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François Fourquet
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François Fourquet
dernier livre.
Félix a été inspiré toute sa vie par une vision première, une
« intuition philosophique », « quelque chose d’infiniment sim-
ple » dit Bergson. Cette « intuition originelle » a traversé sans
dommage la moulinette du travail deleuzo-guattarien ; elle tient
tout entière dans une affirmation ontologique : il existe une sub-
jectivité sociale mondiale porteuse de vie et de désir, inaccessible
au moi et transversale aux grands ensembles institutionnels
hiérarchisés qui prétendent gouverner le monde.
La « subjectivité mondiale » ne figure pas sous ce nom dans
les écrits de Félix. Dès 1964 apparaît un « sujet inconscient de
l’institution », qui en subvertit les instances dirigeantes et y
détient le véritable pouvoir ; dans les dernières années, il parle
d’une « subjectivité sociale » ou « collective » ou « contempo-
raine », souvent à propos des problèmes planétaires ; il s’agit
donc bien d’une subjectivité à l’échelle mondiale. C’est par
la subjectivité que s’ouvre Chaosmose, et c’est par elle qu’il
s’achève.
Une intuition de Félix Guattari 557
nous dit qu’il existe, cachée à notre moi ordinaire, une subjectivité
vivante qu’aucune institution ne peut s’approprier, qu’aucune
science humaine ne peut capturer et figer en concepts. On y
accède non par une démarche conceptuelle, mais seulement par
une expérience directe.