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S6 – Sciences Economiques et Gestion 2015-2016

Les politiques commerciales

Pr. RAOUF Radouane


FSJES-Souissi

1
Plan
Chapitre 1- Politiques commerciales
Section1- Les différentes types de protectionnisme
1- Le protectionnisme tarifaire
2- Le protectionnisme non-tarifaire
Section 2- La mesure du protectionnisme
1- La protection tarifaire
2- La protection non-tarifaire
3- La protection effective
Section 3- Le marché politique de protection
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme
A. Les motifs internationaux
B. Les motifs internes
2- Formation endogène des politiques de protection: offre et
demande
Chapitre 2 – Politique commerciale en concurrence parfaite
Section 1- Les effets du tarif douanier
Section 2 - Les effets du quota et autres barrières non tarifaires
Chapitre 3 – Politique commerciale en concurrence imparfaite
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Références
• Krugman P., et Obstfield M., (2009). Economie internationale, 8ème
édition, Pearson Education.
• Mucchielli J-L., Mayer T., (2005). Economie internationale. Dalloz.
• Bouët A., (2000), « La mesure des protections commerciales
nationales », Document de travail CEPII, N° 00-15.
• Anderson et van Wincoop (2004), « Trade costs » NBER Working
paper N° 10480.
• Baldwin R.E., (1982), « The political Economy of Protectionism » in
J.N. Bhagwati ed., Import Competition and Response, Cambridge
University Press.
• Masserlin, P., 2001, Measuring the costs of protection in Europe:
European commercial policy in the 2000s, Institute for
International Economics, Washington.
• James Brander et Barbara Spencer, « Export Subsidies and
International Market Share Rivalry », Journal of International
Economics, 16, 1985, p. 83-100.

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Introduction
• Les modèles théoriques de commerce international en concurrence parfaite
indiquent qu’en règle générale, le commerce international est bénéfique à tous les
partenaires à l’échange.
• Le CI permet de relâcher les contraintes imposées à un pays en autarcie, du fait des
limites technologiques ou factorielles.
• Les modèles en concurrence imparfaite, que lorsque les firmes disposent d’un certain
pouvoir de marché, l’ouverture engendre des économies d’échelle, une concurrence
accrue entre les firmes et une plus grande diversité de produits offerts aux
consommateurs.
Pourtant le libre échange existe peu dans la réalité: les pays imposent le plus
souvent des entraves à l’échange sous forme de tarifs douaniers ou de barrières non
tarifaires.
Dans la plupart des pays, des groupes de producteurs ou des partis et organisations
politiques demandent plus de protection (les problèmes autour des round de
l’OMC).
Comment comprendre cette apparente contradiction? Si le libre échange semble
être la solution optimale d’un point de vue mondial, ce n’est pas toujours le cas d’un
point de vue national.
Sous certaines conditions, le protectionnisme peut même s’avérer plus profitable
que le libre-échange. Mais surtout, le libre-échange entraîne des modifications dans
la répartition nationale des revenus et des richesses, au détriment des secteurs ou
des facteurs de production les moins compétitifs.
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Chapitre 1- Politiques commerciales

Section1- Les différentes types de protectionnisme


• Le protectionnisme est un phénomène complexe dans ses
causes et effets, mais également dans sa mesure.
• Il est difficile de mesurer le niveau de protection d’une
économie et de résumer ce niveau à l’aide d’une statistique
simple.
• Il est également difficile de comparer les pays entre eux à
cet égard.
Le protectionnisme prend des formes diverses et surtout
changeant, s’adaptant aux différents contraintes
institutionnelles en vigueur.
On peut distinguer différents types de barrières à l’échange,
Une première distinction doit être établie entre les
barrières tarifaires et non tarifaires

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1- Le protectionnisme tarifaire

• La première mesure protectionniste est le


droit de douane.
• Les barrières tarifaires se réfèrent aux
mesures douanières qui visent à prélever une
taxe sur les importations quand elles
pénètrent dans un pays.
• Cette mesure est la plus simple et la plus
transparente, car elle est directement
interprétable et comparable entre pays.

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1- Le protectionnisme tarifaire
• Le droit est prélevé soit sur le prix « cif » soit, si le coût de transport est
exclu, sur le prix « fob » (free on board).

• Un droit de douane peut être prélevé soit sur la valeur de la marchandise


(ad valorem) soit par unité de produit importé auquel cas on parle d’un
droit de douane spécifique (exp: 1000 DHs par tonne de sucre importée). Il
faut calculer des équivalents ad valorem pour pouvoir comparer les taux
entre les pays.

• On peut parler d’une formule de droit appelée quota tarifaire ( taux le


plus faible est appelé Inside Quota Tariff Rate, le second, plus élevé,
s’appelle le Outside Quota Tariff Rate).

• Il existe enfin un autre type de droit de douane appelé droit anti-dumping.


Pour contrer des stratégies de « prix prédateurs » de la part d’un pays
étranger.

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1- Le protectionnisme tarifaire

Les statistiques et le processus de négociation multilatérale font


référence à deux types de droit:

1) Le droit appliqué à la Nation la Plus Favorisé (NPF), qui selon les


principes de l’OMC doit être appliqué à l’ensemble de
partenaires, hors accords préférentiels signalés à l’OMC.
2) Le droit consolidé, qui est un taux plafond que le pays déclare à
l’OMC et qu’il s’engage à ne pas dépasser.

L’écart entre le droit NPF et droit consolidé rend compte de la


flexibilité d’un pays peut vouloir s’octroyer pour remonter ses
droits de douane si le besoin fait sentir. Bouët (2000) cite
l’exemple du produit « autres céréales » (SH 100890) auquel la
Corée applique un taux NPF de 3% alors que le taux consolidé du
même pays est de 800%.

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2- Le protectionnisme non-tarifaire

Il existe une multitude de barrières non tarifaires


que l’on peut distinguer selon leurs intentions
premières:
1) Les mesures dont l’objectif premier est la
restriction des échanges/importations:
• Les quotas ou les contingents: il s’agit d’un
plafond quantitatif (en volume, en valeur ou en
part de marché), une limitation de la quantité
autorisée à l’importation qui peut aller jusqu’à
la prohibition.

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2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Les contingents tarifaires: il s’agit d’une


combinaison d’un quota et d’un tarif qui
prévoit qu’au-delà d’une certaine quantité
les importations sont autorisées moyennant
un droit de douane substantiel.
• Parfois, le système inverse est appliqué avec
un droit prélevé sur une quantité limitée
puis une prohibition.
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2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Les dépôts préalables: les importateurs doivent


payer au préalable une fraction de leurs
importations ce qui constitue une barrière aux
échanges surtout lorsque l’inflation est élevée.
• Licences d’importation: dans ce cas, les
importateurs doivent obtenir au préalable une
licence pour importer les biens qu’ils souhaitent.

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2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Le rationnement des devises: il s’agit d’un


rationnement des devises mis en place pour résoudre
des situations de pénurie de devises. Ce rationnement
peut prendre la forme d’un taux de change multiple
(en vendant les devises à des prix différents selon les
demandeurs) ou en édictant des critères d’accès aux
devises.
• Valeurs mercuriales: il s’agit d’un prix de référence
utilisé pour le calcul du droit de douane. Ces valeurs
servent de prix plancher pour éviter souvent des
fraudes fiscales liées à des pratiques de
sous-facturation des marchandises importées.

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2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Restrictions volontaires à l’exportation


(RVE): il s’agit d’accords négociés
bilatéralement entre un pays importateur et
un pays exportateur. En ce sens, elles ne
sont pas compatibles avec les règles de
l’OMC en raison de leur caractère bilatéral.
• Ce système se distingue par trois
caractéristiques majeures
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2- Le protectionnisme non-tarifaire

i. Il établit une discrimination entre les pays


exportateurs puisque le système est appliqué
uniquement aux exportations du pays qui l’a
négocié.
ii. Les négociations portent souvent sur des grandes
catégories de produits ce qui laisse une marge de
manœuvre aux exportateurs quant au choix de la
gamme de produits.
iii. Les rentes des quota à l’importation échoient aux
importateurs alors qu’elles sont captées par les
exportateurs dans le cas des restrictions volontaires
à l’exportation.
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2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Mécanisme de contenu local (règles d’origine): Ce


mécanisme est souvent utilisé par les pays qui veulent
encourager une industrie naissante.

Ce principe est appliqué également pour octroyer le statut


d’origine dans une zone de libre-échange (50% ou 2/3 de
la valeur ajoutée doit provenir de la zone de libre échange
pour que la marchandise puisse circuler librement).

• Taxes antidumping
• Subventions aux industries concurrentes aux
importations.

15
2- Le protectionnisme non-tarifaire
C. Barrières non tarifaires
2) Mesures pour lesquelles la restriction du
commerce n’est qu’un objectif secondaire:

• Réglementations sanitaires;
• Normes de sécurité;
• Aide gouvernementale aux activités de R+D;
• Réglementation de l’emballage et étiquetage.

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2- Le protectionnisme non-tarifaire

3) Mesures ayant des effets indirects sur le


commerce:

• Production gouvernementale et monopole


de distribution;
• Toutes les mesures visant à augmenter les
prix des biens importés.

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Section 2- La mesure du protectionnisme

On distingue en général deux grandes méthodes de mesure de la


protection:
• La première cherche à synthétiser les différentes mesures de
protection observables et de comparer les niveaux de protection
entre pays.
• La deuxième est fondée sur l’impact de la protection. Les
économistes s’intéressent en particulier à deux types d’impact:
Celui sur le volume de commerce ( un taux de protection
élevé se traduit par un degré d’ouverture faible de l’
économie).
Celui sur les écarts de prix (les barrières protectionnistes
réduisent les possibilités d’arbitrage et de convergence des
prix entre pays).

• Il ya un risque d’attribuer à la protection des phénomènes en


réalité expliqués par d’autres déterminants (modèle
gravitationnel).
18
1- La protection tarifaire

• Un droit de douane moyen (base de données TRAINS (Trade


Analysis and Information System), COMTRADE du CNUCED)
http://tariffdata.wto.org

Difficultés relatives au calcul du droit de douane moyen (Bouët


(2000), Anderson et van Wincoop (2004)).
disponibilité des statistiques;
Le problème de conversion des différents types de droit de
douane en équivalent ad valorem.
La question de la pondération des différents secteurs. Les
produits subissent des taux de protection radicalement
différents.

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2- La protection non-tarifaire

Les barrières non-tarifaires (BNT) présentent des problèmes de mesures encore plus
importantes. Elles reposent sur:
• Les indicateurs de fréquence : signalent le nombre de produits concernés par les BNT
• L’indice de couverture: indique la part des importations du pays concernées par
chaque type de BNT.
Bouët et al., (2002), « MAcMaps: une mesure bilatérale et désagrégée de l’accès au
marché », Economie Internationale, (89-90): 39-64.

• La base de données TRAINS signale la présence ou l’absence d’une barrière non


tarifaire pour chacun des 5000 produits au niveau le plus fin (6 chiffres). La base
comporte 18 types de barrières différentes.
Jon Haveman (eiit.org) propose une version plus facile de cette base avec un
regroupement en:

✔ Barrières dures (les mesures touchant au prix et aux quantités importées).


✔ Menaces (les mesures antidumping).
✔ Barrières portant sur la qualité des produits (les normes, etc.).

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3- La protection effective

Le taux de protection effective: c’est le


pourcentage d’augmentation de la valeur
ajoutée du secteur, par unité de produit qui
est dû à l’ensemble des barrières tarifaires
mises en place par le pays.
La protection du bien final vise à encourager la
production nationale. Un droit sur les inputs
peut contrebalancer cet effet en augmentant
les coûts des producteurs.

21
3- La protection effective
Avec droit de douane de
En situation de libre échange 10% sur automobiles 5% sur inputs
Valeur
unitaire 550 (DD de 10% sur automobiles)
d’une
automobile
50 50
en milliers 0 0
Valeur ajoutée
Valeur ajoutée unitaire:
unitaire: v’ = 235
v = 200 315 (DD de 5% sur les inputs)
30 30
0 0

Coûts unitaire des


Coûts unitaire des
inputs:
inputs:
= 315
= 300

22
3- La protection effective

• Droit de douane de 10% sur voitures (produit final)


⇒ producteurs peuvent vendre à 550 000
⇒ v’ = 250 000

e = (250 - 200)/200 = 25%

• 10% sur le produit final et 5% sur les inputs


e = (235 - 200)/200 = 17.5%

Le taux de protection effective diffère du droit de douane


ad valorem

23
Section 3- Le marché politique de la protection

L’effet général de la protection semble largement négatif, il n’en


demeure pas moins qu’une protection peut améliorer la position
d’un pays, engendrer une redistribution des revenus, changer la
rémunérations des facteurs, avantager certains secteurs contre
tels autres, etc.
Pour toutes ces raisons, un pays, ou un gouvernement, va être
amené à proposer des mesures de protection, fortement
demandées par certains groupes sociaux. Un véritable marché de
la protection va alors s’établir entre les offreurs et les
demandeurs.

1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme


A. Les motifs internationaux
B. Les motifs internes
2- Formation endogène des politiques de protection
24
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme

A. Les motifs internationaux


• L’argument des termes de l’échange: un tarif améliore les termes de l’
échange du pays importateur si celui-ci est un grand pays et donc
influence les prix internationaux. La protection est alors meilleure que le
libre-échange, à condition toutefois qu’il n’y ait pas de représailles.
• L’argument de la balance commerciale: Un tarif augmente le prix des
produits importés, et doit en principe en limiter les importations. (les
mesures protectionnistes sont utilisées pour changer la structure des
échanges et la spécialisation du pays, et non son déficit ou son excédent
courant d’ensemble).
• L’argument des représailles: on peut s’enfoncer dans un cercle vicieux de
fermeture progressive des frontières.
• L’argument de l’indépendance vis-à-vis de l’étranger: ex de l’énergie (USA
en 1979 contre l’importation de pétrole du Golf, tarif sur les ordinateurs
du Brésil).
• L’argument de la défense nationale: « l’English Navigation Act » d’Adam
Smith, interdisant le transport maritime étranger pour le commerce de
produits anglais afin de maintenir le pouvoir de la marine anglaise. De nos
jours encore de nombreuses interdictions d’importer ou d’exporter, des
produits ayant un lien avec la défense nationale, sont encore en vigueur.
(interdiction d’exporter des technologies de pointe vers certains pays). 25
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme
B. Les motifs internes
• Les arguments liés à l’âge de l’industrie
- L’argument de l’industrie naissante: cet argument repose sur le fait qu’un pays
pense avoir un avantage comparatif potentiel dans une industrie, mais du fait d’un
manque d’expérience, de faibles niveaux de fabrication (manque d’économies d’
échelle).., cet avantage comparatif ne pourra devenir effectif qu’après un certain
temps. Durant cette période « d’enfance », il conviendrait alors d’effectuer une
protection provisoire. (le choix de la meilleure politique commerciale: subvention
par exemple).
- L’argument de l’industrie sénescente: un argument opposé au précédent peut être
avancé pour protéger temporairement les vieilles industries en perte d’avantages
comparatifs. (faciliter la réallocation des facteurs vers les secteurs compétitifs:
textile par exemple). (USA et les producteurs d’aciers en 2003-2004).
• Les autres arguments
- L’argument du revenu: le tarif est une taxe qui engendre un revenu pour l’Etat.
- L’argument de la distribution du revenu: le tarif douanier protège le revenu du
facteur relativement rare dans le pays et baisse celui du facteur abondant
(théorème de Stolper-Samuelson). Ou alors la protection de la rémunération du
facteur spécifique du secteur qui n’a plus d’avantage comparatif (revenu agricole…).

26
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme

- L’argument de l’emploi: le tarif douanier est justifié parfois par le


fait qu’il protège le travail domestique contre le travail étranger
bon marché. (argument peut être qualifié de fallacieux car, même
si les salaires sont plus élevés dans l’économie nationale, la
productivité peut également être plus importante et donc les
coûts du travail concurrentiels). (Les conditions de travail:
dumping social).

27
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme

• L’argument des distorsions internes: des distorsions


peuvent exister pour divers raisons: monopole, syndicats,
déséconomies d’échelle, réglementations.

• L’idée est d’utiliser le tarif pour annuler partiellement ou


totalement la distorsion (la structure interne des prix,
l’allocation des ressources).

28
2- Formation endogène des politiques de protection

Dans une démocratie, les agents économiques vont


essayer de faire pression sur le gouvernement,
notamment à travers leur vote, pour faire prévaloir
leurs préférences en termes de protectionnisme ou de
libre-échange. La demande de la protection est
souvent plus forte que la demande de libre-échange
(problème d’asymétrie). L’offre de protection et le fait
du gouvernement et de la bureaucratie qui cherche à
se maintenir au pouvoir en satisfaisant les groupes
majoritaires ou les plus puissants (Bananes dollars).
Un véritable marché politique de la protection.

29
2- Formation endogène des politiques de protection

A. La demande de protection [Baldwin (1982)]

1) La concentration des agents favorables à la protection (la


menace de chômage ou de désindustrialisation dans
certains régions ou dans quelques industries).
2) L’effet diffus de la réduction tarifaire; (consommateurs/
producteurs: leur réaction est plus intense).
3) La sur-représentation des protectionnistes au parlement;
4) Le marchandage ou le log rolling entre différents groupes
protectionnistes (la coalition entre différents groupes de
pression);
5) L’intérêt de l’Etat. L’Etat peut être lui-même, demandeur
de protection pour s’assurer des ressources fiscales.

30
2- Formation endogène des politiques de protection

B. L’offre de protection
La mise en place d’un tarif, comme son niveau
est le résultat d’une décision politique à
laquelle prennent part les politiciens , en
particulier le gouvernement (doctrine libérale,
interventionniste, la pression des lobbies,
réélection..) et l’administration (formule les
textes: maximiser leur propres utilités:
prestige, pouvoir d’influence, pots de vin…).

31
Chapitre 2 – Politique commerciale en concurrence
parfaite

Section 1- Les effets du tarif douanier

1) Le tarif douanier est essentiellement mis en œuvre pour


limiter les importations et ainsi favoriser les productions
nationales de mêmes produits.
2) Le droit de douane fournit des revenus à l’Etat surtout dans
les PVD.

Les effets des droits de douane peuvent être différents selon


que le pays protectionniste est un petit pays, n’influençant
pas les prix internationaux, ou un grand pays dont la
demande influence au contraire les prix mondiaux.

32
Section 1- Les effets du tarif douanier

A- Les effets du tarif douanier pour un petit pays

L’offre mondiale est infiniment élastique par rapport à la


demande de ce pays. Cette demande est confronté à un
prix international fixe et l’offre mondiale est représentée
par une droite horizontale.
- L’imposition d’un tarif douanier affectera les prix perçus par
les producteurs et les consommateurs nationaux mais pas le
prix relatif international.
- l’imposition change également la distribution des revenus à
l’intérieur du pays. Le droit de douane déplace la
production en faveur du bien protégé.
- L’équivalence des instruments de taxation: une taxe sur la
consommation couplée à une subvention à la production.
33
A- Les effets du tarif douanier pour un petit pays

Droits de douane ad valorem


Les importations
diminuent de « AB »
D O à « CE »
P

C E Prix domestique: PM(1+t)

Recette fiscale R
T Q S
Px mondial
A B

Q
34
Conséquences

• Baisse de la demande domestique.


• Hausse de la production domestique.
• Baisse des importations.
• Hausse des recettes fiscales pour l’Etat.
• Baisse du bien-être pour la collectivité (la perte subie
par les consommateurs est supérieure aux gains
obtenus par les producteurs et l’Etat). Baisse du
surplus des consommateurs = T+Q+R+S.
• Le fait d’imposer des mesures protectionnistes ne fait
pas que réduire le bien être global de l’économie, cela
change également la distribution des revenus à
l’intérieur du pays. La perte sèche (Q+S).

35
B- Les effets du tarif douanier pour un grand pays

Dans le cas d’un grand pays, le prix mondial d’un


produit est influencé par la demande de ce pays. De ce
fait, l’offre mondiale n’est plus infiniment élastique
mais réagit comme une droite d’offre classique.
Le prix baisse quand les quantités demandées se
réduisent.
- La perte du surplus du pays importateur est équivaut à
T+R+Q+S.
- Les recettes douanières plus élevées (baisse du prix
international).
- Les producteurs étrangers voient leur surplus diminuer
(récupéré par le pays sous forme de recettes
douanières).
- L’effet net est ambigu. (instauration d’un tarif36
B- Les effets du tarif douanier pour un grand pays

Les importations
diminuent de « AB »
Pr D O à « CE »
ix

C E Prix domestique: PM(1+t)

Recette fiscale R
T Q S
PW
A R’ B
PW’

Q
37
C- Elasticité de la demande d’importations
Si l’effet négatif de l’imposition de droits de douane sur le bien
être en situation de concurrence parfaite est avéré, deux
questions subsistes:
1) l’impact d’un même taux de protection est-il identique
quel que soit le secteur auquel on s’intéresse?
2) Au niveau global est-il équivalent de protéger tous les
secteurs de la même manière ou au contraire d’avoir des
taux de protection différents selon les produits?
Pour l’évaluation du coût de la protection lors des
négociations bilatérales de libéralisation des échanges, il
est important d’une part de connaître avec le plus de
précision possible les élasticités prix des demandes
d’importations, et d’autre part d’avoir un bon degré de
désagrégation des données de droits de douane, car plus
les données sont agrégées, plus l’impact est sous-estimé.
38
Section 2- Les effets du quota et autres barrières non
tarifaires
Les restrictions quantitatives sont particulièrement plus importantes dans le
cas des importations des secteurs agro-alimentaires ou textiles.
A- Les effets du quota
Dans un certain sens le quota est l’opposé du tarif puisqu’il n’influence
qu’indirectement le prix des importations au travers d’une limitation des
quantités.
En équilibre général:
1) Le bien-être des consommateurs est indéniablement réduit;
2) Le facteur rare de cette économie, utilisé intensément par le secteur
protégé bénéficiera de la protection en voyant sa rémunération réelle
augmenter par un effet Stolper-Samuelson, puisque le prix relatif du
bien en question a augmenté à la suite du quota.
3) La principale différence par rapport au tarif, c’est que la différence entre
le prix national et le prix mondial n’est pas accaparée par l’Etat.
La valeur associée à ce quota est appelée la rente de quota, qui en réalité une
redistribution des consommateurs vers les producteurs.
À qui et comment est distribuée la rente de quota?
39
A- Les effets du quota

1) La première manière est de distribuer les permis


d’importation aux firmes qui importaient le bien au
prorata de leur part de marché.
2) L’Etat récupère la totalité de la rente de quota et procède
à une mise aux enchères des droits d’importations.
(procédure très peu utilisée).
3) L’attribution peut passer par le favoritisme accordé aux
réseaux proches des autorités publiques et par la
corruption. Lobbying…
4) Un dernier mécanisme revient en fait à demander au pays
exportateur de limiter ses exportations plutôt que
d’imposer un quota (RVE). L’allocation de la rente va aux
exportateurs plutôt aux importateurs. La perte de bien
être est importante.
40
A- Les effets du quota
En équilibre partiel:
Le raisonnement est le même que pour le tarif. Le gouvernement
impose un quota limitant les importations. Cela transforme la
courbe d’offre qui devient totalement inélastique puisque les
importations ne peuvent pas dépasser ce niveau, quelque soit le
prix du bien. Le surplus des consommateurs est réduit de A+B.
P
Rente des Offre*’
importateurs Perte
sèche
Pq
A
B Offre*
Pw
Demande

M
Mq Mf
41
B- La non équivalence tarif-quota

• Pour comparer les effets des deux grands types de mesures


protectionnistes, on calcule l’équivalent tarifaire du quota.
On obtient ainsi une valeur qui indique l’écart entre prix
interne et prix mondial et même structure de commerce.
On cherche le tarif ad valorem :
t = p/p* - 1 , tel que, p = p*(1+t); avec p le prix relatif du
bien atteint après l’imposition du quota.
La non équivalence provient aussi de l’imperfection du marché
ou de la concurrence imparfaite. (ex situation d’un
monopole entre tarif et quota).
Les droits de douanes sont:
• plus transparents
• plus flexibles
• Les quotas favorisent l’apparition de cartels
42
Chapitre 3 – Politique commerciale en concurrence
imparfaite: les politiques commerciales stratégiques
• Dans les années 80, les économistes Barbara Spencer et James
Brander ont proposé un nouvel argument en faveur des soutiens
publics à l’industrie. L’imperfection du marché peut suffire à
justifier l’intervention de l’Etat. (les surprofits, des rentes, pouvoir
de marché de quelques firmes).
• Les auteurs soulignent qu’un gouvernement peut intervenir pour
modifier un peu les règles de jeu, et transférer une partie des
rentes détenues par des entreprises étrangères vers les
entreprises domestiques.
• Un autre argument en faveur des politiques commerciales
stratégiques repose sur le fait que les gouvernements devraient
soutenir les secteurs qui génèrent des externalités technologiques
et pour profiter des économies d’échelles (internes /externes)
(ressemblance avec l’argument de l’industrie naissante).
Théoriquement, ces arguments sont convaincants. Cependant, ils
sont bien souvent trop subtils et nécessitent de rassembler trop
d’informations pour être appliqués avec une efficacité certaine.
43
Chapitre 3- Les politiques commerciales stratégiques

• Une illustration de l’analyse de Brander-Spencer


Produire Ne pas Produire
Boeing Airbus
-5 -5 100 * 0
Produire
Ne pas Produire 0 100 0 0

Produire -5 20* 100 0


Ne pas Produire 0 125 0 0

44
Chapitre 3- Les politiques commerciales stratégiques

• Concurrence entre deux firmes: un cas alternatif

Produire Ne pas Produire


Boeing Airbus
5 -20 125* 0
Produire
Ne pas Produire 0 100 0 0

Produire 5* 5* 125 0
Ne pas Produire 0 125 0 0

45
Chapitre 3- Les politiques commerciales stratégiques:
les limites

Ces deux situations (décrites dans les tableaux) semblent a priori


presque similaires, mais elles conduisent à des résultats opposés:
• dans le premier cas, subventionner la firme domestique est une
stratégie efficace;
• Dans le second, c’est un fiasco.
Une politique commerciale stratégique pertinente nécessite une
lecture adéquate de la situation pour limiter les effets pervers sur
le reste de l’économie.
L’exigence d’information se complique du fait qu’il est
concrètement impossible de considérer les différents secteurs de
façon isolé. (la subvention d’un secteur drainera des ressources
qui ne seront plus disponibles pour d’autres activités)..
Les PCS (qui répondent à toutes ces critiques) sont des politiques
qui n’apportent de bien à une économie qu’au détriment de ses
voisins (beggar-thy-neighbor policies : les politiques du chacun
pour soi). Guerre commerciale, + les représailles.
46

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