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de l’indépendance
émotionnelle
Clotilde Dusoulier
Change ma vie : Outils pour l’esprit
http://changemavie.com
(Presque) tout pour être heureux·se
…que tout va (globalement) bien, qu’il y a plus malheureux que vous, et pourtant, vous n'arrivez
pas à être pleinement épanoui·e et serein·e au quotidien ?
Est-ce que vous avez l'impression d'être quelqu’un de très (trop) sensible, avec une vie intérieure
très (trop) intense, qui vous entrave pour profiter de la vraie vie, ici et maintenant ?
Est-ce que vous vivez beaucoup dans votre tête, à observer les gens, à vous demander ce qu'ils
pensent, des choses en général et de vous en particulier ?
Est-ce que vous analysez tout, est-ce que vous voulez que tout soit parfait tout le temps, est-ce
que vous vous refaites des conversations dans votre tête à n'en plus finir ?
Est-ce que vous avez l'impression d'être une éponge émotionnelle, d'absorber l'énergie des gens
qui vous entourent, leur stress, leur énervement, leur mécontentement, de les subir sans savoir
comment vous en protéger ?
Est-ce qu'il vous arrive de sentir que votre journée déraille à cause d'une micro-remarque, d'un
micro-incident, d'une discussion un peu tendue, et ensuite, impossible de passer à autre chose,
vous ruminez ça jusqu'au soir ?
Auteur culinaire vivant à Paris dans un quartier charmant, passionnée par mon métier, mariée à
mon grand amour, mère de deux petits garçons adorables… Bien sûr, j’avais quelques casseroles,
comme tout le monde, mais j'avais à peu près tout pour être heureuse sur le papier.
Pourtant, malgré cette situation de vie globalement favorable, il y avait toujours un truc qui
clochait dans mon paysage intérieur. Je me sentais toujours un peu empêtrée dans mes émotions,
mes doutes, mes questionnements, mes contrariétés... tout en me sentant assez coupable de ne
pas kiffer chaque minute de cette vie dont on m’avait fait cadeau.
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Et puis un jour, une femme que je ne connaissais pas et que je n'avais jamais rencontrée m'a
fait un cadeau qui a changé ma vie.
Cette femme, c'était la coach américaine Brooke Castillo, et son cadeau, c'était cette révélation :
Quand j'ai découvert ça, c'est comme si la lumière s'était allumée dans la pièce. J'ai tout de suite
senti que c'était la voie de la liberté.
Petit à petit, j'ai intégré cette notion dans ma vie de tous les jours, et mon paysage intérieur a
changé de façon spectaculaire.
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L'indépendance émotionnelle :
qu'est-ce que c'est ?
Si vous suivez Change ma vie depuis le début, vous savez que je présente souvent cette idée
fondamentale :
Les circonstances de la vie, les faits qui nous entourent et qui sont hors de notre contrôle, sont
neutres. Ils ne portent pas de façon inhérente de coloration positive ou négative.
Ce n'est que la façon dont notre cerveau les interprète, les pensées et les jugements qui nous
viennent à leur propos, qui provoquent en nous des émotions.
Si vous avez besoin de mieux comprendre cette articulation, je vous encourage à écouter ou
réécouter les premiers épisodes de Change ma vie :
Or, dans nos sociétés, on a l'habitude de rendre les gens, les événements et les choses
directement responsables de nos émotions.
Ça nous paraît normal de dire : "Elle m'a énervée" ou bien "Ça me blesse quand tu dis ça" ou bien
"Cette nouvelle me rend triste" ou encore "Mon travail est stressant."
Comme si ces émotions nous étaient imposées par les circonstances, de façon logique et
inévitable. Comme si on n'avait pas d'autre choix que de se sentir comme ça.
Toutes ces circonstances sont neutres. C'est seulement notre interprétation, la signification qu'on
leur donne, qui fait qu'on est énervé, blessé, triste, ou stressé.
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Parce qu’on est à 100% responsable de cette interprétation.
On est libre de décider de la signification qu'on donne aux comportements, aux propos, aux
événements qui nous entourent. C'est quelque chose que nous seuls contrôlons. Personne ne
peut nous l'imposer, c'est notre ultime liberté.
Votre interprétation actuelle, qui vous vient spontanément et qui vous paraît la vérité vraie
objective et incontestable ? C'est déjà une simple histoire que vous vous racontez par défaut,
sans en avoir conscience, sans l'avoir choisie -- fruit de votre histoire personnelle, de votre culture,
de votre éducation, des normes sociétales.
Mon intention n'est pas de vous culpabiliser en vous disant que si vous ne vous sentez pas bien,
c'est de votre faute : ce n'est pas de votre faute si on vous a appris, à vous comme à moi, que les
choses et les gens sont directement responsables de nos émotions.
Ce que je vous dis aujourd'hui, c'est que si vous avez envie de vous sentir mieux, c'est entre vos
mains. À vous de décider ce que vous en faites.
Pour résumer
La notion de responsabilité émotionnelle revient à dire que j'assume à 100% la façon dont je me
sens.
➢ Si je ne me sens pas bien, c'est à moi d'y remédier et j'ai le pouvoir de le faire, en faisant
soigneusement le tri dans les pensées que j'entretiens au sujet de ma situation.
Précision importante, ça ne veut pas dire choisir la joie et le bonheur à chaque instant.
Parfois, je serai face à des circonstances qui justifieront, pour moi, de ressentir de la
tristesse ou de la déception. Mais ce sera choisi, et non subi.
➢ De la même façon, si je me sens bien, c'est à moi-même que je le dois, par le biais de
mes pensées, donc je n'ai pas peur que ça me soit retiré.
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Ça m'a paru lumineux et capital, mais j'ai mis un peu de temps à comprendre comment le
mettre en pratique, concrètement, selon la géométrie des situations qui se présentent, plus
ou moins complexes, plus ou moins faciles à aborder, ancrées de plus ou moins longue date
dans mon fonctionnement.
C'est un sujet que je continue à travailler au quotidien, parce que la vie nous réserve toujours des
petites surprises quand on croit qu'on a tout compris. Mais en règle générale :
J'ai ainsi développé une approche pour mieux aménager mon paysage émotionnel, et j'en
fais bénéficier à d’autres lors de sessions de coaching individuel.
Dans ce cahier, je veux vous proposer trois outils à utiliser dès aujourd'hui pour avancer dans
votre propre cheminement.
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Outil n°1 : De qui dépendez-vous
pour vous sentir bien ?
Pour accéder à l'indépendance émotionnelle, il faut intégrer l'idée qu'on ne dépend pas des
autres pour se sentir de telle ou telle façon. Ni de leur regard, ni de leur opinion, ni de leur
comportement.
Toutes les émotions nous sont disponibles à tout moment. C'est à nous de les générer pour
nous-mêmes, à travers ce qu'on choisit de penser, intentionnellement, délibérément.
Par exemple, j'ai longtemps cherché dans le regard des autres — celui de mes proches comme
celui de parfaits inconnus d'ailleurs — la réassurance que je suis une bonne mère.
Je voulais être sûre qu'ils se rendent compte de combien je prends ce rôle au sérieux, combien
je suis proche de mes enfants, du temps que je passe à les écouter et les regarder, de la qualité
de ma présence auprès d'eux, de la bienveillance que je leur porte, de ma volonté de me remettre
en question et d’ajuster le tir quand j'ai l'impression que quelque chose coince...
Je croyais avoir besoin de cette validation extérieure pour me sentir fière et valorisée dans mon
rôle de mère.
Que les autres s'en aperçoivent ou pas, qu'ils soient ou non d'accord avec ma définition de ce qui
constitue une bonne mère, qu'ils pensent ou non à m'en faire compliment, c'est hors sujet. Je sais
quelle mère j'ai envie d'être pour mes enfants, et si je fais de mon mieux au quotidien, ça me suffit
pour me sentir fière, confiante et valorisée à mes propres yeux.
Et cette fierté est d’une qualité, d’une amplitude qui n’a rien à voir avec celle qu’on obtient en
passant par le regard des autres, et qu'on a toujours peur de perdre si le vent tourne et qu’ils
changent d’avis.
Celle-là, elle est à moi, et je m'en donne autant que j'en veux.
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Cerise sur le gâteau, quand on n'est plus dans l'attente des autres, quand on ne se focalise
plus sur le manque de quelque chose dont on aurait besoin et dont on serait privé, on
évolue dans la vie avec une assurance et une aura qui font que, paradoxalement, les autres
sont beaucoup plus enclins à nous donner cette même chose qu'on se donne à soi-même
désormais. (Merci la loi de l'attraction ! Voir l'épisode 28 de Change ma vie : Alignement et action.)
Si je suis indépendante financièrement, je n'ai pas besoin d'attendre, d'espérer, de supplier, de
manigancer pour qu'on m'offre la robe dont j'ai envie. Je travaille pour gagner mon propre argent,
je vais dans la boutique, et je m'achète ma robe. C'est beaucoup plus simple. Et si je ne suis pas
sans arrêt en train de réclamer -- plus ou moins subtilement -- des cadeaux à mon entourage, ils
ont davantage plaisir à m'en faire.
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Mise en pratique 1
2. Qu'avez-vous besoin que cette personne fasse, ou dise, pour vous sentir bien ?
5. Quelles sont les pensées que vous pourriez choisir de penser délibérément, pour
ressentir ces émotions indépendamment de cette personne ?
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Outil n°2 : Le bouton "pause"
Lorsque quelque chose nous arrive, on a le choix de décider ce qu'on en pense, de choisir la
signification qu'on donne à ce qui nous arrive.
Et sur la base de cette interprétation choisie, on n'a aucune obligation de réagir d'une façon
ou d'une autre.
Ni en fonction de ce qui serait normal ou classique, ni de ce que la société en pense, ni même de
l'intention -- supposée ou avérée -- de la personne en face.
L’idée, c’est de développer un accès facile et habituel à notre bouton "pause" intérieur, pour
prendre un tout petit moment et se demander : "Qu'est-ce que j'ai envie de penser de ce qui vient
de se passer ? Quelle interprétation me serait utile pour me sentir le mieux possible et aller de
l’avant ? Ai-je envie de réagir ? Si oui, comment ?"
Ça ne veut pas dire qu'on va toujours choisir de penser qu'il n'y a aucun problème et que tout va
bien. Ça ne veut pas dire qu'on va accepter tout et n'importe quoi sans réagir, pour ne pas faire de
vagues.
On peut éventuellement prendre les décisions qui s'imposent par rapport à la situation ou la
relation, mais on s’évite de subir l'émotion, généralement désagréable, induite par notre
interprétation par défaut.
Et ce qui change la vie tout autant, c'est que dans certaines situations, on peut décider
qu'on n'en pense rien.
Et pour quelqu'un comme moi, et peut-être quelqu'un comme vous, qui a tendance à tout
sur-analyser, à ne rien laisser passer sans devoir formuler une opinion, c'est un soulagement
énorme.
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Avez-vous déjà vu la machine que les joueurs de ping-pong utilisent pour s'entraîner ?
C'est une sorte de robot qui leur envoie plein de balles, très vite, sous plein d'angles
différents, et eux doivent les renvoyer toutes correctement.
Pour moi, c'est une bonne image de la vie du point de vue d'un·e hypersensible.
À chaque instant, on reçoit plein de signaux de l'extérieur. On voit des choses, des choses nous
sont dites, on vit des situations… Et si on réagit absolument à tout, on n'a pas le temps de réfléchir,
on réagit d'instinct, comme on peut. À moins d'être un champion de ping-pong, il y a des chances
pour qu'on renvoie pas mal de balles n'importe comment le gros du temps.
Par contre, si on prend un pas de recul, si on se dit qu'on ne va réagir qu'à quelques balles bien
choisies, celles qui nous paraissent importantes, en laissant les autres passer, on peut prendre
ces balles avec beaucoup plus de calme et de clairvoyance, avec le bon angle, dans la bonne
direction, sans se laisser déborder.
Par exemple, j'ai aidé une cliente avocate, avec des journées bien remplies, qui regrettait de ne
pas passer des moments de qualité avec son mari le soir, une fois les enfants couchés.
Elle voulait lui raconter une anecdote de sa journée, mais elle sentait qu'elle n'avait pas toute son
attention. Interprétant la situation comme "Il ne s'intéresse pas à moi", elle se sentait blessée et en
colère. Elle lui faisait une réflexion acide, il la prenait mal, et ils finissaient fâchés tous les deux.
Elle avait l'impression que sa colère était pleinement justifiée : “Le moins qu'on puisse attendre
de son mari, c'est deux minutes d'attention quand on raconte un truc, non ? Sinon ça sert à quoi
de vivre ensemble ?”
Mais elle reconnaissait aussi qu'elle n'avait aucune envie d'être en colère, qu’elle était la seule à la
ressentir et la première à en souffrir. Sa colère n'était utile à rien ni à personne, n'améliorait la
situation d'aucune façon. Ça n'encourageait pas son mari à être plus attentif, et ça ne faisait que
dégrader l'ambiance, alors que c’était précisément le contraire qu’elle recherchait.
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En y réfléchissant avec moi, elle a réalisé que ces épisodes se déroulaient généralement
quand il était déjà tard, qu’ils avaient tous les deux une longue journée dans les pattes, et
pour être tout à fait honnête... elle non plus ne se passionnait pas pour les moindres détails
de sa vie de bureau à lui.
Elle s'est dit : “En fait, quand je le retrouve le soir, tout ce dont j’ai envie, c'est me sentir connectée
à lui d’une façon ou d’une autre, de recharger mes batteries à la chaleur de notre relation.”
Depuis, quand une telle situation se présente, son travail consiste à faire "pause" et créer un
espace mental pour recadrer.
Elle choisit de se rappeler à elle-même : "Ah oui, rien à voir avec moi ni mon anecdote, il est juste
crevé, mon pauvre chéri, comme moi d'ailleurs."
Sur la base de cette émotion de tendresse et d'empathie, elle peut se demander, "Qu'est-ce que
je pourrais faire ou lui proposer qui nous rapproche ?" Et là c'est au choix : regarder un bout
d’épisode d'une série qui les passionne, se caler tous les deux dans leur petite baignoire, ou juste
l’embrasser, lui dire un truc gentil, et aller se coucher.
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Mise en pratique 2
1. Pensez à la dernière fois que vous vous êtes senti·e en colère, énervé·e, blessé·e
ou offensé·e. Décrivez la situation dans sa plus simple expression, de façon
purement factuelle.
2. Quelle était votre pensée principale au sujet de cette situation ? (= une phrase)
5. Cette réaction a-t-elle amélioré la situation, vous a-t-elle été utile ? Précisez.
6. Si vous aviez pu faire "pause", quelle autre interprétation auriez-vous pu avoir de
cette même situation ?
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Outil n°3 : Plus jamais
une “éponge émotionnelle”
Le principe de la responsabilité émotionnelle s'applique à tous les adultes (sauf trouble mental
bien sûr), qu'ils en aient conscience ou non.
Exactement comme pour vous et pour moi, les émotions des autres sont causées par leurs
pensées, c’est-à-dire leur interprétation (choisie ou automatique) des circonstances qui les
entourent.
On n'a donc pas à porter la responsabilité de comment les autres se sentent, dans aucune
situation, et savoir ça permet d’être plus au clair dans nos rapports avec eux.
Autrement dit :
Ça ne veut pas dire qu'on ne va pas continuer à être agréable et respectueux, dire des choses
gentilles, être présent et attentif, rendre des services, tenir sa parole… Mais tout ça, on le fait parce
que c'est la personne qu'on a envie d'être, pour nous-mêmes avant tout, parce que ça
correspond à nos valeurs.
Par contre, ça veut dire qu'on n'ira pas au-delà de nos limites, au-delà de ce qu'on a sincèrement
envie de faire, de dire, ou d'être, dans le but hypothétique que les gens autour de nous se sentent
bien, qu'ils aient une meilleure opinion de nous, qu’ils nous aiment davantage.
La façon dont les autres se sentent, et ce qu'ils pensent de nous, dépend entièrement de leurs
pensées, qu'il est épuisant et vain d'essayer de manipuler ou de contrôler.
L'indépendance émotionnelle consiste à dire : je vais laisser les autres être comme ils sont,
penser ce qu'ils veulent, conduire leur vie comme ils l'entendent. (De toute façon, c'est ça qu'il
font, que je leur donne l’autorisation ou non !)
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C’est-à-dire mes propres pensées et mon propre climat émotionnel.
En particulier, si on a dans son entourage quelqu'un qui traverse des difficultés, si on travaille
avec quelqu'un qui est stressé, si on a un proche qui se met facilement en colère, on n'est pas
obligé de se laisser gagner par ces émotions, de les porter avec eux.
On peut avoir de la compassion, être à l'écoute, proposer son aide si on en a envie et si on est en
position de le faire. Mais on n'a pas le pouvoir de changer les émotions des autres, donc il faut
les laisser en assumer la pleine responsabilité.
J'ai une amie qui travaille en open space dans une agence de création graphique, à côté d'une
personne qui -- selon sa perception -- se plaignait souvent et très fort de sa charge de travail, des
délais impossibles, des clients qui ne comprennent rien à rien, etc. Elle avait l'impression
d'absorber cette négativité ambiante sans rien pouvoir y faire, et ça lui pesait énormément.
Comme elle me demandait conseil, je lui ai rappelé que les émotions des autres ne peuvent pas
nous "contaminer".
C'est seulement la pensée qu'elle avait au sujet de cette personne et de son comportement
qui générait en elle ces émotions pénibles.
Souvent, on passe des circonstances (ma collègue raccroche et jette son téléphone sur son
bureau en s’exclamant : “Non mais les gens, quoi !”) à l’émotion (tension, ressentiment) tellement
rapidement qu’on ne s’aperçoit même pas qu’il y a une pensée entre les deux, et pourtant c’est
important de l’identifier.
La pensée de mon amie, en l'occurrence, était : "J'ai tout autant de raisons de me plaindre qu’elle,
mais moi je n'en fais pas tout un foin", ce qui lui causait du ressentiment. Elle ajoutait de la
négativité à la situation en se plaignant elle-même souvent et très fort — notamment
intérieurement ! — du comportement de sa collègue.
Elle pensait aussi "Je n'arrive pas à me concentrer avec ces éclats de voix", ce qui lui causait de
l'anxiété, et un sentiment de vulnérabilité. Du coup, elle était toute la journée sur le qui-vive, à
guetter la prochaine exclamation, et ça l'empêchait encore plus de se concentrer.
Bien sûr, on préférerait que les gens qui nous entourent soient toujours gais et positifs,
parce que ce serait beaucoup plus facile de nous sentir bien.
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(Encore que, dans certaines circonstances, ça finirait sans doute par nous agacer. Donc
idéalement, il faudrait qu’ils soient globalement gais et positifs, sauf quand on préfère qu’ils
soient un peu plus sérieux ou qu’ils s’indignent avec nous, mais juste au niveau qu’on veut…
vous voyez l’idée.)
Seulement voilà : le fait est qu'il y aura toujours quelque part autour de nous quelqu'un qui se
montre stressé ou de mauvaise humeur.
Si on a besoin que tout le monde soit parfaitement gai et positif pour être nous-même gai·e
et positif·ve, l’attente risque d’être longue.
L’itinéraire beaucoup plus rapide, c’est de laisser les autres prendre la responsabilité de leurs
émotions, et prendre la responsabilité des nôtres.
Tout le travail consiste alors à trouver des pensées qui puissent servir d'isolant émotionnel,
et rendre à César les émotions qui lui appartiennent.
Dans l’exemple de mon amie et de sa collègue râleuse : "Son stress lui appartient", ou bien "Elle a
sa façon de gérer sa charge de travail, j'ai la mienne", ou encore "Elle c'est elle, et moi c'est moi".
Ces pensées en particulier — à condition qu'elles vous parlent, à vous de trouver les vôtres —
généreront du calme, de la connection à soi, et aideront à continuer à faire son travail
tranquillement, sans se sentir happé par les micro-drames des autres.
Il faudra les pratiquer au quotidien, à chaque fois que l’occasion se présente, pour vous les
approprier et leur donner de plus en plus de force, afin qu’elles deviennent votre automatisme de
pensée par défaut, sans avoir besoin d’y réfléchir activement. (Voir l’épisode 5 de Change ma vie :
Comment se sentir mieux.)
Et l'empathie alors ?
L'indépendance émotionnelle n’exclut pas l’empathie ; elle permet juste de choisir quand et
comment on active son empathie.
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Nous sommes nombreux·ses à prendre un peu trop systématiquement à notre compte les
émotions des autres, en ayant confusément l’impression que c’est notre devoir moral, que
c’est une obligation dans la relation, ou que c’est comme ça qu’on va se faire aimer.
L’empathie, dans ces conditions, est plutôt subie, et peut conduire à du ressentiment et une sorte
de colère rentrée. surtout si on a l’impression que les autres ne nous renvoient pas l'ascenseur.
Il ne s'agit pas de ressentir ces mêmes émotions en même temps et avec la même intensité.
Imaginez que votre conjoint·e traverse une phase de grande incertitude dans son travail.
Spontanément, vous aurez peut-être tendance à porter en vous, 24h/24, comme par solidarité, le
poids de ses doutes et de ses inquiétudes.
Mais ce qu'on voit ici, c'est que vous pouvez être présent·e et attentif·ve quand vous êtes
ensemble, et qu’il·elle a envie d’en parler. Vous pouvez être compréhensif·ve et patient·e s’il·elle
est irritable ou distrait·e.
Vous pouvez aussi, dans le même temps, garder l’esprit léger et passer de bons moments quand
vous êtes au bureau ou avec des amis, et vous pouvez être serein·e et gai·e quand vous vous
occupez de vos enfants.
Le fait de ressentir tout le temps et avec la même intensité que l'autre l’inquiétude et le stress ne
rend service à personne, et peut même rendre son expérience encore plus pénible, en rajoutant
de la culpabilité de vous “contaminer” avec son stress, ou que les enfants subissent d’autant plus
cette période difficile.
On est plus à même d'aider les autres à sortir du puits si on n’est pas soi-même descendu les y
rejoindre.
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En tout état de cause, cette idée de responsabilité émotionnelle n’est pas une injonction à se
sentir parfaitement heureux tout le temps — ce n’est pas possible, ni même souhaitable — ni
à être une sorte de robot émotionnel dans le contrôle permanent.
Il s’agit simplement de s’ouvrir à l’idée du libre-arbitre, du choix. Et si on choisit d’être triste ou en
colère avec les gens qu’on aime quand ils sont tristes ou en colère, bien sûr, on a le droit !
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Mise en pratique 3
3. Quelle est l'émotion que vous avez ressentie comme par "contamination" ?
4. Les émotions n'étant pas contagieuses, c'est une pensée que vous avez eue qui a fait
naître votre propre émotion. Arrivez-vous à l'identifier ?
7. Vous paraît-il possible d’accéder à cette pensée la prochaine fois qu’une situation
similaire se présente ?
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Travailler avec Clotilde
Ces exercices vous ont-ils été utiles ?
Je vous encourage à les faire et à les refaire, au gré des situations qui se présentent. C'est la
répétition de ces outils qui développe une compréhension tranquille de nos émotions, et qui
renforce ces mécanismes de pensée en les rendant naturels et fluides.
Le but est que vous puissiez avancer dans votre vie et dans vos rapports avec les autres avec une
impression intérieure de force et de sérénité, comme si vous étiez dans la cabine étanche d'un
petit bateau. Bien sûr, il y aura des obstacles et des contrariétés, mais à l'intérieur de votre cabine
vous serez au sec et en sécurité, et vous pourrez même mettre la musique qui vous plaît.
Je propose depuis quelques mois une formule d'accompagnement personnalisé sur cette
thématique, pour vous aider à avancer en répondant à vos préoccupations uniques.
En fonction des demandes et de mes disponibilités, je vous contacterai pour une première
conversation, entièrement gratuite, au cours de laquelle nous étudierons ensemble l'opportunité
de travailler ensemble.
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À propos
Clotilde Dusoulier est auteur culinaire, et la créatrice du tout premier blog de cuisine écrit par une
française, Chocolate & Zucchini, qu'elle tient depuis 2003 avec un succès qui ne faiblit pas.
Ayant vécu en Californie, elle a acquis une double culture franco-américaine qui lui permet de
partager avec ses lecteurs le meilleur des deux mondes.
C'est par le biais des États-Unis qu'elle a commencé à s'intéresser au développement personnel il
y a quelques années, épousant pour elle-même l'approche pragmatique et résolument positive
qui caractérise l'école américaine, qui s'appuie en toile de fond sur les découvertes récentes des
neurosciences.
Les résultats dans sa vie ont été immédiats et spectaculaires, en terme de légèreté d'esprit, de
clarté, de présence… en un mot, de bonheur.
C'est pour partager ces découvertes et leçons de sagesse qu'elle a créé au printemps 2017 son
podcast de développement personnel : Change ma vie.
Clotilde Dusoulier a 38 ans et vit à Montmartre avec son mari et leurs deux petits garçons.
Change ma vie est un podcast hebdomadaire qui donne des outils pour l'esprit. Au fil des
épisodes, Clotilde Dusoulier propose un tour d’horizon des découvertes qui ont changé sa vie,
pour enrichir celle de ses auditeurs. Inspirée par le dynamisme et la grande liberté du personal
development à l'américaine, elle adapte et propose cette approche positive et percutante à un
public francophone. Le contenu est clair et pertinent, servi par un ton moderne, frais et
bienveillant.
Lancé en avril 2017, le podcast est immédiatement plébiscité par les auditeurs. Il compte
aujourd'hui plus de 30,000 écoutes par semaine, et plus de 1,800 abonnés à sa newsletter.
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Ce qu'en disent les auditeurs (extraits)
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