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29/06/2019 Le culte de la déesse Kubjikâ - II (Notes)

Cahiers de l'Unité
Revue d'études des doctrines et des méthodes traditionnelles

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LE CULTE DE KUBJIKÂ-II
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Janvier-février- mars 20198

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Numéro 1 Numéro 2 1. A. Vergati écrit : « Ce qui m’a paru spécifique au sujet des Newars qu’ils soient
Numéro 3 Numéro 4
bouddhistes ou hindous, c’était la relation entre la déité lignagère et un territoire
particulier. La divinité était située obligatoirement dans l’endroit où résidaient les
NOS ÉDITIONS ancêtres et les anciens de la lignée. Même si les gens sont incapables d’expliquer en
Revues détail leurs généalogies, ils savent toujours où leur déité lignagère est située. » (Anne
Recueils Vergati, Gods, Men and Territory, p. 18, New Delhi, 1995)
Livres  
2. Un exemple notable de cela à Bhaktapur fut le déplacement de la pierre digu des
Râjopâdhyâyas de la déesse Taleju. La pierre était gardée dans un petit bois sacré appelé
Sillighari, juste à l’extérieur de Bhaktapur, où de nombreuses pierres lignagères étaient
gardées. Bien que le culte des pierres digu ne soit pas habituellement secret, les
ABONNEMENT Râjopâdhyâyas n’aiment pas être observés quand ils officient. En conséquence, ils ont
construit un mur autour de l’endroit où les pierres étaient situées. Mais les briques
étaient constamment retirées du mur, dans ces conditions il leur était difficile de garder
leurs rites secrets. Ils ont donc décidé qu’ils devaient déplacer leur pierre. Ainsi, il y a
Soumettre un article
environ quarante ans, tous les adultes mâles Râjopâdhyâyas de ce e lignée se sont
  assemblés autour de la pierre. Un tirage au sort rituel s’est tenu pour demander à la
Nous contacter déité de la pierre son consentement pour le déplacement. Quand les Anciens eurent
décidé sur la base du résultat que ce consentement avait été donné, une nouvelle pierre
Informations et ses compagnes ont été installées dans un nouvel endroit. Et donc maintenant la
nouvelle pierre est située dans un jardin du palais royal, là où la pierre digu des rois
Vente aux libraires Malla est conservée (voir ci-dessous).
La mobilité potentielle des déités dans de telles pierres est bien illustrée par le cas
inhabituel de la pierre digu des Tamrakârs, les métalliers (cuivre et bronze) de
Bhaktapur. Bien qu’ils accomplissent les rites de leur déité de la pierre digu au Ghât de
Hanumân, ils n’ont pas l’habituel ensemble de pierres digu fixes. Ils doivent aller à la
rivière pour ramasser des pierres nouvelles à chaque fois qu’ils accomplissent le culte
d’adoration à leur pierre digu. Ils choisissent les pierres de façon aléatoire, en fermant
les yeux et en prenant les premières pierres de taille appropriée que leurs mains
rencontrent. Huit pierres sont sélectionnées de ce e façon. Sept d’entre elles
représentent les gardiens (kshetrapâla), et la dernière, la pierre digu.
 
3. L’autre temple est associé aux Kirantis de l’Est du Népal, un peuple descendant peut-
être des Kirâtas qui apparaissent dans de nombreuses légendes newars comme étant les
premiers souverains de la Vallée de Katmandou. Mary Slusser nous informe qu’« il y a
deux sites à Patan où les Kirantis conservent des liens traditionnels. L’un des deux est
le temple de Siddhilakshmî près de Tagyal-tol, il a ire certaines famille kirantis pour le
culte annuel de la déité de leur clan, la Kuladevatâ (degu, devâlî). » (Mary S. Slusser,
Nepal Mandala : A Cultural Study of Kathmandu Valley, 2 vol., Princeton University Press,
1982 & 1996) Bien que les habitants fassent référence au temple comme étant celui de
Siddhilakshmî, la représentation iconique n’est pas du tout celle de ce e déesse. En
outre, aucune inscription dans le temple ou aux alentours n’évoque la déité de ce
temple comme étant la déesse Siddhilakshmî.
 
4. Le temple le plus ancien de Bhaktapur dédié à Siddhilakshmî est situé près du palais
des rois Malla, il a été construit par Jagatprakâshamalla, qui a gouverné entre 1643 et
1672 apr. J.-C. Son fils, Jitâmitramalla, qui a été roi de 1673 à 1696 apr. J.-C., en a édifié
un autre à côté de celui de son père. Le troisième a été érigé par Bhûpatîndramalla
(1696-1722 apr. J.-C.) à Tamâhrî square.

https://www.cahiersdelunite.com/notes-kubjika-2 1/4
29/06/2019 Le culte de la déesse Kubjikâ - II (Notes)
Temple de Siddhilakshmî à Bhaktapur,
édifié par le roi Jagatprakâshamalla
 
5. Jusqu’à une période récente, il y avait six lignées de Râjopâdhyâyas à Patan,
collectivement appelées les Six Familles (shatkula). Elles sont toutes reliées à la déesse
Pûrnachandî. Les six familles sont : 1) Balimâ, Patukva et Gâbahâl. Ces trois
appartiennent à une seule famille. Ils sont les descendants de trois frères qui se sont
installés dans ces trois endroits à Patan ; 2) Sulimâ ; 3) Valâ, aussi appelée Valânimâ ; 4)
Svatha. Leur temple tantrique (âgañ) est dans le quartier Muchem à Patan ; 5)
Târhramlivi ; 6) Nugah. Leurs lignées se sont éteintes il y a trois ou quatre générations.

6. Ce e histoire m’a été rapportée par Nûtan Sharmâ, un Râjopâdhyâya Valâ, qui la
tenait de sa grand-mère qui appartient à la lignée Valânimâ des Râjopâdhyâyas.

7. Pour sa thèse de doctorat, Nûtan Sharmâ a réalisé un étude sur plus 6500 maisons à
Patan. Ce fait est l’une de ses nombreuses découvertes. Je lui suis très reconnaissant
Temple de Siddhilakshmî à Bhaktapur,
édifié par le roi Bhûpatîndramalla
pour ce e information.

8. Quand des déités puissantes et secrètes doivent être déplacées à l’extérieur au cours
des processions, des coffres sont transportés autour du chemin de la procession. Le
public est amené à croire qu’ils contiennent la forme « originelle » de la déité. Parfois
ces mystérieux coffres sont au nombre de deux, alimentant encore davantage la
confusion et la spéculation. Même des chercheurs occidentaux expérimentés se sont fait
prendre par ce genre d’« énigmes ». Faisant référence au célèbre festival du nouvel an –
Bisket Yâtrâ – à Bhaktapur, Vergati nous explique : « écrasée au milieu d’une foule
nombreuse, je pouvais observer ce qui se passait dans le Main Chowk [du palais royal
où se trouve le temple de Taleju] au moment du Bisket Yâtrâ, mais je n’ai jamais pu voir
la boîte censée contenir le yantra de la déesse Taleju. » (A. Vergati, op. cit., p. 9). Mais
même si A. Vergati avait été en mesure de voir le coffre ou même son contenu, elle
n’aurait pas vu la déité car, en fait, dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, la déité
Chariot du Bisket Yatra n’est pas à l’intérieur de ce qui est porté, mais à l’intérieur de ceux qui le transporte.
Préalablement à sa sortie dans l’espace public, le porteur a mentalement extrait la déité
ou une partie d’elle de son emplacement secret et l’a projetée dans son cœur où elle est
en sécurité et bien cachée.

9. C’est pour cela que Siddhilakshmî ou Pûrnachandî ne sont peut-être pas l’identité de la
déité lignagère des familles qui adorent leur pierre digu dans le temple de Pûrnachandî
mentionné précédemment. C’est une pratique habituelle chez les Newars,
particulièrement s’ils souhaitent garder secrète l’identité de la déité qu’ils adorent, de
projeter ce e déité dans une autre. De ce e façon, pour les curieux, une certaine déité
Le Mât et le Chariot du Bisket Yatra est adorée alors qu’en réalité ce e déité sert simplement de véhicule pour celle qui est
réellement adorée.

10. Il peut sembler à première vue qu’il n’y a pas de liturgie écrite pour la digupujâ ou
pour les rites accomplis lors des grandes fêtes. Mais cela n’est pas le cas au moins pour
les castes supérieures. Ainsi, le Nepal-German Manuscript Preservation Project (NGMPP) a
reproduit sous forme de microfilm un manuscrit de la liturgie dédiée au culte de la
pierre digu du roi Malla Dvimmâju. Le texte est simplement appelé Dvimmâpûjâ,
répertorié NGMPP bobine n° B 703/7. Pour trouver des liturgies écrites pour des rites
secrets accomplis lors des fêtes publiques, on doit d’abord savoir qui sont les déités
adorées en ces occasions et quels sont les rites pratiqués. Pendant Bisket Yâtrâ, par
exemple, le rituel accompli en secret dans le palais des rois Malla à Bhaktapur est
centré sur le rite qui consiste à hisser une bannière en l’honneur de la déesse
Siddhilakshmî. Plusieurs manuscrits de ce e liturgie ont été mis en microfilms par le
NGMPP. L’un d’eux est le Siddhilakshmîkotyâhutidhavajârohanavarshavardhanavidhi,
NGMPP bobine n° A 2949/4.

11. Au sujet de la digupûjâ, A. Vergati écrit : « La cérémonie annuelle [le rite annuel] se
Siddhilakshmî déroule toujours selon le schéma suivant : la pûjâ commence par une méditation avec
tous les membres de la lignée qui se concentrent mentalement sur l’image de la déité. Le
chef de la lignée (ou l’officiant du rite) invite la déité à prendre place dans les pierres. Un
animal est ensuite sacrifié… » (Op. cit., p. 55 sqq.) Un peu plus loin, elle décrit la
procédure avec plus de détails : « Ceux qui participent à la pûjâ se tiennent debout face
aux pierres. L'officiant est devant eux, faisant également face aux pierres. Tous sont tête
nue, avec les mains jointes au niveau de la poitrine, les doigts pointés vers le sol. Les
participants tentent de visualiser l'image de la déité et de la projeter dans la pierre. Avant
la méditation silencieuse (âvâhana [laquelle est une invocation]) qui dure quelques
minutes, la pierre digu dyo [soit dyah] est seulement une pierre, ensuite elle est le siège de
la déité pendant toute la durée du rituel » (ibid., p. 57).

12. D. Gellner et D. Quigley, Contested Hierarchies : A Collaborative Ethnography of Caste in


the Kathmandu Valley, Nepal, p. 160, Oxford, 1995.

https://www.cahiersdelunite.com/notes-kubjika-2 2/4
29/06/2019 Le culte de la déesse Kubjikâ - II (Notes)
13. A. Vergati, op. cit., p. 12.

14. Je dis cela en étant parfaitement conscient à quel point ce e opinion est
controversée. Ainsi, selon Ishî, écrivant à propos du village newar de Satungal : « Bien
que la digu dyah soit la déité de la lignée, il n’y a pas la moindre indication, comme on
peut en trouver dans d’autres cultures, que la déité lignagère soit un ancêtre déifié. Ni
les légendes au sujet des premiers habitants de Satungal ni la cérémonie shrâddha ne
sont reliées à ce e déité. Par ailleurs, dans certains cas, la même digu dyah est adorée
par de nombreux groupes qui ne descendent pas de la même lignée patrilinéaire » (H.
Ishî, « Caste and Kingship in a Newar Village », in D. Gellner et D. Quigley, Contested
Hierarchies : A Collaborative Ethnography of Caste in the Kathmandu Valley, Nepal, p. 146,
Oxford, 1995). On pourrait répondre que les rites shrâddha appartiennent à une
dimension rituelle distincte. Et nous avons vu que la même pierre peut être la demeure
de plusieurs déités lignagères pour des personnes différentes. Il est possible que
l’origine ancestrale de la digu dyah, ainsi que celle d’autres déités anciennes des
premiers habitants de la vallée de Katmandou ait été oubliée.

15. Sur le sens de ce terme, voir la première partie, note 12.

16. Mary M. Anderson, dans The Festivals of Nepal (p. 56, London, 1975), écrit que :
« Les images de Bhairab au Népal, estimées à cinq millions, correspondent à
soixante-quatre manifestations et formes décrivant la combinaison de ses
caractéristiques humaines [c’est-à-dire de formes humaines], démoniaques [c’est-à-dire
aux formes terrifiantes] et animales [c’est-à-dire zoomorphes] ».
Ces soixante-quatre manifestations sont les consorts masculins des soixante-
quatre yoginîs. Ce e représentation purement tantrique décrit aussi les Bhairavas et
leurs parèdres comme des êtres humains divinisés, c’est-à-dire comme des adeptes
tantriques parfaits (siddha) et des adeptes femmes avec lesquelles ils s’unissent. Ici,
comme dans de nombreux autres cas, les représentations des écritures sanscrites
coïncident en principe avec les croyances populaires locales. L’origine humaine de l’un
des Bhairavas principaux à Katmandou illustre ce e thèse. Il est représenté par cinq
petites pierres sur le site d’un temple ouvert, près de la rivière Bagmati entre
Bhairava Pâchâli Tripureshvara et Kâlîmatî, juste au sud de l’ancienne Katmandou. Anderson nous
rapporte que « les Newars, conformément aux légendes dans lesquelles de nombreux
Bhairabs sont identifiés à différents rois népalais, disent que Pachali est le nom d’un tel
souverain qui dirigea à partir du village de Farping près des gorges Chobar » (ibid.
158). Un autre mythe représente Pacali Bhairava comme appartenant à la caste des
agriculteurs jyâpu et son amante une femme khasai (bouchère). Elisabeth Chalier-
Visuvalingam a publié un long article détaillé sur le culte de Pachali Bhairava (« Le Roi
et le Jardinier : Pacali Bhairava de Kathmandou », in Classer les dieux en Himalaya et en
Asie du Sud, édité par V. Bouillier et G. Toffin, Paris, 1991).

17. N. Gutschow écrit :


« Le caractère irréversible de l’espace urbain est étroitement lié à l’idée que, de
façon essentielle, la qualité du lieu se révèle lui-même à travers les représentations
aniconiques des dieux et déesses, à savoir Ganesha, Bhairava et Durgâ. à Patan, il y a au
total 442 représentations de ce type, qui sont collectivement appelées pigâ, du fait que la
connotation spécifique reste vague pour la plupart. Ces pigâ sont des pierres non
dégrossies qui émergent du sol et a eignent une hauteur d'un ou deux mètres ; ou bien
ce sont des pierres plates, intégrées dans le pavement régulier d’une rue ou d’une
place. Ces pierres ont été initialement découvertes ou "trouvées" par des officiants du
rituel grâce au pouvoir tantrique, et dans de nombreux cas les légendes a achées à
ce e découverte ont survécu et forment la base pour une reconstitution rituelle de la
détection du sacré. » (Niels Gutschow, « Pûcalijâtrâ in Patan: The Experience of an
Urban Ritual in Nepal », in Das Bauwerk und die Stadt. The Building of the Town: Essays for
Edward F. Seklern edited by Wolfgang Bohm, p. 112 sqq, Weimar, 1995)
On peut hasarder l’hypothèse que ces découvertes sont le plus souvent des
substitutions de déités anciennes autochtones des pierres par leurs homologues
tantriques amenées par les officiants du rite tantrique. Ainsi, ce que Gutschow explique
est que l’« infrastructure aniconique de la ville » qui représente « le pouvoir du lieu qui
autorise les gens à vivre là » (ibid.) est devenue un réseau d’énergies tantriques exercées
par les protecteurs de l’endroit.

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29/06/2019 Le culte de la déesse Kubjikâ - II (Notes)

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