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Sommaire
1 Systèmes équilibrés
1.1 Généralités
Dans un circuit triphasé équilibré, les grandeurs pour chaque phase ont même pulsation ( ou
fréquence ), même amplitude et sont déphasées entre elles d'un angle de 2π/3, ce qui entraîne en
particulier que leur somme est égale à zéro. Dans le cas usuel d'un réseau alimentant une
charge, ceci impose, évidemment, que le réseau soit équilibré, mais, également, qu'il en soit de
même pour la charge, pour laquelle on suppose de surcroît qu'elle est linéaire.
figure 1 figure 2
x1 = X 2 cos(ωt − θ)
b) Système inverse: x1, x2 et x3 se mettent sous la forme x2 = X 2 cos(ωt − θ + 2 π / 3)
x3 = X 2 cos(ωt − θ + 4 π / 3)
où, comme précédemment, θ est un angle arbitraire qui dépend du choix de l'origine des temps.
figure 3 figure 4
ST 2
Comme en monophasé, on peut associer à x1, x2 et x3 des nombres complexes X1, X2 et X3.
Vu que les grandeurs temporelles ne diffèrent que par leur phase à l'origine, les complexes ne
différeront que par leur argument et on aura, en partant par exemple de X1,
2π 4π 2π
−j −j j
pour un système direct: X2 = X1e 3 X3 = X1e 3 ( ou X3 = X1e 3 cf. diagramme
vectoriel )
2π 4π 2π
j j −j
pour un système inverse: X2 = X1e 3 X 3 = X1e 3 ( ou X3 = X1e 3 idem ).
2π
j
Dans la pratique, on introduit l'«opérateur» a, égal à e 3 ,
qui possède les propriétés suivantes:
3
− a est une des racines cubiques de l'unité, on a donc a = 1, soit a = 1/a² ou a² = 1/a. Ceci entraî-
2π 4π
−j −j
ne en particulier que e 3
, égal à 1/a, peut se remplacer par a². De même, e = 1/a² = a. 3
− 1 + a + a² = 0 ( c'est une autre des propriétés des racines nième de l'unité, mais on peut le véri-
fier facilement à l'aide d'une calculette ).
Avec cet opérateur, et toujours en partant de X1,
− les grandeurs d'un système direct pourront se mettre sous la forme: X1 a²X1 aX1
− celles d'un système inverse sous la forme: X1 aX1 a²X1.
Dans les deux cas, on retrouve que la somme des trois est nulle vu que 1 + a + a² = 0.
V1
U12 Celles-ci peuvent être couplées, soit en étoile avec ou
1
1 sans point commun sorti ( figure 5 ), soit en triangle ( fi-
V2 gure 6 ). Dans le contexte des régimes équilibrés, leurs
2 U23 déphasages sont, en principe, tels que l'ordre des phases
2 1, 2 et 3 est direct. Il s'ensuit qu'on a:
V3
3 U31 − pour le montage étoile V2 = a²V1 V3 = aV1
3 − pour le montage triangle U23 = a²U12 U31 = aU12.
Remarque 2: Lorsque la structure de la source n'est pas définie, ce qui peut être le cas pour une
distribution où on ne donne que la tension composée U et la fréquence, on peut la représenter
par l'un ou l'autre des deux schémas précédents. En principe, pour une distribution 4 fils, on
choisit celui en étoile, avec, par exemple, V1 = U/ 3 pris comme origine. Pour une distribution
3 fils, a priori, le choix est indifférent, dans la pratique, il est souvent conditionné par le
contexte ( structure de la charge, par exemple ).
ST 3
Elles peuvent être définies, soit par leur couplage et leurs impédances ( cf. figures 7 et 8 ),
soit par le courant en ligne qu'elles absorbent ( ou la puissance ) et leur cosϕ. Nous verrons
comment gérer cela au paragraphe suivant, signalons simplement deux points ici:
− On peut toujours remplacer un couplage étoile par un
ZY Z∆ couplage triangle à condition de donner à Z ∆ la valeur
3ZY. La réciproque est évidemment vraie, avec ZY = Z ∆/3.
ZY Z∆
− Dans le deuxième cas, il faut toujours se rappeler que
ZY Z∆ l'angle ϕ correspondant reste le déphasage entre la d.d.p.
phase-neutre ( réel ou fictif ) et le courant, et ce, même si
figure 7 figure 8 on part d'un réseau de tensions composées.
Comme le système est équilibré, les grandeurs correspondant à chaque phase sont identiques
au déphasage de 2π/3 près. Il suffit donc d'effectuer le calcul pour une phase. Celui-ci est facili-
té si on adapte la structure de la charge à celle de la source.
V1 I J1 Z A titre d'exemple, considérons le cas de la figure 9 d'une source
1
en étoile avec V1 = V pris comme origine, donc V2 = a²V et
V2 V3 = aV, alimentant une charge en triangle.
I2 J2 Z
− On commence par remplacer la charge en triangle par son sché-
ma en étoile équivalent ( figure 10 ).
V3 I Z
3 J3 − Comme le système est équilibré, le point commun de la charge
est au même potentiel que celui de la source, on a donc immé-
figure 9 V 3V
diatement I1 = 1 , soit I1 = .
V1 I Z/3 Z3 Z
1
− On en déduit, si nécessaire, la valeur des courants circulant dans
V2 I Z/3 le triangle initial en utilisant la loi des noeuds:
2
π
I1 I1 j 6
V3 I Z/3 I1 = J1 − J3 avec J3 = aJ1 donne J 1 = = e , soit, compte
3 1− a 3
π
figure 10 3V j 6
tenu de la valeur de I1, J1 = e
Z
éventuellement les autres puissances. Rappelons que, si on est dans le cas de plusieurs charges
placées en parallèle, le moyen le plus commode pour traiter le circuit est l'utilisation du théorè-
me de Boucherot, par exemple sous la forme: Ptotal = ΣPpar charge Qtotal = ΣQpar charge.
1.5.1 Définitions
Pour chaque phase, on définit les puissances comme en monophasé, soit, par exemple,
VIcosϕ pour la puissance active. Vu que le circuit est triphasé et équilibré, les puissances
totales sont donc simplement le triple des puissances pour chaque phase:
Comme, souvent, la source d'alimentation est définie par sa tension composée, on a coutume
de remplacer V par U/ 3 , ce qui conduit à P = 3 UIcosϕ, Q = 3 UIsinϕ et S = 3 UI.
On peut, là aussi, définir une puissance apparente complexe, mais uniquement sous la forme
S = 3V.I* ( ou 3U.J* ) à cause du problème de déphasage entre U et I.
Comme c'est souvent le cas, on part du principe que la charge ne comporte que trois bornes
accessibles. Il faut cependant distinguer deux situations, suivant que l'on ait accès ou non au
neutre de la source.
2 Systèmes déséquilibrés
2.1 Généralités
On distingue deux types de déséquilibre, celui dû à la source et celui dû à la charge, les deux
pouvant exister simultanément. Un certain nombre de points restant communs avec ceux évo-
qués pour les circuits équilibrés, nous nous intéresserons essentiellement aux méthodes d'étude
et au problème des puissances. Signalons, en ce qui concerne les premières, que, dans certains
cas, il est possible d'en utiliser une supplémentaire, fourni par la théorie des composantes sy-
métriques, dont on commencera par dire quelques mots. Par ailleurs, comme pour les circuits
équilibrés, on se limitera au cas des charges linéaires.
ST 6
2.2.1 Définitions
Soit un système de trois grandeurs x1, x2, et x3 de même pulsation. En leur associant les com-
plexes X1, X2 et X3, on montre que ce système peut se décomposer en trois systèmes triphasés,
de pulsation égale à celle commune à x1, x2, et x3:
− un système équilibré direct, donc de la forme [Xd ; a²Xd ; aXd]
− un système équilibré inverse, donc de la forme [Xi ; aXi ; a²Xi]
− un système homopolaire, de la forme [Xo ; Xo ; Xo]
Les systèmes direct et inverse sont de même nature que ceux évoqués au paragraphe 1.1, il
est donc inutile d'y revenir. Le système homopolai-
x1o x2o x3o
re, lui, est constitué de trois éléments identiques, ce
x1o qui se traduit par une évolution temporelle en phase
x2o
ωt x3o et un diagramme de Fresnel formé de trois vecteurs
confondus ( cf. ci-contre où x1o, x2o et x3o désignent
figure 15 les grandeurs homopolaires par phase ).
Le passage inverse est évidemment possible. Les calculs s'effectuent à l'aide des relations ci-
1 Xl = Xd + Xi + Xo
X d = ( X1 + aX2 + a ² X3 )
3
1
contre: Xi = ( X1 + a ² X2 + aX3 ) X2 = a ² Xd + aXi + Xo
3
1
Xo = 3 ( X1 + X2 + X3 ) X3 = aXd + a ² Xi + Xo
On se limite au cas où les grandeurs à analyser sont des tensions puisque les courants peu-
vent toujours se mettre sous cette forme grâce à des capteurs adéquats.
1 R 1 1 1+ j 3 a²
Or, vu que RCω = , on a = = = = − Ceci entraîne
3 R + 1 jCω 1 − j RCω 1 − j 3 4 2
V − V2 a ² 1
que V = 1 − ( V2 − V3 ) = ( V1 − (1 + a ² ) V2 + a ² V3 ) , où il ne reste plus qu'à remarquer
2 2 2
1 3
que 1 + a² = −a pour obtenir V = ( V1 + aV2 + a ² V3 ) = V d . Avec ce branchement, on obtient
2 2
2
donc la composante directe, que l'on déduit des indications du voltmètre par Vd = V .
3
On relie ensuite la borne a la phase 3 et la borne b à la phase 2, ce qui revient à permuter V2
1 1
et V3 dans le calcul ci-dessus. On a donc V = ( V1 + aV3 + a ² V2 ) = ( V1 + a ² V2 + a ² V3 ) , soit
2 2
3
V = Vi . De ce fait, on obtient la composante inverse, que l'on déduit, de même, des indica-
2
2
tions du voltmètre par Vi = V .
3
Remarque: Cette méthode de mesure ne donne que les modules des composantes, mais c'est en
général suffisant. Si on voulait, en plus, leurs arguments, il faudrait utiliser des méthodes à base
de constructions géométriques.
Celui-ci se produit dès que les trois tensions n'ont plus la même valeur efficace ou que leur
déphasage n'est plus de 2π/3 ( et, bien sûr, si les deux conditions sont réunies ). Ici, nous som-
mes dans un cas où on peut employer la théorie des composantes symétriques. On procède alors
comme suit:
On remplace la source par ses composantes symétriques, en conservant la structure initiale
( composantes en étoile si la source est en étoile et composantes en triangle sinon ). On obtient
donc trois systèmes symétriques auxquels on applique le théorème de superposition en calcu-
lant les courants correspondant à chaque composante ( comme pour les circuits symétriques, le
ST 8
calcul est facilité en adaptant la structure de la charge à celle de la source ). Il ne reste plus,
ensuite, qu'à reconstituer les courants par phase à l'aide des formules de transformation inverse.
Avant de décrire succinctement un exemple, signalons les points suivants:
− A priori, les impédances de la charge vis à vis des trois composantes ne sont pas forcément
identiques. Elles le sont pour les charges passives, mais pas, par exemple, pour un moteur
asynchrone. Ici, cependant, on se limitera au cas où les impédances restent les mêmes.
− Lorsque la source est en étoile sans neutre, la somme des courants en ligne est forcément
nulle, donc, même si cette source contient une composante homopolaire de tension, il ne peut
pas y avoir de composante homopolaire de courant ( rappel: Io = (I1 + I2 + I3)/3 ).
Physiquement, si la charge est couplée en étoile, cela implique que le point commun de la
charge est porté au potentiel homopolaire Vo par rapport au point commune de la source.
− Lorsque la source est en triangle, c'est la composante homopolaire de tension qui est nulle.
En effet, on a obligatoirement U12 + U23 + U31 = 0, donc Uo = 0.
− Si on ne connaît que les valeurs des tensions entre phases, on utilise a priori une représenta-
tion en triangle de la source. Il est cependant possible d'utiliser une représentation en étoile, à
condition de s'imposer que la composante homopolaire des tensions simples soit nulle. En
V1 − V2 = U12
V − V = U
2 3 23
effet, dans ce cas, on obtient le système de relations suivant , dont la réso-
V 3 − V1 = U 31
V1 + V2 + V3 = 0
lution, en éliminant à chaque fois une des trois premières relations, conduit à
U12 + U13 U23 + U21 U31 + U32
V1 = V2 = V3 =
3 3 3
V1 I Z A titre d'exemple, nous allons considérer le cas représenté sur la figure
1
18, où les tensions V1, V2 et V3 ont même module V mais sont déphasées
V2 I Z entre-elles comme indiqué sur la figure 19 ( physiquement, ceci peut se
2
produire au secondaire d'un transformateur, si, lors du câblage, on a inversé
V3 I Z les deux bornes d'un enroulement ).
3
On commence donc par calculer les composantes symétriques des tensions:
figure 18 −j
π
En choisissant V1 comme origine des phases, il vient V1 = V, V2 = Ve 3 et
π
j
V3 V3 = Ve 3,
ce qui reporté dans les relations de transformation ( cf. para-
2V V 2
π/3 graphe 2.2.1 ) donne, tous calculs faits, Vd = Vi = − Vo = V .
3 3 3
−π/3 V1
N.B.: Vu le type de liaison entre la source et la charge, le calcul de V0 n'est
pas utile pour la détermination des courants, puisqu'on a forcément I0 = 0.
V2
Par contre, ceci montre que le point commun de la charge est porté au po-
figure 19
tentiel 2V/3 par rapport à celui de la source.
ST 9
Vis à vis des composantes directes et inverses, la d.d.p. entre les points communs de la source
2V V
et de la charge est égale à zéro. Il vient donc I d = Ii = − . Ceci, reporté dans les rela-
3Z 3Z
tions de transformation inverse avec Io = 0, donne, là encore tous calculs faits,
1V V − j1,76 V j1,76
I1 = I 2 ≅ 0,882 e I 3 ≅ 0,882 e
3Z Z Z
Ici, l'utilisation des composantes symétriques n'apporte rien a priori, le problème se traite à
l'aide des lois des mailles et des noeuds. Eventuellement, on peut, pour terminer, calculer les
composantes des courants, par exemple pour caractériser le taux de déséquilibre.
2.6.1 Définitions
Vu le déséquilibre, elles ne peuvent plus être définies et calculées qu'au niveau de chaque
élément, donc en termes de puissances en monophasé. Après, si nécessaire, on pourra utiliser le
théorème de Boucherot pour calculer les puissances totales mises en jeu. Ainsi, pour le montage
ci-dessous, en raisonnant par exemple en termes de puissance apparente complexe, on définira
Les puissances fournies par la source:
V1 I V'1 S1 = V1I1* = P1 + jQ1
1
S2 = V2I2* = P2 + jQ2
V2 I V'2 S3 = V3I3* = P3 + jQ3
2
Vu ce qui a été dit au paragraphe précédent, les mesures se font a priori au niveau de chaque
élément à l'aide de montages monophasés, et il faudrait donc envisager un grand nombre de cas.
Cependant, comme, pour les charges couplées en triangle, les courants par élément ne sont
ST 11
généralement pas accessibles, et que, pour les distributions 4 fils, la source est forcément cou-
plée en étoile, ceci limite déjà les possibilités. De plus, si on se restreint aux puissances fournies
par la source, et si on tient compte du fait qu'on peut toujours schématiser une source par une
représentation en étoile ( cf. paragraphe 2.3 ), on aboutit finalement à deux cas, en fonction du
nombre de fils de la distribution. En fait, on en revient aux cas envisagés pour les systèmes
équilibrés, sauf que pour ces derniers, le neutre n'étant parcouru par aucun courant, il n'était pas
utile de le distribuer.
figure 23
b) mesure des puissances réactives
V1 A moins de disposer d'appareils équipés de façon interne
W1 d'un déphaseur de π/2, la mesure n'est possible que si le ré-
V2 seau de tension est équilibré ( de façon à ce que les tensions
W2 composées soient bien en quadrature avec les tensions sim-
V3 ples ). De même, on utilise alors trois fois le montage en
W3 équilibré ( cf. schéma ci-contre ), en rappelant que la puis-
sance réactive est égale à l'indication du wattmètre divisée
figure 24 par 3 .
6 L'exercice porte sur l'équilibrage vis à vis d'un réseau triphasé d'une charge monophasée
branchée entre deux de ses phases. Dans ce qui suit, on définit le réseau, supposé équilibré,
direct et de fréquence 50Hz, par ses tensions composées en prenant U12 comme origine des pha-
ses. On a donc U12 = U, U23 = a²U et U31 = aU avec U = 400V. On rappelle que 1 + a + a² = 0 et
que a3 = 1. D'autre part, on donne les relations suivantes: 1 − a = ja² 3 1 − a² = −ja 3 .
1) On considère le montage 1, schématisé ci-contre, où R matérialise la ré-
Montage 1
sistance du four. Déterminer les expressions de I11, I12 et I13 en fonction de
I11 U et de R, puis celles de leurs composantes symétriques I1d et I1i en fonc-
1
R tion des mêmes grandeurs et de a. Que vaut obligatoirement I1o?
I12 2) On considère maintenant le montage 2 ( cf. schéma correspondant ). Les
2
valeurs de L et de C sont choisies de manière à ce que les puissances réac-
I13 tives mises en jeu soient égales. Leurs réactances sont donc égales et on no-
3 te X = Lω = 1/Cω la valeur commune. Déterminer les expressions de I21, I22
et I23 en fonction de a, U et X, puis celles de leurs composantes symétriques
Montage 2
I2d et I2i en fonction des mêmes grandeurs. De même, que vaut obligatoire-
I21 ment I2o?
1
3) L'équilibrage se fait plaçant le deuxième montage en parallèle avec le
I22 premier. On note I1, I2 et I3 les courants fournis par le réseau à l'association
2 L
des deux montages et Id et Ii leurs composantes symétriques.
C a) En utilisant le théorème de superposition, donner les expressions de Id et
I23
3 de Ii en fonction de I1d, I2d, I1i et I2i.
b) A quelle condition les courants I1, I2 et I3 forment-ils un réseau équilibré direct? En déduire
la relation qui doit exister entre X et R.
c) Sachant que la puissance du four est de 104kW, calculer la valeur de R. En déduire les va-
leurs qu'il faut donner à L et à C pour que la condition précédente soit réalisée ainsi que la
puissance réactive mise en jeu par ces composants.
ST 15