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Correction cas pratique séance 7

Cas n°1 :

Un entrepreneur pour les besoins de son activité conclu un contrat cadre avec un producteur de
blé le 18 avril 2003. Les modalités ne prévoient pas de prix fixe mais une variation en fonction
de l’évolution du coût des matières premières. Le prix du blé ayant explosé, il se voit imposer
un coût 10 fois supérieur au coût d’origine. Le producteur ne souhaitant pas renégocier les
termes du contrat, il souhaiterait modifier son engagement ou à défaut se désengager.

à Peut-on imposer à un contractant une renégociation d’un contrat du fait de la survenance


d’un évènement soudain impactant l’économie du celui-ci ?
à L’absence de définition du prix lors de la formation d’un contrat cadre peut-elle remettre
en cause celui-ci ?

a. L’hypothèse de l’imprévision

CITER :

Article 1195 du code civil :

Si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend


l'exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n'avait pas accepté d'en assumer le
risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant. Elle continue
à exécuter ses obligations durant la renégociation.

En cas de refus ou d'échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la résolution du


contrat, à la date et aux conditions qu'elles déterminent, ou demander d'un commun accord au
juge de procéder à son adaptation. A défaut d'accord dans un délai raisonnable, le juge peut, à
la demande d'une partie, réviser le contrat ou y mettre fin, à la date et aux conditions qu'il fixe.

Article 9 de l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 portant réforme du droit des


contrats, du régime général et de la preuve des obligations :

Les dispositions de la présente ordonnance entreront en vigueur le 1er octobre 2016.


Les contrats conclus avant cette date demeurent soumis à la loi ancienne.
Toutefois, les dispositions des troisième et quatrième alinéas de l'article 1123 et celles des
articles 1158 et 1183 sont applicables dès l'entrée en vigueur de la présente ordonnance.
Lorsqu'une instance a été introduite avant l'entrée en vigueur de la présente ordonnance, l'action
est poursuivie et jugée conformément à la loi ancienne. Cette loi s'applique également en appel
et en cassation.

EXPLIQUER :

Avant tout développement, il convient d’expliciter la temporalité juridique du cas. Le contrat a


été conclu en 2003, soit bien avant l’entrée en vigueur de l’ordonnance du 10 février 2016. En
conséquence, et en vertu de l’article 9 de cette dernière, qui explique notamment que « les
contrats conclus avant cette date demeurent soumis à la loi ancienne, y compris pour leurs
effets légaux et pour les dispositions d'ordre public » et plus encore que « lorsqu'une instance
a été introduite avant l'entrée en vigueur de la présente ordonnance, l'action est poursuivie et
jugée conformément à la loi ancienne », le nouvel article 1195 du code civil consacrant
l’hypothèse de l’imprévision du contrat n’est pas applicable au contrat étudié.

Dès lors, il n’existe pas de norme réglant l’hypothèse d’un évènement imprévisible venant
remettre en cause l’équilibre du contrat, il faut donc s’en remettre à une étude jurisprudentielle.
Pendant très longtemps, la Cour de cassation a fait preuve d’une très grande fermeté en rejetant
catégoriquement une remise en cause du contrat. L’arrêt de la Cour de Cassation, Chambre
civile, du 6 mars 1876, dit « Affaire du Canal de Craponne » venant parfaitement illustrer ce
propos en annonçant que « dans aucun cas, il n'appartient aux tribunaux, quelque équitable
que puisse apparaître leur décision, de prendre en considération le temps et les circonstances
pour modifier les conventions des parties et substituer des clauses nouvelles à celles qui ont été
librement acceptées par les contractants ».

Cependant, la Cour plusieurs fois est venue infléchir sa position, en se fondant notamment sur
une obligation d’exécuter les contrats de bonne foi : « la cour d’appel a pu décider qu’en
privant M. X... des moyens de pratiquer des prix concurrentiels, la société BP n’avait pas
exécuté le contrat de bonne foi » (Cour de Cassation, Chambre commerciale, du 3 novembre
1992, 90-18.547). Plus encore, un arrêt proche de notre cas ajoute aussi que « attendu qu’en
statuant ainsi, sans rechercher, comme elle y était invitée, si l’évolution des circonstances
économiques et notamment l’augmentation du coût des matières premières (…) n’avait pas eu
pour effet, compte tenu du montant de la redevance payée par la société SEC, de déséquilibrer
l’économie générale du contrat tel que voulu par les parties lors de sa signature en décembre
1998 et de priver de toute contrepartie réelle l’engagement souscrit par la société Soffimat, ce
qui était de nature à rendre sérieusement contestable l’obligation dont la société SEC sollicitait
l’exécution, la cour d’appel a privé sa décision de base légale » (Cour de cassation, civile,
Chambre commerciale, 29 juin 2010, 09-67.369). Ainsi, il semblerait qu’en cas d’évolution
entraînant une hausse de prix manifestement excessive, avec un créancier faisant preuve de
mauvaise foi, le juge puisse alors faire droit à une demande en ce sens.

Malgré ces explications, il convient de relever que l’issu d’une telle requête reste incertaine, en
l’absence de cadre légal, et certains arrêts récents ont poursuivi avec fermeté le rejet d’une
demande en révision pour imprévision (Cour de cassation, civile, Chambre commerciale, 17
février 2015, 12-29.550 13-18.956 13-20.230).

APPLIQUER :

En l’espèce, on apprend que le prix fixé est 10 fois supérieur au prix d’origine. De plus,
l’augmentation de ce prix empêche l’entrepreneur d’avoir une activité rentable. Par suite, la
hausse du prix du blé n’était semble-t-il pas un événement pouvant être anticipé par
l’entrepreneur ou du moins pas dans de telles largeurs. En conséquence, il pourrait être fondé à
demander une révision du contrat.

Toutefois, il faut souligner que de multiples points jouent en défaveur de l’entrepreneur. En


premier lieu, la Cour de cassation s’est plusieurs fois montrée sévère dans ce genre d’hypothèse,
le risque de voir sa demande rejetée est donc présent. De plus, la rédaction du contrat nous
conduit à douter de la mauvaise foi du créancier. En effet, la mention du prix fixé en fonction
de l’évolution du coût des matières premières ne devraient pas rassurer l’entrepreneur. Tout
d’abord car il lui sera difficile de dire que l’évolution du prix est contraire à « l’économie
générale voulue par les parties » (Cass. Com. 29 juin 2010), ensuite, car même en essayant
d’anticiper le raisonnement du juge au regard du nouvel article 1195 du code civil, non
applicable à notre cas, il sera également difficile pour l’entrepreneur d’expliquer qu’il n’avait
pas souhaité assumer le risque de cet évènement imprévisible.

En conclusion, si l’action en révision pour imprévision est envisageable et que l’entrepreneur a


malgré tout quelques arguments pouvant la défendre, il n’en reste pas moins qu’un tel recours
reste incertain, et que ses chances de succès sont difficiles à évaluer pour ne pas dire réduites.

b. Les modalités de définition du prix d’un contrat cadre

CITER :

Article 1129 ancien du code civil :


Il faut que l'obligation ait pour objet une chose au moins déterminée quant à son espèce.
La quotité de la chose peut être incertaine, pourvu qu'elle puisse être déterminée.

Article 1164 du code civil :


Dans les contrats cadre, il peut être convenu que le prix sera fixé unilatéralement par l'une des
parties, à charge pour elle d'en motiver le montant en cas de contestation.
En cas d'abus dans la fixation du prix, le juge peut être saisi d'une demande tendant à obtenir
des dommages et intérêts et le cas échéant la résolution du contrat.

Article 9 de l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 portant réforme du droit des


contrats, du régime général et de la preuve des obligations :

Les dispositions de la présente ordonnance entreront en vigueur le 1er octobre 2016.


Les contrats conclus avant cette date demeurent soumis à la loi ancienne.
Toutefois, les dispositions des troisième et quatrième alinéas de l'article 1123 et celles des
articles 1158 et 1183 sont applicables dès l'entrée en vigueur de la présente ordonnance.
Lorsqu'une instance a été introduite avant l'entrée en vigueur de la présente ordonnance, l'action
est poursuivie et jugée conformément à la loi ancienne. Cette loi s'applique également en appel
et en cassation.

EXPLIQUER :

Avant tout développement, il convient d’expliciter la temporalité juridique du cas. Le contrat a


été conclu en 2003, soit bien avant l’entrée en vigueur de l’ordonnance du 10 février 2016. En
conséquence, et en vertu de l’article 9 de cette dernière, qui explique notamment que « les
contrats conclus avant cette date demeurent soumis à la loi ancienne, y compris pour leurs
effets légaux et pour les dispositions d'ordre public » et plus encore que « lorsqu'une instance
a été introduite avant l'entrée en vigueur de la présente ordonnance, l'action est poursuivie et
jugée conformément à la loi ancienne », le nouvel article 1164 du code civil prévoyant la
possibilité de fixation unilatérale du prix par l’une des parties dans les contrats cadres et surtout
la possibilité d’un recours dans le cas d’une fixation abusive n’est pas applicable au cas.

Pendant longtemps la solution fut incertaine et nous venait de la jurisprudence. En effet, après
quelques hésitations, elle a fini par arrêter un raisonnement grâce à plusieurs arrêts de
l’Assemblée Plénière de la Cour de cassation datant du 1er décembre 1995 (91-15.999, 91-
13.688, 91-19.653). On apprend ainsi notamment que l’article 1129 du code civil n’est pas
applicable à la détermination du prix, ce qui induit qu’une partie peut donc le fixer
unilatéralement. De plus, lorsqu’un contrat prévoit la conclusion d’autres contrats
ultérieurement, alors l’indétermination du prix de ces derniers n’affectera pas la validité du
premier contrat, mais pourra seulement entraîner la résiliation ou une indemnisation en
dommage-intérêt.

On en retire donc plusieurs idées. Tout d’abord, le contrat cadre n’a pas à déterminer à l’avance
le prix des contrats d’applications. De plus, la sanction de l’abus dans la fixation du prix de ces
derniers n’entrainera pas la nullité mais bien la résiliation du contrat ou seulement des
dommages-intérêts.

APPLIQUER :

En l’espèce nous sommes bien face à un contrat cadre, impliquant donc la définition des
caractéristiques générales des relations contractuelles futures et la mise en place de contrats
d’applications. Ici, le prix sera visiblement fixé unilatéralement par le créancier, ceci en
fonction des matières premières. Il est donc indéterminé et ne bénéficie que d’un indice venant
justifier la détermination future de celui-ci.

Au regard de la jurisprudence, il est possible pour notre entrepreneur de venir contester la


fixation s’il l’estime abusive. Il pourra notamment alléguer que celle-ci, 10 fois supérieure au
prix d’origine, est exagérée et ne lui permet plus d’exercer convenablement son activité.
Toutefois, il doit bien garder à l’esprit que le recours sur ce fondement reste incertain. Pour
obtenir la résolution du contrat, il devra trouver un abus dans la fixation du prix. Cependant, il
ne sera pas facile ici de le caractériser car si le montant reste évidemment bien supérieur à celui
d’origine, il n’en reste pas moins que l’explosion du prix des matières premières n’est pas
contestée et qu’il s’agit de la condition de fixation du prix.

En conséquence, bien que le recours reste ouvert pour l’entrepreneur, il est difficile de lui
donner un avis tranché quant à cette action, et le devenir de celle-ci reste pour le moins incertain.

Cas n°2 :

Toujours dans le cadre de son activité, l’entrepreneur contracte depuis longtemps avec une
société dans le but de s’approvisionner en grain. Le contrat prévoyait la production régulière de
factures. Face au défaut de production de celles-ci, il a choisi de ne plus régler le montant prévue
par la convention. Devant l’injonction de la société de régler les sommes dues, il s’interroge
quant à son obligation de payer et quant au fait de savoir si l’absence de production de factures
peut lui permettre de se soustraire au règlement.

à L’absence de production de facture prévue par le contrat autorise-t-elle le non règlement


des sommes dues ?
à L’inexécution d’une clause contractuelle permet-elle à un cocontractant de se soustraire
au règlement de la prestation ?

CITER :

Article 1104 du code civil :


Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi.
Cette disposition est d'ordre public.

Article 1194 du code civil :


Les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que
leur donnent l'équité, l'usage ou la loi.

Article 1217 du code civil :


La partie envers laquelle l'engagement n'a pas été exécuté, ou l'a été imparfaitement, peut :
- refuser d'exécuter ou suspendre l'exécution de sa propre obligation ;
- poursuivre l'exécution forcée en nature de l'obligation ;
- obtenir une réduction du prix ;
- provoquer la résolution du contrat ;
- demander réparation des conséquences de l'inexécution.
Les sanctions qui ne sont pas incompatibles peuvent être cumulées ; des dommages et intérêts
peuvent toujours s'y ajouter.

Article 1219 du code civil :


Une partie peut refuser d'exécuter son obligation, alors même que celle-ci est exigible, si l'autre
n'exécute pas la sienne et si cette inexécution est suffisamment grave.

Article 1220 du code civil :


Une partie peut suspendre l'exécution de son obligation dès lors qu'il est manifeste que son
cocontractant ne s'exécutera pas à l'échéance et que les conséquences de cette inexécution sont
suffisamment graves pour elle. Cette suspension doit être notifiée dans les meilleurs délais.

Article 1223 du code civil :


En cas d'exécution imparfaite de la prestation, le créancier peut, après mise en demeure et s'il
n'a pas encore payé tout ou partie de la prestation, notifier dans les meilleurs délais au débiteur
sa décision d'en réduire de manière proportionnelle le prix. L'acceptation par le débiteur de la
décision de réduction de prix du créancier doit être rédigée par écrit.
Si le créancier a déjà payé, à défaut d'accord entre les parties, il peut demander au juge la
réduction de prix.

Article 1231 du code civil :


A moins que l'inexécution soit définitive, les dommages et intérêts ne sont dus que si le
débiteur a préalablement été mis en demeure de s'exécuter dans un délai raisonnable.

Article 1231-1 du code civil :


Le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts soit à raison de
l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, s'il ne justifie pas que
l'exécution a été empêchée par la force majeure.

EXPLIQUER :

En premier lieu, et en l’absence de dates de mises en place du contrat ni même d’indication


quant à la nature des rapports contractuels, il conviendra de raisonner au regard du droit
commun des contrats tel qu’il est constitué aujourd’hui.

Tout d’abord, rappelons comme un préambule à tout développement que les négociations, la
formation et l’exécution du contrat doivent être exécutés de bonne foi, comme en témoigne
l’article 1104 du code civil. Ainsi ce principe qui régit tout le fonctionnement du droit des
contrats impliquent diverses situations. De plus, et au regard de l’article 1194 du code civil, les
contrats obligent les parties à ce qui a été prévu par ces derniers, mais également à d’autres
hypothèses que provoqueraient notamment l’équité.

Ainsi, un défaut d’exécution d’une prestation contractuelle pourrait entraîner, en vertu de


l’article 1217 du code civil, une suspension d’exécution du contrat par la partie lésée, une
demande d’exécution forcée, l’obtention d’une diminution du prix du contrat, la résolution du
contrat mais aussi une demande en réparation du préjudice subit, notamment en dommage-
intérêt, notamment au regard des article 1231 et 1231-1 du code civil. Cependant, il convient
tout de même de préciser que l’article 1219 du code civil explique que l’inexécution du contrat
doit être suffisamment grave pour qu’une partie puisse refuser d’exécuter son obligation. Même
raisonnement pour l’article 1220 du code civil qui implique une inexécution suffisamment
grave pour qu’une partie décide de suspendre la sienne. Dans le cadre de la réduction du prix,
celle-ci doit, au regard de l’article 1223 être notifiée par écrit au cocontractant.

Ainsi, il semblerait donc que toute inexécution contractuelle puisse entraîner une sanction,
toutefois, avant d’envisager toute réaction drastique, il convient de s’assurer de la suffisante
gravité de l’inexécution subit. Plus encore, la jurisprudence exige depuis longtemps le respect
d’une obligation de bonne foi dans le cadre de l’exécution du contrat, en témoigne notamment
un arrêt de la 1 chambre civile de la Cour de cassation du 23 janvier 1996 (93-21.414) qui
ère

explique notamment que le simple fait qu’une prestation n’ai pas reçu de facture n’autorise pas
le débiteur à s’affranchir du paiement de celle-ci, ceci au regard du respect d’une obligation de
bonne foi. Ainsi, les juges n’apprécient pas la gravité en elle-même, mais plutôt la
proportionnalité entre l’importance du manquement et l’ampleur de la riposte mise en œuvre à
travers l’exception

APPLIQUER :

En l’espèce, il semblerait que la fourniture de facture soit une obligation contractuelle à l’égard
du créancier. Notre entrepreneur aurait donc été parfaitement fondé à exiger une sanction contre
celui-ci pour défaut d’application du contrat. Toutefois, son attitude face à ce défaut d’exécution
pose question.

En effet, le code civil parle tout de même d’une obligation de bonne foi à respecter dans
l’exécution du contrat, au même titre que la jurisprudence, et le fait de ne pas payer la prestation
dues pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas reçu de facture pourrait tout à fait être un fait
de nature à prouver sa mauvaise foi, comme en témoigne l’arrêt précédemment cité. On peut
notamment penser que l’exigence de facturation n’est qu’accessoire par rapport à la prestation
essentielle du contrat en question.

D’une situation qui aurait pu lui être favorable, notre entrepreneur risque malheureusement bel
et bien de devoir s’acquitter de la somme due, sans compter d’éventuelles dommages-intérêts
qu’entraîneraient son inexécution.

Cas n°3 :

L’entrepreneur est également en négociation avec un professionnel afin de développer le


rayonnement de son entreprise. Toutefois, au regard des difficultés qu’il a déjà pu rencontrer,
il voudrait se laisser la possibilité de renégocier ultérieurement le contenu du contrat. Il précise
également qu’il ne l’exécutera plus si son activité professionnelle n’est plus rentable.

à Peut-on prévoir une renégociation ultérieure d’un contrat ?


à Peut-on stopper unilatéralement l’exécution d’un contrat ?

CITER :

Article 1104 du code civil :


Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi.
Cette disposition est d'ordre public.

Article 1193 du code civil :


Les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des parties,
ou pour les causes que la loi autorise.

Article 1194 du code civil :


Les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que
leur donnent l'équité, l'usage ou la loi.

Article 1217 du code civil :


La partie envers laquelle l'engagement n'a pas été exécuté, ou l'a été imparfaitement, peut :
- refuser d'exécuter ou suspendre l'exécution de sa propre obligation ;
- poursuivre l'exécution forcée en nature de l'obligation ;
- obtenir une réduction du prix ;
- provoquer la résolution du contrat ;
- demander réparation des conséquences de l'inexécution.
Les sanctions qui ne sont pas incompatibles peuvent être cumulées ; des dommages et intérêts
peuvent toujours s'y ajouter.

Article 1231 du code civil :


A moins que l'inexécution soit définitive, les dommages et intérêts ne sont dus que si le
débiteur a préalablement été mis en demeure de s'exécuter dans un délai raisonnable.

Article 1231-1 du code civil :


Le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts soit à raison de
l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, s'il ne justifie pas que
l'exécution a été empêchée par la force majeure.

Article 1343 du code civil :


Le débiteur d'une obligation de somme d'argent se libère par le versement de son montant
nominal.
Le montant de la somme due peut varier par le jeu de l'indexation.
Le débiteur d'une dette de valeur se libère par le versement de la somme d'argent résultant de
sa liquidation.

Article 1211 du code civil :


Lorsque le contrat est conclu pour une durée indéterminée, chaque partie peut y mettre fin à
tout moment, sous réserve de respecter le délai de préavis contractuellement prévu ou, à
défaut, un délai raisonnable.
EXPLIQUER :

Tout d’abord, rappelons que les négociations, la formation et l’exécution du contrat doivent
être exécutés de bonne foi au regard de l’article 1104 du code civil. Par suite, et au regard de
l’article 1194 du code civil, les contrats obligent les parties à ce qui a été prévu par ces derniers,
mais également à d’autres hypothèses que provoqueraient notamment l’équité. Plus encore,
l’article 1193 du code civil nous rappelle que les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués
que du consentement mutuel des parties.

Ainsi, un défaut d’exécution d’une prestation contractuelle pourrait entraîner, en vertu de


l’article 1217 du code civil, une suspension d’exécution du contrat par la partie lésée, une
demande d’exécution forcée, l’obtention d’une diminution du prix du contrat, la résolution du
contrat mais aussi une demande en réparation du préjudice subit, notamment en dommage-
intérêt, notamment au regard de l’article 1231 et 1231-1 du code civil.

Au regard de ces éléments, il est important de préciser que toute inexécution volontaire d’un
contrat entraînerait pour la partie qui s’y aventure le déclenchement d’un panel de sanction
assez varié. Toutefois, il n’est pas interdit de prévoir diverses clauses, permettant notamment
la mise en place d’une renégociation. Ainsi, la jurisprudence autorise la conclusion d’une clause
de révision qui, sans imposer les parties à parvenir à un accord, permet néanmoins d’imposer
aux parties une renégociation de bonne foi du contrat (pour un exemple : Cass. Com. 3 octobre
2006). Plus encore, le code civil autorise implicitement la mise en place de clause d’indexation,
à savoir une clause permettant de faire varier le prix d’un contrat en fonction d’un indice de
référence, de par la rédaction de l’article 1343 du code civil, toutefois la jurisprudence exigeait
par le passé que l’indice ait un lien avec l’objet ou la cause du contrat (pour un exemple : Cass.
Civ. 1 . 9 janvier 1974), laissant imaginer que l’application serait complexe.
ère

Enfin, notons également que l’engagement perpétuel en vertu de l’article 1211 du code civil
n’est pas envisageable et laisse la possibilité à toute partie de se désengager en respectant
cependant un délai de préavis prévu par le contrat ou encore un délai raisonnable.

APPLIQUER :

Tout d’abord, il convient d’expliquer à notre entrepreneur que son idée de se soustraire à
l’exécution du contrat si son entreprise bâtait de l’aile est évidemment à oublier. En effet, toute
inexécution serait potentiellement sanctionnée, a fortiori si celle-ci n’est justifiée par aucun
manquement du créancier et décidée unilatéralement.

Cependant, il reste possible de prévoir « une porte de sortie ». En effet, nous pouvons
parfaitement lui conseiller, à défaut de la mise en place d’une clause d’indexation difficilement
quantifiable, et donc le critère de réussite de l’entreprise semble bien trop éloigné de l’objet du
contrat pour être un potentiel indice de référence, de préparer une clause de révision. Il pourrait
ainsi envisager une renégociation avec son cocontractant, lui faire part de ses difficultés et
respecter son obligation de bonne foi.

S’il doute vraiment de la sincérité de son futur créancier, il peut aussi lors de la négociation du
contrat, exiger que celui-ci ne prévoit pas de délai précis. Face à une obligation à durée
indéterminée, il pourra dès lors en respectant un préavis ou un délai raisonnable s’extraire de
son obligation en cas de nouvelles contrariétés.

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