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Parler d’hybride ne veut pas seulement dire qu’il nous faut des
outils pour augmenter le réel, mais bien des dispositifs qui
permettent d’agir sur le réel et inversement, comme les oreilles du
Nabaztag peuvent être tournées pour activer une fonction ou comme
nos clefs de maisons passées devant les capteurs RFiD du lapin
peuvent activer un envoi de message automatique sur nos
messageries électroniques. En biologie, l’hybride parle du
croisement. Il désigne tout ce qui est composé d’éléments d’origines
et de natures différentes. L’idée principale est de savoir comment
manifester ce qu’il se passe sur nos écrans dans le réel, et
inversement. Comment faire qu’une information numérique puisse
m’être délivrée physiquement quand j’en ai besoin dans le monde
réel ? Comment faire pour que ce qu’il se passe derrière l’écran ait
une résonance dans l’espace physique ?
Quelles passerelles ?
Les objets et les espaces ont déjà une composante numérique très
dense. Les objets industriels sont dessinés numériquement, produits,
distribués et (souvent) suivis le long de leur “cycle de vie” par des
systèmes d’information complexes, identifiés par un code barre (et
bientôt d’autres sortes d’identifiants liés à une puce RFiD). Les
espaces sont géolocalisés et sur eux, sont “projetées” une multitude
de données dans les systèmes d’information géographiques, les bases
de géomarketing, les outils de gestion de réseaux (l’éclairage, les
fluides, les transports, la voirie…), et tout ce que les utilisateurs eux-
mêmes étiquètent à l’aide de coordonnées géographiques… La liste
n’est pas close. Mais force est de constater qu’on fait encore peu de
choses de cette “augmentation” du réel par le numérique. En
particulier, on croise peu ces informations : chacun les produit, les
exploite selon sa propre logique. Les individus, les utilisateurs, y ont
rarement accès.
On ne peut pas croire longtemps que nous allons avoir d’un côté le
numérique et de l’autre le monde réel, comme deux mondes qui ne
se rencontrent pas mais se croisent tous les jours. Leur indifférence,
l’un à l’autre sera-t-elle longtemps tenable – soutenable – pour les
usagers ?
Du numérique à l’hypermatériel
elle interroge des objets plus que des écrans, pour mettre en
place d’autres modes de relation : moins personnels, plus
participatifs.
elle met en scène des interfaces tangibles, tactiles, qui bougent,
qui réagissent plutôt qu’elles ne communiquent.
elle fait surgir les fonctions du numérique dans le réel, les
matérialisent, les donnent à voir.
elle est immédiate.
Hubert Guillaud
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