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M303 : Topologie
Notations 3
2
3
4
Chapitre 1
1.1 Distance
Définition 1.1.1. Connaître la proximité1 , c’est d’abord de mesurer la distance.
1
voisinage
5
Chapitre 1. Généralités sur les espaces métriques et introduction aux espaces
6 topologiques
distance habtiuelle de P et Q s’ils sont alignées à Paris(O)
d(P, Q) =
d(P, O) + d(O, Q)
Notation.
α ≥β
α ≥ |β| ⇔
α ≥ −β
On pose :
D : E × E → [0, +∞[
(x, y) 7→ f (d(x, y))
Alors D devient une distance sur E si les trois conditions sont satisfaites :
1) f (t) = 0 ⇔ t = 0
2) f est croissante : f (t) ≥ f (s) si t ≥ s.
3) f est sous-additive : f (t + s) ≤ f (t) + f (s).
4 5
• D(x, z) = f (d(x, z)) ≤ f (d(x, y) + d(y, z)) ≤ f (d(x, y)) + f (d(y, z))
| {z } | {z }
D(x,y) D(y,z)
Exemple 1.1.2. •
t si t ∈ [0, 1]
f (t) = = min(1, t)
1 si t ≥ 1
Si d est une distance sur E, alors (x, y) 7→ min(d(x, y), 1) est aussi est une distance.
Remarque. Cette "troncature" fonctionne car l’intérêt majeur d’une distance se situe près
de la valeur 0.
t
• t 7→ 1+t
t+s t s
≤ +
1+t+s 1+t 1+s
• t 7→ arctan(t)
4
car f est croissante
5
car f est sous-additive
Chapitre 1. Généralités sur les espaces métriques et introduction aux espaces
8 topologiques
On a :
1 1
≤√ ≤ 1 lorsque n → +∞
n+1 2n + 1 |{z}
| {z } | C
{z }
A B
On a ainsi :
B n+1 C √
=√ → +∞ ; = 2n + 1 → ∞
A 2n + 1 B
⇒ on ne peut pas majorer d2 (f, g) par c1 d1 (f, g), ni d∞ (f, g) par c2 d2 (f, g).
Chapitre 1. Généralités sur les espaces métriques et introduction aux espaces
topologiques 9
Remarque. La restriction d’une distance sur un sous-ensemble reste encore une distance.
⇒ Toute partie d’un espace métrique peut être vue comme un espace métrique.
Définition 1.1.6. Soit (E1 , d1 ),...,(En , dn ) des espaces métriques, on peut définir une distance
appelée distance produit, sur E1 × ... × En avec
n
X x = (x1 , ..., xn )
dI (x, y) = di (xi , yi ) où ∈ E1 × ... × En
y = (y1 , ..., yn )
i=1
n
!1/2
2
X
dII (x, y) = di (xi , yi )
i=1
Proposition 1.1.4. Ces trois choix de distances sont équivalentes : ces distances sont deux à
deux équivalentes.
Démonstration. On veut démontrer qu’il existe c1 , c2 , c3 > 0 tel que ∀(x, y) ∈ E × E avec
E = E1 × ... × En :
Définition 1.1.8 (Rappel). 1) Un espace vectoriel normé est un espace vectoriel avec une
norme.
2) Une norme sur un espace vectoriel E est une application :
N : E → [0, +∞[
x 7→ N (x)
tel que :
a) N (x) = 0 ⇔ x = 0 (vecteur nul)
b) N (λx) = |λ|N (x), ∀x ∈ E, λ ∈ K(R ou C)
c) N (x, y) ≤ N (x) + N (y) (inégalité triangulaire)
Chapitre 1. Généralités sur les espaces métriques et introduction aux espaces
10 topologiques
Proposition 1.1.5. Toutes les normes sur un espace vectoriel de dimension finie sont deux à
deux équvialentes, c’est-à-dire ∃c1 , c2 > 0 tel que ∀x ∈ E :
c1 N2 (x) ≤ N1 (x) ≤ c2 N2 (x)
Proposition 1.1.6. Soit (E, N ) un espace vectoriel normé. On pose d(x, y) = N (x − y),
∀x, y ∈ E. Alors d est une distance sur E
Démonstration. 1. d(x, y) = 0 ⇔ N (x − y) = 0 ⇔ x − y = 0 ⇔ x = y
2. symétrie : d(x, y) = N (x − y) =6 N (y − x) = d(y, x)
3. inégalité triangulaire : évident
1.2.1 Voisinages
Définition 1.2.1. Soit (E, d) un espace métrique et soit a ∈ E. Un sous-ensemble V de E est
appelé voisinage de a si il contient tous les points suffisament proches de a. C’est-à-dire :
∃ρ > 0 ; d(x, a) < ρ ⇒ x ∈ V
Remarque. Tout voisinage de a contient le point a lui-même.
Notation. B(a, r) est la boule ouverte de centre a et de rayon r. On a :
B(a, r) = {x | d(x, a) < r}
Remarque. A ⊂ E est un voisinage de a ⇔ ∃r > 0 tel que B(a, r) ⊂ A.
1 1 π
Exemple 1.2.1. 1) [0, 1] est un voisinage de 2
ou 3
ou de 4
mais il n’est pas voisinage de 0
et 1.
• 12 : B 21 , 21 =]0, 1[⊂ A = [0, 1]
i h
1 1 1
• 3
:B , = 0, 23 ⊂ A
3 3
π π
• :B 4 4
, 0.2 ⊂]0, 1[⊂
A.
• Pourtant, B(0, r) =] − r, r[6⊂ A et B(1, r) =]1 − r, 1 + r[6⊂ A.
2) Boules dans R2 avec la distance euclidienne : disques de centre a = (a1 , a2 ) et de rayon r.
Si l’on utilise la métrique :
(x, y) 7→ |x1 − y1 | + |x2 − y2 | = d1 (x, y)
avec x = (x1 , x2 ) et y = (y1 , y2 ), la boule B(a, r) devient un carré.
Vérification : a = (0, 0) et :
B(a, r) = {(x1 , x2 ) | |x1 | + |x2 | < r}
6
On pose a = x − y et −a = y − x. On a ainsi : N (a) = N (−a) en prenant λ = −1
Chapitre 1. Généralités sur les espaces métriques et introduction aux espaces
topologiques 11
\
Remarque. Dans la Proporiété 1.2.2., Vi n’est pas nécessairement un voisinage si I est
i∈I
infini car inf Vi peut être nul.
i∈I
Chapitre 1. Généralités sur les espaces métriques et introduction aux espaces
12 topologiques
Exemple 1.2.2.
\ 1 1
− , = {0}
n≥1 n n
Propriété 1.2.3. (1) ∀r1 > 0, soit x ∈ E, ∃r2 > 0 tel que Bd2 (a, r2 ) ⊂ Bd1 (a, r1 ).
(2) ∀ρ2 > 0, ∃ρ1 > 0 tel que Bd1 (a, ρ1 ) ⊂ Bd2 (a, ρ2 ).
où c1 , c2 > O sont des constantes. Soit r1 > 0 et on considère Bd1 (a, r1 ). Existe-il r2 > 0 tel que
Bd2 (a, r2 ) ⊂ Bd1 (a, r1 ). Cela veut dire :
ou :
d2 (x, a) < r2 ⇒ d1 (x, a) < r1
Or d1 (x, a) ≤ c11 d2 (x, a). Si on pose r2 = r1 c1 , on aura : d2 (x, a) < r1 c1 ⇒ d1 (x, a) < d1 (x, a) <
r1 . On complète la preuve en permutant les rôles de d1 et d2 .x
U ←→ F = E\U
[ \
Ui ←→ Fi
i∈I i∈I
\ [
Ui ←→ Fi
i∈I i∈I
∅, E ←→ E, ∅
Exemple 1.2.5. [0, 1] est un fermé de (R, d), d : distance habitulle car :
Theorème 1.2.9. Sur R, tout ouvert est une réunion dénombrable d’intervalles ouverts dis-
joints.
Remarque. (3) et (4) de la Définition 1.2.5. ⇒ tout point frontière est adhérent de A.
◦
Notation. – A = intérieur de A : ensemble des points intérieurs à A.
– Ext A = extérieur de A = ensemble des points extérieurs à A.
– ∂A = Fr A = Frontière de A = l’ensemble des points frontières à A.
– A = adhérence de A = l’ensemble des points adhérents à A.
◦
Proposition 1.2.10. (1) A est un ouvert de E et c’est le plus grand ouvert inclus dans A
◦
(A⊂ A).
◦
(2) Ext A =A
(3) ∂A = A ∩ (E\A)
(4) A = E\ Ext A est un fermé et c’est le plus petit fermé contenant A (A ⊂ A).
Démonstration. a est intérieur à A ⇒ ∃r > 0 tel que B(a, r) ⊂ A. Soit x ∈ B(a, r),
∃ρ > 0 tel que B(a, ρ) ⊂ B(a, r) (chaque boule ouverte est un ouvert). Cela veut dire
◦
que tout point de B(a, r) est intérieur à A ⇒A est un voisinage de a. Or a est un
◦ ◦
point quelconque de A donc A est un ouvert.
◦
II) Si B est un ouvert tel que B ⊂ A alors B ⊂A.
◦
Démonstration. On se donne U un ouvert avec U ⊂ A. On peut montrer que U ⊂A
◦ ◦ ◦ ◦ ◦
car X ⊂ Y ⊂X ⊂Y . Donc X = U , donc X =U = U car U est un ouvert donc U ⊂A
◦
⊂◦
X Y
Remarque. 1. X ⊂ Y ⇒
X⊂Y
◦
2. A est ouvert ⇔ A =A et A est fermé ⇔ A = A.
Définition 1.2.8. On appelle valeur d’adhérence de (xn ) toute limite d’une sous-suite conver-
gente de (xn ).
Définition 1.3.1. On appelle système de voisinage en a ∈ E, toute partie Ua non vide de P(E)
qui possède les propriétés suivantes.
(i) Ua est stable pour la réunion. Si Ui ∈ Ua alors Ui ∈ Ua .
S
Définition 1.3.2. On appelle topologie sur E, la donnée d’un système de voisinage en chaque
élément de E.
Remarque (fondamentale). Les propriétés de la Définition 1.3.1. sont les mêmes que les pro-
priétés fondamentales pour un voisinage en un point d’un espace métrique. Cela induit que tout
espace métrique est un espace topologique.
Exemple 1.3.1. (1) Topologie discrète. On veut montrer que chaque élément de E, Ua ⊂ E.
On pose Ua = {A ⊂ E : a ∈ A} : ce sont tous les sous-ensembles de E contenant a. On
peut vérifier que (i) et (ii) sont satisfaites.
(2) Topologie grossière : si a ∈ E, on pose Ua = {∅, E}. Cela signifie que tous les points sont
dans un même voisinage. Si a 6= b alors Ua 6= Ub car {a} ∈ Ua 6∈ Ub .
Définition 1.3.3. La topologie U sur E est dite séparée (au sens de Hausedorff) si a 6= b ⇒
Ua 6= Ub (les systèmes de voisinage permettent de distinguer les points).
Remarque. La topologie définie par une distance est séparée car si a 6= b, d(a, b) > 0 alors
B(b, r) lorsque r est assez petit.
En plus :
B(a, r1 ) ∩ B(b, r2 ) = ∅ si r1 6= r2
Les petites boules de centre a sont disjointes de celles de centre b. Cela implique que les voisi-
nages de a sont différentes des voisinages de b.
Définition 1.3.4. Soit U et U 0 deux topologies de E. On dit que U est plus fine que U 0 si
∀a ∈ E et ∀V 0 ∈ Ua0 , il existe V ∈ Ua avec V ⊂ V 0 (motivé par l’observation suivante : plus les
voisinages sont petits, plus l’analyse (au point de vue de la structure) des proximités devient
précise).
Définition 1.3.5. On dit que U et U 0 sont équivalents si U est plus fine que U 0 et U 0 est plus
fine que U.
V 0 ∈ U 0 a, ∃V ∈ Ua tel que V ⊂ V 0
Définition 1.3.7. (E, U) et (E, U 0 ) sont dits équivalents (ou les topologies U et U 0 sont équi-
valents) si l’une est plus fine que l’autre et vice et versa.
Cas topologique : (E, U) : U = {Ua }a∈E . (A, U A ) avec U A = {Ua }a∈A . On peut vérifier que
A
U a les propriétés des voisinages (stabilité pour l’union et l’intersection finie).
Définition 1.3.9. U A est la topologie induite sur A par U.
Proposition 1.3.4 (Caractérisation de la topologie induite U A ). V est un ouvert par rapport
à U A ⇔ V peut s’écrire V = A ∩ W avec W un ouvert pour U.
Démonstration. V est un ouvert pour U A , il faut que V ⊂ A et en plus, V est voisinage de
chacun de ses points :
Remarque. Tout ouvert peut s’écrire comme réunion de voisinages des points contenues dans
l’ouvert.
Corollaire. Si A est une partie ouverte de (E, U) alors tous les ouverts du sous-espace (A, U A )
sont des ouverts de (E, U). En effet, V = A∩W avec V ouvert de U A et W ouvert de U → A∩W
ouvert de U si A est un ouvert.
Exemple 1.3.2. Rn → B(0, 1), boule ouverte unité. B(0, 1) est un espace topologique.
Pour voir (ii) ⇒ (i) : l’image réciproque d’un voisinage d’un point b quelconque de E est
un voisinage de E si ∃a ∈ E tel que f (a) = b. Sinon : b n’est pas définit par f , un tel a n’existe
plus. On a :
−1
f (W ) = ∅
ou
−1
f (W ) 6= ∅
On regarde les points de E tel que f (a) = W . On utilise le théorème précédent : f est continue
en a → f continue sur E.
Pour compléter la preuve, il reste (iii) ⇔ (ii). Si A est un fermé ⇔ E\A est un ouvert. On
utilise la relation :
Définition 1.4.2. Un homéomorphisme de (E, d) dans (F, δ) est une application bijective,
continue et sa reciproque est aussi continue.
Remarque. f est un homéomorphisme si et seulement si :
Chapitre 1. Généralités sur les espaces métriques et introduction aux espaces
22 topologiques
u ⊂ f −1 (W ) ⇔ f (u) ⊂ W
Theorème 1.4.3. f est continue par tout si et seulement si ∀W ouvert de (F, W), f −1 (W )
est un ouvert de (E, U)
Remarque. L’image directe d’un ouvert par une application n’est pas nécessairement un ouvert.
D’une certaine façon, les application lipschitziennes sont les morphismes d’espaces métriques
d’où l’intérêt des notions suivantes :
Définition 1.4.7. a) On dit que f est bilipschitizienne si c’est une bijection telle que f et f −1
sont lipschitziennnes.
Chapitre 1. Généralités sur les espaces métriques et introduction aux espaces
topologiques 23
b) On dit que f est une isométrie si pour tout x, y ∈ X, on a d0 (f (x), f (y)) = d(x, y). Une
isométrie est toujours injective. Si de plus elle est surjective elle est bilipschitzienne avec
rapport 1 dans les deux sens.
Exemple 1.4.2. a) Sur R l’application x 7→ x2 n’est pas uniformément continue et n’est pas
lipschitizienne :
Modèle de base : [0, 1] avec [a, b] ou une réunion finie d’intervalles bornés fermés.
Enoncés classiques :
1) Toute suite numérique bornée possède une suite suite extraite convergeante.
2) Une fonction continue sur [a, b] atteint ses maximas et minimas (extremas).
Définition 2.1.1. (E, d) est dit compact si, de toute suite d’éléments de E, on peut extraire
une suite convergeante dans (E, d)1
Définition 2.1.2. Une partie A de E est dite compacte si l’espace métrique induite (A, dA )
est compact, c’est-à-dire toute suite d’éléments de A possède une suite extraite convergeante
dans A.
Rappel. Soit (xn )n∈N une suite, une suite extraite de (xn ) est la donnée d’une suite de la forme
(xϕ(n) )n∈N où ϕ est une application strictement croissante.
Remarque. (E, d) est compact si toutes ses suites admettent (au moins) une valeur d’adhérence.
Démonstration. A ∈ E infini. On trouve alors une suite d’éléments de A non stationnaire (les
éléments sont distincts 2 à 2). Si E est compact alors il est clair que cette suite possède une
valeur d’adhérence. Tout voisinage de l contient presque (sauf un nombre fini) tous les éléments
d’une suite extraite de la suite : l est clairement un point d’accumulation de A.
1
La limite appartient à E.
24
Chapitre 2. Espaces métriques compacts 25
Pour la réciproque, chaque point d’accumulation est une valeur d’adhérence (une suite
contient une infinité d’éléments distincts ou est composé d’un nombre fini de suites station-
naires).
Exemple 2.1.1. 1) [0, 1] est compact dans R mais R lui-même n’est pas compact. Pour cela,
on peut regarder la suite xn = n qui n’a pas de valeur d’adhérence.
2) [0, 1] ∩ Q n’est pas compact. Il y a des suites convergeantes (dans R) qui ne convergent pas
dans Q, les limites 6∈ Q : lien très étroit entre la compacité et la complétude (voir Chapitre
4).
Propriété 2.1.2. Si A est une partie compacte de (E, d), A est fermée et bornée.
A est dit bornée si : sup (x, y) < +∞ :
x,y∈A
Propriété 2.1.5. Une suite convergeante dans E × E 0 si et seulement si les deux composantes
convergent respectivement dans E et E 0 .
Démonstration de la Proposition 2.1.4. Soit (xn , x0n ) une suite dans E × E 0 . Est-ce que on
peut trouver une sous-suite convergeante. La première composante (xn )n admet une suite ex-
traite convergeante (xϕ(n) )n car E est compact. On va ainsi construire la suite (x0ϕ(n) )n dans
E 0 → une suite extraite de cette dernière (x0ψ◦ϕ(n) )n . On dit alors que (xψ◦ϕ(n) , x0ψ◦ϕ(n) ) converge
dans E × E 0 , suite extraite de (xn , x0n ).
Définition 2.2.2. Un recouvrement est dit fini si, dans la Défintion 2.2.1., I est fini.
Définition 2.2.3. Un sous-recouvrement de (Ui )i∈I est une famille de (Uj )j∈J tel que J ⊂ I
telle que : [
A⊂ (Uj )
j∈J
S
Remarque. 1) E = x∈E B(x, ε) avec (ε > 0, fixée)
S
2) A = x∈A B( x, ε)
Theorème 2.2.1. Un espace métrique (E, d) est compact, si et seulement si, de tout recouvre-
ment ouvert, on peut trouver un sous-recouvrement fini.
Démonstration du Lemme 2.2.2. Par l’absurde. Supposons que pour tout n ∈ N, il existe
1
xn ∈ A tel que B(xn , n+1 ) n’est incluse dans aucun des Oi . Par l’hypothèse des sous-suites
convergeantes, on peut extraire une sous-suite (xnk )k∈N convergeant dans A. Posons l = lim xnk .
k∈N
Comme l appartient à A, il existe i ∈ I tel que l ∈ Oi et comme Oi est ouvert, il existe ε > 0
tel que B(l, ε) ⊂ Oi . Par définition de la limite, on peut trouver kε tel que d(l, xnk ) ≤ 3ε pour
k ≥ kε et on peut donc supposer kε assez grand pour que nk 1+1 ≤ 3ε . Mais dans ce cas, on a
ε
B(xnk , nk 1+1 ⊂ B(l, ε) ⊂ Oi , ce qui contredit la définition de la suite (xn )n∈N . En conclusion,
ε
il existe n0 ∈ N tel que pour tout x ∈ A la boule B(x, n01+1 ) est incluse dans un des Oi et on
prend ρ = n01+1 .
soit on a égalité avec l’infini. Dans ce dernier cas, on obtient un suite (xn ) tel que :
N
[
xn+1 6∈ Uxn
n=0
B(xn , ε) ⊂ Uxn
Chapitre 2. Espaces métriques compacts 27
(xn )n aura une infinité de termes dans une des boules B(x, ε), x ∈ Iε . En diminuant ε,
on aura l’existence de valeurs d’adhérences de (xn )n .
Définition 2.2.4. Un espace topologique est dit compact s’il est séparé (les points distincts
ont des voisinages disjoints) et si tout recouvrement ouvert admet un sous-recouvrement ouvert
fini.
Corollaire (pour le Théorème 2.2.1). 1) Une partie[A de E est compacte si et seulement [ si,
de toute famille d’ouverts (Ui )i∈I de E tel que A ⊂ Ui , il existe J fini tel que : A ⊂ Ui .
i∈I i∈J
2) Dans un espace métrique compact, si l’intersection d’une famille de fermés est vide alors
une sous-famille finie est déjà l’intersection vide.
Démonstration. 1) (A, dA ) un espace métrique induit, un ouvert de cet espace est de la forme
A ∩ U avec U un ouvert de E :
[ [
A= Ui ⇔ A = (A ∩ Ui ) et {A ∩ Ui }i∈I fini
i∈I i∈I
Démonstration. 1) En termes de suites extraites convergeantes, soit (bn )n une suite d’éléments
choisis dans f (K) avec bn = f (an ) où an ∈ K. K étant compact, ∃(aϕ(n) )n une suite extraite
convergeante. Or f est continue sur (E, d) ⇒ f (aϕ(n) )n 2 constitue une suite convergeante
⇒ f (K) est une partie compacte de (F, δ).
2) Avec
[ [ de (F, δ) telle que f (K) ⊂
les recouvrements ouverts, soit (Wi )i∈I une famille d’ouverts
Wi . Existe-il un sous-ensemble J ⊂ I fini tel que f (K) ⊂ Wi . On remarque que :
i∈I i∈J
f −1 (Wi )
[
K⊂ image réciproque de Wi
i∈I
f étant continue, chaque f −1 (Wi ) est un ouvert dans (E, d) → {f −1 (Wi )}i∈I est un recou-
vrement ouvert[de K. On peut donc en extraire[ un sous-recouvrement fini c’est-à-dire J ⊂ I
−1
fini avec K ⊂ f (Wi ) ou aussi f (K) ⊂ Wi avec J ⊂ I fini.
i∈J i∈J
Corollaire. Toute application continue d’un espace métrique compact à valeurs dans R est
bornée et atteint ses extrema.
Démonstration. (E, d) est un espace métrique compact, f : E → E continue. f (E) est compact
dans R ⇒ f (E) est à la fois fermé et borné.
• f est bornée sur E (car f (E) borné ⇔ ∃M > 0 tel que |f (x)| ≤ M , ∀x ∈ E).
• sup f (x) et inf f (x) ∈ E car f (E) est fermé ⇔ max f (x) et min f (x) existent dans R ⇔ f
x∈E x∈E x∈E x∈E
atteint ses extrema.
Soient A, B deux parties compactes de (E, d). On peut montrer que A et B sont disjoints
si et seulement si :
inf d(x, y) > 0
x∈A,y∈B
Corollaire. La notion de compacité est topologique en ce sens que si (E, d1 ) et (E, d2 ) sont
topologiquement équivalents alors pour toute partie A ∈ E, A est compact par rapport dans
(E, d1 ) si et seulement si A est compacte dans (E, d2 ).
id : (E, d1 ) → (E, d2 )
x 7→ x
3
Si A est compact par rapport à d1 alors id(A) = A reste compact pour (E, d2 ) et reciproque-
ment.
Theorème 2.3.2 (Heine). Soient (E, d) et (F, δ) deux espaces métriques. On suppose que E
est compact. Alors toute application continue de E vers F est uniformément continue.
Remarque. 1) Modèle : Toute application numérique continue de [a, b] est uniformémment
continue.
2) Uniforme continuité :
∀ε > 0, ∃η > 0 tel que d(x, x0 ) < η ⇒ δ(f (x), f (x0 )) < ε
ε
f −1 Bd0 (z, ) est un recouvrement
[
Démonstration. Si f : X → X 0 est continue alors
x∈X 0
2
d’ouverts de X. Par le Lemme 2.2.2., il existe ρ > 0 tel que pour tout x ∈ X, il existe zx ∈ X
tel que Bd (x, 2ρ) ⊂ f −1 (Bd0 (zx , 2ε )). Pour tout x, y ∈ X tels que d(x, y) ≤ ρ < 2ρ, on a :
ε ε
d0 (f (x), f (y)) ≤ d0 (f (x), f (zx )) + d0 (f (zx ), f (y)) < + =ε
2 2
Proposition 2.4.2 (Version pour un espace vectoriel normé). (1) Si (E, N ) est un espace vec-
toriel normé de dimension finie alors K ⊂ E est un compact ⇔ K borné et fermé.
3
id(A) a une image continue
30 Chapitre 2. Espaces métriques compacts
(2) (Théorème de Riesz) La propriété (1) est vraie si on prend E de dimension infinie c’est-à-
dire si dim E = ∞ alors la boule unité fermée {x ∈ E, N (x) ≤ 1} n’est pas compacte.
: (E, N ) → Rn
xi ei 7→ (x1 , ..., xn )
P
est un homéomorphisme d’espace vectoriel normé. Les compacts de (E, N ) contiennent les
sous ensembles :
(2) On suppose dim E = ∞ et soit B = B(0, 1) = {x ∈ E, N (x) ≤ 1}. A-t-on une suite (xn )
de B sans point d’accumulation ? e1 , ..., en , en+1 , ... ∈ E, aucun représentant d’un nombre
fini des en ne constitue une base de E. En plus, on peut supposer N (en ) = 1, ∀n ∈ 1, 2, ....
On a ainsi une famille de vecteurs linéairement indépendants dans B, elle n’a pas de valeurs
d’adhérences.
Chapitre 3
Exemple 3.0.1.
Connexes : [0, 1], tout intervalle de R.
Non-connexe : [0, 1] ∪ [2, 3] n’est pas connexe.
Theorème 3.0.3 (Théorème des valeurs intermédiaires). Si f :]a, b[→ R continue alors ∀α, β ∈
]a, b[, (α < β), f atteint toutes les valeurs intermédiaires entre f (α) et f (β) : si c ∈ [f (α), f (β)]
alors ∃x0 ∈ [α, β] tel que f (x0 ) = c. Cela implique que Im(f ) est connexe et est un intervalle.
31
32 Chapitre 3. Espaces connexes (Espaces topologiques connexes)
D’autres exemples :
• Z n’est pas connexe car Z = n∈Z Z∩]n − 1/2, n + 1/2[ donc Z est une réunion disjointes
S
d’ouverts. √ √
• Q n’est pas connexe car : Q = (Q ∩ {x < 2}) ∪ (Q ∩ {x > 2})
Démonstration. Soit A ⊂ R et soit x, y ∈ A. S’il existe z ∈ R, x < z < y tel que z 6∈ A alors :
A = A1 ∪ A2 (réunions disjointes d’ouverts) avec :
A1 = {a ∈ A, a < z}
A2 = {a ∈ A, a > z}
0 si x ∈ X1
f (x) =
1 si x ∈ X2
Démonstration. L’ensemble {0, 1} pris comme partie de R a pour topologie la topologie discrète.
(⇒) Si E est connexe et si E → {0, 1} est continue alors le couple (f −1 ({0}), f −1 ({1})) est
une partition d’ouverts de X. Donc ou bien f −1 ({0}) = X et f ≡ 0 ou bien f −1 ({1}) = X
et f ≡ 1.
(⇐) Supposons que toute application continue f : X → {0, 1} est constante. Si (A, {X A1 )
est une partition d’ouverts alors la fonction caractéristique 1A est continue sur X. Par
hypothèse, elle est donc constante et A = X ou A = ∅. X est connexe.
Theorème 3.2.2. L’image continue d’un connexe est connexe. C’est-à-dire soit f : E → F
une application continue d’espaces topologiques. Si E est connexe alors f (E) est un connexe de
F.
Démonstration. Soit h une application continue de f (E) à valeurs dans {0, 1}. On veut montrer
que h est constante.
f :E→F h : f (E) → {0, 1}
1
Le complémentaire de A dans X
34 Chapitre 3. Espaces connexes (Espaces topologiques connexes)
On sait que la composée de deux applications continues est continue. Par conséquent :
h ◦ f : E → {0, 1}
Corollaire (Théorème des valeurs intermédiaires). Toute application continue numérique en-
voit un intervalle sur un autre.
Proposition 3.3.1. Dans un espace topologique, toute famille de parties connexes non disjoints
2 à 2 (leur intersection est non vide 2 à 2) a une réunion connexe.
Démonstration. Soit (Ai )i∈I une famille de parties connexes telle que pour tout i, j ∈ I, Ai ∩
Aj 6= ∅. Supposons qu’il existe deux ouverts disjoints O1 et O2 tels que :
[
A= Ai ⊂ O1 ∪ O2
i∈I
Pour un i0 ∈ I fixé, Ai0 est connexe et inclus dans A ⊂ O1 ∪ O2 . Cela entraine Ai0 ⊂ O1 , ou
Ai0 ⊂ O2 . Si Ai0 ⊂ O1 , l’hypothèse Ai ∩ Ai0 6= ∅ entraîne Ai ∩ Oi 6= ∅ tandis que la connexité
de Ai donne Ai ⊂ O1 , ce pour tout i ∈ I. On en déduit A ⊂ O1 , l’autre possibilité Ai0 ⊂ O2
donnant A ⊂ O2 . En conclusion, A est connexe.
Définition 3.3.2. Un espace connexe est un espace avec une seule composante connexe.
Exemple 3.3.2. L’ensemble des fonctions constantes constitue une partie connexe de C 0 ([0, 1], R)
muni de la distance d∞ avec :
Pour montrer cela, on va utiliser les propriétés de la connexité de l’image continue d’un connexe.
Considérons l’application suivante :
d∞ (fa , fb ) = |a − b| → 0 si a → b
– R est connexe.
d’où l’ensemble des fonctions constantes, identifié à R, est connexe.
Démonstration. Situtation : A ⊂ E, A est une partie connexe. Est-ce que A est connexe ?
Soit f : A → {0, 1} une application continue.
Question : f est-elle constante ? (A connexe ⇔ f est toujours constante)
Or : f (A) = f (A) (une traduction du fait que f (x) = limxn →x f (xn )).
Cas topologique : Soit y ∈ f (A) et U un voisinage ouvert de y. Le problème étant de savoir
si U ∩ f (A) 6= ∅. Or f −1 (U ) ∩A 6= ∅ ⇒ U ∩ f (A) 6= ∅. (y ∈ f (A) ⇔ tout voisinage de y
| {z }
x→
−y
f
rencontre f (A).
Puisque A est connexe, f |A est constante (vaut 0 ou 1 partout sur A → f (A) est un
singleton ⇔ f (A) n’a qu’un seul élément de {0, 1}. f est constante sur A.
36 Chapitre 3. Espaces connexes (Espaces topologiques connexes)
Définition 3.4.1. Un chemin dans un espace topologique E de x vers y est la donnée d’une
application continue f : [0, 1] → E telle que f (0) = x et f (1) = y.
Définition 3.4.2. On dit qu’une partie A ⊂ E est connexe par arcs si deux points quelconques
de A peuvent être reliés par un chemin.
Démonstration. Etre connexe ⇔ avoir une seule composante connexe ⇔ deux points se trouvent
dans une même composante connexe (vrai car ils sont reliés par une application continue :
a = f (0), b = f (1) et a, b ∈ f ([0, 1]) ⊂ E.
| {z }
connexe
Theorème 3.4.2. L’image continue d’un connexe par arcs reste connexe par arcs.
0 7→ a 7→ f (a)
1 7→ b 7→ f (b)
Exemple 3.4.1 (Exemple d’espaces connexes par arcs). Le graphe d’une fonction numérique
continue sur un intervalle est connexe par arcs, donc connexe. Soit I un intervalle et f : I →
R continue alors Γf = {(x, f (x)) ; x ∈ I} (où Γf représente le graphe de f ). On considère
l’application :
Φ : I → R2
x 7→ (x, f (x))
Elle est continue car ses deux composantes connexes le sont ⇒ Φ(I) connexe par arcs.
Γ = {(x, sin(1/x)), 0 < x ≤ 1} est connexe par arcs dans R2 donc connexe. Ainsi Γ 2
est
connexe dans R2 mais Γ n’est pas connexe par arcs.
Proposition 3.4.3. Lorsque deux connexes par arcs se rencontrent (en un point commun),
leur réunion fait un connexe par arcs.
x0 , x∈ E1
a ∈ E1 ∩ E2
b0 , b ∈ E2
Définition 3.4.3. Une partie est dite convexe si, étant donnée deux points, le segment qui les
relient appartient à la partie.
[AB] = {tA + (1 − t)B, t ∈ [0, 1]} = {tx1 + (1 − t)y1 , ... txn + (1 − t)yn ), t ∈ [0, 1]}
ϕ : [0, 1] → E
t 7→ tA + (1 − t)B
ϕ(0) = B ϕ(1) = B
Chapitre 4
n > E(1/ε) + 1
L’écart entre deux termes diminue indéfiniment lorsque les indices augmentent.
Situation :
– (E, d) espace métrique
– (xn )n une suite d’éléments de E
Problème : Critère de convergence sans la connaissance sur la limite éventuelle.
Rappel. xn → l dans (E, d) si d(xn , l) → 0 avec n → +∞. Cette définition doit "connaître" la
limite pour parler de la convergence.
Idée (de Cauchy) : Préciser l’écart entre les termes d’indices grands. En effet : (un converge
seulement si des termes se différent peu de plus en plus
√
Exemple 4.1.2. x = 2, on le développe en décimaux.
x0 = 1 ; x1 = 1, 4 ; x2 = 1, 41 ; ... ; xn = 1, 41...
Ces xn consitituent une suite de Cauchy de nombres rationnels, qui ne converge pas dans Q.
39
40 Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach
Définition 4.1.2. Un espace (métrique) complet est un espace métrique où toute suite de
Cauchy admet une limite.
Exemple 4.1.3. R et Rn sont des espaces complets. En effet, si (xn ) est de Cauchy dans R muni
de la distance usuelle ⇒ (xn )n est bornée sur [a, b[ (d’après le (i) de la Proposition 4.1.1),
on peut y extraire une sous-suite convergente. D’après le (iii) de la Proposition 4.1.1), (xn )
converge vers l.
Si (xn )n est une suite de Cauchy dans l’espace euclidien Rm , on écrit :
xn = (x(1) (m)
n , ..., xn ) pour chaque indice n
Contre-Exemple 4.1.1. (1) Q n’est pas complet (Q est dense dans R).
(2) Si E = C 0 ([0, 1], R) et :
Z 1
d1 (f, g) = |f (x) − g(x)|dx
0
alors (E, d1 ) n’est pas complet. Soit fn tel que :
0 si 0 ≤ x ≤ n−1
n
fn (x) = n−1
n−1
n2 x − si <x≤1
n n
Z 1
f (x)dx = Aire du triangle délimité par le graphe de fn
0
Est-ce que (fn ) est une suite de Cauchy ?
Z 1
d(fn , fm ) = (fn (x) − fm (x))dx = Aire de ∆(An , Am , Cn,m ) + ∆(Cn,m Bn Bm )
0
On a besoin de connaître les coordonnées de Cn,m (α, β). (α, β) est le point d’intersection
des droites :
y = n2 x − n−1
n
m−1
y = m2 x − m
42 Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach
n−1 m−1
2
n x− = m2 x −
n m
(n2 − m2 )x = m(m − 1) + n(n − 1)
n2 − n − m2 + m 1
α= =1−
n −m
2 2 m+n
n−1 1 1 nm
β = n2 α − = n2 − =
n n n+m n+m
L’aire de ∆(An Am Cn,m ) :
1 1 nm m−1 n−1 1 nm m − n m−n
βAn Am = − = =
2 2n+m m n 2 n + m nm 2(n + m)
Theorème 4.1.2. R est complet et toutes les espaces vectoriels de dimension finies sont aussi
complets.
Démonstration. Soit (E, N ) un espace vectoriel normé de dimension fini (dim E = n). Soit :
→
−
v = v1 →
−
e1 + .... + vn →
−
en 7→ (v1 , ..., vn ) ∈ Rn
E≈R
|
× ...
{z
× R}
n fois
Remarque. L’espace produit d’un nombre fini d’espace métriques complets est complet.
Theorème 4.1.3. Soit X un ensemble non vide et (F, δ) un espace complet. Soit Fb (X, F )
l’ensemble des fonctions bornées de X à valeurs ans F . Soit f, g ∈ Fb (X, F ), on pose :
(3) Méthode générale pour cette problématique : On se donne (fn )n une suite de fonctions avec
certaines hypothèses. Le problème est de chercher la fonction limite.
fn : X → F
On prend un point x dans X et (fn (x))n constitue une suite de Cauchy6 dans F qui est
complet ⇒ fn (x) → une valeur de F . On a aussi définit une application :
f :X→F
si 0 ≤ 12 − n+1
0
1
Z 1
|fm (x) − fn (x)| = Aire∆An Am C + Aire∆CDn Dm → 0 si m, n → +∞
0
6
d∞ (fn , fm ) ≥ δ(fn (x), fm (x)), ∀x ∈ X
44 Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach
3) On peut démontrer que d1 (fn , f ) → 0 si n → +∞ (d1 : les fonctions intégrables sur [0, 1]).
4) Il n’existe pas de fonction h continue sur [0, 1] telle que :
Z 1 Z A Z 1 Z B
|fn (x) − h(x)|dx = |fn (x) − h(x) + |fn (x) − h(x)|dx + |fn (x) − h(x)|dx
0 0 B A
Pour voir 4), en dehors de x = 21 , h(x) = 0 ou 1 car l’intégrale d’une fonction positive
continue est égale à 0 si et seulement si la fontion est identiquement nulle.
Theorème 4.1.4. Soient X un ensemble, (F, d) un espace métrique complet, Fb (X, F ) l’en-
semble des fonctions bornées de X vers F :
Démonstration. (fn )n suite de Cauchy de A (= Fb (X, F )) en chaque point x ∈ X : (fn (x))n est
une suite de F qui est de Cauchy ⇒ fn (x) → Fx 7 f (x) ⇒ On choisit une fonction f : X → F .
Question : f est-elle limite de (fn ) dans l’espace fonctionnel (A, d∞ ) ? On veut savoir donc
si :
d∞ (fn , f ) → 0 (?) ⇒ sup(fn (x) − f (x)) → 0 (?)
x∈X
Si m → +∞, cette inégalité continue à être valable. Or : fm (x) → f (x) ⇒ supx∈X d(fm (x), f (x)) <
ε, ceci étant vrai pour tout ε > 0 (à condition que n → ∞). Donc : fn → f dans (A, d∞ ) et
f ∈ A.
Démonstration. On utilise le théorème qui nous dit qu’une limite uniforme d’une suite de
fonctions continues est continue. C’est donc une partie fermée de l’espace métrique complet
(Fb (X, X 0 ), d∞ ). Il est donc complet.
Corollaire (Cas d’un espace compact). Si E est un espace compact (inclu dans [0, 1]), dans
l’ensemble des fonctions continues de E vers F est un espace métrique complet avec d∞ lorsque
F est complet.
Exemple 4.2.1. R est complet → les sous-espaces complets de R sont les fermés.
Proposition 4.2.2. La réunion d’un nombre fini de sous-espaces complets d’un espace métrique
est compléte.
Démonstration. (xn ) une suite de Cauchy composée d’éléments de E1 ∪ ... ∪ En . D’après le
principe des tiroirs ⇒ un sous-espace Ek contiendra une sous-suite extraite (infinie) de (xn )
laquelle reste encore de Cauchy ⇒ il existe une "sous-limite" de (xn ) donc converge dans E1 ∪
... ∪ En .
Lemme 4.2.3 (Lemme de Cantor). Dans un espace complet, si (Fn )n≥0 est une suite décrois-
sante de fermés non vides tel que :
Theorème 4.2.4 (Théorème de Baire). Dans un espace complet, l’intersection d’une famille
dénombrable d’ouverts denses reste une partie dense.
\
Démonstration. (Lemme) • Fn ne peut pas contenir deux éléments x, y distincts car
n≥0
sinon diam(Fn ) ≥ d(x, y).
• Pour arriver aux éléments communs aux Fn , on choisit, pour chaque n, un élément
xn ∈ Fn (Fn 6= ∅) et on considère la limite dans (xn )n≥0 . Cette suite est de Cauchy car
Fm ⊂ Fn si m ≥ n tel que d(xn , xm ) ≤ diam(Fm ) → 0 ⇒ xn ∈ Fm .
xn ∈ Fn , xm ∈ Fm . On suppose que m ≥ n : Fm ⊂ Fn , xm ∈ Fn .
d(xm , xn ) ≤ diam(Fn )
46 Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach
Pour m, n → ∞ et m ≥ n)
d(xn , xm ) → 0
xn → l dans l’espace initial (car complet). En plus, à chaque indice, M fixé, (xn )n≥M
est une suite d’éléments de FM → sa limite appartient à FM (fermé) c’est-à-dire l ∈ FM
pour tout M ≥ 0 ⇒ l ∈ n≥0 Fn .
T
(Théorème)
Cas d’un nombre fini d’ouverts. Si U1 , U2 deux ouverts denses (U1 = U2 = E) alors
U1 ∩ U2 reste un ouvert dans de E.
Un ensemble U est dense si pour tout un ouvert V non vide de E, U ∩ V 6= 0 (ou toute
boule ouverte intersectant U 6= ∅ ou tout élément de E est limite d’éléments de U ).
On vérifie alors : (U1 ∩ U2 ) ∩ V 6= ∅. On écrit :
U1 ∩ U2 ∩ V = (U ∩ V ) ∩ U2
| 1 {z }
6=∅
U1 ∩ V 6= ∅ car U1 est dense dans E. En plus, c’est un ouvert car intersection de deux
ouverts ⇒ W ∩ U2 6= ∅ si W = U1 ∩ V car U2 est dense aussi, d’où U1 ∩ U2 ∩ V 6= ∅ ⇒
l’intersection de deux ouverts denses ou d’un nombre fini quelconque d’ouverts denses
reste une partie ouverte dense.
Fin de la démonstration : (Un )n une suite d’ouverts denses. On suppose que (Un ) est
décroissante : Un+1 ⊂ Un (si ce n’est pas le cas, on considère : U10 , U20 , U30 , ... avec U10 = U1 ,
0 0
2 = U1∩ U2 , U3 = U1 ∩ U2 ∩ U3 ...). On choisit V un ouvert non vide. Est-ce qu’on a
U
\
Un ∩ V 6= ∅ ?
n≥1
U1 ∩ V 6= 0 → B(x0 , r0 ) ⊂ U1 ∩ V
F0 = B(x0 , r0 /2) ⊂ V1 ∩ V
◦
On pose V1 =F0 l’intérieur de F0 = B(x0 , r0 /2). On associe :
(U1 , V ) 7→ (F0 , V1 ), F0 ⊃ F1
(U2 , V1 7→ (F1 , V2 )
....
..
Theorème 4.2.5 (Théorème \ de Baire). E un espace complet, (Un )n une famille dénombrable
d’ouverts denses de E. Alors Un est dense dans E.
n≥0
Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach 47
Application 4.2.1. Rn+1 : espace métrique complet. A chaque réel a ∈ R, chaque\ Ea est un
fermé de Rn+1 . Notons Ea = {a}×Rn8 et Rn+1 \Ea est un ouvert dense de Rn+1 ⇔ (Rn+1 \Ea )
a∈Q
n+1
[
est dense donc différent du vide ⇔ Ea 6= R .
a∈Q
Corollaire. Un espace vectoriel normé complet ne peut pas être réunion d’hyperplans Ea .
On définit :
Ea = {x ∈ E, L(x) = a}
des hyperplans tels que :
L : E → R
x = (x1 , ..., xn ) 7→ L(x) = a1 x1 + ... + an xn = a
On note :
EL,a = {x ∈ E, L(x) = a}
EL,a est fermé dans E (car image réciproque par L de a, L : E → R (linéaire continue)) :
E\EL,a est dense dans E.
Exemple 4.3.1. 1) Tous les espaces euclidiens sont de Banach. Tout espace vectoriel normé
de dimension finie l’est.
2) L’espace C 0 ([−1, 1], R) muni de k.k∞ est un espace de Banach. En revanche, C 0 ([−1, 1], R)
muni de la norme k.k1 n’est pas complet. On prend la suite (fn )n∈N donnée par :
1
si x = 0
1
fn (x) = 1 − (n + 1)x si 0 ≤ x ≤ n+1
1
0 si n+1 ≤x≤1
On a alors :
Z 1
1 1
kfn − fm k1 = |fn (x) − fm (x)dx ≤ + ≤ε
−1 2(n + 1) 2(m + 1)
pour m, n ≥ ε−1 . La suite (fn )n∈N est de Cauchy mais ne peut pas converger dans C 0 ([−1, 1], R)
pour la norme k.k1 . Une fonction qui vaut 1 sur [−1, 0[ et 0 sur ]0, 1] n’est pas continue.
8
Sous-ensemble de Rn+1 (de dimension n)
48 Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach
3)
x n
x ∈ [−1/2, 1/2]
E = C([−1/2, 1/2], R)
2−n 2−n
≤ 2−n
X X
kαn k = converge avec
n≥0 n + 1 n + 1
C([−1/2, 1/2], R) est complet → n≥0 αn (x) est uniformément convergente sur [−1/2, 1/2]
P
M
M
X
X
kSM − SN kE =
xn
≤ kxn kE
n=N +1
n=N +1
E
Or on a xnk+1 − xn0 = kj=0 uj est on en déduit que la sous-suite (xnk )k∈N converge dans
P
(E, k · kE ). Comme toute suite de Cauchy admettant une sous-suite convergente converge
P
alors limn→+∞ xn = xn0 + k∈N uk .
Theorème 4.4.1. Tout contraction d’un espace de Banach admet un unique point fixe : ∃!x0 ∈
E tel que f (x0 ) = x0 .
Démonstration. On part d’un point a0 ∈ E et on pose :
a1 = f (a0 ), a2 = f (a1 ), a3 = f (a2 ), ...
Idée : On montre que (an ) est une suite de Cauchy. Plus précisément, n≥0 an+1 − an est
P
une suite bornée en norme par une série géométrique convergente alors elle est normalement
convergente.
On remarque que si an → x0 alors par continuité de x0 : x0 = f (x0 ). En effet, an+1 = f (an ) :
kam − an k = kf (an ) − f (an+1 )k ≤ kkan − an+1 k ≤ k n ka1 − a0 k
k n < +∞
X X
⇒ kan+1 − an k ≤ ka1 − a0 k
n≥0 n≥0
car k < 1.
Application 4.4.1. F (u) = 0 : équation sur la fonction inconnue u. Si f (u) = F (u) + u alors
la solution de F (t) = 0 est exactement le point fixe de f : il faut trouver un espace fonctionnel
sur lequel f est une contraction.
Exemple 4.4.1. Soit à résoudre (E) :
y 0
= y(+y 2 + x)
(E) :
f (0) = 1
Conclusion : si I = [−a, a] avec 0 < a < 1 alors f est contractante sur C([−a, a], R) avec la
norme de la convergence uniforme.
On peut ensuite calculer la solution par itération est ainsi prouver que la suite cherchée
converge vers la solution.
Exemple 4.4.2.
f : R → R
x 7→ x2
1) x = 0 est le point fixe.
2) itération : f ◦ f = 2x2 , f ◦ f ◦ f = 2x3 , ..., f [n] (x) = 2xn . ∀a ∈ R, a un point initial quelconque,
on a :
a
f [n] (a) = n → 0 si n → +∞
2
Par itération, le point fixe est atteint depuis un point arbitraire.
50 Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach
Définition 4.5.1. Soit (X, d) est un espace métrique compact et (X 0 , d0 ) un espace métrique.
On dit qu’une partie E de C 0 (X, X 0 ) est ponctuellement (relativement9 ) compacte si pour tout
x ∈ X, l’ensemble {f (x), f ∈ E} est (relativement) compact dans (X 0 , d0 ).
De plus, comme K est un compact de l’espace métrique (C 0 (X, X 0 ), d∞ ) pour ε > 0 arbi-
trairement petit, on peut trouver Nε boules de rayon ε/3, B(fi , ε/3), i ∈ {1, ..., Nε }, telles que
Nε
[
K ⊂ B(fi , ε/3) (conséquence de la compacité et du Lemme de la maille). De plus, chaque
i=1
fi est uniformément continue sur le compact X (théorème de Heine) :
∀x, y ∈ X, d(x, y) ≤ αi , d0 (f (x), f (y)) ≤ d0 (f (x), f (xi )) + d0 (fi (x), fi (y)) + d0 (fi (y), f (y)) ≤ ε
qui est uniforme par rapport à f ∈ K (le α ne dépend plus de f ). Cela nous conduit à la
définition suivante.
Définition 4.5.2. Pour deux espaces métriques (X, d) et (X 0 , d0 ), on dit qu’une partie E de
C 0 (X, X 0 ) est équicontinue sur X (ou encore également uniformément continue sur X) si :
Le raisonnement précédent nous donne une condition nécessaire à la compacité dans C 0 (X, X 0 ).
Proposition 4.5.1. Soit (X, d) un espace métrique compact et (X 0 , d0 ) un espace métrique. Les
parties compactes K de (C 0 (X, X 0 ), d∞ ) sont nécessairement équicontinues et ponctuellement
compactes.
9
On rappelle qu’une partie est relativement compacte si son adhérence est compacte
Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach 51
Il est clair que la propriété d’équicontinuité est transmise à toute partie du compact K. On
a donc aussi la variante suivante pour les parties relativement compactes.
Corollaire. Soit (X, d) est un espace métrique compact et (X 0 , d0 ) un espace métrique. Les par-
ties relativement compactes E de (C 0 (X, X 0 ), d∞ ) sont nécessairement équicontinues et ponc-
tuellement relativement compactes.
peut donc en extraire une sous-suite (f nl )l∈N qui converge ponctuellement sur D.
Etudions maintenant la convergence de cette sous-suite en un point arbitraire x ∈ X. Par
l’hypothèse, l’adhérence dans (X 0 , d0 ) de {f (x), f ∈ E} est compacte donc complète. Pour que
la sous-suite (f nl (x))l∈N ait une limite f (x) ∈ X 0 , il suffit donc de vérifier que cette sous-suite
est de Cauchy. Soit ε > 0. Comme la partie E est équicontinue on sait que α > 0 assez petit
on a :
∀x, y ∈ X, d(x, y) ≤ α, ∀l ∈ N, d0 (f nl (y), f nl (x)) ≤ ε/3
Puisque D est dense dans X, on prend xk ∈ D tel que d(x, xk ) ≤ α. Comme la suite (f nl (xk ))l∈N
converge dans X 0 , elle est de Cauchy et on peut trouver Lε,k tel que :
et on obtient
∀l, l0 ≥ Lε,k , d0 (f nl (x), f nl0 (x)) ≤ ε
Ainsi la sous-suite (f nl (x))l∈N converge dans (X 0 , d0 ) pour tout x ∈ X. On note f (x) sa limite.
Il reste à vérifier que la convergence de (f nl )l∈N vers f a lieu uniformément par rapport à
x ∈ X. Pour ε > 0 fixé, en utilisant les notations ci-dessus, on sait qu’il existe un entier N tel
52 Chapitre 4. Espaces métriques complets, espaces de Banach
N
[
que X ⊂
S
B(xk , α) ( k∈N B(xk , α) forme un recouvrement de X qui est supposé compact).
k=0
On prend alors Lε = max Lε,k et on a :
k∈{0,...,N }
Corollaire. Si de plus (X, d) est connexe par arc et si (X 0 , d0 ) est un K-espace vectoriel de
dimension finie (K = R ou C) alors il suffit que E ∈ C 0 (X, X 0 ) soit équicontinue et que pour
un x0 ∈ X l’ensemble {f (x0 , f ∈ E} soit borné pour que E soit relativement compacte dans
(C 0 (X, X 0 ), k · k∞ ).
Démonstration. Dans un K-espace vectoriel de dimension finie les parties relativement com-
pactes sont les parties bornées. Il s’agit donc de vérifier que pour tout x ∈ X, l’ensemble
{f (x), f ∈ E} est borné. Comme X est supposé connexe par arc il existe pour tout x ∈ X un
chemin γ ∈ C 0 ([0, 1], X) reliant x0 à x. Cette application γ : [0, 1] → X est en particulièrement
uniformément continue et pour tout α > 0, il existe N ∈ N∗ tel que :
1
∀t, t0 ∈ [0, 1], |t − t0 | ≤ ⇒ d(γ(t), γ(t0 )) ≤ α)
N
Avec l’équicontinuité de E, on sait trouver α > 0 tel que :
∀x, y ∈ X, (d(x, y) ≤ α) ⇒ (∀x ∈ E, d0 (f (x), f (y)) ≤ 1)
On a alors en fixant une origine A ∈ X 0 :
∀f ∈ E, d0 (A, f (x)) ≤ d0 (A, f (x0 )) + d0 (f (x0 ), f (x))
N −1
≤ d0 (A, f (x0 )) + d0 (f ◦ γ(k/N ), f ◦ γ((k + 1)/N )) ≤ d0 (A, f (x0 )) + N
X
k=0
Remarque. Dans le Corollaire précédent, on peut se contenter de supposer que (X, d) est
connexe.
Pour fixes les idées sur les applications possibles du théorème d’Ascoli nous donnons le
Corollaire suivant :
Corollaire. Si on munit C 1 ([0, 1], R) de la norme kf kC 1 = kf k∞ + kf 0 k∞ , alors les bornés de
(C 1 ([0, 1], R), k · kC 1 ) sont relativement compacts dans C 0 ([0, 1], R).
Démonstration. Soit E un borné de C 1 ([0, 1], R), E ⊂ Bf,C 1 (0, M ). Comme la norme kf k∞
est majorée par la norme kf kC 1 , il est clair qu’un borné de C 1 ([0, 1], R) est ponctuellement
relativement compact. L’équicontinuité vient de l’inégalité des accroissements finis :
∀f ∈ E, ∀x, y ∈ [0, 1], |f (y) − f (x)| ≤ M |x − y|