assez importante pour combinaisons ayant la structure Y pour des
compenser la contribution négative des couches de basses températures, il est certain que toutes les
spinelle. combinaisons présentant la structure Y ont une
La valeur expérimentale de l’anisotropie dans valeur négative pour KI de l’ordre de quelque
BaFeapi9 pour des basses températures est de 106 erg/cm3. On peut donc admettre que l’énergie
+ 4,4.106 erg/cm3 environ, comme le montre le d’anisotropie prédominante provient de l’énergie
paragraphe 3, (figure 3.3) ainsi que les mesures de dipolaire.
résonance ferromagnétique [18]. Les mesures de Iaa structure Y est étroitement liée à la struc-
M. Jongenburger montrent que K 2 = 0, ou ture M et comprend également une couche de spi-
0,0tKi au maximum, comme il faut s’y attendre nelle dans laquelle se trouvent les ions 1, 2 et 3.
pour l’énergie magnétique dipole-dipole. Cependant Dans ce cas, les couches de spinelle sont cependant
cette interaction ne peut pas expliquer l’anisotropie séparées par deux couches contenant du Ba du
observée et il doit exister un autre mécanisme qui même type que celles qu’on rencontre dans la
expfique la différence + 6.106 erg/CM3. Un méca- structure M. Ces deux couches possèdent en com-
nisme probable sera décrit dans le paragraphe 6. mun un des ions 5 qui est à présent indiqué par 6
Les combinaisons avec la structure Y com- étant donné qu’il occupe une position cristallo-
prennent, en plus des ions FeIII, des ions métalliques graphique différente. La plus grande modification
bivalents. Dans ce cas, l’énergie dipolaire dépen- a lieu pour l’ion 4. Dans la structure M cet ion se
dra encore du nombre de magnétons de Bohr de ces situe dans Ie plan de base commun des deux
tétraèdres égaux. Dans la structure Y l’ion oxygène-e
(1) Nous sommes bien obligés à M. le Dr A. L. Samuel du sommet d’un des tétraèdres est remplacé par
de ce laboratoire de mettre à notre disposition la machine
à calculer pour ces problèmes. l’ion Ba de façon que l’ion 4 se trouve repoussé au
370

centre du tétraèdre d’oxygène. De ce fait, l’inter- ionique de 0,67 A de l’ion Fe3+. Indiscutablement
action d’échange avec l’ion 3 devient plus forte et la distance entre les trois ions oxygène voisins
le spin de l’ion 4 tourne [12]. Il en résulte que celui sera accrue comme pour les sites tétraédriques
de l’ion 6 tourne également. Ceci exerce une grande dans le réseau du spinelle, mais cela aussi ne peut
influence sur l’énergie dipolaire vu qu’une des être qu’une conséquence du fort recouvrement
interactions 4-5 et 5-6 est précisément négative -là des orbites des électrons de l’ion métallique et
où elle était positive pour la structure M. La contri- des ions d’oxygène. Ce recouvrement cause la
bution négative importante des couches de spinelle superposition d’états excités qui sont essentiels pour
reste maintenue et il en résulte une valeur néga- l’efficacité de l’interaction spin-orbite comme l’état
tive de KI plus grande que pour la structure M. fondamental de l’ion Fe3+ est 6S. Les états excités
Le fait que les interactions 1-1, 2-2 et 3-3 sont plus peuvent être du type ionique, par exemple 3d4s.
faibles pour la structure Y que pour la structure M Le champ cristallin possède une symétrie d’ordre
est dû principalement à ce que la concentration 3 stricte autour de l’axe c. Les cinq fonctions d’onde
de ces ions est de 20 % plus faible pour la struc- d’électron isolé sont :
ture Y que pour la structure M.

6. Origine de l’anisotropie cristalline de


BaFel2 Oie, par J. SMIT.
Il reste à expliquer une contribution positive de
l’ordre de + 6.106 erg/cm3 pour la structure M. La fonction d’onde 3d manquante ne peut être
On examinera si l’interaction spin-orbite peut en que 1 a fonction non magnétique y - (r2-3z2) de
être la cause. Cet effet ne se rencontrerait pas ou telle façon que l’interaction spin-orbite n’ait pas
peu dans la structure Y. L’effet de l’interaction d’effet. En outre il est possible que des états pour les-
spin-orbite sur l’énergie magnétocristalline dépend quels l’ion fer se trouve partiellement dans une con-
beaucoup des champs cristallins, c’est-à-dire de figuration Fe2+ soient excités, ce qui veut dire qu’un
l’entourage de l’ion métallique par les ions voisins. des électrons des ions oxygène retourne àl’ion fer.
Dans la structure Y les ions métalliques ne se On admet de tels états excités aussi pour expliquer
trouvent que dans les sites octaèdriques et tétraè- l’interaction de super-échange. Le sixième électron
driques. Les mêmes sites se rencontrent dans la se situe dans la demi-couche vide et a le choix
structure M.’ Le seul type de sites occupés par un entre les cinq orbites (6.1). Le recouvrement des
orbites d’électrons des trois ions oxygène est
maximum avec les obites représentés par C?:!:2 de
l’ion fer. Pour cette raison, on considère seulement
les états Y+2, Comme déjà dit précédemment le
champ cristallin ne supprime pas la dégénérescence
d’orbite de C?:l:2. Ceci peut toutefois se faire par
une interaction spin-orbite

Il en résulte que l’énergie de l’électron dans un


des deux états exités est réduite par l’énergie
d’interaction spin-orbite 4X si le spin occupe la
direction + z, ce qui veut dire que l’électron occupe
soit l’orbite cp+2, soit l’orbite Y-2, selon le signe de
X. Pour la position perpendiculaire du spin dans le
plan de base cette réduction d’énergie n’a pas lieu,
en conséquence le spin se situe de préférence le

FIG. 6.1. - Configuration des joiis d’oxygène long de l’axe c pour cet état exité. Plus générale-
autour de l’ion
Con ferrique ta figure
i’crriquc de la übure 5.1a.
5.1a. ment, on trouve au moyen du calcul de pertur-
bation pour un angle e quelconque entre la direc-
tion du spin et l’axe c, la partie de l’énergie dépen-
ion métallique que l’on trouve dans la structure M dant du spin :
et nondans la structure Y est le site de l’ion 4
dans la si ructure M (fig. 6.1).
La distance entre 1’ion métallique 4 et les trois
ions d’oxygène voisins est de 1,70 A seulement, où £ représente la superposition
relative totale des
pour le paramètre d’oxygène idéal 1/2 a 2,94A.
= états Yk2, et AE la différence d’énergie de l’état
Pour un rayon de 1,32 À de l’ion 02- le rayon exité et de l’état fondamental. Pour l’ion Fe2+ on
du cercle inscrit est de 0,38 A, à comparer au rayon a À = -100 cm-1. L’énergie d’anisotropie néces-
371

saire par ion est de 8 cm-’. Si nous supposons et sont contrôlés par des traitements thermiques
àE = 4 000 cm-1 il résulte e 0,2. Cette valeur
=
avec ou sans présence d’un champ magnétique (19).
est relativement élevée, mais non impossible si l’on On peut provoquer des valeurs (BH)mag parti-
considère la petitesse de la cavité. Dans l’exemple culièrement élevées (entre 11 et 12 millions de
numérique donné on aurait K2 ~ 0,01 K1, ce qui gauss-oersteds) dans des monocristaux dont la
est possible vue la précision de mesure. composition est la suivante : 35’ % Fe, 34 % Co,
15 % Ni, 7 % Al ,4 % Cu, 5 % Ti. On obtient ce
7. Précipitation contrôlée dans les alliages fer- résultat en les chauffant après homogénéisation
romagnétiques, par J. D. FAST et J. J. DE JoNG. pendant une très courte durée à une température
de 800 °C dans un champ magnétique parallèle à
La précipitation contrôlée ne permet pas seulement une direction [100] du monocristal et ensuite à une
d’améliorer les qualités des alliages pour aimants
température beaucoup plus basse pendant une
permanents, mais aussi celles des alliages à pro- durée plus longue sans application d’un champ
priétés magnétiques douces. Nous allons évoquer magnétique [1]. Dans ces conditions, on obtient
ce sujet en examinant deux exemples.
le précipité sous forme d’aiguilles très fines grou-
a) ALLIAGES POUR AIMANTS PERMANENTS. - pées selon un arrangement déterminé. La figure 7.1
montre la disposition dans un plan (100) qui,
Les aimants permanents du type « Ticonal » durant le chauffage à 800 °C, était perpendiculaire
(( Alnico ») sont basés sur une précipitation dans à la direction du champ magnétique extérieur.
une solution solide contenant Fe, Ni, Co, Al, Cu
La figure 7.2 montre avec le même grossissement

FIG. 7.3. -
Courbe de désaimantation et courbe du pro-
duit (BH) du cristal dont on voit la structure dans les
figures 7.1 et 7.2. B est exprimé en gauss et H en oersteds.

que la figure 7.1 la disposition dans un plan paral-


lèle au champ magnétique extérieur [20]. La
figure 6.3 contient la courbe de désaimantation
et la courbe du produit (BH) du ticonal considéré,
mesurées dans le sens longitudinal des aiguilles du
précipité[1].
Fie. 7.1. - Photo au de « Ticonal »
microscope électronique
ayant un (BH)mag d’une valeur de 11 millions de gauss- b) ALLIAGES A PROPRIÉTÉS MAGNÉTIQUES
0153rsteds. La photo montre l’arrangement régulier des
DOUCES.- Par laminage à froid et recristallisation,
aiguilles du précipité dans un plan perpendiculaire à leur il est possible de produire à l’échelle industrielle
direction longitudinale. La photo correspond à une sur-
face de 0,85 X 1,85 u du matériau. de la tôle de fer au silicium polycristallin, à 3 %
Fic. 7.2. - Photo au microscope électronique du cristal avec une texture (110) [001] [21]. Cette texture
de « Ticonal » dont il est question dans la légende de la n’est pas encore présente après la recristallisation
fig. 7,1. L’arrangement régulier des aiguilles du préci- primaire a 600 °C, mais apparaît après la recris-
pité est montré dans un plan parallèle à leur direction tallisation secondaire au-dessus de 900 oC ; quel-
longitudinale. La photo correspond à une surface de
0,85 X 1,85 u. ques cristaux primaires avec une orientation (110)
[001] croissent alors au détriment des autres cris-
et éventuellement Ti ou Nb. La composition, la taux.
forme, les dimensions et l’orientation des particules Dans du fer au silicium très pur, il s’est avéré
du précipité déterminent les propriétés des aimants impossible de provoquer la texture désirée [22].
372

du chauffage à haute température, il n’appa- RÉFÉRENCES


Lors
raît dans ce matériau qu’une croissance normale [1] LUTEYN (A. I.) et DE Vos (K. J.), Philips Research
des cristaux et non une croissance exagérée de Rep., 1956, 11, 489.
quelques cristaux privilégiés. Il s’est avéré possible [2] NÉEL (L.), Ann. Physique, 1948, 3, 137.
[3] SHULL (C. G.), WOLLAN (E. O.) et KOEHLER (W. C.),
d’empêcher la croissance normale au moyen d’un Phys. Rev., 1951, 84, 912.
précipité d’une composition spéciale. Si les parti- [4] GORTER (E. W.) et SCHULKES (J. A.), Phys. Rev.,
cules du précipité répondent à certaines conditions 90, 487.
de répartition (forme, dimensions, orientation et [5] JONKER (G. H.) et VAN SANTEN (J. H.), Physica, 1950,
des 16, 337.
emplacement), elles empêchent la croissancebeau- [6] ANDERSON (P. W.), Phys. Rev., 1950, 79, 350. VAN
cristaux ayant une orientation (110) [001] VLECK (J. H.), J. Physique Rad., 1952, 12, 262.
coup moins que celle des autres cristaux. [7] KRAMERS (H. A.), Physica, 1934, 1, 182.
On a obtenu de très bons résultats avec un préci- [8] WIJN (H. P. J.) et VAN DER HEIDE (H.), Rev. Mod.
pité de composition Si3N-4 dont la quantité corres- Physics, 1953, 25, 98.
[9] SNOEK (J. L.), Physica, 1948, 14, 207.
pond à quelques ’centièmes pour cent (en poids) [10] JONKER (G. H.), WIJN (H. P. J.) et BRAUN (P. B.),
d’azote [22]. On peut influencer la répartition du Philips Tech. Rev., 1956, 18, 145.
précipité par des traitements thermiques. La [11] BRAUN (P. B.), Philips Research Rep., 1957, 6, 491.
[12] GORTER (E. W.), Proc. I. E. E., 1957, 104, 255.
[13] WENT (J. J.), RATHENAU (G. W.), GORTER (E. W.)
et VAN OOSTERHOUT (G. W.), Philips Tech. Rev.,
1952, 13, 194.
[14] STUYTS (A. L.) et WIJN (H. P. J.), Rev. Tech. Philips,
1957-19519, 221-229.
[15] SUCKSMITH (W.) et THOMPSON (J. E.), Proc. Roy. Soc.,
1954, A 225, 362.
[16] STUYTS (A. L.) (sous presse).
[17] DESCHAMPS (A.) et BERTAUT (F.), C. R. Acad. Sc.,
1957, 244, 3069.
[18] SMIT (J.) et BELJERS (H. G.), Philips Research Rep.,
1955, 10, 113.
[19] JONAS (B.) et MEERKAMP VAN EMBDEN (H. J.), Rev.
Tech. Philips, 1941, 6, 8-11.
[20] DE JONG (J. J.), SMEETS (J. M. G.) et HAANSTRA
(H. B.), Conference on magnetism and magnetic
materials, Washington, 18-21 Nov. 1957 (voir le
numéro spécial du Journal appl. Physics, 1958, 29,
297).
[21] Goss N. P.), Trans. Amer. Soc. Metals, 1935, 23,
511-513. DUNN (C. G.), Trans. AIME, 1944, 158,
372-385.
[22] FAST (J. D.), Philips Res. Rep., 1956, 11, 490-491.

DISCUSSION

Mr. Wohlfarth. Why is K2 0 for M ? For


2014 =

cobalt and MnBi K2 is after all quite large.


FiG. 7.4. --2 Photo au microscope électronique de fer au
silicium contenant 3 % de silicium, dans lequel s’est for-
Mr. Smit. - According to a simple theory
mé un précipité de Si3N, situé principalement le long
using spin-orbit interaction subsequent terms in
des joints de grains. La photo correspond à une surface
de 17 X 18,5 (1.. the series expansion for the crystal anisotropy
should differ by a factor (03BB/0394E)2, where 0394E is
figure 7.4 montre du fer à 3 % de silicium où le some energy separation of the excited state and
Si3N,t se présente principalement le long des joints the ground state. If one takes the average value
de grains. Pour obtenir de bonnes propriétés of 0394E, this factor is of the order of 0.01. Any
magnétiques. il est nécessaire d’éliminer l’azote du fluctuation in the 0394E, however, favours the higher
métal pendant le chauffage qui mène à la recristal- terms with respect to the lower ones, which
lisation secondaire. Ceci se fait en effectuant le explains the fact that for instance K2 can be com-
chauffage dans une atmosphère d’hydrogène très parable with K1. These fluctuations can occur as
pur. a consequence of the band structure of the electrons
Onne sait pas encore avec certitude quel préci- as in metals, or may be due to disorder of ions which
pitéassure d’une texture
l’apparition (110) [001] produce the crystalline fields. This presumably
dans le fer au silicium mais
industriel, tout porte occurs in ferrites. In BaFe12 O19, however, nei-
à croire qu’un précipité de MnS remplit cette fonc- ther of these causes is present, and therefore K2
tion. should be much smaller than K1.
373

Mr. Wohlfarth. - Have coercivity. measure- explain abnormally large values of K 2/ KI


ments been made for mixed (Co-In) 2Z, and for (even in the absence of Co) in terms of a " one
(Co + Ti) substituted M ? ion " crystal field effect. K, is then a linear sum
of ionic contributions, which can be positive or
Mr. Enz. No coercivity measurements have
negative, while K2, which comes in only to second
-

been made for these compounds. lourder, is essentially the sum of squares.
M. Guillaud. -
Dans ces ferrites complexes, la Mr. Smit. - The Fe ions in these compounds
fréquence de résonance est reculée de façon impor- occur in 5 or 6 crystallographically different lat-
tante. N’obtenez-vous pas de bons facteurs de qua- tice sites.
lité pour des fréquences jusqu’à une centaine de
MHz ? Mr. Bozorth. Is there any evidence that the
-

square rods, shown in the electron micrographs of


M. Casimir. -
Surtout les ferrites Y peuvent Alnico (Ticonal) grow into sheets when a greater
avoir des fréquences de résonance intense beaucoup volume of precipitated phase is présent ?
plus élevées que les ferrites cubiques. En principe,
il doit être possible d’avoir de ces composés avec Mr. Casimir. We only know that if we have
-

un bon facteur de qualité à des fréquences assez conditions other then what we believe to be opti-
élevées : jusqu’ici, nous n’avons pas encore obtenu mal we get larger and less well defined structurés.
une qualité qui soit aussi bonne qu’à basse fré-
Mr. Meiklejohn. From what experiments do
-

quence, car toutes sortes d’effets secondaires peu- know that the matrix in Ticonal is non-
vent donner des pertes. you
magnetic ?
Mr. Lock. Does the single
-

crystal Ticonal Mr. Casimir. We have no direct evidence,


---

show stronger remanence than polycrystalline but a structure of magnetic rods in a non-magnetic
material ? matrix would lead to a simple explanation of the
Mr. Casimir. Yes it does.
-

large coercive force.


(BH)max 11 X 106 G2
=
Mr. Wohlfarth. Is the remanence of C02Y at
-

as compared with (BH)max = 5 to 6 X 106 for 77 °K proportional to cos 60 at that température ?


normal Ticonal.
Mr. Enz. -
For single crystals, magnetized in
Mr. Wolf. -
Are all the trivalent Fe ions in the direction of the c-axis, the magnetization
these structures really crystallographically equi- curves are revexsible and the remanence is

valent, or even nearly so ? If they are not, one can Mg cos 60.

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