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Avis de Décès

La F1B2/PHILO vous annonce le décès d’Aboulaye Ndiaye, survenu le lundi 9 avril 2018.

Voici un de ses derniers éccrits :

Tomber malade au Sénégal - ne serait-ce que ce fait - constitue une souffrance qui s'apparente de
beaucoup à une torture psychologique. Alors Tâchez de rester forts chers patients !

Au-delà de l'incompétence ou de l'incurie de certains médecins qui tatonnent et cherchent plus


qu'ils ne ciblent et atteignent le mal dont on souffre, il y a les commentaires et autres explications
des gens, des proches qui accablent davantage plus qu'ils ne soulagent. L'obssession du
sénégalais à avoir raison m'étonnerra toujours. Même sur ce corps exsangue, fatigué, se tordant
de souffrance et de douleur, il pérorre, jase, jappe et jacte. Chacun y va de son inspiration pour ne
pas dire de sa sensibilité. Les moins téméraires se font médecins sans le titre ni la science. Mais
qu'à cela ne tienne ! Ils l'ont infuse cette science. Alors ils étalent avec une érudition suspecte et
infecte leur laïus sur le traitement approprié ou le médicament-panacée.

Mais ceux-là sont plus supportables que les autres. La Second catégorie dont l'audace n'a d'égale
que leur absence retenue et de considération pour le malade. Ah Leur mysticisme à deux balles
me soûle ! L'esprit très et mal ancré dans la réalité locale, leur diagnostique se déclinant toujours
sous la forme d'une tryptique mystico-traditionaliste : "thiat, lamigne, ngélaw." Le fait que l'on y
croit importe peu. Un malade ne cherche qu'à s'extraire d'une telle identification par la guérison.
Je me demande la valeur de toutes ces explications fortuites et superflues si elles n'ont vocation à
guérir. Personnellement, j'ai vraiment mal en ce bavardage nauséeux et improducif. Parfois
prendre le parti du silence est la meilleure posture face à la misère humaine. Les choses ont leurs
raisons. Même le corps dispose des siennes. Mais la cacaphonie étouffe la compétence sous nos
tropiques. Je suis convalescent. Je respire et reprends petit à petit le goût des choses. Je dis au
revoir aux migraines,raideurs et fièvre, mon appétit timide et erratiqe regagne lentement sa
consistance d'alors, d'avant la maladie. Mais ce dont je souffre vraiment est ce pays et ces gens
que j'aime et déteste parfois. Oui ! Je traine le mal du pays. J'ai mal au sénégal comme Brel le fût
en l'Autre ...

Abdoulaye Ndiaye
REST IN PEACE…

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