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La logique managériale
Depuis longtemps, les divers talents du manager sont mis en avant pour justifier l’existence
de la logique managériale au sein de l’entreprise, surtout les grandes. Souvent spécialiste d’un
domaine spécifique (ex. : Anne-Marie Idrac dans le transport), le manager peut, grâce à ses
connaissances et compétences techniques, gérer l’entreprise avec efficacité et prendre des
décisions souvent complexes. Il fait généralement partie d’une équipe de direction aux
compétences variées qui compose ce que J.-K. Galbraith appelle « la technostructure ». C’est
cette « association d’hommes doués de connaissances techniques, d’expériences et de qualités
différentes » qui détient le pouvoir dans les grandes entreprises. Elle apporte à l’entreprise des
talents spécialisés d’individus ayant souvent aussi une capacité et des compétences
relationnelles qui favorisent une dynamique de groupe et permettent d’obtenir l’adhésion de
tous les salariés (ex. : le directeur général adjoint de BioMérieux a été capitaine de l’équipe de
France de volley-ball).
La combinaison de ces deux aspects passe par la mise en place de dispositifs destinés à
encourager l’esprit entrepreneurial dans l’entreprise : on parle d’« intrapreneuriat ». Celui-ci
consiste en l’adoption de pratiques entrepreneuriales au sein d’entreprises établies, c’est-à-
dire de pratiques qui permettent une plus grande créativité et plus d’innovation ainsi que la
prise d’initiatives de la part des salariés. Les dispositifs intrapreneuriaux – qu’ils soient
similaires au fonctionnement des start-up (comme chez Roche) ou qu’ils reposent sur la
gestion de projets (comme chez Orange) – cherchent en fait à reproduire dans l’entreprise les
caractéristiques de l’entrepreneur indépendant en accordant aux salariés une certaine
autonomie, en leur permettant d’être créatifs et de prendre des risques.
Mais pour que ces dispositifs intrapreneuriaux permettent réellement d’impulser une
dynamique entrepreneuriale en interne, ils doivent aussi être conçus comme des outils de
valorisation et de motivation du personnel. L’exemple de 3M, qui donne la possibilité à ses
chercheurs de disposer d’un capital-temps dédié à des projets personnels et dispose d’un
capital financier pour les soutenir en cas de besoin, est à cet égard intéressant.