Вы находитесь на странице: 1из 50

Université des Sciences et Technologies de Lille

U.F.R. de Mathématiques Pures et Appliquées

M203 : Compléments en calcul intégral

Notes de cours par Clément Boulonne

L2 Mathématiques 2007 - 2008


Table des matières

1 Séries 3
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Séries (première partie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Séries géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Séries téléscopiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.4 Manipulation sur les séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Notion de Landau - Différenciabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.1 Espaces métriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.2 Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5 Séries (partie 2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.1 Limites de séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.2 Séries à termes possitifs, séries absolument convergente . . . . . . . . . . 12
1.5.3 Produit de séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

2 Intégrales généralisés 24
2.1 Rappel sur l’intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2 Intégrales généralisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

3 Intégrales multiples 32
3.1 Esquisse de construction de l’intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.2 Calcul de volumes (Intégrales doubles) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.3 Intégrales en coordonnées curvilignes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.4 Intégrales de Riemann en dimension ≥ 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4.1 Pavé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4.2 Sommes de Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.4.3 Intégrale au sens de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.4.4 Exemples de fonctions intégrables au sens de Riemann . . . . . . . . . . 45

2
Chapitre 1

Séries

1.1 Introduction
Les séries et les suites sont compléments différents en mathématiques contrairement dans
la vie courante (séries télévisées).

Définition 1.1.1. Une suite est une application de N ou d’un segment final de Z (c’est-à-dire
[a, +∞[∩Z) dans un ensemble.

Notation. (un )

Définition 1.1.2. L’indice n est dit le rang du terme un .

Définition 1.1.3. On définit une suite numérique soit par une formule soit par une reccurence.

Exemple 1.1.1. un = n1 , n ≥ 1 ou un = 1
ln(n)
, n ≥ 2.

Définition 1.1.4. Une suite (un ) converge vers L si pour tout ε > 0, ∃N = N (ε) ∈ N tel que
∀n ≥ N, |un − L| < ε.

1.2 Séries (première partie)


1.2.1 Définitions
Définition 1.2.1. Soit (un ) une suite de nombres réels ou complexes. On pose :

S0 = u0
S1 = u0 + u1
S2 = u0 + u1 + u2
.. ..
. .
Sn = u0 + u1 + u2 + ... + un = nk=0 uk
P

La série de terme général un est la suite formée par les sommes Sn . La somme Sn est dite
partielle d’ordre n de la série.
P
Notation. La série de terme générale un est notée ( un ).

3
4 Chapitre 1. Séries

Définition 1.2.2. On dit qu’une suite converge si la limite des sommes partielles de la série
existe et est finie.
Dans ce cas là, cette limite est dite la somme de lé série et est noté :

X
ui
i=0

Exemple 1.2.1. Si un = n, ∀n ≥ 0, alors :

S0 = 0
S1 = 0 + 1
S2 = 0 + 1 + 2
.. ..
. .
n(n+1)
Sn = 0 + 1 + 2 + .... + n = 2

Définition 1.2.3. On dira qu’une suite diverge si elle ne converge pas.

1.2.2 Séries géométriques


Rappel. un = az n suite géométrique de premier terme a et de raison z.

Définition 1.2.4. La série géométrique (de premier terme a et de raison z est une série de
terme général az n . On aura :

S0 = a
S1 = a + az
S2 = a + az + az 2
.. ..
. .
Sn = a + az + az 2 + ... + az n = a(1 + z + z 2 + ... + z n )

Propriété 1.2.1.
(1 − z)(1 + z + z 2 + ... + z n+1 ) = 1 − z n+1

Si z 6= 1 alors :
1 − z n+1
1 + z + ... + z n =
1−z
Si z = 1 alors :
Sn = (n + 1)a
az n diverge dans ce cas.
P
et donc la série
Si z 6= 1
1 − z n+1
Sn = a
1−z
On distingue deux cas :
a
• si |z| < 1 alors lim Sn = 1−z
• si |z| ≥ 1 alors (Sn ) ne converge pas

Proposition 1.2.2. La série géométrique de premier terme a et de raison z, converge si |z| < 1
a
(dans ce cas lim sn = 1−z ) et diverge si |z| ≥ 1.
Chapitre 1. Séries 5

1.2.3 Séries téléscopiques


Exemple 1.2.2. Considérons :
X 1
Sn =
n(n + 1)
On peut écrire cette suitt comme :
1 1 1
= −
n(n + 1) n n+1
On aura :
1
S1 = 1×2 = 1 − 21 
S2 = 1 − 12 + 12 − 31 = 1 − 1
3
     
S3 = 1 − 12 + 12 − 31 + 13 − 41 = 1 − 14
.. ..
. .     
Sn = 1 − 12 + 12 + 31 + ... + n1 − n+1
1
=1− 1
n+1

La somme de la série vaut 1 donc la série converge.



X 1
=1
n=1 n(n + 1)

Définition 1.2.5. Une suite de type de l’Exemple 1.2.2. est dite télescopique associé à la
suite (un ). Cette série est la série de terme général un = vn − vn+1 .
Elle converge ou diverge selon que la suite (vn ) converge ou diverge car la somme partielle
d’ordre n : nX
Sn = uj = v0 − vn+1
j=0

Si lim
n
vn = L alors :

X
uj = v0 − L
j=0

Exemple 1.2.3.
1
X  
log 1 +
n
alors :
1 n+1
   
log 1 + = log = log(n + 1) − log(n)
n n
On pose vn = log(n), (vn ) diverge :
1
X  
⇒ log 1 + diverge
n

1.2.4 Manipulation sur les séries


Echange de premier terme
Définition 1.2.6. Considérons :
Sn = u0 , u1 , u2
&
u3 , u4 , u5
%
Sn0 = v0 , v1 , vn
6 Chapitre 1. Séries

S5 = u0 + u1 + u2 + u3 + u4 + u5
S50 = v0 + v1 + v2 + u3 + u4 + u5
Les suites Sn et Sn0 sont de même nature. La nature d’une suite ne dépend pas des suites de
termes généraux.

Accélération de la convergence
Définition 1.2.7. Considérons :

u0 , u1 ; u2 , u3 ; ... ; un , ...
| {z } | {z } | {z }

et Ni une suite décroissante d’entiers :


Ni+1 −1
X
vi = uj
j=Ni

P
La série de terme général (vi ) est “obtenue par la série un par regroupement des termes”.

Exemple 1.2.4. Considérons :


X (−1)n+1 1 1 1 1 1
Sn = = 1 − + − + − +...
n | {z 2} |3 {z 4} |5 {z 6}

On a plus généralement :
X (−1)n+1
Sn = un un = ,n≥1
n
On pose :
Ni = 2i + 1 avec i ∈ {0, 1, 2, ...}
v1 = 1 − 21
v2 = 13 − 41 1
n
1
− n+1 1
= n(n+1) avec n = 2j − 1

1 1
X 1
v3 = 5
− 6
j=1 2j(2j − 1)

Theorème 1.2.3. Si une série est obtenue d’une série convergente par regroupement des
P
termes, elle converge et a la même somme de la série un avec la série convegente un .
Si un et vn convergent alors (λun + µvn ) converge ∀λ, µ ∈ C.
P P P

En plus :

X ∞
X ∞
X
(λun + µvn ) = λ un + µ vn
n=0 n=0 n=0
P
Proposition 1.2.4 (Condition nécessaire pour la convergence d’une série). Si la série un
converge alors lim un = 0. Mais la réciproque est fausse. On peut montrer avec cette proposition
que la série diverge en prouvant que lim un 6= 0. On dit alors que la série diverge grossièrement.

Exemple 1.2.5.
X n
diverge (grossièrement)
Xn+1
X
(−1)n diverge
ln n diverge
Chapitre 1. Séries 7

P
Démonstration. Supposons que un converge et soit Sn la somme partielle d’ordre n si lim Sn =
s où s est la somem de la série :
un = Sn − Sn−1
alors :
lim un = lim(Sn − Sn−1 ) = lim Sn − lim Sn−1 = s − s = 0

1.3 Notion de Landau - Différenciabilité


Définition 1.3.1. f (x) et g(x) définie sur [a, +∞[ sur R.
(1) f (x) = O(g(x)) si ∃c > 0, ∃L0 ∈ [a, +∞[ tel que :

|f (x)| ≤ C|g(x)|, ∀x ≥ L0

(2) f (x) = o(g(x)) si :


f (x)
lim =0
x→x0 g(x)
(3) f (x) ∼ g(x) si :
f (x)
lim = L 6= 0
x→x0 g(x)
Exemple 1.3.1. (1) si f (x) = O(1), ∃c, ∃L0

∀x ≥ L0 |f (x)| < C

(2) si f (x) = o(1) :


lim f (x) = 0
x→∞

(3) si f (x) ∼ L :
lim f (x) = L
x→∞

Exemple 1.3.2.
am xm + am−1 xm−1 + ... + a0
f (x) =
an xn + an−1 xn−1 + ... + a0
avec an 6= 0 et am 6= 0
am m−n
f (x) ∼ x
an
Exemple 1.3.3. ln(x) = o(x) quand x → 0

ln x
lim =0
x→0 x
ln(x) = o(xα ), ∀α > 0

Exemple 1.3.4. sin x ∼ x quand x → 0 :


sin x
lim =1
x→0 x
8 Chapitre 1. Séries

1 − cos x = o(x) quand x → 0


1 − cos x
lim =0
x→0 x
1 − cos x 1
lim 2
=
x→0 x 2
1 − cos x ∼ 12 x quand x → 0.
Définition 1.3.2. f (x) = h(x) + o(g(x)) quand x → x0 :
f (x) − h(x)
⇔ lim =0
x→x0 g(x)
Définition 1.3.3. f 0 (x) existe ⇔ ∃l ∈ R :

f (x) = f (x0 ) + l(x − x0 ) + o((x − x0 ))

quand x → x0
f (x)−f (x0 )−l(x−x0 )
limx→x0 x−x0
=0

limx→x0 f (x)−f
x−x0
(x0 )
=l
Exemple 1.3.5.
√ 1
1 − x = 1 − x + o(x), x → 0
2
√ 1
0, 95 ≈ 1 − (0, 05) = 0, 975
2
Définition 1.3.4. Si f est n fois differenciable en x0 alors :

f (x0 ) f 0 (x0 ) f 00 (x0 ) f (n)


f (x) = + (x − x0 ) + (x − x0 )2 + ... + (x − x0 )n + o((x − x0 )n )
0! 1! 2! n!
Exemple 1.3.6.

x3 x5 x7 x2n+1
sin x = x − + − + ... + + o(x2n+2 )
3! 5! 7! (2n + 1)!

(0, 1)3
sin(0, 1) = 0, 1 −
6

1.4 Suites de Cauchy


1.4.1 Espaces métriques
Définition 1.4.1. Soit X un ensemble, d est une distance :

d:X ×X →R

si :
1) d(x, y) ≥ 0 et d(x, y) = 0 ⇒ x = y
2) d(x, y) = d(y, x)
3) d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z)
Chapitre 1. Séries 9

Définition 1.4.2. Un espace métrique est un couple (X, d) où x est un ensemble et d une
distance sur cet ensemble.
Exemple 1.4.1. 1) X ensemble et :

1 si x 6= y
d(x, y) = (distance discrète)
0 si x = y

2) X = R ou une partie de R (Q, N, Z) :

d(x, y) = |x − y| (distance usuelle sur R )

3) X = N∗ :
1
1

d(m, n) = −

n m

4) X = Q, p premier et on note :
a a a0 −m

m
= p si = 0 p
b

p b b
et PGCD(a0 , p) = 1, PGCD(b0 , p) = 1
alors :
a1 a2 a1 a2
 
d , = −
b1 b 2
b1 b2 p
Définition 1.4.3. Soit (X1 , d1 ) et (X2 , d2 ) espaces métriques. On dit que ϕ : X1 → X2 est une
isométrie si ϕ est une application bijective qui préserve les distances, c’est-à-dire :

d2 (ϕ(x1 ), ϕ(x2 )) = d1 (x1 , x2 ), ∀x1 , x2 ∈ X1

Définition 1.4.4. (X, d) espace métrique et (xn )n∈N suite dans X. On dit que :

y = lim xn

si
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n > N, d(xn , y) < ε

1.4.2 Suites de Cauchy


Définition 1.4.5. (X, d) espace métrique. Une suite (xn ) de points de X est dite une suite de
Cauchy si pour tout ε > 0, il existe un rang N ∈ N tel que pour tout couple d’entiers m et n
avec m > N et n > N , on a :
d(xm , xn ) < ε
Theorème 1.4.1. Toute suite convergente est une suite de Cauchy.
Démonstration. Soit (xn ) une suite convergente et y sa limite :

∀ε > 0, ∃N ∈ N, n > N, d(xn , y) ≤ ε

si m > N et n > N :
d(xn , xm ) ≤ d(xn , y) + d(y, xm ) < 2ε
10 Chapitre 1. Séries

Exemple 1.4.2. Reprenons l’Exemple 1.4.1. 3). Soit ε > 0 et N = 2ε , n, m > N = 2ε .


1 1 1 1 ε ε

− < + < + <ε

n m n m 2 2
Définition 1.4.6. Un espace métrique est complet et toute suite de Cauchy dans cet espace
est convergente.

Exemple 1.4.3. (Q, d) avec d distance usuelle, cet espace n’est pas complet.

Définition 1.4.7. (X, d) espace métrique et Y ⊂ X. On dit que X est dense dans X si tout
élément de x de X, ∃(yn ), yn ∈ Y tel que :

x = lim yn

(R, d) est complet et Q est dense dans R.

Theorème 1.4.2. Soit (X, d) un espace métrique. Il existe un espace métrique (X, d) tel que :
1) (X, d) est complet
2) X ⊂ X et ∀x, y ∈ X, d(x, y) = d(x, y).
3) X est dense dans X.

Notation.
X̃ = {(xn ) | (xn ) suite de Cauchy de X}
(xn ) ∼ (yn ) si d(xn , yn ) −−−→ 0
n→∞

X = X̃/ ∼ d((xn ), (yn )) = lim d(xn , yn )

Theorème 1.4.3. Les propriétés suivantes de R sont équivalentes :


1) Existance de la borne supérieure : A ∈ R, A majorée ⇒ sup A existe.
\
2) Principe des intervalles emboîtés : In = [an , bn ], In+1 ⊂ In ⇒ In 6= 0 (si en plus
n≥0
\
bn − an > 0 alors In = {c} et c = lim bn = lim an .
n
3) Propriété de Bolzano-Weirestrass : De toute suite on peut extraire une suite convergente.
4) R avec la distance usuelle est complet.
5) Toute suite monotone et bornée possède une limite.
Démonstration. – an ≤ an+1 et bn+1 ≤ bn et a1 ≤ ... ≤ an ≤ bn ≤ ... ≤ b1 . Soit inf{an } = c
et inf{bn } = d.
an ≤ c et d ≤ bn
[c, d] ⊂ In = [an , bn ]
\
⇒ (c, d) ⊆ In
n≥0

On a :
lim bn − an = 0 0 ≤ d − c ≤ b n − an
n→+∞

Donc par le théorème des gendarmes :

lim d − c = 0
Chapitre 1. Séries 11

– Voir la figure suivante :

Lemme 1.4.4. Une suite de Cauchy est bornée

Lemme 1.4.5. Si (xn ) est une suite de Cauchy et (xni ) est une extraite convergente alors (xn )
est convergente :
∀ε > 0, d(xn , xm ) < ε si n ≥ N et m > N

d(xn+1 , xn ) ≤ ε ∀n > N
et si l = lim(xn ) :
∀ε > 0, ∃N 0 ∈ N, ∀i > N 0 ni ≥ N 0 , d(l, xni ) < ε

d(l, xn ) ≤ d(xm , xn ) + d(xm , l) ≤ 2ε

1.5 Séries (partie 2)


1.5.1 Limites de séries
P
Définition 1.5.1. Soit (un ) une suite et ( un ) la série de terme général un :

S0 = u0
S1 = u0 + u1
S2 = u0 + u1 + u2
..
.
Pn
Sn = i=0 ui

un ) converge (par définition si lim Sn existe) ⇔ la suite (Sn ) est une suite de Cauchy
P
La série (
⇔:
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀m > N
on a si :
|Sn − Sm | < ε|
et si m ≤ n :
n
X
Sn − Sm = ui
i=m+1

un ) converge si et seulement si pour tout ε > 0, ∃N ≤ N


P
Critère de Cauchy : La série (
tel que ∀m > N et ∀p > 0 :

|xm+1 + xm+2 + ... + xm+p | < ε


12 Chapitre 1. Séries

P1
Exemple 1.5.1. Montrons que la série n
diverge :

1 1 1
1+ + + ... + + ...
2 3 n
1 1 1 1
+ + ... + ≥n+
n+1 n+2 2n 2n
1 P1
Si on prend ε < 2
on ne pourra pas trouver N ⇒ Critère de Cauchy n’est pas vérifié ⇒ n
diverge.

1.5.2 Séries à termes possitifs, séries absolument convergente


Définition 1.5.2. (un ) une suite de nombres réels possitifs : un ≥ 0. La somme partielle de la
série de terme général un forment une série croissante :

S0 = u0
S1 = u0 + u1
..
.
Sn = u0 + ... + un−1 + un
Sn = un + Sn−1 ≥ Sn−1

• Soit les sommes partielles sont bornées (∃C ∈ R tel que Sn < C, ∀n ∈ N)

lim Sn = sup Sn
P
donc la série Sn converge.

X
un = sup sn
n=0

• Soit les sommes partielles ne sont pas bornées, dans ce cas la série
P
un diverge et on
pose alors :

X
un = +∞
n=0

Theorème 1.5.1 (Critère de l’intégrale ou critère de MacLaurin). Soit f : [0, +∞[→ R, une
fonction possitive décroissante et telle que lim f (t) = 0. Si la limite :
t→+∞

Z V
lim f (t)dt est finie
V →+∞ 0


X
alors la série f (n) converge. Dans ce cas :
n=0

Z ∞ ∞
X Z ∞
f (t)dt ≤ f (n) ≤ f (0) + f (t)dt
0 n=0 0

R∞ P
Si 0 f (t)dt = +∞ alors la série un diverge.

Exemple 1.5.2. Considérons la série :


X 1
1 + n2
Chapitre 1. Séries 13

1 Z L
1
f (t) = = arctan(t) + c
1 + t2 0 1 + t2
π
lim arctan(L) = +
L→+∞ 2

π X 1 π
≤ 2
≤ +1
2 n=0 n + 1 2

Démonstration. Z n+1 Z n
f (t)dt ≤ Sn ≤ f (0) + f (t)dt
0 0

Exemple 1.5.3 (Exemple fondamental).


X 1
avec s réel
ns
si s ≤ 0, la série diverge grossièrement.
si s ≥ 0, on considère la fonction :
1
f (x) = x≥1
xs
Cette fonction est décroissate et possitive :
s=1
Z
1 −−→ ln x + c
dx x1−s
xs &s6=1 +c
1−s
14 Chapitre 1. Séries

s=1
−−→ ln L, lim ln L = +∞
L→+∞

Z L s
L1−s − 1
1
dx 1−s
1 x &s6=1 s<1 . &s>1
1−s
L −1 L1−s − 1 1
lim = +∞ lim =
L→+∞ 1−s L→+∞ 1−s s−1
P 1
La série ns
converge si et seulement si s > 1.

|un | est la série des modules


P P
Définition 1.5.3. un une série à termes complexes alors
(d’éléments dans R).

|un | converge alors


P P
Theorème 1.5.2. Si un converge aussi.

Démonstration.
P
Rappel (Critère de Cauchy). Une série un converge si et seulement si :

∀ε > 0, ∃N ∈ N | ∀m ≥ N, ∀p > 0

|um+1 + um+2 + ... + um+p | < ε

|um+1 + um+2 + ... + um+p | < |um+1 | + |um+2 | + ... + |um+p |


|un | converge ⇒ ∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀m ≥ N, ∀p ≥ 0
P

|um+1 | + |um+2 | + |um+3 | + ... + |um+p | < ε ⇒ |um+1 + um+2 + ... + um+p | < ε

|un |
P P
Définition 1.5.4. On dit qu’une série un est absolument convergente si la série
converge.
Une série qui converge mais qui n’est pas absolument convergente est dite semi-convergente.
X eınθ
Exemple 1.5.4. La série converge absolument ∀θ ∈ R.
1 + n2
Chapitre 1. Séries 15

Exemple 1.5.5.
X 1
s∈C
ns
1
ns
= n−s = e(−s ln n) = e(−(α+ıβ) ln n)
= e(−α ln n) e(−ıβ ln n)
= n−α e−(ıβ ln s)
Or :
1


s = |n−α | |e(−ıβ ln n) | = n−α
n | {z }
1
1 1


s = absolument convergente si Re s > 1
n n(Res)

X 1
ζ(s) = s
n=1 n

P P
Theorème 1.5.3 (Comparaison des séries à termes possitifs). Soient un et vn deux séries
à termes possitifs. Si à partir d’un certain rang, on a :

un < Cvn avec C constante > 0

un = O(vn ) (Notation de Landau)


Alors :
P P
(i) la convergence de la série vn implique la convergence de la série un .
P P
(ii) la divergence de la série un implique la divergence de la série vn .
Démonstration. Supposons un < Cvn , ∀n ≥ 0.

u0 + u1 + ... + un ≤ C(v0 + v1 + ...vn )

Corollaire. Si un ∼ vn alors la série


P P
un et vn ont la même limite.
un
lim = L 6= 0
n→+∞ vn
16 Chapitre 1. Séries

Exemple 1.5.6. Soit la série :


n3 + 3n + 1
X
n5 + 3n2 + 2n − 1
Elle converge car elle se comporte comme n12
P

Exemple 1.5.7.
1
X  
ln 1 +
n
P1 P1  
P 1
est comparable à n
car ln(1 + n) = n + o(n). Or n
diverge alors ln 1 + n
diverge.

Rappel. Une série géométrique de raison z ∈ C est convergent si et seulement |r| < 1 et
divergente si |r| ≥ 1.
• Soit
P
Theorème 1.5.4 (Critère de la racine). un une série. Si à partir d’un certain
rang on a :
1
|un | n < r < 1 (r : raison de la suite géométrique)
P
Alors la série un est absolument convergente.
• S’il existe une sous suite (uni ) tel que à partir d’un certain rang, on a :
1
|un | n > r > 1

|un | diverge grossièrement.


P
alors
Démonstration. • ∃N0 ∈ N, ∀n ≥ N, on a :
1
|un | n ≤ r < 1

⇒ ∀n ≥ N0 , |un | ≤ rn , r < 1. Puisque la série


P n
(r ≥ 1) converge, la série |un |
P
r
P
converge ou bien un absolument convergente.
• Si il existe une suite (uni ) tel que :
1
|uni | n ≥ 1 > r, ∀i > i0

|uni | ≥ rn lim rn = +∞
En particulier : X X
lim uni 6= 0 ⇒ |un | et un diverge.
n→+∞

Theorème 1.5.5 (Critère de la racine (version simplifiée)). Si la limite :


1
lim |un | n = ρ existe
n→+∞

alors :
P
1) ρ < 1 : un converge absolument.
P
2) ρ > 1 : un diverge grossièrement.
1
Démonstration. 1) lim |un | n = ρ < 1 :
1
0 < ε < 1 − ρ, ∃N0 , ∀n ≥ N0 , ρ − ε < |un | n < ρ + ε < 1

⇒ |un | converge.
P
Chapitre 1. Séries 17

1
2) lim |un | n = ρ > 1 :
1
0 < ε < ρ − 1, ∃N0 , ∀n ≥ N0 , 1 < ρ − ε < |un | n < ρ + ε


P
un diverge grossièrement.

(ln n)−n
P
Exemple 1.5.8.

1
(| ln n|−n )n = (ln n)−1 = −−−→ 0 < 1
ln n n→∞
P  n n2
Exemple 1.5.9. n+1

n  1 n
n n
 
n
= (∗)
n+1 n+1

On compose avec la fonction ln :


n
n 1 n
  
ln = n ln 1 − '− ∼ −1
n+1 n+1 n+1

Donc :
(∗) −−−→ e−1 < 1
n→∞

Exemple 1.5.10. Soit :   n


 2 n pair
un =  3 n
 1 n impair
2

1
2 si n pair
3
|un | =
n
1 si n impair
2
1
lim |un | n n’existe pas car ∀n, on a :

1 2
|un | n = <1
3

|un | converge.
P
Donc :

Theorème 1.5.6 (Critère de d’Alembert ou du rapport). Si (un )n∈N est une suite à terme
strictement possitifs et la limite :

|un+1 |
lim = ρ existe
|un

alors :
1) ρ < 1 ⇒ |un | converge.
P

2) ρ > 1 ⇒ |un | diverge grossièrement.


P
18 Chapitre 1. Séries

Démonstration. si :
|un+1 |
=ρ<1lim
un
On fixe 0 < ε < 1 − ρ, ∃N0 , ∀n > N0 , on a :
|un+1 |
<ρ−ε=r <1
|un |
u
uN0 +m = uNN+m−1
0 +m
uN0 +m−1
0
uN0 +m uN0 +m−1
= uN +m−1 uN +m−2 uN0 +m−2
0 0
= ...
u 0 +m uN0 +m−1 u
= uNN+m−1 uN0 +m−2
... uNN0 +1 uN0
0 0
≤ rrr...ruN0 = rm uN0
Alors :
1 m 1
(uN0 +m ) N0 +m = r N0 +m uN0
N0 + m
∀n ≥ N0 :
1 m−N0 1 1
|un | n ≤ r m uNm0 = r (r−N0 uN0 ) n
| {z }
→1

Puisque :
1
lim (r−N0 uNn 0 = 1
n→∞

r 0
<1
on a qu’il existe : tel que :
N 0 ∈ N
0

1
|un | n < r0 < 1, ∀n > N00

P n!
Exemple 1.5.11. nn

un+1 (n + 1)! n! nn
= × = (n − 1)
un (n + 1)n+1 nn (n + 1)n+1
1
nn n
 
n
= −−−→ e−1 < 1
nn+1 n+1 n→∞

Theorème 1.5.7. Soit un une série absolument convergente et π : N → N une permutation


P
P
de N. Soit vn = uπ(n) . La série vn de terme général (vn ) converge absolument et :

X ∞
X
un = vn
n=0 n=0

On dit que cette série est commutativement convergente.

Démonstration. Supposons un absolument convergente vers l et soit π une bijection de N →


P

N. Soit ε > 0, il existe N tel que :


n

X
n≥N ⇒
uk − l ≤ε



k=0
Chapitre 1. Séries 19

et pour p ≥ N et q ∈ N :
p+q
X
|uk | ≤ ε (d’après le critère de Cauchy)
k=p

Soit N 0 = max π −1 ([0, N ]). Pour n > N 0 , on a donc : π(n) ≥ N 0 .


Pour p ≥ max(N, N 0 ) + 1 et q entier quelconque, on aura donc :
p+q
X
|uπ(k) | ≤ ε
k=p

P
Par conséquent, la série uπ(k) est absolument convergente.
D’autre part, on aura :
p p p
p
X X X X
uπ(k) − l ≤ uπ(k) − uk + uk − l (∗)



k=0 k=0 k=0 k=0

Comme π −1 ([0, N ]) ⊂ [0, p], on a : [0, N ] ⊂ π([0, p]) et donc :


p
p
X
X X
uπ(k) − uk = uk



k=0 k=0 k∈F

où F est une partie finie de N dont les éléments sont supérieurs à N , d’où :
p p

X X
uπ(k) − uk ≤ε



k=0 k=0

et finalement :
(∗) ≤ 2ε pour p ≥ max(N, N 0 ) + 1
P
Donc : uπ(k) converge vers l.
Démontrer que :

X ∞
X
un = vn
n=0 n=0

est trivial car p ∈ (un ) ⇒ p ∈ (vn ).

1.5.3 Produit de séries


Problème. Est-ce qu’on peut avoir :
∞ ∞ ∞
! !
X X X
um vn = (...)
m=0 n=0 n=0

(u0 + u1 + ...)(v0 + v1 + ...) = u0 v0 + (u0 v1 + u1 v0 ) + (u0 v2 + u1 v1 + u2 v0 ) + ...


P P
Définition 1.5.5. Le produit à la Cauchy (de Cauchy) de deux séries un et vn est la série
de terme général :
X X ∞
X
un × vn = uk vj
k=1,j=n−k
20 Chapitre 1. Séries

P P
Theorème 1.5.8. Si un et vn sont absolument convergentes de somme S et T respecti-
P P P
vement, la série wn , produit de Cauchy des séries un et wm , converge absolument et sa
somme est égale à ST .

Démonstration. – On suppose tout d’abord les séries à termes postifis. En notant Un , Vn et


Wn les sommes partielles des séries de termes généraux un , vn , wn , on constate facilement
que :
wn ≤ un vn ≤ wn
(on peut voir ça facilement en cochant sur le plan quadrillé les coordonoées (a, b) telles que
ua vb intervienne dans les différentes zones ci-dessis, on obtient un carré et deux triangles
imbriquées les uns dans les autres)

– Le cas général est plus complexe. On reprend les mêms notations que précédément et on
ajoute les notations |U |n , |V |n et |W |n . La convergence absolue du produit de convolution
découle trivialement du cas positifs. La convergence de wn vers lim un lim vn vient du fait
que :
|un vn − wn | ≤ |U |n |V |n − |W |n

Exemple 1.5.12.

X (−1)n+1
= ln 2
n=1 n
Or :
(−1)n+1 1 X1
= ⇒ diverge


n n n
P
Définition 1.5.6. Une série un est alternée si pour tout n, les termes un et un−1 sont de
signe opposés (un un−1 ≤ 0). Quitte à changer de signe à tous les termes de la série alternée, on
peut supposer que un = (−1)n |un |.
P
Theorème 1.5.9 (Régle de Leibniz). Si un est une série alternée et :
1) |un | est une suite décroissante
2) lim un = 0
Chapitre 1. Séries 21


X n
X
|un | converge. Si S =
P
alors un et Sn = ui alors :
n=0 i=0

0 ≤ |S − Sn | ≤ |un+1 |
On a : 
S
n ≤ S ≤ Sn+1 si un+1 ≥ 0
Sn+1 ≤ S ≤ Sn si un+1 ≤ 0
Démonstration. S2n forment une suite décroissante. S2n+1 forment une série croissante. Les
intervalles [S2n+1 , S2n ] sont emboîtés et de longueur égale à |u2n+1 | −−−−→ 0.
n→+∞

\
lim S2n+1 = lim S2n = c {c} = [S2n+1 , S2n ]
n=0

Exemple 1.5.13. Série harmonique alternée :



 → alternée
X (−1)n 

(−1)n

→ n = n1
n  n
 → lim (−1) =0

n

Exemple 1.5.14.
1 1 1 1 π
1− + − + ... =
3 5 7 9 4
Exemple 1.5.15.

X (−1)n+1
= ln 2
n=1 n
2N
X (−1)n+1 1 1 1
= 1 − + − ... (∗)
n=1 n 2 3 4
−1 1 1 1
= −2( + + ... +
2N 2 4 2N
2 N 2N
X 1 X1 X 1 1 1 1
(∗) = N − = = + + ... +
n=1 n n=1 n n=N +1 n N +1 N +2 2N
Z 2N
1 Z 2N
1
dx ≤ Tn ≤ dx
N +1 x N x
2N + 1
ln ≤ Tn ≤ ln 2
N +1
Tn −−−−→ ln 2
n→+∞
22 Chapitre 1. Séries

Proposition 1.5.10 (Critère de Dirichlet). Soit b = (bn )n∈N une suite alors :

∂b = (bn+1 − bn ) ⇒ (∂b)n = bn+1 − bn

Alors :
Pn
n=0 an (∂b)n = a0 (b1 − b0 ) + a1 (b2 − b1 ) + a2 (b3 − b2 ) + ... + aN (bN −1 − BN
= −a0 b0 + b1 (a0 − a1 ) + b2 (a1 − a2 ) + ... + bN (aN −1 − aN ) + aN bN +1
N
X
= −a0 b0 + aN bN +1 − bi (ai − ai−1 )
i=1

Donc :
n
X N
X
An (Bn+1 − Bn ) = BN +1 AN − B0 A0 + Bi (Ai−1 − Ai )
n=0 n=1

Soit (an ) une suite possitive décroissante vers 0. Soit (bn ) une suite telle que la suite des sommes
n
X P
Tn = bi est bornée. Alors an bn converge.
i=0
P cos αn
Exemple 1.5.16. n
. On a :
cos αn = Reeiαn
N N
eiαn
X X
cos αn = Re
n=0 n=0

Si eiα = 1 alors :
N
X
=N −1
n=0

et si eiα 6= 1 :
1 − ei(N +1)α
!
1
Re ≤
1 − eiα 1 − eiα
1
Si on pose bn = cos αn et an = n
alors le critère de Dirichlet nous dit que la série converge :
n
X
Bn = −1bi Bn−1 − Bn = bn
i=1

An = an
Chapitre 1. Séries 23

On a alors :
N
X N
X
An (Bn+1 − Bn ) = BN +1 AN − B0 A0 + Bi (Ai−1 − Ai )
| {z }
n=0 n=1
| {z }
−−−−→0 constante | {z }
n→+∞
(∗)

Or :
|Bi (Ai−i Ai )| ≤ |Bi |(Ai+1 − Ai )
Donc (∗) convergente.

Exemple 1.5.17.

X einθ
2
n=0 n sin θ + n + 7

si sin θ 6= 0 alors :
einθ 1

2


n2

n sin θ + n + 7

et la série converge absoluement.


Si θ = kπ avec k ∈ Z, on a deux cas :
• Soit k pair alors :
X eikπn X 1
→ diverge
n+7 n+7
• Soit k impair alors :
X eikπn X (−1)n
→ semi convergente
n+7 n+7
Chapitre 2

Intégrales généralisés

2.1 Rappel sur l’intégrale de Riemann

Rappel. f : [a, b] → R
x0 = a < x1 < x2 < ... < xn−1 < xn = b
n
f (y) = S − (f, {x0 , x1 , ..., xn })
X
(xi − xi−1 ) inf
y∈[xi−1 ,xi ]
i=1
n
f (y) = S + (f, {x0 , x1 , ..., xn })
X
≤ (xi − xi−1 ) sup
i=1 y∈[xi−1 ,xi ]

Définition 2.1.1. On dit que f est Riemann-intégrable si ∀ε > 0, il existe une subdivision
{x0 , x1 , ..., xn } avec x0 < ... < xn de l’intervalle [a, b] tel que :

S − (f, {x0 , ..., xn }) − S + (f, {x0 , ..., xn }) < ε

Dans ce cas il existe un S tel que :

S − (f, {x0 , ..., xn }) < S < S + (f, {x0 , ..., xn })

pour toute sudivision de {x0 , ..., xn } de [a, b]. S est appelée l’intégrale de Riemann.

2.2 Intégrales généralisés


Exemple 2.2.1. Si on considère : Z 1
1
√ dx, δ > 0
δ x

24
Chapitre 2. Intégrales généralisés 25


 1 √
alors 2 x = 2 + 2 δ −−→ 2. Cette fonction est intégrable généralement (intégrale générali-
δ δ→0
sée).

Exemple 2.2.2.
Z L  L
−x −x
e dx = e = 1 − eL −−−−→ 1
0 0 L→+∞

Définition 2.2.1. Soit f une fonction définie sur un intervalle ]a, b[ (a, b ∈ R ∪ {+∞, −∞}).
1. f n’est pas Riemann-intégrable sur [a, b]
2. f est Riemann-intégrable sur tout sous intervalle compact [c, d] ⊂]a, b[
3. La limite : Z d
lim f (t)dt = I
c&a,d%b c

converge. Dans ce cas, on dira que l’intégrale généralisée de f sur ]a, b[ converge et vaut
I.

Rappel.

Quelques formules d’intégration à connaître


26 Chapitre 2. Intégrales généralisés

Z
xn+1
xn dx = +c
n+1
1Z
dx = ln x + c
x
Z
1
eαx dx = eαx + c
α
Z
1
dx = arctan(x) + c
1 + x2
dx 1 x
Z  
2 2
= arctan +c
x +a a a
Z
dx
√ = arcsin(x) + c
1 − x2
Z
dx √
√ = arg sinh(x) + c = ln(x + 1 + x2 + c
1 + x2
Z
dx √
√ = arg cosh(x) + c = ln(x + x2 − 1) + c
x2 − 1
Z
sin x = − cos x + c
Z
cos x = sin x + c
Z
dx
= tan x + c
cos2 x
Z
tan(x) = − ln | cos x| + c
Z
sinh(x)dx = cosh(x) + c
Z
cosh(x)dx = sinh(x) + c
Z ∞
1
Exemple 2.2.3. • dx converge si et seulement si α > 1 alors :
1 xα

Z ∞ x−α+1 si α 6= 1
dx =
1 ln x si α = 1

Z 1
1
• dx converge si et seulement si α < 1.
0 xα
• 
Z
dx ln(x)−α+1 si α 6= 1
=
x(ln x)α ln(ln x) si α = 1
Z ∞
dx
• converge si et seulement si α > 1. lim (ln x)−α+1
2 x(ln x)α T →+∞
∗ α>1→0
∗ α=1→∞
∗ α<1→∞
lim ln(ln x) = +∞
T →+∞
Chapitre 2. Intégrales généralisés 27


1 1 1
1 1
Z Z     
2 2 2
ln xdx = lim ln xdx = x(ln x − 1) = lim(−δ(ln δ − 1) + ln −1 )
0 δ→0 δ δ δ→0 2 2
Or lim t ln t = 0. Donc :
t→0
1
Z
2 1
ln xdx = − (ln(2) + 1)
δ 2
• Z b Z d
dt dt
q = lim q
a (t − a)(b − t) c→a,d→b c (t − a)(b − t)
a+b b−a
On pose t = 2
+ 2
u → −1 ⇒ t → a
u→1⇒t→b
b−a
Z 1
2
du
r  
−1 b−a b−a b−a b−a
2
+ 2
u 2
− 2
u
Z 1 t=d
du

lim √ = lim arcsin t =π
c→1,d→−1 −1 1 − u2 c→1,d→−1 t=c
Z b
Définition 2.2.2. L’intégrale généralisée f (t)dt est absolument convergente si l’intégrale
Z b a

généralisée |f (t)|dt converge.


a
Z b
Theorème 2.2.1. Si l’intégrale généralisée f (t)dt est absolument convergente alors elle est
a
convergente.
Theorème 2.2.2 (Critère de Cauchy pour les intégrales généralisées). L’intégrale généralisée
Z b Z b
f (t)dt = lim f (t)dt converge si et seulement si ∀ε > 0, ∃D ∈ [a, b] tel que ∀d1 , d2 > D
a d→b a
avec d1 < d2 , on a : Z
d2

f (t)dt < ε
d1
28 Chapitre 2. Intégrales généralisés

Lemme 2.2.3. Soit U ∈ Rn ouvert, y0 ∈ U et F : U → C alors lim F (x) = L ⇔ pour toute


x→y0
suite (xn ) de points de U convergerait vers y0 , on a : lim F (xn ) = L
Z
b Z b
f (t)dt ≤ |f (t)|dt Inégalité de Minkosky


a a

est aussi valable pour les intégrales généralisées.

Theorème 2.2.4 (Critère de convergence pour les fonctions possitifs). • Comparaison des
+
intégrales : si f et g sont deux fonctions définies sur [a, b] → R et f ≤ g (c’est-à-dire
f (x) ≤ g(x), ∀x ∈]a, b[) alors si :
Z b Z b
g(t)dt converge ⇒ f (t)dt converge
a a

Z b Z b
f (t)dt diverge ⇒ g(t)dt diverge
a a
Z n+1 Z ∞
• Comparaison avec les séries : si on considère un = f (t)dt alors f (t)dt converge
n 1

P
un converge (à condition que f > 0) ;

f (t)
Corollaire. Dans les mêmes hypothèses que le Théorème 2.2.4., supposons que lim =
t→a g(t)
f (t)
L1 converge et limt→b g(t)
= L2 converge. Alors les intégrales :

Z b Z b
f (t)dt et g(t)dt
a a

ont la même limite.

P (x)
Application 2.2.1. f fraction rationnelle, f (x) = Q(x)
, P, Q polynôme. Supposons que Q ne
Z b
s’annule pas sur un intervalle [a, +∞[ alors f converge ⇔ deg Q ≥ deg P + 2.
a
Si Q possède un zéro en x0 ∈ R alors on a : (x − x0 )l R(x) avec R(x0 ) 6= 0. Alors :
Z x0 +δ
P (x) Z x0 +δ
1 P (x)
dx = l
dx
x0 Q(x) x0 (x − x0 ) Q(x)

Z δ
1 P (t + x0 ) Z δ 1
∼ ' diverge
0 tl Q(t + x0 ) 0 tl

Z π
2
Exemple 2.2.4. tan xdx diverge or :
− π2

π
Z d Z
2
−δ
lim tan xdx 6= lim tan xdx = 0
d→ 2 ,c→− π2
π
c δ→0 − π +δ
2
Chapitre 2. Intégrales généralisés 29

Theorème 2.2.5 (Intégration par parties).


Z d  t=d Z d
0
f (t)g (t)dt = f (t)dt − f 0 (t)g(t)dt
c t=c c

Si :  t=d Z b
lim f (t)g(t) = L1 et lim f 0 (t)g(t)dt = L2
c→a,d→b t=c a

convergent alors : Z b
f (t)g 0 (t)dt converge vers L1 − L2
a

Exemple 2.2.5. Z ∞
In = tn e−t dt
0

Or : e−t = e−u1 e−u2 alors :


tn e−t = (tn e−u1 )e−u2
lim tn e−u1 = 0
t→+∞
t
∃T0 tel que tn e−t  e− 2 , ∀t ≥ T0 .
Z ∞ Z ∞
n+1 −t
In+1 = t e dt = tn+1 d(−e−t )
0 0

tn+1 d(−e−t ) = d(−tn+1 e−t ) + et d(tn+1 )


Z L  L Z L
−t
t n+1
d(e ) = −t n+1 −t
e + e−t (n + 1)tn dt
0   t=0 0 
  
  
y y y
In+1 = 0 + (n + 1)In
On a aussi : Z ∞
I0 = e−t = 1
0
Z b Z b
Définition 2.2.3. On dit que f est semi-convergente si et seulement si f converge et
Z b a a

|f | converge.
a
30 Chapitre 2. Intégrales généralisés

Theorème 2.2.6 (Critère d’Abel pour les intégrales généralisées). 1) f : [a, +∞[→ R
a) f est positive
b) f est décroissante
c) lim f (t) = 0
t→+∞
2) g : [a, +∞[→ R ayant une primitive bornée sur [a, +∞[.
Alors, si on a 1) et 2) : Z ∞
f (t)g(t) converge
a
Z ∞
sin x
Exemple 2.2.6. Montrons que est semi convergente. On peut utiliser le critère d’Abel
0 x
1
si on pose f := x
et g(x) = sin x. Or regardons :
Z (k+1)π
| sin x| 1 Z (k+1)π
2
dx ≥ − | sin x|dx =
kπ x (k + 1)π kπ (k + 1)π
Or : n
Z kπ
| sin x| X 2 2
dx ≥ = ln k
0 x k=1 kπ π

Remarque. La condition suffisante qu’on a vu au Chapitre 1 pour la convergence d’une série


n’est pas applicable pour les intégrales.
Z ∞
Exemple 2.2.7. (A) sin t2 dt converge mais sin t2 ne tend pas vers 0.
0 √
On fait le changement de variables t2 = u, t = u ⇒ dt = 2√1 u du
Z ∞ Z ∞
2 sin u
sin t dt → √
0 0 2 u
ne converge pas par le critère d’Abel.
Z ∞
(B) t sin t3 dt converge mais t sin t3 ne tend pas vers 0.
0
√ 1 2
t = u, t = 3 u = u 3 ⇒ dt = 13 u 3
3

Z ∞ Z ∞
1 1 2 1 Z ∞ −1
t sin t3 dt = u 3 sin u. u 3 du = u 3 sin u
0 0 3 3 0
converge.
Chapitre 2. Intégrales généralisés 31
Chapitre 3

Intégrales multiples

3.1 Esquisse de construction de l’intégrale de Riemann


• Volume d’un parrallépipède : a × b × c
• Volume d’un cylindre rectangle : πr2 h
• Volume d’un cône rectangle : 13 πr2 h
• Volume de sphère : 34 πr3 (Archimède)

Mais comment on peut arriver à de tels formules ?

Principe de Cavaleri (méthode des indivisibles) S1 et S2 deux solides dans l’espace.


Supposons que chaque plan d’hauteur donnée coupe les solides S1 et S2 en deux régions plans
de même aire. Alors le volume de S1 est égal au volume de S2 .

Exemple 3.1.1. Voir la figure suivante :

Z b
L’intégrale f (x)dxest interprété quand f > 0 comme l’une de l’hypographe de la fonction
a
f sur l’intervalle [a, b].

32
Chapitre 3. Intégrales multiples 33

Définition 3.1.1. Hypographe de f sur [a, b] : f (x, y) ∈ R2 , a ≤ x ≤ b, 0 ≤ y ≤ f (x).

Définition 3.1.2. Soit f une fonction définie sur [a, b] et ∆ = {I1 , I2 , ..., In } une subdivision
de l’intervalle [a, b]. Ii = [xi , xi+1 ].
a = x0 ≤ x1 ≤ x2 ≤ ... ≤ xn−1 ≤ xn = b
La somme de Darboux inférieure de f relative à la subdivision ∆ est le nombre :
n
|Ii | inf f (Ii ) = S − (f, ∆)
X

i=1

avec |Ii | la longueur de l’intervalle I.


La somme de Darboux supérieure de f relative à la subdivision ∆ est le nombre :
n
+
X
S (f, ∆) = |Ii | sup f (Ii )
i=1

Définition 3.1.3. Une fonction f définie [a, b] ∈ R est Riemann-intégrable si ∀ε > 0, il existe
une subdivision ∆ de l’intervalle [a, b] tel que :
0 ≤ S + (f, ∆) − S − (f, ∆) ≤ ε
Proposition 3.1.1. Si f est Riemann-intégrale sur l’intervalle [a, b] alors il existe un seul
Z b
nombre qu’on note f tel que pour toute subdivision ∆ de [a, b] on ait :
a
Z b
S − (f, ∆) ≤ f ≤ S + (f, ∆)
a

Ce nombre est dit l’intégrale de Riemann de f sur [a, b].


34 Chapitre 3. Intégrales multiples

A l’aide de l’intégrale de Riemann on peut calculer l’aire de certaines régions planes.



Exemple 3.1.2. Calcul de l’aire entre la courbe f (x) = x2 et g(x) = x.

D = {(x, y) | 0 ≤ x ≤ 1, x2 ≤ y ≤ x}
Z 1
A(D) = (g − f )(x)dx
0

La quantité g(x) − f (x) est la longueur du segment D ∩ lx où lx est la droite d’abscisses.

Exemple 3.1.3 (Aire d’une ellipse). Equation d’une ellipse :

x2 y 2
+ 2 =1
a2 b
Aire : s
Z a
x2
2b 1 − dx
−a a2

3.2 Calcul de volumes (Intégrales doubles)


Z b
Vol(S) = A(X)dx
a

où l’intégrale sur un intervalle [a, b] tel que S est contenue dans [a, b] × R × R.
Chapitre 3. Intégrales multiples 35

Exemple 3.2.1 (Solide de révolution). f : x ∈ [a, b] → f (x).

S = {(x, y, z) | a ≤ x ≤ b, y 2 + z 2 ≤ f (x)}

Soit Πx le plan d’abcisse égale à x. Π ∩ S est le disque des Πx .

Πx ∩ S = {(x, y, z) | y 2 + z 2 ≤ f 2 (x)}

A(Πx ∩ S) = Π(f (x))2

Exemple 3.2.2 (Volume d’un hypographe).

f : [a, b] × [c, d] → R+

S = {(x, y, z) ∈ R3 | a ≤ x ≤ b, c ≤ y ≤ d, 0 ≤ z ≤ f (x, y)}


(x, y, f (x, y)) point de graphe de f . On fixe la valeur de la variable x. L’intersection de S avec
le plan Rd’abcisse x0 est l’hypographe de la fonction fx0 : y ∈ [c, d] → f (x0 , y) dont l’aire est
égale à cd f (x0 , y)dy. Le volume de S est définie par :
Z b Z b Z d !
A(Πx ∩ S)dx = f (x, y)dy dx
a a c
36 Chapitre 3. Intégrales multiples

Exemple 3.2.3. Soit :

D = {(x, y) | a ≤ x ≤ b, h1 (x) ≤ y ≤ h2 (x)}

où h1 et h2 deux fonctions (a, b) → R avec h1 ≤ h2 . On définit une fonction f : D → R+ . Soit


S l’hypographe de f :

S = {(x, y, z) ∈ R3 | a ≤ x ≤ b, h1 (x) ≤ y ≤ h2 (x), 0 ≤ z ≤ f (x, y)}

Πx le plan d’abcisse x0

S ∩ Πx0 = {(x, y, z) | x = x0 , h1 (x0 ) ≤ y ≤ h2 (x0 ), 0 ≤ z ≤ f (x, y)}

A(S ∩ Πx0 ) : l’aire de l’hypographe de la fonction fx0 : y ∈ [h1 (x0 ), h2 (x0 )] → f (x0 )
Z h2 (x0 )
A(S ∩ Πx0 ) = f (x0 , y)dy
h1 (x0

Z b Z b Z h2 (x0 )
V (S) = A(S ∩ P ix0 )dx = f (x0 , y)dydx
a a h1 (x0 )

Remarque. √
D = {(x, y) ∈ R2 | 0 ≤ x ≤ 1, x2 ≤ y ≤ x}
Chapitre 3. Intégrales multiples 37

f : (x, y) ∈ D → x
L’hypographe de f est :

S = {(x, y, z) | 0 ≤ x ≤ 1, x2 ≤ y ≤ x, 0 ≤ z ≤ x}
Z 1 Z √x ! Z 1 √x Z 0
3
V (S) = dy dx = xy dx = (x 2 − x3 )dx
0 x2 0 x2 1
1
2 5 1 4 2 1 3

= x2 − x = − =
5 4 0 5 4 20

3.3 Intégrales en coordonnées curvilignes


On va étudier les intégrales en passant par les coordonnées polaires dans R3 , les coordonnées
cylindriques dans R3 , coordonnées sphériques dans R3 .
Exemple 3.3.1.
1
 
A = (x, y) ∈ R | x ≥ , x2 + y 2 = 1
2
2
ZZ q Z 1 Z √1−x2 q !
x2 + y 2 dxdy = √ x2 + y 2 dy dx (∗)
A x= 12 y=− 1−x2


= r cos ϕ x √ 2
Définition 3.3.1 (Coordonnées polaires).  ,r= x + y 2 , 0 ≤ ϕ < π[2π].
y = r sin ϕ
38 Chapitre 3. Intégrales multiples

∆ = {(r, ϕ) | r1 ≤ r ≤ r2 , ϕ1 ≤ ϕ ≤ ϕ2 }
r2 −r2 ϕ2 − ϕ1
A(∆) = 2 2 1 (ϕ1 − ϕ2 ) = π(r22 − r12 ) ×
| 2π
| {z }
aire de la couronne
{z }
Portion de la couronne d’angle (ϕ1 −ϕ2 )
(r22 −r12 )(ϕ2 −ϕ1 )
= 2
= (r2 − r1 ) r2 +r
2
1
(ϕ1 − ϕ2 )
1
= ∆r∆ϕ × 2 (r1 + r2 )
avec ∆r = (r2 − r1 ) et ∆ϕ = (ϕ2 − ϕ1 ). Finalement :
A(∆) = ∆r∆ϕr1 + o(∆r∆ϕ)
On a ces deux inégalités :
1
x≥ x2 + y 2 = 1
2
Cela se traduit en coordonnées polaires :
1
r cos ϕ ≥ (r2 ≤ 1 ⇔ r ≤ 1)
2
1
 
∗ +
A = (r, ϕ) ∈ R × R | r ≤ 1, r cos ϕ ≥
2

( )
∗ π + ϕ 1
A = (r, ϕ) ∈ R × R, − ≤ ϕ ≤ et ≤r≤1
3 3 2 cos ϕ
(∗) devient :
π
ZZ Z Z 1 !
2 3 2
(∗) = r dϕdr = r dr dϕ
A∗ ϕ=− π3 1
r= 2 cos ϕ
Chapitre 3. Intégrales multiples 39

π π
1 !
1 3 1 1
Z  Z
3 3
= r = − dϕ
ϕ=− π3 3 1
2 cos ϕ
ϕ=− π3 3 2ϕ cos3 ϕ
On résoud cette intégrale grâce à la formule :
ϕ
1 − tan2 2
cos ϕ = ϕ
1 + tan2 2

Exemple 3.3.2 (Barycentre).


RR RR !
∆ xdxdy ∆ ydxdy
CG(∆) = RR , RR
∆ dxdy ∆ dxdy

C ∗ = {(r, ϕ) | r1 ≤ r ≤ r2 , −ϕ0 ≤ ϕ ≤ ϕ0 }

Z ϕ0  Z r2
1
ZZ ZZ 
xdxdy = (r cos ϕ)rdrdϕ = cos ϕdϕ r dr = 2 sin ϕ0 × (r23 − r13 )
2
C C∗ ϕ=−ϕ0 r1 3
ZZ
rdrdϕ = −ϕ0 (r2 ”2 − r12 )
C∗
!
2 sin ϕ0 r22 + r1 r2 + r12
CG(∆) = × ,0
3 ϕ0 r1 + r2

Exemple 3.3.3 (Coordonnées cylindriques).

(x, y, z) 7→ (r, ϕ, z)

x

 = r cos ϕ

y = r sin ϕ


z=z

dxdydz 7→ rdrdϕdz
40 Chapitre 3. Intégrales multiples

Exemple 3.3.4.
(x, y, z) 7→ (r, ϕ, θ)

r cos θ cos ϕ


y = r sin θ cos ϕ


z = r sin θ
dxdydz 7→ r2 cos ϕdrdϕdθ
On appelle ϕ la latitude et θ la longitude.

Exemple 3.3.5. Centre de gravité :


1
A = {(x, y, z) ∈ R3 | x2 + y 2 + z 2 = 1 , x ≥ }
2
ZZZ ZZZ ZZZ
2
xdxdydz = (r cos ϕ cos θ)r cos ϕdrdϕdθ = r3 cos ϕ cos θdrdϕdθ
A A∗ A∗
1
A∗ = {(r, ϕ, θ) | r ≥ 1, r cos ϕ cos θ ≥ }
2

( )

1
A = (r, ϕ, θ) ≤r≤1

2 cos ϕ cos θ

On voit que ϕ (comme l’Exemple 3.3.1. varie entre − π3 et π3 . Si on a :


1 1
≤ 1 ⇔ cos θ ≥
2 cos ϕ cos θ 2 cos ϕ
Donc A∗ devient :
)
∗ π π 1
A = {(r, ϕ, θ) | − ≤ ϕ , −θ0 ≤ θ ≤ θ0 , ≤r≤1
3 3 2 cos θ cos ϕ
1
avec θ0 = arccos 2 cos ϕ
et l’intégrale à calculer est :
π Z arccos 1
Z Z 1 ! !
3 2 cos ϕ
cos2 ϕ cos θ r3 dr dθ dϕ
ϕ=− π3 θ=− arccos 1
2 cos ϕ
1
2 cos ϕ
Chapitre 3. Intégrales multiples 41

Définition 3.3.2. Des coordonnées curvilignes sont determinées en dimension trois par trois
familles de surfaces à un paramétres. Les coordonnées sphériques et cylindriques sont des co-
ordonnées curvilignes.

Exemple 3.3.6.
A = {(x, y) ∈ (R+ )2 | a ≤ xy ≤ b, cy ≤ x ≤ dy}
avec a, b > 0, a < b, c, d > 0, c < d.

On pose : 
u = xy
v = xy

(x, y) ∈ (R+ )2 −

ϕ
(u, v) ∈ (R+ )2 bijective ?
   q
u
u = xy = uv
y 2 y = v
⇔ ⇔ √
v = x x = vy x = uv
y

−1 + 2

√ r 
u
ψ=ϕ (u, v) ∈ (R ) 7→ x = uv, y = ∈ (R+ )2
v
42 Chapitre 3. Intégrales multiples

avec !
∂ψ ∂x ∂y
X= ∆u = , ∆u
∂x ∂u ∂u
!
∂ψ ∂x ∂y
Y = ∆v = , ∆v
∂y ∂v ∂v

∂x ∆u ∂y
∆u
= |Jacψ|∆v∆u
∂u ∂u
Aire = ∂x
∆v ∂y
∆v

∂v ∂v

dxdy → |Jacψ|dudv
ZZ √ r
ZZ
2 u
xy dxdy = uv |Jacψ|dudv (∗)
A A ∗ v
√ 
√v √ 1√
Jacψ =  2√ u 2 u v
√ √ 
√u − 12 −3 v u
2 v

1 1
|Jacψ| = (v −1 v −1 ) = − v −1
4 2
Z b Z d
1
 
3
− 12
(∗) = u v
2 − dudv
u=a v=c 2v

3.4 Intégrales de Riemann en dimension ≥ 1


• En dimension 1, on considère des intervalles [a, b].
• En dimension 2, on considère des rectangles de longueur |b − a| et de hauteur |c − d| (un
rectangle [a, b] × [c, d]).
• En dimension 3, parallélépipède rectangle ([a, b] × [c, d] × [e, f ]).
Toutes ses figures représentent des pavés en dimension 1, 2 ou 3.

3.4.1 Pavé
Définition 3.4.1. Un pavé en dimension d est le produit de d intervalles :

R = [a1 , b1 ] × [a2 , b2 ] × ... × [ad , bd ]

Définition 3.4.2. La mesure d’un pavé R : |R| est le produit des longueurs des intervalles de
R:
d
Y
|R| = (b1 − a1 )(b2 − a2 )...(bd − ad ) = (ai − bi )
i=1

Définition 3.4.3. Soit f une fonction numérique définie sur un pavé R, f : R → R. Une
subdivision d’un pavé R est une famille de pavés :
k
[
P : (P1 , P2 , ..., Pk ) telle que Pi = R
i=1

et telle que :
◦ ◦
Pi ∩ Pj = ∅ si i 6= j

Rappel. P est l’intérieur de P (topologiquement).
Chapitre 3. Intégrales multiples 43

Exemple 3.4.1 (Pavé). Voir figure ci-dessous

3.4.2 Sommes de Darboux


Définition 3.4.4. La somme
k
X
|Pi | inf f (Pi ) = s(f, P)
i=1

est dite la somme de Darboux inférieure de f relative à la subdivision P : (P1 , ..., Pk ) de R.


Définition 3.4.5. La somme
k
X
|Pi | sup f (Pi ) = S(f, P)
i=1

est dite la somme de Darboux supérieure de f relative à la subdivision P : (P1 , ..., Pk ) de R.


Remarque. s(f, P) ≤ S(f, P)
Définition 3.4.6.
k
X
s(f, P) − S(f, P) = |Pi | (sup f (Pi ) − inf f (Pi )
i=1
| {z }
osc(f,Pi )

osc(f, Pi ) est la différence entre le sup et l’inf de (f, Pi ), dite l’oscillation de f dans la pavé Pi .
Définition 3.4.7. Une subdivision Q : (Q1 , ..., Ql ) est plus fine d’une subdivision P : (P1 , ..., Pk )
si pour tout Qi de Q il existe un pavé Pi de P
Qj ⊆ Pi

(chaque pavé Pi de P est une réunion de pavé de Q)


[
Pi = Qj
Qj ⊆Pi
44 Chapitre 3. Intégrales multiples

Définition 3.4.8. Soient P : (P1 , ..., Pk ) et Q : (Q1 , ..., Ql ) deux subdivision d’un pavé R. On
pose :
P ∨ Q = (Pi ∩ Qj )
la subdivision de R donnée par P ∨ Q est dite le raffinement commun de P et Q (ou le joint
de P et Q).

Notation. P ≺ Q (Q est plus fine de P).

Propriété 3.4.1. inf(Pi ) ≤ inf(Qij ), ∀Qij ⊆ Pi .


 
X X X X
s(f, P) = Pi  |Qij | inf(Pi ) ≤ |Qij | inf(Qij ) = s(f, Q)
i Qij ⊆Pi i Qij ⊆Pi

Lemme 3.4.2. Soit f une fonction numérique définie sur un pavé R et soient P et Q deux
subdivisions de R. Si Q est plus fine de P, on a :

s(f, P) ≤ s(f, Q)

S(f, P) ≥ S(f, Q)

Démonstration. Chaque intervalle de P est une réunion d’intervalles de Q. Si Qj ⊂ Pi alors :

inf f (Pi ) ≤ inf f (Qj ) ≤ sup f (Qj ) ≤ sup f (Pi )

Or, la longueur
X de Pi est la somme des longueurs des sous-intervalles Qj doit il est la réunion :
|Pi | = |Qj |, on obtient :
Qj ⊂Pi

X X
|Pi | inf f (Pi ) = |Qj | inf f (Pi ) ≤ |Qj | inf f (Qj )
Qj ⊂Pi Qj ⊂Pi

d’où
X X X X
s(f, P) = |Pi | inf f (Pi ) ≤ |QJ | inf f (Qj ) = |Qj | inf f (Qj ) = s(f, J )
i i Qj ⊂Pi j

ce qui démontre la première affirmation. La deuxième se démontre de façon analogue en obser-


vant que : X X
|Qj | sup f (Qj ) ≤ |Qj | sup f (Pi ) = |Pi | sup f (Pi )
Qj ⊂Pi Qj ⊂Pi
Chapitre 3. Intégrales multiples 45

Corollaire. Soit f une fonction numérique définie sur un pavé R. Pour tout couple (P, Q) de
subdivisions de R, on a :
s(f, P) ≤ S(f, Q)

Démonstration.
s(f, P) ≤ s(f, P ∨ Q) ≤ S(f, P ∨ Q ≤ S(f, Q)

3.4.3 Intégrale au sens de Riemann


Définition 3.4.9. Soit f une fonction numérique définie sur un pavé R ⊆ Rd , on dira que f
est intégrable au sens de Riemann (ou Riemann-intégrable ou R-intégrable) si

sup{s(f, P) | P subdivision de R} ≤ inf{S(f, P) | P subdivision de R}

L’intégrale de Riemann de f sur R est égale à c et il est noté :


Z
c= f
R

Lemme 3.4.3. Une fonction est intégrable au sens de Riemann si et seulement si ∀ε > 0, il
existe une subdivision P de R tel que :
X
|Pi |osc(f, Pi ) < ε

Démonstration. On observe que pour tout subdivision P : (P1 , ..., Pl ) de R a :

l
X l
X
S(f, P) − s(f, P) = |Pi |(sup f (Pi ) − inf f (Pi )) = |Pi |osc(f, Pi )
i=1 i=1

Si pour une subdivision P : (P1 , ..., Pl ), on a que :

l
X
|Pi |osc(f, Pi ) < ε
i=1

on a aussi S(f, P) − s(f, P < ε. L’existence pour tout ε > 0 d’une telle subdivision implique
alors que f est intégrable au sens de Riemann sur I.
Par contre si f est intégrable au sens de Riemann sur I pour tout ε > 0, il existe deux
subdivisions P : (P1 , ..., Pl ) et Q : (Q1 , ..., Qm ) telles que :

S(f, P) − s(f, Q) < ε

La subdivision P ∨ Q satisfait S(f, P ∨ Q − s(f, P ∨ Q) ≤ S(f, P − s(f, Q) ≤ ε.

3.4.4 Exemples de fonctions intégrables au sens de Riemann


Theorème 3.4.4. Toute fonction continue sur un pavé R bornée, fermé est intégrable au sens
de Riemann sur R.
46 Chapitre 3. Intégrales multiples

Démonstration. Une fonction continue sur un pavé fermé et borné est uniformement continue
sur R (c’est-à-dire ∀ε > 0, ∃δ > 0, x ∈ R, y ∈ R, kx − yk < δ ⇒ |f (x) − f (y)| ≤ ε.
Soit P : (P1 , ..., Ps ) une subdivision de R tel que :

diam(Pi ) < δ, ∀i = 1, ..., p

∀x, y ∈ Pi :

f (x) − f (y) ≤ ε ⇒ sup f (Pi ) − f (y) ≤ ε ⇒ sup f (Pi ) − inf f (Pi ) ≤ ε

On a : s s s
X X X
|Pi |osc(f (Pi )) ≤ |Pi |ε ≤ ε |Pi | = ε|R|
i=1 i=1 i=1

Theorème 3.4.5. Une fonction numérique est définie sur un pavé bornée et fermée de R est
intégrable au sens de Riemann si et seulement si
1) elle est bornée
2) l’ensemble {x ∈ R | f n’est pas continue en x} est négligeable au sens de Lesbegue.

Définition 3.4.10. Un ensemble N ⊆ Rd est négligeable au sens de Lesbegue si ∀ε > 0, il


existe une famille dénombrable (Pi )i∈N de pavés :

[
1) N ⊆ Pi
i=1

X
2) |Pi | < ε
i=1

Theorème 3.4.6. Une fonction f continue sur un ensemble fermé et bornée D est uniformé-
ment continue sur D.

Theorème 3.4.7. De toute suite appartenant à un ensemble fermé et bornée de F , on peut


extraire une suite vers un point de F .

Démonstration. Supposons que f n’est pas uniformément continue : ∃ε > 0 tel que ∀n ∈ N,
∃(xn , yn ) tel que :
1
kxn − yn k ≤ et |f (xn ) − f (yn )| < ε
n
On peut supposer (en passant par une sous-suite extraite) que xn → x ∈ R

⇒ lim yn = lim xn + (yn − xn ) = x ∈ R

Donc : ∃δ, ∀z ∈ R, |z − x| < δ, on a : |f (x) − f (z)| < 2ε . Puisque : x − lim xn = lim yn , ∃N ,


∀n ≥ N :
kxn − xk < δ et kyn − xk < ε
et donc :
ε ε ε ε
|f (x) − f (xn )| < et |f (x) − f (y)| < ⇒ |f (xn ) − f (yn )| ≤ + ≤ ε
2 2 2 2
Chapitre 3. Intégrales multiples 47

Proposition 3.4.8. Si (Ni )∞


i=0 est une collection dénombrable d’ensembles négligeables, la

[
réunion Ni est un ensemble négligeable.
i=0
ε
Démonstration. Posons εi = 2i+1
pour i = 0, 1, ..., il existe une collection dénombrable P0,i ,
i = 0, 1, ... tel que :

[ ∞
X
P0,i ⊃ N0 et |P0,i | ≤ ε0
i=0 i=0

∃(P1,i )∞
i=0 tel que :

[ ∞
X
P1,i ⊃ N1 et |P1,i | < ε1
i=0 i=0

... ∀j ∈ {0, 1, ...}, il existe une collection dénombrable de pavés Pj,i , i = {0, 1, ...} tel que :

i = 0∞ Pj,i ⊃ Nj et
[ X
|Pj,i | ≤ εj
i=0

Donc : ∞ [
∞ ∞
[ [
Pi,j ⊇ Nj = N
j=0 i=0 j=0

et ∞ X
∞ ∞
X X
|Pj,i | ≤ εj = ε
j=0 i=0 j=0

Proposition 3.4.9. Soit f une fonction continue sur un pavé R ⊆ Rd . Son graphe {(x, f (x)) ∈
Rd+1 | x ∈ R} est un sous-ensemble négligeable de Rd+1 .
Démonstration. Puisque R est fermée et f continue, la fonction f est uniformément continue
sur R : ∀ε > 0, ∃δ > 0 tel que :

kx − yk < δ ⇒ |f (x) − f (y)| < ε

On considère une subdivision de R en pavé de (Pi )i={1,...,N } de diamètre ≤ δ. Pour x, y ∈ Pi ,


on a :
|f (x) − f (y)| < ε
On choisit dans chaque pavé Pi un point x et on pose :

Qi = Pi × [f (xi ) − ε, f (xi ) + ε]
48 Chapitre 3. Intégrales multiples

1) Graphe f |Pi est continue dans Qi .

2) |Qi | = 2ε|Pi |. Si y ∈ Pi , on a :

|f (y) − f (x)| < ε ⇒ f (y) ∈]f (xi ) − ε, f (xi ) + ε[⇒ (y, f (y)) ∈ Qi

On a :
N
[ N
[
G(f ) = G(f (Pi )) ⊂ Qi
i=1 i=1

On a montré que :
N
X n
X
|Qi | ≤ 2ε |Qi | = 2ε|R|
i=1 i=1

Application 3.4.1. Soient f et g deux fonctions continues sur un pavé fermé R ⊆ Rd . Suppo-
sons que f < g. Soit :

S = {x, t) ∈ Rd+1 | x ∈ R, f (x) ≤ t ≤ g(x)}

Soit F une fonction continue sur S et pour M = max f et m inf f et G : R × [m, M ] → R


définie par :

F (x, t) si f (x, t) ∈ S
G(x, t) = 
0 sinon

alors G est R-intégrable.


Chapitre 3. Intégrales multiples 49

La figure précédente nous montre que


1) Si t > g(x) et t < f (x) alors G(x, t) = 0 et il existe un voisinage V de (x, t) tel que :

∀(x0 , t0 ) ∈ V, (x0 , t0 ) 6∈ S

2) Si f (x) < t < g(x) alors il existe un voisinage V de (x, t) tel que :

∀(x0 , t0 ) ∈ V, (x0 , t0 ) ∈ S

Donc G n’est pas continue en (x, t). Soit :


• t = f (x), (x, t) ∈ G(f )
• t = g(x), (x, t) ∈ G(g)

{(x, t) ∈ R × [m, M ] | G n’est pas continue en (x, t)} ⊆ G(f ) ∪ G(g)

Theorème 3.4.10. Soit f une fonction définie sur le pavé [a, b] ∈ [c, d]. Pour tout x ∈ [a, b],
on pose :
fx : y ∈ [c, d] → f (x, y)
Supposons que :
1) f R-intégrable sur [a, b] ∈ [c, d]
2) ∀x ∈ [a, b], fx est Riemann-Intégrable sur [c, d] Alors la fonction :
Z d
F : x ∈ [a, b] 7→ fx (y)dy
c

est Riemann-Intégrable. De plus :


Z b ZZ
F (x)dx = f (x, y)dxdy
a [a,b]×[c,d]

Autrement dit : ZZ Z b Z d !
f (x, y)dxdy = f (x, y)dy dx
a c
50 Chapitre 3. Intégrales multiples

Remarque. I ⊆ [a, b], J ⊆ [c, d]

inf f (I × J) ≤ inf{inf{fx (I) | x ∈ I}}

Démonstration. Si P : (P1 , ...Pm ) est une subdivision de [a, b], Q : (Q1 , ..., Qn ) une subdivision
de [c, d]. R = (Pi × Qj )i=1,...,m ; j=1,...,n est une subdivision en pavé de [a, b] × [c, d].
m X
X n m X
X n
s(f, R) = |Pi × Qj | inf f (Pi × Qj ) = |Pi ||Qj | inf{inf fx (Qj ) | x ∈ Pi }
i=1 j=1 i=1 j=1  
Xn X n m
X Xm 
≤ |Pi | inf{|Qi | inf fx (Qj ) | x ∈ Pi }} ≤ |Pi | inf |Qj | inf fx (Qj ) | x ∈ Pi
 
j=1 i=1 i=1 j=1)
m m
(Z d
X X
≤ |Pi | inf{s(fx , Q) | x ∈ Pi } ≤ |Pi | inf f x | x ∈ Pi
i=1 i=1 c
Xm
≤ |Pi | inf{F (x) |x ∈ Pi } = s(f, P) = S(f, P) ≤ S(f, R)
i=1

Вам также может понравиться