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Encore faut-il savoir que la fusion est décidée par l’assemblée générale extraordinaire
de chacune des sociétés qui participent à l’opération. Le conseil d’administration ou le
directoire de chacune d’elles met alors à la disposition des actionnaires un rapport
écrit qui doit, selon l’art.232 de la loi n°17/95 sur la SA, expliquer et justifier le projet
de manière détaillée du point de vue juridique et économique.
En régime de droit commun, la fusion de société est assimilée à une dissolution de la
société absorbée ou apporteuse. En fait, ce régime fiscal ne reconnaît pas la continuité
de l’activité de l’absorbée par le biais de l’absorbante. En d’autres termes, la
dissolution de l’entreprise absorbée est analysée comme une cessation d’activité, et
entraîne, de ce fait, une imposition immédiate des bénéfices, provisions et plus-values
d’actifs. Hamid Errida précise à ce sujet que «ce régime est recommandé lorsque la
société absorbée a des déficits reportables. Aussi et afin de ne pas perdre les
abattements, l’entreprise absorbante a intérêt à opter pour ce régime au cas où il serait
moins intéressant d’étaler la durée d’imposition de la plus-value sur les éléments
amortissables de l’absorbée». Il faut, dès lors, constater que l’adoption du régime de
droit commun implique un transfert obligatoire de l’intégralité de la fiscalité résultant
de l’opération de fusion à la charge de la société absorbée.
Pour encourager les restructurations d’entreprises par voie de fusion de sociétés, le
législateur a institué un dispositif fiscal particulier dérogatoire aux règles de droit
commun fondé sur le principe que la société absorbante est la continuation de la
société absorbée. Errida rappelle que «les textes fiscaux qui régissent ces opérations
remontent à 1986. Le code général des impôts a, lui, connu quelques modifications
effectuées en 2008. La loi a prévu à cet effet deux modalités pour l’évaluation des
stocks (valeur d’origine et valeur du marché)». Ce qu’il faut retenir, c’est qu’en
adoptant ce régime de faveur, la société absorbée bénéficie d’une exonération des
plus-values de fusion et des provisions.
C’est après de longues réflexions que les entreprises sont censées prendre leurs
décisions. Pour Hamid Errida, «on ne peut pas privilégier un régime par rapport à un
autre, parce que cela dépend de la structure de l’apport».
S’il s’agit de terrains ou éléments incorporels (fonds de commerce…), l’entreprise
absorbante ne va pas privilégier le régime de droit commun. Errida explique qu’elle
laissera tomber les abattements pour bénéficier, grâce au régime de faveur, du report
de l’imposition des plus-values générées sur les terrains et le good-will. Et ce, jusqu’à
la date de leur cession ou retrait par l’absorbante. Elle bénéficiera aussi du droit
d’étalement de l’imposition de la plus-value sur les biens amortissables de l’absorbée
(sur 10 ans au maximum).
Le choix du régime dépend également de la situation fiscale de l’entreprise absorbée.
Le Tax Manager ajoute: «Si elle enregistre un déficit reportable important, elle est
censée adopter le régime de droit commun afin d’absorber son déficit, et ce par le
biais des plus-values dégagées». Dans ce cas, opter pour le régime de faveur ne
permettra pas le report des déficits de l’absorbée. «Il faudra donc éventuellement
renverser le sens d’absorption pour dégager des bénéfices», insiste Hamid Errida.
Enfin et pour une bonne optimisation fiscale, les sociétés fusionnées doivent
impérativement assumer les conséquences de leur choix en matière de déclaration et
en matière d’imposition.
Confusion
Les modifications proposées dans le cadre de ce régime transitoire sont les suivantes :
- au lieu de l’imposition immédiate, il est proposé d’exonérer la prime de fusion (plus-
value) réalisée par la société absorbante correspondant à sa participation dans la
société absorbée (actions ou parts sociales);
- au lieu de l’étalement sur une période maximale de 10 ans, il est proposé d’étaler sur
la durée d’amortissement, les plus-values nettes réalisées sur l’apport des éléments
amortissables à la société absorbante;
- au lieu de l’étalement sur une période maximale de 10 ans, il est proposé le sursis
d’imposition chez la société absorbante des plus-values latentes réalisées sur l’apport
à la société absorbante des titres de participation détenus par la société absorbée;