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20 août 2013 : Gravés dans le marbre (C.

Cochin – LNC)
Fait notable, la stèle a été inaugurée hier, dans le Carré japonais
du cimetière du 4e Km, par les anciens combattants.
Photo Jacquotte Samperez

PK4. Une stèle à la mémoire des 97 sous-mariniers


japonais disparus
Taboue pendant de longues années, l'histoire entre la
Calédonie et le Japon a franchi une nouvelle étape,
hier, avec l'inauguration d'une stèle commémorant la
disparition de 97 Japonais dans le bombardement
d'un sous-marin, en 1943.
Il aura fallu attendre soixante-dix ans pour connaître
leurs noms. Depuis hier, le mystère est levé sur l'identité des 97 soldats japonais qui ont sombré à
60 km des côtes de Nouméa, et par plus de mille mètres de profondeur, suite au bombardement de
leur sous-marin par les Forces alliées.
Grâce au travail de Roberto Lunardo, un ancien sous-marinier réserviste, et au soutien logistique et
financier de l'Amicale japonaise, une stèle révélant les noms de tous ces sous-mariniers a été
inaugurée, hier, au cimetière du 4e Km. « Cette inauguration marque une nouvelle étape dans
l'histoire du carré des Japonais », estime Rose-Marie Také, la présidente de l'Amicale japonaise.
La traduction en français de ces kanjis d'inspiration chinoise, réalisés par un moine bouddhiste, a
nécessité près de six mois de travail. Les noms des 97 disparus ont été gravés dans le marbre.
Comme pour ne pas oublier cette page douloureuse de l'histoire, finalement assez méconnue des
Calédoniens.

Bataille. Relaté par Bob Daly, passionné d'histoire et plus particulièrement par la période
américaine, mais aussi par Jean Guillou dans le bulletin de la Société d'études historiques, le
bombardement du sous-marin I-17 est le seul combat à s'être produit en Calédonie pendant la
Seconde Guerre mondiale.
Ce navire japonais projetait d'attaquer un convoi de marchandises entre Nouméa et le Vanuatu,
lorsqu'il a été pris pour cible le 19 août 1943 par une corvette néo-zélandaise Tui et les hydravions
américains. Cette bataille navale et aéronavale s'acheva par la mort de 97 sous-mariniers,
prisonniers de l'épave. « Six canonniers rescapés seront récupérés par la corvette Tui. C'est ce qui
permit de connaître le nom exact de ce sous-marin », explique Roberto Lunardo.

Nucléaire. « L'agonie de tous ces marins, prisonniers de ce cercueil flottant, n'est pas sans rappeler
la tragédie du Koursk (un sous-marin nucléaire russe qui sombra le 12 août 2000, avec 118
membres d'équipage à son bord, ndlr) », observe Christiane Terrier. Pour l'adjointe au maire en
charge de la culture, cet épisode doit « impérativement » figurer au sein du futur musée de la
Seconde Guerre mondiale, inauguré au mois de septembre.
En participant hier à la commémoration, les anciens combattants ont montré qu'une page avait été
tournée. « A l'époque, les Japonais étaient nos ennemis. Et effectivement, ce sujet est resté
longtemps tabou pour les Calédoniens, reconnaît Michel Labbé, membre du bureau de l'Ammac
(anciens marins et marins anciens combattants). Mais il faut reconnaître leur valeur guerrière.
C'étaient de très bons marins et leurs sous-marins étaient très en avance sur leur temps. »
De nouveaux projets sont en réflexion autour de cette commémoration, comme la réalisation d'une
bande dessinée sur le I-17, par Roberto Lunardo, qui est également illustrateur. Marie-José Michel,
la consule honoraire du Japon a annoncé son souhait d'« accueillir la présence des familles de
disparus, l'an prochain, pour le 71e anniversaire de cette tragédie calédo-japonaise. »

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