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1 Séries 3
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Séries (première partie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Séries géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Séries téléscopiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.4 Manipulation sur les séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Notion de Landau - Différenciabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.1 Espaces métriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.2 Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5 Séries (partie 2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.1 Limites de séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.2 Séries à termes possitifs, séries absolument convergente . . . . . . . . . . 12
1.5.3 Produit de séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2 Intégrales généralisés 24
2.1 Rappel sur l’intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2 Intégrales généralisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3 Intégrales multiples 32
3.1 Esquisse de construction de l’intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.2 Calcul de volumes (Intégrales doubles) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.3 Intégrales en coordonnées curvilignes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.4 Intégrales de Riemann en dimension ≥ 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4.1 Pavé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4.2 Sommes de Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.4.3 Intégrale au sens de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.4.4 Exemples de fonctions intégrables au sens de Riemann . . . . . . . . . . 45
2
Chapitre 1
Séries
1.1 Introduction
Les séries et les suites sont compléments différents en mathématiques contrairement dans
la vie courante (séries télévisées).
Définition 1.1.1. Une suite est une application de N ou d’un segment final de Z (c’est-à-dire
[a, +∞[∩Z) dans un ensemble.
Notation. (un )
Définition 1.1.3. On définit une suite numérique soit par une formule soit par une reccurence.
Exemple 1.1.1. un = n1 , n ≥ 1 ou un = 1
ln(n)
, n ≥ 2.
Définition 1.1.4. Une suite (un ) converge vers L si pour tout ε > 0, ∃N = N (ε) ∈ N tel que
∀n ≥ N, |un − L| < ε.
S0 = u0
S1 = u0 + u1
S2 = u0 + u1 + u2
.. ..
. .
Sn = u0 + u1 + u2 + ... + un = nk=0 uk
P
La série de terme général un est la suite formée par les sommes Sn . La somme Sn est dite
partielle d’ordre n de la série.
P
Notation. La série de terme générale un est notée ( un ).
3
4 Chapitre 1. Séries
Définition 1.2.2. On dit qu’une suite converge si la limite des sommes partielles de la série
existe et est finie.
Dans ce cas là, cette limite est dite la somme de lé série et est noté :
∞
X
ui
i=0
S0 = 0
S1 = 0 + 1
S2 = 0 + 1 + 2
.. ..
. .
n(n+1)
Sn = 0 + 1 + 2 + .... + n = 2
Définition 1.2.4. La série géométrique (de premier terme a et de raison z est une série de
terme général az n . On aura :
S0 = a
S1 = a + az
S2 = a + az + az 2
.. ..
. .
Sn = a + az + az 2 + ... + az n = a(1 + z + z 2 + ... + z n )
Propriété 1.2.1.
(1 − z)(1 + z + z 2 + ... + z n+1 ) = 1 − z n+1
Si z 6= 1 alors :
1 − z n+1
1 + z + ... + z n =
1−z
Si z = 1 alors :
Sn = (n + 1)a
az n diverge dans ce cas.
P
et donc la série
Si z 6= 1
1 − z n+1
Sn = a
1−z
On distingue deux cas :
a
• si |z| < 1 alors lim Sn = 1−z
• si |z| ≥ 1 alors (Sn ) ne converge pas
Proposition 1.2.2. La série géométrique de premier terme a et de raison z, converge si |z| < 1
a
(dans ce cas lim sn = 1−z ) et diverge si |z| ≥ 1.
Chapitre 1. Séries 5
Définition 1.2.5. Une suite de type de l’Exemple 1.2.2. est dite télescopique associé à la
suite (un ). Cette série est la série de terme général un = vn − vn+1 .
Elle converge ou diverge selon que la suite (vn ) converge ou diverge car la somme partielle
d’ordre n : nX
Sn = uj = v0 − vn+1
j=0
Si lim
n
vn = L alors :
∞
X
uj = v0 − L
j=0
Exemple 1.2.3.
1
X
log 1 +
n
alors :
1 n+1
log 1 + = log = log(n + 1) − log(n)
n n
On pose vn = log(n), (vn ) diverge :
1
X
⇒ log 1 + diverge
n
S5 = u0 + u1 + u2 + u3 + u4 + u5
S50 = v0 + v1 + v2 + u3 + u4 + u5
Les suites Sn et Sn0 sont de même nature. La nature d’une suite ne dépend pas des suites de
termes généraux.
Accélération de la convergence
Définition 1.2.7. Considérons :
u0 , u1 ; u2 , u3 ; ... ; un , ...
| {z } | {z } | {z }
P
La série de terme général (vi ) est “obtenue par la série un par regroupement des termes”.
On a plus généralement :
X (−1)n+1
Sn = un un = ,n≥1
n
On pose :
Ni = 2i + 1 avec i ∈ {0, 1, 2, ...}
v1 = 1 − 21
v2 = 13 − 41 1
n
1
− n+1 1
= n(n+1) avec n = 2j − 1
∞
1 1
X 1
v3 = 5
− 6
j=1 2j(2j − 1)
Theorème 1.2.3. Si une série est obtenue d’une série convergente par regroupement des
P
termes, elle converge et a la même somme de la série un avec la série convegente un .
Si un et vn convergent alors (λun + µvn ) converge ∀λ, µ ∈ C.
P P P
En plus :
∞
X ∞
X ∞
X
(λun + µvn ) = λ un + µ vn
n=0 n=0 n=0
P
Proposition 1.2.4 (Condition nécessaire pour la convergence d’une série). Si la série un
converge alors lim un = 0. Mais la réciproque est fausse. On peut montrer avec cette proposition
que la série diverge en prouvant que lim un 6= 0. On dit alors que la série diverge grossièrement.
Exemple 1.2.5.
X n
diverge (grossièrement)
Xn+1
X
(−1)n diverge
ln n diverge
Chapitre 1. Séries 7
P
Démonstration. Supposons que un converge et soit Sn la somme partielle d’ordre n si lim Sn =
s où s est la somem de la série :
un = Sn − Sn−1
alors :
lim un = lim(Sn − Sn−1 ) = lim Sn − lim Sn−1 = s − s = 0
|f (x)| ≤ C|g(x)|, ∀x ≥ L0
∀x ≥ L0 |f (x)| < C
(3) si f (x) ∼ L :
lim f (x) = L
x→∞
Exemple 1.3.2.
am xm + am−1 xm−1 + ... + a0
f (x) =
an xn + an−1 xn−1 + ... + a0
avec an 6= 0 et am 6= 0
am m−n
f (x) ∼ x
an
Exemple 1.3.3. ln(x) = o(x) quand x → 0
ln x
lim =0
x→0 x
ln(x) = o(xα ), ∀α > 0
quand x → x0
f (x)−f (x0 )−l(x−x0 )
limx→x0 x−x0
=0
⇓
limx→x0 f (x)−f
x−x0
(x0 )
=l
Exemple 1.3.5.
√ 1
1 − x = 1 − x + o(x), x → 0
2
√ 1
0, 95 ≈ 1 − (0, 05) = 0, 975
2
Définition 1.3.4. Si f est n fois differenciable en x0 alors :
x3 x5 x7 x2n+1
sin x = x − + − + ... + + o(x2n+2 )
3! 5! 7! (2n + 1)!
(0, 1)3
sin(0, 1) = 0, 1 −
6
d:X ×X →R
si :
1) d(x, y) ≥ 0 et d(x, y) = 0 ⇒ x = y
2) d(x, y) = d(y, x)
3) d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z)
Chapitre 1. Séries 9
Définition 1.4.2. Un espace métrique est un couple (X, d) où x est un ensemble et d une
distance sur cet ensemble.
Exemple 1.4.1. 1) X ensemble et :
1 si x 6= y
d(x, y) = (distance discrète)
0 si x = y
3) X = N∗ :
1
1
d(m, n) = −
n m
4) X = Q, p premier et on note :
a a a0 −m
m
= p si = 0 p
b
p b b
et PGCD(a0 , p) = 1, PGCD(b0 , p) = 1
alors :
a1 a2 a1 a2
d , = −
b1 b 2
b1 b2 p
Définition 1.4.3. Soit (X1 , d1 ) et (X2 , d2 ) espaces métriques. On dit que ϕ : X1 → X2 est une
isométrie si ϕ est une application bijective qui préserve les distances, c’est-à-dire :
Définition 1.4.4. (X, d) espace métrique et (xn )n∈N suite dans X. On dit que :
y = lim xn
si
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n > N, d(xn , y) < ε
si m > N et n > N :
d(xn , xm ) ≤ d(xn , y) + d(y, xm ) < 2ε
10 Chapitre 1. Séries
Exemple 1.4.3. (Q, d) avec d distance usuelle, cet espace n’est pas complet.
Définition 1.4.7. (X, d) espace métrique et Y ⊂ X. On dit que X est dense dans X si tout
élément de x de X, ∃(yn ), yn ∈ Y tel que :
x = lim yn
Theorème 1.4.2. Soit (X, d) un espace métrique. Il existe un espace métrique (X, d) tel que :
1) (X, d) est complet
2) X ⊂ X et ∀x, y ∈ X, d(x, y) = d(x, y).
3) X est dense dans X.
Notation.
X̃ = {(xn ) | (xn ) suite de Cauchy de X}
(xn ) ∼ (yn ) si d(xn , yn ) −−−→ 0
n→∞
On a :
lim bn − an = 0 0 ≤ d − c ≤ b n − an
n→+∞
lim d − c = 0
Chapitre 1. Séries 11
Lemme 1.4.5. Si (xn ) est une suite de Cauchy et (xni ) est une extraite convergente alors (xn )
est convergente :
∀ε > 0, d(xn , xm ) < ε si n ≥ N et m > N
d(xn+1 , xn ) ≤ ε ∀n > N
et si l = lim(xn ) :
∀ε > 0, ∃N 0 ∈ N, ∀i > N 0 ni ≥ N 0 , d(l, xni ) < ε
S0 = u0
S1 = u0 + u1
S2 = u0 + u1 + u2
..
.
Pn
Sn = i=0 ui
un ) converge (par définition si lim Sn existe) ⇔ la suite (Sn ) est une suite de Cauchy
P
La série (
⇔:
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀m > N
on a si :
|Sn − Sm | < ε|
et si m ≤ n :
n
X
Sn − Sm = ui
i=m+1
P1
Exemple 1.5.1. Montrons que la série n
diverge :
1 1 1
1+ + + ... + + ...
2 3 n
1 1 1 1
+ + ... + ≥n+
n+1 n+2 2n 2n
1 P1
Si on prend ε < 2
on ne pourra pas trouver N ⇒ Critère de Cauchy n’est pas vérifié ⇒ n
diverge.
S0 = u0
S1 = u0 + u1
..
.
Sn = u0 + ... + un−1 + un
Sn = un + Sn−1 ≥ Sn−1
• Soit les sommes partielles sont bornées (∃C ∈ R tel que Sn < C, ∀n ∈ N)
lim Sn = sup Sn
P
donc la série Sn converge.
∞
X
un = sup sn
n=0
• Soit les sommes partielles ne sont pas bornées, dans ce cas la série
P
un diverge et on
pose alors :
∞
X
un = +∞
n=0
Theorème 1.5.1 (Critère de l’intégrale ou critère de MacLaurin). Soit f : [0, +∞[→ R, une
fonction possitive décroissante et telle que lim f (t) = 0. Si la limite :
t→+∞
Z V
lim f (t)dt est finie
V →+∞ 0
∞
X
alors la série f (n) converge. Dans ce cas :
n=0
Z ∞ ∞
X Z ∞
f (t)dt ≤ f (n) ≤ f (0) + f (t)dt
0 n=0 0
R∞ P
Si 0 f (t)dt = +∞ alors la série un diverge.
1 Z L
1
f (t) = = arctan(t) + c
1 + t2 0 1 + t2
π
lim arctan(L) = +
L→+∞ 2
∞
π X 1 π
≤ 2
≤ +1
2 n=0 n + 1 2
Démonstration. Z n+1 Z n
f (t)dt ≤ Sn ≤ f (0) + f (t)dt
0 0
s=1
−−→ ln L, lim ln L = +∞
L→+∞
Z L s
L1−s − 1
1
dx 1−s
1 x &s6=1 s<1 . &s>1
1−s
L −1 L1−s − 1 1
lim = +∞ lim =
L→+∞ 1−s L→+∞ 1−s s−1
P 1
La série ns
converge si et seulement si s > 1.
Démonstration.
P
Rappel (Critère de Cauchy). Une série un converge si et seulement si :
∀ε > 0, ∃N ∈ N | ∀m ≥ N, ∀p > 0
|um+1 | + |um+2 | + |um+3 | + ... + |um+p | < ε ⇒ |um+1 + um+2 + ... + um+p | < ε
|un |
P P
Définition 1.5.4. On dit qu’une série un est absolument convergente si la série
converge.
Une série qui converge mais qui n’est pas absolument convergente est dite semi-convergente.
X eınθ
Exemple 1.5.4. La série converge absolument ∀θ ∈ R.
1 + n2
Chapitre 1. Séries 15
Exemple 1.5.5.
X 1
s∈C
ns
1
ns
= n−s = e(−s ln n) = e(−(α+ıβ) ln n)
= e(−α ln n) e(−ıβ ln n)
= n−α e−(ıβ ln s)
Or :
1
s = |n−α | |e(−ıβ ln n) | = n−α
n | {z }
1
1 1
s = absolument convergente si Re s > 1
n n(Res)
∞
X 1
ζ(s) = s
n=1 n
P P
Theorème 1.5.3 (Comparaison des séries à termes possitifs). Soient un et vn deux séries
à termes possitifs. Si à partir d’un certain rang, on a :
Exemple 1.5.7.
1
X
ln 1 +
n
P1 P1
P 1
est comparable à n
car ln(1 + n) = n + o(n). Or n
diverge alors ln 1 + n
diverge.
Rappel. Une série géométrique de raison z ∈ C est convergent si et seulement |r| < 1 et
divergente si |r| ≥ 1.
• Soit
P
Theorème 1.5.4 (Critère de la racine). un une série. Si à partir d’un certain
rang on a :
1
|un | n < r < 1 (r : raison de la suite géométrique)
P
Alors la série un est absolument convergente.
• S’il existe une sous suite (uni ) tel que à partir d’un certain rang, on a :
1
|un | n > r > 1
|uni | ≥ rn lim rn = +∞
En particulier : X X
lim uni 6= 0 ⇒ |un | et un diverge.
n→+∞
alors :
P
1) ρ < 1 : un converge absolument.
P
2) ρ > 1 : un diverge grossièrement.
1
Démonstration. 1) lim |un | n = ρ < 1 :
1
0 < ε < 1 − ρ, ∃N0 , ∀n ≥ N0 , ρ − ε < |un | n < ρ + ε < 1
⇒ |un | converge.
P
Chapitre 1. Séries 17
1
2) lim |un | n = ρ > 1 :
1
0 < ε < ρ − 1, ∃N0 , ∀n ≥ N0 , 1 < ρ − ε < |un | n < ρ + ε
⇒
P
un diverge grossièrement.
(ln n)−n
P
Exemple 1.5.8.
1
(| ln n|−n )n = (ln n)−1 = −−−→ 0 < 1
ln n n→∞
P n n2
Exemple 1.5.9. n+1
n 1 n
n n
n
= (∗)
n+1 n+1
Donc :
(∗) −−−→ e−1 < 1
n→∞
1 2
|un | n = <1
3
|un | converge.
P
Donc :
Theorème 1.5.6 (Critère de d’Alembert ou du rapport). Si (un )n∈N est une suite à terme
strictement possitifs et la limite :
|un+1 |
lim = ρ existe
|un
alors :
1) ρ < 1 ⇒ |un | converge.
P
Démonstration. si :
|un+1 |
=ρ<1lim
un
On fixe 0 < ε < 1 − ρ, ∃N0 , ∀n > N0 , on a :
|un+1 |
<ρ−ε=r <1
|un |
u
uN0 +m = uNN+m−1
0 +m
uN0 +m−1
0
uN0 +m uN0 +m−1
= uN +m−1 uN +m−2 uN0 +m−2
0 0
= ...
u 0 +m uN0 +m−1 u
= uNN+m−1 uN0 +m−2
... uNN0 +1 uN0
0 0
≤ rrr...ruN0 = rm uN0
Alors :
1 m 1
(uN0 +m ) N0 +m = r N0 +m uN0
N0 + m
∀n ≥ N0 :
1 m−N0 1 1
|un | n ≤ r m uNm0 = r (r−N0 uN0 ) n
| {z }
→1
Puisque :
1
lim (r−N0 uNn 0 = 1
n→∞
r 0
<1
on a qu’il existe : tel que :
N 0 ∈ N
0
1
|un | n < r0 < 1, ∀n > N00
P n!
Exemple 1.5.11. nn
un+1 (n + 1)! n! nn
= × = (n − 1)
un (n + 1)n+1 nn (n + 1)n+1
1
nn n
n
= −−−→ e−1 < 1
nn+1 n+1 n→∞
et pour p ≥ N et q ∈ N :
p+q
X
|uk | ≤ ε (d’après le critère de Cauchy)
k=p
P
Par conséquent, la série uπ(k) est absolument convergente.
D’autre part, on aura :
p p p
p
X X X X
uπ(k) − l ≤ uπ(k) − uk + uk − l (∗)
k=0 k=0 k=0 k=0
où F est une partie finie de N dont les éléments sont supérieurs à N , d’où :
p p
X X
uπ(k) − uk ≤ε
k=0 k=0
et finalement :
(∗) ≤ 2ε pour p ≥ max(N, N 0 ) + 1
P
Donc : uπ(k) converge vers l.
Démontrer que :
∞
X ∞
X
un = vn
n=0 n=0
P P
Theorème 1.5.8. Si un et vn sont absolument convergentes de somme S et T respecti-
P P P
vement, la série wn , produit de Cauchy des séries un et wm , converge absolument et sa
somme est égale à ST .
– Le cas général est plus complexe. On reprend les mêms notations que précédément et on
ajoute les notations |U |n , |V |n et |W |n . La convergence absolue du produit de convolution
découle trivialement du cas positifs. La convergence de wn vers lim un lim vn vient du fait
que :
|un vn − wn | ≤ |U |n |V |n − |W |n
Exemple 1.5.12.
∞
X (−1)n+1
= ln 2
n=1 n
Or :
(−1)n+1 1 X1
= ⇒ diverge
n n n
P
Définition 1.5.6. Une série un est alternée si pour tout n, les termes un et un−1 sont de
signe opposés (un un−1 ≤ 0). Quitte à changer de signe à tous les termes de la série alternée, on
peut supposer que un = (−1)n |un |.
P
Theorème 1.5.9 (Régle de Leibniz). Si un est une série alternée et :
1) |un | est une suite décroissante
2) lim un = 0
Chapitre 1. Séries 21
∞
X n
X
|un | converge. Si S =
P
alors un et Sn = ui alors :
n=0 i=0
0 ≤ |S − Sn | ≤ |un+1 |
On a :
S
n ≤ S ≤ Sn+1 si un+1 ≥ 0
Sn+1 ≤ S ≤ Sn si un+1 ≤ 0
Démonstration. S2n forment une suite décroissante. S2n+1 forment une série croissante. Les
intervalles [S2n+1 , S2n ] sont emboîtés et de longueur égale à |u2n+1 | −−−−→ 0.
n→+∞
∞
\
lim S2n+1 = lim S2n = c {c} = [S2n+1 , S2n ]
n=0
Exemple 1.5.14.
1 1 1 1 π
1− + − + ... =
3 5 7 9 4
Exemple 1.5.15.
∞
X (−1)n+1
= ln 2
n=1 n
2N
X (−1)n+1 1 1 1
= 1 − + − ... (∗)
n=1 n 2 3 4
−1 1 1 1
= −2( + + ... +
2N 2 4 2N
2 N 2N
X 1 X1 X 1 1 1 1
(∗) = N − = = + + ... +
n=1 n n=1 n n=N +1 n N +1 N +2 2N
Z 2N
1 Z 2N
1
dx ≤ Tn ≤ dx
N +1 x N x
2N + 1
ln ≤ Tn ≤ ln 2
N +1
Tn −−−−→ ln 2
n→+∞
22 Chapitre 1. Séries
Proposition 1.5.10 (Critère de Dirichlet). Soit b = (bn )n∈N une suite alors :
Alors :
Pn
n=0 an (∂b)n = a0 (b1 − b0 ) + a1 (b2 − b1 ) + a2 (b3 − b2 ) + ... + aN (bN −1 − BN
= −a0 b0 + b1 (a0 − a1 ) + b2 (a1 − a2 ) + ... + bN (aN −1 − aN ) + aN bN +1
N
X
= −a0 b0 + aN bN +1 − bi (ai − ai−1 )
i=1
Donc :
n
X N
X
An (Bn+1 − Bn ) = BN +1 AN − B0 A0 + Bi (Ai−1 − Ai )
n=0 n=1
Soit (an ) une suite possitive décroissante vers 0. Soit (bn ) une suite telle que la suite des sommes
n
X P
Tn = bi est bornée. Alors an bn converge.
i=0
P cos αn
Exemple 1.5.16. n
. On a :
cos αn = Reeiαn
N N
eiαn
X X
cos αn = Re
n=0 n=0
Si eiα = 1 alors :
N
X
=N −1
n=0
et si eiα 6= 1 :
1 − ei(N +1)α
!
1
Re ≤
1 − eiα 1 − eiα
1
Si on pose bn = cos αn et an = n
alors le critère de Dirichlet nous dit que la série converge :
n
X
Bn = −1bi Bn−1 − Bn = bn
i=1
An = an
Chapitre 1. Séries 23
On a alors :
N
X N
X
An (Bn+1 − Bn ) = BN +1 AN − B0 A0 + Bi (Ai−1 − Ai )
| {z }
n=0 n=1
| {z }
−−−−→0 constante | {z }
n→+∞
(∗)
Or :
|Bi (Ai−i Ai )| ≤ |Bi |(Ai+1 − Ai )
Donc (∗) convergente.
Exemple 1.5.17.
∞
X einθ
2
n=0 n sin θ + n + 7
si sin θ 6= 0 alors :
einθ 1
2
∼
n2
n sin θ + n + 7
Intégrales généralisés
Rappel. f : [a, b] → R
x0 = a < x1 < x2 < ... < xn−1 < xn = b
n
f (y) = S − (f, {x0 , x1 , ..., xn })
X
(xi − xi−1 ) inf
y∈[xi−1 ,xi ]
i=1
n
f (y) = S + (f, {x0 , x1 , ..., xn })
X
≤ (xi − xi−1 ) sup
i=1 y∈[xi−1 ,xi ]
Définition 2.1.1. On dit que f est Riemann-intégrable si ∀ε > 0, il existe une subdivision
{x0 , x1 , ..., xn } avec x0 < ... < xn de l’intervalle [a, b] tel que :
pour toute sudivision de {x0 , ..., xn } de [a, b]. S est appelée l’intégrale de Riemann.
24
Chapitre 2. Intégrales généralisés 25
√
1 √
alors 2 x = 2 + 2 δ −−→ 2. Cette fonction est intégrable généralement (intégrale générali-
δ δ→0
sée).
Exemple 2.2.2.
Z L L
−x −x
e dx = e = 1 − eL −−−−→ 1
0 0 L→+∞
Définition 2.2.1. Soit f une fonction définie sur un intervalle ]a, b[ (a, b ∈ R ∪ {+∞, −∞}).
1. f n’est pas Riemann-intégrable sur [a, b]
2. f est Riemann-intégrable sur tout sous intervalle compact [c, d] ⊂]a, b[
3. La limite : Z d
lim f (t)dt = I
c&a,d%b c
converge. Dans ce cas, on dira que l’intégrale généralisée de f sur ]a, b[ converge et vaut
I.
Rappel.
Z
xn+1
xn dx = +c
n+1
1Z
dx = ln x + c
x
Z
1
eαx dx = eαx + c
α
Z
1
dx = arctan(x) + c
1 + x2
dx 1 x
Z
2 2
= arctan +c
x +a a a
Z
dx
√ = arcsin(x) + c
1 − x2
Z
dx √
√ = arg sinh(x) + c = ln(x + 1 + x2 + c
1 + x2
Z
dx √
√ = arg cosh(x) + c = ln(x + x2 − 1) + c
x2 − 1
Z
sin x = − cos x + c
Z
cos x = sin x + c
Z
dx
= tan x + c
cos2 x
Z
tan(x) = − ln | cos x| + c
Z
sinh(x)dx = cosh(x) + c
Z
cosh(x)dx = sinh(x) + c
Z ∞
1
Exemple 2.2.3. • dx converge si et seulement si α > 1 alors :
1 xα
Z ∞ x−α+1 si α 6= 1
dx =
1 ln x si α = 1
Z 1
1
• dx converge si et seulement si α < 1.
0 xα
•
Z
dx ln(x)−α+1 si α 6= 1
=
x(ln x)α ln(ln x) si α = 1
Z ∞
dx
• converge si et seulement si α > 1. lim (ln x)−α+1
2 x(ln x)α T →+∞
∗ α>1→0
∗ α=1→∞
∗ α<1→∞
lim ln(ln x) = +∞
T →+∞
Chapitre 2. Intégrales généralisés 27
•
1 1 1
1 1
Z Z
2 2 2
ln xdx = lim ln xdx = x(ln x − 1) = lim(−δ(ln δ − 1) + ln −1 )
0 δ→0 δ δ δ→0 2 2
Or lim t ln t = 0. Donc :
t→0
1
Z
2 1
ln xdx = − (ln(2) + 1)
δ 2
• Z b Z d
dt dt
q = lim q
a (t − a)(b − t) c→a,d→b c (t − a)(b − t)
a+b b−a
On pose t = 2
+ 2
u → −1 ⇒ t → a
u→1⇒t→b
b−a
Z 1
2
du
r
−1 b−a b−a b−a b−a
2
+ 2
u 2
− 2
u
Z 1 t=d
du
lim √ = lim arcsin t =π
c→1,d→−1 −1 1 − u2 c→1,d→−1 t=c
Z b
Définition 2.2.2. L’intégrale généralisée f (t)dt est absolument convergente si l’intégrale
Z b a
Theorème 2.2.4 (Critère de convergence pour les fonctions possitifs). • Comparaison des
+
intégrales : si f et g sont deux fonctions définies sur [a, b] → R et f ≤ g (c’est-à-dire
f (x) ≤ g(x), ∀x ∈]a, b[) alors si :
Z b Z b
g(t)dt converge ⇒ f (t)dt converge
a a
Z b Z b
f (t)dt diverge ⇒ g(t)dt diverge
a a
Z n+1 Z ∞
• Comparaison avec les séries : si on considère un = f (t)dt alors f (t)dt converge
n 1
⇔
P
un converge (à condition que f > 0) ;
f (t)
Corollaire. Dans les mêmes hypothèses que le Théorème 2.2.4., supposons que lim =
t→a g(t)
f (t)
L1 converge et limt→b g(t)
= L2 converge. Alors les intégrales :
Z b Z b
f (t)dt et g(t)dt
a a
P (x)
Application 2.2.1. f fraction rationnelle, f (x) = Q(x)
, P, Q polynôme. Supposons que Q ne
Z b
s’annule pas sur un intervalle [a, +∞[ alors f converge ⇔ deg Q ≥ deg P + 2.
a
Si Q possède un zéro en x0 ∈ R alors on a : (x − x0 )l R(x) avec R(x0 ) 6= 0. Alors :
Z x0 +δ
P (x) Z x0 +δ
1 P (x)
dx = l
dx
x0 Q(x) x0 (x − x0 ) Q(x)
Z δ
1 P (t + x0 ) Z δ 1
∼ ' diverge
0 tl Q(t + x0 ) 0 tl
Z π
2
Exemple 2.2.4. tan xdx diverge or :
− π2
π
Z d Z
2
−δ
lim tan xdx 6= lim tan xdx = 0
d→ 2 ,c→− π2
π
c δ→0 − π +δ
2
Chapitre 2. Intégrales généralisés 29
Si : t=d Z b
lim f (t)g(t) = L1 et lim f 0 (t)g(t)dt = L2
c→a,d→b t=c a
convergent alors : Z b
f (t)g 0 (t)dt converge vers L1 − L2
a
Exemple 2.2.5. Z ∞
In = tn e−t dt
0
|f | converge.
a
30 Chapitre 2. Intégrales généralisés
Theorème 2.2.6 (Critère d’Abel pour les intégrales généralisées). 1) f : [a, +∞[→ R
a) f est positive
b) f est décroissante
c) lim f (t) = 0
t→+∞
2) g : [a, +∞[→ R ayant une primitive bornée sur [a, +∞[.
Alors, si on a 1) et 2) : Z ∞
f (t)g(t) converge
a
Z ∞
sin x
Exemple 2.2.6. Montrons que est semi convergente. On peut utiliser le critère d’Abel
0 x
1
si on pose f := x
et g(x) = sin x. Or regardons :
Z (k+1)π
| sin x| 1 Z (k+1)π
2
dx ≥ − | sin x|dx =
kπ x (k + 1)π kπ (k + 1)π
Or : n
Z kπ
| sin x| X 2 2
dx ≥ = ln k
0 x k=1 kπ π
Z ∞ Z ∞
1 1 2 1 Z ∞ −1
t sin t3 dt = u 3 sin u. u 3 du = u 3 sin u
0 0 3 3 0
converge.
Chapitre 2. Intégrales généralisés 31
Chapitre 3
Intégrales multiples
Z b
L’intégrale f (x)dxest interprété quand f > 0 comme l’une de l’hypographe de la fonction
a
f sur l’intervalle [a, b].
32
Chapitre 3. Intégrales multiples 33
Définition 3.1.2. Soit f une fonction définie sur [a, b] et ∆ = {I1 , I2 , ..., In } une subdivision
de l’intervalle [a, b]. Ii = [xi , xi+1 ].
a = x0 ≤ x1 ≤ x2 ≤ ... ≤ xn−1 ≤ xn = b
La somme de Darboux inférieure de f relative à la subdivision ∆ est le nombre :
n
|Ii | inf f (Ii ) = S − (f, ∆)
X
i=1
Définition 3.1.3. Une fonction f définie [a, b] ∈ R est Riemann-intégrable si ∀ε > 0, il existe
une subdivision ∆ de l’intervalle [a, b] tel que :
0 ≤ S + (f, ∆) − S − (f, ∆) ≤ ε
Proposition 3.1.1. Si f est Riemann-intégrale sur l’intervalle [a, b] alors il existe un seul
Z b
nombre qu’on note f tel que pour toute subdivision ∆ de [a, b] on ait :
a
Z b
S − (f, ∆) ≤ f ≤ S + (f, ∆)
a
x2 y 2
+ 2 =1
a2 b
Aire : s
Z a
x2
2b 1 − dx
−a a2
où l’intégrale sur un intervalle [a, b] tel que S est contenue dans [a, b] × R × R.
Chapitre 3. Intégrales multiples 35
S = {(x, y, z) | a ≤ x ≤ b, y 2 + z 2 ≤ f (x)}
Πx ∩ S = {(x, y, z) | y 2 + z 2 ≤ f 2 (x)}
f : [a, b] × [c, d] → R+
Πx le plan d’abcisse x0
A(S ∩ Πx0 ) : l’aire de l’hypographe de la fonction fx0 : y ∈ [h1 (x0 ), h2 (x0 )] → f (x0 )
Z h2 (x0 )
A(S ∩ Πx0 ) = f (x0 , y)dy
h1 (x0
Z b Z b Z h2 (x0 )
V (S) = A(S ∩ P ix0 )dx = f (x0 , y)dydx
a a h1 (x0 )
Remarque. √
D = {(x, y) ∈ R2 | 0 ≤ x ≤ 1, x2 ≤ y ≤ x}
Chapitre 3. Intégrales multiples 37
f : (x, y) ∈ D → x
L’hypographe de f est :
√
S = {(x, y, z) | 0 ≤ x ≤ 1, x2 ≤ y ≤ x, 0 ≤ z ≤ x}
Z 1 Z √x ! Z 1 √x Z 0
3
V (S) = dy dx = xy dx = (x 2 − x3 )dx
0 x2 0 x2 1
1
2 5 1 4 2 1 3
= x2 − x = − =
5 4 0 5 4 20
= r cos ϕ x √ 2
Définition 3.3.1 (Coordonnées polaires). ,r= x + y 2 , 0 ≤ ϕ < π[2π].
y = r sin ϕ
38 Chapitre 3. Intégrales multiples
∆ = {(r, ϕ) | r1 ≤ r ≤ r2 , ϕ1 ≤ ϕ ≤ ϕ2 }
r2 −r2 ϕ2 − ϕ1
A(∆) = 2 2 1 (ϕ1 − ϕ2 ) = π(r22 − r12 ) ×
| 2π
| {z }
aire de la couronne
{z }
Portion de la couronne d’angle (ϕ1 −ϕ2 )
(r22 −r12 )(ϕ2 −ϕ1 )
= 2
= (r2 − r1 ) r2 +r
2
1
(ϕ1 − ϕ2 )
1
= ∆r∆ϕ × 2 (r1 + r2 )
avec ∆r = (r2 − r1 ) et ∆ϕ = (ϕ2 − ϕ1 ). Finalement :
A(∆) = ∆r∆ϕr1 + o(∆r∆ϕ)
On a ces deux inégalités :
1
x≥ x2 + y 2 = 1
2
Cela se traduit en coordonnées polaires :
1
r cos ϕ ≥ (r2 ≤ 1 ⇔ r ≤ 1)
2
1
∗ +
A = (r, ϕ) ∈ R × R | r ≤ 1, r cos ϕ ≥
2
( )
∗ π + ϕ 1
A = (r, ϕ) ∈ R × R, − ≤ ϕ ≤ et ≤r≤1
3 3 2 cos ϕ
(∗) devient :
π
ZZ Z Z 1 !
2 3 2
(∗) = r dϕdr = r dr dϕ
A∗ ϕ=− π3 1
r= 2 cos ϕ
Chapitre 3. Intégrales multiples 39
π π
1 !
1 3 1 1
Z Z
3 3
= r = − dϕ
ϕ=− π3 3 1
2 cos ϕ
ϕ=− π3 3 2ϕ cos3 ϕ
On résoud cette intégrale grâce à la formule :
ϕ
1 − tan2 2
cos ϕ = ϕ
1 + tan2 2
C ∗ = {(r, ϕ) | r1 ≤ r ≤ r2 , −ϕ0 ≤ ϕ ≤ ϕ0 }
Z ϕ0 Z r2
1
ZZ ZZ
xdxdy = (r cos ϕ)rdrdϕ = cos ϕdϕ r dr = 2 sin ϕ0 × (r23 − r13 )
2
C C∗ ϕ=−ϕ0 r1 3
ZZ
rdrdϕ = −ϕ0 (r2 ”2 − r12 )
C∗
!
2 sin ϕ0 r22 + r1 r2 + r12
CG(∆) = × ,0
3 ϕ0 r1 + r2
(x, y, z) 7→ (r, ϕ, z)
x
= r cos ϕ
y = r sin ϕ
z=z
dxdydz 7→ rdrdϕdz
40 Chapitre 3. Intégrales multiples
Exemple 3.3.4.
(x, y, z) 7→ (r, ϕ, θ)
r cos θ cos ϕ
y = r sin θ cos ϕ
z = r sin θ
dxdydz 7→ r2 cos ϕdrdϕdθ
On appelle ϕ la latitude et θ la longitude.
( )
∗
1
A = (r, ϕ, θ) ≤r≤1
2 cos ϕ cos θ
Définition 3.3.2. Des coordonnées curvilignes sont determinées en dimension trois par trois
familles de surfaces à un paramétres. Les coordonnées sphériques et cylindriques sont des co-
ordonnées curvilignes.
Exemple 3.3.6.
A = {(x, y) ∈ (R+ )2 | a ≤ xy ≤ b, cy ≤ x ≤ dy}
avec a, b > 0, a < b, c, d > 0, c < d.
On pose :
u = xy
v = xy
(x, y) ∈ (R+ )2 −
→
ϕ
(u, v) ∈ (R+ )2 bijective ?
q
u
u = xy = uv
y 2 y = v
⇔ ⇔ √
v = x x = vy x = uv
y
−1 + 2
√ r
u
ψ=ϕ (u, v) ∈ (R ) 7→ x = uv, y = ∈ (R+ )2
v
42 Chapitre 3. Intégrales multiples
avec !
∂ψ ∂x ∂y
X= ∆u = , ∆u
∂x ∂u ∂u
!
∂ψ ∂x ∂y
Y = ∆v = , ∆v
∂y ∂v ∂v
∂x ∆u ∂y
∆u
= |Jacψ|∆v∆u
∂u ∂u
Aire = ∂x
∆v ∂y
∆v
∂v ∂v
dxdy → |Jacψ|dudv
ZZ √ r
ZZ
2 u
xy dxdy = uv |Jacψ|dudv (∗)
A A ∗ v
√
√v √ 1√
Jacψ = 2√ u 2 u v
√ √
√u − 12 −3 v u
2 v
1 1
|Jacψ| = (v −1 v −1 ) = − v −1
4 2
Z b Z d
1
3
− 12
(∗) = u v
2 − dudv
u=a v=c 2v
3.4.1 Pavé
Définition 3.4.1. Un pavé en dimension d est le produit de d intervalles :
Définition 3.4.2. La mesure d’un pavé R : |R| est le produit des longueurs des intervalles de
R:
d
Y
|R| = (b1 − a1 )(b2 − a2 )...(bd − ad ) = (ai − bi )
i=1
Définition 3.4.3. Soit f une fonction numérique définie sur un pavé R, f : R → R. Une
subdivision d’un pavé R est une famille de pavés :
k
[
P : (P1 , P2 , ..., Pk ) telle que Pi = R
i=1
et telle que :
◦ ◦
Pi ∩ Pj = ∅ si i 6= j
◦
Rappel. P est l’intérieur de P (topologiquement).
Chapitre 3. Intégrales multiples 43
osc(f, Pi ) est la différence entre le sup et l’inf de (f, Pi ), dite l’oscillation de f dans la pavé Pi .
Définition 3.4.7. Une subdivision Q : (Q1 , ..., Ql ) est plus fine d’une subdivision P : (P1 , ..., Pk )
si pour tout Qi de Q il existe un pavé Pi de P
Qj ⊆ Pi
Définition 3.4.8. Soient P : (P1 , ..., Pk ) et Q : (Q1 , ..., Ql ) deux subdivision d’un pavé R. On
pose :
P ∨ Q = (Pi ∩ Qj )
la subdivision de R donnée par P ∨ Q est dite le raffinement commun de P et Q (ou le joint
de P et Q).
Lemme 3.4.2. Soit f une fonction numérique définie sur un pavé R et soient P et Q deux
subdivisions de R. Si Q est plus fine de P, on a :
s(f, P) ≤ s(f, Q)
S(f, P) ≥ S(f, Q)
Or, la longueur
X de Pi est la somme des longueurs des sous-intervalles Qj doit il est la réunion :
|Pi | = |Qj |, on obtient :
Qj ⊂Pi
X X
|Pi | inf f (Pi ) = |Qj | inf f (Pi ) ≤ |Qj | inf f (Qj )
Qj ⊂Pi Qj ⊂Pi
d’où
X X X X
s(f, P) = |Pi | inf f (Pi ) ≤ |QJ | inf f (Qj ) = |Qj | inf f (Qj ) = s(f, J )
i i Qj ⊂Pi j
Corollaire. Soit f une fonction numérique définie sur un pavé R. Pour tout couple (P, Q) de
subdivisions de R, on a :
s(f, P) ≤ S(f, Q)
Démonstration.
s(f, P) ≤ s(f, P ∨ Q) ≤ S(f, P ∨ Q ≤ S(f, Q)
Lemme 3.4.3. Une fonction est intégrable au sens de Riemann si et seulement si ∀ε > 0, il
existe une subdivision P de R tel que :
X
|Pi |osc(f, Pi ) < ε
l
X l
X
S(f, P) − s(f, P) = |Pi |(sup f (Pi ) − inf f (Pi )) = |Pi |osc(f, Pi )
i=1 i=1
l
X
|Pi |osc(f, Pi ) < ε
i=1
on a aussi S(f, P) − s(f, P < ε. L’existence pour tout ε > 0 d’une telle subdivision implique
alors que f est intégrable au sens de Riemann sur I.
Par contre si f est intégrable au sens de Riemann sur I pour tout ε > 0, il existe deux
subdivisions P : (P1 , ..., Pl ) et Q : (Q1 , ..., Qm ) telles que :
Démonstration. Une fonction continue sur un pavé fermé et borné est uniformement continue
sur R (c’est-à-dire ∀ε > 0, ∃δ > 0, x ∈ R, y ∈ R, kx − yk < δ ⇒ |f (x) − f (y)| ≤ ε.
Soit P : (P1 , ..., Ps ) une subdivision de R tel que :
∀x, y ∈ Pi :
On a : s s s
X X X
|Pi |osc(f (Pi )) ≤ |Pi |ε ≤ ε |Pi | = ε|R|
i=1 i=1 i=1
Theorème 3.4.5. Une fonction numérique est définie sur un pavé bornée et fermée de R est
intégrable au sens de Riemann si et seulement si
1) elle est bornée
2) l’ensemble {x ∈ R | f n’est pas continue en x} est négligeable au sens de Lesbegue.
Theorème 3.4.6. Une fonction f continue sur un ensemble fermé et bornée D est uniformé-
ment continue sur D.
Démonstration. Supposons que f n’est pas uniformément continue : ∃ε > 0 tel que ∀n ∈ N,
∃(xn , yn ) tel que :
1
kxn − yn k ≤ et |f (xn ) − f (yn )| < ε
n
On peut supposer (en passant par une sous-suite extraite) que xn → x ∈ R
∃(P1,i )∞
i=0 tel que :
∞
[ ∞
X
P1,i ⊃ N1 et |P1,i | < ε1
i=0 i=0
... ∀j ∈ {0, 1, ...}, il existe une collection dénombrable de pavés Pj,i , i = {0, 1, ...} tel que :
∞
i = 0∞ Pj,i ⊃ Nj et
[ X
|Pj,i | ≤ εj
i=0
Donc : ∞ [
∞ ∞
[ [
Pi,j ⊇ Nj = N
j=0 i=0 j=0
et ∞ X
∞ ∞
X X
|Pj,i | ≤ εj = ε
j=0 i=0 j=0
Proposition 3.4.9. Soit f une fonction continue sur un pavé R ⊆ Rd . Son graphe {(x, f (x)) ∈
Rd+1 | x ∈ R} est un sous-ensemble négligeable de Rd+1 .
Démonstration. Puisque R est fermée et f continue, la fonction f est uniformément continue
sur R : ∀ε > 0, ∃δ > 0 tel que :
Qi = Pi × [f (xi ) − ε, f (xi ) + ε]
48 Chapitre 3. Intégrales multiples
2) |Qi | = 2ε|Pi |. Si y ∈ Pi , on a :
|f (y) − f (x)| < ε ⇒ f (y) ∈]f (xi ) − ε, f (xi ) + ε[⇒ (y, f (y)) ∈ Qi
On a :
N
[ N
[
G(f ) = G(f (Pi )) ⊂ Qi
i=1 i=1
On a montré que :
N
X n
X
|Qi | ≤ 2ε |Qi | = 2ε|R|
i=1 i=1
Application 3.4.1. Soient f et g deux fonctions continues sur un pavé fermé R ⊆ Rd . Suppo-
sons que f < g. Soit :
∀(x0 , t0 ) ∈ V, (x0 , t0 ) 6∈ S
2) Si f (x) < t < g(x) alors il existe un voisinage V de (x, t) tel que :
∀(x0 , t0 ) ∈ V, (x0 , t0 ) ∈ S
Theorème 3.4.10. Soit f une fonction définie sur le pavé [a, b] ∈ [c, d]. Pour tout x ∈ [a, b],
on pose :
fx : y ∈ [c, d] → f (x, y)
Supposons que :
1) f R-intégrable sur [a, b] ∈ [c, d]
2) ∀x ∈ [a, b], fx est Riemann-Intégrable sur [c, d] Alors la fonction :
Z d
F : x ∈ [a, b] 7→ fx (y)dy
c
Autrement dit : ZZ Z b Z d !
f (x, y)dxdy = f (x, y)dy dx
a c
50 Chapitre 3. Intégrales multiples
Démonstration. Si P : (P1 , ...Pm ) est une subdivision de [a, b], Q : (Q1 , ..., Qn ) une subdivision
de [c, d]. R = (Pi × Qj )i=1,...,m ; j=1,...,n est une subdivision en pavé de [a, b] × [c, d].
m X
X n m X
X n
s(f, R) = |Pi × Qj | inf f (Pi × Qj ) = |Pi ||Qj | inf{inf fx (Qj ) | x ∈ Pi }
i=1 j=1 i=1 j=1
Xn X n m
X Xm
≤ |Pi | inf{|Qi | inf fx (Qj ) | x ∈ Pi }} ≤ |Pi | inf |Qj | inf fx (Qj ) | x ∈ Pi
j=1 i=1 i=1 j=1)
m m
(Z d
X X
≤ |Pi | inf{s(fx , Q) | x ∈ Pi } ≤ |Pi | inf f x | x ∈ Pi
i=1 i=1 c
Xm
≤ |Pi | inf{F (x) |x ∈ Pi } = s(f, P) = S(f, P) ≤ S(f, R)
i=1