Вы находитесь на странице: 1из 2

Chimie organométallique

Introduction
par Yves JEANNIN
Professeur émérite à l'université Pierre-et-Marie-Curie
Correspondant de l'Académie des sciences
Ingénieur de l’École nationale supérieure de Chimie de Paris (ENSCP)

a chimie organométallique peut se définir comme étant la chimie des


L composés dans lesquels existe la liaison métal-carbone. Sans doute le pre-
mier réflexe de tout chimiste, qu'il soit organicien ou inorganicien, est de penser
d'abord aux composés organomagnésiens découverts par Grignard. En fait, les
organozinciques ont été préparés quelque 40 ans auparavant par Frankland et
seraient donc les premiers composés organométalliques dûment identifiés.
Cependant, sous-jacente à cette définition se trouve celle du métal. Certains
n'hésitent pas à attribuer à l'arsenic un caractère métallique. Dès lors ils consi-
dèrent que la découverte des composés organiques de l'arsenic par Cadet de
Gassicourt, pharmacien du roy, et de leur utilisation pour l’encre sympathique
est à l’origine de la chimie organométallique.
Un peu avant que Grignard ne développe la chimie des composés organoma-
gnésiens dans son laboratoire, Mond découvrait le nickel carbonyle. Jeune ingé-
nieur dans une usine où le gaz à l'eau était mis en œuvre pour préparer de
l'hydrogène, il s'attaquait au redoutable problème de la corrosion des installa-
tions en fer au contact des gaz issus de ce procédé. Remplaçant ce métal par le
nickel, il constatait que les choses, à sa grande surprise, ne s'arrangeaient guère.
Interloqué, il en cherchait l'origine et découvrait le nickel carbonyle [Ni(CO)4].
Ce composé intriguait beaucoup à l'époque, car Werner n'avait pas encore
développé ses idées sur les complexes des métaux de transition.
Nous savons aujourd'hui que, dans le nickel carbonyle, le métal est lié au car-
bone et nous considérerons ce composé comme le point de départ de la chimie
organométallique des métaux de transition. Il fallut attendre les années trente
pour que cette chimie commence à prendre de l'extension. Puis, stoppée par la
guerre, elle devait à nouveau susciter de l'intérêt dans les années cinquante pour
atteindre un véritable développement explosif et trouver sa consécration par
l'attribution du prix Nobel à E.O. Fischer et G. Wilkinson, ainsi que par la mise au
point de grands procédés industriels de catalyse homogène, comme, par exem-
ple, le procédé Wacker pour la synthèse de l'éthanal ou le procédé Monsanto
pour la synthèse de l'acide acétique, pour ne citer que ces deux-là.
Cet exposé commencera par l'étude des métaux carbonyles et par celle de la
liaison métal-métal qui prend toute son importance dans les métaux carbonyles
polynucléaires. Ensuite le problème de la substitution du monoxyde de carbone
sera abordé en détail. Puis quelques réactions typiques seront discutées et illus-
trées par de nombreux exemples, à savoir la réaction d'addition oxydante, la
réaction d'insertion. Se posera alors le problème de la liaison multiple métal-car-
bone dont on ne peut pas ne pas imaginer l'existence si celle de la simple liaison
est bien établie. Enfin, les concepts développés seront appliqués pour expliquer
quelques exemples de catalyse industrielle homogène, même si certains d'entre
eux furent en réalité trouvés avant que la chimie organométallique des métaux
de transition n'ait acquis ses lettres de noblesse, comme la réaction d'hydro-
formylation mise au point par Reppe, par exemple.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales AF 6 500 − 1
CHIMIE ORGANOMÉTALLIQUE ____________________________________________________________________________________________________________

Cet abrégé de chimie organique se compose de plusieurs fascicules :


AF 6 500 − Introduction
AF 6 501 − Métaux carbonyles
AF 6 502 − Réactions de substitution
AF 6 503 − Le ligand hydrogène
AF 6 504 − Addition oxydante
AF 6 505 − Réaction d’insertion
AF 6 506 − Liaison multiple métal-carbone
AF 6 507 − Catalyse homogène
AF 6 510 − Pour en savoir plus

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
AF 6 500 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales

Вам также может понравиться