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Code civil
Dernière modification: 23/03/2019
Edition : 22/05/2019
Production de droit.org.
Ces codes ne contiennent que du droit positif, les articles et éléments abrogés ne sont pas inclus.
Dans la même collection, retrouvez les autres codes français regénérés toutes les semaines :
Code de l'action sociale et des familles Code de l'artisanat Code des assurances Code de l'aviation civile Code du cinéma et de
l'image animée Code civil Code général des collectivités territoriales Code de la commande publique Code de commerce Code
des communes Code des communes de la nouvelle-calédonie Code de la consommation Code de la construction et de l'habitation
Code de la défense Code de déontologie des architectes Code disciplinaire et pénal de la marine marchande Code du domaine
de l'etat Code du domaine de l'etat et des collectivités publiques applicable à la collectivité territoriale de mayotte Code du domaine
public fluvial et de la navigation intérieure Code des douanes Code des douanes de mayotte Code de l'éducation Code électoral
Code de l'énergie Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile Code de l'environnement Code de l'expropriation
pour cause d'utilité publique Code de la famille et de l'aide sociale Code forestier (nouveau) Code général des impôts Code général
des impôts, annexe 1 Code général des impôts, annexe 2 Code général des impôts, annexe 3 Code général des impôts, annexe 4
Livre des procédures fiscales Code des instruments monétaires et des médailles Code des juridictions financières Code de justice
administrative Code de justice militaire (nouveau) Code de la légion d'honneur et de la médaille militaire Code minier (nouveau)
Code minier Code monétaire et financier Code de la mutualité Code de l'organisation judiciaire Code du patrimoine Code pénal
Code des pensions civiles et militaires de retraite Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre Code des
pensions de retraite des marins français du commerce, de pêche ou de plaisance Code des ports maritimes Code des postes et des
communications électroniques Code de procédure civile Code de procédure pénale Code des procédures civiles d'exécution Code
de la propriété intellectuelle Code général de la propriété des personnes publiques Code de la recherche Code des relations entre le
public et l'administration Code de la route Code rural (ancien) Code rural et de la pêche maritime Code de la santé publique Code
de la sécurité intérieure Code de la sécurité sociale Code du service national Code du sport Code du tourisme Code des transports
Code du travail Code du travail maritime Code du travail applicable à mayotte Code de l'urbanisme Code de la voirie routière
p.2 Code civil
Titre préliminaire : De la
publication, des effets et de
l'application des lois en général
1
Les lois et, lorsqu'ils sont publiés au Journal officiel de la République française, les actes administratifs entrent
en vigueur à la date qu'ils fixent ou, à défaut, le lendemain de leur publication. Toutefois, l'entrée en vigueur de
celles de leurs dispositions dont l'exécution nécessite des mesures d'application est reportée à la date d'entrée
en vigueur de ces mesures.
En cas d'urgence, entrent en vigueur dès leur publication les lois dont le décret de promulgation le prescrit et
les actes administratifs pour lesquels le Gouvernement l'ordonne par une disposition spéciale.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux actes individuels.
La loi ne dispose que pour l'avenir ; elle n'a point d'effet rétroactif.
Les lois de police et de sûreté obligent tous ceux qui habitent le territoire.
Les immeubles, même ceux possédés par des étrangers, sont régis par la loi française.
Les lois concernant l'état et la capacité des personnes régissent les Français, même résidant en pays étranger.
Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l'obscurité ou de l'insuffisance de la loi, pourra être
poursuivi comme coupable de déni de justice.
Il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur
sont soumises.
On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes
moeurs.
6-1
Le mariage et la filiation adoptive emportent les mêmes effets, droits et obligations reconnus par les lois, à
l'exclusion de ceux prévus au titre VII du livre Ier du présent code, que les époux ou les parents soient de sexe
différent ou de même sexe.
7 Loi 1803-03-08
L'exercice des droits civils est indépendant de l'exercice des droits politiques, lesquels s'acquièrent et se
conservent conformément aux lois constitutionnelles et électorales.
8 Loi 1803-03-08
9 Loi 1803-03-08
10 Loi 1803-03-08
Chacun est tenu d'apporter son concours à la justice en vue de la manifestation de la vérité.
Celui qui, sans motif légitime, se soustrait à cette obligation lorsqu'il en a été légalement requis, peut être
contraint d'y satisfaire, au besoin à peine d'astreinte ou d'amende civile, sans préjudice de dommages et intérêts.
11 Loi 1803-03-08
L'étranger jouira en France des mêmes droits civils que ceux qui sont ou seront accordés aux Français par les
traités de la nation à laquelle cet étranger appartiendra.
14 Loi 1803-03-08
L'étranger, même non résidant en France, pourra être cité devant les tribunaux français, pour l'exécution des
obligations par lui contractées en France avec un Français ; il pourra être traduit devant les tribunaux de France,
pour les obligations par lui contractées en pays étranger envers des Français.
15 Loi 1803-03-08
Un Français pourra être traduit devant un tribunal de France, pour des obligations par lui contractées en pays
étranger, même avec un étranger.
16 Loi n°94-653 du 29 juillet 1994 - art. 2 - JORF 30 juillet 1994 - NOR: JUSX9400024L
La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de
l'être humain dès le commencement de sa vie.
16-1 Loi n°94-653 du 29 juillet 1994 - art. 3 - JORF 30 juillet 1994 - NOR: JUSX9400024L
16-1-1
16-2
Le juge peut prescrire toutes mesures propres à empêcher ou faire cesser une atteinte illicite au corps humain
ou des agissements illicites portant sur des éléments ou des produits de celui-ci, y compris après la mort.
Il ne peut être porté atteinte à l'intégrité du corps humain qu'en cas de nécessité médicale pour la personne ou
à titre exceptionnel dans l'intérêt thérapeutique d'autrui.
Le consentement de l'intéressé doit être recueilli préalablement hors le cas où son état rend nécessaire une
intervention thérapeutique à laquelle il n'est pas à même de consentir.
Les conventions ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à
ses produits sont nulles.
Aucune rémunération ne peut être allouée à celui qui se prête à une expérimentation sur sa personne, au
prélèvement d'éléments de son corps ou à la collecte de produits de celui-ci.
Toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle.
Aucune information permettant d'identifier à la fois celui qui a fait don d'un élément ou d'un produit de son
corps et celui qui l'a reçu ne peut être divulguée. Le donneur ne peut connaître l'identité du receveur ni le
receveur celle du donneur.
En cas de nécessité thérapeutique, seuls les médecins du donneur et du receveur peuvent avoir accès aux
informations permettant l'identification de ceux-ci.
L'examen des caractéristiques génétiques d'une personne ne peut être entrepris qu'à des fins médicales ou de
recherche scientifique.
Le consentement exprès de la personne doit être recueilli par écrit préalablement à la réalisation de l'examen,
après qu'elle a été dûment informée de sa nature et de sa finalité. Le consentement mentionne la finalité de
l'examen. Il est révocable sans forme et à tout moment.
L'identification d'une personne par ses empreintes génétiques ne peut être recherchée que :
1° Dans le cadre de mesures d'enquête ou d'instruction diligentées lors d'une procédure judiciaire ;
2° A des fins médicales ou de recherche scientifique ;
3° Aux fins d'établir, lorsqu'elle est inconnue, l'identité de personnes décédées ;
4° Dans les conditions prévues à l'article L. 2381-1 du code de la défense.
En matière civile, cette identification ne peut être recherchée qu'en exécution d'une mesure d'instruction
ordonnée par le juge saisi d'une action tendant soit à l'établissement ou la contestation d'un lien de filiation,
soit à l'obtention ou la suppression de subsides. Le consentement de l'intéressé doit être préalablement et
expressément recueilli. Sauf accord exprès de la personne manifesté de son vivant, aucune identification par
empreintes génétiques ne peut être réalisée après sa mort.
Lorsque l'identification est effectuée à des fins médicales ou de recherche scientifique, le consentement exprès
de la personne doit être recueilli par écrit préalablement à la réalisation de l'identification, après qu'elle a été
dûment informée de sa nature et de sa finalité. Le consentement mentionne la finalité de l'identification. Il est
révocable sans forme et à tout moment.
Lorsque la recherche d'identité mentionnée au 3° concerne soit un militaire décédé à l'occasion d'une opération
conduite par les forces armées ou les formations rattachées, soit une victime de catastrophe naturelle, soit
une personne faisant l'objet de recherches au titre de l'article 26 de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995
Chapitre III : De l'examen des caractéristiques génétiques d'une personne et de l'identification d'une personne par ses empreintes génétiques
Chapitre Ier : Dispositions générales 16-12 p.13
d'orientation et de programmation relative à la sécurité et dont la mort est supposée, des prélèvements destinés
à recueillir les traces biologiques de cette personne peuvent être réalisés dans des lieux qu'elle est susceptible
d'avoir habituellement fréquentés, avec l'accord du responsable des lieux ou, en cas de refus de celui-ci ou
d'impossibilité de recueillir cet accord, avec l'autorisation du juge des libertés et de la détention du tribunal de
grande instance. Des prélèvements aux mêmes fins sur les ascendants, descendants ou collatéraux supposés de
cette personne peuvent être également réalisés. Le consentement exprès de chaque personne concernée est alors
recueilli par écrit préalablement à la réalisation du prélèvement, après que celle-ci a été dûment informée de la
nature de ce prélèvement, de sa finalité ainsi que du caractère à tout moment révocable de son consentement.
Le consentement mentionne la finalité du prélèvement et de l'identification.
Les modalités de mise en œuvre des recherches d'identification mentionnées au 3° du présent article sont
précisées par décret en Conseil d'Etat.
Sont seules habilitées à procéder à des identifications par empreintes génétiques les personnes ayant fait l'objet
d'un agrément dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat. Dans le cadre d'une procédure judiciaire,
ces personnes doivent, en outre, être inscrites sur une liste d'experts judiciaires.
16-14
Les techniques d'imagerie cérébrale ne peuvent être employées qu'à des fins médicales ou de recherche
scientifique, ou dans le cadre d'expertises judiciaires. Le consentement exprès de la personne doit être recueilli
par écrit préalablement à la réalisation de l'examen, après qu'elle a été dûment informée de sa nature et de sa
finalité. Le consentement mentionne la finalité de l'examen. Il est révocable sans forme et à tout moment.
La nationalité française est attribuée, s'acquiert ou se perd selon les dispositions fixées par le présent titre, sous
la réserve de l'application des traités et autres engagements internationaux de la France.
Les lois nouvelles relatives à l'attribution de la nationalité d'origine s'appliquent aux personnes encore mineures
à la date de leur entrée en vigueur, sans préjudicier aux droits acquis par des tiers et sans que la validité des
actes passés antérieurement puisse être contestée pour cause de nationalité.
Les dispositions de l'alinéa précédent s'appliquent à titre interprétatif, aux lois sur la nationalité d'origine qui
ont été mises en vigueur après la promulgation du titre Ier du présent code.
L'acquisition et la perte de la nationalité française sont régies par la loi en vigueur au temps de l'acte ou du
fait auquel la loi attache ces effets.
Les dispositions de l'alinéa qui précède règlent, à titre interprétatif, l'application dans le temps des lois sur la
nationalité qui ont été en vigueur avant le 19 octobre 1945.
Les demandes en vue d'acquérir, de perdre la nationalité française ou d'être réintégré dans cette nationalité, ainsi
que les déclarations de nationalité, peuvent, dans les conditions prévues par la loi, être faites, sans autorisation,
dès l'âge de seize ans.
Le mineur âgé de moins de seize ans doit être représenté par celui ou ceux qui exercent à son égard l'autorité
parentale.
Doit être pareillement représenté tout mineur dont l'altération des facultés mentales ou corporelles empêche
l'expression de la volonté. L'empêchement est constaté par un certificat délivré par un médecin spécialiste
choisi sur une liste établie par le procureur de la République. Ce certificat est joint à la demande.
Lorsque le mineur mentionné à l'alinéa précédent est placé sous tutelle, sa représentation est assurée par le
tuteur autorisé à cet effet par le conseil de famille.
Au sens du présent titre, l'expression " en France " s'entend du territoire métropolitain, des départements et des
collectivités d'outre-mer ainsi que de la Nouvelle-Calédonie et des Terres australes et antarctiques françaises.
Il est tenu compte pour la détermination, à toute époque, du territoire français, des modifications résultant des
actes de l'autorité publique française pris en application de la Constitution et des lois, ainsi que des traités
internationaux survenus antérieurement.
Les effets sur la nationalité française des annexions et cessions de territoires sont réglés par les dispositions
qui suivent, à défaut de stipulations conventionnelles.
Les nationaux de l'Etat cédant, domiciliés dans les territoires annexés au jour du transfert de la souveraineté
acquièrent la nationalité française, à moins qu'ils n'établissent effectivement leur domicile hors de ces
territoires. Sous la même réserve, les nationaux français, domiciliés dans les territoires cédés au jour du transfert
de la souveraineté perdent cette nationalité.
Les effets sur la nationalité française de l'accession à l'indépendance d'anciens départements ou territoires
d'outre-mer de la République sont déterminés au chapitre VII du présent titre.
Les dispositions de l'article 17-8 s'appliquent, à titre interprétatif, aux changements de nationalité consécutifs
aux annexions et cessions de territoires résultant de traités antérieurs au 19 octobre 1945.
Chapitre Ier : Dispositions générales
Chapitre II : De la nationalité française d'origine 17-11 p.15
Toutefois, les personnes étrangères qui étaient domiciliées dans les territoires rétrocédés par la France,
conformément au traité de Paris du 30 mai 1814 et qui, à la suite de ce traité, ont transféré en France leur
domicile, n'ont pu acquérir, de ce chef, la nationalité française que si elles se sont conformées aux dispositions
de la loi du 14 octobre 1814. Les Français qui étaient nés hors des territoires rétrocédés et qui ont conservé
leur domicile sur ces territoires n'ont pas perdu la nationalité française, par application du traité susvisé.
Sans qu'il soit porté atteinte à l'interprétation donnée aux accords antérieurs, un changement de nationalité ne
peut, en aucun cas, résulter d'une convention internationale si celle-ci ne le prévoit expressément.
Lorsqu'un changement de nationalité est subordonné, dans les termes d'une convention internationale, à
l'accomplissement d'un acte d'option, cet acte est déterminé dans sa forme par la loi de celui des pays
contractants dans lequel il est institué.
Est français l'enfant dont l'un des parents au moins est français.
Toutefois, si un seul des parents est français, l'enfant qui n'est pas né en France a la faculté de répudier la
qualité de Français dans les six mois précédant sa majorité et dans les douze mois la suivant.
Cette faculté se perd si le parent étranger ou apatride acquiert la nationalité française durant la minorité de
l'enfant.
Est français :
1° L'enfant né en France de parents apatrides ;
2° L'enfant né en France de parents étrangers pour lequel les lois étrangères de nationalité ne permettent en
aucune façon qu'il se voie transmettre la nationalité de l'un ou l'autre de ses parents.
Toutefois, il sera réputé n'avoir jamais été français si, au cours de sa minorité, la nationalité étrangère acquise
ou possédée par l'un de ses parents vient à lui être transmise.
Est présumé né en France l'enfant dont l'acte de naissance a été dressé conformément à l'article 58 du présent
code.
Est français l'enfant né en France lorsque l'un de ses parents au moins y est lui-même né.
Toutefois, si un seul des parents est né en France, l'enfant français, en vertu de l'article 19-3, a la faculté de
répudier cette qualité dans les six mois précédant sa majorité et dans les douze mois la suivant.
Cette faculté se perd si l'un des parents acquiert la nationalité française durant la minorité de l'enfant.
L'enfant qui est français en vertu des dispositions du présent chapitre est réputé avoir été français dès sa
naissance, même si l'existence des conditions requises par la loi pour l'attribution de la nationalité française
n'est établie que postérieurement.
La nationalité de l'enfant qui a fait l'objet d'une adoption plénière est déterminée selon les distinctions établies
aux articles 18 et 18-1,19-1,19-3 et 19-4 ci-dessus.
Toutefois, l'établissement de la qualité de Français postérieurement à la naissance ne porte pas atteinte à la
validité des actes antérieurement passés par l'intéressé ni aux droits antérieurement acquis à des tiers sur le
fondement de la nationalité apparente de l'enfant.
La filiation de l'enfant n'a d'effet sur la nationalité de celui-ci que si elle est établie durant sa minorité.
Le Français qui possède la faculté de répudier la nationalité française dans les cas visés au présent titre peut
exercer cette faculté par déclaration souscrite conformément aux articles 26 et suivants.
Il peut renoncer à cette faculté à partir de l'âge de seize ans dans les mêmes conditions.
Dans les cas visés à l'article précédent, nul ne peut répudier la nationalité française s'il ne prouve qu'il a par
filiation la nationalité d'un pays étranger.
Le Français qui contracte un engagement dans les armées françaises perd la faculté de répudiation.
Les dispositions contenues dans les articles 19-3 et 19-4 ne sont pas applicables aux enfants nés en France des
agents diplomatiques ou des consuls de carrière de nationalité étrangère.
Ces enfants ont toutefois la faculté d'acquérir volontairement la qualité de Français conformément aux
dispositions de l'article 21-11 ci-après.
L'adoption simple n'exerce de plein droit aucun effet sur la nationalité de l'adopté.
21-2
L'étranger ou apatride qui contracte mariage avec un conjoint de nationalité française peut, après un délai de
quatre ans à compter du mariage, acquérir la nationalité française par déclaration à condition qu'à la date de
cette déclaration la communauté de vie tant affective que matérielle n'ait pas cessé entre les époux depuis le
mariage et que le conjoint français ait conservé sa nationalité.
Le délai de communauté de vie est porté à cinq ans lorsque l'étranger, au moment de la déclaration, soit ne
justifie pas avoir résidé de manière ininterrompue et régulière pendant au moins trois ans en France à compter
du mariage, soit n'est pas en mesure d'apporter la preuve que son conjoint français a été inscrit pendant la durée
de leur communauté de vie à l'étranger au registre des Français établis hors de France. En outre, le mariage
célébré à l'étranger doit avoir fait l'objet d'une transcription préalable sur les registres de l'état civil français.
Le conjoint étranger doit également justifier d'une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue
française, dont le niveau et les modalités d'évaluation sont fixés par décret en Conseil d'Etat.
Sous réserve des dispositions prévues aux articles 21-4 et 26-3, l'intéressé acquiert la nationalité française à
la date à laquelle la déclaration a été souscrite.
Le Gouvernement peut s'opposer par décret en Conseil d'Etat, pour indignité ou défaut d'assimilation, autre
que linguistique, à l'acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger dans un délai de deux ans
à compter de la date du récépissé prévu au deuxième alinéa de l'article 26 ou, si l'enregistrement a été refusé,
à compter du jour où la décision judiciaire admettant la régularité de la déclaration est passée en force de
chose jugée.
La situation effective de polygamie du conjoint étranger ou la condamnation prononcée à son encontre au titre
de l'infraction définie à l'article 222-9 du code pénal, lorsque celle-ci a été commise sur un mineur de quinze
ans, sont constitutives du défaut d'assimilation.
En cas d'opposition du Gouvernement, l'intéressé est réputé n'avoir jamais acquis la nationalité française.
Toutefois, la validité des actes passés entre la déclaration et le décret d'opposition ne pourra être contestée pour
le motif que l'auteur n'a pu acquérir la nationalité française.
Le mariage déclaré nul par une décision émanant d'une juridiction française ou d'une juridiction étrangère dont
l'autorité est reconnue en France ne rend pas caduque la déclaration prévue à l'article 21-2 au profit du conjoint
qui l'a contracté de bonne foi.
L'annulation du mariage n'a point d'effet sur la nationalité des enfants qui en sont issus.
Tout enfant né en France de parents étrangers acquiert la nationalité française à sa majorité si, à cette date, il a
en France sa résidence et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue
d'au moins cinq ans, depuis l'âge de onze ans.
Les tribunaux d'instance, les collectivités territoriales, les organismes et services publics, et notamment les
établissements d'enseignement sont tenus d'informer le public, et en particulier les personnes auxquelles
s'applique le premier alinéa, des dispositions en vigueur en matière de nationalité. Les conditions de cette
information sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
L'intéressé a la faculté de déclarer, dans les conditions prévues aux articles 26 et suivants et sous réserve
qu'il prouve qu'il a la nationalité d'un Etat étranger, qu'il décline la qualité de Français dans les six mois qui
précèdent sa majorité ou dans les douze mois qui la suivent.
Dans ce dernier cas, il est réputé n'avoir jamais été français.
Toute personne qui remplit les conditions prévues à l'article 21-7 pour acquérir la qualité de Français perd la
faculté de décliner celle-ci si elle contracte un engagement dans les armées françaises.
Tout mineur né en France de parents étrangers, qui est régulièrement incorporé en qualité d'engagé, acquiert
la nationalité française à la date de son incorporation.
Les dispositions des articles 21-7 à 21-9 ne sont pas applicables aux enfants nés en France des agents
diplomatiques et des consuls de carrière de nationalité étrangère. Ces enfants ont toutefois la faculté d'acquérir
volontairement la nationalité française conformément aux dispositions de l'article 21-11 ci-après.
L'enfant mineur né en France de parents étrangers peut à partir de l'âge de seize ans réclamer la nationalité
française par déclaration, dans les conditions prévues aux articles 26 et suivants si, au moment de sa déclaration,
il a en France sa résidence et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou
discontinue d'au moins cinq ans, depuis l'âge de onze ans.
Dans les mêmes conditions, la nationalité française peut être réclamée, au nom de l'enfant mineur né en France
de parents étrangers, à partir de l'âge de treize ans, la condition de résidence habituelle en France devant alors
être remplie à partir de l'âge de huit ans. Le consentement du mineur est requis, sauf s'il est empêché d'exprimer
sa volonté par une altération de ses facultés mentales ou corporelles constatée selon les modalités prévues au
troisième alinéa de l'article 17-3.
L'enfant qui a fait l'objet d'une adoption simple par une personne de nationalité française peut, jusqu'à sa
majorité, déclarer, dans les conditions prévues aux articles 26 et suivants, qu'il réclame la qualité de Français,
pourvu qu'à l'époque de sa déclaration il réside en France.
Toutefois, l'obligation de résidence est supprimée lorsque l'enfant a été adopté par une personne de nationalité
française n'ayant pas sa résidence habituelle en France.
Peut, dans les mêmes conditions, réclamer la nationalité française :
1° L'enfant qui, depuis au moins trois années, est recueilli sur décision de justice et élevé par une personne de
nationalité française ou est confié au service de l'aide sociale à l'enfance ;
2° L'enfant recueilli en France et élevé dans des conditions lui ayant permis de recevoir, pendant cinq années
au moins une formation française, soit par un organisme public, soit par un organisme privé présentant les
caractères déterminés par un décret en Conseil d'Etat.
Peuvent réclamer la nationalité française par déclaration souscrite conformément aux articles 26 et suivants,
les personnes qui ont joui, d'une façon constante, de la possession d'état de Français, pendant les dix années
précédant leur déclaration.
Lorsque la validité des actes passés antérieurement à la déclaration était subordonnée à la possession de la
nationalité française, cette validité ne peut être contestée pour le seul motif que le déclarant n'avait pas cette
nationalité.
21-13-1
Peuvent réclamer la nationalité française, par déclaration souscrite en application des articles 26 à 26-5, les
personnes qui, âgées de soixante-cinq ans au moins, résident régulièrement et habituellement en France depuis
au moins vingt-cinq ans et sont les ascendants directs d'un ressortissant français.
Les conditions fixées au premier alinéa du présent article s'apprécient à la date de la souscription de la
déclaration mentionnée au même premier alinéa.
Le Gouvernement peut s'opposer, dans les conditions définies à l'article 21-4, à l'acquisition de la nationalité
française par le déclarant qui se prévaut des dispositions du présent article.
21-13-2
Peuvent réclamer la nationalité française à leur majorité, par déclaration souscrite auprès de l'autorité
administrative en application des articles 26 à 26-5, les personnes qui résident habituellement sur le territoire
français depuis l'âge de six ans, si elles ont suivi leur scolarité obligatoire en France dans des établissements
d'enseignement soumis au contrôle de l'Etat, lorsqu'elles ont un frère ou une sœur ayant acquis la nationalité
française en application des articles 21-7 ou 21-11.
L'article 21-4 est applicable aux déclarations souscrites en application du premier alinéa du présent article.
Les personnes qui ont perdu la nationalité française en application de l'article 23-6 ou à qui a été opposée la
fin de non-recevoir prévue par l'article 30-3 peuvent réclamer la nationalité française par déclaration souscrite
conformément aux articles 26 et suivants.
Elles doivent avoir soit conservé ou acquis avec la France des liens manifestes d'ordre culturel, professionnel,
économique ou familial, soit effectivement accompli des services militaires dans une unité de l'armée française
ou combattu dans les armées françaises ou alliées en temps de guerre.
Les conjoints survivants des personnes qui ont effectivement accompli des services militaires dans une unité
de l'armée française ou combattu dans les armées françaises ou alliées en temps de guerre peuvent également
bénéficier des dispositions du premier alinéa du présent article.
La nationalité française est conférée par décret, sur proposition du ministre de la défense, à tout étranger engagé
dans les armées françaises qui a été blessé en mission au cours ou à l'occasion d'un engagement opérationnel
et qui en fait la demande.
En cas de décès de l'intéressé, dans les conditions prévues au premier alinéa, la même procédure est ouverte à
ses enfants mineurs qui, au jour du décès, remplissaient la condition de résidence prévue à l'article 22-1.
Hors le cas prévu à l'article 21-14-1, l'acquisition de la nationalité française par décision de l'autorité publique
résulte d'une naturalisation accordée par décret à la demande de l'étranger.
Nul ne peut être naturalisé s'il n'a en France sa résidence au moment de la signature du décret de naturalisation.
Sous réserve des exceptions prévues aux articles 21-18, 21-19 et 21-20, la naturalisation ne peut être accordée
qu'à l'étranger justifiant d'une résidence habituelle en France pendant les cinq années qui précèdent le dépôt
de la demande.
6° L'étranger qui a rendu des services exceptionnels à la France ou celui dont la naturalisation présente pour
la France un intérêt exceptionnel. Dans ce cas, le décret de naturalisation ne peut être accordé qu'après avis du
Conseil d'Etat sur rapport motivé du ministre compétent ;
7° L'étranger qui a obtenu le statut de réfugié en application de la loi n° 52-893 du 25 juillet 1952 portant
création d'un Office français de protection des réfugiés et apatrides.
Peut être naturalisée sans condition de stage la personne qui appartient à l'entité culturelle et linguistique
française, lorsqu'elle est ressortissante des territoires ou Etats dont la langue officielle ou l'une des langues
officielles est le français, soit lorsque le français est sa langue maternelle, soit lorsqu'elle justifie d'une
scolarisation minimale de cinq années dans un établissement enseignant en langue française.
La nationalité française peut être conférée par naturalisation sur proposition du ministre des affaires étrangères
à tout étranger francophone qui en fait la demande et qui contribue par son action émérite au rayonnement de
la France et à la prospérité de ses relations économiques internationales.
Nul ne peut être naturalisé s'il n'a atteint l'âge de dix-huit ans.
Toutefois, la naturalisation peut être accordée à l'enfant mineur resté étranger bien que l'un de ses parents ait
acquis la nationalité française s'il justifie avoir résidé en France avec ce parent durant les cinq années précédant
le dépôt de la demande.
Nul ne peut être naturalisé s'il n'est pas de bonnes vie et moeurs ou s'il a fait l'objet de l'une des condamnations
visées à l'article 21-27 du présent code.
Les condamnations prononcées à l'étranger pourront toutefois ne pas être prises en considération ; en ce cas,
le décret prononçant la naturalisation ne pourra être pris qu'après avis conforme du Conseil d'Etat.
Nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française, notamment par une
connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue, de l'histoire, de la culture et de la société françaises,
dont le niveau et les modalités d'évaluation sont fixés par décret en Conseil d'Etat, et des droits et devoirs
conférés par la nationalité française ainsi que par l'adhésion aux principes et aux valeurs essentiels de la
République.
A l'issue du contrôle de son assimilation, l'intéressé signe la charte des droits et devoirs du citoyen français.
Cette charte, approuvée par décret en Conseil d'Etat, rappelle les principes, valeurs et symboles essentiels de
la République française.
La condition de connaissance de la langue française ne s'applique pas aux réfugiés politiques et apatrides
résidant régulièrement et habituellement en France depuis quinze années au moins et âgés de plus de soixante-
dix ans.
Les conditions dans lesquelles s'effectuera le contrôle de l'assimilation et de l'état de santé de l'étranger en
instance de naturalisation seront fixées par décret.
La réponse de l'autorité publique à une demande d'acquisition de la nationalité française par naturalisation doit
intervenir au plus tard dix-huit mois à compter de la remise de toutes les pièces nécessaires à la constitution
d'un dossier complet contre laquelle un récépissé est délivré immédiatement.
Le délai visé au premier alinéa est réduit à douze mois lorsque l'étranger en instance de naturalisation justifie
avoir en France sa résidence habituelle depuis une période d'au moins dix ans au jour de cette remise.
Les délais précités peuvent être prolongés une fois, par décision motivée, pour une période de trois mois.
Est assimilé à la résidence en France lorsque cette résidence constitue une condition de l'acquisition de la
nationalité française :
1° Le séjour hors de France d'un étranger qui exerce une activité professionnelle publique ou privée pour le
compte de l'Etat français ou d'un organisme dont l'activité présente un intérêt particulier pour l'économie ou
la culture française ;
2° Le séjour dans les pays en union douanière avec la France qui sont désignés par décret ;
3° La présence hors de France, en temps de paix comme en temps de guerre, dans une formation régulière de
l'armée française ou au titre des obligations prévues par le livre II du code du service national ;
4° Le séjour hors de France en qualité de volontaire du service national.
L'assimilation de résidence qui profite à l'un des époux s'étend à l'autre s'ils habitent effectivement ensemble.
Nul ne peut acquérir la nationalité française ou être réintégré dans cette nationalité s'il a été l'objet soit d'une
condamnation pour crimes ou délits constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte
de terrorisme, soit, quelle que soit l'infraction considérée, s'il a été condamné à une peine égale ou supérieure
à six mois d'emprisonnement, non assortie d'une mesure de sursis.
Il en est de même de celui qui a fait l'objet soit d'un arrêté d'expulsion non expressément rapporté ou abrogé,
soit d'une interdiction du territoire français non entièrement exécutée.
Il en est de même de celui dont le séjour en France est irrégulier au regard des lois et conventions relatives
au séjour des étrangers en France.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables à l'enfant mineur susceptible d'acquérir la nationalité
française en application des articles 21-7, 21-11, 21-12 et 22-1, ni au condamné ayant bénéficié d'une
réhabilitation de plein droit ou d'une réhabilitation judiciaire conformément aux dispositions de l'article 133-12
du code pénal, ou dont la mention de la condamnation a été exclue du bulletin n° 2 du casier judiciaire,
conformément aux dispositions des articles 775-1 et 775-2 du code de procédure pénale.
21-27-1
Lors de son acquisition de la nationalité française par décision de l'autorité publique ou par déclaration,
l'intéressé indique à l'autorité compétente la ou les nationalités qu'il possède déjà, la ou les nationalités qu'il
conserve en plus de la nationalité française ainsi que la ou les nationalités auxquelles il entend renoncer.
Le représentant de l'Etat dans le département ou, à Paris, le préfet de police organise, dans un délai de six mois
à compter de l'acquisition de la nationalité française, une cérémonie d'accueil dans la citoyenneté française à
l'intention des personnes résidant dans le département visées aux articles 21-2, 21-11, 21-12, 21-13-1, 21-13-2,
21-14, 21-14-1, 21-15, 24-1, 24-2 et 32-4 du présent code ainsi qu'à l'article 2 de la loi n° 64-1328 du 26
décembre 1964 autorisant l'approbation de la convention du Conseil de l'Europe sur la réduction des cas de
pluralité de nationalités et sur les obligations militaires en cas de pluralité de nationalités, signée à Strasbourg
le 6 mai 1963.
Les députés et les sénateurs élus dans le département sont invités à la cérémonie d'accueil.
Les personnes ayant acquis de plein droit la nationalité française en application de l'article 21-7 sont invitées
à cette cérémonie dans un délai de six mois à compter de la délivrance du certificat de nationalité française
mentionné à l'article 31.
Au cours de la cérémonie d'accueil, la charte des droits et devoirs du citoyen français mentionnée à l'article
21-24 est remise aux personnes ayant acquis la nationalité française visées aux premier et troisième alinéas.
Le représentant de l'Etat dans le département ou, à Paris, le préfet de police communique au maire, en sa qualité
d'officier d'état civil, l'identité et l'adresse des personnes résidant dans la commune susceptibles de bénéficier
de la cérémonie d'accueil dans la citoyenneté française.
Lorsque le maire en fait la demande, il peut l'autoriser à organiser, en sa qualité d'officier d'état civil, la
cérémonie d'accueil dans la citoyenneté française.
La personne qui a acquis la nationalité française jouit de tous les droits et est tenue à toutes les obligations
attachées à la qualité de Français, à dater du jour de cette acquisition.
L'enfant mineur dont l'un des deux parents acquiert la nationalité française, devient français de plein droit
s'il a la même résidence habituelle que ce parent ou s'il réside alternativement avec ce parent dans le cas de
séparation ou divorce.
Les dispositions du présent article ne sont applicables à l'enfant d'une personne qui acquiert la nationalité
française par décision de l'autorité publique ou par déclaration de nationalité que si son nom est mentionné
dans le décret ou dans la déclaration.
Toutefois, l'enfant français en vertu de l'article 22-1 et qui n'est pas né en France a la faculté de répudier cette
qualité pendant les six mois précédant sa majorité et dans les douze mois la suivant.
Il exerce cette faculté par déclaration souscrite conformément aux articles 26 et suivants.
Il peut renoncer à cette faculté à partir de l'âge de seize ans dans les mêmes conditions.
Toute personne majeure de nationalité française, résidant habituellement à l'étranger, qui acquiert
volontairement une nationalité étrangère ne perd la nationalité française que si elle le déclare expressément,
dans les conditions prévues aux articles 26 et suivants du présent titre.
La déclaration en vue de perdre la nationalité française peut être souscrite à partir du dépôt de la demande
d'acquisition de la nationalité étrangère et, au plus tard, dans le délai d'un an à compter de la date de cette
acquisition.
Les Français de moins de trente-cinq ans ne peuvent souscrire la déclaration prévue aux articles 23 et 23-1 ci-
dessus que s'ils sont en règle avec les obligations du livre II du code du service national.
Perd la nationalité française le Français qui exerce la faculté de répudier cette qualité dans les cas prévus aux
articles 18-1, 19-4 et 22-3.
Perd la nationalité française le Français, même mineur, qui, ayant une nationalité étrangère, est autorisé, sur
sa demande, par le Gouvernement français, à perdre la qualité de Français.
Cette autorisation est accordée par décret.
En cas de mariage avec un étranger, le conjoint français peut répudier la nationalité française selon les
dispositions des articles 26 et suivants à la condition qu'il ait acquis la nationalité étrangère de son conjoint et
que la résidence habituelle du ménage ait été fixée à l'étranger.
Toutefois, les français âgés de moins de trente-cinq ans ne pourront exercer cette faculté de répudiation que
s'ils sont en règle avec les obligations prévues au livre II du code du service national.
La perte de la nationalité française peut être constatée par jugement lorsque l'intéressé, français d'origine par
filiation, n'en a point la possession d'état et n'a jamais eu sa résidence habituelle en France, si les ascendants,
dont il tenait la nationalité française, n'ont eux-mêmes ni possession d'état de Français, ni résidence en France
depuis un demi-siècle.
Le jugement détermine la date à laquelle la nationalité française a été perdue. Il peut décider que cette
nationalité avait été perdue par les auteurs de l'intéressé et que ce dernier n'a jamais été français.
Le Français qui se comporte en fait comme le national d'un pays étranger peut, s'il a la nationalité de ce pays,
être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d'Etat, avoir perdu la qualité de Français.
Perd la nationalité française le Français qui, occupant un emploi dans une armée ou un service public étranger
ou dans une organisation internationale dont la France ne fait pas partie ou plus généralement leur apportant
son concours, n'a pas résigné son emploi ou cessé son concours nonobstant l'injonction qui lui en aura été faite
par le Gouvernement.
L'intéressé sera, par décret en Conseil d'Etat, déclaré avoir perdu la nationalité française si, dans le délai fixé
par l'injonction, délai qui ne peut être inférieur à quinze jours et supérieur à deux mois, il n'a pas mis fin à
son activité.
Lorsque l'avis du Conseil d'Etat est défavorable, la mesure prévue à l'alinéa précédent ne peut être prise que
par décret en conseil des ministres.
La réintégration dans la nationalité française des personnes qui établissent avoir possédé la qualité de Français
résulte d'un décret ou d'une déclaration suivant les distinctions fixées aux articles ci-après.
La réintégration par décret peut être obtenue à tout âge et sans condition de stage. Elle est soumise, pour le
surplus, aux conditions et aux règles de la naturalisation.
Les personnes qui ont perdu la nationalité française à raison du mariage avec un étranger ou de l'acquisition
par mesure individuelle d'une nationalité étrangère peuvent, sous réserve des dispositions de l'article 21-27,
être réintégrées par déclaration souscrite, en France ou à l'étranger, conformément aux articles 26 et suivants.
Elles doivent avoir conservé ou acquis avec la France des liens manifestes, notamment d'ordre culturel,
professionnel, économique ou familial.
La réintégration par décret ou par déclaration produit effet à l'égard des enfants âgés de moins de dix-huit ans
dans les conditions des articles 22-1 et 22-2 du présent titre.
L'individu qui a acquis la qualité de Français peut, par décret pris après avis conforme du Conseil d'Etat, être
déchu de la nationalité française, sauf si la déchéance a pour résultat de le rendre apatride :
1° S'il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux
de la Nation ou pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ;
2° S'il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit prévu et réprimé par le chapitre II du titre III du
livre IV du code pénal ;
3° S'il est condamné pour s'être soustrait aux obligations résultant pour lui du code du service national ;
4° S'il s'est livré au profit d'un Etat étranger à des actes incompatibles avec la qualité de Français et
préjudiciables aux intérêts de la France.
La déchéance n'est encourue que si les faits reprochés à l'intéressé et visés à l'article 25 se sont produits
antérieurement à l'acquisition de la nationalité française ou dans le délai de dix ans à compter de la date de
cette acquisition.
Elle ne peut être prononcée que dans le délai de dix ans à compter de la perpétration desdits faits.
Si les faits reprochés à l'intéressé sont visés au 1° de l'article 25, les délais mentionnés aux deux alinéas
précédents sont portés à quinze ans.
26
Les déclarations de nationalité souscrites en raison soit du mariage avec un conjoint français, en application
de l'article 21-2, soit de la qualité d'ascendant de Français, en application de l'article 21-13-1, soit de la qualité
de frère ou sœur de Français, en application de l'article 21-13-2, sont reçues par l'autorité administrative. Les
autres déclarations de nationalité sont reçues par le directeur des services de greffe judiciaires du tribunal
d'instance ou par le consul. Les formes suivant lesquelles ces déclarations sont reçues sont déterminées par
décret en Conseil d'Etat.
Il en est délivré récépissé après remise des pièces nécessaires à la preuve de leur recevabilité.
26-1
Toute déclaration de nationalité doit, à peine de nullité, être enregistrée soit par le directeur des services
de greffe judiciaires du tribunal d'instance, pour les déclarations souscrites en France, soit par le ministre
de la justice, pour les déclarations souscrites à l'étranger, à l'exception des déclarations suivantes, qui sont
enregistrées par le ministre chargé des naturalisations :
1° Celles souscrites en raison du mariage avec un conjoint français ;
2° Celles souscrites en application de l'article 21-13-1 à raison de la qualité d'ascendant de Français ;
3° Celles souscrites en application de l'article 21-13-2 à raison de la qualité de frère ou sœur de Français.
Le siège et le ressort des tribunaux d'instance compétents pour recevoir et enregistrer les déclarations de
nationalité française sont fixés par décret.
26-3
Le ministre ou le directeur des services de greffe judiciaires du tribunal d'instance refuse d'enregistrer les
déclarations qui ne satisfont pas aux conditions légales.
Sa décision motivée est notifiée au déclarant qui peut la contester devant le tribunal de grande instance durant
un délai de six mois. L'action peut être exercée personnellement par le mineur dès l'âge de seize ans.
La décision de refus d'enregistrement doit intervenir six mois au plus après la date à laquelle a été délivré
au déclarant le récépissé constatant la remise de toutes les pièces nécessaires à la preuve de recevabilité de
la déclaration.
Le délai est porté à un an pour les déclarations souscrites en vertu des articles 21-2, 21-13-1 et 21-13-2. Dans le
cas où une procédure d'opposition est engagée par le Gouvernement en application des articles 21-4, 21-13-1
ou 21-13-2, ce délai est porté à deux ans.
A défaut de refus d'enregistrement dans les délais légaux, copie de la déclaration est remise au déclarant revêtue
de la mention de l'enregistrement.
Dans le délai de deux ans suivant la date à laquelle il a été effectué, l'enregistrement peut être contesté par le
ministère public si les conditions légales ne sont pas satisfaites.
L'enregistrement peut encore être contesté par le ministère public en cas de mensonge ou de fraude dans le délai
de deux ans à compter de leur découverte. La cessation de la communauté de vie entre les époux dans les douze
mois suivant l'enregistrement de la déclaration prévue à l'article 21-2 constitue une présomption de fraude.
Sous réserve des dispositions du deuxième alinéa (1°) de l'article 23-9, les déclarations de nationalité, dès lors
qu'elles ont été enregistrées, prennent effet à la date à laquelle elles ont été souscrites.
Toute décision déclarant irrecevable, ajournant ou rejetant une demande d'acquisition, de naturalisation ou de
réintégration par décret ainsi qu'une autorisation de perdre la nationalité française doit être motivée.
Les décrets portant acquisition, naturalisation ou réintégration, autorisation de perdre la nationalité française,
perte ou déchéance de cette nationalité, sont pris et publiés dans des formes fixées par décret. Ils n'ont point
d'effet rétroactif.
Les décrets portant acquisition, naturalisation ou réintégration peuvent être rapportés sur avis conforme du
Conseil d'Etat dans le délai de deux ans à compter de leur publication au Journal officiel si le requérant ne
satisfait pas aux conditions légales ; si la décision a été obtenue par mensonge ou fraude, ces décrets peuvent
être rapportés dans le délai de deux ans à partir de la découverte de la fraude.
Les décrets qui portent perte pour l'une des causes prévues aux articles 23-7 et 23-8 ou déchéance de la
nationalité française sont pris, l'intéressé entendu ou appelé à produire ses observations.
Mention sera portée, en marge de l'acte de naissance, des actes administratifs et des déclarations ayant pour
effet l'acquisition, la perte de la nationalité française ou la réintégration dans cette nationalité.
Il sera fait de même mention de toute première délivrance de certificat de nationalité française et des décisions
juridictionnelles ayant trait à cette nationalité.
28-1
Les mentions relatives à la nationalité prévues à l'article précédent sont portées d'office sur les copies et les
extraits avec indication de la filiation des actes de naissance ou des actes dressés pour en tenir lieu.
Ces mentions sont également portées sur les extraits sans indication de la filiation des actes de naissance ou
sur le livret de famille à la demande des intéressés. Toutefois, la mention de la perte, de la déclination, de
la déchéance, de l'opposition à l'acquisition de la nationalité française, du retrait du décret d'acquisition, de
naturalisation ou de réintégration ou de la décision judiciaire ayant constaté l'extranéité est portée d'office sur
tous les extraits des actes de naissance et sur le livret de famille lorsqu'une personne ayant antérieurement
acquis cette nationalité, ou s'étant vu reconnaître judiciairement celle-ci, ou délivrer un certificat de nationalité
française a demandé qu'il en soit fait mention sur lesdits documents.
La juridiction civile de droit commun est seule compétente pour connaître des contestations sur la nationalité
française ou étrangère des personnes physiques.
Les questions de nationalité sont préjudicielles devant toute autre juridiction de l'ordre administratif ou
judiciaire à l'exception des juridictions répressives comportant un jury criminel.
Le siège et le ressort des tribunaux de grande instance compétents pour connaître des contestations sur la
nationalité française ou étrangère des personnes physiques sont fixés par décret.
Toute personne a le droit d'agir pour faire décider qu'elle a ou qu'elle n'a point la qualité de Français.
Le procureur de la République a le même droit à l'égard de toute personne. Il est défendeur nécessaire à toute
action déclaratoire de nationalité. Il doit être mis en cause toutes les fois qu'une question de nationalité est
posée à titre incident devant un tribunal habile à en connaître.
Le procureur est tenu d'agir s'il en est requis par une administration publique ou par une tierce personne ayant
soulevé l'exception de nationalité devant une juridiction qui a sursis à statuer en application de l'article 29. Le
tiers requérant devra être mis en cause.
Les jugements et arrêts rendus en matière de nationalité française par le juge de droit commun ont effet même
à l'égard de ceux qui n'y ont été ni parties, ni représentés.
Tout intéressé est recevable cependant à les attaquer par la tierce opposition à la condition de mettre en cause
le procureur de la République.
La charge de la preuve, en matière de nationalité française, incombe à celui dont la nationalité est en cause.
Toutefois, cette charge incombe à celui qui conteste la qualité de Français à un individu titulaire d'un certificat
de nationalité française délivré conformément aux articles 31 et suivants.
Lorsque la nationalité française est attribuée ou acquise autrement que par déclaration, décret d'acquisition
ou de naturalisation, réintégration ou annexion de territoires, la preuve ne peut être faite qu'en établissant
l'existence de toutes les conditions requises par la loi.
Néanmoins, lorsque la nationalité française ne peut avoir sa source que dans la filiation, elle est tenue pour
établie, sauf la preuve contraire si l'intéressé et celui de ses père et mère qui a été susceptible de la lui transmettre
ont joui d'une façon constante de la possession d'état de Français.
La nationalité française des personnes nées à Mayotte, majeures au 1 janvier 1994, sera subsidiairement tenue
pour établie si ces personnes ont joui de façon constante de la possession d'état de Français.
Pendant une période de trois ans à compter de la publication de la loi n° 2006-911 du 24 juillet 2006 relative à
l'immigration et à l'intégration, pour l'application du deuxième alinéa du présent article, les personnes majeures
au 1 janvier 1994 qui établissent qu'elles sont nées à Mayotte sont réputées avoir joui de façon constante de
la possession d'état de Français si elles prouvent, en outre, qu'elles ont été inscrites sur une liste électorale à
Mayotte au moins dix ans avant la publication de la loi n° 2006-911 du 24 juillet 2006 précitée et qu'elles font
la preuve d'une résidence habituelle à Mayotte.
Lorsqu'un individu réside ou a résidé habituellement à l'étranger, où les ascendants dont il tient par filiation la
nationalité sont demeurés fixés pendant plus d'un demi-siècle, cet individu ne sera pas admis à faire la preuve
qu'il a, par filiation, la nationalité française si lui-même et celui de ses père et mère qui a été susceptible de la
lui transmettre n'ont pas eu la possession d'état de Français.
Le tribunal devra dans ce cas constater la perte de la nationalité française, dans les termes de l'article 23-6.
En dehors des cas de perte ou de déchéance de la nationalité française, la preuve de l'extranéité d'un individu
peut seulement être établie en démontrant que l'intéressé ne remplit aucune des conditions exigées par la loi
pour avoir la qualité de Français.
31 Loi 1803-03-08
Le directeur des services de greffe judiciaires du tribunal d'instance a seul qualité pour délivrer un certificat
de nationalité française à toute personne justifiant qu'elle a cette nationalité.
Le siège et le ressort des tribunaux d'instance compétents pour délivrer les certificats de nationalité sont fixés
par décret.
Le certificat de nationalité indique, en se référant aux chapitres II, III, IV et VII du présent titre, la disposition
légale en vertu de laquelle l'intéressé a la qualité de Français, ainsi que les documents qui ont permis de l'établir.
Il fait foi jusqu'à preuve du contraire.
Pour l'établissement d'un certificat de nationalité, le directeur des services de greffe judiciaires du tribunal
d'instance pourra présumer, à défaut d'autres éléments, que les actes d'état civil dressés à l'étranger et qui sont
produits devant lui emportent les effets que la loi française y aurait attachés.
Lorsque le directeur des services de greffe judiciaires du tribunal d'instance refuse de délivrer un certificat de
nationalité, l'intéressé peut saisir le ministre de la justice, qui décide s'il y a lieu de procéder à cette délivrance.
Les Français originaires du territoire de la République française, tel qu'il était constitué à la date du 28 juillet
1960, et qui étaient domiciliés au jour de son accession à l'indépendance sur le territoire d'un Etat qui avait
Chapitre VII : Des effets sur la nationalité française des transferts de souveraineté relatifs à certains territoires
Chapitre VIII : Dispositions particulières aux collectivités d'outre-mer régies par l'article 74 de la Constitution et à la Nouvelle-Calédonie 32-1 p.31
Les Français de statut civil de droit commun domiciliés en Algérie à la date de l'annonce officielle des résultats
du scrutin d'autodétermination conservent la nationalité française quelle que soit leur situation au regard de
la nationalité algérienne.
La nationalité française des personnes de statut civil de droit commun, nées en Algérie avant le 22 juillet 1962,
sera tenue pour établie, dans les conditions de l'article 30-2, si ces personnes ont joui de façon constante de
la possession d'état de Français.
Tout Français domicilié à la date de son indépendance sur le territoire d'un Etat qui avait eu antérieurement le
statut de département ou de territoire d'outre-mer de la République, conserve de plein droit sa nationalité dès
lors qu'aucune autre nationalité ne lui a été conférée par la loi de cet Etat.
Conservent également de plein droit la nationalité française les enfants des personnes bénéficiaires des
dispositions de l'alinéa précédent, mineurs de dix-huit ans à la date de l'accession à l'indépendance du territoire
où leurs parents étaient domiciliés.
La déclaration de réintégration prévue à l'article précédent peut être souscrite par les intéressés, conformément
aux dispositions des articles 26 et suivants, dès qu'ils ont atteint l'âge de dix-huit ans ; elle ne peut l'être par
représentation. Elle produit effet à l'égard des enfants mineurs dans les conditions des articles 22-1 et 22-2.
Chapitre VIII : Dispositions particulières aux collectivités d'outre-mer régies par l'article 74 de la Constitution et à la Nouvelle-Calédonie
p.32 33-1 Code civil
Les sanctions pécuniaires encourues en vertu de l'article 68 dans les îles Wallis et Futuna, en Polynésie française
et en Nouvelle-Calédonie sont prononcées en monnaie locale, compte tenu de la contre-valeur dans cette
monnaie de l'euro.
33-1
Par dérogation à l'article 26, la déclaration qui doit être reçue par le directeur des services de greffe judiciaires
du tribunal d'instance est reçue par le président du tribunal de première instance ou par le juge chargé de la
section détachée.
Par dérogation à l'article 31, le président du tribunal de première instance ou le juge chargé de la section
détachée a seul qualité pour délivrer un certificat de nationalité française à toute personne justifiant qu'elle a
cette nationalité.
34 Loi 1803-03-11
Les actes de l'état civil énonceront l'année, le jour et l'heure où ils seront reçus, les prénoms et nom de l'officier
de l'état civil, les prénoms, noms, professions et domiciles de tous ceux qui y seront dénommés.
Les dates et lieux de naissance :
a) Des parents dans les actes de naissance et de reconnaissance ;
b) De l'enfant dans les actes de reconnaissance ;
c) Des époux dans les actes de mariage ;
d) Du décédé dans les actes de décès,
seront indiqués lorsqu'ils seront connus. Dans le cas contraire, l'âge desdites personnes sera désigné par leur
nombre d'années, comme le sera, dans tous les cas, l'âge des déclarants. En ce qui concerne les témoins, leur
qualité de majeur sera seule indiquée.
34-1
Les actes de l'état civil sont établis par les officiers de l'état civil. Ces derniers exercent leurs fonctions sous
le contrôle du procureur de la République.
35 Loi 1803-03-11
Les officiers de l'état civil ne pourront rien insérer dans les actes qu'ils recevront, soit par note, soit par
énonciation quelconque, que ce qui doit être déclaré par les comparants.
36 Loi 1803-03-11
Dans les cas où les parties intéressées ne seront point obligées de comparaître en personne, elles pourront se
faire représenter par un fondé de procuration spéciale et authentique.
37 Loi 1803-03-11
Les témoins produits aux actes de l'état civil devront être âgés de dix-huit ans au moins, parents ou autres, sans
distinction de sexe ; ils seront choisis par les personnes intéressées.
38 Loi 1803-03-11
L'officier de l'état civil donnera lecture des actes aux parties comparantes, ou à leur fondé de procuration, et
aux témoins ; il les invitera à en prendre directement connaissance avant de les signer.
Il sera fait mention sur les actes de l'accomplissement de ces formalités.
39 Loi 1803-03-11
Ces actes seront signés par l'officier de l'état civil, par les comparants et les témoins ; ou mention sera faite de
la cause qui empêchera les comparants et les témoins de signer.
40 Loi 1803-03-11
Les actes de l'état civil sont établis sur papier et sont inscrits, dans chaque commune, sur un ou plusieurs
registres tenus en double exemplaire.
Lorsqu'elles ont mis en œuvre des traitements automatisés des données de l'état civil, les communes s'assurent
de leurs conditions de sécurité et d'intégrité. Les caractéristiques techniques des traitements mis en œuvre pour
conserver ces données sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
Par dérogation au premier alinéa, les communes dont les traitements automatisés de données de l'état civil
satisfont à des conditions et à des caractéristiques techniques fixées par décret sont dispensées de l'obligation
d'établir un second exemplaire des actes de l'état civil.
Cette dispense est également applicable aux actes de l'état civil établis par le ministère des affaires étrangères.
46 Loi 1803-03-11
Lorsqu'il n'aura pas existé de registres, ou qu'ils seront perdus, la preuve en sera reçue tant par titres que par
témoins ; et, dans ces cas, les mariages, naissances et décès pourront être prouvés tant par les registres et papiers
émanés des pères et mères décédés, que par témoins.
Jusqu'à ce que la reconstitution ou la restitution des registres ait été effectuée, il peut être suppléé par des actes
de notoriété à tous les actes de l'état civil dont les originaux ont été détruits ou sont disparus par suite d'un
sinistre ou de faits de guerre.
Ces actes de notoriété sont délivrés par un notaire.
L'acte de notoriété est établi sur la foi des déclarations d'au moins trois témoins et de tout autre document
produit qui attestent de l'état civil de l'intéressé. L'acte de notoriété est signé par le notaire et par les témoins.
Les requérants et les témoins sont passibles des peines prévues à l'article 441-4 du code pénal.
47 Loi 1803-03-11
Tout acte de l'état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans
ce pays fait foi, sauf si d'autres actes ou pièces détenus, des données extérieures ou des éléments tirés de l'acte
lui-même établissent, le cas échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que
les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité.
48 Loi 1803-03-11
Tout acte de l'état civil des Français en pays étranger sera valable s'il a été reçu, conformément aux lois
françaises, par les agents diplomatiques ou consulaires.
La conservation des données de l'état civil est assurée par un traitement automatisé satisfaisant aux conditions
prévues à l'article 40 et mis en œuvre par le ministère des affaires étrangères, qui peut en délivrer des copies
et des extraits.
49 Loi 1803-03-11
Dans tous les cas où la mention d'un acte relatif à l'état civil devra avoir lieu en marge d'un acte déjà inscrit,
elle sera faite d'office.
L'officier de l'état civil qui aura dressé ou transcrit l'acte donnant lieu à mention effectuera cette mention, dans
les trois jours, sur les registres qu'il détient, et, si le double du registre où la mention doit être effectuée se
trouve au greffe, il adressera un avis au procureur de la République de son arrondissement.
Si l'acte en marge duquel doit être effectuée cette mention a été dressé ou transcrit dans une autre commune,
l'avis sera adressé, dans le délai de trois jours, à l'officier de l'état civil de cette commune et celui-ci en avisera
aussitôt, si le double du registre est au greffe, le procureur de la République de son arrondissement.
Si l'acte en marge duquel une mention devra être effectuée a été dressé ou transcrit à l'étranger, l'officier de
l'état civil qui a dressé ou transcrit l'acte donnant lieu à mention en avisera, dans les trois jours, le ministre
des affaires étrangères.
Les officiers de l'état civil des communes mentionnées au troisième alinéa de l'article 40 sont dispensés de
l'envoi d'avis de mention au greffe.
50 Loi 1803-03-11
Toute contravention aux articles précédents, de la part des fonctionnaires y dénommés, sera poursuivie devant
le tribunal de grande instance, et punie d'une amende de 3 à 30 euros.
51 Loi 1803-03-11
Tout dépositaire des registres sera civilement responsable des altérations qui y surviendront, sauf son recours,
s'il y a lieu, contre les auteurs desdites altérations.
52 Loi 1803-03-11
Toute altération, tout faux dans les actes de l'état civil, toute inscription de ces actes faite sur une feuille
volante et autrement que sur les registres à ce destinés, donneront lieu aux dommages-intérêts des parties, sans
préjudice des peines portées au code pénal.
53 Loi 1803-03-11
Le procureur de la République territorialement compétent pourra à tout moment vérifier l'état des registres ; il
dressera un procès-verbal sommaire de la vérification, dénoncera les contraventions ou délits commis par les
officiers de l'état civil, et requerra contre eux la condamnation aux amendes.
54 Loi 1803-03-11
Dans tous les cas où un tribunal de grande instance connaîtra des actes relatifs à l'état civil, les parties intéressées
pourront se pourvoir contre le jugement.
55 Loi 1803-03-11
Les déclarations de naissance sont faites dans les cinq jours de l'accouchement, à l'officier de l'état civil du lieu.
Par dérogation, ce délai est porté à huit jours lorsque l'éloignement entre le lieu de naissance et le lieu où
se situe l'officier de l'état civil le justifie. Un décret en Conseil d'Etat détermine les communes où le présent
alinéa s'applique.
Lorsqu'une naissance n'a pas été déclarée dans le délai légal, l'officier de l'état civil ne peut la relater sur ses
registres qu'en vertu d'un jugement rendu par le tribunal de l'arrondissement dans lequel est né l'enfant, et
mention sommaire en est faite en marge à la date de la naissance. Si le lieu de la naissance est inconnu, le
tribunal compétent est celui du domicile du requérant. Le nom de l'enfant est déterminé en application des
règles énoncées aux articles 311-21 et 311-23.
En pays étranger, les déclarations aux agents diplomatiques ou consulaires sont faites dans les quinze jours de
l'accouchement. Toutefois, ce délai peut être prolongé par décret dans certaines circonscriptions consulaires.
56 Loi 1803-03-11
La naissance de l'enfant sera déclarée par le père, ou, à défaut du père, par les docteurs en médecine ou en
chirurgie, sages-femmes, officiers de santé ou autres personnes qui auront assisté à l'accouchement ; et lorsque
la mère sera accouchée hors de son domicile, par la personne chez qui elle sera accouchée.
L'acte de naissance sera rédigé immédiatement.
57 Loi 1803-03-11
L'acte de naissance énoncera le jour, l'heure et le lieu de la naissance, le sexe de l'enfant, les prénoms qui lui
seront donnés, le nom de famille, suivi le cas échéant de la mention de la déclaration conjointe de ses parents
quant au choix effectué, ainsi que les prénoms, noms, âges, professions et domiciles des père et mère et, s'il y
a lieu, ceux du déclarant. Si les père et mère de l'enfant ou l'un d'eux ne sont pas désignés à l'officier de l'état
civil, il ne sera fait sur les registres aucune mention à ce sujet.
Les prénoms de l'enfant sont choisis par ses père et mère. La femme qui a demandé le secret de son identité
lors de l'accouchement peut faire connaître les prénoms qu'elle souhaite voir attribuer à l'enfant. A défaut ou
lorsque les parents de celui-ci ne sont pas connus, l'officier de l'état civil choisit trois prénoms dont le dernier
tient lieu de nom de famille à l'enfant. L'officier de l'état civil porte immédiatement sur l'acte de naissance les
prénoms choisis. Tout prénom inscrit dans l'acte de naissance peut être choisi comme prénom usuel.
Lorsque ces prénoms ou l'un d'eux, seul ou associé aux autres prénoms ou au nom, lui paraissent contraires
à l'intérêt de l'enfant ou au droit des tiers à voir protéger leur nom de famille, l'officier de l'état civil en avise
sans délai le procureur de la République. Celui-ci peut saisir le juge aux affaires familiales.
Si le juge estime que le prénom n'est pas conforme à l'intérêt de l'enfant ou méconnaît le droit des tiers à voir
protéger leur nom de famille, il en ordonne la suppression sur les registres de l'état civil. Il attribue, le cas
échéant, à l'enfant un autre prénom qu'il détermine lui-même à défaut par les parents d'un nouveau choix qui soit
conforme aux intérêts susvisés. Mention de la décision est portée en marge des actes de l'état civil de l'enfant.
Lorsque l'officier de l'état civil du lieu de naissance d'un enfant porte mention de la reconnaissance dudit enfant
en marge de l'acte de naissance de celui-ci, il en avise l'autre parent par lettre recommandée avec demande
d'avis de réception.
Si ce parent ne peut être avisé, l'officier de l'état civil en informe le procureur de la République, qui fait procéder
aux diligences utiles.
58 Loi 1803-03-11
Toute personne qui aura trouvé un enfant nouveau-né est tenue d'en faire la déclaration à l'officier de l'état
civil du lieu de la découverte. Si elle ne consent pas à se charger de l'enfant, elle doit le remettre, ainsi que les
vêtements et autres effets trouvés avec lui, à l'officier de l'état civil.
Il est dressé un procès-verbal détaillé qui, outre les indications prévues à l'article 34 du présent code, énonce la
date, l'heure, le lieu et les circonstances de la découverte, l'âge apparent et le sexe de l'enfant, toute particularité
pouvant contribuer à son identification ainsi que l'autorité ou la personne à laquelle il est confié. Ce procès-
verbal est inscrit à sa date sur les registres de l'état civil.
A la suite et séparément de ce procès-verbal, l'officier de l'état civil établit un acte tenant lieu d'acte de
naissance. En plus des indications prévues à l'article 34, cet acte énonce le sexe de l'enfant ainsi que les prénoms
et nom qui lui sont donnés ; il fixe une date de naissance pouvant correspondre à son âge apparent et désigne
comme lieu de naissance la commune où l'enfant a été découvert.
Pareil acte doit être établi, sur déclaration des services de l'assistance à l'enfance, pour les enfants placés sous
leur tutelle et dépourvus d'acte de naissance connu ou pour lesquels le secret de la naissance a été réclamé.
Les copies et extraits du procès-verbal de découverte ou de l'acte provisoire de naissance sont délivrés dans
les conditions et selon les distinctions faites à l'article 57 du présent code.
Si l'acte de naissance de l'enfant vient à être retrouvé ou si sa naissance est judiciairement déclarée, le procès-
verbal de la découverte et l'acte provisoire de naissance sont annulés à la requête du procureur de la République
ou des parties intéressées.
59 Loi 1803-03-11
En cas de naissance pendant un voyage maritime, il en sera dressé acte dans les trois jours de l'accouchement
sur la déclaration du père, s'il est à bord.
Si la naissance a lieu pendant un arrêt dans un port, l'acte sera dressé dans les mêmes conditions, lorsqu'il y
aura impossibilité de communiquer avec la terre, ou lorsqu'il n'existera pas dans le port, si l'on est à l'étranger,
d'agent diplomatique ou consulaire français investi des fonctions d'officier de l'état civil.
Cet acte sera rédigé, savoir : sur les bâtiments de l'Etat, par le commissaire des armées du bâtiment ou, à son
défaut, par le commandant ou celui qui en remplit les fonctions ; et sur les autres bâtiments, par le capitaine,
maître ou patron, ou par celui qui en remplit les fonctions.
Il y sera fait mention de celle des circonstances ci-dessus prévues, dans laquelle l'acte a été dressé. L'acte sera
inscrit à la suite du livre de bord.
60 Loi 1803-03-11
Toute personne peut demander à l'officier de l'état civil à changer de prénom. La demande est remise à l'officier
de l'état civil du lieu de résidence ou du lieu où l'acte de naissance a été dressé. S'il s'agit d'un mineur ou
d'un majeur en tutelle, la demande est remise par son représentant légal. L'adjonction, la suppression ou la
modification de l'ordre des prénoms peut également être demandée.
Si l'enfant est âgé de plus de treize ans, son consentement personnel est requis.
La décision de changement de prénom est inscrite sur le registre de l'état civil.
S'il estime que la demande ne revêt pas un intérêt légitime, en particulier lorsqu'elle est contraire à l'intérêt
de l'enfant ou aux droits des tiers à voir protéger leur nom de famille, l'officier de l'état civil saisit sans délai
le procureur de la République. Il en informe le demandeur. Si le procureur de la République s'oppose à ce
changement, le demandeur, ou son représentant légal, peut alors saisir le juge aux affaires familiales.
61 Loi 1803-03-11
Toute personne qui justifie d'un intérêt légitime peut demander à changer de nom.
La demande de changement de nom peut avoir pour objet d'éviter l'extinction du nom porté par un ascendant
ou un collatéral du demandeur jusqu'au quatrième degré.
Le changement de nom est autorisé par décret.
Tout intéressé peut faire opposition devant le Conseil d'Etat au décret portant changement de nom dans un
délai de deux mois à compter de sa publication au Journal officiel.
Un décret portant changement de nom prend effet, s'il n'y a pas eu d'opposition, à l'expiration du délai pendant
lequel l'opposition est recevable ou, dans le cas contraire, après le rejet de l'opposition.
Le changement de nom s'étend de plein droit aux enfants du bénéficiaire lorsqu'ils ont moins de treize ans.
Tout changement de nom de l'enfant de plus de treize ans nécessite son consentement personnel lorsque ce
changement ne résulte pas de l'établissement ou d'une modification d'un lien de filiation.
L'établissement ou la modification du lien de filiation n'emporte cependant le changement du nom de famille
des enfants majeurs que sous réserve de leur consentement.
61-3-1
Toute personne qui justifie d'un nom inscrit sur le registre de l'état civil d'un autre Etat peut demander à l'officier
de l'état civil dépositaire de son acte de naissance établi en France son changement de nom en vue de porter
le nom acquis dans cet autre Etat. Lorsque la personne est mineure, la déclaration est effectuée conjointement
par les deux parents exerçant l'autorité parentale ou par le parent exerçant seul l'autorité parentale, avec son
consentement personnel si elle a plus de treize ans.
Le changement de nom est autorisé par l'officier de l'état civil, qui le consigne dans le registre de naissance
en cours.
En cas de difficultés, l'officier de l'état civil saisit le procureur de la République, qui peut s'opposer à la
demande. En ce cas, l'intéressé en est avisé.
Saisi dans les mêmes conditions, le procureur de la République du lieu de naissance peut ordonner lui-même
le changement de nom.
Le changement de nom acquis dans les conditions fixées aux quatre premiers alinéas s'étend de plein droit aux
enfants du bénéficiaire lorsqu'ils ont moins de treize ans.
Mention des décisions de changement de prénoms et de nom est portée en marge des actes de l'état civil de
l'intéressé et, le cas échéant, de ceux de son conjoint, de son partenaire lié par un pacte civil de solidarité et
de ses enfants.
De même, les décisions de changement de prénoms et de nom régulièrement acquises à l'étranger sont portées
en marge des actes de l'état civil sur instructions du procureur de la République.
Les dispositions des articles 100 et 101 sont applicables aux modifications de prénoms et de nom.
61-5
Toute personne majeure ou mineure émancipée qui démontre par une réunion suffisante de faits que la mention
relative à son sexe dans les actes de l'état civil ne correspond pas à celui dans lequel elle se présente et dans
lequel elle est connue peut en obtenir la modification.
Les principaux de ces faits, dont la preuve peut être rapportée par tous moyens, peuvent être :
1° Qu'elle se présente publiquement comme appartenant au sexe revendiqué ;
2° Qu'elle est connue sous le sexe revendiqué de son entourage familial, amical ou professionnel ;
3° Qu'elle a obtenu le changement de son prénom afin qu'il corresponde au sexe revendiqué ;
61-6
61-7
Mention de la décision de modification du sexe et, le cas échéant, des prénoms est portée en marge de l'acte
de naissance de l'intéressé, à la requête du procureur de la République, dans les quinze jours suivant la date à
laquelle cette décision est passée en force de chose jugée.
Par dérogation à l'article 61-4, les modifications de prénoms corrélatives à une décision de modification de
sexe ne sont portées en marge des actes de l'état civil des conjoints et enfants qu'avec le consentement des
intéressés ou de leurs représentants légaux.
Les articles 100 et 101 sont applicables aux modifications de sexe.
61-8
La modification de la mention du sexe dans les actes de l'état civil est sans effet sur les obligations contractées
à l'égard de tiers ni sur les filiations établies avant cette modification.
62
L'acte de reconnaissance énonce les prénoms, nom, date de naissance ou, à défaut, âge, lieu de naissance et
domicile de l'auteur de la reconnaissance.
Il indique les date et lieu de naissance, le sexe et les prénoms de l'enfant ou, à défaut, tous renseignements
utiles sur la naissance, sous réserve des dispositions de l'article 326.
L'acte de reconnaissance est inscrit à sa date sur les registres de l'état civil.
Seules les mentions prévues au premier alinéa sont portées, le cas échéant, en marge de l'acte de naissance
de l'enfant.
Dans les circonstances prévues à l'article 59, la déclaration de reconnaissance peut être reçue par les officiers
instrumentaires désignés en cet article et dans les formes qui y sont indiquées.
Lors de l'établissement de l'acte de reconnaissance, il est fait lecture à son auteur des articles 371-1 et 371-2.
Si la transcription de la reconnaissance paternelle s'avère impossible, du fait du secret de son identité opposé
par la mère, le père peut en informer le procureur de la République. Celui-ci procède à la recherche des date
et lieu d'établissement de l'acte de naissance de l'enfant.
63
Avant la célébration du mariage, l'officier de l'état civil fera une publication par voie d'affiche apposée à la porte
de la maison commune. Cette publication énoncera les prénoms, noms, professions, domiciles et résidences
des futurs époux, ainsi que le lieu où le mariage devra être célébré.
La publication prévue au premier alinéa ou, en cas de dispense de publication accordée conformément aux
dispositions de l'article 169, la célébration du mariage est subordonnée :
1° A la remise, pour chacun des futurs époux, des indications ou pièces suivantes :
-les pièces exigées par les articles 70 ou 71 ;
-la justification de l'identité au moyen d'une pièce délivrée par une autorité publique ;
-l'indication des prénoms, nom, date et lieu de naissance, profession et domicile des témoins, sauf lorsque le
mariage doit être célébré par une autorité étrangère ;
- le cas échéant, la justification de l'information de la personne chargée de la mesure de protection prévue à
l'article 460 ;
2° A l'audition commune des futurs époux, sauf en cas d'impossibilité ou s'il apparaît, au vu des pièces fournies,
que cette audition n'est pas nécessaire au regard des articles 146 et 180.
L'officier de l'état civil, s'il l'estime nécessaire, demande à s'entretenir séparément avec l'un ou l'autre des futurs
époux.
L'audition du futur conjoint mineur se fait hors la présence de ses père et mère ou de son représentant légal
et de son futur conjoint.
L'officier de l'état civil peut déléguer à un ou plusieurs fonctionnaires titulaires du service de l'état civil de
la commune la réalisation de l'audition commune ou des entretiens séparés. Lorsque l'un des futurs époux
réside à l'étranger, l'officier de l'état civil peut demander à l'autorité diplomatique ou consulaire territorialement
compétente de procéder à son audition.
L'autorité diplomatique ou consulaire peut déléguer à un ou plusieurs fonctionnaires titulaires chargés de l'état
civil ou, le cas échéant, aux fonctionnaires dirigeant une chancellerie détachée ou aux consuls honoraires de
nationalité française compétents la réalisation de l'audition commune ou des entretiens séparés. Lorsque l'un
des futurs époux réside dans un pays autre que celui de la célébration, l'autorité diplomatique ou consulaire
peut demander à l'officier de l'état civil territorialement compétent de procéder à son audition.
L'officier d'état civil qui ne se conformera pas aux prescriptions des alinéas précédents sera poursuivi devant
le tribunal de grande instance et puni d'une amende de 3 à 30 euros.
64 Loi 1803-03-11
L'affiche prévue à l'article précédent restera apposée à la porte de la maison commune pendant dix jours.
Le mariage ne pourra être célébré avant le dixième jour depuis et non compris celui de la publication.
Si l'affichage est interrompu avant l'expiration de ce délai, il en sera fait mention sur l'affiche qui aura cessé
d'être apposée à la porte de la maison commune.
65 Loi 1803-03-11
Si le mariage n'a pas été célébré dans l'année, à compter de l'expiration du délai de la publication, il ne pourra
plus être célébré qu'après une nouvelle publication faite dans la forme ci-dessus.
66 Loi 1803-03-11
Les actes d'opposition au mariage seront signés sur l'original et sur la copie par les opposants ou par leurs
fondés de procuration, spéciale et authentique ; ils seront signifiés, avec la copie de la procuration, à la personne
ou au domicile des parties, et à l'officier de l'état civil, qui mettra son visa sur l'original.
67 Loi 1803-03-11
L'officier de l'état civil fera, sans délai, une mention sommaire des oppositions sur le registre des mariages ;
il fera aussi mention, en marge de l'inscription desdites oppositions, des jugements ou des actes de mainlevée
dont expédition lui aura été remise.
68 Loi 1803-03-11
En cas d'opposition, l'officier d'état civil ne pourra célébrer le mariage avant qu'on lui en ait remis la mainlevée,
sous peine de 3 000 euros d'amende et de tous dommages-intérêts.
69 Loi 1803-03-11
Si la publication a été faite dans plusieurs communes, l'officier de l'état civil de chaque commune transmettra
sans délai à celui d'entre eux qui doit célébrer le mariage un certificat constatant qu'il n'existe point d'opposition.
70 Loi 1803-03-11
Chacun des futurs époux remet à l'officier de l'état civil qui doit célébrer le mariage l'extrait avec indication
de la filiation de son acte de naissance, qui ne doit pas dater de plus de trois mois s'il a été délivré par un
officier de l'état civil français.
Toutefois, l'officier de l'état civil peut, après en avoir préalablement informé le futur époux, demander la
vérification des données à caractère personnel contenues dans les actes de l'état civil auprès du dépositaire
de l'acte de naissance du futur époux. Ce dernier est alors dispensé de la production de son extrait d'acte de
naissance.
Lorsque l'acte de naissance n'est pas détenu par un officier de l'état civil français, l'extrait de cet acte ne doit
pas dater de plus de six mois. Cette condition de délai ne s'applique pas lorsque l'acte émane d'un système
d'état civil étranger ne procédant pas à la mise à jour des actes.
71 Loi 1803-03-11
Celui des futurs époux qui serait dans l'impossibilité de se procurer cet acte pourra le suppléer en rapportant un
acte de notoriété délivré par un notaire ou, à l'étranger, par les autorités diplomatiques ou consulaires françaises
compétentes.
L'acte de notoriété est établi sur la foi des déclarations d'au moins trois témoins et de tout autre document
produit qui attestent des prénoms, nom, profession et domicile du futur époux et de ceux de ses père et mère
s'ils sont connus, du lieu et, autant que possible, de l'époque de la naissance et des causes qui empêchent de
produire l'acte de naissance. L'acte de notoriété est signé par le notaire ou l'autorité diplomatique ou consulaire
et par les témoins.
73 Loi 1803-03-11
L'acte authentique du consentement des père et mère ou aïeuls ou aïeules ou, à leur défaut, celui du conseil
de famille, contiendra les prénoms, noms, professions et domicile des futurs époux et de tous ceux qui auront
concouru à l'acte, ainsi que leur degré de parenté.
Hors le cas prévu par l'article 159 du code civil, cet acte de consentement est dressé, soit par un notaire,
soit par l'officier de l'état civil du domicile ou de la résidence de l'ascendant, et, à l'étranger, par les agents
diplomatiques ou consulaires français. Lorsqu'il est dressé par un officier de l'état civil, il ne doit être légalisé,
sauf conventions internationales contraires, que lorsqu'il y a lieu de le produire devant les autorités étrangères.
74 Loi 1803-03-11
Le mariage sera célébré, au choix des époux, dans la commune où l'un d'eux, ou l'un de leurs parents, aura
son domicile ou sa résidence établie par un mois au moins d'habitation continue à la date de la publication
prévue par la loi.
Avant la célébration du mariage, les futurs époux confirment l'identité des témoins déclarés en application de
l'article 63 ou, le cas échéant, désignent les nouveaux témoins choisis par eux.
75
Le jour désigné par les parties, après le délai de publication, l'officier de l'état civil, à la mairie, en présence
d'au moins deux témoins, ou de quatre au plus, parents ou non des parties, fera lecture aux futurs époux des
articles 212 et 213, du premier alinéa des articles 214 et 215, et de l'article 371-1 du présent code.
Toutefois, en cas d'empêchement grave, le procureur de la République du lieu du mariage pourra requérir
l'officier de l'état civil de se transporter au domicile ou à la résidence de l'une des parties pour célébrer le
mariage. En cas de péril imminent de mort de l'un des futurs époux, l'officier de l'état civil pourra s'y transporter
avant toute réquisition ou autorisation du procureur de la République, auquel il devra ensuite, dans le plus bref
délai, faire part de la nécessité de cette célébration hors de la maison commune.
Mention en sera faite dans l'acte de mariage.
L'officier de l'état civil interpellera les futurs époux, et, s'ils sont mineurs, leurs ascendants présents à la
célébration et autorisant le mariage, d'avoir à déclarer s'il a été fait un contrat de mariage et, dans le cas de
l'affirmative, la date de ce contrat, ainsi que les nom et lieu de résidence du notaire qui l'aura reçu.
Si les pièces produites par l'un des futurs époux ne concordent point entre elles quant aux prénoms ou quant à
l'orthographe des noms, il interpellera celui qu'elles concernent, et s'il est mineur, ses plus proches ascendants
présents à la célébration, d'avoir à déclarer que le défaut de concordance résulte d'une omission ou d'une erreur.
Il recevra de chaque partie, l'une après l'autre, la déclaration qu'elles veulent se prendre pour époux : il
prononcera, au nom de la loi, qu'elles sont unies par le mariage, et il en dressera acte sur-le-champ.
76 Loi 1803-03-11
78 Loi 1803-03-11
L'acte de décès sera dressé par l'officier de l'état civil de la commune où le décès a eu lieu, sur la déclaration
d'un parent du défunt ou sur celle d'une personne possédant sur son état civil les renseignements les plus exacts
et les plus complets qu'il sera possible.
Pour s'assurer de l'exactitude des informations déclarées, l'officier de l'état civil peut demander la vérification
des données à caractère personnel du défunt auprès du dépositaire de l'acte de naissance ou, à défaut d'acte de
naissance détenu en France, de l'acte de mariage.
79 Loi 1803-03-11
79-1 Loi n°93-22 du 8 janvier 1993 - art. 6 - JORF 9 janvier 1993 - NOR: JUSX9100195L
Lorsqu'un enfant est décédé avant que sa naissance ait été déclarée à l'état civil, l'officier de l'état civil établit
un acte de naissance et un acte de décès sur production d'un certificat médical indiquant que l'enfant est né
vivant et viable et précisant les jours et heures de sa naissance et de son décès.
A défaut du certificat médical prévu à l'alinéa précédent, l'officier de l'état civil établit un acte d'enfant sans
vie. Cet acte est inscrit à sa date sur les registres de décès et il énonce les jour, heure et lieu de l'accouchement,
les prénoms et noms, dates et lieux de naissance, professions et domiciles des père et mère et, s'il y a lieu, ceux
du déclarant. L'acte dressé ne préjuge pas de savoir si l'enfant a vécu ou non ; tout intéressé pourra saisir le
tribunal de grande instance à l'effet de statuer sur la question.
80
Lorsqu'un décès se sera produit ailleurs que dans la commune où le défunt était domicilié, l'officier de l'état
civil qui aura dressé l'acte de décès enverra, dans le plus bref délai, à l'officier de l'état civil du dernier domicile
du défunt, une expédition de cet acte, laquelle sera immédiatement transcrite sur les registres. Cette disposition
ne s'applique pas aux villes divisées en arrondissements, lorsque le décès est survenu dans un arrondissement
autre que celui où le défunt était domicilié.
En cas de décès dans les établissements de santé et dans les établissements sociaux et médico-sociaux qui
accueillent des personnes âgées, les directeurs en donnent avis, par tous moyens, dans les vingt-quatre heures,
à l'officier de l'état civil. Dans ces établissements, un registre est tenu sur lequel sont inscrits les déclarations
et renseignements portés à la connaissance de l'officier de l'état civil.
En cas de difficulté, l'officier de l'état civil doit se rendre dans les établissements pour s'assurer, sur place, du
décès et en dresser l'acte, conformément à l'article 79, sur la base des déclarations et renseignements qui lui
sont communiqués.
81 Loi 1803-03-11
Lorsqu'il y aura des signes ou indices de mort violente, ou d'autres circonstances qui donneront lieu de le
soupçonner, on ne pourra faire l'inhumation qu'après qu'un officier de police, assisté d'un docteur en médecine
ou en chirurgie, aura dressé procès-verbal de l'état du cadavre et des circonstances y relatives, ainsi que des
renseignements qu'il aura pu recueillir sur les prénoms, nom, âge, profession, lieu de naissance et domicile
de la personne décédée.
82 Loi 1803-03-11
L'officier de police sera tenu de transmettre de suite à l'officier de l'état civil du lieu où la personne sera décédée,
tous les renseignements énoncés dans son procès-verbal, d'après lesquels l'acte de décès sera rédigé.
L'officier de l'état civil en enverra une expédition à celui du domicile de la personne décédée, s'il est connu :
cette expédition sera inscrite sur les registres.
84 Loi 1803-03-11
En cas de décès dans les prisons ou maisons de réclusion ou de détention, il en sera donné avis sur-le-champ,
par les concierges ou gardiens, à l'officier de l'état civil, qui s'y transportera comme il est dit en l'article 80,
et rédigera l'acte de décès.
85 Loi 1803-03-11
Dans tous les cas de mort violente ou survenue dans un établissement pénitentiaire, il ne sera fait sur les
registres aucune mention de ces circonstances, et les actes de décès seront simplement rédigés dans les formes
prescrites par l'article 79.
86 Loi 1803-03-11
En cas de décès pendant un voyage maritime et dans les circonstances prévues à l'article 59, il en sera, dans
les vingt-quatre heures, dressé acte par les officiers instrumentaires désignés en cet article et dans les formes
qui y sont prescrites.
87 Loi 1803-03-11
Lorsque le corps d'une personne décédée est retrouvé et peut être identifié, un acte de décès doit être dressé par
l'officier de l'état civil du lieu présumé du décès, quel que soit le temps écoulé entre le décès et la découverte
du corps.
Si le défunt ne peut être identifié, l'acte de décès doit comporter son signalement le plus complet ; en cas
d'identification ultérieure, l'acte est rectifié dans les conditions prévues à l'article 99-1 du présent code.
L'officier d'état civil informe sans délai le procureur de la République du décès, afin qu'il puisse prendre les
réquisitions nécessaires aux fins d'établir l'identité du défunt.
88 Loi 1803-03-11
Peut être judiciairement déclaré, à la requête du procureur de la République ou des parties intéressées, le décès
de tout Français disparu en France ou hors de France, dans des circonstances de nature à mettre sa vie en
danger, lorsque son corps n'a pu être retrouvé.
Peut, dans les mêmes conditions, être judiciairement déclaré le décès de tout étranger ou apatride disparu soit
sur un territoire relevant de l'autorité de la France, soit à bord d'un bâtiment ou aéronef français, soit même à
l'étranger s'il avait son domicile ou sa résidence habituelle en France.
La procédure de déclaration judiciaire de décès est également applicable lorsque le décès est certain mais que
le corps n'a pu être retrouvé.
89 Loi 1803-03-11
La requête est présentée au tribunal de grande instance du lieu de la mort ou de la disparition, si celle-ci s'est
produite sur un territoire relevant de l'autorité de la France, sinon au tribunal du domicile ou de la dernière
résidence du défunt ou du disparu ou, à défaut, au tribunal du lieu du port d'attache de l'aéronef ou du bâtiment
qui le transportait. A défaut de tout autre, le tribunal de grande instance de Paris est compétent.
Si plusieurs personnes ont disparu au cours du même événement, une requête collective peut être présentée au
tribunal du lieu de la disparition, à celui du port d'attache du bâtiment ou de l'aéronef, au tribunal de grande
instance de Paris ou à tout autre tribunal de grande instance que l'intérêt de la cause justifie.
90 Loi 1803-03-11
Lorsqu'elle n'émane pas du procureur de la République, la requête est transmise par son intermédiaire au
tribunal. L'affaire est instruite et jugée en chambre du conseil. Le ministère d'avocat n'est pas obligatoire et
tous les actes de la procédure, ainsi que les expéditions et extraits desdits actes, sont dispensés du timbre et
enregistrés gratis.
Si le tribunal estime que le décès n'est pas suffisamment établi, il peut ordonner toute mesure d'information
complémentaire et requérir notamment une enquête administrative sur les circonstances de la disparition.
Si le décès est déclaré, sa date doit être fixée en tenant compte des présomptions tirées des circonstances de la
cause et, à défaut, au jour de la disparition. Cette date ne doit jamais être indéterminée.
91 Loi 1803-03-11
Le dispositif du jugement déclaratif de décès est transcrit sur les registres de l'état civil du lieu réel ou présumé
du décès et, le cas échéant, sur ceux du lieu du dernier domicile du défunt.
Mention de la transcription est faite en marge des registres à la date du décès. En cas de jugement collectif,
des extraits individuels du dispositif sont transmis aux officiers de l'état civil du dernier domicile de chacun
des disparus, en vue de la transcription.
Les jugements déclaratifs de décès tiennent lieu d'actes de décès et sont opposables aux tiers, qui peuvent
seulement en obtenir la rectification ou l'annulation, conformément aux articles 99 et 99-1 du présent code.
92 Loi 1803-03-11
Si celui dont le décès a été judiciairement déclaré reparaît postérieurement au jugement déclaratif, le procureur
de la République ou tout intéressé peut poursuivre, dans les formes prévues aux articles 89 et suivants,
l'annulation du jugement.
Les dispositions des articles 130, 131 et 132 sont applicables, en tant que de besoin.
Mention de l'annulation du jugement déclaratif sera faite en marge de sa transcription.
93 Loi 1803-03-11
Les actes de l'état civil concernant les militaires et les marins de l'Etat sont établis comme il est dit aux chapitres
précédents.
Toutefois, en cas de guerre, d'opérations militaires conduites en dehors du territoire national ou de
stationnement des forces armées françaises en territoire étranger, en occupation ou en vertu d'accords
intergouvernementaux, ces actes peuvent être également reçus par les officiers de l'état civil militaires désignés
par arrêté du ministre de la défense. Lesdits officiers de l'état civil sont également compétents à l'égard des
non-militaires lorsque les dispositions des chapitres précédents sont inapplicables.
Sur le territoire national, les officiers de l'état civil susmentionnés peuvent recevoir les actes concernant les
militaires et les non-militaires, dans les parties du territoire où, par suite de mobilisation ou de siège, le service
de l'état civil n'est plus régulièrement assuré.
Les déclarations de naissance aux armées sont faites dans les dix jours qui suivent l'accouchement.
Chapitre V : Des actes de l'état civil concernant les militaires et marins dans certains cas spéciaux.
Chapitre V : Des actes de l'état civil concernant les militaires et marins dans certains cas spéciaux. 95 p.45
Les actes de décès peuvent être dressés aux armées, bien que l'officier de l'état civil n'ait pu se transporter
auprès de la personne décédée. Par dérogation aux dispositions de l'article 78, ils peuvent y être dressés sur
l'attestation de deux déclarants.
95 Loi 1803-03-11
Dans les cas prévus aux alinéas 2 et 3 de l'article 93, les actes de l'état civil sont dressés sur un registre spécial,
dont la tenue et la conservation sont réglées par arrêté du ministre de la défense.
96 Loi 1803-03-11
Lorsqu'un mariage est célébré dans l'un des cas prévus aux alinéas 2 et 3 de l'article 93, les publications sont
faites, dans la mesure où les circonstances le permettent, au lieu du dernier domicile du futur époux ; elles
sont en outre assurées, dans l'unité à laquelle l'intéressé appartient, dans les conditions fixées par arrêté du
ministre de la défense.
96-1
En cas de guerre ou d'opérations militaires conduites en dehors du territoire national, pour causes graves et sur
autorisation, d'une part, du garde des sceaux, ministre de la justice, et d'autre part, du ministre de la défense,
il peut être procédé à la célébration du mariage des militaires, des marins de l'Etat, des personnes employées
à la suite des armées ou embarquées à bord des bâtiments de l'Etat sans que le futur époux comparaisse en
personne et même si le futur époux est décédé, à la condition que le consentement au mariage ait été constaté
dans les formes ci-après :
1° Sur le territoire national, le consentement au mariage du futur époux est constaté par un acte dressé par
l'officier de l'état civil du lieu où la personne se trouve en résidence ;
2° Hors du territoire national ou dans tous les cas où le service de l'état civil ne serait plus assuré dans le lieu
où la personne se trouve en résidence, l'acte de consentement est dressé par les officiers de l'état civil désignés
à l'article 93 ;
3° Lorsqu'il s'agit de militaires prisonniers de guerre ou internés, ce consentement peut être établi par les agents
diplomatiques ou consulaires de l'Etat étranger chargé des intérêts français dans les pays où ces militaires sont
retenus en captivité ou par les autorités diplomatiques ou consulaires françaises accréditées dans les pays où ils
sont internés. Il peut également être établi soit par deux officiers ou sous-officiers français, soit par un officier
ou un sous-officier français assisté de deux témoins de même nationalité ;
4° L'acte de consentement est lu par l'officier de l'état civil au moment de la célébration du mariage.
Les actes de procuration et les actes de consentement au mariage de leurs enfants mineurs passés par les
personnes susmentionnées peuvent être dressés dans les mêmes conditions que l'acte de consentement prévu
aux alinéas précédents.
Les modalités d'application du présent article sont fixées par voie réglementaire.
96-2 Ordonnance n°2007-465 du 29 mars 2007 - art. 3 - JORF 30 mars 2007 - NOR: DEFX0600194R
Les effets du mariage mentionné à l'article 96-1 remontent à la date à laquelle le consentement du futur époux
a été reçu.
97 Loi 1803-03-11
Les actes de décès reçus par l'autorité militaire, dans tous les cas prévus à l'article 93 ci-dessus, ou par l'autorité
civile pour des membres des forces armées, des civils participant à leur action, en service commandé, ou des
personnes employées à la suite des armées, peuvent être l'objet d'une rectification administrative dans des
conditions fixées par décret, dans les périodes et sur les territoires où l'autorité militaire est habilitée, par ledit
article 93, à recevoir éventuellement ces actes.
Chapitre V : Des actes de l'état civil concernant les militaires et marins dans certains cas spéciaux.
p.46 98 Code civil
98 Loi 1803-03-11
Un acte tenant lieu d'acte de naissance est dressé pour toute personne née à l'étranger qui acquiert ou recouvre
la nationalité française à moins que l'acte dressé à sa naissance n'ait déjà été porté sur un registre conservé
par une autorité française.
Cet acte énonce les nom, prénoms et sexe de l'intéressé et indique le lieu et la date de sa naissance, sa filiation,
sa résidence à la date de l'acquisition de la nationalité française.
98-1 Loi n°78-731 du 12 juillet 1978 - art. 3 - JORF 13 juillet 1978 en vigueur le 1er janvier 1979
De même, un acte tenant lieu d'acte de mariage est dressé lorsque la personne qui acquiert ou recouvre la
nationalité française a contracté mariage antérieurement à l'étranger, à moins que la célébration du mariage
n'ait déjà été constatée par un acte porté sur un registre conservé par une autorité française.
L'acte énonce :
- la date et le lieu de la célébration ;
- l'indication de l'autorité qui y a procédé ;
- les noms, prénoms, dates et lieux de naissance de chacun des époux ;
- la filiation des époux ;
- ainsi que, s'il y a lieu, le nom, la qualité et la résidence de l'autorité qui a reçu le contrat de mariage.
Un même acte peut être dressé portant les énonciations relatives à la naissance et au mariage, à moins que la
naissance et le mariage n'aient déjà été constatés par des actes portés sur un registre conservé par une autorité
française.
Il tient lieu à la fois d'acte de naissance et d'acte de mariage.
Les personnes pour lesquelles des actes ont été dressés en application des articles 98 à 98-2 perdent la faculté
de requérir la transcription de leur acte de naissance ou de mariage reçu par une autorité étrangère.
En cas de désaccord entre les énonciations de l'acte de l'état civil étranger ou de l'acte de l'état civil consulaire
français et celles de l'acte dressé selon les dispositions desdits articles, ces dernières feront foi jusqu'à décision
de rectification.
99 Loi 1803-03-11
La rectification des actes de l'état civil est ordonnée par le président du tribunal.
L'annulation des actes de l'état civil est ordonnée par le tribunal. Toutefois, le procureur de la République
territorialement compétent peut faire procéder à l'annulation de l'acte lorsque celui-ci est irrégulièrement
dressé.
L'officier de l'état civil rectifie les erreurs ou omissions purement matérielles entachant les énonciations et
mentions apposées en marge des actes de l'état civil dont il est dépositaire et dont la liste est fixée par le code
de procédure civile.
Si l'erreur entache d'autres actes de l'état civil, l'officier de l'état civil saisi procède ou fait procéder à leur
rectification lorsqu'il n'est pas dépositaire de l'acte.
Les modalités de cette rectification sont précisées au même code.
Le procureur de la République territorialement compétent peut toujours faire procéder à la rectification
administrative des erreurs et omissions purement matérielles des actes de l'état civil ; à cet effet, il donne
directement les instructions utiles aux dépositaires des registres de l'acte erroné ainsi qu'à ceux qui détiennent
les autres actes entachés par la même erreur.
99-2
Les personnes habilitées à exercer les fonctions d'officier de l'état civil pour dresser les actes mentionnés
aux articles 98 à 98-2 peuvent procéder à la rectification administrative des erreurs et omissions purement
matérielles entachant les énonciations et mentions apposées en marge de ces actes conformément à l'article
99-1.
Les personnes habilitées à exercer les fonctions d'officier de l'état civil auprès de l'Office français de protection
des réfugiés et apatrides peuvent, dans les mêmes conditions, procéder à la rectification des certificats tenant
lieu d'acte de l'état civil établis conformément au code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile
Toute rectification ou annulation judiciaire ou administrative d'un acte est opposable à tous à compter de sa
publicité sur les registres de l'état civil.
Expédition de l'acte ne peut plus être délivrée qu'avec les rectifications ordonnées, à peine de l'amende édictée
par l'article 50 du code civil et de tous dommages-intérêts contre le dépositaire des registres.
101-1
La publicité des actes de l'état civil est assurée par la délivrance des copies intégrales ou d'extraits faite par
les officiers de l'état civil.
Le contenu et les conditions de délivrance des copies intégrales et des extraits sont fixés par décret en Conseil
d'Etat.
La procédure de vérification sécurisée des données à caractère personnel contenues dans les actes de l'état
civil peut être mise en œuvre aux fins de suppléer à la délivrance des copies intégrales et des extraits, dans les
conditions fixées par décret en Conseil d'Etat. Lorsque la procédure de vérification peut être mise en œuvre par
voie dématérialisée, notamment par les notaires, elle se substitue à toute autre forme de délivrance de copie
intégrale ou d'extrait mentionnée aux articles précédents.
La procédure de vérification par voie dématérialisée est obligatoirement mise en œuvre par les communes sur
le territoire desquelles est située ou a été établie une maternité.
101-2
La publicité des actes de l'état civil est également assurée par le livret de famille, dont le contenu, les règles
de mise à jour et les conditions de délivrance et de sécurisation sont fixés par décret en Conseil d'Etat. Son
modèle est défini par arrêté.
Le domicile de tout Français, quant à l'exercice de ses droits civils, est au lieu où il a son principal établissement.
Le lieu d'exercice des droits civils d'une personne sans domicile stable est celui où elle a fait élection de
domicile dans les conditions prévues à l'article L. 264-1 du code de l'action sociale et des familles.
Les bateliers et autres personnes vivant à bord d'un bateau de navigation intérieure immatriculé en France, qui
n'ont pas le domicile prévu à l'alinéa précédent ou un domicile légal, sont tenus de choisir un domicile dans l'une
des communes dont le nom figure sur une liste établie par arrêté du garde des sceaux, ministre de la justice, du
ministre de l'intérieur et du ministre des travaux publics, des transports et du tourisme. Toutefois, les bateliers
salariés et les personnes vivant à bord avec eux peuvent se domicilier dans une autre commune à condition que
l'entreprise qui exploite le bateau y ait son siège ou un établissement ; dans ce cas, le domicile est fixé dans
les bureaux de cette entreprise ; à défaut de choix par eux exercé, ces bateliers et personnes ont leur domicile
au siège de l'entreprise qui exploite le bateau et, si ce siège est à l'étranger, au bureau d'affrètement de Paris.
Le changement de domicile s'opérera par le fait d'une habitation réelle dans un autre lieu, joint à l'intention
d'y fixer son principal établissement.
La preuve de l'intention résultera d'une déclaration expresse, faite tant à la municipalité du lieu que l'on quittera,
qu'à celle du lieu où on aura transféré son domicile.
Le citoyen appelé à une fonction publique temporaire ou révocable conservera le domicile qu'il avait
auparavant, s'il n'a pas manifesté d'intention contraire.
L'acceptation de fonctions conférées à vie emportera translation immédiate du domicile du fonctionnaire dans
le lieu où il doit exercer ces fonctions.
Le mari et la femme peuvent avoir un domicile distinct sans qu'il soit pour autant porté atteinte aux règles
relatives à la communauté de la vie.
Toute notification faite à un époux, même séparé de corps, en matière d'état et de capacité des personnes, doit
également être adressée à son conjoint, sous peine de nullité.
La résidence séparée des époux, au cours de la procédure de divorce ou de séparation de corps, entraîne de
plein droit domicile distinct.
Les majeurs qui servent ou travaillent habituellement chez autrui auront le même domicile que la personne
qu'ils servent ou chez laquelle ils travaillent, lorsqu'ils demeureront avec elle dans la même maison.
111
Lorsqu'un acte contiendra, de la part des parties ou de l'une d'elles, élection de domicile pour l'exécution de ce
même acte dans un autre lieu que celui du domicile réel, les significations, demandes et poursuites relatives à
cet acte pourront être faites au domicile convenu, et, sous réserve des dispositions de l'article 48 du code de
procédure civile, devant le juge de ce domicile.
112 Loi n°77-1447 du 28 décembre 1977 - art. 1 - JORF 29 décembre 1977 en vigueur le 31 mars 1978
Lorsqu'une personne a cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence sans que l'on en ait eu de
nouvelles, le juge des tutelles peut, à la demande des parties intéressées ou du ministère public, constater qu'il
y a présomption d'absence.
Le juge peut désigner un ou plusieurs parents ou alliés, ou, le cas échéant, toutes autres personnes pour
représenter la personne présumée absente dans l'exercice de ses droits ou dans tout acte auquel elle serait
intéressée, ainsi que pour administrer tout ou partie de ses biens ; la représentation du présumé absent et
l'administration de ses biens sont alors soumises, sous réserve des dispositions du présent chapitre, aux règles
applicables à la tutelle des majeurs sans conseil de famille, ou, à titre exceptionnel et sur décision expresse du
juge, aux règles de l'habilitation familiale si le représentant est une des personnes mentionnées à l'article 494-1.
Sans préjudice de la compétence particulière attribuée à d'autres juridictions, aux mêmes fins, le juge fixe, le
cas échéant, suivant l'importance des biens, les sommes qu'il convient d'affecter annuellement à l'entretien de
la famille ou aux charges du mariage.
Il détermine comment il est pourvu à l'établissement des enfants.
Il spécifie aussi comment sont réglées les dépenses d'administration ainsi qu'éventuellement la rémunération
qui peut être allouée à la personne chargée de la représentation du présumé absent et de l'administration de
ses biens.
Le juge peut, à tout moment et même d'office, mettre fin à la mission de la personne ainsi désignée ; il peut
également procéder à son remplacement.
Si le présumé absent est appelé à un partage, celui-ci peut être fait à l'amiable.
En cas d'opposition d'intérêts entre le représentant et le présumé absent, le juge des tutelles autorise le partage,
même partiel, en présence du remplaçant désigné conformément à l'article 115.
Dans tous les cas, l'état liquidatif est soumis à l'approbation du juge des tutelles.
Le partage peut également être fait en justice conformément aux dispositions des articles 840 à 842.
Tout autre partage est considéré comme provisionnel.
Le ministère public est spécialement chargé de veiller aux intérêts des présumés absents ; il est entendu sur
toutes les demandes les concernant ; il peut requérir d'office l'application ou la modification des mesures
prévues au présent titre.
Si un présumé absent reparaît ou donne de ses nouvelles, il est, sur sa demande, mis fin par le juge aux mesures
prises pour sa représentation et l'administration de ses biens ; il recouvre alors les biens gérés ou acquis pour
son compte durant la période de l'absence.
Les droits acquis sans fraude, sur le fondement de la présomption d'absence, ne sont pas remis en cause lorsque
le décès de l'absent vient à être établi ou judiciairement déclaré, quelle que soit la date retenue pour le décès.
Les dispositions qui précèdent, relatives à la représentation des présumés absents et à l'administration de leurs
biens, sont aussi applicables aux personnes qui, par suite d'éloignement, se trouvent malgré elles hors d'état
de manifester leur volonté.
121 Loi n°77-1447 du 28 décembre 1977 - art. 1 - JORF 29 décembre 1977 en vigueur le 31 mars 1978
Ces mêmes dispositions ne sont pas applicables aux présumés absents ou aux personnes mentionnées à l'article
120 lorsqu'ils ont laissé une procuration suffisante à l'effet de les représenter et d'administrer leurs biens.
Il en est de même si le conjoint peut pourvoir suffisamment aux intérêts en cause par l'application du régime
matrimonial, et notamment par l'effet d'une décision obtenue en vertu des articles 217 et 219, 1426 et 1429.
122 Loi n°77-1447 du 28 décembre 1977 - art. 1 - JORF 29 décembre 1977 en vigueur le 31 mars 1978
Lorsqu'il se sera écoulé dix ans depuis le jugement qui a constaté la présomption d'absence, soit selon les
modalités fixées par l'article 112, soit à l'occasion de l'une des procédures judiciaires prévues par les articles
217 et 219, 1426 et 1429, l'absence pourra être déclarée par le tribunal de grande instance à la requête de
toute partie intéressée ou du ministère public. Il en sera de même quand, à défaut d'une telle constatation, la
personne aura cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence, sans que l'on en ait eu de nouvelles
depuis plus de vingt ans.
Des extraits de la requête aux fins de déclaration d'absence, après avoir été visés par le ministère public, sont
publiés dans deux journaux diffusés dans le département ou, le cas échéant, dans le pays du domicile ou de la
dernière résidence de la personne demeurée sans donner de nouvelles.
Le tribunal, saisi de la requête, peut en outre ordonner toute autre mesure de publicité dans tout lieu où il le
juge utile.
Ces mesures de publicité sont assurées par la partie qui présente la requête.
Dès que les extraits en ont été publiés, la requête est transmise, par l'intermédiaire du procureur de la
République, au tribunal qui statue d'après les pièces et documents produits et eu égard aux conditions de la
disparition, ainsi qu'aux circonstances qui peuvent expliquer le défaut de nouvelles.
Le tribunal peut ordonner toute mesure d'information complémentaire et prescrire, s'il y a lieu, qu'une enquête
soit faite contradictoirement avec le procureur de la République, quand celui-ci n'est pas lui-même requérant,
dans tout lieu où il le jugera utile, et notamment dans l'arrondissement du domicile ou dans ceux des dernières
résidences, s'ils sont distincts.
La requête introductive d'instance peut être présentée dès l'année précédant l'expiration des délais prévus aux
alinéas 1 et 2 de l'article 122. Le jugement déclaratif d'absence est rendu un an au moins après la publication
des extraits de cette requête. Il constate que la personne présumée absente n'a pas reparu au cours des délais
visés à l'article 122.
La requête aux fins de déclaration d'absence est considérée comme non avenue lorsque l'absent reparaît ou que
la date de son décès vient à être établie, antérieurement au prononcé du jugement.
Lorsque le jugement déclaratif d'absence est rendu, des extraits en sont publiés selon les modalités prévues à
l'article 123, dans le délai fixé par le tribunal. La décision est réputée non avenue si elle n'a pas été publiée
dans ce délai.
Quand le jugement est passé en force de chose jugée, son dispositif est transcrit à la requête du procureur de la
République sur les registres des décès du lieu du domicile de l'absent ou de sa dernière résidence. Mention de
cette transcription est faite en marge des registres à la date du jugement déclarant l'absence ; elle est également
faite en marge de l'acte de naissance de la personne déclarée absente.
La transcription rend le jugement opposable aux tiers qui peuvent seulement en obtenir la rectification ou
l'annulation, conformément aux articles 99 et 99-1.
Le jugement déclaratif d'absence emporte, à partir de la transcription, tous les effets que le décès établi de
l'absent aurait eus.
Les mesures prises pour l'administration des biens de l'absent, conformément au chapitre Ier du présent titre
prennent fin, sauf décision contraire du tribunal ou, à défaut, du juge qui les a ordonnées.
Le conjoint de l'absent peut contracter un nouveau mariage.
Si l'absent reparaît ou si son existence est prouvée postérieurement au jugement déclaratif d'absence,
l'annulation de ce jugement peut être poursuivie, à la requête du procureur de la République ou de toute partie
intéressée.
Toutefois, si la partie intéressée entend se faire représenter, elle ne pourra le faire que par un avocat
régulièrement inscrit au barreau.
Le dispositif du jugement d'annulation est publié sans délai, selon les modalités fixées par l'article 123. Mention
de cette décision est portée, dès sa publication, en marge du jugement déclaratif d'absence et sur tout registre
qui y fait référence.
L'absent dont l'existence est judiciairement constatée recouvre ses biens et ceux qu'il aurait dû recueillir pendant
son absence dans l'état où ils se trouvent, le prix de ceux qui auraient été aliénés ou les biens acquis en emploi
des capitaux ou des revenus échus à son profit.
131 Loi n°77-1447 du 28 décembre 1977 - art. 1 - JORF 29 décembre 1977 en vigueur le 31 mars 1978
Toute partie intéressée qui a provoqué par fraude une déclaration d'absence sera tenue de restituer à l'absent
dont l'existence est judiciairement constatée les revenus des biens dont elle aura eu la jouissance et de lui en
verser les intérêts légaux à compter du jour de la perception, sans préjudice, le cas échéant, de dommages-
intérêts complémentaires.
Si la fraude est imputable au conjoint de la personne déclarée absente, celle-ci sera recevable à attaquer la
liquidation du régime matrimonial auquel le jugement déclaratif d'absence aura mis fin.
Le mariage de l'absent reste dissous, même si le jugement déclaratif d'absence a été annulé.
Titre V : Du mariage
Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe.
Chapitre Ier : Des qualités et conditions requises pour pouvoir contracter mariage
Chapitre Ier : Des qualités et conditions requises pour pouvoir contracter mariage 146 p.53
Néanmoins, il est loisible au procureur de la République du lieu de célébration du mariage d'accorder des
dispenses d'âge pour des motifs graves.
146-1 Loi n°93-1027 du 24 août 1993 - art. 31 - JORF 29 août 1993 - NOR: INTX9300081L
Les mineurs ne peuvent contracter mariage sans le consentement de leurs père et mère ; en cas de dissentiment
entre le père et la mère, ce partage emporte consentement.
Si l'un des deux est mort ou s'il est dans l'impossibilité de manifester sa volonté, le consentement de l'autre
suffit.
Il n'est pas nécessaire de produire l'acte de décès du père ou de la mère de l'un des futurs époux lorsque le
conjoint ou les père et mère du défunt attestent ce décès sous serment.
Si la résidence actuelle du père ou de la mère est inconnue, et s'il n'a pas donné de ses nouvelles depuis un
an, il pourra être procédé à la célébration du mariage si l'enfant et celui de ses père et mère qui donnera son
consentement en fait la déclaration sous serment.
Du tout, il sera fait mention sur l'acte de mariage.
Le faux serment prêté dans les cas prévus au présent article et aux articles suivants du présent chapitre sera
puni des peines édictées par l'article 434-13 du code pénal.
Si le père et la mère sont morts, ou s'ils sont dans l'impossibilité de manifester leur volonté, les aïeuls et aïeules
les remplacent ; s'il y a dissentiment entre l'aïeul et l'aïeule de la même ligne, ou s'il y a dissentiment entre les
deux lignes, ce partage emporte consentement.
Si la résidence actuelle des père et mère est inconnue et s'ils n'ont pas donné de leurs nouvelles depuis un an,
il pourra être procédé à la célébration du mariage si les aïeuls et aïeules ainsi que l'enfant lui-même en font la
déclaration sous serment. Il en est de même si, un ou plusieurs aïeuls ou aïeules donnant leur consentement
au mariage, la résidence actuelle des autres aïeuls ou aïeules est inconnue et s'ils n'ont pas donné de leurs
nouvelles depuis un an.
La production de l'expédition, réduite au dispositif, du jugement qui aurait déclaré l'absence ou aurait ordonné
l'enquête sur l'absence des père et mère, aïeuls ou aïeules de l'un des futurs époux équivaudra à la production
de leurs actes de décès dans les cas prévus aux articles 149, 150, 158 et 159 du présent code.
Le dissentiment entre le père et la mère, entre l'aïeul et l'aïeule de la même ligne, ou entre aïeuls des deux
lignes peut être constaté par un notaire, requis par le futur époux et instrumentant sans le concours d'un
Chapitre Ier : Des qualités et conditions requises pour pouvoir contracter mariage
p.54 155 Code civil
deuxième notaire ni de témoins, qui notifiera l'union projetée à celui ou à ceux des père, mère ou aïeuls dont
le consentement n'est pas encore obtenu.
L'acte de notification énonce les prénoms, noms, professions, domiciles et résidences des futurs époux, de
leurs pères et mères, ou, le cas échéant, de leurs aïeuls, ainsi que le lieu où sera célébré le mariage.
Il contient aussi déclaration que cette notification est faite en vue d'obtenir le consentement non encore accordé
et que, à défaut, il sera passé outre à la célébration du mariage.
Le dissentiment des ascendants peut également être constaté soit par une lettre dont la signature est légalisée
et qui est adressée à l'officier de l'état civil qui doit célébrer le mariage, soit par un acte dressé dans la forme
prévue par l'article 73, alinéa 2.
Les actes énumérés au présent article et à l'article précédent sont visés pour timbre et enregistrés gratis.
Les officiers de l'état civil qui auraient procédé à la célébration des mariages contractés par des fils ou filles
n'ayant pas atteint l'âge de dix-huit ans accomplis sans que le consentement des pères et mères, celui des aïeuls
ou aïeules et celui du conseil de famille, dans le cas où il est requis, soit énoncé dans l'acte de mariage, seront,
à la diligence des parties intéressées ou du procureur de la République près le tribunal de grande instance de
l'arrondissement où le mariage aura été célébré, condamnés à l'amende portée en l'article 192 du code civil.
L'officier de l'état civil qui n'aura pas exigé la justification de la notification prescrite par l'article 154 sera
condamné à l'amende prévue en l'article précédent.
S'il n'y a ni père, ni mère, ni aïeuls, ni aïeules, ou s'ils se trouvent tous dans l'impossibilité de manifester leur
volonté, les mineurs de dix-huit ans ne peuvent contracter mariage sans le consentement du conseil de famille.
Si la résidence actuelle de ceux des ascendants du mineur de dix-huit ans dont le décès n'est pas établi est
inconnue et si ces ascendants n'ont pas donné de leurs nouvelles depuis un an, le mineur en fera la déclaration
sous serment devant le juge des tutelles de sa résidence, assisté de son greffier, dans son cabinet, et le juge
des tutelles en donnera acte.
Le juge des tutelles notifiera ce serment au conseil de famille, qui statuera sur la demande d'autorisation
en mariage. Toutefois, le mineur pourra prêter directement serment en présence des membres du conseil de
famille.
En ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants et les alliés dans la même ligne.
En ligne collatérale, le mariage est prohibé, entre le frère et la soeur, entre frères et entre sœurs.
Le mariage est prohibé entre l'oncle et la nièce ou le neveu, et entre la tante et le neveu ou la nièce.
Chapitre Ier : Des qualités et conditions requises pour pouvoir contracter mariage
Chapitre II bis : Du mariage des Français à l'étranger 165 p.55
Néanmoins, il est loisible au Président de la République de lever, pour des causes graves, les prohibitions
portées :
1° Par l'article 161 aux mariages entre alliés en ligne directe lorsque la personne qui a créé l'alliance est
décédée ;
2° (Abrogé) ;
3° Par l'article 163.
Le mariage sera célébré publiquement lors d'une cérémonie républicaine par l'officier de l'état civil de la
commune dans laquelle l'un des époux, ou l'un de leurs parents, aura son domicile ou sa résidence à la date
de la publication prévue par l'article 63, et, en cas de dispense de publication, à la date de la dispense prévue
à l'article 169 ci-après.
La publication ordonnée à l'article 63 sera faite à la mairie du lieu du mariage et à celle du lieu où chacun des
futurs époux a son domicile ou, à défaut de domicile, sa résidence.
169
Le procureur de la République dans l'arrondissement duquel sera célébré le mariage peut dispenser, pour des
causes graves, de la publication et de tout délai ou de l'affichage de la publication seulement.
Le Président de la République peut, pour des motifs graves, autoriser la célébration du mariage en cas de décès
de l'un des futurs époux, dès lors qu'une réunion suffisante de faits établit sans équivoque son consentement.
Dans ce cas, les effets du mariage remontent à la date du jour précédant celui du décès de l'époux.
Toutefois, ce mariage n'entraîne aucun droit de succession ab intestat au profit de l'époux survivant et aucun
régime matrimonial n'est réputé avoir existé entre les époux.
Le mariage contracté en pays étranger entre Français, ou entre un Français et un étranger, est valable s'il a
été célébré dans les formes usitées dans le pays de célébration et pourvu que le ou les Français n'aient point
contrevenu aux dispositions contenues au chapitre Ier du présent titre.
Il en est de même du mariage célébré par les autorités diplomatiques ou consulaires françaises, conformément
aux lois françaises.
Toutefois, ces autorités ne peuvent procéder à la célébration du mariage entre un Français et un étranger que
dans les pays qui sont désignés par décret.
Section 2 : Des formalités préalables au mariage célébré à l'étranger par une autorité
étrangère
171-2 Loi n°2006-1376 du 14 novembre 2006 - art. 3 - JORF 15 novembre 2006 en vigueur le 1er mars 2007 - NOR: JUSX0500302L
Lorsqu'il est célébré par une autorité étrangère, le mariage d'un Français doit être précédé de la délivrance d'un
certificat de capacité à mariage établi après l'accomplissement, auprès de l'autorité diplomatique ou consulaire
compétente au regard du lieu de célébration du mariage, des prescriptions prévues à l'article 63.
Sous réserve des dispenses prévues à l'article 169, la publication prévue à l'article 63 est également faite auprès
de l'officier de l'état civil ou de l'autorité diplomatique ou consulaire du lieu où le futur époux français a son
domicile ou sa résidence.
171-3 Loi n°2006-1376 du 14 novembre 2006 - art. 3 - JORF 15 novembre 2006 en vigueur le 1er mars 2007 - NOR: JUSX0500302L
171-4 Loi n°2006-1376 du 14 novembre 2006 - art. 3 - JORF 15 novembre 2006 en vigueur le 1er mars 2007 - NOR: JUSX0500302L
Lorsque des indices sérieux laissent présumer que le mariage envisagé encourt la nullité au titre des articles
144, 146, 146-1, 147, 161, 162, 163, 180 ou 191, l'autorité diplomatique ou consulaire saisit sans délai le
procureur de la République compétent et en informe les intéressés.
Le procureur de la République peut, dans le délai de deux mois à compter de la saisine, faire connaître par une
décision motivée, à l'autorité diplomatique ou consulaire du lieu où la célébration du mariage est envisagée et
aux intéressés, qu'il s'oppose à cette célébration.
La mainlevée de l'opposition peut être demandée, à tout moment, devant le tribunal de grande instance
conformément aux dispositions des articles 177 et 178 par les futurs époux, même mineurs.
Pour être opposable aux tiers en France, l'acte de mariage d'un Français célébré par une autorité étrangère doit
être transcrit sur les registres de l'état civil français. En l'absence de transcription, le mariage d'un Français,
valablement célébré par une autorité étrangère, produit ses effets civils en France à l'égard des époux et des
enfants.
Les futurs époux sont informés des règles prévues au premier alinéa à l'occasion de la délivrance du certificat
de capacité à mariage.
La demande de transcription est faite auprès de l'autorité consulaire ou diplomatique compétente au regard du
lieu de célébration du mariage.
Lorsque le mariage a été célébré malgré l'opposition du procureur de la République, l'officier de l'état civil
consulaire ne peut transcrire l'acte de mariage étranger sur les registres de l'état civil français qu'après remise
par les époux d'une décision de mainlevée judiciaire.
171-7 Loi n°2006-1376 du 14 novembre 2006 - art. 3 - JORF 15 novembre 2006 en vigueur le 1er mars 2007 - NOR: JUSX0500302L
Lorsque le mariage a été célébré en contravention aux dispositions de l'article 171-2, la transcription est
précédée de l'audition des époux, ensemble ou séparément, par l'autorité diplomatique ou consulaire. Toutefois,
si cette dernière dispose d'informations établissant que la validité du mariage n'est pas en cause au regard des
articles 146 et 180, elle peut, par décision motivée, faire procéder à la transcription sans audition préalable
des époux.
A la demande de l'autorité diplomatique ou consulaire compétente au regard du lieu de célébration du mariage,
l'audition est réalisée par l'officier de l'état civil du lieu du domicile ou de résidence en France des époux, ou par
l'autorité diplomatique ou consulaire territorialement compétente si les époux ont leur domicile ou résidence à
l'étranger. La réalisation de l'audition peut être déléguée à un ou plusieurs fonctionnaires titulaires chargés de
l'état civil ou, le cas échéant, aux fonctionnaires dirigeant une chancellerie détachée ou aux consuls honoraires
de nationalité française compétents.
Lorsque des indices sérieux laissent présumer que le mariage célébré devant une autorité étrangère encourt la
nullité au titre des articles 144, 146, 146-1, 147, 161, 162, 163, 180 ou 191, l'autorité diplomatique ou consulaire
chargée de transcrire l'acte en informe immédiatement le ministère public et sursoit à la transcription.
Le procureur de la République se prononce sur la transcription dans les six mois à compter de sa saisine.
S'il ne s'est pas prononcé à l'échéance de ce délai ou s'il s'oppose à la transcription, les époux peuvent saisir le
tribunal de grande instance pour qu'il soit statué sur la transcription du mariage. Le tribunal de grande instance
statue dans le mois. En cas d'appel, la cour statue dans le même délai.
Dans le cas où le procureur de la République demande, dans le délai de six mois, la nullité du mariage, il
ordonne que la transcription soit limitée à la seule fin de saisine du juge. Jusqu'à la décision de celui-ci, une
expédition de l'acte transcrit ne peut être délivrée qu'aux autorités judiciaires ou avec l'autorisation du procureur
de la République.
171-8 Loi n°2006-1376 du 14 novembre 2006 - art. 3 - JORF 15 novembre 2006 en vigueur le 1er mars 2007 - NOR: JUSX0500302L
Lorsque les formalités prévues à l'article 171-2 ont été respectées et que le mariage a été célébré dans les
formes usitées dans le pays, il est procédé à sa transcription sur les registres de l'état civil à moins que des
éléments nouveaux fondés sur des indices sérieux laissent présumer que le mariage encourt la nullité au titre
des articles 144, 146, 146-1, 147, 161, 162, 163, 180 ou 191.
Dans ce dernier cas, l'autorité diplomatique ou consulaire, après avoir procédé à l'audition des époux, ensemble
ou séparément, informe immédiatement le ministère public et sursoit à la transcription.
A la demande de l'autorité diplomatique ou consulaire compétente au regard du lieu de célébration du mariage,
l'audition est réalisée par l'officier de l'état civil du lieu du domicile ou de résidence en France des époux, ou par
l'autorité diplomatique ou consulaire territorialement compétente si les époux ont leur domicile ou résidence à
l'étranger. La réalisation de l'audition peut être déléguée à un ou plusieurs fonctionnaires titulaires chargés de
l'état civil ou, le cas échéant, aux fonctionnaires dirigeant une chancellerie détachée ou aux consuls honoraires
de nationalité française compétents.
Le procureur de la République dispose d'un délai de six mois à compter de sa saisine pour demander la nullité
du mariage. Dans ce cas, les dispositions du dernier alinéa de l'article 171-7 sont applicables.
Si le procureur de la République ne s'est pas prononcé dans le délai de six mois, l'autorité diplomatique ou
consulaire transcrit l'acte. La transcription ne fait pas obstacle à la possibilité de poursuivre ultérieurement
l'annulation du mariage en application des articles 180 et 184.
Section 4 : De l'impossibilité pour les Français établis hors de France de célébrer leur
mariage à l'étranger
171-9
Par dérogation aux articles 74 et 165, lorsque les futurs époux de même sexe, dont l'un au moins a la nationalité
française, ont leur domicile ou leur résidence dans un pays qui n'autorise pas le mariage entre deux personnes
de même sexe et dans lequel les autorités diplomatiques et consulaires françaises ne peuvent procéder à sa
célébration, le mariage est célébré publiquement par l'officier de l'état civil de la commune de naissance ou
de dernière résidence de l'un des époux ou de la commune dans laquelle l'un de leurs parents a son domicile
ou sa résidence établie dans les conditions prévues à l'article 74. A défaut, le mariage est célébré par l'officier
de l'état civil de la commune de leur choix.
La compétence territoriale de l'officier de l'état civil de la commune choisie par les futurs époux résulte du
dépôt par ceux-ci d'un dossier constitué à cette fin au moins un mois avant la publication prévue à l'article 63.
L'officier de l'état civil peut demander à l'autorité diplomatique ou consulaire territorialement compétente de
procéder à l'audition prévue à ce même article 63.
Le droit de former opposition à la célébration du mariage appartient à la personne engagée par mariage avec
l'une des deux parties contractantes.
Le père, la mère, et, à défaut de père et de mère, les aïeuls et aïeules peuvent former opposition au mariage
de leurs enfants et descendants, même majeurs.
Après mainlevée judiciaire d'une opposition au mariage formée par un ascendant, aucune nouvelle opposition,
formée par un ascendant, n'est recevable ni ne peut retarder la célébration.
A défaut d'ascendant, le frère ou la soeur, l'oncle ou la tante, le cousin ou la cousine germains, majeurs, ne
peuvent former opposition que dans les deux cas suivants :
1° Lorsque le consentement du conseil de famille, requis par l'article 159, n'a pas été obtenu ;
2° Lorsque l'opposition est fondée sur l'altération des facultés personnelles du futur époux ; cette opposition,
dont le tribunal pourra prononcer mainlevée pure et simple, ne sera jamais reçue qu'à la charge, par l'opposant,
de provoquer ou faire provoquer l'ouverture d'une mesure de protection juridique.
Le tuteur ou le curateur peut former opposition, dans les conditions prévues à l'article 173, au mariage de la
personne qu'il assiste ou représente.
Le ministère public peut former opposition pour les cas où il pourrait demander la nullité du mariage.
Lorsqu'il existe des indices sérieux laissant présumer, le cas échéant au vu de l'audition prévue par l'article 63,
que le mariage envisagé est susceptible d'être annulé au titre de l'article 146 ou de l'article 180, l'officier de
l'état civil peut saisir sans délai le procureur de la République. Il en informe les intéressés.
Le procureur de la République est tenu, dans les quinze jours de sa saisine, soit de laisser procéder au mariage,
soit de faire opposition à celui-ci, soit de décider qu'il sera sursis à sa célébration, dans l'attente des résultats de
l'enquête à laquelle il fait procéder. Il fait connaître sa décision motivée à l'officier de l'état civil, aux intéressés.
La durée du sursis décidé par le procureur de la République ne peut excéder un mois renouvelable une fois
par décision spécialement motivée.
A l'expiration du sursis, le procureur de la République fait connaître par une décision motivée à l'officier de
l'état civil s'il laisse procéder au mariage ou s'il s'oppose à sa célébration.
L'un ou l'autre des futurs époux, même mineur, peut contester la décision de sursis ou son renouvellement
devant le président du tribunal de grande instance, qui statue dans les dix jours. La décision du président du
tribunal de grande instance peut être déférée à la cour d'appel qui statue dans le même délai.
Tout acte d'opposition énonce la qualité qui donne à l'opposant le droit de la former. Il contient également
les motifs de l'opposition, reproduit le texte de loi sur lequel est fondée l'opposition et contient élection de
domicile dans le lieu où le mariage doit être célébré. Toutefois, lorsque l'opposition est faite en application de
l'article 171-4, le ministère public fait élection de domicile au siège de son tribunal.
Les prescriptions mentionnées au premier alinéa sont prévues à peine de nullité et de l'interdiction de l'officier
ministériel qui a signé l'acte contenant l'opposition.
Après une année révolue, l'acte d'opposition cesse de produire effet. Il peut être renouvelé, sauf dans le cas
visé par le deuxième alinéa de l'article 173.
Toutefois, lorsque l'opposition est faite par le ministère public, elle ne cesse de produire effet que sur décision
judiciaire.
Le tribunal de grande instance prononcera dans les dix jours sur la demande en mainlevée formée par les futurs
époux, même mineurs.
S'il y a appel, il y sera statué dans les dix jours et, si le jugement dont est appel a donné mainlevée de
l'opposition, la cour devra statuer même d'office.
Si l'opposition est rejetée, les opposants, autres néanmoins que les ascendants, pourront être condamnés à des
dommages-intérêts.
Les jugements et arrêts par défaut rejetant les oppositions à mariage ne sont pas susceptibles d'opposition.
Le mariage qui a été contracté sans le consentement libre des deux époux, ou de l'un d'eux, ne peut être attaqué
que par les époux, ou par celui des deux dont le consentement n'a pas été libre, ou par le ministère public.
L'exercice d'une contrainte sur les époux ou l'un d'eux, y compris par crainte révérencielle envers un ascendant,
constitue un cas de nullité du mariage.
S'il y a eu erreur dans la personne, ou sur des qualités essentielles de la personne, l'autre époux peut demander
la nullité du mariage.
181
Dans le cas de l'article précédent, la demande en nullité n'est plus recevable à l'issue d'un délai de cinq ans
à compter du mariage.
Le mariage contracté sans le consentement des père et mère, des ascendants, ou du conseil de famille, dans les
cas où ce consentement était nécessaire, ne peut être attaqué que par ceux dont le consentement était requis,
ou par celui des deux époux qui avait besoin de ce consentement.
L'action en nullité ne peut plus être intentée ni par les époux, ni par les parents dont le consentement était requis,
toutes les fois que le mariage a été approuvé expressément ou tacitement par ceux dont le consentement était
nécessaire, ou lorsqu'il s'est écoulé cinq années sans réclamation de leur part, depuis qu'ils ont eu connaissance
du mariage. Elle ne peut être intentée non plus par l'époux, lorsqu'il s'est écoulé cinq années sans réclamation
de sa part, depuis qu'il a atteint l'âge compétent pour consentir par lui-même au mariage.
184
Tout mariage contracté en contravention aux dispositions contenues aux articles 144, 146, 146-1, 147, 161,
162 et 163 peut être attaqué, dans un délai de trente ans à compter de sa célébration, soit par les époux eux-
mêmes, soit par tous ceux qui y ont intérêt, soit par le ministère public.
Dans tous les cas où, conformément à l'article 184, l'action en nullité peut être intentée par tous ceux qui y ont
un intérêt, elle ne peut l'être par les parents collatéraux, ou par les enfants nés d'un autre mariage, du vivant
des deux époux, mais seulement lorsqu'ils y ont un intérêt né et actuel.
L'époux au préjudice duquel a été contracté un second mariage peut en demander la nullité, du vivant même
de l'époux qui était engagé avec lui.
Si les nouveaux époux opposent la nullité du premier mariage, la validité ou la nullité de ce mariage doit être
jugée préalablement.
Le procureur de la République, dans tous les cas auxquels s'applique l'article 184, peut et doit demander la
nullité du mariage, du vivant des deux époux, et les faire condamner à se séparer.
191
Tout mariage qui n'a point été contracté publiquement, et qui n'a point été célébré devant l'officier public
compétent, peut être attaqué, dans un délai de trente ans à compter de sa célébration, par les époux eux-mêmes,
par les père et mère, par les ascendants et par tous ceux qui y ont un intérêt né et actuel, ainsi que par le
ministère public.
Si le mariage n'a point été précédé de la publication requise ou s'il n'a pas été obtenu des dispenses permises par
la loi, ou si les intervalles prescrits entre les publications et la célébration n'ont point été observés, le procureur
de la République fera prononcer contre l'officier public une amende qui ne pourra excéder 4,5 euros et contre
les parties contractantes, ou ceux sous la puissance desquels elles ont agi, une amende proportionnée à leur
fortune.
Les peines prononcées par l'article précédent seront encourues par les personnes qui y sont désignées, pour
toute contravention aux règles prescrites par l'article 165, lors même que ces contraventions ne seraient pas
jugées suffisantes pour faire prononcer la nullité du mariage.
Nul ne peut réclamer le titre d'époux et les effets civils du mariage, s'il ne représente un acte de célébration
inscrit sur le registre de l'état civil ; sauf les cas prévus par l'article 46, au titre Des actes de l'état civil.
La possession d'état ne pourra dispenser les prétendus époux qui l'invoqueront respectivement, de représenter
l'acte de célébration du mariage devant l'officier de l'état civil.
Lorsqu'il y a possession d'état, et que l'acte de célébration du mariage devant l'officier de l'état civil est
représenté, les époux sont respectivement non recevables à demander la nullité de cet acte.
Si néanmoins, dans le cas des articles 194 et 195, il existe des enfants issus de deux individus qui ont vécu
publiquement comme mari et femme, et qui soient tous deux décédés, la légitimité des enfants ne peut être
contestée sous le seul prétexte du défaut de représentation de l'acte de célébration, toutes les fois que cette
légitimité est prouvée par une possession d'état qui n'est point contredite par l'acte de naissance.
Lorsque la preuve d'une célébration légale du mariage se trouve acquise par le résultat d'une procédure
criminelle, l'inscription du jugement sur les registres de l'état civil assure au mariage, à compter du jour de sa
célébration, tous les effets civils, tant à l'égard des époux qu'à l'égard des enfants issus de ce mariage.
Si les époux ou l'un d'eux sont décédés sans avoir découvert la fraude, l'action criminelle peut être intentée par
tous ceux qui ont intérêt de faire déclarer le mariage valable, et par le procureur de la République.
Si l'officier public est décédé lors de la découverte de la fraude, l'action sera dirigée au civil contre ses héritiers,
par le procureur de la République, en présence des parties intéressées, et sur leur dénonciation.
Le mariage qui a été déclaré nul produit, néanmoins, ses effets à l'égard des époux, lorsqu'il a été contracté
de bonne foi.
Si la bonne foi n'existe que de la part de l'un des époux, le mariage ne produit ses effets qu'en faveur de cet
époux.
Il produit aussi ses effets à l'égard des enfants, quand bien même aucun des époux n'aurait été de bonne foi.
Le juge statue sur les modalités de l'exercice de l'autorité parentale comme en matière de divorce.
202-1
Les qualités et conditions requises pour pouvoir contracter mariage sont régies, pour chacun des époux, par sa
loi personnelle. Quelle que soit la loi personnelle applicable, le mariage requiert le consentement des époux,
au sens de l'article 146 et du premier alinéa de l'article 180.
Deux personnes de même sexe peuvent contracter mariage lorsque, pour au moins l'une d'elles, soit sa loi
personnelle, soit la loi de l'Etat sur le territoire duquel elle a son domicile ou sa résidence le permet.
202-2
Le mariage est valablement célébré s'il l'a été conformément aux formalités prévues par la loi de l'Etat sur le
territoire duquel la célébration a eu lieu.
Les époux contractent ensemble, par le fait seul du mariage, l'obligation de nourrir, entretenir et élever leurs
enfants.
L'enfant n'a pas d'action contre ses père et mère pour un établissement par mariage ou autrement.
Les enfants doivent des aliments à leurs père et mère ou autres ascendants qui sont dans le besoin.
Les gendres et belles-filles doivent également, et dans les mêmes circonstances, des aliments à leur beau-père
et belle-mère, mais cette obligation cesse lorsque celui des époux qui produisait l'affinité et les enfants issus
de son union avec l'autre époux sont décédés.
Les aliments ne sont accordés que dans la proportion du besoin de celui qui les réclame, et de la fortune de
celui qui les doit.
Le juge peut, même d'office, et selon les circonstances de l'espèce, assortir la pension alimentaire d'une clause
de variation permise par les lois en vigueur.
Lorsque celui qui fournit ou celui qui reçoit des aliments est replacé dans un état tel, que l'un ne puisse plus en
donner, ou que l'autre n'en ait plus besoin en tout ou partie, la décharge ou réduction peut en être demandée.
Si la personne qui doit fournir des aliments justifie qu'elle ne peut payer la pension alimentaire, le juge aux
affaires familiales pourra, en connaissance de cause, ordonner qu'elle recevra dans sa demeure, qu'elle nourrira
et entretiendra celui auquel elle devra des aliments.
Le juge aux affaires familiales prononcera également si le père ou la mère qui offrira de recevoir, nourrir et
entretenir dans sa demeure, l'enfant à qui il devra des aliments, devra dans ce cas être dispensé de payer la
pension alimentaire.
Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille. Ils pourvoient à l'éducation des
enfants et préparent leur avenir.
Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux charges du mariage, ils y
contribuent à proportion de leurs facultés respectives.
Si l'un des époux ne remplit pas ses obligations, il peut y être contraint par l'autre dans les formes prévues
au code de procédure civile.
Chaque époux a la pleine capacité de droit ; mais ses droits et pouvoirs peuvent être limités par l'effet du régime
matrimonial et des dispositions du présent chapitre.
Un époux peut être autorisé par justice à passer seul un acte pour lequel le concours ou le consentement de son
conjoint serait nécessaire, si celui-ci est hors d'état de manifester sa volonté ou si son refus n'est pas justifié
par l'intérêt de la famille.
L'acte passé dans les conditions fixées par l'autorisation de justice est opposable à l'époux dont le concours ou
le consentement a fait défaut, sans qu'il en résulte à sa charge aucune obligation personnelle.
Un époux peut donner mandat à l'autre de le représenter dans l'exercice des pouvoirs que le régime matrimonial
lui attribue.
Il peut, dans tous les cas, révoquer librement ce mandat.
Si l'un des époux se trouve hors d'état de manifester sa volonté, l'autre peut se faire habiliter par justice à le
représenter, d'une manière générale, ou pour certains actes particuliers, dans l'exercice des pouvoirs résultant
du régime matrimonial, les conditions et l'étendue de cette représentation étant fixées par le juge.
A défaut de pouvoir légal, de mandat ou d'habilitation par justice, les actes faits par un époux en représentation
de l'autre ont effet, à l'égard de celui-ci, suivant les règles de la gestion d'affaires.
Chacun des époux a pouvoir pour passer seul les contrats qui ont pour objet l'entretien du ménage ou l'éducation
des enfants : toute dette ainsi contractée par l'un oblige l'autre solidairement.
La solidarité n'a pas lieu, néanmoins, pour des dépenses manifestement excessives, eu égard au train de vie du
ménage, à l'utilité ou à l'inutilité de l'opération, à la bonne ou mauvaise foi du tiers contractant.
Elle n'a pas lieu non plus, s'ils n'ont été conclus du consentement des deux époux, pour les achats à tempérament
ni pour les emprunts à moins que ces derniers ne portent sur des sommes modestes nécessaires aux besoins de la
vie courante et que le montant cumulé de ces sommes, en cas de pluralité d'emprunts, ne soit pas manifestement
excessif eu égard au train de vie du ménage.
220-1
Si l'un des époux manque gravement à ses devoirs et met ainsi en péril les intérêts de la famille, le juge aux
affaires familiales peut prescrire toutes les mesures urgentes que requièrent ces intérêts.
Il peut notamment interdire à cet époux de faire, sans le consentement de l'autre, des actes de disposition sur
ses propres biens ou sur ceux de la communauté, meubles ou immeubles. Il peut aussi interdire le déplacement
des meubles, sauf à spécifier ceux dont il attribue l'usage personnel à l'un ou à l'autre des conjoints.
La durée des mesures prises en application du présent article doit être déterminée par le juge et ne saurait,
prolongation éventuellement comprise, dépasser trois ans.
Si l'ordonnance porte interdiction de faire des actes de disposition sur des biens dont l'aliénation est sujette à
publicité, elle doit être publiée à la diligence de l'époux requérant. Cette publication cesse de produire effet à
l'expiration de la période déterminée par l'ordonnance, sauf à la partie intéressée à obtenir dans l'intervalle une
ordonnance modificative, qui sera publiée de la même manière.
Si l'ordonnance porte interdiction de disposer des meubles corporels, ou de les déplacer, elle est signifiée par
le requérant à son conjoint, et a pour effet de rendre celui-ci gardien responsable des meubles dans les mêmes
conditions qu'un saisi. Signifiée à un tiers, elle le constitue de mauvaise foi.
220-3 Loi n°65-570 du 13 juillet 1965 - art. 1 - JORF 14 juillet 1965 en vigueur le 1er février 1966
Sont annulables, à la demande du conjoint requérant, tous les actes accomplis en violation de l'ordonnance,
s'ils ont été passés avec un tiers de mauvaise foi, ou même s'agissant d'un bien dont l'aliénation est sujette à
publicité, s'ils sont simplement postérieurs à la publication prévue par l'article précédent.
L'action en nullité est ouverte à l'époux requérant pendant deux années à partir du jour où il a eu connaissance
de l'acte, sans pouvoir jamais être intentée, si cet acte est sujet à publicité, plus de deux ans après sa publication.
Chacun des époux peut se faire ouvrir, sans le consentement de l'autre, tout compte de dépôt et tout compte
de titres en son nom personnel.
A l'égard du dépositaire, le déposant est toujours réputé, même après la dissolution du mariage, avoir la libre
disposition des fonds et des titres en dépôt.
Si l'un des époux se présente seul pour faire un acte d'administration, de jouissance ou de disposition sur un
bien meuble qu'il détient individuellement, il est réputé, à l'égard des tiers de bonne foi, avoir le pouvoir de
faire seul cet acte.
Cette disposition n'est pas applicable aux meubles meublants visés à l'article 215, alinéa 3, non plus qu'aux
meubles corporels dont la nature fait présumer la propriété de l'autre conjoint conformément à l'article 1404.
Chaque époux peut librement exercer une profession, percevoir ses gains et salaires et en disposer après s'être
acquitté des charges du mariage.
Chacun des époux administre, oblige et aliène seul ses biens personnels.
225-1
Chacun des époux peut porter, à titre d'usage, le nom de l'autre époux, par substitution ou adjonction à son
propre nom dans l'ordre qu'il choisit.
Les dispositions du présent chapitre, en tous les points où elles ne réservent pas l'application des conventions
matrimoniales, sont applicables, par le seul effet du mariage, quel que soit le régime matrimonial des époux.
Le mariage se dissout :
1° Par la mort de l'un des époux ;
Titre VI : Du divorce
Les époux peuvent consentir mutuellement à leur divorce par acte sous signature privée contresigné par
avocats, déposé au rang des minutes d'un notaire.
Le divorce peut être prononcé en cas :
-soit de consentement mutuel, dans le cas prévu au 1° de l'article 229-2 ;
-soit d'acceptation du principe de la rupture du mariage ;
-soit d'altération définitive du lien conjugal ;
-soit de faute.
Paragraphe 1 : Du divorce par consentement mutuel par acte sous signature privée contresigné
par avocats, déposé au rang des minutes d'un notaire
229-1
Lorsque les époux s'entendent sur la rupture du mariage et ses effets, ils constatent, assistés chacun par un
avocat, leur accord dans une convention prenant la forme d'un acte sous signature privée contresigné par leurs
avocats et établi dans les conditions prévues à l'article 1374.
Cette convention est déposée au rang des minutes d'un notaire, qui contrôle le respect des exigences formelles
prévues aux 1° à 6° de l'article 229-3. Il s'assure également que le projet de convention n'a pas été signé avant
l'expiration du délai de réflexion prévu à l'article 229-4.
Ce dépôt donne ses effets à la convention en lui conférant date certaine et force exécutoire.
229-2
Les époux ne peuvent consentir mutuellement à leur divorce par acte sous signature privée contresigné par
avocats lorsque :
1° Le mineur, informé par ses parents de son droit à être entendu par le juge dans les conditions prévues à
l'article 388-1, demande son audition par le juge ;
2° L'un des époux se trouve placé sous l'un des régimes de protection prévus au chapitre II du titre XI du
présent livre.
229-3
2° Le nom, l'adresse professionnelle et la structure d'exercice professionnel des avocats chargés d'assister les
époux ainsi que le barreau auquel ils sont inscrits ;
3° La mention de l'accord des époux sur la rupture du mariage et sur ses effets dans les termes énoncés par
la convention ;
4° Les modalités du règlement complet des effets du divorce conformément au chapitre III du présent titre,
notamment s'il y a lieu au versement d'une prestation compensatoire ;
5° L'état liquidatif du régime matrimonial, le cas échéant en la forme authentique devant notaire lorsque la
liquidation porte sur des biens soumis à publicité foncière, ou la déclaration qu'il n'y a pas lieu à liquidation ;
6° La mention que le mineur a été informé par ses parents de son droit à être entendu par le juge dans les
conditions prévues à l'article 388-1 et qu'il ne souhaite pas faire usage de cette faculté.
229-4
L'avocat adresse à l'époux qu'il assiste, par lettre recommandée avec demande d'avis de réception, un projet
de convention, qui ne peut être signé, à peine de nullité, avant l'expiration d'un délai de réflexion d'une durée
de quinze jours à compter de la réception.
La convention a force exécutoire au jour où elle acquiert date certaine.
Dans le cas prévu au 1° de l'article 229-2, le divorce peut être demandé conjointement par les époux lorsqu'ils
s'entendent sur la rupture du mariage et ses effets en soumettant à l'approbation du juge une convention réglant
les conséquences du divorce.
Le juge homologue la convention et prononce le divorce s'il a acquis la conviction que la volonté de chacun
des époux est réelle et que leur consentement est libre et éclairé.
Il peut refuser l'homologation et ne pas prononcer le divorce s'il constate que la convention préserve
insuffisamment les intérêts des enfants ou de l'un des époux.
Le divorce peut être demandé par l'un ou l'autre des époux ou par les deux lorsqu'ils acceptent le principe de
la rupture du mariage sans considération des faits à l'origine de celle-ci.
Cette acceptation n'est pas susceptible de rétractation, même par la voie de l'appel.
S'il a acquis la conviction que chacun des époux a donné librement son accord, le juge prononce le divorce
et statue sur ses conséquences.
Le divorce peut être demandé par l'un des époux lorsque le lien conjugal est définitivement altéré.
L'altération définitive du lien conjugal résulte de la cessation de la communauté de vie entre les époux, lorsqu'ils
vivent séparés depuis deux ans lors de l'assignation en divorce.
Nonobstant ces dispositions, le divorce est prononcé pour altération définitive du lien conjugal dans le cas
prévu au second alinéa de l'article 246, dès lors que la demande présentée sur ce fondement est formée à titre
reconventionnel.
Le divorce peut être demandé par l'un des époux lorsque des faits constitutifs d'une violation grave ou
renouvelée des devoirs et obligations du mariage sont imputables à son conjoint et rendent intolérable le
maintien de la vie commune.
La réconciliation des époux intervenue depuis les faits allégués empêche de les invoquer comme cause de
divorce. Le juge déclare alors la demande irrecevable. Une nouvelle demande peut cependant être formée en
raison de faits survenus ou découverts depuis la réconciliation, les faits anciens pouvant alors être rappelés
à l'appui de cette nouvelle demande. Le maintien ou la reprise temporaire de la vie commune ne sont pas
considérés comme une réconciliation s'ils ne résultent que de la nécessité ou d'un effort de conciliation ou des
besoins de l'éducation des enfants.
Les fautes de l'époux qui a pris l'initiative du divorce n'empêchent pas d'examiner sa demande ; elles peuvent,
cependant, enlever aux faits qu'il reproche à son conjoint le caractère de gravité qui en aurait fait une cause
de divorce.
Ces fautes peuvent aussi être invoquées par l'autre époux à l'appui d'une demande reconventionnelle en divorce.
Si les deux demandes sont accueillies, le divorce est prononcé aux torts partagés.
Même en l'absence de demande reconventionnelle, le divorce peut être prononcé aux torts partagés des deux
époux si les débats font apparaître des torts à la charge de l'un et de l'autre.
A la demande des conjoints, le juge peut se limiter à constater dans les motifs du jugement qu'il existe des faits
constituant une cause de divorce, sans avoir à énoncer les torts et griefs des parties.
Si une demande pour altération définitive du lien conjugal et une demande pour faute sont concurremment
présentées, le juge examine en premier lieu la demande pour faute.
S'il rejette celle-ci, le juge statue sur la demande en divorce pour altération définitive du lien conjugal.
Les époux peuvent également, à tout moment de la procédure, lorsque le divorce aura été demandé pour
altération définitive du lien conjugal ou pour faute, demander au juge de constater leur accord pour voir
prononcer le divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage.
Si, dans le cadre d'une instance introduite pour altération définitive du lien conjugal, le défendeur demande
reconventionnellement le divorce pour faute, le demandeur peut invoquer les fautes de son conjoint pour
modifier le fondement de sa demande.
Les débats sur la cause, les conséquences du divorce et les mesures provisoires ne sont pas publics.
Dans l'instance en divorce, le majeur en tutelle est représenté par son tuteur et le majeur en curatelle exerce
l'action lui-même, avec l'assistance de son curateur. Toutefois, la personne protégée peut accepter seule le
principe de la rupture du mariage sans considération des faits à l'origine de celle-ci.
Un tuteur ou un curateur ad hoc est nommé lorsque la tutelle ou la curatelle avait été confiée au conjoint de
la personne protégée.
Si une demande de mesure de protection juridique est déposée ou en cours, la demande en divorce ne peut
être examinée qu'après l'intervention du jugement se prononçant sur la mise en place d'une telle mesure de
protection. Toutefois, le juge peut prendre les mesures provisoires prévues aux articles 254 et 255.
Lorsque l'un des époux se trouve placé sous l'un des régimes de protection prévus au chapitre II du titre XI du
présent livre, aucune demande en divorce par consentement mutuel ne peut être présentée.
La demande en divorce est présentée par les avocats respectifs des parties ou par un avocat choisi d'un commun
accord.
Le juge examine la demande avec chacun des époux, puis les réunit. Il appelle ensuite le ou les avocats.
250-1 Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 - art. 9 - JORF 27 mai 2004 en vigueur le 1er janvier 2005 - NOR: JUSX0300062L
Lorsque les conditions prévues à l'article 232 sont réunies, le juge homologue la convention réglant les
conséquences du divorce et, par la même décision, prononce celui-ci.
En cas de refus d'homologation de la convention, le juge peut cependant homologuer les mesures provisoires
au sens des articles 254 et 255 que les parties s'accordent à prendre jusqu'à la date à laquelle le jugement de
divorce passe en force de chose jugée, sous réserve qu'elles soient conformes à l'intérêt du ou des enfants.
Une nouvelle convention peut alors être présentée par les époux dans un délai maximum de six mois.
250-3 Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 - art. 9 - JORF 27 mai 2004 en vigueur le 1er janvier 2005 - NOR: JUSX0300062L
A défaut de présentation d'une nouvelle convention dans le délai fixé à l'article 250-2 ou si le juge refuse une
nouvelle fois l'homologation, la demande en divorce est caduque.
L'époux qui forme une demande en divorce présente, par avocat, une requête au juge, sans indiquer les motifs
du divorce.
2° L'homologation des accords partiels ou complets des parties sur les modalités d'exercice de l'autorité
parentale et les conséquences du divorce.
Elle comporte également, à peine d'irrecevabilité, une proposition de règlement des intérêts pécuniaires et
patrimoniaux des époux.
Lorsqu'il rejette définitivement la demande en divorce, le juge peut statuer sur la contribution aux charges du
mariage, la résidence de la famille et les modalités de l'exercice de l'autorité parentale.
Paragraphe 2 : De la conciliation.
Lorsque le juge cherche à concilier les époux, il doit s'entretenir personnellement avec chacun d'eux séparément
avant de les réunir en sa présence.
Les avocats sont ensuite appelés à assister et à participer à l'entretien.
Dans le cas où l'époux qui n'a pas formé la demande ne se présente pas à l'audience ou se trouve hors d'état de
manifester sa volonté, le juge s'entretient avec l'autre conjoint et l'invite à la réflexion.
La tentative de conciliation peut être suspendue et reprise sans formalité, en ménageant aux époux des temps
de réflexion dans une limite de huit jours.
Si un plus long délai paraît utile, le juge peut décider de suspendre la procédure et de recourir à une nouvelle
tentative de conciliation dans les six mois au plus. Il ordonne, s'il y a lieu, les mesures provisoires nécessaires.
Lorsque le juge constate que le demandeur maintient sa demande, il incite les époux à régler les conséquences
du divorce à l'amiable.
Il leur demande de présenter pour l'audience de jugement un projet de règlement des effets du divorce. A cet
effet, il peut prendre les mesures provisoires prévues à l'article 255.
252-4 Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 - art. 6 - JORF 27 mai 2004 en vigueur le 1er janvier 2005 - NOR: JUSX0300062L
Ce qui a été dit ou écrit à l'occasion d'une tentative de conciliation, sous quelque forme qu'elle ait eu lieu, ne
pourra pas être invoqué pour ou contre un époux ou un tiers dans la suite de la procédure.
Lors de l'audience prévue à l'article 252, le juge prescrit, en considération des accords éventuels des époux,
les mesures nécessaires pour assurer leur existence et celle des enfants jusqu'à la date à laquelle le jugement
passe en force de chose jugée.
2° Enjoindre aux époux de rencontrer un médiateur familial qui les informera sur l'objet et le déroulement de
la médiation ;
3° Statuer sur les modalités de la résidence séparée des époux ;
4° Attribuer à l'un d'eux la jouissance du logement et du mobilier du ménage ou partager entre eux cette
jouissance, en précisant son caractère gratuit ou non et, le cas échéant, en constatant l'accord des époux sur
le montant d'une indemnité d'occupation ;
5° Ordonner la remise des vêtements et objets personnels ;
6° Fixer la pension alimentaire et la provision pour frais d'instance que l'un des époux devra verser à son
conjoint, désigner celui ou ceux des époux qui devront assurer le règlement provisoire de tout ou partie des
dettes ;
7° Accorder à l'un des époux des provisions à valoir sur ses droits dans la liquidation du régime matrimonial
si la situation le rend nécessaire ;
8° Statuer sur l'attribution de la jouissance ou de la gestion des biens communs ou indivis autres que ceux visés
au 4°, sous réserve des droits de chacun des époux dans la liquidation du régime matrimonial ;
9° Désigner tout professionnel qualifié en vue de dresser un inventaire estimatif ou de faire des propositions
quant au règlement des intérêts pécuniaires des époux ;
10° Désigner un notaire en vue d'élaborer un projet de liquidation du régime matrimonial et de formation des
lots à partager.
Les mesures provisoires relatives aux enfants sont réglées selon les dispositions du chapitre Ier du titre IX
du présent livre.
257
Après l'ordonnance de non-conciliation, un époux peut introduire l'instance ou former une demande
reconventionnelle pour acceptation du principe de la rupture du mariage, pour altération définitive du lien
conjugal ou pour faute.
Toutefois, lorsqu'à l'audience de conciliation les époux ont déclaré accepter le principe de la rupture du mariage
et le prononcé du divorce sur le fondement de l'article 233, l'instance ne peut être engagée que sur ce même
fondement.
A peine d'irrecevabilité, la demande introductive d'instance comporte une proposition de règlement des intérêts
pécuniaires et patrimoniaux des époux.
Lorsqu'il rejette définitivement la demande en divorce, le juge peut statuer sur la contribution aux charges du
mariage, la résidence de la famille et les modalités de l'exercice de l'autorité parentale.
Les faits invoqués en tant que causes de divorce ou comme défenses à une demande peuvent être établis par
tout mode de preuve, y compris l'aveu. Toutefois, les descendants ne peuvent jamais être entendus sur les
griefs invoqués par les époux.
Un époux ne peut verser aux débats un élément de preuve qu'il aurait obtenu par violence ou fraude.
Les constats dressés à la demande d'un époux sont écartés des débats s'il y a eu violation de domicile ou atteinte
illicite à l'intimité de la vie privée.
Les époux doivent se communiquer et communiquer au juge ainsi qu'aux experts et aux autres personnes
désignées par lui en application des 9° et 10° de l'article 255, tous renseignements et documents utiles pour
fixer les prestations et pensions et liquider le régime matrimonial.
Le juge peut faire procéder à toutes recherches utiles auprès des débiteurs ou de ceux qui détiennent des valeurs
pour le compte des époux sans que le secret professionnel puisse être opposé.
La convention ou le jugement de divorce est opposable aux tiers, en ce qui concerne les biens des époux, à
partir du jour où les formalités de mention en marge prescrites par les règles de l'état civil ont été accomplies.
La convention ou le jugement de divorce prend effet dans les rapports entre les époux, en ce qui concerne
leurs biens :
-lorsqu'il est constaté par consentement mutuel par acte sous signature privée contresigné par avocats déposé
au rang des minutes d'un notaire, à la date à laquelle la convention réglant l'ensemble des conséquences du
divorce acquiert force exécutoire, à moins que cette convention n'en stipule autrement ;
-lorsqu'il est prononcé par consentement mutuel dans le cas prévu au 1° de l'article 229-2, à la date de
l'homologation de la convention réglant l'ensemble des conséquences du divorce, à moins que celle-ci n'en
dispose autrement ;
-lorsqu'il est prononcé pour acceptation du principe de la rupture du mariage, pour altération définitive du lien
conjugal ou pour faute, à la date de l'ordonnance de non-conciliation.
A la demande de l'un des époux, le juge peut fixer les effets du jugement à la date à laquelle ils ont cessé
de cohabiter et de collaborer. Cette demande ne peut être formée qu'à l'occasion de l'action en divorce. La
jouissance du logement conjugal par un seul des époux conserve un caractère gratuit jusqu'à l'ordonnance de
non-conciliation, sauf décision contraire du juge.
Toute obligation contractée par l'un des époux à la charge de la communauté, toute aliénation de biens communs
faite par l'un d'eux dans la limite de ses pouvoirs, postérieurement à la requête initiale, sera déclarée nulle, s'il
est prouvé qu'il y a eu fraude aux droits de l'autre conjoint.
Si les époux divorcés veulent contracter entre eux une autre union, une nouvelle célébration du mariage est
nécessaire.
A la suite du divorce, chacun des époux perd l'usage du nom de son conjoint.
L'un des époux peut néanmoins conserver l'usage du nom de l'autre, soit avec l'accord de celui-ci, soit avec
l'autorisation du juge, s'il justifie d'un intérêt particulier pour lui ou pour les enfants.
Le divorce est sans incidence sur les avantages matrimoniaux qui prennent effet au cours du mariage et sur les
donations de biens présents quelle que soit leur forme.
Le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu'à la
dissolution du régime matrimonial ou au décès de l'un des époux et des dispositions à cause de mort, accordés
par un époux envers son conjoint par contrat de mariage ou pendant l'union, sauf volonté contraire de l'époux
qui les a consentis. Cette volonté est constatée dans la convention signée par les époux et contresignée par
les avocats ou par le juge au moment du prononcé du divorce et rend irrévocables l'avantage ou la disposition
maintenus.
Toutefois, si le contrat de mariage le prévoit, les époux pourront toujours reprendre les biens qu'ils auront
apportés à la communauté.
Le divorce est sans incidence sur les droits que l'un ou l'autre des époux tient de la loi ou des conventions
passées avec des tiers.
Les époux peuvent, pendant l'instance en divorce, passer toutes conventions pour la liquidation et le partage
de leur régime matrimonial.
Lorsque la liquidation porte sur des biens soumis à la publicité foncière, la convention doit être passée par
acte notarié.
Paragraphe 2 : Des conséquences propres aux divorces autres que par consentement mutuel.
Sans préjudice de l'application de l'article 270, des dommages et intérêts peuvent être accordés à un époux
en réparation des conséquences d'une particulière gravité qu'il subit du fait de la dissolution du mariage soit
lorsqu'il était défendeur à un divorce prononcé pour altération définitive du lien conjugal et qu'il n'avait lui-
même formé aucune demande en divorce, soit lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de son
conjoint.
Cette demande ne peut être formée qu'à l'occasion de l'action en divorce.
A défaut d'un règlement conventionnel par les époux, le juge statue sur leurs demandes de maintien dans
l'indivision, d'attribution préférentielle et d'avance sur part de communauté ou de biens indivis.
Il statue sur les demandes de liquidation et de partage des intérêts patrimoniaux, dans les conditions fixées aux
articles 1361 à 1378 du code de procédure civile, s'il est justifié par tous moyens des désaccords subsistant
entre les parties, notamment en produisant :
-une déclaration commune d'acceptation d'un partage judiciaire, indiquant les points de désaccord entre les
époux ;
-le projet établi par le notaire désigné sur le fondement du 10° de l'article 255.
Il peut, même d'office, statuer sur la détermination du régime matrimonial applicable aux époux.
Les époux peuvent, pendant l'instance, soumettre à l'homologation du juge des conventions réglant tout ou
partie des conséquences du divorce.
Le juge, après avoir vérifié que les intérêts de chacun des époux et des enfants sont préservés, homologue les
conventions en prononçant le divorce.
La prestation compensatoire est fixée selon les besoins de l'époux à qui elle est versée et les ressources de l'autre
en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l'évolution de celle-ci dans un avenir prévisible.
A cet effet, le juge prend en considération notamment :
Section 2 : Des conséquences du divorce pour les époux
p.76 272 Code civil
- la durée du mariage ;
- l'âge et l'état de santé des époux ;
- leur qualification et leur situation professionnelles ;
- les conséquences des choix professionnels faits par l'un des époux pendant la vie commune pour l'éducation
des enfants et du temps qu'il faudra encore y consacrer ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment
de la sienne ;
- le patrimoine estimé ou prévisible des époux, tant en capital qu'en revenu, après la liquidation du régime
matrimonial ;
- leurs droits existants et prévisibles ;
- leur situation respective en matière de pensions de retraite en ayant estimé, autant qu'il est possible, la
diminution des droits à retraite qui aura pu être causée, pour l'époux créancier de la prestation compensatoire,
par les circonstances visées au sixième alinéa.
272
Dans le cadre de la fixation d'une prestation compensatoire, par le juge ou par les parties, ou à l'occasion d'une
demande de révision, les parties fournissent au juge une déclaration certifiant sur l'honneur l'exactitude de
leurs ressources, revenus, patrimoine et conditions de vie.
Le juge décide des modalités selon lesquelles s'exécutera la prestation compensatoire en capital parmi les
formes suivantes :
1° Versement d'une somme d'argent, le prononcé du divorce pouvant être subordonné à la constitution des
garanties prévues à l'article 277 ;
2° Attribution de biens en propriété ou d'un droit temporaire ou viager d'usage, d'habitation ou d'usufruit, le
jugement opérant cession forcée en faveur du créancier. Toutefois, l'accord de l'époux débiteur est exigé pour
l'attribution en propriété de biens qu'il a reçus par succession ou donation.
Lorsque le débiteur n'est pas en mesure de verser le capital dans les conditions prévues par l'article 274, le juge
fixe les modalités de paiement du capital, dans la limite de huit années, sous forme de versements périodiques
indexés selon les règles applicables aux pensions alimentaires.
Le débiteur peut demander la révision de ces modalités de paiement en cas de changement important de sa
situation. A titre exceptionnel, le juge peut alors, par décision spéciale et motivée, autoriser le versement du
capital sur une durée totale supérieure à huit ans.
Le débiteur peut se libérer à tout moment du solde du capital indexé.
Après la liquidation du régime matrimonial, le créancier de la prestation compensatoire peut saisir le juge d'une
demande en paiement du solde du capital indexé.
Les modalités de versement prévues au premier alinéa de l'article 275 ne sont pas exclusives du versement
d'une partie du capital dans les formes prévues par l'article 274.
A titre exceptionnel, le juge peut, par décision spécialement motivée, lorsque l'âge ou l'état de santé du créancier
ne lui permet pas de subvenir à ses besoins, fixer la prestation compensatoire sous forme de rente viagère. Il
prend en considération les éléments d'appréciation prévus à l'article 271.
Le montant de la rente peut être minoré, lorsque les circonstances l'imposent, par l'attribution d'une fraction
en capital parmi les formes prévues à l'article 274.
La rente est indexée ; l'indice est déterminé comme en matière de pension alimentaire.
Le montant de la rente avant indexation est fixé de façon uniforme pour toute sa durée ou peut varier par
périodes successives suivant l'évolution probable des ressources et des besoins.
La prestation compensatoire fixée sous forme de rente peut être révisée, suspendue ou supprimée en cas de
changement important dans les ressources ou les besoins de l'une ou l'autre des parties.
La révision ne peut avoir pour effet de porter la rente à un montant supérieur à celui fixé initialement par le juge.
Le débiteur d'une prestation compensatoire sous forme de rente peut, à tout moment, saisir le juge d'une
demande de substitution d'un capital à tout ou partie de la rente. La substitution s'effectue selon des modalités
fixées par décret en Conseil d'Etat.
Le créancier de la prestation compensatoire peut former la même demande s'il établit qu'une modification de
la situation du débiteur permet cette substitution, notamment lors de la liquidation du régime matrimonial.
Les modalités d'exécution prévues aux articles 274, 275 et 275-1 sont applicables. Le refus du juge de substituer
un capital à tout ou partie de la rente doit être spécialement motivé.
Indépendamment de l'hypothèque légale ou judiciaire, le juge peut imposer à l'époux débiteur de constituer un
gage, de donner caution ou de souscrire un contrat garantissant le paiement de la rente ou du capital.
En cas de divorce par consentement mutuel, les époux fixent le montant et les modalités de la prestation
compensatoire dans la convention établie par acte sous signature privée contresigné par avocats ou dans la
convention qu'ils soumettent à l'homologation du juge. Ils peuvent prévoir que le versement de la prestation
cessera à compter de la réalisation d'un événement déterminé. La prestation peut prendre la forme d'une rente
attribuée pour une durée limitée.
Le juge, toutefois, refuse d'homologuer la convention si elle fixe inéquitablement les droits et obligations des
époux.
279-1 Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 - art. 18 - JORF 27 mai 2004 en vigueur le 1er janvier 2005 - NOR: JUSX0300062L
Lorsqu'en application de l'article 268, les époux soumettent à l'homologation du juge une convention relative
à la prestation compensatoire, les dispositions des articles 278 et 279 sont applicables.
A la mort de l'époux débiteur, le paiement de la prestation compensatoire, quelle que soit sa forme, est prélevé
sur la succession. Le paiement est supporté par tous les héritiers, qui n'y sont pas tenus personnellement, dans
la limite de l'actif successoral et, en cas d'insuffisance, par tous les légataires particuliers, proportionnellement
à leur émolument, sous réserve de l'application de l'article 927.
Lorsque la prestation compensatoire a été fixée sous forme d'un capital payable dans les conditions de l'article
275, le solde de ce capital indexé devient immédiatement exigible.
Lorsqu'elle a été fixée sous forme de rente, il lui est substitué un capital immédiatement exigible. La substitution
s'effectue selon des modalités fixées par décret en Conseil d'Etat.
Par dérogation à l'article 280, les héritiers peuvent décider ensemble de maintenir les formes et modalités de
règlement de la prestation compensatoire qui incombaient à l'époux débiteur, en s'obligeant personnellement
au paiement de cette prestation. A peine de nullité, l'accord est constaté par un acte notarié. Il est opposable
aux tiers à compter de sa notification à l'époux créancier lorsque celui-ci n'est pas intervenu à l'acte.
Lorsque les modalités de règlement de la prestation compensatoire ont été maintenues, les actions prévues au
deuxième alinéa de l'article 275 et aux articles 276-3 et 276-4, selon que la prestation compensatoire prend
la forme d'un capital ou d'une rente temporaire ou viagère, sont ouvertes aux héritiers du débiteur. Ceux-ci
peuvent également se libérer à tout moment du solde du capital indexé lorsque la prestation compensatoire
prend la forme prévue au premier alinéa de l'article 275.
Les pensions de réversion éventuellement versées du chef du conjoint décédé sont déduites de plein droit du
montant de la prestation compensatoire, lorsque celle-ci, au jour du décès, prenait la forme d'une rente. Si les
héritiers usent de la faculté prévue à l'article 280-1 et sauf décision contraire du juge, une déduction du même
montant continue à être opérée si le créancier perd son droit ou subit une variation de son droit à pension de
réversion.
Les transferts et abandons prévus au présent paragraphe sont, quelles que soient leurs modalités de versement,
considérés comme participant du régime matrimonial. Ils ne sont pas assimilés à des donations.
Paragraphe 4 : Du logement.
Si le local servant de logement à la famille appartient en propre ou personnellement à l'un des époux, le juge
peut le concéder à bail au conjoint qui exerce seul ou en commun l'autorité parentale sur un ou plusieurs de
leurs enfants lorsque ceux-ci résident habituellement dans ce logement et que leur intérêt le commande.
Le juge fixe la durée du bail et peut le renouveler jusqu'à la majorité du plus jeune des enfants.
Le juge peut résilier le bail si des circonstances nouvelles le justifient.
Les conséquences du divorce pour les enfants sont réglées selon les dispositions du chapitre Ier du titre IX
du présent livre.
La séparation de corps peut être prononcée ou constatée dans les mêmes cas et aux mêmes conditions que
le divorce.
L'époux contre lequel est présentée une demande en divorce peut former une demande reconventionnelle en
séparation de corps. Toutefois, lorsque la demande principale en divorce est fondée sur l'altération définitive du
lien conjugal, la demande reconventionnelle ne peut tendre qu'au divorce. L'époux contre lequel est présentée
une demande en séparation de corps peut former une demande reconventionnelle en divorce.
Lorsqu'une demande en divorce et une demande en séparation de corps sont concurremment présentées, le
juge examine en premier lieu la demande en divorce. Il prononce celui-ci dès lors que les conditions en sont
réunies. A défaut, il statue sur la demande en séparation de corps.
Toutefois, lorsque ces demandes sont fondées sur la faute, le juge les examine simultanément et, s'il les
accueille, prononce à l'égard des deux conjoints le divorce aux torts partagés.
En outre, les règles contenues aux articles 229-1 à 229-4 ainsi qu'au chapitre II ci-dessus sont applicables à
la procédure de la séparation de corps.
La séparation de corps ne dissout pas le mariage mais elle met fin au devoir de cohabitation.
Chacun des époux séparés conserve l'usage du nom de l'autre. Toutefois, la convention de séparation de corps
par acte sous signature privée contresigné par avocats déposé au rang des minutes d'un notaire, le jugement
de séparation de corps ou un jugement postérieur peut, compte tenu des intérêts respectifs des époux, le leur
interdire.
En cas de décès de l'un des époux séparés de corps, l'autre époux conserve les droits que la loi accorde au
conjoint survivant. En cas de séparation de corps par consentement mutuel, les époux peuvent inclure dans
leur convention une renonciation aux droits successoraux qui leur sont conférés par les articles 756 à 757-3
et 764 à 766.
La séparation de corps laisse subsister le devoir de secours ; le jugement qui la prononce ou un jugement
postérieur fixe la pension alimentaire qui est due à l'époux dans le besoin. La pension alimentaire peut aussi
être prévue par la convention de séparation de corps par consentement mutuel.
Cette pension est attribuée sans considération des torts. L'époux débiteur peut néanmoins invoquer, s'il y a
lieu, les dispositions de l'article 207, alinéa 2.
Cette pension est soumise aux règles des obligations alimentaires.
Toutefois, lorsque la consistance des biens de l'époux débiteur s'y prête, la pension alimentaire est remplacée,
en tout ou partie, par la constitution d'un capital, selon les règles des articles 274 à 275-1,277 et 281. Si ce
capital devient insuffisant pour couvrir les besoins du créancier, celui-ci peut demander un complément sous
forme de pension alimentaire.
Sous réserve des dispositions de la présente section, les conséquences de la séparation de corps obéissent aux
mêmes règles que les conséquences du divorce énoncées au chapitre III ci-dessus.
A la demande de l'un des époux, le jugement de séparation de corps est converti de plein droit en jugement
de divorce quand la séparation de corps a duré deux ans.
Dans tous les cas de séparation de corps, celle-ci peut être convertie en divorce par consentement mutuel.
En cas de séparation de corps par consentement mutuel, la conversion en divorce ne peut intervenir que par
consentement mutuel.
Du fait de la conversion, la cause de la séparation de corps devient la cause du divorce ; l'attribution des torts
n'est pas modifiée.
Le juge fixe les conséquences du divorce. Les prestations et pensions entre époux sont déterminées selon les
règles propres au divorce.
Tous les enfants dont la filiation est légalement établie ont les mêmes droits et les mêmes devoirs dans leurs
rapports avec leur père et mère. Ils entrent dans la famille de chacun d'eux.
La filiation est légalement établie, dans les conditions prévues au chapitre II du présent titre, par l'effet de la
loi, par la reconnaissance volontaire ou par la possession d'état constatée par un acte de notoriété.
Elle peut aussi l'être par jugement dans les conditions prévues au chapitre III du présent titre.
S'il existe entre les père et mère de l'enfant un des empêchements à mariage prévus par les articles 161 et 162
pour cause de parenté, la filiation étant déjà établie à l'égard de l'un, il est interdit d'établir la filiation à l'égard
de l'autre par quelque moyen que ce soit.
La filiation se prouve par l'acte de naissance de l'enfant, par l'acte de reconnaissance ou par l'acte de notoriété
constatant la possession d'état.
Si une action est engagée en application du chapitre III du présent titre, la filiation se prouve et se conteste par
tous moyens, sous réserve de la recevabilité de l'action.
La loi présume que l'enfant a été conçu pendant la période qui s'étend du trois centième au cent quatre-vingtième
jour, inclusivement, avant la date de la naissance.
La conception est présumée avoir eu lieu à un moment quelconque de cette période, suivant ce qui est demandé
dans l'intérêt de l'enfant.
La preuve contraire est recevable pour combattre ces présomptions.
La possession d'état s'établit par une réunion suffisante de faits qui révèlent le lien de filiation et de parenté
entre une personne et la famille à laquelle elle est dite appartenir.
Les principaux de ces faits sont :
1° Que cette personne a été traitée par celui ou ceux dont on la dit issue comme leur enfant et qu'elle-même
les a traités comme son ou ses parents ;
2° Que ceux-ci ont, en cette qualité, pourvu à son éducation, à son entretien ou à son installation ;
3° Que cette personne est reconnue comme leur enfant, dans la société et par la famille ;
4° Qu'elle est considérée comme telle par l'autorité publique ;
5° Qu'elle porte le nom de celui ou ceux dont on la dit issue.
La filiation est régie par la loi personnelle de la mère au jour de la naissance de l'enfant ; si la mère n'est pas
connue, par la loi personnelle de l'enfant.
Toutefois, si l'enfant et ses père et mère ou l'un d'eux ont en France leur résidence habituelle, commune ou
séparée, la possession d'état produit toutes les conséquences qui en découlent selon la loi française, lors même
que les autres éléments de la filiation auraient pu dépendre d'une loi étrangère.
La reconnaissance volontaire de paternité ou de maternité est valable si elle a été faite en conformité, soit de
la loi personnelle de son auteur, soit de la loi personnelle de l'enfant.
En cas de procréation médicalement assistée avec tiers donneur, aucun lien de filiation ne peut être établi entre
l'auteur du don et l'enfant issu de la procréation.
Aucune action en responsabilité ne peut être exercée à l'encontre du donneur.
311-20
Les époux ou les concubins qui, pour procréer, recourent à une assistance médicale nécessitant l'intervention
d'un tiers donneur, doivent préalablement donner, dans des conditions garantissant le secret, leur consentement
à un notaire, qui les informe des conséquences de leur acte au regard de la filiation.
Le consentement donné à une procréation médicalement assistée interdit toute action aux fins d'établissement
ou de contestation de la filiation à moins qu'il ne soit soutenu que l'enfant n'est pas issu de la procréation
médicalement assistée ou que le consentement a été privé d'effet.
Le consentement est privé d'effet en cas de décès, de dépôt d'une requête en divorce ou en séparation de corps ou
de cessation de la communauté de vie, survenant avant la réalisation de la procréation médicalement assistée.
Il est également privé d'effet lorsque l'homme ou la femme le révoque, par écrit et avant la réalisation de la
procréation médicalement assistée, auprès du médecin chargé de mettre en œuvre cette assistance.
Celui qui, après avoir consenti à l'assistance médicale à la procréation, ne reconnaît pas l'enfant qui en est issu
engage sa responsabilité envers la mère et envers l'enfant.
En outre, sa paternité est judiciairement déclarée. L'action obéit aux dispositions des articles 328 et 331.
Lorsque la filiation d'un enfant est établie à l'égard de ses deux parents au plus tard le jour de la déclaration de
sa naissance ou par la suite mais simultanément, ces derniers choisissent le nom de famille qui lui est dévolu :
soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit leurs deux noms accolés dans l'ordre choisi par eux dans la
limite d'un nom de famille pour chacun d'eux. En l'absence de déclaration conjointe à l'officier de l'état civil
mentionnant le choix du nom de l'enfant, celui-ci prend le nom de celui de ses parents à l'égard duquel sa
filiation est établie en premier lieu et le nom de son père si sa filiation est établie simultanément à l'égard
de l'un et de l'autre. En cas de désaccord entre les parents, signalé par l'un d'eux à l'officier de l'état civil, au
plus tard au jour de la déclaration de naissance ou après la naissance, lors de l'établissement simultané de la
filiation, l'enfant prend leurs deux noms, dans la limite du premier nom de famille pour chacun d'eux, accolés
selon l'ordre alphabétique.
En cas de naissance à l'étranger d'un enfant dont l'un au moins des parents est français, les parents qui n'ont pas
usé de la faculté de choix du nom dans les conditions du précédent alinéa peuvent effectuer une telle déclaration
lors de la demande de transcription de l'acte, au plus tard dans les trois ans de la naissance de l'enfant.
Lorsqu'il a déjà été fait application du présent article, du deuxième alinéa de l'article 311-23 ou de l'article 357
à l'égard d'un enfant commun, le nom précédemment dévolu ou choisi vaut pour les autres enfants communs.
Lorsque les parents ou l'un d'entre eux portent un double nom de famille, ils peuvent, par une déclaration écrite
conjointe, ne transmettre qu'un seul nom à leurs enfants.
Les dispositions de l'article 311-21 sont applicables à l'enfant qui devient français en application des
dispositions de l'article 22-1, dans les conditions fixées par un décret pris en Conseil d'Etat.
311-23
Lorsque la filiation n'est établie qu'à l'égard d'un parent, l'enfant prend le nom de ce parent.
Lors de l'établissement du second lien de filiation puis durant la minorité de l'enfant, les parents peuvent, par
déclaration conjointe devant l'officier de l'état civil, choisir soit de lui substituer le nom de famille du parent
à l'égard duquel la filiation a été établie en second lieu, soit d'accoler leurs deux noms, dans l'ordre choisi par
eux, dans la limite d'un nom de famille pour chacun d'eux. Le changement de nom est mentionné en marge de
l'acte de naissance. En cas d'empêchement grave, le parent peut être représenté par un fondé de procuration
spéciale et authentique.
Toutefois, lorsqu'il a déjà été fait application de l'article 311-21, du deuxième alinéa du présent article ou de
l'article 357 à l'égard d'un autre enfant commun, la déclaration de changement de nom ne peut avoir d'autre
effet que de donner le nom précédemment dévolu ou choisi.
Si l'enfant a plus de treize ans, son consentement personnel est nécessaire.
La faculté de choix ouverte en application des articles 311-21 et 311-23 ne peut être exercée qu'une seule fois.
311-24-1
En cas de naissance à l'étranger d'un enfant dont au moins l'un des parents est français, la transcription de l'acte
de naissance de l'enfant doit retenir le nom de l'enfant tel qu'il résulte de l'acte de naissance étranger. Toutefois,
au moment de la demande de transcription, les parents peuvent opter pour l'application de la loi française pour
la détermination du nom de leur enfant, dans les conditions prévues à la présente section.
La filiation est établie, à l'égard de la mère, par la désignation de celle-ci dans l'acte de naissance de l'enfant.
313
La présomption de paternité est écartée lorsque l'acte de naissance de l'enfant ne désigne pas le mari en
qualité de père. Elle est encore écartée, en cas de demande en divorce ou en séparation de corps, lorsque
Section 1 : De l'établissement de la filiation par l'effet de la loi
Chapitre II : De l'établissement de la filiation 314 p.85
l'enfant est né plus de trois cents jours après la date soit de l'homologation de la convention réglant l'ensemble
des conséquences du divorce ou des mesures provisoires prises en application de l'article 250-2, soit de
l'ordonnance de non-conciliation, et moins de cent quatre-vingts jours depuis le rejet définitif de la demande
ou la réconciliation.
314
Si elle a été écartée en application de l'article 313, la présomption de paternité se trouve rétablie de plein droit
si l'enfant a la possession d'état à l'égard du mari et s'il n'a pas une filiation paternelle déjà établie à l'égard
d'un tiers.
315
Lorsque la présomption de paternité est écartée dans les conditions prévues à l'article 313, ses effets peuvent
être rétablis en justice dans les conditions prévues à l'article 329. Le mari a également la possibilité de
reconnaître l'enfant dans les conditions prévues aux articles 316 et 320.
Lorsque la filiation n'est pas établie dans les conditions prévues à la section I du présent chapitre, elle peut
l'être par une reconnaissance de paternité ou de maternité, faite avant ou après la naissance.
La reconnaissance n'établit la filiation qu'à l'égard de son auteur.
Elle est faite dans l'acte de naissance, par acte reçu par l'officier de l'état civil ou par tout autre acte authentique.
L'acte de reconnaissance est établi sur déclaration de son auteur, qui justifie :
1° De son identité par un document officiel délivré par une autorité publique comportant son nom, son prénom,
sa date et son lieu de naissance, sa photographie et sa signature ainsi que l'identification de l'autorité qui a
délivré le document, la date et le lieu de délivrance ;
2° De son domicile ou de sa résidence par la production d'une pièce justificative datée de moins de trois mois.
Lorsqu'il n'est pas possible d'apporter la preuve d'un domicile ou d'une résidence et lorsque la loi n'a pas fixé
une commune de rattachement, l'auteur fournit une attestation d'élection de domicile dans les conditions fixées
à l'article L. 264-2 du code de l'action sociale et des familles.
L'acte comporte les énonciations prévues à l'article 62 et la mention que l'auteur de la reconnaissance a été
informé du caractère divisible du lien de filiation ainsi établi.
Lorsqu'il existe des indices sérieux laissant présumer, le cas échéant au vu de l'audition par l'officier de l'état
civil de l'auteur de la reconnaissance de l'enfant, que celle-ci est frauduleuse, l'officier de l'état civil saisit sans
délai le procureur de la République et en informe l'auteur de la reconnaissance.
Le procureur de la République est tenu de décider, dans un délai de quinze jours à compter de sa saisine, soit
de laisser l'officier de l'état civil enregistrer la reconnaissance ou mentionner celle-ci en marge de l'acte de
naissance, soit qu'il y est sursis dans l'attente des résultats de l'enquête à laquelle il fait procéder, soit d'y faire
opposition.
La durée du sursis ainsi décidé ne peut excéder un mois, renouvelable une fois par décision spécialement
motivée. Toutefois, lorsque l'enquête est menée, en totalité ou en partie, à l'étranger par l'autorité diplomatique
ou consulaire, la durée du sursis est portée à deux mois, renouvelable une fois par décision spécialement
motivée. Dans tous les cas, la décision de sursis et son renouvellement sont notifiés à l'officier de l'état civil
et à l'auteur de la reconnaissance.
A l'expiration du sursis, le procureur de la République fait connaître à l'officier de l'état civil et aux intéressés,
par décision motivée, s'il laisse procéder à l'enregistrement de la reconnaissance ou à sa mention en marge de
l'acte de naissance de l'enfant.
L'auteur de la reconnaissance, même mineur, peut contester la décision de sursis ou de renouvellement de
celui-ci devant le tribunal de grande instance, qui statue dans un délai de dix jours à compter de sa saisine. En
cas d'appel, la cour statue dans le même délai.
Tout acte d'opposition du procureur de la République mentionne les prénoms et nom de l'auteur de la
reconnaissance ainsi que les prénoms et nom, date et lieu de naissance de l'enfant concerné.
En cas de reconnaissance prénatale, l'acte d'opposition mentionne les prénoms et nom de l'auteur de la
reconnaissance ainsi que toute indication communiquée à l'officier de l'état civil relative à l'identification de
l'enfant à naître.
A peine de nullité, tout acte d'opposition à l'enregistrement d'une reconnaissance ou à sa mention en marge de
l'acte de naissance de l'enfant énonce la qualité de l'auteur de l'opposition ainsi que les motifs de celle-ci. Il
reproduit les dispositions législatives sur lesquelles est fondée l'opposition.
L'acte d'opposition est signé, sur l'original et sur la copie, par l'opposant et notifié à l'officier de l'état civil,
qui met son visa sur l'original.
L'officier de l'état civil fait sans délai une mention sommaire de l'opposition sur le registre de l'état civil. Il
mentionne également en marge de l'inscription de ladite opposition les éventuelles décisions de mainlevée
dont expédition lui a été remise. L'auteur de la reconnaissance en est informé sans délai.
En cas d'opposition, l'officier de l'état civil ne peut, sous peine de l'amende prévue à l'article 68, enregistrer
la reconnaissance ou la mentionner sur l'acte de naissance de l'enfant, sauf si une expédition de la mainlevée
de l'opposition lui a été remise.
316-3
Le tribunal de grande instance se prononce, dans un délai de dix jours à compter de sa saisine, sur la demande
en mainlevée de l'opposition formée par l'auteur de la reconnaissance, même mineur.
En cas d'appel, il est statué dans le même délai et, si le jugement dont il est fait appel a prononcé mainlevée
de l'opposition, la cour doit statuer, même d'office.
Le jugement rendu par défaut rejetant l'opposition à l'enregistrement de la reconnaissance ou à sa mention en
marge de l'acte de naissance de l'enfant ne peut être contesté.
316-4
316-5
Lorsque la reconnaissance est enregistrée, ses effets pour l'application des articles 311-21 ou 311-23 remontent
à la date de la saisine du procureur de la République.
317
Chacun des parents ou l'enfant peut demander à un notaire que lui soit délivré un acte de notoriété qui fera foi
de la possession d'état jusqu'à preuve contraire.
Section 3 : De l'établissement de la filiation par la possession d'état
Chapitre III : Des actions relatives à la filiation 318 p.87
L'acte de notoriété est établi sur la foi des déclarations d'au moins trois témoins et de tout autre document
produit qui attestent une réunion suffisante de faits au sens de l'article 311-1. L'acte de notoriété est signé par
le notaire et par les témoins.
La délivrance de l'acte de notoriété ne peut être demandée que dans un délai de cinq ans à compter de la
cessation de la possession d'état alléguée ou à compter du décès du parent prétendu, y compris lorsque celui-
ci est décédé avant la déclaration de naissance.
La filiation établie par la possession d'état constatée dans l'acte de notoriété est mentionnée en marge de l'acte
de naissance de l'enfant.
Aucune action n'est reçue quant à la filiation d'un enfant qui n'est pas né viable.
Le tribunal de grande instance, statuant en matière civile, est seul compétent pour connaître des actions relatives
à la filiation.
En cas d'infraction portant atteinte à la filiation d'une personne, il ne peut être statué sur l'action pénale qu'après
le jugement passé en force de chose jugée sur la question de filiation.
Tant qu'elle n'a pas été contestée en justice, la filiation légalement établie fait obstacle à l'établissement d'une
autre filiation qui la contredirait.
Sauf lorsqu'elles sont enfermées par la loi dans un autre délai, les actions relatives à la filiation se prescrivent
par dix ans à compter du jour où la personne a été privée de l'état qu'elle réclame, ou a commencé à jouir de
l'état qui lui est contesté. A l'égard de l'enfant, ce délai est suspendu pendant sa minorité.
L'action peut être exercée par les héritiers d'une personne décédée avant l'expiration du délai qui était imparti
à celle-ci pour agir.
Les héritiers peuvent également poursuivre l'action déjà engagée, à moins qu'il n'y ait eu désistement ou
péremption d'instance.
Les jugements rendus en matière de filiation sont opposables aux personnes qui n'y ont point été parties. Celles-
ci ont le droit d'y former tierce opposition dans le délai mentionné à l'article 321 si l'action leur était ouverte.
Les juges peuvent d'office ordonner que soient mis en cause tous les intéressés auxquels ils estiment que le
jugement doit être rendu commun.
325
Lors de l'accouchement, la mère peut demander que le secret de son admission et de son identité soit préservé.
Le parent, même mineur, à l'égard duquel la filiation est établie a, pendant la minorité de l'enfant, seul qualité
pour exercer l'action en recherche de maternité ou de paternité.
Si aucun lien de filiation n'est établi ou si ce parent est décédé ou dans l'impossibilité de manifester sa volonté,
l'action est intentée par le tuteur conformément aux dispositions du deuxième alinéa de l'article 408.
L'action est exercée contre le parent prétendu ou ses héritiers. A défaut d'héritiers ou si ceux-ci ont renoncé
à la succession, elle est dirigée contre l'Etat. Les héritiers renonçants sont appelés à la procédure pour y faire
valoir leurs droits.
Lorsque la présomption de paternité a été écartée en application de l'article 313, chacun des époux peut
demander, durant la minorité de l'enfant, que ses effets soient rétablis en prouvant que le mari est le père.
L'action est ouverte à l'enfant pendant les dix années qui suivent sa majorité.
330
La possession d'état peut être constatée, à la demande de toute personne qui y a intérêt, dans le délai de dix
ans à compter de sa cessation ou du décès du parent prétendu.
Lorsqu'une action est exercée en application de la présente section, le tribunal statue, s'il y a lieu, sur l'exercice
de l'autorité parentale, la contribution à l'entretien et à l'éducation de l'enfant et l'attribution du nom.
La maternité peut être contestée en rapportant la preuve que la mère n'a pas accouché de l'enfant.
La paternité peut être contestée en rapportant la preuve que le mari ou l'auteur de la reconnaissance n'est pas
le père.
333
Lorsque la possession d'état est conforme au titre, seuls peuvent agir l'enfant, l'un de ses père et mère ou celui
qui se prétend le parent véritable. L'action se prescrit par cinq ans à compter du jour où la possession d'état a
cessé ou du décès du parent dont le lien de filiation est contesté.
Nul, à l'exception du ministère public, ne peut contester la filiation lorsque la possession d'état conforme au
titre a duré au moins cinq ans depuis la naissance ou la reconnaissance, si elle a été faite ultérieurement.
A défaut de possession d'état conforme au titre, l'action en contestation peut être engagée par toute personne
qui y a intérêt dans le délai prévu à l'article 321.
335
La filiation établie par la possession d'état constatée par un acte de notoriété peut être contestée par toute
personne qui y a intérêt en rapportant la preuve contraire, dans le délai de dix ans à compter de la délivrance
de l'acte.
La filiation légalement établie peut être contestée par le ministère public si des indices tirés des actes eux-
mêmes la rendent invraisemblable ou en cas de fraude à la loi.
336-1
Lorsqu'il détient une reconnaissance paternelle prénatale dont les énonciations relatives à son auteur sont
contredites par les informations concernant le père que lui communique le déclarant, l'officier de l'état civil
compétent en application de l'article 55 établit l'acte de naissance au vu des informations communiquées par le
déclarant. Il en avise sans délai le procureur de la République qui élève le conflit de paternité sur le fondement
de l'article 336.
Lorsqu'il accueille l'action en contestation, le tribunal peut, dans l'intérêt de l'enfant, fixer les modalités des
relations de celui-ci avec la personne qui l'élevait.
342
Tout enfant dont la filiation paternelle n'est pas légalement établie, peut réclamer des subsides à celui qui a eu
des relations avec sa mère pendant la période légale de la conception.
Chapitre IV : De l'action à fins de subsides
p.90 342-2 Code civil
L'action peut être exercée pendant toute la minorité de l'enfant ; celui-ci peut encore l'exercer dans les dix
années qui suivent sa majorité si elle ne l'a pas été pendant sa minorité.
L'action est recevable même si le père ou la mère était au temps de la conception, engagé dans les liens du
mariage avec une autre personne, ou s'il existait entre eux un des empêchements à mariage réglés par les articles
161 à 164 du présent code.
Les subsides se règlent, en forme de pension, d'après les besoins de l'enfant, les ressources du débiteur, la
situation familiale de celui-ci.
La pension peut être due au-delà de la majorité de l'enfant, s'il est encore dans le besoin, à moins que cet état
ne lui soit imputable à faute.
Le défendeur peut écarter la demande en faisant la preuve par tous moyens qu'il ne peut être le père de l'enfant.
La charge des subsides se transmet à la succession du débiteur suivant les règles de l'article 767.
Les articles 327 alinéa 2, et 328 ci-dessus sont applicables à l'action à fins de subsides.
Le jugement qui alloue les subsides crée entre le débiteur et le bénéficiaire, ainsi que, le cas échéant, entre
chacun d'eux et les parents ou le conjoint de l'autre, les empêchements à mariage réglés par les articles 161
à 164 du présent code.
La chose jugée sur l'action à fins de subsides n'élève aucune fin de non-recevoir contre une action ultérieure
en recherche de paternité.
L'allocation des subsides cessera d'avoir effet si la filiation paternelle de l'enfant vient à être établie par la suite
à l'endroit d'un autre que le débiteur.
L'adoption peut être demandée par deux époux non séparés de corps, mariés depuis plus de deux ans ou âgés
l'un et l'autre de plus de vingt-huit ans.
L'adoption peut être aussi demandée par toute personne âgée de plus de vingt-huit ans.
Si l'adoptant est marié et non séparé de corps, le consentement de son conjoint est nécessaire à moins que ce
conjoint ne soit dans l'impossibilité de manifester sa volonté.
La condition d'âge prévue à l'article précédent n'est pas exigée en cas d'adoption de l'enfant du conjoint.
Les adoptants doivent avoir quinze ans de plus que les enfants qu'ils se proposent d'adopter. Si ces derniers
sont les enfants de leur conjoint, la différence d'âge exigée n'est que de dix ans.
Toutefois, le tribunal peut, s'il y a de justes motifs, prononcer l'adoption lorsque la différence d'âge est inférieure
à celles que prévoit l'alinéa précédent.
L'adoption n'est permise qu'en faveur des enfants âgés de moins de quinze ans, accueillis au foyer du ou des
adoptants depuis au moins six mois.
Toutefois, si l'enfant a plus de quinze ans et a été accueilli avant d'avoir atteint cet âge par des personnes qui
ne remplissaient pas les conditions légales pour adopter ou s'il a fait l'objet d'une adoption simple avant d'avoir
atteint cet âge, l'adoption plénière pourra être demandée, si les conditions en sont remplies, pendant la minorité
de l'enfant et dans les deux ans suivant sa majorité.
S'il a plus de treize ans, l'adopté doit consentir personnellement à son adoption plénière. Ce consentement est
donné selon les formes prévues au premier alinéa de l'article 348-3. Il peut être rétracté à tout moment jusqu'au
prononcé de l'adoption.
Nul ne peut être adopté par plusieurs personnes si ce n'est par deux époux.
Toutefois, une nouvelle adoption peut être prononcée soit après décès de l'adoptant, ou des deux adoptants,
soit encore après décès de l'un des deux adoptants, si la demande est présentée par le nouveau conjoint du
survivant d'entre eux.
348 Loi n°66-500 du 11 juillet 1966 - art. 1 - JORF 12 juillet 1966 en vigueur le 1er novembre 1966
Lorsque la filiation d'un enfant est établie à l'égard de son père et de sa mère, ceux-ci doivent consentir l'un
et l'autre à l'adoption.
Si l'un des deux est mort ou dans l'impossibilité de manifester sa volonté, s'il a perdu ses droits d'autorité
parentale, le consentement de l'autre suffit.
Lorsque la filiation d'un enfant n'est établie qu'à l'égard d'un de ses auteurs, celui-ci donne le consentement
à l'adoption.
Lorsque les père et mère de l'enfant sont décédés, dans l'impossibilité de manifester leur volonté ou s'ils ont
perdu leurs droits d'autorité parentale, le consentement est donné par le conseil de famille, après avis de la
personne qui, en fait, prend soin de l'enfant.
Il en est de même lorsque la filiation de l'enfant n'est pas établie.
Le consentement à l'adoption est donné devant un notaire français ou étranger, ou devant les agents
diplomatiques ou consulaires français. Il peut également être reçu par le service de l'aide sociale à l'enfance
lorsque l'enfant lui a été remis.
Le consentement à l'adoption peut être rétracté pendant deux mois. La rétractation doit être faite par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception adressée à la personne ou au service qui a reçu le consentement
à l'adoption. La remise de l'enfant à ses parents sur demande même verbale vaut également preuve de la
rétractation.
Si à l'expiration du délai de deux mois, le consentement n'a pas été rétracté, les parents peuvent encore
demander la restitution de l'enfant à condition que celui-ci n'ait pas été placé en vue de l'adoption. Si la personne
qui l'a recueilli refuse de le rendre, les parents peuvent saisir le tribunal qui apprécie, compte tenu de l'intérêt
de l'enfant, s'il y a lieu d'en ordonner la restitution. La restitution rend caduc le consentement à l'adoption.
Lorsque les père et mère ou le conseil de famille consentent à l'adoption de l'enfant en le remettant au service
de l'aide sociale à l'enfance ou à un organisme autorisé pour l'adoption, le choix de l'adoptant est laissé au
tuteur avec l'accord du conseil de famille des pupilles de l'Etat ou du conseil de famille de la tutelle organisée
à l'initiative de l'organisme autorisé pour l'adoption.
Sauf le cas où il existe un lien de parenté ou d'alliance jusqu'au sixième degré inclus entre l'adoptant et l'adopté,
le consentement à l'adoption des enfants de moins de deux ans n'est valable que si l'enfant a été effectivement
remis au service de l'aide sociale à l'enfance ou à un organisme autorisé pour l'adoption.
Le tribunal peut prononcer l'adoption s'il estime abusif le refus de consentement opposé par les parents ou
par l'un d'entre eux seulement, lorsqu'ils se sont désintéressés de l'enfant au risque d'en compromettre la santé
ou la moralité.
Il en est de même en cas de refus abusif de consentement du conseil de famille.
349 Loi n°66-500 du 11 juillet 1966 - art. 1 - JORF 12 juillet 1966 en vigueur le 1er novembre 1966
Pour les pupilles de l'Etat dont les parents n'ont pas consenti à l'adoption, le consentement est donné par le
conseil de famille de ces pupilles.
Le placement en vue de l'adoption est réalisé par la remise effective aux futurs adoptants d'un enfant pour
lequel il a été valablement et définitivement consenti à l'adoption, d'un pupille de l'Etat ou d'un enfant déclaré
abandonné par décision judiciaire.
Lorsque la filiation de l'enfant n'est pas établie, il ne peut y avoir de placement en vue de l'adoption pendant
un délai de deux mois à compter du recueil de l'enfant.
Le placement ne peut avoir lieu lorsque les parents ont demandé la restitution de l'enfant tant qu'il n'a pas été
statué sur le bien-fondé de cette demande à la requête de la partie la plus diligente.
352 Loi n°66-500 du 11 juillet 1966 - art. 1 - JORF 12 juillet 1966 en vigueur le 1er novembre 1966
Le placement en vue de l'adoption met obstacle à toute restitution de l'enfant à sa famille d'origine. Il fait échec
à toute déclaration de filiation et à toute reconnaissance.
Si le placement en vue de l'adoption cesse ou si le tribunal a refusé de prononcer l'adoption, les effets de ce
placement sont rétroactivement résolus.
L'adoption est prononcée à la requête de l'adoptant par le tribunal de grande instance qui vérifie dans un délai
de six mois à compter de la saisine du tribunal si les conditions de la loi sont remplies et si l'adoption est
conforme à l'intérêt de l'enfant.
Le mineur capable de discernement est entendu par le tribunal ou, lorsque son intérêt le commande, par la
personne désignée par le tribunal à cet effet. Il doit être entendu selon des modalités adaptées à son âge et
à son degré de maturité. Lorsque le mineur refuse d'être entendu, le juge apprécie le bien-fondé de ce refus.
Le mineur peut être entendu seul ou avec un avocat ou une personne de son choix. Si ce choix n'apparaît pas
conforme à l'intérêt du mineur, le juge peut procéder à la désignation d'une autre personne
Dans le cas où l'adoptant a des descendants le tribunal vérifie en outre si l'adoption n'est pas de nature à
compromettre la vie familiale.
Si l'adoptant décède, après avoir régulièrement recueilli l'enfant en vue de son adoption, la requête peut être
présentée en son nom par le conjoint survivant ou l'un des héritiers de l'adoptant.
Si l'enfant décède après avoir été régulièrement recueilli en vue de son adoption, la requête peut toutefois être
présentée. Le jugement produit effet le jour précédant le décès et emporte uniquement modification de l'état
civil de l'enfant.
Le jugement prononçant l'adoption n'est pas motivé.
353-1 Loi n°2002-93 du 22 janvier 2002 - art. 15 - JORF 23 janvier 2002 - NOR: MESX0205318L
Dans le cas d'adoption d'un pupille de l'Etat, d'un enfant remis à un organisme autorisé pour l'adoption ou d'un
enfant étranger qui n'est pas l'enfant du conjoint de l'adoptant, le tribunal vérifie avant de prononcer l'adoption
que le ou les requérants ont obtenu l'agrément pour adopter ou en étaient dispensés.
Si l'agrément a été refusé ou s'il n'a pas été délivré dans le délai légal, le tribunal peut prononcer l'adoption s'il
estime que les requérants sont aptes à accueillir l'enfant et que celle-ci est conforme à son intérêt.
La tierce opposition à l'encontre du jugement d'adoption n'est recevable qu'en cas de dol ou de fraude imputable
aux adoptants.
Constitue un dol au sens du premier alinéa la dissimulation au tribunal du maintien des liens entre l'enfant
adopté et un tiers, décidé par le juge aux affaires familiales sur le fondement de l'article 371-4.
Dans les quinze jours de la date à laquelle elle est passée en force de chose jugée, la décision prononçant
l'adoption plénière est transcrite sur les registres de l'état civil du lieu de naissance de l'adopté, à la requête
du procureur de la République.
Lorsque l'adopté est né à l'étranger, la décision est transcrite sur les registres du service central d'état civil du
ministère des affaires étrangères.
La transcription énonce le jour, l'heure et le lieu de la naissance, le sexe de l'enfant ainsi que ses nom de famille
et prénoms, tels qu'ils résultent du jugement d'adoption, les prénoms, noms, date et lieu de naissance, profession
et domicile du ou des adoptants. Elle ne contient aucune indication relative à la filiation réelle de l'enfant.
La transcription tient lieu d'acte de naissance à l'adopté.
L'acte de naissance originaire conservé par un officier de l'état civil français et, le cas échéant, l'acte de
naissance établi en application de l'article 58 sont, à la diligence du procureur de la République, revêtus de la
mention " adoption " et considérés comme nuls.
355 Loi n°66-500 du 11 juillet 1966 - art. 1 - JORF 12 juillet 1966 en vigueur le 1er novembre 1966
L'adoption confère à l'enfant une filiation qui se substitue à sa filiation d'origine : l'adopté cesse d'appartenir à
sa famille par le sang, sous réserve des prohibitions au mariage visées aux articles 161 à 164.
Toutefois l'adoption de l'enfant du conjoint laisse subsister sa filiation d'origine à l'égard de ce conjoint et de
sa famille. Elle produit, pour le surplus, les effets d'une adoption par deux époux.
A l'exception de son dernier alinéa, l'article 357 est applicable à l'enfant qui a fait l'objet d'une adoption
régulièrement prononcée à l'étranger ayant en France les effets de l'adoption plénière.
Les adoptants exercent l'option qui leur est ouverte par cet article lors de la demande de transcription du
jugement d'adoption, par déclaration adressée au procureur de la République du lieu où cette transcription doit
être opérée.
Lorsque les adoptants sollicitent l'exequatur du jugement d'adoption étranger, ils joignent la déclaration
d'option à leur demande. Mention de cette déclaration est portée dans la décision.
La mention du nom choisi est opérée à la diligence du procureur de la République, dans l'acte de naissance
de l'enfant.
L'adopté a, dans la famille de l'adoptant, les mêmes droits et les mêmes obligations qu'un enfant dont la filiation
est établie en application du titre VII du présent livre.
Les dispositions des articles 343 à 344, du dernier alinéa de l'article 345, des articles 346 à 350, 353, 353-1,
353-2, 355 et du dernier alinéa de l'article 357 sont applicables à l'adoption simple.
Dans les quinze jours de la date à laquelle elle est passée en force de chose jugée, la décision prononçant
l'adoption simple est mentionnée ou transcrite sur les registres de l'état civil à la requête du procureur de la
République.
L'adoption simple confère le nom de l'adoptant à l'adopté en l'ajoutant au nom de ce dernier. Toutefois, si
l'adopté est majeur, il doit consentir à cette adjonction.
Lorsque l'adopté et l'adoptant, ou l'un d'eux, portent un double nom de famille, le nom conféré à l'adopté résulte
de l'adjonction du nom de l'adoptant à son propre nom, dans la limite d'un seul nom pour chacun d'eux. Le
choix du nom adjoint ainsi que l'ordre des deux noms appartient à l'adoptant, qui doit recueillir le consentement
personnel de l'adopté âgé de plus de treize ans. En cas de désaccord ou à défaut de choix, le nom conféré à
l'adopté résulte de l'adjonction en seconde position du premier nom de l'adoptant au premier nom de l'adopté.
En cas d'adoption par deux époux, le nom ajouté à celui de l'adopté est, à la demande des adoptants, celui de l'un
d'eux, dans la limite d'un nom. Si l'adopté porte un double nom de famille, le choix du nom conservé et l'ordre
des noms adjoints appartient aux adoptants, qui doivent recueillir le consentement personnel de l'adopté âgé de
plus de treize ans. En cas de désaccord ou à défaut de choix, le nom conféré à l'adopté résulte de l'adjonction
en seconde position du premier nom des adoptants selon l'ordre alphabétique, au premier nom de l'adopté.
Le tribunal peut, toutefois, à la demande de l'adoptant, décider que l'adopté ne portera que le nom de l'adoptant
ou, en cas d'adoption de l'enfant du conjoint, que l'adopté conservera son nom d'origine. En cas d'adoption par
deux époux, le nom de famille substitué à celui de l'adopté peut, au choix des adoptants, être soit celui de l'un
d'eux, soit leurs deux noms accolés dans l'ordre choisi par eux et dans la limite d'un seul nom pour chacun
d'eux. Cette demande peut également être formée postérieurement à l'adoption. Si l'adopté est âgé de plus de
treize ans, son consentement personnel à cette substitution du nom de famille est nécessaire.
Les dispositions de l'article 363 sont applicables à l'enfant ayant fait l'objet d'une adoption régulièrement
prononcée à l'étranger ayant en France les effets d'une adoption simple, lorsque l'acte de naissance de l'adopté
est conservé par une autorité française.
Les adoptants exercent l'option qui leur est ouverte par cet article par déclaration adressée au procureur de la
République du lieu où l'acte de naissance est conservé à l'occasion de la demande de mise à jour de celui-ci.
La mention du nom choisi est portée à la diligence du procureur de la République dans l'acte de naissance
de l'enfant.
L'adopté reste dans sa famille d'origine et y conserve tous ses droits, notamment ses droits héréditaires.
Les prohibitions au mariage prévues aux articles 161 à 164 du présent code s'appliquent entre l'adopté et sa
famille d'origine.
L'adoptant est seul investi à l'égard de l'adopté de tous les droits d'autorité parentale, inclus celui de consentir
au mariage de l'adopté, à moins qu'il ne soit le conjoint du père ou de la mère de l'adopté ; dans ce cas, l'adoptant
a l'autorité parentale concurremment avec son conjoint, lequel en conserve seul l'exercice, sous réserve d'une
déclaration conjointe avec l'adoptant adressée au directeur des services de greffe judiciaires du tribunal de
grande instance aux fins d'un exercice en commun de cette autorité.
Les droits d'autorité parentale sont exercés par le ou les adoptants dans les conditions prévues par le chapitre
Ier du titre IX du présent livre.
Les règles de l'administration légale et de la tutelle des mineurs s'appliquent à l'adopté.
L'adopté doit des aliments à l'adoptant s'il est dans le besoin et, réciproquement, l'adoptant doit des aliments
à l'adopté. Les père et mère de l'adopté ne sont tenus de lui fournir des aliments que s'il ne peut les obtenir
de l'adoptant.L'obligation de fournir des aliments à ses père et mère cesse pour l'adopté dès lors qu'il a été
admis en qualité de pupille de l'Etat ou pris en charge dans les délais prescrits à l'article L. 132-6 du code de
l'action sociale et des familles.
L'adopté et ses descendants ont, dans la famille de l'adoptant, les droits successoraux prévus au chapitre III
du titre Ier du livre III.
L'adopté et ses descendants n'ont cependant pas la qualité d'héritier réservataire à l'égard des ascendants de
l'adoptant.
Dans la succession de l'adopté, à défaut de descendants et de conjoint survivant, les biens donnés par l'adoptant
ou recueillis dans sa succession retournent à l'adoptant ou à ses descendants, s'ils existent encore en nature
lors du décès de l'adopté, à charge de contribuer aux dettes et sous réserve des droits acquis par les tiers. Les
biens que l'adopté avait reçus à titre gratuit de ses père et mère retournent pareillement à ces derniers ou à
leurs descendants.
Le surplus des biens de l'adopté se divise par moitié entre la famille d'origine et la famille de l'adoptant.
L'adoption conserve tous ses effets, nonobstant l'établissement ultérieur d'un lien de filiation.
S'il est justifié de motifs graves, l'adoption peut être révoquée, lorsque l'adopté est majeur, à la demande de
ce dernier ou de l'adoptant.
Lorsque l'adopté est mineur, la révocation de l'adoption ne peut être demandée que par le ministère public.
La révocation fait cesser pour l'avenir tous les effets de l'adoption, à l'exception de la modification des prénoms.
Les conditions de l'adoption sont soumises à la loi nationale de l'adoptant ou, en cas d'adoption par deux époux,
par la loi qui régit les effets de leur union. L'adoption ne peut toutefois être prononcée si la loi nationale de
l'un et l'autre époux la prohibe.
L'adoption d'un mineur étranger ne peut être prononcée si sa loi personnelle prohibe cette institution, sauf si
ce mineur est né et réside habituellement en France.
Quelle que soit la loi applicable, l'adoption requiert le consentement du représentant légal de l'enfant. Le
consentement doit être libre, obtenu sans aucune contrepartie, après la naissance de l'enfant et éclairé sur les
conséquences de l'adoption, en particulier, s'il est donné en vue d'une adoption plénière, sur le caractère complet
et irrévocable de la rupture du lien de filiation préexistant.
L'adoption régulièrement prononcée à l'étranger produit en France les effets de l'adoption plénière si elle rompt
de manière complète et irrévocable le lien de filiation préexistant. A défaut, elle produit les effets de l'adoption
simple. Elle peut être convertie en adoption plénière si les consentements requis ont été donnés expressément
en connaissance de cause.
L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant.
Elle appartient aux parents jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité,
sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa
personne.
Les parents associent l'enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.
Chacun des parents contribue à l'entretien et à l'éducation des enfants à proportion de ses ressources, de celles
de l'autre parent, ainsi que des besoins de l'enfant.
Cette obligation ne cesse pas de plein droit lorsque l'enfant est majeur.
L'enfant ne peut, sans permission des père et mère, quitter la maison familiale et il ne peut en être retiré que
dans les cas de nécessité que détermine la loi.
L'enfant a le droit d'entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. Seul l'intérêt de l'enfant peut
faire obstacle à l'exercice de ce droit.
Si tel est l'intérêt de l'enfant, le juge aux affaires familiales fixe les modalités des relations entre l'enfant et un
tiers, parent ou non, en particulier lorsque ce tiers a résidé de manière stable avec lui et l'un de ses parents, a
pourvu à son éducation, à son entretien ou à son installation, et a noué avec lui des liens affectifs durables.
L'enfant ne doit pas être séparé de ses frères et soeurs, sauf si cela n'est pas possible ou si son intérêt commande
une autre solution. S'il y a lieu, le juge statue sur les relations personnelles entre les frères et soeurs.
371-6
L'enfant quittant le territoire national sans être accompagné d'un titulaire de l'autorité parentale est muni d'une
autorisation de sortie du territoire signée d'un titulaire de l'autorité parentale.
Un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions d'application du présent article.
372-2 Loi n°2002-305 du 4 mars 2002 - art. 5 - JORF 5 mars 2002 - NOR: JUSX0104902L
A l'égard des tiers de bonne foi, chacun des parents est réputé agir avec l'accord de l'autre, quand il fait seul
un acte usuel de l'autorité parentale relativement à la personne de l'enfant.
Est privé de l'exercice de l'autorité parentale le père ou la mère qui est hors d'état de manifester sa volonté, en
raison de son incapacité, de son absence ou de toute autre cause.
Si l'un des père et mère décède ou se trouve privé de l'exercice de l'autorité parentale, l'autre exerce seul cette
autorité.
La séparation des parents est sans incidence sur les règles de dévolution de l'exercice de l'autorité parentale.
Chacun des père et mère doit maintenir des relations personnelles avec l'enfant et respecter les liens de celui-
ci avec l'autre parent.
A cette fin, à titre exceptionnel, à la demande de la personne directement intéressée ou du juge aux affaires
familiales, le procureur de la République peut requérir le concours de la force publique pour faire exécuter
une décision du juge aux affaires familiales, une convention de divorce par consentement mutuel prenant la
forme d'un acte sous signature privée contresigné par avocats déposé au rang des minutes d'un notaire ou une
convention homologuée fixant les modalités d'exercice de l'autorité parentale.
Tout changement de résidence de l'un des parents, dès lors qu'il modifie les modalités d'exercice de l'autorité
parentale, doit faire l'objet d'une information préalable et en temps utile de l'autre parent. En cas de désaccord,
le parent le plus diligent saisit le juge aux affaires familiales qui statue selon ce qu'exige l'intérêt de l'enfant.
Le juge répartit les frais de déplacement et ajuste en conséquence le montant de la contribution à l'entretien
et à l'éducation de l'enfant.
373-2-1
Si l'intérêt de l'enfant le commande, le juge peut confier l'exercice de l'autorité parentale à l'un des deux parents.
L'exercice du droit de visite et d'hébergement ne peut être refusé à l'autre parent que pour des motifs graves.
Lorsque, conformément à l'intérêt de l'enfant, la continuité et l'effectivité des liens de l'enfant avec le parent
qui n'a pas l'exercice de l'autorité parentale l'exigent, le juge aux affaires familiales peut organiser le droit de
visite dans un espace de rencontre désigné à cet effet.
Lorsque l'intérêt de l'enfant le commande ou lorsque la remise directe de l'enfant à l'autre parent présente un
danger pour l'un d'eux, le juge en organise les modalités pour qu'elle présente toutes les garanties nécessaires.
Il peut prévoir qu'elle s'effectue dans un espace de rencontre qu'il désigne, ou avec l'assistance d'un tiers de
confiance ou du représentant d'une personne morale qualifiée.
Le parent qui n'a pas l'exercice de l'autorité parentale conserve le droit et le devoir de surveiller l'entretien et
l'éducation de l'enfant. Il doit être informé des choix importants relatifs à la vie de ce dernier. Il doit respecter
l'obligation qui lui incombe en vertu de l'article 371-2.
En cas de séparation entre les parents, ou entre ceux-ci et l'enfant, la contribution à son entretien et à son
éducation prend la forme d'une pension alimentaire versée, selon le cas, par l'un des parents à l'autre, ou à la
personne à laquelle l'enfant a été confié.
Les modalités et les garanties de cette pension alimentaire sont fixées par la convention homologuée visée à
l'article 373-2-7 ou, à défaut, par le juge. Cette convention ou, à défaut, le juge peut prévoir le versement de
la pension alimentaire par virement bancaire ou par tout autre moyen de paiement.
Cette pension peut en tout ou partie prendre la forme d'une prise en charge directe de frais exposés au profit
de l'enfant.
Elle peut être en tout ou partie servie sous forme d'un droit d'usage et d'habitation.
Lorsque le parent débiteur de la pension alimentaire a fait l'objet d'une plainte déposée à la suite de menaces
ou de violences volontaires sur le parent créancier ou l'enfant ou d'une condamnation pour de telles menaces
ou violences ou lorsque de telles menaces ou violences sont mentionnées dans une décision de justice, le juge
peut prévoir que cette pension est versée au directeur de l'organisme débiteur des prestations familiales.
373-2-3 Loi n°2002-305 du 4 mars 2002 - art. 6 - JORF 5 mars 2002 - NOR: JUSX0104902L
Lorsque la consistance des biens du débiteur s'y prête, la pension alimentaire peut être remplacée, en tout ou
partie, sous les modalités et garanties prévues par la convention homologuée ou par le juge, par le versement
d'une somme d'argent entre les mains d'un organisme accrédité chargé d'accorder en contrepartie à l'enfant une
rente indexée, l'abandon de biens en usufruit ou l'affectation de biens productifs de revenus.
L'attribution d'un complément, notamment sous forme de pension alimentaire, peut, s'il y a lieu, être demandée
ultérieurement.
Le parent qui assume à titre principal la charge d'un enfant majeur qui ne peut lui-même subvenir à ses besoins
peut demander à l'autre parent de lui verser une contribution à son entretien et à son éducation. Le juge peut
décider ou les parents convenir que cette contribution sera versée en tout ou partie entre les mains de l'enfant.
373-2-6
Le juge du tribunal de grande instance délégué aux affaires familiales règle les questions qui lui sont soumises
dans le cadre du présent chapitre en veillant spécialement à la sauvegarde des intérêts des enfants mineurs.
Le juge peut prendre les mesures permettant de garantir la continuité et l'effectivité du maintien des liens de
l'enfant avec chacun de ses parents.
Il peut notamment ordonner l'interdiction de sortie de l'enfant du territoire français sans l'autorisation des deux
parents. Cette interdiction de sortie du territoire sans l'autorisation des deux parents est inscrite au fichier des
personnes recherchées par le procureur de la République.
Il peut, même d'office, ordonner une astreinte pour assurer l'exécution de sa décision. Si les circonstances en
font apparaître la nécessité, il peut assortir d'une astreinte la décision rendue par un autre juge ainsi que l'accord
parental constaté dans la convention de divorce par consentement mutuel. Les dispositions des articles L. 131-2
à L. 131-4 du code des procédures civiles d'exécution sont applicables.
Il peut également, lorsqu'un parent fait délibérément obstacle de façon grave ou renouvelée à l'exécution d'une
décision, d'une convention de divorce par consentement mutuel prenant la forme d'un acte sous signature privée
contresigné par avocats déposé au rang des minutes d'un notaire ou d'une convention homologuée fixant les
modalités d'exercice de l'autorité parentale, le condamner au paiement d'une amende civile d'un montant qui
ne peut excéder 10 000 €.
373-2-7 Loi n°2002-305 du 4 mars 2002 - art. 5 - JORF 5 mars 2002 - NOR: JUSX0104902L
Les parents peuvent saisir le juge aux affaires familiales afin de faire homologuer la convention par laquelle ils
organisent les modalités d'exercice de l'autorité parentale et fixent la contribution à l'entretien et à l'éducation
de l'enfant.
Le juge homologue la convention sauf s'il constate qu'elle ne préserve pas suffisamment l'intérêt de l'enfant
ou que le consentement des parents n'a pas été donné librement.
373-2-8 Loi n°2002-305 du 4 mars 2002 - art. 6 - JORF 5 mars 2002 - NOR: JUSX0104902L
Le juge peut également être saisi par l'un des parents ou le ministère public, qui peut lui-même être saisi par un
tiers, parent ou non, à l'effet de statuer sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale et sur la contribution
à l'entretien et à l'éducation de l'enfant.
373-2-9
Section 1 : De l'exercice de l'autorité parentale
p.102 373-2-9-1 Code civil
En application des deux articles précédents, la résidence de l'enfant peut être fixée en alternance au domicile
de chacun des parents ou au domicile de l'un d'eux.
A la demande de l'un des parents ou en cas de désaccord entre eux sur le mode de résidence de l'enfant, le
juge peut ordonner à titre provisoire une résidence en alternance dont il détermine la durée. Au terme de celle-
ci, le juge statue définitivement sur la résidence de l'enfant en alternance au domicile de chacun des parents
ou au domicile de l'un d'eux.
Lorsque la résidence de l'enfant est fixée au domicile de l'un des parents, le juge aux affaires familiales statue
sur les modalités du droit de visite de l'autre parent. Ce droit de visite, lorsque l'intérêt de l'enfant le commande,
peut, par décision spécialement motivée, être exercé dans un espace de rencontre désigné par le juge.
Lorsque l'intérêt de l'enfant le commande ou lorsque la remise directe de l'enfant à l'autre parent présente un
danger pour l'un d'eux, le juge en organise les modalités pour qu'elle présente toutes les garanties nécessaires.
Il peut prévoir qu'elle s'effectue dans un espace de rencontre qu'il désigne, ou avec l'assistance d'un tiers de
confiance ou du représentant d'une personne morale qualifiée.
373-2-9-1
Lorsqu'il est saisi d'une requête relative aux modalités d'exercice de l'autorité parentale, le juge aux affaires
familiales peut attribuer provisoirement la jouissance du logement de la famille à l'un des deux parents, le cas
échéant en constatant l'accord des parties sur le montant d'une indemnité d'occupation.
Le juge fixe la durée de cette jouissance pour une durée maximale de six mois.
Lorsque le bien appartient aux parents en indivision, la mesure peut être prorogée, à la demande de l'un ou
l'autre des parents, si durant ce délai le tribunal a été saisi des opérations de liquidation partage par la partie
la plus diligente.
373-2-11
Lorsqu'il se prononce sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale, le juge prend notamment en
considération :
1° La pratique que les parents avaient précédemment suivie ou les accords qu'ils avaient pu antérieurement
conclure ;
2° Les sentiments exprimés par l'enfant mineur dans les conditions prévues à l'article 388-1 ;
3° L'aptitude de chacun des parents à assumer ses devoirs et respecter les droits de l'autre ;
4° Le résultat des expertises éventuellement effectuées, tenant compte notamment de l'âge de l'enfant ;
5° Les renseignements qui ont été recueillis dans les éventuelles enquêtes et contre-enquêtes sociales prévues
à l'article 373-2-12 ;
6° Les pressions ou violences, à caractère physique ou psychologique, exercées par l'un des parents sur la
personne de l'autre.
373-2-12 Loi n°2002-305 du 4 mars 2002 - art. 5 - JORF 5 mars 2002 - NOR: JUSX0104902L
Avant toute décision fixant les modalités de l'exercice de l'autorité parentale et du droit de visite ou confiant les
enfants à un tiers, le juge peut donner mission à toute personne qualifiée d'effectuer une enquête sociale. Celle-
ci a pour but de recueillir des renseignements sur la situation de la famille et les conditions dans lesquelles
vivent et sont élevés les enfants.
Si l'un des parents conteste les conclusions de l'enquête sociale, une contre-enquête peut à sa demande être
ordonnée.
L'enquête sociale ne peut être utilisée dans le débat sur la cause du divorce.
Les dispositions contenues dans la convention homologuée ou dans la convention de divorce par consentement
mutuel prenant la forme d'un acte sous signature privée contresigné par avocats déposé au rang des minutes d'un
notaire ainsi que les décisions relatives à l'exercice de l'autorité parentale peuvent être modifiées ou complétées
à tout moment par le juge, à la demande des ou d'un parent ou du ministère public, qui peut lui-même être
saisi par un tiers, parent ou non.
La séparation des parents ne fait pas obstacle à la dévolution prévue à l'article 373-1, lors même que celui
des père et mère qui demeure en état d'exercer l'autorité parentale aurait été privé de l'exercice de certains des
attributs de cette autorité par l'effet du jugement prononcé contre lui.
Le juge peut, à titre exceptionnel et si l'intérêt de l'enfant l'exige, notamment lorsqu'un des parents est privé de
l'exercice de l'autorité parentale, décider de confier l'enfant à un tiers, choisi de préférence dans sa parenté. Il
est saisi et statue conformément aux articles 373-2-8 et 373-2-11.
Dans des circonstances exceptionnelles, le juge aux affaires familiales qui statue sur les modalités de l'exercice
de l'autorité parentale après séparation des parents peut décider, du vivant même des parents, qu'en cas de
décès de celui d'entre eux qui exerce cette autorité, l'enfant n'est pas confié au survivant. Il peut, dans ce cas,
désigner la personne à laquelle l'enfant est provisoirement confié.
Lorsque l'enfant a été confié à un tiers, l'autorité parentale continue d'être exercée par les père et mère ; toutefois,
la personne à qui l'enfant a été confié accomplit tous les actes usuels relatifs à sa surveillance et à son éducation.
Le juge aux affaires familiales, en confiant l'enfant à titre provisoire à un tiers, peut décider qu'il devra requérir
l'ouverture d'une tutelle.
S'il ne reste plus ni père ni mère en état d'exercer l'autorité parentale, il y aura lieu à l'ouverture d'une tutelle
ainsi qu'il est dit à l'article 390 ci-dessous.
Le tribunal qui statue sur l'établissement d'une filiation peut décider de confier provisoirement l'enfant à un
tiers qui sera chargé de requérir l'organisation de la tutelle.
Dans tous les cas prévus au présent titre, la tutelle peut être ouverte lors même qu'il n'y aurait pas de biens
à administrer.
Elle est alors organisée selon les règles prévues au titre X.
Si la santé, la sécurité ou la moralité d'un mineur non émancipé sont en danger, ou si les conditions de son
éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises, des
mesures d'assistance éducative peuvent être ordonnées par justice à la requête des père et mère conjointement,
ou de l'un d'eux, de la personne ou du service à qui l'enfant a été confié ou du tuteur, du mineur lui-même ou
du ministère public. Dans les cas où le ministère public a été avisé par le président du conseil départemental,
il s'assure que la situation du mineur entre dans le champ d'application de l'article L. 226-4 du code de l'action
sociale et des familles. Le juge peut se saisir d'office à titre exceptionnel.
Elles peuvent être ordonnées en même temps pour plusieurs enfants relevant de la même autorité parentale.
La décision fixe la durée de la mesure sans que celle-ci puisse excéder deux ans. La mesure peut être renouvelée
par décision motivée.
Cependant, lorsque les parents présentent des difficultés relationnelles et éducatives graves, sévères
et chroniques, évaluées comme telles dans l'état actuel des connaissances, affectant durablement leurs
compétences dans l'exercice de leur responsabilité parentale, une mesure d'accueil exercée par un service ou
une institution peut être ordonnée pour une durée supérieure, afin de permettre à l'enfant de bénéficier d'une
continuité relationnelle, affective et géographique dans son lieu de vie dès lors qu'il est adapté à ses besoins
immédiats et à venir.
Un rapport concernant la situation de l'enfant doit être transmis annuellement, ou tous les six mois pour les
enfants de moins de deux ans, au juge des enfants.
Le juge des enfants est compétent, à charge d'appel, pour tout ce qui concerne l'assistance éducative.
Il doit toujours s'efforcer de recueillir l'adhésion de la famille à la mesure envisagée et se prononcer en stricte
considération de l'intérêt de l'enfant.
Chaque fois qu'il est possible, le mineur doit être maintenu dans son milieu actuel. Dans ce cas, le juge désigne,
soit une personne qualifiée, soit un service d'observation, d'éducation ou de rééducation en milieu ouvert, en lui
donnant mission d'apporter aide et conseil à la famille, afin de surmonter les difficultés matérielles ou morales
qu'elle rencontre. Cette personne ou ce service est chargé de suivre le développement de l'enfant et d'en faire
rapport au juge périodiquement.
Lorsqu'il confie un mineur à un service mentionné au premier alinéa, il peut autoriser ce dernier à lui assurer
un hébergement exceptionnel ou périodique à condition que ce service soit spécifiquement habilité à cet effet.
Chaque fois qu'il héberge le mineur en vertu de cette autorisation, le service en informe sans délai ses parents
ou ses représentants légaux ainsi que le juge des enfants et le président du conseil départemental. Le juge est
saisi de tout désaccord concernant cet hébergement.
Le juge peut aussi subordonner le maintien de l'enfant dans son milieu à des obligations particulières, telles
que celle de fréquenter régulièrement un établissement sanitaire ou d'éducation, ordinaire ou spécialisé, le cas
échéant sous régime de l'internat ou d'exercer une activité professionnelle.
4° A un service ou à un établissement habilité pour l'accueil de mineurs à la journée ou suivant toute autre
modalité de prise en charge ;
5° A un service ou à un établissement sanitaire ou d'éducation, ordinaire ou spécialisé.
Toutefois, lorsqu'une requête en divorce a été présentée ou un jugement de divorce rendu entre les père et
mère ou lorsqu'une requête en vue de statuer sur la résidence et les droits de visite afférents à un enfant a
été présentée ou une décision rendue entre les père et mère, ces mesures ne peuvent être prises que si un fait
nouveau de nature à entraîner un danger pour le mineur s'est révélé postérieurement à la décision statuant sur
les modalités de l'exercice de l'autorité parentale ou confiant l'enfant à un tiers. Elles ne peuvent faire obstacle
à la faculté qu'aura le juge aux affaires familiales de décider, par application de l'article 373-3, à qui l'enfant
devra être confié. Les mêmes règles sont applicables à la séparation de corps.
Le procureur de la République peut requérir directement le concours de la force publique pour faire exécuter
les décisions de placement rendues en assistance éducative.
Dans les cas spécifiés aux 1°, 2°, 4° et 5° de l'article précédent, le juge peut charger, soit une personne qualifiée,
soit un service d'observation, d'éducation ou de rééducation en milieu ouvert d'apporter aide et conseil à la
personne ou au service à qui l'enfant a été confié ainsi qu'à la famille et de suivre le développement de l'enfant.
Dans tous les cas, le juge peut assortir la remise de l'enfant des mêmes modalités que sous l'article 375-2,
troisième alinéa. Il peut aussi décider qu'il lui sera rendu compte périodiquement de la situation de l'enfant.
A titre provisoire mais à charge d'appel, le juge peut, pendant l'instance, soit ordonner la remise provisoire
du mineur à un centre d'accueil ou d'observation, soit prendre l'une des mesures prévues aux articles 375-3
et 375-4.
En cas d'urgence, le procureur de la République du lieu où le mineur a été trouvé a le même pouvoir, à charge de
saisir dans les huit jours le juge compétent, qui maintiendra, modifiera ou rapportera la mesure. Si la situation
de l'enfant le permet, le procureur de la République fixe la nature et la fréquence du droit de correspondance,
de visite et d'hébergement des parents, sauf à les réserver si l'intérêt de l'enfant l'exige.
Lorsqu'un service de l'aide sociale à l'enfance signale la situation d'un mineur privé temporairement ou
définitivement de la protection de sa famille, selon le cas, le procureur de la République ou le juge des enfants
demande au ministère de la justice de lui communiquer, pour chaque département, les informations permettant
l'orientation du mineur concerné.
Le procureur de la République ou le juge des enfants prend sa décision en stricte considération de l'intérêt de
l'enfant, qu'il apprécie notamment à partir des éléments ainsi transmis pour garantir des modalités d'accueil
adaptées.
En cas d'urgence, dès lors qu'il existe des éléments sérieux laissant supposer que l'enfant s'apprête à quitter
le territoire national dans des conditions qui le mettraient en danger et que l'un des détenteurs au moins de
l'autorité parentale ne prend pas de mesure pour l'en protéger, le procureur de la République du lieu où demeure
le mineur peut, par décision motivée, interdire la sortie du territoire de l'enfant. Il saisit dans les huit jours
le juge compétent pour qu'il maintienne la mesure dans les conditions prévues au dernier alinéa de l'article
375-7 ou qu'il en prononce la mainlevée. La décision du procureur de la République fixe la durée de cette
interdiction, qui ne peut excéder deux mois. Cette interdiction de sortie du territoire est inscrite au fichier des
personnes recherchées.
Les décisions prises en matière d'assistance éducative peuvent être, à tout moment, modifiées ou rapportées
par le juge qui les a rendues soit d'office, soit à la requête des père et mère conjointement, ou de l'un d'eux, de
la personne ou du service à qui l'enfant a été confié ou du tuteur, du mineur lui-même ou du ministère public.
375-7
Les père et mère de l'enfant bénéficiant d'une mesure d'assistance éducative continuent à exercer tous les
attributs de l'autorité parentale qui ne sont pas inconciliables avec cette mesure. Ils ne peuvent, pendant la
durée de cette mesure, émanciper l'enfant sans autorisation du juge des enfants.
Sans préjudice de l'article 373-4 et des dispositions particulières autorisant un tiers à accomplir un acte non
usuel sans l'accord des détenteurs de l'autorité parentale, le juge des enfants peut exceptionnellement, dans
tous les cas où l'intérêt de l'enfant le justifie, autoriser la personne, le service ou l'établissement à qui est
confié l'enfant à exercer un acte relevant de l'autorité parentale en cas de refus abusif ou injustifié ou en cas
de négligence des détenteurs de l'autorité parentale, à charge pour le demandeur de rapporter la preuve de la
nécessité de cette mesure.
Le lieu d'accueil de l'enfant doit être recherché dans l'intérêt de celui-ci et afin de faciliter l'exercice du droit de
visite et d'hébergement par le ou les parents et le maintien de ses liens avec ses frères et sœurs en application
de l'article 371-5.
S'il a été nécessaire de confier l'enfant à une personne ou un établissement, ses parents conservent un droit de
correspondance ainsi qu'un droit de visite et d'hébergement. Le juge en fixe les modalités et peut, si l'intérêt
de l'enfant l'exige, décider que l'exercice de ces droits, ou de l'un d'eux, est provisoirement suspendu. Il peut
également, par décision spécialement motivée, imposer que le droit de visite du ou des parents ne peut être
exercé qu'en présence d'un tiers qu'il désigne lorsque l'enfant est confié à une personne ou qui est désigné par
l'établissement ou le service à qui l'enfant est confié. Les modalités d'organisation de la visite en présence d'un
tiers sont précisées par décret en Conseil d'Etat.
Si la situation de l'enfant le permet, le juge fixe la nature et la fréquence des droits de visite et d'hébergement
et peut décider que leurs conditions d'exercice sont déterminées conjointement entre les titulaires de l'autorité
parentale et la personne, le service ou l'établissement à qui l'enfant est confié, dans un document qui lui est
alors transmis. Il est saisi en cas de désaccord.
Le juge peut décider des modalités de l'accueil de l'enfant en considération de l'intérêt de celui-ci. Si l'intérêt
de l'enfant le nécessite ou en cas de danger, le juge décide de l'anonymat du lieu d'accueil.
Lorsqu'il fait application de l'article 1183 du code de procédure civile, des articles 375-2, 375-3 ou 375-5 du
présent code, le juge peut également ordonner l'interdiction de sortie du territoire de l'enfant. La décision fixe la
durée de cette interdiction qui ne saurait excéder deux ans. Cette interdiction de sortie du territoire est inscrite
au fichier des personnes recherchées par le procureur de la République.
375-8 Loi n°70-459 du 4 juin 1970 - art. 1 - JORF 5 juin 1970 en vigueur le 1er janvier 1971
Les frais d'entretien et d'éducation de l'enfant qui a fait l'objet d'une mesure d'assistance éducative continuent
d'incomber à ses père et mère ainsi qu'aux ascendants auxquels des aliments peuvent être réclamés, sauf la
faculté pour le juge de les en décharger en tout ou en partie.
La décision confiant le mineur, sur le fondement du 5° de l'article 375-3, à un établissement recevant des
personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux, est ordonnée après avis médical circonstancié d'un
médecin extérieur à l'établissement, pour une durée ne pouvant excéder quinze jours.
La mesure peut être renouvelée, après avis médical conforme d'un psychiatre de l'établissement d'accueil, pour
une durée d'un mois renouvelable.
375-9-1
Lorsque les prestations familiales ou le revenu de solidarité active servi aux personnes isolées mentionnées
à l'article L. 262-9 du code de l'action sociale et des familles ne sont pas employés pour les besoins liés au
Section 2-1 : Mesure judiciaire d'aide à la gestion du budget familial
Chapitre Ier : De l'autorité parentale relativement à la personne de l'enfant 375-9-2 p.107
logement, à l'entretien, à la santé et à l'éducation des enfants et que l'accompagnement en économie sociale et
familiale prévu à l'article L. 222-3 du code de l'action sociale et des familles n'apparaît pas suffisant, le juge
des enfants peut ordonner qu'ils soient, en tout ou partie, versés à une personne physique ou morale qualifiée,
dite " délégué aux prestations familiales ".
Ce délégué prend toutes décisions, en s'efforçant de recueillir l'adhésion des bénéficiaires des prestations
familiales ou de l'allocation mentionnée au premier alinéa et de répondre aux besoins liés à l'entretien, à la santé
et à l'éducation des enfants ; il exerce auprès de la famille une action éducative visant à rétablir les conditions
d'une gestion autonome des prestations.
La liste des personnes habilitées à saisir le juge aux fins d'ordonner cette mesure d'aide est fixée par décret.
La décision fixe la durée de la mesure. Celle-ci ne peut excéder deux ans. Elle peut être renouvelée par décision
motivée.
375-9-2 Loi n°2007-297 du 5 mars 2007 - art. 10 - JORF 7 mars 2007 - NOR: INTX0600091L
Le maire ou son représentant au sein du conseil pour les droits et devoirs des familles peut saisir le juge des
enfants, conjointement avec l'organisme débiteur des prestations familiales, pour lui signaler, en application
de l'article 375-9-1, les difficultés d'une famille. Lorsque le maire a désigné un coordonnateur en application
de l'article L. 121-6-2 du code de l'action sociale et des familles, il l'indique, après accord de l'autorité dont
relève ce professionnel, au juge des enfants. Ce dernier peut désigner le coordonnateur pour exercer la fonction
de délégué aux prestations familiales.
L'exercice de la fonction de délégué aux prestations familiales par le coordonnateur obéit aux règles posées
par l'article L. 474-3 et les premier et deuxième alinéas de l'article L. 474-5 du code de l'action sociale et des
familles ainsi que par l'article 375-9-1 du présent code.
Aucune renonciation, aucune cession portant sur l'autorité parentale, ne peut avoir d'effet, si ce n'est en vertu
d'un jugement dans les cas déterminés ci-dessous.
Un juge aux affaires familiales peut, quand il est appelé à statuer sur les modalités de l'exercice de l'autorité
parentale ou sur l'éducation d'un enfant mineur ou quand il décide de confier l'enfant à un tiers, avoir égard
aux pactes que les père et mère ont pu librement conclure entre eux à ce sujet, à moins que l'un d'eux ne justifie
de motifs graves qui l'autoriseraient à révoquer son consentement.
377
Les père et mère, ensemble ou séparément, peuvent, lorsque les circonstances l'exigent, saisir le juge en vue
de voir déléguer tout ou partie de l'exercice de leur autorité parentale à un tiers, membre de la famille, proche
digne de confiance, établissement agréé pour le recueil des enfants ou service départemental de l'aide sociale
à l'enfance.
En cas de désintérêt manifeste ou si les parents sont dans l'impossibilité d'exercer tout ou partie de l'autorité
parentale, le particulier, l'établissement ou le service départemental de l'aide sociale à l'enfance qui a recueilli
l'enfant ou un membre de la famille peut également saisir le juge aux fins de se faire déléguer totalement ou
partiellement l'exercice de l'autorité parentale.
Dans ce dernier cas, le juge peut également être saisi par le ministère public, avec l'accord du tiers candidat
à la délégation totale ou partielle de l'exercice de l'autorité parentale, à l'effet de statuer sur ladite délégation.
Le cas échéant, le ministère public est informé par transmission de la copie du dossier par le juge des enfants
ou par avis de ce dernier.
Dans tous les cas visés au présent article, les deux parents doivent être appelés à l'instance. Lorsque l'enfant
concerné fait l'objet d'une mesure d'assistance éducative, la délégation ne peut intervenir qu'après avis du juge
des enfants.
La délégation, totale ou partielle, de l'autorité parentale résultera du jugement rendu par le juge aux affaires
familiales.
Toutefois, le jugement de délégation peut prévoir, pour les besoins d'éducation de l'enfant, que les père et mère,
ou l'un d'eux, partageront tout ou partie de l'exercice de l'autorité parentale avec le tiers délégataire. Le partage
nécessite l'accord du ou des parents en tant qu'ils exercent l'autorité parentale. La présomption de l'article 372-2
est applicable à l'égard des actes accomplis par le ou les délégants et le délégataire.
Le juge peut être saisi des difficultés que l'exercice partagé de l'autorité parentale pourrait générer par les
parents, l'un d'eux, le délégataire ou le ministère public. Il statue conformément aux dispositions de l'article
373-2-11.
La délégation pourra, dans tous les cas, prendre fin ou être transférée par un nouveau jugement, s'il est justifié
de circonstances nouvelles.
Dans le cas où la restitution de l'enfant est accordée aux père et mère, le juge aux affaires familiales met à leur
charge, s'ils ne sont indigents, le remboursement de tout ou partie des frais d'entretien.
378
Peuvent se voir retirer totalement l'autorité parentale par une décision expresse du jugement pénal les père
et mère qui sont condamnés, soit comme auteurs, coauteurs ou complices d'un crime ou délit commis sur la
personne de leur enfant, soit comme coauteurs ou complices d'un crime ou délit commis par leur enfant, soit
comme auteurs, coauteurs ou complices d'un crime sur la personne de l'autre parent.
Ce retrait est applicable aux ascendants autres que les père et mère pour la part d'autorité parentale qui peut
leur revenir sur leurs descendants.
Peuvent se voir retirer totalement l'autorité parentale, en dehors de toute condamnation pénale, les père et mère
qui, soit par de mauvais traitements, soit par une consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques
ou un usage de stupéfiants, soit par une inconduite notoire ou des comportements délictueux, notamment
lorsque l'enfant est témoin de pressions ou de violences, à caractère physique ou psychologique, exercées par
l'un des parents sur la personne de l'autre, soit par un défaut de soins ou un manque de direction, mettent
manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant.
Peuvent pareillement se voir retirer totalement l'autorité parentale, quand une mesure d'assistance éducative
avait été prise à l'égard de l'enfant, les père et mère qui, pendant plus de deux ans, se sont volontairement
abstenus d'exercer les droits et de remplir les devoirs que leur laissait l'article 375-7.
Section 4 : Du retrait total ou partiel de l'autorité parentale
Chapitre Ier : De l'autorité parentale relativement à la personne de l'enfant 379 p.109
L'action en retrait total de l'autorité parentale est portée devant le tribunal de grande instance, soit par le
ministère public, soit par un membre de la famille ou le tuteur de l'enfant, soit par le service départemental de
l'aide sociale à l'enfance auquel l'enfant est confié.
Le retrait total de l'autorité parentale prononcé en vertu de l'un des deux articles précédents porte de plein droit
sur tous les attributs, tant patrimoniaux que personnels, se rattachant à l'autorité parentale ; à défaut d'autre
détermination, il s'étend à tous les enfants mineurs déjà nés au moment du jugement.
Il emporte, pour l'enfant, dispense de l'obligation alimentaire, par dérogation aux articles 205 à 207, sauf
disposition contraire dans le jugement de retrait.
Le jugement peut, au lieu du retrait total, se borner à prononcer un retrait partiel de l'autorité parentale, limité
aux attributs qu'il spécifie. Il peut aussi décider que le retrait total ou partiel de l'autorité parentale n'aura d'effet
qu'à l'égard de certains des enfants déjà nés.
En prononçant le retrait total ou partiel de l'autorité parentale ou du droit de garde, la juridiction saisie devra,
si l'autre parent est décédé ou s'il a perdu l'exercice de l'autorité parentale, soit désigner un tiers auquel l'enfant
sera provisoirement confié à charge pour lui de requérir l'organisation de la tutelle, soit confier l'enfant au
service départemental de l'aide sociale à l'enfance.
Elle pourra prendre les mêmes mesures lorsque l'autorité parentale est dévolue à l'un des parents par l'effet du
retrait total de l'autorité parentale prononcé contre l'autre.
Les père et mère qui ont fait l'objet d'un retrait total de l'autorité parentale ou d'un retrait de droits pour l'une
des causes prévues aux articles 378 et 378-1 pourront, par requête, obtenir du tribunal de grande instance,
en justifiant de circonstances nouvelles, que leur soient restitués, en tout ou partie, les droits dont ils avaient
été privés.
La demande en restitution ne pourra être formée qu'un an au plus tôt après que le jugement prononçant le retrait
total ou partiel de l'autorité parentale est devenu irrévocable ; en cas de rejet, elle ne pourra être renouvelée
qu'après une nouvelle période d'un an. Aucune demande ne sera recevable lorsque, avant le dépôt de la requête,
l'enfant aura été placé en vue de l'adoption.
Si la restitution est accordée, le ministère public requerra, le cas échéant, des mesures d'assistance éducative.
381-1
Un enfant est considéré comme délaissé lorsque ses parents n'ont pas entretenu avec lui les relations nécessaires
à son éducation ou à son développement pendant l'année qui précède l'introduction de la requête, sans que ces
derniers en aient été empêchés par quelque cause que ce soit.
381-2
Le tribunal de grande instance déclare délaissé l'enfant recueilli par une personne, un établissement ou un
service départemental de l'aide sociale à l'enfance qui se trouve dans la situation mentionnée à l'article 381-1
pendant l'année qui précède l'introduction de la demande en déclaration judiciaire de délaissement parental. La
demande en déclaration de délaissement parental est obligatoirement transmise, à l'expiration du délai d'un an
prévu à l'article 381-1, par la personne, l'établissement ou le service départemental de l'aide sociale à l'enfance
qui a recueilli l'enfant, après que des mesures appropriées de soutien aux parents leur ont été proposées.
La demande peut également être présentée par le ministère public agissant d'office ou, le cas échéant, sur
proposition du juge des enfants.
La simple rétractation du consentement à l'adoption, la demande de nouvelles ou l'intention exprimée mais non
suivie d'effet de reprendre l'enfant ne constituent pas un acte suffisant pour rejeter de plein droit une demande
en déclaration de délaissement parental et n'interrompent pas le délai mentionné au premier alinéa du présent
article.
Le délaissement parental n'est pas déclaré si, au cours du délai mentionné au premier alinéa, un membre de
la famille a demandé à assumer la charge de l'enfant et si cette demande est jugée conforme à l'intérêt de ce
dernier.
Le délaissement parental peut être déclaré à l'endroit des deux parents ou d'un seul.
Lorsqu'il déclare l'enfant délaissé, le tribunal délègue par la même décision l'autorité parentale sur l'enfant à
la personne, à l'établissement ou au service départemental de l'aide sociale à l'enfance qui a recueilli l'enfant
ou à qui ce dernier a été confié.
La tierce opposition n'est recevable qu'en cas de dol, de fraude ou d'erreur sur l'identité de l'enfant.
L'administration légale appartient aux parents. Si l'autorité parentale est exercée en commun par les deux
parents, chacun d'entre eux est administrateur légal. Dans les autres cas, l'administration légale appartient à
celui des parents qui exerce l'autorité parentale.
382-1
Lorsque l'administration légale est exercée en commun par les deux parents, chacun d'eux est réputé, à l'égard
des tiers, avoir reçu de l'autre le pouvoir de faire seul les actes d'administration portant sur les biens du mineur.
La liste des actes qui sont regardés comme des actes d'administration est définie dans les conditions de l'article
496.
Lorsque les intérêts de l'administrateur légal unique ou, selon le cas, des deux administrateurs légaux sont en
opposition avec ceux du mineur, ces derniers demandent la nomination d'un administrateur ad hoc par le juge
des tutelles. A défaut de diligence des administrateurs légaux, le juge peut procéder à cette nomination à la
demande du ministère public, du mineur lui-même ou d'office.
Lorsque les intérêts d'un des deux administrateurs légaux sont en opposition avec ceux du mineur, le juge des
tutelles peut autoriser l'autre administrateur légal à représenter l'enfant pour un ou plusieurs actes déterminés.
Ne sont pas soumis à l'administration légale les biens donnés ou légués au mineur sous la condition qu'ils
soient administrés par un tiers.
Le tiers administrateur a les pouvoirs qui lui sont conférés par la donation, le testament ou, à défaut, ceux d'un
administrateur légal.
Lorsque le tiers administrateur refuse cette fonction ou se trouve dans une des situations prévues aux articles
395 et 396, le juge des tutelles désigne un administrateur ad hoc pour le remplacer.
L'administrateur légal est tenu d'apporter dans la gestion des biens du mineur des soins prudents, diligents et
avisés, dans le seul intérêt du mineur.
L'administrateur légal est responsable de tout dommage résultant d'une faute quelconque qu'il commet dans
la gestion des biens du mineur.
Si l'administration légale est exercée en commun, les deux parents sont responsables solidairement.
L'Etat est responsable des dommages susceptibles d'être occasionnés par le juge des tutelles et le directeur
des services de greffe judiciaires du tribunal de grande instance dans l'exercice de leurs fonctions en matière
d'administration légale, dans les conditions prévues à l'article 412.
L'action en responsabilité se prescrit par cinq ans à compter de la majorité de l'intéressé ou de son émancipation.
386-1
La jouissance légale est attachée à l'administration légale : elle appartient soit aux parents en commun, soit à
celui d'entre eux qui a la charge de l'administration.
386-2
386-3
386-4
En cas de désaccord entre les administrateurs légaux, le juge des tutelles est saisi aux fins d'autorisation de
l'acte.
387-1
387-2
387-3
A l'occasion du contrôle des actes mentionnés à l'article 387-1, le juge peut, s'il l'estime indispensable à la
sauvegarde des intérêts du mineur, en considération de la composition ou de la valeur du patrimoine, de l'âge
du mineur ou de sa situation familiale, décider qu'un acte ou une série d'actes de disposition seront soumis à
son autorisation préalable.
Le juge est saisi aux mêmes fins par les parents ou l'un d'eux, le ministère public ou tout tiers ayant connaissance
d'actes ou omissions qui compromettent manifestement et substantiellement les intérêts patrimoniaux du
mineur ou d'une situation de nature à porter un préjudice grave à ceux-ci.
Les tiers qui ont informé le juge de la situation ne sont pas garants de la gestion des biens du mineur faite
par l'administrateur légal.
387-4
A l'occasion du contrôle qu'il exerce en application des articles 387-1 et 387-3, le juge peut demander à
l'administrateur légal qu'un inventaire du patrimoine du mineur lui soit transmis ainsi que, chaque année, un
inventaire actualisé.
Une copie de l'inventaire est remise au mineur âgé de seize ans révolus.
387-5
A l'occasion du contrôle mentionné à l'article précédent, le juge peut demander à l'administrateur légal de
soumettre au directeur des services de greffe judiciaires du tribunal de grande instance un compte de gestion
annuel, accompagné des pièces justificatives, en vue de sa vérification.
Lorsque des comptes ont été demandés, l'administrateur légal doit remettre au directeur des services de greffe
judiciaires, à la fin de sa mission, un compte définitif des opérations intervenues depuis l'établissement du
dernier compte annuel.
Le directeur des services de greffe judiciaires peut être assisté dans sa mission de contrôle des comptes dans
les conditions fixées par le code de procédure civile. Il peut aussi solliciter des établissements auprès desquels
des comptes sont ouverts au nom du mineur un relevé annuel de ceux-ci sans que puisse lui être opposé le
secret professionnel ou le secret bancaire.
S'il refuse d'approuver le compte, le directeur des services de greffe judiciaires dresse un rapport des difficultés
rencontrées, qu'il transmet au juge. Celui-ci statue sur la conformité du compte.
Si l'importance et la composition du patrimoine du mineur le justifient, le juge peut décider que la mission de
vérification et d'approbation sera exercée, aux frais du mineur et selon les modalités qu'il fixe, par un technicien.
Une copie des comptes de gestion est remise au mineur âgé de seize ans révolus.
L'action en reddition de comptes, en revendication ou en paiement se prescrit par cinq ans à compter de la
majorité de l'intéressé.
387-6
L'administrateur légal est tenu de déférer aux convocations du juge des tutelles et du procureur de la République
et de leur communiquer toute information qu'ils requièrent.
Le juge peut prononcer contre lui des injonctions et le condamner à l'amende civile prévue par le code de
procédure civile s'il n'a pas déféré.
Le mineur est l'individu de l'un ou l'autre sexe qui n'a point encore l'âge de dix-huit ans accomplis.
Les examens radiologiques osseux aux fins de détermination de l'âge, en l'absence de documents d'identité
valables et lorsque l'âge allégué n'est pas vraisemblable, ne peuvent être réalisés que sur décision de l'autorité
judiciaire et après recueil de l'accord de l'intéressé.
Les conclusions de ces examens, qui doivent préciser la marge d'erreur, ne peuvent à elles seules permettre de
déterminer si l'intéressé est mineur. Le doute profite à l'intéressé.
En cas de doute sur la minorité de l'intéressé, il ne peut être procédé à une évaluation de son âge à partir d'un
examen du développement pubertaire des caractères sexuels primaires et secondaires.
Dans toute procédure le concernant, le mineur capable de discernement peut, sans préjudice des dispositions
prévoyant son intervention ou son consentement, être entendu par le juge ou, lorsque son intérêt le commande,
par la personne désignée par le juge à cet effet.
Cette audition est de droit lorsque le mineur en fait la demande. Lorsque le mineur refuse d'être entendu, le juge
apprécie le bien-fondé de ce refus. Il peut être entendu seul, avec un avocat ou une personne de son choix. Si ce
choix n'apparaît pas conforme à l'intérêt du mineur, le juge peut procéder à la désignation d'une autre personne.
Chapitre Ier : De la minorité
p.114 388-1-1 Code civil
388-1-1
L'administrateur légal représente le mineur dans tous les actes de la vie civile, sauf les cas dans lesquels la loi
ou l'usage autorise les mineurs à agir eux-mêmes.
388-1-2
Un mineur âgé de seize ans révolus peut être autorisé, par son ou ses administrateurs légaux, à accomplir seul
les actes d'administration nécessaires à la création et à la gestion d'une entreprise individuelle à responsabilité
limitée ou d'une société unipersonnelle. Les actes de disposition ne peuvent être effectués que par son ou ses
administrateurs légaux.
L'autorisation mentionnée au premier alinéa revêt la forme d'un acte sous seing privé ou d'un acte notarié et
comporte la liste des actes d'administration pouvant être accomplis par le mineur.
Lorsque, dans une procédure, les intérêts d'un mineur apparaissent en opposition avec ceux de ses représentants
légaux, le juge des tutelles dans les conditions prévues à l'article 383 ou, à défaut, le juge saisi de l'instance
lui désigne un administrateur ad hoc chargé de le représenter.
Dans le cadre d'une procédure d'assistance éducative, l'administrateur ad hoc désigné en application du premier
alinéa du présent article doit être indépendant de la personne morale ou physique à laquelle le mineur est
confié, le cas échéant.
Chapitre II : De la tutelle
390
La tutelle s'ouvre lorsque le père et la mère sont tous deux décédés ou se trouvent privés de l'exercice de
l'autorité parentale.
Elle s'ouvre, aussi, à l'égard d'un enfant dont la filiation n'est pas légalement établie.
Il n'est pas dérogé aux lois particulières qui régissent le service de l'aide sociale à l'enfance.
En cas d'administration légale, le juge des tutelles peut, à tout moment et pour cause grave, soit d'office, soit à
la requête de parents ou alliés ou du ministère public, décider d'ouvrir la tutelle après avoir entendu ou appelé,
sauf urgence, l'administrateur légal. Celui-ci ne peut faire aucun acte de disposition à partir de la demande et
jusqu'au jugement définitif sauf en cas d'urgence.
Si la tutelle est ouverte, le juge des tutelles convoque le conseil de famille, qui peut soit nommer comme tuteur
l'administrateur légal, soit désigner un autre tuteur.
Si un enfant vient à être reconnu par l'un de ses deux parents après l'ouverture de la tutelle, le juge des tutelles
pourra, à la requête de ce parent, décider de substituer à la tutelle l'administration légale.
Sans préjudice des dispositions de l'article 392, la tutelle prend fin à l'émancipation du mineur ou à sa majorité.
Elle prend également fin en cas de jugement de mainlevée passé en force de chose jugée ou en cas de décès
de l'intéressé.
La tutelle, protection due à l'enfant, est une charge publique. Elle est un devoir des familles et de la collectivité
publique.
Toute charge tutélaire peut être retirée en raison de l'inaptitude, de la négligence, de l'inconduite ou de la fraude
de celui à qui elle a été confiée. Il en est de même lorsqu'un litige ou une contradiction d'intérêts empêche le
titulaire de la charge de l'exercer dans l'intérêt du mineur.
Il peut être procédé au remplacement de toute personne à qui une charge tutélaire a été confiée en cas de
changement important dans sa situation.
Le conseil de famille statue sur les empêchements, les retraits et les remplacements qui intéressent le tuteur
et le subrogé tuteur.
Le juge des tutelles statue sur ceux qui intéressent les autres membres du conseil de famille.
Une charge tutélaire ne peut être retirée, par celui qui l'a confiée, qu'après que son titulaire a été entendu ou
appelé.
Le juge peut, s'il estime qu'il y a urgence, prescrire des mesures provisoires dans l'intérêt du mineur.
Même en présence d'un tuteur testamentaire et sauf vacance, la tutelle est organisée avec un conseil de famille.
Le juge des tutelles désigne les membres du conseil de famille pour la durée de la tutelle.
Le conseil de famille est composé d'au moins quatre membres, y compris le tuteur et le subrogé tuteur, mais
non le juge.
Peuvent être membres du conseil de famille les parents et alliés des père et mère du mineur ainsi que toute
personne, résidant en France ou à l'étranger, qui manifeste un intérêt pour lui.
Les membres du conseil de famille sont choisis en considération de l'intérêt du mineur et en fonction de leur
aptitude, des relations habituelles qu'ils entretenaient avec le père ou la mère de celui-ci, des liens affectifs
qu'ils ont avec lui ainsi que de la disponibilité qu'ils présentent.
Le juge doit éviter, dans la mesure du possible, de laisser l'une des deux branches, paternelle ou maternelle,
sans représentation.
Le conseil de famille est présidé par le juge des tutelles. Ses délibérations sont adoptées par vote de ses
membres.
Toutefois, le tuteur ou le subrogé tuteur, dans le cas où il remplace le tuteur, ne vote pas.
En cas de partage des voix, celle du juge est prépondérante.
401
Le conseil de famille règle les conditions générales de l'entretien et de l'éducation du mineur en ayant égard
à la volonté que les père et mère avaient pu exprimer.
Il apprécie les indemnités qui peuvent être allouées au tuteur.
Il prend les décisions et donne au tuteur les autorisations nécessaires pour la gestion des biens du mineur
conformément aux dispositions du titre XII.
Le conseil de famille autorise le mineur âgé de seize ans révolus à accomplir seul les actes d'administration
nécessaires pour les besoins de la création et de la gestion d'une entreprise individuelle à responsabilité limitée
ou d'une société unipersonnelle.
L'autorisation visée à l'alinéa précédent revêt la forme d'un acte sous seing privé ou d'un acte notarié et
comporte la liste des actes d'administration pouvant être accomplis par le mineur.
Les délibérations du conseil de famille sont nulles lorsqu'elles ont été surprises par dol ou fraude ou que des
formalités substantielles ont été omises.
La nullité est couverte par une nouvelle délibération valant confirmation selon l'article 1182.
L'action en nullité peut être exercée par le tuteur, le subrogé tuteur, les autres membres du conseil de famille
et le procureur de la République dans les deux années de la délibération ainsi que par le mineur devenu majeur
ou émancipé dans les deux années de sa majorité ou de son émancipation. La prescription ne court pas s'il y a
eu dol ou fraude tant que le fait qui en est à l'origine n'est pas découvert.
Les actes accomplis en vertu d'une délibération annulée sont annulables de la même manière. Le délai court
toutefois de l'acte et non de la délibération.
Paragraphe 3 : Du tuteur
Le droit individuel de choisir un tuteur, qu'il soit ou non parent du mineur, n'appartient qu'au dernier vivant
des père et mère s'il a conservé, au jour de son décès, l'exercice de l'autorité parentale.
Section 2 : De l'organisation et du fonctionnement de la tutelle
Chapitre II : De la tutelle 404 p.117
Cette désignation ne peut être faite que dans la forme d'un testament ou d'une déclaration spéciale devant
notaire.
Elle s'impose au conseil de famille à moins que l'intérêt du mineur commande de l'écarter.
Le tuteur désigné par le père ou la mère n'est pas tenu d'accepter la tutelle.
S'il n'y a pas de tuteur testamentaire ou si celui qui a été désigné en cette qualité vient à cesser ses fonctions,
le conseil de famille désigne un tuteur au mineur.
Le conseil de famille peut, en considération de la situation du mineur, des aptitudes des intéressés et de la
consistance du patrimoine à administrer, désigner plusieurs tuteurs pour exercer en commun la mesure de
protection. Chaque tuteur est réputé, à l'égard des tiers, avoir reçu des autres le pouvoir de faire seul les actes
pour lesquels un tuteur n'aurait besoin d'aucune autorisation.
Le conseil de famille peut décider que l'exercice de la tutelle sera divisé entre un tuteur chargé de la personne
du mineur et un tuteur chargé de la gestion de ses biens ou que la gestion de certains biens particuliers sera
confiée à un tuteur adjoint.
A moins qu'il en ait été autrement décidé par le conseil de famille, les tuteurs désignés en application du
deuxième alinéa sont indépendants et ne sont pas responsables l'un envers l'autre. Ils s'informent toutefois des
décisions qu'ils prennent.
408
Le tuteur prend soin de la personne du mineur et le représente dans tous les actes de la vie civile, sauf les cas
dans lesquels la loi ou l'usage autorise le mineur à agir lui-même.
Il représente le mineur en justice. Toutefois, il ne peut agir, en demande ou en défense, pour faire valoir les
droits extrapatrimoniaux qu'après autorisation ou sur injonction du conseil de famille. Celui-ci peut également
enjoindre au tuteur de se désister de l'instance ou de l'action, ou de transiger.
Le tuteur gère les biens du mineur et rend compte de sa gestion conformément aux dispositions du titre XII.
Le tuteur, après autorisation du conseil de famille, effectue les actes de disposition nécessaires pour les
besoins de la création et de la gestion d'une entreprise individuelle à responsabilité limitée ou d'une société
unipersonnelle.
408-1
Les biens ou droits d'un mineur ne peuvent être transférés dans un patrimoine fiduciaire.
La tutelle comporte un subrogé tuteur nommé par le conseil de famille parmi ses membres.
Si le tuteur est parent ou allié du mineur dans une branche, le subrogé tuteur est choisi, dans la mesure du
possible, dans l'autre branche.
La charge du subrogé tuteur cesse à la même date que celle du tuteur.
Le subrogé tuteur surveille l'exercice de la mission tutélaire et représente le mineur lorsque les intérêts de
celui-ci sont en opposition avec ceux du tuteur.
Le subrogé tuteur est informé et consulté avant tout acte important accompli par le tuteur.
A peine d'engager sa responsabilité à l'égard du mineur, il surveille les actes passés par le tuteur en cette qualité
et informe sans délai le juge des tutelles s'il constate des fautes dans l'exercice de la mission tutélaire.
Il ne remplace pas de plein droit le tuteur en cas de cessation des fonctions de celui-ci ; mais il est tenu, sous
la même responsabilité, de provoquer la nomination d'un nouveau tuteur.
Si la tutelle reste vacante, le juge des tutelles la défère à la collectivité publique compétente en matière d'aide
sociale à l'enfance.
En ce cas, la tutelle ne comporte ni conseil de famille ni subrogé tuteur.
411-1
Le juge des tutelles et le procureur de la République exercent une surveillance générale des tutelles de leur
ressort.
Les tuteurs et autres organes tutélaires sont tenus de déférer à leur convocation et de leur communiquer toute
information qu'ils requièrent.
Le juge peut prononcer contre eux des injonctions et condamner à l'amende civile prévue par le code de
procédure civile ceux qui n'y ont pas déféré.
Paragraphe 6 : De la responsabilité
412
Tous les organes de la tutelle sont responsables du dommage résultant d'une faute quelconque qu'ils commettent
dans l'exercice de leur fonction.
Lorsque la faute à l'origine du dommage a été commise dans l'organisation et le fonctionnement de la tutelle par
le juge des tutelles, le directeur des services de greffe judiciaires du tribunal de grande instance ou le greffier,
l'action en responsabilité est dirigée contre l'Etat qui dispose d'une action récursoire.
L'action en responsabilité se prescrit par cinq ans à compter de la majorité de l'intéressé, alors même que la
gestion aurait continué au-delà, ou de la fin de la mesure si elle cesse avant.
413-1 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 1 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
413-2 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 1 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Le mineur, même non marié, pourra être émancipé lorsqu'il aura atteint l'âge de seize ans révolus.
Après audition du mineur, cette émancipation sera prononcée, s'il y a de justes motifs, par le juge des tutelles,
à la demande des père et mère ou de l'un d'eux.
Lorsque la demande sera présentée par un seul des parents, le juge décidera, après avoir entendu l'autre, à
moins que ce dernier soit dans l'impossibilité de manifester sa volonté.
413-3 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 1 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Le mineur resté sans père ni mère pourra de la même manière être émancipé à la demande du conseil de famille.
Lorsque, dans le cas de l'article précédent, aucune diligence n'ayant été faite par le tuteur, un membre du
conseil de famille estimera que le mineur est capable d'être émancipé, il pourra requérir le juge des tutelles de
convoquer le conseil pour délibérer à ce sujet. Le mineur lui-même pourra demander cette convocation.
Le compte de l'administration, le cas échéant, ou de la tutelle est rendu au mineur émancipé dans les conditions
prévues respectivement par les articles 387-5 et 514.
413-6 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 1 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Le mineur émancipé est capable, comme un majeur, de tous les actes de la vie civile.
Il doit néanmoins, pour se marier ou se donner en adoption, observer les mêmes règles que s'il n'était point
émancipé.
413-8
Le mineur émancipé peut être commerçant sur autorisation du juge des tutelles au moment de la décision
d'émancipation et du président du tribunal de grande instance s'il formule cette demande après avoir été
émancipé.
La majorité est fixée à dix-huit ans accomplis ; à cet âge, chacun est capable d'exercer les droits dont il a la
jouissance.
Pour faire un acte valable, il faut être sain d'esprit. C'est à ceux qui agissent en nullité pour cette cause de
prouver l'existence d'un trouble mental au moment de l'acte.
414-3 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Celui qui a causé un dommage à autrui alors qu'il était sous l'empire d'un trouble mental n'en est pas moins
obligé à réparation.
Les personnes majeures reçoivent la protection de leur personne et de leurs biens que leur état ou leur situation
rend nécessaire selon les modalités prévues au présent titre.
Cette protection est instaurée et assurée dans le respect des libertés individuelles, des droits fondamentaux et
de la dignité de la personne.
Elle a pour finalité l'intérêt de la personne protégée. Elle favorise, dans la mesure du possible, l'autonomie
de celle-ci.
Elle est un devoir des familles et de la collectivité publique.
Le juge des tutelles et le procureur de la République exercent une surveillance générale des mesures de
protection dans leur ressort.
Ils peuvent visiter ou faire visiter les personnes protégées et celles qui font l'objet d'une demande de protection,
quelle que soit la mesure prononcée ou sollicitée.
Les personnes chargées de la protection sont tenues de déférer à leur convocation et de leur communiquer
toute information qu'ils requièrent.
Le juge des tutelles peut prononcer des injonctions contre les personnes chargées de la protection et condamner
à l'amende civile prévue par le code de procédure civile celles qui n'y ont pas déféré.
Il peut les dessaisir de leur mission en cas de manquement caractérisé dans l'exercice de celle-ci, après les
avoir entendues ou appelées.
Il peut, dans les mêmes conditions, demander au procureur de la République de solliciter la radiation d'un
mandataire judiciaire à la protection des majeurs de la liste prévue à l'article L. 471-2 du code de l'action sociale
et des familles.
Sans préjudice de l'application des règles de la gestion d'affaires, le décès de la personne protégée met fin à
la mission de la personne chargée de la protection.
Les personnes autres que le mandataire judiciaire à la protection des majeurs exercent à titre gratuit les mesures
judiciaires de protection. Toutefois, le juge des tutelles ou le conseil de famille s'il a été constitué peut autoriser,
selon l'importance des biens gérés ou la difficulté d'exercer la mesure, le versement d'une indemnité à la
personne chargée de la protection. Il en fixe le montant. Cette indemnité est à la charge de la personne protégée.
Si la mesure judiciaire de protection est exercée par un mandataire judiciaire à la protection des majeurs, son
financement est à la charge totale ou partielle de la personne protégée en fonction de ses ressources et selon
les modalités prévues par le code de l'action sociale et des familles.
Lorsque le financement de la mesure ne peut être intégralement assuré par la personne protégée, il est pris en
charge par la collectivité publique, selon des modalités de calcul communes à tous les mandataires judiciaires
à la protection des majeurs et tenant compte des conditions de mise en oeuvre de la mesure, quelles que soient
les sources de financement. Ces modalités sont fixées par décret.
A titre exceptionnel, le juge ou le conseil de famille s'il a été constitué peut, après avoir recueilli
l'avis du procureur de la République, allouer au mandataire judiciaire à la protection des majeurs, pour
l'accomplissement d'un acte ou d'une série d'actes requis par la mesure de protection et impliquant des
diligences particulièrement longues ou complexes, une indemnité en complément des sommes perçues au titre
des deux alinéas précédents lorsqu'elles s'avèrent manifestement insuffisantes. Cette indemnité est à la charge
de la personne protégée.
Le mandat de protection future s'exerce à titre gratuit sauf stipulations contraires.
Sous réserve des aides ou subventions accordées par les collectivités publiques aux personnes morales pour
leur fonctionnement général, les mandataires judiciaires à la protection des majeurs ne peuvent, à quelque titre
et sous quelque forme que ce soit, percevoir aucune autre somme ou bénéficier d'aucun avantage financier en
relation directe ou indirecte avec les missions dont ils ont la charge.
Ils ne peuvent délivrer un mandat de recherche des héritiers de la personne protégée qu'après autorisation du
juge des tutelles.
Tous les organes de la mesure de protection judiciaire sont responsables du dommage résultant d'une faute
quelconque qu'ils commettent dans l'exercice de leur fonction. Toutefois, sauf cas de curatelle renforcée, le
curateur et le subrogé curateur n'engagent leur responsabilité, du fait des actes accomplis avec leur assistance,
qu'en cas de dol ou de faute lourde.
Lorsque la faute à l'origine du dommage a été commise dans l'organisation et le fonctionnement de la mesure
de protection par le juge des tutelles, le directeur des services de greffe judiciaires du tribunal d'instance ou le
greffier, l'action en responsabilité diligentée par la personne protégée ou ayant été protégée ou par ses héritiers
est dirigée contre l'Etat qui dispose d'une action récursoire.
Lorsque la faute à l'origine du dommage a été commise par le mandataire judiciaire à la protection des majeurs,
l'action en responsabilité peut être dirigée contre celui-ci ou contre l'Etat qui dispose d'une action récursoire.
L'action en responsabilité se prescrit par cinq ans à compter de la fin de la mesure de protection alors même
que la gestion aurait continué au-delà. Toutefois, lorsque la curatelle a cessé par l'ouverture d'une mesure de
tutelle, le délai ne court qu'à compter de l'expiration de cette dernière.
Le mandataire de protection future engage sa responsabilité pour l'exercice de son mandat dans les conditions
prévues à l'article 1992.
La personne habilitée en application des dispositions de la section 6 du chapitre II du présent titre engage sa
responsabilité à l'égard de la personne représentée pour l'exercice de l'habilitation qui lui est conférée, dans
les mêmes conditions.
Toute personne dans l'impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d'une altération, médicalement
constatée, soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés corporelles de nature à empêcher l'expression de
sa volonté peut bénéficier d'une mesure de protection juridique prévue au présent chapitre.
S'il n'en est disposé autrement, la mesure est destinée à la protection tant de la personne que des intérêts
patrimoniaux de celle-ci. Elle peut toutefois être limitée expressément à l'une de ces deux missions.
Le logement de la personne protégée et les meubles dont il est garni, qu'il s'agisse d'une résidence principale
ou secondaire, sont conservés à la disposition de celle-ci aussi longtemps qu'il est possible.
Le pouvoir d'administrer les biens mentionnés au premier alinéa ne permet que des conventions de jouissance
précaire qui cessent, malgré toutes dispositions ou stipulations contraires, dès le retour de la personne protégée
dans son logement.
S'il devient nécessaire ou s'il est de l'intérêt de la personne protégée qu'il soit disposé des droits relatifs à son
logement ou à son mobilier par l'aliénation, la résiliation ou la conclusion d'un bail, l'acte est autorisé par le
juge ou par le conseil de famille s'il a été constitué, sans préjudice des formalités que peut requérir la nature
des biens. Si l'acte a pour finalité l'accueil de l'intéressé dans un établissement, l'avis préalable d'un médecin,
n'exerçant pas une fonction ou n'occupant pas un emploi dans cet établissement, est requis. Dans tous les cas,
les souvenirs, les objets à caractère personnel, ceux indispensables aux personnes handicapées ou destinés
aux soins des personnes malades sont gardés à la disposition de l'intéressé, le cas échéant par les soins de
l'établissement dans lequel celui-ci est hébergé.
La personne chargée de la mesure de protection ne peut pas procéder à la clôture des comptes ou livrets ouverts,
avant le prononcé de la mesure, au nom de la personne protégée. Elle ne peut pas non plus procéder à l'ouverture
d'un autre compte ou livret auprès d'un nouvel établissement habilité à recevoir des fonds du public.
Section 1 : Des dispositions générales
Chapitre II : Des mesures de protection juridique des majeurs 428 p.123
Le juge des tutelles ou le conseil de famille s'il a été constitué peut toutefois l'y autoriser si l'intérêt de la
personne protégée le commande.
Un compte est ouvert au nom de la personne protégée auprès de la Caisse des dépôts et consignations par la
personne chargée de la protection si le juge ou le conseil de famille s'il a été constitué l'estime nécessaire.
Lorsque la personne protégée n'est titulaire d'aucun compte ou livret, la personne chargée de la mesure de
protection lui en ouvre un.
Les opérations bancaires d'encaissement, de paiement et de gestion patrimoniale effectuées au nom et pour le
compte de la personne protégée sont réalisées exclusivement au moyen des comptes ouverts au nom de celle-
ci, sous réserve des dispositions applicables aux mesures de protection confiées aux personnes ou services
préposés des établissements de santé et des établissements sociaux ou médico-sociaux soumis aux règles de
la comptabilité publique.
Les fruits, produits et plus-values générés par les fonds et les valeurs appartenant à la personne protégée lui
reviennent exclusivement.
Si la personne protégée a fait l'objet d'une interdiction d'émettre des chèques, la personne chargée de la mesure
de protection peut néanmoins, avec l'autorisation du juge ou du conseil de famille s'il a été constitué, faire
fonctionner sous sa signature les comptes dont la personne protégée est titulaire et disposer de tous les moyens
de paiement habituels.
La mesure de protection judiciaire ne peut être ordonnée par le juge qu'en cas de nécessité et lorsqu'il ne peut
être suffisamment pourvu aux intérêts de la personne par la mise en œuvre du mandat de protection future
conclu par l'intéressé, par l'application des règles du droit commun de la représentation, de celles relatives aux
droits et devoirs respectifs des époux et des règles des régimes matrimoniaux, en particulier celles prévues aux
articles 217, 219, 1426 et 1429 ou, par une autre mesure de protection moins contraignante.
La mesure est proportionnée et individualisée en fonction du degré d'altération des facultés personnelles de
l'intéressé.
La mesure de protection judiciaire peut être ouverte pour un mineur émancipé comme pour un majeur.
Pour un mineur non émancipé, la demande peut être introduite et jugée dans la dernière année de sa minorité.
La mesure de protection judiciaire ne prend toutefois effet que du jour de sa majorité.
430 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
La demande d'ouverture de la mesure peut être présentée au juge par la personne qu'il y a lieu de protéger ou,
selon le cas, par son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin,
à moins que la vie commune ait cessé entre eux, ou par un parent ou un allié, une personne entretenant avec le
majeur des liens étroits et stables, ou la personne qui exerce à son égard une mesure de protection juridique.
Elle peut être également présentée par le procureur de la République soit d'office, soit à la demande d'un tiers.
La demande est accompagnée, à peine d'irrecevabilité, d'un certificat circonstancié rédigé par un médecin
choisi sur une liste établie par le procureur de la République. Ce médecin peut solliciter l'avis du médecin
traitant de la personne qu'il y a lieu de protéger.
Le coût de ce certificat est fixé par décret en Conseil d'Etat.
Lorsque le procureur de la République est saisi par une personne autre que l'une de celles de l'entourage du
majeur énumérées au premier alinéa de l'article 430, la requête transmise au juge des tutelles comporte en
outre, à peine d'irrecevabilité, les informations dont cette personne dispose sur la situation sociale et pécuniaire
de la personne qu'il y a lieu de protéger et l'évaluation de son autonomie ainsi que, le cas échéant, un bilan des
actions personnalisées menées auprès d'elle. La nature et les modalités de recueil des informations sont définies
par voie réglementaire. Le procureur de la République peut solliciter du tiers qui l'a saisi des informations
complémentaires.
Le juge statue, la personne entendue ou appelée. L'intéressé peut être accompagné par un avocat ou, sous
réserve de l'accord du juge, par toute autre personne de son choix.
Le juge peut toutefois, par décision spécialement motivée et sur avis d'un médecin inscrit sur la liste mentionnée
à l'article 431, décider qu'il n'y a pas lieu de procéder à l'audition de l'intéressé si celle-ci est de nature à porter
atteinte à sa santé ou s'il est hors d'état d'exprimer sa volonté.
Le juge peut placer sous sauvegarde de justice la personne qui, pour l'une des causes prévues à l'article 425,
a besoin d'une protection juridique temporaire ou d'être représentée pour l'accomplissement de certains actes
déterminés.
Cette mesure peut aussi être prononcée par le juge, saisi d'une procédure de curatelle ou de tutelle, pour la
durée de l'instance.
Par dérogation à l'article 432, le juge peut, en cas d'urgence, statuer sans avoir procédé à l'audition de la
personne. En ce cas, il entend celle-ci dans les meilleurs délais, sauf si, sur avis médical, son audition est de
nature à porter préjudice à sa santé ou si elle est hors d'état d'exprimer sa volonté.
La sauvegarde de justice peut également résulter d'une déclaration faite au procureur de la République dans
les conditions prévues par l'article L. 3211-6 du code de la santé publique.
La personne placée sous sauvegarde de justice conserve l'exercice de ses droits. Toutefois, elle ne peut, à peine
de nullité, faire un acte pour lequel un mandataire spécial a été désigné en application de l'article 437.
Les actes qu'elle a passés et les engagements qu'elle a contractés pendant la durée de la mesure peuvent être
rescindés pour simple lésion ou réduits en cas d'excès alors même qu'ils pourraient être annulés en vertu
de l'article 414-1. Les tribunaux prennent notamment en considération l'utilité ou l'inutilité de l'opération,
l'importance ou la consistance du patrimoine de la personne protégée et la bonne ou mauvaise foi de ceux avec
qui elle a contracté.
L'action en nullité, en rescision ou en réduction n'appartient qu'à la personne protégée et, après sa mort, à ses
héritiers. Elle s'éteint par le délai de cinq ans prévu à l'article 2224.
436 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Le mandat par lequel la personne protégée a chargé une autre personne de l'administration de ses biens continue
à produire ses effets pendant la sauvegarde de justice à moins qu'il ne soit révoqué ou suspendu par le juge
des tutelles, le mandataire étant entendu ou appelé.
Section 3 : De la sauvegarde de justice
Chapitre II : Des mesures de protection juridique des majeurs 437 p.125
S'il y a lieu d'agir en dehors des cas définis à l'article 436, tout intéressé peut en donner avis au juge.
Le juge peut désigner un mandataire spécial, dans les conditions et selon les modalités prévues aux articles 445
et 448 à 451, à l'effet d'accomplir un ou plusieurs actes déterminés, même de disposition, rendus nécessaires par
la gestion du patrimoine de la personne protégée. Le mandataire peut, notamment, recevoir mission d'exercer
les actions prévues à l'article 435.
Le mandataire spécial est tenu de rendre compte de l'exécution de son mandat à la personne protégée et au
juge dans les conditions prévues aux articles 510 à 515.
Le mandataire spécial peut également se voir confier une mission de protection de la personne dans le respect
des articles 457-1 à 463.
Sous peine de caducité, la mesure de sauvegarde de justice ne peut excéder un an, renouvelable une fois dans
les conditions fixées au quatrième alinéa de l'article 442.
Lorsque la sauvegarde de justice a été prononcée en application de l'article 433, le juge peut, à tout moment,
en ordonner la mainlevée si le besoin de protection temporaire cesse.
Lorsque la sauvegarde de justice a été ouverte en application de l'article 434, elle peut prendre fin par
déclaration faite au procureur de la République si le besoin de protection temporaire cesse ou par radiation de
la déclaration médicale sur décision du procureur de la République.
Dans tous les cas, à défaut de mainlevée, de déclaration de cessation ou de radiation de la déclaration médicale,
la sauvegarde de justice prend fin à l'expiration du délai ou après l'accomplissement des actes pour lesquels
elle a été ordonnée. Elle prend également fin par l'ouverture d'une mesure de curatelle ou de tutelle à partir du
jour où la nouvelle mesure de protection juridique prend effet.
La personne qui, sans être hors d'état d'agir elle-même, a besoin, pour l'une des causes prévues à l'article 425,
d'être assistée ou contrôlée d'une manière continue dans les actes importants de la vie civile peut être placée
en curatelle.
La curatelle n'est prononcée que s'il est établi que la sauvegarde de justice ne peut assurer une protection
suffisante.
La personne qui, pour l'une des causes prévues à l'article 425, doit être représentée d'une manière continue
dans les actes de la vie civile, peut être placée en tutelle.
La tutelle n'est prononcée que s'il est établi que ni la sauvegarde de justice, ni la curatelle ne peuvent assurer
une protection suffisante.
Le juge fixe la durée de la mesure sans que celle-ci puisse excéder cinq ans.
Le juge qui prononce une mesure de tutelle peut, par décision spécialement motivée et sur avis conforme d'un
médecin inscrit sur la liste mentionnée à l'article 431 constatant que l'altération des facultés personnelles de
l'intéressé décrites à l'article 425 n'apparaît manifestement pas susceptible de connaître une amélioration selon
les données acquises de la science, fixer une durée plus longue, n'excédant pas dix ans.
La mesure prend fin, en l'absence de renouvellement, à l'expiration du délai fixé, en cas de jugement de
mainlevée passé en force de chose jugée ou en cas de décès de l'intéressé.
Sans préjudice des articles 3 et 15, le juge peut également y mettre fin lorsque la personne protégée réside hors
du territoire national, si cet éloignement empêche le suivi et le contrôle de la mesure.
Les jugements portant ouverture, modification ou mainlevée de la curatelle ou de la tutelle ne sont opposables
aux tiers que deux mois après que la mention en a été portée en marge de l'acte de naissance de la personne
protégée selon les modalités prévues par le code de procédure civile.
Toutefois, même en l'absence de cette mention, ils sont opposables aux tiers qui en ont personnellement
connaissance.
445
Les charges curatélaires et tutélaires sont soumises aux conditions prévues pour les charges tutélaires des
mineurs par les articles 395 à 397. Toutefois, les pouvoirs dévolus par l'article 397 au conseil de famille sont
exercés par le juge en l'absence de constitution de cet organe.
Les membres des professions médicales et de la pharmacie, ainsi que les auxiliaires médicaux ne peuvent
exercer une charge curatélaire ou tutélaire à l'égard de leurs patients.
Le fiduciaire désigné par le contrat de fiducie ne peut exercer une charge curatélaire ou tutélaire à l'égard du
constituant.
Un curateur ou un tuteur est désigné pour la personne protégée dans les conditions prévues au présent
paragraphe et sous réserve des pouvoirs conférés au conseil de famille s'il a été constitué.
La désignation par une personne d'une ou plusieurs personnes chargées d'exercer les fonctions de curateur ou
de tuteur pour le cas où elle serait placée en curatelle ou en tutelle s'impose au juge, sauf si la personne désignée
refuse la mission ou est dans l'impossibilité de l'exercer ou si l'intérêt de la personne protégée commande de
l'écarter. En cas de difficulté, le juge statue.
Il en est de même lorsque les parents ou le dernier vivant des père et mère, ne faisant pas l'objet d'une mesure de
curatelle ou de tutelle, qui exercent l'autorité parentale sur leur enfant mineur ou assument la charge matérielle
et affective de leur enfant majeur désignent une ou plusieurs personnes chargées d'exercer les fonctions de
curateur ou de tuteur à compter du jour où eux-mêmes décéderont ou ne pourront plus continuer à prendre
soin de l'intéressé.
449
A défaut de désignation faite en application de l'article 448, le juge nomme, comme curateur ou tuteur, le
conjoint de la personne protégée, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son
concubin, à moins que la vie commune ait cessé entre eux ou qu'une autre cause empêche de lui confier la
mesure.
A défaut de nomination faite en application de l'alinéa précédent et sous la dernière réserve qui y est
mentionnée, le juge désigne un parent, un allié ou une personne résidant avec le majeur protégé ou entretenant
avec lui des liens étroits et stables.
Le juge prend en considération les sentiments exprimés par celui-ci, ses relations habituelles, l'intérêt porté à
son égard et les recommandations éventuelles de ses parents et alliés ainsi que de son entourage.
Lorsqu'aucun membre de la famille ou aucun proche ne peut assumer la curatelle ou la tutelle, le juge désigne
un mandataire judiciaire à la protection des majeurs inscrit sur la liste prévue à l'article L. 471-2 du code de
l'action sociale et des familles. Ce mandataire ne peut refuser d'accomplir les actes urgents que commande
l'intérêt de la personne protégée, notamment les actes conservatoires indispensables à la préservation de son
patrimoine.
Si l'intérêt de la personne hébergée ou soignée dans un établissement de santé ou dans un établissement social
ou médico-social le justifie, le juge peut désigner, en qualité de curateur ou de tuteur, une personne ou un
Section 4 : De la curatelle et de la tutelle
p.128 452 Code civil
service préposé de l'établissement inscrit sur la liste des mandataires judiciaires à la protection des majeurs au
titre du 1° ou du 3° de l'article L. 471-2 du code de l'action sociale et des familles, qui exerce ses fonctions
dans les conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.
La mission confiée au mandataire s'étend à la protection de la personne, sauf décision contraire du juge.
Nul n'est tenu de conserver la curatelle ou la tutelle d'une personne au-delà de cinq ans, à l'exception du conjoint,
du partenaire du pacte civil de solidarité et des enfants de l'intéressé ainsi que des mandataires judiciaires à
la protection des majeurs.
Le juge peut, s'il l'estime nécessaire et sous réserve des pouvoirs du conseil de famille s'il a été constitué,
désigner un subrogé curateur ou un subrogé tuteur.
Si le curateur ou le tuteur est parent ou allié de la personne protégée dans une branche, le subrogé curateur ou
le subrogé tuteur est choisi, dans la mesure du possible, dans l'autre branche.
Lorsqu'aucun membre de la famille ou aucun proche ne peut assumer les fonctions de subrogé curateur ou
de subrogé tuteur, un mandataire judiciaire à la protection des majeurs inscrit sur la liste prévue à l'article L.
471-2 du code de l'action sociale et des familles peut être désigné.
A peine d'engager sa responsabilité à l'égard de la personne protégée, le subrogé curateur ou le subrogé tuteur
surveille les actes passés par le curateur ou par le tuteur en cette qualité et informe sans délai le juge s'il constate
des fautes dans l'exercice de sa mission.
Le subrogé curateur ou le subrogé tuteur assiste ou représente, selon le cas, la personne protégée lorsque les
intérêts de celle-ci sont en opposition avec ceux du curateur ou du tuteur ou lorsque l'un ou l'autre ne peut lui
apporter son assistance ou agir pour son compte en raison des limitations de sa mission.
Il est informé et consulté par le curateur ou le tuteur avant tout acte grave accompli par celui-ci.
La charge du subrogé curateur ou du subrogé tuteur cesse en même temps que celle du curateur ou du tuteur. Le
subrogé curateur ou le subrogé tuteur est toutefois tenu de provoquer le remplacement du curateur ou du tuteur
en cas de cessation des fonctions de celui-ci sous peine d'engager sa responsabilité à l'égard de la personne
protégée.
En l'absence de subrogé curateur ou de subrogé tuteur, le curateur ou le tuteur dont les intérêts sont, à l'occasion
d'un acte ou d'une série d'actes, en opposition avec ceux de la personne protégée ou qui ne peut lui apporter
son assistance ou agir pour son compte en raison des limitations de sa mission fait nommer par le juge ou par
le conseil de famille s'il a été constitué un curateur ou un tuteur ad hoc.
Cette nomination peut également être faite à la demande du procureur de la République, de tout intéressé ou
d'office.
Le juge peut organiser la tutelle avec un conseil de famille si les nécessités de la protection de la personne ou
la consistance de son patrimoine le justifient et si la composition de sa famille et de son entourage le permet.
Le juge désigne les membres du conseil de famille en considération des sentiments exprimés par la personne
protégée, de ses relations habituelles, de l'intérêt porté à son égard et des recommandations éventuelles de ses
parents et alliés ainsi que de son entourage.
Le conseil de famille désigne le tuteur, le subrogé tuteur et, le cas échéant, le tuteur ad hoc conformément
aux articles 446 à 455.
Il est fait application des règles prescrites pour le conseil de famille des mineurs, à l'exclusion de celles prévues
à l'article 398, au quatrième alinéa de l'article 399 et au premier alinéa de l'article 401. Pour l'application du
troisième alinéa de l'article 402, le délai court, lorsque l'action est exercée par le majeur protégé, à compter
du jour où la mesure de protection prend fin.
Le juge peut autoriser le conseil de famille à se réunir et délibérer hors de sa présence lorsque ce dernier a
désigné un mandataire judiciaire à la protection des majeurs comme tuteur ou subrogé tuteur. Le conseil de
famille désigne alors un président et un secrétaire parmi ses membres, à l'exclusion du tuteur et du subrogé
tuteur.
Le président du conseil de famille transmet préalablement au juge l'ordre du jour de chaque réunion.
Les décisions prises par le conseil de famille ne prennent effet qu'à défaut d'opposition formée par le juge,
dans les conditions fixées par le code de procédure civile.
Le président exerce les missions dévolues au juge pour la convocation, la réunion et la délibération du conseil de
famille. Le juge peut toutefois, à tout moment, convoquer une réunion du conseil de famille sous sa présidence.
La personne protégée reçoit de la personne chargée de sa protection, selon des modalités adaptées à son état et
sans préjudice des informations que les tiers sont tenus de lui dispenser en vertu de la loi, toutes informations sur
sa situation personnelle, les actes concernés, leur utilité, leur degré d'urgence, leurs effets et les conséquences
d'un refus de sa part.
Sous réserve des dispositions particulières prévues par la loi, l'accomplissement des actes dont la nature
implique un consentement strictement personnel ne peut jamais donner lieu à assistance ou représentation de
la personne protégée.
Sont réputés strictement personnels la déclaration de naissance d'un enfant, sa reconnaissance, les actes de
l'autorité parentale relatifs à la personne d'un enfant, la déclaration du choix ou du changement du nom d'un
enfant et le consentement donné à sa propre adoption ou à celle de son enfant.
459
Hors les cas prévus à l'article 458, la personne protégée prend seule les décisions relatives à sa personne dans
la mesure où son état le permet.
Lorsque l'état de la personne protégée ne lui permet pas de prendre seule une décision personnelle éclairée,
le juge ou le conseil de famille s'il a été constitué peut prévoir qu'elle bénéficiera, pour l'ensemble des actes
relatifs à sa personne ou ceux d'entre eux qu'il énumère, de l'assistance de la personne chargée de sa protection.
Section 4 : De la curatelle et de la tutelle
p.130 459-1 Code civil
Au cas où cette assistance ne suffirait pas, il peut, le cas échéant après le prononcé d'une habilitation familiale
ou l'ouverture d'une mesure de tutelle, autoriser la personne chargée de cette habilitation ou de cette mesure
à représenter l'intéressé, y compris pour les actes ayant pour effet de porter gravement atteinte à son intégrité
corporelle. Sauf urgence, en cas de désaccord entre le majeur protégé et la personne chargée de sa protection,
le juge autorise l'un ou l'autre à prendre la décision, à leur demande ou d'office.
Toutefois, sauf urgence, la personne chargée de la protection du majeur ne peut, sans l'autorisation du juge ou
du conseil de famille s'il a été constitué, prendre une décision ayant pour effet de porter gravement atteinte à
l'intimité de la vie privée de la personne protégée.
La personne chargée de la protection du majeur peut prendre à l'égard de celui-ci les mesures de protection
strictement nécessaires pour mettre fin au danger que son propre comportement ferait courir à l'intéressé. Elle
en informe sans délai le juge ou le conseil de famille s'il a été constitué.
459-1
L'application de la présente sous-section ne peut avoir pour effet de déroger aux dispositions particulières
prévues par le code de la santé publique et le code de l'action sociale et des familles prévoyant l'intervention
d'un représentant légal.
Toutefois, lorsque la mesure a été confiée à une personne ou un service préposé d'un établissement de santé
ou d'un établissement social ou médico-social dans les conditions prévues à l'article 451, et que cette personne
ou ce service doit soit prendre une décision nécessitant l'autorisation du juge ou du conseil de famille en
application du troisième alinéa de l'article 459, soit accomplir au bénéfice de la personne protégée une diligence
ou un acte pour lequel le code de la santé publique prévoit l'intervention du juge, ce dernier peut décider, s'il
estime qu'il existe un conflit d'intérêts, d'en confier la charge au subrogé curateur ou au subrogé tuteur, s'il a
été nommé, et à défaut à un curateur ou à un tuteur ad hoc.
459-2 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
La personne chargée de la mesure de protection est préalablement informée du projet de mariage du majeur
qu'il assiste ou représente.
La personne en curatelle ne peut, sans l'assistance du curateur, signer la convention par laquelle elle conclut
un pacte civil de solidarité. Aucune assistance n'est requise lors de la déclaration conjointe devant l'officier de
l'état civil ou devant le notaire instrumentaire prévue au premier alinéa de l'article 515-3.
Les dispositions de l'alinéa précédent sont applicables en cas de modification de la convention.
La personne en curatelle peut rompre le pacte civil de solidarité par déclaration conjointe ou par décision
unilatérale. L'assistance de son curateur n'est requise que pour procéder à la signification prévue au cinquième
alinéa de l'article 515-7.
La personne en curatelle est assistée de son curateur dans les opérations prévues aux dixième et onzième alinéas
de l'article 515-7.
Pour l'application du présent article, le curateur est réputé en opposition d'intérêts avec la personne protégée
lorsque la curatelle est confiée à son partenaire.
La personne en tutelle est assistée de son tuteur lors de la signature de la convention par laquelle elle conclut un
pacte civil de solidarité. Aucune assistance ni représentation ne sont requises lors de la déclaration conjointe
devant l'officier de l'état civil ou devant le notaire instrumentaire prévue au premier alinéa de l'article 515-3.
Les dispositions du premier alinéa du présent article sont applicables en cas de modification de la convention.
La personne en tutelle peut rompre le pacte civil de solidarité par déclaration conjointe ou par décision
unilatérale. La formalité de signification prévue au cinquième alinéa de l'article 515-7 est opérée à la diligence
du tuteur. Lorsque l'initiative de la rupture émane de l'autre partenaire, cette signification est faite à la personne
du tuteur.
La rupture unilatérale du pacte civil de solidarité peut également intervenir sur l'initiative du tuteur, autorisé
par le juge ou le conseil de famille s'il a été constitué, après audition de l'intéressé et recueil, le cas échéant,
de l'avis des parents et de l'entourage.
Aucune assistance ni représentation ne sont requises pour l'accomplissement des formalités relatives à la
rupture par déclaration conjointe.
La personne en tutelle est représentée par son tuteur dans les opérations prévues aux dixième et onzième alinéas
de l'article 515-7.
Pour l'application du présent article, le tuteur est réputé en opposition d'intérêts avec la personne protégée
lorsque la tutelle est confiée à son partenaire.
A l'ouverture de la mesure ou, à défaut, ultérieurement, le juge ou le conseil de famille s'il a été constitué décide
des conditions dans lesquelles le curateur ou le tuteur chargé d'une mission de protection de la personne rend
compte des diligences qu'il accomplit à ce titre.
Les obligations résultant des actes accomplis par la personne protégée moins de deux ans avant la publicité du
jugement d'ouverture de la mesure de protection peuvent être réduites sur la seule preuve que son inaptitude
à défendre ses intérêts, par suite de l'altération de ses facultés personnelles, était notoire ou connue du
cocontractant à l'époque où les actes ont été passés.
Ces actes peuvent, dans les mêmes conditions, être annulés s'il est justifié d'un préjudice subi par la personne
protégée.
Par dérogation à l'article 2252, l'action doit être introduite dans les cinq ans de la date du jugement d'ouverture
de la mesure.
A compter de la publicité du jugement d'ouverture, l'irrégularité des actes accomplis par la personne protégée
ou par la personne chargée de la protection est sanctionnée dans les conditions suivantes :
1° Si la personne protégée a accompli seule un acte qu'elle pouvait faire sans l'assistance ou la représentation
de la personne chargée de sa protection, l'acte reste sujet aux actions en rescision ou en réduction prévues à
l'article 435 comme s'il avait été accompli par une personne placée sous sauvegarde de justice, à moins qu'il
ait été expressément autorisé par le juge ou par le conseil de famille s'il a été constitué ;
2° Si la personne protégée a accompli seule un acte pour lequel elle aurait dû être assistée, l'acte ne peut être
annulé que s'il est établi que la personne protégée a subi un préjudice ;
3° Si la personne protégée a accompli seule un acte pour lequel elle aurait dû être représentée, l'acte est nul de
plein droit sans qu'il soit nécessaire de justifier d'un préjudice ;
4° Si le tuteur ou le curateur a accompli seul un acte qui aurait dû être fait par la personne protégée soit seule,
soit avec son assistance ou qui ne pouvait être accompli qu'avec l'autorisation du juge ou du conseil de famille
s'il a été constitué, l'acte est nul de plein droit sans qu'il soit nécessaire de justifier d'un préjudice.
Le curateur ou le tuteur peut, avec l'autorisation du juge ou du conseil de famille s'il a été constitué, engager
seul l'action en nullité, en rescision ou en réduction des actes prévus aux 1°, 2° et 3°.
Dans tous les cas, l'action s'éteint par le délai de cinq ans prévu à l'article 2224.
Pendant ce délai et tant que la mesure de protection est ouverte, l'acte prévu au 4° peut être confirmé avec
l'autorisation du juge ou du conseil de famille s'il a été constitué.
Les articles 464 et 465 ne font pas obstacle à l'application des articles 414-1 et 414-2.
La personne en curatelle ne peut, sans l'assistance du curateur, faire aucun acte qui, en cas de tutelle, requerrait
une autorisation du juge ou du conseil de famille.
Lors de la conclusion d'un acte écrit, l'assistance du curateur se manifeste par l'apposition de sa signature à
côté de celle de la personne protégée.
A peine de nullité, toute signification faite à cette dernière l'est également au curateur.
468
Les capitaux revenant à la personne en curatelle sont versés directement sur un compte ouvert à son seul nom
et mentionnant son régime de protection, auprès d'un établissement habilité à recevoir des fonds du public.
La personne en curatelle ne peut, sans l'assistance du curateur conclure un contrat de fiducie ni faire emploi
de ses capitaux.
Cette assistance est également requise pour introduire une action en justice ou y défendre.
La personne en curatelle peut librement tester sous réserve des dispositions de l'article 901.
Elle ne peut faire de donation qu'avec l'assistance du curateur.
Le curateur est réputé en opposition d'intérêts avec la personne protégée lorsqu'il est bénéficiaire de la donation.
A tout moment, le juge peut, par dérogation à l'article 467, énumérer certains actes que la personne en curatelle
a la capacité de faire seule ou, à l'inverse, ajouter d'autres actes à ceux pour lesquels l'assistance du curateur
est exigée.
Le juge peut également, à tout moment, ordonner une curatelle renforcée. Dans ce cas, le curateur perçoit seul
les revenus de la personne en curatelle sur un compte ouvert au nom de cette dernière. Il assure lui-même le
règlement des dépenses auprès des tiers et dépose l'excédent sur un compte laissé à la disposition de l'intéressé
ou le verse entre ses mains.
Sans préjudice des dispositions de l'article 459-2, le juge peut autoriser le curateur à conclure seul un bail
d'habitation ou une convention d'hébergement assurant le logement de la personne protégée.
La curatelle renforcée est soumise aux dispositions des articles 503 et 510 à 515.
Sous réserve des cas où la loi ou l'usage autorise la personne en tutelle à agir elle-même, le tuteur la représente
dans tous les actes de la vie civile.
Toutefois, le juge peut, dans le jugement d'ouverture ou ultérieurement, énumérer certains actes que la personne
en tutelle aura la capacité de faire seule ou avec l'assistance du tuteur.
La personne en tutelle est représentée dans les actes nécessaires à la gestion de son patrimoine dans les
conditions et selon les modalités prévues au titre XII.
La personne en tutelle peut, avec l'autorisation du juge ou du conseil de famille s'il a été constitué, être assistée
ou au besoin représentée par le tuteur pour faire des donations.
Elle ne peut faire seule son testament après l'ouverture de la tutelle qu'avec l'autorisation du juge ou du conseil
de famille s'il a été constitué, à peine de nullité de l'acte. Le tuteur ne peut ni l'assister ni la représenter à cette
occasion.
Toutefois, elle peut seule révoquer le testament fait avant ou après l'ouverture de la tutelle.
Le testament fait antérieurement à l'ouverture de la tutelle reste valable à moins qu'il ne soit établi que, depuis
cette ouverture, la cause qui avait déterminé le testateur à disposer a disparu.
Toute personne majeure ou mineure émancipée ne faisant pas l'objet d'une mesure de tutelle ou d'une
habilitation familiale peut charger une ou plusieurs personnes, par un même mandat, de la représenter pour le
cas où, pour l'une des causes prévues à l'article 425, elle ne pourrait plus pourvoir seule à ses intérêts.
La personne en curatelle ne peut conclure un mandat de protection future qu'avec l'assistance de son curateur.
Les parents ou le dernier vivant des père et mère, ne faisant pas l'objet d'une mesure de curatelle ou de tutelle
ou d'une habilitation familiale, qui exercent l'autorité parentale sur leur enfant mineur ou assument la charge
matérielle et affective de leur enfant majeur peuvent, pour le cas où cet enfant ne pourrait plus pourvoir seul
à ses intérêts pour l'une des causes prévues à l'article 425, désigner un ou plusieurs mandataires chargés de
le représenter. Cette désignation prend effet à compter du jour où le mandant décède ou ne peut plus prendre
soin de l'intéressé.
Le mandat est conclu par acte notarié ou par acte sous seing privé. Toutefois, le mandat prévu au troisième
alinéa ne peut être conclu que par acte notarié.
477-1
Le mandat de protection future est publié par une inscription sur un registre spécial dont les modalités et l'accès
sont réglés par décret en Conseil d'Etat.
Le mandat de protection future est soumis aux dispositions des articles 1984 à 2010 qui ne sont pas
incompatibles avec celles de la présente section.
Lorsque le mandat s'étend à la protection de la personne, les droits et obligations du mandataire sont définis
par les articles 457-1 à 459-2. Toute stipulation contraire est réputée non écrite.
Le mandat peut prévoir que le mandataire exercera les missions que le code de la santé publique et le code de
l'action sociale et des familles confient au représentant de la personne en tutelle ou à la personne de confiance.
Le mandat fixe les modalités de contrôle de son exécution.
Le mandataire peut être toute personne physique choisie par le mandant ou une personne morale inscrite sur
la liste des mandataires judiciaires à la protection des majeurs prévue à l'article L. 471-2 du code de l'action
sociale et des familles.
Le mandataire doit, pendant toute l'exécution du mandat, jouir de la capacité civile et remplir les conditions
prévues pour les charges tutélaires par l'article 395 et les deux derniers alinéas de l'article 445 du présent code.
Il ne peut, pendant cette exécution, être déchargé de ses fonctions qu'avec l'autorisation du juge des tutelles.
Le mandat prend effet lorsqu'il est établi que le mandant ne peut plus pourvoir seul à ses intérêts. Celui-ci en
reçoit notification dans les conditions prévues par le code de procédure civile.
A cette fin, le mandataire produit au greffe du tribunal d'instance le mandat et un certificat médical émanant
d'un médecin choisi sur la liste mentionnée à l'article 431 établissant que le mandant se trouve dans l'une des
situations prévues à l'article 425. Le greffier vise le mandat et date sa prise d'effet, puis le restitue au mandataire.
Le mandataire exécute personnellement le mandat. Toutefois, il peut se substituer un tiers pour les actes de
gestion du patrimoine mais seulement à titre spécial.
Le mandataire répond de la personne qu'il s'est substituée dans les conditions de l'article 1994.
4° Sa révocation prononcée par le juge des tutelles à la demande de tout intéressé, lorsqu'il s'avère que les
conditions prévues par l'article 425 ne sont pas réunies, ou lorsque l'exécution du mandat est de nature à porter
atteinte aux intérêts du mandant.
Le juge peut également suspendre les effets du mandat pour le temps d'une mesure de sauvegarde de justice.
484 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Tout intéressé peut saisir le juge des tutelles aux fins de contester la mise en oeuvre du mandat ou de voir
statuer sur les conditions et modalités de son exécution.
485 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Le juge qui met fin au mandat peut ouvrir une mesure de protection juridique dans les conditions et selon les
modalités prévues aux sections 1 à 4 du présent chapitre.
Lorsque la mise en oeuvre du mandat ne permet pas, en raison de son champ d'application, de protéger
suffisamment les intérêts personnels ou patrimoniaux de la personne, le juge peut ouvrir une mesure de
protection juridique complémentaire confiée, le cas échéant, au mandataire de protection future. Il peut aussi
autoriser ce dernier ou un mandataire ad hoc à accomplir un ou plusieurs actes déterminés non couverts par
le mandat.
Le mandataire de protection future et les personnes désignées par le juge sont indépendants et ne sont pas
responsables l'un envers l'autre ; ils s'informent toutefois des décisions qu'ils prennent.
Le mandataire chargé de l'administration des biens de la personne protégée fait procéder à leur inventaire lors
de l'ouverture de la mesure. Il assure son actualisation au cours du mandat afin de maintenir à jour l'état du
patrimoine.
Il établit annuellement le compte de sa gestion qui est vérifié selon les modalités définies par le mandat et que
le juge peut en tout état de cause faire vérifier selon les modalités prévues à l'article 512.
A l'expiration du mandat et dans les cinq ans qui suivent, le mandataire tient à la disposition de la personne qui
est amenée à poursuivre la gestion, de la personne protégée si elle a recouvré ses facultés ou de ses héritiers
l'inventaire des biens et les actualisations auxquelles il a donné lieu ainsi que les cinq derniers comptes de
gestion et les pièces nécessaires pour continuer celle-ci ou assurer la liquidation de la succession de la personne
protégée.
Les actes passés et les engagements contractés par une personne faisant l'objet d'un mandat de protection future
mis à exécution, pendant la durée du mandat, peuvent être rescindés pour simple lésion ou réduits en cas d'excès
alors même qu'ils pourraient être annulés en vertu de l'article 414-1. Les tribunaux prennent notamment en
considération l'utilité ou l'inutilité de l'opération, l'importance ou la consistance du patrimoine de la personne
protégée et la bonne ou mauvaise foi de ceux avec qui elle a contracté.
L'action n'appartient qu'à la personne protégée et, après sa mort, à ses héritiers. Elle s'éteint par le délai de
cinq ans prévu à l'article 2224.
Lorsque le mandat est établi par acte authentique, il est reçu par un notaire choisi par le mandant. L'acceptation
du mandataire est faite dans les mêmes formes.
Section 5 : Du mandat de protection future
p.136 490 Code civil
Tant que le mandat n'a pas pris effet, le mandant peut le modifier dans les mêmes formes ou le révoquer en
notifiant sa révocation au mandataire et au notaire et le mandataire peut y renoncer en notifiant sa renonciation
au mandant et au notaire.
Par dérogation à l'article 1988, le mandat, même conçu en termes généraux, inclut tous les actes patrimoniaux
que le tuteur a le pouvoir d'accomplir seul ou avec une autorisation.
Toutefois, le mandataire ne peut accomplir un acte de disposition à titre gratuit qu'avec l'autorisation du juge
des tutelles.
Pour l'application du second alinéa de l'article 486, le mandataire rend compte au notaire qui a établi le mandat
en lui adressant ses comptes, auxquels sont annexées toutes pièces justificatives utiles. Celui-ci en assure la
conservation ainsi que celle de l'inventaire des biens et de ses actualisations.
Le notaire saisit le juge des tutelles de tout mouvement de fonds et de tout acte non justifiés ou n'apparaissant
pas conformes aux stipulations du mandat.
Le mandat établi sous seing privé est daté et signé de la main du mandant. Il est soit contresigné par un avocat,
soit établi selon un modèle défini par décret en Conseil d'Etat.
Le mandataire accepte le mandat en y apposant sa signature.
Tant que le mandat n'a pas reçu exécution, le mandant peut le modifier ou le révoquer dans les mêmes formes
et le mandataire peut y renoncer en notifiant sa renonciation au mandant.
Le mandat n'acquiert date certaine que dans les conditions de l'article 1377.
Le mandat est limité, quant à la gestion du patrimoine, aux actes qu'un tuteur peut faire sans autorisation.
Si l'accomplissement d'un acte qui est soumis à autorisation ou qui n'est pas prévu par le mandat s'avère
nécessaire dans l'intérêt du mandant, le mandataire saisit le juge des tutelles pour le voir ordonner.
Pour l'application du dernier alinéa de l'article 486, le mandataire conserve l'inventaire des biens et ses
actualisations, les cinq derniers comptes de gestion, les pièces justificatives ainsi que celles nécessaires à la
continuation de celle-ci.
Il est tenu de les présenter au juge des tutelles ou au procureur de la République dans les conditions prévues
à l'article 416.
494-1
Lorsqu'une personne est dans l'impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d'une altération,
médicalement constatée soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés corporelles de nature à empêcher
l'expression de sa volonté, le juge des tutelles peut habiliter une ou plusieurs personnes choisies parmi ses
ascendants ou descendants, frères et sœurs ou, à moins que la communauté de vie ait cessé entre eux, le conjoint,
le partenaire auquel elle est liée par un pacte civil de solidarité ou le concubin à la représenter, à l'assister dans
les conditions prévues à l'article 467 ou à passer un ou des actes en son nom dans les conditions et selon les
modalités prévues à la présente section et à celles du titre XIII du livre III qui ne lui sont pas contraires, afin
d'assurer la sauvegarde de ses intérêts.
La personne habilitée doit remplir les conditions pour exercer les charges tutélaires. Elle exerce sa mission
à titre gratuit.
494-2
L'habilitation familiale ne peut être ordonnée par le juge qu'en cas de nécessité et lorsqu'il ne peut être
suffisamment pourvu aux intérêts de la personne par l'application des règles du droit commun de la
représentation, de celles relatives aux droits et devoirs respectifs des époux et des règles des régimes
matrimoniaux, en particulier celles prévues aux articles 217, 219, 1426 et 1429, ou par les stipulations du
mandat de protection future conclu par l'intéressé.
494-3
La demande aux fins de désignation d'une personne habilitée peut être présentée au juge par la personne qu'il
y a lieu de protéger, par l'une des personnes mentionnées à l'article 494-1 ou par le procureur de la République
à la demande de l'une d'elles.
La demande est introduite, instruite et jugée conformément aux règles du code de procédure civile et dans le
respect des dispositions des articles 429 et 431.
La désignation d'une personne habilitée est également possible à l'issue de l'instruction d'une requête aux fins
d'ouverture d'une mesure de protection judiciaire ou lorsque, en application du troisième alinéa de l'article 442,
le juge des tutelles substitue une habilitation familiale à une mesure de curatelle ou de tutelle.
494-4
La personne à l'égard de qui l'habilitation est demandée est entendue ou appelée selon les modalités prévues
au premier alinéa de l'article 432. Toutefois, le juge peut, par décision spécialement motivée et sur avis du
médecin mentionné à l'article 431, décider qu'il n'y a pas lieu de procéder à son audition si celle-ci est de nature
à porter atteinte à sa santé ou si la personne est hors d'état de s'exprimer.
Le juge s'assure de l'adhésion ou, à défaut, de l'absence d'opposition légitime à la mesure d'habilitation et au
choix de la personne habilitée des proches mentionnés à l'article 494-1 qui entretiennent des liens étroits et
stables avec la personne ou qui manifestent de l'intérêt à son égard et dont il connaît l'existence au moment
où il statue.
494-5
Le juge statue sur le choix de la personne habilitée et l'étendue de l'habilitation en s'assurant que le dispositif
projeté est conforme aux intérêts patrimoniaux et, le cas échéant, personnels de l'intéressé.
Si l'habilitation familiale sollicitée ne permet pas d'assurer une protection suffisante, le juge peut ordonner une
des mesures de protection judiciaire mentionnées aux sections 3 et 4 du présent chapitre.
494-6
– un ou plusieurs actes relatifs à la personne à protéger. Dans ce cas, l'habilitation s'exerce dans le respect des
dispositions des articles 457-1 à 459-2 du code civil.
La personne habilitée ne peut accomplir en représentation un acte de disposition à titre gratuit qu'avec
l'autorisation du juge des tutelles.
Si l'intérêt de la personne à protéger l'implique, le juge peut délivrer une habilitation générale portant sur
l'ensemble des actes ou l'une des deux catégories d'actes mentionnés aux deuxième et troisième alinéas.
La personne habilitée dans le cadre d'une habilitation générale ne peut accomplir un acte pour lequel elle serait
en opposition d'intérêts avec la personne protégée. Toutefois, à titre exceptionnel et lorsque l'intérêt de celle-
ci l'impose, le juge peut autoriser la personne habilitée à accomplir cet acte.
En cas d'habilitation générale, le juge fixe une durée au dispositif sans que celle-ci puisse excéder dix ans.
Statuant sur requête de l'une des personnes mentionnées à l'article 494-1 ou du procureur de la République saisi
à la demande de l'une d'elles, il peut renouveler l'habilitation lorsque les conditions prévues aux articles 431 et
494-5 sont remplies. Le renouvellement peut-être prononcé pour la même durée ; toutefois, lorsque l'altération
des facultés personnelles de la personne à l'égard de qui l'habilitation a été délivrée n'apparaît manifestement
pas susceptible de connaître une amélioration selon les données acquises de la science, le juge peut, par décision
spécialement motivée et sur avis conforme du médecin mentionné à l'article 431, renouveler le dispositif pour
une durée plus longue qu'il détermine, n'excédant pas vingt ans.
Les jugements accordant, modifiant ou renouvelant une habilitation générale font l'objet d'une mention en
marge de l'acte de naissance selon les conditions prévues à l'article 444. Il en est de même lorsqu'il est mis fin
à l'habilitation pour l'une des causes prévues à l'article 494-11.
494-7
La personne habilitée à représenter la personne protégée peut, sauf décision contraire du juge, procéder sans
autorisation aux actes mentionnés au premier alinéa de l'article 427.
494-8
La personne à l'égard de qui l'habilitation a été délivrée conserve l'exercice de ses droits autres que ceux dont
l'exercice a été confié à la personne habilitée à la représenter en application de la présente section.
Toutefois, elle ne peut, en cas d'habilitation générale à la représenter, conclure un mandat de protection future
pendant la durée de l'habilitation.
494-9
Si la personne à l'égard de qui l'habilitation a été délivrée passe seule un acte dont l'accomplissement a été
confié à la personne habilitée, celui-ci est nul de plein droit sans qu'il soit nécessaire de justifier d'un préjudice.
Si elle accomplit seule un acte dont l'accomplissement nécessitait une assistance de la personne habilitée, l'acte
ne peut être annulé que s'il est établi que la personne protégée a subi un préjudice.
Les obligations résultant des actes accomplis par une personne à l'égard de qui une mesure d'habilitation
familiale a été prononcée moins de deux ans avant le jugement délivrant l'habilitation peuvent être réduits ou
annulés dans les conditions prévues à l'article 464.
La personne habilitée peut, avec l'autorisation du juge des tutelles, engager seule l'action en nullité ou en
réduction prévue aux alinéas ci-dessus.
Si la personne habilitée accomplit seule, en cette qualité, un acte n'entrant pas dans le champ de l'habilitation
qui lui a été délivrée ou qui ne pouvait être accompli qu'avec l'autorisation du juge, l'acte est nul de plein droit
sans qu'il soit nécessaire de justifier d'un préjudice.
Dans tous les cas, l'action en nullité ou en réduction est exercée dans le délai de cinq ans prévu à l'article 2224.
Pendant ce délai et tant que la mesure d'habilitation est en cours, l'acte contesté peut être confirmé avec
l'autorisation du juge des tutelles.
494-10
Le juge statue à la demande de tout intéressé ou du procureur de la République sur les difficultés qui pourraient
survenir dans la mise en œuvre du dispositif.
Saisi à cette fin dans les conditions prévues au premier alinéa de l'article 494-3, le juge peut, à tout moment,
modifier l'étendue de l'habilitation ou y mettre fin, après avoir entendu ou appelé la personne à l'égard de
qui l'habilitation a été délivrée, dans les conditions prévues au premier alinéa de l'article 494-4 ainsi que la
personne habilitée.
494-11
Outre le décès de la personne à l'égard de qui l'habilitation familiale a été délivrée, celle-ci prend fin :
1° Par le placement de l'intéressé sous sauvegarde de justice, sous curatelle ou sous tutelle ;
2° En cas de jugement de mainlevée passé en force de chose jugée prononcé par le juge à la demande de la
personne protégée, de l'une des personnes mentionnées à l'article 494-1 ou du procureur de la République,
lorsqu'il s'avère que les conditions prévues à cet article ne sont plus réunies ou lorsque l'exécution de
l'habilitation familiale est de nature à porter atteinte aux intérêts de la personne protégée ;
3° De plein droit en l'absence de renouvellement à l'expiration du délai fixé ;
4° Après l'accomplissement des actes pour lesquels l'habilitation avait été délivrée.
494-12
Les modalités d'application de la présente section sont précisées par décret en Conseil d'Etat.
Lorsque les mesures mises en oeuvre en application des articles L. 271-1 à L. 271-5 du code de l'action sociale
et des familles au profit d'une personne majeure n'ont pas permis une gestion satisfaisante par celle-ci de
ses prestations sociales et que sa santé ou sa sécurité en est compromise, le juge des tutelles peut ordonner
une mesure d'accompagnement judiciaire destinée à rétablir l'autonomie de l'intéressé dans la gestion de ses
ressources.
Il n'y a pas lieu de prononcer cette mesure à l'égard d'une personne mariée lorsque l'application des
règles relatives aux droits et devoirs respectifs des époux et aux régimes matrimoniaux permet une gestion
satisfaisante des prestations sociales de l'intéressé par son conjoint.
La mesure d'accompagnement judiciaire ne peut être prononcée si la personne bénéficie d'une mesure de
protection juridique prévue au chapitre II du présent titre.
Le prononcé d'une mesure de protection juridique met fin de plein droit à la mesure d'accompagnement
judiciaire.
La mesure d'accompagnement judiciaire ne peut être prononcée qu'à la demande du procureur de la République
qui en apprécie l'opportunité au vu du rapport des services sociaux prévu à l'article L. 271-6 du code de l'action
sociale et des familles.
Le juge statue, la personne entendue ou appelée.
495-3 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Sous réserve des dispositions de l'article 495-7, la mesure d'accompagnement judiciaire n'entraîne aucune
incapacité.
495-4 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
La mesure d'accompagnement judiciaire porte sur la gestion des prestations sociales choisies par le juge, lors
du prononcé de celle-ci, dans une liste fixée par décret.
Le juge statue sur les difficultés qui pourraient survenir dans la mise en oeuvre de la mesure. A tout moment, il
peut, d'office ou à la demande de la personne protégée, du mandataire judiciaire à la protection des majeurs ou
du procureur de la République, en modifier l'étendue ou y mettre fin, après avoir entendu ou appelé la personne.
495-5
Les prestations pour lesquelles le juge des enfants a ordonné la mesure prévue à l'article 375-9-1 sont exclues
de plein droit de la mesure d'accompagnement judiciaire.
Les personnes chargées respectivement de l'exécution d'une mesure prévue à l'article 375-9-1 et d'une mesure
d'accompagnement judiciaire pour un même foyer s'informent mutuellement des décisions qu'elles prennent.
495-6 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Seul un mandataire judiciaire à la protection des majeurs inscrit sur la liste prévue à l'article L. 471-2 du code
de l'action sociale et des familles peut être désigné par le juge pour exercer la mesure d'accompagnement
judiciaire.
495-7 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
Le mandataire judiciaire à la protection des majeurs perçoit les prestations incluses dans la mesure
d'accompagnement judiciaire sur un compte ouvert au nom de la personne auprès d'un établissement habilité
à recevoir des fonds du public, dans les conditions prévues au premier alinéa de l'article 472, sous réserve
des dispositions applicables aux mesures de protection confiées aux personnes ou services préposés des
établissements de santé et des établissements sociaux ou médico-sociaux soumis aux règles de la comptabilité
publique.
Il gère ces prestations dans l'intérêt de la personne en tenant compte de son avis et de sa situation familiale.
Il exerce auprès de celle-ci une action éducative tendant à rétablir les conditions d'une gestion autonome des
prestations sociales.
Le juge fixe la durée de la mesure qui ne peut excéder deux ans. Il peut, à la demande de la personne protégée,
du mandataire ou du procureur de la République, la renouveler par décision spécialement motivée sans que
la durée totale puisse excéder quatre ans.
Les dispositions du titre XII relatives à l'établissement, la vérification et l'approbation des comptes et à la
prescription qui ne sont pas incompatibles avec celles du présent chapitre sont applicables à la gestion des
prestations sociales prévues à l'article 495-7.
Le tuteur représente la personne protégée dans les actes nécessaires à la gestion de son patrimoine.
Il est tenu d'apporter, dans celle-ci, des soins prudents, diligents et avisés, dans le seul intérêt de la personne
protégée.
La liste des actes qui sont regardés, pour l'application du présent titre, comme des actes d'administration relatifs
à la gestion courante du patrimoine et comme des actes de disposition qui engagent celui-ci de manière durable
et substantielle est fixée par décret en Conseil d'Etat.
Lorsqu'un subrogé tuteur a été nommé, celui-ci atteste auprès du juge du bon déroulement des opérations que
le tuteur a l'obligation d'accomplir.
Il en est notamment ainsi de l'emploi ou du remploi des capitaux opéré conformément aux prescriptions du
conseil de famille ou, à défaut, du juge.
Les capitaux revenant à la personne protégée sont versés directement sur un compte ouvert à son seul nom et
mentionnant la mesure de tutelle, auprès d'un établissement habilité à recevoir des fonds du public.
Lorsque la mesure de tutelle est confiée aux personnes ou services préposés des établissements de santé et des
établissements sociaux ou médico-sociaux soumis aux règles de la comptabilité publique, cette obligation de
versement est réalisée dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.
Les tiers peuvent informer le juge des actes ou omissions du tuteur qui leur paraissent de nature à porter
préjudice aux intérêts de la personne protégée.
Ils ne sont pas garants de l'emploi des capitaux. Toutefois, si à l'occasion de cet emploi ils ont connaissance
d'actes ou omissions qui compromettent manifestement l'intérêt de la personne protégée, ils en avisent le juge.
La tierce opposition contre les autorisations du conseil de famille ou du juge ne peut être exercée que par les
créanciers de la personne protégée et en cas de fraude à leurs droits.
Le tuteur arrête le budget de la tutelle en déterminant, en fonction de l'importance des biens de la personne
protégée et des opérations qu'implique leur gestion, les sommes annuellement nécessaires à l'entretien de celle-
ci et au remboursement des frais d'administration de ses biens. Le tuteur en informe le conseil de famille ou,
à défaut, le juge. En cas de difficultés, le budget est arrêté par le conseil de famille ou, à défaut, par le juge.
Sous sa propre responsabilité, le tuteur peut inclure dans les frais de gestion la rémunération des administrateurs
particuliers dont il demande le concours.
Si le tuteur conclut un contrat avec un tiers pour la gestion des valeurs mobilières et instruments financiers
de la personne protégée, il choisit le tiers contractant en considération de son expérience professionnelle et
de sa solvabilité. Le contrat peut, à tout moment et nonobstant toute stipulation contraire, être résilié au nom
de la personne protégée.
Le conseil de famille ou, à défaut, le juge détermine la somme à partir de laquelle commence, pour le
tuteur, l'obligation d'employer les capitaux liquides et l'excédent des revenus. Le tuteur peut toutefois, sans
autorisation, placer des fonds sur un compte.
Le conseil de famille ou, à défaut, le juge prescrit toutes les mesures qu'il juge utiles quant à l'emploi ou au
remploi des fonds soit par avance, soit à l'occasion de chaque opération. L'emploi ou le remploi est réalisé
par le tuteur dans le délai fixé par la décision qui l'ordonne et de la manière qu'elle prescrit. Passé ce délai, le
tuteur peut être déclaré débiteur des intérêts.
Le conseil de famille ou, à défaut, le juge peut ordonner que certains fonds soient déposés sur un compte
indisponible.
Les comptes de gestion du patrimoine de la personne protégée sont exclusivement ouverts, si le conseil de
famille ou, à défaut, le juge l'estime nécessaire compte tenu de la situation de celle-ci, auprès de la Caisse des
dépôts et consignations.
Le conseil de famille ou, à défaut, le juge statue sur les autorisations que le tuteur sollicite pour les actes qu'il
ne peut accomplir seul.
Toutefois, les autorisations du conseil de famille peuvent être suppléées par celles du juge si les actes portent
sur des biens dont la valeur en capital n'excède pas une somme fixée par décret.
Le tuteur fait procéder, en présence du subrogé tuteur s'il a été désigné, à un inventaire des biens de la personne
protégée, qui est transmis au juge dans les trois mois de l'ouverture de la tutelle pour les biens meubles
corporels, et dans les six mois pour les autres biens, avec le budget prévisionnel. Il en assure l'actualisation
au cours de la mesure.
Il peut obtenir communication de tous renseignements et documents nécessaires à l'établissement de
l'inventaire auprès de toute personne publique ou privée, sans que puisse lui être opposé le secret professionnel
ou le secret bancaire.
Lorsque le juge l'estime nécessaire, il peut désigner dès l'ouverture de la mesure un commissaire-priseur
judiciaire, un huissier de justice ou un notaire pour procéder, aux frais de la personne protégée, à l'inventaire
des biens meubles corporels, dans le délai prévu au premier alinéa.
Si l'inventaire n'a pas été établi ou se révèle incomplet ou inexact, la personne protégée et, après son décès, ses
héritiers peuvent faire la preuve de la valeur et de la consistance de ses biens par tous moyens.
En cas de retard dans la transmission de l'inventaire, le juge peut désigner un commissaire-priseur judiciaire,
un huissier de justice, un notaire ou un mandataire judiciaire à la protection des majeurs pour y procéder aux
frais du tuteur.
Le tuteur accomplit seul les actes conservatoires et, sous réserve des dispositions du second alinéa de l'article
473, les actes d'administration nécessaires à la gestion du patrimoine de la personne protégée.
Il agit seul en justice pour faire valoir les droits patrimoniaux de la personne protégée.
Les baux consentis par le tuteur ne confèrent au preneur, à l'encontre de la personne protégée devenue capable,
aucun droit de renouvellement et aucun droit à se maintenir dans les lieux à l'expiration du bail, quand bien
même il existerait des dispositions légales contraires. Ces dispositions ne sont toutefois pas applicables aux
baux consentis avant l'ouverture de la tutelle et renouvelés par le tuteur.
Le tuteur ne peut, sans y être autorisé par le conseil de famille ou, à défaut, le juge, faire des actes de disposition
au nom de la personne protégée.
L'autorisation détermine les stipulations et, le cas échéant, le prix ou la mise à prix pour lequel l'acte est passé.
L'autorisation n'est pas exigée en cas de vente forcée sur décision judiciaire ou en cas de vente amiable sur
autorisation du juge.
L'autorisation de vendre ou d'apporter en société un immeuble, un fonds de commerce ou des instruments
financiers non admis à la négociation sur un marché réglementé ne peut être donnée qu'après la réalisation d'une
mesure d'instruction exécutée par un technicien ou le recueil de l'avis d'au moins deux professionnels qualifiés.
En cas d'urgence, le juge peut, par décision spécialement motivée prise à la requête du tuteur, autoriser, en
lieu et place du conseil de famille, la vente d'instruments financiers à charge qu'il en soit rendu compte sans
délai au conseil qui décide du remploi.
Le tuteur ne peut transiger ou compromettre au nom de la personne protégée qu'après avoir fait approuver par
le conseil de famille ou, à défaut, par le juge les clauses de la transaction ou du compromis et, le cas échéant,
la clause compromissoire.
En cas d'opposition d'intérêts avec la personne chargée de la mesure de protection, le partage à l'égard d'une
personne protégée peut être fait à l'amiable sur autorisation du conseil de famille ou, à défaut, du juge. Il peut
n'être que partiel.
Dans tous les cas, l'état liquidatif est soumis à l'approbation du conseil de famille ou, à défaut, du juge.
Le partage peut également être fait en justice conformément aux articles 840 et 842.
Tout autre partage est considéré comme provisionnel.
Par dérogation à l'article 768, le tuteur ne peut accepter une succession échue à la personne protégée qu'à
concurrence de l'actif net. Toutefois, il peut l'accepter purement et simplement si l'actif dépasse manifestement
le passif, après recueil d'une attestation du notaire chargé du règlement de la succession ou, à défaut, après
autorisation du conseil de famille ou du juge.
Le tuteur ne peut renoncer à une succession échue à la personne protégée sans une autorisation du conseil de
famille ou, à défaut, du juge.
Dans le cas où la succession à laquelle il a été renoncé au nom de la personne protégée n'a pas été acceptée par
un autre héritier et tant que l'Etat n'a pas été envoyé en possession, la renonciation peut être révoquée soit par le
tuteur autorisé à cet effet par une nouvelle délibération du conseil de famille ou, à défaut, une nouvelle décision
du juge, soit par la personne protégée devenue capable. Le second alinéa de l'article 807 est applicable.
A titre exceptionnel et dans l'intérêt de la personne protégée, le tuteur qui n'est pas mandataire judiciaire à la
protection des majeurs peut, sur autorisation du conseil de famille ou, à défaut, du juge, acheter les biens de
celle-ci ou les prendre à bail ou à ferme.
Pour la conclusion de l'acte, le tuteur est réputé être en opposition d'intérêts avec la personne protégée.
509
Chapitre II : De l'établissement, de la
vérification et de l'approbation des comptes
Le tuteur établit chaque année un compte de sa gestion auquel sont annexées toutes les pièces justificatives
utiles.
A cette fin, il sollicite des établissements auprès desquels un ou plusieurs comptes sont ouverts au nom de
la personne protégée un relevé annuel de ceux-ci, sans que puisse lui être opposé le secret professionnel ou
le secret bancaire.
Le tuteur est tenu d'assurer la confidentialité du compte de gestion. Toutefois, une copie du compte et des
pièces justificatives est remise chaque année par le tuteur à la personne protégée lorsqu'elle est âgée d'au moins
seize ans, ainsi qu'au subrogé tuteur s'il a été nommé et, si le tuteur l'estime utile, aux autres personnes chargées
de la protection de l'intéressé.
En outre, le juge peut, après avoir entendu la personne protégée et recueilli son accord, si elle a atteint l'âge
précité et si son état le permet, autoriser le conjoint, le partenaire du pacte civil de solidarité qu'elle a conclu,
un parent, un allié de celle-ci ou un de ses proches, s'ils justifient d'un intérêt légitime, à se faire communiquer
à leur charge par le tuteur une copie du compte et des pièces justificatives ou une partie de ces documents.
511
Pour les mineurs sous tutelle, le tuteur soumet au directeur des services de greffe judiciaires du tribunal de
grande instance un compte de gestion annuel, accompagné des pièces justificatives, en vue de sa vérification.
Le subrogé tuteur vérifie le compte avant de le transmettre avec ses observations au directeur des services de
greffe judiciaires.
Chapitre II : De l'établissement, de la vérification et de l'approbation des comptes
Chapitre II : De l'établissement, de la vérification et de l'approbation des comptes 512 p.145
Le directeur des services de greffe judiciaires peut être assisté dans sa mission de contrôle des comptes dans
les conditions fixées par le code de procédure civile.
Le juge peut décider que la mission de vérification et d'approbation des comptes dévolue au directeur des
services de greffe judiciaires sera exercée par le subrogé tuteur.
Si les ressources du mineur le permettent et si l'importance et la composition de son patrimoine le justifient,
le juge peut décider que la mission de vérification et d'approbation sera exercée, aux frais du mineur et selon
les modalités qu'il fixe, par un professionnel qualifié.
Pour les majeurs protégés, les comptes de gestion sont vérifiés et approuvés annuellement par le subrogé
tuteur lorsqu'il en a été nommé un ou par le conseil de famille lorsqu'il est fait application de l'article 457.
Lorsque plusieurs personnes ont été désignées dans les conditions de l'article 447 pour la gestion patrimoniale,
les comptes annuels de gestion doivent être signés par chacune d'elles, ce qui vaut approbation. En cas de
difficulté, le juge statue sur la conformité des comptes à la requête de l'une des personnes chargées de la mesure
de protection.
Par dérogation au premier alinéa du présent article, lorsque l'importance et la composition du patrimoine de
la personne protégée le justifient, le juge désigne, dès réception de l'inventaire du budget prévisionnel, un
professionnel qualifié chargé de la vérification et de l'approbation des comptes dans des conditions fixées par
décret en Conseil d'Etat. Le juge fixe dans sa décision les modalités selon lesquelles le tuteur soumet à ce
professionnel le compte de gestion, accompagné des pièces justificatives, en vue de ces opérations.
En l'absence de désignation d'un subrogé tuteur, d'un co-tuteur, d'un tuteur adjoint ou d'un conseil de famille,
le juge fait application du deuxième alinéa du présent article.
Par dérogation aux articles 510 à 512, le juge peut décider de dispenser le tuteur de soumettre le compte de
gestion à approbation en considération de la modicité des revenus ou du patrimoine de la personne protégée.
Lorsque la tutelle n'a pas été confiée à un mandataire judiciaire à la protection des majeurs, il peut également
décider de le dispenser d'établir le compte de gestion.
513-1
La personne chargée de vérifier et d'approuver les comptes peut faire usage du droit de communication prévu
au deuxième alinéa de l'article 510, sans que puisse lui être opposé le secret professionnel ou le secret bancaire.
Elle est tenue d'assurer la confidentialité du compte de gestion.
A l'issue de la vérification du compte de gestion, un exemplaire est versé sans délai au dossier du tribunal par
la personne chargée de cette mission.
En cas de refus d'approbation des comptes, le juge est saisi par un rapport de difficulté et statue sur la conformité
du compte.
Lorsque sa mission prend fin pour quelque cause que ce soit, le tuteur établit un compte de gestion des
opérations intervenues depuis l'établissement du dernier compte et le soumet à la vérification et à l'approbation
prévues aux articles 511 à 513-1.
En outre, dans les trois mois qui suivent la fin de sa mission, le tuteur ou ses héritiers s'il est décédé remettent
une copie des cinq derniers comptes de gestion et du compte mentionné au premier alinéa du présent article,
selon le cas, à la personne devenue capable si elle n'en a pas déjà été destinataire, à la personne nouvellement
chargée de la mesure de gestion ou aux héritiers de la personne protégée.
Les alinéas précédents ne sont pas applicables dans le cas prévu à l'article 513.
Dans tous les cas, le tuteur remet aux personnes mentionnées au deuxième alinéa du présent article les pièces
nécessaires pour continuer la gestion ou assurer la liquidation de la succession, ainsi que l'inventaire initial et
les actualisations auxquelles il a donné lieu.
515 Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 8 - JORF 7 mars 2007 en vigueur le 1er janvier 2009 - NOR: JUSX0600126L
L'action en reddition de comptes, en revendication ou en paiement diligentée par la personne protégée ou ayant
été protégée ou par ses héritiers relativement aux faits de la tutelle se prescrit par cinq ans à compter de la fin
de la mesure, alors même que la gestion aurait continué au-delà.
Un pacte civil de solidarité est un contrat conclu par deux personnes physiques majeures, de sexe différent ou
de même sexe, pour organiser leur vie commune.
515-3
Les personnes qui concluent un pacte civil de solidarité en font la déclaration conjointe devant l'officier de l'état
civil de la commune dans laquelle elles fixent leur résidence commune ou, en cas d'empêchement grave à la
fixation de celle-ci, devant l'officier de l'état civil de la commune où se trouve la résidence de l'une des parties.
En cas d'empêchement grave, l'officier de l'état civil se transporte au domicile ou à la résidence de l'une des
parties pour enregistrer le pacte civil de solidarité.
A peine d'irrecevabilité, les personnes qui concluent un pacte civil de solidarité produisent la convention passée
entre elles à l'officier de l'état civil, qui la vise avant de la leur restituer.
L'officier de l'état civil enregistre la déclaration et fait procéder aux formalités de publicité.
Lorsque la convention de pacte civil de solidarité est passée par acte notarié, le notaire instrumentaire recueille
la déclaration conjointe, procède à l'enregistrement du pacte et fait procéder aux formalités de publicité prévues
à l'alinéa précédent.
La convention par laquelle les partenaires modifient le pacte civil de solidarité est remise ou adressée à l'officier
de l'état civil ou au notaire qui a reçu l'acte initial afin d'y être enregistrée.
A l'étranger, l'enregistrement de la déclaration conjointe d'un pacte liant deux partenaires dont l'un au moins
est de nationalité française et les formalités prévues aux troisième et cinquième alinéas sont assurés par les
agents diplomatiques et consulaires français ainsi que celles requises en cas de modification du pacte.
515-3-1
Il est fait mention, en marge de l'acte de naissance de chaque partenaire, de la déclaration de pacte civil de
solidarité, avec indication de l'identité de l'autre partenaire. Pour les personnes de nationalité étrangère nées
à l'étranger, cette information est portée sur un registre tenu au service central d'état civil du ministère des
affaires étrangères. L'existence de conventions modificatives est soumise à la même publicité.
Le pacte civil de solidarité ne prend effet entre les parties qu'à compter de son enregistrement, qui lui confère
date certaine. Il n'est opposable aux tiers qu'à compter du jour où les formalités de publicité sont accomplies.
Il en va de même des conventions modificatives.
515-4
Les partenaires liés par un pacte civil de solidarité s'engagent à une vie commune, ainsi qu'à une aide matérielle
et une assistance réciproques. Si les partenaires n'en disposent autrement, l'aide matérielle est proportionnelle
à leurs facultés respectives.
Les partenaires sont tenus solidairement à l'égard des tiers des dettes contractées par l'un d'eux pour les besoins
de la vie courante. Toutefois, cette solidarité n'a pas lieu pour les dépenses manifestement excessives. Elle n'a
pas lieu non plus, s'ils n'ont été conclus du consentement des deux partenaires, pour les achats à tempérament ni
pour les emprunts à moins que ces derniers ne portent sur des sommes modestes nécessaires aux besoins de la
vie courante et que le montant cumulé de ces sommes, en cas de pluralité d'emprunts, ne soit pas manifestement
excessif eu égard au train de vie du ménage.
515-5
Sauf dispositions contraires de la convention visée au troisième alinéa de l'article 515-3, chacun des partenaires
conserve l'administration, la jouissance et la libre disposition de ses biens personnels. Chacun d'eux reste seul
tenu des dettes personnelles nées avant ou pendant le pacte, hors le cas du dernier alinéa de l'article 515-4.
Chacun des partenaires peut prouver par tous les moyens, tant à l'égard de son partenaire que des tiers, qu'il a
la propriété exclusive d'un bien. Les biens sur lesquels aucun des partenaires ne peut justifier d'une propriété
exclusive sont réputés leur appartenir indivisément, à chacun pour moitié.
Le partenaire qui détient individuellement un bien meuble est réputé, à l'égard des tiers de bonne foi, avoir le
pouvoir de faire seul sur ce bien tout acte d'administration, de jouissance ou de disposition.
Les partenaires peuvent, dans la convention initiale ou dans une convention modificative, choisir de soumettre
au régime de l'indivision les biens qu'ils acquièrent, ensemble ou séparément, à compter de l'enregistrement
de ces conventions. Ces biens sont alors réputés indivis par moitié, sans recours de l'un des partenaires contre
l'autre au titre d'une contribution inégale.
515-5-3
A défaut de dispositions contraires dans la convention, chaque partenaire est gérant de l'indivision et peut
exercer les pouvoirs reconnus par les articles 1873-6 à 1873-8.
Chapitre Ier : Du pacte civil de solidarité
p.148 515-6 Code civil
Pour l'administration des biens indivis, les partenaires peuvent conclure une convention relative à l'exercice
de leurs droits indivis dans les conditions énoncées aux articles 1873-1 à 1873-15. A peine d'inopposabilité,
cette convention est, à l'occasion de chaque acte d'acquisition d'un bien soumis à publicité foncière, publiée
au fichier immobilier.
Par dérogation à l'article 1873-3, la convention d'indivision est réputée conclue pour la durée du pacte civil
de solidarité. Toutefois, lors de la dissolution du pacte, les partenaires peuvent décider qu'elle continue de
produire ses effets. Cette décision est soumise aux dispositions des articles 1873-1 à 1873-15.
Les dispositions des articles 831, 831-2, 832-3 et 832-4 sont applicables entre partenaires d'un pacte civil de
solidarité en cas de dissolution de celui-ci.
Les dispositions du premier alinéa de l'article 831-3 sont applicables au partenaire survivant lorsque le défunt
l'a expressément prévu par testament.
Lorsque le pacte civil de solidarité prend fin par le décès d'un des partenaires, le survivant peut se prévaloir
des dispositions des deux premiers alinéas de l'article 763.
Le pacte civil de solidarité se dissout par la mort de l'un des partenaires ou par le mariage des partenaires ou
de l'un d'eux. En ce cas, la dissolution prend effet à la date de l'événement.
L'officier de l'état civil du lieu d'enregistrement du pacte civil de solidarité ou le notaire instrumentaire qui a
procédé à l'enregistrement du pacte, informé du mariage ou du décès par l'officier de l'état civil compétent,
enregistre la dissolution et fait procéder aux formalités de publicité.
Le pacte civil de solidarité se dissout également par déclaration conjointe des partenaires ou décision unilatérale
de l'un d'eux.
Les partenaires qui décident de mettre fin d'un commun accord au pacte civil de solidarité remettent ou
adressent à l'officier de l'état civil du lieu de son enregistrement ou au notaire instrumentaire qui a procédé à
l'enregistrement du pacte une déclaration conjointe à cette fin.
Le partenaire qui décide de mettre fin au pacte civil de solidarité le fait signifier à l'autre. Une copie de
cette signification est remise ou adressée à l'officier de l'état civil du lieu de son enregistrement ou au notaire
instrumentaire qui a procédé à l'enregistrement du pacte.
L'officier de l'état civil ou le notaire enregistre la dissolution et fait procéder aux formalités de publicité.
La dissolution du pacte civil de solidarité prend effet, dans les rapports entre les partenaires, à la date de son
enregistrement.
Elle est opposable aux tiers à partir du jour où les formalités de publicité ont été accomplies.
A l'étranger, les fonctions confiées par le présent article à l'officier de l'état civil sont assurées par les agents
diplomatiques et consulaires français, qui procèdent ou font procéder également aux formalités prévues au
sixième alinéa.
Les partenaires procèdent eux-mêmes à la liquidation des droits et obligations résultant pour eux du pacte civil
de solidarité. A défaut d'accord, le juge statue sur les conséquences patrimoniales de la rupture, sans préjudice
de la réparation du dommage éventuellement subi.
Sauf convention contraire, les créances dont les partenaires sont titulaires l'un envers l'autre sont évaluées selon
les règles prévues à l'article 1469. Ces créances peuvent être compensées avec les avantages que leur titulaire a
pu retirer de la vie commune, notamment en ne contribuant pas à hauteur de ses facultés aux dettes contractées
pour les besoins de la vie courante.
515-7-1
Les conditions de formation et les effets d'un partenariat enregistré ainsi que les causes et les effets de sa
dissolution sont soumis aux dispositions matérielles de l'État de l'autorité qui a procédé à son enregistrement.
Chapitre II : Du concubinage
Chapitre II : Du concubinage
Titre : XIV : Des mesures de protection des victimes de violences 515-8 p.149
Le concubinage est une union de fait, caractérisée par une vie commune présentant un caractère de stabilité et
de continuité, entre deux personnes, de sexe différent ou de même sexe, qui vivent en couple.
515-9
Lorsque les violences exercées au sein du couple ou par un ancien conjoint, un ancien partenaire lié par un
pacte civil de solidarité ou un ancien concubin mettent en danger la personne qui en est victime, un ou plusieurs
enfants, le juge aux affaires familiales peut délivrer en urgence à cette dernière une ordonnance de protection.
515-10
L'ordonnance de protection est délivrée par le juge, saisi par la personne en danger, si besoin assistée, ou, avec
l'accord de celle-ci, par le ministère public.
Dès la réception de la demande d'ordonnance de protection, le juge convoque, par tous moyens adaptés, pour
une audition, la partie demanderesse et la partie défenderesse, assistées, le cas échéant, d'un avocat, ainsi que
le ministère public. Ces auditions peuvent avoir lieu séparément. Elles peuvent se tenir en chambre du conseil.
515-11
L'ordonnance de protection est délivrée, dans les meilleurs délais, par le juge aux affaires familiales, s'il estime,
au vu des éléments produits devant lui et contradictoirement débattus, qu'il existe des raisons sérieuses de
considérer comme vraisemblables la commission des faits de violence allégués et le danger auquel la victime
ou un ou plusieurs enfants sont exposés. A l'occasion de sa délivrance, le juge aux affaires familiales est
compétent pour :
1° Interdire à la partie défenderesse de recevoir ou de rencontrer certaines personnes spécialement désignées
par le juge aux affaires familiales, ainsi que d'entrer en relation avec elles, de quelque façon que ce soit ;
2° Interdire à la partie défenderesse de détenir ou de porter une arme et, le cas échéant, lui ordonner de remettre
au service de police ou de gendarmerie qu'il désigne les armes dont elle est détentrice en vue de leur dépôt
au greffe ;
3° Statuer sur la résidence séparée des époux en précisant lequel des deux continuera à résider dans le
logement conjugal et sur les modalités de prise en charge des frais afférents à ce logement. Sauf circonstances
particulières, la jouissance de ce logement est attribuée au conjoint qui n'est pas l'auteur des violences, même
s'il a bénéficié d'un hébergement d'urgence ;
4° Préciser lequel des partenaires liés par un pacte civil de solidarité ou des concubins continuera à résider
dans le logement commun et statuer sur les modalités de prise en charge des frais afférents à ce logement. Sauf
circonstances particulières, la jouissance de ce logement est attribuée au partenaire lié par un pacte civil de
solidarité ou au concubin qui n'est pas l'auteur des violences, même s'il a bénéficié d'un hébergement d'urgence ;
5° Se prononcer sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale et, le cas échéant, sur la contribution aux
charges du mariage pour les couples mariés, sur l'aide matérielle au sens de l'article 515-4 pour les partenaires
d'un pacte civil de solidarité et sur la contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants ;
6° Autoriser la partie demanderesse à dissimuler son domicile ou sa résidence et à élire domicile chez l'avocat
qui l'assiste ou la représente ou auprès du procureur de la République près le tribunal de grande instance pour
toutes les instances civiles dans lesquelles elle est également partie. Si, pour les besoins de l'exécution d'une
décision de justice, l'huissier chargé de cette exécution doit avoir connaissance de l'adresse de cette personne,
celle-ci lui est communiquée, sans qu'il puisse la révéler à son mandant ;
6° bis Autoriser la partie demanderesse à dissimuler son domicile ou sa résidence et à élire domicile pour les
besoins de la vie courante chez une personne morale qualifiée ;
7° Prononcer l'admission provisoire à l'aide juridictionnelle de la partie demanderesse en application du premier
alinéa de l'article 20 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridique.
Le cas échéant, le juge présente à la partie demanderesse une liste des personnes morales qualifiées susceptibles
de l'accompagner pendant toute la durée de l'ordonnance de protection. Il peut, avec son accord, transmettre à
la personne morale qualifiée les coordonnées de la partie demanderesse, afin qu'elle la contacte.
Lorsque le juge délivre une ordonnance de protection en raison de violences susceptibles de mettre en danger
un ou plusieurs enfants, il en informe sans délai le procureur de la République.
515-12
Les mesures mentionnées à l'article 515-11 sont prises pour une durée maximale de six mois à compter de la
notification de l'ordonnance. Elles peuvent être prolongées au-delà si, durant ce délai, une requête en divorce
ou en séparation de corps a été déposée ou si le juge aux affaires familiales a été saisi d'une requête relative
à l'exercice de l'autorité parentale. Le juge aux affaires familiales peut, à tout moment, à la demande du
ministère public ou de l'une ou l'autre des parties, ou après avoir fait procéder à toute mesure d'instruction
utile, et après avoir invité chacune d'entre elles à s'exprimer, supprimer ou modifier tout ou partie des mesures
énoncées dans l'ordonnance de protection, en décider de nouvelles, accorder à la personne défenderesse une
dispense temporaire d'observer certaines des obligations qui lui ont été imposées ou rapporter l'ordonnance
de protection.
515-13
Une ordonnance de protection peut également être délivrée en urgence par le juge à la personne majeure
menacée de mariage forcé, dans les conditions fixées à l'article 515-10.
Le juge est compétent pour prendre les mesures mentionnées aux 1°, 2°, 6° et 7° de l'article 515-11. Il peut
également ordonner, à sa demande, l'interdiction temporaire de sortie du territoire de la personne menacée.
Cette interdiction de sortie du territoire est inscrite au fichier des personnes recherchées par le procureur de la
République. L'article 515-12 est applicable aux mesures prises sur le fondement du présent article.
Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux
sont soumis au régime des biens.
Les biens sont immeubles, ou par leur nature, ou par leur destination, ou par l'objet auquel ils s'appliquent.
Les fonds de terre et les bâtiments sont immeubles par leur nature.
Les moulins à vent ou à eau, fixés sur piliers et faisant partie du bâtiment, sont aussi immeubles par leur nature.
Les récoltes pendantes par les racines et les fruits des arbres non encore recueillis sont pareillement immeubles.
Dès que les grains sont coupés et les fruits détachés, quoique non enlevés, ils sont meubles.
Si une partie seulement de la récolte est coupée, cette partie seule est meuble.
Les coupes ordinaires des bois taillis ou de futaies mises en coupes réglées ne deviennent meubles qu'au fur
et à mesure que les arbres sont abattus.
Les animaux que le propriétaire du fonds livre au fermier ou au métayer pour la culture, estimés ou non, sont
soumis au régime des immeubles tant qu'ils demeurent attachés au fonds par l'effet de la convention.
Ceux qu'il donne à cheptel à d'autres qu'au fermier ou métayer sont soumis au régime des meubles.
Les tuyaux servant à la conduite des eaux dans une maison ou autre héritage sont immeubles et font partie
du fonds auquel ils sont attachés.
524
Les objets que le propriétaire d'un fonds y a placés pour le service et l'exploitation de ce fonds sont immeubles
par destination.
Les animaux que le propriétaire d'un fonds y a placés aux mêmes fins sont soumis au régime des immeubles
par destination.
Ainsi, sont immeubles par destination, quand ils ont été placés par le propriétaire pour le service et l'exploitation
du fonds :
Les ustensiles aratoires ;
Les semences données aux fermiers ou métayers ;
Les ruches à miel ;
Les pressoirs, chaudières, alambics, cuves et tonnes ;
Les ustensiles nécessaires à l'exploitation des forges, papeteries et autres usines ;
Les pailles et engrais.
Sont aussi immeubles par destination tous effets mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds à perpétuelle
demeure.
Le propriétaire est censé avoir attaché à son fonds des effets mobiliers à perpétuelle demeure, quand ils y sont
scellés en plâtre ou à chaux ou à ciment, ou, lorsqu'ils ne peuvent être détachés sans être fracturés ou détériorés,
ou sans briser ou détériorer la partie du fonds à laquelle ils sont attachés.
Les glaces d'un appartement sont censées mises à perpétuelle demeure lorsque le parquet sur lequel elles sont
attachées fait corps avec la boiserie.
Il en est de même des tableaux et autres ornements.
Quant aux statues, elles sont immeubles lorsqu'elles sont placées dans une niche pratiquée exprès pour les
recevoir, encore qu'elles puissent être enlevées sans fracture ou détérioration.
Les biens sont meubles par leur nature ou par la détermination de la loi.
Sont meubles par leur nature les biens qui peuvent se transporter d'un lieu à un autre.
Sont meubles par la détermination de la loi les obligations et actions qui ont pour objet des sommes exigibles
ou des effets mobiliers, les actions ou intérêts dans les compagnies de finance, de commerce ou d'industrie,
encore que des immeubles dépendant de ces entreprises appartiennent aux compagnies. Ces actions ou intérêts
sont réputés meubles à l'égard de chaque associé seulement, tant que dure la société.
Sont aussi meubles par la détermination de la loi les rentes perpétuelles ou viagères, soit sur l'Etat, soit sur
des particuliers.
Toute rente établie à perpétuité pour le prix de la vente d'un immeuble, ou comme condition de la cession à
titre onéreux ou gratuit d'un fonds immobilier, est essentiellement rachetable.
Il est néanmoins permis au créancier de régler les clauses et conditions du rachat.
Il lui est aussi permis de stipuler que la rente ne pourra lui être remboursée qu'après un certain terme, lequel
ne peut jamais excéder trente ans ; toute stipulation contraire est nulle.
Les bateaux, bacs, navires, moulins et bains sur bateaux, et généralement toutes usines non fixées par des
piliers, et ne faisant point partie de la maison, sont meubles : la saisie de quelques-uns de ces objets peut
cependant, à cause de leur importance, être soumises à des formes particulières, ainsi qu'il sera expliqué dans
le code de la procédure civile.
Les matériaux provenant de la démolition d'un édifice, ceux assemblés pour en construire un nouveau, sont
meubles jusqu'à ce qu'ils soient employés par l'ouvrier dans une construction.
Le mot " meuble ", employé seul dans les dispositions de la loi ou de l'homme, sans autre addition ni
désignation, ne comprend pas l'argent comptant, les pierreries, les dettes actives, les livres, les médailles, les
instruments des sciences, des arts et métiers, le linge de corps, les équipages, armes, grains, vins, foins et autres
denrées ; il ne comprend pas aussi ce qui fait l'objet d'un commerce.
Les mots "meubles meublants" ne comprennent que les meubles destinés à l'usage et à l'ornement des
appartements, comme tapisseries, lits, sièges, glaces, pendules, tables, porcelaines et autres objets de cette
nature.
Les tableaux et les statues qui font partie du meuble d'un appartement y sont aussi compris, mais non les
collections de tableaux qui peuvent être dans les galeries ou pièces particulières.
Il en est de même des porcelaines : celles seulement qui font partie de la décoration d'un appartement sont
comprises sous la dénomination de "meubles meublants".
L'expression " biens meubles ", celle de " mobilier ou d'effets mobiliers ", comprennent généralement tout
ce qui est censé meuble d'après les règles ci-dessus établies. La vente ou le don d'une maison meublée ne
comprend que les meubles meublants.
La vente ou le don d'une maison, avec tout ce qui s'y trouve, ne comprend pas l'argent comptant, ni les dettes
actives et autres droits dont les titres peuvent être déposés dans la maison ; tous les autres effets mobiliers y
sont compris.
Les particuliers ont la libre disposition des biens qui leur appartiennent, sous les modifications établies par
les lois.
Les biens qui n'appartiennent pas à des particuliers sont administrés et ne peuvent être aliénés que dans les
formes et suivant les règles qui leur sont particulières.
Les biens des personnes qui décèdent sans héritiers ou dont les successions sont abandonnées appartiennent
à l'Etat.
Les biens communaux sont ceux à la propriété ou au produit desquels les habitants d'une ou plusieurs
communes ont un droit acquis.
On peut avoir sur les biens, ou un droit de propriété, ou un simple droit de jouissance, ou seulement des services
fonciers à prétendre.
Titre II : De la propriété
La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse
pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements.
Nul ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n'est pour cause d'utilité publique, et moyennant une
juste et préalable indemnité.
Titre II : De la propriété
Chapitre II : Du droit d'accession sur ce qui s'unit et s'incorpore à la chose 547 p.155
La propriété d'une chose soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce qu'elle produit, et sur ce qui
s'y unit accessoirement soit naturellement, soit artificiellement.
Ce droit s'appelle "droit d'accession".
Chapitre Ier : Du droit d'accession sur ce qui est produit par la chose
Les fruits produits par la chose n'appartiennent au propriétaire qu'à la charge de rembourser les frais des labours,
travaux et semences faits par des tiers et dont la valeur est estimée à la date du remboursement.
Le simple possesseur ne fait les fruits siens que dans le cas où il possède de bonne foi. Dans le cas contraire,
il est tenu de restituer les produits avec la chose au propriétaire qui la revendique ; si lesdits produits ne se
retrouvent pas en nature, leur valeur est estimée à la date du remboursement.
Le possesseur est de bonne foi quand il possède comme propriétaire, en vertu d'un titre translatif de propriété
dont il ignore les vices.
Il cesse d'être de bonne foi du moment où ces vices lui sont connus.
Tout ce qui s'unit et s'incorpore à la chose appartient au propriétaire, suivant les règles qui seront ci-après
établies.
Il peut faire au-dessous toutes les constructions et fouilles qu'il jugera à propos, et tirer de ces fouilles tous
les produits qu'elles peuvent fournir, sauf les modifications résultant des lois et règlements relatifs aux mines,
et des lois et règlements de police.
Toutes constructions, plantations et ouvrages sur un terrain ou dans l'intérieur sont présumés faits par le
propriétaire à ses frais et lui appartenir, si le contraire n'est prouvé ; sans préjudice de la propriété qu'un tiers
pourrait avoir acquise ou pourrait acquérir par prescription soit d'un souterrain sous le bâtiment d'autrui, soit
de toute autre partie du bâtiment.
Le propriétaire du sol qui a fait des constructions, plantations et ouvrages avec des matériaux qui ne lui
appartenaient pas doit en payer la valeur estimée à la date du paiement ; il peut aussi être condamné à des
dommages-intérêts, s'il ya lieu : mais le propriétaire des matériaux n'a pas le droit de les enlever.
Lorsque les plantations, constructions et ouvrages ont été faits par un tiers et avec des matériaux appartenant
à ce dernier, le propriétaire du fonds a le droit, sous réserve des dispositions de l'alinéa 4, soit d'en conserver
la propriété, soit d'obliger le tiers à les enlever.
Si le propriétaire du fonds exige la suppression des constructions, plantations et ouvrages, elle est exécutée
aux frais du tiers, sans aucune indemnité pour lui ; le tiers peut, en outre, être condamné à des dommages-
intérêts pour le préjudice éventuellement subi par le propriétaire du fonds.
Si le propriétaire du fonds préfère conserver la propriété des constructions, plantations et ouvrages, il doit, à
son choix, rembourser au tiers, soit une somme égale à celle dont le fonds a augmenté de valeur, soit le coût
des matériaux et le prix de la main-d'oeuvre estimés à la date du remboursement, compte tenu de l'état dans
lequel se trouvent lesdites constructions, plantations et ouvrages.
Si les plantations, constructions et ouvrages ont été faits par un tiers évincé qui n'aurait pas été condamné,
en raison de sa bonne foi, à la restitution des fruits, le propriétaire ne pourra exiger la suppression desdits
ouvrages, constructions et plantations, mais il aura le choix de rembourser au tiers l'une ou l'autre des sommes
visées à l'alinéa précédent.
Les atterrissements et accroissements qui se forment successivement et imperceptiblement aux fonds riverains
d'un cours d'eau s'appellent " alluvion ".
L'alluvion profite au propriétaire riverain, qu'il s'agisse d'un cours d'eau domanial ou non ; à la charge, dans le
premier cas, de laisser le marchepied ou chemin de halage, conformément aux règlements.
Il en est de même des relais que forme l'eau courante qui se retire insensiblement de l'une de ses rives en se
portant sur l'autre : le propriétaire de la rive découverte profite de l'alluvion, sans que le riverain du côté opposé
y puisse venir réclamer le terrain qu'il a perdu.
Ce droit n'a pas lieu à l'égard des relais de la mer.
L'alluvion n'a pas lieu à l'égard des lacs et étangs, dont le propriétaire conserve toujours le terrain que l'eau
couvre quand elle est à la hauteur de la décharge de l'étang, encore que le volume de l'eau vienne à diminuer.
Réciproquement, le propriétaire de l'étang n'acquiert aucun droit sur les terres riveraines que son eau vient à
couvrir dans des crues extraordinaires.
Si un cours d'eau, domanial ou non, enlève par une force subite une partie considérable et reconnaissable d'un
champ riverain, et la porte vers un champ inférieur ou sur la rive opposée, le propriétaire de la partie enlevée
peut réclamer sa propriété ; mais il est tenu de former sa demande dans l'année : après ce délai, il n'y sera
plus recevable, à moins que le propriétaire du champ auquel la partie enlevée a été unie, n'eût pas encore pris
possession de celle-ci.
Les îles, îlots, atterrissements, qui se forment dans le lit des cours d'eau domaniaux, appartiennent à la personne
publique propriétaire du domaine concerné, en l'absence de titre ou de prescription contraire.
Les îles et atterrissements qui se forment dans les cours d'eau non domaniaux, appartiennent aux propriétaires
riverains du côté où l'île s'est formée : si l'île n'est pas formée d'un seul côté, elle appartient aux propriétaires
riverains des deux côtés, à partir de la ligne qu'on suppose tracée au milieu du cours d'eau.
Si un cours d'eau, en se formant un bras nouveau, coupe et embrasse le champ d'un propriétaire riverain, et en
fait une île, ce propriétaire conserve la propriété de son champ, encore que l'île se soit formée dans un cours
d'eau domanial.
Si un cours d'eau domanial forme un nouveau cours en abandonnant son ancien lit, les propriétaires riverains
peuvent acquérir la propriété de cet ancien lit, chacun en droit soi, jusqu'à une ligne qu'on suppose tracée au
milieu du cours d'eau. Le prix de l'ancien lit est fixé par des experts nommés par le président du tribunal de
la situation des lieux, à la requête de l'autorité compétente.
A défaut par les propriétaires riverains de déclarer, dans les trois mois de la notification qui leur sera faite par
l'autorité compétente, l'intention de faire l'acquisition aux prix fixés par les experts, il est procédé à l'aliénation
de l'ancien lit selon les règles qui président aux aliénations du domaine des personnes publiques.
Le prix provenant de la vente est distribué aux propriétaires des fonds occupés par le nouveau cours à titre
d'indemnité, dans la proportion de la valeur du terrain enlevé à chacun d'eux.
Les pigeons, lapins, poissons, qui passent dans un autre colombier, garenne ou plan d'eau visé aux articles L.
431-6 et L. 431-7 du code de l'environnement appartiennent au propriétaire de ces derniers, pourvu qu'ils n'y
aient point été attirés par fraude et artifice.
Le droit d'accession, quand il a pour objet deux choses mobilières appartenant à deux maîtres différents, est
entièrement subordonné aux principes de l'équité naturelle.
Les règles suivantes serviront d'exemple au juge pour se déterminer, dans les cas non prévus, suivant les
circonstances particulières.
Lorsque deux choses appartenant à différents maîtres, qui ont été unies de manière à former un tout, sont
néanmoins séparables, en sorte que l'une puisse subsister sans l'autre, le tout appartient au maître de la chose
qui forme la partie principale, à la charge de payer à l'autre la valeur, estimée à la date du paiement, de la
chose qui a été unie.
Est réputée partie principale celle à laquelle l'autre n'a été unie que pour l'usage, l'ornement ou le complément
de la première.
Néanmoins, quand la chose unie est beaucoup plus précieuse que la chose principale, et quand elle a été
employée à l'insu du propriétaire, celui-ci peut demander que la chose unie soit séparée pour lui être rendue,
même quand il pourrait en résulter quelque dégradation de la chose à laquelle elle a été jointe.
Si de deux choses unies pour former un seul tout, l'une ne peut point être regardée comme l'accessoire de
l'autre, celle-là est réputée principale qui est la plus considérable en valeur, ou en volume, si les valeurs sont
à peu près égales.
Si un artisan ou une personne quelconque a employé une matière qui ne lui appartenait pas à former une chose
d'une nouvelle espèce, soit que la matière puisse ou non reprendre sa première forme, celui qui en était le
propriétaire a le droit de réclamer la chose qui en a été formée en remboursant le prix de la main-d'oeuvre
estimée à la date du remboursement.
Si, cependant, la main-d'oeuvre était tellement importante qu'elle surpassât de beaucoup la valeur de la matière
employée, l'industrie serait alors réputée la partie principale, et l'ouvrier aurait le droit de retenir la chose
travaillée, en remboursant au propriétaire le prix de la matière, estimée à la date du remboursement.
Lorsqu'une personne a employé en partie la matière qui lui appartenait et en partie celle qui ne lui appartenait
pas à former une chose d'une espèce nouvelle, sans que ni l'une ni l'autre des deux matières soit entièrement
détruite, mais de manière qu'elles ne puissent pas se séparer sans inconvénient, la chose est commune aux deux
propriétaires, en raison, quant à l'un, de la matière qui lui appartenait, quant à l'autre, en raison à la fois et de
la matière qui lui appartenait et du prix de sa main-d'oeuvre. Le prix de la main-d'oeuvre est estimé à la date
de la licitation prévue à l'article 575.
Lorsqu'une chose a été formée par le mélange de plusieurs matières appartenant à différents propriétaires, mais
dont aucune ne peut être regardée comme la matière principale, si les matières peuvent être séparées, celui à
l'insu duquel les matières ont été mélangées peut en demander la division.
Si les matières ne peuvent plus être séparées sans inconvénient, ils en acquièrent en commun la propriété dans
la proportion de la quantité, de la qualité et de la valeur des matières appartenant à chacun d'eux.
Si la matière appartenant à l'un des propriétaires était de beaucoup supérieure à l'autre par la quantité et le prix,
en ce cas le propriétaire de la matière supérieure en valeur pourrait réclamer la chose provenue du mélange en
remboursant à l'autre la valeur de sa matière, estimée à la date du remboursement.
Lorsque la chose reste en commun entre les propriétaires des matières dont elle a été formée, elle doit être
licitée au profit commun.
Dans tous les cas où le propriétaire dont la matière a été employée, à son insu, à former une chose d'une autre
espèce peut réclamer la propriété de cette chose, il a le choix de demander la restitution de sa matière en même
nature, quantité, poids, mesure et bonté, ou sa valeur estimée à la date de la restitution.
Ceux qui auront employé des matières appartenant à d'autres, et à leur insu, pourront aussi être condamnés à
des dommages et intérêts, s'il y a lieu, sans préjudice des poursuites par voie extraordinaire, si le cas y échet.
L'usufruit est le droit de jouir des choses dont un autre a la propriété, comme le propriétaire lui-même, mais
à la charge d'en conserver la substance.
L'usufruitier a le droit de jouir de toute espèce de fruits, soit naturels, soit industriels, soit civils, que peut
produire l'objet dont il a l'usufruit.
Les fruits naturels sont ceux qui sont le produit spontané de la terre. Le produit et le croît des animaux sont
aussi des fruits naturels.
Les fruits industriels d'un fonds sont ceux qu'on obtient par la culture.
Les fruits civils sont les loyers des maisons, les intérêts des sommes exigibles, les arrérages des rentes.
Les prix des baux à ferme sont aussi rangés dans la classe des fruits civils.
585
Les fruits naturels et industriels, pendants par branches ou par racines au moment où l'usufruit est ouvert,
appartiennent à l'usufruitier.
Ceux qui sont dans le même état au moment où finit l'usufruit appartiennent au propriétaire, sans récompense
de part ni d'autre des labours et des semences, mais aussi sans préjudice de la portion des fruits qui pourrait
être acquise au métayer, s'il en existait un au commencement ou à la cessation de l'usufruit.
Les fruits civils sont réputés s'acquérir jour par jour et appartiennent à l'usufruitier à proportion de la durée
de son usufruit. Cette règle s'applique aux prix des baux à ferme comme aux loyers des maisons et autres
fruits civils.
Si l'usufruit comprend des choses dont on ne peut faire usage sans les consommer, comme l'argent, les grains,
les liqueurs, l'usufruitier a le droit de s'en servir, mais à la charge de rendre, à la fin de l'usufruit, soit des choses
de même quantité et qualité soit leur valeur estimée à la date de la restitution.
L'usufruit d'une rente viagère donne aussi à l'usufruitier, pendant la durée de son usufruit, le droit d'en percevoir
les arrérages, sans être tenu à aucune restitution.
Si l'usufruit comprend des choses qui, sans se consommer de suite, se détériorent peu à peu par l'usage, comme
du linge, des meubles meublants, l'usufruitier a le droit de s'en servir pour l'usage auquel elles sont destinées,
et n'est obligé de les rendre à la fin de l'usufruit que dans l'état où elles se trouvent, non détériorées par son
dol ou par sa faute.
Si l'usufruit comprend des bois taillis, l'usufruitier est tenu d'observer l'ordre et la quotité des coupes,
conformément à l'aménagement ou à l'usage constant des propriétaires ; sans indemnité toutefois en faveur de
l'usufruitier ou de ses héritiers, pour les coupes ordinaires, soit de taillis, soit de baliveaux, soit de futaie, qu'il
n'aurait pas faites pendant sa jouissance.
Les arbres qu'on peut tirer d'une pépinière sans la dégrader ne font aussi partie de l'usufruit qu'à la charge par
l'usufruitier de se conformer aux usages des lieux pour le remplacement.
L'usufruitier profite encore, toujours en se conformant aux époques et à l'usage des anciens propriétaires, des
parties de bois de haute futaie qui ont été mises en coupes réglées, soit que ces coupes se fassent périodiquement
Section 1 : Des droits de l'usufruitier
Chapitre Ier : De l'usufruit 592 p.161
sur une certaine étendue de terrain, soit qu'elles se fassent d'une certaine quantité d'arbres pris indistinctement
sur toute la surface du domaine.
Dans tous les autres cas, l'usufruitier ne peut toucher aux arbres de haute futaie : il peut seulement employer,
pour faire les réparations dont il est tenu, les arbres arrachés ou brisés par accident ; il peut même, pour cet
objet, en faire abattre s'il est nécessaire, mais à la charge d'en faire constater la nécessité avec le propriétaire.
Il peut prendre, dans les bois, des échalas pour les vignes ; il peut aussi prendre, sur les arbres, des produits
annuels ou périodiques ; le tout suivant l'usage du pays ou la coutume des propriétaires.
Les arbres fruitiers qui meurent, ceux mêmes qui sont arrachés ou brisés par accident, appartiennent à
l'usufruitier, à la charge de les remplacer par d'autres.
L'usufruitier peut jouir par lui-même, donner à bail à un autre, même vendre ou céder son droit à titre gratuit.
Les baux que l'usufruitier seul a faits pour un temps qui excède neuf ans ne sont, en cas de cessation de l'usufruit,
obligatoires à l'égard du nu-propriétaire que pour le temps qui reste à courir, soit de la première période de
neuf ans, si les parties s'y trouvent encore, soit de la seconde, et ainsi de suite de manière que le preneur n'ait
que le droit d'achever la jouissance de la période de neuf ans où il se trouve.
Les baux de neuf ans ou au-dessous que l'usufruitier seul a passés ou renouvelés plus de trois ans avant
l'expiration du bail courant s'il s'agit de biens ruraux, et plus de deux ans avant la même époque s'il s'agit de
maisons, sont sans effet, à moins que leur exécution n'ait commencé avant la cessation de l'usufruit.
L'usufruitier ne peut, sans le concours du nu-propriétaire, donner à bail un fonds rural ou un immeuble à usage
commercial, industriel ou artisanal. A défaut d'accord du nu-propriétaire, l'usufruitier peut être autorisé par
justice à passer seul cet acte.
Il jouit des droits de servitude, de passage, et généralement de tous les droits dont le propriétaire peut jouir,
et il en jouit comme le propriétaire lui-même.
Il jouit aussi, de la même manière que le propriétaire, des mines et carrières qui sont en exploitation à l'ouverture
de l'usufruit ; et néanmoins, s'il s'agit d'une exploitation qui ne puisse être faite sans une concession, l'usufruitier
ne pourra en jouir qu'après en avoir obtenu la permission du Président de la République.
Il n'a aucun droit aux mines et carrières non encore ouvertes, ni aux tourbières dont l'exploitation n'est point
encore commencée, ni au trésor qui pourrait être découvert pendant la durée de l'usufruit.
Le propriétaire ne peut, par son fait, ni de quelque manière que ce soit, nuire aux droits de l'usufruitier.
De son côté, l'usufruitier ne peut, à la cessation de l'usufruit, réclamer aucune indemnité pour les améliorations
qu'il prétendrait avoir faites, encore que la valeur de la chose en fût augmentée.
Il peut cependant, ou ses héritiers, enlever les glaces, tableaux et autres ornements qu'il aurait fait placer, mais
à la charge de rétablir les lieux dans leur premier état.
L'usufruitier prend les choses dans l'état où elles sont, mais il ne peut entrer en jouissance qu'après avoir fait
dresser, en présence du propriétaire, ou lui dûment appelé, un inventaire des meubles et un état des immeubles
sujets à l'usufruit.
Il donne caution de jouir raisonnablement, s'il n'en est dispensé par l'acte constitutif de l'usufruit ; cependant les
père et mère ayant l'usufruit légal du bien de leurs enfants, le vendeur ou le donateur, sous réserve d'usufruit,
ne sont pas tenus de donner caution.
Si l'usufruitier ne trouve pas de caution, les immeubles sont donnés à ferme ou mis en séquestre ;
Les sommes comprises dans l'usufruit sont placées ;
Les denrées sont vendues et le prix en provenant est pareillement placé ;
Les intérêts de ces sommes et les prix des fermes appartiennent, dans ce cas, à l'usufruitier.
A défaut d'une caution de la part de l'usufruitier, le propriétaire peut exiger que les meubles qui dépérissent par
l'usage soient vendus, pour le prix en être placé comme celui des denrées ; et alors l'usufruitier jouit de l'intérêt
pendant son usufruit : cependant l'usufruitier pourra demander, et les juges pourront ordonner, suivant les
circonstances, qu'une partie des meubles nécessaires pour son usage lui soit délaissée, sous sa simple caution
juratoire, et à la charge de les représenter à l'extinction de l'usufruit.
Le retard de donner caution ne prive pas l'usufruitier des fruits auxquels il peut avoir droit ; ils lui sont dus
du moment où l'usufruit a été ouvert.
Les grosses réparations sont celles des gros murs et des voûtes, le rétablissement des poutres et des couvertures
entières.
Celui des digues et des murs de soutènement et de clôture aussi en entier.
Toutes les autres réparations sont d'entretien.
Ni le propriétaire, ni l'usufruitier, ne sont tenus de rebâtir ce qui est tombé de vétusté, ou ce qui a été détruit
par cas fortuit.
L'usufruitier est tenu, pendant sa jouissance, de toutes les charges annuelles de l'héritage, telles que les
contributions et autres qui dans l'usage sont censées charges des fruits.
A l'égard des charges qui peuvent être imposées sur la propriété pendant la durée de l'usufruit, l'usufruitier et
le propriétaire y contribuent ainsi qu'il suit :
Le propriétaire est obligé de les payer, et l'usufruitier doit lui tenir compte des intérêts ;
Si elles sont avancées par l'usufruitier, il a la répétition du capital à la fin de l'usufruit.
Le legs fait par un testateur, d'une rente viagère ou pension alimentaire, doit être acquitté par le légataire
universel de l'usufruit dans son intégrité, et par le légataire à titre universel de l'usufruit dans la proportion de
sa jouissance, sans aucune répétition de leur part.
L'usufruitier à titre particulier n'est pas tenu des dettes auxquelles le fonds est hypothéqué : s'il est forcé de
les payer, il a son recours contre le propriétaire, sauf ce qui est dit à l'article 1020, au titre " Des donations
entre vifs et des testaments ".
L'usufruitier, ou universel, ou à titre universel, doit contribuer avec le propriétaire au paiement des dettes ainsi
qu'il suit :
On estime la valeur du fonds sujet à usufruit ; on fixe ensuite la contribution aux dettes à raison de cette valeur.
Si l'usufruitier veut avancer la somme pour laquelle le fonds doit contribuer, le capital lui en est restitué à la
fin de l'usufruit, sans aucun intérêt.
Si l'usufruitier ne veut pas faire cette avance, le propriétaire a le choix, ou de payer cette somme, et, dans
ce cas, l'usufruitier lui tient compte des intérêts pendant la durée de l'usufruit, ou de faire vendre jusqu'à due
concurrence une portion des biens soumis à l'usufruit.
L'usufruitier n'est tenu que des frais des procès qui concernent la jouissance et des autres condamnations
auxquelles ces procès pourraient donner lieu.
Si, pendant la durée de l'usufruit, un tiers commet quelque usurpation sur le fonds, ou attente autrement aux
droits du propriétaire, l'usufruitier est tenu de le dénoncer à celui-ci ; faute de ce, il est responsable de tout le
dommage qui peut en résulter pour le propriétaire, comme il le serait de dégradations commises par lui-même.
Si l'usufruit n'est établi que sur un animal qui vient à périr sans la faute de l'usufruitier, celui-ci n'est pas tenu
d'en rendre un autre, ni d'en payer l'estimation.
Si le troupeau sur lequel un usufruit a été établi périt entièrement par accident ou par maladie et sans la faute
de l'usufruitier, celui-ci n'est tenu envers le propriétaire que de lui rendre compte des cuirs, ou de leur valeur
estimée à la date de la restitution.
Si le troupeau ne périt pas entièrement, l'usufruitier est tenu de remplacer, jusqu'à concurrence du croît, les
têtes des animaux qui ont péri.
617
L'usufruit s'éteint :
Par la mort de l'usufruitier ;
Par l'expiration du temps pour lequel il a été accordé ;
Par la consolidation ou la réunion sur la même tête, des deux qualités d'usufruitier et de propriétaire ;
Par le non-usage du droit pendant trente ans ;
Par la perte totale de la chose sur laquelle l'usufruit est établi.
L'usufruit peut aussi cesser par l'abus que l'usufruitier fait de sa jouissance, soit en commettant des dégradations
sur le fonds, soit en le laissant dépérir faute d'entretien.
Les créanciers de l'usufruitier peuvent intervenir dans les contestations pour la conservation de leurs droits ;
ils peuvent offrir la réparation des dégradations commises et des garanties pour l'avenir.
Les juges peuvent, suivant la gravité des circonstances, ou prononcer l'extinction absolue de l'usufruit, ou
n'ordonner la rentrée du propriétaire dans la jouissance de l'objet qui en est grevé, que sous la charge de payer
annuellement à l'usufruitier, ou à ses ayants cause, une somme déterminée, jusqu'à l'instant où l'usufruit aurait
dû cesser.
L'usufruit qui n'est pas accordé à des particuliers ne dure que trente ans.
L'usufruit accordé jusqu'à ce qu'un tiers ait atteint un âge fixe dure jusqu'à cette époque, encore que le tiers
soit mort avant l'âge fixé.
En cas de vente simultanée de l'usufruit et de la nue-propriété d'un bien, le prix se répartit entre l'usufruit et la
nue-propriété selon la valeur respective de chacun de ces droits, sauf accord des parties pour reporter l'usufruit
sur le prix.
La vente du bien grevé d'usufruit, sans l'accord de l'usufruitier, ne modifie pas le droit de ce dernier, qui
continue à jouir de son usufruit sur le bien s'il n'y a pas expressément renoncé.
Les créanciers de l'usufruitier peuvent faire annuler la renonciation qu'il aurait faite à leur préjudice.
Si une partie seulement de la chose soumise à l'usufruit est détruite, l'usufruit se conserve sur ce qui reste.
Si l'usufruit n'est établi que sur un bâtiment, et que ce bâtiment soit détruit par un incendie ou autre accident,
ou qu'il s'écroule de vétusté, l'usufruitier n'aura le droit de jouir ni du sol ni des matériaux.
Si l'usufruit était établi sur un domaine dont le bâtiment faisait partie, l'usufruitier jouirait du sol et des
matériaux.
Les droits d'usage et d'habitation s'établissent et se perdent de la même manière que l'usufruit.
On ne peut en jouir, comme dans le cas de l'usufruit, sans donner préalablement caution et sans faire des états
et inventaires.
Les droits d'usage et d'habitation se règlent par le titre qui les a établis et reçoivent, d'après ses dispositions,
plus ou moins d'étendue.
Si le titre ne s'explique pas sur l'étendue de ces droits ils sont réglés ainsi qu'il suit.
Celui qui a l'usage des fruits d'un fonds ne peut en exiger qu'autant qu'il lui en faut pour ses besoins et ceux
de sa famille.
Il peut en exiger pour les besoins même des enfants qui lui sont survenus depuis la concession de l'usage.
Celui qui a un droit d'habitation dans une maison peut y demeurer avec sa famille, quand même il n'aurait pas
été marié à l'époque où ce droit lui a été donné.
Le droit d'habitation se restreint à ce qui est nécessaire pour l'habitation de celui à qui ce droit est concédé
et de sa famille.
Si l'usager absorbe tous les fruits du fonds ou s'il occupe la totalité de la maison, il est assujetti aux frais de
culture, aux réparations d'entretien et au paiement des contributions, comme l'usufruitier.
S'il ne prend qu'une partie des fruits ou s'il n'occupe qu'une partie de la maison, il contribue au prorata de ce
dont il jouit.
L'usage des bois et forêts est réglé par des lois particulières.
Une servitude est une charge imposée sur un héritage pour l'usage et l'utilité d'un héritage appartenant à un
autre propriétaire.
Elle dérive ou de la situation naturelle des lieux, ou des obligations imposées par la loi, ou des conventions
entre les propriétaires.
Les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui sont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent
naturellement sans que la main de l'homme y ait contribué.
Le propriétaire inférieur ne peut point élever de digue qui empêche cet écoulement.
Le propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du fonds inférieur.
Tout propriétaire a le droit d'user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds.
Si l'usage de ces eaux ou la direction qui leur est donnée aggrave la servitude naturelle d'écoulement établie
par l'article 640, une indemnité est due au propriétaire du fonds inférieur.
La même disposition est applicable aux eaux de sources nées sur un fonds.
Lorsque, par des sondages ou des travaux souterrains, un propriétaire fait surgir des eaux dans son fonds, les
propriétaires des fonds inférieurs doivent les recevoir ; mais ils ont droit à une indemnité en cas de dommages
résultant de leur écoulement.
Les maisons, cours, jardins, parcs et enclos attenant aux habitations ne peuvent être assujettis à aucune
aggravation de la servitude d'écoulement dans les cas prévus par les paragraphes précédents.
Chapitre Ier : Des servitudes qui dérivent de la situation des lieux
Chapitre II : Des servitudes établies par la loi 642 p.167
Les contestations auxquelles peuvent donner lieu l'établissement et l'exercice des servitudes prévues par ces
paragraphes et le règlement, s'il y a lieu, des indemnités dues aux propriétaires des fonds inférieurs sont portées,
en premier ressort, devant le juge du tribunal d'instance du canton qui, en prononçant, doit concilier les intérêts
de l'agriculture et de l'industrie avec le respect dû à la propriété.
S'il y a lieu à expertise, il peut n'être nommé qu'un seul expert.
Celui qui a une source dans son fonds peut toujours user des eaux à sa volonté dans les limites et pour les
besoins de son héritage.
Le propriétaire d'une source ne peut plus en user au préjudice des propriétaires des fonds inférieurs qui, depuis
plus de trente ans, ont fait et terminé, sur le fonds où jaillit la source, des ouvrages apparents et permanents
destinés à utiliser les eaux ou à en faciliter le passage dans leur propriété.
Il ne peut pas non plus en user de manière à enlever aux habitants d'une commune, village ou hameau, l'eau qui
leur est nécessaire ; mais si les habitants n'en n'ont pas acquis ou prescrit l'usage, le propriétaire peut réclamer
une indemnité, laquelle est réglée par experts.
Si, dès la sortie du fonds où elles surgissent, les eaux de source forment un cours d'eau offrant le caractère
d'eaux publiques et courantes, le propriétaire ne peut les détourner de leurs cours naturel au préjudice des
usagers inférieurs.
Celui dont la propriété borde une eau courante, autre que celle qui est déclarée dépendance du domaine public
par l'article 538 au titre " De la distinction des biens ", peut s'en servir à son passage pour l'irrigation de ses
propriétés.
Celui dont cette eau traverse l'héritage peut même en user dans l'intervalle qu'elle y parcourt, mais à la charge
de la rendre, à la sortie de ses fonds, à son cours ordinaire.
S'il s'élève une contestation entre les propriétaires auxquels ces eaux peuvent être utiles, les tribunaux, en
prononçant, doivent concilier l'intérêt de l'agriculture avec le respect dû à la propriété ; et, dans tous les cas,
les règlements particuliers et locaux sur le cours et l'usage des eaux doivent être observés.
Tout propriétaire peut obliger son voisin au bornage de leurs propriétés contiguës. Le bornage se fait à frais
communs.
Tout propriétaire peut clore son héritage, sauf l'exception portée en l'article 682.
Le propriétaire qui veut se clore perd son droit au parcours et vaine pâture en proportion du terrain qu'il y
soustrait.
Les servitudes établies par la loi ont pour objet l'utilité publique ou communale, ou l'utilité des particuliers.
Celles établies pour l'utilité publique ou communale ont pour objet le marchepied le long des cours d'eau
domaniaux, la construction ou réparation des chemins et autres ouvrages publics ou communaux.
Tout ce qui concerne cette espèce de servitude est déterminé par des lois ou des règlements particuliers.
La loi assujettit les propriétaires à différentes obligations l'un à l'égard de l'autre, indépendamment de toute
convention.
Partie de ces obligations est réglée par les lois sur la police rurale ;
Les autres sont relatives au mur et au fossé mitoyens, au cas où il y a lieu à contre-mur, aux vues sur la propriété
du voisin, à l'égout des toits, au droit de passage.
Dans les villes et les campagnes, tout mur servant de séparation entre bâtiments jusqu'à l'héberge, ou entre cours
et jardins, et même entre enclos dans les champs, est présumé mitoyen s'il n'y a titre ou marque du contraire.
Il y a marque de non-mitoyenneté lorsque la sommité du mur est droite et à plomb de son parement d'un côté,
et présente de l'autre un plan incliné.
Lors encore qu'il n'y a que d'un côté ou un chaperon ou des filets et corbeaux de pierre qui y auraient été mis
en bâtissant le mur.
Dans ces cas, le mur est censé appartenir exclusivement au propriétaire du côté duquel sont l'égout ou les
corbeaux et filets de pierre.
La réparation et la reconstruction du mur mitoyen sont à la charge de tous ceux qui y ont droit, et
proportionnellement au droit de chacun.
Cependant tout copropriétaire d'un mur mitoyen peut se dispenser de contribuer aux réparations et
reconstructions en abandonnant le droit de mitoyenneté, pourvu que le mur mitoyen ne soutienne pas un
bâtiment qui lui appartienne.
Tout copropriétaire peut faire bâtir contre un mur mitoyen, et y faire placer des poutres ou solives dans toute
l'épaisseur du mur, à cinquante-quatre millimètres près, sans préjudice du droit qu'a le voisin de faire réduire
à l'ébauchoir la poutre jusqu'à la moitié du mur, dans le cas où il voudrait lui-même asseoir des poutres dans
le même lieu, ou y adosser une cheminée.
Tout copropriétaire peut faire exhausser le mur mitoyen ; mais il doit payer seul la dépense de l'exhaussement
et les réparations d'entretien au-dessus de la hauteur de la clôture commune ; il doit en outre payer seul les
frais d'entretien de la partie commune du mur dus à l'exhaussement et rembourser au propriétaire voisin toutes
les dépenses rendues nécessaires à ce dernier par l'exhaussement.
Si le mur mitoyen n'est pas en état de supporter l'exhaussement, celui qui veut l'exhausser doit le faire
reconstruire en entier à ses frais, et l'excédent d'épaisseur doit se prendre de son côté.
Le voisin qui n'a pas contribué à l'exhaussement peut en acquérir la mitoyenneté en payant la moitié de la
dépense qu'il a coûté et la valeur de la moitié du sol fourni pour l'excédent d'épaisseur, s'il y en a. La dépense
que l'exhaussement a coûté est estimée à la date de l'acquisition, compte tenu de l'état dans lequel se trouve
la partie exhaussée du mur.
Tout propriétaire joignant un mur a la faculté de le rendre mitoyen en tout ou en partie, en remboursant au
maître du mur la moitié de la dépense qu'il a coûté, ou la moitié de la dépense qu'a coûté la portion du mur
qu'il veut rendre mitoyenne et la moitié de la valeur du sol sur lequel le mur est bâti. La dépense que le mur a
coûté est estimée à la date de l'acquisition de sa mitoyenneté, compte tenu de l'état dans lequel il se trouve.
L'un des voisins ne peut pratiquer dans le corps d'un mur mitoyen aucun enfoncement, ni y appliquer ou
appuyer aucun ouvrage sans le consentement de l'autre, ou sans avoir, à son refus, fait régler par experts les
moyens nécessaires pour que le nouvel ouvrage ne soit pas nuisible aux droits de l'autre.
Chacun peut contraindre son voisin, dans les villes et faubourgs, à contribuer aux constructions et réparations
de la clôture faisant séparation de leurs maisons, cours et jardins assis ès dites villes et faubourgs : la hauteur de
la clôture sera fixée suivant les règlements particuliers ou les usages constants et reconnus et, à défaut d'usages
et de règlements, tout mur de séparation entre voisins, qui sera construit ou rétabli à l'avenir, doit avoir au
moins trente-deux décimètres de hauteur, compris le chaperon, dans les villes de cinquante mille âmes et au-
dessus, et vingt-six décimètres dans les autres.
Lorsqu'on reconstruit un mur mitoyen ou une maison, les servitudes actives et passives se continuent à l'égard
du nouveau mur ou de la nouvelle maison, sans toutefois qu'elles puissent être aggravées, et pourvu que la
reconstruction se fasse avant que la prescription soit acquise.
Toute clôture qui sépare des héritages est réputée mitoyenne, à moins qu'il n'y ait qu'un seul des héritages en
état de clôture, ou s'il n'y a titre, prescription ou marque contraire.
Pour les fossés, il y a marque de non-mitoyenneté lorsque la levée ou le rejet de la terre se trouve d'un côté
seulement du fossé.
Section 1 : Du mur et du fossé mitoyens
p.170 667 Code civil
Le fossé est censé appartenir exclusivement à celui du côté duquel le rejet se trouve.
La clôture mitoyenne doit être entretenue à frais communs ; mais le voisin peut se soustraire à cette obligation
en renonçant à la mitoyenneté.
Cette faculté cesse si le fossé sert habituellement à l'écoulement des eaux.
Le voisin dont l'héritage joint un fossé ou une haie non mitoyens ne peut contraindre le propriétaire de ce fossé
ou de cette haie à lui céder la mitoyenneté.
Le copropriétaire d'une haie mitoyenne peut la détruire jusqu'à la limite de sa propriété, à la charge de construire
un mur sur cette limite.
La même règle est applicable au copropriétaire d'un fossé mitoyen qui ne sert qu'à la clôture.
Tant que dure la mitoyenneté de la haie, les produits en appartiennent aux propriétaires par moitié.
Les arbres qui se trouvent dans la haie mitoyenne sont mitoyens comme la haie. Les arbres plantés sur la
ligne séparative de deux héritages sont aussi réputés mitoyens. Lorsqu'ils meurent ou lorsqu'ils sont coupés ou
arrachés, ces arbres sont partagés par moitié. Les fruits sont recueillis à frais communs et partagés aussi par
moitié, soit qu'ils tombent naturellement, soit que la chute en ait été provoquée, soit qu'ils aient été cueillis.
Chaque propriétaire a le droit d'exiger que les arbres mitoyens soient arrachés.
Il n'est permis d'avoir des arbres, arbrisseaux et arbustes près de la limite de la propriété voisine qu'à la distance
prescrite par les règlements particuliers actuellement existants, ou par des usages constants et reconnus et, à
défaut de règlements et usages, qu'à la distance de deux mètres de la ligne séparative des deux héritages pour
les plantations dont la hauteur dépasse deux mètres, et à la distance d'un demi-mètre pour les autres plantations.
Les arbres, arbustes et arbrisseaux de toute espèce peuvent être plantés en espaliers, de chaque côté du mur
séparatif, sans que l'on soit tenu d'observer aucune distance, mais ils ne pourront dépasser la crête du mur.
Si le mur n'est pas mitoyen, le propriétaire seul a le droit d'y appuyer les espaliers.
Le voisin peut exiger que les arbres, arbrisseaux et arbustes, plantés à une distance moindre que la distance
légale, soient arrachés ou réduits à la hauteur déterminée dans l'article précédent, à moins qu'il n'y ait titre,
destination du père de famille ou prescription trentenaire.
Si les arbres meurent ou s'ils sont coupés ou arrachés, le voisin ne peut les remplacer qu'en observant les
distances légales.
Celui sur la propriété duquel avancent les branches des arbres, arbustes et arbrisseaux du voisin peut contraindre
celui-ci à les couper. Les fruits tombés naturellement de ces branches lui appartiennent.
Si ce sont les racines, ronces ou brindilles qui avancent sur son héritage, il a le droit de les couper lui-même
à la limite de la ligne séparative.
Le droit de couper les racines, ronces et brindilles ou de faire couper les branches des arbres, arbustes ou
arbrisseaux est imprescriptible.
Celui qui fait creuser un puits ou une fosse d'aisance près d'un mur mitoyen ou non,
Celui qui veut y construire cheminée ou âtre, forge, four ou fourneau,
Y adosser une étable,
Ou établir contre ce mur un magasin de sel ou amas de matières corrosives,
Est obligé à laisser la distance prescrite par les règlements et usages particuliers sur ces objets, ou à faire les
ouvrages prescrits par les mêmes règlements et usages, pour éviter de nuire au voisin.
L'un des voisins ne peut, sans le consentement de l'autre, pratiquer dans le mur mitoyen aucune fenêtre ou
ouverture, en quelque manière que ce soit, même à verre dormant.
Le propriétaire d'un mur non mitoyen, joignant immédiatement l'héritage d'autrui, peut pratiquer dans ce mur
des jours ou fenêtres à fer maillé et verre dormant.
Ces fenêtres doivent être garnies d'un treillis de fer dont les mailles auront un décimètre (environ trois pouces
huit lignes) d'ouverture au plus et d'un châssis à verre dormant.
Ces fenêtres ou jours ne peuvent être établis qu'à vingt-six décimètres (huit pieds) au-dessus du plancher ou
sol de la chambre qu'on veut éclairer, si c'est à rez-de-chaussée, et à dix-neuf décimètres (six pieds) au-dessus
du plancher pour les étages supérieurs.
On ne peut avoir des vues droites ou fenêtres d'aspect, ni balcons ou autres semblables saillies sur l'héritage
clos ou non clos de son voisin, s'il n'y a dix-neuf décimètres de distance entre le mur où on les pratique et ledit
héritage, à moins que le fonds ou la partie du fonds sur lequel s'exerce la vue ne soit déjà grevé, au profit du
fonds qui en bénéficie, d'une servitude de passage faisant obstacle à l'édification de constructions.
On ne peut, sous la même réserve, avoir des vues par côté ou obliques sur le même héritage, s'il n'y a six
décimètres de distance.
La distance dont il est parlé dans les deux articles précédents se compte depuis le parement extérieur du mur
où l'ouverture se fait, et, s'il y a balcons ou autres semblables saillies, depuis leur ligne extérieure jusqu'à la
ligne de séparation des deux propriétés.
Tout propriétaire doit établir des toits de manière que les eaux pluviales s'écoulent sur son terrain ou sur la
voie publique ; il ne peut les faire verser sur le fonds de son voisin.
Le propriétaire dont les fonds sont enclavés et qui n'a sur la voie publique aucune issue, ou qu'une issue
insuffisante, soit pour l'exploitation agricole, industrielle ou commerciale de sa propriété, soit pour la
réalisation d'opérations de construction ou de lotissement, est fondé à réclamer sur les fonds de ses voisins un
passage suffisant pour assurer la desserte complète de ses fonds, à charge d'une indemnité proportionnée au
dommage qu'il peut occasionner.
Le passage doit régulièrement être pris du côté où le trajet est le plus court du fonds enclavé à la voie publique.
Néanmoins, il doit être fixé dans l'endroit le moins dommageable à celui sur le fonds duquel il est accordé.
Si l'enclave résulte de la division d'un fonds par suite d'une vente, d'un échange, d'un partage ou de tout autre
contrat, le passage ne peut être demandé que sur les terrains qui ont fait l'objet de ces actes.
Toutefois, dans le cas où un passage suffisant ne pourrait être établi sur les fonds divisés, l'article 682 serait
applicable.
L'assiette et le mode de servitude de passage pour cause d'enclave sont déterminés par trente ans d'usage
continu.
L'action en indemnité, dans le cas prévu par l'article 682, est prescriptible, et le passage peut être continué,
quoique l'action en indemnité ne soit plus recevable.
En cas de cessation de l'enclave et quelle que soit la manière dont l'assiette et le mode de la servitude ont été
déterminés, le propriétaire du fonds servant peut, à tout moment, invoquer l'extinction de la servitude si la
desserte du fonds dominant est assurée dans les conditions de l'article 682.
A défaut d'accord amiable, cette disparition est constatée par une décision de justice.
Section 1 : Des diverses espèces de servitudes qui peuvent être établies sur les biens
Il est permis aux propriétaires d'établir sur leurs propriétés, ou en faveur de leurs propriétés, telles servitudes
que bon leur semble, pourvu néanmoins que les services établis ne soient imposés ni à la personne, ni en faveur
de la personne, mais seulement à un fonds et pour un fonds, et pourvu que ces services n'aient d'ailleurs rien
de contraire à l'ordre public.
L'usage et l'étendue des servitudes ainsi établies se règlent par le titre qui les constitue ; à défaut de titre, par
les règles ci-après.
Les servitudes sont établies ou pour l'usage des bâtiments, ou pour celui des fonds de terre.
Celles de la première espèce s'appellent " urbaines ", soit que les bâtiments auxquels elles sont dues soient
situés à la ville ou à la campagne.
Celles de la seconde espèce se nomment " rurales ".
Les servitudes continues et apparentes s'acquièrent par titre, ou par la possession de trente ans.
Les servitudes continues non apparentes, et les servitudes discontinues apparentes ou non apparentes, ne
peuvent s'établir que par titres.
La possession même immémoriale ne suffit pas pour les établir, sans cependant qu'on puisse attaquer
aujourd'hui les servitudes de cette nature déjà acquises par la possession, dans les pays où elles pouvaient
s'acquérir de cette manière.
La destination du père de famille vaut titre à l'égard des servitudes continues et apparentes.
Il n'y a destination du père de famille que lorsqu'il est prouvé que les deux fonds actuellement divisés ont
appartenu au même propriétaire, et que c'est par lui que les choses ont été mises dans l'état duquel résulte la
servitude.
Si le propriétaire de deux héritages entre lesquels il existe un signe apparent de servitude, dispose de l'un
des héritages sans que le contrat contienne aucune convention relative à la servitude, elle continue d'exister
activement ou passivement en faveur du fonds aliéné ou sur le fonds aliéné.
Le titre constitutif de la servitude, à l'égard de celles qui ne peuvent s'acquérir par la prescription, ne peut être
remplacé que par un titre récognitif de la servitude, et émané du propriétaire du fonds asservi.
Quand on établit une servitude, on est censé accorder tout ce qui est nécessaire pour en user.
Ainsi la servitude de puiser l'eau à la fontaine d'autrui emporte nécessairement le droit de passage.
Celui auquel est due une servitude a droit de faire tous les ouvrages nécessaires pour en user et pour la
conserver.
Ces ouvrages sont à ses frais, et non à ceux du propriétaire du fonds assujetti, à moins que le titre d'établissement
de la servitude ne dise le contraire.
Dans le cas même où le propriétaire du fonds assujetti est chargé par le titre de faire à ses frais les ouvrages
nécessaires pour l'usage ou la conservation de la servitude, il peut toujours s'affranchir de la charge, en
abandonnant le fonds assujetti au propriétaire du fonds auquel la servitude est due.
Si l'héritage pour lequel la servitude a été établie vient à être divisé, la servitude reste due pour chaque portion,
sans néanmoins que la condition du fonds assujetti soit aggravée.
Ainsi, par exemple, s'il s'agit d'un droit de passage, tous les copropriétaires seront obligés de l'exercer par le
même endroit.
Le propriétaire du fonds débiteur de la servitude ne peut rien faire qui tende à en diminuer l'usage, ou à le
rendre plus incommode.
Ainsi, il ne peut changer l'état des lieux, ni transporter l'exercice de la servitude dans un endroit différent de
celui où elle a été primitivement assignée.
Mais cependant, si cette assignation primitive était devenue plus onéreuse au propriétaire du fonds assujetti,
ou si elle l'empêchait d'y faire des réparations avantageuses, il pourrait offrir au propriétaire de l'autre fonds
un endroit aussi commode pour l'exercice de ses droits, et celui-ci ne pourrait pas le refuser.
De son côté, celui qui a un droit de servitude ne peut en user que suivant son titre, sans pouvoir faire, ni dans
le fonds qui doit la servitude, ni dans le fonds à qui elle est due, de changement qui aggrave la condition du
premier.
Les servitudes cessent lorsque les choses se trouvent en tel état qu'on ne peut plus en user.
Elles revivent si les choses sont rétablies de manière qu'on puisse en user ; à moins qu'il ne se soit déjà écoulé
un espace de temps suffisant pour faire présumer l'extinction de la servitude, ainsi qu'il est dit à l'article 707.
Toute servitude est éteinte lorsque le fonds à qui elle est due, et celui qui la doit, sont réunis dans la même main.
Les trente ans commencent à courir, selon les diverses espèces de servitudes, ou du jour où l'on a cessé d'en
jouir, lorsqu'il s'agit de servitudes discontinues, ou du jour où il a été fait un acte contraire à la servitude,
lorsqu'il s'agit de servitudes continues.
Si l'héritage en faveur duquel la servitude est établie appartient à plusieurs par indivis, la jouissance de l'un
empêche la prescription à l'égard de tous.
Si, parmi les copropriétaires, il s'en trouve un contre lequel la prescription n'ait pu courir, comme un mineur,
il aura conservé le droit de tous les autres.
710-1
Tout acte ou droit doit, pour donner lieu aux formalités de publicité foncière, résulter d'un acte reçu en la
forme authentique par un notaire exerçant en France, d'une décision juridictionnelle ou d'un acte authentique
émanant d'une autorité administrative.
Le dépôt au rang des minutes d'un notaire d'un acte sous seing privé, contresigné ou non, même avec
reconnaissance d'écriture et de signature, ne peut donner lieu aux formalités de publicité foncière. Toutefois,
même lorsqu'ils ne sont pas dressés en la forme authentique, les procès-verbaux des délibérations des
assemblées générales préalables ou consécutives à l'apport de biens ou droits immobiliers à une société ou par
une société ainsi que les procès-verbaux d'abornement peuvent être publiés au bureau des hypothèques à la
condition d'être annexés à un acte qui en constate le dépôt au rang des minutes d'un notaire.
Le premier alinéa n'est pas applicable aux formalités de publicité foncière des assignations en justice,
des commandements valant saisie, des différents actes de procédure qui s'y rattachent et des jugements
d'adjudication, des documents portant limitation administrative au droit de propriété ou portant servitude
administrative, des procès-verbaux établis par le service du cadastre, des documents d'arpentage établis par un
géomètre et des modifications provenant de décisions administratives ou d'événements naturels.
La propriété des biens s'acquiert et se transmet par succession, par donation entre vifs ou testamentaire, et par
l'effet des obligations.
Les biens qui n'ont pas de maître appartiennent à la commune sur le territoire de laquelle ils sont situés.
Par délibération du conseil municipal, la commune peut renoncer à exercer ses droits, sur tout ou partie
de son territoire, au profit de l'établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre dont
elle est membre. Les biens sans maître sont alors réputés appartenir à l'établissement public de coopération
intercommunale à fiscalité propre.
Si la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre renonce à exercer
ses droits, la propriété est transférée de plein droit :
1° Pour les biens situés dans les zones définies à l'article L. 322-1 du code de l'environnement, au Conservatoire
de l'espace littoral et des rivages lacustres lorsqu'il en fait la demande ou, à défaut, au conservatoire régional
d'espaces naturels agréé au titre de l'article L. 414-11 du même code lorsqu'il en fait la demande ou, à défaut,
à l'Etat ;
2° Pour les autres biens, à l'Etat.
Il est des choses qui n'appartiennent à personne et dont l'usage est commun à tous.
Des lois de police règlent la manière d'en jouir.
La faculté de chasser ou de pêcher est également réglée par des lois particulières.
Dispositions générales
p.178 717 Code civil
La propriété d'un trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fonds ; si le trésor est trouvé dans le
fonds d'autrui, il appartient pour moitié à celui qui l'a découvert, et pour l'autre moitié au propriétaire du fonds.
Le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est
découverte par le pur effet du hasard.
Les droits sur les effets jetés à la mer, sur les objets que la mer rejette, de quelque nature qu'ils puissent être,
sur les plantes et herbages qui croissent sur les rivages de la mer, sont aussi réglés par des lois particulières.
Il en est de même des choses perdues dont le maître ne se représente pas.
Les successions sont dévolues selon la loi lorsque le défunt n'a pas disposé de ses biens par des libéralités.
Elles peuvent être dévolues par les libéralités du défunt dans la mesure compatible avec la réserve héréditaire.
Les conventions qui ont pour objet de créer des droits ou de renoncer à des droits sur tout ou partie d'une
succession non encore ouverte ou d'un bien en dépendant ne produisent effet que dans les cas où elles sont
autorisées par la loi.
Les héritiers désignés par la loi sont saisis de plein droit des biens, droits et actions du défunt.
Les légataires et donataires universels sont saisis dans les conditions prévues au titre II du présent livre.
A leur défaut, la succession est acquise à l'Etat, qui doit se faire envoyer en possession.
724-1 Loi n°2001-1135 du 3 décembre 2001 - art. 18 - JORF 4 décembre 2001 en vigueur le 1er juillet 2002 - NOR: JUSX0104676L
Les dispositions du présent titre, notamment celles qui concernent l'option, l'indivision et le partage,
s'appliquent en tant que de raison aux légataires et donataires universels ou à titre universel, quand il n'y est
pas dérogé par une règle particulière.
Pour succéder, il faut exister à l'instant de l'ouverture de la succession ou, ayant déjà été conçu, naître viable.
Peut succéder celui dont l'absence est présumée selon l'article 112.
Lorsque deux personnes, dont l'une avait vocation à succéder à l'autre, périssent dans un même événement,
l'ordre des décès est établi par tous moyens.
Si cet ordre ne peut être déterminé, la succession de chacune d'elles est dévolue sans que l'autre y soit appelée.
Toutefois, si l'un des codécédés laisse des descendants, ceux-ci peuvent représenter leur auteur dans la
succession de l'autre lorsque la représentation est admise.
727-1 Loi n°2001-1135 du 3 décembre 2001 - art. 19 - JORF 4 décembre 2001 en vigueur le 1er juillet 2002 - NOR: JUSX0104676L
La déclaration d'indignité prévue à l'article 727 est prononcée après l'ouverture de la succession par le tribunal
de grande instance à la demande d'un autre héritier. La demande doit être formée dans les six mois du décès
si la décision de condamnation ou de déclaration de culpabilité est antérieure au décès, ou dans les six mois
de cette décision si elle est postérieure au décès.
En l'absence d'héritier, la demande peut être formée par le ministère public.
N'est pas exclu de la succession le successible frappé d'une cause d'indignité prévue aux articles 726 et 727,
lorsque le défunt, postérieurement aux faits et à la connaissance qu'il en a eue, a précisé, par une déclaration
expresse de volonté en la forme testamentaire, qu'il entend le maintenir dans ses droits héréditaires ou lui a
fait une libéralité universelle ou à titre universel.
L'héritier exclu de la succession pour cause d'indignité est tenu de rendre tous les fruits et tous les revenus dont
il a eu la jouissance depuis l'ouverture de la succession.
Les enfants de l'indigne ne sont pas exclus par la faute de leur auteur, soit qu'ils viennent à la succession de
leur chef, soit qu'ils y viennent par l'effet de la représentation ; mais l'indigne ne peut, en aucun cas, réclamer,
sur les biens de cette succession, la jouissance que la loi accorde aux père et mère sur les biens de leurs enfants.
730-1
La preuve de la qualité d'héritier peut résulter d'un acte de notoriété dressé par un notaire, à la demande d'un
ou plusieurs ayants droit.
L'acte de notoriété doit viser l'acte de décès de la personne dont la succession est ouverte et faire mention des
pièces justificatives qui ont pu être produites, tels les actes de l'état civil et, éventuellement, les documents qui
concernent l'existence de libéralités à cause de mort pouvant avoir une incidence sur la dévolution successorale.
Il contient l'affirmation, signée du ou des ayants droit auteurs de la demande, qu'ils ont vocation, seuls ou avec
d'autres qu'ils désignent, à recueillir tout ou partie de la succession du défunt.
Toute personne dont les dires paraîtraient utiles peut être appelée à l'acte.
Il est fait mention de l'existence de l'acte de notoriété en marge de l'acte de décès.
L'affirmation contenue dans l'acte de notoriété n'emporte pas, par elle-même, acceptation de la succession.
Les héritiers désignés dans l'acte de notoriété ou leur mandataire commun sont réputés, à l'égard des tiers
détenteurs de biens de la succession, avoir la libre disposition de ces biens et, s'il s'agit de fonds, la libre
disposition de ceux-ci dans la proportion indiquée à l'acte.
Celui qui, sciemment et de mauvaise foi, se prévaut d'un acte de notoriété inexact, encourt les pénalités de
recel prévues à l'article 778, sans préjudice de dommages et intérêts.
La succession est dévolue par la loi aux parents et au conjoint successibles du défunt dans les conditions
définies ci-après.
La loi ne distingue pas selon les modes d'établissement de la filiation pour déterminer les parents appelés à
succéder.
Les droits résultant de la filiation adoptive sont réglés au titre de l'adoption.
En l'absence de conjoint successible, les parents sont appelés à succéder ainsi qu'il suit :
1° Les enfants et leurs descendants ;
2° Les père et mère ; les frères et soeurs et les descendants de ces derniers ;
3° Les ascendants autres que les père et mère ;
4° Les collatéraux autres que les frères et soeurs et les descendants de ces derniers.
Chacune de ces quatre catégories constitue un ordre d'héritiers qui exclut les suivants.
Les enfants ou leurs descendants succèdent à leurs père et mère ou autres ascendants, sans distinction de sexe,
ni de primogéniture, même s'ils sont issus d'unions différentes.
Lorsque le défunt ne laisse ni postérité, ni frère, ni soeur, ni descendants de ces derniers, ses père et mère lui
succèdent, chacun pour moitié.
Lorsque les père et mère sont décédés avant le défunt et que celui-ci ne laisse pas de postérité, les frères et
soeurs du défunt ou leurs descendants lui succèdent, à l'exclusion des autres parents, ascendants ou collatéraux.
Lorsque les père et mère survivent au défunt et que celui-ci n'a pas de postérité, mais des frères et soeurs ou
des descendants de ces derniers, la succession est dévolue, pour un quart, à chacun des père et mère et, pour
la moitié restante, aux frères et soeurs ou à leurs descendants.
Lorsqu'un seul des père et mère survit, la succession est dévolue pour un quart à celui-ci et pour trois quarts
aux frères et soeurs ou à leurs descendants.
Lorsque seul le père ou la mère survit et que le défunt n'a ni postérité ni frère ni soeur ni descendant de ces
derniers, mais laisse un ou des ascendants de l'autre branche que celle de son père ou de sa mère survivant, la
succession est dévolue pour moitié au père ou à la mère et pour moitié aux ascendants de l'autre branche.
738-2 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 29 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Lorsque les père et mère ou l'un d'eux survivent au défunt et que celui-ci n'a pas de postérité, ils peuvent dans
tous les cas exercer un droit de retour, à concurrence des quote-parts fixées au premier alinéa de l'article 738,
sur les biens que le défunt avait reçus d'eux par donation.
La valeur de la portion des biens soumise au droit de retour s'impute en priorité sur les droits successoraux
des père et mère.
Lorsque le droit de retour ne peut s'exercer en nature, il s'exécute en valeur, dans la limite de l'actif successoral.
A défaut d'héritier des deux premiers ordres, la succession est dévolue aux ascendants autres que les père et
mère.
A défaut d'héritier des trois premiers ordres, la succession est dévolue aux parents collatéraux du défunt autres
que les frères et soeurs et les descendants de ces derniers.
La proximité de parenté s'établit par le nombre de générations ; chaque génération s'appelle un degré.
La suite des degrés forme la ligne ; on appelle ligne directe la suite des degrés entre personnes qui descendent
l'une de l'autre ; ligne collatérale, la suite des degrés entre personnes qui ne descendent pas les unes des autres,
mais qui descendent d'un auteur commun.
On distingue la ligne directe descendante et la ligne directe ascendante.
743
En ligne directe, on compte autant de degrés qu'il y a de générations entre les personnes : ainsi, l'enfant est, à
l'égard du père et de la mère, au premier degré, le petit-fils ou la petite-fille au second ; et réciproquement du
père et de la mère à l'égard de l'enfant et des aïeuls à l'égard du petit-fils ou de la petite-fille ; ainsi de suite.
En ligne collatérale, les degrés se comptent par génération, depuis l'un des parents jusques et non compris
l'auteur commun, et depuis celui-ci jusqu'à l'autre parent.
Ainsi, les frères et sœurs sont au deuxième degré ; l'oncle ou la tante et le neveu ou la nièce sont au troisième
degré ; les cousins germains et cousines germaines au quatrième ; ainsi de suite.
Dans chaque ordre, l'héritier le plus proche exclut l'héritier plus éloigné en degré.
A égalité de degré, les héritiers succèdent par égale portion et par tête.
Le tout sauf ce qui sera dit ci-après de la division par branches et de la représentation.
Les parents collatéraux relevant de l'ordre d'héritiers mentionné au 4° de l'article 734 ne succèdent pas au-
delà du sixième degré.
Lorsque la succession est dévolue à des ascendants, elle se divise par moitié entre ceux de la branche paternelle
et ceux de la branche maternelle.
Dans chaque branche succède, à l'exclusion de tout autre, l'ascendant qui se trouve au degré le plus proche.
Les ascendants au même degré succèdent par tête.
A défaut d'ascendant dans une branche, les ascendants de l'autre branche recueillent toute la succession.
Lorsque la succession est dévolue à des collatéraux autres que les frères et soeurs ou leurs descendants, elle se
divise par moitié entre ceux de la branche paternelle et ceux de la branche maternelle.
Dans chaque branche succède, à l'exclusion de tout autre, le collatéral qui se trouve au degré le plus proche.
Les collatéraux au même degré succèdent par tête.
A défaut de collatéral dans une branche, les collatéraux de l'autre branche recueillent toute la succession.
Paragraphe 4 : De la représentation.
La représentation est une fiction juridique qui a pour effet d'appeler à la succession les représentants aux droits
du représenté.
Elle est admise dans tous les cas, soit que les enfants du défunt concourent avec les descendants d'un enfant
prédécédé, soit que tous les enfants du défunt étant morts avant lui, les descendants desdits enfants se trouvent
entre eux en degrés égaux ou inégaux.
La représentation n'a pas lieu en faveur des ascendants ; le plus proche, dans chacune des deux lignes, exclut
toujours le plus éloigné.
En ligne collatérale, la représentation est admise en faveur des enfants et descendants de frères ou soeurs du
défunt, soit qu'ils viennent à sa succession concurremment avec des oncles ou tantes, soit que tous les frères
et soeurs du défunt étant prédécédés, la succession se trouve dévolue à leurs descendants en degrés égaux ou
inégaux.
Dans tous les cas où la représentation est admise, le partage s'opère par souche, comme si le représenté venait à
la succession ; s'il y a lieu, il s'opère par subdivision de souche. A l'intérieur d'une souche ou d'une subdivision
de souche, le partage se fait par tête.
On représente les prédécédés, on ne représente les renonçants que dans les successions dévolues en ligne
directe ou collatérale.
Les enfants du renonçant conçus avant l'ouverture de la succession dont le renonçant a été exclu rapportent
à la succession de ce dernier les biens dont ils ont hérité en son lieu et place, s'ils viennent en concours avec
d'autres enfants conçus après l'ouverture de la succession. Le rapport se fait selon les dispositions énoncées à
la section 2 du chapitre VIII du présent titre.
Sauf volonté contraire du disposant, en cas de représentation d'un renonçant, les donations faites à ce dernier
s'imputent, le cas échéant, sur la part de réserve qui aurait dû lui revenir s'il n'avait pas renoncé.
On peut représenter celui à la succession duquel on a renoncé.
La représentation est admise en faveur des enfants et descendants de l'indigne, encore que celui-ci soit vivant
à l'ouverture de la succession.
Les dispositions prévues au deuxième alinéa de l'article 754 sont applicables aux enfants de l'indigne de son
vivant.
Le conjoint successible est appelé à la succession, soit seul, soit en concours avec les parents du défunt.
Si l'époux prédécédé laisse des enfants ou descendants, le conjoint survivant recueille, à son choix, l'usufruit
de la totalité des biens existants ou la propriété du quart des biens lorsque tous les enfants sont issus des deux
époux et la propriété du quart en présence d'un ou plusieurs enfants qui ne sont pas issus des deux époux.
Si, à défaut d'enfants ou de descendants, le défunt laisse ses père et mère, le conjoint survivant recueille la
moitié des biens. L'autre moitié est dévolue pour un quart au père et pour un quart à la mère.
Quand le père ou la mère est prédécédé, la part qui lui serait revenue échoit au conjoint survivant.
757-2 Loi n°2001-1135 du 3 décembre 2001 - art. 1 - JORF 4 décembre 2001 en vigueur le 1er juillet 2002 - NOR: JUSX0104676L
En l'absence d'enfants ou de descendants du défunt et de ses père et mère, le conjoint survivant recueille toute
la succession.
Par dérogation à l'article 757-2, en cas de prédécès des père et mère, les biens que le défunt avait reçus de ses
ascendants par succession ou donation et qui se retrouvent en nature dans la succession sont, en l'absence de
descendants, dévolus pour moitié aux frères et soeurs du défunt ou à leurs descendants, eux-mêmes descendants
du ou des parents prédécédés à l'origine de la transmission.
758
Lorsque le conjoint survivant recueille la totalité ou les trois quarts des biens, les ascendants du défunt, autres
que les père et mère, qui sont dans le besoin bénéficient d'une créance d'aliments contre la succession du
prédécédé.
Le délai pour la réclamer est d'un an à partir du décès ou du moment à partir duquel les héritiers cessent
d'acquitter les prestations qu'ils fournissaient auparavant aux ascendants. Le délai se prolonge, en cas
d'indivision, jusqu'à l'achèvement du partage.
La pension est prélevée sur la succession. Elle est supportée par tous les héritiers et, en cas d'insuffisance, par
tous les légataires particuliers, proportionnellement à leur émolument.
Toutefois, si le défunt a expressément déclaré que tel legs sera acquitté de préférence aux autres, il sera fait
application de l'article 927.
Lorsque le conjoint a le choix de la propriété ou de l'usufruit, ses droits sont incessibles tant qu'il n'a pas exercé
son option.
Tout héritier peut inviter par écrit le conjoint à exercer son option. Faute d'avoir pris parti par écrit dans les
trois mois, le conjoint est réputé avoir opté pour l'usufruit.
Le conjoint est réputé avoir opté pour l'usufruit s'il décède sans avoir pris parti.
758-5 Loi n°2001-1135 du 3 décembre 2001 - art. 1 - JORF 4 décembre 2001 en vigueur le 1er juillet 2002 - NOR: JUSX0104676L
Le calcul du droit en toute propriété du conjoint prévu aux articles 757 et 757-1 sera opéré sur une masse faite
de tous les biens existant au décès de son époux auxquels seront réunis fictivement ceux dont il aurait disposé,
soit par acte entre vifs, soit par acte testamentaire, au profit de successibles, sans dispense de rapport.
Le conjoint ne pourra exercer son droit que sur les biens dont le prédécédé n'aura disposé ni par acte entre vifs,
ni par acte testamentaire, et sans préjudicier aux droits de réserve ni aux droits de retour.
758-6 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 29 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Les libéralités reçues du défunt par le conjoint survivant s'imputent sur les droits de celui-ci dans la succession.
Lorsque les libéralités ainsi reçues sont inférieures aux droits définis aux articles 757 et 757-1, le conjoint
survivant peut en réclamer le complément, sans jamais recevoir une portion des biens supérieure à la quotité
définie à l'article 1094-1.
Tout usufruit appartenant au conjoint sur les biens du prédécédé, qu'il résulte de la loi, d'un testament ou d'une
donation de biens à venir, donne ouverture à une faculté de conversion en rente viagère, à la demande de l'un
des héritiers nus-propriétaires ou du conjoint successible lui-même.
La faculté de conversion n'est pas susceptible de renonciation. Les cohéritiers ne peuvent en être privés par
la volonté du prédécédé.
A défaut d'accord entre les parties, la demande de conversion est soumise au juge. Elle peut être introduite
jusqu'au partage définitif.
S'il fait droit à la demande de conversion, le juge détermine le montant de la rente, les sûretés que devront
fournir les cohéritiers débiteurs, ainsi que le type d'indexation propre à maintenir l'équivalence initiale de la
rente à l'usufruit.
Toutefois, le juge ne peut ordonner contre la volonté du conjoint la conversion de l'usufruit portant sur le
logement qu'il occupe à titre de résidence principale, ainsi que sur le mobilier le garnissant.
Par accord entre les héritiers et le conjoint, il peut être procédé à la conversion de l'usufruit du conjoint en
un capital.
La conversion de l'usufruit est comprise dans les opérations de partage. Elle ne produit pas d'effet rétroactif,
sauf stipulation contraire des parties.
Si, à l'époque du décès, le conjoint successible occupe effectivement, à titre d'habitation principale, un logement
appartenant aux époux ou dépendant totalement de la succession, il a de plein droit, pendant une année, la
jouissance gratuite de ce logement, ainsi que du mobilier, compris dans la succession, qui le garnit.
Section 2 : Des droits du conjoint successible.
Chapitre III : Des héritiers. 764 p.187
Si son habitation était assurée au moyen d'un bail à loyer ou d'un logement appartenant pour partie indivise
au défunt, les loyers ou l'indemnité d'occupation lui en seront remboursés par la succession pendant l'année,
au fur et à mesure de leur acquittement.
Les droits prévus au présent article sont réputés effets directs du mariage et non droits successoraux.
Le présent article est d'ordre public.
Sauf volonté contraire du défunt exprimée dans les conditions de l'article 971, le conjoint successible qui
occupait effectivement, à l'époque du décès, à titre d'habitation principale, un logement appartenant aux époux
ou dépendant totalement de la succession, a sur ce logement, jusqu'à son décès, un droit d'habitation et un droit
d'usage sur le mobilier, compris dans la succession, le garnissant.
La privation de ces droits d'habitation et d'usage exprimée par le défunt dans les conditions mentionnées au
premier alinéa est sans incidence sur les droits d'usufruit que le conjoint recueille en vertu de la loi ou d'une
libéralité, qui continuent à obéir à leurs règles propres.
Ces droits d'habitation et d'usage s'exercent dans les conditions prévues aux articles 627, 631, 634 et 635.
Le conjoint, les autres héritiers ou l'un d'eux peuvent exiger qu'il soit dressé un inventaire des meubles et un
état de l'immeuble soumis aux droits d'usage et d'habitation.
Par dérogation aux articles 631 et 634, lorsque la situation du conjoint fait que le logement grevé du droit
d'habitation n'est plus adapté à ses besoins, le conjoint ou son représentant peut le louer à usage autre que
commercial ou agricole afin de dégager les ressources nécessaires à de nouvelles conditions d'hébergement.
La valeur des droits d'habitation et d'usage s'impute sur la valeur des droits successoraux recueillis par le
conjoint.
Si la valeur des droits d'habitation et d'usage est inférieure à celle de ses droits successoraux, le conjoint peut
prendre le complément sur les biens existants.
Si la valeur des droits d'habitation et d'usage est supérieure à celle de ses droits successoraux, le conjoint n'est
pas tenu de récompenser la succession à raison de l'excédent.
Le conjoint dispose d'un an à partir du décès pour manifester sa volonté de bénéficier de ces droits d'habitation
et d'usage.
Lorsque le logement faisait l'objet d'un bail à loyer, le conjoint successible qui, à l'époque du décès, occupait
effectivement les lieux à titre d'habitation principale bénéficie du droit d'usage sur le mobilier, compris dans
la succession, le garnissant.
Le conjoint successible et les héritiers peuvent, par convention, convertir les droits d'habitation et d'usage en
une rente viagère ou en capital.
S'il est parmi les successibles parties à la convention un mineur ou un majeur protégé, la convention doit être
autorisée par le juge des tutelles.
767
La succession de l'époux prédécédé doit une pension au conjoint successible qui est dans le besoin. Le délai
pour la réclamer est d'un an à partir du décès ou du moment où les héritiers cessent d'acquitter les prestations
qu'ils fournissaient auparavant au conjoint. Le délai se prolonge, en cas d'indivision, jusqu'à l'achèvement du
partage.
La pension alimentaire est prélevée sur la succession. Elle est supportée par tous les héritiers et, en cas
d'insuffisance, par tous les légataires particuliers, proportionnellement à leur émolument.
Toutefois, si le défunt a expressément déclaré que tel legs sera acquitté de préférence aux autres, il sera fait
application de l'article 927.
L'héritier peut accepter la succession purement et simplement ou y renoncer. Il peut également accepter la
succession à concurrence de l'actif net lorsqu'il a une vocation universelle ou à titre universel.
Est nulle l'option conditionnelle ou à terme.
L'option ne peut être exercée avant l'ouverture de la succession, même par contrat de mariage.
771 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
L'héritier ne peut être contraint à opter avant l'expiration d'un délai de quatre mois à compter de l'ouverture
de la succession.
A l'expiration de ce délai, il peut être sommé, par acte extrajudiciaire, de prendre parti à l'initiative d'un
créancier de la succession, d'un cohéritier, d'un héritier de rang subséquent ou de l'Etat.
Dans les deux mois qui suivent la sommation, l'héritier doit prendre parti ou solliciter un délai supplémentaire
auprès du juge lorsqu'il n'a pas été en mesure de clôturer l'inventaire commencé ou lorsqu'il justifie d'autres
motifs sérieux et légitimes. Ce délai est suspendu à compter de la demande de prorogation jusqu'à la décision
du juge saisi.
A défaut d'avoir pris parti à l'expiration du délai de deux mois ou du délai supplémentaire accordé, l'héritier
est réputé acceptant pur et simple.
773 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
A défaut de sommation, l'héritier conserve la faculté d'opter, s'il n'a pas fait par ailleurs acte d'héritier et s'il
n'est pas tenu pour héritier acceptant pur et simple en application des articles 778, 790 ou 800.
Les dispositions des articles 771, 772 et 773 s'appliquent à l'héritier de rang subséquent appelé à succéder
lorsque l'héritier de premier rang renonce à la succession ou est indigne de succéder. Le délai de quatre mois
prévu à l'article 771 court à compter du jour où l'héritier subséquent a eu connaissance de la renonciation ou
de l'indignité.
Les dispositions visées à l'article 774 s'appliquent également aux héritiers de celui qui décède sans avoir opté.
Le délai de quatre mois court à compter de l'ouverture de la succession de ce dernier.
Les héritiers de celui qui décède sans avoir opté exercent l'option séparément, chacun pour sa part.
L'erreur, le dol ou la violence est une cause de nullité de l'option exercée par l'héritier.
L'action en nullité se prescrit par cinq ans à compter du jour où l'erreur ou le dol a été découvert ou du jour
où la violence a cessé.
778
Sans préjudice de dommages et intérêts, l'héritier qui a recelé des biens ou des droits d'une succession ou
dissimulé l'existence d'un cohéritier est réputé accepter purement et simplement la succession, nonobstant toute
renonciation ou acceptation à concurrence de l'actif net, sans pouvoir prétendre à aucune part dans les biens ou
les droits détournés ou recelés. Les droits revenant à l'héritier dissimulé et qui ont ou auraient pu augmenter
ceux de l'auteur de la dissimulation sont réputés avoir été recelés par ce dernier.
Lorsque le recel a porté sur une donation rapportable ou réductible, l'héritier doit le rapport ou la réduction de
cette donation sans pouvoir y prétendre à aucune part.
L'héritier receleur est tenu de rendre tous les fruits et revenus produits par les biens recelés dont il a eu la
jouissance depuis l'ouverture de la succession.
Les créanciers personnels de celui qui s'abstient d'accepter une succession ou qui renonce à une succession
au préjudice de leurs droits peuvent être autorisés en justice à accepter la succession du chef de leur débiteur,
en son lieu et place.
L'acceptation n'a lieu qu'en faveur de ces créanciers et jusqu'à concurrence de leurs créances. Elle ne produit
pas d'autre effet à l'égard de l'héritier.
Lorsque le délai de prescription mentionné à l'article 780 est expiré, celui qui se prévaut de sa qualité d'héritier
doit justifier que lui-même ou celui ou ceux dont il tient cette qualité ont accepté cette succession avant
l'expiration de ce délai.
L'acceptation pure et simple peut être expresse ou tacite. Elle est expresse quand le successible prend le titre ou
la qualité d'héritier acceptant dans un acte authentique ou sous seing privé. Elle est tacite quand le successible
saisi fait un acte qui suppose nécessairement son intention d'accepter et qu'il n'aurait droit de faire qu'en qualité
d'héritier acceptant.
Toute cession, à titre gratuit ou onéreux, faite par un héritier de tout ou partie de ses droits dans la succession
emporte acceptation pure et simple.
Il en est de même :
1° De la renonciation, même gratuite, que fait un héritier au profit d'un ou de plusieurs de ses cohéritiers ou
héritiers de rang subséquent ;
2° De la renonciation qu'il fait, même au profit de tous ses cohéritiers ou héritiers de rang subséquent
indistinctement, à titre onéreux.
Les actes purement conservatoires ou de surveillance et les actes d'administration provisoire peuvent être
accomplis sans emporter acceptation de la succession, si le successible n'y a pas pris le titre ou la qualité
d'héritier.
Tout autre acte que requiert l'intérêt de la succession et que le successible veut accomplir sans prendre le titre
ou la qualité d'héritier doit être autorisé par le juge.
Sont réputés purement conservatoires :
1° Le paiement des frais funéraires et de dernière maladie, des impôts dus par le défunt, des loyers et autres
dettes successorales dont le règlement est urgent ;
2° Le recouvrement des fruits et revenus des biens successoraux ou la vente des biens périssables, à charge de
justifier que les fonds ont été employés à éteindre les dettes visées au 1° ou ont été déposés chez un notaire
ou consignés ;
3° L'acte destiné à éviter l'aggravation du passif successoral ;
4° Les actes liés à la rupture du contrat de travail du salarié du particulier employeur décédé, le paiement des
salaires et indemnités dus au salarié ainsi que la remise des documents de fin de contrat.
Sont réputés être des actes d'administration provisoire les opérations courantes nécessaires à la continuation à
court terme de l'activité de l'entreprise dépendant de la succession.
Sont également réputés pouvoir être accomplis sans emporter acceptation tacite de la succession le
renouvellement, en tant que bailleur ou preneur à bail, des baux qui, à défaut, donneraient lieu au paiement
d'une indemnité, ainsi que la mise en oeuvre de décisions d'administration ou de disposition engagées par le
défunt et nécessaires au bon fonctionnement de l'entreprise.
L'héritier universel ou à titre universel qui accepte purement et simplement la succession répond indéfiniment
des dettes et charges qui en dépendent.
Section 2 : De l'acceptation pure et simple de la succession.
Chapitre IV : De l'option de l'héritier 786 p.191
Il n'est tenu des legs de sommes d'argent qu'à concurrence de l'actif successoral net des dettes.
L'héritier acceptant purement et simplement ne peut plus renoncer à la succession ni l'accepter à concurrence
de l'actif net.
Toutefois, il peut demander à être déchargé en tout ou partie de son obligation à une dette successorale qu'il
avait des motifs légitimes d'ignorer au moment de l'acceptation, lorsque l'acquittement de cette dette aurait
pour effet d'obérer gravement son patrimoine personnel.
L'héritier doit introduire l'action dans les cinq mois du jour où il a eu connaissance de l'existence et de
l'importance de la dette.
Un héritier peut déclarer qu'il n'entend prendre cette qualité qu'à concurrence de l'actif net.
La déclaration doit être faite au greffe du tribunal de grande instance dans le ressort duquel la succession est
ouverte ou devant notaire. Elle comporte élection d'un domicile unique, qui peut être le domicile de l'un des
acceptants à concurrence de l'actif net, ou celui de la personne chargée du règlement de la succession. Le
domicile doit être situé en France.
La déclaration est enregistrée et fait l'objet d'une publicité nationale, qui peut être faite par voie électronique.
La déclaration est accompagnée ou suivie de l'inventaire de la succession qui comporte une estimation, article
par article, des éléments de l'actif et du passif.
L'inventaire est établi par un commissaire-priseur judiciaire, un huissier ou un notaire, selon les lois et
règlements applicables à ces professions.
L'inventaire est déposé au tribunal dans le délai de deux mois à compter de la déclaration.
L'héritier peut solliciter du juge un délai supplémentaire s'il justifie de motifs sérieux et légitimes qui retardent
le dépôt de l'inventaire. En ce cas, le délai de deux mois est suspendu à compter de la demande de prorogation.
Le dépôt de l'inventaire est soumis à la même publicité que la déclaration.
Faute d'avoir déposé l'inventaire dans le délai prévu, l'héritier est réputé acceptant pur et simple.
Les créanciers successoraux et légataires de sommes d'argent peuvent, sur justification de leur titre, consulter
l'inventaire et en obtenir copie. Ils peuvent demander à être avisés de toute nouvelle publicité.
Les créanciers de la succession déclarent leurs créances en notifiant leur titre au domicile élu de la succession.
Ils sont payés dans les conditions prévues à l'article 796. Les créances dont le montant n'est pas encore
définitivement fixé sont déclarées à titre provisionnel sur la base d'une évaluation.
Faute de déclaration dans un délai de quinze mois à compter de la publicité prévue à l'article 788, les créances
non assorties de sûretés sur les biens de la succession sont éteintes à l'égard de celle-ci. Cette disposition
bénéficie également aux cautions et coobligés, ainsi qu'aux personnes ayant consenti une garantie autonome
portant sur la créance ainsi éteinte.
A compter de sa publication et pendant le délai prévu à l'article 792, la déclaration arrête ou interdit toute voie
d'exécution et toute nouvelle inscription de sûreté de la part des créanciers de la succession, portant tant sur
les meubles que sur les immeubles.
Toutefois, pour l'application des dispositions de la présente section et sous réserve de la signification prévue
à l'article 877, les créanciers saisissants sont considérés comme titulaires de sûretés sur les biens et droits
antérieurement saisis.
Lorsque la succession a été acceptée par un ou plusieurs héritiers purement et simplement et par un ou plusieurs
autres à concurrence de l'actif net, les règles applicables à cette dernière option s'imposent à tous les héritiers
jusqu'au jour du partage.
Les créanciers d'une succession acceptée par un ou plusieurs héritiers purement et simplement et par d'autres
à concurrence de l'actif net peuvent provoquer le partage dès lors qu'ils justifient de difficultés dans le
recouvrement de la part de leur créance incombant aux héritiers acceptants à concurrence de l'actif net.
Dans le délai prévu à l'article 792, l'héritier peut déclarer qu'il conserve en nature un ou plusieurs biens de la
succession. En ce cas, il doit la valeur du bien fixée dans l'inventaire.
Il peut vendre les biens qu'il n'entend pas conserver. En ce cas, il doit le prix de leur aliénation.
La déclaration de l'aliénation ou de la conservation d'un ou de plusieurs biens est faite dans les quinze jours
au tribunal qui en assure la publicité.
Sans préjudice des droits réservés aux créanciers munis de sûretés, tout créancier successoral peut contester
devant le juge, dans un délai de trois mois après la publicité mentionnée au premier alinéa, la valeur du bien
conservé ou, lorsque la vente a été faite à l'amiable, le prix de l'aliénation en prouvant que la valeur du bien
est supérieure.
Lorsque la demande du créancier est accueillie, l'héritier est tenu du complément sur ses biens personnels, sauf
à restituer à la succession le bien conservé et sans préjudice de l'action prévue à l'article 1341-2.
La déclaration de conserver un bien n'est pas opposable aux créanciers tant qu'elle n'a pas été publiée.
Le défaut de déclaration de l'aliénation d'un bien dans le délai prévu à l'article 794 engage l'héritier sur ses
biens personnels à hauteur du prix de l'aliénation.
L'héritier doit payer les créanciers dans les deux mois suivant soit la déclaration de conserver le bien, soit le
jour où le produit de l'aliénation est disponible.
Lorsqu'il ne peut s'en dessaisir au profit des créanciers dans ce délai, notamment en raison d'une contestation
portant sur l'ordre ou la nature des créances, il consigne les sommes disponibles tant que la contestation
subsiste.
Sans préjudice des droits des créanciers munis de sûretés, les créanciers de la succession et les légataires de
sommes d'argent ne peuvent poursuivre le recouvrement que sur les biens recueillis de la succession qui n'ont
été ni conservés ni aliénés dans les conditions prévues à l'article 793.
Les créanciers personnels de l'héritier ne peuvent poursuivre le recouvrement de leurs créances sur ces biens
qu'à l'issue du délai prévu à l'article 792 et après le désintéressement intégral des créanciers successoraux et
des légataires.
Les créanciers successoraux qui, dans le délai prévu à l'article 792, déclarent leurs créances après l'épuisement
de l'actif n'ont de recours que contre les légataires qui ont été remplis de leurs droits.
L'héritier est chargé d'administrer les biens qu'il recueille dans la succession. Il tient le compte de son
administration, des créances qu'il paye et des actes qui engagent les biens recueillis ou qui affectent leur valeur.
Il répond des fautes graves dans cette administration.
Il doit présenter le compte à tout créancier successoral qui en fait la demande et répondre dans un délai de
deux mois à la sommation, signifiée par acte extrajudiciaire, de lui révéler où se trouvent les biens et droits
recueillis dans la succession qu'il n'a pas aliénés ou conservés dans les conditions prévues à l'article 794. A
défaut, il peut être contraint sur ses biens personnels.
L'héritier qui a omis, sciemment et de mauvaise foi, de comprendre dans l'inventaire des éléments actifs ou
passifs de la succession ou qui n'a pas affecté au paiement des créanciers de la succession la valeur des biens
conservés ou le prix des biens aliénés est déchu de l'acceptation à concurrence de l'actif net. Il est réputé
acceptant pur et simple à compter de l'ouverture de la succession.
Tant que la prescription du droit d'accepter n'est pas acquise contre lui, l'héritier peut révoquer son acceptation
à concurrence de l'actif net en acceptant purement et simplement. Cette acceptation rétroagit au jour de
l'ouverture de la succession.
L'acceptation à concurrence de l'actif net empêche toute renonciation à la succession.
Malgré la déchéance ou la révocation de l'acceptation à concurrence de l'actif net, les créanciers successoraux
et les légataires de sommes d'argent conservent l'exclusivité des poursuites sur les biens mentionnés au premier
alinéa de l'article 798.
Les frais de scellés, d'inventaire et de compte sont à la charge de la succession. Ils sont payés en frais privilégiés
de partage.
804
Le renonçant n'est pas tenu au paiement des dettes et charges de la succession. Toutefois, il est tenu à proportion
de ses moyens au paiement des frais funéraires de l'ascendant ou du descendant à la succession duquel il
renonce.
Tant que la prescription du droit d'accepter n'est pas acquise contre lui, l'héritier peut révoquer sa renonciation
en acceptant la succession purement et simplement, si elle n'a pas été déjà acceptée par un autre héritier ou si
l'Etat n'a pas déjà été envoyé en possession.
Cette acceptation rétroagit au jour de l'ouverture de la succession, sans toutefois remettre en cause les droits
qui peuvent être acquis à des tiers sur les biens de la succession par prescription ou par actes valablement faits
avec le curateur à la succession vacante.
Les frais légitimement engagés par l'héritier avant sa renonciation sont à la charge de la succession.
Le juge, saisi sur requête de tout créancier, de toute personne qui assurait, pour le compte de la personne
décédée, l'administration de tout ou partie de son patrimoine, d'un notaire, de toute autre personne intéressée
ou du ministère public, confie la curatelle de la succession vacante, dont le régime est défini à la présente
section, à l'autorité administrative chargée du domaine.
L'ordonnance de curatelle fait l'objet d'une publicité.
Dès sa désignation, le curateur fait dresser un inventaire estimatif, article par article, de l'actif et du passif
de la succession par un commissaire-priseur judiciaire, un huissier ou un notaire, selon les lois et règlements
applicables à ces professions, ou par un fonctionnaire assermenté appartenant à l'administration chargée du
domaine.
L'avis au tribunal, par le curateur, de l'établissement de l'inventaire est soumis à la même publicité que la
décision de curatelle.
Les créanciers et légataires de sommes d'argent peuvent, sur justification de leur titre, consulter l'inventaire et
en obtenir copie. Ils peuvent demander à être avisés de toute nouvelle publicité.
Dès sa désignation, le curateur prend possession des valeurs et autres biens détenus par des tiers et poursuit
le recouvrement des sommes dues à la succession.
Il peut poursuivre l'exploitation de l'entreprise individuelle dépendant de la succession, qu'elle soit
commerciale, industrielle, agricole ou artisanale.
Après prélèvement des frais d'administration, de gestion et de vente, il consigne les sommes composant l'actif
de la succession ainsi que les revenus des biens et les produits de leur réalisation. En cas de poursuite de
l'activité de l'entreprise, seules les recettes qui excèdent le fonds de roulement nécessaire au fonctionnement
de celle-ci sont consignées.
Les sommes provenant à un titre quelconque d'une succession vacante ne peuvent, en aucun cas, être consignées
autrement que par l'intermédiaire du curateur.
Pendant les six mois qui suivent l'ouverture de la succession, le curateur ne peut procéder qu'aux actes purement
conservatoires ou de surveillance, aux actes d'administration provisoire et à la vente des biens périssables.
810-2 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
A l'issue du délai mentionné à l'article 810-1, le curateur exerce l'ensemble des actes conservatoires et
d'administration.
Il procède ou fait procéder à la vente des biens jusqu'à l'apurement du passif.
Il ne peut céder les immeubles que si le produit prévisible de la vente des meubles apparaît insuffisant. Il
procède ou fait procéder à la vente des biens dont la conservation est difficile ou onéreuse, alors même que
leur réalisation n'est pas nécessaire à l'acquittement du passif.
810-3 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
La vente a lieu soit par commissaire-priseur judiciaire, huissier ou notaire selon les lois et règlements
applicables à ces professions, soit par le tribunal, soit dans les formes prévues par le code général de la propriété
des personnes publiques pour l'aliénation, à titre onéreux, du domaine immobilier ou du domaine mobilier
appartenant à l'Etat.
Elle donne lieu à publicité.
Lorsqu'il est envisagé une vente amiable, tout créancier peut exiger que la vente soit faite par adjudication.
Si la vente par adjudication a lieu pour un prix inférieur au prix convenu dans le projet de vente amiable, le
créancier qui a demandé l'adjudication est tenu, à l'égard des autres créanciers, de la perte qu'ils ont subie.
Le curateur est seul habilité à payer les créanciers de la succession. Il n'est tenu d'acquitter les dettes de la
succession que jusqu'à concurrence de l'actif.
Il ne peut payer, sans attendre le projet de règlement du passif, que les frais nécessaires à la conservation du
patrimoine, les frais funéraires et de dernière maladie, les impôts dus par le défunt, les loyers et autres dettes
successorales dont le règlement est urgent.
Les pouvoirs du curateur s'exercent sous réserve des dispositions applicables à la succession d'une personne
faisant l'objet d'une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaires.
Le curateur rend compte au juge des opérations effectuées par lui. Le dépôt du compte fait l'objet de publicité.
Le curateur présente le compte à tout créancier ou tout héritier qui en fait la demande.
810-8 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Après réception du compte, le juge autorise le curateur à procéder à la réalisation de l'actif subsistant.
Section 1 : Des successions vacantes.
Chapitre V : Des successions vacantes et des successions en déshérence 810-9 p.197
Le projet de réalisation est notifié aux héritiers connus. S'ils sont encore dans le délai pour accepter, ils peuvent
s'y opposer dans les trois mois en réclamant la succession. La réalisation ne peut avoir lieu qu'à l'expiration de
ce délai, selon les formes prescrites au premier alinéa de l'article 810-3.
Les créanciers qui déclarent leur créance postérieurement à la remise du compte ne peuvent prétendre qu'à
l'actif subsistant. En cas d'insuffisance de cet actif, ils n'ont de recours que contre les légataires qui ont été
remplis de leurs droits.
Ce recours se prescrit par deux ans à compter de la réalisation de la totalité de l'actif subsistant.
Le produit net de la réalisation de l'actif subsistant est consigné. Les héritiers, s'il s'en présente dans le délai
pour réclamer la succession, sont admis à exercer leur droit sur ce produit.
Les frais d'administration, de gestion et de vente donnent lieu au privilège du 1° des articles 2331 et 2375.
Lorsque l'Etat prétend à la succession d'une personne qui décède sans héritier ou à une succession abandonnée,
il doit en demander l'envoi en possession au tribunal.
811-1 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Si l'inventaire prévu à l'article 809-2 n'a pas été établi, l'autorité administrative mentionnée à l'article 809-1 y
fait procéder dans les formes prévues par l'article 809-2.
Lorsqu'il n'a pas accompli les formalités qui lui incombent, l'Etat peut être condamné à des dommages et
intérêts envers les héritiers, s'il s'en présente.
Chapitre VI : De l'administration
de la succession par un mandataire.
Toute personne peut donner à une ou plusieurs autres personnes, physiques ou morales, mandat d'administrer
ou de gérer, sous réserve des pouvoirs confiés à l'exécuteur testamentaire, tout ou partie de sa succession pour
le compte et dans l'intérêt d'un ou de plusieurs héritiers identifiés.
Le mandataire peut être un héritier.
Il doit jouir de la pleine capacité civile et ne pas être frappé d'une interdiction de gérer lorsque des biens
professionnels sont compris dans le patrimoine successoral.
Le mandataire ne peut être le notaire chargé du règlement de la succession.
Le mandataire exerce ses pouvoirs alors même qu'il existe un mineur ou un majeur protégé parmi les héritiers.
Le mandat n'est valable que s'il est justifié par un intérêt sérieux et légitime au regard de la personne de l'héritier
ou du patrimoine successoral, précisément motivé.
Il est donné pour une durée qui ne peut excéder deux ans, prorogeable une ou plusieurs fois par décision
du juge, saisi par un héritier ou par le mandataire. Toutefois, il peut être donné pour une durée de cinq ans,
prorogeable dans les mêmes conditions, en raison de l'inaptitude, de l'âge du ou des héritiers, ou de la nécessité
de gérer des biens professionnels.
Il est donné et accepté en la forme authentique.
Il doit être accepté par le mandataire avant le décès du mandant.
Préalablement à son exécution, le mandant et le mandataire peuvent renoncer au mandat après avoir notifié
leur décision à l'autre partie.
Les actes réalisés par le mandataire dans le cadre de sa mission sont sans effet sur l'option héréditaire.
812-1-3 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Tant qu'aucun héritier visé par le mandat n'a accepté la succession, le mandataire ne dispose que des pouvoirs
reconnus au successible à l'article 784.
Le mandat à effet posthume est soumis aux dispositions des articles 1984 à 2010 qui ne sont pas incompatibles
avec les dispositions de la présente section.
812-2
La rémunération du mandataire est une charge de la succession qui ouvre droit à réduction lorsqu'elle a
pour effet de priver les héritiers de tout ou partie de leur réserve. Les héritiers visés par le mandat ou leurs
représentants peuvent demander en justice la révision de la rémunération lorsqu'ils justifient de la nature
excessive de celle-ci au regard de la durée ou de la charge résultant du mandat.
La révocation pour cause de disparition de l'intérêt sérieux et légitime ne donne pas lieu à la restitution par le
mandataire de tout ou partie des sommes perçues au titre de sa rémunération, sauf si elles ont été excessives
eu égard à la durée ou à la charge effectivement assumée par le mandataire.
Sans préjudice de dommages et intérêts, lorsque la révocation est intervenue en raison d'une mauvaise
exécution de sa mission, le mandataire peut être tenu de restituer tout ou partie des sommes perçues au titre
de sa rémunération.
Le mandataire ne peut renoncer à poursuivre l'exécution du mandat qu'après avoir notifié sa décision aux
héritiers intéressés ou à leurs représentants.
Sauf convention contraire entre le mandataire et les héritiers intéressés ou leurs représentants, la renonciation
prend effet à l'issue d'un délai de trois mois à compter de la notification.
Sans préjudice de dommages et intérêts, le mandataire rémunéré par un capital peut être tenu de restituer tout
ou partie des sommes perçues.
Chaque année et en fin de mandat, le mandataire rend compte de sa gestion aux héritiers intéressés ou à leurs
représentants et les informe de l'ensemble des actes accomplis. A défaut, une révocation judiciaire peut être
demandée par tout intéressé.
Si le mandat prend fin par suite du décès du mandataire, cette obligation incombe à ses héritiers.
Les héritiers peuvent, d'un commun accord, confier l'administration de la succession à l'un d'eux ou à un tiers.
Le mandat est régi par les articles 1984 à 2010.
Lorsqu'un héritier au moins a accepté la succession à concurrence de l'actif net, le mandataire ne peut, même
avec l'accord de l'ensemble des héritiers, être désigné que par le juge. Le mandat est alors régi par les articles
813-1 à 814.
813-1 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Le juge peut désigner toute personne qualifiée, physique ou morale, en qualité de mandataire successoral, à
l'effet d'administrer provisoirement la succession en raison de l'inertie, de la carence ou de la faute d'un ou de
plusieurs héritiers dans cette administration, de leur mésentente, d'une opposition d'intérêts entre eux ou de la
complexité de la situation successorale.
La demande est formée par un héritier, un créancier, toute personne qui assurait, pour le compte de la personne
décédée, l'administration de tout ou partie de son patrimoine de son vivant, toute autre personne intéressée ou
par le ministère public.
813-2 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Le mandataire successoral ne peut agir que dans la mesure compatible avec les pouvoirs de celui qui a été
désigné en application du troisième alinéa de l'article 815-6, du mandataire désigné en application de l'article
812 ou de l'exécuteur testamentaire, nommé par le testateur en application de l'article 1025.
813-3 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
813-4 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Tant qu'aucun héritier n'a accepté la succession, le mandataire successoral ne peut accomplir que les actes
mentionnés à l'article 784, à l'exception de ceux prévus à son deuxième alinéa. Le juge peut également autoriser
tout autre acte que requiert l'intérêt de la succession. Il peut autoriser le mandataire successoral à dresser un
inventaire dans les formes prescrites à l'article 789, ou le demander d'office.
Dans la limite des pouvoirs qui lui sont conférés, le mandataire successoral représente l'ensemble des héritiers
pour les actes de la vie civile et en justice.
Il exerce ses pouvoirs alors même qu'il existe un mineur ou un majeur protégé parmi les héritiers.
Le paiement fait entre les mains du mandataire successoral est valable.
813-6 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Les actes visés à l'article 813-4 accomplis par le mandataire successoral dans le cadre de sa mission sont sans
effet sur l'option héréditaire.
A la demande de toute personne intéressée ou du ministère public, le juge peut dessaisir le mandataire
successoral de sa mission en cas de manquement caractérisé dans l'exercice de celle-ci. Il désigne alors un
autre mandataire successoral, pour une durée qu'il définit.
Chaque héritier peut exiger du mandataire successoral la consultation, à tout moment, des documents relatifs
à l'exécution de sa mission.
Chaque année et à la fin de sa mission, le mandataire successoral remet au juge et à chaque héritier sur sa
demande un rapport sur l'exécution de sa mission.
Le jugement désignant le mandataire successoral fixe la durée de sa mission ainsi que sa rémunération. A la
demande de l'une des personnes mentionnées au deuxième alinéa de l'article 813-1 ou à l'article 814-1, il peut
la proroger pour une durée qu'il détermine.
La mission cesse de plein droit par l'effet d'une convention d'indivision entre les héritiers ou par la signature
de l'acte de partage. Elle cesse également lorsque le juge constate l'exécution complète de la mission confiée
au mandataire successoral.
Lorsque la succession a été acceptée par au moins un héritier, soit purement et simplement, soit à concurrence
de l'actif net, le juge qui désigne le mandataire successoral en application des articles 813-1 et 814-1 peut
l'autoriser à effectuer l'ensemble des actes d'administration de la succession.
Il peut également l'autoriser, à tout moment, à réaliser des actes de disposition nécessaires à la bonne
administration de la succession et en déterminer les prix et stipulations.
814-1 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 1 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
En toute circonstance, l'héritier acceptant à concurrence de l'actif net peut demander au juge de désigner toute
personne qualifiée en qualité de mandataire successoral à l'effet de le substituer dans la charge d'administrer
et de liquider la succession.
Nul ne peut être contraint à demeurer dans l'indivision et le partage peut toujours être provoqué, à moins qu'il
n'y ait été sursis par jugement ou convention.
Les indivisaires peuvent passer des conventions relatives à l'exercice de leurs droits indivis, conformément
aux articles 1873-1 à 1873-18.
Tout indivisaire peut prendre les mesures nécessaires à la conservation des biens indivis même si elles ne
présentent pas un caractère d'urgence.
Il peut employer à cet effet les fonds de l'indivision détenus par lui et il est réputé en avoir la libre disposition
à l'égard des tiers.
A défaut de fonds de l'indivision, il peut obliger ses coïndivisaires à faire avec lui les dépenses nécessaires.
Lorsque des biens indivis sont grevés d'un usufruit, ces pouvoirs sont opposables à l'usufruitier dans la mesure
où celui-ci est tenu des réparations.
Le ou les indivisaires titulaires d'au moins deux tiers des droits indivis peuvent, à cette majorité :
1° Effectuer les actes d'administration relatifs aux biens indivis ;
2° Donner à l'un ou plusieurs des indivisaires ou à un tiers un mandat général d'administration ;
3° Vendre les meubles indivis pour payer les dettes et charges de l'indivision ;
4° Conclure et renouveler les baux autres que ceux portant sur un immeuble à usage agricole, commercial,
industriel ou artisanal.
Ils sont tenus d'en informer les autres indivisaires. A défaut, les décisions prises sont inopposables à ces
derniers.
Toutefois, le consentement de tous les indivisaires est requis pour effectuer tout acte qui ne ressortit pas à
l'exploitation normale des biens indivis et pour effectuer tout acte de disposition autre que ceux visés au 3°.
Si un indivisaire prend en main la gestion des biens indivis, au su des autres et néanmoins sans opposition de
leur part, il est censé avoir reçu un mandat tacite, couvrant les actes d'administration mais non les actes de
disposition ni la conclusion ou le renouvellement des baux.
Si l'un des indivisaires se trouve hors d'état de manifester sa volonté, un autre peut se faire habiliter par justice
à le représenter, d'une manière générale ou pour certains actes particuliers, les conditions et l'étendue de cette
représentation étant fixées par le juge.
A défaut de pouvoir légal, de mandat ou d'habilitation par justice, les actes faits par un indivisaire en
représentation d'un autre ont effet à l'égard de celui-ci, suivant les règles de la gestion d'affaires.
Un indivisaire peut être autorisé par justice à passer seul un acte pour lequel le consentement d'un coïndivisaire
serait nécessaire, si le refus de celui-ci met en péril l'intérêt commun.
Le juge ne peut, à la demande d'un nu-propriétaire, ordonner la vente de la pleine propriété d'un bien grevé
d'usufruit contre la volonté de l'usufruitier.
L'acte passé dans les conditions fixées par l'autorisation de justice est opposable à l'indivisaire dont le
consentement a fait défaut.
815-5-1
Sauf en cas de démembrement de la propriété du bien ou si l'un des indivisaires se trouve dans l'un des cas
prévus à l'article 836, l'aliénation d'un bien indivis peut être autorisée par le tribunal de grande instance, à la
demande de l'un ou des indivisaires titulaires d'au moins deux tiers des droits indivis, suivant les conditions
et modalités définies aux alinéas suivants.
Le ou les indivisaires titulaires d'au moins deux tiers des droits indivis expriment devant un notaire, à cette
majorité, leur intention de procéder à l'aliénation du bien indivis.
Dans le délai d'un mois suivant son recueil, le notaire fait signifier cette intention aux autres indivisaires.
Si l'un ou plusieurs des indivisaires s'opposent à l'aliénation du bien indivis ou ne se manifestent pas dans un
délai de trois mois à compter de la signification, le notaire le constate par procès-verbal.
Dans ce cas, le tribunal de grande instance peut autoriser l'aliénation du bien indivis si celle-ci ne porte pas
une atteinte excessive aux droits des autres indivisaires.
Cette aliénation s'effectue par licitation. Les sommes qui en sont retirées ne peuvent faire l'objet d'un remploi
sauf pour payer les dettes et charges de l'indivision.
L'aliénation effectuée dans les conditions fixées par l'autorisation du tribunal de grande instance est opposable
à l'indivisaire dont le consentement a fait défaut, sauf si l'intention d'aliéner le bien du ou des indivisaires
titulaires d'au moins deux tiers des droits indivis ne lui avait pas été signifiée selon les modalités prévues au
troisième alinéa.
Le président du tribunal de grande instance peut prescrire ou autoriser toutes les mesures urgentes que requiert
l'intérêt commun.
Il peut, notamment, autoriser un indivisaire à percevoir des débiteurs de l'indivision ou des dépositaires de
fonds indivis une provision destinée à faire face aux besoins urgents, en prescrivant, au besoin, les conditions
de l'emploi. Cette autorisation n'entraîne pas prise de qualité pour le conjoint survivant ou pour l'héritier.
Il peut également soit désigner un indivisaire comme administrateur en l'obligeant s'il y a lieu à donner caution,
soit nommer un séquestre. Les articles 1873-5 à 1873-9 du présent code s'appliquent en tant que de raison aux
pouvoirs et aux obligations de l'administrateur, s'ils ne sont autrement définis par le juge.
Le président du tribunal peut aussi interdire le déplacement des meubles corporels sauf à spécifier ceux dont
il attribue l'usage personnel à l'un ou à l'autre des ayants droit, à charge pour ceux-ci de donner caution s'il
l'estime nécessaire.
815-7-1
Quiconque perçoit des revenus ou expose des frais pour le compte de l'indivision doit en tenir un état qui est
à la disposition des indivisaires.
Chaque indivisaire peut user et jouir des biens indivis conformément à leur destination, dans la mesure
compatible avec le droit des autres indivisaires et avec l'effet des actes régulièrement passés au cours de
l'indivision. A défaut d'accord entre les intéressés, l'exercice de ce droit est réglé, à titre provisoire, par le
président du tribunal.
L'indivisaire qui use ou jouit privativement de la chose indivise est, sauf convention contraire, redevable d'une
indemnité.
Sont de plein droit indivis, par l'effet d'une subrogation réelle, les créances et indemnités qui remplacent des
biens indivis, ainsi que les biens acquis, avec le consentement de l'ensemble des indivisaires, en emploi ou
remploi des biens indivis.
Les fruits et les revenus des biens indivis accroissent à l'indivision, à défaut de partage provisionnel ou de tout
autre accord établissant la jouissance divise.
Aucune recherche relative aux fruits et revenus ne sera, toutefois, recevable plus de cinq ans après la date à
laquelle ils ont été perçus ou auraient pu l'être.
Chaque indivisaire a droit aux bénéfices provenant des biens indivis et supporte les pertes proportionnellement
à ses droits dans l'indivision.
Tout indivisaire peut demander sa part annuelle dans les bénéfices, déduction faite des dépenses entraînées par
les actes auxquels il a consenti ou qui lui sont opposables.
A défaut d'autre titre, l'étendue des droits de chacun dans l'indivision résulte de l'acte de notoriété ou de l'intitulé
d'inventaire établi par le notaire.
En cas de contestation, le président du tribunal de grande instance peut ordonner une répartition provisionnelle
des bénéfices sous réserve d'un compte à établir lors de la liquidation définitive.
A concurrence des fonds disponibles, il peut semblablement ordonner une avance en capital sur les droits de
l'indivisaire dans le partage à intervenir.
L'indivisaire qui gère un ou plusieurs biens indivis est redevable des produits nets de sa gestion. Il a droit à la
rémunération de son activité dans les conditions fixées à l'amiable ou, à défaut, par décision de justice.
815-13
Lorsqu'un indivisaire a amélioré à ses frais l'état d'un bien indivis, il doit lui en être tenu compte selon l'équité,
eu égard à ce dont la valeur du bien se trouve augmentée au temps du partage ou de l'aliénation. Il doit lui être
pareillement tenu compte des dépenses nécessaires qu'il a faites de ses deniers personnels pour la conservation
desdits biens, encore qu'elles ne les aient point améliorés.
Inversement, l'indivisaire répond des dégradations et détériorations qui ont diminué la valeur des biens indivis
par son fait ou par sa faute.
L'indivisaire qui entend céder, à titre onéreux, à une personne étrangère à l'indivision, tout ou partie de ses
droits dans les biens indivis ou dans un ou plusieurs de ces biens est tenu de notifier par acte extrajudiciaire
aux autres indivisaires le prix et les conditions de la cession projetée ainsi que les nom, domicile et profession
de la personne qui se propose d'acquérir.
Tout indivisaire peut, dans le délai d'un mois qui suit cette notification, faire connaître au cédant, par acte
extrajudiciaire, qu'il exerce un droit de préemption aux prix et conditions qui lui ont été notifiés.
En cas de préemption, celui qui l'exerce dispose pour la réalisation de l'acte de vente d'un délai de deux mois à
compter de la date d'envoi de sa réponse au vendeur. Passé ce délai, sa déclaration de préemption est nulle de
plein droit, quinze jours après une mise en demeure restée sans effet, et sans préjudice des dommages-intérêts
qui peuvent lui être demandés par le vendeur.
Si plusieurs indivisaires exercent leur droit de préemption, ils sont réputés, sauf convention contraire, acquérir
ensemble la portion mise en vente en proportion de leur part respective dans l'indivision.
Lorsque des délais de paiement ont été consentis par le cédant, l'article 828 est applicable.
S'il y a lieu à l'adjudication de tout ou partie des droits d'un indivisaire dans les biens indivis ou dans un ou
plusieurs de ces biens, l'avocat ou le notaire doit en informer les indivisaires par notification un mois avant la
date prévue pour la vente. Chaque indivisaire peut se substituer à l'acquéreur dans un délai d'un mois à compter
de l'adjudication, par déclaration au greffe ou auprès du notaire.
Le cahier des conditions de vente établi en vue de la vente doit faire mention des droits de substitution.
Est nulle toute cession ou toute licitation opérée au mépris des dispositions des articles 815-14 et 815-15.
L'action en nullité se prescrit par cinq ans. Elle ne peut être exercée que par ceux à qui les notifications devaient
être faites ou par leurs héritiers.
Les créanciers qui auraient pu agir sur les biens indivis avant qu'il y eût indivision, et ceux dont la créance
résulte de la conservation ou de la gestion des biens indivis, seront payés par prélèvement sur l'actif avant le
partage. Ils peuvent en outre poursuivre la saisie et la vente des biens indivis.
Les créanciers personnels d'un indivisaire ne peuvent saisir sa part dans les biens indivis, meubles ou
immeubles.
Ils ont toutefois la faculté de provoquer le partage au nom de leur débiteur ou d'intervenir dans le partage
provoqué par lui. Les coïndivisaires peuvent arrêter le cours de l'action en partage en acquittant l'obligation
au nom et en l'acquit du débiteur. Ceux qui exerceront cette faculté se rembourseront par prélèvement sur les
biens indivis.
Les dispositions des articles 815 à 815-17 sont applicables aux indivisions en usufruit en tant qu'elles sont
compatibles avec les règles de l'usufruit.
Les notifications prévues par les articles 815-14, 815-15 et 815-16 doivent être adressées à tout nu-propriétaire
et à tout usufruitier. Mais un usufruitier ne peut acquérir une part en nue-propriété que si aucun nu-propriétaire
ne s'en porte acquéreur ; un nu-propriétaire ne peut acquérir une part en usufruit que si aucun usufruitier ne
s'en porte acquéreur.
Le partage peut être demandé, même quand l'un des indivisaires a joui séparément de tout ou partie des biens
indivis, s'il n'y a pas eu d'acte de partage ou une possession suffisante pour acquérir la prescription.
Celui qui est en indivision pour la jouissance peut demander le partage de l'usufruit indivis par voie de
cantonnement sur un bien ou, en cas d'impossibilité, par voie de licitation de l'usufruit. Lorsqu'elle apparaît
seule protectrice de l'intérêt de tous les titulaires de droits sur le bien indivis, la licitation peut porter sur la
pleine propriété.
818 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 3 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
La même faculté appartient à l'indivisaire en nue-propriété pour la nue-propriété indivise. En cas de licitation
de la pleine propriété, le deuxième alinéa de l'article 815-5 est applicable.
Celui qui est pour partie plein propriétaire et qui se trouve en indivision avec des usufruitiers et des nus-
propriétaires peut user des facultés prévues aux articles 817 et 818.
Le deuxième alinéa de l'article 815-5 n'est pas applicable en cas de licitation en pleine propriété.
A la demande d'un indivisaire, le tribunal peut surseoir au partage pour deux années au plus si sa réalisation
immédiate risque de porter atteinte à la valeur des biens indivis ou si l'un des indivisaires ne peut
reprendre l'entreprise agricole, commerciale, industrielle, artisanale ou libérale dépendant de la succession
qu'à l'expiration de ce délai. Ce sursis peut s'appliquer à l'ensemble des biens indivis ou à certains d'entre eux
seulement.
S'il y a lieu, la demande de sursis au partage peut porter sur des droits sociaux.
821 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 3 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
A défaut d'accord amiable, l'indivision de toute entreprise agricole, commerciale, industrielle, artisanale ou
libérale, dont l'exploitation était assurée par le défunt ou par son conjoint, peut être maintenue dans les
conditions fixées par le tribunal à la demande des personnes mentionnées à l'article 822.
S'il y a lieu, la demande de maintien de l'indivision peut porter sur des droits sociaux.
Le tribunal statue en fonction des intérêts en présence et des moyens d'existence que la famille peut tirer des
biens indivis.
Le maintien de l'indivision demeure possible lors même que l'entreprise comprend des éléments dont l'héritier
ou le conjoint était déjà propriétaire ou copropriétaire avant l'ouverture de la succession.
L'indivision peut également être maintenue, à la demande des mêmes personnes et dans les conditions fixées
par le tribunal, en ce qui concerne la propriété du local d'habitation ou à usage professionnel qui, à l'époque
du décès, était effectivement utilisé pour cette habitation ou à cet usage par le défunt ou son conjoint. Il en est
de même des objets mobiliers garnissant le local d'habitation ou servant à l'exercice de la profession.
Si le défunt laisse un ou plusieurs descendants mineurs, le maintien de l'indivision peut être demandé soit par
le conjoint survivant, soit par tout héritier, soit par le représentant légal des mineurs.
A défaut de descendants mineurs, le maintien de l'indivision ne peut être demandé que par le conjoint survivant
et à la condition qu'il ait été, avant le décès, ou soit devenu du fait du décès, copropriétaire de l'entreprise ou
des locaux d'habitation ou à usage professionnel.
S'il s'agit d'un local d'habitation, le conjoint doit avoir résidé dans les lieux à l'époque du décès.
Le maintien dans l'indivision ne peut être prescrit pour une durée supérieure à cinq ans. Il peut être renouvelé,
dans le cas prévu au premier alinéa de l'article 822, jusqu'à la majorité du plus jeune des descendants et, dans
le cas prévu au deuxième alinéa du même article, jusqu'au décès du conjoint survivant.
Si des indivisaires entendent demeurer dans l'indivision, le tribunal peut, à la demande de l'un ou de plusieurs
d'entre eux, en fonction des intérêts en présence et sans préjudice de l'application des articles 831 à 832-3,
attribuer sa part à celui qui a demandé le partage.
S'il n'existe pas dans l'indivision une somme suffisante, le complément est versé par ceux des indivisaires qui
ont concouru à la demande, sans préjudice de la possibilité pour les autres indivisaires d'y participer, s'ils en
expriment la volonté. La part de chacun dans l'indivision est augmentée à proportion de son versement.
La masse partageable comprend les biens existant à l'ouverture de la succession, ou ceux qui leur ont été
subrogés, et dont le défunt n'a pas disposé à cause de mort, ainsi que les fruits y afférents.
Elle est augmentée des valeurs soumises à rapport ou à réduction, ainsi que des dettes des copartageants envers
le défunt ou envers l'indivision.
Si la consistance de la masse ne permet pas de former des lots d'égale valeur, leur inégalité se compense par
une soulte.
Le partage de la masse s'opère par tête. Toutefois, il se fait par souche quand il y a lieu à représentation. Une
fois opéré le partage par souche, une répartition distincte est opérée, le cas échéant, entre les héritiers de chaque
souche.
Lorsque le débiteur d'une soulte a obtenu des délais de paiement et que, par suite des circonstances
économiques, la valeur des biens qui lui sont échus a augmenté ou diminué de plus du quart depuis le partage,
les sommes restant dues augmentent ou diminuent dans la même proportion, sauf exclusion de cette variation
par les parties.
En vue de leur répartition, les biens sont estimés à leur valeur à la date de la jouissance divise telle qu'elle est
fixée par l'acte de partage, en tenant compte, s'il y a lieu, des charges les grevant.
Cette date est la plus proche possible du partage.
Cependant, le juge peut fixer la jouissance divise à une date plus ancienne si le choix de cette date apparaît
plus favorable à la réalisation de l'égalité.
Dans la formation et la composition des lots, on s'efforce d'éviter de diviser les unités économiques et autres
ensembles de biens dont le fractionnement entraînerait la dépréciation.
Le conjoint survivant ou tout héritier copropriétaire peut demander l'attribution préférentielle par voie de
partage, à charge de soulte s'il y a lieu, de toute entreprise, ou partie d'entreprise agricole, commerciale,
industrielle, artisanale ou libérale ou quote-part indivise d'une telle entreprise, même formée pour une part de
biens dont il était déjà propriétaire ou copropriétaire avant le décès, à l'exploitation de laquelle il participe ou
a participé effectivement. Dans le cas de l'héritier, la condition de participation peut être ou avoir été remplie
par son conjoint ou ses descendants.
S'il y a lieu, la demande d'attribution préférentielle peut porter sur des droits sociaux, sans préjudice de
l'application des dispositions légales ou des clauses statutaires sur la continuation d'une société avec le conjoint
survivant ou un ou plusieurs héritiers.
831-1
Au cas où ni le conjoint survivant, ni aucun héritier copropriétaire ne demande l'application des dispositions
prévues à l'article 831 ou de celles des articles 832 ou 832-1, l'attribution préférentielle prévue en matière
agricole peut être accordée à tout copartageant sous la condition qu'il s'oblige à donner à bail dans un délai de
six mois le bien considéré dans les conditions fixées au chapitre VI du titre Ier du livre IV du code rural et de
la pêche maritime à un ou plusieurs des cohéritiers remplissant les conditions personnelles prévues à l'article
831 ou à un ou plusieurs descendants de ces cohéritiers remplissant ces mêmes conditions.
Le conjoint survivant ou tout héritier copropriétaire peut également demander l'attribution préférentielle :
Section 1 : Des opérations de partage.
Chapitre VIII : Du partage. 831-3 p.209
1° De la propriété ou du droit au bail du local qui lui sert effectivement d'habitation, s'il y avait sa résidence
à l'époque du décès, et du mobilier le garnissant, ainsi que du véhicule du défunt dès lors que ce véhicule lui
est nécessaire pour les besoins de la vie courante ;
2° De la propriété ou du droit au bail du local à usage professionnel servant effectivement à l'exercice de sa
profession et des objets mobiliers nécessaires à l'exercice de sa profession ;
3° De l'ensemble des éléments mobiliers nécessaires à l'exploitation d'un bien rural cultivé par le défunt à
titre de fermier ou de métayer lorsque le bail continue au profit du demandeur ou lorsqu'un nouveau bail est
consenti à ce dernier.
L'attribution préférentielle visée au 1° de l'article 831-2 est de droit pour le conjoint survivant.
Les droits résultant de l'attribution préférentielle ne préjudicient pas aux droits viagers d'habitation et d'usage
que le conjoint peut exercer en vertu de l'article 764.
L'attribution préférentielle visée à l'article 831 est de droit pour toute exploitation agricole qui ne dépasse pas
les limites de superficie fixées par décret en Conseil d'Etat, si le maintien dans l'indivision n'a pas été ordonné.
832-1
Si le maintien dans l'indivision n'a pas été ordonné et à défaut d'attribution préférentielle en propriété dans les
conditions prévues à l'article 831 ou à l'article 832, le conjoint survivant ou tout héritier copropriétaire peut
demander l'attribution préférentielle de tout ou partie des biens et droits immobiliers à destination agricole
dépendant de la succession en vue de constituer avec un ou plusieurs cohéritiers et, le cas échéant, un ou
plusieurs tiers, un groupement foncier agricole.
Cette attribution est de droit si le conjoint survivant ou un ou plusieurs des cohéritiers remplissant les conditions
personnelles prévues à l'article 831, ou leurs descendants participant effectivement à l'exploitation, exigent
que leur soit donné à bail, dans les conditions fixées au chapitre VI du titre Ier du livre IV du code rural et de
la pêche maritime, tout ou partie des biens du groupement.
En cas de pluralité de demandes, les biens du groupement peuvent, si leur consistance le permet, faire l'objet
de plusieurs baux bénéficiant à des cohéritiers différents.
Si les clauses et conditions de ce bail ou de ces baux n'ont pas fait l'objet d'un accord, elles sont fixées par
le tribunal.
Les biens et droits immobiliers que les demandeurs n'envisagent pas d'apporter au groupement foncier
agricole, ainsi que les autres biens de la succession, sont attribués par priorité, dans les limites de leurs
droits successoraux respectifs, aux indivisaires qui n'ont pas consenti à la formation du groupement. Si ces
indivisaires ne sont pas remplis de leurs droits par l'attribution ainsi faite, une soulte doit leur être versée.
Sauf accord amiable entre les copartageants, la soulte éventuellement due est payable dans l'année suivant le
partage. Elle peut faire l'objet d'une dation en paiement sous la forme de parts du groupement foncier agricole,
à moins que les intéressés, dans le mois suivant la proposition qui leur en est faite, n'aient fait connaître leur
opposition à ce mode de règlement.
Le partage n'est parfait qu'après la signature de l'acte constitutif du groupement foncier agricole et, s'il y a lieu,
du ou des baux à long terme.
832-2
Si une exploitation agricole constituant une unité économique et non exploitée sous forme sociale n'est pas
maintenue dans l'indivision et n'a pas fait l'objet d'une attribution préférentielle dans les conditions prévues
aux articles 831, 832 ou 832-1, le conjoint survivant ou tout héritier copropriétaire qui désire poursuivre
l'exploitation à laquelle il participe ou a participé effectivement peut exiger, nonobstant toute demande de
licitation, que le partage soit conclu sous la condition que ses copartageants lui consentent un bail à long terme
dans les conditions fixées au chapitre VI du titre Ier du livre IV du code rural, sur les terres de l'exploitation
qui leur échoient. Dans le cas de l'héritier, la condition de participation peut avoir été remplie par son conjoint
ou ses descendants. Sauf accord amiable entre les parties, celui qui demande à bénéficier de ces dispositions
reçoit par priorité dans sa part les bâtiments d'exploitation et d'habitation.
Les dispositions qui précèdent sont applicables à une partie de l'exploitation agricole pouvant constituer une
unité économique. Cette unité économique peut être formée, pour une part, de biens dont le conjoint survivant
ou l'héritier était déjà propriétaire ou copropriétaire avant le décès.
Il est tenu compte, s'il y a lieu, de la dépréciation due à l'existence du bail dans l'évaluation des terres incluses
dans les différents lots.
Les articles L. 412-14 et L. 412-15 du code rural et de la pêche maritime déterminent les règles spécifiques
au bail mentionné au premier alinéa du présent article.
Si, en raison de l'inaptitude manifeste du ou des demandeurs à gérer tout ou partie de l'exploitation, les intérêts
des cohéritiers risquent d'être compromis, le tribunal peut décider qu'il n'y a pas lieu d'appliquer les trois
premiers alinéas du présent article.
L'attribution préférentielle peut être demandée conjointement par plusieurs successibles afin de conserver
ensemble le bien indivis.
A défaut d'accord amiable, la demande d'attribution préférentielle est portée devant le tribunal qui se prononce
en fonction des intérêts en présence.
En cas de demandes concurrentes, le tribunal tient compte de l'aptitude des différents postulants à gérer les
biens en cause et à s'y maintenir. Pour l'entreprise, le tribunal tient compte en particulier de la durée de la
participation personnelle à l'activité.
Les biens faisant l'objet de l'attribution sont estimés à leur valeur à la date fixée conformément à l'article 829.
Sauf accord amiable entre les copartageants, la soulte éventuellement due est payable comptant. Toutefois,
dans les cas prévus aux articles 831-3 et 832, l'attributaire peut exiger de ses copartageants, pour le paiement
d'une fraction de la soulte, égale au plus à la moitié, des délais ne pouvant excéder dix ans. Sauf convention
contraire, les sommes restant dues portent intérêt au taux légal.
En cas de vente de la totalité des biens attribués, la fraction de la soulte y afférente devient immédiatement
exigible ; en cas de ventes partielles, le produit de ces ventes est versé aux copartageants et imputé sur la
fraction de la soulte encore due.
Les dispositions des articles 831 à 832-4 profitent au conjoint ou à tout héritier appelé à succéder en vertu de
la loi, qu'il soit copropriétaire en pleine propriété ou en nue-propriété.
Ces dispositions, à l'exception de celles de l'article 832, profitent aussi à l'héritier ayant une vocation universelle
ou à titre universel à la succession en vertu d'un testament ou d'une institution contractuelle.
Le bénéficiaire de l'attribution préférentielle ne devient propriétaire exclusif du bien attribué qu'au jour du
partage définitif.
Jusqu'à cette date, il ne peut renoncer à l'attribution que lorsque la valeur du bien, telle que déterminée au jour
de cette attribution, a augmenté de plus du quart au jour du partage indépendamment de son fait personnel.
Si tous les indivisaires sont présents et capables, le partage peut intervenir dans la forme et selon les modalités
choisies par les parties.
Lorsque l'indivision porte sur des biens soumis à la publicité foncière, l'acte de partage est passé par acte notarié.
Si un indivisaire est présumé absent ou, par suite d'éloignement, se trouve hors d'état de manifester sa volonté,
un partage amiable peut intervenir dans les conditions prévues à l'article 116.
De même, si un indivisaire fait l'objet d'un régime de protection, un partage amiable peut intervenir dans les
conditions prévues aux titres X, XI et XII du livre Ier.
Si un indivisaire est défaillant, sans qu'il soit néanmoins dans l'un des cas prévus à l'article 836, il peut, à la
diligence d'un copartageant, être mis en demeure, par acte extrajudiciaire, de se faire représenter au partage
amiable.
Faute pour cet indivisaire d'avoir constitué mandataire dans les trois mois de la mise en demeure, un
copartageant peut demander au juge de désigner toute personne qualifiée qui représentera le défaillant jusqu'à
la réalisation complète du partage. Cette personne ne peut consentir au partage qu'avec l'autorisation du juge.
Le partage amiable peut être total ou partiel. Il est partiel lorsqu'il laisse subsister l'indivision à l'égard de
certains biens ou de certaines personnes.
Lorsque plusieurs indivisions existent exclusivement entre les mêmes personnes, qu'elles portent sur les mêmes
biens ou sur des biens différents, un partage amiable unique peut intervenir.
Le partage est fait en justice lorsque l'un des indivisaires refuse de consentir au partage amiable ou s'il s'élève
des contestations sur la manière d'y procéder ou de le terminer ou lorsque le partage amiable n'a pas été autorisé
ou approuvé dans l'un des cas prévus aux articles 836 et 837.
Lorsque plusieurs indivisions existent exclusivement entre les mêmes personnes, qu'elles portent sur les mêmes
biens ou sur des biens différents, un partage unique peut intervenir.
Le tribunal du lieu d'ouverture de la succession est exclusivement compétent pour connaître de l'action en
partage et des contestations qui s'élèvent soit à l'occasion du maintien de l'indivision soit au cours des opérations
de partage. Il ordonne les licitations et statue sur les demandes relatives à la garantie des lots entre les
copartageants et sur celles en nullité de partage ou en complément de part.
Si le notaire commis pour établir l'état liquidatif se heurte à l'inertie d'un indivisaire, il peut le mettre en
demeure, par acte extrajudiciaire, de se faire représenter.
Faute pour l'indivisaire d'avoir constitué mandataire dans les trois mois de la mise en demeure, le notaire
peut demander au juge de désigner toute personne qualifiée qui représentera le défaillant jusqu'à la réalisation
complète des opérations.
A tout moment, les copartageants peuvent abandonner les voies judiciaires et poursuivre le partage à l'amiable
si les conditions prévues pour un partage de cette nature sont réunies.
Tout héritier, même ayant accepté à concurrence de l'actif, venant à une succession, doit rapporter à ses
cohéritiers tout ce qu'il a reçu du défunt, par donations entre vifs, directement ou indirectement ; il ne peut
retenir les dons à lui faits par le défunt, à moins qu'ils ne lui aient été faits expressément hors part successorale.
Les legs faits à un héritier sont réputés faits hors part successorale, à moins que le testateur n'ait exprimé la
volonté contraire, auquel cas le légataire ne peut réclamer son legs qu'en moins prenant.
Les dons faits hors part successorale ne peuvent être retenus ni les legs réclamés par l'héritier venant à partage
que jusqu'à concurrence de la quotité disponible : l'excédent est sujet à réduction.
L'héritier qui renonce à la succession peut cependant retenir le don entre vifs ou réclamer le legs à lui fait
jusqu'à concurrence de la portion disponible à moins que le disposant ait expressément exigé le rapport en
cas de renonciation.
Dans ce cas, le rapport se fait en valeur. Lorsque la valeur rapportée excède les droits qu'il aurait dû avoir
dans le partage s'il y avait participé, l'héritier renonçant indemnise les héritiers acceptants à concurrence de
cet excédent.
Le donataire qui n'était pas héritier présomptif lors de la donation, mais qui se trouve successible au jour de
l'ouverture de la succession, ne doit pas le rapport, à moins que le donateur ne l'ait expressément exigé.
Les dons et legs faits au fils de celui qui se trouve successible à l'époque de l'ouverture de la succession sont
toujours réputés faits avec dispense du rapport.
Le père venant à la succession du donateur n'est pas tenu de les rapporter.
Pareillement, le fils venant de son chef à la succession du donateur n'est pas tenu de rapporter le don fait à son
père, même quand il aurait accepté la succession de celui-ci ; mais si le fils ne vient que par représentation, il
doit rapporter ce qui avait été donné à son père, même dans le cas où il aurait répudié sa succession.
Les dons et legs faits au conjoint d'un époux successible sont réputés faits avec dispense du rapport.
Si les dons et legs sont faits conjointement à deux époux, dont l'un seulement est successible, celui-ci en
rapporte la moitié ; si les dons sont faits à l'époux successible, il les rapporte en entier.
Le rapport est dû de ce qui a été employé pour l'établissement d'un des cohéritiers ou pour le paiement de
ses dettes.
Il est également dû en cas de donation de fruits ou de revenus, à moins que la libéralité n'ait été faite
expressément hors part successorale.
Les frais de nourriture, d'entretien, d'éducation, d'apprentissage, les frais ordinaires d'équipement, ceux de
noces et les présents d'usage ne doivent pas être rapportés, sauf volonté contraire du disposant.
Le caractère de présent d'usage s'apprécie à la date où il est consenti et compte tenu de la fortune du disposant.
Il en est de même des profits que l'héritier a pu retirer des conventions passées avec le défunt, si ces conventions
ne présentaient aucun avantage indirect, lorsqu'elles ont été faites.
Pareillement, il n'est pas dû de rapport pour les associations faites sans fraude entre le défunt et l'un de ses
héritiers, lorsque les conditions en ont été réglées par un acte authentique.
Le bien qui a péri par cas fortuit et sans la faute du donataire n'est pas sujet à rapport.
Toutefois, si ce bien a été reconstitué au moyen d'une indemnité perçue en raison de sa perte, le donataire doit
le rapporter dans la proportion où l'indemnité a servi à sa reconstitution.
Si l'indemnité n'a pas été utilisée à cette fin, elle est elle-même sujette à rapport.
Les fruits des choses sujettes à rapport sont dus à compter du jour de l'ouverture de la succession.
Les intérêts ne sont dus qu'à compter du jour où le montant du rapport est déterminé.
Le rapport n'est dû que par le cohéritier à son cohéritier ; il n'est pas dû aux légataires ni aux créanciers de
la succession.
Le rapport se fait en moins prenant, sauf dans le cas du deuxième alinéa de l'article 845.
Il ne peut être exigé en nature, sauf stipulation contraire de l'acte de donation.
Dans le cas d'une telle stipulation, les aliénations et constitutions de droits réels consenties par le donataire
s'éteindront par l'effet du rapport à moins que le donateur n'y ait consenti.
L'héritier a aussi la faculté de rapporter en nature le bien donné qui lui appartient encore à condition que ce
bien soit libre de toute charge ou occupation dont il n'aurait pas déjà été grevé à l'époque de la donation.
Le rapport est dû de la valeur du bien donné à l'époque du partage, d'après son état à l'époque de la donation.
Si le bien a été aliéné avant le partage, on tient compte de la valeur qu'il avait à l'époque de l'aliénation. Si
un nouveau bien a été subrogé au bien aliéné, on tient compte de la valeur de ce nouveau bien à l'époque
du partage, d'après son état à l'époque de l'acquisition. Toutefois, si la dépréciation du nouveau bien était, en
raison de sa nature, inéluctable au jour de son acquisition, il n'est pas tenu compte de la subrogation.
Le tout sauf stipulation contraire dans l'acte de donation.
S'il résulte d'une telle stipulation que la valeur sujette à rapport est inférieure à la valeur du bien déterminé
selon les règles d'évaluation prévues par l'article 922 ci-dessous, cette différence forme un avantage indirect
acquis au donataire hors part successorale.
860-1 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 5 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Le rapport d'une somme d'argent est égal à son montant. Toutefois, si elle a servi à acquérir un bien, le rapport
est dû de la valeur de ce bien, dans les conditions prévues à l'article 860.
861
Lorsque le rapport se fait en nature et que l'état des objets donnés a été amélioré par le fait du donataire, il
doit lui en être tenu compte, eu égard à ce dont leur valeur se trouve augmentée au temps du partage ou de
l'aliénation.
Il doit être pareillement tenu compte au donataire des dépenses nécessaires qu'il a faites pour la conservation
du bien, encore qu'elles ne l'aient point amélioré.
862
Le cohéritier qui fait le rapport en nature peut retenir la possession du bien donné jusqu'au remboursement
effectif des sommes qui lui sont dues pour dépenses ou améliorations.
Le donataire, de son côté, doit, en cas de rapport en nature, tenir compte des dégradations et détériorations qui
ont diminué la valeur du bien donné par son fait ou par sa faute.
Lorsque la masse partageable comprend une créance à l'encontre de l'un des copartageants, exigible ou non,
ce dernier en est alloti dans le partage à concurrence de ses droits dans la masse.
A due concurrence, la dette s'éteint par confusion. Si son montant excède les droits du débiteur dans cette
masse, il doit le paiement du solde sous les conditions et délais qui affectaient l'obligation.
Sauf lorsqu'elle est relative aux biens indivis, la créance n'est pas exigible avant la clôture des opérations de
partage. Toutefois, l'héritier débiteur peut décider à tout moment de s'en acquitter volontairement.
Les sommes rapportables produisent intérêt au taux légal, sauf stipulation contraire.
Ces intérêts courent depuis l'ouverture de la succession lorsque l'héritier en était débiteur envers le défunt et à
compter du jour où la dette est exigible, lorsque celle-ci est survenue durant l'indivision.
Lorsque le copartageant a lui-même une créance à faire valoir, il n'est alloti de sa dette que si, balance faite,
le compte présente un solde en faveur de la masse indivise.
Les cohéritiers contribuent entre eux au paiement des dettes et charges de la succession, chacun dans la
proportion de ce qu'il y prend.
Le légataire à titre universel contribue avec les héritiers, au prorata de son émolument ; mais le légataire
particulier n'est pas tenu des dettes et charges, sauf toutefois l'action hypothécaire sur l'immeuble légué.
Lorsque des immeubles d'une succession sont grevés de rentes par hypothèque spéciale, chacun des cohéritiers
peut exiger que les rentes soient remboursées et les immeubles rendus libres avant qu'il soit procédé à la
formation des lots. Si les cohéritiers partagent la succession dans l'état où elle se trouve, l'immeuble grevé
doit être estimé au même taux que les autres immeubles ; il est fait déduction du capital de la rente sur le prix
total ; l'héritier dans le lot duquel tombe cet immeuble demeure seul chargé du service de la rente et il doit
en garantir ses cohéritiers.
Les héritiers sont tenus des dettes et charges de la succession, personnellement pour leur part successorale,
et hypothécairement pour le tout ; sauf leur recours soit contre leurs cohéritiers, soit contre les légataires
universels, à raison de la part pour laquelle ils doivent y contribuer.
Le légataire particulier qui a acquitté la dette dont l'immeuble légué était grevé demeure subrogé aux droits
du créancier contre les héritiers.
Le cohéritier qui, par l'effet de l'hypothèque, a payé au-delà de sa part de la dette commune, n'a de recours
contre les autres cohéritiers, que pour la part que chacun d'eux doit personnellement en supporter, même dans
le cas où le cohéritier qui a payé la dette se serait fait subroger aux droits des créanciers ; sans préjudice
néanmoins des droits d'un cohéritier qui, par l'effet de l'acceptation à concurrence de l'actif net, aurait conservé
la faculté de réclamer le paiement de sa créance personnelle, comme tout autre créancier.
En cas d'insolvabilité d'un des cohéritiers, sa part dans la dette hypothécaire est répartie sur tous les autres,
au marc le franc.
Le titre exécutoire contre le défunt l'est aussi contre l'héritier, huit jours après que la signification lui en a
été faite.
Les créanciers du défunt et les légataires de sommes d'argent peuvent demander à être préférés sur l'actif
successoral à tout créancier personnel de l'héritier.
Réciproquement, les créanciers personnels de l'héritier peuvent demander à être préférés à tout créancier du
défunt sur les biens de l'héritier non recueillis au titre de la succession.
Le droit de préférence donne lieu au privilège sur les immeubles prévu au 6° de l'article 2374 et il est sujet
à inscription conformément à l'article 2383.
Ce droit peut s'exercer par tout acte par lequel un créancier manifeste au créancier concurrent son intention
d'être préféré sur un bien déterminé.
Il se prescrit, relativement aux meubles, par deux ans à compter de l'ouverture de la succession.
A l'égard des immeubles, l'action peut être exercée tant qu'ils demeurent entre les mains de l'héritier.
Les créanciers d'un copartageant, pour éviter que le partage ne soit fait en fraude de leurs droits, peuvent
s'opposer à ce qu'il y soit procédé hors de leur présence : ils ont le droit d'y intervenir à leurs frais ; mais ils
ne peuvent attaquer un partage consommé, à moins toutefois qu'il n'y ait été procédé sans eux et au préjudice
d'une opposition qu'ils auraient formée.
Chaque cohéritier est censé avoir succédé seul et immédiatement à tous les effets compris dans son lot, ou à
lui échus sur licitation, et n'avoir jamais eu la propriété des autres effets de la succession.
Il en est de même des biens qui lui sont advenus par tout autre acte ayant pour effet de faire cesser l'indivision.
Il n'est pas distingué selon que l'acte fait cesser l'indivision en tout ou partie, à l'égard de certains biens ou
de certains héritiers seulement.
Toutefois, les actes valablement accomplis soit en vertu d'un mandat des coïndivisaires, soit en vertu d'une
autorisation judiciaire, conservent leurs effets quelle que soit, lors du partage, l'attribution des biens qui en
ont fait l'objet.
Les cohéritiers demeurent respectivement garants, les uns envers les autres, des troubles et évictions seulement
qui procèdent d'une cause antérieure au partage. Ils sont également garants de l'insolvabilité du débiteur d'une
dette mise dans le lot d'un copartageant, révélée avant le partage.
La garantie n'a pas lieu si l'espèce d'éviction soufferte a été exceptée par une clause particulière et expresse de
l'acte de partage ; elle cesse si c'est par sa faute que le cohéritier souffre l'éviction.
Chacun des cohéritiers est personnellement obligé, à proportion de son émolument, d'indemniser le cohéritier
évincé de la perte qu'il a subie, évaluée au jour de l'éviction.
Si l'un des cohéritiers se trouve insolvable, la portion dont il est tenu doit être également répartie entre le garanti
et tous les cohéritiers solvables.
L'action en garantie se prescrit par deux ans à compter de l'éviction ou de la découverte du trouble.
Le copartageant qui a aliéné son lot en tout ou partie n'est plus recevable à intenter une action fondée sur le
dol, l'erreur ou la violence, si l'aliénation qu'il a faite est postérieure à la découverte du dol ou de l'erreur ou
à la cessation de la violence.
Lorsque l'un des copartageants établit avoir subi une lésion de plus du quart, le complément de sa part lui est
fourni, au choix du défendeur, soit en numéraire, soit en nature. Pour apprécier s'il y a eu lésion, on estime les
objets suivant leur valeur à l'époque du partage.
L'action en complément de part se prescrit par deux ans à compter du partage.
L'action en complément de part est admise contre tout acte, quelle que soit sa dénomination, dont l'objet est
de faire cesser l'indivision entre copartageants.
L'action n'est plus admise lorsqu'une transaction est intervenue à la suite du partage ou de l'acte qui en tient
lieu sur les difficultés que présentait ce partage ou cet acte.
En cas de partages partiels successifs, la lésion s'apprécie sans tenir compte ni du partage partiel déjà intervenu
lorsque celui-ci a rempli les parties de leurs droits par parts égales ni des biens non encore partagés.
L'action en complément de part n'est pas admise contre une vente de droits indivis faite sans fraude à un
indivisaire par ses co-indivisaires ou par l'un d'eux, lorsque la cession comporte un aléa défini dans l'acte et
expressément accepté par le cessionnaire.
La simple omission d'un bien indivis donne lieu à un partage complémentaire portant sur ce bien.
La libéralité est l'acte par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses
droits au profit d'une autre personne.
Il ne peut être fait de libéralité que par donation entre vifs ou par testament.
La donation entre vifs est un acte par lequel le donateur se dépouille actuellement et irrévocablement de la
chose donnée en faveur du donataire qui l'accepte.
Le testament est un acte par lequel le testateur dispose, pour le temps où il n'existera plus, de tout ou partie
de ses biens ou de ses droits et qu'il peut révoquer.
La disposition par laquelle une personne est chargée de conserver et de rendre à un tiers ne produit d'effet que
dans le cas où elle est autorisée par la loi.
898
La disposition par laquelle un tiers serait appelé à recueillir le don, la succession ou le legs, dans le cas où le
donataire, l'héritier institué ou le légataire ne le recueillerait pas, ne sera pas regardée comme une substitution
et sera valable.
Il en sera de même de la disposition entre vifs ou testamentaire par laquelle l'usufruit sera donné à l'un et la
nue-propriété à l'autre.
Dans toute disposition entre vifs ou testamentaire, les conditions impossibles, celles qui sont contraires aux
lois ou aux moeurs, seront réputées non écrites.
Les clauses d'inaliénabilité affectant un bien donné ou légué ne sont valables que si elles sont temporaires
et justifiées par un intérêt sérieux et légitime. Même dans ce cas, le donataire ou le légataire peut être
judiciairement autorisé à disposer du bien si l'intérêt qui avait justifié la clause a disparu ou s'il advient qu'un
intérêt plus important l'exige.
Les dispositions du présent article ne préjudicient pas aux libéralités consenties à des personnes morales ou
mêmes à des personnes physiques à charge de constituer des personnes morales.
Tout gratifié peut demander que soient révisées en justice les conditions et charges grevant les donations ou
legs qu'il a reçus, lorsque, par suite d'un changement de circonstances, l'exécution en est devenue pour lui soit
extrêmement difficile, soit sérieusement dommageable.
La demande en révision est formée par voie principale ; elle peut l'être aussi par voie reconventionnelle, en
réponse à l'action en exécution ou en révocation que les héritiers du disposant ont introduite.
Elle est formée contre les héritiers ; elle l'est en même temps contre le ministère public s'il y a doute sur
l'existence ou l'identité de certains d'entre eux ; s'il n'y a pas d'héritier connu, elle est formée contre le ministère
public.
Celui-ci doit, dans tous les cas, avoir communication de l'affaire.
Le juge saisi de la demande en révision peut, selon les cas et même d'office, soit réduire en quantité ou
périodicité les prestations grevant la libéralité, soit en modifier l'objet en s'inspirant de l'intention du disposant,
soit même les regrouper, avec des prestations analogues résultant d'autres libéralités.
Il peut autoriser l'aliénation de tout ou partie des biens faisant l'objet de la libéralité en ordonnant que le prix
en sera employé à des fins en rapport avec la volonté du disposant.
Il prescrit les mesures propres à maintenir, autant qu'il est possible, l'appellation que le disposant avait entendu
donner à sa libéralité.
La demande n'est recevable que dix années après la mort du disposant ou, en cas de demandes successives,
dix années après le jugement qui a ordonné la précédente révision.
La personne gratifiée doit justifier des diligences qu'elle a faites, dans l'intervalle, pour exécuter ses obligations.
La tierce opposition à l'encontre du jugement faisant droit à la demande en révision n'est recevable qu'en cas
de fraude imputable au donataire ou légataire.
La rétractation ou la réformation du jugement attaqué n'ouvre droit à aucune action contre le tiers acquéreur
de bonne foi.
Si, postérieurement à la révision, l'exécution des conditions ou des charges, telle qu'elle était prévue à l'origine,
redevient possible, elle pourra être demandée par les héritiers.
Est réputée non écrite toute clause par laquelle le disposant prive de la libéralité celui qui mettrait en cause la
validité d'une clause d'inaliénabilité ou demanderait l'autorisation d'aliéner.
Pour faire une libéralité, il faut être sain d'esprit. La libéralité est nulle lorsque le consentement a été vicié par
l'erreur, le dol ou la violence.
Toutes personnes peuvent disposer et recevoir soit par donation entre vifs, soit par testament, excepté celles
que la loi en déclare incapables.
Le mineur âgé de moins de seize ans ne pourra aucunement disposer, sauf ce qui est réglé au chapitre IX du
présent titre.
Le mineur, parvenu à l'âge de seize ans et non émancipé, ne pourra disposer que par testament, et jusqu'à
concurrence seulement de la moitié des biens dont la loi permet au majeur de disposer.
Toutefois, s'il est appelé sous les drapeaux pour une campagne de guerre, il pourra, pendant la durée des
hostilités, disposer de la même quotité que s'il était majeur, en faveur de l'un quelconque de ses parents ou de
plusieurs d'entre eux et jusqu'au sixième degré inclusivement ou encore en faveur de son conjoint survivant.
A défaut de parents au sixième degré inclusivement, le mineur pourra disposer comme le ferait un majeur.
Pour être capable de recevoir entre vifs, il suffit d'être conçu au moment de la donation.
Pour être capable de recevoir par testament, il suffit d'être conçu à l'époque du décès du testateur.
Chapitre II : De la capacité de disposer ou de recevoir par donation entre vifs ou par testament.
Chapitre II : De la capacité de disposer ou de recevoir par donation entre vifs ou par testament. 907 p.221
Néanmoins, la donation ou le testament n'auront leur effet qu'autant que l'enfant sera né viable.
Le mineur, quoique parvenu à l'âge de seize ans, ne pourra, même par testament, disposer au profit de son
tuteur.
Le mineur, devenu majeur ou émancipé, ne pourra disposer, soit par donation entre vifs, soit par testament, au
profit de celui qui aura été son tuteur, si le compte définitif de la tutelle n'a été préalablement rendu et apuré.
Sont exceptés, dans les deux cas ci-dessus, les ascendants des mineurs, qui sont ou qui ont été leurs tuteurs.
Les membres des professions médicales et de la pharmacie, ainsi que les auxiliaires médicaux qui ont prodigué
des soins à une personne pendant la maladie dont elle meurt ne peuvent profiter des dispositions entre vifs ou
testamentaires qu'elle aurait faites en leur faveur pendant le cours de celle-ci.
Les mandataires judiciaires à la protection des majeurs et les personnes morales au nom desquelles ils exercent
leurs fonctions ne peuvent pareillement profiter des dispositions entre vifs ou testamentaires que les personnes
dont ils assurent la protection auraient faites en leur faveur quelle que soit la date de la libéralité.
Sont exceptées :
1° Les dispositions rémunératoires faites à titre particulier, eu égard aux facultés du disposant et aux services
rendus ;
2° Les dispositions universelles, dans le cas de parenté jusqu'au quatrième degré inclusivement, pourvu
toutefois que le décédé n'ait pas d'héritiers en ligne directe ; à moins que celui au profit de qui la disposition
a été faite ne soit lui-même du nombre de ces héritiers.
Les mêmes règles seront observées à l'égard du ministre du culte.
910
I. - Les dispositions entre vifs ou par testament au profit des établissements de santé, des établissements sociaux
et médico-sociaux ou d'établissements d'utilité publique n'ont leur effet qu'autant qu'elles sont autorisées par
arrêté du représentant de l'Etat dans le département.
II. - Toutefois, les dispositions entre vifs ou par testament au profit des fondations, des congrégations et des
associations ayant la capacité à recevoir des libéralités et, dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin
et de la Moselle, des établissements publics du culte et des associations inscrites de droit local, à l'exception
des associations ou fondations dont les activités ou celles de leurs dirigeants sont visées à l'article 1 de la loi n°
2001-504 du 12 juin 2001 tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant
atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales, sont acceptées librement par celles-ci.
Si le représentant de l'Etat dans le département constate que l'organisme légataire ou donataire ne satisfait pas
aux conditions légales exigées pour avoir la capacité juridique à recevoir des libéralités ou qu'il n'est pas apte
à utiliser la libéralité conformément à son objet statutaire, il peut former opposition à la libéralité, dans des
conditions précisées par décret, la privant ainsi d'effet.
Le troisième alinéa n'est pas applicable aux dispositions entre vifs ou par testament au profit des associations
et fondations reconnues d'utilité publique, des associations dont la mission a été reconnue d'utilité publique
et des fondations relevant des articles 80 à 88 du code civil local applicable aux départements du Bas-Rhin,
du Haut-Rhin et de la Moselle.
III. - Les libéralités consenties à des Etats étrangers ou à des établissements étrangers habilités par leur
droit national à recevoir des libéralités sont acceptées librement par ces Etats ou par ces établissements, sauf
opposition formée par l'autorité compétente, dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.
Toute libéralité au profit d'une personne physique ou d'une personne morale, frappée d'une incapacité de
recevoir à titre gratuit, est nulle, qu'elle soit déguisée sous la forme d'un contrat onéreux ou faite sous le nom
de personnes interposées, physiques ou morales.
Chapitre II : De la capacité de disposer ou de recevoir par donation entre vifs ou par testament.
p.222 912 Code civil
Sont présumés personnes interposées, jusqu'à preuve contraire, les père et mère, les enfants et descendants,
ainsi que l'époux de la personne incapable.
La réserve héréditaire est la part des biens et droits successoraux dont la loi assure la dévolution libre de charges
à certains héritiers dits réservataires, s'ils sont appelés à la succession et s'ils l'acceptent.
La quotité disponible est la part des biens et droits successoraux qui n'est pas réservée par la loi et dont le
défunt a pu disposer librement par des libéralités.
Les libéralités, soit par actes entre vifs, soit par testament, ne pourront excéder la moitié des biens du disposant,
s'il ne laisse à son décès qu'un enfant ; le tiers, s'il laisse deux enfants ; le quart, s'il en laisse trois ou un plus
grand nombre.
L'enfant qui renonce à la succession n'est compris dans le nombre d'enfants laissés par le défunt que s'il est
représenté ou s'il est tenu au rapport d'une libéralité en application des dispositions de l'article 845.
Sont compris dans l'article 913, sous le nom d'enfants, les descendants en quelque degré que ce soit, encore
qu'ils ne doivent être comptés que pour l'enfant dont ils tiennent la place dans la succession du disposant.
Les libéralités, par actes entre vifs ou par testament, ne pourront excéder les trois quarts des biens si, à défaut
de descendant, le défunt laisse un conjoint survivant, non divorcé.
A défaut de descendant et de conjoint survivant non divorcé, les libéralités par actes entre vifs ou testamentaires
pourront épuiser la totalité des biens.
Si la disposition par acte entre vifs ou par testament est d'un usufruit ou d'une rente viagère dont la valeur
excède la quotité disponible, les héritiers au profit desquels la loi fait une réserve, auront l'option, ou d'exécuter
cette disposition, ou de faire l'abandon de la propriété de la quotité disponible.
La valeur en pleine propriété des biens aliénés, soit à charge de rente viagère, soit à fonds perdus, ou avec
réserve d'usufruit à l'un des successibles en ligne directe, est imputée sur la quotité disponible. L'éventuel
excédent est sujet à réduction. Cette imputation et cette réduction ne peuvent être demandées que par ceux des
autres successibles en ligne directe qui n'ont pas consenti à ces aliénations.
La quotité disponible pourra être donnée en tout ou en partie soit par acte entre vifs, soit par testament, aux
enfants ou autres successibles du donateur, sans être sujette au rapport par le donataire ou le légataire venant
à la succession, pourvu qu'en ce qui touche les dons la disposition ait été faite expressément et hors part
successorale.
La déclaration que la donation est hors part successorale pourra être faite, soit par l'acte qui contiendra la
disposition, soit postérieurement, dans la forme des dispositions entre vifs ou testamentaires.
La donation faite en avancement de part successorale à un héritier réservataire qui accepte la succession
s'impute sur sa part de réserve et, subsidiairement, sur la quotité disponible, s'il n'en a pas été autrement convenu
dans l'acte de donation.L'excédent est sujet à réduction.
La donation faite en avancement de part successorale à un héritier réservataire qui renonce à la succession
est traitée comme une donation faite hors part successorale. Toutefois, lorsqu'il est astreint au rapport en
application des dispositions de l'article 845, l'héritier qui renonce est traité comme un héritier acceptant pour
la réunion fictive l'imputation et, le cas échéant, la réduction de la libéralité qui lui a été consentie.
La libéralité faite hors part successorale s'impute sur la quotité disponible. L'excédent est sujet à réduction.
Les libéralités, directes ou indirectes, qui portent atteinte à la réserve d'un ou plusieurs héritiers, sont réductibles
à la quotité disponible lors de l'ouverture de la succession.
La réduction des dispositions entre vifs ne pourra être demandée que par ceux au profit desquels la loi fait la
réserve, par leurs héritiers ou ayants cause : les donataires, les légataires, ni les créanciers du défunt ne pourront
demander cette réduction, ni en profiter.
Le délai de prescription de l'action en réduction est fixé à cinq ans à compter de l'ouverture de la succession,
ou à deux ans à compter du jour où les héritiers ont eu connaissance de l'atteinte portée à leur réserve, sans
jamais pouvoir excéder dix ans à compter du décès.
La réduction se détermine en formant une masse de tous les biens existant au décès du donateur ou testateur.
Les biens dont il a été disposé par donation entre vifs sont fictivement réunis à cette masse, d'après leur état à
l'époque de la donation et leur valeur à l'ouverture de la succession, après qu'en ont été déduites les dettes ou les
charges les grevant. Si les biens ont été aliénés, il est tenu compte de leur valeur à l'époque de l'aliénation. S'il
y a eu subrogation, il est tenu compte de la valeur des nouveaux biens au jour de l'ouverture de la succession,
d'après leur état à l'époque de l'acquisition. Toutefois, si la dépréciation des nouveaux biens était, en raison de
leur nature, inéluctable au jour de leur acquisition, il n'est pas tenu compte de la subrogation.
On calcule sur tous ces biens, eu égard à la qualité des héritiers qu'il laisse, quelle est la quotité dont le défunt
a pu disposer.
Il n'y aura jamais lieu à réduire les donations entre vifs, qu'après avoir épuisé la valeur de tous les biens compris
dans les dispositions testamentaires ; et lorsqu'il y aura lieu à cette réduction, elle se fera en commençant par
la dernière donation, et ainsi de suite en remontant des dernières aux plus anciennes.
Lorsque la libéralité excède la quotité disponible, le gratifié, successible ou non successible, doit indemniser
les héritiers réservataires à concurrence de la portion excessive de la libéralité, quel que soit cet excédent.
Le paiement de l'indemnité par l'héritier réservataire se fait en moins prenant et en priorité par voie d'imputation
sur ses droits dans la réserve.
Le gratifié peut exécuter la réduction en nature, par dérogation à l'article 924, lorsque le bien donné ou légué
lui appartient encore et qu'il est libre de toute charge dont il n'aurait pas déjà été grevé à la date de la libéralité,
ainsi que de toute occupation dont il n'aurait pas déjà fait l'objet à cette même date.
Cette faculté s'éteint s'il n'exprime pas son choix pour cette modalité de réduction dans un délai de trois mois
à compter de la date à laquelle un héritier réservataire l'a mis en demeure de prendre parti.
Le montant de l'indemnité de réduction se calcule d'après la valeur des biens donnés ou légués à l'époque du
partage ou de leur aliénation par le gratifié et en fonction de leur état au jour où la libéralité a pris effet. S'il y
a eu subrogation, le calcul de l'indemnité de réduction tient compte de la valeur des nouveaux biens à l'époque
du partage, d'après leur état à l'époque de l'acquisition. Toutefois, si la dépréciation des nouveaux biens était,
en raison de leur nature, inéluctable au jour de leur acquisition, il n'est pas tenu compte de la subrogation.
924-3 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 13 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
L'indemnité de réduction est payable au moment du partage, sauf accord entre les cohéritiers. Toutefois, lorsque
la libéralité a pour objet un des biens pouvant faire l'objet d'une attribution préférentielle, des délais peuvent
être accordés par le tribunal, compte tenu des intérêts en présence, s'ils ne l'ont pas été par le disposant. L'octroi
de ces délais ne peut, en aucun cas, avoir pour effet de différer le paiement de l'indemnité au-delà de dix années
à compter de l'ouverture de la succession. Les dispositions de l'article 828 sont alors applicables au paiement
des sommes dues.
A défaut de convention ou de stipulation contraire, ces sommes sont productives d'intérêt au taux légal à
compter de la date à laquelle le montant de l'indemnité de réduction a été fixé. Les avantages résultant des
délais et modalités de paiement accordés ne constituent pas une libéralité.
En cas de vente de la totalité du bien donné ou légué, les sommes restant dues deviennent immédiatement
exigibles ; en cas de ventes partielles, le produit de ces ventes est versé aux cohéritiers et imputé sur les sommes
encore dues.
924-4
Après discussion préalable des biens du débiteur de l'indemnité en réduction et en cas d'insolvabilité de
ce dernier, les héritiers réservataires peuvent exercer l'action en réduction ou revendication contre les tiers
détenteurs des immeubles faisant partie des libéralités et aliénés par le gratifié.L'action est exercée de la même
manière que contre les gratifiés eux-mêmes et suivant l'ordre des dates des aliénations, en commençant par la
plus récente. Elle peut être exercée contre les tiers détenteurs de meubles lorsque l'article 2276 ne peut être
invoqué.
Lorsque, au jour de la donation ou postérieurement, le donateur et tous les héritiers réservataires présomptifs
ont consenti à l'aliénation du bien donné, aucun héritier réservataire, même né après que le consentement de
tous les héritiers intéressés a été recueilli, ne peut exercer l'action contre les tiers détenteurs. S'agissant des
biens légués, cette action ne peut plus être exercée lorsque les héritiers réservataires ont consenti à l'aliénation.
Lorsque les dispositions testamentaires excéderont soit la quotité disponible, soit la portion de cette quotité
qui resterait après avoir déduit la valeur des donations entre vifs, la réduction sera faite au marc le franc, sans
aucune distinction entre les legs universels et les legs particuliers.
Néanmoins dans tous les cas où le testateur aura expressément déclaré qu'il entend que tel legs soit acquitté
de préférence aux autres, cette préférence aura lieu ; et le legs qui en sera l'objet ne sera réduit qu'autant que
la valeur des autres ne remplirait pas la réserve légale.
Lorsque la réduction s'exécute en nature, le donataire restitue les fruits de ce qui excède la portion disponible,
à compter du jour du décès du donateur, si la demande en réduction est faite dans l'année ; sinon, du jour de
la demande.
Tout héritier réservataire présomptif peut renoncer à exercer une action en réduction dans une succession
non ouverte. Cette renonciation doit être faite au profit d'une ou de plusieurs personnes déterminées. La
renonciation n'engage le renonçant que du jour où elle a été acceptée par celui dont il a vocation à hériter.
La renonciation peut viser une atteinte portant sur la totalité de la réserve ou sur une fraction seulement. Elle
peut également ne viser que la réduction d'une libéralité portant sur un bien déterminé.
L'acte de renonciation ne peut créer d'obligations à la charge de celui dont on a vocation à hériter ou être
conditionné à un acte émanant de ce dernier.
La renonciation est établie par acte authentique spécifique reçu par deux notaires. Elle est signée séparément
par chaque renonçant en présence des seuls notaires. Elle mentionne précisément ses conséquences juridiques
futures pour chaque renonçant.
La renonciation est nulle lorsqu'elle n'a pas été établie dans les conditions fixées au précédent alinéa, ou lorsque
le consentement du renonçant a été vicié par l'erreur, le dol ou la violence.
La renonciation peut être faite dans le même acte par plusieurs héritiers réservataires.
La capacité requise du renonçant est celle exigée pour consentir une donation entre vifs. Toutefois, le mineur
émancipé ne peut renoncer par anticipation à l'action en réduction.
La renonciation, quelles que soient ses modalités, ne constitue pas une libéralité.
La renonciation ne produit aucun effet s'il n'a pas été porté atteinte à la réserve héréditaire du renonçant. Si
l'atteinte à la réserve héréditaire n'a été exercée que partiellement, la renonciation ne produit d'effets qu'à
hauteur de l'atteinte à la réserve du renonçant résultant de la libéralité consentie. Si l'atteinte à la réserve porte
sur une fraction supérieure à celle prévue dans la renonciation, l'excédent est sujet à réduction.
La renonciation relative à la réduction d'une libéralité portant sur un bien déterminé est caduque si la libéralité
attentatoire à la réserve ne porte pas sur ce bien. Il en va de même si la libéralité n'a pas été faite au profit de
la ou des personnes déterminées.
930-3 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 14 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
930-4 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 14 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Tous actes portant donation entre vifs seront passés devant notaires dans la forme ordinaire des contrats ; et
il en restera minute, sous peine de nullité.
931-1
En cas de vice de forme, une donation entre vifs ne peut faire l'objet d'une confirmation. Elle doit être refaite
en la forme légale.
Après le décès du donateur, la confirmation ou exécution volontaire d'une donation par les héritiers ou ayant
cause du donateur emporte leur renonciation à opposer les vices de forme ou toute autre cause de nullité.
La donation entre vifs n'engagera le donateur, et ne produira aucun effet, que du jour qu'elle aura été acceptée
en termes exprès.
L'acceptation pourra être faite du vivant du donateur par un acte postérieur et authentique, dont il restera
minute ; mais alors la donation n'aura d'effet, à l'égard du donateur, que du jour où l'acte qui constatera cette
acceptation lui aura été notifié.
Si le donataire est majeur, l'acceptation doit être faite par lui ou, en son nom, par la personne fondée de sa
procuration, portant pouvoir d'accepter la donation faite, ou un pouvoir général d'accepter les donations qui
auraient été ou qui pourraient être faites.
Cette procuration devra être passée devant notaires ; et une expédition devra en être annexée à la minute de la
donation, à la minute de l'acceptation qui serait faite par acte séparé.
La donation faite à un mineur non émancipé ou à un majeur en tutelle devra être acceptée par son tuteur,
conformément à l'article 463, au titre " De la minorité, de la tutelle et de l'émancipation ".
Néanmoins, les père et mère du mineur non émancipé, ou les autres ascendants, même du vivant des père et
mère, quoiqu'ils ne soient pas tuteurs du mineur, pourront accepter pour lui.
Le sourd-muet qui saura écrire pourra accepter lui-même ou par un fondé de pouvoir.
S'il ne sait pas écrire, l'acceptation doit être faite par un curateur nommé à cet effet, suivant les règles établies
au titre " De la minorité, de la tutelle et de l'émancipation ".
937
Sous réserve des dispositions des deuxième et troisième alinéas de l'article 910, les donations faites au profit
d'établissements d'utilité publique sont acceptées par les administrateurs de ces établissements, après y avoir
été dûment autorisés.
La donation dûment acceptée sera parfaite par le seul consentement des parties ; et la propriété des objets
donnés sera transférée au donataire, sans qu'il soit besoin d'autre tradition.
939
Lorsqu'il y aura donation de biens susceptibles d'hypothèques, la publication des actes contenant la donation
et l'acceptation, ainsi que la notification de l'acceptation qui aurait eu lieu par acte séparé, devra être faite au
service chargé de la publicité foncière de la situation des biens.
Lorsque la donation sera faite à des mineurs, à des majeurs en tutelle ou à des établissements publics, la
publication sera faite à la diligence des tuteurs, curateurs ou administrateurs.
Le défaut de publication pourra être opposé par toutes personnes ayant intérêt, excepté toutefois celles qui sont
chargées de faire faire la publication, ou leurs ayants cause, et le donateur.
Les mineurs, les majeurs en tutelle ne seront point restitués contre le défaut d'acceptation ou de publication
des donations ; sauf leur recours contre leurs tuteurs, s'il y échet, et sans que la restitution puisse avoir lieu,
dans le cas même où lesdits tuteurs se trouveraient insolvables.
La donation entre vifs ne pourra comprendre que les biens présents du donateur ; si elle comprend des biens
à venir, elle sera nulle à cet égard.
Toute donation entre vifs, faite sous des conditions dont l'exécution dépend de la seule volonté du donateur,
sera nulle.
Elle sera pareillement nulle si elle a été faite sous la condition d'acquitter d'autres dettes ou charges que celles
qui existaient à l'époque de la donation ou qui seraient exprimées soit dans l'acte de donation, soit dans l'état
qui devrait y être annexé.
En cas que le donateur se soit réservé la liberté de disposer d'un effet compris dans la donation ou d'une somme
fixe sur les biens donnés, s'il meurt sans en avoir disposé, ledit effet ou ladite somme appartiendra aux héritiers
du donateur, nonobstant toutes clauses et stipulations à ce contraires.
Les quatre articles précédents ne s'appliquent point aux donations dont est mention aux chapitres VIII et IX
du présent titre.
Tout acte de donation d'effets mobiliers ne sera valable que pour les effets dont un état estimatif, signé du
donateur et du donataire, ou de ceux qui acceptent pour lui, aura été annexé à la minute de la donation.
Il est permis au donateur de faire la réserve à son profit ou de disposer, au profit d'un autre, de la jouissance
ou de l'usufruit des biens meubles ou immeubles donnés.
Lorsque la donation d'effets mobiliers aura été faite avec réserve d'usufruit, le donataire sera tenu, à l'expiration
de l'usufruit, de prendre les effets donnés qui se trouveront en nature, dans l'état où il seront ; et il aura action
contre le donateur ou ses héritiers, pour raison des objets non existants, jusqu'à concurrence de la valeur qui
leur aura été donnée dans l'état estimatif.
Le donateur pourra stipuler le droit de retour des objets donnés soit pour le cas du prédécès du donataire seul,
soit pour le cas du prédécès du donataire et de ses descendants.
Ce droit ne pourra être stipulé qu'au profit du donateur seul.
L'effet du droit de retour est de résoudre toutes les aliénations des biens et des droits donnés, et de faire revenir
ces biens et droits au donateur, libres de toutes charges et hypothèques, exceptée l'hypothèque légale des époux
si les autres biens de l'époux donataire ne suffisent pas à l'accomplissement de ce retour et que la donation lui
a été faite par le contrat de mariage dont résultent ces charges et hypothèques.
La donation entre vifs ne pourra être révoquée que pour cause d'inexécution des conditions sous lesquelles elle
aura été faite, pour cause d'ingratitude, et pour cause de survenance d'enfants.
Dans le cas de la révocation pour cause d'inexécution des conditions, les biens rentreront dans les mains du
donateur, libres de toutes charges et hypothèques du chef du donataire ; et le donateur aura, contre les tiers
détenteurs des immeubles donnés, tous les droits qu'il aurait contre le donataire lui-même.
La donation entre vifs ne pourra être révoquée pour cause d'ingratitude que dans les cas suivants :
1° Si le donataire a attenté à la vie du donateur ;
2° S'il s'est rendu coupable envers lui de sévices, délits ou injures graves ;
3° S'il lui refuse des aliments.
La révocation pour cause d'inexécution des conditions, ou pour cause d'ingratitude, n'aura jamais lieu de plein
droit.
La demande en révocation pour cause d'ingratitude devra être formée dans l'année, à compter du jour du délit
imputé par le donateur au donataire, ou du jour que le délit aura pu être connu par le donateur.
Cette révocation ne pourra être demandée par le donateur contre les héritiers du donataire, ni par les héritiers
du donateur contre le donataire, à moins que, dans ce dernier cas, l'action n'ait été intentée par le donateur, ou
qu'il ne soit décédé dans l'année du délit.
958
La révocation pour cause d'ingratitude ne préjudiciera ni aux aliénations faites par le donataire, ni aux
hypothèques et autres charges réelles qu'il aura pu imposer sur l'objet de la donation, pourvu que le tout soit
antérieur à la publication, au fichier immobilier, de la demande en révocation.
Dans le cas de révocation, le donataire sera condamné à restituer la valeur des objets aliénés, eu égard au temps
de la demande, et les fruits, à compter du jour de cette demande.
Les donations en faveur de mariage ne seront pas révocables pour cause d'ingratitude.
Toutes donations entre vifs faites par personnes qui n'avaient point d'enfants ou de descendants actuellement
vivants dans le temps de la donation, de quelque valeur que ces donations puissent être, et à quelque titre
qu'elles aient été faites, et encore qu'elles fussent mutuelles ou rémunératoires, même celles qui auraient été
faites en faveur de mariage par autres que par les conjoints l'un à l'autre, peuvent être révoquées, si l'acte de
donation le prévoit, par la survenance d'un enfant issu du donateur, même après son décès, ou adopté par lui
dans les formes et conditions prévues au chapitre Ier du titre VIII du livre Ier.
Cette révocation peut avoir lieu, encore que l'enfant du donateur ou de la donatrice fût conçu au temps de la
donation.
La donation peut pareillement être révoquée, même si le donataire est entré en possession des biens donnés
et qu'il y a été laissé par le donateur depuis la survenance de l'enfant. Toutefois, le donataire n'est pas tenu
de restituer les fruits qu'il a perçus, de quelque nature qu'ils soient, si ce n'est du jour auquel la naissance de
l'enfant ou son adoption en la forme plénière lui a été notifiée par exploit ou autre acte en bonne forme, même
si la demande pour rentrer dans les biens donnés a été formée après cette notification.
Les biens et droits compris dans la donation révoquée rentrent dans le patrimoine du donateur, libres de toutes
charges et hypothèques du chef du donataire, sans qu'ils puissent demeurer affectés, même subsidiairement, à
l'hypothèque légale des époux ; il en est ainsi même si la donation a été faite en faveur du mariage du donataire
et insérée dans le contrat de mariage.
La mort de l'enfant du donateur est sans effet sur la révocation des donations prévue à l'article 960.
Le donateur peut, à tout moment, renoncer à exercer la révocation pour survenance d'enfant.
L'action en révocation se prescrit par cinq ans à compter de la naissance ou de l'adoption du dernier enfant.
Elle ne peut être exercée que par le donateur.
Toute personne pourra disposer par testament soit sous le titre d'institution d'héritier, soit sous le titre de legs,
soit sous toute autre dénomination propre à manifester sa volonté.
Un testament ne pourra être fait dans le même acte par deux ou plusieurs personnes soit au profit d'un tiers,
soit à titre de disposition réciproque ou mutuelle.
Un testament pourra être olographe ou fait par acte public ou dans la forme mystique.
Le testament olographe ne sera point valable s'il n'est écrit en entier, daté et signé de la main du testateur : il
n'est assujetti à aucune autre forme.
Le testament par acte public est reçu par deux notaires ou par un notaire assisté de deux témoins.
Si le testament est reçu par deux notaires, il leur est dicté par le testateur ; l'un de ces notaires l'écrit lui-même
ou le fait écrire à la main ou mécaniquement.
S'il n'y a qu'un notaire, il doit également être dicté par le testateur ; le notaire l'écrit lui-même ou le fait écrire
à la main ou mécaniquement.
Dans tous les cas, il doit en être donné lecture au testateur.
Lorsque le testateur ne peut s'exprimer en langue française, la dictée et la lecture peuvent être accomplies par
un interprète que le testateur choisit sur la liste nationale des experts judiciaires dressée par la Cour de cassation
ou sur la liste des experts judiciaires dressée par chaque cour d'appel. L'interprète veille à l'exacte traduction
des propos tenus. Le notaire n'est pas tenu de recourir à un interprète lorsque lui-même ainsi que, selon le cas,
l'autre notaire ou les témoins comprennent la langue dans laquelle s'exprime le testateur.
Lorsque le testateur peut écrire en langue française mais ne peut parler, le notaire écrit lui-même le testament
ou le fait écrire à la main ou mécaniquement d'après les notes rédigées devant lui par le testateur, puis en donne
lecture à ce dernier. Lorsque le testateur ne peut entendre, il prend connaissance du testament en le lisant lui-
même, après lecture faite par le notaire.
Lorsque le testateur ne peut ni parler ou entendre, ni lire ou écrire, la dictée ou la lecture sont accomplies dans
les conditions décrites au quatrième alinéa.
Il est fait du tout mention expresse.
Ce testament doit être signé par le testateur en présence des témoins et du notaire ; si le testateur déclare qu'il
ne sait ou ne peut signer, il sera fait dans l'acte mention expresse de sa déclaration, ainsi que de la cause qui
l'empêche de signer.
Ne pourront être pris pour témoins du testament par acte public, ni les légataires, à quelque titre qu'ils soient,
ni leurs parents ou alliés jusqu'au quatrième degré inclusivement, ni les clercs des notaires par lesquels les
actes seront reçus.
Lorsque le testateur voudra faire un testament mystique, le papier qui contiendra les dispositions ou le papier
qui servira d'enveloppe, s'il y en a une, sera clos, cacheté et scellé.
Le testateur le présentera ainsi clos, cacheté et scellé au notaire et à deux témoins, ou il le fera clore, cacheter
et sceller en leur présence, et il déclarera que le contenu de ce papier est son testament, signé de lui, et écrit par
lui ou par un autre, en affirmant, dans ce dernier cas, qu'il en a personnellement vérifié le libellé ; il indiquera,
dans tous les cas, le mode d'écriture employé (à la main ou mécanique).
Le notaire en dressera, en brevet, l'acte de suscription qu'il écrira ou fera écrire à la main ou mécaniquement
sur ce papier ou sur la feuille qui servira d'enveloppe et portera la date et l'indication du lieu où il a été passé, la
description du pli et de l'empreinte du sceau, et mention de toutes les formalités ci-dessus ; cet acte sera signé
tant par le testateur que par le notaire et les témoins.
Tout ce que dessus sera fait de suite et sans divertir à autres actes.
En cas que le testateur, par un empêchement survenu depuis la signature du testament, ne puisse signer l'acte
de suscription, il sera fait mention de la déclaration qu'il en aura faite et du motif qu'il en aura donné.
Si le testateur ne sait signer ou s'il n'a pu le faire lorsqu'il a fait écrire ses dispositions, il sera procédé comme
il est dit à l'article précédent ; il sera fait, en outre, mention à l'acte de suscription que le testateur a déclaré ne
savoir signer ou n'avoir pu le faire lorsqu'il a fait écrire ses dispositions.
Ceux qui ne savent ou ne peuvent lire ne pourront faire de dispositions dans la forme du testament mystique.
En cas que le testateur ne puisse parler, mais qu'il puisse écrire, il pourra faire un testament mystique, à la
charge expresse que le testament sera signé de lui et écrit par lui ou par un autre, qu'il le présentera au notaire
et aux témoins, et qu'en haut de l'acte de suscription il écrira, en leur présence, que le papier qu'il présente est
son testament et signera. Il sera fait mention dans l'acte de suscription que le testateur a écrit et signé ces mots
en présence du notaire et des témoins et sera, au surplus, observé tout ce qui est prescrit par l'article 976 et
n'est pas contraire au présent article.
Dans tous les cas prévus au présent article ou aux articles précédents, le testament mystique dans lequel n'auront
point été observées les formalités légales, et qui sera nul comme tel, vaudra cependant comme testament
olographe si toutes les conditions requises pour sa validité comme testament olographe sont remplies, même
s'il a été qualifié de testament mystique.
Les témoins appelés pour être présents aux testaments devront comprendre la langue française et être majeurs,
savoir signer et avoir la jouissance de leurs droits civils. Ils pourront être de l'un ou de l'autre sexe, mais le
mari et la femme ne pourront être témoins dans le même acte.
Les testaments des militaires, des marins de l'Etat et des personnes employées à la suite des armées pourront
être reçus dans les cas et conditions prévus à l'article 93 soit par un officier supérieur en présence de deux
témoins ; soit par deux commissaires des armées ; soit par un commissaire des armées en présence de deux
témoins ; soit enfin, dans un détachement isolé, par l'officier commandant ce détachement, assisté de deux
témoins, s'il n'existe pas dans le détachement d'officier supérieur ou de commissaire des armées.
Le testament de l'officier commandant un détachement isolé pourra être reçu par l'officier qui vient après lui
dans l'ordre du service.
La faculté de tester dans les conditions prévues au présent article s'étendra aux prisonniers chez l'ennemi.
Les testaments mentionnés à l'article précédent pourront encore, si le testateur est malade ou blessé, être reçus,
dans les hôpitaux ou les formations sanitaires militaires, telles que les définissent les règlements de l'armée,
par le médecin-chef, quel que soit son grade, assisté de l'officier d'administration gestionnaire.
A défaut de cet officier d'administration, la présence de deux témoins sera nécessaire.
Dans tous les cas, il est fait un double original des testaments mentionnés aux articles 981 et 982.
Si cette formalité n'a pu être accomplie en raison de l'état de santé du testateur, il est dressé une expédition du
testament, signée par les témoins et par les officiers instrumentaires, pour tenir lieu du second original. Il y est
fait mention des causes qui ont empêché de dresser le second original.
Dès que leur communication est possible, et dans le plus bref délai, les deux originaux, ou l'original et
l'expédition du testament, sont adressés par courriers distincts, sous pli clos et cacheté, au ministre chargé
de la défense nationale ou de la mer, pour être déposés chez le notaire indiqué par le testateur ou, à défaut
d'indication, chez le président de la chambre des notaires de l'arrondissement du dernier domicile du testateur.
Le testament fait dans la forme ci-dessus établie sera nul six mois après que le testateur sera venu dans un lieu
où il aura la liberté d'employer les formes ordinaires, à moins que, avant l'expiration de ce délai, il n'ait été de
nouveau placé dans une des situations spéciales prévues à l'article 93. Le testament sera alors valable pendant
la durée de cette situation spéciale et pendant un nouveau délai de six mois après son expiration.
Les testaments faits dans un lieu avec lequel toute communication est impossible à cause d'une maladie
contagieuse peuvent être faits par toute personne atteinte de cette maladie ou située dans des lieux qui en sont
infectés, devant le juge d'instance ou devant l'un des officiers municipaux de la commune, en présence de
deux témoins.
Les testaments faits dans une île du territoire français, où il n'existe pas d'office notarial, peuvent, lorsque
toute communication avec le territoire auquel cette île est rattachée est impossible, être reçus dans les formes
prévues à l'article 985. L'impossibilité des communications est attestée dans l'acte par le juge d'instance ou
l'officier municipal qui reçoit le testament.
Les testaments mentionnés aux deux précédents articles deviendront nuls six mois après que les
communications auront été rétablies dans le lieu où le testateur se trouve, ou six mois après qu'il aura passé
dans un lieu où elles ne seront point interrompues.
Au cours d'un voyage maritime, soit en route, soit pendant un arrêt dans un port, lorsqu'il y aura impossibilité de
communiquer avec la terre ou lorsqu'il n'existera pas dans le port, si l'on est à l'étranger, d'agent diplomatique
ou consulaire français investi des fonctions de notaire, les testaments des personnes présentes à bord seront
reçus, en présence de deux témoins : sur les bâtiments de l'Etat, par l'officier d'administration ou, à son défaut,
par le commandant ou celui qui en remplit les fonctions, et sur les autres bâtiments, par le capitaine, maître ou
patron, assisté du second du navire, ou, à leur défaut, par ceux qui les remplacent.
L'acte indiquera celle des circonstances ci-dessus prévues dans laquelle il aura été reçu.
Sur les bâtiments de l'Etat, le testament de l'officier d'administration sera, dans les circonstances prévues à
l'article précédent, reçu par le commandant ou par celui qui en remplit les fonctions, et, s'il n'y a pas d'officier
d'administration, le testament du commandant sera reçu par celui qui vient après lui dans l'ordre du service.
Sur les autres bâtiments, le testament du capitaine, maître ou patron, ou celui du second, seront, dans les mêmes
circonstances, reçus par les personnes qui viennent après eux dans l'ordre du service.
Dans tous les cas, il sera fait un double original des testaments mentionnés aux deux articles précédents.
Si cette formalité n'a pu être remplie à raison de l'état de santé du testateur, il sera dressé une expédition du
testament pour tenir lieu du second original ; cette expédition sera signée par les témoins et par les officiers
instrumentaires. Il y sera fait mention des causes qui ont empêché de dresser le second original.
Au premier arrêt dans un port étranger où se trouve un agent diplomatique ou consulaire français, l'un des
originaux ou l'expédition du testament est remis, sous pli clos et cacheté, à celui-ci. Cet agent adresse ce pli
au ministre chargé de la mer, afin que le dépôt prévu à l'article 983 soit effectué.
A l'arrivée du bâtiment dans un port du territoire national, les deux originaux du testament, ou l'original et son
expédition, ou l'original qui reste, en cas de transmission ou de remise effectuée pendant le cours du voyage,
sont déposés, sous pli clos et cacheté, pour les bâtiments de l'Etat au ministre chargé de la défense nationale
et, pour les autres bâtiments, au ministre chargé de la mer. Chacune de ces pièces est adressée, séparément et
par courriers différents, au ministre chargé de la mer, qui les transmet conformément à l'article 983.
Le livre de bord du bâtiment mentionne, en regard du nom du testateur, la remise des originaux ou l'expédition
du testament faite, selon le cas, au consulat, au ministre chargé de la défense nationale ou au ministre chargé
de la mer.
Le testament fait au cours d'un voyage maritime, en la forme prescrite par les articles 988 et suivants, ne sera
valable qu'autant que le testateur mourra à bord ou dans les six mois après qu'il sera débarqué dans un lieu où
il aura pu le refaire dans les formes ordinaires.
Toutefois, si le testateur entreprend un nouveau voyage maritime avant l'expiration de ce délai, le testament
sera valable pendant la durée de ce voyage et pendant un nouveau délai de six mois après que le testateur sera
de nouveau débarqué.
Les dispositions insérées dans un testament fait, au cours d'un voyage maritime, au profit des officiers du
bâtiment autres que ceux qui seraient parents ou alliés du testateur, seront nulles et non avenues.
Il en sera ainsi, que le testament soit fait en la forme olographe ou qu'il soit reçu conformément aux articles
988 et suivants.
Il sera donné lecture au testateur, en présence des témoins, des dispositions de l'article 984, 987 ou 994, suivant
le cas, et mention de cette lecture sera faite dans le testament.
Les testaments compris dans les articles ci-dessus de la présente section seront signés par le testateur, par ceux
qui les auront reçus et par les témoins.
Si le testateur déclare qu'il ne peut ou ne sait signer, il sera fait mention de sa déclaration, ainsi que de la cause
qui l'empêche de signer.
Dans le cas où la présence de deux témoins est requise, le testament sera signé au moins par l'un d'eux, et il
sera fait mention de la cause pour laquelle l'autre n'aura pas signé.
Un Français qui se trouvera en pays étranger pourra faire ses dispositions testamentaires par acte sous signature
privée, ainsi qu'il est prescrit en l'article 970, ou par acte authentique, avec les formes usitées dans le lieu où
cet acte sera passé.
Les testaments faits en pays étranger ne pourront être exécutés sur les biens situés en France qu'après avoir été
enregistrés au bureau du domicile du testateur, s'il en a conservé un, sinon au bureau de son dernier domicile
connu en France ; et, dans le cas où le testament contiendrait des dispositions d'immeubles qui y seraient situés,
il devra être, en outre, enregistré au bureau de la situation de ces immeubles, sans qu'il puisse être exigé un
double droit.
Les formalités auxquelles les divers testaments sont assujettis par les dispositions de la présente section et de
la précédente doivent être observées à peine de nullité.
Chacune de ces dispositions, soit qu'elle ait été faite sous la dénomination d'institution d'héritier, soit qu'elle
ait été faite sous la dénomination de legs, produira son effet suivant les règles ci-après établies pour les legs
universels, pour les legs à titre universel, et pour les legs particuliers.
Sauf volonté contraire du disposant, lorsque la succession a été acceptée par au moins un héritier désigné par
la loi, le légataire peut cantonner son émolument sur une partie des biens dont il a été disposé en sa faveur. Ce
cantonnement ne constitue pas une libéralité faite par le légataire aux autres successibles.
Le legs universel est la disposition testamentaire par laquelle le testateur donne à une ou plusieurs personnes
l'universalité des biens qu'il laissera à son décès.
Lorsqu'au décès du testateur il y a des héritiers auxquels une quotité de ses biens est réservée par la loi, ces
héritiers sont saisis de plein droit, par sa mort, de tous les biens de la succession ; et le légataire universel est
tenu de leur demander la délivrance des biens compris dans le testament.
Néanmoins, dans les mêmes cas, le légataire universel aura la jouissance des biens compris dans le testament,
à compter du jour du décès, si la demande en délivrance a été faite dans l'année, depuis cette époque ; sinon,
cette jouissance ne commencera que du jour de la demande formée en justice, ou du jour que la délivrance
aurait été volontairement consentie.
Lorsqu'au décès du testateur il n'y aura pas d'héritiers auxquels une quotité de ses biens soit réservée par la loi,
le légataire universel sera saisi de plein droit par la mort du testateur, sans être tenu de demander la délivrance.
Tout testament olographe ou mystique sera, avant d'être mis à exécution, déposé entre les mains d'un notaire. Le
testament sera ouvert s'il est cacheté. Le notaire dressera sur-le-champ procès-verbal de l'ouverture et de l'état
du testament, en précisant les circonstances du dépôt. Dans le cas prévu à l'article 1006, le notaire vérifiera les
conditions de la saisine du légataire au regard du caractère universel de sa vocation et de l'absence d'héritiers
réservataires. Il portera mention de ces vérifications sur le procès-verbal. Le testament ainsi que le procès-
verbal seront conservés au rang des minutes du dépositaire.
Dans le mois qui suivra la date du procès-verbal, le notaire adressera une expédition de celui-ci et une copie
figurée du testament au greffier du tribunal de grande instance du lieu d'ouverture de la succession, qui lui
accusera réception de ces documents et les conservera au rang de ses minutes.
Dans le mois suivant cette réception, tout intéressé pourra s'opposer à l'exercice de ses droits par le légataire
universel saisi de plein droit en vertu du même article 1006. En cas d'opposition, ce légataire se fera envoyer
en possession. Les modalités d'application du présent alinéa sont déterminées par décret en Conseil d'Etat.
Le légataire universel, qui sera en concours avec un héritier auquel la loi réserve une quotité des biens, sera tenu
des dettes et charges de la succession du testateur, personnellement pour sa part et portion et hypothécairement
pour le tout ; et il sera tenu d'acquitter tous les legs, sauf le cas de réduction, ainsi qu'il est expliqué aux articles
926 et 927.
Le legs à titre universel est celui par lequel le testateur lègue une quote-part des biens dont la loi lui permet
de disposer, telle qu'une moitié, un tiers, ou tous ses immeubles, ou tout son mobilier, ou une quotité fixe de
tous ses immeubles ou de tout son mobilier.
Tout autre legs ne forme qu'une disposition à titre particulier.
Les légataires à titre universel seront tenus de demander la délivrance aux héritiers auxquels une quotité des
biens est réservée par la loi ; à leur défaut, aux légataires universels et, à défaut de ceux-ci, aux héritiers appelés
dans l'ordre établi au titre " Des successions ".
Le légataire à titre universel sera tenu, comme le légataire universel, des dettes et charges de la succession du
testateur, personnellement pour sa part et portion, et hypothécairement pour le tout.
Lorsque le testateur n'aura disposé que d'une quotité de la portion disponible, et qu'il l'aura fait à titre universel,
ce légataire sera tenu d'acquitter les legs particuliers par contribution avec les héritiers naturels.
Tout legs pur et simple donnera au légataire, du jour du décès du testateur, un droit à la chose léguée, droit
transmissible à ses héritiers ou ayants cause.
Néanmoins le légataire particulier ne pourra se mettre en possession de la chose léguée, ni en prétendre les
fruits ou intérêts, qu'à compter du jour de sa demande en délivrance, formée suivant l'ordre établi par l'article
1011, ou du jour auquel cette délivrance lui aurait été volontairement consentie.
Les intérêts ou fruits de la chose léguée courront au profit du légataire, dès le jour du décès, et sans qu'il ait
formé sa demande en justice :
1° Lorsque le testateur aura expressément déclaré sa volonté, à cet égard, dans le testament ;
2° Lorsqu'une rente viagère ou une pension aura été léguée à titre d'aliments.
Les frais de la demande en délivrance seront à la charge de la succession, sans néanmoins qu'il puisse en
résulter de réduction de la réserve légale.
Les droits d'enregistrement seront dus par le légataire.
Le tout, s'il n'en a été autrement ordonné par le testament.
Chaque legs pourra être enregistré séparément, sans que cet enregistrement puisse profiter à aucun autre qu'au
légataire ou à ses ayants cause.
Les héritiers du testateur, ou autres débiteurs d'un legs, seront personnellement tenus de l'acquitter, chacun au
prorata de la part et portion dont ils profiteront dans la succession.
Ils en seront tenus hypothécairement pour le tout, jusqu'à concurrence de la valeur des immeubles de la
succession dont ils seront détenteurs.
La chose léguée sera délivrée avec les accessoires nécessaires et dans l'état où elle se trouvera au jour du décès
du donateur.
Lorsque celui qui a légué la propriété d'un immeuble, l'a ensuite augmentée par des acquisitions, ces
acquisitions, fussent-elles contiguës, ne seront pas censées, sans une nouvelle disposition, faire partie du legs.
Il en sera autrement des embellissements, ou des constructions nouvelles faites sur le fonds légué, ou d'un
enclos dont le testateur aurait augmenté l'enceinte.
Si, avant le testament ou depuis, la chose léguée a été hypothéquée pour une dette de la succession, ou même
pour la dette d'un tiers, ou si elle est grevée d'un usufruit, celui qui doit acquitter le legs n'est point tenu de la
dégager, à moins qu'il n'ait été chargé de le faire par une disposition expresse du testateur.
Lorsque le testateur aura légué la chose d'autrui, le legs sera nul, soit que le testateur ait connu ou non qu'elle
ne lui appartenait pas.
Lorsque le legs sera d'une chose indéterminée, l'héritier ne sera pas obligé de la donner de la meilleure qualité,
et il ne pourra l'offrir de la plus mauvaise.
Le legs fait au créancier ne sera pas censé en compensation de sa créance, ni le legs fait au domestique en
compensation de ses gages.
Le légataire à titre particulier ne sera point tenu des dettes de la succession, sauf la réduction du legs ainsi qu'il
est dit ci-dessus, et sauf l'action hypothécaire des créanciers.
Le testateur peut nommer un ou plusieurs exécuteurs testamentaires jouissant de la pleine capacité civile pour
veiller ou procéder à l'exécution de ses volontés.
L'exécuteur testamentaire qui a accepté sa mission est tenu de l'accomplir.
Les pouvoirs de l'exécuteur testamentaire ne sont pas transmissibles à cause de mort.
L'exécuteur testamentaire peut être relevé de sa mission pour motifs graves par le tribunal.
S'il y a plusieurs exécuteurs testamentaires acceptant, l'un d'eux peut agir à défaut des autres, à moins que le
testateur en ait disposé autrement ou qu'il ait divisé leur fonction.
L'exécuteur testamentaire est mis en cause en cas de contestation sur la validité ou l'exécution d'un testament
ou d'un legs.
Dans tous les cas, il intervient pour soutenir la validité ou exiger l'exécution des dispositions litigieuses.
1029 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 19 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
L'exécuteur testamentaire prend les mesures conservatoires utiles à la bonne exécution du testament.
Il peut faire procéder, dans les formes prévues à l'article 789, à l'inventaire de la succession en présence ou
non des héritiers, après les avoir dûment appelés.
Il peut provoquer la vente du mobilier à défaut de liquidités suffisantes pour acquitter les dettes urgentes de
la succession.
Le testateur peut habiliter l'exécuteur testamentaire à prendre possession en tout ou partie du mobilier de la
succession et à le vendre s'il est nécessaire pour acquitter les legs particuliers dans la limite de la quotité
disponible.
1030-1 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 19 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
En l'absence d'héritier réservataire acceptant, le testateur peut habiliter l'exécuteur testamentaire à disposer en
tout ou partie des immeubles de la succession, recevoir et placer les capitaux, payer les dettes et les charges et
procéder à l'attribution ou au partage des biens subsistants entre les héritiers et les légataires.
A peine d'inopposabilité, la vente d'un immeuble de la succession ne peut intervenir qu'après information des
héritiers par l'exécuteur testamentaire.
Lorsque le testament a revêtu la forme authentique, l'envoi en possession n'est pas requis pour l'exécution des
pouvoirs mentionnés aux articles 1030 et 1030-1.
Les habilitations mentionnées aux articles 1030 et 1030-1 sont données par le testateur pour une durée qui ne
peut excéder deux années à compter de l'ouverture du testament. Une prorogation d'une année au plus peut
être accordée par le juge.
La mission de l'exécuteur testamentaire prend fin au plus tard deux ans après l'ouverture du testament sauf
prorogation par le juge.
L'exécuteur testamentaire rend compte dans les six mois suivant la fin de sa mission.
Si l'exécution testamentaire prend fin par le décès de l'exécuteur, l'obligation de rendre des comptes incombe
à ses héritiers.
Il assume la responsabilité d'un mandataire à titre gratuit.
La mission d'exécuteur testamentaire est gratuite, sauf libéralité faite à titre particulier eu égard aux facultés
du disposant et aux services rendus.
Les frais supportés par l'exécuteur testamentaire dans l'exercice de sa mission sont à la charge de la succession.
Les testaments ne pourront être révoqués, en tout ou en partie, que par un testament postérieur ou par un acte
devant notaires portant déclaration du changement de volonté.
Les testaments postérieurs, qui ne révoqueront pas d'une manière expresse les précédents, n'annuleront, dans
ceux-ci, que celles des dispositions y contenues qui se trouveront incompatibles avec les nouvelles ou qui
seront contraires.
La révocation faite dans un testament postérieur aura tout son effet, quoique ce nouvel acte reste sans exécution
par l'incapacité de l'héritier institué ou du légataire, ou par leur refus de recueillir.
Toute aliénation, celle même par vente avec faculté de rachat ou par échange, que fera le testateur de tout ou de
partie de la chose léguée, emportera la révocation du legs pour tout ce qui a été aliéné, encore que l'aliénation
postérieure soit nulle, et que l'objet soit rentré dans la main du testateur.
Toute disposition testamentaire sera caduque si celui en faveur de qui elle est faite n'a pas survécu au testateur.
Toute disposition testamentaire faite sous une condition dépendante d'un événement incertain, et telle que,
dans l'intention du testateur, cette disposition ne doive être exécutée qu'autant que l'événement arrivera ou
n'arrivera pas, sera caduque, si l'héritier institué ou le légataire décède avant l'accomplissement de la condition.
La condition qui, dans l'intention du testateur, ne fait que suspendre l'exécution de la disposition, n'empêchera
pas l'héritier institué, ou le légataire, d'avoir un droit acquis et transmissible à ses héritiers.
Le legs sera caduc si la chose léguée a totalement péri pendant la vie du testateur.
Il en sera de même si elle a péri depuis sa mort, sans le fait et la faute de l'héritier, quoique celui-ci ait été mis
en retard de la délivrer, lorsqu'elle eût également dû périr entre les mains du légataire.
La disposition testamentaire sera caduque lorsque l'héritier institué ou le légataire la répudiera ou se trouvera
incapable de la recueillir.
Il y aura lieu à accroissement au profit des légataires dans le cas où le legs sera fait à plusieurs conjointement.
Le legs sera réputé fait conjointement lorsqu'il le sera par une seule et même disposition et que le testateur
n'aura pas assigné la part de chacun des colégataires dans la chose léguée.
Il sera encore réputé fait conjointement quand une chose qui n'est pas susceptible d'être divisée sans
détérioration aura été donnée par le même acte à plusieurs personnes, même séparément.
Les mêmes causes qui, suivant l'article 954 et les deux premières dispositions de l'article 955, autoriseront la
demande en révocation de la donation entre vifs, seront admises pour la demande en révocation des dispositions
testamentaires.
Si cette demande est fondée sur une injure grave faite à la mémoire du testateur, elle doit être intentée dans
l'année, à compter du jour du délit.
Une libéralité peut être grevée d'une charge comportant l'obligation pour le donataire ou le légataire de
conserver les biens ou droits qui en sont l'objet et de les transmettre, à son décès, à un second gratifié, désigné
dans l'acte.
La libéralité ainsi consentie ne peut produire son effet que sur des biens ou des droits identifiables à la date
de la transmission et subsistant en nature au décès du grevé.
Lorsqu'elle porte sur des valeurs mobilières, la libéralité produit également son effet, en cas d'aliénation, sur
les valeurs mobilières qui y ont été subrogées.
Lorsqu'elle concerne un immeuble, la charge grevant la libéralité est soumise à publicité.
Le second gratifié est réputé tenir ses droits de l'auteur de la libéralité. Il en va de même de ses héritiers lorsque
ceux-ci recueillent la libéralité dans les conditions prévues à l'article 1056.
Il appartient au disposant de prescrire des garanties et des sûretés pour la bonne exécution de la charge.
Si le grevé est héritier réservataire du disposant, la charge ne peut être imposée que sur la quotité disponible.
Le donataire peut toutefois accepter, dans l'acte de donation ou postérieurement dans un acte établi dans les
conditions prévues à l'article 930, que la charge grève tout ou partie de sa réserve.
Le légataire peut, dans un délai d'un an à compter du jour où il a eu connaissance du testament, demander que
sa part de réserve soit, en tout ou partie, libérée de la charge. A défaut, il doit en assumer l'exécution.
La charge portant sur la part de réserve du grevé, avec son consentement, bénéficie de plein droit, dans cette
mesure, à l'ensemble de ses enfants nés et à naître.
L'auteur d'une donation graduelle peut la révoquer à l'égard du second gratifié tant que celui-ci n'a pas notifié,
dans les formes requises en matière de donation, son acceptation au donateur.
Par dérogation à l'article 932, la donation graduelle peut être acceptée par le second gratifié après le décès
du donateur.
Lorsque le second gratifié prédécède au grevé ou renonce au bénéfice de la libéralité graduelle, les biens ou
droits qui en faisaient l'objet dépendent de la succession du grevé, à moins que l'acte prévoit expressément que
ses héritiers pourront la recueillir ou désigne un autre second gratifié.
Il peut être prévu dans une libéralité qu'une personne sera appelée à recueillir ce qui subsistera du don ou legs
fait à un premier gratifié à la mort de celui-ci.
La libéralité résiduelle n'oblige pas le premier gratifié à conserver les biens reçus. Elle l'oblige à transmettre
les biens subsistants.
Lorsque les biens, objets de la libéralité résiduelle, ont été aliénés par le premier gratifié, les droits du second
bénéficiaire ne se reportent ni sur le produit de ces aliénations ni sur les nouveaux biens acquis.
Le premier gratifié ne peut disposer par testament des biens donnés ou légués à titre résiduel.
La libéralité résiduelle peut interdire au premier gratifié de disposer des biens par donation entre vifs.
Toutefois, lorsqu'il est héritier réservataire, le premier gratifié conserve la possibilité de disposer entre vifs ou
à cause de mort des biens qui ont été donnés en avancement de part successorale.
Le premier gratifié n'est pas tenu de rendre compte de sa gestion au disposant ou à ses héritiers.
Les dispositions prévues aux articles 1049, 1051, 1052, 1055 et 1056 sont applicables aux libéralités
résiduelles.
Toute personne peut faire, entre ses héritiers présomptifs, la distribution et le partage de ses biens et de ses
droits.
Section 1 : Dispositions générales.
p.244 1075-1 Code civil
Cet acte peut se faire sous forme de donation-partage ou de testament-partage. Il est soumis aux formalités,
conditions et règles prescrites pour les donations entre vifs dans le premier cas et pour les testaments dans
le second.
Toute personne peut également faire la distribution et le partage de ses biens et de ses droits entre des
descendants de degrés différents, qu'ils soient ou non ses héritiers présomptifs.
Si ses biens comprennent une entreprise individuelle à caractère industriel, commercial, artisanal, agricole ou
libéral ou des droits sociaux d'une société exerçant une activité à caractère industriel, commercial, artisanal,
agricole ou libéral et dans laquelle il exerce une fonction dirigeante, le disposant peut en faire, sous forme de
donation-partage et dans les conditions prévues aux articles 1075 et 1075-1, la distribution et le partage entre
le ou les donataires visés auxdits articles et une ou plusieurs autres personnes, sous réserve des conditions
propres à chaque forme de société ou stipulées dans les statuts.
Cette libéralité est faite sous réserve que les biens corporels et incorporels affectés à l'exploitation de l'entreprise
ou les droits sociaux entrent dans cette distribution et ce partage, et que cette distribution et ce partage aient
pour effet de n'attribuer à ces autres personnes que la propriété ou la jouissance de tout ou partie de ces biens
ou droits.
L'action en complément de part pour cause de lésion ne peut être exercée contre les donations-partages et les
testaments-partages.
1075-4 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 22 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Les dispositions de l'article 828, sont applicables aux soultes mises à la charge des donataires, nonobstant toute
convention contraire.
Si tous les biens ou droits que le disposant laisse au jour de son décès n'ont pas été compris dans le partage,
ceux de ses biens ou droits qui n'y ont pas été compris sont attribués ou partagés conformément à la loi.
1076
1076-1 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 23 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
En cas de donation-partage faite conjointement par deux époux, l'enfant non commun peut être alloti du chef
de son auteur en biens propres de celui-ci ou en biens communs, sans que le conjoint puisse toutefois être
codonateur des biens communs.
1077
Les biens reçus à titre de partage anticipé par un héritier réservataire présomptif s'imputent sur sa part de
réserve, à moins qu'ils n'aient été donnés expressément hors part.
1077-1
L'héritier réservataire, qui n'a pas concouru à la donation-partage, ou qui a reçu un lot inférieur à sa part de
réserve, peut exercer l'action en réduction, s'il n'existe pas à l'ouverture de la succession des biens non compris
dans le partage et suffisants pour composer ou compléter sa réserve, compte tenu des libéralités dont il a pu
bénéficier.
1077-2
Les donations-partages suivent les règles des donations entre vifs pour tout ce qui concerne l'imputation, le
calcul de la réserve et la réduction.
L'action en réduction ne peut être introduite qu'après le décès du disposant qui a fait le partage. En cas de
donation-partage faite conjointement par les deux époux, l'action en réduction ne peut être introduite qu'après
le décès du survivant des disposants, sauf pour l'enfant non commun qui peut agir dès le décès de son auteur.
L'action se prescrit par cinq ans à compter de ce décès.
L'héritier présomptif non encore conçu au moment de la donation-partage dispose d'une semblable action pour
composer ou compléter sa part héréditaire.
1078
Nonobstant les règles applicables aux donations entre vifs, les biens donnés seront, sauf convention contraire,
évalués au jour de la donation-partage pour l'imputation et le calcul de la réserve, à condition que tous les
héritiers réservataires vivants ou représentés au décès de l'ascendant aient reçu un lot dans le partage anticipé
et l'aient expressément accepté, et qu'il n'ait pas été prévu de réserve d'usufruit portant sur une somme d'argent.
1078-1
Le lot de certains gratifiés pourra être formé, en totalité ou en partie, des donations, soit rapportables, soit faites
hors part, déjà reçues par eux du disposant, eu égard éventuellement aux emplois et remplois qu'ils auront pu
faire dans l'intervalle.
La date d'évaluation applicable au partage anticipé sera également applicable aux donations antérieures qui lui
auront été ainsi incorporées. Toute stipulation contraire sera réputée non écrite.
1078-2
Les parties peuvent aussi convenir qu'une donation antérieure faite hors part sera incorporée au partage et
imputée sur la part de réserve du donataire à titre d'avancement de part successorale.
1078-3
Les conventions dont il est parlé aux deux articles précédents peuvent avoir lieu même en l'absence de nouvelles
donations du disposant. Elles ne sont pas regardées comme des libéralités entre les héritiers présomptifs, mais
comme un partage fait par le disposant.
1078-4 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 23 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Lorsque l'ascendant procède à une donation-partage, ses enfants peuvent consentir à ce que leurs propres
descendants y soient allotis en leur lieu et place, en tout ou partie.
Les descendants d'un degré subséquent peuvent, dans le partage anticipé, être allotis séparément ou
conjointement entre eux.
1078-5 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 23 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Cette libéralité constitue une donation-partage alors même que l'ascendant donateur n'aurait qu'un enfant, que
le partage se fasse entre celui-ci et ses descendants ou entre ses descendants seulement.
Elle requiert le consentement, dans l'acte, de l'enfant qui renonce à tout ou partie de ses droits, ainsi que de
ses descendants qui en bénéficient. La libéralité est nulle lorsque le consentement du renonçant a été vicié par
l'erreur, le dol ou la violence.
1078-6 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 23 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Lorsque des descendants de degrés différents concourent à la même donation-partage, le partage s'opère par
souche.
Des attributions peuvent être faites à des descendants de degrés différents dans certaines souches et non dans
d'autres.
1078-7 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 23 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Les donations-partages faites à des descendants de degrés différents peuvent comporter les conventions
prévues par les articles 1078-1 à 1078-3.
1078-8 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 23 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Dans la succession de l'ascendant donateur, les biens reçus par les enfants ou leurs descendants à titre de partage
anticipé s'imputent sur la part de réserve revenant à leur souche et subsidiairement sur la quotité disponible.
Toutes les donations faites aux membres d'une même souche sont imputées ensemble, quel que soit le degré
de parenté avec le défunt.
Lorsque tous les enfants de l'ascendant donateur ont donné leur consentement au partage anticipé et qu'il n'a
pas été prévu de réserve d'usufruit portant sur une somme d'argent, les biens dont les gratifiés ont été allotis
sont évalués selon la règle prévue à l'article 1078.
Si les descendants d'une souche n'ont pas reçu de lot dans la donation-partage ou n'y ont reçu qu'un lot inférieur
à leur part de réserve, ils sont remplis de leurs droits selon les règles prévues par les articles 1077-1 et 1077-2.
1078-9 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 23 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Dans la succession de l'enfant qui a consenti à ce que ses propres descendants soient allotis en son lieu et place,
les biens reçus par eux de l'ascendant sont traités comme s'ils les tenaient de leur auteur direct.
Ces biens sont soumis aux règles dont relèvent les donations entre vifs pour la réunion fictive, l'imputation,
le rapport et, le cas échéant, la réduction.
Toutefois, lorsque tous les descendants ont reçu et accepté un lot dans le partage anticipé et qu'il n'a pas été
prévu d'usufruit portant sur une somme d'argent, les biens dont ont été allotis les gratifiés sont traités comme
s'ils les avaient reçus de leur auteur par donation-partage.
1078-10 Loi n°2006-728 du 23 juin 2006 - art. 23 - JORF 24 juin 2006 en vigueur le 1er janvier 2007 - NOR: JUSX0500024L
Les règles édictées à l'article 1078-9 ne s'appliquent pas lorsque l'enfant qui a consenti à ce que ses propres
descendants soient allotis en son lieu et place procède ensuite lui-même, avec ces derniers, à une donation-
partage à laquelle sont incorporés les biens antérieurement reçus dans les conditions prévues à l'article 1078-4.
Cette nouvelle donation-partage peut comporter les conventions prévues par les articles 1078-1 et 1078-2.
1079
Le testament-partage produit les effets d'un partage. Ses bénéficiaires ne peuvent renoncer à se prévaloir du
testament pour réclamer un nouveau partage de la succession.
1080
Le bénéficiaire qui n'a pas reçu un lot égal à sa part de réserve peut exercer l'action en réduction conformément
à l'article 1077-2.
1081
Toute donation entre vifs de biens présents, quoique faite par contrat de mariage aux époux, ou à l'un d'eux,
sera soumise aux règles générales prescrites pour les donations faites à ce titre.
Elle ne pourra avoir lieu au profit des enfants à naître, si ce n'est dans les cas énoncés au chapitre VI du présent
titre.
1082
Les père et mère, les autres ascendants, les parents collatéraux des époux, et même les étrangers, pourront, par
contrat de mariage, disposer de tout ou partie des biens qu'ils laisseront au jour de leur décès, tant au profit
desdits époux, qu'au profit des enfants à naître de leur mariage, dans le cas où le donateur survivrait à l'époux
donataire.
Pareille donation, quoique faite au profit seulement des époux ou de l'un d'eux, sera toujours, dans ledit cas de
survie du donateur, présumée faite au profit des enfants et descendants à naître du mariage.
1083
La donation dans la forme portée au précédent article sera irrévocable en ce sens seulement que le donateur
ne pourra plus disposer, à titre gratuit, des objets compris dans la donation, si ce n'est pour sommes modiques,
à titre de récompense ou autrement.
1084
La donation par contrat de mariage pourra être faite cumulativement des biens présents et à venir, en tout ou
partie, à la charge qu'il sera annexé à l'acte un état des dettes et charges du donateur existantes au jour de la
donation ; auquel cas, il sera libre au donataire, lors du décès du donateur, de s'en tenir aux biens présents, en
renonçant au surplus des biens du donateur.
1085
Chapitre VIII : Des donations faites par contrat de mariage aux époux, et aux enfants à naître du mariage.
p.248 1086 Code civil
Si l'état dont est mention au précédent article n'a point été annexé à l'acte contenant donation des biens présents
et à venir, le donataire sera obligé d'accepter ou de répudier cette donation pour le tout. En cas d'acceptation,
il ne pourra réclamer que les biens qui se trouveront existants au jour du décès du donateur, et il sera soumis
au paiement de toutes les dettes et charges de la succession.
1086
La donation par contrat de mariage en faveur des époux et des enfants à naître de leur mariage pourra encore
être faite, à condition de payer indistinctement toutes les dettes et charges de la succession du donateur, ou
sous d'autres conditions dont l'exécution dépendrait de sa volonté, par quelque personne que la donation soit
faite : le donataire sera tenu d'accomplir ces conditions, s'il n'aime mieux renoncer à la donation ; et en cas que
le donateur, par contrat de mariage, se soit réservé la liberté de disposer d'un effet compris dans la donation de
ses biens présents, ou d'une somme fixe à prendre sur ces mêmes biens, l'effet ou la somme, s'il meurt sans en
avoir disposé, seront censés compris dans la donation et appartiendront au donataire ou à ses héritiers.
1087
Les donations faites par contrat de mariage ne pourront être attaquées ni déclarées nulles sous prétexte de
défaut d'acceptation.
1088
Toute donation faite en faveur du mariage sera caduque si le mariage ne s'ensuit pas.
1089
Les donations faites à l'un des époux, dans les termes des articles 1082, 1084 et 1086 ci-dessus, deviendront
caduques si le donateur survit à l'époux donataire et à sa postérité.
1090
Toutes donations faites aux époux par leur contrat de mariage seront, lors de l'ouverture de la succession du
donateur, réductibles à la portion dont la loi lui permettait de disposer.
1091
Les époux pourront, par contrat de mariage, se faire réciproquement, ou l'un des deux à l'autre, telle donation
qu'ils jugeront à propos, sous les modifications ci-après exprimées.
1092
Toute donation entre vifs de biens présents, faite entre époux par contrat de mariage, ne sera point censée faite
sous la condition de survie du donataire, si cette condition n'est formellement exprimée ; et elle sera soumise
à toutes les règles et formes ci-dessus prescrites pour ces sortes de donations.
1093
La donation de biens à venir, ou de biens présents et à venir, faite entre époux par contrat de mariage, soit
simple, soit réciproque, sera soumise aux règles établies par le chapitre précédent, à l'égard des donations
Chapitre IX : Des dispositions entre époux, soit par contrat de mariage, soit pendant le mariage.
Chapitre IX : Des dispositions entre époux, soit par contrat de mariage, soit pendant le mariage. 1094 p.249
pareilles qui leur seront faites par un tiers, sauf qu'elle ne sera point transmissible aux enfants issus du mariage,
en cas de décès de l'époux donataire avant l'époux donateur.
1094
L'époux, soit par contrat de mariage, soit pendant le mariage, pourra, pour le cas où il ne laisserait point d'enfant
ni de descendant, disposer en faveur de l'autre époux en propriété, de tout ce dont il pourrait disposer en faveur
d'un étranger.
1094-1
Pour le cas où l'époux laisserait des enfants ou descendants, issus ou non du mariage, il pourra disposer en
faveur de l'autre époux, soit de la propriété de ce dont il pourrait disposer en faveur d'un étranger, soit d'un
quart de ses biens en propriété et des trois autres quarts en usufruit, soit encore de la totalité de ses biens en
usufruit seulement.
Sauf stipulation contraire du disposant, le conjoint survivant peut cantonner son émolument sur une partie des
biens dont il a été disposé en sa faveur. Cette limitation ne peut être considérée comme une libéralité faite
aux autres successibles.
1094-3
Les enfants ou descendants pourront, nonobstant toute stipulation contraire du disposant, exiger, quant aux
biens soumis à l'usufruit, qu'il soit dressé inventaire des meubles ainsi qu'état des immeubles, qu'il soit fait
emploi des sommes et que les titres au porteur soient, au choix de l'usufruitier, convertis en titres nominatifs
ou déposés chez un dépositaire agréé.
1095
Le mineur ne pourra, par contrat de mariage, donner à l'autre époux, soit par donation simple, soit par donation
réciproque, qu'avec le consentement et l'assistance de ceux dont le consentement est requis pour la validité de
son mariage ; et, avec ce consentement, il pourra donner tout ce que la loi permet à l'époux majeur de donner
à l'autre conjoint.
1096
La donation de biens à venir faite entre époux pendant le mariage est toujours révocable.
La donation de biens présents qui prend effet au cours du mariage faite entre époux n'est révocable que dans
les conditions prévues par les articles 953 à 958.
Les donations faites entre époux de biens présents ou de biens à venir ne sont pas révoquées par la survenance
d'enfants.
1098
Si un époux a fait à son conjoint, dans les limites de l'article 1094-1, une libéralité en propriété, chacun
des enfants qui ne sont pas issus des deux époux aura, en ce qui le concerne, sauf volonté contraire et non
équivoque du disposant, la faculté de substituer à l'exécution de cette libéralité l'abandon de l'usufruit de la
part de succession qu'il eût recueillie en l'absence de conjoint survivant.
Ceux qui auront exercé cette faculté pourront exiger que soient appliquées les dispositions de l'article 1094-3.
1099
Les époux ne pourront se donner indirectement au-delà de ce qui leur est permis par les dispositions ci-dessus.
1099-1
Chapitre IX : Des dispositions entre époux, soit par contrat de mariage, soit pendant le mariage.
p.250 1100 Code civil
Quand un époux acquiert un bien avec des deniers qui lui ont été donnés par l'autre à cette fin, la donation n'est
que des deniers et non du bien auquel ils sont employés.
En ce cas, les droits du donateur ou de ses héritiers n'ont pour objet qu'une somme d'argent suivant la valeur
actuelle du bien. Si le bien a été aliéné, on considère la valeur qu'il avait au jour de l'aliénation, et si un nouveau
bien a été subrogé au bien aliéné, la valeur de ce nouveau bien.
1100
Les obligations naissent d'actes juridiques, de faits juridiques ou de l'autorité seule de la loi.
Elles peuvent naître de l'exécution volontaire ou de la promesse d'exécution d'un devoir de conscience envers
autrui.
1100-1
Les actes juridiques sont des manifestations de volonté destinées à produire des effets de droit. Ils peuvent
être conventionnels ou unilatéraux.
Ils obéissent, en tant que de raison, pour leur validité et leurs effets, aux règles qui gouvernent les contrats.
1100-2
Les faits juridiques sont des agissements ou des événements auxquels la loi attache des effets de droit.
Les obligations qui naissent d'un fait juridique sont régies, selon le cas, par le sous-titre relatif à la responsabilité
extracontractuelle ou le sous-titre relatif aux autres sources d'obligations.
Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre
ou éteindre des obligations.
Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le contenu
et la forme du contrat dans les limites fixées par la loi.
La liberté contractuelle ne permet pas de déroger aux règles qui intéressent l'ordre public.
Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits.
Les contrats, qu'ils aient ou non une dénomination propre, sont soumis à des règles générales, qui sont l'objet
du présent sous-titre.
Les règles particulières à certains contrats sont établies dans les dispositions propres à chacun d'eux.
Les règles générales s'appliquent sous réserve de ces règles particulières.
Le contrat est synallagmatique lorsque les contractants s'obligent réciproquement les uns envers les autres.
Il est unilatéral lorsqu'une ou plusieurs personnes s'obligent envers une ou plusieurs autres sans qu'il y ait
d'engagement réciproque de celles-ci.
Le contrat est à titre onéreux lorsque chacune des parties reçoit de l'autre un avantage en contrepartie de celui
qu'elle procure.
Il est à titre gratuit lorsque l'une des parties procure à l'autre un avantage sans attendre ni recevoir de
contrepartie.
Le contrat est commutatif lorsque chacune des parties s'engage à procurer à l'autre un avantage qui est regardé
comme l'équivalent de celui qu'elle reçoit.
Il est aléatoire lorsque les parties acceptent de faire dépendre les effets du contrat, quant aux avantages et aux
pertes qui en résulteront, d'un événement incertain.
Le contrat est consensuel lorsqu'il se forme par le seul échange des consentements quel qu'en soit le mode
d'expression.
Le contrat est solennel lorsque sa validité est subordonnée à des formes déterminées par la loi.
Le contrat est réel lorsque sa formation est subordonnée à la remise d'une chose.
Le contrat de gré à gré est celui dont les stipulations sont négociables entre les parties.
Le contrat d'adhésion est celui qui comporte un ensemble de clauses non négociables, déterminées à l'avance
par l'une des parties.
Le contrat cadre est un accord par lequel les parties conviennent des caractéristiques générales de leurs relations
contractuelles futures. Des contrats d'application en précisent les modalités d'exécution.
1111-1
Le contrat à exécution instantanée est celui dont les obligations peuvent s'exécuter en une prestation unique.
Le contrat à exécution successive est celui dont les obligations d'au moins une partie s'exécutent en plusieurs
prestations échelonnées dans le temps.
L'initiative, le déroulement et la rupture des négociations précontractuelles sont libres. Ils doivent
impérativement satisfaire aux exigences de la bonne foi.
En cas de faute commise dans les négociations, la réparation du préjudice qui en résulte ne peut avoir pour
objet de compenser ni la perte des avantages attendus du contrat non conclu, ni la perte de chance d'obtenir
ces avantages.
1112-1
Celle des parties qui connaît une information dont l'importance est déterminante pour le consentement de
l'autre doit l'en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance
à son cocontractant.
Néanmoins, ce devoir d'information ne porte pas sur l'estimation de la valeur de la prestation.
Ont une importance déterminante les informations qui ont un lien direct et nécessaire avec le contenu du contrat
ou la qualité des parties.
Il incombe à celui qui prétend qu'une information lui était due de prouver que l'autre partie la lui devait, à
charge pour cette autre partie de prouver qu'elle l'a fournie.
Les parties ne peuvent ni limiter, ni exclure ce devoir.
Outre la responsabilité de celui qui en était tenu, le manquement à ce devoir d'information peut entraîner
l'annulation du contrat dans les conditions prévues aux articles 1130 et suivants.
1112-2
Celui qui utilise ou divulgue sans autorisation une information confidentielle obtenue à l'occasion des
négociations engage sa responsabilité dans les conditions du droit commun.
Le contrat est formé par la rencontre d'une offre et d'une acceptation par lesquelles les parties manifestent leur
volonté de s'engager.
Cette volonté peut résulter d'une déclaration ou d'un comportement non équivoque de son auteur.
L'offre, faite à personne déterminée ou indéterminée, comprend les éléments essentiels du contrat envisagé et
exprime la volonté de son auteur d'être lié en cas d'acceptation. A défaut, il y a seulement invitation à entrer
en négociation.
Elle peut être librement rétractée tant qu'elle n'est pas parvenue à son destinataire.
Elle ne peut être rétractée avant l'expiration du délai fixé par son auteur ou, à défaut, l'issue d'un délai
raisonnable.
La rétractation de l'offre en violation de cette interdiction empêche la conclusion du contrat.
Elle engage la responsabilité extracontractuelle de son auteur dans les conditions du droit commun sans
l'obliger à compenser la perte des avantages attendus du contrat.
L'offre est caduque à l'expiration du délai fixé par son auteur ou, à défaut, à l'issue d'un délai raisonnable.
Elle l'est également en cas d'incapacité ou de décès de son auteur, ou de décès de son destinataire.
L'acceptation est la manifestation de volonté de son auteur d'être lié dans les termes de l'offre.
Tant que l'acceptation n'est pas parvenue à l'offrant, elle peut être librement rétractée, pourvu que la rétractation
parvienne à l'offrant avant l'acceptation.
L'acceptation non conforme à l'offre est dépourvue d'effet, sauf à constituer une offre nouvelle.
Les conditions générales invoquées par une partie n'ont effet à l'égard de l'autre que si elles ont été portées à
la connaissance de celle-ci et si elle les a acceptées.
En cas de discordance entre des conditions générales invoquées par l'une et l'autre des parties, les clauses
incompatibles sont sans effet.
En cas de discordance entre des conditions générales et des conditions particulières, les secondes l'emportent
sur les premières.
Le silence ne vaut pas acceptation, à moins qu'il n'en résulte autrement de la loi, des usages, des relations
d'affaires ou de circonstances particulières.
Le contrat est conclu dès que l'acceptation parvient à l'offrant. Il est réputé l'être au lieu où l'acceptation est
parvenue.
La loi ou le contrat peuvent prévoir un délai de réflexion, qui est le délai avant l'expiration duquel le destinataire
de l'offre ne peut manifester son acceptation ou un délai de rétractation, qui est le délai avant l'expiration duquel
son bénéficiaire peut rétracter son consentement.
Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie s'engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire
de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de contracter.
Lorsqu'un contrat est conclu avec un tiers en violation d'un pacte de préférence, le bénéficiaire peut obtenir
la réparation du préjudice subi. Lorsque le tiers connaissait l'existence du pacte et l'intention du bénéficiaire
de s'en prévaloir, ce dernier peut également agir en nullité ou demander au juge de le substituer au tiers dans
le contrat conclu.
Chapitre II : La formation du contrat
p.254 1124 Code civil
Le tiers peut demander par écrit au bénéficiaire de confirmer dans un délai qu'il fixe et qui doit être raisonnable,
l'existence d'un pacte de préférence et s'il entend s'en prévaloir.
L'écrit mentionne qu'à défaut de réponse dans ce délai, le bénéficiaire du pacte ne pourra plus solliciter sa
substitution au contrat conclu avec le tiers ou la nullité du contrat.
La promesse unilatérale est le contrat par lequel une partie, le promettant, accorde à l'autre, le bénéficiaire, le
droit d'opter pour la conclusion d'un contrat dont les éléments essentiels sont déterminés, et pour la formation
duquel ne manque que le consentement du bénéficiaire.
La révocation de la promesse pendant le temps laissé au bénéficiaire pour opter n'empêche pas la formation
du contrat promis.
Le contrat conclu en violation de la promesse unilatérale avec un tiers qui en connaissait l'existence est nul.
La voie électronique peut être utilisée pour mettre à disposition des stipulations contractuelles ou des
informations sur des biens ou services.
Les informations qui sont demandées en vue de la conclusion d'un contrat ou celles qui sont adressées au cours
de son exécution peuvent être transmises par courrier électronique si leur destinataire a accepté l'usage de ce
moyen.
Les informations destinées à un professionnel peuvent lui être adressées par courrier électronique, dès lors
qu'il a communiqué son adresse électronique.
Si ces informations doivent être portées sur un formulaire, celui-ci est mis, par voie électronique, à la
disposition de la personne qui doit le remplir.
1127-1
Quiconque propose à titre professionnel, par voie électronique, la fourniture de biens ou la prestation
de services, met à disposition les stipulations contractuelles applicables d'une manière qui permette leur
conservation et leur reproduction.
L'auteur d'une offre reste engagé par elle tant qu'elle est accessible par voie électronique de son fait.
L'offre énonce en outre :
1° Les différentes étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique ;
2° Les moyens techniques permettant au destinataire de l'offre, avant la conclusion du contrat, d'identifier
d'éventuelles erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger ;
3° Les langues proposées pour la conclusion du contrat au nombre desquelles doit figurer la langue française ;
4° Le cas échéant, les modalités d'archivage du contrat par l'auteur de l'offre et les conditions d'accès au contrat
archivé ;
5° Les moyens de consulter par voie électronique les règles professionnelles et commerciales auxquelles
l'auteur de l'offre entend, le cas échéant, se soumettre.
1127-2
Le contrat n'est valablement conclu que si le destinataire de l'offre a eu la possibilité de vérifier le détail de
sa commande et son prix total et de corriger d'éventuelles erreurs avant de confirmer celle-ci pour exprimer
son acceptation définitive.
L'auteur de l'offre doit accuser réception sans délai injustifié, par voie électronique, de la commande qui lui
a été adressée.
La commande, la confirmation de l'acceptation de l'offre et l'accusé de réception sont considérés comme reçus
lorsque les parties auxquelles ils sont adressés peuvent y avoir accès.
1127-3
Il est fait exception aux obligations visées aux 1° à 5° de l'article 1127-1 et aux deux premiers alinéas de l'article
1127-2 pour les contrats de fourniture de biens ou de prestation de services qui sont conclus exclusivement
par échange de courriers électroniques.
Il peut, en outre, être dérogé aux dispositions des 1° à 5° de l'article 1127-1 et de l'article 1127-2 dans les
contrats conclus entre professionnels.
1127-4
Hors les cas prévus aux articles 1125 et 1126, la remise d'un écrit électronique est effective lorsque le
destinataire, après avoir pu en prendre connaissance, en a accusé réception.
Si une disposition prévoit que l'écrit doit être lu au destinataire, la remise d'un écrit électronique à l'intéressé
dans les conditions prévues au premier alinéa vaut lecture.
Sous-section 1 : Le consentement
Conformément à l'article 414-1, il faut être sain d'esprit pour consentir valablement à un contrat.
L'erreur, le dol et la violence vicient le consentement lorsqu'ils sont de telle nature que, sans eux, l'une des
parties n'aurait pas contracté ou aurait contracté à des conditions substantiellement différentes.
Leur caractère déterminant s'apprécie eu égard aux personnes et aux circonstances dans lesquelles le
consentement a été donné.
L'erreur de droit ou de fait, à moins qu'elle ne soit inexcusable, est une cause de nullité du contrat lorsqu'elle
porte sur les qualités essentielles de la prestation due ou sur celles du cocontractant.
Les qualités essentielles de la prestation sont celles qui ont été expressément ou tacitement convenues et en
considération desquelles les parties ont contracté.
L'erreur est une cause de nullité qu'elle porte sur la prestation de l'une ou de l'autre partie.
L'acceptation d'un aléa sur une qualité de la prestation exclut l'erreur relative à cette qualité.
L'erreur sur les qualités essentielles du cocontractant n'est une cause de nullité que dans les contrats conclus
en considération de la personne.
L'erreur sur un simple motif, étranger aux qualités essentielles de la prestation due ou du cocontractant, n'est
pas une cause de nullité, à moins que les parties n'en aient fait expressément un élément déterminant de leur
consentement.
Néanmoins l'erreur sur le motif d'une libéralité, en l'absence duquel son auteur n'aurait pas disposé, est une
cause de nullité.
L'erreur sur la valeur par laquelle, sans se tromper sur les qualités essentielles de la prestation, un contractant
fait seulement de celle-ci une appréciation économique inexacte, n'est pas une cause de nullité.
Le dol est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des manœuvres ou des mensonges.
Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une information dont il
sait le caractère déterminant pour l'autre partie.
Néanmoins, ne constitue pas un dol le fait pour une partie de ne pas révéler à son cocontractant son estimation
de la valeur de la prestation.
Le dol est également constitué s'il émane du représentant, gérant d'affaires, préposé ou porte-fort du contractant.
Il l'est encore lorsqu'il émane d'un tiers de connivence.
L'erreur qui résulte d'un dol est toujours excusable ; elle est une cause de nullité alors même qu'elle porterait
sur la valeur de la prestation ou sur un simple motif du contrat.
Il y a violence lorsqu'une partie s'engage sous la pression d'une contrainte qui lui inspire la crainte d'exposer
sa personne, sa fortune ou celles de ses proches à un mal considérable.
La menace d'une voie de droit ne constitue pas une violence. Il en va autrement lorsque la voie de droit est
détournée de son but ou lorsqu'elle est invoquée ou exercée pour obtenir un avantage manifestement excessif.
La violence est une cause de nullité qu'elle ait été exercée par une partie ou par un tiers.
Il y a également violence lorsqu'une partie, abusant de l'état de dépendance dans lequel se trouve son
cocontractant à son égard, obtient de lui un engagement qu'il n'aurait pas souscrit en l'absence d'une telle
contrainte et en tire un avantage manifestement excessif.
Le délai de l'action en nullité ne court, en cas d'erreur ou de dol, que du jour où ils ont été découverts et, en
cas de violence, que du jour où elle a cessé.
Toute personne physique peut contracter sauf en cas d'incapacité prévue par la loi.
La capacité des personnes morales est limitée par les règles applicables à chacune d'entre elles.
Toute personne incapable de contracter peut néanmoins accomplir seule les actes courants autorisés par la loi
ou l'usage, pourvu qu'ils soient conclus à des conditions normales.
Les actes courants accomplis par le mineur peuvent être annulés pour simple lésion. Toutefois, la nullité n'est
pas encourue lorsque la lésion résulte d'un événement imprévisible.
La simple déclaration de majorité faite par le mineur ne fait pas obstacle à l'annulation.
Le mineur ne peut se soustraire aux engagements qu'il a pris dans l'exercice de sa profession.
Les actes accomplis par les majeurs protégés sont régis par les articles 435, 465 et 494-9 sans préjudice des
articles 1148, 1151 et 1352-4.
Le contractant capable peut faire obstacle à l'action en nullité engagée contre lui en établissant que l'acte était
utile à la personne protégée et exempt de lésion ou qu'il a profité à celle-ci.
Il peut aussi opposer à l'action en nullité la confirmation de l'acte par son cocontractant devenu ou redevenu
capable.
Le représentant légal, judiciaire ou conventionnel n'est fondé à agir que dans la limite des pouvoirs qui lui
ont été conférés.
Lorsque le représentant agit dans la limite de ses pouvoirs au nom et pour le compte du représenté, celui-ci
est seul tenu de l'engagement ainsi contracté.
Lorsque le représentant déclare agir pour le compte d'autrui mais contracte en son propre nom, il est seul
engagé à l'égard du cocontractant.
Lorsque le pouvoir du représentant est défini en termes généraux, il ne couvre que les actes conservatoires
et d'administration.
Lorsque le pouvoir est spécialement déterminé, le représentant ne peut accomplir que les actes pour lesquels
il est habilité et ceux qui en sont l'accessoire.
L'acte accompli par un représentant sans pouvoir ou au-delà de ses pouvoirs est inopposable au représenté,
sauf si le tiers contractant a légitimement cru en la réalité des pouvoirs du représentant, notamment en raison
du comportement ou des déclarations du représenté.
Lorsqu'il ignorait que l'acte était accompli par un représentant sans pouvoir ou au-delà de ses pouvoirs, le tiers
contractant peut en invoquer la nullité.
L'inopposabilité comme la nullité de l'acte ne peuvent plus être invoquées dès lors que le représenté l'a ratifié.
Lorsque le représentant détourne ses pouvoirs au détriment du représenté, ce dernier peut invoquer la nullité
de l'acte accompli si le tiers avait connaissance du détournement ou ne pouvait l'ignorer.
Le tiers qui doute de l'étendue du pouvoir du représentant conventionnel à l'occasion d'un acte qu'il s'apprête
à conclure, peut demander par écrit au représenté de lui confirmer, dans un délai qu'il fixe et qui doit être
raisonnable, que le représentant est habilité à conclure cet acte.
L'écrit mentionne qu'à défaut de réponse dans ce délai, le représentant est réputé habilité à conclure cet acte.
L'établissement d'une représentation légale ou judiciaire dessaisit pendant sa durée le représenté des pouvoirs
transférés au représentant.
La représentation conventionnelle laisse au représenté l'exercice de ses droits.
Les pouvoirs du représentant cessent s'il est atteint d'une incapacité ou frappé d'une interdiction.
En matière de représentation des personnes physiques, un représentant ne peut agir pour le compte de plusieurs
parties au contrat en opposition d'intérêts ni contracter pour son propre compte avec le représenté.
En ces cas, l'acte accompli est nul à moins que la loi ne l'autorise ou que le représenté ne l'ait autorisé ou ratifié.
Le contrat ne peut déroger à l'ordre public ni par ses stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu
ou non par toutes les parties.
Dans les contrats cadre, il peut être convenu que le prix sera fixé unilatéralement par l'une des parties, à charge
pour elle d'en motiver le montant en cas de contestation.
En cas d'abus dans la fixation du prix, le juge peut être saisi d'une demande tendant à obtenir des dommages
et intérêts et le cas échéant la résolution du contrat.
Dans les contrats de prestation de service, à défaut d'accord des parties avant leur exécution, le prix peut être
fixé par le créancier, à charge pour lui d'en motiver le montant en cas de contestation.
En cas d'abus dans la fixation du prix, le juge peut être saisi d'une demande tendant à obtenir des dommages
et intérêts et, le cas échéant, la résolution du contrat.
Lorsque la qualité de la prestation n'est pas déterminée ou déterminable en vertu du contrat, le débiteur doit
offrir une prestation de qualité conforme aux attentes légitimes des parties en considération de sa nature, des
usages et du montant de la contrepartie.
Lorsque le prix ou tout autre élément du contrat doit être déterminé par référence à un indice qui n'existe pas
ou a cessé d'exister ou d'être accessible, celui-ci est remplacé par l'indice qui s'en rapproche le plus.
Dans les contrats synallagmatiques, le défaut d'équivalence des prestations n'est pas une cause de nullité du
contrat, à moins que la loi n'en dispose autrement.
Un contrat à titre onéreux est nul lorsque, au moment de sa formation, la contrepartie convenue au profit de
celui qui s'engage est illusoire ou dérisoire.
Toute clause qui prive de sa substance l'obligation essentielle du débiteur est réputée non écrite.
Dans un contrat d'adhésion, toute clause non négociable, déterminée à l'avance par l'une des parties, qui crée
un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non écrite.
L'appréciation du déséquilibre significatif ne porte ni sur l'objet principal du contrat ni sur l'adéquation du prix
à la prestation.
Les formes exigées aux fins de preuve ou d'opposabilité sont sans effet sur la validité des contrats.
Lorsqu'un écrit est exigé pour la validité d'un contrat, il peut être établi et conservé sous forme électronique
dans les conditions prévues aux articles 1366 et 1367 et, lorsqu'un acte authentique est requis, au deuxième
alinéa de l'article 1369.
Lorsqu'est exigée une mention écrite de la main même de celui qui s'oblige, ce dernier peut l'apposer sous
forme électronique si les conditions de cette apposition sont de nature à garantir qu'elle ne peut être effectuée
que par lui-même.
Lorsque l'écrit sur papier est soumis à des conditions particulières de lisibilité ou de présentation, l'écrit
électronique doit répondre à des exigences équivalentes.
Chapitre II : La formation du contrat
Sous-titre Ier : Le contrat 1177 p.261
L'exigence d'un formulaire détachable est satisfaite par un procédé électronique qui permet d'accéder au
formulaire et de le renvoyer par la même voie.
L'exigence d'un envoi en plusieurs exemplaires est réputée satisfaite par voie électronique si l'écrit peut être
imprimé par le destinataire.
Sous-section 1 : La nullité
Un contrat qui ne remplit pas les conditions requises pour sa validité est nul. La nullité doit être prononcée par
le juge, à moins que les parties ne la constatent d'un commun accord.
Le contrat annulé est censé n'avoir jamais existé.
Les prestations exécutées donnent lieu à restitution dans les conditions prévues aux articles 1352 à 1352-9.
Indépendamment de l'annulation du contrat, la partie lésée peut demander réparation du dommage subi dans
les conditions du droit commun de la responsabilité extracontractuelle.
La nullité est absolue lorsque la règle violée a pour objet la sauvegarde de l'intérêt général.
Elle est relative lorsque la règle violée a pour seul objet la sauvegarde d'un intérêt privé.
La nullité absolue peut être demandée par toute personne justifiant d'un intérêt, ainsi que par le ministère public.
Elle ne peut être couverte par la confirmation du contrat.
La nullité relative ne peut être demandée que par la partie que la loi entend protéger.
Elle peut être couverte par la confirmation.
Si l'action en nullité relative a plusieurs titulaires, la renonciation de l'un n'empêche pas les autres d'agir.
La confirmation est l'acte par lequel celui qui pourrait se prévaloir de la nullité y renonce. Cet acte mentionne
l'objet de l'obligation et le vice affectant le contrat.
La confirmation ne peut intervenir qu'après la conclusion du contrat.
L'exécution volontaire du contrat, en connaissance de la cause de nullité, vaut confirmation. En cas de violence,
la confirmation ne peut intervenir qu'après que la violence a cessé.
La confirmation emporte renonciation aux moyens et exceptions qui pouvaient être opposés, sans préjudice
néanmoins des droits des tiers.
Une partie peut demander par écrit à celle qui pourrait se prévaloir de la nullité soit de confirmer le contrat
soit d'agir en nullité dans un délai de six mois à peine de forclusion. La cause de la nullité doit avoir cessé.
L'écrit mentionne expressément qu'à défaut d'action en nullité exercée avant l'expiration du délai de six mois,
le contrat sera réputé confirmé.
Lorsque la cause de nullité n'affecte qu'une ou plusieurs clauses du contrat, elle n'emporte nullité de l'acte
tout entier que si cette ou ces clauses ont constitué un élément déterminant de l'engagement des parties ou
de l'une d'elles.
Le contrat est maintenu lorsque la loi répute la clause non écrite, ou lorsque les fins de la règle méconnue
exigent son maintien.
L'exception de nullité ne se prescrit pas si elle se rapporte à un contrat qui n'a reçu aucune exécution.
Sous-section 2 : La caducité
Un contrat valablement formé devient caduc si l'un de ses éléments essentiels disparaît.
Lorsque l'exécution de plusieurs contrats est nécessaire à la réalisation d'une même opération et que l'un d'eux
disparaît, sont caducs les contrats dont l'exécution est rendue impossible par cette disparition et ceux pour
lesquels l'exécution du contrat disparu était une condition déterminante du consentement d'une partie.
La caducité n'intervient toutefois que si le contractant contre lequel elle est invoquée connaissait l'existence
de l'opération d'ensemble lorsqu'il a donné son consentement.
Le contrat s'interprète d'après la commune intention des parties plutôt qu'en s'arrêtant au sens littéral de ses
termes.
Lorsque cette intention ne peut être décelée, le contrat s'interprète selon le sens que lui donnerait une personne
raisonnable placée dans la même situation.
Toutes les clauses d'un contrat s'interprètent les unes par rapport aux autres, en donnant à chacune le sens qui
respecte la cohérence de l'acte tout entier.
Lorsque, dans l'intention commune des parties, plusieurs contrats concourent à une même opération, ils
s'interprètent en fonction de celle-ci.
Dans le doute, le contrat de gré à gré s'interprète contre le créancier et en faveur du débiteur, et le contrat
d'adhésion contre celui qui l'a proposé.
Lorsqu'une clause est susceptible de deux sens, celui qui lui confère un effet l'emporte sur celui qui ne lui en
fait produire aucun.
Les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des parties, ou pour les causes
que la loi autorise.
Les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que leur donnent
l'équité, l'usage ou la loi.
Dans les contrats ayant pour objet l'aliénation de la propriété ou la cession d'un autre droit, le transfert s'opère
lors de la conclusion du contrat.
Ce transfert peut être différé par la volonté des parties, la nature des choses ou par l'effet de la loi.
Le transfert de propriété emporte transfert des risques de la chose. Toutefois le débiteur de l'obligation de
délivrer en retrouve la charge à compter de sa mise en demeure, conformément à l'article 1344-2 et sous réserve
des règles prévues à l'article 1351-1.
L'obligation de délivrer la chose emporte obligation de la conserver jusqu'à la délivrance, en y apportant tous
les soins d'une personne raisonnable.
Lorsque deux acquéreurs successifs d'un même meuble corporel tiennent leur droit d'une même personne, celui
qui a pris possession de ce meuble en premier est préféré, même si son droit est postérieur, à condition qu'il
soit de bonne foi.
Lorsque deux acquéreurs successifs de droits portant sur un même immeuble tiennent leur droit d'une même
personne, celui qui a, le premier, publié son titre d'acquisition passé en la forme authentique au fichier
immobilier est préféré, même si son droit est postérieur, à condition qu'il soit de bonne foi.
Lorsque les parties ont conclu un contrat apparent qui dissimule un contrat occulte, ce dernier, appelé aussi
contre-lettre, produit effet entre les parties. Il n'est pas opposable aux tiers, qui peuvent néanmoins s'en
prévaloir.
Est nulle toute contre-lettre ayant pour objet une augmentation du prix stipulé dans le traité de cession d'un
office ministériel.
Est également nul tout contrat ayant pour but de dissimuler une partie du prix, lorsqu'elle porte sur une vente
d'immeubles, une cession de fonds de commerce ou de clientèle, une cession d'un droit à un bail, ou le bénéfice
d'une promesse de bail portant sur tout ou partie d'un immeuble et tout ou partie de la soulte d'un échange ou
d'un partage comprenant des biens immeubles, un fonds de commerce ou une clientèle.
Le bénéficiaire est investi d'un droit direct à la prestation contre le promettant dès la stipulation.
Néanmoins le stipulant peut librement révoquer la stipulation tant que le bénéficiaire ne l'a pas acceptée.
La stipulation devient irrévocable au moment où l'acceptation parvient au stipulant ou au promettant.
La révocation ne peut émaner que du stipulant ou, après son décès, de ses héritiers. Ces derniers ne peuvent y
procéder qu'à l'expiration d'un délai de trois mois à compter du jour où ils ont mis le bénéficiaire en demeure
de l'accepter.
Si elle n'est pas assortie de la désignation d'un nouveau bénéficiaire, la révocation profite, selon le cas, au
stipulant ou à ses héritiers.
La révocation produit effet dès lors que le tiers bénéficiaire ou le promettant en a eu connaissance.
Lorsqu'elle est faite par testament, elle prend effet au moment du décès.
Le tiers initialement désigné est censé n'avoir jamais bénéficié de la stipulation faite à son profit.
L'acceptation peut émaner du bénéficiaire ou, après son décès, de ses héritiers. Elle peut être expresse ou tacite.
Elle peut intervenir même après le décès du stipulant ou du promettant.
Le stipulant peut lui-même exiger du promettant l'exécution de son engagement envers le bénéficiaire.
Lorsque le contrat est conclu pour une durée indéterminée, chaque partie peut y mettre fin à tout moment, sous
réserve de respecter le délai de préavis contractuellement prévu ou, à défaut, un délai raisonnable.
Lorsque le contrat est conclu pour une durée déterminée, chaque partie doit l'exécuter jusqu'à son terme.
Nul ne peut exiger le renouvellement du contrat.
Le contrat peut être prorogé si les contractants en manifestent la volonté avant son expiration. La prorogation
ne peut porter atteinte aux droits des tiers.
Le contrat à durée déterminée peut être renouvelé par l'effet de la loi ou par l'accord des parties.
Le renouvellement donne naissance à un nouveau contrat dont le contenu est identique au précédent mais dont
la durée est indéterminée.
Lorsqu'à l'expiration du terme d'un contrat conclu à durée déterminée, les contractants continuent d'en exécuter
les obligations, il y a tacite reconduction. Celle-ci produit les mêmes effets que le renouvellement du contrat.
Un contractant, le cédant, peut céder sa qualité de partie au contrat à un tiers, le cessionnaire, avec l'accord
de son cocontractant, le cédé.
Cet accord peut être donné par avance, notamment dans le contrat conclu entre les futurs cédant et cédé, auquel
cas la cession produit effet à l'égard du cédé lorsque le contrat conclu entre le cédant et le cessionnaire lui est
notifié ou lorsqu'il en prend acte.
La cession doit être constatée par écrit, à peine de nullité.
1216-1
1216-2
Le cessionnaire peut opposer au cédé les exceptions inhérentes à la dette, telles que la nullité, l'exception
d'inexécution, la résolution ou la compensation de dettes connexes. Il ne peut lui opposer les exceptions
personnelles au cédant.
Le cédé peut opposer au cessionnaire toutes les exceptions qu'il aurait pu opposer au cédant.
1216-3
Si le cédant n'est pas libéré par le cédé, les sûretés qui ont pu être consenties subsistent. Dans le cas contraire,
les sûretés consenties par le cédant ou par des tiers ne subsistent qu'avec leur accord.
Si le cédant est libéré, ses codébiteurs solidaires restent tenus déduction faite de sa part dans la dette.
La partie envers laquelle l'engagement n'a pas été exécuté, ou l'a été imparfaitement, peut :
- refuser d'exécuter ou suspendre l'exécution de sa propre obligation ;
- poursuivre l'exécution forcée en nature de l'obligation ;
- obtenir une réduction du prix ;
- provoquer la résolution du contrat ;
- demander réparation des conséquences de l'inexécution.
Les sanctions qui ne sont pas incompatibles peuvent être cumulées ; des dommages et intérêts peuvent toujours
s'y ajouter.
Il y a force majeure en matière contractuelle lorsqu'un événement échappant au contrôle du débiteur, qui ne
pouvait être raisonnablement prévu lors de la conclusion du contrat et dont les effets ne peuvent être évités par
des mesures appropriées, empêche l'exécution de son obligation par le débiteur.
Si l'empêchement est temporaire, l'exécution de l'obligation est suspendue à moins que le retard qui en
résulterait ne justifie la résolution du contrat. Si l'empêchement est définitif, le contrat est résolu de plein droit
et les parties sont libérées de leurs obligations dans les conditions prévues aux articles 1351 et 1351-1.
Une partie peut refuser d'exécuter son obligation, alors même que celle-ci est exigible, si l'autre n'exécute pas
la sienne et si cette inexécution est suffisamment grave.
Une partie peut suspendre l'exécution de son obligation dès lors qu'il est manifeste que son cocontractant ne
s'exécutera pas à l'échéance et que les conséquences de cette inexécution sont suffisamment graves pour elle.
Cette suspension doit être notifiée dans les meilleurs délais.
Le créancier d'une obligation peut, après mise en demeure, en poursuivre l'exécution en nature sauf si cette
exécution est impossible ou s'il existe une disproportion manifeste entre son coût pour le débiteur de bonne
foi et son intérêt pour le créancier.
Après mise en demeure, le créancier peut aussi, dans un délai et à un coût raisonnables, faire exécuter lui-
même l'obligation ou, sur autorisation préalable du juge, détruire ce qui a été fait en violation de celle-ci. Il
peut demander au débiteur le remboursement des sommes engagées à cette fin.
Il peut aussi demander en justice que le débiteur avance les sommes nécessaires à cette exécution ou à cette
destruction.
En cas d'exécution imparfaite de la prestation, le créancier peut, après mise en demeure et s'il n'a pas encore
payé tout ou partie de la prestation, notifier dans les meilleurs délais au débiteur sa décision d'en réduire de
manière proportionnelle le prix. L'acceptation par le débiteur de la décision de réduction de prix du créancier
doit être rédigée par écrit.
Si le créancier a déjà payé, à défaut d'accord entre les parties, il peut demander au juge la réduction de prix.
Sous-section 4 : La résolution
La résolution résulte soit de l'application d'une clause résolutoire soit, en cas d'inexécution suffisamment grave,
d'une notification du créancier au débiteur ou d'une décision de justice.
La clause résolutoire précise les engagements dont l'inexécution entraînera la résolution du contrat.
La résolution est subordonnée à une mise en demeure infructueuse, s'il n'a pas été convenu que celle-ci
résulterait du seul fait de l'inexécution. La mise en demeure ne produit effet que si elle mentionne expressément
la clause résolutoire.
Le créancier peut, à ses risques et périls, résoudre le contrat par voie de notification. Sauf urgence, il
doit préalablement mettre en demeure le débiteur défaillant de satisfaire à son engagement dans un délai
raisonnable.
La mise en demeure mentionne expressément qu'à défaut pour le débiteur de satisfaire à son obligation, le
créancier sera en droit de résoudre le contrat.
Lorsque l'inexécution persiste, le créancier notifie au débiteur la résolution du contrat et les raisons qui la
motivent.
Le débiteur peut à tout moment saisir le juge pour contester la résolution. Le créancier doit alors prouver la
gravité de l'inexécution.
Le juge peut, selon les circonstances, constater ou prononcer la résolution ou ordonner l'exécution du contrat,
en accordant éventuellement un délai au débiteur, ou allouer seulement des dommages et intérêts.
La résolution n'affecte ni les clauses relatives au règlement des différends, ni celles destinées à produire effet
même en cas de résolution, telles les clauses de confidentialité et de non-concurrence.
A moins que l'inexécution soit définitive, les dommages et intérêts ne sont dus que si le débiteur a préalablement
été mis en demeure de s'exécuter dans un délai raisonnable.
1231-1
Le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts soit à raison de l'inexécution de
l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, s'il ne justifie pas que l'exécution a été empêchée par la
force majeure.
1231-2
Les dommages et intérêts dus au créancier sont, en général, de la perte qu'il a faite et du gain dont il a été privé,
sauf les exceptions et modifications ci-après.
1231-3
Le débiteur n'est tenu que des dommages et intérêts qui ont été prévus ou qui pouvaient être prévus lors de la
conclusion du contrat, sauf lorsque l'inexécution est due à une faute lourde ou dolosive.
1231-4
Dans le cas même où l'inexécution du contrat résulte d'une faute lourde ou dolosive, les dommages et intérêts
ne comprennent que ce qui est une suite immédiate et directe de l'inexécution.
1231-5
Lorsque le contrat stipule que celui qui manquera de l'exécuter paiera une certaine somme à titre de dommages
et intérêts, il ne peut être alloué à l'autre partie une somme plus forte ni moindre.
Néanmoins, le juge peut, même d'office, modérer ou augmenter la pénalité ainsi convenue si elle est
manifestement excessive ou dérisoire.
Lorsque l'engagement a été exécuté en partie, la pénalité convenue peut être diminuée par le juge, même
d'office, à proportion de l'intérêt que l'exécution partielle a procuré au créancier, sans préjudice de l'application
de l'alinéa précédent.
Toute stipulation contraire aux deux alinéas précédents est réputée non écrite.
Sauf inexécution définitive, la pénalité n'est encourue que lorsque le débiteur est mis en demeure.
1231-6
Les dommages et intérêts dus à raison du retard dans le paiement d'une obligation de somme d'argent consistent
dans l'intérêt au taux légal, à compter de la mise en demeure.
Ces dommages et intérêts sont dus sans que le créancier soit tenu de justifier d'aucune perte.
Le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard,
peut obtenir des dommages et intérêts distincts de l'intérêt moratoire.
1231-7
En toute matière, la condamnation à une indemnité emporte intérêts au taux légal même en l'absence de
demande ou de disposition spéciale du jugement. Sauf disposition contraire de la loi, ces intérêts courent à
compter du prononcé du jugement à moins que le juge n'en décide autrement.
En cas de confirmation pure et simple par le juge d'appel d'une décision allouant une indemnité en réparation
d'un dommage, celle-ci porte de plein droit intérêt au taux légal à compter du jugement de première instance.
Dans les autres cas, l'indemnité allouée en appel porte intérêt à compter de la décision d'appel. Le juge d'appel
peut toujours déroger aux dispositions du présent alinéa.
Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé
à le réparer.
Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement par son fait, mais encore par sa négligence
ou par son imprudence.
On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est
causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l'on a sous sa garde.
Toutefois, celui qui détient, à un titre quelconque, tout ou partie de l'immeuble ou des biens mobiliers dans
lesquels un incendie a pris naissance ne sera responsable, vis-à-vis des tiers, des dommages causés par cet
incendie que s'il est prouvé qu'il doit être attribué à sa faute ou à la faute des personnes dont il est responsable.
Cette disposition ne s'applique pas aux rapports entre propriétaires et locataires, qui demeurent régis par les
articles 1733 et 1734 du code civil.
Le père et la mère, en tant qu'ils exercent l'autorité parentale, sont solidairement responsables du dommage
causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux.
Les maîtres et les commettants, du dommage causé par leurs domestiques et préposés dans les fonctions
auxquelles ils les ont employés ;
Les instituteurs et les artisans, du dommage causé par leurs élèves et apprentis pendant le temps qu'ils sont
sous leur surveillance.
La responsabilité ci-dessus a lieu, à moins que les père et mère et les artisans ne prouvent qu'ils n'ont pu
empêcher le fait qui donne lieu à cette responsabilité.
En ce qui concerne les instituteurs, les fautes, imprudences ou négligences invoquées contre eux comme
ayant causé le fait dommageable, devront être prouvées, conformément au droit commun, par le demandeur,
à l'instance.
Le propriétaire d'un animal, ou celui qui s'en sert, pendant qu'il est à son usage, est responsable du dommage
que l'animal a causé, soit que l'animal fût sous sa garde, soit qu'il fût égaré ou échappé.
Le propriétaire d'un bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine, lorsqu'elle est arrivée par une
suite du défaut d'entretien ou par le vice de sa construction.
Le producteur est responsable du dommage causé par un défaut de son produit, qu'il soit ou non lié par un
contrat avec la victime.
1245-1
Les dispositions du présent chapitre s'appliquent à la réparation du dommage qui résulte d'une atteinte à la
personne.
Elles s'appliquent également à la réparation du dommage supérieur à un montant déterminé par décret, qui
résulte d'une atteinte à un bien autre que le produit défectueux lui-même.
1245-2
Est un produit tout bien meuble, même s'il est incorporé dans un immeuble, y compris les produits du sol, de
l'élevage, de la chasse et de la pêche. L'électricité est considérée comme un produit.
1245-3
Un produit est défectueux au sens du présent chapitre lorsqu'il n'offre pas la sécurité à laquelle on peut
légitimement s'attendre.
Dans l'appréciation de la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre, il doit être tenu compte de toutes
les circonstances et notamment de la présentation du produit, de l'usage qui peut en être raisonnablement
attendu et du moment de sa mise en circulation.
Un produit ne peut être considéré comme défectueux par le seul fait qu'un autre, plus perfectionné, a été mis
postérieurement en circulation.
1245-4
Un produit est mis en circulation lorsque le producteur s'en est dessaisi volontairement.
Un produit ne fait l'objet que d'une seule mise en circulation.
1245-5
Est producteur, lorsqu'il agit à titre professionnel, le fabricant d'un produit fini, le producteur d'une matière
première, le fabricant d'une partie composante.
Est assimilée à un producteur pour l'application du présent chapitre toute personne agissant à titre
professionnel :
1° Qui se présente comme producteur en apposant sur le produit son nom, sa marque ou un autre signe
distinctif ;
2° Qui importe un produit dans la Communauté européenne en vue d'une vente, d'une location, avec ou sans
promesse de vente, ou de toute autre forme de distribution.
Ne sont pas considérées comme producteurs, au sens du présent chapitre, les personnes dont la responsabilité
peut être recherchée sur le fondement des articles 1792 à 1792-6 et 1646-1.
1245-6
Le recours du fournisseur contre le producteur obéit aux mêmes règles que la demande émanant de la victime
directe du défaut. Toutefois, il doit agir dans l'année suivant la date de sa citation en justice.
1245-7
En cas de dommage causé par le défaut d'un produit incorporé dans un autre, le producteur de la partie
composante et celui qui a réalisé l'incorporation sont solidairement responsables.
1245-8
Le demandeur doit prouver le dommage, le défaut et le lien de causalité entre le défaut et le dommage.
1245-9
Le producteur peut être responsable du défaut alors même que le produit a été fabriqué dans le respect des
règles de l'art ou de normes existantes ou qu'il a fait l'objet d'une autorisation administrative.
1245-10
1245-11
Le producteur ne peut invoquer la cause d'exonération prévue au 4° de l'article 1245-10 lorsque le dommage
a été causé par un élément du corps humain ou par les produits issus de celui-ci.
1245-12
La responsabilité du producteur peut être réduite ou supprimée, compte tenu de toutes les circonstances, lorsque
le dommage est causé conjointement par un défaut du produit et par la faute de la victime ou d'une personne
dont la victime est responsable.
1245-13
La responsabilité du producteur envers la victime n'est pas réduite par le fait d'un tiers ayant concouru à la
réalisation du dommage.
1245-14
Les clauses qui visent à écarter ou à limiter la responsabilité du fait des produits défectueux sont interdites
et réputées non écrites.
Toutefois, pour les dommages causés aux biens qui ne sont pas utilisés par la victime principalement pour son
usage ou sa consommation privée, les clauses stipulées entre professionnels sont valables.
1245-15
Chapitre II : La responsabilité du fait des produits défectueux
Sous-titre II : La responsabilité extracontractuelle 1245-16 p.273
Sauf faute du producteur, la responsabilité de celui-ci, fondée sur les dispositions du présent chapitre, est
éteinte dix ans après la mise en circulation du produit même qui a causé le dommage à moins que, durant cette
période, la victime n'ait engagé une action en justice.
1245-16
L'action en réparation fondée sur les dispositions du présent chapitre se prescrit dans un délai de trois ans à
compter de la date à laquelle le demandeur a eu ou aurait dû avoir connaissance du dommage, du défaut et
de l'identité du producteur.
1245-17
Les dispositions du présent chapitre ne portent pas atteinte aux droits dont la victime d'un dommage peut se
prévaloir au titre du droit de la responsabilité contractuelle ou extracontractuelle ou au titre d'un régime spécial
de responsabilité.
Le producteur reste responsable des conséquences de sa faute et de celle des personnes dont il répond.
1246
1247
Est réparable, dans les conditions prévues au présent titre, le préjudice écologique consistant en une atteinte
non négligeable aux éléments ou aux fonctions des écosystèmes ou aux bénéfices collectifs tirés par l'homme
de l'environnement.
1248
L'action en réparation du préjudice écologique est ouverte à toute personne ayant qualité et intérêt à agir, telle
que l'Etat, l'Agence française pour la biodiversité, les collectivités territoriales et leurs groupements dont le
territoire est concerné, ainsi que les établissements publics et les associations agréées ou créées depuis au
moins cinq ans à la date d'introduction de l'instance qui ont pour objet la protection de la nature et la défense
de l'environnement.
1249
1250
En cas d'astreinte, celle-ci est liquidée par le juge au profit du demandeur, qui l'affecte à la réparation de
l'environnement ou, si le demandeur ne peut prendre les mesures utiles à cette fin, au profit de l'Etat, qui
l'affecte à cette même fin.
1251
Les dépenses exposées pour prévenir la réalisation imminente d'un dommage, pour éviter son aggravation ou
pour en réduire les conséquences constituent un préjudice réparable.
1252
Indépendamment de la réparation du préjudice écologique, le juge, saisi d'une demande en ce sens par une
personne mentionnée à l'article 1248, peut prescrire les mesures raisonnables propres à prévenir ou faire cesser
le dommage.
Les quasi-contrats sont des faits purement volontaires dont il résulte un engagement de celui qui en profite
sans y avoir droit, et parfois un engagement de leur auteur envers autrui.
Les quasi-contrats régis par le présent sous-titre sont la gestion d'affaire, le paiement de l'indu et
l'enrichissement injustifié.
Celui qui, sans y être tenu, gère sciemment et utilement l'affaire d'autrui, à l'insu ou sans opposition du maître
de cette affaire, est soumis, dans l'accomplissement des actes juridiques et matériels de sa gestion, à toutes
les obligations d'un mandataire.
1301-1
Il est tenu d'apporter à la gestion de l'affaire tous les soins d'une personne raisonnable ; il doit poursuivre la
gestion jusqu'à ce que le maître de l'affaire ou son successeur soit en mesure d'y pourvoir.
Le juge peut, selon les circonstances, modérer l'indemnité due au maître de l'affaire en raison des fautes ou
de la négligence du gérant.
1301-2
Celui dont l'affaire a été utilement gérée doit remplir les engagements contractés dans son intérêt par le gérant.
Il rembourse au gérant les dépenses faites dans son intérêt et l'indemnise des dommages qu'il a subis en raison
de sa gestion.
Les sommes avancées par le gérant portent intérêt du jour du paiement.
1301-3
1301-4
Chapitre Ier : La gestion d'affaires
Sous-titre III : Autres sources d'obligations 1301-5 p.275
L'intérêt personnel du gérant à se charger de l'affaire d'autrui n'exclut pas l'application des règles de la gestion
d'affaires.
Dans ce cas, la charge des engagements, des dépenses et des dommages se répartit à proportion des intérêts
de chacun dans l'affaire commune.
1301-5
Si l'action du gérant ne répond pas aux conditions de la gestion d'affaires mais profite néanmoins au maître de
cette affaire, celui-ci doit indemniser le gérant selon les règles de l'enrichissement injustifié.
Tout paiement suppose une dette ; ce qui a été reçu sans être dû est sujet à restitution.
La restitution n'est pas admise à l'égard des obligations naturelles qui ont été volontairement acquittées.
1302-1
Celui qui reçoit par erreur ou sciemment ce qui ne lui est pas dû doit le restituer à celui de qui il l'a indûment
reçu.
1302-2
Celui qui par erreur ou sous la contrainte a acquitté la dette d'autrui peut agir en restitution contre le créancier.
Néanmoins ce droit cesse dans le cas où le créancier, par suite du paiement, a détruit son titre ou abandonné
les sûretés qui garantissaient sa créance.
La restitution peut aussi être demandée à celui dont la dette a été acquittée par erreur.
1302-3
La restitution est soumise aux règles fixées aux articles 1352 à 1352-9.
Elle peut être réduite si le paiement procède d'une faute.
En dehors des cas de gestion d'affaires et de paiement de l'indu, celui qui bénéficie d'un enrichissement injustifié
au détriment d'autrui doit, à celui qui s'en trouve appauvri, une indemnité égale à la moindre des deux valeurs
de l'enrichissement et de l'appauvrissement.
1303-1
L'enrichissement est injustifié lorsqu'il ne procède ni de l'accomplissement d'une obligation par l'appauvri ni
de son intention libérale.
1303-2
Il n'y a pas lieu à indemnisation si l'appauvrissement procède d'un acte accompli par l'appauvri en vue d'un
profit personnel.
L'indemnisation peut être modérée par le juge si l'appauvrissement procède d'une faute de l'appauvri.
1303-3
L'appauvri n'a pas d'action sur ce fondement lorsqu'une autre action lui est ouverte ou se heurte à un obstacle
de droit, tel que la prescription.
1303-4
L'appauvrissement constaté au jour de la dépense, et l'enrichissement tel qu'il subsiste au jour de la demande,
sont évalués au jour du jugement. En cas de mauvaise foi de l'enrichi, l'indemnité due est égale à la plus forte
de ces deux valeurs.
1304-1
1304-2
Est nulle l'obligation contractée sous une condition dont la réalisation dépend de la seule volonté du débiteur.
Cette nullité ne peut être invoquée lorsque l'obligation a été exécutée en connaissance de cause.
1304-3
La condition suspensive est réputée accomplie si celui qui y avait intérêt en a empêché l'accomplissement.
La condition résolutoire est réputée défaillie si son accomplissement a été provoqué par la partie qui y avait
intérêt.
1304-4
Une partie est libre de renoncer à la condition stipulée dans son intérêt exclusif, tant que celle-ci n'est pas
accomplie ou n'a pas défailli.
1304-5
Avant que la condition suspensive ne soit accomplie, le débiteur doit s'abstenir de tout acte qui empêcherait
la bonne exécution de l'obligation ; le créancier peut accomplir tout acte conservatoire et attaquer les actes du
débiteur accomplis en fraude de ses droits.
Ce qui a été payé peut être répété tant que la condition suspensive ne s'est pas accomplie.
1304-6
1304-7
L'obligation est à terme lorsque son exigibilité est différée jusqu'à la survenance d'un événement futur et certain,
encore que la date en soit incertaine.
1305-1
1305-2
Ce qui n'est dû qu'à terme ne peut être exigé avant l'échéance ; mais ce qui a été payé d'avance ne peut être
répété.
1305-3
Le terme profite au débiteur, s'il ne résulte de la loi, de la volonté des parties ou des circonstances qu'il a été
établi en faveur du créancier ou des deux parties.
La partie au bénéfice exclusif de qui le terme a été fixé peut y renoncer sans le consentement de l'autre.
1305-4
Le débiteur ne peut réclamer le bénéfice du terme s'il ne fournit pas les sûretés promises au créancier ou s'il
diminue celles qui garantissent l'obligation.
1305-5
La déchéance du terme encourue par un débiteur est inopposable à ses coobligés, même solidaires, et à ses
cautions.
L'obligation est cumulative lorsqu'elle a pour objet plusieurs prestations et que seule l'exécution de la totalité
de celles-ci libère le débiteur.
L'obligation est alternative lorsqu'elle a pour objet plusieurs prestations et que l'exécution de l'une d'elles libère
le débiteur.
1307-1
1307-2
Si elle procède d'un cas de force majeure, l'impossibilité d'exécuter la prestation choisie libère le débiteur.
1307-3
Le débiteur qui n'a pas fait connaître son choix doit, si l'une des prestations devient impossible, exécuter l'une
des autres.
1307-4
Le créancier qui n'a pas fait connaître son choix doit, si l'une des prestations devient impossible à exécuter par
suite d'un cas de force majeure, se contenter de l'une des autres.
1307-5
Lorsque les prestations deviennent impossibles, le débiteur n'est libéré que si l'impossibilité procède, pour
chacune, d'un cas de force majeure.
L'obligation est facultative lorsqu'elle a pour objet une certaine prestation mais que le débiteur a la faculté,
pour se libérer, d'en fournir une autre.
L'obligation facultative est éteinte si l'exécution de la prestation initialement convenue devient impossible pour
cause de force majeure.
L'obligation qui lie plusieurs créanciers ou débiteurs se divise de plein droit entre eux. La division a lieu
également entre leurs successeurs, l'obligation fût-elle solidaire. Si elle n'est pas réglée autrement par la loi ou
par le contrat, la division a lieu par parts égales.
Chacun des créanciers n'a droit qu'à sa part de la créance commune ; chacun des débiteurs n'est tenu que de
sa part de la dette commune.
Il n'en va autrement, dans les rapports entre les créanciers et les débiteurs, que si l'obligation est solidaire ou
si la prestation due est indivisible.
La solidarité entre créanciers permet à chacun d'eux d'exiger et de recevoir le paiement de toute la créance. Le
paiement fait à l'un d'eux, qui en doit compte aux autres, libère le débiteur à l'égard de tous.
Le débiteur peut payer l'un ou l'autre des créanciers solidaires tant qu'il n'est pas poursuivi par l'un d'eux.
Tout acte qui interrompt ou suspend la prescription à l'égard de l'un des créanciers solidaires, profite aux autres
créanciers.
La solidarité entre les débiteurs oblige chacun d'eux à toute la dette. Le paiement fait par l'un d'eux les libère
tous envers le créancier.
Le créancier peut demander le paiement au débiteur solidaire de son choix. Les poursuites exercées contre l'un
des débiteurs solidaires n'empêchent pas le créancier d'en exercer de pareilles contre les autres.
La demande d'intérêts formée contre l'un des débiteurs solidaires fait courir les intérêts à l'égard de tous.
Le débiteur solidaire poursuivi par le créancier peut opposer les exceptions qui sont communes à tous les
codébiteurs, telles que la nullité ou la résolution, et celles qui lui sont personnelles. Il ne peut opposer les
exceptions qui sont personnelles à d'autres codébiteurs, telle que l'octroi d'un terme. Toutefois, lorsqu'une
exception personnelle à un autre codébiteur éteint la part divise de celui-ci, notamment en cas de compensation
ou de remise de dette, il peut s'en prévaloir pour la faire déduire du total de la dette.
Le créancier qui reçoit paiement de l'un des codébiteurs solidaires et lui consent une remise de solidarité
conserve sa créance contre les autres, déduction faite de la part du débiteur qu'il a déchargé.
Entre eux, les codébiteurs solidaires ne contribuent à la dette que chacun pour sa part.
Celui qui a payé au-delà de sa part dispose d'un recours contre les autres à proportion de leur propre part.
Si l'un d'eux est insolvable, sa part se répartit, par contribution, entre les codébiteurs solvables, y compris celui
qui a fait le paiement et celui qui a bénéficié d'une remise de solidarité.
Si la dette procède d'une affaire qui ne concerne que l'un des codébiteurs solidaires, celui-ci est seul tenu de
la dette à l'égard des autres. S'il l'a payée, il ne dispose d'aucun recours contre ses codébiteurs. Si ceux-ci l'ont
payée, ils disposent d'un recours contre lui.
Chacun des créanciers d'une obligation à prestation indivisible, par nature ou par contrat, peut en exiger et en
recevoir le paiement intégral, sauf à rendre compte aux autres ; mais il ne peut seul disposer de la créance ni
recevoir le prix au lieu de la chose.
Chacun des débiteurs d'une telle obligation en est tenu pour le tout ; mais il a ses recours en contribution contre
les autres.
Il en va de même pour chacun des successeurs de ces créanciers et débiteurs.
La cession de créance est un contrat par lequel le créancier cédant transmet, à titre onéreux ou gratuit, tout ou
partie de sa créance contre le débiteur cédé à un tiers appelé le cessionnaire.
Elle peut porter sur une ou plusieurs créances présentes ou futures, déterminées ou déterminables.
Elle s'étend aux accessoires de la créance.
Le consentement du débiteur n'est pas requis, à moins que la créance ait été stipulée incessible.
La cession n'est opposable au débiteur, s'il n'y a déjà consenti, que si elle lui a été notifiée ou s'il en a pris acte.
Le débiteur peut opposer au cessionnaire les exceptions inhérentes à la dette, telles que la nullité, l'exception
d'inexécution, la résolution ou la compensation des dettes connexes. Il peut également opposer les exceptions
nées de ses rapports avec le cédant avant que la cession lui soit devenue opposable, telles que l'octroi d'un
terme, la remise de dette ou la compensation de dettes non connexes.
Le cédant et le cessionnaire sont solidairement tenus de tous les frais supplémentaires occasionnés par la
cession dont le débiteur n'a pas à faire l'avance. Sauf clause contraire, la charge de ces frais incombe au
cessionnaire.
Le concours entre cessionnaires successifs d'une créance se résout en faveur du premier en date ; il dispose
d'un recours contre celui auquel le débiteur aurait fait un paiement.
Celui qui cède une créance à titre onéreux garantit l'existence de la créance et de ses accessoires, à moins que
le cessionnaire l'ait acquise à ses risques et périls ou qu'il ait connu le caractère incertain de la créance.
Il ne répond de la solvabilité du débiteur que lorsqu'il s'y est engagé, et jusqu'à concurrence du prix qu'il a pu
retirer de la cession de sa créance.
Lorsque le cédant a garanti la solvabilité du débiteur, cette garantie ne s'entend que de la solvabilité actuelle ;
elle peut toutefois s'étendre à la solvabilité à l'échéance, mais à la condition que le cédant l'ait expressément
spécifié.
1327-1
Le créancier, s'il a par avance donné son accord à la cession et n'y est pas intervenu, ne peut se la voir opposer
ou s'en prévaloir que du jour où elle lui a été notifiée ou dès qu'il en a pris acte.
1327-2
Si le créancier y consent expressément, le débiteur originaire est libéré pour l'avenir. A défaut, et sauf clause
contraire, il est tenu solidairement au paiement de la dette.
Le débiteur substitué, et le débiteur originaire s'il reste tenu, peuvent opposer au créancier les exceptions
inhérentes à la dette, telles que la nullité, l'exception d'inexécution, la résolution ou la compensation de dettes
connexes. Chacun peut aussi opposer les exceptions qui lui sont personnelles.
1328-1
Lorsque le débiteur originaire n'est pas déchargé par le créancier, les sûretés subsistent. Dans le cas contraire,
les sûretés consenties par le débiteur originaire ou par des tiers ne subsistent qu'avec leur accord.
Si le cédant est déchargé, ses codébiteurs solidaires restent tenus déduction faite de sa part dans la dette.
Section 3 : La novation
La novation est un contrat qui a pour objet de substituer à une obligation, qu'elle éteint, une obligation nouvelle
qu'elle crée.
Elle peut avoir lieu par substitution d'obligation entre les mêmes parties, par changement de débiteur ou par
changement de créancier.
La novation n'a lieu que si l'obligation ancienne et l'obligation nouvelle sont l'une et l'autre valables, à moins
qu'elle n'ait pour objet déclaré de substituer un engagement valable à un engagement entaché d'un vice.
La novation par changement de débiteur peut s'opérer sans le concours du premier débiteur.
La novation par changement de créancier requiert le consentement du débiteur. Celui-ci peut, par avance,
accepter que le nouveau créancier soit désigné par le premier.
La novation est opposable aux tiers à la date de l'acte. En cas de contestation de la date de la novation, la preuve
en incombe au nouveau créancier, qui peut l'apporter par tout moyen.
Section 3 : La novation
Chapitre III : Les actions ouvertes au créancier 1336 p.283
La novation convenue entre le créancier et l'un des codébiteurs solidaires libère les autres.
La novation convenue entre le créancier et une caution ne libère pas le débiteur principal. Elle libère les autres
cautions à concurrence de la part contributive de celle dont l'obligation a fait l'objet de la novation.
Section 4 : La délégation
La délégation est une opération par laquelle une personne, le délégant, obtient d'une autre, le délégué, qu'elle
s'oblige envers une troisième, le délégataire, qui l'accepte comme débiteur.
Le délégué ne peut, sauf stipulation contraire, opposer au délégataire aucune exception tirée de ses rapports
avec le délégant ou des rapports entre ce dernier et le délégataire.
Lorsque le délégant est débiteur du délégataire et que la volonté du délégataire de décharger le délégant résulte
expressément de l'acte, la délégation opère novation.
Toutefois, le délégant demeure tenu s'il s'est expressément engagé à garantir la solvabilité future du délégué
ou si ce dernier se trouve soumis à une procédure d'apurement de ses dettes lors de la délégation.
Lorsque le délégant est débiteur du délégataire mais que celui-ci ne l'a pas déchargé de sa dette, la délégation
donne au délégataire un second débiteur.
Le paiement fait par l'un des deux débiteurs libère l'autre, à due concurrence.
Lorsque le délégant est créancier du délégué, sa créance ne s'éteint que par l'exécution de l'obligation du délégué
envers le délégataire et à due concurrence.
Jusque-là, le délégant ne peut en exiger ou en recevoir le paiement que pour la part qui excèderait l'engagement
du délégué. Il ne recouvre ses droits qu'en exécutant sa propre obligation envers le délégataire.
La cession ou la saisie de la créance du délégant ne produisent effet que sous les mêmes limitations.
Toutefois, si le délégataire a libéré le délégant, le délégué est lui-même libéré à l'égard du délégant, à
concurrence du montant de son engagement envers le délégataire.
La simple indication faite par le débiteur d'une personne désignée pour payer à sa place n'emporte ni novation,
ni délégation. Il en est de même de la simple indication faite, par le créancier, d'une personne désignée pour
recevoir le paiement pour lui.
Le créancier a droit à l'exécution de l'obligation ; il peut y contraindre le débiteur dans les conditions prévues
par la loi.
1341-1
Lorsque la carence du débiteur dans l'exercice de ses droits et actions à caractère patrimonial compromet les
droits de son créancier, celui-ci peut les exercer pour le compte de son débiteur, à l'exception de ceux qui sont
exclusivement rattachés à sa personne.
1341-2
Le créancier peut aussi agir en son nom personnel pour faire déclarer inopposables à son égard les actes faits
par son débiteur en fraude de ses droits, à charge d'établir, s'il s'agit d'un acte à titre onéreux, que le tiers
cocontractant avait connaissance de la fraude.
1341-3
Dans les cas déterminés par la loi, le créancier peut agir directement en paiement de sa créance contre un
débiteur de son débiteur.
Section 1 : Le paiement
1342-1
Le paiement peut être fait même par une personne qui n'y est pas tenue, sauf refus légitime du créancier.
1342-2
1342-3
1342-4
Section 1 : Le paiement
Chapitre IV : L'extinction de l'obligation 1342-5 p.285
1342-5
Le débiteur d'une obligation de remettre un corps certain est libéré par sa remise au créancier en l'état, sauf à
prouver, en cas de détérioration, que celle-ci n'est pas due à son fait ou à celui de personnes dont il doit répondre.
1342-6
A défaut d'une autre désignation par la loi, le contrat ou le juge, le paiement doit être fait au domicile du
débiteur.
1342-7
1342-8
1342-9
La remise volontaire par le créancier au débiteur de l'original sous signature privée ou de la copie exécutoire
du titre de sa créance vaut présomption simple de libération.
La même remise à l'un des codébiteurs solidaires produit le même effet à l'égard de tous.
1342-10
Le débiteur de plusieurs dettes peut indiquer, lorsqu'il paie, celle qu'il entend acquitter.
A défaut d'indication par le débiteur, l'imputation a lieu comme suit : d'abord sur les dettes échues ; parmi
celles-ci, sur les dettes que le débiteur avait le plus d'intérêt d'acquitter. A égalité d'intérêt, l'imputation se fait
sur la plus ancienne ; toutes choses égales, elle se fait proportionnellement.
Le débiteur d'une obligation de somme d'argent se libère par le versement de son montant nominal.
Le montant de la somme due peut varier par le jeu de l'indexation.
Le débiteur d'une dette de valeur se libère par le versement de la somme d'argent résultant de sa liquidation.
1343-1
Lorsque l'obligation de somme d'argent porte intérêt, le débiteur se libère en versant le principal et les intérêts.
Le paiement partiel s'impute d'abord sur les intérêts.
L'intérêt est accordé par la loi ou stipulé dans le contrat. Le taux de l'intérêt conventionnel doit être fixé par
écrit. Il est réputé annuel par défaut.
1343-2
Les intérêts échus, dus au moins pour une année entière, produisent intérêt si le contrat l'a prévu ou si une
décision de justice le précise.
1343-3
Section 1 : Le paiement
p.286 1343-4 Code civil
1343-4
A défaut d'une autre désignation par la loi, le contrat ou le juge, le lieu du paiement de l'obligation de somme
d'argent est le domicile du créancier.
1343-5
Le juge peut, compte tenu de la situation du débiteur et en considération des besoins du créancier, reporter ou
échelonner, dans la limite de deux années, le paiement des sommes dues.
Par décision spéciale et motivée, il peut ordonner que les sommes correspondant aux échéances reportées
porteront intérêt à un taux réduit au moins égal au taux légal, ou que les paiements s'imputeront d'abord sur
le capital.
Il peut subordonner ces mesures à l'accomplissement par le débiteur d'actes propres à faciliter ou à garantir
le paiement de la dette.
La décision du juge suspend les procédures d'exécution qui auraient été engagées par le créancier. Les
majorations d'intérêts ou les pénalités prévues en cas de retard ne sont pas encourues pendant le délai fixé
par le juge.
Toute stipulation contraire est réputée non écrite.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux dettes d'aliment.
Le débiteur est mis en demeure de payer soit par une sommation ou un acte portant interpellation suffisante,
soit, si le contrat le prévoit, par la seule exigibilité de l'obligation.
1344-1
La mise en demeure de payer une obligation de somme d'argent fait courir l'intérêt moratoire, au taux légal,
sans que le créancier soit tenu de justifier d'un préjudice.
1344-2
La mise en demeure de délivrer une chose met les risques à la charge du débiteur, s'ils n'y sont déjà.
Lorsque le créancier, à l'échéance et sans motif légitime, refuse de recevoir le paiement qui lui est dû ou
l'empêche par son fait, le débiteur peut le mettre en demeure d'en accepter ou d'en permettre l'exécution.
La mise en demeure du créancier arrête le cours des intérêts dus par le débiteur et met les risques de la chose
à la charge du créancier, s'ils n'y sont déjà, sauf faute lourde ou dolosive du débiteur.
Section 1 : Le paiement
Chapitre IV : L'extinction de l'obligation 1345-1 p.287
1345-1
Si l'obstruction n'a pas pris fin dans les deux mois de la mise en demeure, le débiteur peut, lorsque l'obligation
porte sur une somme d'argent, la consigner à la Caisse des dépôts et consignations ou, lorsque l'obligation porte
sur la livraison d'une chose, séquestrer celle-ci auprès d'un gardien professionnel.
Si le séquestre de la chose est impossible ou trop onéreux, le juge peut en autoriser la vente amiable ou aux
enchères publiques. Déduction faite des frais de la vente, le prix en est consigné à la Caisse des dépôts et
consignations.
La consignation ou le séquestre libère le débiteur à compter de leur notification au créancier.
1345-2
Lorsque l'obligation porte sur un autre objet, le débiteur est libéré si l'obstruction n'a pas cessé dans les deux
mois de la mise en demeure.
1345-3
La subrogation a lieu par le seul effet de la loi au profit de celui qui, y ayant un intérêt légitime, paie dès lors que
son paiement libère envers le créancier celui sur qui doit peser la charge définitive de tout ou partie de la dette.
1346-1
La subrogation conventionnelle s'opère à l'initiative du créancier lorsque celui-ci, recevant son paiement d'une
tierce personne, la subroge dans ses droits contre le débiteur.
Cette subrogation doit être expresse.
Elle doit être consentie en même temps que le paiement, à moins que, dans un acte antérieur, le subrogeant
n'ait manifesté la volonté que son cocontractant lui soit subrogé lors du paiement. La concomitance de la
subrogation et du paiement peut être prouvée par tous moyens.
1346-2
La subrogation a lieu également lorsque le débiteur, empruntant une somme à l'effet de payer sa dette, subroge
le prêteur dans les droits du créancier avec le concours de celui-ci. En ce cas, la subrogation doit être expresse
et la quittance donnée par le créancier doit indiquer l'origine des fonds.
La subrogation peut être consentie sans le concours du créancier, mais à la condition que la dette soit échue ou
que le terme soit en faveur du débiteur. Il faut alors que l'acte d'emprunt et la quittance soient passés devant
notaire, que dans l'acte d'emprunt il soit déclaré que la somme a été empruntée pour faire le paiement, et
que dans la quittance il soit déclaré que le paiement a été fait des sommes versées à cet effet par le nouveau
créancier.
1346-3
La subrogation ne peut nuire au créancier lorsqu'il n'a été payé qu'en partie ; en ce cas, il peut exercer ses droits,
pour ce qui lui reste dû, par préférence à celui dont il n'a reçu qu'un paiement partiel.
1346-4
Section 1 : Le paiement
p.288 1346-5 Code civil
La subrogation transmet à son bénéficiaire, dans la limite de ce qu'il a payé, la créance et ses accessoires, à
l'exception des droits exclusivement attachés à la personne du créancier.
Toutefois, le subrogé n'a droit qu'à l'intérêt légal à compter d'une mise en demeure, s'il n'a convenu avec le
débiteur d'un nouvel intérêt. Ces intérêts sont garantis par les sûretés attachées à la créance, dans les limites,
lorsqu'elles ont été constituées par des tiers, de leurs engagements initiaux s'ils ne consentent à s'obliger au-delà.
1346-5
Le débiteur peut invoquer la subrogation dès qu'il en a connaissance mais elle ne peut lui être opposée que si
elle lui a été notifiée ou s'il en a pris acte.
La subrogation est opposable aux tiers dès le paiement.
Le débiteur peut opposer au créancier subrogé les exceptions inhérentes à la dette, telles que la nullité,
l'exception d'inexécution, la résolution ou la compensation de dettes connexes. Il peut également lui opposer
les exceptions nées de ses rapports avec le subrogeant avant que la subrogation lui soit devenue opposable,
telles que l'octroi d'un terme, la remise de dette ou la compensation de dettes non connexes.
Section 2 : La compensation
1347-1
Sous réserve des dispositions prévues à la sous-section suivante, la compensation n'a lieu qu'entre deux
obligations fongibles, certaines, liquides et exigibles.
Sont fongibles les obligations de somme d'argent, même en différentes devises, pourvu qu'elles soient
convertibles, ou celles qui ont pour objet une quantité de choses de même genre.
1347-2
Les créances insaisissables et les obligations de restitution d'un dépôt, d'un prêt à usage ou d'une chose dont
le propriétaire a été injustement privé ne sont compensables que si le créancier y consent.
1347-3
1347-4
S'il y a plusieurs dettes compensables, les règles d'imputation des paiements sont transposables.
1347-5
Le débiteur qui a pris acte sans réserve de la cession de la créance ne peut opposer au cessionnaire la
compensation qu'il eût pu opposer au cédant.
1347-6
Section 2 : La compensation
Chapitre IV : L'extinction de l'obligation 1347-7 p.289
1347-7
La compensation peut être prononcée en justice, même si l'une des obligations, quoique certaine, n'est pas
encore liquide ou exigible. A moins qu'il n'en soit décidé autrement, la compensation produit alors ses effets
à la date de la décision.
1348-1
Le juge ne peut refuser la compensation de dettes connexes au seul motif que l'une des obligations ne serait
pas liquide ou exigible.
Dans ce cas, la compensation est réputée s'être produite au jour de l'exigibilité de la première d'entre elles.
Dans le même cas, l'acquisition de droits par un tiers sur l'une des obligations n'empêche pas son débiteur
d'opposer la compensation.
1348-2
Les parties peuvent librement convenir d'éteindre toutes obligations réciproques, présentes ou futures, par une
compensation ; celle-ci prend effet à la date de leur accord ou, s'il s'agit d'obligations futures, à celle de leur
coexistence.
Section 3 : La confusion
La confusion résulte de la réunion des qualités de créancier et de débiteur d'une même obligation dans la même
personne. Elle éteint la créance et ses accessoires, sous réserve des droits acquis par ou contre des tiers.
1349-1
Lorsqu'il y a solidarité entre plusieurs débiteurs ou entre plusieurs créanciers, et que la confusion ne concerne
que l'un d'eux, l'extinction n'a lieu, à l'égard des autres, que pour sa part.
Lorsque la confusion concerne une obligation cautionnée, la caution, même solidaire, est libérée. Lorsque la
confusion concerne l'obligation d'une des cautions, le débiteur principal n'est pas libéré. Les autres cautions
solidaires sont libérées à concurrence de la part de cette caution.
Section 3 : La confusion
p.290 1350 Code civil
La remise de dette est le contrat par lequel le créancier libère le débiteur de son obligation.
1350-1
La remise de dette consentie à l'un des codébiteurs solidaires libère les autres à concurrence de sa part.
La remise de dette faite par l'un seulement des créanciers solidaires ne libère le débiteur que pour la part de
ce créancier.
1350-2
La remise de dette accordée au débiteur principal libère les cautions, même solidaires.
La remise consentie à l'une des cautions solidaires ne libère pas le débiteur principal, mais libère les autres
à concurrence de sa part.
Ce que le créancier a reçu d'une caution pour la décharge de son cautionnement doit être imputé sur la dette
et décharger le débiteur principal à proportion. Les autres cautions ne restent tenues que déduction faite de la
part de la caution libérée ou de la valeur fournie si elle excède cette part.
L'impossibilité d'exécuter la prestation libère le débiteur à due concurrence lorsqu'elle procède d'un cas de
force majeure et qu'elle est définitive, à moins qu'il n'ait convenu de s'en charger ou qu'il ait été préalablement
mis en demeure.
1351-1
Lorsque l'impossibilité d'exécuter résulte de la perte de la chose due, le débiteur mis en demeure est néanmoins
libéré s'il prouve que la perte se serait pareillement produite si l'obligation avait été exécutée.
Il est cependant tenu de céder à son créancier les droits et actions attachés à la chose.
La restitution d'une chose autre que d'une somme d'argent a lieu en nature ou, lorsque cela est impossible, en
valeur, estimée au jour de la restitution.
1352-1
Celui qui restitue la chose répond des dégradations et détériorations qui en ont diminué la valeur, à moins qu'il
ne soit de bonne foi et que celles-ci ne soient pas dues à sa faute.
1352-2
Celui qui l'ayant reçue de bonne foi a vendu la chose ne doit restituer que le prix de la vente.
S'il l'a reçue de mauvaise foi, il en doit la valeur au jour de la restitution lorsqu'elle est supérieure au prix.
1352-3
1352-4
Les restitutions dues par un mineur non émancipé ou par un majeur protégé sont réduites à hauteur du profit
qu'il a retiré de l'acte annulé.
1352-5
Pour fixer le montant des restitutions, il est tenu compte à celui qui doit restituer des dépenses nécessaires à
la conservation de la chose et de celles qui en ont augmenté la valeur, dans la limite de la plus-value estimée
au jour de la restitution.
1352-6
La restitution d'une somme d'argent inclut les intérêts au taux légal et les taxes acquittées entre les mains de
celui qui l'a reçue.
1352-7
Celui qui a reçu de mauvaise foi doit les intérêts, les fruits qu'il a perçus ou la valeur de la jouissance à compter
du paiement. Celui qui a reçu de bonne foi ne les doit qu'à compter du jour de la demande.
1352-8
La restitution d'une prestation de service a lieu en valeur. Celle-ci est appréciée à la date à laquelle elle a été
fournie.
1352-9
Les sûretés constituées pour le paiement de l'obligation sont reportées de plein droit sur l'obligation de restituer
sans toutefois que la caution soit privée du bénéfice du terme.
Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l'extinction de
son obligation.
La présomption que la loi attache à certains actes ou à certains faits en les tenant pour certains dispense celui
au profit duquel elle existe d'en rapporter la preuve.
Elle est dite simple, lorsque la loi réserve la preuve contraire, et peut alors être renversée par tout moyen de
preuve ; elle est dite mixte, lorsque la loi limite les moyens par lesquels elle peut être renversée ou l'objet sur
lequel elle peut être renversée ; elle est dite irréfragable lorsqu'elle ne peut être renversée.
L'autorité de la chose jugée n'a lieu qu'à l'égard de ce qui a fait l'objet du jugement. Il faut que la chose demandée
soit la même ; que la demande soit fondée sur la même cause ; que la demande soit entre les mêmes parties,
et formée par elles et contre elles en la même qualité.
Les contrats sur la preuve sont valables lorsqu'ils portent sur des droits dont les parties ont la libre disposition.
Néanmoins, ils ne peuvent contredire les présomptions irréfragables établies par la loi, ni modifier la foi
attachée à l'aveu ou au serment. Ils ne peuvent davantage établir au profit de l'une des parties une présomption
irréfragable.
L'administration judiciaire de la preuve et les contestations qui s'y rapportent sont régies par le code de
procédure civile.
Hors les cas où la loi en dispose autrement, la preuve peut être apportée par tout moyen.
L'acte juridique portant sur une somme ou une valeur excédant un montant fixé par décret doit être prouvé par
écrit sous signature privée ou authentique.
Il ne peut être prouvé outre ou contre un écrit établissant un acte juridique, même si la somme ou la valeur
n'excède pas ce montant, que par un autre écrit sous signature privée ou authentique.
Celui dont la créance excède le seuil mentionné au premier alinéa ne peut pas être dispensé de la preuve par
écrit en restreignant sa demande.
Il en est de même de celui dont la demande, même inférieure à ce montant, porte sur le solde ou sur une partie
d'une créance supérieure à ce montant.
Les règles prévues à l'article précédent reçoivent exception en cas d'impossibilité matérielle ou morale de se
procurer un écrit, s'il est d'usage de ne pas établir un écrit, ou lorsque l'écrit a été perdu par force majeure.
Il peut être suppléé à l'écrit par l'aveu judiciaire, le serment décisoire ou un commencement de preuve par écrit
corroboré par un autre moyen de preuve.
Constitue un commencement de preuve par écrit tout écrit qui, émanant de celui qui conteste un acte ou de
celui qu'il représente, rend vraisemblable ce qui est allégué.
Peuvent être considérés par le juge comme équivalant à un commencement de preuve par écrit les déclarations
faites par une partie lors de sa comparution personnelle, son refus de répondre ou son absence à la comparution.
La mention d'un écrit authentique ou sous signature privée sur un registre public vaut commencement de preuve
par écrit.
La preuve d'un acte juridique peut être préconstituée par un écrit en la forme authentique ou sous signature
privée.
L'écrit consiste en une suite de lettres, de caractères, de chiffres ou de tous autres signes ou symboles dotés
d'une signification intelligible, quel que soit leur support.
L'écrit électronique a la même force probante que l'écrit sur support papier, sous réserve que puisse être dûment
identifiée la personne dont il émane et qu'il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir
l'intégrité.
La signature nécessaire à la perfection d'un acte juridique identifie son auteur. Elle manifeste son consentement
aux obligations qui découlent de cet acte. Quand elle est apposée par un officier public, elle confère
l'authenticité à l'acte.
Lorsqu'elle est électronique, elle consiste en l'usage d'un procédé fiable d'identification garantissant son lien
avec l'acte auquel elle s'attache. La fiabilité de ce procédé est présumée, jusqu'à preuve contraire, lorsque
la signature électronique est créée, l'identité du signataire assurée et l'intégrité de l'acte garantie, dans des
conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.
A défaut de dispositions ou de conventions contraires, le juge règle les conflits de preuve par écrit en
déterminant par tout moyen le titre le plus vraisemblable.
L'acte authentique est celui qui a été reçu, avec les solennités requises, par un officier public ayant compétence
et qualité pour instrumenter.
Il peut être dressé sur support électronique s'il est établi et conservé dans des conditions fixées par décret en
Conseil d'État.
Lorsqu'il est reçu par un notaire, il est dispensé de toute mention manuscrite exigée par la loi.
L'acte qui n'est pas authentique du fait de l'incompétence ou de l'incapacité de l'officier, ou par un défaut de
forme, vaut comme écrit sous signature privée, s'il a été signé des parties.
L'acte authentique fait foi jusqu'à inscription de faux de ce que l'officier public dit avoir personnellement
accompli ou constaté.
En cas d'inscription de faux, le juge peut suspendre l'exécution de l'acte.
L'acte sous signature privée, reconnu par la partie à laquelle on l'oppose ou légalement tenu pour reconnu à
son égard, fait foi entre ceux qui l'ont souscrit et à l'égard de leurs héritiers et ayants cause.
La partie à laquelle on l'oppose peut désavouer son écriture ou sa signature. Les héritiers ou ayants cause
d'une partie peuvent pareillement désavouer l'écriture ou la signature de leur auteur, ou déclarer qu'ils ne les
connaissent. Dans ces cas, il y a lieu à vérification d'écriture.
L'acte sous signature privée contresigné par les avocats de chacune des parties ou par l'avocat de toutes les
parties fait foi de l'écriture et de la signature des parties, tant à leur égard qu'à celui de leurs héritiers ou ayants
cause.
La procédure de faux prévue par le code de procédure civile lui est applicable.
Cet acte est dispensé de toute mention manuscrite exigée par la loi.
L'acte sous signature privée qui constate un contrat synallagmatique ne fait preuve que s'il a été fait en autant
d'originaux qu'il y a de parties ayant un intérêt distinct, à moins que les parties ne soient convenues de remettre
à un tiers l'unique exemplaire dressé.
Chaque original doit mentionner le nombre des originaux qui en ont été faits.
Celui qui a exécuté le contrat, même partiellement, ne peut opposer le défaut de la pluralité d'originaux ou
de la mention de leur nombre.
Section 1 : La preuve par écrit
Chapitre III : Les différents modes de preuve 1376 p.295
L'exigence d'une pluralité d'originaux est réputée satisfaite pour les contrats sous forme électronique lorsque
l'acte est établi et conservé conformément aux articles 1366 et 1367, et que le procédé permet à chaque partie
de disposer d'un exemplaire sur support durable ou d'y avoir accès.
L'acte sous signature privée par lequel une seule partie s'engage envers une autre à lui payer une somme d'argent
ou à lui livrer un bien fongible ne fait preuve que s'il comporte la signature de celui qui souscrit cet engagement
ainsi que la mention, écrite par lui-même, de la somme ou de la quantité en toutes lettres et en chiffres. En cas
de différence, l'acte sous signature privée vaut preuve pour la somme écrite en toutes lettres.
L'acte sous signature privée n'acquiert date certaine à l'égard des tiers que du jour où il a été enregistré, du jour
de la mort d'un signataire, ou du jour où sa substance est constatée dans un acte authentique.
Les registres et documents que les professionnels doivent tenir ou établir ont, contre leur auteur, la même force
probante que les écrits sous signature privée ; mais celui qui s'en prévaut ne peut en diviser les mentions pour
n'en retenir que celles qui lui sont favorables.
1378-1
Les registres et papiers domestiques ne font pas preuve au profit de celui qui les a écrits.
Ils font preuve contre lui :
1° Dans tous les cas où ils énoncent formellement un paiement reçu ;
2° Lorsqu'ils contiennent la mention expresse que l'écrit a été fait pour suppléer le défaut du titre en faveur
de qui ils énoncent une obligation.
1378-2
La mention d'un paiement ou d'une autre cause de libération portée par le créancier sur un titre original qui est
toujours resté en sa possession vaut présomption simple de libération du débiteur.
Il en est de même de la mention portée sur le double d'un titre ou d'une quittance, pourvu que ce double soit
entre les mains du débiteur.
La copie fiable a la même force probante que l'original. La fiabilité est laissée à l'appréciation du juge.
Néanmoins est réputée fiable la copie exécutoire ou authentique d'un écrit authentique.
Est présumée fiable jusqu'à preuve du contraire toute copie résultant d'une reproduction à l'identique de la
forme et du contenu de l'acte, et dont l'intégrité est garantie dans le temps par un procédé conforme à des
conditions fixées par décret en Conseil d'État.
Si l'original subsiste, sa présentation peut toujours être exigée.
L'acte récognitif ne dispense pas de la présentation du titre original sauf si sa teneur y est spécialement relatée.
Ce qu'il contient de plus ou de différent par rapport au titre original n'a pas d'effet.
La valeur probante des déclarations faites par un tiers dans les conditions du code de procédure civile est
laissée à l'appréciation du juge.
Les présomptions qui ne sont pas établies par la loi, sont laissées à l'appréciation du juge, qui ne doit les
admettre que si elles sont graves, précises et concordantes, et dans les cas seulement où la loi admet la preuve
par tout moyen.
Section 4 : L'aveu
L'aveu est la déclaration par laquelle une personne reconnaît pour vrai un fait de nature à produire contre elle
des conséquences juridiques.
Il peut être judiciaire ou extrajudiciaire.
1383-1
L'aveu extrajudiciaire purement verbal n'est reçu que dans les cas où la loi permet la preuve par tout moyen.
Sa valeur probante est laissée à l'appréciation du juge.
1383-2
L'aveu judiciaire est la déclaration que fait en justice la partie ou son représentant spécialement mandaté.
Il fait foi contre celui qui l'a fait.
Il ne peut être divisé contre son auteur.
Il est irrévocable, sauf en cas d'erreur de fait.
Section 4 : L'aveu
Chapitre III : Les différents modes de preuve 1384 p.297
Section 5 : Le serment
Le serment peut être déféré, à titre décisoire, par une partie à l'autre pour en faire dépendre le jugement de la
cause. Il peut aussi être déféré d'office par le juge à l'une des parties.
Le serment décisoire peut être déféré sur quelque espèce de contestation que ce soit et en tout état de cause.
1385-1
Il ne peut être déféré que sur un fait personnel à la partie à laquelle on le défère.
Il peut être référé par celle-ci, à moins que le fait qui en est l'objet ne lui soit purement personnel.
1385-2
Celui à qui le serment est déféré et qui le refuse ou ne veut pas le référer, ou celui à qui il a été référé et qui
le refuse, succombe dans sa prétention.
1385-3
La partie qui a déféré ou référé le serment ne peut plus se rétracter lorsque l'autre partie a déclaré qu'elle est
prête à faire ce serment.
Lorsque le serment déféré ou référé a été fait, l'autre partie n'est pas admise à en prouver la fausseté.
1385-4
Le serment ne fait preuve qu'au profit de celui qui l'a déféré et de ses héritiers et ayants cause, ou contre eux.
Le serment déféré par l'un des créanciers solidaires au débiteur ne libère celui-ci que pour la part de ce créancier.
Le serment déféré au débiteur principal libère également les cautions.
Celui déféré à l'un des débiteurs solidaires profite aux codébiteurs.
Celui déféré à la caution profite au débiteur principal.
Dans ces deux derniers cas, le serment du codébiteur solidaire ou de la caution ne profite aux autres codébiteurs
ou au débiteur principal que lorsqu'il a été déféré sur la dette, et non sur le fait de la solidarité ou du
cautionnement.
1386-1
Section 5 : Le serment
p.298 1387 Code civil
Le juge ne peut déférer d'office le serment, soit sur la demande, soit sur l'exception qui y est opposée, que si
elle n'est pas pleinement justifiée ou totalement dénuée de preuves.
La loi ne régit l'association conjugale, quant aux biens, qu'à défaut de conventions spéciales que les époux
peuvent faire comme ils le jugent à propos, pourvu qu'elles ne soient pas contraires aux bonnes moeurs ni aux
dispositions qui suivent.
Lorsque le divorce est prononcé, si des dettes ou sûretés ont été consenties par les époux, solidairement ou
séparément, dans le cadre de la gestion d'une entreprise, le tribunal de grande instance peut décider d'en faire
supporter la charge exclusive au conjoint qui conserve le patrimoine professionnel ou, à défaut, la qualification
professionnelle ayant servi de fondement à l'entreprise.
Les époux ne peuvent déroger ni aux devoirs ni aux droits qui résultent pour eux du mariage, ni aux règles de
l'autorité parentale, de l'administration légale et de la tutelle.
Sans préjudice des libéralités qui pourront avoir lieu selon les formes et dans les cas déterminés par le présent
code, les époux ne peuvent faire aucune convention ou renonciation dont l'objet serait de changer l'ordre légal
des successions.
Ils peuvent, toutefois, stipuler qu'à la dissolution du mariage par la mort de l'un d'eux, le survivant a la faculté
d'acquérir ou, le cas échéant, de se faire attribuer dans le partage certains biens personnels du prédécédé, à
charge d'en tenir compte à la succession, d'après la valeur qu'ils ont au jour où cette faculté sera exercée.
La stipulation peut prévoir que l'époux survivant qui exerce cette faculté peut exiger des héritiers que lui soit
consenti un bail portant sur l'immeuble dans lequel l'entreprise attribuée ou acquise est exploitée.
Le contrat de mariage doit déterminer les biens sur lesquels portera la faculté stipulée au profit du survivant.
Il peut fixer des bases d'évaluation et des modalités de paiement, sauf la réduction au profit des héritiers
réservataires s'il y a avantage indirect.
Compte tenu de ces clauses et à défaut d'accord entre les parties, la valeur des biens sera arrêtée par le tribunal
de grande instance.
La faculté ouverte au survivant est caduque s'il ne l'a pas exercée, par une notification faite aux héritiers du
prédécédé, dans le délai d'un mois à compter du jour où ceux-ci l'auront mis en demeure de prendre parti. Cette
mise en demeure ne peut avoir lieu avant l'expiration du délai prévu à l'article 792.
Lorsqu'elle est faite dans ce délai, la notification forme vente au jour où la faculté est exercée ou, le cas échéant,
constitue une opération de partage.
Les époux peuvent déclarer, de manière générale, qu'ils entendent se marier sous l'un des régimes prévus au
présent code.
A défaut de stipulations spéciales qui dérogent au régime de communauté ou le modifient, les règles établies
dans la première partie du chapitre II formeront le droit commun de la France.
Toutes les conventions matrimoniales seront rédigées par acte devant notaire, en la présence et avec le
consentement simultanés de toutes les personnes qui y sont parties ou de leurs mandataires.
Au moment de la signature du contrat, le notaire délivre aux parties un certificat sur papier libre et sans frais,
énonçant ses nom et lieu de résidence, les noms, prénoms, qualités et demeures des futurs époux, ainsi que
la date du contrat. Ce certificat indique qu'il doit être remis à l'officier de l'état civil avant la célébration du
mariage.
Si l'acte de mariage mentionne qu'il n'a pas été fait de contrat, les époux seront, à l'égard des tiers, réputés
mariés sous le régime de droit commun, à moins que, dans les actes passés avec ces tiers, ils n'aient déclaré
avoir fait un contrat de mariage.
Les conventions matrimoniales doivent être rédigées avant la célébration du mariage et ne peuvent prendre
effet qu'au jour de cette célébration.
Les changements qui seraient apportés aux conventions matrimoniales avant la célébration du mariage doivent
être constatés par un acte passé dans les mêmes formes. Nul changement ou contre-lettre n'est, au surplus,
valable sans la présence et le consentement simultanés de toutes les personnes qui ont été parties dans le contrat
de mariage, ou de leurs mandataires.
Tous changements et contre-lettres, même revêtus des formes prescrites par l'article précédent, seront sans
effet à l'égard des tiers, s'ils n'ont été rédigés à la suite de la minute du contrat de mariage ; et le notaire ne
pourra délivrer ni grosses ni expéditions du contrat de mariage sans transcrire à la suite le changement ou la
contre-lettre.
Le mariage célébré, il ne peut être apporté de changement au régime matrimonial que par l'effet d'un jugement
à la demande de l'un des époux dans le cas de la séparation de biens ou des autres mesures judiciaires de
protection ou par l'effet d'un acte notarié, le cas échéant homologué, dans le cas de l'article suivant.
Les époux peuvent convenir, dans l'intérêt de la famille, de modifier leur régime matrimonial, ou même d'en
changer entièrement, par un acte notarié. A peine de nullité, l'acte notarié contient la liquidation du régime
matrimonial modifié si elle est nécessaire.
Les personnes qui avaient été parties dans le contrat modifié et les enfants majeurs de chaque époux sont
informés personnellement de la modification envisagée. Chacun d'eux peut s'opposer à la modification dans
le délai de trois mois. En cas d'enfant mineur sous tutelle ou d'enfant majeur faisant l'objet d'une mesure de
protection juridique, l'information est délivrée à son représentant, qui agit sans autorisation préalable du conseil
de famille ou du juge des tutelles.
Chapitre Ier : Dispositions générales.
p.300 1397-1 Code civil
Les créanciers sont informés de la modification envisagée par la publication d'un avis dans un journal habilité
à recevoir les annonces légales dans l'arrondissement ou le département du domicile des époux. Chacun d'eux
peut s'opposer à la modification dans les trois mois suivant la publication.
En cas d'opposition, l'acte notarié est soumis à l'homologation du tribunal du domicile des époux. La demande et
la décision d'homologation sont publiées dans les conditions et sous les sanctions prévues au code de procédure
civile.
Lorsque l'un ou l'autre des époux a des enfants mineurs sous le régime de l'administration légale, le notaire
peut saisir le juge des tutelles dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l'article 387-3.
Le changement a effet entre les parties à la date de l'acte ou du jugement qui le prévoit et, à l'égard des tiers,
trois mois après que mention en a été portée en marge de l'acte de mariage. Toutefois, en l'absence même de
cette mention, le changement n'en est pas moins opposable aux tiers si, dans les actes passés avec eux, les
époux ont déclaré avoir modifié leur régime matrimonial.
Lorsque l'un ou l'autre des époux fait l'objet d'une mesure de protection juridique dans les conditions prévues
au titre XI du livre Ier, le changement ou la modification du régime matrimonial est soumis à l'autorisation
préalable du juge des tutelles ou du conseil de famille s'il a été constitué.
Il est fait mention de la modification sur la minute du contrat de mariage modifié.
Les créanciers non opposants, s'il a été fait fraude à leurs droits, peuvent attaquer le changement de régime
matrimonial dans les conditions de l'article 1341-2.
Les modalités d'application du présent article sont déterminées par décret en Conseil d'Etat.
Les dispositions de l'article précédent ne sont pas applicables aux conventions qui sont passées par les époux
en instance de divorce en vue de liquider leur régime matrimonial.
Les articles 265-2 et 1451 sont applicables à ces conventions.
Lorsque les époux désignent la loi applicable à leur régime matrimonial en vertu de la convention sur la loi
applicable aux régimes matrimoniaux, faite à La Haye le 14 mars 1978, il est fait application des dispositions
des articles 1397-3 et 1397-4.
1397-3
Lorsque la désignation de la loi applicable est faite avant le mariage, les futurs époux présentent à l'officier
de l'état civil soit l'acte par lequel ils ont opéré cette désignation, soit un certificat délivré par la personne
compétente pour établir cet acte. Le certificat énonce les noms et prénoms des futurs époux, le lieu où ils
demeurent, la date de l'acte de désignation, ainsi que les nom, qualité et résidence de la personne qui l'a établi.
Lorsque la désignation de la loi applicable est faite au cours du mariage, les époux font procéder aux mesures
de publicité relatives à la désignation de la loi applicable dans les conditions et formes prévues au code de
procédure civile. S'ils ont passé un contrat de mariage, mention de la loi applicable ainsi désignée est portée
sur la minute de celui-ci.
A l'occasion de la désignation de la loi applicable, avant le mariage ou au cours de celui-ci, les époux peuvent
désigner la nature du régime matrimonial choisi par eux.
Lorsque la désignation de la loi applicable est faite au cours du mariage, cette désignation prend effet entre
les parties à compter de l'établissement de l'acte de désignation et, à l'égard des tiers, trois mois après que les
formalités de publicité prévues à l'article 1397-3 auront été accomplies.
Toutefois, en l'absence d'accomplissement de ces formalités, la désignation de la loi applicable est opposable
aux tiers si, dans les actes passés avec eux, les époux ont déclaré la loi applicable à leur régime matrimonial.
1397-5
Lorsqu'un changement au régime matrimonial intervient par application d'une loi étrangère régissant les effets
de l'union, les époux font procéder aux formalités de publicité prévues au code de procédure civile.
Le changement de régime matrimonial prend effet entre les parties à dater de la décision ou de l'acte qui le
prévoit et, à l'égard des tiers, trois mois après que les formalités de publicité prévues à l'article 1397-5 auront
été accomplies.
Toutefois, en l'absence d'accomplissement de ces formalités, le changement de régime matrimonial est
opposable aux tiers si, dans les actes passés avec eux, les époux ont déclaré avoir modifié leur régime
matrimonial.
1398
Le mineur capable de contracter mariage est capable de consentir toutes les conventions dont ce contrat est
susceptible et les conventions et donations qu'il y a faites sont valables, pourvu qu'il ait été assisté, dans le
contrat, des personnes dont le consentement est nécessaire pour la validité du mariage.
Si des conventions matrimoniales ont été passées sans cette assistance, l'annulation en pourra être demandée
par le mineur ou par les personnes dont le consentement était requis, mais seulement jusqu'à l'expiration de
l'année qui suivra la majorité accomplie.
Le majeur en tutelle ou en curatelle ne peut passer de conventions matrimoniales sans être assisté, dans le
contrat, par son tuteur ou son curateur.
A défaut de cette assistance, l'annulation des conventions peut être poursuivie dans l'année du mariage, soit par
la personne protégée elle-même, soit par ceux dont le consentement était requis, soit par le tuteur ou le curateur.
Toutefois, la personne en charge de la mesure de protection peut saisir le juge pour être autorisée à conclure
seule une convention matrimoniale, en vue de préserver les intérêts de la personne protégée.
La communauté, qui s'établit à défaut de contrat ou par la simple déclaration qu'on se marie sous le régime de
la communauté, est soumise aux règles expliquées dans les trois sections qui suivent.
La communauté se compose activement des acquêts faits par les époux ensemble ou séparément durant le
mariage, et provenant tant de leur industrie personnelle que des économies faites sur les fruits et revenus de
leurs biens propres.
Tout bien, meuble ou immeuble, est réputé acquêt de communauté si l'on ne prouve qu'il est propre à l'un des
époux par application d'une disposition de la loi.
Si le bien est de ceux qui ne portent pas en eux-mêmes preuve ou marque de leur origine, la propriété
personnelle de l'époux, si elle est contestée, devra être établie par écrit. A défaut d'inventaire ou autre preuve
préconstituée, le juge pourra prendre en considération tous écrits, notamment titres de famille, registres et
papiers domestiques, ainsi que documents de banque et factures. Il pourra même admettre la preuve par
témoignage ou présomption, s'il constate qu'un époux a été dans l'impossibilité matérielle ou morale de se
procurer un écrit.
Forment des propres par leur nature, quand même ils auraient été acquis pendant le mariage, les vêtements et
linges à l'usage personnel de l'un des époux, les actions en réparation d'un dommage corporel ou moral, les
créances et pensions incessibles, et, plus généralement, tous les biens qui ont un caractère personnel et tous
les droits exclusivement attachés à la personne.
Forment aussi des propres par leur nature, mais sauf récompense s'il y a lieu, les instruments de travail
nécessaires à la profession de l'un des époux, à moins qu'ils ne soient l'accessoire d'un fonds de commerce ou
d'une exploitation faisant partie de la communauté.
Restent propres les biens dont les époux avaient la propriété ou la possession au jour de la célébration du
mariage, ou qu'ils acquièrent, pendant le mariage, par succession, donation ou legs.
La libéralité peut stipuler que les biens qui en font l'objet appartiendront à la communauté. Les biens tombent
en communauté, sauf stipulation contraire, quand la libéralité est faite aux deux époux conjointement.
Les biens abandonnés ou cédés par père, mère ou autre ascendant à l'un des époux, soit pour le remplir de ce
qu'il lui doit, soit à la charge de payer les dettes du donateur à des étrangers, restent propres, sauf récompense.
Forment des propres, sauf récompense s'il y a lieu, les biens acquis à titre d'accessoires d'un bien propre ainsi
que les valeurs nouvelles et autres accroissements se rattachant à des valeurs mobilières propres.
Forment aussi des propres, par l'effet de la subrogation réelle, les créances et indemnités qui remplacent des
propres, ainsi que les biens acquis en emploi ou remploi, conformément aux articles 1434 et 1435.
Le bien acquis en échange d'un bien qui appartenait en propre à l'un des époux est lui-même propre, sauf la
récompense due à la communauté ou par elle, s'il y a soulte.
Toutefois, si la soulte mise à la charge de la communauté est supérieure à la valeur du bien cédé, le bien acquis
en échange tombe dans la masse commune, sauf récompense au profit du cédant.
L'acquisition faite, à titre de licitation ou autrement, de portion d'un bien dont l'un des époux était propriétaire
par indivis, ne forme point un acquêt, sauf la récompense due à la communauté pour la somme qu'elle a pu
fournir.
Les dettes dont les époux étaient tenus au jour de la célébration de leur mariage, ou dont se trouvent grevées
les successions et libéralités qui leur échoient durant le mariage, leur demeurent personnelles, tant en capitaux
qu'en arrérages ou intérêts.
Les créanciers de l'un ou de l'autre époux, dans le cas de l'article précédent, ne peuvent poursuivre leur paiement
que sur les biens propres et les revenus de leur débiteur.
Ils peuvent, néanmoins, saisir aussi les biens de la communauté quand le mobilier qui appartient à leur débiteur
au jour du mariage ou qui lui est échu par succession ou libéralité a été confondu dans le patrimoine commun
et ne peut plus être identifié selon les règles de l'article 1402.
Récompense est due à la communauté qui a acquitté la dette personnelle d'un époux.
Le paiement des dettes dont chaque époux est tenu, pour quelque cause que ce soit, pendant la communauté,
peut toujours être poursuivi sur les biens communs, à moins qu'il n'y ait eu fraude de l'époux débiteur et
mauvaise foi du créancier, sauf la récompense due à la communauté s'il y a lieu.
Les gains et salaires d'un époux ne peuvent être saisis par les créanciers de son conjoint que si l'obligation a
été contractée pour l'entretien du ménage ou l'éducation des enfants, conformément à l'article 220.
Lorsque les gains et salaires sont versés à un compte courant ou de dépôt, ceux-ci ne peuvent être saisis que
dans les conditions définies par décret.
Chacun des époux ne peut engager que ses biens propres et ses revenus, par un cautionnement ou un emprunt,
à moins que ceux-ci n'aient été contractés avec le consentement exprès de l'autre conjoint qui, dans ce cas,
n'engage pas ses biens propres.
La communauté qui a acquitté une dette pour laquelle elle pouvait être poursuivie en vertu des articles
précédents a droit néanmoins à récompense, toutes les fois que cet engagement avait été contracté dans l'intérêt
personnel de l'un des époux, ainsi pour l'acquisition, la conservation ou l'amélioration d'un bien propre.
La communauté a droit à récompense, déduction faite, le cas échéant, du profit retiré par elle, quand elle a payé
les amendes encourues par un époux, en raison d'infractions pénales, ou les réparations et dépens auxquels il
avait été condamné pour des délits ou quasi-délits civils.
Elle a pareillement droit à récompense si la dette qu'elle a acquittée avait été contractée par l'un des époux au
mépris des devoirs que lui imposait le mariage.
Lorsqu'une dette est entrée en communauté du chef d'un seul des époux, elle ne peut être poursuivie sur les
biens propres de l'autre.
S'il y a solidarité, la dette est réputée entrer en communauté du chef des deux époux.
Chacun des époux a le pouvoir d'administrer seul les biens communs et d'en disposer, sauf à répondre des fautes
qu'il aurait commises dans sa gestion. Les actes accomplis sans fraude par un conjoint sont opposables à l'autre.
L'époux qui exerce une profession séparée a seul le pouvoir d'accomplir les actes d'administration et de
disposition nécessaires à celle-ci.
Le tout sous réserve des articles 1422 à 1425.
Les époux ne peuvent, l'un sans l'autre, disposer entre vifs, à titre gratuit, des biens de la communauté.
Ils ne peuvent non plus, l'un sans l'autre, affecter l'un de ces biens à la garantie de la dette d'un tiers.
1424
Les époux ne peuvent, l'un sans l'autre, aliéner ou grever de droits réels les immeubles, fonds de commerce
et exploitations dépendant de la communauté, non plus que les droits sociaux non négociables et les meubles
corporels dont l'aliénation est soumise à publicité. Ils ne peuvent, sans leur conjoint, percevoir les capitaux
provenant de telles opérations.
De même, ils ne peuvent, l'un sans l'autre, transférer un bien de la communauté dans un patrimoine fiduciaire.
Les époux ne peuvent, l'un sans l'autre, donner à bail un fonds rural ou un immeuble à usage commercial,
industriel ou artisanal dépendant de la communauté. Les autres baux sur les biens communs peuvent être passés
par un seul conjoint et sont soumis aux règles prévues pour les baux passés par l'usufruitier.
Si l'un des époux se trouve, d'une manière durable, hors d'état de manifester sa volonté, ou si sa gestion de la
communauté atteste l'inaptitude ou la fraude, l'autre conjoint peut demander en justice à lui être substitué dans
l'exercice de ses pouvoirs. Les dispositions des articles 1445 à 1447 sont applicables à cette demande.
Le conjoint, ainsi habilité par justice, a les mêmes pouvoirs qu'aurait eus l'époux qu'il remplace ; il passe
avec l'autorisation de justice les actes pour lesquels son consentement aurait été requis s'il n'y avait pas eu
substitution.
L'époux privé de ses pouvoirs pourra, par la suite, en demander au tribunal la restitution, en établissant que
leur transfert à l'autre conjoint n'est plus justifié.
Si l'un des époux a outrepassé ses pouvoirs sur les biens communs, l'autre, à moins qu'il n'ait ratifié l'acte,
peut en demander l'annulation.
L'action en nullité est ouverte au conjoint pendant deux années à partir du jour où il a eu connaissance de l'acte,
sans pouvoir jamais être intentée plus de deux ans après la dissolution de la communauté.
Si l'un des époux se trouve, d'une manière durable, hors d'état de manifester sa volonté, ou s'il met en péril les
intérêts de la famille, soit en laissant dépérir ses propres, soit en dissipant ou détournant les revenus qu'il en
retire, il peut, à la demande de son conjoint, être dessaisi des droits d'administration et de jouissance qui lui sont
reconnus par l'article précédent. Les dispositions des articles 1445 à 1447 sont applicables à cette demande.
A moins que la nomination d'un administrateur judiciaire n'apparaisse nécessaire, le jugement confère au
conjoint demandeur le pouvoir d'administrer les propres de l'époux dessaisi, ainsi que d'en percevoir les fruits,
qui devront être appliqués par lui aux charges du mariage et l'excédent employé au profit de la communauté.
A compter de la demande, l'époux dessaisi ne peut disposer seul que de la nue-propriété de ses biens.
Il pourra, par la suite, demander en justice à rentrer dans ses droits, s'il établit que les causes qui avaient justifié
le dessaisissement n'existent plus.
Si, pendant le mariage, l'un des époux confie à l'autre l'administration de ses propres, les règles du mandat sont
applicables. L'époux mandataire est, toutefois, dispensé de rendre compte des fruits, lorsque la procuration ne
l'y oblige pas expressément.
Quand l'un des époux prend en mains la gestion des biens propres de l'autre, au su de celui-ci, et néanmoins
sans opposition de sa part, il est censé avoir reçu un mandat tacite, couvrant les actes d'administration et de
jouissance, mais non les actes de disposition.
Cet époux répond de sa gestion envers l'autre comme un mandataire. Il n'est, cependant, comptable que des
fruits existants ; pour ceux qu'il aurait négligé de percevoir ou consommés frauduleusement, il ne peut être
recherché que dans la limite des cinq dernières années.
Si c'est au mépris d'une opposition constatée que l'un des époux s'est immiscé dans la gestion des propres de
l'autre, il est responsable de toutes les suites de son immixtion et comptable sans limitation de tous les fruits
qu'il a perçus, négligé de percevoir ou consommés frauduleusement.
La communauté doit récompense à l'époux propriétaire toutes les fois qu'elle a tiré profit de biens propres.
Il en est ainsi, notamment, quand elle a encaissé des deniers propres ou provenant de la vente d'un propre, sans
qu'il en ait été fait emploi ou remploi.
Si une contestation est élevée, la preuve que la communauté a tiré profit de biens propres peut être administrée
par tous les moyens, même par témoignages et présomptions.
L'emploi ou le remploi est censé fait à l'égard d'un époux toutes les fois que, lors d'une acquisition, il a déclaré
qu'elle était faite de deniers propres ou provenus de l'aliénation d'un propre, et pour lui tenir lieu d'emploi ou
de remploi. A défaut de cette déclaration dans l'acte, l'emploi ou le remploi n'a lieu que par l'accord des époux,
et il ne produit ses effets que dans leurs rapports réciproques.
Si l'emploi ou le remploi est fait par anticipation, le bien acquis est propre, sous la condition que les sommes
attendues du patrimoine propre soient payées à la communauté dans les cinq ans de la date de l'acte.
Quand le prix et les frais de l'acquisition excèdent la somme dont il a été fait emploi ou remploi, la communauté
a droit à récompense pour l'excédent. Si, toutefois, la contribution de la communauté est supérieure à celle de
l'époux acquéreur, le bien acquis tombe en communauté, sauf la récompense due à l'époux.
Toutes les fois qu'il est pris sur la communauté une somme, soit pour acquitter les dettes ou charges personnelles
à l'un des époux, telles que le prix ou partie du prix d'un bien à lui propre ou le rachat des services fonciers,
soit pour le recouvrement, la conservation ou l'amélioration de ses biens personnels, et généralement toutes les
fois que l'un des deux époux a tiré un profit personnel des biens de la communauté, il en doit la récompense.
Si le père et la mère ont doté conjointement l'enfant commun sans exprimer la portion pour laquelle ils
entendaient y contribuer, ils sont censés avoir doté chacun pour moitié, soit que la dot ait été fournie ou promise
en biens de la communauté, soit qu'elle l'ait été en biens personnels à l'un des deux époux.
Au second cas, l'époux dont le bien personnel a été constitué en dot, a, sur les biens de l'autre, une action en
indemnité pour la moitié de ladite dot, eu égard à la valeur du bien donné au temps de la dotation.
La garantie de la dot est due par toute personne qui l'a constituée ; et ses intérêts courent du jour du mariage,
encore qu'il y ait terme pour le paiement, s'il n'y a stipulation contraire.
La communauté se dissout :
1° par la mort de l'un des époux ;
2° par l'absence déclarée ;
3° par le divorce ;
4° par la séparation de corps ;
5° par la séparation de biens ;
6° par le changement du régime matrimonial.
Si, par le désordre des affaires d'un époux, sa mauvaise administration ou son inconduite, il apparaît que le
maintien de la communauté met en péril les intérêts de l'autre conjoint, celui-ci peut poursuivre la séparation
de biens en justice.
Toute séparation volontaire est nulle.
La séparation de biens, quoique prononcée en justice, est nulle si les poursuites tendant à liquider les droits
des parties n'ont pas été commencées dans les trois mois du jugement passé en force de chose jugée et si le
règlement définitif n'est pas intervenu dans l'année de l'ouverture des opérations de liquidation. Le délai d'un
an peut être prorogé par le président de tribunal statuant dans la forme des référés.
La demande et le jugement de séparation de biens doivent être publiés dans les conditions et sous les sanctions
prévues par le code de procédure civile.
Le jugement qui prononce la séparation de biens remonte, quant à ses effets, au jour de la demande.
Il sera fait mention du jugement en marge de l'acte de mariage ainsi que sur la minute du contrat de mariage.
Les créanciers d'un époux ne peuvent demander de son chef la séparation de biens.
Quand l'action en séparation de biens a été introduite, les créanciers peuvent sommer les époux par acte d'avocat
à avocat de leur communiquer la demande et les pièces justificatives. Ils peuvent même intervenir à l'instance
pour la conservation de leurs droits.
Si la séparation a été prononcée en fraude de leurs droits, ils peuvent se pourvoir contre elle par voie de tierce
opposition, dans les conditions prévues au code de procédure civile.
L'époux qui a obtenu la séparation de biens doit contribuer, proportionnellement à ses facultés et à celles de
son conjoint, tant aux frais du ménage qu'à ceux d'éducation des enfants.
Il doit supporter entièrement ces frais, s'il ne reste rien à l'autre.
La séparation de biens prononcée en justice a pour effet de placer les époux sous le régime des articles 1536
et suivants.
Le tribunal, en prononçant la séparation, peut ordonner qu'un époux versera sa contribution entre les mains de
son conjoint, lequel assumera désormais seul à l'égard des tiers les règlements de toutes les charges du mariage.
Les conventions passées en application de l'article 265-2 sont suspendues, quant à leurs effets, jusqu'au
prononcé du divorce ; elles ne peuvent être exécutées, même dans les rapports entre époux, que lorsque le
jugement a pris force de chose jugée.
L'un des époux peut demander que le jugement de divorce modifie la convention si les conséquences du divorce
fixées par ce jugement remettent en cause les bases de la liquidation et du partage.
La communauté dissoute, chacun des époux reprend ceux des biens qui n'étaient point entrés en communauté,
s'ils existent en nature, ou les biens qui y ont été subrogés.
Il y a lieu ensuite à la liquidation de la masse commune, active et passive.
Il est établi, au nom de chaque époux, un compte des récompenses que la communauté lui doit et des
récompenses qu'il doit à la communauté, d'après les règles prescrites aux sections précédentes.
La récompense est, en général, égale à la plus faible des deux sommes que représentent la dépense faite et
le profit subsistant.
Elle ne peut, toutefois, être moindre que la dépense faite quand celle-ci était nécessaire.
Elle ne peut être moindre que le profit subsistant, quand la valeur empruntée a servi à acquérir, à conserver ou à
améliorer un bien qui se retrouve, au jour de la liquidation de la communauté, dans le patrimoine emprunteur. Si
le bien acquis, conservé ou amélioré a été aliéné avant la liquidation, le profit est évalué au jour de l'aliénation ;
si un nouveau bien a été subrogé au bien aliéné, le profit est évalué sur ce nouveau bien.
Si, balance faite, le compte présente un solde en faveur de la communauté, l'époux en rapporte le montant à
la masse commune.
S'il présente un solde en faveur de l'époux, celui-ci a le choix ou d'en exiger le paiement ou de prélever des
biens communs jusqu'à due concurrence.
Les prélèvements s'exercent d'abord sur l'argent comptant, ensuite sur les meubles, et subsidiairement sur
les immeubles de la communauté. L'époux qui opère le prélèvement a le droit de choisir les meubles et les
immeubles qu'il prélèvera. Il ne saurait cependant préjudicier par son choix aux droits que peut avoir son
conjoint de demander le maintien de l'indivision ou l'attribution préférentielle de certains biens.
Si les époux veulent prélever le même bien, il est procédé par voie de tirage au sort.
En cas d'insuffisance de la communauté, les prélèvements de chaque époux sont proportionnels au montant
des récompenses qui lui sont dues.
Toutefois, si l'insuffisance de la communauté est imputable à la faute de l'un des époux, l'autre conjoint peut
exercer ses prélèvements avant lui sur l'ensemble des biens communs ; il peut les exercer subsidiairement sur
les biens propres de l'époux responsable.
Les récompenses dues par la communauté ou à la communauté portent intérêts de plein droit du jour de la
dissolution.
Toutefois, lorsque la récompense est égale au profit subsistant, les intérêts courent du jour de la liquidation.
Les prélèvements en biens communs constituent une opération de partage. Ils ne confèrent à l'époux qui les
exerce aucun droit d'être préféré aux créanciers de la communauté, sauf la préférence résultant, s'il y a lieu,
de l'hypothèque légale.
Après que tous les prélèvements ont été exécutés sur la masse, le surplus se partage par moitié entre les époux.
Si un immeuble de la communauté est l'annexe d'un autre immeuble appartenant en propre à l'un des conjoints,
ou s'il est contigu à cet immeuble, le conjoint propriétaire a la faculté de se le faire attribuer par imputation sur
sa part ou moyennant soulte, d'après la valeur du bien au jour où l'attribution est demandée.
Le partage de la communauté, pour tout ce qui concerne ses formes, le maintien de l'indivision et l'attribution
préférentielle, la licitation des biens, les effets du partage, la garantie et les soultes, est soumis à toutes les
règles qui sont établies au titre " Des successions " pour les partages entre cohéritiers.
Toutefois, pour les communautés dissoutes par divorce, séparation de corps ou séparation de biens, l'attribution
préférentielle n'est jamais de droit, et il peut toujours être décidé que la totalité de la soulte éventuellement
due sera payable comptant.
1477
Celui des époux qui aurait détourné ou recelé quelques effets de la communauté est privé de sa portion dans
lesdits effets.
De même, celui qui aurait dissimulé sciemment l'existence d'une dette commune doit l'assumer définitivement.
Après le partage consommé, si l'un des deux époux est créancier personnel de l'autre, comme lorsque le prix
de son bien a été employé à payer une dette personnelle de son conjoint, ou pour toute autre cause, il exerce
sa créance sur la part qui est échue à celui-ci dans la communauté ou sur ses biens personnels.
Les créances personnelles que les époux ont à exercer l'un contre l'autre ne donnent pas lieu à prélèvement et
ne portent intérêt que du jour de la sommation.
Sauf convention contraire des parties, elles sont évaluées selon les règles de l'article 1469, troisième alinéa,
dans les cas prévus par celui-ci ; les intérêts courent alors du jour de la liquidation.
Les donations que l'un des époux a pu faire à l'autre ne s'exécutent que sur la part du donateur dans la
communauté et sur ses biens personnels.
Chacun des époux peut être poursuivi pour la totalité des dettes existantes, au jour de la dissolution, qui étaient
entrées en communauté de son chef.
Chacun des époux ne peut être poursuivi que pour la moitié des dettes qui étaient entrées en communauté du
chef de son conjoint.
Après le partage et sauf en cas de recel, il n'en est tenu que jusqu'à concurrence de son émolument pourvu qu'il
y ait eu inventaire, et à charge de rendre compte tant du contenu de cet inventaire que de ce qui lui est échu
par le partage ainsi que du passif commun déjà acquitté.
L'inventaire prévu à l'article précédent doit avoir lieu dans les formes réglées par le code de procédure civile,
contradictoirement avec l'autre époux ou lui dûment appelé. Il doit être clos dans les neuf mois du jour où la
communauté a été dissoute, sauf prorogation accordée par le juge des référés. Il doit être affirmé sincère et
véritable devant l'officier public qui l'a reçu.
Chacun des époux contribue pour moitié aux dettes de communauté pour lesquelles il n'était pas dû de
récompense, ainsi qu'aux frais de scellé, inventaire, vente de mobilier, liquidation, licitation et partage.
Il supporte seul les dettes qui n'étaient devenues communes que sauf récompense à sa charge.
L'époux qui peut se prévaloir du bénéfice de l'article 1483, alinéa second, ne contribue pas pour plus que son
émolument aux dettes qui étaient entrées en communauté du chef de l'autre époux, à moins qu'il ne s'agisse
de dettes pour lesquelles il aurait dû récompense.
L'époux qui a payé au-delà de la portion dont il était tenu par application des articles précédents a, contre
l'autre, un recours pour l'excédent.
Il n'a point, pour cet excédent, de répétition contre le créancier, à moins que la quittance n'exprime qu'il n'entend
payer que dans la limite de son obligation.
Celui des deux époux qui, par l'effet de l'hypothèque exercée sur l'immeuble à lui échu en partage, se trouve
poursuivi pour la totalité d'une dette de communauté, a de droit son recours contre l'autre pour la moitié de
cette dette.
Les dispositions des articles précédents ne font point obstacle à ce que, sans préjudicier aux droits des tiers,
une clause du partage oblige l'un ou l'autre des époux à payer une quotité de dettes autre que celle qui est fixée
ci-dessus, ou même à acquitter le passif entièrement.
Les héritiers des époux exercent, en cas de dissolution de la communauté, les mêmes droits que celui des époux
qu'ils représentent et sont soumis aux mêmes obligations.
Les époux peuvent, dans leur contrat de mariage, modifier la communauté légale par toute espèce de
conventions non contraires aux articles 1387, 1388 et 1389.
Ils peuvent, notamment, convenir :
1° Que la communauté comprendra les meubles et les acquêts ;
2° Qu'il sera dérogé aux règles concernant l'administration ;
3° Que l'un des époux aura la faculté de prélever certains biens moyennant indemnité ;
4° Que l'un des époux aura un préciput ;
5° Que les époux auront des parts inégales ;
6° Qu'il y aura entre eux communauté universelle.
Les règles de la communauté légale restent applicables en tous les points qui n'ont pas fait l'objet de la
convention des parties.
Lorsque les époux conviennent qu'il y aura entre eux communauté de meubles et acquêts, l'actif commun
comprend, outre les biens qui en feraient partie sous le régime de la communauté légale, les biens meubles dont
les époux avaient la propriété ou la possession au jour du mariage ou qui leur sont échus depuis par succession
ou libéralité, à moins que le donateur ou testateur n'ait stipulé le contraire.
Restent propres, néanmoins, ceux de ces biens meubles qui auraient formé des propres par leur nature en vertu
de l'article 1404, sous le régime légal, s'ils avaient été acquis pendant la communauté.
Si l'un des époux avait acquis un immeuble depuis le contrat de mariage, contenant stipulation de communauté
de meubles et acquêts, et avant la célébration du mariage, l'immeuble acquis dans cet intervalle entrera dans
la communauté, à moins que l'acquisition n'ait été faite en exécution de quelque clause du contrat de mariage,
auquel cas elle serait réglée suivant la convention.
Entrent dans le passif commun, sous ce régime, outre les dettes qui en feraient partie sous le régime légal, une
fraction de celles dont les époux étaient déjà grevés quand ils se sont mariés, ou dont se trouvent chargées des
successions et libéralités qui leur échoient durant le mariage.
La fraction de passif que doit supporter la communauté est proportionnelle à la fraction d'actif qu'elle recueille,
d'après les règles de l'article précédent, soit dans le patrimoine de l'époux au jour du mariage, soit dans
l'ensemble des biens qui font l'objet de la succession ou libéralité.
Pour l'établissement de cette proportion, la consistance et la valeur de l'actif se prouvent conformément à
l'article 1402.
Les dettes dont la communauté est tenue en contre-partie des biens qu'elle recueille sont à sa charge définitive.
La répartition du passif antérieur au mariage ou grevant les successions et libéralités ne peut préjudicier aux
créanciers. Ils conservent, dans tous les cas, le droit de saisir les biens qui formaient auparavant leur gage. Ils
peuvent même poursuivre leur paiement sur l'ensemble de la communauté lorsque le mobilier de leur débiteur
a été confondu dans le patrimoine commun et ne peut plus être identifié selon les règles de l'article 1402.
Les époux peuvent stipuler que le survivant d'eux ou l'un d'eux s'il survit, ou même l'un d'eux dans tous les
cas de dissolution de la communauté, aura la faculté de prélever certains biens communs, à charge d'en tenir
compte à la communauté d'après la valeur qu'ils auront au jour du partage, s'il n'en a été autrement convenu.
Le contrat de mariage peut fixer des bases d'évaluation et des modalités de paiement de la soulte éventuelle.
Compte tenu de ces clauses et à défaut d'accord entre les parties, la valeur des biens sera fixée par le tribunal
de grande instance.
La faculté de prélèvement est caduque si l'époux bénéficiaire ne l'a pas exercée par une notification faite à
l'autre époux ou à ses héritiers dans le délai d'un mois à compter du jour où ceux-ci l'auront mis en demeure de
prendre parti. Cette mise en demeure ne peut elle-même avoir lieu avant l'expiration du délai prévu au titre :
" Des successions " pour faire inventaire et délibérer.
Le prélèvement est une opération de partage : les biens prélevés sont imputés sur la part de l'époux bénéficiaire ;
si leur valeur excède cette part, il y a lieu au versement d'une soulte.
Les époux peuvent convenir que l'indemnité due par l'auteur du prélèvement s'imputera subsidiairement sur
ses droits dans la succession de l'époux prédécédé.
Section 4 : Du préciput.
Il peut être convenu, dans le contrat de mariage, que le survivant des époux, ou l'un d'eux s'il survit, sera autorisé
à prélever sur la communauté, avant tout partage, soit une certaine somme, soit certains biens en nature, soit
une certaine quantité d'une espèce déterminée de biens.
Le préciput n'est point regardé comme une donation, soit quant au fond, soit quant à la forme, mais comme
une convention de mariage et entre associés.
Lorsque la communauté se dissout du vivant des époux, il n'y a pas lieu à la délivrance du préciput ; mais
l'époux au profit duquel il a été stipulé conserve ses droits pour le cas de survie, sous réserve de l'article 265.
Il peut exiger une caution de son conjoint en garantie de ses droits.
Les créanciers de la communauté ont toujours le droit de faire vendre les effets compris dans le préciput, sauf
le recours de l'époux sur le reste de la communauté.
Lorsqu'il a été stipulé que l'époux ou ses héritiers n'auront qu'une certaine part dans la communauté, comme
le tiers ou le quart, l'époux ainsi réduit ou ses héritiers ne supportent les dettes de la communauté que
proportionnellement à la part qu'ils prennent dans l'actif.
La convention est nulle si elle oblige l'époux ainsi réduit ou ses héritiers à supporter une plus forte part, ou si
elle les dispense de supporter une part dans les dettes égale à celle qu'ils prennent dans l'actif.
L'attribution de la communauté entière ne peut être convenue que pour le cas de survie, soit au profit d'un
époux désigné, soit au profit de celui qui survivra quel qu'il soit. L'époux qui retient ainsi la totalité de la
communauté est obligé d'en acquitter toutes les dettes.
Il peut aussi être convenu, pour le cas de survie, que l'un des époux aura, outre sa moitié, l'usufruit de la part
du prédécédé. En ce cas, il contribuera aux dettes, quant à l'usufruit, suivant les règles de l'article 612.
Les dispositions de l'article 1518 sont applicables à ces clauses quand la communauté se dissout du vivant
des deux époux.
La stipulation de parts inégales et la clause d'attribution intégrale ne sont point réputées des donations, ni quant
au fond, ni quant à la forme, mais simplement des conventions de mariage et entre associés.
Sauf stipulation contraire, elles n'empêchent pas les héritiers du conjoint prédécédé de faire la reprise des
apports et capitaux tombés dans la communauté du chef de leur auteur.
Les époux peuvent établir par leur contrat de mariage une communauté universelle de leurs biens tant meubles
qu'immeubles, présents et à venir. Toutefois, sauf stipulation contraire, les biens que l'article 1404 déclare
propres par leur nature ne tombent point dans cette communauté.
La communauté universelle supporte définitivement toutes les dettes des époux, présentes et futures.
Les avantages que l'un ou l'autre des époux peut retirer des clauses d'une communauté conventionnelle, ainsi
que ceux qui peuvent résulter de la confusion du mobilier ou des dettes, ne sont point regardés comme des
donations.
Néanmoins, au cas où il y aurait des enfants qui ne seraient pas issus des deux époux, toute convention qui
aurait pour conséquence de donner à l'un des époux au-delà de la portion réglée par l'article 1094-1, au titre "
Des donations entre vifs et des testaments ", sera sans effet pour tout l'excédent ; mais les simples bénéfices
résultant des travaux communs et des économies faites sur les revenus respectifs quoique inégaux, des deux
époux, ne sont pas considérés comme un avantage fait au préjudice des enfants d'un autre lit.
Toutefois, ces derniers peuvent, dans les formes prévues aux articles 929 à 930-1, renoncer à demander la
réduction de l'avantage matrimonial excessif avant le décès de l'époux survivant. Dans ce cas, ils bénéficient
de plein droit du privilège sur les meubles prévu au 3° de l'article 2374 et peuvent demander, nonobstant toute
stipulation contraire, qu'il soit dressé inventaire des meubles ainsi qu'état des immeubles.
Lorsque les époux ont stipulé dans leur contrat de mariage qu'ils seraient séparés de biens, chacun d'eux
conserve l'administration, la jouissance et la libre disposition de ses biens personnels.
Chacun d'eux reste seul tenu des dettes nées en sa personne avant ou pendant le mariage, hors le cas de l'article
220.
Les époux contribuent aux charges du mariage suivant les conventions contenues en leur contrat ; et, s'il n'en
existe point à cet égard, dans la proportion déterminée à l'article 214.
Tant à l'égard de son conjoint que des tiers, un époux peut prouver par tous les moyens qu'il a la propriété
exclusive d'un bien.
Les présomptions de propriété énoncées au contrat de mariage ont effet à l'égard des tiers aussi bien que dans
les rapports entre époux, s'il n'en a été autrement convenu. La preuve contraire sera de droit, et elle se fera par
tous les moyens propres à établir que les biens n'appartiennent pas à l'époux que la présomption désigne, ou
même, s'ils lui appartiennent, qu'il les a acquis par une libéralité de l'autre époux.
Les biens sur lesquels aucun des époux ne peut justifier d'une propriété exclusive sont réputés leur appartenir
indivisément, à chacun pour moitié.
Si, pendant le mariage, l'un des époux confie à l'autre l'administration de ses biens personnels, les règles du
mandat sont applicables. L'époux mandataire est, toutefois, dispensé de rendre compte des fruits, lorsque la
procuration ne l'y oblige pas expressément.
Quand l'un des époux prend en main la gestion des biens de l'autre, au su de celui-ci, et néanmoins sans
opposition de sa part, il est censé avoir reçu un mandat tacite, couvrant les actes d'administration et de gérance,
mais non les actes de disposition.
Cet époux répond de sa gestion envers l'autre comme un mandataire. Il n'est, cependant, comptable que des
fruits existants ; pour ceux qu'il aurait négligé de percevoir ou consommés frauduleusement, il ne peut être
recherché que dans la limite des cinq dernières années.
Si c'est au mépris d'une opposition constatée que l'un des époux s'est immiscé dans la gestion des biens de
l'autre, il est responsable de toutes les suites de son immixtion, et comptable sans limitation de tous les fruits
qu'il a perçus, négligé de percevoir ou consommés frauduleusement.
L'un des époux n'est point garant du défaut d'emploi ou de remploi des biens de l'autre, à moins qu'il ne se
soit ingéré dans les opérations d'aliénation ou d'encaissement, ou qu'il ne soit prouvé que les deniers ont été
reçus par lui, ou ont tourné à son profit.
Après la dissolution du mariage par le décès de l'un des conjoints, le partage des biens indivis entre époux
séparés de biens, pour tout ce qui concerne ses formes, le maintien de l'indivision et l'attribution préférentielle,
la licitation des biens, les effets du partage, la garantie et les soultes, est soumis à toutes les règles qui sont
établies au titre " Des successions " pour les partages entre cohéritiers.
Les mêmes règles s'appliquent après divorce ou séparation de corps. Toutefois, l'attribution préférentielle
n'est jamais de droit. Il peut toujours être décidé que la totalité de la soulte éventuellement due sera payable
comptant.
Les règles de l'article 1479 sont applicables aux créances que l'un des époux peut avoir à exercer contre l'autre.
Quand les époux ont déclaré se marier sous le régime de la participation aux acquêts, chacun d'eux conserve
l'administration, la jouissance et la libre disposition de ses biens personnels, sans distinguer entre ceux qui lui
appartenaient au jour du mariage ou lui sont advenus depuis par succession ou libéralité et ceux qu'il a acquis
pendant le mariage à titre onéreux. Pendant la durée du mariage, ce régime fonctionne comme si les époux
étaient mariés sous le régime de la séparation de biens. A la dissolution du régime, chacun des époux a le
droit de participer pour moitié en valeur aux acquêts nets constatés dans le patrimoine de l'autre, et mesurés
par la double estimation du patrimoine originaire et du patrimoine final. Le droit de participer aux acquêts est
incessible tant que le régime matrimonial n'est pas dissous. Si la dissolution survient par la mort d'un époux,
ses héritiers ont, sur les acquêts nets faits par l'autre, les mêmes droits que leur auteur.
Le patrimoine originaire comprend les biens qui appartenaient à l'époux au jour du mariage et ceux qu'il a
acquis depuis par succession ou libéralité, ainsi que tous les biens qui, dans le régime de la communauté légale,
forment des propres par nature sans donner lieu à récompense. Il n'est pas tenu compte des fruits de ces biens,
ni de ceux de ces biens qui auraient eu le caractère de fruits ou dont l'époux a disposé par donation entre vifs
pendant le mariage.
La consistance du patrimoine originaire est prouvée par un état descriptif, même sous seing privé, établi en
présence de l'autre conjoint et signé par lui.
A défaut d'état descriptif ou s'il est incomplet, la preuve de la consistance du patrimoine originaire ne peut être
rapportée que par les moyens de l'article 1402.
Les biens originaires sont estimés d'après leur état au jour du mariage ou de l'acquisition, et d'après leur valeur
au jour où le régime matrimonial est liquidé. S'ils ont été aliénés, on retient leur valeur au jour de l'aliénation.
Si de nouveaux biens ont été subrogés aux biens aliénés, on prend en considération la valeur de ces nouveaux
biens.
De l'actif originaire sont déduites les dettes dont il se trouvait grevé, réévaluées, s'il y a lieu, selon les règles de
l'article 1469, troisième alinéa. Si le passif excède l'actif, cet excédent est fictivement réuni au patrimoine final.
Font partie du patrimoine final tous les biens qui appartiennent à l'époux au jour où le régime matrimonial est
dissous, y compris, le cas échéant, ceux dont il aurait disposé à cause de mort et sans en exclure les sommes
dont il peut être créancier envers son conjoint. S'il y a divorce, séparation de corps ou liquidation anticipée des
acquêts, le régime matrimonial est réputé dissous au jour de la demande.
La consistance du patrimoine final est prouvée par un état descriptif, même sous seing privé, que l'époux ou
ses héritiers doivent établir en présence de l'autre conjoint ou de ses héritiers ou eux dûment appelés. Cet état
doit être dressé dans les neuf mois de la dissolution du régime matrimonial, sauf prorogation par le président
du tribunal statuant en la forme de référé.
La preuve que le patrimoine final aurait compris d'autres biens peut être rapportée par tous les moyens, même
par témoignages et présomptions.
Chacun des époux peut, quant aux biens de l'autre, requérir l'apposition des scellés et l'inventaire suivant les
règles prévues au code de procédure civile.
Aux biens existants on réunit fictivement les biens qui ne figurent pas dans le patrimoine originaire et dont
l'époux a disposé par donation entre vifs sans le consentement de son conjoint, ainsi que ceux qu'il aurait
aliénés frauduleusement. L'aliénation à charge de rente viagère ou à fonds perdu est présumée faite en fraude
des droits du conjoint, si celui-ci n'y a consenti.
Les biens existants sont estimés d'après leur état à l'époque de la dissolution du régime matrimonial et d'après
leur valeur au jour de la liquidation de celui-ci. Les biens qui ont été aliénés par donations entre vifs, ou en
fraude des droits du conjoint, sont estimés d'après leur état au jour de l'aliénation et la valeur qu'ils auraient
eue, s'ils avaient été conservés, au jour de la liquidation.
De l'actif ainsi reconstitué, on déduit toutes les dettes qui n'ont pas encore été acquittées, y compris les sommes
qui pourraient être dues au conjoint.
La valeur, au jour de l'aliénation, des améliorations qui avaient été apportées pendant le mariage à des
biens originaires donnés par un époux sans le consentement de son conjoint avant la dissolution du régime
matrimonial doit être ajoutée au patrimoine final.
Si le patrimoine final d'un époux est inférieur à son patrimoine originaire, le déficit est supporté entièrement
par cet époux. S'il lui est supérieur, l'accroissement représente les acquêts nets et donne lieu à participation.
S'il y a des acquêts nets de part et d'autre, ils doivent d'abord être compensés. Seul l'excédent se partage :
l'époux dont le gain a été le moindre est créancier de son conjoint pour la moitié de cet excédent.
A la créance de participation on ajoute, pour les soumettre au même règlement, les sommes dont l'époux peut
être d'ailleurs créancier envers son conjoint, pour valeurs fournies pendant le mariage et autres indemnités,
déduction faite, s'il y a lieu, de ce dont il peut être débiteur envers lui.
La créance de participation donne lieu à paiement en argent. Si l'époux débiteur rencontre des difficultés graves
à s'en acquitter entièrement dès la clôture de la liquidation, les juges peuvent lui accorder des délais qui ne
dépasseront pas cinq ans, à charge de fournir des sûretés et de verser des intérêts.
La créance de participation peut toutefois donner lieu à un règlement en nature, soit du consentement des deux
époux, soit en vertu d'une décision du juge, si l'époux débiteur justifie de difficultés graves qui l'empêchent
de s'acquitter en argent.
Le règlement en nature prévu à l'alinéa précédent est considéré comme une opération de partage lorsque les
biens attribués n'étaient pas compris dans le patrimoine originaire ou lorsque l'époux attributaire vient à la
succession de l'autre.
La liquidation n'est pas opposable aux créanciers des époux : ils conservent le droit de saisir les biens attribués
au conjoint de leur débiteur.
L'époux créancier poursuit le recouvrement de sa créance de participation d'abord sur les biens existants et
subsidiairement, en commençant par les aliénations les plus récentes, sur les biens mentionnés à l'article 1573
qui avaient été aliénés par donation entre vifs ou en fraude des droits du conjoint.
A la dissolution du régime matrimonial, si les parties ne s'accordent pas pour procéder à la liquidation par
convention, l'une d'elles peut demander au tribunal qu'il y soit procédé en justice.
Sont applicables à cette demande, en tant que de raison, les règles prescrites pour arriver au partage judiciaire
des successions et communautés.
Les parties sont tenues de se communiquer réciproquement, et de communiquer aux experts désignés par le
juge, tous renseignements et documents utiles à la liquidation.
L'action en liquidation se prescrit par trois ans à compter de la dissolution du régime matrimonial. Les actions
ouvertes contre les tiers en vertu de l'article 1341-2 se prescrivent par deux ans à compter de la clôture de
la liquidation.
Si l'application des règles d'évaluation prévues par les articles 1571 et 1574 ci-dessus devait conduire à un
résultat manifestement contraire à l'équité, le tribunal pourrait y déroger à la demande de l'un des époux.
Si le désordre des affaires d'un époux, sa mauvaise administration ou son inconduite, donnent lieu de craindre
que la continuation du régime matrimonial ne compromette les intérêts de l'autre conjoint, celui-ci peut
demander la liquidation anticipée de sa créance de participation.
Les règles de la séparation de biens sont applicables à cette demande.
Lorsque la demande est admise, les époux sont placés sous le régime des articles 1536 à 1541.
En stipulant la participation aux acquêts, les époux peuvent adopter toutes clauses non contraires aux articles
1387, 1388 et 1389.
Ils peuvent notamment convenir d'une clause de partage inégal, ou stipuler que le survivant d'eux ou l'un d'eux
s'il survit, aura droit à la totalité des acquêts nets faits par l'autre.
Il peut également être convenu entre les époux que celui d'entre eux qui, lors de la liquidation du régime,
aura envers l'autre une créance de participation, pourra exiger la dation en paiement de certains biens de son
conjoint, s'il établit qu'il a un intérêt essentiel à se les faire attribuer.
Titre VI : De la vente
La vente est une convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer.
Elle peut être faite par acte authentique ou sous seing privé.
Elle est parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de droit à l'acheteur à l'égard du vendeur, dès qu'on
est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n'ait pas encore été livrée ni le prix payé.
La vente peut être faite purement et simplement, ou sous une condition soit suspensive, soit résolutoire.
Elle peut aussi avoir pour objet deux ou plusieurs choses alternatives.
Dans tous ces cas, son effet est réglé par les principes généraux des conventions.
Lorsque des marchandises ne sont pas vendues en bloc, mais au poids, au compte ou à la mesure, la vente n'est
point parfaite, en ce sens que les choses vendues sont aux risques du vendeur jusqu'à ce qu'elles soient pesées,
comptées ou mesurées ; mais l'acheteur peut en demander ou la délivrance ou des dommages-intérêts, s'il y
a lieu, en cas d'inexécution de l'engagement.
Si, au contraire, les marchandises ont été vendues en bloc, la vente est parfaite, quoique les marchandises
n'aient pas encore été pesées, comptées ou mesurées.
A l'égard du vin, de l'huile, et des autres choses que l'on est dans l'usage de goûter avant d'en faire l'achat, il
n'y a point de vente tant que l'acheteur ne les a pas goûtées et agréées.
La vente faite à l'essai est toujours présumée faite sous une condition suspensive.
La promesse de vente vaut vente, lorsqu'il y a consentement réciproque des deux parties sur la chose et sur
le prix.
Si cette promesse s'applique à des terrains déjà lotis ou à lotir, son acceptation et la convention qui en résultera
s'établiront par le paiement d'un acompte sur le prix, quel que soit le nom donné à cet acompte, et par la prise
de possession du terrain.
La date de la convention, même régularisée ultérieurement, sera celle du versement du premier acompte.
Est frappé de nullité tout engagement unilatéral souscrit en vue de l'acquisition d'un bien ou d'un droit
immobilier pour lequel il est exigé ou reçu de celui qui s'engage un versement, quelle qu'en soit la cause et
la forme.
Est nulle et de nul effet toute promesse unilatérale de vente afférente à un immeuble, à un droit immobilier, à
un fonds de commerce, à un droit à un bail portant sur tout ou partie d'un immeuble ou aux titres des sociétés
visées aux articles 728 et 1655 ter du code général des impôts, si elle n'est pas constatée par un acte authentique
ou par un acte sous seing privé enregistré dans le délai de dix jours à compter de la date de son acceptation par
le bénéficiaire. Il en est de même de toute cession portant sur lesdites promesses qui n'a pas fait l'objet d'un
acte authentique ou d'un acte sous seing privé enregistré dans les dix jours de sa date.
Si la promesse de vendre a été faite avec des arrhes chacun des contractants est maître de s'en départir,
Celui qui les a données, en les perdant,
Et celui qui les a reçues, en restituant le double.
Il peut cependant être laissé à l'estimation d'un tiers ; si le tiers ne veut ou ne peut faire l'estimation, il n'y a
point de vente.
Ne peuvent se rendre adjudicataires, sous peine de nullité, ni par eux-mêmes, ni par personnes interposées :
Les tuteurs, des biens de ceux dont ils ont la tutelle ;
Les mandataires, des biens qu'ils sont chargés de vendre ;
Les administrateurs, de ceux des communes ou des établissements publics confiés à leurs soins ;
Les officiers publics, des biens nationaux dont les ventes se font par leur ministère ;
Les fiduciaires, des biens ou droits composant le patrimoine fiduciaire.
Les juges, leurs suppléants, les magistrats remplissant le ministère public, les greffiers, huissiers, avocats,
défenseurs officieux et notaires, ne peuvent devenir cessionnaires des procès, droits et actions litigieux qui
sont de la compétence du tribunal dans le ressort duquel ils exercent leurs fonctions, à peine de nullité, et des
dépens, dommages et intérêts.
Tout ce qui est dans le commerce peut être vendu lorsque des lois particulières n'en ont pas prohibé l'aliénation.
La vente de la chose d'autrui est nulle : elle peut donner lieu à des dommages-intérêts lorsque l'acheteur a
ignoré que la chose fût à autrui.
Si au moment de la vente la chose vendue était périe en totalité, la vente serait nulle.
Si une partie seulement de la chose est périe, il est au choix de l'acquéreur d'abandonner la vente, ou de
demander la partie conservée, en faisant déterminer le prix par la ventilation.
1601-1 Loi n°67-3 du 3 janvier 1967 - art. 1 - JORF 4 janvier 1967 en vigueur le 1er juillet 1967
La vente d'immeubles à construire est celle par laquelle le vendeur s'oblige à édifier un immeuble dans un
délai déterminé par le contrat.
Elle peut être conclue à terme ou en l'état futur d'achèvement.
1601-2 Loi n°67-3 du 3 janvier 1967 - art. 1 - JORF 4 janvier 1967 en vigueur le 1er juillet 1967
La vente à terme est le contrat par lequel le vendeur s'engage à livrer l'immeuble à son achèvement, l'acheteur
s'engage à en prendre livraison et à en payer le prix à la date de livraison. Le transfert de propriété s'opère
de plein droit par la constatation par acte authentique de l'achèvement de l'immeuble ; il produit ses effets
rétroactivement au jour de la vente.
1601-3 Loi n°67-3 du 3 janvier 1967 - art. 1 - JORF 4 janvier 1967 en vigueur le 1er juillet 1967
La vente en l'état futur d'achèvement est le contrat par lequel le vendeur transfère immédiatement à l'acquéreur
ses droits sur le sol ainsi que la propriété des constructions existantes. Les ouvrages à venir deviennent la
propriété de l'acquéreur au fur et à mesure de leur exécution ; l'acquéreur est tenu d'en payer le prix à mesure
de l'avancement des travaux.
Le vendeur conserve les pouvoirs de maître de l'ouvrage jusqu'à la réception des travaux.
La cession par l'acquéreur des droits qu'il tient d'une vente d'immeuble à construire substitue de plein droit le
cessionnaire dans les obligations de l'acquéreur envers le vendeur.
Si la vente a été assortie d'un mandat, celui-ci se poursuit entre le vendeur et le cessionnaire.
Ces dispositions s'appliquent à toute mutation entre vifs, volontaire ou forcée, ou à cause de mort.
Il a deux obligations principales, celle de délivrer et celle de garantir la chose qu'il vend.
Section 2 : De la délivrance.
L'obligation de délivrer les immeubles est remplie de la part du vendeur lorsqu'il a remis les clefs, s'il s'agit
d'un bâtiment, ou lorsqu'il a remis les titres de propriété.
1606
Section 2 : De la délivrance.
p.322 1607 Code civil
La tradition des droits incorporels se fait, ou par la remise des titres, ou par l'usage que l'acquéreur en fait du
consentement du vendeur.
Les frais de la délivrance sont à la charge du vendeur, et ceux de l'enlèvement à la charge de l'acheteur, s'il
n'y a eu stipulation contraire.
La délivrance doit se faire au lieu où était, au temps de la vente, la chose qui en a fait l'objet, s'il n'en a été
autrement convenu.
Si le vendeur manque à faire la délivrance dans le temps convenu entre les parties, l'acquéreur pourra, à son
choix, demander la résolution de la vente, ou sa mise en possession, si le retard ne vient que du fait du vendeur.
Dans tous les cas, le vendeur doit être condamné aux dommages et intérêts, s'il résulte un préjudice pour
l'acquéreur, du défaut de délivrance au terme convenu.
Le vendeur n'est pas tenu de délivrer la chose, si l'acheteur n'en paye pas le prix, et que le vendeur ne lui ait
pas accordé un délai pour le paiement.
Il ne sera pas non plus obligé à la délivrance, quand même il aurait accordé un délai pour le paiement, si, depuis
la vente, l'acheteur est tombé en faillite ou en état de déconfiture, en sorte que le vendeur se trouve en danger
imminent de perdre le prix ; à moins que l'acheteur ne lui donne caution de payer au terme.
L'obligation de délivrer la chose comprend ses accessoires et tout ce qui a été destiné à son usage perpétuel.
Le vendeur est tenu de délivrer la contenance telle qu'elle est portée au contrat, sous les modifications ci-après
exprimées.
Section 2 : De la délivrance.
Chapitre IV : Des obligations du vendeur 1617 p.323
Si la vente d'un immeuble a été faite avec indication de la contenance, à raison de tant la mesure, le vendeur
est obligé de délivrer à l'acquéreur, s'il l'exige, la quantité indiquée au contrat ;
Et si la chose ne lui est pas possible, ou si l'acquéreur ne l'exige pas, le vendeur est obligé de souffrir une
diminution proportionnelle du prix.
Si, au contraire, dans le cas de l'article précédent, il se trouve une contenance plus grande que celle exprimée
au contrat, l'acquéreur a le choix de fournir le supplément du prix, ou de se désister du contrat, si l'excédent
est d'un vingtième au-dessus de la contenance déclarée.
Dans le cas où, suivant l'article précédent, il y a lieu à augmentation de prix pour excédent de mesure,
l'acquéreur a le choix ou de se désister du contrat ou de fournir le supplément du prix, et ce, avec les intérêts
s'il a gardé l'immeuble.
Dans tous les cas où l'acquéreur a le droit de se désister du contrat, le vendeur est tenu de lui restituer, outre
le prix, s'il l'a reçu, les frais de ce contrat.
L'action en supplément de prix de la part du vendeur, et celle en diminution de prix ou en résiliation du contrat
de la part de l'acquéreur, doivent être intentées dans l'année, à compter du jour du contrat, à peine de déchéance.
S'il a été vendu deux fonds par le même contrat, et pour un seul et même prix, avec désignation de la mesure
de chacun, et qu'il se trouve moins de contenance en l'un et plus en l'autre, on fait compensation jusqu'à due
concurrence ; et l'action, soit en supplément, soit en diminution du prix, n'a lieu que suivant les règles ci-
dessus établies.
La question de savoir sur lequel, du vendeur ou de l'acquéreur, doit tomber la perte ou la détérioration de la
chose vendue avant la livraison, est jugée d'après les règles prescrites au titre " Des contrats ou des obligations
conventionnelles en général ".
Section 2 : De la délivrance.
p.324 1625 Code civil
Section 3 : De la garantie.
La garantie que le vendeur doit à l'acquéreur a deux objets : le premier est la possession paisible de la chose
vendue ; le second, les défauts cachés de cette chose ou les vices rédhibitoires.
Quoique lors de la vente il n'ait été fait aucune stipulation sur la garantie, le vendeur est obligé de droit à garantir
l'acquéreur de l'éviction qu'il souffre dans la totalité ou partie de l'objet vendu, ou des charges prétendues sur
cet objet, et non déclarées lors de la vente.
Les parties peuvent, par des conventions particulières, ajouter à cette obligation de droit ou en diminuer l'effet ;
elles peuvent même convenir que le vendeur ne sera soumis à aucune garantie.
Quoiqu'il soit dit que le vendeur ne sera soumis à aucune garantie, il demeure cependant tenu de celle qui
résulte d'un fait qui lui est personnel : toute convention contraire est nulle.
Dans le même cas de stipulation de non-garantie, le vendeur, en cas d'éviction, est tenu à la restitution du prix,
à moins que l'acquéreur n'ait connu lors de la vente le danger de l'éviction ou qu'il n'ait acheté à ses périls
et risques.
Lorsque la garantie a été promise, ou qu'il n'a rien été stipulé à ce sujet, si l'acquéreur est évincé, il a droit de
demander contre le vendeur :
1° La restitution du prix ;
2° Celle des fruits, lorsqu'il est obligé de les rendre au propriétaire qui l'évince ;
3° Les frais faits sur la demande en garantie de l'acheteur, et ceux faits par le demandeur originaire ;
4° Enfin les dommages et intérêts, ainsi que les frais et loyaux coûts du contrat.
Lorsqu'à l'époque de l'éviction, la chose vendue se trouve diminuée de valeur, ou considérablement détériorée,
soit par la négligence de l'acheteur, soit par des accidents de force majeure, le vendeur n'en est pas moins tenu
de restituer la totalité du prix.
Mais si l'acquéreur a tiré profit des dégradations par lui faites, le vendeur a droit de retenir sur le prix une
somme égale à ce profit.
Section 3 : De la garantie.
Chapitre IV : Des obligations du vendeur 1634 p.325
Si la chose vendue se trouve avoir augmenté de prix à l'époque de l'éviction, indépendamment même du fait
de l'acquéreur, le vendeur est tenu de lui payer ce qu'elle vaut au-dessus du prix de la vente.
Le vendeur est tenu de rembourser ou de faire rembourser à l'acquéreur, par celui qui l'évince, toutes les
réparations et améliorations utiles qu'il aura faites au fonds.
Si le vendeur avait vendu de mauvaise foi le fonds d'autrui, il sera obligé de rembourser à l'acquéreur toutes
les dépenses, même voluptuaires ou d'agrément, que celui-ci aura faites au fonds.
Si l'acquéreur n'est évincé que d'une partie de la chose, et qu'elle soit de telle conséquence, relativement au
tout, que l'acquéreur n'eût point acheté sans la partie dont il a été évincé, il peut faire résilier la vente.
Si, dans le cas de l'éviction d'une partie du fonds vendu, la vente n'est pas résiliée, la valeur de la partie
dont l'acquéreur se trouve évincé lui est remboursée suivant l'estimation à l'époque de l'éviction, et non
proportionnellement au prix total de la vente, soit que la chose vendue ait augmenté ou diminué de valeur.
Si l'héritage vendu se trouve grevé, sans qu'il en ait été fait de déclaration, de servitudes non apparentes, et
qu'elles soient de telle importance qu'il y ait lieu de présumer que l'acquéreur n'aurait pas acheté s'il en avait
été instruit, il peut demander la résiliation du contrat, si mieux il n'aime se contenter d'une indemnité.
Les autres questions auxquelles peuvent donner lieu les dommages et intérêts résultant pour l'acquéreur de
l'inexécution de la vente doivent être décidées suivant les règles générales établies au titre " Des contrats ou
des obligations conventionnelles en général ".
La garantie pour cause d'éviction cesse lorsque l'acquéreur s'est laissé condamner par un jugement en dernier
ressort, ou dont l'appel n'est plus recevable, sans appeler son vendeur, si celui-ci prouve qu'il existait des
moyens suffisants pour faire rejeter la demande.
Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à
l'usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en
aurait donné qu'un moindre prix, s'il les avait connus.
Le vendeur n'est pas tenu des vices apparents et dont l'acheteur a pu se convaincre lui-même.
1642-1
Section 3 : De la garantie.
p.326 1643 Code civil
Le vendeur d'un immeuble à construire ne peut être déchargé, ni avant la réception des travaux, ni avant
l'expiration d'un délai d'un mois après la prise de possession par l'acquéreur, des vices de construction ou des
défauts de conformité alors apparents.
Il n'y aura pas lieu à résolution du contrat ou à diminution du prix si le vendeur s'oblige à réparer.
Il est tenu des vices cachés, quand même il ne les aurait pas connus, à moins que, dans ce cas, il n'ait stipulé
qu'il ne sera obligé à aucune garantie.
Dans le cas des articles 1641 et 1643, l'acheteur a le choix de rendre la chose et de se faire restituer le prix,
ou de garder la chose et de se faire rendre une partie du prix.
Si le vendeur connaissait les vices de la chose, il est tenu, outre la restitution du prix qu'il en a reçu, de tous
les dommages et intérêts envers l'acheteur.
Si le vendeur ignorait les vices de la chose, il ne sera tenu qu'à la restitution du prix, et à rembourser à l'acquéreur
les frais occasionnés par la vente.
1646-1 Loi n°67-3 du 3 janvier 1967 - art. 2 - JORF 4 janvier 1967 en vigueur le 1er janvier 1967
Le vendeur d'un immeuble à construire est tenu, à compter de la réception des travaux, des obligations dont les
architectes, entrepreneurs et autres personnes liées au maître de l'ouvrage par un contrat de louage d'ouvrage
sont eux-mêmes tenus en application des articles 1792, 1792-1, 1792-2 et 1792-3 du présent code.
Ces garanties bénéficient aux propriétaires successifs de l'immeuble.
Il n'y aura pas lieu à résolution de la vente ou à diminution du prix si le vendeur s'oblige à réparer les dommages
définis aux articles 1792, 1792-1 et 1792-2 du présent code et à assumer la garantie prévue à l'article 1792-3.
Si la chose qui avait des vices a péri par suite de sa mauvaise qualité, la perte est pour le vendeur, qui sera
tenu envers l'acheteur à la restitution du prix et aux autres dédommagements expliqués dans les deux articles
précédents.
Mais la perte arrivée par cas fortuit sera pour le compte de l'acheteur.
1648
L'action résultant des vices rédhibitoires doit être intentée par l'acquéreur dans un délai de deux ans à compter
de la découverte du vice.
Dans le cas prévu par l'article 1642-1, l'action doit être introduite, à peine de forclusion, dans l'année qui suit
la date à laquelle le vendeur peut être déchargé des vices ou des défauts de conformité apparents.
Elle n'a pas lieu dans les ventes faites par autorité de justice.
La principale obligation de l'acheteur est de payer le prix au jour et au lieu réglés par la vente.
S'il n'a rien été réglé à cet égard lors de la vente, l'acheteur doit payer au lieu et dans le temps où doit se faire
la délivrance.
L'acheteur doit l'intérêt du prix de la vente jusqu'au paiement du capital, dans les trois cas suivants :
S'il a été ainsi convenu lors de la vente ;
Si la chose vendue et livrée produit des fruits ou autres revenus ;
Si l'acheteur a été sommé de payer.
Dans ce dernier cas, l'intérêt ne court que depuis la sommation.
Si l'acheteur est troublé ou a juste sujet de craindre d'être troublé par une action, soit hypothécaire, soit en
revendication, il peut suspendre le paiement du prix jusqu'à ce que le vendeur ait fait cesser le trouble, si mieux
n'aime celui-ci donner caution, ou à moins qu'il n'ait été stipulé que, nonobstant le trouble, l'acheteur paiera.
1655
La résolution de la vente d'immeubles est prononcée aussitôt si le vendeur est en danger de perdre la chose
et le prix.
Si ce danger n'existe pas, le juge peut accorder à l'acquéreur un délai plus ou moins long suivant les
circonstances.
Ce délai passé sans que l'acquéreur ait payé, la résolution de la vente sera prononcée.
S'il a été stipulé lors de la vente d'immeubles que, faute du paiement du prix dans le terme convenu, la vente
serait résolue de plein droit, l'acquéreur peut néanmoins payer après l'expiration du délai, tant qu'il n'a pas été
mis en demeure par une sommation ; mais, après cette sommation, le juge ne peut pas lui accorder ce délai.
En matière de vente de denrées et effets mobiliers, la résolution de la vente aura lieu de plein droit et sans
sommation, au profit du vendeur, après l'expiration du terme convenu pour le retirement.
Indépendamment des causes de nullité ou de résolution déjà expliquées dans ce titre, et de celles qui sont
communes à toutes les conventions, le contrat de vente peut être résolu par l'exercice de la faculté de rachat
et par la vileté du prix.
1659
La faculté de rachat est un pacte par lequel le vendeur se réserve de reprendre la chose vendue, moyennant la
restitution du prix principal et le remboursement dont il est parlé à l'article 1673.
La faculté de rachat ne peut être stipulée pour un terme excédant cinq années.
Si elle a été stipulée pour un terme plus long, elle est réduite à ce terme.
1662
Faute par le vendeur d'avoir exercé son action en rachat dans le terme prescrit, l'acquéreur demeure propriétaire
irrévocable.
Le délai court contre toutes personnes, même contre le mineur, sauf, s'il y a lieu, le recours contre qui de droit.
1664
Le vendeur à pacte de rachat peut exercer son action contre un second acquéreur, quand même la faculté de
rachat n'aurait pas été déclarée dans le second contrat.
L'acquéreur à pacte de rachat exerce tous les droits de son vendeur ; il peut prescrire tant contre le véritable
maître que contre ceux qui prétendraient des droits ou hypothèques sur la chose vendue.
1667
Si l'acquéreur à pacte de rachat d'une partie indivise d'un héritage s'est rendu adjudicataire de la totalité sur une
licitation provoquée contre lui, il peut obliger le vendeur à retirer le tout lorsque celui-ci veut user du pacte.
1668
Si plusieurs ont vendu conjointement, et par un seul contrat, un héritage commun entre eux, chacun ne peut
exercer l'action en rachat que pour la part qu'il y avait.
Il en est de même si celui qui a vendu seul un héritage a laissé plusieurs héritiers.
Chacun de ces cohéritiers ne peut user de la faculté de rachat que pour la part qu'il prend pour la succession.
Mais, dans le cas des deux articles précédents, l'acquéreur peut exiger que tous les covendeurs ou tous les
cohéritiers soient mis en cause, afin de se concilier entre eux pour la reprise de l'héritage entier ; et, s'ils ne
se concilient pas, il sera renvoyé de la demande.
1671
Si la vente d'un héritage appartenant à plusieurs n'a pas été faite conjointement et de tout l'héritage ensemble,
et que chacun n'ait vendu que la part qu'il y avait, ils peuvent exercer séparément l'action en rachat sur la
portion qui leur appartenait ;
Et l'acquéreur ne peut forcer celui qui l'exercera de cette manière à retirer le tout.
1672
Si l'acquéreur a laissé plusieurs héritiers, l'action en rachat ne peut être exercée contre chacun d'eux que pour
sa part, dans le cas où elle est encore indivise, et dans celui où la chose vendue a été partagée entre eux.
Mais s'il y a eu partage de la succession et que la chose vendue soit échue au lot de l'un des héritiers, l'action
en rachat peut être intentée contre lui pour le tout.
1673
Le vendeur qui use du pacte de rachat doit rembourser non seulement le prix principal, mais encore les
frais et loyaux coûts de la vente, les réparations nécessaires, et celles qui ont augmenté la valeur du fonds,
jusqu'à concurrence de cette augmentation. Il ne peut entrer en possession qu'après avoir satisfait à toutes ces
obligations.
Lorsque le vendeur rentre dans son héritage par l'effet du pacte de rachat, il le reprend, exempt de toutes les
charges et hypothèques dont l'acquéreur l'aurait grevé, à la condition que ce pacte ait été régulièrement publié
au fichier immobilier, antérieurement à la publication desdites charges et hypothèques. Il est tenu d'exécuter
les baux faits sans fraude par l'acquéreur.
Si le vendeur a été lésé de plus de sept douzièmes dans le prix d'un immeuble, il a le droit de demander la
rescision de la vente, quand même il aurait expressément renoncé dans le contrat à la faculté de demander cette
rescision, et qu'il aurait déclaré donner la plus-value.
Pour savoir s'il y a lésion de plus de sept douzièmes, il faut estimer l'immeuble suivant son état et sa valeur
au moment de la vente.
En cas de promesse de vente unilatérale, la lésion s'apprécie au jour de la réalisation.
La demande n'est plus recevable après l'expiration de deux années, à compter du jour de la vente.
Ce délai court et n'est pas suspendu pendant la durée du temps stipulé pour le pacte du rachat.
La preuve de la lésion ne pourra être admise que par jugement, et dans le cas seulement où les faits articulés
seraient assez vraisemblables et assez graves pour faire présumer la lésion.
Cette preuve ne pourra se faire que par un rapport de trois experts, qui seront tenus de dresser un seul procès-
verbal commun, et de ne former qu'un seul avis à la pluralité des voix.
S'il y a des avis différents, le procès-verbal en contiendra les motifs, sans qu'il soit permis de faire connaître
de quel avis chaque expert a été.
Les trois experts seront nommés d'office, à moins que les parties ne se soient accordées pour les nommer tous
les trois conjointement.
Dans le cas où l'action en rescision est admise, l'acquéreur a le choix ou de rendre la chose en retirant le prix
qu'il en a payé, ou de garder le fonds en payant le supplément du juste prix, sous la déduction du dixième
du prix total.
Le tiers possesseur a le même droit, sauf sa garantie contre son vendeur.
Si l'acquéreur préfère garder la chose en fournissant le supplément réglé par l'article précédent, il doit l'intérêt
du supplément, du jour de la demande en rescision.
S'il préfère la rendre et recevoir le prix, il rend les fruits du jour de la demande.
L'intérêt du prix qu'il a payé lui est aussi compté du jour de la même demande, ou du jour du paiement, s'il
n'a touché aucuns fruits.
Elle n'a pas lieu en toutes ventes qui, d'après la loi, ne peuvent être faites que d'autorité de justice.
Les règles expliquées dans la section précédente pour les cas où plusieurs ont vendu conjointement ou
séparément, et pour celui où le vendeur ou l'acheteur a laissé plusieurs héritiers, sont pareillement observées
pour l'exercice de l'action en rescision.
Si une chose commune à plusieurs ne peut être partagée commodément et sans perte ;
Ou si, dans un partage fait de gré à gré de biens communs, il s'en trouve quelques-uns qu'aucun des
copartageants ne puisse ou ne veuille prendre,
La vente s'en fait aux enchères, et le prix en est partagé entre les copropriétaires.
Chacun des copropriétaires est le maître de demander que les étrangers soient appelés à la licitation : ils sont
nécessairement appelés, lorsque l'un des copropriétaires est mineur.
Le mode et les formalités à observer pour la licitation sont expliqués au titre " Des successions " et au code
de procédure.
Dans le transport d'un droit ou d'une action sur un tiers, la délivrance s'opère entre le cédant et le cessionnaire
par la remise du titre.
Le cessionnaire n'est saisi à l'égard des tiers que par la signification du transport faite au débiteur.
Néanmoins, le cessionnaire peut être également saisi par l'acceptation du transport faite par le débiteur dans
un acte authentique.
Si, avant que le cédant ou le cessionnaire eût signifié le transport au débiteur, celui-ci avait payé le cédant,
il sera valablement libéré.
Celui qui vend un droit incorporel doit en garantir l'existence au temps du transport, quoiqu'il soit fait sans
garantie.
1696
Celui qui vend une succession sans en spécifier en détail les objets n'est tenu de garantir que sa qualité d'héritier.
1697
S'il avait déjà profité des fruits de quelque fonds, ou reçu le montant de quelque créance appartenant à cette
succession, ou vendu quelques effets de la succession, il est tenu de les rembourser à l'acquéreur, s'il ne les
a expressément réservés lors de la vente.
Chapitre VIII : Du transport de certains droits incorporels, des droits successifs et des droits litigieux
p.332 1699 Code civil
L'acquéreur doit de son côté rembourser au vendeur ce que celui-ci a payé pour les dettes et charges de la
succession, et lui faire raison de tout ce dont il était créancier, s'il n'y a stipulation contraire.
Celui contre lequel on a cédé un droit litigieux peut s'en faire tenir quitte par le cessionnaire, en lui remboursant
le prix réel de la cession avec les frais et loyaux coûts, et avec les intérêts à compter du jour où le cessionnaire
a payé le prix de la cession à lui faite.
La chose est censée litigieuse dès qu'il y a procès et contestation sur le fond du droit.
1701-1
Les articles 1689 à 1691 et 1693 ne s'appliquent pas aux cessions régies par les articles 1321 à 1326 du présent
code.
L'échange est un contrat par lequel les parties se donnent respectivement une chose pour une autre.
Si l'un des copermutants a déjà reçu la chose à lui donnée en échange, et qu'il prouve ensuite que l'autre
contractant n'est pas propriétaire de cette chose, il ne peut pas être forcé à livrer celle qu'il a promise en contre-
échange, mais seulement à rendre celle qu'il a reçue.
Le copermutant qui est évincé de la chose qu'il a reçue en échange a le choix de conclure à des dommages
et intérêts ou de répéter sa chose.
La rescision pour cause de lésion n'a pas lieu dans le contrat d'échange.
Toutes les autres règles prescrites pour le contrat de vente s'appliquent d'ailleurs à l'échange.
Le louage des choses est un contrat par lequel l'une des parties s'oblige à faire jouir l'autre d'une chose pendant
un certain temps, et moyennant un certain prix que celle-ci s'oblige de lui payer.
Le louage d'ouvrage est un contrat par lequel l'une des parties s'engage à faire quelque chose pour l'autre,
moyennant un prix convenu entre elles.
Les baux des biens nationaux, des biens des communes et des établissements publics sont soumis à des
règlements particuliers.
Section 1 : Des règles communes aux baux des maisons et des biens ruraux.
1714
On peut louer ou par écrit ou verbalement, sauf, en ce qui concerne les biens ruraux, application des règles
particulières aux baux à ferme et à métayage.
Si le bail fait sans écrit n'a encore reçu aucune exécution, et que l'une des parties le nie, la preuve ne peut être
reçue par témoins, quelque modique qu'en soit le prix, et quoiqu'on allègue qu'il y a eu des arrhes données.
Le serment peut seulement être déféré à celui qui nie le bail.
Lorsqu'il y aura contestation sur le prix du bail verbal dont l'exécution a commencé, et qu'il n'existera point de
quittance, le propriétaire en sera cru sur son serment, si mieux n'aime le locataire demander l'estimation par
experts ; auquel cas les frais de l'expertise restent à sa charge, si l'estimation excède le prix qu'il a déclaré.
Le preneur a le droit de sous-louer, et même de céder son bail à un autre, si cette faculté ne lui a pas été interdite.
Elle peut être interdite pour le tout ou partie.
Cette clause est toujours de rigueur.
Les dispositions des deuxième et troisième alinéas de l'article 595 relatif aux baux passés par les usufruitiers
sont applicables aux baux passés par le tuteur sans l'autorisation du conseil de famille.
1719
Le bailleur est obligé, par la nature du contrat, et sans qu'il soit besoin d'aucune stipulation particulière :
1° De délivrer au preneur la chose louée et, s'il s'agit de son habitation principale, un logement décent. Lorsque
des locaux loués à usage d'habitation sont impropres à cet usage, le bailleur ne peut se prévaloir de la nullité
du bail ou de sa résiliation pour demander l'expulsion de l'occupant ;
2° D'entretenir cette chose en état de servir à l'usage pour lequel elle a été louée ;
3° D'en faire jouir paisiblement le preneur pendant la durée du bail ;
4° D'assurer également la permanence et la qualité des plantations.
Le bailleur est tenu de délivrer la chose en bon état de réparations de toute espèce.
Il doit y faire, pendant la durée du bail, toutes les réparations qui peuvent devenir nécessaires, autres que les
locatives.
Il est dû garantie au preneur pour tous les vices ou défauts de la chose louée qui en empêchent l'usage, quand
même le bailleur ne les aurait pas connus lors du bail.
S'il résulte de ces vices ou défauts quelque perte pour le preneur, le bailleur est tenu de l'indemniser.
Section 1 : Des règles communes aux baux des maisons et des biens ruraux.
Chapitre II : Du louage des choses. 1723 p.335
Si, pendant la durée du bail, la chose louée est détruite en totalité par cas fortuit, le bail est résilié de plein
droit ; si elle n'est détruite qu'en partie, le preneur peut, suivant les circonstances, demander ou une diminution
du prix, ou la résiliation même du bail. Dans l'un et l'autre cas, il n'y a lieu à aucun dédommagement.
Si, durant le bail, la chose louée a besoin de réparations urgentes et qui ne puissent être différées jusqu'à sa fin,
le preneur doit les souffrir, quelque incommodité qu'elles lui causent, et quoiqu'il soit privé, pendant qu'elles
se font, d'une partie de la chose louée.
Mais, si ces réparations durent plus de vingt et un jours, le prix du bail sera diminué à proportion du temps et
de la partie de la chose louée dont il aura été privé.
Si les réparations sont de telle nature qu'elles rendent inhabitable ce qui est nécessaire au logement du preneur
et de sa famille, celui-ci pourra faire résilier le bail.
Le bailleur n'est pas tenu de garantir le preneur du trouble que des tiers apportent par voies de fait à sa
jouissance, sans prétendre d'ailleurs aucun droit sur la chose louée ; sauf au preneur à les poursuivre en son
nom personnel.
Si, au contraire, le locataire ou le fermier ont été troublés dans leur jouissance par suite d'une action concernant
la propriété du fonds, ils ont droit à une diminution proportionnée sur le prix du bail à loyer ou à ferme, pourvu
que le trouble et l'empêchement aient été dénoncés au propriétaire.
Si ceux qui ont commis les voies de fait, prétendent avoir quelque droit sur la chose louée, ou si le preneur est
lui-même cité en justice pour se voir condamner au délaissement de la totalité ou de partie de cette chose, ou à
souffrir l'exercice de quelque servitude, il doit appeler le bailleur en garantie, et doit être mis hors d'instance,
s'il l'exige, en nommant le bailleur pour lequel il possède.
Si le preneur n'use pas de la chose louée raisonnablement ou emploie la chose louée à un autre usage que celui
auquel elle a été destinée, ou dont il puisse résulter un dommage pour le bailleur, celui-ci peut, suivant les
circonstances, faire résilier le bail.
S'il a été fait un état des lieux entre le bailleur et le preneur, celui-ci doit rendre la chose telle qu'il l'a reçue,
suivant cet état, excepté ce qui a péri ou a été dégradé par vétusté ou force majeure.
Section 1 : Des règles communes aux baux des maisons et des biens ruraux.
p.336 1731 Code civil
S'il n'a pas été fait d'état des lieux, le preneur est présumé les avoir reçus en bon état de réparations locatives,
et doit les rendre tels, sauf la preuve contraire.
Il répond des dégradations ou des pertes qui arrivent pendant sa jouissance, à moins qu'il ne prouve qu'elles
ont eu lieu sans sa faute.
S'il y a plusieurs locataires, tous sont responsables de l'incendie, proportionnellement à la valeur locative de
la partie de l'immeuble qu'ils occupent ;
A moins qu'ils ne prouvent que l'incendie a commencé dans l'habitation de l'un d'eux, auquel cas celui-là seul
en est tenu ;
Ou que quelques-uns ne prouvent que l'incendie n'a pu commencer chez eux, auquel cas ceux-là n'en sont
pas tenus.
Le preneur est tenu des dégradations et des pertes qui arrivent par le fait des personnes de sa maison ou de
ses sous-locataires.
Si le bail a été fait sans écrit, l'une des parties ne pourra donner congé à l'autre qu'en observant les délais fixés
par l'usage des lieux.
Le bail cesse de plein droit à l'expiration du terme fixé, lorsqu'il a été fait par écrit, sans qu'il soit nécessaire
de donner congé.
Si, à l'expiration des baux écrits, le preneur reste et est laissé en possession, il s'opère un nouveau bail dont
l'effet est réglé par l'article relatif aux locations faites sans écrit.
Lorsqu'il y a un congé signifié, le preneur quoiqu'il ait continué sa jouissance, ne peut invoquer la tacite
reconduction.
Dans le cas des deux articles précédents, la caution donnée pour le bail ne s'étend pas aux obligations résultant
de la prolongation.
Section 1 : Des règles communes aux baux des maisons et des biens ruraux.
Chapitre II : Du louage des choses. 1742 p.337
Le contrat de louage se résout par la perte de la chose louée, et par le défaut respectif du bailleur et du preneur
de remplir leurs engagements.
Le contrat de louage n'est point résolu par la mort du bailleur ni par celle du preneur.
1743
Si le bailleur vend la chose louée, l'acquéreur ne peut expulser le fermier, le métayer ou le locataire qui a un
bail authentique ou dont la date est certaine.
Il peut, toutefois, expulser le locataire de biens non ruraux s'il s'est réservé ce droit par le contrat de bail.
S'il a été convenu lors du bail qu'en cas de vente l'acquéreur pourrait expulser le locataire et qu'il n'ait été
fait aucune stipulation sur les dommages-intérêts, le bailleur est tenu d'indemniser le locataire de la manière
suivante.
S'il s'agit d'une maison, appartement ou boutique, le bailleur paye, à titre de dommages et intérêts, au locataire
évincé, une somme égale au prix du loyer, pendant le temps qui, suivant l'usage des lieux, est accordé entre
le congé et la sortie.
S'il s'agit de biens ruraux, l'indemnité que le bailleur doit payer au fermier est du tiers du prix du bail pour
tout le temps qui reste à courir.
L'indemnité se réglera par experts, s'il s'agit de manufactures, usines, ou autres établissements qui exigent de
grandes avances.
L'acquéreur qui veut user de la faculté réservée par le bail d'expulser le locataire en cas de vente est, en outre,
tenu de l'avertir au temps d'avance usité dans le lieu pour les congés.
Les locataires ne peuvent être expulsés qu'ils ne soient payés par le bailleur ou, à son défaut, par le nouvel
acquéreur, des dommages et intérêts ci-dessus expliqués.
Si le bail n'est pas fait par acte authentique, ou n'a point de date certaine, l'acquéreur n'est tenu d'aucuns
dommages et intérêts.
Le droit au bail du local, sans caractère professionnel ou commercial, qui sert effectivement à l'habitation de
deux époux, quel que soit leur régime matrimonial et nonobstant toute convention contraire et même si le bail
a été conclu avant le mariage, ou de deux partenaires liés par un pacte civil de solidarité, dès lors que les
Section 1 : Des règles communes aux baux des maisons et des biens ruraux.
p.338 1751-1 Code civil
partenaires en font la demande conjointement, est réputé appartenir à l'un et à l'autre des époux ou partenaires
liés par un pacte civil de solidarité.
En cas de divorce ou de séparation de corps, ce droit pourra être attribué, en considération des intérêts sociaux
et familiaux en cause, par la juridiction saisie de la demande en divorce ou en séparation de corps, à l'un des
époux, sous réserve des droits à récompense ou à indemnité au profit de l'autre époux.
En cas de décès d'un des époux ou d'un des partenaires liés par un pacte civil de solidarité, le conjoint ou le
partenaire lié par un pacte civil de solidarité survivant cotitulaire du bail dispose d'un droit exclusif sur celui-
ci sauf s'il y renonce expressément.
1751-1
En cas de dissolution du pacte civil de solidarité, l'un des partenaires peut saisir le juge compétent en matière
de bail aux fins de se voir attribuer le droit au bail du local, sans caractère professionnel ou commercial, qui sert
effectivement à l'habitation des deux partenaires, sous réserve des créances ou droits à indemnité au profit de
l'autre partenaire. Le bailleur est appelé à l'instance. Le juge apprécie la demande en considération des intérêts
sociaux et familiaux des parties.
Le locataire qui ne garnit pas la maison de meubles suffisants, peut être expulsé, à moins qu'il ne donne des
sûretés capables de répondre du loyer.
Le sous-locataire n'est tenu envers le propriétaire que jusqu'à concurrence du prix de sa sous-location dont il
peut être débiteur au moment de la saisie, et sans qu'il puisse opposer des paiements faits par anticipation.
Les paiements faits par le sous-locataire, soit en vertu d'une stipulation portée en son bail, soit en conséquence
de l'usage des lieux, ne sont pas réputés faits par anticipation.
Les réparations locatives ou de menu entretien dont le locataire est tenu, s'il n'y a clause contraire, sont celles
désignées comme telles par l'usage des lieux, et, entre autres, les réparations à faire :
Aux âtres, contre-coeurs, chambranles et tablettes de cheminées ;
Au recrépiment du bas des murailles des appartements et autres lieux d'habitation à la hauteur d'un mètre ;
Aux pavés et carreaux des chambres, lorsqu'il y en a seulement quelques-uns de cassés ;
Aux vitres, à moins qu'elles ne soient cassées par la grêle ou autres accidents extraordinaires et de force
majeure, dont le locataire ne peut être tenu ;
Aux portes, croisées, planches de cloison ou de fermeture de boutiques, gonds, targettes et serrures.
Aucune des réparations réputées locatives n'est à la charge des locataires quand elles ne sont occasionnées que
par vétusté ou force majeure.
Le curement des puits et celui des fosses d'aisances sont à la charge du bailleur s'il n'y a clause contraire.
Le bail des meubles fournis pour garnir une maison entière, un corps de logis entier, une boutique, ou tous
autres appartements, est censé fait pour la durée ordinaire des baux de maison, corps de logis, boutiques ou
autres appartements, selon l'usage des lieux.
Le bail d'un appartement meublé est censé fait à l'année, quand il a été fait à tant par an ;
Au mois, quand il a été fait à tant par mois ;
Au jour, quand il a été fait à tant par jour.
Si rien ne constate que le bail soit fait à tant par an, par mois ou par jour, la location est censée faite suivant
l'usage des lieux.
Si le locataire d'une maison ou d'un appartement continue sa jouissance après l'expiration du bail par écrit,
sans opposition de la part du bailleur, il sera censé les occuper aux mêmes conditions, pour le terme fixé par
l'usage des lieux, et ne pourra plus en sortir ni en être expulsé qu'après un congé donné suivant le délai fixé
par l'usage des lieux.
En cas de résiliation par la faute du locataire, celui-ci est tenu de payer le prix du bail pendant le temps
nécessaire à la relocation, sans préjudice des dommages et intérêts qui ont pu résulter de l'abus.
Le bailleur ne peut résoudre la location, encore qu'il déclare vouloir occuper par lui-même la maison louée,
s'il n'y a eu convention contraire.
S'il a été convenu, dans le contrat de louage, que le bailleur pourrait venir occuper la maison, il est tenu de
signifier d'avance un congé aux époques déterminées par l'usage des lieux.
En cas de contravention, le propriétaire a droit de rentrer en jouissance, et le preneur est condamné aux
dommages-intérêts résultant de l'inexécution du bail.
Si, dans un bail à ferme, on donne aux fonds une contenance moindre ou plus grande que celle qu'ils ont
réellement, il n'y a lieu à augmentation ou diminution de prix pour le fermier, que dans les cas et suivant les
règles exprimées au titre " De la vente ".
Si le preneur d'un héritage rural ne le garnit pas des bestiaux et des ustensiles nécessaires à son exploitation, s'il
abandonne la culture, s'il ne cultive pas raisonnablement, s'il emploie la chose louée à un autre usage que celui
auquel elle a été destinée, ou, en général, s'il n'exécute pas les clauses du bail, et qu'il en résulte un dommage
pour le bailleur, celui-ci peut, suivant les circonstances, faire résilier le bail.
En cas de résiliation provenant du fait du preneur, celui-ci est tenu des dommages et intérêts, ainsi qu'il est
dit en l'article 1764.
Tout preneur de bien rural est tenu d'engranger dans les lieux à ce destinés d'après le bail.
Le preneur d'un bien rural est tenu, sous peine de tous dépens, dommages et intérêts, d'avertir le propriétaire
des usurpations qui peuvent être commises sur les fonds.
Cet avertissement doit être donné dans le même délai que celui qui est réglé en cas d'assignation suivant la
distance des lieux.
Si le bail est fait pour plusieurs années, et que, pendant la durée du bail, la totalité ou la moitié d'une récolte
au moins soit enlevée par des cas fortuits, le fermier peut demander une remise du prix de sa location, à moins
qu'il ne soit indemnisé par les récoltes précédentes.
S'il n'est pas indemnisé, l'estimation de la remise ne peut avoir lieu qu'à la fin du bail, auquel temps il se fait
une compensation de toutes les années de jouissance ;
Et, cependant, le juge peut provisoirement dispenser le preneur de payer une partie du prix en raison de la
perte soufferte.
Si le bail n'est que d'une année, et que la perte soit de la totalité des fruits, ou au moins de la moitié, le preneur
sera déchargé d'une partie proportionnelle du prix de la location.
Il ne pourra prétendre aucune remise si la perte est moindre de moitié.
Le fermier ne peut obtenir de remise lorsque la perte des fruits arrive après qu'ils sont séparés de la terre, à
moins que le bail ne donne au propriétaire une quotité de la récolte en nature, auquel cas le propriétaire doit
supporter sa part de la perte, pourvu que le preneur ne fût pas en demeure de lui délivrer sa portion de récolte.
Le fermier ne peut également demander une remise lorsque la cause du dommage était existante et connue à
l'époque où le bail a été passé.
Le preneur peut être chargé des cas fortuits par une stipulation expresse.
Cette stipulation ne s'entend que des cas fortuits ordinaires, tels que grêle, feu du ciel, gelée ou coulure.
Elle ne s'entend pas des cas fortuits extraordinaires, tels que les ravages de la guerre, ou une inondation,
auxquels le pays n'est pas ordinairement sujet, à moins que le preneur n'ait été chargé de tous les cas fortuits
prévus ou imprévus.
Le bail, sans écrit, d'un fonds rural, est censé fait pour le temps qui est nécessaire afin que le preneur recueille
tous les fruits de l'héritage affermé.
Ainsi le bail à ferme d'un pré, d'une vigne, et de tout autre fonds dont les fruits se recueillent en entier dans
le cours de l'année, est censé fait pour un an.
Le bail des terres labourables, lorsqu'elles se divisent par soles ou saisons, est censé fait pour autant d'années
qu'il y a de soles.
Le bail des héritages ruraux quoique fait sans écrit, ne cesse à l'expiration du terme fixé par l'article précédent,
que par l'effet d'un congé donné par écrit par l'une des parties à l'autre, six mois au moins avant ce terme.
A défaut d'un congé donné dans le délai ci-dessus spécifié, il s'opère un nouveau bail dont l'effet est réglé
par l'article 1774.
Il en est de même si, à l'expiration des baux écrits, le preneur reste et est laissé en possession.
Le fermier sortant doit laisser à celui qui lui succède dans la culture, les logements convenables et autres
facilités pour les travaux de l'année suivante ; et réciproquement, le fermier entrant doit procurer à celui qui
sort les logements convenables et autres facilités pour la consommation des fourrages, et pour les récoltes
restant à faire.
Dans l'un et l'autre cas, on doit se conformer à l'usage des lieux.
Le fermier sortant doit aussi laisser les pailles et engrais de l'année, s'il les a reçus lors de son entrée en
jouissance ; et quand même il ne les aurait pas reçus, le propriétaire pourra les retenir suivant l'estimation.
1779
On ne peut engager ses services qu'à temps, ou pour une entreprise déterminée.
Le louage de service, fait sans détermination de durée, peut toujours cesser par la volonté d'une des parties
contractantes.
Néanmoins, la résiliation du contrat par la volonté d'un seul des contractants peut donner lieu à des dommages-
intérêts.
Pour la fixation de l'indemnité à allouer, le cas échéant, il est tenu compte des usages, de la nature des services
engagés, du temps écoulé, des retenues opérées et des versements effectués en vue d'une pension de retraite,
et, en général, de toutes les circonstances qui peuvent justifier l'existence et déterminer l'étendue du préjudice
causé.
Les parties ne peuvent renoncer à l'avance au droit éventuel de demander des dommages-intérêts en vertu des
dispositions ci-dessus.
Les contestations auxquelles pourra donner lieu l'application des paragraphes précédents, lorsqu'elles seront
portées devant les tribunaux civils et devant les cours d'appel, seront instruites comme affaires sommaires et
jugées d'urgence.
Les voituriers par terre et par eau sont assujettis, pour la garde et la conservation des choses qui leur sont
confiées, aux mêmes obligations que les aubergistes, dont il est parlé au titre " Du dépôt et du séquestre ".
Ils répondent non seulement de ce qu'ils ont déjà reçu dans leur bâtiment ou voiture, mais encore de ce qui leur
a été remis sur le port ou dans l'entrepôt, pour être placé dans leur bâtiment ou voiture.
Ils sont responsables de la perte et des avaries des choses qui leur sont confiées, à moins qu'ils ne prouvent
qu'elles ont été perdues et avariées par cas fortuit ou force majeure.
Les entrepreneurs de voitures publiques par terre et par eau, et ceux des roulages publics, doivent tenir registre
de l'argent, des effets et des paquets dont ils se chargent.
Les entrepreneurs et directeurs de voitures et roulages publics, les maîtres de barques et navires, sont en outre
assujettis à des règlements particuliers, qui font la loi entre eux et les autres citoyens.
Lorsqu'on charge quelqu'un de faire un ouvrage, on peut convenir qu'il fournira seulement son travail ou son
industrie, ou bien qu'il fournira aussi la matière.
Si, dans le cas où l'ouvrier fournit la matière, la chose vient à périr, de quelque manière que ce soit, avant d'être
livrée, la perte en est pour l'ouvrier, à moins que le maître ne fût en demeure de recevoir la chose.
Dans le cas où l'ouvrier fournit seulement son travail ou son industrie, si la chose vient à périr, l'ouvrier n'est
tenu que de sa faute.
Si, dans le cas de l'article précédent la chose vient à périr, quoique sans aucune faute de la part de l'ouvrier,
avant que l'ouvrage ait été reçu et sans que le maître fût en demeure de le vérifier, l'ouvrier n'a point de salaire
à réclamer, à moins que la chose n'ait péri par le vice de la matière.
S'il s'agit d'un ouvrage à plusieurs pièces ou à la mesure, la vérification peut s'en faire par parties : elle est
censée faite pour toutes les parties payées, si le maître paye l'ouvrier en proportion de l'ouvrage fait.
Tout constructeur d'un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou l'acquéreur de l'ouvrage, des
dommages, même résultant d'un vice du sol, qui compromettent la solidité de l'ouvrage ou qui, l'affectant dans
l'un de ses éléments constitutifs ou l'un de ses éléments d'équipement, le rendent impropre à sa destination.
Une telle responsabilité n'a point lieu si le constructeur prouve que les dommages proviennent d'une cause
étrangère.
1792-1 Loi n°78-12 du 4 janvier 1978 - art. 1 - JORF 5 janvier 1978 en vigueur le 1er janvier 1979
La présomption de responsabilité établie par l'article 1792 s'étend également aux dommages qui affectent la
solidité des éléments d'équipement d'un ouvrage, mais seulement lorsque ceux-ci font indissociablement corps
avec les ouvrages de viabilité, de fondation, d'ossature, de clos ou de couvert.
Un élément d'équipement est considéré comme formant indissociablement corps avec l'un des ouvrages de
viabilité, de fondation, d'ossature, de clos ou de couvert lorsque sa dépose, son démontage ou son remplacement
ne peut s'effectuer sans détérioration ou enlèvement de matière de cet ouvrage.
Les autres éléments d'équipement de l'ouvrage font l'objet d'une garantie de bon fonctionnement d'une durée
minimale de deux ans à compter de sa réception.
1792-4 Loi n°78-12 du 4 janvier 1978 - art. 2 - JORF 5 janvier 1978 en vigueur le 1er janvier 1979
Le fabricant d'un ouvrage, d'une partie d'ouvrage ou d'un élément d'équipement conçu et produit pour satisfaire,
en état de service, à des exigences précises et déterminées à l'avance, est solidairement responsable des
obligations mises par les articles 1792, 1792-2 et 1792-3 à la charge du locateur d'ouvrage qui a mis en
oeuvre, sans modification et conformément aux règles édictées par le fabricant, l'ouvrage, la partie d'ouvrage
ou élément d'équipement considéré.
Sont assimilés à des fabricants pour l'application du présent article :
Celui qui a importé un ouvrage, une partie d'ouvrage ou un élément d'équipement fabriqué à l'étranger ;
Celui qui l'a présenté comme son oeuvre en faisant figurer sur lui son nom, sa marque de fabrique ou tout
autre signe distinctif.
1792-4-1
Toute personne physique ou morale dont la responsabilité peut être engagée en vertu des articles 1792 à 1792-4
du présent code est déchargée des responsabilités et garanties pesant sur elle, en application des articles 1792 à
1792-2, après dix ans à compter de la réception des travaux ou, en application de l'article 1792-3, à l'expiration
du délai visé à cet article.
1792-4-2
Les actions en responsabilité dirigées contre un sous-traitant en raison de dommages affectant un ouvrage ou
des éléments d'équipement d'un ouvrage mentionnés aux articles 1792 et 1792-2 se prescrivent par dix ans
à compter de la réception des travaux et, pour les dommages affectant ceux des éléments d'équipement de
l'ouvrage mentionnés à l'article 1792-3, par deux ans à compter de cette même réception.
1792-4-3
En dehors des actions régies par les articles 1792-3, 1792-4-1 et 1792-4-2, les actions en responsabilité dirigées
contre les constructeurs désignés aux articles 1792 et 1792-1 et leurs sous-traitants se prescrivent par dix ans
à compter de la réception des travaux.
Toute clause d'un contrat qui a pour objet, soit d'exclure ou de limiter la responsabilité prévue aux articles
1792, 1792-1 et 1792-2, soit d'exclure les garanties prévues aux articles 1792-3 et 1792-6 ou d'en limiter la
portée, soit d'écarter ou de limiter la solidarité prévue à l'article 1792-4, est réputée non écrite.
1792-6 Loi n°78-12 du 4 janvier 1978 - art. 2 - JORF 5 janvier 1978 en vigueur le 1er janvier 1979
La réception est l'acte par lequel le maître de l'ouvrage déclare accepter l'ouvrage avec ou sans réserves. Elle
intervient à la demande de la partie la plus diligente, soit à l'amiable, soit à défaut judiciairement. Elle est, en
tout état de cause, prononcée contradictoirement.
La garantie de parfait achèvement, à laquelle l'entrepreneur est tenu pendant un délai d'un an, à compter de
la réception, s'étend à la réparation de tous les désordres signalés par le maître de l'ouvrage, soit au moyen
de réserves mentionnées au procès-verbal de réception, soit par voie de notification écrite pour ceux révélés
postérieurement à la réception.
Les délais nécessaires à l'exécution des travaux de réparation sont fixés d'un commun accord par le maître de
l'ouvrage et l'entrepreneur concerné.
En l'absence d'un tel accord ou en cas d'inexécution dans le délai fixé, les travaux peuvent, après mise en
demeure restée infructueuse, être exécutés aux frais et risques de l'entrepreneur défaillant.
L'exécution des travaux exigés au titre de la garantie de parfait achèvement est constatée d'un commun accord,
ou, à défaut, judiciairement.
La garantie ne s'étend pas aux travaux nécessaires pour remédier aux effets de l'usure normale ou de l'usage.
1792-7 Ordonnance n°2005-658 du 8 juin 2005 - art. 1 - JORF 9 juin 2005 - NOR: EQUX0500047R
Ne sont pas considérés comme des éléments d'équipement d'un ouvrage au sens des articles 1792, 1792-2,
1792-3 et 1792-4 les éléments d'équipement, y compris leurs accessoires, dont la fonction exclusive est de
permettre l'exercice d'une activité professionnelle dans l'ouvrage.
Lorsqu'un architecte ou un entrepreneur s'est chargé de la construction à forfait d'un bâtiment, d'après un
plan arrêté et convenu avec le propriétaire du sol, il ne peut demander aucune augmentation de prix, ni
sous le prétexte de l'augmentation de la main-d'oeuvre ou des matériaux, ni sous celui de changements ou
d'augmentations faits sur ce plan, si ces changements ou augmentations n'ont pas été autorisés par écrit, et le
prix convenu avec le propriétaire.
Le maître peut résilier, par sa seule volonté, le marché à forfait, quoique l'ouvrage soit déjà commencé, en
dédommageant l'entrepreneur de toutes ses dépenses, de tous ses travaux, et de tout ce qu'il aurait pu gagner
dans cette entreprise.
Le contrat de louage d'ouvrage est dissous par la mort de l'ouvrier, de l'architecte ou entrepreneur.
Mais le propriétaire est tenu de payer en proportion du prix porté par la convention, à leur succession, la valeur
des ouvrages faits et celle des matériaux préparés, lors seulement que ces travaux ou ces matériaux peuvent
lui être utiles.
Les maçons, charpentiers et autres ouvriers qui ont été employés à la construction d'un bâtiment ou d'autres
ouvrages faits à l'entreprise, n'ont d'action contre celui pour lequel les ouvrages ont été faits, que jusqu'à
concurrence de ce dont il se trouve débiteur envers l'entrepreneur, au moment où leur action est intentée.
Les maçons, charpentiers, serruriers et autres ouvriers qui font directement des marchés à prix fait, sont astreints
aux règles prescrites dans la présente section : ils sont entrepreneurs dans la partie qu'ils traitent.
Le maître de l'ouvrage qui conclut un marché de travaux privé visé au 3° de l'article 1779 doit garantir à
l'entrepreneur le paiement des sommes dues lorsque celles-ci dépassent un seuil fixé par décret en Conseil
d'Etat.
Lorsque le maître de l'ouvrage recourt à un crédit spécifique pour financer les travaux, l'établissement de crédit
ne peut verser le montant du prêt à une personne autre que celles mentionnées au 3° de l'article 1779 tant que
celles-ci n'ont pas reçu le paiement de l'intégralité de la créance née du marché correspondant au prêt. Les
versements se font sur l'ordre écrit et sous la responsabilité exclusive du maître de l'ouvrage entre les mains
de la personne ou d'un mandataire désigné à cet effet.
Lorsque le maître de l'ouvrage ne recourt pas à un crédit spécifique ou lorsqu'il y recourt partiellement, et à
défaut de garantie résultant d'une stipulation particulière, le paiement est garanti par un cautionnement solidaire
consenti par un établissement de crédit, une société de financement, une entreprise d'assurance ou un organisme
de garantie collective, selon des modalités fixées par décret en Conseil d'Etat. Tant qu'aucune garantie n'a
été fournie et que l'entrepreneur demeure impayé des travaux exécutés, celui-ci peut surseoir à l'exécution du
contrat après mise en demeure restée sans effet à l'issue d'un délai de quinze jours.
Les dispositions de l'alinéa précédent ne s'appliquent pas lorsque le maître de l'ouvrage conclut un marché
de travaux pour son propre compte et pour la satisfaction de besoins ne ressortissant pas à une activité
professionnelle en rapport avec ce marché.
Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas aux marchés conclus par un organisme visé à l'article L.
411-2 du code de la construction et de l'habitation, ou par une société d'économie mixte, pour des logements
à usage locatif aidés par l'Etat et réalisés par cet organisme ou cette société.
Le bail à cheptel est un contrat par lequel l'une des parties donne à l'autre un fonds de bétail pour le garder, le
nourrir et le soigner, sous les conditions convenues entre elles.
1801
On peut donner à cheptel toute espèce d'animaux susceptibles de croît ou de profit pour l'agriculture ou le
commerce.
A défaut de conventions particulières, ces contrats se règlent par les principes qui suivent.
Le bail à cheptel simple est un contrat par lequel on donne à un autre des bestiaux à garder, nourrir et soigner,
à condition que le preneur profitera de la moitié du croît, et qu'il supportera aussi la moitié de la perte.
L'état numératif, descriptif et estimatif des animaux remis, figurant au bail, n'en transporte pas la propriété au
preneur. Il n'a d'autre objet que de servir de base au règlement à intervenir au jour où le contrat prend fin.
Il n'est tenu du cas fortuit que lorsqu'il a été précédé de quelque faute de sa part, sans laquelle la perte ne
serait pas arrivée.
En cas de contestation, le preneur est tenu de prouver le cas fortuit, et le bailleur est tenu de prouver la faute
qu'il impute au preneur.
Le preneur qui est déchargé par le cas fortuit est toujours tenu de rendre compte des peaux des bêtes.
Si le cheptel périt en entier sans la faute du preneur, la perte en est pour le bailleur.
S'il n'en périt qu'une partie, la perte est supportée en commun, d'après le prix de l'estimation originaire et celui
de l'estimation à l'expiration du cheptel.
On ne peut stipuler :
Que le preneur supportera la perte totale du cheptel, quoique arrivée par cas fortuit et sans sa faute.
Ou qu'il supportera, dans la perte, une part plus grande que dans le profit.
Ou que le bailleur prélèvera, à la fin du bail, quelque chose de plus que le cheptel qu'il a fourni.
Toute convention semblable est nulle.
Le preneur profite seul des laitages, du fumier et du travail des animaux donnés à cheptel.
La laine et le croît se partagent.
Le preneur ne peut disposer d'aucune bête du troupeau, soit du fonds, soit du croît, sans le consentement du
bailleur, qui ne peut lui-même en disposer sans le consentement du preneur.
Lorsque le cheptel est donné au fermier d'autrui, il doit être notifié au propriétaire de qui ce fermier tient ; sans
quoi il peut le saisir et le faire vendre pour ce que son fermier lui doit.
S'il n'y a pas de temps fixé par la convention pour la durée du cheptel, il est censé fait pour trois ans.
Le bailleur peut en demander plus tôt la résolution si le preneur ne remplit pas ses obligations.
A la fin du bail, ou lors de sa résolution, le bailleur prélève des animaux de chaque espèce, de manière à obtenir
un même fonds de bétail que celui qu'il a remis, notamment quant au nombre, à la race, à l'âge, au poids et
à la qualité des bêtes : l'excédent se partage.
S'il n'existe pas assez d'animaux pour reconstituer le fonds de bétail tel qu'il est ci-dessus défini, les parties se
font raison de la perte sur la base de la valeur des animaux au jour où le contrat prend fin.
Toute convention aux termes de laquelle le preneur, à la fin du bail ou lors de sa résolution, doit laisser un
fonds de bétail d'une valeur égale au prix de l'estimation de celui qu'il aura reçu, est nulle.
Le cheptel à moitié est une société dans laquelle chacun des contractants fournit la moitié des bestiaux, qui
demeurent communs pour le profit ou pour la perte.
1819
Le preneur profite seul, comme dans le cheptel simple, des laitages, du fumier et des travaux des bêtes.
Le bailleur n'a droit qu'à la moitié des laines et du croît.
Toute convention contraire est nulle, à moins que le bailleur ne soit propriétaire de la métairie dont le preneur
est fermier ou métayer.
Ce cheptel (appelé aussi cheptel de fer) est celui par lequel le propriétaire d'une exploitation rurale la donne à
ferme à charge qu'à l'expiration du bail, le fermier laissera un même fonds de bétail que celui qu'il a reçu.
L'état numératif, descriptif et estimatif des animaux remis, figurant au bail, n'en transporte pas la propriété au
preneur ; il n'a d'autre objet que de servir de base au règlement à intervenir au moment où le contrat prend fin.
Tous les profits appartiennent au fermier pendant la durée de son bail, s'il n'y a convention contraire.
Dans les cheptels donnés au fermier, le fumier n'est point dans les profits personnels des preneurs, mais
appartient à la métairie, à l'exploitation de laquelle il doit être uniquement employé.
La perte, même totale et par cas fortuit, est en entier pour le fermier, s'il n'y a convention contraire.
A la fin du bail ou lors de sa résolution, le preneur doit laisser des animaux de chaque espèce formant un
même fonds de bétail que celui qu'il a reçu, notamment quant au nombre, à la race, à l'âge, au poids et à la
qualité des bêtes.
S'il y a un excédent, il lui appartient.
S'il y a un déficit, le règlement entre les parties est fait sur la base de la valeur des animaux au jour où le
contrat prend fin.
Toute convention aux termes de laquelle le preneur, à la fin du bail ou lors de sa résolution, doit laisser un
fonds de bétail d'une valeur égale au prix de l'estimation de celui qu'il a reçu est nulle.
1827
Si le cheptel périt en entier sans la faute du métayer, la perte est pour le bailleur.
1828
On peut stipuler que le métayer délaissera au bailleur sa part de la toison à un prix inférieur à la valeur ordinaire ;
Que le bailleur aura une plus grande part du profit ;
Qu'il aura la moitié des laitages ;
Mais on ne peut pas stipuler que le métayer sera tenu de toute la perte.
1829
Lorsqu'une ou plusieurs vaches sont données pour les loger et les nourrir, le bailleur en conserve la propriété :
il a seulement le profit des veaux qui en naissent.
Le contrat de promotion immobilière est un mandat d'intérêt commun par lequel une personne dite " promoteur
immobilier " s'oblige envers le maître d'un ouvrage à faire procéder, pour un prix convenu, au moyen de contrats
de louage d'ouvrage, à la réalisation d'un programme de construction d'un ou de plusieurs édifices ainsi qu'à
procéder elle-même ou à faire procéder, moyennant une rémunération convenue, à tout ou partie des opérations
juridiques, administratives et financières concourant au même objet. Ce promoteur est garant de l'exécution
des obligations mises à la charge des personnes avec lesquelles il a traité au nom du maître de l'ouvrage. Il est
notamment tenu des obligations résultant des articles 1792, 1792-1, 1792-2 et 1792-3 du présent code.
Si le promoteur s'engage à exécuter lui-même partie des opérations du programme, il est tenu, quant à ces
opérations, des obligations d'un locateur d'ouvrage.
Le contrat emporte pouvoir pour le promoteur de conclure les contrats, recevoir les travaux, liquider les
marchés et généralement celui d'accomplir, à concurrence du prix global convenu, au nom du maître de
l'ouvrage, tous les actes qu'exige la réalisation du programme.
Toutefois, le promoteur n'engage le maître de l'ouvrage, par les emprunts qu'il contracte ou par les actes de
disposition qu'il passe, qu'en vertu d'un mandat spécial contenu dans le contrat ou dans un acte postérieur.
Le maître de l'ouvrage est tenu d'exécuter les engagements contractés en son nom par le promoteur en vertu
des pouvoirs que celui-ci tient de la loi ou de la convention.
Si, avant l'achèvement du programme, le maître de l'ouvrage cède les droits qu'il a sur celui-ci, le cessionnaire
lui est substitué de plein droit, activement et passivement, dans l'ensemble du contrat. Le cédant est garant de
l'exécution des obligations mises à la charge du maître de l'ouvrage par le contrat cédé.
Les mandats spéciaux donnés au promoteur se poursuivent entre celui-ci et le cessionnaire.
Le promoteur ne peut se substituer un tiers dans l'exécution des obligations qu'il a contractées envers le maître
de l'ouvrage sans l'accord de celui-ci.
Le contrat de promotion immobilière n'est opposable aux tiers qu'à partir de la date de sa mention au fichier
immobilier.
La mission du promoteur ne s'achève à la livraison de l'ouvrage que si les comptes de construction ont été
définitivement arrêtés entre le maître de l'ouvrage et le promoteur, le tout sans préjudicier aux actions en
responsabilité qui peuvent appartenir au maître de l'ouvrage contre le promoteur.
Le règlement judiciaire ou la liquidation des biens n'entraîne pas de plein droit la résiliation du contrat de
promotion immobilière. Toute stipulation contraire est réputée non écrite.
Titre IX : De la société
La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une
entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie
qui pourra en résulter.
Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.
Les associés s'engagent à contribuer aux pertes.
Même s'ils n'emploient que des biens de communauté pour les apports à une société ou pour l'acquisition de
parts sociales, deux époux seuls ou avec d'autres personnes peuvent être associés dans une même société et
participer ensemble ou non à la gestion sociale.
Les avantages et libéralités résultant d'un contrat de société entre époux ne peuvent être annulés parce qu'ils
constitueraient des donations déguisées, lorsque les conditions en ont été réglées par un acte authentique.
Un époux ne peut, sous la sanction prévue à l'article 1427, employer des biens communs pour faire un apport
à une société ou acquérir des parts sociales non négociables sans que son conjoint en ait été averti et sans qu'il
en soit justifié dans l'acte.
La qualité d'associé est reconnue à celui des époux qui fait l'apport ou réalise l'acquisition.
La qualité d'associé est également reconnue, pour la moitié des parts souscrites ou acquises, au conjoint qui a
notifié à la société son intention d'être personnellement associé. Lorsqu'il notifie son intention lors de l'apport
ou de l'acquisition, l'acceptation ou l'agrément des associés vaut pour les deux époux. Si cette notification est
postérieure à l'apport ou à l'acquisition, les clauses d'agrément prévues à cet effet par les statuts sont opposables
au conjoint ; lors de la délibération sur l'agrément, l'époux associé ne participe pas au vote et ses parts ne sont
pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.
Les dispositions du présent article ne sont applicables que dans les sociétés dont les parts ne sont pas
négociables et seulement jusqu'à la dissolution de la communauté.
Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun des associés.
Les dispositions du présent chapitre sont applicables à toutes les sociétés s'il n'en est autrement disposé par la
loi en raison de leur forme ou de leur objet.
Les statuts doivent être établis par écrit. Ils déterminent, outre les apports de chaque associé, la forme, l'objet,
l'appellation, le siège social, le capital social, la durée de la société et les modalités de son fonctionnement.
Les statuts ne peuvent être modifiés, à défaut de clause contraire, que par accord unanime des associés.
En aucun cas, les engagements d'un associé ne peuvent être augmentés sans le consentement de celui-ci.
Toute société dont le siège est situé sur le territoire français est soumise aux dispositions de la loi française.
Les tiers peuvent se prévaloir du siège statutaire, mais celui-ci ne leur est pas opposable par la société si le
siège réel est situé en un autre lieu.
1839
Si les statuts ne contiennent pas toutes les énonciations exigées par la législation ou si une formalité prescrite
par celle-ci a été omise ou irrégulièrement accomplie, tout intéressé est recevable à demander en justice que
soit ordonnée, sous astreinte, la régularisation de la constitution. Le ministère public peut agir aux mêmes fins.
Les mêmes règles sont applicables en cas de modification des statuts.
L'action aux fins de régularisation prévue à l'alinéa premier se prescrit par trois ans à compter de
l'immatriculation de la société ou de la publication de l'acte modifiant les statuts.
Les fondateurs, ainsi que les premiers membres des organes de gestion, de direction ou d'administration sont
solidairement responsables du préjudice causé soit par le défaut d'une mention obligatoire dans les statuts, soit
par l'omission ou l'accomplissement irrégulier d'une formalité prescrite pour la constitution de la société.
En cas de modification des statuts, les dispositions de l'alinéa précédent sont applicables aux membres des
organes de gestion, de direction ou d'administration alors en fonction.
L'action se prescrira par dix ans à compter du jour où l'une ou l'autre, selon le cas, des formalités visées à
l'alinéa 3 de l'article 1839 aura été accomplie.
1841
Il est interdit aux sociétés n'y ayant pas été autorisées par la loi de procéder à une offre au public de titres
financiers, d'émettre des titres négociables ou de procéder à une offre au public, au sens de l'article L. 411-1
du code monétaire et financier, de parts sociales, à peine de nullité des contrats conclus ou des titres ou parts
sociales émis.
Les sociétés autres que les sociétés en participation visées au chapitre III jouissent de la personnalité morale
à compter de leur immatriculation.
Jusqu'à l'immatriculation, les rapports entre les associés sont régis par le contrat de société et par les principes
généraux du droit applicable aux contrats et obligations.
Les personnes qui ont agi au nom d'une société en formation avant l'immatriculation sont tenues des obligations
nées des actes ainsi accomplis, avec solidarité si la société est commerciale, sans solidarité dans les autres cas.
La société régulièrement immatriculée peut reprendre les engagements souscrits, qui sont alors réputés avoir
été dès l'origine contractés par celle-ci.
L'apport d'un bien ou d'un droit soumis à publicité pour son opposabilité aux tiers peut être publié dès avant
l'immatriculation et sous la condition que celle-ci intervienne. A compter de celle-ci, les effets de la formalité
rétroagissent à la date de son accomplissement.
Les droits de chaque associé dans le capital social sont proportionnels à ses apports lors de la constitution de
la société ou au cours de l'existence de celle-ci.
Les apports en industrie ne concourent pas à la formation du capital social mais donnent lieu à l'attribution de
parts ouvrant droit au partage des bénéfices et de l'actif net, à charge de contribuer aux pertes.
Chaque associé est débiteur envers la société de tout ce qu'il a promis de lui apporter en nature, en numéraire
ou en industrie.
Les apports en nature sont réalisés par le transfert des droits correspondants et par la mise à la disposition
effective des biens.
Lorsque l'apport est en propriété, l'apporteur est garant envers la société comme un vendeur envers son
acheteur.
Lorsqu'il est en jouissance, l'apporteur est garant envers la société comme un bailleur envers son preneur.
Toutefois, lorsque l'apport en jouissance porte sur des choses de genre ou sur tous autres biens normalement
appelés à être renouvelés pendant la durée de la société, le contrat transfère à celle-ci la propriété des biens
apportés, à charge d'en rendre une pareille quantité, qualité et valeur ; dans ce cas, l'apporteur est garant dans
les conditions prévues à l'alinéa précédent.
L'associé qui devait apporter une somme dans la société et qui ne l'a point fait devient de plein droit et sans
demande, débiteur des intérêts de cette somme à compter du jour où elle devait être payée et ce sans préjudice
de plus amples dommages-intérêts, s'il y a lieu. En outre, lorsqu'il n'a pas été procédé dans un délai légal aux
appels de fonds pour réaliser la libération intégrale du capital, tout intéressé peut demander au président du
tribunal statuant en référé soit d'enjoindre sous astreinte aux administrateurs, gérants et dirigeants de procéder
à ces appels de fonds, soit de désigner un mandataire chargé de procéder à cette formalité.
L'associé qui s'est obligé à apporter son industrie à la société lui doit compte de tous les gains qu'il a réalisés
par l'activité faisant l'objet de son apport.
I. – Dans les cas où la loi renvoie au présent article pour fixer les conditions de prix d'une cession des droits
sociaux d'un associé, ou le rachat de ceux-ci par la société, la valeur de ces droits est déterminée, en cas de
contestation, par un expert désigné, soit par les parties, soit à défaut d'accord entre elles, par ordonnance du
président du tribunal statuant en la forme des référés et sans recours possible.
L'expert ainsi désigné est tenu d'appliquer, lorsqu'elles existent, les règles et modalités de détermination de la
valeur prévues par les statuts de la société ou par toute convention liant les parties.
II. – Dans les cas où les statuts prévoient la cession des droits sociaux d'un associé ou le rachat de ces droits par
la société sans que leur valeur soit ni déterminée ni déterminable, celle-ci est déterminée, en cas de contestation,
par un expert désigné dans les conditions du premier alinéa.
L'expert ainsi désigné est tenu d'appliquer, lorsqu'elles existent, les règles et modalités de détermination de la
valeur prévues par toute convention liant les parties.
Outre l'action en réparation du préjudice subi personnellement, un ou plusieurs associés peuvent intenter
l'action sociale en responsabilité contre les gérants. Les demandeurs sont habilités à poursuivre la réparation
du préjudice subi par la société ; en cas de condamnation, les dommages-intérêts sont alloués à la société.
Est réputée non écrite toute clause des statuts ayant pour effet de subordonner l'exercice de l'action sociale
à l'avis préalable ou à l'autorisation de l'assemblée ou qui comporterait par avance renonciation à l'exercice
de cette action.
Aucune décision de l'assemblée des associés ne peut avoir pour effet d'éteindre une action en responsabilité
contre les gérants pour la faute commise dans l'accomplissement de leur mandat.
Les copropriétaires d'une part sociale indivise sont représentés par un mandataire unique, choisi parmi les
indivisaires ou en dehors d'eux. En cas de désaccord, le mandataire sera désigné en justice à la demande du
plus diligent.
Si une part est grevée d'un usufruit, le droit de vote appartient au nu-propriétaire, sauf pour les décisions
concernant l'affectation des bénéfices, où il est réservé à l'usufruitier.
Les statuts peuvent déroger aux dispositions des deux alinéas qui précèdent.
La part de chaque associé dans les bénéfices et sa contribution aux pertes se déterminent à proportion de sa
part dans le capital social et la part de l'associé qui n'a apporté que son industrie est égale à celle de l'associé
qui a le moins apporté, le tout sauf clause contraire.
Toutefois, la stipulation attribuant à un associé la totalité du profit procuré par la société ou l'exonérant de la
totalité des pertes, celle excluant un associé totalement du profit ou mettant à sa charge la totalité des pertes
sont réputées non écrites.
Il peut être consenti hypothèque ou toute autre sûreté réelle sur les biens de la société en vertu de pouvoirs
résultant de délibérations ou délégations établies sous signatures privées alors même que la constitution de
l'hypothèque ou de la sureté doit l'être par acte authentique.
La transformation régulière d'une société en une société d'une autre forme n'entraîne pas la création d'une
personne morale nouvelle. Il en est de même de la prorogation ou de toute autre modification statutaire.
Une société, même en liquidation, peut être absorbée par une autre société ou participer à la constitution d'une
société nouvelle, par voie de fusion.
Elle peut aussi transmettre son patrimoine par voie de scission à des sociétés existantes ou à des sociétés
nouvelles.
Ces opérations peuvent intervenir entre des sociétés de forme différente.
Elles sont décidées, par chacune des sociétés intéressées, dans les conditions requises pour la modification
de ses statuts.
Si l'opération comporte la création de sociétés nouvelles, chacune de celles-ci est constituée selon les règles
propres à la forme de société adoptée.
La réunion de toutes les parts sociales en une seule main n'entraîne pas la dissolution de plein droit de la
société. Tout intéressé peut demander cette dissolution si la situation n'a pas été régularisée dans le délai d'un
an. Le tribunal peut accorder à la société un délai maximal de six mois pour régulariser la situation. Il ne peut
prononcer la dissolution si, au jour où il statue sur le fond, cette régularisation a eu lieu.
L'appartenance de l'usufruit de toutes les parts sociales à la même personne est sans conséquence sur l'existence
de la société.
En cas de dissolution, celle-ci entraîne la transmission universelle du patrimoine de la société à l'associé unique,
sans qu'il y ait lieu à liquidation. Les créanciers peuvent faire opposition à la dissolution dans le délai de
trente jours à compter de la publication de celle-ci. Une décision de justice rejette l'opposition ou ordonne soit
le remboursement des créances, soit la constitution de garanties si la société en offre et si elles sont jugées
suffisantes. La transmission du patrimoine n'est réalisée et il n'y a disparition de la personne morale qu'à
l'issue du délai d'opposition ou, le cas échéant, lorsque l'opposition a été rejetée en première instance ou que
le remboursement des créances a été effectué ou les garanties constituées.
Les dispositions du troisième alinéa ne sont pas applicables aux sociétés dont l'associé unique est une personne
physique.
La prorogation de la société est décidée à l'unanimité des associés, ou, si les statuts le prévoient, à la majorité
prévue pour la modification de ceux-ci.
Un an au moins avant la date d'expiration de la société, les associés doivent être consultés à l'effet de décider
si la société doit être prorogée.
A défaut, tout associé peut demander au président du tribunal, statuant sur requête, la désignation d'un
mandataire de justice chargé de provoquer la consultation prévue ci-dessus.
La dissolution de la société entraîne sa liquidation, hormis les cas prévus à l'article 1844-4 et au troisième
alinéa de l'article 1844-5. Elle n'a d'effet à l'égard des tiers qu'après sa publication.
Le liquidateur est nommé conformément aux dispositions des statuts. Dans le silence de ceux-ci, il est nommé
par les associés ou, si les associés n'ont pu procéder à cette nomination, par décision de justice. Le liquidateur
peut être révoqué dans les mêmes conditions. La nomination et la révocation ne sont opposables aux tiers qu'à
compter de leur publication. Ni la société ni les tiers ne peuvent, pour se soustraire à leurs engagements, se
prévaloir d'une irrégularité dans la nomination ou dans la révocation du liquidateur, dès lors que celle-ci a été
régulièrement publiée.
La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation jusqu'à la publication de la
clôture de celle-ci.
Si la clôture de la liquidation n'est pas intervenue dans un délai de trois ans à compter de la dissolution, le
ministère public ou tout intéressé peut saisir le tribunal, qui fait procéder à la liquidation ou, si celle-ci a été
commencée, à son achèvement.
Après paiement des dettes et remboursement du capital social, le partage de l'actif est effectué entre les associés
dans les mêmes proportions que leur participation aux bénéfices, sauf clause ou convention contraire.
Les règles concernant le partage des successions, y compris l'attribution préférentielle, s'appliquent aux
partages entre associés.
Toutefois, les associés peuvent valablement décider, soit dans les statuts, soit par une décision ou un acte
distinct, que certains biens seront attribués à certains associés. A défaut, tout bien apporté qui se retrouve en
nature dans la masse partagée est attribué, sur sa demande, et à charge de soulte s'il y a lieu, à l'associé qui en
avait fait l'apport. Cette faculté s'exerce avant tout autre droit à une attribution préférentielle.
Tous les associés, ou certains d'entre eux seulement, peuvent aussi demeurer dans l'indivision pour tout ou
partie des biens sociaux. Leurs rapports sont alors régis, à la clôture de la liquidation, en ce qui concerne ces
biens, par les dispositions relatives à l'indivision.
La nullité de la société ne peut résulter que de la violation des dispositions des articles 1832, 1832-1, alinéa 1,
et 1833, ou de l'une des causes de nullité des contrats en général.
Toute clause statutaire contraire à une disposition impérative du présent titre dont la violation n'est pas
sanctionnée par la nullité de la société, est réputée non écrite.
La nullité des actes ou délibérations des organes de la société ne peut résulter que de la violation d'une
disposition impérative du présent titre ou de l'une des causes de nullité des contrats en général.
L'action en nullité est éteinte lorsque la cause de la nullité a cessé d'exister le jour où le tribunal statue sur le
fond en première instance, sauf si cette nullité est fondée sur l'illicéité de l'objet social.
En cas de nullité d'une société ou d'actes ou délibérations postérieurs à sa constitution, fondée sur un vice de
consentement ou l'incapacité d'un associé, et lorsque la régularisation peut intervenir, toute personne, y ayant
intérêt, peut mettre en demeure celui qui est susceptible de l'opérer, soit de régulariser, soit d'agir en nullité
dans un délai de six mois à peine de forclusion. Cette mise en demeure est dénoncée à la société.
La société ou un associé peut soumettre au tribunal saisi dans le délai prévu à l'alinéa précédent, toute mesure
susceptible de supprimer l'intérêt du demandeur notamment par le rachat de ses droits sociaux. En ce cas,
le tribunal peut, soit prononcer la nullité, soit rendre obligatoires les mesures proposées si celles-ci ont été
préalablement adoptées par la société aux conditions prévues pour les modifications statutaires. Le vote de
l'associé dont le rachat des droits est demandé est sans influence sur la décision de la société.
En cas de contestation, la valeur des droits sociaux à rembourser à l'associé est déterminée conformément aux
dispositions de l'article 1843-4.
Le tribunal, saisi d'une demande en nullité, peut, même d'office, fixer un délai pour permettre de couvrir les
nullités. Il ne peut prononcer la nullité moins de deux mois après la date de l'exploit introductif d'instance.
Si, pour couvrir une nullité, une assemblée doit être convoquée, ou une consultation des associés effectuée, et
s'il est justifié d'une convocation régulière de cette assemblée ou de l'envoi aux associés du texte des projets
de décision accompagné des documents qui doivent leur être communiqués, le tribunal accorde par jugement
le délai nécessaire pour que les associés puissent prendre une décision.
Les actions en nullité de la société ou d'actes et délibérations postérieurs à sa constitution se prescrivent par
trois ans à compter du jour où la nullité est encourue.
Lorsque la nullité de la société est prononcée, elle met fin, sans rétroactivité, à l'exécution du contrat.
A l'égard de la personne morale qui a pu prendre naissance, elle produit les effets d'une dissolution prononcée
par justice.
Ni la société ni les associés ne peuvent se prévaloir d'une nullité à l'égard des tiers de bonne foi. Cependant
la nullité résultant de l'incapacité ou de l'un des vices du consentement est opposable même aux tiers par
l'incapable et ses représentants légaux, ou par l'associé dont le consentement a été surpris par erreur, dol ou
violence.
L'action en responsabilité fondée sur l'annulation de la société ou des actes et délibérations postérieurs à la
constitution se prescrit par trois ans à compter du jour où la décision d'annulation est passée en force de chose
jugée.
La disparition de la cause de nullité ne met pas obstacle à l'exercice de l'action en dommages-intérêts tendant
à la réparation du préjudice causé par le vice dont la société, l'acte ou la délibération était entaché. Cette action
se prescrit par trois ans à compter du jour où la nullité a été couverte.
Les dispositions du présent chapitre sont applicables à toutes les sociétés civiles, à moins qu'il n'y soit dérogé
par le statut légal particulier auquel certaines d'entre elles sont assujetties.
Ont le caractère civil toutes les sociétés auxquelles la loi n'attribue pas un autre caractère à raison de leur forme,
de leur nature, ou de leur objet.
Section 2 : Gérance.
La société est gérée par une ou plusieurs personnes, associées ou non, nommées soit par les statuts, soit par
un acte distinct, soit par une décision des associés.
Les statuts fixent les règles de désignation du ou des gérants et le mode d'organisation de la gérance.
Sauf disposition contraire des statuts, le gérant est nommé par une décision des associés représentant plus de
la moitié des parts sociales.
Dans le silence des statuts, et s'il n'en a été décidé autrement par les associés lors de la désignation, les gérants
sont réputés nommés pour la durée de la société.
Section 2 : Gérance.
p.358 1846-1 Code civil
Si, pour quelque cause que ce soit, la société se trouve dépourvue de gérant, tout associé peut demander au
président du tribunal statuant sur requête la désignation d'un mandataire chargé de réunir les associés en vue
de nommer un ou plusieurs gérants.
Hors les cas visés à l'article 1844-7, la société prend fin par la dissolution anticipée que peut prononcer le
tribunal à la demande de tout intéressé, lorsqu'elle est dépourvue de gérant depuis plus d'un an.
Si une personne morale exerce la gérance, ses dirigeants sont soumis aux mêmes conditions et obligations
et encourent les mêmes responsabilités, civile et pénale, que s'ils étaient gérants en leur nom propre, sans
préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu'ils dirigent.
Dans les rapports entre associés, le gérant peut accomplir tous les actes de gestion que demande l'intérêt de
la société.
S'il y a plusieurs gérants, ils exercent séparément ces pouvoirs, sauf le droit qui appartient à chacun de s'opposer
à une opération avant qu'elle ne soit conclue.
Le tout, à défaut de dispositions des statuts sur le mode d'administration.
Dans les rapports avec les tiers, le gérant engage la société par les actes entrant dans l'objet social.
En cas de pluralité de gérants, ceux-ci détiennent séparément les pouvoirs prévus à l'alinéa précédent.
L'opposition formée par un gérant aux actes d'un autre gérant est sans effet à l'égard des tiers, à moins qu'il
ne soit établi qu'ils en ont eu connaissance.
Les clauses statutaires limitant les pouvoirs des gérants sont inopposables aux tiers.
Chaque gérant est responsable individuellement envers la société et envers les tiers, soit des infractions aux
lois et règlements, soit de la violation des statuts, soit des fautes commises dans sa gestion.
Si plusieurs gérants ont participé aux mêmes faits, leur responsabilité est solidaire à l'égard des tiers et des
associés. Toutefois, dans leurs rapports entre eux, le tribunal détermine la part contributive de chacun dans
la réparation du dommage.
Sauf disposition contraire des statuts le gérant est révocable par une décision des associés représentant plus de
la moitié des parts sociales. Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages-
intérêts.
Le gérant est également révocable par les tribunaux pour cause légitime, à la demande de tout associé.
Sauf clause contraire, la révocation d'un gérant, qu'il soit associé ou non, n'entraîne pas la dissolution de la
société. Si le gérant révoqué est un associé, il peut, à moins qu'il n'en soit autrement convenu dans les statuts, ou
Section 2 : Gérance.
Chapitre II : De la société civile 1852 p.359
que les autres associés ne décident la dissolution anticipée de la société, se retirer de celle-ci dans les conditions
prévues à l'article 1869 (2ème alinéa).
Les décisions qui excèdent les pouvoirs reconnus aux gérants sont prises selon les dispositions statutaires ou,
en l'absence de telles dispositions, à l'unanimité des associés.
Les décisions sont prises par les associés réunis en assemblée. Les statuts peuvent aussi prévoir qu'elles
résulteront d'une consultation écrite.
Les décisions peuvent encore résulter du consentement de tous les associés exprimé dans un acte.
Les associés ont le droit d'obtenir, au moins une fois par an, communication des livres et des documents
sociaux, et de poser par écrit des questions sur la gestion sociale auxquelles il devra être répondu par écrit
dans le délai d'un mois.
Les gérants doivent, au moins une fois dans l'année, rendre compte de leur gestion aux associés. Cette reddition
de compte doit comporter un rapport écrit d'ensemble sur l'activité de la société au cours de l'année ou de
l'exercice écoulé comportant l'indication des bénéfices réalisés ou prévisibles et des pertes encourues ou
prévues.
A l'égard des tiers, les associés répondent indéfiniment des dettes sociales à proportion de leur part dans le
capital social à la date de l'exigibilité ou au jour de la cessation des paiements.
L'associé qui n'a apporté que son industrie est tenu comme celui dont la participation dans le capital social
est la plus faible.
Les créanciers ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales contre un associé qu'après avoir
préalablement et vainement poursuivi la personne morale.
Toutes les actions contre les associés non liquidateurs ou leurs héritiers et ayants cause se prescrivent par cinq
ans à compter de la publication de la dissolution de la société.
S'il y a déconfiture, faillite personnelle, liquidation de biens ou règlement judiciaire atteignant l'un des associés,
à moins que les autres unanimes ne décident de dissoudre la société par anticipation ou que cette dissolution
ne soit prévue par les statuts, il est procédé, dans les conditions énoncées à l'article 1843-4, au remboursement
des droits sociaux de l'intéressé, lequel perdra alors la qualité d'associé.
Les parts sociales ne peuvent être cédées qu'avec l'agrément de tous les associés.
Les statuts peuvent toutefois convenir que cet agrément sera obtenu à une majorité qu'ils déterminent, ou qu'il
peut être accordé par les gérants. Ils peuvent aussi dispenser d'agrément les cessions consenties à des associés
ou au conjoint de l'un d'eux. Sauf dispositions contraires des statuts, ne sont pas soumises à agrément les
cessions consenties à des ascendants ou descendants du cédant.
Le projet de cession est notifié, avec demande d'agrément, à la société et à chacun des associés. Il n'est notifié
qu'à la société quand les statuts prévoient que l'agrément peut être accordé par les gérants.
Lorsque deux époux sont simultanément membres d'une société, les cessions faites par l'un d'eux à l'autre
doivent, pour être valables, résulter d'un acte notarié ou d'un acte sous seing privé ayant acquis date certaine
autrement que par le décès du cédant.
Lorsque plusieurs associés expriment leur volonté d'acquérir, ils sont, sauf clause ou convention contraire,
réputés acquéreurs à proportion du nombre de parts qu'ils détenaient antérieurement.
Si aucun associé ne se porte acquéreur, la société peut faire acquérir les parts par un tiers désigné à l'unanimité
des autres associés ou suivant les modalités prévues par les statuts. La société peut également procéder au
rachat des parts en vue de leur annulation.
Le nom du ou des acquéreurs proposés, associés ou tiers, ou l'offre de rachat par la société, ainsi que le prix
offert sont notifiés au cédant. En cas de contestation, sur le prix, celui-ci est fixé conformément aux dispositions
de l'article 1843-4, le tout sans préjudice du droit du cédant de conserver ses parts.
Si aucune offre d'achat n'est faite au cédant dans un délai de six mois à compter de la dernière des notifications
prévues au troisième alinéa de l'article 1861, l'agrément à la cession est réputé acquis, à moins que les autres
associés ne décident, dans le même délai, la dissolution anticipée de la société.
Dans ce dernier cas, le cédant peut rendre caduque cette décision en faisant connaître qu'il renonce à la cession
dans le délai d'un mois à compter de ladite décision.
Il ne peut être dérogé aux dispositions des deux articles qui précèdent que pour modifier le délai de six mois
prévu à l'article 1863 (1 alinéa), et sans que le délai prévu par les statuts puisse excéder un an ni être inférieur
à un mois.
La cession de parts sociales doit être constatée par écrit. Elle est rendue opposable à la société dans les formes
prévues à l'article 1690 ou, si les statuts le stipulent, par transfert sur les registres de la société.
Elle n'est opposable aux tiers qu'après accomplissement de ces formalités et après publication.
Les parts sociales peuvent faire l'objet d'un nantissement constaté, soit par acte authentique, soit par acte sous
signatures privées signifié à la société ou accepté par elle dans un acte authentique, et donnant lieu à une
publicité dont la date détermine le rang des créanciers nantis. Ceux dont les titres sont publiés le même jour
viennent en concurrence.
Le privilège du créancier gagiste subsiste sur les droits sociaux nantis, par le seul fait de la publication du
nantissement.
Tout associé peut obtenir des autres associés leur consentement à un projet de nantissement dans les mêmes
conditions que leur agrément à une cession de parts.
Le consentement donné au projet de nantissement emporte agrément du cessionnaire en cas de réalisation
forcée des parts sociales à la condition que cette réalisation soit notifiée un mois avant la vente aux associés
et à la société.
Chaque associé peut se substituer à l'acquéreur dans un délai de cinq jours francs à compter de la vente. Si
plusieurs associés exercent cette faculté, ils sont, sauf clause ou convention contraire, réputés acquéreurs à
proportion du nombre de parts qu'ils détenaient antérieurement. Si aucun associé n'exerce cette faculté, la
société peut racheter les parts elle-même, en vue de leur annulation.
La réalisation forcée qui ne procède pas d'un nantissement auquel les autres associés ont donné leur
consentement doit pareillement être notifiée un mois avant la vente aux associés et à la société.
Les associés peuvent, dans ce délai, décider la dissolution de la société ou l'acquisition des parts dans les
conditions prévues aux articles 1862 et 1863.
Si la vente a eu lieu, les associés ou la société peuvent exercer la faculté de substitution qui leur est reconnue
par l'article 1867. Le non-exercice de cette faculté emporte agrément de l'acquéreur.
Sans préjudice des droits des tiers, un associé peut se retirer totalement ou partiellement de la société, dans les
conditions prévues par les statuts ou, à défaut, après autorisation donnée par une décision unanime des autres
associés. Ce retrait peut également être autorisé pour justes motifs par une décision de justice.
A moins qu'il ne soit fait application de l'article 1844-9 (3ème alinéa), l'associé qui se retire a droit au
remboursement de la valeur de ses droits sociaux, fixée, à défaut d'accord amiable, conformément à l'article
1843-4.
La société n'est pas dissoute par le décès d'un associé, mais continue avec ses héritiers ou légataires, sauf à
prévoir dans les statuts qu'ils doivent être agréés par les associés.
Il peut toutefois, être convenu que ce décès entraînera la dissolution de la société ou que celle-ci continuera
avec les seuls associés survivants.
Il peut également être convenu que la société continuera soit avec le conjoint survivant, soit avec un ou plusieurs
des héritiers, soit avec toute autre personne désignée par les statuts ou, si ceux-ci l'autorisent, par disposition
testamentaire.
Sauf clause contraire des statuts, lorsque la succession est dévolue à une personne morale, celle-ci ne peut
devenir associée qu'avec l'agrément des autres associés, donné selon les conditions statutaires ou, à défaut, par
l'accord unanime des associés.
Les héritiers ou légataires qui ne deviennent pas associés n'ont droit qu'à la valeur des parts sociales de leur
auteur. Cette valeur doit leur être payée par les nouveaux titulaires des parts ou par la société elle-même si
celle-ci les a rachetées en vue de leur annulation.
La valeur de ces droits sociaux est déterminée au jour du décès dans les conditions prévues à l'article 1843-4.
Les associés peuvent convenir que la société ne sera point immatriculée. La société est dite alors " société
en participation ". Elle n'est pas une personne morale et n'est pas soumise à publicité. Elle peut être prouvée
par tous moyens.
Les associés conviennent librement de l'objet, du fonctionnement et des conditions de la société en
participation, sous réserve de ne pas déroger aux dispositions impératives des articles 1832, 1832-1, 1833,
1836 (2 ème alinéa), 1841, 1844 (1 alinéa) et 1844-1 (2e alinéa).
A moins qu'une organisation différente n'ait été prévue, les rapports entre associés sont régis, en tant que de
raison, soit par les dispositions applicables aux sociétés civiles, si la société a un caractère civil, soit, si elle a
un caractère commercial, par celles applicables aux sociétés en nom collectif.
A l'égard des tiers, chaque associé reste propriétaire des biens qu'il met à la disposition de la société.
Sont réputés indivis entre les associés les biens acquis par emploi ou remploi de deniers indivis pendant la
durée de la société et ceux qui se trouvaient indivis avant d'être mis à la disposition de la société.
Il en est de même de ceux que les associés auraient convenu de mettre en indivision.
Il peut en outre être convenu que l'un des associés est, à l'égard des tiers, propriétaire de tout ou partie des
biens qu'il acquiert en vue de la réalisation de l'objet social.
Chaque associé contracte en son nom personnel et est seul engagé à l'égard des tiers.
Toutefois, si les participants agissent en qualité d'associés au vu et au su des tiers, chacun d'eux est tenu à
l'égard de ceux-ci des obligations nées des actes accomplis en cette qualité par l'un des autres, avec solidarité,
si la société est commerciale, sans solidarité dans les autres cas.
Chapitre III : De la société en participation.
Chapitre Ier : Des conventions relatives à l'exercice des droits indivis en l'absence d'usufruitier. 1872-2 p.363
Il en est de même de l'associé qui, par son immixtion, a laissé croire au cocontractant qu'il entendait s'engager
à son égard, ou dont il est prouvé que l'engagement a tourné à son profit.
Dans tous les cas, en ce qui concerne les biens réputés indivis en application de l'article 1872 (alinéas 2 et
3), sont applicables dans les rapports avec les tiers, soit les dispositions du chapitre VI du titre Ier du livre III
du présent code, soit, si les formalités prévues à l'article 1873-2 ont été accomplies, celles du titre IX bis du
présent livre, tous les associés étant alors, sauf convention contraire, réputés gérants de l'indivision.
Lorsque la société en participation est à durée indéterminée, sa dissolution peut résulter à tout moment d'une
notification adressée par l'un d'eux à tous les associés, pourvu que cette notification soit de bonne foi, et non
faite à contretemps.
A moins qu'il n'en soit autrement convenu, aucun associé ne peut demander le partage des biens indivis en
application de l'article 1872 tant que la société n'est pas dissoute.
Les dispositions du présent chapitre sont applicables aux sociétés créées de fait.
Ceux qui ont des droits à exercer sur des biens indivis, à titre de propriétaires, de nus-propriétaires ou
d'usufruitiers peuvent passer des conventions relatives à l'exercice de ces droits.
Les coïndivisaires, s'ils y consentent tous, peuvent convenir de demeurer dans l'indivision.
A peine de nullité, la convention doit être établie par un écrit comportant la désignation des biens indivis et
l'indication des quotes-parts appartenant à chaque indivisaire. Si les biens indivis comprennent des créances,
il y a lieu aux formalités de l'article 1690 ; s'ils comprennent des immeubles, aux formalités de la publicité
foncière.
La convention peut être conclue pour une durée déterminée qui ne saurait être supérieure à cinq ans. Elle est
renouvelable par une décision expresse des parties. Le partage ne peut être provoqué avant le terme convenu
qu'autant qu'il y en a de justes motifs.
La convention peut également être conclue pour une durée indéterminée. Le partage peut, en ce cas, être
provoqué à tout moment, pourvu que ce ne soit pas de mauvaise foi ou à contretemps.
Chapitre Ier : Des conventions relatives à l'exercice des droits indivis en l'absence d'usufruitier.
p.364 1873-4 Code civil
Il peut être décidé que la convention à durée déterminée se renouvellera par tacite reconduction pour une durée
déterminée ou indéterminée. A défaut d'un pareil accord, l'indivision sera régie par les articles 815 et suivants
à l'expiration de la convention à durée déterminée.
La convention tendant au maintien de l'indivision requiert la capacité ou le pouvoir de disposer des biens
indivis.
Elle peut, toutefois, être conclue au nom d'un mineur, par son représentant légal seul ; mais, dans ce cas, le
mineur devenu majeur peut y mettre fin, quelle qu'en soit la durée, dans l'année qui suit sa majorité.
Les coïndivisaires peuvent nommer un ou plusieurs gérants, choisis ou non parmi eux. Les modalités de
désignation et de révocation du gérant peuvent être déterminées par une décision unanime des indivisaires.
A défaut d'un tel accord, le gérant pris parmi les indivisaires ne peut être révoqué de ses fonctions que par une
décision unanime des autres indivisaires.
Le gérant, qui n'est pas indivisaire, peut être révoqué dans les conditions convenues entre ses mandants ou,
à défaut, par une décision prise à la majorité des indivisaires en nombre et en parts. Dans tous les cas, la
révocation peut être prononcée par le tribunal à la demande d'un indivisaire lorsque le gérant, par ses fautes
de gestion, met en péril les intérêts de l'indivision.
Si le gérant révoqué est un indivisaire, la convention sera réputée conclue pour une durée indéterminée à
compter de sa révocation.
Le gérant représente les indivisaires dans la mesure de ses pouvoirs, soit pour les actes de la vie civile, soit en
justice, tant en demandant qu'en défendant. Il est tenu d'indiquer, à titre purement énonciatif, le nom de tous
les indivisaires dans le premier acte de procédure.
Le gérant administre l'indivision et exerce, à cet effet, les pouvoirs attribués à chaque époux sur les biens
communs. Il ne peut, toutefois, disposer des meubles corporels que pour les besoins d'une exploitation normale
des biens indivis, ou encore s'il s'agit de choses difficiles à conserver ou sujettes à dépérissement. Toute clause
extensive des pouvoirs du gérant est réputée non écrite.
Le gérant exerce les pouvoirs qu'il tient de l'article précédent lors même qu'il existe un incapable parmi les
indivisaires.
Néanmoins, l'article 456, alinéa 3, est applicable aux baux consentis au cours de l'indivision.
Les décisions qui excèdent les pouvoirs du gérant sont prises à l'unanimité, sauf au gérant, s'il est lui-même
indivisaire, à exercer les recours prévus par les articles 815-4, 815-5 et 815-6.
S'il existe des incapables mineurs ou majeurs parmi les indivisaires, les décisions dont il est parlé à l'alinéa
précédent donnent lieu à l'application des règles de protection prévues en leur faveur.
Il peut être convenu entre les indivisaires qu'en l'absence d'incapables certaines catégories de décisions seront
prises autrement qu'à l'unanimité. Toutefois, aucun immeuble indivis ne peut être aliéné sans l'accord de tous
les indivisaires, si ce n'est en application des articles 815-4 et 815-5 ci-dessus.
Chapitre Ier : Des conventions relatives à l'exercice des droits indivis en l'absence d'usufruitier.
Chapitre Ier : Des conventions relatives à l'exercice des droits indivis en l'absence d'usufruitier. 1873-10 p.365
La convention d'indivision peut régler le mode d'administration en cas de pluralité de gérants. A défaut de
stipulations spéciales, ceux-ci détiennent séparément les pouvoirs prévus à l'article 1873-6, sauf le droit pour
chacun de s'opposer à toute opération avant qu'elle ne soit conclue.
Le gérant a droit, sauf accord contraire, à la rémunération de son travail. Les conditions en sont fixées par les
indivisaires, à l'exclusion de l'intéressé, ou, à défaut par le président du tribunal de grande instance statuant
à titre provisionnel.
Le gérant répond, comme un mandataire, des fautes qu'il commet dans sa gestion.
Chaque indivisaire peut exiger la communication de tous les documents relatifs à la gestion. Le gérant doit,
une fois par an, rendre compte de sa gestion aux indivisaires. A cette occasion, il indique par écrit les bénéfices
réalisés et les pertes encourues ou prévisibles.
Chaque indivisaire est tenu de participer aux dépenses de conservation des biens indivis. A défaut d'accord
particulier, les articles 815-9, 815-10 et 815-11 du présent code sont applicables à l'exercice du droit d'usage
et de jouissance, ainsi qu'à la répartition des bénéfices et des pertes.
En cas d'aliénation de tout ou partie des droits d'un indivisaire dans les biens indivis, ou dans un ou plusieurs
de ces biens, les coïndivisaires bénéficient des droits de préemption et de substitution prévus par les articles
815-14 à 815-16 et 815-18 du présent code.
La convention est réputée conclue pour une durée indéterminée lorsque, pour quelque cause que ce soit, une
part indivise est dévolue à une personne étrangère à l'indivision.
Les indivisaires peuvent convenir qu'au décès de l'un d'eux, chacun des survivants pourra acquérir la quote-
part du défunt, ou que le conjoint survivant, ou tout autre héritier désigné, pourra se la faire attribuer à charge
d'en tenir compte à la succession d'après sa valeur à l'époque de l'acquisition ou de l'attribution.
Si plusieurs indivisaires ou plusieurs héritiers exercent simultanément leur faculté d'acquisition ou
d'attribution, ils sont réputés, sauf convention contraire, acquérir ensemble la part du défunt à proportion de
leurs droits respectifs dans l'indivision ou la succession.
Les dispositions du présent article ne peuvent préjudicier à l'application des dispositions des articles 831 à
832-2.
La faculté d'acquisition ou d'attribution est caduque si son bénéficiaire ne l'a pas exercée par une notification
faite aux indivisaires survivants et aux héritiers du prédécédé dans le délai d'un mois à compter du jour où il
aura été mis en demeure de prendre parti. Cette mise en demeure ne peut elle-même avoir lieu avant l'expiration
du délai prévu au titre " Des successions " pour faire inventaire et délibérer.
Lorsqu'il n'a pas été prévu de faculté d'acquisition ou d'attribution, ou que celle-ci est caduque, la quote-part du
défunt échoit à ses héritiers ou légataires. En pareil cas, la convention d'indivision sera réputée conclue pour
une durée indéterminée à compter de l'ouverture de la succession.
L'article 815-17 est applicable aux créanciers de l'indivision, ainsi qu'aux créanciers personnels des
indivisaires.
Chapitre Ier : Des conventions relatives à l'exercice des droits indivis en l'absence d'usufruitier.
p.366 1873-16 Code civil
Toutefois, ces derniers ne peuvent provoquer le partage que dans les cas où leur débiteur pourrait lui-même
le provoquer. Dans les autres cas, ils peuvent poursuivre la saisie et la vente de la quote-part de leur débiteur
dans l'indivision en suivant les formes prévues par le code de procédure civile. Les dispositions de l'article
1873-12 sont alors applicables.
Lorsque les biens indivis sont grevés d'un usufruit, des conventions, soumises en principe aux dispositions du
chapitre précédent, peuvent être conclues, soit entre les nus-propriétaires, soit entre les usufruitiers, soit entre
les uns et les autres. Il peut y avoir pareillement convention entre ceux qui sont en indivision pour la jouissance
et celui qui est nu-propriétaire de tous les biens, de même qu'entre l'usufruitier universel et les nus-propriétaires.
Lorsque les usufruitiers n'ont pas été parties à la convention, les tiers qui ont traité avec le gérant de l'indivision
ne peuvent se prévaloir au préjudice des droits d'usufruit des pouvoirs qui lui auraient été conférés par les
nus-propriétaires.
Lorsque la convention passée entre usufruitiers et nus-propriétaires prévoit que des décisions seront prises à
la majorité en nombre et en parts, le droit de vote afférent aux parts est divisé par moitié entre l'usufruit et la
nue-propriété, à moins que les parties n'en soient autrement convenues.
Toute dépense excédant les obligations de l'usufruitier, telles qu'elles sont définies par les articles 582 et
suivants, ne l'engage qu'avec son consentement donné dans la convention elle-même ou par un acte ultérieur.
L'aliénation de la pleine propriété des biens indivis ne peut être faite sans l'accord de l'usufruitier, sauf le cas
où elle est provoquée par les créanciers habiles à poursuivre la vente.
Titre X : Du prêt
1874
1875
Le prêt à usage est un contrat par lequel l'une des parties livre une chose à l'autre pour s'en servir, à la charge
par le preneur de la rendre après s'en être servi.
Tout ce qui est dans le commerce, et qui ne se consomme pas par l'usage, peut être l'objet de cette convention.
1879
Les engagements qui se forment par le prêt à usage passent aux héritiers de celui qui prête, et aux héritiers
de celui qui emprunte.
Mais si l'on n'a prêté qu'en considération de l'emprunteur, et à lui personnellement, alors ses héritiers ne peuvent
continuer de jouir de la chose prêtée.
1880
L'emprunteur est tenu de veiller raisonnablement à la garde et à la conservation de la chose prêtée. Il ne peut
s'en servir qu'à l'usage déterminé par sa nature ou par la convention ; le tout à peine de dommages-intérêts,
s'il y a lieu.
Si l'emprunteur emploie la chose à un autre usage, ou pour un temps plus long qu'il ne le devait, il sera tenu
de la perte arrivée, même par cas fortuit.
Si la chose prêtée périt par cas fortuit dont l'emprunteur aurait pu la garantir en employant la sienne propre,
ou si, ne pouvant conserver que l'une des deux, il a préféré la sienne, il est tenu de la perte de l'autre.
Si la chose a été estimée en la prêtant, la perte qui arrive, même par cas fortuit, est pour l'emprunteur, s'il n'y
a convention contraire.
Si la chose se détériore par le seul effet de l'usage pour lequel elle a été empruntée, et sans aucune faute de la
part de l'emprunteur, il n'est pas tenu de la détérioration.
L'emprunteur ne peut pas retenir la chose par compensation de ce que le prêteur lui doit.
Si, pour user de la chose, l'emprunteur a fait quelque dépense, il ne peut pas la répéter.
Si plusieurs ont conjointement emprunté la même chose, ils en sont solidairement responsables envers le
prêteur.
Le prêteur ne peut retirer la chose prêtée qu'après le terme convenu, ou, à défaut de convention, qu'après qu'elle
a servi à l'usage pour lequel elle a été empruntée.
Néanmoins, si, pendant ce délai, ou avant que le besoin de l'emprunteur ait cessé, il survient au prêteur un
besoin pressant et imprévu de sa chose, le juge peut, suivant les circonstances, obliger l'emprunteur à la lui
rendre.
Si, pendant la durée du prêt, l'emprunteur a été obligé, pour la conservation de la chose, à quelque dépense
extraordinaire, nécessaire, et tellement urgente qu'il n'ait pas pu en prévenir le prêteur, celui-ci sera tenu de
la lui rembourser.
Lorsque la chose prêtée a des défauts tels qu'elle puisse causer du préjudice à celui qui s'en sert le prêteur est
responsable, s'il connaissait les défauts et n'en a pas averti l'emprunteur.
Le prêt de consommation est un contrat par lequel l'une des parties livre à l'autre une certaine quantité de choses
qui se consomment par l'usage, à la charge par cette dernière de lui en rendre autant de même espèce et qualité.
Par l'effet de ce prêt, l'emprunteur devient le propriétaire de la chose prêtée ; et c'est pour lui qu'elle périt, de
quelque manière que cette perte arrive.
1894
On ne peut pas donner à titre de prêt de consommation des choses qui, quoique de même espèce, sont
différentes, comme les animaux : alors c'est un prêt à usage.
1895
L'obligation qui résulte d'un prêt en argent n'est toujours que de la somme énoncée au contrat.
S'il y a eu augmentation ou diminution d'espèces avant l'époque du paiement, le débiteur doit rendre la somme
prêtée, et ne doit rendre que cette somme dans les espèces ayant cours au moment du paiement.
La règle portée en l'article précédent n'a pas lieu si le prêt a été fait en lingots.
Si ce sont des lingots ou des denrées qui ont été prêtés, quelle que soit l'augmentation ou la diminution de leur
prix, le débiteur doit toujours rendre la même quantité et qualité, et ne doit rendre que cela.
Dans le prêt de consommation, le prêteur est tenu de la responsabilité établie par l'article 1891 pour le prêt
à usage.
Le prêteur ne peut pas redemander les choses prêtées avant le terme convenu.
S'il n'a pas été fixé de terme pour la restitution, le juge peut accorder à l'emprunteur un délai suivant les
circonstances.
S'il a été seulement convenu que l'emprunteur payerait quand il le pourrait, ou quand il en aurait les moyens,
le juge lui fixera un terme de paiement suivant les circonstances.
L'emprunteur est tenu de rendre les choses prêtées, en même quantité et qualité, et au terme convenu.
S'il est dans l'impossibilité d'y satisfaire, il est tenu d'en payer la valeur eu égard au temps et au lieu où la chose
devait être rendue d'après la convention.
Si ce temps et ce lieu n'ont pas été réglés, le paiement se fait au prix du temps et du lieu où l'emprunt a été fait.
Si l'emprunteur ne rend pas les choses prêtées ou leur valeur au terme convenu, il en doit l'intérêt du jour de
la sommation ou de la demande en justice.
Il est permis de stipuler des intérêts pour simple prêt soit d'argent, soit de denrées, ou autres choses mobilières.
L'emprunteur qui a payé des intérêts qui n'étaient pas stipulés ne peut ni les répéter ni les imputer sur le capital.
L'intérêt est légal ou conventionnel. L'intérêt légal est fixé par la loi. L'intérêt conventionnel peut excéder celui
de la loi, toutes les fois que la loi ne le prohibe pas.
Le taux de l'intérêt conventionnel doit être fixé par écrit.
La quittance du capital donnée sans réserve des intérêts en fait présumer le paiement et en opère la libération.
Le capital de la rente constituée en perpétuel devient aussi exigible en cas de faillite ou de déconfiture du
débiteur.
Les règles concernant les rentes viagères sont établies au titre " Des contrats aléatoires ".
Le dépôt, en général, est un acte par lequel on reçoit la chose d'autrui, à la charge de la garder et de la restituer
en nature.
1919
Le dépôt volontaire se forme par le consentement réciproque de la personne qui fait le dépôt et de celle qui
le reçoit.
Le dépôt volontaire ne peut régulièrement être fait que par le propriétaire de la chose déposée, ou de son
consentement exprès ou tacite.
Lorsque le dépôt étant au-dessus du chiffre prévu à l'article 1359 n'est point prouvé par écrit, celui qui est
attaqué comme dépositaire en est cru sur sa déclaration soit pour le fait même du dépôt, soit pour la chose qui
en faisait l'objet, soit pour le fait de sa restitution.
Si le dépôt a été fait par une personne capable à une personne qui ne l'est pas, la personne qui a fait le dépôt
n'a que l'action en revendication de la chose déposée, tant qu'elle existe dans la main du dépositaire, ou action
en restitution jusqu'à concurrence de ce qui a tourné au profit de ce dernier.
Le dépositaire doit apporter, dans la garde de la chose déposée, les mêmes soins qu'il apporte dans la garde
des choses qui lui appartiennent.
Le dépositaire n'est tenu, en aucun cas, des accidents de force majeure, à moins qu'il n'ait été mis en demeure
de restituer la chose déposée.
Il ne doit point chercher à connaître quelles sont les choses qui lui ont été déposées si elles lui ont été confiées
dans un coffre fermé ou sous une enveloppe cachetée.
Le dépositaire n'est tenu de rendre la chose déposée que dans l'état où elle se trouve au moment de la restitution.
Les détériorations qui ne sont pas survenues par son fait sont à la charge du déposant.
Le dépositaire auquel la chose a été enlevée par une force majeure et qui a reçu un prix ou quelque chose à
la place doit restituer ce qu'il a reçu en échange.
L'héritier du dépositaire, qui a vendu de bonne foi la chose dont il ignorait le dépôt, n'est tenu que de rendre
le prix qu'il a reçu, ou de céder son action contre l'acheteur, s'il n'a pas touché le prix.
Si la chose déposée a produit des fruits qui aient été perçus par le dépositaire, il est obligé de les restituer. Il
ne doit aucun intérêt de l'argent déposé, si ce n'est du jour où il a été mis en demeure de faire la restitution.
Le dépositaire ne doit restituer la chose déposée qu'à celui qui la lui a confiée, ou à celui au nom duquel le
dépôt a été fait, ou à celui qui a été indiqué pour le recevoir.
Il ne peut pas exiger de celui qui a fait le dépôt, la preuve qu'il était propriétaire de la chose déposée.
Néanmoins, s'il découvre que la chose a été volée, et quel en est le véritable propriétaire, il doit dénoncer à
celui-ci le dépôt qui lui a été fait avec sommation de le réclamer dans un délai déterminé et suffisant. Si celui
auquel la dénonciation a été faite néglige de réclamer le dépôt, le dépositaire est valablement déchargé par la
tradition qu'il en fait à celui duquel il l'a reçu.
1939
En cas de mort de la personne qui a fait le dépôt, la chose déposée ne peut être rendue qu'à son héritier.
S'il y a plusieurs héritiers, elle doit être rendue à chacun d'eux pour leur part et portion.
Section 3 : Des obligations du dépositaire.
p.374 1940 Code civil
Si la chose déposée est indivisible, les héritiers doivent s'accorder entre eux pour la recevoir.
Si la personne qui a fait le dépôt a été dessaisie de ses pouvoirs d'administration, le dépôt ne peut être restitué
qu'à celui qui a l'administration des biens du déposant.
Si le dépôt a été fait par un tuteur ou un administrateur, dans l'une de ces qualités, il ne peut être restitué qu'à
la personne que ce tuteur ou cet administrateur représentaient, si leur gestion ou leur administration est finie.
Si le contrat de dépôt désigne le lieu dans lequel la restitution doit être faite, le dépositaire est tenu d'y porter
la chose déposée. S'il y a des frais de transport, ils sont à la charge du déposant.
Si le contrat ne désigne point le lieu de la restitution, elle doit être faite dans le lieu même du dépôt.
Le dépôt doit être remis au déposant aussitôt qu'il le réclame, lors même que le contrat aurait fixé un délai
déterminé pour la restitution ; à moins qu'il n'existe, entre les mains du dépositaire, une saisie ou une opposition
à la restitution et au déplacement de la chose déposée.
Toutes les obligations du dépositaire cessent s'il vient à découvrir et à prouver qu'il est lui-même propriétaire
de la chose déposée.
La personne qui a fait le dépôt est tenue de rembourser au dépositaire les dépenses qu'il a faites pour
la conservation de la chose déposée, et de l'indemniser de toutes les pertes que le dépôt peut lui avoir
occasionnées.
Le dépositaire peut retenir le dépôt jusqu'à l'entier paiement de ce qui lui est dû à raison du dépôt.
Le dépôt nécessaire est celui qui a été forcé par quelque accident, tel qu'un incendie, une ruine, un pillage, un
naufrage ou autre événement imprévu.
La preuve par témoins peut être reçue pour le dépôt nécessaire, même quand il s'agit d'une valeur supérieure
au chiffre prévu à l'article 1359.
Le dépôt nécessaire est d'ailleurs régi par toutes les règles précédemment énoncées.
Les aubergistes ou hôteliers répondent, comme dépositaires, des vêtements, bagages et objets divers apportés
dans leur établissement par le voyageur qui loge chez eux ; le dépôt de ces sortes d'effets doit être regardé
comme un dépôt nécessaire.
1953
Ils sont responsables du vol ou du dommage de ces effets, soit que le vol ait été commis ou que le dommage
ait été causé par leurs préposés, ou par des tiers allant et venant dans l'hôtel.
Cette responsabilité est illimitée, nonobstant toute clause contraire, au cas de vol ou de détérioration des objets
de toute nature déposés entre leurs mains ou qu'ils ont refusé de recevoir sans motif légitime.
Dans tous les autres cas, les dommages-intérêts dus au voyageur sont, à l'exclusion de toute limitation
conventionnelle inférieure, limités à l'équivalent de cent fois le prix de location du logement par journée, sauf
lorsque le voyageur démontre que le préjudice qu'il a subi résulte d'une faute de celui qui l'héberge ou des
personnes dont ce dernier doit répondre.
Les aubergistes ou hôteliers ne sont pas responsables des vols ou dommages qui arrivent par force majeure, ni
de la perte qui résulte de la nature ou d'un vice de la chose, à charge de démontrer le fait qu'ils allèguent.
Par dérogation aux dispositions de l'article 1953, les aubergistes ou hôteliers sont responsables des objets
laissés dans les véhicules stationnés sur les lieux dont ils ont la jouissance privative à concurrence de cinquante
fois le prix de location du logement par journée.
Les articles 1952 et 1953 ne s'appliquent pas aux animaux vivants.
Le séquestre conventionnel est le dépôt fait par une ou plusieurs personnes, d'une chose contentieuse, entre les
mains d'un tiers qui s'oblige de la rendre, après la contestation terminée, à la personne qui sera jugée devoir
l'obtenir.
Lorsqu'il est gratuit, il est soumis aux règles du dépôt proprement dit, sauf les différences ci-après énoncées.
Le séquestre peut avoir pour objet, non seulement des effets mobiliers, mais même des immeubles.
Le dépositaire chargé du séquestre ne peut être déchargé avant la contestation terminée, que du consentement
de toutes les parties intéressées, ou pour une cause jugée légitime.
L'établissement d'un gardien judiciaire produit, entre le saisissant et le gardien, des obligations réciproques.
Le gardien doit apporter, pour la conservation des effets saisis, les soins raisonnables.
Il doit les représenter soit à la décharge du saisissant pour la vente, soit à la partie contre laquelle les exécutions
ont été faites, en cas de mainlevée de la saisie.
L'obligation du saisissant consiste à payer au gardien le salaire fixé par la loi.
Le séquestre judiciaire est donné, soit à une personne dont les parties intéressées sont convenues entre elles,
soit à une personne nommée d'office par le juge.
Dans l'un et l'autre cas, celui auquel la chose a été confiée est soumis à toutes les obligations qu'emporte le
séquestre conventionnel.
La loi n'accorde aucune action pour une dette du jeu ou pour le paiement d'un pari.
Les jeux propres à exercer au fait des armes, les courses à pied ou à cheval, les courses de chariot, le jeu
de paume et autres jeux de même nature qui tiennent à l'adresse et à l'exercice du corps, sont exceptés de la
disposition précédente.
Néanmoins, le tribunal peut rejeter la demande quand la somme lui paraît excessive.
Dans aucun cas le perdant ne peut répéter ce qu'il a volontairement payé, à moins qu'il n'y ait eu, de la part
du gagnant, dol, supercherie ou escroquerie.
La rente viagère peut être constituée à titre onéreux, moyennant une somme d'argent, ou pour une chose
mobilière appréciable, ou pour un immeuble.
Elle peut être aussi constituée, à titre purement gratuit, par donation entre vifs ou par testament. Elle doit être
alors revêtue des formes requises par la loi.
Dans le cas de l'article précédent, la rente viagère est réductible si elle excède ce dont il est permis de disposer ;
elle est nulle si elle est au profit d'une personne incapable de recevoir.
La rente viagère peut être constituée soit sur la tête de celui qui en fournit le prix, soit sur la tête d'un tiers,
qui n'a aucun droit d'en jouir.
Elle peut être constituée au profit d'un tiers, quoique le prix en soit fourni par une autre personne.
Dans ce dernier cas, quoiqu'elle ait les caractères d'une libéralité, elle n'est point assujettie aux formes requises
pour les donations ; sauf les cas de réduction et de nullité énoncés dans l'article 1970.
Lorsque, constituée par des époux ou l'un d'eux, la rente est stipulée réversible au profit du conjoint survivant,
la clause de réversibilité peut avoir les caractères d'une libéralité ou ceux d'un acte à titre onéreux. Dans ce
dernier cas, la récompense ou l'indemnité due par le bénéficiaire de la réversion à la communauté ou à la
succession du prédécédé est égale à la valeur de la réversion de la rente. Sauf volonté contraire des époux, la
réversion est présumée avoir été consentie à titre gratuit.
Tout contrat de rente viagère, créé sur la tête d'une personne qui était morte au jour du contrat, ne produit
aucun effet.
Il en est de même du contrat par lequel la rente a été créée sur la tête d'une personne atteinte de la maladie dont
elle est décédée dans les vingt jours de la date du contrat.
La rente viagère peut être constituée au taux qu'il plaît aux parties contractantes de fixer.
Celui au profit duquel la rente viagère a été constituée moyennant un prix peut demander la résiliation du
contrat, si le constituant ne lui donne pas les sûretés stipulées pour son exécution.
Le seul défaut de paiement des arrérages de la rente n'autorise point celui en faveur de qui elle est constituée à
demander le remboursement du capital, ou à rentrer dans le fonds par lui aliéné : il n'a que le droit de saisir et
de faire vendre les biens de son débiteur et de faire ordonner ou consentir, sur le produit de la vente, l'emploi
d'une somme suffisante pour le service des arrérages.
personnes sur la tête desquelles la rente a été constituée, quelle que soit la durée de la vie de ces personnes,
et quelque onéreux qu'ait pu devenir le service de la rente.
La rente viagère n'est acquise au propriétaire que dans la proportion du nombre de jours qu'il a vécu.
Néanmoins, s'il a été convenu qu'elle serait payée d'avance, le terme qui a dû être payé est acquis du jour où
le paiement a dû en être fait.
La rente viagère ne peut être stipulée insaisissable que lorsqu'elle a été constituée à titre gratuit.
Le propriétaire d'une rente viagère n'en peut demander les arrérages qu'en justifiant de son existence, ou de
celle de la personne sur la tête de laquelle elle a été constituée.
Le mandat ou procuration est un acte par lequel une personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque
chose pour le mandant et en son nom.
Le contrat ne se forme que par l'acceptation du mandataire.
Le mandat peut être donné par acte authentique ou par acte sous seing privé, même par lettre. Il peut aussi être
donné verbalement, mais la preuve testimoniale n'en est reçue que conformément au titre " Des contrats ou
des obligations conventionnelles en général ".
L'acceptation du mandat peut n'être que tacite et résulter de l'exécution qui lui a été donnée par le mandataire.
Il est ou spécial et pour une affaire ou certaines affaires seulement, ou général et pour toutes les affaires du
mandant.
Le mandataire ne peut rien faire au-delà de ce qui est porté dans son mandat : le pouvoir de transiger ne
renferme pas celui de compromettre.
Un mineur non émancipé peut être choisi pour mandataire ; mais le mandant n'aura d'action contre lui que
d'après les règles générales relatives aux obligations des mineurs.
Le mandataire est tenu d'accomplir le mandat tant qu'il en demeure chargé, et répond des dommages-intérêts
qui pourraient résulter de son inexécution.
Il est tenu de même d'achever la chose commencée au décès du mandant, s'il y a péril en la demeure.
Le mandataire répond non seulement du dol, mais encore des fautes qu'il commet dans sa gestion.
Néanmoins, la responsabilité relative aux fautes est appliquée moins rigoureusement à celui dont le mandat
est gratuit qu'à celui qui reçoit un salaire.
Tout mandataire est tenu de rendre compte de sa gestion, et de faire raison au mandant de tout ce qu'il a reçu
en vertu de sa procuration, quand même ce qu'il aurait reçu n'eût point été dû au mandant.
Quand il y a plusieurs fondés de pouvoir ou mandataires établis par le même acte, il n'y a de solidarité entre
eux qu'autant qu'elle est exprimée.
Le mandataire doit l'intérêt des sommes qu'il a employées à son usage à dater de cet emploi ; et de celles dont
il est reliquataire à compter du jour qu'il est mis en demeure.
Le mandataire qui a donné à la partie avec laquelle il contracte en cette qualité une suffisante connaissance de
ses pouvoirs n'est tenu d'aucune garantie pour ce qui a été fait au-delà, s'il ne s'y est personnellement soumis.
Le mandant est tenu d'exécuter les engagements contractés par le mandataire, conformément au pouvoir qui
lui a été donné.
Il n'est tenu de ce qui a pu être fait au-delà, qu'autant qu'il l'a ratifié expressément ou tacitement.
Le mandant doit rembourser au mandataire les avances et frais que celui-ci a faits pour l'exécution du mandat,
et lui payer ses salaires lorsqu'il en a été promis.
S'il n'y a aucune faute imputable au mandataire, le mandant ne peut se dispenser de faire ces remboursements
et paiement, lors même que l'affaire n'aurait pas réussi, ni faire réduire le montant des frais et avances sous
le prétexte qu'ils pouvaient être moindres.
Le mandant doit aussi indemniser le mandataire des pertes que celui-ci a essuyées à l'occasion de sa gestion,
sans imprudence qui lui soit imputable.
L'intérêt des avances faites par le mandataire lui est dû par le mandant, à dater du jour des avances constatées.
Lorsque le mandataire a été constitué par plusieurs personnes pour une affaire commune, chacune d'elles est
tenue solidairement envers lui de tous les effets du mandat.
2003
Le mandat finit :
Par la révocation du mandataire,
Par la renonciation de celui-ci au mandat,
Par la mort, la tutelle des majeurs ou la déconfiture, soit du mandant, soit du mandataire.
Le mandant peut révoquer sa procuration quand bon lui semble et contraindre, s'il y a lieu, le mandataire à lui
remettre soit l'écrit sous seing privé qui la contient, soit l'original de la procuration, si elle a été délivrée en
brevet, soit l'expédition, s'il en a été gardé minute.
La révocation notifiée au seul mandataire ne peut être opposée aux tiers qui ont traité dans l'ignorance de cette
révocation, sauf au mandant son recours contre le mandataire.
La constitution d'un nouveau mandataire pour la même affaire vaut révocation du premier, à compter du jour
où elle a été notifiée à celui-ci.
Si le mandataire ignore la mort du mandant ou l'une des autres causes qui font cesser le mandat, ce qu'il a fait
dans cette ignorance est valide.
Dans les cas ci-dessus, les engagements du mandataire sont exécutés à l'égard des tiers qui sont de bonne foi.
En cas de mort du mandataire, ses héritiers doivent en donner avis au mandant, et pourvoir, en attendant, à ce
que les circonstances exigent pour l'intérêt de celui-ci.
2011 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
La fiducie est l'opération par laquelle un ou plusieurs constituants transfèrent des biens, des droits ou des
sûretés, ou un ensemble de biens, de droits ou de sûretés, présents ou futurs, à un ou plusieurs fiduciaires
qui, les tenant séparés de leur patrimoine propre, agissent dans un but déterminé au profit d'un ou plusieurs
bénéficiaires.
2012
La fiducie est établie par la loi ou par contrat. Elle doit être expresse.
Si les biens, droits ou sûretés transférés dans le patrimoine fiduciaire dépendent de la communauté existant
entre les époux ou d'une indivision, le contrat de fiducie est établi par acte notarié à peine de nullité.
2013 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
Le contrat de fiducie est nul s'il procède d'une intention libérale au profit du bénéficiaire. Cette nullité est
d'ordre public.
2015
Seuls peuvent avoir la qualité de fiduciaires les établissements de crédit mentionnés au I de l'article L. 511-1
du code monétaire et financier, les institutions et services énumérés à l'article L. 518-1 du même code,
les entreprises d'investissement mentionnées à l'article L. 531-4 du même code, les sociétés de gestion de
portefeuille ainsi que les entreprises d'assurance régies par l'article L. 310-1 du code des assurances.
Les membres de la profession d'avocat peuvent également avoir la qualité de fiduciaire.
2016 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
Le constituant ou le fiduciaire peut être le bénéficiaire ou l'un des bénéficiaires du contrat de fiducie.
2017
Titre XIV : De la fiducie
Titre XIV : De la fiducie 2018 p.383
Sauf stipulation contraire du contrat de fiducie, le constituant peut, à tout moment, désigner un tiers chargé
de s'assurer de la préservation de ses intérêts dans le cadre de l'exécution du contrat et qui peut disposer des
pouvoirs que la loi accorde au constituant.
Lorsque le constituant est une personne physique, il ne peut renoncer à cette faculté.
2018
2018-1
Lorsque le contrat de fiducie prévoit que le constituant conserve l'usage ou la jouissance d'un fonds de
commerce ou d'un immeuble à usage professionnel transféré dans le patrimoine fiduciaire, la convention
conclue à cette fin n'est pas soumise aux chapitres IV et V du titre IV du livre Ier du code de commerce, sauf
stipulation contraire.
2018-2
La cession de créances réalisée dans le cadre d'une fiducie est opposable aux tiers à la date du contrat de fiducie
ou de l'avenant qui la constate. Elle ne devient opposable au débiteur de la créance cédée que par la notification
qui lui en est faite par le cédant ou le fiduciaire.
2019 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
A peine de nullité, le contrat de fiducie et ses avenants sont enregistrés dans le délai d'un mois à compter de
leur date au service des impôts du siège du fiduciaire ou au service des impôts des non-résidents si le fiduciaire
n'est pas domicilié en France.
Lorsqu'ils portent sur des immeubles ou des droits réels immobiliers, ils sont, sous la même sanction, publiés
dans les conditions prévues aux articles 647 et 657 du code général des impôts.
La transmission des droits résultant du contrat de fiducie et, si le bénéficiaire n'est pas désigné dans le contrat
de fiducie, sa désignation ultérieure doivent, à peine de nullité, donner lieu à un acte écrit enregistré dans les
mêmes conditions.
2020 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
Un registre national des fiducies est constitué selon des modalités précisées par décret en Conseil d'Etat.
Lorsque le fiduciaire agit pour le compte de la fiducie, il doit en faire expressément mention.
De même, lorsque le patrimoine fiduciaire comprend des biens ou des droits dont la mutation est soumise à
publicité, celle-ci doit mentionner le nom du fiduciaire ès qualités.
2022
Le contrat de fiducie définit les conditions dans lesquelles le fiduciaire rend compte de sa mission au
constituant.
Toutefois, lorsque pendant l'exécution du contrat le constituant fait l'objet d'une mesure de tutelle, le fiduciaire
rend compte de sa mission au tuteur à la demande de ce dernier au moins une fois par an, sans préjudice de la
Titre XIV : De la fiducie
p.384 2023 Code civil
périodicité fixée par le contrat. Lorsque pendant l'exécution du contrat le constituant fait l'objet d'une mesure de
curatelle, le fiduciaire rend compte de sa mission, dans les mêmes conditions, au constituant et à son curateur.
Le fiduciaire rend compte de sa mission au bénéficiaire et au tiers désigné en application de l'article 2017, à
leur demande, selon la périodicité fixée par le contrat.
2023 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
Dans ses rapports avec les tiers, le fiduciaire est réputé disposer des pouvoirs les plus étendus sur le patrimoine
fiduciaire, à moins qu'il ne soit démontré que les tiers avaient connaissance de la limitation de ses pouvoirs.
2024 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
2025 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
Sans préjudice des droits des créanciers du constituant titulaires d'un droit de suite attaché à une sûreté publiée
antérieurement au contrat de fiducie et hors les cas de fraude aux droits des créanciers du constituant, le
patrimoine fiduciaire ne peut être saisi que par les titulaires de créances nées de la conservation ou de la gestion
de ce patrimoine.
En cas d'insuffisance du patrimoine fiduciaire, le patrimoine du constituant constitue le gage commun de
ces créanciers, sauf stipulation contraire du contrat de fiducie mettant tout ou partie du passif à la charge du
fiduciaire.
Le contrat de fiducie peut également limiter l'obligation au passif fiduciaire au seul patrimoine fiduciaire. Une
telle clause n'est opposable qu'aux créanciers qui l'ont expressément acceptée.
2026 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
Le fiduciaire est responsable, sur son patrimoine propre, des fautes qu'il commet dans l'exercice de sa mission.
2027
2028 Loi n°2007-211 du 19 février 2007 - art. 1 - JORF 21 février 2007 - NOR: JUSX0609640L
Le contrat de fiducie peut être révoqué par le constituant tant qu'il n'a pas été accepté par le bénéficiaire.
Après acceptation par le bénéficiaire, le contrat ne peut être modifié ou révoqué qu'avec son accord ou par
décision de justice.
2029
Le contrat de fiducie prend fin par le décès du constituant personne physique, par la survenance du terme ou
par la réalisation du but poursuivi quand celle-ci a lieu avant le terme.
Lorsque la totalité des bénéficiaires renonce à la fiducie, il prend également fin de plein droit, sauf stipulations
du contrat prévoyant les conditions dans lesquelles il se poursuit. Sous la même réserve, il prend fin lorsque
le fiduciaire fait l'objet d'une liquidation judiciaire ou d'une dissolution ou disparaît par suite d'une cession ou
d'une absorption et, s'il est avocat, en cas d'interdiction temporaire, de radiation ou d'omission du tableau.
2030
Lorsque le contrat de fiducie prend fin en l'absence de bénéficiaire, les droits, biens ou sûretés présents dans
le patrimoine fiduciaire font de plein droit retour au constituant.
Lorsqu'il prend fin par le décès du constituant, le patrimoine fiduciaire fait de plein droit retour à la succession.
La transaction est un contrat par lequel les parties, par des concessions réciproques, terminent une contestation
née, ou préviennent une contestation à naître.
Ce contrat doit être rédigé par écrit.
Pour transiger, il faut avoir la capacité de disposer des objets compris dans la transaction.
Le tuteur ne peut transiger pour le mineur ou le majeur en tutelle que conformément à l'article 467 au titre "
De la minorité, de la tutelle et de l'émancipation " ; et il ne peut transiger avec le mineur devenu majeur, sur
le compte de tutelle, que conformément à l'article 472 au même titre.
Les établissements publics de l'Etat ne peuvent transiger qu'avec l'autorisation expresse du Premier ministre.
Les transactions se renferment dans leur objet : la renonciation qui y est faite à tous droits, actions et prétentions,
ne s'entend que de ce qui est relatif au différend qui y a donné lieu.
Les transactions ne règlent que les différends qui s'y trouvent compris, soit que les parties aient manifesté
leur intention par des expressions spéciales ou générales, soit que l'on reconnaisse cette intention par une suite
nécessaire de ce qui est exprimé.
Si celui qui avait transigé sur un droit qu'il avait de son chef acquiert ensuite un droit semblable du chef d'une
autre personne, il n'est point, quant au droit nouvellement acquis, lié par la transaction antérieure.
La transaction faite par l'un des intéressés ne lie point les autres intéressés et ne peut être opposée par eux.
La transaction fait obstacle à l'introduction ou à la poursuite entre les parties d'une action en justice ayant le
même objet.
Toutes personnes peuvent compromettre sur les droits dont elles ont la libre disposition.
On ne peut compromettre sur les questions d'état et de capacité des personnes, sur celles relatives au divorce
et à la séparation de corps ou sur les contestations intéressant les collectivités publiques et les établissements
publics et plus généralement dans toutes les matières qui intéressent l'ordre public.
Toutefois, des catégories d'établissements publics à caractère industriel et commercial peuvent être autorisées
par décret à compromettre.
La clause compromissoire doit avoir été acceptée par la partie à laquelle on l'oppose, à moins que celle-ci n'ait
succédé aux droits et obligations de la partie qui l'a initialement acceptée.
Lorsque l'une des parties n'a pas contracté dans le cadre de son activité professionnelle, la clause ne peut lui
être opposée.
La convention de procédure participative est une convention par laquelle les parties à un différend s'engagent à
œuvrer conjointement et de bonne foi à la résolution amiable de leur différend ou à la mise en état de leur litige.
Cette convention est conclue pour une durée déterminée.
La convention de procédure participative est, à peine de nullité, contenue dans un écrit qui précise :
1° Son terme ;
2° L'objet du différend ;
3° Les pièces et informations nécessaires à la résolution du différend ou à la mise en état du litige et les
modalités de leur échange .
4° Le cas échéant, les actes contresignés par avocats que les parties s'accordent à établir, dans des conditions
prévues par décret en Conseil d'Etat.
Toute personne, assistée de son avocat, peut conclure une convention de procédure participative sur les droits
dont elle a la libre disposition, sous réserve des dispositions de l'article 2067.
Tant qu'elle est en cours, la convention de procédure participative conclue avant la saisine d'un juge rend
irrecevable tout recours au juge pour qu'il statue sur le litige. Toutefois, l'inexécution de la convention par l'une
des parties autorise une autre partie à saisir le juge pour qu'il statue sur le litige.
En cas d'urgence, la convention ne fait pas obstacle à ce que des mesures provisoires ou conservatoires soient
demandées par les parties.
Les parties qui, au terme de la convention de procédure participative, parviennent à un accord réglant en tout
ou partie leur différend peuvent soumettre cet accord à l'homologation du juge.
Lorsque, faute de parvenir à un accord au terme de la convention conclue avant la saisine d'un juge, les parties
soumettent leur litige au juge, elles sont dispensées de la conciliation ou de la médiation préalable le cas
échéant prévue.
Le deuxième alinéa n'est pas applicable aux litiges en matière prud'homale.
Une convention de procédure participative peut être conclue par des époux en vue de rechercher une solution
consensuelle en matière de divorce ou de séparation de corps.
L'article 2066 n'est pas applicable en la matière. La demande en divorce ou en séparation de corps présentée
à la suite d'une convention de procédure participative est formée et jugée suivant les règles prévues au titre
VI du livre Ier relatif au divorce.
2219
La prescription extinctive est un mode d'extinction d'un droit résultant de l'inaction de son titulaire pendant
un certain laps de temps.
2220
Les délais de forclusion ne sont pas, sauf dispositions contraires prévues par la loi, régis par le présent titre.
2221
2222
La loi qui allonge la durée d'une prescription ou d'un délai de forclusion est sans effet sur une prescription
ou une forclusion acquise. Elle s'applique lorsque le délai de prescription ou le délai de forclusion n'était pas
expiré à la date de son entrée en vigueur. Il est alors tenu compte du délai déjà écoulé.
En cas de réduction de la durée du délai de prescription ou du délai de forclusion, ce nouveau délai court
à compter du jour de l'entrée en vigueur de la loi nouvelle, sans que la durée totale puisse excéder la durée
prévue par la loi antérieure.
2223
Les dispositions du présent titre ne font pas obstacle à l'application des règles spéciales prévues par d'autres lois.
2224
Les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit
a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer.
2225
L'action en responsabilité dirigée contre les personnes ayant représenté ou assisté les parties en justice, y
compris à raison de la perte ou de la destruction des pièces qui leur ont été confiées, se prescrit par cinq ans
à compter de la fin de leur mission.
2226
L'action en responsabilité née à raison d'un événement ayant entraîné un dommage corporel, engagée par la
victime directe ou indirecte des préjudices qui en résultent, se prescrit par dix ans à compter de la date de la
consolidation du dommage initial ou aggravé.
Toutefois, en cas de préjudice causé par des tortures ou des actes de barbarie, ou par des violences ou des
agressions sexuelles commises contre un mineur, l'action en responsabilité civile est prescrite par vingt ans.
2226-1
2227
Le droit de propriété est imprescriptible. Sous cette réserve, les actions réelles immobilières se prescrivent par
trente ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant
de l'exercer.
2228
2229
2230
La suspension de la prescription en arrête temporairement le cours sans effacer le délai déjà couru.
2231
L'interruption efface le délai de prescription acquis. Elle fait courir un nouveau délai de même durée que
l'ancien.
2232
Le report du point de départ, la suspension ou l'interruption de la prescription ne peut avoir pour effet de porter
le délai de la prescription extinctive au-delà de vingt ans à compter du jour de la naissance du droit.
Le premier alinéa n'est pas applicable dans les cas mentionnés aux articles 2226, 2226-1, 2227, 2233 et 2236,
au premier alinéa de l'article 2241 et à l'article 2244. Il ne s'applique pas non plus aux actions relatives à l'état
des personnes.
2233
2234
La prescription ne court pas ou est suspendue contre celui qui est dans l'impossibilité d'agir par suite d'un
empêchement résultant de la loi, de la convention ou de la force majeure.
2235
Elle ne court pas ou est suspendue contre les mineurs non émancipés et les majeurs en tutelle, sauf pour les
actions en paiement ou en répétition des salaires, arrérages de rente, pensions alimentaires, loyers, fermages,
charges locatives, intérêts des sommes prêtées et, généralement, les actions en paiement de tout ce qui est
payable par années ou à des termes périodiques plus courts.
2236
Elle ne court pas ou est suspendue entre époux, ainsi qu'entre partenaires liés par un pacte civil de solidarité.
2237
Elle ne court pas ou est suspendue contre l'héritier acceptant à concurrence de l'actif net, à l'égard des créances
qu'il a contre la succession.
2238
La prescription est suspendue à compter du jour où, après la survenance d'un litige, les parties conviennent de
recourir à la médiation ou à la conciliation ou, à défaut d'accord écrit, à compter du jour de la première réunion
de médiation ou de conciliation. La prescription est également suspendue à compter de la conclusion d'une
convention de procédure participative ou à compter de l'accord du débiteur constaté par l'huissier de justice
pour participer à la procédure prévue à l'article L. 125-1 du code des procédures civiles d'exécution.
Le délai de prescription recommence à courir, pour une durée qui ne peut être inférieure à six mois, à compter de
la date à laquelle soit l'une des parties ou les deux, soit le médiateur ou le conciliateur déclarent que la médiation
ou la conciliation est terminée. En cas de convention de procédure participative, le délai de prescription
recommence à courir à compter du terme de la convention, pour une durée qui ne peut être inférieure à six mois.
En cas d'échec de la procédure prévue au même article, le délai de prescription recommence à courir à compter
de la date du refus du débiteur, constaté par l'huissier, pour une durée qui ne peut être inférieure à six mois.
2239
La prescription est également suspendue lorsque le juge fait droit à une demande de mesure d'instruction
présentée avant tout procès.
Le délai de prescription recommence à courir, pour une durée qui ne peut être inférieure à six mois, à compter
du jour où la mesure a été exécutée.
2240
La reconnaissance par le débiteur du droit de celui contre lequel il prescrivait interrompt le délai de prescription.
2241
La demande en justice, même en référé, interrompt le délai de prescription ainsi que le délai de forclusion.
Il en est de même lorsqu'elle est portée devant une juridiction incompétente ou lorsque l'acte de saisine de la
juridiction est annulé par l'effet d'un vice de procédure.
2242
L'interruption résultant de la demande en justice produit ses effets jusqu'à l'extinction de l'instance.
2243
L'interruption est non avenue si le demandeur se désiste de sa demande ou laisse périmer l'instance, ou si sa
demande est définitivement rejetée.
2244
Le délai de prescription ou le délai de forclusion est également interrompu par une mesure conservatoire prise
en application du code des procédures civiles d'exécution ou un acte d'exécution forcée.
2245
L'interpellation faite à l'un des débiteurs solidaires par une demande en justice ou par un acte d'exécution
forcée ou la reconnaissance par le débiteur du droit de celui contre lequel il prescrivait interrompt le délai de
prescription contre tous les autres, même contre leurs héritiers.
En revanche, l'interpellation faite à l'un des héritiers d'un débiteur solidaire ou la reconnaissance de cet héritier
n'interrompt pas le délai de prescription à l'égard des autres cohéritiers, même en cas de créance hypothécaire,
si l'obligation est divisible. Cette interpellation ou cette reconnaissance n'interrompt le délai de prescription, à
l'égard des autres codébiteurs, que pour la part dont cet héritier est tenu.
Pour interrompre le délai de prescription pour le tout, à l'égard des autres codébiteurs, il faut l'interpellation
faite à tous les héritiers du débiteur décédé ou la reconnaissance de tous ces héritiers.
2246
2247
2248
Sauf renonciation, la prescription peut être opposée en tout état de cause, même devant la cour d'appel.
2249
Le paiement effectué pour éteindre une dette ne peut être répété au seul motif que le délai de prescription
était expiré.
2250
2251
La renonciation tacite résulte de circonstances établissant sans équivoque la volonté de ne pas se prévaloir
de la prescription.
2252
Celui qui ne peut exercer par lui-même ses droits ne peut renoncer seul à la prescription acquise.
2253
Les créanciers, ou toute autre personne ayant intérêt à ce que la prescription soit acquise, peuvent l'opposer
ou l'invoquer lors même que le débiteur y renonce.
2254
La durée de la prescription peut être abrégée ou allongée par accord des parties. Elle ne peut toutefois être
réduite à moins d'un an ni étendue à plus de dix ans.
Les parties peuvent également, d'un commun accord, ajouter aux causes de suspension ou d'interruption de
la prescription prévues par la loi.
Les dispositions des deux alinéas précédents ne sont pas applicables aux actions en paiement ou en répétition
des salaires, arrérages de rente, pensions alimentaires, loyers, fermages, charges locatives, intérêts des sommes
prêtées et, généralement, aux actions en paiement de tout ce qui est payable par années ou à des termes
périodiques plus courts.
2255
La possession est la détention ou la jouissance d'une chose ou d'un droit que nous tenons ou que nous exerçons
par nous-mêmes, ou par un autre qui la tient ou qui l'exerce en notre nom.
2256
On est toujours présumé posséder pour soi, et à titre de propriétaire, s'il n'est prouvé qu'on a commencé à
posséder pour un autre.
2257
Quand on a commencé à posséder pour autrui, on est toujours présumé posséder au même titre, s'il n'y a preuve
du contraire.
2258
La prescription acquisitive est un moyen d'acquérir un bien ou un droit par l'effet de la possession sans que celui
qui l'allègue soit obligé d'en rapporter un titre ou qu'on puisse lui opposer l'exception déduite de la mauvaise foi.
2259
Sont applicables à la prescription acquisitive les articles 2221 et 2222, et les chapitres III et IV du titre XX du
présent livre sous réserve des dispositions du présent chapitre.
2260
On ne peut prescrire les biens ou les droits qui ne sont point dans le commerce.
2261
Pour pouvoir prescrire, il faut une possession continue et non interrompue, paisible, publique, non équivoque,
et à titre de propriétaire.
2262
Les actes de pure faculté et ceux de simple tolérance ne peuvent fonder ni possession ni prescription.
2263
Les actes de violence ne peuvent fonder non plus une possession capable d'opérer la prescription.
La possession utile ne commence que lorsque la violence a cessé.
2264
Le possesseur actuel qui prouve avoir possédé anciennement est présumé avoir possédé dans le temps
intermédiaire, sauf la preuve contraire.
2265
Pour compléter la prescription, on peut joindre à sa possession celle de son auteur, de quelque manière qu'on
lui ait succédé, soit à titre universel ou particulier, soit à titre lucratif ou onéreux.
2266
Ceux qui possèdent pour autrui ne prescrivent jamais par quelque laps de temps que ce soit.
Ainsi, le locataire, le dépositaire, l'usufruitier et tous autres qui détiennent précairement le bien ou le droit du
propriétaire ne peuvent le prescrire.
2267
Les héritiers de ceux qui tenaient le bien ou le droit à quelqu'un des titres désignés par l'article précédent ne
peuvent non plus prescrire.
2268
Néanmoins, les personnes énoncées dans les articles 2266 et 2267 peuvent prescrire, si le titre de leur
possession se trouve interverti, soit par une cause venant d'un tiers, soit par la contradiction qu'elles ont opposée
au droit du propriétaire.
2269
Ceux à qui les locataires, dépositaires, usufruitiers et autres détenteurs précaires ont transmis le bien ou le droit
par un titre translatif de propriété peuvent la prescrire.
2270
On ne peut pas prescrire contre son titre, en ce sens que l'on ne peut point se changer à soi-même la cause et
le principe de sa possession.
2271
La prescription acquisitive est interrompue lorsque le possesseur d'un bien est privé pendant plus d'un an de
la jouissance de ce bien soit par le propriétaire, soit même par un tiers.
2272
Le délai de prescription requis pour acquérir la propriété immobilière est de trente ans.
Toutefois, celui qui acquiert de bonne foi et par juste titre un immeuble en prescrit la propriété par dix ans.
2273
Le titre nul par défaut de forme ne peut servir de base à la prescription de dix ans.
2274
La bonne foi est toujours présumée, et c'est à celui qui allègue la mauvaise foi à la prouver.
2275
2276
2277
Section 3 : De la prescription acquisitive en matière mobilière.
Chapitre III : De la protection possessoire. 2278 p.395
Si le possesseur actuel de la chose volée ou perdue l'a achetée dans une foire ou dans un marché, ou dans une
vente publique, ou d'un marchand vendant des choses pareilles, le propriétaire originaire ne peut se la faire
rendre qu'en remboursant au possesseur le prix qu'elle lui a coûté.
Le bailleur qui revendique, en vertu de l'article 2332, les meubles déplacés sans son consentement et qui ont
été achetés dans les mêmes conditions doit également rembourser à l'acheteur le prix qu'ils lui ont coûté.
2278
La possession est protégée, sans avoir égard au fond du droit, contre le trouble qui l'affecte ou la menace.
La protection possessoire est pareillement accordée au détenteur contre tout autre que celui de qui il tient ses
droits.
Quiconque s'est obligé personnellement, est tenu de remplir son engagement sur tous ses biens mobiliers et
immobiliers, présents et à venir.
Les biens du débiteur sont le gage commun de ses créanciers ; et le prix s'en distribue entre eux par contribution,
à moins qu'il n'y ait entre les créanciers des causes légitimes de préférence.
2286
Les dispositions du présent livre ne font pas obstacle à l'application des règles prévues en cas d'ouverture d'une
procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire ou encore en cas d'ouverture
d'une procédure de traitement des situations de surendettement des particuliers.
Les sûretés personnelles régies par le présent titre sont le cautionnement, la garantie autonome et la lettre
d'intention.
Celui qui se rend caution d'une obligation se soumet envers le créancier à satisfaire à cette obligation, si le
débiteur n'y satisfait pas lui-même.
Le cautionnement ne peut excéder ce qui est dû par le débiteur, ni être contracté sous des conditions plus
onéreuses.
Il peut être contracté pour une partie de la dette seulement, et sous des conditions moins onéreuses.
Le cautionnement qui excède la dette, ou qui est contracté sous des conditions plus onéreuses, n'est point nul :
il est seulement réductible à la mesure de l'obligation principale.
On peut se rendre caution sans ordre de celui pour lequel on s'oblige, et même à son insu.
On peut aussi se rendre caution, non seulement du débiteur principal, mais encore de celui qui l'a cautionné.
Le cautionnement ne se présume point ; il doit être exprès, et on ne peut pas l'étendre au-delà des limites dans
lesquelles il a été contracté.
Le cautionnement indéfini d'une obligation principale s'étend à tous les accessoires de la dette, même aux frais
de la première demande, et à tous ceux postérieurs à la dénonciation qui en est faite à la caution.
Lorsque ce cautionnement est contracté par une personne physique, celle-ci est informée par le créancier de
l'évolution du montant de la créance garantie et de ces accessoires au moins annuellement à la date convenue
entre les parties ou, à défaut, à la date anniversaire du contrat, sous peine de déchéance de tous les accessoires
de la dette, frais et pénalités.
Les engagements des cautions passent à leurs héritiers si l'engagement était tel que la caution y fût obligée.
2295
Le débiteur obligé à fournir une caution doit en présenter une qui ait la capacité de contracter et qui ait un bien
suffisant pour répondre de l'objet de l'obligation.
Le créancier ne peut refuser la caution présentée par un débiteur au motif qu'elle ne réside pas dans le ressort
de la cour d'appel dans lequel elle est demandée.
La solvabilité d'une caution ne s'estime qu'eu égard à ses propriétés foncières, excepté en matière de commerce,
ou lorsque la dette est modique.
On n'a point égard aux immeubles litigieux, ou dont la discussion deviendrait trop difficile par l'éloignement
de leur situation.
Lorsque la caution reçue par le créancier, volontairement ou en justice, est ensuite devenue insolvable, il doit
en être donné une autre.
Cette règle reçoit exception dans le cas seulement où la caution n'a été donnée qu'en vertu d'une convention
par laquelle le créancier a exigé une telle personne pour caution.
La caution n'est obligée envers le créancier à le payer qu'à défaut du débiteur, qui doit être préalablement
discuté dans ses biens, à moins que la caution n'ait renoncé au bénéfice de discussion, ou à moins qu'elle ne
se soit obligée solidairement avec le débiteur ; auquel cas l'effet de son engagement se règle par les principes
qui ont été établis pour les dettes solidaires.
Le créancier n'est obligé de discuter le débiteur principal que lorsque la caution le requiert sur les premières
poursuites dirigées contre elle.
La caution qui requiert la discussion doit indiquer au créancier les biens du débiteur principal, et avancer les
deniers suffisants pour faire la discussion.
Elle ne doit indiquer ni des biens du débiteur principal situés hors de l'arrondissement de la cour royale (la
cour d'appel) du lieu où le paiement doit être fait, ni des biens litigieux, ni ceux hypothéqués à la dette qui ne
sont plus en la possession du débiteur.
Toutes les fois que la caution a fait l'indication de biens autorisée par l'article précédent, et qu'elle a fourni
les deniers suffisants pour la discussion, le créancier est, jusqu'à concurrence des biens indiqués, responsable
à l'égard de la caution, de l'insolvabilité du débiteur principal survenue par le défaut de poursuites. En
toute hypothèse, le montant des dettes résultant du cautionnement ne peut avoir pour effet de priver la
personne physique qui s'est portée caution d'un minimum de ressources fixé à l'article L. 331-2 du code de
la consommation.
Lorsque plusieurs personnes se sont rendues cautions d'un même débiteur pour une même dette, elles sont
obligées chacune à toute la dette.
Néanmoins chacune d'elles peut, à moins qu'elle n'ait renoncé au bénéfice de division, exiger que le créancier
divise préalablement son action, et la réduise à la part et portion de chaque caution.
Lorsque, dans le temps où une des cautions a fait prononcer la division, il y en avait d'insolvables, cette
caution est tenue proportionnellement de ces insolvabilités ; mais elle ne peut plus être recherchée à raison
des insolvabilités survenues depuis la division.
Si le créancier a divisé lui-même et volontairement son action, il ne peut revenir contre cette division, quoiqu'il
y eût, même antérieurement au temps où il l'a ainsi consentie, des cautions insolvables.
La caution qui a payé a son recours contre le débiteur principal, soit que le cautionnement ait été donné au
su ou à l'insu du débiteur.
Ce recours a lieu tant pour le principal que pour les intérêts et les frais ; néanmoins la caution n'a de recours
que pour les frais par elle faits depuis qu'elle a dénoncé au débiteur principal les poursuites dirigées contre elle.
Elle a aussi recours pour les dommages et intérêts, s'il y a lieu.
La caution qui a payé la dette est subrogée à tous les droits qu'avait le créancier contre le débiteur.
Lorsqu'il y avait plusieurs débiteurs principaux solidaires d'une même dette, la caution qui les a tous cautionnés,
a, contre chacun d'eux, le recours pour la répétition du total de ce qu'elle a payé.
La caution qui a payé une première fois n'a point de recours contre le débiteur principal qui a payé une seconde
fois, lorsqu'elle ne l'a point averti du paiement par elle fait ; sauf son action en répétition contre le créancier.
Lorsque la caution aura payé sans être poursuivie et sans avoir averti le débiteur principal, elle n'aura point de
recours contre lui dans le cas où, au moment du paiement, ce débiteur aurait eu des moyens pour faire déclarer
la dette éteinte ; sauf son action en répétition contre le créancier.
La caution, même avant d'avoir payé, peut agir contre le débiteur, pour être par lui indemnisée :
1° Lorsqu'elle est poursuivie en justice pour le paiement ;
2° Lorsque le débiteur a fait faillite, ou est en déconfiture ;
3° Lorsque le débiteur s'est obligé de lui rapporter sa décharge dans un certain temps ;
4° Lorsque la dette est devenue exigible par l'échéance du terme sous lequel elle avait été contractée ;
5° Au bout de dix années, lorsque l'obligation principale n'a point de terme fixe d'échéance, à moins que
l'obligation principale, telle qu'une tutelle, ne soit pas de nature à pouvoir être éteinte avant un temps déterminé.
Lorsque plusieurs personnes ont cautionné un même débiteur pour une même dette, la caution qui a acquitté
la dette, a recours contre les autres cautions, chacune pour sa part et portion ;
Mais ce recours n'a lieu que lorsque la caution a payé dans l'un des cas énoncés en l'article précédent.
L'obligation qui résulte du cautionnement s'éteint par les mêmes causes que les autres obligations.
La confusion qui s'opère dans la personne du débiteur principal et de sa caution, lorsqu'ils deviennent héritiers
l'un de l'autre, n'éteint point l'action du créancier contre celui qui s'est rendu caution de la caution.
La caution peut opposer au créancier toutes les exceptions qui appartiennent au débiteur principal, et qui sont
inhérentes à la dette ;
Mais elle ne peut opposer les exceptions qui sont purement personnelles au débiteur.
La caution est déchargée, lorsque la subrogation aux droits, hypothèques et privilèges du créancier, ne peut
plus, par le fait de ce créancier, s'opérer en faveur de la caution. Toute clause contraire est réputée non écrite.
L'acceptation volontaire que le créancier a faite d'un immeuble ou d'un effet quelconque en paiement de la
dette principale décharge la caution, encore que le créancier vienne à en être évincé.
La simple prorogation de terme, accordée par le créancier au débiteur principal, ne décharge point la caution,
qui peut, en ce cas, poursuivre le débiteur pour le forcer au paiement.
Toutes les fois qu'une personne est obligée, par la loi ou par une condamnation, à fournir une caution, la caution
offerte doit remplir les conditions prescrites par les articles 2295 et 2296.
Celui qui ne peut pas trouver une caution est reçu à donner à sa place un gage en nantissement suffisant.
Celui qui a simplement cautionné la caution judiciaire ne peut demander la discussion du débiteur principal
et de la caution.
La garantie autonome est l'engagement par lequel le garant s'oblige, en considération d'une obligation souscrite
par un tiers, à verser une somme soit à première demande, soit suivant des modalités convenues.
Le garant n'est pas tenu en cas d'abus ou de fraude manifestes du bénéficiaire ou de collusion de celui-ci avec
le donneur d'ordre.
Le garant ne peut opposer aucune exception tenant à l'obligation garantie.
Sauf convention contraire, cette sûreté ne suit pas l'obligation garantie.
La lettre d'intention est l'engagement de faire ou de ne pas faire ayant pour objet le soutien apporté à un débiteur
dans l'exécution de son obligation envers son créancier.
Le privilège est un droit que la qualité de la créance donne à un créancier d'être préféré aux autres créanciers,
même hypothécaires.
Entre les créanciers privilégiés, la préférence se règle par les différentes qualités des privilèges.
Les créanciers privilégiés qui sont dans le même rang sont payés par concurrence.
Le privilège, à raison des droits du Trésor public et l'ordre dans lequel il s'exerce, sont réglés par les lois qui
les concernent.
Le Trésor public ne peut cependant obtenir de privilège au préjudice des droits antérieurement acquis à des
tiers.
Les privilèges peuvent être sur les meubles ou sur les immeubles.
2329
2330 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 9 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
2331
Les créances privilégiées sur la généralité des meubles sont celles ci-après exprimées, et s'exercent dans l'ordre
suivant :
1° Les frais de justice ;
2° Les frais funéraires ;
3° Les frais quelconques de la dernière maladie, quelle qu'en ait été la terminaison, concurremment entre ceux
à qui ils sont dus ;
4° Sans préjudice de l'application éventuelle des dispositions des articles L. 143-10, L. 143-11, L. 742-6 et
L. 751-15 du code du travail :
Les rémunérations des gens de service pour l'année échue et l'année courante ;
Le salaire différé résultant du contrat de travail institué par l'article 63 du décret du 29 juillet 1939 relatif à la
famille et à la natalité françaises, pour l'année échue et l'année courante ;
La créance du conjoint survivant instituée par l'article 14 de la loi n° 89-1008 du 31 décembre 1989 relative
au développement des entreprises commerciales et artisanales et à l'amélioration de leur environnement
économique, juridique et social et la créance du conjoint survivant instituée par l'article L. 321-21-1 du code
rural et de la pêche maritime ;
Les rémunérations pour les six derniers mois des salariés, apprentis et l'indemnité due par l'employeur aux
jeunes en stage d'initiation à la vie professionnelle, telle que prévue à l'article L. 980-11-1 du code du travail ;
L'indemnité de fin de contrat prévue à l'article L. 122-3-4 du code du travail et l'indemnité de précarité d'emploi
prévue à l'article L. 124-4-4 du même code ;
L'indemnité due en raison de l'inobservation du délai-congé prévue à l'article L. 122-8 du code du travail et
l'indemnité compensatrice prévue à l'article L. 122-32-6 du même code ;
Les indemnités dues pour les congés payés ;
Les indemnités de licenciement dues en application des conventions collectives de travail, des accords
collectifs d'établissement, des règlements de travail, des usages, des dispositions des articles L. 122-9, L.
122-32-6, L. 761-5 et L. 761-7 du code du travail pour la totalité de la portion inférieure ou égale au plafond
visé à l'article L. 143-10 du code du travail et pour le quart de la portion supérieure audit plafond ;
Les indemnités dues, le cas échéant, aux salariés, en application des articles L. 122-3-8, deuxième alinéa, L.
122-14-4, L. 122-14-5, deuxième alinéa, L. 122-32-7 et L. 122-32-9 du code du travail ;
5° Les fournitures de subsistances faites au débiteur et à sa famille pendant la dernière année et, pendant le
même délai, les produits livrés par un producteur agricole dans le cadre d'un accord interprofessionnel à long
terme homologué, ainsi que les sommes dues par tout contractant d'un exploitant agricole en application d'un
contrat type homologué ;
6° La créance de la victime de l'accident ou de ses ayants droit relative aux frais médicaux, pharmaceutiques
et funéraires, ainsi qu'aux indemnités allouées à la suite de l'incapacité temporaire de travail ;
7° Les allocations dues aux ouvriers et employés par les caisses de compensation et autres institutions agréées
pour le service des allocations familiales ou par les employeurs dispensés de l'affiliation à une telle institution
en vertu de l'article 74 f du livre Ier du code du travail ;
8° Les créances des caisses de compensation et autres institutions agréées pour le service des allocations
familiales à l'égard de leurs adhérents, pour les cotisations que ceux-ci se sont engagés à leur verser en vue du
paiement des allocations familiales et de la péréquation des charges résultant du versement desdites prestations.
Si la vente a été faite sans terme, le vendeur peut même revendiquer ces effets tant qu'ils sont en la possession
de l'acheteur, et en empêcher la revente, pourvu que la revendication soit faite dans la huitaine de la livraison
et que les effets se trouvent dans le même état dans lequel cette livraison a été faite ;
Le privilège du vendeur ne s'exerce toutefois qu'après celui du propriétaire de la maison ou de la ferme, à
moins qu'il ne soit prouvé que le propriétaire avait connaissance que les meubles et autres objets garnissant sa
maison ou sa ferme n'appartenaient pas au locataire ;
Il n'est rien innové aux lois et usages du commerce sur la revendication ;
5° Les fournitures d'un aubergiste, sur les effets du voyageur qui ont été transportés dans son auberge ;
6° (paragraphe abrogé) ;
7° Les créances résultant d'abus et prévarications commis par les fonctionnaires publics dans l'exercice de leurs
fonctions, sur les fonds de leur cautionnement et sur les intérêts qui en peuvent être dus ;
8° Les créances nées d'un accident au profit des tiers lésés par cet accident ou leurs ayants droit, sur l'indemnité
dont l'assureur de la responsabilité civile se reconnaît ou a été judiciairement reconnu débiteur à raison de la
convention d'assurance.
Aucun paiement fait à l'assuré ne sera libératoire tant que les créanciers privilégiés n'auront pas été
désintéressés ;
9° Les créances nées du contrat de travail de l'auxiliaire salarié d'un travailleur à domicile répondant à la
définition de l'article L. 721-1 du code du travail sur les sommes dues à ce travailleur par les donneurs
d'ouvrage.
Sauf dispositions contraires, les privilèges spéciaux priment les privilèges généraux.
2332-2 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 9 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les privilèges généraux s'exercent dans l'ordre de l'article 2331, à l'exception du privilège du Trésor public,
dont le rang est déterminé par les lois qui le concernent, et du privilège des caisses de sécurité sociale, qui
vient au même rang que le privilège des salariés.
Les privilèges spéciaux du bailleur d'immeuble, du conservateur et du vendeur de meuble s'exercent dans
l'ordre qui suit :
1° Le privilège du conservateur, lorsque les frais de conservation sont postérieurs à la naissance des autres
privilèges ;
2° Le privilège du bailleur d'immeuble, qui ignorait l'existence des autres privilèges ;
3° Le privilège du conservateur, lorsque les frais de conservation sont antérieurs à la naissance des autres
privilèges ;
4° Le privilège du vendeur de meuble ;
5° Le privilège du bailleur d'immeuble, qui connaissait l'existence des autres privilèges.
Entre les conservateurs du même meuble, la préférence est donnée au plus récent. Entre les vendeurs du même
meuble, elle est donnée au plus ancien.
Pour l'application des règles ci-dessus, le privilège de l'hôtelier est assimilé au privilège du bailleur
d'immeuble ; le privilège de l'auxiliaire salarié d'un travailleur à domicile l'est au privilège du vendeur de
meuble.
2332-4
Les sommes dues aux producteurs agricoles par leurs acheteurs sont payées, lorsque ces derniers font l'objet
d'une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, nonobstant l'existence de toute
autre créance privilégiée à l'exception de celles garanties par les articles L. 3253-2 et L. 3253-5 du code du
travail, à due concurrence du montant total des produits livrés par le producteur agricole au cours des quatre-
vingt-dix jours précédant l'ouverture de la procédure.
Le gage est une convention par laquelle le constituant accorde à un créancier le droit de se faire payer par
préférence à ses autres créanciers sur un bien mobilier ou un ensemble de biens mobiliers corporels, présents
ou futurs.
Les créances garanties peuvent être présentes ou futures ; dans ce dernier cas, elles doivent être déterminables.
Le gage peut être consenti par le débiteur ou par un tiers ; dans ce dernier cas, le créancier n'a d'action que
sur le bien affecté en garantie.
Le gage de la chose d'autrui est nul. Il peut donner lieu à des dommages et intérêts lorsque le créancier a ignoré
que la chose fût à autrui.
Le gage est parfait par l'établissement d'un écrit contenant la désignation de la dette garantie, la quantité des
biens donnés en gage ainsi que leur espèce ou leur nature.
2337
Le gage est opposable aux tiers par la publicité qui en est faite.
Il l'est également par la dépossession entre les mains du créancier ou d'un tiers convenu du bien qui en fait
l'objet.
Lorsque le gage a été régulièrement publié, les ayants cause à titre particulier du constituant ne peuvent se
prévaloir de l'article 2276.
2338 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 11 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le gage est publié par une inscription sur un registre spécial dont les modalités sont réglées par décret en
Conseil d'Etat.
Le constituant ne peut exiger la radiation de l'inscription ou la restitution du bien gagé qu'après avoir
entièrement payé la dette garantie en principal, intérêts et frais.
Lorsqu'un même bien fait l'objet de plusieurs gages successifs sans dépossession, le rang des créanciers est
réglé par l'ordre de leur inscription.
Lorsqu'un bien donné en gage sans dépossession fait ultérieurement l'objet d'un gage avec dépossession, le
droit de préférence du créancier gagiste antérieur est opposable au créancier gagiste postérieur lorsqu'il est
régulièrement publié nonobstant le droit de rétention de ce dernier.
2341 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 11 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Lorsque le gage avec dépossession a pour objet des choses fongibles, le créancier doit les tenir séparées des
choses de même nature qui lui appartiennent. A défaut, le constituant peut se prévaloir des dispositions du
premier alinéa de l'article 2344.
Si la convention dispense le créancier de cette obligation, il acquiert la propriété des choses gagées à charge
de restituer la même quantité de choses équivalentes.
Lorsque le gage sans dépossession a pour objet des choses fongibles, le constituant peut les aliéner si la
convention le prévoit à charge de les remplacer par la même quantité de choses équivalentes.
2343 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 11 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le constituant doit rembourser au créancier ou au tiers convenu les dépenses utiles ou nécessaires que celui-
ci a faites pour la conservation du gage.
2344 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 11 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Lorsque le gage est constitué avec dépossession, le constituant peut réclamer la restitution du bien gagé,
sans préjudice de dommages-intérêts, si le créancier ou le tiers convenu ne satisfait pas à son obligation de
conservation du gage.
Lorsque le gage est constitué sans dépossession, le créancier peut se prévaloir de la déchéance du terme de
la dette garantie ou solliciter un complément de gage si le constituant ne satisfait pas à son obligation de
conservation du gage.
Sauf convention contraire, lorsque le détenteur du bien gagé est le créancier de la dette garantie, il perçoit les
fruits de ce bien et les impute sur les intérêts ou, à défaut, sur le capital de la dette.
2346 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 11 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
A défaut de paiement de la dette garantie, le créancier peut faire ordonner en justice la vente du bien gagé.
Cette vente a lieu selon les modalités prévues par les procédures civiles d'exécution sans que la convention
de gage puisse y déroger.
2347 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 11 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le créancier peut aussi faire ordonner en justice que le bien lui demeurera en paiement.
Lorsque la valeur du bien excède le montant de la dette garantie, la somme égale à la différence est versée au
débiteur ou, s'il existe d'autres créanciers gagistes, est consignée.
2348 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 11 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Il peut être convenu, lors de la constitution du gage ou postérieurement, qu'à défaut d'exécution de l'obligation
garantie le créancier deviendra propriétaire du bien gagé.
La valeur du bien est déterminée au jour du transfert par un expert désigné à l'amiable ou judiciairement, à
défaut de cotation officielle du bien sur un marché organisé au sens du code monétaire et financier. Toute
clause contraire est réputée non écrite.
Lorsque cette valeur excède le montant de la dette garantie, la somme égale à la différence est versée au débiteur
ou, s'il existe d'autres créanciers gagistes, est consignée.
Le gage est indivisible nonobstant la divisibilité de la dette entre les héritiers du débiteur ou ceux du créancier.
L'héritier du débiteur qui a payé sa portion de dette ne peut demander la restitution de sa portion dans le gage
tant que la dette n'est pas entièrement acquittée.
Réciproquement, l'héritier du créancier, qui a reçu sa portion de créance, ne peut remettre le gage au préjudice
de ceux de ses cohéritiers qui ne sont pas payés.
Le dépôt ou la consignation de sommes, effets ou valeurs, ordonné judiciairement à titre de garantie ou à titre
conservatoire, emporte affectation spéciale et droit de préférence au sens de l'article 2333.
Lorsqu'il porte sur un véhicule terrestre à moteur ou une remorque immatriculés, le gage est opposable aux
tiers par la déclaration qui en est faite à l'autorité administrative dans les conditions fixées par décret en Conseil
d'Etat.
Par la délivrance du reçu de la déclaration, le créancier gagiste sera réputé avoir conservé le bien remis en
gage en sa possession.
La réalisation du gage est soumise, quelle que soit la qualité du débiteur, aux règles prévues aux articles 2346
à 2348.
Les dispositions du présent chapitre ne font pas obstacle à l'application des règles particulières prévues en
matière commerciale ou en faveur des établissements de prêt sur gage autorisés.
2355 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 12 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le nantissement est l'affectation, en garantie d'une obligation, d'un bien meuble incorporel ou d'un ensemble
de biens meubles incorporels, présents ou futurs.
Chapitre III : Du nantissement de meubles incorporels.
p.408 2356 Code civil
Lorsque le nantissement a pour objet une créance future, le créancier nanti acquiert un droit sur la créance
dès la naissance de celle-ci.
2358 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 12 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le nantissement s'étend aux accessoires de la créance à moins que les parties n'en conviennent autrement.
Lorsque le nantissement porte sur un compte, la créance nantie s'entend du solde créditeur, provisoire ou
définitif, au jour de la réalisation de la sûreté sous réserve de la régularisation des opérations en cours, selon
les modalités prévues par les procédures civiles d'exécution.
Sous cette même réserve, au cas d'ouverture d'une procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire, de
liquidation judiciaire ou d'une procédure de traitement des situations de surendettement des particuliers contre
le constituant, les droits du créancier nanti portent sur le solde du compte à la date du jugement d'ouverture.
Le nantissement d'une créance, présente ou future, prend effet entre les parties et devient opposable aux tiers
à la date de l'acte.
Pour être opposable au débiteur de la créance nantie, le nantissement de créance doit lui être notifié ou ce
dernier doit intervenir à l'acte.
A défaut, seul le constituant reçoit valablement paiement de la créance.
Après notification, seul le créancier nanti reçoit valablement paiement de la créance donnée en nantissement
tant en capital qu'en intérêts.
Chacun des créanciers, les autres dûment appelés, peut en poursuivre l'exécution.
Les sommes payées au titre de la créance nantie s'imputent sur la créance garantie lorsqu'elle est échue.
Dans le cas contraire, le créancier nanti les conserve à titre de garantie sur un compte ouvert auprès d'un
établissement habilité à les recevoir à charge pour lui de les restituer si l'obligation garantie est exécutée. En
cas de défaillance du débiteur de la créance garantie et huit jours après une mise en demeure restée sans effet,
le créancier affecte les fonds au remboursement de sa créance dans la limite des sommes impayées.
En cas de défaillance de son débiteur, le créancier nanti peut se faire attribuer, par le juge ou dans les conditions
prévues par la convention, la créance donnée en nantissement ainsi que tous les droits qui s'y rattachent.
Il peut également attendre l'échéance de la créance nantie.
S'il a été payé au créancier nanti une somme supérieure à la dette garantie, celui-ci doit la différence au
constituant.
2367
La propriété d'un bien peut être retenue en garantie par l'effet d'une clause de réserve de propriété qui suspend
l'effet translatif d'un contrat jusqu'au complet paiement de l'obligation qui en constitue la contrepartie.
La propriété ainsi réservée est l'accessoire de la créance dont elle garantit le paiement.
2368
2369
La propriété réservée d'un bien fongible peut s'exercer, à concurrence de la créance restant due, sur des biens
de même nature et de même qualité détenus par le débiteur ou pour son compte.
2370
L'incorporation d'un meuble faisant l'objet d'une réserve de propriété à un autre bien ne fait pas obstacle aux
droits du créancier lorsque ces biens peuvent être séparés sans subir de dommage.
2371
A défaut de complet paiement à l'échéance, le créancier peut demander la restitution du bien afin de recouvrer
le droit d'en disposer.
La valeur du bien repris est imputée, à titre de paiement, sur le solde de la créance garantie.
Lorsque la valeur du bien repris excède le montant de la dette garantie encore exigible, le créancier doit au
débiteur une somme égale à la différence.
2372
Le droit de propriété se reporte sur la créance du débiteur à l'égard du sous-acquéreur ou sur l'indemnité
d'assurance subrogée au bien.
2372-1
La propriété d'un bien mobilier ou d'un droit peut être cédée à titre de garantie d'une obligation en vertu d'un
contrat de fiducie conclu en application des articles 2011 à 2030.
Par dérogation à l'article 2029, le décès du constituant personne physique ne met pas fin au contrat de fiducie
constitué en application de la présente section.
2372-2
En cas de fiducie conclue à titre de garantie, le contrat mentionne à peine de nullité, outre les dispositions
prévues à l'article 2018, la dette garantie et la valeur estimée du bien ou du droit transféré dans le patrimoine
fiduciaire.
2372-3
A défaut de paiement de la dette garantie et sauf stipulation contraire du contrat de fiducie, le fiduciaire,
lorsqu'il est le créancier, acquiert la libre disposition du bien ou du droit cédé à titre de garantie.
Lorsque le fiduciaire n'est pas le créancier, ce dernier peut exiger de lui la remise du bien, dont il peut alors
librement disposer, ou, si le contrat de fiducie le prévoit, la vente du bien ou du droit cédé et la remise de
tout ou partie du prix.
La valeur du bien ou du droit cédé est déterminée par un expert désigné à l'amiable ou judiciairement, sauf si
elle résulte d'une cotation officielle sur un marché organisé au sens du code monétaire et financier ou si le bien
est une somme d'argent. Toute clause contraire est réputée non écrite.
2372-4
Si le bénéficiaire de la fiducie a acquis la libre disposition du bien ou du droit cédé en application de l'article
2372-3, il verse au constituant, lorsque la valeur mentionnée au dernier alinéa de cet article excède le montant
de la dette garantie, une somme égale à la différence entre cette valeur et le montant de la dette, sous réserve
du paiement préalable des dettes nées de la conservation ou de la gestion du patrimoine fiduciaire.
Sous la même réserve, si le fiduciaire procède à la vente du bien ou du droit cédé en application du contrat
de fiducie, il restitue au constituant la part du produit de cette vente excédant, le cas échéant, la valeur de la
dette garantie.
2372-5
La propriété cédée en application de l'article 2372-1 peut être ultérieurement affectée à la garantie de dettes
autres que celles mentionnées par l'acte constitutif pourvu que celui-ci le prévoie expressément.
Le constituant peut l'offrir en garantie, non seulement au créancier originaire, mais aussi à un nouveau
créancier, encore que le premier n'ait pas été payé. Lorsque le constituant est une personne physique, le
patrimoine fiduciaire ne peut alors être affecté en garantie d'une nouvelle dette que dans la limite de sa valeur
estimée au jour de la recharge.
A peine de nullité, la convention de rechargement établie selon les dispositions de l'article 2372-2 est
enregistrée sous la forme prévue à l'article 2019. La date d'enregistrement détermine, entre eux, le rang des
créanciers.
Les dispositions du présent article sont d'ordre public et toute clause contraire à celles-ci est réputée non écrite.
2373
Les sûretés sur les immeubles sont les privilèges, le gage immobilier et les hypothèques.
La propriété de l'immeuble peut également être retenue ou cédée en garantie.
6° Les créanciers du défunt et les légataires de sommes d'argent sur les immeubles de la succession, ainsi que
les créanciers personnels de l'héritier sur les immeubles de ce dernier, pour la garantie des droits qu'ils tiennent
de l'article 878 ;
7° Les accédants à la propriété titulaires d'un contrat de location-accession régi par la loi n° 84-595 du 12 juillet
1984 définissant la location-accession à la propriété immobilière sur l'immeuble faisant l'objet du contrat, pour
la garantie des droits qu'ils tiennent de ce contrat ;
8° L'Etat, la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, selon le
cas, pour la garantie des créances nées de l'application des articles L. 123-3, L. 129-2, L. 129-4, L. 511-2, L.
511-4 ou L. 521-3-2 du code de la construction de l'habitation ou des articles L. 1331-29-1 ou L. 1331-30 du
code de la santé publique.
2375
Lorsqu'à défaut de mobilier les créanciers privilégiés énoncés en l'article précédent se présentent pour être
payés sur le prix d'un immeuble en concurrence avec les autres créanciers privilégiés sur l'immeuble, ils priment
ces derniers et exercent leurs droits dans l'ordre indiqué audit article.
2377
Entre les créanciers, les privilèges ne produisent d'effet à l'égard des immeubles qu'autant qu'ils sont rendus
publics par une inscription au fichier immobilier, de la manière déterminée par les articles suivants et par les
articles 2426 et 2428.
2378 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Sont exceptées de la formalité de l'inscription les créances énumérées à l'article 2375 et les créances du syndicat
de copropriétaires énumérées à l'article 2374.
2379 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le vendeur privilégié, ou le prêteur qui a fourni les deniers pour l'acquisition d'un immeuble, conserve son
privilège par une inscription qui doit être prise, à sa diligence, en la forme prévue aux articles 2426 et 2428,
et dans le délai de deux mois à compter de l'acte de vente ; le privilège prend rang à la date dudit acte.
L'action résolutoire établie par l'article 1654 ne peut être exercée après l'extinction du privilège du vendeur,
ou à défaut d'inscription de ce privilège dans le délai ci-dessus imparti, au préjudice des tiers qui ont acquis
les droits sur l'immeuble du chef de l'acquéreur et qui les ont publiés.
2380 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Dans le cas de vente d'un immeuble à construire conclue à terme conformément à l'article 1601-2, le privilège
du vendeur ou celui du prêteur de deniers prend rang à la date de l'acte de vente si l'inscription est prise avant
l'expiration d'un délai de deux mois à compter de la constatation par acte authentique de l'achèvement de
l'immeuble.
Le cohéritier ou copartageant conserve son privilège sur les biens de chaque lot ou sur le bien licité pour les
soulte et retour de lots ou pour le prix de la licitation, par l'inscription faite à sa diligence sur chacun des
immeubles en la forme prévue aux articles 2426 et 2428, et dans un délai de deux mois à dater de l'acte de
partage ou de l'adjudication par licitation ou de l'acte fixant l'indemnité prévue par l'article 924 du présent
code ; le privilège prend rang à la date dudit acte ou adjudication.
2382 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les architectes, entrepreneurs, maçons et autres ouvriers employés pour édifier, reconstruire ou réparer des
bâtiments, canaux, ou autres ouvrages, et ceux qui ont, pour les payer et rembourser, prêté les deniers dont
l'emploi a été constaté conservent par la double inscription faite :
1° Du procès-verbal qui constate l'état des lieux ;
2° Du procès-verbal de réception, leur privilège à la date de l'inscription du premier procès-verbal.
Les créanciers du défunt et les légataires de sommes d'argent, ainsi que les créanciers personnels de l'héritier,
conservent leur privilège par une inscription sur chacun des immeubles visés au 6° de l'article 2374, en la
forme prévue aux articles 2426 et 2428 et dans les quatre mois de l'ouverture de la succession. Le privilège
prend rang à la date de cette ouverture.
2384 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les accédants à la propriété conservent leur privilège par une inscription prise à leur diligence sur l'immeuble
faisant l'objet du contrat de location-accession, en la forme prévue aux articles 2426 et 2428 et dans un délai
de deux mois à compter de la signature de ce contrat ; le privilège prend rang à la date dudit contrat.
2384-1
Chapitre Ier : Des privilèges immobiliers
p.414 2384-2 Code civil
2384-2
Par dérogation à l'article 2384-1, le privilège peut également être conservé par la seule inscription du titre de
recouvrement, à concurrence de sa valeur.
Dans ce cas pour les créances nées de l'application de l'article L. 521-3-2 du code de la construction et de
l'habitation, du I de l'article L. 511-2 du même code ou du I de l'article L. 1331-28 du code de la santé publique
lorsque la démolition du bâtiment déclaré insalubre ou menaçant ruine a été ordonnée, le privilège prend rang à
compter de l'émission du titre s'il est présenté à l'inscription dans un délai de deux mois à compter de l'émission.
Lorsque les mesures prescrites par l'arrêté ou la mise en demeure mentionnés au 1° de l'article 2384-1 ont
été exécutées par le propriétaire ou l'exploitant, la publication à leurs frais d'un arrêté de mainlevée avant
l'inscription du titre de recouvrement prévue au 2° du même article emporte caducité de la première inscription.
Mention est faite de la radiation résultant de cette caducité en marge de l'inscription, aux frais du propriétaire
ou de l'exploitant.
La radiation de la seconde inscription ne peut intervenir que conformément aux dispositions des articles 2440
et suivants.
Les cessionnaires de ces diverses créances privilégiées exercent tous les mêmes droits que les cédants en leurs
lieu et place.
2386 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les hypothèques inscrites sur les immeubles affectés à la garantie des créances privilégiées, pendant le délai
accordé par les articles 2379, 2381 et 2383 pour requérir l'inscription du privilège, ne peuvent préjudicier aux
créanciers privilégiés.
Toutes créances privilégiées soumises à la formalité de l'inscription, à l'égard desquelles les conditions
ci-dessus prescrites pour conserver le privilège n'ont pas été accomplies, ne cessent pas néanmoins d'être
hypothécaires, mais l'hypothèque ne prend rang, à l'égard des tiers, que de la date des inscriptions.
2387
Le gage immobilier est l'affectation d'un immeuble en garantie d'une obligation ; il emporte dépossession de
celui qui le constitue.
2388
Les dispositions relatives à l'hypothèque conventionnelle prévues au dernier alinéa de l'article 2397 et aux
articles 2413, 2414, 2416, 2417 et 2421 sont applicables au gage immobilier.
Le sont également les dispositions relatives aux effets de l'hypothèque prévues aux articles 2458 à 2460.
Le créancier perçoit les fruits de l'immeuble affecté en garantie à charge de les imputer sur les intérêts, s'il en
est dû, et subsidiairement sur le capital de la dette.
Il est tenu, à peine de déchéance, de pourvoir à la conservation et à l'entretien de l'immeuble et peut y employer
les fruits perçus avant de les imputer sur la dette. Il peut à tout moment se soustraire à cette obligation en
restituant le bien à son propriétaire.
Le créancier peut, sans en perdre la possession, donner l'immeuble à bail, soit à un tiers, soit au débiteur lui-
même.
2392
Les droits du créancier titulaire d'un droit de gage immobilier s'éteignent notamment :
1° Par l'extinction de l'obligation principale ;
2° Par la restitution anticipée de l'immeuble à son propriétaire.
2393 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
L'hypothèque est un droit réel sur les immeubles affectés à l'acquittement d'une obligation.
Elle est, de sa nature, indivisible, et subsiste en entier sur tous les immeubles affectés, sur chacun et sur chaque
portion de ces immeubles.
Elle les suit dans quelques mains qu'ils passent.
L'hypothèque n'a lieu que dans les cas et suivant les formes autorisés par la loi.
2395 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
2396 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
2397 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
2398 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Il n'est rien innové par le présent code aux dispositions des lois maritimes concernant les navires et bâtiments
de mer.
2400 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Indépendamment des hypothèques légales résultant d'autres codes ou de lois particulières, les droits et créances
auxquels l'hypothèque légale est attribuée sont :
1° Ceux d'un époux, sur les biens de l'autre ;
2° Ceux des mineurs ou majeurs en tutelle, sur les biens du tuteur ou de l'administrateur légal ;
3° Ceux de l'Etat, des départements, des communes et des établissements publics, sur les biens des receveurs
et administrateurs comptables ;
4° Ceux du légataire, sur les biens de la succession, en vertu de l'article 1017 ;
5° Ceux énoncés en l'article 2331, 2°, 3°, 5°, 6°, 7° et 8°.
2401 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Sous réserve tant des exceptions résultant du présent code, d'autres codes ou de lois particulières que du droit
pour le débiteur de se prévaloir des dispositions des articles 2444 et suivants, le créancier bénéficiaire d'une
hypothèque légale peut inscrire son droit sur tous les immeubles appartenant actuellement à son débiteur, sauf
à se conformer aux dispositions de l'article 2426.
Il peut, sous les mêmes réserves, prendre les inscriptions complémentaires sur les immeubles entrés, par la
suite, dans le patrimoine de son débiteur.
2402 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Quand les époux ont stipulé la participation aux acquêts, la clause, sauf convention contraire, confère de plein
droit à l'un et à l'autre la faculté d'inscrire l'hypothèque légale pour la sûreté de la créance de participation.
L'inscription pourra être prise avant la dissolution du régime matrimonial, mais elle n'aura d'effet qu'à compter
de cette dissolution et à condition que les immeubles sur lesquels elle porte existent à cette date dans le
patrimoine de l'époux débiteur.
En cas de liquidation anticipée, l'inscription antérieure à la demande a effet du jour de celle-ci, l'inscription
postérieure n'ayant effet que de sa date ainsi qu'il est dit à l'article 2425.
L'inscription pourra également être prise dans l'année qui suivra la dissolution du régime matrimonial ; elle
aura alors effet de sa date.
Hors le cas de la participation aux acquêts, l'hypothèque légale ne peut être inscrite que par l'intervention de
justice, ainsi qu'il est expliqué au présent article et à l'article suivant.
Si l'un des époux introduit une demande en justice tendant à faire constater une créance contre son conjoint
ou les héritiers de celui-ci, il peut, dès l'introduction de la demande, requérir une inscription provisoire de son
hypothèque légale, en présentant l'original de l'assignation signifiée, ainsi qu'un certificat du greffier qui atteste
que la juridiction est saisie de l'affaire. Le même droit lui appartient en cas de demande reconventionnelle, sur
présentation d'une copie des conclusions.
L'inscription est valable trois ans et renouvelable. Elle est soumise aux règles des chapitres IV et suivants du
présent titre.
Si la demande est admise, la décision est mentionnée, à la diligence de l'époux demandeur, en marge de
l'inscription provisoire, à peine de nullité de cette inscription, dans le mois à dater du jour où elle est devenue
définitive. Elle forme le titre d'une inscription définitive qui se substitue à l'inscription provisoire, et dont le
rang est fixé à la date de celle-ci. Lorsque le montant du capital de la créance allouée et de ses accessoires
excède celui des sommes que conserve l'inscription provisoire, l'excédent ne peut être conservé que par une
inscription prise conformément aux dispositions de l'article 2428 et ayant effet de sa date, ainsi qu'il est dit
à l'article 2425.
Si la demande est entièrement rejetée, le tribunal, à la requête de l'époux défendeur, ordonne la radiation de
l'inscription provisoire.
2404 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Pareillement si, pendant le mariage, il y a lieu de transférer d'un époux à l'autre l'administration de certains
biens, par application de l'article 1426 ou de l'article 1429, le tribunal, soit dans le jugement même qui ordonne
le transfert, soit dans un jugement postérieur, peut décider qu'une inscription de l'hypothèque légale sera prise
sur les immeubles du conjoint qui aura la charge d'administrer. Dans l'affirmative, il fixe la somme pour laquelle
il sera pris inscription et désigne les immeubles qui en seront grevés. Dans la négative, il peut, toutefois, décider
que l'inscription de l'hypothèque sera remplacée par la constitution d'un gage, dont il détermine lui-même les
conditions.
Si, par la suite, des circonstances nouvelles paraissent l'exiger, le tribunal peut toujours décider, par jugement,
qu'il sera pris, soit une première inscription, soit des inscriptions complémentaires ou qu'un gage sera constitué.
Les inscriptions prévues par le présent article sont prises et renouvelées à la requête du ministère public.
2405 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Quand l'hypothèque légale a été inscrite par application des articles 2402 ou 2403, et sauf clause expresse du
contrat de mariage l'interdisant, l'époux bénéficiaire de l'inscription peut consentir, au profit des créanciers de
l'autre époux ou de ses propres créanciers, une cession de son rang ou une subrogation dans les droits résultant
de son inscription.
Il en est ainsi même en ce qui concerne l'hypothèque légale ou éventuellement l'hypothèque judiciaire,
garantissant la pension alimentaire allouée ou susceptible d'être allouée à un époux, pour lui ou pour ses enfants.
Si l'époux bénéficiaire de l'inscription, en refusant de consentir une cession de rang ou subrogation, empêche
l'autre époux de faire une constitution d'hypothèque qu'exigerait l'intérêt de la famille ou s'il est hors d'état de
manifester sa volonté, les juges pourront autoriser cette cession de rang ou subrogation aux conditions qu'ils
estimeront nécessaires à la sauvegarde des droits de l'époux intéressé. Ils ont les mêmes pouvoirs lorsque le
contrat de mariage comporte la clause visée au premier alinéa.
2406 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Quand l'hypothèque a été inscrite par application de l'article 2404, la cession de rang ou la subrogation ne peut
résulter, pendant la durée du transfert d'administration, que d'un jugement du tribunal qui a ordonné ce transfert.
Dès la cessation du transfert d'administration, la cession de rang ou la subrogation peut être faite dans les
conditions prévues à l'article 2405.
2407 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les jugements pris en application des deux articles précédents sont rendus dans les formes réglées par le code
de procédure civile.
Sous réserve des dispositions de l'article 2403, l'hypothèque légale des époux est soumise, pour le
renouvellement des inscriptions, aux règles de l'article 2434.
2408 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les dispositions des articles 2402 à 2407 sont portées à la connaissance des époux ou futurs époux dans les
conditions fixées par un décret.
A l'ouverture de toute tutelle, le conseil de famille ou, à défaut le juge, après avoir entendu le tuteur, décide si
une inscription doit être requise sur les immeubles du tuteur. Dans l'affirmative, il fixe la somme pour laquelle
il sera pris inscription et désigne les immeubles qui en seront grevés. Dans la négative, il peut, toutefois, décider
que l'inscription de l'hypothèque sera remplacée par la constitution d'un gage, dont il détermine lui-même les
conditions.
Au cours de la tutelle, le conseil de famille ou, à défaut, le juge peut toujours ordonner, lorsque les intérêts
du mineur ou du majeur en tutelle paraissent l'exiger, qu'il sera pris, soit une première inscription, soit des
inscriptions complémentaires, ou qu'un gage sera constitué.
Les inscriptions prévues par le présent article sont prises à la requête du greffier du juge des tutelles, et les
frais en sont imputés au compte de la tutelle.
Le pupille, après sa majorité ou son émancipation, ou le majeur en tutelle, après la mainlevée de la tutelle
des majeurs, peut requérir, dans le délai d'un an, l'inscription de son hypothèque légale ou une inscription
complémentaire.
Ce droit peut, en outre, être exercé par les héritiers du pupille ou du majeur en tutelle dans le même délai, et,
au cas de décès de la personne protégée avant cessation de la tutelle ou mainlevée de la tutelle des majeurs,
dans l'année du décès.
2411 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Pendant la minorité et la tutelle des majeurs, l'inscription prise en vertu de l'article 2409 doit être renouvelée,
conformément à l'article 2434 du code civil, par le greffier du tribunal d'instance.
L'hypothèque judiciaire résulte des jugements soit contradictoires, soit par défaut, définitifs ou provisoires, en
faveur de celui qui les a obtenus.
Elle résulte également des sentences arbitrales revêtues de l'exequatur ainsi que des décisions judiciaires
rendues en pays étrangers et déclarées exécutoires par un tribunal français.
Sous réserve du droit pour le débiteur de se prévaloir, soit en cours d'instance, soit à tout autre moment, des
dispositions des articles 2444 et suivants, le créancier qui bénéficie d'une hypothèque judiciaire peut inscrire
son droit sur tous les immeubles appartenant actuellement à son débiteur, sauf à se conformer aux dispositions
de l'article 2426. Il peut, sous les mêmes réserves, prendre des inscriptions complémentaires sur les immeubles
entrés par la suite dans le patrimoine de son débiteur.
2413 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les hypothèques conventionnelles ne peuvent être consenties que par ceux qui ont la capacité d'aliéner les
immeubles qu'ils y soumettent.
Ceux qui n'ont sur l'immeuble qu'un droit suspendu par une condition, ou résoluble dans certains cas, ou sujet
à rescision, ne peuvent consentir qu'une hypothèque soumise aux mêmes conditions ou à la même rescision.
L'hypothèque d'un immeuble indivis conserve son effet quel que soit le résultat du partage si elle a été consentie
par tous les indivisaires. Dans le cas contraire, elle ne conserve son effet que dans la mesure où l'indivisaire
qui l'a consentie est, lors du partage, alloti du ou de ces immeubles indivis ou, lorsque l'immeuble est licité à
un tiers, si cet indivisaire est alloti du prix de la licitation.
L'hypothèque d'une quote-part dans un ou plusieurs immeubles indivis ne conserve son effet que dans la mesure
où l'indivisaire qui l'a consentie est, lors du partage, alloti du ou de ces immeubles indivis ; elle le conserve
alors dans toute la mesure de cet allotissement sans être limitée à la quote-part qui appartenait à l'indivisaire
qui l'a consentie ; lorsque l'immeuble est licité à un tiers, elle le conserve également si cet indivisaire est alloti
du prix de la licitation.
2415 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les biens des mineurs, des majeurs en tutelle, et ceux des absents, tant que la possession n'en est déférée que
provisoirement, ne peuvent être hypothéqués que pour les causes et dans les formes établies par la loi, ou en
vertu de jugements.
2417 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les contrats passés en pays étranger ne peuvent donner d'hypothèque sur les biens de France, s'il n'y a des
dispositions contraires à ce principe dans les lois politiques ou dans les traités.
2418 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
La constitution d'une hypothèque conventionnelle n'est valable que si le titre authentique constitutif de
la créance ou un acte authentique postérieur déclare spécialement la nature et la situation de chacun des
immeubles sur lesquels l'hypothèque est consentie, ainsi qu'il est dit à l'article 2426 ci-après.
L'hypothèque ne peut, en principe, être consentie que sur des immeubles présents.
Par exception à l'article précédent, l'hypothèque peut être consentie sur des immeubles à venir dans les cas
et conditions ci-après :
1° Celui qui ne possède pas d'immeubles présents et libres ou qui n'en possède pas en quantité suffisante pour
la sûreté de la créance peut consentir que chacun de ceux qu'il acquerra par la suite sera affecté au paiement
de celle-ci au fur et à mesure de leur acquisition ;
2° Celui dont l'immeuble présent assujetti à l'hypothèque a péri ou subi des dégradations telles qu'il est devenu
insuffisant pour la sûreté de la créance le peut pareillement, sans préjudice du droit pour le créancier de
poursuivre dès à présent son remboursement ;
3° Celui qui possède un droit actuel lui permettant de construire à son profit sur le fonds d'autrui peut
hypothéquer les bâtiments dont la construction est commencée ou simplement projetée ; en cas de destruction
de ceux-ci, l'hypothèque est reportée de plein droit sur les nouvelles constructions édifiées au même
emplacement.
2421 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
L'hypothèque peut être consentie pour sûreté d'une ou plusieurs créances, présentes ou futures. Si elles sont
futures, elles doivent être déterminables.
La cause en est déterminée dans l'acte.
L'hypothèque constituée à des fins professionnelles par une personne physique ou morale peut être
ultérieurement affectée à la garantie de créances professionnelles autres que celles mentionnées dans l'acte
constitutif pourvu que celui-ci le prévoie expressément.
Le constituant peut alors l'offrir en garantie, dans la limite de la somme prévue dans l'acte constitutif et
mentionnée à l'article 2423, non seulement au créancier originaire, mais aussi à un nouveau créancier encore
que le premier n'ait pas été payé.
La convention de rechargement qu'il passe soit avec le créancier originaire, soit avec le nouveau créancier
revêt la forme notariée.
Elle est publiée, sous la forme prévue à l'article 2430, à peine d'inopposabilité aux tiers.
Sa publication détermine le rang des créanciers bénéficiaires de la même hypothèque.
Sans préjudice du second alinéa de l'article 2424, le présent article est d'ordre public et toute clause contraire
à celui-ci est réputée non écrite.
L'hypothèque est toujours consentie, pour le capital, à hauteur d'une somme déterminée que l'acte notarié
mentionne à peine de nullité. Le cas échéant, les parties évaluent à cette fin les rentes, prestations et droits
indéterminés, éventuels ou conditionnels. Si la créance est assortie d'une clause de réévaluation, la garantie
s'étend à la créance réévaluée, pourvu que l'acte le mentionne.
L'hypothèque s'étend de plein droit aux intérêts et autres accessoires.
Lorsqu'elle est consentie pour sûreté d'une ou plusieurs créances futures et pour une durée indéterminée, le
constituant peut à tout moment la résilier sauf pour lui à respecter un préavis de trois mois. Une fois résiliée,
elle ne demeure que pour la garantie des créances nées antérieurement.
L'hypothèque est transmise de plein droit avec la créance garantie. Le créancier hypothécaire peut subroger
un autre créancier dans l'hypothèque et conserver sa créance.
Il peut aussi, par une cession d'antériorité, céder son rang d'inscription à un créancier de rang postérieur dont
il prend la place.
2425
Entre les créanciers, l'hypothèque, soit légale, soit judiciaire, soit conventionnelle, n'a rang que du jour de
l'inscription prise par le créancier au fichier immobilier, dans la forme et de la manière prescrites par la loi.
Lorsque plusieurs inscriptions sont requises le même jour relativement au même immeuble, celle qui est requise
en vertu du titre portant la date la plus ancienne est réputée d'un rang antérieur, quel que soit l'ordre qui résulte
du registre prévu à l'article 2453.
Toutefois, les inscriptions de séparations de patrimoine prévues par l'article 2383, dans le cas visé au second
alinéa de l'article 2386, ainsi que celles des hypothèques légales prévues à l'article 2400, 1°, 2° et 3°, sont
réputées d'un rang antérieur à celui de toute inscription d'hypothèque judiciaire ou conventionnelle prise le
même jour.
Si plusieurs inscriptions sont prises le même jour relativement au même immeuble, soit en vertu de titres
prévus au deuxième alinéa mais portant la même date, soit au profit de requérants titulaires du privilège et
des hypothèques visés par le troisième alinéa, les inscriptions viennent en concurrence quel que soit l'ordre
du registre susvisé.
L'inscription de l'hypothèque légale du Trésor ou d'une hypothèque judiciaire conservatoire est réputée d'un
rang antérieur à celui conféré à la convention de rechargement lorsque la publicité de cette convention est
postérieure à l'inscription de cette hypothèque.
Les dispositions du cinquième alinéa s'appliquent à l'inscription de l'hypothèque légale des organismes
gestionnaires d'un régime obligatoire de protection sociale.
L'ordre de préférence entre les créanciers privilégiés ou hypothécaires et les porteurs de warrants, dans la
mesure où ces derniers sont gagés sur des biens réputés immeubles, est déterminé par les dates auxquelles les
titres respectifs ont été publiés, la publicité des warrants demeurant soumise aux lois spéciales qui les régissent.
2426
Les créanciers privilégiés ou hypothécaires ne peuvent prendre utilement inscription sur le précédent
propriétaire, à partir de la publication de la mutation opérée au profit d'un tiers. Nonobstant cette publication,
le vendeur, le prêteur de deniers pour l'acquisition et le copartageant peuvent utilement inscrire, dans les délais
prévus aux articles 2379 et 2381, les privilèges qui leur sont conférés par l'article 2374.
L'inscription ne produit aucun effet entre les créanciers d'une succession si elle n'a été faite par l'un d'eux
que depuis le décès, dans le cas où la succession n'est acceptée qu'à concurrence de l'actif net ou est déclarée
vacante. Toutefois, les privilèges reconnus au vendeur, au prêteur de deniers pour l'acquisition, au copartageant,
ainsi qu'aux créanciers et légataires du défunt, peuvent être inscrits dans les délais prévus aux articles 2379,
2381 et 2383, nonobstant l'acceptation à concurrence de l'actif net ou la vacance de la succession.
En cas de saisie immobilière ou de procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation
judiciaire ou encore en cas de procédure de traitement des situations de surendettement des particuliers,
l'inscription des privilèges et hypothèques produit les effets réglés par les dispositions du titre XIX du livre III
du présent code et par celles des titres II, III ou IV du livre VI du code de commerce.
Dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, en cas d'exécution forcée immobilière,
l'inscription des privilèges et hypothèques produit les effets réglés par les dispositions de la loi du 1 juin 1924.
2428
L'inscription des privilèges et hypothèques est opérée par le service chargé de la publicité foncière sur le dépôt
de deux bordereaux datés, signés et certifiés conformes entre eux par le signataire du certificat d'identité prévu
aux articles 5 et 6 du décret du 4 janvier 1955 ; un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions de forme
auxquelles le bordereau destiné à être conservé par ce service doit satisfaire. Au cas où l'inscrivant ne se serait
pas servi d'une formule réglementaire, le service chargé de la publicité foncière accepterait cependant le dépôt,
sous réserve des dispositions de l'avant-dernier alinéa du présent article.
Toutefois, pour l'inscription des hypothèques et sûretés judiciaires, le créancier présente en outre, soit par lui-
même, soit par un tiers, audit service :
1° L'original, une expédition authentique ou un extrait littéral de la décision judiciaire donnant naissance à
l'hypothèque, lorsque celle-ci résulte des dispositions de l'article 2123 ;
2° L'autorisation du juge, la décision judiciaire ou le titre pour les sûretés judiciaires conservatoires.
Chacun des bordereaux contient exclusivement les indications et mentions fixées par décret en Conseil d'Etat.
Le dépôt est refusé :
1° A défaut de présentation du titre générateur de la sûreté pour les hypothèques et sûretés judiciaires ;
2° A défaut de la mention visée de la certification de l'identité des parties prescrite par les articles 5 et 6 du
décret du 4 janvier 1955, ou si les immeubles ne sont pas individuellement désignés, avec indication de la
commune où ils sont situés.
Si le service chargé de la publicité foncière, après avoir accepté le dépôt, constate l'omission d'une des mentions
prescrites, ou une discordance entre, d'une part, les énonciations relatives à l'identité des parties ou à la
désignation des immeubles contenues dans le bordereau, et, d'autre part, ces mêmes énonciations contenues
dans les bordereaux ou titres déjà publiés depuis le 1 janvier 1956, la formalité est rejetée, à moins que le
requérant ne régularise le bordereau ou qu'il ne produise les justifications établissant son exactitude, auxquels
cas la formalité prend rang à la date de la remise du bordereau constatée au registre de dépôts.
La formalité est également rejetée lorsque les bordereaux comportent un montant de créance garantie supérieur
à celui figurant dans le titre pour les hypothèques et sûretés judiciaires ainsi que, dans l'hypothèse visée
au premier alinéa du présent article, si le requérant ne substitue pas un nouveau bordereau sur formule
réglementaire au bordereau irrégulier en la forme.
Le décret prévu ci-dessus détermine les modalités du refus du dépôt ou du rejet de la formalité.
Pour les besoins de leur inscription, les privilèges et hypothèques portant sur des lots dépendant d'un immeuble
soumis au statut de la copropriété sont réputés ne pas grever la quote-part de parties communes comprise dans
ces lots.
Néanmoins, les créanciers inscrits exercent leurs droits sur ladite quote-part prise dans sa consistance au
moment de la mutation dont le prix forme l'objet de la distribution ; cette quote-part est tenue pour grevée des
mêmes sûretés que les parties privatives et de ces seules sûretés.
2430
Sont publiées au fichier immobilier, sous forme de mentions en marge des inscriptions existantes, les
subrogations aux privilèges et hypothèques, mainlevées, réductions, cessions d'antériorité et transferts qui ont
été consentis, prorogations de délais, changements de domicile et, d'une manière générale, toutes modifications,
notamment dans la personne du créancier bénéficiaire de l'inscription, qui n'ont pas pour effet d'aggraver la
situation du débiteur.
Il en est de même pour les dispositions par acte entre vifs ou testamentaires, à charge de restitution, portant
sur des créances privilégiées ou hypothécaires.
Sont publiées sous la même forme les conventions qui doivent l'être en application de l'article 2422.
Les actes et décisions judiciaires constatant ces différentes conventions ou dispositions et les copies, extraits
ou expéditions déposés au service chargé de la publicité foncière en vue de l'exécution des mentions doivent
contenir la désignation des parties conformément au premier alinéa des articles 5 et 6 du décret du 4 janvier
1955. Cette désignation n'a pas à être certifiée.
En outre, au cas où la modification mentionnée ne porte que sur parties des immeubles grevés, lesdits
immeubles doivent, sous peine de refus du dépôt, être individuellement désignés.
2431
Le service chargé de la publicité foncière fait mention, sur le registre prescrit par l'article 2453 ci-après, du
dépôt des bordereaux, et remet au requérant, tant le titre ou l'expédition du titre, que l'un des bordereaux, au
pied duquel il mentionne la date du dépôt, le volume et le numéro sous lesquels le bordereau destiné aux
archives a été classé.
La date de l'inscription est déterminée par la mention portée sur le registre des dépôts.
Le créancier privilégié dont le titre a été inscrit, ou le créancier hypothécaire inscrit pour un capital produisant
intérêt et arrérages, a le droit d'être colloqué, pour trois années seulement, au même rang que le principal, sans
préjudice des inscriptions particulières à prendre, portant hypothèque à compter de leur date, pour les intérêts
et arrérages autres que ceux conservés par l'inscription primitive.
Toutefois, le créancier a le droit d'être colloqué pour la totalité des intérêts, au même rang que le principal,
lorsque l'hypothèque a été consentie en garantie du prêt viager défini au I de l'article L. 314-1 du code de la
consommation.
2433
Il est loisible à celui qui a requis une inscription ainsi qu'à ses représentants ou cessionnaires par acte
authentique de changer au service chargé de la publicité foncière le domicile par lui élu dans cette inscription,
à la charge d'en choisir et indiquer un autre situé en France métropolitaine, dans les départements d'outre-mer
ou dans la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon.
2434 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
L'inscription conserve le privilège ou l'hypothèque jusqu'à la date que fixe le créancier en se conformant aux
dispositions qui suivent.
Si le principal de l'obligation garantie doit être acquitté à une ou plusieurs dates déterminées, la date extrême
d'effet de l'inscription prise avant l'échéance ou la dernière échéance prévue est, au plus, postérieure de un an
à cette échéance, sans toutefois que la durée de l'inscription puisse excéder cinquante années.
Si l'échéance ou la dernière échéance est indéterminée, notamment dans le cas prévu à l'article L. 314-1 du
code de la consommation, ou si l'hypothèque est assortie d'une clause de rechargement prévue à l'article 2422,
la durée de l'inscription est au plus de cinquante années au jour de la formalité.
Si l'échéance ou la dernière échéance est antérieure ou concomitante à l'inscription, la durée de l'inscription
est au plus de dix années au jour de la formalité.
Lorsque la sûreté garantit plusieurs créances et que celles-ci sont telles que plusieurs des trois alinéas
précédents sont applicables, le créancier peut requérir soit, pour chacune d'elles, des inscriptions distinctes,
soit une inscription unique pour l'ensemble jusqu'à la date la plus éloignée. Il en est de même lorsque le premier
de ces trois alinéas étant seul applicable, les différentes créances ne comportent pas les mêmes échéances ou
dernières échéances.
L'inscription cesse de produire effet si elle n'a pas été renouvelée au plus tard à la date visée au premier alinéa
de l'article 2434.
Chaque renouvellement est requis jusqu'à une date déterminée. Cette date est fixée comme il est dit à l'article
2434 en distinguant suivant que l'échéance ou la dernière échéance, même si elle résulte d'une prorogation de
délai, est ou non déterminée et qu'elle est ou non postérieure au jour du renouvellement.
Le renouvellement est obligatoire, dans le cas où l'inscription a produit son effet légal, notamment en cas de
réalisation du gage, jusqu'au paiement ou à la consignation du prix.
Si l'un des délais prévus aux articles 2434 et 2435 n'a pas été respecté, l'inscription n'a pas d'effet au-delà de
la date d'expiration de ce délai.
2437 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Quand il a été pris inscription provisoire de l'hypothèque légale des époux ou d'hypothèque judiciaire, les
dispositions des articles 2434 à 2436 s'appliquent à l'inscription définitive et à son renouvellement. La date
retenue pour point de départ des délais est celle de l'inscription définitive ou de son renouvellement.
2438 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
S'il n'y a stipulation contraire, les frais des inscriptions, dont l'avance est faite par l'inscrivant, sont à la charge du
débiteur, et les frais de la publicité de l'acte de vente, qui peut être requise par le vendeur en vue de l'inscription
en temps utile de son privilège, sont à la charge de l'acquéreur.
2439 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les actions auxquelles les inscriptions peuvent donner lieu contre les créanciers seront intentées devant
le tribunal compétent, par exploits faits à leur personne, ou au dernier des domiciles par eux élus sur les
bordereaux d'inscription, et ce, nonobstant le décès, soit des créanciers, soit de ceux chez lesquels ils auront
fait élection de domicile.
2440 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Les inscriptions sont rayées du consentement des parties intéressées et ayant capacité à cet effet, ou en vertu
d'un jugement en dernier ressort ou passé en force de chose jugée.
La radiation s'impose au créancier qui n'a pas procédé à la publication, sous forme de mention en marge, prévue
au quatrième alinéa de l'article 2422.
2441
Dans l'un et l'autre cas, ceux qui requièrent la radiation déposent au service chargé de la publicité foncière
l'expédition de l'acte authentique portant consentement, ou celle du jugement.
Aucune pièce justificative n'est exigée à l'appui de l'expédition de l'acte authentique en ce qui concerne les
énonciations établissant l'état, la capacité et la qualité des parties, lorsque ces énonciations sont certifiées
exactes dans l'acte par le notaire ou l'autorité administrative.
La radiation de l'inscription peut être requise par le dépôt au service chargé de la publicité foncière d'une copie
authentique de l'acte notarié certifiant que le créancier a, à la demande du débiteur, donné son accord à cette
radiation ; le contrôle opéré par ce service se limite à la régularité formelle de l'acte à l'exclusion de sa validité
au fond.
2442 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
La radiation non consentie est demandée au tribunal dans le ressort duquel l'inscription a été faite, si ce n'est
lorsque cette inscription a eu lieu pour sûreté d'une condamnation éventuelle ou indéterminée, sur l'exécution
ou liquidation de laquelle le débiteur et le créancier prétendu sont en instance ou doivent être jugés dans un
autre tribunal ; auquel cas la demande en radiation doit y être portée ou renvoyée.
Cependant la convention faite par le créancier et le débiteur, de porter, en cas de contestation, la demande à
un tribunal qu'ils auraient désigné, recevra son exécution entre eux.
2443 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
La radiation doit être ordonnée par les tribunaux, lorsque l'inscription a été faite sans être fondée ni sur la loi,
ni sur un titre, ou lorsqu'elle l'a été en vertu d'un titre soit irrégulier, soit éteint ou soldé, ou lorsque les droits
de privilège ou d'hypothèque sont effacés par les voies légales.
Lorsque les inscriptions prises en vertu des articles 2401 et 2412 sont excessives, le débiteur peut demander
leur réduction en se conformant aux règles de compétence établies dans l'article 2442.
Sont réputées excessives les inscriptions qui grèvent plusieurs immeubles lorsque la valeur d'un seul ou de
quelques-uns d'entre eux excède une somme égale au double du montant des créances en capital et accessoires
légaux, augmenté du tiers de ce montant.
Peuvent aussi être réduites comme excessives les inscriptions prises d'après l'évaluation faite par le créancier
des créances conditionnelles, éventuelles ou indéterminées dont le montant n'a pas été réglé par la convention.
L'excès, dans ce cas, est arbitré par les juges d'après les circonstances, les probabilités et les présomptions de
fait, de manière à concilier les droits du créancier avec l'intérêt du crédit à conserver au débiteur, sans préjudice
des nouvelles inscriptions à prendre avec hypothèque du jour de leur date, lorsque l'événement aura porté les
créances indéterminées à une somme plus forte.
Sous-section 2 : Dispositions particulières relatives aux hypothèques des époux et des personnes
en tutelle
2446 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Quand l'hypothèque légale a été inscrite par application des articles 2402 ou 2403, et sauf clause expresse
du contrat de mariage l'interdisant, l'époux bénéficiaire de l'inscription peut en donner mainlevée totale ou
partielle.
Il en est ainsi même en ce qui concerne l'hypothèque légale, ou éventuellement l'hypothèque judiciaire,
garantissant la pension alimentaire allouée ou susceptible d'être allouée à un époux, pour lui ou pour ses enfants.
Si l'époux bénéficiaire de l'inscription, en refusant de réduire son hypothèque ou d'en donner mainlevée,
empêche l'autre époux de faire une constitution d'hypothèque ou une aliénation qu'exigerait l'intérêt de la
famille ou, s'il est hors d'état de manifester sa volonté, les juges pourront autoriser cette réduction ou cette
mainlevée aux conditions qu'ils estimeront nécessaires à la sauvegarde des droits de l'époux intéressé. Ils ont
les mêmes pouvoirs lorsque le contrat de mariage comporte la clause visée au premier alinéa.
Quand l'hypothèque a été inscrite par application de l'article 2404, l'inscription ne peut être rayée ou réduite,
pendant la durée du transfert d'administration, qu'en vertu d'un jugement du tribunal qui a ordonné le transfert.
Dès la cessation du transfert d'administration, la radiation ou la réduction peut être faite dans les conditions
prévues aux alinéas 1 et 3 ci-dessus.
Si la valeur des immeubles sur lesquels l'hypothèque du mineur ou du majeur en tutelle a été inscrite excède
notablement ce qui est nécessaire pour garantir la gestion du tuteur, celui-ci peut demander au conseil de
famille de réduire l'inscription aux immeubles suffisants.
Il peut pareillement lui demander de réduire l'évaluation qui avait été faite de ses obligations envers le pupille.
L'administrateur légal peut, dans les mêmes cas, lorsqu'une inscription a été prise sur ses immeubles en vertu
de l'article 2409, demander au juge des tutelles de la réduire, soit quant aux immeubles grevés, soit quant aux
sommes garanties.
Le tuteur et l'administrateur légal peuvent en outre, s'il y a lieu, sous l'observation des mêmes conditions,
demander la mainlevée totale de l'hypothèque.
La radiation partielle ou totale de l'hypothèque sera faite au vu d'un acte de mainlevée signé par un membre
du conseil de famille ayant reçu délégation à cet effet, en ce qui concerne les immeubles du tuteur, et au vu
d'une décision du juge des tutelles, en ce qui concerne les immeubles de l'administrateur légal.
Les jugements sur les demandes d'un époux, d'un tuteur ou d'un administrateur légal dans les cas prévus aux
articles précédents sont rendus dans les formes réglées au code de procédure civile.
Si le tribunal prononce la réduction de l'hypothèque à certains immeubles, les inscriptions prises sur tous les
autres sont radiées.
2449
Les services chargés de la publicité foncière sont tenus de délivrer, à tous ceux qui le requièrent, copie ou extrait
des documents, autres que les bordereaux d'inscription, qui y sont déposés dans la limite des cinquante années
précédant celle de la réquisition, et copie ou extrait des inscriptions subsistantes ou certificat qu'il n'existe
aucun document ou inscription entrant dans le cadre de la réquisition.
Chapitre IV : De l'inscription des privilèges et des hypothèques
Sous-titre III : Des sûretés sur les immeubles 2450 p.427
Ils sont également tenus de délivrer sur réquisition, dans un délai de dix jours, des copies ou extraits du fichier
immobilier ou certificat qu'il n'existe aucune fiche entrant dans le cadre de la réquisition.
2450
I. - L'Etat est responsable du préjudice résultant des fautes commises par chaque service chargé de la publicité
foncière dans l'exécution de ses attributions, notamment :
1° Du défaut de publication des actes et décisions judiciaires déposés dans les services chargés de la publicité
foncière et des inscriptions requises, toutes les fois que ce défaut de publication ne résulte pas d'une décision
de refus ou de rejet ;
2° De l'omission, dans les certificats délivrés par les services chargés de la publicité foncière, d'une ou plusieurs
des inscriptions existantes, à moins dans ce dernier cas que l'erreur ne provienne de désignations insuffisantes
ou inexactes qui ne pourraient leur être imputées.
II. - L'action en responsabilité de l'Etat pour les fautes commises par chaque service chargé de la publicité
foncière est exercée devant le juge judiciaire et, sous peine de forclusion, dans le délai de dix ans suivant le
jour où la faute a été commise.
2451
Lorsque le service chargé de la publicité foncière, délivrant un certificat au nouveau titulaire d'un droit visé à
l'article 2476, omet une inscription de privilège ou d'hypothèque, le droit demeure dans les mains du nouveau
titulaire, affranchi du privilège ou de l'hypothèque non révélé, pourvu que la délivrance du certificat ait été
requise par l'intéressé en conséquence de la publication de son titre. Sans préjudice de son recours éventuel
contre l'Etat, le créancier bénéficiaire de l'inscription omise ne perd pas le droit de se prévaloir du rang que
cette inscription lui confère tant que le prix n'a pas été payé par l'acquéreur ou que l'intervention dans l'ordre
ouvert entre les autres créanciers est autorisée.
2452
En dehors des cas où ils sont fondés à refuser le dépôt ou à rejeter une formalité, conformément aux dispositions
législatives ou réglementaires, sur la publicité foncière, les services chargés de la publicité foncière ne peuvent
refuser ni retarder l'exécution d'une formalité ni la délivrance des documents régulièrement requis, sous peine
des dommages et intérêts des parties ; à l'effet de quoi, procès-vebaux des refus ou retardements seront, à
la diligence des requérants, dressés sur-le-champ, soit par un juge du tribunal d'instance, soit par un huissier
audiencier du tribunal, soit par un autre huissier ou un notaire assisté de deux témoins.
2453
Les services chargés de la publicité foncière seront tenus d'avoir un registre sur lequel ils inscriront, jour par
jour, et par ordre numérique, les remises qui leur seront faites d'actes, décisions judiciaires, bordereaux et,
généralement, de documents déposés en vue de l'exécution d'une formalité de publicité.
Ils ne pourront exécuter les formalités qu'à la date et dans l'ordre des remises qui leur auront été faites.
Chaque année, une reproduction des registres clôturés pendant l'année précédente sera déposée sans frais au
greffe d'un tribunal de grande instance ou d'un tribunal d'instance situés dans un arrondissement autre que celui
où réside le service chargé de la publicité foncière.
Le tribunal au greffe duquel sera déposée la reproduction sera désigné par arrêté du ministre de la justice.
Un décret déterminera les modalités d'application du présent article et, notamment, les procédés techniques
susceptibles d'être employés pour l'établissement de la reproduction à déposer au greffe.
2454 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 14 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le registre tenu en exécution de l'article précédent est coté et paraphé à chaque page, par première et dernière,
par le juge d'instance dans le ressort duquel le bureau est établi. Il est arrêté chaque jour.
Par dérogation à l'alinéa précédent, un document informatique écrit peut tenir lieu de registre ; dans ce cas,
il doit être identifié, numéroté et daté dès son établissement par des moyens offrant toute garantie en matière
de preuve.
2457
Dans les services chargés de la publicité foncière dont le registre est tenu conformément aux dispositions du
deuxième alinéa de l'article 2454, il est délivré un certificat des formalités acceptées au dépôt et en instance
d'enregistrement au fichier immobilier sur les immeubles individuellement désignés dans la demande de
renseignements. Un décret en Conseil d'Etat précise le contenu de ce certificat.
A moins qu'il ne poursuive la vente du bien hypothéqué selon les modalités prévues par les lois sur
les procédures civiles d'exécution, auxquelles la convention d'hypothèque ne peut déroger, le créancier
hypothécaire impayé peut demander en justice que l'immeuble lui demeure en paiement. Cette faculté ne lui
est toutefois pas offerte si l'immeuble constitue la résidence principale du débiteur.
Il peut être convenu dans la convention d'hypothèque que le créancier deviendra propriétaire de l'immeuble
hypothéqué. Toutefois, cette clause est sans effet sur l'immeuble qui constitue la résidence principale du
débiteur.
Dans les cas prévus aux deux articles précédents, l'immeuble doit être estimé par expert désigné à l'amiable
ou judiciairement.
Si sa valeur excède le montant de la dette garantie, le créancier doit au débiteur une somme égale à la différence ;
s'il existe d'autres créanciers hypothécaires, il la consigne.
Les créanciers ayant privilège ou hypothèque inscrits sur un immeuble, le suivent en quelques mains qu'il
passe, pour être payés suivant l'ordre de leurs créances ou inscriptions.
Si le tiers détenteur ne remplit pas les formalités qui seront ci-après établies pour purger sa propriété, il
demeure, par l'effet seul des inscriptions, obligé comme détenteur, à toutes les dettes hypothécaires, et jouit
des termes et délais accordés au débiteur originaire.
Le tiers détenteur est tenu, dans le même cas, ou de payer tous les intérêts et capitaux exigibles, à quelque
somme qu'ils puissent monter, ou de délaisser l'immeuble hypothéqué, sans aucune réserve.
Faute par le tiers détenteur de satisfaire à l'une de ces obligations, chaque créancier titulaire d'un droit de suite
sur l'immeuble a le droit de poursuivre la saisie et la vente de l'immeuble dans les conditions du titre XIX
du livre III.
Néanmoins, le tiers détenteur qui n'est pas personnellement obligé à la dette, peut s'opposer à la vente de
l'héritage hypothéqué qui lui a été transmis, s'il est demeuré d'autres immeubles hypothéqués à la même dette
dans la possession du principal ou des principaux obligés, et en requérir la discussion préalable selon la forme
réglée au titre " Du cautionnement " ; pendant cette discussion, il est sursis à la vente de l'héritage hypothéqué.
L'exception de discussion ne peut être opposée au créancier privilégié ou ayant hypothèque spéciale sur
l'immeuble.
Quant au délaissement par hypothèque, il peut être fait par tous les tiers détenteurs qui ne sont pas
personnellement obligés à la dette, et qui ont la capacité d'aliéner.
Il peut l'être même après que le tiers détenteur a reconnu l'obligation ou subi condamnation en cette qualité
seulement : le délaissement n'empêche pas que jusqu'à la vente forcée, le tiers détenteur ne puisse reprendre
l'immeuble en payant toute la dette et les frais.
Le délaissement par hypothèque se fait au greffe du tribunal de la situation des biens ; et il en est donné acte
par ce tribunal.
Sur la pétition du plus diligent des intéressés, il est créé à l'immeuble délaissé un curateur sur lequel la vente
de l'immeuble est poursuivie dans les formes prescrites pour la saisie immobilière.
2470
Les détériorations qui procèdent du fait ou de la négligence du tiers détenteur, au préjudice des créanciers
hypothécaires ou privilégiés, donnent lieu contre lui à une action en indemnité ; mais il ne peut répéter ses
dépenses et améliorations que jusqu'à concurrence de la plus-value résultant de l'amélioration.
Les fruits de l'immeuble hypothéqué ne sont dus par le tiers détenteur qu'à compter du jour de la sommation
de payer ou de délaisser, et, si les poursuites commencées ont été abandonnées pendant trois ans, à compter
de la nouvelle sommation qui sera faite.
Les servitudes et droits réels que le tiers détenteur avait sur l'immeuble avant sa possession, renaissent après
le délaissement ou après la vente forcée de l'immeuble.
Ses créanciers personnels, après tout ceux qui sont inscrits sur les précédents propriétaires, exercent leur
hypothèque à leur rang, sur le bien délaissé ou vendu.
Le tiers détenteur qui a payé la dette hypothécaire, ou délaissé l'immeuble hypothéqué, ou subi la vente forcée
de cet immeuble, a le recours en garantie, tel que de droit, contre le débiteur principal.
Le tiers détenteur qui veut purger sa propriété en payant le prix, observe les formalités qui sont établies dans
le chapitre VI du présent titre.
Lorsque, à l'occasion de la vente d'un immeuble hypothéqué, tous les créanciers inscrits conviennent avec le
débiteur que le prix en sera affecté au paiement total ou partiel de leurs créances ou de certaines d'entre elles, ils
exercent leur droit de préférence sur le prix et ils peuvent l'opposer à tout cessionnaire comme à tout créancier
saisissant de la créance de prix.
Par l'effet de ce paiement, l'immeuble est purgé du droit de suite attaché à l'hypothèque.
A défaut de l'accord prévu au premier alinéa, il est procédé aux formalités de purge conformément aux articles
ci-après.
2476
Les contrats translatifs de la propriété d'immeubles ou droits réels immobiliers que les tiers détenteurs voudront
purger de privilèges et hypothèques, seront publiés au service chargé de la publicité foncière de la situation
des biens, conformément aux lois et règlements concernant la publicité foncière.
2477
La simple publication au service chargé de la publicité foncière des titres translatifs de propriété ne purge pas
les hypothèques et privilèges établis sur l'immeuble.
Le vendeur ne transmet à l'acquéreur que la propriété et les droits qu'il avait lui-même sur la chose vendue : il
les transmet sous l'affectation des mêmes privilèges et hypothèques dont la chose vendue était grevée.
Si le nouveau propriétaire veut se garantir de l'effet des poursuites autorisées dans le chapitre VI du présent
titre, il est tenu, soit avant les poursuites, soit dans le mois, au plus tard, à compter de la première sommation
qui lui est faite de notifier aux créanciers, aux domiciles par eux élus dans leurs inscriptions :
1° Extrait de son titre, contenant seulement la date et la qualité de l'acte, le nom et la désignation précise du
vendeur ou du donateur, la nature et la situation de la chose vendue ou donnée ; et, s'il s'agit d'un corps de
biens, la dénomination générale seulement du domaine et des arrondissements dans lesquels il est situé, le prix
et les charges faisant partie du prix de la vente, ou l'évaluation de la chose si elle a été donnée ;
2° Extrait de la publication de l'acte de vente ;
3° Un état hypothécaire sommaire sur formalités faisant apparaître les charges réelles qui grèvent l'immeuble.
L'acquéreur ou le donataire déclarera, par le même acte, qu'il est prêt à acquitter, sur-le-champ, les dettes et
charges hypothécaires, jusqu'à concurrence seulement du prix, ou, s'il a reçu l'immeuble par donation, de la
valeur qu'il a déclarée sans distinction des dettes exigibles ou non exigibles.
Lorsque le nouveau propriétaire a fait cette notification dans le délai fixé, tout créancier dont le titre est inscrit,
peut requérir la mise de l'immeuble aux enchères et adjudications publiques, à la charge :
1° Que cette réquisition sera signifiée au nouveau propriétaire dans quarante jours, au plus tard, de la
notification faite à la requête de ce dernier ;
2° Qu'elle contiendra soumission du requérant, de porter ou de faire porter le prix à un dixième en sus de celui
qui aura été stipulé dans le contrat, ou déclaré par le nouveau propriétaire ;
3° Que la même signification sera faite dans le même délai au précédent propriétaire, débiteur principal ;
4° Que l'original et les copies de ces exploits seront signés par le créancier requérant, ou par son fondé de
procuration expresse, lequel, en ce cas, est tenu de donner copie de sa procuration ;
5° Qu'il offrira de donner caution jusqu'à concurrence du prix et des charges.
Le tout à peine de nullité.
A défaut, par les créanciers, d'avoir requis la mise aux enchères dans le délai et les formes prescrites, la valeur de
l'immeuble demeure définitivement fixée au prix stipulé dans le contrat, ou déclaré par le nouveau propriétaire
lequel est, en conséquence, libéré de tout privilège et hypothèque, en payant ledit prix aux créanciers qui seront
en ordre de recevoir, ou en le consignant.
En cas de revente sur enchères, elle aura lieu suivant les formes établies pour les ventes forcées sur saisie
immobilière, à la diligence soit du créancier qui l'aura requise, soit du nouveau propriétaire.
Le poursuivant énoncera dans les affiches le prix stipulé dans le contrat, ou déclaré, et la somme en sus à
laquelle le créancier s'est obligé de la porter ou faire porter.
2483
L'adjudicataire est tenu, au-delà du prix de son adjudication, de restituer à l'acquéreur ou au donataire dépossédé
les frais et loyaux coûts de son contrat, ceux de la publication au fichier immobilier, ceux de notification et
ceux faits par lui pour parvenir à la revente.
L'acquéreur ou le donataire qui conserve l'immeuble mis aux enchères, en se rendant dernier enchérisseur,
n'est pas tenu de faire publier le jugement d'adjudication.
Le désistement du créancier requérant la mise aux enchères, ne peut, même quand le créancier paierait le
montant de la soumission, empêcher l'adjudication publique, si ce n'est du consentement exprès de tous les
autres créanciers hypothécaires.
L'acquéreur qui se sera rendu adjudicataire aura son recours tel que de droit contre le vendeur, pour le
remboursement de ce qui excède le prix stipulé par son titre, et pour l'intérêt de cet excédent, à compter du
jour de chaque paiement.
2487
Dans le cas où le titre du nouveau propriétaire comprendrait des immeubles et des meubles, ou plusieurs
immeubles, les uns hypothéqués, les autres non hypothéqués, situés dans le même ou relevant du ressort
territorial de plusieurs services chargés de la publicité foncière, aliénés pour un seul et même prix, ou pour
Chapitre VI : De la purge des privilèges et des hypothèques
p.432 2488 Code civil
des prix distincts et séparés, soumis ou non à la même exploitation, le prix de chaque immeuble frappé
d'inscriptions particulières et séparées, sera déclaré dans la notification du nouveau propriétaire, par ventilation,
s'il y a lieu, du prix total exprimé dans le titre.
Le créancier surenchérisseur ne pourra, en aucun cas, être contraint d'étendre sa soumission ni sur le mobilier,
ni sur d'autres immeubles que ceux qui sont hypothéqués à sa créance et situés dans le même arrondissement ;
sauf le recours du nouveau propriétaire contre ses auteurs, pour l'indemnité du dommage qu'il éprouverait, soit
de la division des objets de son acquisition, soit de celle des exploitations.
2488
2488-1
La propriété d'un bien immobilier peut être cédée à titre de garantie d'une obligation en vertu d'un contrat de
fiducie conclu en application des articles 2011 à 2030.
Par dérogation à l'article 2029, le décès du constituant personne physique ne met pas fin au contrat de fiducie
constitué en application du présent chapitre.
2488-2
En cas de fiducie conclue à titre de garantie, le contrat mentionne à peine de nullité, outre les dispositions
prévues à l'article 2018, la dette garantie et la valeur estimée de l'immeuble transféré dans le patrimoine
fiduciaire.
2488-3
A défaut de paiement de la dette garantie et sauf stipulation contraire du contrat de fiducie, le fiduciaire,
lorsqu'il est le créancier, acquiert la libre disposition du bien cédé à titre de garantie.
Lorsque le fiduciaire n'est pas le créancier, ce dernier peut exiger de lui la remise du bien, dont il peut alors
librement disposer, ou, si la convention le prévoit, la vente du bien et la remise de tout ou partie du prix.
La valeur du bien est déterminée par un expert désigné à l'amiable ou judiciairement. Toute clause contraire
est réputée non écrite.
2488-4
Si le bénéficiaire de la fiducie a acquis la libre disposition du bien en application de l'article 2488-3, il verse au
constituant, lorsque la valeur mentionnée au dernier alinéa de cet article excède le montant de la dette garantie,
une somme égale à la différence entre cette valeur et le montant de la dette, sous réserve du paiement préalable
des dettes nées de la conservation ou de la gestion du patrimoine fiduciaire.
Sous la même réserve, si le fiduciaire procède à la vente du bien en application du contrat de fiducie, il restitue
au constituant la part du produit de cette vente excédant, le cas échéant, la valeur de la dette garantie.
2488-5
La propriété cédée en application de l'article 2488-1 peut être ultérieurement affectée à la garantie de dettes
autres que celles mentionnées par l'acte constitutif pourvu que celui-ci le prévoie expressément.
Le constituant peut l'offrir en garantie, non seulement au créancier originaire, mais aussi à un nouveau
créancier, encore que le premier n'ait pas été payé. Lorsque le constituant est une personne physique, le
patrimoine fiduciaire ne peut alors être affecté en garantie d'une nouvelle dette que dans la limite de sa valeur
estimée au jour de la recharge.
A peine de nullité, la convention de rechargement établie selon les dispositions de l'article 2488-2 est publiée
sous la forme prévue à l'article 2019. La date de publication détermine, entre eux, le rang des créanciers.
Les dispositions du présent article sont d'ordre public et toute clause contraire à celles-ci est réputée non écrite.
2488-6
Toute sûreté ou garantie peut être prise, inscrite, gérée et réalisée par un agent des sûretés, qui agit en son nom
propre au profit des créanciers de l'obligation garantie.
L'agent des sûretés est titulaire des sûretés et garanties.
Les droits et biens acquis par l'agent des sûretés dans l'exercice de sa mission forment un patrimoine affecté
à celle-ci, distinct de son patrimoine propre.
2488-7
A peine de nullité, la convention par laquelle les créanciers désignent l'agent des sûretés doit être constatée par
un écrit qui mentionne sa qualité, l'objet et la durée de sa mission ainsi que l'étendue de ses pouvoirs.
2488-8
Lorsque l'agent des sûretés agit au profit des créanciers de l'obligation garantie, il doit faire expressément
mention de sa qualité.
2488-9
L'agent des sûretés peut, sans avoir à justifier d'un mandat spécial, exercer toute action pour défendre les
intérêts des créanciers de l'obligation garantie et procéder à toute déclaration de créance.
2488-10
Les droits et biens acquis par l'agent des sûretés dans l'exercice de sa mission ne peuvent être saisis que par
les titulaires de créances nées de leur conservation ou de leur gestion, sous réserve de l'exercice d'un droit de
suite et hors les cas de fraude.
L'ouverture d'une procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire, de liquidation judiciaire ou de
rétablissement professionnel à l'égard de l'agent des sûretés est sans effet sur le patrimoine affecté à sa mission.
2488-11
En l'absence de stipulations contractuelles prévoyant les conditions de son remplacement et si l'agent des
sûretés manque à ses devoirs, met en péril les intérêts qui lui sont confiés ou fait l'objet de l'ouverture
d'une procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire, de liquidation judiciaire ou de rétablissement
professionnel, tout créancier bénéficiaire des sûretés et garanties peut demander en justice la désignation d'un
agent des sûretés provisoire ou le remplacement de l'agent des sûretés.
Tout remplacement conventionnel ou judiciaire de l'agent des sûretés emporte de plein droit transmission du
patrimoine affecté au nouvel agent des sûretés.
2488-12
L'agent des sûretés est responsable, sur son patrimoine propre, des fautes qu'il commet dans l'exercice de sa
mission.
Livre V : Dispositions
applicables à Mayotte
2489 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le présent code est applicable à Mayotte dans les conditions définies au présent livre.
2490
Pour l'application du présent code à Mayotte, les termes énumérés ci-après sont remplacés comme suit :
1° " Tribunal de grande instance " ou " tribunal d'instance " par : " tribunal de première instance " ;
2° " Cour " ou " cour d'appel " par : " chambre d'appel de Mamoudzou " ;
3° " Juge d'instance " par : " président du tribunal de première instance ou son délégué " ;
4° " Département " ou " arrondissement " par : " collectivité départementale " ;
5° (Supprimé) ;
6° " Décret du 4 janvier 1955 " par : " dispositions du titre IV du livre IV " ;
7° " Service chargé de la publicité foncière " par : " service de la conservation de la propriété immobilière " ;
8° (Supprimé) ;
9° " Inscription au service chargé de la publicité foncière " par : " inscription au livre foncier " ;
10° " Fichier immobilier " par : " livre foncier " .
Le livre Ier est applicable à Mayotte sous réserve des dispositions ci-après.
Pour un enfant né à Mayotte, le premier alinéa de l'article 21-7 et l'article 21-11 ne sont applicables que si, à
la date de sa naissance, l'un de ses parents au moins résidait en France de manière régulière, sous couvert d'un
titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois.
L'article 2493 est applicable dans les conditions prévues à l'article 17-2.
Toutefois, les articles 21-7 et 21-11 sont applicables à l'enfant né à Mayotte de parents étrangers avant l'entrée
en vigueur de la loi n° 2018-778 du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif
et une intégration réussie, si l'un des parents justifie avoir résidé en France de manière régulière pendant la
période de cinq ans mentionnée aux mêmes articles 21-7 et 21-11.
A la demande de l'un des parents et sur présentation de justificatifs, la mention qu'au jour de la naissance de
l'enfant, il réside en France de manière régulière, sous couvert d'un titre de séjour, et de manière ininterrompue
depuis plus de trois mois est portée sur l'acte de naissance de l'enfant selon des conditions et modalités fixées
par décret en Conseil d'Etat.
Lorsque l'officier de l'état civil refuse d'apposer la mention, le parent peut saisir le procureur de la République,
qui décide, s'il y a lieu, d'ordonner cette mesure de publicité en marge de l'acte, selon des modalités prévues
par décret en Conseil d'Etat.
Les articles 515-14 à 710, à l'exception des articles 642 et 643, sont applicables à Mayotte sous réserve des
adaptations prévues aux articles 2501 et 2502.
Les dispositions intéressant les immeubles ne s'appliquent que sous réserve des dispositions du titre IV du
présent livre.
Pour l'application de l'article 524, sont soumis au régime des immeubles par destination, quand ils ont été
placés par le propriétaire pour le service et l'exploitation du fonds, les poissons des plans d'eau n'ayant aucune
communication avec les cours d'eau, canaux et ruisseaux et les poissons des piscicultures et enclos piscicoles.
2502 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Pour l'application de l'article 564, les mots : " ou plan d'eau visé aux articles 432 et 433 du code rural " sont
remplacés par les mots : " pisciculture ou enclos piscicoles ".
2503
Les articles 711 à 832-2, 832-4 à 2279 sont applicables à Mayotte sous réserve des adaptations figurant aux
articles 2504 à 2508.
Les dispositions intéressant les immeubles ne s'appliquent que sous réserve des dispositions du titre IV du
présent livre.
Pour l'application à Mayotte du premier alinéa de l'article 833, les références : " 831 à 832-4 " sont remplacées
par les références : " 831 à 832-1, 832-3 et 832-4 ".
Titre III : Dispositions relatives au livre III
Chapitre Ier : Du régime de l'immatriculation des immeubles 2507 p.437
Pour l'application du deuxième alinéa de l'article 833, les mots : " de l'article 832 " sont remplacés par les
mots : " des articles 832 et 832-2 ".
Pour l'application à Mayotte de l'article 1873-13, les mots : " 831 à 832-1, 832-3 et 832-4 " sont remplacés
par les mots : " 832 à 832-2 ".
2508
Les dispositions du titre XIX du livre III et du titre II du livre IV sont applicables à Mayotte sous réserve des
dispositions du titre IV du présent livre et des dispositions suivantes :
1° Le 4° de l'article 2331 est applicable à Mayotte dans les conditions suivantes :
a) (Abrogé)
b) Le troisième alinéa n'est pas applicable ;
c) Le quatrième alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :
" La créance du conjoint survivant du chef d'une entreprise artisanale ou commerciale qui justifie par tous
moyens avoir participé directement et effectivement à l'activité de l'entreprise pendant au moins dix années,
sans recevoir de salaire ni être associé aux bénéfices et aux pertes de l'entreprise.
" Les droits de créance précités sont d'un montant égal à trois fois le salaire minimum interprofessionnel de
croissance annuel en vigueur au jour du décès dans la limite de 25 % de l'actif successoral et, le cas échéant, le
montant des droits propres du conjoint survivant dans les opérations de partage successoral et de liquidation
du régime matrimonial est diminué de celui de cette créance. Pour la liquidation des droits de succession, cette
créance s'ajoute à la part du conjoint survivant ; " ;
d) Le cinquième alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :
" Les rémunérations pour les six derniers mois des salariés et apprentis ; " ;
e) (Abrogé)
f) (Abrogé)
g) (Abrogé)
h) (Abrogé)
2° A l'article 2332, le 9° n'est pas applicable ;
3° A l'article 2377, les mots : " par une inscription au fichier immobilier, de la manière déterminée par les
articles suivants et par les articles 2426 et 2428 " sont remplacés par les mots : " par inscription sur le livre
foncier tenu par le conservateur de la propriété immobilière, de la manière déterminée par la loi, et à compter
de la date de cette inscription, sous réserve des exceptions prévues par les articles suivants " ;
4° Aux articles 2425 et 2431, la référence au registre prévu à l'article 2453 est remplacée par la référence au
registre des dépôts des actes et documents à inscrire.
2509 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
A Mayotte, les droits sur les immeubles, les privilèges et les hypothèques ainsi que les règles concernant
l'organisation, la constitution, la transmission et l'extinction des droits réels immobiliers et autres droits et
actes soumis à publicité sont ceux de la législation civile de droit commun, sous réserve des dispositions du
présent titre.
2510 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
L'immatriculation d'un immeuble garantit le droit de propriété ainsi que tous les autres droits reconnus dans
le titre de propriété établi au terme d'une procédure permettant de révéler l'ensemble des droits déjà constitués
sur cet immeuble. Les modalités de cette procédure sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
2511 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Sous réserve des dispositions des troisième et quatrième alinéas du présent article, sont immatriculés sur le
livre foncier de Mayotte mentionné à l'article 2513 les immeubles de toute nature, bâtis ou non, à l'exception
de ceux dépendant du domaine public. Sont inscrites sur le même livre les mutations et constitutions de droits
sur ces immeubles.
Tout immeuble non immatriculé qui fait l'objet d'une vente devant les tribunaux est immatriculé préalablement
à l'adjudication dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.
Les parcelles d'immeubles sur lesquelles sont édifiées des sépultures privées peuvent être immatriculées.
Les droits collectifs immobiliers consacrés par la coutume ne sont pas soumis au régime de l'immatriculation.
Leur conversion en droits individuels de propriété permet l'immatriculation de l'immeuble.
L'immatriculation des immeubles et l'inscription des droits mentionnés à l'article 2521 sur le livre foncier sont
obligatoires quel que soit le statut juridique du propriétaire ou du titulaire des droits.
Sans préjudice des droits et actions réciproques des parties pour l'exécution de leurs conventions, les droits
mentionnés à l'article 2521 ne sont opposables aux tiers que s'ils ont été publiés par voie, selon le cas,
d'immatriculation ou d'inscription sur le livre foncier conformément aux dispositions du présent chapitre.
Le livre foncier est constitué des registres destinés à la publicité des droits sur les immeubles.
Le livre foncier est tenu par le service de la conservation de la propriété immobilière. Il peut être tenu, par ce
service, sous forme électronique dans les conditions définies par l'article 1366.
L'immatriculation des immeubles et l'inscription des droits sur les immeubles mentionnés à l'article 2521 a
lieu sur requête présentée dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.
Une pré-notation peut être inscrite sur décision judiciaire dans le but d'assurer à l'un des droits mentionnés à
l'article 2521 son rang d'inscription ou de garantir l'efficacité d'une rectification ultérieure.
Une inscription provisoire conservatoire est opérée, sur demande du requérant, par le conservateur pendant le
délai imparti pour lever un obstacle à l'inscription requise, dans des conditions fixées par décret en Conseil
d'Etat.
2515 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
L'action tendant à la revendication d'un droit sur l'immeuble non révélé au cours de la procédure
d'immatriculation est irrecevable.
L'immatriculation donne lieu à l'établissement, par le conservateur de la propriété immobilière, d'un titre de
propriété.
Le titre de propriété atteste, en tant que de besoin, de la qualité de propriétaire.
Il constitue devant les juridictions le point de départ des droits sur l'immeuble au moment de l'immatriculation.
Des titres spéciaux peuvent être établis, sur demande des intéressés, après l'immatriculation de l'immeuble.
2518 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Toute modification du titre de propriété postérieure à l'immatriculation ne fait foi des droits qui y sont
mentionnés que jusqu'à preuve contraire.
Le titre de propriété et ses inscriptions conservent le droit qu'ils relatent tant qu'ils n'ont pas été annulés ou
modifiés et font preuve à l'égard des tiers que la personne qui y est dénommée est investie des droits qui y
sont mentionnés.
2520 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
S'il rejette la requête d'immatriculation ou estime ne pas pouvoir y donner suite, le conservateur la transmet
au tribunal.
Il en est de même s'il existe des oppositions ou des demandes d'inscription dont la mainlevée en la forme
authentique n'a pas été donnée ou auxquelles le requérant refuse d'acquiescer.
Le tribunal peut ordonner l'immatriculation, totale ou partielle, des immeubles ainsi que l'inscription des droits
réels et des charges dont il a reconnu l'existence. Il fait rectifier, s'il y a lieu, le bornage et le plan de l'immeuble.
Le conservateur établit le titre de propriété conformément à la décision du tribunal commandant
l'immatriculation, lorsqu'elle est devenue définitive, après rectification éventuelle du bornage et du plan de
l'immeuble ou exécution des formalités prescrites.
2521
Sans préjudice d'autres droits dont l'inscription est prévue par les dispositions du présent code, d'autres codes ou
de la législation civile applicables à Mayotte, sont inscrits sur le livre foncier, aux fins d'opposabilité aux tiers :
1° Les droits réels immobiliers suivants :
a) La propriété immobilière ;
b) L'usufruit de la même propriété établi par la volonté de l'homme ;
c) L'usage et l'habitation ;
Section 3 : De l'inscription des droits sur l'immeuble
p.440 2522 Code civil
d) L'emphytéose, régie par les dispositions des articles L. 451-1 à L. 451-12 du code rural et de la pêche
maritime ;
e) La superficie ;
f) Les servitudes ;
g) Le gage immobilier ;
h) Le droit réel résultant d'un titre d'occupation du domaine public de l'Etat ou de l'un de ses établissements
publics délivré en application du code du domaine de l'Etat et des collectivités publiques applicable à Mayotte ;
i) Les privilèges et hypothèques ;
2° Les baux d'une durée supérieure à douze ans et, même pour un bail de moindre durée, les quittances ou
cessions d'une durée équivalente à trois années de loyer ou fermage non échus ;
3° Les droits soumis à publicité en vertu des 1° et 2°, résultant des actes ou décisions constatant ou prononçant
la résolution, la révocation, l'annulation ou la rescision d'une convention ou d'une disposition à cause de mort.
Toutefois, les servitudes qui dérivent de la situation naturelle des lieux ou qui sont établies par la loi sont
dispensées de publicité.
Sont inscrites sur le livre foncier, à peine d'irrecevabilité, lorsqu'elles portent sur les droits mentionnés aux 1°
et 2° de l'article 2521, les demandes en justice tendant à obtenir la résolution, la révocation, l'annulation ou la
rescision d'une convention ou d'une disposition à cause de mort.
Le titulaire d'un des droits mentionnés à l'article 2521 ne peut être inscrit avant que le droit de son auteur
immédiat n'ait été lui-même inscrit.
Le titulaire d'un droit autre que la propriété ne peut être inscrit qu'après l'inscription du propriétaire de
l'immeuble, sauf si ce dernier a été acquis par prescription ou accession.
2524 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Tout acte portant sur un droit susceptible d'être inscrit doit être, pour les besoins de l'inscription, dressé en la
forme authentique par un notaire, une juridiction de droit commun ou une autorité publique.
Tout acte entre vifs, translatif ou déclaratif de propriété immobilière, tout acte entre vifs portant constitution
ou transmission d'une servitude foncière souscrit sous une autre forme doit être suivi, à peine de caducité,
d'un acte authentique ou, en cas de refus de l'une des parties, d'une demande en justice, dans les six mois qui
suivent la passation de l'acte.
Les justifications nécessaires aux écrits passés en la forme authentique pour constater les droits transférés ou
constitués sur un immeuble immatriculé sont fixées par décret en Conseil d'Etat. Ce décret détermine également
la liste des pièces à fournir pour obtenir l'inscription des droits en cas d'ouverture d'une succession.
Les officiers ministériels et les autorités publiques sont tenus de faire inscrire, sans délai et indépendamment
de la volonté des parties, les droits mentionnés à l'article 2521 résultant d'actes dressés devant eux et visés
à l'article 2524.
2526 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Toute personne qui y a intérêt requiert du conservateur, en produisant les écrits passés en la forme authentique
constitutifs des droits à inscrire et autres pièces dont le dépôt est prescrit par le présent titre, l'inscription, la
radiation ou la rectification de l'inscription d'un droit.
2527 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Le conservateur de la propriété immobilière ou le tribunal lorsqu'il est saisi, vérifie si le droit visé dans la
requête est susceptible d'être inscrit, si les actes produits à l'appui de la requête répondent à la forme prescrite,
et si l'auteur du droit est lui-même inscrit conformément aux dispositions de l'article 2523.
Les droits soumis à inscription en application de l'article 2521 sont, s'ils n'ont pas été inscrits, inopposables
aux tiers qui, sur le même immeuble, ont acquis, du même auteur, des droits concurrents soumis à inscription.
Ces droits sont également inopposables, s'ils ont été inscrits, lorsque les droits invoqués par ces tiers, ont été
antérieurement inscrits.
Ne peuvent toutefois se prévaloir de cette disposition les tiers qui étaient eux-mêmes chargés de faire publier
les droits concurrents, ou leurs ayants cause à titre universel.
2529 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Dans le cas où plusieurs formalités de nature à produire des effets opposables aux tiers en vertu de l'article
2528, sont requises le même jour relativement au même immeuble, celle qui est requise en vertu du titre dont
la date est la plus ancienne est réputée d'un rang antérieur, quel que soit l'ordre des dépôts enregistrés.
Lorsqu'une formalité obligatoire en vertu des 1°, à l'exclusion du i, et 2° de l'article 2521 et de nature à produire
des effets opposables aux tiers en vertu de l'article 2528, et une inscription d'hypothèque, sont requises le même
jour relativement au même immeuble, et que l'acte à publier et le titre de l'inscription portent la même date,
l'inscription est réputée d'un rang antérieur, quel que soit l'ordre des dépôts enregistrés.
Si des formalités concurrentes, obligatoires en vertu des 1°, à l'exclusion du i, et 2° de l'article 2521 et de nature
à produire des effets opposables aux tiers en vertu de l'article 2528 sont requises le même jour et si les actes
à publier portent la même date, les formalités sont réputées du même rang.
Lorsqu'une formalité de nature à produire des effets opposables aux tiers en vertu de l'article 2528 et la publicité
d'un commandement valant saisie sont requises le même jour relativement au même immeuble, le rang des
formalités est réglé, quel que soit l'ordre des dépôts enregistrés, d'après les dates, d'une part, du titre exécutoire
mentionné dans le commandement, d'autre part, du titre de la formalité concurrente ; lorsque les titres sont de
la même date, la publicité du commandement valant saisie est réputée d'un rang préférable.
En toute hypothèse, les inscriptions de séparations de patrimoine prévues par l'article 2383, dans le cas visé au
deuxième alinéa de l'article 2386 du même code ainsi que celles des hypothèques légales prévues par l'article
2400 (1°, 2° et 3°) sont réputées d'un rang antérieur à celui de toute autre formalité requise le même jour.
2530 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
Par dérogation aux dispositions de l'article 2375, les seuls privilèges généraux sur les immeubles applicables à
Mayotte sont les frais de justice et les droits du Trésor public. Ces deux privilèges sont exonérés de l'inscription
sur le livre foncier.
2532 Ordonnance n°2006-346 du 23 mars 2006 - art. 1 - JORF 24 mars 2006 - NOR: JUSX0600032R
L'hypothèque conventionnelle ne peut être consentie que par un acte passé en forme authentique. La
transmission et la mainlevée de l'hypothèque ont lieu dans la même forme.
Les contrats passés hors de Mayotte ne peuvent valablement avoir pour objet de constituer une hypothèque
sur des immeubles situés à Mayotte qu'à la condition d'être conformes aux dispositions du présent titre.
Pour les besoins de leur publication, les ordonnances d'exécution forcée portant sur des lots dépendant d'un
immeuble soumis au statut de la copropriété sont réputées ne pas porter sur la quote-part des parties communes
comprises dans ces lots.
Néanmoins, les créanciers saisissants exercent leur droit sur ladite quote-part, prise dans sa consistance au
moment de la mutation dont le prix forme l'objet de la distribution.