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Russie : l’or s’accumule dans


les coffres de la banque
centrale
11/04/2019 à 14h39

Benaouda
ABDEDDAIM

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Des lingots d'or - AFP

L’Etat russe achète de l’or à tour de bras. Ses réserves


atteignent à présent leur plus haut niveau depuis cinq ans.
Précautions acquises et projets contre le dollar américain.

Cinq années ont passé. Mars 2014, les Russes viennent d’annexer la Crimée.
Les Occidentaux déclenchent des sanctions et arrive la tourmente financière à
Moscou. Afin d’y faire face, il a fallu puiser dans les réserves, revendre de l’or.
Puis dès 2015, rappelle l’agence américaine Bloomberg, le président Vladimir
Poutine a donné pour « recommandation » à la banque centrale, la CBR, de viser
la reconstitution des stocks de métal jaune. La gouverneure Elvira Nabiullina
réaffirme l’objectif au printemps 2018.

Le mouvement s’accélère alors. En décembre dernier, ce sont encore 9,3 tonnes


qui sont accumulées. Bilan : la CBR compte pour 42 % de l’or acheté l’an dernier
par l’ensemble des banques centrales au monde. Opération accomplie donc : les
réserves avoisinent à présent, en valeur, les 490 milliards de dollars, comme
avant la crise de Crimée. Et maintenant, un ex-conseiller de la CBR, Oleg
Kuzmin, pense que son ancienne institution pourrait importer des lingots, dès lors
que les limites de l’approvisionnement en provenance des mines nationales sont
pratiquement touchées.

De l’or pour l’après-dollar ?

Cette quête de métal jaune provient d'une volonté, constamment affirmée, d’une
plus grande diversification des sources de réserves extérieures et de détenir ainsi
moins de devise américaine qu’auparavant. Le directeur de la recherche du
Conseil mondial de l’or, Juan Carlos Artigas, y voit simplement l’expression d’une
« dé-dollarisation » comparable à celle d’autres grandes économies émergentes.

L’analyste Bruno Maçaes, basé à Pékin, un ancien ministre portugais des Affaires
européennes, développe, lui, un raisonnement particulier : les Russes et les
Chinois, sans se coordonner mais en parallèle, se prépareraient ainsi à une
remise à plat du système monétaire international. L’or deviendrait leur point
d’ancrage en vue de la formation d’une nouvelle devise numérique internationale,
alternative à un dollar qui n'honorerait plus son statut.

Dans l’immédiat, avec ce matelas traditionnel de sécurité, il s’agit surtout pour


l’Etat russe de tenter de se prémunir contre le risque d’une crise financière
interne, même si mardi le Fonds monétaire international a confirmé ses
prévisions d’une croissance économique relativement solide en 2019 et 2020 (1,6
% puis 1,7 %). L’autre aléa majeur auquel sont confrontées les autorités, ce serait
une nouvelle salve de sanctions économiques et financières américaines. Le 29
mars, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a jugé que « jamais » les États-
Unis ne renonceraient à ce moyen de contrainte sur la Russie. Et on peut
constater que nombre d'économistes russes de marché le pensent désormais
tout autant.

Appétit pour la dette russe

Paradoxalement, l’un des principaux promoteurs américains d’un durcissement


supplémentaire contre Moscou, le sénateur républicain Marco Rubio, considère
qu'une « lassitude » des sanctions s’est installée à ce sujet à Washington.
Déclaration lundi à Bloomberg, aussitôt mise en exergue par les médias russes.

Cette « lassitude » politique, les capitaux internationaux semblent l’avoir déjà


intégrée, comme en atteste par contraste le succès mercredi de l’émission de
bons du Trésor russe à 5 et 10 ans. Adjudications record qui ont, sans la moindre
difficulté, dépassé les 2 milliards de dollars. Ce matin, dans le quotidien
économique moscovite Kommersant, Yaroslav Lisovolik, responsable de la
recherche de Sberbank (le plus grand établissement bancaire public du pays)
souligne l’intérêt des investisseurs non-résidents, dès lors que le rendement
affiché par les obligations russes va actuellement au-delà des 11 %, niveau sans
pareil parmi les grands émergents. Et l’effet d’attraction, pour l’heure, se
répercute sur le rouble. La monnaie russe réalise, cette année, une performance
parmi les plus élevées au monde.

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