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À l’heure où l’écologie est de tous les discours, il est plus que temps

de clarifier de quoi il s’agit. Si le Parlement européen est l’échelon


le plus approprié pour prendre les décisions qui permettront
de mettre en œuvre l’accord de Paris pour le climat, d’interdire

MANIFESTE
les pesticides ou d’aller vers une agriculture bio et paysanne, son
action demeure très liée aux équilibres politiques qui s’y exercent.
L’écologie est-elle compatible avec le capitalisme et son dérivé

POUR
néolibéral actuel ? Peut-on prétendre qu’elle n’est ni de gauche
ni de droite ? Au nom de la lutte contre le dérèglement climatique,
peut-on « oublier » les dimensions sociale et démocratique

L’ÉCOLOGIE
de l’écologie politique ?
À rebours des tenants du statu quo et de l’écologie « apolitique »,
Génération.s propose une approche globale résolument ancrée

DU MONDE
dans les valeurs de la gauche, porteuse d’un projet de réduction
des inégalités tout autant que de lutte contre le réchauffement
climatique.

QUI VIENT
Loin d’une écologie fataliste ou autoritaire, l’écologie déterminée
est la solution.
C’est l’ambition de ce manifeste de ranimer l’espoir.

Benoît Hamon, fondateur de Génération.s

Engageons
le cycle des « trente
Génération.s est un mouvement politique fondé en 2017 qui rassemble,
au-delà des militant.es, tou.tes les citoyen.nes convaincu.es que l’avenir
de l’humanité, de la biodiversité et du climat est indéfectiblement lié
à la justice sociale. Ceci pour élaborer le nouveau contrat social, écologiste
et démocratique dont l’humanité a besoin. vertueuses »
2 euros
ISBN : 978-2-36383-264-1
Diffusion Interforum – Volumen
Distribution Interforum
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ÉLECTIONS EUROPÉENNES DU 26 MAI 2019

Couverture : Thierry Oziel


Maquette : Marie-Édith Alouf

© Les petits matins, 2019


Les petits matins, 31, rue Faidherbe, 75011 Paris
www.lespetitsmatins.fr

ISBN : 978-2-36383-264-1
Diffusion Interforum – Volumen
Distribution Interforum

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés


pour tous pays.

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Préface

L’Europe. Un nom autant qu’un projet. Un conti-


nent autant qu’une nation. Un idéal autant qu’un conflit.
Notre Europe s’est construite dans des siècles de larmes.
Elle cherche aujourd’hui une boussole que lui refuse
l’amère confrontation entre nationalistes et libéraux.
Face à la dérive des idées et au désespoir des peuples, un
immense défi se dresse devant nous. Celui de la préser-
vation de l’humanité dans un cadre démocratique face à
la destruction irrémédiable de la nature.
La crise écologique a tout à voir avec l’idée euro-
péenne. Tout à voir avec la capacité des peuples à
s’unir face à un péril qui les menace. Tout à voir avec
la solidarité que génère l’épuisement des ressources.
Tout à voir avec la capacité de résilience des sociétés
devant un modèle de développement en faillite. Tout à
voir avec la nécessité absolue de dépasser ses ego, ses
frontières et ses préjugés pour engager ensemble l’âpre
combat contre l’effondrement écologique. L’Europe
a définitivement tout à voir avec l’écologie, car elles
nourrissent l’une et l’autre le besoin viscéral de se pro-
jeter dans un avenir commun positif. Là où l’idéologie
libérale a supprimé depuis trente ans tout repère col-
lectif, l’Europe et l’écologie recréent du commun, du
lien, une fraternité.

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Ce manifeste n’imagine pas fonder une nouvelle
doctrine théorique. Il se place à la hauteur des aspira-
tions citoyennes d’aujourd’hui. Devant l’urgence d’agir
et de transformer nos modèles, il met en lumière les
errements de ceux qui ont jusque-là refusé de se battre.
Il dénonce la responsabilité des tenants du statu quo et
de l’écologie apolitique. Il installe l’écologie au cœur de
la reconstruction politique progressiste, telle une incon-
tournable vision de l’avenir empreinte d’humanisme, de
solidarité et de détermination. Seule stratégie à même
d’aborder le monde qui vient.

Benoît Hamon

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« Les autres combats n’ont aucun sens si celui-là
est perdu. » L’astrophysicien Aurélien Barrau résume
ainsi l’amer constat connu de tous : l’humanité est me-
nacée d’un risque d’effondrement. Des appels désespé-
rés de scientifiques à la multiplication des catastrophes
naturelles, chacun mesure combien la crise écologique
est en train de bouleverser radicalement notre vie, celle
de nos enfants et bien plus encore celle des générations
futures. Des réfugiés climatiques à la colère sociale des
Gilets jaunes, chacun mesure combien ce sont à nouveau
les plus fragiles qui sont frappés par les dérèglements. Si
ces constats sont désormais partagés, un autre apparaît
aujourd’hui clairement : l’ajustement environnemental
de notre modèle de développement a échoué.
Pourtant, l’écologie a gagné la bataille culturelle.
Les combats rudes, intenses, frontaux, longs et parfois
douloureux ont porté. Pour la première fois dans l’his-
toire, l’humanité prend conscience que son destin est lié
à celui de son action sur l’environnement. Il n’y a majo-
ritairement plus de doute sur l’état des lieux de la pla-
nète ; plus une personne sensée pour contredire le Giec
(Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat) ; plus d’interrogations sur l’impact nocif
de la prédation humaine sur la nature, les ressources,
la perte de biodiversité, l’augmentation du CO2 dans

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l’atmosphère et le dérèglement du climat ; plus d’hésita-
tions pour identifier les causes anthropiques et les res-
ponsabilités politiques. Il ne reste que des lieux et des
groupes puissants de défense de privilèges à abolir. Ce
mode de développement n’est plus justifiable ni pour
l’humain ni pour la planète : un autre doit advenir.
Ces trente dernières années constitueront à tout
­jamais les « trente honteuses ». Tournons la page. Il nous
revient de transformer notre rapport au monde et de
poser les jalons de l’anthropocène responsable. À nous
d’être à la hauteur, de réparer et de poser les bases d’un
nouveau contrat. Celui qui associe indéfectiblement
l’humain et son milieu pour un progrès commun, une
prospérité partagée. L’un contre l’autre ou l’un sans
l’autre n’existent pas. Il y a urgence à agir de concert.

Ouvrons le cycle des « trente vertueuses »


Pour l’heure, il serait trop facile de renoncer, trop fa-
cile de constater l’effondrement, trop facile de se replier
sur son potager, trop facile de se contenter d’accompa-
gner ou de continuer à profiter. Ce n’est plus un constat
qu’il faut dresser, c’est une stratégie qu’il faut tracer.
L’écologie EST le monde qui vient pour l’humanité.
La jeunesse mondiale qui manifeste dans la rue ouvre
majestueusement le cycle des « trente vertueuses ». Avec
l’intransigeance propre à son âge, une détermination
proportionnelle à ses craintes et une indignation indexée
sur son dégoût, la génération qui vient prend son destin
en main et nous intime d’agir. Comment ces jeunes ne
seraient-ils pas « plus chauds que le climat » face à l’état
ravagé de la planète dont ils héritent, la cupidité de leurs
aînés, le cynisme des dirigeants, l’obséquiosité des poli-
tiques, l’hypocrisie du système ? La lâcheté et l’égoïsme
qui ont caractérisé d’abord l’Occident puis l’ensemble

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du monde dans son sillage sont honnis. Le modèle pro-
ductiviste est mort. La pression populaire pour engager
la transition, maintenant, est considérable.
Les 2,5 millions de signataires de la pétition pour
le climat confirment la fin du déni humain et la force
de l’attente. En France et partout dans le monde, nous
disons que « l’Affaire du siècle » sera de sortir la Terre
de son asservissement, de définir ses droits et d’ouvrir
une nouvelle ère de partage de la vie. C’est une force
immense qui exige de changer d’échelle et invente les
moyens d’agir. En créant de nouveaux droits pour que
la nature puisse se défendre et s’opposer à la violence
d’un marché vorace et destructeur, elle engage un nou-
veau monde.
L’écologie est le cœur du progrès humain, social,
démocratique et économique des années qui viennent,
la matrice du projet qui porte l’espoir de sociétés justes
et apaisées, d’un monde de paix où la complémentarité
et la coopération supplantent la concurrence.
L’écologie est une injonction démocratique. Pas plus
que la crainte du fascisme, le réchauffement du climat
ne pourrait justifier le recours à l’autoritarisme. Les
vendeurs d’urgence sont souvent les chantres d’un libé-
ralisme fondé sur les peurs. La transition s’engage dans
un monde devenu des plus anxiogènes, toujours plus
propice aux profits des 1 % les plus riches. La promesse
démocratique n’est pas négociable.
L’écologie est systémique, ses parties sont inter­
dépendantes. L’humanité ne peut améliorer sa condi-
tion dans un environnement dégradé. La nature ne
pourra être restaurée par une espèce humaine fragilisée
et asservie par les inégalités.
L’écologie est politique, elle associe l’humain à son
destin.

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I. L’écologie est la question sociale du xxie siècle

Depuis longtemps, deux visions se font face : celle de


dirigeants qui prônent une « écologie des petits pas » et
celle de citoyens qui veulent un changement radical du
modèle économique et social. Les dirigeants sont cor-
setés par les intérêts des grandes puissances de l’argent,
qui font pression sur eux pour faire primer les profits des
groupes pétroliers, agro-­ industriels, pharmaceutiques
ou financiers sur toute velléité de justice environnemen-
tale et sociale. Plus la fin de ce modèle déraisonnable
est proche, plus ils s’acharnent à le faire perdurer, de
peur que la transition casse les codes bien établis de la
rentabilité à tout prix. Alors l’« écologie des petits pas  »
devient le bras armé d’une idéologie sans avenir et, avec
elle, de tous ceux qui troquent leurs espoirs et leurs
convictions – parfois avec sincérité – pour tenter « de
l’intérieur » de faire bouger les choses, qui se perdent
de renoncement en renoncement. Le cri d’alarme de
Nicolas Hulot quittant le gouvernement sur un constat
d’échec sonne comme une vérité que nous devons tous
regarder en face : il n’y aura pas de transition écologique
assurant l’avenir de l’humanité sur la Terre à modèle
économique libéral constant.
Assez de temps perdu à écouter les candides espé-
rer un miracle technologique pour s’exonérer de leur
propre responsabilité. Assez de temps perdu à suivre
les partisans de « l’accompagnement » pour mieux jus-
tifier l’inaction. Assez de ces cyniques qui manipulent
la cause écologique au gré de leurs petits intérêts per-
sonnels. Assez des prophètes de malheur méprisant le
« peuple qui ne comprend pas » pour mieux servir et
protéger les intérêts des puissants. Face au péril écolo-
gique, il ne peut y avoir de compromis, de contorsions,

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d’arrangements. Parce que nous avons l’audace d’espé-
rer, nous n’avons plus le temps d’attendre. L’heure est
à la lucidité : seule une écologie de rupture est à même
d’affronter l’effondrement et l’explosion des inégalités
qui en découle. Notre projet de civilisation est celui de
la société du partage, à l’opposé du système capitaliste.
L’écologie en est à la fois la colonne vertébrale et l’outil
pour la faire advenir. Un âpre et long combat est néces-
saire. Ce combat, nous voulons le mener.

II. Quelles figures, quelles impostures ?

L’humanité est face à un choix historique qui déter-


minera son avenir. Changer profondément de mode de
production, de consommation, de vie ; ou (sur)vivre de
la rente d’une société industrielle qui détruit inélucta-
blement l’environnement et les humains.

L’écologie apolitique n’existe pas


L’écologie est un choix, politique au premier sens
du terme. Défendre une écologie au-delà des clivages
gauche/droite est un postulat qui ne repose sur rien. Le
fameux « bon sens » de la protection de l’environnement
ou les « petits gestes » du quotidien, comme le Grand
Soir, n’y suffisent pas. L’écologie apolitique est un ventre
mou idéologique, inopérant face aux injustices sans
cesse aggravées par le dérèglement des écosystèmes : le
climat se réchauffe à une vitesse inimaginée, les catas-
trophes s’enchaînent, les maladies chroniques ont ex-
plosé, le tonnage de déchets n’a jamais été aussi élevé.
Et les réfugiés climatiques, les précaires, les pauvres sont
de plus en plus nombreux. Cinquante ans après René
Dumont, vingt ans après Al Gore, où en sommes-nous ?

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Nous sommes aujourd’hui en colère. Colère contre
ceux qui ont joué de cette écologie apolitique pour
mieux justifier leur inaction. Colère contre ceux qui
savent détruire nos vies et ne font rien, au nom de leur
profit ou de leur rente. Colère contre les idéologues de
l’accompagnement qui ont repoussé, adouci et même
refusé les choix qui devaient être faits. Il y a incompa-
tibilité entre la société de consommation et des condi-
tions de vie durables pour tou.tes. Nous devons sortir
de l’illusion et aborder frontalement la question du par-
tage des richesses. Toute ambition est vouée à l’échec
si elle n’a pas pour projet résolu de remplacer le sys-
tème libéral-productiviste et de porter l’écologie comme
un progrès social. C’est possible. Nous devons réussir
avec et par une écologie de combat, sûre de ses valeurs
­d’humanisme, de partage, d’équité, de justice et de paix.

L’impasse de la « croissance verte »


Notre première responsabilité est de reconnaître
l’ampleur du changement à opérer. L’écologie est incom-
patible avec un modèle de production et de consomma-
tion qui fonde sa raison d’être sur l’accumulation infinie
des richesses. Notre écologie n’est pas celle qui consiste
à verdir un modèle de développement par nature anti-
écologique. Qui peut encore croire que le nucléaire pro-
tège quand personne ne sait gérer ses millions de tonnes
de déchets pour des millénaires ? La perspective du
déclin écologique met au jour les errements profonds
des mouvements politiques traditionnels. Aveuglés par
des mécanismes de marché qui n’ont jamais intégré la
question de la finitude des ressources, les néolibéraux
courent sans cesse après un nouveau modèle de crois-
sance qui ne vient pas. Les productivistes sont, eux, ter-
rifiés à l’idée de perdre tout ressort de redistribution des

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richesses – qu’importe si le système qui les produit est
la cause même de la crise sociale et environnementale.
Les mêmes symptômes guettent les mouvements collec-
tivistes, qui ne croient qu’en un système de production
centralisé et planifié incompatible avec l’économie des
ressources. Il ne s’agit plus de savoir comment produire
à tout prix des richesses pour les redistribuer plus ou
moins. Il s’agit de changer fondamentalement de logi-
ciel, de s’interroger sur la notion même de richesse,
qui n’est plus aujourd’hui l’accès illimité au « confort
matériel » mais à un air respirable, une eau buvable, des
aliments comestibles, une terre cultivable, une santé
préservée, une vie possible.

Le piège du catastrophisme
Alors que le vieux monde tarde à mourir et que
le nouveau peine à naître, pour paraphraser Antonio
Gramsci, la tentation existe de se replier sur ses com-
bats, de se résigner. Convaincus que l’effondrement
irrémédiable a déjà commencé, certains n’ont plus
pour seul horizon que l’adaptation aux changements.
Devant un péril irrémédiable, les adeptes du survi-
valisme d ­ émissionnent de la lutte écologiste. Ils ne
se demandent plus comment changer la société pour
vivre mieux, mais comment survivre. Cette vision
de l’avenir est une dérive qui signe la fin de l’écolo-
gie comme projet de société. Elle renvoie chacun à sa
propre condition : les mieux lotis s’adapteront, les plus
fragiles seront laissés pour compte. Elle valorise les
multiples et nécessaires initiatives locales mais ne trace
plus de sens collectif. Oui, il y a urgence ! L’écologie
n’a de sens que dans un projet de rupture avec le sys-
tème libéral-­productiviste. Mais il n’y a pas d’écologie
sans vision positive de l’avenir. Certains disent qu’il est

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déjà trop tard, nous ­affirmons qu’il n’y a pas de vic-
toire sans combat. En cela, nous refusons que l’écolo-
gie alimente le réflexe de repli égoïste caractéristique
de notre temps. Le même réflexe qui, attisé par la peur,
amène les « monstres » à prendre le pouvoir.
Car le catastrophisme nous expose au danger d’une
dérive autoritaire. Certains n’hésitent pas à clamer
qu’il ne serait possible d’agir qu’au prix de restrictions
des libertés, d’un contournement de la démocratie.
L’urgence environnementale commanderait de passer
outre l’assentiment des peuples, incapables de se gou-
verner eux-mêmes. S’il est absolument certain que la
dégradation de l’environnement multiplie les risques de
conflit, l’écologie ne peut devenir l’alibi de nouveaux
despotes éclairés. L’avènement de la société écologiste
repose tout à l’inverse sur une exigence démocratique
qui s’oppose aux schémas libéraux, dans lesquels les
plus fragiles sont rendus coupables de leur condition et
de leur mode de consommation. La transition écolo-
gique doit être désirable et démocratique.
Nous combattons l’écologie des cyniques. Ceux qui
s’accrochent autant que possible à leur rente. Mais éga-
lement ceux qui, sous prétexte de tout faire pour éviter
le désastre climatique, abandonnent la bataille pour la
justice sociale et la démocratie. Nous affirmons avec
force que ces combats ne font qu’un.

III. L’écologie est la solution

L’hégémonie néolibérale des quarante dernières an-


nées a renvoyé chacun à sa seule condition d’individu et
de consommateur. Ce qui faisait société s’est désagrégé
sur l’autel de la compétition et de la surconsommation.

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La société productiviste de marché devait permettre
l’épanouissement personnel de chacun et le progrès
matériel pour tous. Si elle a accompagné une forme de
développement, elle a conduit à l’explosion des inéga-
lités, à l’anémie collective et au sentiment que le seul
repère collectif désormais partagé est celui du déclin.
Jadis, la République s’est forgée en relevant l’immense
défi d’une école libre et gratuite face aux intérêts mo-
narchistes des congrégations religieuses. Aujourd’hui,
le nouveau combat fédérateur qui nous dépasse tous,
quelles que soient nos origines ou notre condition, est la
transformation écologique. Le grand défi de notre géné-
ration est celui sur lequel l’histoire nous jugera.

Notre écologie politique est déterminée


Nous appelons à refonder le contrat social sur un
rapport à la nature dont l’humain est partie prenante.
Nous appelons la République des communs face au
règne de l’individualisme et de la cupidité. Nous refu-
sons les dogmes de la croissance infinie et du consumé-
risme. Nous affirmons l’écologie comme une nouvelle
communauté de destin.
Cet horizon commun, c’est la volonté de gagner la
bataille climatique par l’égalité et la justice sociale, et
d’enrayer l’extinction de la biodiversité. Le seul capital
à préserver est celui de la nature, qui, lui, ne se rem-
bourse pas. Sur ce chemin, il n’y a pas de petites résis-
tances. De Notre-Dame-des-Landes aux marches pour
le climat, des protecteurs du vivant à l’économie sociale
et solidaire, des milliers d’initiatives incarnent la société
écologiste, combative, inventive, généreuse et solidaire.
Elles ne sont pas l’aiguillon du changement, elles sont le
changement. La démultiplication des initiatives locales
est le terreau qui doit trouver en écho la force d’une

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­étermination politique. Nous nous battrons champ
d
après champ, ville par ville pour la faire naître.

Notre écologie est sociale et solidaire


L’écologie et la justice sociale sont parfois présen-
tées comme portant des intérêts divergents. La crise des
Gilets jaunes a fait exploser ce leurre : elle montre com-
bien les combats écologistes s’ancrent dans la réalité
sociale. Il n’y a pas d’écologie sans redistribution des
richesses. Notre première responsabilité est de changer
radicalement de mode de production, de consomma-
tion, et de repenser notre rapport au temps et au travail.
Sous une forme renouvelée, ces sujets ne sont autres que
ceux des mouvements ouvriers du xixe siècle, du Front
populaire de 1936, du Conseil national de la résistance
de 1945. L’écologie est la réponse à la question sociale
de notre siècle. Elle est le cœur du combat pour la jus-
tice sociale et de la lutte contre les inégalités. C’est le
moyen, la méthode au service d’un seul but : améliorer
les conditions de vie et le pouvoir de vivre.

Notre écologie est positive


Nous savons que l’écologie est une chance ; nous
défendons l’authenticité, la convivialité, le plaisir. Trop
longtemps caricaturée comme une source d’anxiété et de
contraintes, perçue comme une nouvelle morale, elle est
à l’inverse une promesse de vie en commun. L’écologie
politique est à hauteur de citoyen, elle rassemble parce
qu’elle valorise les initiatives au lieu de stigmatiser les
comportements. Elle est l’outil de la société du partage.
Partage de la terre entre ceux qui la cultivent et ceux qui
en consomment les fruits. Partage des biens communs
pour que chacun vive dignement avec une garantie
d’accès à l’eau, à la terre et à l’air. Partage des richesses

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pour que ceux qui ont le plus prennent leur part dans
la transition. Partage de la convivialité en retrouvant
par la nature le nouvel éclat d’un art de vivre. Dans un
monde en proie au doute et aux peurs, à toutes les incer-
titudes sur le retour de l’obscurantisme, l’écologie peut
construire le socle d’une société où chacun est en capa-
cité de choisir et de maîtriser sa propre vie.
Nous nous attachons à inventer un nouveau mode de
vie responsable qui respecte le vivant et les écosystèmes.
Si la nature n’a pas de prix, la protéger a un coût que
certains veulent éviter. Ils oublient que nous sommes
menacés de payer encore plus cher par l’accroissement
des inégalités et la multiplication des désastres clima-
tiques, qui engendreront l’extinction de la vie à plus ou
moins brève échéance.

IV. Le climat, le vivant, une bataille politique

Notre ambition écologiste doit se concrétiser. Nous


proposons des éléments de stratégie pour y parvenir.

Affirmer le tournant social de l’écologie


L’écologie politique ne s’imposera que si elle sort de
l’ambiguïté. En finir avec la société du carbone néces-
site des choix cohérents exemptés des calculs électo-
raux à courte vue. L’explosion des inégalités nourrit la
fuite en avant productiviste et consumériste. La dette
écologique est de la responsabilité des plus riches et
non des plus fragiles. L’écologie est un projet radical de
lutte pour la justice sociale. C’est en ce sens que nous
défendons le revenu universel d’existence comme par-
tie intégrante du projet écologiste. Comment réaliser la
transition écologique sans donner à chacun les moyens

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de s’en saisir ? Comment se libérer du carcan consumé-
riste sans briser cette dépendance absolue au travail ?
Les écologistes ont longtemps dû pactiser avec leurs
adversaires. Ce n’est plus le chemin.

Abolir les privilèges des pollueurs et permettre


à la nature de se défendre
Il n’y a pas d’écologie sans justice. Il n’est plus accep-
table que les grands pollueurs soient ceux qui bénéfi-
cient des plus grandes largesses. Les multinationales des
énergies fossiles et les 1 % les plus riches concentrent
l’essentiel des revenus de la planète et sont à l’origine
des crises écologiques. Nous nous engageons à les nom-
mer et à les mettre à contribution à la hauteur de leurs
responsabilités, notamment à travers une fiscalité éco-
logique sur les très hauts revenus. La fiscalité ne suffit
pas à changer la donne : la justice doit pouvoir punir
les crimes contre l’environnement. C’est en ce sens que
nous voulons faire reconnaître la notion d’écocide et
installer une cour pénale internationale de l’environne-
ment. Conférer des droits à la nature pour faire respec-
ter les devoirs des humains.

Réinventer une nouvelle prospérité écologique


Le projet écologiste ne s’oppose pas à l’économie, il
remet celle-ci au service des personnes et de la société.
Il ne s’agit pas de refuser ou d’épouser les théories de
la décroissance, mais d’inventer une nouvelle forme de
prospérité collective qui tienne compte des limites de la
biosphère. Nous savons que le projet écologiste est le
plus générateur d’emplois dans les territoires. Un véri-
table « effort de guerre » doit être produit pour relever le
défi de la crise écologique, investir massivement pour
accélérer la transformation de l’économie et amortir les

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coûts sociaux de la transition. Cet effort est détermi-
nant mais insuffisant. Nous devons sortir du piège de la
simple incitation par les prix. Ce qui est dangereux doit
être interdit. La fin du plastique, le bannissement des
pesticides, la sortie du nucléaire sont autant d’incita-
tions radicales au changement qu’il faut engager. Notre
monde meurt des transitions douces qui n’aboutissent
jamais. Nous voulons bousculer le statu quo.

Ancrer l’écologie dans les territoires


Dans la course contre la montre qui s’impose à nous,
force est de constater que les États ne sont pas à la hau-
teur, pris dans l’inertie économique et technocratique
qui les empêche d’agir vite. En revanche, les acteurs
non étatiques, citoyens et ONG, entreprises et collec-
tivités territoriales lucides, s’emploient à faire émerger
un avenir désirable. Les appels à la mobilisation se mul-
tiplient, la jeunesse donne l’alerte et prend les devants
pour secouer la léthargie établie, les actions des asso-
ciations et des lanceurs d’alerte font date et sont salva-
trices. Notre responsabilité est de donner un débouché
politique concret à cette énergie puissante.
Une bataille sans merci doit être menée face aux
acteurs économiques qui exploitent les biens communs
pour s’enrichir en épuisant les ressources et notre santé.
En revanche, toutes les forces économiques pleinement
intégrées dans la dynamique de transition énergétique
et écologique qui développent des modèles alternatifs de
production et de gouvernance doivent être considérées
et soutenues comme moteurs des politiques publiques
qui produiront de nouvelles opportunités de développe-
ment raisonné et résilient.
L’échec perpétuel des politiques de non-transition
à l’œuvre depuis des décennies est la conséquence

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non assumée d’une décentralisation en demi-teinte qui
voit l’État déléguer toujours plus de responsabilités aux
territoires sans leur donner les moyens économiques
et politiques de les assumer. La transition écologique
et sociale ne prendra corps que sur et grâce aux terri-
toires, à leur diversité, à leurs singularités, à leurs atouts
socio-économiques.

Pour des territoires inclusifs


Pour aborder le monde en mutation et croiser les enjeux
territoriaux avec les nouveaux impératifs de sobriété, d’économie
des ressources et de créativité à partir des ressources naturelles
et humaines, locales et globales, la matrice territoriale doit
évoluer. Celle issue des Trente Glorieuses a trop longtemps
occulté les enjeux sociaux et les dynamiques locales, tandis que
d’autres vecteurs la percutent aujourd’hui : la financiarisation
de l’immobilier, la privatisation du domaine public, la
spéculation foncière, la libre circulation des capitaux, l’essor
du multilatéralisme puis les accords commerciaux bilatéraux,
l’héritage colonial pour les Outre-Mer, les frontières qui
ressurgissent, les murs qui s’érigent, les barrières qui se ferment,
les transformations numériques qui se généralisent et, en
contrepoint, les demandes de lien humain et d’accès à la nature
qui explosent, la conscience grandissante de l’impact sanitaire
des politiques industrielles et agricoles, mais aussi l’importance
des « services » climatiques rendus par les territoires naturels, la
nécessité de faire évoluer le droit de la nature, l’urgence d’agir pour
le climat… Ou encore le rapport même aux notions de travail, de
solidarité, de mobilité et de loisirs.
Nous sommes visiblement à la sortie du cycle funeste des
« trente honteuses ». Beaucoup de territoires sont ébranlés dans
leurs fondements et leur identité ; atteints dans leurs qualités, leurs
paysages ; fracturés par la violence de l’exploitation des ressources,

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naturelles comme humaines, et la mise en concurrence de tous et
de tout imposée par le libéralisme mondialisé ; abîmés par l’hyper-
commercialité et la concentration de capitaux ; vidés, abandonnés.
Le couple croissance/compétitivité, nourri au moins-disant social
et environnemental qui s’est imposé, enferme petit à petit les
territoires dans une dynamique mortifère.
Les fragilités traversent tous les territoires. Un simple coup
d’œil à la carte des grands projets inutiles, au recensement des
projets spéculatifs fonciers ou au gâchis des grands aménagements
vieillissants – sans parler du rythme de disparition des services
publics et des lignes ferroviaires – le montre : aucun territoire n’est
épargné. Les politiques austéritaires frappent partout. Les espaces
naturels sont mis sous tension ou durablement dégradés par les
activités humaines, l’agriculture intensive et chimique, l’étalement
de l’urbanisation médiocre des zones d’activité, lotissements,
centres commerciaux ou parcs de loisirs qui anéantissent les terres
naturelles. Pendant que les inégalités se creusent en termes de
revenus et d’opportunités (santé, études, emplois), les équilibres
socio-économiques du modèle d’après-guerre continuent de
s’effriter avec la disparition des services publics.

Des territoires en commun


Face à ces constats, et sur la base d’une analyse renouvelée des
dynamiques des territoires en France métropolitaine et d’outre-
mer, nous proposons une inspiration radicale pour ouvrir le cycle
des « trente vertueuses », le passage indispensable à une approche
territoriale déclinée en trois dimensions : écologique, socio-
économique et démocratique. Dans cette approche, les ressources
naturelles ne peuvent plus être considérées comme de simples
« inputs » dans la fonction productive de l’espèce humaine ou
comme des milieux hostiles à « aménager » au nom du « confort »
et du « progrès », mais comme une partie des « communs » qui
garantissent l’existence même de la vie que l’humain partage avec
les autres espèces vivantes. Elles deviennent dès lors ce dont nous
disposons de plus précieux et doivent être traitées comme telles.

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Il est nécessaire de sanctuariser les espaces naturels et
les terres agricoles ; de fonder la destination des e­ spaces
sur le potentiel de chaque terrain, de la qualité de son sol
et de son rôle de stockage du CO2, plutôt que sur sa valeur
foncière ou spéculative ; de favoriser le recyclage du foncier, le
renouvellement urbain, la densité urbaine raisonnée, mais aussi la
réintroduction et l­’essor d
­ ’espaces naturels et sauvages ; de mettre
en œuvre de nouveaux modèles de partage du foncier agricole
et urbain et de valoriser les friches et espaces de nature en tant
que tels. Expliciter la valeur de la nature, comptabiliser les pertes
sèches que représente sa disparition, engager une « comptabilité
climat » non marchande.

La solidarité économique et environnementale,


oxygène des territoires
Dans le système financier actuel, seuls les bénéfices monétaires
comptent, de préférence à très court terme. Le temps long de
l’investissement public est démonétisé par les vautours qui
réduisent à peau de chagrin ses bénéfices pour la population
en termes de bien-être, d’éducation, de santé, etc. Sans moyens
propres suffisants et sans valorisation de ressources autres que
purement monétaires, la décentralisation et l’autonomie des
collectivités locales ne sont que des mots.
Sur le plan écologique, les territoires les moins denses sont
souvent ceux qui, grâce à leurs richesses environnementales,
rendent les plus grands services écologiques. Il y a urgence à
valoriser ces atouts dans l’évaluation des territoires. Le principe
de solidarité et de péréquation écologique et financière doit être
instauré entre territoires et dans le budget de l’État, pour que les
externalités positives soient prises en compte par ceux qui en
bénéficient. La préservation d’espaces f­ orestiers, qui profitent à
tous par leur capacité à capter et à transformer le CO2, doit être
soutenue financièrement par ceux qui n’ont pas la possibilité
d’accroître les leurs.

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Se réemparer du pouvoir démocratique
pour opérer les transitions vitales
Devant les bouleversements institutionnels, politiques et
économiques à l’œuvre, l’organisation territoriale de demain
doit être inclusive, démocratique et résiliente. Cette approche de
proximité et multi-échelles devra s’inscrire dans une trajectoire
neutre en carbone, à énergie positive, zéro déchet, au service de
la vie quotidienne, de l’environnement, de la mixité sociale et des
solidarités l­ocales. L’ère de la planification de grandes infra­structures
par les corps d’ingénieur a atteint ses limites.

Construire une nouvelle démocratie citoyenne


Le grand projet de civilisation qu’est la société écologiste se
réalisera dans un nouvel âge de la démocratie. Le modèle ultra-
centralisé et vertical de la ve République a nourri la France des
grands projets productivistes, centrales nucléaires, autoroutes et
aéroports, qui sont a­ ujourd’hui soit exsangues, soit en cours de
privatisation. Telle est la réponse libérale qui accentue la crise
plutôt que de s’adapter aux défis de notre temps, ignorant la vitalité
démocratique jusqu’à ce qu’elle explose.
L’énergie citoyenne de celles et ceux qui font face aux
représentants de la technocratie et des lobbys doit p
­ ouvoir trouver
sa place sans passer par la violence. Nous voulons une révolution
démocratique pour accroître la capacité d’initiative des citoyen.
nes et des territoires. Face au mythe des personnes providentielles,
nous préférons être les artisans des alliances citoyennes. Faire
confiance aux territoires pour inventer localement les solutions
les mieux adaptées à la crise. Faire confiance aux salarié.es
pour organiser la juste répartition des richesses produites dans
l’entreprise. Faire confiance aux citoyen.nes pour animer une
démocratie d’action et non de rejet. Notre responsabilité est
collective, le combat doit se mener partout, par tou.tes.

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V. Debout citoyen.nes, l’écologie est notre destin !

L’écologie politique forme les contours d’un nou-


veau projet politique. Elle refonde le contrat social en
plaçant l’humanité face à la responsabilité d’inscrire
son développement dans celui de la biosphère, bien
commun qui la fait vivre et dont les droits doivent
être reconnus. En cela, l’Europe constitue la première
des ambitions. Pour agir, d’abord. Comment vouloir
­lutter contre les dérèglements climatiques à l’échelle
des ­nations alors que l’enjeu est planétaire ? L’Europe
a su par le passé construire des législations environne-
mentales parmi les plus exemplaires au monde. Nous
voulons reprendre cet étendard. Il ne s’agit toutefois
pas seulement d’une question d’échelle d’intervention.
Les peuples européens ont besoin d’un nouvel horizon
­fédérateur à l’heure où les pays basculent les uns après
les autres dans la peur. Nous pensons que l’écologie
est le levier propre à remobiliser la société européenne
sur un objectif positif. Nous croyons en des États unis
­d’Europe qui se fédèrent dans le combat pour le climat
et le vivant, accompagné d’une politique sociale égali-
taire et d’une démocratie renouvelée.
Reste que nous ne pouvons nous satisfaire de la len-
teur des institutions. La société est en avance sur ses
élites et ses institutions, il est temps de lui donner la
force dont elle a besoin. Un puissant mouvement de
désobéissance civile se construit année après année. Il
reflète l’aspiration de très nombreux.ses Européen.nes
qui veulent se battre coûte que coûte pour déjouer la
tragédie climatique. Cette rébellion écologiste émerge
partout en Europe. Elle est vitale. Nécessaire. Nous la
soutenons et aiderons à sa propagation dans tous les
secteurs de la société.

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Devant l’urgence d’agir, la tentation des compromis
existe. Nous affirmons que seule une alternative poli-
tique cohérente et résolue permettra d’éviter l’effondre-
ment. Nous y sommes prêts.

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Remerciements
Benoît Hamon
Damien Zaversnik
Claire Monod

Pascal Arnac, Guillaume Balas, Pascal Baudont,


David Berly, Michel Bock, Camille Bordes, Rémy Bovis,
Alice Brauns, Thierry Breil, Gaël Callonec,
Charza Chahabudin, Naïma Charai, Yves Contassot,
Hélène Coq-Lefrancq, Isabelle Couradin, Cécile D.,
Jean-Luc da Lage, Delphine de Luca,
­Anne-Laure Fabre-Nadler, Florence G., Romain G.,
Daniel Grande, Frédéric Guerrien, Thibaud Guillemet,
Isabelle Hardy, Nathan Horrenberger,
Pierre Japhet, Emmanuelle Justum (DIEM25),
Béatrice Kessler, Patrice Lanco, Pauline Langlois,
Typhaine Lequeux, Agnès Lhote, A ­ nne-Marie Luciani,
Roxane Lundy, Colette Marie, Éric Mauger,
Serge Mery, Otsmane Milhoud, Yann Mongaburu,
Catherine Murgante, Catherine Pagan,
Clément Pequeux, Michel Pouzol, J­ ean-Noël Puig,
Jean Luc Sallabery, Stéphane Saubusse, Pierre Serne,
Françoise Sivignon, José Tomas, Clara Vergès,
Grégoire Verrière, Julien Zloch

Achevé d’imprimer en avril 2019


par l’Imprimerie yonnaise (France).
Numéro d’impression :
Dépôt légal : avril 2019

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