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Une première mesure de la pression artérielle réalisée par Stephen Hales en 1733, à l'aide d'un

capteur (tuyau en cuivre) introduit dans l'aorte.


I. Introduction
L’hypertension est un problème de santé publique mondial. C’est l’une des principales
causes de mortalité précoce dans le monde, à l’origine de près de 8 millions de décès par an, et
ce problème prend de l'ampleur [1]. L’hypertension est une maladie silencieuse, Selon
l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle est la première cause évitable de maladies
cardiovasculaires et d'accidents vasculaires cérébraux dans le monde. Il peut endommager des
organes vitaux comme le cœur, le cerveau ou les reins et entraîner des complications très graves
: infarctus, insuffisance cardiaque et attaques cérébrales [2]. Le traitement de l’hyperetension
artérielle (HTA) fait appel à diverses molécules de synthèse, mais de plus en plus les
populations des pays en voie de développement se tournent vers la pharmacopée
traditionnelle. Par ailleurs, outre l’adoption d’une bonne hygiène alimentaire, plusieurs
études ont montré que la pratique régulière d’activités physiques même modérées permet
d’améliorer la circulation sanguine, de protéger les artères et d’abaisser la pression artérielle
[3].

Les plantes aromatiques et médicinales ont été utilisées pendant des siècles comme
remèdes pour les maladies humaines car elles contiennent des composantes chimiques ayant
une valeur thérapeutique [4]. La thérapie par les plantes (phytothérapie), cette pratique
ancestrale, connaît depuis quelques années un regain d’intérêt en raison de la diminution
du pouvoir d'achat des populations, du coût élevé des médicaments conventionnels et de la
crainte des produits de synthèse [5]. Comme cela a été indiqué pour la Médecine moderne
[6], les tradipraticiens ont souvent recours à cette même stratégie dans le traitement de
l’HTA.

Le Maroc est situé entre la Méditerranée et l'Atlantique, d'une surface de 710 850 km2,
constituant une zone de passage nord-sud. Il appartient à la fois au monde méditerranéen et au
monde saharien. Outre la présence de la mer, le Sahara et les hautes montagnes confèrent au
Maroc un climat diversifié. On peut distinguer trois zones climatiques: la zone atlantique, la
zone des montagnes et la zone Est. Les conditions écologiques hétérogènes ont favorisé la
prolifération de plus de 42 000 espèces de plantes réparties en 150 familles et 940 espèces [7;
8; 9; 10]. De nos jours, l'utilisation de plantes comme moyen de traitement est toujours très
importante pour l'homme. Les plantes médicinales traditionnelles jouent également un rôle
important au Maroc [11]. Au cours de la dernière décennie, la plupart des études
ethnobotaniques ont enquêté sur les savoirs traditionnels et l’utilisation des plantes au Maroc
[12 ; 13 ; 14 ; 15 ; 16 ; 17 ; 18 ; 19 ; 20].

Mentha pulegium L. est une plante appartenant à la famille des Lamiaceae, qui pousse au
Maroc. Elle est traditionnellement utilisée comme plante médicinale endémique possèdant une
large évatailles d’activités biologiques et thérapeutiques telles que l’activité antivirale pour le
traitement de bronchite et de froid, elle est aussi utilisée contre un virus de mammifères: l'herpès
virus simplex [21], pour le traitements des maladies respiratoires à savoir la grippe, le rhume,
la toux et les affections pulmonaires. Elle est considérée comme remède par excellence contre
les maladies de l’hiver c’est-à-dire les refroidissements de toutes sortes. C’est une espèce qu’on
rencontre partout au Maroc [22]. Elle est aussi utilisée pour le traitement du diabète sucré,
l’hypertension artérielle et les maladies cardiaques dans la région de Tafilalet [23]. Mentha
pulegium est une plante médicinale dont le potentiel biologique dans le traitement de
l'hypertension n'a pas encore été étudié. Ce travail a été éllaboré dans l’objectif de déterminer
et d’évaluer l'effet pharmacologique de l’extrait aqueux des parties aériennes de Mentha
Pulegium du Maroc (Draa Tafelalet) dans la régulation de la pression artérielle ainsi que son
effet sur la contractilité vasculaire.
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

PARTIE A : PRESSION
ARTERIELLE ET
HYPERTENSION ARTERIELLE
I. La Pression Artérielle
1. Définition

Le sang coule dans nos artères avec une certaine pression. La tension artérielle correspond
à la pression qui s’exerce sur la paroi des artères pendant la circulation sanguine. La pression
artérielle se divise en deux temps [24 ; 25]:

→ Pression artérielle systolique (PAS), au moment de la systole c’est à dire lors de la


contraction cardiaque. Le cœur se contracte, il se vide et éjecte du ventricule gauche un certain
volume sanguin dans les artères. La pression qui s‘exerce étire les parois élastiques de l’artère
(l’aorte), est alors maximale. (Figure 1).

→ Pression artérielle diastolique (PAD), au moment de la diastole c’est à dire lors du


relâchement cardiaque. Le cœur se relâche, il se remplit et n’éjecte plus le sang dans la
circulation. L’élasticité des parois aortiques entre en jeu en revenant à leur position initiale,
propulsent le sang dans le reste du réseau artériel. (Figure 1) La pression artérielle est alors
moins élevée et est minimale.

Figure 1: Variations de la pression sur les parois aortiques [25]

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) la pression sanguine normale chez l’adulte
est définie généralement comme étant une pression systolique de 120 mm Hg et une pression
diastolique de 80 mm Hg [26].

La pression est variable tout le long de l’arbre circulatoire. La pression est importante au
niveau de l’arbre artériel, du cœur aux artères via l’aorte, mais elle est quasiment nulle dans
le réseau veineux. (Figure 2).
Figure 2: Variations de la PA dans le système artériel, capillaire et veineux [27]

Au cours d’un cycle cardiaque (Figure 3), on distingue :

- La Pression Artérielle Systolique (PAS), qui dépend principalement du volume


d’éjection ventriculaire, et de l’élasticité de la paroi des gros troncs (notamment de
l’aorte).
- La Pression Artérielle Diastolique (PAD), qui dépend principalement des résistances
périphériques artériolaires.
- La Pression pulsée, ou pression différentielle, qui correspond à 𝑃𝐴𝑆 – 𝑃𝐴𝐷
- La Pression moyenne, qui correspond à : 𝑃𝐴𝑆+𝑃𝐴𝐷/2. Il s’agit d’une pression théorique
dans un système non pulsatile et à débit continu.
Figure 3: Evolution de la PA au cours d'un cycle cardiaque [28]

2. Régulation physiologique de la pression artérielle

La régulation de la Pression Artérielle met en jeu différents mécanismes, d’intensité, de


rapidité d’action et de durée d’action variable. Il est possible de regrouper schématiquement les
principaux mécanismes en deux catégories : (Figure 4).

- Une régulation à court terme (quelques secondes à quelques heures) avec le baroréflexe,
les chémorécepteurs, le centre vasomoteur, le système nerveux autonome et en cas
d’insuffisance circulatoire aigue, le réflexe à l’ischémie centrale.
- Une régulation à moyen-long terme (quelques heures à plusieurs jours) mettant en jeu
une régulation hormonale avec le système Rénine-Angiotensine-Aldostérone et
l’Hormone Anti-Diurétique.
Figure 4: Mécanismes de régulation de la Pression Artérielle dans le temps [28]

La PA est dépendant de la résistance artérielle systémique et du débit cardiaque, qui est


lui-même dépendant de la fréquence cardiaque et du volume d’éjection systolique [29].

PA = RAS x Qc

PA : pression artérielle
RAS : résistance artérielle systémique, dépendante du tonus des artères systémiques
Qc : débit cardiaque, quantité de sang pompé par le cœur par minute

Ou encore

PA = RAS x VES X FC

VES : volume d’éjection systolique, volume de sang éjecté pour un ventricule cardiaque
FC : fréquence cardiaque, nombre de battements cardiaques par minute

2.1. Les mécanismes immédiats et à court terme de régulation de la


pression artérielle

Les mécanismes de régulation à court terme de la pression artérielle sont activés par le
système nerveux et certaines substances chimiques hématogènes. Elles permettent de contrôler
instantanément les variations ponctuelles de la pression artérielle en modifiant la résistance
périphérique et le débit cardiaque.

Il s'agit d'une régulation réflexe par le système sympathique après intégration par des structures
bulbaires du système nerveux central. Elle est dépendante des barorécepteurs carotidiens et du
centre vasomoteur en premier lieu et des chémorécepteurs et d'un « réflexe ischémique central
» dans un second temps qui sont deux mécanismes auxiliaires mis à contribution en cas
d'hypoxie majeure essentiellement [28].

2.1.1. Système Nerveux Autonome

Le système nerveux autonome est impliqué dans de nombreuses fonctions de l’organisme.


Il régule, de manière involontaire, différents paramètres pour les adapter aux conditions de
l’environnement.

Il est composé de deux voies efférentes opposées :

- Le système nerveux sympathique, dont les neuromédiateurs principaux sont


l’adrénaline et la noradrénaline agissant sur les récepteurs adrénergiques.
- Le système nerveux parasympathique, médié par l’acétylcholine se fixant
principalement sur les récepteurs muscariniques.

Parmi les récepteurs adrénergiques, ceux ayant une influence sur la pression artérielle sont :

- Les récepteurs α1 situés au niveau de l’endothélium vasculaire, provoquant une


vasoconstriction.
- Les récepteurs β1 au niveau cardiaque, ayant un effet inotrope (augmentation de la
force de contraction), chronotrope (augmentation de la fréquence cardiaque),
dromotrope (augmentation de la vitesse de conduction) et bathomotrope
(augmentation de l’excitabilité) positif. Ils sont également situés au niveau de
l’appareil juxta-glomérulaire où ils stimulent la sécrétion de rénine.
- Les récepteurs β2 au niveau vasculaire (minoritaires par rapport aux α1) qui induisent
une vasodilatation lorsqu’ils sont stimulés.

Au niveau cardiaque, on retrouve le système nerveux sympathique provoquant une


augmentation de la fréquence cardiaque et de la force myocardique, ce qui augmente le débit
cardiaque (via la stimulation des récepteurs β1). Le système nerveux parasympathique
entraine l’inverse, c’est-à-dire une diminution du débit cardiaque par diminution de la
fréquence et de la force de contraction du myocarde.

Les muscles lisses de l’endothélium vasculaire sont innervés uniquement par les fibres
sympathiques. L’adrénaline et la noradrénaline entrainent une vasoconstriction par
stimulation des récepteurs α1. On retrouve une plus grande concentration de récepteurs β2
au niveau des coronaires, augmentant ainsi la perfusion myocardique via une vasodilatation
coronarienne [30].

2.1.2. Le Centre Vasomoteur

Le centre vasomoteur est situé dans le bulbe rachidien. C'est lui qui est responsable du
changement de diamètre des vaisseaux sanguins et du débit cardiaque. Il transmet des influx
constants le long des neurofibres vasomotrices situées au niveau de la moelle épinière (de T1 à
L2) afin d'innerver la couche de muscle lisse des vaisseaux sanguins et surtout des
artérioles, presque toujours partiellement contractée. C'est ce que l'on appelle le Tonus
vasomoteur qui est variable d'un organe à l'autre.

Toute augmentation d'activité du système nerveux (SN) sympathique entraine une


libération de noradrénaline conduisant à une vasoconstriction des artérioles et donc à une
élévation de la pression artérielle. Et inversement, la diminution de son activité entraîne un
relâchement du muscle lisse artériolaire et une diminution de la pression artérielle.

Le centre vasomoteur a une activité qui est directement reliée à des influx sensitifs émanant
des barorécepteurs, des chémorécepteurs et des centres cérébraux supérieurs [31].

2.1.3. Les Barorécepteurs

Les barorécepteurs ou baroréflexes sont sensibles à la tension exercée au niveau de la


paroi artérielle et donc sensibles à la PA. Lorsque celle-ci évolue, les barorécepteurs vont mettre
en place une réponse réflexe très rapide. En effet, ce sont les structures les plus efficaces en
terme dynamique de réponse, au maximum quelques secondes [32]. Ils sont principalement
retrouvés dans deux zones : (i) la paroi de la crosse aortique, on parle alors de barorécepteurs
aortiques ; (ii) à la bifurcation des artères carotides internes et externes, correspondant aux
barorécepteurs carotidiens (Figure 5). Une augmentation de la PA va provoquer un étirement
des barorécepteurs, qui en retour, vont émettre un message nerveux vers les centres
cardiovasculaires bulbaires. Les nerfs afférents chargés de transmettre cette information sont le
nerf de Cyon pour les barorécepteurs aortiques et le nerf de Hering pour les barorécepteurs
carotidiens. Les nerfs efférents sont, quant à eux, les nerfs parasympathiques (nerf X ou nerf
vague) et les nerfs sympathiques. La composante sympathique est prépondérante et contrôle la
fréquence et la contractilité cardiaque, ainsi que le tonus artériolaire et veineux par la
noradrénaline. Le système parasympathique, quant à lui, agit uniquement sur la fréquence
cardiaque par le biais de l’acétylcholine au niveau de récepteurs muscariniques. Au repos, les
muscles lisses vasculaires sont continuellement stimulés par les centres vasomoteurs à un
rythme régulier. Ainsi, les artérioles sont toujours partiellement contractées. Ce mécanisme
donne lieu au tonus vasculaire et celui-ci varie d’un organe à l’autre. Dans un contexte de PA
trop élevée, les afférences nerveuses depuis les barorécepteurs auront pour conséquences
d’inhiber le centre vasomoteur bulbaire, entraînant un relâchement des muscles lisses et
provoquant ainsi une dilatation généralisée. En parallèle, l’activité parasympathique aura pour
but d’inhiber l’activité cardio-accélératrice et ainsi ralentir la fréquence cardiaque. On parle ici
d’arc réflexe. Chez les patients souffrant d’HTA, les barorécepteurs s’adaptent aux hautes
pressions, afin d’être toujours sensibles aux fluctuations ponctuelles de la PA [33].

Figure 5. Arc réflexe de la régulation nerveuse de la pression artérielle.

Les barorécepteurs sont centraux dans la régulation rapide de la PA, qui intervient en quelques
secondes. Le centre bulbaire permet l’intégration des informations nerveuses et envoie des
efférences sympathiques et parasympathiques innervant le compartiment artériel et le cœur. La
voie adrénergique est prépondérante en contexte d’hypotension. La voie cholinergique est
majoritaire lors d’une hypertension. Adr : adrénaline; Ach : acétylcholine ; VES : volume
d’éjection systolique. Modifiée d’après http://svt.ac dijon.fr/schemassvt/spip.php?article2503
2.1.4. Les Chémorécepteurs
2.2. Mécanismes de régulation à moyen terme

Il s'agit surtout d'une régulation hormonale qui va se mettre en place à la suite


des mécanismes réflexes. On va retrouver le système rénine-angiotensine, les hormones de
la médullo-surrénale avec la noradrénaline et l'adrénaline, appelées catécholamines,
l'hormone anti-diurétique (ADH), le facteur atrial natriurétique (ANF) et d'autres mécanismes
qui vont agir à distance sur les vaisseaux.

2.2.1. Les Hormones de la Médullo-Surrénale

Lors d'une période de stress, la glande surrénale libère dans le sang de la noradrénaline et
de l'adrénaline. La première augmente la pression artérielle systolique et diastolique de façon
importante, essentiellement par l'intermédiaire d'un accroissement des résistances
vasculaires systémiques ; le débit cardiaque peut s'accroître modérément, rester stable ou
décroître.

L’adrénaline entraîne à faible dose une stimulation préférentielle des récepteurs bêta,
générant une diminution globale des résistances vasculaires et une augmentation de la
fréquence cardiaque et de la contractilité. Il en résulte un accroissement de la pression
artérielle avec augmentation modérée de la systolique et diminution de la diastolique et une
augmentation du débit cardiaque. A doses plus élevées, les résistances vasculaires systémiques
vont augmenter, expliquant l'accroissement de la pression artérielle avec des
effets variables sur les débits cardiaques.

2.2.2. Le Système Rénine-Angiotensine

En réponse à une pression artérielle ou un volume sanguin trop bas, les cellules
juxtaglomérulaires du rein vont libérer de la rénine, enzyme qui va stimuler la production
d'angiotensine I puis d'angiotensine II par l'intermédiaire de l'enzyme de conversion que l'on
retrouve à la face interne de tous les vaisseaux. C'est l'angiotensine II (AT2) qui est
responsable de la vasoconstriction des vaisseaux grâce à la mobilisation du calcium
intracellulaire entraînant une élévation de la pression artérielle.
L'angiotensine II en agissant au niveau des récepteurs AT1 ou AT2 va être le déclencheur
d'autres mécanismes de régulation que nous verrons dans la régulation à long terme [34].

2.2.3. L'Hormone Anti-Diurétique (ADH)


L’hormone Anti-Diurétique, également appelée Vasopressine, est un peptide sécrété par
l’hypothalamus. La sécrétion est régulée selon deux types de stimuli :

- Stimulus osmotique : la sécrétion d’ADH est stimulée lors d’une augmentation de


l’osmolarité sanguine (ce qui active également le centre de la soif)
- Stimulus volémique : la sécrétion d’ADH est stimulée lors d’une baisse de la volémie

Comme son nom l’indique, l’Hormone Anti-Diurétique va diminuer la diurèse afin de


maintenir la volémie et l’osmolarité. Elle diminue le volume des urines par une augmentation
de la perméabilité à l’eau du tube collecteur [35].

En cas de forte concentration, l’ADH ou Vasopressine va également avoir un effet


vasoconstricteur puissant, mais qui intervient en cas d’hypotension sévère.

2.2.4. Le Facteur Natriurétique Auriculaire (FNA ou ANF)

Le FNA est une hormone peptidique synthétisée au niveau des oreillettes cardiaques lors
de l'étirement des parois auriculaires sous l'effet d'une augmentation de la pression artérielle. Il
stimule l'excrétion rénale de l'eau et du sodium entraînant une baisse du volume sanguin donc
une baisse de la pression artérielle. Il est également responsable d'une vasodilatation au niveau
des artérioles [34].

2.2.5. Autres facteurs influençant la PA

Parmi Les facteurs influençant la pression artérielle, Quelques exemples sont cités ci-dessous.

Les facteurs vasorelaxants dérivés de l’endothélium

Les principaux facteurs vasorelaxants sont le monoxyde d’azote (NO), la prostacycline


(PGI2) et les facteurs hyperpolarisants (EDHF) (Figure 6) [36].

Le rein est l'un des tissus producteurs de prostaglandines (PGI2, PGE2, PGF2). Leur synthèse
est stimulée par la bradykinine, l'angiotensine II, l'ADH ou les catécholamines. Les
prostaglandines E2 et I2 induisent une vasodilatation. Un déficit en PGE2 peut théoriquement
être responsable de l'augmentation de la pression artérielle en permettant une rétention
hydrosodée et en accentuant l'effet de l'angiotensine II.

Une diminution de l'excrétion urinaire de la PGE2 a été constatée chez des sujets hypertendus
[34].
Figure 6 : Signalisation des facteurs vasorelaxants dérivés de l’endothélium

Représentation de la signalisation des EDRF dans des artères en condition physiologique


impliquant les voies de la PGI2, du NO et des EDHF. AC : adénylate kinase, COX :
cyclooxygénase, PGI2 : prostaglandine I2, cAMP : AMP cyclique, PKA : protéine kinase A,
NO : monoxyde d’azote, EDHF : facteurs hyperpolarisants dérivés de l’endothélium,
NOS3 : NO synthase endothéliale, sGC : guanylate cyclase soluble, cGMP : GMP cyclique,
PKG : protéine kinase G, EETs : acide époxy-eicosatriénoïque, EC : cellule endothéliale,
SMC : cellule musculaire lisse. Source : (Kang 2014)

Les facteurs vasoconstricteurs dérivés de l’endothélium

Les vasoconstricteurs principaux sont le thromboxane A2 (TXA2) [37], d’autre molécules


impliquées à la fois dans la vasoconstriction et la Vasodilatation ; c’est le cas de
l’endothéline-1 (ET-1) [38] et des dinucléosides polyphosphates [39 ; 40].

2.3. Mécanismes de régulation à long terme

La régulation à long terme de la pression artérielle est essentiellement contrôlée au


niveau rénal [41]. En effet, le rein par le biais de différents mécanismes va agir sur le volume
sanguin grâce à une action sur la natriurèse, la diurèse mais également par l'intermédiaire
d'une sécrétion hormonale.
Le volume sanguin peut varier avec l'âge, la taille et le sexe. Il est de l’ordre de 5L chez
l’adulte sain, ce volume étant maintenu essentiellement par le rein.
Une augmentation du volume sanguin entraîne une hausse de la pression artérielle, à cause
par exemple d'une rétention hydro-sodée (consommation excessive de sel) alors qu'une
baisse de ce volume sera responsable d'une diminution de la pression artérielle causée le
plus souvent par une déshydratation ou une perte excessive de sang (hémorragie).

On va retrouver surtout deux mécanismes de régulation rénale : l'un direct, l'autre indirect
faisant intervenir le système rénine-angiotensine-aldostérone.

D'autres mécanismes vont également entrer en jeu comme le système kinine-kallicréine, ou


un ensemble d’ions comme le sodium, le potassium, le calcium ou le magnésium.

2.3.1. Le mécanisme rénal direct

Il s’agit d’un mécanisme de régulation n’étant pas sous l’influence d’hormones, mais
étant lié à la filtration rénale. Lors d’une augmentation de pression artérielle, il y a un gradient
de pression plus important entre la circulation sanguine et les tubules rénaux. Il y a donc plus
de sortie de liquide depuis le compartiment sanguin vers le compartiment rénal. Le rein
élimine plus de liquide dans les urines. La volémie baisse, ainsi que la pression artérielle.

Le mécanisme inverse se produit lors d’une baisse de la pression artérielle, où le rein élimine
moins de liquide dans les urines, ce qui augmente le volume sanguin [42].

Figure 7 : Implication du rein dans la régulation à long terme de la PA [43]


2.3.2. Le mécanisme rénal indirect
a. Le Système Rénine-Angiotensine-Aldostérone

Lors d’une diminution de la PA et du volume sanguin ou en réponse à une hyperkaliémie


(excès de potassium dans le plasma sanguin) et une hyponatrémie (déficit de sodium dans le
plasma sanguin), la rénine est sécrétée par les cellules de l’appareil juxta
glomérulaire rénal. La rénine va former de l’angiotensine I (AngI) à partir de
l’angiotensinogène produit par le foie. L’AngI est ensuite convertie, par l’enzyme de
conversion de l’angiotensine (ECA) exprimée principalement par les cellules endothéliales
particulièrement au niveau des poumons, en angiotensine II (AngII) (Figure 8).

L’angiotensine II va agir sur les artères pour entraîner la vasoconstriction


et sur la glande corticosurrénale pour permettre la libération d’aldostérone qui régule la
volémie en favorisant la rétention hydro-sodée au niveau rénal. Il entraîne une augmentation de
la pression artérielle à court et long terme par différents mécanismes en activant le récepteur
AT1. i) au niveau du cortex surrénalien par l’AngII stimule la sécrétion d’aldostérone qui
permet la régulation de la balance hydro-sodée en entraînant une rétention d’eau et de sel au
niveau du rein. Ce processus permet de réguler la volémie des artères [44]. Au niveau du
cerveau, l’angiotensine II va activer la sensation de soif, augmentant la consommation d’eau.
iii) Au niveau des muscles lisses vasculaires, est un puissant vasoconstricteur. iiii) il a
également un effet sur le système nerveux sympathique, en stimulant la libération d’adrénaline
et de noradrénaline et exerce aussi un rétrocontrôle positif sur la synthèse d’angiotensinogène
au niveau hépatique [45].
Figure 8 : Le système Rénine-Angiotensine-Aldostérone (Source : Encyclopaedia Britannica, Inc.)

b. Le cortisol

Le cortisol est une hormone stéroïdienne produite par les corticosurrénales. Aux doses
physiologiques, il va avoir un effet sur la pression artérielle en augmentant la réactivité
cellulaire aux catécholamines, principalement la noradrénaline et l’adrénaline.

Le cortisol a une affinité pour le récepteur minéralo-corticoïde voisine de celle de


l’aldostérone. Mais la sélectivité est assurée par une enzyme dégradant le cortisol en cortisone
(n’ayant pas d’affinité pour le récepteur) dans les cellules cibles de l’aldostérone. [45] À fortes
doses, l’enzyme peut être saturée et le cortisol aura ainsi un effet minéralo corticoïde en
provoquant une rétention d’eau et de sodium, (Figure 9) C’est également l’hormone du stress.
Il existe donc un lien direct entre HTA et stress.
Figure 9: Récepteur des minéralo-corticoïdes et sélectivité d'action de l'aldostérone [45]

2.3.3. Le Système Kinine-Kallicréine

Le Système Kinine-Kallicréine (SKK) est un système comparable au SRAA, car il met


en jeu une cascade de réaction enzymatique. Les enzymes, les kallicréines, transforment des
substrats, les kininogènes, en produit, les kinines. Ces dernières sont des peptides ayant une
activité vasomotrice. On retrouve par exemple la bradykinine, ayant une activité vasodilatatrice
sur l’endothélium. Les kinines sont dégradées par les kininases I et II en peptides inactifs [46].

Le SKK a également été étudié dans l’Hypertension Artérielle (HA). Différentes études
ont montré qu’une excrétion urinaire de kallicréine plus faible augmente le risque de développer
une HA [47]. En effet, cela signifie une concentration de kallicréine sanguine moins importante,
et donc un défaut de générations des kinines. Le SKK favoriserait
également l’excrétion urinaire de sodium, ayant par là un effet hypotenseur [48].

2.3.4. Le rôle des ions dans l'hypertension artérielle


a. Le rôle du Sodium

L'augmentation du sodium dans le secteur extracellulaire joue un rôle dans l'hypertension


artérielle. La récente étude PURE précise que 1g de sel provoque une augmentation de la PAS
de 1 mmHg chez l’hypertendu ou chez celui qui consomme plus de 12,5g de sel par jour, et de
1,5 mmHg chez les sujets de 55 ans et plus [49].

D’autres études ont montré qu’il existe dans la population une variabilité individuelle
pour la sensibilité au sel. Lorsque l’apport sodé est élevé, les sujets sensibles au sel développent
une élévation de la pression artérielle, contrairement aux sujets insensibles au sel dont la
pression artérielle ne s’élève pas. En d’autres termes, les sujets sensibles au sel ont besoin d’une
pression artérielle plus élevée afin d’adapter leur excrétion sodée à un apport élevé. Il existe
différentes méthodes pour définir la sensibilité au sel, parmi lesquelles une élévation de la
pression artérielle d’au moins 10 mmHg sous apport de 200 mmol/j de sodium (12 g de NaCl)
par rapport à la pression artérielle mesurée sous apport de 20 mmol/j de sodium. Dans ces
conditions, une sensibilité au sel est observée chez environ 50 % des sujets avec HTA
essentielle [50], [51].

b. Le rôle du Calcium

Certains résultats suggèrent qu’une augmentation de l’apport en calcium pourrait


légèrement faire baisser la pression artérielle. L’étude NHANES III (National Health And
Nutrition Examination Survey) a permis de montrer qu’une consommation accrue de calcium
(> 1200 mg/jour) entrainait une réduction de l’augmentation de la PA systolique liée à l’âge.
Cela s’expliquerait par le fait que le calcium jouerait un rôle sur la réactivité vasculaire. Ainsi,
cette étude suggère qu’un apport accru en calcium dans cette population pourrait réduire la
morbidité liée à l’hypertension artérielle [52].

c. Le rôle du Magnésium

Le rôle du magnésium dans la régulation de la pression artérielle est encore assez peu
connu. Certaines études suggèrent que le magnésium favorise la compliance artérielle en
s’opposant à la calcification des artères. Mais les mécanismes restent mal connus et ne sont pas
suffisamment étudiés pour avoir une importance en thérapeutique [53].

d. Le rôle du Potassium

L’étude portant sur la cohorte PURE a également étudié l’effet entre la consommation de
potassium et la pression artérielle. Contrairement au sodium, le potassium aurait un effet
bénéfique sur la pression artérielle. En effet, une augmentation de la consommation de 1g de
Potassium par jour diminue la Pression Artérielle Systolique de 0,74 mmHg [49]. L’apport de
potassium n’est pas à privilégier pour lutter contre l’hypertension artérielle.

II. Hypertension artérielle


1. Définition
L’hypertension artérielle communément appelée par ses initiales HTA, est une pathologie
cardiovasculaire caractérisée par une élévation de la pression artérielle systémique. Elle se
mesure en millimètres de mercure (mmHg) et est définie par une pression artérielle systolique
supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique supérieure ou égale à
90 mmHg, chez un sujet sans complication particulière [24 ; 54].

L’HTA représente le facteur de risque majeur de survenue de complications


cardiovasculaires athérothrombotiques (infarctus du myocarde, accident vasculaire
cérébral, AVC). C’est également la cause principale d’insuffisance cardiaque et rénale
[55]. L’HTA augmente aussi le risque de ruptures d’anévrisme pouvant
conduire à des AVC hémorragiques.

Par ailleurs, l’HTA est l’une des principales causes de déclin cognitif et de démence. En
effet, plusieurs études démontrent l’existence d’une corrélation entre le niveau de PA et la
survenue de troubles cognitifs, de démences de type vasculaire et de la maladie d’Alzheimer
qui interviennent à un âge plus avancé [56 ; 57].

2. Diagnostic médical et mesure

Le diagnostic d’hypertension artérielle se fait le plus souvent au cabinet médical


et peut être réalisé par le médecin généraliste. Il doit être confirmé au minimum par
deux mesures par consultation, réalisées à quelques minutes d’intervalle, au cours de
trois consultations successives, sur une période de trois à six mois. Les chiffres de PAS et de
PAD retenus correspondent à la moyenne des mesures effectuées [24 ; 58].

La méthode la plus souvent rencontrée au cabinet médical est la méthode dite


auscultatoire et non invasive. Elle s’effectue grâce à un sphygmomanomètre
(sphygmos: pouls et manomètre: mesure de pression) et un stéthoscope. Le
sphygmomanomètre est constitué d’un brassard gonflable, relié à une poire et un
manomètre gradué en mmHg, permettant de mesurer la valeur de la pression artérielle.
Le stéthoscope permet d’écouter le pouls de l’artère brachiale. Le brassard doit être
adapté à la circonférence du bras du patient (22 à 42 cm en général), ce qui nécessite
de posséder au moins deux tailles de brassard pour adulte, dont un pour obèse [59].
Figure 10: Le stéthoscope et le sphygmomanomètre à mercure.

La classification de la PA selon l’European Society Hypertension/European Society of


Cardiology (ESH/ESC) est la suivante [60]. Dans le but d’optimiser et d’harmoniser la prise en
charge des patients, 140/90 mmHg a donc été défini comme seuil diagnostique de l’HTA. Par
la suite, différents grades ont été établis en fonction de la sévérité de la pathologie (Tableau 1).

Tableau 1 : Classification de la PA selon l'ESH/ESC

3. Etiologies de l’Hypertension Artérielle


3.1. Hypertension Artérielle Primaire

Dans 95% des cas la cause de l’Hypertension Artérielle n’est pas connue. On parle ainsi
d’Hypertension Artérielle Primaire ou Essentielle [25].

L’HTA essentielle, à la différence de certaines HTA secondaires, s’installe lentement. Des


facteurs favorisants tels que l’âge, le poids, l’apport sodé élevé, l’apport potassique alimentaire
faible et les antécédents familiaux sont identifiés. En effet, les personnes ayant dans leur famille
proche au moins deux personnes hypertendues avant 50 ans ont 3,8 fois plus de risque de
devenir hypertendus avant 50 ans [61].
HTA systolique et/ou diastolique du sujet âgé peut s’expliquer par une augmentation de
la rigidité des artères et artérioles. Cette rigidité est due à une augmentation des fibres de
collagène par rapport aux fibres d’élastines dans la paroi artérielle, ainsi qu’à un phénomène de
calcification des artères. Le sujet jeune a surtout une HTA systolique et diastolique, qui
s’associe le plus souvent à une dysfonction endothéliale et à une sensibilité accrue au sodium
[25].

3.2. Hypertension Artérielle Secondaire

Contrairement à l’Hypertension Artérielle Essentielle, dont la cause n’est pas vraiment


identifiée, l’Hypertension Artérielle Secondaire a une cause bien diagnostiquée. Le traitement
repose sur le traitement de la cause de l’HTA [62].

Les HTA secondaires sont causées par toute affection qui augmente la RVP ou le DC. Elles
sont relativement rares et leur fréquence au sein d’une population d'hypertendus est d'environ
10 % [63].

Les causes d’HTA secondaires sont multiples et variées :

3.2.1. Hyperaldostéronisme primaire (HAP)

Il s’agit d’une sécrétion inappropriée d'aldostérone par les corticosurrénales, secondaire


soit à une hyperplasie bilatérale des surrénales soit à une tumeur bénigne de la surrénale :
adénome de Conn.

L’hypertension artérielle causée par l’aldostérone est la conséquence de la stimulation des


récepteurs des minéralocorticoïdes dans les tubes collecteurs du cortex rénal. Ce qui provoque
l’ouverture des canaux sodiques conduisant à une réabsorption tubulaire accrue de sodium et
une réabsorption secondaire de l’eau. La rétention du sel et de l’eau provoque une augmentation
du volume plasmatique et une augmentation du débit cardiaque, entraînant une augmentation
de la pression artérielle et une suppression de la production de rénine.

D’autres facteurs pouvant contribuer à l’hypertension par excès de minéralocorticoïdes sont


notamment les effets de l’aldostérone sur le système nerveux central, une augmentation de
l’activité du nerf sympathique et la libération d’agents vasoconstricteurs comme l’ADH [62].

3.2.2. Hypertension origine rénale


Il s’agit d’un rétrécissement du diamètre d’une ou des artères qui alimentent le rein, et
sera à l’origine de l’hypertension artérielle par insuffisance de perfusion (oxygénation) du
rein. En effet, face à un important rétrécissement et au manque d’oxygène, le rein se protège
en produisant de façon excessive l’hormone appelée rénine. Celle-ci intervient dans le
système SRAA vu précédemment, qui aboutit à une augmentation de la pression artérielle. On
parle d’ «hypertension rénovasculaire».

Deux principales origines peuvent être mises en évidence face à ce rétrécissement d’une
artère rénale. Tout d’abord, l’athérosclérose, plus fréquente chez l’homme après 60 ans et en
présence d’autres facteurs de risque cardiovasculaire, ou ayant déjà eu une autre localisation
de la maladie athéroscléreuse. Puis, la fibrodysplasie artérielle qui est une maladie artérielle
dont l’origine est encore inconnue [24 ; 54].

3.2.3. Le Syndrome de Cushing

Le Syndrome de Cushing peut être lié à une tumeur des surrénales ou une hyperplasie
bilatérale surrénalienne. Il entraîne un excès de sécrétion de cortisol à l’origine de
l’hypertension artérielle. Les mécanismes d’action du cortisol lors de l’hypercorticisme
agissent sur la volémie, la vasoconstriction artérielle et le système nerveux sympathique

L’HTA dans le cadre de ce syndrome comprend également une obésité, un diabète, une
dyslipidémie soit des facteurs favorisants d’HTA essentielle. L’HTA dans le cadre de ce
syndrome peut être d’origine mixte. La confirmation de ce syndrome repose sur la mesure de
la cortisolurie des 24 heures et du cortisol plasmatique et salivaire à minuit et, sur un test de
freinage minute négatif [60 ; 64].

3.2.4. Phéochromocytome

Le Phéochromocytome est un cause rare de (1%), il s’agit d’une sécrétion anormale


d'adrénaline et/ou de noradrénaline par la médullosurrénale, le plus souvent par une tumeur
bénigne, plus rarement par une tumeur extra-surrénalienne ou une tumeur maligne. Il existe
des formes familiales et des associations à des néoplasies endocriniennes multiples, à des
phacomatoses et au cancer médullaire de la thyroïde. [65]

4. Epidémiologie
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) l’Hypertension Artérielle est considéré
comme un problème de santé publique mondiale. En effet, sur environ 17 millions de morts par
an de causes de maladies cardiovasculaires, les complications de l’Hypertension Artérielle sont
responsables de 9,4 millions de morts par an [66 ; 67]. ). L’hypertension est responsable d’au
moins 45% des décès par maladies cardiaques et de 51% des décès par accidents vasculaires
cérébraux [66].

En 2008 l’Organisation mondiale de la santé estime qu'environ 40% de la population


mondiale a augmenté sa tension artérielle. Sur le plan régional, l’Afrique se distingue comme
le continent ayant la prévalence la plus élevée avec 46% des adultes âgés de 25 ans et plus
souffrent d’hypertension, tandis que le continent Américain est le moins touché avec 35% des
plus de 25 ans (Figure 11). Dans l’ensemble, les pays à revenu élevé ont une prévalence de
l’hypertension plus faible 35% que celle enregistrée dans d’autres groupes de pays 40% [68].

Figure 11: Prévalence de l'HTA chez les adultes de plus de 25 ans dans le monde. [68]

Non seulement la prévalence de l’hypertension est plus élevée dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire, mais aussi du fait de la densité de population plus importante que dans les pays
à revenu élevé. En outre, du fait de faible niveau du système de santé, e nombre de personnes
hypertendues non diagnostiquées et non traitées est aussi plus élevé dans les pays à revenu
faible ou intermédiaire que dans les pays à haut revenu.

Au Maroc, l’HTA constitue l’un des principaux motifs de consultation dans les services
sanitaires ambulatoire. Les résultats de l’enquête du Ministère de la Santé ont donné une
prévalence globale de l’HTA adulte de 33,6%. Elle est de 30.2 % chez les hommes et de 37 %
chez les femmes. Cette prévalence ne diffère pas significativement entre milieux urbain et rural
(32.6 vs 34.3%).

La prévalence augmente significativement avec l’âge. Elle est de 19,2% entre 20-34 ans,
53,8% chez les personnes âgées de plus de 40 ans et de 72,2% chez les 65 ans et plus [69].

5. Facteurs de risque

Les causes de l’HTA sont multiples et incluent les facteurs environnementaux (le mode
de vie, le tabagisme, l’obésité, la sédentarité, la consommation excessive de sel), les facteurs
génétiques (ethniques), ou encore l’âge et le sexe [70]. En outre, il existe des facteurs
métaboliques qui accroissent les risques de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires
cérébraux, d’insuffisance rénale et d’autres complications de l’hypertension, y compris le
diabète, l’hypercholestérolémie et l’obésité. L’interaction tabagisme-hypertension fait encore
augmenter le risque de maladies cardio-vasculaires (figure 12) [68].

Figure 12: Facteurs de risque de l'HTA et ses complications selon l'OMS [68]

6. Traitements
L’objectif principal du traitement de l’HTA est la prévention de la mortalité et
de la morbidité dues aux événements cardiovasculaires (AVC, infarctus du myocarde,
insuffisance cardiaque, insuffisance rénale chronique…). Il se compose principalement de
médicaments anti-hypertenseurs, de médicaments agissant sur le cholestérol ou la coagulation,
mais aussi sur une bonne hygiène de vie.

La durée des traitements de l’hypertension artérielle est indéfinie et que la plupart du temps ces
médicaments se prennent à vie [24].

6.1. Traitements non médicamenteux

Elles comportent un ensemble de recommandations visant à améliorer le style et


l’hygiène de vie comme pilier de la prise en charge de l’HTA.

Devant tout sujet hypertendu, les règles hygiéno-diététiques sont à recommander [71 ; 72] :

- perdre du poids pour atteindre un IMC maximum de 25 kg/m2 avec un tour de taille
de moins de 88 cm pour la femme et de moins de 102 cm chez l’homme.

- pratiquer une activité physique régulière pendant au moins 30 minutes au moins 3 à


5 jours par semaine.

- réduire la consommation de sel à moins de 5 à 6 g/j.

- réduire la consommation d’alcool à moins de 20 à 30 g par jour chez l’homme et


moins de 30 à 40 g par jour chez la femme.

- conseiller la consommation de fruits, légumes et de produits laitiers pauvres en


graisses saturés.

- accompagner le sevrage tabagique.

Ces règles hygiéno-diététiques ont une efficacité prouvée dans la réduction de PA chez le
patient hypertendu.
Tableau 2 : Réduction de la PAS lors des modifications du style de vie selon l'AHA/ACC/CDC [73].

6.2. Traitements médicamenteux anti-hypertenseurs

Les principaux traitements thérapeutiques anti-hypertenseurs actuels sont :

a. Les inhibiteurs du système rénine - angiotensine - aldostérone (SRAA)

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC)

Le rôle majeur des IEC est de faire baisser la pression artérielle en diminuant la
résistance vasculaire totale, par blocage de l’enzyme de conversion qui transforme
l’angiotensine I en angiotensine II.

Les antagonistes des récepteurs AT1 de l’angiotensine II (ARAII ou Sartans)

Les Sartans sont des médicaments comparables aux IEC car ils inhibent
également le système SRAA en bloquant de manière compétitive les récepteurs AT1 de
l’angiotensine II, empêchant ainsi cette dernière d’exercer son action vasoconstrictrice
sur la paroi des artères [74 ; 75 ; 76].
Figure 13: Sites d’action des IEC et des Sartans dans le système SRAA [77].

b. Les diurétiques

Les diurétiques ont un effet natriurétique, c’est à dire qu’ils accroissent


l’élimination urinaire par le rein de l’eau et du sodium, diminuant ainsi la volémie et donc la
PA.

c. Les béta-bloquants

Les béta-bloquants sont des médicaments antagonistes des récepteurs béta-adrénergiques


(β) du système nerveux autonome sympathique. Ce sont des inhibiteurs
compétitifs des catécholamines. Les récepteurs β se situent en particulier au niveau du
coeur (β 1), des bronches (β 2) et des vaisseaux (β2).

Ils exercent une action bradycardisante (diminution de la fréquence cardiaque) et


une action ionotrope négative (diminution de la force de contraction des fibres
myocardiques) au niveau cardiaque par blocage des récepteurs β1, ainsi qu’un
ralentissement de la conduction dans le noeud auriculo-ventriculaire.

d. Les inhibiteurs calciques


Les inhibiteurs calciques (ou bloqueurs des canaux calciques) agissent au niveau
des canaux calciques voltage-dépendants. Ils limitent ainsi l’entrée d’ions calcium
dans les CMLs et la force de contraction et l’éjection systolique au niveau du cœur
régulant ainsi la PA [74 ; 75 ; 76].

Cependant, le diagnostic et le traitement optimal de l’HTA restent insuffisants.

PARTIE B : PLANTE MEDECINALE : MENTHA PULEGIUM L.

I. Mentha pulegium
1. Définition

Mentha pulegium L. est une plante vivace herbacée appartenant à la famille des
Lamiacées, mieux connue sous le nom de pennyroyal / pennyroyal européen [78], Au Maroc,
elle est connu sous le nom "Fliyou". Il fait partie des cinq premières monnaies nationales et est
le plus largement utilisé et commercialisé [79].

Sur le plan des principes chimiques, la plupart des espèces de menthe doivent leur odeur et
activité à leurs huiles essentielles (HE) ou essences de menthe [80]. Mentha pulegium L. est
surtout connue pour son HE, obtenue par hydrodistillation ou distillation à la vapeur [81]. Il est
produit uniquement à partir de plantes sauvages lorsqu'elles sont en pleine floraison. Les
principaux pays producteurs de HE de Mentha pulegium L. sont l'Espagne et le Maroc, où la
production annuelle est estimée de 3 et de 7 à 16 tonnes, respectivement [82]. C’est l’espèce la
plus exploitée pour ses vertus médicinales et aromatiques [83 ; 84].

2. Description botanique :

C’est une plante de 10 à 30 cm de hauteur, à inflorescence formée de nombreux verticillés


denses, feuillés et distants [85]. Sa saveur est fortement aromatique et son odeur est intense. Le
nom de pulegium vient de latin pulex, la puce car la plante a la propriété d’éloigner les puces
[86]. Ses feuilles sont généralement petites, ovales, légèrement dentelées, légèrement poilues,
et opposées et munies d’un court pétiole (Figure 16). Les fleurs, qui apparaissent à l'été, à partir
de Juillet à la fin de Septembre, sont roses lilas, parfois blanches échelonnées le long de la tige
[78]. Et sont groupées à l'aisselle des feuilles en glomérules largement espacés le long de la
tige. Chaque inflorescence, en cyme, est axillée par une bractée foliacée. Elle englobe jusqu’à
30 fleurs. Deux préfeuilles, réduites, naissent à la base de chaque inflorescence. Le calice,
persistant et finement velu, est en cloche. Il est faiblement bilabié, strié et à 5 dents subégales
(les 2 dents inférieures sont plus étroites). La corolle est gamopétale formée de cinq pétales
soudées [85 ; 87]. Les fruits sont constitués de 4 akènes et les graines sont brunes claire très
petites et ovales [78].

3. Position systématique : ou classification botanique

D’après Quézel et Santa (1963) et Guignard et Dupont (2004), la systématique de Mentha


pulegium est la suivante : [85 ; 88]
Embranchement : Phanérogames ou Spermaphytes
Sous-embranchement : Angiospermes
Classe : Dicotylédones
Sous-classe : Gamopétales
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiacées
Genre : Mentha
Espèce : Mentha pulegium (L.)
Sous espèce: Mentha pulegium ssp. Pulegium

Figure 14 : Caractéristiques botaniques de Mentha pulegium (http://plantgenera.org/)


4. Aires de répartition :

Mentha pulegium L. se trouve dans le sud-ouest et le centre de l'Europe, de l'Irlande et


de la Pologne centrale à l'Ukraine [82 ; 89]. Il peut être abondamment situé dans la péninsule
ibérique [90 ; 91], l'Asie mineure, le Moyen-Orient [78] et dans les pays d’Afrique du Nord
bordant la mer Méditerranée tels que le Maroc, l’Algérie et la Tunisie [92 ; 93 ; 94]. En
Grèce, il pousse à l'état sauvage et est dispersé dans tout le pays [95].

Au Maroc, Connue localement sous le nom de "Fliou", Elle pousse dans les zones
humides des plaines et des montagnes jusqu'à 2200 mètres d'altitude. Elle est très répandue
notamment entre les régions de Marrakech et d'Azrou [96].

5. Utilisation en médecine traditionnelle :

C’est l’une des plantes utilisées dans l’alimentation et la médecine traditionnelle de


nombreux pays [97]. Dans les applications thérapeutiques, cette plante et ses préparations sont
traditionnellement utilisées pour leurs effets antispasmodique, carminatif, diaphorétique,
sédatif, stimulant, diurétique, antitussif, tonique, cholagogue, expectorant, antiseptique et
digestif [78 ; 98 ; 99]. Elle stimule les sucs digestifs, aide à soulager les ballonnements et les
crampes. C'est un puissant stimulant des muscles de l'utérus. Il peut être utilisé en externe pour
soulager les troubles rhumatismaux, notamment la goutte. Dans la médecine traditionnelle de
Bosnie-Herzégovine, il est utilisé dans le traitement des troubles neurologiques et gastro-
intestinaux. Elle est considérée comme l'une des herbes les plus efficaces dans le traitement des
maladies du système nerveux [100].

Il a même été utilisé pour favoriser la menstruation, soigner les maux de tête, traiter la bronchite,
soulager les morsures des scorpions et des serpents et aider à lutter contre les vomissements et
les maladies du rein [78 ; 98]. Il a également servi de répulsif contre les puces et autres insectes
[79 ; 99].

Au Maroc, dans la région de Rabat (Maroc occidental), M. pulegium L. est Parmi les
espèces les plus utilisées dans les traitements des maladies respiratoires pour ses vertus
phytothérapiques à savoir la grippe, le rhume, la toux et les affections pulmonaires. Elle est
considérée aussi comme une plante par excellence des maladies de l’hiver c’est-à-dire les
refroidissements de toutes sortes [101]. Dans la région de Tafilalet, aussi utilisée en médecine
traditionnelle pour le traitement du diabète sucré, hypertension et maladies cardiaques [102],
[103]. Cette plante a été utilisée comme épice et aromatisant dans divers aliments, notamment
les desserts [78 ; 99] et pour la fabrication de thés [82], ainsi que comme parfum dans les
produits cosmétiques [98 ; 99].

6. Constituants chimiques

Le Mentha Pulegium. L comprend des métabolites secondaires tels que les flavonoïdes et
les phénols. La teneur totale en phénols et en flavonoïdes par gramme d'extraits aqueux sont
respectivement 124.27±0.55 mg d'équivalent acide gallique (GAE) et 12.70±0.00 mg
d'équivalent de quercétine (QE). L'analyse phytochimique d'extraits aqueux a été testée par
HPLC-DAD. Douze composés phénoliques ont été identifiés et quantifiés: les flavonols
(myricétine), les flavones (diosmétine), les flavanones (naringine, ériodictyol), les l'acide
hydroxybenzoïques (acide syringique, acide ellagique), les acides hydroxycinnamiques (acide
férulique, acide caféique, acide chlorogénique, acide p-coumarique, acide rosmarinique et acide
protocatéchique.

La proportion la plus élevée étaient les acides hydroxycinnamiques (89,15%; 25,71 mg


g-1 d’extrait). Les suivants étaient les acides hydroxybenzoïques (7,14%; 2,06 mg g-1),
flavanones (2,91%; 0,84 mg g-1), flavonols (0,52%; 0,15 mg g-1) et flavones (0,31%, 0,09 mg
g-1). Les principaux acides hydroxycinnamiques étaient l’acide rosmarinique (24,19 ± 0,36 mg
g-1 d’extrait) et l’acide chlorogénique (0,79 ± 0,02 mg g-1 d’extrait); l'acide hydroxybenzoïque
principal était l'acide ellagique (2,02 ± 0,04 mg g-1 d'extrait) [104].

Elle constitue une source importante des huiles essentielles (HE). Sa composition chimique a
été décrite par plusieurs chercheurs dans différentes régions du monde, notamment en Iran
[105], en Grèce [106] et en Turquie [107] et au Portugal [108], et se sont concentrés
principalement sur sa composition chimique.

L’analyse GC / MS des (H E) de M. pulegium a permis d’identifier et de quantifier 21


composants chimiques représentant 98,743%. Ils sont dominés par les monoterpènes oxygénés
(83,865%) [109] et d'une teneur inférieure en sesquiterpènes (10,81%). ses principaux
composants chimiques sont représentés par: La teneur élevée en pulegone (33,65%), de même
que l'acétate α-terpinényle (24,29%), bicyclo [3.1.0] hexane, 6-isopropylidène-1-méthyl
(12,59%), 1,8-cinéole (10,53%), α-humulène (5,58%) et α-pinène (5,34%) ce sont les
principaux constituants. [110].
La composition chimique de M. pulegium a été déterminée par des études antérieures dans
d'autres régions du Maroc. Avec vingt-six composés représentant environ 99,10% pour M.
pulegium d’Azrou, treize composés (99,87%) à celui de M’rirt contre seize composés pour
l’échantillon de Khénifra (89,10%) [111]. Une comparaison entre ces études a montré qu’il
existe une grande variabilité dans la composition chimique de HE de M. pulegium, Cette
variabilité peut être liée aux différentes phases végétatives de la plante ainsi qu’aux conditions
environnementales (variations saisonnières et géographiques, composition du sol [23 ; 112].

7. Effet pharmacologique

Effet antioxydant

Les propriétés médicinales de M. pulegium sont attribuées aux monoterpènes présents


dans HE et dans les dérivés de polyphénols, également connus pour leur effet antioxydant [113],
[114]. Le potentiel antioxydant de l’extrait aqueux et méthanolique, testé par la méthode DPPD,
par rapport aux bons antioxydants bien connus BHA (IC50 = 17,62 μg ml-1) et l'acide
ascorbique (IC50 = 16,67 μg ml-1), été respectivement de 35,71 µg ml-1 et de 38,09 µg ml-1
[104].

effet antileishmanien

L'activité antileishmaniale de HE de M. pulegium évaluée contre la forme promastigotes


de L. major, L. tropica et L. infantum à l'aide du test MTT. Présentait un effet cytotoxique
puissant, ainsi son l’huile essentiel peut être considéré comme nouvelle source d'agent naturel
antileishmanial [109]. L’effet antileishmanien des HE est certainement attribuée à la présence
de molécules bioactives capables d'inhiber la croissance de ces parasites par de nombreux
mécanismes d'action. Ces modes d'action antileishmanial incluent l'induction de l'apoptose, la
diminution du niveau d'énergie des souches testées en perturbant le transport de la chaîne
d'électrons et l'inhibition de l'ADN topoisomérase (l'enzyme clé dans le compactage de l'ADN)
[115].

Effet antimicrobien

La pipéritone et la pipériténone retrouvés comme composants principaux de HE de M.


pulegium (71,1%), présentent une activité antibactérienne remarquable à l'égard des bactéries
Gram positives par rapport aux bactéries Gram négatives [116].
L’efficacité de l’huile de pennyroyal peut être attribuée à sa composition chimique en général
et plus particulièrement aux monoterpènes agissant comme agents insecticides [117].
PARTIE EXPERIMENTALE
Matériel et Méthodes

Matériel végétal …..

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