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t
L'ART
DE VÉRIFIER LES DATES,
depuis l'année 1770 jusqu'à nos joues.
On trouvera des exemplaires complets de cet ouvrage , dans
les trois formats, chez l'éditeur, rue de la Rochefoucauld, n° 12,
et chez Arthus Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, n° a5, à.
Paris.
IMPRIMERIE DE Ai MOREAU,
rue Montmartre, n° ïig.
L'ART
DE VÉRIFIER LES DATES,
depuis l'année 1770 jusqu'à nos jours;
TOME QUINZIÈME.
A PARIS,
CHEZ A. J. DÉNAIN, LIBRAIRE,
RUE VIVIENNE, N° l6j
1854.
/VK(9 -2.902.
CONTINUATION
DE
LART
DE VÉRIFIER LES DATES.
SUITE DE LA
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
DE L'AMÉRIQUE.
GUIANE. (0
LIVRE PREMIER.
S
2 CUftOKOLOGIE HISTORIQUE
,
G CHKOBOLOG^B IUjSTQpiQUE
(1)
(2) Instructions
Nom qu'ils donnent
nautiques,
à la constellation
etc., chap. II.des Pléiades qui cesse
r
-s.
î| CHRONOLOGIE HISTORIQUE
parCassipouri,
M. de Lavaux
nommé
, capitaine
aussi Cachipour
de port à(1)Cayenne.
, se décharge dans
semble
teurs desous
Cayenne
plusieurs
, qui rapports.
y trouvent
Il est
un fréquenté
bon mouillage.
par les cabo-
ils s'étendent si loin dans la mer , que les navires qui vont
à Surinam sont obligés de prendre le large à trois pu quatre
lieues à l'est. Ces écueils sont en partie apparents; les autres
cachés sous l'eau. Il y a trois brasses de basse mer à la dis
tance de plusieurs lieues de son embouchure.
Entre l'entrée -du Maroni et une pointe du côté gauche ,
se trouve un accul , ou port naturel , d'une lieue de large ,
d'autant de- profondeur et avec un excellent fond , où les
navires sont à l'abri de tous les vents. « La pointe française
qui se termine brusquement, est couverte de palétuviers
touffus dont les cimes uniformes présentent à peine quelques
ondulations (i). »
La Compagnie de Rouen avait élevé un fort sur cette;
pointe en i644-
Le Maroni-sépare la Guiane Française de la Guiane Hol
landaise.. Latitude 5° 44' nord , 56° i5' ouest. (Ducom.)
Lacs. Il y en a un grand nombre situés entre le Maran-
ham et le Macari. Celui qui porte ce. dernier nom a.
douze lieues de tour j les autres lacs les plus considérables
sont les lacs Mapa et Maprouenne ou Mapourème.
Une autre espèce dç lacs nommés Savanes .tremblantes ,
sont recouverts d'une croûte végétale. « Malheur à. celui »,
dit M. Noyer, « qui voudrait s'avancer seul dans ces Sava
nesLes
verdoyantes!
embouchures il s'engloutirait
de presque tous
inévitablement
les fleuves (2).
et rivières
»
r-
22 CHRONOLOGIE HlSTORIQl'K
V
Kfi L AMERIQUE. 27
la fertilité (3). »
Giroflier aromatique (cariophillus aromaticus, L.).' Les
premiers girofliers furent introduits de l'Inde , en 1777; On
forma , en 1780, la plantation de la Gabrielle (4), et on y
planta plus de 4.00 girofliers. Le but de ce jardin était de; ,
naturaliser à la Guiane les plantes des Indes Orientales, de
quer,
fournirdeà rassembler,
celui de la métropole
suivant uncelles
sistème
qui botanique
pourraient, les
yman-
pro- .
(1)
(2) Observations
Bajon, Mémoires,
sur leetc.,
cannelier,
tom. II,
6 pages
p. 362.in-folio. Cayenne ,
16 ventôse an 6.
(3) Annales maritimes, tom. XII, deuxième partie, 1827.
Voy. tom. XV, deuxième partie du même ouvrage, où se trouve
un catalogue des plantes cultivées au jardin de naturalisation de
Baduel, reçues et collectées pendant l'année 1828,
DE L AMERIQUE, il
(2)
(1) On
Aublet,
découvrit
Plantescesde forêts
la Guiane,
en 1720.
t. II, Voyez,
quatrième
cette
mémoire.
année,
Sucreries. . 8 765
Indigoteries 3 65
Caféteries . 16 14,
Cotonneries 66 y10
Roucouries. 64 1228
Cacaoyères . 24 566 (1)
Cultures de la Guiane Francaise, au 1" janvier i83i.
! de pieds. NOMBRE
rique
Jgouti
, est (cavia
gros comme
agouti,
un Linn.
chat. ),Il s'apprivoise
appelé le lapin
facilement.
d'Ain é-
Naissances 36
Décès 43
Gens de couleur.
Garçons au-dessous de 14 ans 289
Tilles, etc 3n
Hommes de 1 4 A 6o ans /J28
Femmes , etc 658
Hommes au-dessus de 6o ans 65
Femmes , etc 12 1
1,87a
Naissances 49
Décès 52
Esclaves.
Garçons an-dessous de 16 ans 1 ,834
Filles au-dessous de 14 ans i,56i
Hommes de 16 à 45 ans £,5g6
Femmes de i4 à 45 ans 1 3,473
Hommes de 45 à 6o ans. . . . 942
Femmes , etc 7*3
Hommes au-dessus de 6o ans 4i"
Femmes, etc 47^
14,°o9
44 CHRONOLOGIE lUSTCttlQUE
Naissances 193
Décès .. 282 (1)
Maladies. Les auteurs qui ont traité ce sujet sont loin
d'être d'accord. Les gensdel'expédition de Ha rcourt (1608),
au nombre de 97 , dont 60 gentilshommes, étaient, restés
trois ans vers l'embouchure del'Oyapoco, et pendant cetems,
il en mourut seulement six , dont l'un fut noyé. L'admi
nistrateur Malouet dit : « On a menti sur tout ce qui concerne
laGuiane, et notamment sur sa prétendue salubrité. Je n'ai
jamais eu moins de 9o malades à l'hôpital. J'ai eu moi-
même quatre mois la fièvre. J'ai emmené ici quatre Euro
péens, dont deux ont péri; et enfin presque tout ce que je
connais d'habitants, officiers, employés, depuis Oyapoco
jusqu'à Sinnamari , a été attaqué cette année » (2).
Le père Lombard se plaignait d'avoir éprouvé une quin
zaine de maladies dans l'espace de trois ans.
M. Bajon, ancien chirurgien de Cayenne , qui a exercé
sa profession pendant douze ans dans cette île , dit qu'il
n'avait observé qu'une fièvre maligne ; c'était celle qui régna
en 1763, 1 764 et 1765, et qui fit périr beaucoup d Européens
nouvellement arrivés. Les colons avaient été déposés, dit cet
auteur , dans des endroits inhabités, entourés de marécages,
entassés les uns sur les autres dans de mauvaises cases et
nourris d'aliments malsains (3).
M. Lescallier assure, d'après une expérience de six ans,
que la Guiane est celle des colonies la moins nuisible à la
santé des Européens. Cet administrateur, accompagné d'un
nombre d'Européens et autres, avait couché plusieurs nuits
de suite dans les bois, sans que personne en ait été incom
modé. Il prétend même que le voisinage des côtes , ou des
terres basses , est aussi salubre que les parties intérieures ,
parce que les eaux, dit-il, ne sont ni stagnantes , ni crou-
69. Nolaches.
70. Nounouanes habitaient également à l'ouest de l'Oya-
poco. En 1762 , cette peuplade était réduite à ia individus,
bamon.
dont 4 femmes et un enfant sous un capitaine nommé Ari-
it)
(2) Carte
Notice manuscrite
sur la Guiane,
du dépôt
par M.;Catineau
de la marine,
de la
dans
Roche.
le Recueil,
i
DE L AMERIQUE. 6[
NOMBRE COMMUNES
COLLÈGES
de comprises dans chaque
ÉlECTOKAUX. MEMBRES A ÉLIRE. ARROKnlSSEMEKT ÉLECTORAL.
I. 3. Cayenne.
Ile-de-Cayenne.
3. 5. . Canal.
1. Tour-de-l'Ile.
,0. Tonuegrande.
2.
! Mont-Cinéry.
Roura.
4- I. i La
Macouria.
Comté.
!
' Kourou.
5. a. Sinnamari.
- - Iracoubo.
1 Oyapoco.
6. 3. Approuigue.
1 Kaw (1).
(1)
(2) Idem.
Almiinacli de la Guiane, pour l'année 1822.
QUANTITES. VALEUR.
(2)
(1) Idem
Almanach
pour de
l'année
la Guiane,
l832. pour l'année 1822, p. 60, tableau.
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LITRES I
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DE I AMERIQUE. O1
Indication des principaux objets qui composent les
importations en i83o.
QUANTITES. VALEUR.
(1)
(2) Almanach
Forêts vierges,
de la Guiane,
etc., pag.pour
72-3.
l'année 1822.
de l'améhique. o3
i° dans les appointements de l'état-major , l'entretien et
la nourriture de six compagnies qui en formaient la garni
son ; 2° en pensions payées aux curés et aux sœurs grises
qui avaient soin de l'hôpital ; 3° en frais d'armement d'un
vaisseau envoyé tous les ans , chargé de farine et des mu
nitions nécessaires.
Les revenus provenaient : i° du droit de capitation de
sept livres dix sous , payé annuellement pour les esclaves ,
depuis l'âge de quatorze ans jusqu'à soixante ; 2° d'un droit
de quatre pour cent sur les marchandises envoyées en
France , qui ne produisait qu'environ 20,000 livres par
an; 3° d'un droit d'ancrage de trente-sept livres dix sous ,
payé par chaque navire qui mouillait au port de Cayenne.
En 1790, les revenus annuels ne montaient qu'à 5o ou
60,000 livres, et les dépenses furent de 750,000. Cayenne a
toujours coûté à la France de 7 à 800,000 fr. annuellement.
(1) Ce fut sur cette côte que Morequito tua son frère et neuf
Espagnols venus de Manoa, ville A'inga, et leur enleva 40,000
pesos d'or.
1o8 CHRONOLOGIE HISTORIQUE
(i) Purchas lus Pilgrimes, Fourth part, liv. VI, chap. iq.
Captain Charles Leigh his voyage to Guiana and plantation
there. On y voit la lettre datée du t juillet, que ce capitaine
envoya à son frère, le chevalier Olive Leigh, contenant des ren
seignements sur son entreprise, et un état de ce qu'il lui deman
dait pour l'établissement de la colonie.
DE L AMÉRIQUE. 117
L- ~V
DE L AMÉRIQUE. Iig
1654) Véritable relation, etc., par Paul Boyer, ch. 1-12. Paris,
l33 CHIIOSOLOGII HISTORIQUE
tant sur terre que sur mer. L'abbé de Marivault fut appele
(1) Liv. I, chap. 17. Le même auteur dit plus loin, liv. II,
chap. 3, que cette comète commença à paraître le 18 décembre,
et disparut le jour de la moi t du sieur Isambert , de sorte qu'elle
aurait duré six à sept jours.
l38 CHRONOLOGIE UISTORIQt'ï
(1) Ces peuples avaient déja massacré les Anglais (qui furent
les premiers Européens qui touchèrent a Cayenne) à la mon
tagne des Oranges, devenue le lieu d'habitation du chef Bimon.
Prenant goût au pillage, ils firent subir le même sort aux Hol
landais, au sieur rie Laforest qui leur succéda, et au sieur d«
Bretigny. Biet, liv. II, chap. 12.
DK l'amIuique. t.*,g
eux pour les îles, afin de les vendre comme esclaves. Ces
hommes avaient eté sous l'obéissance du capitaine Cendré ,
demeurant à C00nama, et dont le père, le capitaine Pepora,
de Kourou, avait résolu de venger l'affront; a° la femme de
ce capitaine Pepora, la plus belle de tout le pays, avait été
prise chez les Palicours par les Galibis, qui en avaient fait
présent à M. de Bietigny. Après la déroute de ce dernier,
elle tomba entre les mains de Pepora, qui, en étant devenu
amoureux, la prit pour femme. Dubrtuil, aide-major du
fort, agent de Vertaumon, envoyé en qualité de truche'-
ment, se rendit chez Pepora, où, ayant reconnu cette belle
femme, il la réclama comme son esclave. En même tems ,
il enleva beaucoup d'objets en ne les payant que de paroles
et de promesses, entr'a.utres trois lits de coton qui avaient
coûté plus de six mois de travail. Pepora et tous ses Indiens
avaient, en outre, une extrême aversion contre Dubreuil,
parce qu'il était frère de Maucour, agent de feu de Bretigny;
i* ces peuples se plaignaient aussi des visites de Vertautnou,,
2ui
euxsede
rendait
l'habitation
souventde chez
Cabassou,
eux accompagné
proche dedeCeperou
ses gardes,
, se
(1) On suppose qUe les Indiens qui marchent vite, font dix
lieues par jour, ce qui donnerait a ce pays soixante-diJc lieues
d'étendue.
DE t'AMÉRIQUE. l5l
leur pays, après les avoir recommandés à un capitaine de
leur nation, nommé Camiali. On lui offrit une hache en
présent , et , par ce moyen , on gagna son amitié. Cet Indien,
quoique âgé d'environ soixante ans , était fort et vigoureux ,
et demeurait alors chez son fils , sa résidence ordinaire
étant sur les bords de l'Approuague. L'aspect de son visage
était un peu barbare, et il montrait de l'indifférence pour
les étrangers ; mais le présent qu'on lui avait fait , l'avait
entièrement captivé. Il traitait les siens avec beaucoup de
tendresse , allant les visiter tous les matins et tous les soirs.
Les missionnaires passèrent dans cette habitation vingt heu
res , qu'ils employèrent à apprendre des phrases de la langue
des Nouragues.
Le père Béchamel en avait déjà quelque teinture , et il
réussit à composer, dans cet idiome, un petit discours sur
la création du monde, qu'il récita à Camiati et à Imanon ,
chefs du carbet, qui parurent prendre plaisir à cette lecture.
Ce dernier était le grand médecin du pays [piayé) , ou jon
gleur. Les missionnaires avaient besoin d'un canot pour
continuer leur voyage, et Camiati avait promis de leur en
louer un qui était en construction ; mais, au bout de dix ou
douze jours , s'apercevant qu'il ne serait pas achevé à tems,
ils en obtinrent un autre qui se trouvait à cinq journées de
là, et que deux des gens de Camiati furent chercher. Le
lendemain , une autre troupe prit le même chemin , por
tant les bagages des jésuites , et accompagnée du père Bé
chamel et d'un serviteur. Le père Grillet, qui était demeuré
avec les deux autres auprès de Camiati, partit quinze jours
après, pour rejoindre son compagnon. Le trajet, par le
cours de la rivière , était de quinze lieues , et seulement de
trois lieues par terre.
Le to mars 1674, seize personnes , composant l'expédi
tion , quittèrent le carbet d'Imanon , et couchèrent , la pre
mière nuit, dans les bois. Le lendemain, après avoir fait
dix lieues , les voyageurs arrivèrent à une case de Noura
gues , où ils furent bien reçus.
Pendant ces deux jours de navigation, ils passèrent , avec
peine, plusieurs chutes qui obstruaient le courant de la
rivière. Après s'être reposés deux jours , ils partirent le 13 ,
franchirent deux autres chutes; mais une troisième, située
par 2° 46', leur barra le passage , pendant près d'une demi-
lieue , et dans ce trajet , les Indiens furent obligés de porter
les canots à travers les bois. Au-dessus de ce saut, ils trouvé
l52 CHBONOLOGIE MSTORIQtTE
Deleta
Çolonii excisis.
l56 CHRONOLOGIE HISTORIQUE
quement , sans se troubler dans leurs fonctions respectives.
Le pouvoir militaire du commandant sera tempéré par
l'influence de l'autorité civile de l'ordonnateur , qui recevra,
dans les cas nécessaires , une plus grande activité du pou
voir militaire.
2° La sûreté de la colonie regardant essentiellement le
commandant, l'ordonnateur devra déférer sans difficulté
aux dépenses, mouvement, déplacement d'hommes et de
choses , que le gouverneur jugerait nécessaires dans le cas
urgent et imprévu.
3° L'ordonnateur a particulièrement à sa charge la distri
bution économique des fonds, l'achat et l'emploi des ma
tières, le retranchement des hommes et des choses superflues,
la perception des droits et la connaissance des contestations
y relatives , la manutention principale de la justice et de la
police civile. Le commandant doit y concourir par ses
moyens propres et ses conseils , par l'examen et le rapport
au secrétaire d'État, de tous les abus dont il aurait connais
sance, sans troubler l'ordonnateur dans ses fonctions, em
pêcher qu'on ne lui obéisse, ni lui refuser les moyens coër-
citifs qui dépendraient de lui.
4° Les deux administrateurs doivent user, avec la plus
grande modération , de leur autorité commune et person
nelle , employer de préférence les voies légales , les formes
judiciaires, dans toutes les affaires qui en sont susceptibles,
en sorte que, dansaucuncas, un particulier qui devrait être,
selon les lois, traduit devant les tribunaux pour fait civil
ou criminel, ne puisse être traduit et jugé arbitrairement
par les administrateurs. Le Conseil supérieur doit rendre
compte à S. M. de tout ce qui arriverait de contraire à cette
disposition.
5° Les officiers civils préposés exigeant, pour la police
intérieure, le concours des officiers de milice, ceux-ci ré
pondront et exécuteront tous les ordres qui pourraient leur
être adressés par l'ordonnateur pour le fait de sa charge.
6° Lorsqu'il y aura différence d'avis dans les affaires ci
viles , dont la connaissance' est attribuée aux administra
teurs , le procureur-général , et à son défaut , le doyen du
Conseil , sera appelé au partage des voix , pour l'appointe-
ment des requêtes et jugements communs , afin d'arrêter
la prépondérance du commandant.
7° Pour empêcher que de longs crédits soient établis à
Cayenne , les administrateurs doivent veiller à la prompte
CE L'AMÉRIQUE. 1S7
expédition et à l'exécution de toutes les sentences et arrêts,
mais notamment pour dettes de cargaison , et à ce que
main-forte soit accordée , sans aucune exception de per
sonne, état ou qualités.
8° Les administrateurs réprimeront avec sévérité les vio
lences ou mauvais traitements envers les Indiens , dont il
convient de favoriser la multiplication et l'établissement
sur le territoire français. Ils empêcheront aussi les actes
d'injustice et de cruauté envers les nègres esclaves, que S.
M. n'a jamais entendu tolérer dans aucune de ses colonies ,
mais qui seraient encore plus dangereux dans celle-ci. Les
administrateurs veilleront avec la plus grande exactitude à
ce que les maîtres ne laissent point manquer leurs esclaves '
de nourriture , vêtement , logement , de secours dans leurs
maladies, et à ce qu'ils n'usent jamais que de châtiments
modérés. Ils se feront informer des infractions et excès qui
auraient lieu à cet égard, et après en avoir conféré avec le
procureur-général , ils aviseront à la punition des maîtres
répréhensibles , laquelle sera déterminée à la pluralité des
voix , s'il y a lieu, soit l'emprisonnement ou l'embarquement
pour la. France , soit l'instruction du procès en forme , par
devant les juges ordinaires.
9° Et pour ce qui regarde les Indiens , naturels du pays ,
S. M. entend qu'ils ne puissent être forcés à aucune corvée
ou service personnel , ni employés par les blancs , sans être
payés de gré à gré ; recommandant aux administrateurs ,
conjointement ou séparément, de leur faire rendre sommai
rement justice.
Les missions devant opérer le rapprochement et l'ins
truction des Indiens , et former , par la suite , une chaîne
d'habitants utiles aux établissements intérieurs, les admi
nistrateurs sont chargés de faire venir, de tems à autre,
sous différents prétextes , les chefs de ces peuplades indien
nes, de les bien traiter, de leur faire des présents, et les
adresser , dans leur route , aux principaux habitants , pour
qu'ils les reçoivent avec bienveillance, et qu'il en résulte,
de la part des Indiens , habitude de confiance et d'attache
ment aux Français.
1o° La Guiane étant spécialement destinée à devenir le
magasin et l'entrepôt de ses autres colonies , par une pêche
abondantesur ses côtes, par la multiplication de ses troupeaux,
l'exploitation de ses bois et la culture des vivres du pays ,
les habitants qui se livreront avec succès à ces différents
l58 CHROSOIOGIE UISTORIQUE
(1) Cette dame avait assigné tous ses biens pour rétablisse
ment d'une communauté religieuse dans la ville ou dans l'île de
Cayenne.
(2) Mémoires sur la Guiane, par M. Malouet, vol. I.
l6o CHRONOLOGIE HISTORIQUE
terdit aux étrangers les défrichements de terres, en leur
accordant l'approvisionnement de la colonie , par les ventes
de terres au profit du roi , et le privilége exclusif de la
culture et du commerce des épiceries. Le droit d'aubaine ,
si contraire au droit des gens , fut conservé dans toute sa
force, pour repousser les étrangers et retarder les progrès
de la culture de la colonie. Une autre cii constance fâcheuse
fut les précautions contre les juifs, qui , persécutés à cause
de leur croyance, cherchèrent un nouveau pays. M. Malouet,
administrateur habile de son tems,se prononça contre leur
admission dans les colonies (1), en représentant cet ancien
peuple comme absolument incapable de devenir cultivateur.
« Aucun voyageur » , dit-il, « n'a vu un coin de terre la
bouré par des juifs, une manufacture créée ou servie par
eux. Dans tous lis lieux où ils ont pénétré, ils se sont exclusi
vement livrés aux métiers de courtier, fripier, usurier, et les
plus riches d'entr'eux sont ensuite devenus négociants, ar
mateurs et banquiers. En Pologne, où ils forment un sep
tième de la population, on n'en trouve pas plus qu'ailleurs
qui soient artisans ou laboureurs. Il .en est de même dans
toute l'Asie , ainsi qu'en Angleterre et en Hollande , où ils
ont de grands priviléges. Admis à la Jamaïque , ils y sont
devenus les maîtres du change et des négociations d'argent,
et la moitié de la colonie est gémissante sous leur joug.
Etrangers dans l'univers, ils ne s'intéressent point aux pro
gent
ductions
tion comme
que dela
par l'aimant
des
terre
usures
qui
suit
les
effroyables
lenourrit.
fer ; ils ,Ils
ne
quirendent
suivent
tendentàl'or
également
la circula-
et î'ar-
t
Ils ne se peignent point le corps, et ne portent pour tout
vêtement qu'un calimbe , ou tablier; celui des femmes
est un couyou de rassade. Ces Indiens sont laborieux et
amassent beaucoup de provisions; ils n'élèvent point de
volaille , parce qu'elle détruit leur froment.
Les voyageurs passèrent de là chez les Aramichaux ,
dont le premier village, situé à trois lieues au nord-ouest,
contient une douzaine d'individus. Le second , à trois lieues,
aussi nord -ouest, sur la rive gauche de l'Orinoco, est
composé de douze ou quatorze familles. Ces Indiens sont
plus blancs que les Calcucheens et ont les mêmes mœurs et
les mêmes habitudes. M. Patris y séjourna huit jours et y
rencontra quinze Emérillons , avec leurs enfants , qui
venaient
affluent du
deMaroni.
leur établissement,
Chassés des situé
bordssur
de la
ce rivière
dernierd'Inini
fleuve ,
(1) M. Malouet dit qu'il n'y en avait que 500 à 600, suivant le
rapport du gouverneur hollandais- Voyez l'article Surinam.
(2) Introduction aux Mémoires sur la Guiane, par M. Malouet.
l82 CDBONOWGIE HISTORIQUE
(1) Mémoires, etc., tom, II, p. 24, et tom. III, p. a63, 274,
l86 CHRONOLOGIE HISTORIQUE
obligeait à satisfaire à leurs engagements avant le i" fé
vrier prochain , à peine d'être poursuivis à la requête du
contrôleur de la marine et du receveur du domaine (i).
Le ministre Maurepas approuva fortement le plan d'ex
ploitation qui fut proposé par M. Malouet; il ajouta à son
traitement 3o,00o fr. d'indemnités , etlui confia , en qualité
d'administrateur de la Guiane , plusieurs affaires relatives à
d'autres colonies.
Voici quel était le plan que M. Malotiet présenta au
ministre Maurepas :
Convention pour un nouvel établissement à la Guiane,
par une association composée de douze personnes , qui
sont convenues de mettre en exécution le plan proposé par
M. Malouet, aux conditions suivantes :
1° Il sera formé un atelier commun , composé de celui
rassemblé déjà à Cayenne, par M. Malouet, et de 2,000
nègres en sus , achetés à quatre époques différentes, de six
mois en six mois , dont la première sera le plutôt possible.
Cet atelier sera dirigé par M. Guisan , qui choisira libre
ment le quartier et l'espace qui lui conviendront , soit dans
la rivière de Kaw , soit dans celle d'Approuague. L'adminis
tration locale de Gayenne aura ordre de protéger, mais sans
pouvoir les contrarier en rien , les opérations de l'ingénieur
en chef. Vingt habitations seront distribuées le long d'un
canal navigable, et pourvues chacune d'écluses, logement et
magasin provisoires. Chaque habitation contiendra soixante
carreaux desséchés , dont moitié plantée en vivres , lors de
la répartition.
Chaque intéressé sera tenu de rembourser au roi ioo
pistolespartêtede nègre, qui leur seront livrées sur une habi
tation ainsi établie, desséchée et plantée, en sorte que la pro
priété d'une habitation de 100 nègres, pourvue d'écluses,
bâtiments provisoires et plantée en vivres , sera acquise
moyennant 100,000 fr.
Le surplus des avances qui auraient été faites pour cet éta
blissement sera remboursé à S. M. sur le produit des terres,
à raison d'un dixième de retenue pour chaque année . mais
on ne répétera point , comme avances remboursables , le
salaire des ingénieurs, économes, chirurgiens , aumôniers,
les fournitures des drogues, remèdes et ustensiles d'hôpital,
(1) Malouet, Mémoires, etc., tom. III, p. 289 299. Ont signé
le comte de Broglie, lé comte de Merle, le marquis d'Ambert,
le marquis Duchilfeiy.i , le marquis de Bouille, le marquis de
Bergue , la marquise de Ronce , le marquis d'Aguillard , la
comtesse de Narbonnc, Du val, Lhéritier, Malouet.
l88 CHRONOLOGIE HISTORIQUE
•-
DE l'AMÉRIQUE. 193
» si l'une ou l'autre nation rompt Je présent engagement ».
Le préfet ayant adressé au gouverneur une relation de
son voyage , copie en fut envoyée au maréchal de Cas-
tries , qui blâma hautement cette mesure , et écrivit au
baron d'une manière tellement sévère, que celui-ci en fut
vivement affecté , et tomba malade ; on le soupçonne même
d'avoir abrégé ses jours en prenant une forte dose d'o
pium. Il mourut au bout d'un an de séjour, avec tous ses
projets et les espérances qu'il avait données à ses patrons.
1783. Colonie de l'Approuague, établie sur la rive droite
de la rivière du même nom. Cet établissement , nommé
Bourg- de - Villebois (en l'honneur du gouverneur de ce
nom), consistait en vingt-quatre ou vingt-cinq habitations ,
et contenait une église , un hôpital et une caserne. On y
établit une sucrerie pour fournir des fonds à la mission et
aucollégc. Cet établissement ne réussit pas. « Il a été anéan
ti», dit M. Lescallier, « par un défaut de calcul et de combi
naison. Sans examiner l'état de la colonie et de ses habi
tants, les produits annuels et la concurrence des acheteurs,
elle avait considéré seulement la grande concession de
meilleures terres et l'avantage de la traite sur la côte
d'Afrique , favorisée par les vaisseaux du gouverne
ment.
» Les nègres ont diminué en nombre , les plantations
ont été négligées , les fossés et les digues mal soignés ; les
terres ont été inondées et ravagées. »
1784. Compagnie guianoise pour le Sénégal. Par arrêt
du Conseil (du 11 janvier ) , le roi accorda à cette Com
pagnie le privilége exclusif de la traite de la gomme pour
neuf années , comme une indemnité de ses réclamations.
Par acte du 3i janvier de l'année suivante, qui fut sanc
tionné par le gouvernement , cette Compagnie céda son
privilége à plusieurs négociants, qui prirent le titre de
Compagnie de la gomme. Far un autre arrêt du 10 novem
bre 1 786 , cette Compagnie fut soumise à payer les dépenses
coloniales , fixées à 260,749 livres , mais en lui accordant
la traite exclusive des nègres et la prolongation , pour trois
années , du privilége de la gomme. La Compagnie prit
alors le nom de Compagnie du Sénégal. L'établissement
qu'elle forma , en 17^7, sur les bords de l'Ouanari , renfer
mait 390 noirs esclaves sur les habitations, mais ne fit au
cun progrès dans la culture , à cause du fréquent change-
XY. i3
Ig4 CHRONOLOGIE HISTORFQUE
\
^
DE L AMÉRIQUE. « 217
En i8o5, une flottille de petits bâtiments portugais , par
tie de Para , pénétra , pendant la nuit , dans l'Approua-
gue et débarqua une vingtaine d'hommes bien armés , qui ,
après avoir attaqué et blessé plusieurs esclaves , s'emparè
rent de l'économe d'une plantation ; ils s'avancèrent ensuite
sur le port de Villebois , pour s'en rendre maîtres ; mais ils
cessèrent bientôt les hostilités, lorsqu'on leur eut commu
niqué une copie du traité d'Amiens, qui fut envoyée par un
canot parlementaire.
En décembre 1808 , les Anglais entrèrent dans la rivière
Approuague sans essuyer de résistance. Un détachement ,
envoyé contre eux, ne put opérer, faute d'une position
militaire à occuper.
M. Noyer fait observer qu'il y a , à l'entrée de la rivière ,
un îlot d'environ un mille en longueur , appelé Matouni,
où l'on aurait pu construire un fort dont ie feu se croiserait
avec celui des fortins ou redoutes , bâtis l'un à droite, l'au
tre à gauche de la rivière; le passage peut également être
défendu par des chaloupes canonnières, et en supposant que
l'ennemi parvînt à le forcer , on pourrait encore l'arrêter au
moyen d'une batterie placée à la pointe de YIlot-Pêcheur ,
située au milieu de l'Approuague, un peu au-dessus de l'em
bouchure de la Courouague. Pendant leur occupation , les
Portugais fortifièrent ce point , et donnèrent à l'îlot le nom
de Dona- Carlotta.
1 809 ( 1 2 janvier). Prise de la Guiane par une expédition
portugaise et anglaise. J,a flottille portugaise , expédiée par
la Cour de Rio-Janéiro , consistait en un senau, portant
des caronades de vingt-quatre, un brick armé de même
et deux canonnières , ayant à bord cinq cents hommes de
troupes, sous le commandement de M. Marques, lieutenant-
colonel. Le capitaine anglais Yeo , commandant la corvette
anglaise la Confiance, de vingt-deux canons , se joignit à
cette expédition, qui mouilla, vers la fin de décembre 1808 ,
à l'embouchure du Mahuri. Profitant d'une nuit obscure ,
elle y débarqua à deux heures du matin. Le commissaire,
averti de sou approche, avait placé deux canons de six à
chaque poste; à l'habitation du Trio, au Degras-des-Can-
nc* et à l'embouchure du canal Torcy ; mais ces précautions
n'empêchèrent pas l'ennemi de s'emparer du poste du Dia
mant , dont le commandant Chevreuil fut tué, et ensuite de
celui de Degras-des-Cannes , sans coup-férir. Le lendemain,
2l8 CHRONOLOGIE HISTORIQUE
v
^
de l'amérique. 237
circulaire du fruit, que les Indiens aiment beaucoup. Il parvient
à une élévation très-considérable , son tronc ayant souvent plus
de deux pieds de diamètre. Son bois est blanc et peu solide.
(Aublet.)
Cacao sauvage (cacao Guianensis, cacaoier anguleux), nom
mé cacao par les Galibis et par les Garipons. Cet arbre, qui
s'élève de quatre à cinq pieds, sur cinq a six pouces de diamè
tre, croît dans des endroits marécageux, près de la crique des
Galibis, du fleuve de Sinnamari et a Maripa.
Cacaoier sauvage (cacao sylvestris) , nommé cacao par les
Galibis et les Garipons. Pour l'ordinaire, il a quinze pieds de
hauteur. (Aublet.) On trouve des forêts de cacaoiers indigènes
(theobroma) vers tes sources du Camopi.
Cainilier macoucou. Le tronc de cet arbre s'élève à environ
trente pieds; son fruit, nommé macoucou par les Garipons, con
tient' une amande qui est bonne à manger et qu'on trouve plus
agréable au goût que le cainito ou cainite des îles Antilles. (Au
blet. )
Caoutchou de la Guiane ( hevea Guianensis) , nommé caout
chouc par les Indiens Mainas, hevé par ceux dela province d'Es-
meraldas, et pao seringa, ou bois seringue, par les Portugais
de Para. L'arbre qui produit cette résine fut découvert par
M. Fresneau, ingénieur, qui lui a donné le nom de résine élas
tique de Cayenne. Il a imité, le premier, les procédés des Ama-
guas de l'Amazone, pour en faire des bouteilles, des gobelets,
des vases, des seringues, etc. (1). On en fait aussi des flambeaux
qui donnent une clarté assez vive (2). L'arbre caoutchou a cin
quante et soixante pieds de hauteur de tronc , sur deux pieds et
demi de . diamètre. Il croît dans les forêts d'Aroura , de Maripa
et autres.
Carapa, ainsi appelé par les Galibis, et y-andirobu par les
Garipons. Grand et gros arbre dont le tronc a soixante à quatre-
vingts pieds de haut, et trois à quatre pieds de diamètre, sert à
mater les navires. On tire des amandes de son fruit, une huile
bonne à brûler et dont les Indiens font aussi usage pour s'en
duire le corps. (Aublet.)
Cassie bourgoni (mimosa bourgoni). Cet arbre, nommé inga
par les Noiragues, et palétuvier sauvage et bourgoni par les ha
bitants d'Aroura, croît dans les lieux marécageux de ce canton.
Le tronc s'élève de trente à quarante pieds , sur un et demi de
diamètre. Le suc de l'écorce de cet arbre , mêlé avec le noir de
Milhau
(2)
(1) Idem.
Histoire
, manuscrit.
de l'Ile
Voyez
de laCayenne
liste desetauteurs
province
à lade
finGuiane
du volume.
, par M.
DE LAMÉRtQVE. 2.) I
aidèrent la nouvelle compagnie de Royville à s'y établir. En
l656 , les Hollandais s'emparèrent de Cayenne , qui fut reprise ,
en 1664 , par l'expédition française, sous M. de la Barre. Deux
ans après , les Anglais surprirent cette ville, mais ils fuient
bientôt délogés par les Français. En 1672 , les Hollandais s'em
parèrent de nouveau de Cayenne , qui fut reprise , en 1676 , par
l'expédition de M. d'Estrées. En 1723, la population de la colonie
n'excéda pas i5o familles (1). En 1743 , il n'y avait guère plus
de i5o cases ou maisons dans le bourg. En i8o5 , la ville de
Cayenne comptait à peine 3,o00 individus de toutes les couleurs.
En 1820, le nombre s'éleva seulement à 3, 142 , savoir : blancs,
497; gens de couleurs, 1,095; esclaves, i,55o (2). En 1822 , la
population blanche domiciliée et permanente était de 5oi indivi
dus , savoir: hommes, 217 ; femmes, 148; enfants, i36. La po
pulation variable et passagère, y compris la garnison, s'éleva a
300 personnes (3).
V
de l'Amérique. 255
LIVRE SECOND.
chapitre Ier. — Guiane Hollandaise , colonie de
Surinam (1).
Ce territoire , situé dans la partie nord-est de l'Amérique
méridionale, entre les 3e et 6° dégré de latitude nord, est
borné au nord par l'Océan Atlantique ; à l'est , par te Ma-
roni ; à l'ouest , par leCorentin ; au sud , les limites ne sont
pas bien établies. Il a une étendue , de l'est à l'ouest , de
plus de cent cinquante milles anglais.
En vertu du traité du i3 août i8i4, Surinam fut rendu
aux Hollandais, à titre d'anciens possesseurs, et les établis
sements de Démérary , d'Essequebo et de Berbice furent
cédés à l'Angleterre.
Terrain. La majeure partie de la côte de la Guiane , dit
M. Bolingbroke, a été laissée à découvert par la mer,
depuis les trois ou quatre derniers siècles. Le sol , formé
partie d'alluvions , partie de végétations , partie d'msec
tes marins, augmente encore tous les jours. Le terrain
est si peu élevé au-dessus de l'eau , que la mer avance fré
quemment jusqu'à dix ou douze milles du rivage , et forme
d'immenses marais , qui ont fait donner à cette partie du
pays , par les Anglais , le norri de terre de boue ( the land of
mùd). Les navires qui s'approchent trop près de la côte
se trouvent souvent arrêtés dans la vase , et sont obligés
d'attendre , pour se dégager, le retour de la marée basse (aV
Le terrain, à la distance d'environ cinquante milles de
la mer , est bas et uni , sans une seule colline. Les premiers
rochers considérables se trouvent sur les bords du fleuve ,
à un endroit nommé Saba (3) , où il y a un poste pour
*
Vf LAMÉHIQVE. 265
poere , le nombre des moustiques était tel , le 20 juillet ,
qu'en frappant les mains l'une contre l'autre, il en tuait
trente-huit d'un seul coup.
Deux espèces d'insectes, nommées par les habitants /joux
patat et scrapat , fourmillent dans la saison des pluies , et
s'attachant fortement à la peau, occasionnent une démangeai
son cruelle.
Oiseaux. Le roi des vautours mesure cinq pieds entre
les deux extrémités des ailes. A Paramaribo , une petite es
pèce
Lesdeperroquets
cet animal, est
nommés
placée sous
kissi la
- kissi
protection
, trois des
différentes
lois.
^V
DB l'amÉMQUE. 269
Etat des nègres des deux sexes attachés à des planta
tions (1).
plantat1on.
Sur une Sur 800
plantal1ons.
mais ils préfèrent toujours les bords des rivières et des cri
ques. Leurs cabanes, dela construction la plus simple, sont
faites en une heure. Chacune d'elles consiste en quatre per
ches fourchues d'inégale hauteur et enfoncées dans le sol ,
les deux plus hautes sur la face , et deux autres perches pla
cées en croix sur les fourches et recouvertes par d'autres
dans une direction latérale : le tout est revêtu de feuilles
de troolies attachées aux perches par de petits liens de nib-
bees. Ces feuilles ont souvent vingt pieds de long, sur deux
pieds de large.
Les cabanes de toutes les différentes peuplades sont
ouvertes de tous côtés , excepté celles des Macoushis. Les
Arrowauls , les plus industrieux de tous ces Indiens , ont
des cabanes de grandes dimensions, construites de la même
manière, de perches fourchues placées perpendiculairement,
et d'autres placées horizontalement au sommet ; le tout
couvert de même espèce de feuilles , ce qui fait une toiture
très- solide.
Quelques chefs ont des maisons à deux étages qu'ils ont
construites eux-mêmes d'après les habitations qu'ils ont vues
chez les Hollandais.
Armes. Ils se servent de lourdes massues ou de grands
casse-têtes (apoutoi) faits de bois de fer , d'arcs et de flèches,
et de éarbacanes , ou tubes de bambou , pour lancer des
flèches empoisonnées.
Les arcs sont fabriqués avec le wasceba ou autre bois dur
et flexible ; les cordes sont faites avec les sillons de l'herbe
à soie; les flèches ont quatre pieds de long, dont trois pieds
de bois creux et un de bois massif : deux plumes d'oiseau
de six pouces de longueur servent à leur donner la direc
tion.
Les flèches empoisonnées sont taillées dans des éclats de
bois provenant de la première couche de l'arbre appelé
cokarito. Elles ont environ douze pouces de long, et sont un
peu plus grosses qu'une aiguille à tricoter. L'une des extré
mités est imprégnée d'un poison provenant du woorara (t)|
l'autre est entourée d'un petit morceau de coton adapté à
la cavité du tuyau. Cette flèche , placée ensuite dans un
tube droit et long de plusieurs pieds , lancée par un seul
(1) On voit bien que la ventriloquie est connue parmi ces peu
ples.
(a) Bancroft ( letter 3 ) , Essay , etc..
DE l' AMÉRIQUE. 383
>
DE L' AMÉRIQUE. 285
v
de l'amérique. 287
les épaules , souvent à de grandes distances. Les ossements
sont distribués aux parents et aux amis. On prorède à de
nouvelles funérailles avec la même scène de deuil et de ré
jouissance. Ensuite on met le squelette dans l'eau , où étant
bien nettoyé par les poissons , on le retire et on le sèche au
soleil pour le placer dans la cabane.
~v
DE l'AMERIQUE. 30 1
Produits à Cayenne , à Surinam.
Café 59,904 liv. 5,479,678 Hv.
Sucre »97i978 i5,393,375
Coton 383,246 1,27{,332
Cacao 58,388 34,3io
Nombre de bâtiments à Cayenne 22
Idem à Surinam 68
Moulins à sucre. L'établissement de ces moulins , y
compris la mécanique , revient de 70 à 80,000 florins de
Hollande; ils sont mis en mouvement par les marées hautes,
et dans une de ces marées , on peut retirer 5o barriques.
De tels moulins ne se construisent que dans les plantations
de 2,000 à 2,500 acres, dont 40o sont cultivés à la fois,
savoir : 300 plantés en cannes à sucre, et 100 en bananes et
racines , pour la nourriture des nègres , qui sont environ
trois cents.
Dans l'intérieur, les moulins sont tournés par des mulets.
Pendant l'occupation du pays par les Anglais , ils avaient
introduit plusieurs moulins à vapeur , dont le prix de cha
cun était de 3o,o00 à 40,000 francs.
Manière de voyager. Dans cette colonie , on ne voyage
que par eau. Les barques, employées pour cet objet , d'une
légère construction, vont avec une extrême rapidité. Les
rameurs esclaves continuent quelquefois à ramer pendant
vingt-quatre heures , et ayant cessé , ils se plongent dans la
rivière, quoique tout couverts de sueur. Une tente protége
les voyageurs contre l'ardeur du soleil, et ils ont quelque
fois des musiciens pour chasser l'ennui. Une barque, armée
de huit rames, et appartenant à des administrateurs ou à de
riches propriétaires, coûte jusqu'à 6,000 florins (12,696 fr. ) ;
le bateau du directeur , armé de quatre ou de six rames ,
de 600 à i,500 florins (de 1,269 a 3,i74fr- ).
Tous les transports se font par eau. On se sert d'un grand
bateau couvert pour les marchandises , et de pirogues pour
le service ordinaire (t).
Religion. Il n'y a peut-être dans aucun lieu du monde
nul endroit où la tolérance religieuse ait plus d'étendue et
soit plus strictement observée qu'à Surinam, où jamais
controverse ou discussion quelconque, à ce sujet, ne s'est
juifs portugais.
Les ministres , avec leurs anciens , s'assemblaient autre
fois, tous les ans, au mois de février, pour délibérer sur
Tétat de l'église. Cette assemblée , connue sous le nom de
corn/enius deputatorurh. , était présidée par un conseiller de
police, en qualité de commissaire politique (3).
(2)
(1) Slatistical
Essai hist. acoouiU
, IIe partie
, chap.
, p. 27.
16.
(1)
(2) Voyez
Du Liguon
Von ,Zack
Bibliothèque
, Surinamjudaïque
( letter 8, ).p. 3ç>.
V
DE l'amÉRIOUE. 2q5
crites.
(i)Hartsinck, II, p. 858. Les armes y sont gravées et dé-.
-v
-
DE L AMERIQUE. 297
hollandais.
Les denrées exportées et les marchandises importées
paient 3 p. 0/0 de droit.
Les navires américains seuls peuvent importer du pois
son sec ou salé , des farines , des légumes et des planches.
La vente , aux étrangers , du café , du sucre , du cacao ,
et du coton, est prohibée (1).
Revenu. La valeur des produits du pays en café, sucre,
coton et cacao , depuis 1750 jusqu'en 1775, espace de vingt-
six ans, montait à 260,400,000 florins , ce qui fait par an
née 10,207,692 florins. Le revenu ou produit de dix an
nées suivantes consistait en 160,000 barriques de sucre,
1 20,000,000 liv. de café, 7,500,000 liv. de coton, 6,000,000
liv. de cacao ; ce qui fait par année 16,000 barils de sucre,
1 2,000,000 de livres de café, 750,000 liv. de coton et 600,000
liv. de cacao.
Ces denrées , estimées selon le prix en Hollande , mon
tèrent à la somme de 9,289,109 florins.
On a calculé le fret de cinquante vaisseaux destinés à la
navigation de Surinam à 16,000 florins par vaisseau, ce
qui fait 800,000 florins : les commissions , décharges, assu
rances , ventes, magasins, charges, achats, etc., à raison
de 12 p. 0/0, à environ 1,n4,693 florins.
D'après cette estimation , les habitants de la république
avaient un profit annuel sur les denrées de la colonie de
près de deux millions de florins , s«ns compter d'autres bé-
néâces (2).
>
DE LAMBRIOUE. 299
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M. Léschénault dé la Tour, enparlânt du gouvernement
dé cette colonie, dît: « qu'il h entre pouv aucuns frais
dans ses dépenses ; qu'elle est administrée sur ses propres
revenus , qui S'élèvent à environ 3,o00,Ooô de florins en
papier, ne représentant guères , au cours dû jour, qtre
2,000,000 de francs. La colonie se trouve endettée d'environ
7,000,000 de florins, montant de la masse du papier en cir
culation : son cours actuel est à 200 p. 0/0 de perte. C'est la
seule monnaie en circulation » (1).
chapitre v. — Histoire.
Dès l'année i58o, les Hollandais parcouraient le fleuve
des Amazones et celui de l'Orinoco et en exploraient les
côtes. Ils étaient établis sur l'Essequebo; mais ils en furent
chassés, en 15y6, parles Espagnols, aidés des Indiens.
En 1699 , Àdriaan Hendrik , bourguemestre de Middle-
burg , envoyait déjà des vaisseaux pour trafiquer sur cetle
côte , ainsi qu'on en trouve la preuve dans les archives des
états de Zélande , à la daie du 20 novembre i599 (2).
Vers le même tems , les négociants et armateurs Van
Peeren, Van Rhee , de M00r , Larnpsins , de Vries et Van
H00rn , fesaient naviguer sut les côtes de la Guiane et dans
les îles environnantes. Ils jouissaient de plusieurs franchises
et priviléges, comme il paraît par les actes des États-Géné
raux , en date du 10 juillet 1602. Toutefois, il leur était
défendu , à cause de la puissance des Espagnols dans ees
parages , de remonter très-haut dans l'Orinoco (A).
Le 17 mars 1.614, les États rendent des ordonnances ac
cordant des franchises pendant quatre ans consécutifs à tous
ceux qui formeront de nouveaux établissements dans les
ports, pays, etc., de l'Amérique.
i625. Le détail des conflits entré les Espagnols et les
Hollandais prouve que ces derniers avaient , concurremment
avec les premiers et les Anglais, cherché à créer des colonies
sur l'Amazone, et que les Espagnols, jaloux de leur supré
matie dans ces parages , avaient employé tous les moyens
pour éloigner les étrangers du pays dotît ils voulaient con
server l'entière possession.
Voyez,
(1) Hartsinck,
note B, tom.
création
II, p.
de 585.
la Compagnie hollandaise en 16u6.
20.
3o8 CHRONOLOGIE HISTORIQUE
clara que les juifs colons seraient réputés natifs hollan
dais (i).
1667. Expédition anglaise contre Surinam. Par le troi
sième article de la paix de Breda, du 3i juillet 1667, toutes
les places conquises par les puissances anglaise et hollan
daise, avant le 1o mai, devaient rester au conquérant , et
toutes celles prises après cette dernière date devaient' être
remises aux anciens propriétaires. En conséquence , les
Zélandais devaient rester maîtres de Surinam ; mais avant
que cet arrangement fût connu des gouverneurs des Iles
Occidentales , une expédition anglaise , composée de sept
vaisseaux de guerre , ayant à bord douze cents hommes ,
sous le commandement du capitaine Jean Harman, partit
de la Jamaïque, s'empara de Cayenne , et de là se rendit à
Surinam ( octobre ), et reprit cette colonie , api es une légèi e
résistance de la part du commandant hollandais.
Le chevalier de Lézy , qui y était arrivé avec deux cents
Francais de Cayenne , avait prévenu Nassy de l'arrivée de
cette escadre sur la côte ; mais sa conduite fit croire qu'il
était en bonne intelligence avec le commandant anglais.
Il y avait alors cinq cents habitants , dont les plantations
s'étendaient l'espace de dix milles le long du fleuve. Leurs
moulins à sucre , au nombre de trente, furent détruits ou
enlevés par ordre du capitaine anglais , qui retourna à la
Barbade , avec les soldats prisonniers, y compris le com
mandant Van Romen , et autres officiers hollandais.
Willoughby , qui avait été nommé gou;crneur de cette
dernière colonie , fit transporter ces prisonniers à la Marti
nique , ensuite il envoya son fils , Henry TVilloughby, avec
trois vaisseaux de guerre et trois navires marchands à Suri
nam , pour prendre les habitants et les transporter aux îles
d'Antigoa et de Monserrat, menaçant de les traiter comme
rebelles s'ils s'y refusaient. Douze cents colons , la plupart
juifs , s'embarquèrent et furent s'établir à la Jamaïque.
Les Provinces-Unies, ayant appris que Surinam était en la
possession des Anglais , en demandèrent la restitution , en
vertu du troisième article du traité de Breda , cité ci-des
sus. Le gouvernement britannique y consentit et donna
v
de l'Amérique. 323
à l'un des villages ou claas. Il y prit deux déserteurs qui
firent connaître qu'ils avaient une bourgade à une lieue et
demie au-dessus de cet endroit. Le commandant y arriva
le i3 avril, vers le soir, et investit le village , avec l'in
tention d'y mettre le feu à la pointe du jour ; m is un ac
cident empêcha l'exécution de ce projet. Le pulvérin d'un
esclave, qui s'était endormi , prit feu , et cet homme, griè
vement blessé , poussa un grand cri qui donna l'alarme aux
fugitifs. La nuit étant très-sombre , les soldats n'osèrent pas
attaquer et revinrent sur leurs pas (i).
Le 27 septembre, on fit partir un second détachement
avec ordre de passer au-dessus de Sarameca et de détruire
les nègres fugitifs. Ce détachement , composé de quarante
soldats, commandés par le capitaine Bley, remonta le fleuve
Surinam jusqu'à la premiere chute, d'où il prit sa route
par terre, et , le 23 octobre , il arriva à un endroit décou
vert de la forêt où l'on trouva les traces de quatre-vingts
cabanes brûlées par les noirs eux-mêmes, qui avaient aussi
détruit leur moisson. Le commandant , continuant sa route
à la distance de deux lieues et demie plus haut, arriva au
village de Creoolen-dorp ou desCréoles, situé à quinze milles
au-dessus de ceux des claas, et au sud-est de Surinam. Ce
village renfermait cent vingt cabanes ; les habitants , à l'ap
proche du détachement , s'étaient enfuis dans les bois , où
ils se firent entendre par de grands cris , pendant la nuit ;
mais de jour, ils gardèrent le silence et se tinrent cachés.
Après avoir cerné inutilement le village pendant quelques
jours, le capitaine Bley finit par le brûler, détruisit ce qui
restait de la moisson , et revint à Paramaribo avec un seul
homme de moins, qui avait été tué par les déserteurs.
i"]3'i. Une nouvelle entreprise contre ces nègres eut lieu
cette année, sous la conduite de Thomas Pistorius, à la
tête de dix-neuf blancs et de cent quarante esclaves , dont
trente-et-un armés de fusils. Après avoir gravi quarante
chaînons ou collines et traversé soixante criques, il arriva
à un village nommé Bongo, du nom du chef. Il réussit à le
détruire , à tuer quelques nègres , et revint avec douze pri
sonniers.
Vers le même tems, les bourgeois du pays au-delà de
Commewine brûlèrent un autre village nommé Penne-
v
^
de t'amérique. 325
les Hollandais et quelques autres étrangers se peignent à la
façon des Caraïbes et portent des guayacos. On ne saurait
croire», ajoute Gumilla, «combien ces gens, enrôlés avec les
Caraïbes, sont devenus insolents: aussi fus-je obligé , en
1733 , de porter mes plaintes au gouverneur d'Essequebo,
auquel je représentai les dommages qu'ils causaient à nos
missions, en l'avertissant, en même tems, que s'il n'y mettait
ordre, je porterais mes plaintes à S. M. C. , qui en deman
derait raison à leurs hautes puissances. Il me répondit en
français, d'une manière polie, rejetant la faute sur les
juifs de Surinam. »
1733 (le 19 décembre). Convention entre les seigneurs
de la colonie et Us colons, approuvée par les hautes puis
sances. En vertu de cet arrangement , les directeurs s'enga-
gaient à mettre la colonie en bon état de défense, avant
l'expiration de sept ans; à envoyer d'Europe les ouvriers et
les matériaux nécessaires pour les fortifications , et à y con
tribuer annuellement pour la somme de 20,000 florins.
Les habitants devaient fournir 60,000 florins , et un cer
tain nombre d'esclaves pour les travaux publics. Il fut sti
pulé que ces deniers ne pourraient être employés qu'à la
construction et à l'entretien des fortifications ; qu'ils se
raient confiés à un receveur particulier , dont le traitement
serait fixé à un et demi pour cent sur la recette. Afin de fa
ciliter la levée des 60,000 florins , on imposait une taxe
sur les productions du pays , ainsi que sur les individus qui
n'étaient pas planteurs. Les directeurs prenaient l'engage
ment : 1° d'entretenir, à leurs frais , dans la colonie, quatre
compagnies de soldats , chacune de vingt-cinq hommes , y
compris les officiers , et dont la revue se ferait six fois par
an , par le gouverneur et les deux plus auciens conseillers ;
2° de verser dans la caisse des colons , nommée la caisse des
charges modiques ( de casse der modique lasten ) , un tiers
du produit des mines d'or ou d'argent, pour rembourser
les sommes fournies pour les fortifications. Les paities con
tractantes , n'étant pas d'accord concernant l'exécution de
cette convention, y firent des amendements qui ne furent
approuvés et signés , à Paramaribo , que le 6 mars 1748.
Ces différends retardèrent les travaux de la forteresse, qui se
trouva achevée seulement au bout de seize ans , à dater de
la première convention.
1738. Continuation des hostilités avec les noirs esclaves.
Les esclaves noiis d'une plantation en Sareca , appartenant
32U- CHRONOLOGIE nlSTORIQTJE
v
LE LAMÉRIQUE. 327
\
de l'Amérique. 33 1
neur Mauritius la somme de i5,o00 florins ,- 2° que les
troupes seraient remplacées par trois cents hommes d'aug
mentation du corps des seigneurs propriétaires, dont cent
vingt-cinq à leurs frais , et cent soixante-quinze à ceux des
planteurs et habitants ; 3° que les conseillers actuels de po
lice seraient remplacés par neuf nouveaux conseillers choisis
par son altesse royale , qui , après avoir entendu les deux
partis , pour et contre les juifs , et fait examiner le recueil
de leurs priviléges et des institutions ecclésiastico-politiques
de cette nation , donna une approbation à ce Code de lois ,
connu sous le nom hébreu à'Ascamoth , ce qui fut confirmé
par leurs hautes puissances. « Aucun historien de Surinam »,
disent les auteurs juifs, « n'a daigné en faire le moindre
rapport (1). »
Après cette longue contestation , la colonie se trouva dans
une triste situation , par les dettes provenant des procédures ,
la fuite des esclaves , leurs incursions dans les plantations , et
le luxe qui s'était introduit depuis l'arrivée des commissaires.
Les colons, afin de pourvoir à leurs besoins, s'adressèrent
à des négociants d'Amsterdam , pour demander un emprunt
d'argent , à un intérêt de six pour cent par an, avec d^s
hypothèques légales. Ces négociants se prêtèrent facilement
à ce plan , qui avait été premièrement recommandé par le
bourguemestre Deutz , qui fit accroire que, par ce moyen,
la culture du café et du sucre donnerait un grand bénéfice.
Les colons, enchantés, hypothéquèrent leurs plantations ,
lesquelles devinrent bientôt si chargées de dettes , qu'elles
tombèrent sous l'administration des agents hollandais.
Le gouverneur Mauritius, après avoir rendu compte de
son administration et avoir été honorablement acquitté, en
1753, demanda et obtint sa retraite. Le baron Sporke,
qui l'avait remplacé , mourut le 7 septembre 1762 , sans
avoir pu rétablir la tranquillité (2).
*
de l'amérique. 333
nam , derrière la crique de Cassewine; et les deux détache
ments devaient, en cas de besoin, se rejoindre près de
la source de ces rivières. Naar, rencontrant quelques
traces de ces nègres , les suivit jusqu'à un» grande peuplade,
qu'il attaqua avec succès , et fit trente-sept nègres prison
niers , parmi lesquels se trouvait le chef, nommé Coridon.
Une vingtaine de ceux qui s'étaient échappés , furent en
suite atteints par un fort parti qui les poursuivit. Les
autres , qui rencontrèrent le corps de Rynsdorp, furent tués
ou pris. Le Conseil fit présent à Naar , comme récompense
de sa bravoure, d'une cafetière d'argent, sur laquelle étaient
gravées les armes de la» colonie.
Les horribles supplices que les blancs infligèrent aux
prisonniers, ne servirent encore qu'à augmenter l'audace
de ces noirs. Ceux d'une bourgade . située derrière une
haute montagne, sur la crique Jouca. se trouvant renforcés
des nègres de Coma, attaquèrent et brûlèrent une habita
tion nommée Auca , située au-dessus de la savane, en
enlevant les esclaves , au nombre de cinquante. I. C. Nassy,
jeune officier juif , croyant que ces esclaves s'étaient enfuis
eux-mêmes , engagea douze de ses amis d'aller avec lui à
leur poursuite, avec leurs meilleurs esclaves. Une rencontre
eut lieu , dans laquelle les marrons tuèrent un bourgeois,
de Brition , un mulâtre juif et trois ou quatre esclaves.
Les autres perdirent courage et se retiièient. Nassy, blessé
à la jambe , fut fait prisonnier et subit la mort la plus
cruelle.
Les esclaves de diverses plantations , entre autres de
celle de M. Routa, qui s'étaient révoltés en 1749 1 avaient
établi leur camp dans les bois arrosés par la crique de Jouca,
à vingt- cinq ou trente lieues du fleuve Surinam. Les escla
ves de six grandes plantations vinrent les rejoindie. Se
voyant en force , ils attaquèrent la plantation de Palmaribo,
située près de la savane des juifs, et réussirent à en emmener
les esclaves , au nombre de cent cinquante ; ils en trouvè
rent encore à la plantation nommée la Providence et à celle
à'Onobo , en Cassewine (i).
Soulèvement des nègres de la crique Tempali. Ces noirs,
employés dans des plantations de bois , s'étaient montrés
hostiles aux esclaves déserteurs , et formaient une barrière
-
de i.'amIthiqui-;. 335
arrangement de la même manière que les Anglais l'avaient
fait dans la Jamaïque , en exigeant la présence d'un ou deux
blanrs , et une certaine quantite de poudre, de plomb et
des instruments, d'après une liste qu'il avait faite. hes deux
nègres revinrent, et sur leur rapport , le gouverneur et le
Conseil résolurent de les renvoyer avec des présents pour
quelques chefs, qui consistaient en couteaux, en ciseaux ,
en peignes et en petits miroirs, et nommèrent une com-
mission pour traiter de la paix. James Aber Crombie ,
ancien commissaire, et /. Rudolphe Zobre , capitaine de la
bourgeoisie, s'offrirent pour cette mission. Cliacun avait 15o
florins pour les frais du voyage, et s'ils réussissaient bien,
il leur était promis une pension de 500 florins par an,
réversible, après leur mort, sur leurs femmes et sur leurs
enfants. On donna à chacun des deux nègres 5o florins ; on
leur accorda la liberté , et leurs maîtres reçurent i ,000 flo
rins de dédommagement pour chacun. Arrivés à la crique
de Jouka , à quinze milles à l'est de celle de Tempati , ils
furent bien accueillis par le chef Araby ; mais un autre chef,
nommé Boston, qui parlait mauvais anglais, s'apercevant
qu'il n'y avait ni armes à feu, ni munitions, demanda d'un
ton irrité si les Européens croyaient que les nègres n'avaient
besoin que de peignes et de miroirs , et il proposa de gar
der les commissaires, jusqu'à l'envoi des armes et de la
poudre. Un autre nègre, Quaco, plus diplomate, s'y op
posa, en disant que ces messieurs n'étaient que les envoyés
du gouverneur, et ne devaient agir que d'après ses instruc
tions. Alors , on pria M. Aber Crombie d'écrire lui-même
une liste des principaux articles qu'on exigeait, et Araby
demanda aux commissaires de suppléer à te qui manquait,
en leur accordant une année pour cet objet.
Le terme de la trêve étant expiré , le gouverneur et le
Conseil envoyèrent de nouveaux commissaires , Vitira et
Colerus, avec les présents en question, pour conclure d'après
les bases proposées.
Les envoyés partirent , le 18 avril -1761 (i), accompagnés
de seize nègres des bois , soixante porte-faix et d'un lieute
nant, huit soldats . deux tambours , deux fifres. Après un
voyage pénible , ils arrivèrent , le 8 mai , au-delà de la
(1) Mot qui signifiait qu'il serait entièrement détruit avant que
d'être pris.
.22.
attaque
340 d'un côté,CHRONOLOGIE
pendant que les chasseurs nègres atta
HISTORIQUE
suivantes :
1 ° La colonie se soumettra , dans les vingt-quatre heures,
aux armes de S. M. , et sera placée sous la protection du
gouvernement anglais.
a° Les habitants auront sécurité pleine et entière sous le
rapport de leurs personnes et de leurs propriétés , soit sut-
terre, soit sur mer, ainsi que le libre exercice de leur
religion.
3° Les lois actuelles, qui régissent la colonie, resteront
en vigueur jusqu'à ce que la volonté de S. M. eu décide
empares. (T.)
Camphrier 'laurier camphrier, L.) , en anglais, camphor-tree.
M. SaDders, ancien chirurgien de la colonie, prétend avoir dé
couvert cet arbre dans la plantation nommée friendship ou ami
tié. (B.)
Cannella alba (drymis). en anglais, winters' bark (cortex win-
teranus), est le nom de l'écorce aromatique d'un arbre qui se
trouve dans l'intérieur du pays, près les sources des fleuves Es-
sequebo et Démérarv- Elle est blanche et plus épaisse que celle
du vrai cinnamon. On la vend en petits tuyaux oblongs. (B.)
Caracara. Une plante de ce nom étend ses fleurs écarlates
d'une branche à l'autre des arbres qui paraissent alors tout or
nés de guirlandes. (M. Waterton.)
Carapa Guianensis, nommé krapa par les Hollandais; en an
glais, crab-tree. Grand arbre dont le troue s'élève à plus de qua
rante pieds , sur trois à quatre de diamètre , dans les terrains
bas et numides. Son bois sert à mater les navires, et ses amandes
fournissent une huile amère dont les Indiens font usage pour
frotter le corps, afin d'empêcher la plus grande transpiration,
et, en même tems, pour le protéger contre les ardeurs du soleil
et les piqûres des mosquites. (B.)
Casse fistule (cassia fistula, L.). Cet arbre atteint à la hauteur
de quarante ou cinquante pieds , et n'a des branches que vers le
sommet.
Cèdre blanc , ou iciquier cèdre (icica altissima, L.). Arbre
élevé dont le bois sert pour la construction des barques et des
pirogues, des tables, des caisses, etc. Sou amertume le rend
inattaquable aux insectes. Il produit une espèce de gomme odo
rante ressemblant à la gomme élastique. Cet arbre est assez
abondant,
Cinnamonainsi
(laurus
que lecinnamonium)
cèdre rouge. , (B.)
en anglais, wild cinnamon-
^
DE L AMÉRIQUE. 36l
cosse est couverte de petites spicules qui occasionnent une dé
mangeaison insupportable lorsqu'elles touchent la peau. Elle
possède, dit-on, une qualité vermifuge. (B.)
Simarouba arnère (simarouba amara, L.). Arbre propre au
pays, qui croît sur les bords des rivières, où il s'élève à environ
quarante pieds. L'écorce est employée comme spécifique contre la
dissenterie. (B.)
Sopo. Autre grand arbre dont il découle une gomme qui res
semble à celle de la térébenthine. Son fruit est employé en yuise
de savon. (T.)
Tamarin (tamarindus indica , L.). On croit que cet arbre a
été importé à Surinam de la côte d'Afrique, car on n'en trouve
point dans l'intérieur. Voyez Hartsinck, t. I, p. 4çj.
Tamarin des bois. Arbre dont le bois sert pour faire des meu
bles. Le fruit, plus petit que celui du précédent, fournit un
sirop rafraîchissant.
Tapoeripa. Il croît sur les bords des rivières et des criques; il
ressemble à celui qui porte le nom de benkenhout. Les Indiens
se servent de l'infusion de son fruit pour se teindre la peau. (T.)
Telermer. L'arbre, ainsi nommé par les habitants, s'élève à la
hauteur de cinquante pieds , et son tronc h huit ou neuf pouces
de circonférence. Son bois, qui ressemble à l'acajou, sert pour
faire des meubles, des plafonds, etc.
Tonka (baryosma tongo , Persoon). Coumarouna odora (Au-
blet). Cet arbre ressemble assez au groenhari. (T.)
Troolie ( de la famille des palmiers). Nom qui désigne les
feuilles d'une certaine plante les plus grandes qui soient con
nues , ayant de vingt à trente pieds de longueur et de deux
à trois de largeur. On s'en sert pour couvrir les maisons
qu'elles abritent des pluies les plus violentes pendant plusieurs
années. (B.)
Voman. Nom hollandais d'un arbre qui fournit des planches
de huit à neuf pouces de largeur. (T.)
Walaba. Cet arbre, qui croît jusqu'à la hauteur de quarante
pieds, a un bois dur, pesantel luisant, mais il se fend facilement ;
et par cette raison , on s'en sert pour faire des barriques. Les In
diens emploient l'écorce comme émétique. (B. et H., p- -]5)
TVane est le nom hollandais d'un arbre qui croît dans les mon
tagnes, où son tronc s'élève de cinquante à soixante pieds. Son
bois est très-employé dans la construction des maisons, où il se
conserve pendant cinquante ans. On en exporte beaucoup. (T.)
Wane-piesie. Nom hollandais d'un arbre dont le tronc est fort
et uni : il y en a de plusieurs espèces dont le bois est quelquefois
employé
Wassie.dans
Nomles hollandais
constructions
d'unnavales.
arbre dont
(T.) la lige est rougeâlre
qu'on l'emploie à tirer les bois hors des forêts, a souvent la gros
seur du corps humain. Elle s'entortille autour des plus gros ar
bres dont elle surpasse même le sommet (i). »
Les forêts de la Guiane sont quelquefois détruites par des in
cendies. Celui qui eut lieu en 1769, se propagea tout le long de
la côte, depuis Surinam jusqu'a Démérary (2).
LIVRE TROISIEME.
S!
n Barriques Tonn* Sacs Balles
Akhées. de sucre. de café- de café. de coton
1745 1 1,219 » » ■
1746 1 1,342 1/2 1» I H
1750 5 2,529 » I »
1751 4 i,445 u 2 4
1752 6 2,606 1/2 » I 1
i753 1 447 !/2 » » •
1754 2 285 » » 1
i755 i» M » » p
k
de l'Amérique. 379
ling, ou 1 o centimes cinq douzièmes; 5 stivers valent i bit,
ou 5 penny sterl.; 20 stivers valent /,. bit, ou 1 guilder, ou 20
pences , ou 2 fr. 11 cent. ;12 guilders au pair valent 25 fr. ,
ou 20 shillings. Ce cours varie suivant la demande pour des
traites sur la Grande-Bretagne , ou suivant la quantité de
numéraire en circulation.
1 746. Histoire. Vers cette année, les Hollandais commen
cèrent à taire des établissements sur les bords du Démérary,
d'après la demande faite par Andries Pieterse [\). Bientôt
après, les Anglais s'établirent à son embouchure.
En 1769, il n'y avait pas de fort à l'embouchure du fleuve,
mais seulement un poste palissadé, gardé par un sous-officier
et six soldats.
1 774-- Démérary, autrefois regardée comme une dépen
dance d'Essequebo, devint le chef-lieu de ces deux colonies ,
à cause de son importance rapide en raison de sa population
et de la commodité de son port. Par suite , on établit, à un
mille environ du fort, la ville de Stabroek, qui est la rési
dence du gouverneur (2).
( 1 ) Annual register of 1 78 1 .
382 CHRONOIOGIE HISTORIQUE
de la Cour.
On y avait érigé une batterie armée de quarante pièces de
canon , avec des chemins couverts et des remparts , un fossé
profond et un pont-levis; mais le tout est actuellement en
ruines (2).
La population d'Essequebo , d'après le recensement des3i
octobre et 25 novembre 1811 , était de 19,645 habitants,
savoir :
Adultes. } Mâles , 43 1
Femelles, i58
Blancs \ \ «TiT™' 'Z\ 755
Mâles , 82
Enfants, Femelles ,
Mâles , 177
Adultes. Femelles ,
Gens de couleur libres. \ ) ^1, ' ?47
^J.\ "fr)
Mâles . 196
Enfants, j Femelles, .3;
Mâles , 8,463
Ï Adultes, i Femelles, 5,463
c «7,""*."""' T!^o)i8,i25
2,168
Mâles ,
. Enfants. Femelles, 2,o31
papiers de Danville.
Hartsinck, dans sa carte de la Guiane (tom. I), a placé le l1e
de Parima à l'ouest de celui d'Amacu, entre les 3e et 4e degrés
de latitude nord et entre les sources de la Cauca, atSuen1dc
l'Orinoco, celles du Yuruari et du Mazaroni, affluents de l'Esse
quebo , et celles de la Parima ou Rio-Branco qui coule du lac du
même nom pour se réunir au Rio-Négro.
M. Bolingbroke, parlant du Voyage de Hortsman (ch. 7Î,
dit qu'il est probable que le grand lac, nommé Parima par
les géographes, a pu communiquer avec l'Essequebo et le
Rio-Négro; et que, dans ce ca*, il pourrait devenir le ceutre
d'un commerce considérable; mais l'existence de ce lac est encore
douteuse.
M. Waterton demandant à un vieux officier du fort Joarhim,
s'il croyait qu'il existât effectivement, celui-ci répondit qu'il avait
résidé quarante ans dans la Guiane Portugaise, sans avoir ren
contré un seul individu qui eût vu le lac Parima. (Voyage, etc.,
chap. 7.)
(4) Hartsinck, t. I, p. 272.
(5) Idem, t. I, p. 274-5.
(6) Idem, t. I, p. 276-7.
N
DE LAMÉIUQUE. 3q5
k
DE LAMÉRIQUK. 3tj7
(1) Hartsinck.
(2) Bryan Edwards, vol. V, appendix, tableau n. 17.
(5) Pinckards' Noies on the West-lndies , letter 47. .
(4) Bolingbroke, Voyage, etc., ch. i4-
de 1/amérique. .:i<)<)
Petite vérole. « Cette maladie ne tardera pas â disparaî
tre entièrement », dit M. Bolingbroke, « grâce aux soins
éclairés des docteurs Dunkin et Ljtoyd, qui ont introduit la
méthode de la vaccine et en ont fait l'application gratuite à
des jours déterminés. »
Administration, Sous l'autorité hollandaise , la colonie
était administrée par un gouverneur, un Conseil d'admi
nistration, composé de sept directeurs, et un Conseil de jus
tice. Le gouverneur était nommé par les directeurs; mais
il recevait sa commission des Etats-Généraux. Les directeurs
étaient choisis par les porteurs d'actions et pris parmi eux.
Ils recevaient un traitement annuel de 2,000 florins , et ren
daient leurs comptes aux propriétaires, dans une réunion
annuelle, où l'on nommait les auditeurs. L'administration
de la justice criminelle était confiée au gouverneur et au
Conseil ; celle de la justice civile au gouverneur et à six per
sonnes qu'il choisissait sur douze nommées par lui et par le
Conseil , et prises parmi ses membres et des particuliers.
Trois de ces conseillers étaient remplacés tous les deux ans.
Dans les matières civiles , on pouvait en appeler aux Etats-
Généraux. On entretenait un secrétaire et deux teneurs de
livres à Amsterdam.
La constitution actuelle de la colonie diffère de celle de
Démérary et Essequebo , en ce qu'il n'y a jamais eu à Ber-
bice de collége de keizcrs , et que la Cour de police y exerce
les pouvoirs de la Cour de juridiction criminelle.
Commerce. En 1796, l'importation du coton de Démérary
et Essequebo, à Liverp00l, s'éleva à 6,000 balles. Depuis
cette époque, le nombre s'accrut graduellement. En 1804,
on en exporta 24,970.
Les quantités des principaux articles exportés de la colo
nie de Berbice pour la Grande-Bretagne, et la valeur des
importations et exportations de cette colonie , pendant
l'année 1810 , étaient de : '
Café (plantations anglaises). . . 23,682 quintaux.
Sucre (idem) 3,827 id.
Rhum 6, 193 gallons.
Coton 1,656,067 livres pesant.
Valeur des ( ImP0rtatî0ns ..... 191, 556 liv. sterl.
( Exportations 5i ,785 id. (1).
(1) Les maisons, qui ne sont élevées que d'un étage et demi,
ont beaucoup de longueur et peu de profondeur. Elles ont, de
chaque côté , des galeries pour se promener et fumer. Elles sont
couvertes de bardeaux, de tr00lees , ou de feuilles de plantain.
Chaque lot , d'un quart d'acre environ, est environné d'un fossé
ou tranchée qui se remplit à la marée haute. Cette ville ne s'a
grandit pas depuis quelques années. Le commerce en est moins
actif. La maison du gouvernement et les autres édifices publics sont
rubriques; la première- st spacieuse, l'une des deux façades do
mine la rivière, l'autre la ville.
(a) "Voyez l'article Démérary.
(3) Boliugbroke, eh. 8.
4«6 CHRONOLOGIE HISTORIÇl'E
"X
DE L AMÉRIQUE. £l5
Aujourd'hui, plus des sept vingtièmes de la population es
clave sont au-dessus de vingt ans, et une grande partie des
femmes est en âge d'avoir des enfants. Le tableau suivant, relevé
sur les registres de plusieurs plantations , fait voir un accroisse
ment très-remarquable parmi les noirs, dans les trois dernières
années.
Augmen-
P1anlat1ons. Noirs. Naissances. Dccès. tation Age moyen.
par cent.
Enmore. ....... 3oi 34 9 9eUYiron 28>n" l/3
Hamburg 260 19 '7 5 4-2
Batchelors'-Adventure, 690 62 3ô 4 3i
Châleau-Margeau. . . 24.1 23 96 3o
Foulis. . i56 20 79 27
Jalousie 309 25 10 5 1/10 35
Le terme moyen de la mortalité a été, dans toute la colonie,
pendant les trois dernières années, comme un est à douze (t).
LIVRE QUATRIÈME.
35 jours. 4a jours.
La navigation de S. -Carlos à Angostura , par le Cassi
quiare , est de trois cent dix lieues (1).
Les crues de l'Orinoco et du Cassiquiare changent , avec
la force des courants, tous les résultats desdites évalua
tions (2).
Liste des principaux arbres et arbrisseaux de la Guiane
Espagnole.
Algarobos . Cet arbre , de grandes dimensions , croît
dans les terrains rocailleux. Une gomme transparente
exsude de son tronc en si grande abondance, qu'on y a trouvé
des morceaux de deux ou trois livres. Les Indiens s'en ser
vent pour s'éclairer ; les Espagnols l'emploient pour vernir
des tableaux.
Amyris. Ces arbres de la forêt du Pimicliin conservent
la hauteur de quatre-vingts à cent vingt pieds. (M. de
Humboldt. )
Baynillas est le nom d'une plante rampante qui s'entor
tille autour des arbres.
Bejacos ou lianes , de diverses espèces , se trouvent dans
les montagnes ; elles servent au lieu de cordes pour beaucoup
d'usages, et elles sont d'une telle durée, malgré l'humidité
du pays, qu'après soixante ans, elles sont encore en bon
état. Une espèce de la grosseur du bras renferme , d'un bout
à l'autre, une eau fraîche et saine qui est souvent fort utile
aux voyageurs.
Bertliolletia ( Bertholletia) , almendron des Espagnols ,
dont les noix sont bonnes à manger.
--.
DE LAMÉR1QUE. 445
Esquibo).
Maisanas (Haut-Caura).
Maguisas (Cassiquiare).
noco). nda).
Mayanaos ( sources de l'Es- Poim1sanos ( entre Atabapo ,
quibo). Puinaves
Puinabis
Pottuari
Puipuitrenes
Inirida et
(((Guaviare).
Venituari),
Ventuari).
Guaviare).
(Ventuario, Paro)
Mayepien, ( Rio-Négro).
Maymonts (Haut-Orinoco).
Maypurts (jadis Raudal-Quit-
tuuia ; entre Rio-Sipapo et
Rio - Capuana ; Jao , Rio- Pujuiri
Purucotos
(Caura).
(Caura).
Négro et Patavita).
Maysanas (Cassiquiare). Pttrugotos (Haut-Caura, Pa
Meyepures (Orinoco, Amana- ragua ).
XV.
4.5o CHRONOLOGIE HISTORIQUE
V
DE L'AMÉRIQUE. , 4^7
V
DE LAméHIQIE. /,6l
Administration. Le premier gouverneur espignol qui ré
sida à San-Tomé , était investi de tonte l'autorité appar
tenant aux fonctionnaires de ce rang élevé, quoique, .sous
le rapport politique et militaire, il fût subordonné au ca
pitaine-général de Caracas. Connue délégué de l'mtendance,
il admimstrait les fmances de la provmce , mais en rendant
compte à l'intendant- général de Caracas, aux ordres duquel
il était tenu d'obéir, dans tout ce qui tenait aux fmances
et au commerce.
En 1 79o , on forma levêché de San-Tomé de la Guiane,
dont la circonscription embrassait cette province, celle de
Cumana et l'île de Marguerite (1). Il y eut aussi trois cures
etablies pour la Guiane : celle de San-Tomé, celle de San-
Rosa de Maniant) , a l'est , et celle de Caycara , à cent lieues
à l'ouest. Les dîmes appartenaient au roi, qui prélevait, sur
sa caisse particulière, le traitement de l'évêque , montant
à quatre mille piastres fortes.
Les missionnaires catalans, établis dans les parties infé
rieures de la Guiane, jouissaient chacun d'un traitement
annuel de cent cinquante piastres fortes En 1791 , on leur
retira cette rétribution , sous prétexte que leurs propriétés
étaient plus que suffisantes pour les soutenir ; cependant,
une cédule royale, rendue en 18oo, ordonna le paiement
de ce salaire et des arrérages qui en dépendaient , ordon
nance dont l'exécution fut éludée par l'audience et l'inten
dant , qui prétendirent que si les missionnaires recevaient
un tiaitement, on devait alors pouvoir disposer du bétail
dont ils avaient la jouissance.
Fortifications et défenses. En 1764, on fortifia le Cerro
del Padrasto , l'île de F.ixardo et d'autres postes importants.
« On a presque de la peine à croire » , dit M. de Humboldt .
i. que pendant mon séjour à l'Angostura, toute la défende de
la province reposait sur sept lanchas caiioneras, et six cents
hommes de troupe de toute couleur et toutes armes, en y
comprenant ce qu'on appelle les garnisons des quatre forts
des frontières des destacamentos de Nueva-Guyana , de
San-Carlos del Rio-Négro , du Guirior et de Cuyuni. »
M. Depons fait observer que les Hollandais montrent
beaucoup plus de soin et de vigilance dans la conservation
-
de l'Amérique. 4-7 5
de San-Thomé de Guyana fut terminée, s'y rendit avec
quelques hommes pour y faire exécuter des embellissements.
Ayant entendu les Indiens s'entretenir de la riche cité de
Dorado , sur le bord occidental du grand lac de Parima, il
résolut d'aller à sa recherche. Dans ce but, il envoya son
mestre-de-camp Domingo Véra à la Cour de Madrid, de
mander au Conseil suprême un renfort de trois cents hom
mes pour entreprendre cette expédition. Véra s'acquitta si
bien de sa mission , qu'on lui accorda sa demande. Il n'était
question dans toute la Cas tille que des richesses de cette
contrée, et plusieurs des principaux habitants de Tolède
de la Manche et de l'Estramadure voulurent faire ce voyage.
Véra leur avait montré , pour les décider, des échantillons
de plaques d'or (chaguales), de pendants d'oreille (orijeras),
faits du même métal, et d'émeraudes brutes, dont il y
avait , leur dit-il , grande abondance dans le pays qu'ils
allaient explorer, et qu'il leur représentait comme le plus
riche du monde.
Le roi (Philippe II), voulant encourager ces aventu
riers à découvrir cette contrée imaginaire, affecta 7o,ooo
ducats aux frais de l'expédition. Séville en avança 5,ooo
autres, et cinq vaisseaux furent mis à leur disposition. On
comptait parmi ceux qui s'enrôlèrent , vingt capitaines
d'infanterie, qui, pour la plupart, avaient servi le roi en
Flandre , en Italie et autres pays. Le Conseil suprême leur
adjoignit des soldais vétérans , qui espéraient trouver dans
le Dorado la récompense de leurs services. Plusieurs anciens
militaires, des majorasques et d'autres nobles, parmi les
quels on remarquait le licencié don Publo de Lagunas , cou
sin du président du Conseil royal des Indes, voulurent
accompagner l'expédition comme volontaires.
Pour qu'un corps d'armée aussi distingué ne fût pas sans
prêtres, et que les Indiens qu'on allait civiliser eussent des
pasteurs , on permit à dix ecclésiastiques de le suivre. Le
supérieur qui leur fut donné était un prébendier de la ca
thédrale de Salamanque, homme instruit et "grave, qui
jouissait d'un bénéfice et d'un patrimoine de 2,ooo ducats
iar an. Il devait avoir le titre d'administrateur-général de
FV'hospice qu'on sepour
éra, lieutenant proposait
Antoniod'établir danslalerelation
de B riéo; pays. Ils'étend
avait
(1)
(2) Abrégé
Page 95 chronologique
de ce volume. , par Jean Barrow , t. IV , p. 35.
perdit
Dansque
tout
le le
nègre
cours
qui de
futcedévoré
dangereux
par levoyage,
crocodile
Ralegh
, et ses
ne
\ ^
DE l'aMIRIQUI. 4i)5
^
DE l'imÉRIQUE. 5I5
Saint-Louis , et de douze à quatorze à l'ouest de Sanla-
Clara de Aribi. Les premiers habitants , au nombre de cent
cinquante, étaient des Palenques et Cumanagotos convertis,
et qui avaient été rassemblés par le frère Bernardo Rivéro,
sous les ordres du frère Ignacio Iglesias (i).
1755. Une tribu de la nation caraïbe , habitant de l'île
d'Arimnâva , à l'embouchure du Caroni , sous un chef
nommé Tumdtu, fit sa soumission au principal commissaire
de l'expédition royale , don Joseph de Ylurriaga; ce dernier
remit au chef indien le bâton de second capitaine du puéblo
de Murrucûri, fondé par frère Joseph de la Guardia, sur le
Rio-Morichi. Déjà le bâton, insigne de la dignité d'alcade
mayor, avait été conféré, dans ce puéblo, au cacique indien
Tacabapura,
1756. Puéblo dyEl Raudal de Maypures, fondé par don
Joseph Solano , et peuplé d'Indiens Quipunâbis, qui,
comme les Atures , devinrent d'un grand secours aux com
merçants du haut et bas Orinoco.
1762- Fondation de la villa de Upata, chef-lieu des mis
sions , sur un plateau de la chaîne de montagnes qui sépare
les affluents de l'Orinoco de ceux du Cuyuni. Sur la même
chaîne, qui a environ deux cent cinquante toises (quatre
cent quatre-vingt-sept mètres) de hauteur, se trouve la
villa de Santa-Maria et de Cupapui , etc. ; le climat est
sain , le sol fertile et très- favorable à la culture du sucre ,
du cacao , du riz, du colon et de l'indigo.
Pour faciliter la réduction de3 Indiens de Paraba et les
communications avec Parime, sur la frontière portugaise ,
don Manuel Centurion fonda la villa de Barcclonnetta sur
le bord occidental du Rio-Paraba, près l'île d'ipoqui. Ayant
ensuite effectué la réduction des Arissayôtos de Cantabari ,
il établit près son embouchure le puéblo de San-Joseph, qui
lui permit de fonder ciudad de Guirior, dans les parties su
périeures de la Paraba. i
Continuant toujours à s'avancer vers le Dorado, le lac de
Parime et la rivière du même nom, le gouverneur, avec les
naturels qu'il réduisit, forma les puéblos de Santa-Barbara
de Curaricara, Santa-Rosa de Curaricaspra et San-Juan-Bap-
tisia de Cada, près l'embouchure du Rio-Mao ou Taciitu ,
où les Portugais s'étaient fortifiés.
LIVRE CINQUIÈME.
gro , à neuf lieues au-dessus de Mina. Elle est occupée par des
descendants des Indiens Manios , Parauennos , Marancuace-
nas et quelques blancs, dont le nombre montait, en 1788,
à 300. Pendant quelque tems , après l'établissement de
cette ville, les habitants n'osaient pas passer à l'autre bord,
à cause des hostilités des Indiens Muras. Elle a une église (3).
Espozende Villota , ou petite ville située sur les bords
élevés du Tubare , à dix milles nord-ouest d'Arrayollos.
Elle a une église. Les habitants cultivent le coton , le maïs,
le riz et la mandioca.
Faro , ville située sur les bords sablonneux d'un grand
lac formé par le Rio-Jamanda , à sept lieues de l'Ama
zone et douze d'Abydos. En 1788, elle renfermait plus de
300 Indiens qui cultivaient le coton et le cacao , lesaient
des poteries , et tiraient de l'huile de la tortue et du ma-
nati (4).
Macappa , la plus considérable de ces villes , est située
à une lieue au nord de l'équateur, sur les bords de l'Ama
zone, qui sont élevés de trois brazas au-dessus de son niveau.
Malgré cette élévation, il y règne des fièvres. La ville, proté
gée par une bonne forteresse , renferme une église et un hô
pital. Ses habitants sont cultivateurs. En 1784, on en comp
tait 1 ,800 (5).
Mazagao , nommée premièrement Santa-Anna , est si-
(1) Cor. Braz., II, 341. — Brazil, par M. Southey, II ch. 44.
(a) Cor. Braz. , II, 3.fo-5o.
(3) Cazal.11,346.
I)ï l' AMÉRIQUE. 5*7
-
53£ CHRONOLOGIE HISTORIQUE
Voyage au Sénégal, fait dans les années 1785 et 1786, etc. ,
par M. Durand, ancien directeur de la Compagnie du Sénégal,
iu-4" , avec un atlas de 44 planches et cartes. Paris, 1807.
A narrative of a voyage to Surinam ; of a residence there du-
ring i8o5 , 1806 and 1807 , and of the authors' return to Europe
by the way of norih America. By baron Albert von Sack ,
Chamberlain to his Prussian majesty, 282 p. iu-4°- London ,
1810.
Narrative of a five yeais' residence expedition againot the
revolted negroes of Surinam in Guiana on the. wild coast of
south America, from the year 1772 to 1777, etc. By Captain ,
J. G. Stedman, 2e édition, 2 vol. in-4° with plates, 18i3.
Description abrégée de la Guiane Française , ou tableau des
productions naturelles et commerciales de cette colonie, par
M. Leblond, médecin naturaliste, etc., in-8°, 91 p. Paris, l8i4-
Avec une carte géologico-lopographique , dressée par M. Poir-
sou , ingénieur géographe. -
Harmonies maritimes et coloniales , par M. La Barthe , 181 5.
Notes on the West-Indies , by George Pinckard , M. D. ,
2e édition, 2 vol. in-8e. London, 1816.
Nederlandsche Bezittengen in Asia, Amerika en Afrika, d00r
J. Van den Bosch , 2 t. in-8°. Amsterdam, 1 818.
The history civil and commercial of the British West-Indies,
by Bryan Edwards, with a continuation to the present time,
5lh édition, vol. IV, andV. London, 1819.
A voyage in the West-Indies containing various observations ,
made: during a residence in Bardadocs and several of the leeward
Islands, with somè1 notices and illustrations relative to the city
of Paramarabo in Surinam, with engravings, B. J. A. Walter,
surgeon royal navy, 106 p. in-8°, L00don , 1820.
Notice sur la Guiane Française, suivie des motifs qui font dé
sirer que la colonisation projetée sur la Mana soit dirigée par
une associatiou , en concurrence avec le gouvernement , par
M. Caticcau-de-la-Roche, commissaire du roi, directeur de 1 ex
ploration de la Guiane, 20 p. in-8°. Pans, 1822.
Coup d'œil sur Cayenne, en 1822, par M. Vignal, habitant
de cette colonie, 100 p. in-8°. Paris, 1823.
Extrait d'uu voyage à Surinam, par M. Leschenault de la
Tour, chevalier, etc., en mission dans les colonies de l'ouest,
à la fin de l'année 1823 et au commencement de 1824, 28 p.
in-4°.
Mémoire sur la Guiane Française , par M. Noyer, ancien in
génieur géographe, habitant propriétaire et député de cette co
lonie, en France, in-4° de 121 p. , 1824. Cayenne, imprimerie
du roi.
Résumé de l'histoire du Brésil, suivi du résumé de l'histoire
de la Guiane , par M. Ferdinand Denis, in-12. Paris , i8a5.
Voyage aux régions équinoxialesjdu nouveau continent, etc.,
par M. de Humboldt, 3 t. in-4°. Paris, i8i5-i8i5.
de l'amérique. 535
Wanderings in south America , the norlh West of the united
States and the Antilles , etc. By Cbarles Waterton , Esq.
Loudon , i vol. in»4° de 326 p. , i8a5.
Essai sur la statistique de la Gniane Française , par Alexandre
Moieau de Jonncs, 26 p. in-8*, inséré dans l'almanach de la
Guiane, pour l'anuée l825.
Compagnie pour l'exploitation des bois de construction civile
et maritime, et des autres produits de la Guiane Française, 48
p. in-8°. Paris, 1826.
Compagnie de colonisation générale à la Guiane Française,
proposée à l'industrie nationale, par M. de Caze ( de Provence),
g5 p. in-8°. Paris, 1826. 1
Instruction nautique sur les côtes de la Guiane Française ,
rédigée d'après les ordres du ministre de la marine et des colo
nies , par M. Lartigue, lieutenant de vaisseau. Paris, de l'im
primerie royale, 1oo p. in-8°, 1827.
Forêts vierges de la Guiane Française, considérées sous le
rapport des produits qu'on peut en retirer pour les chantiers
maritimes de la France , les constructions civiles et les arts, par
M. Noyer, ancien ingénieur géographe, etc., 1o4 p. in-8°.
Paris, 1827, dédié au Conseil colonial de la Guiane Francaise.
The Laws of the British colonies in the West-Indies , and
other parts of America concerning real and personal property
and manumission of slaves, with à view of the constitution of
each colony; by John Henry Howard, solicitor, 2 vol. grand
in-8°. Londou , 1827.
Tables des principales positions géographiques du globe, par
M. Coulier. Paris, 1828.
De l'état actuel de la géographie de la Guiane Française ;
projet d'exploration dans cette contrée (Annales maritimes),
janvier et février 183o.
Verslagwegens de meest Bekendedele en onedelehoutsoorten,
heester en rankgewassen in de kolonie Suriname; door M. D.
Teenstra; dans l'ouviage intitulé Bijdragen tot de natuurkun-
dige Wetenschappen , etc., n° I. Amsterdam, l85i.
De l'état actuel de !a géographie de la Guiane Française, par
M. Noyer. Bulletin des sciences géographiques, etc., par M. le
baron de Ferussac, octobre 183i.
Life of sir Walter Raleigh , by P. E. Tytler, esq. in-12.
Edinburgh, 1833.
Mémoire sur les moyens d'appliquer le travail des Européens
a la culture des terres de la Guiane Française , par M. Bernard,
colonel au corps royal d'artillerie, 3g p. in-8°. A la Rochelle.
Notes sur la Guiane Française , les mœurs et les habitudes des
indigènes , par Gatier , lieutenant de vaisseau ; annales scientifi
ques, littéraires et industrielles de l'Auvergne, t. II.
Almanach de la Guiane Française, pour les années 1821-
1833. Cayeane , de l'imprimerie du roi.
536 CHRONOLOGIE HISTORIQUE DE L 'AMERIQUE.
Transatlantic Sketches , comprising visits to the most interes
ting scenes in uorth and south America and the West-Indies,
etc. ; by captain J. E. Alexander, 2 vol. in-8*. London, 1855.
On pourra consulter encore sur la Guiane, l'intéressant et
curieux ouvrage que vient de publier M. le marquis de Barbé-
Marbois sous ce titre : Journal d'un déporté non jugé, ou dé
portation en violation des lois, décrétée le 18 fructidor an V (4
septembre 1797)- Paris, Firmin Didot, 1834, a vol. in-8°.
Carte générale de la colonie ou province de Surinam, où l'on
voit les rivières, les districts , les découvertes faites par des ex
péditions militaires, et les grands plantages , etc., par Alexandre
de 1 -a vaux (au dépôt de la marine, dans le recueil des cartes
géographiques dela Guiane).
Carte des colonies d'Essequebo et de Démérary , par le major
E. de Bouchenroeder, publiée en 1798.
Recueil des cartes géographiques de la Guiane en général et
en particulier de la Francaise , connue sous le nom de colonie de
Cayenne, dressées par Philippe Buache , premier géographe
(au dépôt de la marme).
Carte de la Guiane, par M. Brué, dans son atlas.
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