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FLSH Ben M’sik – Etudes françaises – Sociolinguistique –

Semestre 6 - Pr L. Ouasmi – 2018-2019

Sociolinguistique interactionniste
William Labov : 2. Les enquêtes dans les magasins de New York (1962) (*)
Problématique : Labov envisage d’étudier l’usage public de la langue dans la vie quotidienne, loin des
situations d’interview. Cette fois-ci, il s’est intéressé à la variation stylistique selon les situations et a
choisi d’étudier une variable phonologique : Présence ou absence du /r/ en position postvocalique dans
des mots comme : four, car, floor. Cette variable se présente comme un facteur de différenciation
sociale.
Hypothèse : «Si deux groupes quelconques de locuteurs newyorkais sont rangés dans un certain ordre
sur une échelle de stratification sociale, cet ordre se traduira tel que par leur différence quant à
l’emploi de (r)».
Lieu d’enquête et échantillon de population : Labov a opté pour trois magasins d’habillement
newyorkais, socialement différenciés : un magasin de luxe (SAKS), un magasin des classes moyennes
(MACY’S), et un dernier magasin populaire (KLEIN). Le nombre des informateurs est constitué de
246 employés répartis sur les 3 magasins.
Méthode : L’enquêteur se présente à chaque magasin et demande aux employés, en les conditionnant,
des informations concernant des produits. A plusieurs reprises, il obtient des réponses qui contiennent
des mots avec la variable /r/. Labov a collecté 4 réalisations de /r/ postvocaliques pour chaque sujet. De
plus, il a noté des informations concernant le sexe, l’âge approximatif, la race et la fonction de chaque
employé.
Résultats : Labov note que la variable est réalisée en deux variantes : 1. avec une constriction (r-1). 2.
sans constriction, avec schwa ou allongement vocalique (r-0).
Chez SAKS, la variante (r-1) est réalisée par 62% des employés, et (r-0) est réalisée par 38%.
Chez MACY’S, la variante (r-1) est réalisée par 51% des employés, et (r-0) est réalisée par 49%.
Chez KLEIN, la variante (r-1) est réalisée par 21% des employés, et (r-0) est réalisée par 79%.
Conformément à l’hypothèse de départ, les différences d’emploi du /r/ sont déterminées par les
ordres sociaux où se placent les sujets. Bien qu’ils appartiennent à la même classe socio-économique,
les employés parlent comme leurs clients et leur langage varie selon la variété des clients (phénomène
d’accommodation linguistique).
Concernant la variation stylistique, les employés de SAKS ne varient pas (63% et 64% dans le cas
du mot floor), tandis que les employés de MACY’S varient entre le contexte relâché (non surveillé) et le
contexte emphatique (44% et 61% pour le même mot). Pour les employés de KLEIN, le schéma de
variation est le même.
Labov conclut que la prononciation du (r-1) est partagée par quelques sujets issus des trois
magasins.
Concernant la race des sujets, Labov constate que la présence d’un grand nombre d’informateurs
noirs contribue à faire diminuer la prononciation du /r/.
En outre, la stratification selon les groupes professionnels (chefs de rayon, vendeuses,
manutentionnaires) est plus forte que pour les employés pris dans leur ensemble.
Pour résumer, la variable /r/ est stratifiée selon les magasins et la hiérarchisation sociale. Ainsi, la
prononciation du /r/ est synonyme de prestige ; plus le magasin est prestigieux, plus ses employés
exprimeront des valeurs élevées pour le /r/.

(*)
Voir William Labov, Sociolinguistique, 1976.

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