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Dossier - Travail au froid - www.inrs.fr
Ce dossier n’aborde pas les situations relatives à la cryogénie (procédé de surgélation très rapide
utilisant l’azote liquide).
S’il est difficile de caractériser un environnement froid par des critères physiques purs, une
sensation d’inconfort thermique peut être ressentie à partir de températures inférieures à 15 °C,
notamment pour des postes sédentaires ou de pénibilité légère. Cette zone d’inconfort est variable
selon les individus. En revanche, pour des températures inférieures à 5 °C et en particulier dans
toutes les situations d’exposition à un froid négatif, il existe un risque immédiat vis-à-vis duquel il
faut être particulièrement vigilant.
La sensation de froid n’est pas strictement liée à la température mesurée. Elle peut être
accentuée par différents facteurs comme le mouvement de l'air (vitesse du vent) et
l'humidité.
Il n’est pas possible de définir une valeur seuil de température « froide » en milieu
professionnel. Des critères physiques, climatiques ou individuels sont à prendre en compte,
ainsi que la dépense énergétique liée à la réalisation du travail.
Un environnement froid peut être simplement défini comme celui entraînant des
pertes thermiques supérieures à celles habituellement observées.
Les accidents du travail imputables au froid peuvent être d’une grande diversité. Certains sont la
manifestation directe d’une exposition au froid, tandis que d’autres sont indirectement provoqués
par le travail en environnement froid (glissades, risques liés à la baisse de dextérité…).
Les troubles occasionnés par le froid sont d’ordre local ou général. Dans le premier cas, il peut
s’agir de simples engourdissements avec perte de dextérité jusqu’à des gelures. L’accident d’ordre
général le plus sérieux est l’hypothermie. Il survient lorsque l’individu ne parvient plus à réguler
sa température interne, avec des conséquences qui peuvent s’avérer dramatiques : trouble de la
conscience, coma, décès.
Un certain nombre d’accidents sont évitables si une prévention adaptée est mise en
place. Une bonne conception et un aménagement des situations de travail, l’organisation des
temps de travail au froid (exposition contrôlée au froid par l’alternance travail-repos) en sont les
éléments essentiels. Il ne faut pas non plus négliger certaines solutions de bon sens : adopter une
alimentation adaptée, surveiller sa condition physique, utiliser une protection vestimentaire
adéquate…
Il n’y a pas de données statistiques disponibles concernant les accidents du travail et les maladies
professionnelles liés directement au risque « froid » pour le régime général de la Sécurité sociale.
Travail à l’extérieur
Exemples : salariés du BTP, salariés de l’industrie des transports, ouvriers agricoles, employés
d’entretien et de maintenance de bâtiments, de lignes électriques et de certains appareillages
industriels, vendeurs en extérieur, personnel de la Défense nationale…
Travail en altitude
Exemples : personnel d’exploitation et de maintenance des remontées mécaniques, personnel
d’entretien des stations de sport d’hiver, guides de haute montagne, salariés du BTP, gardes
frontière, sauveteurs secouristes, employés de stations météorologiques…
Pour une même région, le froid est plus important en altitude qu’en plaine (en moyenne – 1°C
tous les 150 mètres). De plus, l’hypoxie (diminution de l’oxygène dans les tissus) provoquée
par l’altitude diminue l’efficacité des moyens physiologiques de lutte contre le froid.
Pour une même température, les pertes de chaleur par unité de temps dans l’eau sont 25 fois
supérieures à celles observées dans l’air.
Le temps moyen de survie de l’homme en cas d’immersion accidentelle dans la majorité des
eaux du globe est faible (4 heures pour une eau calme à 18 °C). Aussi, le travail en eau froide
est-il soumis à des procédures d’intervention strictes. Le port de combinaisons isolantes est
obligatoire. Pour les plongées de plusieurs heures, des scaphandres à circulation d’eau et d’air
chauds sont même nécessaires.
Mécanismes
La température corporelle est régulée par le système nerveux central. Dans un environnement
neutre, la température corporelle est maintenue à 37 °C.
Le corps dispose de mécanismes qui lui permettent de s'adapter aux conditions auxquelles
l'exposent les basses températures, le vent et les précipitations (pluie et neige). Il existe des
récepteurs thermiques au niveau de la peau qui, au contact du froid, entraînent une
vasoconstriction cutanée réflexe dans le but de conserver la chaleur interne. Le frisson est
également une réaction réflexe qui augmente la production de chaleur de l'organisme jusqu'à
500 %…
Le corps compense la perte de chaleur par des processus métaboliques complexes qui
convertissent les aliments en chaleur.
L’hypothermie est une urgence. Les signes d’alerte les plus importants à connaître doivent
éveiller l’attention afin de pouvoir réagir précocement.
En attendant l’arrivée d’une équipe médicalisée, les premières « mesures secouristes » seront
réalisées en fonction du niveau de conscience de la personne à secourir.
Engelures et gelures
Les engelures et les gelures sont des lésions cutanées associées à l'exposition au froid.
Certains individus y sont plus particulièrement sensibles parce qu'ils sont atteints d'un
acrosyndrome (ensemble de troubles vasomoteurs des extrémités).
La gravité des atteintes cutanées est plus ou moins marquée. Elle est fonction du niveau
d’exposition au froid. L’engelure (sans séquelles) représente le premier degré de la gelure.
Les séquelles des gelures plus graves peuvent être très douloureuses voire permanentes
(dans le cas de nécroses profondes de tissus suite à des expositions prolongées à de très
basses températures).
Les lésions graves rappèlent celles observées chez les grands brûlés.
L’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et
protéger la santé des travailleurs de leurs établissements, en y intégrant les conditions
de température (principes généraux de prévention détaillés à l’article L. 4121-2 du Code du
travail).
L’employeur est tenu d’aménager les situations de travail à l’extérieur de manière à assurer, dans
la mesure du possible, la protection des travailleurs contre les conditions atmosphériques (article
R. 4225-1).
Depuis le 1er janvier 1993, le maître d’ouvrage se conforme à certaines règles relatives à
l’aménagement des locaux de travail. Ainsi, « les équipements et caractéristiques des locaux de
travail sont conçus de manière à permettre l'adaptation de la température à l'organisme humain
pendant le temps de travail, compte tenu des méthodes de travail et des contraintes physiques
supportées par les travailleurs » ; sachant que ces dispositions « ne font pas obstacle à celles des
articles L. 111-9 et L. 111-10 du code de la construction et de l'habitation relatives aux
caractéristiques thermiques des bâtiments autres que d'habitation » (articles R. 4213-7 à R. 4213-
9 du Code du travail).
L’employeur doit aussi veiller à ce que les locaux fermés affectés au travail soient chauffés
pendant la saison froide. « Le chauffage fonctionne de manière à maintenir une température
convenable » (article R. 4223-13). En cas de froid, des moyens de chauffage suffisants sont
aménagés pour les employés à l'intérieur de l'établissement (article D. 4153-19).
Par ailleurs, les dispositions prises pour assurer la protection des salariés contre les intempéries
nécessitent l’avis du médecin du travail et du CHSCT (ou à défaut des délégués du personnel)
(article R. 4223-15).
Rappelons que dans le secteur du BTP, l’entrepreneur, sous certaines conditions strictes, peut
décider d’arrêter le travail pour « intempéries » (article L. 5424-9 du Code du travail). Cette
possibilité aurait été mise en œuvre par certaines entreprises pendant des périodes de froid.
S’agissant de l’exercice du droit de retrait des salariés (L. 4131-1), il est rappelé que celui-ci
s’applique strictement aux situations de danger grave et imminent. L’évaluation de cette notion de
« danger grave et imminent » est complexe et relève de nombreux facteurs.
Pour en savoir plus, consultez :
LE ROY A. « Droit d’alerte et droit de retrait du salarié ». Travail et Sécurité, n° 595, avril 2000,
pp. 18-19 (fichier pdf)
Le médecin du travail est le conseiller de l'employeur ou de son représentant, des salariés, des
représentants du personnel, des services sociaux, en ce qui concerne notamment :
l'amélioration des conditions de vie et de travail dans l'entreprise ;
l'adaptation des postes, des techniques et des rythmes de travail à la physiologie
humaine ;
la protection des salariés contre l'ensemble des nuisances, et notamment contre les
risques d'accidents du travail ;
l'hygiène générale de l'établissement ;
la prévention et l'éducation sanitaire dans le cadre de l'établissement en rapport avec
l'activité professionnelle. (article R. 4623-1)
Le médecin du travail peut proposer des mesures telles que mutations ou transformations de
postes, justifiées par des considérations relatives notamment à l'âge, à la résistance physique
ou à l'état de santé physique et mentale des travailleurs (article L. 4624-1). L'employeur est
tenu de prendre en considération ces propositions et, en cas de refus, de faire connaître les
motifs qui s'opposent à ce qu'il y soit donné suite.
Evaluation du risque
Il est fondamental d’identifier les risques inhérents au travail en environnement froid, ainsi que les
événements ou les facteurs qui peuvent conduire à la survenue de ces risques. Plusieurs facteurs
doivent donc être pris en compte lors de cette évaluation : organisationnels et environnementaux,
liés aux postes de travail, individuels… Dans chaque cas, une analyse de l’activité réelle de travail
est à effectuer.
Pour des situations de travail au froid, certains risques spécifiques se surajoutent aux
risques habituellement encourus :
un risque d’accident du travail consécutif à des effets indirects d’une exposition au
froid : pénibilité du travail plus importante et fatigue accrue (augmentation de la dépense
énergétique), perte de dextérité et/ou de sensibilité tactile (effet du froid et/ou du port de
gants et de vêtements de protection contre le froid), difficultés de déplacement (dans la neige
ou sur des surfaces gelées glissantes, vêtements plus encombrants…) ;
un risque accru de troubles musculosquelettiques (TMS) ;
un risque de gelures plus ou moins graves (par exposition au froid ambiant ou par
contact avec des surfaces froides) ;
un risque d’hypothermie.
L’employeur doit réaliser une évaluation de l’ensemble des risques rencontrés en milieu
professionnel. La transcription des résultats de cette évaluation doit se faire dans le document
unique (article R. 4121-1 du Code du travail).
L’employeur doit tenir ce document à disposition du CHSCT (ou à défaut des délégués du
personnel), de l’inspecteur du travail, du médecin du travail et des agents des services de
prévention des organismes de la Sécurité sociale.
Facteurs de risques
Aux facteurs climatiques et liés aux postes de travail s’ajoutent des facteurs individuels, qui
doivent être connus et bien identifiés.
Cependant, certains de ces facteurs individuels ne peuvent être pris en compte que par le
médecin du travail afin d’informer les salariés, d’adapter des recommandations à ces facteurs
individuels et de conseiller les adaptations de postes tout en préservant la confidentialité
médicale.
Vous devez être particulièrement vigilant dès que la température ambiante (à l’abri
du vent) est inférieure à 5 °C. Une exposition au froid, prolongée ou non, a alors des effets
directs sur la santé des personnes exposées.
Pour des travaux en extérieur, le risque est accru par une exposition au vent. En
effet, tout le monde a remarqué que l’on ressent d’avantage le froid lorsqu’il y a du vent.
Cette sensation de refroidissement, causée par l’effet combiné de la température et du vent,
est appelée « refroidissement éolien ».
Un indice de refroidissement éolien, établi par les météorologues canadiens, donne la
température équivalente ressentie par l’organisme en fonction de la vitesse du vent. Cet
indice est basé sur la perte de chaleur du visage, partie du corps la plus exposée au froid,
pour des individus adultes portant des vêtements d’hiver.
Des niveaux de danger d’une exposition au froid peuvent être établis à partir de cet
indice de manière à prévenir les risques d’engelures ou d’hypothermie.
Grille établie pour des vents mesurés à une altitude de 10 m, d’après le document « Contrainte
thermique : le froid » de la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST / Canada)
et les données sur le refroidissement éolien du site du Service météorologique du Canada.
L’humidité de l’air a aussi son importance dans la mesure où la perte de chaleur du corps
humain augmente dans des conditions humides.
Pour les travaux à l’intérieur de locaux (en installations frigorifiques par exemple), il convient
de relever les températures générées à l’intérieur des installations (lesquelles doivent être
équipées d’instruments de suivi), en vérifiant également la vitesse de l’air.
Pour les travaux en extérieur, il est nécessaire de surveiller régulièrement les fluctuations de
température.
Facteurs individuels
Bien que les réactions au froid varient d’un individu à l’autre, certaines caractéristiques
individuelles des salariés contribuent à majorer les conséquences d’une exposition au froid.
Si certaines caractéristiques sont accessibles à l’employeur (habitude de la tâche, âge, sexe),
d’autres ne peuvent être prises en compte que par le médecin du travail, dont le rôle est
fondamental dans l’évaluation du risque à l’échelle de chaque individu.
Les mesures énoncées ci-après sont d’ordre général. Elles ne peuvent couvrir l’ensemble des
besoins et répondre à la diversité des situations dans les entreprises exposées à ce type de risque.
Elles sont donc à adapter à la réalité des situations de travail et des métiers. Leur efficacité fera
l’objet d’une évaluation.
Organisation du travail
Alerter des risques spécifiques aux activités liées au froid pour une meilleure prise
en compte dans l’évaluation des risques.
Privilégier la participation des personnels pour l’organisation du travail et la mise
en place de mesures de prévention adaptées.
Planifier les activités en extérieur en tenant compte des conditions et des
prévisions météorologiques (température, humidité relative, vitesse de l’air,
précipitations).
Mettre en place un système de communication et de contrôle des équipes
exposées et favoriser le travail en binôme.
Porter une attention particulière aux salariés susceptibles de travailler de
façon isolée. Prévoir des dispositifs « homme mort » (qui déclenche une alarme en
cas d’immobilité prolongée) dans les situations qui le nécessitent.
Limiter le travail sédentaire.
Limiter le travail intense et le port de charge répétitif, en adaptant les
rythmes de travail pour réduire l’astreinte physique et la transpiration.
Prévoir un régime de pause adapté.
Concernant le cycle de pauses, les documents canadiens préconisent par exemple
une pause toutes les deux heures au minimum pour des températures négatives
supérieures à – 25 °C. Rappelons que des seuils limites d’exposition au froid
peuvent être évalués à partir des indices IREQ.
Fournir un temps de récupération supplémentaire après des expositions à des
températures très basses.