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I n t r o d u c t i o n

Les techniques de recherche


à l a r e c h e r c h e

Les objectifs pédagogiques


Connaître les techniques de recherche.
Connaître les fonctions principales de chacune des techniques.
S’initier aux éléments de base de l’expérimentation classique.
Savoir distinguer la variable indépendante de la variable dépendante.
Connaître les schèmes d’expérience pré/post et contrôle/témoin.
Connaître les avantages et les inconvénients
de l’expérimentation classique.

Le sommaire
1. Introduction
2. Les six techniques de recherche
3. Les éléments de base de l’expérimentation classique

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1. Introduction

En sciences humaines, il y a six techniques de recherche ou moyens


d’investigation. On obtient des données par l’une ou l’autre de ces techniques,
qui peuvent aussi être regroupées en deux grandes classes selon le type de
données qu’elles produisent. Chacune de ces techniques de recherche libère soit
des données primaires, soit des données secondaires. Les données primaires
sont les nouvelles données obtenues au cours de la recherche, alors que les
données secondaires sont celles qui existent déjà.

Le tableau suivant, inspiré de Angers (1996), montre le type de données


produites par chacune des six techniques de recherche.

Tableau 1. Le type de données produites par les six techniques de recherche

Technique de recherche Données


Primaires Secondaires
L’observation en situation X

L’entrevue de recherche X

Le questionnaire ou sondage X

L’expérimentation X

L’analyse de contenu X

L’analyse de statistiques X

2. Les six techniques

2.1
L’observation en situation
L’observation est plus qu’une technique passive. Elle consiste à prélever des
informations qualitatives ou quantitatives de manière systématique. On observe
des individus ou des groupes.

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Avant d’observer, on se doit de définir de
manière opérationnelle le comportement ciblé.

On peut observer de deux façons : en participant à la vie des sujets qu’on


observe ou en demeurant en retrait de leur vie. On observe, pour ainsi dire, de
l’intérieur ou de l’extérieur d’un groupe.

On observe des comportements définis ou des


profils de comportement qu’on cherche à
circonscrire. On utilise le plus souvent des
grilles d’observation encadrées par des
définitions précises de comportements à
observer. L’observateur ne recherche pas
ce qui est insolite ou inusité :
il quantifie plutôt des comportements bien
définis, attendus, prévus.

On observe
soit un individu en particulier
soit la communauté dans son ensemble

L’observation participante est plus exigeante à bien des égards que l’observation
désengagée. On tente de construire un portrait d’ensemble plus complexe et une
compréhension plus profonde de la situation. Elle se caractérise surtout par
l’établissement de relations entre les individus, leur rôle respectif au sein du
groupe et le lien entre leurs fonctions et leur comportement général dans la
communauté.

Pour retirer des informations pertinentes lors de sessions d’observation


participante, vous utiliserez des techniques de recherche complémentaires qui
visent la compréhension profonde du groupe étudié. Vous ferez appel, par
exemple, à l’entrevue individuelle, à l’entrevue de groupe et à l’analyse de
documents historiques.

Deux dangers menacent la chercheuse ou le chercheur


qui participe à la vie
de la communauté observée :
la subjectivité et
l’engagement émotionnel

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Le danger de l’observation désengagée,
c’est le manque de profondeur,
le manque de lien entre ce qu’on observe
et sa signification.

L’observation désengagée est utile pour déterminer et


comptabiliser des comportements. L’observation
participante est plus efficace lorsqu’on veut obtenir
sur une compréhension
compréhension systémique.

2.2
L’entrevue de recherche

L’entrevue de recherche est une technique d’interrogation. On peut interroger


un seul individu ou un groupe. Cette technique est souvent utilisée pour
connaître un sujet encore inconnu ou pour approfondir un sujet méconnu. À
travers ces rencontres surgiront des pistes de réflexion et des concepts qui
pourront être soumis, par la suite, à une enquête menée auprès de la population
générale. Donc, à la suite de ces entrevues, on sera mieux en mesure de
construire un questionnaire écrit plus complet et, surtout, plus pertinent.

Ces entrevues visent à établir des faits par rapport


à un sujet, mais aussi à comprendre ce que
représentent ces faits pour les individus
interrogés. Ce n’est pas étonnant que ces entrevues
doivent encourager l’interrogé à élaborer ses
réponses. Bien que les questions soient préétablies, il
n’en reste pas moins d’ailleurs que l’interrogé jouit
d’une grande liberté à l’intérieur de ce cadre défini.

L’objectif de l’entrevue n’est pas d’amasser des collections d’idées disparates


auprès d’un individu ou d’un groupe, mais plutôt de trouver des traits communs
entre les idées exprimées. Il va de soi aussi que la science s’intéresse peu aux
phénomènes singuliers, isolés : on recherche plutôt les phénomènes communs
partagés par un ensemble d’individus. Il n’est donc pas étonnant de constater
que les individus interrogés doivent entretenir des liens étroits avec le
phénomène ou le sujet qu’on se propose d’étudier.

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La valeur de ces entrevues tient à la qualité des réponses des individus
interrogés. Et leurs réponses dépendent, en retour, de leur sensibilité à
toutes sortes d’aspects liés au phénomène étudié et de leur capacité à
verbaliser la signification que représentent ces aspects du phénomène.
Une entrevue de recherche bien menée constitue une fenêtre toute grande sur un
phénomène. Les analyses qualitatives qui en découleront feront certainement
ressortir les points saillants et révéleront des significations aussi étonnantes que
révélatrices.

Au cours d’une entrevue


l’influence du groupe
sur l’individu
est indéniable
Les entrevues de groupe ne laissent pas cependant autant de latitude à l’interrogé
que l’entrevue individuelle. Il est bien évident que l’individu dans un groupe
subit toutes sortes d’influences qui l’amèneront à modifier son témoignage
d’une manière quelconque. Par contre, il se peut aussi qu’il profite de la
présence des autres pour enrichir son témoignage. Quoi qu’il en soit, la
dynamique à l’intérieur d’un groupe produira des effets marquants sur chaque
participant.

C’est un art d’animer un groupe tout en s’assurant que chaque individu est pris
en compte et que son individualité est respectée. L’animatrice ou l’animateur
devra demeurer sans cesse à l’écoute afin que tous les thèmes de discussion,
prévus et imprévus, soient explorés à fond.

Dans le cadre d’une entrevue individuelle certaines personnes interrogées se


sentent plus à l’aise et apprécient qu’on leur porte une attention toute spéciale.
D’autres préféreront conserver leur anonymat et répondre à un questionnaire par
écrit.

2.3
Le questionnaire ou le sondage

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Angers (1996) donne, à la page 146, une description simple mais complète du
questionnaire. Le questionnaire est un outil qui permet de prélever des
réponses de manière systématique.
Comme la plupart des questions
sont de type fermé,
il s’ensuit que le questionnaire a été construit
en fonction d’une conception ou d’une théorie précise,
si bien que les réponses à choisir sont déjà toutes prêtes.
On souhaite aussi que
les possibilités de réponses
soient exhaustives.

Le questionnaire est une technique de recherche populaire, mais il n’est pas


aussi simple à construire qu’il le semble. Pour la formulation des questions et
pour en savoir davantage sur les qualités essentielles de la définition des
variables, nous vous référons aux modules intitulés La mesure et Les variables.

L’objectif du questionnaire c’est de mesurer des aspects reliés à une


problématique quelconque. Les questions ne sont pas posées au hasard. Elles
s’inscrivent toutes dans des définitions opérationnelles des concepts prioritaires
de la recherche.

Si vous posez des questions


à des employées et des employés d’une usine
sur leur satisfaction
quant aux critères d’embauche,
vous devez nécessairement
exposer tous les critères d’embauche
sans exception.

En lisant un questionnaire, on discerne la plupart du temps les concepts


privilégiés par la chercheuse ou le chercheur et la définition opérationnelle
donnée à chacun d’eux. Il est bien évident que les chercheurs échangent entre
eux des définitions opérationnelles et des concepts. Dans un domaine de
recherche, des sections de questionnaire et même des questionnaires complets se
retrouvent dans plusieurs recherches. En général, les concepts définis dans ces
questionnaires sont considérés comme complets et d’excellente qualité.

C’est ainsi qu’en utilisant les mêmes concepts et les mêmes questions on est
mieux en mesure de comparer les résultats d’une recherche à l’autre.

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Un questionnaire expédié à un échantillon sous-entend qu’on nourrit un intérêt
plus grand pour les données de groupe que pour celles de chaque individu.

Les résultats On vise


individuels à définir
n’ont de ce qui est
l’importance constant et
que pour autant universel
qu’ils dans la
contribuent population
à l’ensemble au moyen
du groupe d’un échantillon
échantillonné. représentatif.
La qualité la plus importante
que doit posséder un échantillon
c’est la représentativité
ou sa similitude avec la population générale.
On veut en connaître davantage sur chacun des concepts visés pour la
population totale, et non pour un individu en particulier. La réponse de
chacun n’a d’importance que si elle contribue à mieux définir ce concept
général. Ce concept peut être une valeur, une opinion, une croyance, une
attitude, une habileté, et ainsi de suite.

Le questionnaire écrit
est fort populaire.

Pourquoi?
C’est d’abord une question d’efficacité et de rapport coût/bénéfice. Nul
doute que le questionnaire écrit est préféré souvent à bien d’autres techniques de
recherche en raison de son efficacité.

De plus, le questionnaire est peu coûteux, il s’administre rapidement, il se prête


aisément à la codification et il fournit des données assez complètes. Malgré tous
ces avantages, le profil de l’échantillon ne sera valide que si les critères
d’échantillonnage sont respectés.

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Vous expédiez un questionnaire par la poste et votre
taux de retour n’est que de 15 %, soit 127
questionnaires retournés.. Le nombre de
questionnaires retournés peut paraître élevé mais ça
n’a rien à voir avec la représentativité de l’échantillon.
Les personnes qui ont retourné le questionnaire
dûment rempli sont-elles surtout des femmes, mères
de famille, qui ne travaillent pas à l’extérieur du foyer
et âgées pour la plupart de 20 à 40 ans ?

peut soumettre
C’est surtout
parce qu’on les données à un vaste
éventail
d’analyses
statistiques
puissantes
que plusieurs
plutôt
optent pour la
technique qu’une autre technique.
du questionnaire

Pour les questions de type fermé, par opposition au type ouvert, le questionnaire
énumère toutes les réponses possibles et pertinentes. Si la liste des réponses ou
des choix de réponse n’est pas exhaustive et laisse de côté des possibilités
importantes, la question perd de sa valeur.

En posant une question ouverte, on recherche toutes les


réponses possibles que l’échantillon peut énumérer.
En posant une question fermée, on connaît déjà les
réponses possibles : on cherche plutôt à établir un profil de
réponse de l’échantillon.

Vous voulez connaître le statut civil des répondantes et répondants. Vous


offrez deux choix de réponse seulement : (1) marié ou mariée ou (2)
célibataire. Bien des gens ne sont pas mariés mais cohabitent ensemble sans
contrat juridique ou religieux. En omettant une catégorie de réponse, on se
prive d’un facteur qui peut expliquer parfois une bonne partie de la variation
dans la variable dépendante. Si votre sujet d’étude porte sur les relations
entre les membres d’une famille reconstituée, il est crucial de classer chaque
individu selon l’éventail complet des catégories de l’état civil.

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La profondeur du questionnaire dépend moins des réponses que
des questions. Les questions mesurent des variables. La qualité
de la définition de la variable est en fonction directe avec la
qualité de la question.

Un concept
est aussi bien défini
que les questions
qui le concrétisent.

Pour de plus amples informations sur les questionnaires, veillez consulter


le module intitulé Le questionnaire.

2.4
L’expérimentation
L’expérimentation est une technique de recherche dont la caractéristique
principale est le contrôle et la manipulation de variables. L’objectif ultime de
ce contrôle strict est d’établir des liens de causalité ou de relation fonctionnelle.
Cette technique est surtout utilisée en laboratoire.

Inutile de mentionner que le contrôle strict de variables permet d’emblée de


quantifier avec précision des variables et leurs interactions. Ce contrôle s’exerce
plutôt aisément dans le cas de variables connues. Mais qu’en est-il des
conditions ou des facteurs inconnus ou difficiles à contrôler ? Faut-il nier leur
existence pour autant ?

Il y a deux types de contrôle de variables : le contrôle expérimental et le


contrôle statistique. Dans le cas du contrôle expérimental, une variable est
contrôlée si elle est manipulée : par exemple, on peut respecter une proportion
hommes/femmes déterminée dans un échantillon. On prend des moyens
physiques, concrets et mécaniques pour équilibrer les sujets en fonction de
critères jugés pertinents quant au sujet de recherche. Lorsqu’on pige au hasard
des sujets pour un sondage d’opinion, c’est qu’on souhaite ainsi garder le même
équilibre dans l’échantillon que dans la population.

Dans le cas du contrôle statistique, une partie des données sont ajustées en
fonction d’une ou de plusieurs variables. L’ajustement est appliqué pour corriger
un biais quelconque.

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Une fois votre cueillette de données terminée, vous constatez
que les femmes sont sous-représentées par 18 %. Vous pouvez
appliquer une correction statistique plutôt qu’éliminer la
même proportion d’hommes afin de respecter leur proportion
respective dans la population générale.
Ce contrôle statistique est pratique courante
dans les maisons de sondage.

Par ailleurs, le contrôle expérimental d’une variable peut se présenter comme


une solution de rechange supérieure.

Vous souhaitez obtenir un nombre préétabli d’individus dans


chacune des six catégories de salaire que vous avez définies.
Si vous faites une enquête téléphonique, après un certain
nombre d’appels vous refuserez d’interroger les individus qui
correspondent à une catégorie de salaire
où le nombre limite a été atteint.

En imposant des critères ou des quotas sévères, on risque de dépenser des


énergies énormes à remplir des quotas irréalistes.

De façon générale,
si l’échantillon a été établi au hasard
les paramètres de la population générale
devraient se retrouver dans l’échantillon.

2.5
L’analyse de contenu
L’analyse de contenu est une technique de traitement de données. Cependant,
ces données ne sont pas des nombres, mais plutôt des bandes sonores, des
documentaires visuels, des archives historiques, des articles de journaux, des
chansons, et bien d’autres documents de ce genre.

Il s’agit de prélever systématiquement dans ces documents de divers types des


informations de manière à mieux comprendre un phénomène. Le prélèvement
est systématique parce qu’il se fait la plupart du temps à l’aide d’une grille
quelconque qui peut même être modifiée en cours de route. Le prélèvement peut
aussi bien être d’ordre qualitatif que quantitatif.

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L’analyse de contenu permet d’interpréter des données qui n’ont pas été
recueillies dans le but d’une recherche. Les productions ont été spontanées et
faites dans une autre perspective. Un chercheur regroupe, par exemple, les écrits
de journalistes portant sur un thème particulier. Ces journalistes n’ont pas écrits
des textes en croyant qu’ils seraient analysés plus tard selon une grille
particulière. Les techniques d’analyse traditionnelles ne permettent pas d’étudier
ces écrits de journalistes, par exemple. L’analyse de contenu est très flexible
quant à la matière brute dont elle fera usage. Elle part, bien souvent, de
productions spontanées et de réalités indépendantes.

La richesse d’interprétation du contenu dépendra des habiletés


du chercheur à déterminer des éléments significatifs. En
analysant les textes de journalistes portant sur l’immigration
au Canada, le chercheur essaie-t-il de dégager de ces textes
des courants de pensée contemporains quant à l’immigration
ou bien
simplement l’attitude générale envers l’immigration ?

2.6
L’analyse de statistiques
L’analyse de statistiques, c’est le traitement quantitatif de données déjà
quantifiées : des relevés de population, des bilans de société, des enquêtes
sociales, et ainsi de suite. Les données publiées par Statistique Canada en sont
un exemple idéal.

3. Les éléments de base de l’expérimentation classique

3.1 Le type de variable

Comme on vise la plupart du temps à établir une relation fonctionnelle entre des
variables, au moins une variable agit sur une autre un peu comme une cause agit
sur un effet. La relation cause et effet met en évidence la relation entre la
variable indépendante et la variable dépendante. La variable dépendante c’est
la variable résultante, celle qui subit l’effet. La variable indépendante est
considérée comme agissante, celle qui cause l’effet.

Une variable dépendante ne conserve pas son statut éternellement, tout comme
une variable indépendante, d’ailleurs. Une variable dépendante peut devenir,
dans un autre schème d’analyse, une variable indépendante.
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Une variable dépendante peut devenir une variable
indépendante, et vice-versa.
On peut comparer les individus de divers niveaux éducatifs
entre eux (indépendante) quant à leurs opinions politiques
(dépendante), tout comme on peut comparer les hommes et les
femmes (indépendante) quant à leur niveau éducatif
(dépendante).

Dans d’autres cas, plusieurs variables indépendantes, considérées comme un


bloc de variables, peuvent agir sur plusieurs autres variables dépendantes, prises
individuellement ou en bloc à leur tour. On peut calculer la relation entre un
ensemble de variables indépendantes prises comme un tout et un autre ensemble
de variables dépendantes.

3.2 Le prétest et le post-test

Le prétest précède le post-test, de toute évidence. Cette approche expérimentale


implique aussi qu’un phénomène connu quelconque intervient entre les deux
évaluations. Il implique aussi que cette intervention aura de l’influence sur la
variable dépendante. L’effet de l’intervention sera calculé comme la
différence entre les deux prises de mesure ou les deux évaluations (post - pré
= différence).

Ce schème sous-entend aussi un degré de contrôle assez rigide. L’intervention


doit être un facteur ou un ensemble de facteurs connus, quantifiés et bien
contrôlés.

S’il y a une différence entre les deux évaluations, on peut prétendre qu’elle
s’explique par une intervention effectuée entre les deux évaluations.

3.3 Le groupe expérimental et le groupe témoin

Bien souvent il ne suffit pas de découvrir la relation entre deux variables


présentes, existantes. On se propose souvent de comparer l’état d’absence à
l’état de présence d’une variable. Ainsi, si un effet disparaît en l’absence d’une
variable indépendante, on prétendra qu’elle en était la cause.

Or, comme il est illogique la plupart du temps de comparer en même temps la


présence et l’absence d’une variable chez un même groupe, on fera plutôt appel
à deux groupes distincts, dont l’un bénéficiera de la présence de la variable
indépendante, et l’autre, de son absence. Le contrôle devra être équivalent au
groupe expérimental sur tous les points, excepté le traitement expérimental.

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Bref, il est nécessaire souvent d’utiliser plusieurs sous-groupes dans une
recherche tout simplement parce que les mêmes individus ne peuvent recevoir
ou posséder en même temps différentes caractéristiques ou subir divers
traitements ou interventions : il est donc nécessaire de respecter la règle d’une
intervention par sous-groupe.

Vous voulez comparer deux méthodes d’enseignement des


mathématiques. Le même groupe d’élèves ne peut suivre les
deux méthodes. Chaque groupe apprendra les maths
selon une seule méthode.
Dans ce cas, il y a nécessité absolue d’équilibrer les
deux groupes en fonction de plusieurs facteurs, comme
la proportion garçons/filles, le rendement préalable en
maths, le niveau d’intelligence, et ainsi de suite.
Les deux groupes doivent se trouver
sur un pied d’égalité.
L’équilibre des groupes est tout à fait crucial. Si les groupes ne sont pas égaux
au départ, pour une raison ou une autre, des analyses statistiques appropriées se
chargeront d’apporter les adaptations de circonstance.

Dans les situations de laboratoire, il est plus facile de respecter les exigences de
schèmes expérimentaux rigoureux. Mais, pour des recherches sur le terrain, il
faut souvent se contenter de groupes déjà constitués et plus ou moins
homogènes. Il faut alors consacrer beaucoup d’énergies à connaître autant de
facteurs que possibles à propos des groupes pour ensuite les adapter au moyen
de techniques statistiques.

Revenons à notre exemple.


Comme les sujets de votre expérience se trouvent déjà dans des
classes constituées, et que vous ne pouvez pas changer des
élèves de classe de manière à équilibrer les groupes, ce sera
possible d’apporter des corrections statistiques en fonction des
résultats à certaines variables comme le niveau d’intelligence.
(suite…)

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(suite…) L’effet de la méthode d’enseignement sera corrigé ou
adapté en fonction de la différence entre la moyenne au test
d’intelligence de chacune des classes. Si le niveau d’intelligence
est plus élevé dans la classe A que dans la classe B, le résultat
obtenu par la classe A en maths sera diminué d’un certain
montant (en proportion avec la différence entre les deux classes
quant à leur niveau d’intelligence). Il n’y a pas que le niveau
d’intelligence qui pourrait servir à équilibrer les deux classes.
Plus nombreux seront les facteurs de correction, mieux
équilibrés seront les groupes en bout de ligne.

3.4 Les avantages et les inconvénients de l’expérimentation

L’expérimentation classique ne cadre pas très bien avec les problématiques de


recherche en vigueur dans les sciences sociales. La plupart des recherches dans
ces domaines se font plutôt in vivo, sur le terrain. Il appert aussi qu’on ne
pourrait pas isoler certains facteurs d’une situation sociale sans les dénaturer.

Les avantages et les inconvénients de l’expérimentation


Catégorie Description
(1) Un contrôle rigoureux
(2) Des liens de causalité ou de co-relation
(3) Une facilité à répliquer la même expérience
Les avantages (4) L’application de mesures (quantification)
(5) L’élimination ou le contrôle
de variables confondantes
(1) Une simplification de la réalité
Les (2) Le manque de représentativité des sujets
inconvénients (3) La perte de sujets en cours d’expérimentation
(4) L’impossibilité de produire certaines situations
en laboratoire

Dans le cadre d’une expérimentation, il est possible d’éliminer des facteurs


dérangeants. Les recherches à caractère social tentent plutôt à les incorporer
dans les analyses statistiques, à les mesurer et à déterminer leur influence sur les
autres variables étudiées.

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