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L
constituant la base de la médecine moderne et
rationnelle, ont servi de modèle à la médecine isla-
mique puis occidentale.
a pratique de la pharmacie existait La pharmacopée est alors essentiellement consti-
bien avant l’Antiquité, mais la profes- tuée de substances végétales. Les Égyptiens
sion de pharmacien s’est construite emploient le cumin, l’ail, la coriandre, les figues
et davantage imposée dans la société ou encore le ricin. Les Grecs, au temps d’Hippo-
au fil des âges. Elle pourrait remon- crate 45 , utilisent le melon, l’hellébore, le chou,
ter à 2600 avant notre ère. C’est à l’hysope, le céleri, le persil, la belladone, la man-
Sumer, en Irak, que des textes médi- dragore, l’opium, etc. Les substances animales sont
caux, mêlés à des incantations religieuses, ont été également employées. Chaque peuple adopte ses
gravés sur deux tablettes d’argile. On peut y lire propres méthodes en fonction de ses croyances.
des cunéiformes mentionnant des symptômes, des Les Égyptiens utilisent les entrailles et excréments
prescriptions et des conseils pour les combiner. d’animaux, différents insectes, du sang de lézard,
C’est le cas aussi du papyrus d’Ebers, écrit autour de la graisse de lion ou de crocodile. Les Hindous,
de 1500 av. J.-C., qui est un des plus anciens traités eux, ont recours au bézoard gastrique ou à la vipère.
THÉMATIQUE
De l’apothicaire au
pharmacien d’aujourd’hui
1 et 2 Le papyrus d’Ebers, 3 Timbre issu d’un bloc-
l’un des plus anciens traités feuillet illustrant quatre grands
médicaux connus, est à naturalistes (Saint-Thomas et
l’honneur sur ces deux timbres. Prince, YT BF 412). Ici, Dioscoride
(Allemagne Orientale, YT 2288). accompagné de son célèbre codex
(Saint-Thomas et Prince, YT 2455).
(Égypte, YT 853).
4 Le platane d’Hippocrate
situé sur l’île de Cos. Selon
la légende, c’est au pied 5 Timbre à l‘effigie d’Hippocrate
de cet arbre qu’Hippocrate et Avicenne, émis à l’occasion des Journées
aurait enseigné la médecine à médicales du Proche et du Moyen-Orient,
ses élèves (Grèce, YT 693). à Damas, en 1965. (Syrie, YT PA 264).
6 Carte-maximum
illustrant la médecine
arabe au Moyen-Âge.
Dioscoride, auteur de De Materia Medica, l’une des sont mentionnés dans les statuts de la République
principales références en botanique, ne jure que par locale (1200-1263).
les oiseaux, reptiles, grenouilles et poissons.
En revanche, l’utilisation minérale est encore assez Naissance de la profession
rare. Seuls l’alun, le borax, le sulfate de fer et la L’Empereur du Saint-Empire, Frédéric de Hohenstaufen,
terre noire de Samos (NDLR : aujourd’hui Izmir, en plus connu sous le nom de Frédéric ii, édicte en 1241
Turquie) sont cités par Hippocrate. Gallien préfère le fameux Édit de Salerne, autorisant la dissection
employer la litharge et la terre sigillée. de cadavres humains, s’opposant directement à
l’Église. En effet, depuis le iiie siècle av. J.-C., aucun
De la magie à la pharmacie professeur de médecine en Occident n’avait dissé-
La médecine s’est d’abord distinguée des pratiques qué de cadavre humain, car la religion interdisait la
magiques et religieuses, pour qu’ensuite l’apothi- mutilation des corps. Cet édit vient compléter les
caire, puis le pharmacien, pratiquent la pharmacie constitutions de Melfi, promulguées par l’Empereur
de manière indépendante, bien que souvent en en 1231 et considérées comme le premier recueil de
coordination avec le médecin 6 . C’est seulement lois et règlements traitant de la fabrication des médi-
au vie siècle que le philosophe Olympiodore signale caments. Valables d’abord uniquement en Italie du
une association du type actuel pour la prescription Sud et en Sicile, les constitutions de Melfi jouent
des drogues et leur délivrance au public. Il écrit, un rôle essentiel en Europe, car elles sont rapide-
en effet : « Le médecin prescrit et le pigmentarius ment imitées, notamment par les statuts bâlois de
exécute l’ordonnance ». Considérons donc le pig- 1271-1322.
mentarius comme l’ancêtre des apothicaires. Ce Ces textes imposent à ceux qui veulent fabriquer des
n’est qu’au début du xiie siècle que l’on constate médicaments de prêter serment pour le faire selon
en France, comme un peu partout en Europe, les des règles préétablies. Ils instituent également une
premiers indices d’une nee délimitation entre le surveillance de l’autorité sur la profession et fixent
médecin et le pharmacien. La dichotomie des deux les prix des médicaments. Mais surtout, ils éta-
professions commence seulement lorsque l’étude blissent juridiquement une séparation entre méde-
des sciences médicales est introduite dans les uni- cins et apothicaires. C’est pourquoi l’Édit de Salerne
versités. Les médecins considèrent alors l’art de peut être considéré comme l’acte de naissance de la
mélanger et de préparer des drogues comme indigne profession. En France, dès le xiie siècle, on connaît
d’eux et confient ce soin à leurs apprentis, consi- le serment des especiadors de Montpellier, mais les
dérés comme les premiers ancêtres de nos apothi- premiers véritables statuts structurés voient le jour
caires. Des officines apparaissent à Paris, en 1180, et au xiiie siècle. Ces vendeurs de remèdes sont alors
à Arles, à la fin du xiie siècle. Elles se multiplient à appelés speciarii, apothecarii, piperarii, pebrarii ou
partir du xiiie siècle. À Marseille, les apothicaires aromatorii. Leur éclosion continue du xve au
xvii e siècle et se poursuit même jusqu’au certains procédés comme la distillation sont égale-
xviii siècle.
e
ment appréciés 8 9. En France, dès le xiiie siècle,
la préparation et la vente des drogues sont l’apanage
Quand la formation se structure de l’apothicaire. Des statuts et règlements sont édic-
Les œuvres médicales et pharmaceutiques tés, valables pour une ville déterminée et approu-
connaissent un grand essor à partir de la fin du vés par ordonnance royale. La loi du 9 Germinal an
xv e siècle, avec l’invention de l’imprimerie par xi (30 mars 1803), qui est appliquée pendant cent
Gutenberg vers 1440 et la prise de Constantinople
en 1453. En effet, de nombreux savants grecs
fuient la cité pour se réfugier en Italie. De nou- 7 Entier postal pour
velles idées apparaissent, tandis que d’autres, le 550e anniversaire du Collège
de pharmacie de Valence (Espagne).
comme la doctrine galénique par exemple, sont Timbre-poste à l’effigie de Juan Carlos Ier.
remises en question. De nouveaux procédés, tels (Espagne, YT 2708).
que l’alchimie, viennent enrichir la pharmaco-
logie 7 (voir L’Écho, n° 1909 – septembre 2016).
Jusqu’au xviiie siècle, l’apothicaire ne bénéficiait
pas d’une formation universitaire. Son savoir
venait d’un apprentissage de plusieurs années, plus
ou moins long selon les périodes et les régions,
éventuellement suivi de quelques années de com-
pagnonnage. Si l’apothicaire souhaite obtenir le
statut de maître-apothicaire, il a la possibilité de
passer un examen final pour lequel il doit réali-
ser un chef-d’œuvre. Cela consiste souvent en la
confection de médicaments difficiles à élaborer. 8 Carte-maximum - sculpture sur bois du xviie siècle - Musée de
La formation de l’apothicaire était donc avant tout Lyon. L’apothicaire fabrique sa thériaque, un électuaire, c’est-à-dire
pratique. Il pouvait enrichir sa science et complé- un médicament composé de très nombreuses substances dures
pulvérisées, mêlées à des produits tels que du miel, du sirop ou du
ter ses connaissances en consultant des livres dans vin, lui conférant une consistance molle. (France, YT 2968).
lesquels il trouvait des recees aux formules plus
ou moins élaborées, des conseils sur le choix des
simples, leur préparation, les instruments à utiliser,
etc. D’autres types de traités intéressaient les apo-
thicaires tels les livres des simples. Les ouvrages sur
certaines préparations comme la thériaque ou sur
o Pour le centenaire de
l’Université nationale
autonome du Mexique,
une série de six timbres a
été émise en 2010 (YT 2541
à 2546). La poste mexicaine
a également émis un
panneau de 100 timbres
de charité, d’où provient p Entier carte postale de l’institut médico-pharmaceutique de Timisoara, en Roumanie.
ce timbre-poste, illustrant
la faculté de médecine et
de pharmacie. Les fonds
récoltés ont contribué à
soutenir la recherche contre
la tuberculose.
a Timbre à date
illustré pour le
centenaire de la
création de la faculté
de pharmacie de Paris
(France, YT 2104).
s 70 anniversaire de la faculté de
e
d Centenaire de l’Université
médecine et de pharmacie de Târgu de chimie et de pharmacie.
(Roumanie, YT BF 479). (Salvador, YT 1569).
j Exposition internationale
de la pharmacie de 1969 à Lyon.
Flamme temporaire illustrée.
; Congrès
et exposition
internationaux
des spécialités
pharmaceutiques en
1983 à Valence. Flamme
temporaire continue.