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Dermatologie

A 23

Prurit
(à l’exclusion des prurits anal et vulvaire)
Orientation diagnostique
PR Jean-Marie BONNETBLANC, DR Agnès SPARSA
Service de dermatologie, CHRU Dupuytren, 87042 Limoges Cedex.

Points Forts à comprendre d’une dermatose ou d’une autre pathologie viscérale


évidente. Son intérêt tient surtout au fait qu’il peut être
au premier plan de la symptomatologie. La qualité de
• Dans ce chapitre sont traités indifféremment l’interrogatoire et de l’examen clinique est alors
les prurits localisés (hors région anogénitale) essentielle à une bonne démarche diagnostique.
et généralisés. La démarche diagnostique
est plus complète en cas de prurit généralisé,
car celui-ci débouche sur des pathologies viscé- Physiopathologie
rales profondes. Les stimulus et les médiateurs du prurit sont
• Il faut retenir les lésions élémentaires nombreux. Des stimulus physiques (pression, plume,
et les dermatoses correspondantes, laine de verre…) sont capables de provoquer un prurit.
car elles permettent une orientation diagnostique En dehors de la classique histamine, la liste des média-
beaucoup plus facile, surtout lorsqu’il s’agit teurs chimiques est longue (tableau I). Cela explique une
d’un prurit généralisé. Il ne faut pas négliger partie des échecs des antihistaminiques dans le prurit.
la dermatose où les signes dermatologiques
non spécifiques sont prédominants,
dont le prototype est la gale.
• Il faut connaître toutes les maladies viscérales TABLEAU
responsables de prurit, qui peuvent être
découvertes par leurs autres symptômes Médiateurs chimiques
et signes cliniques. Une fois éliminées, responsables du prurit
un cancer profond ou une cause psychique
sont à considérer.
• Il ne faut s’arrêter de chercher que lorsque Amines
le traitement de la maladie a entraîné ❑ Histamine
la disparition du prurit. ❑ Histamino-libérateurs :
morphine, codéine
❑ Sérotonine

Le prurit est défini par la sensation, localisée ou diffuse, Lipides


conduisant au besoin de se gratter. Il n’est ressenti qu’à ❑ Prostaglandines
la peau et aux demi-muqueuses, jamais aux muqueuses ❑ Facteur d’activation plaquettaire
et aux viscères.
Le grattage manuel peut être remplacé par le frottement Protéines/peptides
sur le dos, en particulier chez le nourrisson.
❑ Kallicréine
Il est considéré par certains comme un signe subliminal
de la douleur car selon le type ou l’intensité, un même ❑ Cytokines :
interleukine-2
stimulus peut générer un prurit ou une douleur. Cette
formulation n’est cependant pas consensuelle car les ❑ Protéases :
trypsine, papaïne
deux sensations peuvent être différenciées.
Lorsque le prurit est physiologique, il est discret, parfois ❑ Tachykinines :
substance P
fréquent dans la journée et apporte une sensation non
❑ Peptides opioïdes endogènes :
désagréable. Il est pathologique lorsqu’il devient
β endorphine, leu-/met-enképhaline
désagréable et retentit sur la qualité de vie et le sommeil.
Il peut n’être qu’un simple signe d’accompagnement

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PRURIT

Interrogatoire
Il doit vérifier :
– la réalité du prurit (certains malades rapportent des
sensations subjectives superficielles et fugaces) ;
– l’ancienneté ;
– le mode, les circonstances et les sièges d’apparition ;
– les facteurs déclenchants éventuels ;
– l’évolution par poussées ou sa permanence ;
– l’horaire. La plupart des prurits sont plus fréquem-
ment perçus le soir. Au déshabillage, il s’agit le plus
souvent d’un prurit physiologique. La chaleur du lit est
aussi un facteur déclenchant. Le plus souvent, le prurit
est occulté dans la journée par les préoccupations quo- 1 Urticaire.
tidiennes et s’exprime le soir. La prédominance noc-
turne ou diurne du prurit oriente vers certaines causes ;
– l’intensité et le retentissement sur le vécu du malade.
Cette notion est très subjective, fonction de la person-
nalité et du psychisme du malade. Une meilleure
approche est de savoir si le prurit empêche l’endor-
missement et (ou) réveille le malade la nuit ;
– les antécédents du malade ;
– les prises médicamenteuses en s’assurant de la chrono-
logie par rapport au début du prurit ;
– la notion de prurit dans l’entourage ;
– les symptômes cliniques associés ;
– les traitements utilisés pour le prurit et leur efficacité ;
– le mode de vie ; des modifications de l’environnement
(variations de température, d’humidité) entraînent des
prurits chez le sujet noir vivant en pays tempéré, chez 2 Lichen plan.
le sujet atopique ou âgé.

Examen clinique Papule

Examen cutané • L’urticaire est caractérisée par sa papule œdémateuse,


très prurigineuse et surtout mobile dans la journée. La
Il recherche : recherche d’une cause est plus facile lors de l’urticaire
– les signes d’une dermatose prurigineuse ; c’est l’analyse aiguë que lors de l’urticaire chronique. Le prurit est moins
des lésions élémentaires qui permet le diagnostic important ou remplacé par une sensation de brûlure
d’une dermatose prurigineuse ; lorsque les plaques urticariennes sont plus fixes (plus de
– les lésions consécutives au grattage, non spécifiques : 24 h) [fig. 1].
excoriations, ulcérations, stries linéaires, dépilation, • Le lichen plan est plus rare. Les papules violacées,
érythème, ecchymoses, lichénification (peau grisâtre, ombiliquées, polygonales siègent plus fréquemment aux
épaisse et quadrillée), ongles polis et brillants ; faces antérieures des poignets. Il est rarement diffus.
– les complications d’un grattage, essentiellement infec- L’atteinte buccale doit être recherchée systématique-
tieuses : pustules, impétiginisation, croûtes, fièvre… ment car elle n’est pas prurigineuse. Le lichen plan peut
être médicamenteux (fig. 2).
Examen général • La mastocytose cutanée est une maladie de la petite
enfance principalement. Les lésions sont papuleuses ou
Il doit être complet et systématique, particulièrement au en plaques, parfois nodulaires, uniques ou multiples, de
niveau des aires ganglionnaires et orienté par les données couleur marron et deviennent urticariennes au frottement.
de l’interrogatoire. Ce signe est pathognomonique.

Papulo-vésicule
Dermatoses prurigineuses
Il est rare d’avoir la vésicule présente en raison du
Le prurit peut accompagner plusieurs dermatoses, grattage. La lésion observée est une papule excoriée. Le
chacune étant définie par sa lésion élémentaire. prurigo correspond à un tableau clinique de dermatose

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Dermatologie

3 Prurigo. 5 Dermatite atopique de l’adulte.

des coudes et aux creux poplités. Le prurit est un signe


majeur, révélé par des pleurs, une insomnie en plus du
grattage. La dermatite atopique de l’adulte est caractérisée
par un prurit chronique et une lichénification plus ou
moins diffuse, avec des poussées d’eczéma suintant (fig. 5).
• La varicelle est plus fréquente chez l’enfant. C’est une
éruption fébrile, faite de vésicules évoluant chacune vers
l’ombilication, et globalement par poussées, d’où des élé-
ments d’âge différent. Il existe une atteinte du cuir chevelu.

Bulle
• La pemphigoïde bulleuse peut débuter par un prurit
4 Eczéma. isolé pendant plusieurs semaines ou mois. Il faut faire
une biopsie cutanée avec examen en immunofluorescence
directe chez tout malade de plus de 60 ans en présence
d’un prurit inexpliqué. L’apparition des bulles sur base
excoriée, papulo-érosif. En cas de chronicité, les papules érythémato-papuleuse permet un diagnostic plus facile.
deviennent plus sèches, plus nodulaires. Il peut compliquer • La dermatite herpétiforme est peu fréquente en
une dermatite atopique et toutes dermatoses prurigineuses. France. Les lésions vésiculo-bulleuses prurigineuses
• Le prurigo strophulus traduit chez l’enfant une prédominent aux faces d’extension des membres. La
hypersensibilité aux piqûres d’insecte (fig. 3). Il est recherche de dépôts granuleux d’IgA à la biopsie cutanée
caractérisé par des papulo-vésicules excoriées, très permet le diagnostic.
prurigineuses, récidivantes qui prédominent soit sur les
zones découvertes, soit dans les plis selon le biotope de Lésions érythémato-squameuses
l’insecte piqueur.
• Le prurigo nodulaire est caractérisé par des nodules • Le psoriasis ne gratte habituellement pas. La présence
fermes, à surface lisse ou verruqueuse, ou centrés d’un prurit peut témoigner de la mauvaise acceptation
par une excoriation ou une croûte. Il existe des lésions psychologique de la maladie.
récentes inflammatoires et des lésions anciennes • Le mycosis fongoïde (lymphome cutané T) forme des
pigmentées. Les sièges préférentiels sont les faces plaques érythémateuses diffuses qui vont s’infiltrer
postérieures des avant-bras, les cuisses et les jambes. progressivement. Le prurit est précoce et persistant. Il
peut débuter par des nappes érythémateuses recouvertes
Vésicule de squames pityriasiformes ; le prurit correspond souvent
à une évolution vers l’infiltration cutanée (fig. 6).
• L’eczéma de contact évolue selon plusieurs stades. Là
aussi, les vésicules sont excoriées par le prurit. Le Érythrodermie
tableau est celui d’une dermatose suintante localisée,
aux bords émiettés, de taille variable. Le diagnostic Elle est définie par une dermatose érythémateuse squa-
repose sur l’interrogatoire à la recherche de l’allergène meuse ou suintante généralisée et évoluant depuis plus
de contact (fig. 4). de 6 semaines (fig. 7). Elle s’accompagne d’une altération
• La dermatite atopique débute chez un nourrisson par de l’état général et peut mettre en jeu le pronostic vital.
les zones convexes du visage et s’étend ensuite aux plis Cette définition n’est pas retenue par tous ; elle permet

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PRURIT

7 Érytrodermie.
6
Mycosis fongoïde (lymphome T).

de ne pas retenir les exanthèmes généralisés. Plusieurs


maladies peuvent se compliquer d’une érythrodermie :
eczéma, psoriasis, lymphome cutané (le syndrome de
Sézary est un lymphome T érythrodermique avec des
cellules anormales dans le sang périphérique). Les toxi-
dermies médicamenteuses donnent plus souvent des
exanthèmes généralisés.

Lésions polymorphes
Il est classique d’évoquer une toxidermie d’origine
médicamenteuse. Il ne faut pas négliger la modification
de la dermatose par des soins topiques inappropriés ou
une hygiène insuffisante. 8 Gale.

Prurit prédominant avec signes


dermatologiques non spécifiques Phtiriase du corps (Pediculus corporis)
liés au grattage Le prurit, à l’inverse de la gale, a une topographie posté-
rieure prédominante (dos, épaules, ceinture) et s’associe
Il faut avant tout rechercher un prurit parasitaire. à des papules d’allure urticarienne ainsi qu’à des stries
Gale humaine de grattage. La confirmation du diagnostic est égale-
ment souvent difficile (recherche de lentes et de poux
Il s’agit d’une parasitose cutanée due à un acarien dans les vêtements). Certains contextes épidémio-
(Sarcoptes scabiei hominis). La transmission est inter- logiques (pauvreté, exclusion) doivent le faire évoquer
humaine, favorisée par le contact direct (rapports devant une dermatose généralisée impétiginisée.
sexuels notamment) mais de transmission indirecte pos-
sible (vêtements, literie). Chez les gens propres, la gale Distomatose
peut ne se manifester que par un prurit isolé diffus, d’où
l’importance d’envisager systématiquement le diagnostic. Elle est devenue exceptionnelle. Il faut y penser devant
Ce dernier sera évoqué sur les arguments suivants (fig. 8) : une urticaire fébrile avec douleur de l’hypochondre
– prurit diffus à recrudescence nocturne nette ; droit. Il existe une éosinophilie majeure. Il faut recher-
– topographie préférentielle : sillons interdigitaux, cher l’origine de la contamination.
aisselles, seins, ombilic, respect du dos et du visage ;
– prurit dans l’entourage familial, contagieux ; Parasitoses tropicales
– lésions plus spécifiques : sillons interdigitaux, vésicules
interdigitales, papules croûteuses au niveau des On y pense devant une notion de voyage en pays inter-
organes génitaux. tropical : il faut demander ce qu’a fait le malade pendant
Le diagnostic est confirmé par la mise en évidence du ce voyage, les localités qu’il a visitées, à quelle saison,
parasite par examen direct au microscope (prélèvement seul ou en groupe. La date du voyage est à considérer si
au niveau d’un sillon interdigital). Cette mise en évidence elle est supérieure à 3 mois et inférieure à 15 ans en général.
n’est pas constante et c’est parfois le traitement d’épreuve • Onchocercose : le prurit associé à des lésions papuleuses
qui confirme a posteriori le diagnostic. et nodulaires (thorax, ceinture) ne se voit plus chez

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Dermatologie

(cancer du foie, cancer du pancréas). La rétention biliaire


peut être d’origine intra-hépatique (cirrhose biliaire
primitive, hépatites virales, hépatite médicamenteuse,
cholangite sclérosante, cholestase gravidique récurrente).

Causes endocriniennes
• Pathologie thyroïdienne : l’hyperthyroïdie peut s’ac-
compagner d’un prurit diffus. Il faut y penser s’il existe
un amaigrissement, un tremblement, une tachycardie,
une diarrhée, une irritabilité. L’hypothyroïdie, par la
xérose cutanée qu’elle entraîne, peut également être res-
ponsable d’un prurit diffus. Il faut y penser devant une
9 Larva migrans. infiltration cutanéo-muqueuse pâle et cireuse, un ralentis-
sement psychomoteur, une hypothermie, une bradycardie,
une constipation, des crampes musculaires.
l’Européen qui voyage. Il s’agit d’un tableau plus aigu • Hyperparathyroïdie : le prurit est rare. Cette maladie
avec œdème segmentaire transitoire ou urticaire locali- est le plus souvent asymptomatique, ou révélée par des
sée, un prurit, récidivants, associés à une éosinophilie douleurs osseuses ou des fractures.
élevée. Le diagnostic est confirmé par la mise en éviden- • Diabète : il entraîne fréquemment des prurits localisés,
ce de microfilaires par biopsie cutanée exsangue. notamment au niveau des muqueuses génitales (prurit
• Les dermites rampantes, larva migrans (fig. 9) et vulvaire). Le diabète n’est pas une cause de prurit diffus.
loases, sont un cordon rouge, plus ou moins œdémateux.
Elles se distinguent par la vitesse de déplacement. Causes hématologiques
• Dans la polyglobulie, le prurit est fréquent et s’aggrave
Piqûres d’insectes lors de bains chauds. Il peut s’associer à des céphalées ainsi
qu’à une érythrose faciale. Il est calmé parfois par l’aspirine.
Les piqûres de puces, punaises, aoûtats, moustiques…
• Dans la maladie de Hodgkin, le prurit important,
sont sans grand problème diagnostique.
accompagné de sueurs, d’un amaigrissement chez un sujet
jeune doit faire rechercher la présence d’adénopathies
périphériques. Son intensité a un caractère pronostique.
Prurit révélateur • Carence martiale : la pâleur du visage et des mains, la
d’une pathologie interne fatigue, l’aggravation d’une dyspnée d’effort la font
rechercher. La recherche d’un saignement chronique,
Une maladie viscérale profonde est à rechercher devant un
gynécologique ou digestif, est systématique.
prurit généralisé qui ne fait pas sa preuve dermatologique.
• Les leucémies (en particulier leucémie lymphoïde
chronique), le myélome, la maladie de Waldenström, le
Insuffisance rénale syndrome hyperéosinophilique sont rarement en cause.
Le prurit est un symptôme très fréquent et souvent inva-
lidant au cours de l’insuffisance rénale chronique, associé Grossesse
à l’anémie, l’hypertension artérielle, l’hypocalcémie, et • Le prurit gravidique est dû dans la plupart des cas à une
l’augmentation de l’urée et de la créatinine. Ce prurit cholestase anictérique. Il survient surtout au 3e trimestre.
peut être amélioré ou aggravé chez le patient hémo- • Le prurigo gravidique correspond à plusieurs entités.
dialysé. Le déterminisme est encore mal connu, proba- Il faut rechercher une dermatose prurigineuse ou une
blement multifactoriel. Le traitement est très difficile. dermatose autonome. Une biopsie cutanée avec étude en
La greffe rénale le fait disparaître. immunofluorescence directe permet le diagnostic de
pemphigoïde gestationnelle (fig. 10).
Cholestase
Un prurit diffus peut révéler une cholestase, ictérique ou
Causes diverses
anictérique. Dans les formes avancées, celui-ci est souvent • Néoplasies : un prurit diffus peut s’observer au cours des
féroce, résistant à l’ensemble des traitements classiques. syndromes carcinoïdes (libération de sérotonine) ainsi que
On évoque la responsabilité directe de l’accumulation chez des patients ayant des néoplasies profondes, notam-
de certains acides biliaires dans le déterminisme du prurit. ment digestives. Il n’y a pas de spécificité d’un cancer.
Ils semblent avoir un effet direct et indirect par la libération • Affections neurologiques : sclérose en plaques, abcès
de protéases in situ. cérébral, tumeur cérébrale. Il existe un prurit paro-
La cholestase peut être d’origine extra-hépatique : lithiase, xystique, à début et fin brutales chez des malades ayant
cancer des voies biliaires, compression extrinsèque eu un stress majeur.

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PRURIT

Bilan paraclinique
Lorsque le prurit s’intègre dans le cadre d’une dermatose
caractérisée, le diagnostic de cette dernière peut être
confirmé par la réalisation d’une biopsie cutanée pour exa-
men anatomopathologique, assorti de techniques complé-
mentaires selon les cas (immunofluorescence directe utile
au diagnostic des dermatoses bulleuses auto-immunes).
Lorsque le prurit est isolé, le bilan paraclinique doit être orienté
par les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique.

Examens en première intention


Numération et formule sanguines, vitesse de sédimen-
10 Pemphigoïde gestationnelle (herpès gestationis). tation, sidérémie, ferritinémie, bilan hépatique, créatini-
némie, glycémie, radiographie thoracique, échographie
abdominale sont les examens à effectuer en priorité.
• Sida : un prurit sévère, associé à des lésions de prurigo,
s’observe fréquemment au cours de formes avancées de Autres examens
l’affection. La cause est probablement multifactorielle.
• Prurit d’origine médicamenteuse : une cause médi- Ils sont indiqués en fonction du contexte, des données de
camenteuse est souvent difficile à établir devant un l’interrogatoire et de l’examen clinique (liste non
prurit généralisé isolé. Il est important de faire préciser exhaustive) : cycle glycémique, hémoglobine glycosylée ;
la chronologie, d’autant que les patients reçoivent plusieurs sérologie (hépatites virales, virus de l’immunodéficience
humaine) ; analyse parasitologique des selles et sérologie
traitements. Il faut revoir l’ensemble des autres causes
parasitaire orientée ; anticorps antimitochondries ;
de manière prioritaire. Les mécanismes sont variés :
recherche d’anticorps circulants anti-zone de la membrane
réaction d’origine immuno-allergique (association
basale de l’épiderme ; électrophorèse et immuno-électro-
fréquente à d’autres lésions élémentaires : érythème,
phorèse des protéines sériques ; bilan thyroïdien ; explo-
urticaire…, et aggravation lors de la réintroduction) ; rations par imagerie ou par endoscopie ; biopsie gan-
histamino-libération pharmacologique (codéine, opiacés, glionnaire, médullogramme. ■
produits iodés, curarisants, thiamine, quinine…), effet
indirect par toxicité hépatique, plus rarement par induc-
tion d’une xérose cutanée. POUR EN SAVOIR PLUS
• Prurit sénile : il est fréquent d’observer un prurit diffus, Lorette G,Vaillant L. Prurit. In : Saurat JH, Grosshans E, Laugier P,
parfois très invalidant par son retentissement sur l’état Lachapelle JM (eds). Dermatologie et maladies sexuellement
général, chez le sujet âgé. Il prédomine au tronc et à la transmissibles. Paris : Masson, 1999 : 903-9.
racine des membres et s’associe souvent à une xérose
cutanée diffuse. Malgré l’intensité du prurit, les lésions
de grattage sont assez rarement observées. Points Forts à retenir
Ce diagnostic ne doit être retenu qu’après avoir écarté
les causes classiques de prurit diffus. • Le prurit est le principal signe subjectif
• Prurit d’origine psychologique : il s’agit également rencontré en dermatologie.
d’un diagnostic d’élimination. Un contexte évocateur Il est associé à de nombreuses dermatoses.
est la topographie des lésions de grattage aux zones L’analyse de la sémiologie permet d’établir
facilement accessibles (avant-bras, jambes, haut du une stratégie diagnostique : le diagnostic
dos), la discordance entre l’intensité du prurit exprimé des lésions élémentaires présentes est capital.
par le malade et l’absence de retentissement sur le Le prurit est marqué par des lésions cutanées
sommeil. Un suivi régulier est indispensable afin de non spécifiques, qui peuvent être source
dépister une pathologie somatique de révélation différée, de modifications des lésions élémentaires
ou une maladie psychiatrique plus grave. ou de surinfection. Une bonne analyse clinique
Un prurit diffus s’intègre parfois dans une symptomato- est là aussi capitale.
logie psychiatrique de parasitophobie. Le patient affecté • La qualité des renseignements et de l’examen
par cette pathologie psychiatrique est convaincu d’être cliniques peuvent permettre le diagnostic
infecté par des parasites et s’excorie en permanence d’une maladie viscérale profonde.
dans le but d’extraire ces derniers de sa peau. Elle est à rechercher en l’absence de maladie
• Prurit par action d’agents irritants externes : le dia- dermatologique. Selon la durée et l’intensité
gnostic est généralement orienté par l’interrogatoire : du prurit, des facteurs psychologiques
savons détergents, cosmétiques mal rincés, produits indus- s’ajoutent. Les antécédents médicamenteux
triels (hydrocarbures…). Ne pas oublier dans ce contexte sont aussi importants à détailler.
la laine, la fibre de verre comme facteurs déclenchants.

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